Les Ruines de Nayssan

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » mar. 11 mai 2021 23:17

Chapitre V - Suite - Précédemment

L’extinction des seules torches n’y faisant rien, le sergent Kiyoheiki occulte la lueur émise par son casque pour nous plonger dans une parfaite obscurité. Plusieurs cliquetis inquiétants résonnent autours de nous, suivis du bruit sourd des frottements de la pierre. L’appel d’air qui s’ensuit, accompagné d’une vague de poussière, m’informe qu’un passage s’est ouvert devant nous.

Je toussote pour soulager ma gorge et emboite le pas de mes compagnons lorsque nous disposons à nouveau d’une source de lumière. Nous débouchons dans une pièce aux allures d’appartement. Je me faufile entre table et cuisinière, prenant garde de ne pas trop approcher le lit, sur lequel git une créature humanoïde, et accède à la seconde partie de la pièce. Nous sommes dans les quartiers d’un érudit, à en croire la tonne de livres et fioles qui jonchent les étagères. La salle se pare également d’un bureau et d’une large table sur laquelle trône plusieurs ustensiles métalliques similaires à ceux présents dans la salle où nous avons affronté la goule. L’issue est scellée par une vaste porte de pierre vers laquelle je me dirige immédiatement. Le battant, clos par une large serrure, comporte un simple anneau métallique. Je ne perçois aucune lumière émanant de la serrure, signe que la salle suivante est vide de toute présence.

Une traction de l’anneau nous révèle que la porte est fermée ; impossible donc de continuer sans avoir au préalable déverrouillé la serrure. Nous nous accordons pour examiner chacun une partie de la pièce. Je commence par le bureau, qui me semble être l’endroit le plus logique pour y ranger une clé. Je détaille chaque tiroir, examine le contenu de chaque ustensile, soulève ce qu’il reste de papiers. Une fois mon examen terminé, je me dirige vers les étagères, pour y inspecter les livres. Non pas que j’espère y trouver quelque information, les ouvrages sont probablement rédigés dans la même langue que les énigmes, mais ces grands volumes me semblent parfaits pour qui voudraient y dissimuler quelconque objet ; une clé par exemple.

Suite
(Hrp : jette un œil par la serrure, inspecte le bureau puis les étagères)
Modifié en dernier par Byrnisson le lun. 5 juil. 2021 19:15, modifié 2 fois.

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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » mar. 11 mai 2021 23:33

<< Précédemment
Prison des âmes


Peu à peu la pénombre s’installa à mesure que les torches s’éteignirent. Après une infime hésitation de Jorus, il éteignit à son tour sa torche et l’obscurité tomba à peine troublée par le casque de Kiyoheiki qui dégageait une petite lueur dès que la lumière n’était plus suffisante. Puis nous attendîmes. Et il ne se passa rien. Je commençai à sentir ma jambe tressauter nerveusement, peu à l’aise dans un tel endroit, mais les choses finirent par évoluer, à mon plus grand soulagement. Le sergent masqua la lumière émanant de son casque et , comme par magie, des cliquetis se firent entendre et, soudainement, le mur devant nous s’ouvrit, donnant sur une nouvelle salle. Le mouvement du bloc de pierre souleva un nuage poussière et je fronçai le nez en retenant ma respiration pour ne pas me mettre bêtement à tousser. Tout sembla trembler un court instant et je perçus un bruit au-dessus. Levant les yeux, je bondis en arrière alors qu’une pierre de la taille d’une tête manqua de s’écraser sur mon crâne, heurtant le sol avec un bruit sourd à la place.

- Putain de merde…

Je l’avais échappée de justesse. Remerciant une fois de plus mes réflexes et ma vision que l’obscurité n’affectait pas, j’entrai dans la pièce à la suite des autres et haussai un sourcil à la vision qui s’offrit à moi. Cela ressemblait davantage à un lieu de vie et d’études qu’à une crypte où on conservait les morts. Et pourquoi un tel système d’énigme pour pouvoir y accéder. Celui qui vivait là et gisait à présent, mort et momifié sur son lit, devait être un sacré paranoïaque pour en venir à créer tout ça juste pour pouvoir être tranquille dans un endroit où personne n’avait de toute façon envie de séjourner.
L’ameublement du lieu était relativement simple, mais parfaitement adapté à une vie quotidienne et à ce qui ressemblait à un endroit pour faire certaines recherches. Une bibliothèque contenant de nombreux grimoires était accolée à un mur. Une étagère contenait des bocaux et fioles contenant des liquides opaques. Il y avait également une table comme celle trouvée dans la salle précédente et une porte en pierre que je tentai d’ouur sans succès, manifestement fermée à clé au vu de la serrure qui s’y trouvait. Tout cela me laissa perplexe. Peut-être que celui qui vivait ici jadis étudiait de nouvelles façons d’embaumer les morts ? il devait bien y avoir une raison à ce qu’il reste cloitré ici…

(Je doute que tu puisses en apprendre beaucoup sur celui qui vivait ici. Ce n’est pas comme si tu avais un moyen de voir le passé ou de discuter avec l’âme du défunt.)

(Je ne l’aurai pas dérangé de toute façon, les morts doivent être laissés en paix.)

Et c’était bien la raison qui me faisait grincer des dents à l’idée que des nécromanciens réveillent les morts de cet endroit ou de ceux qui allaient immanquablement tomber dans le combat qui s’annonçait. Plus vite nous trouvions un moyen d’avancer, plus vite nous pourrions mettre un terme aux agissements néfastes de ces nécromants.

(Les nécromants ne font-ils pas que des actes néfastes selon toi ?)

(Tu mélanges tout. Être capable de communiquer avec l’âme d’un défunt en peine ne devrait pas être mal vu, ça peut être une bonne chose pour l’apaiser ou lui permettre de dialoguer une dernière fois avec ses proches avant de quitter ce monde. La magie d’obscurité n’est pas un mal en soit, c’est le fait d’user des corps comme d’objets que je trouve répugnant. C’est comme l’esclavage…)

Alyah n’ajouta rien, sachant parfaitement que le sujet m’affectait trop pour mon propre bien. Mieux valait rester focalisé sur notre objectif actuel. Après avoir aidé Jorus à allumer une nouvelle torche pour que mes compagnons puissent voir davantage que le bout de leur nez dans cette obscurité, je m’avançai vers l’étagère pleine de fioles et de bocaux, curieuse. Je ne savais pas vraiment à quoi je m’attendais, mais je pris un des bocaux au hasard et tentai de l’ouvrir. Des siècles, peut-être même des millénaires passé fermé avait rendu le couvercle parfaitement bien ancré et je dus forcer au point d’en avoir mal aux doigts et au poignet lorsque le couvercle céda enfin. J’ouvris précautionneusement le bocal pour tomber sur deux yeux flottant dans un liquide. Je ne retins pas un sursaut de dégoût et une grimace à la vue des deux pupilles, l’une violette et l’autre orange, parfaitement bien conservée malgré le temps passé à flotter dans un liquide où je percevais es traces de magies. De simples résidus, mais de la magie tout de même. Une grimace dégoûtée sur le visage, je refermai le couvercle et reposai le bocal à sa place initiale, me gardant bien d’ouvrir les autres contenants.

(Tu fais bien. Manquerait plus que tu tombes sur une verge et une paire de…)

(On va s’arrêter là, hein ! Je n’ai pas envie d’imaginer une… ça, dans un bocal, je te remercie. Quel genre de cinglé ferait ça de toute façon ?)

(Le genre qui garde des yeux dans des bocaux ?)

J’allais rétorquer, puis me ravisai. Elle avait raison, comme d‘habitude. Ignorant son rire moqueur et la sensation de fierté qu’elle dégageait, j’observai la salle avec attention. Si le seul moyen de sortir était de trouver la clé de la porte, j’espérai vraiment qu’elle se trouvait ici, parce que sinon nous étions irrémédiablement coincés. Je n’avais jamais fracturé une porte de ma vie – en détruire une ne comptant pas – et je n’avais aucune autre idée e toute façon. Je me dirigeai donc vers la bibliothèque et attrapai un des épais volumes présents, soupesant, étonnée, le grimoire écrit dans la même langue que celle des énigmes. J’étais étonnée que le support ait tenu aussi longtemps et Alyah supposa que c’était fait en vélin. J’entrepris de vider la bibliothèque, vérifiant si l’un d’eux n’était pas creux pour contenir la clé et avec l’idée de regarder derrière la bibliothèque s’il n’y avait pas une autre ouverture cachée, un trou dans le mur ou encore autre chose. Je préférai la vider avant, histoire d’éviter que le poids de tous ces ouvrages ne me tombe sur le coin du nez si elle basculait soudainement. Je les déposai délicatement derrière. Qui pouvait savoir quel genre de connaissances incroyables ils renfermaient ? Autant ne pas gâcher un tel savoir pour ceux qui sauraient s’en servir. Pas que l’idée m’intéresse personnellement, mais un savoir ancien pouvait être perdu et une telle quantité d’ouvrages n’était pas si courante.

(Au boulot… j’espère qu’on va trouver cette clé.)

Vidant la bibliothèque peu à peu, j’espérai vraiment tomber sur la clé, laissant aux autres le soin de fouiller la chambre, sous le lit ou où ils voulaient. Tobias, qui fouillait el bureau, me proposa de m’aider quand il aurait terminé et je hochai la tête, le remerciant d’un sourire que j’oubliais caché par mon masque. Au moins cela irait plus vite s’il venait m’aider. J’espérai qu’on pourrait bientôt sortir d’ici, l’air frais et le soleil me manquaient déjà.

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » ven. 14 mai 2021 21:04

Les torches éteintes, nous plongeons dans l’obscurité. Enfin une presque obscurité puisque le casque lumineux nous éclaire toujours. Ce n’est que lorsque cette source lumineuse nous plonge dans le noir total que le mécanisme réagit. Le mur où se trouve l’énigme se meut de lui-même, provoquant un important soulèvement de poussière au passage. Ce passage n’a visiblement pas été utilisé depuis un bon moment, car un bruit de choc retenti non loin de nous. Comme si quelque chose de lourd était tombé. Heureusement, personne ne semble avoir été touché. En tout cas personne ne s’en plaint, hormis un juron d’Yliria qui se porte bien pourtant. Aidé de nouveau avec une source lumineuse, je range ma torche mouillée alors que nous pénétrons dans ce nouveau passage qui nous oriente sur la gauche, où nous débouchons sur une nouvelle pièce. Encore.

Composée en deux parties différentes, la première est une pièce à vivre, avec son mobilier, ses ustensiles et même une cheminée personnelle ! Le lit quant à lui, a visiblement bien ressentit le poids des années. Il devrait être aussi confortable qu’un bon vieux rocher. Il n’est pas le seul à avoir bien, bien vieilli. Allongé dessus, une momie parfaitement conservé par une pièce hermétiquement fermé.

L’autre partie de la pièce semble être un atelier d’apothicaire avec ses étagères garnies de fioles, ses bibliothèques gorgées de livres qui ont autant de poussières que d’informations devenues illisibles par le temps. Une table mortuaire, similaire à la salle d’embaumement ainsi que le nécessaire pour travailler. Ce qui attire surtout notre attention, c’est cette porte en pierre scellée, à quelques mètres seulement sur notre gauche et sur le même pan de mur par lequel nous sommes venus. En son sein, l’orifice d’une clef absente. N’ayant pas d’autres options visibles pour continuer notre avancée, nous nous mettons en quête de cette clef. Je demande à nouveau l’aide d’Yliria pour allumer ma dernière torche sèche, ainsi que les quelques éléments disposés ici et là pour éclairer la pièce.

