Les Voies Hautes

[Mitya]

Le chauve n’était pas très loquace et l’elfe beaucoup trop nerveuse pour tenter de l’avoir à l’usure. Elle se contenta de suivre ses camarades jusqu’à une demeure époustouflante qui lui fit ouvrir de grands yeux d’émerveillement. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la bâtisse, ses yeux s’écarquillèrent face à la richesse de la pièce, en oubliant presque de compter le nombre d’issue.

A l’annonce de leur venue, deux hommes noblement vêtus et à l’air plus ou moins sévère s’avancèrent. Elle devait parler, s’expliquer. Clairement et sans faire de bourdes. Le stress la prit soudain à la gorge. Elle se racla la gorge, regarda rapidement l’hinionne qui l’accompagnait puis s'avança d’un pas dans la direction des Maîtres de maison.

“Messires… Je, euh… Je sais que votre temps est précieux alors je… enfin nous n’allons pas tourner autour du pot. Voilà, ma camarade et moi même avons comme projet de descendre dans la partie inférieure de la ville. Hors nous avons entendu les dangers auxquels nous allons être confrontés et nous manquons d’équipement.”

Elle les regarde, l’un après l’autre, tentant de soutenir leur regard malgré la pression qui montait en elle.

“J’ai ouïe dire que l’on y trouvait toutes sortes de gens et de choses. De grands seigneurs comme vous… N’y a-t-il pas quelque chose d’en bas que vous convoitez? Peut-être pourrions-nous vous être utile?”

Elle n’avait jamais parlé à quiconque d’aussi imposant que l’homme à l’air austère sur la balustrade. Celui-ci la mettait particulièrement mal à l’aise, espérant réussir à cacher sa nervosité en tortillant ses doigts dans son dos. Peut-être aurait-elle dû plutôt les croiser que les entortiller? Ou bien encore prier pour que son approche soit la bonne.

[Cromax]

La Cité des Ombres
Les Voies Hautes

Jour 2 – Matinée.

Dans la fastueuse résidence de la Famille d’Esthalor, Mitya jouait de culot auprès de ses hôtes. Si Cydar resta fermé, silencieux, observant la scène avec analyse depuis sa rambarde, son frère Clément s’approcha des deux jeunes femmes et les détailla du regard. Un regard d’un bleu pur qui rappelait le ciel. D’une voix ne souffrant de la moindre émotion, il parla :

« Rien ne nous est inaccessible dans Ashaar. Ni dans la cité supérieure, ni dans ce trou à rats que certains appellent Bouges. Pourquoi dès lors devrions-nous céder nos biens à deux mendiantes perdues et irresponsables dans une vaine et stupide quête là-bas ? Qu’espérez-vous trouver dans cette prison peuplée des pires raclures de ce monde, qui puisse valoir la peine de venir jusqu’ici nous déranger ? »

Apparemment, les convaincre ne serait pas si aisé. Itulë pesta et scanda :

« La magie ! Elle vous est interdite, et là ils peuvent l’utiliser comme ils veulent. C’est ça qu’on part chercher : une source de magie. Voilà ce qui vous est inaccessible. »

Cydar passa une main dans sa barbe, Clément pouffa.

« Et qu’en ferions-nous ? Nous, aux plus hautes strates de la ville, ne prendrons pas le risque de nous condamner aux Tréfonds. Et nous ne cautionnerons jamais quelque expédition visant à user de puissante magie, pour le bien de la cité. »

L’intervention de la petite n’avait pas forcément aidé…



[XP :
Mitya : 0,5 (intervention)]

[Mitya]

L’homme à l’air doux parut presque aussi froid que son frère lorsqu’il ouvrit la bouche. Aucune émotion ne paraissait dans sa voix. Aucun trémolo. Ou peut-être du dédain? Mêlé au regard de celui qui les toisait de haut, c’était en tout cas ce qu’elle ressentit, ne manquant pas de lui rappeler quelques souvenirs d’enfance pour le moins désagréables.
Si grandir dans une forêt luxuriante à l’air libre et au milieu de bêtes sauvages avait de quoi faire rêver, pour l’elfe au physique d’Eruïonne ce fût tout autre chose. Les gens restent cruels envers ceux qui leur sont différents. Et ce qu’elle lisait dans le regard de l’homme haut perché ne valait guère mieux que ceux de son enfance.

L’elfe n’eut pas le temps de réagir avant que sa camarade n’intervienne, lui faisant ouvrir de grands yeux en réaction. Si elle pensait que cela n’allait en rien aider la situation, elle ne put s'empêcher de noter la réaction de celui tout en haut de sa rambarde.

“Pour le bien de la cité… C’est noble de votre part. Cependant, saviez-vous qu’il existe autre chose que cette incroyable cité? En dehors d’Ashaar, il existe tout un monde. Voir même plusieurs en fait… Nous sommes tout un groupe à être arrivé tout droit d’un endroit que l’on nomme Yuimen et où la magie fait partie du quotidien. J’imagine que lorsque vous parlez du bien de la cité, vous faites référence à ce bouclier d’immortalité? Sachez que certains des aventuriers ont déjà usé de magie et que personne n’en est mort. La magie n’est qu’un outil. Incroyable, certes, mais elle ne fait qu’obéir à son utilisateur.”

Elle marque une pause, regardant attentivement Cydar avant de reporter son regard sur celui qui leur fait face.

“Quant à la sécurité de la ville en elle même, je sais que les autres Yuimenniens ont malheureusement causé quelques troubles mais je peux vous assurer que, bien que maladroits, ils ne cherchent qu’un moyen de rentrer chez eux. Aidez-nous à trouver un moyen et la ville sera à nouveau comme si rien ne s'était passé.”

De la pression, trop de pression. Elle se tient droite face à eux, d’un air déterminé tandis que ses ongles s’enfoncent dans la peau de son avant bras, toujours dans son dos.

[Cromax]

La Cité des Ombres

Les Voies Hautes

Jour 2 – Matinée.

Cydar continue d’écouter, son intérêt visiblement piqué. Clément, lui, rétorque aux paroles de l’elfe au sang mêlé.

“Nous ignorions l’existence d’autres monde, et ne nous intéressons guère. Si les vôtres sont un vecteur de soucis comme vous les décrivez et que l’Ordre du Soleil Noir ne parvient pas à les contrôler, il serait effectivement sagace de notre part de vous apporter notre soutien.”

Il jette un œil à son frère, qui reste stoïque, et continue.

“A la condition que vous appreniez où sont vos pairs, qui ils sont et si l’Ordre a mis la main dessus ou non, nous pourrons vous apporter l’aide que vous cherchez. Et ne vous inquiétez pas : il n’y a pas que dans la Cité Inférieure répugnante que la magie est puissante. Elle l’est même moins que là où nous pourrions vous mener.”

Itulë a un regard intéressé. Plus enfantin pour un sou.



[HJ : on continue de poster comme ça !]


[XP :
Mitya : 0,5 (papote en cours)]

[Mitya]

Mitya avait l’impression de ne pas avoir le bon interlocuteur en face d’elle. Il était clair qu’elle aurait eu plus de chance si elle s’était retrouvée face à l’homme aux oreilles pointues. Il lui paraissait également évident que pour atteindre celui-ci, il fallait briser les défenses de son frère.

“Messires, sachez que nous ne partageons avec les autres que notre origine et arrivée inexpliquée en votre cité. Nous avons d’ailleurs choisi sciemment de nous écarter d’eux afin de ne pas participer au trouble.”

Elle marque une courte pause avant de reprendre.

“Pensez vous un instant que nous aurions traversé les étages aussi facilement et aussi officiellement si nous faisions partie de ce groupe?”

Sans trop savoir si ses mots avaient fait mouche ou si c’était le regard échangé par les deux frères qui l’avait convaincu, celui-ci se proposa de les aider sans même les envoyer dans ce lieu si terrifiant qu’ils nomment Les Bouges. La jeune elfe semblait particulièrement intéressée, il ne restait qu’à remplir les conditions.

“Si votre proposition est sincère, nous avons déjà des informations à vous transmettre.”

Elle ramène ses mains vers l’avant et commence à compter sur ses doigts, murmurant pour s’aider:

“L’elfe blanche et sa sœur, Leyna, le marin, l’oudio, Jorus… Le blond pédant et Yliria je crois qu’elle s’appelle… Puis tu m’as parlé d’un chat aussi…?”

Elle se retourne vers Itulë pour confirmer le nombre.

“Nous ne sommes qu’une poignée, dont la plupart pratique la magie mais tous ne l’ont pas utilisé. Nous en sommes la preuve. Quant à ce qu’ils sont devenus… Quand nous les avons quitté ils faisaient face au Soleil Noir à quelques rues des Docks. Je doute qu’ils leur aient échappé toute la nuit, surtout avec le couvre-feu.”

Elle le regarde, les bras croisés. Voilà un bon nombre d'informations, qui devraient leur valoir au moins un petit coup de pouce. Si elle avait appris quelque chose d’Aelis c’est qu’en cette ville tout se paie. Les informations peut-être plus que le reste dans la ville haute.

[Cromax]

La Cité des Ombres



Les Voies Hautes

Jour 2 – Matinée.

Cydar semble se désintéresser de la conversation et quitte sa ballustrade pour disparaître dans un couloir de l’étage, laissant le soin à son frère de mener les pourparlers. Ce dernier ne semble guère impressionné par les informations données par Mitya. Et il le fait savoir :

“C’est loin d’être suffisant. Et la tâche ne sera guère complexe s’ils ont eu des démêlés officiels avec le Soleil Noir. La première étape de votre service sera d’accéder à la Colonelle Saraï d’Esthalor, fille de notre Maison. Elle se trouve dans la bâtisse de l’ordre des Voies Médianes.”

Il marque une pause, passant son regard clair de l’une à l’autre.

“Elle vous donnera les informations que l’Ordre a sur ces étrangers. S’ils ont été capturés, s’ils courent toujours dans Ashaar comme vous deux. Un simple boulot de messagères, en somme. Vous devrez peut-être vous montrer persuasives avec Saraï : elle pourrait vouloir faire passer l’honneur de son Ordre avant les intérêts de sa famille. Rappelez-lui d’où elle vient et à qui elle doit ses galons.”

Itulë reste attentive au moindre mot.

“Revenez ici faire votre rapport. S’il en est encore qui sont en liberté au sein de la Cité Supérieure, vous aiderez Monsieur Selor ci présent à les inviter – de gré ou de force – en notre demeure. Nous serons alors satisfaits, et vous donnerons accès à cet endroit où la magie est plus forte encore que dans ces souterrains malfamés.”

