La Veine et les Artères

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » sam. 9 nov. 2024 15:27

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères


Jour 1 – milieu d’après-midi.




Sous le puit, la discussion s’amenuisait. Xël réclamait du repos, Yliria refusait une « cordiale invitation » à la surface, Ezak faisait des promesses implicites qu’il savait vaines. Et Akihito revenait de son mutisme pour mettre les choses au clair avec Ezra. Celle-ci prit la parole.

« Nous allons vous mener aux baraquements de l’Ordre, dans l’Entresol. Là, vous aurez le loisir de vous reposer, de vous restaurer et de discuter entre vous ou avec nous des points de mécompréhension que j’imagine nombreux. »

Le Gardien, lui, répondit sommairement à Yliria, sans se démunir de son expression neutre :

« Selon votre bon vouloir. »

Ezra annonça alors :

« Bien. Je crois que nous en avons fini ici. Suivez-nous, et nous irons à l’Entresol. »

Elle agrippa Shirel par le bras et se mit en route, la trainant en avant du groupe comme pour lui parler en privé.



____________________________________




Alors que chacun se débrouillait pour se débarrasser des sbires agressifs s’en prenant à eux, certains discrètement, d’autres moins, la diversion de Dracaena eut raison de l’attention des gardes du Soleil Noir, qui se précipitèrent vers le bord des quais pour assister au naufrage de l’embarcation en feu. Le bonhomme barbu de l’Ordre déclama d’un ton rude :

« On peut plus rien pour ce truc. Ramenez l’ordre sur les quais. »

Et sa soldatesque se meut pour œuvrer en ce sens. Aucun des quatre aventuriers n’attirait pas spécialement l’attention sur lui, ce qui aida leur fuite discrète. Mitya (à la main pleine de polypore écrabouillé) et Leyna, cette dernière transportant toujours Silmeria, parvinrent à se faire discrètes sans plus attirer de regards. Ceux-ci étaient plantés sur l’embarcation en feu, sur les gardes arrivant ou concentrés sur leur propre fuite. Dans sa fuite, Dracaena fut aidant à l’extrême en tentant d’aider le capitaine : En bousculant l’un de ceux qui agrippaient le pirate, il fut à la fois si percutant et discret que sa cible tomba rudement à la renverse, roulant sur le sol jusqu’à… tomber à l’eau. Aussitôt, ses comparses allèrent l’aider, libérant Hart sans lui accorder plus la moindre attention. Un coup parfait, non sans une once de chance.

Tous quatre, ils purent quitter les docks sans avoir la garde à leur train. Ils s’engouffrèrent dans de petites ruelles sombres, quoique construites de manière assez rectilignes. Des habitations et commerces bordaient l’étroite voie de lourds pavés rebondis. Des commerçants basiques : tonneliers, cordeliers, cordonniers ou petits troquets à peine assez grands pour être qualifiés de tavernes. Tous trop modestes pour être dans l’artisanat : c’était surtout de la vente et de la réparation qui se proposait là. Ils avaient, par volonté ou hasard, réussi à rester tous ensembles.

Mais alors qu’ils ralentissaient leur course, dans un environnement enfin serein, un groupe leur barra la route. Des types bourrus, patibulaires, qui avaient visiblement envie d’en découdre.



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Inutile de faire demi-tour, un autre groupe similaire leur coupait toute retraite.



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Douze bonshommes, donc, les coinçaient entre deux carrefours de la petite allée. Au groupe de l’arrière s’ajouta bien vite un visage connu : Alvin. Son air revêche et son crâne chauve, ses yeux ronds et sa barbe drue, il semblait se mêler parfaitement aux coquins du coin. Il apostropha le groupe.

« Alors, on croyait pouvoir nous perdre dans nos propres quartiers ? Vous allez voir, bande de bizarres, ce qu’il en coûte de s’attaquer aux gens des quais. On est comme une famille ici. Et pas des plus tendres. »

Les ricanements de ses gars ne faisaient aucun doute sur leur intellect réduit, et sur leur allégeance totale au sauveur du lac. Ils n’étaient pas armurés, ni armés à part de ceintures au poignet. Des castagneurs, pas des guerriers. Et ils avançaient vers le quatuor plus un corps. Avec la ferme intention de leur mettre sur la gueule. Il allait falloir se défendre. Ou tenter autre chose, comme la diplomatie, ou l’intidimation. Mais ils n’avaient guère plus le choix de fuir, cette fois. A moins de pouvoir voler par-dessus eux, ou d’entrer dans une bâtisse adjacente.




[HJ : Le groupe du puit : Soit vous suivez les deux capitaines, soit vous faites autre chose. Dans le cas d’un suivi des capitaines vers l’Entresol, vous avez l’occasion d’apartés entre vous, du nombre que vous souhaitez, mais SANS les pnj qui parlent entre eux. Des apartés qui se déroulent pendant la marche vers le bastion, marche qui ne croise PAS la roule des chevaliers ailés ramenant les blessés. (emprunt de plus petites artères). Si vous ne suivez pas les donzelles, notez simplement votre action dans un post. Pas d’aparté possible dans ce cas.
Le groupe des docks : indiquez dans votre post votre tentative, elle sera résolue à la màj suivante. Tentez quelque chose d’oridinal, initiez vous-mêmes le combat ou attendez qu’ils viennent à vous. Faites comme bon vous semble.]

[XP :
Xël, Yliria, Aki, Ezak : discussion déjà notée.
Dracaena : 0,5 (fuite aidante)
Hart : 0,5 (fuite)
Mitya : 0,5 (fuite)
Leyna :
Post 1 : 0,5 (chant)
Post 2 : 0,5 (fuite)]

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » dim. 10 nov. 2024 18:22

En fin de compte, je n’ai pas eu trop de mal à me libérer. Dracaena avait si bien joué son coup qu’un des marins a fait un piqué dans les eaux du port. J’ai eu tout le temps de m’enfuir alors que ses petits copains s’empressaient de le repêcher. Par chance, nous sommes parvenus à nous regrouper. Nous étions déjà bien enfoncés dans une de ces ruelles quand le chef des Soleils Noirs s’est mis à beugler des ordres pour tenter de rétablir le calme.

« Merci pour le coup de branche, Drac ! »

En courant à côté de lui, je pouvais voir sans trop de mal que sa panique n’avait pas été complètement simulée. Il semblait avoir le même problème que Mitya. Est-ce que c’était lié à son apparence ? J’ai rarement entendu parler d’oudio se mêlant à la civilisation, peut-être qu’il avait été pris pour cible à cause de son étrangeté. Je n’ai pas eu le temps de me poser davantage de questions, car un groupe similaire à ceux qui nous avaient cherché des noises sur les quais nous a barré la route. Une demi-douzaine à tout péter, rien de bien effrayant. Ils étaient costauds, mais pas armés. On pouvait juste forcer le passage. Mais un autre groupe est arrivé par derrière, sortant d’une autre ruelle. Alvin à leur tête.

« Alors, on croyait pouvoir nous perdre dans nos propres quartiers ? Vous allez voir, bande de bizarres, ce qu’il en coûte de s’attaquer aux gens des quais. On est comme une famille ici. Et pas des plus tendres. »

Il pouvait faire le fier, à côté de sa bande. J’ai réfléchi à comment je pouvais calmer le jeu, mais même si je me doutais bien que je n’avais pas les éminences grises du coin devant moi, je me voyais mal les convaincre de nous laisser tranquilles. Après tout, j’avais lancé le premier coup. Une habitude dont je n’étais pas prêt de me séparer.

« Ha, pas des plus malins non plus. Z'auriez dû venir plus nombreux. »

Je me suis surpris à sourire. J’avais bien profité d’un bref répit sur l’île flottante des Ermansi, mais je me souvenais encore clairement de l’inquiétude qui m’avait étreint le ventre à chaque instant de la bataille de Kôchii. Une bataille contre une divinité renégate, une lutte désespérée contre des pouvoirs qui me dépassaient de loin, chaque coup d’éclat aussi inespéré qu’insignifiant.

Une douzaine de trous du cul dans une ruelle sombre, c’était le parfait digestif. J’ai senti mon genou se déraidir un peu. Je ne savais pas ce que Blancs-Cheveux et le grand brûlé pouvaient faire pour m’aider, mais Leyna était déjà un bien ample soutien. Je lui ai dit en riant « Hé Leyna, tu te souviens comment t’as mis ton paternel sur le cul ? »

On pouvait se battre, quitte à établir un périmètre autour de Silmeria. Notre seul véritable point faible, à part le nombre, était le moral fragile de Mitya et de Drac.

« Drac, Mitya, vous pouvez veiller sur Silmeria. La Confrérie d’Outremer s’occupe de ces guignols ! »

Mes armes étaient rangées. Mille souvenirs de vaines échauffourées dans les rues de Tulorim me sont venus. J'en avais fait du chemin, depuis. C'est peut-être pour ça que pour une fois, je ne me suis pas senti comme un menteur quand je me suis tourné tout souriant vers nos deux compagnons d'infortunes et le gros sac nauséabond qui nous ralentissait.

« Restez près de moi et tout ira bien. Branle-bas de combat ! »

J’ai bondi en direction d’Alvin, prêt à enclencher le mécanisme dissimulé dans mon cache-œil. Toujours viser le chef en premier. Je me doutais que ses potes allaient se mettre en travers de mon chemin. Ils allaient goûter aussi. Je devais juste faire attention à n’en tuer aucun et à ne pas me laisser attraper. Je comptais taper la causette avec Alvin après tout ça, certain qu’il serait plus diplomate avec quelques dents en moins. Faute de ça, j'avais confiance que l'un d'entre nous allait au moins créer une ouverture pour fuir de plus belle, avant que d'autres ne rappliquent.

Je me souviens m'être dit : « Que leur premier souvenir de Sirius Hartingard soit mes phalanges imprimées sur leurs têtes d’ahuris ! ».


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Modifié en dernier par Capitaine Hart le lun. 11 nov. 2024 02:16, modifié 3 fois.

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Leyna
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Re: La Veine et les Artères

Message par Leyna » dim. 10 nov. 2024 19:01

Ils s'enfoncèrent dans les ruelles, laissant derrière eux les gardes et le chaos... du moins c'est ce qu'ils imaginaient. Mais le pêcheur les avait suivi, et il n'était pas seul. Il y avait une douzaines d'hommes qui bloquaient les deux issues, bien décidés à leur faire regretter leurs actions. En un sens, c'était compréhensible, mais ce n'était pas pour autant acceptable.

« Hé, Leyna, tu te souviens comment tu as mis ton paternel sur le cul ? » cria le capitaine.

Le sang de sa lignée s'éveillait en elle, et le sourire doux de la sang-pourpre ne correspondait pas à ses pensées lorsqu'elle se redressa.

« Comment l'oublier ? Et comment imaginer qu'après avoir triompher du seigneur des océans, nous puissions tombé aujourd'hui ? C'est ridicule ! »

Alors que le capitaine passait à l'attaque, la jeune femme laissa tomber le corps de l'hinïon qu'elle portait en lançant aux pauvres bougres :

« Nous ne voulons pas votre mort, mais si c'est la bagarre que vous cherchez, c'est mon devoir en tant que prêtresse de Moura de vous l'accorder ! »

Elle éclata de rire, un rire chantant qui portait des accents de combat, non un appel au sang, mais au moins un appel à la lutte. Car aujourd'hui, la déesse semblait tout faire pour réclamer son dû et il était hors de question de lui refuser. Invoquant son pouvoir, Leyna éleva les mains. Le groupe devant elle était plus plus nombreux. Et alors que Sirius attaquait Alvin et ses comparses, elle se tourna vers l'autre groupe :

« Vous reculerez, de gré ou de force ! »

(((Chant de guerre du ménestrel + 5 au jet de touche pour moi et mes alliés
Raz-de-marée rang 3 sur les 7 gars en face pour les faire chuter (3 X 3 mètres, dégâts d'eau sur tout le corps, mais essaie de contrôler le flux pour ne pas tuer) )))

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Xël
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Re: La Veine et les Artères

Message par Xël » jeu. 14 nov. 2024 22:23

Nous prenons finalement tous les chemins des baraquements de l’Entresol, suivant les deux officiers qui préfèrent prendre de l’avance pour papoter en privé. Ezak fait de même avec moi, m’intimant de ne pas trop nous éloigner d’elles en me demandant comment je me portais, me rappelant que la dernière fois j’aurais remué tout le continent pour faire mordre la poussière aux Lieutenant d’Oaxaca encore en vie. Sa remarque me fait écarquiller les yeux, réalisant qu’il ne s’est pas passé si longtemps entre la bataille de Kochii et mon arrivée ici. Je décris ce sentiment, un peu confus, estimant que cela ne doit même pas faire une année que nous nous sommes séparés alors que j’ai l’impression que ça en fait des dizaines avant de prendre un instant pour lui raconter mon séjour sur l’Île des Dieux et l’Ordalie que j’ai passé avec Rana, lui expliquant que j’y ai compris que ma rage ne me mènerait nulle part et que la Déesse du vent est parvenue à m’apaiser. Je profites de ce moment pour lui avouer ce que j’ai sur le coeur, un peu gêné:

« J’ai eu l’occasion de discuter avec quelqu’un d’autre sur cette île. Tu te souviens sans doute de cette Hinionne venu « negocier » avec Cromax et Aerq lors de la bataille, la Régicide. Ce ne va sans doute pas te plaire mais je ne veux pas te le cacher. Nos relations ont évolués, elles sont devenus plus … respectueuses, cordiales, presque agréables. Autant que peut l’être une relation avec une femme aussi imprévisible qu’elle. Je sais que c’est inconcevable mais je crois que c’est parce que j’ai compris que j’ai été à deux doigts d’être bien pire qu’elle après Kochii… »

Difficile de dissimuler ma gêne, surtout face à son froncement de sourcil, je ravale ma honte avant de répondre finalement à sa question, gardant la cadence qu’il m’intime pour ne pas se faire distancer par le Soleil Noir.

« Pour le reste difficile de dire que je vais bien, les derniers jours ont consisté à parcourir Aliaénon de long en large pour rassembler des personnes capables d’affronter le Dragon Noir et ensuite de le combattre et le vaincre avant d’arriver … ici… »

Finalement je demande à mon tour comment il va. Il répond qu’il va bien et qu’il est soulagé que cette haine m’ait quitté. Je me garde bien de lui dire que je la sens encore présente, cachée au fond de moi et prête à sortir. Il m’explique, amical, qu’il a rendu visite à Méli et qu’il a préféré lui mentir à mon sujet plutôt que de l’inquiéter d’avantage. Il est clair que lui raconter que je partais traquer les individus que personne au monde ne souhaite croiser pour les combattre ne lui aurait pas fait beaucoup de bien. De plus, j’aurais sans doute pris un savon en rentrant à Kendra Kâr. Il me conseille d’aller la voir une fois de retour sur Yuimen et je n’ai pas besoin de lui dire que je n’attends que ça. Elle me manque.
Il reste silencieux un instant, semblant chercher ses mots, avant de me donner son avis sur Silmeria.

« Que l’on soit clair au propos de la Régicide. Je n’en ai rien cirer de son existence. Elle ne hante pas mes pensées et jusqu’à la voir si vulnérable couchée sur le sol de la boutique du tailleur j’avais complètement oublié qu’une Silmeria existait quelque part dans le monde. Je ne la considère même pas comme une ennemie. Ce n’était qu’un pion au service de ceux que je considérais comme tel. Un pion vaguement divertissant, au milieu d’autres que j’ai dû faire écarter le soir ou l’État-Major kendran et son Altesse Satina comprise devaient perdre la vie. J’ai gagné cette partie de poker menteur, et ils ont perdus. Pour moi il n’y a plus rien à en dire. J’ai beaucoup trop de respect pour un frère d’armes avec qui j’ai combattu à Kochii et qui sera bientôt mon confrère de chevalerie pour vous dire comment gérer vos relations. Mais c’est par ce même respect que je dois vous dire ce qu’elle a réellement fait durant cette guerre. J’imagine que vous avez jugé bon de me prévenir parce que vous imaginez que je lui en veux pour la mort de vôtre Roi ? Ou c’est-elle qui vous a parlé de moi ? »

« Pour la mort du Roi et parce qu’elle semblait te connaître pendant la bataille. Je pensais que vous aviez un passif. »

Dis-je en haussant un sourcil, me souvenant qu’elle lui avait directement adressée la parole. Il me semble même avoir le vague souvenir qu’Ezak avait chargé l’Hinionne et que Cromax s’était interposé. Je chasse les souvenirs de la bataille, poursuivant la conversation.

« Enfin peu importe, je suis soulagé de m’être confié. Je crains que cette relation mette en péril mon futur possible rang de Chevalier. Si on apprend qu’un Chevalier de la Princesse s’entend avec celle qui a tué son frère, je ne doute pas qu’on s’en servira contre moi et pire, contre elle. »

Un mince sourire apparait sur mon visage alors que je me veux rassurant au sujet de Méli, expliquant qu’elle a l’habitude de mes absences. Je le remercie d’être passé lui rendre visite et ajoute que je suis impatient de rentrer mais je lui avoue mes doutes concernant le sort qui nous aurait mené dans cette étrange cité.

Ezak rappelle que Sol’ n’était pas son Roi et que sa mort le peine surtout pour le Royaume et Satina. Il m’explique qu’il était un citoyen Ynorien, un vagabond qui a infiltrés les forces d’Oaxaca et que désormais il est pleinement Kendran et au service de la princesse. Il me précise à propos de Silmeria que si il ne la considère pas comme une ennemie elle ne sera néanmoins jamais une amie, ni une alliée. Il l’a décrit comme folle et me raconte la torture de soldat qu’elle a organisé juste par jeu.

