Les Bouges
- Xël
- Messages : 367
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Je n’ai pour réponse qu’un signe négatif de la tête alors que la Horde progresse dans le dédale des Bouges. Loin d’être au pas, cela me fait remarquer un étrange contraste avec le déplacement d’un régiment militaire et c’est avec surprise que je ressens un léger agacement. Certains marchent, d’autres courent en bousculant les premiers. Je vois des groupes qui bavardent, d’autres qui accompagnent des blessés en silence et d’autres encore qui ne cachent pas leur peine ou leur douleur en laissant couler des larmes sur leurs joues sales.
Je tente de poursuivre ma discussion avec la jeune femme mais je crois qu’elle est muette et j’en suis convaincu quand elle s’obstine à me répondre par des gestes. J’apprends donc que les runes viennent d’un peu partout, qu’elle même n’en possède pas et même qu’elle s’en désintéresse et enfin qu’il y a bien une mage timbrée qui cause du trouble chez eux. Je garde le silence tandis que les ruelles s’élargissent et que le plafond s’élève. Des coursives commencent à se former pour ressembler au final à un modèle plus réduit et moins ordonné que les rues basses d’Ashaar avec des ensembles de maisons troglodytes avec cette fois des portes pour y pénétrer. Il semblerait d’ailleurs que certains membres de la Horde y vivent car ils quittent le cortège pour rentrer dans les habitations.
J’ai tendance à oublier que ce sont des criminels de ce monde et je me demande si le moindre délit peut mener à un séjour ici. Les Neos disaient êtres coupables de vols ou de délits non sanglants mais cela signifie t-il qu’un simple vol de pommes peut mener à supporter un monde comme celui-ci, ne serait-ce qu’une semaine ? D’ailleurs, Ezra n’avait-elle pas signifier qu’elle voulait comprendre pourquoi une semaine de condamnation se transformait en une disparition pour l’éternité ? Mais en y réfléchissant l’idée même de se pointer devant le bastion en signalant que c’était la fin de sa peine me paraissait idiote. Je pensais à Akihito, y avait-il autre chose que la peine à perpétuité ici ?
Comme d’habitude quand un flot de question me passe par la tête et que je ne peux pas avoir de réponse, je les mets de côté, me concentrant sur autre chose. J’essai de trouver des endroits pouvant me servir de repères pour mes futurs déplacements dans la cité inférieure avant que mon regard ne revienne sur la femme près de moi. J’avais envie d’en savoir plus sur elle et en même temps je n’osais pas trop lui en demander. Comment a-t-elle perdu sa langue ? Un don au Clan Carmin ou un tribut du Clan des Chaînes ? Qu’a-t-elle fait pour arrivé ici ? Que des questions qui me semblent indiscrète alors je décide pour commencer de faire plus simple.
« Mon nom est Xël. Comment je peux t’appeler ? »
Je tente de poursuivre ma discussion avec la jeune femme mais je crois qu’elle est muette et j’en suis convaincu quand elle s’obstine à me répondre par des gestes. J’apprends donc que les runes viennent d’un peu partout, qu’elle même n’en possède pas et même qu’elle s’en désintéresse et enfin qu’il y a bien une mage timbrée qui cause du trouble chez eux. Je garde le silence tandis que les ruelles s’élargissent et que le plafond s’élève. Des coursives commencent à se former pour ressembler au final à un modèle plus réduit et moins ordonné que les rues basses d’Ashaar avec des ensembles de maisons troglodytes avec cette fois des portes pour y pénétrer. Il semblerait d’ailleurs que certains membres de la Horde y vivent car ils quittent le cortège pour rentrer dans les habitations.
J’ai tendance à oublier que ce sont des criminels de ce monde et je me demande si le moindre délit peut mener à un séjour ici. Les Neos disaient êtres coupables de vols ou de délits non sanglants mais cela signifie t-il qu’un simple vol de pommes peut mener à supporter un monde comme celui-ci, ne serait-ce qu’une semaine ? D’ailleurs, Ezra n’avait-elle pas signifier qu’elle voulait comprendre pourquoi une semaine de condamnation se transformait en une disparition pour l’éternité ? Mais en y réfléchissant l’idée même de se pointer devant le bastion en signalant que c’était la fin de sa peine me paraissait idiote. Je pensais à Akihito, y avait-il autre chose que la peine à perpétuité ici ?
Comme d’habitude quand un flot de question me passe par la tête et que je ne peux pas avoir de réponse, je les mets de côté, me concentrant sur autre chose. J’essai de trouver des endroits pouvant me servir de repères pour mes futurs déplacements dans la cité inférieure avant que mon regard ne revienne sur la femme près de moi. J’avais envie d’en savoir plus sur elle et en même temps je n’osais pas trop lui en demander. Comment a-t-elle perdu sa langue ? Un don au Clan Carmin ou un tribut du Clan des Chaînes ? Qu’a-t-elle fait pour arrivé ici ? Que des questions qui me semblent indiscrète alors je décide pour commencer de faire plus simple.
« Mon nom est Xël. Comment je peux t’appeler ? »
- Ezak
- Messages : 238
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Couché sur ma civière je me laissai transporté par le barbu et Ezra. Cette dernière remettait en cause mes paroles, pensant que je délirais à cause de mes blessures. Je laissai échapper un sourire qui dans mon état devait plus ressembler à une grimace qu’à autre chose.
« Tu verras… Tu verras… Quand je serai sur pied, je te montrerai. »
Je cherchai autour de moi, ne voyant pas Xël. Mes yeux croisèrent ceux de l’homme qui aidait Ezra à me transporter.
« Où m’emmenez vous ? Où est mon ami ? »
"Chez nous, comme vous l'avez demandé. Vous en avez gagné le droit. Votre ami escorte votre récolte. Vous, vous avez besoin de soins."
“Et qui va s’occuper de me soigner ?” demandais-je, comme à mon habitude, ayant du mal à ne pas contrôler ce qui se passait autour de moi.
"Quelques un des nôtres s'y connaissent lorsqu'il s'agit de soigner des blessures. Quelques cicatrices, un long temps de repos et vous serez sur pieds pour vous battre à nouveau pour les Hordes."
Un long temps de repos ? Je n’avais pas le loisir de tout cela. Plus il serait court, mieux ce serait.
« Et pour qui combattons nous au juste, nous les hordes ? Avons nous un chef ? »
"Nous nous battons pour nous-mêmes. Frères face à l'adversité. C'est notre union qui fait notre force."
Il a un sourire mauvais à ma seconde question.
"L'un s'est proposer pour nous mener. Nous l'avons nommé roi."
.
"Un roi ?" Lâchai-je surpris. "Qui est-il ? Où est-il ? Il participe aux batailles ? "
"Oh, vous pourrez le rencontrer si vous le voulez. Il est en nos murs, siègant. Sa position sociale ne permettrait pas qu'il participe aux combats."
Un sourire mauvais se dessina encore sur ses lèvres. Je l’observai un instant. Pourquoi un tel sourire en parlant de son souverain ? Mais rapidement je compris tout ce que son attitude sous-entendant.
« Ah… C’est de l’ironie… J’imagine que je verrai rapidement le sort peu enviable que vous avez réservé à cet homme…. »
"Si vous le souhaitez."
Après un instant je repris : « On m’avait parlé d’une magicienne qui terrifiait les habitants de l’Est, j’imaginais que c’était elle votre... notre cheffe. »
"Non. C'est une cinglée étrangère aux hordes qui fout le bordel chez nous. Trop puissante pour l'affronter de face. Elle s'amuse de notre souffrance."
Il rumina dans sa barde :
"Connasse..."
Puis annonça :
"Nous arrivons."
« Trop puissante ? Ces mots ne veulent rien dire pour moi. Si elle doit tomber on trouvera de quoi pour qu'elle le fasse. »
Je repris sur un ton un peu plus enlevé.
« Et comment une magicienne peut-elle être trop puissante dans un lieu où la magie est interdite, et quadrillé par les Chevaliers de l’Ordre ? Pourquoi n’est-elle pas encore dans les Tréfonds ? Sa puissance aurait une autre source que sa magie ? »
« Tu verras… Tu verras… Quand je serai sur pied, je te montrerai. »
Je cherchai autour de moi, ne voyant pas Xël. Mes yeux croisèrent ceux de l’homme qui aidait Ezra à me transporter.
« Où m’emmenez vous ? Où est mon ami ? »
"Chez nous, comme vous l'avez demandé. Vous en avez gagné le droit. Votre ami escorte votre récolte. Vous, vous avez besoin de soins."
“Et qui va s’occuper de me soigner ?” demandais-je, comme à mon habitude, ayant du mal à ne pas contrôler ce qui se passait autour de moi.
"Quelques un des nôtres s'y connaissent lorsqu'il s'agit de soigner des blessures. Quelques cicatrices, un long temps de repos et vous serez sur pieds pour vous battre à nouveau pour les Hordes."
Un long temps de repos ? Je n’avais pas le loisir de tout cela. Plus il serait court, mieux ce serait.
« Et pour qui combattons nous au juste, nous les hordes ? Avons nous un chef ? »
"Nous nous battons pour nous-mêmes. Frères face à l'adversité. C'est notre union qui fait notre force."
Il a un sourire mauvais à ma seconde question.
"L'un s'est proposer pour nous mener. Nous l'avons nommé roi."
.
"Un roi ?" Lâchai-je surpris. "Qui est-il ? Où est-il ? Il participe aux batailles ? "
"Oh, vous pourrez le rencontrer si vous le voulez. Il est en nos murs, siègant. Sa position sociale ne permettrait pas qu'il participe aux combats."
Un sourire mauvais se dessina encore sur ses lèvres. Je l’observai un instant. Pourquoi un tel sourire en parlant de son souverain ? Mais rapidement je compris tout ce que son attitude sous-entendant.
« Ah… C’est de l’ironie… J’imagine que je verrai rapidement le sort peu enviable que vous avez réservé à cet homme…. »
"Si vous le souhaitez."
Après un instant je repris : « On m’avait parlé d’une magicienne qui terrifiait les habitants de l’Est, j’imaginais que c’était elle votre... notre cheffe. »
"Non. C'est une cinglée étrangère aux hordes qui fout le bordel chez nous. Trop puissante pour l'affronter de face. Elle s'amuse de notre souffrance."
Il rumina dans sa barde :
"Connasse..."
Puis annonça :
"Nous arrivons."
« Trop puissante ? Ces mots ne veulent rien dire pour moi. Si elle doit tomber on trouvera de quoi pour qu'elle le fasse. »
Je repris sur un ton un peu plus enlevé.
« Et comment une magicienne peut-elle être trop puissante dans un lieu où la magie est interdite, et quadrillé par les Chevaliers de l’Ordre ? Pourquoi n’est-elle pas encore dans les Tréfonds ? Sa puissance aurait une autre source que sa magie ? »
Modifié en dernier par Ezak le sam. 8 févr. 2025 04:11, modifié 1 fois.
- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
Sous ma forme féline, je réussis à traverser la horde des immortels squelettiques pour rejoindre les escaliers. Mais non sans peine, cette traversée me valut quelques blessures donc une plus saignante et douloureuse que les autres. Les ongles longs et dures de l’une des créatures décharnées avait atteint mon flanc droit et s’y étaient enfoncées marquant la chair de quatre longs stries.
Je bondis toutefois dans les marches et j’atterris sur mes pieds avec la légèreté et l'habileté d’une panthère noire…ce que j’étais pour le moment. Je fonçai alors vers le bas des escaliers, évitant ces créatures qui tentaient de me happer au passage. Au milieu des marches se tenait une créature squelettique se distinguant des autres par sa longue barbe et le port d’une toge d’un blanc défraichi. Ses mains pâles tendues dans ma direction, il m’apostropha:
« Vous ne passerez pas ! »
Je tentai de l’ignorer croyant que ce n’était pas ce vieil homme qui me bloquerait le chemin. Je compris rapidement mon erreur. Alors que je bondissais agilement vers le vieillard, un mur invisible s’était élevé et je le heurtai de plein fouet sur le bout du museau qui se mit aussitôt à saigner.
Je décidai donc de reprendre ma forme humaine dans le but de négocier un passage .
"Je me prénomme Mathis, je vous prierais de me laisser passer afin que je rejoigne mes compagnons. Ils ont franchi ces escaliers il n'y a pas si longtemps."
Sceptique, il me rétorqua:
«Non. Nous ne sommes pas naïfs au point de croire un mensonge si peu subtil. Nous savons que vous les suiviez dans l'ombre.»
Je peinais à me concentrer pour l’écouter, mon nez en sang, mon abdomen griffée.
Tout en l’écoutant, je sortis une fiole de soin de ma besace et je l'ai bu d’un trait. Je ressentis du soulagement à mon flanc droit, mais mes autres blessures étaient toujours douloureuses. Je tentai malgré tout de lui expliquer la situation, bien conscient que même la vérité n’était pas évidente et facile à croire.
"Oui, je les suivais, mais avec leur accord...du moins l'accord de mes compagnons. Je devais demeurer en retrait."
Je sortis deux autres fioles de mon sac.
« Lesquels étaient vos compagnons ? »
Je débouchai les fioles, mais je répondis avant de les boire.
"Akihito et Khalor Somnis"
J’avais évité de parler du soldat et je réalisai, trop tard, que j’aurais dû le mentionner.
«Ainsi donc vous vous cachiez de notre Roi. Pourquoi ?»
Je bus les deux potions de coagulation d’un trait puis je tentai une fois de plus de m’expliquer, choisissant la voie la plus facile: la vérité.
" En fait, j'étais en retrait, bien avant que mes compagnons ne le rencontre. Et j'ai décidé de demeurer en retrait. Je me doutais qu'il pouvait m'avoir repéré, mais je ne voulais pas changer le plan de mes compagnons sans leur avis"
Mais la sincérité n’est pas toujours récompensé puisqu’il rétorqua:
« Vous vous acculez de plus en plus dans vos mensonges et n'osez même plus répondre aux questions. Repartez d'où vous venez, changeur de forme."»
Je ne pouvais baisser les bras à ce premier refus, je tentai donc d’insister et surtout de comprendre pourquoi il ne croyait pas mes paroles.
" Pourtant non , j 'ai été très franc avec vous. Pourquoi m'accusez vous de mentir ? "
Il répondit rapidement:
« Parce que ici nul ne dit la vérité à moins d'être sot. »
Il ne se fiait donc que de son intuition…Une question me vint soudainement à l’esprit.
" Et ça vous inclut ? "
Je décidai de croire à ces dernières paroles. S’il ne mentait pas, alors je pouvais en profiter pour lui poser quelques questions.
« Nous n'avons plus besoin de mentir, nous n'avons plus rien à protéger. Pas même notre chair.»
"Mes compagnons étaient à la recherche d'un lieu de rendez-vous... en fait de deux, d'un premier nommé le bordel et d'un second nommé le bastion. Donc est ce que cet escalier dont vous me bloquez le passage peut mener à l'un de ces deux endroits ? "
« Le vice et l'ordre ! Rien de surprenant que vous ayez fini ici, où tout se perd. Étranger qui ne connaissez pas les mœurs des Bouges, jusqu'à où êtes vous prêt à aller pour retrouver les vôtres ? »
J’hésitai quelques secondes avant de répondre:
"Tout dépend du danger qu'ils courent. Si leur vie est en danger, je ne peux pas les abandonner. Je ne connais pas bien Khalor, mais je sais que Akihito sacrifierait sa vie pour aider les autres, je ne peux pas l'abandonner."
Sa réponse ne se fit pas attendre, il répondit vivement :
«Leur... vie ? Vos sornettes n'ont-elles donc pas de fin ? Vous voulez entrer ? Alors restez loin de l'Ombre. Et préparez votre chair. Elle sera mise à contribution. Dans ce dédale, jamais vous ne les retrouverez. »
Ce monde, ou du moins cette prison dans ce monde, m’était étranger, et même si je le savais depuis presque mon arrivée ici, je ne pouvais me faire à l’idée de l’immortalité qui y régnait. Si moi, je trouvais étrange l’absence de mort, mon vis à vis semblait me croire atteint de folie de m’inquiéter pour la mort de mes compagnons.
"Des sornettes ? Vous insinuez que leur survie n'est plus envisageable dès le moment où ils ont franchis cet escalier ? Et pourquoi le roi les aurait ainsi conduit à la mort ? "
«La mort, la survie. On dirait que vous sortez de nulle part. Nul ne peut mourir ici. Seule la chair se fane.»
Cette immortalité… encore.
" Je ne suis pas de ce monde en effet. Même si on m'a parlé de l'immortalité en ces lieux, mes vieux réflexes demeurent. ... Je vais donc reformuler ma question. Est-ce que votre roi a conduit mes compagnons là où ils le voulaient ou bien il les a piégés et donné en pâtures ? "
Il m’avoua son ignorance:
« Comment le saurions-nous ? Ils sont partis sans qu'on les suive, et celui qui nous mène a sa volonté propre. Et quand bien même nous le saurions, pourquoi nous répondrions vous ? Vous ne répondez pas à nos questions : jusqu'où iriez vous pour les rejoindre ? Quelles tortures vous seriez prêt à endurer ?»
Jusqu’où je pourrais aller pour rejoindre mes compagnons ? Il m’était difficile de répondre.
"Je n'avais bien compris votre question..."
Je réfléchis un moment avant de répondre :
"Il n'est pas facile pour moi de répondre car je viens du monde où la mort est un enjeu..J'ai de la difficulté à envisager ce que cela implique comme torture.”
Je voulais sincèrement aider Khalor, mais surtout Akihito. Mais je ne savais si j’étais prêt à donner ma vie pour lui. Enfin, il ne s’agissait pas de sacrifier sa vie ici, puis que l’immortalité règnait, mais de voir sa chair flétrir avec le temps.
« Vous ne semblez pas ancien dans ces Bouges... pourtant votre esprit semble avoir perdu toute raison. Soit, passez. Mais gardez cette apparence humaine, ou vous ferez un joli trophée chez certains. Tête vivante au-dessus d'un âtre... »
Il avait enfin décidé de me laisser passer. Je ne savais que penser de son conseil.
« Je vous remercie de vos conseils... mais je vais y réfléchir ce n’est que sous une apparence animale que je peux trouver la trace de mes compagnons »
Cela dit, je descendis les escaliers sous ma forme humaine.
Une fois au bas des escaliers, je fis appel à mes talents de pisteurs afin de retrouver la trace de mes compagnons.
((((Mathis boit une petit potion de soin (soigne les blessures bénignes) pour flanc droit
Mathis boit 2 potion de coagulation afin d’arrêter les blessures de saigner flanc gauche et nez.
Mathis demeure humain et se met à la recherche de piste pour trouver Akihoto )))
Je bondis toutefois dans les marches et j’atterris sur mes pieds avec la légèreté et l'habileté d’une panthère noire…ce que j’étais pour le moment. Je fonçai alors vers le bas des escaliers, évitant ces créatures qui tentaient de me happer au passage. Au milieu des marches se tenait une créature squelettique se distinguant des autres par sa longue barbe et le port d’une toge d’un blanc défraichi. Ses mains pâles tendues dans ma direction, il m’apostropha:
« Vous ne passerez pas ! »
Je tentai de l’ignorer croyant que ce n’était pas ce vieil homme qui me bloquerait le chemin. Je compris rapidement mon erreur. Alors que je bondissais agilement vers le vieillard, un mur invisible s’était élevé et je le heurtai de plein fouet sur le bout du museau qui se mit aussitôt à saigner.
Je décidai donc de reprendre ma forme humaine dans le but de négocier un passage .
"Je me prénomme Mathis, je vous prierais de me laisser passer afin que je rejoigne mes compagnons. Ils ont franchi ces escaliers il n'y a pas si longtemps."
Sceptique, il me rétorqua:
«Non. Nous ne sommes pas naïfs au point de croire un mensonge si peu subtil. Nous savons que vous les suiviez dans l'ombre.»
Je peinais à me concentrer pour l’écouter, mon nez en sang, mon abdomen griffée.
Tout en l’écoutant, je sortis une fiole de soin de ma besace et je l'ai bu d’un trait. Je ressentis du soulagement à mon flanc droit, mais mes autres blessures étaient toujours douloureuses. Je tentai malgré tout de lui expliquer la situation, bien conscient que même la vérité n’était pas évidente et facile à croire.
"Oui, je les suivais, mais avec leur accord...du moins l'accord de mes compagnons. Je devais demeurer en retrait."
Je sortis deux autres fioles de mon sac.
« Lesquels étaient vos compagnons ? »
Je débouchai les fioles, mais je répondis avant de les boire.
"Akihito et Khalor Somnis"
J’avais évité de parler du soldat et je réalisai, trop tard, que j’aurais dû le mentionner.
«Ainsi donc vous vous cachiez de notre Roi. Pourquoi ?»
Je bus les deux potions de coagulation d’un trait puis je tentai une fois de plus de m’expliquer, choisissant la voie la plus facile: la vérité.
" En fait, j'étais en retrait, bien avant que mes compagnons ne le rencontre. Et j'ai décidé de demeurer en retrait. Je me doutais qu'il pouvait m'avoir repéré, mais je ne voulais pas changer le plan de mes compagnons sans leur avis"
Mais la sincérité n’est pas toujours récompensé puisqu’il rétorqua:
« Vous vous acculez de plus en plus dans vos mensonges et n'osez même plus répondre aux questions. Repartez d'où vous venez, changeur de forme."»