Tandis que mes camarades commencent à fouiller le bureau et la bibliothèque, mon regard se pose sur l’être couché sur son lit. Les pensées m’assaillent. Cette personne, savait-elle qu’elle ne rouvrirait pas les yeux lorsqu’elle s’est couchée ? Etait-elle seule lorsqu’elle a rendu son dernier souffle ? L’apparition d’ombre nous ayant déclaré qu’un chemin existait, il y a de forte chance que la clef soit ici, dans le cas où il s’agit là de l’unique passage. Le chemin s’étant fermé derrière-nous, personne d’autre ne serait partie. Je contemple le corps mort quelques instants, comme une prière silencieuse, un moment de respect avant de possiblement, être obligé de déshonorer son repos comme un vulgaire profanateur.

"Pardonnez-moi pour ce que je m’apprête à faire, mais les circonstances m’obligent à agir de la sorte !"

J’inspecte un peu plus minutieusement le lit en tâtant avec la main encore libre, espérant que dans ses derniers instants, il ait voulu garder la clef près de lui. Si malgré cela je n’arrive à rien, il me faudra prendre le risque de perturber son repos en fouillant le corps, me jurant qu’une fois fini, clef ou non, j’offrirais ma cape en guise de linceul.

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » dim. 16 mai 2021 14:10

Post squelette
- Reste un moment dans la partie à vivre pour voir si le conduit de cheminée est bouché par quelque chose de particulier.

- Observe la momie pour voir s'il est possible de déterminer la cause de la mort à partir de ce qu'il en reste.

- Examine le plafond des lieux pour s'assurer que rien ne risque encore de leur tomber dessus.

- Cherche au sol quelque anomalie comme une dalle mal agencée, des objets notables ou des documents encore lisibles.

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » mar. 18 mai 2021 11:20

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))



De nombreuses recherches furent entamées dans cette curieuse salle d’un autre âge. Kiyoheïki ne dénicha rien dans la cheminée. Elle avait sans doute fait les frais de plusieurs oiseaux nidificateurs qui avaient vu s’y effondrer leur maison temporaire, ainsi que l’attestaient quelques petites branches non brûlée éparpillée dans l’âtre. D’un bois prêt à s’effriter en poussière, ou plus récent, mais sec tout de même. La fouille du bureau ne donna rien de bien spécifique non plus : quelques pages manuscrites dans une langue inconnue, quelques objets semblables à ceux présents dans la salle d’embaumement : scalpels, pinces, scies à os, tenailles… Plumes vieillies et encriers séchés. Mais guère de quoi ouvrir une porte. À moins d’être sacrément imaginatif.

Tobias rejoignit ensuite Yliria, qui avait abandonné l’idée de farfouiller les bocaux après sa première découverte un peu macabre. Les livres, nombreux, leur demandèrent un certain travail pour être dégagés de l’étagère où ils reposaient. Certains volumes tombaient en pièces, défaits de leur couverture de bois ou de cuir. D’autres étaient assez bien préservés, dotés de pages en une sorte de vélin fin et pâle. La plupart était rédigée dans une langue ancienne, vraisemblablement la même que celle des énigmes. D’autres laissaient entrevoir des formes plus actuelles de langage, quoique certainement datées elles aussi. La faera d’Yliria put traduire quelques titres et contenu : des ouvrages de biologie, d’anatomie, des précis de médecine et d’herboristerie, des grimoires évoquant la magie sombre, l’art de l’embaumement et des utilisations post-mortem d’un corps. Des essais concernant les âmes, aussi, leur lien avec les Enfers. Il faudrait des journées entières pour tout lire. Des semaines, même. Elle trouva même un livre de recettes de cuisine. Ou quelque chose s’en approchant : Alyah n’en était pas vraiment certaine. Une chose était sûre, pourtant : aucune clé ne se cachait entre les pages et les couvertures des ouvrages.

Kiyoheïki, sûr de constater qu’il n’y avait dans cette salle aucun piège malavisé, de dalle déplacée ou de roc menaçant de choir sur leur tête, avait rejoint Jorus près du cadavre. La fouille du lit et de ses alentours n’avaient rien donné de spécial. Le soigneur, se penchant sur le corps, eut du mal à déterminer la raison précise de son trépas : pas de blessure apparente, et des tissus trop secs pour analyser quoique ce soit. Un empoisonnement ? Une maladie ? De vieillesse, tout simplement ? Ça n’avait pas été une mort violente, en tout cas. Le corps, bien que desséché, semblait assez intact.

Ce fut Jorus qui finit par trouver ce qu’ils cherchaient tous : dans les poches d’un vieil habit miteux encore sur le cadavre, Sali par les fluides autrefois visqueux qui s’étaient écoulés du corps, et désormais secs. Une grande clé de fer oxydé.

S’ils l’essayaient sur la large porte, ils l’ouvriraient, la faisant pivoter sourdement sur ses gonds empoussiérés et figés par le temps, non sans demander un bon coup de main de plusieurs d’entre eux pour la décoincer. Elle n’avait pas servi depuis des lustres ! Un long passage obscur descendait, couloir d’ombre, dans les profondeurs, en direction du sud. Un couloir qui se terminait par une nouvelle porte, de pierres brutes, dotée d’un levier. Les mots du gentâme purent se rappeler à certains. Était-ce le passage secret qu’ils cherchaient ? Ils savaient, alors, ce qui se cachait peut-être de l’autre côté. L’heure était venue de se préparer…


[hj :

XP :
Tous : 0,5 (fouille de la pièce)]

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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » jeu. 20 mai 2021 18:37

<< Précédemment

Cette bibliothèque semblait être une mine d’informations sur de nombreux sujets. Au fur et à mesure que je retirai délicatement les ouvrages et les ouvrais, Alyah donnait quelques informations comme le titre ou un aperçu de ce que certains pouvaient raconter. Ils étaient surtout rédigés dans la même langue ancienne que les énigmes que nous avions dû résoudre, mais quelques-uns semblaient contenir un langage plus proche du commun actuel, même si j’étais bien incapable de les déchiffrer. Certains tombaient en miettes avant même que je ne puisse y faire quelque chose, mais heureusement d’autres semblaient plus résistants. L’encre avait réussi à tenir sur les pages faites d’un vélin fin et pâle et j’entendis Alyah se questionner elle-même sur la provenance de la peau. Je n’étais pas certaine de vouloir entrer dans le détail vu ce que j’avais trouvé dans les bocaux juste avant… Il apparut que c’était surtout un assemblement de livres et d’essais sur des domaines comme l’herboristerie, la médecine, l’anatomie, mais aussi sur la magie sombre, l’embaumement ou encore l’âme et son lien avec les Enfers. L’idée que la personne momifiée soit un nécromancien ne me paraissait pas impossible. Peut-être un illustre nécromant oublié dont les Treize cherchaient à obtenir le savoir perdu ? L’idée n’avait rien d’encourageante en tout cas. L’un des ouvrages, cependant, se révéla encore plus surprenant.

(D’accord, alors celui-là… on dirait un livre de recette de cuisine.)

(Je te demande pardon ?)

(Tu as bien entendu… Je n’en suis pas totalement certaine cela dit, il me faudrait plus de temps pour le feuilleter.)

(On n’a pas toute la journée donc… oublions ça. Je vais quand même emporter certains des ouvrages. Qui sait, peut-être que quelqu’un saura en faire bon usage.)

Je tirai de mon sac la large bande de tissu mauve que je conservai depuis cette sympathique excursion dans le temple de l’Île Interdite et entrepris, sur les indications d’Alyah, d’emporter quelques ouvrages. Un sur la médecine, un sur la magie sombre, un sur l’herboristerie et enfin un dernier sur l’âme. Je rangeai le paquet délicatement dans mon sac, veillant à ne pas les écraser, mais à suffisamment les caler pour qu’ils ne soient pas trop secoués pendant le reste du trajet. Je n’étais pas particulièrement érudit et, à vrai dire, j’avais parfois du mal à lire des textes trop complexes vu les lacunes que je possédais, sans parler d’écrire… Mais cela me semblait important malgré tout. Quelqu’un saurait forcément en tirer quelque chose. Alyah me souffla une idée à l’oreille et je haussai un sourcil, surprise, mais acquiesçais. Je pris délicatement l’épais ouvrage et m’approchai de Tobias qui releva la tête quand je fus à côté.

- Je… J’ai bien aimé les repas pendant le voyage et vous avez dit que vous aimiez cuisiner donc… je crois que ça devrait vous intéresser, ça ressemble à un livre de cuisine. Il faudra le traduire, mais je me suis dit que plutôt que le laisser moisir ici, cela pourrait vous intéresser. Voilà.

Je lui donnai l’ouvrage avec un sourire avant de me détourner pour continuer à chercher avant que Jorus n’annonce avoir trouver la clé. Lui et Kiyoheiki avaient fouillé d’autres endroits de la pièce et visiblement c’était le mort qui avait conservé la clé sur lui. J’observai un instant la momie desséchée par le temps et me félicitai de ne pas être allée fouiller ses poches. Nécromancien ou pas, il était mort et avait droit au repos comme tout le monde. J’espérai que la bibliothèque et les quelques ouvrages que j’avais pris serviraient à quelqu’un. Je remis mon sac sur mon dos, alourdis par les quelques volumes et jetai un œil navré au reste des écrits que j’avais déplacé. Je me promis d’informer quelqu’un de la présence de ses ouvrages un fois sortie d’ici. Un tel savoir ne devait pas disparaître comme ça.

La clé fut introduite dans la serrure et il fallut les efforts combinés de mes trois compagnons pour pousser la lourde porte qui ne semblait pas avoir été utilisée depuis des lustres. Elle pivota finalement, après un rude effort que j’observai simplement, pour dévoiler un couloir sombre qui descendait dans les profondeurs. Était-ce là le passage décrit par l’étrange être que nous avions croisé ? Je l’espérai. Si tel était le cas, mieux valait se préparer en conséquence. Je commençais à être nerveuse à présent que nous touchions au but. Il Fallait à tout prix découvrir ce qui se trafiquait ici et y mettre fin, quoi que cela puisse être.

(Combattre les Treize ne sera pas une mince affaire, j’espère que tu en ais consciente.)

(Je le suis, mais on n’a pas trop le choix, il faut arrêter le rituel qu’ils préparent, ça ne peut rien apporter de bon.)

(Essaie de ne pas foncer tête baissée cette fois.)

(J’évaluerais nos options une fois la situation devant mes yeux. Pour l’heure…)

- Ssussun !

À mon appel, l’élémentaire jaillit à mes côtés. Je lui caressai doucement le ventre en lui donnant quelques consignes. Une boule de lumière apparut au-dessus de nous et s’engouffra dans le couloir sombre, éclairant la zone efficacement. Quelques secondes plus tard, une douce lumière vint effacer la fatigue qui risquait de commencer à poindre et je le chargeai de faire de même avec tous les membres de l’équipe sans distinction.

- Il va juste retirer la fatigue pendant quelques heures.

Jorus et Tobias n’avaient jamais vu l’élémentaire et je n’avais pas vraiment non plus expliqué ses capacités à Kiyoheiki lors du voyage. Mieux valait leur exposer maintenant et leur donner les indications pour que cela soit efficace. Je me tournai vers eux pour leur expliquer tout cela.

- Ssussun est un élémentaire de lumière et c’est un peu mon atout caché, je préférai le garder de côté jusqu’à maintenant ; c’est pour ça qu’il n’est pas intervenu plus tôt. Il soutiendra le groupe selon mes instructions. Il n’obéit pas à d’autres que moi, donc si vous avez besoin de son aide, dites son nom et je ferai au mieux pour qu’il vous aide. Alors si jamais vous voyez de la lumière sur vous, ne paniquez pas. Il est capable de vous soigner, de renforcer vos attaquer et de vous protéger contre la magie des mages noirs et des nécromants, mais pas des morts-vivants qu’ils peuvent créer, même si j’imagine que les tuer devrait être dans ses cordes.

