Les Bouges

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » ven. 14 mars 2025 12:36

Mon plan s’était avéré osé certes, mais tout de même à la hauteur de mes capacités. Marchant dans l’ombre sans bruit, je pus m’approcher de mon assaillant, à la façon de prédateur guettant sa proie. Le cœur battant fort dans mon torse, non par peur, mais par anticipation du geste que j’allais poser. Comme un félin aux aguets, je guettai quelques instants tous ses mouvements, attendant le moment opportun. Non pas pour sauter dessus et l’attaquer, mais pour apparaître non loin de lui et le dépasser. Je vis par terre une petite pierre ornée de symboles. Considérant qu’il s’agissait d’une rune, je la mis dans ma bourse.

Lorsque la brute tourna sa tête dans la direction opposée, je sortis de ma cachette et je courus dans sa direction, légèrement décalé à sa gauche. Une fois à sa hauteur j’effectuai quelques pirouettes afin de le déstabiliser tout en poursuivant ma route.
M’orienter et pister tout en prenant la fuite n’était pas chose facile, mais je parvins tout de même à trouver quelques repères, c’était du moins ce que je croyais.

Puis au détour d’une ruelle j’arrivai face à face avec le Chevalier antique Kilmun Vala’ar celui-là même qui avait guidé Akihito et Khalor. Le sourire aux lèvres j’allais lui demander de m’indiquer la voix à suivre lorsque celui-ci m’apostropha.

Voici donc celui qui se cachait dans l’ombre. Hé bien, condamné : tu n’étais pas le seul à te cacher.

Mon sourire s’effaça aussitôt. Il avait deviné ma présence ce qui ne me surprenait pas outre mesure. Cependant ce qui se passait ensuite m’effara au plus haut point. Sitôt ses paroles prononcées, je vis son visage se transformer. Son teint déjà blafard s’accentua pour prendre une couleur grisâtre alors que sa peau flétrissante se collait sur les os, les rendant très proéminents. Ses orbites profondes semblaient se creuser davantage dévoilant des billes blanches cadavériques en guise de yeux. Une couronne d’or, dont les pointes ressemblaient à des cornes, confirmait que le chevalier était désormais promu au titre de roi…

(Mais roi de qui ? de quoi ? )

Je n’eus même pas le temps de pousser plus loin ma réflexion et encore moins d’ouvrir la bouche pour le questionner que je sentis un violent coup derrière mon crâne.

*****


Alors que j’avais l’impression d’être dans le noir le plus total, je sentis une poigne assez ferme me secouer. Je me réveillai alors en sursaut, craignant être entre les mains de la créature affamée. Je ne désirais surtout pas finir en repas à emporter.

Lorsque j’ouvris mes yeux, j’eus l’heureuse surprise de voir Eaeria qui me fixait une légère inquiètude pouvant se lire dans ses beaux yeux dorés.

“Désolée de te réveiller si brusquement, mais tu criais dans ton sommeil, tu avais l’air effrayé.” me dit-elle aussitôt.

“Me réveiller ? Je dormais ? Tu t’es retrouvé dans les bouges toi aussi ? Comment as-tu fait pour me ramener ici ?”

Affolé, je tentai de me relever, mais elle me retint doucement, me priant de rester allongé un moment.

“ Je suis contente que tu sois enfin réveillé, cela fait plus de deux jours que tu dors ainsi sans arrêt. On m’avait bien interdit de te secouer, tu devais sortir de ce sommeil forcé par toi-même afin de préserver ta santé, mais t’entendre crier ainsi, me fut insupportable, je n’ai pu m’empêcher de te secouer… J’aurais peut-être dû le faire avant finalement.”

J'acquiesçai à sa demande et demeurai étendu sur le lit. Il me suffit d’un bref regard circulaire, pour constater que j’étais dans l’infirmerie d’Esseroth.

“Que s’est-il passé ? Pourquoi je me retrouve ici ?” Dis-je encore tout secoué.

Avec une infinie douceur, elle s’assit sur le rebord du lit et me prit la main.

“Nous étions en plein discussion ici. Toi et Dracaena tentiez de trouver comment prévenir les autres pour la tête du Dragon qui risquerait de reprendre sa taille normale et là subitement…”

Connaissant la suite, je poursuivis:

“.. un vortex s’ouvrit alors et j’en fus absorbé. et…”

Les sourcils froncés, elle s'interrompit à son tour.

“Non, non..” Dit-elle de sa douce voix. “ Tu as brusquement perdu connaissance et tu t’es étalé sur le sol. Visselion t’a porté jusqu’ici. Et depuis, je viens à ton chevet dès que j’ai un moment.”

Je la regardai ahuri.

“Mais, la ville souterraine avec ses habitants immortels qui ne se souviennent pas de leur enfance, croyant de ne pas en avoir eu ? Cette ville habitée sur plusieurs étages dont ceux aux niveaux supérieurs étant réservés aux plus riches ? Aucune espèce animale n’existant…”

Tout en me souriant, elle me répondit :

“Je crois que tu as rêvé tout ça… Ce monde semble étrange, mais au point d’émettre des cris d’horreur ?”

Reprenant mon calme, soulagé d’être auprès de ma bien aimé dans l’infirmerie et non dans les bouges en compagnie du Roi des morts, je lui répondis:

“En fait, j’avais été jugé injustement et condamné à demeurer six mois dans le plus bas niveau de cette ville souterraine, parmi des êtres n’étant plus vraiment humain et prêt à m’attaquer afin d’assouvir leur faim. Lorsque tu m’as réveillée, je venais de recevoir un coup sur la tête et une créature était en train de me manger les pieds.”

Elle s’approcha de mon visage et déposa tendrement un baiser sur mes lèvres.

“C’était un affreux cauchemar, heureusement que ce monde que tu m’as décrit n’existe que dans ton imaginaire.”

Elle s’étendit près de moi et plaça sa tête contre mon épaule.

“C’est terminé, je suis là, tu ne feras plus cet affreux rêve.”



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Huyïn
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Re: Les Bouges

Message par Huyïn » ven. 14 mars 2025 17:35

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Un grondement sourd émane du Tigre quand ce dernier s'extirpe du flou de son rêve, entre inspiration nécessaire au réveil et souffle désapprobateur. Le cœur cognant avec rudesse comme s'il s'était effectivement adonné à la course, une pulsation lancinante sous les oreilles et une sensation de vertige. Cela lui rappelle l'unique fois où, par curiosité, il s'était laissé aller à laper un reste de pinte abandonné par son ancien maître. Dégoût et ironiquement soif, ainsi qu'une persistante vrille dans le crâne. Mais rien de comparable à ce qu'il ressent actuellement. Il tente de se concentrer sur le rythme de sa respiration, mais même ceci cause un inconfort tel qu'il s'efforce de minimiser tout ce qu'il entreprend. Au moins, sa truffe travaille librement, preuve que son voile ne masque plus ses traits. Ses sens s'éveillent aussi, lui amenant un sentiment de poids, de fatigue, mais également le détail curieux qu'il est debout. Ou presque.

Il relève lentement le museau, sentant l'inconfort de ses pattes avant retenues depuis trop longtemps par quelque chose. Un léger mouvement engendre un cliquetis métallique aussi bien à ses poignets qu'à ses jambes. Il déplie ces dernières, forçant ses cuisses à bouger et lui tirant un autre élan de courbature. Mais au moins, ses poignets ne supportent plus la totalité de son poids. Huyïn ouvre les yeux puis les referme, attendant que la sensation d'éblouissement s'estompe pour réessayer. Quand il parvient à voir sans souffrance supplémentaire, il lorgne autour de lui. Une salle haute, similaire dans sa structure à celle aux colonnes qu'ils ont traversé. Un bassin lui fait face, une vasque contenant une flamme blanche trônant en son centre, seule lueur des environs. Tout autour, des silhouettes sous capuche.

Le regard vert pâle du Tigre balaie l'endroit, cherchant une croix similaire à celle le retenant et où l'autre yuiménien serait présent. Mais non. Pas de Naral Shaam dans la pièce. Son pavillon auditif tourne vers l'arrière à la soudaine voix qui s'élève, déjà entendue quelque part. Son propriétaire constate qu'il est réveillé et le contourne pour lui faire face. Un autre encapuchonné. Ou est-ce celui de l'entrée qui a commandé cet étrange brouillard rouge ? L'homme lui demande ce qu'il attend du Clan Carmin, puisqu'il voulait le rencontrer sans passer par ce qu'il appelle les Voies Classiques. S'il y avait un protocole à suivre, il ne se privera pas de rediriger la responsabilité sur la bonne personne. Mais plus dérangeant encore, il le questionne sur son plan en le mettant en garde de ne pas jouer à la dissimulation, chose que l'Hinïon aurait tenté et serait la raison pour laquelle il les aurait quitté.

La formulation ne plait guère au Félin, dont la tête continue de pulser régulièrement. Son interlocuteur croit vraiment qu'il est en état de tenir une conversation détaillée comme il le souhaite ? N'a-t-il pas idée des effets secondaires de son accueil ? Le regard du Tigre se rive à celui de l'homme barbu à chevelure noire, laissant son faciès animal rendre quasi impossible toute lecture d'expression faciale. Il ouvre toutefois la gueule pour s'assurer que sa voix est intacte.

"Celui qui nous a accueilli a reçu ces mêmes propos : nous souffrons d'un mal peu répandu en Ashaar et pensons que seuls les mages les plus puissants sont en mesure de nous aider."

Il ne cesse de soutenir le regard de son vis-à-vis, sa nature féline lui permettant de ne pas avoir à cligner des yeux.

"Conversation que nous aurions pu avoir sur votre palier, au demeurant. Quant au plan, il s'en tenait au strict minimum. Ramener votre élément, chercher une fois sur place, ensemble...", dit-il, indifférent car ne s'adonnant pas au futile exercice de deviner les intentions de l'homme avant d'en avoir le moindre indice. "Puis-je savoir ce qu'il est advenu de lui ?"

La question l'intéresse grandement, car il ne voit pas Naral Shaam se laisser mettre à la porte du clan docilement. Toutefois, être là comme prisonnier et ses geôliers toujours en un seul morceau face à lui laissent entendre qu'il lui est arrivé quelque chose de suffisamment dérangeant pour l'empêcher de prendre sa revanche. Vue la façon dont il s'est vengé de Cirick pour l'offense verbale faite, nul doute que ceux qui ont osé lui mettre concrètement la main dessus aurait connu pire sort.

Huyïn attend tranquillement, ses oreilles tournées vers l'homme en coule rouge.




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Modifié en dernier par Huyïn le mar. 18 mars 2025 16:59, modifié 1 fois.

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 15 mars 2025 06:35

Ma lame s’enfonça dans l’épaule de la magicienne, qui relâcha un hurlement mêlé de rire délirant. Celle-là était vraiment tarée… Je ne pris aucun plaisir à la voir souffrir, mais je ne ressentis pas non plus la moindre pitié. Elle se trouvait entre moi et les informations que je voulais. Rien de plus.

Et des informations, j’en eus. Comme la signification de SOMA, par exemple : la Société Occulte des Mages d’Ashaar. Un rassemblement de mages puissants, pleins de secrets et d’ambitions inconnues. J’appris également pourquoi les hommes des hordes en voulaient tant à la magicienne : séduits par ses charmes, ils avaient perdu leurs... attributs.

Je ne pus m’empêcher de jeter un regard à la foule, cherchant du regard ces malheureux, avant que mon attention ne soit happée par la dernière affirmation de la magicienne. Elle prétendait pouvoir faire bien mieux que de simples portails.Cette déclaration éveilla immédiatement mon intérêt. Mais soudain, une faiblesse brutale m’envahit. Un voile noir passa devant mes yeux. Mon corps s’alourdit.

Et ce fut le néant.

L’obscurité m’enveloppait comme un linceul. J’étais debout, pieds nus sur un sol froid et humide. L’air sentait la cendre et la chair brûlée. Une brume opaque s’étendait autour de moi, flottant comme une entité vivante, mouvante, presque consciente.
Puis, une lueur apparut au loin. Une lumière pâle, vacillante, presque irréelle. Je m’en approchai, lentement, mes pas résonnant dans le néant. Au centre de la brume, une silhouette agenouillée émergea. Une femme en guenilles, son corps décharné par la faim, de nombreuses chaînes accrochés à son dos. Comme cette femme de la Place du don, mais ce n’était pas elle.Je m’arrêtai net.

Oaxaca.

Sa chevelure sombre tombait en mèches emmêlées, son teint s’était terni sous une couche de cendres et de misère. Ses yeux, jadis pleins de fierté et de puissance, n’étaient plus que des orbes vides et creusés. Elle ne bougeait pas, mais un sourire fendu, presque trop large, s’étirait sur son visage famélique.

Je voulus avancer, mais mes jambes refusèrent de bouger. Un poids écrasant tirait mes membres vers le sol. Je baissai les yeux. Des chaînes étaient nouées à mes poignets, à mes chevilles, et même autour de ma gorge. Chaque maillon vibrait, pulsait comme un cœur malade. Des inscriptions y étaient gravées… Incompréhensibles pour moi. Une litanie infinie d’âmes pesait sur moi, m’écrasait, m’ancrant dans cette prison éthérée.

Je relevai la tête. Oaxaca s’était redressée. Elle n’était plus la reine que j’avais servie. Elle était autre chose. Sa silhouette s’étirait anormalement, sa robe noire flottant dans l’air comme si elle baignait dans une eau invisible. Sa peau se fissurait, laissant échapper une fumée noire qui s’enroulait autour d’elle comme des serpents affamés. Ses lèvres bougèrent, mais aucun son n’en sortit. Pourtant, sa voix résonna directement dans mon esprit.

« Tu crois m’avoir trahie, Ezak ? Non… C’est moi qui t’ai abandonné. Je t’ai laissé enchaîné à ton propre sort. Esclave de ta propre loyauté. »

Je voulus lui répondre, mais ma gorge était nouée, et la seule chose qui en sortit fut un râle étranglé. Une nouvelle silhouette apparut derrière elle. Ezra.

« Tu ne te poses jamais la bonne question, Ezak. Tu as fui les chaînes, mais as-tu seulement compris que c’est toi qui les forgées ? »

Puis une autre. Xël.

