La Veine et les Artères

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Yliria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Yliria » dim. 22 déc. 2024 10:10

C’était carrément le foutoir, dans cette rue. Il y avait une troupe aux trousses des Yuimeniens qui s’étaient réfugiés sur un toit et, malgré mon arrivée, personne ne sembla vraiment décider à quitter ce dernier pour me rejoindre. Bon, pour eux que je ne connaissais pas, d’accord, mais Jorus et Dracaena me connaissaient… Et je compris quand Drac hurla un avertissement. Je me retournai, ne voyant personne, avant que Shirel ne fasse le lien en même temps que moi.

« Sûrement, vous êtes une membre de Soleil Noir et visiblement ils sont poursuivis, ça fait sens. »

Shirel était néanmoins pleine de bon volonté, à défaut d’être véritablement utile quand il s’agissait d’agir là où elle n’était pas sensé le faire. La voir taper du pied comme une enfant gâtée quand le capitaine de l’autre troupe lui dit globalement d’aller se faire foutre m’aurait tiré un sourire si ce crétin congénital n’autorisait pas aussitôt l’emploi de la force. Ah il voulait jouer à ça ? J’en avais assez vu et entendu. Je sortis l’insigne du soleil noir et marchai d’un pas décidé vers les gardes en m’adressant à leur capitaine, assez fort pour que tout le monde entende et d’un ton qui ne souffrait aucune contradiction. Comme quoi, Sorinion avait bien fait de me former, ça pouvait servir dans ce genre de moments.

« Mon nom est Yliria Varnaan’tha ! Par l’autorité de la colonelle d’Esthalor et des Généraux Delaube et Somnis, je vous ordonne de cesser immédiatement toute action hostile envers ces personnes et de me laisser gérer la situation que vous êtes en train d’empirer ! Faites reculez vos hommes, capitaine, immédiatement, je ne le répéterai pas ! »

Je me retins de justesse de les insulter, ça ne risquait guère d’avancer les choses en ma faveur si je me les mettais véritablement à dos. J’ajoutai néanmoins, pour les yuimeniens qui se demandaient visiblement ce que je faisais avec une membre du Soleil Noir. Je ne pensais pas que leur situation était à ce point bordélique.

« Yuimeniens, je vous en prie, calmez-vous. Shirel ici présente m’aide à vous retrouver, elle n’est pas une ennemie ! La situation est complexe, mais je vous demande simplement de ne pas utiliser de magie et d’écouter ce que j’ai à dire pour le moment. »

Pourquoi tout était tout le temps aussi compliqué ?

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Leyna
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Re: La Veine et les Artères

Message par Leyna » jeu. 26 déc. 2024 15:47

Elle n'eut pourtant guère le temps de s'élever : les gardes l'avaient rejoint et elle se trouva sous la menace d'une épée, toujours tenue par un fouet et avec des mains gantées de fer qui saisissaient sa robe. Cela éveilla de sinistres souvenirs en plus de déclencher une bouffée de colère. Apparemment, l'elfe grise et rouge s'appelait Yliria et voulait les aider, de même que l'officier du soleil noir qui l'accompagnait. Mais les autres n'étaient pas du même avis ! À ce rythme, cela allait dégénérer en bataille générale... non que cela la dérange sur le principe !

Mais la prêtresse détestait ne pas comprendre ce qui lui arrivait. Alors elle se calma et décida qu'il lui restait une carte à jouer : l'humour et le badinage ! Elle lança à ceux qui tentaient de la saisir :

"Ho là ! Que voilà de hâtifs personnages ! Voudraient regarder sous ma robe avant même de m'avoir invité prendre un verre ? Ayez plus confiance dans votre bel uniforme messieurs !"

Elle avait trouvé le rythme, mi parlant, mi chantant, elle enchainait les syllabes fluidement. Elle écarta les mains pour montrer qu'elle était désarmée.

"Rien dans les mains ! Rien que la magie ! Elle est dangereuse, ici ? Alors, foi de Moura, je ne l'utiliserai pas... sauf si je n'ai le choix ! Alors, quel sera mon choix ?"

Avec un petit rire, elle ajouta :

"Étourdie ! Étourdie que je suis ! Et perdue, aussi. Éperdue de vous ? Non, je ne crois pas. Perdue de chez moi, oui, sans doute. Mais ce qui est perdu peut se retrouver, je vous le dis !"

Bien qu'encombrée par le fouet qui l'avait saisie, elle se tordit pour faire face à l'homme à l'épée qui tentait de l'arrêter et lui adresse un grand sourire, les yeux dans les yeux :

"Je suis noble dame, cela ne se voit pas ? Non ? Vous avez raison ! Mais vous aussi, sous votre casque, avez le visage d'un gentilhomme. Laissez-moi me sentir reine et prenez ma main pour me permettre de descendre en élégance malgré les goujats qui voudraient me prendre par en dessous ! Faisons de cette rue une meilleur spectacle que ce qu'elle a connu !"

Et enfin, à l'intention de celui qui l'avait saisie de son fouet :

"Et vous aussi, noble sauveur ! Le temps de ce spectacle de rue, soyez mon tourtereau et je serais votre tourterelle ! Aidez moi à descendre séant et faisons que cela se termine sans plus de grabuge. Trop de tristes choses ont eu lieu aujourd'hui, faisons en sorte que cela cesse, plutôt que cela n'empire. Aujourd'hui, je suis noble dame et vous mon damoiseau ! Ou je serais dame de compagnie, vous menant vers votre dulcinée !"

Elle conclue en riant, pointant le doigt vers les deux femmes qui tentaient apparemment de les aider.

(((utilisation de la capacité RP Sympathie contagieuse pour apaiser la situation, ne tente pas de s'enfuir davantage)))

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Jorus Kayne
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Re: La Veine et les Artères

Message par Jorus Kayne » dim. 29 déc. 2024 16:24

Yliria semble du côté du Soleil Noir dans cette affaire. Bien entendu, je ne suis pas le seul à avoir remarqué la présence de la blonde à ses côtés. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que Dracaena s’affole et prévienne Yliria, en hurlant, qu’il y en a une derrière elle.

Qu’importe, je dois rester concentré sur ma tâche, d’autant plus que les soldats à nos basques ne comptent pas nous laisser faire. J’ai même une grosse frayeur lorsque l’un d’eux tente de couper mon fouet. Je sens déjà cette douleur, semblable à une puissante décharge électrique. Fort heureusement pour moi, la lame vient se ficher dans le bois de la maison, au-dessus de laquelle nous sommes, m’évitant une douloureuse expérience que je ne souhaite pas revivre. Deux autres tente de retenir la palmé en la retenant par la robe. Cherchent-ils à découvrir son anatomie les p’tits saligauds ?

Le dernier poursuivit du lot profite du chaos ambiant autour de la bleuette pour sauter sur la maison, en prenant appui sur l’un des gardes. Il ne parvient qu’à atteindre que le haut de la fenêtre du rez-de-chaussée, au grand damne de Dracaena qui souhaite l’aider en tendant sa main-branche. Ou est-ce une branche-main ? En voilà une question. Mais il y a plus important encore. Car pas moins de trois gardes son prêt à s’en prendre au Yuiménien pendu à la fenêtre comme un jambonneau à faire sécher. Je n’ai hélas pas la possibilité de l’aider, mais une corde pour le faire grimper fera très bien l’affaire et le tatouage de ses semelles sur le visage des gardes l’aiderait à s’en défaire. Reste que ceux-ci pourraient fort bien user de leurs lames pour tailler du gras dans les jambonneaux qui lui servent de mollets.

Il s’ensuit une déclaration de la blondasse. Celle-ci se présentant sous le nom de Shirel D’esthalor, une capitaine de son ordre, nous invite à nous rendre dans le calme et implorant aux gardes de ne pas nous blesser. Une supplique qui ne semble pas du goût du pacha de service, toujours venant à nous en marchant, certes d’un pas rapide et décidé, mais il ne doit pas être homme à apprécier le flottement de son gras par une course. Il s’oppose ouvertement à la capitaine, prétextant qu’elle n’a nulle autorité sur ses hommes en sa présence. Pointant notre statut par défaut de criminel, il ordonne à sa troupe de nous arrêter en usant de tous les coups pour y parvenir. Ca sent le bout d’gras saignant cette histoire.

Reste la réaction frappante de la blonde qui, après avoir fait preuve de son autorité, gonfle ses joues et tape du pied par terre de frustration. C’est donc sur elle qu’Yli se repose ? Si j’ai foi en la belle semi-shaakt, j’émets de sérieux doutes sur la capacité de sa nouvelle copine à nous sortir de ce pétrin. D’ailleurs, Yliria use d’une autorité semble-t-il conférée par une colonelle et deux généreux, respectivement Esthalor, Delaube et Somnis, pour ordonner l’arrêt des hostilités envers nous et de faire reculer les hommes qui en ont après nous. Puis c’est à nous qu’elle se tourne, précisant que la blonde aide à nous retrouver et qu’elle n’est pas une ennemie. Elle terminant que dans le contexte d’une situation compliquée, elle pousse au dialogue plutôt que l’usage d’armes et surtout de magie.

(Parfait ! Tu as entendu ?)

(Oui, qu’elle a des informations susceptibles de calmer la situation. Enfin j’espère parce que doute des capacités de cette Shirel.)

(Mais non crétin...enfin, si. Cependant rien ne t’empêche de remonter la palm… l’Earionne je veux dire et de l’écouter ensuite.)

(Pas faux !)

M’apprêtant à terminer mon sauvetage, celle qui pend par mon fouet se met à user d’humour pour désarçonner la situation. J’étouffe un petit rire lorsqu’il est question de voir sous sa jupe avant de lui avoir payé un moins un verre et écoute la suite, jusqu’à ce que j’en sois l’intéressé.

"Et vous aussi, noble sauveur ! Le temps de ce spectacle de rue, soyez mon tourtereau et je serais votre tourterelle ! Aidez moi à descendre séant et faisons que cela se termine sans plus de grabuge. Trop de tristes choses ont eu lieu aujourd'hui, faisons en sorte que cela cesse, plutôt que cela n'empire. Aujourd'hui, je suis noble dame et vous mon damoiseau ! Ou je serais dame de compagnie, vous menant vers votre dulcinée !"

(Heu je faisais quoi déjà moi ?)

(Tu l’as remontais tatache ! Sauf si tu veux redescendre en sa compagnie.)

(Redescendre et espérer que derrière les coups de bottes au sol il y a de vraies possibilités pour nous d’échapper à une rixe avec ces hommes ? Non, remontons-la et avisons par la suite.)

Ainsi, toujours affublé d’un morceau de cape recouvrant mon visage, je me déplace sur le côté pour éviter la lame qui gêne l’ascension de la dame et use de mes forces pour la remonter, espérant qu’un petit morceau de sa robe se dérobe aux gardes qui la retienne.

"Pardonnez-moi d’insis-ter gente dame, mais je ne vois derrière ces coups de bo-ttes au sol, rien qui nous permettrais une solu-tion à notre problème actuel. Le toit vous sera une scène plus prop-ice à vos talents oraux et à déf-aut, vous jouirez d’une position plus confor-table pour écouter."

Ma réplique est hélas entravée par l’effort qui m’est demandé pour tirer la charge qui s’inflige à la robe de la palmée. Reste qu’il y a toujours l’autre accroché à la fenêtre.

(Ma corde !)

Je tourne ma tête vers l’Oudio pour lui proposer l’idée.

"La corde. Vite !"
Dis-je en désignant le second Yuiménien à secourir.

Fouet du Reï’Sheïki : prolongation jusqu’à 6 mètres.
Puissance surhumaine : Le personnage est capable, en poussant ses muscles à leur limite, de soulever une lourde charge (jusqu'à 250 kg) ou de déplacer un objet très lourd (jusqu'à 100 kg sur 100m).
Crépuscules lunaires bleus (Protections de bras légère) Effet : Rend les fouets de l'Arpenteur impossible à arracher par la force et tout effort brutal sur les fouets n'est pas retransmis dans les bras du porteur, évitant toutes blessures ou déchirements musculaires. N'empêche pas de pouvoir les couper.

Rappel : En cas un fouet sectionné, engendre une blessure incapacitante au bras s'il y a plus de 3m de fouet libéré et grave s'il y a moins.

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » ven. 3 janv. 2025 20:21

La discussion avec Aelis, bien que productive leur avait donné de quoi réfléchir. Mitya n'avait encore jamais frappé qui que ce soit et elle doutait que ce ne soit le cas de sa camarade d'infortune qui, de toute évidence, n'était pas du tout préparée à se retrouver à Ashaar. Elle scruta Itulë de haut en bas tout en marchant en direction de chez leur hôte. Elle n'avait pas l'air d'être équiper de quoi que ce soit d'autre que ses vêtements. Pour résumer la situation: deux elfettes perdues et armées d'un poignard emprunté et d'un couteau à champignons s'en allait dans les souterrains d'une cité inconnue où reigne des criminels sadiques et affamés. Ouais, c'était l'bon bail! Il ne pouvait clairement rien leur arriver!

Elle soupira en passant la porte, cachant son petit passage à vide par un large sourire envers le roux qui les attendait, toujours à table bien sagement.

"Comment allez vous depuis tout à l'heure? Vous n'avez pas trop mal? Vous savez, je me disais que je pouvais vous aider à cuisiner quelque chose pour les prochains jour pour que vous puissiez vous reposer. En guise de remerciement pour votre accueil."
Modifié en dernier par Mitya le jeu. 9 janv. 2025 23:40, modifié 1 fois.

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » ven. 3 janv. 2025 20:51

Un sale coup dans l’intérieur du genou a suffi pour faire plier le garde, et j’ai pu sans trop de mal prendre appui sur son dos pour sauter un peu plus haut. J’avais un peu surestimé la stabilité de mon tremplin et j’ai fini par sauter bien moins haut que je l’avais entrepris. Ma main accroche une vieille tuile qui se rompt sous mon poids, mais je parviens tout de même à m’accrocher à un bord de fenêtre. Dracaena avait tendu ses branches pour me réceptionner, mais j’étais encore bien trop bas. J’allais devoir me contenter de cette avance, parce que ces nigauds tentaient déjà de me choper par les jambes. L’oudio venait d’hurler un nom : Yliria. Il l’avertissait d’un danger dans son dos, mais la blonde en armure noire derrière ladite Yliria semblait rougir de cette désignation peu charmante. Néanmoins, elle a pris les devants.

« Arrêtez ! Yuimeniens, rendez-vous, nous ne vous voulons aucun mal ! Gardes, ne les blessez pas, je vous en conjure ! Je suis Shirel d’Esthalor, Capitaine de de l’Ordre ! »

Mais le capitaine Sommel ne l’entendait pas de cette oreille. L’épée d’un des Soleils Noirs, en tentant de couper l’espèce de liane qui emportait Leyna, s’est logée dans un échafaudage, menaçant de déchirer par frottement ce lien salvateur.

« Ces hommes sont les miens, vous n’avez aucune autorité sur eux en ma présence. Et ceux que vous protégez sont des criminels qu’il nous faut arrêter. Gardes, tous les coups sont permis pour les contraindre. Surtout la bleuette et le grand type masqué. Et ce borgne, là, aussi. »
« Le borgne y t’emmerde ! »

Ces enfoirés avaient leurs sales pattes sur ma camarade, l’agrippant par ses vêtements pour l’empêcher de fuir. Je leur aurais bien tordu le cou si je n’étais pas dans le pétrin, moi aussi. Pendant, ce temps, la Yuimenienne s’est avancée. Je ne pouvais pas bien discerner ses traits, trop occupé que j’étais à mettre de petits coup de pieds aux têtes de gland, mais je devinais la chevelure blanche et la peau sombre des Shaakts. Armée et protégée, elle avait l’air rodée au combat, sa démarche était emprunte d’une rigueur militaire trahie par un empressement caractériel.

