Les Bouges

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Yliria
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Re: Les Bouges

Message par Yliria » sam. 6 sept. 2025 10:27

Toute cette expédition n’était pas exactement la manière dont je me voyais descendre dans les Bouges, mais au moins je n’avais pas à craindre la moindre représailles d’un quelconque richissime trou du cul. J’osais espérer qu’avec la porte-parole de leur grand maître, on ne risquait pas les coups de poignards dans le dos, mais les paroles de la Générale Delaube tournait dans ma tête. Toute cette histoire sentait mauvais à différents niveaux. J’avais néanmoins l’opportunité d’en découvrir plus et, avec un peu de chance, éviter une catastrophe nous empêchant de rentrer chez nous. Autant tenter ma chance, même si mes deux accompagnants étaient pour le moins… étranges. On bénéficia néanmoins des encouragements du Général Somnis avant de quitter l’immense bastion fortifié et je ne sus déceler s’il y avait une certaine angoisse dans son regard ou si je l’imaginais simplement. On allait quand même se jeter dans la gueule du loup à trois. J’espérais vraiment que ce fameux guerrier suprème serait aussi suprème qu’elle le disait…

En attendant, en sortant, je pus constater que toute cette histoire de non histoire de magie était… du vent. Le fameux guerrier suprême leva la main et une lumière éclaira l’endroit. Seulement en cas d’urgence, hein ? Je le fixai un instant avant de remarquer le reste. L’endroit. Une espèce de grotte couvert d’une couche de sang séché. Beaucoup de sang séché. Suffisamment pour que marcher dedans me fasse penser à de la boue. Par les dieux, on avions nous atterri ?

- Il s'est passé quoi ici ?

- La Civilisation, quand nul ne fait régner l'ordre. Des hors-la-loi qui se battent au sang pour manger le peu que les gens du dessus daignent leur laisser. Ce qui s'est passé ici, c'est le Jour du Don.

Ah… Le fameux Jour du Don. Je comprenais mieux. Les gens d’ici devaient s’étriper pour une bouchée de pain. La faim était une sensation terrible, mais al mort venait l’achever, au bout d’un moment. Ici, c’était une peine sans fin… Je ne réprimai pas un frisson d’horreur. Et je n’aimais pas la désinvolture qui animait la porte-parole.

- Facile à dire, pour quelqu'un qui n'a jamais eu faim...

- Je comprends leur faim. Je condamne le manque de vivres leur étant réservé de la part de leurs concitoyens. Enfin. il est peu pertinent de parler en mon nom, de toute façon.

Je n’étais pas vraiment convaincue par ce discours tout droit sortie d’un discours politique si cher à nos chefs sur Yuimen. Presque sûr que les kendrans reconnaitraient la façon de parler de leurs élites… Encore une fois, elle me laissait un drôle de pressentiment, cette porte-parole. Je risquai de me méfier d’elle un moment. Et la suite n’arrangea rien du tout.

- Par où commençons nous ?

- Tout droit. Notre Grand-Maître connait les Bouges comme s'il les avait faits. Son esprit guide nos pas.

- Son esprit ? vous communiquez avec lui en ce moment même ?

- Pas vraiment, non. Disons plutôt qu'IL me communique ce que je dois savoir.

J’avais l’impression d’avancer à l’aveugle. Les gens d’ici ne pouvaient pas mourir donc j’imaginai que le terme esprit se référait davantage à ce qu’Alyah et moi partagions, mais ça me laissait quand même un doute. Le terme esprit pouvait signifier plusieurs choses, dont une qui ne me plaisait pas trop.

- Et vous n'auriez pas d'informations plus complètes sur notre destination ? Je n'aime pas vraiment avancer à l'aveugle dans un environnement potentiellement hostile...

- Notre destination ? Nous devons la découvrir. Notre objectif actuel est de nous rendre à l'entrée du Puits des Tréfonds. Ou moins loin, si nous croisons des stigmates laissés par votre concitoyenne.

D’accord, donc elle avait bien une destination en tête. J’avais l’impression de parler à côté de la plaque avec elle. Enfin, au moins nous n’avancions pas au hasard. Pas encore, du moins.

- En parlant de concitoyens, je suis censée en retrouver un à un endroit précis, demain. Avec un peu de chance, il aura des informations pertinentes au sujet de Silmeria. J'imagine que si la corruption s'est étendue, les gens des Bouges ne sont pas restés à rien faire.

- Demain ? L'endroit n'existera peut-être plus. Quant à penser à une action commune de ceux que vous nommez habitants, vous rêvez éveillée. Ici, il n'y a que guerres et violence. Un tel désastre n'aura fait que semer un vent de panique engendrant plus de violence.

Je haussai un sourcil. Pour quelqu’un qui déplorait el manque de vivre donnés à ces gens, elle ne semblait pas réellement comprendre la situation.

- Vous vous trompez sur ce point, à mon avis. S’il y a bien une raison pour qu’ils se rassemblent et agissent de concert, c’est face à une menace commune. Je l’ai déjà vu par le passé. Si cette corruption menace leur lieu de vie, voire leurs vies, ils tenteront quelque chose. Même si je doute que cela soit efficace.

Je jetai un regard autour de nous. Il y avait aussi un problème plus terre à terre.

- Et votre uniforme risque d’inciter quelques tentatives belliqueuses, si on croise du monde, si la zone est gangrénée par la violence. J’imagine que le Soleil noir et ses représentants ne sont guère appréciés dans le coin.

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 6 sept. 2025 16:56

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 2 – Soir.




Le camp des maraudeurs comme décor, les trois yuimeniens avaient plus ou moins accordé leurs violons sur la marche à suivre. Silmeria allait... partir ? Leyna devait enquêter sur Sirius, et Drac sur la Mort Blanche. Ce dernier s’en alla à la source d’informations la plus évidente : ceux qui l’avaient évoquée. Les prisonniers fanatiques des chaînes qui voyaient en lui une sorte de prophète divin. Ou de divinité, carrément. Ils reçurent son retour avec la même piété exacerbée, se jetant au sol à ses pieds malgré leurs entraves. Seul le prisonnier libéré resta immobile, groggy dans un coin de l’enclot où ils étaient parqués. Comme absent. Le plus fervent des suiveurs de Ranta Paï s’exclama :

“Ô Sauveur Suprême, tu nous as épargné la Mort Blanche ! Mais pourquoi la fuir, Ranta Paï, quand tu peux la mordre de ta chaîne de feu ?!”

Leyna et Silmeria, elles, n’avaient pas encore choisi comment elles allaient aborder leur propre objectif.



______________________________



Hart ferma les yeux, détourna la tête... et la rune fit son effet. Nul ne peut cependant se gausser de maîtriser les effets des écrits de Zewen avec la seule force de sa volonté : les lettrages sacrés n’obéissaient qu’à eux-mêmes, en associations pertinentes. Quant à une utilisation unique... Le résultat était plus que hasardeux. Ou lié au destin, plus précisément.

C’est ainsi qu’au lieu d’éblouir les alentours d’une lumière vive, la main qui maintenait la rune sembla... absorber toute lumière présente, plongeant la scène dans une obscurité si totale qu’aucune torche ne semblait pouvoir l’en sortir. Celles-ci s’étaient d’ailleurs toutes éteintes, y compris celle des Maraudeurs Noirs.

Ça avait néanmoins eu plus ou moins l’effet escompté : plus personne ne se battait, de peur de blesser un allié, ou de se blesser soi-même en glissant sur une flaque sanglante. Un silence pesant et inquiet s’imposa : Hart était à l’origine de tout ça, ça semblait indéniable pour ceux qui l’avaient entendu crier. Attendaient-ils de nouveaux mots de sa part ? Ou pensaient-ils être sous l’effet de sa magie. Hart lui-même n’était pas sûr qu’ils étaient toujours autour de lui, d’ailleurs.



[HJ : Drac, on peut aparter dans ton sujet discord. Sil et Leyna, indiquez-moi rapidement ce que vous comptez faire (ce qui aurait été mieux au sein de votre post), que je puisse vous dire comment on oeuvre pour la prochaine màj. Hart, simple post de ton côté.]


[XP :
Leyna : 0,5 (discussion)
Hart : 0,5 (Rune)
Dracaena : 0,5 (discussion), 0,5 (aller voir les prisonniers)
Silmeria : 0,5 (discussion)]

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 6 sept. 2025 18:23

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 3 – Matinée.




Yliria trouva réponse en les mots de la porte-parole du Grand Maître.

“Nous n’avons pas pour us de nous cacher. Notre présence au sein des Bouges est dissuasive. Si certains ont l’audace irrévérencieuse de nous attaquer, nous leur feront payer leur témérité. Et la rumeur de notre impitoyabilité courra ci-bas plus vite que nos pas.”

Elle avait l’air sûre d’elle, en tout cas. Elle poursuivit.

“Vous ignorez les dissensions qui habitent ces lieux. S’ils font face à un obstacle qu’ils ignorent comment combattre, les groupuscules préféreront se marcher dessus pour s’en tirer que s’unir à l’aveugle. Sacrifier les autres pour espérer ralentir le mal. Vous n’avez jamais été dans un endroit qui manque autant d’espoir que ces Bouges, je pense. Et le désespoir pousse aux extrémités les plus absurdes.”

Ils progressèrent en tout cas parmi ces ruelles sombres, éclairées par la vive lueur produite par leur garde du corps masqué. S’il devait y avoir des individus sur leur passage, la seule existence de celle-ci – ou de la vue de leur armement – convainquait ceux-là de ne pas intervenir, et de partir de cacher dans les ombres.

Après un bon temps de marche, ils arrivèrent en un lieu connu de nombreux ici. La blonde l’annonça :

“Le Temple des Hétaïres, comme elles aiment s’appeler. Le Bordel des Bouges.”

Une bâtisse trônait au centre d’une grotte large et éclairée de rais lumineux. Des rideaux légers laissaient apercevoir la lueur tamisée de l’intérieur par les nombreuses fenêtres et entrées de l’édifice. Était-ce parce que c’était le matin ? L’endroit semblait bien calme. Presque désert. La guerrière à l’armure d’or parla :

“Envie d’aller quérir quelques rumeurs sur ce qui se passe par ici, ou nous passons notre chemin ?”

C’était une proposition clairvoyante, mais... dont Yliria devrait réaliser seule, sans aucun doute. À elle de choisir.



__________________________



Du Bordel, Huyïn et Mathis étaient déjà loin quand y arriva Yliria. Menés par le type louche des Hordes, ils avaient parcouru les boyaux sombres des bouges. Méconnus de l’un comme de l’autre. Ici, tout se ressemblait, mais rien n’était pareil. Et puis... Ils atterrirent dans un endroit que Mathis put reconnaître sans peine : le haut des Escaliers menant au quartier des Vivants-Morts. Des Cannibales. Les êtres hâves l’habitaient toujours, semblables à des squelettes vivants. Des êtres pétris par la faim qui n’avaient plus que la peau sur les os.


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Sauf qu’entre eux et les escaliers, il y avait comme un souci. Une véritable armée d’invasion se déplaçait lentement. Des êtres que Mathis reconnut : les cannibales. Des humanoïdes dont la pratique alimentaire sanguinaire avait déformé au point qu’ils n’avaient plus d’humain que l’apparence générale. Peau blème, parfois verdâtre, ou grise, démarche bigarrée, visage tuméfié ou difforme, ils portaient comme armes tout ce qu’ils avaient pu trouver, dont des os, indemnes ou taillés en pointes. Il y avait là des visages connus du bellâtre :


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Mais le plus éminent était celui qui dirigeait cette troupe. Le Roi des Vivants-Morts. Sa Majesté Kimun Vala’ar, sous ses traits les plus morbides.


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Que faisaient-ils là, alors qu’ils n’étaient pas censés quitter leur quartier ? Et qu’allaient faire le quatuor de cette information ? Vektol les avait en tout cas attirés à temps dans l’ombre d’un roc d’où ils observaient cet inquiétant spectacle. Il souffla :

“C’est mort. On passe pas par là. Ou on attend qu’ils soient passés. Ça en fera moins en bas pour nous casser la gueule.”

Scarla, elle, s’essaya :

“Ne s’agirait-il pas de prévenir qui de droit de ce déplacement ? Ils ont l’air sur le pied de guerre...”

Poursuivre leur objectif par une autre voie ? Attendre que l’armée passe et s’y maintenir ? Aller confronter Vala’ar pour l’interroger ? Se lancer à l’assaut de l’armée ? Abandonner leur destination pour prévenir... quelqu’un ? Ou juste pour ne pas se retrouver dans un foutoir sans nom... C’était à eux de choisir. Et sans faire trop de bruit.



________________________



La borgne que Zéphyr avait appelée Ibrae se lança dans une réponse pour Akihito.

“Nous sommes dans le dernier endroit où l’échappée des Tréfonds a pu être aperçue. À nous de trouver sa piste dans ce... foutoir. Et non, avant que vous ne demandiez, ça ne devrait pas ressembler... à ça.”

Khatim, lui, s’inquiétait :

“Et... ce truc, on en fait quoi sinon le cramer ? Il approche.”

L’être blanchâtre approchait, effectivement. Lent, grognant d’ineptes borborygmes.


Image
(j’avais oublié l’image la fois passée)


Le mage s’en éloigna avec un air dégouté. Ibrae secoua la tête.

“Il n’a pas l’air bien dangereux pour le moment. Moins que cette substance blanche en tout cas. Restons mobiles, regardez...”

Elle pointa leurs pieds. Les racines visqueuses semblaient vouloir grimper sur leurs bottes pour les emprisonner. Des fibres fragiles, pour l’heure, mais qui pouvaient vite se multiplier si on leur en laissait le temps. Ibrae Zirrith poursuivit :

“Il faut trouver une piste. Et vite.”

Mais comment, dans un tel foutoir blanchâtre ? Ter s’avança, les mains bouillonnant d’une magie puissante. Allait-il vraiment tout brûler ?



_______________________________



Eryn sembla satisfaite de la tournure que prenaient les choses. Elle émit une lueur violette qui enveloppa vite tout le groupe, à l’image de la bulle insonorisée qu’elle avait créée pour discuter avec Blanche. Cette fois, c’était un cube. Comme une pièce. Et il y avait là différentes formes disposées au sol. Ils étaient tangibles, solides mais un peu mous. Comme une gelée épaisse, mais au toucher soyeux. Un parallélépipède rectangle ressemblant à un lit. Une demi-boule comme un siège. Elle s’y installa d’ailleurs, regardant le trio avec un air aguicheur.