« Je désapprouve fortement votre relation mais vous ferez en votre âme et conscience. Et oui, vous avez raison…Gardez cette relation secrète et surtout veillez à ne jamais mettre son Altesse en danger par son biais. Satina n’a absolument pas besoin de ça en ce moment. Elle est déjà en assez mauvaise posture comme ça... »

« C’est pour cela que j’hésite à accepter ce titre. »

Puis après un silence il me demande plus de précision sur ce qui est arrivé au Dragon Noir.

« Nous l’avons affronté et par magie nous avons pu le rapetisser, l’étourdir puis le découper en plusieurs morceaux. Hormis la tête, tous sont sur Aliaénon, gardés par des peuples différents. Notre volonté était de ramener la tête sur Yuimen pour la confier aux Dieux sur leur Île mais … ça ne s’est pas passé comme prévu. Nous avons débarqué ici et la tête a fini par reprendre sa taille normale. »

Il paraît aussi confus que je l’étais juste avant et avoue qu’il va ignorer les questions qui lui passent par la tête, m’interrogeant plutôt sur la provenance de ceux qui ont passés le portail.

« L’équipe qui était sur Aliaénon avec moi est arrivé en même temps que moi à l’exception d’une personne. Mais Naral et une jeune elfe étaient déjà présents. Le Dragon rose m’a assuré qu’il était sur Yuimen. Puis toi tu es visiblement arrivé après nous quand nous étions occupés avec le crâne du Dragon. Rien n’indique que personne ne soit arrivé ni avant, ni après. »

Il ouvre grand les yeux, me demandant de confirmer la présence du trou du cul de dragon rose avant de laisser passer sa surprise.

« J’y comprends de moins en moins de choses à cette histoire. Je me disais que notre point commun à tous aurait pu être la bataille de Kochii. Mais avec Naral en plus à prendre en compte ça ne colle pas… »

«  Non et d’autres parmi nous n’étaient pas présents. Nous pensions d’abord que c’était la magie d’Aliaénon qui nous avait menés ici mais en y réfléchissant je pense que l’origine du sort vient plutôt d’ici. Comme si un mage avait voulu ouvrir un fluide vers d’autres mondes …Pour s’échapper peut être … »

Concluais-je en haussant les épaules et désignant les parois de l’immense caverne.

« Je ne m’y connais pas vraiment en magie mais c’est plausible... Il y a une Cité en dessous où sont envoyés les mages qui voudraient faire usage de la magie et autres criminels. Et encore en dessous les Tréfonds pour les ceux qui voudraient encore persévérer malgré cette première sentence . Il paraît qu’on en revient jamais… et puis il y a les mages d’ici qui aimeraient peut être ne plus être sous le joug des Chevaliers des Cieux. Cela fait au moins trois bonnes raisons de vouloir sortir d’ici… »

« J’imagine qu’il n’est pas idiot de penser que les mages les plus puissants capables d’ouvrir un fluide spatial entre plusieurs mondes seraient, sur ce monde, les pires criminels et donc envoyés dans le plus profond des Tréfonds… »

Je réfléchis un instant avant de poursuivre:

« Il n’y a ma connaissance pas beaucoup de moyens de voyager entre des mondes mise à part les fluides. Ça voudrait dire que soit il y en a un quelque part sur ce monde qu’un mage a voulu détourner soit il en a créer un. Et ce sont les théories les plus rassurantes car si ce n’est pas ça alors ma seule idée pour retourner chez nous et que je m’approche d’une source de magie assez puissante pour tenter d’en ouvrir un moi même capable de nous ramener chez nous. »

Et cette idée est loin de me rassurer, j’ai même du mal à imaginer tout ce qui pourrait mal se passer tant les options sont nombreuses. Je tente un sourire se voulant rassurant.

« Comme tu vois j’ai déjà pensé à pas mal de choses. »

Il hoche la tête et me fait part à son tour de ses observations. Il me cite le nom de trois personnes qu’il estime devoir rencontrer. Un riche du nom d’Esthalor dont le nom ne m’est pas inconnu, le grand patron du Soleil Noir qui serait le doyen de la cité puis un Clan logeant sous la Cité Inférieur qui serait assez puissant pour inspirer la crainte et user de magie.

Si je ne réagis pas spécialement à son observation je ne manque pas de lui rappeler la description qu’il a fait du noble plus tôt.

« Celui qui n’a d’interêt pour augmenter sa fortune et diminuer celle des autres ? Oh oui j’ai hâte de le rencontrer ! »

"Nous sommes deux ! Il ne lui manquerait que le grand courage d'Ybelinor et son cri de panique d'une incontestable virilité et nous aurions notre parfait représentant de qu'une caste égoïste, oisive et sans honneurs peut créer de pire"

Lache t-il, mauvaise langue, qui ne manque pas de me faire rire. Je lui demande ensuite pourquoi il trainait dans une crypte avant de se faire aspirer par le portail. Il raconte qu’il était en quête du casque qu’il porte désormais et qu’il décrit comme un objet puissant qui pourrait s’avérer utile le moment venu. Je le regarde avec curiosité tandis qu’il me décrit ce qu’il a dû traverser pour y parvenir: l’ascension des montagnes de Nosveris, un combat contre un demi-Dieu voulant détruire le monde puis un autre contre la dépouille d’un héros au fond de la fameuse crypte.

« Tout cela en prenant soin d'une femme enceinte et en réprimant mes envies d’étrangler un Shaakt paranoïaque, aussi dangereux pour lui-même que pour les autres.»

« Nous étions tous deux bien occupés. Il faut croire que dès que nous neutralisons une menace une autre apparaît. »

"En effet ! Et je constate tout de même que ces menaces concernent souvent les créations des dieux eux-mêmes."

Il pousse un soupir blasé avant de poursuivre:

"J'espère qu'après tout ça je pourrai enfin me concentrer sur la situation kendranne et tenter d'influer sur l'attribution du trône. Votre aide serait la bienvenue dans cette tâche. "

« Je ferai tout ce qui m’est possible de faire pour que Satina devienne Reine. Et si je dois botter des culs de noble pour ça je le ferais avec plaisir. »

« N’oubliez pas que j’en fais moi même partie et si d’aventure vous veniez à accepter le poste de Chevalier le monde kendran devra vous aussi vous servir du Ser Almaran. »

Dit-il en riant.

« Seulement ceux que ça emmerde. Les autres pourront toujours m’appeler Xël. D’ailleurs, je remarque que tu t’obstines à me vouvoyer mais on pourrait se tutoyer non ? »

Il répond qu’il le faisait par respect et courtoisie mais que si je le souhaite nous pouvons en effet nous tutoyer. Je l’observe en souriant, pensant que là d’où je viens on réserve justement le vouvoiement à ceux dont on veut garder une certaine distance.

« Cela me laisse penser que nous venons vraiment de deux mondes différents. »

"Oui, mais pourtant, hier nous avons partagé l'horreur du champs de bataille et aujourd'hui nous nous unissons pour les servir la cause d'une même femme. Je trouve que ça dit beaucoup de choses. "

Dit-it en souriant à son tour avant de rire doucement:

"Cela me fait penser que j'ai croisé un ami de la noblesse qui prétend que tu as envoyé une lettre à Ybelinor et que toute le noblesse en parle. Elle serait...comment il disait déjà ? Ah oui ! Grossière, vulgaire et mensongère ! J'aurais adoré la lire !"

Je prends un air faussement offusqué, l’amusant d’avantage:

« Comment !? Je ne comprends pas … Je n’ai fait que rappeler des souvenirs de bataille en toute sincérité ! Ainsi qu’avoir avoué en toute franchise mon avis concernant la situation à Kendra Kâr et que je viendrais en discuter avec lui dès mon retour ! »

Il avoue que ce jour là il viendra probablement écouter à la porte. Je reprends un air normal en précisant que j’ai adressé une lettre à Robert de Perussac également. Il avoue ne pas le connaître et me demande ce que je penses de lui.

« C’est un ami, il n’a rien à voir avec Ybelinor. Nous avons combattu Lorener ensemble à Luminion et j’ai été d’autres fois témoins de sa bravoure. Il était Duc avant et je crois qu’il a mal prit le fait de perdre son Duché aux détriment des Nains. Pour autant … je ne pense pas qu’il chercherait à prendre la couronne. C’est pour ça que je voulais son avis. »

Il admet que ce serait en effet interessant de connaître son avis, arguant que si nous avions l’armée derrière nous il ne resterait plus que la noblesse à convaincre. Je l’encourage à d’abord trouver un moyen de rentrer chez nous et demande ce que nous pourrions faire si les officiers devant nous se décidaient à nous enfermer une fois dans leur bastion.

« J'ai cru comprendre que leur notion de l'enfermement est plus un aller simple vers la Cité Inférieure qu'autre chose. Vu comme on me l'a décrite je n'ai pas spécialement envie d'être envoyé là-bas. Mais tu parlais tout à l'heure de trouver des mages puissants et il me semble que c'est là qu’on les trouvera. Ou peut-être plus bas encore dans les Tréfonds… Mais il parait qu’on n’en revient jamais, tout comme de la Surface d’ailleurs. »



Il garde un œil sur les capitaines en continuant:


« Ezra Beaufort me fait bonne impression, je ne pense pas qu’elle essaiera de nous la faire à l’envers, l’autre ne m’a pas l’air très farouche avec son visage d’ange. Mais elles ne sont que capitaines, et nous allons rencontrer leurs supérieurs. Ce qui m’inquiète le plus c’est qu’ils nous considèrent nous les Yuimeniens comme une seule et même entité et si je dois prendre pour les conneries d’un autre je jure que je lui éclaterai les dents… »

« Eh bien … Je crois que c’est forcement ce qui va se passer … »

Il se tait un instant, l'air inquiet, avant de reprendre à voix basse.

"Ne soyons pas pessimiste. Je croyais dur comme fer que toi et cet Akihito seriez envoyés chez les Lumineux et te voilà marchant à mes côtés. Attendons de voir et tâchons d'avoir l'air docile pour le moment."

J’incline la tête sans dire un mot et nous poursuivons ainsi notre route vers le bastion du Soleil Noir à travers les artères de la cité. Je me demande ce que ces Lumineux tiennent tant à découvrir dans l’Entresol, eux qui ont pourtant l’air d’avoir la main mise sur toute la cité …

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » ven. 15 nov. 2024 14:17

Tentative ratée, encore. Mais celle-ci aurait pu marcher si elle ne s'était pas retrouvée avec tout ce petit groupe. Décidément, rien n'allait. Pourtant lorsqu'ils furent encerclés par des gros bras elle pu enfin s'apaiser un peu. Un, deux... Il lui fallait compter ses assaillants. Trois, quatre... Le nombre de ceintures et autres objets potentiellement dangereux. Cinq, six... Deux rues, quelques portes autour. Tant de possibilités.

L'elfe arrêta de compter lorsque sont petit groupe laissa entendre qu'ils choisiraient la castagne. Elle soupira et se mit en marche en direction d'Alvin, longeant le mur et toquant discrètement à chaque porte sur son passage. Peut être qu'ils n'étaient pas tous fous ici. Peut être qu'il y auraient une âme ou deux capables d'empathie.

Arrivée à hauteur des gros bras, les mains bien en vue au niveau de sa tête elle planta son regard dans celui d'Alvin.

« Je suis désolée pour cette fâcheuse situation... Nous ne sommes qu'un groupe d'inconnus perdus dans un quartier qui nous est étranger. Petit groupe d'infortune formé par une situation malencontreuse dans laquelle nous essayons malgré tout de survivre. »

L'elfe marque une pause, se retourne afin de regarder les gens autour d'elle.

« Pris dans le chaos du dessus, nous avons simplement tenté de fuir pour notre sécurité et sommes tombés dans le lac, d'où vous nous avez gracieusement repêchés. Le choc fût rude, pour vous comme pour nous. Mais Alvin, Messieurs des quais, condamneriez vous des gens pour leur simple apparences ? Vous qui parlez de famille, n'êtes vous pas tous différents et pourtant soudés ? Que feriez vous si vos frères et sœurs étaient à notre place ? »

Elle joint les mains devant elle, ne lâchant pas le chauve de son regard clair.

« Je vous en prie. Vous n'êtes pas obligés de nous aider d'avantage, mais donner nous une chance de nous en sortir... »

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Dracaena Paletuv
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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » ven. 15 nov. 2024 16:39

Mon plan avait marché, et nous avions réussi à tous nous enfuir sans problème. Le barbu n'avait pas perdu de temps et avait tracé à une vitesse impressionnante. Ou ce type était une sorte d'atlèthe, ou il avait l'habitude de s'enfuir. Sa... "partenaire"(?) à la peau bleu ne perdit pas de temps non plus, et si elle courrait moins vite, elle arrivait à tenir la cadence tout en portant Silmeria. Non pas qu'j'veuille sous entendre que notre Sissi devrait y aller molo sur la bouffe pour être de chair, mais tout à l'heure, on avait du être deux à la porter, et la, cette femme bleutée réussissait à foncer tout en supportant son poids. C'était impressionnant, et en même temps un peu intimidant. Elle était clairement plus forte que ce à quoi on s'attendrait en la voyant. En tout cas, durant notre fuite, nous avions même réussi à retrouver la nana aux très longs cheveux au passage. J'espérais que ça soit une bonne nouvelle, et qu'elle ne m'attire pas de problème après ça...


« Merci pour le coup de branche, Drac ! »

Hun... Des remerciement. Définitiv'ment un truc auquel j'étais pas habitué. Y avait plus une tendance à s'que je sois celui qui r'mercie que l'inverse. Soit, c'était appréciable. Par contre, la blague végétale, aussi tôt, sérieux? Quoi que... ça m'rapp'lait un peu Silmeria... On sentait qu'c'était pas un gag à mon insu, mais plus une habitude due à la personnalité du blagueur... Ce type avait absolument pas l'air choqué d'voir un oudio, faut dire... Ptet qu'il en connaissait? Ptet qu'c'était pour ça, la remarque que certains auraient pu trouver discutable?
Mmh. C'était pas plus mal au fond, j'préférais un tas de chair avec de l'humour plutôt que les regards gênés et les r'marques dans le dos...

De mon coté, je filais aussi vite que mes racines me le permettaient, suivant les autres, et essayant de ne pas trop penser à la chose qui m'avait regardée au milieu des flammes. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sentir ma sève frémir, un certain mal-être étouffant mon corps. Tout ce qui se passait, ce risque de finir derrière des barreaux, ou pire, tout ça me montait trop à la tête. J'avais besoin de tranquillité, de me ressourcer, j'avais besoin de penser à autre chose. En si peu de temps, j'avais enchainé les batailles, le dragon noir, le portail, les blessures, les trahisons, le déboussolage, la chose qui me pourchassait, sans soleil, sans temps de vraie pause, juste du chaos et de la violence et de souffrance, encore et encore et encore. Oui, oui j'étais habitué, oui c'était "normal" à mes yeux, mais vous savez quoi? Et bah je saturais la! Je voulais juste un petit moment d'accalmie, de VRAIE accalmie, pas un comas à la sauce Sans-visage, ou due à un portail surprise. Non, un moment de paix, avec quelques rayons de soleil, et une petite flamme à observer danser.

Malheureusement, en arrivant dans une ruelle, je vis la contrepartie de mon précédent surplus de chance nous barrer la route: une bande de matelot peu commode, probablement à cause de mon barbecue improvisé, et clairement prêt à en venir aux mains. Je me retournai, prêt à faire demi tour, mais un autre groupe arriva pour nous empêcher de faire demi tour. Ils étaient une douzaine, assez bien réparti de chaque coté, et parmis eux, le chauves qui avait appelé la garde pour nous se ramena, l'air fier et provocateur, maintenant qu'il avait l'avantage du nombre.

« Alors, on croyait pouvoir nous perdre dans nos propres quartiers ? Vous allez voir, bande de bizarres, ce qu’il en coûte de s’attaquer aux gens des quais. On est comme une famille ici. Et pas des plus tendres. »

Vous allez voir bande de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre...de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... de bizarre... sale bizarre... truc bizarre... chose bizarre... arbre bizarre... bizarre...bizarre... bizarre...........

Ce mot... Ce mot résonnait dans ma tête, remontant souvenir et souvenir, ravivant les maudites fois où il m'avait été balancé au visage. Bizarre...Bizarre....BIZARRE....BIZARRE... ENCORE ET ENCORE ET ENCORE ET ENCORE! Non... Nooooon...
C'était ce genre de situation... on m'avait catégorisé... classé... étiquetté... J'étais "Bizarre". "Bizarre"! Ha...Hahahahahaha....

ET VOUS SAVEZ CE QU'ON LEUR FAIT AUX GENS BIZARRES?! MOI JE LE SAIS!!!

ASSEZ! ASSEZ ASSEZ ASSEZ! PLUS JAMAIS CA! PLUS JAMAIS CES SOUFFRANCES INUTILES SOUS COUVERT D'UNE STUPIDE DIFFERENCE! ASSEZ DE CES EXCUSES DE MERDES JUSTE LA POUR JUSTIFIER UN SADISME DE BAS ETAGE ET DES PULSIONS INASSUMABLE!

C'est comme cette bande d'organe sur patte avec leur bucher à la con... ça les f'sait rire de voir si je brulais comme du ptit bois... Ou les autres tarés qui m'arrachaient l'écorce pour la bouffer... Non... Plus de ça... Pas maintenant... Pas maintenant... Non... Ils vont voir... Ils vont voir... C'est pas les seuls à s'y connaitre en violence... J'vais les pourrir... on y passera tous... je serais pas le seul à m'en prendre plein la gueule...

Ma main se porta naturellement sur ma massue... Elle était lourde, et couverte de pointes, des petites pointes qui feraient beaucoup de dégats à leur peau fragile... Et ne parlons pas des flammes... Je me laiss'rais pas faire... Sac de chair... oudios... monstres... Qu'ils viennent, qu'ils viennent... Je m'immolerais pour que l'on parle ensemble s'il le faut, je...