« Tu te crois toujours le prédateur. Mais regarde autour de toi. Qui est réellement la proie ? »
D’autres encore surgirent de la brume. Silmeria, la Régicide, son sourire carnassier et moqueur. Les Treize d’Omyre, leurs visages masqués et inexpressifs. Les cadavres des batailles passées, rampant dans l’ombre, tirant sur les chaînes qui m’entravaient, comme pour me réclamer à leur tour.

Je luttai pour me libérer, mais les liens se resserrèrent davantage. Mes os craquèrent sous la pression. Je suffoquais. J’essayai d’atteindre Lassiria et Mongoor, mais mes fourreaux étaient vides. Je n’avais plus d’armes. Plus d’alliés.

Oaxaca s’approcha lentement, se changeant en la magicienne folle que j'interrogeais tantôt. Ses doigts effilés se tendant vers moi.

« Regarde-moi, Ezak. Regarde-moi et dis-moi : combien d’autres encore ? Combien d’autres enchaîneras-tu avant de comprendre que ce n’est pas moi qui te retiens… mais toi-même ? »

Elle posa une main glacée sur mon front. Et alors, je vis. Les visages de tous ceux que j’avais laissés derrière. Ceux que j’avais tués, ceux que j’avais échoué à sauver, ceux que j’avais trahis… Tous formaient les maillons de mes chaînes. Puis, la brume se dissipa légèrement, et un reflet apparut devant moi. Mon reflet. Mais ce n’était pas moi. C’était une créature couverte d’écailles noires, ses yeux brillant comme des charbons ardents, son sourire dévoilant des crocs acérés. Le Dragon Noir. Une ombre qui me hantait maintenant depuis trop longtemps.

J’ouvris la bouche pour hurler, mais aucun son n’en sortit.Le sol se déroba sous mes pieds. Je chutai dans un vide infini, les cris de mes victimes et de mes compagnons résonnant à l’infini dans ma descente sans fin.

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 15 mars 2025 13:51

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 2 – matinée.




Khalor et Akihito furent escortés à travers de sombres ruelles et quartiers jusqu’à une caverne bien plus vaste. Un spectacle à nul autre pareil s’offrit à eux : celui du Bastion de l’Ordre du Soleil Noir au sein des Bouges. L’Oasis tant clamée comme un endroit sûr au milieu de cet enfer. La bâtisse en elle-même était sculptée à même la roche et ne comportait aucune fenêtre. L'unique entrée se situait entre les pieds d’une colossale statue d’homme armé d’une épée d’or. Devant, une esplanade ronde s’étendait, éclairée sur le pourtour par des lumières venant du sol.


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Plusieurs silhouettes étaient présentes dans l’endroit, sur la place ou sur le toit plat du bâtiment. Toutes lourdement armées. Le plus gros des troupes se composait d’êtres surprotégés par des armures qui paraissaient absurdement lourdes, couvertes de roche brute par endroits. Elles arboraient les couleurs de l’Ordre et, malgré leur apparence de statue, se mouvaient pourtant bien comme des êtres vivants. Protecteurs infranchissables.


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D’autres personnes étaient présentes, à l’apparence plus humaines. Un homme âgé arborant une cape blanche et de longs cheveux et barbes assortis devisait avec deux chevaliers, l’un et l’autre armés de hache et lourdement armurés.

Un second groupe composé d’un être à la peau sombre, d’une lancière au teint hâlé et d’une jeune femme aux cheveux clairs semblait garder la porte, près des pieds de la statue.

Enfin, un duo se tenait à l’écart, observant les murs de la grotte et les trois arrivants sans dire un mot. Ils se ressemblaient, peau hâve et cheveux d’ébènes. Le premier les portait lisses, cicatrice impressionnante barrant son visage. Le second avait de belles boucles noires.

Les armures de tous ceux-là étaient impressionnantes. D’une qualité évidente. Le chevalier Thyers les laissa là avec un dernier conseil.

“Voilà le Bastion. Faites-vous connaître et vous serez à l’abri. Faites-vous remarquer et cet endroit deviendra votre pire cauchemar.”

Khalor acquiesça, regardant leur guide se diriger vers l’intérieur de la bâtisse sous le regard du trio mixte. Il souffla à Akihito :

“Il y a tant de légendes parmi eux que je n’aurais pu rêver meilleur spectacle. Qui souhaitez-vous rencontrer ?”



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Ezak s’éveilla de son cauchemar dans l’infirmerie bondée. Ses blessures avaient été traitées. Nettoyées, et pansées pour la plupart, même si ça n’en diminuait pas leur gravité (cf. Sujet discord des blessures pour plus de détail). Une jeune femme au visage meurtri et à l’air épuisé se tenait à son côté, lui pressant la main.


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“Messire, messire, ne vous inquiétez pas. Ce n’est qu’un cauchemar. Vous êtes dans les Bouges, parmi la Horde. Vous êtes en sécurité.”



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Xël, de son côté, s’éveilla plus sereinement et reposé de son rêve curieux. Ezra était assise non loin, déjà équipée. Elle lança au mage un bout de pain pas super frais, une banane trop mure et une orange à moitié écrasée en commentant :

“La muette s’est chargée du p’tit dej.”

Elle semblait avoir déjà profité du sien. Le partage avait-il été équitable ?



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Mathis s’éveilla avec une sérieuse douleur à l’arrière du crâne, en sus de ses plaies. Le plus ennuyant restait qu’il était... dans une cage de fer suspendue à une potence.


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Tout était noir autour, à part la lueur inquiétante et bleutée du regard du “Roi” maudit dont il avait croisé la route. Sa voix spectrale l’accueillit :

“Bon retour chez les ‘vivants’, Celui-qui-se-cache.”

Il tournait autour de la cage.

“Comme toute personne s’aventurant dans ce quartier qui ne se fait pas dévorer, tu vas avoir droit à un choix. Un choix très simple : me promettre ton allégeance ainsi qu’à ceux qui ont décidé de vivre sans manger. Tu seras alors sous ma protection, mais tu ne pourras plus quitter ce quartier ou manger quoique ce soit, car telle est la pénitence que nous avons choisie. Ou manger ceci et rejoindre les rangs des cannibales mangeurs de chair humaine qui sillonnent ces rues pour subvenir à leur soif de sang. Et vivre avec eux leur malédiction : pourrir sans répit, voués à la folie. Car la faim de chair sera trop forte pour t’en dégager, à jamais.”

Il s’arrête de tourner, attendant la réponse de Mathis.



_____________________________



“Et vous êtes remerciés pour cela : la jeune Scarla a retrouvé sa vraie famille grâce à vous. Cela n’empêche votre présence indésirée ici et votre connaissance désapprouvée de notre entrée secrète. Elle sera punie pour tant de candeur. Et vous de la confiance que vous lui avez accordée les yeux fermés.”

Son regard de braise scanne le visage d’Huyïn avec curiosité, sa voix est posée.

“Ce mal dont vous parlez, dites-nous en davantage. Nous savons que cette apparence curieuse n’est pas nouvelle chez vous. Ces griffes, ces crocs, ces poils. Ils ont toujours fait partie de vous, c’est indéniable.”

Il crispe le visage en évoquant Naral.

“Vous n’avez plus à vous soucier de votre comparse. Et vous n’aurez plus jamais à le faire.”




[HJ : Aki, réponds à Khalor dans ta partie RP, et pose-lui d’éventuelles questions. On fait ça en bref aparté avant que tu décides de choisir où tu comptes aller. Ezak, aparté possible. Xël, si tu as des questions pour Ezra, aparté. Sinon go simplement mettre ta prochaine destination dans ton RP. Mathis, réponds dans ton RP, pas d’aparté. Huyïn, réponse dans ton post, pas d’aparté non plus.]


[XP :
Akihito : 0,5 (parlote), 0,5 (chemin vers le Bastion)
Xël : 1 (discussions), 0,5 (rêve)
Mathis : 2 (situation), 0,5 (rêve)
Huyïn : 0,5 (réaction)
Ezak : 1 (situation), 0,5 (rêve)]

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » dim. 16 mars 2025 11:28

C’est avec une musique étrange dans la tête que je me réveille. Plutôt reposé mais avec un estomac gargouillant. Ezra est déjà réveillée, équipée de son armure et me lance le petit déjeuner que la muette se serait chargé de chercher. Un bout de pain datant de quelques jours, une banane trop mure et une orange à moitié écrasé. Un repas plutôt copieux au final pour un endroit où la nourriture est rare. J’ignore si elle a partagé équitablement les vivres mais je ne m’en préoccupe pas vraiment, si l’orange ne perdait pas son jus je l’aurais même gardé pour plus tard.

Je range ensuite mes affaires et enfile mon armure non pas sans mal avant de me diriger vers la sortie en fredonnant l’air de mon rêve, informant Ezra que je compte me rendre à l’hospice pour voir l’évolution de l’état d’Ezak.

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Huyïn
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Re: Les Bouges

Message par Huyïn » mar. 18 mars 2025 16:59

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Les muscles du Tigre persistent à se rappeler à son bon souvenir, mais sa tête cesse progressivement de se prendre pour un mortier. Cela lui permet d'entendre un discours de gratitude, de jugement et de sentence dans un même souffle. Mais avec la petite différence qu'il s'est mis à le vouvoyer, cette fois. Il demeure curieux des paroles du Woran concernant le mal évoqué, mais plus étrange, il a l'air certain que son apparence n'est pas quelque chose de nouveau. Il base sa réflexion sur la présence de ses marques félines, crocs, griffes et fourrure. Aurait-il sorti ce genre de stupidités à Naral Shaam si ce dernier s'était présenté sous sa forme draconique ? D'ailleurs, l'évocation de ce dernier fait perdre de sa superbe à son interlocuteur. Il se crispe et lui intime de ne plus se soucier de lui, ni maintenant ni jamais.

Huyïn apprécierait ce jeu de réponse sans réponse s'il n'était pas entravé avec autant de raffinement qu'une carcasse chez un équarrisseur. Il ajuste ses pensées, les empêchant d'élaborer quelque théorie sur les intentions des encapuchonnés à son endroit. En revanche, puisque le barbu semble vouloir lui laisser la parole, soit. Il va être servi. Il prend un moment de réflexion pour deviser avec lui-même puis il se lance, rivant son regard dénué de clignement dans celui de son opposant.

"L'affliction en question porte le nom de 'mal du pays', frappant généralement qui se trouve en des terres peu familières. La différence avec sa culture de naissance se fait alors suffisamment sentir pour inciter à tout mettre en œuvre afin d'en partir.", commence-t-il avant de se rappeler que la subtilité et la compréhension de celle-ci ont été des compétences dont moult habitants ont prouvé l'absence. "Autrement dit... Je ne suis pas ashaari. Pas que le devenir me fasse particulièrement envie."

Il émet un souffle de la truffe dédaigneux avant de poursuivre.

"Vous comptez punir cette sœur chauve pour sa candeur ? Faites-le aussi pour avoir délibérément menti par omission à qui n'a pas vos clés de compréhension, ce qui a conduit à cette... Désagréable situation. Parce que nous aurions agi tout autrement que de nous présenter ainsi sans invitation si nous avions eu, au sujet du protocole, la moindre information.", fait-il avec aplomb, plissant les yeux pour appuyer son discours. "Et puisque la faute de la jeune génération est directement liée à celle de ses prédécesseurs, faites donc donner leçon aux précepteurs qui ont failli, envers elle, à leur devoir d'éducateur... Quant à votre insistante suggestion..."

Le Tigre se redresse de toute sa taille en faisant cliquer les fers et oriente la tête en direction de la flamme blanche. Il bouge les yeux vers l'homme, jouant avec la réfraction de la source lumineuse sur le fond de son regard pour le faille luire. Lui a pertinemment conscience que cela n'est qu'une particularité de ses origines félines, mais qui sait si cela ne fera pas une certaine impression pour qui n'a jamais contemplé sombre Tigre.

"Je n'en ai cure. De mes préoccupations vous ne sauriez battre la mesure. Surtout quand elles concernent l'un des deux seuls êtres fréquentables de cette... Cage enterrée, à laquelle vous donnez le nom de cité. Par ailleurs...", commence-t-il, plissant les yeux avec un certain amusement. "Votre obstination à n'en rien dire répond d'elle-même. Si je me fie à ce que je sais de lui, il a joué avec vos nerfs à l'envi puis, quand cela lui a pris, il vous a tout simplement faussé compagnie."

Ce serait bien là le style de l'Hinïon, que de jouer sur sa soi-disant vulnérabilité avant de leur faire démonstration du gouffre qui sépare geôliers et pseudo prisonnier. Huyïn ne doute en rien que ces chaînes ne soient pas plus efficace qu'une illusion pour retenir un Dragon.




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Modifié en dernier par Huyïn le mer. 26 mars 2025 18:21, modifié 1 fois.

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Akihito
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Re: Les Bouges

Message par Akihito » mer. 19 mars 2025 17:02

Nous n'eûmes pas à marcher très longtemps devant notre "guide" pour finalement atteindre le bastion de l'Ordre. On me l'avait vendu comme étant une place forte sûre, un écrin de sûreté au milieu du chaos des Bouges. Au moins, là dessus, on ne m'avait pas menti.

« Fuuu... » sifflai-je, levant les yeux bien haut pour distinguer les traits de la statue immense gardant la porte du bastion taillé à même la roche - une peine perdue, obscurité et hauteur ne faisant pas bon ménage. Derrière cette statue, un bloc monolithique, taillé à même la roche faisait office de... Caserne, je supposais. Vouloir abattre ses murs revenait peu ou prou à vouloir abattre la montagne.

Tout autour de nous, de nombreuses silhouettes évoluaient sur la place cerclée d'un anneau de brasiers, éclairant puissamment ses arpenteurs. La plupart étaient engoncées dans des armures massives aux couleurs de l'Ordre, de véritables carapaces d'acier qui me rappelèrent dans une taille moindre mais toujours intimidante les hommes de métal de Nagorin. Eux au moins gardait une corpulence à peu près raisonnable, bien que je me demande comment on pouvait déplacer une protection aussi lourde. Par Valyus, certains avaient même de la roche incrustée sur certaines plates ! Etaient-ils vraiment humains ? Ou une espèce stupidement forte comme des Garzoks ou des Worans ?