Il guetta la réaction de Selor, qui opina fermement du chef. Itulë accepta la requête avec un ton décidé :

“D’accord. On vous amènera les informations et les rescapés. Comme l’a précisé Mitya, nous ne leur devons rien et ne les connaissons pas.”

Clément d’Esthalor a un sourire satisfait, attendant une confirmation de la jeune pousse au sang-mêlé. Ou d’éventuelles questions avant leur départ prochain.



[HJ : On peut résoudre les dernières questions éventuelles par Aparté, et tu noteras ensuite dans ton RP quelle sera ta prochaine action.]



[XP :

Mitya : 0,5 (plaidoyer)]

[Mitya]

Voyant l’elfe se détourner de la conversation, Mitya fronce les sourcils, déçue de la tournure de la conversation. Lorsque Clément reprend, elle souffle du nez. Non seulement il agissait comme si elles n’avaient pas déjà fait un geste mais les utilisait en plus pour tirer les oreilles de sa fille. Une tâche qui, en effet, paraissait simple mais qui en réalité pouvait leur coûter cher. La dernière chose dont elle avait envie était de se retrouver enfermée dans une cité sans extérieur. Et si par chance elles réussissaient à du bastion, elles devraient jouer les bergères et récupérer un troupeau égaré et peu coopératif. Elle décroise les bras, hausse les épaules après l’intervention d’Itulë.

“Très bien, on va rappeler votre fille à l’ordre. Nous nous mettrons en route dès que vous nous aurez donné de quoi lui prouver que nous venons bien de votre part. Sans quoi, ce serait de l’inconscience pure que de filer au coeur même du Soleil Noir dans notre situation.”

Parce que l’Hinionne qu’elle accompagne avait l’air très intéressée, Mitya était d’accord pour l’aider et jouer à ce petit jeu mais il était hors de question de faire ça pour se mettre en danger.

[Cromax]

La Cité des Ombres



Les Voies Hautes

Jour 2 – Matinée.

Clément d’Esthalor sembla un instant peser le pour et le contre de la demande de l’elfe, ou peut-être s’interrogeait-il sur la nature de cette preuve. Il finit par reprendre la parole.

“Bien. Prenez ceci, ça devrait convaincre quiconque de votre provenance. Mais que je n’aille pas apprendre que vous l’avez vendue ou échangée quelque part : vous auriez alors les foudres des d’Esthalor sur le dos.”

Il désépingla une broche de son costume bleu et la tendit à Mitya. Une broche élégante et qui devait valoir un montant important. Une épée ailée cernée de deux soldats au bouclier. D’argent, d’or et de bleu, couleurs de la Maison d’Esthalor.

Clément précisa la fin de l’entretien.

“Nous n’avons plus rien à nous dire pour l’heure. Nous nous reverrons quand vous aurez mené à bien vos tâches. Inutile de revenir ici avant. Maître Selor, raccompagnez ces demoiselles je vous prie.”

Le grand chauve indiqua la sortie aux deux elfes. Itulë restait silencieuse.



[HJ : Tu peux intervenir dans ta partie RP du discord pour ajouter un commentaire supplémentaire à Clément, à Grim Selor ou aparter avec Itulë une fois sorties de la maison.]

[XP :
Mitya : 0,5 (proposition)]

[Mitya]

L’elfe à la peau halée se saisit de la broche et, pour ne pas s’énerver face aux menaces de l’homme aux cheveux blancs, la rangea dans son sac avant de tourner les talons et de s’en aller avec un simple geste comme salutation.

Une fois à l’extérieur, elle se retourne vers Grim d’un air plus sérieux qu’à l’aller.

"Bon, bah nous on va reprendre le machin pour descendre là j'imagine. On vous retrouve où s' il faut kidnapper des Yuimeniens ?"

En parlant de descendre, elle accompagne la parole aux gestes en mimant, avec ses mains, une sorte de bulle faisant des vas et viens de haut en bas. Ce qu’elle eut comme réponse lui allait plutôt bien pour le moment. Enfin libres, il les retrouverait après leur entrevue avec la Colonelle.
Un souci de régler, elle passa donc au suivant: Elle ne put s'empêcher de remarquer qu’Itulë n’avait pas l’air aussi enjouée qu’avant. Il y avait pourtant de sacrées promesses si ces hommes étaient dignes de parole. Elle se souvint également de leur retour chez Kaleb après leur rencontre avec Aelis. Elle aussi leur avait donné de quoi avancer, elles avaient un toit et à manger pour la nuit et pourtant… L’hinionne était restée bloquée dans ses pensées une bonne partie de la soirée.

"Ça va? Je t'aurais cru plus enjouée à l'idée de la mission. En tout cas, tu avais l'air fort intéressée tout à l'heure..."

Le sourire revint sur ses lèvres, comme si de rien était. Mitya haussa un sourcil face à sa réaction.

"Oui ! S'ils disent vrai, c'est encore plus chouette d'avoir accès à une plus grande magie ! Puis bon. Ca avait pas l'air jojo là en bas."

Elle lui fit ensuite part de ses doutes par rapport aux D’Esthalor. Pour elle, se jeter directement dans la gueule du Soleil Noir était risqué et elle préférait prendre la broche et l’utiliser pour se payer du matériel ainsi que les services d’Aelis qui, elle, les aiderait à coup sûre tant que l’or l’attendait au bout de la course. Mais sa camarade n’était pas de cet avis et Mitya s’était mis en tête d’aider la jeune femme avant tout. Et puis, celle-ci eut un argument imparable :

"S'ils nous leurrent, j'les transforme en crapauds !"

Suite à quoi elle ne put retenir un fou rire de tous les diables.

Elle tenta ensuite de diriger la conversation autour des capacités de sa camarade qui restait jusque là un mystère. Mystère qui allait rester entier encore un temps car elle refusait de répondre à ses questions. Elle l’a prit alors par la main pour l'entraîner vers l’ascen-soeur et en direction de là où devrait se trouver le Bastion du Soleil Noir. Enfin selon elle. Le tout en discutant du comment réussir leur mission qui, pour Itulë en tout cas, avait l’air facile. Mitya, elle, n’en était pas si sûre.

[Cromax]

La Cité des Ombres



Les Voies Hautes

Jour 2 – Matinée.

Itulë se laissa emmener vers l’ascenseur, et demanda aux gardes des indications sur la position du Quartier du Soleil Noir des Voies Médianes, où elles devaient se rendre. Une fois la broche montrée, il leur fut indiqué le chemin, et elles ne tardèrent pas à y arriver, deux étages plus bas.



[HJ : La suite sur les Voies Médianes.]

[XP :
Mitya : 0,5 (blabla) + 0,5 (trouver le bastion)]

[Cromax]

La Cité des Ombres



Les Voies Hautes

Jour 2 – Mi-journée.

L’ascenseur ascendu, la fine équipe des yuimeniens accompagnés par la Colonelle Saraï d’Esthalor débarquèrent à l’étage des Voies Hautes. Une jeune femme blonde qui aurait très bien pu être la sœur de Shirel et Saraï les aperçut et s’interposa d’un air surpris, regardant Mitya et Itulë particulièrement.

“Par la Lumière ! D’où venez-vous ?”

Elle était vêtue d’habits militaires noir et or, bien plus élégants que les armures de ses pairs, mais nettement moins dissuasif aussi.

La colonelle leva une main pour interrompre tout commentaire et précisa :

“Capitaine Somnis, ces gens sont sous ma responsabilité directe. Laissez-nous passer.”

Ravalant difficilement sa fierté, la femme à la coupe courte laissa le défilé passer. Ils sortirent du bâtiment de la milice au sombre soleil pour se retrouver au coeur des Voies Hautes, un spectacle à couper le souffle pour qui n’y était jamais monté. Semblable aux Voies Médianles, mais en plus riches, en plus vastes, avec une lumière argentée rendant tout plus brillant, plus clair. Les bâtisses étaient hautes et larges, arborant des armoiries colorées. L’élite de la ville vivait ici.

Saraï les mena jusqu’à la plus belle des demeures de l’étage, à l’écart par rapport aux ponts centraux et à tout passage. En bout de Voie, si on pouvait dire. La bâtisse était plus grande et richement décorée que les autres. Les fanions qui bordaient la façade étaient bleus et dorés, centrés d’une ligne cyan. La Maison de sa famille. Elle ouvrit la porte sans frapper ni annoncer sa présence, laissant le passage vide derrière pour que les autres la suivent. Ses pairs et pères étaient en train de deviser dans un couloir au faste certain, orné d’un double escalier de marbre et de dorures en nombre. Les deux hommes se tournèrent vers le petit groupe. Ils avaient tous deux des cheveux blancs et des habits bleu et or, le premier plus militaire, le second plus noble. L’un avait les traits d’un humain d’un certain âge, l’autre ceux d’un elfe d’un âge certain. Ils arboraient tous deux la barbe.

Clément, le fier homme aux yeux céruléens perçants, s’insurgea de cette arrivée impromptue.

“Saraï ? Que fais-tu là ?”

Puis, vers Mitya et Itulë :

“Où est Selor ? Qui sont ces gens ?”

L’autre, au regard d’or terne, parla d’une voix assurée.

“Inutile de répondre. Suivez-moi.”

Sans attendre, il fit volte-face et s’en alla vers les escaliers, qu’il commença à grimper. Clément, lui, semblait attendre ces réponses. Saraï soupira, posant les poings sur les hanches, attendant de voir la réaction des personnes présentes.

Itulë tira sur la manche de Jorus et de Mitya, soufflant sans discrétion :

“Hé, hé, on monte ?”



[HJ : Indiquez vos réactions à tout ce parcours et votre décision concernant la situation finale. Ou tout autre possibilité vous passant par la tête. Pas de discussion discord cette fois.]

[Yliria]

Le trajet en monte-charge fut aussi calme qu’ennuyant, mais au moins il en dura pas et on se retrouva bientôt à un étage que je n’avais pas encore visité. Et accueillis, de surcroit… Capitaine Somnis… sans doute la fille du général du même nom, voilà qui pouvait s’avérer utile… C’était courant le piston dans ce monde ? A croire que les grands noms se trouvaient tous chez les officiers du Soleil Noir. Ou alors c’était une tradition d’envoyer ses enfants dans la force armée pour les endurcir ou quelque chose du genre. La colonelle la moucha trop vite pour qu’elle n’arrête notre groupe, donc difficile d’en savoir plus pour le moment. Plus tard, possiblement.