« Drac, Mitya, vous pouvez veiller sur Silmeria. La Confrérie d’Outremer s’occupe de ces guignols ! »


Qu'est ce qu'il baragouinait encore celui la? Ce drole de type poilu dont j'arrivais pas à savoir si c'était un génie ou un idiot... Rester derrière? Veilleur sur Silmeria? Ah, oui, la meuf bleu l'avait laché à coté de moi et de l'autre chevelue... Et ils comptaient faire quoi à deux, hein, se faire tout le groupe seul, me défendre au nom de leur égo, et puis quoi enc...


« Restez près de moi et tout ira bien. Branle-bas de combat ! »

« Vous reculerez, de gré ou de force ! »

Je n'eux pas le temps de finir ma pensée, que le barbu fonça au milieu du premier groupe en distribuant des coups avec une vitesse terrifiante. J'eux presque l'impression de le voir glisser vers les ennemis, genou vers l'avant, sans bouger le rester du corps, avant de déchainer sa tempête de marron... Sa pote bleutée n'avait rien à lui envier, invoquant une énorme vague pour balayer le groupe à l'opposé.

Je... j'étais abasourdi. Ils essayaient d'se défendre, ils f'saient ça pour eux, c'était sur, mais... pourquoi me balancer ces mots encourageant? Pourquoi considérer ma présence? Mon état? Comme s'ils avaient remarqué ma panique... Comme s'ils essayaient... juste d'aider...
Je n'devais pas baisser ma garde... Le temps n'étais pas à s'genre de réflexion. Trop tôt pour ça, trop danger partout, et leurs tentatives pouvaient parfait'ment se solder par un échec... Mais... J'avais un peu envie d'y croire.

Tandis que la chevelue... Mytia ou un truc du genre, se mit à essayer de parlementer avec nos agresseur, moi je me rangeai du coté du corps de Silmeria. La voyant dans cet état, je regrettais d'avoir utilisé toutes mes fioles de salive d'Aetheris. Er... j'aurais du lui en prendre plus avant d'partir... M'enfin, c'était sur'ment aussi d'la faute de la comateuse que j'avais pas pu le faire, donc bon, juste retour des choses...

En tout cas, j'allais pas la laisser claquer comme ça, et se faire chopper par ces ordures pleines de sang. Ma massue toujours en main, protégeant le corps de la peau pale, je brandissais ma main, prêt à déchainer les flammes sur le moindre ennemi s'approchant trop près... Je me mis dans une position facilitant le fait de regarder les deux cotés, me plaçant dos à un mur, Silmeria près de moi, et j'alternai, regardant à droite, regardant à gauche, et guettant le moindre signe de danger pour intervenir... Si les deux de la "Confrérie de ta mère" ou j'sais pas quoi perdaient leur avantage... et bien... J'allais leur montrer que moi aussi, j'voulais juste aider.


[Drac surveille les deux cotés, prêt à intervenir s'il voit un ennemi approcher, ou s'il voit Hart ou Leyna en danger.]

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Akihito
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Re: La Veine et les Artères

Message par Akihito » ven. 15 nov. 2024 17:12

« Nous allons vous mener aux baraquements de l’Ordre, dans l’Entresol. Là, vous aurez le loisir de vous reposer, de vous restaurer et de discuter entre vous ou avec nous des points de mécompréhension que j’imagine nombreux. »

La capitaine ne pouvait pas mieux résumer la situation. Et c’est donc tous les quatre que nous repartions avec les capitaines locales. Tous les quatre, oui, car Yliria m’avait rapidement rassurée : aidé les autres, oui, mais pas au prix de sa liberté. Comme elle l’avait rappelé, notre objectif autant pour eux que pour nous était de rentrer sur Yuimen.
Une fois reparti, trois groupes se formèrent rapidement : nos deux guides prirent la tête et discutèrent à voix basse : au milieu, Xël et Ezak discutaient ; Yli et moi fermions la marche.

« Comment tu te sens, Yli ? demandai-je en lâchant la main d'Yliria après l'avoir serré une dernière fois.

- Perdue au début, soulagée maintenant, me répondit-elle dans un sourire charmant. Nul besoin de t'inquiéter. Toi ?

- Rassuré d'entendre le son de ta voix, surtout. »

L’entendre parler, c’était la savoir en vie. Après la frayeur de son inconscience, je savourai chacun de ses mots, même si ce n’était pas la seule chose qui occupait mes pensées.

« Mais avec la tête du Dragon, je me sens coupable... ça va me trotter dans la tête encore un moment, je le sens.

- Tu as fait au mieux, Aki, ne culpabilise pas outre mesure. On sait que ce n'était pas volontaire. »

Le contact de sa main sur mon épaule remplit tout à fait son objectif : m’apaiser. C’aurait été trop beau que ça chasse tout sentiment de culpabilité, mais je prenais tout ce qui m’était donné. Et il allait falloir que j’aille moi aussi à la pêche aux informations, pour mieux me faire pardonner.

« Quelqu'un t'as raconté ce qui s'est passé après que tu te sois évanouie ? demandai-je alors, avant de résumer un peu ce que Drac n’avait pas pu voir quand elle me répondit qu’il lui avait brièvement résumé les événements d’Esseroth. Mon geste n’était pas volontaire, mais... Si on est là, c'est à cause de Silmeria. C'est elle qui a décidé de nous ramener d'elle même -avec Hrist, je sais pas si ça compte- sur Yuimen. Magie d'Aliaénon, donc ça a merdé. T'étais dans mes bras, inconsciente, et quand on est arrivé dans le sous sol d'ici... T'avais disparu. J'ai craqué. J'ai attaqué Silmeria.
Je l'aurais tué, si cette ville ne rendait pas tout le monde immortel, »
concluai-je avec une pointe d’amertume. Pour ne pas avoir réussi à la tuer ? Pour avoir faiblit et craqué sous la pression ? C’était encore difficile de le dire. Je restai un instant silencieux, ressassant la scène.

« C'est elle qui avait rétréci la tête du Dragon. Sans doute que la magie d'Aliaénon aurait fini par se rompre tôt ou tard. Mais on saura jamais et en attendant... j'ai sans doute avancé la catastrophe.

- J'aurai sans doute fait la même chose, à ta place, renifla-t-elle avec mépris. Si elle essaie de s'en prendre à toi, elle aura affaire à moi. J'ai averti les autorités du coin de sa dangerosité, juste au cas où. »

Sa main sur mon épaule pressa une dernière fois avant de se retirer, me laissant une nouvelle fois avec des pensées contraires. D’un côté, pourrir la vie de Silmeria n’allait certainement pas me déplaire. De l’autre, j’avais le sentiment qu’on allait avoir besoin d’elle pour sortir de là. Et que dans un monde où tout le monde était immortel, il ne faisait pas bon de se mettre à dos une assassin sadique. Si elle avait repris conscience depuis, je ne pensai pas me tromper en supposant qu’elle avait déjà pensé à une foultitude de façon de me torturer. Lentement.

« J'aurai préféré rentrer sur Yuimen, qu'on ait enfin un peu de temps à nous. »

Les paroles attendrissantes d’Yliria me ramenèrent au moment présent. Ce fut à mon tour d'étendre une main pour la poser sur sa hanche, l'attirer à moi et déposer un léger baiser dans ses cheveux avant de la relâcher. Son large sourire et son regard me rappelèrent que dans les moments compliqués comme celui là, avoir une personne qui nous aimait était un support des plus précieux.

« Je vais faire en sorte de nous en trouver un peu. Par contre, pour rentrer chez nous... Là, j'avoue que je sais pas comment on va faire.

- J'ai des pistes. La famille de Shirel est puissante, et même si le portrait dressé de son père n'est guère encourageant, les informations sont toujours bonnes à prendre. Les Lumineux sont capables d'utiliser la magie donc c'en est une autre. On avisera. Sans la menace imminente du Dragon Noir, le temps ne joue plus contre nous, autant prendre le temps de collecter autant d'idées que possible.

- Mieux vaut l'avoir dans notre poche, alors. A y réfléchir, ce monde doit sans doute avoir des fluides spatiaux sans qu'ils en portent le nom. Va juste falloir les trouver.

- Mal parti, vu la capacité qu'à notre nouvel ami à insulter les gens en face à face. »

Ce n’était pas faux. Encore un qu’il allait falloir écarter de tout ce qui était diplomatie. Mais je m’attendais pas à ce qu’il alpage aussi Yliria, pour un truc aussi banal que… Sa cape. J’haussai un sourcil, avant de regarder plus en détail sa cape. Une cape mauve, de relativement bonne qualité, et que j’avais toujours connue sur les épaules d’Yli. Mes sens d’enchanteur m’informèrent qu’une magie y était enchâssée, sans que je puisse l’identifier malgré une certaine familiarité…

« Ta cape ? Qu'est-ce qu'elle a, ta cape ? Maintenant que je la regarde, elle a l'air d'avoir un enchantement plutôt puissant.

- C'est un artéfact ancien qui me protège de l'obscurité. Je pourrai te raconter l'aventure qui m'a amené à la porter, plus tard. »

Ah, c’était donc ça. Je portais instinctivement ma main à mon manteau, au niveau de la nuque. Evidemment, aucun enchantement runique n’était présent. Ma protection de feu, si puissante soit-elle, n’avait pas résisté au torrent de lave du combat avec les Titans. Ce manteau acheté à Andel’Ys n’avait rien de magique. Et j’allais devoir me lever tôt pour remettre la main sur une rune Ba…

« Quoi qu'il en soit, il avait l'air de penser qu'elle n'avait rien à faire sur moi. Je ne sais pas pour qui il se prend, mais il a intérêt à changer d'attitude très vite...

- Niveau normes sociales, il n’a pas l'air très adapté, mais je sens que c'est pas un mauvais bougre. Je vais le gérer, laisse-moi faire.

- Mmmmh… fit-elle dans une moue après l’avoir fixé du regard, aussi changeai-je de sujet.

- Dis, après mon départ, tu as vu Jorus ? J'ai vu tous ceux qui étaient sur Aliaénon, sauf lui.

- Je ne l'ai pas vu, mais je sais qu'il est là, sa Faëra a contacté Alyah. Je lui ai demandé de ne pas intervenir, il doit être avec Dracaena et les autres, normalement. »

(Amy ? T’étais au courant ?)

(Oui.)

(Pourquoi tu me l’as pas dit, alors ?)

(Parce que c’est une règle tacite entre Faëras : sans l’accord de nos maitres respectifs, on ne les révèle pas. Jorus voulait rester caché, avec sa cape d’invisibilité.)

Mmh. Les choses n’auraient pas été très différentes si j’avais su qu’il était là, mais juste par principe vu notre situation de merde, un peu de solidarité aurait été bienvenue.

« Donc les sept d'Aliaénon, Ezak, la Woran, l'Eruionne et l'Earionne. J'espère que je vais pas galérer à les retrouver. Je peux pister Silmeria, mais ça sert à rien si ils ont laissés sont cadavre sur place.

- Mathis est au bastion du soleil Noir. Les autres ont pris un canal souterrain passant sous la boutique avec le corps de l'autre tarée. Il y a seulement un elfe et le Woran dont j'ignore les pérégrinations. A ce sujet... »

Elle fouilla dans une poche pour sortir rapidement un petit badge métallique cerclé d’or, au fond noir et frappé d’un soleil doré. Elle me le montra, tout en ayant un sourire espiègle fleurissant sur ses lèvres.

« J'ai autorité d'agir au nom d'une colonelle du soleil noir, ça comprend les troupes et les autorisations qui vont avec pour retrouver nos compatriotes. Ton aide est bienvenue, évidemment... »

Mon regard un peu éberlué alla du badge aux officiers un peu plus loin et vers Yliria, avant que je ne lâche un petit rire.

« Toi, décidément ! Vice commandeur de l'ordre d'opale ça ne te suffisait pas. Déformation professionnelle ?

- Une simple envie de te mener à la baguette.... Mais j'ai surtout vu une façon d'éviter un conflit avec les locaux et de ne pas finir dans une cellule. Et les Dieux savent que vous ne m'avez guère facilité la tâche.

- Me mener à la baguette ? je veux bien voir ça, tiens, taquinai-je en retour. Au moins avec ça, on va pouvoir jouer au bon et à la mauvaise milicienne avec les quelques récalcitrants. On t'as dit autre chose au sujet de cette ville ?

- Tu joues au bon milicien, j'imagine ? »

Elle me décocha un regard faussement offensé, rendu moins crédible par le sourire ravi qu’elle arborait. Ca me donnait envie de poursuivre cette conversation, mais elle embraya sur une partie bien plus sérieuse, et je remis à plus tard ce petit jeu.

« Les riches sont en haut, les pauvres en bas les criminels au fond et les Lumineux donnent eau et nourriture aux démunis. Le soleil noir est la seule force interne de sécurité, mais il y a des niveaux trop bas où ils ne se rendent pas trop. Pour le reste, c'est un peu comme chez nous avec luttes de pouvoir et de richesse, et il y a une méfiance assez poussé envers les Lumineux. En tout cas chez ceux que j'ai vu.

- Et au sujet de la magie ?

- Apparemment la ville est soutenue par des enchantements qui risquent de rompre si on l'utilise, idem pour l'immortalité. Et ceux qui transgressent ces lois sont soit emportés par les Lumineux, soit embarqués par le soleil noir qui essaie de ne pas les laisser aux lumineux. Personnellement je pense qu'il y a anguille sous roche, mais sans certitude, il va falloir qu'on évite la magie.

- Va falloir en savoir plus sur ces risques, si on veut repérer tout le monde. J'imagine que j'en saurais plus avec la capitaine. »

Elle acquiesça, sans rien rajouter de plus. C’était donc pour moi l’occasion de revenir à des sujets plus légers.

« Et oui, je suis le bon milicien. Quand il s'agit de mettre la pression, t'es plus forte que moi !

- C'est pas trop dur de te dire que t'es moins intimidant alors que tu fais plus d'une tête de plus ? »

(Ah, tu veux la jouer comme ça ? Jouons alors, ma chère Yli.)

Avec un petit haussement d'épaule, je lui rendis son sourire moqueur...

« Je sais juste être persuasif différemment. Et quand je le veux... »

... Avant de me pencher près de son oreille pour reprendre plus bas.

« ... Je peux être très persuasif. »

Même pour elle, le sous-entendu était clair et je ricanai tout bas en la voyant s’empourprer et me qualifier de crétin. Ca ne l’empêcha pas de se serrer contre le crétin en question.

« Sans ma magie, je serai moins à même de mettre la pression.

- Oh, pas besoin de leur faire tomber une comète sur le coin de la tronche pour ça : lancer un de tes "regards de la mort" en calmera plus d'un. »

Elle m’en décocha un, là aussi largement entamé par l’amusement qui ornait ses traits.

« Parfaitement terrifiant, commentai-je, avec pour seule récompense un léger coup de coude.

- On verra ça. J'espère qu'ils ne vont rien faire de stupide...

« On est là pour empêcher que ça arrive. »

Marcher derrière des officiers du Soleil noir avait deux avantages notables : les gens se poussaient pour les laisser passer et nous avec, et ils n’avaient d’yeux que pour eux. J’avais donc le loisir de passer une main par-dessus la semi-shaakte, passer ma mains dans ses cheveux pour la loger dans son dos. Un geste qui la fit se tendre un peu, je le sentis, tandis qu’elle s’inquiétait de la maladresse de Jorus malgré la confiance qu’elle lui accordait. Tout en retirant ma main, j’essayai de la rassurer.

« Eh, c'est pas toi qui me disait y a cinq minutes que je devais pas trop culpabiliser parce que j'avais fait au mieux ? On va essayer de faire ce qu'on peut. Vouloir c'est pas pouvoir, mais on, on aura rien à se reprocher. »

Malgré l'assurance que j'essayai d'avoir, je senti ma voix flancher sur la fin. Je croyais en ce que je disais ; pour ma légitimité à le dire, par contre…

« Tu as raison, désolée. »

Ses doigts gantés s’enroulèrent autour de ma main fuyante pour la remettre dans le creux de des reins, s’excusant d’un sourire navré en disant que c’était un vieux réflexe. Je laissai ma main en place quelques instants, avant de la retirer après avoir exercé une légère pression.

« Je me contenterai de tes sourires en attendant que ce réflexe disparaisse tout seul.

- Désolée c'est... c'était étrangement plus facile la nuit dernière. Ça va venir.

- Ca viendra, » éludai-je avant d'essayer de détendre l'atmosphère avec légèreté : je pris alors un ton et une mine faussement sérieuse. Enfin, j'espère. Qu'est ce qu'on dira de moi à l'Auberge des Hommes Libres si ça s'apprend.

- On dira rien du tout, ça ne les regarde pas, toussota-t-elle avant de rougir de plus belle.

- Bien sûr, bien sûr. »

Visiblement, elle avait encore un peu de mal avec mon second degré. Mais ça aussi, ça viendrait : j’avais largement assez de patience pour ça.

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Yliria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Yliria » ven. 15 nov. 2024 20:13

Une fois assurée que tout le monde partait, je suivis le mouvement, Akihito tenant ma main alors qu’Ezak et Xël nous devançaient, eux-mêmes devancés par les deux capitaines qui devaient apparemment discuter pendant le trajet. Discussion que j’imaginais Ô combien polie et courtoise, du peu que j’avais pu voir de leurs interactions. Si les rivalités étaient aussi fortes dans cette ville, il allait falloir être prudent avec qui on discutait et avec qui on s’alliait… Moi qui n’était pas friande de politique, j’allais être servie... Je sentis la main d’Akihito serrer la mienne avat qu’il ne me lâche, mla tête se tournant aussitôt vers lui.

- Comment tu te sens, Yli ?

