Les Voies Médianes

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 26 oct. 2024 13:25

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 1 – milieu d’après-midi.



Fanielle prit les devants, comme demandé. Elle grimpa doucement les escaliers et, une fois en haut, un petit cri de surprise se fit entendre.

« Ah ! »

Puis un juron.

« Merde, mon bol ! Hé, Fanielle ! »

L’accueil, bien que ponctué de ces deux interjections, était plutôt bon, et le reste de la troupe put monter alors que la fille du tailleur prenait dans ses bras la jeune femme présente là. Assez jeune, brune, jolie mais commune. Le tour de potier devant elle expliquait sa grogne : sa surprise l’avait fait s’effondrer la structure d’un bol d’argile, qui tournait mollement, tout déformé.


Image


Elle n’y prêtait guère plus attention, jetant un œil à tous les arrivants avec étonnement, mais sans animosité.

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? Et qui sont ces gens ? »

Fanielle gardait son sourire, et expliqua brièvement :

« Je te raconterai, c’est trop long à expliquer. On a dû partir par le canal à cause d’ennuis dans la boutique. On passe juste, si tu le permets. »

La potière parut déçue, mais ne s’en formalisa pas et répondit en souriant :

« Oui, j’ai entendu tout le bazar. J’ai jeté un coup d’œil, et y’avait plein de types du Soleil Noir. Mais tu sais comment c’est : mieux vaut ne pas s’en mêler. Bergeac va bien ? » demanda-t-elle d’un air inquiet.

« Aux dernières nouvelles, oui. Dis, tu pourrais regarder où ils en sont ? »

Sans demander de précision, la jeune femme alla à la porte de son atelier pour regarder dans la rue. Elle témoigna :

« Je crois qu’ils sont occupés à partir. Oui, ton père est sur le seuil et ils s’en vont. »

Fanielle se tourna vers le trio avec elle :

« Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? On peut rester ici un moment, si Leibna est d’accord. », cette dernière opina du chef. « On peut aussi retourner à la boutique pour rassurer mon père, même si on ne sait pas si tous les soldats sont partis. »

Elle fit la moue.

« On n’a plus le corps de votre sœur, c’est ennuyant. La solution évoquée par mon père pour la soigner passe par une visite dans les Voies Hautes, mais seul lui pourrait vous y donner accès. Et encore… sans doute pas à tous. La seule autre solution, ça serait… »

Elle hésita clairement à poursuivre, se mordit la lèvre et continua quand même.

« D’aller dans la ville inférieure, dans les Bouges, et de trouver le Clan Carmin. Ce sont des… sortes de soigneurs. »

La potière blêmit, et s’exclama :

« Tu n’y penses pas ? La cité inférieure, c’est un allez simple. Sans compter que si vous avez des soucis avec le Soleil Noir, vous ne passerez pas. Ou si, mais en tant que condamnés. En plus, ce Clan Carmin, c’est qu’une légende. Une rumeur, et pas des plus joyeuses. »

Fanielle pinça les lèvres. Elle se tourna vers le groupe, sans savoir que rajouter.


____________________________



Après leur dernier échange, et voyant que Mathis ne donnerait sans doute guère plus d’information, l’homme aux binocles s’en alla, laissant derrière lui le kendran enfermé, et son gardien mécontent. Lorsque le blond tenta de se contorsionner sur sa couche, ce dernier s’exclama :

« Hé, t’es en train de faire quoi, là ? »

Agile, bien que non contorsionniste, il parvint à passer ses jambes entre ses bras attachés, se retrouvant donc menotté, mais par devant plutôt que par derrière. Le garde pesta :

« Toi, t’as clairement pas envie d’te faire bien voir. Tu vas finir à l’Entresol. »

Il grommela, puis s’en alla dans le couloir que Praline avant tenté de visiter préalablement. Sans doute pour prévenir ses collègues.



[HJ : Silmeria, tu n’as pas besoin de t’agenouiller quand tu parles à Itulë, elle fait ta taille (t’es une mini elfe blanche). Jorus et Sil, on peut poursuivre la discussion de groupe (sur discord ou ici en tour par tour) ou vous indiquez dans un post unique un choix de destination et votre mise en marche. Mathis, tu es libre de tenter ce que tu veux en un post unique.]

[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (effraction), 2 (fin de situation)
Mathis : 2 (tentative d’évasion féline), 0,5 (discussion)
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (effraction), 2 (fin de situation)]

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Mathis
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mathis » ven. 1 nov. 2024 03:48

Contrairement à moi, l’homme aux binocles n’avait même pas daigner se présenter et il n’avait sans doute pas retenu, ni mon nom, ni mon origine. Il n’en avait voulu que mon or et mon équipement.

Ainsi lorsqu’il me signifia son refus net de me retirer les menottes, j’hochai la tête et je m’éloignai de la cellule afin de rejoindre la couchette. Elle n’était pas du premier confort, mais j’avais vu bien pire, lors d’exploration sur Aliaénon.

Devant un échange désormais stérile, il tourna les talons. Une fois qu’il fut hors de vue, je ne perdis pas une seconde de plus. Je me couchai sur le dos, levai mes fesses, pliai mes genoux contre ma poitrine, et m’étirer les bras. Malgré mon agilité certaine, cela me prit plusieurs essais avant de réussir, et je ne doutais pas que mes muscles allaient être douloureux dès le lendemain, si ce n’était dans les minutes qui suivirent puisque j’avais abusé de leur élasticité. Une possible douleur au prix de la liberté, j’étais quand même gagnant.

Ma manœuvre acrobatique, qui prit quand même un certain temps, ne passa pas inaperçue. Le gardien me héla de cesser ce genre de comportement, me prédisant une petite descente aux enfers … à l’entresol..

(Entresol ? C’est comme un sous-sol ? )

Grognant dans sa barbe, il se dirigeait vers le corridor, pour s’en doute prévenir ses camarades gardiens. A trois, se contenteraient-ils de me menacer ? Ou bien ils en profiteraient pour me donner une bonne raclée ?

Avant qu’il soit hors de ma vue, je l’interpellai donc :

« N’ ayez crainte je ne m'évaderai pas de la cellule. Je voulais juste être plus confortable afin de me coucher sur le dos. Si vous ne dites rien aux autres j’aurais quelque chose dans mon sac pour vous remercier de votre silence. »

J’avais énoncé une demi-vérité. Il était vrai que mon confort serait accru avec mes mains à l’avant, mais l’avantage résidait surtout à l’accès à mon sac et à une plus grande liberté de mouvement pour m’évader. Et puis, mon petit brin d’orgueil m’avait incité à obtenir ce qu’on m’avait refusé.

L’appât du gain sembla plus fort que son envie de me “punir”, il se retourna.

"Ah ouais ? Et quoi ?" Tout en s’approchant des barreaux.

Les mains à l’avant, je pus fouiller dans mon sac. Mais ne trouvant pas d’objet dont je voulais me séparer, je me départis plutôt de l’un des bijoux qui ornait mon cou.


" Je ne sais pas ce qui a de la valeur dans votre monde...je vous offre ce médaillon"

Dis-je en retirant avec difficulté le dit médaillon de mon cou. Je me levai et m' avançai de quelques pas, demeurant à bonne distance des barreaux, tout en lui montrant le médaillon frappé d'une épée à épines

"L'or. L'or, ça a de la valeur."


De l’or, j’en avais un peu plus d'une vingtaine de pièces, mais je me gardai bien de lui parler de ma richesse.

Il plissa les yeux afin de bien voir l’objet que je lui montrai. Puis, il tendit sa main à travers les barreaux.

"Mais ça c'joli, ça doit valoir quelque chose."


Je m'approchai suffisamment pour déposer le médaillon dans sa main tendue. Une fois l'objet remis, je reculai de quelques pas pour être hors de sa portée.

Le gardien retourna sa place et remplit sa part du marché, c’est à dire de ne pas faire mention de mon comportement jugé inadéquat.

Assis sur le matelas, adossé contre le mur de pierre, sur le ton de la conversation, je demandai.

« Je suis curieux. De quoi sont constitués vos repas ? »

Puis qu’ils n’avaient jamais vu d’animal de leur vie, je me demandais s’il n’avait pas une alimentation végétarienne. Il fit d’abord mine de ne pas vouloir me répondre.

"J'suis pas ici pour vous faire la conversation."

Mais quelques secondes plus tard, il me répondit:

"De pain, viandes, légumes, bière, vins... Tout ce que les Lumineux daignent nous livrer."


(De la viande ! Que les lumineux leur livrait.. gratuitement ? )

"Et que devez-vous leur redonner en retour ? "

Surpris de ma question, il répondit qu’ils n’avaient pas besoin de rien leur offrir. Puis il se ravisa.

"Enfin si. Nous, le Soleil Noir, on doit maintenir l'ordre dans la cité. Les marchands font tourner l'économie locale. Mais... c'est tout. Ils demandent rien en retour."

« Oh, je comprends. Je suis naïf. Votre cité étant sous terre, je croyais que vous aviez un côté minier et que vous fournissiez de l’or à ceux des cieux. »

"Minier ? Non, non. L'or est toujours là en même quantité. Sinon on saurait pas c'que ça vaut."

"N avez-vous jamais éprouvé le désir d 'aller explorer la surface, par simple curiosité ? "


"Heu. Ben non, pourquoi faire ? Je vis pour servir l'Ordre, et dehors on sait pas c'qu'il y a. A part les Chevaliers des Cieux. Et eux veulent pas qu'on sorte. Donc aucun intérêt."


Je gardai le silence un petit moment afin de réfléchir à toutes ces réponses et y trouver une logique. Ils vivaient sous terre. Aucune bête ne les accompagnait. Ils ne pouvaient sortir à l’extérieurs et on leur fournissait également la nourriture… Et en y repensant bien, je réalisai que je n’avais vu pas davantage d’enfants que d’animaux.

(Ce lieu serait une prison ? Et les chevaliers des cieux y emmèneraient les bandits notoires. Laissant ceux-ci s’organiser en niveau hiérarchique et fournir eux-même leur gardien. )

Je hochai négativement la tête, ma réflexion ne tenait pas la route. Un criminel qui a connu la vie sur terre n’accepterait pas de si bon cœur de descendre sous terre. Et de nombreuses cellules et encore plus de gardes seraient nécessaires. Et puis, il aurait souvenir de la vie à l’extérieur et les animaux ne leur seraient pas inconnus. Décidément, toutes les aventures que j’avais vécu dernièrement dans d’autres mondes avaient un peu trop avivé mon imagination.

Je sortis de mes idées fantaisistes et je songeai plutôt à un moyen de sortir de là. Je fis mine d'hésiter un instant. Puis je demandai:

"J'ai la gorge sèche, pourrais-je avoir un peu d'eau ? "

L’éloigner un peu me permettrait de me défaire complètement de mes menottes.

"Hm. Nan désolé. J'peux pas quitter mon poste, même si z'avez pas l'air d'être un mauvais bougre. Le Grand Intendant voudrait pas, et j'prends déjà des risques à vous laisser comme ça avec tes menottes."



" Je comprends. Mais n'ayez crainte pour les menottes, si quelqu'un approche, je replacerai mes mains dans mon dos.... et que risque-t-il de m'arriver ici ? Cette cellule ne semble pas avoir servi très souvent. "

Praline s'étira, se leva, descendit du lit et s'approcha à pas félin et prudent des barreaux de la cellule.

Tout en parlant, je fouillai dans mon sac, ramassai discrètement ma clé reçu du vieil homme à la longue barbe et habillé de rouge. Je la cachai dans mes mains, croisant ensuite mes mains sur mes cuisses, attendant le bon moment.

"Oh, z'en faites pas. Ils diront rien si vous êtes sagement dans votre cellule. Mais ouais, elle sert pas beaucoup. Y'a peu de souci qui demandent une arrestation, sur les Voies Médianes. Les gens ont peur de devoir descendre, alors ils se tiennent à carreau."


Il m’observa un moment, puis il enchaîna :

"Vous... Vu votre effronterie, vous risquez de finir jugé à l'Entresol et envoyé dans la Cité Inférieure. Ou pire, s'ils décident que vous êtes un vrai souci pour la cité. Enfin. Y'a peu de chance, vous n'êtes pas un mage."

Il y avait donc pire que l’entresol. Mon effronterie ne constituait pas un crime aussi grave que celle d’utiliser la magie. Je décidai de ne plus le questionner pour le moment. Mais il faudra vraiment que je comprenne pourquoi la magie est interdite.

" Il ne me reste donc plus qu'à attendre alors."

Sa réponse fut brève.

"Bah ouais."


Le gardien regagna son poste à l’entrée du couloir, ce faisant, il me prévint:

"Hey, surveillez votre truc là. S'il tente encore de s'échapper, on le plante."


Je fis un signe positif de la tête puis j'appelai Praline. Elle revint vers moi, sauta prestement sur la couchette et s’étendit de tout son long. Je la poussai légèrement, puis je me couchai sur le côté, face au mur. Je voulais demeurer discret, je ne voulais pas attirer trop l’attention. Je voulais attendre le bon moment avant de m’évader, là je risquerais trop de me faire épingler par les trois gardiens.

La clé entre les mains, je la mis dans la serrure de mes menottes afin de me libérer. Une fois fait, il ne me resterait qu’à ranger ma clé dans ma besace.


((( Couché sur le côté, tourné face aux murs, Mathis tente d'ouvrir ses menottes grace à la clé du père noel. S'il réussit il rangera la clé et laissera les menottes ouvertes mais en place. )))

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 1 nov. 2024 15:30

"Jorus, je n'entends personne. Fais au mieux pour que tout se passe bien je te prie. Je ne voudrais pas avoir à prendre le relais." Déclare Hirst, non sans que je ne loupe la possibilité que les choses se passent mal par ma faute.

(Bon sang, je vais blanchir à vue d’œil à ce rythme-là !)

Malgré tout, il me faut bien admettre qu’elle a l’air bien plus fiable que sa sœur. Si je parviens à gérer la situation, nous ne devrions pas avoir de problème.

A la suite de Fanielle, nous grimpons les escaliers sans faire de bruit. Peut-être était-ce une erreur, car nous surprenons une jeune femme, risquant ainsi d’alerter l’alcoolique notoire qui vit en ce lieu. Sans se présenter, à l’attitude entre les deux femmes, je me doute que nous faisons face à la fameuse Leibna. Une jeune femme assez charmante, soit dit en passant et c’est sans animosité qu’elle nous dévisage, demandant des explications à son amie. Celle-ci ne s’étale pas en détail et sans mentir, elle reste dans la proposition que j'ai évoquée plus tôt : un groupe de client qui a pris refuge en passant par le canal et désirant revenir en empruntant cette boutique.

Nous laissons les deux jeunes femmes continuer à converser, la discussion portant sur l’événement dans la rue et la présence du Soleil Noir. Fort heureusement, elle non plus ne souhaite pas se mêler à cette troupe. Sous la demande de son amie, Leibna se dirige jusqu’à la porte pour s’en quérir de la position des soldats. Ceux-ci sont sur le départ et Bergeac est sur le seuil. Sa fille nous demande justement si nous devons attendre ici ou aller le voir pour le rassurer. Sur ce point, j’ai un avis que je me garde d’étaler dans son intégralité.

(Certainement pas ! Strictement hors de question ! Aller voir Bergeac alors qu’il y a encore des soldats dans la rue ? Il va perdre la tête en voyant sa fille avec nous, alertant les quelques soldats encore en place. Fanielle va bien, il n’est pas à quelques minutes près !)

Puis Fanielle évoque le traitement pour Silméria. La proposition de son père pour la soigner passait par les voies hautes et s’il est le seul à pouvoir nous en donner l’accès, nous ne pourrons probablement pas tous en bénéficier. En revanche, elle évoque une autre solution. Dans les Bouges de la ville inférieure, un Clan Carmin s’y trouve. Ils seraient en quelques sortes des soigneurs. Si j’entrevois par cette description de possible mages que je recherche, Leibna n’est pas de cet avis. Pour une raison que j’ignore, il semble qu’on ne puisse revenir de la cité inférieure, d’autant plus si nous avons des problèmes avec le Soleil Noir, ou à moins d’être des condamnés. De plus, elle met l’accent sur l’aspect légendaire de ce clan, dont les informations ne sont en rien guillerettes.

Quérant mon avis sur la question, je me permets de prendre les devants sur Hirst.

"Nul problème avec le Soleil Noir. Tout comme vous, nous préférons ne pas avoir affaire avec eux. D’ailleurs, je préfère que l’on attende que ceux-ci soient partis. En revanche, je n’ai pas eu la chance ou la malchance d’avoir entendu parler du Clan Carmin. Qui sont-ils et surtout de quoi sont-ils capables ?"

D’un grand sourire que je lui retourne, elle nous rassure que nous sommes les bienvenus, avant d’évoquer les légendes de la ville d’en dessous. Des âmes damnées commettraient d’horribles sacrifices dans un but particulièrement sombres. Ils seraient des dévoreurs de chair et d’importants consommateurs de drogues. Ils tiennent leur nom des victimes qu’ils saignent et s’en servant d’habit, ce qui leur permettrait de voler leur âme.