Je ne pouvais baisser les bras à ce premier refus, je tentai donc d’insister et surtout de comprendre pourquoi il ne croyait pas mes paroles.
" Pourtant non , j 'ai été très franc avec vous. Pourquoi m'accusez vous de mentir ? "
Il répondit rapidement:
« Parce que ici nul ne dit la vérité à moins d'être sot. »
Il ne se fiait donc que de son intuition…Une question me vint soudainement à l’esprit.
" Et ça vous inclut ? "
Je décidai de croire à ces dernières paroles. S’il ne mentait pas, alors je pouvais en profiter pour lui poser quelques questions.
« Nous n'avons plus besoin de mentir, nous n'avons plus rien à protéger. Pas même notre chair.»
"Mes compagnons étaient à la recherche d'un lieu de rendez-vous... en fait de deux, d'un premier nommé le bordel et d'un second nommé le bastion. Donc est ce que cet escalier dont vous me bloquez le passage peut mener à l'un de ces deux endroits ? "
« Le vice et l'ordre ! Rien de surprenant que vous ayez fini ici, où tout se perd. Étranger qui ne connaissez pas les mœurs des Bouges, jusqu'à où êtes vous prêt à aller pour retrouver les vôtres ? »
J’hésitai quelques secondes avant de répondre:
"Tout dépend du danger qu'ils courent. Si leur vie est en danger, je ne peux pas les abandonner. Je ne connais pas bien Khalor, mais je sais que Akihito sacrifierait sa vie pour aider les autres, je ne peux pas l'abandonner."
Sa réponse ne se fit pas attendre, il répondit vivement :
«Leur... vie ? Vos sornettes n'ont-elles donc pas de fin ? Vous voulez entrer ? Alors restez loin de l'Ombre. Et préparez votre chair. Elle sera mise à contribution. Dans ce dédale, jamais vous ne les retrouverez. »
Ce monde, ou du moins cette prison dans ce monde, m’était étranger, et même si je le savais depuis presque mon arrivée ici, je ne pouvais me faire à l’idée de l’immortalité qui y régnait. Si moi, je trouvais étrange l’absence de mort, mon vis à vis semblait me croire atteint de folie de m’inquiéter pour la mort de mes compagnons.
"Des sornettes ? Vous insinuez que leur survie n'est plus envisageable dès le moment où ils ont franchis cet escalier ? Et pourquoi le roi les aurait ainsi conduit à la mort ? "
«La mort, la survie. On dirait que vous sortez de nulle part. Nul ne peut mourir ici. Seule la chair se fane.»
Cette immortalité… encore.
" Je ne suis pas de ce monde en effet. Même si on m'a parlé de l'immortalité en ces lieux, mes vieux réflexes demeurent. ... Je vais donc reformuler ma question. Est-ce que votre roi a conduit mes compagnons là où ils le voulaient ou bien il les a piégés et donné en pâtures ? "
Il m’avoua son ignorance:
« Comment le saurions-nous ? Ils sont partis sans qu'on les suive, et celui qui nous mène a sa volonté propre. Et quand bien même nous le saurions, pourquoi nous répondrions vous ? Vous ne répondez pas à nos questions : jusqu'où iriez vous pour les rejoindre ? Quelles tortures vous seriez prêt à endurer ?»
Jusqu’où je pourrais aller pour rejoindre mes compagnons ? Il m’était difficile de répondre.
"Je n'avais bien compris votre question..."
Je réfléchis un moment avant de répondre :
"Il n'est pas facile pour moi de répondre car je viens du monde où la mort est un enjeu..J'ai de la difficulté à envisager ce que cela implique comme torture.”
Je voulais sincèrement aider Khalor, mais surtout Akihito. Mais je ne savais si j’étais prêt à donner ma vie pour lui. Enfin, il ne s’agissait pas de sacrifier sa vie ici, puis que l’immortalité règnait, mais de voir sa chair flétrir avec le temps.
« Vous ne semblez pas ancien dans ces Bouges... pourtant votre esprit semble avoir perdu toute raison. Soit, passez. Mais gardez cette apparence humaine, ou vous ferez un joli trophée chez certains. Tête vivante au-dessus d'un âtre... »
Il avait enfin décidé de me laisser passer. Je ne savais que penser de son conseil.
« Je vous remercie de vos conseils... mais je vais y réfléchir ce n’est que sous une apparence animale que je peux trouver la trace de mes compagnons »
Cela dit, je descendis les escaliers sous ma forme humaine.
Une fois au bas des escaliers, je fis appel à mes talents de pisteurs afin de retrouver la trace de mes compagnons.
((((Mathis boit une petit potion de soin (soigne les blessures bénignes) pour flanc droit
Mathis boit 2 potion de coagulation afin d’arrêter les blessures de saigner flanc gauche et nez.
Mathis demeure humain et se met à la recherche de piste pour trouver Akihoto )))
- Cromax
- Messages : 799
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 1 – soirée.
Naral Shaam, toujours monté par Scarla et Huyïn, débarqua dans la zone emmurée des Bouges, bastion ultime du Soleil Noir contre les hordes de prisonniers habitant la cité inférieure. Le Général Somnis, toujours drapé de blanc, ordonna à la bête saurienne :
« Partez, maintenant. Volez au-dessus de nos murs et enfoncez-vous dans cet enfer que vous décidez de rejoindre. Si vous revenez, c’est à coups de flèches et de carreaux que vous serez accueillis. »
Naral parut sourire, si tant est que ce soit possible pour un Dragon. Il déploya ses ailes et bondit d’un saut plané au-dessus des murs du camp militaire fortifié. Il dut vite atterrir, cependant. La grotte où la forteresse trônait était sombre, vaste et haute, mais se rétrécissait rapidement en petites ruelles étroites. Le dragon se posa, reprenant sa forme elfique, au centre d’une place… sanglante et morbide. Le sol était littéralement gorgé de sang. Des corps plaignants se trainaient au sol, des membres abandonnés là trainaient, de-ci de-là. Une bataille avait eu lieu ici peu avant, c’était certain. L’odeur ferreuse du sang était omniprésente.
Des êtres étrangement indemnes, assez nombreux, farfouillaient l’endroit à la recherche de… trucs à ramasser. Des pilleurs d’après bataille, comme il en existait tant sur Yuimen. À la vision du dragon devenant elfe, ils se regroupèrent comme un seul groupe. Leurs visages tous tournés vers les nouveaux venus, serrés pour se protéger les uns les autres.


Dans cette foule de visages, quatre se séparèrent et avancèrent vers le trio. Comme des ambassadeurs des leurs. Ils avaient la curieuse similarité d’un tatouage en forme de triangle noir inversé sur le côté de la gorge.

La rouquine commença à parler.
« Qui que vous soyez, bienvenue dans les Bouges. Nous ne vous voulons aucun mal, et aimerions que ce sentiment soit partagé. Trop de sang a déjà coulé ici ce soir. Passez votre chemin ou restez, mais d’une compagnie posée et pacifique. »
Curieuse manière d’aborder de nouveaux prisonniers. Scarla souffla vers Huyïn et Naral, désormais tous à terre :
« Les Néos. Des empotés pacifistes qui ne veulent pas se soumettre aux règles des Bouges. »
____________________________________
Le cortège de charriots de Xël suivi des brancards des blessés où souffrait Ezak arriva dans une grotte bien plus large, vaste, cernée de nombreuses maisons troglodytes. Des passerelles de pierre ou de bois assuraient le transport entre les différents « quartiers » de l’endroit, plateformes vastes construite autour de roches de soutien, de stalagmites immenses ou de pitons pierreux.

De nombreux hordeux quittèrent le défilé pour rentrer chez eux. Blessés ou indemne, nul n’emporta de nourriture avec lui. Tout ça continua dans la cité en compagnie des aventuriers. Ils arrivèrent sur une place plus vaste et dégagée sur laquelle une foule nombreuse vociférait dans un boucan infernal. Sur une estrade, un vieil homme muni d’un bâton à cloches haranguait la foule, qui lui répondait par des vivats approbateurs. Il était apparemment question d’un jugement, d’une peine de supplices.

Son bras à la peau brûlée était tendu vers un point précis de la foule. Là, enchainée et maintenue par de nombreuses mains, une femme vêtue de noir, aux cheveux corbeau et à la peau si pâle qu’on l’aurait dite de neige riait. Aux éclats. Son visage était marqué par la folie. C’était son jugement, à elle. Et elle était hilare.

La silencieuse compagnie de Xël ne commenta pas la scène (forcément), se contentant de secouer la tête d’un air contrit. Elle semblait vouloir mener le cortège de nourriture par-delà cette foule, la contournant. Le barbu accompagnant Ezak, lui, commenta :
« Ah bah. Vous vouliez voir une magicienne… La voilà. Elle ne fera pas long feu, si je puis m’exprimer ainsi… »
Un sourire mauvais ornait son visage. Ezra grimaçait.
« Nous ferions mieux d’aller te soigner en priorité. Tant pis pour la magicienne, non ? »
______________________________
Mathis passa les escaliers et les êtres hâves qui lui bloquaient la route. Malgré son absence d’odorat perfectionné, il parvint à retrouver la trace du trio qu’il devait suivre, et sur lequel il avait désormais du retard. Il passa ruelles et passages vides, où trônait une odeur putride omniprésente. Mais alors qu’il suivait scrupuleusement cette piste de ses yeux habitués de pisteur agréé, une… créature se tint devant lui. Un homme – ou du moins ce le fut – lui fit face. Le visage rongé de nécrose, tout comme une bonne partie de son buste. Il regardait Mathis avec des yeux de haine. D’envie. Des yeux plein d’un… cruel appétit. Nul doute sur le fait que le jeune blond allait passer à la casserole. Et l’être ne semblait pas prêt à parlementer, cette fois.

[HJ : Huyïn, on peut aparter la rencontre. Ezak et Xël, Réponse unique attendue. Eventuel commentaires courts dans vos parties RP respectives. Mathis, préviens-moi en MP discord ce que tu compte faire (l’affronter, fuir, tenter de parlementer) et je te donnerai de nouvelles consignes.]
[XP :
Xël : 0,5 (discussion), 0,5 (vers les hordes)
Ezak : 0,5 (discussion), 0,5 (vers les hordes)
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- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
Une fois l’escalier derrière moi, je tentai de retrouver la trace de mes compagnons avec mes seules facultés humaines. J’avais décidé de suivre les conseils du vieillard et n’avoir recours à une forme féline qu’en dernier recours. Je fus grandement soulagé de constater que mes talents de pisteur me suffirent à trouver la trace d’Akihito et de Khalor. Mes yeux désormais habitués à la pénombre, je suivis leurs traces traversant rues, ruelles et grandes places. Peu importe l’endroit par lequel je passais la désagréable effluve de putréfaction envahissait mes narines et provoquait chez moi une nausée.
Cela faisait déjà un moment que je déambulais dans les rues, encouragé de retrouver mes compagnons, lorsqu’un homme me barra le chemin. Sa peau était d’un gris terne et nécrosée par endroit. Son oeil droit absent, sa bouche tordue, ses veines saillantes concouraient à sa laideur. Mais malgré tout, je m’attardai surtout sur son torse découvert mettant en évidence ses immenses pectoraux et ses trapèzes surdéveloppés. L’envie d’un festin se lisait sur son visage et ne laissait aucun doute sur ses intentions: il me barrait la route envisageant de me tuer puis de me manger. Bien que j’étais fier de mon habileté au combat, je me devais d’être réaliste, il était plus costaud et fort, et contrairement à moi, il n’était pas blessé. De plus, il semblait affamé. Je n’étais pas un lâche, mais je n’étais pas davantage un idiot, je décidai de prendre la fuite. Je ne voulais par contre pas perdre la piste de mes compagnons. Je ne fis donc pas demi-tour, je bifurquai plutôt vers la droite en courant le plus vite possible afin de semer cette montagne de muscles.
((( Mathis prend la fuite, bifurquant vers la droite le temps de semer son adversaire.
Capa de combat: Poudre d’escampette
Possède les jambières de Grunfit qui lui permettent d’aller plus vite. )))
Cela faisait déjà un moment que je déambulais dans les rues, encouragé de retrouver mes compagnons, lorsqu’un homme me barra le chemin. Sa peau était d’un gris terne et nécrosée par endroit. Son oeil droit absent, sa bouche tordue, ses veines saillantes concouraient à sa laideur. Mais malgré tout, je m’attardai surtout sur son torse découvert mettant en évidence ses immenses pectoraux et ses trapèzes surdéveloppés. L’envie d’un festin se lisait sur son visage et ne laissait aucun doute sur ses intentions: il me barrait la route envisageant de me tuer puis de me manger. Bien que j’étais fier de mon habileté au combat, je me devais d’être réaliste, il était plus costaud et fort, et contrairement à moi, il n’était pas blessé. De plus, il semblait affamé. Je n’étais pas un lâche, mais je n’étais pas davantage un idiot, je décidai de prendre la fuite. Je ne voulais par contre pas perdre la piste de mes compagnons. Je ne fis donc pas demi-tour, je bifurquai plutôt vers la droite en courant le plus vite possible afin de semer cette montagne de muscles.
((( Mathis prend la fuite, bifurquant vers la droite le temps de semer son adversaire.
Capa de combat: Poudre d’escampette
Possède les jambières de Grunfit qui lui permettent d’aller plus vite. )))
- Akihito
- Messages : 362
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
« Oh oui, ouiiii, le bordel. Gentilles femmes. Ne pas regarder à l’apparence. Ouiii. Salopes. Salopes uniquement sensibles à l’or. A la nourriture fraîche. Maudites garces ! »
(Charmant.)
(La malheureux ne doit pas recevoir beaucoup de faveurs des femmes.)
(Ouais, mais... Ouais.)
J'avais rencontré Anthelia au même moment où les femmes avaient vraiment commencées à m'intéresser. Ensuite, le seul moment où je n'avais pas eu l'attention d'une pour moi était quand je faisais le deuil de Theli : autant dire que j'avais pas vraiment envie d'intéresser qui que ce soit. Alors quant à pouvoir juger de la frustration ou non de ne pas recevoir l'attention de la gente féminine, j'étais pas le mieux placer. Je laissais donc couler, et me mis silencieusement en route derrière notre guide, suivi de Khalor.
un bruit à mes pieds attira mon attention et machinalement, je baissai les yeux. Mon plissement de front fut suivi d'yeux écarquillés, que je cachai en me penchant au sol, les mains sur mes bottes. Je me redressai rapidement, rejoignant le chevalier qui me regardai du coin de l'oeil, ayant remarqué mon arrêt.
« Un caillou dans la botte, » éludai-je en le dépassant, cachant les runes ramassées furtivement dans ma poche. Dans le dédale des tortueux des ruelles, je laissai passer les deux devant moi pour observer rapidement les runes que j'avais ramassée. La première m'étais bien connue : Tao, ou "Magie". La seconde était elle d'une troublante ressemblance avec d'autres runes : les runes Aov, Aok, Aob et Aoz arboraient toute cette forme d'éclair, orné d'une sorte de virgule placé à différentes hauteurs sur la gauche ou la droite de l'éclair. Et ces quatre runes étaient des runes élémentaires. En particulier, la rune Aob qui signifiait "Lumière" avait cette virgule à son extrémité haute, quand celle dans ma poche l'avait tout en bas. Son opposé. La rune Obscurité ? Ombre ? A côté d'une zone d'ombre impénétrable, clairement magique ? Si mon intuition était bonne quant à son sens, alors ça faisait un peu gros pour que ce soit une pure coïncidence.
Tout à mes interrogations, je ne remarquai que tardivement l'odeur de pourriture, de charnier qui avait commencé à nous entourer. Décidément, les Bouges étaient un véritable cocktail d'odeurs et de visions déplaisantes. On aurait dit que les ruelles étaient pleines de cadavres en décomposition...
« Ahahaha !»
Je levai les yeux vers notre guide, et son rire dément qui n'annonçait rien de bon. Pas plus que la masse de gens qui s'amassait dans son dos : des pauvres hères aux allures de cadavres ambulants, les yeux enfoncés dans des visages émaciés, des haillons sur le dos si sales que même les plus malheureux des mendiants d'Oranan n'auraient pas voulus. Me retournant au bruit de pas dans mon dos, je compris vite que le groupe derrière nous n'avait pas plus d'attentions bienveillantes que le premier.
« Imbéciles. Nous aussi devoir assouvir notre faim. Trop rare. Autres craindre… »
Le chuintement de l'acier siffla à mon côté, et Khalor se posta dans mon dos, lame au clair.
« Khalor-
- Combattons dos à dos ! Ils ne doivent pas nous attaquer par derrière ! »
Pas le temps pour plus de paroles : la horde de miséreux se jetais déjà sur nous en hurlant, leurs doigts maigrelets et crochus tendus vers nous.
Au début, j'avais essayé de calmer la situation. « Stop ! », « Arrêtez ! », « Par les Dieux, ne me forcez pas à vous blesser ! ». Marteau de Valyus et pavois sortis, j'avais tenté de repousser mes assaillants à l'aide de coups de hampe, de frappes d'estoc de mon martel et du plat de mon bouclier. Ils étaient si faibles : je n'avais pas à forcer tant que ça pour en écarter un, en déstabiliser un autre, à faire chuter le prochain. Puis je vis l'un de ceux qui avait chût disparaitre sous les pieds de ses compagnons d'infortunes ; toute protectrice qu'était mon armure, une griffure peu profonde mais douloureuse barrais désormais l'intérieur de mon bras ; et mes appels à la raison résonnaient dans le vide, étouffés par la foule affamée.
« ... Chier ! »
J'abandonnai mes attentions nobles, mais futiles. La famine faisait délirer ces malheureux, je me rendis à cette évidence. Le crâne d'une femme squelettique fut alors brutalement enfoncé par mon marteau tandis que je me mettais à me battre pour de bon. Tout innocents qu'ils étaient dans leur tragédie, me laisser dévorer n'allait pas les aider. Et mon instinct de survie prenait lui aussi le pas sur mes convictions.
Un, deux, trois, cinq, dix, treize. Les moribonds immortels commencèrent à s'accumuler devant moi, les os broyés par mes coups de Marteau et de bouclier. Des mains poussiéreuses aggripèrent le bord du pavois ; je me décalai près d'un mur pour écraser deux silhouettes contre le mur de brique. Un tisonnier frappa mes côtes; je faisais exploser la rotule fragile du vieillard au bout d'un revers du marteau. Un cri de Khalor derrière moi attira mon attention, son estramaçon fiché dans le corps de deux personnes ; je fis un pas pour pivoter de trois quart et envoyait mon marteau dans un arc ascendant pulvériser la cage thoracique de celui qui se jetais sur le chevalier avec un surin, laissant à ce dernier le temps de dégager sa lame et poursuivre le massacre de son côté.
Vingt, trente, quarante ? Cinquante ? La pile de corps geignants de douleur, déformées par mes coups, rendait difficile le compte de ceux tombés en essayant de nous dévorer. Tant et si bien qu'après avoir envoyé le bord de mon bouclier briser une autre mâchoire -Somnis n'allait pas se plaindre de ce genre de coups- je me replaçai pour attendre le prochain affamé, les yeux au dessus de mon pavois. Et une douleur puissante me surpris, à la cuisse. Baissant les yeux, j'aperçu un corps malingre et petit, qui avait rampé au sol : les cadavres s'étaient tant amoncelées que j'avais commencé à lever mon bouclier et mon regard pour attendre mon prochain adversaire, et une femme aux cheveux noirs filasses en avait profité pour passer sous mon bouclier. Dans un cri de colère, j'abaissai puissamment mon bouclier sur son corps, cassant sa colonne vertébrale dans un craquement sec. Aurait-il été aiguisé que j'aurais découpée en deux cet être aux yeux fous, les lèvres barbouillées du sang et de la chair arrachée à ma jambe. Une voie d'entrée idéale pour toutes les infections du monde...
Cent ? Deux cents ? Le chevalier Somnis et moi avions échangés de position à plusieurs reprises au fil du combat, pour sauver l'autre d'un danger survenant dans son angle mort. Les membres tranchés gisaient à côté des épaules percées par des fractures ouvertes ; nous n'en voyions pas le bout et ça ne semblait pas vouloir s'arrêter. Nous commencions à fatiguer : je m'en rendis compte quand pour la première fois, je dût m'y reprendre à deux fois pour neutraliser un de mes assaillants, l'achevant d'un large revers de mon pavois pour l'envoyer contre un mur près de ceux que j'avais précédemment aplatis contre.
« Ser Somnis ! On va y passer si ça continue. Vous préférez finir déchiqueté en buffet à volonté, ou vous me laisser user de ma magie ? A moins que vous ayez une meilleure solution, mais ça urge ! »
(Charmant.)
(La malheureux ne doit pas recevoir beaucoup de faveurs des femmes.)
(Ouais, mais... Ouais.)
