La Porte de l'Ynorie

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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 25 janv. 2020 14:12

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

XI

Xël parvint à user de toute la puissance de sa magie pour heurter de sa bombe dépressionnaire la créature de métal. Un effet surprenamment puissant qui, sans le moindre contrecoup pour le mage d’air, parvint à faire imploser littéralement la machine arachnéenne. Elle enfla, d’abord, avant de littéralement voler en morceaux, causant quelques pertes dans un camp comme dans l’autre, mais de manière bien moindre que si elle avait été en vie et avait pu user de ses scies.

Le carreau envoyé par Alfryda n’inquiéta guère les archers du mur, s’écrasant sur la muraille en éclatant sans causer le moindre dégât. Hatsu, elle, fut plus précise, et les conseils avisés de l’ynorienne et de la naine entraînèrent les archers à œuvrer à ce que le dessus des remparts soit jusqu’ici libéré de toute menace de lanceurs et archers adverses, protégeant ainsi tant la cavalerie que les fantassins en pleine mêlée.

Mais la cavalerie n’était pas entièrement protégée. Celle longeant la falaise abrupte et haute menant à la tour de guet dut subir le dernier assaut des araignées explosives. Elles s’élancèrent comme d’un seul homme des hauteurs, toutes celles qui restaient, et tombèrent violemment sur la charge de cavalerie de droite, causant flammes, mort, douleur et panique parmi les rangs équestres, qui durent battre en retraite pour les survivants. Seul point positif : les carcasses embrasées des hommes et chevaux empêcheraient le combat à cet endroit précis pendant un petit temps.

La tenaille ne faisant plus son effet, les fantassins, au lieu d’être repoussés vers la porte pour empêcher le flux, les troupes ennemies furent repoussées vers la zone incendiée. Très bien, en soi, ça leur apporterait une mort certaine…si ce n’était que du coup, la cavalerie de gauche pouvait à son tour se faire flanquer par les assaillants débouchant de la porte. Et pas n’importe quels assaillants : des guerriers que nul n’avait encore jamais vus nulle part. Étaient-ils humains ? Étaient-ils garzoks ? Impossible à dire tellement ils étaient caparaçonnés de métal épais et hérissé de piques et de cornes.


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Il y en avait armés d’épées, d’autres de hallebardes impressionnantes, de haches, de piques. Des armes monstrueuses et sans doute très lourdes à manier. Et leurs premières actions furent d’éclat : les chevaux qui leur passaient à côté, ils les fauchaient comme ils faucheraient les blés, les soulevant de terre sans la moindre difficulté pour les abattre ainsi que leur cavalier. Ils ne passaient qu’à deux, et les cavaliers conscients du danger leur firent face plutôt que de s’occuper des fantassins que les hommes d’armes de Luminion continuaient de combattre en mêlée.

Et ce n’était pas tout : les filins des araignées aux petites scies révélèrent enfin leur utilité : toujours fixés, arrimés à la falaise, ceux qui étaient attentifs pourraient les voir se mouvoir : les trois araignées géantes des hauteurs s’y attachaient pour pouvoir descendre en « rappel » la falaise ». ça leur mettrait un certain temps, mais la menace était là. Et surtout, ils n’avaient guère de solutions toutes faites pour s’occuper de ce souci.


[Xël : 2XP (combat contre l’araignée).
Alfryda : 0,5 (attention portée aux archers), Autres XP donnés lorsque situation résolue.)
Hatsu : 0,5 (attention portée aux archers). Autres XP donnés lorsque situation résolue.)]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » sam. 1 févr. 2020 00:35

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La sphère se brise, provoquant un fracas plus violent encore que celle que j’ai utilisé dans l’arène de Kendra Kâr. J’aperçois à travers le portail les rouages et les tubes de métal se tordre d’abord sous l’effet de la tempête qui se libère avant que les pièces métalliques soient dispersés par l’effroyable explosion hurlante comme mille ouragans. La créature se disperse aux quatre vents, percutant Garzok et à mon grand regret humains également. Au moins nous sommes débarrassés de ce cafard. J’observe ma main, m’attendant à la voir en aussi piteux état que l’est la victime de mon sort. Mais il n’en est rien, le sort m’a laissé intact. Une nouvelle bienvenue accompagné par un souffle rassuré en voyant Hatsu et les archers nettoyer les remparts mais vite éclipsé par la tournure que prend la bataille.

Du haut des falaises s’élance une nouvelle nuée de bombes à huit pattes, causant de graves dommages dans la cavalerie située en dessous, les forçant à battre en retraite. Les chevaux et les cavaliers en flammes s’écroulent au sol en hurlant de douleur. Les flammes restent vivaces sur les cadavres de la cavalerie et l’infanterie Garzok se trouve bloqué entre les soldats de Luminion et l’incendie au pied de la falaise.

Et c’est loin d’être fini, au sommet du mur naturel s’agitent trois autres cafards d’acier, s’emmêlant volontairement les pâtes dans des cordes pour nous rejoindre. Hatsu propose un plan consistant à trancher les cordes pour qu’elles s’écrasent sur le sol et demande mon aide pour la mener au sommet de la falaise que la fumée opaque des flammes commence à dissimuler. J’incline la tête, signifiant mon accord. L’occasion de reprendre les hauteurs et de positionner nos archers de façon à les rendre à nouveau utile. Hastu prend les commandes et m’indique où ouvrir mon portail, je m’exécute après l’avoir prévenu que nous ne la rejoindrons que quand les cafards auront entamé leur descente. L’air se déchire, laissant apparaître un cercle ayant un aspect flottant aux contours translucides gris et bleu. Hatsu s’y engouffre, traversant la fumée grise qui s’en échappe et les dizaines de mètres qui la sépare du haut de la falaise. Je dirige mon regard vers les créatures d’acier, toujours occupées à entortiller leurs pattes autour des fils. Mise à part une, qui darde sa tête vers mon portail, vers Hatsu. Elle tente de se désengager de ses liens pour la poursuivre mais trop empêtrée, elle ne parvient qu’a trébucher. Un souffle moqueur s’extirpe de mon nez, je me serais même permis un léger rire si ce soudain cri de douleur de chevaux ne m’avait pas glacé le sang. Devant la porte, la cavalerie du Duc se fait faucher par des combattants aux armures effrayantes, hérissés de piques et de cornes, ornés de crânes d’ennemis vaincus, maniant épées, hallebardes, haches et piques impressionnantes. Je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec les horreurs noires de l’armée de Vallel. Le simple fait de penser à ce trouduc me procure une vive haine à l’égard de ces combattants. Ils ne peuvent pas être la création de Vallel, c’est impossible. Son âme est piégé dans les Landes Tanathéenne, sur Aliaénon, ses créatures sont ensevelis sous la Tour d’Orsan et son laboratoire est en miettes. Mon regard s’assombrit, cette force pouvait-elle vraiment n’être que Garzok ?

" N’entrez dans le portail que quand les cafards entameront la descente. L’un après l’autre. "

Dis-je d’un ton emprunt de colère tout en me décalant pour avoir une meilleur vision sur ces étranges soldats. Je sens ma magie bouillir en moi, le souvenir de ce vieux chacal qui a causé tant de morts. Vallel est mort, j’ai tué sa dernière enveloppe physique et pourtant il continue de me hanter. Mes poings se serrent, ma mâchoire se crispe alors que mes fluides débordent des pores de ma peau pour me pousser à agir contre ces créatures. Je décrispe mes doigts, abaissant mes mains ouvertes en fixant avec une rage non dissimulé le combattant qui avait fauché plusieurs cavaliers qui se sont désormais mis face à la menace. Difficile de dire d’ici si ces créatures sont vivantes ou si ce sont encore des machines mais je compte le découvrir. Comme pour la sphère de mon sort précédent, je me concentre pour extirper l’air des poumons de ma cible, attirant magiquement sa respiration à travers le champs de bataille jusqu’à ce qu’il atteigne mes paumes. J’aperçois le guerrier s’attraper la gorge d’une main avant de décrocher la sangle de son casque pour le jeter à terre, à la recherche d’oxygène. Il révèle son visage hideux, balafré et marqué d’étranges symboles. Mon sort ne semble plus avoir d’effet sur lui car il reprend sa posture de combat sans plus s’inquiéter de ce qui venait de lui arriver. Il vient en tout cas de prouver qu’il est bien humain.

Je peux deviner que la cavalerie est en mauvaise posture contre ces piques et hallebarde et je compte bien leur apporter mon aide. Je rejoins mes mains ouvertes et y rassemble ma magie pour générer un nouveau souffle nourrit de celui que j’ai dérobé. Je laisse mes fluides s’élancer vers les guerriers, se scinder en une multitudes de filaments grisâtres pour passer entre les cavaliers et encercler le combattant hérissé de pique juste derrière celui qui a révélé son visage. Je ne lui laisse pas le temps de réfléchir à ce qui lui arrive. Je laisse mon souffle exploser pour tenter de renverser les semblables qui l’entoure pour laisser une ouverture à la cavalerie.

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((Lancement du sort Œil du cyclone sur Robert ))
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:02, modifié 1 fois.

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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » sam. 1 févr. 2020 00:52

Je suis le carreau des yeux, retombant piètrement sur le sol pavé dans un petit bruit que je dois être la seule à entendre. Un brin déçue, je ne me laisse pas abattre et constate avec une certaine satisfaction les archers aux alentours lever le regard vers la menace annoncée, s'affairant à répondre à chacun des tirs adverses. Le triomphe prend une ampleur certaine lorsque je m'abaisse par surprise sous l'intensité de la détonation qui résonne sous la porte, découvrant la machine infernale en morceaux qui font bien de le rester. Je tourne la tête pour jeter un œil au mage, certainement responsable d'une telle prouesse, mais un éclat filant juste sous mon nez m'oblige à reprendre conscience du chaos qui m'entoure.

(Bon sang ! C'est pas passé loin !)

Mon cœur bat la chamade après tant d'événements survenus en si peu de temps. Je reprends mon travail d'observation dans l'espoir de découvrir une nouvelle menace et grince des dents en me donnant raison. Je n'ai que le temps de constater lorsqu'une nouvelle série d'explosions éclaire la cour, accompagnée de cris et de hennissements qui me soulève l'estomac. Là, je parviens à constater malgré la foule de Longues-Jambes le flanc de plusieurs chevaux allongés au sol, immobiles. Au bruit, je mesure le massacre qu'on du produire ces étranges araignées mécaniques dans les rangs des cavaliers et me met en tête de les rejoindre, certaine de pouvoir être utile à au moins l'un d'entre eux. Les yeux écarquillés et sans prononcer un mot, je m'élance en slalomant au milieu des nombreux soldats, poussée et repoussée dans des directions que je ne choisis pas de prendre. Coups de coude, écrasements des pieds et renversements rythment mon parcours qui me décorent d'hématomes sur le visage, ne cherchant qu'à atteindre ma destination pour la survie des cavaliers ainsi que la mienne. Mais subitement, une douleur plus prononcée réveille mes sens, sentant mes cheveux se tirer vers l'arrière. Je manque à nouveau de tomber et parviens à faire volte-face malgré les larmes qui mouillent mes yeux pour découvrir une silhouette massive me retenir. Je ne comprends pas immédiatement, mais là où je me trouve, plusieurs Peaux-Vertes sont en pleine bataille avec les défenseurs et l'un d'entre eux maintient ma chevelure de feu dans sa grosse main pleine de sueur. Hurlant à la mort, je tire plusieurs fois en arrière pendant qu'il m'enserre toujours, forcé de se défendre contre un soldat qui tente de l'arrêter. Sa défense l'oblige à me lâcher alors que je tombe en arrière, me relevant au plus vite pour le voir enfoncer son gourdin à piques dans le cou de l'humain qui s'est interposé. À cet instant, je suis complètement perdue.

(Je-Je dois être trop près de la porte, ce n'est pas possible ! Partir ! Je dois foutre le camp, maintenant !)

Le Garzok est emmitouflé dans une armure qui lui protège une bonne partie du corps, certainement membre d'un corps d'armée d'élite. Sa matraque est large et il la manie à deux mains tandis que trois des miennes ne suffiraient pas à l'agiter correctement. Il semble faire une affaire personnelle de ma présence et sous les grognements qu'il pousse en s'avançant, je prends peur et prends la fuite. L'intimidation fonctionne rarement sur moi et j'ai même tendance à dire que j'en suis plus adepte que victime, mais la menace que représente cet enfoiré imposant ne me donne aucune envie de lui faire face. Je reprends mon parcours, muée par une panique qui me donne des ailes. Cette fois, les coups ne me ralentissent pas et mes pas m'emmènent plus loin encore, certaine de m'éloigner suffisamment de mon agresseur. Posant enfin pied hors du cœur de la mêlée, je découvre le carnage et le brasier qui rongent les cadavres des cavaliers. Beaucoup hurlent encore d'une agonie que je ne souhaite à personne, mais la plupart qui n'ont pas été blessés trop durement tentent déjà de battre en retraite. Mon regard se promène partout pour y trouver quelqu'un à aider jusqu'à repérer le corps d'une monture écrasée sur un homme en armure qui pousse avec ses bras, tentant de dégager la masse qui lui écrase les jambes. Sans succès.