(Alors, des potins, des rumeurs, des légendes, j’en ai connus, mais là…c’est assez fort tout le même !)

Fanielle rétorque que tout cela est faux et qu’ils sont des soigneurs, même s’ils ne semblent pas particulièrement sains. Ils seraient même les seuls à avoir un minimum de bonté dans la Cité Inférieure. De son côté, si Hirst provoque un mouvement de recul de la part de la jeune Itulë en passant ses doigts dans les cheveux, elle fait preuve de subtilité lorsqu’elle demande si la femme est seule à réaliser les poteries, apprenant ainsi que le paternel, dont on connaît déjà l’existence, est à la taverne de son frère et ne sera pas là avant un moment.

(Tant mieux !)

"Les légendes tirent souvent leurs rumeurs de faits réels, bien qu'exagérés." Fais-je avant de poursuivre. "J'avoue que vous avez piqué ma curiosité avec cette histoire. Mais qui vous l'a narrée à chacune de vous et Fanielle, pourquoi pensez-vous qu'ils sont les seuls à avoir un minimum de bonté dans la cité inférieure ?"

Si les rumeurs horribles que nous relate Leibna viennent de la taverne, transmise par son pochtron de père, Fanielle est davantage embarrassée lorsqu’elle s’explique.

"Mon... père. Il tient ça de ses clients. Et si je dis qu'ils sont la seule possibilité de bonté dans la cité Inférieure, c'est parce que sa population n'est constituée que de criminels et assassins allant contre les lois. Le Soleil Noir les y envoie en dernier recours avant les Tréfonds. On ne raconte que des horreurs, des Bouges." Ces propos semblent faire écho auprès de Leibna qui hoche de la tête.

Si je compte descendre dans cette Cité Inférieure et les Bouges, mieux vaudrait que Hirst m’y accompagne, surtout si elle y trouve son intérêt en soignant sa sœur. D’ailleurs, elle évoque la perte de sa sœur dans l’écluse et si elle ne le laisse pas paraître, je sens que la mention d’un certain capitaine Hart sans la présence de sa sœur, tient davantage de la menace de représailles que d’une confiance en lui. Tandis qu’elle s’approche de l’entrée pour surveiller l’extérieur, elle demande comment nous pourrions rejoindre sa sœur. De mon côté, je suis particulièrement intrigué par ce Clan Carmin, de même que par la capacité de ceux des Vois Hautes pour soigner quiconque. D’un point de vue Yuiménien, ça sent la magie et c’est de mage dont je souhaite me rapprocher. Nous avons besoin d’eux pour retourner chez nous. Je reste auprès des deux jeunes femmes, contrairement à ma camarade, et aborde le sujet.

"Vous semblez en savoir beaucoup sur ces soins. Je n’ai eu pour ma part que des rumeurs totalement absurdes. Vous savez comment ils procèdent, qu’ils soient des Voies Hautes ou des étages inférieurs ? Ca a l’air…magique cette histoire ! Mais le Soleil Noir ne permettrait pas une telle chose ! Si ?"

Hirst apprend que sa sœur, ainsi que le reste de groupe accessoirement, ont probablement attiré l’attention au Lac de la Veine. Dans le meilleur des cas, ils ont évité l’écluse vide de la Voie Médiane Basse. Fanielle met l’accent sur l’importance de se cacher ou de fuir, voir de se rendre aux autorités s’ils le peuvent. Je commence à paniquer lorsqu’il est davantage question de criminels recherchés, que d’honorables clients ayant fui les problèmes. Leibna est choquée d’apprendre où ils se trouveraient et explique qu’il faut utiliser un ascenseur tout proche pour rejoindre la Veine. J’en apprends beaucoup plus concernant ce fameux Clan Carmin par Fanielle.

"Non, nous n'en savons hélas que trop peu. Et... le Clan Carmin n'est pas pour rien dans la Cité Inférieure : si leurs soins se rapprochent à de la magie, l'Ordre du Soleil Noir ne les laissera jamais monter. Enfin..." Elle serre les lèvres un instant avant de reprendre. "L'une est remontée. La Fille d'une maison des Voies Hautes : les de Montort. C'est la solution dont mon père parlait, pour sauver votre sœur. L'un des maîtres de la maison, son père, a tout fait pour la sortir de cette secte, et l'a payé au prix fort. Les commerçants qui lui sont fidèles, comme mon père, ont tout sacrifié pour ce marché avec le Soleil Noir. Depuis, ils la tiennent cachée. Papa voulait faire jouer son sacrifice comme une faveur à exploiter en retour. Pour sauver votre sœur. Mais vu comme vous vous êtes tous comportés, je doute qu'il veuille sacrifier cette faveur pour vous, désormais. C'est un homme bien, et vous l'avez floué."

Hirst s’offusque des propos tenus à son encontre et à celui de sa sœur, détaillant trop à mon goût comment nous sommes arrivés ici, une forte tension naît subitement. Ecoutant la conversation le menton appuyé sur la main droite et le coude droit lui-même posé contre un rebord à bonne hauteur, je m'apprête à changer légèrement l'histoire lorsque Hirst réplique...et d’une façon que je ne pensais pas possible.


Avertissement !

Ceci est un message d’alerte destinée à protéger les personnes désireuses de connaître les détails de la scène qui va suivre.
Si vous êtes sujets à des bouleversements physiques, psychologiques, hormonaux, si vous suivez un traitement cardiaque, si vous suivez actuellement une psychanalyse de très long terme ou prenez des psychotropes, nous vous conseillons de ne pas poursuivre votre lecture.
La scène qui va suivre comporte des éléments particulièrement éprouvants, pouvant choquer les personnes les plus robustes et risquent d’altérer votre personnalité en profondeur.

Ceci est une alerte de l’OVDCCDLP, l'Organisme Vindicatif Des Colporteurs Corrompus De La Pureté.

"J'ai été dure avec vous..." Déclare Hirst, loin de la froide assassine que l’on connaît, avec le visage de sa sœur. S’approchant de Fanielle d’un pas décidée, elle continue. "J'ai eu des mots difficiles à entendre et certes je n'ai pas pris votre surprise en considération." Elle poursuit en lui tendant la main. "Aussi... Je vous prie sincèrement de m'excuser, permettez moi d'aller retrouver votre père, participer à la compensation de ses pertes grâce à l'argent de ma jumelle et d'assurer votre sécurité. Ma sœur est ce qui compte le plus pour moi, elle est très compliquée à gérer, mais je sais faire la part des choses. Je suis consciente que vous avez essayé de nous aider, maintenant que nous sommes séparées la situation est encore plus compliquée mais ne me disculpe pas d'excuses et je vous prie sincèrement de les accepter."

Touché par un mutisme rarement égalé et scrutant Hirst avec des yeux ronds de surprise comme jamais, mon menton glisse de la main qui s'en va s'étaler sur le visage, frappant finalement mon œil droit de la paume.

Si par cette…prouesse, ce…miracle de Hirst la tension entre les deux femmes semblent s’atténuer, ignorant qu’elle vient d’assister au plus improbable des événements, Itulë s’inquiète pour moi.

"Oui, oui ça...ça va." Fais-je en me massant mon œil endolorie. "J'ai...je me sens comme si j'avais vu un perroquet pratiquant la danse de l'esprit !" Dis-je avant de préciser. "Un truc de chez moi."

De la tête, Fanielle encourage Hirst à aller parler à son père, ce qui n’est pas du goût d’Itulë. Une réaction qui interpelle l’assassine, soucieuse de la protéger depuis le début. Mais qu’importe l’avis de la jeune elfe, nous avons besoin de lui parler.

"Nous retournons voir Bergerac. Non pour cette faveur, mais pour les informations qu'il pourrait nous fournir." Dis-je en me dirigeant à la porte pour observer les agissements des forces de l’ordre, avant d’attirer l’attention de Fanielle. "De plus, je compte bien vous ramener à bon port, loin du chaos extérieur et de la présence du Soleil Noir."

Dehors, ceux qui se rapprochent de la milice locale semblent s’être bien éloignés de la boutique de Dantes, nous laissant l’opportunité d’y retourner. Une option qui trouve un écho reconnaissant auprès de Fanielle, qui rectifie ma mauvaise prononciation du nom de son père. Après m’être excusé de ma méprise, je rectifie les propos d’Itulë, condamnant sans honte Dantes père, sur le peu d’utilité qu’il représente.

"Bergeac a déjà montré sa bonté. Les récents événements ont joué contre nous et sa patience. Cependant s'il ne désire plus nous accorder sa faveur, il pourra nous être d'une grande aide autrement." Dis-je, sans avoir l’impression d’avoir trouvé une oreille attentive de la part de la jeune elfe.

De son côté, Hirst s’est intéressé à une poterie et ayant glissé quelques yus d’argent à l’intérieur, le geste a interpellé Leibna. Curieuse, elle demande si elle s’en sert de médaille et combien cela vaut. Hirst explique simplement que c’est sa sœur qui les fabrique, sans cependant en connaître le prix en or. La curiosité sur un objet d’un autre monde est ainsi mise adroitement de côté.

Tout le monde étant prêt à partir, j’ouvre la porte en saluant la jeune potière.

"Dame Leibna, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Merci encore de l'accueil." Fais-je de mon plus beau sourire avant de sortir dans la rue.

Je tiens la porte aux femmes, avant qu’un autre événement ne me dresse les poils du corps. Hirst, l’assassine la plus connue et redoutée de Yuimen. Celle qui, possédant le visage de sa sœur, réuni tous les faits d’armes, des pires aux meilleurs, en passant par les plus abjects et sanglant. Celle qui a usé de la magie sur moi, durant notre séjour sur Aliaénon, me transformant en une sorte de porc-épic, les épines dans le mauvais sens et aussi brûlantes que le plus rouge des métaux forgés. Celle capable de glacer une ambiance d’une simple réplique, d’une menace à peine dissimulée ou d’un de ses regards qui ne laisse transparaître qu’une froideur digne des régions les plus reculées du Nosvéris. Cette même elfe, s’en vient prendre mon bras comme une simple amoureuse. J’ai un bref mouvement de recul avant que je ne comprenne son but et qu’elle explique son idée à tous.

"Sois naturel, nous sommes un couple venu avec notre petite chérie venus rendre visite à tonton Bergeac. Tu as compris Itulë ? Jouons ensemble à ce jeu si la garde nous demande ce qu'on fait."

Nous sommes quatre à nous rendre ainsi à la boutique de Bergeac. Sa fille Fanielle, Itulë qui doute de l’intérêt d’y aller, de Hirst, me prenant par le bras comme une parfaite épouse amoureuse, bien que capable de trancher une carotide si elle estime que c’est nécessaire et moi, le bras raide, la démarche aussi assuré qu’un canard qui se sait à côté d’une lionne, me méfiant davantage de ma compagne de marche, que des hommes du Soleil Noir.

Allez, on va utiliser un bon émotif pour le coup, ça le mérite :D

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Silmeria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » ven. 1 nov. 2024 20:55

"Jorus, je n'entends personne. Fais au mieux pour que tout se passe bien je te prie. Je ne voudrais pas avoir à prendre le relais."

La rencontre entre Fanielle et son amie se fit sans le moindre accroc. Jorus et moi même, accompagnés du petit beignet avons pu nous introduire sans même éveiller la moindre méfiance. Je prêtais attention à quelques détails, la poterie particulièrement, savoir si sa pièce était un travail solitaire ou si elle demandait la participation de son géniteur. Celui-ci ne semblait pas être présent, j'observais les alentours le plus naturellement possible, feignant d'admirer les poteries tandis que Fanielle et son amie discutaient sans que je n'écoute réellement comment la conversation était arrivée à ce point, d'un remède.

Quelques rumeurs diluées dans d'autres rumeurs faisaient surface mais rien de bien précis à quoi m'accrocher. Je soupirais, craignant de plus en plus pour ma douce Silmeria, inconsciente, échouée entre les mains de Dracaena et de Heartless et de sa clique. Je savais que Dracaena serait un allié fiable mais Heartless aurait été capable de la vendre contre une bouteille de la première gnôle locale. Mordant mes lèvres, je chassais cette idée de mon esprit, espérant que celui-ci fasse le bon choix, celui de ne pas me provoquer. J'imaginais bien cet ahuri se présenter devant moi le plus naturellement du monde, se grattant la tête ou le cul en haussant les épaules et annoncer simplement l'avoir perdue.


"Mon... père. Il tient ça de ses clients. Et si je dis qu'ils sont la seule possibilité de bonté dans la cité Inférieure, c'est parce que sa population n'est constituée que de criminels et assassins allant contre les lois. Le Soleil Noir les y envoie en dernier recours avant les Tréfonds. On ne raconte que des horreurs, des Bouges."

Un frisson me parcourait. Silmeria était débrouillarde mais... Ainsi inconsciente entre ces malandrins... Si seulement elle avait été éveillée, elle aurait sans doute apprécié sa descente dans ces lieux, cette cité inférieure, elle aurait même cherché à y étendre les Murènes et à provoquer la pègre locale, connaissant son caractère. J'observais Jorus d'un oeil triste, c'était de tous lui que la providence m'avait envoyé. Je poussais un soupire. Je l'avais en effet malmené par le passé, mais par un procédé miraculeux que j'ignore, il ne semblait pas m'en tenir rigueur. Peut-être faisait-il la différence entre ma jumelle et moi ? Il n'avait sans doute pas oublié mon sort visant à le tuer, le détruire, lui qui s'était opposé à moi. Mais il y eu cette conversation avec Silmeria... Dans l'infirmerie alors que peu peu je prenais forme. Ils s'étaient expliqués, calmement d'abord puis elle avait cédé à la colère et avait menacé Jorus d'une façon incompréhensible, je ne me souvenais plus des tenants et des aboutissants de cette dispute sordide. Un soupire plus lourd encore passa la barrière de mes lèvres pincées.

"Vous semblez en savoir beaucoup sur ces soins. Je n’ai eu pour ma part que des rumeurs totalement absurdes. Vous savez comment ils procèdent, qu’ils soient des Voies Hautes ou des étages inférieurs ? Ca a l’air…magique cette histoire ! Mais le Soleil Noir ne permettrait pas une telle chose ! Si ?"

Une façon bien amusante de laisser comprendre qu'il ne se dévoilerait pas comme un illustre étranger aux yeux de la potière. Il semblait être doué d'un peu plus de finesse que Heartless qui ne trouverait pas son bateau ivre sur son propre pont.

"Non, nous n'en savons hélas que trop peu. Et... le Clan Carmin n'est pas pour rien dans la Cité Inférieure : si leurs soins se rapprochent à de la magie, l'Ordre du Soleil Noir ne les laissera jamais monter. Enfin..." Elle semblait hésiter comme si l'information qu'elle comptait nous donner était trop précieuse ou sensible.

"L'une est remontée. La Fille d'une maison des Voies Hautes : les de Montort. C'est la solution dont mon père parlait, pour sauver votre sœur. L'un des maîtres de la maison, son père, a tout fait pour la sortir de cette secte, et l'a payé au prix fort. Les commerçants qui lui sont fidèles, comme mon père, ont tout sacrifié pour ce marché avec le Soleil Noir. Depuis, ils la tiennent cachée. Papa voulait faire jouer son sacrifice comme une faveur à exploiter en retour. Pour sauver votre sœur. Mais vu comme vous vous êtes tous comportés, je doute qu'il veuille sacrifier cette faveur pour vous, désormais. C'est un homme bien, et vous l'avez floué."

Une inconnue venue de la cité inférieure, si telle était l'idée de Bergeac, celle-ci n'avait plus d'intérêt maintenant que ma Sissi n'était plus là, du moins par sa présence. Cependant la remarque de Fanielle me gênait. De tous, encore une fois j'étais la seule coupable, Heartless aurait pu baiser Dracaena dans la gnôle de son père que le monde aurait trouvé une façon singulière de me mettre ça sur le dos. Mais là où Silmeria aurait piqué une crise de colère ou d'hystérie, je préférais une approche plus neutre. La jonction entre les aventuriers de Yuimen et ceux de ce monde devait être basée sur des débuts fiables, nul besoin d'attiser doute et colère ni même d'accumuler les témoins. Je secouais la tête chassant les idées noires qui me hantaient et avançais.



"J'ai été dure avec vous..." J'approchais de Fanielle, sentant Jorus non loin prêt à tenter quelque chose. Le pauvre homme, j'étais assez proche pour faire apparaître ma lame dans la fille de Bergeac et il n'aurait rien pu faire. D'un geste du poignet je pouvais la dévier, trancher la gorge de la potière, embrocher Jorus avant qu'il ne comprenne et épingler Itulë sur le mur entre deux jarres. Oui, j'avais le temps. Tout serait assez silencieux si je faisais preuve d'assez de souplesse dans le poignet.