« Mon nom est Yliria Varnaan’tha ! Par l’autorité de la colonelle d’Esthalor et des Généraux Delaube et Somnis, je vous ordonne de cesser immédiatement toute action hostile envers ces personnes et de me laisser gérer la situation que vous êtes en train d’empirer ! Faites reculez vos hommes, capitaine, immédiatement, je ne le répéterai pas ! »

Au moins, ces deux nouvelles arrivantes avaient l’air plus raisonnables que l’autre con. Mais était-il con au point de se lancer dans une lutte intestine ? Peu importait sa réponse, dans le pire des cas, elle détournait encore plus son attention. Elle implorait aussi les autres Yuimeniens, nous donc, à calmer le jeu et à considérer Shirel d’Esthalor comme une alliée. Pour ma part, j’attendais seulement de voir comment Sommel allait réagir alors que je cherchais prise via laquelle me hisser. Leyna a profité du chaos pour s’adonner à un numéro de ménestrel inédit, tournant au théâtre son agression et son ascension ratée. L’autre gars, que j’imaginais être Jorus, s’était prêté au jeu et tentait tant bien que mal de la remonter. Je ne voyais rien de mon côté, à part peut-être les prépuces métalliques qui voulaient m’attirer dans leur petite partouze.

« Mais z’allez me fout’ la paix, oui ?! », leur ai-je demandé entre deux petits coups de pied.
« La corde. Vite ! »
« Quoi, quelle corde ?! »

Mot de malheur. Mais c’était aussi exactement ce qu’il me fallait. Pas sûr de si j’allais me prendre un bout de corde dans la figure, j’ai continué mon escalade, profitant de ma légère avance. N’était pas encore né le saligaud qui attrapera le capitaine Hart !


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Silmeria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Silmeria » sam. 4 janv. 2025 01:42

Mes pas me conduisirent jusqu'à une drôle de scène. Un homme repêché des flots et questionné par de nombreux locaux. Il avait porté sur moi un regard étrange, comme s'il voyait en moi le visage de Silmeria, elle aussi échouée plus tôt, précipitée dans l'écluse. J'attendais sans chercher à me dissimuler, presque plantée là au milieu des docks, les gens se dispersaient sans prêter attention à ma personne. Sauf cet humain, grand, légèrement barbu aux yeux clairs, s'il avait vraiment vu Sissi il ne manquerait pas de me parler, ce qu'il fit. Après un court échange, il m'invita chez lui afin que je puisse poser mes questions mais son élan de joie et d'empressement lorsqu'il me prit le bras semblait trahir un autre désir, comme une braise encore luisante sous un drap de cendres.

"Alors. Quelles étaient ces questions ?"

Je sens sa main se poser sur la mienne, une main caleuse, forte et habituée aux travaux manuels, probablement un travailleur des docks.

"A moins que nous nous soyions écartés pour autre chose." Son regard lubrique se perdait dans le mien, vide de tout désir ou d'émotion. Je ne comprenais pas le besoin qu'avaient les humains pour ce genre de chose. Je poussais un léger soupir et changeais vite de sujet.

" Tout a l'heure, un garde a vu une autre étrangère et a tout de suite su qu'elle etait capable de faire de la magie. Est-ce que les habitants de ce monde sont capables de voir ce genre de chose ? "

"Oh." Il semblait avoir compris le refus et n'avait pas l'air d'être du genre insistant

"Non, non. Seuls les noirs le peuvent. Et ça coûte cher à ceux qui se font prendre "

" Les noirs, vous parlez des gardes en armure noire ? Tous ont cette capacité ? " Les gardes de base ne semblaient pas avoir remarqué cette particularité chez notre aventurière, seul le chef de groupe avait relevé ça, est-ce là un don octroyé en fonction du grade ?

Pose le coude sur la table et cale son menton sur sa main " C'est agaçant... Comment est-ce que ça fonctionne ? Je suis normalement capable de magie également mais le garde ne l'a pas remarqué, est-ce qu'ils arrivent à percevoir des... Marques éthérées d'une magie fraichement utilisée ? "

Je regarde ma main, si je fais apparaître ma lame ici même, est-ce qu'un garde a dix mètres pourrait le sentir ? Ou faut-il qu'il soit sur place pour s'en rendre compte...
"Comment ça fonctionne, ça y'a qu'eux qui savent. C'est leur secret. Par contre y'a pas mal de mages potentiels dans la population. C'est son utilisation qui est interdite... et qui laisse ces marques qu'ils perçoivent. Apparemment."

" Je vois, l'utilisation de magie laisse des traces résiduelles que seuls les gardes, les noirs comme vous dites, sont capable de distinguer. Donc je ferai mieux de m'abstenir. Quelle est votre devise ici ? La monnaie, ce que vous utilisez pour les échanges ? Est-elle la même pour chaque niveau ? "

"L'Or, en grammage. C'est notre seule manière d'échanger officiellement. Après, il arrive qu'un système de troc soit mis en oeuvre. Service contre service ou denrées. Mais ça c'est surtout ici, au niveau de la Veine. Sur les Voies, seul l'or compte."

" Je comprends. " Je dépose sur la table une pièce d'or, luisante, ronde, le hasard avait fait que celle que j'avais choisi à l'aveugle était presque neuve, encore brillante et impeccable. Elle capta immédiatement son regard et il mit du temps à pouvoir la quitter des yeux.

" As-tu quelque chose qui me serait utile pour parcourir ce monde ? "

"Parcourir le monde ? Ma fois, des pieds ça suffit amplement pour courir la cité. De quoi vouliez-vous parler ?"

Je me pinçais l'arrête du nez. Fallait-il deux pièces pour que ce nigaud puisse comprendre que je n'y entravais rien à ce monde et que ses explications pourraient lui valoir une forte récompense ?

" Merci, j'étais venue sur les mains, sotte que je suis. Qui règne ? Avez-vous des Dieux ? Quelle était la cloche qui retentissait plus tôt, avez-vous des sectes, de la pègre, qui règne à chaque niveau, pourquoi ici les gardes ont des épées et pourquoi plus haut non, votre plat national... des choses qui me permettent de me fondre dans la masse. "

"Ce que j'veux dire, c'est qu'il n'y a aucun autre moyen de transport pour le parcourir."

Lui aussi soupirait devant ces questions, soupir que je rendis. Je lui mettais de l'or sous le nez et lui faisait la tête alors qu'il lui suffisait de répondre à quelques questions, peut-être préférait-il s'écraser les lombaires à porter des caisses sur les docks pour acheter une soupe au pain noir...


"Vous m'en demandez, des trucs... voyons. Personne ne règne. Le peuple vit, le Soleil Noir régule, les surfaciens donnent et reprennent. Il n'y a aucun autre besoin de gouvernance. Certains voient les Lumineux comme des dieux. J'pense surtout que ce sont des protecteurs, des puissants qui nous ont pris sous leurs ailes."

Il poursuit sans que je ne cherche à l'interrompre.

"Dans la cité Supérieure, on ne peut pas vraiment parler de pègre ou de sectes. Y'a des groupes, comme nous sur les quais, qui aiment pas qu'on viennent se balader dans leur territoires, mais à part quelques gros-bras jouant les durs pour les nobles des Voies Hautes, y'a pas vraiment de crime organisé. Sous nos pieds, en revanche... c'est tout l'inverse. Chaos, anarchie, crimes et bandes sont monnaie courante. Enfin du peu qu'on en sait. J'vois pas trop quoi vous dire de plus. On mange ce qu'on nous donne ou ce qu'on arrive à avoir, donc pas vraiment de spécialité. L'équipement du Soleil noir, c'est juste qu'il est adapté à la dangerosité de l'endroit : aucune sur les Voies, et plus ici, où le peuple est nombreux. Quant à passer inaperçue... Couvrez vos cheveux, peut-être. Ce n'est pas une couleur très courante. Mais vous attirerez sans nul doute les regards de ceux qui verraient en vous un casse-croute intéressant. Et je les comprends fort bien."


" Parfois mieux vaut mourir de faim que de chercher à chasser des casses-croûtes trop dangereux. " Couvre ses cheveux avec sa cape.

" Et la cloche ? Je peux remonter au niveau supérieur ou il y a un couvre-feu ? "


"Vous n'avez pas l'air d'aimer ça. Quant à la cloche, elle sonne la fin du Jour du Don. La fin de la journée, les autres jours. Lorsqu'elle sonne une seconde fois, un couvre-feu est donné. Vous ne pourrez changer d'étage une fois celui-ci sonné. Et..."


"Et je doute qu'ils vous laissent remonter tout court, si vous n'avez pas de quoi les convaincre. Ou que vous refusiez de vous en servir."


" Qu'est-ce que le jour du don ? Et quand sonnera la seconde cloche ? Je suis venue avec une femme habitant dans la veine supérieure, comment elle va faire pour remonter ? elle doit bien avoir un accès ou quelque chose lui permettant de regagner le niveau supérieur ? Tout ne passe pas forcément par la corruption ? "

"Oh... Bientôt. C'est pour ça que je vous ai faite venir ici : vous serez en sécurité pour la nuit. Le Jour du Don, c'est le jour où les Lumineux déversent la nourriture par cet énorme puit au-dessus du lac. Les bateliers, comme moi, sommes là pour la récupérer et l'amener sur les quais, où les charretiers l'emmènent jusque sur la Veine, où elle est répartie parmi la population."


"Quant à votre amie, si elle habite bien dans les Voies Supérieures, il ne lui sera aucunement difficile de regagner sa maison... du moment qu'elle le fait avant le couvre-feu. Sinon, quelqu'un ici devra aussi la loger. Mais... S'ils savent qu'elle vient des Voies Hautes, elle devra payer..."


"Ce n'est pas de la corruption, c'est un don officiel dont le Soleil Noir sera mis au courant. C'est une sorte... d'indulgence que peuvent acquérir les riches et puissants de la cité face à la loi."

" Le problème étant la face de ma pièce. On peut facilement voir qu'elle n'est pas de ce monde. Alors auriez-vous une pièce de la sorte à échanger ou bien... "


" Donc vous m'avez conduit ici chez-vous. Afin que je sois en sécurité. Quels sont les éventuels dangers qui peuvent rôder dans les rues une fois le couvre feu passé ? "

"Sa face ? Oh croyez-moi, ici chacun sait reconnaître de l'or, qu'importe la manière dont il est marqué. Hélas, je ne possède absolument pas une telle somme pour vous donner le change, et ne suis pas de ceux qui voudraient vous arnaquer en en donnant moins que ce qu'elle vaut. Vous avez une fortune sur vous."

Ca, c'était bon à savoir, l'or est une marchandise universelle et si j'avais de quoi graisser quelques pattes pour arriver à mes fins, c'était quelque chose que je n'allais pas hésiter à faire... Silmeria pourra bien pester et faire un gigantesque caprice parce que j'aurai dilapidé son or, elle qui est extrêmement avare, c'est dans son intérêt.

"Pas des dangers, mais les patrouilles des Noirs. Comme c'est interdit de fureter dans les heures de repos, ils pourraient vous arrêter... Et vous semblez vouloir les éviter. Puis... y'a ceux qui furètent vraiment. Des voyous d'autres quartiers venus faire main-basse sur l'innocent qui se promènerait seul. Ca arrive pas souvent, surtout ici sur les docks. Mais c'est bon de le noter."


" Elle est à toi pour avoir répondu à mes questions. Maintenant soyons clair, je ne suis pas un casse-croûte, j'ai vu quelque chose dans ton regard qui me déplaît, que vois-tu dans le mien ? " La mort. Il n'y avait rien. J'avais bien envie de lui trancher la gorge histoire de pouvoir passer la nuit ici sans avoir à risquer de subir ses avances... Mais il fallait jouer toutes les cartes possibles. Pas de réaction irrationnelle.

"Oh que l'envie n'est pas partagée, n'ayez crainte je l'ai bien compris. Il ne faut pas mal le prendre : c'est plutôt un compliment que quelqu'un ait envie de vous. Nous sommes très ouvert sur les affaires charnelles à Ashaar. Ca fait partie de notre quotidien. N'ayez crainte : le consentement aussi est une règle absolue. Dans la cité supérieure, du moins."

Son visage s'illuminait de plaisir.

"Je ne mérite pas tant, vous savez. Mais si vous y tenez..."

Sa main vient se refermer avec douceur sur la pièce après sa courtoisie.

"Disons que ça sera le gage de mon silence sur votre fortune qui doit être plus grande encore. Tâchez de le dissimuler... ou d'en jouer habilement pour ce que vous avez à faire. Posséder de l'or est à double tranchant : ça ouvre des portes, mais souvent elles sont alors piégées."

Maintenant, j'aborais un sujet différent, celui-de la mort. Comment soigner celle-ci. Il ne comprit pas tout de suite la question mais je lui rappelais vite le contexte.

" La jeune femme aux cheveux blancs repêchée dans le canal... Ma jumelle. Foudroyée par un mage et depuis inanimée. Je veux la revoir sur pieds, même si je dois... Pousser les limites de ce qu'on appelle mourir en ces lieux. "

"Oh ! C'est à elle que vous ressemblez ! Je le vois maintenant. Je l'ai sortie de l'eau moi-même, elle était complètement inconsciente. Foudroyée par un mage... Dis-donc, ça semble grave."

Il renifle.

"Le Soleil Noir pourrait peut-être vous aider, si l'origine est magique. Mais puisque vous tenez à les éviter... Pareillement, vous pourriez tenter d'en appeler aux Lumineux, mais ils ne s'en occuperont sans doute pas. Ici... hem. Ici, dans les Artères, on possède quelques secrets. Des gens qui savent des choses, qui... pratiquent peut-être secrètement la magie, pour la bonne cause. Mais..."

Je sentais que la pêche allait être fructueuse... J'avais peut-être trouvé une seconde piste pour l'aider.

"Je pourrais être rossé et laissé dans un sale état rien que pour vous avoir dit ça. Mais ce don que vous m'avez fait est gigantesque. Je peux plaider votre cause. Et nous... prendrions rendez-vous sur ces mêmes quais demain quand je l'aurai fait. Leur parler de votre cas, leur demander de l'aide."


Une impasse. Il me fallait Silmeria... Et Dracaena et ses compères la trimballaient comme un sac de riz dans les ruelles les plus pouilleuses du coin... Je commençais à regretter de ne pas avoir gardé ma jumelle dans la cave de Dantes.
" Ma soeur est actuellement avec les étrangers qui m'accompagnent. Je crois qu'ils cherchent à la conduire en lieux sûr dans la Veine pour faire appel à une autre aide. Je préfère multiplier les pistes. Si ton aide conduit à ramener ma soeur, tu auras une autre pièce. Si c'est dangereux pour toi, je peux t'accompagner... "

"Ça sera plus dangereux si vous m'accompagnez. Si vous parvenez à mettre votre sœur à l'abri ce soir, revenez demain matin. Si je ne réponds pas, attendez jusqu'à la mi-journée. Si je ne reviens pas... c'est que ma tentative aura échoué. Dans le cas contraire, nous pourrons l'amener à ces soigneurs. Mais... ils n'accepteront pas de présence nombreuse. Vos compagnons ne pourrons vous accompagner."

Je sentais une hésitation dans sa voix.
"Allez-vous passer la nuit ici ? La seconde cloche ne va plus tarder."

" Demain je vais tâcher de retrouver le corps de ma jumelle et de venir avec elle ici. Il y aura également une pièce pour le guérisseur qui saura la ramener. C'est tout ce que j'ai à proposer en échange de l'aide qu'on saura m'apporter. Quant à passer la nuit ici, je veux bien accepter ton invitation. "

Je me couvre avec la cape et croise les bras sur la table.