Si j’avais pu voir une partie de l’étendue des capacités de l’élémentaire, je n’avais encore jamais usé de ses pouvoirs lors d’un affrontement, le combat contre le drakarm n’ayant pas été assez long pour que je perçoive toutes les possibilités d’avoir l’aide d’un élémentaire de lumière. Alyah m’avait décrit les capacités d’anciens maîtres mage blanc qu’elle avait suivis et j’avais pris ça comme base pour dresser une petite liste de consignes que l’élémentaire pourrait suivre efficacement. Je n’étais pas certaine d’être capable de prononcer plus de trois mots à la suite au beau milieu d’un combat, mieux valait faire au plus court.

- Quoi qu’il se passe…privilégiez votre vie.

Je rabattis mon masque sur mon visage avant d’entrer dans le couloir. Pour finalement atteindre une porte fermée proche d’un levier qui l’ouvrait sans aucun doute. J’inspirai et attendis que tout le monde soit prêt avant de tirer sur le levier.

(Alyah, si jamais…)

(Tu ne peux pas… J’ai compris, je leur dirai.)

(Merci.)
***
HRp : lancement des Rp Eclairage rang 4 dans le couloir ainsi que Dopage rang 4 sur chaque personne du groupe

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » ven. 21 mai 2021 16:21

Fouillant chacun un lieu différent et que Kiyoheiki examine le corps de notre hôte, c’est moi qui finit par mettre la main sur la précieuse clef. Enfin, j’ai une clef. Reste à savoir si elle ouvre la porte sur le mur et si ce mur nous conduit jusqu’à la destination voulue.

"J’ai mis la main sur une vieille clef !" Dis-je à tout le monde.

Alors qu’aucun liquide n’explique son oxydation, ma faéra tente de m’expliquer son origine.

(Le corps humain est composé d’une grande partie d’eau. L’eau oxyde le métal et comme a chanté un barde, le temps emporte tout !)

(Je comprends toujours pas.)

(En fait c’est…c’est peut-être pas plus mal finalement!)

Avant de crier victoire, j’introduis la clef dans la serrure qui réagit lorsque je la tourne. Malheureusement la porte a, comme le reste, souffert du passage du temps et il nous faut la pousser à plusieurs pour ouvrir le passage sombre.

"Un passage secret dont la clé est la réponse à une énigme ancestrale. C’est ce qu’a révélé cette chose. Si c’est effectivement vrai, cela mène derrière le rituel et donc vers…" Dis-je en me rappelant que nous n’aurons pas affaire à n’importe qui en bas.

(Ha ? Tiens-toi prêt, quelque chose arrive !)

Tandis que nous observons le passage, Yliria prononce un mot étrange et un poisson volant lumineux apparaît à ses côtés. Caressant gentiment son ventre, elle parle à voix basse et une boule de lumière apparaît au-dessus de nos têtes et s’enfonce pour éclairer le couloir. Puis une lumière chaleureuse fait disparaître la fatigue qui commençait à se faire ressentir.

(Il éclaire, il soulage l’épuisement, il ne manque plus qu’il fasse à manger et masse le dos et j’en adopte un aussi !)

Yliria nous explique qu’il s’agit de son atout caché : un élémentaire de lumière. Il lui obéit exclusivement. Dans le cas où nous aurons besoin de son aide, il faudra prononcer son nom pour qu’elle lui donne l’instruction. Il est en mesure de soigner, de renforcer nos attaques et de nous protéger contre la magie noire. En revanche, les invocations des nécromants sont un tout autre problème, même s’il devrait être capable de les mettre en pièce.

(Bon ben j’aurais plus besoin de ma torche, ça me libère une main !)

(Tu n’es pas surpris ? C’est pourtant pas souvent qu’on voit une invocation de lumière !)

(C’est vrai qu’il est stupéfiant de voir un poisson respirer hors de l’eau !)

(…)

(Disons qu’entre un elfe qui se transforme en dragon, une femme qui parvient à l’imiter et Sibelle qui se métamorphose en gros poulet…)

(Hippogriffe !)

(Oui pardon ! Après avoir vu tout ça, je suis moins surpris par un poisson volant qui brille)

(Pas faux !)

"Avant de descendre j’aimerais faire deux petites choses !" Fais-je avant de me diriger vers la momie. "Je vais avoir besoin de ma cape, mais dès que nous en auront finit je reviendrais respecter ma promesse !"

Puis éteignant la torche avec un peu d'eau, je me sers des résidus qu'a laissé le combustible, pour noircir toutes les parties de mon corps susceptibles de réfléchir la lumière. J’en passe une partie sur mon visage, qui doit briller d’un beau teint huileux. Une fois cela fait, je m’assure que mes affaires soient bien rangées dans mon sac et ne me gênera en rien. Mon grappin et la corde à laquelle il est attaché rejoignent d’ailleurs l’intérieur du sac. Puis je dégaine ma dague de glace une gourde précise parmi celle dont je dispose et répand une dose de liquide sur ma relique. Lorsque je reviens vers les autres, la gourde ayant été remplacée par une autre lame, j’explique la nature du produit.

"Il s’agit du brise-magie, un poison inoffensif sur moi, mais terrible pour ceux qui compte exclusivement sur la magie !"

Nous nous regardons les uns les autres, avant qu'Yliria ne brise le silence.

"Quoi qu’il se passe…privilégiez votre vie."

Elle pénètre à l'intérieur et lorsque viens mon tour, fermant la marche, j'inspire une dernière fois à plein poumon.


Utilisation d'une dose de brise-magie sur la dague de glace
rangement du [grappin+corde] dans le paquetage
Modifié en dernier par Jorus Kayne le ven. 21 mai 2021 20:38, modifié 2 fois.

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » ven. 21 mai 2021 19:51

Post squelette 2

- Contribue avec sa puissance surhumaine à pousser la porte déverrouillée par la clé de Jorus.

- S'efforce d'être serein en espérant que son attitude (aura de palouf) aide ses compagnons à garder le moral.

- Adresse une prière à Gaïa, Moura, Rana et Zewen pour qu'ils les guident et les protègent face aux menaces à venir.

- Une fois en bas, écoute attentivement pour savoir s'il y a une activité importante ou pas de l'autre côté, ou une occasion parfaite pour faire irruption.

- Se tient prêt à actionner le levier et à passer devant quand le groupe aura fini de se préparer.

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » sam. 22 mai 2021 00:37

Chapitre V suite - Précédemment

Le bureau et ses tiroirs ne recèlent rien de plus que quelques feuilles griffonnées dans une langue incompréhensible, et des outils. D’un mouvement tapageur, je remue scalpels, pinces, tenailles et matériels de calligraphie, sans succès ; pas la moindre trace d’une clé. Je glisse tout de même une petite lame dans ma besace, songeant qu’elle ferait un bon outil de découpe une fois débarrassée de innombrables piqures de rouille qui la constelle.

J’abandonne ensuite le bureau et rejoins ensuite Yliria pour l’assister dans sa tâche consistant à déloger consciencieusement chaque ouvrage de la bibliothèque. La demie shaakte s’attarde parfois sur la couverture d’un livre, lorsque ce dernier ne se désagrège pas dans ses mains et je la vois même fourrer quelques ouvrages dans un sac. Je me contente pour ma part de soulever à grand bras, pour les déposer négligemment sur le sol, puis d’inspecter les piles ainsi formées. Les couvertures, toutes différentes, sont parfois singulières par leur matière, leur couleur, leur texture. Elle témoignent de la variété des ouvrages, bien que j'en
comprenne pas un traitre mot. Une ombre sur ma droite attire mon attention. Je relève la tête et aperçois Yliria, tout sourire, qui me tend un ouvrage, étonnamment bien conservé.

« Je… J’ai bien aimé les repas pendant le voyage et vous avez dit que vous aimiez cuisiner donc… je crois que ça devrait vous intéresser, ça ressemble à un livre de cuisine. Il faudra le traduire, mais je me suis dit que plutôt que le laisser moisir ici, cela pourrait vous intéresser. Voilà. »

Cuisine ! Le mot déclenche un mouvement vif par lequel je m’empare du livre. Mon engouement s’estompe lorsque je découvre le titre et assimile les paroles d’Yliria. A première vue, le livre semble en bon état, suffisamment pour en lire les mots couchés le papier en des temps révolus, peut être même par l’occupant de cette pièce. S’il s’agit bien de cuisine, ces pages recèlent peut-être des trésors culinaires, de quoi étoffer la panoplie basique de recettes dont j’ai jusqu’ici usées pour rassasier les troupes de Luminion. Des trésors… bien cachés derrière un dialecte nébuleux.

(Il faudrait le traduire en effet).

Une tâche harassante, que de déchiffrer ces textes, de quoi y passer toutes mes permissions, à supposer que j’en déniche la clé. Demander à l’un des nécromants que nous traquons de réveiller le bougre qui repose dans l’autre pièce pour qu’il me fasse la dictée serait probablement le moyen le plus efficace pour arriver à mes fins.

Je fais néanmoins bonne figures, rends son sourire à Yliria et la remercie simplement. Je pourrai toujours profiter de sa présence pour glaner des renseignements sur cette langue, si ma cervelle ne rentre pas en surchauffe. C’est que ces derniers jours, j’ai assimilé pas mal de choses. La guerre, son contexte, nos ennemis, les treize, la magie qui réveille les morts, et celle qui illumine la vie. Je commence à comprendre l’intérêt d’une goule bicéphale… L’image de l’immonde créature, vêtue d’une toge d’érudit m’arrache un gloussement heureusement couvert par la voix de Jorus, qui déclare avoir trouvé la clé.

Nous nous agglutinons autours de la porte, qui rechigne à s’ouvrir. Jorus, Kiyoheiki et moi-même joignons nos forces pour forcer le mécanisme du battant, qui finit par céder. Jorus nous rappelle l’effrayante signification de notre succès : nous sommes maintenant tout proche de la salle du rituel, et de nos redoutables ennemis. Je fremis, mais sans flancher. Maintenant que je les contrôle un peu mieux, les fluides lumineux me bercent dans une quiétude permanente. Non pas qu’ils effacent ma conscience, car l’effroi continue de lacer mes entrailles et de tenir mes sens en alerte. Ils m’aident à me concentrer, à garder le contrôle de mon être, plutôt que de le laisser errer au gré de mes instincts.

D’une injonction, Yliria fait apparaître un être de lumière à ses côtés. La chose pulse d’un blanc pur, éclatant sans être aveuglant. Je crois reconnaître en cette chose une part, ou peut être est ce un tout, de la magie qui se développe en moi. Je lui souris, lui chuchote un « merci » lorsque son halo nous imprègne d’une vigueur nouvelle. Ma magie répond en écho. Cette chose produit des effets similaires à elle ; en plus puissant, c’est donc très certainement un tout. Je réalise que je ne me suis jamais senti plus entier qu’en cet unique instant.

(Chère magie, chers fluides, je vous nomme Lucie, comme une part de moi dont je ne saurais me défaire).

Jorus se nous demande un bref temps de préparation, avant d’aller plus en avant… Pendant ce temps, je fais un effort pour reporter mon attention sur le réel, et assiste aux derniers préparatifs. Jorus reviens vers nous en nous montrant sa dague parée d'un poison, une substance sensée annihiler les pouvoirs de nos ennemis. J’adresse un dernier regard à mes compagnons.

« Quoi qu’il se passe…privilégiez votre vie. »


J’acquiesce. aux mots d'Yliria et emboite le pas du sergent.

(Ma vie est vouée au duché. Défendre mon royaume, au péril ma vie, c’est la privilégier.)

Suite

[Hrp : récupère un scalpel et un livre]
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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » sam. 22 mai 2021 17:49

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))




Le passage obscur descendu par chacun, il ne restait plus que cette lourde pierre masquant la suite des événements. Aucun son ne passait à travers, et ceux qui s’y penchèrent doutèrent même un instant qu’il s’agisse bien là d’un passage, tant il était camouflé par sa propre nature. Mais la présence du levier éclairait son utilité. Et lorsqu’il fut abaissé, la pierre crissa contre la pierre dans un grondement sourd alors que s’ouvrait devant eux un passage.