Le coeur de Fanny d'abord, perforer sa respiration pour l'empêcher de crier, la gorge de la potière pour éteindre ses cordes vocales, Jorus n'aurait pas crié de peur et aurait été trop occupé à chercher son arme, Itulë serait tétanisée. Deux secondes. En deux secondes je pouvais... Souffler quatre bougies. Mais cette main tendue était aujourd'hui...

Amicale.

"J'ai eu des mots difficiles à entendre et certes je n'ai pas pris votre surprise en considération."

Fanielle était une alliée. Incongrue certes, mais elle avait peut-être les ramifications qui allaient nous permettre, à Jorus et moi même d'avancer et d'y comprendre un peu plus. Le plus logique aurait été de sauter dans l'écluse pour suivre Silmeria mais inutile de s'enfoncer dans des horizons plus hostiles encore sans avoir la moindre idée de quoi faire.


"Aussi... Je vous prie sincèrement de m'excuser, permettez moi d'aller retrouver votre père, participer à la compensation de ses pertes grâce à l'argent de ma jumelle et d'assurer votre sécurité. Ma sœur est ce qui compte le plus pour moi, elle est très compliquée à gérer, mais je sais faire la part des choses. Je suis consciente que vous avez essayé de nous aider, maintenant que nous sommes séparées la situation est encore plus compliquée mais ne me disculpe pas d'excuses et je vous prie sincèrement de les accepter."


Le petit beignet ne semblait pas trop de notre avis, j'essayais de comprendre pourquoi, un doute venant de sa présence dans la cave avec Bergeac et ses larmes... Il y avait un autre individu maintenant que j'y pense... Un elfe à la curieuse chevelure, il s'était éclipsé et me semblait... Singulier.

"Bergeac a déjà montré sa bonté. Les récents événements ont joué contre nous et sa patience. Cependant s'il ne désire plus nous accorder sa faveur, il pourra nous être d'une grande aide autrement." Jorus d'un air presque paternel avait donné son avis et quelque part annoncé la marche à suivre. Itulë allait nous suivre, de toutes façons elle était en sécurité, je ne voyais pas Bergeac comme une menace directe, il pouvait nous dénoncer à la garde mais se serait attiré de nombreux soupçons dans la foulée.

"Dame Leibna, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Merci encore de l'accueil."

Je m'approchais de Jorus lorsqu'il saluait la potière après avoir laissé à celle-ci de quoi faire oublier la porte fracturée. J'espérais que le père ivre mort à son retour serait content de trouver ces petites médailles d'argent et qu'il comprendrait avoir de quoi s'offrir un joli lot de porte et un bon fût pour fêter ça.
Comme une murène, ma main vint s'enrouler autour du bras droit de Jorus. Je me collais à lui comme si j'étais sa femme. Itulë avait une apparence de jeune fille et si elle avait été issue d'un accouplement entre un homme et une elfe, son âge aurait presque pu concorder. Je soufflais à Jorus et au petit beignet :

"Sois naturel, nous sommes un couple venu avec notre petite chérie venus rendre visite à tonton Bergeac. Tu as compris Itulë ? Jouons ensemble à ce jeu si la garde nous demande ce qu'on fait."

Cependant l'homme s'était figé, je ne comprenais pas d'où venait cette crainte à mon égard, jadis nous nous faisions la guerre, aujourd'hui nous oeuvrons de concert afin de trouver des réponses à nos questions. Et surtout... Un moyen de trouver Silmeria.

Avant tout.

" Détends-toi Jorus. Inutile d'employer mon véritable nom... Pour toi je serai... "


Un petit sourire amusé vint donner à mon visage un air plus agréable.

" Lenneth. "

---------------

Suis Jorus et Fanielle jusqu'à l'échoppe de Bergeac
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 2 nov. 2024 11:41

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 1 – milieu d’après-midi.



Seul dans sa cellule, Mathis parvint à se libérer de ses menottes à l’insu de son gardien, et à ranger sa clé sans qu’elle fut brisée. Le silence dans la pièce était pesant, l’attente longue. Mathis allait-il se plier à son incarcération ou tenter quelque chose ?



_________________________________



Sur la Voie Médiane haute, entre poterie et tailleur, le petit quatuor avançait vers la maison Dantes. Tant Itulë que Fanielle regardèrent Hrist avec circonspection lorsqu’elle annonça vouloir jouer le rôle d’une petite famille. La petite elfe finit par opiner du chef, avançant à leur côté, tandis que Fanielle soupirait.

Ils arrivèrent vite et sans encombre au « Le Fil et l’Aiguille », et y entrèrent, Fanielle en tête. Bergeac était là, assis dans sa boutique dévastée par le passage de toute la troupe des aventuriers… et sans doute celle des soldats de l’Ordre du Soleil Noir. Son œil unique, triste, se posa sur sa fille, et un regain d’énergie le frappa, alors qu’il s’élança vers elle pour la soulever du sol en la prenant dans ses bras.

« Ma fille ! Vous avez tenu parole ! »

Il posa le regard sur Jorus, qu’il semblait ne pas reconnaître, sur Itulë, puis sur Hrist, de laquelle il commenta en pinçant les lèvres :

« Vous… »



[HJ : Mathis, j’te laisse faire ce que bon te semble. Le petit couple, discussion sur Discord ?]




[XP :
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (libération)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (potier et tailleur) *2 (bon de l’Emotif) = 2XP !
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (potier et tailleur)]

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Mathis
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mathis » ven. 8 nov. 2024 01:22

Une fois les mains libérées de toute entrave, je me sentis libre d’agir même si je me trouvais toujours à l’intérieur d’une cellule, sous la surveillance de trois gardiens, un à proximité et les deux autres à la sortie du corridor. J’avais réussi à obtenir un peu de tolérance de la part du gardien qui me surveillait de près en lui offrant un médaillon. Mais là s’arrêterait l’aide qu’il pourrait m’apporter, j’en étais persuadé.

Ma précieuse clé, de nouveau bien cachée dans ma besace, les mains entravées des menottes non verrouillées, je me levai. Debout, j’arpentai ma cellule tout en réfléchissant aux actions que je pourrais faire pour me sortir de la situation dans laquelle je me trouvais. Praline, qui m’avait emboîté le pas s’amusait à faire du slalom entre les barreaux.

(Petite veinarde, tu peux entrer et sortir à ta guise )

Cependant, je savais bien que cette liberté était illusoire. Et j’en avais fait les frais un peu plus tôt, lorsque, empruntant le corps de ma chatte adorée, j’avais été confronté aux épées de deux des gardiens. Et puis, même si j’avais réussi à sortir de là sous cette forme féline, j’aurais laissé mon corps et tout mon équipement à la merci de ces gens avides de biens matériels.

(Si je pouvais être un chat, tout comme toi, jolie Praline, je pourrais m’évader sans difficulté. )

Aussitôt cette pensée formulée, je sentis des picotements à mes extrémités et une certaine nausée m’envahir. Mes pieds étant chaussés, je me contentai d’examiner mes doigts et j’eus l’impression qu’ils se recouvraient peu à peu d’un pelage duveteux tout en rapetissant.

( NON ! )

Affolé, mes yeux rivés sur mes mains, je fus soulagé de constater que les poils avaient disparu et que mes doigts avaient retrouvé leur taille normale aussitôt que je m’en étais opposé, en pensée.
De peur que ce phénomène se reproduise de nouveau et alerte du même coup le gardien, je me tournai contre les barreaux, de sorte qu’il ne vit que mon dos.

J’émis alors des hypothèses à ce qui venait de m’arriver. Je ne pouvais avoir été empoisonné, puisque je n’avais rien mangé et qu’on avait même refusé de me donner à boire. Il était peu probable que je sois victime d’un sort, car la magie était interdite dans ces lieux. Tout ce dont j’étais certain, c’était qu’une transformation s’était opérée dès que j’avais souhaité être un petit chat.

(La magie est-elle interdite parce qu’elle est très présente, accessible et aussi incontrôlable que sur Aliaénon ? Ainsi, celle-ci obéissait au moindre souhait. )

La seule façon de le vérifier était de faire un essai. Tournant le dos au gardien, scrutant mes mains, je fis le souhait de me transformer en une copie conforme de celui-ci.

(Je souhaite prendre les traits du gardien de l’autre côté de la cellule.)



Rien ne se passa sur le moment,... pas plus que les secondes suivantes,... ni les quelques minutes qui suivirent, j’avais donc tout faux. Et puis, peut-être j’avais tout simplement été victime d’une hallucination…

(Et pourtant.. )

Je décidai de faire une autre tentative, mais cette fois, je ferais le même souhait, soit celui d’être un chat tout comme Praline, rajoutant que je désirais que ses poils soient roux. Cette fois, l’effet fut presque spontané. La même nausée m’envahit et des poils roux surgirent sur mes doigts, des griffes prirent la place de mes ongles et ma vision me semblait différentes.

(Stop ! )

Cette fois encore, il me suffit de le décider et la transformation s’était arrêtée. À présent convaincu que je n’avais pas rêvé, il ne m’était pas utile de compléter ma transformation. Je retenterai l’expérience une fois que je serai à l’abri des regards. Je savais donc qu’il m’était possible de me transformer non seulement en Praline, mais aussi en un chat différent. Je m'étais contenté de souhaiter de désirer une couleur différente de pelage. Mais jusqu’à quel point je pourrais incarner un chat différent de Praline.. Pouvais-je étendre ma transformation à toute autre espèce de chats ? Où de chiens ? Quoique je ne voyais pas l’intérêt de prendre la forme d’un chien, n’appréciant pas vraiment leur tempérament dépendant et même soumis. Et puis, le plus important, est-ce que ma transformation se limiterait à celle d’un homme-chat tel que celui que j’avais rencontré dans la boutique du tailleur ? Ou bien la transformation serait complète ?

Finalement, la tête pleine d’interrogation, je m’éloignai des barreaux et m’asseyais sur le lit adossant mon dos contre le mur. Praline me rejoint immédiatement, sauta sur mon genou et exigea des caresses. Je lui flattai donc le dos tout en me perdant dans mes pensées, réfléchissant à toutes les possibilités qui s’offraient désormais à moi.

Je décidai finalement d’attendre un peu avant de tenter une évasion.

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Silmeria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » ven. 8 nov. 2024 03:06

Notre retrouvaille avec Dantes se fit plus souple que ce que j'avais imaginé. Celui-ci était si heureux de retrouver sa fille que son cœur ravit avait accepté nos excuses sans résister et bien qu'encore un peu dubitatif, il ne manqua pas de nous abreuver de précieuses informations quand nous lui avons dévoilé notre couverture de mari et femme.

Selon lui, il n'existait pas de notion de mariage en ce monde, seul des pères et mères et des frères et soeurs, selon les générations régissaient ce monde. Des chevaliers ailés quant à eux servaient de cigogne comme dans les contes pour enfant et apportaient des enfants frais et formés aux familles pour les compléter. Jorus était assez circonspect et semblait plus se soucier de comment les gens copulaient en ce monde. J'haussais les épaules face à tant d'informations. Tout est bon à prendre, surtout lorsqu'il s'agit de couverture, il fallait garder en tête que nous aurions toujours un temps de retard et qu'il fallait absolument garder en tête que notre rôle ici ne devait se limiter qu'à une tâche à la fois.

Silmeria.

Ce nom hantait mon esprit.

Silmeria, Lenneth, Sissi-le-ravioli, La Douce, la Cruelle, la Baronne, la Régicide, la pourfendeuse de gobelins, des surnoms qu'elle collectionnait comme des idôles. Derrière lesquels se cachaient une histoire à chaque fois. Ma douce Silmeria... Elle était si sotte mais au moins j'étais là, j'avais le contrôle ce qui me rassurait, elle aurait été à ma place, elle se serait mise à bailler devant les explications de Dantes en demandant d'un naturel déconcernant quand est-ce qu'on tuerait quelqu'un juste pour voir sa tête. Je soupirais, elle me manquait mais... Si les autres parvenaient à la réveiller, si elle venait à se retrouver sans moi... Quelle menace elle pourrait représenter ? Il fallait que je retrouve Silmeria car sans moi pour la gérer, elle pouvait très bien être naïve et légère, à ricaner des blagues de Heartless et de Dracaena...

Ou peut-être la trouverais-je ricanant au sommet d'une pile de cadavre à faire parler une tête décapitée... Je réalisais peu à peu qu'elle avait un potentiel mesquin et terrifiant, j'étais considérée à tort comme la méchante de ce duo mais j'étais plus son équilibre, sa logique, son pendule, celle qui oscillait entre le chaos et la raison. Sans moi, Silmeria était peut-être la plus grande menace après la tête du...

Gragon comme elle aimait l'appeler.

Ma douce Sissi... Qu'as-tu fait... Pourquoi te montrer si provocatrice et si légère à la fois. Il fallait assumer, tout accepter, baisser la tête, les yeux et la logique, offrir à Dantes quelques pièces d'or et s'excuser des méfaits des autres. Jorus... Mon petit Jorus, lui aussi avait un air de Silmeria sans en avoir l'envergure maléfique. Il s'intéressait aux coïts de ce monde avec un Dantes hilare et une Fanielle outrée, provocatrice je lui demandais s'il avait pour prochaine destination une maison close et il ne manqua pas de me répondre que ce serait pour moi l'occasion de gagner quelques pièces.

Pardon ?

Je suis l'âme noire de Silmeria et elle même n'était pas particulièrement portée sur la chose, elle était frigide, froide, distante, moqueuse, légère et cruelle et je l'étais tout autant. J'avais accompagné Jorus sur un petit bout de chemin et je m'étais montrée presque aimable, assez arrangeante, je sais que sous ce voile de dureté et ma facilité à devenir psychorigide je n'étais pas d'une approche facile, que Jorus avait du se confronter à un mur d'airain mais... Je n'étais pas une pute. J'étais sa meilleure alliée à l'heure qu'il était et je refusais qu'il me traite de la sorte. Mon regard devenait glacial, hivernal, mortel et je m'approchais de lui avec la sensation de devenir la faucheuse elle même. Mais ma main se posa sur son épaule comme un oiseau sur la branche, je plongeais mon regard dans les yeux de l'humain, petite fleur humaine qui se flétrirait bien vite... Mais il était si insolent, si moqueur, je lui expliquais sans la moindre émotion que cette flamme, je la soufflerai s'il avait en tête de réitérer son insulte. Il en semblait étonné, prétextant que ma soeur aurait compris la plaisanterie.

J'étais interdite face à ce propos.

Silmeria ?

Il n'avait pas passé assez de temps dans sa tête, ma parole. Mais il avait peut-être raison, qu'aurait fait ma Sissi ? Elle aurait ricané en lançant une insulte encore plus vexante ? Elle aurait tué Dantes et Fanielle et un clin d'oeil pour lui faire comprendre qu'il ne fallait pas dire des gros mots ? Aurait tué Jorus ou l'aurait sauvagement agressé ? Aurait brûlé le quartier ? Aurait ignoré ? Aurait trouvé un chapeau amusant à mettre sur sa tête ? Aurait baillé ? J'avais passé des années dans son esprit à scruter ses moindres émotions et sensations et aujourd'hui encore, je n'étais pas en mesure d'affirmer ce qu'aurait fait ma douce Sissi face à l'insulte de Jorus qui, ironiquement était persuadé qu'elle aurait pris ça à la rigolade.

Il fallait vraiment que je la retrouve, je ne pouvais pas la laisser sans garde fou avec des personnalités comme Heartless et Dracaena, c'était un cocktail absolument terrifiant. Je passais l'offense de Jorus, il était amusant et je l'appréciais. Cependant ma tolérance à son égard retomba bien vite lorsqu'il parlait de s'arrêter pour dormir et se restaurer. Je ne me voyais pas rester à table avec Dantes et sa fille, à boulotter un plat local et en apprendre plus autour d'un verre pendant que ma soeur était absente. Il fallait profiter du fait qu'elle puisse être localisable pour la trouver, une fois perdue... Cette andouille était une véritable anguille et je la connaissais assez pour savoir que même si c'était une sotte surdouée et lunatique, si elle ne voulait pas être retrouvée, même moi j'aurai du mal à la traquer. Sans parler de ses pièges complètement tordus... Vraiment, si je devais faire quelque chose pour ce monde, il fallait mieux stopper Silmeria plutôt que de faire taire le Dragon.

Quant à la suite... Jorus refusait de donner son or prétextant que c'était la moindre des choses que de payer pour ma soeur... Encore une fois on sautait sur les conclusions et je n'appréciais pas ça... Je regrettais ma pensée, si jamais Jorus se retrouvait en mauvaise posture, je sais que ce moment hanterait mes pensées et pourrait (peut-être) me dissuader de l'aider. J'aime l'entièreté, moi qui ne suis que moitié.

J'aime l'ensemble, moi qui ne suis qu'un fragment.