- Perdue au début, soulagée maintenant. Nul besoin de t'inquiéter. Toi ?

Difficile de ne pas sourire en lui parlant de nouveau. J’avais suffisamment craint le pire avant de le retrouver, c’était clairement le soulagement qui prédominait le reste. Ça et la sensation de chaleur bienvenue qui dansait dans mon ventre.

- Rassuré d'entendre le son de ta voix, surtout.

On était deux. Le voir se jeter dans le vide après la tête du dragon m’avait déjà fichu une peur bleue, mais savoir qu’il risquait de disparaître une fois que les Lumineux allait lui mettre la main dessus… J’avais décidément connu des moments moins angoissant dans ma vie.

- Mais avec la tête du Dragon, je me sens coupable... ça va me trotter dans la tête encore un moment, je le sens.

- Tu as fait au mieux, Aki, ne culpabilise pas outre mesure. On sait que ce n'était pas volontaire.

Je posai ma main sur son épaule, essayant de le rassurer au mieux. Le connaissant, il allait réellement garder une culpabilité ancrée en lui pendant un moment, quoi que je dise ou fasse. Au moins son regard reconnaissant me rassura sur le fait qu’il n’allait pas se noyer sous la responsabilité, même si elle allait rester dans sa tête pendant un moment.

- Quelqu’un t'as raconté ce qui s'est passé après que tu te sois évanouie ?

- Dracaena m'a fait un bref résumé, mais si tu as des détails importants à ajouter, je prends.

Le résumé fut… concis et en fit que renforcer ce que je pensais déjà. Silmeria avait une fois de plus fait ce qu’elle voulait et on payait les pots cassés. Typique. Normal qu’Aki s’en soit pris à elle, au vu de la situation. Impossible de lui en vouloir, j’aurai fait la même chose. J’aurai peut-être même fait pire. Difficile d’être vivant quand on est réduit à un tas de cendres fumantes sur le sol.

- Si elle essaie de s'en prendre à toi, elle aura affaire à moi. J'ai averti les autorités du coin de sa dangerosité, juste au cas où.

L’idée était plus qu’ils évitent de trop l’approcher, pas de l’attaquer. Une assassin sadique laissée libre dans une ville d’immortels... qui pouvait prédire le genre de trucs tordus qui lui viendrait en tête ? J’étais lasse de cette peste et de sa stupidité congénitale…

- J'aurai préféré rentrer sur Yuimen, qu'on ait enfin un peu de temps à nous.

En réponse, sa main se posa sur ma hanche et il m’attira à lui. Je sentis qu’il m’embrasait la tête et un sourire impossible à contenir se dessina sur mon visage. Peut-être que c’était pas si mal, en fait…

- Je vais faire en sorte de nous en trouver un peu. Par contre, pour rentrer chez nous... Là, j'avoue que je sais pas comment on va faire.

Oui bon… ce serait mieux si on était sur Yuimen, nul doute. Il n’y aurai pas cette pression constante de trouver un moyen d’achever un but quelconque et s’accorder quelques jours de calme ne serait pas une fantaisie aussi inatteignable que cela l’était sur Aliaénon. Et puisque ça risque d’être la même chose ici…

(Vois le bon côté des choses.)

(Le bon côté ?)

(Avec votre démonstration, peut-être que la capitaine vous donnera une chambre pour vous deux. Loin des oreilles des autres, histoire de pas les choquer. Tu as fait du bruit l’autre nuit.)

Je sentis mes joues chauffer au commentaire d’Alyah et la réprimendai silencieusement, n’obtenant qu’un ricanement moqueur en échange alors que je fis de mon mieux pour ne pas qu’Akihito se rende compte de mon toruble. Trouble qui n’avait rien avoir avec lui, d’ailleurs.

(Ben tiens… Vive le déni.)

- J’ai… des pistes. La famille de Shirel est puissante, et même si le portrait dressé de son père n'est guère encourageant, les informations sont toujours bonnes à prendre. Les lumineux sont capables d'utiliser la magie donc c'en est une autre. On avisera. Sans la menace imminente du Dragon Noir, le temps ne joue plus contre nous, autant prendre le temps de collecter autant d'idées que possible.

- Mieux vaut l'avoir dans notre poche, alors. A y réfléchir, ce monde doit sans doute avoir des fluides spatiaux sans qu'ils en portent le nom. Va juste falloir les trouver.

C’était une théorie, mais j’en doutais, au vu des quelques informations gagnése. Et puis, la dernière fois, nous avions pris le fluide d’un côté et étions ressorti de l’autre. Cette fois, il n’y avait rien. J’allais devoir en parler avec, au moins, Xël présent, mais je penchai d’avantage vers une autre origine. Une tentative depuis cette ville même. Restait à voir si c’était dans le but de partir ou de vraiment nous amener ici, et pourquoi, dans ce dernier cas de figure. Restait qu’on avait besoin d’information et d’alliés. Ce qui allait être compliqué avec certains présents.

- Mal parti, vu la capacité qu'à notre nouvel ami à insulter les gens en face à face. Dis-je en désignant Ezak du menton. Il m'a limite agressé en voyant ma cape avant de filer comme une flèche sans attendre que je réponde à ses questions. Je ne suis pas sûre qu'il soit très net.

Aki s’intéressa bien évidemment à ladite cape, mais c’était une histoire pour une autre fois. Je n’avais guère envie de parler d’artefact magique au milieu de la rue alors que les gens nous regardaient et que des gardes pouvaient entendre à tout moment. Je lançai un regard curieux à une femme qui détourna le regard bien vite. Visiblement, notre escorte ou nos attirails effrayaient les gens.

- Quoi qu'il en soit, il avait l'air de penser qu'elle n'avait rien à faire sur moi. Je ne sais pas pour qui il se prend, mais il a intérêt à changer d'attitude très vite...

- Niveau normes sociales, il n’a pas l'air très adapté, mais je sens que c'est pas un mauvais bougre. Je vais le gérer, laisse-moi faire.

Je le lui laissai avec plaisir, même si je n’étais guère convaincue. Je sentais qu’il allait venir m’emmerder à la première occasion pour l’histoire de la cape. Et quelque chose me disait qu’il n’allait pas être plus courtois que la dernière fois. Au moins Aki changea de sujet, comprenant visiblement que cela allait me mettre en rogne.

- Dis, après mon départ, tu as vu Jorus ? J'ai vu tous ceux qui étaient sur Aliaénon, sauf lui.

- Je ne l'ai pas vu, mais je sais qu'il est là, sa Faëra a contacté Alyah. Je lui ai demandé de ne pas intervenir, il doit être avec Dracaena et les autres, normalement.

J’espérais franchement que tout allait bien de leur côté. Si j’avais su je lui aurais demandé de remonter tout le monde et qu’il n’y avait rien à craindre. Je les espérais en sécurité et pas en train de faire je ne sais quelle idiotie quelque part.

- Donc les 7 d'Aliaénon, Ezak, la Woran, l'Eruionne et l'Earionne. J'espère que je ne vais pas galèrer à les retrouver. Je peux pister Silmeria, mais ça sert à rien si ils ont laissés son cadavre sur place.

- Mathis est au bastion du soleil Noir. Les autres ont pris un canal souterrain passant sous la boutique avec le corps de l'autre tarée. Il y a seulement un elfe et le Woran dont j'ignore les pérégrinations. A ce sujet...

Je fouillai la poche sur le côté de mon sac et en tirai avec un sourire satisfait le blason de l’ordre du Soleil Noir. Pendant que lui volait après une tête de Dragon, j’avais quand même fait quelque chose, à défaut de l’aider directement.

- J'ai autorité d'agir au nom d'une colonelle du soleil noir, ça comprend les troupes et les autorisations qui vont avec pour retrouver nos compatriotes. Ton aide est bienvenue, évidemment...

Son regard éberlué ne fit qu’agrandir mon sourire satisfait alors qu’il fixait tour à tour le badge ou mon visage. Je n’étais pas mécontente de l’effet que ça avait créé, ni du léger rire que cela engendra chez lui. C’était rare de l’entendre rire ces derniers temps.

(Moins rare que de t’entendre toi..)

(Commence pas…)

- Toi, décidément ! Vice commandeur de l'ordre d'opale ça ne te suffisait pas. Déformation professionnelle ?

- Une simple envie de te mener à la baguette.... Mais j'ai surtout vu une façon d'éviter un conflit avec les locaux et de ne pas finir dans une cellule. Et les Dieux savent que vous ne m'avez guère facilité la tâche.

Je ne lui en voulais pas, mais je pouvais quand même avoir des reproches quand à la gestion de la crise de la tête. Mais puisque je n’étais pas là sur le moment, je gardai ça pour moi.

- Me mener à la baguette ? je veux bien voir ça, tiens. Au moins avec ça, on va pouvoir jouer au bon et à la mauvaise milicienne avec les quelques récalcitrants. On t'as dit autre chose au sujet de cette ville ?

- Tu joues au bon milicien, j'imagine ? Mais apparemment la ville est soutenue par des enchantements qui risquent de rompre si on l'utilise, idem pour l'immortalité. Et ceux qui transgressent ces lois sont soit emportés par les Lumineux, soit embarqués par le soleil noir qui essaie de ne pas les laisser aux lumineux. Personnellement je pense qu'il y a anguille sous roche, mais sans certitude, il va falloir qu'on évite la magie.

- Va falloir en savoir plus sur ces risques, si on veut repérer tout le monde. J'imagine que j'en saurais plus avec la capitaine.

j’acquiesçais même si dans le « tout le monde » un nom n’était pas forcément nécessaire à récupérer, mais bon… Et puis je doutais que les capitaines nous donnent énormément d’informations. Cela semblait être un lieu empli de secrets et de détails que même les locaux n’avaient pas. Certaines choses ne collaient pas trop.

- Et oui, je suis le bon milicien. Quand il s'agit de mettre la pression, t'es plus forte que moi !

Je haussai un sourcil face à la certitude qui transparaissait dans ses mots. Je devais me sentir flattée ou l’inverse ?

- C'est pas trop dur de te dire que t'es moins intimidant alors que tu fais plus d'une tête de plus ?

S’il voulait jouer à ça…

- Je sais juste être persuasif différemment. Et quand je le veux...

Je le sentis se pencher et murmurer les derniers à mon oreille comme un secret à ne jamais dévoiler.

- ... Je peux être très persuasif.

Je sentis le rouge me monter aux joues et lui jetai un regard que j’espérais outré alors qu’un « crétin » m’échappa tout bas et qu'un frisson remonta le long de moné chine. Il allait falloir que je fasse en sorte de ne pas réagir à ses sous-entendus, parce que sinon je n’allais jamais m’en sortir. Il semblait apprécier me taquiner avec ça et faire semblant de ne pas avoir entendu n’était définitivement pas un de mes points forts. Pas plus que je n’étais très douée pour lui en vouloir, parce que je me collai contre lui presque aussitôt. Pourquoi ? Difficile à dire, mais c’était plus apaisant que de ruminer dans mon coin pour revenir à notre conversation plutôt que de dériver sur d’autres… sujets.

- Sans ma magie, je serai moins à même de mettre la pression.

- Oh, pas besoin de leur faire tomber une comète sur le coin de la tronche pour ça : lancer un de tes "regards de la mort" en calmera plus d'un.

Mais il insistai le sagouin en plus ! je tentai de lui décocher un regard de la mort justement, mais j’avais dû échouer misérablement parce qu’il ne manqua pas de se moquer gentiment. Difficile de l’intimider avec le sourire que j’avais du mal à contenir. Ça m’avait manqué, ce genre d’échanges. Je lui offris quand même un coup de coude, pour le principe, mais j’aurai tout aussi bien pu lui souffler dessus pour un effet similaire, le son de nos armures en moins.

- On verra ça… J'espère qu'ils ne vont rien faire de stupide...

Je tentai de revenir au problème en cours et notamment aux abonnés absents du groupe, Jorus en tête de liste.

- On est là pour empêcher que ça arrive.

- J'ai confiance en Jorus, mais il m'a prouvé être maladroit, parfois...

je soupirai en repensant à quelques moments pas très glorieux de sa part, mais la main d’Akihito sur mes cheveux me fit lever les yeux vers lui. Je ne sais pas ce que j’allais dire, mais me smots moururent aussitôt que sa main se posa dans mon dos et mon corps se tendit d’un coup, lui faisant retirer sa main.

(Merde…)

- Eh, c'est pas toi qui me disait y a cinq minutes que je devais pas trop culpabiliser parce que j'avais fait au mieux ? On va essayer de faire ce qu'on peut. Vouloir c'est pas pouvoir, mais on, on aura rien à se reprocher.

- Tu as raison, désolée.

Je repris sa main et la déposais doucement dans mon dos sans que mon corps ne réagisse de cette manière cette fois. C’était étrange, il n’y avait eu aucun problème récemment…

- Vieux réflexe...

- Je me contenterai de tes sourires en attendant que ce réflexe disparaisse tout seul.

IL ne laissa sa main que quelques instants avant de la retirer et je me contentai de hocher la tête, reconnaissante qu’il ne force pas les choses. C’était allé vite la nuit dernière et, si je n’avais aucun regret, mon esprit avait visiblement mieux assimilé les choses que mon corps qui gardait de vieux réflexe.

- Désolée c'est... c'était étrangement plus facile la nuit dernière. Ça va venir.

- Ça viendra. Enfin, j'espère. Qu'est ce qu'on dira de moi à l'Auberge des Hommes Libres si ça s'apprend.

Je clignai des yeux avant de comprendre ce qu’il voulait dire et toussotai pour masquer ma gêne et pour en pas regarder l’évident sourire mi-satisfait mi-taquin qu’il devait arborer. Quel crétin…

- On dira rien du tout, ça ne les regarde pas

- Bien sûr, bien sûr.

(Ma pauvre, jamais tu vas survivre à cette relation amoureuse à ce rythme… )

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Ezak
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Re: La Veine et les Artères

Message par Ezak » ven. 15 nov. 2024 20:56

Le capitaine Beaufort décida qu’il était temps d’y aller et elle nous mena vers le Bastion. Néanmoins elle attrapa son homologue par la bras vivement et intima de la suivre vers l’avant. Elle voulait lui dire quelques mots dérobés. Pas question ! L’air de rien je fis signe à Xël de venir à mes côtés et je pris bien soin de me placer derrière les officières pour tenter d’entendre leur conversation et pour ne pas attirer l’attention, je lançai la conversation avec Xël.

"Pour commencer, comment allez-vous ? La dernière fois que l'on s'est vu vous aviez encore le regard plein de haine et de désir de vengeance. "

Ma question sembla le surprendre, il se rendait compte du peu de temps qui s’était écoulé depuis la guerre. Il annonça qu’il avait rencontré Rana pour une… Orbalie ? …. Et qu’elle lui avait fait comprendre que la vengeance n’était pas la solution, mais ensuite son visage changea, pris une expression de gêne avant de m’avouer qu’il y avait rencontré Silméria et que les relations avec elles étaient devenus respectueuse et même agréable.

(Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ?! Elle a tué son Roi ! )

Je fronçai fortement les sourcils au moment où il se justifia en se disant qu’il aurait pu devenir pire qu’elle. Je le laissai tout de même continuer.

« Pour le reste difficile de dire que je vais bien, les derniers jours ont consisté à parcourir Aliaénon de long en large pour rassembler des personnes capables d’affronter le Dragon Noir et ensuite de le combattre et le vaincre avant d’arriver … ici… »

Finalement il conclut: « Et toi ? »

« Je vais bien… Et je suis heureux d’entendre que cette haine vous a quitté. »

Oui, je l’étais pour lui. Ce ne sont jamais des choses simples avec lesquelles voisiner. La haine rend parano, obsessif, irrationnel. Et si personnellement j’avais laissé ce qui s’était passé durant cette guerre derrière moi, j’avais encore quelques comptes à régler avec les Treize. Rien à avoir avec la guerre. Ça c’était personnel. Ils n’avaient pas fini de payer pour le Bagne…

« J’ai dû mentir à Dame Méli en affirmant que tout allait bien pour vous après la guerre. Je n’ai pas aimé le faire, mais je ne pouvais pas me résoudre à rajouter plus d’inquiétudes sur les épaules d’une mère morte d'inquiétude pour son fils. Vous devriez allez la voir dès que nous sortirons d’ici. Son cœur en serait moins lourd. » lâchai-je d’un ton amicale.

Puis le silence tomba un instant. Je devais aborder le cas de la Régicide. Et c’était complexe, comme les nombreux sentiments qui m’avaient traversés lorsque je l’avais vu tout à l’heure. Je n’avais aucune sorte d’empathie pour elle. C’est une mauvaise personne… Ou peut-être si déconnecté qu’il n’y avait même pas à tenter de mettre du sens sur ce qu’elle disait et faisait. C’était ce que j’avais finir par me dire après la dernière interaction que nous avions eu pendant la guerre et après l’avoir observé parlant souvent seul sur l’Azurion. Femme folle, qu’en tirer ?

« Que l’on soit clair au propos de la Régicide. Je n’en ai rien cirer de son existence. Elle ne hante pas mes pensées et jusqu’à la voir si vulnérable couchée sur le sol de la boutique du tailleur j’avais complètement oublié qu’une Silmeria existait quelque part dans le monde. Je ne la considère même pas comme une ennemie. Ce n’était qu’un pion au service de ceux que je considérais comme tel. Un pion vaguement divertissant, au milieu d’autres que j’ai dû faire écarter le soir ou l’État-Major kendran et son Altesse Satina comprise devaient perdre la vie. J’ai gagné cette partie de poker menteur, et ils ont perdus. Pour moi il n’y a plus rien à en dire. »

Je m’alignai sur la position de son Altesse lorsque j’avais fait part de mes regrets d’avoir été empêché de lui apporter vengeance pour son frère et elle avait tranchée : « l'assassine n'était qu'un outil d'Oaxaca. C'est elle la véritable meurtrière de mon frère, et elle paiera chaque instant de sa vie cette ignominie » C’étaient ses mots et à c’était à ceux-ci que j’obéissais désormais. On ne peut pas être plus royaliste que le Roi disait l'adage.

