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Evénement : La fin d'une ère.
34 : Négociations au sommet.
Le survol de l'armée de Darhàm et de pirates pris quelques minutes, durant lesquelles l'enchanteur Ynorien prit le temps de respirer un peu. C'était la première fois qu'il participait à un combat à si grande échelle, et la succession de combat n'était pas de tout repos. Profitant d'un point de vue incomparable sur le champ de bataille, il en profita pour tenter de juger un peu de son avancement. Autour d'Oranan, malgré leur capture et leur assaut, les pirates ne se lançaient pas à leur poursuite. Les Garzoks de Karsinar et les Lykors au nord restaient eux aussi en formation. Du côté des armées Thorkines face aux forces de Crean, une violente mêlée semblait avoir été engagée, avec un, semblait-il, léger avantage pour le peuple de Valyus. Leur avantage numérique leur permettait de prendre peu à peu l'ascendant, de même que l'aile de cavalerie qui les accompagnait se dégageait du même combat, certainement pour relancer une charge meurtrière.
(Le commandant Pérussac et le général Throgg'inn semble bien gérer leur affaire.) commenta Amy.
(Faut dire que ces sacrées têtes de pioches de Thorkins en ont à revendre.)
Se rappelant les quelques heures passées dans leur camp, Akihito se souvenait avoir été impressionné par l'entrainement des êtres de la montagne, ainsi que de leur hargne dans celui ci. L'image du Thorkin l'ayant conseillé sur la tenue de son bouclier, de l'art de la Phalange, lui revint aussi en tête. Il avait laissé le bouclier au palais de la Roseraie, pour pouvoir porter une partie du paquetage de Xël. Mais désormais, il regrettait de ne pas l'avoir pris avec lui au prix d'être un peu surchargé l'espace d'un temps. Ca lui serait tellement profitable s'il devait se battre au coeur d'une armée Omyrienne...
Un hurlement perturba ses réflexions : le sergent Kiyoheïki avait fait une embardée pour esquiver une volée de flèches, et le roi Markus ballotant sous lui avait donné de la voix pour signifier sa peur. Et il tenait fermement dans ses mains ses armes, dans le vain espoir que ça pourrait lui être utile une fois arrivée dans la ville d'Oranan. Une longue claymore, et un lourd pavois. Un sourire étira les lèvres d’Akihito sous son heaume quand son regard se posa sur le lourd rectangle d'acier et de bois, mais il se força à reporter son attention sur le reste du champ de bataille. Le butin de guerre allait attendre.
L'affrontement entre les troupes principales de Kendra-Kâr et d'Omyre était sanglant, et les deux titans ne semblaient pas vouloir céder à l'autre. Si certains fronts semblaient avoir été enfoncés par l'un ou l'autre des camps, la situation restait, semblait-il, stable. A contrario de la marée de morts-vivants affrontant les troupes elfiques : le colossal pilier de lumière qu'il avait vu un peu plus tôt ne semblait pas avoir été la pour faire joli, car les relevés avaient vu leurs effectifs drastiquement diminuer, et les Hinïons n'allaient pas mettre très longtemps avant de nettoyer les dernières poches de résistance nécromantique. Ce qui allait laisser découvert les arrières de Darhàm...
En résumé, les alliés de l'Ynorie prenait visiblement lentement l'ascendant : rien n'était joué, loin de là. Mais ça ne pouvait qu'être encourageant pour la suite de la bataille. Akihito se cramponna à la crinière de Sibelle qui amorçait sa descente vers la portion de muraille au dessus des portes, là où ils avaient observés le début de la bataille. Les trois formes volantes atterrirent avec leur "invité", qui fut lâcher sans ménagement sur le sol de pierre. Le jeune homme descendit de l'elfe blanche transformée, qui reprit sa forme originelle. Il lui tendit ses deux armes récupérées in extremis, poignées en avant.
"Ton aide pour le transport valait bien que je me prenne un coup de lance pour les récupérer. Merci encore, Sibelle."
La peu bavarde Hinïonne acquiesça en prenant et rengainant ses armes, alors qu’Akihito se dirigeait vers le roi de Darhàm qui reprenait son souffle après une réception brutale qui lui avait vidé les poumons.
"Roi Markus. Vous êtes désormais un prisonnier de guerre Ynorien et tant que vous ne tentez rien de stupide, vous aurez la vie sauve."
Il tendit une main vers ce dernier.