“Hé bien ? Montrez-moi donc d’abord la marchandise, messieurs. Vous n’aurez pas besoin de toutes ces armures et habits.”

Ezra pinça les lèvres. Au moins n’avait-elle pas été requise pour l’heure.





[HJ : Yliria : simple post pour exprimer ta décision. Mathis et Huyïn, on peut discuter discord. Vous finirez votre post sur votre décision. Aki : on peut discord la situation. Ezak, Xël, on peut gérer ça par discord. Le début en tout cas : pour le plat principal, je vous donnerai des consignes générales.]



[XP :
Ezak : 0,5 (discussion)
Huyïn : 0,5 (discussion), 0,5 (départ)
Xël : 0,5 (discussion)
Akihito : 0,5 (question)
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (départ)
Yliria : 0,5 (discussion), 0,5 (progression)]

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Yliria
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Re: Les Bouges

Message par Yliria » lun. 8 sept. 2025 23:11

Je n’étais guère convaincue par les arguments de la porte-parole. Dissuasive, peut-être, mais au vu des litres de sang séché que nous avions traversé, la menace latente de la corruption et possiblement l’effet de mes compatriotes que je savais du genre à foutre la merde à la moindre occasion… Je me préparai au pire. Elle semblait sûre d’elle, mais l’arrogance n’était pas une qualité quand on avait sa vie dans la balance. Je n’avais pas vraiment d’autres choix que de croire en ses paroles, mais ça ne me plaisait pas beaucoup. Cela ne faisait que trois jours que nous étions à Ashaar, mais la situation avait empiré si vite que c’en était inquiétant.

- J’en ai vu bien plus que vous ne l’imaginez… j’espère que vous dites vrai, parce que, dans le cas contraire, je sais comment ça va finir. Et on regrettera tous la délivrance de la mort…

Sur un monde où les gens affamés ne pouvaient se nourrir ou mourir, les options étaient limitées. Et je n’avais guère envie de terminer en casse-croûte pour asharrien. Et même si on ne croisait personne, cela ne voulait pas dire que personne ne nous épiait. Peut-être même que la moitié des Bouges était au courant de notre présence, à l’heure qu’il était. Rien de rassurant. Mais quand la porte-parole désigna un bâtiment, je vis enfin une petite lueur de possibilité. C’était el lieu désigné par Akihito. Avec un peu de chance, il serait là où quelqu’un aurait des informations. Ça valait el coup de fouiller

- Autant jeter un œil. Mes compatriotes sont probablement passés par là. C’était notre lieu de rendez-vous défini à l’avance. Avec un peu de chance, on aura des informations sur les Jumelles, la corruption ou les déplacements récents des miens. C’est toujours bon à prendre.

Je m’avançai de quelques pas avant de me retourner vers les deux autres. Devaient-ils venir aussi ? Sans doute pas.

- Peut-être vaudrait-il mieux que vous restiez à l’extérieur ? Je les vois mal être très bavards avec des membres de l’ordre qui les a enfermés ici.

Et je retirai d’ailleurs l’insigne confiée par la colonelle pour la ranger dans mon sac. Autant avoir l’air de ce que j’étais : une yuimenienne cherchant les siens.

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Capitaine Hart
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Re: Les Bouges

Message par Capitaine Hart » ven. 12 sept. 2025 23:04

La rune n’a pas vraiment eu l’effet que j’attendais, je dois bien l’admettre. Au lieu d’éblouir tout le monde autour de moi, elle nous a plongé dans des ténèbres insondables, comme si la petite pierre avait avalé toute les sources de lumière des environs.

« Ah. »

Une chose était sûre cependant, on avait tous cessé de se mettre sur la gueule. Après tout, impossible d’y voir plus loin que le bout de son nez. Et encore, je ne peux pas prétendre que je voyais le bout du mien. J’ai tapoté la rune deux trois fois, si ça se trouve, elle était cassée. J’avais aucune idée de ce que j’avais fait de travers, ce coup-là.

« Ahem, bon j’avoue, c’est pas ce que je voulais faire. C’est de la daube, ces machins-là !  »

Enfin si, c’était globalement ce que je voulais faire, je ne pensais juste pas que ça allait être comme ça. Autant en profiter pour tenter de régler ça d’une manière moins gâcheuse.

« Hé, le chef, t’es toujours là ? »

Je partais du principe qu’il était toujours là. J’avais une proposition à lui faire, mais autant jauger son humeur d’abord. Allait-il me cracher d’autres insultes et exiger que quelqu’un remette la lumière tout de suite, ou m’interroger sur mes motivations nébuleuses ? Je ne bougeais pas d’où j’étais, attentif au moindre bruit de pas, la moindre respiration. J’avais donné ma position, mais ce n’était pas pour m’ouvrir à une attaque désespérée dans le noir.

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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 13 sept. 2025 12:30

La Cité des Ombres

Les Bouges

Jour 2 – Soirée.




Hart eut une réponse de celui qu’il cherchait, un peu éloignée par rapport à sa propre position.

“Ouais, connard... j’suis... Argh... J’suis toujours là.”

Il avait l’air sérieusement blessé, sa voix peinait à ne pas geindre de gutturaux remugles.

“C’est quoi ce plan foireux, ducon ? Tu sais combien ça va nous couter, à nos deux groupes, ton assaut de merde ?”

Sans doute le pirate ne le savait-il pas.


[HJ : aparté possible.]


[XP :
Hart : 0,5 (action du tour)]

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 13 sept. 2025 12:37

La Cité des Ombres

Les Bouges

Jour 3 – Matinée.




La meneuse de l’expédition eut un simple commentaire à la proposition d’Yliria, qui en accepta la globalité :

“Va.”

L’elfe demi-noire put donc s’approcher du Bordel. Il semblait plutôt déserté de ses clients, et plus elle approchait, plus elle pouvait voir en détail de charmantes demoiselles et damoiseaux s’occuper de l’entretien des lieux. Apparemment, il y avait eu quelques chamailleries, ayant conduit à quelques bris (sans grand chaos) dans l’établissement.

Approchant encore, elle put voir que tout ce petit manège de ménage était surveillé par une femme d’âge mur, chauve, à l’aspect particulier, qui fumait la pipe d’un air sévère.


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Le plus incongru cependant était qu’elle avait sur les genoux une créature qu’Yliria reconnut sans peine. Félin fluffy aux yeux de braise : Praline. La chatte de Mathis. Celle-ci se laissait flatter l’encolure en ronronnant, observant la scène également.


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[HJ : Yliria : Simple post.]


[XP :
Yliria : 0,5 (action du tour)]

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Re: Les Bouges

Message par Leyna » mar. 16 sept. 2025 17:03

Les autres choisir de plutôt s'éloigner de leur côté. Leyna leur lança simplement :

« Quoique vous prévoyez, attendez que je nous ramène Hart. Nous aurons besoin du maximum de force, pour nous sortir de ce guêpier. »

Elle partit ensuite à la recherche de la cheffe des maraudeurs pour lui demander où était le cheffe, en espérant qu'il ne se soit pas plongé dans les ennuis, comme à son habitude...

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Re: Les Bouges

Message par Ezak » ven. 19 sept. 2025 03:07

Xël défait son armure avec un calme désarmant. Un à un, ses vêtements tombent au sol, dévoilant un corps sculpté par les exigences d’une vie d’aventurier, strié de cicatrices comme autant de médailles gravées dans la chair.

« Est-ce une vue satisfaisante ? » demanda t’il à Eryn;

« Plutôt. » dit-elle en scrutant Xël. « Même si… vous avez une étrange physionomie. Ça va être amusant. »

Mon regard glissa vers Ezra. Elle hésita. Un pincement de lèvres, une crispation des épaules. Finalement, elle retira ses vêtements d’un geste sec, mais pudique. Elle dissimulait autant que possible ce qu’elle pouvait. Comme pour les êtres du Bordel, je notai l’absence de détails humains. Pas de nombril. Pas de tétons. Et cette fente nue, sans lèvres ni clitoris. Je fronçai imperceptiblement les sourcils devant ce mystère. Encore un fragment de ce monde étrange, comme tordu, comme reconstruit.

J’ôtai mes affaires à mon tour, sans cérémonie. Pour ma part, je n’avais jamais eu le moindre complexe à ce sujet.

« Je crois que vous n’aurez pas non plus besoin de vos vêtements. » affirmai-je à Eryn.
Je sentais son regard peser sur moi, un regard que je voulais provoquer, tester, comprendre. Eryn répondait à Xël, ses yeux pleins d’une lueur étrange, de cette excitation clinique propre à ceux qui cherchent à disséquer plutôt qu’à aimer.

« Effectivement. Mais pendant que je m’effeuille, il va falloir faire monter le désir. Amusez-vous un peu entre vous, j’veux voir que vous êtes motivés. »

Ses mots me laissèrent froid. Ce n’était pas du désir. C’était un marché. Une épreuve. Et j’avais appris à passer les épreuves. Ezra me regardait. Lèvres pincées, hésitation dans le regard. J’avançai vers elle sans brutalité, avec la lenteur de celui qui sent que le moindre faux geste ferait tout s’effondrer.

« Lui et moi on se touchera pas. » lançai-je à l’attention d’Eryn, en désignant Xël, en plantant mes yeux dans ceux d’Ezra.

« Oh. Vous êtes vraiment prudes. C’est presque mignon. Allez, viens me désapper. Et sensuellement, j’entends. »

Ignoran Eryn, mes mains vinrent se poser sur les hanches de la Capitaine, cherchant dans son regard un signal, une permission, un murmure. Mon front toucha le sien. Mon souffle se mêla au sien.

« Laisse-toi guider. Ça va bien se passer. »

Eryn elle entraîna Xël vers elle comme un prédateur insatiable.

« Et va falloir gonfler tout ça. » lâcha-t-elle en saisissant ses bourses avec délicatesse d’un forgeron sur l’enclume.

« C’est une sorte de pompe ? »

« Hey ! Hey ! Hey ! Doucement c’est sensible ! »

La voix de Xël me tira de mon instant.Je ne pus m’empêcher de rigoler à la remarque. Ezra, elle, ferma les yeux. Une muraille de silence. Une posture de retrait. Mais elle ne me repoussa pas.

« Fais ça vite. »

Son murmure était une lame fine. Pas de désir. Juste un devoir. Je me figeai un instant et je glissai mes mains sur ses poignets, lentement, repoussant ce qu’elle dissimulait.

« Vous êtes magnifique, mon capitaine. » soufflai-je à son oreille.

Je sentais ses muscles se tendre, sa respiration s’accélérer. Mes lèvres glissèrent dans son cou, effleurant sa peau, remontant vers ses lèvres que je ne baisai pas, me rappelant la réaction de cosoeur devant Akihito et Yliria.

« Shirel semblait n’avoir jamais vu personne s’embrasser. Vous ne faites pas ça ici, n’est-ce pas ? »

Elle se redressa légèrement. Son regard croisa le mien.

« Non. Non. Je sais pas c’est quoi le délire avec ta bouche, mais non, pas ça. On ne fait pas ça ici. »

Je hochai lentement la tête. J’avais compris. Ce n’était pas une attaque. C’était un cadre. Un monde différent.

Xel non loin s’écarta, protestant contre les mains d’Eryn, et tenta de reprendre le contrôle.

« Gardez vos mains où elles sont pour l’instant. » fit-il, remontant ses propres doigts le long du corps de la sorcière, avant de s’interrompre. Son regard se tourna vers nous.

« Attends Ezak. Elle n’en a pas envie. »

Un frisson me traversa.

« Je suis prêt à faire beaucoup de choses pour rentrer chez moi, mais pas participer ou assister à ce qui s’apparente à… un viol. »

Il s’approcha d’Ezra, la couvrant de sa cape, sans un mot de plus. Son geste avait plus de noblesse que toutes les tirades d’honneur.

« Et il n’est pas non plus question de l’abandonner dans les Bouges. Nous trouverons une autre solution pour retourner sur Yuimen. »

Ezra frissonna sous les plis du tissu. Je restai là, immobile, incapable de parler. Le regard fixé sur Ezra. Etais-je en train de la forcer à quoi que ce soit. J’avais pourtant bien insisté sur son consentement et sur le fait qu’on pouvait tout annuler. Xël me mit le doute mais Ezra le dissipa.

Elle se mordit la lèvre.

"Non. Je... ça ne me dérange pas. Juste... Je n'ai pas l'habitude, il faut y aller doucement."

Pas l’habitude signifiait t’il qu’elle était vierge ?

Eryn en profita pour se rapprocher enserrant Xël par derrière.
« Je ne veux pas briser votre petit oisillon. Elle n’aura qu’à… profiter du spectacle. C’est de vos deux queues dont j’ai surtout envie, là. »

Je me redressai d’un bloc. Ce qui était évident pour moi était qu’ils voulaient parler à la place d’Ezra. C’était à elel de décider de sa trajectoire. Mon regard se planta dans celui d’Eryn, tranchant.

« Elle fera ce qu’elle voudra. Et c’est le petit oisillon de personne. »

Puis, à Ezra, plus bas, plus doux :

« Qu’est-ce que tu veux ? »
Son regard à elle n’était plus fuyant. Elle me répondit avec une douceur incertaine.

« Je veux que tu le fasses. Je veux que ce soit rapide et qu’on puisse passer à autre chose. Et qu’on n’en parle plus jamais ensuite. »

Xël agacé par Eryn, fit une grimace aen commentant

« Les femmes d’ici n’ont vraiment aucune retenue. Je suis presque choqué. »

Il souleva donc Eryn et la coucha sur l’un des fauteuils. Je fis pareil avec Ezra, je la soulevai doucement, avec autant de précaution que si elle avait été faite de verre ou de cendre, près de Xël et Eryn. Elle avait dit d’y aller doucement, je ferai donc selon ses désirs.

b]« Dès que ça va pas, tu m’arrêtes. »[/b]

Elle avait hoché la tête. Un geste simple, mais sans détour. Pas de tendresse, pas de jeu, juste cette manière qu’elle avait d’aller droit, sans fioriture, comme si tout dans sa chair refusait encore le luxe de l’ornement. Je la soulevai, la déposai dans le fauteuil voisin avec soin, sans me détourner de son regard.