"TE VOILÀ ! VIENS LÀ, PUTAIN !"

Juste le temps de me retourner pour placer mes mains comme obstacle avant de sentir quelque chose s'enfoncer dans mon ventre, me coupant subitement le souffle. Je plane sur quelques mètres en arrière et l'atterrissage est douloureux, violent. Mon dos frotte contre le pavé et je m'arrête, crachant une gerbe de sang qui me recouvre les lèvres, le nez et le menton. Mon estomac me fait souffrir comme un chien et je ne parviens pas à respirer correctement, encore sous le choc. Relevant la tête comme je peux, je retrouve le coupable, s'avançant en jouant avec le manche de son gourdin à piques. Son visage est couvert par un casque en fer qui ne dévoile que sa mâchoire inférieure, déformée par de précédentes batailles et un sourire qui découvre sa dentition incomplète. Si le Garzok s'avance lentement avec l'idée de m'achever, je gigote tant bien que mal dans l'espoir de me relever, mais une subite douleur me laisse tomber à nouveau sur le sol. Les deux mains devant mon visage déconfit, je constate de leur état. Les gants sont en lambeaux après avoir amortis la majeure partie du choc et mes paumes sont si rouges que mes articulations me piquent à chaque mouvement. Si je n'ai rien de cassé, je suis vernie comme pas deux. Finalement, un soldat repère mon agresseur qu'il juge trop loin des siens et surtout trop près des nôtres. Son cri et sa charge font subitement retourner le Garzok qui parvient à taper dans la lame avant qu'elle ne l'atteigne, commençant une vive mêlée avec mon sauveur au casque à la lisière. L'inconnu bataille fort et préfère l'esquive à la parade, supportant difficilement l'impact des coups portés par le costaud. Ni une, ni deux, je me redresse enfin et reprends un souffle qui m'avait manqué, serrant les dents en laissant la douleur se répartir au gré du sang dans mes veines.

"Ah...AAAAÏEUH !.... Putain, qu'est-ce que ça fait mal..."

Un autre finit par rejoindre son collègue, l'aidant à terrasser celui qui doit l'être. Je boite nerveusement vers le dos de mon précédent adversaire qui décoche un revers brutal vers l'un des soldats, lui arrachant la mâchoire, la joue et la vie alors qu'il gît désormais aux pieds de l'autre, vivement intimidé par cette violente démonstration de force. Je fais peu fi du massacre et pousse sur mes jambes pour m’agripper dans le dos du Peau-Verte qui s'intéresse soudainement à la Thorkine qui lui grimpe dessus. Sans sa natte, je me serrais certainement étalée au sol, mais la voilà fermement serrée dans ma main, comme une rêne pour dompter ma monture qui ne se calme pas. Il faudra l'intervention du soldat restant, profitant des nombreuses ouvertures pour taillader dans le genou du gros vert, l'obligeant à poser le second à terre. Avec de meilleures prises, j'atteins son cou à la force de mes bras et prend une très courte inspiration avant de plonger mes dents dans le creux de son épaule, supportant tant bien que mal l'immonde liquide rougeâtre qui m'envahit la bouche et me teint le palais. La bête hurle d'un râle court, mais intense et sa main m'attrape enfin par les cheveux, douce ironie dont il profite pour me tirer de son dos. Il lui faudra pourtant essayer plus d'une fois, me délogeant finalement au prix d'une bonne épaisseur de chair que j'emporte en guise de butin. Le Garzok ne finit pas sa prise, succombant à un dernier enchaînement de l'humain dans la gorge et le ventre qui finissent par l'achever.

"ARGH !... Bon sang..."

Le combat se termine comme il a commencé, sans prévenir. Le soldat repart aussitôt auprès de ses collèges et disparaît dans la masse comme un protecteur éphémère. Pour ma part, c'est à moi de porter assistance à ceux que j'étais venu aider en venant jusqu'ici. Le cavalier lutte toujours pour déplacer le cheval qui lui écrase les jambes et le feu ne fait que s'approcher, léchant sa peau désormais rougie par la chaleur intense. Je m'élance du mieux que je peux, atteignant le malheureux que j'attrape par les aisselles. L'homme me découvre, surpris, mais il s'exécute lorsque je lui dicte les instructions à suivre.

"À TROIS, TU TE DÉGAGES DE LÀ ! UNE, DEUX, TROIS !"

L'homme obéit et je tire de toutes mes forces, parvenant à lui dégager le haut des cuisses et une jambe entière. Il faut nous y reprendre à deux fois pour le dégager complètement, le traînant hors de portée du brasier qui ne cesse de s'intensifier. Là, je m'affaire à emmener le pauvre homme loin de la mêlée, là où il pourra peut-être être pris en charge par quelques guérisseurs.
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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » sam. 1 févr. 2020 01:28

La bataille devenait de plus en plus confuse et Hatsu vit avec horreur une monstruosité de métal fondre sur les premiers rangs des défenseurs kendrans. Alors qu'elle ne pouvait qu'agir contre les archers ennemis qui tombaient criblés de flèches par son interventions et celle des archers kendrans qui avaient repéré la menace, l'araignée implosa soudainement, volant en morceau aux quatre coins du champ de bataille. Les morceau de métal projetés ne furent pas sans conséquences, mais les dégâts furent minimes comparés à ce qui aurait pu se passer si elle avait atteint les lignes de soldats. Dans des hurlements de fin du monde, la cavalerie de droite s'embrasa soudainement. Hatsu pesta en voyant les araignées à globe de verre fondre depuis les hauteurs avant d'écarquiller les yeux. S'aidant des câbles laissés par les plus petites, les araignées géantes semblaient désireuses d'entamer une descente pour venir se joindre au combat. Cessant aussitôt d'user de son arc, elle fixa les araignées avant de se tourner vers Xel, un plan œuvrant rapidement dans son esprit. Elles voulaient descendre ? Elles allaient descendre, elle allait même les y aider.

Désignant les araignées géantes que le mage avait déjà pu repérer, elle lui demanda de lui ouvrir un portail au bord du sommet de la falaise. Il hocha la tête, approuvant visiblement son plan de reprendre pied sur les hauteurs et son étrange magie apparut devant Hatsu. Pas la moindre d'hésitation ne la saisit alors qu'elle s'élance dans le portail, atterrissant des dizaines de mètres plus haut. Après un roulé boulé, elle observa les alentours et son regard croisa la tête d'une des araignées qui semblait la fixer. Jurant contre Oaxaca, sa malchance, les garzoks et une demi-douzaine d'autres sujets, elle se releva et se rua aussitôt vers la tour. Se pensant poursuivie, elle réduisit la distance qui la séparait de l'édifice en un temps record, s'apercevant finalement que l'araignée, visiblement moins habile qu'on ne pourrait croire, eut du mal à se détacher des câbles autours desquels ses pattes étaient enroulées. Un sourire narquois sur le visage, Hatsu ouvrit la porte de la tour d'un coup d'épaule avant de se ruer à l'étage. Elle y trouva la dizaine de soldats, toujours là, observant visiblement les alentours, terrifiés. Sa présence semble les surprendre, ils avaient dû la voir redescendre, mais elle tique en les voyant là, frais et protégés alors que bien d'autres risquent leur vie.

- Vous allez bien ? Pas trop épuisés de rester assis ? Hmm ?

Avant même que l'un d'eux ne puisse répondre, elle entendit l'araignée approcher et, visiblement de plus en plus énervée à mesure qu'elle observe les soldats ne rien faire, prit finalement la parole.

- Vous comptez agir ? Non, parce que si ces saletés descendent sur la bataille qui se déroule aux portes de votre foyer, votre duché sera rasé, vos familles massacrées ou réduites en esclavage et vous, vous êtes là, le cul bien au chaud à regarder ce qui se passe ! Par Rana c'est quand même pas à moi de venir vous dire quoi faire ! Vous êtes des soldats ou des putains de planqués ?! Je m'échine à détruire ces saletés depuis le début, je risque ma peau pour un pays qui n'est pas le mien et vous, VOUS ÊTES LA A NE RIEN FAIRE !

Elle était soudainement folle de rage à l'idée que ces pleutres se terraient dans ce bâtiment depuis le début en ayant eu le culot de se moquer d'elle à son arrivée. Mais le bruit de l'araignée sciant le bois de la porte la tira de sa colère noire et elle inspira, sous les regards quelques peu circonspects des hommes présents qui se demandaient sans doute ce qui allaient leur tomber sur le coin du nez. Elle parla, d'une voix étonnamment calme, bien que froide comme l'acier.

- Je vais vous dire ce qu'il va se passer. Je vais sortir et éloigner celle qui s'amuse avec cette jolie tour. VOUS, vous allez attendre qu'elle soit loin, puis sortir lorsque les deux araignées commenceront à descendre. Vous allez vous dépêchez de couper les liens qui les retiennent pour les faire s'écraser au bas de la falaise, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour nous en débarrasser avec le moins de perte possible. Après ça, des archers et un mage vont débarquer, protégez , c'est tout! Si vous faites ça, je n'informerai personne de votre pitoyable comportement, obligée de laisser une jeune femme faire le sale boulot à votre place parce que vous étiez occupés à mouiller vos chausses à l'idée de vous battre !

Sans attendre une réponse, elle fouilla ses affaires, en tira un grappin et, sachant la sortie bloquée, l'accrocha au bord de la fenêtre avant de lentement descendre la tour, les pieds collés à le pierre pour se stabiliser. Une ou deux fois, elle crut sérieusement qu'elle allait rejoindre le sol en chutant de manière incontrôlée, mais elle soupira de soulagement lorsque ses deux pieds touchèrent enfin la terre ferme. Elle tira à nouveau son arc, une flèche et fit le tour de la tour, jetant un oeil au bosquet, son plan se formant peu à peu dans sa tête. Lorsqu'elle vit l'araignée, elle profita de ne visiblement pas avoir été remarquée pour lui tirer dessus. La flèche ne fit que rebondir et, dépitée, la jeune femme usa d'une manière plus vocale pour attirer son attention. Par chance, les deux autres araignées l'ignorèrent.

- Par ici immonde saloperie, que je te fasse la même chose que j'ai faite à ta consœur !

Cela ne manqua pas et l’araignée de métal, visiblement enragée, darda ses scies vers elle et se mit à fondre sur la jeune femme. Hatsu ne perdit pas davantage de temps et fila vers le bosquet. Elle y entra une petite dizaine de secondes avant sa poursuivante. Plus agile et surtout moins large que l'énorme monstruosité, elle fila à toute allure à travers les arbres, sautant par dessus les troncs déjà déracinés. Elle força la créature à la suivre, tournant en rond au départ avant de bifurquer brusquement, changeant constamment de direction pour la semer et la perdre. Puis, mettant en application ses acquis lors de ses parties de chasses, elle s'effaça, comme si sa présence avait soudainement complètement disparue de la zone. Elle cessa de faire du bruit, ses empreintes disparurent, nulle branche ne se brisait ou ne frémissait sur son passage. Elle observa l’araignée la chercher en vain et la vit, folle de rage, se mettre à abattre tous les arbres, un à un. Souriant narquoisement, elle quitta le bosquet en toute discrétion, revenant vers le plateau, la tour, et ce qu'elle espérait être le lieu de la destruction des deux autres saletés mécaniques. Difficile de dire si son plan allait fonctionner comme elle l'espérait, mais au moins, elle aurait la certitude d'avoir agi, contrairement à d'autres...
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
Première Née des Ôkami
Réceptacle de l'esprit de Loup
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 1 févr. 2020 13:30

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

XII

Le chaos qui régnait sur le champ de bataille n’était que prémices de ce qu’il allait encore devenir : pire, cent fois pire. À l’instant où cavaliers et guerriers du chaos allaient s’affronter dans une mêlée sans merci, de puissants vents magiques se soulevèrent autour de l’un d’eux, envoyant au tapis le premier de ligne, qui venait sans raison apparente de lancer son casque au sol en se tenant la gorge. Mais d’autres le subirent : les deux voisins du guerrier ciblé tinrent bon, mais pas les trois situés derrière lui, qui s’affalèrent au sol comme de vieilles loques, retardant la charge de ces guerriers d’élite, les blessant peut-être. Mais les ennemis ne furent pas les premières victimes : trois cavaliers furent aussi touchés, mis à bas de leur monture elle-même déséquilibrée, manquant de peu de finir écrasé sous elle. Un sortilège puissant, œuvre d’un mage qui rendait toute sa part au chaos ambiant.

