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par Syelsa » dim. 8 nov. 2020 15:40
Labyrinthe ou sentiers ?
Le petit gobelin choisit finalement de me suivre, sans dire quoi que ce soit, trop occupé à engouffrer avec avidité et des étoiles dans les yeux le morceau de pain resté à taille normal. Je le regarde faire avec un sourire amusé avant de franchir les jambes de l'épouvantail. Je lève un instant le nez, regardant le tissus plein de couleurs qui l'habille, avant de finalement marcher sur le petit sentier de terre et d'herbe tracé par le passage récurrent des habitants du coin. Le sentier semble sinueux et rapidement je me retrouve à devoir choisir à une intersection sans me souvenir qu'elle était indiquée sur le plan. Les choses commencent bien...
C'est donc au hasard que mes pas me portent sur le sentier qui dévoile peu à peu des petite maisons basses au toit recouvert d'herbe et de mousse et aux tons d'automne qui me font penser à ma petite chaumière dans la forêt. Isqua adorerait sans doute cet endroit, proche de la forêt que l'on aperçoit sans mal à l'autre extrémité du village, comme et paisible comme elle aime et surtout joli. Çà et là, des fleurs poussent, apportant de la couleur dans un monde empli de vert et de brun. Une vraie palette aussi agréable à regarder qu'à sentir, les effluves de fleurs et de fruit se mélangeant à l'odeur de l'herbe et de la mousse parsemé de rosée encore fraîche.
Un sourire orne mes lèvres tandis que je foule l'herbe du pied, apercevant sur mon passage quelques lutins qui dressent la tête, certains nous saluant chaleureusement, d'autres souriant simplement comme si notre venue était quelque chose d'heureux ou d'amusant pour eux. Quelques-uns sont plus solennel, mais il n'y a pas cet empressement que j'ai perçu à Tulorim. Pas de mauvaise humeur ici, pas de regard méfiants ou mauvais, tout est simple, gentil et joli, comme tout devrait l'être. Il y a même des lutins qui semblent plus jeunes qui nous observent d'un air curieux, certains nous suivant même en nous faisant des signes auxquels je répond joyeusement
Le petit gobelin ne semble pas vouloir s'éloigner, tenant toujours précieusement son pain entre ses mains. Il n'a pas prononcé un mot depuis un moment et n'a pas hésité une seule seconde avant de me suivre docilement, ce qui m'a quelque peu surpris. Le fait-il parce qu'il est reconnaissant pour le pain aux herbes ? Je ne sais d'ailleurs toujours pas son nom, mais ce n'est pas vraiment un problème, je peux l'appeler d'une façon qui me semble approprié. Il ressemble un peu à un oiseau tombé du nid à vrai dire, découvrant comme moi le monde, mais d'une façon bien différente. Le nom est tout trouvé.
- Tiens, Aiwë, j'ai ça si tu veux. Dis-je en sortant quelques baies rouges de ma sacoche et en les lui tendant. Mange les doucement par contre, elles sont un peu acides, sinon tu vas avoir mal au ventre.
Je lui offre un sourire avant de remarquer qu'un jeune lutin s'est davantage approché que les autres et lui fais un petit signe amical avant de lui demander s'il sait où vit la panseuse. D'une démarche bondissante, il me guide en babillant, posant plein de questions sans attendre de réponses autre que le sourire que je lui donne en retour. Je le perds pourtant de vue en posant le regard ailleurs pendant une seconde et m'arrête, un peu surprise, avant de continuer le chemin, me retrouvant dans un cul-de-sac. Dire que j'étais perdue au milieu d'un village accueillant... je me tournai vers le gobelin qui semblait prêt à me suivre aveuglément.
- Bon... je crois qu'on est perdu grâce aux lutins. On va faire un peu de visite, donc.
Et c'est en sifflotant que je parcours un peu plus les sentiers, apercevant çà et là d'autres lutins, parfois occupés, en train de vivre leur vie quotidienne de la façon la plus calme possible. Et c'est seulement après trois ou quatre demandes de chemin que je parviens enfin à atteindre la porte de la Panseuse à laquelle je frappe doucement, espérant une réponse.