Les Voies Médianes
- Mitya
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- Enregistré le : dim. 25 août 2024 17:38
Re: Les Voies Médianes
Enfin elles avaient réussi à se libérer une embarcation de fortune et à la mettre à l'eau. Enfin. Elles auraient pu être bien plus loin, à l'abri sans doute, s'ils ne s'étaient pas tous contenté de la planter là en lui assignant la tache de préparer leur départ. Trouver un moyen de faire s'échapper tout le monde. Ces gens même qui étaient, apparemment, à l'origine du problème et qu'elle ne connaissait pas le moins du monde. Alors qu'elle était sur le point de s'enfuir de cette cave, elle prit une seconde pour réviser son jugement et proposer au dernier venu de fuir avec elles. La réponse, pourtant peu surprenante, finit par l'exaspérer. Mais pourquoi donc avait-elle gaspillé ce temps précieux à tenter tant bien que mal de les aider ?
Elle tendit la main à la jeune elfe comme pour l'aider à embarquer quand un groupe apparu en faisant du boucan. Maintenant que la nausée était passée il fallait gérer ca...
Il y avait là quelques visages « connus » mais surtout bon nombre de nouvelles têtes. L'une d'elle n'hésita pas une seconde à les aider, ce qui lui redonna un peu d'espoir en ces gens. Voyant que l'elfe bleu gérait la situation « tonneaux » et qu'une autre s'occupait de sa camarade de bricolage elle se précipita vers la blessée pour aider à la porter. Sans doute la pauvrette qui s'était faite grillée par l'inconscient utilisateur de magie.
« Occupons nous d'elle en priorité ! »
Une fois celle-ci vers les tonneaux, Mitya sauta dans l'un d'eux tout en se serrant pour faire de la place au corps inerte de la blonde. Ce serait serré, mais elles n'étaient pas bien épaisses et puis au moins, elle serait maintenue en place.
Elle tendit la main à la jeune elfe comme pour l'aider à embarquer quand un groupe apparu en faisant du boucan. Maintenant que la nausée était passée il fallait gérer ca...
Il y avait là quelques visages « connus » mais surtout bon nombre de nouvelles têtes. L'une d'elle n'hésita pas une seconde à les aider, ce qui lui redonna un peu d'espoir en ces gens. Voyant que l'elfe bleu gérait la situation « tonneaux » et qu'une autre s'occupait de sa camarade de bricolage elle se précipita vers la blessée pour aider à la porter. Sans doute la pauvrette qui s'était faite grillée par l'inconscient utilisateur de magie.
« Occupons nous d'elle en priorité ! »
Une fois celle-ci vers les tonneaux, Mitya sauta dans l'un d'eux tout en se serrant pour faire de la place au corps inerte de la blonde. Ce serait serré, mais elles n'étaient pas bien épaisses et puis au moins, elle serait maintenue en place.
- Jorus Kayne
- Messages : 374
- Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
- Localisation : Aliaénon
Re: Les Voies Médianes
Je somme à tout le monde sur place de foutre le camp. Il ne leur faut guère de temps pour quitter les lieux en vitesse, tenant le corps inerte de Silméria dans leur fuite. Plus qu’une soudaine capacité de persuasion de ma part, je dois cette décision commune à l’effroi que représente le mal du Dragon Noir, de plus en plus prenant. Comme moi, ils ont compris qu’on ne pourrait rien pour empêcher le massacre de toutes les âmes environnantes. Fuir n’est pas la meilleure option, c’est la seule. En espérant que nous ayons le temps de partir avant que nos âmes ne quittent nos corps pour un festin gargantuesque. Si, estomac il y avait.
(Dans ce cas pourquoi tu pars pas avec eux ?)
Partir est une des possibilités qui s’offrent à moi. Mais dans ce cas, je devrais laisser Yliria, elle aussi en proie au chant funèbre du Dragon Noir. S’éloigner m'est difficile. Elle est face à la blondinette et à sa troupe de soldats. Elle pourrait tenter de partir, prendre comme nous le chemin des eaux fluviales, mais cela attirerait l’attention sur les quelques âmes encore inconnues des forces du Soleil Noir et ça, elle préférera l’éviter, quitte peut-être à en mourir.
Elle reste ainsi debout, seule, les autres ayant préféré fuir par d’autres voies ou descendre jusqu’à la tête pour, qui sait, réaliser ce que Brytha n’a pas pu, ce que nous n’avons pas pu avec la magie sur Aliaénon, avec leurs seules possessions en mains. La première fois, Brytha s’est sacrifiée et n’a réussi qu’à éloigner le Dragon Noir. Sur Aliaénon, nous avons eu une chance folle en réussissant à séparer la tête du reste du corps. Pourtant, cela ne suffit pas à empêcher cette magie maudite. Maintenant, il n’y a plus de dieu, plus de magie pour nous venir en aide. Peut-être sommes nous en train de vivre nos derniers instants et ces ultimes moments, je les passe à m’inquiéter pour Yliria.
(Ysolde, est-ce que tu peux, via sa faéra, demander comment elle va et qu’est-ce qui se passe en bas ?)
(J’ai pas entendu le mot magique !)
(S’il te plaît ?)
(Presque.)
(… Votre sainteté magestueuse ?)
(C’est déjà mieux... Alyah me dit que la situation est compliquée en bas.)
(Et Ylirya alors ?)
(Pfff y’en a vraiment que pour elle, j’te jure ! Bon elle va bien, si ce n’est un mal de crâne persistant. Le genre de truc qui te colle aux souliers sans parvenir à y échapper. Un peu comme toi avec Yliria en somme. Elle ne sait pas ce qui s’est passé avec le Dragon, ni comment on est arrivé ici.)
Un sentiment de malaise me prend. Une pointe se forme au cœur avec un horrible sentiment d’être insignifiant. Moi qui m’inquiète pour elle, voir que ce n’est pas réciproque m’affecte plus que je ne le voudrais. Au moins elle va bien et je me raccroche à cela dans cette sombre situation.
(Rhooo mais cesse de chouiner ! Oui elle est rassurée que tu ailles bien. Elle était inquiète de te voir nulle part.)
(Tu ne me mens pas ?)
(Une faéra ne ment jamais ! Sache-le.)
Un vent frais m’enivre soudainement. Une bourrasque vivifiante chasse mes idées noires et me redonne force et espoir. Je me sens plus léger, capable de réaliser des prouesses et ce, malgré le malaise important qui s’accentue…puis s’arrête. Sans avoir subi un quelconque regain d’énergie, je me sens plus fort et dans un meilleur état. La raison ? Le chant funèbre du Dragon Noir vient de s’arrêter. Nos âmes ne sont plus prises dans un maelström magique, aspirer par cette maudite tête. D’une manière ou d’une autre, quelque chose ou quelqu’un est parvenu à l’arrêter. Serait-ce l’homme avec cette étrange armure qui y serait parvenu ? Possédait-il la seule chose qui nous faisait défaut et qui lui a donné cette force, ce courage de sauter dans le vide ? Si tel est le cas, j’aurais bien voulu l’avoir avec nous plus tôt sur Aliaénon.
(Explique-lui que nous devons notre présence à Silméria et que concernant le Dragon Noir…ben…on sait pas trop comment c’est arrivé.)
(On lui dit sur la probabilité que ni Xël, ni Akihito n’ont apparemment pas levé le petit doigt pou empêcher Silméria et sa jumelle ?)
(Non ça, va rajouter de la complexité là où c’est déjà le bordel. Restons sur l’essentiel. Elle l’a peut-être déjà entendu ou comprise, mais parle-lui du rejet de la magie et de l’importance de ne pas en user. Qu’ils n’ont pas été en mesure de sentir ma présence, malgré le fait que j’étais près d’eux avec ma cape d’invisibilité.)
(Ca va, rien d’autre ?)
(Si, dis-lui que moi aussi je suis rassuré de la voir remise et…je viens vers elle.)
Je commence à aller au devant de la scène, mais je n’ai qu’à peine fait un pas que ma faéra m’arrête brusquement.
(STOP ! Arrête-toi ! Ecoute, je comprends bien que tes sentiments pour elle sont forts, mais reste concentré. Vous êtes arrivés magiquement, usant de magie à tout bout de champ avec une menace magique massive, dans un monde qui réprime la magie. L’heure est plus à faire profil bas.)
(Que veux-tu dire ?)
(Tu auras peut-être à devoir aller au-devant du Soleil Noir pour négocier leur libération, ou toute autre raison pour t’infiltrer à l’intérieur comme les faire s’évader. Dans ces éventualités, mieux vaut que tu ne te fasses pas prendre ou qu’on t’associe à eux. Du moins pour le moment.)
(Oui c’est pas bête comme idée.)
(Forcément ! Ca vient de moi.)
(Donc dis-lui que je suis prêt à lui venir en aide en cas de besoin.)
(C’est déjà mieux.)
(…)
(Quoi ? Un problème ?)
(Non…rien…c’est…c’est Alyah, elle parle bizarrement.)
(C’est-à-dire ?)
(C'est... Juge par toi-même : "Bien compris, aide en suspend, Yliria traite avec les autochtones. Alyah terminé.")
(Elle parle souvent comme ça ?)
(C’est ce qu’elle a fait un peu avant, mais d’habitude…non.)
Je reste là à guetter l’échange en Yliria et la supérieure de la troupe. Aucun signe d’hostilité n’est perceptible dans les gestes ou dans l’attitude adoptés, venant des deux interlocutrices. J’ignore si Yliria évoque des dons magiques, ou si la blonde est en mesure de les percevoir si elle se trouve assez près, mais en tout cas elle ne montre pas d’agressivité. J’attends là, un signe ou une menace. Rien. Yliria observe les bâtiments alentours et s’attardent un peu plus sur la boutique à la vitrine cassée, celle où je me trouve. Elle porte le regard vers moi et inquiète de dévoiler ma présence, elle fait de même pour les autres bâtiments. Maline. Puis les choses changent. Yliria se fait emmener docilement, sans engendrer la moindre résistance et sans ôter le reste de ses équipements. Je n’ai pas le temps de faire un pas en avant qu’Yliria, par le biais de nos faéras ne prenne les devant.
(N’intervient pas ! C’est Yliria qui le demande, elle gère la situation et préfère que tu t’occupes de la sécurité de ceux dans la boutique.)
(Ha oui ? Jumelles comprises ?)
(Je pense que tu es assez grand pour juger de qui est en danger et qui est la menace.)
(Très bien. Dis-lui que je lui fais confiance. Demande-lui simplement d’attendre que je sois présent avant qu’un autre pan de mur ou tout autre danger ne menace sa vie. Je pars chercher les mages de ce monde et je reviens la chercher pour que l’on rentre chez nous.)
(Les chiens remuent la queue, donnent la patte et aboient. Il ne te reste plus qu’à valider les deux derniers critères !)
(C’est censé dire quoi ?)
(Que tu es très obéissant quand elle donne des ordres. Trop à mon goût même.)
(Du moment que tu transmets le message, tu peux bien penser ce que tu veux.)
Je pose un dernier regard à ma belle, avant de détourner la tête en direction du sous-sol…une fois de plus. J’aurais rarement usé autant d’un escalier que celui-ci. Alors que je m’attends à ne voir plus guère de monde, suite à la menace qui n’est plus, j’ai la surprise de voir un homme, seul, dont la préoccupation première n’est pas de fuir, mais de connaître le contenu d’un tonneau avec une analyse directe avec le goulot. Le même homme avec une odeur forte d’alcool lorsque je suis passé près de lui. Certains se targuent de lire l’avenir dans des os de poulets, des entrailles animaux ou la forme des nuages. Peut-être possède-t-il un don pour voir l’avenir dans l’alcool. La macération dans l’estomac, l’intérieur de son être canalisant les énergiques magiques et les mélangeant au breuvage pour au final, être capable d’engendrer une éructation de bile à caractère divinatoire que lui seul est en mesure d’entrevoir. Reste que si le chant du Dragon n’est plus, nul ne sait si c’est contrôlé ou combien de temps cela va durer, avant de reprendre la funèbre mélopée.
"Il serait bon de partir. Nos âmes ne sont plus en danger, mais ce n’est peut-être que temporaire."
Sur ce, je prends moi aussi le chemin du canal et tâche de rattraper les autres, laissant le devin à ses recherches, avant qu’il ne me prenne pour un support pour sa divination.
(Dans ce cas pourquoi tu pars pas avec eux ?)
Partir est une des possibilités qui s’offrent à moi. Mais dans ce cas, je devrais laisser Yliria, elle aussi en proie au chant funèbre du Dragon Noir. S’éloigner m'est difficile. Elle est face à la blondinette et à sa troupe de soldats. Elle pourrait tenter de partir, prendre comme nous le chemin des eaux fluviales, mais cela attirerait l’attention sur les quelques âmes encore inconnues des forces du Soleil Noir et ça, elle préférera l’éviter, quitte peut-être à en mourir.
Elle reste ainsi debout, seule, les autres ayant préféré fuir par d’autres voies ou descendre jusqu’à la tête pour, qui sait, réaliser ce que Brytha n’a pas pu, ce que nous n’avons pas pu avec la magie sur Aliaénon, avec leurs seules possessions en mains. La première fois, Brytha s’est sacrifiée et n’a réussi qu’à éloigner le Dragon Noir. Sur Aliaénon, nous avons eu une chance folle en réussissant à séparer la tête du reste du corps. Pourtant, cela ne suffit pas à empêcher cette magie maudite. Maintenant, il n’y a plus de dieu, plus de magie pour nous venir en aide. Peut-être sommes nous en train de vivre nos derniers instants et ces ultimes moments, je les passe à m’inquiéter pour Yliria.
(Ysolde, est-ce que tu peux, via sa faéra, demander comment elle va et qu’est-ce qui se passe en bas ?)
(J’ai pas entendu le mot magique !)
(S’il te plaît ?)
(Presque.)
(… Votre sainteté magestueuse ?)
(C’est déjà mieux... Alyah me dit que la situation est compliquée en bas.)
(Et Ylirya alors ?)
(Pfff y’en a vraiment que pour elle, j’te jure ! Bon elle va bien, si ce n’est un mal de crâne persistant. Le genre de truc qui te colle aux souliers sans parvenir à y échapper. Un peu comme toi avec Yliria en somme. Elle ne sait pas ce qui s’est passé avec le Dragon, ni comment on est arrivé ici.)
Un sentiment de malaise me prend. Une pointe se forme au cœur avec un horrible sentiment d’être insignifiant. Moi qui m’inquiète pour elle, voir que ce n’est pas réciproque m’affecte plus que je ne le voudrais. Au moins elle va bien et je me raccroche à cela dans cette sombre situation.
(Rhooo mais cesse de chouiner ! Oui elle est rassurée que tu ailles bien. Elle était inquiète de te voir nulle part.)
(Tu ne me mens pas ?)
(Une faéra ne ment jamais ! Sache-le.)
Un vent frais m’enivre soudainement. Une bourrasque vivifiante chasse mes idées noires et me redonne force et espoir. Je me sens plus léger, capable de réaliser des prouesses et ce, malgré le malaise important qui s’accentue…puis s’arrête. Sans avoir subi un quelconque regain d’énergie, je me sens plus fort et dans un meilleur état. La raison ? Le chant funèbre du Dragon Noir vient de s’arrêter. Nos âmes ne sont plus prises dans un maelström magique, aspirer par cette maudite tête. D’une manière ou d’une autre, quelque chose ou quelqu’un est parvenu à l’arrêter. Serait-ce l’homme avec cette étrange armure qui y serait parvenu ? Possédait-il la seule chose qui nous faisait défaut et qui lui a donné cette force, ce courage de sauter dans le vide ? Si tel est le cas, j’aurais bien voulu l’avoir avec nous plus tôt sur Aliaénon.
(Explique-lui que nous devons notre présence à Silméria et que concernant le Dragon Noir…ben…on sait pas trop comment c’est arrivé.)
(On lui dit sur la probabilité que ni Xël, ni Akihito n’ont apparemment pas levé le petit doigt pou empêcher Silméria et sa jumelle ?)
(Non ça, va rajouter de la complexité là où c’est déjà le bordel. Restons sur l’essentiel. Elle l’a peut-être déjà entendu ou comprise, mais parle-lui du rejet de la magie et de l’importance de ne pas en user. Qu’ils n’ont pas été en mesure de sentir ma présence, malgré le fait que j’étais près d’eux avec ma cape d’invisibilité.)
(Ca va, rien d’autre ?)
(Si, dis-lui que moi aussi je suis rassuré de la voir remise et…je viens vers elle.)
Je commence à aller au devant de la scène, mais je n’ai qu’à peine fait un pas que ma faéra m’arrête brusquement.
(STOP ! Arrête-toi ! Ecoute, je comprends bien que tes sentiments pour elle sont forts, mais reste concentré. Vous êtes arrivés magiquement, usant de magie à tout bout de champ avec une menace magique massive, dans un monde qui réprime la magie. L’heure est plus à faire profil bas.)
(Que veux-tu dire ?)
(Tu auras peut-être à devoir aller au-devant du Soleil Noir pour négocier leur libération, ou toute autre raison pour t’infiltrer à l’intérieur comme les faire s’évader. Dans ces éventualités, mieux vaut que tu ne te fasses pas prendre ou qu’on t’associe à eux. Du moins pour le moment.)
(Oui c’est pas bête comme idée.)
(Forcément ! Ca vient de moi.)
(Donc dis-lui que je suis prêt à lui venir en aide en cas de besoin.)
(C’est déjà mieux.)
(…)
(Quoi ? Un problème ?)
(Non…rien…c’est…c’est Alyah, elle parle bizarrement.)
(C’est-à-dire ?)
(C'est... Juge par toi-même : "Bien compris, aide en suspend, Yliria traite avec les autochtones. Alyah terminé.")
(Elle parle souvent comme ça ?)
(C’est ce qu’elle a fait un peu avant, mais d’habitude…non.)
Je reste là à guetter l’échange en Yliria et la supérieure de la troupe. Aucun signe d’hostilité n’est perceptible dans les gestes ou dans l’attitude adoptés, venant des deux interlocutrices. J’ignore si Yliria évoque des dons magiques, ou si la blonde est en mesure de les percevoir si elle se trouve assez près, mais en tout cas elle ne montre pas d’agressivité. J’attends là, un signe ou une menace. Rien. Yliria observe les bâtiments alentours et s’attardent un peu plus sur la boutique à la vitrine cassée, celle où je me trouve. Elle porte le regard vers moi et inquiète de dévoiler ma présence, elle fait de même pour les autres bâtiments. Maline. Puis les choses changent. Yliria se fait emmener docilement, sans engendrer la moindre résistance et sans ôter le reste de ses équipements. Je n’ai pas le temps de faire un pas en avant qu’Yliria, par le biais de nos faéras ne prenne les devant.
(N’intervient pas ! C’est Yliria qui le demande, elle gère la situation et préfère que tu t’occupes de la sécurité de ceux dans la boutique.)
(Ha oui ? Jumelles comprises ?)
(Je pense que tu es assez grand pour juger de qui est en danger et qui est la menace.)
(Très bien. Dis-lui que je lui fais confiance. Demande-lui simplement d’attendre que je sois présent avant qu’un autre pan de mur ou tout autre danger ne menace sa vie. Je pars chercher les mages de ce monde et je reviens la chercher pour que l’on rentre chez nous.)
(Les chiens remuent la queue, donnent la patte et aboient. Il ne te reste plus qu’à valider les deux derniers critères !)
(C’est censé dire quoi ?)
(Que tu es très obéissant quand elle donne des ordres. Trop à mon goût même.)
(Du moment que tu transmets le message, tu peux bien penser ce que tu veux.)
Je pose un dernier regard à ma belle, avant de détourner la tête en direction du sous-sol…une fois de plus. J’aurais rarement usé autant d’un escalier que celui-ci. Alors que je m’attends à ne voir plus guère de monde, suite à la menace qui n’est plus, j’ai la surprise de voir un homme, seul, dont la préoccupation première n’est pas de fuir, mais de connaître le contenu d’un tonneau avec une analyse directe avec le goulot. Le même homme avec une odeur forte d’alcool lorsque je suis passé près de lui. Certains se targuent de lire l’avenir dans des os de poulets, des entrailles animaux ou la forme des nuages. Peut-être possède-t-il un don pour voir l’avenir dans l’alcool. La macération dans l’estomac, l’intérieur de son être canalisant les énergiques magiques et les mélangeant au breuvage pour au final, être capable d’engendrer une éructation de bile à caractère divinatoire que lui seul est en mesure d’entrevoir. Reste que si le chant du Dragon n’est plus, nul ne sait si c’est contrôlé ou combien de temps cela va durer, avant de reprendre la funèbre mélopée.
"Il serait bon de partir. Nos âmes ne sont plus en danger, mais ce n’est peut-être que temporaire."
Sur ce, je prends moi aussi le chemin du canal et tâche de rattraper les autres, laissant le devin à ses recherches, avant qu’il ne me prenne pour un support pour sa divination.
- Yliria
- Messages : 489
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
- Localisation : À la fin d'une Ere
Re: Les Voies Médianes
Une loi universelle dit que si quelque chose doit mal tourner, cela va mal tourner. On pouvait résumer Aliaénon avec cette loi, à peu de choses près. Restait à savoir si ce serait la même chose ici. Le chant du dragon avait fini par cesser, ne laissant qu’un malaise persistant en plus de mon mal de crâne toujours présent, mais au moins tout le monde était en vie. Je l’espérais, du moins. Je n’aimais guère les paroles de la cheffe des gardes de ce niveau concernant les autres soldats des niveaux inférieurs. Voir Mathis prendre ses jambes à son cou soudainement avait de quoi la mettre en rogne, aussi restai-je immobile, histoire de ne pas trop laisser penser que j’allai faire de même. Qu’on me foute dans le même sac que Mathis me ferait mal…
Soudainement, une lumière commença à émaner des étages inférieurs. Une lumière familière qui fit pulser la magie en moi ; je me ruai vers la balustrade pour observer alors que la capitaine jurait ouvertement. Des êtres ailés étaient apparus, baignés de lumière. Un curieuse sensation m’envahit, à mi-chemin entre un soulagement et une crainte, sans que je ne comprenne d’où venait le moindre de ses sentiments. Ces Chevaliers des Cieux, comme la capitaine les appela, étaient très différents des autres êtres présents ici. Et elle semblait les craindre. C’était plutôt inquiétant. J’espérai sincèrement qu’Akihito et Xël n’allaient pas être idiots et jouer les héros ou commencer à bombarder à tout va. Connaissant Akihito c’était improbable, mais Xël avait prouvé une forme d’arrogance et d’imprévisibilité qui me faisait craindre le pire. Sans compter l’Erzatz de Carcasse sorti de nulle part…
« Qui sont-ils ? »
Interroger la seule source d’informations du coin avait l’air d’être la seule bonne chose à faire. Rejoindre les autres en bas était hors de question, ça ne leur serait d’aucune aide et, malgré l’inquiétude que j’avais pour Akihito, j’avais plus de chances de les aider en comprenant ce qu’il se passait qu’en fonçant tête baissée en bas. Rejoindre ceux dans la boutique était également procris, ça allait attirer l’attention sur eux. Mieux valait que les officiers pensent que tous les nôtres étaient ici-même. Officier, qui, malgré une très nette hésitation, répondit à quelques questions.
« Ils viennent de la Surface interdite. Ils procurent vivres et produits à la cité, habitants lorsque certains disparaissent. Mais ils emmènent aussi certains. Les utilisateurs de magie, surtout. Et ceux-là, nul ne les revoit. On raconte qu'ils les purgent de leur magie pour gonfler leur puissance. Mon ordre leur refuse ce droit, en mettant hors de leur portée les mages. »
Elle avait terminé en s’approchant et en chuchotant. C’était bien plus informatif que je ne l’aurais cru. Je levai les yeux, intéressée de savoir qu’il y avait une surface, avant de fixer mes mains en sentant la magie couler normalement dans mon corps. Donc ils aidaient les mages alors que ces choses ailés les emmenaient ailleurs. Un genre de rébellion face à un pouvoir totalitaire ? Ou alors une crainte de ces fameux chevaliers ? ‘ils cherchaient à protéger les mages, je comprenais mieux pourquoi elle n’avai tpas chercher à nous arrêter de force. Et s’il y avait une surface, il devait y avoir un soleil, d’où la sensation familière que j’avais ressenti face à la lumière des Chevaliers.
« Ceci explique cela... »
Je n’avais aucune idée de la puissances des Chevaliers des Cieux, mais au vu de la réaction de la jeune femme, il valait mieux ne pas le sous-estimer. Et encore moins se faire remarquer.
(En parlant de ne pas se faire remarquer, Jorus est là et Ysolde me demande comment tu vas.)
(Jorus ? il est là ? Je me demandais où il était passé, j’espère qu’il va bien. Dis-lui que je vais bien et de ne pas se montrer. Il est libre autant qu’il le reste.)
C’était rassurant que Jorus soit là et aille bien, mais je n’allais pas taper la discute par faera interposées au milieu d’une autre conversation, j’avais trop mal au crâne pour ça . Je laissai Alyah gérer l’échange d’informations, me focalisant plutôt sur la capitaine face à moi. Alyah me ferait le retour d’informations au fur et à mesure, vu qu’elle était aussi curieuse que moi concernant les raisons de notre présence ici et du bordel avec le dragon. Du moment qu’elle transmettai bien à Jorus que j’étais rassurée de le savoir ici et en vie, elle pouvait gérer le reste.
« J'imagine que nul ne sait ce qu'il y a à la surface ? »
« Personne, non. Enfin... L'on dit que le Grand Maître Girald Khimel y serait allé avant de fonder le Soleil Noir. Mais... c'est une rumeur. Et il ne fait pas bon la partager : ne dites à personne que je vous en ai parlé. »
« Nul ne saura, vous avez ma parole. »
Elle semblait sincèrement inquiète à cette idée. Donc si elle aidait les mages, ce n’était pas forcément le cas de toute son organisation et sa hiérarchie pouvait très bien décider que notre présence ici, en tant que mages, devait plutôt être gérée par les Chevalier. Profil bas, donc.
(Ce que les autres n’ont pas fait, apparemment. Silmeria est visiblement responsable de notre présence ici, ainsi que celle de la tête, même si Jorus ne sait pas trop comment.)
(Quelle incroyable surprise… je vais la buter à la première occasion.)
Je jetai un œil en bas, observant la tête, Aki et les deux autres ainsi que les chevaliers du Ciel. Et une question me vint à l’esprit. Si les Chevalier du Ciel en venait aiment, on devait pouvoir sortir d’ici.
« Les chevaliers, comment remontent-ils »
« Ben. En volant ? »
Ah... oui. J’espérais qu’elle puisse me parler d’un passage vers l’extérieur, mais j’avais visiblement été un peu trop subtile.
« Je pensais à un passage fait pour, mais c'est logique. »
« Ah, heu. Oui, il y a un passage. Mais ils le gardent. »
Ah, bonne nouvelle. Même si cela semblait ne pas lui plaire. Restait à savoir si c’était à cause u fait qu’elle m’ait donné l’information ou au fait qu’ils contrôlent l’accès à l’extérieur ; plus je parlais avec elle, plus je me disais qu’elle n’aimait guère la situation de son monde. S’il y avait quelque chose à exploiter, c’était ici. Akihito allait devoir se débrouiller seul un moment, le temps que je trouve comment nous sortir de ce bourbier. J’espérais franchement que les Chevaliers n’allaient pas vraiment lui aspirer sa magie pour se renforcer…. Il fallait faire vite. Je jetai un regard aux soldats, puis dérivai vers le magasin où Alyah me disait que Jorus se trouvait. J’appuyai un peu plus mon regard avant d’observer plus négligemment les autres pour ne pas que quelqu’un remarque que j’observai un lieu en particulier. Impossible d’apercevoir Jorus, c’était une bonne chose. Il était doué pour se planquer on ne pouvait pas lui ôter ça.
« J'imagine que c'est là où vous m'arretez ? »
« Je... c'est pour un mieux, croyez-moi. Je ne souhaite pas vous contraindre, accompagnez-nous juste au bastion. »
Elle semblait vraiment craindre que je ne me mette à leur taper sur la tronche. Ils ne portaient pas d’armes, donc leur force devait résider ailleurs, ou alors ils n’étaient qu’une présence dissuasive sans véritable force. Dans tous les cas, mon but n’était pas de créer plus de chaos, mais de comprendre où on était et ce qui allait se passer ensuite. Autant la rassurer à ce sujet.
« Je ne suis pas là pour vous causer d'ennuis. Je veux seulement récupérer mes compagnons et rentrer chez moi. »
Compagnons qui étaient, après un dernier regard en bas, franchement pas dans de bonne auspices au vu de leur situation merdique. Je pinçai les lèvres, maudissant un peu plus Silmeria intérieurement. Quand on serait de retour sur Yuimen, J’allais cramer cette connasse jusqu’à ce que ses os ne soit plus qu’un amas de poussière porté par les vents. Je ne comprenais toujours pas comment Xël avait pu la défendre…
« Si les chevaliers ne les capturent pas, où mes compagnons seront-ils emmenés par vos alliés ? »
« Dans notre bastion de l'Entresol, où ils seront interrogés et jugés. Il... il y a un accès direct à celui-ci par le bastion des Voies Médianes, où nous nous trouvons. »
Elle en disait beaucoup. Peut-être trop, et elle le savait, vu sa tête. Parlait-elle trop vite ou espérait-elle quelque chose ? Si j’arrivais à avoir une entrevue en tête à tête sans qu’on nous écoute, j’allais essayer de tirer sa au clair. Quelque chose se tramait, j’en étais persuadée.
« Je vois… Merci... capitaine ? »
« D'Esthalor. Capitaine Shirel d'Esthalor. »
Donc bien une capitaine. Je hochai la tête alors que ses gardes m’entouraient sans sortir de fers ou essayer de prendre mes armes. La situation n’était pas incroyable, mais ça aurait pu être pire.
(Dis à Jorus de ne pas intervenir et d’aller plutôt aider les autres en bas.)
(Il y a Silmeria en bas, tu sais ?)
(Il saura faire la part des choses…)
Je me mis à suivre la capitaine en garant mes mains loin de mes armes, ajoutant quand même une information de mon côté. La première que je lui donnai, à bien y réfléchir.
« Moi c’est Yliria. Yliria Varnaan’tha »
Soudainement, une lumière commença à émaner des étages inférieurs. Une lumière familière qui fit pulser la magie en moi ; je me ruai vers la balustrade pour observer alors que la capitaine jurait ouvertement. Des êtres ailés étaient apparus, baignés de lumière. Un curieuse sensation m’envahit, à mi-chemin entre un soulagement et une crainte, sans que je ne comprenne d’où venait le moindre de ses sentiments. Ces Chevaliers des Cieux, comme la capitaine les appela, étaient très différents des autres êtres présents ici. Et elle semblait les craindre. C’était plutôt inquiétant. J’espérai sincèrement qu’Akihito et Xël n’allaient pas être idiots et jouer les héros ou commencer à bombarder à tout va. Connaissant Akihito c’était improbable, mais Xël avait prouvé une forme d’arrogance et d’imprévisibilité qui me faisait craindre le pire. Sans compter l’Erzatz de Carcasse sorti de nulle part…
« Qui sont-ils ? »
Interroger la seule source d’informations du coin avait l’air d’être la seule bonne chose à faire. Rejoindre les autres en bas était hors de question, ça ne leur serait d’aucune aide et, malgré l’inquiétude que j’avais pour Akihito, j’avais plus de chances de les aider en comprenant ce qu’il se passait qu’en fonçant tête baissée en bas. Rejoindre ceux dans la boutique était également procris, ça allait attirer l’attention sur eux. Mieux valait que les officiers pensent que tous les nôtres étaient ici-même. Officier, qui, malgré une très nette hésitation, répondit à quelques questions.
« Ils viennent de la Surface interdite. Ils procurent vivres et produits à la cité, habitants lorsque certains disparaissent. Mais ils emmènent aussi certains. Les utilisateurs de magie, surtout. Et ceux-là, nul ne les revoit. On raconte qu'ils les purgent de leur magie pour gonfler leur puissance. Mon ordre leur refuse ce droit, en mettant hors de leur portée les mages. »
Elle avait terminé en s’approchant et en chuchotant. C’était bien plus informatif que je ne l’aurais cru. Je levai les yeux, intéressée de savoir qu’il y avait une surface, avant de fixer mes mains en sentant la magie couler normalement dans mon corps. Donc ils aidaient les mages alors que ces choses ailés les emmenaient ailleurs. Un genre de rébellion face à un pouvoir totalitaire ? Ou alors une crainte de ces fameux chevaliers ? ‘ils cherchaient à protéger les mages, je comprenais mieux pourquoi elle n’avai tpas chercher à nous arrêter de force. Et s’il y avait une surface, il devait y avoir un soleil, d’où la sensation familière que j’avais ressenti face à la lumière des Chevaliers.
« Ceci explique cela... »
Je n’avais aucune idée de la puissances des Chevaliers des Cieux, mais au vu de la réaction de la jeune femme, il valait mieux ne pas le sous-estimer. Et encore moins se faire remarquer.
(En parlant de ne pas se faire remarquer, Jorus est là et Ysolde me demande comment tu vas.)
(Jorus ? il est là ? Je me demandais où il était passé, j’espère qu’il va bien. Dis-lui que je vais bien et de ne pas se montrer. Il est libre autant qu’il le reste.)
C’était rassurant que Jorus soit là et aille bien, mais je n’allais pas taper la discute par faera interposées au milieu d’une autre conversation, j’avais trop mal au crâne pour ça . Je laissai Alyah gérer l’échange d’informations, me focalisant plutôt sur la capitaine face à moi. Alyah me ferait le retour d’informations au fur et à mesure, vu qu’elle était aussi curieuse que moi concernant les raisons de notre présence ici et du bordel avec le dragon. Du moment qu’elle transmettai bien à Jorus que j’étais rassurée de le savoir ici et en vie, elle pouvait gérer le reste.
« J'imagine que nul ne sait ce qu'il y a à la surface ? »
« Personne, non. Enfin... L'on dit que le Grand Maître Girald Khimel y serait allé avant de fonder le Soleil Noir. Mais... c'est une rumeur. Et il ne fait pas bon la partager : ne dites à personne que je vous en ai parlé. »
« Nul ne saura, vous avez ma parole. »
Elle semblait sincèrement inquiète à cette idée. Donc si elle aidait les mages, ce n’était pas forcément le cas de toute son organisation et sa hiérarchie pouvait très bien décider que notre présence ici, en tant que mages, devait plutôt être gérée par les Chevalier. Profil bas, donc.
(Ce que les autres n’ont pas fait, apparemment. Silmeria est visiblement responsable de notre présence ici, ainsi que celle de la tête, même si Jorus ne sait pas trop comment.)
(Quelle incroyable surprise… je vais la buter à la première occasion.)
Je jetai un œil en bas, observant la tête, Aki et les deux autres ainsi que les chevaliers du Ciel. Et une question me vint à l’esprit. Si les Chevalier du Ciel en venait aiment, on devait pouvoir sortir d’ici.
« Les chevaliers, comment remontent-ils »
« Ben. En volant ? »
Ah... oui. J’espérais qu’elle puisse me parler d’un passage vers l’extérieur, mais j’avais visiblement été un peu trop subtile.
« Je pensais à un passage fait pour, mais c'est logique. »
« Ah, heu. Oui, il y a un passage. Mais ils le gardent. »
Ah, bonne nouvelle. Même si cela semblait ne pas lui plaire. Restait à savoir si c’était à cause u fait qu’elle m’ait donné l’information ou au fait qu’ils contrôlent l’accès à l’extérieur ; plus je parlais avec elle, plus je me disais qu’elle n’aimait guère la situation de son monde. S’il y avait quelque chose à exploiter, c’était ici. Akihito allait devoir se débrouiller seul un moment, le temps que je trouve comment nous sortir de ce bourbier. J’espérais franchement que les Chevaliers n’allaient pas vraiment lui aspirer sa magie pour se renforcer…. Il fallait faire vite. Je jetai un regard aux soldats, puis dérivai vers le magasin où Alyah me disait que Jorus se trouvait. J’appuyai un peu plus mon regard avant d’observer plus négligemment les autres pour ne pas que quelqu’un remarque que j’observai un lieu en particulier. Impossible d’apercevoir Jorus, c’était une bonne chose. Il était doué pour se planquer on ne pouvait pas lui ôter ça.
« J'imagine que c'est là où vous m'arretez ? »
« Je... c'est pour un mieux, croyez-moi. Je ne souhaite pas vous contraindre, accompagnez-nous juste au bastion. »
Elle semblait vraiment craindre que je ne me mette à leur taper sur la tronche. Ils ne portaient pas d’armes, donc leur force devait résider ailleurs, ou alors ils n’étaient qu’une présence dissuasive sans véritable force. Dans tous les cas, mon but n’était pas de créer plus de chaos, mais de comprendre où on était et ce qui allait se passer ensuite. Autant la rassurer à ce sujet.
« Je ne suis pas là pour vous causer d'ennuis. Je veux seulement récupérer mes compagnons et rentrer chez moi. »
Compagnons qui étaient, après un dernier regard en bas, franchement pas dans de bonne auspices au vu de leur situation merdique. Je pinçai les lèvres, maudissant un peu plus Silmeria intérieurement. Quand on serait de retour sur Yuimen, J’allais cramer cette connasse jusqu’à ce que ses os ne soit plus qu’un amas de poussière porté par les vents. Je ne comprenais toujours pas comment Xël avait pu la défendre…
« Si les chevaliers ne les capturent pas, où mes compagnons seront-ils emmenés par vos alliés ? »
« Dans notre bastion de l'Entresol, où ils seront interrogés et jugés. Il... il y a un accès direct à celui-ci par le bastion des Voies Médianes, où nous nous trouvons. »
Elle en disait beaucoup. Peut-être trop, et elle le savait, vu sa tête. Parlait-elle trop vite ou espérait-elle quelque chose ? Si j’arrivais à avoir une entrevue en tête à tête sans qu’on nous écoute, j’allais essayer de tirer sa au clair. Quelque chose se tramait, j’en étais persuadée.
« Je vois… Merci... capitaine ? »
« D'Esthalor. Capitaine Shirel d'Esthalor. »
Donc bien une capitaine. Je hochai la tête alors que ses gardes m’entouraient sans sortir de fers ou essayer de prendre mes armes. La situation n’était pas incroyable, mais ça aurait pu être pire.
(Dis à Jorus de ne pas intervenir et d’aller plutôt aider les autres en bas.)
(Il y a Silmeria en bas, tu sais ?)
(Il saura faire la part des choses…)
Je me mis à suivre la capitaine en garant mes mains loin de mes armes, ajoutant quand même une information de mon côté. La première que je lui donnai, à bien y réfléchir.
« Moi c’est Yliria. Yliria Varnaan’tha »
- Dracaena Paletuv
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Re: Les Voies Médianes
Post squelette:
-Drac va s'inquiéter pour le choc de Silmeria, et s'excuser.
-Drac va suivre le groupe sans trop rien dire
-Drac aura la sensation que quelque chose est dans l'un des tonneau, mais sans vraiment rien voir
-Drac va commenter l'alcool sur le sol ,dont il aura bu un peu via ses racines
-Drac va redemander s'il n'y a pas une embarcation de disponible à Dante
-Drac va vider la table et commencer à l'approcher de l'eau et se tenir prêt à la pousser dans le canal
-Drac va s'inquiéter pour le choc de Silmeria, et s'excuser.
-Drac va suivre le groupe sans trop rien dire
-Drac aura la sensation que quelque chose est dans l'un des tonneau, mais sans vraiment rien voir
-Drac va commenter l'alcool sur le sol ,dont il aura bu un peu via ses racines
-Drac va redemander s'il n'y a pas une embarcation de disponible à Dante
-Drac va vider la table et commencer à l'approcher de l'eau et se tenir prêt à la pousser dans le canal
- Cromax
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Re: Les Voies Médianes
La Cité des Ombres
Les Voies Médianes
Les Voies Médianes
Jour 1 – milieu d’après-midi.
Dans la rue, Yliria vit arriver près d’eux une troupe noir et or. Armée, cette fois-ci. Ils étaient plus légèrement parés, et leur visage était masqué d’une coule noire bordée d’or.