Une vaste salle s’ouvrit à eux, baignée de lumières sépulcrales provenant des lances iridescentes de quatre statues équines massives, immenses, qui pointaient leurs armes vers le centre de la pièce, élégamment pavée d’une rosasse carrelée. Ils arrivèrent par le sommet de la salle (en haut de l’image) juste derrière un grand autel sculpté, de facture indéniablement elfique, comme tout le reste de la pièce.


Image


Près de cet autel, deux êtres à la sombre allure se tenaient. Deux êtres à la puissance manifeste, évidemment reconnus aussitôt par les membres de l’expédition : un elfe au teint macabre et aux longs cheveux blancs doté d’une armure d’argent liée d’une cape rouge sang, Herle Krishok ; et à son côté un humain à l’allure sombre, la mine fermée, enveloppé dans un large manteau noir, Gadory. Ils encadraient l’autel et furent irrémédiablement attirés par le bruit de la porte de pierre s’ouvrant derrière eux, tournant vers ceux qui se montreraient un regard aussi surpris qu’agacé.

Sur la rosace centrale, en bas d’une volée d’escaliers se tenait un être qu’ils avaient déjà aperçu. Une sorte de seigneur elfe ressuscité, en armure lourde, à la tête ornée d’un casque-couronne et au teint blafard, squelette vibrant de ces mêmes aura sépulcrales. À genoux lorsque la porte s’ouvrit, il se releva lentement, et plongea son regard vers l’entrée secrète leur amenant d’inattendus visiteurs.


Image


Sur l’étage le plus bas de la salle, le plus vaste aussi, se tenaient, alignés comme une armée, des chevaliers morts-vivants elfes. De nobles guerriers hinion d’autrefois qui se tenaient là, armes et armures impeccables. On eut dit une intervention des armées de l’Anorfain, si leurs visages n’étaient plus qu’os et chairs pourries. Une troupe organisée d’une centaine d’individus, tous identiques ou presque. Ce ne devait être que le haut du panier de l’armée dont avait parlé le gentâme. Les dirigeants, l’élite. Immobiles, ils assistaient dans un silence morbide à la salle.

Et puis, la voix de Herle Krishok, ténébreuse, envahit l’espace.

« Vous qui avancez dans le noir, qui êtes-vous, et que venez-vous faire ici ? »






[HJ : On peut gérer l'aspect discussion sur le discord de votre groupe. ^^

XP :
Yliria : 0,5 (cadeau, pillage, poisson de lumière et levier)
Jorus : 0,5 (cours de biologie, clé, camouflage et poison)
Kiyo : Quand ça sera complétété.
Tobias : 0,5 (pillage, porte)]

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » ven. 28 mai 2021 09:32

Chapitre VI - A couteaux tirés- Précédemment

Le couloir nous conduit à une pierre massive, empêchant toute avancée. Au premier abord, on pourrait penser à un cul de sac, mais une fouille rapide nous dévoile un levier. Sitôt actionné, un léger cliquètement se fait entendre et la pierre se dérobe sous l’action d’un mécanisme enfoui. Les mots prononcés par la créature encapuchonnée au sujet du chemin le plus direct à emprunter n’auraient pu être plus juste car nous tombons nez à nez avec l’objet de notre présence en ces lieux. Impossible de s’y tromper, nous faisons face aux légendaires Hele Krishok et Gadory. C’est que les indices sont nombreux : devant nous, se tiennent un elfe au teint blafard, au visage scarifié et à ses côtés, un être humain à la peau diaphane, l’air sévère. Si l’autel près duquel ils sont affairés ne laissent transparaître aucun indice sur leurs activités en ces lieux, c’est l’arrière-plan de l’immense salle qui en atteste.

En contrebas, baignée d’une lumière terne, se dresse une silencieuse assemblée. Une cohorte faite d’os, de tendons, armée d’un redoutable attirail, drapée d’antique blason ; un régiment d’elfes morts vivants, devancée par le champion que nous avons entre-aperçu quelques temps auparavant dans la salle que nous avons surplombée. La cohorte de chevalier se tient immobile, mais le seigneur (si l’on en croit la couronne qui ceint son crâne) qui les dirige se redresse lorsqu’il capte notre présence.

Les hôtes de cette salle, visiblement interrompu dans leurs affaires réagissent également à notre arrivée, la voix de l’elfe nimbant définitivement la scène de terreur.

« Vous qui avancez dans le noir, qui êtes-vous, et que venez-vous faire ici ? »

Intimidé par les trop nombreux occupants de la salle, je reste muet face à l’interrogation de l’elfe. Depuis notre conversation avec l’être d’ombre, je suis agité par une unique obsession : mettre un terme au rituel et neutraliser les nécromants qui l’exécutent. Mon instinct me pousse donc à dévoiler notre identité, la raison de notre présence et à tirer les armes pour régler notre différent honorablement. Une approche typiquement militaire en somme, selon le triptyque « déclaration de guerre », « bataille rangée », « armistice ». Devançant le reste du groupe, Yliria s’avance de quelques pas et s'adresse au nécromant:

"Mon nom est Yliria. Moi et mes compagnons avons croisé la route d'un étrange être encapuchonné qui nous a dit que quelque chose se passait dans ces ruines, nous sommes donc venus voir de quoi il retournait... Et vous, qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?"

L’approche de la demi-shaakte est bien plus subtile que je ne l’envisageais. Sans mentir, elle élude la véritable raison de notre présence et adopte une attitude neutre.

(C’est habile. Si la dodine prend, nous pourrions un peu mieux cerner nos ennemis.)

J’observe l’agencement énigmatique des lieux : l’autel qui jouxte les deux mages, les statues auréolées d’une aura verdâtre ; pour le moment, rien ne me permet de relier ces éléments au rituel. Plus agacé qu’intimidé par notre présence, l'humain rétorque à Yliria que nous ne pourrions pas plus mal tomber et nous fait comprendre que notre présence dérange. Ça tombe bien, me dis-je. Plus bavard son compère Elfe se présente comme étant Herle Krishok, et désigne l’autre comme son apprenti, Gadory ; plus aucun doute possible, sur l’identité de nos interlocuteurs. Il ajoute que lui et Gadory tentent de percer les mystères de la nécropole puis désigne la porte derrière nous.

« Visiblement nous ne les avons pas tous découvert... Où mène ce passage ? Et pour quelle raison êtes-vous ici. Je crains que le gentâme que nous avons nous-même croisé de vous aurait pas alpagué de lui-même sans raison. Ni ne serait sorti à l'extérieur pour vous attirer. N'ayez crainte de vous présenter ».

(Gentâme, c’est donc le nom de la créature ténébreuse avec laquelle nous avons conversé).

L’approche d’Yiliria semble payer. Le légendaire Herle Krishok, semble prudent, pas suspicieux. En réponse à son invitation, je réajuste ma cape sur mes épaules, feignant de vouloir me donner une contenance ; en réalité je tente de camoufler au mieux les armoiries sur mes épaules (une chance que je n’ai aucun grade incrusté sur ma poitrine) ; puis m’avance d’un pas décidé. Je m’adresser à Herle, tâchant à grand effort de contrôler le timbre de ma voix.

« Mon nom est Tobias Arthès. Nous sommes venus ici à cause des lueurs qui baignent ce lieu. En êtes-vous l’origine ? Notre échange avec l'être encapuchonné, le gentâme, nous a conduit vers ce qui semble être les quartiers d'un érudit. L'endroit regorge de savoirs pour qui sait les déchiffrer. Cet ouvrage écrit dans une langue que je ne maîtrise pas – je sors le livre de cuisine de ma besace, tout en continuant d’avancer - en est un exemple. Convaincus que cet endroit recelait quelque chose de plus important, nous avons poursuivi notre route jusqu'ici ».

Alors que je la dépasse, Yliria opine du chef, probablement pour appuyer mon discours. Elle précise que les ouvrages que nous avons vus portaient sur des sujets multiples : médecine, embaumement, utilisation des corps après la mort, le lien entre les âmes et les enfers, la magie de l'ombre, autant de thèmes qui devraient aiguiser les appétits de de mages, tentant de mettre en branle une armée de morts vivants.

(Bon sang, elle a vraiment traduit tous ces ouvrages ou elle les baratine ?)

Yliria ajoute :

« Vous semblez assez puissants pour conjurer une armée alors, pardonnez ma curiosité, mais qu'est-ce qui pourrait vous intéresser dans ces ruines en particulier? Ce ne sont sans doute pas les seules présentes sur Nirtim... »

La question est osée mais suggère que nous ne sommes pas au courant du rituel exécuté par les nécromants. Elle pourrait ainsi renforcer notre crédibilité. Mon cœur bas à la chamade tandis que j’observe la réaction de nos hôtes.Pendant ce temps, le champion squelette me suis de ses orbites vides sans perdre une miette de mes mouvements. En arrière toile, sa morbide cohorte demeure immobile.

Herle, marmonne des paroles inintelligibles puis nous répond que les ouvrages sont écrits dans l’ancienne langue des elfes blancs. Ce savoir pourrait les intéresser mais qu’ils doivent d’abord achever la tâche qu'ils sont venus accomplir en ces lieux. Il ajoute :

“Quant aux lueurs que vous avez aperçues, nous ne sommes à l'origine que de leur apparition à la surface : ce ne sont pas de simples lumières, il s'agit des âmes de tous les elfes morts ici, enfermés depuis des millénaires dans cette nécropoles et maintenues en ce monde par un puissant mage de leur époque. Des âmes emplies de colère et de rancœur. Nous venons ici les libérer, les faire servir notre cause pour qu'elles puissent enfin reposer en paix dans les Enfers."

Il se tourne vers Yliria et l’encourage à révéler l’emplacement de ruines recelant le m même potentiel si elle en connaît. Il nous ordonne enfin de les laisser poursuivre leur rituel en silence, visiblement lassé par la distraction que nous venons de leur fournir. Dans ma tête fourmillent une multitude d’idées contradictoires visant à neutraliser le rituel. Endommager l’autel ou l’une des immenses statues auréolées de lumière, seuls éléments qui à ma connaissance pourraient être liés à la magie qui sommeille ici, aurait probablement un impact. Mais dans le même temps, je n’ai aucune idée de la façon d’y parvenir, ces derniers étant taillés dans la pierre; en outre, le rituel serait définitivement neutralisé, rendant impossible la libération des âmes. Et de quel droit le capitaine Tobias Arthès condamnerait ces pauvres âmes pour l’éternité. A mesure que j'y réfléchis la situation me semble de plus en plus inextricable ; et au final, confronter les deux mages me paraît être la seule solution valable, bien qu'étant aussi la plus terrifiante.

D’un léger raclement de gorge, je suggère aux deux mages que je n’escompte pas me plier expressément à leur ordre.

“Pardonnez moi, messieurs mais je souhaiterais encore discuter d’une chose. - je déglutis difficilement tandis qu’une gangue d’anxiété me saisis aux entrailles. Je m’apprête tout de même à défier deux des treize ! - A première vue, vos intentions m’apparaissent hautement louable ; j’entends par là la libération de ces pauvres âmes. Néanmoins, je crains de ne pas pouvoir adhérer à votre … cause - je prononce ce dernier mot dans un murmure et afin d’exclure définitivement toute autre issue à la situation, dévoile le blason ceignant mon armure.”


Dans un ultime effort de volonté, j’ajoute péniblement :

“Il… il vaudrait mieux pour nous tous que vous mettiez en pause votre rituel, au … au moins d’ici que le siège d’Oranan soit achevé.”