J'avais rencontré Anthelia au même moment où les femmes avaient vraiment commencées à m'intéresser. Ensuite, le seul moment où je n'avais pas eu l'attention d'une pour moi était quand je faisais le deuil de Theli : autant dire que j'avais pas vraiment envie d'intéresser qui que ce soit. Alors quant à pouvoir juger de la frustration ou non de ne pas recevoir l'attention de la gente féminine, j'étais pas le mieux placer. Je laissais donc couler, et me mis silencieusement en route derrière notre guide, suivi de Khalor.
un bruit à mes pieds attira mon attention et machinalement, je baissai les yeux. Mon plissement de front fut suivi d'yeux écarquillés, que je cachai en me penchant au sol, les mains sur mes bottes. Je me redressai rapidement, rejoignant le chevalier qui me regardai du coin de l'oeil, ayant remarqué mon arrêt.
« Un caillou dans la botte, » éludai-je en le dépassant, cachant les runes ramassées furtivement dans ma poche. Dans le dédale des tortueux des ruelles, je laissai passer les deux devant moi pour observer rapidement les runes que j'avais ramassée. La première m'étais bien connue : Tao, ou "Magie". La seconde était elle d'une troublante ressemblance avec d'autres runes : les runes Aov, Aok, Aob et Aoz arboraient toute cette forme d'éclair, orné d'une sorte de virgule placé à différentes hauteurs sur la gauche ou la droite de l'éclair. Et ces quatre runes étaient des runes élémentaires. En particulier, la rune Aob qui signifiait "Lumière" avait cette virgule à son extrémité haute, quand celle dans ma poche l'avait tout en bas. Son opposé. La rune Obscurité ? Ombre ? A côté d'une zone d'ombre impénétrable, clairement magique ? Si mon intuition était bonne quant à son sens, alors ça faisait un peu gros pour que ce soit une pure coïncidence.
Tout à mes interrogations, je ne remarquai que tardivement l'odeur de pourriture, de charnier qui avait commencé à nous entourer. Décidément, les Bouges étaient un véritable cocktail d'odeurs et de visions déplaisantes. On aurait dit que les ruelles étaient pleines de cadavres en décomposition...
« Ahahaha !»
Je levai les yeux vers notre guide, et son rire dément qui n'annonçait rien de bon. Pas plus que la masse de gens qui s'amassait dans son dos : des pauvres hères aux allures de cadavres ambulants, les yeux enfoncés dans des visages émaciés, des haillons sur le dos si sales que même les plus malheureux des mendiants d'Oranan n'auraient pas voulus. Me retournant au bruit de pas dans mon dos, je compris vite que le groupe derrière nous n'avait pas plus d'attentions bienveillantes que le premier.
« Imbéciles. Nous aussi devoir assouvir notre faim. Trop rare. Autres craindre… »
Le chuintement de l'acier siffla à mon côté, et Khalor se posta dans mon dos, lame au clair.
« Khalor-
- Combattons dos à dos ! Ils ne doivent pas nous attaquer par derrière ! »
Pas le temps pour plus de paroles : la horde de miséreux se jetais déjà sur nous en hurlant, leurs doigts maigrelets et crochus tendus vers nous.
Au début, j'avais essayé de calmer la situation. « Stop ! », « Arrêtez ! », « Par les Dieux, ne me forcez pas à vous blesser ! ». Marteau de Valyus et pavois sortis, j'avais tenté de repousser mes assaillants à l'aide de coups de hampe, de frappes d'estoc de mon martel et du plat de mon bouclier. Ils étaient si faibles : je n'avais pas à forcer tant que ça pour en écarter un, en déstabiliser un autre, à faire chuter le prochain. Puis je vis l'un de ceux qui avait chût disparaitre sous les pieds de ses compagnons d'infortunes ; toute protectrice qu'était mon armure, une griffure peu profonde mais douloureuse barrais désormais l'intérieur de mon bras ; et mes appels à la raison résonnaient dans le vide, étouffés par la foule affamée.
« ... Chier ! »
J'abandonnai mes attentions nobles, mais futiles. La famine faisait délirer ces malheureux, je me rendis à cette évidence. Le crâne d'une femme squelettique fut alors brutalement enfoncé par mon marteau tandis que je me mettais à me battre pour de bon. Tout innocents qu'ils étaient dans leur tragédie, me laisser dévorer n'allait pas les aider. Et mon instinct de survie prenait lui aussi le pas sur mes convictions.
Un, deux, trois, cinq, dix, treize. Les moribonds immortels commencèrent à s'accumuler devant moi, les os broyés par mes coups de Marteau et de bouclier. Des mains poussiéreuses aggripèrent le bord du pavois ; je me décalai près d'un mur pour écraser deux silhouettes contre le mur de brique. Un tisonnier frappa mes côtes; je faisais exploser la rotule fragile du vieillard au bout d'un revers du marteau. Un cri de Khalor derrière moi attira mon attention, son estramaçon fiché dans le corps de deux personnes ; je fis un pas pour pivoter de trois quart et envoyait mon marteau dans un arc ascendant pulvériser la cage thoracique de celui qui se jetais sur le chevalier avec un surin, laissant à ce dernier le temps de dégager sa lame et poursuivre le massacre de son côté.
Vingt, trente, quarante ? Cinquante ? La pile de corps geignants de douleur, déformées par mes coups, rendait difficile le compte de ceux tombés en essayant de nous dévorer. Tant et si bien qu'après avoir envoyé le bord de mon bouclier briser une autre mâchoire -Somnis n'allait pas se plaindre de ce genre de coups- je me replaçai pour attendre le prochain affamé, les yeux au dessus de mon pavois. Et une douleur puissante me surpris, à la cuisse. Baissant les yeux, j'aperçu un corps malingre et petit, qui avait rampé au sol : les cadavres s'étaient tant amoncelées que j'avais commencé à lever mon bouclier et mon regard pour attendre mon prochain adversaire, et une femme aux cheveux noirs filasses en avait profité pour passer sous mon bouclier. Dans un cri de colère, j'abaissai puissamment mon bouclier sur son corps, cassant sa colonne vertébrale dans un craquement sec. Aurait-il été aiguisé que j'aurais découpée en deux cet être aux yeux fous, les lèvres barbouillées du sang et de la chair arrachée à ma jambe. Une voie d'entrée idéale pour toutes les infections du monde...
Cent ? Deux cents ? Le chevalier Somnis et moi avions échangés de position à plusieurs reprises au fil du combat, pour sauver l'autre d'un danger survenant dans son angle mort. Les membres tranchés gisaient à côté des épaules percées par des fractures ouvertes ; nous n'en voyions pas le bout et ça ne semblait pas vouloir s'arrêter. Nous commencions à fatiguer : je m'en rendis compte quand pour la première fois, je dût m'y reprendre à deux fois pour neutraliser un de mes assaillants, l'achevant d'un large revers de mon pavois pour l'envoyer contre un mur près de ceux que j'avais précédemment aplatis contre.
« Ser Somnis ! On va y passer si ça continue. Vous préférez finir déchiqueté en buffet à volonté, ou vous me laisser user de ma magie ? A moins que vous ayez une meilleure solution, mais ça urge ! »
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
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Le trio arrive au niveau escompté, le mur du bastion le séparant de leur destination. L'homme à cape blanche enjoint le Dragon à sauter par-dessus, rappelant que s'ils tentent de revenir, l'accueil se fera à grand renfort de flèches et carreau. La chose n'appelle pas même une réponse et Naral Shaam exécute un saut avec l'appui de ses ailes, passant au-dessus des fortifications. Le vol est cependant contraint de vite prendre fin, car si la zone près du bâtiment est à l'image des zones du dessus, les Bouges semblent rapidement se muer en galeries et ruelles étroites. Point de place pour un Dragon ici, et c'est en sentant la musculature se mouvoir que le Félin comprend que leur transport mythique a eu le même sentiment. Scarla et Huyïn se laissent glisser au sol pendant que l'Elfe reprend sa forme bipède. Le lieu où ils atterrissent est une place littéralement gorgée de sang. Des corps de survivants forcés côtoient des morceaux humains dans leur flaque, les conséquences d'une bataille d'ampleur qui s'est déroulée peu de temps auparavant.
Malgré son voile, le Tigre sent parfaitement les effluves sanguines. Il élève la main à hauteur de truffe. Pas parce qu'il est incommodé, bien au contraire. Les relents lui rappellent des souvenirs de jeunesse dans sa Forêt Sombre. Deux groupes de mercenaires s'étaient écharpés avec une violence extrême, que ce soit par les armes ou par une magie si dévastatrice qu'elle a fait de nombreuses victimes collatérales dans la population animale locale. C'est ce soudain bouleversement dans l'Equilibre qui a d'ailleurs poussé son clan à se montrer actif pour une fois. Les survivants ont été chassés par les Worans, mais d'autres avaient fini par prendre la suite, dévastant certains endroits en fanant la végétation par leur magie obscure. Et tout ceci parce... Parce que... Huyïn plisse légèrement les yeux, certain qu'il y avait une raison logique derrière tout ceci, mais impossible de la retrouver. C'est étrange, car le Tigre n'est pas du genre à négliger les détails des histoires qui le fascinent. Alors pourquoi ne parvient-il pas au début d'une réponse ?
Le présent se rappelle à lui devant le mouvement d'un groupe conséquent de locaux. Une meute de seize environ, regroupée en un cercle protecteur à la vue du Dragon devenu Elfe, et de laquelle un quatuor se détache. Une rouquine, un blond, un quasi chauve avec la peau plus sombre et un dernier qui pourrait tout aussi bien être une dernière tant ses traits rendent la limite floue. Une marque en forme de triangle noir pointant vers le bas est visible sur leur cou. Aucun air belliqueux à première vue, et la femme rousse s'exprime en premier. Elle leur souhaite la bienvenue dans les Bouges et exprime son pacifisme et celui des siens, que Scarla dénigre dans un souffle puisque ces inconnus ne se soumettraient apparemment pas aux règles des lieux. Le Tigre se tourne quelque peu vers elle.
"Il vous faudra exposer lesdites règles bientôt, que je comprenne les valeurs prévalant dans les Bouges."
"Bats-toi ou souffre. C'est la règle.", souffle-t-elle en réponse, peu avant que le Tigre ne s'avance d'un pas à la hauteur de Naral Shaam pour s'adresser à ces Néos.
"Intéressant d'être accueillis par qui se tient au milieu d'un charnier. Coutume locale ?"
"D'accueillir les nouveaux venus dans le sang, c'est plutôt coutumier. Mais pas par nous. Nous sommes ici sur les restes de la Bataille du Jour du Don, à laquelle nous ne prenons pas part.", indique la rouquine.
"On ramasse ce qui peut l'être, ce qui peut nous servir pour subsister. Nourriture, tissus... C'est ainsi que nous vivons, là où d'autres se battent, nous recueillons. Nous préférons la paix à la violence.", continue l'humain blond.
À ces paroles, Scarla pousse un soupir et Naral Shaam se décide à commenter.
"Des charognards sans honneur ni courage, donc. Hihihi. Je savais que ces Bouges étaient un trou à rats, mais à ce point..."
Sa remarque a un effet immédiat. La rouquine et le blond le lorgnent tous deux d'un air dépité, déçu. De son côté, Huyïn darde un bref regard vers l'autre yuiménien sans relever. Leur faiblesse doit sans doute être à l'origine de son mépris pour eux, mais malgré leur pacifisme et leur côté pillard, le groupe semble bien portant. Soudé. Une meute qui lui rappelle son propre clan et qui choisit de se tenir à l'écart. Cela semble leur réussir. Ce dont l'Hinïon ne doit pas avoir conscience, comme beaucoup d'êtres issus de la "civilisation", c'est que dans la chaîne alimentaire, lorsque le prédateur de l'échelon du dessus ne remplit plus son office, le discret charognard est parfois amené à prendre sa place. Ces Néos ont l'air bien portant et suffisamment sages pour attendre leur heure. S'ils sont un jour motivés à le faire.
L'idée qu'ils pourraient trouver une nouvelle place dans l'Equilibre d'Ashaar l'amène à poser une nouvelle question.
"Vous dites ne pas y avoir pris part, mais j'imagine que vous avez observé la scène en attendant le dénouement. Beaucoup de sang versé, donc de victimes. Suffisamment pour affecter les rapports de force dans les Bouges ?"
C'est l'humain le plus foncé du groupe qui lui répond.
"Non. Ces bagarres ont lieu toutes les semaines, et ça se finit toujours de la même manière : dans le sang et la souffrance. Chacun ont leurs blessés et s'en retournent avec leur butin trop maigre. Se battre ne vaut pas le coup, si c'est juste pour satisfaire un grondement d'estomac."
L'individu au genre impossible à deviner d'un simple coup d'oeil s'exprime à son tour.
"Nous observons depuis les toits. Tous étaient là : maraudeurs noirs, hordeux, mercenaire du Soma, et quelques fous isolés. Les Hordeux s'en sont pas mal tiré : outre leur nombre, trois vaillants combattants les ont rejoints en cours de combat. Une aide qui leur a valu une belle part du butin."
Le Tigre plisse les yeux aux déclarations. Il commence à mettre des noms sur les différents pions présents sur cet échiquier ensanglanté. Des maraudeurs noirs, des hordeux, des mercenaires du Soma, le clan Carmin et les Néos, sans parler des individus isolés. C'est un bon début, mais connaître l'existence de notes ne suffit pas pour connaître le type d'accord qu'elles produisent. Le Félin avoue être impressionné que chaque semaine trouve son lot de bagarreurs pour revenir à la charge malgré les dégâts plus qu'évidents. Il s'enquiert de ces combattants évoqués, demandant s'il pourrait s'agir des Chevaliers du Soleil noir desquels ils ont été avertis par les officiers de l'Ordre. D'après les Néos, les Chevaliers ne se mêlent pas de la confrontation hebdomadaire. Ceux qui se sont illustrés étaient deux hommes et une femme en armures et bien protégés. Ils seraient venus leur parler sur les toits avant de revenir se mêler à l'événement sanglant.
Huyïn plisse les yeux et incline légèrement la tête, tentant de comprendre le déroulement des choses.
"Vous voulez dire qu'ils ont commencé par observer le combat puis qu'il s'y sont jetés comme cela ensuite ? Qu'ils ont pris le parti des Hordeux immédiatement ? Hum... Êtes-vous certains qu'ils ne faisaient pas déjà partie de ces derniers ?"
"Non, non. Nous avons vu leur arrivée ici plus tôt, juste avant que la cloche ne sonne. Ils étaient perdus, on leur a même proposé de nous rejoindre.", explique le blond.
"Et ils ont accepté. S'ils mangent à tous les râteliers des Bouges, ça finira mal pour eux...", précise la rousse à ses côtés.
"Ils cherchaient à se rendre dans le Quartier Rouge, de ce que j'ai entendu. A l'Est. Peut-être ont-ils dû se battre avec les Hordes pour passer là-bas... Ils ont parlé à un homme de ce clan avant d'engager le combat", termine l'individu chauve.
Pensivement, le Félin se tourne vers le yuiménien à chevelure améthyste.
"Nouveaux venus. Combattants et perdus. Chaotiques dans leurs décisions... Rien de familier à vos oreilles non plus, je suppose..."
"Aucunement.", rétorque son interlocuteur avec un ton sarcastique.
L'individu androgyne se rappelle à eux, voulant savoir s'ils comptent les laisser en paix. Prudence sans doute. Méfiance peut-être de voir débarquer des individus qui pourraient entrer en concurrence directe avec eux pour ce qui serait encore présent dans les environs. Le Woran a encore bien des questions, mais certaines trouveront sans doute réponse auprès de la de Montfort. Il oriente donc sa curiosité sur un détail qui l'intrigue.
"Sous peu. Si mes compagnons n'y voient pas d'objection. Dernières petites choses que j'aimerais connaître, en tant que nouvel arrivant moi-même : si les Chevaliers ne viennent pas ici pour le Don, sont-ils ravitaillés autrement ? Et s'ils sont nombreux à parcourir les Bouges, lesquels éviter à tout prix ?"
"Ils se chargent de leurs propres ravitaillements en transport escorté. Une fois par mois je dirais. Et avec une escorte qui ne vaut pas le coup d'être attaquée.", répond l'humain foncé, qui semble lentement songer sérieusement à ce qu'il vient de dire, incitant le Tigre à se demander si certains ont déjà tenté leur chance.
"Les Chevaliers ne sont à éviter que si vous leur portez préjudice. Sinon, ils ne s'intéressent guère à vous. Mais s'ils vous recherchent activement, tous sont des dangers sur pattes.", termine la rouquine.
Huyïn acquiesce et remercie les Néos, puis il se tourne vers ses compagnons d'arrivée.
"Nos premiers pas sont faits et ma curiosité attendra. Je ne vois aucun inconvénient à poursuivre. Sauf si...", commence-t-il avant de porter un regard appuyé à la jeune femme. "Vous souhaitez faire un tour du champ de bataille, savoir si vous n'y reconnaissez pas quelques... Membres."
"Non.", rétorque Scarla avant de continuer. "Le Clan Carmin ne participe pas à ces combats. Les gens viennent de tous les Bouges pour se faire soigner par nous, nous y gagnons notre pitance."
"Et où va-t-on, alors ? Poursuivre ces inconnus belliqueux près de la... *horde* ? Ou ruons-nous vers ce Quartier Rouge ?"
À leurs côtés, Scarla précise s'aligner sur la décision prise. Huyïn croise lentement les bras, prenant un moment pour réfléchir. Quelque part, il trouve étonnant que l'Hinïon ne force pas une décision et soit en prime ouvert à la possibilité de suivre ce trio de vaillants combattants, qui ont de fortes chances d'avoir un lien avec les autres yuiméniens. Ou alors la coïncidence serait incroyable. Quand il se rappelle du fiasco dans la boutique de tailleur, à peine quelques heures auparavant, l'idée de se retrouver en la possible compagnie de l'un d'eux ne l'enchante guère.
Il décroise sa posture, élevant une main pour ponctuer ses propos.
"Instinctivement, je me tiendrais pour le moment loin desdites hordes. Le sang qui leur reste doit encore bouillonner de la rage de l'affrontement. Qui sait comment ils réagiraient à qui n'a pas combattu à leurs côtés ni n'affiche une appartenance claire.", fait-il pour partager son point de vue, puis il avise Scarla. "Par ailleurs, l'idée première était de vous ramener auprès des vôtres. Seront-ils en mesure de nous fournir un abri, s'il est un peu tard pour que l'on puisse accéder à... Nos éventuelles requêtes ?"
"Les miens sauront nous accueillir.", répond-elle sobrement.
L'Hinïon opine du chef, n'ayant visiblement rien à redire quant à la décision choisie. Le Tigre fait de même, prêt à emboiter le pas à leur guide chauve quand elle prendra les devants. Il se garde toutefois de laisser deviner le moindre doute dans son attitude, malgré une réponse de la de Montfort pouvant être interprétée de bien des façons dans un lieu pareil.
Peut-être l'accueil se fera-t-il dans la plus grande cordialité, pour changer.
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Le trio arrive au niveau escompté, le mur du bastion le séparant de leur destination. L'homme à cape blanche enjoint le Dragon à sauter par-dessus, rappelant que s'ils tentent de revenir, l'accueil se fera à grand renfort de flèches et carreau. La chose n'appelle pas même une réponse et Naral Shaam exécute un saut avec l'appui de ses ailes, passant au-dessus des fortifications. Le vol est cependant contraint de vite prendre fin, car si la zone près du bâtiment est à l'image des zones du dessus, les Bouges semblent rapidement se muer en galeries et ruelles étroites. Point de place pour un Dragon ici, et c'est en sentant la musculature se mouvoir que le Félin comprend que leur transport mythique a eu le même sentiment. Scarla et Huyïn se laissent glisser au sol pendant que l'Elfe reprend sa forme bipède. Le lieu où ils atterrissent est une place littéralement gorgée de sang. Des corps de survivants forcés côtoient des morceaux humains dans leur flaque, les conséquences d'une bataille d'ampleur qui s'est déroulée peu de temps auparavant.
Malgré son voile, le Tigre sent parfaitement les effluves sanguines. Il élève la main à hauteur de truffe. Pas parce qu'il est incommodé, bien au contraire. Les relents lui rappellent des souvenirs de jeunesse dans sa Forêt Sombre. Deux groupes de mercenaires s'étaient écharpés avec une violence extrême, que ce soit par les armes ou par une magie si dévastatrice qu'elle a fait de nombreuses victimes collatérales dans la population animale locale. C'est ce soudain bouleversement dans l'Equilibre qui a d'ailleurs poussé son clan à se montrer actif pour une fois. Les survivants ont été chassés par les Worans, mais d'autres avaient fini par prendre la suite, dévastant certains endroits en fanant la végétation par leur magie obscure. Et tout ceci parce... Parce que... Huyïn plisse légèrement les yeux, certain qu'il y avait une raison logique derrière tout ceci, mais impossible de la retrouver. C'est étrange, car le Tigre n'est pas du genre à négliger les détails des histoires qui le fascinent. Alors pourquoi ne parvient-il pas au début d'une réponse ?
Le présent se rappelle à lui devant le mouvement d'un groupe conséquent de locaux. Une meute de seize environ, regroupée en un cercle protecteur à la vue du Dragon devenu Elfe, et de laquelle un quatuor se détache. Une rouquine, un blond, un quasi chauve avec la peau plus sombre et un dernier qui pourrait tout aussi bien être une dernière tant ses traits rendent la limite floue. Une marque en forme de triangle noir pointant vers le bas est visible sur leur cou. Aucun air belliqueux à première vue, et la femme rousse s'exprime en premier. Elle leur souhaite la bienvenue dans les Bouges et exprime son pacifisme et celui des siens, que Scarla dénigre dans un souffle puisque ces inconnus ne se soumettraient apparemment pas aux règles des lieux. Le Tigre se tourne quelque peu vers elle.