Les archers près dudit mage n’entrèrent guère dans son portail, non prévenus du plan initié par la jeune Hatsu. Ils devaient rester à leur poste, et continuaient de filtrer les arbalétriers ennemis qui s’insinuaient en haut des murs du rempart. Par chance, les soldats débauchés par la jeune archère obéirent à ses recommandations, sortant de la tour de guet au moment où les deux araignées de métal s’étaient arrimées et se lançaient dans la descente. De leurs armes tranchantes, ils se mirent à scier, couper, trancher les cordes rattachant ces salles-bêtes et les maintenant dans le vide. Jusqu’à ce qu’elles cèdent toutes… Et là, ce fut le plongeon : les deux monstres de métal s’écrasèrent avec violence en bas de la falaise. La première vint percuter la mêlée, écrasant et sciant la chair d’alliés comme d’ennemis. Sa carcasse semblait défoncées de toutes part, ses pattes brisées, mais elle continuait de faire aller ses scies circulaires frénétiquement autour d’elle, emportant dans son sillage tout ce qui passait à portée.

L’autre chut dans les flammes, débitant des tranches cuites, carbonisées, de chevaux et cavaliers, éclaboussant tout ce qui en approchait, dont Alfryda, d’un sang chaud et épais, de morceaux de viande équine et humaine. Les chevaux vivants étaient effrayés et leurs cavaliers peinaient à les maintenir en ordre : c’était la débâcle. Le reste de leur unité dut battre en retraite, temporairement du moins, le temps de se réorganiser et de prendre conscience des dégâts subis.

Mais tout ce grabuge attira l’attention, en haut des falaises, sur le plateau surplombant la scène, de la dernière araignée, qui sans plus trouver Hatsu, se tourna maintenant vers les soldats de Luminion qui avaient fait choir ses consœurs. C’est furibarde qu’elle se lança vers eux, scies en avant. Les soldats n’auraient guère le temps de fuir ou se cacher : ils devaient faire face… Et subir leur sort.

La mêlée de fantassins, guère plus menacée par la cavalerie, reprit du poil de la bête côté Omyre, si bien qu’il ne resta bientôt plus que quelques dizaines de soldats de Luminion à se battre farouchement en sous-nombre évident : un massacre terrible était en train de se produire, et le gros des troupes adverses était encore aux portes. La rixe entre cavaliers et guerriers d’élite avait été retardée par les vents du magicien, mais allait désormais pouvoir reprendre de plus belle, avec une violence inouïe.

Hatsu aurait pu être à l’abri, elle, de sa forêt. Mais non. Elle était sur le trajet de l'araignée, comme les autres soldats. Le portail était toujours ouvert. Alfryda, elle, était en fâcheuse posture, coincée entre les cavaliers carbonisés et la mêlée dont elle devrait se dépatouiller au plus vite pour n’y pas rester. Xël, lui, était toujours à l’abri près des archers, mais voyait la puissance de ses sortilèges se retourner aussi contre les siens.

Petit à petit, ils étaient en train de perdre la bataille, même en donnant du leur à cent pour cent… Un terrible constat : Luminion tiendrait-elle encore debout au crépuscule ?


[Xël : 0,5 (portail) + reste de l’XP au moment opportun)
Alfryda : 3 (combat) + 0,5 (aide au cavalier) + reste de l’xp au moment opportun)
Hatsu : 0,5 (diversion et ordres) + reste de l’xp au moment opportun.]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mer. 5 févr. 2020 21:59

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La mêlée est retardée, pour un court moment. Mais mon sort renverse infanterie Oaxienne et les cavaliers du Duc. Trois d’entre eux sont projetés au sol avec leurs montures. Il est difficile de stopper les assaillants sans blesser mes alliés. Pour un camp comme pour l’autre d’ailleurs. Seulement, eux possèdent une armée nombreuse. Je dois trouver une autre façon de réduire les attaques ennemis à néant. Le chaos de la bataille prend encore et encore de l’ampleur quand les cafards mécaniques s’écrasent du haut de la falaise. Le plan d’Hatsu a fonctionné, même si les créatures sont encore en état de fonctionner, leurs scies découpent des morceaux de chairs, Garzoks comme humains ou chevaux. Heureusement leurs pattes sont complètement brisées, impossible pour elles de se déplacer.

Je lève les yeux pour apercevoir des soldats qui se mettent en position de combat, prêts à accueillir quelque chose. Le troisième cafard ! Je dois monter pour les aider ! J’engloutis une nouvelle dose de potion de mana pour ressentir à nouveau un niveau de magie respectable circuler dans mes veines. Je me dirige vers le portail en m’adressant aux archers d’une voix forte.

« Suivez moi dans le portail ! Nous reprenons le contrôle des hauteurs ! Passez l’un après l’autre et gardez les bras serrés contre votre corps ! »

J’aperçois une vingtaine d’archers ramasser leurs flèches pour me suivre. Je pénètre le portail en premier pour atterrir sur le plateau qui surplombe le champs de bataille. Je jette un coup d’oeil rapide en bas avant de regarder ce qui se passe sur le plateau. Une tour se dresse non loin, je comprend soudain d’où est venu le son de cloche un peu plus tôt et d’où viennent ces combattants qui se dressent maintenant face au cafard qui court derrière l’Ynorienne.

Mes jambes s’élancent avant que je n’ai le loisir de réfléchir, j’ai simplement le temps de m’adresser aux archers qui me suivent avant d’être hors de portée de voix.

« Concentrez vous sur les troupes au sol ! Redonnez de l’espoir et un nouveau souffle à vos frères d’armes avant qu’il ne soit trop tard ! »

Je me concentre à présent sur la créature d’acier, courant de toutes mes forces vers elle pour atteindre les soldats avant qu’elle ne le fasse. Je laisse mes fluides d’air se concentrer autour de mon bras, prêt à jaillir pour frapper avec violence ce monstre de métal.

« POUSSEZ VOUS J’ARRIVE ! »

Hurlais-je à l’attention du mur de combattant entre moi et ma cible alors que Hatsu atteint leur position. J’aperçois la jeune femme brandir une rune en se tournant vers le cafard de fer. Que fait-elle ? Elle pointe le caillou vers le sol alors que je ne suis plus qu’a une poignée de secondes de déchaîner ma magie. Mais la terre tremble et un mur surgit l’instant d’après. Les soldats s’écartent pour me laisser la place mais face à un mur de la sorte mon sort serait inefficace. Je fait en sorte de freiner avant de percuter la façade de plein fouet tout en réabsorbant ma magie à travers mon bras. J’évite la collision à temps, me permettant de reculer avant que le mur n’éclate sous la charge de la créature révélant ses scies circulaires tournoyer en produisant ce son strident et terrifiant. Face à elle, si proche d’être découpé, je ne tarde pas à réagir. Témoin de ce que pouvait faire une rune, je décide d’utiliser une des miennes également, que je juge tout à fait appropriée. Une rune de magie confiée par l’artilleur nain du tournoi. Je la saisis dans ma besace et la serre fort dans mon poing, concentrant une énorme quantité de magie à une vitesse folle. Ma main se nappe d’un gris orageux, pareil à un ouragan. Le vent souffle, agitant mes vêtements en lambeaux et mes cheveux, soulevant la poussière autour de moi. Je vise la gueule du monstre mécanisé et prononce le mot runique à voix haute tandis que j’arme mon bras, prêt à distribuer une beigne de forain énervé. La rune semble réagir, doublant de volume de la tempête qui se forme autour de mon poing. J’envoie mon bras en avant avec tout l’élan que ma proximité avec la créature me permet. La magie s’échappe en hurlant, percutant avec violence la tête de ma cible. La tempête s’acharne, encore et encore, arrachant l’armure de metal plaque après plaque, couche après couche, mettant à nue le visage composé de nombreux câbles se dirigeant dans tous les sens. J’ai tout mis dans ce sort et la créature n’a pas reculé d’un pouce, provoquant chez moi un mouvement de recul alors que ses bras mortels continuent de s’approcher. Une flèche passe à côté de moi pour passer entre les câbles pourtant nombreux, un tir désespéré peut être ? Heureusement, les soldats de Luminion s’arment de tout leur courage pour s’élancer vers la créature avec pour ferme intention de la mettre à terre.

Leur bravoure me redonne un nouvel élan de combativité, je m’engage à leur côté en laissant une aura venteuse m’entourer. Les scies s’abattent, fauchant l’un des soldats avant qu’il n’atteigne sa cible, un second se jette au sol afin d’éviter le bras meurtrier mais finit transpercer par une patte du cafard qui s’agite, passant à travers son armure comme dans du beurre. Je repousse d’une bourrasque l’autre bras qui voulait cueillir un autre soldat qui parvient à arracher quelques câbles, provoquant un jet d’étincelles. Deux pattes s’immobilisent, gênant grandement les déplacements du monstre. Une occasion que saisissent d’autres soldats pour mettre leur grain de sel dans les rouages mécaniques. Les flèches se joignent aux coups de lames pour arracher fil par fil la vie artificielle de la créature qui tient toujours debout et qui en se défendant prend la vie d’un autre guerrier, le percutant avec fracas de son bras au point de l’éjecter dans le vide avant de tomber sur le sol, dénué de toute énergie. Aux risques de finir écrasé ou tranché en deux s’ajoute le danger que représentent les câbles pendouillant desquels jaillissent des étincelles bleutées qui n’inspirent pas confiance. La scie encore opérationnelle fouette l’air pour se débarrasser de nous, mon sort permet d’éviter un assaut qui m’aurait tranché la tête, je réplique d’une bourrasque qui arrache un noeud de câble qui prennent de l’envergure, révélant l’immensité du réseau qui anime cette horreur. Une partie se prend dans le bras mortel, formant un nouveau noeud qui se resserre à chaque mouvement. Mais la scie reste rapide et elle me prend de vitesse alors que je me concentre pour faire valser un autre tas de fils entremêlés. Je ne dois ma survie qu’au soldat qui vient m’aider, subissant avec moi l’attaque du cafard d’acier. Une gerbe de sang s’étale sur le sol alors que je m’y écroule à mon tour au côté du combattant qui m’a protégé. Je m’éloigne en rampant du combat avant de me faire écraser, imité par le soldat qui semble très mal en point. Je ne prête plus attention à l’affrontement qui a lieu, j’entends simplement le bruit terrible de la scie qui se coupe et celui lourd de la masse immense qui s’effondre sur le sol. Le monstre de metal est vaincu. J’atteins finalement un débris du mur qui a manqué de nous tomber dessus. Je m’y adosse et inspecte ma blessure. Ma poitrine est ouverte, profondément. Mon sang s’écoule abondamment, recouvrant mon ventre et tâchant mon pantalon. Je saisis ma gourde avant de perdre connaissance et la lève à l’aide de mes deux mains tremblantes. Vivre, je dois encore vivre. Je bois goulûment une nouvelle dose de potion et sens ma vie qui cesse de m’échapper. Ma vision cesse de se troubler, mes oreilles de bourdonner. Je tremble toujours comme une feuille mais mon esprit ne défaillit pas. Je perçois le soldat qui m’a sauvé la vie à quelques pas de moi, allongé sur le dos, victime d’une blessure similaire. Je me met à quatre pattes, incapable de me relever pour l’instant. Je n’adresse pas un regard aux cadavres ou à leurs morceaux qui jonchent le sol. Je rejoins celui qui m’a sauvé pour lui redresser la tête et la poser sur mes genoux. Il m’observe d’un air suppliant, apeuré et transpirant la douleur. Je trouve la force de lui offrir un sourire et de lui faire une tape sur l’épaule. Je porte ensuite ma gourde à sa bouche, lui offrant une dose de potion à lui aussi pour sauver sa vie. Il ne m’en reste désormais plus que deux. Je nous laisse un instant de répit pour nous remettre de nos émotions. Presque hors de portée du tumulte de la bataille qui a lieu plus bas.

« Debout maintenant. »

Je prends une profonde inspiration et puise dans mes ressources pour me remettre debout et aider le soldat à se relever avec moi. Je m’adresse à voix plus haute pour que tout ceux qui ont survécu m’entendent.

« Nous avons repris le contrôle de ce plateau et nous devons nous dépêcher de nous en servir. »

Je perd l’équilibre et me rattrape de justesse à un pan de mur encore debout, entrainant avec moi le soldat blessé pour qu’il puisse également y prendre appui. Je sens un liquide chaud remonter dans ma gorge pour finir dans ma bouche, un mélange de bave et de sang que je crache au sol avant de reprendre une longue inspiration qui soulève mes côtes douloureuses. Je suis en piteux état mais la bataille n’est pas terminé. J’aperçois la jeune Ynorienne tétanisée, les mains et les jambes tremblantes, les hommes épuisés, attristés par la mort atroce de leurs compagnons. Je dois trouver la force de continuer et la transmettre aux combattants à mes côtés. Je ferme les yeux un instant, retrouve une respiration régulière, cherche du réconfort dans mes souvenirs heureux de Kendra Kar. Puis, je me détache du mur et me déplace vers le précipice en parlant d’une voix forte, dissimulant ma douleur derrière une voix assurée.