Indubitablement, ils se tenaient prêts à agir. Shirel d’Esthalor s’interposa et leur donna des ordres sans ciller.
« Nous gérons la situation : celle-ci vient avec moi. D’autres ont fui vers la Veine, et seront arrêtés par les gardes. Un homme blond a fui plus loin, poursuivi par mes soldats. Sans doute auront-ils besoin d’aide. »
Elle jeta un regard à la boutique du tailleur, sembla hésiter un instant, puis céda :
« La magie a été utilisée ici. D’autres s’y cachent sans doute. Allez procéder à leur arrestation, il est possible qu’ils ne se laissent pas faire. »
Sans plus tarder, elle laissa faire ces renforts armés. Certains se positionnèrent en arc de cercle autour de l’entrée, alors que d’autres pénétrèrent la boutique. Trois d’entre eux pressa le pas en courant vers la suite de la rue, espérant à leur tour rattraper Mathis. Shirel posa une main sur l’épaule de la semi-shaakt et souffla :
« Avancez. »
Et ils avancèrent. Jusqu’à un bâtiment massif aux airs de temple, flanqué de gardiens particuliers, tout de noir et d’or bien sûr, mais arborant hallebarde et bouclier. Le symbole du Soleil Noir pendit aux murs. Shirel incita silencieusement à Yliria d’entrer. Elle la mena, passant une double-porte renforcée, à travers un couloir large et peuplé de personnes en attente, assises sur des sièges le long d’un mur. Des doléances ? Des plaintes ? Une rafle de suspects ?

La Capitaine ne sembla s’en soucier, et son trio de soldats restant les abandonna là. Shirel fit grimper des escaliers à Yliria et elles s’arrêtèrent devant une porte. Elle frappa, et une voix féminine leur permit d’entrer. La salle était un vaste bureau, dallée de noir et roc, avec une cheminée centrale. Ça ressemblait autant à un lieu de travail qu’à de confortables appartements.

Une femme en armure, blonde elle aussi, était assise sur un siège de bois sombre à l’assise de velours noir. La Capitaine s’adressa à elle dans un salut militaire et formel.
« Colonelle, au rapport. »
Un sourire perla sur le visage de la jeune femme, qui darda son regard vers Yliria, l’analysant de pied en cap. Elle était très belle, la peau pâle et le regard décidé. Et elle reporta son attention sur Shirel.

« Alors dis-moi. Que me ramènes-tu là, ma sœur ? »
Shirel s’éclaircit la gorge et parla.
« Un événement magique a eu lieu sur notre Voie Médiane. Une énorme tête de dragon a… »
La générale l’interrompit.
« Je sais ce qu’il y a à savoir concernant cette tête. Parle-moi plutôt de cette jeune femme qui t’accompagne. »
Shirel déglutit et recommença à parler.
« Elle se nomme Yliria Varnaan’tha. Elle est ici en qualité de… » elle hésita un instant. « … témoin de la scène qui s’est déroulée devant le Fil et l’Aiguille. »
La générale replongea son regard vers Yliria, et ordonna posément :
« Hé bien, faites : témoignez. »
___________________________
Huyïn, avant de s’en aller plus avant dans la Voie Médiane contournant ce vide central, put apercevoir l’arrestation d’Yliria, au loin, par la troupe qu’ils avaient croisée. Naral ne semble pas s’en soucier et poursuivit tel que recommandé leur chemin, ne tenant pas compte du pont enjambant le vide. Ils purent aisément et rapidement conclure qu’il s’agissait là d’un étage unilatéralement dédié au commerce. Aux commerces de tous types, même. En plus de ceux déjà rencontrés, et d’éventuels doublons – il était rare de n’y avoir qu’une seule boutique de chaque type en ville), ils découvrirent des menuiseries, verreries, tanneries, primeurs, joailleries, prêteurs sur gages et autres débits de boisson ou de restauration. Ils marchèrent ainsi pas mal de temps pour arriver finalement à hauteur d’un autre pont enjambant la Veine en contrebas. Celui-ci était percé d’un trou en son centre, où pendouillait une… boule dans laquelle on pouvait entrer. Elle devait pouvoir contenir moins d’une dizaine de personnes, sur de confortables canapés. La structure la maintenant laissait deviner qu’il s’agissait d’un moyen de se rendre d’un étage à l’autre de cette cité étrange. La porte ronde était ouverte et flanquée de deux gardes engoncés dans une armure semblables aux hommes de la jeune capitaine blonde.

Naral s’en approcha, dardant du regard Huyïn en une question muette. Qu’allaient-ils faire ?
_________________________
C’était dans la cave du Fil et l’Aiguille que le groupe le plus concentré de yuimeniens divers persistait. Concentré, mais pas des plus organisé. Bergeac répondit à Hrist, réceptionnant les deux pièces :
« Ça n’a pas la moindre valeur ici, je pense… Mais merci du geste. »
Puis à Dracaena :
« Non, bien sûr que non il n’y a pas d’embarcation : êtes-vous aveugle ? Nous n’avons pas le droit d’utiliser ce canal de livraison. »
Et il observa ensuite le reste, dépité.
Seules Leyna et Hrist coururent vers les tonneaux. Et pas si vite que ça… Akihito ou Mathis auraient sans doute fait mieux, s’ils avaient été là. Heureusement, un dernier effort des deux elfes menues permit aux deux autres d’arriver à bon port. Hrist ajouta à leur force la sienne, et Leyna plongea, se débrouillant sans peine face au courant pour maintenir en place les tonneaux. Un quatuor féminin et elfique des plus efficaces, en vérité. Hrist grimpa en compagnie d’Itulë dans l’un d’eux. Et Mitya prit le parti de se glisser dans un second avec Silmeria l'inconsciente, après qu'elle et Fanielle se furent chargées de la transporter jusqu’à ce qu’au tonneau. À son tour, Fanielle entra dans le dernier contenant vide, arguant :
« Sans moi, vous allez vous perdre. »
La force de Leyna était certes notable, mais elle était désormais seule à maintenir en place les trois tonneaux qui commençaient à se remplir (heureusement pas des plus lourds d’entre eux). Tout ça plus le courant, ça commençait à être difficile de tenir. D’autant que les muscles de son postérieur étaient mis à mal par sa chute. Elle finit par céder, ne pouvant plus tenir. Les trois tonneaux s’en allèrent. Leyna put décider si elle les suivait ou si elle remontait dans la cave.
Ne se souciant guère des tonneaux à l’eau, le reste des troupes œuvrait à sa manière, décousue. Dracaena et Hart goûtaient les crus locaux, chacun à leur manière. Si le premier n’insista pas, projetant le contenu de la table sur le sol détrempé, dont encre et livre de compte, sous le regard atterré de Dantes, le second prit bien son temps pour goûter les deux tonneaux à sa disposition : le vin était agréable, bien vieilli. On sentait que le raisin avait été gorgé de soleil. Ce n’était pas le plus grand cru qu’il goûtait, ni ne pouvait rivaliser avec les vins de Blanchefort, mais ce n’était pas la pire piquette au monde. La bière, quant à elle, ressemblait aux bières servies dans les tavernes kendranes. Pas du produit de maître brasseur nain, mais pas désagréable non plus. Légèrement ambrée et amère.
Drac finit de retourner la table en étalant la boue du sol pour y racler le meuble jusqu’à portée du canal, alors que le propriétaire des lieux ramassait au plus vite son livre de compte détrempé et tâché.
Et pendant ce temps, les tonneaux à l’eau s’en allaient. Ils croisèrent plusieurs portes sur le côté, semblables à celles de la boutique du tailleur, si ce n’est que la seconde rencontrée laissait filtrer dans l’eau un filin de sang frais.
Le courant les emportait, et elles ne possédaient pas de pagaie pour se diriger, tournoyant en rond dans leur étrange embarcation. Elles parcoururent plusieurs dizaines de mètres avant d’entendre un son inquiétant : celui d’une chute d’eau. Ça n’annonçait rien de bon. Fanielle pesta, blêmissant :
« Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux ! »
Plus facile à dire qu’à faire, inévitablement, sans outils à disposition. Les portes étaient toujours sur le côté, et le canal avait jusque-là suivi une ligne totalement droite, sans virage. Et la lumière en provenance de ladite écluse la dévoila à leurs yeux. Une chute terrible les attendait. Itulë avait l'air craintive, paralysée par la peur.