Ils faisaient leur petit effet, en tout cas. Au point de presque éclipser les autres personnes présentes ça et là dans la place. Des hommes, des femmes, à la peau claire ou foncées, mais tous armés et plus ou moins armurés. Où que mon regarde pouvait se poser, il ne voyait que des goliaths d'acier sombres ou des guerriers dont l'apparence me chuchotait de ne pas les prendre à la légère.

« Voilà le Bastion. Faites-vous connaître et vous serez à l’abri. Faites-vous remarquer et cet endroit deviendra votre pire cauchemar. »

Khalor acquiesça et je ne dit mot, conscient de ma place ici. Satisfait, le Chevalier Thyers disparu dans la lourde porte percée entre les cheville de la statue, nous laissant seul et sous des regards curieux pour certains, inquisiteurs pour d'autres.

« Il y a tant de légendes parmi eux que je n’aurais pu rêver meilleur spectacle. Qui souhaitez-vous rencontrer ? »

Sa question me fit lâcher un bref rire.

« Eh, Khalor, la dernière "légende" dont vous m'avez parlé s'avère être considéré au moins par ce brave chevalier Thyers comme un traître. »

Je lui mit une tape sur l'épaule pour souligner le caractère taquin de ma remarque, avant de reprendre plus sérieusement en balayant les visages alentours.

« Vous me brossez leur portrait en deux trois mots ? Et je serai d'avis de nous présenter à quelqu'un qui va pas vous prendre de haut parce que vous êtes un bleu. Mon poids ici est quasi inexistant, alors va falloir miser sur vous. Sauf si je gagne le respect d'un ou l'autre en duel, ou autre coutume que vous auriez. Bref je divague : les portraits ?

- Oh, je ne les connais pas tous, mais... vous voyez le grand barbu là ? Avec Vala'ar et Khimel, ils font partie des trois plus anciens membres de l'Ordre Noir encore en vie. Je ne l'avais jamais vu, rien ne laissait présager qu'il était en poste ici. C'est le Chevalier Theral Clethane. Le père de celle-ci, avec les cheveux blancs. »

L'homme en question avait tout l'air de l'officier supérieur à l'aura imposante et autoritaire : mais comme le fit remarquer Khalor, il avait l'air en pleine conversation avec des chevaliers aux visages cachés inconnus du nouveau chevalier. Le déranger n'était pas le plus fin, mais surtout nous confronter à un vieux de la vieille basé ici depuis longtemps était l'assurance de tomber sur un esprit obtus sur les cas un peu... Délicats comme le mien. A éviter.

Il désigna ensuite sa "descendance", une des membres d'un trio près de la porte.

« Médalie Clethane, une bretteuse hors pair. Dans un environnement qu'elle maîtrise, nul ne peut la vaincre. Elle est avec Laédia Russelle, à la lance. L'une des dernières chevalières envoyée dans les Bouges. Elle était capitaine dans la Veine avant l'actuel, et s'est démarquée pour son aptitude irréprochable au combat et son esprit de stratégie imparable. Le troisième... je ne le connais pas, avoua-t-il avant de désigner discrètement les deux derniers hommes à sortir du lot qui nous dévisageaient depuis notre arrivée. Eux, je ne suis pas sûr, mais c'est sans doute les frères d'Ahn. Je... sais pas grand chose sur eux.

- Mmmh. »

je pris un temps avant de répondre, me rendant vite à l'évidence que mon choix était limité à deux types peu commodes à notre égard, un vieil officier et un trio de jeunes chevaliers émérites.

« Va pour la fille de ponte comme vous et la nouvelle venue. On aura plus de chances d'entrer en contact avec eux. »

C'était maigre, mais c'était la meilleure option. Nous nous dirigeâmes donc vers eux, me permettant de mieux les observer : l'inconnu de Khalor ressemblait fortement à un Shaakt : peau d'ébène, cheveux immaculés, le tout dans une armure sombre. La lancière avait la peau plus claire bien que typique de ceux tannées par le soleil -étrange pour des personnes qui ne l'avaient sans doute jamais vu, bien que je ne sois plus à cette curiosité près- : sa manière nonchalante de tenir la longue hampe de son arme et son menton relevée dénotait selon moi plus de la confiance en ses capacités que de l'arrogance. La "fille de", enfin, avait elle la peau très claire, tout comme ses cheveux blancs. Une cicatrice de brûlure ou une tâche de naissance marquait tout le pourtour de son oeil droit qu'elle fixa sur nous à notre arrivée. L'armure noir corbeau orné de crânes dorés lui donnait une aura intimidante, suffisamment pour plonger ma caution de l'Ordre dans un mutisme hésitant.

« Bonjour à vous. Nous venons des la ville haute et avons été envoyé par le Général Somnis pour enquêter sur les activités des mages des Bouges. Je suis Akhito et voilà Khalor Somnis. Nous avons été blessé lors d'une embuscade tendue par des "mi-morts", est ce que l'on peut recevoir quelque soins dans le Bastion ? »

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » sam. 22 mars 2025 00:02

Ce fut la douleur lancinante derrière mon crâne qui mit fin à mon répit de ce monde souterrain. Vraiment réveillé cette fois, ma main gauche frottant la zone douloureuse de mon crâne, je pris connaissance de ma situation. Alors que je rêvassais auprès de ma chère Eaeria, quelqu’un m’avait traîné et jeté probablement, sans aucune précaution , dans cette prison de fer. Ce rude retour à la réalité aurait pu miner mon humeur, mais il n’en fit rien. Mon rêve m’avait fait du bien, il m’avait octroyé une courte pause et m’avait insufflé une motivation nouvelle pour me sortir de ce merdier.

Une fois de plus, je me retrouvai en prison. Alors que celle des étages supérieures s’avérait relativement confortable et propre, celle-ci se limitait à une vulgaire cage exiguë. Du regard, je cherchais une porte et sa serrure, mais je n’en trouvais point. Ma clé ouvrant toutes les serrures me serait donc inutile. J’étais confiné comme un oiseau dans une cage si petite qu’il me fallait des prouesses de souplesse pour changer de position. Sentant un léger tangage, je regardai vers le sol pour constater qu’il était à un mètre plus bas. Je me retrouvais donc suspendu dans les airs dans cet enclos métallique retenu par une grande potence de bois.

Je cherchai alors une trappe, cet enfer métallique devait sûrement posséder une ouverture afin que ces démons y glissent leur victime. Ma recherche fut vaine, mais il était facile de conclure que les nombreuses chaînes attachées au plafond de la cage et retenues ensemble par un gros anneau métallique empêchait toute fuite possible.
La seule façon d’en sortir s’avérait être de décrocher la cage et la mettre au sol. Alors que j’examinais l’espace disponible entre les barreaux, une voix désagréable se fit entendre :

“Bon retour chez les ‘vivants’, Celui-qui-se-cache.”

En un autre lieu et face à un interlocuteur différent, j’aurais pris la peine de lui répondre et de me nommer, mais pas ici et surtout pas avec lui. Je gardai le silence attendant patiemment la suite, car il en aurait sûrement une, sinon, il ne serait pas encore là à faire sans cesse le tour de ma prison.

“Comme toute personne s’aventurant dans ce quartier qui ne se fait pas dévorer, tu vas avoir droit à un choix. Un choix très simple : me promettre ton allégeance ainsi qu’à ceux qui ont décidé de vivre sans manger. Tu seras alors sous ma protection, mais tu ne pourras plus quitter ce quartier ou manger quoique ce soit, car telle est la pénitence que nous avons choisie. Ou manger ceci et rejoindre les rangs des cannibales mangeurs de chair humaine qui sillonnent ces rues pour subvenir à leur soif de sang. Et vivre avec eux leur malédiction : pourrir sans répit, voués à la folie. Car la faim de chair sera trop forte pour t’en dégager, à jamais.”


J’avais deux choix, mais aucun d’eux ne me convenait, tous les deux impliquant de demeurer dans ce quartier malfamé des bouges pour l’éternité. Être son esclave ou devenir cannibale,... j’avais de plus ambitieux projets.

Je décidai d’enfin lui poser une question:

"Et que se passe-t-il si je refuse vos deux options ? "

Il me regardait de ses horribles billes lumineuses faisant office de yeux et esquissa un sourire qui me fit froid dans le dos.

"Oh, mais vous avez tout le temps de la réflexion. Vous resterez ici le temps de choisir."


Si je refusais ce qu’il me proposait, j’étais donc condamné à moisir dans cette cage métallique… à moins de trouver moi-même une autre option.

"Je vais donc y réfléchir"

Réfléchir oui, mais pas afin de décider si je voulais devenir cannibale ou son esclave, mais plutôt pour trouver le moyen que j’allais prendre pour m’évader d’abord et pour m’orienter ensuite.

Cela dit j’adossai mon dos contre les barreau et recroquevillai mes jambes contre ma poitrine

L’idéal serait qu’il me laisse là, et qu’il quitte les lieux, mais il ne semble pas prêt à le faire.

La même idée me trottait en tête, et malgré l' avertissement du squelette en toge dans les escaliers, je ne voyais aucune autre solution.
Enfin décidé, je tentai de changer de position. La cage étant trop petite, je ne pus me lever entièrement. Demeurant en position plus ou moins accroupi, ma tête et mon dos étaient appuyés contre la trappe du haut, mes mains agrippaient les barreaux.

Et puis, sous les yeux du soldat déchu, je me transformai. Mon corps humain avait disparu pour laisser place à un très petit chat noir adulte. Espérant gagner du temps le temps qu’il me repère, je traversai sans peine l’espace entre les barreaux, me retrouvant ainsi sur le sommet de la , je sautai au sol et
revint sur mes pas, suivant mes propres traces afin de quitter ce quartier. J’avais fait ce que j’avais pu, mais je n’avais pu rejoindre Akihito et Khalor. Je reviendrai les sauver lorsque mon état physique me permettra de combattre où lorsque je trouverai des gens pour m’accompagner.

(((Mathis agrippe les barreaux du plafond de la cage puis se transforme en un chat adulte de très petite taille, sort de la cage, puis saute au sol, cherchant ses propres traces afin de quitter ce quartier et revenir sur ses pas jusqu'à l'escalier. )))

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 22 mars 2025 11:57

Je me réveillai en sursaut, le souffle encore court, les membres engourdis. Mon regard se posa immédiatement sur la femme près de moi, puis je cherchai autour, déboussolé.

« Où suis-je ? Où est la magicienne ? »

“Au dispensaire. Et elle, dans une geôle à croupir. J'ai pris soin de vos blessures, vous devez vous reposer. C'est à se demander comment vous teniez encore debout.”

Je scrutai les alentours, avant de tenter de me redresser pour m’asseoir.
« Je n’ai pas le temps de me reposer… Combien de temps ai-je été inconscient ? »

“Le temps d'une nuit. Vous aviez besoin de repos, absolument. Et vos blessures sont encore dangereuses. Vous ne devriez pas bouger.”

Je la regardai avec un étonnement mêlé d’inquiétude.
« Ne pas bouger ? Combien de temps ? »

“N'êtes-vous donc jamais blessé, dans la Cité Haute ? Il faudra plusieurs semaines, au bas mot, pour vous remettre de vos plaies et bris.”

« D’où je viens, on a des moyens plus efficaces pour se soigner… » dis-je en me levant. « Quoi qu’il en soit, je n’ai pas des semaines devant moi. Puis-je avoir accès à mon équipement ? »

“Non ! Vos plaies vont se rouvrir !” Elle soupira. “Votre équipement est dans le coffre au pied du lit. N'allez pas faire sauter les points de suture de votre bras : c'étaient de sales blessures.”

En me redressant, je sentis immédiatement que ma jambe ne me soutiendrait guère longtemps. L’os était touché, autant que mes côtes, qui rendaient le moindre mouvement douloureux malgré le bandage gainant.
« Aidez-moi à enfiler mes pièces d’armure, alors… » dis-je en m’approchant du coffre. « Il doit bien y avoir, dans les Bouges, d’autres moyens moins conventionnels – et plus rapides – pour se soigner, non ? »

“Oui. Le Clan Carmin. Ils soignent les plus graves blessures. Mais… pas gratuitement. Pas comme ici, où on fait ça en respectant le rythme des corps. Non, là, vous devrez être prêt à payer le prix fort. À sacrifier quelque chose.”

Je la regardai alors que j’attachais mes sangles.
« Oui, j’en ai entendu parler par les Néo… Des morceaux de nous-mêmes, de l’or, ou des armes… » dis-je en continuant à enfiler mon équipement. « J’ai rejoint les Hordes avec deux amis. Vous savez où ils se trouvent ? »

“Les quoi ?” fit-elle, visiblement perdue. “Ils sont partis avec une nana. Lydie, Rilly... un truc comme ça. Je la connais pas trop. Ils ont sans doute passé la nuit chez elle, mais je ne sais pas où c’est.”
Elle eut un regard mauvais. “Elle aussi, elle s’est fait soigner par le Clan...”
Elle haussa les épaules, puis m’aida à sangler mes protections.
“Ils savent où vous êtes, vous. Ils vous rejoindront peut-être ici. Ils étaient aussi plutôt mal en point, il leur faudrait bien quelques soins.”

Alors qu’elle m’aidait, je l’observai.
« Merci d’avoir pris soin de moi. » Mon regard se posa sur les autres blessés. « Ça ne doit pas être simple, votre fonction… Tous ceux-là viennent de la Place du Don ? »

Elle esquissa un maigre sourire.
“C’est normal. On se serre les coudes dans la Horde.”
Elle balaya la pièce du regard.
“Oui. C’est pareil à chaque fois. Et je suis pas la seule à gérer un dispensaire.”

« Comment faites-vous s’ils sont… insoignables ? »

Elle répondit d’un ton laconique :
“... Ils décident.”
Elle m’observa longuement.
“Certains, comme vous semblez le souhaiter, trouvent leur échappatoire dans les rites du Clan Carmin. Mais… c’est mal vu. Tout ce qui a trait à eux est malsain.”
Elle croisa mon regard.
“Mais des blessures comme les vôtres ne sont pas une bonne raison de vendre votre dignité. Le repos et les soins classiques sont souvent préférés. Après tout… les blessés ne doivent pas aller se battre.”