" Je peux dormir ici, réveille moi quand le couvre feu sera terminé je te prie. "
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Dracaena Paletuv
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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » sam. 4 janv. 2025 02:40

« Mon nom est Yliria Varnaan’tha ! Par l’autorité de la colonelle d’Esthalor et des Généraux Delaube et Somnis, je vous ordonne de cesser immédiatement toute action hostile envers ces personnes et de me laisser gérer la situation que vous êtes en train d’empirer ! Faites reculez vos hommes, capitaine, immédiatement, je ne le répéterai pas ! »

Ah... Ah d'accord. Donc, pendant que j'enchainais les galère, le surf sur table et les courses poursuites en compagnie d'une champignonée, une bleue littérale, d'une demi Silmeria dans le coma, et d'un paradoxe de compétence, Yliria, elle, avait réussit à se mettre une partie de l'autorité locale dans la poche.
Dans un roman, elle aurait plus été une protagoniste que moi. Mais, comme tous les protagonistes, elle risquait de se faire mener par le bout de la feuille. Le chef des sales types avait déjà manifesté son manque d'envie de coopérer, et m'avait clairement cité comme cible prioritaire. Je m'retrouvais donc obligé de faire un choix:


Faire confiance à Yliria, qui, malgré nos accrochages dans le passé, avait protégée mon cadavre, et prouvée plus d'une fois que si la colère l'habitait, son cœur et ses intentions, elles, étaient justes;

ou bien...

Ecouter la petite voix dans ma tête qui hurlait "BRÛLE LES DRAC, BRÛLE LES TOUS! VISE LE CHEF DE CES CREVARDS EN BAS ET FAIS EN UNE TRACE DE FROMAGE RESTÉE TROP LONGTEMPS AU FOND D'UN FOUR! ILS TE VEULENT TOUS DU MAL, YLIRIA VA TE TRAHIR, BRÛLE LEEEEEEEEEEEEES!!!"


..Le choix était plus dur à faire que l'on pourrait croire. Yliria avait l'air de s'être choppée une alliance avec des gens puissants, plus puissants que l'autre abruti en armure en bas. Et la nana qui la suivait, si elle faisait partie du soleil noir, était visiblement plus pacifiste dans l'âme.
Mais si ces gens décidaient de se retourner contre nous? Et si le soleil noir utilisait Yliria? Après tout, son désir de bien faire lui faisait souvent rater certains détails plus subtils autour d'elle. Et le type en bas la, peut être qu'il ne voudrait pas l'écouter parce que c'était une étrangère, ou je sais pas quoi.

D'une autre coté... J'avais toujours cette pauvre Silmeria évanouie sur mon dos. Qui, de s'que j'avais compris, avait b'soin d'un médecin (fragile les tas de chairs, j'vous jure...). Et si tenter de m'en sortir par mes propres moyens me dérangeait pas... J'étais pas non plus sur que juste la confier à Yliria passerait. Au vu d'leur relation, y avait des chances qu'elle décide de laisser Silmeria dans son état, "Pour le bien de tous". Donc, il fallait que quelqu'un s'assure que Silmeria reçoive les soins dont elle avait besoin, pour son bien à elle, et aussi parce que j'avais pas envie d'subir les foudres d'Hrist, qui était partie pour m'blamer pour tous les malheurs pouvant tomber sur sa sœur.

Jorus, lui, était parti filer un coup d'main aux deux autres en bas, ayant bien plus d'allonge que moi pour les aider à remonter.


Si l'option de tout cramer me semblait alléchante, j'devais me rendre à l'évidence: la fatigue et la retombée d'adrénaline se f'sait sentir, j'étais pas en état de me gérer moi et Silmeria dans ce monde nouveau et sans vrai repère pour ma pomme.

« Yuimeniens, je vous en prie, calmez-vous. Shirel ici présente m’aide à vous retrouver, elle n’est pas une ennemie ! La situation est complexe, mais je vous demande simplement de ne pas utiliser de magie et d’écouter ce que j’ai à dire pour le moment. »

Et Yliria qui r'lançait un appel au calme et à la reddition. Mais, plus important... Elle v'nait dire de pas utiliser la magie? Elle?
...Soyons clair: si un type en armure de gros villain, faisant parti d'une organisation aux relents dictatoriaux, me demande de pas utiliser la magie: c'est louche.
Si Yliria, magicienne, et ayant subit le chaos magique d'Aliaénon, me demande de pas utiliser la magie, la, c'est pas la même histoire. Elle devait avoir une bonne raison d'dire ça. P'tet que... p'tet que la magie ici était aussi instable, et qu'j'avais juste eu de la chance jusqu'à présent?

...Bien, en soit, ça m'faisait aussi une nouvelle arme pour me défendre: foutez moi la paix où j'lance un sort, et on en subira tous les conséquences!


Bref, la solution d'écouter Yliria m'semblait la meilleure pour l'instant. Je fis un premier pas dans sa direction, dans tous les sens du terme, bien que mon attention tout d'même portée sur la "Chieruel" qui l'accompagnait, au cas où cette dernière essayait d'nous faire un coup bas. J'haussais la voix assez pour être sur de me faire entendre:
"Yliria... j'sais pas s'qui s'est passé d'ton coté, ni s'que tu fais avec... ces gens la, mais j'vais t'faire confiance. J'sors le drapeau blanc, f'sons les choses pacifiqu'ment!
Silmeria à b'soin d'aide, et moi..."
Je soupire, la fatigue s'entendant dans ma voix, "Moi, j'ai v'raiment b'soin d'une pause...

Par contre..."


Je pointai du doigts la zone en contrebas où se trouvait Sirius, la bleutée et les gardes.

"Si les cas'roles noires qui nous pourchassent foutent pas la paix très vite aux autres en bas, et à ma personne après coup..."
Si je devins soudainement silencieux, marquant une pause, la fumée commençant à se dégager de ma main voulait tout dire: j'irais sur l'option "Fromage oublié au fond du four".

"Je r'tournerais ni dans une cellule, ni dans un labo..."


Mais en me retournant, je vis Jorus me regarder avec insistance, me faisant signe de la tête en direction d'une corde accrochée près de lui.


"La corde. Vite !"


Bon sang d'bonne sève...
Réalisant ce que l'humain me demandait, je fonçai aussi vite que possible près de la dite corde, et la lançai à coté du dénommé Sirius, tenant l'autre bout en main, essayant tant bien que mal de ne pas perdre l'équilibre avec mon colis comateux sur le dos, mes racines cherchant désespérément quelque chose pour faire prise et me maintenir en place.

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » sam. 4 janv. 2025 16:32

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères


Jour 1 – Soirée.




Dans la ruelle qui portera sans doute le surnom de « Chaotière » après l’événement, la situation rocambolesque se poursuivait de plus belle. L’intervention d’Yliria sembla aussi respectée que celle de Shirel. Le Capitaine arrivait à portée de la rixe, rétorquant à Yliria :

« Vous n’êtes même pas des nôtres, vous n’avez aucun ordre à me donner. Je m’occuperai de votre cas après l’arrestation de ces dangereux terroristes pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. »

Shirel, visiblement fort énervée, s’exclama :

« Mais quel butor ! »

Et avança vivement dans sa direction, excédée.

Leyna, après son laïus improvisé, ne fut guère totalement respectée : si les gardes la lâchèrent, émus sans doute par la diatribe, Jorus ne la posa pas davantage et son fouet la fit grimper jusqu’au toit. Hart, lui-même, parvint jusqu’au toit, usant de sa capacité à escalader les obstacles et, sur les tout derniers instants, à la corde que Dracaena lui lança tardivement après sa longue réplique. Tous les yuimeniens poursuivis étaient désormais sur ce toit plat, à observer en bas leurs poursuivants en armure noire. Le capitaine hargneux lança :

« Soit, fuyez. Ça ne fera qu’un grief supplémentaire contre vous. Vous finirez tous aux Tréfonds pour vos actes, mages ou pas. »

Shirel arriva par derrière lui et lui envoya son poing ganté de métal sur le crâne avec une violence étonnante, sans doute peu contrôlée. Après un craquement sinistre, le regard du capitaine Sommel se révulsa et il tomba au sol, un filet de sang coulant lentement de sa bouche et de son nez. Shirel, grimaçant mais ne se laissant pas démonter, héla les gardes présents.

« Par l’autorité de nos généraux, j’ai recadré votre capitaine et prends la tête de cette compagnie en attendant que la sienne lui revienne. Laissez à ces hors-la-loi une chance de s’expliquer. »

Curieusement… peut-être aidée par les dires de Leyna, ils obéirent et se reculèrent. Elle se tourna vers ceux du toit.

« Je comprends que tout vous engage à fuir, mais ça serait la pire des idées. Coopérez, et vous aurez une chance de vous expliquer. L’Ordre sait qui vous êtes, vous n’êtes en aucun cas inconnu, et serez tôt ou tard arrêtés. Permettez que ce soit par moi et Yliria, afin qu’on puisse vous défendre et que vous ne soyez pas blessés.. Soyez raisonnables, je vous en implore. »

Et alors qu’elle finissait de parler, une seconde cloche résonna dans les airs, entendue de tous.


________________________


Mitya et Itulë parvinrent à atteindre la masure de Kaleb avant qu’une seconde cloche ne sonnât, vrombissant dans les airs. L’homme sembla heureux de vous voir revenues, et vous accueillit avec plaisir, vous désignant les chaises cernant sa table. Aux propositions de Mitya, il répondit :

« Ne vous en faites pas, dès demain je pourrai demander de l’aide à mes voisins. N’avez-vous pas mieux à faire ? Dites-moi, comment s’est passée votre rencontre avec Aelis ? »

Itulë répondit, se saisissant sur la table d’un autre gâteau sec :

« Vous êtes sa garantie vivante que nous la paierons pour ses services, elle a dit. Genre vous lui appartenez, un truc du genre. »

Kaleb déglutit, posant un regard interrogateur.


________________________



Dans la maison en bordure des quais de Cole, ce dernier répondit à Hrist :

« Bien. Une cloche en signifiera la fin. Dormez-bien. »

Il s’en alla dans une pièce voisine, faisant mine d’aller se coucher. Après un long moment, alors que le second coup de cloche sonna, il se glissa hors de sa chambre, couvert d’une capeline noire, et s’en alla à l’extérieur le plus discrètement possible. Mais pas assez pour Hrist, qui n’avait aucun besoin de dormir.



________________________



Le vol vertigineux du Dragon mauve et de ses passagers vers la Veine trouva son arrivée sur le parvis de cette immense porte menant à l’Entresol via le bastion du Soleil Noir. Les gardes se pressèrent en face de l’apparition monstrueuse, hallebardes en avant. Un homme semblait diriger la troupe.



Image



Alors que des renforts arrivaient derrière lui pour empêcher le passage, il s’écria à l’encontre du Dragon :

« Vous êtes là aux portes de notre sanctuaire, créature ! Vous ne passerez pas ! »

Naral, d’une voix aussi grave qu’un échos provenant d’une caverne profonde, répondit.

« Je me fiche de votre sanctuaire, misérable pantin. Je veux rejoindre votre Cité Inférieure, parmi les criminels de votre ville. Accordez-moi le passage, où vous connaîtrez ce que nul ici n’a encore connu : la Mort. Froide et définitive. »

Il semblait sûr de lui. L’homme à la barbe répliqua :

« Nulle ruse ne vous fera passer. Nous n’exposerons pas l’Entresol, quelles que soient vos menaces. »

Huyïn sentit Naral grogner sous lui. Scarla souffla à l’oreille du chat :

« Il sait ce qu’il fait, n’est-ce pas ? »


[HJ : Je vais ouvrir un sujet discord « La chaotière » où chacun de la situation aura le droit d’intervenir UNE FOIS. Après ça, chacun sera libre d’agir comme il le souhaite au sein de son post en fonction des paroles prononcées. Mitya, aparté ? Sinon simple réponse à Kaleb. Hrist, dis-moi en MP ce que tu comptes faire. Huyïn, on peut régler ça par discord.]


[XP :
Yliria : 0,5 (Intervention)
Leyna : 0,5 (vers lunaires)
Jorus : 0,5 (on monte !)
Mitya : noté quand complété.
Hart : 0,5 (on monte aussi !)
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (abri pour la nuit)
Dracaena : 0,5 (corde raide)]

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Jorus Kayne
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Re: La Veine et les Artères

Message par Jorus Kayne » ven. 10 janv. 2025 16:27

Malgré la demande de l’elfe à la peau couleur du ciel, je la tire jusqu’à moi au lieu de la lâcher. Quitte à discuter, je préfère que nos interactions se fassent à distance, surtout avec cet énergumène qui vocifère des ordres, malgré l’autorité que présente Yliria en plus de cette Shirel qui s’en énerve davantage. Je tire mon colis jusqu’à moi, la faisant grimper sur le toit, tandis que de son côté, Dracaéna a usé de la corde pour venir en aide à l’homme pendu à la fenêtre comme un vieux jambon qui sèche. Si d’aventure les jambons grimpent aisément aux murs comme il le fait. Au moins, nous parvenons tous à rejoindre la sécurité qu’offre le toit, ses possibilités de fuite et une place de premier choix pour assister à la scène en contrebas.

Nous pouvons y voir le hargneux meneur des soldats lancés à nos trousses, vociférer sa haine à notre encontre et nous jurer une place chacun pour les Tréfonds. Je crois que cet endroit est l’ultime recours pour ceux qui sont un danger trop important où nul n’en revient. De ce que j’ai compris, le niveau inférieur semble déjà une punition particulièrement sévère pour les habitants des voies médianes. Possède-t-il l’autorité pour une telle autorité ou n’est-ce là qu’un excès de zèle ?

Comme une pièce jouée par des saltimbanques avec ses retournements de situation, voilà que la blonde arrive derrière le beuglard de service et lui en retourne une bien belle dans la tronche, sous les applaudissements de la tête de bois. Le coup violent emporte le malheureux au royaume des rêves éphémères et réveils douloureux, au doux son de casserole de son armure tombant au sol. Elle s’adresse avec autorité vers les soldats désormais à sa tête, le précédent responsable n’étant plus en état de se plaindre de cette mutinerie aussi imprévue que soudaine.

(Elle me plaît bien elle !)

(J’avoue que je ne suis pas jaloux d’être à sa place. Quel coup-de-poing !)

Elle porte ensuite son regard vers les hauteurs où nous nous trouvons et nous encourage à coopérer au lieu de préférer la voie facile de la fuite. Elle prétend que son Ordre sait qui nous sommes et que notre arrestation n’est qu’une question de temps. Au lieu de cela, elle se propose de défendre nos intérêts en compagnie d’Yliria.

(Ils savent qui vous êtes ? Tu penses qu’ils savent quoi de vous ?)

(Pas la moindre idée, mais l’état d’Yliria n’est peut-être pas si éloigné de ces informations.)

(Tu penses qu’ils l’ont frappé pour avoir ces informations ? Ca n’a pas de sens. Pourquoi elle se baladerait tranquillement si tel était le cas ?)

(Pas bête la belette. Tu marques un point le marcassin.)

(Marcassin ça me passe au-dessus, mais insulte moi de belette encore une fois et tu le regretteras jusqu’à ta mort et nul ne meurt à Ashaar !)

(D’accord, d’accord. Mille excuses votre excellence ! Un jour faudra que tu me racontes d’où te viens cette haine, ce mépris des belettes.)


(N’en parlons pas. J’en ai encore des frissons !)

Reste qu’il nous faut prendre une décision : répondre ou fuir par les toits ? Bien que je sois tenté par la seconde, le Soleil Noir voyant certainement d’un mauvais œil notre souhait d’user de magie pour rentrer chez nous, je suis fatigué. J’ai combattu des créatures à Andel’Ys, conversé avec un Titan, assisté impuissant à la fusion de Kith et sa sœur. Puis ça a été au tour de ce maudit lézard volant, l’affrontant sur place avant que le combat ne se porte jusqu’à Esseroth, le sauvetage d’Yliria, notre magie séparant en deux Kithléria et enfin, assister aux derniers instants d’Ibn. Et ça, ce n’était que notre dernier jour sur Aliaénon. Rajoutant tout ce qui s’est produit ici, je doute honnêtement avoir la force de fuir.