"Vos armes, je vous prie. Et ne pensez même pas à user de votre aquamancie."
Le tintement de l'acier répondit à son injonction : arme et bouclier tombèrent au sol, de même que le casque du roi qui dévoila un visage jeune. Markus Scortum devait avoir à peine quelques années de plus que lui, mais avait un pouvoir et des responsabilités bien plus grandes que les siennes. Cela fit remettre un instant en question son opinion du roi : il avait dû accéder au trône sous le joug d'Oaxaca et n'avait sans doute rien connu d'autre : peut-être que lui aussi, se comporterait de la même façon si...
"Encore une fois, par Moura, je n'ai aucune intention de me battre. C'est vous qui avez tué des hommes de sang froid, qui essayaient juste de me protéger. Puissent vos maîtres respecter davantage votre si cher code d'honneur."
Et ainsi se termina sa reconsidération de Markus Scortum. Serrant les poings avec colère, Akihito poussa du pied épée et casque contre les créneaux pour ne pas gêner les soldats, avant de ramasser le bouclier. Plus il ouvrait la bouche, et moins l'enchanteur avait de scrupule à récupérer son bouclier.
"C'est la guerre, votre majesté. Et au cas où ca vous aurait échappé, vos soldats assiègent notre ville. Vous êtes donc de facto nos ennemis. Et ne vous méprenez pas : vous affrontez ne me plait guère.
- La guerre, la guerre. Une guerre que je n'ai en rien voulue, oui ! Ce n'est pas par choix que je suis ici. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je serais toujours dans mon château, à Darhàm, à ne pas me soucier de politique étrangère, ou de votre... foutue guerre."
Il l'invita alors à se lever, et le fit avancer le long des remparts vers les conseillers et l'état-major. Il se tourna une dernière fois vers ses compagnons, les saluant et remerciant silencieusement de leur aide, puis profitant de la petite minute que lui offrait le trajet, il ajouta :
"Vous ne semblez pas apprécier Perailhon. Ça tombe bien, nous non plus : j'espère que ce point commun pourra mener à un accord arrangeant.
- Perailhon était jusqu'ici ma plus grande chance de survie. Il n'est pas question de l'aimer ou non. Si je l'ai évoqué, c'est parce que c'est lui qui donne les ordres, ici.
- J'ai bien compris que c'était lui qui vous avait traîné ici, rétorqua Akihito en soupirant. Et je ne doute pas que ça recommencera quand il aura de nouveau besoin de vos troupes si Omyre venait à gagner cette bataille et à entrer dans d'autres guerres... Sauf si Omyre perd. Et peut-être avec votre aide. Réfléchissez y : Darhàm aura certainement plus à profiter d'une alliance avec l'Ynorie et Kendra-Kâr, que de la vassalité forcée d'Omyre.
- Sauf qu'Omyre se dresse entre Darhàm et Oranan, et que vous ne pourriez rien faire s'ils nous attaquaient. Oaxaca a la mainmise sur mon Royaume, ne doutez à aucun instant de ça. Et qu'importe ma volonté."
Arrivant près des conseillers, Akihito retira son heaume et l'accrocha à la boucle de sa ceinture, puis posa une main sur l'épaule de Markus. Une main ferme sans être menaçante, dans l'idée de prévenir toute tentative farfelue du roi.
"Conseillers, faute d'avoir pu briser le statu quo, nous avons tout de même réussi à faire prisonnier le roi de Darhàm, Marcus Scortum.
- Bon travail, Porteur. C'est un prisonnier de valeur que vous ramenez là, commenta la Conseillère Shimi après avoir salué poliment le roi.
- Soldats, emmenez-le dans une cellule solide et veillez à ce qu'il ne manque de rien. Je veux au moins deux hommes en permanence pour garantir sa surveillance."
Le Conseiller Muri fut bien plus expéditif que sa collègue, et déjà des Samouraïs chargés de la protection des deux Conseillers se dirigeaient vers le roi pour le mettre aux fers. Akihito fut surpris d'une telle rapidité, aussi s'avança-t-il d'un pas, se mettant au devant des gardes s'approchant.
"Si vous me permettez Conseiller, je pense que nous pourrions faire mieux que de l'enfermer. Car nous sommes toujours prisonniers de la ville, mais maintenant que nous avons le chef d'une des armées qui nous assiegent... Des négociations pourraient être possibles."
Il se tourna vers le roi de Darhàm.
