La Veine et les Artères

[Yliria]

Trouver la colonelle ne fut finalement pas si difficile que ça, cette dernière semblant attendre au niveau de leur monte-charge sophistiqué. Monte-charge qui d’ailleurs arrivait, laissant débarquer Jorus et les deux elfes qi manquaient à l’appel. Ça pour une coïncidence, c’était plus que bienvenue, je n’aurai pas à fouiller l’entièreté d’Ashaar pour leur mettre la main dessus. La colonelle, par contre, ne semblait pas spécialement ravie de tous nous voir ici. Enfin en tout cas pas les trois autres, parce que si elle avait quelque chose à redire de mes déplacements, elle aurait dû y réfléchir à deux fois avant de me demander de retrouver tout le monde.

- On dirait presque que vous n'êtes pas contente de nous voir, colonelle. Moi qui vous cherchais en plus...

Même si, avec la présence de tout le monde ici, je n’avais finalement pas tant besoin d’elle que ça, au final. Cela dit, puisqu’elle sortait à peine d’un entretien avec les sœurs catastrophes, je ne pouvais que la comprendre et lui présentais mes condoléances. Une était déjà de trop, alors une discussion avec les deux, très peu pour moi. Au moins, avec les personnes présentes, les choses allaient avancer davantage. Dans l’idéal en tout cas. Je me présentais officiellement aux deux elfes et rassurai celle qui ressemblait à une Eruionne lorsqu’elle s’inquiétait du bandage ornant ma tête. Une broutille, en soit. Eux semblaient avoir été envoyé par le paternel de la colonelle, ce qui était un peu étonnant, mais soit. Je me permis de rassurer Jorus concernant le statut des autres qui avaient été jugé la veille.

- J'irai me renseigner quand je descendrai, Jorus. Là, le plus urgent, c'est de trouver un moyen de rentrer chez nous, ça rendra service à tout le monde.

Lui et la colonelle semblèrent surpris que je souhaite redescendre, surtout la seconde qui semblait douter de la chose, mais jexpliquai succinctement que j’avais les autorisations et, de toute façon, les raisons ne regardaient que moi. La colonelle avait beau essayer de me dire que je pouvais faire confiance aux rapports des chevaliers de l’Ordre, je préférai tout de même y aller moi-même. Et puis j’avais rendez-vous avec Aki, je ne raterai ça pour rien. En dehors de ça, les trois autres avaient une piste et cela concernait une source de magie que le chef de la famille d’Esthalor, donc el père de Saraï et Shirel, connaissait. Apparemment il était prêt à nous la divulguer en échange d’informations sur nous. Je ne cachai pas à quel point cette histoire ne me plaisait pas du tout. ça sentait le coup fourré des kilomètres, cette histoire.

- Donc si je résume, les chefs de la maison d'Esthalor, donc vos pères, colonelle, veulent des informations sur nous en échange d'une piste sur une source de magie qui ne devrait pas exister, mais qu'eux connaîtraient... Ça pue, définitivement. Mais je pense qu'on devrait jouer le jeu, c'est la seule piste qu'on a.

Pas vraiment le choix, à vrai dire, ce n’était pas comme si on avait la moindre idée valable pour repartir d’ici en premier lieu. Et comme je le confirmai à la colonelle, à part utiliser la magie, je ne voyais pas comment ficher le camp de cet endroit. On allait faire de notre mieux pour ne pas foutre le bordel en partant, mais sans magie, je ne voyais pas d’échappatoire possible dans l’immédiat. Et même si on trouvait cette source de magie, encore fallait-il qu’elle soit assez puissante et qu’on l’utilise correctement. Restait à mettre la main dessus, si elle existait vraiment, ce dont je doutais tout de même un peu. Et si les autres voyaient mal pourquoi ce serait un jeu de dupe, je ne l’étais pas et je voyais sans mal ce que des puissants pouvaient tirer d’un groupe d’étranger aux pouvoirs dépassant ceux des habitants du coin. Même si Jorus n’y croyait pas trop en arguant qu’il n’avait d’autre compétences que son charme. Je répondis au tac au tac à cette connerie.

- Et ton charme t'as déjà apporté beaucoup cette nuit, pas vrai Jorus ?

(Ouch… je sais que t’es pyromancienne de naissance, mais c’est une sacrée brûlure là quand même. )

(Il n’avait qu’à éviter de faire le con…)

On débarque dans un endroit inconnu, on ne sait rien de personne et lui il couche avec littéralement la première femme qu’il croise à peine quelques heures après notre arrivée alors qu’on est sans nouvelle de la plupart des nôtres. Sans déconner…

(Jalouse ?)

(Loin s’en faut…)

Ce n’était sans doute ni le lieu ni le moment pour lui balancer ça, je le reconnaitrai volontiers quand il viendra me demander des comptes, mais ce n’était certainement pas moi qui avais merdé, là. Ses beaux discours sur l’amour sonnaient finalement vachement creux après qu’il soit allé s’encanailler avec la première venue.

(Aaaaah, donc t’es jalouse. Enfin on va dire que t’es blessée parce qu’il s’intéresse finalement à quelqu’un d’autre après que tu l’ais rejeté deux fois. Ce qui est…)

(Alyah… arrête.)

Je n’avais pas besoin d’elle pour me dire que ma remarque était stupide et inappropriée. Alors je fis comme si je n’avis rien dit et il fut vite décidé de remonter pour aller voir les fameux patriarches d’Esthalor pour en savoir plus sur cette fameuse et inconnue source de magie ; Et pendant tout le reste de la discussion, je sentis le regard furieux de Jorus me brûler la nuque. J’aurai dû fermer ma gueule, tiens…

[Silmeria]

Silmeria admirait comme une petite fille la chevalière sous toute ses formes. Ses yeux inspectaient les moindres surface comme si elle parvenait à en lire les irritations, les rayures, l'oxydation de n'avoir jamais quitté un doigt pendant si longtemps.

" Putain... Et tu dis que ce petit fumier ?"
" T'as foudroyé dans le dos. "

Un long silence s'installait. Silmeria posait la chevalière sur ses genoux et la laissait glisser le long du drap, puis recommençait encore. Au bout de la seizième fois, Hrist décida qu'elle n'avait plus envie de supporter ça encore longtemps.

" Et maintenant, qu'allons-nous faire ? "

Elle haussa les épaules. Dit avec une voix de petite fille :

" Ze sais pas. Z'ai pas d'idées. "

Hrist glissa sa main dans celle de sa jumelle, peut-être était-ce un geste d'amour ou elle n'avait rien trouvé de mieux pour l'empêcher de jouer avec la chevalière.

'' Est-ce qu'on est... Mauvaises ? ''
" Ma douce Silmeria... " Son pouce caressait doucement la palme de sa main. " Qu'est-ce qu'une bonne personne ? Et quant bien même, si nous en rencontrions une, nous pourrions bien mourir d'étonnement. "
" On meurt à moins."

Un autre silence s'installait.

" Qu'est-ce que tu vas reprocher aux autres aventuriers ? "
" Rien. Je suis plus cruelle qu'eux."

Elle se redresse, ramasse ses affaires et s'habille devant tout le monde avec un manque de pudeur que Hrist ne soupçonnait pas chez elle. Elle avait simplement caché son intimité sous sa longue tunique blanche, usée jusqu'à la toile. Hrist fronçait un sourcil. Après tout, elle avait toujours été très discrète et froide, jamais elle n'aurait même envisagé de montrer ses chevilles en public. Elle se tenait maintenant droite devant Hrist et tendit sa main.

" On va dans les Bouges, on va ramener le groupe ici. "
" C'est un endroit dangereux selon la Colonelle de l'Ordre."
" Moins que moi. "

Hrist prit sa main et ensemble, elles s'apprêtaient à quitter le dispensaire.

" Allons mettre cette immortalité à l'épreuve. "

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 2 – Mi-journée.

La colonelle fut la dernière à entrer dans l’ascenseur bondé, et commanda l’appareil pour qu’il grimpe jusqu’aux plus hauts niveaux de la Cité Supérieure : Les Voies Hautes.



_______________________________



Silmeria, sortie de l’infirmerie, se retrouva sur la grande Veine et son marché. Pour aller aux Bouges, plusieurs possibilités : soit revenir au bastion d’où elle était partie peu avant et convaincre l’ordre du Soleil Noir de la laisser descendre, soit commettre un crime et se faire arrêter pour y être envoyée de force... Sans espoir de retour immédiat. C’était à elle de voir, de choisir.



[HJ : Silmeria : indique-moi dans ton post ce que tu fais (sinon j’peux pas te màj). Les autres : suite dans les Voies Hautes.]

[XP :
Jorus :
post 1 : 0,5 (discussion), 0,5 (ascenseur)
post 2 : 0,5 (discussion), 0,5 (ascenseur. Mais dans l’autre sens.)
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (ascenseur)
Yliria : 0,5 (discussion), 0,5 (ascenseur)
Silmeria : 0,5 (introspection et départ)]

[Silmeria]

La marche jusqu'au bastion semblait plus longue, comme si les deux jumelles hésitaient à se dire quelque chose. Silmeria elle fulminait et Hrist ne comprenait pas exactement pourquoi. Elle en vint à se demander si sa jumelle n'avait pas un cas de conscience concernant le traitement des aventuriers, lâchés plus ou moins de son fait dans ce monde, le groupe s'était dispersé, ce qui était une bonne chose compte tenu de l'ambiance qui y regnait, cependant ce qui était de moins bonne augure, c'était d'avoir des aventuriers potentiellement dangereux dispersés dans toute la ville.

Hrist marchait derrière Silmeria, sa soeur avait récupéré ses affaires et gardait les doigts crispés dessus jusqu'à jaunir ses jointures, comme si elle craignait qu'on les lui arrache. Elle s'arrêta d'un coup sec non loin du bastion, on y voyait les gardes à l'entrée.

" Quoi qu'on fait ? " Dit-elle d'une voix de petite fille qui contrastait étrangement avec sa détermination.

" Nous allons aux Bouges. "

" Mais... Comment ? J'tue quelqu'un... Enfin... T'as compris. "
" Non. " Dit-elle comme si la conversation était naturelle.
" Je colle un cauchemar au garde qui lui fera voir sa mère sous toute la garnison en rut ? On lui fait voir comment tu fais apparaître une épée avant que je ne te révoque ? "
'' Rien de tout ça... Viens avec moi. '' Dit sa jumelle amusée par son caprice.

Hrist approcha du bastion et s'adressa aux gardes :

" Dites à votre officier en charge que ma soeur et moi demandons à être conduites jusqu'aux Bouges en quête de nos compagnons venus d'un autre monde. Je vous prie d'accéder à cette requête que nous exprimons en notre âme et conscience, nous ne voudrions pas à avoir à donner d'autres raisons de nous y envoyer que la seule volonté qui nous anime. "

Silmeria hausse les épaules en ricanant :

" En gros si vous dites pas oui bah on va être des méchantes. Et les méchantes ça fait quoi ? " Donne un coup de coude à Hrist qui ne réagit pas à sa plaisanterie. Renfrognée, elle se répondra à elle même.