Alors il nous faut répondre à la proposition émise, à la main qui nous est tendue. Quelqu’un doit répondre, prendre la parole en premier pour donner le ton à défaut de parler pour tous. Du groupe en hauteur, je suis le seul qui a probablement eu le temps d’apprendre deux ou trois choses sur la cité. Savent-ils le risque encouru pour l’usage de la magie et la sentence qui en découle ? Peut-on prendre le risque de les suivre ? Yliria est avec eux et si je doute encore des capacités de cette Shirel, je n’en ai pas pour Yliria.

(Du coup tu te lances ?)

(Je crois que je ne vais pas avoir le choix. Mais je n’ai jamais été un bon orateur.)


(Ha ça ! Même quand on te demande de ne pas parler tu arrives à te toucher l’entrejambe devant la royauté Kendranne à cause du stress.)

(Alors on fait un marché. Je ne parle plus de belette et toi tu n’évoques plus cette histoire suffisamment humiliante.)


(Done.)

(Donne ? Donne quoi ?)

(Non je veux dire que je suis d’accord. Puis-je me permettre une suggestion ?)

(Je t’écoute.)

(Pense au meilleur orateur, le meilleur diplomate qui tu as rencontré et imagines qu’il est présent. Que dirait-il ?)

(Le meilleur diplomate à ma connaissance hein ? J’aurais préféré ne pas penser à lui je t’avoue.)

(Qui ça ?)

(Lui et moi ne nous entendons absolument pas et j’ai encore notre dernier tête-à-tête qui m’irrite le poil. Mais je dois avouer qu’en ce domaine, Akihito me dépasse…et de loin.)

(Tu en es plus capable que tu ne le crois. Garde la tête froide. Oublie les émotions qui affectent ton jugement et détache-toi de celle dont tu ne peux te défaire.)


Je me tourne brièvement vers les autres, craignant qu’il n’y ait une surprise qui nous attende.

"Vérifiez que ce n’est pas là une vulgaire diversion et que personne ne tente de nous prendre à revers en grimpant sur les toits." Fais-je suffisamment bas pour que seuls ceux du toit m’entendent.

Puis je me tourne de nouveau pour regarder en contrebas, le pied sur le rebord du toit. Reprenant ma respiration pour ne pas avoir la voix qui fléchit, je garde toujours ma cape pour protéger mon visage. La fuite n’ayant pas été clairement décidée en moi. D’un geste qui veut démontrer mon adresse, j’enroule mon fouet autour de lui en faisant croire à un geste particulièrement habile, avant de le déplacer sous ma cape et de le faire discrètement disparaître dans ma main.

Puis d’une voix forte et claire, je m’adresse à ceux d’en bas.

"Ainsi voilà le fameux Soleil Noir ! Des individus prompts à user de violence dès que l’occasion se présente et menaçants des Tréfonds à la moindre contrariété. Je comprends mieux pourquoi votre peuple vous craint, qu’il vive dans la veine ou les voies hautes."

Je porte mon regard sur cette capitaine à la main lourde.

"Mais si votre ordre m’intrigue, vous l’êtes plus encore Capitaine Shirel d’Esthalor. Pendant un instant, j’ai eu peur que votre attitude, plus pacifique envers nous que votre charmant ami, ne s’arrête qu’à un caprice, à un simple coup de botte au sol. Force est de constater que vous savez y mettre les formes."

Je m’arrête un instant avant de reprendre pour mettre au clair la situation. Elle veut parler ? Très bien. Car j’ai des questions la concernant.

"Mon devoir était de mettre les miens hors de portée de vos lames, c’est chose faite. Une distance qui vous forcera à user d’arguments et non de violence envers nous, si vous souhaitez vraiment notre concours. Alors soit, je suis tout ouïe. Expliquez-moi, quel sort nous est réservé à nous qui n’avons pas demandé à venir ici ? Subissant votre monde et vos lois, contre l’usage d’une magie que nous ignorions. Je ne souhaite que la protection des miens et à ce titre, j’ai l’outrecuidance d’exiger de votre part deux réponses. Qu’est-il arrivé à ceux qui ne sont pas présents et surtout, surtout, expliquez-moi le traitement qu’à subit Yliria pour être ainsi affublée d’un tel bandage à la tête ?" Fais-je en désignant l’intéressée de ma main libre.

Je m’arrête une ultime fois, pour résumer les craintes qui sont les miennes.
"Pouvez-vous réellement nous défendre comme vous le dites, ou votre autorité se limite-t-elle à offrir des mandales, aussi impressionnantes puissent-elles être ?"

Alors que la bleuette renchérie en demandant à la blondinette la raison de notre présence ici et comment les gardes ont connaissance de notre présence, c’est Yliria qui répond à sa place, prétextant que nous ne sommes pas des plus discrets et qu’ils nous surveillent. Enfin eux, pas moi du coup, mon passage dans cette cité ayant passé plutôt inaperçu. Puis elle me remercie d’avoir protégé tout le monde et explique que sa blessure est due à un simple échauffement qui à mal tourné.

(Pardon ?)

J’ai dû mal entendre. Quelque part, je me force à le croire. Pourtant c’est la vérité, sortie de sa propre bouche. Pendant que je m’évertue à mettre les autres à l’abri à sa demande, elle "s’échauffe" au point d’en revenir blessé, alors même qu’elle était en convalescence aux dernières nouvelles.

Enfin, elle s’adresse à tous en expliquant la situation.

"Ecoutez c'est un peu compliqué, mais, en résumé, l'immortalité des résidents vient d'un bouclier créé par magie et toute utilisation de notre part de nos magies risquent de perturber ce bouclier et faire s'effondrer la ville, nous tuant tous. Donc, pas de folies s'il vous plaît. J'ai rencontré deux généraux du Soleil Noir et j'ai un accord pour qu'ils nous aident à trouver pourquoi on est là et comment rentrer. Mais, pour ça, je leur ai promis de vous rassembler pour éviter des débordements qui mettraient Ashaar en péril. Et j'ai pas spécialement envie de mourir ici, donc si on pouvait se mettre d'accord sur le pas de magie, ce serait franchement bienvenu."

(Je commence à comprendre. Ils se servent d’Yliria pour tous nous regrouper. Cherche-t-il à rassembler le troupeau avant l’abattoir ? Si cela avait été quelqu’un d’autre, j’aurais des doutes, une méfiance animant mon être. Mais j’ai plus que foi au jugement d’Yliria. Elle n’aurait pas participé à ceci, si elle avait des doutes.)

Le jambon, qui tient plus d’un pirate borgne, préfère surveiller les alentours. Ainsi, je ne suis pas le seul à me méfier de l’attitude de ceux d’en bas. Comme quoi, entre marins ont se comprend. Dracaéna lui est surpris de la présence d’un bouclier et de sa faiblesse avec l’usage de la magie. Il comprend néanmoins l’état de Silméria toujours en vie, alors qu’elle aurait dû passer de vie à trépas à plusieurs reprises et pointe notre devoir de la soigner.

(Oui…heu…on va en discuter de ça, avant de faire n’importe quoi !)

Puis il se tourne vers ses camarades avec lesquels il a vécu la poursuite de la milice.

"M'sieur Sirius, m'dame bleutée, merci encore d'm'avoir défendu plus tôt. Ces deux la c'est m'sieur Jorus et Yliria. J'sais pas s'que vous comptez faire, mais ce sont des gens d'confiances, ils m'l'ont prouvé plus d'une fois. S'pas l'genre de personne à mettre les gens en danger pour rien, et, pragmatiqu'ment parlant, j'pense que vous d'vriez nous accompagner pour l'instant. pour l'instant."

(Sirius ? Sirius Hartingard ? Mais c’est un des survivants de la bataille de Kochii, tout comme moi ! Je me disais bien que ça tête m’évoquait quelque chose. D’ailleurs en y réfléchissant, la bleuette n’y était pas aussi ?)

Alors qu’il demande à Yliria ce qui est advenu de la tête du Dragon Noir, je me tourne vers le groupe sur le toit, en particulier le borgne et l’elfe bleue en laissant tomber ma cape pour dévoiler mon visage.

"Merci Dracaéna. Il faut croire que les survivants de Kochii sont destinés à se retrouver. Je ne sais quelles sont vos intentions, mais je compte redescendre. Tout comme la tête de bois,…" Dis-je avec un léger sourire en pointant Dracaéna d’un hochement de tête. "…j’ai confiance à Yliria et son jugement. En-tout-cas, je peux vous confirmer cette histoire de bouclier. Sa destruction est une vraie crainte ici. Mais aussi, je doute être mesure de leur échapper." Je regarde brièvement Dracaéna avant de reporter mon regard vers les deux autres. "On a passé…une trèèès longue journée sur Aliaénon et je n’ai pas la force d’échapper à une horde de milicien. A première vue, ils ne semblent pas habituer à user des toits, si vous voulez fuir. Toutefois, je doute de la réussite de cette entreprise." Dis-je assez bas pour que seuls eux m’entendent.

Mon regard se pose ensuite sur le corps de Silméria. Une colère m’anime à la mémoire de tout ce qu’elle a fait. Sur Aliaénon. Je ne sais même pas si j’ai assez de doigts pour tout énumérer. Et sa sœur, qui a fait des pieds et des mains pour sauver sa jumelle. Où est-elle à présent alors qu’on a retrouvé celle qu’elle désirait ardemment retrouver ? Il y a une chose que tous veulent savoir et je fais partie des rares personnes à en connaître la réponse. Je me saisis de du corps inerte de la régicide en l’attrapant par la taille et la soulève au niveau des hanches.

Je me tourne un bref instant vers Dracaéna.

"Avant de vouloir la guérir, il y a une chose que vous devez savoir." Je me tourne dos à eux pour poser un pied sur le rebord du toit, cette fois-ci à visage découvert face au Soleil Noir. "Tu voulais connaître la raison de notre présence ici Yliria ? La voilà ! C’est elle qui a ouvert le passage en usant de la magie sur Aliaénon. Reste encore à savoir pourquoi." Dis-je en présentant le corps de Silméria pendue à mon bras contre ma hanche.

(Tu n'as pas peur de la réaction de Hirst ? Elle est peut-être cachée dans un coin.)

(Nul ne meurt ici et je ne compte pas laisser Silméria à si bon compte après tout ce qu'elle a fait.)

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » ven. 10 janv. 2025 19:30

Enfin rentrée de leur négociation avec Aelis qu’Itulë recommençait à dire sans aucun filtre ce qu’elle voulait. Mitya ouvrit de grands yeux en la regardant, avant de sourire à Kaleb, gênée.

"C'est pas vraiment ce qu'elle a dit, non. C'est plutôt qu'on a pas de quoi payer pour l'instant. Alors elle a dit que vous étiez tellement gentil que vous seriez sans doute d'accord pour vous porter garant."

"Oh. Oh oui, je vois.", dit-il en toussotant. "Je vous avoue que je me serais bien passé d'un tel poids sur les épaules mais... elle a raison, je ne peux vous refuser une demande d'aide de deux jolies demoiselles, surtout si elles sont aidantes. Et puis, si ça me permet d'admirer un peu plus longtemps les yeux d'Aelis..."

Son sourire s’élargit, attendrie par les mots du jeune homme.

"Quelque chose me dit qu'elle serait pas contre non plus admirer les vôtres non plus..."

"Oh... C'est une longue histoire entre elle et moi."

Il était clair quant à la réaction de l’exploratrice qu’il était plus que sa chose ou un simple voisin pour elle. Non, ca ne lui avait pas échappé… Mais ce n’était pas le moment. Elle aurait tout le temps de lui en parler pendant ce périple qui les attendait. Elle s'acharna alors sur un biscuit avant de reprendre.

"Bon, du coup on va minimiser votre angoisse en tentant de se préparer au mieux. Aelis nous a dit d'être discrètes, vous avez des conseils? On aura sans doute besoin d'équipement pour se protéger si c'est vraiment aussi dangereux que ca en bas..."

"En bas ? Alors vous voulez vraiment... descendre dans les bouges ? Si Aelis ne l'a pas fait, je me dois de vous aviser que c'est une très mauvaise idée. Oui c'est dangereux, au-delà de tout. Il y a plus de chance que je trouve un lingot d'or sous mon plancher que vous reveniez un jour de là-bas..."

Il n’avait pas l’air pour, ou tout du moins très tendu à l’idée de les aider mais la brune avait raison : Il était trop gentil. Il leur apprit alors que les armes étaient interdites dans la partie haute de la Cité mais qu’il existait des quartiers moins fréquentables où se tenaient parfois des réunions clandestines pour quiconque souhaite marchander ce genre de contrebande. Comme elle l’avait déjà signalé à sa voisine, elles n’avaient rien à marchander et précisa alors que tout matériel “plus abordable” était bon à prendre tel que de quoi faire un feu, se couvrir ou encore fabriquer des chaussures à la jeune elfe qui l’accompagnait et qui devait commencer à avoir mal. Cette même elfe qui, durant toute cette conversation, se contenta de faire le rongeur sur un biscuit avec un air absent, loin de cette ville étrange.

[HJ: J'ai enfin rattrapé mes posts des deux MAJs précédentes! Ici et Courage pour la lecture :D]

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Huyïn
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Re: La Veine et les Artères

Message par Huyïn » ven. 10 janv. 2025 20:36

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Dame Scarla empoigne son avant-bras pour se hisser à son tour, prenant place derrière lui sur le cou et avant les ailes. Concentré, le Félin se tient fermement aux écailles noires lors de l'envol. Il a de grandes difficultés à ne pas s'émerveiller lors de cette expérience inédite. Il est porté par un Dragon, à travers une immense cave, et il vole. L'appréhension de la situation laisse vivement place à un sentiment incroyable de liberté et de puissance. Le Tigre comprend aisément l'origine du sourire de l'Hinïon car si la sensation de fendre les airs est à ce point exaltante pour qui est simplement porté, elle doit être décuplée pour le Dragon d'Améthyste. Non seulement ce dernier est maître de son sommet, mais il peut aisément faire le tour de son domaine sans crainte de chuter à la base.

La chose lui sera-t-elle possible un jour ? D'employer son Don pour se déplacer avec une telle aisance ? L'imagination du Woran tourbillonne un instant puis laisse place à la raison. Chaque chose en son temps. Pour l'heure, le vol vertigineux est écourté par leur arrivée au niveau de la Veine, face à un bastion aux immenses portes. Elles sont solidement gardées par une troupe de l'Ordre, un homme dépourvu de heaume semblant en prendre la tête. Humain à peau pâle et pilosité d'un blond grisé dans la lueur affaiblie du couvre-feu.

Le comité d'accueil n'est pas des plus bienveillant, les soldats pointant leurs hallebardes en direction du Dragon. Le meneur des troupes s'adresse vivement à Naral Shaam, indiquant qu'il se trouve aux portes de leur sanctuaire et lui interdisant de passer. Derrière lui, d'autres soldats en armure sombre arrivent en renfort. Avec honnêteté et un aplomb teinté d'un mépris évident, Naral Shaam répond vouloir rejoindre la Cité Inférieure, menaçant de faire connaître la véritable Mort à qui lui barrerait la route. L'individu du Soleil Noir ne semble pas inquiet, se contentant d'indiquer que la ruse ne suffira pas pour passer. Il est visiblement décidé à protéger l'Entresol, la chose faisant bien évidemment croître la contrariété de l'Elfe. Dans son dos, Dame Scarla cherche à se rassurer en lui demandant discrètement si le Dragon sait ce qu'il fait. Huyïn tourne légèrement la tête par-dessus son épaule pour lui adresser la parole sur le même ton.