Tout en continuant à marcher je continuai :

« J’ai beaucoup trop de respect pour un frère d’armes avec qui j’ai combattu à Kochii et qui sera bientôt mon confrère de chevalerie pour vous dire comment gérer vos relations. Mais c’est par ce même respect que je dois vous dire ce qu’elle a réellement fait durant cette guerre. J’imagine que vous avez jugé bon de me prévenir parce que vous imaginez que je lui en veux pour la mort de vôtre Roi ? Ou c’est-elle qui vous a parlé de moi ? »

« Pour la mort du Roi et parce qu’elle semblait te connaître pendant la bataille. Je pensais que vous aviez un passif. »

Oui nous avions eu un. Un passif fait de mensonge et de fausses convictions. Une infiltration qui faisait que certains me considéraient comme un traitre et d’autres comme un héros. Je ne considérais aucun de mes anciens « comparses » de l’Azurion. Enfin, si il l y avait bien eu les corbeaux. Les seuls ayant eu un semblant de dignité pour faire ce qu’il fallait, les seuls ayant vu ou’un menait la folie d’Oaxaca. Ceux qui n’avaient pas attendu la folie du Dragon Noir pour s’en rendre compte.

Xël disait être soulagé de s’être confié. Mais il craignait d’accepter de devenir Chevalier de peur que sa relation avec Silmeria entache son Altesse. Tout de même ! Refuser un titre pour l’hïnionne, c’était tout de même troublant. Elle devait vraiment compter pour lui. Je commençais à soupçonner une sombre histoire de fesses. Que la chaire pouvait-être faible. Bref ! Ce n’étaient pas mes affaires mais un mince sourire apparu sur son visage au moment où cette pensée me traversa l’esprit. Je ne devais pas être si loin de la vérité. Il reprit :

« Concernant Méli, le simple fait de lui avoir dit que j’étais en un seul morceau a dû déjà la rassurer. Elle a l’habitude de mes absences. Merci d’être allé la voir. J’espère que nous pourrons rapidement retourner chez nous. Mais … Je commence à douter que ce soit la magie d’Aliaénon qui nous a tous mené ici. »

Avant de retourner à notre problème actuel je devais conclure le sujet de sa relation avec l’assassine de son Roi. Qu’il fasse ce qu’il voulait ! Comme j’avais dit, le respect que j’avais pour lui fit sans doute que je lui passai bien de choses que je n’aurais pas accépter chez d’autres mais je devais tenter quand même de lui faire voir les choses tels qu’ils étaient. Que la personne dont il s’était entichée n’était pas ce qu’il pensait être.

« Solennel n’était pas mon roi. Sa mort me peine surtout pour le Royaume et son Altesse. Mais l’homme que tu as rencontré sur le champ de bataille était un citoyen ynorien, un vagabond précédemment infiltré dans les forces d’Oaxaca. Maintenant que j’ai été anobli par la Cour je suis pleinement kendran et au service de son Altesse Satina. Voilà la seule personne que je n’ai jamais considéré dans ma vie comme ma souveraine légitime. Sache néanmoins à propos de Silméria que si je ne la considère pas comme une ennemie elle ne sera jamais une amie, ni même une alliée. C’est une folle ! Juste avant la tentative d’assassinat de l’Etat Major elle à organisée la torture et le sacrifice de soldats prisonniers kendrans qui s’étaient rendus… Elle a organisé tout ça au nom de Thimoros… qu’elle ne prie pas. Tout ça n’était qu’un jeu pour elle… Maintenant vous savez tout. Je désapprouve fortement votre relation mais vous ferez en votre âme et conscience. Eh oui, vous avez raison…Gardez cette relation secrète et surtout veillez à ne jamais mettre son Altesse en danger par son biais. Satina n’a absolument pas besoin de ça en ce moment. Elle est déjà en assez mauvaise posture comme ça... »

Puis après un silence...

"Je ne sais pas ce qui m'a amené ici. Je n'étais pas sur Aliaénon mais dans une crypte dans les Duchés. Il s'est passé quoi avec le Dragon Noir ? Avec cette tête qui a grossi ?" (modifié)


Xel acquiesca.

« C’est pour cela que j’hésite à accepter ce titre. »

Il reprit :

« Nous l’avons affronté et par magie nous avons pu le rapetisser, l’étourdir puis le découper en plusieurs morceaux. Hormis la tête, tous sont sur Aliaénon, gardés par des peuples différents. Notre volonté était de ramener la tête sur Yuimen pour la confier aux Dieux sur leur Île mais … ça ne s’est pas passé comme prévu. Nous avons débarqué ici et la tête a fini par reprendre sa taille normale. »

Je levai un sourcil devant ses explications, encore plus confus. Que faisaient-ils sur Aliaénon ? Pourquoi vouloir ramener une partie du dragon sur Yuimen ? Et comment un fluide spatial pouvait nous faire atterrir dans un monde où nous ne voulions pas aller ? Pourquoi cette action m’a impliqué moi ?

" D'accord... Disons que je vais ignorer les nombreuses question qui me passent par la tête pour le moment."

Je posai une main sur mon menton...

"Vous disiez que nous serions une dizaine. Je n'ai pas vu autant de monde. Ils viennent aussi directement d'Aliénon où d'autres comme moi viennent de Yuimen ?"

Il y avait donc lui et ses comparses d’Aliaénon, Probablement tout ceux arrivés avant moi et que j’avais aperçu et …

« Naral est ici ?! » dis-je en écarquillant les yeux

Je laissai passer ma surprise. Alors même mon viel ami était là…

(Est-ce parce que nous étions liés dans la vie et dans la mort par les pouvoirs du Dragon Mauve. Oui… Peut-être c’est plausible ! Et il y avait Yliria qui avait la cape de Tathar, elle-même appartenant à Mongoor Vlash. Un lien avec Kochii et le Dragon Mauve donc… Mais non… Pas possible. Il y avait ce grand blond que je n’avais jamais vu avant tout ça… EEt cet oudio ! Et puis cet elfe bizarre débarquée avec son champignon… Tiens ! Mais … Je ne l’avais pas envoyé fouiller la cave ? )

J’espérais pour elle qu’elle n'y était pas encore. Elle devait se sentir bête si l’Ordre du Soleil Noir lui était tombée dessus alors qu’elle cherchait une sortir dérobée sous les recommandations d’un inconnu.

« J’y comprends de moins en moins de choses à cette histoire. Je me disais que notre point commun à tous aurait pu être la bataille de Kochii. Mais avec Naral en plus à prendre en compte ça ne colle pas… »

« Il est ici oui … Il s’est éclipsé avant que les choses dégénèrent. Non et d’autres parmi nous n’étaient pas présents. Nous pensions d’abord que c’était la magie d’Aliaénon qui nous avait menés ici mais en y réfléchissant je pense que l’origine du sort vient plutôt d’ici. Comme si un mage avait voulu ouvrir un fluide vers d’autres mondes, pour s’échapper peut être … » Conclut-il en haussant les épaules et désignant les parois de l’immense caverne.

L’hypothèse était plutôt intéressante, faute de mieux.

« Je ne m’y connais pas vraiment en magie mais c’est plausible... Il y a une Cité en dessous où sont envoyés les mages qui voudraient faire usage de la magie et autres criminels. Et encore en dessous les Tréfonds pour les ceux qui voudraient encore persévérer malgré cette première sentence . Il paraît qu’on en revient jamais… et puis il y a les mages d’ici qui aimeraient peut être ne plus être sous le joug des Chevaliers des Cieux. Cela fait au moins trois bonnes raisons de vouloir sortir d’ici… » dis-je

Il reprit :« J’imagine qu’il n’est pas idiot de penser que les mages les plus puissants capables d’ouvrir un fluide spatial entre plusieurs mondes seraient, sur ce monde, les pires criminels et donc envoyés dans le plus profond des Tréfonds… »

Il réfléchit encore un instant. Pour lui il n’y avait que les fluides spatiaux qui faisaient passer d’un monde à un autre qui étaient capables et que si il y en avait pas ici il aurait fallut trouver d’autres sources assez puissante pour tenter de rentrer chez nous.

J'hochai de la tête. Le problème était d’identifier ces sources possibles mais je ne voyais que trois entités hors les Lumineux pour pouvoir nous guider. "Je vois. À mon tour de vous faire part de ce que je pense. Il y aurait à mon avis trois personnes clés à rencontrer ici et qui pourraient nous orienter. Le père de la Capitaine d'Esthalor et le Grand Maître de l'Ordre du Soleil Noir seraient les deux premiers. Je soupçonne le Sieur d'Esthalor d'avoir des relations privilégiés avec les Lumineux quant au Grand Maître il serait la plus vieille personne de cette Cité, mais seuls les hauts gradés peuvent le rencontrer... Enfin, il y aurait le Clan Carmin sous la Cité inférieure. Ils semblent être assez puissants pour inspirer la peur. Ils seraient capables de réparer les corps dans des états graves. Comme ceux écrasés par la tête."


« Celui qui n’a d’intérêt pour augmenter sa fortune et diminuer celle des autres ? Oh oui j’ai hâte de le rencontrer ! » dit Xël à propos de d’Esthalor.

"Nous sommes deux ! Il ne lui manquerait que le grand courage d'Ybelinor et son cri de panique d'une incontestable virilité et nous aurions notre parfait représentant de qu'une caste égoïste, oisive et sans honneurs peut créer de pire" lachai-je mauvaise langue.


Il rit avant de demander ce que je faisais dans une crypte.

« Je me suis mis en quête d'un artefact puissant, qui pourrait bien s'avérer utile le moment venu », dis-je en tapotant du doigt le casque d'Aaron avec un sourire mysterieux. « Pour cela, il m’a fallu escalader les plus hauts sommets de Nosveris, vaincre un demi-dieu, création de Yuïa, animé par une envie irrépressible de mettre fin à toute vie sur ce monde, et enfin, pénétrer dans une crypte pour y affronter la dépouille d'un héros. Tout cela en prenant soin d'une femme enceinte et en réprimant mes envies d’étrangler un Shaakt paranoïaque, aussi dangereux pour lui-même que pour les autres. » dis-je en essayant d'épousseter la poussière de la crypte qui avait séché sur mon corps.

Il observa le casque avec un regard curieux affirmant que nous étions tous bien occupés, et que la vie ne nous laissait pas de répit face aux dangers qui la menacaient.

"En effet ! Et je constate tout de même que ces menaces concernent souvent les créations des dieux eux-mêmes." Je soufflai blasé. "J'espère qu'après tout ça je pourrai enfin me concentrer sur la situation kendranne et tenter d'influer sur l'attribution du trône. Votre aide serait la bienvenue dans cette tâche. "

Il affirma vouloir faire tout ce qui était possible pour aider surtout si cela concernait botter le cul de nobles.

Je rigolai. « N’oubliez pas que j’en fais moi même partie et si d’aventure vous veniez à accepter le poste de Chevalier le monde kendran devra vous aussi vous servir du Ser Almaran."

« Seulement ceux que ça emmerde. Les autres pourront toujours m’appeler Xël. D’ailleurs, je remarque que tu t’obstines à me vouvoyer mais on pourrait se tutoyer non ? »

"Je le fais par respect et courtoisie, mais je ferai selon ta demande. Tutoyons nous."

]« Cela me laisse penser que nous venons vraiment de deux mondes différents. ».[/b] Dit-il en souriant

"Oui, mais pourtant, hier nous avons partagé l'horreur du champs de bataille et aujourd'hui nous nous unissons pour les servir la cause d'une même femme. Je trouve que ça dit beaucoup de choses", dis-je en souriant à mon tour avant de rire doucement lorsqu'une idée me vint. "Cela me fait penser que j'ai croisé un ami de la noblesse qui prétend que tu as envoyé une lettre à Ybelinor et que toute le noblesse en parle. Elle serait...comment il disait déjà ? Ah oui ! Grossière, vulgaire et mensongère ! J'aurais adoré la lire !"

« Comment !? Je ne comprends pas … Je n’ai fait que rappeler des souvenirs de bataille en toute sincérité ! Ainsi qu’avoir avoué en toute franchise mon avis concernant la situation à Kendra Kâr et que je viendrais en discuter avec lui dès mon retour ! » dit-il d'un air faussement offusqué.

Je souris de bon coeur : "Ce jour là je viendrai probablement écouter à la porte."

Il reprit un ton normal « J’en ai envoyé une à Robert également, moins taquine. Je voulais connaître son avis. J’espère pouvoir le revoir. »

« Je ne le connais pas. J’ai soigneusement évité jusqu’à maintenant tout contact avec lui et Ybelinor. Je ne voudrais pas être tenu de répondre à des questions embarrassantes…Il serait aussi vu comme l’un des deux prétendants acceptables si j’ai bien compris… Tu penses quoi de lui ? Il pourrait être tenté par le pouvoir ? »

« C’est un ami, il n’a rien à voir avec Ybelinor. Nous avons combattu Lorener ensemble à Luminion et j’ai été d’autres fois témoins de sa bravoure. Il était Duc avant et je crois qu’il a mal prit le fait de perdre son Duché aux détriment des Nains. Pour autant … je ne pense pas qu’il chercherait à prendre la couronne. C’est pour ça que je voulais son avis. »

Je posai une main sur mon menton. « Hmmm… En effet, ce serait intéressant de connaître sa réponse. Si nous avions l’armée derrière nous il n’y aurait plus que la noblesse à convaincre. »

Il haussa les épaules en souriant. « Pour l’instant occupons nous de trouver un moyen de rentrer chez nous. »

Il jeta un regard deux femmes devant lui. « Et si elles essaient de nous enfermer une fois dans leur bastion ? » Demanda t-il plus bas.

« J'ai cru comprendre que leur notion de l'enfermement est plus un aller simple vers la Cité Inférieure qu'autre chose. Vu comme on me l'a décrite je n'ai pas spécialement envie d'être envoyé là-bas. Mais tu parlais tout à l'heure de trouver des mages puissants et il me semble que c'est là qu’on les trouvera. Ou peut-être plus bas encore dans les Tréfonds… Mais il parait qu’on n’en revient jamais, tout comme de la Surface d’ailleurs. »

Je gardai un œil sur les capitaines.



« Ezra Beaufort me fait bonne impression, je ne pense pas qu’elle essaiera de nous la faire à l’envers, l’autre ne m’a pas l’air très farouche avec son visage d’ange. Mais elles ne sont que capitaines, et nous allons rencontrer leurs supérieurs. Ce qui m’inquiète le plus c’est qu’ils nous considèrent nous les Yuimeniens comme une seule et même entité et si je dois prendre pour les conneries d’un autre je jure que je lui éclaterai les dents… »

« Eh bien … Je crois que c’est forcement ce qui va se passer … »

Je me tus un instant, inquiet, accusant la situation. C’est vrai que c’était une éventualité.

"Ne soyons pas pessimiste. Je croyais dur comme fer que toi et cet Akihito seriez envoyés chez les Lumineux et te voilà marchant à mes côtés. Attendons de voir et tâchons d'avoir l'air docile pour le moment."

Xel acquiesca et nous continuâmes en silence.


HRP : Ezak tente d'écouter ce que se disent les capitaines en restant proches d'elles pendant qu'il discute avec Xël .

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » sam. 16 nov. 2024 11:47

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères


Jour 1 – fin d’après-midi.




Que n’était-il un elfe gris à l’ouïe développée ? Ezak eut beau se concentrer pour écouter les dires des demoiselles devant lui - ce qui n’était déjà pas aisé tout en discutant - il ne parvint à en entendre goutte tant elles étaient discrètes et murmurantes. L’activité foisonnante locale n’aidait en rien non plus.

Ils arrivèrent aux grandes portes du Poste du Soleil Noir menant à la ville inférieure sans encombre, protégé de toute tentative par leur escorte.



Image
(vue depuis l’intérieur du Poste)



Là, ils furent menés sur un socle de pierre carré large d’une vingtaine de mètres. Ezra activa un levier qui y était écroué, et la plateforme se mit à se mouvoir, vers le bas.

(Suite dans le sujet “L’Entresol”)


___________________________________




Dans les ruelles malfamées des docks, l’ambiance était fort différente. Alors que Dracaena prenait soin de protéger le corps inerte de Silmeria déposé là dans la poussière du sol, Mitya tentait une approche diplomatique. Alvin la jaugea, et commença à répondre à ses arguments.


“Ouais. P’t’être bien. C’est bon les gars, laisser-les pa… AAH !”

Il se tint brusquement les yeux. Une sorte de salve de mini-piques venait de lui être envoyées en plein dans la tronche, depuis l’oeillère noire du capitaine pirate. Aussitôt, les dockers se ruèrent sur ledit marin pour lui mettre une bonne raclée, empêchant d’accéder à Alvin de par leur nombre, cinq. Ceux-là ne tinrent pas compte de Mitya dans leur charge, laissant à l’elfe une occasion en or pour se dérober. Et abandonner là les autres ?

De ceux qui chargeaient, l’un glissa sur un pavé, se ramassant au sol bruyamment, si sonné qu’il ne semblait pas apte à se relever. Les autres échouèrent leurs tentatives de coups de poings sur Sirius Hart. Sauf un, qui parvint à lui mettre une droite formidable qui… l’envoya au tapis d’une traite avant même qu’il eut pu envoyer la moindre frappe. Un coup aussi chanceux que puissant. Presque inattendu de la part d’un simple homme des docks. Tourneboulé sans être inconscient, Sirius n’était plus capable de se relever avec cette torgnole venue des Enfers. Apte à parler, mais plus à se battre (blessure incapacitante à la tête). Le grand musclé à la barbe blonde, porteur de la frappe, hurla à la volée :

“Ahah ! C’est qui l’gros malin, maintenant ?!”