« Mon nom est Xël. Je suis un sauveur d’Aliaénon. Ce que vous avez pu entendre sur moi ne sont pas des légendes. J’ai coulé la flotte de Vallel, défendu plusieurs cités face à ses troupes. Croyez le ou non mais je l’ai enseveli sous son laboratoire à tout jamais. J’ai tenu tête à des dragons, deux fois. J’ai même chevauché des dragons. Avec d’autre nous avons empêché Oaxaca d’envahir l’Ynorie en passant par un autre monde. Croyez vous que je suis venu ici pour la voir gagner ? »

Je laisse un court moment de silence avant de répondre moi même d’une voix plus forte alors que je me tiens au bord du vide.

« Je refuse de perdre une bataille contre Oaxaca alors qu’elle est aux portes du royaume qui m’a vu grandir ! Allez vous l’acceptez ?! Nous allons arrêter cette armée ! Ici et maintenant ! Cette chienne doit comprendre que le royaume de Kendra Kâr ne se soumettra jamais à elle ! Elle va le comprendre aujourd’hui ! Derrière nous se tiennent hommes, femmes et enfants qui ne peuvent pas se défendre ! Allez vous les laissez tomber ?! Alors levez vous ! Battez vous ! Vivez et mourrez pour défendre votre Duché, votre royaume, votre monde, vos familles, vos amis ! »

Je pointe mon doigt en direction de la porte du mur qui vomit encore ces immondes soldats.

« Nous allons condamner cette porte pour contenir l’assaut avant qu’il ne soit trop tard !Utilisez mon portail, rameutez les archers et des renforts, qu’ils viennent faire pleuvoir leurs projectiles sur ces trous du cul d’orcs ! Qu’ils ramènent des munitions ! Trouvez de quoi barricader cette ouverture, il y a sûrement de quoi faire dans cette tour ! Des chaises, des tables, des armoires, des livres, des armes ! Ramassez des pierres, des grosses branches ! Dépiautez moi cette carcasse métallique ! Trouvez de quoi faire un feu ! Nous leur jetterons tout sur le crâne, formant la barricade la plus haute que ce monde ait connu avant de l’enflammer ! »

D’une voix plus forte encore je conclus, m’adressant une fois de plus assez fort pour que tous ceux sur le plateau m’entendent.

« Aujourd’hui va avoir lieu la plus grande victoire de notre histoire, celle où Oaxaca va comprendre que c’est à elle de nous craindre ! Etes vous avec moi ?! Faites moi entendre vos cris de guerre ! Qu’ils s’imaginent qu’une armée vient de débarquer sur ces falaises pour venir leur botter le cul ! »

Je dresse mon poing en l’air avant d’hurler.

« Pour Yuimen ! »

Je me retourne ensuite pour observer la bataille, buvant une nouvelle dose de potion de mana pour m’assurer d’avoir le stock de magie nécessaire pour la suite.


>>>

((Utilisation de 2 doses de potion de mana + 1 dose de potion de soins à usage personnelle. Utilisation d’1 dose de potion de soin pour soigner le soldat blessé.))
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:03, modifié 1 fois.

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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » mer. 5 févr. 2020 23:29

Ce qu'elle pensait être une conne idée finit finalement par lui retomber dessus sans crier gare. En sortant du bosquet, elle constata, avec une certaine satisfaction, que les araignées avaient bel et bien fait leur plongeon mortel et que les soldats de la tour avaient enfin pris les choses en main. Le sourire de hatsu s'effaça bien vite lorsque, déchirant le sous-bois derrière la jeune femme, l'araignée restante lui fonça dessus. D'abord atterrée, persuadée que la bestiole était partie pour abattre chaque arbre, elle se mit à courir, maudissant sa malchance. Quelles étaient les chances qu'elle se repère dans un bosquet et lui tombe dessus aussi vite ? Elle ne savait pas d'où sortaient ces saletés, mais elles n'avaient rien à faire sur ce monde, elle en était certaine. Que pouvait de simples hommes contre une telle monstruosité qui semblait inarrêtable sans une puissante magie ou une ruse risquée ? Déterminée à survivre malgré tout, elle courut, hurlant aux soldats encore en place de foutre le camp. Elle avait réussi à les faire sortir, elle ne voulait pas qu'ils le payent de leurs vies.

Comme un seul homme, ils se regroupèrent et, faisant fi du bon sens commun une fois de plus, se préparèrent à recevoir la bête de métal. Ni armure, ni bouclier, à peine deux piques. Qu'espéraient-ils ? Hatsu pesta contre ses abrutis qui choisissaient le pire moment pour se croire braves. Et elle compris également qu'elle ne pouvait pas les laisser se faire anéantir comme ça, elle devait faire quelque chose. Son arc toujours à portée, elle choisit pourtant de ne pas l'user. Jamais elle n'aurait le temps et la précision pour cela. D'un geste vif, elle choisit plutôt de tirer une rune de sa besace. Elle aperçut Xel émerger du portail et se ruer vers eux, quelques archers sortant à leur tour. Elle n'avait pas le choix, jamais il ne serait là à temps. Elle entendit Loup grogner de fureur en sentant ce qu'elle allait faire, mais elle n'y prêta pas attention. Serrant la pierre à s'en faire blanchir les phalanges, elle ne pensait qu'à une chose, survivre. Alors qu'elle atteignait le rang des soldats, elle se retourna. Tout se passa alors très vite. Le nom de la rune qu'elle pointa vers le sol devant elle, résonna alors que les yeux de la jeune femme s'écarquillaient en voyant les scies de la créature se ruer vers elle.

- Rana...

Un murmure soufflée par une jeune femme pensant sa dernière heure arrivée avant que ne se dresse face à elle un long et haut mur de roche. Rana l'avait-elle entendu ? En tout cas la pierre dans sa main s'évapora et elle recula, choquée. Le repos fut de courte durée. Déjà le mur chancelait avant de s'écrouler et la masse métallique vrombissant ses engins de mort s'avançait à nouveau, inarrêtable. Un violent vent se leva alors et une partie de la carapace métallique vola dans les airs, révélant ce qui ressemblants à pleins de fils enlacés les uns sur les autres sous la tête de la créature. Mue par la panique, le tir hasardeux de la jeune femme ne servit à rien et elle recula avant de trébucher, le souffle court et les yeux écarquillés alors que les soldats se jetaient à l'assaut.

La mort l'avait frôlée par deux fois. Une mort probablement douloureuse, atroce et sanglante. Cette perspective, la vision de son corps réduit en charpie par les scies de la créature, figea la jeune femme. Son palpitant en désordre était la seule chose qu'elle parvenait à percevoir. Prostré au sol, les mains tremblantes retenant sa tête, elle n'arrivait pas à se calmer, à penser, à respirer. Elle avait vu la mort de près, de trop près, trop brutalement, elle n'arrivait plus à encaisser. A quoi bon ? Elle s'acharnait depuis combien de temps ? Elle allait juste mourir ici, loin des siens, au milieu d'un pays qu'elle ne connaissait pas, entourée d'inconnus. Tout ça pour quoi ? Elle allait crever pour rien, parce que quoi qu'elle fasse, ça ne servirait à rien. Elle n'aurait pas dû être ici, à combattre des entités qui n'avaient même pas leur place sur ce monde. Elle n'aurait pas dû venir... Elle allait..

(CHASSERESSE!)

Elle sursauta en entendant la voix de Loup dans son esprit. Elle cligna des yeux plusieurs fois, regarda autour d'elle comme si elle découvrait l'endroit pour la première fois. Elle perçoit les bruits de la bataille, l'odeur du sang et de la mort. La vue du monstre de métal vaincu et des corps démembrés jonchant le sol la fit reculer en toute hâte, tremblante. De nouveau ses pensées se concentrèrent sur ce qu'elle aurait pu devenir. Un tas de chairs informes comme ceux des soldats qui jonchaient le sol.

(Chasseresse vit ! Chasseresse doit agir!)

De nouveau elle sembla retrouver ses esprits, suffisamment pour entendre un homme parler à voix haute. Xel. Il s'adressait aux soldats, les motivant à protéger leurs foyers, parlant de.. elle ne savait pas trop quoi. Elle n'en avait cure à vrai dire. Elle n'était pas chez elle. Elle n'était pas soldat, pas héros, juste... juste une chasseuse qui s'était égarée au milieu d'une boucherie sans nom au cœur de laquelle toutes ses compétences semblaient soudainement inutiles.

(Loup.. je ne sais plus... a quoi bon...)

(Chasseresse doit chasser. Chasse est raison de vivre. Animaux, peaux vertes, peu importe. Chasse renforce. Chasse rend forte. Quand Chasseresse forte, Chasseresse renaître.)

Elle avait beau regarder autour d'elle, cela n'avait rien d'une chasse, ce n'était qu'un charnier, un massacre sans nom et sans pitié. Et elle, au milieu de tout ça. Elle se demandait si elle avait encore quelque chose à faire ici. La bataille était perdue, pas besoin d'être un génie militaire pour s'en rendre compte, elle était perdue à l'instant où les hommes du Duc avaient stupidement abandonné le mur, leur seul avantage. Le plan de Xël de barricader la porte n'était pas idiot, mais que temporaire. Il ne suffirait pas, elle en était persuadée. Elle hésitait. Rester ? Fuir ? Pour la première fois, son instinct ne lui était d'aucun secours, trop obscurcit par la peur qui lui tenaillait toujours l'estomac. Et elle ne savait simplement pas si cela en valait vraiment la peine.
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
Première Née des Ôkami
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 7 févr. 2020 20:52

Les mains sous les épaules du blessé, je m'affaire à le tirer toujours plus loin du chaos qui nous entoure. La mêlée principale est de plus en plus éparse et il n'est plus rare de retrouver un Peau-Verte parmi les arbalétriers qui se doivent de les repousser eux-mêmes. Le constat résonne dans ma tête comme le glas pour les défenses de Luminion, mais j'écarte cette éventualité en me concentrant sur ma tâche. Le pauvre bougre ne semble pas pouvoir bouger les jambes, mais ses gémissements de douleur attestent d'un cœur qui bat toujours dans sa poitrine. Mais rien ne semble vouloir nous laisser tranquille et bientôt, une multitude de projections rougeâtres m'oblige à lâcher prise.

"AHH ! Bon sang, c'est quoi ce... *tousse* MERDE !"

Dans ma bouche, dans mon narines, sur mes cheveux... Je me retrouve rapidement recouverte d'un liquide rouge et chaud que j'identifie rapidement comme du sang. Quelque chose vient même me frapper sur le front avant de s'étaler au sol, une main tranchée au pouce manquant. La surprise est totale et je découvre finalement l'auteur de cette horreur. Une des monstruosités mécaniques danse au milieu du charnier enflammé, découpant tout ce qui passe à portée de ses scies. J'essuie le sang qui me cache la vue d'un revers de la main et rattrape le cavalier blessé qui ne dit mot, accélérant la traînée pour sortir de cet enfer. Autour de moi, plus rien ne semble cohérent. Les Longues-Jambes perdent du terrain et l'arrière-garde se change doucement en nouveau front, là où auront lieu de nouveaux carnages au nom de la putain d'Omyre. Maudite soit cette sombre pétasse pour avoir provoqué tout ça quand je ne souhaitais faire qu'une halte à Luminion. Tout cela aurait pu arriver loin de moi, mais il a fallu que son armée arrive à cet instant précis.

(Bon dieu de merde !)

Mon souffle est court, je fatigue de traîner une telle masse sans même savoir où je vais. Ceux que je tente de rejoindre sont subitement attaqués et la sécurité s'enfuit à chaque fois que je crois la rejoindre. Toujours dans son armure, le bougre commence à peser lourd pour mes bras de Thorkine qui peinent à soulever la selle d'un bélier. Je commence à perdre patience, courage et l'envie de rester dans ce foutoir que devient Luminion. Je me mets à penser à mes proches, à ma mère qui cherche encore à me marier à l'heure qu'il est. Un rire nerveux, au milieu de la bataille. Elle doit se demander ce que je fous à l'heure qu'il est. Puis le retour à la réalité. Machinalement, je parle au soldat depuis le début de son sauvetage, l'abreuvant de paroles pour capter son attention, mais ce dernier ne me réponds plus depuis bien trop de secondes.

"Allez ! ALLEZ ! ON Y EST PRESQUE, J'T'ASSURE ! TU M'ENTENDS ?!"

Toujours rien. Puis j'en viens à me demander si cette longue traînée de sang qui indique le chemin parcouru est normale, même après les éclaboussures provoquées par la machine infernale.

"Non. Non, non, non, non, non, non, non, non..."

Je m'arrête pour lui poser la main sous le menton et la lui redresse. Les yeux semi-clos, la bouche qui laisse couler sang et salive sans rien retenir et la poitrine qui ne se soulève plus. Mes mains parcourent son corps à la recherche d'un pouls, d'un battement. Rien.