« En quoi consistent ces rites ? Pourquoi seraient-ils indignes ? »

“Je n’en sais pas plus. C’est ce qu’on dit. Et puis… recoudre une tête sur un corps, regonfler un torse écrabouillé ou remplacer un membre par celui d’un autre, c’est pas normal. Il paraît qu’ils droguent leurs patients, et qu’on n’est plus jamais le même après être passé entre leurs pattes.”

Je regardai l’infirmerie bondée.
« Il y en a-t-il ici ? Des… insoignables. Je pourrais les voir ? »

“Non. Ils sont emportés ailleurs. Pour… le moral des blessés. Et parce que je ne peux pas grand-chose pour eux.”

« Ils sont emportés où ? Ceux qui refusent les rites carmins deviennent quoi ? Ça arrive qu’il y ait des corps silencieux… comme vidés de leurs âmes ? »

“Je ne sais pas… Et non, aucun corps n’est sans âme. C’est… presque plutôt l’inverse, parfois.”

« Vous ne savez pas ? Je veux les voir. Qui pourrait m’y amener ? »

“Heu… les responsables des combats du Don, j’imagine. Le barbu qui vous a amené hier. J’sais plus son nom… Karak ? Parnach ?”

Je haussai les épaules.
« Je ne connais pas non plus son nom… » Je réfléchis un instant. « Alors comme ça, il y a des responsables ? Comment ça fonctionne ici ? Je croyais que vous n’aviez pas de hiérarchie… On m’a parlé d’un type qui aurait voulu devenir votre roi. »

“Non, pas de hiérarchie. Mais certains sont des meneurs naturels, d’autres des suiveurs. Ça arrange tout le monde, et aucun titre ni pouvoir spécial ne nous différencie.”
Elle marqua une pause.
“Je m’occupe de ceux que je peux soigner. Et j’ai déjà bien assez de boulot pour m’inquiéter des autres.”
Elle fronça les sourcils, songeuse.
“Notre roi ? Oh… Oui. Je ne pense pas qu’aller le voir soit pertinent, même si certains pensent que ça envoie un bon message aux nouveaux.”

« Qu’est-ce qui s’est passé avec ce type, exactement ? »

“J’étais pas là. Mais apparemment, il a voulu s’autoproclamer roi de la Horde. Les Ombres savent quelle folie lui a pris. Ça n’a pas plu à certains, qui sont là depuis longtemps, qui protègent les règles de la Horde. Ils lui ont fait payer… en lui accordant son titre. Un roi misérable, torturé par son échec. S’il a un jour été sage, il n’est plus qu’un aliéné désespéré.”

Je plissai les yeux, pensif.
« Il est où ? Dans les geôles, comme la magicienne ? »

“Oh non, non. Il a son "palais".” dit-elle en roulant des yeux.

« Bien. Je vais aller chercher mes amis et le barbu responsable des batailles. » Après avoir vérifié que mes armes étaient bien à leur place, je lui lançai un sourire.
« À qui dois-je adresser mes remerciements pour les soins ? »

“Je me répète peut-être, mais… en quittant l’infirmerie, tout ce que vous risquez de faire, c’est de les empêcher de vous retrouver.”
Elle sourit quand je lui demandai son nom.
“Oriphine.”
Modifié en dernier par Ezak le sam. 29 mars 2025 01:52, modifié 1 fois.

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 22 mars 2025 13:12

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 2 – matinée.




Les trois récents condamnés descendirent depuis l’Entresol jusqu’aux Bouges. Ou en tout cas jusqu’à un endroit qui semblait être un poste-frontière entre le territoire de l’Ordre du Soleil Noir et la Cité Inférieure. Ils furent conduits sans trainer jusqu’à une petite porte de taille humaine, mais épaisse et solide. Elle était creusée dans un mur à la fois haut et épais, entièrement noir. La porte donnait sur un couloir sombre leur confirmant l’épaisseur du mur : plus de deux mètres de roc solide creusé directement là. Et une nouvelle porte, qui ne s’ouvrit que lorsque la précédente fut fermée. Les gardes les abandonnèrent là sans mot dire, ni leur laisser de liberté de mouvement. Toujours menottés, la porte se ferma derrière eux et ils se retrouvèrent dans un endroit totalement sombre. Aucun d’eux ne pouvait y voir quoique ce soit sans une source lumineuse.

Une chose était sûre cependant : ça sentait le sang. Le parfum ferrugineux d’une quantité énorme d’hémoglobine partout sur le sol. Du sang frais, coulé depuis peu. Dracaena en eut plein les racines.



_______________________________



Ezak n’eut guère besoin de partie de l’infirmerie pour retrouver ceux qu’ils cherchaient. Une partie du moins. Xël et Ezra pénétrèrent l’officine au moment où il convoitait son départ. Ezra, voyant ainsi soigné son nouveau protégé, soupira.

“Tu as mauvaise mine, soldat.”

Elle sourit, grimaçant elle-même de ses propres blessures non soignées.


_______________________________



Dans cette chapelle aux habitants vêtus de rouge, Huyïn était toujours en mauvaise posture, attaché à sa croix.


Image
(J’avais oublié de mettre l’image précédemment, sorry.)




Le barbu serra la mâchoire aux dires du chat, l’air agacé. Cela confirmait-il ses hypothèses de réaction de Naral ? Il lui répondit d’une voix irritée.

“Une affliction que nous ne pouvons guère soigner. Nulle remarque et nulle provocation ne saura avoir raison de notre but : une solution à votre présence nous devons trouver, et celle-ci je vous la présente, au nom de ce tribunal.”

Il indiqua les encoulés derrière lui, et poursuivit.

“Trop dangereuses sont vos connaissances de cet ordre. Aussi deux choix s’offrent : faire don de chair ou don d’esprit. Dans le premier cas, vous serez notre prisonnier, et vos membres et organes serviront noblement à soigner ceux qui ici viennent chercher l’absolution. Dans le second, vous suivrez nos enseignements et nos rites pour rejoindre notre cause et notre clan.”

Il se tourna vers ses pairs.

“L’assemblée est prête à entendre une solution que vous trouveriez pertinente. Mais ne jouez pas davantage de provocation à notre égard : nous pourrions pour vous choisir votre destin.”


______________________________


Khalor et Akihito se présentèrent au trio près de l’entrée. Des regards curieux se posèrent sur eux. La fameuse chevalière Cléthane, fille de son père, accueillit les paroles de l’ynorien avec sécheresse.

“Par les Ombres, que n’êtes-vous pas venus ici directement, au lieu de vous perdre dans de si sombres quartiers ? Certes les mages y cachent leurs intérêts, par-delà l’Ombre, mais il est imprudent de s’y promener sans connaître les risques. N’importe quel néophyte devrait le savoir...”

Elle toisa les deux venus avec jugement. Akihito put se rendre compte que ce qu’il avait pris pour une brûlure était en fait du maquillage rouge cernant les deux yeux de la demoiselle, lui donnant un air à la fois menaçant et soigné. La femme à la lance prit la parole à son tour, d’une voix calme.

“La formation des Chevaliers explicite clairement et en détails le chemin à suivre pour retrouver ce Bastion. Il aurait été prudent de nous rejoindre au préalable. Quoiqu’il en soit, soyez les bienvenus. Tout renfort dans notre tâche commune contre ces mages renégats est un cadeau que nous ne pouvons refuser.”

Khalor rosit en regardant le sol, avouant :

“Je... j’ai oublié. Pour le chemin. Je ne m’en rappelais plus.”

La première roula des yeux dans les orbites et posa sur le fils du général un regard plein de jugement. La seconde parut attendrie et poursuivit, alors que l’homme à la peau de charbon observait la scène sans prononcer un mot.

“Vous serez bien évidemment soignés ici. Je peux vous mener jusqu’à notre quartier infirmier, si vous souhaitez vous y rendre maintenant.”

Khalor se tourna vers Akihito :

“A vous de voir... j’ai moi plutôt l’impression de devoir me repentir de mes torts. Qui est le responsable de la place ?”

Médalie répondit sans amabilité :

“Le Chevalier Theral Clethane. Et vous faites bien, effectivement.”

Elle parlait de son paternel avec une distance notable. Les regards étaient désormais tournés vers Akihito : comment se faisait-il que lui n’ait pas connu ce chemin ? Était-il bien chevalier lui aussi ? Que voudrait-il faire à présent ?


____________________________


La transformation de Mathis ne passa pas du tout inaperçue aux yeux du Roi des Non-Morts. Sitôt sorti de sa cage sous cette nouvelle forme, il entendit Vala’ar grogner derrière lui et se mettre à sa poursuite. Le félin eut toutes les difficultés du monde à retrouver la moindre trace de sa version humaine : il avait été porté ici, et les odeurs de chagogne étaient toujours aussi prenantes dans ce quartier maudit. Impossible de s’y repérer par l’odorat.

La lame immense et en dents de scie du Chevalier terrassé par les Ombres s’abattit juste devant ses pas. Malgré son apparence et ancienneté, l’homme semblait toujours rapide et puissant.

“Qu’es-tu donc, Celui-qui-se-cache, celui-qui-fuit ? C’est en pâture aux mangeurs de chair que tu finiras, puisque tu n’as su te décider.”






[HJ : Hart, Leyna et Drac : je peux vous ouvrir un sujet discord à trois si vous voulez discuter. Quoiqu’il en soit, indiquez votre prochaine action au sein de votre post. Xël, Ezak, je peux ouvrir un sujet de discussion entre vous et avec Ezra si vous le souhaitez. Sinon, indiquez simplement votre action dans votre post. Huyïn, poste simplement ta réponse. Aki, indique ta réponse dans ton message. Mathis, tu peux soit lui répondre en discussion dans ta partie RP du discord, soit tenter une autre action directement dans ton post de cette semaine.]



[XP :
Xël : 0,5 (chercher son allié)
Huyïn : 0,5 (provocations)
Akihito : 0,5 (discussion), 0,5 (présentations)
Mathis : 0,5 (tentative)
Ezak : noté quand complété.]

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Huyïn
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Re: Les Bouges

Message par Huyïn » mer. 26 mars 2025 18:21

-- >


-32-



Le Tigre note rapidement qu'évoquer l'autre yuiménien suscite un serrement de mâchoire aussi parlant que rapidement passé. C'est d'une voix irritée que le sujet est écarté, ramenant l'attention sur le but qu'ils se sont fixés : trouver une solution à sa présence. L'assemblée est qualifiée de tribunal, l'accusation portant sur le danger que ses connaissances sur leur ordre représentent. Le Félin plisse imperceptiblement les yeux, parce qu'en-dehors de l'apparence de la porte d'entrée, le moyen de l'ouvrir dont il doute des détails exacts et l'aspect des environs, il doute avoir réellement de quoi les mettre en danger. Et leurs patients ne sont-ils pas aussi amenés à approcher les lieux pour recevoir leur attention ? Quelque chose ne colle pas, mais il n'a guère le temps d'y attarder son esprit parce qu'on lui présente deux choix : demeurer prisonnier et lentement dépecé organe par organe pour soigner les chercheurs d'absolution ou... Rejoindre leurs rangs en suivant leurs enseignements et rites.

L'homme se tourne vers ses pairs, lui laissant la possibilité d'énoncer une solution autre qui serait pertinente. Il l'incite vivement à ne pas provoquer davantage au risque que le choix soit fait pour lui. Huyïn songe brièvement que si Salmeck garde effectivement un œil sur lui, il doit actuellement ricaner ou soupirer de l'avoir vu passer du statut de voie-hautain à celui en devenir d'une descente de lit consciente. Devenir membre de leur... Famille... Il lorgne brièvement sur le groupe. Être perdu dans la foule et ressembler à tout un chacun ? Devoir respecter des règles dont il ne connaît rien mais qui sont possiblement aussi astreignantes que leur robe dénuée d'identité ? Prêter allégeance à qui l'a fait sournoisement prisonnier ? Ni ces perspectives ni celle d'être assujetti à un autre maître, s'ils en servent un dont il n'a présentement pas la moindre idée, ne l'enchantent.

Sa gorge émet un bref grondement puis il prend la parole, la tête haute et le regard perpétuellement fixe.

"Au risque de me répéter, je ne suis pas ashaari. Je n'ai guère de point commun avec vos elfes et vos humains. Mes chairs et organes ne vous serviront donc point. Et si vous vous y essayez, leur nature prédatrice verra dans le corps affaibli de vos patients un terrain de chasse idéal pour y proliférer. Ils seront aussi efficaces à les soigner que le ferait une injection d'eau saumâtre dans un cœur pour remplacer du sang écoulé. Quant à votre seconde solution...", fait-il, papillonnant des oreilles un instant. "Vous m'accusez d'être dangereusement informé, mais j'ignore même jusqu'à vos valeurs ou vos idées fondatrices, tout comme vous ne savez rien des miennes. Est-il bien sage de m'ouvrir vos rangs ?"

Le Tigre émet un souffle par la truffe. Le groupe pourrait tout aussi bien s'adonner au cruel jeu de l'espoir pour mieux l'écraser. Aussi, Huyïn n'a que peu de foi en son avenir prochain. Il réfléchit brièvement à une autre possibilité et finit par rouvrir les crocs.

"J'ai toutefois une suggestion, en effet.", commence-t-il, balayant de ses yeux fixement ouverts le contour du bassin avant de river son regard à celui de son interlocuteur. "Puisque vous avez un tribunal assemblé, autant lui présenter des criminels dignes d'intérêt. Rendez-moi la liberté. En échange, j'expierai mon crime d'ignorance en œuvrant pour que vous soit remis qui vous voulez vraiment : ceux ayant audacieusement procédé à l’enlèvement d'une sœur de votre clan. Attribuez-moi un chaperon ou un délai si cela vous sied. Si j'y parviens, j'obtiendrai la clémence voire la grâce de votre assemblée. Si j'échoue...", dit-il, plissant légèrement les yeux. "Je doute que les Bouges gênent les débiteurs que vous mandaterez en ce sens pour m'y retrouver."

Malgré sa situation plus que délicate, le Tigre demeure serein. Laisser la crainte prendre le dessus ne lui servirait à rien puisqu'il n'a nul moyen de leur filer actuellement entre les mains. Pour la première fois depuis son réveil, Huyïn ferme les yeux avec dignité, attendant avec une silencieuse fierté féline le verdict de l'assemblée.