"Il vous faudra exposer lesdites règles bientôt, que je comprenne les valeurs prévalant dans les Bouges."
"Bats-toi ou souffre. C'est la règle.", souffle-t-elle en réponse, peu avant que le Tigre ne s'avance d'un pas à la hauteur de Naral Shaam pour s'adresser à ces Néos.
"Intéressant d'être accueillis par qui se tient au milieu d'un charnier. Coutume locale ?"
"D'accueillir les nouveaux venus dans le sang, c'est plutôt coutumier. Mais pas par nous. Nous sommes ici sur les restes de la Bataille du Jour du Don, à laquelle nous ne prenons pas part.", indique la rouquine.
"On ramasse ce qui peut l'être, ce qui peut nous servir pour subsister. Nourriture, tissus... C'est ainsi que nous vivons, là où d'autres se battent, nous recueillons. Nous préférons la paix à la violence.", continue l'humain blond.
À ces paroles, Scarla pousse un soupir et Naral Shaam se décide à commenter.
"Des charognards sans honneur ni courage, donc. Hihihi. Je savais que ces Bouges étaient un trou à rats, mais à ce point..."
Sa remarque a un effet immédiat. La rouquine et le blond le lorgnent tous deux d'un air dépité, déçu. De son côté, Huyïn darde un bref regard vers l'autre yuiménien sans relever. Leur faiblesse doit sans doute être à l'origine de son mépris pour eux, mais malgré leur pacifisme et leur côté pillard, le groupe semble bien portant. Soudé. Une meute qui lui rappelle son propre clan et qui choisit de se tenir à l'écart. Cela semble leur réussir. Ce dont l'Hinïon ne doit pas avoir conscience, comme beaucoup d'êtres issus de la "civilisation", c'est que dans la chaîne alimentaire, lorsque le prédateur de l'échelon du dessus ne remplit plus son office, le discret charognard est parfois amené à prendre sa place. Ces Néos ont l'air bien portant et suffisamment sages pour attendre leur heure. S'ils sont un jour motivés à le faire.
L'idée qu'ils pourraient trouver une nouvelle place dans l'Equilibre d'Ashaar l'amène à poser une nouvelle question.
"Vous dites ne pas y avoir pris part, mais j'imagine que vous avez observé la scène en attendant le dénouement. Beaucoup de sang versé, donc de victimes. Suffisamment pour affecter les rapports de force dans les Bouges ?"
C'est l'humain le plus foncé du groupe qui lui répond.
"Non. Ces bagarres ont lieu toutes les semaines, et ça se finit toujours de la même manière : dans le sang et la souffrance. Chacun ont leurs blessés et s'en retournent avec leur butin trop maigre. Se battre ne vaut pas le coup, si c'est juste pour satisfaire un grondement d'estomac."
L'individu au genre impossible à deviner d'un simple coup d'oeil s'exprime à son tour.
"Nous observons depuis les toits. Tous étaient là : maraudeurs noirs, hordeux, mercenaire du Soma, et quelques fous isolés. Les Hordeux s'en sont pas mal tiré : outre leur nombre, trois vaillants combattants les ont rejoints en cours de combat. Une aide qui leur a valu une belle part du butin."
Le Tigre plisse les yeux aux déclarations. Il commence à mettre des noms sur les différents pions présents sur cet échiquier ensanglanté. Des maraudeurs noirs, des hordeux, des mercenaires du Soma, le clan Carmin et les Néos, sans parler des individus isolés. C'est un bon début, mais connaître l'existence de notes ne suffit pas pour connaître le type d'accord qu'elles produisent. Le Félin avoue être impressionné que chaque semaine trouve son lot de bagarreurs pour revenir à la charge malgré les dégâts plus qu'évidents. Il s'enquiert de ces combattants évoqués, demandant s'il pourrait s'agir des Chevaliers du Soleil noir desquels ils ont été avertis par les officiers de l'Ordre. D'après les Néos, les Chevaliers ne se mêlent pas de la confrontation hebdomadaire. Ceux qui se sont illustrés étaient deux hommes et une femme en armures et bien protégés. Ils seraient venus leur parler sur les toits avant de revenir se mêler à l'événement sanglant.
Huyïn plisse les yeux et incline légèrement la tête, tentant de comprendre le déroulement des choses.
"Vous voulez dire qu'ils ont commencé par observer le combat puis qu'il s'y sont jetés comme cela ensuite ? Qu'ils ont pris le parti des Hordeux immédiatement ? Hum... Êtes-vous certains qu'ils ne faisaient pas déjà partie de ces derniers ?"
"Non, non. Nous avons vu leur arrivée ici plus tôt, juste avant que la cloche ne sonne. Ils étaient perdus, on leur a même proposé de nous rejoindre.", explique le blond.
"Et ils ont accepté. S'ils mangent à tous les râteliers des Bouges, ça finira mal pour eux...", précise la rousse à ses côtés.
"Ils cherchaient à se rendre dans le Quartier Rouge, de ce que j'ai entendu. A l'Est. Peut-être ont-ils dû se battre avec les Hordes pour passer là-bas... Ils ont parlé à un homme de ce clan avant d'engager le combat", termine l'individu chauve.
Pensivement, le Félin se tourne vers le yuiménien à chevelure améthyste.
"Nouveaux venus. Combattants et perdus. Chaotiques dans leurs décisions... Rien de familier à vos oreilles non plus, je suppose..."
"Aucunement.", rétorque son interlocuteur avec un ton sarcastique.
L'individu androgyne se rappelle à eux, voulant savoir s'ils comptent les laisser en paix. Prudence sans doute. Méfiance peut-être de voir débarquer des individus qui pourraient entrer en concurrence directe avec eux pour ce qui serait encore présent dans les environs. Le Woran a encore bien des questions, mais certaines trouveront sans doute réponse auprès de la de Montfort. Il oriente donc sa curiosité sur un détail qui l'intrigue.
"Sous peu. Si mes compagnons n'y voient pas d'objection. Dernières petites choses que j'aimerais connaître, en tant que nouvel arrivant moi-même : si les Chevaliers ne viennent pas ici pour le Don, sont-ils ravitaillés autrement ? Et s'ils sont nombreux à parcourir les Bouges, lesquels éviter à tout prix ?"
"Ils se chargent de leurs propres ravitaillements en transport escorté. Une fois par mois je dirais. Et avec une escorte qui ne vaut pas le coup d'être attaquée.", répond l'humain foncé, qui semble lentement songer sérieusement à ce qu'il vient de dire, incitant le Tigre à se demander si certains ont déjà tenté leur chance.
"Les Chevaliers ne sont à éviter que si vous leur portez préjudice. Sinon, ils ne s'intéressent guère à vous. Mais s'ils vous recherchent activement, tous sont des dangers sur pattes.", termine la rouquine.
Huyïn acquiesce et remercie les Néos, puis il se tourne vers ses compagnons d'arrivée.
"Nos premiers pas sont faits et ma curiosité attendra. Je ne vois aucun inconvénient à poursuivre. Sauf si...", commence-t-il avant de porter un regard appuyé à la jeune femme. "Vous souhaitez faire un tour du champ de bataille, savoir si vous n'y reconnaissez pas quelques... Membres."
"Non.", rétorque Scarla avant de continuer. "Le Clan Carmin ne participe pas à ces combats. Les gens viennent de tous les Bouges pour se faire soigner par nous, nous y gagnons notre pitance."
"Et où va-t-on, alors ? Poursuivre ces inconnus belliqueux près de la... *horde* ? Ou ruons-nous vers ce Quartier Rouge ?"
À leurs côtés, Scarla précise s'aligner sur la décision prise. Huyïn croise lentement les bras, prenant un moment pour réfléchir. Quelque part, il trouve étonnant que l'Hinïon ne force pas une décision et soit en prime ouvert à la possibilité de suivre ce trio de vaillants combattants, qui ont de fortes chances d'avoir un lien avec les autres yuiméniens. Ou alors la coïncidence serait incroyable. Quand il se rappelle du fiasco dans la boutique de tailleur, à peine quelques heures auparavant, l'idée de se retrouver en la possible compagnie de l'un d'eux ne l'enchante guère.
Il décroise sa posture, élevant une main pour ponctuer ses propos.
"Instinctivement, je me tiendrais pour le moment loin desdites hordes. Le sang qui leur reste doit encore bouillonner de la rage de l'affrontement. Qui sait comment ils réagiraient à qui n'a pas combattu à leurs côtés ni n'affiche une appartenance claire.", fait-il pour partager son point de vue, puis il avise Scarla. "Par ailleurs, l'idée première était de vous ramener auprès des vôtres. Seront-ils en mesure de nous fournir un abri, s'il est un peu tard pour que l'on puisse accéder à... Nos éventuelles requêtes ?"
"Les miens sauront nous accueillir.", répond-elle sobrement.
L'Hinïon opine du chef, n'ayant visiblement rien à redire quant à la décision choisie. Le Tigre fait de même, prêt à emboiter le pas à leur guide chauve quand elle prendra les devants. Il se garde toutefois de laisser deviner le moindre doute dans son attitude, malgré une réponse de la de Montfort pouvant être interprétée de bien des façons dans un lieu pareil.
Peut-être l'accueil se fera-t-il dans la plus grande cordialité, pour changer.
-- >
Modifié en dernier par Huyïn le mar. 18 févr. 2025 17:13, modifié 1 fois.
- Xël
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Re: Les Bouges
- Continue de suivre le chariot
- Observe le cirque autour de la prisonnière
- Observe le cirque autour de la prisonnière
- Ezak
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- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Nous arrivâmes sur les terres de l’ Est, celles des hordes. L’on pouvait dire qu’ils étaient nombreux, une véritable fourmilière. Une certaine agitation régnait, le barbu dont je ne connaissais toujours pas le nom évoqua une magicienne. Je regardai attentivement une femme brune enchainée par de multiples liens tenus par de nombreuses personnes. Elle avait l’air dérangée. Un viel homme al a peau brûlée haranguait la foule de gens en colère. IL semblait que cette femme était sur le point de subir un supplice. Depuis ma civère je demandais.
« C’est qui ce type qui harangue la foule ? Comment savez-vous que l’autre est une magicienne ? Vous la connaissez ? »
"Un des nôtres. Je ne connais pas son nom. Quant à elle, comme vous le disiez, elle créait des troubles depuis des semaines chez nous, menaçant les hordes sans qu'on puisse l'arrêter. Comme toujours, le nombre a été gagnant, et la voilà à notre merci."
L’information vint me redonner un sursaut de vie. J’ouvris grand les yeux de surprise.
"Attendez ! C'est elle ? La magicienne trop puissante dont on parlait à l'instant ?"
"Elle-même, ouais."
Et merde. Avec Xël on avait décidé de venir dans cette zone pour la trouver elle. On voulait l’interroger, mais si ellé était sur le point de… de quoi au juste ? Quel sort réservait-on à ceux qui ne pouvaient mourir ? Quoi qu’il en soit, il fallait profiter de cette opportunité pour l’interroger. Je regrettais que Xël ne soit pas près de moi. Faute de mieux je me tournai vers le barbu.
« Vous avez l’air d’être respecté par votre peuple, non ? Aidez-moi à lui obtenir un sursis de quelques minutes. J’ai juste deux trois questions à lui poser. Elle sait peut-être où se cache des gens que j’aimerais retrouver. »
"Hola, comme vous y allez. J'me débrouille pour organiser une bande de gueux à foncer dans le tas pour rapporter le plus de bouffe en perdant le moins de mains possible. De là à être... respecté. Nul n'a de nom qui lui soit propre, dans les Hordes. Nous sommes Un."
« Peut-être… Mais vous avez été témoin de l’efficacité de mes deux comparses et moi. À seulement trois corps nous avons ramenés de la nourriture pour de nombreuses personnes de la horde. Vous pourrez témoigner en notre faveur. Expliquer que j’ai juste quelques questions à lui poser. Ils pourront ensuite finir ce qu’ils ont commencés. »
J’attrapai son bras depuis ma civière.
« Je vous en prie. C’est important pour moi. »
"Si vous étiez en forme, je vous aurais dit de parler de votre propre initiative, mais... soit. Je vais intervenir pour vous. Des arguments à présenter, outre votre efficacité ? Je doute que ces gens en colère acceptent de lui laisser, ne fut-ce qu'une seconde de plus, la possibilité de s'enfuir."
Je réfléchissais un instant. C’était à moi de parler, je pensais pouvoir les convaincre.
« Je suis certes blessé mais pas encore abattu. Introduisez-moi, je prendrai ensuite la parole. »
Puis :
« Donnez moi des détails sur cette femme et ce qu’elle a fait aux hordes. »
"Vous êtes... sûr ? Difficile de prendre une position de force dans votre état, non ? Enfin je le ferai si vous le souhaitez."
Peut-être avait-il raison. Je me sentais au bord de l’évanouissement. Je n'étais pas sûr de pouvoir tenir debout.
Il passa sa main dans sa barbe, continuant d'avancer :
"Elle nous vole, pardi ! Et nous blesse, nous leurre, disparaît quand on tente de l'en empêcher. Elle se rit de nous, nous provoque... on ne sait d'où elle vient ni depuis combien de temps elle est dans les Bouges."
Ezra souffla bas pour moi :
"Elle ne me dit rien en tout cas. Tu veux que je prenne la parole pour toi ? Que veux-tu dire ?"
Je me penchai vers Ezra :
« Dit leur qu’on vient d’être envoyés dans les Bouges. Que des rumeurs courent là-haut sous cape d’une bande de mages dangereux. Qu’on veut être sûr qu’une fois qu’ils se seront débarrassés d’elle d’autres ne reviendront pas les voler, les harceler. On veut savoir si elle travaille seul, ou avec un ce groupe de mage que l’on nomme Soma. Et si elle sait où les localiser. Fait leur comprendre que c’est pour protéger la horde.
Elle pinca les lèvres.
"Peut-être l'ont-ils déjà questionnée ? Ou peut-être le feront-ils sans nous. Quelle légitimité aurions-nous d'être présent ?"
Le barbu sembla entendre et précisa :
"Comme chaque membre de la Horde, vous avez toute légitimité à être où bon vous semble parmi nous. Il en est de même pour tous : n'espérez pas, même si vous les convainquez, l'avoir seule pour vous."
Je m’en fichais de ce détail, je ne cherchais pas à l’isoler, au contraire. Cette foule était un atout. C’était une bonne chose qu’elle entende ce nom de SOMA. Peut-être que certains sauraient, peut-être même que ce fameux groupe viendrait à nous curieux de savoir qui les cherche.
« Peu importe si tout le monde entend. Qu’elle réponde devant tous. Je veux juste qu’elle réponde à ces questions. Ensuite nous feront notre chemin. »
Ezra opine du chef, prête pour son intervention. Le barbu demanda :
"Retarde-t-on vraiment vos soins pour cela ?"
« Allons-y » tranchai-je.
Puis j’attrapai Ezra, lui soufflant.
« Ne dit que le strict nécessaire, et si pour une raison ou une autre ça chauffe, n’insiste pas. Le but n’est pas de se faire des ennemis. »
« C’est qui ce type qui harangue la foule ? Comment savez-vous que l’autre est une magicienne ? Vous la connaissez ? »
"Un des nôtres. Je ne connais pas son nom. Quant à elle, comme vous le disiez, elle créait des troubles depuis des semaines chez nous, menaçant les hordes sans qu'on puisse l'arrêter. Comme toujours, le nombre a été gagnant, et la voilà à notre merci."
L’information vint me redonner un sursaut de vie. J’ouvris grand les yeux de surprise.
"Attendez ! C'est elle ? La magicienne trop puissante dont on parlait à l'instant ?"
"Elle-même, ouais."
Et merde. Avec Xël on avait décidé de venir dans cette zone pour la trouver elle. On voulait l’interroger, mais si ellé était sur le point de… de quoi au juste ? Quel sort réservait-on à ceux qui ne pouvaient mourir ? Quoi qu’il en soit, il fallait profiter de cette opportunité pour l’interroger. Je regrettais que Xël ne soit pas près de moi. Faute de mieux je me tournai vers le barbu.
« Vous avez l’air d’être respecté par votre peuple, non ? Aidez-moi à lui obtenir un sursis de quelques minutes. J’ai juste deux trois questions à lui poser. Elle sait peut-être où se cache des gens que j’aimerais retrouver. »
"Hola, comme vous y allez. J'me débrouille pour organiser une bande de gueux à foncer dans le tas pour rapporter le plus de bouffe en perdant le moins de mains possible. De là à être... respecté. Nul n'a de nom qui lui soit propre, dans les Hordes. Nous sommes Un."
« Peut-être… Mais vous avez été témoin de l’efficacité de mes deux comparses et moi. À seulement trois corps nous avons ramenés de la nourriture pour de nombreuses personnes de la horde. Vous pourrez témoigner en notre faveur. Expliquer que j’ai juste quelques questions à lui poser. Ils pourront ensuite finir ce qu’ils ont commencés. »
J’attrapai son bras depuis ma civière.
« Je vous en prie. C’est important pour moi. »
"Si vous étiez en forme, je vous aurais dit de parler de votre propre initiative, mais... soit. Je vais intervenir pour vous. Des arguments à présenter, outre votre efficacité ? Je doute que ces gens en colère acceptent de lui laisser, ne fut-ce qu'une seconde de plus, la possibilité de s'enfuir."
Je réfléchissais un instant. C’était à moi de parler, je pensais pouvoir les convaincre.
« Je suis certes blessé mais pas encore abattu. Introduisez-moi, je prendrai ensuite la parole. »
Puis :
« Donnez moi des détails sur cette femme et ce qu’elle a fait aux hordes. »
"Vous êtes... sûr ? Difficile de prendre une position de force dans votre état, non ? Enfin je le ferai si vous le souhaitez."
Peut-être avait-il raison. Je me sentais au bord de l’évanouissement. Je n'étais pas sûr de pouvoir tenir debout.
Il passa sa main dans sa barbe, continuant d'avancer :
"Elle nous vole, pardi ! Et nous blesse, nous leurre, disparaît quand on tente de l'en empêcher. Elle se rit de nous, nous provoque... on ne sait d'où elle vient ni depuis combien de temps elle est dans les Bouges."
Ezra souffla bas pour moi :
"Elle ne me dit rien en tout cas. Tu veux que je prenne la parole pour toi ? Que veux-tu dire ?"
Je me penchai vers Ezra :
« Dit leur qu’on vient d’être envoyés dans les Bouges. Que des rumeurs courent là-haut sous cape d’une bande de mages dangereux. Qu’on veut être sûr qu’une fois qu’ils se seront débarrassés d’elle d’autres ne reviendront pas les voler, les harceler. On veut savoir si elle travaille seul, ou avec un ce groupe de mage que l’on nomme Soma. Et si elle sait où les localiser. Fait leur comprendre que c’est pour protéger la horde.
Elle pinca les lèvres.
"Peut-être l'ont-ils déjà questionnée ? Ou peut-être le feront-ils sans nous. Quelle légitimité aurions-nous d'être présent ?"
Le barbu sembla entendre et précisa :
"Comme chaque membre de la Horde, vous avez toute légitimité à être où bon vous semble parmi nous. Il en est de même pour tous : n'espérez pas, même si vous les convainquez, l'avoir seule pour vous."
Je m’en fichais de ce détail, je ne cherchais pas à l’isoler, au contraire. Cette foule était un atout. C’était une bonne chose qu’elle entende ce nom de SOMA. Peut-être que certains sauraient, peut-être même que ce fameux groupe viendrait à nous curieux de savoir qui les cherche.
« Peu importe si tout le monde entend. Qu’elle réponde devant tous. Je veux juste qu’elle réponde à ces questions. Ensuite nous feront notre chemin. »
Ezra opine du chef, prête pour son intervention. Le barbu demanda :
"Retarde-t-on vraiment vos soins pour cela ?"
« Allons-y » tranchai-je.
Puis j’attrapai Ezra, lui soufflant.
« Ne dit que le strict nécessaire, et si pour une raison ou une autre ça chauffe, n’insiste pas. Le but n’est pas de se faire des ennemis. »
- Cromax
- Messages : 799
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 1 – soirée.
Mathis parvint à fuir son disgracieux assaillant sans trop de peine. Jouant de vitesse et de subtilité dans l’art de la fuite, il ne le perçut bientôt plus derrière lui, ni à sa traque. Et le calme revenu, il se rendit surtout compte qu’il ignorait complètement où il se trouvait, dans un quartier si sombre qu’il percevait les formes plus qu’il ne les voyait. Et cette odeur, toujours si agressive aux narines. Si nauséabonde. Une odeur de… mort ? De pourriture en tout cas. De chairs nécrosées. De charogne. Le parfum semblait se répandre partout ici, se collant à lui comme une seconde peau.
Paumé dans les ruelles étroites et biscornues, le kendran n’avait plus vraiment de but. Et des bruits de présences pouvaient s’entendre, partout autour. Peu nombreux sans doute, mais il n’était pas seul à fouler ce sol.