" Ca fait des méchants. "


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Va au bastion pour demander à être conduite jusqu'aux Bouges

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 2 – Mi-journée.

Le garde des deux de l’entrée du grand Bastion de la Veine à qui elle avait parlé fronça les sourcils.

“Qu’est-ce que c’est encore que cette...”

Il n’eut guère le temps d’intervenir qu’une voix mâle virile se fit entendre derrière lui.

“Vous allez y aller, aux bouges, croyez-moi.”

Elle n’était à nulle autre qu’à une personne que Hrist avait déjà croisée : Gayde Sommel, capitaine de l’Ordre à qui elle avait plus ou moins légitimement faussé compagnie.

Il reprit, sévère.

“Veuillez-vous rendre séant : je vous arrête pour troubles à l’ordre public, mensonges et menaces à des membres de l’Ordre du Soleil Noir. Ne me faites pas le plaisir de résister, je ne voudrais pas être accusé de bavure.”

Il dégaina son épée, pendant que les gardes pointèrent leurs piques vers les deux sœurs.


[HJ : Silmeria : On fait ça sur discord, dans ta partir RP. Poste-y ta réaction.]

[XP :
Silmeria : 0,5 (aller voir l’Ordre)]

[Silmeria]

" Oh, avec plaisir, on ne voudrait surtout pas de bavure, je viens de me nettoyer et le sang c'est teeeellement chiant a nett... "

Hrist interrompit ma plaisanterie par un coup de coude admirablement bien placé entre mes côtelettes. Je me massais doucement le flanc lorsqu'elle prit parole pour me demander, ignorant les gardes et leur officier.

" On a pas dit qu'on se rendait déjà ? "
" Bah si mais il a l'air aussi idiot que Kurgoth, en moins vert. "
" Bah... une bête tierce personne qui ne réalise pas qu'on aurait pu passer ces baraquements par le fil et l'enjamber sans même avoir réalisé que c'etait lui l'officier. "
" Bah oui, on vient se rendre et il nous ordonne de se rendre. Regarde sur son crâne si tu vois pas une bosse a force de cogner le dessous de la table de ses chefs avec sa tête, ca expliquerait son poste "


"Passez-leur les menottes." Dit l'officier d'un air grave, j'agitais la main comme pour chasser cette idée : " Oh moi j'ai déjà des bracelets, ça ira merci. "

Puis de l'autre main je poussais légèrement Hrist en avant pour qu'ils la menottent elle et pas moi.

" Menottez plutôt celle-ci. "

"Les deux.", répond fermement le vilain officier.

"Allons, madame. Montrez-nous vos avant-bras." Visiblement ses gardes n'étaient pas du même bois que ce grossier mufle qui braillait à tout bout de champs. Ils passèrent les menottes à Hrist et jubilant d'avance, je la fis disparaître, elle s'effaça comme si elle n'avait jamais été là, les menottes tombant au sol dans un cliquetis métallique.

"Où elle est ? Où ? J'ai pas senti de magie, quel est ce maléfice ?!" L'officier chercha à gauche à droite et ne la trouvant pas, semblait à la fois désemparé et perdu.

" Bah.. elle est là ? Derrière moi ? Vous perdez la tête mon petit nounours ? " Hrist venait de nouveau d'être invoquée, derrière moi, profitant que nous ayons le même gabarit pour laisser croire que c'est là qu'elle avait toujours été.

" Rangez votre cure dent avant de blesser quelqu'un. Conduisez-nous plutôt dans les bouges au lieu de gueuler comme un affreux roquet. "

"Je ne sais pas comment vous vous y êtes prises, mais vous allez le regretter. Vous avez raison : ne tardons pas. Votre jugement aura lieu sitot que nous serons descendus à l'Entresol, et vous n'en sortirez qu'avec une destination : les Bouges."

Il poussa un soupir si profond qu'il aurait pu alimenter un moulin pendant trois semaines.

"Mais par la lumière, enfilez-moi ces menottes."

" Vraiment j'ai pas envie de ces menottes, j'en ai pas besoin pour vous suivre. J'espère que le jugement c'est rapide hein, pas de gnagnagna blablabla "

Hrist quant à elle ramasse sa cape violette et hausse les épaules. " Bah, repassez moi les menottes et on recommencera. Sauf qu'un coup sur trois en disparaissant je provoque un souffle assez puissant pour raser un quartier. " Tendant ses poignets aux gardes elle dit d'un air morne, sans la moindre émotion " On essaie de nouveau ? "

"Ah vous voulez la jouer comme ça ? Vous n'etes pas si pressées, au final. Je vous offrais une voie rapide vers votre destination, mais vu votre entêtement, on va faire à ma manière."

Il hurle vers le bastion.

"Gardes ! Arretez ces femmes et emmenez-les au cachot !"

Entendant cet ahuri appeler des renforts, je me disais qu'il valait mieux faire disparaître Hrist, après tout c'est à elle qu'on reprochait des choses, pas à moi, peut-être que ça aiderait à faire retomber la tension, même si j'en doutais. J'avais même le léger sentiment que ça foutrait des litres d'huile sur le feu, mais ça tombe bien, j'avais l'humeur qu'il fallait pour.

" Il me semble Capitaine Nounours que... vous n'avez rien a me reprocher. En réalité la vilaine qui fait de la corruption, des mechants, de vilains et j'en passe... et bien elle n'est pas lci. Vous allez vous en prendre a une femme venue demander quelque chose ? Baaaaah bravo la bavure hein ! "

"La seule bavure, ça sera le sang qui coulera de vos lèvres une fois que je vous aurai fracassées, ta soeur et toi."


Aboyant alors à ses hommes :

"Epinglez-moi ça au sol."

Ca ? J'suis ça ? Moi la Sissi des bois il m'appelle ça ? J'vais lui faire regretter à ce sac à foutre
Et eux d'obéir aux ordres, s'avançant vers toi avec leur hallebarde. L'appel à la garde a fait se mouvoir d'autres gardes dans votre direction, qui affluent en nombre.


" Au moins un petit duel ou tu vas te cacher derrière tes copines, Capt'ain Grande Gueule ? "

"Un... mais... t'as pas pigé la situation là petite. C'est pas un jeu, c'est une arrestation. Plus t'agraves ton cas, plus t'as de chances de finir non pas aux Bouges, mais aux Tréfonds."

" Aggraver mon cas ? Mais quel est le crime que vous me reprochez au juste ? "

"Refus d'obtempérer, provocation envers des membres de l'ordre, trouble à l'ordre public, résistance à l'arrestation. Et la fuite de votre sœur en circonstance aggravante. Rendez vous maintenant, avant que j'y ajoute de la violence aggravée."

" Mais il est complètement idiot ce Caporal machin. Je suis venue demander a être conduite aux Bouges. Allez, on fait son travail, conduisez moi dans votre tribunal machin et dans les bouges, j'ai pas que ça à faire tout de même. " Tendant mes poignets en rigolant


Dis moi mon gros pépère, c'est quoi ton petit nom tout mignon. YOUUUUUUHOUUUUU ! Monsieur Mauvais Poiiiiiil ? Dites monsieur le garde, pourquoi il est de mauvaise humeur le gros monsieur ? J'crois que vous feriez mieux de pas le chercher plus : il passe une sale semaine. Mais est-ce qu'on lui dit que c'est la journée des gentils et qu'il doit pas faire du méchant boudin ? Vaut mieux pas lui adresser la parole, pouvez m'croire. J'ai un collègue qui s'est pris une sacrée beigne, ce matin. On mets pas de coup de poings pendant la journée des gentils. Mon gros nounouuuuurs ! Pourquoi tu es en colère ? Il faut pas taper ses copains voyons.

J'TE LE FAIS PAS DIRE ! MAINTENANT, TU TE TAIS GROGNASSE !

Bordel tu m'as postillonné dans l'oeil, j'ai de la bave dans les yeux c'est dégueulasse. J'espère que tu as une bonne hygiène mon gros nounours. Arrêtez, j'vous en supplie ! Mais... c'est la journée des gentils. Il est méchant au point de frapper une femme menottée ? Déjà que c'est chiant, ça serre et ça fait du bruit. Pourquoi il pourrait pas frapper une femme menottée ? Bah... c'est extrêmement grossier. Dans mon monde je suis une divinité, la Déesse de l'illusion et de la malice. J'ai adopté une forme physique pour ne pas troubler mais si vous touchez ma main, je vous ferais voir ma véritable forme. Non. Non. Ca ressemble à de la magie, elle est interdite. Formellement. De la magie ? Ah non c'est juste ma forme originale. Rien de magique.

SILENCE LA DERRIERE !!


C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ? C'est encore loin ?


T'as gagné. Tu vas prendre.

Je sentais mes poils se hérisser comme à chaque fois que j'obtenais ce que je voulais. J'étais entourée de garde, il aurait été possible de cligner un peu plus loin mais les menottes m'auraient empêché d'agir... Il restait la ruse.

Je me blottis dans les bras du garde qui m'avait été sympathique en posant ma tête sur son épaule je couinais : " Naaaaon pardon z'ai dit des méchants ze serais sage. Hriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiist ! Le nounours il fait des grondes !! "

L'ombre de ma jumelle apparut alors derrière moi, toisant l'officier elle dit :

" Mesure toi à quelqu'un qui n'est pas menotté, couard. "


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Hrist : Insaisissable rang 5
Silmeria : poule mouillée rang 5

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 2 – Mi-journée.

Silmeria avait cherché, et elle venait de trouver le Capitaine Gayde. Elle l’avait poussé à bout, et ne saurait s’en débarrasser de sitôt. Il bouillonnait de rage et... il avait l’avantage du terrain et des alliés tout autour. Le garde vers qui elle se tourna la saisit fermement, ne sachant pas trop comment réagir autrement. Sommel allait frapper avec virulence sur le visage de l’elfe blanche de son point paré de métal quand Hrist apparut. Il sursauta et dégaina son arme aussitôt. Une épée courte, au métal noir orné d’or.

“Occupez-vous de la prisonnière, j’vais apprendre la politesse à celle-là.”

Il se tourna vers Hrist alors que les gardes emmenaient Silmeria contre le mur, la menaçant de leurs piques.

“Ramène ta face, salope. Si tu daignes lever la main sur moi, on étripe ta sœur.”

Il avança jusqu’à elle et frappa le vide devant lui. Un coup de semonce, ou un premier échec ?



[HJ : On peut gérer ça en aparté.]

[XP :
Silmeria : 0,5 (aparté), 0,5 (provocation)]

[Silmeria]

L'ombre se matérialisait autour d'une forme féminine qui laissa tomber une longue chevelure noire aux reflets violets. Ma jumelle était là, enfin, je me retrouvais plaquée contre le mur comme une vulgaire paysanne et Gayde manqua son coup, surpris par l'arrivée soudaine de Hrist.

Il tira sa lame sans attendre, menaçant Hrist de me tuer si elle faisait quoique ce soit.

