Suivant les guerriers Rakhaunens, ces derniers nous accompagnent sous bonne escorte. Pourtant la tension reste palpable, même si elle s’est amoindrie. Les nains ont la mine fermée et les armes prêtes à servir au moindre pet de travers. Nous traversons une galerie particulièrement longue aux dimensions importantes, débouchant sur un escalier. En bas de celui-ci, nous arrivons dans une zone étrange de la cité puisque les couloirs sont déserts et étroits au point où même deux individus auraient du mal à traverser. En plus, la faible lumière présente transforme les ombres en danse morbide. De nombreuses portes sont présentes et c’est à l’une d’elles que nos guides, armés pour une soudaine rébellion, s’arrêtent. Par un mystérieux mécanisme qui m’est impossible de voir, l’imposante porte s’ouvre sur notre chambre.
Une pièce carrée de six mètres sur six, la hauteur sous plafond dépasse un peu les deux mètres. Assez pour que Sibelle n’ait pas à se baisser. A l’image de la décoration pour venir ici, la pièce est aussi dépourvue de meuble qu’elle l’est d’âme. Au mieux, quatre sortes de niches ont l’air de ressembler à des couchettes. L’espace d’un instant je croirais presque à une cellule de cachot.
(Peut-être parce que c’est le cas !)
(Un cachot, mais pourquoi ?)
On nous force à entrer tandis que nos guides campent fermement devant l’entrée.
(Je sais pas, vous avez provoqué l’honneur de leur chef et toi tu l’as menacé avec tes armes. Tu t’attendais tout de même pas à une couchette grand luxe et des servantes qui déposeraient du raisin directement dans ta bouche ?)
(Arrête de parler de ça, tu me fais un effet monstre !)
(Comment ? J’ignorais que tu étais porté à ce point sur la chose !)
(Mais non, je te parle du raisin ! Ha que ne ferais-je pas pour un fruit gorgé de sucre et de soleil ! Ras-le-bol de leur steak de champignon !)
(Quatorze mille ans qu’ils en bouffent ! Ca explique un peu leur côté aigri non !)
Alors que j’entre dans la pièce toujours aux côtés de la jeune fille, Sibelle reste à l’entrée et exigerait presque qu’on lui apporte à manger.
(Ben tiens, quand on parle de bouffe dégueux !)
Celui qui tient le rôle de guide en chef lui rétorque que des vivres vont nous être emmenés. L’elfe déclare en croisant les bras vouloir également vider sa vessie et poursuit en prétextant que nous nous sommes livrés sans résistance et qu’ils n’ont pas à nous craindre de la sorte. Je regarde le spectacle pendant que Yürlüngür va se coucher sur une banquette. Sentant que Sibelle est sur le départ, une petite voix dans ma tête me dit de lui parler. Etrangement cette petite voix ne vient pas de ma faéra. Serait-ce ma conscience ?
"Sibelle !"
Je l’observe en train de me regarder, se demandant certainement quelle bêtise je vais encore sortir. Je prends une inspiration, pour m’aider à sortir ce truc que je garde depuis la salle du trône et qui me pèse comme l’ancre d’un bateau.
"Merci !"
Cela devait être dit ? Après tout, c’est grâce à son intervention que l’on a gagné deux jours. Pour toute réponse, l’elfe me sourie et prétexte qu’elle a agi pour l’équité et la justice. Je commence à me demander ce qui serait advenu si Naral n’avait pas existé. Son principal interlocuteur précise qu’ici nous sommes en sécurité à cause de la dangerosité des galeries et contrairement à ce que l’on peut penser, nous ne sommes pas considérés comme des prisonniers.
(Ha oui ? Eh bien je veux même pas savoir quels châtiments ils réservent à des individus hostiles ! Bon sang, il faut vraiment que l’on aide ce peuple, ne serait-ce que pour leur apprendre l’incroyable avancée technologique de l’oreiller rembourré en plume !)
Sibelle rétorque qu’elle est une guerrière et qu’à ce titre, elle est pleinement capable de se défendre, mais demande cependant la nature des dangers que nous risquons. Elle ne laisse pas le temps d’une réponse et vient rapidement à un point que pensons tous sans l’avoir soulevé la question.
"Si j’entre dans cette salle de repos, vous allez la verrouiller ou pas ?"
