-----E-----
Dès que nous passons les portes du domaine, le cheval commence à se disloquer avant de s'effondrer au sol. Nous n'avons heureusement pas à marcher longtemps avant de trouver le carrosse de Valendro, celui-ci est cependant renversé sur le côté, écrasant son chauffeur réanimé sous son poids. Je m'attarde un instant pour apporter un repos définitif à ce corps en lui perçant le crâne de mon épée. Cela laisse le temps à Adam d'amadouer l'un des chevaux du charriot et je me hisse derrière lui pour la suite du voyage. En nous éloignant définitivement du sinistre manoir, je constate que le second équidé de l'attelage est manquant. J'espère sincèrement que celui qui l'a emporté est Gadrius et non Mathias, bien que je m'attende au pire. Durant la chevauchée nocturne, pendant laquelle il m'est impossible de fermer l'œil sans risquer de tomber de cheval, le mage émet l'idée de retourner chez Mathias pour toucher notre récompense. Je soupire. Comme si ce cinglé nous offrirait quoique ce soit après ce qui s'est passé. Je lui réponds donc de manière assez vague :
"
Mathias ne nous récompensera pas, pas après ce qui s'est passé. Heureusement, il n'est pas le seul Belmont que l'on devrait trouver à Tulorim qui soit intéressé par l'acte d'héritage."
Il devrait comprendre de qui je parle, mais je ne lui parlerai pas du pacte que j'ai conclu. En chemin, Adam s'arrête près d'une rivière pour faire un brin de toilette, histoire de se débarrasser de l'odeur de cadavre qui nous suit. Arguant que nous avons l'air avoir passé un an avec des gobelins. Pour toute réponse, je marmone :
"
J'ai passé toute ma vie avec des garzoks et des sektegs..."
N'ayant rien de mieux à faire pendant qu'il fait trempette, j'en profite aussi pour me décrasser le visage et nettoyer ma calotte en fer ainsi que la ceinture rangée dans mon paquetage, tous deux semblant être les pièces d'où l'odeur émane le plus fort. Nous chevauchons ensuite tout le reste de la nuit pour arriver devant Exech au petit matin. Là, le mage m'indique qu'il n'a pas de quoi se payer le voyage et propose de faire un détour par une boutique pour se faire un peu d'argent. En traversant la ville jusqu'à la place publique, je ressens dans cette ville une ambiance similaire à celle d'Omyre, peut-être un peu moins militarisée, mais toute aussi malveillante. Je m’accroche donc à mon sac à dos et surveille ceux qui semble trop s'approcher de nous. Je profite de cet arrêt pour vider un peu mon paquetage, revendant les côtes de mailles, la figurine d'aigle, les deux anneaux d'or, la ceinture nettoyée, la bague en argent et la lanterne ramassée au manoir. En ressortant de la ville, le mage propose d'aller vendre notre monture, ce à quoi je consens, pensant qu'il nous sera difficile de l'emmener dans le cynore. Après avoir récupéré ma moitié du prix de la bête, nous montons dans l'embarcation elfique, ce qui ne me coûte que le ticket fourni par Mathias au voyage aller. Sitôt à bord, je m'étale sur une banquette, utilisant mon sac comme oreiller, m'assurant ainsi que personne ne viendra y fouiller. Lorsque le mage me demande ce que je compte faire après toute cette histoire, je lui réponds comme s'il s'agissait d'une évidence :
"
Je vais profiter de tout l'argent que je vais me faire, pardi !"
De son côté, je comprends, en lui retournant la question, qu'il compte surtout retrouver sa famille, luxe qui ne me sera jamais permis. N'ayant pas l'air de vouloir dormir, le manieur de fluide me demande de lui raconter la vie à Omyre. Je vois cependant sur son visage qu'il ne semble pas totalement croire le récit que je lui en fais, peu importe, s'il manie la magie d'ombre, il ne devrait pas avoir de difficultés à y aller de lui-même pour vérifier. Mon récit reste cependant assez bref, pressé que je suis de pouvoir m'endormir pour récupérer des forces. Il ne me faut d'ailleurs guère de temps, après mon histoire, pour tomber dans un profond sommeil sans rêve qui dure jusqu'à notre arrivée. Une fois arrivé à Tulorim, je conduis le mage jusqu'à la demeure des Belmont et, une fois arrivé, lui demande :
"
Je te laisse frapper à la porte et demander Gadrius ? Je vais rester un peu en retrait au cas où Mathias soit là. Pas sûr qu'il veuille me voir et comme on dit, ce sont souvent les pires ordures qui survivent le plus longtemps."
Je m'écarte alors de la porte principale, restant toutefois à portée pour voir et écouter ce qui va se passer, l'épée au clair au cas où Mathias fasse encore une fois des siennes.
[HRP: lave la calotte en fer et la ceinture de consommable + récupère 100 yus de la vente du cheval + vends:
- Lanterne
- Ceinture de consommable (Qualité ordinaire)
- Deux cottes de mailles (Armure intermédiaire, Niv. 9)
- 2x anneau usé en or (valeur de 100 Yus/unité)
- Une bague en argent abîmée par le temps (ne peut être portée au doigt.)
- Une figurine taillée d'aigle en bois
+ Reste en retrait lorsqu'Adam frappe à la porte]
844mots