(Vous sortiriez du tunnel rond visible sur l’image)
____________________________
Mathis, seul restant de cette équipée, faisait bande à part. Il attendait l’ascenseur, posé, avec sa dame de compagnie et un panier vide. La mégère aux paniers opina à son nom, sans répondre, regardant le grand moyen de transport. Les portes de ce dernier finirent par s’ouvrir, et les gens formèrent une file pour y pénétrer docilement, organisés. Il put entendre sur la route dont ils venaient des pas pressés et des bruits de casserole. Les chevaliers armurés arrivaient, et s’ils ne l’avaient pour l’instant pas repéré, ça serait sans doute le cas avant qu’il puisse monter. Comment agir dès lors ? Forcer le passage ? Ça pouvait s’avérer complexe, avec les deux gardes veillant à ce que l’entrée dans l’appareil se fasse bien. Se cacher ? Ça pourrait paraître suspect. Fuir encore plus loin ? Mais jusqu’où ? Et combien de temps ? C’était à lui de trouver une solution. Et vite.
[HJ : Huyïn, ton poste se terminera sur ton choix, mais pendant votre petite marche, tu as moyen de discuter avec Naral en aparté. Yliria, aparté avec les deux dames. Jorus, tu as l’occasion de grimper dans les tonneaux avec les demoiselles si tu veux. Merci de prévenir AU PLUS VITE si tu choisis ça. Sinon, même consigne que Drac et Hart : action ponctuelle de la cave. Les tonneaux : trouvez une solution. Pas le temps de se concerter réellement. Action ponctuelle, donc. Mathis, action ponctuelle aussi.]
[XP :
Huyïn : 0,5 (aparté), 0,5 (témoin et départ)
Mathis : 0,5 (fuite et rencontre)
Leyna : 0,5 (plouf)
Hart : 0,5 (On s’en jette un coup)
Silmeria : 0,5 (payer ses dettes et fuir)
Mitya : 0,5 (Secouriste amateur)
Jorus : 0,5 (Et on redescend)
Yliria : 0,5 (aparté), 0,5 (reddition)
Drac : noté quand complété.]
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Voies Médianes
-- >
Un brin d'agitation attire brièvement le regard félin auprès de la devanture de la boutique de tailleur. La troupe en armure noire légère semble procéder à une arrestation, celle d'une silhouette qu'il n'a pas souvenir d'avoir croisé. Une erreur ou une autre personne arrivée dans la cave après leur départ ? Il ne s'en préoccupe guère, se tournant à la suite de l'Elfe pour poursuivre sur la voie. Les lieux sont visiblement l'espace commerçant d'Ashaar, les boutiques se succédant dans leur diversité et similarité. Débits de boisson, boutiques de bijoux, prêteur sur gages dont le Tigre retient l'emplacement au cas où, même s'il ne s'y intéresse que brièvement. Après tout, il n'a rien à offrir à l'échange en-dehors de son luth, et c'est bien la dernière chose qui lui viendrait à l'esprit. Avançant au même rythme que son interlocuteur, il darde le regard sur les passants avec distraction puis un brin plus d'attention.
Il incline légèrement la tête vers l'autre marcheur, lui partageant ses pensées.
"Étonnant. Beaucoup de passants mais aucun juvénile parmi eux.", fait-il, ne recevant d'abord qu'un haussement d'épaule de sa part, l'être en noir lui indiquant que ce sont des humains, donc des enfants à ses yeux.
"Les races éphémères font souvent cet effet. Leurs représentants impulsifs, immatures, irréfléchis et incapables de reconnaître leurs lacunes. Au moins offrent-ils un spectacle légèrement varié à chaque génération"
"Ah parce que vous, vous ne faites pas partie de ces espèces qui vivent un jour et meurent le lendemain ? J'eus cru... Hihihi.", dit-il avant d'émettre un soupir. "Enfin. Vous avez raison, sur eux. Risibles à bien des égards. Quant à la présence de jeunes humains, vous avez également vu juste, bien que j'en ignore encore la raison."
"La doyenne de ma... Famille... A franchi les sept siècles sans rien perdre de ses facultés. J'en ferai autant.", affirme-t-il avec assurance, n'ayant aucun doute quant à sa longévité naturelle. Il lui adresse un regard en coin avant de reporter son attention devant eux. "D'ordinaire, les humains font la course à la perpétuation de l'espèce. Ici, cela ne semble pas être le cas. Soit ils ont perdu tout espoir et n'en voient pas l'utilité soit... Ils ont une raison qui m'échappe présentement. Pourtant ils semblent tenir à leur existence, ce qui exclurait la première possibilité."
Son compagnon de marche s'étonne de ses propos au sujet de sa longévité. Il avoue ne connaître que de vagues cousins du Tigre, à la fourrure plus claire, ne dépassant généralement pas le siècle. Mais peut-être la chose est-elle due à leur conflit ouvert avec les humains de son île. Il ne s'est apparemment jamais préoccupé de leur poser la question de leur âge, aux uns comme aux autres. Huyïn ne peut s'empêcher de le lorgner brièvement, quelque peu étonné qu'il laisse ainsi filer des détails sur son origine. Il lui apparait comme quelqu'un d'un peu secret donc soit cette information est fausse, soit il l'estime valoir peu et apte à être divulguée. Lentement, le portrait de l'individu se dessine dans l'esprit du Woran. Sa curiosité est piquée, mais il se doute que se montrer trop intrigué risque de rebuter son interlocuteur.
Ce dernier finit par revenir sur le thème d'Ashaar.
"Pas d'enfants, mais des âges différents. En apparence du moins. Ont-ils seulement le droit d'en avoir ? Tout ici respire l'autorité arbitraire et absolue. Cet ordre noir et or, ces chevaliers de lumière, cette construction en strates..."
"Qui semble également trier la population, si l'on se fie aux noms. Reste à savoir si les accès de l'une à l'autre vont être hermétiques ou non. Mais peut-être davantage en direction de la Voie dite Haute que pour l'opposé."
"Et pourtant c'est bien en bas que les mages sont. Quels sots, d'enterrer ceux d'ici qui sont probablement les plus puissants. Il ne fait pas bon s'attirer les foudres d'un mage... Votre amie elfe en sait quelque chose. Hihihi."
Littéralement, dans le cas de celle-ci.
"La crainte pousse au rejet immédiat, irréfléchi comme eux. Même en notre monde, tous les éléments de magie ne sont pas perçus avec égalité, après tout. Quant à l'elfe...", commence-t-il avant de le regarder de manière un peu plus appuyée. "Je la connais moins que vous, dont j'ignore même par quel nom vous appeler si besoin, Ser. D'ailleurs, vous pouvez employer Bois-Carmin à mon endroit si cela vous sied."
"Je ne la connais guère plus. Parmi nos pairs, je n'en ai croisé que quelques uns. Xël Almaran, Mathis le kendran... Ils se sont dressés contre moi, fut un temps. Je suis Shaam. Naral Shaam. Vous craignez tant que ça que votre nom réel soit révélé, chantre ?"
Cet Elfe a de la suite dans les idées. Autant les ressortissants de la taverne se sont contentés de son nom de scène, autant lui le provoque à la révélation en venant le chercher sur le terrain de la crainte. Il ne lui répond pas dans l'immédiat, se contentant de le saluer et de trouver intriguant que d'anciens adversaires partagent cette actuelle infortune. Peut-être le phénomène qui les a guidé ici n'est pas aussi aléatoire qu'il n'y parait. Le Tigre finit par répondre à sa question.
"La raison est moins suspecte. J'ai simplement perdu l'habitude de le partager, lui préférant le nom lié à mes capacités. Mais si vous tenez absolument à attirer mon attention, employez-le. Huyïn."
Le Ser Shaam s'amuse desdites capacités dont le nom sous-entendrait de faire saigner le bois, lui confirmant l'appeler par son nom. L'effet est étrange. En-dehors de Arrluk, il n'a pas donné son nom à qui que ce soit depuis des années. L'entendre de nouveau est à la fois étrange et intéressant. L'hinïon lui demande également s'il a été impliqué avec un monde nommé Aliaénon. Ce serait un point commun évident entre tous les gens impliqués, ayant voyagé dans ledit endroit même si tous ressortissants de Yuimen. Le Félin lui répond honnêtement par la négative, puisqu'il n'avait pas même songé que la chose était possible avant d'avoir constaté l'existence des êtres ailés plus tôt. Mais il relativise vite. Après tout, il n'a jamais ne serait-ce que vu les autres continents. Ce n'est pas pour autant qu'il en invalide l'existence. Celle d'autres mondes répond au même principe : ce n'est pas parce qu'il n'en a pas fait l'expérience qu'ils ne sont pas une réalité pour autant.
Après un long moment de marche qui lui fait se demander la taille exacte d'Ashaar pour pouvoir ainsi faire tourner autant de boutiques, le duo arrive à proximité d'un autre pont. Ce dernier est percé en son milieu par une étrange construction arrondie. Une sorte de boule de métal et de verre, arrimée comme le bouchon d'une canne à pêche à une... Chaîne massive en métal, ou quelque chose d'approchant. Pas un bâtiment, et tellement mécanique qu'il doit y avoir une fonction bien précise. En jetant un coup d’œil à l'intérieur de la structure gardée par une paire d'individus en armure du Soleil Noir, Huyïn aperçoit des canapés occupés par des habitants. Du transport de passagers, donc. Mais en quantité limitée vue la taille. Probablement le moyen local pour accéder aux différents niveaux. Il incline la tête vers le Ser Shaam, dubitatif.
"Cette... Chose... Me semble un peu petite pour le trafic existant. Et confortable également. Quelles sont nos chances qu'il s'agisse d'un accès privé, à votre avis ?"
Ce dernier observe la construction un moment avant de lui répondre.
"Trop bien placé pour un accès individuel. Trop petit pour le passage du tout-venant. Peut-être un accès restreint ? En destination ou en classes sociales ?"
Le Woran avise un binôme d'individus se dirigeant vers le transport, revêtus de tenues un peu plus modestes que celles des passagers actuels. Il évoque brièvement ses intentions de se renseigner avant de risquer la possible confrontation avec les gardes. S'adresser à des occupants en devenir et visiblement moins guindés que les autres peut s'avérer plus simple pour se renseigner en amont. S'il leur faut montrer patte blanche d'une façon ou d'une autre, mieux vaut le savoir avant de devoir présenter ladite patte. De plus, le moindre renseignement peut grandement l'inspirer pour la suite.
L'hinïon sur les talons, il s'approche d'eux, cherchant poliment à attirer leur attention avant que ceux-ci embarquent.
"Messieurs ? Puis-je vous troubler un court instant, je vous prie ?"
Déjà, son esprit vif aligne des idées et de vagues portions de répliques. Un rôle neuf se constitue à mesure qu'il s'approche d'eux, une nouvelle improvisation pour peut-être leur faciliter cette prise d'informations.
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Un brin d'agitation attire brièvement le regard félin auprès de la devanture de la boutique de tailleur. La troupe en armure noire légère semble procéder à une arrestation, celle d'une silhouette qu'il n'a pas souvenir d'avoir croisé. Une erreur ou une autre personne arrivée dans la cave après leur départ ? Il ne s'en préoccupe guère, se tournant à la suite de l'Elfe pour poursuivre sur la voie. Les lieux sont visiblement l'espace commerçant d'Ashaar, les boutiques se succédant dans leur diversité et similarité. Débits de boisson, boutiques de bijoux, prêteur sur gages dont le Tigre retient l'emplacement au cas où, même s'il ne s'y intéresse que brièvement. Après tout, il n'a rien à offrir à l'échange en-dehors de son luth, et c'est bien la dernière chose qui lui viendrait à l'esprit. Avançant au même rythme que son interlocuteur, il darde le regard sur les passants avec distraction puis un brin plus d'attention.
Il incline légèrement la tête vers l'autre marcheur, lui partageant ses pensées.
"Étonnant. Beaucoup de passants mais aucun juvénile parmi eux.", fait-il, ne recevant d'abord qu'un haussement d'épaule de sa part, l'être en noir lui indiquant que ce sont des humains, donc des enfants à ses yeux.
"Les races éphémères font souvent cet effet. Leurs représentants impulsifs, immatures, irréfléchis et incapables de reconnaître leurs lacunes. Au moins offrent-ils un spectacle légèrement varié à chaque génération"
"Ah parce que vous, vous ne faites pas partie de ces espèces qui vivent un jour et meurent le lendemain ? J'eus cru... Hihihi.", dit-il avant d'émettre un soupir. "Enfin. Vous avez raison, sur eux. Risibles à bien des égards. Quant à la présence de jeunes humains, vous avez également vu juste, bien que j'en ignore encore la raison."
"La doyenne de ma... Famille... A franchi les sept siècles sans rien perdre de ses facultés. J'en ferai autant.", affirme-t-il avec assurance, n'ayant aucun doute quant à sa longévité naturelle. Il lui adresse un regard en coin avant de reporter son attention devant eux. "D'ordinaire, les humains font la course à la perpétuation de l'espèce. Ici, cela ne semble pas être le cas. Soit ils ont perdu tout espoir et n'en voient pas l'utilité soit... Ils ont une raison qui m'échappe présentement. Pourtant ils semblent tenir à leur existence, ce qui exclurait la première possibilité."
Son compagnon de marche s'étonne de ses propos au sujet de sa longévité. Il avoue ne connaître que de vagues cousins du Tigre, à la fourrure plus claire, ne dépassant généralement pas le siècle. Mais peut-être la chose est-elle due à leur conflit ouvert avec les humains de son île. Il ne s'est apparemment jamais préoccupé de leur poser la question de leur âge, aux uns comme aux autres. Huyïn ne peut s'empêcher de le lorgner brièvement, quelque peu étonné qu'il laisse ainsi filer des détails sur son origine. Il lui apparait comme quelqu'un d'un peu secret donc soit cette information est fausse, soit il l'estime valoir peu et apte à être divulguée. Lentement, le portrait de l'individu se dessine dans l'esprit du Woran. Sa curiosité est piquée, mais il se doute que se montrer trop intrigué risque de rebuter son interlocuteur.
Ce dernier finit par revenir sur le thème d'Ashaar.
"Pas d'enfants, mais des âges différents. En apparence du moins. Ont-ils seulement le droit d'en avoir ? Tout ici respire l'autorité arbitraire et absolue. Cet ordre noir et or, ces chevaliers de lumière, cette construction en strates..."
"Qui semble également trier la population, si l'on se fie aux noms. Reste à savoir si les accès de l'une à l'autre vont être hermétiques ou non. Mais peut-être davantage en direction de la Voie dite Haute que pour l'opposé."
"Et pourtant c'est bien en bas que les mages sont. Quels sots, d'enterrer ceux d'ici qui sont probablement les plus puissants. Il ne fait pas bon s'attirer les foudres d'un mage... Votre amie elfe en sait quelque chose. Hihihi."
Littéralement, dans le cas de celle-ci.
"La crainte pousse au rejet immédiat, irréfléchi comme eux. Même en notre monde, tous les éléments de magie ne sont pas perçus avec égalité, après tout. Quant à l'elfe...", commence-t-il avant de le regarder de manière un peu plus appuyée. "Je la connais moins que vous, dont j'ignore même par quel nom vous appeler si besoin, Ser. D'ailleurs, vous pouvez employer Bois-Carmin à mon endroit si cela vous sied."
"Je ne la connais guère plus. Parmi nos pairs, je n'en ai croisé que quelques uns. Xël Almaran, Mathis le kendran... Ils se sont dressés contre moi, fut un temps. Je suis Shaam. Naral Shaam. Vous craignez tant que ça que votre nom réel soit révélé, chantre ?"
Cet Elfe a de la suite dans les idées. Autant les ressortissants de la taverne se sont contentés de son nom de scène, autant lui le provoque à la révélation en venant le chercher sur le terrain de la crainte. Il ne lui répond pas dans l'immédiat, se contentant de le saluer et de trouver intriguant que d'anciens adversaires partagent cette actuelle infortune. Peut-être le phénomène qui les a guidé ici n'est pas aussi aléatoire qu'il n'y parait. Le Tigre finit par répondre à sa question.
"La raison est moins suspecte. J'ai simplement perdu l'habitude de le partager, lui préférant le nom lié à mes capacités. Mais si vous tenez absolument à attirer mon attention, employez-le. Huyïn."
Le Ser Shaam s'amuse desdites capacités dont le nom sous-entendrait de faire saigner le bois, lui confirmant l'appeler par son nom. L'effet est étrange. En-dehors de Arrluk, il n'a pas donné son nom à qui que ce soit depuis des années. L'entendre de nouveau est à la fois étrange et intéressant. L'hinïon lui demande également s'il a été impliqué avec un monde nommé Aliaénon. Ce serait un point commun évident entre tous les gens impliqués, ayant voyagé dans ledit endroit même si tous ressortissants de Yuimen. Le Félin lui répond honnêtement par la négative, puisqu'il n'avait pas même songé que la chose était possible avant d'avoir constaté l'existence des êtres ailés plus tôt. Mais il relativise vite. Après tout, il n'a jamais ne serait-ce que vu les autres continents. Ce n'est pas pour autant qu'il en invalide l'existence. Celle d'autres mondes répond au même principe : ce n'est pas parce qu'il n'en a pas fait l'expérience qu'ils ne sont pas une réalité pour autant.
Après un long moment de marche qui lui fait se demander la taille exacte d'Ashaar pour pouvoir ainsi faire tourner autant de boutiques, le duo arrive à proximité d'un autre pont. Ce dernier est percé en son milieu par une étrange construction arrondie. Une sorte de boule de métal et de verre, arrimée comme le bouchon d'une canne à pêche à une... Chaîne massive en métal, ou quelque chose d'approchant. Pas un bâtiment, et tellement mécanique qu'il doit y avoir une fonction bien précise. En jetant un coup d’œil à l'intérieur de la structure gardée par une paire d'individus en armure du Soleil Noir, Huyïn aperçoit des canapés occupés par des habitants. Du transport de passagers, donc. Mais en quantité limitée vue la taille. Probablement le moyen local pour accéder aux différents niveaux. Il incline la tête vers le Ser Shaam, dubitatif.
"Cette... Chose... Me semble un peu petite pour le trafic existant. Et confortable également. Quelles sont nos chances qu'il s'agisse d'un accès privé, à votre avis ?"
Ce dernier observe la construction un moment avant de lui répondre.
"Trop bien placé pour un accès individuel. Trop petit pour le passage du tout-venant. Peut-être un accès restreint ? En destination ou en classes sociales ?"
Le Woran avise un binôme d'individus se dirigeant vers le transport, revêtus de tenues un peu plus modestes que celles des passagers actuels. Il évoque brièvement ses intentions de se renseigner avant de risquer la possible confrontation avec les gardes. S'adresser à des occupants en devenir et visiblement moins guindés que les autres peut s'avérer plus simple pour se renseigner en amont. S'il leur faut montrer patte blanche d'une façon ou d'une autre, mieux vaut le savoir avant de devoir présenter ladite patte. De plus, le moindre renseignement peut grandement l'inspirer pour la suite.
L'hinïon sur les talons, il s'approche d'eux, cherchant poliment à attirer leur attention avant que ceux-ci embarquent.
"Messieurs ? Puis-je vous troubler un court instant, je vous prie ?"
Déjà, son esprit vif aligne des idées et de vagues portions de répliques. Un rôle neuf se constitue à mesure qu'il s'approche d'eux, une nouvelle improvisation pour peut-être leur faciliter cette prise d'informations.
-- >
Modifié en dernier par Huyïn le dim. 13 oct. 2024 16:08, modifié 1 fois.
- Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes
(Putain de bordel de merde !)
En descendant les escaliers, c’est limite si je n’ai pas manqué de me casser la gueule en trébuchant sur le corps de Silméria, mes souliers froissant presque accidentellement son corps. Elle est étendue au sol comme un vieux drap crasseux qu’on aurait abandonné, faute d’être capable de lui redonner sa propreté d’antan. Il faut dire qu’une aura se dégage d’elle, offrant à quiconque connaît ses nombreuses actions foireuses, l’impression d’une odeur repoussante et l’envie de détourner le regard d’une situation réclamant de l’aide. Ce qui n’est pas le cas de Fanielle ou de l’elfe à la marque au menton qui ne connaissent pas le caractère dangereux qu’elle représente. Que faire ? Inciter les deux femmes à la laisser ici ? Sauf que Hirst, la plus froide des deux jumelles est présente et pourrait faire un carnage si elle voit sa jumelle laissée ainsi.
(Fait chier !)
Contre mon gré, j’aide donc à porter le corps inerte d’un des plus dangereux fléaux des mondes connus et inconnus et balance sans ménagement son corps dans le tonneau de la jeune elfe, tête la première. Je verrais moins sa tronche, ça me fera des vacances. Autour de nous d’autres s’affaires. En plus de la divination par le breuvage, je vois Dracaéna occupé à retourner une table pour s’en servir de radeau, tandis que le propriétaire lui craint pour l’intégrité d’un livre dans tout ce tumulte. Est-ce là son bien le plus précieux ? L’elfe avec une bande blanche descendant de la bouche sur le menton prend la seconde place. Fanielle, elle, s’installe dans le dernier siège de l’embarcation, prétextant que nous pourrions nous perdre sans elle.
(Vite Jorus, monte ! J’ai un mauvais pressentiment.)
Dans le doute, toujours suivre les indications de sa faéra.
(Si seulement cela pouvait être ton mantra !)
Je me précipite donc pour prendre place aux côtés de Fanielle, avant que ne sonne le départ sur les flots.
"Permettez ma dame, que m’insère à vos côtés !" Luis fais-je après avoir jugé de la possibilité que nos deux puissent s’y loger.
Nous sommes un peu à l’étroit, serré l’un contre l’autre, nos visages se faisant face et nos souffles se croisant. Je sentirais presque le battement de son cœur tant nous sommes proches, mais au moins j’ai les mains libres. Ne disposant d’aucun moyen de nous guider, pas une rame n’a visiblement été prévue, nous voguons au gré du courant. La route aquatique est composée d’un long chemin fluvial, comprenant plusieurs sorties comme celle que nous avons prise. Je m’inquiète de voir un filet de sang sortir de l’une d’elles, avant de me rappeler que, parmi les boutiques voisines, se trouvaient une boucherie. Tous les établissements de l’étage sont donc reliés les uns aux autres. Nous sommes ballottés par les eaux, tournoyants sur nous-mêmes sur une dizaine de mètres, avant qu’un bruit ne vienne alerter ma très proche colocataire, qui blêmit.
"Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux !"
A la voir frémir ainsi, on sent la chute sévère et je suis aux premières loges pour comprendre que ce n’est pas un simulacre. La lumière au loin dévoile la sortie de notre petite balade. Un large cercle, déversant toute l’eau contenue dans le passage que nous empruntons. Plus que sévère, la chute est à caractère mortel. Un incident fâcheux dans cette nouvelle aventure qu’est ce monde inconnu. Il nous faut à présent trouver un moyen de nous arrêter et dans l’idéal, vite.
J’observe les alentours en quête de quelque chose pour nous arrêter…rien. Dantes a dit que c’était un passage de livraison, il doit bien y avoir un moyen d'attraper les dites livraisons non ? Quoique, il y a toujours ces ouvertures qui passent par les boutiques. Il suffirait de se saisir d’une ouverture et hop. Je me saisis de mon grappin attaché à la corde sur la gauche de mon sac et discrètement, dans le dos de Fanielle, je laisse filer quelques centimètres de mon fouet droit, pour s’enrouler autour de la partie métallique reliée à la corde. Je n’ai guère envie que l’on remarque cette capacité qui est mienne et qui tire sa nature d’une forme de magie en moi.
Je recule la tête pour croiser le regard de la jeune femme pour l’avertir.
"Je vais nous retenir. Agrippez-vous à moi, ça pourrait secouer !"
Tenant la corde de la main gauche, je fais mine de lancer le grappin de l’autre, laissant en réalité le fouet le guider pour qu’il s’accroche au mur d’une des entrées…ou sortie…ou peu importe comment ils appellent l’accès de ces passages de livraisons. Une fois cela fait, j’attrape la corde de ma main droite, la mêlant avec le fouet, me permettant ainsi de me saisir d'au moins un des tonneaux, au cas où le lien qui les unit cède.
En descendant les escaliers, c’est limite si je n’ai pas manqué de me casser la gueule en trébuchant sur le corps de Silméria, mes souliers froissant presque accidentellement son corps. Elle est étendue au sol comme un vieux drap crasseux qu’on aurait abandonné, faute d’être capable de lui redonner sa propreté d’antan. Il faut dire qu’une aura se dégage d’elle, offrant à quiconque connaît ses nombreuses actions foireuses, l’impression d’une odeur repoussante et l’envie de détourner le regard d’une situation réclamant de l’aide. Ce qui n’est pas le cas de Fanielle ou de l’elfe à la marque au menton qui ne connaissent pas le caractère dangereux qu’elle représente. Que faire ? Inciter les deux femmes à la laisser ici ? Sauf que Hirst, la plus froide des deux jumelles est présente et pourrait faire un carnage si elle voit sa jumelle laissée ainsi.
(Fait chier !)
Contre mon gré, j’aide donc à porter le corps inerte d’un des plus dangereux fléaux des mondes connus et inconnus et balance sans ménagement son corps dans le tonneau de la jeune elfe, tête la première. Je verrais moins sa tronche, ça me fera des vacances. Autour de nous d’autres s’affaires. En plus de la divination par le breuvage, je vois Dracaéna occupé à retourner une table pour s’en servir de radeau, tandis que le propriétaire lui craint pour l’intégrité d’un livre dans tout ce tumulte. Est-ce là son bien le plus précieux ? L’elfe avec une bande blanche descendant de la bouche sur le menton prend la seconde place. Fanielle, elle, s’installe dans le dernier siège de l’embarcation, prétextant que nous pourrions nous perdre sans elle.
(Vite Jorus, monte ! J’ai un mauvais pressentiment.)
Dans le doute, toujours suivre les indications de sa faéra.
(Si seulement cela pouvait être ton mantra !)
Je me précipite donc pour prendre place aux côtés de Fanielle, avant que ne sonne le départ sur les flots.
"Permettez ma dame, que m’insère à vos côtés !" Luis fais-je après avoir jugé de la possibilité que nos deux puissent s’y loger.
Nous sommes un peu à l’étroit, serré l’un contre l’autre, nos visages se faisant face et nos souffles se croisant. Je sentirais presque le battement de son cœur tant nous sommes proches, mais au moins j’ai les mains libres. Ne disposant d’aucun moyen de nous guider, pas une rame n’a visiblement été prévue, nous voguons au gré du courant. La route aquatique est composée d’un long chemin fluvial, comprenant plusieurs sorties comme celle que nous avons prise. Je m’inquiète de voir un filet de sang sortir de l’une d’elles, avant de me rappeler que, parmi les boutiques voisines, se trouvaient une boucherie. Tous les établissements de l’étage sont donc reliés les uns aux autres. Nous sommes ballottés par les eaux, tournoyants sur nous-mêmes sur une dizaine de mètres, avant qu’un bruit ne vienne alerter ma très proche colocataire, qui blêmit.
"Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux !"
A la voir frémir ainsi, on sent la chute sévère et je suis aux premières loges pour comprendre que ce n’est pas un simulacre. La lumière au loin dévoile la sortie de notre petite balade. Un large cercle, déversant toute l’eau contenue dans le passage que nous empruntons. Plus que sévère, la chute est à caractère mortel. Un incident fâcheux dans cette nouvelle aventure qu’est ce monde inconnu. Il nous faut à présent trouver un moyen de nous arrêter et dans l’idéal, vite.
J’observe les alentours en quête de quelque chose pour nous arrêter…rien. Dantes a dit que c’était un passage de livraison, il doit bien y avoir un moyen d'attraper les dites livraisons non ? Quoique, il y a toujours ces ouvertures qui passent par les boutiques. Il suffirait de se saisir d’une ouverture et hop. Je me saisis de mon grappin attaché à la corde sur la gauche de mon sac et discrètement, dans le dos de Fanielle, je laisse filer quelques centimètres de mon fouet droit, pour s’enrouler autour de la partie métallique reliée à la corde. Je n’ai guère envie que l’on remarque cette capacité qui est mienne et qui tire sa nature d’une forme de magie en moi.
Je recule la tête pour croiser le regard de la jeune femme pour l’avertir.
"Je vais nous retenir. Agrippez-vous à moi, ça pourrait secouer !"
Tenant la corde de la main gauche, je fais mine de lancer le grappin de l’autre, laissant en réalité le fouet le guider pour qu’il s’accroche au mur d’une des entrées…ou sortie…ou peu importe comment ils appellent l’accès de ces passages de livraisons. Une fois cela fait, j’attrape la corde de ma main droite, la mêlant avec le fouet, me permettant ainsi de me saisir d'au moins un des tonneaux, au cas où le lien qui les unit cède.
fouet du Reï’Sheïki jusqu'à 6m
Réflexes : Grâce à ses réflexes hors norme, le Lanceur peut rattraper ou intercepter avec aisance tous les objets (ou personnes) tombant ou passant à côté de lui.
Puissance surhumaine
Crépuscules lunaires bleus. Effet : Rend les fouets de l'Arpenteur impossible à arracher par la force et tout effort brutal sur les fouets n'est pas retransmis dans les bras du porteur, évitant toutes blessures ou déchirements musculaires. N'empêche pas de pouvoir les couper.
Modifié en dernier par Jorus Kayne le sam. 12 oct. 2024 04:30, modifié 3 fois.
- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Voies Médianes
Regardant l’engin qui allait nous permettre de descendre, je ressentais une certaine impatience, mais je n’en fis rien paraître. Je voulais rejoindre mes compagnons afin de constater par mes propres yeux que la tête dragon ne poserait plus problème. Mais le seul moyen que j’avais d’atteindre l’étage inférieur était de porter le panier de la dame et d’attendre que les portes s’ouvrent. Ce qui finit enfin par arriver. Alors que le devant de la file s'engouffrait dans la bête de métal, des bruits de pas et d’armures métalliques attirèrent mon attention. Il me suffit d’un léger coup d’oeil en coin pour apercevoir les soldats en armures avancer dans ma direction. Je reportai mon regard sur l’engin. Il était évident que la file n’avançait pas assez vite pour assurer mon entrée dans cette étrange nacelle. Et si par une chance inouïe j’y arrivais, les soldats n’auraient qu’à héler les deux gardes et je serais coincé.
Je réfléchis un instant à la meilleure option, puis je m’adressai à la dame que j’accompagnais.
"Ces soldats sont là pour moi. Je dois régler ce malentendu, me livrer et tout leur expliquer. "
Ce qui était tout à fait vrai. J’avais déserté la jolie blonde dans le seul but d’aider mes compagnons. Puisque le danger immédiat semblait écarté, il était plus sage de me rendre sans faire de grabuge.
Tout en lui remettant son panier, je poursuivis:
"Je m'excuse de ne pas pouvoir honorer ma parole de vous aider, mais je ne veux pas vous impliquer dans mes soucis."
Cette femme d’âge moyen me regarda avec mépris et frustration.
"Vous êtes un fugitif ? Vous m'avez dupée ! GARDES ! GARDES, ICI !”
Alerté, les gardes, essoufflés par la poursuite, se dirigèrent vers moi, aussi vite que leur permettait ce qui leur restait de souffle.
" Non, non, je ne vous ai pas dupé." Répondis-je à la dame avant de me diriger calmement vers les gardes. Mains dans les airs, je leur montrai ma bonne volonté à me rendre.
Elle ne daigna me dire un mot et s’éloigna de moi. Les gardes me rejoignèrent et l’un d’eux me demanda:
"Ren... pfff. rendez-vous. Je... Fuiiii. Je vous arrête. Haaan."
Tous les regards étaient posés sur nous, nous étions l’attraction du moment.
"Je me rends... prenez le temps de reprendre votre souffle, et ensuite je partirai avec vous sans chercher à m'enfuir. "
Cela fut dit sur un ton aimable sans aucune arrogance. J’étais tout de même assez content de les avoir semés avec autant de facilité. Mais je savais pertinemment que mes vêtements légers m’avaient facilité la tâche alors qu’eux, ils se promenaient avec de lourdes armures.
Le visage rouge et en sueur, l’un d’eux me demanda :
"Vous... Vous n'allez plus vous enfuir ? Sûr ? Vous seriez abattu à vue, si vous tentez quoi que ce soit. Allons-y."
Le second sortit ses menottes et me demanda de mettre les mains dans le dos. J'obéis aux ordres immédiatement. Praline se colla contre ma jambe gauche. Une fois que je fus menotté, nous rebroussâmes chemin pour rejoindre trois soldats, vêtus plus légèrement, mais armés. Nous passâmes devant la boutique du tailleur. Celle-ci était gardée par six hommes en armures. Je ne vis aucun de mes compagnons, mais je ne m’inquiétai autre mesure.
Quant à moi, je savais que je pourrais m’expliquer. Et si on m’enfermait dans une cellule, j’avais quelques options pour me libérer.
Je suivis donc mes geôliers sans chercher à m’enfuir.
((( Mathis se rend et suit les gardes sans chercher à fuir. Praline toujours à ses côtés. )))
Je réfléchis un instant à la meilleure option, puis je m’adressai à la dame que j’accompagnais.
"Ces soldats sont là pour moi. Je dois régler ce malentendu, me livrer et tout leur expliquer. "
Ce qui était tout à fait vrai. J’avais déserté la jolie blonde dans le seul but d’aider mes compagnons. Puisque le danger immédiat semblait écarté, il était plus sage de me rendre sans faire de grabuge.
Tout en lui remettant son panier, je poursuivis:
"Je m'excuse de ne pas pouvoir honorer ma parole de vous aider, mais je ne veux pas vous impliquer dans mes soucis."
Cette femme d’âge moyen me regarda avec mépris et frustration.
"Vous êtes un fugitif ? Vous m'avez dupée ! GARDES ! GARDES, ICI !”
Alerté, les gardes, essoufflés par la poursuite, se dirigèrent vers moi, aussi vite que leur permettait ce qui leur restait de souffle.
" Non, non, je ne vous ai pas dupé." Répondis-je à la dame avant de me diriger calmement vers les gardes. Mains dans les airs, je leur montrai ma bonne volonté à me rendre.
Elle ne daigna me dire un mot et s’éloigna de moi. Les gardes me rejoignèrent et l’un d’eux me demanda:
"Ren... pfff. rendez-vous. Je... Fuiiii. Je vous arrête. Haaan."
Tous les regards étaient posés sur nous, nous étions l’attraction du moment.
"Je me rends... prenez le temps de reprendre votre souffle, et ensuite je partirai avec vous sans chercher à m'enfuir. "
Cela fut dit sur un ton aimable sans aucune arrogance. J’étais tout de même assez content de les avoir semés avec autant de facilité. Mais je savais pertinemment que mes vêtements légers m’avaient facilité la tâche alors qu’eux, ils se promenaient avec de lourdes armures.
Le visage rouge et en sueur, l’un d’eux me demanda :
"Vous... Vous n'allez plus vous enfuir ? Sûr ? Vous seriez abattu à vue, si vous tentez quoi que ce soit. Allons-y."
Le second sortit ses menottes et me demanda de mettre les mains dans le dos. J'obéis aux ordres immédiatement. Praline se colla contre ma jambe gauche. Une fois que je fus menotté, nous rebroussâmes chemin pour rejoindre trois soldats, vêtus plus légèrement, mais armés. Nous passâmes devant la boutique du tailleur. Celle-ci était gardée par six hommes en armures. Je ne vis aucun de mes compagnons, mais je ne m’inquiétai autre mesure.
Quant à moi, je savais que je pourrais m’expliquer. Et si on m’enfermait dans une cellule, j’avais quelques options pour me libérer.
Je suivis donc mes geôliers sans chercher à m’enfuir.
((( Mathis se rend et suit les gardes sans chercher à fuir. Praline toujours à ses côtés. )))
- Leyna
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- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:29
Re: Les Voies Médianes
Au final, elle ne reçu aucune aide du capitaine, et l'oudio ne suivi pas non plus. Ce furent les elfes du groupe qui lui vinrent en aide. Elle plongea dans l'eau et rattrapa difficilement les tonneaux, aidé de la dénommée Hrist. Tout le monde alla s'entasser dedans... et le voyage débuta ! Trop vite cependant. Beaucoup trop vite. Leyna s'élança à leur suite alors qu'un bruit sourd se faisait entendre au loin. Alors qu'elle sortait la tête de l'eau, elle entendit Fanielle parler d'une écluse. Décidément, rien n'était jamais simple !
Bien que pourtant déjà à fond, la semi-elfe donna tout ce qu'elle avait pour aller plus vite que le courant et rattraper les tonneaux. Une enfant semblait paralysée dans son tonneau, accrochée à la nommée Hrist. Sur le côté, des portes indiquaient les autres maisons reliées à ce réseau sous-terrain. Il allait falloir sortir par l'une d'elles. Mais elle avait déjà toutes les peines à tenir dans le courant. Leyna se rua alors sur le tonneau en criant à la femme-elfe :
« Prenez la gamine ! Essayez de forcer une porte ! »
Nageant de toutes ses forces, elle propulsa le tonneau contre une des portes, espérant que l'autre parviennent à la saisir au vol.
(((Utilisation des capa de nage et de respiration sous-marine. Récupérer Itulë pour tenter de l'embarquer par la porte la plus proche)))
Bien que pourtant déjà à fond, la semi-elfe donna tout ce qu'elle avait pour aller plus vite que le courant et rattraper les tonneaux. Une enfant semblait paralysée dans son tonneau, accrochée à la nommée Hrist. Sur le côté, des portes indiquaient les autres maisons reliées à ce réseau sous-terrain. Il allait falloir sortir par l'une d'elles. Mais elle avait déjà toutes les peines à tenir dans le courant. Leyna se rua alors sur le tonneau en criant à la femme-elfe :
« Prenez la gamine ! Essayez de forcer une porte ! »
Nageant de toutes ses forces, elle propulsa le tonneau contre une des portes, espérant que l'autre parviennent à la saisir au vol.
(((Utilisation des capa de nage et de respiration sous-marine. Récupérer Itulë pour tenter de l'embarquer par la porte la plus proche)))
Modifié en dernier par Leyna le ven. 11 oct. 2024 18:08, modifié 1 fois.
- Capitaine Hart
- Messages : 177
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 03:23
Re: Les Voies Médianes
Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, mais je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par le vin. J’avais vu mieux, c’est sûr, mais il avait cette texture agréable, ce petit goût de soleil qui différenciait les bons vins des vins tristes. J’étais en train de me lécher les papilles quand Hrist me faisait des reproches sur mon manque de sérieux. Elle devait pourtant me connaître, après tout ce temps. J’ai toujours été sérieux, j’ai juste des priorités légèrement différentes. La bière, quant à elle, était plutôt quelconque. J’aurais juré avoir bu la même sur Yuimen, mais elle était peut-être justement tellement quelconque qu’on pouvait la confondre avec une bière d’un autre monde.
« Mouais, c’est pas une grande perte, si tu veux mon avis ! »
Alors que j’essayais d’ignorer le spectacle de l’arbre sur pattes qui semblait goûter une flaque d’un peu de tout avec ses racines, je me suis rendu compte un poil trop tard que les elfes, Silmeria et Hrist comprises, s’étaient toutes tirées avec les tonneaux. Avec un filet de bière qui pendait encore à ma barbe, j’ai failli trébucher sur une des caisses dans mon empressement.
« Nous n’avons pas le droit d’utiliser ce canal de livraison. » marmonnait le vieux bougre triste, comme si ce genre d’interdictions allait m’arrêter. Fort heureusement, Dracaena avait préparé notre embarcation de secours, il n’y avait plus qu’à la mettre à l’eau. Et il valait mieux se grouiller, car j’entendais des cris paniqués dans le tunnel.
« Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux ! »
Je me préparais à asséner un coup sec dans notre nouvelle embarcation pour la faire mouiller, mais je n’allais pas faire la même erreur que les deux filles.
« Drac, prépare-toi à monter ! Et toi, le vieux, tu ferais mieux d’y aller aussi ! »
Vue la débâcle que j’entendais au loin, il fallait aussi éviter de foncer tête baissée et de culbuter les copains. Mais ça voulait aussi dire que la moindre seconde était précieuse. Le temps nous manquait, j’ai fini par botter la table pour la mettre à l’eau.
« Allez, on saute ! »
J'avais estimé la taille du tunnel. Si jamais on avançait trop vite, je me tenais prêt à utiliser la longueur du Harpon pour ralentir notre avancée. Heureusement que j'ai le pied marin.
[[[ Utilise la table comme radeau pour rejoindre les autres (Équilibriste amélioré) et se tient prêt à freiner grâce au Harpon des Profondeurs. D'ailleurs, vu que je viens de gagner un niveau, je réclame ce qui m'est dû avec la capa RP "Main dans les poches" du Larron !]]]
« Mouais, c’est pas une grande perte, si tu veux mon avis ! »
Alors que j’essayais d’ignorer le spectacle de l’arbre sur pattes qui semblait goûter une flaque d’un peu de tout avec ses racines, je me suis rendu compte un poil trop tard que les elfes, Silmeria et Hrist comprises, s’étaient toutes tirées avec les tonneaux. Avec un filet de bière qui pendait encore à ma barbe, j’ai failli trébucher sur une des caisses dans mon empressement.
« Nous n’avons pas le droit d’utiliser ce canal de livraison. » marmonnait le vieux bougre triste, comme si ce genre d’interdictions allait m’arrêter. Fort heureusement, Dracaena avait préparé notre embarcation de secours, il n’y avait plus qu’à la mettre à l’eau. Et il valait mieux se grouiller, car j’entendais des cris paniqués dans le tunnel.
« Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux ! »
Je me préparais à asséner un coup sec dans notre nouvelle embarcation pour la faire mouiller, mais je n’allais pas faire la même erreur que les deux filles.
« Drac, prépare-toi à monter ! Et toi, le vieux, tu ferais mieux d’y aller aussi ! »
Vue la débâcle que j’entendais au loin, il fallait aussi éviter de foncer tête baissée et de culbuter les copains. Mais ça voulait aussi dire que la moindre seconde était précieuse. Le temps nous manquait, j’ai fini par botter la table pour la mettre à l’eau.
« Allez, on saute ! »
J'avais estimé la taille du tunnel. Si jamais on avançait trop vite, je me tenais prêt à utiliser la longueur du Harpon pour ralentir notre avancée. Heureusement que j'ai le pied marin.
[[[ Utilise la table comme radeau pour rejoindre les autres (Équilibriste amélioré) et se tient prêt à freiner grâce au Harpon des Profondeurs. D'ailleurs, vu que je viens de gagner un niveau, je réclame ce qui m'est dû avec la capa RP "Main dans les poches" du Larron !]]]
- Mitya
- Messages : 41
- Enregistré le : dim. 25 août 2024 17:38
Re: Les Voies Médianes