Perdue en étant loin du tout, j'errais, ensevelie vivante parmi les vivants je cherche, j'observe, je suis irrémédiablement attirée par celle qui dans les profondeurs rêvait en silence. Rêvait-elle se moi, sa sœur, rêvait-elle de faire brûler le monde ? Rêvait-elle de se venger d'Akihito ? Elle m'avait invoquée dans un dernier espoir, celui que je marche comme une âme en peine, en quête d'un Akihito à tuer et puis... Disparaître.

Aujourd'hui, je cherche celle que j'aime.

Ma Sissi...

Jorus allait-il m'accompagner ? Je me pinçais l'arcade, rappelant que d'abord il me traitait de pute en que maintenant il pensait d'abord à son estomac. Qu'importe, je pourrais trouver Silmeria seule si jamais il refusait de m'accompagner, après tout... J'ai toujours œuvré en solitaire. Je me tournais vers Fanielle qui était prête à m'accompagner et se plaçait sur le pas de la porte. J'étais prête.

" Puis-je vous demander de quoi me dissimuler un peu ? Une cape, une bande de tissus pour pouvoir accrocher ma jumelle qui sera inanimée ? Je vous rembourserai bien entendu. "

----------------------------------------

Si Dantes peut offrir à Hrist ce qu'elle demande, elle s'équipera et suivra Fanielle, sinon la suivra directement.
La petite plume de la Mort.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 8 nov. 2024 20:28

Lenneth. Voilà le nom que je suis censé donner si on nous interpelle dans la rue. Pourquoi ? Très bonne question. Personne ne connais Hirst, personne n’en a jamais entendu parler, nul ne sait ce qu’elle est capable de faire, ce qu’elle a fait sur un autre monde puisque pour rappel, la magie est interdite et aucun voyageur en dehors de ce monde ne devrait arriver ici. D’autant plus qu’on a bien attendu que le Soleil Noir soit parti pour sortir dans la rue. Donc, à part des passants qui auraient vu une tête de dragon immense, notre appellation n’est pas importante. Qu’importe, l’appeler Lenneth sur le trajet qui nous sépare de la boutique reste encore dans mes cordes et ne coûte rien.

De retour chez elle, Fanielle pénètre la première pour y retrouver son père, celui-ci s’exclamant que nous avons tenu parole.

(Ha oui ? On a fait ça ?)

Il me laisse le regard qu’on offre généralement aux parfaits inconnus, porte brièvement un regard à Itulë et enfin, parait plus que surpris, choqué ou craintif, de voir Hirst avec nous. Craignant de voir un garde revenir ici, celle-ci détaille son plan, à savoir la visite d’un couple et de leur fille Itulë, venant voir papy Bergeac et tata Fanny. Visiblement, Hirst semble véritablement partie sur son idée et s’est prêtée au jeu. Le sérieux qu’elle dans son rôle me pousse à me détendre, évacuant la tension d’une question à l’intéressée.

"C'est ça, un couple ! D'ailleurs ma douce, tu ne m'as jamais raconté comment tu avais trouvé ta nuit de noce ?" Dis-je avec un petit sourire, avant de m’approcher doucement vers Bergeac. "Écoutez...je sais que les choses ont complètement dérapé. Il y a eu de la magie et tout est parti en vrille, mais nous ne sommes ni l'un ni l'autre des mages." Fais-je en nous désignant moi et Hirst. "Nous ne souhaitons pas vous porter préjudice. Au contraire et nous avons grand besoin de votre aide pour cela. Je ne vous forcerai pas à nous aider en usant de votre faveur auprès de la Voie Haute, mais nous ignorons complètement où nous sommes. Notre ignorance est une terrible faiblesse qui vous a déjà causé du tort. Tout ce que nous voulons, c'est rentrer chez nous. Permettez-nous d'en savoir plus sur votre monde, je vous prie ! Malgré les derniers événements, votre fille pourra vous certifier que nous ne sommes pas armés de mauvaises intentions." Je m’arrête une dernière fois pour finir. "Les présentations pour commencer. Je me nomme Jorus Kayne !" Dis-je finalement en lui tendant la main.

Il me serre la main en retour, m’offrant une sérénité rafraîchissante. Il nous rassure que le Soleil Noir à rejoint sa base et que nous n’avons donc pas la peine de jouer le couple familial.

"Vous m'avez ramené ma fille, et n'êtes effectivement pas mages, ou responsables de la situation de cette boutique. Sachez que les vôtres sont traqués par l'Ordre, et qu'ils répondront de leurs torts. Je vais... passer sur vos menaces, considérons qu'elles appartiennent au passé." Dit-il avant qu’il ne pointe un souci dans notre couverture. "En revanche, votre couverture est bancale. Il n'y a que deux générations présentes, à Ashaar : les Pères et Mères, et les Fils et Filles. Au sein d'une même génération, tous sont Frères et Sœurs. Et Parents ou Enfants de tous les autres. Ainsi... Soit l'un de vous deux est de ma fratrie, faisant d'Itulë notre fille et sœur de Fanielle, soit Itulë et l'un de vous êtes mes enfants, et dans la fratrie de Fanielle. Et celui-là devra porter le nom Dantes."

(Mais…mais…mais…)

Je suis venu pour avoir de plus amples informations sur ce monde et la manière dont il fonctionne. Dantes sait comment nous sommes arrivés ici et sait de quoi nous sommes capables. Lui et sa fille sont les plus à même d’écouter les questions d’un étranger à ce monde. Tandis qu’il nous interroge sur la notion de mariage, je sens venir les réponses à mes questions, menant à un flot ininterrompu de questions. Je me masse la paupière des yeux face à mon incompréhension avant de répondre.

"Un mariage ? C’est simplement une union de deux êtres devant la société ou un représentant religieux, les deux entités considérant le couple comme mari et femme. Vous appelez très certainement ceci les Pères et Mères chez vous. Mais qu’est-ce que vous entendez par…générations…concrètement ? Chez nous un couple fonde une famille qui grandit, les parents devenant vieux, enfants devenant adultes, faisant naître la prochaine génération d’enfants et ainsi de suite de générations en générations. Alors…comment ça…deux générations ?" Fais-je en posant finalement les mains sur les hanches, prêt à recevoir des réponses énigmatiques.

"Il dit que nous avons encore fort à apprendre, oublions cette couverture pour l'instant et parlons de la meilleure façon de compenser vos pertes." Déclare Hirst, avant de sortir deux pièces d’or de sa bourse, demandant si ce métal existe ici.

La vue de ces deux pièces va immédiatement attirer son attention. Ils usent de l’or pour régler les transactions et beaucoup dans la veine ne possèdent pas cette quantité. Puis il prend le temps de me répondre qu’ici il n’y a nul mariage. Seulement des pères et mères, ainsi que des frères et sœurs. Personne ne fonde de couple et les individus sont livrés par les Chevaliers des Cieux. Ainsi, pas plus de deux générations ne foule le sol d’Ashaar. Des informations qui me mènent comme prévu à des énigmes et c’est les yeux fermés que je fais le point.

(La veine, deux générations, les Chevaliers des Cieux et ceux-ci livrant les individus comme des cigognes. Bordel !)

"D’accord alors…" Dis-je en rouvrant les yeux et usant d’une main pour compter et mettre l’accent sur mes nouvelles questions. "…c’est quoi cette histoire de livrer des individus et qui sont ces chevaliers des cieux ?"

De son côté, Hirst se fait généreuse en donnant les pièces à Dantes, mais elle me pousse ouvertement à lui payer la même somme pour les pertes qu’il a eu et les informations qu’il nous donne.

(Mais….j’ai pas une telle somme sur moi !)

"Ce ne devrait pas être à vous de payer : vous n'avez lancé aucune magie, abîmé aucune vitrine, aucun tissu, déversé aucun vin ou bière ici." Me sauve Bergeac en acceptant gracieusement les pièces.

Hélas, sa détresse se traduit en un long soupir devant mes questions. Ici, ils naissent ainsi, livré par les Chevaliers des Cieux. Les habitants de la surface déposent dans les familles des membres pleinement formés sur demande ou à leur guise. La seconde option est la plus régulière. Expliquant qu’il pourrait être possible que l’on soit ses enfants venu par la porte de sa cave, il s’arrête craintif, se demandant si tel n’est pas le cas et que les Lumineux nous auraient retourné l’esprit.

(Lumineux ?)

(Sûrement les Chevaliers des Cieux.)

Hirst réplique que ce n’est pas le cas et confirme, sans le vouloir que c’est sa sœur à l’origine du sort qui nous a envoyés ici en voulant seulement rentrer chez elle.

(Mais nous avions prévu de le faire ensemble ! Pourquoi a-t-elle fait ça ? Qu’elle est la raison qui l’a poussé à agir si précipitamment ?)

"Je sais que ce n'est pas à moi de payer les dégâts des autres, mais disons que je suis en train d'acheter une echarpe, rien de plus. Vous avez fait preuve de sang-froid dans tout ce chaos et il est normal que nous vous remercions. Silmeria a chu dans l'écluse en compagnie du reste de notre troupe. Pensez-vous que je doive descendre la chercher ?"

Bergeac m’ayant offert une porte de sortie pour ne pas avoir à sortir ma bourse vide d’or, de plus en plus à l’aise en sa compagnie, je regarde Hirst avec un petit sourire en coin.

"Tu vois, j'suis une perle ! J'ai rien cassé et en prime, c'est moi qui ai empêché Fanielle de tomber au-delà de l'écluse." Puis j'écoute, les réponses de Dantes qui me perdent encore, menant à d'autres questions et voie la détresse de mon interlocuteur lorsqu’il faut y répondre.

"Elle a raison, on a rien avoir avec ces types lumineux. Désolé, avec toutes mes questions, votre monde est si... différent du nôtre. Des individus livrés depuis la surface. Pas de magie, enfin si mais, non toléré sauf si on a les moyens visiblement." Je regarde Fanielle un instant avant de revenir à Dantes père. "Des êtres qui ne meurent pas. Que deux générations présentes..."

(Mais du coup s’ils n’ont pas besoin d’enfanter…est-ce qu'ils…)

"Mais du coup, si vos enfants ne naissent pas, s'il n'y a pas de couple ou de mariage, vous..." De mes deux mains je forme un cercle et un doigt qui y fait des va-et-vient. "...pas de sexe non plus ?"

Bergeac commence à partir dans une sorte de délire avec cette histoire de Lumineux nous ayant retourné le crâne. Mais il revient à la réalité avec l’évocation de l’écluse.

"Tombés au-delà de l'écluse ? Vous avez sauvé Fanielle de cette chute ? Quelle folie de vous être jetés dans cette fuite éperdue. Quant à aller les chercher... ils sont sans doute dans un état lamentable. Vous devriez alors les repêcher au fond du Lac de la Veine. Et nul ne sait jusqu'où vont ses profondeurs. Ou peut-être les a-t-on aidés ? Il faudrait vous renseigner sur les quais."

"Jorus ! Que..." S’exclame Fanielle presque choquée, tandis que son père lâche un rire franc, évacuant certainement la tension accumulé.

"Ahah ! Votre vision d'une union charnelle semble bien limitée, jeune homme. Bien sûr que si, le plaisir sexuel est présent à Ashaar. Vous devriez essayer." Déclare-t-il en jetant un regard à sa fille lourd de sous-entendu, qui s’offusque davantage.

Il y a peu, la tension était particulièrement palpable et je me mettais au travers de son chemin pour l’empêcher d’aller prévenir les forces de l’ordre. Nous voilà à présent à rire en voyant la réaction de Fanielle. Je me sens mieux, plus détendu, même aux côtés de Hirst avec qui je me sens plus à l'aise. Ce qui n’est pas son cas et soupir de dépit au sujet qui nous amuse Bergeac et moi, demandant si l’étape d’après serai d’aller dans un bordel pour les besoins de notre enquête. Puis elle revient sur le sujet principal pour savoir comment atteindre l’écluse et retrouver la trace de "…une blonde inanimée, un ficus qui sème ses cendres partout et un pirate décérébré accompagné de ses matelots, quelqu'un a forcément vu quelque chose. "

Pour ma part, je me laisse porter par le courant soufflé par Dantes père, mettant à plus tard sa proposition concernant sa fille et porte ensuite mon attention encore sous le coup de la boutade du propriétaire.

"Un bordel ?" Dis-je en la reluquant des pieds à la tête. "C'est pas une si mauvaise idée. On pourrait tirer quelques informations et toi quelques pièces d'argent !" Puis je reviens au sujet principal en reprenant mon sérieux. "Quand vous dites lumineux tout puissant, vous entendez quoi par là ? Et quel serait notre intérêt d'avoir l'esprit retourné par les lumineux comme vous dites ?"

Plutôt que de descendre par l’écluse, il est préférable de passer par l’ascen-sœur afin de rejoindre la Veine et ensuite se diriger vers les Docks. Il me répond ensuite que c’est du pouvoir et des dons des Lumineux qu’Ashaar tourne ainsi, offrant habitants, denrées et protection. Leur magie protège même de la mort. Quant à ses interrogations sur le retournement de crâne, ce n’est visiblement que des divagations. Fanielle prend finalement la parole et toujours aussi gênée lorsqu’elle pose les yeux sur moi, elle se propose de nous accompagner. Une proposition qui, si elle ne sied pas à Bergeac, celui-ci donne son accord.

Amusé par la répartie du père et la gêne de la fille, je ne remarque qu’au dernier instant la présence se Hirst près de moi, sa main sur mon épaule et le pouce orienté vers ma gorge.

"De ma main je peux faire apparaître une lame qui te traversera la gorge de part en part. Par considération envers nos hôtes et pour ne pas aggraver les dommages qu'ils ont subit ici je ne vais pas te tuer tout de suite, mais si tu venais à être grossier à mon égard une seule fois, je te tuerai sans la moindre hésitation et je laisserai tes restes démembrés là ils auront lamentablement échoués. Est-ce que c'est clair ?" Lâche-t-elle dans un froid glaciale, refroidissant brutalement l’ambiance.

(De quoi ?)

Je la regarde avec surprise, comprenant tard qu’elle n’a pas saisi que ce n’était qu’une boutade, mon véritable crime étant en réalité un sens de l’humour douteux.

"C'est toi qui as évoqué le sujet, pas moi. Ta sœur, aurait compris que je n'étais en rien sérieux."

(Ainsi, même la plus grande assassine de notre monde à des faiblesses de ce genre ?)

(Mieux vaudrait éviter de lui parler ainsi. Elle me fait froid dans le dos !)

N’a-t-elle vraiment pas compris l’absence de sérieux derrière cette remarque ? Ai-je été trop loin dans mes propos ? Peut-être et si c’est le cas, il faudra que je m’en excuse, mais plus tard. En attendant, Fanielle se propose de nous conduire dans la cité. Une aide très précieuse si l’on souhaite se déplacer à notre guise et interagir avec les citoyens sans éveiller les soupçons.

"Je...merci, sincèrement !" Fais-je en inclinant brièvement la tête de reconnaissance. "Nous sommes venus chez vous, nous avons mis l'attention du Soleil Noir chez vous avec cet usage de la magie et pourtant, vous persistez à vouloir nous venir en aide. Même sur notre monde, on ne rencontre pas ou peu de personnes comme cela. Même vous Bergeac, vous vouliez nous aider pour soigner la sœur de ma camarade."

Puis je porte la conversation sur un point que je ne comprends pas.

"Il y a cependant un élément étrange. Le pouvoir que vous évoquez et le don qui vous empêche de mourir. C'est...de la magie. Hors elle est interdite ! Pourquoi ? Pourquoi les autres et pas eux ? Nous souhaitons rentrer chez nous, pas mettre les pieds dans un bordel. Retrouver les autres est une première étape. Il nous faudra ensuite soigner Silmeria et trouver comment rentrer chez nous. La magie nous a fait venir ici, c'est elle qui nous fera repartir."

(Bon Fanielle nous a dit que Bergeac avait participé à l’aide avec le Clan Carmin pour faire remonter une fille. Peut-être a-t-il un contact ou connaît-il une tierce personne pouvant répondre à nos besoins.)

Je m'arrête le temps d'une respiration avant de reprendre.

"Bergeac, avez-vous des liens ou des connaissances qui nous rapprocheraient de tels individus ? Votre fille nous a parlé du clan Carmin et de la faveur que vous vouliez utiliser. Peuvent-ils faire autre chose que de soigner ?"

Les remerciements, les louages et les compliments semblent être la faiblesse de la jeune femme. Elle ne cesse de rougir à chaque fois que je m’adresse à elle. Pourtant, nous lui devons tant, à commencer par l’asence totale de délation. Elle comprend parfaitement notre position. Celle d’un voyageur qui ne connaît rien des us et coutumes locales. C’est avec plaisir qu’elle nous apporte son aide afin d’éviter nos nombreuses maladresses jusqu’à ce que l’on parvienne à se fondre dans la masse sans crainte.