"Non, non, non, NOOOOON ! PUTAIIIIIN, NOOOON !"

Une claque, par réflexe. Toujours rien. Il est mort, c'est sûr maintenant. Il s'est enfuit avant moi de ce cauchemar. La lèvre tremblante et les yeux brouillés de larme, je serre le poing en le laissant s'écrouler sur le pavé, ne tentant même plus de le retenir. Derrière moi, à quelques mètres, des hommes blessés en armure, tous regroupés loin de la mêlée. Si proche du but, si loin de me douter qu'il était voué à mourir dans mes bras ou dans ceux des siens. Il disparaît sans m'avoir donné son nom, ses dernières paroles ou même un mot pour ses proches. Au lieu de ça, il sera piétiné par les grands gagnants, ceux qui nous envahissent. L'un d'entre eux s'approche trop, se demandant si je le vois arriver en même temps qu'il charge pour m'envoyer au tapis. Je le vois, lui et sa hache levée dans les airs et personne pour l'arrêter. Le front se déplace sans cesse et bientôt, ils seront bien plus nombreux que ça à nous écraser, mais lui ne fera rien. Ma main attrape la poignée de la lame toujours endormie dans le fourreau du soldat inconnu, blanche et vierge du sang de ces enflures. Si c'est tout ce que je peux lui offrir, qu'il en soit ainsi.

"RAMÈNE-TOI, SAC À PURIN !"

Il est presque nu, avec juste un pagne pour cacher ce qui doit l'être. Un genre de lanière en cuir qui retient une épaulière cabossée et des dents qui lui sortent de la gueule. Le Garzok mouline dans le vent jusqu'à moi, laissant son arme filer dans un balayage trop puissant qui ouvre complètement sa garde, si tant soit peu qu'il en ai une. Toujours aussi furieuse, j'abats mon épée vers son bras découvert, tranchant dans le vif et plus particulièrement dans ce qui lui sert de poignet. Le fil s’enfonce, suffisamment pour le faire gueuler en crachant quelques injures que j'ai déjà pu entendre quelques centaines de fois. Sa main blessée quitte la poignée de son arme et vient me filer un revers aussi douloureux pour moi que pour lui, m'enduisant la joue de son sang infect. Le coup aurait pu m'emmener une dent pendant son voyage, mais mes dents sont si serrées les unes contre les autres que j'aurais pu les refermer sur ses doigts et les emporter avec moi sans l'ombre d'un doute. Au lieu de ça, je laisse parler ma rage et taillade tout ce qui est à ma portée. Coude, ventre, cuisse et même le fer de sa hache contre laquelle ma lame vient rebondir. L'enfoiré est suffisamment blessé pour reculer d'un pas qui lui aura été fatal et je me jette en avant, enfonçant la pointe dans son estomac jusqu'à la sentir racler contre le pavé alors que nous nous écrasons au sol. Un dernier râle d'agonie auquel je coupe court en retirant l'épée avant de me redresser et de m'enfuir loin des siens qui emportent beaucoup trop des nôtres.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 8 févr. 2020 09:59

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

XIII

Vingt voix retentirent sur les hauteurs du plateau surplombant la porte d’Ynorie, à la suite de celle de Xël. Vingt voix de la vingtaine d’hommes présents là. Ils semblaient d’accord avec le mage, prêt à souscrire à son plan… Mais cela ne reflétait pas la réalité telle qu’elle allait se dérouler, hélas pour eux.

En bas, c’était la débandade : la cavalerie de droite avait fui le combat pour se reformer un peu plus loin dans la forêt, avec ceux qui n’avaient pas été brûlés ou découpés en rondelles par les araignées tombées du ciel. La cavalerie de gauche, manquant d’impact avec son immobilisme, ne parvenait pas à tenir la route face à ces guerriers d’élite aux sombres équipements ; chevaux et cavaliers se faisaient hacher menu, si bien que rapidement, le Duc de Luminion sonna la retraite momentanée, fuyant l’ennemi en criant dans les rangs des cavaliers et fantassins encore en vie :

« Retraite ! Vers la cité, vers la cité ! »

Les fantassins et archers encore en bas ne se firent pas prier : avant même que les hommes emportés par Xël ne fassent passer le message d’une osée barricade de brics et de brocs. Alfryda était parmi ceux-là, ceux qui étaient forcés de se replier vers la ville pour ne pas subir l’assaut des troupes d’Omyre qui se rassemblaient sans poursuivre les fuyards, toujours plus nombreux à l’intérieur du territoire de Luminion, toujours plus nombreux à avoir passé le Verrou Kendran. Des dizaines de Guerriers d’Elite, à l’apparence Chaotique, suivi par de nouveaux guerriers garzoks, qui passaient lentement la porte, sans se presser désormais. Ils avaient le temps de se reconstituer en troupe de choc pour la dernière phase de la bataille : l’extermination de la cité humaine et de ses défenses misérablement mises à mal. De son armée déchue et de ses habitants.

Un être parmi les autres se distingua alors, passant la porte à pied, à côté d’un fier canasson, qu’il monta une fois le plafond suffisamment haut. Un être majestueux, d’où rayonnait une vraie aura de puissance : le général faisant bouger cette armée par sa propre volonté.

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La soldatesque autour de Xël et d’Hatsu se retrouvait dès lors dans une position délicate : certes ils avaient repris les hauteurs, mais ils avaient perdu la voie principale, menant droit à leur cité. Il leur restait un choix à faire : se faire prendre au piège sur ces hauteurs, dans un dernier baroud d’honneur, à emporter le plus de ces soldats des Enfers avec eux avant que les troupes ennemies ne prennent les échelles pour les exterminer, ou fuir par ces échelles, descendant au plus vite pour rejoindre les autres humains dans la débandade, pour former une troupe, ou ce qui y ressemblerait le plus, de défense finale de la cité montagnarde. Leurs regards prostrés étaient tournés vers Xël, comme s’il était devenu leur maître à penser pour cette bataille. Vingt trois archers, la force serait-elle suffisante ? Et désormais, son portail ouvert risquait de se faire atteindre par des ennemis…

[Xël : 3 (combat contre l’araignée) + 0,5 (motivation des troupes) + 3 (phase 2)
Hatsu : 3 (combat contre l’araignée) + 2 (arc des « araignées ») + 3 (phase 2)
Alfryda : 1 (combat facile contre l’orque) + 3 (phase 2)]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mar. 11 févr. 2020 15:31

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Les soldats à mes côtés reprennent du poil de la bête. Leurs cris s’élèvent avec le mien mais il est trop tard. En contrebas, la bataille bascule complètement du coté des Garzoks. Le Duc sonne la retraite, déclenchant chez moi un sentiment de détresse et d’effroi. Les hommes du duché se retirent sans se faire prier laissant les soldats du chaos se reformer pour devenir une vague implacable. Un être qui se démarque des autres passe la porte, accaparant mon attention et faisant à nouveau remonter le souvenir de Vallel dans mon esprit. Pourquoi suis-je obsédé par ce salaud décédé et pourquoi la vision de ce cavalier, remontant sur son fier canasson après avoir passé la porte trop basse, équipé d’une armure qui me semble venir d’un autre monde. Un personnage dégageant une aura de puissance, de majesté. Un soldat qui semble se promener de manière tranquille au milieu du chaos. Je n’ai aucun doute sur sa place dans cette armée, la même que Vallel sur Aliaénon. Un général, lieutenant d’Oaxaca qui devait être abattu avant de causer plus de dégâts. La colère s’empare de mon visage, de mes muscles, de ma respiration et des battements de mon cœur. L’armée avance et nous serons bientôt pris au piège sur ces hauteurs que nous avons tant peiné à reprendre. Je déclare à l’attention des archers.

" Notre position ne sert plus à rien. Retournez vers la cité avant que le chemin soit bloqué. Evacuez les civils. Je vais essayer de vous faire gagner du temps. "

Mon regard se darde vers ce général alors que les hommes s’échangent un regard anxieux. L’un d’eux va alors hocher la tête vers ses semblables avant de m’approcher et de déposer une main sur mon épaule en me disant qu’ils m’ont suivi ici et que tant qu’ils auront des munitions, ils tiendront la position, tuerons leurs ennemis et ferons gagner le temps qu’il faut aux autres. Il déclare qu’ils sont les archers de Luminion et que c’est ici qu’ils mourrons. Les autres s’exclament alors dans un cri motivant annonçant leur décision irrévocable de me soutenir dans ma tâche. Je secoue la tête, refusant qu’ils se sacrifient d’avantage.

" Seul je peux encore m’en sortir avec un portail. Mais vous, je ne pourrais pas vous sauvez. "

Mais beaucoup d’entre eux n’écoutent déjà plus. Ils prennent position et arrosent leurs ennemis de flèches. Leur porte parole va m’adresser un sourire et lève le poing doucement avant de déclarer doucement ma dernière parole de motivation à l’égard de notre monde. Je souris à mon tour, ému par leur courage. Inutile de perdre plus de temps à les convaincre.

" Alors couvrez les échelles. Ne les laissez pas poser une patte sur ce plateau. "

Il opine du chef et rejoins les autres en leur lançant le défi d’y parvenir. Je prends une profonde inspiration avant de fermer mon portail d’un geste pour éviter que des ennemis s’y engouffre. Je prends position avec les archers et ouvre un portail au dessus du général ennemi, orienté vers sa nuque pour y lancer une rafale de vent qui puise énormément dans mes ressources de magie. Mais rien ne se passe, ma magie me fait défaut. Un souffle de panique s’insinue en moi ainsi que la frustration de voir un sort échouer de la même manière que sur Aliaénon. Paniqué je tente d’en lancer un second qui échoue également. Est-ce que j’avais atteint mes limites ? La magie refusait de m’obéir au pire moment alors que je sens tout de même mes réserves s’épuiser. Je m’efforce de ne pas paniquer à côté des autres tout en cherchant une autre solution d’atteindre ce trou du cul sans perdre plus de magie inutilement. Je parcours du regard le plateau en quête d’une idée. Je tâche d’ignorer les cadavres, m’attarde sur les débris du mur qui me mène vers la carcasse du cafard d’acier. Une idée s’illumine dans ma tête et mes yeux ne tardent pas à trouver le casque que mon souffle à détacher de la machine infernal. Je m’empresse de donner quelques ordres aux archers qui m’accompagnent alors que les ennemis semblent remarquer la fluctuation de l’air au dessus de leurs têtes.

" Que cinq d’entre vous se préparent à tirer dans mon portail. Surtout ne restez pas dans son axe pour éviter un projectile si ils se décidaient à tirer dedans ! "

D’un signe, j’interpelle le soldat à moustache qui était venu me parler.

" Venez m’aidez ! "

Lui dis-je en courant vers la plaque de métal. En la saisissant je suis surpris par son poids que je pensais plus lourd. A deux nous la déplaçons facilement pour l’approcher du portail. Arrivé à proximité, je donne l’ordre aux cinq archers de faire feu avant de lancer la plaque de métal dans mon portail après la volée de flèche, espérant la faire tomber sur le crâne de la tête pensante de cette armée.

>>>

((Utilisation d'une autre dose de potion de mana. Tente de faire tomber la plaque de métal sur le général ennemi à travers un portail. Ordonne à 5 archers de tirer une salve dans le portail))
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:04, modifié 1 fois.

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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » ven. 14 févr. 2020 15:52

Voir la débandade des restes de l'armée humaine fut la touche finale à la décision d'Hatsu qui, ignorant le plan désormais obsolète du mage de vent, se redressa et se hâta vers les échelles de bois qui lui permettraient de descendre du plateau et de ficher le camp de cette position plus que compromise. Serrant les poings et les dents, elle descendit la montagne en toute hâte. La bataille était perdue, elle n'allait pas rester là à défendre ce qui ne pouvait pas l'être. Elle se savait incapable de changer quoi que ce soit, d'avoir un quelconque impact sur les faits. Elle avait sué pendant elle ne savait combien de temps pour éliminer ses satanées araignées, tout ça pour quoi ? Rien, rien du tout, ça n'avait absolument rien changé. Alors à quoi bon ? Ils devaient tenir le mur, ils avaient échoué, c'était fini et peu importait l'arrivée de renforts hypothétique, cela n'allait pas aider vu la masse grouillante qui se déverserait bientôt sur le duché.

Elle n'attendit pas plus longtemps et disparut totalement de la circulation, veillant à ne laisser aucune trace de son passage derrière elle, par précaution. Si elle voulait pouvoir tenir tête aux forces sombres, elle allait devoir trouver une autre façon de faire, une façon qui lui conviendrait mieux. Elle devait se renforcer, devenir plus puissante et frapper dans l'ombre, comme elle était habituée à la faire, et non pas au cœur d'armées dirigées par des incapables qui enchaînaient les erreurs tactiques les unes après les autres. Elle avait un objet à trouver et comptait bien partir à sa recherche sans perdre davantage de temps. Elle avait bifurqué de sa destination originelle, mais elle pouvait, en contournant la chaîne du Karathren, faire un détour et trouver l'endroit qu'elle voulait. Elle serait en plein territoire ennemi, mais elle n'avait pas le choix et, de toute façon, elle se savait assez discrète pour passer inaperçu au besoin. Seule, elle avait bien plus de chances de s'en tirer, elle le savait.