Le nain rétorque que nous ne saurons pas où aller, les galeries étant probablement un dédale tortueux sans fin. Les portes resteront ouvertes, cependant les gardes resteront si nous avons besoin. La réponse semble satisfaire l’elfe car elle se détend légèrement. Mais pour ma part mes craintes grandissent en comprenant que nous allons dormir sur ces trucs jusqu’à notre éventuel départ.
N’ayant pas besoin de beaucoup de sommeil, l’Hinïonne fait une nouvelle demande en désirant occuper son temps en s’entraînant et va même jusqu’à désirer affronter les nains cendrés. Après quelques mots dans leur langue, l’interlocuteur de Sibelle répond qu’il lui suffira de demander lorsqu’elle sera prête. Voyant l’attitude des nains vis-à-vis de Sibelle, j’ai moi aussi une demande a faire.
"Ma jeune camarade ne se sent pas bien, consentez-vous à ce que j’offre mon aide pour la confection de remèdes ?"
Le nain me regarde d’un air des plus étrange avant de me demander si je suis un guérisseur. Je secoue la tête en premier lieu pour exprimer mon regret.
"Malheureusement non, je n’ai clairement pas les compétences nécessaires pour être désigné de la sorte, mais c’est un domaine qui m’intéresse. De plus, je suis assez curieux de savoir comment vous guérissez vos maux, sachant que vous n’avez accès à la flore en extérieur du Naora. Je pense avoir beaucoup à apprendre de vos guérisseurs."
Malheureusement le Rakhaunen voit sa suspicion à mon encontre s’accentuer lorsqu’il comprend que je ne suis pas guérisseur et rétorque que mon aide n’est pas accepté. Néanmoins ma présence est tolérée si je me contente d’observer. Je reste satisfait de la réponse, même si le nain affiche le même enthousiasme qu’une virée de plusieurs semaines dans les tréfonds de la montagne.
Finalement il nous laisse dans notre…chambre. Nos vivres arrivent une dizaine de minutes plus tard et la guérisseuse dans les vingt minutes qui suivent. Si l’elfe part assouvir ses besoins naturels, je préfère rester auprès de la jeune fille, observant comment des êtres enfouis sous la montagne opèrent pour guérir les maux. J’affiche une légère déception lorsque la guérisseuse se contente de faire boire un produit visiblement peu gouteux, à voir la figure de Yürlüngür et applique des linges humides sur le front et la nuque. En revanche l’odeur est exécrable. Quitte à découvrir des techniques innovantes d’inoculation de produit, peut-être que je serais capable de découvrir des plantes aux capacités surprenantes, mais non. La guérisseuse quitte les lieux et je me refuse de laisser la jeune fille dans son état.
Le lendemain matin, Yürlüngür se porte déjà mieux, sans être remise complètement. Elle va jusqu’à s’entrainer elle aussi, mais bien que je veuille la suivre pour m’assurer qu’elle accepte de boire cette immonde remède, elle désire s’entraîner seule. Le fait que des nains soient présents dans la salle me peine un peu, mais la jeune fille a son caractère bien à elle et c’est déjà un miracle que l’on soit parvenue à repousser le combat avec le roi sous la montagne. Je reste donc à l’entrée avec un nain qui ne comprend visiblement pas ce qui se passe et attend que je bouge, tandis qu’un autre reste auprès de Yürlüngür.
(Et donc tu comptes faire quoi maintenant ?)
(Bonne question. Si elle ne veut pas que je reste, je n’ai qu’à m’exercer aussi.)
(Tu vas te battre ?)
(Non, non. Je pensais simplement à des étirements. Cela fait un moment que je n’ai pas pris le temps d’assouplir mes membres. Ca va me faire du bien !)
Finalement je désigne une autre salle à mon guide privé qui m’emmène un peu plus loin. Bien entendu, elle est déjà occupée, mais je n’ai pas besoin de beaucoup de place. A mon arrivée, les coups s’arrêtent et un silence pesant s’abat soudainement le temps que je m’installe. Je commence à étirer le haut de mon corps qui ne semble pas trop souffrir de la raideur. En revanche, c’est une autre histoire concernant mes jambes. Marcher, je ne sais combien de temps sans prendre le peine de s’étirer n’est vraiment pas bon et je ne parle pas de la qualité de sommeil. Je multiplie les mouvements pour étirer au maximum mes membres. Je commence à avoir chaud, mais ce n’est que le début. Il est temps de vérifier que je suis capable de quelques acrobaties. Je me place à un bout de la salle, prend un peu d’élan et la traverse en longueur en exécutant divers sauts de côté, salto avant et arrière. Je réitère plusieurs fois le procédé en diversifiant les acrobaties, jusqu’à ce qu’un Rakhaunen vienne à moi et me demande avec les sourcils froncés, visible malgré le casque lourd qu’il arbore, de même que le reste de son armure complète.