Moins amusé d’un coup, Bergeac me répond concernant la magie. Elle est interdite par les Chevaliers des Cieux car…c’est comme ça. C’est ce que l’Ordre du Soleil Noir dit donc on fait ainsi. La seule explication est que cela mettrait en danger la leur. Bien entendu, ne pas mourir porte l’intérêt de continuer ainsi, prémunissant les habitants de la mort. Mais quel est le coût d’une telle magie ? Je l’écoute avec attention lorsqu’il évoque le Clan Carmin.

"Je n'ai aucun lien avec eux. Aucun. C'est... par la Lumière, allez pas répéter ça. C'est Cedran de Montfort. Un Voie-Hautain. Sa fille a... eu des accointances avec le Clan, et il a tout fait pour la faire remonter dans la cité supérieure. Il a grassement payé le Soleil Noir - avec son or et celui de ses commerçants protégés, dont moi - pour qu'ils la traquent et la lui ramènent." Il continue soufflant son malaise. "Il me démembrerait de vous l'avoir dit. Mais du coup il la détient dans leur Maison, et elle a... sans doute préservé des connaissances en magie de soin. Si tant est qu'on puisse appeler ça magie. J'sais pas. C'est la seule solution que je vois, et vous arranger une entrevue avec elle... je pourrais essayer de la lui soutirer."

Hélas, c’est une possibilité qui n’est pas partagée par Fanielle, doutant d’y arriver. Hirst laisse de côté notre altercation et ma maladresse, pour mettre l’accent sur l’utilité de rencontrer une telle personne, sans avoir retrouvée celle qui a besoin de soins. Elle remet sur le tapis cette dette qu’on aurait et que je devrais payer à mon tour. A défaut de connaître ce qu’elle derrière la tête en évoquant de nouveau le sujet, je connais son contenu et l’absence d’or qui y réside.

(Soit prudent. Pas comme la fois précédente.)

(Je ne compte pas non plus me laisser chier dessus !)

"Payer pour ? La vitrine cassée ? Les tissus volés ? L'alcool jeté au sol ? Tu viens de payer pour les dégâts causés parce qu'au cœur de tout, c'est ta sœur la responsable. C'est très généreux de ta part et je suis sûr que ceux qui auront causé les désagréments matériels cités loueront ta grande générosité !"

(Peux mieux faire !)

(Donc selon toi je devrais supporter ses menaces, mais en aucun cas elle ne devrait subir mes blagues lourdes ?)

(Je dis qu’elle a les moyens de te faire beaucoup de mal et tu n’as plus la magie d’Aliaénon pour t’avantager !)

(Oui ba chacun son fardeau ! Je supporte ses menaces, elle mon humour lourdingue !)

Hirst me lâche un simple "A ta guise", mais l’expression qu’elle affiche ne me dit rien qui vaille. Je préfère me tourner vers Dantes père et parler de sujet plus important.

"Et le Clan Carmin ? C'est d'eux que semble provenir cette magie de soin. Plus encore que de soigner Silmeria, il nous faudra ensuite rentrer chez nous avec l'aide de la magie. Votre fille les a évoqués comme étant les seuls à être bons dans la cité inférieure. Ils semblent notre meilleure piste à suivre non ?"

L’avis de sa fille ne semble pas partagé par le père. A la différence que l’absence de bonté viendrait de leur présence au sein de la Cité Inférieur. Ceux qui semblent y vivre l’auraient en quelque sorte mérité. Il définit leur pratique comme obscure, évoque des desseins sans dire quoi et parle de sacrifice. Une opinion assez tranchée, mais dénuée d’argument et surtout de preuve. Cependant, les dires de Fanielle le sont aussi. L’un comme l’autre ignore la vérité et tout n’est que pure théorie. Il doute même que le Clan Carmin use de magie, pointant l’absence d’action du Soleil Noir à leur encontre. Enfin, il revient sur la possibilité qu’on présente le corps de Silméria dans les hauteurs pour s’y faire soigner. Si le dénommé Cedran de Montfort a fait remonter sa fille, il est fort probable qu’il préfère l’éloigner de tout ce qui attrait aux pouvoirs occultes. Sans être impossible, nous ne pourrions avoir qu’une seule chance de l’approcher.

Beaucoup d’informations en peu de temps s’agglutinent dans mon esprit. Triant les informations, je fais le point sur ce qu’on sait objectivement.

"Le Clan Carmin est ce qu'il y a le plus proche des mages que nous recherchons et tout ce qu'on dit sur eux, ne sont que des suppositions. Il faudra les rencontrer pour être sûr des faits." Mais mes interrogations ne cessent pas là. Cette histoire de Voie et de Cité est encore floue pour moi. "Les Voies Hautes, la Cité Inférieure, c'est quoi au juste ? Qui y vit et il y a quoi au-dessus et en dessous ? Et puis les mages, ceux qui sont capturés. Ils sont envoyés ou si nul ne peut mourir à Ashaar ?"

Hirst, elle, est davantage à l’écoute que lors de notre première arrivée dans ce monde. Elle laisse de côté l’idée d’user la faveur de Bergeac, mais lui demande pour autant de ne pas renoncer à la faveur qu’il nous fait, s’assurant empêcher sa propre sœur de créer des incidents. Notre hôte la rassure immédiatement, tant qu’il n’est pas menacé par son truc noirâtre, il est prêt à l’accueillir. Puis il me répond enfin, détaillant comment est façonnée Ashaar.

"Les Voies Hautes, c'est ce qu'il y a au-dessus de nous." Dit-il en désignant le plafond. "C'est les quartiers riches d'Ashaar, si vous préférez. Le gros de la population vit dans la Veine et les Artères, voyez ça comme un rez-de-chaussée de la ville. Puis il y a les Voies Médianes, où nous trouvons. Les quartiers commerçants et artisans d'une certaine qualité. Puis les Voies-Hautes. Et tout ça, c'est la Cité Supérieure." Il tousse un instant, la suite lui étant plus désagréable à narrer. "La cité inférieure, c'est... sous tout ça. Séparés de nous par L'Entresol, où le Soleil Noir a sa base principale, ces quartiers dégradés s'étendent comme une fourmilière sous terre. Il n'y a là-bas que crime et chaos. Violence et misère. L'on y est condamné quand on commet un crime dans la Cité Supérieure. Pour un temps... plus ou moins long, selon la gravité des faits. Mais il arrive que ça ne suffise pas. Et pour les pires criminels, dont les mages récidivistes, il y a un endroit encore plus profond : les Tréfonds. Une fosse noire sans fond où... nul ne sait ce qui se passe. Car nul n'en revient."

(Hooo !)

Mon esprit pétille lorsque le Tréfond est évoqué. Un lieu inconnu, dont nul n’est venu pour en parler. Du fond de mon être, une envie me pousse à aller là où nul n’est revenu. Une émotion forte, qui ne passe pas inaperçu par ma faéra.

(Ho mon coco, tu oublies toute de suite !)

(Quoi…? Mais…j’ai rien fait !)

(Non, non, non. Tu m’auras pas comme ça. Tu crois que j’ai pas senti ton excitation à l’écoute du Tréfond ? Il y a plus urgent avant que tu ne te lances dans tes envies d’expéditions dangereuses !)

Ramené à la réalité par ma faéra, je réponds à Hirst qui me demande ce que je compte faire.

"Trouver les autres dont ta sœur dans un premier temps. Ceux qui ont été pris par le Soleil Noir ont peut-être été amenés à l'Entresol, là où ils ont leur base. Je pense qu'il nous faut chercher les mages de ce monde pour retourner chez nous, à commencer par le Clan Carmin. A long terme je dirais qu'il nous faut descendre." Je m'arrête un instant avant de reprendre. Nous avons passé la journée à affronter des créatures à Andel’Ys, parler avec un Titan, libéré une Déesse et affronté un Dragon sur deux champs de batailles différents. La fatigue se fait sentir. "Mais dans l'immédiat...dormir !" Avant de croiser le regard de Bergeac et Fanielle. "Sans vouloir nous imposer, vous êtes les seuls sur qui on peut faire confiance. Vous accepteriez de nous offrir gîte et couverts ?"

Si Bergeac accepte de s’occuper de nous, il demande cependant qu’on ne l’associe pas à la magie. Fanielle elle s’étonne, pensant partir dans l’immédiat.

(Retrouver Silméria semble plus important que tout pour Hirst et on ne sait pas comment vont les autres !)

(Pas faux. Suis-je dans le vrai lorsque je suppose qu’elle est la seule capable de retenir les débordements de sa sœur ? Ma remarque précédente a engendré une faille entre nous et si je veux aller rencontrer le Clan Carmin, je vais avoir besoin d’elle ! Nous nous inquiétons peut-être pour rien. Ils sont peut-êtreparvenusu à trouver un abri ou quelqu’un pour s’occuper d’eux.)

"C'est entendu et le minimum que nous pourrions faire pour vous !" Dis-je en réponse à Bergeac avant de me tourner vers Fanielle. "Nous avons passé une très longue journée. Du repos serait appréciable. Cependant...il est vrai qu'on ignore encore comment vont les autres après leur chute de l'écluse."

(Mais j’ai peut-être un moyen de le savoir !)

"Excusez-moi une minute !" Fais-je avant de m’isoler pour ranger ma broche et porter mon monocle.

"Montre-moi Dracaena."

Je vois mon camarade à la peau d’écorce s’agiter. Il remue dans tout les sens, laissant entrevoir deux possibilités : soit ils sont dans un merdier, soit il est juste content. Ayant déjà eu l’occasion de le voir agir ainsi, les deux sont aussi probables l’une que l’autre, au point où je me demande si j’ai choisi la bonne personne à voir, tant ses expressions corporelles...sortent de l'ordinaire.

(Focalise-toi sur l’essentiel. Qu’est-ce que son attitude t’inspire ?)

(Je…il a l’air agité…)

(Et pourquoi selon toi ?)

(Je crois que…que cette histoire pue les emmerdes !)

Gardant mon monocle avec moi, ignorant combien de temps j’aurais l’image de l’arbre dansant, je rejoints les autres un peu plus agité qu’à mon départ.

"Je viens avec vous. On devrait y aller. Vite."

Inventaire : échange entre le monocle et la broche.
Plus que de suivre les filles, je les pousse à aller plus vite.

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 9 nov. 2024 17:41

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 1 – fin d’après-midi.



Dans sa cellule, Mathis occupe le temps en découvrant ses nouveaux pouvoirs. Et le temps passe, inévitablement. Long et pénible derrière des barreaux. Alors qu’il lui semble s’être passé une éternité, du remue-ménage attire son attention dans le couloir. La Colonelle Saraï d’Esthalor, encadrée de trois gardes en armure – ceux des patrouilles, pas ceux de la garde du bastion – arrive dans la pièce séparant la cellule du couloir. Elle ordonne au gardien d’ouvrir la cage, et ce dernier s’exécute sans tarder.

Un des gardes vient chercher l’humain dans sa prison, sans paraître prêter attention à ses mains, alors que la blonde dit :

« Votre détention n’est plus de mon ressors. Vous êtes transféré au Bastion de l’Entresol, notre base principale. Veuillez ne pas commettre de tentative malheureuse. »

Sous le regard du gardien, les trois soldats l’escortent hors de cette partie du bâtiment. L’un d’eux s’empare même de Praline pour la porter contre son gré, malgré quelques coups de griffes sur le métal et feulements de mécontentement. La colonelle mène le cortège, puis le porteur du chat, puis Mathis, et enfin les deux derniers gens d’armes. Ils conduisent Mathis jusqu’à une cage curieuse dotée d’un étrange mécanisme.


Image


« Entrez là-dedans. », souffle d’Esthalor au prisonnier, d’un ton impératif.


_____________________________



Bergeac, pour le prix des deux pièces, est ravi d’aider Hrist dans sa demande et lui confie une large bande de tissu robuste, du lin tressé et plié, pour servir de « sacoche à corps » en bandoulière, et une large cape à grand capuchon dans un tissu assez raffiné, proche des couleurs des habits de Hrist, d’un violet soyeux. Le trio s’en va alors vers les quais. Enfin. D’abord, vers la sortie des Voies Médianes, dont ils atteignent les abords d’un pas rapide, pressés par Jorus. Il s’agit d’une sorte de machine impressionnante reliant les niveaux entre eux en coulissant le long de trois épaisses colonnes de métal striées.



Image



À l’approche, Fanielle se stoppe subitement et se frappe le front.

« Merde. Le Soleil Noir… »

Effectivement, deux soldats armurés de noir et or montent la gardent et surveillent l’accès à la machine : impossible d’y entrer sans se faire voir d’eux, encadrant le petit portillon métallique du pont y menant. La jeunette peste.

« Itulë et… Lenneth, ça ira sans doute, mais vous, Jorus, vous allez attirer l’attention avec tout votre attirail. Vos armes, et tout. Que fait-on ? »

Y aller franchement en tentant que ça passe ? Se débarrasser de l’équipement, même temporairement ? Y inventer une justification ? Tenter autre chose, pour détourner leur attention ? Le choix est leur.


[XP : Mathis : Indique dans ton post si tu obéis tout du long ou si tu tentes quelque chose. Les autres, indiquez dans votre post ce que vous faites.]

[XP :
Mathis : 1 (première transformation), 0,5 (réclusion)
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (départ)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (Jojo le voyeur)]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » dim. 10 nov. 2024 15:32

L’attitude de Dracaéna ne me plaît vraiment pas et c’est inquiet que je retrouve Hirst qui reçoit un lot de tissu de la part de Bergeac. Nous quittons ensuite rapidement la boutique du tailleur pour retrouver les autres et c’est d’un pas pressé que je pousse le reste du groupe à faire de même. Avant d’arriver au quai, nous arrivons à une bien étrange structure. Un assemblage métallique partout. Une étrange capsule de la taille d’un bâtiment, tenu à trois mâts qui l’entour par des…trucs métallique. Je ne saurais le décrire correctement. Au-dessus de la capsule où j’arrive à voir des personnes à l’intérieur, trois bras de métal se collent aux mâts par un tube avec des stries en biais, enfermé par des pinces. J’ignore ce qu’est cette chose, mais ralentissant pour la contempler, Fanielle me passe devant et semble bien déterminé à y entrer. Du moins, jusqu’à ce qu’elle remarque les hommes du Soleil Noir et mette l’accent sur les problèmes que j’aurais de passer avec mes équipements.

Deux chemins s’offrent à moi, trouver un moyen de descendre ou faire demi-tour et laisser Fanielle et Itulë avec Hirst et son sens de la diplomatie pour retrouver sa sœur et les autres en dessous et les ramener. Finalement, il ne me reste qu’une option viable et il va me falloir trouver une solution à cela.

(Cacher tes armes quelque part ?)

(Trop risqué ! Mes armes sont bien trop dangereuses pour les laisser à la portée du premier venu.)

(Retourner voir Dantes père en courant et revenir en sueur ?)

(On n’a pas le temps et ça pourrait mal se passer dans cette…chose.)

(Ba alors quoi ? Te les insérer dans le...)

(STOP ! J’ai peut-être une idée.)

J’attire le groupe pour une réunion stratégique.

"Il faut qu’on descende rapidement, j’ai…" Je regarde brièvement Fanielle avant de détourner le regard. "…une mauvaise intuition quant à nos camarades tombés. Voilà comment on va faire. Cette jeune dame…" Fais-je en désignant Itulë. "...est la fille d’une importante famille des Voies Hautes. Elle souhaite se rendre plus bas, avec ses deux gardes du corps et la charmante Fanielle qui s’est proposée de jouer les guides dans ce lieu malfamé, loin des Voies Hautes." Je me tourne brièvement vers Hirst. "Lenneth, t’as balancé deux pièces d’or pour du tissu, m’est avi qu’elles ont des petites sœurs dans ta bourse. Pas la peine de les utiliser, mais si deux pièces représentent une petite fortune, la vue de l’or devrait suffire." Puis je reporte mon attention sur Fanielle. "Reste à connaître le nom de famille de la p’tite. Quelque chose qui les pousse à ne pas poser de question et si possible, qui ne soit pas vérifiable rapidement. Faudrait pas qu’on croise quelqu’un de la même famille et qui soit du Soleil Noir. Des idées ?" Dis-je en regardant Fanielle.

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Silmeria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » jeu. 14 nov. 2024 16:35

Bergeac avait offert de quoi dissimuler ma tenue, une longue cape au tissus violet ainsi qu'un tissus tressé pour pouvoir y harnacher mon poids mort de Jumelle. J'étais soulagée, même si le moyen de retour pour Silmeria était précaire, il y avait au moins quelque chose.

Nous nous dirigeons sous l'aile de Fanielle dans les rues et bientôt nous vîmes l'ascenceur dont Fanielle et Dantes parlaient plus tôt. Une énorme vis de métal s'enfoncant sous terre en coulissant ses rainures le long de deux pôles de metal. Je n'avais jamais vu quelque chose de la sorte mais je trouvais cette idée séduisante pour Omyre afin de profiter de la verticalité qu'offre la ville et ses bas fonds.