Suite
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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » sam. 29 mai 2021 12:17

<< Précédemment


Le levier s’abaissa et un crissement se fi entendre tandis que la porte de pierre glissait, libérant le passage. J’avançai aussitôt, la main sur la poignée de mon arme, prêt à toute éventualité, mais ce qui m’attendais allait au-delà de ce que j’imaginais. Une salle, immense, s’ouvrait devant nous, illuminé par d’étranges lueur spectrales donnant un effet inquiétant à chaque centimètre de l’endroit. Devant nous se tenait un autel finement sculpté près duquel se tenait deux personnes qui se retournèrent vers nous. Un elfe au teint macabre et au visage couvert de cicatrices, engoncé dans une armure argenté liée à une cape rouge. L’autre, un humain à la mine sombre et aux cheveux tout aussi obscurs, était drapé dans un manteau noir et semblait plus agacé que vraiment surpris par notre arrivée. Derrière eux se trouvait une volée d’escalier menant à une place circulaire entouré d’étranges statues en forme de cavaliers dont les lances luminescentes étaient à l’origine de l’éclairage sépulcrale. Au centre de cette place se tenait le jumeau de l’être que j’avais aperçu plus tôt. Un genre de seigneur elfique en armure lourdes et aux os luisant d’une lueur verdâtre et surnaturelle.

Ce qui me fit le plus angoisser, dans tout cela, ce fut surtout la présence, plus loin dans le fond de la salle, d’une centaine de morts-vivants, tous protégés d’armures lourdes et attendant sagement en rang bien serré, comme une armée prête à partir en guerre. Nous y étions. Deux nécromants, un seigneur relevé de la tombe et une centaine de morts probablement d’anciens combattants expérimentés. Et nous étions… quatre. Un pas de travers, et nous étions morts. J’espérais avoir la chance de tomber uniquement sur les deux nécromants, le combat aurait été, sinon équitable, au moins possible. Avec une telle force présente, c’était impensable. Nous ne pouvions faire demi-tour non plus, le passage étant bloqué par la salle aux énigmes. Je jurai intérieurement et enlevai promptement la main de mon arme, certaine que si un combat s’engageait, c’était fini.

La voix de l’elfe au visage scarifié s’éleva, sombre et froide. Il voulait savoir qui nous étions et ce que nous faisions ici. Evidemment qu’il voulait savoir… Mais lui dire que nous étions venus découvrir ce qu’ils trafiquaient et potentiellement les en empêcher, voilà une idée qui ne me plaisait pas du tout et Alyah était complètement d’accord avec moi. Semi-vérité peut-être ? C’était mieux d’éviter de leur raconter n’importe quoi. Ces types étaient puissants, on pouvait le sentir et Alyah le confirma sans mal. J’inspirai, mon anxiété cachée derrière le masque que j’étais bien contente de posséder.

- Mon nom est Yliria. Moi et mes compagnons avons croisé la route d'un étrange être encapuchonné qui nous a dit que quelque chose se passait dans ces ruines, nous sommes donc venus voir de quoi il retournait... Et vous, qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?

Il ne fallait pas être un génie pour savoir qui ils étaient, mais peut-être qu’ils voudraient le cacher. L’humain sembla en tout cas particulièrement agacé par notre présence et lit allègrement savoir. Visiblement ils n’avaient pas encore fait ce pour quoi ils étaient venus, nous avions donc encore une chance de comprendre exactement ce qu’ils voulaient et, le cas échéant, les en empêcher. L’elfe fut plus… avenant. Il se nomma et c’était, sans surprise, Herle Krishok et son apprenti, Gadory. Le penser était une chose, en avoir la confirmation en était une autre et je n’eus pas besoin de feindre une certaine surprise et nervosité en apprenant cela. Je sentais clairement mon corps se tendre, mais je fis de mon mieux pour ne pas trop le laisser paraître. Lui affirma qu’ils étaient ici pour découvrir les secrets de ces lieux et semblait intéressé par ce que nous avions découvert et qui leur avait visiblement échappé. Par contre il ne crut pas complètement à mon histoire, arguant que l’être encapuchonné, qu’il nomma Gentâme, ne nous aurait pas attiré à l’intérieur. Il insista sur les raisons de notre présence et sur nos identités et j’hésitai. Que pouvions-nous dévoiler, exactement ?

Répondant à mon débat intérieur sans le savoir, Tobias s’avança à son tour et expliqua calmement, sans entrer dans les détails, que c’étaient les lueurs qui nous avaient attirés ici et que notre rencontre avec le Gentâme nous avait permis de découvrir les quartiers d’un érudit. Il sortit comme preuve le fameux livre de cuisine. Pendant qu’il avançait, je remontai mon masque sur le haut de ma tête et hochai imperceptiblement la tête à ses paroles. Il semblait avoir compris ce que je voulais faire : Gagner du temps, récolter des informations, éviter le combat tant que nous n’en savions pas assez sur les deux nécromants. Alyah semblait approuver l’idée et cela me rassura. J’étais déjà assez nerveuse comme ça vu la situation tendue dans laquelle nous étions. D’un murmure, j’appelai Ssussun qui se posta sur mon épaule. La simple sensation de sa présence me calma et j’enchaînai à la suite du capitaine.

- Les ouvrages portaient sur divers sujets, notamment la médecine, l’embaumement, l'utilisation des corps après la mort, le lien entre les âmes et les enfers, la magie de l'ombre, ce genre de choses. Est-ce le genre de savoir que vous recherchez ?

Je fixai un instant l'armée de morts qui se tenaient derrière, puis l'autel près duquel étaient situés les deux nécromanciens. Il fallait la jouer fine. Je me grattai la tempe en réfléchissant. Ce genre de discussion ce n’était vraiment pas mon fort

- Vous semblez assez puissants pour conjurer une armée alors, pardonnez ma curiosité, mais qu'est-ce qui pourrait vous intéresser dans ces ruines en particulier ? Ce ne sont sans doute pas les seules présentes sur Nirtim...

L’elfe blanc, Herle, marmonna quelques mots qu’Alyah me traduisit, démontrant l’intérêt du nécromancien pour les ouvrages que nous avions trouvés. Je n’ajoutai rien sur ceux que j’avais pris et qui étaient sagement installés dans mon sac. Si ce savoir leur était utile, mieux valait qu’ils n’y aient pas accès. Il parla d’une voix plus forte et ce qu’il annonça me glaça le sang.

- C'est la langue des anciens elfes blancs. Et ils pourraient dûment nous intéresser, oui, une fois que nous en aurons fini ici. Quant aux lueurs que vous avez aperçues, nous ne sommes à l'origine que de leur apparition à la surface : ce ne sont pas de simples lumières, il s'agit des âmes de tous les elfes morts ici, enfermés depuis des millénaires dans cette nécropoles et maintenues en ce monde par un puissant mage de leur époque. Des âmes emplies de colère et de rancœur. Nous venons ici les libérer, les faire servir notre cause pour qu'elles puissent enfin reposer en paix dans les Enfers.

J’observai le mage noir, indécise. La situation était plus complexe que prévue dans mon esprit. Libérer ces âmes, oui, mais les asservir ensuite à la solde d’Oaxaca… c’était encore une fois de l’esclavagisme et je n’allais certainement pas être d’accord pour les laisser faire cela. Je haussai les épaules à sa question. Comme si je pouvais savoir où d’autres ruines enfermaient des âmes emplies de haine. Je connaissais des ruines, mais celles-ci étaient bien particulières. L’apprenti de Herle, Gadory, était bien moins enclin à la discussion que son maître et insista pour commencer et que nous nous taisions enfin. J’eus envie de lui donner une réponse cinglante, mais Tobias prit la parole avant moi. D’une voix hésitante, mais néanmoins déterminée, il leur annonça être contre leurs projets d’asservir ses armes, dévoilant le blason qu’il avait jusque là cacher et leur demandant de mettre cela en pause jusqu’à la fin du siège d’Oranan. Je ne savais pas si je devais lui envoyer mon soutien ou une paire de baffes. Autant pour la tentative de négociation…Si les mages décidaient que la discussion était close, il allait falloir agir vite.

- Les âmes des morts doivent aller aux enfers, vous n’avez nullement le droit de les asservir à votre volonté ou une cause qui ne les concerne pas. Les morts ont droit au repos, peu importe ce qu’ils étaient de leur vivant.

Je plissai les yeux en fixant Herle. Gadory était très visiblement trop agressif pour être raisonné, mais peut-être était-il possible de négocier avec son maître ?

- La nécromancie devrait vous permettre de communier avec les morts, pas de les enchaîner. Renoncez à votre projet, vous savez que c’est injuste pour les vivants et pour les morts. Emportez votre armée si tel est votre souhait, mais libérez les âmes de leur prison et laissez-les rejoindre les Enfers sans en faire vos esclaves. Personne, pas même les mors, ne devrait être enchainé contre sa volonté à celle d'un autre.


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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » sam. 29 mai 2021 17:42

Post squelette 3


- A la demande de son identité, se contente d'un sobre "D'Esh Elvohk", omettant consciemment son prénom à consonance ynorienne.

- N'intervient pas tout de suite, observant attentivement la situation et l'effet des échanges. Se tend un peu quand le jeune capitaine dévoile son blason et qu'Yliria se lance dans une leçon de morale et d'éthique envers les nécromants.

- Profite que la jeune femme distrait le duo pour faire un pas de côté, river son regard au noble mort, consulter sa faera et s'adresser directement à lui.
"La langue de nos puissants prédécesseurs ne m'est pas inconnue. Si vous êtes en mesure et enclin à me répondre, échangeons quelques mots. Quel titre employer à votre endroit, Seigneur ?"

- Jette un bref coup d'œil à Herle Krishok, se préparant à l'entendre le questionner quant à l'origine de son érudition, avant de poser une autre question à l'elfe antique."Et qu'est ce qui a assez de poids pour vous faire ainsi courber l'échine ?"

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » sam. 29 mai 2021 20:51

Nous empruntons le passage, espérant que celui-ci soit le bon. Il serait dommage de tomber par inadvertance sur le chemin menant en un autre endroit, comme cette grande pièce avec tous les gardes, placés en sentinelles. Nous débouchons finalement sur une grosse pierre, ou un passage encore une fois fermé par un amas inamovible à la force les bras. Cependant la présence de notre lumière volante nous permet de découvrir sans peine un levier non loin. C’est toujours une énigme en moins à résoudre ! En le manipulant le passage devant nous s’ouvre, menant à une vaste salle éclairée par d’étrange lumière provenant de quatre statues massives de cavaliers, pointant leurs lances au centre de la pièce.

Immédiatement je me cache lorsque j’aperçois deux individus. Le brise-magie est un atout majeur face à un manipulateur de fluide, mais son utilisation impose de s’assurer de toucher à coup sûr. Sans quoi, il me faudra de nouveau prendre le temps de répandre le poison sur la lame. Tandis que mes camarades avancent lorsqu’une voix demande qui nous sommes, j’attends patiemment dans l’obscurité.

Yliria prend la tête de ce petit trio et entame la conversation, répondant sans mentir à la question, mais sans donner de véritables révélations sur notre identité et les raisons de notre présence. A son tour elle demande qui ils sont. La première voix n’apprécie pas notre présence, puisque selon ses dires nous arrivons à un mauvais moment, avant de nous sommer de nous taire pour regarder. Une seconde voix, plus calme, semble plus encline à répondre et se présente sous le nom de Herle Krishok et son apprenti Gadory. A ce moment ma respiration s’arrête nette quelques secondes, comprenant que nous voilà à destination et que bientôt nous devrons très probablement engager le combat face à deux des plus dangereux être sur Yuimen. De son côté, Krishok décrit dans la plus grand quiétude, tenter d’user du savoir gardé en ces lieux et d’en connaître les mystères. Puis il s’intéresse du passage par lequel nous sommes venus, avant d’évoquer un gentâme et d’inviter à plus de présentations.

(Un gentâme, qu’est-ce que c’est ?)