De me...

Tuer ?

Si Hrist faisait quelque chose de violent ?

" Ahahahahahahaha... J'vais encore canner comme une conne "

Gayde frappa mais manqua complètement son coup, Hrist venait d'invoquer sa lame et son épée de fer avait complètement dévié sur la lueur de la faucheuse. Elle pointa la lame de son sabre vers son visage, mais celui-ci ne semblait pas vouloir abandonner si reconnaître qu'il ne pouvait pas tenir le duel. Quelques gardes tentèrent d'embrocher Hrist mais ratèrent complètement, comme le coup d'épaule de Gayde mais lorsque Hrist d'un volte-face frappa le visage de ce vilain nounours, il se mit à beugler de toutes nous tuer.

" Blaaarghueeeeeuuurrrrrrk... Pfeuh."

La dernière chose qui sort de mes lèvres c'est un gros glaire de sang bien chaud, en même temps quand on a trois lances dans le bedon et une dans la gorge, on relativise vachement les choses. Je luttais contre les frelons blanc qui scintillaient devant mes yeux, la mort va finir par me tutoyer si ça continue ainsi. Hrist et moi échangions un bref regard, elle tenta de tuer Gayde mais manqua de vitesse, la faucheuse avait fauché la Sissi.




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Quelque part, dans les profondeurs obscures de mon esprit... Une faera furieuse nous attendait de pied ferme.

" C'était trop compliqué pour vous bande de casse-pieds de ne pas mettre votre putain de doigt dans un nid de frelons en ricanant comme des attardées ? C'est quoi ce besoin de provocation à longueur de temps ? Vous allez cesser un peu de mettre l'immortilité à l'épreuve ? "

Une Silmeria spectrale ricanait et dit tout bas à Hrist : " Elle a dit immortilité. "
" TA GUEULE ! "
" N'empêche que c'est rigolo" dit-elle doucement.
" Il va se passer quoi selon vous ? "
" On va probablement être jetées dans les tréfonds... Soignées ou non. Si ça se trouve quelqu'un nous soignera la bas. "
" J'espère qu'ils penseront à suturer les cordes vocales de Silmeria qu'elle arrête un peu d'être la plus insupportable du monde."" Hey c'est méchant ! Ils connaissent pas la journée des gentils en tout cas ! "
" Je suis quand même surprise, les gardes se montrent d'une violence extrême sur une femme menottée... Il n'y a pas de duel d'honneur. Ce monde a beaucoup de secret encore. Silmeria, qu'est-ce que tu comptes faire si tu ouvres les yeux ? "
" Aaaaah bah... Clairement me venger hein. Mon pouvoir de nuisance est au moins aussi redoutable que mon sens de l'humour ! "

La Cèles spectrale et la Hrist corrompue échangèrent un semblant de regard, l'une secoue la tête de dépit et l'autre... Soupire.

" On va grave se marrer ! Les tréfonds ça va être super amusant ! "

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 2 – Mi-journée.

Silmeria avait provoqué, et avait récolté ce qu’elle avait semé : haine et violence. Trouée comme un emmental, elle perdit connaissance alors que Hrist disparaissait dans les limbes de sa révocation.



[HJ : Suite dans... les Tréfonds !]


[XP :
Silmeria : 3 (combat), 1 (“décès”. Again.)]

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 3 – Matinée.

Fournis d’achats pour l’hôte de l’avant-veille de Mitya et Itulë, le trio se mit en route pour la masure du jeune homme bien bâti. Très vite, ils purent sentir une tension palpable à ce niveau, qui n’existait pas la veille. Ni même l’avant-veille avec le jour du don, malgré la foule présente. Ici, c’était surtout le manque de monde visible qui faisait peur. Et la présence réellement accrue de soldats du Soleil Noir. Des patrouilles nombreuses, circulant en rondes rapides. Comme s’ils cherchaient quelque chose. Ils n’arrêtèrent pas la progression des trois, qui purent se rendre chez Kaleb sans difficulté.

Lui-même, n’entrouvrant que difficilement sa porte, souffla :

“Entrez, vite.”

Il avait l’air nerveux. Visage fermé, sourcils froncé. Son bras, bien que toujours en écharpe, semblait mieux se porter.



[HJ : On peut faire un aparté discord. Si vous souhaitez interroger une patrouille avant d’arriver chez Kaleb, c’possible aussi.]

[Mitya]

Post squelette:

Discussion avec Kaleb et Jorus avant de se mettre en route.

[Jorus Kayne]

"Ca me va. On pourrait prendre un panier pour emmener ce dont on souhaite prendre ?"

Fanielle me laisse un panier pour nos provisions et laissant les filles faire les emplettes pour le dénommer Kaleb, nous partons ensuite en direction de la Veine. L’étage plus pauvre que celui des Voies Medianes brille tout particulièrement pour son absence d’activité. Les rues sont quasiment désertes, contrastant complètement avec le jour du don, il y a peu, où cela grouillait de monde. En revanche, si les habitants de cet étage sont absents, ce n’est pas le cas du Soleil Noir. Ses membres sont particulièrement présents et imposent une atmosphère particulièrement tendue.

(Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour justifier une telle présence ?)

Cette question ne cesse de me hanter tout le long du chemin. Si je crains que nous soyons la cible d’une telle sortie en masse, les soldats nous laissent tranquilles. Mais dans ce cas pourquoi ? A notre dernière venue, des hommes avaient fuit les forces de l’ordre. Existe-t-il un lien entre des gangs locaux et cette oppression ? Ce qui est sûr, c’est que cela va fortement entraver nos recherches de runes. Piquer une tête dans le lac va être quasi-impossible.

Guidé par les jeunes elfes, notre groupe se dirige jusqu’à une demeure qui fait pâle figure comparée aux étages supérieurs. La porte s’entrouvre sur un homme nerveux. La raison est facilement compréhensible, reste à en connaître l’origine. Après une brève présentation, une fois à l’intérieur, j’évoque le sujet. Malheureusement, notre hôte n’en sait guère plus. Un message d’urgence a été émis par le Soleil Noir, recommandant de rester chez soi. Si j’écarquille les yeux lorsqu’il mentionne à demi-mot la tête du Dragon qui s’est abattu sur lui, je porte mon attention sur la rue au travers des ouvertures masquées de la bâtisse et retiens l’élément principal : la recommandation d’être chez soi et non l’interdiction de circuler.

Alors que je laisse Mitya et Itulë expliquer qui nous sommes et surtout d’où nous venons réellement, je suis rassuré de savoir qu’elles n’ont pas tout dévoilé à un parfait inconnu, aussi généreux et accueillant puisse-t-il être. Il lui faut cependant un petit moment, aidé par nos mines sérieuses, pour associer cette révélation à la vérité. Toujours à scruter la ruelle, je persiste dans ma quête d’information, mais je me heurte à une impasse. Il ignore ce qui se passe, mais aussi qui serait susceptible de le savoir, sans être affilié à la milice, si ce n’est de potentielles victimes de l’événement ayant déclenché cette surveillance accrue. De mon expérience, il y a toujours des gens au courant. Qu’il s’agisse des oreilles indiscrètes, de soldats corruptibles, ou simplement des langues qui attendent la moindre information pour avoir le plaisir d’être celui qui la révélera, il y a de quoi faire et je ne manque pas d’évoquer le sujet, parlant même de la taverne, possible lieu évoqué par Bergeac pour commencer notre enquête à ce niveau, voir la pègre locale.

J’évite sciemment de parler des runes qui nous intéressent. Si le Soleil Noir nous coince, je préfère que le chef d’inculpation soit une mauvaise fréquentation plutôt qu’un intérêt tout particulier à une forme de magie proscrite dans la cité. On évite à Kaleb d’être à la fois complice et un témoin à charge si les choses devaient mal se passer. Malheureusement, j’aurais dû parler de cela avant avec mes camarades qui ne perdent pas de temps pour parler ouvertement des runes. Bon, au moins, il ne prend pas de teint livide, c’est un bon début. Il confirme que les gens les jettent dans le lac à défaut de les apporter aux soldats. Néanmoins, il semble en mesure de nous faire approcher quelqu’un pouvant nous en dire plus.

"Si vous pouvez nous y conduire, j’en serais ravis. Tâchons simplement de ne pas évoquer ces runes, pierres magiques, ou peu importe comment vous les appeler, avec les miliciens. J’ai déjà eu l’occasion de voir le zèle d’un capitaine ici. Sommel si je ne me trompe. Pas des plus charmants, je préférerais l’éviter autant que possible." Dis-je en suivant notre guide.

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 3 – Matinée.

Ainsi, le quatuor quitta l’abri de Kaleb pour une destination inconnue, mais visiblement mal fréquentée. Kaleb le rappela d’ailleurs en chemin :

“Soyez prudents quand vous parlerez à ces types. Ils sont sur la défensive, et peuvent devenir violents facilement.”

Il commenta les propos de Jorus.

“Je suis un citoyen paisible, je n’ai pas le loisir de connaître les soldats de l’Ordre du Soleil Noir par leur nom. Et ça me va très bien comme ça, si zélés qu’ils puissent être.”

Ils parcoururent des ruelles qui rappelèrent celles parcourues par Mitya la veille quand elle tentait de distancer ses semblables et la garde. Avec plus de réussite que ses camarades d’infortune. Si ce n’étaient pas les mêmes, elles étaient de la même ambiance : plutôt sales, aux maisons peu entretenues, étroites et aux pavés déformés.

Elles étaient plutôt désertes aussi, même si leur passage occasionnait quelques regards curieux parmi les tentures et fenêtres sombres. Ils ne croisèrent pas directement de patrouille du Soleil Noir, même s’ils en virent passer au loin. Kaleb choisit de ne pas les mener vers elles, n’hésitant pas à les éviter en tournant via quelque sombre passage.

Ils arrivèrent dans une zone plus sombre, éloignée de la lumière de la Veine. Ici, c’étaient de toutes petites artères, des placettes qui eurent pu être coquettes, mais dont l’ambiance était pesante et menaçante. Kaleb leur indiqua un petit groupe qui n’avait apparemment pas tenu compte du conseil des soldats : ils devisaient ensemble, accoudés aux murets de pierre d’une taverne à la porte close. Ils étaient une demi-douzaine, ne portant aucune arme visible. Kaleb souffla :

“Je vous laisse leur parler. Je reste ici à regarder pour intervenir si ça tourne mal.”

Itulë, de sa petite voix chantante, précisa :

“S’ils sont méchants, je les change en crapauuuds.”

Alors qu’ils approchaient, un homme d’un certain âge quitta le groupe pour venir à leur rencontre. Il était vêtu sobrement, sombrement, et son visage portait la marque de la suspicion.

“Et qui donc êtes-vous, vous que nous n’avons jamais vus dans le coin ?”

Un autre homme, plus jeune, s’était écarté du groupe, longeant les murs en vous dévorant d’un regard sévère.

[HJ : on peut mener la discussion sur discord.]



[XP :
Mitya : noté quand complété.
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (départ).]