À ma droite, Eryn et Xël s’étaient déjà abandonnés aux frissons partagés, leurs corps mêlés, rythmiques, effrontés. Eryn, déjà offerte, glissait sur lui comme sur une marée, jouant de ses gestes avec une souplesse féline et cette envie irrépressible de se faire voir, de provoquer. Elle ouvrait parfois les yeux, me cherchait. Je le sentais, ce regard qui s’accrochait à moi, même au creux de son plaisir avec l’autre. Mais pour l’heure, je n’avais d’yeux que pour Ezra.

Je m’approchai, lentement, laissant mes mains explorer les contours de sa peau lisse. Pas un mot. Elle n’en voulait pas. Elle ne cherchait ni romance ni douceur, seulement un passage, une épreuve à traverser. Et pourtant, quand je la pénétrai, quelque chose s’ouvrit. Un frisson immédiat. Elle se tendit à peine, puis se relâcha, comme si son corps avait décidé de s’abandonner, indépendamment d’elle-même.
Son souffle se fit plus court, plus dense. Je lus sur son visage une surprise qu’elle ne verbalisa pas. Le plaisir était là, rapide, presque déroutant. Et même si elle restait contenue, son corps me répondait, et ses gemissement assez explicite pour que je comprenne.

À côté, Eryn s'agitait. Un regard appuyé. Une caresse prolongée à Xël, les yeux pourtant rivés sur moi. Son bassin ondulait, mais ce n’était pas seulement pour le magicien : elle me provoquait, me défiait. Une main sur sa propre hanche, qu’elle effleura lentement, puis elle glissa un doigt vers ses lèvres, qu’elle entrouvrit dans une moue moqueuse, presque insolente.

Je l’ignorai, du moins en apparence. Ezra me ramenait au présent, à cette tension nue entre elle et moi. Les reflexes revenant, j’essayais d’embrasser son corps mais, elle me repoussait. Ici, à Ashaar, les lèvreres n’étaient pas faîtes pour ça. Je sentai l’interrieur de son vagin bouger comme s’adaptant à ma queue, me provoquant un intense plaisir.

Concentré jusqu’à la fin, guidé par ses frémissements, sa retenue, son murmure à peine audible à l’instant de la chute.
Quand ce fut terminé, je me redressai. Pas de mots entre nous, mais une reconnaissance tacite, ancrée dans la chair. Juste un échange de regard où je compris qu’elle avait pris son pied.
Je me tournai alors vers l’autre scène.

Eryn s’étalait sur le fauteuil, corps alangui, lèvres brillantes, cheveux en désordre, les jambes encore nouées autour de Xël. Elle m’observait comme on fixe une seconde proie. Sa main vînt saisir mon menton pour me rapprocher d’elle. Je commençai à embrasser son corps, sa gorge. Plus ouverte qu’Ezra elel semblit curieuse de ces baisers, mais alors que j’arrivai à la bouche elle me repoussa. Cette zone restait inaccessible.

Xël, lui, s’écarta, ayant finit sa besogne. Elle ne protesta pas. Au contraire : son sourire s’élargit, carnassier.

Je m’approchai d’elle, lentement. Elle me détailla du regard, et, sans attendre, elle ouvrit les jambes, s’offrant à moi sans retenue. Mais je ne lui laissai pas le contrôle.

Je l’empoignai brutalement par les hanches, la soulevant avant de la retourner contre le dossier du fauteuil. Mais elle aimait ça, un rire s’échappa de ses lèvres.

Mes mains la marquèrent sans honte, la guidèrent sans ménagement. Elle se débattit légèrement, non pas pour fuir, mais pour m’inciter à la retenir plus fort. Ce que je fis.
Son corps, souple, maîtrisé, me défiait, se cambrait à chaque poussée, se refermait avec une précision presque calculée. Elle me répondait coup pour coup, inversait les rôles dès que je relâchais la pression, prenait le dessus d’un geste de bassin, d’un rire rauque.

Je posai une main ferme sur sa gorge, en position de dominant.
« Oh ? Tu veux jouer à ça… »
Je n’avais rien d’un amant tendre. Elle le compris, mais l’espérait sans doute. Elle m’attrapa par les cheveux me tirant vers elle. Je la plaquai, elle se redressa. Je la mordis, elle me griffa. Aucun des deux ne voulait céder.

Et pourtant, malgré la violence, malgré la brutalité des gestes et l’absence de toute tendresse, il y avait là une forme d’équilibre. Une guerre ancienne, codifiée. Elle me voulait entier, et je le fus. Quand le dernier spasme nous secoua, quand nos corps retombèrent, haletants et marqués, elle éclata de rire, rauque, étouffé.

Je me redressai, les muscles encore tendus. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentis... vidé. Non pas au sens négatif. Mais vidé d’un poids, d’une tension ancienne. Effectivement, il y avait pire. Je regardai mes deux compagnes d’un soir. Eryn jouait avec la semence qui s’écoulait de son vagin entre ses doigts intrigué. Si les hommes étaient dépourvus de testicules ici ça se comprenait.

Je repris mon souffle.

« Alors… la SOMA. »

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Huyïn
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Re: Les Bouges

Message par Huyïn » ven. 19 sept. 2025 19:08

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Leur guide semble tenir son rôle dans leur étrange spectacle, les faisant passer par des méandres semblables mais jamais identiques. Lorsque le coin semble gagner en taille, c'est pour offrir la vue d'un escalier qui a tout l'air de plonger en contrebas, et doté d'une décoration pour le moins surprenante. Pas aussi explosive que celle du boucher cependant, car ici les corps qui ne semblent guère se mouvoir ressemblent davantage à des squelettes. La nourriture est rare dans les Bouges, mais à ce point ? Des désespérés, peut-être ? Au moins n'auront-ils probablement pas assez d'énergie pour représenter un véritable obstacle. En revanche, et chose qui pousse le membre de la Horde à les précipiter à l'abri d'un rocher, c'est une vision autrement plus problématique qui se tient entre eux et les marches. Un contingent de grande taille, entre gris et verdâtre, d'ashaaris se mouvant lentement et tenant des armes de fortune. Des os, surtout. Les cannibales ayant tout loisir d'en dénicher. Et devant eux, comme un général menant une armée, un autre homme portant une arme démesurée et revêtu d'une armure... Noire et or. Et tout ce petit monde semble en passe de quitter la zone abandonnée, ce qui n'est bon ni pour leur situation immédiate ni pour un avenir proche.

Vektol souffle à voix basse que le passage est compromis et qu'il faut soit chercher ailleurs, soit attendre que la troupe soit passée tout en espérant qu'un nombre des plus réduits s'attarde. Scarla enchaine, songeant qu'il serait judicieux de prévenir qui de droit quant à cet exode en cours. Quelle que soit la raison poussant ces mangeurs d'ashaaris à se mouvoir, ils le font avec une intention belliqueuse. Mathis poursuit en les informant qu'il s'agit d'un certain Vala'ar, le "roi" de ces mort-vivants, apte à revêtir une apparence plus humaine et qui fut, comme sa protection l'indique, un grand général par le passé. L'homme marque un temps d'arrêt puis suggère trois possibilités : attendre qu'ils passent puis aller de l'avant, aller directement prévenir quelqu'un ou... Les prendre en filature.

Le Tigre demeure brièvement silencieux, son appendice caudal faisant un bref mouvement de contrariété avant qu'il s'efforce de le stopper. Tout de même, l'Equilibre a comme un croc contre lui. Chaque fois qu'il fait un pas efficace pour retrouver le Dragon Mauve, ce dernier l'amène droit à un obstacle encore plus complexe à passer que le précédent. C'est à croire que toutes les forces d'Ashaar mettent un point d'honneur à les séparer, comme si le monde redoutait leur efficacité pour s'en échapper.

"Puisque vous avez eu l'occasion de faire connaissance avec lui auparavant, il existe aussi la solution que vous alliez demander ses intentions à ce... Chef de groupe, quitte à fuir à l'opposé de nous si les choses dérapent...", fait-il à son tour avant de reporter son attention sur leur guide. "Un moyen de les contourner s'ils prennent trop de temps à passer ?"

"J'connais pas assez le quartier pour savoir s'il y a d'autres accès. Sans doute, mais on risque de se perdre."

Et Scarla de préciser au blondinet.

"J'ai de la peine à le dire mais... Le Soleil Noir ? Ou le Bordel ? L'armée va déferler sur eux sans qu'ils la voient venir. Si c'est bien leur but... Nous ne savons pas pourquoi ils bougent de la sorte."

En quelques mots, Mathis laisse entendre un passif négatif avec le meneur qui rend caduque la possibilité de simplement parlementer. Il suggère ensuite d'informer le Bordel qui servirait d'important point de départ au relai de cette information, puis se propose pour accomplir cette tâche.

"Je seconde l'idée de Mathis vue la vitesse à laquelle la rumeur se répand dans les Bouges. Oubliez l'Ordre.", fait-il sobrement avant de justifier son point de vue. "Le fait que ce... Vala'ar arbore une armure pareille indique qu'il a soit la puissance pour la conserver comme trophée, soit qu'il leur est toujours affilié. Dans le second cas, cela pourrait indiquer qu'il vient soit de faire défection, soit que sa position de meneurs de cannibales n'a jamais poussé à une réponse du Soleil Noir. Et qu'ils ne bougeront probablement pas avant d'être les derniers encore debout."

Le Woran demeure un instant contemplatif, son éducation de jeunesse lui permettant d'entrevoir plusieurs possibilités quant à l'attitude de cette gigantesque meute. Il oriente son attention vers Scarla pour les partager.

"Il existe deux principales raisons pour que des prédateurs aussi attachés à leur habitat abandonnent leur territoire : soit les proies ont fini par complètement délaisser les lieux et subsister signifie chercher meilleur de terrain de chasse, soit... S'y trouve un prédateur plus puissant qu'eux."

Sa réponse fait frémir la jeune femme, qui veut tout de même savoir si Naral pourrait être le prédateur en question.

"J'en doute. Ce n'est pas l'objectif de Naral que de s'y établir, et la temporalité serait étrange. La SOMA est venue le chercher a minima hier. Pourquoi cette meute serait encore en mouvement si le danger s'en est allé ?"

"Ils ignorent peut-être qu'il est parti...", fait-elle en haussant les épaules, mais elle semble peu convaincue par sa propre théorie.

Le membre de la Horde puis la Carmin s'adressent ensuite à Mathis, visiblement pour en savoir plus au sujet de ce Vala'ar.

"Pas sûr que les Noirs connaissent son existence. Enfin... Z'avez dit que c'était un ancien des leurs ? Ils le croient peut-être perdu. Ils craignent le mur d'Ombre adjacent à ce quartier. Parait qu'ça affecte l'esprit jusqu'à ce qu'on le perde."

"Si vous n'êtes pas en bons termes avec cet être, vous devez le connaître un minimum. Que savez-vous sur lui ?"

"Il a déjà fait partie, il y a très longtemps de l'Ordre. Il était haut gradé et très apprécié. C'est d'ailleurs sous cette apparence qu'il s’était présenté à nous, à la grande surprise du jeune officier de l’Ordre... Je l'ai revu plus tard et il m'a dévoilé son vrai visage. Le gros bras qui l'accompagnait m'a assommé par derrière. À mon réveil, j'étais dans une cage."

Cela semble être une habitude d'Ashaar que de faire s'endormir brutalement et se réveiller les gens dans d'autres endroits. Généralement peu confortables, en sus.

"J'avais le choix de rester dedans pour l'éternité ou de manger de la chair humaine et devenir comme ces cannibales. J'ai refusé et je me suis extirpé moi même de la cage... Il m'a rattrapé et m'a proposé un marché malhonnête. Je l'ai accepté mais je ne l'ai pas honoré."

Huyïn pousse un souffle de la truffe, songeant qu'il s'agit là d'une bonne raison de ne pas laisser Mathis jouer les négociateurs avec le chef de cette armée. Tout de même, ce revirement est des plus curieux. Qu'est-ce qui peut pousser un gradé apprécié par son ordre à se faire roi d'un groupe pareil ?

"Z'avez passé un accord avec le chef de ces cinglés et vous l'avez pas respecté ? Z'êtes pas bien, mon gars.", réagit le guide.

Une chose évoquée plus tôt par le Hordeux quant au mur d'ombres intrigue le Tigre, qui le questionne à ce sujet.

"Chose que vous avez constaté de visu, ou rumeur propagée par la SOMA pour tenir les importuns à l'écart?"

"J'ai vu le mur d'Ombres, mais j'm'en suis jamais approché. Pas fou. Mais on raconte qu'il y a bien des Chevaliers Noirs qui sortent de là complètement barges. Avec des yeux luisants et une hargne surnaturelle. J'sais pas qui propage ça..."

"Des yeux... Luisants. Tiens.", lâche doucement le Woran quand la description fait ressortir un faciès particulier. "Par hargne surnaturelle, qu'entendez-vous ? Massacre de leurs pairs ? Divagations ?"

"J'en sais rien. Déjà l'reste c'est de la spéculation. Mais ça les met pas au ban de leur ordre, en tout cas."

Le Félin hoche la tête puis la tourne vers le yuiménien, qui explicite exactement la nature du marché non tenu. Apparemment, il s'agissait de faire boire le contenu d'une fiole à un Chevalier Thyers, d'attendre une journée qu'elle se recharge pour la vider à son tour. La substance devait fait perdre la mémoire. Mais laquelle ? Celle d'un événement ou individu spécifique, ou plus globalement la totalité, au point de rendre la victime incapable de se rappeler comment marcher ?

"Donc une fois que j’ai retrouvé ledit chevalier, je lui ai tout raconté et j’ai vidé la fiole sur le sol... Peut-être que le chef des morts-vivants croit que le Chevaliers Thiers est neutralisé et que c’est pourquoi ils sortent de leur “tanière”."

Huyïn a du mal à réprimer un tic d'agacement à ce qu'il entend. Ne pas servir les desseins de qui vous a emprisonné, soit. Il agirait de la même façon. Mais aller directement tout révéler à un membre du Soleil noir sans chercher à creuser un peu le pourquoi du comment l'agace. Tout comme le fait que Mathis ait gaspillé cette fiole. Un contenant qui se recharge seul ? S'il ne s'agit pas de magie, qu'est-ce donc ? Et quels autres liquides auraient potentiellement pu être substitués à cela ? Du gâchis...

"Neutraliser un seul chevalier aurait cet effet ? Il doit être particulièrement redoutable.", lâche le Tigre sans prendre la peine de masquer son sarcasme, pendant que Vektol jauge ouvertement le blond.

"Et qu'est-ce qui pourrait être pire pour vous que de perdre la mémoire, comme poison ? Ça valait la peine de vous mettre à dos le mec le plus puissant du coin ? Tout ça pour revenir entre ses filets ? Z'avez aucun esprit de survie, ma parole."