Du côté de Leyna, ce ne fut guère plus probant : elle put agir en premier, grâce à la courte distance les séparant des hommes qui chargèrent en sa direction, mais sa magie lui fit défaut. Les sorts puissants qui visaient toute une zone étaient souvent bien plus capricieux, malgré tout chant et inspiration alliée. Quatre d’entre eux l’attinrent, mais un seul la toucha d’un coup de ceinture sur le bras droit dénudé de la semi-elfe bleue. Une frappe plus douloureuse qu’efficace, cette fois, mais qui laissera une sale marque pendant plusieurs jours (blessure légère au bras droit).

Les trois restants ne se firent pas prier et allèrent jusqu’à Dracaena, resté en retrait. Trop loin pour le frapper directement, mais les coups pleuvraient bientôt s’il ne se défendait pas. Autour d'eux, des portes s'ouvrirent sur des habitants des lieux. Pas énormément, ceci dit. Trois, à peine. Une vieille dame, qui la referma aussitôt, un gringalet curieux et un bonhomme rondouillard aux airs joviaux, apparemment ravi d'être témoin de l'événement.



[HJ : comme indiqué, le groupe de Xël, Aki, Yli et Ezak on poursuit dans le sujet "L'Entresol".
Pour Drac, Hart et Leyna, j'vous laisse poster votre action. Comme c'est un combat, on peut facilement faire deux màjs sur la semaine, si vous avez posté avant mercredi. Mitya, tu as le choix de fuir ou de te lancer dans le combat avec tes compagnons d'infortune. Dans le premier cas, un post suffira, dans le second, tu rejoins la même remarque que les autres pour le combat. Je te laisse me prévenir de ton choix.]


[XP :
Hart et Leyna : noté en fin de combat.
Xël : 0,5 (aparté), 0,5 (en direction du Bastion)
Mitya : 0,5 (tentative de diplomatie)
Dracaena : 0,5 (protection de Silmeria)
Akihito : 0,5 (aparté), 0,5 (en direction du Bastion)
Yliria : noté quand complété
Ezak : 0,5 (aparté), 0,5 (en direction du Bastion)]

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Leyna
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Re: La Veine et les Artères

Message par Leyna » dim. 17 nov. 2024 20:11

Elle ne réalisa que trop tard que Mitya avait tenté de parlementé. Hélas, l'attaque était déjà lancée. La horde déferla que eux. Sirius fut projeté à terre tandis qu'elle même ne parvint pas à invoquer les flots. Les assaillants s'abattirent sur elle et elle reçu un coup douloureux. Face à autant d'adversaires, elle ne tiendrait pas longtemps ! Elle cria :

« Mitya ! Fuit ! Je vais les retenir ! »

Puis, reprenant son chant plus fougueusement que jamais, elle tira la dague de l'écho de vie et leva les bras vers le ciel, appelant les eaux à faire de même.

(((Chant de guerre du ménestrel + 5 au jet de touche pour moi et mes alliés
Geyser rang 3 : fait tomber jusqu'à trois ennemis autour d'elle )))

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » lun. 18 nov. 2024 17:40

Peut-être avais-je été trop absorbé par mon ardeur pour entendre le plaidoyer de Mitya envers Alvin, car j’aurais juré qu'il était sur le point de nous laisser partir au moment où les aiguilles tirées par mon cache-œil lui sont arrivées en pleine face. Trop tard pour les pourparlers, désormais. Cinq loubards me fondaient dessus. Mettre le premier coup dans ces conditions m’exposait à de trop grands risques, mais j’avais confiance en mon agilité. Si j’avais réussi à tenir contre une meute de Blakalang, quel danger y avait-il dans ce petit groupe de rigolos ? J’en ai vu un trébucher avant même de m’atteindre. J’étais convaincu d’avoir affaire à des amateurs. J’ai esquivé aisément le premier coup de poing, puis le deuxième, puis le troisième.

« Hahaha ! Vous vous croyez si forts à nous prendre douze contre deux ! J’vais vous montrer ce qu’il en coûte de s’attaquer au capitaine Ha- »

« Comme un lapin devant un loup. »

C’est à ce moment précis que mon genou droit s’est bloqué. Comme si un morceau de bois m’avait bloqué la rotule. Parcouru d’un terrible frisson, figé par le souvenir d’un brasier et du craquement de mes os. Le prédateur avait traversé le mur incandescent pour m’enterrer, les dernières flammèches mourantes sur ses épaules, le regard rouge et cruel. Pourquoi maintenant ? J’avais été soigné et Karsinar avait fini par céder sous les coups de mes alliés, mais une partie de moi était encore à l’agonie, brisée par la bête, rampant dans la boue.

Le monde était parti à la renverse, une aquarelle dans laquelle se fondaient formes et couleurs. J’ai compris plus tard que je n’avais pas évité le dernier coup.

« Ahah ! C’est qui l’gros malin, maintenant ?! »

J’ai à peine entendu un de ces abrutis me narguer, sans doute celui qui m’avait eu. Bien eu. Je pouvais à peine décerner un visage. Mon corps me trahissait, je voulais me venger d’un bond mais il refusait. Je ne savais pas si le sort de Leyna avait marché, mais les cris que j’entendais derrière moi me prenaient au cœur. Est-ce qu’on avait été trop arrogants ? Isolés comme nous l’étions, un obstacle comme celui-ci était-il de trop ? J’ai repensé à mes vaines paroles de quelques secondes plus tôt. Ha, nul doute que le moral avait chuté avec moi.

Je n’avais pas le luxe de me lamenter sur mes erreurs. Un sursaut d’énergie s’est emparé de mon corps, je me suis relevé d’un geste avant de me coller au mur, toujours sonné. Le dadais en face de moi avait une barbe blonde et des muscles saillants. Il se moquait de moi devant ses copains. Je me suis tenu le menton tout en secouant la tête pour retrouver une portion de mes esprits.

« Purée. Waouh ! Sacrée patate ! Pouah ! »

Un rapide coup d’œil du côté de Leyna alors que je crachais par terre. Son sort avait raté, trois ou quatre salauds s’en prenaient à elle. Un d’eux la frappé au bras. J’ai tenté tant bien que mal de contenir ma colère. J’étais bien trop sonné pour faire quoi que ce soit. Mais eux ne pouvaient pas le savoir.

Alors que je détachais d’une main une des potions à ma ceinture, prenant soin de me tourner de façon à rendre plus difficile l’accès à ce bras-là, j’ai levé l’autre pour leur dire d’approcher. J’ai arboré un sourire confiant et une posture ferme qui me prenaient toute mon énergie, mais je m’efforçais de ne pas le laisser transparaître. Surtout cette maudite jambe qui refusait de m'obéir.

« Mais c'est loin d'être suffisant ! Si c’est le mieux que vous pouvez faire, une main me suffira amplement ! »

J’ai défait le bouchon avec mes dents, espérant très fort que ma provocation les amènerait à me surestimer et à m’attaquer de toutes leurs forces. Il me fallait juste de quoi récupérer mes esprits et lever ma garde à nouveau...



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Dracaena Paletuv
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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » mar. 19 nov. 2024 05:41

La chev'lue avait visiblement réussi à atteindre le chef de nos agresseurs avec les mots. Mais alors qu'il semblait reconsidérer son action, une attaque du barbu le prit par surprise, sorte de fléchette tirées depuis son oei... son oeil? Je ne le réalisais que maint'nant, mais en fait ce type portait un cache oeil. Il était borgne? Hmf. Curieux de savoir comment il avait perdu son oeil. Les cicatrices pouvaient cacher bien des histoires, je l's'avais très bien. Mais plus tard, la, il y avait plus important. Le coup en traitre du barbu les avaient perturbé, mais pas particulièrement ralentit. La chev'lue, elle, n'était visiblement plus une cible à leurs yeux, l'attention des marins clair'ment tournée vers l'autre nana, ma pomme et le barbu. Ce dernier, néanmoins, esquivait avec aisance les coups de poings qui lui étaient destinés.

Mais, alors que je me disais que cette confrérie était ptet efficace... Je vis la femme bleu avoir une sorte de spasme. Le genre que je n'connaissais que trop bien: celui qu'on f'sait quand nos fluides élémentaires voulaient pas fonctionner. Elle avait raté son sort.
La panique commença à monter en moi, et je me tournai vers le barbu, espérant le voir retourner sa situation, assommer quelques uns de leur gars, donner de magistral coup de poing... Et il y en avait un, de coup de poing magistral... Un donné par l'un des marins, que le barbu se prit en plein menton, l'envoyant valser en arrière. Il s'effondra sur le dos, complètement K.O.


“Ahah ! C’est qui l’gros malin, maintenant ?!”

Le bruit de l'impact résonnait encore et encore dans ma tête... Mais il était moins puissant, moins bruyant qu'un autre son. Le son d'un craquèlement.


Le son de mes nerfs en train de lâcher.


Encerclé par des ennemis...Silmeria évanouie... Nos chances de régler à l'amiable fichue en l'air par cette attaque foireuse... Les deux "alliés" en qui j'avais placé un peu de confiance ayant raté leur coup, l'une en foirant son sort, l'autre en se faisant étaler en un coup après avoir agit comme s'il maitrisait la situation... Notre passage à tabac inévitable...Trois gars que je voyais foncer sur moi... Ma futur capture... torture... les souffrances à foisons qui m'attendaient... La fatigue... L'absence de soleil... Les souvenirs infernaux qui m'accablaient... Le bruit incessant... Les voix... Les rires... tous dirigés contre moi... Contre moi... Contre moi...


Image



"ASSEZ!!!"

Je n'en pouvais plus.

De ma plus puissante voix, chargé de colère, je me mis à hurler.

"ASSEZ! ASSEZ! ASSEZ! VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI? VOUS, VOUS NOUS AGRESSEZ! VOUS NOUS ATTAQUEZ! NOUS ÉTIONS PERDU, PAUMÉ! ET VOUS AVEZ ÉSSAYEZ DE VOUS DÉBARASSER DE NOUS! ET TOUT CA POURQUOI?!"


J'arrachai le tissus qui masquai mon visage, les lueurs de mes yeux plus incandescentes que jamais, mon visage monstrueux, déformé par la fatigue et la colère.

"PARCE QUE JE VOUS FAISAIS PEUR!!! PARCE QUE MON CORPS BRULÉ ET MES SOUFFRANCES VOUS FONT FLIPPER! PARCE QUE VOUS ME PRENNEZ POUR UN MONSTRE!!!!!!!VOUS VOULEZ ME FAIRE DU MAL, MAIS C'EST MOI LE MONSTRE?! BAH SI VOUS VOULEZ DU MONSTRE, J'VAIS VOUS EN FOUTRE DU MONSTRE!!! JE VEUX JUSTE ÊTRE TRANQUILLE! TRAN-QUILLE! FOUTEZ MOI LA PAIX!"

Je frappai violement une planche de bois prêt de moi avec ma masse. Le peu de cendre qui restait sur mon corps s'échappait, porté par mes mouvements erratiques et mes tremblements, créant de petits nuages grisâtre autour de mon visage et mes mains.

"LAISSEZ MOI TRANQUILLE! LAISSEZ MOI TRANQUILLE! RRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH!!!!!"


J'agitai ma masse devant moi avec violence, espérant frapper quiconque s'approcherait trop près.
Je ne me voyais pas, mais je le sentais, je le savais: je ressemblais à un cinglé, un monstre dément pour ces sacs d'organes qui n'avaient jamais vu d'oudio! Et bien très bien! Qu'ils me voient comme ça! Qu'ils aient peur de l'arbre bizarre qui hurle et vocifère! C'était ça le truc avec les humains: ils n'aimaient pas le bizarre, alors ils l'attaquaient, mais le bizarre et dangereux? Ils le fuyaient...



[Drac révèle son visage, hurle et se montre le plus monstrueux possible pour essayer d'intimider ses agresseurs. Il agite violement sa masse devant lui dans ce but, mais aussi pour les empêcher d'approcher. ]

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » mar. 19 nov. 2024 14:12

Elle avait... Réussi ? On l'avait écouté. Enfin, ses « adversaires » l'avait entendu. Pour ce qui était de sa compagnie, c'était une autre histoire. Ils crânaient et avaient l'air plutôt sûrs d'eux et de leurs compétences pour la castagne alors que différents groupes de tas de muscles se ruaient sur eux, les mettant en difficulté.
Mitya ouvrit de grands yeux face à tant de violence inutile. Un regard à droite vers l'elfe blanche à terre et bientôt au milieu de toutes ces brutes, un à gauche vers Alvin en souffrance. Sa gorge se noua avec la tristesse profonde qui l'envahissait. Elle attrapa la main du blessé d'un geste vif et se retourna vers le gringalet qui avait ouvert sa porte.

« Je vous en prie, aidez nous ! Tout ceci n'est qu'un terrible malentendu et il y a des blessés ! »

L'elfe n'attendit pas vraiment la réponse avant de pousser le chauve dans la maison.

"Mettez vous à l'abri Alvin!"

Elle savait pertinemment que la baston n'était pas une option pour elle. Non seulement elle n'était pas capable de frapper qui que ce soit physiquement mais elle s'y refusait également par principe. Mais alors que pouvait elle bien faire pour les aider ? L'elfe rousse lui indiquait de fuir. Peut être était ce plus judicieux ? Elle hésita quelques instants avant de courir en direction de la femme inconsciente pour la traîner elle aussi dans la maison où elle avait poussé le docker. Mais là était tout son courage. Les yeux écarquillés devant cette scène atroce, une main sur le battant de porte des larmes vint faire briller ses yeux tandis qu'elle se mit à hurler.

« CA SUFFIIIIIT !!! ARRETEZ CE BORDEL !!! »

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » mer. 20 nov. 2024 17:34

Entrefilet




Hart avait (peut-être) appris de son erreur : cette fois, une fois debout et légèrement rasséréné par une potion puissante (blessure grave au visage) il attendit les coups d’une position défensive. Quatre vinrent, le cinquième se relevant péniblement. Le premier fut paré et contré avec adresse par le marin, envoyant un sale coup dans les côtes de ce dernier, qui se plia en deux sous la douleur avant de s’effondrer au sol. Il avait semblé entendre au pirate ses côtes se briser sous son poing. Les trois autres ratèrent lamentablement également, y compris le grand blond barbu qui se gaussait plus tôt, surpris de voir le pirate relevé si tôt.

Le sort de Leyna fonctionna cette fois. Et magnifiquement bien en plus. Son Geyser fit choir au sol violemment non pas trois, mais les quatre types des rues qui s’étaient rués sur elle. Si trois étaient juste sommairement choqués par la chute, le quatrième avait… eu moins de chance. Il était tombé sur un pavé saillant et sa tête faisait maintenant un drôle d’angle, comme si sa nuque avait été brisée sur le coup.

Les trois adversaires de Dracaena arrivèrent à sa portée, mais sous ses cris de dément, hésitèrent. Ils reculèrent d’un pas pour ne pas se faire toucher par l’arbre fou et sa masse d’arme et ses piques dangereuses.

Le gringalet n’eut guère le temps de se pousser qu’un Alvin fut poussé vers lui, le bousculant. Elle n’eut qu’à peine le temps d’atteindre le corps inerte de Silmeria, non sans risquer un coup de masse de Dracaena, que son cri fit écho dans la rue.

En réponse à tout ce bordel, Alvin, qui n’était pas entré dans la maison, et se tenait toujours un œil, cria à son tour.

« C’est bon, c’est bon bordel. Vous êtes des cinglés. On voulait juste vous mettre une correction nous. Pas se faire maraver la gueule à coups de masse ou de… trombe d’eau. C’est de la magie, c’est ça ? Vous êtes complètement malades, vous z’autres, des voies du d’ssus. »

Le gringalet avait refermé sa porte. Plus aucun des hommes d’Alvin ne bougeait.

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » jeu. 21 nov. 2024 23:10

Sans doute grâce à ce petit spectacle, j’ai eu le temps boire la potion avant que le premier poing ne file vers ma figure. Pas de chance pour ce pauvre bougre. J’étais à peine remis de ma torpeur, et j’ai mis toute ma force derrière ma contre-attaque. J’ai senti ses côtes se fêler, trahies par son élan. Il est tombé au sol aussitôt. D’autres sont venus le remplacer, mais aucun ne m’a atteint. Malgré mon état, j’avais dansé entre leurs assauts, tout se passait comme je l’avais pressenti à l’origine. Leyna, quant à elle, avait aussi retrouvé du poil de la bête. Une poignée de gaillards se sont écroulés devant ses geysers invoqués par magie. Quant à Mitya et Drac, force est de constater qu’ils étaient débrouillards à leur manière. Dracaena, cédant à sa rage en même temps que sa peur, s’était lancé dans une folle danse de mots et de coups de masse dans le vent. Il était comme possédé par un esprit.

« LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! »

J’aurais tendance à dire que sa folie n’était pas simulée. Mais elle avait au moins le mérite d’intimider les autres. Mitya a presque failli se prendre un coup perdu alors que, plus vive qu’elle n’en avait l’air, elle s’est penchée pour traîner Silmeria vers une des entrées ouvertes par les curieux. Au bord des larmes, elle a demandé à Alvin de se mettre à l’abri et supplié tout le monde d’arrêter là cette violence sans queue ni tête.

« ÇA SUFFIIIIIT ! ARRÊTEZ CE BORDEL !! »

Je ne sais pas vraiment si c’est son appel désespéré ou la violence du combat qui ont poussé Alvin à calmer le jeu, mais il n’était clairement plus aussi combatif qu’au début. Alors qu’il se tenait douloureusement l’œil là où j’avais tiré mes aiguilles, il s’est mis à crier à son tour.