Enfin quelqu’un en plus pour l’aider dans sa tâche. Une humaine qui, bien qu’inconnue au bataillon, avait l’air d’être de cette cité. La malheureuse propriétaire des lieux ? A vrai dire, ce n’était pas important. Non, ce qui comptait vraiment c’était qu’elle avait à cœur de faire évoluer la situation et d’aider les blesser. L’homme aux yeux verts de tout à l’heure vînt également aider sans que Mitya ne comprenne vraiment pourquoi. Il était clair qu’il le faisait à contre cœur et quelqu’un avait un doute, il fût bien vite effacé lorsqu’il tenta de charger l’inconsciente dans le tonneau, la tête à l’envers.
Elle ne put retenir un énorme soupir d’agacement mêlé au désarroi que lui inspirait cette triste compagnie et le sort qui était réservé à cette pauvre malheureuse depuis qu’elle était ici. Etait-ce vraiment ainsi que se comportait les gens en dehors de la forêt ? Cette idée l’attrista vivement tandis qu’elle redressait du mieux qu’elle put sa camarade de tonnelet avant que le voyage ne débute.
Trois tonneaux, six personnes et aucun moyen de les diriger. Le voyage s’annonçait mouvementé. Dans un dernier élan de lucidité elle tenta de protéger sa colocataire du mieux qu’elle put de ses bras avant de complètement s’abandonner à des choses plus importantes : les issues. Tant de portes, si peu de temps pour les compter et les explorer. Un, deux… Trois, quatre… La danse de son embarcation ne rendait pas la tâche aisée mais elle ne pouvait se retenir de les compter. Six, sept…
"Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux !"
Huit, neuf… Un bruit de chute d’eau se glissa petit à petit dans son esprit.
"Je vais nous retenir. Agrippez-vous à moi, ça pourrait secouer !"
Dix, onze… De quoi ? Elle reprit difficilement ses esprits, et bien trop tard pour agir efficacement. Et puis, que pouvait-elle bien faire ? Ses capacités étaient pour le moins limitées et tout ce qu’elle possédait se résumait à une sacoche de champignons.
Dont un magique ! S’il l’avait amené ici, sans doute pouvait-il les amener ailleurs ?! Elle glissa sa main dans sa besace pour en sortir, non sans difficultés, son précieux butin avec un air fière et sûr. Mais comment l’activer ? S’il s’était activé automatiquement à la cueillette, il devait bien y avoir un autre moyen… Elle commença par le tapoter trois fois sur la tête de sa voisine, en vain, avant de l’agiter en l’air en le faisant tournoyer au-dessus de sa tête.
« Aller, aller, alleeeerrr ! »
Elle ne put retenir un énorme soupir d’agacement mêlé au désarroi que lui inspirait cette triste compagnie et le sort qui était réservé à cette pauvre malheureuse depuis qu’elle était ici. Etait-ce vraiment ainsi que se comportait les gens en dehors de la forêt ? Cette idée l’attrista vivement tandis qu’elle redressait du mieux qu’elle put sa camarade de tonnelet avant que le voyage ne débute.
Trois tonneaux, six personnes et aucun moyen de les diriger. Le voyage s’annonçait mouvementé. Dans un dernier élan de lucidité elle tenta de protéger sa colocataire du mieux qu’elle put de ses bras avant de complètement s’abandonner à des choses plus importantes : les issues. Tant de portes, si peu de temps pour les compter et les explorer. Un, deux… Trois, quatre… La danse de son embarcation ne rendait pas la tâche aisée mais elle ne pouvait se retenir de les compter. Six, sept…
"Merde ! L’écluse est basse, on va se casser la gueule ! Il faut arrêter les tonneaux !"
Huit, neuf… Un bruit de chute d’eau se glissa petit à petit dans son esprit.
"Je vais nous retenir. Agrippez-vous à moi, ça pourrait secouer !"
Dix, onze… De quoi ? Elle reprit difficilement ses esprits, et bien trop tard pour agir efficacement. Et puis, que pouvait-elle bien faire ? Ses capacités étaient pour le moins limitées et tout ce qu’elle possédait se résumait à une sacoche de champignons.
Dont un magique ! S’il l’avait amené ici, sans doute pouvait-il les amener ailleurs ?! Elle glissa sa main dans sa besace pour en sortir, non sans difficultés, son précieux butin avec un air fière et sûr. Mais comment l’activer ? S’il s’était activé automatiquement à la cueillette, il devait bien y avoir un autre moyen… Elle commença par le tapoter trois fois sur la tête de sa voisine, en vain, avant de l’agiter en l’air en le faisant tournoyer au-dessus de sa tête.
« Aller, aller, alleeeerrr ! »
Modifié en dernier par Mitya le jeu. 17 oct. 2024 18:07, modifié 1 fois.
- Yliria
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Re: Les Voies Médianes
Sans un mot, je suivis la capitaine alors qu’une force différente, mais armée, encerclait la boutique du tailleur. Soit ils avaient vu quand nous en étions sortis, soit ils avaient un moyen de localiser l’utilisation de magie. Ce qui, dans le deuxième cas, allait sacrément poser problème. J’espérais que Dracaena et Jorus sauraient gérer la situation en bas. Silmeria était hors d’état de nuire, mais avec sa seconde personnalité libérée, tout pouvait arriver. Mieux valait faire profil bas j’espère qu’ils allaient le comprendre. Je marchai donc aux côtés de la capitaine jusqu’à un immense bâtiments qui n’avait, à mes yeux, rien d’une base militaire. On aurait dit un genre de temple, faste et très visible. Sans doute un symbole d’autorité plus qu’une place forte, en somme. Gardé, tout de même, par des types avec hallebardes et boucliers. Bien, ils n’avaient pas l’air d’avoir d’armes étranges, ça ressemblait à ce qui se faisait chez nous. Mieux valait en apprendre le plus possible, au cas où l’idée de négociations et d’entraide se révélait inefficace.
(Tu penses que tu pourrais passer en force ?)
(Au besoin, oui. Ils seraient pris par surprise. Menacer d’utiliser la magie peut aussi être une option, mais je préfère éviter. Ils n’ont pas l’air hostiles, simplement prudents, je n’ai pas de raison de les attaquer.)
En espérant qu’ils ne m’en donnent pas. J’entrai dans le bâtiment en suivant les indications silencieuses de Shirel. La nef intérieure, superbement décorée, accueillait des silhouettes assises de chaque côté. Elles semblaient attendre là, immobiles, je ne savais trop quoi. Soit des gens qui venaient demander quelque chose ou qui attendaient un jugement, à mon avis. Les questions se bousculaient à propos de l’Ordre du Soleil Noir dont le symbole s’affichait partout, mais je gardai les lèvres closes. La Capitaine en avait beaucoup dit déjà et nous étions dans leur sanctuaire, ça semblait être une mauvaise de trop glaner d’informations. Je serai tout de même curieuse de savoir pourquoi elle m’en avait dit autant si elle craignait une quelconque sanction. Des questions qui allaient attendre la fin de l’entrevue avec sa supérieure qui semblait nous attendre dans son bureau. Une humaine blonde, Colonelle, apparemment. Et sa sœur aussi. Je haussai un sourcil à cette information. Voilà qui pouvait s’avérer utile… et à double tranchant. Les présentations furent brèves et je me fis ausculter d’un long regard par la Colonelle qui me demanda finalement de témoigner. Quoi ? témoigner ? Moi ? Elle me prenait de court, la Colonelle. Mais autant jouer le jeu, le but c’était de faire ami-ami.
« Mon témoignage sera bref, je ne sais pas vraiment comment j'ai atterri ici ni ce qu'est cet endroit. Nous avions pour mission d'arrêter le Dragon Noir sur un autre monde avant d'arriver ici et j'ai perdu connaissance lors de l'affrontement. Mes compagnons sont parvenus à le vaincre et à le découper en taille réduite, mais nous avons été transportés ici par je ne sais quel moyen au lieu de retourner chez nous. J'imagine que vous connaissez la suite, même si je ne sais pas ce qui a annulé le sort entourant la tête. »
Sans trop de surprises, ce fut un peu dur à digérer, comme lot d’informations. Elle posa tout un tas de questions sur le dragon, sur le chant mentionné et ce que j’entendais pas autre monde. J’aurai été un peu surprise qu’elle soit au courant de tout ça, il faut dire.
« Vous avez conscience de ma difficulté à croire vos propos ? Il n'est aucunement prouvé, d'aucune manière, l'existence d'autres mondes. »
« Je conçois que c'est tiré par les cheveux de votre point de vue, mais je vais résumer brièvement. Moi et mes compagnons venons d'un monde nommé Yuimen, fort différent de celui-ci, du peu que j'en ai vu. Le Dragon Noir est une entité qui n'aspire qu'à la mort et la destruction et son chant, que vous avez entendu, est capable d'aspirer les âmes pour les dévorer, ne laissant derrière lui qu'un charnier sans vie. Nous le pensions vaincu après une grande bataille où j'ai été témoin de son pouvoir, mais il est apparu sur un autre monde et nous avons cherché à le mettre définitivement hors d'état de nuire, avec le résultat que vous connaissez. Je peux difficilement vous donner des preuves tangibles. Au mieux, j'ai des cartes de certains continents de mon monde ou ma simple existence, si tant est que vous n'ayez pas d'elfes sur votre monde. »
Je pointai mes oreilles du doigt avant qu’elle ne m’informe qu’il existait bel et bien des elfes chez eux. Bon, ça m’éviterait de trop sortir de l’ordinaire, même si visiblement il n’y en avait pas tant que ça. Ce qui m’étonnait, ce fut qu’elle me dise que leur père en avait également. Elles deux n’avaient rien d’elfique, alors comment leur père pouvait l’être ? Adoptés peut-être ? Ou alors le métissage ici était différent de celui de Yuimen.
« Votre dragon n'a aucun pouvoir ici : la ville entière est protégée contre la mort. Il est impossible d'y trépasser, de quelque manière que ce soit. Voilà sans doute l'explication de l'inefficacité de son sort. En revanche, par sa magie, il a failli condamner la cité entière, car en user nous fait prendre le risque d'un bris des enchantements la protégeant. Notamment celui empêchant son effondrement.
Ah ! Intéressant. Une ville d’immortels ne tenant que par magie. Et sa foi en l’efficacité de l’immortalité de sa ville, si elle était louable, risquait de lui créer des problème si le Dragon venait à récupérer de la puissance. Mais elle se montra tout de même curieuse concernant Yuimen et les cartes. Elle me demanda de les lui montrer, après m’être désarmée.
( Pas stupide, donc. Bon à savoir. )
( C’est un haut gradé quand même. )
( Ce n’est pas toujours gage d’intelligence. Si leur système est méritocratique, ça se verra assez vite de toute façon.)
Je défit ma rapière, mon bouclier, ma dague et me sshuriken que je posai en évidence et sortis ‘étui contenant mes cartes que je posai sur le bureau, les déroulant en les maintenant jusqu’à ce qu’elle y pose un objet pour les tenir en place. Elle se permit tout de même de poser d’autres question quelques peu accusatrices.
« Vous voilà donc bien plus qu'une simple témoin de ce qui s'est passé. Vous faites partie d'un groupe, et ce groupe a usé de magie. Que pouvez-vous nous en dire ? Qui sont-ils ? Etaient-ils au courant de l'interdiction de son usage ? Comptent-ils en user de nouveau, maintenant qu'ils sont au courant ? »
je pointai du doigt les deux continents de Yuimen pour les présenter en me gardant de dire que je n’avais aucune idée de si tous allaient obéir. Je ne les connaissais pas tous, après tout. J’essayai au mieux d’expliquer pourquoi c’était un réflexe chez nous. Sentir à nouveau la magie couler normalement dans mon corps était une sensation suffisamment rassurante pour que je m’en contente. Sans doute qu’à la place des autres aurai-je agis de la même manière.
« Nirtim et Naora, deux des continents de mon monde. Il y en a d'autres, mais je n'ai pas de cartes à leur sujet. Quant à la magie, nous n'en avions aucune idée avant qu'on nous le dise une fois le danger du dragon déjà présent. Sur Yuimen, la magie est omniprésente dans la vie quotidienne et extrêmement utile dans de nombreux domaines. Si vous expliquez la raison de son interdiction ici, mes compagnons ne l'utiliseront pas. Notre but était d'empêcher d'innombrables morts, pas d'en causer par une utilisation abusive de la magie. Quant à notre voyage ici, je n'en ai aucune idée. Sur Yuimen, il existe des fluides permettant de voyager vers d'autres mondes et inversement, mais apparemment nous n'avons pas emprunté l'un d'entre eux pour parvenir ici. »
Ici, pas de fluide, selon les dires de la Colonelle, et aucune idée de ce qu’il pouvait y avoir en dehors de la ville. Selon elle, et dit avec un mépris non dissimulé, seuls les lumineux pouvaient savoir, mais les rencontrer semblait semblait être un aller simple. Ils semblaient puissants, assez pour soumettre les dragons selon ses dires et malgré mes mises en garde. Je n’étais guère convaincue, mais il n’y avait pas grand-chose que je pouvais faire dans l’état actuel des choses. Au moins, elle semblait comprendre que nous n’avions pas de mauvaises intentions, c’était plutôt une bonne chose.
« Je compte sur mes subordonnés pour leur préciser l'importance de sa non utilisation. S'ils en usent à nouveau, ils seront condamnés aux Tréfonds pour l'éternité. J'espère que c'est clair pour vous. Pour ce qui a été fait, une simple peine et un rappel à l'ordre devrait suffire, si le sieur Romars s'en satisfait. »
« J'ai songé qu'Yliria pourrait nous aider à appréhender sans violence ses pairs. Sans qu'ils commettent d'impairs, ou que nos troupes ne soient forcées de se défendre. »
La Colonelle me fixa aux dires de Shirel. C’était une bonne idée, au moins j’aurai l’occasion de rassembler tout le monde et d’éviter que certains ne fassent n’importe quoi à nouveau. Et il y avait éventuellement un coup à tenter…
« Je pourrais vous aider, mais j'ai besoin de garanties et d'informations. Je n'ai nullement l'intention de livrer mes compagnons s'ils sont condamnés à mort, à la prison à vie ou à des tortures et j'ai besoin de savoir où nous sommes, comment est régi ce monde et sans doute tout un tas d'autres choses. Mon but est de rentrer sur mon monde avec tous mes compatriotes, rien de plus. »
Vu la moue qu’elle fit , je savais que négocier était inutile, mais il fallait que je tente.
« Vous n'êtes pas tellement en mesure de négocier : votre rôle ici est clair : soit vous nous aidez de votre plein gré à trouver les responsables de cette magie utilisée, qui devraient bien sans sortir, soit nous vous retenons prisonnière ici et vous servirez d'appât s'ils tiennent un tant soit peu à vous. »
Je vis Shirel ouvrir la bouche, mais la Colonelle ne lui en laissa pas le temps.
« C'est comme ça et pas autrement. Et je n'ai aucune garantie à vous donner sur leur sort, ça n'est pas de mon ressors. Je ne peux que préconiser au Juge Suprème mes conseils les concernant. S'ils montrent patte blanche, ils auront moins de chance de finir dans les Tréfonds. Alors servez-vous vous-même en les livrant, et peut-être pourrez-vous compter sur les savoir de mon ordre pour rentrer chez vous. »
Je pinçai les lèvres. Ça ne me plaisait pas totalement, tout ça. J’eus envie de lui faire fermer son clapet, mais commencer à dévaster son bureau avec des flammes aurait ans doute un effet autrement plus dramatique. Autant jouer le jeu pour le moment, histoire de trouver une solution pour rentrer chez nous sans créer trop de problèmes sur ce monde. J’avais eu assez d’Aliaenon dans le genre épopée pourrie. Et il fallait de toute façon ajouter une petite mise en garde à tout ça.
« Fort bien, je vais vous aider à les retrouver, j'aviserai ensuite en fonction des options à disposition. Je pense pouvoir faire entendre raison à la plupart, mais il y en a une qui risque de poser problèmes. Si vos hommes tombent sur une elfe aux cheveux blancs et à la peau pâle avec sa jumelle, dites-leur de s'éloigner au plus vite, par précaution… Vous ne pouvez pas mourir, mais, avec elle, ce n'est probablement pas un sort enviable. »
« Ne devrions-nous pas alors envoyer sur elle des troupes d'élite ? Notre travail est de faire régner l'ordre dans la cité. Si elle peut le troubler, nous devons l'arrêter. Là aussi, vous pourriez nous aider. »
Ah… j’aurai aimé qu’elle prenne mon conseil au pied de la lettre, plutôt qu’elle s’imagine qu’envoyer plus de monde, même un peu mieux entrainer, allait changer quelque chose. Peut-être que Silmeria se montrerait raisonnable, on ne savait jamais, mais ça n’allait certainement pas être grâce à ma présence. Mais si on pouvait se débarrasser d’elle…
« C'est une tueuse lunatique et imprévisible. Elle pourrait très bien coopérer ou essayer de créer le chaos et je n'ai pas un très bon passif avec elle. D'autres parmi mes compagnons pourraient être plus à même de l'inciter à coopérer, mais il faut les retrouver avant. Et avant que vous ne posiez la question, non, elle n'était pas prévue dans la troupe chargée de tuer le dragon, mais comme je l'ai dit, elle est imprévisible. C'est la seule que vous pourriez envoyez dans les Tréfonds sans que je n'ai quoi que ce soit à y redire. »
Il fallait que je retrouve Xël avant de retrouver Silmeria, en somme. C’était peut-être le seul qui arrivait à lui faire faire quelque chose. Sans que je ne comprenne trop pourquoi, ils semblaient s’entendre. La Colonelle n’ayant visiblement plus de questions, la conversation arriva visiblement sur sa fin.
« La Capitaine Shirel d'Esthalor vous accompagnera, à moins que vous y voyiez un inconvénient raisonné. Je vous prête également ceci. »
Elle me tendit un genre d’écusson avec le symbole de leur ordre, soleil d’or sur fond noir.
« Elle représente le fait que vous agissez au nom de l'ordre. Précisez être sous la responsabilité de la Colonelle Saraï d'Esthalor. Ça vous ouvrira quelques portes. Mais prenez garde de ne pas en abuser : il ne s'agit pas ici de menacer l'image de l'Ordre. »
« Je vous remercie. Je ne trahirai pas votre confiance. »
En tout cas pas sans une très très bonne raison ou une trahison de sa part. Même si je me contrefoutais complètement de l’image de leur Ordre. J’avais autrement plus urgent à penser. Je devais retrouver Aki, trouver les autres, apprendre comment rentrer et foutre le camp de cet endroit. Tout un programme. Je suivis la Capitaine à l’extérieur du bureau et elle se tourna vers moi. Difficile de dire si elle appréciait ou non sa nouvelle affectation, mais ça allait sans doute la changer de sa routine habituelle.
« Et maintenant ? Vous avez une idée d'où nous rendre ? »
« Oui, allons à l’endroit où la tête s’est écrasée. Il y avait des Yuimeniens sur place »
En espérant qu’ils n’aient pas fait les cons et soient toujours sur place….
« Et merci d'être intervenue. J'aurai eu du mal à rester les bras croisés en attendant que quelqu'un d'autre retrouve mes compagnons. Je vous en dois une.»
(Tu penses que tu pourrais passer en force ?)
(Au besoin, oui. Ils seraient pris par surprise. Menacer d’utiliser la magie peut aussi être une option, mais je préfère éviter. Ils n’ont pas l’air hostiles, simplement prudents, je n’ai pas de raison de les attaquer.)
En espérant qu’ils ne m’en donnent pas. J’entrai dans le bâtiment en suivant les indications silencieuses de Shirel. La nef intérieure, superbement décorée, accueillait des silhouettes assises de chaque côté. Elles semblaient attendre là, immobiles, je ne savais trop quoi. Soit des gens qui venaient demander quelque chose ou qui attendaient un jugement, à mon avis. Les questions se bousculaient à propos de l’Ordre du Soleil Noir dont le symbole s’affichait partout, mais je gardai les lèvres closes. La Capitaine en avait beaucoup dit déjà et nous étions dans leur sanctuaire, ça semblait être une mauvaise de trop glaner d’informations. Je serai tout de même curieuse de savoir pourquoi elle m’en avait dit autant si elle craignait une quelconque sanction. Des questions qui allaient attendre la fin de l’entrevue avec sa supérieure qui semblait nous attendre dans son bureau. Une humaine blonde, Colonelle, apparemment. Et sa sœur aussi. Je haussai un sourcil à cette information. Voilà qui pouvait s’avérer utile… et à double tranchant. Les présentations furent brèves et je me fis ausculter d’un long regard par la Colonelle qui me demanda finalement de témoigner. Quoi ? témoigner ? Moi ? Elle me prenait de court, la Colonelle. Mais autant jouer le jeu, le but c’était de faire ami-ami.
« Mon témoignage sera bref, je ne sais pas vraiment comment j'ai atterri ici ni ce qu'est cet endroit. Nous avions pour mission d'arrêter le Dragon Noir sur un autre monde avant d'arriver ici et j'ai perdu connaissance lors de l'affrontement. Mes compagnons sont parvenus à le vaincre et à le découper en taille réduite, mais nous avons été transportés ici par je ne sais quel moyen au lieu de retourner chez nous. J'imagine que vous connaissez la suite, même si je ne sais pas ce qui a annulé le sort entourant la tête. »
Sans trop de surprises, ce fut un peu dur à digérer, comme lot d’informations. Elle posa tout un tas de questions sur le dragon, sur le chant mentionné et ce que j’entendais pas autre monde. J’aurai été un peu surprise qu’elle soit au courant de tout ça, il faut dire.
« Vous avez conscience de ma difficulté à croire vos propos ? Il n'est aucunement prouvé, d'aucune manière, l'existence d'autres mondes. »
« Je conçois que c'est tiré par les cheveux de votre point de vue, mais je vais résumer brièvement. Moi et mes compagnons venons d'un monde nommé Yuimen, fort différent de celui-ci, du peu que j'en ai vu. Le Dragon Noir est une entité qui n'aspire qu'à la mort et la destruction et son chant, que vous avez entendu, est capable d'aspirer les âmes pour les dévorer, ne laissant derrière lui qu'un charnier sans vie. Nous le pensions vaincu après une grande bataille où j'ai été témoin de son pouvoir, mais il est apparu sur un autre monde et nous avons cherché à le mettre définitivement hors d'état de nuire, avec le résultat que vous connaissez. Je peux difficilement vous donner des preuves tangibles. Au mieux, j'ai des cartes de certains continents de mon monde ou ma simple existence, si tant est que vous n'ayez pas d'elfes sur votre monde. »
Je pointai mes oreilles du doigt avant qu’elle ne m’informe qu’il existait bel et bien des elfes chez eux. Bon, ça m’éviterait de trop sortir de l’ordinaire, même si visiblement il n’y en avait pas tant que ça. Ce qui m’étonnait, ce fut qu’elle me dise que leur père en avait également. Elles deux n’avaient rien d’elfique, alors comment leur père pouvait l’être ? Adoptés peut-être ? Ou alors le métissage ici était différent de celui de Yuimen.
« Votre dragon n'a aucun pouvoir ici : la ville entière est protégée contre la mort. Il est impossible d'y trépasser, de quelque manière que ce soit. Voilà sans doute l'explication de l'inefficacité de son sort. En revanche, par sa magie, il a failli condamner la cité entière, car en user nous fait prendre le risque d'un bris des enchantements la protégeant. Notamment celui empêchant son effondrement.
Ah ! Intéressant. Une ville d’immortels ne tenant que par magie. Et sa foi en l’efficacité de l’immortalité de sa ville, si elle était louable, risquait de lui créer des problème si le Dragon venait à récupérer de la puissance. Mais elle se montra tout de même curieuse concernant Yuimen et les cartes. Elle me demanda de les lui montrer, après m’être désarmée.
( Pas stupide, donc. Bon à savoir. )
( C’est un haut gradé quand même. )
( Ce n’est pas toujours gage d’intelligence. Si leur système est méritocratique, ça se verra assez vite de toute façon.)
Je défit ma rapière, mon bouclier, ma dague et me sshuriken que je posai en évidence et sortis ‘étui contenant mes cartes que je posai sur le bureau, les déroulant en les maintenant jusqu’à ce qu’elle y pose un objet pour les tenir en place. Elle se permit tout de même de poser d’autres question quelques peu accusatrices.
« Vous voilà donc bien plus qu'une simple témoin de ce qui s'est passé. Vous faites partie d'un groupe, et ce groupe a usé de magie. Que pouvez-vous nous en dire ? Qui sont-ils ? Etaient-ils au courant de l'interdiction de son usage ? Comptent-ils en user de nouveau, maintenant qu'ils sont au courant ? »
je pointai du doigt les deux continents de Yuimen pour les présenter en me gardant de dire que je n’avais aucune idée de si tous allaient obéir. Je ne les connaissais pas tous, après tout. J’essayai au mieux d’expliquer pourquoi c’était un réflexe chez nous. Sentir à nouveau la magie couler normalement dans mon corps était une sensation suffisamment rassurante pour que je m’en contente. Sans doute qu’à la place des autres aurai-je agis de la même manière.
« Nirtim et Naora, deux des continents de mon monde. Il y en a d'autres, mais je n'ai pas de cartes à leur sujet. Quant à la magie, nous n'en avions aucune idée avant qu'on nous le dise une fois le danger du dragon déjà présent. Sur Yuimen, la magie est omniprésente dans la vie quotidienne et extrêmement utile dans de nombreux domaines. Si vous expliquez la raison de son interdiction ici, mes compagnons ne l'utiliseront pas. Notre but était d'empêcher d'innombrables morts, pas d'en causer par une utilisation abusive de la magie. Quant à notre voyage ici, je n'en ai aucune idée. Sur Yuimen, il existe des fluides permettant de voyager vers d'autres mondes et inversement, mais apparemment nous n'avons pas emprunté l'un d'entre eux pour parvenir ici. »
Ici, pas de fluide, selon les dires de la Colonelle, et aucune idée de ce qu’il pouvait y avoir en dehors de la ville. Selon elle, et dit avec un mépris non dissimulé, seuls les lumineux pouvaient savoir, mais les rencontrer semblait semblait être un aller simple. Ils semblaient puissants, assez pour soumettre les dragons selon ses dires et malgré mes mises en garde. Je n’étais guère convaincue, mais il n’y avait pas grand-chose que je pouvais faire dans l’état actuel des choses. Au moins, elle semblait comprendre que nous n’avions pas de mauvaises intentions, c’était plutôt une bonne chose.
« Je compte sur mes subordonnés pour leur préciser l'importance de sa non utilisation. S'ils en usent à nouveau, ils seront condamnés aux Tréfonds pour l'éternité. J'espère que c'est clair pour vous. Pour ce qui a été fait, une simple peine et un rappel à l'ordre devrait suffire, si le sieur Romars s'en satisfait. »
« J'ai songé qu'Yliria pourrait nous aider à appréhender sans violence ses pairs. Sans qu'ils commettent d'impairs, ou que nos troupes ne soient forcées de se défendre. »
La Colonelle me fixa aux dires de Shirel. C’était une bonne idée, au moins j’aurai l’occasion de rassembler tout le monde et d’éviter que certains ne fassent n’importe quoi à nouveau. Et il y avait éventuellement un coup à tenter…
« Je pourrais vous aider, mais j'ai besoin de garanties et d'informations. Je n'ai nullement l'intention de livrer mes compagnons s'ils sont condamnés à mort, à la prison à vie ou à des tortures et j'ai besoin de savoir où nous sommes, comment est régi ce monde et sans doute tout un tas d'autres choses. Mon but est de rentrer sur mon monde avec tous mes compatriotes, rien de plus. »
Vu la moue qu’elle fit , je savais que négocier était inutile, mais il fallait que je tente.
« Vous n'êtes pas tellement en mesure de négocier : votre rôle ici est clair : soit vous nous aidez de votre plein gré à trouver les responsables de cette magie utilisée, qui devraient bien sans sortir, soit nous vous retenons prisonnière ici et vous servirez d'appât s'ils tiennent un tant soit peu à vous. »
Je vis Shirel ouvrir la bouche, mais la Colonelle ne lui en laissa pas le temps.
« C'est comme ça et pas autrement. Et je n'ai aucune garantie à vous donner sur leur sort, ça n'est pas de mon ressors. Je ne peux que préconiser au Juge Suprème mes conseils les concernant. S'ils montrent patte blanche, ils auront moins de chance de finir dans les Tréfonds. Alors servez-vous vous-même en les livrant, et peut-être pourrez-vous compter sur les savoir de mon ordre pour rentrer chez vous. »
Je pinçai les lèvres. Ça ne me plaisait pas totalement, tout ça. J’eus envie de lui faire fermer son clapet, mais commencer à dévaster son bureau avec des flammes aurait ans doute un effet autrement plus dramatique. Autant jouer le jeu pour le moment, histoire de trouver une solution pour rentrer chez nous sans créer trop de problèmes sur ce monde. J’avais eu assez d’Aliaenon dans le genre épopée pourrie. Et il fallait de toute façon ajouter une petite mise en garde à tout ça.
« Fort bien, je vais vous aider à les retrouver, j'aviserai ensuite en fonction des options à disposition. Je pense pouvoir faire entendre raison à la plupart, mais il y en a une qui risque de poser problèmes. Si vos hommes tombent sur une elfe aux cheveux blancs et à la peau pâle avec sa jumelle, dites-leur de s'éloigner au plus vite, par précaution… Vous ne pouvez pas mourir, mais, avec elle, ce n'est probablement pas un sort enviable. »
« Ne devrions-nous pas alors envoyer sur elle des troupes d'élite ? Notre travail est de faire régner l'ordre dans la cité. Si elle peut le troubler, nous devons l'arrêter. Là aussi, vous pourriez nous aider. »
Ah… j’aurai aimé qu’elle prenne mon conseil au pied de la lettre, plutôt qu’elle s’imagine qu’envoyer plus de monde, même un peu mieux entrainer, allait changer quelque chose. Peut-être que Silmeria se montrerait raisonnable, on ne savait jamais, mais ça n’allait certainement pas être grâce à ma présence. Mais si on pouvait se débarrasser d’elle…
« C'est une tueuse lunatique et imprévisible. Elle pourrait très bien coopérer ou essayer de créer le chaos et je n'ai pas un très bon passif avec elle. D'autres parmi mes compagnons pourraient être plus à même de l'inciter à coopérer, mais il faut les retrouver avant. Et avant que vous ne posiez la question, non, elle n'était pas prévue dans la troupe chargée de tuer le dragon, mais comme je l'ai dit, elle est imprévisible. C'est la seule que vous pourriez envoyez dans les Tréfonds sans que je n'ai quoi que ce soit à y redire. »
Il fallait que je retrouve Xël avant de retrouver Silmeria, en somme. C’était peut-être le seul qui arrivait à lui faire faire quelque chose. Sans que je ne comprenne trop pourquoi, ils semblaient s’entendre. La Colonelle n’ayant visiblement plus de questions, la conversation arriva visiblement sur sa fin.
« La Capitaine Shirel d'Esthalor vous accompagnera, à moins que vous y voyiez un inconvénient raisonné. Je vous prête également ceci. »
Elle me tendit un genre d’écusson avec le symbole de leur ordre, soleil d’or sur fond noir.
« Elle représente le fait que vous agissez au nom de l'ordre. Précisez être sous la responsabilité de la Colonelle Saraï d'Esthalor. Ça vous ouvrira quelques portes. Mais prenez garde de ne pas en abuser : il ne s'agit pas ici de menacer l'image de l'Ordre. »
« Je vous remercie. Je ne trahirai pas votre confiance. »
En tout cas pas sans une très très bonne raison ou une trahison de sa part. Même si je me contrefoutais complètement de l’image de leur Ordre. J’avais autrement plus urgent à penser. Je devais retrouver Aki, trouver les autres, apprendre comment rentrer et foutre le camp de cet endroit. Tout un programme. Je suivis la Capitaine à l’extérieur du bureau et elle se tourna vers moi. Difficile de dire si elle appréciait ou non sa nouvelle affectation, mais ça allait sans doute la changer de sa routine habituelle.
« Et maintenant ? Vous avez une idée d'où nous rendre ? »
« Oui, allons à l’endroit où la tête s’est écrasée. Il y avait des Yuimeniens sur place »
En espérant qu’ils n’aient pas fait les cons et soient toujours sur place….
« Et merci d'être intervenue. J'aurai eu du mal à rester les bras croisés en attendant que quelqu'un d'autre retrouve mes compagnons. Je vous en dois une.»
- Dracaena Paletuv
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Re: Les Voies Médianes
Gnole frelatée dans mes racines, hurlement et chaos partout, ceux ayant sauté à l'eau qui visiblement rencontrait un énorme problème: le canal les menait visiblement à un destin funeste. L'autre barbu, qui tout comme moi n'était pas grand fan de l'alcool du coin, lui, semblait réfléchir rapidement, comme s'il avait une idée pour s'en sortir.
Mais à coté, j'entendais l'humain du coin, le propriétaire des lieux, répondre enfin à ma question, mais de la façon la plus désagréable qui soit:
« Non, bien sûr que non il n’y a pas d’embarcation : êtes-vous aveugle ? Nous n’avons pas le droit d’utiliser ce canal de livraison. »
Peut être était ce la frustration cumulée par tous les évènement récent, ou le gout écœurant d'alcool qui parcourait désormais mon corps, ou sa tête qui ne me revenait pas, ou encore qu'il avait choisit de se montrer malpoli avec la seule personne lui ayant posé une question simple et cherchant à aider, mais sa remarque me mit hors de moi.
"Aveugle? ET COMMENT JE SUIS SENSE L'SAVOIR QUE Z'AVEZ PAS L'DROIT D'UTILISER CE CANAL, SAC DE CHAIR?! J'AI PAS FOUILLE TOUTE VOT' BARAQUE, J'SAIS PAS S'QUE VOUS PLANQUEZ DANS VOS PLACARD!!!"
C'était quoi son problème à lui?! D'abord il nous pressait de partir, ensuite il m'reprochait de chercher à partir! Mais tendis que la frustration me faisait bouillir, un mouvement attira mon attention. J'avais aperçu très clairement quelque chose bouger au niveau des tonneaux. Il m'traitait d'aveugle, mais visiblement il avait pas r'marqué que sa cave était pleine de rat.
...De rat?
Non. Non le mouvement que j'avais aperçu était trop... "fluide" pour être un rat.
...L'alcool me f'sait pas avoir des hallucination quand même? Pas pour une ptite flaque de rien du tout?
La voir du barbu bourré me sorti de ma réflexion:
« Drac, prépare-toi à monter ! Et toi, le vieux, tu ferais mieux d’y aller aussi ! »
Oui, la table, le canal, tout ça! Ce type (qui m'appelait par mon prénom maint'nant?) m'avait d'mandé d'préparer de quoi sauter à l'eau pour nous aussi, mais il n'avait visiblement pas remarqué l'écluse au fond qui posait de gros soucis aux cavalières du tonneau. D'ailleurs, du coté de ces dernières, j'entendais une sorte de bruit de fouet, ou de liane. Surement la technique bizarre de Jorus. Faudrait qu'prenne le temps de lui en d'mander plus à ce sujet d'ailleurs.
Fallait espérer qu'ce dernier allait réussir à sauver les meuble.
Et malgré tout s'foutoir, le barbu semblait... incroyablement confiant. Comme s'il avait un plan.
C'était pas dans mon habitude de suivre des inconnus, encore moins des inconnus malpoli. Par contre, des plans foireux cachant un potentiel pouvoir hors du commun... Ce type connaissait Silmeria. Et Hrsit. Et cette dernière semblait avoir une certaine... "estime" pour lui.
Il devait sur'ment cacher deux ou trois petites surprises intéressantes.
D'un coté: rester sur place à boire de la gnole bon marché, et me faire critiquer par un humain aigri, et de l'autre, risquer la mort pour une petite chance de voir quelque chose pouvant satisfaire ma curiosité.
...
Qu'est ce que j'attendais?
J'engageais mon premier pas vers la table, quand soudainement je fus pris d'une réalisation. Le vieux désagréable. Il était du coin, il avait plein d'information à nous fournir, et s'il fallait aller aider les autres qui étaient à l'extérieur, j'aurais besoin de lui.
Et puis...
Peut être qu'une petite frayeur lui apprendrait que se montrer poli avec les gens qui l'étaient c'était un minimum? Après tout, les humains sont pas sensé être fan de ce truc la? "L'adrénaline"?
Attrapant le vieux et enroulant mes doigts sur lui, je commençai à le tirer vers la table.
"S'avez entendu le monsieur? Aller, z'allez pas laisser vot' fille faire l'voyage avec nous toute seule pas vrai?
Hey, Sir Barbu! Z'avez un plan avec cette table, pas vrai? Allez y, vendez moi du rêve! "
[Drac embarque sur la table, et entraine Dantes avec lui.]
Mais à coté, j'entendais l'humain du coin, le propriétaire des lieux, répondre enfin à ma question, mais de la façon la plus désagréable qui soit:
« Non, bien sûr que non il n’y a pas d’embarcation : êtes-vous aveugle ? Nous n’avons pas le droit d’utiliser ce canal de livraison. »
Peut être était ce la frustration cumulée par tous les évènement récent, ou le gout écœurant d'alcool qui parcourait désormais mon corps, ou sa tête qui ne me revenait pas, ou encore qu'il avait choisit de se montrer malpoli avec la seule personne lui ayant posé une question simple et cherchant à aider, mais sa remarque me mit hors de moi.
"Aveugle? ET COMMENT JE SUIS SENSE L'SAVOIR QUE Z'AVEZ PAS L'DROIT D'UTILISER CE CANAL, SAC DE CHAIR?! J'AI PAS FOUILLE TOUTE VOT' BARAQUE, J'SAIS PAS S'QUE VOUS PLANQUEZ DANS VOS PLACARD!!!"
C'était quoi son problème à lui?! D'abord il nous pressait de partir, ensuite il m'reprochait de chercher à partir! Mais tendis que la frustration me faisait bouillir, un mouvement attira mon attention. J'avais aperçu très clairement quelque chose bouger au niveau des tonneaux. Il m'traitait d'aveugle, mais visiblement il avait pas r'marqué que sa cave était pleine de rat.
...De rat?
Non. Non le mouvement que j'avais aperçu était trop... "fluide" pour être un rat.
...L'alcool me f'sait pas avoir des hallucination quand même? Pas pour une ptite flaque de rien du tout?
La voir du barbu bourré me sorti de ma réflexion:
« Drac, prépare-toi à monter ! Et toi, le vieux, tu ferais mieux d’y aller aussi ! »
Oui, la table, le canal, tout ça! Ce type (qui m'appelait par mon prénom maint'nant?) m'avait d'mandé d'préparer de quoi sauter à l'eau pour nous aussi, mais il n'avait visiblement pas remarqué l'écluse au fond qui posait de gros soucis aux cavalières du tonneau. D'ailleurs, du coté de ces dernières, j'entendais une sorte de bruit de fouet, ou de liane. Surement la technique bizarre de Jorus. Faudrait qu'prenne le temps de lui en d'mander plus à ce sujet d'ailleurs.
Fallait espérer qu'ce dernier allait réussir à sauver les meuble.
Et malgré tout s'foutoir, le barbu semblait... incroyablement confiant. Comme s'il avait un plan.
C'était pas dans mon habitude de suivre des inconnus, encore moins des inconnus malpoli. Par contre, des plans foireux cachant un potentiel pouvoir hors du commun... Ce type connaissait Silmeria. Et Hrsit. Et cette dernière semblait avoir une certaine... "estime" pour lui.
Il devait sur'ment cacher deux ou trois petites surprises intéressantes.
D'un coté: rester sur place à boire de la gnole bon marché, et me faire critiquer par un humain aigri, et de l'autre, risquer la mort pour une petite chance de voir quelque chose pouvant satisfaire ma curiosité.
...
Qu'est ce que j'attendais?
J'engageais mon premier pas vers la table, quand soudainement je fus pris d'une réalisation. Le vieux désagréable. Il était du coin, il avait plein d'information à nous fournir, et s'il fallait aller aider les autres qui étaient à l'extérieur, j'aurais besoin de lui.
Et puis...
Peut être qu'une petite frayeur lui apprendrait que se montrer poli avec les gens qui l'étaient c'était un minimum? Après tout, les humains sont pas sensé être fan de ce truc la? "L'adrénaline"?
Attrapant le vieux et enroulant mes doigts sur lui, je commençai à le tirer vers la table.
"S'avez entendu le monsieur? Aller, z'allez pas laisser vot' fille faire l'voyage avec nous toute seule pas vrai?
Hey, Sir Barbu! Z'avez un plan avec cette table, pas vrai? Allez y, vendez moi du rêve! "
[Drac embarque sur la table, et entraine Dantes avec lui.]
- Silmeria
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- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Les Voies Médianes
Il était difficile de s'y retrouver ici bas. Les tonneaux offraient une embarcation très rudimentaire, tout juste bonne à nous faire flotter d'un point à un autre sans qu'on ait à se soucier de la navigation ou de comment diriger cette improbable coque de noix. La petite Elfe et moi étions collées, éclaboussées parfois par un clapotis. Le courant nous emportait assez vite, peut-être trop à mon goût. Pourquoi avons nous fuis ? Le chant mortel du Dragon s'était tut et nous aurions pu rester dans la cave à calmer Dantes. J'observais brièvement les autres aventuriers tout en caressant les cheveux de la petite et lui disant d'une voix assez douce pour me surprendre :
" Tout ira bien.." Presque machinalement comme si je n'y croyais pas moi même.
Puis un bruit de plus en plus fort alerta Fannielle qui s'alarma enfin, annonçant que l'écluse était basse et qu'il faudrait ralentir les tonneaux. J'aurai bien tenté d'enfoncer ma lame quelque part mais c'était hors de portée, fort heureusement, l'intervention de Dupoisson, une Elfe bleue qui entreprit de stopper le tonneau afin que la petite et moi puissions rejoindre une des portes longeant l'écluse.
J'embrassais du bout des lèvres sa petite main que j'avais pris dans la mienne et lui dit, pour essayer de lui insuffler un peu de courage : " Faisons le ensemble, mon petit beignet. "
La saisissant par dessous les bras, j'entrepris de la soulever et profitant de l'inclinaison de ma frêle embarcation, je sautais afin de me tirer de cette situation des plus épineuse.
-----------------------
Saute hors du baril pour gagner une porte
- Capacité équilibrise / amortissement de chute (éventuellement saut carpé si ça foire)
" Tout ira bien.." Presque machinalement comme si je n'y croyais pas moi même.
Puis un bruit de plus en plus fort alerta Fannielle qui s'alarma enfin, annonçant que l'écluse était basse et qu'il faudrait ralentir les tonneaux. J'aurai bien tenté d'enfoncer ma lame quelque part mais c'était hors de portée, fort heureusement, l'intervention de Dupoisson, une Elfe bleue qui entreprit de stopper le tonneau afin que la petite et moi puissions rejoindre une des portes longeant l'écluse.
J'embrassais du bout des lèvres sa petite main que j'avais pris dans la mienne et lui dit, pour essayer de lui insuffler un peu de courage : " Faisons le ensemble, mon petit beignet. "
La saisissant par dessous les bras, j'entrepris de la soulever et profitant de l'inclinaison de ma frêle embarcation, je sautais afin de me tirer de cette situation des plus épineuse.
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Saute hors du baril pour gagner une porte
- Capacité équilibrise / amortissement de chute (éventuellement saut carpé si ça foire)
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Voies Médianes
La Cité des Ombres
Les Voies Médianes
Les Voies Médianes
Jour 1 – milieu d’après-midi.
Huyïn et Naral arrivèrent près de l'ascenseur-bulle, hélant les badauds désireux d’y grimper. Ils se tournèrent à l’appel du chat noir masqué. Le premier était un être aussi rond que le tonnelet qu’il tenait à la main. Vêtu correctement, mais de manière non bourgeoise, il toisa le duo avec un air à la fois méfiant et dédaigneux. Il portrait dans son autre main une grosse flasque remplie d’un liquide ambré. De l’alcool sans doute.