(A tous les coups c’est le nom de la créature fantomatique qu’on a croisée et qui a répondu aux questions !)

(Bon, dans ce cas on saura par où commencer nos recherches, pour comprendre ce que sont ces étranges tatouages sur le poignet !)

"Mon nom est Tobias Arthès." Répond notre commandant en chef. "Nous sommes venus ici à cause des lueurs qui baignent ce lieu. En êtes vous l'origine? Notre échange avec l'être encapuchonné, le gentame, nous a conduit vers ce qui semble être les quartiers d'un érudit. L'endroit regorge de savoirs pour qui sait les déchiffrer. Cet ouvrage écrit dans une langue que je ne maîtrise pas en est un exemple. Convaincus que cet endroit recelait quelque chose de plus important, nous avons poursuivi notre route jusqu'ici."

"Les ouvrages portaient sur divers sujets, notamment la médecine, l’embaumement, l'utilisation des corps après la mort, le lien entre les âmes et les enfers, la magie de l'ombre, ce genre de choses. Est-ce le genre de savoir que vous recherchez ?" Enchaîne Yliria, cherchant à s’attirer une forme de sympathie, ou en tout cas d’éviter un affrontement. "Vous semblez assez puissants pour conjurer une armée alors, pardonnez ma curiosité, mais qu'est-ce qui pourrait vous intéresser dans ces ruines en particulier? Ce ne sont sans doute pas les seules présentes sur Nirtim..."

La voix calme se fait entendre dans une langue inconnue, mais pas de ma faéra. La déclaration fait mention de vieilles écritures pleines de secrets. Visiblement, la jeune femme a fait mouche.

- C'est la langue des anciens elfes blancs. Et ils pourraient dûment nous intéresser, oui, une fois que nous en aurons fini ici. Quant aux lueurs que vous avez aperçues, nous ne sommes à l'origine que de leur apparition à la surface : ce ne sont pas de simples lumières, il s'agit des âmes de tous les elfes morts ici, enfermés depuis des millénaires dans cette nécropoles et maintenues en ce monde par un puissant mage de leur époque. Des âmes emplies de colère et de rancœur. Nous venons ici les libérer, les faire servir notre cause pour qu'elles puissent enfin reposer en paix dans les Enfers. Déclare Krishok qui, piqué par la curiosité, demande s’ils connaissent le lieu contenant d’autres âmes enfermées.

Puis l’impatience de Gadory l’apprenti se fait entendre dans un grommellement, sommant le silence pour les laissez œuvrer ou partir le cas échéant.

(Partir ? Mais il s’agit d’êtres à la magie terrifiante, dont le simple nom glace le sang des plus valeureux ! Pourquoi vouloir nous faire partir ? Sauf si nous avons une réelle possibilité de les interrompre !)

(Si je peux me permettre une suggestion, ne serait-il pas le bon moment pour reprendre une potion d’énergie ?)

(En voilà une idée qui est bonne, voir même particulièrement pertinente !)

Je me saisis de ma gourde contenant le regain d’énergie et bois une dose sans bruit. La force se gonfle en moi, me permettant de recouvrer l’intégralité de mes capacités pour le combat. Gardant en mémoire les conseils reçus au Naora, sur les techniques de dissimulations par le contrôle de mon énergie, je laisse un œil discret observer la scène et découvre près de l’autel où nous sommes arrivés, deux êtres à l’aura sombre sont présents. Un elfe dont la couleur de la peau vire au blanc macabre, les cheveux blancs dénués de toute couleur rappelant la vie, portant une armure d’argent ainsi qu’une cape rouge sang. A ses côtés, un humain aussi sombre que le visage fermé qu’il affiche, sous un grand manteau noir. Aidé par les informations plus tôt, la malveillance qui émane d’eux ne laisse pas de doutes quant à leurs identités. Il s’agit là des deux hommes d’Oaxaca que nous devrons empêcher d’agir.

Tobias comme Yliria décident de les arrêter et entament les pourparlers pour se faire. Si notre capitaine est assez mal à l’aise en intimant ces deux individus d’arrêter leur rituel, il faut tout de même du courage pour parler à ceux-là. Ylira y va cependant avec plus d’aplomb.

"Les âmes des morts doivent aller aux enfers, vous n’avez nullement le droit de les asservir à votre volonté ou une cause qui ne les concerne pas. Les morts ont droit au repos, peu importe ce qu’ils étaient de leur vivant. La nécromancie devrait vous permettre de communier avec les morts, pas de les enchaîner. Renoncez à votre projet, vous savez que c’est injuste pour les vivants et pour les morts. Emportez votre armée si tel est votre souhait, mais libérez les âmes de leur prison et laissez-les rejoindre les Enfers sans en faire vos esclaves. Personne, pas même les mors, ne devrait être enchainé contre sa volonté à celle d'un autre."

Qu’on soit d’accord, il y a autant de chance qu’ils arrêtent, même momentanément, leurs travaux pour nous. Le temps de la conversation s’apprête à laisser le champ libre à des arguments plus percutants. Une armée de morts face à quatre êtres vivants et un poisson volant. Je ressers la poigne sur ma dague. Si j’ai manqué d’efficacité dernièrement, le prochain coup n’aura pas le droit à l’erreur. Notre réussite pourrait se jouer sur une simple estafilade. Discrètement, j’attends dans mon coin le moment propice pour m’avancer et atteindre l’un d’eux par surprise. Mais lequel ? En attendant, mieux vaut se préparer. Parmi mes gourdes, l’une est dédiée à des potions pour ce genre de préparation. Je l’ouvre pour boire une potion de stabilité. Cela va m’aider à camper sur mes positions lorsque j’affronterais la mort. Puis j’ingurgite une potion de clairvoyance, qui sait quels sorts ils disposent.
Absorption d’une dose de grand élixir
1 Potion de stabilité
1 Potion de clairvoyance

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » lun. 31 mai 2021 12:48

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))




Alors que la discussion se déroule entre Yliria, Tobias et les deux nécromants, Kiyoheïki tente d’entrer en communication avec le mort-vivant couronné. Celui-ci rétorque d’une voix grave et sépulcrale, monocorde et impérieuse :

« Je fus Elrathiel Nawarist, Prince elfe de Nayssan, et je ne courbe l’échine devant personne. Je suis en revanche prêt à sacrifier mon destin pour libérer mes soldats et compatriotes de la lubie d’un fou, mort depuis bien longtemps, nous ayant maudits pour l’éternité. »

Aux révélations de Tobias et paroles moralisatrices d’Yliria, Gadory serre les poings et plonge une main dans la doublure de sa cape noire. Herle, lui, pince les lèvres et rétorque d’une voix blasée :

« Vous ne comprenez visiblement rien à l’art noble de la nécromancie. Détrompez-vous si vous pensez que je les asservis : je leur offre juste une nouvelle occasion de briller et de mourir pour une cause afin que leurs âmes prisonnières soient libres de rejoindre le repos des Enfers. »

Il tourne un regard acéré vers Tobias.

« Ravalez vos menaces, kendran. Nous ne vous laisserons pas nous empêcher d’accomplir notre destin. »

En un éclair, une lame se mit à luire dans la pénombre, et fila droit vers le jeune capitaine. Une dague de lancer courbe, acérée, venait de quitter les mains de Gadory pour écharper – heureusement sans trop de mal – le bras gauche de Tobias, avant de finir sa course dans le souterrain qu’ils avaient emprunté, où Jorus était toujours. Gadory, vexé d’un si piètre lancé, et bouillonnant de colère, laissa éclater celle-ci en quelques mots hargneux.

« Foutez-moi le camp d’ici, ou vous aussi rejoindrez notre armée des morts ! »

La voie de la diplomatie était passée, apparemment…


[HJ :
Blessures :
Tobias : blessure légère au bras gauche.

XP :
Yliria : 0,5 (discussion)
Jorus : 0,5 (furtivité et potions)
Kiyo : noté quand complété.
Tobias : 0,5 (discussion)]

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » ven. 4 juin 2021 12:13

Chapitre VI : suite - Précédemment


D’un ton suintant la déception, Herle nous rétorque que nous ne comprenons rien à la magie qu’il manie, la nécromancie, que son seul but est de permettre aux âmes prisonnières de quitter définitivement ce monde en se couvrant de gloire au passage. S’adressant directement à moi, il me fait comprendre que mon avertissement est inutile, qu’il ne l’empêchera pas d’accomplir son destin.

Au même moment, un reflet métallique émerge sur le côté. Dans un chuintement, une lame, catapultée par le dénommé Gadory, déchire le bras de ma tunique et y dépose une légère entaille. Pris de court, je m’exclame et porte instinctivement ma main sur la plaie qui bave déjà d’un liquide rougeâtre. Je jette un œil à la plaie ; elle est nette, peu profonde et n’entrave pas mes mouvements. Une chance que le tir ait été si piètrement ajusté. Un coup à la gorge aurait été fatal. Littéralement à couteau tiré, le sournois lâche :

« Foutez-moi le camp d’ici, ou vous aussi rejoindrez notre armée des morts ! ».

Yliria se précipite devant moi, bouclier levé et intime un ordre à Ssussun dans une langue inconnue. L’être de lumière s’approche de ma blessure, peut être pour l’apaiser. Je le laisse faire. Restant sur ses gardes, la bretteuse tente de raisonner Herle, ignorant totalement son apprenti. Selon elle, il serait possible de libérer les âmes en accomplissant certains rituels liés à la déesse Gaïa. Je présume qu’elle tente de lui faire comprendre que, pour libérer les âmes de leur malédiction, nous ne dépendons pas de son pouvoir de nécromancien. Elle demande ensuite à Herle de préciser ses motivations, son but réel et de justifier pourquoi ce dernier impliquerait de mâter tout autre courant de pensée.

L’écho de la voix d’Yliria claque sur les lointaines parois de l’immense salle. Autour de nous, rien ne bouge si ce n’est l’atmosphère elle-même qui vibre paresseusement sous la tension qu’Yliria s’efforce d’apaiser. J’observe la scène en canalisant doucement mon pouvoir, de plus en plus pessimiste sur l’issue de cette conversation. Pinçant les lèvres, Herle rétorque :

« Des suivants de Gaïa... Et en quoi serait-ce une meilleure voie ? Se faire purger par la lumière plutôt que de racheter son âme activement. Ces questions que vous posez : posez-les aussi à votre ami Kendran. Demandez-lui s'il est bon de condamner l'utilisation d'une magie juste parce qu'on la craint. Demandez-lui combien d'innocents portant des fluides sombres se sont fait bannir du Royaume qu'il défend, ou simplement exécuter. Ce que je veux, aujourd'hui, c'est réaliser ce pourquoi nous sommes ici. Prouver au monde que la nécromancie est un art puissant et noble sur lequel il faut compter. Et vous ne nous empêcherez guère. »

A présent aussi virulent qu’un hérisson enragé, Gadory nous ordonne encore une fois de partir, proférant au passage quelques menaces.

(Impossible de converser avec celui-là. L’elfe a l’air plus mesuré, peut-être est-il possible de le raisonner ?)

Placide, Yliria tente une dernière fois de convaincre l’elfe blanc.

« Pas une meilleure voie, une autre voie que le Prince a le droit de connaître et choisir de son plein gré. Et combien d'innocents sont morts, tués par les créations d'un nécromancien ? Ce débat n'a pas lieu d'être, parce que ce que vous vous apprêtez à faire, c'est donner raison à ceux qui vous craignent de toute façon. Vous allez simplement prouver que la nécromancie est dangereuse en créant exactement ce qu'ils redoutent. Je comprends parfaitement ce que vous ressentez, d'être rejeté, traqué et méprisé ou haït à cause quelque chose dont vous n'êtes pas responsable parce que vous êtes nés ainsi. Je comprends ce que vous voulez faire, mais vous vous trompez de méthode.