[Jorus Kayne]

Kaleb se définit comme un citoyen paisible et se plaît à ne pas connaître le nom des capitaines locaux. Il nous guide hors de sa demeure pour se rendre on ne sait où, pour le moment. Ce qui est sûr, c’est que les lieux sont mal fréquentés et notre guide nous recommande la prudence en s’adressant à eux. Ces individus peuvent devenir violents si on s’en prend à eux, ou s’ils considèrent devoir se défendre.

Notre chemin se poursuit dans des ruelles délabrées avec des maisons précaires, des ruelles étroites et dont le sol pavé a vraisemblablement été réalisé avec les pieds ou par un artisan manchot. Sur le chemin, je crains qu’on ne profite de notre méconnaissance des lieux pour nous tendre une embuscade, néanmoins la recommandation du Soleil Noir nous permet d’éviter quiconque sur notre route. Je perçois cependant au travers des fenêtres, ou ce qui en fait office, que de nombreux regards sont portés sur nous. Plusieurs patrouilles du Soleil Noir sont présentes et je me demande s’il ne serait pas préférable de passer par les toits, lorsque nous bifurquons par une ruelle sombre. En réalité, nous faisons de même à chaque fois que la vue d’une patrouille, ou même le bruit de leur marche nous parvient et Kaleb semble savoir s’y prendre pour les éviter. Curieux, pour quelqu’un d’aussi paisible qu’il le dit.

Au bout de ce long chemin tortueux, nous débouchons finalement sur une zone assez sombre, ne jouissant pas des lumières de la Veine. Le lieu pourrait être charmant, avoir un petit côté agréable, un coin appréciable pour flâner, à condition d’enlever l’atmosphère pesante avec un soupçon de menace, comme si le pire pouvait arriver à un coin de rue. C’est là que Kaleb nous conduit et là qu’un petit groupe d’individus adossé à une taverne close semblent faire fi des conseils du Soleil Noir. Une demi-douzaine d’hommes sans arme. Kaleb préfère rester en retrait, nous laissant tout le loisir d’échanger avec eux et de sa voix chantante, Itulë promet de les transformer en crapauds. J’ignore l’étendue des capacités de la jeune elfe, mais je sais à présent que ses menaces ne se font pas sans fondement. Contrairement à Mitya qui n’est pas du genre à affronter un problème, je peux me fier à Itulë, mais je préférerais ne pas avoir recours à sa magie.

Du groupe qui nous dévisage, un homme marqué par le temps s’éloigne des siens pour venir à notre rencontre. Des vêtements sommaires, des cheveux blancs ayant perdu une cuisante bataille capillaire, laissant la zone du front nue de cheveux, c’est surtout son air empli de suspicion que je retiens.

(Pensent-ils que je suis un membre de la milice ainsi équipé ?)

Nous demandant qui nous sommes, nos visages leur étant parfaitement inconnus, un autre homme se dégage du groupe et longe les murs sans lâcher son regard insistant sur nous. Je soutiens le regard de notre interlocuteur, tâchant d’éviter de montrer des signes d’hostilités. Nous avons besoin d'eux pour nos recherches et j’ai déjà merdé avec le potier. A mon tour, je fais un pas en avant, me plaçant comme représentant des miens..

« Il n'y a rien de plus normal que de ne pas savoir qui nous sommes, puisque tout Ashaar ne nous connaissait pas il y a peu. De la Surface aux Tréfonds nous sommes des étrangers. Qui nous sommes, cela dépend de vous. Amis ou ennemis, clients ou marchands, philosophes ou guerriers, personnes de passage où relations durables. De vos yeux, voyez en nous des êtres d'un autre monde, curieux. Cette curiosité nous a menés jusqu'à vous. Vous pourriez être en possession d'informations qui nous intéressent, tout en évitant d'attirer l'attention du Soleil Noir. »

Je m'arrête un bref instant avant de reprendre avec un sourire discret.

« En parlant de ces nobles soldats, auriez-vous la possibilité d'expliquer aux ignares que nous sommes la raison d'une telle...présence excessive ? »

Il reste muet, dans un premier temps. Dans un second, il hausse des épaules en se tournant vers les siens et revient avec une révérence et un ton pompeux exagéré.

« Oh, mille pardons, votre maaaajesté. Nous ignorioooons recevoir si louable visite. » Prétexte-t-il en jouant la comédie, tandis que les rires gras de ses camarades doivent porter jusqu’aux Voies Médianes selon moi.

(Ils se foutent de ma gueule. Ca commence bien.)

(Tu comptes réagir comment ?)

(Déjà, ne prenons pas la remarque pour une insulte. Laissons-la couler pour montrer qu’on vaut mieux que les pédants des Voies Hautes.)

Il poursuit sur le même ton en évoquant la suspicion que provoque mon désir de passer sous la surveillance du Soleil Noir. Il devient plus sérieux en évoquant la possibilité de nous livrer à la milice si une once de ce que j’ai dit s’avère vraie. Il prétend même que c’est notre présence qui pourrait être à l’origine de cette présence excessive de l’ordre.

(Ou alors je peux lui péter les dents tout simplement.)

Focalisé sur mon interlocuteur, je ne regarde l’homme sur le côté que du coin de l’œil. Il n’a pas l’air du genre à alerter les soldats, mais plutôt à partir en vitesse pour aller chercher du renfort. Mieux vaut donc montrer que nous sommes des êtres qui n’ont pas la violence comme seule réponse à la moquerie. En tout cas, Mitya réplique qu’il serait bête de venir se réfugier ici si le Soleil Noir en avait après nous. Ce qui m’inquiète le plus c’est Itulë qui ne semble pas apprécier la remarque tapant du pied ou soufflant assez fort du nez pour gonfler de grandes voiles. Je me tourne vers elle pour tenter de la calmer d’un bref clin d’œil, observant furtivement l’homme sur le côté, avant de revenir avec le sourire.

« J'apprécie ce genre d'attention, mais ce n'est point nécessaire. » Dis-je allant dans le sens de la boutade. « Comme le fait comprendre ma charmante amie, nous ne sommes en rien responsable de ce qui arrive. Nous avons pourtant déjà rencontré des soldats et aucun ne nous a interpellés. Vous pourriez effectivement appeler le Soleil Noir. Du peu que j'ai vu de Gayde Sommel, il est du genre à vérifier l'identité de chacun et fouiller les demeures environnantes. »

Je m'arrête un bref instant avant de reprendre pour bien choisir mes mots. A les voir, je doute qu’ils apprécient la venue des miliciens ici. Jouons là-dessus tout en attisant leur curiosité.

« Je pensais que parmi tout Ashaar, cet endroit choisi par des êtres venus d'un autre monde vous aurait au moins intrigué, mais si vous préférez la venue de Gayde Sommel et ses hommes, à vous de voir. »

Ma remarque fait mouche et comme je le pressentais, le chauve ne semble pas vouloir des hommes du Soleil Noir, et encore moins de Gayde, venir s’intéresser à leurs affaires, concluant qu’aucune des deux parties n’a intérêt à les faire venir. Une petite victoire qui laisse place à un problème de taille. Alerté par Itulë qui menace de transformer en crapaud quelqu’un, je me tourne pour voir que l’homme sur le côté n’a pas fui, il fait même face, tel un prédateur, à une Mitya pleine d’assurance pour s’opposer à lui. Il est temps de mettre les choses au clair, car une telle attitude va mettre la jeune elfe dans une colère si grosse qu’’Ashaar pourrait devenir la cité des Batraciens.

« Tant mieux si on évite les Noirs comme vous dites, je préfère cela au vu de la sensibilité des informations que voudrais échanger avec vous, ça en héros serait le poil de Gayde. En revanche... » Dis-je avant d’opter pour un ton plus ferme, me tournant pour garder l’homme et mon interlocuteur dans mon champ de vision. « ...si votre ami ne recule pas dans les plus brefs délais, c'est pas des informations qu'on va échanger et si je dois prendre le risque d'attirer les Noirs ici pour protéger les miens je le ferai sans hésiter ! »

Sans se laisser intimider, l’homme rétorque que c’est Mitya qui s’est avancée et qu’elle doit assumer ses choix.

(Mais bordel, c’est quoi son problème à celui-là ? Il se prend pour un prédateur en pleine chasse à nous tourner autour, il s’approche et c’est Mitya qui fait trois pas dans sa direction qui est menaçante et…)

Sans plus attendre, il la saisit par le col et la tire sans aucune délicatesse. C’en est trop. Prêt à fondre sur son poignet, mon fouet dans ma main me démange terriblement. Cependant, le calme de Mitya impose un certain respect. Elle reste calme face à une menace. Après tout, nous ne pouvons mourir. Peut-être est-ce moi qui suis dans l’erreur, en agissant ainsi. Pour le moment, je préfère garder mes atouts dans ma manche, ou mon bras en l’occurrence et me contente d’un ton ferme. Immortel ou pas, cela ne justifie pas qu’on nous marche dessus.

« Nous sommes un groupe uni. Menacer l’un de nous c’est s’en prendre à nous tous. Lâches-là immédiatement avant qu’on n’attire les Noirs en te forçant la main. Je ne le dirai qu’une fois. » Dis-je les paumes bien ouvertes, laissant entendre que quelque chose pourrait apparaître.

Il y a cependant un petit détail qui m’inquiète : Itulë. Avec son caractère et ses capacités, elle pourrait provoquer un sacré bordel. Pour le moment, elle n’a pas réagi et ce n’est peut-être pas plus mal. En y repensant, je me demande si Mitya n’a pas fait ça pour gagner sa confiance. C’est en gardant cette menace en tête que je poursuis à l’intention de l’intéressé.

« Je sais que j’en demande beaucoup Itulë, mais sers les poings pour le moment. » Dis-je, avant de parler haut et fort pour nos interlocuteurs. « Nous sommes venus en amis, ce qui va se dérouler ne dépend que de vous. »

Le brun la lâche enfin, mais pas sans une menace concernant l’intégrité de mes dents. Une provocation claire et je me retiens difficilement d’y répondre. Je profite qu’il m’encourage à aller droit au but concernant les raisons de notre venue en ami pour enchaîner à son ami dégarni.

« Nos mondes sont différents l’un de l’autre de bien des manières. Il faudrait un bon moment et une bonne bouteille pour les nommer. Néanmoins, il y a un détail que nous avons en commun et qui revêt une grande importance pour nous. » Je mets la main dans ma besace à rune et y sors ma rune lapin. « Que savez-vous de ces choses ? »

Pas de réponse, du moins rien de très intéressant. Ils profitent de mon allusion à l’alcool pour éventuellement boire à l’œil. L’autre brun, enchérit sur les informations, mais ne fait que confirmer que nous n’aurons rien sans quelque chose en échange. Préférant ne pas la garder à la vue de tous, je range ma rune et observe Mitya, agitant un biscuit sous le nez du bourru de service. Elle va même l’attraper par le menton pour leurs regards à se croiser.