Là encore, Huyïn doit consciemment se retenir de faire un signe du chef allant dans ce sens. Ce Mathis semble vraiment avoir le chic pour se mettre ceux qu'il ne faut pas à dos. D'abord Naral Shaam en l'accusant implicitement d'usage de magie dans la boutique du tailleur, lui-même par extension, ce Vala'ar et... Potentiellement d'autres s'il a finit dans les Bouges sans que cela soit volontaire.

La discussion revient sur la nécessité d'aller prévenir le Temple, le blond yuiménien se proposant de nouveau et mettant en avant sa capacité à se déplacer particulièrement vite. Il a intérêt à se montrer convaincant pour qu'ils ne croient pas à un coup fourré de sa part, même si employer le nom du général décharné devrait suffire. Plusieurs mises au point se font dans le quatuor, Scarla doutant que Mathis parvienne à retrouver son chemin à l'aller comme au retour, l'autre arguant qu'elle voudrait peut-être y aller elle-même. Au détour de la conversation, le blondinet s'enquiert du nom du Woran, qui ne lui offre que celui de représentation 'Bois-Carmin'.

Lorsqu'un temps d'arrêt se fait dans la discussion, le Tigre pèse le pour et le contre. Repartir maintenant ? Non, parce que rien n'indique qu'ils seront en mesure de revenir plus tard. Suggérer à l'humain de Yuimen de rester avec eux et attendre que l'armée passe ? Si ce Vala'ar réussit pour une raison ou une autre à les repérer, la présence de son ancien prisonnier à leurs côtés ferait une très mauvaise impression. Il finit par reprendre la parole d'une voix basse mais déterminée.

"Je ne retournerai pas au Temple, mon objectif est dans ce quartier. Entendez vous, mais vite...", indique-t'il avant de regarder leur guide. "Dissimulons-nous dans un boyau voisin. Il nous faut rester hors de leur chemin sans les perdre totalement de vue."

"Je ne suis certainement pas plus rapide que trois hommes.", annonce Scarla. "Je dis juste que vous ne le serez pas davantage si vous voulez ne pas vous perdre. Je suis avec Bois-Carmin, et partage son objectif."

Le Tigre souffle brièvement de la truffe à l'échange presque identique prenant place entre le jeune homme et la jeune chauve, un dialogue qui ne mène pas grand-chose. Alors qu'il réfléchit vivement à comment minimiser les risques d'être remarqué par la vague cannibale, l'autre yuiménien finit par s'adresser à lui.

"Je crois qu'il est important que je prévienne la grande Maquerelle. Mais mon hésitation vient du fait que je me suis engagé à vous accompagner. Qu'en pensez-vous ?"

Un léger contact avec son luth rappelle sa présence au Tigre, qui le fait basculer en position d'usage et plaque doucement sa paume sur les cordes. Mieux vaut éviter tout risque. Un gravier tombant du plafond, un membre du groupe qui trébuche et se rattrape en faisant tinter une corde au plus mauvais moment et ils seront aux premières loges pour assister au déferlement.

"Vous vous êtes engagé à m'escorter et me défendre si besoin. Le gros des ennuis étant sous nos yeux et sur le point de quitter les lieux, je vous laisse juge de vos priorités."

Sur ce, le Tigre rallie le boyau envisagé. S'appuyant sur ce qu'il a pu deviner de la cachette de la fille Dangmar, il s'y calfeutre à une distance suffisante de l'ouverture pour ne pas être vu aisément, tout en gardant la capacité d'observer le mouvement à venir. Ralentir son souffle, garder les yeux fixes et s'assurer silencieusement que Vektol et Scarla fassent de même derrière sa position dans le passage. Plus qu'à attendre et voir.

Et éventuellement commencer à improviser mentalement une petite histoire à raconter, juste au cas où.



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Modifié en dernier par Huyïn le sam. 27 sept. 2025 11:00, modifié 1 fois.
Huyïn, Woran sombre, Aéromancien

Musique du chat noir et Ses variations de voix

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Capitaine Hart
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Re: Les Bouges

Message par Capitaine Hart » ven. 19 sept. 2025 20:21

« Ouais, connard… j’suis… Argh. J’suis toujours là. »

Au son de sa voix, il avait l’air gravement blessé, sans doute Brianne l’avait-elle atteint au torse.

« C’est quoi ce plan foireux, ducon ? Tu sais combien ça va coûter à nos deux groupes, ton assaut de merde ? »
« C’est pour ça que je demande une trêve ! Et toi, combien de temps tu croyais tenir avec vos petits sacs sur la tête ? »
« J’en sais putain de rien, on sait même pas pourquoi tu nous attaques, andouille ! »
« La seule raison pour laquelle vous pouvez encore jouer aux détrousseurs de pacotille au milieu de nulle part, c’est parce que vous payez les Maraudeurs pour qu’ils vous foutent la paix ! Et encore, j’espère que c’est juste eux ! Il nous faut de la bouffe, des armures, des armes ! Et le chemin le plus rapide, c’est vous botter le cul sans l'aide de personne d’autre ! »
« J’pige rien à ce que tu radotes. Tu nous pilles, c’est ça que j’comprends ? T’as cru qu’on serait des cibles faciles ! T’es un sale hypocrite, avec tes beaux discours. »

Le bruit d’un glaviot a résonné dans la pénombre. Nous échangions insultes sur insultes, et il était clair que j’avais cramé sa sympathie. Dire que ses mots, bien qu’enduits de venin, ne provoquaient pas le moindre doute en moi, ça serait mentir.

« Et tes potes, là, ils savent que tu vas finir par leur mettre aussi à l’envers quand t’auras plus besoin d’eux et qu’ils auront donné sang et chair pour tes foutaises ? »

Des questions qu’ils étaient bien en droit de se poser. Peut-être qu’à ce moment-même, l’un d’entre eux aiguisait sa lame en pesant le pour et le contre. Je les avais déjà libéré sur un coup de tête. Si je n’avais plus rien à leur offrir, je pouvais bien la perdre à mon tour.
Je ne pouvais pas me permettre d’y penser. Je n’ai pas fait tous ces beaux discours sur la confiance pour douter de ceux qui ne m’avaient pas déçu. Mon attention était uniquement dirigée sur les Encoulés.

« Ça, c’est vrai, j’ai cru que ça serait facile de vous saper le moral, mais je vous ai sous-estimé ! J’ai été trop impatient et mes gars en paient le prix. C’est pour ça qu’au lieu de nous entre-tuer, j’ai un marché à proposer ! »

Plic. Ploc.

« Un marché ? T’es foutrement gonflé. Mais dis toujours. Les Encoulés décideront. »

C’était l’heure du beau-parler, encore une fois. Même moi, je commençais à douter de ce que je disais, maintenant, mais je ne pouvais pas le laisser transparaître. C’était ma dernière chance de régler cela d’une manière que je n’allais pas amèrement regretter plus tard.

« J’vais au plus simple. Votre dernier arrêt, c’est le camp des Maraudeurs. Soit vous y allez en prisonniers, soit en vainqueurs. »

Raclement de gorge.

« En vainqueurs, d’abord. On peut tout arrêter ici et aller tous ensemble au camp des Maraudeurs. Sans vos coules, ils sauront pas vous différencier des nôtres. Ils savent pas qui vous êtes, ou combien vous êtes. Tout ce qui restera comme preuve de l’existence des Encoulés, c’est les coules qu'on leur ramènera et le sang sur lequel on se tient, là maintenant. On n'aura qu'à dire qu’une bande de cannibales a emporté les corps. Pour ce que j’en sais, ils sont déjà en train d'affluer ici. Et tant que mes gars ont la bouffe qu’on nous a promis, vous pouvez vous partager le reste. Mais si ça vous convient vraiment pas... »

Ne pas se laisser submerger par mon absurde. Laisser le capitaine parler.

« On peut continuer à se mettre sur la gueule, mais sachez une chose. Si on continue à se battre, je peux vous garantir qu’on va gagner, même si ça va nous coûter. Et on vous emmènera quand même chez les Maraudeurs, mais en tant que prisonniers, et votre sort leur appartiendra. C’est pas une menace, c’est pas de la vantardise. Vous étiez plus nombreux que nous, dans votre tanière, mais même si mon plan était foireux, ces coules qui cachent vos trognes ont été votre plus grande faiblesse. On a l’ascendant maintenant. Mes hommes n’auront qu’à enlever leurs coules dès que la lumière reviendra, et vous verrez. Entre votre liberté et votre anonymat, qu’est-ce que vous choisissez ? »

Pas un murmure, puis…

« Mais... comment ça, les cannibales se baladent ici ? Ils sortent jamais de leur quartier. Tu bluffes encore. Ça se voit, t’as zéro chance de t’en sortir sans des mecs qui s’y connaissent. T’es qu’un- »

Le bruit rauque d’une gorge tranchée.

« Il a tout ce dont il a besoin. Y compris la sale tête de votre chef, maintenant. Alors. Prisonniers en morceaux ou alliés de notre cause ? »

La voix de Brianne accompagnait le retour de la lumière. Elle tenait la tête du chef par la barbe, sa gueule grande ouverte de surprise et de colère. Quant à moi, j’étais bouche-bée. Je n’ai jamais voulu aller jusque-là, mais vue la situation, Brianne avait pris une initiative que j’avais été trop lâche ou, disons-le, naïf pour mener à bien. Je n’ai pas souri en voyant la mine défaite du vieil homme, mais j’étais soulagé.

Elle avait dit « notre cause ».

Des murmures montaient parmi les Encoulés, jusqu’à ce que l’un d’entre eux tombe sa coule, puis un autre, puis encore un autre… jusqu’à ce que plus personne ne cache son visage. Un gaillard blond, dont la moitié du visage était marquée d’une vieille brûlure, a représenté les siens.

« D’accord. Vous allez avoir votre bouffe. Et notre compagnie, si vous voulez. Mais on n’ira pas chez les Maraudeurs. Ton groupe aura pas grandi tout seul de lui-même, ils se douteront de quelque chose. Et... j’te fais pas confiance : t’as aucun honneur, on l’sait maintenant. Tu pourrais vouloir nous vendre. Arrange tes trucs avec eux, et tu nous auras nous. »

Un autre chef était venu remplacer le précédent le plus naturellement du monde. Soit les Encoulés étaient d’une rare cohésion, soit ce type-là était très respecté. J’ai hoché la tête.

« Merci. »

Après avoir parcouru du regard le bazar laissé par notre affrontement, j’en ai déduit que nous n’avions plus rien à faire ici. J’ai donné mes ordres à qui voulait l’entendre. Je ne me souciais guère de si c’était des ex-prisonniers ou des ex-encoulés qui s’en chargeaient.

« Rassemblez les blessés des deux camps et faites-les passer pour des gars à nous. On prend tout ce qu’on peut porter en guise de tribut, tout ce qui pourrait intéresser le client : fabriques, métaux, , les Encoulés gardent leurs armes et ce qu’ils portent sur le dos. Sauf les coules, on les rassemble toutes, mêmes celles qu’il y a en rab. On dira aux Maraudeurs qu’ils étaient, j’sais pas, une quarantaine. On leur montrera tout ça avec la tête du vieux. Prenez son corps. Ah, et ceux qui ont perdu des doigts, des oreilles, peu importe, prenez-les aussi, on verra ce qu’on peut recoller. Utilisez les couches comme civières pour transporter ceux qui peuvent pas marcher. Laissez le reste en bordel. Si les cornus se ramènent pour enquêter, qu’ils aient l’impression qu’on a combattu des ours. »

Sur le moment, je n’avais pas pensé au fait qu’ils ne savaient pas ce qu’était un ours. C’était à peu près tout. J’ai adressé un regard à mes gars, puis à ceux qui avaient capitulé. Le brûlé en particulier.

« Les Encoulés encore debout, vous suivez jusqu’au camp des Maraudeurs. On vous demandera pas de rentrer. En vrai, c’est mieux que vous restiez en retrait. On mettra les blessés graves à l’avant. Vu qu’on était une quinzaine au départ, on laissera certains de nos gars avec vous pour que les Maraudeurs aient le compte. Ça sert à rien de les paniquer. »

Je me suis rapproché du nouveau meneur des bandits désencoulés, tout en restant à une distance raisonnable. Après tout, il l’avait dit lui-même, la confiance ne régnait pas entre nous.

« Toi et tes gars, emmenez vos réserves de bouffe. Cachez-les sur vous si possible. J’vais négocier pour plus de nourriture auprès des Maraudeurs, mais j’peux rien garantir. Faites-vous discrets et si on vous demande, vous êtes une bande de passage qui nous a aidé à porter nos gars. Tiens, t’sais quoi, dites que je vous ai payé. »

Sans lui demander son avis, j’ai fait sauter un de mes Yus d’or dans sa direction, conscient que je n’allais sans doute pas le revoir. Tout ça n’allait pas se passer sans friction, mais j’étais près du but. Je voyais autour de moi Brianne, Sebastian, Nark (nom en chantier) et la bonne dizaine de trognes qui m’avaient protégé quand j’en avais le plus besoin.

« C’est parti. »

Le moment de vérité approchait. Nous allions avoir l’air amochés, même très amochés parce que leurs blessés allaient se mêler aux nôtres. En contrepartie, nous avions la tête et toutes les coules du camp comme trophées pour leur faire croire à un combat bien plus déséquilibré. J’allais devoir la jouer fine, et en plus, au camp il y avait Kothor…
Je sautillais de bluff en bluff sans m’arrêter, et Moura savait à quel point j’étais fatigué. Pas juste physiquement. Mes nerfs étaient à bout, et rien qu’empêcher mes mains et mes jambes de trembler me demandait énormément d’efforts.

J’espérais que c’était ma dernière pitrerie avant de trouver un semblant de repos.

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » ven. 19 sept. 2025 22:30

- besogne Eryn
- se rhabille sans plus de cérémonies

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Akihito
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Re: Les Bouges

Message par Akihito » sam. 20 sept. 2025 01:56

Post squelette

Discussion avec les mages
Déplacement dans les tunnels en suivant la rune magnétisée.

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Silmeria
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Re: Les Bouges

Message par Silmeria » sam. 20 sept. 2025 01:57

La corruption ? Les tréfonds ? Allez quoi ? Non ? Vraiment rien qui n'apparaît ? Franchement j'étais un peu déçue, j'avais annoncé quelque chose de dramatique dramatique à mon bon vieux Ficus mais rien, il va finir par croire que je suis complètement farfelue.