"J'ai entièrement confiance en sa capacité à passer outre tout obstacle sur sa route. Je vais toutefois voir si je peux contribuer à ouvrir la voie avant qu'ils ne parviennent à sérieusement l'irriter. Continuez à vous faire discrète.", fait-il sentant la jeune femme se calfeutrer derrière lui en réponse. Il avise ensuite la lueur ambiante et porte la main à son voile pour pouvoir se faire entendre sans révéler son visage. "Eh bien... Bonsoir à vous également, Officier. Si la ruse ne saurait vous convaincre, peut-être qu'un argument concret le fera.", fait-il, attendant d'avoir capté son attention pour poursuivre. "Vous êtes face non pas à une vulgaire 'créature' mais à un très puissant Dragon. Et si les yeux de votre Ordre ont la réputation qu'on leur accorde, il vous suffit d'un regard pour prendre toute la mesure du qualificatif puissant."

Le visible meneur des forces en présence se fait entendre de nouveau.

"Je vois chez lui la pestilence de la magie. Une des plus noires qu'il m'ait été donné de voir. Ça n'est qu'une raison supplémentaire pour me dresser contre vous, dragon et chevaucheurs. Quittez cette ville séant, envolez-vous loin d'Ashaar et n'y revenez plus !"

De son perchoir, Huyïn ne peut que lentement secouer la tête aux paroles bravaches entendues. Entre le précédent grognement irrité du Dragon et le fait que l'idiot en armure lourde -un de plus- se dresse officiellement en obstacle, il n'y a guère de doute sur ce qui va suivre. La voix caverneuse du maître écailleux retentit aussitôt.

"Pitoyable petit pantin. Je ne souhaite que le passage, pas votre destruction. Pas encore. Voyez ce que vos hommes peuvent contre moi, lorsqu'ils se dressent sur mon chemin."

Le Tigre sent sous ses pattes un mouvement, la gorge du Dragon enflant et rassemblant comme... Un souffle. Et ce dernier jaillit ensuite, noir. De pures ténèbres qui se déversent comme une vague sur la première ligne de gardes. Devant le regard ébahi et incrédule du Félin, ils s'effondrent tous, comme des marionnettes dont on aurait sectionné les fils. Les a-t-il terrorisés comme le de Montfort arrogant ou... Ou... A-t-il trouvé le moyen de passer outre la protection conférée par les surfaciens ? Est-ce le simple effet de la magie d'ombre ou le résultat est-il lié à une capacité propre au souffle employé ? Que leur a-t-il fait exactement ? Et plus important encore... Sera-t-il enclin à lui expliquer la chose dans le détail plus tard ?

Quoi qu'il en soit, l'officier est le seul à tenir encore debout face à eux, abasourdi par ce qu'il voit. D'autres de ses hommes s'avancent, comme pour combler la soudaine faille. Peut-être qu'avoir vu sa première ligne choir de cette façon le fera revenir sur ses positions.

"Officier... Vous avez été mis en garde deux fois. La première étant déjà l'expression d'une grande patience. Maintenant que vous avez une preuve tangible des conséquences, prenez la bonne décision.", dit-il en rivant son regard au barbu, poursuivant sur un ton posé et assuré. "Nous atteindrons la Cité Inférieure, peu importe combien d'entre vous s'y opposeront ou combien de fois la magie devra être mise à contribution. Ecartez-vous et les pertes demeureront minimes. Faites obstruction une fois encore...", commence-t-il avant de plisser le regard et de durcir le ton. "Et l'immortalité en Ashaar pourrait n'être plus qu'un souvenir."

L'homme demeure coi encore un instant, immobile et incrédule devant le spectacle de ces corps inertes l'entourant. Il finit toutefois par relever la tête et l'apercevoir, répondant vivement.

"Vous. Vous êtes les étrangers. Vous... vous avez le pouvoir de vous transformer !"

Son attention se détourne de lui pour se diriger vers le Dragon. Il fronce les sourcils et se saisit d'un étrange objet sphérique cerclé de dorures à sa ceinture, dont il retire une partie sommitale avant de le lancer vers eux. Ignorant ce dont il s'agit, le Tigre se contracte un peu, ses yeux s'écarquillant brièvement au son de détonation qui fait écho dans les environs. Mais nulle douleur ressentie. En revanche, il voit monter une étrange brume, une vapeur se répandant aux alentours. Quoi qu'il ait eu l'intention de faire, l'Officier semble atterré de toujours faire face à un Dragon, qui semble s'apprêter à lui faire payer son geste. Sauf... Sauf que nul souffle n'émane de Naral Shaam, quand bien même le Woran l'a senti répliquer le geste précédent. Une pointe d'irritation grimpe sous la fourrure féline, qui a la certitude que cette émanation a l'évident potentiel de bloquer l'usage de magie. La chose semble évidente quand il est question d'un Ordre dédié à la lutte contre les mages, et Huyïn n'est pas prêt d'oublier ce détail. S'il revoit ce genre de capsule explosive, il saura à quoi s'attendre.

Priver le Dragon de sa magie était peut-être la pire décision possible pour ses oppossants, et le fait incite le Tigre à souffler sous son voile et s'interroger à voix haute.

"Pourquoi faut-il que immortalité possède une rime riche avec imbécilité..."

Le gonflement guttural draconique laisse place à une voix presque froide. Aux oreilles du Félin, elle semble bien pire que le mépris dont elle était teintée plus tôt.

"Le moucheron parfois pique, mais il ne doit pas oublier sa nature... Ou la mienne."

Il n'a qu'un pas à faire, et sa patte griffue se saisit de l'Officier. Le geste fait réagir les soldats épargnés, qui se lancent à l'assaut des écailles de leurs hallebardes et épées. Huyïn a beau avoir foi en la puissance de Naral Shaam et être confiant en la capacité de ce dernier à gérer la situation, il commence toutefois à honnêtement s'inquiéter pour lui. Il suffit qu'un garde soit un peu moins maladroit que le reste ou que leurs armes aient reçu un traitement particulier pour faire basculer la situation. Le Félin décide toutefois de camoufler son brin d'inquiétude derrière un aplomb et un calme inspirés par son admirable compagnon de Yuimen.

"Je suis partagé entre louer votre attitude et déplorer votre naïveté, Officier. Mais vous conviendrez que nous avons suffisamment perdu de temps, les uns comme les autres. Faites reculer vos hommes et ouvrir la voie à présent, et laissez-nous aller là où de toute façon vous nous auriez contraints à séjourner.", enjoint-il avant de charger son ton d'une froide indifférence. "Peut-être préférez-vous cependant servir de heurtoir contre ces battants, continuer à exister malgré un corps broyé et épousant la forme de sa propre protection. Je me demande... Serez-vous toujours conscient malgré votre état désastreux ? Un inutile témoin, ne pouvant qu'assister à ce qui se passera, une fois tous les obstacles irrémédiablement brisés sur le chemin emprunté."

Huyïn marque un instant d'arrêt, le laissant prendre la mesure de la destruction dont un Dragon courroucé est capable. Et s'il n'est peut-être pas encore en colère, le Tigre se doute bien que la somme des dernières contrariétés n'est pas une bonne nouvelle pour les Ashaaris des environs. Il enfonce le clou avec un ton calme mais empli de certitude, sa foi en Naral Shaam l'y aidant grandement.

"Faites votre choix : laissez-nous avancer, ou préparez-vous à ce que plus aucune porte ne soit en mesure de séparer les deux Cités."

Les yeux vert pâle se dirigent brièvement vers la soldatesque. Seront-ils assez sots pour poursuivre leur attaque sur l'être mythique, quitte à ce qu'un spasme de ce dernier entraine le broyage pur et simple de leur officier ? Le barbu s'obstinera-t-il dans sa pensée, imitant le crétin de l'ascenseur ? Il n'y a guère de balcon d'où le faire choir, mais rien n'empêche le Dragon d'y remédier d'un ou deux coups d'ailes.

Naral Shaam avait prévenu que les choses allaient se corser, qu'avoir recours à la force serait probablement inévitable. Là encore, il avait plus que raison.



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Modifié en dernier par Huyïn le mar. 14 janv. 2025 18:52, modifié 1 fois.

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » ven. 10 janv. 2025 21:56

C’est finalement Dracaena qui m’a tendu la corde salvatrice, un peu tard je dois l’admettre. Jorus, lui, est parvenu à hisser Leyna sur le toit, me permettant de monter l’esprit serein. Ou presque. Sommel crachait son venin sur Yliria.

« Vous n’êtes même pas des nôtres, vous n’avez aucun ordre à me donner. Je m’occuperai de votre cas après l’arrestation de ces dangereux terroristes pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. »

Terroristes. Il avait le sens des proportions, le Gayde. Il a regardé avec dédain notre petit groupe d’insolents amassés sur le même toit.

« Soit, fuyez. Ça ne fera qu’un grief supplémentaire contre vous. Vous finirez tous aux Tréfonds pour vos actes, mages ou pas. »

Et là, bam ! Voilà la Shirel qui s’est pointée, furieuse, et lui a asséné une mandale de tous les dieux en plein dans les gencives. Le salaud est tombé raide comme un mort, lui laissant le champ libre pour s’adresser aux Yuimeniens.

« Par l’autorité de nos généraux, j’ai recadré votre capitaine et prends la tête de cette compagnie en attendant que la sienne lui revienne. Laissez à ces hors-la-loi une chance de s’expliquer. »

Les têtes casquées, prêtes à escalader les toits pour nous poursuivre, se sont calmées. Apparemment, poing-dans-gueule était une manière acceptable de remplacer un commandant, ici.

« Je comprends que tout vous engage à fuir, mais ça serait la pire des idées. Coopérez, et vous aurez une chance de vous expliquer. L’Ordre sait qui vous êtes, vous n’êtes en aucun cas inconnu, et serez tôt ou tard arrêtés. Permettez que ce soit par moi et Yliria, afin qu’on puisse vous défendre et que vous ne soyez pas blessés... Soyez raisonnables, je vous en implore. »

« Nous défendre ». Elle comptait quand même nous arrêter, et nous soumettre au jugement de ses pairs. Des pairs comme Sommel.

Comme pour marquer ses dires, la cloche du port a retenti une seconde fois.

Jorus, notre mystérieux bienfaiteur au visage emmitouflé, nous a conseillé de surveiller nos alentours, au cas-où ceci ne serait qu’une vulgaire diversion. Je ne me suis pas fait prier. Ces nouvelles arrivantes étaient bien plus diplomates que celui qui ronflait dans la boue, mais elles répondaient à leur manière aux mêmes ordres. Il nous fallait un chemin de retraite. Pendant ce temps, Jorus les alpaguait à travers sa cape.

« Ainsi voilà le fameux Soleil Noir ! Des individus prompts à user de violence dès que l’occasion se présente et menaçants des Tréfonds à la moindre contrariété. Je comprends mieux pourquoi votre peuple vous craint, qu’il vive dans la veine ou les voies hautes. »

Il a félicité la frappeuse pour son initiative, avant d’exiger des réponses aux questions les plus pressantes : quel sort réservaient-ils aux insoumis, qu’était-il arrivé aux autres Yuimeniens, pourquoi Yliria était-elle blessée au visage, affublée d’un bandeau et surtout, pensaient-elles vraiment pouvoir garantir notre sécurité face au reste du Soleil Noir ?

« Et pourrez-vous nous expliquer pourquoi nous sommes ici et comment vos gardes peuvent nous connaître ? » a ajouté Leyna.
« Vous n'êtes ni spécialement discrets, ni franchement semblables aux habitants du coin. Ils vous surveillent depuis un moment. »

Sur ce point, Yliria n’avait pas tort, on était difficile à rater. J’ai écouté ses réponses tandis que j’enroulais d’un air distrait la corde qui m’avait extirpé de la ruelle. Mon œil parcourait le paysage à la recherche du chemin le plus sûr. Peut-être qu’on avait une chance de fuir grâce au lac. Même s’il n’était pas très grand, le nombre d’embarcations était sans doute limité vu qu’il ne servait que pour récolter des dons ponctuels de nourriture. Et puis, on venait d’en faire cramer une. Dans le pire des cas, le Harpon des Profondeurs pouvait nous mettre à l’abri le temps qu’on réfléchisse à un plan.

Les explications de la shaakt étaient plutôt déroutantes. Tout d’abord, elle prétendait s’être blessée lors d’un échauffement avec la blonde. Crédible, vu qu’elle semblait en avoir dans les bras. Ce qu’elle nous a expliqué ensuite défiait toute logique.

Ashaar, l’endroit dans lequel nous nous trouvions était couvert d’une sorte de bouclier qui rendait les habitants immortels. Toute magie courait le risque d’interférer avec cette barrière et de provoquer la destruction de la cité entière. Elle avait conclu un accord avec le Soleil Noir pour aider les Yuimeniens à rentrer chez eux tant qu’ils n’abusaient pas de leur magie.

Je n’avais pas eu le temps d’examiner Silmeria, mais sa condition prenait tout son sens. Elle avait été blessée mortellement et se trouvait littéralement entre la vie et la mort, incapable de rendre l’âme. Dracaena semblait l’avoir réalisé lui aussi, et il s’est tourné vers nous, alors que je m’enfilais une deuxième potion pour faire taire l’immonde douleur qui me tiraillait le visage.

« M’sieur Sirius, m’dame bleutée, merci encore d’m’avoir défendu plus tôt. Ces deux-là, c’est m’sieur Jorus et Yliria. J’sais pas c’que vous comptez faire, mais ce sont des gens d’confiance, ils m’l’ont prouvé plus d’une fois. C’pas l’genre de personne à mettre les gens en danger pour rien, et, pragmatiqu’ment parlant, j’pense que vous d’vriez nous accompagner pour l’instant. »

Dracaena s’inquiétait du Dragon Noir, ou du moins, de ce qu’il en restait. Le dénommé Jorus s’est avancé vers Leyna et moi, dévoilant son visage, celui d’un jeune homme à la peau sombre, typique des Wiehls du Grand Sud, sans doute ce que j’avais le plus proche d’un compatriote en ces lieux. Il avait les légères cicatrices et les traits marqués d’une personne qui avait connu son lot d’aventure, et avait affronté le vent à maintes occasions. Ses yeux d’émeraude trahissaient une certaine malice, tout comme les rides aux coins de sa bouche. Le loubard avait le sourire facile. Sa tronche me disait vaguement quelque chose, sans doute parce qu’il ressemblait à beaucoup de ces marins qui s’arrêtaient au port de Tulorim.

« Merci Dracaena. Il faut croire que les survivants de Kochii sont destinés à se retrouver. »

Kochii. Ce type avait-il participé à la bataille finale contre Oaxaca ? J’avais peine à me souvenir de lui.

« Je ne sais quelles sont vos intentions, mais je compte redescendre. Tout comme la tête de bois, j’ai confiance en Yliria et son jugement. En-tout-cas, je peux vous confirmer cette histoire de bouclier. Sa destruction est une vraie crainte ici. Mais aussi, je doute être mesure de leur échapper. On a passé… une trèèès longue journée sur Aliaénon et je n’ai pas la force d’échapper à une horde de miliciens. À première vue, ils ne semblent pas habitués à user des toits, si vous voulez fuir. Toutefois, je doute de la réussite de cette entreprise. »

Ses yeux verts se sont attardés sur l’elfe inconsciente, son expression devenue plus dure l’espace d’un instant.

« Avant de vouloir la guérir, il y a une chose que vous devez savoir... »

Il a repris le corps inanimé de Silmeria à son compagnon d’infortune, avant de la montrer à Yliria.

« Tu voulais connaître la raison de notre présence ici, Yliria ? La voilà ! C’est elle qui a ouvert le passage en usant de la magie sur Aliaénon. Reste encore à savoir pourquoi. »

Et avec ça, ma situation avait enfin un sens. Silmeria. Si elle avait utilisé une magie étrangère pour rejoindre ce monde, peut-être que tous les Yuimeniens présents à Ashaar avaient un rapport plus ou moins ténu avec elle. Cette pétasse m’a entraîné dans ce monde inconnu sans ma permission… Mais pourquoi ? Était-ce un geste conscient, ou un accident ? Pourquoi Hrist m’avait-elle confié sa sœur, si elle connaissait aussi Jorus, Yliria, Dracaena ?