(Mais que…J’avais déjà Itulë prête à exploser et voilà que Mitya tente d’amadouer un gros bras avec un biscuit. Bon, si elle ne finit pas à terre, c’est qu’en quelque sorte, ça marche.)

Je m’en retourne à mon interlocuteur privilégié pour répondre justement.

« Bien, on avance. Hélas, je n’ai rien à boire sur moi. Je garderais l’information en tête pour une prochaine fois cela dit. Tout ce que nous avons pour l’heure c’est, un peu d’or… » Dis-je avec une grimace laissant entendre que nous n’avons qu’un petit pécule. « …et également des informations sur ces pierres. Dans notre monde, la magie n’est pas interdite. Durant notre histoire, nombreux sont les érudits qui se sont penchés sur la question et nous avons acquis un certain savoir sur elles. Ce que sont ces pierres et comment les utiliser. »

(Ils n’ont pas ce savoir, cela devrait marcher pour le moment.)

A défaut d’alcool, l’or suffit. C’est déjà ça. Il nous invite à les suivre vers la table où le reste de la bande continue à nous observer. Malheureusement, le monnayage d’information ne marchera pas, du moins, pas avec eux. Il n’est pas possible de monnayer un savoir à ce sujet, en revanche, il nous est possible d’en acheter.

« Un instant je vous prie. »

Je reviens à mon groupe, ou le nouvel ami de Mitya mange le gâteau comme s’il la dévorait, mais pas des yeux. De mon côté, je m’approche d’Itulë.

« Ma foi ça se passe pas si mal que cela. » Fais-je avant de lui murmurer à l’oreille. « On ne devrait pas dévoiler tout l’or en notre possession. Garde bien tes sacs et n’en prend qu’une partie. Que penses-tu de tout cela ? »

"QUE JE SUIS PAS SOURDE !" Me crie Itulë avant de lâcher un rire tonitruant.

Un doigt dans mon oreille, je la secoue en singeant une douleur à celle-ci. Je ne comprends pas sa réaction. Cherche-t-elle à masquer d’une manière le fait que je lui parle suffisamment bas pour ne pas éveiller les soupçons sur nous ? C’est à mon sens, la seule explication que j’entrevoie. Si elle ne fait aucune allusion à l’or que je lui conseille de fractionner, j’espère qu’elle le fera néanmoins discrètement. La direction indiquée par nos hôtes, je m’y rends en gardant un œil averti au brun et à ceux que nous rejoignons. Un coup de coude de Mitya pour attirer mon attention, elle prétend que le brun l'aime bien. Je ne la connait pas assez pour savoir si elle est sérieuse ou s'il s'agit d'ironie, mais une boule dans mon ventre me fait craindre pour la suite.

[Mitya]

Jorus prit les devants et s'adressa au vieil homme comme ci celui-ci était un seigneur local. Quand on pense a la façon dont il a traité le patriarche d'Esthalor, on pourrait penser qu'il marche un peu sur la tête. Mais Mitya n'en fit pas un cas. Après tout, entre Itulë et Jorus elle avait son sou d'etrangetés. Ce qui l'intrigua en revanche, c'était le brun dans le fond, faisant tout pour se donner un air le plus mystérieux possible tout en se mettant en retrait. C'était forcément quelqu'un d'important. Sans doute le chef de meute, envoyant son chien chien à leur rencontre. Elle pencha la tête sur le côté, fixant l'homme de son regard gris clair, semblant paraître presque blanc de loin.

Tandis que le vieux dégarni se foutait ouvertement de la gueule du groupe, la cible de l'elfe décida d'accepter le défi lancé en soutenant son regard. Sans doute l'examinait-il pour connaître son degré de dangerosité ou s'il était intéressant de la dépouiller. Manque de bol pour lui, ce n'était ni les champignons ramollos dans sa besace, ni son couteau de cueillette qui allait constituer un butin valide. Bien que silencieuse jusqu'ici, elle ne pu s'empêcher de raisonner le vieux lorsque celui ci émit l'hypothèse qu'eux même cherchaient à se cacher des noirs, lui rappelant qu'il ne serait pas judicieux de se cacher en extérieur partis les racailles du quartier pour éviter la milice en plein confinement.

Laissant Jorus et le chien-chien discuter du Soleil Noir et d'un général apparemment peu apprécié du quartier, Mitya et le grand barbu continuaient leur baston de regards. Et il semblait qu'elle avait enfin piqué la curiosité de l'homme, celui ci avançant vers elle tel un loup affamé pendant que la jeune hinnione le menaçait de sa fameuse transformation en crapaud. Si elle n'avait toujours pas compris que menacer quelqu'un de quelque chose qu'il ne connaissait pas n'était pas vraiment efficace, lui n'avait pas non plus l'air de relever cette menace pourtant incompréhensible pour un Aashari... La curiosité de Mitya était piquée. Elle en était désormais sûre, c'était lui qu'il fallait faire parler. Alors elle prit son courage a deux mains, mettant de côté son instinct de flippette lui criant de prendre ses jambes a son cou, elle fit signe a Itulë pour signifier qu'elle avait la situation en main et avança a son tour en direction du brun. Glissant la main dans son sac pour tortiller ses doigts dans les champignons, elle fit son maximum pour cacher son stress et ne s'arrêta qu'une fois a vingt centimètres de son vis a vis, les yeux toujours rivés dans les siens.

Tout le monde semblait tendu par la situation pourtant encore très calme. Jorus et le grisonnant s'interomperent, le Yuimenien allant jusqu'à menacer le groupe s'ils ne s'écartaient pas de Mitya. Touchant en un sens. Mais ce n'était pas de loin qu' ils allaient le faire causer... d'ailleurs, le loup noir somma l'elfe d'assumer ses choix et, l'attrapant sans délicatesse par le col, lui demanda ce qu'elle voulait. Elle lâcha une exclamation de surprise et réfléchit. Ce qu'elle voulait vraiment? Un câlin ? Un arbre et du soleil? Mais leur demander ca revenait a leur demander la Lune qu'ils ne connaissaient pas... Alors un sourire suffirait! Elle posa ses mains délicatement sur les avant bras de l'homme avant de lui sourire amicalement.

"Ca n'a pas l'air d'aller... Peut être qu'en parler te ferais du bien?"

Alors que le vieux à l'air de regarder un spectacle, le brun soupire, lâche l'étrangère avant de demander la raison de cette venue en "amis" à Jorus, lui interdisant de le menacer à nouveau. Et donc, niant complètement tous les efforts fournis par la Toison Blanche comme il l'avait appelé plus tôt. Elle gonfla alors les joues tels un poisson rouge uranoscope, vexée avant de sortir de son sac un biscuit précédemment destiné à Itulë et le mit pile sous son nez.

"Tiens, ca te fera du bien un peu de douceur. On a dit amis, alors souris!"

Pendant que le brun saisit le biscuit avant de nier a nouveau la tronche de Mitya, Jorus entamé une conversation autour des runes et d'une possible tournée a la taverne. Ils apprennent alors qu'ils collectent ces cailloux pour les revendre mais qu'ils n'en diraient pas plus à moins de s'hydrater le gosier. Soit, on a rien sans rien! Mais il y en a un qui avait déjà obtenu quelque chose et n'avait rien donné d'autre que du dédain. L'elfe a la peau brune s'enerva et saisit le menton de celui qu'elle collait de près pour le diriger dans sa direction.

"Eh, être grognon te dispense pas de politesse hein! On est gentil, on demande juste un petit échange convivial, on te donne un gâteau alors fais un petit effort s'il te plaît."

Il n'avait apparemment pas apprécié qu on lui force la main et prit son air le plus menacant, faisant même peur à son compagnon mi-chauve. Il était flippant, ok mais malpolis également! Il croqua dans le biscuit, mâchant bruyamment, pour le simple plaisir de provoquer. Ce petit jeu avait l'air risqué, pourtant elle en était sûre, c'était lui qui cachait des choses.
Mais seul Jorus avait le droit à des paroles de sa part... il lui expliqua ne pas être intéressé par un échange d'informations, seulement par la bibine. Et sans doute aussi pour les détrousser a un moment mais ca...

Et alors qu'ils se mettent en marche vers la taverne, Mitya s'approche de ses camarades et donne un gentil coup de coude à Jorus, chuchotant avec le sourire.

"Je crois qu'il m'aime bien!"

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 3 – Matinée.

Le trio fut mené à l’intérieur de la taverne, laissant Kaleb dehors. Il ne s’était pas approché, restant à distance pour surveiller. Alors que Mitya posait des hypothèses sur son rapprochement avec le grand brun, Itulë s’était rapprochée de ce dernier, arguant avec jovialité :

“Sont bons hein ? C’pas d’la merde ces biscuits. Pas l’genre de truc mélangé avec de la poussière que vous mangez ici. Alors tu vois, la dame elle attend un merci. Tu sais ce que c’est mon grand ?”

Il renâcla, secouant la tête sans réagir au propos de la petite, qui gonfla les joues tout pareil que Mitya. Ils arrivèrent dans l’antre de la boisson, bien vide à cette heure.

Ça ne payait pas de mine, mais c’était propret. Sans doute pas le confort des tavernes des Voies médianes, mais un petit coin tranquille qui laissait penser à une salle de rencontre d’habitués plus qu’à un cabaret mal famé. Le groupe les suivit dans l’établissement, et le petit vieux héla bruyamment :

“Holà, Ricky ! On a du monde, fait péter la vinasse, c’est ce gentilhomme qui paie sa tournée !”

Il désigna Jorus. Un homme qui n’était pas davantage dans sa prime jeunesse que lui-même apparut de derrière un comptoir avec une expression peu enjouée.

Il jaugea les visiteurs, puis sans un mot se mit à servir des godets d’une barrique. Assez pour tout le monde, lui compris. Il les aligna le long du bar, alors que les différents membres du groupe s’installaient face à eux avec des grognements satisfaits. Le vieux s’approcha de Jorus et lui mit une main sur l’épaule.

“Allez. Donne son dû au monsieur. Et n’oublie pas que tu cherches des informations que nous possédons en le payant.”

Itulë, entendant ça, soupira longuement. Elle farfouilla une bourse et en sortit trois petites pépites dorées, qu’elle envoya sur le comptoir. Le groupe de six hommes parut impressionné, même si le tavernier garda une mine réservée. Le vieux pinça les lèvres en haussant les sourcils.

“Voyez-vous ça. C’est la petite dame qui tient les comptes, chez vous.”

Il s’approcha d’elle, mais elle ne se laissa pas faire et répondit tout de go :

“Ouais. C’parce que je suis la plus dangereuse. Alors avalez vos merdes et donnez-nous ce qu’on veut.”

Il éloigna ses mains d’elle, la jaugeant de haut en bas.

“Oh, ben faut pas s’énerver ma jolie. On est là entre gens civilisés, non ? Ça tombe bien que vous vouliez rencontrer ces énergumènes, on a justement un paquer à leur livrer aujourd’hui. Mais on était un peu frileux à l’idée d’sortir avec tout ce beau monde dehors.”