(Enfin... Précieux temps perdu.)

Elle grinça des dents mais se retint de faire une remarque cinglante. Elle avait cru pouvoir aider, et au final elle aurait pu ne pas être là que le dénouement aurait été le même. Certes elle avait quelques remords à les laisser ainsi derrière elle, mais mourir pour rien n'avait aucune valeur à ses yeux. Tuer des Garzok ne servait à rien, Oaxaca en possédait elle ne savait combien et les sacrifiait sans la moindre hésitation. Ça et leurs satanés engins, leurs créatures de cauchemars et tout le reste, dans quel univers pouvait-elle espérer avoir la moindre chance en l'état ? Elle quittait Luminion, parce que tout cela était inutile désormais, et qu'agir dans l'ombre lui conviendrait bien mieux.

- Quelle merde !


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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 14 févr. 2020 21:42

"Humpf...Humpf... Haa..."

Ma respiration est douloureuse, presque autant qu'une pelote d'aiguilles dans la gorge. La pointe de l'épée ramassée plus tôt tape parfois sur le sol au rythme de ma course, disgracieuse au possible. Seul compte la distance qui se creuse entre moi et la bataille perdue, précédant un carnage des survivants que je devine comme horrible à regarder. Plus rien ne me retient à combattre les Peaux-Vertes sur un pavé qui n'appartiendra bientôt plus aux alliés, eux qui défendent les terres qui les ont vu naître. Pour ma part, le départ de la cité assiégée est de mise et Madame Anya m'attend peut-être pour prendre la route. Mes jambes filent aussi vite qu'elles le peuvent, ployant sous le poids de la fatigue et de la peur de ne pas les retrouver, de ne pas être capable de me décider à quitter Luminion par mes propres moyens. Intérieurement, je crains de me faire pêcher par un contournement de l'armée d'Oaxaca si je parviens à atteindre une autre sortie, mais je ne peux pas rester là à me faire occire par ses troupes sans tenter de m'échapper.

Ma course se fait plus régulière et je reprends lentement mon souffle en prenant quelques respirations lors de mes arrêts aux carrefours qui donnent sur les différentes rues de la cité. J'en viens rapidement à me perdre et bientôt, je dois m'avouer incapable de retrouver le point de rendez-vous donné par la caravanière avant que les choses ne dégénèrent. Bientôt, l'ennemi marchera sur mes pas et lui saura quoi faire lorsqu'il me trouvera.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 15 févr. 2020 12:37

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

XIV

Les flèches des archers commandés par Xël ricochèrent comme de petits cailloux inoffensifs sur la lourde armure du Général de l’armée ennemie. Lorsque la plaque de métal passa le portail, Crean Lorener, car il s’agissait bien de lui, l’attrapa d’une seule main avant de la jeter par terre, au loin. Il dressa la tête vers le portail et parla d’une voix forte, qui portait, impérieuse.

« Les lâches qui s’attaquent à moi sans me faire face ne méritent pas le moindre intérêt. Chargez ! »

Et aussitôt, ses troupes nombreuses et impressionnantes se mirent en marche dans la forêt, s’éloignant petit à petit du plateau sur lequel la vingtaine d’archers continuaient de faire pleuvoir des volées de flèches sans grand grand résultat. Quelques morts, tout au plus, en plus de quelques blessés. Et ils continuèrent à tirer, car l’armée d’Omyre continuait à dégueuler de la porte d’Ynorie, orques, maraudeurs humains, guerriers d’élite de Crean, arbalétriers gobelins… La forme d’entonnoir de la passe qu’ils devaient traverser rendait à l’ost une impression d’infinité…

Alfryda, au moment de rejoindre le patelin de Luminion, aperçut les forces humaines se rassembler en peloton pour mener une dernière charge frontale face à ces ennemis qui ne tarderaient plus. Dernière défense bien maigre face à l’assaut qui les attendait. Et bien vite, les ennemis se firent voir, arrivèrent en vue de la cité depuis la forêt, masse noire indéfectible. Alfryda poursuivit son chemin dans les rues de la ville, désertées : soit les habitants se calfeutraient chez eux, soit ils avaient déjà fui Luminion depuis le début de la bataille. (HJ : je te laisse librement choisir si les membres de ta caravane ont fui ou se sont réfugiés dans l’auberge locale).

La charge ennemie s’était stoppée à distance de tir des résidus de forces humaines. Crean, à la tête des siens, pavanait sur son canasson caparaçonné de noir et d’or. Il semblait profiter de cet instant pour profiter pleinement du massacre unilatéral qui suivrait… La tension était palpable sur le champ de bataille. Le Duc Robert de Pérussac dressé sur son destrier tentait de rassembler le courage de ses troupes en un vain discours.

« Ils n’ont pas encore gagné : Luminion est toujours debout, et nous le sommes aussi ! Nous nous battrons, aujourd’hui, pour qu’ils gardent en mémoire la pugnacité des troupes du Royaume Kendran. Ne leur laissez rien, mais prenez tout d’eux ! Pour Luminion ! Pour le Roi ! »

Une sonnerie de cor, puissante, retentit alors. Mais pas de l’une des deux armées. Tout le monde sur le qui-vive, la terre sembla commencer à trembler. De toutes les directions affluaient subitement des régiments complets de thorkins. Par centaines, par milliers ils arrivaient : montés sur de puissants boucs des montagnes ou à pieds, armés de haches formidables, de piques, de marteaux de guerre et de boucliers. D’arbalètes et d’arcs courts. Il était improbable, impossible même, que l’armée de Mertair ait pu agir si vite… Et pourtant c’était bien une force majeure thorkine qui dévalait là, qui déferlait sur les ennemis qui se mirent à leur tour en mouvement pour se réorganiser et pouvoir contrer cette attaque en tenailles. De front, le Duc de Luminion semblait ne pas en croire ses yeux. Il manqua quelques secondes d’une évidente hésitation avant de donner à son tour la charge, répétant ces mots :

« Pour Luminion ! Pour le Roi ! À l’attaque !!! »

Les forces naines semblaient infinies, tant elles affluaient de tous les côtés, et bientôt depuis même la cité de Luminion elle-même, secondant les humains dans leur charge, les dépassant même de leur ferveur guerrière. La mêlée fut violence, désorganisée, martiale et sanglante à souhait. Une rare violence s’exhibait là entre les garzoks, chevaliers d’élite de Crean et gobelins et les troupes naines et humaines.

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Bien vite, les trois dirigeants se retrouvèrent au cœur de la mêlée, à bas de leur monture, se faisant face dans un duel à trois qui semblait tout à fait déséquilibré… Mais pas en la faveur des plus nombreux. Crean Lorener, armé d’une formidable masse à ailettes et d’un bouclier, faisait face à l’épée du Duc de Pérussac engoncé dans son armure léonide et à la formidable hache double du général des nains. Crean parvenait à maintenir à distance ses deux ennemis, les menaçant de ses frappes terribles.

Les personnes qui n’avaient pas encore fui purent reprendre espoir : la bataille n’était pas encore perdue. Loin de là. Et toutes mains armées étaient bienvenues dans ce chant du cygne, le dernier espoir de Luminion.


[Xël : 0,5 (ordre sur les archers et tentative de meurtre sur PNJ OP)
Hatsu : 0,5 (désertion)
Alfryda : noté quand complété.]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » jeu. 20 févr. 2020 20:46

<<<


Nos efforts sont vains. Le général ennemi attrape d’une main le morceau de métal que j’ai dû trainer sur le sol. Il me traite de lâche alors que le mot « frimeuse » s’échappe de ma gorge entre mes mâchoires serrées par la rage.

L’armée avance, sans même s’intéresser à nous, je ne sais plus quoi faire. En observant autour de nous je constate qu’Hatsu n’est plus là, j’espère qu’elle va bien. Les flèches n’ont aucun effet et j’abandonne l’idée de lancer d’autres sorts pour ne pas gaspiller ma magie. Mon espoir s’envole, nous allons perdre. Ma rage grimpe encore alors que le lot ennemi ne cesse de passer devant moi pour rejoindre les bois. Je n’ai pas réussi à défendre cette cité, je n’ai pas été à la hauteur, malgré mes progrès, je suis toujours trop faible...

Soudain, un cor résonne. Sans doute celui de l’ultime charge Oaxienne. Mais un archer commente qu’il ne s’agit pas du cor de Luminion. Un instant de flottement passe avant que je lâche dans un souffle juste avant que le vacarme des combats s’élève de la foret.

« Des renforts ? »

J’ai du mal à y croire mais à travers les feuillages épais je peux tout de même apercevoir que quelque chose affronte l’armée ennemi.

« Vite ! »

Un nouveau souffle d’espoir s’empare de ma poitrine alors que ma rage s’intensifie encore, me donnant l’énergie nécessaire pour courir encore. Avec les arches nous retournons au pied de la falaise pour être témoin de la mêlée qui s’est engagé entre les forces d’Oaxaca et des nains. Je me tourne vers mes compagnons qui sont restés avec moi sur le plateau.

« C’est notre chance ! Restez en vie ! Pour Yuimen ! » leurs criais-je avant de m’élancer vers la bataille.

Je donne sans retenue, distribuant des bourrasques de vent qui envoie valdinguer contre les troncs, la roche et le sol tout ceux sur mon chemin. Je me retrouve rapidement au milieu des troupes naines et dresse la tête à la recherche du trouduc’ qui a osé me traiter de froussard. Un Gazrok me gêne dans mes recherches par son hurlement alors qu’il me fonce dessus. Une première bourrasque jaillit de ma main tendue pour le percuter en pleine poitrine, le renversant comme un brin d’herbe. Une deuxième frappe son crâne pour l’écraser contre le sol, accompagné d’une troisième qui termine de le plonger dans l’inconscience. J’expire un long souffle enragé par le nez avant de reprendre mon observation, plus enivré par la soif de bataille que jamais. Je l’aperçois, combattant contre le duc et un nain armé d’une lourde hache. Je laisse mes fluides m’entourer de mon aura me guidant dans mes gestes tandis qu’un portail s’ouvre devant moi pour rejoindre ce combat au centre de la mêlée. Je m’y retrouve aussi, à quelques pas de ce personnage imposant, face à lui cette fois, derrière le rempart que forme le Duc et le nain. Ma main se dresse vers l’ennemi alors que mes fluides agissent encore pour tenter d’extirper l’air de ses poumons.

>>>

((Utilisation du sort aura venteuse rang 2. Utilisation d’un portail pour rejoindre le combat contre Crean. Utilisation du sort Manque de souffle rang 2 sur Crean.))
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:05, modifié 1 fois.

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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 21 févr. 2020 20:23

Il devient de plus en plus difficile de garder la tête froide, moi qui ne me laisse généralement pas envahir par la panique. Les rues sont toutes plus désertes les unes que les autres et les rares silhouettes que je croise sont celles de recrues intimidées par le front et quelques femmes qui courent les bras chargés de bandages et de tissus. Personne ne se parle, tout le monde retient son angoisse dans une mâchoire crispée au possible. Je me laisse guider par un instinct que je ne comprends plus, autrefois si fiable et désormais plus aléatoire qu'un jet de dés. Mes repères n'existent plus et j'aimerais me retrouver loin d'ici, loin de tout ce fatras qui me perce les oreilles et fait fondre ma volonté. Mon courage est aussi friable qu'une feuille morte et l'idée de ne jamais retrouver Madame Anya et les autres creuse toujours plus profond dans mon esprit.

(Et s'ils n'étaient pas parvenus à se cacher ? Et s'ils étaient... morts ?)

La question, d'abord absurde, prend de plus en plus de sens à mesure que je me la répète. Je n'ai vu ni Hâthur, ni Godril sur le front et je les sais suffisamment sains d'esprits pour ne pas faire la même erreur que moi. Ils doivent bien être quelque part... et vivants. Les mètres s'accumulent et je finis par perdre patience, agrippant aux jupons de la première Longue-Jambes qui passe.

"Vous n'auriez pas vu une caravane avec une femme et deux hommes à ses côtés ?! Non loin de la place du marché ! Je dois les rejoindre pour fuir avant que les troupes n'entrent dans la ville !"

L'humaine tente de se débattre, bien plus pressée par ses fonctions que par ma question. J'en viens même à le prendre mal lorsqu'elle m'annonce la nouvelle.

"LAISSEZ-MOI ! JE DOIS RETOURNER AU FRONT, DES RENFORTS SONT VENUS !"