Ces trois-là avaient l’air soudé par une lutte commune en Aliaénon, mais Silmeria, elle, ne semblait pas vraiment des leurs. Une chose était sûre. Si c’était bien elle, la cause de tout ça, alors je n’allais pas la confier à qui que ce soit d’autre, et surtout pas au Soleil Noir.

« Pas de magie, compris. » ai-je annoncé assez fort pour qu’Yliria et Shirel puissent entendre.

J’ai adressé un regard ambivalent à Leyna. Nous n’allions pas nous éterniser ici. Pendant que Jorus attendait une réponse de Shirel, je me suis glissé près de lui, rangeant discrètement sa corde à ma ceinture.

« Merci pour le coup de main, moussaillon, et euh, mes respects, capitaine d’Esthalor ! »

J’ai placé une main sur Silmeria pour la retenir, tout me rapprochant de l’oreille du Wiehl basané pour lui chuchoter :

« Mais cette gueuse et moi, on remonte à loin. Et vu son état, elle aura besoin de magie. Je préfère me fier à elle plutôt qu’à une bande d’allumés en armures noires. Tu vois c’que je veux dire ? T’as déjà ouvert un livre d’aventures ? Ces types puent. De. Dingue. Alors laisse-moi la cinglée, mon ami, plutôt qu’à eux. »

Je ne savais pas ce qu’il allait faire de mes murmures. Mon emprise sur Silmeria se resserrait. Pour ne pas trop attirer les soupçons, j’ai fini par demander tout haut, avec un haussement de sourcil.

« Tiens, c’est vrai, ça ! Quid du dragon ? »

Mon regard dardait encore de part et d’autres des toits.

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Leyna
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Re: La Veine et les Artères

Message par Leyna » ven. 10 janv. 2025 22:15

Avec une élocution douteuse, l'étrange individu insista pour qu'elle monte en sécurité avec lui. Comme si elle avait le choix ! Pour sa part, elle lança à l'elfe noire :

« Et pouvez-vous nous expliquer pourquoi nous sommes ici et comment vos gardes peuvent nous connaître ? »

La réponse avait de quoi surprendre. Non parce qu'elle leur appris qu'ils étaient un groupe plutôt voyant, c'était fort juste en vérité, mais par ce qu'elle révéla ensuite : les habitants des lieux étaient immortels ! Quelle hérésie ! Comme des humains pouvaient-ils ainsi s'approprier ce qui relevait du divin ? Apparemment, ils avaient un « bouclier » qui pourrait se briser si trop de magie était utilisée, ce qui serait déplorable pour tous.

Drac fit remarquer que cela pouvait expliquer pourquoi l'elfe blanche inerte était toujours vivante. C'était sans doute vrai, et cela voudrait dire que cette immortalité s'étendait à eux. Mais pourtant... Elle posa sa question tout haut :

« L'homme que je craignais d'avoir tué semblait bien mort. Serait-il donc revenu ? »

C'était quelque chose de mauvais sur le plan spirituel, mais pour ce cas, elle ne s'en plaindrait pas... L'oudio connaissait Jorus et Yliria et estimait qu'ils étaient fiable. C'était sans doute vrai. Mais le capitaine ne semblait pas convaincu. En fait, il lui lança un regard de mauvaise augure. Il préparait un coup. Leyna leva les yeux au ciel, puis s'approcha un peu plus pour déclarer :

« Je comprends vos paroles. Elles chantent une chanson douce et pleine de promesse. Je connais les chansons. Le connais les légendes. Je sais peu de choses sur ces lieux, mais il me semble que quelque chose va mal ici. Cette cité d’assombrie à mesure qu'on descend, ces gardes noirs effraient la population... Quel sombre secrets hantent les profondeurs de ces lieux ? Quel fers obscures cherchent à enchaîner le vent et le courant ? Je crois en vos bonnes intentions, mais en les leurs ? Un pouvoir qui accorde l'immortalité n'est pas à prendre à la légère. Quel est le prix à payer pour ainsi défier les dieux ? »

Elle secoua la tête :

« Seul le savoir peut éclairer les actes. Et le savoir, ici, me manque. Et les paroles des intéressés me semble moins fiables que mes propres yeux. Seraient-ils prêts à nous montrer la source de ce pouvoir ? »

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Dracaena Paletuv
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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » sam. 11 janv. 2025 00:57

La question de la course poursuite fut réglée par la femme accompagnant Yliria: Le sale type en bas n'en ayant rien à faire de la hiérarchie de son ordre, elle lui asséna un immense coup de poing, du niveau de celui qui avait mit Sirius K.O un peu plus tôt. C'était incroyablement satisfaisant à regarder. Je ne pu m'empêcher d'applaudir.

"Okay, pardon d'vous avoir mit au même niveau qu'ces gars la, z'êtes stylée m'dame She...Shu...Shirel!"

Elle avait gagnée quelque chose d'important avec ça: mon attention. Je me mis à l'écouter attentivement, puis à écouter Jorus et Yliria faire leur propre petit discour:
ce que j'entendais, c'est que les gens du coin savaient qui on était, étaient potentiellement prêt à nous aider, et aussi... la raison pour laquelle la magie était interdite: pour ne pas perturber une sorte de champ de force qui rendait tout le monde immortel dans la ville.

Immortel... Rien que ça. La pensée de me jeter dans les flammes pour tester cette immortalité me traversa immédiatement l'esprit, mais je réussi à me contrôler et l'éloigner rapidement: non, pas pour l'instant, j'aurais tout le loisir de faire ça plus tard...

"Un...bouclier qui rends les gens immortel. Ce...ça expliqu'rait pourquoi m'dame Silmeria respire toujours après que j'l'ai...laché dans l'escalier... Il nous faudrait la soigner d'ailleurs, s't'immortalité n'as pas l'air d'être de l'invincibilité...
Et donc trop d'magie risquerait d'tout détruire. Erk... ça change pas trop d'Aliaénon... Très bien Yliria, j'te fait confiance, mais si on essais d'me coller dans un labo ou autre, j'réponds plus de rien..."


Car, comme sur Aliaénon, si j'devais tous nous condamner pour éviter de pas être le seul à s'en prendre plein la tronche, j'allais pas m'ret'nir. J'étais déjà mort trois fois, une de plus me f'sait pas peur.

"Oh, j'y pense!"

Je me tournai vers Sirius et la femme bleue, qui étaient désormais avec nous sur le toit:

"M'sieur Sirius, m'dame bleutée, merci encore d'm'avoir défendu plus tôt. Ces deux la c'est m'sieur Jorus et Yliria. J'sais pas s'que vous comptez faire, mais ce sont des gens d'confiances, ils m'l'ont prouvé plus d'une fois. S'pas l'genre de personne à mettre les gens en danger pour rien, et, pragmatiqu'ment parlant, j'pense que vous d'vriez nous accompagner pour l'instant. pour l'instant."

Au vu d'la situation, j'pensais qu'on f'rait mieux d'se serrer les coudes. Plus, j'avais envie d'observer encore un peu ces deux la, ils semblaient cacher pas mal de bonnes surprises. Malheureus'ment, la bleutée restait très méfiante de la situation (non pas que je n'la comprenais pas sur ça), et Sirius, lui, observait les alentours tout en buvant une potion: je n'connaissais que trop bien ce genre de comportement: il observait les zones praticables au cas où il devrait s'en aller, avec ou sans nous.

Kerk, s'ils voulaient n'en faire qu'à leur tête, je n'pouvais pas les ret'nir.
...Enfin, si, j'pouvais essayer, mais j'avais pas la force pour. Pas la motivation aussi...
Me tournant dans la direction générale d'où venait la voix d'Yliria, j'me mis à dire, d'une voix forte:

"Yliria, t'as des nouvelles de la tête du Dragon?"

Non, pas'que bon, faudrait pas oublier ce "petit" détail. Le dragon avait essayé d'bouffer les âmes de tout l'monde, puis, plus rien (ptet à cause du bouclier d'immortalité?), et on savait pas où était sa tête. Enfin, JE savais pas où était sa tête. Et j'avais toujours pas l'intention d'la laisser entre les mains d'n'importe qui.

Mais avant d'avoir eu ma réponse, Jorus prit Silmeria de mon dos et brandit son corps, disant à tous qu'elle état responsable de notre départ chaotique d'Aliaénon.
J'aurais pu m'énerver, vociférer ou autre, mais... même pas. J'veux dire... c'était plutôt évident qu'elle était la responsable. Oui, j'étais furieux d'avoir été aspiré comme ça dans un portail, mais, avant d'la blâmer ou quoi qu'ce soit, j'voulais entendre ses raisons.
Je n'connaissais que trop bien le statut de personne ayant fait une grosse erreur sans vouloir vraiment la commettre.

Sauf que, immédiat'ment, Sirius posa sa main sur la comateuse, et se mit à chuchoter à Jorus. J'n'entendis que très peu des mots, mais ça me suffisait. Il semblait parler du fait qu'il la connaissait bien, qu'il se méfiait du Soleil noir lui aussi (encore une fois, j'comprenais pourquoi), et qu'il voulait visiblement récupérer Silmeria. Ptet que les autres ne s'en étaient pas rendu compte, mais je le voyais clair'ment resserrer sa poigne sur le corps inconscient d'la m'dame.

Il comptait faire quoi? L'arracher des bras d'Jorus? La soulever et taper Shirel avec? Envoyer son corps par dessus les toits? S'enfuir avec? Lui faire les poches?
Quel que soit ses intentions, elles mettaient en avant un gros problème, qui me concernait directement:

Hrist m'avait visiblement aussi "confié" sa soeur. Et elle semblait mettre pas mal de blâme sur mon dos pour tout ce qui c'était passé.
Alors, certes, elle avait l'air d'avoir une confiance... particulière envers Sirius, mais quelque chose me disait que si Hrist me trouvait sans le corps de sa soeur... J'allais prendre cher, très cher.
Et non pas que j'n'avais pas envie de tester l'efficacité de ce fameux bouclier d'immortalité, mais j'n'avais aucune envie de me mettre Hrist à dos tout de suite. Pas dans mon état actuel. Surtout pas la, alors qu'elle pourrait réapparaitre à n'importe quel moment, n'étant pas si loin que ça.

Ayant suffisamment de motivation pour ne pas juste rester la à attendre que la merde me tombe dessus, je me remis à parler:

"Evidement qu'c'est elle qui a ouvert le portail, ça lui ressemble bien, m'sieur Jorus. J'm'en doutais déjà fort'ment. Mais, avant d'prendre de décision hâtive, faudrait entendre ses fameuses raisons. Et pour ça, faudrait qu'elle se fasse soigner. Sur'ment par des gens connaissent mieux l'endroit que nous, et qui auront des méthodes plus adaptés qu'les notres." Mes doigts s'enroulèrent autour des bras de Silmeria, la tenant fermement, et ma voix baissa pour ne dev'nir qu'un murmure audible pour Sirius et Jorus, qui étaient les plus proches. "Et on gagnerait sur'ment à en apprendre plus sur s't'endroit d'la part de ces gens la. On est isolés, paumés, l'Dragon noir sévit toujours et on manque d'infos, soyons pragmatisme bon sang d'bonne sève!"


Mes doigts était fermement enroulé autour de Silmeria: quiconque, que ça soit Sirius ou Jorus, qui essayerait d'bouger son corps devrait m'entrainer avec.

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Silmeria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Silmeria » sam. 11 janv. 2025 03:29

Je fermais les yeux, beaucoup de choses se bousculaient dans ma tête. Silmeria. Elle été avec les autres aventuriers lorsque je l'avais vue pour la dernière fois. C'était un déchirement pour moi que de la laisser derrière. Sans ma surveillance, après toutes ces années passées à vivre dans sa chair, chaque minute qui me séparait d'elle était... A la fois un soulagement et une torture. Je prenais goût à la vie et à la liberté, aucune entrave aussi romantique soit elle. Aucune limite, aucun compromis à avoir. Pourtant j'étais comme retenue par une laisse invisible qui me liait inconditionnellement à elle.

Il fallait être pragmatique. Cet homme allait se renseigner auprès de la pègre ou d'une secte... Dantes lui avait une connexion curieuse avec un homme de la haute société qui cherchait à faire oublier à sa fille les enseignements qu'elle avait reçu de ces prétendus guérisseurs. Les mêmes ?

Le haut et le bas. Tout semblait tourner autour de ça en ce monde, le haut et le bas, le ciel et le lisier. Ca ne me changerait pas trop de Yuimen, le haut, Kendra Kâr, le bas... Omyre.

Silmeria... Allait-elle me conduire vers le bas ? Est-ce que... J'avais seulement une mission ? J'étais sceptique à l'idée de laisser Silmeria avec les aventuriers mais je savais que certains d'entre eux ne trahiraient pas leur promesse.

Un bruit. L'homme dissimulé sous une capeline noire se glissa dans la pièce avec une discrétion surprenante. Il ouvrit la porte et quitta la maison au creux de la nuit qui l'avala tout entier dans sa noirceur.

Encore une fois... J'étais habitée par le doute. Est-ce que je devais fouiller sa chambre ? Chercher de la documentation ? Des indices ? Sortir après lui, j'étais assez discrète c'était vrai, mais Silmeria avait un équipement tout à fait adapté et surtout la capacité de disparaître dans les ombres... Chose que je ne maitrisais pas vraiment. Je poussais un soupir. Que fallait-il faire ?

Rien.

J'allais attendre le petit matin, de toutes façons... Si quelqu'un venait à secourir Silmeria et qu'elle me voyait absente, elle ne manquerait pas de m'appeler auprès d'elle. Et si à ce moment elle était en danger... Je suis sûre que je pourrais être utile à ma jumelle. En attendant, je profitais du silence de la nuit, j'attendais simplement qu'une cloche ne vienne le troubler, annonçant l'heure de quitter cette maison pour repartir en quête de ma jumelle. Ne surtout pas se faire remarquer, rester une ombre, silencieuse et froide comme une nuit sans lune.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Yliria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Yliria » sam. 11 janv. 2025 09:36

- Rejoint shirel
- discussion
- répond à drac que la tête n'est plus un souci, mais qu'elle expliquera ça en détail dans un lieu moins exposé
- au sujet de Silmeria, dit qu'elle se contrefous de son sort, qu'il est hors de question qu'elle prenne le risque d'utiliser la magie pour la soigner et qu'elle l'aurait envoyé dans les tréfonds si ça ne tenait qu'à elle, histoire d'en être débarrassée définitivement.
- Elle termine en disant que son seul objectif est de ramener les yuimeniens chez eux et de laisser Ashaar se gérer sans leur intervention, car ce n'est pas leur rôle de dicter quoi faire à d'autres, peu importe qu'elle n'apprécie pas leur manière de vivre ou toute l'organisation basée sur les strates de la cité.

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » dim. 12 janv. 2025 14:56

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères


Jour 1 – Soirée.




Mitya et Itulë finirent leur repas dans un silence relatif, au terme duquel Kaleb commenta :

« Bien. Sans doute serait-il mieux que nous dormions, maintenant. Je vais réfléchir à votre offre, je vous dirai demain si j’ai une solution. »

Il indiqua une échelle menant à un étage.

« Grimpez là-haut, il y a un lit. J’espère qu’il suffira pour vous deux. Je trouverai de quoi dormir ici. »

En haut de l’échelle, il y avait effectivement une paillasse plus ou moins confortable, même si spartiate. Itulë, baillant subitement, se leva de table et alla s’y allonger. Elle se loverait contre Mitya si cette dernière la rejoignait. Mais peut-être celle-ci voulait-elle continuer sa discussion avec Kaleb ?


___________________________



Le calme commençait à revenir dans la Chaotière. Après le temps de la fuite venait celui de la discussion, plus posée depuis que le Capitaine Sommel avait été mis à mal par Shirel d’Esthalor. Prise d’assaut par les questions des Yuimeniens, malgré l’aide d’Yliria, elle tenta de répondre à chacun.