Il fit un signe de tête au grand brun barbu, qui s’en alla dans une salle annexe. Votre bavard correspondant poursuivit en attendant.

“Vous vous assurerez bien qu’il parvienne à bon port, avec nos compliments.”

Le brun revint, tenant devant-lui et forçant à marcher en le poussant rudement un visage connu de l’une des étrangers. Un certain marin qui les avait recueillis dans le lac, et dont l’embarcation avait brûlé.

Cole, donc. Sauf que son visage était tuméfié, oeil au beurre noir, cernes et habits froissés. Il se déplaçait visiblement douloureusement. Le vieux meneur de la bande expliqua :

“On a trouvé celui-là cette nuit, alors qu’il rôdait près de la base de ceux que vous allez rencontrer. Nul doute qu’ils sauront quoi faire de lui. Il a rien voulu cracher des raisons de sa présence, par contre. Quelques idioties de votre genre à parler de péquenauds venant d’ailleurs... P’t’être c’est vrai, finalement. Enfin. Plus notre problème. Ryth, mène tout ceux-là là-bas. T’as l’air de bien t’entendre avec.”

Le grand brun barbu souffla, regard noir. Il poussa Cole vers la sortie, laissant son verre sur le comptoir, n’attendant pas que les trois yuimeniens le suivent. Ils allaient devoir se bouger. Ou tenter d’en apprendre plus ici ?



[HJ : Indiquez ce que vous choisissez. Peut-être un entrefilet si vous êtes assez vifs.]



[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (vers la taverne)
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (vers la taverne)]

[Jorus Kayne]

La boule dans mon ventre ne me quitte pas à mesure que nous pénétrons à l’intérieur de la taverne. Elle va même prendre un peu plus d’ampleur lorsqu’Itulë, au vu de la qualité du biscuit de Mitya, exige que le brun remercie cette dernière. J’essaie de voir le bon côté de la chose en y voyant une façon un peu brute de prendre le parti de Mitya.

De l’intérieur, l’auberge n’est pas si mal en vérité. Certes c’est simple, rustique, mais l’établissement est très propre, ce qui lui donne beaucoup de cachet. Le dégarni de service appelle le patron et en mon nom, me fait payer une tournée pour lui et ses petits camarades. D’un œil, il jauge le petit monde attablé et sert assez de verre pour tous, lui comprit. J’ai droit à une tape amicale sur l’épaule, pour me rappeler de payer, surtout si nous voulons nos informations. Sauf que voilà, Itulë les surprend en déposant trois petites pépites dorées en guise de paiement. Un rôle qui les surprend venant d’une si jeune et frêle jeune femme, celle-ci prétextant qu’elle est simplement la plus dangereuse de nous trois, avant d’exiger ce que l’on souhaite.

(Et ils sont loin de savoir à quel point.)

Le dégarni ayant cherché à se rapprocher d’Itulë, fait marche arrière lorsque celle-ci montre les crocs. Il cherche à la calmer, arguant que nous sommes entre personnes civilisées. Une remarque qui me tire un léger sourire en repensant à la démonstration de savoir-vivre du brun à l’extérieur.

(Sans même un merci.)

Alors que nous avons fait notre part et qu’il ne nous reste plus qu’à attendre nos informations, la conversation tourne d’une manière qui ne me plaît guère. Au lieu de cela, il nous propose d’aller voir directement les personnes que nous recherchons…avec un colis à livrer. On paye des tournées et voilà qu’on va jouer les coursiers maintenant.

D’un digne de tête, le dégarni envoie le brun chercher la marchandise à transporter. Le dit colis s’avère être un homme, vivant précisons-le. Un détail qui a son importance au vu des nombreuses blessures qu’il a subi. Touché au visage, un œil bruni par un coup puissant, les cernes d’une grande fatigue et au déplacement difficile.

Apparemment, il aurait rôdé près de là où nos informateurs se trouvent. Il n’a rien voulu dire, si ce n’est une histoire de types venant d’ailleurs. Une information qui semble résonne dans la tête du dégarni avec notre histoire de voyageur d’un autre monde.

(Ba oui tiens c’est étrange ça ! C’est amusant de voir que des fois, la vérité à tendance à s’avérer vraie lorsqu'elle est fidèle à la réalité !)

(On parle d’un autre monde. C’est type ne savent même pas ce qu’est un ciel. C’est trop leur demander.)

(Mouais…pas faux.)

Il ordonne au brun, dénommé Ryth, de nous emmener là-bas. Il s’exécute, non sans exprimer sa désapprobation en soufflant allègrement du nez et emmène notre colis dehors. On nous mène par le bout du nez et je n’aime vraiment pas ça. D’un autre côté, je pense déjà savoir comment nous déplacer sans alerter les soldats du Soleil Noir et cette…transaction, pourrait nous valoir la sympathie de ceux qui nous intéressent vraiment.

« Pardonnez-moi mais, si je résume bien la situation : nous payons pour des informations et en retour, nous devons escorter un homme vivant, contre son gré je suppose, en évitant soigneusement les Noirs, alors que tout le niveau semble en alerte, en compagnie du moins diplomate du groupe ? Se faire enfiler comme ça ne se fait pas entre gens civilisés. » Dis-je en fixant celui qui semble être le chef de cette petite troupe. « Admettons, juste admettons qu’on soit d’accord. Il faudrait en savoir plus sur les Noirs avant de tenter ce genre d’excursion. La raison de leur présence, les accès qu’ils surveillent. Vous devez bien avoir un début d’information non ? »

[Mitya]

Le soutien d'Itulë, bien que dangereux fait comme il l'était, restait un geste mignon. Mignon, mais sacrément inconscient, comme à son habitude.

A la taverne tout ce passa pour le mieux et plutôt rapidement jusqu'à ce qu'un visage familier apparaisse. C'était Cole, un des "sauveurs" du petit groupe tombé dans le lac. Il n'avait pas l'air du genre à fricoter avec les voyous, au contraire... Alors que faisait-il là? Il était question de gens venus d'un autre monde et pourtant, jamais son petit groupe n'avait mentionné quoi que ce soit à ce propos. Bon, ils avaient peut-être parlé de dragon et montré un homme-arbre mais... de là à imaginer des étrangers venus d'ailleurs? Soit il avait l'imagination la plus développée de tout Ashaar, soit quelqu'un lui avait soufflé le mot. Mais qui?

Ce serait une question pour plus tard car ils étaient pressés par son nouveau pote, désireux de se débarrasser d'eux au plus vite. Mais ils n'allaient décemment pas livré quelqu'un qui l'avait aidé à l'abattoir? Même s'il avait sans doute l'intention de les livrer aux Noirs dès qu'ils auraient accosté, il ne l'a pas fait. Al s'en est chargé. Alors c'était décidé, il fallait l'aider! L'elfe attrapa le bras de l'homme tuméfié et celui de son tortionnaire d'un air qui se voulait le plus sérieux possible.

"Attendez! Vous dites qu'il a parlé d'autres comme nous? S'il parle encore à d'autres, comme les gars que nous allons voir, j'aimerais m'assurer qu'il ne dise rien de compromettant. J'aimerais l'interroger également avant de l'emmener, vous n'avez rien contre?"

Elle se retourne vers celui qui avait l'air d'être le meneur du groupe et fait un geste en direction du tavernier.

"Monsieur, une autre tournée pour mes camarades s'il vous plait!"

Elle soupire alors un "S'il te plait..." à sa jeune camarade, comme pour lui signifier de bien vouloir payer cette commande et saisit le verre abandonné précédemment par le brun avant de le lui mettre dans les mains.

"Allez, Rhym! C'est ca hein? Bois un coup en notre honneur pendant qu'on lui tirouille les vers du nez."

Puis, à nouveau au dégarni:

"J'imagine qu'à l'arrière vous avez une petite pièce tranquille où on pourrait faire ca rapidement avant le départ, pas vrai chef?"

[Cromax]

Entrefilet



Le vieux bavard secoua lentement la tête aux propos de Jorus.

“Nan, t’as pas bien saisi la situation. J’t’explique : vous cherchez des personnes qui peuvent vous renseigner sur des trucs interdits. Nous, on demande d’être rémunérés pour cette info, et vous l’avez fait. Le reste, c’est le moyen de vous donner l’info. Rytheal s’occupe de vous mener là-bas, et dans le même temps il leur amène notre prise nocturne. D’une pierre deux coups. C’juste qu’on peut pas s’permettre de voyager à trop avec ces noirs qui tournent partout.”

Il soupire.

“ça cherche la rumeur, donc. Rumeur voilà : on dit que Gayde Sommel serait le seul gradé en charge dans la Veine, depuis que la Beaufort a disparu et que le Général s’est fait piétiner par une créature mauve. Et ça s’rait à cause de tout c’foutoir, l’état d’urgence merdique qui nous paralyse. Content ?”

Itulë, elle, réagit aux dires de Mitya :

“Oh hey, j’suis sûr qu’y’a assez dans c’que j’ai donné pour une autre tournée. J’ai pas des poches sans fond, j’te rappelle.”

Le tavernier avise le bar, tord la bouche puis hausse les épaules et sert tout le monde une nouvelle fois sans demander davantage. La jeune elfette donne une bourrade du coude dans les côtes de Mitya, comme pour lui faire comprendre quelque chose.

Le vieux répond ensuite à l’elfe hâlée.

“Z’aurez tout le temps de questionner ce gentilhomme sur le chemin. Sauf si vous avez peur qu’il hurle pour rameuter les Noirs, bien sûr.”

Il tend un baillon à Mitya avec un grand sourire. Ryth pousse l’homme vers la porte, ouvre celle-ci et sort. Apparemment, il va mener son but à bien... avec ou sans vous.

[Jorus Kayne]

Nous venons en quête de runes et voilà qu’on nous propose une mission d’escorte avec le patibulaire de service. Je n’aime pas comment les choses se présentent et les arguments en retour ne me plaisent guère. Nous cherchons des informations sur les runes et eux veulent être rémunérés pour cela. Ce que nous avons fait d’ailleurs, le pseudo chef du groupe lui-même le fait remarquer.

Cependant, la manière de nous donner l’information est…assez originale. Plutôt que de nous donner l’adresse de vive voix, ils nous offrent l’insigne honneur de nous guider jusqu’à bon port, moyennant une escorte en raison de la présence un peu excessive des Noirs. En insistant un tantinet, j’arrive à glaner quelques informations…enfin…des rumeurs. En raison des blessures causées par Naral Shaam sous sa forme de dragon, le Général de ce niveau est en incapacité de gérer l’étage et puisqu'une certaine Beaufort n’est plus présente, c’est Gayde Sommel, le preux, le prodigieux, le noble, celui-qui-s’étale-au-sol-comme-personne, qui a la charge exclusive de la Veine. Il a démontré une gestion des problèmes assez brutale et voilà que nous devons transporter quelqu’un qui n’est probablement pas consentant, en esquivant les Noirs, sans se faire choper. Pour le coup, ce n'est vraiment pas de veine.

(Et en plus, il me demande si je suis content de l’info !)