On va vous haïr et vous craindre encore plus, vous, les utilisateurs de fluides sombres et la peur n'a jamais empêché quiconque de s'en prendre à autrui. Si vous voulez que ça change, montrez que la nécromancie peut être autre chose que néfaste, que la magie noire est, comme la magie blanche un outil qui dépend de celui qui le manie et non pas foncièrement mauvaise. Un mage de lumière peut très bien décider de torturer quelqu'un et le maintenir en vie indéfiniment pour le faire souffrir s'il est assez cruel alors qu'un mage d'obscurité peut sauver des vies en appelant un ancien guerrier pour protéger. Ce que vous vous apprêtez à faire ne va pas aider qui que ce soit, ça va juste engendrer plus de morts et de haine. »


Elle invite enfin Herle à méditer ces propos. Gadory tente d’interférer mais Herle le fait taire d’un simple mouvement de la main. Les paroles d’Yliria semblent l’avoir intriguées. Inspiré par son discours, sage et déclamé avec passion ; incapable de laisser les piques proférés par l’elfe sans réponse, j’abonde dans le sens de la demie-shaakte et clame, sans hésitation :

« A en croire vos paroles, vous, ou vos semblables avez été exclus du royaume Kendran pour être porteurs de la magie d'ombre. Si je me présente sous les couleurs de luminion, c'est pour défendre ma terre ; pas un dogme ni une loi. Dans mon village natal, on reçoit parfois des ermites, des rebouteux. Des hommes et des femmes qui parlent à ceux qui peuplent la terre et aux esprits. Ils adressent les ultimes mots d'une veuve, apaisent l'âme d'un enfant né trop tôt. Personne ne les juge pour la nature de leur pouvoir, seulement pour le bien qu'ils apportent à la communauté. C'est cela que je défends. »

Je rougis, gêné par la naïveté de la proposition que je m’apprête à faire, bien qu’elle soit éminemment sincère :

«Vous cherchez à influer la politique de nations entières en nuisant à leurs peuples. En libérant ces âmes, sans compensation, vous vous feriez plus d'un adepte, et j'en ferais partie... Et pour ce que cela vaut, je jure de défendre votre cause, au sein de mon royaume. Mon premier plaidoyer ira au commandement de l'armée Kendrane, lorsque je serai de retour au camp. »

Je ne quitte plus Herle du regard, espérant que ce mage aux savoirs millénaires acceptera la main tendue d’un simple soldat… Non, d’un jeune et néanmoins capitaine !

Surpris, l’elfe s’accorde un temps de réflexion puis décide de nous accorder sa confiance. Il ne poursuivra pas le rituel et nous octroie un délai, pour convaincre le roi de réviser sa position quant à l’interdiction de l’usage de la nécromancie dans le royaume de Kendra Kar. Je jubile, car nos efforts ont finalement payé. Dans tous les cas, l’armée de mort ne sera pas levée à temps pour se joindre à la bataille. Charge à nous de convaincre le haut commandement que la magie sombre n’est pas néfaste par son essence, mais par ceux qui la manient pour les mauvaises intentions. Gadory proteste derechef mais Herle y coupe court en précisant les termes de son contrat. Si nous ne nous montrons pas suffisamment persuasifs, si le roi s'entête, son armée de mort déferlera sur le royaume. Dans le cas contraire, le champion elfe qui nous fait face ; ce dernier a en effet déjà passé un marché avec les nécromanciens.

Soulagé, mais sentant un nouveau fardeau peser sur nos épaules, je décoche une légère grimace de soulagement et m’adresse à Herle.

« Cela me semble équitable, j’accepte votre proposition. Messire Krishok je ferai tout ce qu’il m’est possible pour honorer ce contrat. »

Fin de la partie III - Partie IV par ici.
Modifié en dernier par Byrnisson le lun. 5 juil. 2021 19:19, modifié 5 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » ven. 4 juin 2021 21:33

Alors que la conversation est engagée avec les deux lieutenants d’Oaxaca, Kiyoheiki tente d’échanger quelques mots avec l’ancien elfe, en demandant ses raisons pour courber l’échine. Celui-ci répond qu’il se nomme Elrathiel Nawarist, le prince elfe de Nayssan. Il rétorque qu’il ne courbe aucunement l’échine, mais qu’il est prêt à se sacrifier pour libérer son peuple d’un fou, les ayant maudits pour l’éternité.

(C’est vrai que l’éternité c’est…long. Surtout vers la fin !)

Depuis un maigre espace, me permettant de visualiser autant que possible la scène sans me faire repérer, j’entends le grand nécromancien répondre presque blasé qu’aucun de nous ne comprend la noblesse de la nécromancie. Ce n’est aucunement une servitude, mais une chance d’œuvrer pour que les âmes prisonnières puissent rejoindre l’ultime repos en enfer. Puis il intime à Tobias qu’ils ne nous laisseront pas les interrompre dans l’accomplissement du rituel. A son tour, son apprenti nous menace de rejoindre l’armée des morts si nous refusons de partir.

D’un geste rapide, un objet étincelant se dirige vers Tobias et son gémissement prouve qu’il a été atteint. En moi, je trépigne d’impatience. Même si je ne souhaite pas affronter des êtres comme eux, je refuse de rester sans rien faire alors que mes camarades risquent leur vie. Pourtant, sortir maintenant serait risqué. L’élément de surprise est un avantage trop important pour le perdre bêtement.

D’un mouvement rapide, Yliria se dresse devant Tobias pour le protéger et une lumière apparait sur notre militaire. Puis, la voix de la Danseuse d’Opale se fait entendre assez fort pour que tout le monde entende. Elle prétend que s’ils veulent réellement libérer les âmes, les dévots de Gaïa seront en mesure de le faire, sans aucune contrepartie. Elle questionne ensuite sur les raisons qui les poussent à agir ainsi. Il ne faut guère attendre de temps avant que Herle ne réplique.

"Des suivants de Gaïa... Et en quoi serait-ce une meilleure voie ? Se faire purger par la lumière plutôt que de racheter son âme activement. Ces questions que vous posez : posez les aussi à votre ami kendran. Demandez-lui s'il est bon de condamner l'utilisation d'une magie juste parce qu'on la craint. Demandez-lui combien d'innocents portant des fluides sombres se sont fait bannir du Royaume qu'il défend, ou simplement exécuter. Ce que je veux, aujourd'hui, c'est réaliser ce pourquoi nous sommes ici. Prouver au monde que la nécromancie est un art puissant et noble sur lequel il faut compter. Et vous ne nous empêcherez guère."

Quant à son apprenti, il nous ordonne de partir sur-le-champ, mais c’est sans compter sur la commandante d’Opale qui continue à vouloir trouver une voix diplomatique, usant d’arguments comme le mépris qu’elle connait pour les faire réagir, ou de l’utilisation de la magie de lumière qui peut être utilisé pour torturer indéfiniment un individu.

Si Gadory grogne à la jeune semi-shaakt qu’il se moque de la haine que les gens éprouvent à son égard tant qu’ils le craignent. Cependant il est interrompu par son maître avant de poursuivre, laissant l’occasion à Tobias de venir ajouter une pierre à l’édifice qu’Yliria s’efforce d’ériger. Jouant sur l’exclusion des porteurs de fluides, il se propose de défendre les intérêts de tous ces rejetés auprès du commandement Kendran à son retour. Son intervention paraît faire réfléchir le nécromancien qui répond.

"Un délai. Voilà tout ce que je peux vous offrir. La Reine Noire n'aura pas son armée de morts-vivants pour sa bataille. Et en échange, vous demanderez à votre Roi qu'il rétablisse la possibilité de pratiquer la magie sombre et la nécromancie sur ses terres."

(Quoi ?)

Comme moi, le serviteur du nécromant est stupéfait de la réponse et rétorque qu’ils ont juré de suivre la déesse noire. Pourtant Herle continue sans prendre en compte les mots de Gadory.

"Peut-être n'est-elle qu'une autre voie. Pas la meilleure. Mais ça ne sera pas sans condition : si Solennel refuse le marché, nous formerons l'armée des Morts Elfes et nous déferlerons sur son royaume affaibli pour piller et massacrer tout ce qui se trouve sur notre passage, jusqu'à ce que tous nous craignent. S'il accepte, nous laisserons les mages lumineux tenter de briser la malédiction de ce peuple déchu, et tous pourront reposer en paix."

Alors que Gadory semble encore choqué par la déclaration de son maître, ce dernier va rajouter un détail dans le compromis. Le prince elfique sera lié à son apprenti par la nécromancie, car c’est le marché réalisé avec les âmes des elfes maudits.

(Mais ça marche vraiment ? Il accepte réellement de trahir Oaxaca ? On peut rentrer sans risquer nos vies ? Il ne reste plus qu’à convaincre le roi, ce qui ne sera pas chose aisée. Mais au moins nous pourrons regagner le camp Kendran vivant et dans le cas où Solennel accepte, cela sera un revers important aux forces adverses !)

Bien que cela soit une occasion inespérée, je crains que cela ne soit un piège, une mascarade pour nous faire baisser notre garde et poursuivre le rituel jusqu’à son accomplissement. Tapis dans l’ombre, j’attends un mot d’Yliria qui a mené cet accord, pour sortir de l’obscurité. Elle démontrera que nous sommes prêts à perdre l’avantage d’une attaque furtive pour réaliser leurs souhaits. Dans le cas contraire, cela ne fera que me conforter dans l’idée qu’ils cherchent à nous duper. C’est que je ne compte pas rester caché dans l’ombre jusqu’à ma mort.

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » ven. 4 juin 2021 21:53

Post squelette 4

- Écoute le mort et aimerait en savoir davantage sur la malédiction qui frappe les siens, mais est interrompu par un jet de couteau sur le plus vert du groupe.

- Assiste aux échanges entre Yliria, Herle et le Capitaine Arthès, en particulier concernant la situation des porteurs de fluides noirs en royaume Kendran. Pense à un certain jeune nécromancien ayant vécu cette situation, et dont la conscience est, malgré toute la souffrance vécue, à la bonne place.

- Fronce les sourcils aux interventions hostiles de Gadory et éprouve un étrange sentiment de respect pour l'elfe blanc quand ce dernier opte pour le dialogue. Se demande combien parmi les autres lieutenants de la Dame Sombre ont cette même relation de coopération mais pas d'asservissement vis-à-vis d'elle. Commencent-ils pour certains à se lasser des éternels conflits ?

- Éprouve un élan de sympathie pour le prince elfe destiné à être lié au capricieux et puéril Gadory, mais ne peut qu'être en accord avec son choix de se sacrifier pour le bien de son peuple. Prend le pari de la sincérité de leur principal interlocuteur.

- Après les différents échanges, prend la parole à son tour. "L'éclat de perles de sagesse est plus grand encore dans des circonstances où d'aucun doute de leur existence... Je vous suis également reconnaissant pour le délai offert." Salue brièvement à l'ynorienne et poursuit. "Puissent des temps plus cléments voir les mages sombres et lumineux œuvrer de concert pour le salut des âmes perdues."

- Avise le Prince mort vivant et lui adresse quelques paroles en elfique ancien, ne se cachant pas. "Prince Elrathiel Nawarist de Nayssan, sachez que je respecte le sacrifice que vous envisagez. Pour le salut de mon peuple, je sais que moi, D'Esh Elvohk Kiyoheiki, ferais de même... L'être auquel vous allez vous lier me semble toutefois bien impulsif. Puisse-t-il bénéficier de votre influence et développer quelque vertu."

- Marque une brève pause, réfléchit à ses mots puis ajoute ensuite. "Lorsque le temps sera venu, vous pourrez me compter parmi ceux qui travailleront à lever votre malédiction."

- Jette un regard à ses compagnons pour estimer leur moral.