-- >
Modifié en dernier par Huyïn le mer. 2 avr. 2025 17:57, modifié 1 fois.

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Akihito
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Re: Les Bouges

Message par Akihito » ven. 28 mars 2025 17:09

Après ma présentation, j'assistai à un étrillage en règle de la part de la dénomée Médalie. Le chemin vers le bastion faisait visiblement partie de la formation la plus classique, et mon guide avait "oublié". Ou était un parvenu, ou dormais à ce moment là. Je laissai le regard hautain et réprobateur de la jeune femme couler sur moi comme de l'eau sur une pierre lisse : je n'étais pas d'ici alors je n'avais pas pu recevoir cette formation. Elle ne le savait pas et c'était tant mieux : je préférai jouer sur cette ambiguïté plutôt que de me confronter à quelqu'un de très rigide.

Au moins la métisse lancière semblait plus conciliante et accueillante.

« Vous serez bien évidemment soignés ici. Je peux vous mener jusqu’à notre quartier infirmier, si vous souhaitez vous y rendre maintenant. »

Tatant du bout des doigts ma cuisse, je réprimais une grimace de douleur. C'avait été une sale morsure et il me manquait un bout de chair : c'était plus grave que ce que j'avais soupçonné au début, alors j'étais pas contre aller faire bander ça plus proprement qu'avec un tissu déchiré. Un cataplasme serait pas de refus non plus.

« A vous de voir... j’ai moi plutôt l’impression de devoir me repentir de mes torts. Qui est le responsable de la place ?

- Le Chevalier Theral Clethane. Et vous faites bien, effectivement. »

Je réprimai un roulement d'yeux et posai une main sur l'épaule du chevalier.

« Soyez raisonable Khalor et suivez moi à l'infirmerie. Plus vite vous serez guéri, plus vite vous pourrez faire amende honorable. Et vous représentez votre père : faites le dignement, pas avec une atelle bricolée sur le tas. Enfin, c'est que mon avis. »

J'adressai un sourire poli à la lancière, prenant une petite seconde pour me souvenir du nom que m'avais donné Khalor.

« Je m'en remets à vous pour l'infirmerie, dame Russelle. »

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Leyna
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Re: Les Bouges

Message par Leyna » ven. 28 mars 2025 18:20

Sans surprise, ces quelques tentatives furent vite évacuées, et ils furent enchaînés et ramenés dans les bas quartiers. Là, ils furent traînés jusqu’à une grande salle sombre et abandonnés, dans l'obscurité, toujours enchaînés. Cela ne ressemblait pas à la promesse d'une vie ordinaire !

Les deux autres se désolaient de la situation, mais Leyna haussa les épaules :

« Cette cellule ne ressemble pas à la vie qu'ils nous avaient annoncés... Maintenant, ce qu'il nous faut, c'est sortir et retrouver le chemin vers les hauteurs. S'il y a un moyen de quitter ce monde, ce sera sans doute là-haut. »

Drac fit alors remarquer un détail sordide : ils pataugeaient littéralement dans ce qui semblait de la boue... mais était en réalité du sang ! De mieux en mieux ! Sirius grogna :

« Génial, vraiment génial. C'est qui, déjà, qu'a eu l'idée géniale de se rendre ? »

Pinçant les lèvres, Leyna répondit :

« Je... j'admets que ce n'était peut-être pas une bonne idée, finalement. Et ce gâchis liquide est des plus perturbant. Si ce n'est pas une cellule, en tout cas, il nous faut explorer cet endroit si on veut avoir une chance d'en sortir. »

L'oudio, quelque peu acerbe et agacé par les plaintes du pirate qui s'interrogeait sur les raisons de la situation, fit remarquer :

« Si vous voulez jouer au jeu du blâme, allons-y, mais de une, z'allez perdre, de deux, ça va pas nous aider. M'dame Leyna a raison, faut trouver une façon d'se barrer d'ici. »

Le capitaine, de son côté, relativisa en faisant remarquer u'ils avaient toujours leurs affaires. Un bon point, en effet ! Hélas, cela ne les aidait guère face à leurs chaînes. La prêtresse, entendant quelques bruits au loin, appela :

« S'il y a quelqu'un, manifestez-vous ! »

Aucun bruit. Ils avaient vraiment été abandonnés au milieu de nulle-part ? Elle tenta de humer l'air, et de suivre la trace de l'eau de la vie. Remonter à l'origine du sang n'était pas forcément la chose la plus sécurisante, mais elle n'avait rien d'autre pour s'orienter.

(((tente d'explorer pour retrouver l'origine du sang)))

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » ven. 28 mars 2025 21:24

Je suis rassuré de voir Ezak conscient quand j’entre dans l’infirmerie. En mauvais état comme le souligne Ezra mais assez en forme pour renvoyer à la Chevaleresse un pique moqueur avant de se tourner vers moi et relever mon état. Mon bras et mon torse sont encore douloureux, j’avais pu remarquer avant de me rhabiller un bon gros bleu sur mon flanc et respirer trop fort me provoquait toujours une douleur conséquente.

« Au moins on a pu se reposer sans avoir peur de se faire bouffer. »

Dis-je en lui donnant une tape dans l’épaule tandis qu’il se renseigne sur ce qui s’est passé après son évanouissement. Ezra lui raconte qu’elle a réussi à convaincre la foule que son mal venait de ses blessures et non de la sorcière mais elle ignore où elle se trouve désormais. Je poursuis :

« Elle m’a raconté ce que vous avez appris et aussi comment le Soleil Noir peut traquer les mages. En revanche elle n’a pas voulu me dire comment ils font pour combattre les mages sans craindre leurs sorts. Elle est convaincu que nous ne risquons pas d’en affronter. »

Dis-je, un poil moqueur, avant d’ajouter:

« La muette chez qui nous avons dormi veut bien nous mener voir le Clan Carmin. Je pense que c’est la prochaine piste à suivre comme la sorcière d’ici n’a rien à voir avec le SOMA … »

Ezak rétorque cependant qu’elle a attisé sa curiosité et que la sorcière a avoué pouvoir faire mieux qu’un portail et le chevalier aimerait finir son interrogatoire.

"Qui sait où elle peut être maintenant... Ils avaient l'air de vouloir la découper en morceaux."

Dit Ezra avant de se tourner vers moi.

"Ce n'est pas que nous n'en rencontrerons pas... Mais dressez-vous l'un ou l'autre contre le Soleil Noir, et je serai dans l'obligation de suivre mon serment. C'est envers mon ordre que ma loyauté va."

Je reste silencieux face aux paroles d’Ezra et me contente de la fixer longuement, provoquant chez elle un haussement d’épaules.

« Il y a une prison, c’est peut être là qu’elle est enfermée. Nous pourrions demander à Khaar. »

"Oui, elle est dans la geôle. C'est ce qu'affirme celle qui m'a soigné en tout cas. Elle pourra peut-être nous indiquer comme la rejoindre. Et c'est qui ça Khaar ? Le barbu qui nous a fait rentrer dans les Hordes ? "

Je lui explique qu’il s’agit de l’intendant et nous tombons d’accord pour chercher la magicienne avant de nous rendre au Clan Carmin. L’infirmière nous indique alors le chemin à prendre pour rejoindre la prison.

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » ven. 28 mars 2025 21:30

S’il me fut facile de sortir de la cage sous ma petite taille de chat adulte, il me fut impossible d’aller très loin. Le Roi des Non-Morts n’avait pas perdu un moment de ma transformation. Cependant, seul un grognement trahit sa surprise.
Courant à ma suite, il me rattrapa sans peine, alors que moi je ne savais pas ou aller, mes sensibles narines malmenées par d’épouvantables odeurs, lui, pouvait sans doute s’y déplacer les yeux fermés puisqu’il s’agissait de son domaine.

Alors que je ne cessais de tourner en rond dans ce quartier malfamé, une impressionnante lame frappa le sol tout juste devant moi. Mon hésitation m’avait fait perdre un temps précieux et le vieil homme ne semblait pas avoir perdue sa forme d’antan.

“Qu’es-tu donc, Celui-qui-se-cache, celui-qui-fuit ? C’est en pâture aux mangeurs de chair que tu finiras, puisque tu n’as su te décider.”

Faisant fi de ses menaces, je repris forme humaine et je répondis

“Je me prénomme Mathis. Je viens d’un autre monde très différent de celui-ci . Moi et mes compagnons n’avons qu’un Seoul objectif retouner d’où nous venons”

"Et ?"
Apparemment mon identité ne l’intéressait point.

"Vous êtes loin de chez vous et n'avez aucun moyen de rentrer. Pourquoi cela devrait-il me préoccuper ? Ou interférer avec ma demande ?"

Puis baissant son regard il ajouta:

"Sans jambes, vous ne pourriez plus vous échapper."

Ce disant, il repositionna son épée, prêt à frapper.

Je reculai d'un pas, et je restai aux aguets prêt à riposter. Je lui répondis:

"En fait, je ne faisais que répondre à votre question... Si vous me laissez partir, je ne vous embêterai plus et je tâcherai de ne jamais plus y revenir."


"Pourquoi vous laisserais-je partir, alors que vous vous êtes donné tant de mal pour venir. Hm ? Vous savez des choses que nul ne doit savoir. Votre départ est hélas impossible. Alors faites un choix parmi mes propositions ou vous retournerez dans votre cage privé de tout moyen de vous mouvoir."

Je n’étais pas certain de pouvoir vaincre cet homme au combat, pas dans mon état. Par contre, une chose était certaine, je n’accepterais aucun de ses choix. J’étais prêt à me battre faute de pouvoir m’enfuir. Je tentai donc de marchander.


" Je ne vous laisserai pas me couper les jambes et vous le savez très bien. Je ne souhaite que repartir. Si vous craignez que je livre votre secret, je peux vous promettre de ne rien dire. "


Cela dit, je surveillai ses moindres mouvements prêt à esquiver le cas échéant.


"C'est hélas un endroit où les promesses ne valent pas plus que ceux qui les prononcent. Peut-être... que vous pourriez m'aider. Et là, je vous aiderais à mon tour à quitter cet endroit. Cela vous permettrait d'esquiver le choix que je vous ai proposé. La seule issue à ce quartier. Qu'en dites-vous ?"

J’avais peut-être une porte de sortie, mais rien n’était certain. Je n’allais sûrement pas accepter avant de savoir de quoi il en retournerait. Je pouvais lui fournir de l’information, mais je ne trahirais pas mes compagnons.


" Dites-moi de quelle façon je peux vous aider." Dis-je d'un ton neutre.

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Capitaine Hart
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Re: Les Bouges

Message par Capitaine Hart » sam. 29 mars 2025 00:17

Pour faire court, on s’est gentiment fait guider dans les Bouges après ça.

Une plateforme nous a emmené dans les profondeurs d'Ashaar. Encadrés par les gardes du Soleil Noir, nous avons déambulé dans des couloirs austères avant de finir dans une pièce si grande et si sombre que nous pouvions entendre nos échos, mais à peine nous voir une fois la porte fermée derrière nous. Et nos jambes trempaient dans ce que j’espérais être juste de l’eau croupie. Si c’était quelque chose de plus dégueulasse, comme, par exemple, du sang (c’était clairement du sang), mon nez légèrement bouché depuis une nuit froide en prison me laissait au moins le bénéfice du doute. Encore menottés, cela ne m’aurait pas surpris qu’on ait été livrés en pâture à une créature monstrueuse, mais rien ne venait.’

« … Vendre mes fruits et mes graines pour régler les problèmes de bouffe, donc ? »
« … J’ai tenté un truc. »

Faut que j’arrête de tenter des trucs.

« Certes. La prochaine fois, c’est vos gamètes qu’on essaie de marchander, pas les miennes. »
« Cette cellule ne ressemble pas à la vie qu'ils nous avaient annoncé... Maintenant, ce qu’il nous faut, c’est sortir d'ici et retrouver le chemin vers les hauteurs. S’il y a un moyen de partir de ce monde, ce sera sans doute là-haut. »
« Fait foutrement sombre ici. Ils nous ont lâché où comme ça ? Pas sûr qu’ça soit une cellule par contre... »

Drac a laissé s’échapper un raclement dégoûté.

« Au fait... si ça vous intéresse, on marche dans du sang là. Beaucoup d’sang... Erk... C’est immonde... »

Eh oui, du sang. J’ai immédiatement regretté d’avoir voulu en être certain en débouchant mes narines. Alors que je m’efforçais de faire redescendre la bile qui me montait à la gorge, je commençais à m’inquiéter de plus en plus de nos entraves.

« Génial, vraiment génial. C’est qui déjà qu’a eu l'idée géniale de se rendre ? »
« C’est sur que l’alternative de courir comme un poulet sans tête dans une ville qu’on connaît pas et avec les gardes au cul est dev’nu soudainement une bien meilleure idée ! Tout comme mentir au juge qui avait déjà reçu un rapport d’nos actes ! Ou encore la supeeeeerbe idée de proposer d’me prostituer ! »

Il allait pas l’oublier, celle-là.

« Si vous voulez jouer au jeu du blâme, allons-y, mais de un, z'allez perdre, de deux, ça va pas nous aider. M’dame Leyna a raison, faut trouver une façon d’se barrer d’ici. Et si z’avez b’soin d’vous venger ou j’sais pas quoi, dite-vous que vous au moins, vous buvez pas avec les pieds ! »
« Ah bah ça me surprend pas, tu pensais déjà avec ! »

C’était pour ça, le seau. J’aurais dû percuter plus tôt.

« Merde. Au moins on a toujours nos affaires. »

J’ai levé mes menottes dans l’espoir que mon œil se soit assez habitué aux ténèbres pour les inspecter, mais pour l’instant, rien n’y faisait.

« Quel con, j’aurais dû lui taxer quelques aiguilles, à ce tailleur. »

J’étais sur le point de demandé à Leyna si elle en avait une à me passer, quand des bruits de chaînes qui n’étaient pas les nôtres sont devenus de plus en plus audibles. Le début des ennuis, sans doute.