Le second était un homme plus jeune, plus vaillant, et arborait un sourire radieux. Niais, aurait sans doute commenté Naral. Il portait à la main un plateau rempli de pains dorés qui fleuraient encore bon leur récente sortie du four.

Ce fut celui-ci qui répondit aux appels d’Huyïn, aimablement :
“Mais bien sûr, messires. Qu’est-ce que l’humble boulanger que je suis peut faire pour vous ?”
Ils n’eurent pas le temps de répondre qu’un grognement monta depuis la cabine. Un des gardes héla le quatuor à l’extérieur :
“Ces messieurs sont pressés, veuillez ne pas les faire attendre, ou nous partirons sans vous.”
Le gros racla d’une voix gorge, à destination du pétrisseur de miches :
“Allez, ramène tes brichetons, le jeune. Tu sais bien que les de Montfort n’aiment pas attendre leurs produits.”
Le façonneur de boules légères et parfumées opina du chef et, se tournant une dernière fois vers le duo de yuimeniens avant d’embarquer dans la bulle après son corpulent collègue, précisa :
“Si vous grimpez, je pourrai vous répondre !”
Naral prit les devants et, décidant pour le duo, s’approcha de la nacelle close.
“Nous montons.”
Le garde qui avait parlé plus tôt s’interposa cependant.
“Holà, pas si vite. Votre tête ne me dit rien, et lui se la masque carrément. Vous êtes qui ?”
Naral n’eut presque pas à jouer pour feindre l’offense. Son ton se fit glacial et sa voix impérieuse.
“Hé bien renseignez-vous. Je suis le sieur Naral Shaam, résidant des Voies Hautes. Mon ami le Sieur d’Esthalor m’a demandé de lui faire connaître un chantre unique dont je lui avais vanté les mérites. Bois-Carmin.” il désigna le chat masqué. “Vous ne voudriez pas l’offenser d’un retard, n’est-ce pas ?”
Le garde sembla perdu, regarda son collègue, qui haussa les épaules. Naral fronça davantage les sourcils, ne leur laissant guère le temps d’hésiter pour farfouiller une bourse à sa ceinture et en sortir deux pièces d’or.
“Peut-être avez-vous besoin d’un laissez-passer ?”
Le garde mira les pièces et ravala sa salive.
“Oh non, non, seigneur. Pardonnez-nous. Vous pouvez passer.”
Ainsi Naral entraîna Huyïn dans la bulle. Les deux marchands s’y étaient déjà installés, et les deux autres personnes, noblement vêtues, regardaient ces dernier avec dédain. L’un était un homme d’âge mur au visage sévère.

La seconde une aristocrate aux cheveux de perle qui avait pu garder, après les années, un visage marqué d’une élégante jeunesse.

Une fois tout ce beau monde embarqué, la bulle se mit en mouvement… Vers le haut. Le boulanger sourit de plus belle à Huyïn, l’incitant à parler, tel qu’il le souhaitait plus tôt.
______________________________
Le pirate et l’arbre sur pattes s’étaient embarqués sur la table-navire improvisée. Drac avait tenté de s'emparer du bien portant Bergeac Dantes, mais ce dernier ne s’était pas laissé faire, et tout en se tortillant, avait repoussé l’oudio avec force vers l’embarcation, tout en scandant d’un ton encoléré :
“Foutez-moi la paix et allez moisir aux Tréfonds, bande de malades ! Si je revois pas Fanielle dans l’heure, vous aurez tout le Soleil Noir aux trousses, foi d’tailleur !”
Son visage était rubicond, de colère ou d’enivrement à cause des vapeur d’alcool qui commençaient à bien envahir la cave. Il ferma brusquement la double porte séparant sa cave du tunnel aquatique, dans un claquement qui résonna jusqu’aux oreilles de ceux qui étaient dans la pagaille. La table commença à suivre le courant du canal, pas très rapide mais avec un tirant continu. Elle était assez stable pour qu’ils y tiennent à deux, même s’ils devaient veiller à s’équilibrer dessus pour qu’elle ne pique pas du nez dans l’eau et se retourne. Plusieurs dizaines de mètres plus loin étaient les autres, avançant à même vitesse vers leur inéluctable destin.
Au commentaire de Jorus, Fanielle s’agrippa à lui fermement, leur corps au plus proche l’un de l’autre à tel point qu’il pouvait sentir le cœur de la jeunette battre la chamade à travers sa poitrine menue. Le grappin, aidé par sa liane, alla s’arrimer au mur de l’un des renfoncements passés, freinant brutalement le trio de tonneaux. Le choc fut rude dans les fouets, et se répercuta sur les tonneaux. Chacun y fut bien secoué. D’autant qu’en même temps, Leyna percuta l’embarcation de Hrist et Itulë pour la rapprocher du mur aux portes. Mitya, bousculée par tout ça, en perdit son champignon. Traître compagnon spongieux : aucun portail salvateur ne s’était ouvert cette fois. Hrist parvint à se propulser dans l’embrasure avec la jeune elfe qui avait perdu sa torche à l’eau. La seule lumière venait des hauteurs de l’écluse, et était trop faible pour y voir pour de simples humains (ceux ne possédant pas l’aptitude “vision nocturne” n’y voient rien. Sous la force de projection de Leyna, le tonneau craqua au moment où les deux elfes blanches en sautèrent. Et en craquant, ça défit le lien qui les maintenait aux autres. Si Jorus et Fanielle étaient toujours accrochés grâce au fouet, ce ne fut plus le cas du tonneau de l’elfe bigarrée et d’une Silmeria sans cesse plus malmenée. Ce dernier reprit sa course vers l’écluse, sans plus d’espoir cette fois de réchapper à la chute. Semblablement, ce dernier effort de Leyna, héroïque jusqu’au bout, lui arracha une douleur terrible au niveau du fessier : une crampe. Et pas une petite. Figée par la douleur, incapable de mouvoir ses jambes, elle fut elle aussi entraînée aux suites du tonneau tombant. Et ils churent dans le vide. Leyna, Mitya et le corps sans vie de Silmeria, au même moment où la table de Drac et Hart arrivait à hauteur des autres. Le capitaine allait-il voler au secours de sa partenaire des mers, ou sauverait-il sa propre peau ? Itulë, elle, avait repris ses esprits et tenté d’ouvrir la grosse double-porte qui leur barrait la route, à Hrist et elle. D’une voix peinée, elle annonça :
“C’est fermé à clés.”
___________________________________
Mathis, bien loin de tous ces dangers, se laissait mener jusqu’au bastion de l’Ordre du Soleil Noir par les gardes qui l’escortaient. Ils pénétrèrent dans l’énorme bâtisse, au sein d’un long couloir bordé d’un côté de gens patientant comme dans une longue salle d’attente.

Au bout de celle-ci, ils croisèrent la blonde capitaine Shirel d’Esthalor accompagnée d’Yliria. Lorsqu’elle vit ses hommes, elle les héla et commenta :
“Bien, vous l’avez attrapé. Allez voir la Colonelle, elle le questionnera. Précisez que c’est l’un des étrangers, mais qu’il n’a pas usé de magie.”
Les hommes en armure opinèrent et emmenèrent Mathis au-devant d’une grande porte, alors que Shirel emmenait Yliria d’un souffle : “Allons, l’ascenceur vers la Veine est proche.” Et elle la mena jusqu’à un étrange meuble mobile dans lequel ils entrèrent. Shirel actionna un levier, et le meuble s’enfonça dans le sol, descendant rapidement vers… les étages inférieurs.

Mathis, lui, fut accueilli dans un bureau vaste et flanqué de meubles divers et d’une cheminée centrale.

Derrière une table se tenait une jeune femme en armure noire et or.