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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » ven. 4 juin 2021 23:00

<< Précédemment


Les choses dégénérèrent tellement vite que c’en fut presque affolant. Certes Tobias n’avait pas été le plus diplomate du monde, mais il n’avait en aucun cas menacé les deux nécromants qui régirent d’une manière aussi agressive que fermée sur eux-mêmes. Herle osa nous dire qu’il n’asservissait personne alors que, sous mes yeux horrifiés, Gadory lançai une dague sur Tobias, le blessant heureusement que légèrement. Sans perdre une seconde, je me ruai devant Tobias, bouclier en main et rapière baignée de lumière dégainée, fixant avec colère le nécromant.

- Ssussun, kyon Tobias, nin !

Je laissai l’élémentaire s’occuper de la blessure du capitaine sans perdre de vue Gadory. Il commençait à sincèrement m’énerver celui-là. J’avais rapidement perçu la discussion entre Kiyoheiki et l’être se présentant comme un ancien roi Elfique, victime de la lubie d’un fou qui les avait emprisonnés ici. Je m’adressai pourtant à Herle, contenant à grande peine la colère que Gadory commençait doucement à faire enfler.

- Si vraiment vous voulez les libérer, je suis certaine que des suivants de Gaïa seraient à même de libérer leurs âmes, je les ai déjà vu faire ce genre de rituel. Sans aucune contrepartie pour les âmes qui rejoignent aussitôt les Enfers.

Je pris ma respiration et repris.

- Vous parlez de cause, de destin comme si on devait savoir de quoi vous parliez. Qu'est-ce que vous voulez vraiment ? Cela justifie-t-il de détruire ou asservir tous ceux qui pensent différemment ?

-- Des suivants de Gaïa... Et en quoi serait-ce une meilleure voie ? Se faire purger par la lumière plutôt que de racheter son âme activement. Ces questions que vous posez : posez les aussi à votre ami kendran. Demandez-lui s'il est bon de condamner l'utilisation d'une magie juste parce qu'on la craint. Demandez-lui combien d'innocents portant des fluides sombres se sont fait bannir du Royaume qu'il défend, ou simplement exécuter. Ce que je veux, aujourd'hui, c'est réaliser ce pourquoi nous sommes ici. Prouver au monde que la nécromancie est un art puissant et noble sur lequel il faut compter. Et vous ne nous empêcherez guère.

Gadory prit sa suite et sa voix n’était que colère. Il commençait un peu à me gonfler celui-là…

- L'invitation à rester ne tient plus : dégagez d'ici et laissez-nous, ou c'est la vie que vous perdrez.

Consciente que c’était herle qui dirigeait les opérations, j’ignorai parfaitement les propos de Gadory, ne lui accordant même pas un regard. J’inspirai doucement. Je comprenais ce que disais Herle, je le comprenais même trop bien, mais leurs méthodes me répugnaient au plus haut point.

- Pas une meilleure voie, une autre voie que le Prince a le droit de connaître et choisir de son plein gré. Et combien d'innocents sont morts, tués par les créations d'un nécromancien ? Ce débat n'a pas lieu d'être, parce que ce que vous vous apprêtez à faire, c'est donner raison à ceux qui vous craignent de toute façon. Vous allez simplement prouver que la nécromancie est dangereuse en créant exactement ce qu'ils redoutent. Je comprends parfaitement ce que vous ressentez, d'être rejeté, traqué et méprisé ou haït à cause quelque chose dont vous n'êtes pas responsable parce que vous êtes nés ainsi. Je comprends ce que vous voulez faire, mais vous vous trompez de méthode. On va vous haïr et vous craindre encore plus, vous, les utilisateurs de fluides sombres et la peur n'a jamais empêché quiconque de s'en prendre à autrui. Si vous voulez que ça change, montrez que la nécromancie peut être autre chose que néfaste, que la magie noire est, comme la magie blanche un outil qui dépend de celui qui le manie et non pas foncièrement mauvaise. Un mage de lumière peut très bien décider de torturer quelqu'un et le maintenir en vie indéfiniment pour le faire souffrir s'il est assez cruel alors qu'un mage d'obscurité peut sauver des vies en appelant un ancien guerrier pour protéger. Ce que vous vous apprêtez à faire ne va pas aider qui que ce soit, ça va juste engendrer plus de morts et de haine.

Je soupirai, me grattai la nuque avant de fixer Gadory du coin de l'oeil, prête à intervenir si le nécromancien se décidait à montrer les dents à nouveau…

- Je pense que vous devriez au moins prendre la peine d'y réfléchir.

- N'importe quoi. Et puis qu'importe la haine pourvu qu'ils nous craignent.

Gadory ne pouvait visiblement pas s’empêcher de l’ouvrir pour cracher sa haine. Herle, lui, resta silencieux et leva la main pour faire taire son apprenti. Je croisai intérieurement les doigts pour qu’il comprenne et fasse le bon choix avant que Tobias n’ouvre à son tour la bouche. Lui aussi alla dans mon sens, apportant sa vision personnelle et sa volonté d’aller lui-même plaidoyer en faveur de la magie noire s’ils cessaient leurs machinations macabres. Il y eut un instant de flottement, puis…

- Un délai. Voilà tout ce que je peux vous offrir. La Reine Noire n'aura pas son armée de morts-vivants pour sa bataille. Et en échange, vous demanderez à votre Roi qu'il rétablisse la possibilité de pratiquer la magie sombre et la nécromancie sur ses terres.

Alors que Gadory s’offusquait, un soulagement détendit mes épaules et je retins de justesse un soupir soulagé. Ce n’était pas encore gagné après tout. Si le Roi refusait, il utiliserait l »armée des morts contre son royaume rien n’y personne ne l’en empêcherait cette fois, mais en acceptant, nous pourrions libérer les âmes emprisonnées ici. Sauf le Prince, lié à Gadory. Je jetai un œil au fameux prince qui ne bougea pas, mais acquiesçait solennellement.

- Si telle est sa volonté, je n’ai pas à l’en empêcher.

Les paroles de Kiyoheiki adressées au Prince me firent un peu grimacer. Ce n’atait guère une bonne idée d’insulter Gadory qui était déjà de sale humeur. Je n’avais aucun doute sur l’état d’esprit du Dragon d’or, mais le voir accepter ce délai et approuver l’idée de calmer les tensions entre les mages blancs et noirs. Pour ma part, je décrochai mon fourreau de ma ceinture ainsi que mon bouclier et ma dague et posai le tout au sol avant d’ouvrir mon sac. Du coin de l'oeil je vis Jorus, toujours caché dans son couloir et lui fis signe de la tête de venir. Nous n'allions pas combattre cette fois. J'espérai qu'il comprenne le massage. Je sortis les quatre ouvrages récupérés et avançai jusqu’à Herle. Je passais devant Gadory qui semblait méfiant et le fixai un instant.

- Ceux qui pensent différemment ne sont pas forcément vos ennemis.

Sans rien ajouter, je me plaçai face à Herle et lui tendis les ouvrages qui pesaient tout de même leurs poids.

- En gage de bonne foi de ma part. Ils étaient au cœur de ces ruines et vous parleront sans doute plus qu’à moi. Je ne peux pas parler pour mes compagnons et, étant une étrangère et semi-shaakte de surcroît, je ne suis pas certaine d’en avoir vraiment la possibilité, mais je ferai de mon mieux pour convaincre le Roi. C’est aussi dans l’intérêt de son peuple, après tout.

J’hésitai quelques secondes, avant d’ajouter.

- Je suis ravie d’avoir pu parvenir à un accord, merci d’avoir été assez ouvert pour considérer nos paroles, Herle Kishok.

J’inclinai la tête en signe de reconnaissance. J’avais toujours ce doute en moi, néanmoins. J’espérai vraiment qu’ils n’allaient pas simplement nous laisser partir pour finalement faire leur rituel dans notre dos… Si cela arrivait, j’irais m’occuper moi-même d’eux s’il le fallait. Pour l’heure, j’attendais juste qu’il prenne les livres pour récupérer mes affaires et quitter les lieux au plus vite. J’avais besoin d’air frais après avoir passé je ne savais pas combien d’heure dans cet air vicié et cette atmosphère humide plongée dans l’obscurité.
***
hrp : lancement du sort « souffle de Gaïa » de Ssussun sur Tobias au rang 2.

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » lun. 7 juin 2021 13:03

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))



« Alors nous attendrons ici même de vos nouvelles. »

Herle Krishock venait de mettre fin à ce court et néanmoins fructueux entretien. Il invita d’un geste de la main le groupe à quitter la salle. Les quatre aventuriers, s’ils suivaient l’invitation du nécromancien, partirent donc en direction de la voie centrale, traversant toute la pièce immense où ils se trouvaient. Ils passèrent entre les quatre statues phosphorescentes, auprès du Prince Elfe qui suivit leur progression d’un regard scrutateur, sans aller jusqu’à se retourner toutefois. Ils traversèrent l’armée des commandants elfes momifiés qui ne leur octroyèrent, quant à eux, pas le moindre coup d’œil. Ils passèrent les larges portes menant vers cette salle si hautement surveillée, boudoir de l’Enfer, avec ses squelettes rocheux et cet étrange serpent d’os géant. Ces goules et squelettes nombreux. Les forces des nécromants. Ceux-là laissèrent passer le petit défilé sans s’y opposer. Les âmes luminescentes qui avaient rendu les manieurs de fluides blancs si mal semblaient désormais plus sereines, plus apaisées, et ne rendirent plus malades ces derniers. Ils passèrent aux côtés du Gentâme, qui n’avait pas bougé. Ceux qui avaient posé des questions sentirent un picotement sur les marques qu’il leur avait laissées. Il les laissa passer en silence. Un silence qui était presque une invitation à lui poser, encore, des questions. Des questions à un prix dont ils ignoraient toujours les conséquences.

Enfin, lorsqu’ils sortirent de la nécropole par ce grand escalier, ils arrivèrent à la surface sains et saufs. Kiyoheïki, Tobias et Jorus eurent subitement une drôle d’impression. Ils tournèrent les yeux vers Yliria, qui se tenait debout, immobile dans cette fin de nuit. Derrière elle, les lueurs de l’aube pointaient. Le soleil était en train de se lever. Les trois aventuriers crurent un instant que la semi-shaakt se fondait littéralement dans cet astre du jour alors qu’il montait derrière elle. Et ils n’étaient pas loin de la vérité : Yliria sentit monter en elle, en même temps que les rayons se posaient sur son corps frêle, une sensation de plénitude rarement atteinte jusqu’ici. La chaleur flamboyante du feu solaire à l’aube de cette nouvelle journée caressait sa peau d’obsidienne d’un contact inédit, nouveau, inconnu. À l’intérieur de son corps, ses fluides se mirent à bouillir. Mais sans douleur. Juste une exaltation nouvelle. Ses compagnons en furent témoins : pendant plusieurs longues minutes, elle irradia d’une lumière solaire.

Puis, cela se calma. D’apparence du moins, car Yliria le sentait : elle avait été frappée de nouveaux pouvoirs.

Ils étaient donc de retour dans la plaine Ynorienne, au milieu de ruines qui ne laissaient rien voir de ce qui se passait sous leurs anciens murs et colonnes de pierres. Ils avaient un rapport à faire, et pour ça, ils devraient rejoindre l’armée kendrane.


[HJ : C’était votre dernier post de mission en dirigé strict. Vous êtes désormais libre d’agir comme bon vous semble : partir d’un côté ou de l’autre, aller faire votre rapport ou retourner à vos aventures (ou pas). Si vous attentez des actions particulières (comme le rapport), ça sera réglé via discord. Vous aurez sous peu des nouvelles de la seconde partie de l’event.
Pour rejoindre l’armée kendrane, en marche désormais, il vous faudra moins de temps qu’à l’allez. Vous croiserez son avant-garde après quelques heures de chevauchée seulement. Ils vous mèneront sans discuter au Comte Leamar Ybelinor si vous leur demandez.

XP :
Tous : 3 (exploration de la nécropole de Nayssan)]

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