"Vous dites que Darhàm est séparée d'Oranan par Omyre. Mais si nous remportons cette guerre, ce sera Omyre qui sera prise en tenaille.
- Négocier ? Négocier quoi ? N'avez-vous pas compris que nous ne sommes que des pions, des prétextes, pour que ces deux géants de Nirtim puissent s'affronter, Kendra Kâr et Omyre ? Il n'y avait qu'à voir les négotiations du début de la bataille. Y avait-il un ynorien ? Un habitant de Darhàm ? Ni vous ni moi ne pouvons contrôler quoique ce soit dans ce qui se passe ici."
L'imposant Conseiller, lui, ne semblait pas perturbé par l'intervention du roi. D'un signe, il confirma aux Samouraïs qui s'étaient arrêtés à la prise de parole d’Akihito qu'il fallait attendre un peu, avant de prendre la parole.
"J'ignore ce que vous avez en tête, Yoichi. Mais tentez, si vous pensez pouvoir en tirer quelque chose.
Merci Conseiller, dit l'enchanteur en inclinant la tête à son encontre, avant de se retourner vers le roi Markus. Vous avez raison : seuls, on ne fait pas le poids. Mais regardez les solutions qui s'offrent a vous si vous restez ainsi : si Omyre gagne, vous continuerez d'être utiliser comme de la chair à baliste. Si Kendra-Kâr gagne, vous serez du côté des vaincus et traités comme tels, peu importe que vous ayez été contraints ou non. Roi Markus, je vous propose d'arrêter de subir cette guerre "comme un pion", et de vous allier à l'Ynorie.
- Vous semblez n'avoir aucune idée d'à qui vous avez à faire. Si je trahis Omyre, ils me tueront sans aucune pitié. Alors que là, en jouant mon rôle de "pion", j'ai tout le confort du monde qui m'attend chez moi. Et quand bien même je déciderais de jouer les héros suicidaires, les troupes de la villes sont fanatisées et ralliées à Oaxaca et Perailhon. Elles ne trahiront pas, toute mauvaise image que vous puissiez avoir d'elles."
Akihito commença à saisir à qui il avait à faire. Le roi n'avait semble-t-il aucun pouvoir, ni impact.
"... Si je comprend bien, vous n'avez aucune influence sur cette guerre ? Donc vous ne nous servez... A rien ?"
Il le dit avec un sourcil levé, en posant la main sur son sabre.
"Voilà ! Voilà, je n'ai rien à voir avec tout ça et je n'ai aucune influence, dit le roi avec un soulagement visible. Je ne vous suis d'aucune utilité. Ni à eux. Enfin vous comprenez.
- Donc vous n'avez aucune valeur en temps que prisonnier."
Le chuintement de la lame de Faerunne sortant de son fourreau résonna dans l'air, qui s'alourdit subitement. Le visage de Markus s'affaissa avant de se teinter de peur devant la voix atone d’Akihito.
"Peut être que la vue de votre corps pendant aux murailles de la ville poussera les quelques hommes qui vous sont loyaux a emmener les autres, dans ce cas."
Une déclaration qui ne plu à personne : ni aux conseillers qui lui jetèrent des regards courroucés sans pour autant intervenir, ni au roi de Darhàm qui se jeta à genoux, suppliant pour sa vie. L'Ynorien n'aimait pas vraiment donner cette image de lui devant les plus hautes instances de la République, mais il serra les dents : son bluff se devait d'être crédible.
"Non, non ! Mon corps est très bien en vie ! Pitié, ne me tuez pas, je peux vous offrir de l'or, des bijoux, des pierres précieuses, après tout ceci, si vous me laissez vivre.
- Si la ville tombe, je tombe avec. Tout votre or ne me sera d'aucune utilité. Le problème c'est que votre armée nous menace et nous empêche de sortir des murs de la cité. Qu'est ce que vous pouvez me proposer pour régler ce problème, roi de Darhàm.
- Mais rien ! J'pourrais vous proposer ma couronne que ça n'y changerait absolument rien. C'est Perailhon l'homme qu'il vous faut, pas moi. Ou l'autre là, le gros musclé. C'est lui qui dirige le siège."
Akihito soupira. C'était une perte de temps, au final.
"Très bien, dit-il en rangeant son arme, avant de s'adresser aux responsables de la défense de la ville. Honorables conseillers, je ne sais plus rien à demander au roi Markus. Jai essayé d'envisager toutes les options pour nous sortir de ce pétrin, mais il semblerai que sa capture ne soit pas la clé de ce siège."