Celle-ci regarda les soldats, mine fermée, et s’exprima :
“Parlez.”
Le soldat qui avait retrouvé son souffle - seuls les chevaliers non armés étaient entrés - prit la parole d’un ton solennel, droit comme un baton, dans une posture militaire figée.
“Colonelle. Patrouille de la Capitaine d’Esthalor. Voici ici l’un des… étrangers. Il n’a pratiqué aucune magie, mais a résisté à son arrestation en tentant de fuir aux niveaux inférieurs. Nous avons pu l’arrêter à temps, et il s’est alors docilement rendu.”
La colonelle inspecta l’humain de haut en bas, ainsi que son chat, et parla d’une voix sèche :
“Vous, qui êtes-vous ? D’où venez-vous et que faites-vous ici ? Et qu’est-ce que cette chose qui vous colle aux basques, par l’Ordre !? Soyez exhaustif, jeune homme : tout manquement sera retenu contre vous.”
[HJ : Leyna, Mitya (et le corps de Silmeria) et Yliria, on poursuit dans la partie “La Veine et les Artères”. Mathis, Huyïn, aparté dans la partie RP. Les autres : actions ponctuelles]
[XP :
Huyïn : 0.5 (promenade), 0.5 (discussion)
Jorus : 0.5 (tentative de sauvetage)
Mathis : 0.5 (arrestation)
Leyna : 0.5 (tentative de sauvetage)
Hart : 0.5 (à l’eau)
Mitya : noté quand complété.
Yliria : 0.5 (discussion), 0.5 (chasseuse de l’Ordre)
Dracaena : 0.5 (rapt et radeau)
Silmeria : 0.5 (tentative de sauvetage)]
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Voies Médianes
-- >
Les deux hommes interpellés sont un humain ventripotent, portant tonnelet de produit sans doute alcoolisé ainsi qu'une carafe du même acabit. Le second, plus jovial et que son voisin, porte des miches de pain sortant à l'odeur du four. Si ce dernier semble enclin à répondre au Tigre, l'un des gardes ne l'entend pas ainsi et les enjoint à presser le pas. Le Ser Shaam entend bien monter dans l'étrange bulle de métal et de verre à leur suite, mais le même membre du Soleil Noir s'interpose. Il les stoppe car ne parvenant pas à les identifier, et le voile masquant les traits de Huyïn renforce sa suspicion. Toutefois, le Félin n'a pas à desserrer les babines que son voisin prend un ton offensé, se présentant avec l'aplomb d'un résident des Voies Hautes et ami du Sieur d'Esthalor dont le nom fait écho à quelque chose que la jeune Fanielle avait mentionné. Il ne se laisse toutefois pas distraire et fait un signe de tête quand le Ser Shaam le désigne comme chantre qu'il compte présenter à ce dernier. Le risque d'offenser un tel nom et la soudaine présentation d'une paire de pièces d'or semble convaincre la soldatesque de la véracité de ses dires. Tous deux peuvent entrer dans la salle mécanique où un homme et une femme élégamment vêtus ont déjà pris place sur la paire de sofas à l'opposé, les marchands ayant choisi les sièges centraux, pour ne laisser que ceux en miroir des privilégiés libres.
Huyïn laisse s'installer son compagnon de trajet et se tourne vers le boulanger jovial. Ce dernier semble impatient de répondre à ses questions. Debout entre les deux paires de sofas, le Tigre se lance.
"Mes salutations. Je suis l'artiste 'Bois-Carmin'. En tant que tel, je suis perpétuellement en quête d'inspiration, d'histoires à mettre en forme pour les partager au plus grand nombre.", dit-il en ponctuant ses paroles d'un geste du chef poli. "Et cela va sans dire que ceux de la Voie Haute fascinent, parfois cependant à cause d'idées préconçues ou d'exagération. Puisque vous avez l'amabilité de répondre à ma curiosité, dites-moi...", demande-t-il en désignant la bulle. "Êtes-vous des habitués ? Quelles ont été les conditions de votre accès ?"
L'individu s'esclaffe, son éclat de voix déplaisant visiblement aux passagers les plus guindés de l'embarcation.
"Ah bah, c'est pas mes pains qui vous feraient une chanson. Par contre, vous intéressez pas trop aux affaires des Voies-Hautains. Ils aiment pas ça. Z'auriez plus de chances dans la Veine : ces sieurs enrichis sont friands des rumeurs du petit peuple, si tant est qu'elles soient croustillantes.", fait-il en haussant les épaules et regardant la bulle monter. "Oh. Je ne fais que livrer mes pains. Ces sires me font l'honneur de les apprécier, me garantissant l'or suffisant pour vivre et boulanger sur les Voies Médianes. C'est un peu pareil pour mon collègue. Enfin. Sauf que lui c'est son alcool qu'il livre."
Une bonne chose d'apprise, c'est que les yus n'ont donc pas cours ici. Seul l'or semble bien avoir une quelconque valeur, chose dont le Tigre est évidemment dénué. Le commentaire sur son activité fait grogner l'individu rond, qui semble refuser de prendre part à la conversation. Ce n'est pas le cas de la seule femme de l'équipée, qui interpelle le Tigre sans ménager son ton.
"Vous, là. Vous me rendez nerveuse avec votre turban. Ôtez le, que nous voyions vos traits."
Pas une demande, mais un ordre. Venant de quelqu'un qui n'est pas habitué à se voir refuser quoi que ce soit. La chose est un inconvénient évident, mais un bref accrochage avec le regard d'or de l'hinïon lui permet de comprendre qu'il compte intervenir si besoin. N'ayant aucune affinité particulière avec ce milieu, le Woran prend le parti de demeurer humble et déférent autant dans son attitude que sa réponse.
"Noble Dame, sachez que j'aimerais pouvoir faire cela pour vous, et qu'être vu pour moi-même serait un honneur. Cependant, une expérience similaire avec de possibles mécènes m'a inculqué une bien rude leçon. Si ma voix et mes notes plaisent grandement, mon faciès... Provoque l'effet exactement opposé.", explique-t-il en se redressant après une salutation basse. "Il m'a déjà coûté beaucoup. Le port de cette coiffe m'est hélas indispensable pour qu'une chance soit accordée à mon art. Et elle est également une condition non-négociable à ma présentation prochaine.", poursuit-il en inclinant la tête. "Veuillez pardonner mon impudence, Noble Dame, mais il m'est présentement impossible d'accéder à votre requête."
Mais comme toute enfant capricieuse à qui jamais qui que ce soit n'a un jour opposé un 'non', la femme s'offusque de sa réponse.
"Me pensez-vous faible, à m'accuser ainsi de ne supporter votre laideur ? Ça ne fait que m'intriguer plus. Et je pourrais vous faire rosser pour ce refus, moins que rien."
Immédiatement, le Ser Shaam intervient, mordant. Comme pris d'une juste indignation.
"Et pourtant vous n'en ferez rien. Vous êtes une sotte si vous pensez que je vais vous laisser battre l'artiste que je dois présenter aux plus grands. D'Esthalor serait certainement de mon avis. Et vous ne voudriez pas vous attirer nos foudres. Ni les siennes, ni les miennes.", dit-il, avant d'ajouter en la toisant sans pourtant quitter le confort de son siège. "Hmf. Vous devez être des plus basses des Voies Hautes pour vous comporter de la sorte. Quel est votre nom, que soient sues vos manières ?"
La pique a le bon ton de rendre son interlocutrice bouche bée. Celle-ci détourne le regard et s'évente avec grâce, refusant de répondre davantage. Silencieusement, le Tigre conserve son attitude humble et se garde bien de se faire remarquer davantage dans la querelle. Il est intrigué et surtout admiratif de la façon dont l'Elfe a maîtrisé la discussion. Il faut croire qu'il est de bon ton d'user de paroles odieuses contre qui vous traite avec un manque évident de considération, dans les hautes sphères. Les yeux vert pâle du Tigre s'attardent un moment sur le profil du Ser Shaam. Il l'avait deviné piquant et doué d'une certaine répartie, mais cet aplomb le surprend et lui ferait presque esquisser une expression approbatrice. Décidément, cet être a un petit quelque chose de fascinant qu'il n'a pas retrouvé chez quelqu'un depuis des années, même si la soif sanguinaire de Arrluk -en représailles des torts qui lui avaient été infligés- s'en rapproche beaucoup. Les pensées du Félin s'attardent un instant sur ce dernier avant qu'il ramène son attention au présent.
Il se tourne de nouveau vers le boulanger pour lui demander ce qui est sujet à actuellement captiver la Voie Haute. Ce dernier lui explique que ce sera sans doute l'histoire de cet énorme objet tombé des voies médianes, et mentionnant l'implication du tailleur Dantes, tout en le plaignant d'avoir déjà été choisi par 'quelqu'un' pour fournir une 'aide'. Peut-être ce De Montfort qu'il a mentionné dans la boutique et qui leur devrait apparemment quelque chose s'apparentant à une faveur ? La chose fait légèrement se plisser les yeux du Félin. Les nouvelles semblent aller relativement vite à Ashaar, d'où la nécessité de taire tout lien avec les lieux ou les individus mentionnés. Si le borgne est pris, il ne mettra sans doute pas longtemps à donner le signalement de tous ceux qui ont surgi dans sa cave. Si certains sont anecdotiques, un faciès comme celui du Woran dans un lieu peuplé d'elfes et d'humains ne peut pas s'oublier aisément.
L'humain barbu poursuit, terminant ses paroles sur une expression contrite.
"C'est un bon gars pourtant. M'enfin. Et pour le reste, c'est le jour du Don. Va sans doute y avoir quelques bousculades dans la Veine. P't'être même des blessés ou l'intervention du Soleil Noir. Et des émeutes dans les Bouges, ça c'est sûr. Mais... ça on n'en parle pas trop. Ces gars ont eu leur chance. Faut juste espérer que l'Ordre les retienne comme d'habitude. Ça va encore casser des gueules..."
Huyïn décèle une mince chance de glaner quelques informations de plus et tente le coup, cherchant à habilement interroger l'individu.
"Certes. Hm... Vous semblez quelque peu dubitatif quant aux capacités de l'Ordre en matière de maintien de la paix dans les Bouges. Si soulèvement il y a, pensez-vous vraiment que les émeutiers puissent parvenir à quelque chose ? Ils n'ont pas tant d'accès possibles à prendre d'assaut pour remonter, si ?"
La question semble l'alarmer plus qu'autre chose. Il insiste sur le fait que l'Ordre gère parfaitement la situation, qu'il faudrait que les renégats puissent prendre tout l'Entresol, mais il l'enjoint surtout à ne pas leur porter la poisse en évoquant de telles horreurs. Redoute-t-il ces renégats par savoir ou par ouï-dire ? C'est pourtant parmi la lie de ce monde que se trouverait leur chance de quitter les lieux. La Dame intervient également, le prévenant que cela ressemble presque à de la trahison, et que nul mécène ne sera en mesure de le protéger si le Soleil Noir décide de lui mettre le grappin dessus. Huyïn se tourne dans la direction de cette dernière. Femme de la Haute, elle lance accusation sur menace sans se rendre compte de certaines choses. Vivant probablement dans le confort et le luxe, elle n'a aucune idée de ce que la prise de risques peut avoir comme valeur.
C'est donc d'un ton respectueux mais ferme, volontaire et convaincu que le Tigre lui répond.
"Noble Dame, sachez qu'il est du devoir de l'artiste d'envisager l'impensable pour créer des œuvres qui valent la peine d'exister. Émouvoir, inspirer et rassurer mon public quant aux drames qui n'arriveront concrètement jamais sont d'importantes lignes directrices de mon travail. Et puis... Le scandale n'assure-t-il pas une forme de notoriété et de pérennité ? Et que vaut l'interprète qui ne laisse pas même un vague souvenir dans les esprits ?", demande-t-il, n'offrant toutefois pas d'opportunité de réponse en poursuivant. "Mais je comprends que mes propos puissent avoir été inadéquats. Considérez mes lèvres dorénavant scellées en votre présence. Puis-je cependant vous proposer un peu de musique pour vous distraire de ce moment désagréable et achever cette ascension sur une meilleure note ?"
Son interlocutrice se contente d'un silence et d'un haussement d'épaules à la proposition. En revanche, l'humain barbu semble enthousiaste, heureux d'entendre un spectacle digne des Voies Hautes. Le Tigre écoute les sons qui les entourent, notamment le cliquetis régulier de la mécanique. Un rythme comme un battement de cœur qui ferait une parfaite base. Il positionne son luth et présente ses excuses, ses meilleures œuvres devant être réservées.
"Mais... Cette ascension m'a inspiré. Je vous offre une exclusivité, improvisée pour ce public inattendu."
Le Tigre se tait et plisse les yeux, sentant son instrument contre lui, doux ami dont la voix s'élève dans la bulle, au gré de ce morceau nouveau-né.
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-12-
Les deux hommes interpellés sont un humain ventripotent, portant tonnelet de produit sans doute alcoolisé ainsi qu'une carafe du même acabit. Le second, plus jovial et que son voisin, porte des miches de pain sortant à l'odeur du four. Si ce dernier semble enclin à répondre au Tigre, l'un des gardes ne l'entend pas ainsi et les enjoint à presser le pas. Le Ser Shaam entend bien monter dans l'étrange bulle de métal et de verre à leur suite, mais le même membre du Soleil Noir s'interpose. Il les stoppe car ne parvenant pas à les identifier, et le voile masquant les traits de Huyïn renforce sa suspicion. Toutefois, le Félin n'a pas à desserrer les babines que son voisin prend un ton offensé, se présentant avec l'aplomb d'un résident des Voies Hautes et ami du Sieur d'Esthalor dont le nom fait écho à quelque chose que la jeune Fanielle avait mentionné. Il ne se laisse toutefois pas distraire et fait un signe de tête quand le Ser Shaam le désigne comme chantre qu'il compte présenter à ce dernier. Le risque d'offenser un tel nom et la soudaine présentation d'une paire de pièces d'or semble convaincre la soldatesque de la véracité de ses dires. Tous deux peuvent entrer dans la salle mécanique où un homme et une femme élégamment vêtus ont déjà pris place sur la paire de sofas à l'opposé, les marchands ayant choisi les sièges centraux, pour ne laisser que ceux en miroir des privilégiés libres.
Huyïn laisse s'installer son compagnon de trajet et se tourne vers le boulanger jovial. Ce dernier semble impatient de répondre à ses questions. Debout entre les deux paires de sofas, le Tigre se lance.
"Mes salutations. Je suis l'artiste 'Bois-Carmin'. En tant que tel, je suis perpétuellement en quête d'inspiration, d'histoires à mettre en forme pour les partager au plus grand nombre.", dit-il en ponctuant ses paroles d'un geste du chef poli. "Et cela va sans dire que ceux de la Voie Haute fascinent, parfois cependant à cause d'idées préconçues ou d'exagération. Puisque vous avez l'amabilité de répondre à ma curiosité, dites-moi...", demande-t-il en désignant la bulle. "Êtes-vous des habitués ? Quelles ont été les conditions de votre accès ?"
L'individu s'esclaffe, son éclat de voix déplaisant visiblement aux passagers les plus guindés de l'embarcation.
"Ah bah, c'est pas mes pains qui vous feraient une chanson. Par contre, vous intéressez pas trop aux affaires des Voies-Hautains. Ils aiment pas ça. Z'auriez plus de chances dans la Veine : ces sieurs enrichis sont friands des rumeurs du petit peuple, si tant est qu'elles soient croustillantes.", fait-il en haussant les épaules et regardant la bulle monter. "Oh. Je ne fais que livrer mes pains. Ces sires me font l'honneur de les apprécier, me garantissant l'or suffisant pour vivre et boulanger sur les Voies Médianes. C'est un peu pareil pour mon collègue. Enfin. Sauf que lui c'est son alcool qu'il livre."
Une bonne chose d'apprise, c'est que les yus n'ont donc pas cours ici. Seul l'or semble bien avoir une quelconque valeur, chose dont le Tigre est évidemment dénué. Le commentaire sur son activité fait grogner l'individu rond, qui semble refuser de prendre part à la conversation. Ce n'est pas le cas de la seule femme de l'équipée, qui interpelle le Tigre sans ménager son ton.
"Vous, là. Vous me rendez nerveuse avec votre turban. Ôtez le, que nous voyions vos traits."
Pas une demande, mais un ordre. Venant de quelqu'un qui n'est pas habitué à se voir refuser quoi que ce soit. La chose est un inconvénient évident, mais un bref accrochage avec le regard d'or de l'hinïon lui permet de comprendre qu'il compte intervenir si besoin. N'ayant aucune affinité particulière avec ce milieu, le Woran prend le parti de demeurer humble et déférent autant dans son attitude que sa réponse.
"Noble Dame, sachez que j'aimerais pouvoir faire cela pour vous, et qu'être vu pour moi-même serait un honneur. Cependant, une expérience similaire avec de possibles mécènes m'a inculqué une bien rude leçon. Si ma voix et mes notes plaisent grandement, mon faciès... Provoque l'effet exactement opposé.", explique-t-il en se redressant après une salutation basse. "Il m'a déjà coûté beaucoup. Le port de cette coiffe m'est hélas indispensable pour qu'une chance soit accordée à mon art. Et elle est également une condition non-négociable à ma présentation prochaine.", poursuit-il en inclinant la tête. "Veuillez pardonner mon impudence, Noble Dame, mais il m'est présentement impossible d'accéder à votre requête."
Mais comme toute enfant capricieuse à qui jamais qui que ce soit n'a un jour opposé un 'non', la femme s'offusque de sa réponse.
"Me pensez-vous faible, à m'accuser ainsi de ne supporter votre laideur ? Ça ne fait que m'intriguer plus. Et je pourrais vous faire rosser pour ce refus, moins que rien."
Immédiatement, le Ser Shaam intervient, mordant. Comme pris d'une juste indignation.
"Et pourtant vous n'en ferez rien. Vous êtes une sotte si vous pensez que je vais vous laisser battre l'artiste que je dois présenter aux plus grands. D'Esthalor serait certainement de mon avis. Et vous ne voudriez pas vous attirer nos foudres. Ni les siennes, ni les miennes.", dit-il, avant d'ajouter en la toisant sans pourtant quitter le confort de son siège. "Hmf. Vous devez être des plus basses des Voies Hautes pour vous comporter de la sorte. Quel est votre nom, que soient sues vos manières ?"
La pique a le bon ton de rendre son interlocutrice bouche bée. Celle-ci détourne le regard et s'évente avec grâce, refusant de répondre davantage. Silencieusement, le Tigre conserve son attitude humble et se garde bien de se faire remarquer davantage dans la querelle. Il est intrigué et surtout admiratif de la façon dont l'Elfe a maîtrisé la discussion. Il faut croire qu'il est de bon ton d'user de paroles odieuses contre qui vous traite avec un manque évident de considération, dans les hautes sphères. Les yeux vert pâle du Tigre s'attardent un moment sur le profil du Ser Shaam. Il l'avait deviné piquant et doué d'une certaine répartie, mais cet aplomb le surprend et lui ferait presque esquisser une expression approbatrice. Décidément, cet être a un petit quelque chose de fascinant qu'il n'a pas retrouvé chez quelqu'un depuis des années, même si la soif sanguinaire de Arrluk -en représailles des torts qui lui avaient été infligés- s'en rapproche beaucoup. Les pensées du Félin s'attardent un instant sur ce dernier avant qu'il ramène son attention au présent.
Il se tourne de nouveau vers le boulanger pour lui demander ce qui est sujet à actuellement captiver la Voie Haute. Ce dernier lui explique que ce sera sans doute l'histoire de cet énorme objet tombé des voies médianes, et mentionnant l'implication du tailleur Dantes, tout en le plaignant d'avoir déjà été choisi par 'quelqu'un' pour fournir une 'aide'. Peut-être ce De Montfort qu'il a mentionné dans la boutique et qui leur devrait apparemment quelque chose s'apparentant à une faveur ? La chose fait légèrement se plisser les yeux du Félin. Les nouvelles semblent aller relativement vite à Ashaar, d'où la nécessité de taire tout lien avec les lieux ou les individus mentionnés. Si le borgne est pris, il ne mettra sans doute pas longtemps à donner le signalement de tous ceux qui ont surgi dans sa cave. Si certains sont anecdotiques, un faciès comme celui du Woran dans un lieu peuplé d'elfes et d'humains ne peut pas s'oublier aisément.
L'humain barbu poursuit, terminant ses paroles sur une expression contrite.
"C'est un bon gars pourtant. M'enfin. Et pour le reste, c'est le jour du Don. Va sans doute y avoir quelques bousculades dans la Veine. P't'être même des blessés ou l'intervention du Soleil Noir. Et des émeutes dans les Bouges, ça c'est sûr. Mais... ça on n'en parle pas trop. Ces gars ont eu leur chance. Faut juste espérer que l'Ordre les retienne comme d'habitude. Ça va encore casser des gueules..."
Huyïn décèle une mince chance de glaner quelques informations de plus et tente le coup, cherchant à habilement interroger l'individu.
"Certes. Hm... Vous semblez quelque peu dubitatif quant aux capacités de l'Ordre en matière de maintien de la paix dans les Bouges. Si soulèvement il y a, pensez-vous vraiment que les émeutiers puissent parvenir à quelque chose ? Ils n'ont pas tant d'accès possibles à prendre d'assaut pour remonter, si ?"
La question semble l'alarmer plus qu'autre chose. Il insiste sur le fait que l'Ordre gère parfaitement la situation, qu'il faudrait que les renégats puissent prendre tout l'Entresol, mais il l'enjoint surtout à ne pas leur porter la poisse en évoquant de telles horreurs. Redoute-t-il ces renégats par savoir ou par ouï-dire ? C'est pourtant parmi la lie de ce monde que se trouverait leur chance de quitter les lieux. La Dame intervient également, le prévenant que cela ressemble presque à de la trahison, et que nul mécène ne sera en mesure de le protéger si le Soleil Noir décide de lui mettre le grappin dessus. Huyïn se tourne dans la direction de cette dernière. Femme de la Haute, elle lance accusation sur menace sans se rendre compte de certaines choses. Vivant probablement dans le confort et le luxe, elle n'a aucune idée de ce que la prise de risques peut avoir comme valeur.
C'est donc d'un ton respectueux mais ferme, volontaire et convaincu que le Tigre lui répond.
"Noble Dame, sachez qu'il est du devoir de l'artiste d'envisager l'impensable pour créer des œuvres qui valent la peine d'exister. Émouvoir, inspirer et rassurer mon public quant aux drames qui n'arriveront concrètement jamais sont d'importantes lignes directrices de mon travail. Et puis... Le scandale n'assure-t-il pas une forme de notoriété et de pérennité ? Et que vaut l'interprète qui ne laisse pas même un vague souvenir dans les esprits ?", demande-t-il, n'offrant toutefois pas d'opportunité de réponse en poursuivant. "Mais je comprends que mes propos puissent avoir été inadéquats. Considérez mes lèvres dorénavant scellées en votre présence. Puis-je cependant vous proposer un peu de musique pour vous distraire de ce moment désagréable et achever cette ascension sur une meilleure note ?"
Son interlocutrice se contente d'un silence et d'un haussement d'épaules à la proposition. En revanche, l'humain barbu semble enthousiaste, heureux d'entendre un spectacle digne des Voies Hautes. Le Tigre écoute les sons qui les entourent, notamment le cliquetis régulier de la mécanique. Un rythme comme un battement de cœur qui ferait une parfaite base. Il positionne son luth et présente ses excuses, ses meilleures œuvres devant être réservées.
"Mais... Cette ascension m'a inspiré. Je vous offre une exclusivité, improvisée pour ce public inattendu."
Le Tigre se tait et plisse les yeux, sentant son instrument contre lui, doux ami dont la voix s'élève dans la bulle, au gré de ce morceau nouveau-né.
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Modifié en dernier par Huyïn le mar. 22 oct. 2024 20:02, modifié 1 fois.
- Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes
Mon fouet manie le grappin avec une aisance sans pareille. Plus je m’en sers et plus j’ai la certitude qu’il fait partie intégrante de moi-même. Même si j’ai déjà eu un indice quant à la douleur que cela engendre à mon bras lorsque j’en ai sectionné un, c’est l’aisance avec laquelle je parviens à m’en servir qui ne cesse de me surprendre. Saisir des bras, attraper quoi que ce soit ou dans ce cas, user d’un grappin pour le bloquer sur le renfoncement d’un mur que nous avons passé.
(Ha si seulement je pouvais user de toutes les extrémités de mon corps avec une telle adresse, j’en aurais fait des heureuses !)
(Tu penses que c’est le moment-là ?)
Je bloque mon fouet et freine notre embarcation d’un arrêt brutal. Nous sommes tous secoués dans mon action. L’elfe à la marque blanche et Silméria, ainsi que sa froide jumelle et la jeune elfe. Peut-être sommes-nous, dans notre embarcation, les moins touchés dans notre tonneau. Acteur principal de cet arrêt, je sais anticiper et mieux appréhender le choc que le reste du groupe voguant sur le canal, d’autant plus qu’une étrange force provenant de mes épaulettes se manifeste. La même sensation que lors de mon combat avec les deux grands types longilignes, à l’extérieur d’Andel'Ys. De même que Fanielle, qui a eu l’intelligence de m’écouter en s’agrippant à moi, lui évitant ainsi d’être fortement bousculée dans notre embarcation de fortune. Nous sommes si proches l’un de l’autre, que je sens la frayeur que l’étreint, au travers de ses battements de cœurs qui résonnent derrière sa menue poitrine.
La péripétie de notre voyage sur l’eau ne s’arrête pas ainsi. Le destin aime à se jouer de nous et de certains en particulier. L’Earionne arrive après nous et percute le tonneau ou se trouvent la jeune elfe et Hirst. Cette dernière attrape sa compagne de voyage et s’élance vers l’accès où nous sommes, faisant perdre à la jeunette, l’unique torche qui nous éclairait. La seule source de lumière venant du fond du canal, je ne peux plus me fier qu’à mon ouïe pour suivre la suite des événements. Le bois du tonneau se met à craquer et je sens les embarcations s’éloigner de nous, ou plutôt, je ne sens plus la présence des deux autres tonneaux nous accompagnant en les cherchant avec ma main. Ce n’est que peu après, la lumière venant de l’écluse, que je vois un tonneau avec l’elfe marquée au menton, le corps de Silméria dépassant légèrement, l’Earionne les suivants dans l’eau et des débris de tonneaux prendre le chemin que Fanielle nous a encouragés de ne pas emprunter.
Si notre situation ne souffre pas d’une chute au potentiel mortel, reste que nous sommes coincés. Dans la noirceur où nous nous trouvons, j’entends la jeune voix de la petite elfe qui déclare que l’accès est fermé à clef.
(Et merde !)
(Jorus ! Les autres avec la table, ils arrivent !)
Ma faéra a raison, nous risquons d’être percutés d’un instant à l’autre et je risque bien de ne plus être en mesure de nous tenir si je suis percuté. Je tâte autour de moi en quête de l’ouverture où se sont rendues Hirst et la jeune elfe. D’ailleurs, cette dernière continue de parler m’aidant à m’orienter dans cette noirceur oppressante. Il ne reste plus qu’à mettre ma colocataire en sécurité. Je prends cependant le temps de m'assurer que je peux user de mon second fouet avant et tire sur mon fouet droit, jusqu'à ce que je puisse user de son frère.
"Vite Fanielle montez, avant que les autres ne nous percutent avec leur table !"
J’aide cette dernière à s’extraire, ou plutôt je la force, en l’attrapant à l’arrière de la cuisse et la soulevant d’un seul bras. Ne voulant pas non plus risquer de la blesser en frottant son dos contre le bord du tonneau qui pourrait être endommagé, j’utilise mon propre corps comme support pour la lever sans risque.
Une fois hors de danger, il ne me reste plus qu’à monter moi-même, laissant une jambe pour retenir au mieux le tonneau. J’espère ainsi l’empêcher d’être un projectile pour ceux qui auraient eu la chance de survivre à ce qui se trouve au bout. Sans lâcher mon crochet de mon fouet droit, il ne me reste plus qu’à user de mon second pour le tendre au-dessus de l’eau, ou ce qui me semble l’être dans le noir et attraper le radeau improvisé de mes camarades, en espérant qu’ils ne m’aient pas percutés avant.
(Ha si seulement je pouvais user de toutes les extrémités de mon corps avec une telle adresse, j’en aurais fait des heureuses !)
(Tu penses que c’est le moment-là ?)
Je bloque mon fouet et freine notre embarcation d’un arrêt brutal. Nous sommes tous secoués dans mon action. L’elfe à la marque blanche et Silméria, ainsi que sa froide jumelle et la jeune elfe. Peut-être sommes-nous, dans notre embarcation, les moins touchés dans notre tonneau. Acteur principal de cet arrêt, je sais anticiper et mieux appréhender le choc que le reste du groupe voguant sur le canal, d’autant plus qu’une étrange force provenant de mes épaulettes se manifeste. La même sensation que lors de mon combat avec les deux grands types longilignes, à l’extérieur d’Andel'Ys. De même que Fanielle, qui a eu l’intelligence de m’écouter en s’agrippant à moi, lui évitant ainsi d’être fortement bousculée dans notre embarcation de fortune. Nous sommes si proches l’un de l’autre, que je sens la frayeur que l’étreint, au travers de ses battements de cœurs qui résonnent derrière sa menue poitrine.
La péripétie de notre voyage sur l’eau ne s’arrête pas ainsi. Le destin aime à se jouer de nous et de certains en particulier. L’Earionne arrive après nous et percute le tonneau ou se trouvent la jeune elfe et Hirst. Cette dernière attrape sa compagne de voyage et s’élance vers l’accès où nous sommes, faisant perdre à la jeunette, l’unique torche qui nous éclairait. La seule source de lumière venant du fond du canal, je ne peux plus me fier qu’à mon ouïe pour suivre la suite des événements. Le bois du tonneau se met à craquer et je sens les embarcations s’éloigner de nous, ou plutôt, je ne sens plus la présence des deux autres tonneaux nous accompagnant en les cherchant avec ma main. Ce n’est que peu après, la lumière venant de l’écluse, que je vois un tonneau avec l’elfe marquée au menton, le corps de Silméria dépassant légèrement, l’Earionne les suivants dans l’eau et des débris de tonneaux prendre le chemin que Fanielle nous a encouragés de ne pas emprunter.
Si notre situation ne souffre pas d’une chute au potentiel mortel, reste que nous sommes coincés. Dans la noirceur où nous nous trouvons, j’entends la jeune voix de la petite elfe qui déclare que l’accès est fermé à clef.
(Et merde !)
(Jorus ! Les autres avec la table, ils arrivent !)
Ma faéra a raison, nous risquons d’être percutés d’un instant à l’autre et je risque bien de ne plus être en mesure de nous tenir si je suis percuté. Je tâte autour de moi en quête de l’ouverture où se sont rendues Hirst et la jeune elfe. D’ailleurs, cette dernière continue de parler m’aidant à m’orienter dans cette noirceur oppressante. Il ne reste plus qu’à mettre ma colocataire en sécurité. Je prends cependant le temps de m'assurer que je peux user de mon second fouet avant et tire sur mon fouet droit, jusqu'à ce que je puisse user de son frère.
"Vite Fanielle montez, avant que les autres ne nous percutent avec leur table !"
J’aide cette dernière à s’extraire, ou plutôt je la force, en l’attrapant à l’arrière de la cuisse et la soulevant d’un seul bras. Ne voulant pas non plus risquer de la blesser en frottant son dos contre le bord du tonneau qui pourrait être endommagé, j’utilise mon propre corps comme support pour la lever sans risque.
Une fois hors de danger, il ne me reste plus qu’à monter moi-même, laissant une jambe pour retenir au mieux le tonneau. J’espère ainsi l’empêcher d’être un projectile pour ceux qui auraient eu la chance de survivre à ce qui se trouve au bout. Sans lâcher mon crochet de mon fouet droit, il ne me reste plus qu’à user de mon second pour le tendre au-dessus de l’eau, ou ce qui me semble l’être dans le noir et attraper le radeau improvisé de mes camarades, en espérant qu’ils ne m’aient pas percutés avant.
fouet du Reï’Sheïki jusqu'à 3m
Réflexes : Grâce à ses réflexes hors norme, le Lanceur peut rattraper ou intercepter avec aisance tous les objets (ou personnes) tombant ou passant à côté de lui.
Puissance surhumaine
Crépuscules lunaires bleus. Effet : Rend les fouets de l'Arpenteur impossible à arracher par la force et tout effort brutal sur les fouets n'est pas retransmis dans les bras du porteur, évitant toutes blessures ou déchirements musculaires. N'empêche pas de pouvoir les couper.
- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Voies Médianes
Menotté, je suivis les gardes jusqu’à un énorme bâtiment. A l’intérieur, nous longeâmes un long couloir bordé de chaises occupées par des gens.. Attendaient-il pour une audience ou pour une sentence ? Peut-être avaient-ils usés eux aussi de la magie. Bien que je souhaitais quitter ce monde étrange pour retourner sur Yuimen, j’étais tout de même curieux d’en connaître davantage sur cet endroit inusité.
Chemin faisant, je vis Yliria accompagnée de la jolie capitaine. Lorsqu’elle me vit, elle interpella ses gardes. Bien contente qu’ils m’aient attrapés, elle leur demanda de me conduire à la Colonelle tout en précisant que j’étais un des étrangers et que je n’avais pas utilisé la magie.
Alors que nous nous croisions, Yliria, non menottée, me dit quelques mots en passant.
"Mathis. J'ai résumé notre situation au mieux, t'as rien à craindre. Je vais chercher les autres. "
Je lui répondis aussitôt:
"Je te remercie. Mais je ne crains rien... je me suis moi-même livré lorsque le chant du dragon a cessé. "
Elle se contenta d’un hochement de tête et poursuivit son chemin alors que les gardes l'emmenèrent jusqu’à une grande porte. Nous entrâmes dans ce qui me sembla être le bureau de la colonelle. Une vaste place où trônait en son centre un chaleureux foyer. Quelques chandeliers éclairaient ici et là la pièce. Derrière un bureau était assise une jolie femme en armure noire et or.
Sans se perdre dans de longues phrases, elle demanda à ses gardes:
“Parlez.”
Le garde, apparemment intimidé par la Colonelle, prit un ton solennel pour lui résumer la situation. Annonçant d’abord qu’il était issu de la patrouille de la Capitaine d’Esthalor, il me présenta comme étant un des étrangers qui n’avait pas utilisé la magie, mais que j’avais pris la fuite. Il conclut qu’ils m’avaient arrêté à temps, mais que je n’avais pas résisté.
Après nous avoir regardé attentivement moi et Praline, c’est sèchement qu’elle s’adressa à moi.
“Vous, qui êtes-vous ? D’où venez-vous et que faites-vous ici ? Et qu’est-ce que cette chose qui vous colle aux basques, par l’Ordre !? Soyez exhaustif, jeune homme : tout manquement sera retenu contre vous.”
Je regardai la colonelle et je lui répondis sur un ton aimable.
"Je vais répondre à vos questions, mais avant toute chose, je vais apporter une petite précision... Si j'ai pris congé de ces gardes, c'est parce que je tenais à aider mes compagnons à faire taire le dragon. Ne possédant aucun fluide magique, je m'apprêtais à prendre votre... ascenseur… , lorsque le chant du dragon ainsi que les effets de mal être ont cessé. Jugeant que mes compagnons avaient réussi, je n'avais plus besoin d'aller les retrouver, je suis retourné sur mes pas et je me suis rendu. "
J’avais jugé important de préciser que j’avais laissé les gardes m’arrêter.
Me tournant légèrement sur le côté pour montrer mes menottes je rajoutai
"Étant donné que je me suis rendu de plein gré et que vous êtes quatre et que je suis seul, je vous demanderais de me retirer ces menottes. "
Blessé dans son orgueil, le garde rajouta que je n’avais accepté de me rendre qu’une fois que je me suis trouvé dans une impasse. Il n’avait pas tort. Mais j’estimais que même en rebroussant chemin, je serais arrivé à le semer.
Les sourcils froncés la Colonelle demanda:
"Des fluides magiques. Qu'entendez vous par là ? Pourriez vous nommer et identifier ceux des vôtres en possédant ? Combien êtes vous ? Ne vous avisez pas de mentir, vje vous rappelle que votre amie sort de mon bureau."
Après avoir jeté un coup d’oeil sur mes menottes, elle rajouta:
"Vous garderez vos menottes le temps qu'il faudra. Vous êtes actuellement en état d'arrestation suite à un délit de fuite face à nos forces de l'Ordre. Et nullement en mesure de demander quoique ce soit."
Je réalisai alors que j’avais mal choisi mes mots. Ma demande semblait en effet à un ordre, j’aurais dû m’exprimer autrement pour qu’elle saisissent que je lui demandais la permission.
Bref, elle poursuivit:
"Maintenant, répondez, ou nous serons contraints de nous séparer de votre... créature étrange."
Je me tournai tout d'abord vers le garde tentant de préserver son orgueil. Sachant qu’il était à mon avantage de ne pas mettre trop de gens contre moi.
" Il faut dire que vous étiez désavantagé face à moi. Votre équipement lourd vous a ralenti. Sinon, vous m'aurez certes rejoints facilement." Mentis-je.
Puis de nouveau vers la colonelle.
"Je ne pensais pas abuser de vous. Je considérais tout simplement ces menottes inutiles puisque vous êtes supérieurs en nombre et donc en force."
Je jetai un regard circulaire à la pièce, je poussai un soupir, puis je répondis :
" Commençons par le début alors. Je me prénomme Mathis, fils de Marcus. Je suis originaire de la ville de Kendran située sur le continent de Nirtim dans le monde de Yuimen. Moi et mes compagnons poursuivions le dragon noir. Ce dernier est une créature sans scrupule qui sème la mort et s'abreuve des âmes. Nous pensions en être venu à bout. Sans prévenir, je me retrouvai dans le noir absolu... cela dura un temps. Puis je me retrouvai ici, dans un monde apparemment très différent du mien. "
Je m'interromps un court instant, puis je repris
" Dans mon monde, il y a de ces créatures. Nous les appelons animaux. Il y en a de toutes les tailles et bien des espèces différentes. Celle-ci, je l'ai nommé Praline. Elle appartient à l'espèce des chats. Elle n'a pas le don de la parole comme nous. Les chats sont de bons compagnons. Il existe aussi des espèces beaucoup plus grandes et robustes sur lesquelles nous pouvons monter et nous déplacer plus facilement.
Je réfléchis un instant, puis je rajoutai:
"Avez-vous d'autres questions ? "
Toujours sur le même ton ferme, elle me répondit:
"Je n'ai pas peur de vous, quand bien même vous seriez seul face à moi. Elles sont le symbole de votre arrestation, et ne vous seront otées que lorsque vous aurez prouvé n'être pas un danger pour ce monde et répondu à mes demandes."
Tout en regardant Praline, elle me demanda :
"Est-ce dangereux ? Quels sont vos liens ? Combien êtes vous ? Je vous ai demandé d'identifier vos pairs. Et quels sont vos objectifs au sein de la Cité ?"
Je me contentai de hocher la tête lorsqu'elle me dit qu'elle pourrait me libérer lorsque j'aurai prouvé ne pas être un danger pour leur monde.
Sa question envers Praline, me fit réaliser que je n’avais croisé aucun animal depuis mon arrivée dans ce monde. Pas un chat, un chien, un cheval… ni même un rongeur… alors que sur Yuimen, les rats pullulent lorsque nous empruntons des tunnels sous-terrains. Cette constatation fit naître beaucoup de questions. De quoi se nourissaient-ils ? Et qu’est-ce que la dame allait chercher dans ses grands paniers ? De la nourriture ? De quelle nature ?
Je répondis donc de bon cœur à ses questions afin de satisfaire sa propre curiosité.
"Elle n'est pas dangereuse. Nous appelons ça un animal de compagnie. Elle peut apporter du réconfort aux gens seuls. Je l'ai trouvé alors qu'elle n'était qu'un petit bébé chaton. Depuis, elle ne me quitte plus. Les chats peuvent aussi nous débarrasser de bestioles à quatre pattes, plus petits, qu'on appelle des rats et qui apportent des maladies. "
Puis après avoir jeté un bref coup d'oeil à Praline, je rajoutai :
"En ce qui concerne mes compagnons, j'ai vu Yliria que j'ai croisé en arrivant ici. Ainsi que Xël et Akihito, les deux mages qui ont dû utiliser leur magie afin de neutraliser la tête du dragon... D'autres sont arrivés en même temps que moi, mais je ne les connais pas…
Nous ne voulions pas venir dans ce monde. Donc, notre seul objectif est de retourner sur Yuimen, le plus tôt possible."
Aussi sèche, elle trancha:
"Combien exactement ?"
"Il n'est pas en mon pouvoir de vous faire quitter ce monde. Ça n'est en le pouvoir de personne à Ashaar. Alors d'ici là, vous devrez vous comporter comme des citoyens lambda. Et exemplaires, de surcroît. Si vous ne le saviez pas, et ça m'étonnerait grandement, la magie est proscrite ici. Si ceux que vous nommez Akihito et Xël l'ont utilisés, vous devez nous les décrire pour que nous procédions à leur arrestation dans les plus brefs délais. Il y va de la sécurité de la cité."
Elle m’interrogea ensuite sur les utilisateurs de magie.
"Êtes-vous tous capables de magie ? D'autres, même si vous ne connaissez pas leur nom, l'ont-ils utilisée ?
La magie était décidément mal vue dans cette cité. Je me demandais si elle la craignait ou pas.
" Je ne peux vous affirmer le nombre... car j'en ai vu sortir de la boutique.. que je n'avais pas vu à l'intérieur... donc je ne sais pas combien d'autres sont arrivés après mon départ... Oui, on m'a prévenu que la magie était proscrite, mais on ne m'a pas expliqué pourquoi...En ce qui concerne Xël et Akihito, ne vous inquiétez pas, Yliria est parti les chercher avec vos soldats... Nous ne sommes pas tous capables de magie. J'en suis la preuve vivante. Et je ne crois pas que d'autres l'aient utilisé... pas en ma présence en tout cas."
"Bien. Pour votre gouverne, l'usage de la magie risque de mettre à mal les protections de la cité. Ça causerait la fin de notre immortalité, et sans doute l'effondrement de toute la structure d'Ashaar."
Je compris enfin la réaction du propriétaire de la boutique… la magie pouvait nuire à leur immortalité.
(immortalité…. est-ce vraiment une bonne chose ? Je vais tenter dans savoir plus pendant cet “entretien”... interrogatoire)
Après un soupir, elle rajouta:
"Puisque vous ne semblez pas apte à reconnaître d'autres visiteurs de votre acabit, ni même à les décrire, nous devrons vous maintenir prisonniers jusqu'à ce que cette Yliria ait accompli sa mission. Et que tous soient recensés dans nos documents. Pour le bien de chacun. Le vôtre notamment."
Je hochai la tête et je répondis:
"Je fais entièrement confiance en Yliria... et j'ai nommé ceux dont je me souviens..."
Je me tus soudainement, réalisant que j'en avais oublié une ... la plus dangereuse.
"Oh ! Je viens de me rappeler d'une aventurière que j'ai vu à mon arrivée. Il s'agit de Silmeria. C'est une elfe à la peau de porcelaine et aux cheveux blancs. Elle est souvent accompagnée de sa jumelle. Elle est puissante et dangereuse par son imprévisibilité.... Si vous l'appréhendez, gardez vos distances et ne la touchez surtout pas. Cette femme peut être un poison et vous risquez de vivre votre pire cauchemar. Cela dit, si elle est contrôlée, elle peut être très utile dans un groupe. A ma connaissance, il n'y a que Xël qui y arrive. "
Mais je me gardai bien de dire dans quel état elle se trouvait et surtout qui en était la cause.
"Décidément, vous semblez tous craindre cette Silmeria. Est-elle si puissante, que vous la mettiez ainsi sur un piédestal ? Seriez-vous volontaire pour participer à son arrestation, si Yliria parvient à retrouver Xël ? Ou avant, si vous vous sentez d'accompagner une troupe de nos meilleurs éléments ?"
Tout en lui offrant un sourire je répondis:
" De la crainte, non. Il s'agit plutôt de la méfiance. Elle est imprévisible. Je ne la mets pas sur un piédestal, je suis juste conscient de quoi elle et sa jumelles sont capables. Il ne faut jamais sous-estimer les gens avec qui nous avons affaire, qu'il s'agissent d'un allié ou d'un ennemi."
Je me permis quelques secondes pour mettre mes idées en place puis je l'interrogeai toujours sur le ton calme de la conversation.
"Avant de m'engager auprès de vous à arrêter qui que ce soit. J'aimerais d'abord savoir de quoi il en découle. Que faites-vous des gens que vous arrêtez ? Vous les torturez ? Les condamnez-vous à mort ? Qu'arrive-t-il aux mages ? "
"Et les considérez-vous comme des alliées, ou des ennemies ?…Vous voyez présentement ce que l'on fait des gens qu'on arrête : vous êtes l'un d'eux. Ça dépend de la gravité de la raison de son arrestation. Vous et les vôtres pourriez, je crois, être traités de manière adaptée à votre ignorance de nos lois de par la nature exceptionnelle de votre présence. Les mages qui pratiquent sont voués aux Tréfonds, un endroit dont nul ne revient. Les criminels vont aux Bouges, dans la Cité inférieure. Il n'y a nulle condamnation à mort, dans une cité immortelle."
Sans hésitation je répondis:
"Je considère Akihito et Xël comme des alliés bien entendus ! "
Je hochai de la tête puis je rajoutai:
" Je vous remercie. Bien entendu, nous ne connaissions pas vos lois... et puis il s'agissait de vous protéger du dragon."
Je plissai les yeux à mon tour, puis je demandai.
" Cité immortelle ! Pardonnez ma curiosité, mais qu'arrive-t-il si le corps est en miette,... écrasé par exemple par un énorme rocher. Le corps se régénère ? Ou bien le corps reste endommagé, mais l'âme subsiste... Dans tel cas, l'âme est prisonnier du corps ? Ou bien il est libre et vagabonde à la recherche d'un corps intact ? "
Après un soupir d’exaspération, elle mit en doute mon attention.
"Je parlais de cette SIlmeria et de sa jumelle, pas de Xël et Akihito. Auriez-vous des soucis d'attention ?"
J’ignorai sa remarque déplacée, seul un haussement des sourcils trahit ma surprise, et la laissai poursuivre sans l’interrompre.
"Le terme 'âme' n'a aucun sens, ici. L'individu blessé doit se soigner pour ne plus l'être. Ou vivre avec son infirmité. Quand le corps est trop abimé, sa vie est supplice. Alors, parfois, les Chevaliers des Cieux les emmènent pour les... gracier."
" Curieusement, Silmeria et Hirst ne sont pas des ennemies. Elles sont seulement imprévisibles et incontrôlables. Je suis toujours sur mes gardes lorsque je suis à leurs côtés... surtout de la jumelle. Par contre, je dois avouer qu'elles ont été très utiles lors du combat contre le dragon... Donc en résumé, des alliées à surveiller. "
Je la regardais surpris :
"Ces chevaliers des cieux, vivent à l'air libre ? Pourquoi en est-il pas de même pour tous les citoyens ? "
"Je ne suis pas habilitée à vous parler des Chevaliers des Cieux. Ils ne sont pas des citoyens d'Ashaar, la Cité des Ombres. Et nous, citoyens, n'avons accès qu'à elle. Du plafond jusqu'aux tréfonds."
Praline fit le tour de moi, puis se coucha sur mes pieds.
"A tout réfléchir, je vais rester ici et attendre Yliria. Silmeria était toujours à l'intérieur lorsque j'ai quitté la boutique. Et ensuite, les gardes sont arrivés. Elle n'est pas sortie entretemps et s'y trouve encore. "
"Rien de plus à dire ?"
"Non, je ne vois rien d'autres pour le moment."
"Bien."
N’ayant plus d’information à me soutirer, elle ordonna à ses gardes de m’emmener.
Menotté, je les suivis sans la moindre résistance, avec une légère appréhension à ce qui allait m’arriver. Praline, à nouveau debout, me suivit fidèlement.
((( Mathis suit les gardes sans la moindre résistance, Praline sur ses talons. )))
Chemin faisant, je vis Yliria accompagnée de la jolie capitaine. Lorsqu’elle me vit, elle interpella ses gardes. Bien contente qu’ils m’aient attrapés, elle leur demanda de me conduire à la Colonelle tout en précisant que j’étais un des étrangers et que je n’avais pas utilisé la magie.
Alors que nous nous croisions, Yliria, non menottée, me dit quelques mots en passant.
"Mathis. J'ai résumé notre situation au mieux, t'as rien à craindre. Je vais chercher les autres. "
Je lui répondis aussitôt:
"Je te remercie. Mais je ne crains rien... je me suis moi-même livré lorsque le chant du dragon a cessé. "
Elle se contenta d’un hochement de tête et poursuivit son chemin alors que les gardes l'emmenèrent jusqu’à une grande porte. Nous entrâmes dans ce qui me sembla être le bureau de la colonelle. Une vaste place où trônait en son centre un chaleureux foyer. Quelques chandeliers éclairaient ici et là la pièce. Derrière un bureau était assise une jolie femme en armure noire et or.
Sans se perdre dans de longues phrases, elle demanda à ses gardes:
“Parlez.”
Le garde, apparemment intimidé par la Colonelle, prit un ton solennel pour lui résumer la situation. Annonçant d’abord qu’il était issu de la patrouille de la Capitaine d’Esthalor, il me présenta comme étant un des étrangers qui n’avait pas utilisé la magie, mais que j’avais pris la fuite. Il conclut qu’ils m’avaient arrêté à temps, mais que je n’avais pas résisté.
Après nous avoir regardé attentivement moi et Praline, c’est sèchement qu’elle s’adressa à moi.
“Vous, qui êtes-vous ? D’où venez-vous et que faites-vous ici ? Et qu’est-ce que cette chose qui vous colle aux basques, par l’Ordre !? Soyez exhaustif, jeune homme : tout manquement sera retenu contre vous.”
Je regardai la colonelle et je lui répondis sur un ton aimable.
"Je vais répondre à vos questions, mais avant toute chose, je vais apporter une petite précision... Si j'ai pris congé de ces gardes, c'est parce que je tenais à aider mes compagnons à faire taire le dragon. Ne possédant aucun fluide magique, je m'apprêtais à prendre votre... ascenseur… , lorsque le chant du dragon ainsi que les effets de mal être ont cessé. Jugeant que mes compagnons avaient réussi, je n'avais plus besoin d'aller les retrouver, je suis retourné sur mes pas et je me suis rendu. "
J’avais jugé important de préciser que j’avais laissé les gardes m’arrêter.
Me tournant légèrement sur le côté pour montrer mes menottes je rajoutai
"Étant donné que je me suis rendu de plein gré et que vous êtes quatre et que je suis seul, je vous demanderais de me retirer ces menottes. "
Blessé dans son orgueil, le garde rajouta que je n’avais accepté de me rendre qu’une fois que je me suis trouvé dans une impasse. Il n’avait pas tort. Mais j’estimais que même en rebroussant chemin, je serais arrivé à le semer.
Les sourcils froncés la Colonelle demanda:
"Des fluides magiques. Qu'entendez vous par là ? Pourriez vous nommer et identifier ceux des vôtres en possédant ? Combien êtes vous ? Ne vous avisez pas de mentir, vje vous rappelle que votre amie sort de mon bureau."
Après avoir jeté un coup d’oeil sur mes menottes, elle rajouta:
"Vous garderez vos menottes le temps qu'il faudra. Vous êtes actuellement en état d'arrestation suite à un délit de fuite face à nos forces de l'Ordre. Et nullement en mesure de demander quoique ce soit."
Je réalisai alors que j’avais mal choisi mes mots. Ma demande semblait en effet à un ordre, j’aurais dû m’exprimer autrement pour qu’elle saisissent que je lui demandais la permission.
Bref, elle poursuivit:
"Maintenant, répondez, ou nous serons contraints de nous séparer de votre... créature étrange."
Je me tournai tout d'abord vers le garde tentant de préserver son orgueil. Sachant qu’il était à mon avantage de ne pas mettre trop de gens contre moi.
" Il faut dire que vous étiez désavantagé face à moi. Votre équipement lourd vous a ralenti. Sinon, vous m'aurez certes rejoints facilement." Mentis-je.
Puis de nouveau vers la colonelle.
"Je ne pensais pas abuser de vous. Je considérais tout simplement ces menottes inutiles puisque vous êtes supérieurs en nombre et donc en force."
Je jetai un regard circulaire à la pièce, je poussai un soupir, puis je répondis :
" Commençons par le début alors. Je me prénomme Mathis, fils de Marcus. Je suis originaire de la ville de Kendran située sur le continent de Nirtim dans le monde de Yuimen. Moi et mes compagnons poursuivions le dragon noir. Ce dernier est une créature sans scrupule qui sème la mort et s'abreuve des âmes. Nous pensions en être venu à bout. Sans prévenir, je me retrouvai dans le noir absolu... cela dura un temps. Puis je me retrouvai ici, dans un monde apparemment très différent du mien. "
Je m'interromps un court instant, puis je repris
" Dans mon monde, il y a de ces créatures. Nous les appelons animaux. Il y en a de toutes les tailles et bien des espèces différentes. Celle-ci, je l'ai nommé Praline. Elle appartient à l'espèce des chats. Elle n'a pas le don de la parole comme nous. Les chats sont de bons compagnons. Il existe aussi des espèces beaucoup plus grandes et robustes sur lesquelles nous pouvons monter et nous déplacer plus facilement.
Je réfléchis un instant, puis je rajoutai:
"Avez-vous d'autres questions ? "
Toujours sur le même ton ferme, elle me répondit:
"Je n'ai pas peur de vous, quand bien même vous seriez seul face à moi. Elles sont le symbole de votre arrestation, et ne vous seront otées que lorsque vous aurez prouvé n'être pas un danger pour ce monde et répondu à mes demandes."
Tout en regardant Praline, elle me demanda :
"Est-ce dangereux ? Quels sont vos liens ? Combien êtes vous ? Je vous ai demandé d'identifier vos pairs. Et quels sont vos objectifs au sein de la Cité ?"
Je me contentai de hocher la tête lorsqu'elle me dit qu'elle pourrait me libérer lorsque j'aurai prouvé ne pas être un danger pour leur monde.
Sa question envers Praline, me fit réaliser que je n’avais croisé aucun animal depuis mon arrivée dans ce monde. Pas un chat, un chien, un cheval… ni même un rongeur… alors que sur Yuimen, les rats pullulent lorsque nous empruntons des tunnels sous-terrains. Cette constatation fit naître beaucoup de questions. De quoi se nourissaient-ils ? Et qu’est-ce que la dame allait chercher dans ses grands paniers ? De la nourriture ? De quelle nature ?
Je répondis donc de bon cœur à ses questions afin de satisfaire sa propre curiosité.
"Elle n'est pas dangereuse. Nous appelons ça un animal de compagnie. Elle peut apporter du réconfort aux gens seuls. Je l'ai trouvé alors qu'elle n'était qu'un petit bébé chaton. Depuis, elle ne me quitte plus. Les chats peuvent aussi nous débarrasser de bestioles à quatre pattes, plus petits, qu'on appelle des rats et qui apportent des maladies. "
Puis après avoir jeté un bref coup d'oeil à Praline, je rajoutai :
"En ce qui concerne mes compagnons, j'ai vu Yliria que j'ai croisé en arrivant ici. Ainsi que Xël et Akihito, les deux mages qui ont dû utiliser leur magie afin de neutraliser la tête du dragon... D'autres sont arrivés en même temps que moi, mais je ne les connais pas…
Nous ne voulions pas venir dans ce monde. Donc, notre seul objectif est de retourner sur Yuimen, le plus tôt possible."
Aussi sèche, elle trancha:
"Combien exactement ?"
"Il n'est pas en mon pouvoir de vous faire quitter ce monde. Ça n'est en le pouvoir de personne à Ashaar. Alors d'ici là, vous devrez vous comporter comme des citoyens lambda. Et exemplaires, de surcroît. Si vous ne le saviez pas, et ça m'étonnerait grandement, la magie est proscrite ici. Si ceux que vous nommez Akihito et Xël l'ont utilisés, vous devez nous les décrire pour que nous procédions à leur arrestation dans les plus brefs délais. Il y va de la sécurité de la cité."
Elle m’interrogea ensuite sur les utilisateurs de magie.
"Êtes-vous tous capables de magie ? D'autres, même si vous ne connaissez pas leur nom, l'ont-ils utilisée ?
La magie était décidément mal vue dans cette cité. Je me demandais si elle la craignait ou pas.
" Je ne peux vous affirmer le nombre... car j'en ai vu sortir de la boutique.. que je n'avais pas vu à l'intérieur... donc je ne sais pas combien d'autres sont arrivés après mon départ... Oui, on m'a prévenu que la magie était proscrite, mais on ne m'a pas expliqué pourquoi...En ce qui concerne Xël et Akihito, ne vous inquiétez pas, Yliria est parti les chercher avec vos soldats... Nous ne sommes pas tous capables de magie. J'en suis la preuve vivante. Et je ne crois pas que d'autres l'aient utilisé... pas en ma présence en tout cas."
"Bien. Pour votre gouverne, l'usage de la magie risque de mettre à mal les protections de la cité. Ça causerait la fin de notre immortalité, et sans doute l'effondrement de toute la structure d'Ashaar."
Je compris enfin la réaction du propriétaire de la boutique… la magie pouvait nuire à leur immortalité.
(immortalité…. est-ce vraiment une bonne chose ? Je vais tenter dans savoir plus pendant cet “entretien”... interrogatoire)
Après un soupir, elle rajouta:
"Puisque vous ne semblez pas apte à reconnaître d'autres visiteurs de votre acabit, ni même à les décrire, nous devrons vous maintenir prisonniers jusqu'à ce que cette Yliria ait accompli sa mission. Et que tous soient recensés dans nos documents. Pour le bien de chacun. Le vôtre notamment."
Je hochai la tête et je répondis:
"Je fais entièrement confiance en Yliria... et j'ai nommé ceux dont je me souviens..."
Je me tus soudainement, réalisant que j'en avais oublié une ... la plus dangereuse.
"Oh ! Je viens de me rappeler d'une aventurière que j'ai vu à mon arrivée. Il s'agit de Silmeria. C'est une elfe à la peau de porcelaine et aux cheveux blancs. Elle est souvent accompagnée de sa jumelle. Elle est puissante et dangereuse par son imprévisibilité.... Si vous l'appréhendez, gardez vos distances et ne la touchez surtout pas. Cette femme peut être un poison et vous risquez de vivre votre pire cauchemar. Cela dit, si elle est contrôlée, elle peut être très utile dans un groupe. A ma connaissance, il n'y a que Xël qui y arrive. "
Mais je me gardai bien de dire dans quel état elle se trouvait et surtout qui en était la cause.
"Décidément, vous semblez tous craindre cette Silmeria. Est-elle si puissante, que vous la mettiez ainsi sur un piédestal ? Seriez-vous volontaire pour participer à son arrestation, si Yliria parvient à retrouver Xël ? Ou avant, si vous vous sentez d'accompagner une troupe de nos meilleurs éléments ?"
Tout en lui offrant un sourire je répondis:
" De la crainte, non. Il s'agit plutôt de la méfiance. Elle est imprévisible. Je ne la mets pas sur un piédestal, je suis juste conscient de quoi elle et sa jumelles sont capables. Il ne faut jamais sous-estimer les gens avec qui nous avons affaire, qu'il s'agissent d'un allié ou d'un ennemi."
Je me permis quelques secondes pour mettre mes idées en place puis je l'interrogeai toujours sur le ton calme de la conversation.
"Avant de m'engager auprès de vous à arrêter qui que ce soit. J'aimerais d'abord savoir de quoi il en découle. Que faites-vous des gens que vous arrêtez ? Vous les torturez ? Les condamnez-vous à mort ? Qu'arrive-t-il aux mages ? "
"Et les considérez-vous comme des alliées, ou des ennemies ?…Vous voyez présentement ce que l'on fait des gens qu'on arrête : vous êtes l'un d'eux. Ça dépend de la gravité de la raison de son arrestation. Vous et les vôtres pourriez, je crois, être traités de manière adaptée à votre ignorance de nos lois de par la nature exceptionnelle de votre présence. Les mages qui pratiquent sont voués aux Tréfonds, un endroit dont nul ne revient. Les criminels vont aux Bouges, dans la Cité inférieure. Il n'y a nulle condamnation à mort, dans une cité immortelle."
Sans hésitation je répondis:
"Je considère Akihito et Xël comme des alliés bien entendus ! "
Je hochai de la tête puis je rajoutai:
" Je vous remercie. Bien entendu, nous ne connaissions pas vos lois... et puis il s'agissait de vous protéger du dragon."
Je plissai les yeux à mon tour, puis je demandai.
" Cité immortelle ! Pardonnez ma curiosité, mais qu'arrive-t-il si le corps est en miette,... écrasé par exemple par un énorme rocher. Le corps se régénère ? Ou bien le corps reste endommagé, mais l'âme subsiste... Dans tel cas, l'âme est prisonnier du corps ? Ou bien il est libre et vagabonde à la recherche d'un corps intact ? "
Après un soupir d’exaspération, elle mit en doute mon attention.
"Je parlais de cette SIlmeria et de sa jumelle, pas de Xël et Akihito. Auriez-vous des soucis d'attention ?"
J’ignorai sa remarque déplacée, seul un haussement des sourcils trahit ma surprise, et la laissai poursuivre sans l’interrompre.
"Le terme 'âme' n'a aucun sens, ici. L'individu blessé doit se soigner pour ne plus l'être. Ou vivre avec son infirmité. Quand le corps est trop abimé, sa vie est supplice. Alors, parfois, les Chevaliers des Cieux les emmènent pour les... gracier."
" Curieusement, Silmeria et Hirst ne sont pas des ennemies. Elles sont seulement imprévisibles et incontrôlables. Je suis toujours sur mes gardes lorsque je suis à leurs côtés... surtout de la jumelle. Par contre, je dois avouer qu'elles ont été très utiles lors du combat contre le dragon... Donc en résumé, des alliées à surveiller. "
Je la regardais surpris :
"Ces chevaliers des cieux, vivent à l'air libre ? Pourquoi en est-il pas de même pour tous les citoyens ? "
"Je ne suis pas habilitée à vous parler des Chevaliers des Cieux. Ils ne sont pas des citoyens d'Ashaar, la Cité des Ombres. Et nous, citoyens, n'avons accès qu'à elle. Du plafond jusqu'aux tréfonds."
Praline fit le tour de moi, puis se coucha sur mes pieds.
"A tout réfléchir, je vais rester ici et attendre Yliria. Silmeria était toujours à l'intérieur lorsque j'ai quitté la boutique. Et ensuite, les gardes sont arrivés. Elle n'est pas sortie entretemps et s'y trouve encore. "
"Rien de plus à dire ?"
"Non, je ne vois rien d'autres pour le moment."
"Bien."
N’ayant plus d’information à me soutirer, elle ordonna à ses gardes de m’emmener.
Menotté, je les suivis sans la moindre résistance, avec une légère appréhension à ce qui allait m’arriver. Praline, à nouveau debout, me suivit fidèlement.
((( Mathis suit les gardes sans la moindre résistance, Praline sur ses talons. )))
- Capitaine Hart
- Messages : 177
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 03:23
Re: Les Voies Médianes
La plante avait sauté avec moi, mais le vieillard a préféré nous injurier. Alors qu’on traversait le canal en se tenant en équilibre sur la table, il a fermé la porte derrière nous et nous a plongé dans le noir total.
« Hey, sire barbu ! Z'avez un plan avec cette table, pas vrai ? Allez y, vendez moi du rêve ! »
« ... »
J’ai regardé dans sa direction, au cas-où il était capable de distinguer mon visage dans cette pénombre. Moi, je n’y voyais rien.
« Tu f’rais mieux de sauter ! »
J’entendais les voix de ceux qui nous avaient précédés, ainsi que ce que je devinais être des cris paniqués. Le seul semblant de lumière se trouvait tout au bout de l’écluse, et j’ai pu distinguer quelques silhouettes qui accompagnaient les tonneaux dans leur chute. Je n’étais pas sûr que Leyna ait été avec eux, mais des voix qui me parvenaient, aucune n’était la sienne.
« LEYNA ! »
Aucune réponse à mon appel dans la pénombre, j’ai pris ma décision. Remettant le trident dans mon dos, prenant appui sur la table, j’ai attendu le dernier moment pour y aller de mon plus beau plongeon. Leyna était faite pour l’eau, mais si elle était bien en bas, je n'allais pas la laisser toute seule. Et puis, si quelqu'un d'autre était en passe de se noyer, je n'étais pas sans-cœur au point de rester les bras croisés.
[[[ Plonge à la rescousse (Équilibriste amélioré, Nage améliorée, Apnée améliorée, Nage rapide) ]]]
« Hey, sire barbu ! Z'avez un plan avec cette table, pas vrai ? Allez y, vendez moi du rêve ! »
« ... »
J’ai regardé dans sa direction, au cas-où il était capable de distinguer mon visage dans cette pénombre. Moi, je n’y voyais rien.
« Tu f’rais mieux de sauter ! »
J’entendais les voix de ceux qui nous avaient précédés, ainsi que ce que je devinais être des cris paniqués. Le seul semblant de lumière se trouvait tout au bout de l’écluse, et j’ai pu distinguer quelques silhouettes qui accompagnaient les tonneaux dans leur chute. Je n’étais pas sûr que Leyna ait été avec eux, mais des voix qui me parvenaient, aucune n’était la sienne.
« LEYNA ! »
Aucune réponse à mon appel dans la pénombre, j’ai pris ma décision. Remettant le trident dans mon dos, prenant appui sur la table, j’ai attendu le dernier moment pour y aller de mon plus beau plongeon. Leyna était faite pour l’eau, mais si elle était bien en bas, je n'allais pas la laisser toute seule. Et puis, si quelqu'un d'autre était en passe de se noyer, je n'étais pas sans-cœur au point de rester les bras croisés.
[[[ Plonge à la rescousse (Équilibriste amélioré, Nage améliorée, Apnée améliorée, Nage rapide) ]]]
- Dracaena Paletuv
- Messages : 119
- Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58
Re: Les Voies Médianes
Ohohoho, vulgaire et désagréable le sac de chair, mais il avait du répondant, surtout pour son âge. Prêt à se défendre jusqu'au bout, j'pouvais respecter ça. C'était hélas annulé par tout le reste, mais, tout d'même, ça se notait.
Au final, c'était ptet pas plus mal de pas l'avoir embarqué, vu qu'la stabilité d'not' moyen d'transport était plutôt juste. Faisant bien attention à ne pas faire de mouvement trop brusque, m'accrochant à l'un des pieds avec mes doigts, je me positionnais le plus efficacement possible sur la table retournée. Le courant était tranquille au début, mais très vite se mit à accélérer, et le plus assourdissant de la chute qui nous attendait au loin s'intensifiait de plus en plus. A l'inverse, la visibilité, elle, réduisait de plus en plus. Ca dev'nait difficile de voir quoi que ce soit.
J'avais l'impression de repérer des formes, mais rien de bien précis. Et la, à coté de moi, j'entendis la voix du barbu s'élever. Ah, enfin! Il allait mentionner son plan! Qu'allait il donc faire? Déployer des ailes? Congeler l'eau? Transformer la table en monture marine? ...Bon ,c'était ptet un peu trop farfelus, ça. Mais les possibilité étaient nombreuses, donc je restais très emballé par la suite. Enfin, il y avait toujours la chance que c'était juste un glandu et qu'il n'avait en réalité rien prévu du tout, et que monter sur la table avec lui était en réalité suicidaire, mais mon instinct me disais que « Tu f’rais mieux de sauter ! » c'était un glandu en fait on non c'étAIT UNE IDÉE DE MERDE POURQUOI J'ETAIS MONTÉ SUR CETTE TABLE MOI?! AH! AAAH! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!
Son "conseil" fut suivit d'un "PLOUF" et d'éclaboussures, ainsi que de sa voix criant un nom. Il... Il avait sauté à l'eau. Il était sérieux. Il... était foutrement sérieux! Mais... Il voulait crever ce type en fait? Ou il était juste stupide? Non... Non il avait crié un nom, il voulait visiblement sauver quelqu'un. Mais pourquoi aller dans l'eau maintenant? Peut être qu'il avait des pouvoirs en rapport avec? Peut être qu'il avait mal calculé son coup? Peut être qu'il avait rien calculé du tout?! Peut être qu'il pensait que comme j'étais en bois je pouvais pas me noyer?! Oh non non non non, c'était la panique la, et en plus je voyais que dalle, sauter sur une des formes que j'apercevais c'était prendre le risque de m'écraser une un rocher ou autre truc trop dur pour mon pauvre bois!
Bon sang d'bonne sève, moi et ma foutue manie de m'laisser emporter par la situation! Au moins c'était pas par le courant, haha. Enfin pas encore... NON! Pas le moment de blaguer! Vite, il me fallait refaire ce truc du feu froid pour voir si j'avais pas un truc sur lequel m'accrocher et...
...
Quelque chose venait d'bouger. La, à coté d'mes racines, quelque chose venait d'bouger. Je l'avais vu. VU! Même dans cette pénombre. Y avait une forme la à mes pieds! C'était quoi ça encore? Oh, non, non non non non! Je la sentais vraiment pas la! Est s'que c'était le truc qu'j'avais aperçu dans les tonneaux? J'savais pas s'il fallait blâmer l'alcool, la situation, ou ma propre bêtise, mais ce truc sur la table avec moi ne me rev'nait pas! Paniquant encore plus, je finis par laisser mes instincts agir: Serrant le plus fort possible mon sac et tout ce que je possédais contre moi, je pris mon élan et, sans plus attendre, je fis un bond vers l'eau.
Le court instant passé dans l'air, avant de toucher la surface du liquide, l'incroyable stupidité de mon action me percuta.
Hélas, un peu tard pour vraiment faire la différence.
Dans ce moment qui semblait interminable, je contemplai ma vie, ma situation, tous les choix qui m'avaient amenés à ce moment précis, et toutes les fois où, dans le passé, j'avais agit de façon autant déraisonnée. Qui blâmer d'autre que moi même?
Plein de gens en fait.
Allais-je prier pour mon salut?
Et puis quoi encore?!
Tandis que mon corps s'enfonçait dans l'eau, une petite partie de moi se dit que ça allait bien se passer, qu'un miracle me sauverait. Une autre se dit que sauter à l'eau faisait ptet parti du plan du barbu.
Mais la dernière, elle, jura de l'étrangler si je survivais à tout ça.
Et pour l'instant, c'était cette partie la qui gagnait...
[S'accroche à ses affaires comme si sa vie en dépendait et saute à l'eau dans un moment de panique.]
Au final, c'était ptet pas plus mal de pas l'avoir embarqué, vu qu'la stabilité d'not' moyen d'transport était plutôt juste. Faisant bien attention à ne pas faire de mouvement trop brusque, m'accrochant à l'un des pieds avec mes doigts, je me positionnais le plus efficacement possible sur la table retournée. Le courant était tranquille au début, mais très vite se mit à accélérer, et le plus assourdissant de la chute qui nous attendait au loin s'intensifiait de plus en plus. A l'inverse, la visibilité, elle, réduisait de plus en plus. Ca dev'nait difficile de voir quoi que ce soit.
J'avais l'impression de repérer des formes, mais rien de bien précis. Et la, à coté de moi, j'entendis la voix du barbu s'élever. Ah, enfin! Il allait mentionner son plan! Qu'allait il donc faire? Déployer des ailes? Congeler l'eau? Transformer la table en monture marine? ...Bon ,c'était ptet un peu trop farfelus, ça. Mais les possibilité étaient nombreuses, donc je restais très emballé par la suite. Enfin, il y avait toujours la chance que c'était juste un glandu et qu'il n'avait en réalité rien prévu du tout, et que monter sur la table avec lui était en réalité suicidaire, mais mon instinct me disais que « Tu f’rais mieux de sauter ! » c'était un glandu en fait on non c'étAIT UNE IDÉE DE MERDE POURQUOI J'ETAIS MONTÉ SUR CETTE TABLE MOI?! AH! AAAH! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!
Son "conseil" fut suivit d'un "PLOUF" et d'éclaboussures, ainsi que de sa voix criant un nom. Il... Il avait sauté à l'eau. Il était sérieux. Il... était foutrement sérieux! Mais... Il voulait crever ce type en fait? Ou il était juste stupide? Non... Non il avait crié un nom, il voulait visiblement sauver quelqu'un. Mais pourquoi aller dans l'eau maintenant? Peut être qu'il avait des pouvoirs en rapport avec? Peut être qu'il avait mal calculé son coup? Peut être qu'il avait rien calculé du tout?! Peut être qu'il pensait que comme j'étais en bois je pouvais pas me noyer?! Oh non non non non, c'était la panique la, et en plus je voyais que dalle, sauter sur une des formes que j'apercevais c'était prendre le risque de m'écraser une un rocher ou autre truc trop dur pour mon pauvre bois!
Bon sang d'bonne sève, moi et ma foutue manie de m'laisser emporter par la situation! Au moins c'était pas par le courant, haha. Enfin pas encore... NON! Pas le moment de blaguer! Vite, il me fallait refaire ce truc du feu froid pour voir si j'avais pas un truc sur lequel m'accrocher et...
...
Quelque chose venait d'bouger. La, à coté d'mes racines, quelque chose venait d'bouger. Je l'avais vu. VU! Même dans cette pénombre. Y avait une forme la à mes pieds! C'était quoi ça encore? Oh, non, non non non non! Je la sentais vraiment pas la! Est s'que c'était le truc qu'j'avais aperçu dans les tonneaux? J'savais pas s'il fallait blâmer l'alcool, la situation, ou ma propre bêtise, mais ce truc sur la table avec moi ne me rev'nait pas! Paniquant encore plus, je finis par laisser mes instincts agir: Serrant le plus fort possible mon sac et tout ce que je possédais contre moi, je pris mon élan et, sans plus attendre, je fis un bond vers l'eau.
Le court instant passé dans l'air, avant de toucher la surface du liquide, l'incroyable stupidité de mon action me percuta.
Hélas, un peu tard pour vraiment faire la différence.
Dans ce moment qui semblait interminable, je contemplai ma vie, ma situation, tous les choix qui m'avaient amenés à ce moment précis, et toutes les fois où, dans le passé, j'avais agit de façon autant déraisonnée. Qui blâmer d'autre que moi même?
Plein de gens en fait.
Allais-je prier pour mon salut?
Et puis quoi encore?!
Tandis que mon corps s'enfonçait dans l'eau, une petite partie de moi se dit que ça allait bien se passer, qu'un miracle me sauverait. Une autre se dit que sauter à l'eau faisait ptet parti du plan du barbu.
Mais la dernière, elle, jura de l'étrangler si je survivais à tout ça.
Et pour l'instant, c'était cette partie la qui gagnait...
[S'accroche à ses affaires comme si sa vie en dépendait et saute à l'eau dans un moment de panique.]
- Silmeria
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- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Les Voies Médianes
Le petit beignet et moi avions pu gagner l'enclosure de la porte. Dans notre saut, la petite avait fait tomber sa torche et il n'y avait plus de lumière, je parvenais à m'y retrouver dans le noir, juste assez pour voir les tonneaux tomber dans le vide. J'eus un long frisson le long de mon corps, j'aurai bien voulu prononcer le nom de ma jumelle que je voyais sombrer dans l'inconnu mais je n'étais pas capable de manifester ce type d'émotions, je sentais pourtant que... J'en avais envie. J'avais envie de tendre la main dans le vide et de l'appeler, m'inquiéter pour elle, chercher un écho, quelque chose qui pourrait, je l'espère, parvenir à ses oreilles et lui faire comprendre que je l'aimais.
" Ma Sissi... Complètement conne quand elle est beurrée... Et comme elle est alcoolique c'est pas prêt de s'arranger. Hm, tout va bien mon petit beignet, je vais essayer d'ouvrir la porte. Tu peux appeler les autres ? Ils pourraient avoir besoin de se repérer grâce à ta voix, petit cœur. "
Je posais une main sur ses longs cheveux blancs, comme ceux de ma jumelle disparue. J'ignore où elle avait échoué et même si elle était en sécurité dans la noirceur de ces cuves insondables, mais j'étais toujours là, toujours invoquée... Il devait bien y avoir une solide volonté de sa part que j'agisse, or j'étais impuissante, je devais garder cette enfant, je ne sais pas trop ce qui avait provoqué cette décision de la part de Sissi, j'ose espérer que ce n'est pas là une montée d'instinct maternel...
Le petit beignet chantait, les autres se noyaient allégrement, la moitié de notre groupe de base s'était dispersée dans un monde inconnu sans aucun moyen de communiquer ou de se retrouver.
(" La prochaine fois qu'elle lance un sort de téléportation, je pense que je lui colle une claque. ")
Je toquais à la porte mais personne ne répondait à cet appel, s'il y avait eu quelqu'un je pense qu'il aurait entendu le petit beignet appeler mais personne ne s'était manifesté. J'allais donc faire apparaître ma lame dans la serrure, espérant que celle-ci cède et ouvre un passage vers un endroit plus éclairé.
--------
Invoque ma lame dans la serrure de la porte pour éclater la serrure et ouvrir
* vision nocturne activée pour me repérer
" Ma Sissi... Complètement conne quand elle est beurrée... Et comme elle est alcoolique c'est pas prêt de s'arranger. Hm, tout va bien mon petit beignet, je vais essayer d'ouvrir la porte. Tu peux appeler les autres ? Ils pourraient avoir besoin de se repérer grâce à ta voix, petit cœur. "
Je posais une main sur ses longs cheveux blancs, comme ceux de ma jumelle disparue. J'ignore où elle avait échoué et même si elle était en sécurité dans la noirceur de ces cuves insondables, mais j'étais toujours là, toujours invoquée... Il devait bien y avoir une solide volonté de sa part que j'agisse, or j'étais impuissante, je devais garder cette enfant, je ne sais pas trop ce qui avait provoqué cette décision de la part de Sissi, j'ose espérer que ce n'est pas là une montée d'instinct maternel...
Le petit beignet chantait, les autres se noyaient allégrement, la moitié de notre groupe de base s'était dispersée dans un monde inconnu sans aucun moyen de communiquer ou de se retrouver.
(" La prochaine fois qu'elle lance un sort de téléportation, je pense que je lui colle une claque. ")
Je toquais à la porte mais personne ne répondait à cet appel, s'il y avait eu quelqu'un je pense qu'il aurait entendu le petit beignet appeler mais personne ne s'était manifesté. J'allais donc faire apparaître ma lame dans la serrure, espérant que celle-ci cède et ouvre un passage vers un endroit plus éclairé.
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Invoque ma lame dans la serrure de la porte pour éclater la serrure et ouvrir
* vision nocturne activée pour me repérer
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Voies Médianes
La Cité des Ombres
Les Voies Médianes
Les Voies Médianes
Jour 1 – milieu d’après-midi.
Alors que le chaton et son elfe violet montaient vers les hautes sphères, entourés d’une douce mélodie, d’une bonne odeur de pain frais et d’une pas totalement agréable compagnie (on poursuit dans les Voies Hautes), Mathis, dans le bastion de l’Ordre du Soleil Noir se fit emmener hors du bureau de la Colonelle. Les gardes l’escortant l’emmenèrent jusqu’à une cellule tout ce qu’il y avait de plus classique : un mur de barreaux, le reste d’une pierre taillée sobre. Un carré sans ameublement ni divertissement haute qu’une couche sans doute peu confortable. De la poussière recouvrait le sol et la paillasse dure, signe d’une faible utilisation des lieux : ça faisait longtemps que personne n’avait été enfermé là.