Fanielle finit par stopper sa route, voyant deux soldats et annonçant que l'accoutument de Jorus pourrait être suspect. Il ne se demontait pas pour autant, apportant une solution à notre dilemme. Faire passer Itulë pour une fille de la haute ville désireuse de visiter les voies basses en compagnie de sa guide et de ses gardes du corps. Il fallait lui trouver un nom capable de dissuader les gardes d'enquêter et si ça ne suffisait pas, les pièces d'or dans ma bourse suffiraient à leur faire comprendre que nous étions effectivement de la ville haute.

Je levais sur Jorus un regard las en inanimé. " Donc parce que tu as été négligeant on va tous devoir prendre un risque et bluffer ? J'irai seule avec Fanielle, toi, retourne chez Bergeac avec Itulë. J'irai moi-même chercher Silmeria, et si notre petit groupe est en danger, je réglerai ce problème dans la foulée.

Prends le bras de Fanielle et se dirige vers l'ascenseur.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Mathis
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mathis » jeu. 14 nov. 2024 23:16

J’attendais depuis un bon moment déjà et j’en étais venu à penser qu’un événement quelconque était arrivé à Yliria, qu’elle n’avait pas retrouvé les autres compagnons, ou n’avait pas réussi à revenir. Je chassai l’idée qu’elle avait délibérément décidé de me laisser en prison. Après les discussions que j’avais eu avec elle, il avait été simple de constater qu’elle ne m’appréciait pas. Cependant cette femme semblait honnête et agir selon de nobles valeurs. Bien qu’il aurait été tentant pour elle de me laisser croupir en prison, elle ne l’aurait pas fait. Enfin, je crois.

Mes mains étant libres, il était facile pour moi de sortir de la cellule. Cependant, je devrais affronter les trois gardiens dans cet étroit corridor. Je décidai donc d’attendre encore et d’interroger encore le gardien afin d’en savoir plus sur cet étrange monde.

Je me levai donc et m’approchai de la porte de la cellule. Avant que je n’eus le temps d’ouvrir la bouche, j’entendis du bruit provenant du couloir.

(Espérons qu’il ne s’agit pas de l’homme qui s’intéresse à mes biens matériels. )

Je fus donc soulagé de constater qu’il s’agissait plutôt de la Colonel. Maigre soulagement puisqu’elle n’était guère plus sympathique que son patron.

Sitôt arrivée, elle réclama que la porte de ma cellule soit ouverte. Sur mes gardes, je reculai donc de quelques pas. Un des gardes me fit sortir de la prison et l’autre s’empara de ma chatte. Je me retins de sourire lorsque celle-ci feula, se débattit tout en tentant de griffer son geôlier.

Une fois hors de la cellule, la Colonelle m’annonça que j’allais être transféré au Bastion de l’Entresol, m’exhortant de tenter de m’évader. Je ne fis aucun commentaire, mais je n’offris aucune résistance.

Tout en sortant de la salle, je fis un léger mouvement de tête en signe de salutation à l’endroit du gardien des lieux.

Nous sortimes de cette section du bâtiment, la Colonelle en tête. Le porteur de ma Praline était le second, moi juste derrière et enfin les deux gens d’armes.

Sans le savoir, ils avaient résouds un de mes soucis, celui de sortir de cette section. Tout en marchant dans cette immense bâtisse, j’observai discrètement les lieux, cherchant le bon moment et le bon endroit pour m’échapper.

Après quelques minutes de marches, nous arrivâmes à une espèce de cage cachée derrière un grillage. J’en déduisis qu’il devait s’agir d’un ascenseur comme celui que j’avais l’intention de prendre avant de me rendre aux forces de l’ordre. Puisqu’il voulait m’emmener à l’entresol, j’en déduisis qu’il devait descendre.

Une fois rendue à proximité, la Colonel m’ordonna d’entrer dans cette cage.

“Bien sûr” Répondis-je tout en faisant un pas en avant. Cependant, au lieu d’entrer dans la cage, je laissai tomber les menottes au sol et je fis un grand saut afin de m’aggripper aux barreaux. Sans perdre de temps, j’escaladai ce grillage ayant pour but de me rendre le plus haut possible afin de les semer.


((( Mathis fait un grand saut afin de grimper sur le grillage et l’escalader le plus haut possible.
Utilisation de capacité d’archetype: - poudre d’escampette
Utilisation des capacités rp: -grand saut amélioré
- escalade améliorée
-équilibriste améliorée )))

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » ven. 15 nov. 2024 20:56

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 1 – fin d’après-midi.



“Bordel !”

Saraï d’Esthalor ne put s’empêcher de pousser un juron lorsque Mathis se soustrait à son escorte sans aucune difficulté, bondissant comme un félin sur le dessus de la cage et se trouvant apte à grimper plus haut encore via de lourds câbles d’acier tressé. Il ne fallut guère de temps, cependant, pour entendre sous lui la colonelle lui crier :

“Imbécile ! Redescends séant, ou tu ne reverras jamais ta créature !”

S’il regardait en arrière, Mathis pourrait voir la Colonelle tenir fermement une Praline figée par la peau du cou. La voix féminine reprit :

“Et tu seras pourchassé pour être définitivement mené dans la Cité Inférieure. Tu n’as aucune chance de nous échapper.”

Il était pris entre deux choix : continuer de monter pour se sauver, ou obéir à la colonelle, risquant des conséquences immédiates. à moins qu’une autre idée puisse lui venir…



________________________________________




Fanielle parut indécise sur la réponse à adopter pour Jorus. Elle s’exclama quand-même, avant d’être trainée par le bras par Hrist :

“La Famille de Cendres. C’est ce qui ira le mieux. Attention, ce ne sont pas les plus puissants des Hautes Voies !”

Elle laissa donc Itulë et Jorus sur l’arrière, se précipitant avec Fanielle vers l’ascenseur. Les personnes y grimpant étaient rares, et le garde les laissa passer sans souci aucun, envoyant même un salut souriant à la fille du tailleur. Il précisa :

“Départ dans un moment, veuillez vous installer.”

Cette annonce étaient pour elles, mais également les quelques hères déjà plantés, assis ou non, dans la curieuse construction mobile. Des sièges étaient disponibles. Fanielle opposa une remarque à Hrist :

“Vous êtes trop confiante, on pourrait avoir besoin de l’aide de Jorus en bas. Et lui de la vôtre ici, pour protéger la petite.”

Restés en arrière, Jorus et Itulë se retrouvaient à deux. La jeune elfe s’adressa à l’humain.

“Si la machine s’en va, on ne les retrouvera pas. Soit on y va de suite, et je serai cette Itulë de Cendres des Voies Hautes, soit il faudra se désintéresser de cette voie et forger la nôtre : trouver un moyen de partir d’ici, où qu’on soit réellement. Une source de Magie. Il nous faut une source de magie puissante.”



[HJ : Attention Mathis, vous avez quitté l’aile de la prison, mais vous êtes toujours dans le bâtiment de l’Ordre du Soleil Noir. L’ascenseur aussi s’y trouve. Je te laisse RP ici ton choix d’action.
Jorus : réponds à Itulë dans ta partie RP du discord. On avisera en fonction.
Hrist : aparté possible avec Fanielle une fois dans l’ascenseur. Sur le discord également.]



[XP:
Jorus : 0,5 (proposition)
Hrist : 0,5 (décision)
Mathis : 0,5 (évasion !)]

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Mathis
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mathis » sam. 16 nov. 2024 16:53

Et ma fuite fonctionna à merveille. J’avais bondi sans difficulté sur la cage et je grimpais le long des gros câbles d’acier tressés, décidé de me rendre le plus haut et le plus rapidement possible. La Colonelle avait juré de colère ce qui me remplit de satisfaction. Elle m’avait une fois de plus sous-estimé.

D’une voix tremblante de colère, elle s'écria:

“Imbécile ! Redescends séant, ou tu ne reverras jamais ta créature !”

(Praline ! )

Dans ma précipitation, j’avais oublié ma chatte adorée. Ou plutôt j’avais espéré qu’elle m’imite et qu’elle me suive. Déçu de ce dénouement, je jetai un regard en arrière et je vis Praline suspendu par la peau de son cou, retenue de main ferme par la Colonelle. J’arrêtai net mon ascension.

(Espèce de lâche ! )

Je sentis une colère sourde me gagner. Devant son incompétence à me garder sous son joug ou à me poursuivre, la “colonelle” se rabattait sur un être plus faible afin de me soumettre à sa volonté.

Et elle poursuivait avec arrogances ses menaces:

“Et tu seras pourchassé pour être définitivement mené dans la Cité Inférieure. Tu n’as aucune chance de nous échapper.”

(Et pourtant, je viens de le faire par deux reprises et beaucoup plus facilement que je ne l’aurais cru.)

Mon rythme cardiaque s'était accéléré et je sentais le rouge me monter aux joues. Il aurait été facile pour moi de poursuivre mon ascension et de m’éloigner sans qu’ils ne puissent me rattraper. Mais j’avais un devoir envers Praline. Cette dernière n’était pas un vulgaire chat rencontré au hasard de mes aventures. Je l’avais accueillie alors qu’elle n’était qu’un petit chaton, et ensemble nous avions vécu maintes aventures. Elle m’avait toujours été fidèle et elle avait toujours accepté de partager son corps et de me laisser les commandes lorsque je m’invitais chez elle. Au fil du temps, un véritable lien s’était tissé entre nous. Praline n’était pas une quelconque bestiole, c’était une fière chatte, indépendante et fidèle, c’était ma favorite, mon amie.

Il n’était pas question que je prenne la fuite sans Praline, je devais la récupérer d’abord.

Jetant un regard en bas, je lui répondis d’un ton ferme :

" Si vous m'aviez traité autrement, c'est -à -dire avec respect, je n'aurais pas tenté de m'évader. Dites-moi plutôt ce qu'est l'entresol et pourquoi vous m'y envoyer, au lieu de me menacer sans cesse. Vous auriez eu intérêt à m'avoir comme allié plutôt que prisonnier. Je serais prêt à coopérer si vous changez votre attitude."

Elle me répondit avec arrogance :

"Ça fait deux fois que tu tentes d'échapper à une juste arrestation. Tu as été plus que bien traité. Tu as refusé de coopérer avec le Grand Administrateur, tu ne tireras rien de plus de moi.”

(Une juste arrestation !!! )

Ma gorge se noua de colère, mes doigts se crispèrent sur ma grippe et ma vision s’altéra et je fus pris d’une très légère nausée. Insuffisante cependant pour me faire perdre appui.

Soit qu’elle était malhonnête ou bien qu’elle se croyait dans ses mensonges, trop imbue de sa personne. Mon arrestation n’était aucunement justifiée puisque je m’étais rendu de plein gré même si je n’avais utilisé aucune magie. Mon seul délit avait été de vouloir sauver les gens des conséquences de la tête du dragon d’abord, et ensuite de ne pas partir à la recherche de Silmeria croyant qu’elle était toujours dans la boutique gardée. J’avais accepté sans broncher d’attendre le retour d'Yliria. Je ne pouvais nier que je n’avais subi aucune torture. Le gardien avait fait son office sans aucune exagération ni maltraitance.

Serrant la tête de Praline elle rajouta:

"L'Entresol abrite notre quartier général. C'est là que tu seras jugé par mes supérieurs et puni à la mesure de ta faute. Ton sort n'y sera plus entre mes mains... et tu le regretteras."

( À la mesure de ma faute ! Celle d’avoir refusé de céder mon or et mon équipement, d’avoir refusé de payer pour les autres qu’ils n’avaient pas réussi à capturer, faute de compétence ! )

Mon corps entier devint plus chaud, ma voix devint plus grave, mais facilement audible, ma colère plus profonde et ma patience diminuée. Ce fut tout de même d’une voix calme, mais à présent autoritaire, tel un monarque s’adressant à ses sujets que je répondis:

"L'administrateur ne voulait pas mon aide, mais mon équipement et mes avoirs. J'ai dit tout ce que je savais, je n'avais pas d'autres informations à vous donner. Si vous relâchez Praline, je descendrai."

C’était l’unique concession que je lui accordais. J’étais sous le joug de la colère et celle-ci avait pris possession de mon corps tout entier. J’étais sur le qui-vive, prêt à bondir, attendant frénétiquement sa réponse:

"Je ne me départirai pas de ce moyen de pression que vous avouez être efficace. Vous n'êtes pas en position de parlementer. Rendez-vous sans faire pire que vous ayez déjà fait."

J’en avais assez entendu. À peine eut-elle prononcé son dernier mot que je bondissais déjà vers le sol, agile et doté à présent de quatre pattes. Profitant de l’effet de surprise, je lui assénai un violent coup de griffes sur la main principale retenant ma protégée.

Si elle était un tant soit peu intelligente, elle ne chercherait pas à se battre et me laisserait partir en compagnie de Praline. Car son opposant n’était plus un homme élégant au visage aimable, mais une impressionnante féline au pelage très court tigré noir et gris. Les imposants muscles de mes membres ne demandant qu’à bondir sur ma proie. Pour le moment, je n’avais utilisé que mes puissantes griffes acérées, mais mes longues canines ne demandaient qu’à mordre et déchirer d’innocentes chairs.






((( -Mathis sous l’emprise de la colère s’est transformé en reine Féline pendant la conversation.
La reine féline bondit au sol et griffe violemment la main de la colonelle, celle qui tient le plus fermement Praline.
• J’utilise un bon du ponctuel (bon de relance du jet de dés) si en bas de 35 )))

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » mer. 20 nov. 2024 21:12

Les autres avaient-ils d’autres idées ? Pas vraiment non. Hirst me balance que ma négligence en portant mes armes avec moi, oblige tout le groupe à prendre un risque pour que je descende. Elle me propose d’attendre avec Itulë chez Bergeac, la laissant avec Fanielle pour chercher sa sœur. En réalité, ce n’est guère une proposition. Elle emporte Fanielle par le bras pour partir à l’instant. La jeune femme a tout juste le temps de nous parler de la famille de Cendres, une famille, si elle connue dans les Voies Hautes, n’est pas pour autant puissante.

Elles passent toutes deux le garde qui s’empresse d’annoncer le départ imminent. A mes côtés, Itulë résume notre situation : rejoindre les filles en prenant un risque, prête à jouer le rôle d’Itulë de Cendres, ou les laisser elles et la possibilité de les retrouver, nous obligeant à partir en quête d’un moyen de retour par la recherche d’une puissante source de magie.

(Chercher une source de magie ? Ca va être compliqué sans indice ni guide et je n’aime pas l’idée de laisser Hirst partir en quête de sa sœur avec seulement Fanielle à ses côtés.)

Mon choix est fait. Mes armes sont un handicape à notre passage, je me précipite donc pour me saisir de mon sac. Tout en les rangeant à l’intérieur, pour paraître moins… étranger à ce monde, je réponds à Itulë.

"On a besoin de descendre, ici on ne trouvera rien pour rentrer chez nous et les autres sont très certainement dans une...fâcheuse situation. C'est un pari risqué auquel tu es prête à te lancer, Itulë de Cendres. Tu as plus de courage que tu ne laisses entrevoir !"

J’ai pu mettre mes lames à l’intérieur, mais mon arbalète ainsi que mon carquois sont trop volumineux pour les dissimuler. Tant pis, il faudra faire avec. Je me relève prestement et enchaîne.

"On a besoin de Hirst et sa bourse pour que l'illusion d'une famille des Voies Hautes fonctionne. Hâtons-nous !"


En effet, l’idée de notre plan nécessite la présence de l’or de Hirst pour être crédible. Il va nous falloir trouver une excuse pour justifier qu’elles sont déjà à bord sans la jeune de Cendre. J'invite Itulë à me suivre, mais avant cela, je lui parle plus bas, ayant l'occasion de toucher du bout du doigt un sujet particulier avec elle. Un sujet qui me titille l’esprit depuis que ma faéra m’en a fait part.

"Quant à cette...magie puissante, je n'ai hélas rien à disposition. Et toi ?"

On évoque le sujet de sa magie avec simplicité et discrétion. On en parle sans ouvertement le dire. Qui sait, elle peut ne pas avoir conscience de ses pouvoirs, ou préférer les dissimuler. Elle me propose cependant d’en parler plus tard et c’est une proposition que je compte bien garder à l’esprit. Qui sait si elle n’a pas les capacités pour nous aider dans notre quête. Nous n’avons plus notre magie présente sur Aliaénon en nous et ce n’est pas la transformation de Naral en dragon qui vous nous être utile. Xël peut-être ? Encore faut-il qu’il dispose de plus de puissance. Il a déjà montré ses limites sur Aliaénon.

Nous prenons la route d’un pas assuré en direction de l’étrange machine, lorsqu’un garde m’arrête à cause de mon arme. Fallait s’y attendre. En revanche, je ne m’attendais certainement pas à ce qu’Itulë prenne le rôle d’une de Cendre avec autant d’aplomb, en répliquant sèchement que je suis son garde du corps contre les gueux de la Veine. Bien qu’aussi surpris que le garde, je ne montre pas le respect devant son jeu d’actrice parfait. Si le garde réplique que c’est là le travail du Soleil Noir, elle remet le couvert avec une assurance qui pousse à l’admiration.