"Quoi toi fairrre depuis tout à l’heurrre ?"
Je suis quelque peu surpris par la question. C’est la première fois il me semble qu’un nain s’intéresse à ce que je fais. Je prends le temps d’une respiration pour lui répondre, car mine de rien c’est tout de même fatiguant. Et puis vu la corpulence des nains cendrés, je ne doute pas qu’ils n’en ont jamais vu.
"Ce sont des acrobaties ! Des gestes fluides qui permettent d’esquiver les attaques avec un minimum d’effort ?"
"Esquiver ?" Répète-t-il comprenant qu’il s’agit d’une utilisation au combat.
"Acrrrobatie distrrrayante, pas utile au combat !" Termine-t-il en me tournant le dos.
Je sens comme une insulte, ou une pique me visant. En tout cas, je suis touché dans mon égo et ne compte pas me laisser malmener verbalement par un être qui n’a jamais vu la lumière du jour et ses dangers.
"C’est certainement ce que se sont dit les adversaires que j’ai affrontés. Malheureusement ils ne sont plus là pour en parler. Ha la réflexion si, une dizaine de Rakhaunen ont tenté de m’abattre et ont faillit me casser un ongle !" Dis-je en voulant toucher à son tour son égo.
"Ca pas êtrrre possible, ou toi fuirrre comme un lâche !" Rétorque-t-il sans se retourner.
"Et si cette fois-ci je ne fuyais pas ?" Fais-je, alors que ma proposition, bien que non énoncée clairement, suffit à stopper le nain.
"Toi vouloirrr te battrrre avec Rrrakhaunen ? Pourquoi toi vouloirrr mourrrirrr ?" Dit-il comme s’il n’était pas intéressé par un affrontement. Pourtant je sens que c’est bien là la raison de son approche vers moi. Un piège visant à prouver sa supériorité et dans lequel je suis tombé à pieds joints.
"Mourir ? Encore faudrait-il qu’un Rakhaunen parvienne à me toucher !" Fais-je, alors que mes mains caressent le pommeau de mes dagues.
"Ca êtrrre rrrapide !" Dit-il alors qu’en plus de l’armure lourde qu’il porte, il dégaine une petite hache et un bouclier imposant.
En guise de réponse je dégaine mes armes et les fais jouer dans mes mains, exhibant une certaine confiance en moi.
(Où ais-je déjà vu ce genre de hache ?)
Le nain cendré me donne la réponse en faisant deux pas dans ma direction puis en lançant la hache de jet vers moi. D’une simple pirouette du corps, j’évite le jet qui passe loin de moi. Cependant je suis encore tombé dans un traquenard. La hache n’était là que pour me distraire, tandis que le nain me charge avec une masse plus imposante et destinée au combat rapproché. Loin d’être gêné par sa masse, il arrive rapidement sur moi et brandit son arme. Le duel se serait rapidement terminé si je n’avais pas l’habitude de minimiser mes déplacements aériens. Je touche le sol suffisamment tôt pour esquiver la charge d’un bond et m’éloigner de lui. Nous nous regardons l’un l’autre quelques instants avant de reprendre.
Pour remporter ce duel je ne peux me permettre de bondir encore et encore, donc j’adopte une posture plus propice à l’esquive sans perdre ma capacité à répliquer les coups. J’arrive rapidement sur le nain qui s’apprête à frapper de côté et j’esquive en sautant par-dessus lui, arrivant dans son dos. Ma position est désormais idéale pour mettre fin à l’affrontement. Alors que mon adversaire se tourne rapidement sur sa droite, je frappe de ma main principale, mais ne rencontre que la solidité de sa protection. En retour sa masse s’approche de moi, mais dans sa rotation, nos bras se heurtent l’un l’autre et minimise l’impact. Je suis néanmoins envoyé au loin et mon adversaire reprend sa posture initiale.
"Toi dirrre moi pas toucher !" Me nargue-t-il.
"Et toi tu n’as pas dit que ça allait être rapide ?" Lui dis-je sur le même ton.