Il fut enfermé là, menotté, et les hommes en armure partirent sans demander leur reste. Seul persistait le gardien des lieux, seul, armuré comme l’étaient les gardes qui flanquaient le bâtiment, à l’extérieur. Et Praline, zigzaguant entre les barreaux comme s’il s’agissait d’un jeu.

Il se passa plusieurs longues minutes. Plusieurs dizaines même, sans doute, sans que rien ne se passât hors de cette cellule. Le garde refusait la moindre interaction, niant délibérément chaque tentative de Mathis de prendre contact avec lui ; si tant est qu’il y en eut. Puis, des pas arrivèrent dans le couloir. La lueur des torches de l’endroit révélèrent un personnage qui, bien qu’il respectait le code couleur de l’ordre – noir et or – ne portait aucune armure. Tout juste un surcot élégant et brodé de fils d’or. Les cheveux et barbe blancs, le regard acéré cerclé de lunettes d’or, des oreilles qui rappelaient celles d’un elfe, il approcha de la cellule et observa le prisonnier un instant, recueil en main et plume dans l’autre.

« Hmmm » furent ses premières paroles. Et il se tut plusieurs longues secondes encore avant de poursuivre.
« Vous êtes donc l’un de ces étrangers. Curieux équipements que vous portez là. Sans doute aurions-nous dû vous en soulager. Curieuse créature, aussi. » dit-il d’un ton observateur en lorgnant vers Praline. Puis il reporta son attention vers Mathis.
« Il a été mis à ma connaissance le saccage du Fil et l’Aiguille, une boutique de tailleur tout à fait respectable des Voies Médianes. Cela vient s’ajouter à la longue liste des impairs commis par vos pairs et vous-même. Il va sans dire que vous ne sortirez pas d’ici sans que l’affaire soit conclue, et sans que vous ayez versé les dédommagements nécessaires à la remise en ordre de l’atelier de ce cher Monsieur Dantes. »
Il marqua une pause, te regardant au-dessus de ses lunettes.
« Nos hommes n’ont trouvé personne dans le capharnaüm que vous avez laissé sur place : ils se sont enfuis par la voie d’eau en emportant avec eux en otage la fille de cet honnête commerçant, Fanielle Dantes. Puisque vous êtes l’unique des leurs que nous avons sous la main, je vous suggère de payer maintenant le dû pécuniaire. Cela pourra faciliter pour vous la dureté de votre jugement. Il va sans dire que tant qu’ils n’auront pas été arrêtés, vous assumerez la responsabilité de leurs actes : il parait que vous avez refusé à la Colonelle d’Esthalor une participation active à leurs recherches. »
________________________
Dans le tunnel au canal, la situation était toujours tendue. Aussi tendue que la liane de Jorus le tripoteur opportun. Sa main bien plaquée contre la cuisse ferme de la jeune femme, il parvint à hisser Fanielle hors du tonneau en faisant glisser son corps menu contre le sien, dans un niveau d’intimité certain dont son visage fut caressé sans retenue. Il parvint lui-même, ragaillardi par l’expérience sans en douter, à se hisser à son tour hors du tonneau, rejoignant Itulë et Hrist. Au passage vif de la tablée des deux derniers de l’équipée, qui s’en allèrent sans un regard en arrière vers une chute vertigineuse de l’écluse basse, la jeune elfe se tut. Choquée ? Ou peut-être juste consciente qu’il ne servait plus à rien de répéter davantage sa petite phrase. Hrist, quant à elle, s’esbignait à détruire cette serrure en invoquant son arme à l’intérieur. Le fer grinça, le bois craqua, mais la porte resta close : elle avait fendu la serrure et une partie du bois l’entourant, mais le pêne la maintenait toujours close. Et… la lame était complètement coincée à l’intérieur de la porte.
Le bois était néanmoins suffisamment fendu pour laisser entrevoir ce qui se trouvait de l’autre côté. À savoir une cave paisible de pierre, éclairée d’un lustre à bougeoirs et laissant apercevoir une réserve bien rangée et proprette.