Je m'allongeais non loin vers un endroit où quelques autres semblaient faire une sieste, je m'adossais, confortablement enfin si ça pouvait s'en approcher et j'envoyais mon ombre espionner la tente de cette prétendue Dame qui était en charge de ce campement. Je me demandais bien comment on pouvait instaurer un ordre et une discipline. C'était pas les assassins de Xenair, certes, mais il y avait une sorte de hiérarchie, un quelque chose de martial, c'était pas la foire à Neuneu de Tulorim. L'autre jour j'ai vu un type se goinfrer dans une de ces fêtes, un type énoooooooorme, m'souviens plus de son nom mais son chien il s'appelait " Ti Gras " vraiment certains noms tombent sous l'sens.

Dans cette tente j'y vis un homme pâle, le visage marbré de quelque chose, chauve, il semblait... Regarder dans ma direction. J'avais un drôle de sentiment.

On pouvait me voir ? Non c'était impossible, je suis une ombre, j'ai pas complètement farfulé ? Je ne me serais pas mise à marcher comme si j'étais une ombre en oubliant d'amorcer la magie ?Non. J'étais bien éthérée.
Je n'avais jamais à ce jour eu ce frisson, ce sentiment, ce doute.

Dans ma semi conscience, j'articulais mollement ces mots oniriques

" Tu... me vois ? "
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Dracaena Paletuv
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Re: Les Bouges

Message par Dracaena Paletuv » sam. 20 sept. 2025 03:40

J'me retrouvais face aux fanatiques en cage, toujours aussi décérébrés, à peine me voyaient ils qu'ils se mettaient à s'incliner. Le plus bavard de la dernière fois s'approcha des barreaux, me demandant pourquoi je n'avais pas repousser la "mort blanche" de mes flammes. Idée bien jolie, mais basée sur une prophétie, donc j'y croyais moyen. Mais ptet qu'il y avait du vrai dans s'que racontait l'huluberlu, ptet que le feu était une façon de repousser ce... truc blanchâtre.
Dans tous les cas, j'étais la pour soutirer des infos. Prenant de nouveau un air solennel, et fouillant dans mes souvenirs pour me réinspirer des prêcheurs et autre arnaqueurs qui avaient cherché à faire mon éducation, je répondis aux questions posées comme tous les religieux:

"Car les choses sont différentes avec cette Mort Blanche. Laisse moi t'aider à comprendre: dit moi mon enfant, que sais-tu de la Mort Blanche?"

En prétendant que je savais de quoi je parlais, puis en détournant la conversation. Le gugusse fut visiblement prit par surprise, et commença à me répondre lentement:

"Je..."

Ses yeux se mirent à faire un truc bizarre, que j'avais vu que chez certains sac de chair. J'arrivais pas à savoir si c'était du plaisir, de la réflexion, ou de la douleur qu'il essayait d'afficher. Ptet les trois?

"Une prophétie. La fin de l'immortalité qui viendrait des Tréfonds en assassinant quiconque sur son passage. La purification ultime, d'où seuls sortent les élus. Nous, Ranta Paï, selon votre volonté."

Oh. Donc le truc qu'avait potentiellement déclenché Silmeria était déjà prévu par les cinglés du coin.

Exactement. Mais ce que tu ne sais pas mon enfant, c'est ce qui provoquera la venue de la mort blanche. Car la prophétie ne s'est pas réalisé comme prévue. Quelque chose l'a influencée. Quelque chose veut vous voler votre rôle d'élus.

Dit moi mon enfant, es tu prêt à m'aider à corriger cet erreur? "


Voila, lui donner d'l'importance, lui faire croire que ses prières et sa foi vont servir à kek'chose. Et ça marchait, l'imbécile se jeta à genoux, prêt à recevoir tout ce que j'allais lui balancer à la tronche.
Quand j'pense que j'ai cru à s'genre de con'ries avant...

"Je suis votre obligé, Ranta Paï. Dites, et j'exécuterai."


"Tu seras mes yeux. Tu seras mes oreilles. Tu dois m'obtenir tout ce que tu peux comme information concernant la mort blanche. Pourquoi la prophétie à été corrompue.
Agit dans la limite de ta cellule, dit moi tout ce que tu sais sur la situation actuelle. Toi et les tiens, aviez vous quelque chose que vous cachiez? Pour vous? Pour moi?"


J'avais ptet perturbé le siphonné. Ptet qu'il commençait à réfléchir par lui même?

"Nous ne cachons rien. Nous ne possédons que notre souffrance éternelle, donnée au plus grand nombre en votre nom, Héraut de la Flamme qui purifie."

Non, non, bien sur que non. A quoi j'm'attendais?

"Tu m'as mal compris mon enfant: je parlais de votre groupe, de votre camp. Où pourrais-je trouver les autres fidèles, quelles ressources avez vous pour aider ma quête? Quelque chose qui pourrait m'aider à trouver les perturbateurs?

J'ai vu vos chaines, étaient elles vos seuls outils?

Les flammes attendent d'être libérées, je vais bientôt me mettre en route, alors mon enfant, dit moi tout ce que tu sais. Quand je m'éloignerais, il faudra que tu observe et apprenne tout ce qui se passe en ces lieux, et que tu m'en informe lorsque je reviendrais. Suis ce que je dis, aide moi, et ma mort blanche disparaitra dans le brasier le plus pur que l'existence ait jamais connue! "



En temps normal, je me féliciterais pour parler aussi bien. Mais utiliser mes talents d'orateurs pour... pour ça... Je me sentais... mal.

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » sam. 20 sept. 2025 03:59

En compagnie du woran, de Scarla et de Vektol, je parcourus nombreux boyaux sombres tout en tachant d’être attentif a ce qui m’entourait. Nous arrivâmes au bout d une heure a un endroit qui m’était familier: le haut des escaliers meublé par des êtres squelettiques avides de chairs fraîches.

Curieusement, les morts-vivants cannibales avaient quittés leur quartier et déambulaient lentement menés par nul autre que celui qui s’était autoproclamé le roi des morts vivants : Vala’ar suivi de près par son garde du corps, un impressionnant colosse . Celui la même, un immense monstre de muscles aux veines prédominantes, que j’avais choisi de fuir au lieu d’affronter.

Voyant cet étrange défilé avant nous, Vektol nous attirés hors de vue a l’ombre d’un roc. Il nous annonça que nous déviions attendre de passer par les escaliers. Le point positif, c’est que le chemin seraient plus tranquille par la suite, au moins c’était ce qu’il espérait.

Pour sa part Scarla nous suggéra de prévenir qui de droit. Cette délégation mobile l’inquiétait elle aussi.

Je fronçai d'abord les sourcils, puis j'exprimai mon hésitation à voix basse pour n'être compris que ds trois qui m'accompagnaient.

"C'est certain qu'il vaut mieux attendre que de les affronter... mais il s'agit de Vala’ar, le roi des morts vivants. Je l'ai rencontré un peu plus tôt hier, il sait prendre une forme plus humaine et ainsi passer pour le grand général qu'il était... il a ainsi piégé l'un de mes compagnons... donc il est dangereux, ce ne serait pas une mauvaise chose que de prévenir des gens.."

Je m'arrêtai un moment, regardant tour à tour mes compagnons.

"Si nous étions une vingtaine, nous pourrions nous séparer et partir chacun de notre côté, mais nous ne sommes que quatrre... Il faut établir notre priorité. Première option, Est-ce qu'on attends qu'ils soient passé et puis on poursuit notre route ? Deuxième option, nous allons prévenir des gens... mais au fait... de qui parlez vous en disant qui de droit... et je vois une troisième option, celle de les suivre discrètement... Avez-vous d'autres idées à soumettre ?"

Après un moment de réflexion, le woran me suggéra d’aller discuter avec Vala’ar afin de connaître ses intentions.


Scarla n’avait pas d’idées précises quant a qui prévenir. Elle suggéra le border ou Le Soleil noir.

A la question du woran au sujet d’un possible chemin alternatif, Vektol répondit par la négative. Il craignait de se perdre s’il utilisait un autre chemin. Au moins, il avait la qualité d’être honnête quand a sa capacité de nous guider. Je répondis d’abord au woran.

Je connais ce chef des morts vivants, mais je ne suis pas en bons termes avec lui. C’est donc une mauvaise idée de me rendre près de lui.”

Puis a Scarla:

“Je pense qu il serait préférable de prévenir le bordel, a partir de là, l information pourrait se répandre... si vous préférez poursuivre votre chemin, je peux my rendre seul, je crois être capable de retourner sur nos pas vers le bordel et je suis plus rapide que ces morts vivants”

Le woran abonda dans mon sens la nouvelle se répandrait plus vite par le bordel, temple des hétaires. Il rajouta, avec raison, que l’armure que portait Vala’ar pouvait nous faire douter de l’allégeance de celui ci face a l’ordre
Il suggéra ensuite ses hypothèses concernant l’exode de Vala’ar

"Il existe deux principales raisons pour que des prédateurs aussi attachés à leur habitat abandonnent leur territoire : soit les proies ont fini par complètement délaisser les lieux et subsister signifie chercher meilleur de terrain de chasse, soit... S'y trouve un prédateur plus puissant qu'eux."

Scarla en frémit se demandant si Naral ne pourrait pas être ce prédateur.
Velkol rejeta cette idée en précisant que les noirs ne connaissaient peut être pas son existence. Je ne compris pas tout a fait ses propos. Je ne connaissais pas ces noirs, ni vraiment ce mur d’ombres.

Scarla me demanda d’en dire plus sur Vala’ar.

Je lui dis tout ce que je savais:

“Il a déjà fait partie, il y a très longtemps de l ordre, il était haut gradé et tres apprécié. C est d ailleurs sous cette apparence qu il s’était présenté a nous, a la grande surprise du jeune officier de l’ordre... Je l ai revu plus tard et il ma dévoilé son vrai visage. Les gros bras qui l accompagnait m a assommé par derrière. A mon réveil j étais dans une cage. J avais le choix de rester dedans pour l éternité ou de manger de la chair humaine et devenir comme ces cannibales. J ai refusé et je me suis extirpé moi meme de la cage....Il m a rattrapé et m a proposé un marché malhonnête. Je lai accepté mais je ne l ai pas honoré “

Le woran expliqua que Naral ne songeait pas s’y établir et mentionna un groupe nommé : SOMA qui aurait été chercher Naral la veille... ce qui annulait l’hypothèse de prédateur que les cannibales fuieraient. 

Notre guide me trouvait intrépide voire fou de ne pas avoir respecté mon contrat, alors que Scarla se dit tout simplement que Vala’ar ne devait pas encore être au courant. L’homme poursuivit ses explication. Il avait déjà vu le mur d’ombres, mais il ne s’en était jamais approché. On lui avait raconté que les chavaliers nois qui en étaient sortis avait tournés a la folie, les yeux luisant et une hargne inhabituelle. J’en déduisis que ce fut probablement ce qui était arrivé au général Vala’ar. Voulant être transparent, je leur expliquai ce qu’il en était.

“En fait, le marché était de faire boire le contenu d’une fiole au Chevalier Thyers. La fiole devait prendre une journée ã se remplir de nouveau. Cela fait je devais la boire moi aussi. Elle était censé faire perdre la mémoire...mais je craignais que ce soit plutôt un poison. Donc une fois que j’ai retrouvé le dit chevalier, je lui ai tout raconté et j’ai vidé la fiole sur le sol...Peut-être que le chef des morts vivants croient que le chevaliers Thiers est neutralisé et que c’est pourquoi ils sortent de leur “tanière””
Le woran fit remarquer qu’il y avait un grand déploiement pour un seul chevalier. Il n’avait pas tort.

Après m’avoir observé quelques secondes, Vektol me demanda ce qui pouvait être pire que la perte de mémoire... J’allais lui répondre la mort, car c’était vraiment ce que je redoutais lorsque j’avais pensé au poison. Mais je ne dis rien, car je réalisai ici la mort n’existait pas... J’étais dans ce monde que depuis trois jours après tout, j’avais le réflexe de penser que la mort pouvait nous atteindre... Alors que dans le fond, la mort était un soulagement dont nous étions privés.

Je me tournai vers Scarla:

“Je me propose pour aller prévenir le temple, je peux être tres rapide. ..Ensuite je reviendrai et je pourrai vous rejoindre en suivant vos pistes. “

Portant mon attention sur mes trois compagnons: 

“Cela vous convient ? Ou bien vous avez d’autres idées ?”

Le woran approuva ma démarche, me demandant d’être convaincant.


Scarla, doutant de ma rapidité me questionna a ce sujet. J’allais répondre que je pouvais rivaliser avec un cheval, mais une fois de plus, je me retins:

" Je suis 3 fois plus rapide qu'un homme très rapide et je peux parcourir ainsi une très grande distance."

Je m'arrêtai un instant:

"Je considère qu'il est important de prévenir le bordel, et pour la suite, je ferai de mon mieux"

Le woran ne douta pas de mes capacités a la course et proposa même de laisser des indices pour que je puisse les retrouver par la suite. Mais Vektol fit remarquer que d’autre que moi pourraient voir ces indices et remontés jusqu’à eux.
Scarla doutait de ma capacité d’aller vite et surtout de retrouver mon chemin, clamant qu’elle même devrait se concentrer pour retrouver son chemin, vérifiant soigneusement chaque embranchement.

“Je pense aussi que laisser des traces n est pas une bonne idée... mais je suis un pisteur, pas besoin de laisser volontairement des traces.”

Je me tournai ensuite vers Scarla et lui dit d’un ton aimable

“L important est de se rendre au bordel et d informer la grande maquerelle et s assurer que la rumeur se répande, peu importe qui y va. Si vous pensez Scarla que vous êtes plus apte que moi a mener cette mission, ca me convient. Je resterai ici avec Vektol et ...”

tout en regardant le woran

“au fait, qu’ elle est votre nom ? “

Ce dernier me répondit de l’appeler Bois-Carmin... je ne comprenais pas pourquoi il tenait a garder son nom secret dans ces lieux, mais ca ne me regardais pas, l’important pour moi, c’était de pouvoir le nommer tout simplement. 
Puis de nouveau a l ensemble:

“Une fois la troupe de mort vivants passé nous pourrons reprendre notre chemin tel qu’il était prévu “

Bois-Carmin signifia qu’il ne ne voulait pas retourner au temple et proposa de se placer a un endroit plus discret, ce que nous fîmes.