Emboitant el pas de Saraï, je me mis à observer les alentours et force était de constater que cet étage était bien différent de celui d’où on venai ou des voies Médianes visitées la veille. Tout semblait plus riche, plus imposant et chaque bâtiment avait dû demander bien plus d’effort pour être construit que ceux des étages inférieurs. Je me demandais quand même comment ils avaient réussi un tel tour de force si la magie n’était pas utilisable. Les thorkins et les shaakts avaient aussi d’immenses cités souterraines, mais la magie de Yuimen pouvait aider grandement à créer de tels endroits. Ici, la seule explication que j’avais c’était que les Lumineux avaient possiblement créé la cité avant de mettre en place la protection qui l’entourait. Ou bien alors les habitannts avaient des compétences qui se mesuraient à celles des meilleurs artisans et constructeurs de Yuimen, ce qui n’était pas rien quand on avait un peu voyagé pour apercevoir les merveilles de notre monde.

Saraï entra finalement dans une batisse encore plus ostentatoire que les autres, ce qui en disait long au vu du niveau général de cet étage. Les décorations bleu et or tranchaient avec son armure noir et or, mais ce fut surtout le comité d’accueil qui me laissa perplexe. Un humain et un elfe, donc. Et si je devais deviner, je dirai que celui qui nous demanda de le suivre était celui qui contrôlait la famille plutôt que l’autre qui posait plus de questions. J’aurai plutôt pensé qu’ils se mettraient d’accord et je haussai un sourcil face aux réactions quelque peu opposées des deux hommes. Saraï semblait attendre qu’on dise quelque chose, mais je me contentai de hausser les épaules et d’emboiter le pas à celui qui grimpaiy les escaliers.

« On est là pour leur parler, autant faire ça dans un endroit adapté. »

Et en général, quand on me demandait de suivre et qu’on grimpait une volée de marches, ça menait à un bureau, un cabinet ou toute autre pièce où les discussions peuvent se faire tranquillement. Si on ne suivait pas maintenant, on risquait de rater une opportunité d'en savoir plus et si cet elfe ne daignait pas attendre les réponses posés par l'autre homme, aucune raison de s'attarder pour y répondre, visiblement.

[Jorus Kayne]

Nous montons tous dans l’ascen-sœur. Mitya, Itulë, Yliria, Saraï, moi et ma colère comprise. La promiscuité de notre moyen de déplacement fait que je me dois de contenir cette colère qui déforme mon visage. Elle est telle, qu’elle pourrait repousser un mendiant réclamant la pitié à la simple vue de mon regard courroucé. Ainsi, j’attends et laisse mon esprit vagabonder, imaginant les raisons de son comportement, me projetant dans mille hypothétiques conversations. Le passage vers les Voies Médianes arrive bientôt et j’aurais tout le temps du trajet jusqu’à la prochaine plateforme mobile nous menant aux Voies Hautes, pour échanger avec Yliria. Cependant…je trouve la montée plus longue que notre précédente ascension.

(Je m’avance peut-être, mais…il n’est pas impossible que ce soit un aller direct pour les Voies Hautes.)

(Tu penses ?)

(Vois les choses ainsi, avec un accès direct les soldats peuvent intervenir rapidement pour les citoyens les plus nobles.)

(Ca paraît logique en effet. Fait chier !)

(C’est si problématique que cela ?)

(Un peu oui. J’ai envie de confronter Yliria à ses propos. Cependant, si on est déjà dans les Voies Hautes, ça risque de nous poser problème si on se met à élever la voix.)

(Tu gardes la tête sur les épaules et c’est déjà une grande victoire. On est d’accord que se faire remarquer pour ce genre de raison n’est pas une bonne idée, surtout s’ils peuvent être d’une aide pour rentrer sur Yuimen.)

Comme attendu, nous arrivons dans un tout autre lieu que les Voies Médianes. Nous sommes accueillis par une jeune femme blonde aux cheveux courts et l’uniforme du Soleil Noir portant à ressemblance avec Shirel et Saraï. Je note cependant une différence saisissante sur le raffinement et l’élégance de cette nouvelle tête, pêchant cependant sur l’autorité qui émane habituellement des autres membres de l’Ordre. S’il s’agit-là d’une autre fille d’Esthalor, je me demande si les femmes blondes ne sont pas les uniques traits demandés lorsque cette famille requiert de nouveaux membres. Lorsqu’elle demande d’où nous venons, Saraï prend les devants et met fin à toute intervention de notre part. Nous désignant comme sous sa responsabilité, elle ordonne à notre interlocutrice répondant au titre et nom de Capitaine Somnis, de nous laisser entrer dans le plus prestigieux des étages.

Et prestigieux il l’est, lorsque l’unique barrage obtempère à l’ordre. Si l’architecture est similaire aux Voies Médianes, tout y est plus…je ne saurais dire. Les rues sont plus vastes, les bâtiments plus hauts, les décorations plus clinquantes, la lumière elle-même est plus lumineuse. On sent ici que les gueux n’ont pas leur place en cet endroit et que même le plus pauvre de l’étage doit se torcher les fesses avec des feuilles d’or. Je me demande comment la famille royale Kendranne verrait cette accumulation de prestige et de richesse. Peut-être qu’ils s’en décrocheraient la mâchoire. Tout cela venant de l’exploitation de l’or, je ne peux que faire la comparaison avec Eniod. Cependant, le point commun s’arrête là. Bien que possédant de grandes richesses avec les gisements des mines d’or, Eniod n’affiche pas un tel luxe avec une telle exagération. Certes, des bijoux d’or il y en a à la pelle autour des cous, poignets et chevilles. Mais ça…ça dépasse tout ce que j’ai jamais pu voir.

Suivant notre guide dans ces fastueuses allées, nous passons d’une bâtisse plus somptueuse que la précédente, jusqu’à atteindre finalement une qui semble être le paroxysme de la richesse, du luxe et du prestige. L’emblème ressemblait à la broche des d’Esthalor possédée par Mitya. Des fanions bleus et dorés, centrés d’une ligne cyan, trônent sur l’imposante façade. On doit être arrivée. M’est avis qu’à l’intérieur les excès de gaz intestinaux se finissent en jets de paillettes d’or une fois sortis du colon.

Saraï pénètre à l’intérieur avec aisance, sans s’annoncer et faisant fi de la politesse la plus élémentaire, à savoir frapper à la porte. Après tout, elle est chez elle et la Colonel le prouve plutôt bien. Il ne nous a pas fallu longtemps avant de trouver les plus hautes têtes, de la plus haute demeure, du plus haut étage de…bref, on avait trouvé papa, enfin les Patriarches avec un "p" majuscule s’il-vous-plaît. On est sur le gratin du gratin ici, deux gratins même. Un elfe et un humain, vêtus d’un ensemble militaire pour l’un, noble et élégant pour l’autre, mais tout deux arborant le bleu de leur famille. Deux hommes dont les cheveux blancs démontrent un âge avancé.

(Ils mettent longtemps à vieillir ici où ils naissent déjà vieux ?)

(J’espère que ce n’est pas la première question que tu comptes leur poser tout de même ? Ils sont tout de même l’élite parmi l’élite de la cité et surtout, potentiellement la seule chance de rentrer sur Yuimen.)

Ysolde a raison, il serait dommage de passer pour un gueux si tôt arrivé. Je me vois obligé de garder mes questions pour moi, de même que je me dois de ravaler ma colère. Avec l’extravagance qui pullule à cet étage, je n’ai pas eu l’occasion d’échanger ne serait-ce qu’un mot avec Yliria. Il n’empêche que cette histoire de vieux chez les immortels m’intrigue. Comme si…ils n’étaient réellement immortels, mais que le temps est ralentit. Tellement ralentit qu’ils mettent des siècles à vieillir et que la mort n’a pas le temps de faire son office, même avec une lame aiguisée. L’un d’eux nous apostrophe, ou plutôt Saraï et la raison de sa présence, avant de s’interroger sur l’absence d’un certain Selor et de notre identité.

(Selor ? Le Grand Grim chauve ? C’est la même personne ?)

Qu’importe, là n’est pas la question. J’ignore qui est qui, mais le second semble connaître et surtout reconnaître Mitya et Itulë. D’une voix calme et assurée, il nous invite à le suivre, sans avoir besoin de répondre. Celui-ci monte sans imaginer qu’on lui désobéisse, l’autre attend une réponse à sa question, Saraï souffle en nous regardant les poings sur les hanches et Itulë tire sur ma manche et celle de Mitya pour nous demander si on le suit ou pas ?

Pour ma part, il n’y a pas de doute à ce sujet. Nous sommes là par la demande des d’Esthalor, alors qu’importent qui ils sont, qu’importe s’il y a des dissensions en leur sein, mieux vaut éviter de fâcher les puissants. Du moins pour le moment.

"Quand on navigue dans des eaux inconnues, on suit le courant et on prend garde aux récifs !" Dis-je à la jeune elfe.

Il reste cependant une étrange curiosité. Le plus jeune des deux semblait reconnaître Itulë et Mitya. Selon les dires des jeunes femmes, ils devaient s’attendre à notre présence. Est-ce l’absence de ce Selor qui pose problème et le pousse à questionner sur notre identité ? Alors devons-nous répondre comme l’a demandé le premier ou est-ce inutile comme le prétend le second ? Saraï est présente et aura tout le loisir de donner des détails à papounet. Je prends la suite en me dirigeant vers les escaliers, sur les traces d’Yliria qui agit de même.

[Mitya]

Post squelette:

Regarde Itulë, hausse les épaules et monte à la suite de Cydar.

[Cromax]

La Cité des Ombres



Les Voies Hautes

Jour 2 – Mi-journée.

Le quatuor de yuimeniens choisit de grimper aux suites de Cydar d’Esthalor sans répondre aux questions de Clément. Saraï sembla, elle, vouloir rester en compagnie de ce dernier, laissant seuls les aventuriers avec le chef de famille à l’apparence elfique. Elle s’occuperait sans doute de la réponse aux questions de son paternel.

Il les accueillit dans un vaste bureau, où il s’installa dans un fauteuil de bois blanc et de velours cyan brodé d’or. Il inspira puis parla, sans inviter quiconque à s’asseoir sur un des cinq fauteuils similaires formant un cercle près d’une riche cheminée de la pièce.