« On dirait qu’on n’est pas tout seuls. »
« S’il y a quelqu’un ici, manifestez-vous ! »

En ce qui me concerne, j’aurais préféré que rien ne se manifeste, mais au point où on en était, j’aurais été naïf d’imaginer quoique ce soit de bon nous accueillir. Reportant mon attention toute entière sur ces foutus fers, je cherchais désespérément dans mes affaires quelques chose, n’importe quoi, qui pouvait m’aider à les déverrouiller. Je n’étais même plus sûr s’il y avait une serrure… Il fallait rester positif. C’est à ce moment que mon doigt a effleuré quelque chose de doux, un petit bijou que j’avais complètement oublié. La plume laissée par le Phénix avant son départ. Je n’ai pas souvenir que l’oiseau de feu m’ait expliqué à quoi elle pouvait bien servir, mais la faible lueur qui se dégageait d’elle en tout temps ne laissait aucun doute quant à sa porteur magique.

Je l’ai sortie de mes vêtements, espérant que sa lumière soit assez forte pour me montrer le bout de mon nez, et que sa tige puisse rentrer correctement dans ce trou de serrure qui avait grandement intérêt à exister, sans quoi j’allais sans doute devoir user de moyens plus brutaux et maladroits.

J’aurais vraiment dû demander des clarifications au piaf extraterrestre, mais à ce moment-là, j’avais surtout besoin d’un crochet qui brille dans le noir. Pour ce qui était du tendeur, une des aiguilles que je garde dans mon cache-œil allait devoir faire l’affaire. Ces choses n’étaient ni très longues, ni très solides, mais c’était mieux que rien. Cela dit, pour faire sortir l’une d’elles sans devoir démonter le mécanisme, j’ai dû enclencher le tir sur une de mes mains.

« Aïe, saloperie. »

J’allais peut-être ajouter une goutte de sang à la mare, mais j’avais désormais des semblants d’outils. Le reste, ça allait être du talent, et de la chance.

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Modifié en dernier par Capitaine Hart le sam. 29 mars 2025 12:59, modifié 1 fois.

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Dracaena Paletuv
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Re: Les Bouges

Message par Dracaena Paletuv » sam. 29 mars 2025 01:00

Post squelette:
-Drac va commencer à "s'engueuler" avec Sirius
-Drac va chercher à tâtonner dans le sang pour voir s'il repère quelque chose.
-Drac va dégainer sa masse en entendant les bruits de chaines et dire "Y a un truc qui bouge pas loin... un truc avec des chaines... "
-Drac va interpeler dans la direction des chaines: "Si z'êtes pas hostile, dite le de suite..."

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 29 mars 2025 01:58

Je n’eus pas le temps de débattre avec Oriphine sur le fait que je devais partir, car je n’allais pas attendre éternellement que quelqu’un vienne, lorsque je vis mes deux comparses apparaître. Xël et Ezra étaient bel et bien là, blessés eux aussi, bien que leur état fût moins grave que ce que j’avais pu subir. J’étais soulagé de les revoir, et ce fut également le cas de la Capitaine qui, en m’apercevant, esquissa un sourire avant de commenter mon mauvais état.

« Je te renvoie le compliment. » lâchai-je à Ezra avec un sourire amical, avant de jeter un regard à Xël.

« T'es pas trop mal non plus. »

Puis, revenant à Ezra, plus sérieux :

« Il s'est passé quoi après mon évanouissement ? »

« La foule t'a cru ensorcelé. J'avoue que... j'en aurais eu peur aussi si je ne savais pas qu'elle n'avait pas usé de magie. Je les ai convaincus de me laisser t'emporter ici, affirmant que tes blessures étaient la cause de ton mal. Eux l'ont emmenée. J'ignore où. »

« Au moins on a pu se reposer sans avoir peur de se faire bouffer. » dit-il en me donnant une tape à l’épaule, ce qui me fit légèrement grimacer au vu de mes blessures.

« Elle m’a raconté ce que vous avez appris, et aussi comment le Soleil Noir peut traquer les mages. En revanche, elle n’a pas voulu me dire comment ils font pour combattre les mages sans craindre leurs sorts. Elle est convaincue que nous ne risquons pas d’en affronter. » poursuivit-il, un brin moqueur, avant d’ajouter :

« La muette chez qui nous avons dormi veut bien nous mener voir le Clan Carmin. Je pense que c’est la prochaine piste à suivre, puisque la sorcière d’ici n’a rien à voir avec le SOMA... »

J'écoutai attentivement ses paroles, en pleine réflexion.

« Elle n'a peut-être rien à voir avec le SOMA, mais elle a attisé ma curiosité. Je lui ai demandé si elle connaissait des magiciens capables d'ouvrir des portails vers l'ailleurs, et elle a prétendu pouvoir faire mieux que ça. C'est peut-être de l’esbroufe, mais peut-être pas. Imaginons qu'elle soit assez puissante pour nous aider à rentrer chez nous. J'aimerais bien finir cet interrogatoire. »

« Qui sait où elle peut être maintenant... Ils avaient l'air de vouloir la découper en morceaux. » reprit Ezra, avant de se tourner vers Xël.

« Ce n'est pas que nous n'en rencontrerons pas... Mais dressez-vous l'un ou l'autre contre le Soleil Noir, et je serai dans l'obligation de suivre mon serment. C'est envers mon ordre que ma loyauté va. »

Xëlresta silencieux face à ces mots, se contentant de la fixer longuement. Mes yeux allèrent de l’un à l’autre. Les tensions naissantes de la veille entre eux ne s’étaient pas dissipées. Finalement, il ouvrit la bouche pour évoquer le fait qu’elle pourrait être enfermée, et qu’il fallait se renseigner auprès d’un Khaar.

« Oui, elle est dans la geôle. C’est ce qu’affirme celle qui m’a soigné en tout cas. Elle pourra peut-être nous indiquer comment la rejoindre. Et c’est qui, ce Khaar ? Le barbu qui nous a fait rentrer dans les Hordes ? »

L’intendant, visiblement, et seul Xël le connaissait.

J’hochai de la tête à son explication, avant de reprendre :

« Bien, donc on cherchera la magicienne, et ensuite direction le Clan Carmin. »

Je réfléchis un instant. Je voulais évoquer le cas de la dent du Dragon, mais je me rappelai de la réaction d’Ezra la veille, qui pensait que je délirais. Peut-être qu’un autre moment serait plus opportun pour en discuter. Je me ravisai donc, et me tournai vers ma soigneuse, lui faisant signe.

« Oriphine, vous pourriez nous indiquer le chemin pour rejoindre la geôle ? »

« En sortant, partez vers la gauche. Un passage assez large monte. Une fois en haut, demandez votre chemin, on vous indiquera les geôles. »

Je la remerciai, puis commençai à sortir du dispensaire avant d’interpeller une dernière fois mes compagnons :

« Vous n’avez rien appris de plus de votre côté ? »

« Que les muets ne parlent pas beaucoup... » se désola Ezra.

« Rien qui nous avance dans nos recherches. »

Voilà qui avait le mérite d’être clair.

(Hrp : À jour sur sur le rp pécedent également)

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 29 mars 2025 12:39

La Cité des Ombres



Les Bouges



Jour 2 – matinée.



Ezak, Xël et Ezra trouvèrent sans mal les geôles. Suivant l’indication de l’infirmière et les réponses positives de chaque badaud à qui ils demandèrent, ils arrivèrent bientôt face à une bâtisse entièrement creusée dans la roche, comme les nombreuses habitations troglodytes présentes dans ce quartier des Bouges. Là, c’était particulier : chaque cellule donnait directement sur l’extérieur, à plusieurs étages reliés par un échafaudage en bois. Cette disposition dispensait visiblement le maintien d’une garde permanente : des hordeux étaient présents, mais aucun ne semblait réellement responsable de l’endroit, reluquant simplement les cellules depuis la placette devant.

Lorsqu’ils demandèrent où la sorcière était enfermée, il leur fut indiqué l’une des plus hautes cellules, tout en haut de l’échafaudage de bois. Accessible uniquement via des échelles. Ezra soupira devant la tâche, trio de blessés qu’ils étaient, mais ils grimpèrent.

La sorcière était bien présente, enchaînée en plusieurs points de la pièce, portant encore les stigmates à vif des lames d’Ezak plantées dans ses épaules. Elle leur offrit un regard empreint de folie lorsqu’ils arrivèrent, qui trancha avec le ton sérieux et posé de sa voix.

“Vous voilà enfin. J’ai failli attendre. Tu as ramené ton amoureux, petit soldat ? Il est aussi curieux d’en apprendre plus sur moi ?”



_____________________________



Huyïn se savait dans une position délicate. La proposition qu’il formula et l’argument de la non-compatibilité de ses organes sembla dérouter l’homme face à lui. Celui-ci se tourna un instant vers l’assemblée avant de replanter son regard dans celui du félin.

“Vous vous attaqueriez au Soleil Noir directement ? Vous êtes plus fou encore que nous le pensions. Soit. Amenez ici inconscients le Chevalier Dangmar et sa comparse, ou faites-vous annihiler en essayant. Chaperon il y aura, mais il sera là pour vous surveiller, non pour intervenir.”

Il fit un signe vers l’assemblée, et un homme approcha, un calice à la main. Un homme pâle et chauve au sourire si crispé que son visage semblait figé en cette position qui paraissait presque douloureuse et figée. Celui-ci approcha de Huyïn en le mirant de ses orbites si noires et profonde qu’on en distinguait à peine les yeux, et tendit le contenant où un liquide carmin barbotait.


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Le barbu reprit la parole.

“Une précaution supplémentaire. Buvez. Votre sang sera ainsi à la merci de notre ordre. Tentez ne fut-ce que de trahir vos intentions au Soleil Noir, et votre sang bouillonnera dans vos veines jusqu’à ce qu’elles explosent.”

Le liquide fut versé de force dans le gosier du chat, la poigne de son interrogateur serrant sa gorge pour le forcer à avaler. La conscience d’Huyïn vascilla. Il ne tomba pas dans les vapes, mais sa vue se troubla pour laisser place à un spectacle des plus dérangeants. Il y vit comme un reflet de son oeil, mais vibrant de fumerolles ensanglantées, de lianes mouvantes rouges, d’un iris dont semblait dégouliner une matière globuleuse blanchâtre.


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Il sentit à peine qu’on le déplaçât, la vision s’emparant de tout son être pendant un temps qu’il n’arriva pas à calculer. Lorsqu’il reprit conscience de son être, il était dans l’obscurité, même si les murs scintillaient ici d’une aura rougeâtre permanente, laissant la visibilité possible. À ses côtés, un être enveloppé d’une cape rouge, d’un mantel lui montant jusqu’au nez. Un chauve au front orné d’une marque rougeoyante. Un regard écarlate. Sans un mot, il regardait le félin dans ce nouvel environnement inconnu.


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Il pointa une direction du doigt, révélant une grotte aux multiples issues. Apparemment la première tâche serait de retrouver ce fameux chevalier... Et elle incombait au poilu.



_____________________________



Khalor daigna accepter les soins suggérés par Akihito et suivit avec lui la lancière dans les détours de couloirs sombres veinés d’or lumineux du bastion du Soleil Noir. Ils arrivèrent dans une pièce vide munie de “lit”. Des socles de pierre ressemblant plus à des gisants inconfortables qu’à des endroit douillets où dormir. Laédia Russelle leur proposa de s’y allonger alors qu’elle approchait d’un orbe noir posé sur un guéridon central aux allures peu amènes. Elle appuya sur un mécanisme et la boule qui semblait solide et sombre s’éleva légèrement du socle, devenant comme impalpable, et faite d’une réconfortante lumière.


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L’effet fut immédiat : tout de suite, les blessures des deux hommes en armes commencèrent à se résorber. Lentement, mais sûrement. En quelques minutes, les moins graves seraient résorbées. Un peu plus longtemps pour la morsure à la cuisse et sans doute davantage pour la jambe de Khalor. La chevalière à la peau sombre leur conseilla :

“Restez allongés. Je reste à vos côtés.”



________________________________



Mathis entrapercevait une option supplémentaire pour se sortir de cette mauvaise passe. L’antique chevalier de l’Ordre du Soleil Noir parla de sa voix la plus sombre.

“Un chevalier de mon ordre en connait trop sur moi pour le laisser libre de livrer ces informations à nos pairs. Un serment nous lie actuellement : je protège son secret, et lui le mien. Mais j’ai besoin de la certitude qu’il ne pourra me trahir. Vous irez jusqu’au Bastion du Soleil Noir en ces bas-fonds, et vous assurerez qu’il ingèrera le contenu de cette fiole. Je vous laisse libre choix de la manière donc vous vous y prendrez, mais son contenu doit être intégralement assimilé par ce chevalier : Thyers. Vous attendrez alors un jour, elle se remplira d’elle-même. Puis vous aussi, vous en boirez le contenu.”

Il présenta à Mathis une fiole noire ornée d’or.


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“Son effet est simple : vous oublierez instantanément tout ce que vous connaissez de moi, jusqu’au fait même de m’avoir croisé ou de mon existence. Ainsi, je serai sûr que ni lui ni vous ne trahirez mes secrets. Mais ne vous avisez pas de me leurrer : mes yeux sont partout. Je saurai si vous me trahissez. Acceptez, et je vous indiquerai la voie vers le Bastion. Refusez, et vous serez ici découpé comme un jambon.”



___________________________



Le trio de l’entrée, perdu dans l’obscurité, œuvrait chacun à sa manière. Drac en appelait à une présente non confirmée pour parlementer. Aucune réponse ne lui fut donnée. Pourtant, les bruits de chaines continuaient. Leyna préféra explorer. Elle se rendit compte de l’espace de l’endroit : une grande esplanade dont plusieurs rues formaient les issues ouvertes. Tout le sol de pierre était couvert de sang, ce qui rendait l’endroit glissant. Hart, de son côté, tenta quelque chose de culotté pour se libérer des menottes qui lui enserraient toujours les mains. Il y parvint, habile de ses doigts, mais comprit que ça n’allait pas être si simple de répéter l’opération : l’embout de la plume était sur le point de se fendre, et l’aiguille de métal de son œil était toute pliée dans le mécanisme des menottes.

Le temps passé là fit que leurs yeux s’habituèrent un minimum à l’obscurité. De quoi percevoir les ombres à un ou deux mètres de distance. Dracaena et Leyna purent ainsi voir de leurs yeux l’origine des bruits de chaines : une femme cadavérique, qui n’avait plus que la peau sur les os, aux mains menottées et attachées à la nuque, à la peau du dos percée de crochets terrifiant, était assise là. Elle tenait entre ses mains avides un... bout de jambe. Du genou au pied. Et elle y plantait voracement les dents, dévorant le mollet sanglant sans leur prêter la moindre attention.