Scarla ne désirait pas retrourner au temple, elle voulait seulement signifier qu’elle doutait de ma capacité à m’y rendre et a revenir rapidement. Je ne voulus pas argumenter davantage.

Vers Scarla

" Vous croyez qu'il est préférable de pas avertir personne de cette étrange sortie de Val'aar de ses quartiers ?" Dis je d un ton calme et exempt de reproches.

Ensuite vers Bois-Carmin

"Je crois qu'il il est important que je prévienne la grande Maquerelle. Mais mon hésitation vient du fait que je me suis engagé à vous accompagner. Qu'en pensez-vous ? "

Compte tenu du danger que représentait Vala’ar et du fait qu’il quittait les lieux, il me laissa juge de mes priorités.

Scarla considérait qu’il était bon de prévenir quelqu’un mais elle doutait de mon aptitude a les retrouver par la suite.

A présent que tout était dit je rajoutai:

" Donc ne perdons plus de temps,... je vais au temple prévenir la grande maquerelle, ne m'attendez pas, je tacherai de trouver un guide pour revenir"

Bois- Carmin se contenta d’un hochement de tête.

Sans perdre de temps, je fis demi tour, reprenant sur mes pas. Attentif au chemin parcouru. Une fois hors de vu de mes compagnons, je me transformai en une panthère noire, profitant de l’odorat du félin pour m’aider a suivre notre trace.

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Yliria
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Re: Les Bouges

Message par Yliria » sam. 20 sept. 2025 09:02

Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt des bordels, déjà sur Yuimen. Payer pour coucher ? Coucher pour être payé ? Ce genre de choses me dépassaient complètement. Mais je devais bien être la seule puisqu’il y avait toujours un bordel ou les services de filles de joies dans toutes les villes que j’ai pu visiter sur Imiftil. Et si je n’en ai pas vu à Oranan ou chez les Sindeldi, c’est que ce genre d’établissement à tendance à se faire discret, et pas dévoiler sa façade sur la grande rue principale. Autant dire que celui-là n’échappait sans doute pas vraiment à la règle.

Il y avait de l’activité autour de l’endroit. Par chance, pas le genre d’activité habituelle pour ce genre d’endroit. Les hôtes et hôtesses semblaient occupés à entretenir le slieux après un brin de casse. Rien de trop grave, mais suffisamment pour nécessité une intervention et la supervision d’une espèce de version féminine de Kisp… Gros, chauve et pas franchement commode au premier abord. Si la présence d’une imposante poitrine ne ‘avait pas sauté aux yeux, j’aurai pu penser au frère de feu cette ordure de Kisp.

(Ou peut-être la sœur. Ou la mère.)

(J’espère qu’elle est plus aimable que ce gros fils de pute. Je n’ai pas envie de commencer à me spécialiser dans le conflit avec les baron de la pègre et de la prostitution…)

Mais au-delà de l’apparence étrange de celle qui devait être la propriétaire de l’endroit, c’était la présence sur ses genoux de quelque chose que je n’imaginais pas croisé là. Ou en tout cas, pas seule. La version mutée de Praline semblait parfaitement à l’aise, à se faire gratouiller d’un air satisfait. Mathis était passé par là, mais pourquoi aurait-il laissé sa fidèle compagnon à quatre pattes ici ?

(Regarde sa tronche, je pense avoir une idée.)

Vrai que la transformation de l’adorable chat en ce truc moins mignon pouvait en dégouter plus d’un… Je m’avançai quand même vers femelle Kisp en surveillant quand même les autres affairés. Pas armés mais nombreux, ça pouvait tourner au vinaigre assez vite…

« Charmant chat que vous avez là, m’dame, je connais quelqu’un qui a exactement le même, au poil près… »

Pas que j’appréciais particulièrement le propriétaire dudit chat, mais il faisait parti des nôtres et je comptais bien el ramener sur Yuimen, lui aussi.

« Je m’appelle Yliria. Vous n’auriez pas croisé un certain Mathis, à tout hasard ? Un grand blond propre sur lui. Et d’autres avec lui ? Ils étaient censés se trouver dans les parages.»

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 20 sept. 2025 12:43

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 2 – Soirée.




L’ombre de Silmeria parlait-elle vraiment ? En tout cas, le garde-du-corps peu engageant ne lui répondit rien. Alors que la projection se mouvait, son regard ne la suivit pas. Se pouvait-il que ça n’ait été qu’un hasard ? Silmeria trouva la cheffe dans la tente, endormie. Et à l’entrée de celle-ci, une tentative d’intrusion fut rembarrée. Leyna s’était approchée, après avoir reçu les renseignements sur la position de la cheffe des Maraudeurs. À son approche de la tente, le colosse chauve était sorti, la reluquant de haut en bas.


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Il parla d’une voix grave et éraillée, de celles qui n’ont pas l’habitude de se faire entendre.

“Dame Evanie dort, et vous devriez en faire autant.”

C’était apparemment tout ce qu’elle retirerait du garde peu engageant.

Dracaena, de son côté, parlait à son plus servile fanatique. Il répondit avec ferveur, toujours à genoux devant son idole de bois.

“Nous sommes partout, forts et répandus. Nous nous mouvons dans les ombres, terrassant les inconscients pour les ouvrir à la vérité de la Souffrance. Nos chaînes sont nos armes, notre symbole de dévotion, notre identité. Elles frappent et ceignent, emprisonnent et blessent. Elles contrôlent, et dispensent vos enseignements. Elles sont la vérité : ici, tous sont enchaînés.”

Répondait-il à côté de la question ? Peut-être pas tant que ça, selon son point de vue. Il poursuivit, obligé :

“Je serai vos yeux et vos oreilles, rien de ce qui se passe ici autour ne m’échappera.”

Son visage se tordit d’une grimace effarée.

“Vous parlez de perturbateurs... Votre sainteté, est-ce parmi les nôtres que la nécrose se répand ?”

À l’autre bout du campement, c’était un tout autre spectacle qui se présentait, dont la rumeur parcourut bientôt chaque lèvre, venant aux oreilles des trois yuimeniens. Le Capitaine était de retour. Tel qu’il l’avait souhaité, ses compagnons avaient exécuté ses ordres et s’étaient divisés en deux camps. Brianne et Sebastian accompagnaient le pirate, de même que le nouveau “responsable” des encoulés décalottés. Face à eux vinrent évidemment Khotor et plusieurs Maraudeurs Noirs, dont la recruteuse de Hart, la meneuse du groupe qu’ils avaient rencontré dans un premier temps. Le superviseur du borgne était visiblement mécontent, et attendait de pied ferme des explications.



[HJ : Simple post pour tous les quatre.]

[XP :
Leyna : 0,5 (demande)
Hart : 3 (situation avec les Encoulés), 0,5 (départ et prise de décision)
Silmeria : 0,5 (curiosité)
Drac : 0,5 (discussion)]

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 20 sept. 2025 16:30

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 3 – Matinée.





Aux portes du quartier des cannibales, Huyïn et ses deux accompagnants se calfeutraient en attendant que l’armée écoeurante passe. Ils avaient vraiment de sales gueules. Humains, encore, mais déformés, corrompus par leur pratique alimentaire contre-nature. Certains râlaient même en respirant, comme mus par une faim vorace. Ils étaient bien cachés, apparemment, car nul ne sembla les remarquer. Nul... Jusqu’à c’une matrone pâle au regard vide s’approcha d’eux en... reniflant. L’odeur de la chair fraîche ? Du chat mouillé ? Du puant de la Horde ou du sang maculant les habits de Scarla et Huyïn ? Sans doute un peu de tout ça. Elle approcha, les découvrit et feula de rage en les découvrant, attirant derrière elle plusieurs autres cannibales.


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Elle leur parla, chose qui semblait peu probable pour la plupart d’entre eux. D’une voix rauque, fumée, gutturale. Très peu féminine, en somme.

“Rhaaaa, le déjeuner veut se cacher. Témoins encombrants.”

Elle n’était pas – encore – sur le point d’attaquer, mais ses intentions étaient visiblement peu pacifiques.



____________________________________



Mathis oeuvra donc sous l’apparence d’un félin sombre. Comme prévu, il n’était pas si rapide qu’il l’eut cru dans un premier temps : à la plupart des carrefours, il devait ralentir, s’arrêter même parfois, pour se fier à son odorat afin de choisir la bonne voie à suivre. Et plus ça allait, moins l’odeur était présente : elle s’en allait avec le temps. Un temps qui sembla plus long qu’à l’allez. Sans s’en rendre compte dans un premier temps, Mathis s’était perdu dans le dédale des Bouges. Un vrai labyrinthe. Là où il s’en rendit particulièrement compte, c’est lorsqu’il tomba sur un spectacle sordide : un être à la peau hâve, aux cheveux longs et blancs plaqués par le sang sur l’arrière de son corps. Il portait une sorte de long pagne maintenu par des chaines, et portait à la main une lame ensanglantée.


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Autour de lui, un vrai carnage. Des corps (rarement entiers, souvent démembrés) pendaient aux murs par des chaines ou s’entassaient. les visages des corps étaient tordus de douleur. Une douleur... encore vive. S’ils n’avaient plus la force de crier ou geindre, leur expression était tordue et mouvante. Ils vivaient encore. Ils n’étaient plus que souffrance. L’être sanguinaire regarda la panthère avec un regard fou. Fou de plaisir et de rage.

“Décidément, que d’horribles têtes poilues viennent à moi aujourd’hui. Prépare-toi à souffrir, monstre. Et n’ais pas l’audace de fuir comme ton semblable : je ne le permettrai pas une seconde fois.”



____________________________



Dans la bulle violette d’Eryn, les corps se calmaient de leurs ébats. Xël et Ezra avaient eu le temps de se rhabiller. Aux mots prononcés par Ezak tout nu, une Eryn tout aussi dénudée eut un sourire de fauve.

“Hé bien vous avez fourni le carburant pour nous mener en son sein, mes chéris.”

Elle fit s’évanouir la bulle opaque. Le quatuor était... ailleurs. Clairement ailleurs. Ils étaient au centre d’une place où persistait un symbole luisant de violet. Dans un décor inattendu. Tout autour d’eux, on eut dit des cieux, où flottaient des îles rocheuses chapeautées de bâtiments à la pierre sombre et aux reflets violacés. L’un d’entre eux était sur la même “île” qu’eux, grand et impérieux. Comme un palais, ou un temple.


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Mais la surprise n’était pas finie : tout autour d’eux stagnaient des gens. Des individus vêtus de nuances de violet et d’or, dispersés comme des spectateurs d’un spectacle. L’un d’eux se permit même d’applaudir. Il avait les cheveux blancs, la peau mauve clair et une lueur violette brillait dans son regard.


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“Bravo, bravo très chère. Belle performance.”

Eryn lui renvoya son sourire, satisfaite, et se tourna vers ses “invités”.

“Messieurs, dame, la SOMA.”

Parmi eux, il y avait un visage connu de Xël et d’Ezak, bien qu’ils ne partagent pas le même avis sur lui. Un être venant de Yuimen, lui aussi. Naral Shaam. Il paraissait se mouvoir librement parmi eux, et s’exclama en les voyant :

“Oh ! Quelle heureuse surprise. Hihihi.”



___________________________



Yliria était rentrée comme une fleur dans le Bordel, sans que personne l’arrête, bien que des regards curieux se posaient sur elle à chaque pas. Dont celui, en dernier, de l’énorme matrone qui supervisait les lieux. Elle se fendit néanmoins d’un sourire aux dires de la semi-shaakt.

“Je l’ai croisé. C’est lui qui m’a fait don de ce... chat. Original, n’est-ce pas ? Je suis la gérante de ces lieux, Ovine Béliard. Sentez-vous en sécurité ici, étrangère. Vous ne risquez rien. Même si en l’occurrence, nous sommes fermés. La présence de Praline a causé quelque... dérangement inopportun parmi mes concitoyens.”

Elle porte à ses lèvres une pipe noire d’où se dégage une épaisse fumée odorante, qu’elle souffle du coin de la bouche. Puis elle poursuit.

“Il y en avait d’autres, oui. Mais je crains qu’il ne me faille un brin de motivation pour en dire plus. Vous comprenez, ici rien n’est gratuit.”

Elle gardait un ton posé, respectueux sinon amical.



___________________________



Akihito et ses pairs suivirent les indications du compas improvisé de l’ynorien. Ça donnait certes une direction, mais dans le dédale des couloirs et ruelles des Bouges, ça n’ouvrait pas non plus une voie claire et nette. Comment savoir si elle se situait plutôt sous eux, dessus, ou au même niveau ? Et à quelle distance ? Et, bien sûr, comment s’y rendre parmi toutes les possibilités. La menace blanche semblait être partout autour d’eux, comme si elle avait envahi tout le quartier. Elle jonchait le sol, recouvrait les murs et pendouillait au plafond. Ils ne croisèrent pas d’autres individus piégés... du moins encore visibles dans la masse. Et puis surtout, ils devaient parfois composer avec des éléments bloquant leur progression. Comme un véritable arbre blanc en travers d’un passage où pointait précisément la rune de l’enchanteur, par exemple.


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S’en vint le discours presque identique que dans les situations différentes, entre Khatim et Ibrae. Il voulait faire usage de Ter pour ouvrir le passage, elle préférait contourner, ou en tout cas trouver une autre solution, impliquant en sous-entendu Akihito dans celle-ci. Ter, cette fois, se tint calme, comme attendant une approbation.





[HJ : Huyïn, on peut aparter. Mathis, on peut aussi. Ezak et Xël, simple réaction dans un post. Yli, on peut aparter. Aki, simple post.]



[XP :
Ezak : 2 (situation charnelle), 0,5 (commentaires)
Xël : noté quand complété.
Huyïn : 0,5 (discussion), 0,5 (cachette)
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (panthère)
Akihito : noté quand complété.
Yliria : 0,5 (approche du Bordel)]

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Capitaine Hart
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Re: Les Bouges

Message par Capitaine Hart » jeu. 25 sept. 2025 19:31

Lorsque nous sommes arrivés au camp, nous avons été reçus par une petite bande de cornus noirs, avec à leur tête la femme que nous avions rencontré à l’entrée des bouges, et bien sûr, Kothor, qui avait l’air très contrarié. J’avais anticipé ces retrouvailles avec pas qu’un peu d’anxiété.

Mes ordres avaient été suivis à la lettre. Nous n’étions qu’un petit groupe de bras-cassés aux nombreux blessés. Brianne et Sebastian m’accompagnaient, ainsi que l’Encoulé au visage brûlé. Je sais pas pourquoi il avait insisté pour se mettre en avant, il risquait de nous compromettre avec sa trogne, mais j’allais devoir faire comme s’il n’était pas là.