“La présence de Saraï indique que vous n’avez pu la convaincre de parler, ou que sa curiosité entrave le bon déroulé de votre mission. L’absence de Selor montre que vous avez directement emprunté le chemin le plus direct, via l’ascenseur de l’Ordre, pour rejoindre les Voies Hautes.”

Il guette la réaction de Mitya et d’Itulë. La seconde tord la bouche, ennuyée, ne sachant que répondre sans gaffer, sans doute. Le regard acéré de leur vis-à-vis se porte sur les inconnus, Yliria et Jorus.

“Votre présence indique que, peut-être, vous êtes les seuls de votre monde à n’avoir pas encore été arrêtés par l’Ordre. Ce qui expliquerait un retour si prompt. Alors dites-moi : suis-je dans le bon ? Puis-je considérer la mission confiée comme une réussite, ou dois-je préciser que toute perte de temps saura m’irriter suffisamment pour que je la considère comme un échec lamentable ? Dites-moi tout ce que je veux savoir. Et n'ayez pas la désobligeance d'omettre le moindre détail.”

Il attendait des réactions à ses propos, indubitablement.

[HJ : On règle ça sur discord.]

[XP :
Yliria : 0,5 (arrivée chez les d’Esthalor)
Jorus : 0,5 (arrivée chez les d’Esthalor)
Mitya : noté quand complété.]

[Jorus Kayne]

Notre ascension se termine dans un vaste bureau où notre hôte s’installe dans un fauteuil aux couleurs de ses armoiries. Peu importe la culture, il est d’usage de ne pas laisser ses invités debout à le regarder se vautrer son riche fessous. Pourtant, c’est ce qu’il se passe en ne nous invitant pas à nous asseoir. Est-ce là une manière de dire que nous sommes invités à faire comme bon nous semble ? Il s’empresse de présenter, par la présence de Saraï et l’absence de Selor, sa capacité à comprendre comment les choses se sont déroulées. Rapidement, il attend de nous, ou plutôt de Mitya et Itulë, si elles sont bien remplies leurs rôles et que tous les nôtres sont à présent ici dans cet office.

Pourtant, il y a comme un serpent qui se glisse dans ses paroles. Une façon de présenter notre situation avec une attitude particulièrement hautaine, jusqu’à exiger tout ce qu’il souhaite savoir, sans avoir à subir la "désobligeance" de ne pas omettre, volontairement ou non, le moindre détail.

(Ca fait pas deux minutes qu’on est là et il valide déjà tout ce qui m’irrite le poil.)

(Il est le plus puissant à Ashaar, alors un peu de tenue !)

Yliria réplique la première et l’interroge sur les raisons de son intérêt nous concernant. Puis elle se met à l’aise, presque comme si elle mettait notre interlocuteur au défi, assise avec un pied sur l’autre cuisse. Puis enfin, le sourire qu’elle affichait disparaît avec un ton sec, lorsqu’elle cherche à lui faire fermer son caquet.

(Un peu de tenue tu disais ?)

(…)

Je dois avouer que sa réplique n’est pas sans me déplaire au contraire. S’il est bien l’homme au sommet de la famille d’Esthalor, il domine tous les citoyens d’Ashaar de toute son arrogance. Néanmoins, j’ai toujours l’intervention de la belle enchanteresse qui bourdonne dans mes oreilles et me laisse un goût désagréable qui m’empêche d’apprécier ce moment à sa juste valeur. Pour ma part, je n’ai guère eu l’occasion de croiser les hautes sphères du pouvoir. Ma seule vraie expérience se résume à la famille royale et au souvenir de mes mains se baladant vers mon entre-jambes. Cette fois-ci je préfère les tenir à distance dans mon dos.

"Nous sommes quelques-uns en effet, étrangers à Ashaar. Cependant, entre ceux qui ont été envoyé dans les Bouges, celles qui ne vont pas tarder à les rejoindre et ceux qui ont totalement disparu, nous sommes les seuls à être en mesure d’échanger avec vous."

(Ainsi c’est fait. Il voulait une réponse, en voilà une. Cependant, j’aimerais bien savoir à qui j’ai affaire. Est-ce le membre le plus important des d’Esthalor, ou bien un être qui apprécierait de prendre cette place par notre intermédiaire ?)

"J’aime votre façon d’aller droit au but, évitant les pertes de temps. Il en est de même pour nous, qui souhaitons trouver un moyen de quitter votre cité afin de retrouver notre monde. Reste à savoir ce que nous avons à nous offrir mutuellement. Je me nomme Jorus Kayne. Vous êtes le grand patriarche de votre famille où il existe un être qui s’attend à ce que tous les siens lui montre du respect ?"

Mitya elle semble…plus craintive face à l’elfe. J’ignore comment se sont passé leur précédent entretien, mais elle paraît prendre notre entrevue avec beaucoup de précautions. Au moins, elle a le mérite de nous donner son nom : Cydar. Hé bien celui-ci reprend la parole comme si notre intervention à tous n’avait jamais existé ou si nos propos étaient dignes d’un désintérêt total. Il évoque le marché de sa propre bouche et souhaitant nous aider dans la recherche d’une puissante magie, il propose de nous faire rencontrer les Chevaliers des Cieux, des êtres pouvant être intéressés par notre existence et pouvant nous faire rentrer chez nous. Il admet que son intérêt serait de servir d’intermédiaire entre nous et ces…Chevaliers, obtenant ainsi une reconnaissance de leur part. Pourtant, si l’affaire paraît conclus, la possibilité que d’autres puissent être encore dans la partie supérieure de la cité semble lui poser quelques menues irritations. Ses mots n’auront cependant pas échappé à Itulë qui y voit un moyen rapide de rentrer chez elle.

Ylirya lui coupe l’herbe sous le pied en évoquant la possibilité de rejoindre la surface par l’intermédiaire d’un certain "Gardien". Elle pointe que le véritable problème n’est pas dans l’ascension vers la surface, mais dans le retour impossible à celui-ci, rendant tout aussi impossible la communication avec les nôtres pour leur en informer.

C’est en tout cas un bon coup d’épée dans l’eau et ma question ne semble pas lui importer plus que son soulier d’il y a dix mille ans. Délaissant son manque flagrant de politesse la plus élémentaire en se présentant personnellement, je m’inquiète envers notre hôte des éléments évoqués.

"Nos futurs hôtes ? Vous faites mention à vos Chevaliers des Cieux ? Qui sont-ils et pourquoi l’absence de certains des nôtres poserait problème ?"

Tout ce que j’obtiens comme réponse, c’est que l’ascension vers la surface de tous ceux hors des Bouges, aura une conséquence particulière : la disparition des nôtres de la cité supérieure. Elle engendrerait une certaine gratitude de ces êtres de la surface envers Cydar. Une information intéressante, tout autant que son mépris total pour le reste de mes interrogations. Puis il semble rabaisser la valeur de ce fameux Gardien à une estime beaucoup plus basse que ceux de la surface. C’est avec eux qu’il faudra faire affaire si nous voulons revenir dans la cité. J’y vois dans ses paroles, qu’il cherche à nous éloigner de lui.

Yliria s’inquiète de l’intérêt des Chevaliers à notre égard. Nous sommes une curiosité, une menace, des pions vivants d’un grand jeu d’échec qui sait ? Pour ma part, ignorer qui sont exactement les Chevaliers et le Gardien commence à me taper sur les nerfs et je me tourne autant vers les miens que vers Cydar à ce sujet. D’autant plus que si nous voulons négocier notre retour, il nous faut en savoir plus sur eux.

"Des Chevaliers des Cieux ? Le Gardien ? Il y en a d’autres comme ça ?" Fais-je avant de reprendre à notre hôte. "Que pouvez-vous nous dire sur eux et comment nous pourrions négocier notre retour avec ceux de la surface ?"

(Calme-toi mon Jojo.)

Mitya semble impatiente de se rendre à la surface et notre hôte espère que cela sera le plus rapidement possible. Il nous apprend aussi qu’il doute que nous soyons perçus comme une menace. Chaque être de la surface étant une divinité à lui seul et nous reléguerait à un vulgaire caillou dans leurs souliers. Cydar consent enfin à me répondre et je suis…comment dire…je me sens comme l’être le plus inculte de toute la cité. Une réplique qui a de quoi me tirer un rictus exprimant le mécontentement qui s’abat en moi.

(Bon d’accord il m’a saoulé. Lâche les chiens !)

Yliria semble accepter la proposition, mais pas avant deux jours, le temps de s’entretenir avec des Généraux. Elle prend ensuite le temps de me dire qu’elle expliquera la situation lorsque le moment sera venu. Moi qui attendais de lui parler, mes mots sortent d’eux même.

"Oui faisons cela lorsqu'on aura un moment. Un LONG moment." Fais-je en portant mes yeux sur elle et échangeant un regard plein de sous-entendu muet.

(Je crois qu’on s’est mal compris lorsque je t’ai parlé de lâcher les chiens. Ce n’était pas sur elle !)

Mitya et Itulë semblent impatientes de monter et perçoivent ces deux jours comme une éternité. Un fait qui agace Yliria au point de les laisser se débrouiller seules si elles le désirent. Même si nous sommes sur une ambiance tendue entre moi et la semi-elfe, je partage son point de vue.

"La difficulté de revenir de la surface paraît ardue et on n'aurait que deux jours pour y parvenir. A l'inverse, nous aurons deux jours pour nous préparer à notre descente et rassembler potentiellement des informations. Le Soleil Noir a son avis, mais nous pourrions chercher des personnes qui y sont revenues après la fin de leur jugement, afin d'avoir un avis d'un...résident." Puis je me tourne vers notre hôte. "Mais peut-être avez-vous des informations à nous transmettre pour faciliter cette expédition et partir pour la surface le plus rapidement possible ?"

Mitya paraît comprendre nos arguments et accepte de laisser quelques jours s’écouler avant de rejoindre la surface. Un revirement qui n’est pas du goût de Cydar. S’il évoque un accès particulier et privilégié de sa famille, il lui est difficile de l’ouvrir à l’envie. Du moins, c’est ce qu’il prétend. Cela ne sera possible qu’à la condition que plus aucun de nous ne soient dans la cité supérieure. Histoire de n’ouvrir l’accès qu’une seule fois. Cependant, il rajoute étrangement une nouvelle condition : le temps. Si nous souhaitons atteindre la surface, nous devons le faire maintenant ou abandonner l’idée. Cependant, Yliria refuse en justifiant cela par l’importance de contacter les autres membres dans les Bouges et moi, ses paroles résonnent en un écho bien différent.