« Content ? Pas vraiment non. » Dis-je avec une grimace avant d’enchaîner. « Savoir que Gayde se croit tout-puissant ne me rassure pas quant à cette escorte qui nous est imposée. J’aurais bien aimé que la d’Estalor lui dévisse la tête davantage. Assez pour le faire dormir quelques jours. »

De son côté, Mitya agit différemment. Elle semble intriguée par la possibilité que d’autres comme nous soient arrivés et souhaite l’interroger. Hélas, cela ne se déroule pas comme elle l’a voulu et si nous avons la possibilité de lui parler, il faudra le faire dehors puisque Ryth, de son petit nom Rytheal, l’emmène sans vraiment nous attendre. Au mieux, nous avons droit à un bâillon s’il se met à parler un peu trop fort.

« Un bâillon ? Pas bête. On n’aura pas trop à l’entendre se plaindre sur le chemin, c’est une bonne chose. » Je m’arrête, faisant mine de comprendre autre chose. « Quoique…ce bâillon, vous ne parliez pas de Ryth c’est cela ? » Dis-je avec un petit sourire en coin.

Ne sachant pas si Mitya accepte de l’empêcher de parler, je me saisis du bâillon et prends la direction de la sortie. Je pense qu'on en aura besoin, mais pour l'heure, je préfère le cacher derrière ma cape, attachée à ma ceinture.

(Une escorte d’un prisonnier, avec pour seule allié/guide un type d’une humeur exécrable, le tout dans une ambiance de surveillance excessive et gérer par l’un des pires trous du cul qui m’ait été donné de voir. Je ne vois pas comment les choses pourraient mal se passer.)

[Mitya]

Rien ne se passait comme prévu. Son nouveau pote Ryth n'avait même pas daigné finir le verre qu'elle lui avait gracieusement tendu et elle allait devoir improviser un interrogatoire en marchant. Le tout sans éveillé les soupçons du brun ni se faire capter par le Soleil Noir en patrouille... Du gâteau... Mitya soupira et prit Itulë par la main pour l'entraîner en direction de l'extérieur.

Une fois dehors, elle suivit le chemin montré par Rytheal mais à quelques mètres de lui. De sa main libre, elle attrapa la manche de Jorus pour le rapprocher d'elles et murmura.

"Ce gars nous a remorqué du lac... on peut pas le laisser dans la merde. Itulë, essaie d'occuper Ronchon s'il te plait."

Puis, pour ne pas éveillé de soupçon, elle se dirige vers Cole en accelerant le pas, l'attrapant brusquement par l'épaule.

"Toi mon vieux, tu viens par là on a quelques questions pour toi!"

Elle le stoppe alors brièvement dans sa course le temps de passer dans le dos de son tortionnaire et face à Jorus.

"On veut bien t'aider mais tu connais mieux le coin. On a besoin de toi." Chuchote-elle rapidement avant de reprendre la route que leur montrait le boudeur. Puis, elle reprit d'un ton plus fort.

"Alors comme ca t'en a croisé d'autre comme nous? Qu'est ce que tu faisais chez les collectionneurs de cailloux? Explique moi tout."

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 3 – Matinée.

Mitya et Jorus sortirent de la taverne, accompagnés de ce joyeux Ryth et d’un Cole moins en forme que jamais. Tel que demandé, Itulë fit son possible pour... rendre encore plus ronchon le ronchon, sautillant dans tous les sens en sifflotant, questionnant Ryth sur tout ce qu’elle croisait. Un pot, un tonneau, une maison un peu originale. À qui ? À quoi ça sert ? Pourquoi c’est là ? Bref, insupportable. Et Ryth, à part des grognements et soupirs, ne répondait rien. Tout aussi irritant, en fait. Mais c’eut l’effet recherché : leur guide ne prêta pas des masses attention à ce que pouvait bien raconter Mitya à leur colis ligoté. Cole put ainsi répondre aux interrogations de la brune aux cheveux blancs, d’une voix affectée par une nuit de rudesse.

“Hmf. Pas vraiment. La nana toute blanche, là, qui était dans les vappes. Elle est revenue me voir. Enfin, sa sœur. Ou un truc comme ça, j’ai pas bien compris. Bref, elle m’a demandé de l’aide pour trouver des types qui pouvaient l’aider. Des types qui s’en foutaient un peu de passer au-dessus des lois, notamment de l’interdiction de la magie. Alors j’ai pensé à...”

Il tord son visage de douleur.

“...à ceux qu’on part voir, apparemment. Mais voulant pas la mettre en danger, et puisqu’elle préférait se reposer, j’suis venu tâter le terrain. J’ai pas eu le temps d’aller jusqu’à eux que ces brutes me sont tombées dessus. J’savais que le quartier était pas sûr, mais j’imaginais pas qu’on y enlevait si aisément les gens, ou qu’on leur interdisait l’accès à certaines zones. La nuit a pas dû aider... J’aurais dû y penser.”

Ils poursuivirent la route, jusqu’à ce que Ryth leur fasse signe de se baisser, l’accompagnant d’un “Shhht” sonore. Il avait vu juste : une patrouille de soldats du soleil noir, sans gradé pour les accompagner, arrivait droit vers eux. Ils n’avaient pas bien le choix : soit faire demi-tour au risque de se faire apercevoir et poursuivre, soit se planquer en espérant ne pas être vus, soit aller à la confrontation, amicalement ou non. Cole avait l’air nerveux.



[HJ : Aparté possible avec Cole pour si vous avez des questions supplémentaires. Et/ou juste entre vous. Cloturez le post sur votre réaction à la rencontre.]



[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (départ et cie)
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (départ et cie)]

[Mitya]

Itulë faisait magnifiquement le travail que Mitya lui avait confié. Ils avaient clairement la paix pour discuter d'un plan d'évasion potentiel. Dépendant bien évidemment des réponses que ce cher Cole allait leur donner... Réponses qui étaient presque décevante mais qui faisait preuve de sa bonne foi. Même s'il était clairement pas la mousse la plus verdoyante du bosquet, au moins il avait voulu aider une étrangère dans la panade. Comme il l'avait fait pour elle peu avant... Elle ne pouvait pas le laisser se faire tu... tabasser lourdement comme ca. Alors ils ont discuté. De la dernière fois qu'ils avaient vu Al, de ce potentiel savoir que Jorus et Itulë pensent détenir à propos des runes. Du fait que Mitya émette un doute quand au fait que leurs runes viennent du même endroit que celles de Yuimen, mais surtout de qui étaient ceux qu'ils allaient voir.

Une sorte d'organisation s'affranchissant des règles de la ville mais réussissant plutôt bien à esquiver l'ordre du Soleil Noir et dont des membres se trouveraient jusque dans les Voies Hautes. Certains même seraient revenus des Bouges.

Cole pouvait les y mener sans s'approcher, mais le sauver des griffes de Rytheal serait, non seulement difficile, mais aussi risqué. Par le bruit, ils risqueraient de rencontrer une patrouille. Par la suite, ils s'attireraient les foudres de ce groupe. Et Jorus souleva un point très serieux: ils avaient sans doute vu Kaleb, et c'était risquer de le mettre en danger. Et ca, il en était hors de question pour l'elfe à la peau brune. Aider Cole oui, mais pas au dépend de celui qui avait été le plus gentil avec elle dans cette cité ! Bon, Bergeac et Fanielle avaient aussi été des amours, et ils ne méritaient sans doute pas cette gentillesse... mais Kaleb les a hébergé et nourries alors qu'il s'était fait écrasé et n'avait plus de vivres. Elle se perdit un instant dans ses pensées, espérant qu'il était parti rejoindre l'élue de son cœur pour la courtiser pendant ce confinement.

Quand soudain, et de façon totalement surprenante, le moustachu proposa de "se sacrifier". Aller tous à destination où il pourrait expliquer la situation et où les Yuimeniens pourraient prendre sa défense. Dans l'idée c'était simple et efficace, sans prise de bec. Si le plan se déroulait bien ainsi... Après s'être assurée qu'il ne le faisait pas sous la contrainte, la Toison Blanche comme l'avait appelé son nouveau copain serra Cole dans ses bras. Bien que ligoté par ses cordages, il lui rendit un sourire.

C'est à ce moment là que le brun barbus leur fit comprendre qu'il fallait se faire discrets car une patrouille approchait. Mitya senti le stress l'envahir et son cœur battre dans ses oreilles en pointe. Elle saisit le bras du prisonnier et l'emmena au sol avec elle. Accroupis contre un mur, elle sortie le couteau que le pirate alcoolique lui avait filé et coupa les liens qui maintenait le docker. S'ils devaient filé, au moins auraient-il plus de chances... Elle le ranga le plus discrètement possible avant de lever la main vers la poignée de porte derrière elle. Dieu merci, elle n'était pas verrouillée. D'un léger "pssst" elle tenta d'attirer l'attention de ses camarades pour les inciter à entrer.

[Jorus Kayne]

Nous quittons nos charmants hôtes, en compagnie d’une guide au charisme à effrayer un Brok’nud et d’un prisonnier qui peut à tout moment attirer à nous les miliciens du Soleil Noir. Pourtant, les choses prennent une tournure bien différente à ce que j’imaginais. Prenant les rênes des opérations, Mitya Demande à Itulë d’occuper Ryth, tandis qu’elle se rapproche de notre prisonnier.

La jeune elfe prend sa mission particulièrement à cœur, interrogeant notre joyeux guide sur l’intérêt et la raison de tout, absolument tout ce qui passait dans son champ de vision. J’en ai presque de la peine pour Ryth. Mitya, quant à elle, questionne notre prisonnier sur les étrangers qu’il a croisés. Je remarque une certaine proximité, voir familiarité de la part de l’elfe et apprends qu’il les a recueilli de l’eau, lorsqu’ils sont tous tombés. Nous apprenons ensuite qu’il a croisé Silméria, ou sa sœur, enfin l’une des deux puisqu’il évoque une femme qui lui ressemblait, dans les vapes peu avant. Intéressé par les personnes qui se moquent des lois anti-magie, il est parti en quête à sa place pour qu’elle ne soit pas prise face à un danger. Il aurait certainement agi différemment s’il savait quel genre de personne est Silméria, ou sa sœur. Bref, en tâtant le terrain de trop près, il a fini par se faire prendre.

Posant sa main sur mon épaule, Mitya me demande de ne pas le laisser ainsi, m’interrogeant sur la façon dont nous pourrons le tirer de ce mauvais pas. Une demande qui me tire un soupir de dépit.

(Ha punaise, encore un gars à qui il va falloir sauver les fesses !)

« Jorus, enchanté. Bon, en premier lieu, je vais être très clair : nous avons besoin de nous rendre là où on est censé te livrer. De ce que je comprends, il s’agit d’une erreur d’appréciation sur tes intentions. Les personnes que l’on s’apprête à rencontrer s’intéressent à la même chose que nous. Néanmoins, je pense que nous en savons plus qu’eux à ce sujet et ce genre d’information pourrait s’avérer suffisante pour oublier cette…petite mésaventure. Sinon, on peut essayer de compter sur le pouvoir de l’or pour altérer leur jugement. »

(Enfin, ça dépend aussi du genre de personne avec qui on va traiter aussi.)

