Aux larges des côtes kersiennes se trouve une île mystérieuse et sauvage. Les Hafiz ont appris à s’en méfier comme de la peste, et elle a à Kers une aura malfaisante, qui lui donne son nom : l’Île Interdite. Les nombreuses légendes et histoires sur celle-ci, effrayant les enfants à la tombée de la nuit ou les adultes qui devraient l’apercevoir ou s’en approcher en bac, sont souvent en deçà de la réalité de l’endroit.
Elle a pourtant un aspect paradisiaque, avec ses grandes plages de sable blanc, ses jungles de palmier au vert vif souvent ensoleillé, l’eau azuréenne qui l’entoure. À tous points de vue une île paradisiaque, où chacun aimerait passer quelques jours de repos, au soleil, à siroter du jus de noix de coco directement à la source. Mais ce serait sans compter les nombreux dangers qui l’habitent.
Rien que les eaux l’entourant sont peuplées de nombreuses espèces aquatiques dangereuses : requins mangeurs d’hommes, pieuvres géantes… Les petits cours d’eau de l’île sont eux-mêmes parcourus de piranhas et alligators affamés. Certains affirment même avoir aperçu des bans entiers de sirènes, cruelles et carnassières.
Les plages sont les seuls endroits plus ou moins sécurisés de l’endroit. Longues, larges et désertes, les seuls risques sont de marcher sur un oursin ou de se faire alpaguer par une créature semi-marine. Quelques passes rocheuses offrent toutefois quelque danger si vos chevilles ne sont pas solides et votre pas pas suffisamment assuré.
Les plaines de l’Ouest sont elles aussi relativement dégagées de tout danger, malgré toute une variété d’insectes divers et de lézards venimeux qui parcourent furtivement leurs hautes herbes aux fleurs colorées, bien que quasiment toutes toxiques.
Ça se complique nettement plus lorsqu’on entre dans la jungle. Vous serez bien heureux de tomber sur l’une des quelques tribus de worans tigrés qui la peuplent dans de petits villages cernés de palissades en bambou, les protégeant autant de leurs guerres intestines que des animaux sauvages de la jungle. Ces tribus sont pour la plupart carnivores, et ne se laissent écœurer par aucune viande, pas même celle d’aventuriers inconscients qui n’auraient pas montré patte blanche. Pour ceux ayant un talent naturel pour la persuasion, ces tribus peuvent faire bon accueil et servir de relais fort opportuns pour une exploration plus poussée de l’île. Car hors de ces villages, la jungle est terriblement dangereuse. Peuplée de nombreux fauves carnassiers, de serpents venimeux, de grenouilles toxiques ou de singes agressifs. L’on raconte même qu’il y existe une créature à nul autre pareil sur Yuimen : une Licorne. Un animal magique farouche, qui ne se laisse pas aisément approcher. Qui n’apparait qu’aux cœurs purs, et dont on dit que les larmes ont des vertus de guérison, voire même de résurrection.
Et plus l’on se rapproche du centre de l’île et de la montagne volcanique qui y vrombit, fumante, en permanence, plus les dangers sont nombreux. Car on dit qu’outre la lave, un sombre maléfice pèse sur le centre de l’île. Le volcan n’entre qu’occasionnellement en éruption vive, se contentant la plupart du temps à faire bloublouter sa lave en quelques projections atteignant rarement l’extérieur du cratère. Mais c’est au creux de celui-ci, dans les profondeurs de la terre, que le Mal règne. Une sombre force, ancien temple de l’ombre, abrite les souvenirs d’une entité terrifiante ayant défié jusqu’à la mort elle-même. Une liche du nom de Mongoor Vlash qui aurait acquis un grand pouvoir magique lui permettant de se changer librement en avatar de l’ombre : un puissant Dragon Mauve. Il a été vaincu par un groupe de valeureux aventuriers, et l’un de ses anciens disciples, un certain Naral Shaam, qui aurait à son tour acquis ce pouvoir de se changer en Dragon Mauve, l’héritant de son ancien maître à la mort de ce dernier. Mais même si l’elfe aux cheveux mauves a quitté l’île, le mal ronge toujours les fondements de celle-ci, et de nombreuses créatures malfaisantes rodent dans cet ancien temple du Mal, chargé d’effluves magiques.
L’unique entrée de ce temple se situe sur les parois du volcan, sur un petit plateau où stagnent les ruines éternelles d’un ancien temple, détruit par le temps et la nature. Un enchantement de lumière puissant baigne les lieux, car il est impossible d’y périr…