(Il n’a que pour but de nous faire monter à la surface et le bénéfice qu’il en tirera en nous faisant disparaître de la cité. Est-il en mesure de nous forcer physiquement ?)

Soudain, l’idée de voir des hommes débarquer et nous obliger à atteindre la surface émerge dans ma tête. Tout en feignant le désintérêt de sa proposition, je porte plus d’attention à la pièce où nous sommes et à de possibles accès, tant pour fuir que pour éviter d’être pris par surprise contre une menace pouvant surgir à tout instant.

"Résumons un peu votre proposition. Vous nous expliquez que vous gagnerez dans l’échange la gratitude de vos pseudo-dieux, en nous faisant disparaître de la cité supérieure. J’en conclut donc que ceux-là préfère nous savoir loin de cette partie de la cité. En ce sens, je ne vois pas en quoi ils accepteraient de nous laisser revenir ici. Vous faites en sorte de tous nous rassembler ici en nous promettant l’accès à une grande puissance magique et maintenant que nous ne faisons que retarder votre proposition, celle-ci devient subitement temporaire. J’irais même jusqu’à dire que vous nous forcez la main en agissant ainsi. Ce sera non pour moi."

Mitya et Itulë ne semblent pas de notre avis et Cydar se met à répliquer autrement à mon égard que depuis le début de l’entretien. Est-ce que mes soupçons sont fondés au point de voir une facette différente de son irascibilité ? Il nous promet qu’une fois dans les Bouges, il s’assurera que nous y resterons et qu’il n’a pas les moyens de nous retenir à cause de notre armement et de nos airs belliqueux. Une remarque qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Avant que je ne présente cette étrangeté dans ses propos, Yliria le pique de ses mots, avant que la colère qui lui monte au nez ne prenne l’ascendant sur elle.

"Je peux me rendre à la surface sans votre aide, votre proposition n'est pas si incroyable que cela, vous savez ? Et votre temps n'est nullement précieux, vous êtes immortel, cessez donc de faire comme si deux ou trois jours avaient une quelconque incidence. Ce rendez-vous a été vu avec les Généraux du Soleil Noir et je ne vais pas y déroger. Vos menaces sont aussi insultantes qu'inutiles. Mais essayez donc d'interférer, et je mettrai des menaces autrement plus efficaces en action. Je vous assure qu'il n'y a rien de belliqueux dans nos gestes, mais ça peut vite changer si vous tentez quoi que ce soit. Donc je répète : deux jours. Vous avez l'opportunité de nous voir quitter les lieux si vous vous montrez patient, vous êtes assez avisés pour voir ce qui est le plus profitable, non ?"

"Pas les moyens de nous retenir à cause de notre armement ? Dois-je en conclure qu'en l'absence de moyen dissuasif vous auriez privilégié cette possibilité ?" Dis-je avec un petit sourire amusé. "Quant à l'offre que vous proposez, elle est trop vague, trop floue et ne répond pas à notre demande première : rentrer chez nous avec nos camarades situés dans les Bouges. Tout ce que nous sommes sûres avec votre proposition, c'est de rencontrer une puissante forme de magie et votre part du marché aura été remplie en croisant le premier de vos pseudo-dieux une fois là-haut. Il n'y a aucune garantie de retour ici, ni même s'ils seront capables de nous faire rentrer chez nous."

(Mitya et Itulë ont toujours accès à l’offre de Cydar. Cependant, il pourrait faire d’autres promesses à nos camarades. Des promesses plus intéressantes que le flou qu’il propose.)

"Vous n'avez pas atteint ce prestige avec des accords aussi bancals. Je suis sûr que vous pouvez faire une meilleure proposition que cela."

"Vous avez raison sur un point : j'ai usuellement l'habitude de mieux choisir les personnes à qui je fais des propositions." Clame-t-il après avoir déclaré son intention de mettre fin à nos échanges infertiles comme il le dit.

Il nous désigne la porte pour repartir et Itulë, prennant mal la conclusion de cette entrevue, part boudeuse comme un coup de vent. Yliria lâche un dernier sarcasme à notre hôte, avant de quitter la pièce et d'expliquer à Itulë les nombreux problèmes qui résident dans la proposition de Cydar. Pour ma part, je préfère ne rien dire et échanger entre nous loin d’ici.

"Nous devrions prendre quelques minutes pour discuter de ce que nous allons faire." Dis-je en suivant le groupe en dehors de la demeure, espérant que tous voudrons prendre le temps de cette petite réunion, loin des oreilles des d’Esthalor.

[Yliria]

post squelette

- Discussion avec le gros con d'Esthalor
- Donne son avis à Itulë quand ils sortent de la pièce.
- Se contente de souffler du nez avant de quitter les lieux, franchement de mauvaise humeur.

[Mitya]

Pas un Yuimenien pour répondre aux questions de Clément et pourtant, Mitya ne ressentit pas une once de compassion. La peur et la curiosité l'emportaient bien largement sur tout le reste. La curiosité s'effaça à son tour lorsqu’Yliria ouvrit la bouche pour provoquer le seigneur local. Elle tenta alors de calmer le jeu, montrant au seigneur Cydar que leur mission était réussie et qu’il devait honorer leur part du contrat.

Assez aisément ils découvrirent que les d’Esthalor avaient prévu de les confier aux Lumineux afin de profiter à leur tour de leur gratitude certaine. Plan qui emballa Itulë, beaucoup moins ses deux autres camarades… Ils ne se voyaient pas aider les d’Esthalor à obtenir quoi que ce soit de leurs Dieux, Yliria allant jusqu’à affirmer savoir comment monter mais qu’une fois en haut ils leur serait impossible de redescendre. Si ces révélations pouvaient en effet éveiller la méfiance envers l’elfe paré de bleu, c’est également de la semi Shaakt que se méfiait Mitya. Comment savait-elle ceci? Pourquoi ne voulait-elle pas essayer de trouver un moyen de rentrer? Pour un accord avec la milice locale? Elle n’avait pas de meilleure piste et pourtant, ils restaient tous les deux butés. A ses côtés, Itulë bouillonnait clairement à petit feu.

Mitya elle, n’avait pas d’avis particulier. C’était, après tout, son deuxième jour hors de sa forêt natale et elle mourrait d’envie d’explorer cette contrée inconnue. D’un autre côté, elle s’était attachée à la jeune Hinionne et avait décidé de l’aider à rentrer. Son choix se fit rapidement dès lors que les paroles de Kaleb lui revinrent en tête. S’ils ne naissaient pas, c’est qu’ils devaient être fabriqués! Et ca, elle ne louperait ca pour rien au monde.

Cydar mit pourtant des conditions à cette offre et surtout une date de péremption qui ne convainc pas ni Jorus, ni Yliria qui préféraient descendre dans les Bouges au nom du Soleil Noir et des autres… Les autres qui avaient en toute conscience usé de magie malgré son interdiction, tué quelqu’un avant même de savoir qu’ils étaient immortels et tant d’autres aventures… Elle n’était pas contre aider les gens, au contraire. Seulement ceux qui respectent les lois et les coutumes de chacun.

Afin d’aider Itulë et au nom de la curiosité, Mitya finit par négocier une offre pour elles deux uniquement, lorsque tous les autres seraient dans la cité inférieure. Deux jours à tuer… La discussion était stérile, chacun campant sur ses positions. Sur un ton exaspéré elle suggéra qu’on en reste là pour le moment car chacun avait besoin de réfléchir. Et aussi de se remplir l’estomac, sans doute. Cydar les congédia, tandis qu’Itulë sortit en furie suivie d’Yliria et de Jorus. Un dernier salut de la tête au chef d’Esthalor avant de rejoindre la troupe qui se bouffait le bout du nez, râlant sur les opinions des autres. Seul Jorus semble raisonné. Mitya acquiesce à sa proposition, prend Itulë par le bras en souriant et les regarde.

“Allons nous remplir l’estomac, la colère est sans doute due à des estomacs trop vides! Ensuite nous pourrons voir quoi faire de ces deux prochains jours. Pourquoi pas quelques recherches? Ils doivent bien avoir des archives ou une bibliothèque?!”

[Cromax]

La Cité des Ombres





Les Voies Hautes

Jour 2 – Mi-journée.

Itulë rétorque à Yliria :

“Vous êtes tous des premiers venus, pour moi. J’sais rien de vous, à part un peu Jorus et Mitya. Au moins lui avait le mérite de proposer quelque chose d’intéressant.”

Elle fait la moue et se mure dans un silence boudeur.

Aux propositions de repas, elle clame plus posément :

“En tout cas, si on doit bouffer, ça sera pas ici : on est grillés des Voies Hautes. On peut toujours discuter en attendant ce truc qui monte et qui descend.”

Il n’y avait de facto pas trop l’air d’y avoir masse de tavernes à l’étage des bourges d’Ashaar.



[HJ : On peut aparter ça dans votre groupe.]

[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (proposition de réunion)
Yliria : noté quand complété.
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (proposition de repas)]

[Jorus Kayne]

Itulë répond à la remarque d’Yliria, lui faisant remarquer que pour elle, nous étions des inconnus encore hier. Elle a eu le temps de parcourir Ashaar avec Mitya et nous avons déjà noué des liens tous les deux avant de nous rendre dans la Veine. Ce qui n’est pas le cas de la semi-shaakt. Elle fait la moue jusqu’à ce que l’on sorte dehors et précise que nous ne risquons pas de manger à cet étage. En même temps, je n‘ai pas l’impression qu’il y a beaucoup de taverne ici. Ca ferait tache. J’attends que l’on s’éloigne un peu de cette maudite maison qu’est la résidence des d’Esthalor, pour faire un point sur notre situation.

"Moi non plus je ne suis pas contre un repas, ni un bain d’ailleurs. Bref, aller à la surface je ne suis pas contre, mais le faire par le biais de notre charmant ami, pas vraiment. Mais libre à vous d’accepter la proposition." Dis-je à Mitya et Itulë avant d’enchaîner. "Yliria a évoqué le Gardien, je pense qu’on peut voir ce qu’elle a à dire sur le sujet, de même que ces fameux Chevaliers. Il y a une autre source d’information possible : les Voies Hautes. Par Voies Hautes j’entends les familles qui y résident. Cydar a fait part d’un accès privilégié à la surface, peut-être que d’autre famille aussi, à moins que ce ne soit que l’avantage de la famille la plus aisée d’Ashaar. Les d’Esthalors n’ont pas que des amis et qui sait, peut-être que leurs rivaux pourraient au mieux faire une même offre, au pire nous renseigner ? Nous ne sommes peut-être plus les bienvenues à cet étage, mais pas vous et vous avez déjà montré que vous étiez capables de vous rendre chez les plus puissants."