"Pour une de Cendres, aucune protection supplémentaire n'est superflue. A moins que vous souhaitiez vous-même l'assurer ?"

Le garde en perd ses mots, bafouillant face à la réplique parfaite de la jeune elfe. Pourtant, lorsqu’il vient demander la raison de la présence d’une demoiselle des Voies Hautes si bas, qu’elle ne pourrait le faire ici, Itulë ne sait plus quoi dire et s’en retourne vers moi, cherchant du regard de l’aide.

(L’homme a été mis à mal par le jeu d’Itulë. On va continuer de l’enfoncer en usant de la pseudo position des de Cendre.)

"Ôtez moi d'un doute, je ne vous ai pas vu interroger les autres passagers." Dis-je d’un regard méfiant. "Est-ce là une condition qu'impose le Soleil Noir aux nobles habitants de la Voie Haute pour descendre ? Si tel est le cas, j'aimerais m'entretenir avec votre supérieur responsable d'une telle indécence. Dans le cas contraire, merci de nous laisser jouir du droit le plus élémentaire qu'est le libre passage !"

"Les autres passagers ne sont ni armés, ni en provenance des Voies Hautes." Réplique-t-il avec prudence. "Mes questions n'ont pour objectif que votre sécurité. Il peut être dangereux pour une habitante des Voies Hautes de circuler dans la Veine lors du Jour du Don."

Malgré notre attitude à tous les deux, il reste calme dans ses propos. Surtout lorsqu’il réplique qu’en cas de réclamation, nous pouvons nous plaindre à une certaine Saraï d’Esthalor, colonelle du Bastion des Voies Médianes, sur les méthodes de l’ordre.

Je l’écoute calme, hochant la tête comme si les propos qu’il me tenait étaient tout ce qu’il y a de plus logique, ne faisant aucun commentaire sur la procédure de réclamation.

(Parfait ! On élude la question sur les raisons de notre venue pour un sujet totalement futile. Il ne reste plus qu’à montrer respectable et passer.)

"La jeune dame connaît les risques, ainsi que son père, d'où ma présence ainsi équipé. Vous et moi avons le même objectif. Vous, vous protégez les habitants d'Ashaar, moi je m'occupe de la jeune dame. Maintenant que les choses sont claires, pouvons-nous prendre place ?"

(Voilà. Le sujet épineux de nos motifs étant balayé par ces futilités, il n’a plus de raison de nous bloquer l’accès.)

Je suis fier de moi. Pas de sottise. On évite les blagues de mauvais goût, et même, on ne rabaisse pas l’interlocuteur. Tout est en place pour passer ce petit barrage. Du moins, c’est ce que je croyais. Soupçonneux, le garde m’apprend que la famille de Cendres est composée uniquement…de femme. Mon argumentaire pourtant crédible, vient d’être réduit en poussière par une seule erreur, une seule méconnaissance de ma part. Si seulement Fanielle avait eu le temps de m’en dire davantage sur cette famille. Mon souffle s’arrête et mon cœur s’emballe. Je garde autant que possible le contrôle de mes émotions, dernier rempart de notre mise en scène, cherchant un moyen de trouver une solution. Je sens mes mains trembloter, de même que je sens ce qu’il a à l’intérieur s’agiter. Il ne manquerait plus qu’ils sortent en s’agitant sous les yeux d’une foule ébahie et de gardes prêts à me dire le reste. Mais pour éviter cela, il me rapidement trouver une sol…

"Et nous sommes fières d'être femmes." Lâche Itulë empli d’une grande fierté. "Tant que nos mères nous les appelons aussi pères, pour que le commun patriarcal en saisisse la réelle valeur."

Encore une fois Itulë fait preuve d’un sang-froid stupéfiant, d’une assurance et d’une conviction dans ses propos telles, que le garde soufflé par cette réplique, s’écarte du chemin, nous souhaitant bonne promenade dans les bas-fonds. Je suis sidéré par son audace et son sens de l’improvisation.

(Je l’adore cette gamine !)

(Et moi donc !)

Je ne pipe mot. Après la bourde commise, je n’ai pas envie de saper tous les efforts d’Itulë en rabaissant inutilement le garde. Je m’avance aux côtés de ma jeune camarade et attends d’être suffisamment loin des gardes pour la remercier

"Je ne sais pas ce qui t'a pris...mais tu viens d'obtenir ma gratitude et mon admiration. D'où te vient une telle assurance ?"

Elle rosit juste assez pour que je le perçoive. Une attitude qui me tire un sourire alors qu’il y a peu elle faisait preuve d’un sang-froid remarquable. Elle prétexte juste s’être inspiré des femmes fortes de là d’où elle vient.

"Ha oui ? Alors continue de t’en inspirer car tu sembles bien entourée. D’où viens-tu d’ailleurs ? Si ce n’est pas trop indiscret."

Voilà une question gênante, car elle refuse de me le dire. Qu’importe, elle a certainement ses raisons et je doute que sa provenance n’entravera en rien notre retour sur Yuimen.

"Aucun problème. Si tu ne veux pas me répondre, je n’insisterai pas. De même que je sais qu’il y a quelque chose en toi qui sort de l’ordinaire. Si tu ne veux pas en parler c’est ton droit. Ce n’est de toute façon pas le lieu approprié. Je tenais juste à te dire que j’étais au courant." Dis-je en jetant un œil aux gardes.

Tant qu’on ne parle pas de sujet trop sensible, je pense qu’on peut prendre le temps de se parler l’un l’autre. En tout cas, elle semble reconnaissante de ma réaction. Peut-être est-ce là ma question sur ses origines que je ne pousse pas, ou bien révéler ma connaissance sur cette magie en elle, ou les deux qui sait. Zaria devrait être fier de moi, en mettant à profit ses leçons sur les sujets à ne plus aborder à une femme qui en dit peu.

"Comment tu te sens ? Je veux dire, comme nous tu n’as pas demandé à débarquer ici, mais j’ai la chance de connaître plusieurs têtes."

Contrairement à moi, elle ne connaît personne. Pas même Naral qui aurait pu la connaître, bien que tous les elfes ne se connaissent pas entre eux. C’est d’ailleurs une bonne chose qu’elle ne soit pas lié à cette… ce… bref. La peur a été sa première compagne dans la cave, avant que l’on arrive par la suite et bien entendu, elle ne désire qu’une chose : retourner sur Yuimen. Une déclaration qui me tire un sourire, nos objectifs nous liant solidement l’un à l’autre.

(Bon déjà, c’est une Yuiménienne ! Une bonne chose. Jusque-là, on avait aucun indice concret sur le sujet.)

"Et moi donc. S'ils connaissaient le dixième de ce que moi et les autres on a fait avant d'arriver ici, ils s'évanouiraient. Je compte bien trouver un moyen de quitter cet endroit avant de retrouver Yliria, les autres et ensuite on mettra tous les voiles. C'est promis." Je m'arrête un bref instant avant de reprendre, remarquant que je suis le seul à poser des questions. Peut-être n’ose-t-elle pas le faire ? "Je t'embête avec mes questions mais, tu as aussi le droit d'assouvir ta curiosité si tu le souhaites !"

Me demandant comment je compte m’y prendre pour nous ramener chez nous, elle s’intéresse ensuite à moi et à ce que moi, ainsi que les autres, on a fait de si impressionnant.

(Hahaha ! Dit comme ça on dirait que je vais adopter un discours pompeux !)

(Pompeux non, mais faut juste faire attention à l’élargissement de tes chevilles !)

(Merci. Fallait pas. Vraiment.)

(Tout le plaisir est pour moi.)

Malheureusement, je ne peux me permettre de narrer avec autant d’aisance nos aventures sur Aliaénon. Parler de Dragon, de magie et de morts c’est vraiment pas une bonne idée ici. Je regarde d’ailleurs autour de nous, craignant qu’une oreille indiscrète ne nous entende.

"Jorus oui c’est cela. Je…ce n’est pas le lieu adéquate pour en parler."

(Non vraiment. Parler de ça c’est…)

(Ils ne le croiraient pas !)


(Non certainement pas.)

(De la pure fiction !)

(C’est ça une historie complètement inventée de toute pièce.)

(Exactement, une histoire.)

(Un roman même !)

(…)

(Quoi ?)

(Une histoire… qui serait une création de ton esprit…qui n’aurait aucune valeur de preuve pour le Soleil Noir…que tu pourrais raconter librement du coup !)

(Ho…bien vu !)

Je prends la pose pour poursuivre, une main sous l’aisselle opposée et l’autre qui vient se poser sur le menton.

"En revanche…je peux te raconter une histoire, un roman même. Les aventures de…Joris…l’aventurier ! Un homme venu d’un autre monde, natif du sud de l’Imiftil. Avec de nombreux autres héros, il a combattu la déesse noire Oaxaca. Plus tard, il s’est retrouvé dans un autre monde où la magie est omniprésente. Cela lui a permis, entre autre, de se transformer en un dragon, en homme-bête, en un Titan élémentaire de la foudre et des tempêtes, en esprit après avoir succombé à ses blessures. Il a arpenté le royaume des morts et contemplé l’abîme, son âme ayant été atteinte par…" Un léger frisson glacé me parcourt l’échine au souvenir de cette sensation ô combien désagréable. "…par la dent du Dragon Noir d’Oaxaca. Ils ont fini par vaincre la bête. Il a assisté à…" Une tristesse m’empoigne un instant, me revoyant auprès d’Ibn avant qu’on ne m’arrache à mon recueillement. "…aux derniers instants d’un des mages les plus puissants d’un autre monde, avant d’être emporté dans un monde qui n’est pas le sien. Je…je n’ai pas encore écrit la suite. Mon personnage est coincé, sans indice pour retourner chez lui. Le plus simple serait d’entrer en contact avec les manieurs de magie. Après tout, à part la magie, il n’aura aucun moyen de retourner chez lui. Je verrai bien un groupe uni…comme un clan, avec des couleurs rouges bien prononcées, limite proche de la chair et du sang, histoire de donner un peu de suspense à mon récit."

"Bien sûr, ce n’est là qu’une fiction, le simple fruit de mon imagination." Fais-je avec un clin d’œil, en reprenant une pose plus naturelle.

Elle sourit doucement à on récit. Est-ce là sa seule réaction devant tant de fait d’armes ? Doute-t-elle de moi ? Ce n’est pas comme si j’avais des preuves à avancer. Lorsqu’elle me demande pourquoi je ne choisis pas une autre couleur, une question me vient. Le Clan Carmin est probablement notre prochaine destination, une fois qu’on aura retrouvé Silméria. Cependant, rien n’indique qu’il existe un seul clan, ou groupe de ce genre. Il nous faudra ouvrir l’œil et rester vigilant. Perdu dans mes pensées, je remarque que nous sommes arrivés à la passerelle que lorsque Itulë sautille sur la dernière marche de la passerelle d’un "On y est !" joyeux et innocent.

Restant toujours à ses côtés, nous avançons pour rejoindre Fanielle et Hirst, une question me taraudant l’esprit.

(Du coup…il se passe quoi à présent ? C’est censé faire quoi ce machin ?)

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Silmeria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » sam. 23 nov. 2024 00:33

Nous entrons, sans le moindre mal, sans la moindre difficulté, il m'avait même semblé voir que l'un des gardes avait salué au passage de Fanielle. Avait-elle des connaissances au sein de la garde de ce niveau ? Ce ne serait pas étonnant, les gardes eux aussi ont besoin de se vêtir et de s'habiller, peut-être avaient-ils à faire avec Dantes. Nous nous installons en silence afin de se fondre dans la masse, il n'y avait pas beaucoup de monde, peut-être était-ce peu courant de se rendre au niveau inférieur.

Fanielle me dit, peut-être sur le ton d'un reproche qu'il ne fallait pas avoir trop confiance en moi et que l'aide de Jorus eut été nécessaire mais j'avais un doute. Plus vis-à-vis de la petite Itule, je ne sais pas si quelqu'un pouvait la protéger pendant qu'on chercherait Silmeria, c'était dangereux de mettre quelqu'un en danger au profit d'un autre, je préférais gérer ça seule, après tout Silmeria ne concernait que moi et moi seule. Et vice versa.

Nous échangions brièvement quant aux possibilités avec Silmeria, comment la ramener et la passer devant les gardes par exemple, Fanielle estimait qu'il valait mieux trouver une planque dans les niveaux inférieurs. J'haussais les épaules, on trouvera. C'est sûr, je devais tout mettre en œuvre pour l'aider. Mais c'est alors que Jorus et son petit beignet firent éruption dans cet ascenseur, je levais un sourcil circonspect, il avait réussit ce cornichon. Il avait trouvé un moyen de monter à bord. Fallait-il maintenant rester discrets, nous n'avions pas été vu monter ensemble,

Nous allions descendre séparéments afin de trouver Silmeria, guidés par Fanielle.


--------------------

Capacité Assassin afin de ne pas " se faire remarquer par quiconque ignorerait sa présence "
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 23 nov. 2024 12:42

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 1 – fin d’après-midi.



Mathis sauta de son ascenseur avec l’agilité d’un félin. Un terrible félin tout de muscles, de griffes et de crocs. Le coup de patte griffue qui suivit fut tout aussi brutal, forçant la colonelle à lâcher Praline, qui une fois au sol s’en alla rapidement se cacher derrière Mathis transformé. Les griffes, en revanche, ne parvinrent pas à percer l’armure de la haut-gradée du Soleil Noir, qui recula d’un pas sous le choc et la surprise. Elle dégaina sur le champ l’épée à son flanc, et cria :

« Gardes ! Gardes ! Brisez cette chose ! »

L’appel avait dû être entendu dans le couloir adjacent, mais c’était surtout à deux hallebardes qu’il était désormais confronté sous cette forme monstrueuse. Elles le pointaient directement, menaçantes. Le soldat armurés mais sans arme alla flanquer la colonelle, dont le visage n’était plus que haine.


_______________________



Le quatuor avait réussi à grimper dans l’ascenseur en deux groupes distincts. Jorus, cependant, mit à mal l’espérance de Hrist de le rester. Ils se rejoignirent tel un groupe uni, au moment où la machine s’ébroua et commença à descendre. En quelques minutes à peine, ils furent au niveau de la Veine bondée de monde, parés à partir à la poursuite de Silmeria.




[HJ : Mathis, on résout la situation sur le discord. Jorus et Hrist, on poursuit sur la Veine et les Artères. Attention Simeria, Hrist ne possède pas les capacités d’archétypes de base de Silmeria.]



[XP :
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (bond)
Jorus : 1 (discussions), 0,5 (passage des gardes)
Silmeria : 0,5 (discussion)]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Mathis » mer. 27 nov. 2024 14:05

Même si je ne disposais d’aucun miroir pour observer en entier ma nouvelle apparence, je me savais forte, puissante et surtout menaçante. Mon coup de griffes fut violent et efficace. La Colonelle ayant reculé d’un pas sous le choc n’eut le choix de relâcher Praline qui se réfugia immédiatement derrière moi.

Je pus constater avec soulagement que je n’avais pas blessé cette femme haineuse, sa lourde armure l’ayant protégé.Mes efforts pour tempérer cette femme sans recourir à la violence avaient été vains. J’avais donc user de force seulement pour libérer ma protéger et prendre la fuite.

Lourdement blessée dans son orgueil, la chef dégaina son épée et appela ses gardes à la rescousse avec l’intention de me blesser, voire même me tuer.

Les gardes armés d’une lance, me repoussaient exactement où je voulais, c’est à dire vers la cage de l'ascenseur. Je reculai alors de quelques pas afin d’entrer dans la cage tout en veillant à ce que Praline demeure à mes côtés.

Les gardes firent un mouvement pour y pénétrer à leur tour, mais je les empêchai. À l’intérieur mais tout près de l’entrée, gueule ouverte et tout en montrant mes canines aiguisées, je réussis à leur bloquer le passage.

Avisant un levier, je lui donnai un coup de pattes. Le levier s’abaissa, les grilles se refermèrent et je sentis la cage de métal se mettre en mouvement vers le bas.

Calmé et rassuré, je souhaitai reprendre ma forme humaine. Ce qui ne prit qu’un court moment et sans me causer aucune douleur. La brève nausée qui semblait accompagner mes transformations s’avérait moins importante, comme si mon corps commençait à s’habituer à changer ainsi de forme.

Malgré l’assurance que j’avais démontré sous ma forme féline, je me trouvais légèrement secoué par cette transformation. Elle était survenue rapidement sous le coup de la colère et de l’impatience.

Sans perdre de temps, je pris Praline dans mes bras, la caressa doucement, puis je l’installai confortablement dans ma besace de voyage qui renfermait mon linge de rechange.