« Ces personnes que nous allons voir, tu risques quoi si on t’emmène à elles ? Que sais-tu d’elle au juste ? »

Notre nouveau camarade doute de l’intérêt d’aller voir ces personnes, en particulier si nous prétendons en savoir plus sur les runes. Il confirme ensuite qu’en général, ces personnes ne respectent pas les lois de cette cités, qu’il s’agisse de magie, de rassemblement nocturne et autre délits. Ils pourraient même avoir des liens dans les Voies Médianes et Hautes.

(Très intéressant tout cela.)

(Si c’est avéré.)

(Cela va de soi.)

Il conclut sur la difficulté qu’ont les Noirs à mettre la main dessus, bien que certains aient déjà fait un tour dans les Bouges ou y sont encore. Enfin, il s’inquiète du sort d’un certain Alvin, après les événements du port.

(Ha non ! Pas encore un type dont il faudrait sauver les miches !)

Ne mentionnant pas ouvertement mes craintes, je me concentre sur les différents points abordés.

« Sur notre monde, il n’y a pas d’interdiction concernant la pratique de la magie. Du coup, avec le temps, certains ont développé un grand savoir sur ces pierres, la façon de les utiliser, mais également leur origine. Rien que ce dernier point, soulève de nombreuses questions et nous sommes également à la recherche de runes. » Dis-je aux questions posées, avant de poursuivre. « Il y a des revenants des Bouges ? C’est encore mieux. On souhaite également des informations sur ce qui s’y passe. »

(Si en se renseignant sur les runes, on peut en savoir plus sur les Bouges, c’est d’une pierre deux coups.)

(Trois si en plus il est possible de monnayer les bonnes runes !)

Au sujet des origines de ces pierres, Mitya prétexte tout simplement qu’il pourrait s’agir d’une source différente. Que ce soit vrai ou non, la réponse pourrait être révélatrice de bien des choses. Nos mondes sont liés par les runes. Si elles ne viennent pas de notre monde, c’est peut-être, l’origine de nos runes est plus profonde qu’on l’imagine. Un lien que nous pourrions utiliser pour nous faire revenir d’ailleurs. Un poids s’enlève lorsque l’elfe à la marque blanche explique qu’elle n’a pas vu le fameux Alvin, mais pense qu’il aurait été arrêté, avant de lui demander son aide dans notre quête si on parvient à échapper à notre guide.

(C’est peut-être pas plus mal qu’il se soit fait arrêté. Ca raye d’entrée de jeu les possibilités d’un autre sauvetage.)

(Et puis s’il s’agit d’Alvin, il sera très certainement entouré de ses chipmunks !)

(Des chip meunequesse ? C’est qui ou quoi ? Avec toi je ne suis jamais sûr de rien. Non tu sais quoi, je ne veux même pas savoir.)

(Mais…y’a même des chipmunksnettes !)

Laissant ma faéra dans un de ses délires habituels, j’apprends que les Bouges sont bien une prison et non un mouroir. Si je doute de la capacité à mourir à Ashaar, je ne doute cependant pas de l’influence du patriarche des d’Esthalor à y laisser des êtres jusqu’à la fin des temps. Son attitude me plaît quant à la proposition de Mitya. Bien qu’il apprécie ô combien la proposition d’échapper à Ryth, il met l’accent sur la dangerosité de se mettre à dos les types qu’on a croisé un peu plus tôt.

« Les runes sont en lien avec notre panthéon divin, c'est pas rien. En règle générale, je me moque de ceux-ci, mais s'il y a une source divine qui relie nos mondes, ça vaut le coup de s'y intéresser. » Dis-je à Mitya pour clore un peu le sujet, avant de me tourner vers notre colis humain. « Ce genre d'information nous intéresse car on envisage fortement de s'y rendre. Enfin, le qui reste encore à définir. Pour le reste, j'avoue qu'on a vraiment besoin de rencontrer ces types avec une bonne entente. Par contre, si tu as fureté là-bas, pourquoi est-ce que tu as été capturé par machin et ses copains ? » Dis-je en désignant Ryth d'un signe de tête. « Je veux dire, si tu as été pris sur le fait, cela aurait dû être par ceux que l'on va voir non ? »

Il voit d’un œil étrange notre souhait de descendre plus bas. Il semble même estomaqué qu’on le veuille, même si avec tous ces gardes partout, ce n’est pas difficile d’y faire un séjour. Pour résumer sa capture, il résume cela en un manque de chances en tombant sur des gardiens furieux. Il résume ensuite que les types avec qui il a passé la nuit ne sont pas des rigolos, mais plutôt des gars capables d’enfermer quelqu’un et le confondre avec un sac de frappe, simplement pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Terminant que si on le détache, nous aurons certes l’avantage du nombre, mais aussi l’assurance qu’ils voudront se venger. Après avoir brièvement évoqué à notre prisonnier que tous n’iraient pas en dessous, Mitya me propose de le laisser nous aider après l’avoir caché et prendre la tangente avec Ryth.

(C’est qu’elle insiste. Bon, d’un autre côté, je n’apprécie pas notre guide et cette transaction forcée me déplaît beaucoup. En plus de cela, je n’aurais guère de mal à extraire tout le monde via les toits comme la dernière fois. Ma seule crainte, avec tous ces gardes, serait que Gayde a pensé à positionner des hommes sur les toits. Juste au cas où.)

« Il ne faut pas oublier Kaleb. Il nous a guidés jusqu'à eux. Il est resté à distance, mais s'ils l'ont remarqué et mettent la main sur lui, il va passer un sale quart d'heure. Je pourrais nous trouver une voie d'accès, par les toits, néanmoins... dès que Ryth s'apercevra qu'on lui a fait faux bond, il risque de prévenir que des types louches y traînent dans le coin. Sauf si... »

(Et s’il ne le remarque pas ? Itulë pourrait faire un petit sort pour le figer ou mieux, l’endormir. Avec de la chance il a un avis de recherche sur sa pomme et il posera pas de problème avant longtemps !)

« ...s'il pique soudainement un roupillon, bien profond, ça peut résoudre ce problème. Reste qu'on doit tout de même aller voir les types aux pierres magiques. Tu peux nous y emmener si tu connais le chemin ? Tu n'auras qu'à rester à bonne distance en arrivant. »

En soi, il n’est pas contre l’idée, cependant le livrer comme il est convenu nous apportera des bénéfices. Nous serons recommandés par le groupe de Ryth et lui, il a des explications à fournir. En-tout-cas, l’un comme l’autre tiquent à ma proposition de l’endormir, en particulier sur le comment je compte procéder. Je n’ai pas spécialement envie d’attirer l’attention sur Itulë si ce n’est pas nécessaire et c’est gêné que je préfère noyer le poisson, tandis que Mitya jure de tout faire pour lui prêter main forte.

« Saches que je possède de nombreuses qualités cachées, comme endormir d’ennui quelqu’un, par un verbiage ininterrompu. Il est vrai cependant qu’il s’agit d’une technique ancestrale qui, hélas, nécessite une forte implication temporelle. » Je porte rapidement mon attention sur le prisonnier avant qu’on ne revienne sur le sujet. « Je n’aime pas l’idée de sacrifier quelqu’un pour mes propres intérêts, pourtant je dois admettre que dans notre situation, cela nous est préférable, en particulier présenté sous cette forme. Comme l’a affirmé Mitya, on tâchera de te sortir de ces emmerdes. »

Nous nous mettons ainsi d’accord l’objectif secondaire une fois sur place d’un hochement de tête, notre route se bloquant finalement notre guide nous arrête et nous intime de nous baisser. Plus loin, une troupe de Noirs nous bloque non seulement le chemin, mais ils arrivent dans notre direction.

(Patron, cette affaire ne sent pas bon !)

Ca c’est pas peu dire. Pourtant, si nous avons le choix entre aller au-devant des problèmes, prendre le risque de se faire démasquer en faisant demi-tour ou en se cachant, il reste une autre éventualité. J’observe les alentours avant de chercher un endroit où nous pourrions facilement grimper sur les toits. Comme lors de mon précédent passage, les toits sont plats et pas trop haut pour moi. Il ne faudrait que quelques instants pour y faire monter tout ce petit monde. Seulement il y a un hic. On est complètement à découvert et aucun chemin de travers n’est présent. Je me contenterais même d’une ruelle très étroite entre deux maisons, rien. Je pourrais éventuellement me rendre invisible et attirer l’attention des gardes en attrapant leurs jambes avec mes fouets et faire s’écrouler tout de beau monde, mais pour quelle finalité ? On serait toujours dans cette même ruelle avec des gardes peut-être plus en alerte qu’ils ne le sont déjà. Demander à Itulë d’utiliser sa magie ? Elle devrait pouvoir faire quelque chose, mais cela n’est pas sans conséquence avec des types sensibles à la magie.

Trépignant dans mon coin à la recherche d’une solution, un bruit de bouche discret attire mon attention. Ayant déjà libéré les liens qui entravaient notre prisonnier, Mitya désigne la porte près de nous, à présent ouverte et nous incite à y pénétrer. Une solution si simple qu’il fallait y penser. Je note que l’elfe à la marque sait garder son sang-froid et pense simplement, là où je commence à trop me focaliser sur mes fouets et mes objets magiques, quand il ne s’agit pas de la magie des autres. Je suis ses indications et pénètre aussi discrètement que possible dans le bâtiment, restant à l’affût de ce qui s’y trouve.

[Cromax]

La Cité des Ombres



La Veine et les Artères

Jour 3 – Matinée.

La porte s’ouvrit sous la poussée de l’elfe, et toute la joyeuse (ou pas) troupe s’engouffra dans l’habitation sans attendre. Ils débarquèrent dans une salle de vie spartiate, sobrement meublée et peu décorée. Un ameublement pratique. Un escalier de pierres montait à l’étage, et une embrasure arrondie menait dans une pièce voisine, d’où un homme arriva d’un air effrayé. Un bonhomme âgé, barbu, habillé pauvrement. Son visage portait les stigmates d’anciennes blessures.

“Hey ! Qu’est-ce que vous faites chez moi ?! Qui êtes-vous ?”

Il était “armé” d’un couteau de cuisine, qu’il empoignait si fermement que ses doigts blanchissaient. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de situation, ou était en tout cas très nerveux, indubitablement. Il allait falloir gérer la situation, si les arrivants ne voulaient pas qu’il crie à la garde. Ryth, lui, s'aperçut des liens défaits de Cole, et l'attrapa par la gorge pour le pousser contre un mur.

"Remettez-lui ses liens."

Une voix grave, sèche, impérative. Sans fioriture aucune. Il ne formula pas de menace, elle était induite dans son ton. Et tout ça ne détendit guère le propriétaire de la maison envahie.



[HJ : Faites un simple post avec votre réaction.]

[XP :
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (action)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (action)]