Je m’arrête un bref instant avant de reprendre, en portant mon regard sur Mitya puis Yliria.

"J’aime bien ton idée concernant le lieu de savoir de la cité. Son histoire m’intéresse. Je suis aussi curieux de savoir ce que peut nous apprendre le gardien. Reste que si nous allons dans les Bouges, il faudrait se renseigner sur les lieux. C’est une prison et à moins d’avoir une perpétuité, on pourrait trouver des personnes qui pourraient nous raconter comment cela se passe."

(Hé bien. Voilà que mon Jojo de service fait le p’tit chef. J’suis sûr que ça plairait à Akihito ça !)

(Honnêtement, je ne sais pas comment prendre la remarque.)

(Ba, comme l’a fait remarquer Itulë, Yliria ne connaît pas trop les autres. Sans être le chef, c’est toi un peu le centre du groupe. Tu peux essayer d’apaiser les tensions présentes. Demande déjà si elles ont des remarques.)

"Des remarques ?..."

(Des questions.)

"…Des questions ?..."

(Qui fait quoi.)

"…Qui fait quoi ?..."

(Soulier porte-manteau.)

"…Soulier porte-manteau ?"

(Hihihi !)

Je viens de me faire avoir en beauté par ma faéra et sa manie de me mettre, à défaut de situation dangereuse, de moment particulièrement gênant. Mon embarras grandit à mesure que je la sens rire de moi et dans mon malheur, cela accroît davantage son fou-rire.

" Veuillez m’excuser. C’était…pardon."

Ils n’ont pas l’air de relever ce malaise qui s’empare de moi, ni les paroles qui l’ont engendré. Au contraire, Yliria explique qu’il n’existe pas d’archive. Seul le fondateur de l’Ordre du Soleil Noir doit être assez vieux pour connaître les informations les plus anciennes et il est peu probable qu’on puisse le rencontrer.

(Le fondateur du Soleil Noir ? Soit l’Ordre est tout récent, d’un point de vue d’un Ashaari…)

(Soit il doit être sacrément vieux le vioc !)

Puis elle explique qui sont les Chevaliers des Cieux ainsi que le Gardien. Qu’ils s’appellent Chevalier des Cieux, Lumineux ou Surfaciens, quand ce n’est pas autre chose, ils représentent tous le même groupe d’individus : Ceux de la surface. Egalement ceux qui ont érigé la fameuse barrière, qui interdisent la magie, sanctionnent la ville en cas d’utilisation allant jusqu’à purger des quartiers entiers.

(Ha oui c’est…radical comme sanction.)

Encore une fois, ce sont eux qui ont arrêté le chant du dragon. Ils sont autant craints que respectés ici. Ils retirent les plus vieux et ramènent des adultes sans souvenir. M’est avis qu’ils créent directement des adultes, mais je n’ai aucune certitude à ce sujet et de plus, il faudrait que j’explique comment j’ai déduit cela. On verra ça une autre fois. Ils sont des êtres humains dotés d’ailes et le Gardien, un des leurs, garde un puits qui mène à la surface et ne serait pas contre de nous y emmener. Reste que notre retour sera difficile cependant.

La suite du plan commence à se dessiner. Les priorités vont vers la pêche aux informations dans les Voies Hautes, nécessitant au préalable de savoir à qui s’adresser, ainsi que d’en savoir plus sur les Bouges. L’un comme l’autre, il nous faut un informateur pour nous aiguiller. Répondant d’un clin d’œil amusé à Itulë qui résume les Bouges en un lieu pas "Jojo", je leur fais par d’une solution à nos problèmes.

"Dantes pourra nous répondre pour deux choses : Connaître les rivaux et à défaut, il pourrait nous aiguiller vers quelqu'un qui le pourra et des personnes revenus des Bouges. Des rumeurs sur le Clan Carmins sont monnaie courante. Reste juste à différencier les vrais anciens détenus des affabulateurs. Je pense qu'il nous faudra aussi nous assurer de notre retour des Bouges. Cydar semblait très confiant dans sa capacité à..s'assurer que nous ne reviendrons pas."

(Par contre, je veux bien aller manger moi aussi, mais comment on paye ? C’est que j’ai pas d’or sur moi.)

"En revanche je m'inquiète de comment payer le repas des tavernes. Encore une fois, je serais d'avis de s'inquiéter de la chose avec Dantes."

(Décidément, tu te reposes beaucoup sur lui, à défaut de te reposer SUR sa fille.)

(Tes piques sont vaines Ysolde. Elles glissent sur moi.)

Seule Mitya acquiesce à ma proposition. Yliria n’évoque pas l’homme, après tout, elle a beaucoup moins eu affaire à lui et sa fille que nous. Elle se penche cependant vers moi, me partageant dans un murmure sa crainte qu’on nous suive. Bien que connaissant le tailleur, Itulë se contente de me faire une réflexion concernant ma conquête d’un soir.

(Grblblblbl !)

(Et ses piques à elles, ça glisse ou pas ? Hihihi !)

"Nous ne gagnerons rien à rester ici si nous allons voir Bergeac. Rapprochons-nous de l’ascen-sœur." Dis-je la mâchoire serrée en réponse à la réflexion de la jeune elfe.

Je pose un regard en arrière avant de prendre le chemin vers les Voies Médianes. Poussé par Mitya qui s’inquiète de l’histoire autour de ce fameux rendez-vous, Yliria explique la situation des premiers envoyés là-bas et de l’accord avec les généraux pour s’y rendre. Itulë s’inquiète à son tour de notre excursion en bas. Comment les retrouver ? Arrive-t-il à se débrouiller, eux qui n’ont pas attendu longtemps avant de trouver les ennuis ?

Entre-temps, nous arrivons à portée de l’ascen-sœur. Plus petit que celui qui relie les Voies Médianes à la Veine. Rares sont ceux ayant l’autorisation pour venir dans un tel endroit et encore plus rares sont les nobles postérieurs qui quittent leur cage dorée. Quoique je pencherais plus pour des serviteurs. La plate-forme qui monte et descend semble là, prête à être utilisée et vaillamment protégée par deux gardes du Soleil Noir des menaces de…de… Il y a des menaces ici ? Là n’est pas la question. Je pousse le reste du groupe à s’arrêter, ne voulant pas qu’une oreille indiscrète épie notre conversation.

"Tout comme nous, ils ont certainement en tête de partir d’Ashaar. Les Bouges sont un lieu qui regroupe des criminels d’après les lois d’Ashaar. Parmi eux, on peut espérer trouver des individus qui possèdent des pouvoirs et ont l’audace de s’en servir malgré l’interdiction. Nul doute qu’ils chercheront une solution à notre retour sur Yuimen et dans cette quête, trouver des mages compétent pouvant nous aider. Comme l’a évoqué Fanielle avec le Clan Carmin. Quant à comment les trouver…les connaissant ils ont déjà laissé des marques de leurs passages. Nous n’aurons plus qu’à suivre la piste."

Yliria confirme qu’elle dispose d’un lieu de rendez-vous déjà convenu. Cependant, elle précise qu’elle n’a jamais demandé à ce qu’on l’accompagne et qu’il serait même préférable qu’en cas de problème ont soient tous coincés dans les Bouges. Le groupe prend finalement la direction de l’ascen-sœur, du moins, une partie du groupe. J’ai d’autres projets dans l’immédiat et c’est en posant une main ferme sur l’épaule d’Yliria que je m’assure que celle-ci n’échappe pas à notre petite discussion.

"Accordez-nous quelques minutes avant de descendre. Nous devons...avoir une petite discussion tous les deux." Fais-je à l'attention d'Itulë et Mitya, avant de me tourner vers l’intéressé. "Je crois que tu me dois quelques explications." Dis-je avec une mine sévère.

Retirant ma main, elle s’excuse immédiatement, jugeant elle-même la remarque stupide et déplacée. Je croise les bras en la regardant. Pour une fois les rôles sont inversés et je n’y prends hélas aucun plaisir. Au moins, ses excuses m’adoucissent quelque peu.

"En effet et ça ne te ressemble pas. La question que je me pose du coup et qui me hante depuis un moment c'est pourquoi ?"

Elle-même l’ignore. Des paroles sorties d’elles-mêmes sans aucune préméditation. Que dois-je en penser ? Bien entendu, ma première idée serait de la jalousie, mais en étant réaliste c’est peu probable. Alors pourquoi ? Le pire dans tout ça c’est que Fanielle pourrait en pâtir. Après un long moment où je la fixe sans répliquer, je finis par lui expliquer en quoi ses paroles sont graves à mon sens.

"Tu as raison sur un point : c’était parfaitement irrespectueux. Pas pour moi. J’avoue que je me moque bien de ce qu’on peut dire sur mes coucheries et l’avis des gens en général. Ce n’est pas le cas de Fanielle. C’était sa première fois. Pour en avoir déjà évoqué le sujet avec toi, tu sais quelle importance j’y porte et toi tu balances ça comme si… Tu aimerais qu’on fasse cela le jour où cela t’arrivera ? Balancer l’info à qui veut l’entendre ?" Je m’arrête en évacuant ma colère par une profonde expiration du nez. "Fanielle est quelqu’un de bien. De profondément gentille. Elle n’a pas hésité à nous venir en aide alors qu’on a foutu la merde chez elle et son père, que les soldats du Soleil Noir ont débarqué chez eux par notre faute. Même lorsqu’on a retrouvé le reste du groupe et savant qu’il y avait une rixe avec les soldats elle est restée. Je n’ai clairement pas envie que ta remarque déplacée arrive à ses oreilles, ni à celles de ses proches. Elle ne le mérite pas."

"Que veux-tu que je te dise de plus ? J'ai dis que j'étais désolée ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus ?"

Elle n’a pas tord, le mal est fait. Pourtant, il est toujours possible de prémunir Fanielle de répercussions aussi désagréables qu’inutiles. Je soupire une nouvelle fois et délaisse la colère qui m’animait encore il y a peu.