Un sourire carnassier apparaît sur son visage et nous nous élançons tous deux l’un contre l’autre. Je suis plus rapide que lui et frappe avec mon autre dague pour le surprendre. Je vise le manche de son arme et parvient à le stopper dans son élan. Profitant de l’occasion qui m’est offerte je frappe avec mon autre dague et non seulement son bouclier rend mon coup inutile, mais il me repousse également en me percutant avec. Sans me laisser le temps de respirer, il me charge et j’évite le coup d’une pirouette sur la gauche. Son flanc droit ouvert, je profite de l’occasion pour attaquer. Je m’élance en évitant d’un mouvement rapide sur le côté, la masse qui arrive. Je place un coup rapide, mais le bouclier vient de nouveau se dresser sur mon chemin. Encore une fois, je bondis pour m’extraire de la zone de danger, mais un coup vient cependant me cueillir sur le flanc. Hors de portée mais blessé, le constat est sans appel.
(Bon sang j’arrive à passer sa garde, mais son fichu bouclier est toujours dans mes pattes. C’est comme une forteresse infranchissable !)
(Même les murs impénétrables ont des faillent ! Prends-le par surprise, frappe avec un coup rapide comme un serpent !)
(Pourquoi pas ? Ce n’est pas comme si je n’avais pas d’autres options si je veux le vaincre au corps-à-corps.)
Encore une fois je cours vers le nain. Je m’apprête à sauter, mais il anticipe la manœuvre et recule pour ne pas se faire avoir. Il a vite compris que mes acrobaties m’offrent en plus d’une esquive, une capacité de frappe avantageuse grâce un meilleur positionnement. En reculant, même s’il ne me frappe pas, il m’empêche de bénéficier de mon avantage. J’arrive sur lui en passant par sa droite, à l’opposé du bouclier. Alors que je condense mon énergie dans mon bras, je fais mine de sauter avant de continuer d’avancer et frappe avec force, grâce à mes muscles gorgés d’énergies. De nouveau le bouclier bloque le chemin, mais cette fois-ci il arrive avec un temps de retard. Il me suffit d’être encore plus rapide. Malheureusement pour moi, mon adversaire a d’autres plans en tête. Son bouclier vient me percuter dans le but de me faire perdre l’équilibre. Il enchaîne ensuite avec une charge et brandit son marteau. Pendant ce temps mon esprit s’agite et se mêle à ma faéra.
(J’ai accroit la force de mon bras, mais c’est une impulsion dont j’ai besoin pour une attaque rapide.)
(La gonflette ne résout rien, crois en mes nombreuses années à arpenter le monde. Il te faut utiliser ton énergie comme une détente !)
(Un peu comme ton serpent en somme !)
Puisant dans mes ressources, je place mon pied gauche bien en retrait pour stabiliser mon équilibre et lève le pied opposé pour incliner mon corps en avant. Mon pied droit vient frapper le sol pour donner une impulsion, droit sur le nain. Loin d’être surpris, il abat son arme tandis que de mon côté, je concentre à nouveau mon énergie en une compression, puis relâche tout comme le ferais un serpent lorsque je frappe. Mon coup est fulgurant. Le bouclier n’est pas capable de stopper mon coup, mais je ne parviens pas à le contrôler non plus et manque ma cible. A l’inverse, le marteau adverse frappe mon épaule avec force. Je hurle de douleur, autant que le Rakhaunen se gausse sans bruit derrière son bouclier. J’ignore l’étendue des dégâts, mais si je parviens encore à bouger mon bras gauche, un coup supplémentaire comme celui-ci et je n’aurais plus qu’à me faire amputer du bras. Je prends de la distance, le temps de remettre mes idées en place.
(Fichu nain. Sans son équipement, je l’aurais déjà mis à terre !)
(Tu aurais bien plus d’efficacité en te battant sérieusement !)
(Je ne veux pas non plus prendre le risque de lui trancher la gorge avec le boomerang. A mes yeux ils restent des alliés.)
(Ne cherches pas à me duper, tu veux simplement avoir le dessus en combat rapproché !)
(Je l’admets, mais je peux y arriver ! Non, je veux y arriver !)