« Vous étiez poursuivis pour avoir usé de magie. Certains d’entre vous en tout cas. Ce grand être aux longs doigts, et cette femme à la peau bleue. Nous sommes aptes à distinguer qui a usé de magie récemment, et c’est votre cas. Si elle est interdite, c’est parce que son usage causerait la destruction du bouclier anti-mort, comme l’a dit Yliria. »

Elle pinça les lèvres à la question de Jorus sur sa qualité d’autorité de l’Ordre.

« Je suis Capitaine des Voies Médianes, où vous avez causé pas mal de troubles. J’ai toute autorité pour vous arrêter. Mais… je ne suis pas aussi extrême ou bornée que… certains. »

Elle pointa son regard vers Sommel, toujours inconscient, puis reprit ses réponses, regardant Leyna :

« Défier les dieux ? C’est d’eux que le Bouclier émane, c’est leur vouer du respect que de faire en sorte qu’il soit maintenu. Et votre conclusion sur la cité est hâtive : certes les Voies Médianes et Hautes sont paisibles et peu fréquentées, mais cet étage est également surveillé par l’Ordre du Soleil Noir, comme vous l’avez constaté. La plus grande source de chaos ici… hé bien c’est vous qui sembler la créer. »

Elle poursuivit sur un autre sujet :

« En revanche, la Cité Inférieure, qui s’étend loin sous nos pieds, est une prison où sont destinés tous les criminels de la cité Supérieure. Malfrats et meurtriers en tous genres. Là, vous pourriez dire qu’elle s’assombrit. D’autant que l’usage de la magie est puni d’un séjour à perpétuité dans les tréfonds, une région encore plus profonde, insondable, d’où nul ne revient. Quant aux Dieux dont vous parlez, les Lumineux, les Chevaliers des Cieux, ils sont seuls aptes à répondre de leur volonté à vous répondre. C’est eux qui ont pris en charge votre… tête de… dragon. Ce qu’ils en ont fait, ils sont les seuls à le savoir. »

Elle changea à nouveau de sujet.

« Vos pairs sont, de ce que je sais, en cette cité inférieure. Akihito et Xël ont été jugés et condamnés pour usage de la magie. Une peine allégée parce qu’ils ont été corrects et coopératifs, ce que je vous suggère d’être ici-même, maintenant que vous connaissez nos règles concernant l’usage magique. Ezak les accompagne, en présence d’un Chevalier de l’Ordre. Un marché secret a été passé entre eux et nos généraux. Pour les autres… je l’ignore. »

Il leur fallait maintenant prendre une décision : se rendre ou fuir. Jorus et Hart ne semblaient pas d’accord sur le sujet, et Dracaena formait une opposition supplémentaire en prenant en otage le corps inanimé de Silmeria.


________________________



Devant les portes du Bastion de la Veine, Naral monté de ses deux protégés faisait face aux protecteurs de l’Ordre. Le Général qui les dirigeait, coincé entre les griffes du Dragon Mauve, ne fut pas ému des menaces contre lui. Il répéta, têtu :

« Vous ne passerez pas. »

Naral contracta le poing, et le bruit des os du gradé sonna durement. Son visage se mua en une expression de douleur intense, alors que le Dragon balayait de cette même patte les soldats qui l’attaquaient. Mais alors que tout semblait voué à une bataille sanglante pour passer, une voix résonna.

« Stop ! Arrêtez cette folie. »

Une demoiselle rousse arrivait vers eux d’un pas rapide. Son ton était plus celui de la supplique d’un ordre sec. Elle arriva à la hauteur des trois envahisseurs.



Image



« Cela ne peut se produire. Libérez le Général Yllish, cessez toute activité violente et je vous offrirai à tous trois un passe-droit sans retenue vers la Cité Inférieure. Soyez conscients cependant que vous ne pourrez en remonter. Tout peut encore s’arranger autrement si vous décidez de vous rendre et vous laisser contraindre, créature majestueuse. Vos pairs seront graciés et libérés sans poursuite. Vous devrez être jugé et envoyé dans la Cité Inférieure par votre condamnation. »

Elle avait les mains levées, non armées, en signe d’apaisement. Naral grogna. Apparemment il hésitait, le général toujours entre ses pattes. Ses griffes s’écartèrent, laissant ce dernier pousser un cri de douleur atroce : ses os étaient brisés : côtes, bras, jambes. Il était détruit. Mais bien vivant.



[HJ : Pas d’aparté pour la chaotière, indiquez la suite de vos décisions. Huyïn, Mitya indique votre décision. Hrist, je poursuis dans un autre post.]




[XP :
Jorus : 3 (événement), 0,5 (laïus)
Mitya :
  • post 1 : 0,5 (discussion)
  • post 2 : 0,5 (retour chez Kaleb)
  • post 3 : 0,5 (discussion)

Huyïn : 0,5 (discussion)
Hart : 3 (événement), 0,5 (questions et commentaires)
Leyna : 3 (événement), 0,5 (interrogations)
Drac : 3 (événement), 0,5 (commentaires)
Silmeria : 0,5 (attente nocturne)
Yliria : noté quand complété.]

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Cromax
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Re: La Veine et les Artères

Message par Cromax » dim. 12 janv. 2025 15:01

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères


Jour 2 – Matin.




Après de longues heures d’attente, Hrist entendit la cloche sonner la fin du couvre-feu. Le matin arrivait, et Cole n’était pas rentré de son escapade nocturne. L’attendait-il à l’endroit de leur rendez-vous, ou les choses s’étaient-elles compliquées pour lui ? Où était passée Silmeria, en outre ? Elle se retrouvait bien seule, dans cette masure inconnue. Elle quitta la maison, se retrouvant sur les quais, prête à partir à sa recherche. Mais où ? Une ville inconnue s’offrait à elle, et le port était encore relativement calme.



[HJ : Silmeria, poste simplement la décision de ton prochain objectif/la direction que tu prends.]

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Huyïn
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Re: La Veine et les Artères

Message par Huyïn » mar. 14 janv. 2025 18:52

-- >

-24-


Huyïn regarde en contrebas, sans parvenir à comprendre ce qui passe par la tête de l'homme piégé dans le poing draconique tandis que ce dernier persiste dans sa stupidité. N'a-t-il pas entendu que son élan allait les pousser à briser toute porte sur leur chemin ? Ouvrir la voie entre le lieu le plus malfamé d'Ashaar et le reste de celle-ci ? Son orgueil est-il à ce point démesuré ou... N'a-t-il cure des habitants, en fin de compte ? La seule certitude que le Woran a est celle de ce qui va arriver. Et la chose se produit, un poing serré et des os brisés. À n'en pas douter, ses côtes ont du s'enfoncer, se casser, probablement perforer ses organes en tous sens. Mais il n'en périra pas. Pas plus que les soldats envoyés rouler par un simple balayage de la patte écailleuse. Le Tigre s'attend à une nouvelle confrontation, même sans magie, quand une femme se fait entendre par-dessus le tumulte. Issue de l'Ordre, rousse et pâle, qui les intime de stopper et se lance dans une diatribe qui laisse le Félin perplexe.

À ses premières paroles, elle a entendu l'affirmation de l'ouverture irrémédiable des accès, ce qui signifie... Qu'elle était là depuis suffisamment longtemps, assistant possiblement à la scène un peu en retrait. Et elle a choisi d'attendre que l'homme, un général apparemment, soit réduit en purée pour se manifester. Naral Shaam semble hésiter à ses dires et ouvre le poing pour rendre sa liberté à la poupée brisée. Huyïn a remarqué certaines choses concernant la rouquine, dont le fait qu'elle n'ait d'yeux que pour le Dragon et première à marquer enfin un zeste de respect envers une entité qui leur est littéralement supérieure en tous points.

De son perchoir, le Tigre décide de se faire entendre à son tour.

"Vous semblez plus sage que nombre de vos pairs, mais vos répliques ne sont pas encore au point, Officier au féminin."

Il élève sa main griffue, repliant un doigt en commençant par l'auriculaire à mesure qu'il évoque certains éléments.

"Vous dites en premier lieu que contre la libération de votre... Général... Et la cessation de la violence, nous aurons tous trois un passe-droit sans retenue pour la Cité Inférieure. Clair et précis. Vous auriez pu vous arrêter là, et nous nous serions entendus en personnes civilisées pour traverser sans davantage de perturbations...", évoque-t-il, tendant légèrement la main pour ponctuer ses paroles. "Mais voilà que vous vous ravisez, l'incitant à se laisser contraindre par des moyens non évoqués, à se constituer prisonnier, monnayant sa reddition contre une grâce pour qui l'accompagne. Et enfin, que c'est uniquement par sa condamnation qu'il pourra accéder à sa destination... Donc sans son entourage, puisqu'il est sous-entendu que seuls les criminels jugés y sont amenés, pas les éventuels graciés qui n'auraient logiquement rien à faire sous vos pieds.", déclame-t-il, repliant le pouce pour pointer du doigt restant les incohérences du discours. "Et vue l'heure plus que tardive, sans doute devrions-nous en sus profiter de votre aimable hospitalité en attendant d'être jugés. Tout en sachant déjà ce que le verdict sera, vue la récente démonstration : un aller simple pour les Tréfonds."

La chose est source d'une nouvelle pointe d'inquiétude. Si le Soleil Noir parvient à contraindre l'Hinïon sous sa forme elfique plutôt que draconique, et qu'il reste privé de ses pouvoirs jusqu'à l'exécution de la sentence, même lui pourrait ne pas se tirer de là. Le Tigre s'exprime encore un instant, revenant naturellement à ses habitudes de prêcheur et pêcheur du faux pour l'info.

"En vérité, vous usurpez une autorité dont vous ne disposez pas. Ou peut-être que si, par défaut, maintenant que votre général est hors combat. Quel dommage de ne pas être intervenue plus tôt d'ailleurs, mais peut-être était-ce une décision mûrement réfléchie ? Je m'en voudrais de froisser quelque susceptibilité. J'ignore comment s'obtiennent les grades au sein de votre Ordre, après tout.", déclare-t-il, ponctuant le tout d'une légère inclinaison de tête, d'une façon interrogatrice et presque innocente malgré l'acidité de la pique. "Hmm. Si vous vous étiez spontanément proposée pour incarner notre laissez-passer vivant, avec la délicatesse d'accepter temporairement un carcan en écailles violacées comme votre frère d'arme, j'aurais été admiratif. Mais là... Je dois avouer que je suis simplement dubitatif."

Lentement, le Tigre appose les mains sur l'écaille noire devant lui. Il prend une inspiration profonde et termine.

"Toutefois, ce n'est que mon humble opinion. Dans cette scène d'improvisation, je suis loin d'être l'acteur ayant le plus de poids quant à la prise de décision.", fait-il avant de river toute son attention sur Naral Shaam. "Au risque de me répéter... Quelle que soit la voie empruntée, Dragon, je vous suivrai."

Huyïn plisse les yeux en attendant le dénouement. Le Sieur Naral Shaam est quelqu'un de puissant en temps normal, mais l'étrange objet explosif semble avoir scellé la magie des environs et qui sait pour combien de temps encore ? S'il est contraint par l'Ordre, cela signifie-t-il perdre sa forme draconique, au risque d'être piégé uniquement dans son aspect elfique ? Prendra-t-il la décision de se soumettre à la justice du Soleil Noir, la partialité de celle-ci empêchant tout dénouement en sa faveur ? Choisira-t-il de récupérer une poupée de plus, rousse cette fois, en espérant une redite mais au résultat positif pour cette nouvelle tentative ?

Quoi qu'il en soit, le choix appartient à la vedette de la scénette.




-- >
Modifié en dernier par Huyïn le jeu. 23 janv. 2025 18:10, modifié 1 fois.

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Jorus Kayne
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Re: La Veine et les Artères

Message par Jorus Kayne » jeu. 16 janv. 2025 16:31

Présenter la responsable de notre présence engendre des réactions assez variées. Le fameux Hart me présente un lien entre lui et Silméria et craignant que je ne balance son corps en contrebas, il vient poser une main sur son corps. Une réaction pas si débile que cela puisque cette idée me titille étrangement l’esprit maintenant qu’elle est dans ma tête. Dracaéna fait de même peu après. Craint-il lui aussi de ce que je pourrais en faire ou réagit-il au borgne ? La question est en suspens. Quant à Yliria, elle se contrefout du sort de la régicide. Un avis que je ne partage pas vraiment car tant qu’elle est inconsciente, elle ne représente aucun danger pour la cité et nous-mêmes. En revanche, sa proposition de l'envoyer dans les Tréfonds me tente assez. Néanmoins, je ne compte pas me battre pour savoir ce que l’on va faire de son corps inanimé.

"Faites ce que vous voulez d’elle si vous en avez l’envie." Dis-je en la lâchant. "Mais prenez garde de la responsabilité qui vous incombe. D’autres lui ont tendu la main, ils s’en mordent les doigts à présent."

Je les délaisse, eux et ce fardeau en sommeil pour porter mon attention sur la réponse de Shirel qui prétend qu’ils sont en mesure de distinguer qui a usé de magie il y a peu. Est-ce vrai ? Je me suis promené non loin en étant invisible et donc sous le coup d’une magie sans les craindre. Où disposent-ils d’être pouvant le sentir, un peu comme la grosse Sally. Puis elle évoque le trouble des Voies Médianes et en tant que capitaine de ce secteur, elle possède l’autorité pour nous arrêter. Or, ce n’est pas là le sens de ma question. En revanche, ce que je comprends c’est qu’en fonction de notre réaction, elle pourra plaider en faveur de notre bon comportement à se rendre docilement. Je n’aime guère cette idée, mais comme elle le souligne, elle y est plus encline que son homologue dans les vapes.

Puis elle explique au sujet de leurs dieux, que c’est d’eux qu’émane le bouclier, protégeant la population de la mort. Le conserver en évitant d’user de magie, c’est leurs vouer une sorte de respect. C’est d’ailleurs eux qui disposent de la tête du Dragon. Je n’aime pas son pouvoir entre les mains de types dont j’ignore les attentes. Pourtant, s’ils sont responsables de l’arrêt du chant du Dragon, je dois admettre qu’ils possèdent les compétences pour la conserver. Orientée par la bleuette sur le changement d’ambiance entre les étages et le mal présent à force de s’y enfoncer, notre interlocutrice explique que c’est nous, l’unique source de chaos. Néanmoins, elle évoque la Cité Inférieure. Un lieu destiné aux criminels, malfrats et j’ai un haussement de sourcils lorsque sont mentionnés les meurtriers. Le simple usage de magie lui, est puni d’un séjour à perpétuité dans les Tréfonds. Encore une fois, ce lieu où nul ne revient est mentionné, attisant davantage ma curiosité à ce sujet.

Enfin, elle termine sur le sort de nos camarades. Un certain Ezak, en compagnie d’un Chevalier Noir par un marché secret, accompagne Xël et Akihito, jugés pour usage de la magie. Leurs coopérations et leurs attitudes leurs ont valu un allégement de peine, pointant l’intérêt à en faire de même. Reste que, pour quelqu’un qui n’a pas la notion du temps comme les immortels qu’ils sont, ça signifie quoi un allègement de peine ? Qu’elle est la différence entre un et mille ans pour eux ? Si ce n’est qu’on risque plus de se faire chier si on n’a pas un jeu de cartes sous la main.

Toujours au-dessus de la troupe, mon regard se porte sur Shirel.

"Donc en résumé, la défense que vous voulez exercer en notre faveur se résume à déclarer simplement à ceux qui prononceront notre jugement, que nous avons été coopératif lors de notre arrestation. C’est un peu maigre hélas. Reste que je m’interroge sur cette histoire d’allègement et d’usage de magie. Que risquent ceux qui en ont fait usage sans connaître le risque que cela imposaient ? Que signifie un allégement de peine pour quelqu’un qui ne semble pas faire de différence entre un jour et une éternité ?" Je m’arrête un instant avant de reprendre. "Mais surtout, cet accord pour nous aider à repartir chez nous possède une faille. Par magie que nous sommes venus, par magie nous repartirons. Ce contrat sera-t-il toujours valide si la nature magique de notre retour sera comprise de vos dieux et la sureté de votre bouclier compromise ? J’en doute."