"Tu as raison, ce qui est fait est fait. Cependant il y a une chose qui t'es possible de faire." Je pointe un doigt en direction de l’ascen-sœur et surtout des filles qui nous attendent. "Je connais une jeune elfe qui se ferait un malin plaisir à taquiner Fanielle, même devant son père. A toi de l'en empêcher."

Elle peut essayer, mais ne garantit rien, jugeant que la jeune femme est dans son monde, laissant ainsi croire qu’elle pourrait bien se moquer ce qu’on lui dira à ce sujet. Elle se frotte la nuque, comme lorsqu’elle est gênée et balance un truc encore plus flou qu’une faéra invisible. Une chose qui se serait également passé pour elle, dont je pourrais me servir au besoin, probablement qui lui nuirait, nous mettant ainsi sur un pied d’égalité.

(Mais qu’est-ce qu’elle me chante là !)

(…)

"Il te serait possible d'être encore plus floue ? De quoi tu me parles au juste ?" Dis-je en haussant un sourcil marquant mon incompréhension.

"Oh par les dieux... Ma virginité s'est faite la malle, là, t'as compris ?"

(Ho punaise !)

Mes bras m'en tombent, du moins le long de mon corps. Il aurait fallu que je les ramasse avec les pieds s’ils n'étaient pas rattachés à mon corps. La nature est si bien faite des fois. Mes yeux s'ouvrent en grand, manquant de les perdre. C'est balbutiant que je réponds plus ou moins quelque chose.

"Qu...qu...quoi ? Mais je... comment ? Non pas comment. Qu...quand ? Tu...tu m'as dit que ça ne t'arrivera jamais, tu te demandais même pourquoi les gens étaient si obsédés par ça ! Et c'était y a à peine quelques jours !"

Le rouge au visage, elle ne détaille pas le besoin d’expliquer comment. En revanche le quand me perce le crâne. L’information aussitôt reçue, mon esprit fouille dans les archives de ma tête à toute allure. Le lieu : Aliaénon. Le moment : peu avant qu’on atterrisse à Ashaar. Ca ne fait pas beaucoup d’informations à traiter. Sa demande de passer à autre chose me passe d’une oreille à l’autre, sans recevoir de confirmation de bonne réception. Aliaénon, Ashaar. Ces noms résonnent dans ma tête comme un moustique qu’on souhaite attraper mais qui s’échappe toujours entre les doigts.

(Je me revois encore lui parler de ce que je ferais si elle était attachée, livrée à moi, avant qu’elle ne tienne justement les paroles qui m’ont particulièrement marqué. Cela s’est produit dans l’auberge de Sally et…)

Le souvenir de Sally me revient comme un poing dans la gueule. Celui où au réveil, elle prétextait que certains d’entre nous avaient baisé comme des lapins. Après cela, nous avons rencontré Andy, affronté le Dragon jusqu’à Esseroth et conclu notre aventure en nous répartissant à différents endroits d’Aliaénon, jusqu’à l’apparition de ces fameux portails.

"Sally !" Fais-je en reportant mon regard sur Yliria, revenant d’une fouille de ma mémoire, alors qu’une pression nait sur mon cœur. "C'est arrivé dans l'auberge de Sally n'est-ce pas ?"

(Ce soir était la dernière nuit sur Aliaénon de mémoire, mais c’est aussi ce soir-là, qu’elle m’a tenu ces propos.)

"C'était... c'était ce même soir où tu m'as justement dit ces paroles !" Dis-je presque outré en reportant mes yeux sur elle.

Elle prétexte que cela serait arrivé de toute manière et que cela n’a rien à voir avec moi. Mes paroles lui ont cependant aidé à y voir plus clair.

(Plus clair ?)

"Ha je t'ai aidé à y voir plus clair ?" Dis-je agacé. "C'est que je suis devenu un orateur foutrement bon pour que tu changes d'avis en si peu de temps ! Quelques heures ou quelques minutes qui sait !"

"Oh je rêve, tu m'en veux ? T'es sérieux ? Il aurait fallu que je couche avec toi pour que tu sois satisfait, c'est ça ?" Lâche-t-elle et ses mots sont comme une lame qui m’ouvre le cœur.

"Pardon ? C'est vraiment ainsi que tu me vois ? Un animal en rute ?" Dis-je en m'emportant. La peine, la colère se mêlent en moi, emportant dans ce tourbillon une étrange impression de trahison naissante. "Je te fais des avances, tu me dis que c'est la dernière chose que tu comptes faire et au final t'y passes le soir même ! Tu t'attendais à quoi au juste ? Des félicitations ?"

Réfutant mes paroles, elle me demande en quoi ça m’importe, puisque je suis passé à autre chose, faisant clairement mention à cette nuit avec Fanielle. Il y a bien des choses qu’elle ignore à propos du sexe, mais bien moins que je ne le pensais il y a pas cinq minutes.

"Tu dis cela à cause de cette nuit avec Fanielle ? Il y a une différence entre être avec quelqu'un qu'on aime et avec une étrangère qui se met littéralement à nue, demandant à être sa première fois. Alors oui, après tout ce qu'il s'est passé sur Aliaénon, tous ces combats, ces morts, notre venue ici avec ce qui s'est produit, j'ai voulu être égoïste en cédant à la tentation. Bordel j'ai été aspiré dans ce foutu portail alors que j'étais encore présent sur le lit de mort d'Ibn !" Je regarde Yliria droit dans les yeux avant de répliquer plus calmement. "Tu penses que je suis passé à autre chose ? Désolé mais non."

Non. Non je ne peux pas passer à autre chose. Avec tout ce qui s’est produit sur Aliaénon, je n’ai d’ailleurs pas eu le temps de faire le point sur mes sentiments et cet amour à sens unique. Moi qui ai encore la mort d’Ysolde et la disparition de Castamir sur le cœur, je devrais déjà avoir tourné la page ? Elle réplique qu’elle ne me reproche pas cette nuit avec Fanielle, mais trouve gonflé que je le lui reproche, alors qu’elle était avec quelqu’un qu’elle aime. Ajoutant qu’elle m’aime beaucoup, elle précise qu’elle ne veut pas me donner de faux espoirs et qu’elle n’a jamais voulu me faire du mal.

(Bon sang ! Pourquoi cela m’arrive-t-il ? Pourquoi ai-je l’impression que jamais je n’aurais droit à un amour réciproque ? Courir après l’impossible est-ce là ma destinée ? Pourquoi ne puis-je connaître ce que d’autres savourent ?)

Ce qui n'était qu'un point sur le cœur devient une lame qui le transperce. Résigné par mon sort, je finis par baisser les épaules et ma main se porte à mon nez.

"Mais je ne te reproche pas une telle chose ! C'est juste...entre tes propos et tes...actes, il s'est passé un temps que je trouve... "

(Impossible, à moins d’un mensonge, d'une tromperie dans tes mots cette nuit-là.)

…irréel." Je soupire lourdement, retire ma main de mon visage et regarde dans le vide.

(Bon sang ! Comment les choses ont pu déraper ainsi ?)

"Oublie. J'ai pas à me mêler de tes histoires. C'est un problème qui ne concerne que moi je crois."

(Moi, moi et cette foutue destinée qui s’acharne à repousser ce que je désire par dessus tout.)

D’un pas lent, je prends la direction de l’ascenseur, jusqu’à ce qu’Yliria m’arrête. Elle sait que je lui en veux, elle le voit et refuse que l’on s’arrête-là, qu’on interrompt cette conversation sur une embrouille entre nous. Je n’arrive pas à la regarder de face, mais même en la voyant ainsi, presque en coin, j’arrive à voir l’affolement sur son visage. Elle ignore cependant à quel point je souffre. Cette douleur qui me vrille le cœur. Ce sentiment que jamais je n’aurais droit à ce bonheur. Cette impression que quelqu’un, quelque part, tire les ficelles de ma destinée, m’obligeant à m’en éloigner malgré moi. Est-ce là ma destinée ?

(J’appellerais plutôt cela une fatalité.)

Doucement je m’extrais à son étreinte et reprends le peu de chemin qui me sépare de l’ascen-sœur. Je laisse Yliria dans mon dos, sans lui porter un regard alors qu’elle nous rejoint pour descendre dans les Voies Médianes. Ni même en retrouvant la boutique de Bergeac. Ni même, alors que nous sommes liés par ce même objectif, ce désir de retourner chez nous. Il ne manquerait plus que cela rende impossible notre retour.

[Mitya]

Étrangement, la situation est plus détendue que ce à quoi elle s’attendait. Yliria faisant part de ses connaissances, ou plutôt de la non existence d’archives ainsi que celle de l’intouchable fondateur de l’Ordre du Soleil Noir. Bon, ce gars là pouvait sans doute être approché par les d’Esthalor mais le plus étonnant pour Mitya était cette histoire d’archives. Dans une cité d’immortels, il n’y aurait aucun livre pour se distraire pour l’éternité? Personne souhaitant relater ses aventures ou se vanter de quoi que ce soit? Pas de rapports d’enquêtes ou de missions pour les forces armées, aucun croquis d’apprentissage d’aucune sorte… Aucun lieu de culte destiné à l’admiration des Lumineux non plus à la connaissance d’Yliria. Elle n’y croyait que moyennement mais sans doute devraient-ils chercher ailleurs qu’auprès de l’Ordre.

Ils abordèrent ensuite les Lumineux, la possibilité de monter par un puits gardé et l’hypothèse d’un non retour. Hypothèse qu’elle renvoie pour les Bouges dont personne n’assure jamais le retour, tout du moins sain et sauf. Après avoir parlé du rendez-vous dans les Bouges d'Yliria avec le reste de la troupe, Mitya finit par lâcher que si sont plan cafouillait, elle aurait peut être une solution de repli.

Commence ensuite à s’esquisser un plan, des rôles pour chacuns. Tandis qu’Itulë et elle se renseigneraient sur les Voies Hautes, les deux autres se tourneraient vers des informateurs plus qualifiés pour les Bouges. Mais avant, ils devaient manger et se renseigner sur la première étape de leurs périples de ces deux prochains jours. Et pour celà, direction “Le vieux Dantes” comme l’a si bien présenté sa compagnonne hinionne quelques heures auparavant.

Alors qu’ils se dirigent vers l’objet du démon qui monte et descend à en rendre malade n’importe qui, Jorus et Yliria décident de s’isoler pour discuter. Regardant la scène de l’extérieur d’un air blasé, Mitya en profite pour demander à Itulë quel était son plan, principalement si Jorus décide de ne pas suivre les autres. Hypothèse plus que probable quand on observe leur discussion de loin. La réponse de la jeune elfe fit hausser un sourcil à la semi Eruionne.