[HJ : Mathis, dis-moi par MP si tu fais quelque chose pendant ta période d’attente. Suite à ça, on peut faire un aparté avec le nouveau venu. Jojo et Hrist, action ponctuelle, sauf si vous me dites sur discord que vous êtes partants pour un aparté avec les deux donzelles. Le pirate et l’arbre, on reprend dans la Veine. Le chat, on reprend sur les Voies Hautes.]
[XP :
Huyïn : 0,5 (discussion), 0,5 (bulle et musique)
Jorus : 0,5 (sauvetage)
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (Allez en prison ! )
Hart : 0,5 (plouf)
Dracaena : 0,5 (plouf aussi)
Silmeria : 0,5 (crocheter à la barbare)]
- Jorus Kayne
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- Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
- Localisation : Aliaénon
Re: Les Voies Médianes
Je n’ai guère de mal à lever la jeune femme. Elle me paraît légère comparée à tout ce que j’ai pu soulever. Craignant qu’elle ne se blesse, j’use de mon corps pour qu’elle ne s’arrache pas la peau avec une partie cassée du tonneau. J’ai ainsi l’occasion de pouvoir mieux…appréhender...les formes qui se cachent sous ses vêtements. Cependant, ce n’est pas le plus important dans l’immédiat. En déposant la jeune femme sur le sol ferme, j’entends que quelque chose qui tombe dans l’eau. Sans attendre, je m’extirpe aussi rapidement que possible moi aussi et laisse mon fouet là où mes camarades devraient passer. Hélas, je crois bien que c’est trop tard. Des voix et les bruits d’eau qu’on remue en nageant s’éloignent de nous.
"Fait chier !" Dis-je, pestant de les avoir manqués, alors qu’Yliria m’avait demandé de veiller sur eux.
Nous étions neuf, nous ne sommes plus que quatre. Un filet de lumière apparaît soudainement, laissant entrevoir Hirst qui cherche un moyen de passer par la porte fermée. Il faudra forcer davantage ou trouver une autre solution pour passer.
"Itulë, Fanielle, vous allez bien ?" Fais-je, m’inquiétant pour elle.
(Et Hirst ?)
(Je pense qu’elle est largement capable de prendre soin d’elle-même. Itulë et Fanielle c’est un autre problème.)
D’ailleurs, celle-ci ne manque pas de faire parler d’elle, avec son sens du tact, me demandant ce que j’en ai à faire si je ne suis pas médecin.
Fanielle, elle, précise qu'elle va bien, mais craint pour nos camarades qui n’ont pas eu notre chance de nous en sortir. Quoi que d’un autre côté, on est avec Hirst. L’envie de changer de place me titille. La jeune elfe semble aller bien également et s’intéresse à ce qu’il y a de l’autre côté de la porte. Une cave qui semble être de meilleure qualité ou mieux entretenue. Fanielle explique que les caves des commerçants sont reliées les unes aux autres et que si nous entrons, il faudra avoir une approche différente que la précédente avec son père.
(Tu métonnes !)
"Les autres se sont fait arrêter juste devant une boutique avec une vitre brisée. A moins d’être tous débiles, ils l’inspecteront et je préfère qu’on évite de semer des gouttes de sang pour leur indiquer la direction à suivre." Fais-je à la chaleureuse Hirst.
(Oublies pas que tu étais invisible, tu n’es pas censé savoir ce qui s’est produit.)
(Ha punaise ! Pas faux.)
"Vous pouvez nous en dire plus sur le propriétaire de cette boutique ? Histoire qu’on sache comment l’aborder. Et que s’est-il passé au juste avec votre père ?" Fais-je en portant ensuite mon attention sur Fanielle.
La plus froide des jumelles garde le silence et ma seule interaction avec elle étant sanglante et douloureuse, son mutisme ne me plaît pas. Elle fait disparaître sa lame avant de la faire réapparaître de nouveau, manquant de toucher Itulë qui s’en offusque.
(Intéressant capacité.)
Pour ce qui est de la boutique, mon ancienne colocataire de tonneau ignore dans quelle boutique dessert cet accès, n’ayant pas compté le nombre de voies passées. Puis elle explique la succession d’événements qui ont conduit à cette situation. D’abord notre venue, puis l’usage de magie malgré les avertissements, sa vitrine détruite, son commerce exposé à l’ordre du Soleil Noir, faire tomber la tête du Dragon Noir sur des innocents, le contenu de ses tonneaux déversés sur le sol de sa cave, ainsi qu’une tentative d’enlèvement. Il a même été menacé alors qu’il se proposait son aide pour sauver Silméria.
"Et tout ça est loin d'être habituel ici, sur les Voies Médianes, voire même à Ashaar tout court. Il est complètement dépassé par ce qui se passe. Et... je dois bien avouer que moi aussi."
Les remarques concernant les menaces de Hirst ne sont pas tombées dans l’oreille d’une sourde et c’est d’une froideur glaçante que l’intéressée réplique.
"Si j'avais voulu le motiver, je vous aurai tranché la gorge et enfoncé cette lame dans le cœur afin qu'il vous sauve toutes les deux. J'ai indemnisé votre géniteur pour ses pertes, vous rentrerez chez vous sauve, en attendant, ne vous opposez pas à moi."
(Ho bordel. Pourquoi de toutes les personnes avec qui j’aurais pu finir, il a fallu que ce soit sur la plus déterminée, dans le sens mortelle, et la plus froide froide du groupe ?)
(vois le bon côté des choses, elle sera peut-être plus facile à suivre que sa sœur et ses actions irréfléchies !)
J’écoute l’échange entre Fanielle et Hirst en fermant les yeux, craignant pour la suite à venir.
"Faite pas attention à sa manière de parler, juste…la titillez pas trop. Pour le reste, je m’excuse sincèrement pour ce qui vous est arrivé. Vous êtes les victimes innocentes d’une magie qui n’aurait pas dû être lancée…aussi tôt, ni nous porter ici." Fais-je en jetant un bref regard là où se trouve le mince filet de lumière ainsi que Hirst, avant de revenir vers Fanielle. "Pour ce qui est du proprio, je n’aime pas l’idée qu’on parle de magie, ni qu’on nous associe à l’attroupement à l’extérieur. Passons pour des clients qui, pour échapper à ces individus, se sont réfugiés dans votre cave et ont emprunté d’urgence ce passage. Qu’en dites-vous ?"
Je sens qu’elle n’apprécie pas la réplique de l’assassine et se détend un peu mieux lorsque je lui parle. Sa tension, engendrée par l’effrayante elfe, a diminué lorsqu’elle s’accorde avec mon plan. Elle pointe du doigt l’étrangeté de nos équipements, même si nous semblons moins rester davantage dans la norme que certains. Le principal étant tout de même de garder nos armes dans les fourreaux.
(Merde. Qui de Silméria ou Hirst est la plus à même de faire exactement ce qu’il faut pas ? Celle qui parvient à surprendre l'imprévue même ou celle pouvant menacer de sa lame pour un mot de travers ?)
"Hé ! Pourquoi t'es méchante ?" Balance Itulë, sourcils froncés, poings sur les hanches.
(Ho…)
(…putain…)
(…de…)
(…merde !)
Cette question, cette simple question, mène directement à la cruauté qui émane d’Hirst, son côté froid et implacable, ce qu’elle est capable de faire et pourrait bien provoquer ce petit rien qui lui manque, engendrant un bain de sang. Même pour Itulë qui semble attirer à elle toute la sympathie de sœurs. Je dois, d’une manière ou d’une autre, calmer la situation et détourner l’attention sur autre chose.
"Elle est pas méchante, on a juste…passé une sale journée." Fais-je en offrant une porte de sortie à Hirst. Puis j’oriente la conversation ailleurs. "C’est noté, merci." Dis-je en réponse à Fanielle. "En attendant qu’un accès s’ouvre, que pouvez-vous nous dire de cette ville, ce monde à commencer par nos chances de retrouver nos camarades passés par l’écluse ? Sont-ils encore en vie selon vous ?"
Hirst se tourne vers la jeune fille, me faisant hérisser les poils de tout mon être de peur, lorsque sa lame tourne avec elle dans la même direction. Finalement, celle-ci disparaît et mes craintes avec, lorsque Hirst se met à genoux pour lui parler. Elle explique son état émotionnel par la disparition de sa sœur jumelle, la colère pouvant faire s’égarer les gens et leur donner un air méchant. Des mots qui résonnent différemment en moi, qui aie vu le comportement incompréhensible de Silméria sur Aliaénon et qui a provoqué tant de catastrophes. Enfin, Hirst répond à mes craintes concernant les autres, expliquant que si elle est toujours présente, c’est que sa sœur est encore en vie.
(Donc il suffirait de tuer Silméria pour venir à bout de l’autre dans le même temps ? C’est noté !)
Si Itulë fait la moue en expliquant qu’elle ne menace pas les gens aidant lorsqu’elle est en colère, mon attention est vite attirée par les propos de Fanielle, me faisant marquer un arrêt.
"L'accès ne va pas s'ouvrir tout seul : vous semblez tous deux équipés, essayez ensemble. Quant à vos amis et sœur, évidemment qu'ils sont en vie, l'on ne peut mourir à Ashaar. Ca n'empêche qu'ils pourraient avoir tous les os du corps brisés. Ce serait réaliste que de le penser." Elle affiche une grimace désolée, avant de continuer. "L'écluse permet aux navires de livraison de passer de la plus basse des Voies Médianes à la plus Haute des Voies Hautes en se remplissant. Lorsqu'elle se vide, l'eau est relâchée dans un lac souterrain à hauteur de la Veine."
"Donc il est possible d'utiliser cette écluse pour passer d'un niveau à un autre. Il va falloir qu'on trouve un transport pour retrouver les autres. En revanche, c'est quoi cette histoire ? Comment se fait-il que personne ne meure ici ?" Fais-je alors que j’apporte mon aide dans l’ouverture de la porte.
De son côté, Hirst s’emble s’adoucir auprès de la jeune elfe, me laissant entrevoir que les deux sœurs ont des caractères bien différents. L’une a un sens de l’humour assez amusant, même dans des circonstances qui ne s’y prêtent guère, mais un comportement hors de contrôle proche de l’irresponsabilité. L’autre est froide, déterminée, cruelle, mais semble plus fiable dans ses actes. L’idéal serait un mix des deux, drôle et fiable. L’horreur serait également aussi un mix des deux. Cruelle et totalement imprévisible. Pour l’heure, nous œuvrons de concert pour ouvrir la porte.
"Il n'est normalement pas permis de naviguer sur ce canal, sauf les bateleurs chargés des livraisons. Et ils sont tous au niveau de la Veine, en ce Jour du Don." Déclare Fanielle avant de venir nous aider à pousser sur le levier improvisé de Hirst avant de poursuivre. "Nous sommes protégés par la Magie des Cieux. Toute la cité."
Itulë vient également à notre aide et ensemble, nous parvenons à ouvrir la porte. La Veine, le Jour du Don, l’immortalité, la Magie des Cieux, plus je pose de questions et plus mes réponses en engendrent d’autres. J’espère en voir finalement le bout. Pour l’heure, c’est de cette porte qu’on en voit le bout, faisant craquer le bois dans un bruit qui a très probablement alerté les résidents.
Ceci fait, Hirst met les choses au clair. Elle promet, dans une certaine mesure, de garantir à Fanielle de rentrée chez elle, de même qu’à la jeune elfe, alertant cette dernière de bien rester à ses côtés en cas de problème. Une fois à l’intérieur, je ne peux que fermer les yeux face à tant de menaces proférées à nouveau. Si quelqu’un venait à chercher à nous nuire, il finirait dans le cours d’eau. Donc si Fanielle venait à...nous trahir en quelque sorte, elle en subirait aussi le châtiment. D’un autre côté, ils s’en tirent bien car si Hirst ne peut plus s’occuper d’Itulë, ma propre vie va dépendre de ma capacité à la protéger. Non vraiment quelle charmante escapade en sa compagnie.
"Tu pourrais éviter de menacer l’une des rares personnes qui sait qui, comment et surtout où soigner ta sœur ? Si on veut retrouver les autres, ils y seront probablement s’ils finissent dans un sale état." Fais-je en chuchotant. Puis aux deux elfes, toujours sur le même ton. "Cachez vos oreilles, on ne sait jamais." Je me rapproche ensuite de Fanielle, cherchant son regard et chuchotant encore et toujours. "Quand je vous disais de pas faire pas attention à sa manière de parler !" Puis vraiment plus bas. "Restez tout de même près de moi. Juste au cas où."
L’intéressée réplique qu’il n’y a pas de raison que les propriétaires soient sur la défensive, tant que nous n’usons pas de magie.
(Mais qu’on-t-il avec cette magie bon sang ? Quoi qu’après les péripéties sur Aliaénon, je ne vais pas m’en plaindre.)
Elle se tourne ensuite vers moi, me demandant pourquoi les elfes devraient se cacher les oreilles, ce qu'Itulë fait justement.
(Je ne sais pas, peut-être par ce qu’on vient d’un autre monde, qu’on ignore si des elfes existent ou pas et que ça pourrait attirer inutilement l’attention sur nous ? Passons.)
Fanielle continue son exploration et à l’approche d’un escalier, nous intime au silence d’un doigt sur la bouche. Nous entendons ainsi une voix féminine murmurer une mélodie sans parole. C’est assez pour notre guide de comprendre que nous devrions être chez Leibna, une amie potière. En revanche, elle craint la présence de son père et nous regarde comme si elle attendait notre aval pour monter. Mais je veux clarifier un point avant toute chose et la retiens d’avancer.
"Une raison particulière de craindre un simple potier ?" Fais-je alors qu’Hirst déclare qu’elle n’a nullement l’intention de faire usage de magie ou de violence et qu’elle sera la plus heureuse des femmes si tout se passe à merveille.
(Si seulement ça pourrait être vrai !)
Fanielle me répond tout simplement que le problème n’est pas tant le potier, mais son ivresse bien connue. Il pourrait partir en vrille, paniquant et hurlant si les choses venaient à déraper ou à la simple menace. On se demande de qui elle parle ainsi en observant Hirst avec froideur, bien que celle-ci l’invite à monter. Nous devons agir en groupe et pour cela, il va me falloir œuvrer avec Hrist. Nous suivons les mêmes buts et dans ce sens, peut-être puis-je commencer à me fier à elle. Jusque-là, c’est principalement sa sœur et ses nombreuses frasques qui leur ont valu cette sale réputation sur Aliaénon. Le seul échange que j’ai eu avec Hirst a été un affrontement et à sa décharge, c’était à mon initiative. Et si finalement, la froide Hirst pouvait être le support pour mieux comprendre et pourquoi pas, canaliser sa sœur ?
"Ta sœur m’a fait comprendre que vous aviez une bonne ouïe. Vous auriez la capacité de savoir si notre problème de boisson est dans les parages ?" Fais-je aux deux elfes avant d’emboîter le pas à Fanielle, sans faire de bruit.
"Fait chier !" Dis-je, pestant de les avoir manqués, alors qu’Yliria m’avait demandé de veiller sur eux.
Nous étions neuf, nous ne sommes plus que quatre. Un filet de lumière apparaît soudainement, laissant entrevoir Hirst qui cherche un moyen de passer par la porte fermée. Il faudra forcer davantage ou trouver une autre solution pour passer.
"Itulë, Fanielle, vous allez bien ?" Fais-je, m’inquiétant pour elle.
(Et Hirst ?)
(Je pense qu’elle est largement capable de prendre soin d’elle-même. Itulë et Fanielle c’est un autre problème.)
D’ailleurs, celle-ci ne manque pas de faire parler d’elle, avec son sens du tact, me demandant ce que j’en ai à faire si je ne suis pas médecin.
Fanielle, elle, précise qu'elle va bien, mais craint pour nos camarades qui n’ont pas eu notre chance de nous en sortir. Quoi que d’un autre côté, on est avec Hirst. L’envie de changer de place me titille. La jeune elfe semble aller bien également et s’intéresse à ce qu’il y a de l’autre côté de la porte. Une cave qui semble être de meilleure qualité ou mieux entretenue. Fanielle explique que les caves des commerçants sont reliées les unes aux autres et que si nous entrons, il faudra avoir une approche différente que la précédente avec son père.
(Tu métonnes !)
"Les autres se sont fait arrêter juste devant une boutique avec une vitre brisée. A moins d’être tous débiles, ils l’inspecteront et je préfère qu’on évite de semer des gouttes de sang pour leur indiquer la direction à suivre." Fais-je à la chaleureuse Hirst.
(Oublies pas que tu étais invisible, tu n’es pas censé savoir ce qui s’est produit.)
(Ha punaise ! Pas faux.)
"Vous pouvez nous en dire plus sur le propriétaire de cette boutique ? Histoire qu’on sache comment l’aborder. Et que s’est-il passé au juste avec votre père ?" Fais-je en portant ensuite mon attention sur Fanielle.
La plus froide des jumelles garde le silence et ma seule interaction avec elle étant sanglante et douloureuse, son mutisme ne me plaît pas. Elle fait disparaître sa lame avant de la faire réapparaître de nouveau, manquant de toucher Itulë qui s’en offusque.
(Intéressant capacité.)
Pour ce qui est de la boutique, mon ancienne colocataire de tonneau ignore dans quelle boutique dessert cet accès, n’ayant pas compté le nombre de voies passées. Puis elle explique la succession d’événements qui ont conduit à cette situation. D’abord notre venue, puis l’usage de magie malgré les avertissements, sa vitrine détruite, son commerce exposé à l’ordre du Soleil Noir, faire tomber la tête du Dragon Noir sur des innocents, le contenu de ses tonneaux déversés sur le sol de sa cave, ainsi qu’une tentative d’enlèvement. Il a même été menacé alors qu’il se proposait son aide pour sauver Silméria.
"Et tout ça est loin d'être habituel ici, sur les Voies Médianes, voire même à Ashaar tout court. Il est complètement dépassé par ce qui se passe. Et... je dois bien avouer que moi aussi."
Les remarques concernant les menaces de Hirst ne sont pas tombées dans l’oreille d’une sourde et c’est d’une froideur glaçante que l’intéressée réplique.
"Si j'avais voulu le motiver, je vous aurai tranché la gorge et enfoncé cette lame dans le cœur afin qu'il vous sauve toutes les deux. J'ai indemnisé votre géniteur pour ses pertes, vous rentrerez chez vous sauve, en attendant, ne vous opposez pas à moi."
(Ho bordel. Pourquoi de toutes les personnes avec qui j’aurais pu finir, il a fallu que ce soit sur la plus déterminée, dans le sens mortelle, et la plus froide froide du groupe ?)
(vois le bon côté des choses, elle sera peut-être plus facile à suivre que sa sœur et ses actions irréfléchies !)
J’écoute l’échange entre Fanielle et Hirst en fermant les yeux, craignant pour la suite à venir.
"Faite pas attention à sa manière de parler, juste…la titillez pas trop. Pour le reste, je m’excuse sincèrement pour ce qui vous est arrivé. Vous êtes les victimes innocentes d’une magie qui n’aurait pas dû être lancée…aussi tôt, ni nous porter ici." Fais-je en jetant un bref regard là où se trouve le mince filet de lumière ainsi que Hirst, avant de revenir vers Fanielle. "Pour ce qui est du proprio, je n’aime pas l’idée qu’on parle de magie, ni qu’on nous associe à l’attroupement à l’extérieur. Passons pour des clients qui, pour échapper à ces individus, se sont réfugiés dans votre cave et ont emprunté d’urgence ce passage. Qu’en dites-vous ?"
Je sens qu’elle n’apprécie pas la réplique de l’assassine et se détend un peu mieux lorsque je lui parle. Sa tension, engendrée par l’effrayante elfe, a diminué lorsqu’elle s’accorde avec mon plan. Elle pointe du doigt l’étrangeté de nos équipements, même si nous semblons moins rester davantage dans la norme que certains. Le principal étant tout de même de garder nos armes dans les fourreaux.
(Merde. Qui de Silméria ou Hirst est la plus à même de faire exactement ce qu’il faut pas ? Celle qui parvient à surprendre l'imprévue même ou celle pouvant menacer de sa lame pour un mot de travers ?)
"Hé ! Pourquoi t'es méchante ?" Balance Itulë, sourcils froncés, poings sur les hanches.
(Ho…)
(…putain…)
(…de…)
(…merde !)
Cette question, cette simple question, mène directement à la cruauté qui émane d’Hirst, son côté froid et implacable, ce qu’elle est capable de faire et pourrait bien provoquer ce petit rien qui lui manque, engendrant un bain de sang. Même pour Itulë qui semble attirer à elle toute la sympathie de sœurs. Je dois, d’une manière ou d’une autre, calmer la situation et détourner l’attention sur autre chose.
"Elle est pas méchante, on a juste…passé une sale journée." Fais-je en offrant une porte de sortie à Hirst. Puis j’oriente la conversation ailleurs. "C’est noté, merci." Dis-je en réponse à Fanielle. "En attendant qu’un accès s’ouvre, que pouvez-vous nous dire de cette ville, ce monde à commencer par nos chances de retrouver nos camarades passés par l’écluse ? Sont-ils encore en vie selon vous ?"
Hirst se tourne vers la jeune fille, me faisant hérisser les poils de tout mon être de peur, lorsque sa lame tourne avec elle dans la même direction. Finalement, celle-ci disparaît et mes craintes avec, lorsque Hirst se met à genoux pour lui parler. Elle explique son état émotionnel par la disparition de sa sœur jumelle, la colère pouvant faire s’égarer les gens et leur donner un air méchant. Des mots qui résonnent différemment en moi, qui aie vu le comportement incompréhensible de Silméria sur Aliaénon et qui a provoqué tant de catastrophes. Enfin, Hirst répond à mes craintes concernant les autres, expliquant que si elle est toujours présente, c’est que sa sœur est encore en vie.
(Donc il suffirait de tuer Silméria pour venir à bout de l’autre dans le même temps ? C’est noté !)
Si Itulë fait la moue en expliquant qu’elle ne menace pas les gens aidant lorsqu’elle est en colère, mon attention est vite attirée par les propos de Fanielle, me faisant marquer un arrêt.
"L'accès ne va pas s'ouvrir tout seul : vous semblez tous deux équipés, essayez ensemble. Quant à vos amis et sœur, évidemment qu'ils sont en vie, l'on ne peut mourir à Ashaar. Ca n'empêche qu'ils pourraient avoir tous les os du corps brisés. Ce serait réaliste que de le penser." Elle affiche une grimace désolée, avant de continuer. "L'écluse permet aux navires de livraison de passer de la plus basse des Voies Médianes à la plus Haute des Voies Hautes en se remplissant. Lorsqu'elle se vide, l'eau est relâchée dans un lac souterrain à hauteur de la Veine."
"Donc il est possible d'utiliser cette écluse pour passer d'un niveau à un autre. Il va falloir qu'on trouve un transport pour retrouver les autres. En revanche, c'est quoi cette histoire ? Comment se fait-il que personne ne meure ici ?" Fais-je alors que j’apporte mon aide dans l’ouverture de la porte.
De son côté, Hirst s’emble s’adoucir auprès de la jeune elfe, me laissant entrevoir que les deux sœurs ont des caractères bien différents. L’une a un sens de l’humour assez amusant, même dans des circonstances qui ne s’y prêtent guère, mais un comportement hors de contrôle proche de l’irresponsabilité. L’autre est froide, déterminée, cruelle, mais semble plus fiable dans ses actes. L’idéal serait un mix des deux, drôle et fiable. L’horreur serait également aussi un mix des deux. Cruelle et totalement imprévisible. Pour l’heure, nous œuvrons de concert pour ouvrir la porte.
"Il n'est normalement pas permis de naviguer sur ce canal, sauf les bateleurs chargés des livraisons. Et ils sont tous au niveau de la Veine, en ce Jour du Don." Déclare Fanielle avant de venir nous aider à pousser sur le levier improvisé de Hirst avant de poursuivre. "Nous sommes protégés par la Magie des Cieux. Toute la cité."
Itulë vient également à notre aide et ensemble, nous parvenons à ouvrir la porte. La Veine, le Jour du Don, l’immortalité, la Magie des Cieux, plus je pose de questions et plus mes réponses en engendrent d’autres. J’espère en voir finalement le bout. Pour l’heure, c’est de cette porte qu’on en voit le bout, faisant craquer le bois dans un bruit qui a très probablement alerté les résidents.
Ceci fait, Hirst met les choses au clair. Elle promet, dans une certaine mesure, de garantir à Fanielle de rentrée chez elle, de même qu’à la jeune elfe, alertant cette dernière de bien rester à ses côtés en cas de problème. Une fois à l’intérieur, je ne peux que fermer les yeux face à tant de menaces proférées à nouveau. Si quelqu’un venait à chercher à nous nuire, il finirait dans le cours d’eau. Donc si Fanielle venait à...nous trahir en quelque sorte, elle en subirait aussi le châtiment. D’un autre côté, ils s’en tirent bien car si Hirst ne peut plus s’occuper d’Itulë, ma propre vie va dépendre de ma capacité à la protéger. Non vraiment quelle charmante escapade en sa compagnie.
"Tu pourrais éviter de menacer l’une des rares personnes qui sait qui, comment et surtout où soigner ta sœur ? Si on veut retrouver les autres, ils y seront probablement s’ils finissent dans un sale état." Fais-je en chuchotant. Puis aux deux elfes, toujours sur le même ton. "Cachez vos oreilles, on ne sait jamais." Je me rapproche ensuite de Fanielle, cherchant son regard et chuchotant encore et toujours. "Quand je vous disais de pas faire pas attention à sa manière de parler !" Puis vraiment plus bas. "Restez tout de même près de moi. Juste au cas où."
L’intéressée réplique qu’il n’y a pas de raison que les propriétaires soient sur la défensive, tant que nous n’usons pas de magie.
(Mais qu’on-t-il avec cette magie bon sang ? Quoi qu’après les péripéties sur Aliaénon, je ne vais pas m’en plaindre.)
Elle se tourne ensuite vers moi, me demandant pourquoi les elfes devraient se cacher les oreilles, ce qu'Itulë fait justement.
(Je ne sais pas, peut-être par ce qu’on vient d’un autre monde, qu’on ignore si des elfes existent ou pas et que ça pourrait attirer inutilement l’attention sur nous ? Passons.)
Fanielle continue son exploration et à l’approche d’un escalier, nous intime au silence d’un doigt sur la bouche. Nous entendons ainsi une voix féminine murmurer une mélodie sans parole. C’est assez pour notre guide de comprendre que nous devrions être chez Leibna, une amie potière. En revanche, elle craint la présence de son père et nous regarde comme si elle attendait notre aval pour monter. Mais je veux clarifier un point avant toute chose et la retiens d’avancer.
"Une raison particulière de craindre un simple potier ?" Fais-je alors qu’Hirst déclare qu’elle n’a nullement l’intention de faire usage de magie ou de violence et qu’elle sera la plus heureuse des femmes si tout se passe à merveille.
(Si seulement ça pourrait être vrai !)
Fanielle me répond tout simplement que le problème n’est pas tant le potier, mais son ivresse bien connue. Il pourrait partir en vrille, paniquant et hurlant si les choses venaient à déraper ou à la simple menace. On se demande de qui elle parle ainsi en observant Hirst avec froideur, bien que celle-ci l’invite à monter. Nous devons agir en groupe et pour cela, il va me falloir œuvrer avec Hrist. Nous suivons les mêmes buts et dans ce sens, peut-être puis-je commencer à me fier à elle. Jusque-là, c’est principalement sa sœur et ses nombreuses frasques qui leur ont valu cette sale réputation sur Aliaénon. Le seul échange que j’ai eu avec Hirst a été un affrontement et à sa décharge, c’était à mon initiative. Et si finalement, la froide Hirst pouvait être le support pour mieux comprendre et pourquoi pas, canaliser sa sœur ?
"Ta sœur m’a fait comprendre que vous aviez une bonne ouïe. Vous auriez la capacité de savoir si notre problème de boisson est dans les parages ?" Fais-je aux deux elfes avant d’emboîter le pas à Fanielle, sans faire de bruit.
Emboite le pas à Fanielle
Silencieux : Le ninja a la capacité d'être totalement silencieux dans ses déplacements, qu'il marche, coure ou saute, s'il prête attention à n'avoir sur lui aucun objet risquant de faire du bruit s'il est nonchalamment porté.
- Mathis
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- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Voies Médianes
N’ayant pas trouvé nécessaire de les conduire jusqu’à la boutique du dénommé Dantes, je fus conduit dans une cellule. Une cellule des plus conventionnelle, comportant des barreaux, des murs de pierres et un lit. Alors que je me serais attendu à une pièce sale, encombré de détritus ou de l’odeur des anciens occupants, celle-ci était seulement recouverte de poussière et me donnait l’impression d’être rarement utilisé. Je m’assis sur le lit et constata que le matelas avait la dureté d’un matelas pratiquement neuf. Cette observation me rassura, l’emprisonnement n’était pas coutumière, je serais donc libéré assez tôt.
Je fus par contre surpris qu’ils ne pensent pas à me retirer les menottes lorsqu’ils m’enfermèrent dans cette cellule poussiéreuse. Était-ce parce qu’ils n’avaient pas l’habitude d’emprisonner les gens et en oubliaient la procédure ? Ou parce qu’ils pensaient me libérer dans les minutes qui allaient suivre. Considérant que la deuxième option devait être la bonne, je décidai d’attendre. Deux des trois soldats quittèrent les lieux, en laissant un seul en faction. Ce dernier, fermé à toute discussion.
Après avoir observé Praline passer à travers les barreaux à sa guise, je me dirigeai vers la couchette et l'appelai. Sans hésitation, elle me rejoignit et sauta agilement sur le matelas. Je me couchai sur le côté, relevant mes genoux. J’aurais préféré “dormir” sur le dos, mais mes menottes m’en empêchaient. Je fermai ensuite les yeux comme si j’avais l’intention de dormir un peu.
Ma réelle intention était d’explorer un peu les lieux. Je profitai donc de sa proximité pour transférer mon âme dans le corps de Praline. Habituée à mes visites, celle-ci me fit une petite place et me laissa les commandes de son corps. Je descendis donc prestement du lit, laissant mon corps d’humain “assoupi”.
Sans difficulté, je me faufilai entre deux barreaux, situés le plus loin possible du barreau. Sage précaution puisque dès qu’il me vit quitter la cellule, il tenta, en vain, de me flanquer un violent coup de pied. Je sortis de la salle et j’empruntai le couloir en longeant le mur, tentant de me faire le plus discret possible. C’était sans compter le cri du gardien
"Saloperie de bestiole !"
Cette insulte à mon endroit attira aussitôt l’attention de deux autres soldats. Sitôt qu’ils m'eurent repéré, ils se plantèrent au milieu du corridor afin de m’occuper la route. Puisqu’ils ne connaissaient rien de l’espèce féline, je tentai de les intimider. Aussitôt cette pensée formulée, le corps de Praline s’exécuta. Elle feula, s’arrondit le dos, dressant ainsi tous les poils de son corps, ses oreilles orientées vers l’arrière et la bouche grande ouverte, dévoilant ses dents, prête à mordre.
Un des deux gardes pria son collègue de m’embrocher avec son épée. J’ouvris alors ma gueule pour en sortir ma langue et tenter de l’enrouler sur l’épée afin de désarmer le garde qui m’approchait. Manquant de précision, j’attrapai plutôt le poignet du soldat, celui-ci tenant aussi fortement sa lame. Me voyant ainsi immobilisé, le second s’approcha, tentant de me trancher la langue.
Dans l'urgence de la situation, et désirant faire un saut comme seuls les chats puissent le faire, je rétractai ma langue rapidement et avec force oubliant de lâcher le poignet du garde.
Je ne pus malheureusement déséquilibrer le soldat, qui attrapa ma langue.
Je tentai alors de me défendre en essayant de planter les pointes de ma langue dans le poignet de l'homme. Et puis, appuyé sur ses pattes arrière, je voulus griffer tout ce que je pouvais de mes pattes avant. Mais la lourde armure du garde le protégeait de mes attaques. Le second garde se saisit de moi et me remit dans la cage par les barreaux en criant à mon corps humain allongé de garder mon chat auprès de moi.
Sous ma forme féline, je lâchai le poignet du garde et j’entrai dans la cellule, me précipitant vers mon corps je sautai sur celui-ci. De nouveau dans son corps, je fis mine de me réveiller tout en m'étirant comme je pouvais vu que des menottes entravaient mes mouvements. Praline se calla contre moi tout en ronronnant.
Faisant semblant d'être surpris par la remarque du garde, je fronçai les sourcils.
"T"as pigé ?" me demanda-t-il
"Oui, oui... Je garde ma douce Praline auprès de moi, désormais. " Cela dit, je m'assois sur le lit.
Je l’avais échappé belle. En fait, mon sort aurait pu être bien pire. Ils auraient pu m’empaler sans prévenir alors qu’ils se sont contentés de me ramener dans ma cage.
Exprimant un certain scepticisme face à la douce de ma chatte, ils repartirent dans le corridor laissant le troisième assurer la surveillance.
Quelques minutes plus tard, j’eus la visite d’un homme qui n’avait rien de soldat. Une plume dans une main et un carnet dans l’autre, il me scrutait derrière ses petites lunettes rondes.
Lorsqu’il m'adressa la parole, je me levai de la couchette, mais je ne m'approchai pas des barreaux. Praline en profita pour s'y coucher de tout son long.
« Vous êtes donc l’un de ces étrangers. Curieux équipements que vous portez là. Sans doute aurions-nous dû vous en soulager. Curieuse créature, aussi. »
Sa barbe grise bien taillée, ses oreilles pointues visibles à travers sa chevelure grise, cet elfe d’un certain âge au port altier et richement vêtu, jeta un bref coup d’oeil sur Praline, puis il poursuivit:
« Il a été mis à ma connaissance le saccage du Fil et l’Aiguille, une boutique de tailleur tout à fait respectable des Voies Médianes. Cela vient s’ajouter à la longue liste des impairs commis par vos pairs et vous-même. Il va sans dire que vous ne sortirez pas d’ici sans que l’affaire soit conclue, et sans que vous ayez versé les dédommagements nécessaires à la remise en ordre de l’atelier de ce cher Monsieur Dantes. »
Après avoir guetté ma réaction par-dessus ses lunettes, il enchaîna :
« Nos hommes n’ont trouvé personne dans le capharnaüm que vous avez laissé sur place : ils se sont enfuis par la voie d’eau en emportant avec eux en otage la fille de cet honnête commerçant, Fanielle Dantes. Puisque vous êtes l’unique des leurs que nous avons sous la main, je vous suggère de payer maintenant le dû pécuniaire. Cela pourra faciliter pour vous la dureté de votre jugement. Il va sans dire que tant qu’ils n’auront pas été arrêtés, vous assumerez la responsabilité de leurs actes : il parait que vous avez refusé à la Colonelle d’Esthalor une participation active à leurs recherches. »
Lorsqu'il dit que mes compagnons s'étaient enfuis et avaient pris en otage la fille du marchand, j'agrandis mes yeux de surprise. Puis je lui adressai à mon tour la parole.
"Je me prénomme Mathis, fils de Marcus. Je suis originaire de la cité Kendra Kâr sur le continent de Nirtim dans le monde de Yuimen. "
Je m'arrêtai le temps de trouver mes mots et puis je répondis:
" Je ne savais pas qu'il y avait accès à une voie d'eau dans cette boutique et encore moins qu'ils avaient pris la fuite. Si je n'ai pas participé activement à la recherche, c'est tout simplement que j'avais vu vos gardes devant la boutique et que je savais qu'ils se trouvaient à l'intérieur. Je ne voyais pas en quoi je pouvais être utile... Mais j'ai quelques talents de pisteur, je peux mettre ce talent à votre disposition."
J'avais parlé d'une voix calme et posée sans le moindre signe d'agressivité ni d'arrogance.
"Ce marché proposé par ma subordonnée n'a plus lieu d'être. Ainsi prisonnier, vous êtes notre garantie. Avez-vous sur vous de quoi payer réparation au Commerçant Dantes ? Où devons-nous vous dépouiller de vos équipements pour vilement troquer ces derniers à des usuriers et prêteurs sur gages ?" Temina-t-il d’une voix froide et ferme.
J’avais le sentiment que cet homme en voulait à mon équipement et s’intéressait à mon argent. Je n'appréciai pas le ton avec lequel il me parler, ni le fait de payer pour les autres.
Je tentai donc de négocier.
"Je me suis rendu de plein gré. Je ne connais pas le type de monnaie de votre monde, et je n'en possède que très peu.” Mentis-je.
“ Mais même si je pouvais vous dédommager, je ne veux pas payer pour le trouble causé par d'autres dont la moitié sont des inconnus pour moi. Et je n'ai pas l'intention de me départir de mon équipement. Une de mes compagnes est partie chercher les autres. Je désirerais les attendre. "
Je n'avais pas haussé le ton, mais ma voix était ferme également.
Je le vis écrire quelques instants dans son cahier avant de reporter son attention sur moi.
"J'ajoute à votre dossier un clair refus de coopérer. Continuez comme ça, et vous irez bien vite rejoindre la Cité Inférieure avec les malfrats dans votre genre."
Après avoir jeté un autre coup d’oeil à Praline, il rajouta:
"Et au sien, quoi que ce soit, une tentative d'évasion et attaque contre officier en poste."
Je ne dis rien. Me contentant de le regarder dans les yeux
Pour sa part, il me fixa par-dessus ses lunettes
J’aurais bien aimé croiser mes bras, mais mes menottes me l’empêchaient.
Adoptant un ton poli, mais neutre, je lui fis une demande:
"Serait-ce trop vous demander de me faire retirer ces menottes ? Dans cette cellule et avec le gardien, je ne risque pas de m'évader. "
Sa réponse ne me surprit guère
"Vous ne prétendez pas vous délester de votre équipement ou de votre or. Aucun geste ne sera donc fait en votre faveur. Vous gardez les menottes."
Mais au moins j’avais tenté ma chance, je savais désormais à quoi m’en tenir.
Je lui souris :
"C'est de bonne guerre"
Cela dit, je me rendis à la couchette, me couchai sur le dos, levai mes fesses, pliai mes genoux et tentai de passer mes mains à l'avant.
(((Tentative de ramener les menottes à l'avant. Considérant que Mathis est pugiliste et acrobate, je me suis dit qu'il pouvait peut-être réussir cette manoeuvre )))
Je fus par contre surpris qu’ils ne pensent pas à me retirer les menottes lorsqu’ils m’enfermèrent dans cette cellule poussiéreuse. Était-ce parce qu’ils n’avaient pas l’habitude d’emprisonner les gens et en oubliaient la procédure ? Ou parce qu’ils pensaient me libérer dans les minutes qui allaient suivre. Considérant que la deuxième option devait être la bonne, je décidai d’attendre. Deux des trois soldats quittèrent les lieux, en laissant un seul en faction. Ce dernier, fermé à toute discussion.
Après avoir observé Praline passer à travers les barreaux à sa guise, je me dirigeai vers la couchette et l'appelai. Sans hésitation, elle me rejoignit et sauta agilement sur le matelas. Je me couchai sur le côté, relevant mes genoux. J’aurais préféré “dormir” sur le dos, mais mes menottes m’en empêchaient. Je fermai ensuite les yeux comme si j’avais l’intention de dormir un peu.
Ma réelle intention était d’explorer un peu les lieux. Je profitai donc de sa proximité pour transférer mon âme dans le corps de Praline. Habituée à mes visites, celle-ci me fit une petite place et me laissa les commandes de son corps. Je descendis donc prestement du lit, laissant mon corps d’humain “assoupi”.
Sans difficulté, je me faufilai entre deux barreaux, situés le plus loin possible du barreau. Sage précaution puisque dès qu’il me vit quitter la cellule, il tenta, en vain, de me flanquer un violent coup de pied. Je sortis de la salle et j’empruntai le couloir en longeant le mur, tentant de me faire le plus discret possible. C’était sans compter le cri du gardien
"Saloperie de bestiole !"
Cette insulte à mon endroit attira aussitôt l’attention de deux autres soldats. Sitôt qu’ils m'eurent repéré, ils se plantèrent au milieu du corridor afin de m’occuper la route. Puisqu’ils ne connaissaient rien de l’espèce féline, je tentai de les intimider. Aussitôt cette pensée formulée, le corps de Praline s’exécuta. Elle feula, s’arrondit le dos, dressant ainsi tous les poils de son corps, ses oreilles orientées vers l’arrière et la bouche grande ouverte, dévoilant ses dents, prête à mordre.
Un des deux gardes pria son collègue de m’embrocher avec son épée. J’ouvris alors ma gueule pour en sortir ma langue et tenter de l’enrouler sur l’épée afin de désarmer le garde qui m’approchait. Manquant de précision, j’attrapai plutôt le poignet du soldat, celui-ci tenant aussi fortement sa lame. Me voyant ainsi immobilisé, le second s’approcha, tentant de me trancher la langue.
Dans l'urgence de la situation, et désirant faire un saut comme seuls les chats puissent le faire, je rétractai ma langue rapidement et avec force oubliant de lâcher le poignet du garde.
Je ne pus malheureusement déséquilibrer le soldat, qui attrapa ma langue.
Je tentai alors de me défendre en essayant de planter les pointes de ma langue dans le poignet de l'homme. Et puis, appuyé sur ses pattes arrière, je voulus griffer tout ce que je pouvais de mes pattes avant. Mais la lourde armure du garde le protégeait de mes attaques. Le second garde se saisit de moi et me remit dans la cage par les barreaux en criant à mon corps humain allongé de garder mon chat auprès de moi.
Sous ma forme féline, je lâchai le poignet du garde et j’entrai dans la cellule, me précipitant vers mon corps je sautai sur celui-ci. De nouveau dans son corps, je fis mine de me réveiller tout en m'étirant comme je pouvais vu que des menottes entravaient mes mouvements. Praline se calla contre moi tout en ronronnant.
Faisant semblant d'être surpris par la remarque du garde, je fronçai les sourcils.
"T"as pigé ?" me demanda-t-il
"Oui, oui... Je garde ma douce Praline auprès de moi, désormais. " Cela dit, je m'assois sur le lit.
Je l’avais échappé belle. En fait, mon sort aurait pu être bien pire. Ils auraient pu m’empaler sans prévenir alors qu’ils se sont contentés de me ramener dans ma cage.
Exprimant un certain scepticisme face à la douce de ma chatte, ils repartirent dans le corridor laissant le troisième assurer la surveillance.
Quelques minutes plus tard, j’eus la visite d’un homme qui n’avait rien de soldat. Une plume dans une main et un carnet dans l’autre, il me scrutait derrière ses petites lunettes rondes.
Lorsqu’il m'adressa la parole, je me levai de la couchette, mais je ne m'approchai pas des barreaux. Praline en profita pour s'y coucher de tout son long.
« Vous êtes donc l’un de ces étrangers. Curieux équipements que vous portez là. Sans doute aurions-nous dû vous en soulager. Curieuse créature, aussi. »
Sa barbe grise bien taillée, ses oreilles pointues visibles à travers sa chevelure grise, cet elfe d’un certain âge au port altier et richement vêtu, jeta un bref coup d’oeil sur Praline, puis il poursuivit:
« Il a été mis à ma connaissance le saccage du Fil et l’Aiguille, une boutique de tailleur tout à fait respectable des Voies Médianes. Cela vient s’ajouter à la longue liste des impairs commis par vos pairs et vous-même. Il va sans dire que vous ne sortirez pas d’ici sans que l’affaire soit conclue, et sans que vous ayez versé les dédommagements nécessaires à la remise en ordre de l’atelier de ce cher Monsieur Dantes. »
Après avoir guetté ma réaction par-dessus ses lunettes, il enchaîna :
« Nos hommes n’ont trouvé personne dans le capharnaüm que vous avez laissé sur place : ils se sont enfuis par la voie d’eau en emportant avec eux en otage la fille de cet honnête commerçant, Fanielle Dantes. Puisque vous êtes l’unique des leurs que nous avons sous la main, je vous suggère de payer maintenant le dû pécuniaire. Cela pourra faciliter pour vous la dureté de votre jugement. Il va sans dire que tant qu’ils n’auront pas été arrêtés, vous assumerez la responsabilité de leurs actes : il parait que vous avez refusé à la Colonelle d’Esthalor une participation active à leurs recherches. »
Lorsqu'il dit que mes compagnons s'étaient enfuis et avaient pris en otage la fille du marchand, j'agrandis mes yeux de surprise. Puis je lui adressai à mon tour la parole.
"Je me prénomme Mathis, fils de Marcus. Je suis originaire de la cité Kendra Kâr sur le continent de Nirtim dans le monde de Yuimen. "
Je m'arrêtai le temps de trouver mes mots et puis je répondis:
" Je ne savais pas qu'il y avait accès à une voie d'eau dans cette boutique et encore moins qu'ils avaient pris la fuite. Si je n'ai pas participé activement à la recherche, c'est tout simplement que j'avais vu vos gardes devant la boutique et que je savais qu'ils se trouvaient à l'intérieur. Je ne voyais pas en quoi je pouvais être utile... Mais j'ai quelques talents de pisteur, je peux mettre ce talent à votre disposition."
J'avais parlé d'une voix calme et posée sans le moindre signe d'agressivité ni d'arrogance.
"Ce marché proposé par ma subordonnée n'a plus lieu d'être. Ainsi prisonnier, vous êtes notre garantie. Avez-vous sur vous de quoi payer réparation au Commerçant Dantes ? Où devons-nous vous dépouiller de vos équipements pour vilement troquer ces derniers à des usuriers et prêteurs sur gages ?" Temina-t-il d’une voix froide et ferme.
J’avais le sentiment que cet homme en voulait à mon équipement et s’intéressait à mon argent. Je n'appréciai pas le ton avec lequel il me parler, ni le fait de payer pour les autres.
Je tentai donc de négocier.
"Je me suis rendu de plein gré. Je ne connais pas le type de monnaie de votre monde, et je n'en possède que très peu.” Mentis-je.
“ Mais même si je pouvais vous dédommager, je ne veux pas payer pour le trouble causé par d'autres dont la moitié sont des inconnus pour moi. Et je n'ai pas l'intention de me départir de mon équipement. Une de mes compagnes est partie chercher les autres. Je désirerais les attendre. "
Je n'avais pas haussé le ton, mais ma voix était ferme également.
Je le vis écrire quelques instants dans son cahier avant de reporter son attention sur moi.
"J'ajoute à votre dossier un clair refus de coopérer. Continuez comme ça, et vous irez bien vite rejoindre la Cité Inférieure avec les malfrats dans votre genre."
Après avoir jeté un autre coup d’oeil à Praline, il rajouta:
"Et au sien, quoi que ce soit, une tentative d'évasion et attaque contre officier en poste."
Je ne dis rien. Me contentant de le regarder dans les yeux
Pour sa part, il me fixa par-dessus ses lunettes
J’aurais bien aimé croiser mes bras, mais mes menottes me l’empêchaient.
Adoptant un ton poli, mais neutre, je lui fis une demande:
"Serait-ce trop vous demander de me faire retirer ces menottes ? Dans cette cellule et avec le gardien, je ne risque pas de m'évader. "
Sa réponse ne me surprit guère
"Vous ne prétendez pas vous délester de votre équipement ou de votre or. Aucun geste ne sera donc fait en votre faveur. Vous gardez les menottes."
Mais au moins j’avais tenté ma chance, je savais désormais à quoi m’en tenir.
Je lui souris :
"C'est de bonne guerre"
Cela dit, je me rendis à la couchette, me couchai sur le dos, levai mes fesses, pliai mes genoux et tentai de passer mes mains à l'avant.
(((Tentative de ramener les menottes à l'avant. Considérant que Mathis est pugiliste et acrobate, je me suis dit qu'il pouvait peut-être réussir cette manoeuvre )))
- Silmeria
- Messages : 306
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Les Voies Médianes
" Qu'est ce que ça peut te foutre, tu es médecin ? "
J'entendais Jorus s'enquérir du bien être des deux compagnes d'infortune que la providence nous avait envoyées. J'étais sûre que l'homme cherchait à se rassurer lui même par crainte ou mal aise. De mon côté, la lame déboîtait doucement la serrure. Le métal avait été tordu sous l'apparition de mon arme mais celle-ci s'était retrouvée coincée. Faute de pouvoir la retirer, il me fallait la révoquer et ainsi la faire réapparaître. Fanny échangeait avec Jorus, je sentais dans son ton un air de reproches, effectivement ma jumelle bien aimée était la source de nombreux maux mais je n'appréciais guère qu'une illustre inconnue cherche à mettre quelque chose sur son dos où le mien. Effectivement, j'ai été rude avec ces pauvres gens mais comme je dis souvent : Menacer, c'est négocier
" Si j'avais voulu le motiver, je vous aurai tranché la gorge et enfoncé cette lame dans le coeur afin qu'il vous sauve toutes les deux. J'ai indemnisé votre géniteur pour ses pertes, vous rentrerez chez vous sauve, en attendant, ne vous opposez pas à moi. "
La femme avait peut-être besoin d'un rappel, elle n'était pas particulièrement disposée à nous aider faute d'avoir compté les portes, si elle venait à changer d'avis ou vouloir nous envoyer à la garde pour se débarrasser de nous, il fallait l'aider à garder en tête que ça ne serait pas dans son plus grand intérêt.
Jorus lui même fit son effort pour lui faire comprendre de ne pas me titiller, il avait une certaine sagesse dans un sens et j'étais sûre qu'il serait un compagnon fiable durant les instants que le destin nous offrirait ensemble.
"Hé ! Pourquoi t'es méchante ? " La petite Itulë me regardait, en colère. Devant une telle innocence je ne pouvais pas rester aussi distante et hivernale, il fallait expliquer à cette petite que certaines choses pouvaient lui échapper, le monde est à la fois beau et cruel dans sa diversité, les gens aussi. Je révoque ma lame et me tourne vers le petit beignet pour mettre un genou à terre et la caresser doucement par les épaules.
" Mon petit beignet, tu te souviens de la dame aux cheveux blancs venu te consoler ? C'est ma jumelle, et je suis morte de peur pour elle, il arrive parfois que la colère puisse égarer quelqu'un et que je prenne un air méchant. Tu comprends ? "
Tendant la main vers la joue du petit beignet je lui affiche un sourire assez sincère, je ne ressens rien pour ce petit être et je ne comprends pas complètement le dévolu de Silmeria à son égard mais je me fie à son instinct aussi dangereux soit-il. Avait-elle vu une étincelle ? La lumière lointaine et impalpable d'une rédemption en son sein ?
" Sois tranquille, on va sortir d'ici et je te protégerai, même contre un Dragon. "
À Jorus qui s'inquiétait du sort de nos compagnons disparus dans l'écluse, je dis simplement : " je suis toujours présente, Silmeria n'est pas morte. " Même si je lui offrais là une information des plus sensible. Derrière son air gauche et benêt, il avait sans doute compris que c'était un propos à ne pas oublier.
La conversation suivi son cours et de nouveau de ma lame, je fendais la porte, cette fois-ci dans son embrasure et grâce à ce levier improvisé, Fanny, le beignet et moi même parvenions enfin à l'ouvrir non sans fracas. Je me permettais un petit rappel, si quelqu'un dans cette demeure de potier avait à un moment la sinistre et sotte idée de simplement prononcer le mot " garde " plus fort qu'on ne murmurerait un secret, celui-ci emporterait ce dernier mot comme épitaphe avant de flotter au grès des écluses, sombrant à son tour dans la noirceur inconnue.
" Bien... Maintenant que nous soyons tous d'accord, Fannielle, vous rentrerez chez vous saine et sauve, toi aussi mon petit beignet d'amour. Toutefois, si quelqu'un présent ici, dans cette demeure tente de nous appréhender, d'alerter la garde... "
Je révoque ma lame pour ne risquer de blesser personne, caressant ensuite les cheveux de la petite elfe.
" Mon petit beignet, tu veux bien me promettre que si des personnes deviennent méchantes avec toi ou nous menacent d'être séparés, tu viens te placer derrière moi, je te protégerai contre les méchants. Et s'il m'arrive quelque chose ou que sans raison je disparaisse, il faudra aller voir le monsieur ici, il te protégera de sa vie. " Disais-je en désignant Jorus. J'étais sûre qu'il serait capable de comprendre le sens du devoir, nous étions accompagnés d'une petite fille, illustre inconnue parmi les inconnus mais notre devoir était bien de la protéger. Il n'y avait pas plus vulnérable qu'elle, ce petit fragment d'innocence devait être pour Silmeria quelque chose de si précieux qu'elle ne s'était pas retournée pour protéger sa vie. Pourtant... Elle aurait pu cligner sur Akihito, le tuer et revenir consoler Itulë avant même qu'elle ne renifle... Pourquoi tant de... Faiblesse ?
Jorus comprendrait. Sans qu'on ne lui fasse comprendre. Si Fanny et moi devions disparaître ou être séparées, Itule trouverait en Jorus quelqu'un pour la protéger, c'était un homme droit et bien qu'il ait signé quelques mauvaises décisions à mon égard, il n'avait pas cherché à se venger manifestement de ce que je lui avais fait subir. Par ces aiguilles incandescentes dans son corps rond et grotesque, j'avais signé une paix entre nous sans même le savoir.
" Ou vivra craindre jusqu'à son ombre. Mais ça... il en a déjà conscience. Maintenant, Fannielle, mieux vaut que ce soit un voisin qui entre. N'oubliez pas ma chère, si quelqu'un cherche à nous nuire ou alerter la garde... "
Je désignais le petit cours d'eau. Elle fut la première à monter tandis que je promettais à la petite qu'après cette mésaventure on irait lui trouver à manger et un endroit en sécurité pour se reposer et en apprendre plus sur ce monde.
Jorus quant à lui marchait à pas de velours comme s'il venait commettre un méfait mais l'ouverture fracassante de la porte aurait déjà alerté quelqu'un de notre venue, inutile d'en faire beaucoup plus. il demandait si nous, Elfes avions une ouïe assez fine pour entendre quelque chose à l'étage, mais... Qu'il soit ivre ou non, le père en question ne pouvait pas faire beugler comme un putois, il fallait bien qu'il soit silencieux de temps à autre, il ne hurlerait que face au danger ou à l'incompréhension et c'était là une mission importante pour Jorus et Fannielle, celle d'éviter que quelqu'un ne s'emporte.
Ma lame était révoquée, je n'étais pas une menace particulière contrairement à Jorus et son arsenal. Je portais les affaires de Silmeria récupérées dans la cave et la main d'Itule de l'autre main.
" Jorus, je n'entends personne. Fais au mieux pour que tout se passe bien je te prie. Je ne voudrais pas avoir à prendre le relais. "
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Monte les escaliers après Fannielle et Jorus, accompagne Itulë
J'entendais Jorus s'enquérir du bien être des deux compagnes d'infortune que la providence nous avait envoyées. J'étais sûre que l'homme cherchait à se rassurer lui même par crainte ou mal aise. De mon côté, la lame déboîtait doucement la serrure. Le métal avait été tordu sous l'apparition de mon arme mais celle-ci s'était retrouvée coincée. Faute de pouvoir la retirer, il me fallait la révoquer et ainsi la faire réapparaître. Fanny échangeait avec Jorus, je sentais dans son ton un air de reproches, effectivement ma jumelle bien aimée était la source de nombreux maux mais je n'appréciais guère qu'une illustre inconnue cherche à mettre quelque chose sur son dos où le mien. Effectivement, j'ai été rude avec ces pauvres gens mais comme je dis souvent : Menacer, c'est négocier
" Si j'avais voulu le motiver, je vous aurai tranché la gorge et enfoncé cette lame dans le coeur afin qu'il vous sauve toutes les deux. J'ai indemnisé votre géniteur pour ses pertes, vous rentrerez chez vous sauve, en attendant, ne vous opposez pas à moi. "
La femme avait peut-être besoin d'un rappel, elle n'était pas particulièrement disposée à nous aider faute d'avoir compté les portes, si elle venait à changer d'avis ou vouloir nous envoyer à la garde pour se débarrasser de nous, il fallait l'aider à garder en tête que ça ne serait pas dans son plus grand intérêt.
Jorus lui même fit son effort pour lui faire comprendre de ne pas me titiller, il avait une certaine sagesse dans un sens et j'étais sûre qu'il serait un compagnon fiable durant les instants que le destin nous offrirait ensemble.
"Hé ! Pourquoi t'es méchante ? " La petite Itulë me regardait, en colère. Devant une telle innocence je ne pouvais pas rester aussi distante et hivernale, il fallait expliquer à cette petite que certaines choses pouvaient lui échapper, le monde est à la fois beau et cruel dans sa diversité, les gens aussi. Je révoque ma lame et me tourne vers le petit beignet pour mettre un genou à terre et la caresser doucement par les épaules.
" Mon petit beignet, tu te souviens de la dame aux cheveux blancs venu te consoler ? C'est ma jumelle, et je suis morte de peur pour elle, il arrive parfois que la colère puisse égarer quelqu'un et que je prenne un air méchant. Tu comprends ? "
Tendant la main vers la joue du petit beignet je lui affiche un sourire assez sincère, je ne ressens rien pour ce petit être et je ne comprends pas complètement le dévolu de Silmeria à son égard mais je me fie à son instinct aussi dangereux soit-il. Avait-elle vu une étincelle ? La lumière lointaine et impalpable d'une rédemption en son sein ?
" Sois tranquille, on va sortir d'ici et je te protégerai, même contre un Dragon. "
À Jorus qui s'inquiétait du sort de nos compagnons disparus dans l'écluse, je dis simplement : " je suis toujours présente, Silmeria n'est pas morte. " Même si je lui offrais là une information des plus sensible. Derrière son air gauche et benêt, il avait sans doute compris que c'était un propos à ne pas oublier.
La conversation suivi son cours et de nouveau de ma lame, je fendais la porte, cette fois-ci dans son embrasure et grâce à ce levier improvisé, Fanny, le beignet et moi même parvenions enfin à l'ouvrir non sans fracas. Je me permettais un petit rappel, si quelqu'un dans cette demeure de potier avait à un moment la sinistre et sotte idée de simplement prononcer le mot " garde " plus fort qu'on ne murmurerait un secret, celui-ci emporterait ce dernier mot comme épitaphe avant de flotter au grès des écluses, sombrant à son tour dans la noirceur inconnue.
" Bien... Maintenant que nous soyons tous d'accord, Fannielle, vous rentrerez chez vous saine et sauve, toi aussi mon petit beignet d'amour. Toutefois, si quelqu'un présent ici, dans cette demeure tente de nous appréhender, d'alerter la garde... "
Je révoque ma lame pour ne risquer de blesser personne, caressant ensuite les cheveux de la petite elfe.
" Mon petit beignet, tu veux bien me promettre que si des personnes deviennent méchantes avec toi ou nous menacent d'être séparés, tu viens te placer derrière moi, je te protégerai contre les méchants. Et s'il m'arrive quelque chose ou que sans raison je disparaisse, il faudra aller voir le monsieur ici, il te protégera de sa vie. " Disais-je en désignant Jorus. J'étais sûre qu'il serait capable de comprendre le sens du devoir, nous étions accompagnés d'une petite fille, illustre inconnue parmi les inconnus mais notre devoir était bien de la protéger. Il n'y avait pas plus vulnérable qu'elle, ce petit fragment d'innocence devait être pour Silmeria quelque chose de si précieux qu'elle ne s'était pas retournée pour protéger sa vie. Pourtant... Elle aurait pu cligner sur Akihito, le tuer et revenir consoler Itulë avant même qu'elle ne renifle... Pourquoi tant de... Faiblesse ?
Jorus comprendrait. Sans qu'on ne lui fasse comprendre. Si Fanny et moi devions disparaître ou être séparées, Itule trouverait en Jorus quelqu'un pour la protéger, c'était un homme droit et bien qu'il ait signé quelques mauvaises décisions à mon égard, il n'avait pas cherché à se venger manifestement de ce que je lui avais fait subir. Par ces aiguilles incandescentes dans son corps rond et grotesque, j'avais signé une paix entre nous sans même le savoir.
" Ou vivra craindre jusqu'à son ombre. Mais ça... il en a déjà conscience. Maintenant, Fannielle, mieux vaut que ce soit un voisin qui entre. N'oubliez pas ma chère, si quelqu'un cherche à nous nuire ou alerter la garde... "
Je désignais le petit cours d'eau. Elle fut la première à monter tandis que je promettais à la petite qu'après cette mésaventure on irait lui trouver à manger et un endroit en sécurité pour se reposer et en apprendre plus sur ce monde.
Jorus quant à lui marchait à pas de velours comme s'il venait commettre un méfait mais l'ouverture fracassante de la porte aurait déjà alerté quelqu'un de notre venue, inutile d'en faire beaucoup plus. il demandait si nous, Elfes avions une ouïe assez fine pour entendre quelque chose à l'étage, mais... Qu'il soit ivre ou non, le père en question ne pouvait pas faire beugler comme un putois, il fallait bien qu'il soit silencieux de temps à autre, il ne hurlerait que face au danger ou à l'incompréhension et c'était là une mission importante pour Jorus et Fannielle, celle d'éviter que quelqu'un ne s'emporte.
Ma lame était révoquée, je n'étais pas une menace particulière contrairement à Jorus et son arsenal. Je portais les affaires de Silmeria récupérées dans la cave et la main d'Itule de l'autre main.
" Jorus, je n'entends personne. Fais au mieux pour que tout se passe bien je te prie. Je ne voudrais pas avoir à prendre le relais. "
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Monte les escaliers après Fannielle et Jorus, accompagne Itulë
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.