Puis il s'adressa aux gardes qui s'étaient rapprochés.
"Vous pouvez l'emmener."
Markus Scortum fut emmené par les Samouraïs sans opposer la moindre résistance. A en voir ses jambes tremblantes, Akihito ne douta pas qu'il avait réussi à faire peur au roi de papier, mais qu'il n'avait réellement aucun moyen de bouger ses troupes d'une quelconque façon avantageant Oranan. Celle que l'on nommait La Faucheuse se tourna alors vers lui, un air embarrassé sur le visage.
"Peut-être pourrions-nous trouver conseil auprès de vous, Porteur. Nous avons tous deux un avis différent sur la suite des événements. Le Conseiller Muri prône une vision défensive, et tient à garder Oranan close et nos soldats protégés par nos murs. De mon côté, je crois qu'il est de notre devoir de participer à cette bataille visant à nous défendre. Nous déshonorerions notre alliance avec Kendra Kâr en restant ainsi cloîtrés. Et je pense que nous pouvons lancer un assaut sur les troupes faisant face à la ville, et nous déployer devant celle-ci pour la défendre ensuite contre ceux qui oseront venir."
Shen Muri, quant à lui, grogna :
"Ce qui menacerait à la fois les vies de nos soldats, et de notre peuple si nous échouons. Nous avons des murailles, elles servent à se défendre, dusse la situation rester immobile."
Nora Shimi secoua la tête, et conclut :
"Qu'en pensez-vous, Porteur ? Un assaut héroïque, ou une défense prudente ?"
Akihito fut pris au dépourvu : on lui demandait son avis ?
(J'ai pourtant rien d'un stratège !)
(Et pourtant, tu passes ton temps à établir des plans pour défaire tes adversaires. La diversion thorkine pour pénétrer le palais de la Roseraie, l'attaque contre Crean, le sauvetage de Xël... Sans oublier celui de ta mère avec Yliria contre Kisp.)
(Peut-être bien, mais on peut pas dire que ca ai tous été des francs succès, ni des solutions adoptées.)
(Et ? Le simple fait que tu établisses des stratégies en amont, si infructueuses qu'elles soient, montre que tu as le minimum nécessaire pour donner ton avis. La plupart ne s'embarrassent pas de ce genre de considération et ne font que rentrer dans le tas, comme une certaine pyromancienne que tu as récemment rencontré.)
Les paroles d'Amy le rassurèrent, et elles finirent de le convaincre lorsqu'elle ajouta que les conseillers lui demandaient son avis, pas de prendre la décision. Il prit donc un temps pour réfléchir, profitant des informations qu'il avait pu glaner en altitude un peu plus tôt.
"... Je serais de l'avis de la Conseillère. La vie de nos soldats est en jeu, c'est vrai. Mais restez à ne rien faire ne fera que nous laisser être des victimes des événements. Et plus nous attendons, plus nos alliés s'affaiblissent."
Il pris un instant pour réfléchir avant de pointer le nord.
"Je pense que nous devrions cibler les Lykors. Ils sont isolés du reste des troupes, sans leur cheffe qui fricotte avec le Prédateur, et c'est plus une meute qu'une réelle armée. Ce sont les cibles les moins dangereuses... Et les plus à même de nous sauter à la gorge si nous les attaquons avec une fraction de nos troupes avant de nous replier vers les remparts. Et là, nous pourrons prendre avantage de nos murs. Et pour peu que ca entraîne les Garzoks..."
(Et pourquoi ne pas profiter de l'absence de Markus ?)
Une fois encore, l'être d'air lui fit penser à une autre option qui le fit réfléchir, aussi ajouta-t-il :
"D'un autre côté... Les forces de Darhàm n'ont plus de chef non plus, et l'armée de mort vivants à sacrément été enfoncée. On pourrait réussir à rejoindre les armées kendranes.
Ce sont les options que je vois, et je laisse votre expérience parler pour déterminer celle qui vous semblerait la plus judicieuse."
La Faucheuse pris le temps de considérer son avis, avant de répondre en secouant la tête.
"Nos portes principales, vers l'est et donc vers le corps d'armée principal de Karsinar, sont les seules où nous pourrions faire passer l'armée pour avoir le temps qu'elle se déploie. Leurs troupes sont dispersées : les forces de Darhàm au sud, les loups au nord. Nous avons une chance d'affaiblir les garzoks et de maintenir la position si les autres viennent."