"Bah on le prend avec nous. Ça sera deeeechiraaaaant pour Fanielle, mais bon. Prout."

Soit. Elle avait l’air si sûre de pouvoir faire changer d’avis le paternel d’Esthalor et après tout, c’était elle qui était si pressée de rentrer alors…

Lorsque les deux revînrent, ce fût pour mettre une ambiance de folie dans le groupe. Mitya n'osant poser de question a personne se contenta de suivre le groupe dans la bulle de verre, réfléchissant à ce qu'ils pourraient bien avoir à manger. Sans doute autre chose que des biscuits durs et du fromage!

[Yliria]

Enfin dehors, je pris un instant pour soupirer longuement, ravie de sortir de cette satanée baraque. Le chef de famille avait réussi à me donner envie de cramer quelque chose et mieux valait qu’il ne chercha pas à nous mettre des bâtions dans les roues, parce que ça allait être sa maison qui partirait en fumée sil se passait quoi que ce soit. Au moins, pour l’instant, on avait eu quelques informations et même si je m’étais mise cet enfoiré à dos, j’avais au moins la satisfaction de l’emmerder assez pour que ça se voit bien. Je détestai ce genre de type et il avait poussé ma patience à bout. Je profitai de notre sortie pour me calmer alors que Jorus prenait la parole. Et… ouais, il allait falloir que je leur donne un peu d’informations. J’essayai d’être la plus exhaustive possible sans que ça ne prenne trois heures non plus. Il y avait tout de même beaucoup à intégrer, mais je crus y parvenir au vu des réactions. Rien n’était simple, mais au moins ils avaient les mêmes informations que moi, à quelques détails près. Je précisai tout de même que concernant mon rendez-vous dans les Bouges, je n’avais nullement l’intention de leur demander de m’accompagner. Je n’avais pas spécialement envie que ce soit el cas, pour commencer, mais en plus tous aller là où l’autre con d’esthalor voulait nous envoyer au besoin, ce n’était pas très malin.

(Et ça gênerait ton rencard avec Akihito…)

(Aussi.)

(Ce n’est pas ça qui t’as décidé de refuser la proposition du chef Esthalor, quand même ?)

(Ça a joué, mais il y avait définitivement quelque chose de louche qui ne m’a pas plu. Personne n’est supposé être capable d’aller à la surface et lui il a un moyen simple d’y aller et n’en profite pas lui-même ? Je suis pas stupide, ça pue le traquenard son truc.)

(Ou alors il a un arrangement avec les types d’en haut.)

(Ça ne colle pas vraiment. Pour qui ce serait, cet arrangement ? Ce n’est pas comme si des étrangers venus d’un autre monde débarquait sans cesse ici.)

(Qui sait ? Ils ont leur mémoire effacée, tout le monde vient peut-être d’autres mondes…)

(… Putain j’ai pas pensé à ça… )

Peut-être même que les puissants étaient parfaitement au courant et que ce n’était pas vraiment une surprise pour eux… certes Shirel et Saraï semblaient surprises, mais elles n’étaient pas si élevées dans la hiérarchie. Les Généraux, en revanche, semblaient moins intrigués et surpris et c’était facile de jouer la surprise quand on est en fait parfaitement au courant… Une théorie comme une autre, mais ça ne me plaisait pas beaucoup. Et puisqu’on devait se déplacer, je me penchai vers Jorus, juste histoire qu’on soit tranquille.

- Essaie de voir si on nous suit, on ne sait jamais...

Parano ? possiblement, mais je n’avais pas survécu en ne prenant aucune précaution et je vérifiai les alentours alors qu’on parvenait au monte-charge. A ce moment, Jorus me retint, l’air sombre et me demanda de discuter. Aïe… Sans trop de surprise, il me demanda des explications et je m’excusai platement en avouant la vérité, c’était sorti tout seul sans que je n’y réfléchisse vraiment. Certes, j’étais un peu outré qu’il s’adonne à ce genre de chose avec une inconnue alors que certains des nôtres étaient dans la merde jusqu’au cou, mais après tout, j’allais voir Aki dans deux jours donc… Et cela ne lui plus pas du tout je dus bien l’admettre, malgré que j’essaie de mettre des gants… Voilà qu’il me sortis un pamphlet sur la bienveillance de Fanielle dont s’était la première fois… comme si je pouvais le savoir moi…

- Que veux-tu que je te dise de plus ? J'ai dit que j'étais désolée ! Qu’est-ce que tu veux que je fasse de plus ?

- Tu as raison, ce qui est fait est fait. Cependant il y a une chose qui t'es possible de faire. Je connais une jeune elfe qui se ferait un malin plaisir taquiner Fanielle, même devant son père. A toi de l'en empêcher.

Il désigna les deux filles derrière nous en disant cela et je soupirai. Comme si j’avais que ça à foutre d’expliquer le tact dont je ne disposais même pas à une jeune elfe qui avait l’air aussi bizarre que notre situation globale.

- Je ne garantis rien, elle a l'air dans son propre monde...

Ses réactions face au d’Esthalor ne m’avait pas échappé. Elle avait des airs de petite fille toute mignonne, mais la lueur dans son regard ne me plaisait pas du tout.

(Tu trouves ? Elle m’a l’air normale.)

(Oui, je sais. Elle a des réactions enfantines, mais son regard m’a flanqué un frisson désagréable et je préfère ne pas trop me fier à son apparence de petite poupée mignonne. Regarde Silmeria…)

(Je vois ce que tu veux dire… Rassure Jorus maintenant.)

je soupirai en me frottant la nuque, un peu incertaine concernant le smots à employer. Peut-être qu’en minimisant son acte avec le mien..

(Euh…)

- Si ça peut nous mettre sur un pied d’égalité... Il s'est passé quelque chose pour moi aussi donc.. voilà, tu sais et tu pourras t'en servir au besoin.

- Il te serait possible d'être encore plus floue ? De quoi tu me parles au juste ?

(Mes dieux, qu’il est con)

(Euh Yli je suis pas sûre…)

- Oh par les dieux... Ma virginité s'est faite la malle, là, t'as compris ?

Je sentis Alyah se plaquer une main sur le visaalors que Jorus devenait ce qui se rapproche le plus d’un légumes de mer, à ouvrir et fermer la bouche en sortant des mots sans aucune cohérence… Et là je regrettai un peu d’avoir ouvert ma gueule au lieu de juste laisser tomber et de couper court à la conversation. Et il commença à articuler et.. ce fut pire.

- Qu...qu...quoi ? Mais je... comment ? Non pas comment. Qu...quand ? Tu...tu m'as dit que ça ne t'arrivera jamais, tu te demandais même pourquoi les gens étaient si obsédés par ça ! Et c'était ya a peine quelques jours.

- Le euh.. comment, tu dois te douter. Et c'était sur Aliaénon, avant qu'on atterrisse ici.. et.. oh et merde c'est arrivé comme ça, voilà. On risquait de crever, et je voulais au moins vivre ça une fois et... voilà. Bon on peut y aller, le sujet mérite pas non plus qu’on s’y attarde.

Visiblement, il ne l’entendait pas de cette oreille et la conversation monta très vite dans les tours. Cet abruti se mit à s’énerver et à vite me chauffer avec ses remarques à la con. J’ai encore le droit de décider ce que je fais de mon corps et même si ce que je lui dis est l’inverse d ce que j’ai fais ensuite, en quoi ça le concerne, sans déconner ? Je lui ai répéter que je n’étais pas intéressée par lui et voilà qu’il monte dans les tours parce que j’ai pas fait ce que j’avais dit, non mais quelle blague ?! Et lui… l’entendre me dire qu’il n’était pas passé à autre chose, honnêtement, ça me serra la poitrine et ma colère s’évapora aussitôt… Et son regard vide… je m’en voulus instantanément et essayai de relativiser les choses et de ne pas créer une fracture entre nous, mais il me repoussa sans un mot avant de retourner vers le monte-charge. Je restai là un istant à el fixer avec les poings serrés, un goût désagréable dans la bouche. Quand je rejoignis le groupe, je me mis à l’écart, le plus loin possible de Jorus, partagée entre mon envie de lui mettre des claques ou de lui faire un câlin pour m’excuser. Mauvaise idée, dans les deux cas.

Sa faëra tenta bien de relativiser les choses en me remerciant d’avoir été honnête avec lui, mais j’avais juste l’impression d’avoir trop ouvert ma gueule, une fois de plus. Il ne faudrait pas longtemps avant qu’il ne comprenne avec qui j’avais couché et je n’avais pas hâte que ces deux-là se recroisent… Ysolde m’assura qu’il finirait par s’y faire et qu’il avait besoin d’entendre ça pour trouver sa route et ne pas vivre un amour non réciproque, mais je savais ce qu’il ressentait. L’amour non réciproque, je l’avais pris en pleine figure, moi aussi, à une époque… et ça n’avait pas été beau à voir.

Lorsque le monte-charge s’arrêta enfin, je suivis les autres sans vraiment d’intérêt. Cette discussion avait coupé tout appétit et je n’avais qu’une envie, passer à autre chose au plus vite. Je me permis tout de même de poser une main sur Itulë, histoire de la retenir quelques instant.

- Hey, pas un mot sur Fanielle, s’il te plaît, à qui que ce soit. Même pas à Jorus. Oublie cette histoire, s’il te plaît, je n’aurai jamais dû la mentionner en premier lieu, d’accord ?

Pas sûr qu’elle m’écoute, mais je n’allais quand même pas la menacer si elle l’ouvrait…

[Cromax]

La Cité des Ombres



Les Voies Hautes

Jour 2 – Mi-journée.

Alors qu’ils allaient prendre l’ascenseur vers les étages médians, Itulë répondit à Yliria :

“D’accodac ! J’serai muette comme une carpette !”

Son air joueur ne dut sans doute pas rassurer la demi-shaakt, mais... elle devrait visiblement s’en contenter. Ils prirent le moyen de transport sans que les gardes ne s’interposent : ils savaient visiblement à qui ils avaient à faire.



[HJ : Suite dans les Voies Médianes.]


[XP :
Jorus : 1 (discussions), 0,5 (départ vers Dantes). Tu trouveras la rune “Ye” dans un coin de l’ascenseur.
Mitya : 1 (discussions), 0,5 (départ vers Dantes).
Yliria : 1 (discussions), 0,5 (départ vers Dantes).]