Lorsque mon regard a croisé celui d’un Kothor inquisiteur, j’ai souri, levant la main en guise de salut.

« Yo. On a mis plus longtemps que prévu. »

J’ai sifflé pour qu’on amène le tribut. Les Encoulés n’étaient en rien riches, mais nous avions pris tout ce qui pouvait attirer l’œil d’un Maraudeur, à priori.

« Rien à donner aux Maraudeurs, qu’ils disaient. Grâce à la coopération de Kothor ici présent, on a pu rentrer dans leur camp et vérifier par nous-mêmes. »

J’ai négligemment jeté le sac rempli de coules à leurs pieds, avec la tête du chef bien en évidence au-dessus du tas. Il avait toujours sa précieuse coule, et j’étais certain que Kothor ne manquerait pas de reconnaître le bas de son visage.

« Là d’où je viens, l’alcool règle la plupart des problèmes, vous voyez. Mais même ma meilleure bouteille ne les a pas convaincus. Du coup, tout ce qu’il reste des Encoulés, c’est ce que vous avez devant vous. Désolé si ça schlingue. »

Le sang mêlé à la pisse, la vérité au mensonge. Je me suis gratté la tête histoire de feindre l’embarras.

« Bon, j’admets qu’en voulant faire mes preuves, j’ai eu les yeux plus gros que le ventre, et on a eu des blessés. Vu que ces braves gars on donné du leur pour que tout le monde puisse manger, j’espère que vous voudrez bien prendre soin d’eux. Si y’a des frais, je les paierai de ma poche. »

Je regardais autour de moi, sourire idiot au visage.

« Alors ? Mission accomplie ? »

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » jeu. 25 sept. 2025 20:09

La bulle mauve se dissipe, révélant à nos yeux un spectacle étonnant. Nous n’étions plus dans une caverne lugubre dans les profondeurs d’Ashaar. Ou en tout cas ça n’y ressemblait plus. Désormais nous étions sur une île flottant parmi d’autres dans ce qui semble être des cieux. Sur chaque île trônait des bâtisses imposantes aux reflets violets, une couleur dominante qui me rappelait quelqu’un. Un applaudissement me tire de mon observation et je remarque alors que nous sommes encerclés par une douzaine de personnes, vêtus majoritairement de mauve. Seul l’un d’entre eux porte également du doré et félicite la performance d’Eryn. J’en déduis qu’ils ont bien profité du spectacle cette bande de pervers.

“Oh ! Quelle heureuse surprise. Hihihi.”

Impossible de ne pas reconnaître ce rire. Evidemment qu’il est ici, se pavanant librement. J’étais déjà gêné par les conditions menant ici mais je le suis encore plus en pensant que Naral m’a vu tamponner la touffe de cette sorcière.

« Naraaaal. Quel plaisir ! Bizarrement je ne suis pas si étonné, en voyant cet endroit j’ai directement pensé à vous. Vous devez vous y sentir comme à la maison. »

Déclarais-je avec un profond cynisme avant de m’adresser aux autres sur un ton plus bienveillant.

« Bonjour à tous. Merci de nous accueillir. »

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » ven. 26 sept. 2025 07:28

J’étais encore nu, l’épiderme perlé, le regard vif, quand la voix d’Eryn glissa dans l’air, provocante et féline : « Hé bien vous avez fourni le carburant pour nous mener en son sein, mes chéris. »

D’un geste, elle dissipa la bulle dans laquelle nous avions été plongés. Le voile s’écarta, et la réalité bascula. Nous n’étions plus dans la chambre obscure ni sur le sol poussiéreux des Bouges. Non. Nous étions ailleurs. Radicalement. Instinctivement, je me redressai.

Une lueur violette pulsait en gravées dans la pierre. Et autour de nous… c’était le ciel.Ou du moins quelque chose qui s’en rapprochait : un abîme infini constellé d’îles suspendues. Sur chaque rocher, des bâtisses imposantes aux toits aigus, d’un noir brillant ponctué de reflets pourpres. L’architecture semblait défier toute logique. Une cité impossible et pourtant…J e fixai un édifice plus massif que les autres, posé sur notre propre îlot flottant. Une forteresse ? Un sanctuaire ? La demeure d’un pouvoir inconnu
Et puis je les vis.

Des silhouettes. Dizaine de visages nous reluquant. Éparpillés tout autour de la place, comme les spectateurs silencieux d’un théâtre étrange. Leurs vêtements portaient les mêmes couleurs : Violet. L’un d’eux , une créature au teint mauve, à la chevelure blanche et aux prunelles brillantes se mit à applaudir saluant la performance d’Eryn. Ainsi, ils nous avaient regardés forniquer. Hé bien… Eryn , enjouée, se contenta de répondre à cet étrange compliment par un sourire de
Puis, se tournant vers nous, elle déclara d’un ton moqueur :

« Messieurs, dame… bienvenue à la SOMA. »
Et c’est alors que je reconnus une silhouette et un rire familier .

« Oh ! Quelle heureuse surprise. Hihihi. »

Naral Shaam.

Putain.

Mon visage s’illumina en le voyant. Il faisait donc partie de ces yuimeniens les ayant déjà rejoins et dont Eryn parlait.

“Mon ami ! J’aurais dû m’en douter.”

J’entamai un pas vers avant de constater ma nudité et me stopper.

“ Laisses-moi juste me vêtir.”

Et je remis mes vêtements, avant de faire signe à Ezra d’approcher pour m’aider en enfiler et sangler le reste de mon équipement.

Durant l’action, je jetai un regard circulaire sur l’assemblée, avant de reprendre.

“Tu t’es fais de nouveaux amis on dirait...
” Une phrase anodine en apparence, mais une prise d’information sur sa qualité en ces lieux. Prissonnier, invité ... Adhérent ?

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Akihito
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Re: Les Bouges

Message par Akihito » ven. 26 sept. 2025 16:34

Honnêtement, j'avais espéré que cela se passe un peu mieux. Se déplacer dans un labyrinthe avec pour seule indication une direction, c'était ambitieux. J'avais rapidement arrêté de compter les croisements et autres impasses, les ruelles poursuivies dans une direction pendant de longues minutes avant d'enfin pouvoir emprunter un chemin transverse qui permettait de plus s'orienter dans la direction de la rune. Et du peu que j'en savais, Silmeria pouvait aussi bien se trouver derrière ce mur que des kilomètres plus loin.

Amy me réconfortait un peu en me disant que c'était toujours mieux que de le faire au petit bonheur la chance. Un réconfort un peu maigre, mais elle avait raison.

Mes compagnons de la SOMA n'était pas d'un grand secours non plus. L'une voulait éviter au maximum d'utiliser Ter, l'autre pensait au contraire que la solution la plus simple était la meilleure pour rattraper au plus vite Silmeria : passer en force. alors quand une énième fois ils s'écharpèrent devant un arbre de fluide solidifié blanc bloquant le passage vers lequel pointait pour une fois la rune directement, je les interrompis.

"On va faire ni l'un ni l'autre. Vous êtes des scientifiques, non ? Alors essayez un peu de comprendre ce qu'est cette chose qui envahis les quartiers avant de vouloir chercher Silmeria. Si elle est bien responsable de tout ce bordel, je doute qu'elle en ait le contrôle ou qu'elle en soit l'origine : ça ne ressemble en rien à ses pouvoirs. Et cet... Arbre sort de tout ce qu'on a pu voir. Y a sûrement quelque chose à en tirer : si vous avez des sorts de détections, d'analyses ou de je ne sais quoi, c'est le moment de les utiliser."

Je me tournai vers Ter, fixant ce qui devait être ses yeux - si tant était qu'il en avait (eu ?).

"Et on fait rien exploser. Surveillez les alentours."

Toujours jucher sur mon bouclier, je m'approchai de l'arbre et posait une main sur son tronc, faisant abstraction de ce qu'il pouvait bien faire suinter. Est ce que cette chose était magique ? Organique ? Cet arbre était il l'origine de cette matière, ou un relai, comme pour étendre plus loin la propagation de la matière ? Ou bien... une simple construction utilisée pour sceller le passage ? Envoyant de subtiles décharges de mes fluides, j'espérai ainsi provoquer un stimuli, une réaction quelconque pouvant m'aider à comprendre ce que j'avais en face de moi.

Utilisation de l'Analyse magique d'Enchanteur sur l'arbre blanc.

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Huyïn
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Re: Les Bouges

Message par Huyïn » ven. 26 sept. 2025 19:04

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Calfeutré contre la paroi du boyau, le trio suit du regard la troupe pâle et plutôt désagréable à regarder. Des humains, mais à l'air maladif, déformés, produisant des sons de respiration sifflante. Des bruits aussi, difficiles à identifier. Le flot passe sans s'arrêter, ne leur prêtant pas la plus petite attention. Jusqu'à ce que l'une des silhouettes s'arrête et fasse une mimique reconnaissable entre toutes : celle de qui a repéré quelque chose dans l'air et en cherche l'origine. Comment ? Comment au milieu des décomposés mouvants est-elle parvenue à les sentir ? Ses pas la conduisent près d'eux, un peu, puis beaucoup, puis trop. Elle les découvre et feule. Huyïn se tend, songeant que toute la masse claudicante va déferler sur leur cachette, mais ce n'est pas ce qui arrive immédiatement. Non. À sa grande surprise, la femme livide et aux dents ébréchées s'exprime. Sa voix est rauque, comme si elle savait pouvoir parler, sans s'en rappeler les mécanismes exacts. Elle les désigne sous le terme d'un repas, ce qui n'a rien d'étonnant, puis les qualifie de témoins encombrants. Elle n'a pas encore attaqué mais semble pouvoir le faire d'un instant à l'autre. Mais puisqu'elle est suffisamment douée de conscience pour parler d'abord, c'est là une opportunité que le Tigre ne peut pas laisser passer.

Il se décolle de la paroi pour lui faire face, masquant les ashaaris derrière lui.

"Et de quoi suis-je témoin, au juste ?"

"Bah de...", commence le Hordeux avant qu'un coup lui coupe le sifflet, Scarla sans doute, pour qu'il n'intervienne pas dans l'échange.

"Sssssst. Pas jouer les imbéciles. Vous pas aveugle, vous savoir."

Alors qu'elle parle, le Tigre sent une pression se faire contre sa nuque. Une sorte de poigne, inconfortable et qui gagne en précision et puissance. C'est comme si une large main était en train de le saisir, alors qu'il est parfaitement conscient que rien de tangible ne le touche. Ses yeux vert pâle en cherchent l'origine en dardant de gauche à droite, tandis qu'il s'efforce de ne rien laisser paraître de sa gêne croissante.

"Voir un large groupe qui se meut dans les Bouges n'informe en rien. Pourquoi ? Vers où ? Est-ce une coutume des vôtres ? Si je savais, je ne demanderais pas."

"Ssssst. Piégée hier par ceux qui savent pas. Aujourd'hui, appris la leçon."

La pression sur sa nuque gagne en puissance virant à une douleur qui se répand dans la zone. La sensation en devient insupportable, au point qu'il comprend à demi-mot ce qui se dit autour de lui.

"Votre corps souffre. Venez. Venez dans le Quartier Rouge, et les miens vous soigneront de votre faim. Soigneront votre chair."

"Quoi ? Non, pas si près de la Horde !"

Le Félin vacille sur ses appuis et son épaule va se coller brutalement contre la paroi proche quand la sensation douloureuse devient intenable, débilitante. Gueule ouverte, il fait une grimace haletante en ayant un sursaut de lucidité. C'est la femme livide qui fait cela, une poigne magique donc inarrêtable. La priorité du Tigre bascule. Il a besoin de toute sa tête maintenant et cette douleur l'en empêche. Faire cesser. Vite. Alors il plaque sa main griffue contre sa nuque en souffrance et plonge fébrilement la main dans sa besace, palpant, explorant.

"Je... Traque certains... Ceux-qui-savent-pas... Et qui ruinent... Tout. Dé... Kh... Décrivez les vôtres...", fait-il difficilement entre des souffles instables, extirpant et présentant prudemment l'un des trois morceaux de salaison conservés du repas. "Je vous... Prie..."

La cannibale recule avec méfiance en voyant le morceau dans sa paume et la douleur cesse subitement aussi. Huyïn halète, mettant de longues secondes à reprendre souffle.

"Nous... plus pouvoir manger... hrrr. Ça. Devenu poison.", informe-t-elle, avant de décider de répondre à sa requête. "Homme. Cheveux jaunes, yeux vairons. Accompagner chevalière Noire. Marteau et bouclier. Faire miroiter accord, puis frapper. Traître. Chasseur de mages. Les mages l'ont trouvé."

L'air est pesant dans le boyau tandis que le Woran se masse doucement, poussant un soupir soulagé et reprenant lentement le dessus. À ses côtés, aucun des ashaaris ne s'essaie à se faire entendre. Le moment d'échange trop fragile pour dire ou faire n'importe quoi. Mais un ignorant, de grande taille et blond ? Cela pourrait décrire Mathis, sauf pour les yeux vairons. Un autre yuiménien qui s'illustre de façon négative ? Il y en a bien un autre qui correspondrait, un qui manie la foudre. Ce qui pourrait capter l'attention de la SOMA.

"Cela... pff Pourrait ressembler à l'un d'eux. Qui s'est déjà illustré en mal, par le passé. Grand, si c'est bien lui. J'ai compris votre avertissement, dame... ?", commence-t-il, curieux de savoir si sa conscience va jusqu'à lui permettre de garder un nom.

Cette étrange interlocutrice fait remarquer que peu de gens lui paraissent grands, et ce n'est que maintenant qu'il a la possibilité de se concentrer qu'il prend conscience que oui. Cette 'Dame' le dépasse, même avec les oreilles, et elle est large d'épaule aussi. Ajouté à sa magie poignante, c'est à se demander si elle n'aurait pas un lien de parenté avec la Grande Maquerelle. Si la chose était possible. Prudemment, le Tigre se défait de la paroi tout en continuant de se frotter la nuque. Il a entrouvert la possibilité d'un dialogue, il est sur son terrain. Autant s'informer le plus possible et faire dévier la conversation de ce délicat sujet de leur avenir immédiat.

"Est-ce à dire qu'ils sont sciemment venus à vous pour obtenir votre aide, mais que ce n'était qu'un stratagème ? Pour attirer la SOMA ?"