_____________________________
La marée des êtres nécrosés ne semblait pas vouloir s’arrêter. La proposition faite à Khalor alors qu’ils se battaient encore trouvé réponse dans un rugissement forcé :
« Rhaaa. Par la Lumière, faites ce que vous voulez, mais si vous avez un moyen de nous sortir de là, faites-le ! »
Visiblement, ses principes étaient durement mis à l’épreuve. Tailler des êtres vivants, c’était bien sur le papier, mais dans la réalité, commettre un tel massacre hors de la portée des Chevaliers des Cieux signifiait offrir à ces corps une douleur éternelle, un supplice sans fin, sans possibilité d’une liberté offerte par la mort…
_____________________________
Le chat, l’elfe et la noble soigneuse quittèrent la place du Don, laissant derrière eux les Néos qui reprirent aussitôt leur fouille avancée des débris sanguinolents de la bataille. Ils marchèrent longtemps, d’abord dans des ruelles et rues aux murs sans portes ni fenêtres. Puis, ils quittèrent ce quartier « initial ». Ils étaient éclairés de l’unique torche qu’avait sortie Scarla. Les ténèbres étaient profondes ici. Les murs étaient plus sombres, presque noirs. Leur guide souffla :
« Je connais des raccourcis. »
Elle les mena dans des endroits moins… habités. Des couloirs sombres, faits de roches acérées. Ils se retrouvèrent après plus d’une heure devant une arche de pierre à taille humaine entourant une sorte de gravure de crâne déformé.

Sans la moindre hésitation, Scarla posa la torche au sol et s’empara d’un poignard posa là sur la roche. De sa lame acérée, elle s’ouvrit la paume et plaqua sa main sur le front du crâne. Son sang… se mit à luire. D’une lumière rougeoyante. Le frottement de la pierre contre la pierre se fit entendre, lourd, et un passage s’ouvrit devant eux. Ils se retrouvèrent dans une salle de roc où des veines écarlates semblaient ronger les colonnes comme de la corruption venue du sol. Ils passèrent au-dessus d’un gouffre au fond éclairés de rouge, sur un fin pont sculpté dans la roche.

(Le personnage n’est pas présent, juste pour l’échelle)
À l’autre bout de la pièce, une silhouette dans une robe rouge sortit des ténèbres. Son visage était masqué par une large coule, et il semblait porter un symbole religieux sur la poitrine.

Une voix grave parla :
« Une est de retour, menant deux autres. Bienvenue chez toi, Scarla. »
Elle salua solennellement et se porta à droite de l’individu, qui reprit :
« Qui donc sont ceux qui en nos murs protégés sont menés ? »
Scarla répondit sommairement :
« Ceux qui des Hauteurs m’ont sauvée. »
Puis, d’un coup d’œil dans votre direction, elle enjoignit ses invités à se présenter. Naral observait la scène de ses yeux dorés, semblant laisser l’initiative au félin, maître des mots. Sans doute allait-il falloir jouer de diplomatie, ici. Être convainquant. Tout dans l’être au visage masqué laissait une marque inquisitrice.
______________________________
Dans les quartiers de la Horde, Xël fut mené loin de la foule qui scandait la défaite de la sorcière. Il parvint à une place large où trônait une sorte d’autel. Le charriot s’arrêta, et des hommes et femmes vinrent le débarrasser de toute nourriture pour la poser sur le socle de pierre. Comme une offrande. Un être costaud au visage rudoyé s’approcha de la femme aux yeux de feu, qui inclina la tête en regardant Xël.

Le regard acéré de l’homme qui portait une longue moustache sombre et un rai de cheveux longs sur un crâne chauve se fit pressant, et il s’adressa au mage :
« L’abondance est présente. La faim se fera moindre, par ici. Toi, tu ne m’es pas connu. Je suis Khaar, responsable du bon partage des ressources. On te doit une partie de ce faste, de ce que j’ai pigé. Alors présente-toi, toi qui rejoint les Hordes en ce jour. »
Il attendit des présentations. Et vu son regard, il attendait plus qu’un simple nom.
_____________________________________________
Ezak fut mené proche de l’estrade du crieur vindicatif, sur sa litière à mains. Il fut hissé sur ladite estrade et ses porteurs le posèrent au sol. Ezra se dressa à son côté, clamant haut et fort :
« On est tous d’accord pour dire qu’elle sera suppliciée : elle le mérite. Mais avant ça, elle doit passer à la question. Des rumeurs provenant de la Cité Supérieure parlent de mages dangereux rassemblés en un groupe organisé. Elle possède sans doute des informations sur eux qui nous permettraient d’en prévenir les actes futurs, qui pourraient être vengeurs. »
Le prêcheur à sonnettes s’exclama :
« Et qui es-tu, toi qui te livre à nous ? »
L’homme barbu, qui était resté en bas de l’estrade jusque-là, y grimpa et cria à la foule :
« Ce sont là deux nouveaux condamnés qui ont fait le choix de se battre pour la Horde. Et ils l’ont fait vaillamment, à corps perdus. La Récolte a été bonne, aujourd’hui, et ils en sont responsables. »
Les hordeux semblèrent convaincus. Ils approchèrent de l’estrade et frappèrent la sorcière hilare dans le creux des genoux pour qu’elle tombe au sol, à leur merci. Elle releva sur Ezra un regard glaçant, riant toujours aux éclats. Elle clama à son tour :
« Ahahahah ! Des rumeurs et des condamnés. Vous ne savez rien, stupides ignorants. Et vous n’en saurez pas plus. »
Des cris haineux de la foule l’insultèrent, ravivant son fou-rire.
« Toi, la guerrière : Tu parles à ceux qui n'ont pas même eu le temps de t'accueillir comme si tu étais déjà des leurs. Est-ce que ton but serait de les influencer ? De les contrôler ? »
Ezra crispa la mâchoire, désormais peu encline à reprendre la parole. Quelques hues vinrent de la foule : ils n'aimaient visiblement pas qu'on cherche à les contrôler. Il allait falloir rattraper ça...
[HJ : Tout le monde : pas d’aparté, réponse unique attendue au sein de votre post.]
[XP :
Mathis : 0,5 (fuite)
Akihito : 2 (massacre harassant), 0,5 (identification et compagnie)
Huyïn : 0,5 (discussion), 0,5 (départ vers le Quartier Rouge)
Xël : noté quand complété.
Ezak : 0,5 (discussion), 0,5 (décision)]
- Xël
- Messages : 367
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Suivre le chariot m’amène à contourner la foule et ce qui s’y trame. Je peux juste apercevoir que mes deux compagnons, à l’inverse de moi, s’y enfoncent vers la condamnée. J’avais bon nombres de questions à poser mais en attendre d’une muette me paraît difficile. Fort heureusement j’atteins une autre place où enfin les provisions sont prises en charge par de nombreux individus. Un costaud moustachu au regard acéré s’approche de nous et s’adresse à moi après un signe de tête de la muette. Il se présente sous le nom de Khaar et me demande de me présenter.
« Bonjour Khaar. Je suis Xël. »
Je retire mon casque pour le glisser sous mon bras, dévoilant mon visage ensanglanté en poursuivant.
« J’ai l’impression que vous êtes le genre de personne qui ne tourne pas autour du pot. C’est parfait. Moi non plus. Je vais vous dire la vérité même si elle peut être difficile à entendre. Je viens, moi et d’autres, d’un autre monde nommé Yuimen. Nous avons traversé une sorte de portail magique qui nous a mené à Ashaar. J’ai été condamné par le Soleil Noir à une éternité dans la cité inférieure pour utilisation de magie. En soit ce n’est pas très grave car je suis persuadé que ceux qui ont invoqués ce portail se trouvent quelque part ici et en les trouvant j’espère trouver une solution pour rentrer chez moi avec mes semblables. Je suis donc à la recherche d’un mage ou d’un groupe de mages assez puissants pour lancer un tel sort. Je suis accompagné de deux personnes qui ont également combattu durement pour ramasser de la nourriture, l’un d’eux est même blessé gravement. »
Précisais-je avec une certaine inquiétude.
« Nous voulions vous accompagner pour interroger une sorcière qui vous mènerait la vie dure. J’imagine que c’est celle qui attend sa condamnation un peu plus loin. Vous même, êtes vous capable de nous aider à rentrer chez nous ? Le nom de Soma vous dit-il quelque chose ? Il parait que ce sont de dangereux mages. »
Je crois avoir fait une présentation plutôt complète. Il connait désormais mon nom, sait que je suis un mage, que je ne suis pas seul, que je viens de loin et que je veux rentrer chez moi. Qu’est-ce qui pourrait l’intéresser d’avantage ?
« Bonjour Khaar. Je suis Xël. »
Je retire mon casque pour le glisser sous mon bras, dévoilant mon visage ensanglanté en poursuivant.
« J’ai l’impression que vous êtes le genre de personne qui ne tourne pas autour du pot. C’est parfait. Moi non plus. Je vais vous dire la vérité même si elle peut être difficile à entendre. Je viens, moi et d’autres, d’un autre monde nommé Yuimen. Nous avons traversé une sorte de portail magique qui nous a mené à Ashaar. J’ai été condamné par le Soleil Noir à une éternité dans la cité inférieure pour utilisation de magie. En soit ce n’est pas très grave car je suis persuadé que ceux qui ont invoqués ce portail se trouvent quelque part ici et en les trouvant j’espère trouver une solution pour rentrer chez moi avec mes semblables. Je suis donc à la recherche d’un mage ou d’un groupe de mages assez puissants pour lancer un tel sort. Je suis accompagné de deux personnes qui ont également combattu durement pour ramasser de la nourriture, l’un d’eux est même blessé gravement. »
Précisais-je avec une certaine inquiétude.
« Nous voulions vous accompagner pour interroger une sorcière qui vous mènerait la vie dure. J’imagine que c’est celle qui attend sa condamnation un peu plus loin. Vous même, êtes vous capable de nous aider à rentrer chez nous ? Le nom de Soma vous dit-il quelque chose ? Il parait que ce sont de dangereux mages. »
Je crois avoir fait une présentation plutôt complète. Il connait désormais mon nom, sait que je suis un mage, que je ne suis pas seul, que je viens de loin et que je veux rentrer chez moi. Qu’est-ce qui pourrait l’intéresser d’avantage ?
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
-- >
Le trio, éclairé par la torche que Scarla avait sorti avec l'expérience de l'habitude, quitte la place aux relents sanglants. Il s'avance dans des ruelles, des passages et des rues sans doute, mais qui diffèrent d'une cité classique par l'absence de tout accès. Pas de porte ou de fenêtres, à se demander si les parois protègent véritablement des lieux de vie. Emboîtant toujours le pas à la jeune femme, les yuiméniens quittent ce quartier singulier pour s'engager dans un autre aux murs plus sombres, presque noirs. Impossible sans s'y attarder de savoir si c'est lié au matériau lui-même ou à une coloration extérieure. La de Montfort ne ralentit pas les foulées et souffle discrètement connaître un raccourci. Plus ils progressent et moins ils perçoivent de silhouettes ou de bruit. Les couloirs évoluent encore, passant de parois sombres mais reconnaissables à des roches acérées. Habitué de la surface, le Woran se demande si toute caverne acquiert ce genre de propriétés, passée une certaine profondeur.
Leur marche se poursuit pendant longtemps, assez pour que le Félin sente une pointe supplémentaire de lassitude dans ses pattes inférieures. Pourtant, il ne remet pas en doute la direction prise par Scarla. L'évolution de l'environnement lui permet de comprendre qu'ils sont loin de tourner en rond. Et bientôt, ils atteignent une arche de pierre quelques têtes plus haute qu'eux, abritant la gravure d'un crâne. Les yeux vert pâles suivent la gestuelle de Scarla, qui pose leur source de lumière au sol pour récupérer une dague, s'ouvrir la paume et poser cette dernière sur le front monumental. Le regard félin se plisse, parce que le sang versé se met à luire et déclenche l'ouverture du passage. Il ne peut s'empêcher d'être curieux, se demandant si c'est le fluide carmin qui sert de clé ou l'action combinée de cette dague et du don sanguin. Il se garde toutefois de la moindre parole, misant sur l'observation en ce lieu singulier.
Tous trois poursuivent plus avant, là où la torche n'aurait pas vraiment eu d'utilité car d'une sorte de gorge enjambée par un pont de pierre jaillit une lueur donnant, hypothétiquement, son nom au quartier Rouge. Étrangement, ils passent par une salle aux hautes colonnes, qui semblent parcourues de ce même rouge comme le serait un végétal de sa sève. Sont-ce les membres du clan qui ont bâti les lieux ou ont-ils simplement récupéré l'existant ? Après une éternité dans un silence de voyage, le trio fait finalement face à un individu sous une robe cérémonielle, ton sanguin, et un vêtement laissant ses traits dans l'ombre. Une voix grave se fait entendre de la figure, accueillant la jeune femme qui salue avec un profond respect. Elle explique le plus sommairement possible qu'ils sont ses sauveurs, leur lançant un coup d'oeil pour les inciter à prendre la parole.
Naral Shaam demeure observateur, silencieux, lui laissant sans doute l'initiative de la prise de parole. Le Félin s'amuse brièvement du naturel avec lequel la chose se produit. Huyïn pourrait s'en tenir au petit rôle qu'ils ont joué chez les de Montfort, si Scarla n'avait pas été aux premiers rangs des témoins lors de la transformation de l'Hinïon. Mentir leur serait préjudiciable, mais tout dévoiler de but en blanc serait hautement plus stupide. Le Tigre opte pour une solution intermédiaire.
"Au cœur des Hauteurs, nous répondons aux noms de Sieurs Naral de Vienne...", fait-il en désignant respectueusement l'Hinïon, puis sa personne. "Et Nërhuyïn d'Orthel.", commence-t-il, ponctuant sa prise de parole d'une salutation inspirée par celle de Scarla.
Il se redresse pour river son attention sur leur interlocuteur mystérieux.
"Cela fait maintenant de trop nombreuses heures que nous souffrons tous deux d'une affliction, ou plutôt d'un mal sans doute peu répandu en Ashaar. À cause de son origine inhabituelle, tenter d'y remédier par ce qui l'a causé nous a semblé la plus logique des possibilités. Dame Scarla nous a appris que votre Clan n'intervenait pas directement dans les conflits les plus évidents, mais sa position entre toutes les factions octroie de fait une forme de sagesse ou... De savoir, dont nous souhaiterions bénéficier."
Le Tigre marque une brève pause avant de terminer.
"Nous recherchons, parmi ceux qui pratiquent les Arts magiques, les plus experts et les plus puissants. Feraient-ils partie de vos rangs ?"
Huyïn n'ajoute rien de plus, ayant offert la vérité sans en dépeindre les contours avec exactitude. Nul besoin de dévoiler son jeu d'entrée sans avoir idée du profil des autres participants de la tablée.
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Le trio, éclairé par la torche que Scarla avait sorti avec l'expérience de l'habitude, quitte la place aux relents sanglants. Il s'avance dans des ruelles, des passages et des rues sans doute, mais qui diffèrent d'une cité classique par l'absence de tout accès. Pas de porte ou de fenêtres, à se demander si les parois protègent véritablement des lieux de vie. Emboîtant toujours le pas à la jeune femme, les yuiméniens quittent ce quartier singulier pour s'engager dans un autre aux murs plus sombres, presque noirs. Impossible sans s'y attarder de savoir si c'est lié au matériau lui-même ou à une coloration extérieure. La de Montfort ne ralentit pas les foulées et souffle discrètement connaître un raccourci. Plus ils progressent et moins ils perçoivent de silhouettes ou de bruit. Les couloirs évoluent encore, passant de parois sombres mais reconnaissables à des roches acérées. Habitué de la surface, le Woran se demande si toute caverne acquiert ce genre de propriétés, passée une certaine profondeur.
Leur marche se poursuit pendant longtemps, assez pour que le Félin sente une pointe supplémentaire de lassitude dans ses pattes inférieures. Pourtant, il ne remet pas en doute la direction prise par Scarla. L'évolution de l'environnement lui permet de comprendre qu'ils sont loin de tourner en rond. Et bientôt, ils atteignent une arche de pierre quelques têtes plus haute qu'eux, abritant la gravure d'un crâne. Les yeux vert pâles suivent la gestuelle de Scarla, qui pose leur source de lumière au sol pour récupérer une dague, s'ouvrir la paume et poser cette dernière sur le front monumental. Le regard félin se plisse, parce que le sang versé se met à luire et déclenche l'ouverture du passage. Il ne peut s'empêcher d'être curieux, se demandant si c'est le fluide carmin qui sert de clé ou l'action combinée de cette dague et du don sanguin. Il se garde toutefois de la moindre parole, misant sur l'observation en ce lieu singulier.
Tous trois poursuivent plus avant, là où la torche n'aurait pas vraiment eu d'utilité car d'une sorte de gorge enjambée par un pont de pierre jaillit une lueur donnant, hypothétiquement, son nom au quartier Rouge. Étrangement, ils passent par une salle aux hautes colonnes, qui semblent parcourues de ce même rouge comme le serait un végétal de sa sève. Sont-ce les membres du clan qui ont bâti les lieux ou ont-ils simplement récupéré l'existant ? Après une éternité dans un silence de voyage, le trio fait finalement face à un individu sous une robe cérémonielle, ton sanguin, et un vêtement laissant ses traits dans l'ombre. Une voix grave se fait entendre de la figure, accueillant la jeune femme qui salue avec un profond respect. Elle explique le plus sommairement possible qu'ils sont ses sauveurs, leur lançant un coup d'oeil pour les inciter à prendre la parole.
Naral Shaam demeure observateur, silencieux, lui laissant sans doute l'initiative de la prise de parole. Le Félin s'amuse brièvement du naturel avec lequel la chose se produit. Huyïn pourrait s'en tenir au petit rôle qu'ils ont joué chez les de Montfort, si Scarla n'avait pas été aux premiers rangs des témoins lors de la transformation de l'Hinïon. Mentir leur serait préjudiciable, mais tout dévoiler de but en blanc serait hautement plus stupide. Le Tigre opte pour une solution intermédiaire.
"Au cœur des Hauteurs, nous répondons aux noms de Sieurs Naral de Vienne...", fait-il en désignant respectueusement l'Hinïon, puis sa personne. "Et Nërhuyïn d'Orthel.", commence-t-il, ponctuant sa prise de parole d'une salutation inspirée par celle de Scarla.
Il se redresse pour river son attention sur leur interlocuteur mystérieux.
"Cela fait maintenant de trop nombreuses heures que nous souffrons tous deux d'une affliction, ou plutôt d'un mal sans doute peu répandu en Ashaar. À cause de son origine inhabituelle, tenter d'y remédier par ce qui l'a causé nous a semblé la plus logique des possibilités. Dame Scarla nous a appris que votre Clan n'intervenait pas directement dans les conflits les plus évidents, mais sa position entre toutes les factions octroie de fait une forme de sagesse ou... De savoir, dont nous souhaiterions bénéficier."
Le Tigre marque une brève pause avant de terminer.
"Nous recherchons, parmi ceux qui pratiquent les Arts magiques, les plus experts et les plus puissants. Feraient-ils partie de vos rangs ?"
Huyïn n'ajoute rien de plus, ayant offert la vérité sans en dépeindre les contours avec exactitude. Nul besoin de dévoiler son jeu d'entrée sans avoir idée du profil des autres participants de la tablée.
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Modifié en dernier par Huyïn le mer. 5 mars 2025 20:01, modifié 2 fois.
- Akihito
- Messages : 362
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
« Rhaaa. Par la Lumière, faites ce que vous voulez, mais si vous avez un moyen de nous sortir de là, faites-le ! »
Aveu de défaite, compromis, cri de détresse. J'aurais pu qualifier de bien des manières cette réponse de Khalor, alors que la masse grouillantes des corps décharnées ne semblait pas avoir de fin. Les râles de douleurs de ceux que nous avions mutilés, fracassés, blessés dans des proportions normalement mortelles, emplissaient la ruelle dans une cacophonie sans cesse renforcée par chacun de nos coups. Au delà de la simple fatigue physique, c'était mon moral qui flanchissait de pluse en plus. Ce massacre unilatéral, j'allais pas pouvoir le perpétuer encore très longtemps.
D'un geste ample, je balançai mon bras et le bouclier du Soleil noir devant moi, repoussant un énième infortuné avant de prolonger mon geste en tordant mon buste, attrapant par le col de sa cape le chevalier.
« Ca va secouer ! »
Puis de l'autre main, j'inversai la prise sur la hampe du Marteau pour cogner violemment le sol de sa tête, activant les runes gravées dessus. Une onde de choc se propagea autour de moi et fit chanceler et tomber la majorité de nos assaillants, trop faibles ou dans des positions trop précaires sur leurs pile de congénères. J'eus bien fait de retenir d'une main Kahlor car ce dernier chancela lui aussi, mais ne s'écroula pas.
Une brève accalmie qui me permis de lancer un coup d'oeil aux alentours : aucun passage transverse n'était apercevable, l'arrière comme l'avant encore trop encombrés. Ne restait plus qu'une solution : monter. Levant le nez, j'avisai les bâtiments qui nous entouraient : en pierre dure, offrant peu ou pas de prises, hautes de quelques mètres. Largement de quoi supporter nos poids respectifs. Mes dons de fulguromancie pouvaient me porter là haut, mais quand à nous transporter tout deux... C'allait me demander un effort trop intense, trop lent.