« C’est bon, c’est bon bordel. Vous êtes des cinglés. On voulait juste vous mettre une correction nous. Pas se faire maraver la gueule à coups de masse ou de… trombe d’eau. C’est de la magie, c’est ça ? Vous êtes complètement malades, vous z’autres, des voies du d’ssus. »

Il me semblait plus sage d’arrêter là les hostilités. J’avais l’impression de causer plus de détresse qu’autre chose, et il était temps d’apporter un peu de clarté à cette triste charade.

« Leyna. »

Un simple appel pour lui intimer d’arrêter là sa magie. Alors que je sentais ma joue enfler peu à peu, j’ai regardé autour de moi. Une bande de sagouins nerveux, un qui se tenait les côtes, et un autre qui avait l’air d’avoir subi une très mauvaise chute à cause d’un geyser de Leyna.

« La prochaine fois les gars, venez à nombre égal si vous voulez qu’on vous prenne gentiment. »

Je ne relâchais pas ma garde pour autant. La panique pouvait pousser à tout. Je n’avais que deux certitudes, ces imbéciles pensaient qu’on était des cinglés venus des voies supérieures, et ils n’avaient manifestement jamais pris de mauvais détour dans les ruelles d’Exech. Autant mettre les pendules à l’heure. Je me suis rapproché de lui d'un air nonchalant, mais je m'assurais surtout qu'il ne puisse pas se faire la malle avant d'avoir répondu à mes questions.

« On reprend où on s’est arrêté, et cette fois, évite de nous envoyer la garde au cul. On est pas d’en haut. Enfin, pas à la base. On est pas du coin. Yuimen, ça parle à quelqu'un ? Bref, tout ce qu’on veut, c’est des renseignements. »

Je me suis tenu la joue tout en repensant à Silmeria. Son état avait l’air de confondre Hrist et les autres à son chevet.

« Et un toubib. J’imagine qu’on a au moins ça en commun, pas vrai ? »


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Modifié en dernier par Capitaine Hart le ven. 22 nov. 2024 22:15, modifié 1 fois.

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » ven. 22 nov. 2024 13:30

Inconsciente était sans doute le mot qui caractérisait le mieux Mitya à ce moment précis. Elle avait couru protéger une inconnue au risque de se prendre une masse dans la tête. Mais si elle n'était pas très prudente, elle était au moins agile et il était important de la mettre hors de porter de cette énorme arme. Ce qu'elle fit avant d'écarquiller les yeux à la vue de l'homme à terre. Leyna, la seule personne qui avait l'air raisonnable dans ce groupe, venait de tuer un homme. Et avec de la magie, proscrite dans cette cité ! Ses yeux passèrent sur chacun des individus de cette scène traumatique, sans jamais réussir à ses fixer sur autre chose que de la désolation...

Alors qu'elle allait remercier Alvin pour avoir calmé le jeu, voilà que le pirate se mit à tout balancer de but en blanc devant autant de monde. Craignant clairement pour son intégrité physique et morale, il fallait se rendre à l'évidence et laisser la pauvre hinionne si elle ne voulait pas finir dans le même état. Elle soupira en se relevant, arracha un bout de l'étoffe de lin qu'elle avait emprunté sur le bateau pour le tendre à Alvin.

« Désolée pour tout ca... Merci de votre aide Alvin. »

Tournant les talons elle demanda pardon à chaque personne sur son chemin puis s'arrêta devant l'homme à la nuque brisée afin de déposer deux petits champignons sur ses yeux et de s'enfoncer dans les ruelles, les yeux toujours humides.

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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » sam. 23 nov. 2024 02:46

Les deux autres guignols de la compagnie du tronc d'ta mère c'étaient visiblement rapp'lé comment fallait s'y prendre pour être efficace, le barbu en étalant un mec d'un coup de poing, plutôt que l'inverse, c'était remis très vite de sa blessure, et la bleutée, elle, avait enfin réussit son sort, faisant jaillir des trombes d'eau projetant plusieurs des marins haut dans les airs, avant de leur infliger une douloureuse chute. Elle usait donc de fluides d'eau. A noter. Ca pourrait servir s'il m'arrivait un petit...accident avec mes flammes.
La chev'lue avait manquée d'se prendre un coup d'ma part, mais elle avait qu'à pas approcher...

En tout cas, notre riposte tout aussi violente que chaotique avait calmée les ardeurs des marins bourrins. Leur chef, trucmuche, déclara:


« C’est bon, c’est bon bordel. Vous êtes des cinglés. On voulait juste vous mettre une correction nous. Pas se faire maraver la gueule à coups de masse ou de… trombe d’eau. C’est de la magie, c’est ça ? Vous êtes complètement malades, vous z’autres, des voies du d’ssus. »

J'arrêtais d'agiter ma masse dans tous les sens, sans pour autant cesser de la brandir. Le... culot de sa phrase me paralysa, avant que je n'éclate de nouveau.

"Vous vous foutez d'moi?! VOUS NOUS AVEZ AGRESSÉ EN PREMIER!!!
"On voulait juste vous donner une correction, gnagnagna" :Sac de chair, si tu cherche la merde attend toi à la trouver! Et on vous l'a dit: On est pas de la SURFACE! ON EST PAS D'EN DESSOUS! ON EST JUSTE PAUMÉ ET ON AIM'RAIT SAVOIR OU ON EST!"


Je fulminais face à l'audace de ce type. Il nous attaquait avec ces potes, après avoir essayer de nous balancer aux flics, et C'ÉTAIT NOUS LES FOUS DANS L'HISTOIRE?! Mais quel sale petit....Krmmmrmrmrmrmrlmml, non Drac, nooooon, calme toi, calme toi... Soit... pragmatique... Profite de l'occasion, s'ils veulent pas se battre, alors tant mieux, même si regarder son sale visage de peau dégueulasse d'humain de merde te donne ENVIE DE LUI ENFONCER SON NEZ A LA CON DANS SA GORGE ROSE ET MOUILLÉE DE TAS D'ORGANE DENUÉ DE CERVELLE!

J'étais vraiment plus qu'à bout. Je me rendais compte que mon corps tremblait. La chevelue à coté, sembla horrifiée de tout ce qui venait de se passer, et s'enfui en pleurant... Erk... Encore un autre problème à gérer si elle se perdait... Encore que... Non en fait, c'était pas mon job de m'occuper d'elle. J'savais pas qui c'était moi cette meuf...
Mais si elle parlait de moi... Ou même de Yuimen, et que ça créait des problèmes... Et moi qui savait toujours pas où était les autres... Et Silmeria toujours dans les vappes...


Pendant que je sentais mon esprit exploser, la voix du barbu s'éleva:

« On reprend où on s’est arrêté, et cette fois, évite de nous envoyer la garde au cul. On est pas d’en haut. Enfin, pas à la base. On est pas du coin. Yuimen, ça parle à quelqu'un ? Bref, tout ce qu’on veut, c’est des renseignements.  Et un toubib. J’imagine qu’on a au moins ça en commun, pas vrai ? »

C'était... Pragmatique. Cohérent. A croire qu'il était compétent, et que je l'avais pas vu se faire étaler par une gifle deux minutes plus tôt. Mais c'était quoi ce gars en fait? La bleutée semblait le respecter. Il donnait l'impression de savoir s'qu'il faisait, même si ça semblait stupide, sans qu'je sois vraiment sur qu'il maitrise la situation. Et la, il montrait qu'il était du genre à réagir et se réadapter super vite... A croire qu'il avait l'habitude de gérer des situations de merde du genre...


Boarf, vous savez quoi? S'il voulait jouer les diplomates avec la bande de marins bourrins, qu'il s'amuse. On aurait bien b'soin d'information, mais la, moi, j'en pouvais plus. Je jetai un coup d'oeil au corps de Silmeria, toujours autant K.O. J'voulais la fouiller pour voir si elle avait pas un truc utile pour la soigner sur elle, mais hors de question de faire ça devant la bande de chauves culotés qui venaient d'se prendre une déculotté.
Je restais toujours masse en main à les observer, me tenant à prêt à réagir s'ils essayaient juste de nous faire baisser notre garde.

Inspirant un bon coup par mes feuilles (j'en avais perdu pas mal à Aliaénon, me fallait vraiment trouver un peu d'soleil et d'eau fraiche pour faire repousser tout ça), je tentai tant bien que mal de me calmer... non, plus exactement, de me maitriser. Puisant dans mes forces, je finis par demander, de la façon la plus calme que j'pouvais être sur le moment:


"Et s'quoi vot' problème avec la magie? Elle est instable et peut nous péter au visage?"


Par les fesses de Fearadhach, si on avait atterrit dans un monde où la magie était aussi bordélique qu'Aliaénon...
Bah en fait ça m'ouvrait pas mal de possibilité.
Mais jusqu'à présent, j'n'avais pas eu de soucis pour user de mes fluides, même inconsciemment. C'était quoi l'arnaque du coup?

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Leyna
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Re: La Veine et les Artères

Message par Leyna » sam. 23 nov. 2024 11:38

Cette fois-ci, la magie répondit et sema le chaos. Le groupe était à l'offensive et les malandrins furent bien vite dépassés. L'un d'eux, projeté en l'air, retomba mal. Il fallut quelques instants à la prêtresse pour comprendre qu'il était probablement mort.

Ce genre de choses sont inévitable lors d'un combat, malgré tout, elle aurait aimé ne pas en arriver là. Leurs assaillants se rendirent, et elle en profita pour dédier une prière à l'homme tombé.

« Sinistre augure en ce jour, s'il est placé sous le signe de la mort. Hélas, quelle folie d'en être arrivé là... »

Ses compagnons étaient furieux ou désemparés. Le capitaine reprenait les choses en main, Leyna le laissa parler, tout en restant aux aguets. Il y avait des gardes sur les dock et ils étaient peut-être à leur poursuite. Elle appuya :

« Nous ne vous voulons aucun mal. Nous voulons seulement comprendre ce que nous faisons ici. Nous sommes arrivés dans la ville haute, emportés par une magie inconnue, mais le chaos nous a mené à fuir par ici. Si nous sommes menacés, en cette cité inconnue, nous n'avons d'autre choix que de nous défendre. »

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » sam. 23 nov. 2024 13:37

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères


Jour 1 – fin d’après-midi.




La tension redescendait, même si elle n’avait pas disparu. Deux dockers s’approchèrent et s’agenouillèrent près de leur frère à la nuque brisée, visiblement peu rassuré par les paroles de Leyna, ou par l’action de Mitya visant à lui poser des champignons sur les yeux. Ils n’osèrent toucher le corps, trempés qu’ils étaient par la trombe d’eau. Alors que l’elfe à l’ascendance peu claire (c’raciste) s’en allait de son côté (suite plus loin), la discussion commençait entre les trois aventuriers restants et le groupe de bagarreurs. Alvin prit un ton atterré, mais tout à fait premier degré.

« Putain, vous êtes vraiment paumés en fait. »

Il se frotta l’œil et tenta de process les informations distillées par les trois gus restants. Sa voix était fébrile.

« Yuimen. Pas du coin. Ni de la surface ni d’en bas, mais apparus via une magie inconnue. Vous… vous avez conscience que ça ne veut rien dire, les gars ? Y’a aucune autre ville. Ni proche ni lointaine. Comment vous expliquez ça ? Et comment on était censé vous croire ? »

Il secoua la tête, main toujours sur l’œil, et poursuivit.

« Ici, c’est les Docks d’Ashaar. Et vous êtes tombés j’sais pas comment dans son Lac, d’où on vous a tirés. »

Il se tourna vers Dracaena, puis Leyna.

« L’usage des armes est interdit par l’Ordre du Soleil Noir. Une sorte de… milice locale. De même que la magie. On pouvait pas savoir que vous seriez des fous sanguinaires. Vous connaissez pas le principe de la bagarre ? Enfin bref. Comme j’le disais, la magie est interdite. Si vous l’utilisez, les soldats vont venir vous prendre et vous mener dans la Ville Inférieure. Ou dans les Tréfonds. Parce que ouais, ici aussi c’est la Cité Supérieure. Là où on est plus ou moins civilisés. »

Il n’eut guère le temps de poursuivre son explication. Un de ses sbires s’écria :

« Les mecs, les Noirs arrivent. On s’casse. »

Et tous détalèrent – sauf Alvin - alors que des pas d’acier sur les pavés résonnèrent à leurs ouïes.

Les trois yuimeniens et Alvin purent apercevoir, chargeant vers eux avec rapidité, les soldats qu’ils avaient croisés sur la jetée. Certains d’entre eux, en tout cas. À commencer par leur chef.



Image



Il s’écria :

« Ils sont là ! Vite ! Vous, rendez-vous séant ! »

Il était temps d’agir. Fuir, rester et tenter de négocier ? Se rendre comme demandé ?


________________________



Fanielle, sitôt l’ascenseur descendu, avait pris Hrist par la main et entrainé cette dernière hors de la machine, se faufilant à travers la foule dense. Itulë se précipita à leur suite pour ne pas les perdre : leur objectif était le même. Rejoindre les quais pour sauver Silmeria. La jeune fille du tisserand les mena à travers des ruelles étroites désertées sans mot dire en courant. La situation le demandait : d’après Jorus, le corps de Silmeria serait en danger sur les quais.

Après un moment, ils finirent par croiser un visage peut-être familier. Itulë sembla le reconnaître en tout cas, s’écriant avec un grand sourire :

« Mitya ! »

Une rencontre inattendue dans ces rues. L'elfe n'avait, elle-même, pas croisé quiconque dans les ruelles qu'elle avait suivies au hasard. Fanielle s’arrêta près d’elle, la questionnant avec un débit pressant :

« Que s’est-il passé après votre chute ? Pourquoi êtes-vous seule ? Où sont les autres ? »




[HJ : Le groupe avec Alvin : postez votre réaction. Le groupe avec Itulë et Fanielle + Mitya, on peut résoudre ça via une discussion discord. Je crée votre groupe.]



[XP :
Heartless : 1 (combat bref), 0,5 (parlementer)
Mitya : 1 (combat bref), 0,5 (s’en aller)
Dracaena : 1 (combat bref), 0,5 (râler)
Leyna : 1 (combat bref), 0,5 (prière)]

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » dim. 24 nov. 2024 22:46

« Putain, vous êtes vraiment paumés en fait. »

Leyna venait d’accomplir un rite sommaire sur le corps d’un trépassé.

« Nous ne vous voulons aucun mal. Nous voulons seulement comprendre ce que nous faisons ici. Nous sommes arrivés dans la ville haute, emportés par une magie inconnue, mais le chaos nous a mené à fuir par ici. Si nous sommes menacés, en cette étrange cité, nous n'avons d'autre choix que de nous défendre. »
« Yuimen. Pas du coin. Ni de la surface ni d’en bas, mais apparus via une magie inconnue. Vous… vous avez conscience que ça ne veut rien dire, les gars ? Y’a aucune autre ville. Ni proche ni lointaine. Comment vous expliquez ça ? Et comment on était censé vous croire ? »

Il semblait secoué par nos circonstances, mais il s’était tout de même évertué à répondre à nos questions.

« Ici, c’est les Docks d’Ashaar. Et vous êtes tombés j’sais pas comment dans son Lac, d’où on vous a tirés. »
« Et c'quoi vot' problème avec la magie ? Elle est instable et peut nous péter au visage ? »

Dracaena semblait s'être calmé. C'est un peu flippant, de voir cet homme-arbre alterner entre nervosité et folie.

« L’usage des armes est interdit par l’Ordre du Soleil Noir. Une sorte de… milice locale. De même que la magie. On pouvait pas savoir que vous seriez des fous sanguinaires. Vous connaissez pas le principe de la bagarre ? Enfin bref. Comme j’le disais, la magie est interdite. Si vous l’utilisez, les soldats vont venir vous prendre et vous mener dans la Ville Inférieure. Ou dans les Tréfonds. Parce que ouais, ici aussi c’est la Cité Supérieure. Là où on est plus ou moins civilisés. »
« Ouais, j'vois ça. »

Je me suis fendu d’un sourire en regardant son groupe d’ahuris. L’un d’entre eux avait les yeux rivés sur l’autre bout de la ruelle puis a prestement tourné les talons. Des pleurs ont attiré mon attention sur le dos de Mitya qui s’enfonçait dans la rue, fuyant le vacarme. Pauvre petite. Elle n’était sans doute pas coutumière des combats et des menaces. Je voulais la rattraper, hors de question de laisser une yuiménienne seule dans un monde inconnu, mais alors qu’elle disparaissait dans une allée, une troupe a aussitôt fait son apparition, la manquant de peu.

« Les mecs, les Noirs arrivent. On s’casse. »

J’avais senti un frisson parcourir mon échine. Je me suis vite souvenu que les Noirs en question n’étaient pas un régiment de tueurs Shaakts, mais bien la milice aux armures sombres et or qui était intervenue aux quais.

Mais le frisson persistait. Comment j’avais fait pour me laisser étaler par l’autre gugusse ? Mon corps s’était figé sur place et j’ai juste pris le coup, comme si je n’étais pas vraiment là. Il semblait bien que je n’étais pas complètement remis de Kochii. Allais-je me figer à nouveau, en plein affrontement avec ces soldats armés de piques et de sabres ? J’étais sous l’emprise d’une terrible anticipation. Mon corps n’était plus l’allié fidèle que je pouvais malmener à souhait. Il avait appris la peur. Là où mes instincts me renforçaient jadis pour chaque affrontement, ils me trahissaient désormais. Rien n’était jamais simple. Les gaillards des quais s’étaient faits la malle, tous sauf Alvin et les témoins silencieux. Il allait sans doute essayer de leur expliquer la situation, et il n’avait pas l’air du genre à leur éconduire pour nos beaux yeux.