Image
(C’est elle, mais la position est celle décrite ci-dessus.)


[HJ : Ezak et Xël, on peut poursuivre l’aparté dans le sujet déjà lancé. Huyïn, j’te laisse intégrer tout ça et choisir une voie (ou enquêter pour la choisir). Aki, on peut discuter dans ton channel discord avec Khalor et Russelle. Mathis, si tu acceptes, précise à la fin de ton post que tu suis les indications de Vala’ar. Si non, prépare-toi à défendre ta peau. Les autres, simple réponse à la situation, à moins que vous apartiez encore dans votre sujet à trois.]

[XP :
Huyïn : 0,5 (tentative)
Akihito : 0,5 (go se faire soigner)
Leyna : 0,5 (discussion) + 0,5 (exploration)
Xël : 0,5 (discussion) + 0,5 (go prison)
Mathis : 0,5 (discussion)
Hart : 0,5 (discussion) + 0,5 (tentative de libération) + une rune “Zekhu” pour l’originalité du move.
Drac : noté quand complété.
Ezak :
Post 1 : 0,5 (discussion)
Post 2 : 0,5 (discussion) + 0,5 (go prison)]

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » mer. 2 avr. 2025 14:11

J’étais prêt à lui rendre service pour éviter de me faire couper en morceaux, mais pas à n’importe quel prix. Ce fut donc avec un brin d’inquiétude que j’écoutai attentivement sa proposition.

“Un chevalier de mon ordre en connaît trop sur moi pour le laisser libre de livrer ces informations à nos pairs. Un serment nous lie actuellement : je protège son secret, et lui le mien. Mais j’ai besoin de la certitude qu’il ne pourra me trahir. Vous irez jusqu’au Bastion du Soleil Noir en ces bas-fonds, et vous assurerez qu’il ingèrera le contenu de cette fiole. Je vous laisse libre choix de la manière dont vous vous y prendrez, mais son contenu doit être intégralement assimilé par ce chevalier : Thyers. Vous attendrez alors un jour, elle se remplira d’elle-même. Puis vous aussi, vous en boirez le contenu.”

Je me contentai de regarder la fiole noire qu’il me présenta sans y toucher. J’attendis la suite, méfiant, et les sourcils froncés. Il avait d’autres informations à me donner.

“Son effet est simple : vous oublierez instantanément tout ce que vous connaissez de moi, jusqu’au fait même de m’avoir croisé ou de mon existence. Ainsi, je serai sûr que ni lui ni vous ne trahirez mes secrets. Mais ne vous avisez pas de me leurrer : mes yeux sont partout. Je saurai si vous me trahissez. Acceptez, et je vous indiquerai la voie vers le Bastion. Refusez, et vous serez ici découpé comme un jambon.”

Sa demande me semblait de prime abord assez raisonnable. Je ne voyais pas d’inconvénients à verser une potion ou en consommer une qui ferait oublier les souvenirs le concernant . Cependant je ne pouvais être certain qu’il me disait tout. Une potion pour faire oublier, pourquoi pas ? Mais la mort aussi peut effacer tous les souvenirs… Si cette potion n’était qu’un poison, un poison particulier qui annulerait l’immortalité dans ce monde souterrain ? Je devais me méfier de lui. Je posai donc mes conditions.

“Je suis tenté d’accepter cette dernière proposition. Cependant, je dois aussi être prudent. Je ne pourrai dès mon arrivée verser tout simplement le contenu de cette fiole dans son verre. Je dois attendre le bon moment. Cela pourra peut-être prendre plus d’une journée. Je dois d’abord le trouver, puis entrer en contact avec lui et ensuite trouver le moyen de lui faire boire le contenu entier de cette fiole. Si je vais trop vite, je vais me faire arrêter et je ne pourrai poursuivre ma mission.”

Je m’arrêtai un moment, fixant ses orbites lumineuses avant de poursuivre.

“Et puis, il y a plein de façons de s’assurer d’effacer les souvenirs… la folie en est une, la mort en est un autre. Peut-être que le contenu de cette fiole met fin à l’immortalité. Je vais donc profiter de cette journée pour observer discrètement ce Thyers afin de m’assurer qu’il ne soit pas victime d’autres effets secondaires que vous n’aurez pas cru bon me mentionner.”

Contrairement à ce que j’aurais pu penser, il n’était pas du tout outré par mes réserves, au contraire.

“Bien, vous apprenez à vous méfier. Ça vous sera utile ici. Oeuvrez comme bon vous semble. Trouvez le bon moment pour Thyers et jauger de ses effets. S'il existait une potion pour ôter l'immortalité, comprenez bien qu'elle serait utilisée depuis longtemps et en grand nombre."

Il conclut en me disant de ne pas trop tarder, car le cas échéant, je serais traqué.

Je tendis donc la main vers la fiole et je la rangeai dans ma besace. J’écoutai ensuite ses indications afin de me rendre au Bastion du Soleil Noir.

((( Mathis prend possession de la fiole puis suit les directives pour se rendre au Bastiondu Soleil Noir. )))

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Huyïn
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Re: Les Bouges

Message par Huyïn » mer. 2 avr. 2025 17:55

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Un court silence suit la proposition du Félin, qui rouvre les yeux juste à temps pour que le barbu rive son regard au sien. Il le traite de fou pour vouloir s'en prendre directement au Soleil Noir. Le Tigre plisse légèrement les paupières, pensant qu'il aurait préféré leur ramener quelque traître du Clan qui aurait vendu la voie-hautaine, mais non. C'est un certain chevalier Dangmar et une comparse évidemment non nommée qui seraient à l'origine du rapt, et donc ses proies. Il lui est donné pour instruction de les ramener inconscients ou d'être annihilé en essayant, et qu'un chaperon sera avec lui pour le surveiller sans intervenir. Les choses semblent enfin aller dans son sens quand un signe de main fait sortir un homme de l'assemblée. L'individu est dérangeant au possible, chauve et pâle, avec un sourire forcé, crispé comme si la peau autour était de pierre et pas de chair.

L'homme aux yeux si profondément enfoncés dans leurs orbites qu'on les dirait absents s'approche encore, jusqu'à se tenir juste face à lui et amener à son museau une coupe où un liquide à l'aspect sanguin suit son mouvement. L'explication frustre le Tigre, car il s'agit là d'une sorte d'élixir qui subordonnera son sang à ce culte en rouge. C'est à croire que peu importât sa réponse, son sort était décidé. La présence du calice plein avant même qu'il ait repris conscience en attestant. La menace est directe. S'il tente de dévoiler ses intentions à ses proies, son sang se mettra apparemment à bouillonner jusqu'à faire éclater ses veines. Réalité ou mensonge destiné à le rendre docile ? Il n'a guère le temps d'y attarder une pensée car la poigne du chauve lui appuie sur la gorge, le forçant à ouvrir la gueule et ingérer le liquide.

Une fois encore, le Tigre n'a aucun contrôle sur quoi que ce soit, car à peine le liquide se trouve-t-il dans son être que son esprit est assailli. Une vision de rouge et de blanc. Il tente instinctivement de faire sens de ce qu'il voit, d'y trouver des éléments familiers. L'image empire, en devenant comme un œil fixe rivé dans sa direction, tout en étant constitué de mouvements incessants. Plus il tente de comprendre ce qu'il voit, moins cela fait de sens. Alors, il s'efforce de décomposer ce que sa pensée perçoit. Ce n'est plus un tout, c'est un ensemble d'éléments distincts. Des fumerolles. Des lianes. Un amas blanc. Purulent... Infecté, peut-être ? Serait-ce une blessure, mais vue de très près ? Une perforation qui ne se referme pas, suintant par manque de soin et incapable de réellement se nécroser à cause de leur sstupide immortalité ? L'idée qu'il perçoit un morceau de chair à vif et meurtri chasse peu à peu l'incertitude face à l'inconnu. Il ne sait pas... Il ne comprend pas... Mais en le percevant ainsi, il ne redoute pas.

Sa respiration se fait vive et brutale quand l'image finit par s'estomper et que le poids de son corps se rappelle à lui. Il cligne lentement ses yeux coloris vert pâle, sentant un sol rigide sous son dos plutôt que le vide et la morsure des fers. La pénombre ne dérange pas son regard féru des nuits sombres, les murs scintillant d'une aura rouge également appuyant la visibilité. Ses pupilles arrondies balaient un instant les lieux et tombent sur quelqu'un. Un homme dans une cape rouge et au bas du visage abrité par un tissu. Un regard écarlate comme les lieux, la marque d'un œil sanguin surmonté et surmontant un binôme de marques sur le front. L'individu aussi est chauve. Que la voie-hautaine le soit aurait pu être une extravagance, que le porteur de calice aussi pourrait s'expliquer par une peau étrange, mais un troisième ? Il faut croire qu'être imberbe et chauve fait partie de l'esthétique des habitants des lieux. Ce qui fait du barbu une complète anomalie, donc. Imposteur ou rang particulier ?

Lentement, Huyïn tente de s'asseoir et persiffle vivement. De tous les endroits possibles, il a fallu qu'ils l'abandonnent juste à côté d'une pierre sur laquelle sa paume s'est désagréablement posée. Le Woran finit de se redresser et amène à sa vue le caillou en question. L'objet est étrange. On dirait un galet, dont la texture dénote complètement avec le minéral proche. En le tournant, il découvre dessus trois encoches de taille et épaisseur différentes. Cela semble délibéré, mais trop pour être un jouet. Partie d'un mécanisme ? Note propre au clan ? Le Tigre n'en sait rien, mais s'il y a la moindre possibilité que ce soit une sorte de clé ou d'artefact, autant le garder. Son museau se tourne vers le silencieux individu qui pointe une direction du doigt, une grotte aux issues multiples. Et autant de destinations possibles, sans doute.

La première chose que le Félin fait est de jeter un autre regard autour de lui et de souffler en apercevant ses effets. Il glisse la pierre dans la sacoche et prend son instrument contre lui. Il inspire et expire doucement par la truffe. Il a beau être Tigre habitué à rapidement retomber sur ses pattes, les derniers événements ont été des plus taxant. Il a besoin de recentrer ses pensées, de retrouver son équilibre, de se raccrocher à sa propre essence. Alors, il place la bandoulière de son luth autour de lui, réconfortante attache lui offrant le poids de son instrument. Il passe les griffes sur les cordes et claque de la langue au son discordant de certaines d'entre elles. Résultat de sa chute ou de la manipulation par un indigne ashaari, il n'en sait rien. Il accorde son instrument, ignorant la présence à proximité. Quand la voix de Bois-Carmin chante proprement, Huyïn ferme les yeux et s’assoit confortablement en tailleur. Il frotte sa joue contre le bois, puis il se met à jouer la mélodie inventée dans la Bulle. Deux intentions derrière ceci : se procurer du réconfort après ce vil épisode et, si Naral Shaam est quelque part encore dans les environs, lui faire savoir que le Tigre est suffisamment intact pour pouvoir exercer son art.

Huyïn achève le morceau, refusant de se laisser distraire par quoi que ce soit pendant qu'il joue. Lorsqu'il a terminé, il le reprend depuis le début, mais cette fois il rend son regard à son... Chaperon.

"Si vous êtes perdu, ce n'est pas à moi qu'il faut demander votre chemin. En revanche, si c'est le contraire et que vous souhaitez partager votre savoir quant aux lieux desservis par ces couloirs, je suis toute ouïe.", fait-il avant d'aviser la bouche couverte de l'individu. "Si vous êtes physiquement capable de le faire, cela s'entend...", précise-t-il, continuant de jouer en reportant son attention sur les yeux brillants. "J'ai de quoi écrire au besoin. Et si cela n'est pas non plus dans vos cordes, me mener là où mon compagnon a été vu pour la dernière fois me suffira."

Note après note, le Tigre s'apaise, se ressaisit. Déjà son esprit créatif envisage des pistes pour atteindre ses objectifs les plus importants. Plus qu'à savoir quel genre de chaperon lui a été attribué.



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[Acquisition RP de la rune Idezu]
Modifié en dernier par Huyïn le ven. 11 avr. 2025 18:40, modifié 1 fois.

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » jeu. 3 avr. 2025 21:01

Nous trouvons facilement notre chemin grâce aux indications d’Oriphine et des passants pour atteindre une prison troglodyte creusée dans la roche, où chaque cellule est visible et celle de la sorcière nous est indiquée. Tout en haut, accessible par des échelles, provoquant un soupir chez Ezra. Je n’en suis pas ravi non plus mais je ne fais aucun commentaire et commence l’ascension en ignorant mes blessures douloureuses, sous les regards des gens de la Horde qui observe la prison.

Une fois au bon étage je découvre de plus près la sorcière: le regard fou mais une voix posée. Elle me fait penser à Oaxaca, sans que je sache vraiment pourquoi, le souvenir que j’ai d’elle lors de la bataille se calque sur son visage. Elle est provocante mais je connais maintenant la passion d’Ezak pour les joutes verbales et il ne s’en prive pas.Moi je reste courtois et lui fait part de mon sentiment à son propos, j’ai l’impression de la connaître. Elle reste provocante dans chaque réponse, moqueuse, insultante et vulgaire. Ezak lui demande de montrer ce qu’elle sait faire tandis que je répond toujours poliment que j’ai encore ma queue vu qu’elle sous entendait que si je la connaissais je ne l’aurais plus, et précise que je voulais plutôt dire qu’elle me fait penser à quelqu’un.