« Faites moi confiance, Khalor ! »
Je n'avais que quelques pas d'élans et des miséreux en pagaille pour me servir de marche pied. Les remords, je prendrai le temps de les avoir quand je serai sorti d'affaire. Je pris appui sur la pile et me propulsais dans les airs de toutes mes forces, passant largement au dessus de ceux qui commençaient à se relever. Sans avoir besoin de le notifier à ma Faëra, je senti l'air se solidifier sous mon pied et me permit de faire un autre bond, me mettant définitivement hors de portée de tous. En tendant le bras, j'aurais pu m'accrocher au rebord d'une des maisons mais encombré par mes armes en mains, c'était loin d'être une bonne idée. Un dernier socle d'air me permit donc d'atteindre le toit aisément. Remettant l'observation de mon environnement à plus tard je focalisai mon attention sur Khalor, son armure, et relevant d'un geste impérieux mon index en convoquant mes pouvoirs de fulguromancien. Le chevalier commença alors à s'élever pour me rejoindre.
HRP : Frappe le sol avec le Marteau Runique de Valyus pour activer son pouvoir de runes
Monte sur le toit en utilisant la capacité RP Grand Saut et 2 Socles d'air du Médaillon de marchevent
Utilise Magnétisme rang 5 pour soulever Khalor avec son armure.
Aveu de défaite, compromis, cri de détresse. J'aurais pu qualifier de bien des manières cette réponse de Khalor, alors que la masse grouillantes des corps décharnées ne semblait pas avoir de fin. Les râles de douleurs de ceux que nous avions mutilés, fracassés, blessés dans des proportions normalement mortelles, emplissaient la ruelle dans une cacophonie sans cesse renforcée par chacun de nos coups. Au delà de la simple fatigue physique, c'était mon moral qui flanchissait de pluse en plus. Ce massacre unilatéral, j'allais pas pouvoir le perpétuer encore très longtemps.
D'un geste ample, je balançai mon bras et le bouclier du Soleil noir devant moi, repoussant un énième infortuné avant de prolonger mon geste en tordant mon buste, attrapant par le col de sa cape le chevalier.
« Ca va secouer ! »
Puis de l'autre main, j'inversai la prise sur la hampe du Marteau pour cogner violemment le sol de sa tête, activant les runes gravées dessus. Une onde de choc se propagea autour de moi et fit chanceler et tomber la majorité de nos assaillants, trop faibles ou dans des positions trop précaires sur leurs pile de congénères. J'eus bien fait de retenir d'une main Kahlor car ce dernier chancela lui aussi, mais ne s'écroula pas.
Une brève accalmie qui me permis de lancer un coup d'oeil aux alentours : aucun passage transverse n'était apercevable, l'arrière comme l'avant encore trop encombrés. Ne restait plus qu'une solution : monter. Levant le nez, j'avisai les bâtiments qui nous entouraient : en pierre dure, offrant peu ou pas de prises, hautes de quelques mètres. Largement de quoi supporter nos poids respectifs. Mes dons de fulguromancie pouvaient me porter là haut, mais quand à nous transporter tout deux... C'allait me demander un effort trop intense, trop lent.
« Faites moi confiance, Khalor ! »
Je n'avais que quelques pas d'élans et des miséreux en pagaille pour me servir de marche pied. Les remords, je prendrai le temps de les avoir quand je serai sorti d'affaire. Je pris appui sur la pile et me propulsais dans les airs de toutes mes forces, passant largement au dessus de ceux qui commençaient à se relever. Sans avoir besoin de le notifier à ma Faëra, je senti l'air se solidifier sous mon pied et me permit de faire un autre bond, me mettant définitivement hors de portée de tous. En tendant le bras, j'aurais pu m'accrocher au rebord d'une des maisons mais encombré par mes armes en mains, c'était loin d'être une bonne idée. Un dernier socle d'air me permit donc d'atteindre le toit aisément. Remettant l'observation de mon environnement à plus tard je focalisai mon attention sur Khalor, son armure, et relevant d'un geste impérieux mon index en convoquant mes pouvoirs de fulguromancien. Le chevalier commença alors à s'élever pour me rejoindre.
HRP : Frappe le sol avec le Marteau Runique de Valyus pour activer son pouvoir de runes
Monte sur le toit en utilisant la capacité RP Grand Saut et 2 Socles d'air du Médaillon de marchevent
Utilise Magnétisme rang 5 pour soulever Khalor avec son armure.
- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
À mon grand soulagement, l’homme fut semé assez rapidement. Il était dans un mauvais état, mais avait apparemment conservé un brin de jugement. Les prédateurs ne prennent pas en course une proie si leur chance de l’attraper sont trop minces, ils doivent éviter de dépenser trop d’énergie, c’est la loi de la survie. Loi qui m’a servi jusqu’ici.
Une fois que je fus certain qu’il n’était plus derrière moi et que je présumai qu’il avait cessé de me poursuivre, je m’arrêtai. Je devais faire le point. Cette fuite m’avait permise de demeurer en vie, mais m’avait aussi fait perdre ma piste.
Je pris quelques instants pour observer où je me trouvais: un quartier sombre dans lequel il m’était impossible de voir d’éventuels ennemis. Cependant, j’avais la nette impression de ne pas être seule. Attentif, je perçus de faibles bruits qui confirmèrent mes doutes. Je devais quitter ce lieu au plus vite si je tenais à la vie. Sans oublier la forte odeur de putréfaction qui envahissait mes narines et qui me causait des nausées.
Repartir certainement, mais pas à l’aveuglette. Je décidai donc de rebrousser chemin, mais pas complètement, je ne voulais pas retrouver la brute au torse nu. J’allais retourner sur mes pas, scrutant le sol, jusqu’à ce que je retrouve la piste de mes compagnons.
((( Mathis rebrousse chemin jusqu’à retrouver la piste de Akihito
trait raciaux : pistage )))
Une fois que je fus certain qu’il n’était plus derrière moi et que je présumai qu’il avait cessé de me poursuivre, je m’arrêtai. Je devais faire le point. Cette fuite m’avait permise de demeurer en vie, mais m’avait aussi fait perdre ma piste.
Je pris quelques instants pour observer où je me trouvais: un quartier sombre dans lequel il m’était impossible de voir d’éventuels ennemis. Cependant, j’avais la nette impression de ne pas être seule. Attentif, je perçus de faibles bruits qui confirmèrent mes doutes. Je devais quitter ce lieu au plus vite si je tenais à la vie. Sans oublier la forte odeur de putréfaction qui envahissait mes narines et qui me causait des nausées.
Repartir certainement, mais pas à l’aveuglette. Je décidai donc de rebrousser chemin, mais pas complètement, je ne voulais pas retrouver la brute au torse nu. J’allais retourner sur mes pas, scrutant le sol, jusqu’à ce que je retrouve la piste de mes compagnons.
((( Mathis rebrousse chemin jusqu’à retrouver la piste de Akihito
trait raciaux : pistage )))
- Ezak
- Messages : 238
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Mes deux porteurs traversèrent la foule avec ma civière. Dans un état de faiblesse avancé, je me laissai faire, passant quelques fois une main sur mon front dans un râle de douleur, luttant contre mes nombreuses blessures. Je me laissai aller quelques secondes, m’abandonnant à l’obscurité mais bien trop peu de temps pour que ce ne soit vraiment réparateur. Après quelques longues secondes, j’entendis la voix d’Ezra qui parla haut et fort à la foule, reprenant les mots que j’avais mis dans sa bouche. Ouvrant les yeux, je me rendis compte que j’avais été mené sur l’estrade, près d’Ezra, sous les yeux des Hordes curieuses. À la suite du discours de la Capitane, le vieillard qui haranguait à quelque temps auparavant la foule voulu connaître notre identité.
C’est le barbu qui nous présenta, montant lui aussi sur l’estrade. Il nous décrivit comme des nouveaux venus ayant rejoint les Hordes, et ayant permis une bonne récolte de nourriture. Ce que la foule sembla apprécier et ils frappèrent la magicienne pour la mettre à genoux face à nous.
Celle-ci ne se laissa pas désarçonner pour autant et répliqua dans un fou rire glacé, utilisant quelques mots pour retourner la situation. Laissant entendre qu’Ezra ne faisait pas partie de la Horde et qu’elle essayait de la contrôler ce qui ne plut pas à quelques-uns qui se mirent à la huer.
Au vu de la réaction de la foule et vu le ton énigmatique pris par le barbu un peu avant, concernant leur « roi », je devinais que le collectif prenait le dessus par ici. Il valait mieux de ne pas chercher à se démarquer, et à vouloir imposer ses propres choix. Ezra, elle,ne reprit pas la parole, respectant probablement ma consigne de ne pas insister si cela tournait au vinaigre.
Cette magicienne était maligne, même acculée, il fallait le reconnaître. Cette insouciance, ce bagout, cette folie. Cette tarée, me rappelait vaguement Oaxaca. Ce qui avait le don de me mettre en colère.
Je levai la tête vers mes deux comparses : « Levez donc cette litière que la foule puisse bien me voir. »
Ils s’exécutèrent et je pris la parole, me redressant quelque peu, en tentant de parler d’une voix forte et intelligible. Je me tournai d’abord vers la magicienne.
« Vous ne saurez rien tu dis… Tu avoues donc à demi-mot avoir des choses à cacher. »
Je la regardai un long instant dans une expression sévère.
« Tu nous accuses de vouloir contrôler ces gens ? Toi ?! En parlant comme si t’en avais quelque chose à faire d’eux ? Cesse de tenter de leurrer ce peuple. J’ai entendu tes exploits. Toi qui attaque les membres de cette communauté, les blesse, les leurre, les vole et les tourmente depuis des semaines, maintenant que tu es acculée, tu tentes un dernier tour de passe-passe en voulant retourner ces gens contre nous ? Et c’est nous que tu accuses de vouloir contrôler quiconque ? Mais quel toupet !
Nous sommes d’assez bons combattants pour avoir pu apporter une bonne récolte de nourriture pour les Hordes à seulement trois corps ! Seulement trois ! Si nos intérêts étaient égoïstes, nous aurions gardés toute cette nourriture pour nous, et pourtant nous avons choisis de la partager avec tous ces gens ici."
Je montrai Ezra :
Cette femme qui vient de prendre la parole et moi-même faisons partie de la Horde, au même titre que chacun ici, que tu le veuilles ou non ! Nous avons payés deux impôts à peine débarqués dans les Bouges en nous jetant dans la bataille de la faim sur la Place du Don ; L’impôt de la nourriture, abondante grâce à nous. Et l’impôt du sang, symbole du sacrifice de notre chaire pour la Horde. Il n’y a qu’à observer les nombreux stigmates sur mon corps pour s’en rendre compte. » dis-je en montrant l’étendu de mes blessures à la foule en écartant les bras.
« . Alors oui, nous faisons maintenant partie de cette famille. Nous sommes une Horde et nous somme Un, tous égaux. Alors ravale tes invectives car si tout un peuple tonne aujourd’hui sa haine envers toi c’est bien que leur tyran aujourd’hui, c’est toi. »
Je me tournai vers la Horde glissant mon regard sur la foule : « Sachez que nul ne cherche à vous contrôler ici. C’est à vous… à nous, tous ensemble de choisir d’une seule voix. Que faisons de nous de cette femme qui ne se cache même pas d’en savoir plus que ce qu’elle en dit ? Est-ce que nous la soumettons à la question ? »
HRP :
Et capa RP de l’Elite : envers la magicienne :
C’est le barbu qui nous présenta, montant lui aussi sur l’estrade. Il nous décrivit comme des nouveaux venus ayant rejoint les Hordes, et ayant permis une bonne récolte de nourriture. Ce que la foule sembla apprécier et ils frappèrent la magicienne pour la mettre à genoux face à nous.
Celle-ci ne se laissa pas désarçonner pour autant et répliqua dans un fou rire glacé, utilisant quelques mots pour retourner la situation. Laissant entendre qu’Ezra ne faisait pas partie de la Horde et qu’elle essayait de la contrôler ce qui ne plut pas à quelques-uns qui se mirent à la huer.
Au vu de la réaction de la foule et vu le ton énigmatique pris par le barbu un peu avant, concernant leur « roi », je devinais que le collectif prenait le dessus par ici. Il valait mieux de ne pas chercher à se démarquer, et à vouloir imposer ses propres choix. Ezra, elle,ne reprit pas la parole, respectant probablement ma consigne de ne pas insister si cela tournait au vinaigre.
Cette magicienne était maligne, même acculée, il fallait le reconnaître. Cette insouciance, ce bagout, cette folie. Cette tarée, me rappelait vaguement Oaxaca. Ce qui avait le don de me mettre en colère.
Je levai la tête vers mes deux comparses : « Levez donc cette litière que la foule puisse bien me voir. »
Ils s’exécutèrent et je pris la parole, me redressant quelque peu, en tentant de parler d’une voix forte et intelligible. Je me tournai d’abord vers la magicienne.
« Vous ne saurez rien tu dis… Tu avoues donc à demi-mot avoir des choses à cacher. »
Je la regardai un long instant dans une expression sévère.
« Tu nous accuses de vouloir contrôler ces gens ? Toi ?! En parlant comme si t’en avais quelque chose à faire d’eux ? Cesse de tenter de leurrer ce peuple. J’ai entendu tes exploits. Toi qui attaque les membres de cette communauté, les blesse, les leurre, les vole et les tourmente depuis des semaines, maintenant que tu es acculée, tu tentes un dernier tour de passe-passe en voulant retourner ces gens contre nous ? Et c’est nous que tu accuses de vouloir contrôler quiconque ? Mais quel toupet !
Nous sommes d’assez bons combattants pour avoir pu apporter une bonne récolte de nourriture pour les Hordes à seulement trois corps ! Seulement trois ! Si nos intérêts étaient égoïstes, nous aurions gardés toute cette nourriture pour nous, et pourtant nous avons choisis de la partager avec tous ces gens ici."
Je montrai Ezra :
Cette femme qui vient de prendre la parole et moi-même faisons partie de la Horde, au même titre que chacun ici, que tu le veuilles ou non ! Nous avons payés deux impôts à peine débarqués dans les Bouges en nous jetant dans la bataille de la faim sur la Place du Don ; L’impôt de la nourriture, abondante grâce à nous. Et l’impôt du sang, symbole du sacrifice de notre chaire pour la Horde. Il n’y a qu’à observer les nombreux stigmates sur mon corps pour s’en rendre compte. » dis-je en montrant l’étendu de mes blessures à la foule en écartant les bras.
« . Alors oui, nous faisons maintenant partie de cette famille. Nous sommes une Horde et nous somme Un, tous égaux. Alors ravale tes invectives car si tout un peuple tonne aujourd’hui sa haine envers toi c’est bien que leur tyran aujourd’hui, c’est toi. »
Je me tournai vers la Horde glissant mon regard sur la foule : « Sachez que nul ne cherche à vous contrôler ici. C’est à vous… à nous, tous ensemble de choisir d’une seule voix. Que faisons de nous de cette femme qui ne se cache même pas d’en savoir plus que ce qu’elle en dit ? Est-ce que nous la soumettons à la question ? »
HRP :
Et capa RP de l’Elite : envers la magicienne :
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 1 – soirée.
Dans les quartiers des Hordes, Xël avait parlé à Khaar. Et Khaar avait écouté. Il cracha au sol aux dires de l’humain.
« C’est pas ici qu’vous trouverez de mages puissants. Y’en a, mais ils s’servent de leur magie qu’en dernier recours, puis c’sont surtout des néophytes sans entrainement. T’avises pas trop d’parler du Soma ici, par contre. C’sont nos ennemis. Dangereux, ouais. Et puissants aussi. Ton histoire est pas banale, mon gars. Mais si elle est vraie, j’doute qu’ils t’aident. Et ici, on pourra pas t’aider : personne est capable d’un tel truc. Enfin, sauf la foldingue qu’on a attrapée, peut-être. Mais pas sûr. »
Il se concentre sur le tas de bouffe.
« Tes potes et toi, z’avez prouvé votre vaillance à nos yeux. Pouvez rester ici, parmi la Horde, pour le restant de votre peine à chacun. Vous serez nourris, soignés, logés et protégés des tordus des autres coins des Bouges. Mais si vous vous aventurez en territoire ennemi, on pourra rien pour vous. »
Il conclut :
« Abandonne l’idée de t’faire aider pour rentrer chez toi, le mage. Ici, c’est chacun pour sa trogne. Y’a que la Horde pour être soudée comme des frères. »
______________________
Sur la place publique du quartier des Hordes, sur l’échafaud de prise de parole, Ezak poursuivait le travail d’Ezra avec vindicte. Le barbu soutint les dires d’Ezak, confirmant ses propos.
« Il dit vrai ! Lui et les siens sont des nôtres, ils l’ont plus que prouvé. »
La foule écouta Ezak, les yeux dressés sur lui et sur la magicienne. Ils semblaient être d’accord avec lui, désormais. Même le prêcheur. Il fallait la questionner. Et pas tendrement. La Mage vêtue de noir, elle, continuait de rire.
« Ahahahah ! Je n’ai cure de ces incapables et je ne m’en cache pas. Je n’ai cure de les contrôler, je ne fais que m’amuser de leur crédulité. Et de la tienne, petit guerrier. Il n’empêche que c’est ce que tu essaies de faire, scandant tes sacrifices comme des arguments. Je vois clair dans ton jeu de dupes, mais ces crétins ne s’en rendront pas compte. C’est avec toi que j’ai désormais envie de m’amuser. Questionne-moi, vas-y. Torture-moi, fais-moi parler. Ahahahah ! Tu verras que je n’ai rien à cacher. »
Des coups de bottes frappèrent son dos, et elle tomba à plat-ventre. La foule scandait désormais :
« La question, la question, la question ! »
Visiblement, Ezak était désigné comme bourreau.
___________________________
Mathis parvint à suivre ses propres traces. Traces qui le ramenèrent bien évidemment… droit sur son poursuivant. Il l’entendit cependant grogner à distance, et put se cacher pour observer ledit monstre chercher vers où son souper avait pu passer. Le pisteur n’avait plus accès à sa piste : soit il trouvait un moyen de passer discrètement cet obstacle affamé, soit il se hasardait dans le quartier, soit il confrontait cet individu peu recommandable. Lui restait également la solution de l’attente, mais partout autour, des bruits se faisaient entendre, dans les ruelles alentours. Encore, et encore. À tout moment, d’autres hères du cru pouvaient lui tomber dessus.
__________________________
Akihito venait de miraculeusement trouver une issue à leur problème : la fuite aérienne. Le coup de marteau, les marches d’air, et désormais le treuil magnétique sur Khalor. Ils furent tous deux à l’abri de la horde qui continuait de grogner et geindre en bas. Ils avaient énormément perdu, sacrifié de nombreux êtres en état de fonctionnement plus ou moins correct… Et n’avaient pas eu leurs proies. Leur colère allait être grande… Khalor regarda l’enchanteur d’un air peu enchanté.
« On ne reparlera plus jamais de ça. Ni entre nous, ni à personne. »
Il voulait sans aucun doute parler de la magie utilisée. Son ton était ferme, quoique marqué par l’essoufflement. Et enfin, il sembla prendre à cœur son rôle de guide. Il prit les devants, sur les toits, affirmant :
« Je crois savoir où nous sommes. Le Bastion doit se trouver dans cette direction. »
Et sans demander son reste, il s’élança sur les toits. Avec tant de vigueur que... bientôt l’un d’entre eux céda sous son poids et celui de son armure. Il se retrouva dans une sorte de grenier. De combles sans accès vers l’inférieur. Il geignit à son tour :
« Aaah, putain ! Je crois que je me suis pété la cheville. On doit s’arrêter là pour aujourd’hui, on n’ira pas plus loin. Descends ici, c’est sans danger. On va se reposer… »
Une invitation un peu forcée.
__________________________
« Un bien vilain défaut est la curiosité. Malvenue elle est, alors que nous ne nous connaissons guère. »
Une espèce de brouillard rougeâtre envahit la pièce. Scarla alla se placer à côté de l’individu, regardant Naral et Huyïn d’un air désolé. L’elfe mauve n’eut le temps que de prononcer que quelques mots étouffés :
« Putain de traîtresse… »
Et il tomba dans les vapes. Rapidement suivi par le chat-homme. Ils perdirent conscience, et furent embarqués dans un monde de cauchemars malsain aux teintes sanglantes.
[HJ : Mathis, tu choisis dans ton post ce que tu fais. Xël et Ezak, poursuivez votre conversation. Akihito, tu peux passer la nuit dans l’abri de fortune. Si tu essaie d’analyser la blessure de Khalor, je te donnerai ce que tu vois par MP. Il sera peu disposé à parler, donc pas d’aparté. Huyïn, tu sombres dans l’inconscience : ta consigne pour ce tour est d’imaginer un cauchemar lié à ton personnage, mais où les teintes de rouge sont omniprésentes et majoritaires.]