Elle expliqua brièvement le plan : une charge de cavalerie pour engager le combat, suivi d'un repli pour laisser les fantassins au pied des murailles couverts par les archers dessus. Affronter les troupes de Karsinar ne disait vraiment rien au Porteur de la Kizoku-Rana, mais il ne supportait pas que d'autres risquent leur vie pour sa patrie alors qu'eux restaient bien au chaud à l'abri des murs.
"Je n'avais pas pensé à la taille des portes... Mais soit. L'idée de nous battre dos à la ville pour nous y replier si la situation venait à nous échapper me semble acceptable, bien que j'eus préférer pouvoir frapper depuis le nord. D ailleurs, vous pensez que les ailes de cavalerie seules pourraient franchir les portes nord et sud ?
- Nous n'allons pas séparer nos troupes : un assaut éclair frontal contre la ligne d'ennemis nous faisant face restera la meilleure technique. Les cavaleries mettraient trop de temps pour arriver, si elles sortaient au nord et au sud, avec le risque de subir une charge de nos ennemis sur ces flancs, trancha-t-elle, finalement soutenue par le lent hochement de tête de Shen Muri.
- Mon intention était simplement de tirer partie de ces ouvertures après que la mêlée au pied des remparts ai été engagée. Une fois ce raid éclair fait, la cavalerie pourrait rentrer dans la ville pour ressortir au nord ou au sud, si Darhàm ou les Lykors entrent dans la mêlée.
- Nous verrons bien comment cela tourne.
- Très bien. Une dernière chose... Me permettrez vous de prendre part au raid ? J'en suis à l'origine quelque part, aussi aimerais-je en assumer les risques.
- Cela va de soi. Vous êtes libres de vos actes et bienvenu pour aider la charge."
Akihito hocha la tête, avant de saluer militairement les deux conseillers qui commençaient à donner les ordres pour préparer la charge de la cavalerie Ynorienne. De son côté, l'enchanteur se prépara à traverser rapidement la ville à l'aide de ses bottes, pour rejoindre en un éclair les écuries où Brume l'attendait depuis quelques jours déjà. Puis il fut pris d'un soudain doute : Brume n'était en rien un destrier de guerre, et la dernière chose dont il avait besoin, c'est qu'elle panique au milieu de la charge, ce qui avait de grandes chances de leur être fatal à tous les deux.
(Et puis, le GLORIEUX porteur de la Kizoku Rana qui charge à dos de renne à POMPON...)
(Roh eh, hein ? Bon.)
Akihito se tourna donc vers un des officiers qui aboyaient des ordres en vue de la charge à venir, juché sur un cheval lui même. Il l'approcha et après avoir échangé quelques mots et l'avoir réorienté vers un palefrenier, Akihito rejoignait à son tour une aile de cavalerie, juché sur un étalon alezan à la crinière moucheté de blanc? Un cheval qu'on lui avait vendu fougueux et intrépide, pour "Mener la charge et enfoncer ces salopards de peaux-vertes", pour reprendre les termes du palfrenier. Pour l'instant, la monture semblait plus calme et docile que se jetant volontiers dans une mer d'adversaires. En attendant, Akihito examina son pavois nouvellement acquis : un lourd bouclier légèrement incurvé, aux poignées et attaches faites dans un cuir noble, à peine usé. Le bois semblait lui aussi de premier choix, de même que... Tout le pavois, en fait. Et le mieux, c'est que puisqu'il partageait la même constitution globale que le roi Markus, le bouclier semblait presque fait sur mesure pour lui, si on mettait de côté un léger ajustement de sangle pour que sa tenue soit vraiment confortable.
(Un bouclier de roi pleutre, mais pleins aux as.)
Et il n'allait pas s'en plaindre. Avec, il allait pouvoir manier le Marteau de Valyus d'une seule main tout en se protégeant. Et pourtant, c'est la Kizoku Rana qu'il saisit en main. Il allait charger avec des Ynoriens, sous son impulsion : charger à leurs côtés avec un des symboles de leur peuple au clair ne pouvait que les motiver d'avantage à affronter les Garzoks... Et Karsinar, le Prédateur. L'un des Treize.
(Le Porteur de la Kizoku Rana contre les Treize. Deuxième round.) commenta sobrement Amy.
HRP :
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