J'écarquille des yeux de poisson en la laissant se hâter, disparaissant derrière un pan de mur. Le mot résonne dans ma tête et laisse pantoise, moi qui n'espérait plus de cette rumeur lancée avant que l'ennemi n'enfonce la porte de la cité.

(Luminion va tenir ?! Je...)

L'idée de fuir devient soudainement moins urgente. Contre ma volonté qui rejoint peu à peu mes pensées, je rattrape la Longue-Jambes malgré son avance et suit sa silhouette qui se rapproche toujours plus du bruit de la bataille que je tentais originellement de fuir.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 22 févr. 2020 14:17

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

XV

La bataille ne dura guère, avec ces nouvelles troupes fraîches surnuméraires sortant de partout, tenaillant la masse de guerriers d’Omyre pour les molester de leurs armes lourdes. Les pertes furent nombreuses, d’un côté comme de l’autre, mais le nombre parla en cette sanglante boucherie : l’alliance inespérée des nains et des hommes parvint à vaincre le plus gros des ennemis présents. Crean, lui-même à un contre trois, finit par ployer, touché à la hanche par un violent coup de hache du général nain. D’un coup rotatif de son arme, il fit reculer Xël, Pérussac et le nain avant de s’enfuir vers ses troupes en donnant l’ordre de la retraite. Très vite, les trompes d’Omyre répétèrent l’ordre et se replièrent dans un désordre chaotique. La bataille était perdue pour eux, quand bien même ils avaient réussi à passer la porte.

Les troupes humaines n’étaient plus que lambeaux, et les rares survivants semblaient ne pas en croire leurs yeux. Les nains, nombreux et forts, criaient leur joie de cette victoire rapide et sans merci. Des alliés plus que bienvenus. Robert de Pérussac, indemne grâce à l’intervention conjointe du général Thorkin et de Xël, s’inclina devant le nain.

« Seigneur nain, votre venue est plus que bienvenue. Nous vous devons tout. »

Le nain eut comme un sourire narquois dans sa barbe avant de répondre de sa voix rude, aussi fort qu’il pouvait parler sans hurler, de sorte d’être entendu :

« Ne me remerciez pas trop vite, humain. Vous n’avez réussi à démontrer ici que l’incapacité des vôtres à protéger nos Royaumes malgré une place stratégique majeure. Je suis ici sur ordre de mon Roi pour sauver cette petite ville ainsi que ses terres, que le Royaume nain réclame en retour de ce soutien. »

De Pérussac blanchit comme un linge et regarda le thorkin avec des yeux exorbités.

« Mais… Cela ne se peut. Je… je ne suis pas habilité à vous céder ces terres. »

« C’est pourquoi notre souverain convie le vôtre à le rejoindre en notre Capitale, afin de discuter en toute diplomatie de la situation. En attendant, mes troupes profiteront de votre hospitalité et défendront ce Duché des incursions d’Omyre. Allons, Pérussac, vous savez très bien ce que cela veut dire. Vous serez traité avec tous les égards dus à votre rang. »

Le duc Robert secoua la tête, défait, puis acta en déposant son épée aux pieds du Thorkin.

« Bien. Je ploie le genou aujourd’hui, mais vous et les vôtres ne payez rien pour attendre : Solennel IV ne se laissera pas dépouiller si aisément. »

Le nain se tourna alors vers Xël.

« Quant à vous, j’espère que vous ne créerez pas de problème ici, mage. Prenez ceci : mon Seigneur sait récompenser les mercenaires valeureux. »

Il envoya aux pieds du mage une bourse visiblement bien remplie (2000 yus). Alfryda, quant à elle, a pu assister (si tu le souhaites) à tout ce dénouement.

[Xël : 1 (combat facile contre le garzok). 3XP (phase 3).
Alfryda : noté quand complété. Attention toutefois : y’a pas tellement de foule dans un village que je décris comme déserté.]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » lun. 24 févr. 2020 20:51

<<<

Le chaos du champ de bataille atteint une intensité que je n’avais encore jamais connu. Les nains enfonces les lignes Gazroks à coups de masses provoquant un brouhaha d’acier qui se déforme et de hurlements de rage des combattants. L’armée noire rend coup pour coup. Les corps chutent par dizaines, par centaines autour de moi. Entre les deux mêlées, évitée comme la peste, se tient le général ennemi combattant contre le Duc, le commandant Nain et moi. Moi, au centre de la bataille que je pensais perdu, animé par la volonté de tenir ma promesse faite sur le plateau, par l’espoir ranimé par la charge des renforts inattendus, par la ferme intention de renvoyer au loin cette armée et son général qui m’a traité de lâche. Sa masse siffle au dessus de mon crâne alors que mon aura venteuse me guide vers le bas pour l’éviter, je riposte d’une bourrasque que son bouclier absorbe comme un simple courant d’air. Seul contre trois, il parvient à nous tenir en respect tandis que son armée, tenaillée se fait attendrir par les marteaux Thorkins. Une ouverture s’ouvre finalement dans la défense de notre adversaire alors qu’il pare de son bouclier une attaque du Duc, un de mes sorts l’empêche de riposter, bloquant son arme dans les airs, laissant sa hanche offerte au nain qui y assène un violent coup de hache. Nos assauts combinés finissent par porter leur fruits et après un geste de son arme pour nous faire reculer, il fuit dans ce qu’il reste de son armée pour sonner l’alerte.

« Souviens toi de cette défaite ! Trouduc’ !»

Criais-je à son attention pour me venger de son insulte tandis que les derniers projectiles sont tirés pour abattre les Guerriers d’Oaxaca en pleine débandade. Les cris de victoire des troupes Naines recouvrent le vacarme de la fuite. La bataille est terminé et nous avons réussi à tenir Luminion.

Je vacille, au bout de mes dernières réserves de force. J’essuie mon visage poussiéreux d’un revers de manche. Je remarque que mes plaies se sont remises à saigner, mes mains sont rouges, trempées par mon sang et celui de mes ennemis et alliés. Mes côtes et mon épaule me fait souffrir, j’aperçois ce qui reste de ma tunique se coller à la blessure à ma poitrine. Les potions semblent avoir patienter jusqu’à la fin de la bataille pour ne plus faire effet. Je me détourne de l’armée en fuite pour voir le duc se mettre à genoux devant le nain, j’ai à peine pu suivre ce qu’ils se disaient tant mes oreilles bourdonnent. Je plisse les yeux pour tenter de rendre plus nette le nain qui se tourne vers moi, je comprend au prix d’un grand effort de concentration les mots qu’il m’adresse. Il espère que je ne vais pas créer de problèmes avant de jeter à mes pieds une récompense. Je ris nerveusement avant de m’agenouiller maladroitement pour ramasser la bourse qui me parait peser une tonne. Quel genre de problèmes pourrais-je causer alors que je n’ai même plus la force de me relever. Je penche en avant sans pouvoir me maintenir. Mon front s’écrase dans la terre martelée et mes yeux se ferment. Épuisé mon corps prend le repos dont il a besoin et me plonge dans l’inconscience.

>>>
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:11, modifié 2 fois.

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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » sam. 29 févr. 2020 10:40

Je reviens sur mes pas, inquiète d'y trouver un nouveau dénouement proche de l'apocalypse. Le chant du combat s'élève encore, mais sa voix est plus faible qu'auparavant. À l'oreille, nul doute que les renforts sont déjà là et c'est avec un étonnement non dissimulé que je découvre des frères et sœurs par paquets, repoussant ce qui reste de la terrible armée de la Sorcière d'Omyre. J'arrive à temps pour assister aux remerciements des Longues-Jambes aux Thorkins et m'approche jusqu'au cœur du rassemblement, là où le Duc rencontré plus tôt s'incline face à l'un des miens, visiblement figure d'autorité. Je ne capte pas la totalité de l'échange, si ce n'est le visage refroidi du Duc et la complaisance du Thorkin, mais cela n'empêche pas des larmes de satisfaction de couler sur mes joues.

(C'est fini, enfin !)

Autour de moi, la foule se disperse peu à peu, multipliant les accolades et les cris de joies. D'autres, que je comprends parfaitement, se laisse glisser dos au mur et éclatent en sanglots une fois l'adrénaline redescendue. On constate les pertes pesantes, qu'elles soient humaines ou matérielles, mais aussi sur la cité qui ne sera jamais plus la même. Beaucoup à reconstruire et nettoyer après un tel siège et je ne connais même pas la situation dans les terres autour de Luminion. Nul doute que ceux qui vivaient hors des murs ont perdus leurs champs, jetant une bonne partie de la population dans la misère et une famine à venir. Mais tout cela, je n'y accorde qu'un pincement au cœur. Nous avons tous nos problèmes et celui des Longues-Jambes est d'avoir voulu tenir à tout prix cette place forte. Ma cupidité refait des siennes lorsque je repense à tout ce que j'ai traversé en tentant de défendre ces murs et je pars à la recherche de l'officier rencontré plus tôt en bas des remparts. Nul doute qu'il est dans les parages, s'il a survécu. Après quelques allers-retours dans les rangées de survivants, je capte sa silhouette gonflée par son armure et m'approche de lui alors qu'il me repère plusieurs mètres avant que je ne l'atteigne.

"Heureuse de vous revoir en vie. Luminion aura fort à faire après cette bataille, mais nul doute que vous saurez récompenser les mercenaires qui se sont battus à vos côtés. Que m'offrirez-vous, officier ?"
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 29 févr. 2020 13:20

Intervention pour Alfryda et Xël

Xël ne se réveillera que plusieurs heures plus tard, au sein du castel du Duché, dans une chambre mise à sa disposition. Ses plaies ont été bandées, soignées au mieux, mais une convalescence devra se poursuivre pour les réparer totalement. À son côté, tel un présent, un plastron de gabarit humain est posé. Il semble lourd, mais il n’en est rien : fait de faerunne, le mage d’air peut sentir la puissance du vent habiter l’objet.


De son côté, Alfryda retrouva bel et bien l’officier du bas du mur, blessé salement à l’épaule malgré son armure. Il jette un regard douloureux vers la naine, et crache des paroles peu affables :

« Rha. Les vôtres ne sont que des traitres. Vous ne méritez rien de plus. »

Et il jette à ses pieds une bourse remplie de cinq cent yus, destinée à la mercenaire s’étant battue du mieux qu’elle pouvait dans cette bataille qui la dépassait.

[Alfryda : 3XP (phase 3). Peux-tu me préciser par MP sur discord quels loot elle a gardé de la bataille ?
Xël : 2 XP (combat bref contre Crean)]
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Byrnisson
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Byrnisson » lun. 11 mai 2020 10:35

Chapitre II – Déploiement – Suite - [Précédent post ici ]  

Une demi-heure de marche nous sépare normalement de la grande porte. Mais ce soir, la route est bondée. De nombreux commerçants du marché quittent la ville pour rejoindre les hameaux avoisinants. Nous remontons lentement la file de chariots qui tentent de s’extirper du bourg dans le plus grand chaos. Parmi les marchands, les plus flegmatiques attendent silencieusement que le bouchon se résorbe. D’autres égayent leur attente au son d’une chansonnette. Enfin, beaucoup évacuent la tension en tançant leurs pairs à coup de copieuses insultes. 

Nous croisons également de nombreux nains, qui reviennent à la ville. Dans l’attente des négociations sur le devenir politique de la région, une garnison occupe toujours la cité. La présence de cette force d’occupation est bien vécue par les habitants. D’une part, l’intervention naine a sauvé Luminion du néant. D’autre part, malgré leurs revendications, les nains sont bienveillants et ne s’immiscent pas dans les affaires des humains. Globalement, leurs activités se résument à quelques rondes en journée et à la perce de fûts en soirée. Aussi longtemps qu’elle dure, cette situation en statu quo est un gage de sécurité et de prospérité. En témoignage de cette popularité, les patrouilles naines que nous croisons reçoivent de nombreux saluts respectueux de la part des habitants. 

Nous joignons la porte au bout d’une heure. Bien que ce ne soit pas ma première visite, je reste subjugué par la splendeur de cet édifice. Deux morceaux de métal d’une épaisseur surréaliste constituent les battants d’une porte haute comme une dizaine d’hommes. L’ouvrage est décoré de symboles finement gravés, probablement des runes naines ou les blasons d’illustres clans. L’ensemble, remarquable par l’impression de solidité qu’il dégage, témoigne également de l’extrême ingéniosité de ses artisans. En effet, les battants sont reliés à un assemblage complexe de bras, vérins et engrenages de telle sorte que chacun peut être manœuvré en actionnant une simple manivelle. Lorsque nous arrivons, la porte est d’ailleurs en mouvement et une équipe d’ingénieurs nains inspecte attentivement le fonctionnement de ses innombrables mécanismes.  