J’attendis alors que la cage s’immobilise, prêt à en sortir dès que les grilles daignent s’ouvrir.

(((-Mathis reprend forme humaine
-installe Praline dans le sac dans son dos,
- attend patiemment que la cage s’immobilise et que les grilles s’ouvrent afin d’en sortir )))

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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 30 nov. 2024 12:32

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 1 – fin d’après-midi.



S’ils tentèrent de t’empêcher d’accéder à l’ascenseur, ils n’y parvinrent pas et leur hallebarde ne rencontra que le métal des grilles. Sous un bruit de poulies coulissantes, le cage commençait à descendre. Mathis, une fois remorphé en lui-même et une Praline peureuse dans ses linges, continua à descendre jusqu’à atteindre… un autre niveau.

La cabine s’arrêta au niveau des Veine et artères.


[HJ : Je poursuis dans le sujet de la Veine et des Artères]


[XP :
Mathis : 2 (situation de fuite)]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 1 févr. 2025 13:53

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 2 – Matinée.




Hrist arriva près de la boutique de Bergeac Dantes alors qu’il était en train de remettre en ordre tout le bazar de la veille. Quand il la vit arriver, il jeta un regard curieux à cette dernière :

« Tiens, vous voilà seule. Vous avez retrouvé votre sœur ? »

Il s’essuya le front du revers de la manche, penchant la tête sur le côté en attendant une réponse.


[HJ : Hrist, aparté possible.]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » sam. 8 févr. 2025 02:40

Alors que Dantes m'accueillait d'une simple phrase, vaguement surpris, je me mis à l'aider sans trop poser de question, il fallait aider cet homme après tout le dommage causé par notre arrivée. Je lui fis savoir que j'étais revenue sur nos pas afin de retrouver quelqu'un, d'avoir espéré qu'un aventurier soit revenu ici comme sorte de repère mais mon intuition n'était pas bonne. Dantes me fit savoir que sa fille resterait dormir au rez et qu'il rangeait son désordre.

Je ne savais que penser de cet homme, mais il semblait honnête, je lui demandais si je pouvais couper mes pièces afin de limiter mes dépenses, je ne savais pas combien de temps j'allais devoir continuer à corrompre et soudoyer, mais il fallait diminuer les dépenses dans la mesure du possible. Dantes n'avait pas de quoi couper l'or mais il me mit sur la piste d'un prêteur sur gage juste à côté qui pourrait m'aider dans ma tache, après tout, c'était une idée comme une autre et puis j'avais usé les visages de mes pièces pour les rendre les plus floues possible.

Dantes était un homme charmant, il semblait être touché par mon aide et ne semblait pas tarir d'éloges à mon égard, j'étais assez peu accoutumée aux compliments, je réagis cependant avec une amabilité certaine envers ce vieil homme. Il en avait vu des vertes et des pas mûres depuis notre arrivée, alors un peu de douceur ne ferait de mal à personne. Nous nous attardions le temps d'un bref echange sur le fiel et la haine que vouait les aventuriers envers Silmeria, quelque part... L'avoir laissée au sein du groupe était peut être ce que je pouvais faire de plus intelligent. Je savais qu'elle ne pouvait pas mourir, donc par conséquent, elle allait rester inconsciente ou être soignée. Si elle était soignée, elle pourrait de nouveau me révoquer et accumuler les connaissances de ce monde que je rassemblais pour elle, en silence.

Et puis... Je jubilais d'avance. Silmeria était là, morte sans l'être, Yliria devait être verte de rage, Jorus lui aussi devait avoir la dague qui le démangeait, Heartless allait peut-être se calmer un peu et Drac; quant à lui prouvait un lien fort envers ma jumelle et serait à terme une personne que Silmeria aurait en amitié, si tant est qu'elle connaisse ce mot. Même inconsciente, Silmeria avait un étonnant pouvoir de nuisance... Je ne sais pas si je dois en être fière ou la maudire pour ça.

Je rangeais quelques affaires avec Dantes, du mieux que je pouvais avant de lui demander une dernière fois la direction de ce prêteur sur gage afin de pouvoir lui demander de l'aide
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 8 févr. 2025 13:07

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 2 – Matinée.




Hrist ne mit guère de temps à trouver ce qu’elle cherchait : la boutique d’un usurier des Voies Médianes. Une bourse aux pièces dorées en faisait l’enseigne, pendant perpendiculairement à sa façade, immobile de par l’absence de vent.

À l’intérieur, un homme à la barbe courte soigneusement taillée et vêtu élégamment scrutait un lourd livre de compte à l’aide de binocles, corrigeant les lignes ou calculant quelque taux d’intérêt de ses clients.


Image


À l’arrivée de l’elfe, il leva les yeux vers elle, sourcil levé, posant ses lunettes sur son livre.

« Ma Dame ? Bienvenue chez Marzin Ballariet, prêteur et créancier. Que puis-je pour vous ? »

Instinctivement, sa nature se révélait lorsque Hrist le surpris à parcourir des yeux les alentours de ses hanches pour y voir une bourse et en estimer le contenu.


[HJ : On résout ça par aparté.]


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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » ven. 14 févr. 2025 22:03

En entrant dans le bureau du prêteur sur gage, je fis face à un homme attablé. Il me salua poliment et je me présentais à lui sans façon pour lui demander ses services, il me fallait partager ces pièces afin de limiter l'impact des dépenses liées à la corruption. Il reconnu sans aucune difficulté les pièces en or, il semblait surpris, j'avais apparemment sur moi une réelle fortune. Je devais jouer la carte de la précaution, je savais, du moins je l'espérais que ma jumelle ne me révoquerait pas quand elle découvrira que ses affaires lui manquaient, elle ne prendrait pas le risque de voir disparaître sa fortune, affreuse radine qu'elle est. J'ai tout de même hâte de voir la tête qu'elle fera quand elle apprendra que j'ai largement pioché dans ses revenus, après tout... Nous sommes jumelles, ce qui est à elle est à moi.

Je cherchais également à soudoyer l'homme mais celui ci s'en offusqua, je lui présentais alors mes plus plates excuses lui faisant comprendre que je venais de la Veine comme il l'avait compris, que je ne souhaitais pas m'étendre sur les revenus qui étaient les miens et qu'appeler la garde ne pourrait pas satisfaire sa curiosité à mon égard.

Il botta alors en touche, renonçant à sa question, portant plutôt son attention sur comment faire fructifier mon or, je me devais d'être assez discrète et jouer la carte de l'inclusivité, chasser les doutes et me lier à l'entourage proche, à savoir son voisin. Je proposais deux pièces d'or, à faire fructifier pendant un an et je demandais au prêteur de les redistribuer à Dantes et Fannielle si je n'étais pas revenue les chercher. Ca suffirait, je l'espère, à me donner bonne figure. Il me demanda alors si c'était à cause de ce qui était arrivé la veille, je mentionnais bêtement le jour du don, comme une naive. Evidement il fallait admettre avoir vu la vitrine brisée et considérer que c'était un vol. Si ce petit homme voulait ensuite me faire suivre, j'annonçais que j'allais saluer Dantes, afin de complètement mettre à bas les soupçons à mon égard. Être la plus discrète possible avec autant d'or... Au moins je ne risquais pas de me faire agresser à ce niveau, du moins je l'espère.

Je signais le document demandé par le prêteur, un simple nom : Lenneth D

Puis je quitta l'établissement du prêteur pour retourner chez Dantes
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 15 févr. 2025 13:02

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 2 – Matinée.


La maison d’usure quittée, Hrist retourna à la boutique du Fil et l’Aiguille. Bergeac n’était plus à l’extérieur, les bris de verre étant ramassés. Il avait couvert la vitrine brisée d’un drap blanc, si bien qu’on ne voyait plus à l’intérieur. La porte était néanmoins ouverte, et la copie de Silmeria put entrer sans peine, trouvant le propriétaire des lieux en train de ranger sa zone de vente : mannequins renversés, linges dépliés. Lentement, l’ordre reprenait sa place sur le chaos.

La porte ouverte sur une clochette légère attira son attention, et d’un sourire il se retourna.

« Ah ! Alors, ça s’est bien passé ? »

Il semblait presque surpris du retour de la blanche.


[HJ : on peut aparter.]


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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » lun. 24 févr. 2025 02:08

Quelque part, dans les méandres de l'esprit de Silmeria

Silmeria et Cèles arpentaient un immense désert gelé.

" J'ai des froix. J'ai des froix. J'ai des froix. J'ai des froix. J'ai des froix. "

De son côté, Cèles faisait preuve d'une patience qui la surprenait elle même. Elles avançaient dans le vide glacé depuis des temps immémoriaux, Silmeria n'avait pas cessé de se plaindre une seule seconde. Les premières heures qui semblaient des années, elle pestait à cause de ses cheveux ravagés par l'électricité statique, de nombreuses châtaignes cinglantes quand elle s'effleurait. Maintenant c'était le froid. Ni l'une ni l'autre ne ressentaient la faim, la soif, la fatigue. Silmeria avait encore quelques sensations du monde réel qui lui provoquait un foutu mal de mer.

'' Sissi... Ma Sissi. Cinq minutes, juste cinq sans te plaindre, râler, renifler, pester, juste cinq minutes de silence, je t'en prie. "
" Mais ma poupouillette ! Il n'y a rien ici, que du vide, du froix, de la glace, de la neige et un putain de vent coulis qui me glace le sang. J'ai atchoumé pendant des plombes et j'ai le bout du tarinou qui est tout rouge ! Et... Atta c'est quoi ça ? "

" De la lumière ? La constellation de ta seule et unique neurone ? "

" Change de ton, morue. "

Toutes deux s'approchaient d'une petite lueur suspendue dans le vide, à peine à quelques mètres du sol, elle éclairait la neige diaphane à plusieurs mètres à la ronde. Grâce à cette lueur d'origine inconnue, les deux êtres éthérés distinguèrent sans mal un petit monticule de neige, comme l'entrée d'un igloo.

Silmeria haussait les épaules en se disant que d'y entrer ne serait pas pire que d'errer sans but dans un vent glacé. Cèles voulait commencer à argumenter mais elle voyait déjà son elfette y entrer comme dans un terrier de lapin.

'' Franchement... Idée à la con. Dlamerd'. '' Elle observa un temps les alentours, mesurant brièvement s'il valait mieux entrer avec Silmeria ou rester ici hypnotisée par cette lampiotte incongrue. Faute d'un argument concret, elle finit par y entrer à son tour.

Il y avait un tunnel très étroit, presque une crevasse gelée, la glace aux teintes bleutées lui coupait le souffle à son contact, ses mains s'étaient engourdies en un rien de temps et son adhérence à la glace ne donnait rien. C'était grâce à leurs jambes qu'elles purent rampant comme des bêtes avancer dans cet univers claustrophobe. Cèles avait beau être éthérée, elle douillait sévèrement. Elle se hâtait pour ne pas perdre de vue les bottes qui gigottaient devant elle. Aucune des deux ne tentait de crier ou simplement de parler, leur souffle trop court et difficile les dissuadait de simplement parler, même soupirer leur était insupportable, la suffocation était proche et elles luttaient contre le froid, la douleur et les frelons blancs de l'évanouissement qui picotaient leurs yeux.

La crevasse prit enfin un terme dans une galerie plus large, elles trouvaient même de quoi s'accroupir afin de retrouver un peu de souffle. Avançant telles deux âmes en peine, elle progressaient en silence, opiniâtrement sans jamais s'arrêter ni même se parler à tel point que Cèles se demandait si Silmeria était bien au courant qu'elle était derrière elle.

Le corridor bleuté aux éclats étincelant de givre s'agrandissait jusqu'à devenir un vaste tunnel bordé d'un lac noir. Silmeria restait ici, plantée devant ce spectacle spectral. Cèles quant à elle pestait. " Bordel, on avait pas une idée encore plus foireuse ? Sissi... Sissi ? Tu... Tu vois ça ? "

La glace au sol craquait, de petits crabes soulevaient timidement la couche de givre pour sortir un bout de leur carapace d'où dépassait une paire d'yeux noirs et brillants tels des onyx. A chacun de leur regards, les crabes se dérobaient et retournaient dans la glace et le givre, cependant, dans leur champ de vision, en périphérie de leur contemplation hallucinée, les crabes restaient les observer en silence.

" Cèles... Cèles... Ces vilains crabes ils sont des gros gros méchants je crois ! "

Cèles de son côté était complètement hypnotisée par cette myriades d'yeux noirs curieux elle se sentait étouffer, complètement asphyxiée et se grattait sa gorge éthérée pour ressentir dans sa trachée... Un oursin. Silmeria comprit bien vite que sa Faera s'agitait dramatiquement et finit par tomber, se rouler à terre et battre les jambes dans le vide, en proie à une peur panique. L'elfe se posa à califourchon sur sa Faera, ignorant le regards mauvais des crabes et chercha à aider Cèles, cependant, ses mains ne parvenaient pas à palper la gorge éthérée de sa Faera, ses doigts entraient en contact avec les pics de l'oursin, des pics noirs se logeaient dans sa pulpe, sous ses ongles et lorsque dans un effort délirant, Cèles parvint à cracher son oursin, ses pics noirs volaient jusqu'au visage de Silmeria, perçant ses lèvres, ses yeux. Elle tomba à la renverse et roula immédiatement se grattant le visage en arrachant peau et pics hameçonneux. Dans cette panique elle perdit un oeil qui fut envoyé plus loin. Le noir complet tomba, seul l'éclat luisant des yeux mats et moites persistait à percer la noirceur magnétique de la grotte.

Leurs corps se fit alors... Léger. Subitement charrié par une vague de vent, elles glissaient dans le vide, dans la profondeur infinie et opaque d'un ténèbres si épais, elles s'échouaient.

De petits éclats.

Des étincelles dans le rien.

Cet infini RIEN

" Cèles... "
" Vi ? "
" J'crois que je suis allergique aux fruits de mer. "
" Ta gueule... "

A loin un oeil.

" Un oeil ? "
" Punaise mais pourquoi une telle fixette sur des yeux, merde. Tu peux pas avoir peur des araignées et des scolopendres comme tout le monde ? "
" Z'ai pas peur des zentilles naraignées... "

C'était bien un oeil, il avançait vers elle à la vitesse de la lumière jusqu'à se stopper net. Cligna trois fois et disparu.

Un second vint, disparaissant à son tour.

Puis un troisième mais celui-ci resta.

Puis fut rejoint par un autre, un suivant, encore un autre qui vint alors avec des renforts. Autour d'elles, ces centaines d'yeux, la macule jaunâtre et veinées de rouge palpitait autour d'une rétine noire.

" Hrist va nous aider, j'en suis sûre et certaine, elle va nous aider, elle va trouver une solution."
" Ah ça... J'ai encore un petit lien avec elle tu sais... Après tout c'est elle qui m'a donné ce nom. "
'' Mais du coup... Tu sais ce qu'elle fait ? ''
'' Oui et non. Juste des... Fragments évanescents... Je la vois, elle a quelque chose dans la main, un... Baton et a les bottes dans un liquide rouge. ''
'' Ah ça c'est ma jumelle ! Elle a du massacrer tout plein de personnes ! Je l'imagine bien, impérieuse, droite et fière se dressant contre tout un monde ! Arme à la main, les yeux luisants de colère ! Je sais qu'elle ne s'arrêtera pas ! Elle est prête à mettre la ville à feu et à sang ! "
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" Ouiiii ! Regarde un peu ma chérie d'amouuuuur ! Son regard froid comme la mort, l'air impérieux ! Une Tsarine glaciale ! Une faucheuse à la peau blanche et au regard vide aussi acéré que sa lame ! Comme elle est belle ! Divine ! "

" Atta j'ai une image plus précise... Elle... Nettoie la cave à vin de Dantes. "
" Elle a tué des gardes ? Les aventuriers ? "
" Non disons... Que Hrist est retournée chez Dantes et pour patienter elle... Nettoie le vin. De sa cave. "
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" ELLE QUOI ? "

Cèles expliqua brièvement les fragments de souvenir de Hrist jusqu'à reconstituer brièvement son parcours.

" Donc... Je meurs et elle... ELLE PASSE LA SERPILLERE DANS UNE PUTAIN DE CAVE ?????? MAIS ON NAGE EN PLEIN DELIRE NOM D'UN GRAGON FARFELU !!! Vivement que je meurs encore une fois pour la voir NETTOYER DES PUTAINS DE LATRINE A L'EPONGE !!!! Ma jumelle est une putain de régicide, une tueuse, une ombre, un mélange de cruauté de corruption et au lieu de m'aider... ELLE DEVIENT FEMME AU FOYER ? "

Cèles déglutit un petit glaire de nervosité face à la colère de Silmeria et jugea bon d'éviter de parler du fait que Hrist avait allégrement dépensé ses pièces d'or.
('' Radine comme elle est... Elle serait capable de se ressusciter elle même pour aller récupérer sa bourse et passer par le rasoir tout ceux qui ont hérité d'une pièce d'or.")
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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