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Mitya
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Re: La Veine et les Artères

Message par Mitya » ven. 17 janv. 2025 19:31

Il se faisait tard. Enfin, selon leur hôte en tout cas. Elle ne pouvait se fier au soleil dans cette ville souterraine et son corps lui disait qu'elle n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Pourtant, son départ ne datait que de ce matin. Elle aurait aimé poser plus de questions à Kaleb mais il n'avait pas l'air très renseigné sur ce qui pouvait les attendre en dessous et était plutôt chamboulé par sa propre journée. Ainsi, valait-il sans doute mieux pour tous qu'elle suive la jeune elfe qui était déjà quasiment couchée.

Elle remercia alors son hôte pour son hospitalité ainsi que pour le lit gracieusement mit à leur disposition pour la nuit avant de prendre le même chemin qu'Itulë, posant son sac au sol avant de se coucher à son tour. Lorsqu'elle se lova contre elle, Mitya passa ses bras autour d'Itulë le temps de s'endormir. Temps qui lui paru infini tellement cette journée avait été lunaire. Elle avait hâte de raconter toutes ces mésaventures à son frère dès qu'elle serait de retour! Mais rien ne pressait non plus. Il devait sans doute se demander où elle avait bien pu passer mais d'un autre côté, combien de fois a-t-on la chance de visiter une cité souterraine peuplée d'immortels dans un autre monde?

Trouver le sommeil n'avait jamais été aussi difficile qu'à cet instant...

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Silmeria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Silmeria » ven. 17 janv. 2025 20:25

Ce n'est qu'après avoir entendu la cloche qui m'arrachait à mes pensées que je quittais sa maison. J'avais décidé de ne toucher à rien, Cole n'était qu'une éventualité, un possible, un début de réflexion. J'étais toujours privée de ma jumelle et je commençais à croire que si les aventuriers devaient joindre un point de ralliement, ce serait peut-être la boutique de Dantes. Il fallait la rejoindre, une nuit s'était écoulée et avec la fin du couvre-feu, je croiserai peut-être quelqu'un en route. Avant de me mettre en route, je décidais de vider le contenu de ma bourse et de disperser les pièces d'or à différents endroits de façon à ne pas tout perdre si je me retrouvais privée de celle-ci. Je pliais, resserais les voiles, ceintures, ouvrit une petite doublure dans le châle offert par Dantes, juste assez pour y glisser quelques pièces et je bougeais, avançant, levant bras et jambes pour m'assurer que toutes étaient bien dissimulées et que rien ne tomberait. Celles qui restaient dans la bourse je les frottais avec force au sol pour altérer le visage imprimé sur celle-ci afin de le rendre méconnaissable. Si l'or était une valeur universelle, au moins on ne ferait plus attention à la face de ma pièce mais bien à sa couleur.

Je retrouvais un chemin emprunté la veille peu après avoir traversé les docks. Le petit matin m'avait épargné une trop grosse foule, il n'y avait que quelques dockers, une poignée de pêcheurs, quelques badauds et aussi étrange que ça puisse paraître, aucune barque en feu. Dracaena n'était pas encore réveillé. Ca dort, un Ficus ? Je traversais ruelles et allées jusqu'à des voies plus larges qui laissaient croire que j'avais gagné les artères principales. Non loin, l'ascenseurs qui nous avait conduit ici la veille. Je regardais autour de moi sans voir aucun visage connu. J'allais donc continuer mon chemin mais un des gardes se détacha de son poste pour venir à ma rencontre, m'arrêtant d'une main tendue me demandant mon autorisation.

Je frémissais doucement, je pouvais être démasquée, il fallait donc faire preuve de prudence.

" Une autorisation ? Et bien... " Fouillant dans ma besace " Non malheureusement je n'ai pas l'autorisation mais j'ai de quoi faire un petit don à la garde. "

Farfouillant pour récupérer une pièce, j'ajoutais :

" Après tout, c'est grâce à de braves gardes comme vous que je me sens en sécurité au niveau supérieur. Je pense que ça tombe sous le sens et qu'il est normal de vous remercier. Tenez. "

Je tends au garde qui m'avait approchée une pièce dorée.
Tout en fouillant pour trouver une pièce d'or
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Yliria
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Re: La Veine et les Artères

Message par Yliria » ven. 17 janv. 2025 23:38

Fallait croire qu'expliquer n'allait peut-être même pas être suffisant pour que les yuimeniens perchés sur leurs toits se décident à descendre et à user de bon sens. Shirel leur donne énormément d'informations et j'aurai préféré parler de la tête du dragon dans un endroit avec tout de même moins de monde et moins d'oreilles indiscrètes, mais tant pis. Visiblement, elle n'a pas saisi ma subtile remarque à ce sujet. Faudrait que je fasse attention à ça et à ces coups portés à la tête, ça l'air d'être quelque chose de récurrent chez elle. Je notai dans un coin de ma tête de brûler Silmeria quand els gardes Du Soleil Noir auraient le dos tourné... si cette garce était vraiment la responsable, il allait être temps de régler quelques comptes et pas de la manière la plus amiable... Jorus posa ensuite de bonnes questions qui avaient le mérite de soulever des points omis par Shirel. Je soupirai et pris la parole, histoire de calmer le jeu d'emblée.

"Jorus, je vais expliquer tout ça simplement. Akihito, en connaissant l'interdiction, sans en connaître la raison, a écopé de deux semaines. Xël a décidé qu'il voulait se faire des ennemis et a apparemment insulter tout le monde en annonçant qu'il détruirait la ville ou je ne sais quoi, donc il a été envoyé là-bas indéfiniment et Ezak l'a accompagné. Leur but est de trouver une potentielle source magique responsable de notre arrivée et ils avaient de toute manière l'intention de rester un moment là-bas. Et on parle de Xêl, on sait qu'il aime bien se frayer ses propres chemins." J'offris à Jorus un regard entendu. Si Xël voulait revenir, Juge ou pas, il reviendrait, ce n'était franchement pas un problème pour lui. Ça risquait d'en devenir un pour nous, cela dit

"Donc, puisque personne ici ne connaissait l'interdiction, ni sa raison, vous n'avez pas grand chose à craindre tant que vous acceptez de ne pas utiliser la magie et que vous êtes honnêtes. Je vous avoue que ça me démange parce que j'aimerais bien soigner ça " Dis-je en pointant mon crâne "Mais on a assez de problèmes comme ça. On peut pas se permettre de se mettre la ville à dos. On a besoin de leurs ressources et de leurs connaissances de cet endroit pour rentrer chez nous et essayer de trouver un moyen avec constamment l'ordre du Soleil Noir aux fesses, ça va vite être chiant. Donc, dans notre intérêt à tous, je vous demande de venir avec nous et de ne pas faire de vague."

J'ajoutai néanmoins, histoire que tout le monde entende, Shirel et gardes compris. "Néanmoins, s'il s'avère que tout ça c'était juste un plan pour se servir de nous ou pour je ne sais quel autre raison qui nous nuirait... Ils le regretteront amèrement, vous pouvez en être sûrs..."

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Capitaine Hart
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Re: La Veine et les Artères

Message par Capitaine Hart » ven. 17 janv. 2025 23:59

Jorus s'était montré raisonnable, mais Dracaena tenait toujours fermement Silmeria, prônant le pragmatisme. J'ai pensé à lui arracher la pouffiasse et à le laissez choir du toit jusqu'à ses petits copains, mais je craignais qu'il réagisse de manière extrême et surtout, il n'avait pas été un mauvais compagnon jusque là. Je me suis rapproché de lui, ne cherchant plus vraiment à baisser le ton :

"Et s'ils décident de vous séparer une fois dans leur base, tu vas faire quoi ? Renverser le Soleil Noir à toi tout seul ? Va avec eux si ça te chante, mais n'impose pas ça à Silmeria."

Après avoir entendu Yliria, je continue, cette fois, je me suis fait entendre de tous :

"De toutes façons, maintenant qu'on sait que la magie est dangereuse, on s'en servira pas. Tant qu'on cherchera à éviter le Soleil Noir, on évitera aussi la magie, vu qu'ils peuvent la pister. Au final, ça revient au même pour Shirel, non ? On va juste faire bande à part. Tu crois peut-être que j'suis con ou cinglé, Drac, et t'es loin d'être le seul. Mais je lâche pas Silmeria."

Malgré les circonstances, j'ai lâché avec une sincérité qui m'est difficile à exprimer :

"Désolé."

Mon emprise sur Silmeria s'est raffermi, même si je prenais garde à ne pas serrer trop fort. S'il refusait, j'allais sans doute devoir faire quelque chose de cruel, mais j'estimais qu'on avait encore une mince opportunité de régler ce problème sans créer de rancunes.

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Re: La Veine et les Artères

Message par Dracaena Paletuv » sam. 18 janv. 2025 02:21

Shirel se mit à nous donner une explication en détail de la situation. Si elle expliqua (à peu près) où la tête du Dragon avait atterrit, plusieurs choses que j'entendais ne me plaisaient pas, comme ces histoires de condamnation et de cité inférieures, et surtout que la tête avait atterrit entre les mains de dieux...

Le Sans-visage m'avait prouvé que toutes les divinités n'étaient pas forcément des saloperies égoïstes et destructrices, mais j'allais pas m'mettre à faire confiance au divin pour autant, surtout dans un aut' monde! J'avais pas l'intention d'laisser la tête atterrir entre les mains des dieux d'Yuimen, c'était pas pour la filer à des dieux inconnus.

Nouvel objectif: en apprendre le plus possible sur la tête et trouver une façon d'la récupérer. Au moins, on pouvait espérer qu'elle était réprimé pour le moment, vu l'absence de mention d'âme arrachées à leur corps.

Yliria prit le temps de rajouter quelques précisions: les condamnés étaient Akihito et Xël (qui avait fait découvrir aux locaux sa forte personnalité, j'aurais voulu assister à ça). Je n'm'inquiétais pas pour lui, il avait prouvé plus d'une fois qu'il savait s'débrouiller. Akihito, lui, par affection, m'inquiétait plus, et j'étais à peu près sur qu'Yliria comptait aller le rejoindre dès que possible.
D'ailleurs, son regard assassin vers le corps de Silmeria ne m'échappa pas. Il allait sur'ment falloir protéger la madame de plus de menace que ce que je craignais... Enfin, au moins jusqu'à ce qu'elle s'explique.


Yliria rappela à tous en des termes un peu cru l'intérêt qu'on avait de suivre Shirel pour le moment, et surtout, elle fit une petite précision qui avait toute son importance:
"Néanmoins, s'il s'avère que tout ça c'était juste un plan pour se servir de nous ou pour je ne sais quel autre raison qui nous nuirait... Ils le regretteront amèrement, vous pouvez en être sûrs..."

C'était le genre de sujet sur lesquels j'appréciais Yliria: elle savait que les bonnes intentions ne devaient pas signifier l'absence de bon sens et de destructions si nécessaire. Je lui fis un clair hochement de tête approbateur: si le soleil noir tentait d'nous entuber, elle pouvait comptez sur moi pour leur faire regretter d'avoir essayé.


Hélas, sur ce sujet la, quelqu'un semblait bien, bien moins confiant:

"Et s'ils décident de vous séparer une fois dans leur base, tu vas faire quoi ? Renverser le Soleil Noir à toi tout seul ? Va avec eux si ça te chante, mais n'impose pas ça à Silmeria."

Sirius venait d'me murmurer au visage sa crainte et ses intentions. Il ne réalisait vraiment pas la situation dans laquelle on était. Si Jorus avait relâché son emprise sur Silmeria, le barbu, lui, faisait bien comprendre qu'il n'avait pas l'intention de faire de même.
En l'entendant, ma poigne ne faisait se se resserrer sur le corps inerte de la pâle femme de chair, mes doigts s'enroulant de plus en plus autour de ses membres.
Je lui avais dit que j'revn'ais d'une bataille contre LE Dragon noir, et il pensait que j'étais juste un gland qui n'savait pas dans quoi il s'embarquait?


Me sous estimer? Typique.

Mais tous ceux qui avaient essayé d'me brûler dans l'passé l'avait fait aussi, et le résultat était toujours le même: les préjugés n'ont que peu d'importance quand on est un tas de cendre.


Ma voix devint basse, un murmure uniquement destiné aux oreilles de Sirius, et mon ton, lui, devint sombre, et parcouru d'une pointe d'amusement:

"Le renverser? Krrrhiiihihihihi... P'tet ben. J'ai pas plus peur d'une petite secte de boite de conserve que j'n'ai peur de vous.
S'bien beau d'me faire la morale mais vous, vous comptez faire quoi? Courir comme un dératé dans la ville, sans plan, sans alliés, en sachant que vot' tronche est connues et surveillée, et avec une quasi macchabée sur le dos, que vous mettez aussi en danger?! Bonne chance pour vous cacher avec vos poils et votre oe...il...manquant...."



La réalisation me frappa soudain: je n'avais jamais pris le temps de réellement m'attarder sur le visage de l'humain, et au milieu de toute cette peau fragile et flasque, et ces poils, je réalisai que l'espèce d'accessoire qu'il portait au visage n'en était pas vraiment un: il s'agissait d'un cache-œil.
Il y avait une histoire derrière chaque cicatrice, et chaque membre perdu. Je ne pu m'empêcher de ressentir un peu de compassion pour l'être de chair, ne connaissant que trop bien la douleur de perdre un morceau de soit.


Sirius, lui, enchaina avec une réponse pour tous:

"De toutes façons, maintenant qu'on sait que la magie est dangereuse, on s'en servira pas. Tant qu'on cherchera à éviter le Soleil Noir, on évitera aussi la magie, vu qu'ils peuvent la pister. Au final, ça revient au même pour Shirel, non ? On va juste faire bande à part. Tu crois peut-être que j'suis con ou cinglé, Drac, et t'es loin d'être le seul. Mais je lâche pas Silmeria."

Il était... tenace. Je respectais ça. Un tel dévotion pour la Sissi, c'était admirable... Ou un énorme mensonge, après tout, Hrist semblait lui faire confiance à un certain degré, mais l'avait traitée presque aussi mal que moi. Ptet qu'il essay'rait d'se venger sur Silmeria? J'savais pas moi.
Et surtout: Hrist semblait lui faire confiance, mais qu'en était il de Silmeria? Elles avaient beau partager un même corps, les deux sœurs étaient leur propre personne, et je n's'avais pas ce que notre catastrophe ambulante blanchâtre pensais du Borgne Barbu.
Et même en dehors de tout ça: le type c'était montré plutôt logique dans ces décisions jusqu'à présent. Pourquoi décider d'choisir l'option la moins sure maintenant? Il avait tant peur des autorités que ça?

"Z'êtes ni stupide, ni fou, juste...incohérent...
Écoutez... J'comprends l'point d'vue, j'comprends la logique et tout. Mais comprenez moi aussi: Hrist me l'a aussi confié, et j'vous connais pas assez bien pour vous la laisser comme ça, surtout dans cette situation! Z'êtes pas le seul à avoir du vécu mon gars..."


Je m'interrompis un instant, repensant à tout ce qui était arrivé avec cet énergumène jusqu'à présent: je n'arrivais toujours pas à savoir si c'était un génie de la planification, ou un idiot qui avait beaucoup de chance et un talent pour maintenir les façades. Peut être qu'il s'en sortirais, mais il m'faudrait plus que des beaux discours pour que j'change d'avis sur la situation.

"J'vous fait une proposition: vous êtes capable de m'expliquer comment concrèt'ment vous comptez la soigner, et j'lâche prise. "

Je le regardais droit dans les yeux, attendant sa réponse. Et s'il essayait d'm'entourlouper, j'me tenais prêt à esquiver et lui coller un coup d'boule. On allait voir qui d'son front tout tendre et d'mon bois cramé serait l'plus solide.

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