« Tu as alors d’étranges connaissances. »

Oui. Ça c’est bien vrai. Mais n’empêche, il y a quelque chose de similaire. Mais pas le temps d’en discuter. La sorcière disparait, se libérant du coup de ses chaînes, et réapparaît derrière la chevalière, menaçant de lui couper la tête comme elle coupe les chibres. Décidément c’est une fixation qu’elle fait sur les bites. Ça ne dure pas longtemps car comme par magie Ezak et la sorcière échangent leurs places, celle-ci faisant une tête surprise qui menace de me faire rire. Mais elle ne se laisse pas décontenancer et reprend vite ses provocations et ses menaces. Je suis dubitatif. Elle peut disparaître et réaparaître quelques mètres plus loin d’accord mais est-ce qu’elle peut le faire sur une plus longue distance ? Est-ce qu’elle est capable de le faire pour un groupe ? J’en doute. Et nous n’en saurons rien simplement en posant la question car elle n’a pas l’air très coopérative. Je feins un bâillement, pour montrer que je ne suis pas impressionné. En plus pour le coup, je ne le suis vraiment pas. Je provoque à mon tour, avec un air mi-ennuyé, mi-agacé:

« Ouais … bon … J’avais dit que ça ne pouvait pas venir d’elle ce portail entre nos mondes. Elle sait faire des tours de passe-passe des enfants de chez nous mais pas plus. On devrait rendre visite au Clan Carmin comme prévu. »

Ça ne semble pas plaire à la sorcière, mais c’était le but après tout. Elle me prouve sa susceptibilité. Elle n’a pas beaucoup de choix, soit elle m’attaque et je la déboîte, soit elle justifie et montre qu’elle est capable de plus ou alors elle se casse et nous avons, si j’ai bien suivi, quelqu’un qui est capable de la pister pour voir si elle peut se déplacer sur de longues distances. Elle choisit de s’enfuir, ne manquant pas de me faire sourire alors que les gardiens de la prison semblent bien décider à nous rejoindre. Je prends la parole:

« Khaar savait qu’elle s’échapperait. Je pense que ce n’est pas la première fois qu’elle passe par ici … »

Je me tourne vers Ezra.

« Tu peux la traquer avec tes pouvoirs ? Ça nous permettrait de voir sur quelle distance elle peut se déplacer. Je pense qu’elle ne peut pas nous aider mais rendre un autre service à la Horde en lui bottant le cul ne peut que nous être bénéfique. »

Concluais-je en haussant les épaules.

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Capitaine Hart
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Re: Les Bouges

Message par Capitaine Hart » ven. 4 avr. 2025 18:25

C’est fou ce qu’on peut faire avec un peu d’ingénuité. Après quelques tours de poignet bien tendus, j’ai pu faire en sorte que la plume de Phénix ouvre une à une les goupilles soulevées par une fine aiguille de métal. Dans un claquement qui m’avait inquiété de prime abord, je me suis rendu compte que j’étais venu à bout de la dernière, et il a suffi d’un geste pour déverrouiller le mécanisme. Bon, l’aiguille était restée coincée dedans toute tordue et la précieuse plume avait failli se rompre. Un bon signe que je n’aurais sans doute pas deux fois la même chance et surtout, je ne comptais pas gâcher le cadeau que m’avaient offertes ces divinités d’un autre monde.

Je n’ai pas manifesté ma réussite à haute voix. Seul un auditeur attentif aurait perçu le petit ricanement de satisfaction qui s’était échappé de mes lèvres. Pour l’instant, je la jouais fine et prétendais que mes liens m’encombraient encore. Quant à ma plume chanceuse, je l’ai remis bien au chaud dans ma poche, sa lumière ne suffisait pas à se repérer dans le noir, et de toutes façons, mon œil avait commencé à s’y habituer.

Nous avons vite pu voir la source de ces cliquetis. Une femme en loques, menottée, et assise en tailleur avec un morceau de jambe entre les doigts. Elle le dévorait, jouant d’astuce pour porter ses mains entravées à sa bouche malgré la tige de fer qui l’obligeait à toujours maintenir ses mains à une certaine distance de son cou. Elle était maintenue en place par un assortiment de crochets qui lui perçaient la peau du dos, attachés à des chaînes qui s’étendaient dans la pénombre.

Elle ne faisait pas attention à nous, contente de déguster son bout de chair.

« C’est dingue. C’est complètement dingue. »

J’ai eu peine à retenir la bile qui me remontait dans la gorge. L’odeur du sang m’avait sans doute préparé à cette sensation. Je n’avais jamais vu une telle cruauté. Que ce soit au marché aux esclaves d’Exech, les plaines dévastées de Kochii, les combats sanglants d’Esseroth, ou la perdition des Enfers, je n’ai vu nulle part un spectacle semblable. Et l’indifférence de la victime ne faisait qu’en ajouter une couche. N’importe qui serait mort le premier jour après avoir hurlé à tous les dieux. Mais cette femme dévorait son repas sans bruit. Elle avait sans doute enduré ce châtiment depuis si longtemps, incapable de rendre l’âme, que la douleur lui avait ôté l’esprit. C’est là que ça m’a frappé. Elle n’était pas une simple criminelle.

C’était un message.

La Cité Inférieure, le dépôt des indésirables, était un endroit de non-retour. La nourriture, déjà susceptible de manquer dans les Voies Supérieures, était ici si rare que le cannibalisme ne devait pas être un recours extraordinaire. La maigreur de cette femme était pour moi un signe que sa déviance n’était pas la raison de sa punition, mais le résultat. Et elle avait été placée là, incapable de se déplacer librement, pour accueillir les nouveaux venus.

Cinq ans là-dedans ? Deux semaines seraient déjà bien assez pour finir comme elle, si tout ce qu’il y avait à manger était les restes de ceux du dessus.

Après le dégoût, une émotion plus forte a commencé à escalader mon échine. J’avais jusque-là trouvé une certaine validation dans le traitement des habitants par le Soleil Noir. Quand un rebelle à deux yus se retrouve en face d’un régime autoritaire et de lois absurdes, il peut se nourrir de son indignation et se sentir juste, sage, courageux par comparaison. Mais là, c’était trop gros. Je me sentais révulsé au plus profond de mon être. J’avais commencé à considérer l’ordre établi d’Ashaar comme un ennemi de passage, qu’il était plus juste d’ignorer pour se concentrer sur notre retour au bercail. Mais devant ce spectacle, je ne me retrouvais plus investi que d’un seul désir.

Tout casser. Tout démolir. Traîner les maîtres d’Ashaar, ces prétendus dieux, dans la fange qu’ils ont créée.

Taisant du mieux que je le pouvais la furie qui me faisait vibrer, j’ai commencé à faire le tour de la prisonnière, inspectant les liens qui lui transperçaient le dos du mieux que je le pouvais dans l’obscurité.

« Leyna. Que dit Moura devant ce genre de choses ? »

Il fallait au moins la déesse des eaux pour me calmer. Pour une fois, je m’étais tourné vers les conseils de sa prêtresse.

« Hé. Y’a quelqu’un là-dedans ? » ai-je alors demandé sans chaleur au panneau humain.

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 5 avr. 2025 05:22

Nous trouvâmes les geôles assez facilement. Une prison bien originale, composée de plusieurs cellules à la verticale dont les barreaux donnaient sur l'extérieur. Pour y avoir accès, un échafaud avait été construit là. Ici, point de gardes à proprement parler, mais une bande de badauds assis là, les yeux rivés sur les cellules.

Nous demandâmes à ces personnes des informations concernant la sorcière, et ils nous indiquèrent une des cellules les plus élevées. Ezra souffla bruyamment, une irritation qui se répercuta chez chacun de nous. Au vu de nos blessures, nous n'avions aucunement envie de grimper si haut à une échelle. Mais nous nous y attelâmes tout de même.

La montée fut raide et je dus serrer les dents à chaque barreau que mon corps devait tirer pour se hisser. Que ce soient mes côtes, mon bras, ma jambe, chacun de mes muscles couverts de plaies semblait hurler d'arrêter, mais je continuai.

Arrivé à hauteur de la magicienne, nous n’eûmes droit qu’à une petite pique. Elle prétendit avoir failli nous attendre et tenta de me provoquer sur mes relations avec Xël, qu’elle désigna comme mon amoureux.

« Je t'ai donc à ce point manqué ? » lâchai-je, provocateur.

« Je dois avouer que je suis presque déçu de te trouver là. Tu disais être capable de faire mieux que des portails, et pourtant te voilà encore enchaînée, à la merci de ceux que tu méprises. »

« Tu ne seras pas déçu, il faut maintenir l'illusion. Je savais que tu reviendrais me voir après ton gros dodo. »

Elle jeta un regard à Ezra.

« T'as amené ta chienne de garde ? T'as peur d'être tout seul avec moi, petit guerrier ? »

« ... » La capitaine plissa les yeux d’un air sombre, visiblement agacée par la remarque, tandis que la sorcière provoquait encore Xël. Visiblement, elle avait prévu de tous nous provoquer verbalement. Le mieux était de ne pas surréagir. Nous étions là pour en faire une possible alliée. Je la regardai donc droit dans les yeux et me permis de sourire.

« La peur ? Regarde bien mes yeux. Est-ce que tu lis une seule once de peur quelque part ? Le moindre frémissement ? Allez, trêve de plaisanterie. Montre-moi ce que tu sais faire. »

Puis, sans un mot, après une dernière réflexion à Xël, elle disparut. Ses chaînes tombèrent au sol, et un cri étouffé d’Ezra nous indiqua sa direction. Elle l’avait saisie par derrière et pointait un doigt vers sa gorge.

« Ce que je peux faire avec un chibre, je peux le faire avec une tête. »

Elle me regarda dans les yeux.

« Satisfait, petit guerrier ? »

J’utilisai immédiatement la bague du guerrier pour échanger ma place avec celle de la magicienne, libérant ainsi Ezra de son étreinte. Je plongeai mon regard en colère dans celui, surpris, de la magicienne.

« Satisfait, mais évite de menacer les miens si tu veux qu’on s’entende. »


La sorcière parut surprise un instant, comme si elle n’avait pas prévu cela du tout. Je repris d’un ton moins acerbe, mais cette fois avec une main proche de la garde de mon sabre. Je ne le sortis pas. La situation était sous contrôle, pour le moment.

« Quelles sont les limites de ton pouvoir ? Tu peux aller n’importe où ? Emmener du monde avec toi ? »


« Oh. Petit guerrier fait aussi de la magie ? Mais stupidement. Vois maintenant : tous ceux qui nous regardent savent que tu as joué de ce tour, et que je suis désormais libre à vos côtés. »

« Ne vous avisez plus de me toucher. » lâcha Ezra en serrant les mâchoires.

La sorcière éclata de rire, puis me répondit sans prendre en considération la remarque de la capitaine.

« Ce n’est qu’un pouvoir parmi d’autres. Tu sais maintenant ce que je sais faire. Maintenant, arriveras-tu à me retrouver si je m’enfuis, te laissant là avec tes nouveaux copains ? »

En bas, certains avaient vu la libération de la sorcière et s’agitaient pour alerter les alentours. Elle n’avait pas tort, mais c’était à nous de dicter le récit de ce qui s’était passé. Xël me surprit alors, en baillant, humiliant ainsi la sorcière comme si son pouvoir était peu impressionnant à ses yeux.

J’éclatai de rire franc devant cette réaction inattendue avant de me retourner vers la magicienne. Je ne savais pas quel était le plan de Xël, mais je tentai d’aller dans son sens pour l’aider.

« Te retrouver ? Pourquoi faire ? Mon camarade a raison sur un point. On cherche des mages puissants, pas des amatrices dont le passe-temps est de couper des queues. »

Je tirai mes lames avant d’hurler :

« GARDES ! LA MAGICIENNE S’ENFUIT ! »

Je n’avais aucune intention de les utiliser. Je reprenais juste à notre compte le récit de ce qui s’était passé pour ne pas passer pour des complices à leurs yeux.

Puis, avec un sourire en direction de la magicienne :

« Toujours là ? »

La sorcière perdit un instant son sourire hagard, fronça les sourcils vers Xël, puis revint vers moi.

« J’aurais pu vous aider, petit guerrier. Mais tes gardes du corps me sont déplaisants. »

Elle me renvoya un sourire, puis… disparut. La lame d’Ezra fendit l’air là où elle venait de se trouver.

« Pétasse ! » grogna-t-elle.

Immédiatement Xël demanda à Ezra si il était possible de traquer les signes de sa magie. L’idée était belle. Lui voulait régler son compte à la magicienne pour que les Hordes nous soient redevables. Moi, j’étais plus mitigé. Elle était instable, mais j’avais l’impression d’avoir établi un langage avec elle. Autant que possible avec cette folle.

« Oui, retrouvons-la. Mais je n’ai pas encore totalement abandonné l’idée d’en faire une alliée. Laissez-moi essayer, je ne lui déplais pas encore. »

Mais pour l'heure nous avions plus urgent à régler. Les hordeux montraient l'envie de nous rejoindre l'échafauf et je craignais qu'ils nous croient complice comme le prétendait la magicienne. Il fallait les détourner !

« HEY ! LA MAGICIENNE S’EST ENVOLÉE ! ELLE UTILISE SON POUVOIR POUR SE TÉLÉPORTER ET ÉCHANGE LES PLACES ENTRE SONT CORPS ET LES NÔTRES !. VOUS AVEZ VU ? FAITES GAFFE ! ELLE POURRAIT SURGIR DE N’IMPORTE OÙ, DERRIÈRE VOUS, À LA PLACE DE VOTRE VOISIN À VOS CÔTÉS ! IL FAUT LA CHERCHER DANS TOUS LES RECOINS AVANT QU’ELLE NOUS ÉCHAPPE DÉFINITIVEMENT. ELLE PEUT ÊTRE N’IMPORTE OÙ ! NE PERDEZ PAS VOTRE TEMPS À MONTER ! IL FAUT SE DÉPLOYER AUX ALENTOURS ! »

HRP : Utilisation du pouvoir du casque d'Aaron et des protections d’avant-bras.

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Leyna
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Re: Les Bouges

Message par Leyna » sam. 5 avr. 2025 21:22

Remontant lentement le fil avec Drac, la prêtresse sentit sa vue s'améliorer peu à peu, jusqu'à trouver la source du sang. C'était une femme.

Une femme attachée par des crochets, mangeant un bout de cadavre.

Elle ne prêtait guère attention à eux, mais eux, ne pouvaient en détourner le regard. Heartless, blanc dans l'obscurité, lui demanda ce que pensait Moura de cette situation. Ce gâchis de sang pour une odieuse mise en scène...

« Elle, et tout autre dieu que Thimoros l'infâme, ne verrait ici qu'une immonde corruption. Cette ville doit être purgée des ténèbres qui la hante. »

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