En tout cas, j’avais un semblant de piste. S’ils emmenaient leurs mages dans ces parties inférieures, alors c’était là que je trouverais un soigneur capable de ranimer Silmeria.

« Leyna, Drac, vous feriez mieux de choper Sil et de vous tirer de là. J'serai sur vos talons. »

Pour une fois ce n’était pas mon arrogance qui parlait. Je redoutais le combat. Par le passé, ce genre de troupes n’aurait pas suffi à m’intimider, mais je ne pouvais plus risquer de me battre avec le même abandon. Je mettais les autres en danger. C’était peut-être même ma faute si Mitya était livrée à elle-même. Elle avait déposé un petit champignon sur chaque œil du gars qui ne s’était pas relevé du sort de Leyna. Y avait-il seulement un dieu des champignons sur Yuimen ? Son rite n’allait-il pas brouiller son âme après que Leyna ait déjà adressé une prière à là Mère des Mers ? Une fille louche comme ça ne tiendrait pas une minute dans ce genre d’environnement. Mais elle était devenue le cadet de mes soucis. Avant que le Soleil Noir ne se rapproche, j’ai risqué une dernière question à voix basse.

« Je veux rejoindre les niveaux inférieurs. Une idée qui ne commence pas par se rendre ? »

Je me tenais prêt à châtier le premier qui tentait de me mettre la main dessus, ou d’empêcher les autres de fuir. J’ai écarté ma posture pour le leur faire savoir. Je sentais sur mon épaule le drapeau noir flotter sous une brise venue de nulle part. Pourquoi j'ai toujours envie de sourire dans ce genre de situations ?

Juste une minute. Non, trente secondes. Je voulais donner une longueur d'avance aux autres. Ma prochaine destination dépendrait de la réponse d'Alvin.


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Modifié en dernier par Capitaine Hart le ven. 29 nov. 2024 17:51, modifié 2 fois.

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » mar. 26 nov. 2024 23:10

Marcher un peu, seule et sans précipitation, peut être était-ce la seule chose à faire en attendant que les choses se tassent et que les gens soient plus disposés à accueillir ceux qui en auraient besoin. La solitude n'eut pourtant pas le temps de se faire sentir car une voix familière résonna quelques rues plus loin. Sans même lui laisser le temps de réagir, une elfe à la chevelure corbeau vînt la questionner à propos d'une certaine Silmeria. Si leur têtes étaient familières, leurs noms l'étaient beaucoup moins. Fuir une tête de dragon géante laisse en effet peu de temps pour les présentations.

"Mais si, tu sais ? Celle qui a été grillée en me parlant, puis traînée partout dans la boutique comme une serpillère. Que tu avais avec toi dans le tonneau, et que Jorus l'y avait mise à l'envers."

Voilà qui était plus clair. Voilà donc le nom de celle qu'elle avait tant bien que mal sauvée de la noyade. Itulë lui expliqua ensuite leur petit coup de théâtre avec la famille De Cendres et Mitya finit par pouvoir mettre un nom sur chacun de ses camarades présents. Fanielle quand à elle s'enquit de l'état de toute la petite troupe ayant fait trempette. S'en suivit le récit bref de leurs péripéties : Al et Cole, les gros bras, le combat et le mort... A cela Jorus répondit que nul ne pouvait mourir ici. Il était pourtant clair que la nuque de ce malheureux avait été brisée d'un coup sec. Fanielle apporta des compléments :

"Non, on ne peut mourir. Il a pu avoir la nuque brisée, sombrer dans l'inconscience, mais il est toujours vivant. La cité est protégée par un bouclier magique empêchant toute mort. C'est... pour ça qu'on peut encore sauver Silmeria."

L'impatience de Hrist se faisait pesante face à son refus de retourner avec cette troupe de meurtrier. Jusqu'ici, elle avait tenté d'aider tout le monde dans ce qu'ils entreprenaient alors qu'elle désaprouvait pour beaucoup les méthodes. Puisqu'ils étaient coincés dans une cité inconnues, il paraissait plus logique de se plier à leurs coutumes afin d'obtenir de l'aide et c'était ce qu'elle comptait faire dorénavant ! Non, elle ne voulait pas y retourner et risquer de se faire arrêter. Posant une main sur elle, Jorus finit par la convaincre de les aider, ne serait-ce qu'un peu.

"Nous sommes tous dans un monde qui n'est pas le nôtre. Je comprends que la situation vous dépasse, mais malheureusement nous sommes liés les uns aux autres, que cela nous plaise ou non. On va avoir besoin de l'aide de chacun pour rentrer chez nous. Guide-nous et si les choses se passent mal, reste avec ceux qui préfèrent éviter les affrontements. On ne t'en tiendra pas rigueur."

Ce à quoi Itulë s'empressa de répondre.

"Pourquoi on doit être liés les uns aux autres ? Si y'en a qui font des bourdes, j'veux pas payer pour eux. J'veux être liée qu'à ceux que j'apprécie. Vous tous. Pas les autres."

Elle sourit à la jeune elfe et se mit en route pour leur montrer le chemin quand trois des hommes d'Alvin leur passèrent devant en leur hurlant quelque chose.

"Cassez-vous si vous avez quelque chose à vous reprocher : les Noirs sont dans la rue !"

A ces mots, elle ne prit pas le temps de réfléchir, saisit la main de l'hinïonne et suivit ceux qui les avaient avertis.

"Par où on va ?"

Un rapide coup d'oeil à droite puis à gauche avant de bifurquer à droite, essayant de suivre l'homme devant elles.

" Par là ! "

Tout en courant aussi vite qu'elle le pouvait, elle ne pu s'empêcher de se dire que cette situation catastrophique était sans fin...

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Jorus Kayne
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Re: La Veine et les Artères

Message par Jorus Kayne » ven. 29 nov. 2024 15:15

Nous retrouvons Fanielle, ainsi que Hirst qui ne semble pas apprécier de nous voir venir, dans cette étrange cage de métal et de verre. Tout le monde termine de s’y installer et alors que je me demande comment nous allons descendre, j’ai un mouvement de surprise lorsque tout se met à vrombir dans une sorte de calme inquiétant. En-tout-cas, je semble le seul à le sentir ainsi. Par réflexe, je me mets immédiatement sur mes gardes, tandis qu’autour de moi, nul ne paraît inquiet. Les trois engrenages qui nous lient aux poutres de métal se mettent en route. Métal contre métal, je m’attends à des crissements horribles, des étincelles à n’en plus finir. Rien. Tout se déplace dans une certaine douceur.

(Il doit y avoir une tonne de graisse pour tout ça ! Combien d’animaux il faut pour entretenir un tel… j’y pense, je crois pas avoir vu une seule bête ici !)

Il ne faut que quelques minutes pour atteindre le niveau inférieur, minutes durant lesquelles je me demande si je serais en mesure de remonter par mes propres moyens, à la force de mes bras et de mes fouets. J’observe ces trois poutres ainsi que la forme particulière sur lesquelles tournent les grosses pinces. Je pourrais y entourer mes fouets cependant, si tout est graissé comme c’est pas permis, arriverais-je à les maintenir fermement sans glisser ?

Une fois en bas, nul garde ne nous pose problème. Si nous sommes passés, c’est que ceux du dessus nous y ont autorisés. Peut-être que la remontée sera plus problématique en revanche. Fanielle tire Hirst par la main au travers de la foule et Itulë faisant de même, je me précipite pour ne pas les perdre. Il serait dommage de se perdre après l’effort pour venir. Notre guide nous emmène ainsi dans des ruelles étroites sans perdre de temps. Lancés dans notre précipitation, nous finissons par retrouver un visage familier qu’Itulë reconnaît sans mal, nous offrant le luxe de son appellation. L’elfe à la marque blanche s’appelle donc Mitya, que nous avions perdu lors de notre escapade dans le canal. Elle a suivi de force le courant, embarqué contre son gré en compagnie des autres, dont notamment Silméria. Si Fanielle s’inquiète de ce qui lui est arrivé et où se trouve le reste des naufragés, Hirst l’interroge sans animosité sur l’emplacement de sa jumelle, bien qu'elle arbore son regard glaçant. Ignorant qui est la fameuse Silméria, elle s’interroge sur notre capacité à nous déplacer sans mal.

"C'est l'elfe inconsciente. La même que celle-ci mais en moins causante." Dis-je en pointant Hirst quant à l’identité de Silméria. "Quant au reste, on mélange un zeste de subtilité, on saupoudre d'audace, un jeu d'acteur de première qualité, servir frais et c'est bon. Mais tant qu'à faire, autant éviter le Soleil Noir, ça ira très bien. Explique-nous ce qui vous est arrivé et sais-tu où sont les autres ?"

Itulë précise qu’il s’agit de l’elfe grillée. Ainsi, c’est Akihito qui est responsable de son état. Ou devrais-je dire, c’est Akihito qui est parvenu à faire ce que beaucoup envisageaient sans le dire. Pour pouvoir la mettre dans un tel état aussi rapidement, il me faudra craindre les capacités des fulguromanciens, à moins qu’il ne soit un cas à part. Interrogée par Fanielle concernant les autres, nous apprenons qu’ils ont été secourus par des bateliers avant que ceux-ci n’appellent un gang de gros bras, le Soleil Noir et qu’un mort soit à déplorer.

Sans vouloir attendre plus longtemps, inquiète visiblement de l’état de sa jumelle, Hirst pousse Mitya à nous y emmener, proposant à Fanielle de rester à une quinzaine de mètres de nous. Une idée plutôt avisée selon moi.

Mitya demandant s’il faut un nom particulier pour user de l’ascen-sœur, je devance Itulë sur la question de sa fausse identité, employée pour passer les gardes.

"Pas vraiment, mais ça aide lorsqu'on porte des armes interdites. D'ailleurs, il y a certains points à savoir pour placer inaperçu ici et des sujets à éviter. Nul ne meurt ici. On parlera des détails en chemin. Guide-nous jusqu'aux autres s'il te plaît." Puis je me tourne vers Fanielle et Itulë. "Hirst...Lenneth a raison. Mieux vaut que vous évitez de vous associer avec nous si ça tourne mal. Fanielle, vous connaissez des gens ici, chez qui nous pourrions nous retrouver si on devait se séparer, ou un lieu dans le coin qu'on pourrait retrouver facilement ?"

Malheureusement Fanielle ne compte pas rester en retrait, estimant qu’elle sera mieux quelle attitude adopter selon la situation, bien qu’elle se demande si le Soleil Noir a arrêté le dit gang de gros bras. Une idée que nous pourrions user pour semer le trouble et prendre la fuite.

"De Cendres c'est une famille des Voies Hautes, tout en haut de la ville. Des riches. Et elle est composée que de femmes. Et on a leurré les gardes en disant que j'étais de celles-là. Pas vrai Jorus ?" Déclare Itulë, visiblement contente de revoir l’elfe à la marque.

"J'ai pas fait grand-chose. Tout l'honneur te revient !" Dis-je souriant, en hommage à sa prouesse.

Mitya n’en démord pas, elle affirme bien avoir vu la personne morte, sa nuque clairement brisée, avant de répondre que le groupe n’ pas été arrêté. Pas encore. Ils questionnaient quelqu’un en quête d’un médecin. Cependant, si nous présentons nous intention d’aller les retrouver, Mitya accepte de nous montrer la direction, mais se montre catégorique et refuse de nous y accompagner, prétextant une violence excessive et de l’affaire du dragon à laquelle elle y est mêlée malgré elle.

Alors que Hirst s’agace et nous pousse à partir dans l’immédiat, je prends cependant le temps de répondre, en premier à Fanielle. Je préférerais qu’elle n’aille pas au-devant du danger. Elle vit dans le luxe d’une forme de paix, d’une certaine abondance de son étage, à ce que je comprends contrairement aux niveaux inférieurs. Elle ne connaît pas les situations où il faut réagir sous l’urgence, pouvant devenir un fardeau supplémentaire. Malheureusement, au vu de la situation, nous devons nous précipiter pour secourir les autres et c’est résigner que je dois accéder à sa demande.

"Très bien. Cela ne me plaît pas de vous attirer des problèmes, nos problèmes, mais je n'ai pas le temps de vous convaincre. Faites-moi seulement la promesse de rester là plus discrète possible." Lui dis-je, alors qu’elle m’assure tenir sa promesse de nous protéger ?

(A la réflexion, j’ai bien été surpris par Itulë. Qui sait ce que cette femme a dans les tripes ! Reste à savoir : pourquoi elle tient tant à nous aider ? Pourquoi aider de parfaits inconnus et de surcroît, rechercher par la milice ?)

Puis je pose une main réconfortante à Mitya. Certes, elle a été forcée à être présente. On nous a reproché l’usage de la magie, ce dont elle est innocente. Elle n’a pas eu la chance de nous suivre chez le potier et a ensuite dû vivre une situation violente. Elle a subi les événements les uns après les autres cependant, nous sommes tous du même monde. Nous sommes tous liés par ce qui nous arrive, dans ce monde qui nous prendrait en chasse à cause de notre magie où de la magie qui nous a fait venir. Uni par un même destin, c’est uni que nous devrons y faire face.

"Nous sommes tous dans un monde qui n'est pas le nôtre. Je comprends que la situation vous dépasse, mais malheureusement nous sommes liés les uns aux autres, que cela nous plaise ou non. On va avoir besoin de l'aide de chacun pour rentrer chez nous. Guide-nous et si les choses se passent mal, reste avec ceux qui préfèrent éviter les affrontements. On ne t'en tiendra pas rigueur."

Cependant, cette union que je souhaite n’est pas du goût de ma petite Itulë qui ne souhaite pas payer pour les bourdes des autres. Elle marque un point et particulièrement en ce qui concerne Silméria. Lorsqu’elle sera de nouveau parmi nous, qui sait qu’elle frasque elle va nous pondre si sa sœur ne parvient pas à la canaliser. Au moins je suis rassuré de savoir Itulë suive Mitya si celle-ci ne souhaite pas venir avec nous. Elles seront ainsi loin des emmerdes qu’on s’apprête à suivre. Elle met cependant l’accent sur l’intention de certaines personnes de se débarrasser d’elle.

"Ils n’ont pas eu la chance d’apprendre comme nous, grâce à Fanielle et son père, ce qui régit la société de la cité. On fait un pas vers eux et si vraiment ils sont plus une nuisance qu’une aide pour repartir, on fera sans eux. En tout cas, hors de question que quiconque se débarrasse de toi !"

(Et ça comprend tout le monde, même l’évanouie de service !)

Nous sommes rapidement interrompus par l’interruption de trois hommes courant dans notre direction. Crâne chauve, barbe épaisse et le physique d’un travailleur œuvrant avec ardeur. Ils passent à nos côtés et l’un d’eux nous conseille de partir si nous avons quelque chose à nous reprocher, les "Noirs" étant dans la rue. Puis ils disparaissent sans plus se soucier de nous.

(Les Noirs ? Le Soleil Noir ? Si on y va, faudra la jouer fine.)


Finalement, l’avertissement des hommes aura eu raison de Mitya ,qui nous indiquant la direction à suivre, fuit en compagnie d’Itulë. Mais c’est peut-être mieux ainsi. Hirst n’attend pas plus longtemps, maintenant qu’elle sait où aller. De ce que je sais de son tempérament, elle est prête à aller au venant du danger pour sa sœur. Mais Peut-être est-ce là une occasion à saisir. Voyant Hirst partir, j’emboîte le pas de l’assassine avec ceux qui veulent me suivre, en laissant une distance entre nous et l’assassine, ayant l’intuition que l’attention va se centrer sur elle.

"Elle est du genre à foncer dans le tas pour sa sœur. S’il y a des forces de l’ordre dans cette direction, nous pourrions chercher un passage discret pour évacuer les autres, pendant qu’elle, attire leur attention."

Il ne nous faut pas longtemps pour retrouver les autres, ainsi que des membres du Soleil Noir venu pour les arrêter. La tension est présente et je vois déjà l’homme au parfum iodé tenir à distance les forces de l’ordre. Silméria est présente, Hirst va probablement tout faire pour la secourir. Tâchons de trouver un chemin dérobé.

"Fanielle vous qui connaissez les lieux, vous connaissez un chemin que nous pourrions emprunter pour aider les autres à fuir les gardes au travers des ruelles ?"

De mon côté, j’analyse les lieux en quête d’un point en hauteur sur lequel je pourrais grimper à l’aide de mes fouets afin d’observer la scène plus en détail, voir même exfiltrer le groupe menacé, fuyant par la voie des toits.

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Leyna
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Re: La Veine et les Artères

Message par Leyna » ven. 29 nov. 2024 18:33

Finalement, Alvin se décida à s'expliquer : apparemment, cette ville était organisée en quartiers de plus en plus profonds, et sous le contrôle de cette milice du « soleil noir ». La magie et les armes étaient interdites.

Et ces mêmes miliciens étaient en train d'arriver. Les brutes détallèrent, sauf Alvin, et le groupe se trouvait une fois de plus en danger. Et ce combat serait bien plus dangereux. Le capitaine leur fit signe de partir... La prêtresse aurait préféré rester, mais ses pouvoirs commençaient à faiblir. Ils se retrouveraient plus tard. Elle lança un regard à Drac et Mitya et eut un hochement de tête :

« Allons-y. »

Elle saisit le corps inanimé de l'elfe blanche sans ménagement et s'élança dans l'autre direction.

(((Utilisation de la marque divine de Moura pour soulever Sil et s'enfuir)))

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Dracaena Paletuv
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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » ven. 29 nov. 2024 20:28

Post squelette:

-Drac cherche à porter Silmeria, mais voit que Leyna semble bien plus forte que lui donc la laisse faire.
-Drac jette un dernier coup d'oeil à la scène avec Hart, Alvin et le soleil noir.
-Drac remet le tissu qui cachait son visage et s'enfuit en suivant Leyna.

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