Je commence à fatiguer. Les exercices ajoutés à ce combat commencent à me mettre à bout. J’ai besoin d’en finir et rapidement. Pour cela, il me suffit de frapper vite tout en gardant le contrôle de mes gestes. Ce n’est pas une mince affaire. Je garde le souvenir de dernier coup porté en tête. La rapidité du geste et me concentre sur ce moment où j’ai perdu le contrôle. C’est là que tout ce joue. Nos regards se croisent encore et je vois dans ses yeux qu’il perçoit ma faiblesse physique. C’est la raison pour laquelle il est le premier à charger. Il doit certainement penser que je ne peux plus esquiver ses coups, mais il me reste assez de force pour une dernière acrobatie. Cette fois-ci, je bondis sur la droite. La surprise est nette puisque non seulement j’évite le coup, même si je sens que c’est bien la dernière fois, mais en plus je me place du côté du bouclier. Une fois sur pied, je me rue sur le nain qui se tourne rapidement vers moi. Je ne peux me permettre de le laisser porter un coup. Je rassemble mon énergie en la compressant et la relâche en même temps que je déploie mon bras. Cette fois-ci, à mesure que cette force intérieure se déploie, je la conserve dans mon poignet et le guide jusqu’à ma cible. Le coup est fulgurant et dépasse la capacité défensive du nain, tandis que ma main vient placer d’un geste rapide, la lame sur la gorge du Rakhaunen et se stoppe net. Mon adversaire quant à lui, continue sa rotation dans son élan et me frappe de son bouclier. Je tombe au sol et roule sur moi-même. Sonné, il me faut quelques secondes pour reprendre les esprits, durant lesquelles le nain arrive sur moi rapidement. Il brandit son arme et frappe de toutes ses forces. A quelques centimètres de moi, je vois le marteau bien trop près de mes yeux à mon goût. Celui-ci a formé une sorte de trou dans le sol et les échos de l’impacte se répercutent encore dans la salle d’entrainement.
"Pourrrquoi toi pas frrrapper ? Ca pas êtrrre combat honorrrable !" Grogne-t-il.
(L’honneur est une chose essentielle pour ce peuple. Mais aller jusqu’à mourir, n’est-ce pas un peu trop ?)
Je me lève difficilement avec mon bras meurtrie et fait face au nain.
"Chez moi il y a un dicton : << L'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir.>> Ton devoir est sur le champ de bataille qui va bientôt arriver. Après tant de temps, n’aimerais-tu pas affronter ces Sindeldi ?" Lui dis-je cherchant à calmer la blessure que j’ai faite à son égo.
"Mieux vaut mourrrirrr en honneurrr que de vivrrre en déshonneurrr ! Ca êtrrre prrroverrrbe Rrrakhaunen." Grogne-t-il à nouveau.
(Mais ils savent faire autre chose que grogner à longueur de temps ?)
"Ton honneur est entaché ? Lave-le face aux Sindeldi et si tu es encore en vie après tout ça, je t’affronterais à nouveau et cette fois-ci je me battrais avec tout ce que j’ai !" Fais-je en frappant légèrement du poing sur son bouclier.
"Je dois partir, j’ai une blessure qui doit vite guérir si je veux être prêt également."
Je rassemble mes affaires et quitte la salle sans demander mon reste en buvant une potion de soin. Je rejoins notre charmante salle de repos et lorsque je croise Sibelle et Yürlüngür, je fais au mieux pour ne pas montrer mes blessures. Nous avons mis tant de temps pour atteindre la cité naine, mon bras devrait avoir le temps de guérir d’ici là. Enfin j’espère.
Lorsque la jeune fille arrive elle annonce, avant de se coucher sur la banquette qu’elle s’est expliquée avec le roi et qu’il n’y aura pas d’affrontement. L’espace d’un instant je voudrais crier victoire, mais je crains d’attirer ses foudres en même temps. Alors qu’elle est sur sa couchette je tente un dialogue.
"Tu veux en parler ?"
Je suis surpris, car si elle me répond ne pas vouloir en parler, c’est le sourire qu’elle affiche qui me déstabilise. Je fais mine de rien et n’entre pas sur un terrain dangereux. Sibelle non plus d’ailleurs. Je me repose autant que possible et lorsque la guérisseuse vient à nouveau, je l’interpelle dans le couloir pour finalement lui demander si elle a quelque chose pour m’aider à guérir plus rapidement de mes récentes blessures. Il serait idiot de ne pas être en pleine capacité le moment venu.
Utilisation d'une grande potion de soin.
Tentative d'apprentissage de la technique
Frappe du serpent.
Demande à la guérisseuse si elle peut améliorer la guérison de mon bras.