« Hé hé, cette vielle mamie a été sévèrement culbutée lors de l’attaque. Elle a bien mérité une petite révision ! »  

« Une révision de luxe, soldat Bernas, - réplique Sabar Ord - réalisée par ses concepteurs. Ceci dit, les nains en ont des dizaines comme cela chez eux. Pour eux, c’est une simple formalité. »  

Nous rejoignons des baraquements creusés dans la pierre et jouxtant la porte. L’édifice, également s’architecture naine, est exigu. Il comprend quelques pièces administratives, des latrines, un ensemble de dortoirs et une salle commune dans laquelle on nous sert le souper. Le service est express car la salle est trop modeste pour contenir l’ensemble des militaires en garnison. Nous rejoignons nos dortoirs tôt dans la soirée et nous couchons immédiatement. Ayant pour perspective au minimum deux semaines de bivouac en extérieur, nous souhaitons tous profiter une dernière fois d’un bon couchage.  

Nous quittons la porte longtemps avant le lever du jour et cheminons sur une large route en direction de la république d’Ynorie et des terres sauvages. Le chemin pavé traverse une forêt bordée de hauts pics qui retiennent la brume matinale dans la vallée. Lorsque la luminosité est suffisante, le sergent me communique l’itinéraire de la journée. Armé de ma carte, j’écoute attentivement ses instructions et trace mentalement notre route sur le support. Je tâche également de retenir un maximum de repères visuels. L’exercice pourrait être ludique si les conditions météo n’étaient pas si mauvaises. Anxieux, je reste concentré sur l’itinéraire, et questionne timidement le sergent à chaque fois qu’un nouveau sommet s’arrache de l’emprise de la brume ou qu’une piste se détache de notre route. Je réalise qu’il connait parfaitement la région : il me répond à chaque fois du tac au tac, sans même consulter le plan.

En milieu de matinée, nous passons sous le couvert d’un bois de pins et suivons une piste qui serpente entre les arbres. Quelques oiseaux piaffent de ci de là, et seul le bruit des épines de pins craquant sous nos pas vient briser cette tranquillité. La brume se lève doucement et la lumière commence à percer le feuillage des conifères. L’air est toujours empreint d’une forte odeur d’humidité. Après un rapide briefing du sergent sur notre trajet, notre trio d’éclaireurs se déploie de part et d’autre de l’escouade et part en reconnaissance.

Le chemin traverse ensuite des zones boisées ravagées par le passage récent des troupes d’Omyre. Sur des dizaines de kilomètres, les arbres, victimes des machines infernales utilisées pour faciliter la progression de l’armée ont été cisaillés net. Les troncs reposent sur le sol, à présent recouverts de mousse, de baies et de hautes herbes ayant profité de l’afflux de lumière pour foisonner. Il faudra probablement plusieurs années pour que la forêt cicatrise totalement mais on voit déjà quelques jeunes pousses d’arbres se hisser au-dessus des broussailles. L’endroit grouille également de petits mammifères qui détalent à notre passage, dans un concert de bruissements. Il s’agit de nos seules rencontres de la journée.

Le soir, nous nous rapprochons des contreforts des montagnes et établissons notre campement dans une ravine, à l’abri des regards. Je m’attelle alors à la préparation du dîner. Pour cette première, je mets à profit l’ensemble de mes talents et de ma besace pour faire bonne impression. Nos éclaireurs ont chassé et dépecé deux lapins que je fais cuire lentement, sur une branche, au-dessus de notre feu de camp. Cette méthode parait simple, à première vue, mais demande beaucoup d’attention pour obtenir une viande à la fois bien cuite, tendre et juteuse. Je récupère un peu de la graisse de cuisson au fond de ma casserole que je remplis ensuite d’eau. Je fais cuire les portions de riz de mes camarades dans ce bouillon. Enfin, à l’aide d’un mortier et d’un pilon je broie quelques feuilles d’herbe royale séchées que j’avais récupérées. J'en saupoudre une pincée sur chaque portion de riz que je distribue en accompagnement de petits morceaux de lapin que j’ai débités. Le silence religieux qui suit le service, ponctué uniquement des chocs et autres raclements de couverts contre le métal des gamelles me procure une intense satisfaction. Simple, efficace, ma recette a rencontré son public et ce dernier est conquis.

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Modifié en dernier par Byrnisson le mer. 13 janv. 2021 17:58, modifié 4 fois.

Byrnisson
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Byrnisson » lun. 4 janv. 2021 23:25

Chapitre II – Déploiement – Suite - [Précédent post ici ]


Je me réveille noyé dans la brume, transis de froid, mais heureusement au sec. Je loue la bienveillance de mes camarades expérimentés qui, la veille, m’ont conseillé de tendre une toile au-dessus de mon couchage pour me protéger de la rosée. Après une rapide collation, nous rejoignons la forêt en contrebas, là où le brouillard est le plus intense. Nous progressons plusieurs heures, à la frontière entre la partie saine et la partie ravagée de la sylve. Privé de mes repères, je n’ai aucune certitude sur notre localisation, juste une estimation basée sur notre rythme de progression. Soudain, le capitaine nous fait signe de nous arrêter. J'observe passivement les alentours, tandis que les vétérans portent immédiatement leur main à leurs fourreaux.

Sans un bruit, Fred déboule alors d’un amas de végétation sur notre gauche.

« Sergent, quatre pisteurs garzoks en approche à cinq cents mètres sud-ouest ; détachés d’une escouade de quinze qui a repéré mes traces ; l’escouade descend des hauteurs, direction nord nord-ouest en marche forcée ; ils ont des prisonniers humains ».

Le sergent réagit au quart de tour et nous débite une série d’ordres.

« Compris. Fred, tu rejoins Bernas direction Ouest avant qu’il ne croise la route des garzoks. Vous pistez l’escouade à distance aussi longtemps que vous pouvez. On vous rattrape dès que possible.
Tessy, tu files direction nord et tu reviens avec Dan. On aura besoin de lui pour pister Bernas et Fred.
Les autres, avec moi. On remonte la piste de Fred sur quelques mètres et on se met en embuscade. Plus un bruit à partir de maintenant. Exécution ».


Tessy et Fred s’élancent à la poursuite de nos deux autres éclaireurs, tandis que l'escouade rompt sa formation. Nous furetons sur une dizaine de mètres avant de parvenir à une combe, idéale pour tendre notre embuscade. Debby, Braso et Lio prennent chacun place derrière d’immenses pins poussant en surplomb de la combe, pour cueillir les pisteurs de face. Jaret, Sabar et moi nous accroupissons au fond de la dénivellation, contre la butte de terre, pour les prendre à revers.

Mon épée à la main, j’attends sans esquisser le moindre geste, soucieux de n’émettre aucun son qui pourrait trahir notre présence. Une pulsation sourde et puissante monte lentement en moi. A quelques secondes de rencontrer pour la première fois « l’ennemi », je suis terrorisé. Et si je faisais défaut à mes équipiers, en étant inefficace au combat, ou pire, en m’escampant pleines voiles, à la vue de mes adversaires ? Ressassant intérieurement milles funestes scénarios, je me retrouve tout à coup haletant, le cœur battant à tout rompre, mon moi au bord de la panique. Relevant la tête, je tombe sur les visages de Sabar et Jaret leurs yeux chargés de compassion rivés vers moi, et esquissant un sourire narquois. L'attitude mi moqueuse, mi bienveillante de mes aînés m’apaise et je reprends progressivement contrôle de mes émotions.

Un craquement léger perturbe la quiétude du sous-bois. Quelques piafs offusqués s’envolent à tire d’aile, tandis que le bruit se rapproche. Les pisteurs orcs, que j’imaginais rustres et bruyants sont étonnamment silencieux. Je peine à percevoir les signes de leur approche et je réalise subitement qu’ils ne sont plus qu’à quelques mètres de nous. Des pas rapides soulèvent une gerbe de feuilles, quatre masses énormes nous survolent et atterrissent avec souplesse. Sans un regard en arrière, ils poursuivent leur chemin en direction de Debby, Braso et Lio. Alors que les orcs sortent de la combe au pas de course, nos trois camarades surgissent de leur cachette, leurs armes au clair. L’un des orcs invective ses compagnons, quelques grognements s’ensuivent et quatre haches massives font écho à cette apparition fortuite. Le paisible sous-bois se mue en une mêlée atroce.

Sabar, Jaret et moi courrons sur quelques mètres pour surprendre nos ennemis. A l’avant-garde, plusieurs passes d’épées et de haches se jouent déjà entre nos compagnons et deux garzoks qui sont à leur contact. Moins tonique que Sabar et Jaret, j’écope d’un court retard que je mets à profit pour essayer de canaliser l’étrange énergie lumineuse qui, il y a quelque temps, m’avait permis de renverser l’issue de mon duel contre la talentueuse Tessy. La tension montante des dernières secondes écoulées, le déchainement de violence qui se joue à quelques mètres ont esquinté les minces verrous qui contiennent cette énergie. En une fraction de seconde, une vague radiante s’active en moi. Reproduisant mon expérience passée, je la dirige immédiatement vers ma main libre. Je la contiens, non sans peine, pour pouvoir la libérer au moment opportun.

Sabar et Jaret sont déjà au contact des deux orcs les plus en retrait. L’un d’eux perçoit notre présence et accueille Jaret qui se jette sur lui sans une hésitation. L’autre fait encore face à nos compagnons, amorçant une manœuvre pour les encercler. Cette méprise lui est fatale. Son dernier souffle s’accompagne d’une suite confuse de sensations. Un grognement d’alerte perçu trop tard, le contact froid de la lame de Sabar, une douleur foudroyante, un liquide tiède jaillissant de toutes parts ; le néant.

L’orc témoin de cette froide exécution beugle à en crever nos oreilles. Il se redresse de toute sa stature, nous invective et bombe le torse. Il clame vengeance. Prenant l’initiative sur Jaret, il assène un puissant coup de hache qui, bien que paré par le guérisseur, le repousse d’un bon mètre. Je m’interpose, ouvre la paume de ma main et relâche mon énergie lumineuse. Un puissance flash illumine le sous-bois, suivis d’une explosion de jurons. Le premier m’est incompréhensible et émane de l’orc, qui cligne brièvement des yeux. Les autres viennent de mes trois alliés de l’avant-garde, qui ont aussi trinqué.

Visiblement peu décontenancé, mon adversaire amorce un puissant coup de hache qui balaye les alentours. Je ne tente même pas une parade, de peur d’y laisser un bout de ma précieuse carcasse et me jette en arrière pour esquiver. Sabar prend la relève en assénant deux coups de taille à l’épée. L’orc pare les attaques sans broncher. Jaret rejoint l’affrontement qui vire au harcèlement. L’orc recule sous les coups, puis se décale progressivement sur le côté pour garder du champs libre, indispensable à ses manœuvres de parade et d’esquive.

Plusieurs chocs et raclements métalliques retentissent en direction de Debby et Braso. Leurs cottes viennent probablement de récolter quelques éraflures. Je me glisse dans l’espace nouvellement libéré pour me poster derrière le garzok qui fait face à Lio. J’opte pour un coup d’estoc qui parvient à percer les épaisses couches de son armure de peau. De rage, l’orc fait volteface et me repousse d’un coup de pied. J’en perds mon épée et ma balance. En arrivant au sol, ma tête rencontre une vielle souche, occasion parfaite pour perdre connaissance…

Une secousse.

« Recrue, debout ! ».

La voix de Lio couvre le tintamarre de lames qui se heurtent sans ménagement. Je reprends mes esprits. Mon absence n’a pas duré, plus d’une minute. L’adversaire de Lio repose à mes côtés, esquissant une toile pourpre sur le tapis de feuilles. Un gargouillement sinistre surgit de derrière Lio, suivi d’injures approbatrices de Debby et Braso. Assisté par Lio, je me relève péniblement et assiste au supplice du derniergGarzok.

Toujours acculé par Sabar et Jaret, l’orc a perdu toute sa contenance. Son visage verdâtre est hagard, déformé par une moue dépitée. Ses yeux lancent des regards désespérés, à la recherche de la moindre faille chez ses adversaires. Mais leurs frappes précises et impitoyables sapent ses dernières forces. Une peur froide le submerge, la mort arrive, tout en lui est regret. A quelle vie aurait-il voulu aspirer ? Surement pas ce canevas grotesque écourté par l’ultime taillade que lui assène Sabar. Triste spectacle.

Le calme revient dans les sous-bois. Nous essuyons nos lames et déplaçons rapidement les défunts au fond de la combe. J’essuie quelques brimades de la part de mes camarades. Mon « petit tour de magie » n’a pas été apprécié.

(Question de temporisation – je pense – la prochaine fois, j’éviterai de le lancer quand mes compagnons me font face).

J’encaisse sans mot dire. La violence de l’affrontement m’a secouée. Seul face à l’un de ces orcs, j’aurais récolté bien plus qu’un simple bleu à la tête. Jaret me promets d’ailleurs de jeter un œil à l’ecchymose au prochain campement.

Rejoints par Tessy et Dan au bout de quelques minutes, nous filons au Nord-Ouest au pas de course, sur la piste de nos éclaireurs.

[La suite par ici]

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