[XP :
Xël : 0,5 (interaction)
Huyïn : 0,5 (interaction)
Akihito : 1 (se sortir d’une situation épineuse) + au bord du toit, tu pourras ramasser la rune « Ytek »
Mathis : 0,5 (pistage)
Ezak : 0,5 (discours)]
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
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La silhouette encapuchonnée le sermonne en réponse, qualifiant de vilain défaut sa curiosité et lui reprochant son inadéquation puisque n'étant pas familiers les uns de autres. Huyïn plisse légèrement les yeux, ayant l'étrange sentiment que l'être n'a pas même écouté ses explications et s'est simplement agrippé à un détail pour se justifier, comme si... Quelque chose en préparation n'aurait souffert d'aucune divergence. À peine la phrase est-elle achevée qu'une sorte de brouillard rougeâtre envahit les lieux, Scarla rejoignant l'individu et semblant presque... Désolée. Il ne faut guère plus au Félin, en-dehors de la vulgarité employée par l'Hinïon, pour comprendre avoir été piégé. Sa tête commençant à tourner, le Tigre s'empresse de plier les jambes pour choir de moins haut et surtout éviter de brutaliser son instrument. Sa conscience s'estompe avant même qu'il touche terre.
Quand le Woran rouvre les yeux, il est debout, dans un lieu particulièrement familier. Un recoin de la Forêt Sombre qu'il a parcouru maintes fois dans sa jeunesse. Des arbres sans feuilles à cause de la période hivernale, le sol maculé d'une neige aux reflets écarlates. Pas de verdure mais une atmosphère grise, blanche et rouge, l'air transportant un brouillard sanguin à peine visible. Faisant fi de son état d'esprit, sa patte inférieure gauche s'avance toute seule, l'amenant à faire un pas. Puis un autre. Son regard se dirige instinctivement vers des éléments bien connus, les décrivant avec une étrange tonalité, comme s'il parlait à quelqu'un mais que les mots ne résonnaient qu'en lui.
Ici, le trio d'arbres ayant poussé chacun d'un côté d'un rocher, pour finir fusionnés au-dessus. Là, le nœud de bois ressemblant à un œil animal entouré d'écailles. Au-dessus, la branche à moitié brisée qui verdit pourtant chaque année et là, émergeant de l'étendue de neige, une racine. Une racine... Le regard du Tigre s'attarde dessus. Pourquoi prête-t-il attention à celle-ci ? Des dizaines d'autres semblables jonchent le sol, émergeant de grands végétaux proches. Il tente de progresser plus avant, mais dès qu'il fait un pas, celui-ci le ramène au niveau de l'élément de bois. Le Tigre fronce la truffe et scrute l'origine de son trouble. Oui, c'est bien une racine. Banale, suffisamment large pour dépasser du sol bicolore. Tellement évidente qu'il n'a aucun risque de trébucher dessus, lui.
...
...
... Lui ?
Un vertige étreint le Tigre qui s'accroupit à côté de l'objet de son trouble. Quelque chose... Devrait se produire. Cette extension arboricole ne retiendrait pas son attention si elle n'avait pas sa propre histoire. Pourquoi est-il certain que cette modeste racine est à l'origine de nombreux et importants changements ? Pourquoi, en observant l'étendue de neige qui la suit, a-t-il le sentiment qu'il ne devrait pas la voir ? Huyïn se concentre, réfléchit à la cause de son déséquilibre, mais quand il pense approcher d'une bribe d'explication, sa tête se vide d'un coup, l'étourdissant une nouvelle fois. Il choit à genoux dans la neige, ses oreilles sifflant comme pour l'empêcher de poursuivre son enquête. Dans un sursaut de volonté, le Tigre refuse de céder. Sa patte griffue se pose avec brutalité sur la racine... Qui vole en de multiples éclats aveuglants.
Il ferme ses yeux vert pâle.
Il les rouvre.
Il constate.
Sa Forêt Sombre a disparu sans laisser de trace. Il est agenouillé sur une vaste étendue glacée, le relief à peine modifié par quelques roches çà et là. Sans en comprendre la raison, une pointe croissante d'anxiété se fiche dans son sternum. Il se redresse, ouvrant la gueule pour renifler cet air coloris sanguin. Rien. Alors il tend ses pavillons auditifs autour de lui, guettant quelque chose. Quoi, il n'en est même pas sûr. Mais il guette, et la pointe d'anxiété évolue en une angoisse croissante. Il se met à marcher, puis trotter, puis courir, ses oreilles scrutant dans deux directions opposées, ses yeux aux pupilles verticales dans une troisième. Il court à en perdre haleine, et quand il s'arrête pour reprendre souffle, il s'aperçoit ne pas même avoir franchi la distance d'un pas.
Stupéfait, il demeure interdit, perdu. Et puis, un bruit. Un son léger mais immédiatement reconnaissable : de la neige fraîche tassée sous un pas. Le Woran oriente immédiatement ses oreilles dans la direction et s'y élance. Après une éternité, il arrive à un creux dans l'étendue glacée. Une empreinte, il le sait, mais elle est indistincte, comme si quelque chose avait tenté d'en brouiller les caractéristiques et avait été interrompu. Un autre bruit de pas et le Félin se remet à courir vers le son, puis encore, puis encore. Chaque fois, l'empreinte se fait plus nette sans lui permettre de la comprendre. À la cinquième itération, plus aucun bruit ne lui parvient. Poussé par une intuition, le Tigre pose les orteils griffus puis son pied dans la trace, couvrant celle-ci.
Un souffle vif passe alors à côté de lui, ébouriffant sa crinière. Quelqu'un. Quelqu'un qui poursuit sa route, la silhouette nappée d'une brume rendant l'ensemble indescriptible. Quand il comprend qu'il va la perdre de vue, Huyïn réagit enfin et ouvre la gueule pour l'appeler. Il n'a pas le temps de le faire. Le sol se met à trembler et une fissure apparait, qui croît d'instant en instant. Creux, faille, ravine, gouffre. La neige écarlate se mêle à la poussière de roche et de terre, le sol s'effondre entre lui et la silhouette s'éloignant, créant une béance comme une gueule édentée. Quelques piliers de roche persistent entre les deux bords, certains proches et aisément franchissables, d'autres plus lointains et nécessitant sans doute de bondir. Demeurent aussi des plateformes à l'air stable mais dont le Tigre s'aperçoit vite que s'y rendre l'empêcherait de progresser. Les débris virevoltent, certains venant le frapper au museau, dans les bras qu'il élève pour se protéger et dans les côtes dévoilées. Ils ne cessent leur attaque qu'à son pas en arrière qui accroit la distance. Les morceaux de roc et de glace éclairés de rouge se scindent en débris plus fins encore et entourent la silhouette, se mêlant au brouillard pour créer un rideau opaque.
Huyïn rouvre la gueule, voulant crier, appeler, attirer son attention, mais ses intentions sont lues et du gouffre émane un puissant souffle hurlant, étouffant sa voix. Plus fort... Il doit vocaliser plus fort ! Son Don l'y aidera ! Alors il canalise sa magie dans sa poitrine, décidé à dominer de la voix ce vent menaçant et... Son Don... Se rebelle. Une douleur innommable le saisit, pulsant sous sa fourrure. L'une après l'autre, de véritables lames de vent jaillissent, lacérant son corps depuis l'intérieur, épousant parfaitement chaque rayure de son pelage. Huyïn demeure sidéré, assailli d'une peine immense, à vif, mais surtout ressentant à chaque sortie un vide croissant. Les lames tournoient devant lui, incontrôlables, embarquant son sang dans leur sillage. Elles dessinent, presque moqueuses, les rayures qu'elles viennent de découper, s'alignant pour créer dans l'air un tigre de vide et de liquide rouge. Sauvage. Destructeur. Le potentiel d'un cataclysme naturel.
Lorsqu'il sent une autre lame s'apprêter à jaillir de son estomac, le Tigre se reprend enfin. Dès qu'il perçoit sa chair se déchirer, il serre les crocs et empoigne la lame d'air comme si c'était un morceau d'étoffe. Pas question... Son Don est sien depuis toujours. Familier. Et loin d'être aussi puissant qu'il tente de le faire croire. Pas sans lui... Huyïn gronde, enroulant la lame d'air autour de son poignet. Et il tire. Et le tigre de sang se débat comme un poisson au bout de sa ligne. Dès qu'il tente d'aller d'un côté, le Woran donne un coup sec, le ramenant là où il le souhaite. Et il enroule, et il contrôle, et il canalise. Son Don est rapproché de lui, sa volatilité exacerbée et puis soudain, le félin de sang se fige. Face à lui, le Félin a la gueule grande ouverte, ses crocs dévoilés en une menace explicite contre la 'gorge' du Don rebelle. Lentement, Huyïn se saisit des pattes avant du woran partiel qui, face à cette volonté farouche, se laisse maîtriser. La magie de vent se calme, le tigre rouge fusionnant avec le Tigre, barrant les rayures ouvertes d'un coloris sanguin pulsant au rythme de son palpitant. De blanc, de noir et de sang, il souffle par la truffe et rabaisse ses babines sur ses crocs, satisfait d'avoir repris le contrôle.
Puis, il se souvient de la figure s'éloignant de lui et son anxiété le frappe de plein fouet. La douleur bloque sa gorge, l'empêchant de se faire entendre à travers le chaos sonore. Soudain, il prend conscience du poids dans son dos et fait glisser son luth entre ses bras. Brutalement, il joue un accord, le regard ancré à l'autre. Le mouvement d'air cesse subitement. Une attente. Huyïn joue le même accord, et la figure cesse d'avancer. Une nouvelle fois, et ce coup-ci il aperçoit au loin une main au teint de peau indiscernable écarter les pans de débris comme ceux d'une légère étoffe. Accord, et les pans s'écartent un peu plus, laissant deviner l'ombre d'une mâchoire, devant laquelle pend... Une longue mèche de cheveux entre lune et neige, reflétant l'air rouge et brumeux des lieux. Le Tigre place sa main sur les cordes, proche du but, d'une réponse dont il ignorait même qu'il en avait croisé la question.
Au moment où le dernier accord doit se jouer, fausse note. Le Woran écarquille le regard au soudain lâcher du rideau, le vent criant son désaccord et charriant un débris qui manque de le toucher, l'amenant à baisser le regard sur la cause de cet échec. Là, agrippées à son instrument, des mains faites d'une brume rouge ont commencé à se saisir de lui. D'autres jaillissent du brouillard sanguin, envahissant peu à peu son champ de vision. Il bouge la tête d'un côté et de l'autre, apercevant avec horreur que la figure a repris son chemin. Les foulées du Tigre sont entravées par les mains tatouées ou griffues ou mutilées, l'irritation de ce dernier croissant jusqu'à ce qu'il laisse libre cours à sa juste colère. Son Don jaillit de son corps meurtri, seul point de calme au cœur d'une tornade vengeresse. Les membres sont repoussés, certains projetés dans le gouffre, d'autres éclatés comme des outres pleines sur les rochers. Il n'en reste qu'une poignée, glissant pathétiquement sur la neige aux couleurs de soleil mourant.
Huyïn n'en a cure, toute son attention rivée à la silhouette qui, étrangement, a cessé de bouger. La main est de nouveau là, le rideau écarté et l'ombre d'un profil à peine discernable dans la pénombre créée. Une chance. Une possibilité. Le Woran tente une approche vers le gouffre, mais les mains survivantes jaillissent de nouveau, agrippant le tissu de son habit ensanglanté. Il vérifie la position de l'individu, qui demeure immobile, attentif, lui accordant vraisemblablement un instant. L'angoisse et la douleur étreignant jusque-là le blessé s'estompent, remplacés par une froide indifférence teintée de courroux tandis qu'il abaisse les yeux sur ce qui le retient. Il semble que pour atteindre sa destination, il n'a pas d'autre choix que de s'en débarrasser sans pitié. Ses griffes noires se dévoilent, son bras droit s'arme lentement, ses crocs se dévoilant tandis que monte dans sa gorge meurtrie le plus puissant des feulements. Il prend une simple décision : pour parvenir à ses fins, il abattra tout obstacle sur son chemin.
À commencer par ces perfides engeances carmins...
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La silhouette encapuchonnée le sermonne en réponse, qualifiant de vilain défaut sa curiosité et lui reprochant son inadéquation puisque n'étant pas familiers les uns de autres. Huyïn plisse légèrement les yeux, ayant l'étrange sentiment que l'être n'a pas même écouté ses explications et s'est simplement agrippé à un détail pour se justifier, comme si... Quelque chose en préparation n'aurait souffert d'aucune divergence. À peine la phrase est-elle achevée qu'une sorte de brouillard rougeâtre envahit les lieux, Scarla rejoignant l'individu et semblant presque... Désolée. Il ne faut guère plus au Félin, en-dehors de la vulgarité employée par l'Hinïon, pour comprendre avoir été piégé. Sa tête commençant à tourner, le Tigre s'empresse de plier les jambes pour choir de moins haut et surtout éviter de brutaliser son instrument. Sa conscience s'estompe avant même qu'il touche terre.
Quand le Woran rouvre les yeux, il est debout, dans un lieu particulièrement familier. Un recoin de la Forêt Sombre qu'il a parcouru maintes fois dans sa jeunesse. Des arbres sans feuilles à cause de la période hivernale, le sol maculé d'une neige aux reflets écarlates. Pas de verdure mais une atmosphère grise, blanche et rouge, l'air transportant un brouillard sanguin à peine visible. Faisant fi de son état d'esprit, sa patte inférieure gauche s'avance toute seule, l'amenant à faire un pas. Puis un autre. Son regard se dirige instinctivement vers des éléments bien connus, les décrivant avec une étrange tonalité, comme s'il parlait à quelqu'un mais que les mots ne résonnaient qu'en lui.
Ici, le trio d'arbres ayant poussé chacun d'un côté d'un rocher, pour finir fusionnés au-dessus. Là, le nœud de bois ressemblant à un œil animal entouré d'écailles. Au-dessus, la branche à moitié brisée qui verdit pourtant chaque année et là, émergeant de l'étendue de neige, une racine. Une racine... Le regard du Tigre s'attarde dessus. Pourquoi prête-t-il attention à celle-ci ? Des dizaines d'autres semblables jonchent le sol, émergeant de grands végétaux proches. Il tente de progresser plus avant, mais dès qu'il fait un pas, celui-ci le ramène au niveau de l'élément de bois. Le Tigre fronce la truffe et scrute l'origine de son trouble. Oui, c'est bien une racine. Banale, suffisamment large pour dépasser du sol bicolore. Tellement évidente qu'il n'a aucun risque de trébucher dessus, lui.
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... Lui ?
Un vertige étreint le Tigre qui s'accroupit à côté de l'objet de son trouble. Quelque chose... Devrait se produire. Cette extension arboricole ne retiendrait pas son attention si elle n'avait pas sa propre histoire. Pourquoi est-il certain que cette modeste racine est à l'origine de nombreux et importants changements ? Pourquoi, en observant l'étendue de neige qui la suit, a-t-il le sentiment qu'il ne devrait pas la voir ? Huyïn se concentre, réfléchit à la cause de son déséquilibre, mais quand il pense approcher d'une bribe d'explication, sa tête se vide d'un coup, l'étourdissant une nouvelle fois. Il choit à genoux dans la neige, ses oreilles sifflant comme pour l'empêcher de poursuivre son enquête. Dans un sursaut de volonté, le Tigre refuse de céder. Sa patte griffue se pose avec brutalité sur la racine... Qui vole en de multiples éclats aveuglants.
Il ferme ses yeux vert pâle.
Il les rouvre.
Il constate.
Sa Forêt Sombre a disparu sans laisser de trace. Il est agenouillé sur une vaste étendue glacée, le relief à peine modifié par quelques roches çà et là. Sans en comprendre la raison, une pointe croissante d'anxiété se fiche dans son sternum. Il se redresse, ouvrant la gueule pour renifler cet air coloris sanguin. Rien. Alors il tend ses pavillons auditifs autour de lui, guettant quelque chose. Quoi, il n'en est même pas sûr. Mais il guette, et la pointe d'anxiété évolue en une angoisse croissante. Il se met à marcher, puis trotter, puis courir, ses oreilles scrutant dans deux directions opposées, ses yeux aux pupilles verticales dans une troisième. Il court à en perdre haleine, et quand il s'arrête pour reprendre souffle, il s'aperçoit ne pas même avoir franchi la distance d'un pas.
Stupéfait, il demeure interdit, perdu. Et puis, un bruit. Un son léger mais immédiatement reconnaissable : de la neige fraîche tassée sous un pas. Le Woran oriente immédiatement ses oreilles dans la direction et s'y élance. Après une éternité, il arrive à un creux dans l'étendue glacée. Une empreinte, il le sait, mais elle est indistincte, comme si quelque chose avait tenté d'en brouiller les caractéristiques et avait été interrompu. Un autre bruit de pas et le Félin se remet à courir vers le son, puis encore, puis encore. Chaque fois, l'empreinte se fait plus nette sans lui permettre de la comprendre. À la cinquième itération, plus aucun bruit ne lui parvient. Poussé par une intuition, le Tigre pose les orteils griffus puis son pied dans la trace, couvrant celle-ci.
Un souffle vif passe alors à côté de lui, ébouriffant sa crinière. Quelqu'un. Quelqu'un qui poursuit sa route, la silhouette nappée d'une brume rendant l'ensemble indescriptible. Quand il comprend qu'il va la perdre de vue, Huyïn réagit enfin et ouvre la gueule pour l'appeler. Il n'a pas le temps de le faire. Le sol se met à trembler et une fissure apparait, qui croît d'instant en instant. Creux, faille, ravine, gouffre. La neige écarlate se mêle à la poussière de roche et de terre, le sol s'effondre entre lui et la silhouette s'éloignant, créant une béance comme une gueule édentée. Quelques piliers de roche persistent entre les deux bords, certains proches et aisément franchissables, d'autres plus lointains et nécessitant sans doute de bondir. Demeurent aussi des plateformes à l'air stable mais dont le Tigre s'aperçoit vite que s'y rendre l'empêcherait de progresser. Les débris virevoltent, certains venant le frapper au museau, dans les bras qu'il élève pour se protéger et dans les côtes dévoilées. Ils ne cessent leur attaque qu'à son pas en arrière qui accroit la distance. Les morceaux de roc et de glace éclairés de rouge se scindent en débris plus fins encore et entourent la silhouette, se mêlant au brouillard pour créer un rideau opaque.
Huyïn rouvre la gueule, voulant crier, appeler, attirer son attention, mais ses intentions sont lues et du gouffre émane un puissant souffle hurlant, étouffant sa voix. Plus fort... Il doit vocaliser plus fort ! Son Don l'y aidera ! Alors il canalise sa magie dans sa poitrine, décidé à dominer de la voix ce vent menaçant et... Son Don... Se rebelle. Une douleur innommable le saisit, pulsant sous sa fourrure. L'une après l'autre, de véritables lames de vent jaillissent, lacérant son corps depuis l'intérieur, épousant parfaitement chaque rayure de son pelage. Huyïn demeure sidéré, assailli d'une peine immense, à vif, mais surtout ressentant à chaque sortie un vide croissant. Les lames tournoient devant lui, incontrôlables, embarquant son sang dans leur sillage. Elles dessinent, presque moqueuses, les rayures qu'elles viennent de découper, s'alignant pour créer dans l'air un tigre de vide et de liquide rouge. Sauvage. Destructeur. Le potentiel d'un cataclysme naturel.
Lorsqu'il sent une autre lame s'apprêter à jaillir de son estomac, le Tigre se reprend enfin. Dès qu'il perçoit sa chair se déchirer, il serre les crocs et empoigne la lame d'air comme si c'était un morceau d'étoffe. Pas question... Son Don est sien depuis toujours. Familier. Et loin d'être aussi puissant qu'il tente de le faire croire. Pas sans lui... Huyïn gronde, enroulant la lame d'air autour de son poignet. Et il tire. Et le tigre de sang se débat comme un poisson au bout de sa ligne. Dès qu'il tente d'aller d'un côté, le Woran donne un coup sec, le ramenant là où il le souhaite. Et il enroule, et il contrôle, et il canalise. Son Don est rapproché de lui, sa volatilité exacerbée et puis soudain, le félin de sang se fige. Face à lui, le Félin a la gueule grande ouverte, ses crocs dévoilés en une menace explicite contre la 'gorge' du Don rebelle. Lentement, Huyïn se saisit des pattes avant du woran partiel qui, face à cette volonté farouche, se laisse maîtriser. La magie de vent se calme, le tigre rouge fusionnant avec le Tigre, barrant les rayures ouvertes d'un coloris sanguin pulsant au rythme de son palpitant. De blanc, de noir et de sang, il souffle par la truffe et rabaisse ses babines sur ses crocs, satisfait d'avoir repris le contrôle.
Puis, il se souvient de la figure s'éloignant de lui et son anxiété le frappe de plein fouet. La douleur bloque sa gorge, l'empêchant de se faire entendre à travers le chaos sonore. Soudain, il prend conscience du poids dans son dos et fait glisser son luth entre ses bras. Brutalement, il joue un accord, le regard ancré à l'autre. Le mouvement d'air cesse subitement. Une attente. Huyïn joue le même accord, et la figure cesse d'avancer. Une nouvelle fois, et ce coup-ci il aperçoit au loin une main au teint de peau indiscernable écarter les pans de débris comme ceux d'une légère étoffe. Accord, et les pans s'écartent un peu plus, laissant deviner l'ombre d'une mâchoire, devant laquelle pend... Une longue mèche de cheveux entre lune et neige, reflétant l'air rouge et brumeux des lieux. Le Tigre place sa main sur les cordes, proche du but, d'une réponse dont il ignorait même qu'il en avait croisé la question.