Un bref soupir après avoir mentionné des cicatrices, et elle répond.

"Non. Eux pas s'attendre à moi. Eux aller au Mur. Chevalière Noire me contourner pendant que lui parler, et m'attaquer. Après ça, choc et... plus rien. Eveillée par mage SOMA. Eux partis avec."

Huyïn lance un bref regard à ses compagnons à la mention de la destination. Donc Akihito, si c'est bien lui et pas un énième yuiménien à crinière claire, a aussi appris pour le lieu et le lien avec la SOMA, sans doute.

"Étonnant de la part de cet homme, qui est du genre impulsif plutôt que manipulateur... La SOMA a donc emporté deux des personnes que je cherche. Votre traître, et mon partenaire. Duquel j'ai été séparé et ai appris de façon indirecte qu'il avait été... Invité par la SOMA, suite à une démonstration de son potentiel. Et n'ayant guère les mêmes compétences que lui, cela signifie que ce Mur d'Ombres est aussi ma destination.", précise-t-il, laissant s'écouler quelques instants de réflexion, cherchant un moyen de rester cordial en lui laissant deviner un mépris commun envers un casse-pieds. Bref, essayer de l'amadouer un peu avant de poursuivre. "Je ne vous ferai pas l'affront de vous demander votre aide après ce fâcheux incident avec ma proie... Sauf si vous le souhaitez, ne serait-ce que pour pouvoir échanger avec Scarla sur ce que son clan pourrait envisager."

"Vous aller au mur ? Folie. Piège pour Soleil Noir et Sots.", lâche-t-elle, avant de tourner la tête vers la Carmin et de siffler entre ses dents ébréchées. "Sssst. Carmins rien faire pour nous. Ennemis. Juges et bourreaux. Rah !"

La conversation semble s'ouvrir sur de nouveaux sujets, de nouveaux savoirs à explorer avec cette personne loquace. Mais un instant plus tard, la cordialité s'estompe.

"Pourquoi nous laisser vous survivre ? Vous nourriture, vous témoins. A moins que... vouloir nous rejoindre ?", demande-t-elle en lui présentant son bras pâle droit devant les crocs. Une invitation claire à la mordre.

Le regard félin se pose sur la patte tendue. D'abord les Carmins avec leur procès et leur poison, qui l'aurait enchainé à ce clan chauve et étrangement souriant. Maintenant cela, une invitation sous la menace à devenir comme ces créatures difformes et, apparemment, perpétuellement affamées sans que la sensation puisse être atténuée par des aliments classiques. Non. D'abord il a autre chose à faire que de partir se battre au nom d'un soi-disant roi pas même issu de son monde, et ensuite parce qu'il ne voit pas en quoi les rejoindre lui apporterait quoi que ce soit de bénéfique. Quand bien même, devenir puissant mais au prix de sa liberté ? Hors de question.

Au pied du mur, le Tigre mise sur son éloquence pour tenter de rendre leur situation moins critique, tout en cherchant à mieux comprendre ce que les cannibales ont l'intention de faire.

"Témoin de quoi, vous ne m'en avez toujours rien dit. Vous partez chasser en groupe ? La belle affaire. Si vous quittez le quartier, moi je m'y enfonce. Le sot 'témoin' que je suis ne vous gênera en rien si le Mur ou la SOMA s'en chargent.", assure-t-il puis, en gardant la tête levée vers elle et en affichant l'aplomb de qui a le savoir nécessaire pour l'appuyer, il tente un coup de bluff pour la dissuader de poursuivre son dessein de festin. "Et vous ne voudriez pas de nos chairs. Elles ont été saturées par le poison sanguin des Carmins. Une goutte de sang avalée, et vous serez contaminée à votre tour. Où que vous alliez ensuite, il suffira d'en croiser un pour qu'il vous contrôle... Ou commande à vos propres chairs de se disloquer, comme un fruit trop mur sous la masse d'un chevalier."

Le visage peu attirant de la femme se tord en une moue écoeurée, laissant brièvement croire au Tigre qu'il a réussi son coup. Sauf que la grande Dame se met à renifler l'air. Et ce même nez qui les a découvert fait empirer leur situation.

"Snnnnf, snnnnf. Pouah, sang vicié pour celle-ci. Par pour les deux mâles.", lâche-t-elle en désignant d'abord Scarla, puis son regard passant sur les deux autres membres du trio et s'arrêtant sur le Hordeux. ""Laisser celui-ci en otage, et nous voir si vous dire vrai. Le moindre doute et... lui finir en repas."

La chose était risquée et n'a que partiellement fonctionné. Le Tigre tapote légèrement de la griffe contre le bois de son instrument, une pointe d'irritation se formant progressivement devant les contretemps à répétition. Quand il reprend la parole, c'est avec calme et sang-froid. Logique. Et un autre petit mensonge sous un voile de vérité.

"Hm. Hélas non, cela ne va pas être possible. D'une parce qu'il est censé nous mener à destination. Deux, parce que je me suis engagé auprès de son actuelle... Créancière, à ne pas lui ramener un méconnaissable éclopé... Cela étant..."

Le Félin pivote de sorte à regarder ses compagnons. La Dame est prête à négocier, semble-t-il. Et le Tigre a techniquement de quoi faire un échange sous la main en prenant appui sur sa propre histoire. Pas d'éclopé, mais si une blessure mesurée lui est infligée, il sera sans doute possible d'amadouer davantage leur interlocutrice. L'enjeu est de taille et leur situation très mauvaise, d'autant que ce qu'il envisage va certainement causer des remous. Il lui faut faire une offre alléchante maintenant et demander avec ferveur à l’Équilibre de basculer de son côté.

"J'ai une contre-proposition... Escortez-nous tous trois jusqu'au Mur d'Ombres.", commence-t-il, levant doucement la main pour lui intimer poliment de le laisser finir. "En dédommagement pour vos services, Vektol vous cédera un beau muscle de son bras secondaire maintenant, en acompte. Et, une fois sur place, puisque je n'en aurai plus autant besoin que pour déambuler dans le quartier, je vous ferai don d'un muscle de jambe."

"Quoi ? Mais ça va pas la tête ?!", s'indigne le guide.

"Un bras maintenant, une jambe là-bas. D'accord."

"Non, mais non ! J'suis pas du tout d'accord !", continue Vektol, et son tapage fait siffler la cannibale de façon menaçante cette fois.

Le Tigre lorgne froidement sur l'individu. Est-ce qu'il ne voit pas plus loin que le bout de son nez ? Sait-il à quel point il est difficile de négocier de cette façon quand il n'a aucun avantage ou offre plus concrète à faire ? Ce pion qu'on leur a collé dans les pattes pour leur servir de guide n'a pas l'air de comprendre ce qui se passe. Ils ont face à eux une Dame qui sera le meilleur guide possible, qui a accepté de les escorter donc de possiblement écarter les menaces. Vektol n'a pas besoin de se mettre en danger pour les défendre Scarla et lui, si leur immense compagnie joue le rôle de garde du corps. Tout ce qu'il a à faire est de se laisser docilement prélever un muscle.

"Je gage que Scarla peut faire cela proprement pour minimiser les dégâts. Sinon, notre patiente interlocutrice a des dents à disposition... À moins que vous souhaitiez rester profiter de la compagnie des siens ?", fait rhétoriquement le Tigre, avant de désigner de la main l'orée du boyau où le mouvement de la troupe est encore largement visible. "Ou tenter votre chance autrement. Allez-y, nous vous regardons."

Le Félin mise sur le bon sens de l'individu, qu'il se rende enfin compte que les choix sont drastiquement limités. Et surtout, qu'il ne fasse rien de stupide.

"Putain de merde. J'le savais que c'était une connerie cette histoire."

Les pupilles du Tigre se rétrécissent d'un coup, un bref élan instinctif de chasseur l'étreignant quand Vektol prend la pire des décisions. Face à une troupe de prédateurs affamés, il... Se met à courir tel un lapin, offrant son dos comme seule vue. Il ne va pas loin. Du coin de l'oeil, Huyïn voit le bras de la Dame se relever. Le membre de la Horde se fige, en proie à cette même magie qui a étreint le Félin sous les yeux des ashaaris quelques minutes plus tôt. Il n'a visiblement pas même compris ce qui s'était passé à cet instant, l'ahuri. Lentement mais sûrement, le bras gauche du guide se tord étrangement, passe par-dessus son épaule et finit par craquer. Un bruit d'os, puis de chair qui se rompt, et la peau distendue qui lâche à son tour. Ses cris résonnent dans le passage alors que son bras arraché tombe au sol, récupéré avidement par un des cannibales qui accompagnaient la femme livide. Celle-ci se répète, peu de mots mais qui sonnent comme un terrible glas.

"Un bras maintenant, une jambe là-bas."

Huyïn lorgne sur Scarla qui regarde la scène avec une expression fermée. Lentement, le Woran porte ses doigts sans griffe à ses yeux et les frotte avec agacement, pour la deuxième fois à cause de Vektol. L'imbécile... Qui ne lui a pas laissé les quelques instants de plus nécessaires pour tout clarifier avant d'opter pour la pire des possibilités. Le Tigre disposait d'une cordelette pour faire garrot et engourdir son bras secondaire afin de minimiser la douleur. Scarla n'aurait eu qu'à employer une dague de leur guide pour prélever une partie de muscle qui aurait suffi à soudoyer leur interlocutrice. Et lui aurait soit eu la chance qu'ils tombent sur un malheureux et aurait offert la chair de jambe de ce dernier, soit aurait aussi contribué d'une portion de mollet ou cuisse une fois arrivés. Mais à cause de ce crétin qui n'a pas réfléchi un instant aux raisons derrière la proposition du Tigre, et qui a donc causé un précédent sans équivoque, il va possiblement devoir perdre la totalité de son membre une fois à destination.

À la pensée que Vektol s'est moqué du manque d'instinct de survie de Mathis quelques temps plus tôt et a fait pire que ce dernier, Huyïn pousse un soupir audible. Quand il abaisse la main, c'est pour voir le sang de la victime continuer de gicler abondamment et l'entendre émettre des plaintes plutôt que des cris. Donc, en plus, il va falloir l'aider à s'en remettre et faire cesser le saignement avant qu'il ne mette le reste des cannibales à proximité en appétit. La gorge animale émet un grondement bas et irrité pendant qu'il ouvre sa sacoche et décale le pantalon aux couleurs des d'Orthel pour tirer sur l'habit carmin de feu son chaperon. Il reporte son regard sur Scarla, lui demandant silencieusement si elle veut s'en servir pour tamponner la blessure.

Rouge pour rouge, le tissu n'est plus à ça près.



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Huyïn, Woran sombre, Aéromancien

Musique du chat noir et Ses variations de voix

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » ven. 26 sept. 2025 23:02

Sous mon apparence féline à la robe sombre, je me sentais plus en sécurité et moins visible. De plus, je me trouvais plus près du sol pour mieux sentir les odeurs. Malheureusement, je me rendis compte bien vite que Scarla avait raison. J’avais retenu les premiers embranchements, mais ensuite ma vitesse de croisière s’avérait beaucoup plus lente qu’espérée. Je devais ralentir à presque tous les croisements afin de bien renifler les odeurs. Cette dernière peu persistante finit par être non repérable. Au bout d’un moment, je dus me rendre à l’évidence, je m’étais perdu.

C'est alors que je pris conscience d'une une scène macabre qui se déroulait devant mes yeux . Au centre d’un carnage dont il semblait en être l’auteur se tenait un elfe blanc exhibant son torse nu, vêtu seulement d’un pagne orné de châines. Ces longs cheveux blancs maculés du liquide carmin collait le long de son dos. Il tenait dans sa main droite un longue lame aussi maculé de sang que son porteur.

Autour de lui gisait des êtres décapités, démembrés, torturés, mais toujours vivants. J’aurais bien voulu abréger leurs souffrances en les tuant, mais ce n’était pas possible en ce monde. Ici, aucune mort ne pouvait les délivrer de leurs souffrances.

Puis, il tourna son regard dérangé dans ma direction. Je pouvais y lire un plaisir malsain et une rage meurtrière.

“Décidément, que d’horribles têtes poilues viennent à moi aujourd’hui. Prépare-toi à souffrir, monstre. Et n’ais pas l’audace de fuir comme ton semblable : je ne le permettrai pas une seconde fois.”

Un autre être poilu, il avait donc rencontré Bois-Carmin et ce dernier avait eu la sagesse de s’enfuir. Mais moi, j’étais perdu, je n’avais nul part où aller.

Tout en demeurant a une distance sécuritaire de mon interlocuteur, je repris ma forme humaine.

D'une voix sure je répondis :
" Je n'ai pas l'intention de souffrir ni de vous faire souffrir si ce n'est nécessaire. Je ne veux pas vous importuner, je me suis perdu, je veux seulement retrouver mon chemin"

Je plantai mon regard dans le sien prêt à réagir au moindre geste d'attaque.


"Je ne te laisse pas le choix." Ce disant, il se précipita sur moi, sa lame prête à s’enfoncer dans ma chaire.


Rapidement je dégainai ma lame et campai mes pieds solidement au sol afin de m’assurer une stabilité. Tout juste avant que je sois à sa portée d' arme j’actionnai par la pensée, la flamme de mon casque panache du phénix afin de le déstabiliser.

Malheureusement, la flamme de mon casque ne le déconcentra nullement. D’un geste violent et rapide, il planta sa lame dans mon ventre avant que je n’eus le temps de l’esquiver. Une effroyable douleur envahit mes entrailles, je me sentis faiblir, mais je ne devait rien faire paraître, je devais riposter. Mais la douleur s’amplifia lorsqu’il retira sans ménagement sa lame de mon ventre, favorisant ainsi l’écoulement de mon sang. Malgré tout, tenant fermement ma lame, je tentai de lui faucher les jambes. Mon coup, imprécis rata sa cible, ses jambes demeurant intactes.

Grognant de douleur puis de colère, je tentai d'empaler ce pâle de ma dent de la liberté, avec toute la force physique qui me restait. Cette fois, mon arme atteignit sa cible, mon assaillant s’effondra au sol, ses mains recouvrant la blessure que je venais de lui faire.
Se tordant sur le sol, il partit d’un rire d’aliéné, comme si sa douleur lui procurait un certain plaisir.
Par prudence, je reculai d’un pas pour être hors de sa portée et je lui demandai:


"À présent que tu as eu ce que tu voulais, dis-moi qui tu es et pourquoi tu tortures tous ces gens ? "

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