Au moment où le dernier accord doit se jouer, fausse note. Le Woran écarquille le regard au soudain lâcher du rideau, le vent criant son désaccord et charriant un débris qui manque de le toucher, l'amenant à baisser le regard sur la cause de cet échec. Là, agrippées à son instrument, des mains faites d'une brume rouge ont commencé à se saisir de lui. D'autres jaillissent du brouillard sanguin, envahissant peu à peu son champ de vision. Il bouge la tête d'un côté et de l'autre, apercevant avec horreur que la figure a repris son chemin. Les foulées du Tigre sont entravées par les mains tatouées ou griffues ou mutilées, l'irritation de ce dernier croissant jusqu'à ce qu'il laisse libre cours à sa juste colère. Son Don jaillit de son corps meurtri, seul point de calme au cœur d'une tornade vengeresse. Les membres sont repoussés, certains projetés dans le gouffre, d'autres éclatés comme des outres pleines sur les rochers. Il n'en reste qu'une poignée, glissant pathétiquement sur la neige aux couleurs de soleil mourant.
Huyïn n'en a cure, toute son attention rivée à la silhouette qui, étrangement, a cessé de bouger. La main est de nouveau là, le rideau écarté et l'ombre d'un profil à peine discernable dans la pénombre créée. Une chance. Une possibilité. Le Woran tente une approche vers le gouffre, mais les mains survivantes jaillissent de nouveau, agrippant le tissu de son habit ensanglanté. Il vérifie la position de l'individu, qui demeure immobile, attentif, lui accordant vraisemblablement un instant. L'angoisse et la douleur étreignant jusque-là le blessé s'estompent, remplacés par une froide indifférence teintée de courroux tandis qu'il abaisse les yeux sur ce qui le retient. Il semble que pour atteindre sa destination, il n'a pas d'autre choix que de s'en débarrasser sans pitié. Ses griffes noires se dévoilent, son bras droit s'arme lentement, ses crocs se dévoilant tandis que monte dans sa gorge meurtrie le plus puissant des feulements. Il prend une simple décision : pour parvenir à ses fins, il abattra tout obstacle sur son chemin.
À commencer par ces perfides engeances carmins...
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Modifié en dernier par Huyïn le ven. 14 mars 2025 17:35, modifié 1 fois.
- Xël
- Messages : 367
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Khaar prête une oreille attentive à ce que je lui raconte et semble même prêt à me croire. J’apprends qu’aucun mage parmi la Horde ne serait capable de créer un sort comme je l’ai décris, à l’exception peut être de la foldingue croisée plus tôt. Il m’explique également que même si les mages du Soma sont puissants, jamais ils n’accepteraient de m’aider et il me conseille de ne pas trop en parler ici de ce clan ennemi. Cela dit il me souhaite la bienvenue après avoir observé nos prises en vivres, assurant que nous serons nourris, logés, soignés et protégés tant que nous resterons ici mais que la Horde ne pourra rien pour nous en territoire ennemi.
Je le remercie d’un signe de tête tandis qu’il me suggère l’idée d’abandonner l’espoir de retourner chez moi.
« Je ne peux pas. Pas encore du moins. Pas tant que je n’aurais pas tout essayé. Tu penses que je peux tirer quelques informations de celle que tu appelles la foldingue ? »
Demandais-je avant de reprendre:
« J’ai de nombreuses questions sur la façon dont la Horde fonctionne mais j’imagine que cela peut attendre, tu dois avoir des choses à faire. Est-ce que moi et mes camarades nous pourrions avoir un endroit où nous reposer et nous occuper de nos blessures ? L’homme s’appelle Ezak et il m’avait l’air gravement blessé. Qu’ils aillent mieux est pour l’instant ma première préoccupation avant de partir à la recherche d’une solution pour retourner chez moi. Y a t-il d’autres mages qui seraient puissants mais plus coopératif ? J’ai entendu parler du Clan Carmin. Sont-ils ennemis eux aussi ? Enfin je vais me montrer peut être indiscret mais … qu’est-ce qui t’a valu d’être enfermé dans la Cité Inférieure ? »
Je le remercie d’un signe de tête tandis qu’il me suggère l’idée d’abandonner l’espoir de retourner chez moi.
« Je ne peux pas. Pas encore du moins. Pas tant que je n’aurais pas tout essayé. Tu penses que je peux tirer quelques informations de celle que tu appelles la foldingue ? »
Demandais-je avant de reprendre:
« J’ai de nombreuses questions sur la façon dont la Horde fonctionne mais j’imagine que cela peut attendre, tu dois avoir des choses à faire. Est-ce que moi et mes camarades nous pourrions avoir un endroit où nous reposer et nous occuper de nos blessures ? L’homme s’appelle Ezak et il m’avait l’air gravement blessé. Qu’ils aillent mieux est pour l’instant ma première préoccupation avant de partir à la recherche d’une solution pour retourner chez moi. Y a t-il d’autres mages qui seraient puissants mais plus coopératif ? J’ai entendu parler du Clan Carmin. Sont-ils ennemis eux aussi ? Enfin je vais me montrer peut être indiscret mais … qu’est-ce qui t’a valu d’être enfermé dans la Cité Inférieure ? »
- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
Je pus facilement retourner sur mes pas en suivant mes propres traces. J’espérais que le monstre ait quitté les lieux voyant que sa possible proie, moi en l’occurence, s’était échappée. Malheureusement, il n’en était rien. Apparemment lent à comprendre, il était encore là à me chercher. Je réalisai à quel point les bouges s’avéraient un lieu sauvage dont la prédation était le seul moyen d’assurer sa survie jusqu’à la prochaine fringale.
Bien caché, j’observai mon prédateur avec attention. Il n’y avait pas de doute, il n’abandonnerait pas… pas tout de suite en tout cas. De mon côté, je devais passer par là afin de retrouver les traces d’akihito. Dans un autre lieu, à un autre moment, j’aurais pu prendre la décision d’attendre que le monstre parte, mais je n’avais pas cette option. Les bruits que j’entendais partout ne laissaient pas de doute, plus mon attente durerait plus d'autres créatures de cet acabit pourraient me débusquer et me manger comme petit déjeuner.
J’hésitais à l’affronter directement. Pas que je doutais de mes capacités de combat, la nature m’avait doté d’une agilité et d’une force exceptionnelle. J’aurais donc fait face à la créature si j’avais été en possession de tous mes moyens. Malheureusement, mes nombreuses blessures me créaient un réel handicap.
Tout en restant caché, je m’approchai discrètement de mon adversaire, m’efforçant de marcher le plus silencieusement possible. Puis une fois à proximité, j’allais profiter de l’effet de surprise pour le dépasser et fuir cette fois dans la bonne direction, celle qui me mènerait à Akihito.
(((utilisant des traits raciaux marche silencieuse, pistage. Ainsi que capa combat poudre d’escampette afin de passer devant le rustre et le dépasser. )))
Bien caché, j’observai mon prédateur avec attention. Il n’y avait pas de doute, il n’abandonnerait pas… pas tout de suite en tout cas. De mon côté, je devais passer par là afin de retrouver les traces d’akihito. Dans un autre lieu, à un autre moment, j’aurais pu prendre la décision d’attendre que le monstre parte, mais je n’avais pas cette option. Les bruits que j’entendais partout ne laissaient pas de doute, plus mon attente durerait plus d'autres créatures de cet acabit pourraient me débusquer et me manger comme petit déjeuner.
J’hésitais à l’affronter directement. Pas que je doutais de mes capacités de combat, la nature m’avait doté d’une agilité et d’une force exceptionnelle. J’aurais donc fait face à la créature si j’avais été en possession de tous mes moyens. Malheureusement, mes nombreuses blessures me créaient un réel handicap.
Tout en restant caché, je m’approchai discrètement de mon adversaire, m’efforçant de marcher le plus silencieusement possible. Puis une fois à proximité, j’allais profiter de l’effet de surprise pour le dépasser et fuir cette fois dans la bonne direction, celle qui me mènerait à Akihito.
(((utilisant des traits raciaux marche silencieuse, pistage. Ainsi que capa combat poudre d’escampette afin de passer devant le rustre et le dépasser. )))
- Akihito
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Re: Les Bouges
Khalor s'éleva dans les airs, gigotant avec l'inconfort que je connaissais à ce moyen de... Locomotion. Un coup de pied repoussa le seul affamé à vouloir tenter sa chance devant un acte clairement magique et bientôt le chevalier fût à côté de moi, à l'abri. Je jetai un oeil à la foule, en bas, qui grognait de colère mais commençait lentement à se disperser, laissant apercevoir la... Butte de corps meurtris et brisés.
La poitrine soulevée par un haut-le-coeur, je crachai un amer filet de salive sur une tuile. Ne pas avoir eut le choix n'allait pas me priver de plusieurs nuits accompagnés de ces visions, je le savais.Les murmures rassurants de ma Faëra m'accompagnèrent quand je me détournai finalement du massacre auquel j'avais participé, faisant face à mon compagnon d'infortune.
« On ne reparlera plus jamais de ça. Ni entre nous, ni à personne. »
Je ne répliquai pas. J'avais fait quelque chose de contre nature pour lui afin de lui sauver la vie, le conflit intérieur qui devait le ronger n'était pas simple à gérer. Il sembla apprécier mon silence et balaya les alentours du regard, avant de pointer une direction : celle du Bastion, d'après lui.
(Il dit savoir où vous êtes, alors qu'il n'est jamais descendu ici ?)
(Laisse. Il cherche à se mettre en mouvement pour ne pas penser à ce qui vient de se passer.)
(Mmmh. N'y pense pas trop non plus, Aki.)
(Mmhmmh.)
J'acquiesçai distraitement en me relevant, avant de suivre le Chevalier bien pressé.
(Au moins, il a dit qu'il te vendra pas. Je sais pas si on peut lui faire confiance mais à défaut de montrer de la gratitude, il sait se montrer honorable.)
(L'expérience du terrain. Il en manquait, le voilà servi- Et merde !)
(Ah ça oui. Il vient de tomber dans un trou, le con.)
Plus que tomber dans un trou, Khalor l'avait surtout créé : un saut couplé à son poids et celui de son équipement avait fait céder une partie de la toiture du bâtiment voisin, le faisant disparaître. J'usai de mes pouvoirs pour ralentir ma chute et ne pas suivre le même destin avant de m'accroupir à côté du trou.
« Khalor ! Tout va bien ?
- Aaah, putain ! Je crois que je me suis pété la cheville. On doit s’arrêter là pour aujourd’hui, on n’ira pas plus loin. Descends ici, c’est sans danger. On va se reposer… »
La pièce dans laquelle il avait chuté était des combles vide de tout mobilier, car coupé du reste du bâtiment. Je m'y glissai prudemment : le toit en pente ne donnait pas beaucoup de place pour se mouvoir.
« Une cheville cassée ? Merde, faites moi voir.
- Non, ça ira.
- Ca ira de rien du tout. Si votre cheville est fracturée, il faut s'en occuper tout de suite si vous voulez pas devenir "Khalor le Pied bot". »
Avec beaucoup de mauvaise grâce et un regard un peu revanchard, il accepta finalement de me laisser voir. Retirant délicatement sa botte pour lui causer le moins de douleur -il étouffa quand même un léger grognement- j'auscultais sa cheville. J'étais loin d'être guérisseur, mais l'articulation ne m'avait pas l'air tordue. Salement enflée, oui, mais rien de cassé à priori.
« Ca m'a pas l'air grave. Je vais vous bricoler une atèle, ça vous immobilisera le pied le temps de. »
Découpant l'une des tuniques de ma sacoche, je bandais sa cheville à l'aide de baguettes de bois improvisées parmi les débris de son entrée fracassante. Il me remercia du bout des lèvres avant de se murer dans un silence, ruminant sans doute le fil de sa première descente dans les Bouges. Une expérience sans doute bien loin de ce à quoi il s'attendait.
Loin de vouloir le déranger, je m'aménageais un coin des combles avec ma sacoche comme oreiller et mon manteau comme couverture. J'attendis d'entendre le souffle de Khalor devenir régulier pour profiter de son sommeil et sorti deux runes : la première, c'était la supposée rune élémentaire trouvée près de la nasse d'ombre ; la seconde, je venais de la trouver sur le rebord de la corniche où j'avais craché mon filet de bile aprs avoir monté Khalor. Inconnue elle aussi, mais je devinai du pouce le tracé de la rune dans l'obscurité. La partie gauche ressemblait à une serpe à long manche, lame en bas : un symbole que j'avais déjà vu sur deux autres runes : ma rune Taureau, et la rune Ours de Jorus. Une rune animale, donc ? Je n'avais qu'un moyen de m'assurer de leur identité aux deux, avant de prendre un repos qui ne m'avais pas trouvé depuis... Longtemps ?
HRP : Capacité RP de l'enchanteur pour analyser les deux runes, puis la Broche d'Aisance Magnétique pour découvrir ses pouvoirs (je rp cette partie dans le prochain post). Puis dodo des justes.
La poitrine soulevée par un haut-le-coeur, je crachai un amer filet de salive sur une tuile. Ne pas avoir eut le choix n'allait pas me priver de plusieurs nuits accompagnés de ces visions, je le savais.Les murmures rassurants de ma Faëra m'accompagnèrent quand je me détournai finalement du massacre auquel j'avais participé, faisant face à mon compagnon d'infortune.
« On ne reparlera plus jamais de ça. Ni entre nous, ni à personne. »
Je ne répliquai pas. J'avais fait quelque chose de contre nature pour lui afin de lui sauver la vie, le conflit intérieur qui devait le ronger n'était pas simple à gérer. Il sembla apprécier mon silence et balaya les alentours du regard, avant de pointer une direction : celle du Bastion, d'après lui.
(Il dit savoir où vous êtes, alors qu'il n'est jamais descendu ici ?)
(Laisse. Il cherche à se mettre en mouvement pour ne pas penser à ce qui vient de se passer.)
(Mmmh. N'y pense pas trop non plus, Aki.)
(Mmhmmh.)
J'acquiesçai distraitement en me relevant, avant de suivre le Chevalier bien pressé.
(Au moins, il a dit qu'il te vendra pas. Je sais pas si on peut lui faire confiance mais à défaut de montrer de la gratitude, il sait se montrer honorable.)
(L'expérience du terrain. Il en manquait, le voilà servi- Et merde !)
(Ah ça oui. Il vient de tomber dans un trou, le con.)
Plus que tomber dans un trou, Khalor l'avait surtout créé : un saut couplé à son poids et celui de son équipement avait fait céder une partie de la toiture du bâtiment voisin, le faisant disparaître. J'usai de mes pouvoirs pour ralentir ma chute et ne pas suivre le même destin avant de m'accroupir à côté du trou.
« Khalor ! Tout va bien ?
- Aaah, putain ! Je crois que je me suis pété la cheville. On doit s’arrêter là pour aujourd’hui, on n’ira pas plus loin. Descends ici, c’est sans danger. On va se reposer… »
La pièce dans laquelle il avait chuté était des combles vide de tout mobilier, car coupé du reste du bâtiment. Je m'y glissai prudemment : le toit en pente ne donnait pas beaucoup de place pour se mouvoir.
« Une cheville cassée ? Merde, faites moi voir.
- Non, ça ira.
- Ca ira de rien du tout. Si votre cheville est fracturée, il faut s'en occuper tout de suite si vous voulez pas devenir "Khalor le Pied bot". »
Avec beaucoup de mauvaise grâce et un regard un peu revanchard, il accepta finalement de me laisser voir. Retirant délicatement sa botte pour lui causer le moins de douleur -il étouffa quand même un léger grognement- j'auscultais sa cheville. J'étais loin d'être guérisseur, mais l'articulation ne m'avait pas l'air tordue. Salement enflée, oui, mais rien de cassé à priori.
« Ca m'a pas l'air grave. Je vais vous bricoler une atèle, ça vous immobilisera le pied le temps de. »
Découpant l'une des tuniques de ma sacoche, je bandais sa cheville à l'aide de baguettes de bois improvisées parmi les débris de son entrée fracassante. Il me remercia du bout des lèvres avant de se murer dans un silence, ruminant sans doute le fil de sa première descente dans les Bouges. Une expérience sans doute bien loin de ce à quoi il s'attendait.
Loin de vouloir le déranger, je m'aménageais un coin des combles avec ma sacoche comme oreiller et mon manteau comme couverture. J'attendis d'entendre le souffle de Khalor devenir régulier pour profiter de son sommeil et sorti deux runes : la première, c'était la supposée rune élémentaire trouvée près de la nasse d'ombre ; la seconde, je venais de la trouver sur le rebord de la corniche où j'avais craché mon filet de bile aprs avoir monté Khalor. Inconnue elle aussi, mais je devinai du pouce le tracé de la rune dans l'obscurité. La partie gauche ressemblait à une serpe à long manche, lame en bas : un symbole que j'avais déjà vu sur deux autres runes : ma rune Taureau, et la rune Ours de Jorus. Une rune animale, donc ? Je n'avais qu'un moyen de m'assurer de leur identité aux deux, avant de prendre un repos qui ne m'avais pas trouvé depuis... Longtemps ?
HRP : Capacité RP de l'enchanteur pour analyser les deux runes, puis la Broche d'Aisance Magnétique pour découvrir ses pouvoirs (je rp cette partie dans le prochain post). Puis dodo des justes.
- Ezak
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- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Le barbu confirma tous mes dires, et la foule sembla enfin en accord avec mes mots. Mon discours légitime avait porté ses fruits.
La magicienne, cependant, n’en avait cure. Elle sembla même s’amuser de la situation. D’un ton détaché, elle affirma n’avoir rien à faire des Hordiens et prétendit simplement s’amuser avec eux. Puis, elle m’accusa d’être un manipulateur jouant avec le peuple et s’imagina pouvoir lire en moi. Cette attitude sembla la divertir davantage, et elle alla jusqu’à me provoquer, appelant à la torture et prétendant n’avoir rien à cacher.
La foule, elle, ne partageait pas son amusement. Excitée par ma prise de parole, elle se retourna contre la magicienne et lui fila de violents coups de bottes, la faisant tomber à plat ventre face à moi. Ils scandaient pour un interrogatoire brutal.
J’avais été désigné. Je ne faillirais pas.
Je n’éprouvais pas d’attrait particulier pour la torture, surtout face à quelqu’un qui ne m’avait rien fait personnellement. Mais je ne voyais aucun problème à la pratiquer si cela s’avérait nécessaire. Je serai impitoyable. D’un geste, je fis signe à mes deux porteurs temporaires de me poser face à la magicienne.
Bien qu’elle fût à ma merci, je restais méfiant. Je me rappelais encore trop bien de Léona, qui m’avait échappé lors de la bataille de Kochii en me distrayant avec ses paroles pour reprendre des forces. Je ne comptais pas commettre la même erreur. Je voulais qu’elle s’abstienne d’utiliser toute magie. C’est la raison pour laquelle je sortis Lassiria de son fourreau, ma lame anti-magie. Je jetai un regard entendu à Ezra, qui connaissait les secrets de cette arme pour me les avoir déjà expliqués.
Sans crier gare, je me redressai légèrement sur ma couchette et tentai d’enfoncer la pointe de la lame dans son épaule pour la clouer au sol, utilisant le poids de mon corps pour y parvenir.
« Bien, maintenant toi et moi allons parler ! On va commencer tranquillement. Je te conseille de répondre et de pas être avare en détail, si tu veux vite qu’on arrête. D’où tu sors ? Pourquoi avoir soudainement jeté ton dévolu sur les hordes ? Travailles-tu avec Soma ? Dis-moi tout ce que tu sais d’eux. Des magiciens assez puissants pour chercher à ouvrir des portails vers ailleurs, ça te parle ? »
HRP : Capa Rp de l’Elite toujours active
Tente de planter « Lassiria » dans l’épaule gauche de la magicienne (effet des runes sur la magie)
Utilisation des avant bras pour la persuader de répondre aux questions
La magicienne, cependant, n’en avait cure. Elle sembla même s’amuser de la situation. D’un ton détaché, elle affirma n’avoir rien à faire des Hordiens et prétendit simplement s’amuser avec eux. Puis, elle m’accusa d’être un manipulateur jouant avec le peuple et s’imagina pouvoir lire en moi. Cette attitude sembla la divertir davantage, et elle alla jusqu’à me provoquer, appelant à la torture et prétendant n’avoir rien à cacher.
La foule, elle, ne partageait pas son amusement. Excitée par ma prise de parole, elle se retourna contre la magicienne et lui fila de violents coups de bottes, la faisant tomber à plat ventre face à moi. Ils scandaient pour un interrogatoire brutal.
J’avais été désigné. Je ne faillirais pas.
Je n’éprouvais pas d’attrait particulier pour la torture, surtout face à quelqu’un qui ne m’avait rien fait personnellement. Mais je ne voyais aucun problème à la pratiquer si cela s’avérait nécessaire. Je serai impitoyable. D’un geste, je fis signe à mes deux porteurs temporaires de me poser face à la magicienne.
Bien qu’elle fût à ma merci, je restais méfiant. Je me rappelais encore trop bien de Léona, qui m’avait échappé lors de la bataille de Kochii en me distrayant avec ses paroles pour reprendre des forces. Je ne comptais pas commettre la même erreur. Je voulais qu’elle s’abstienne d’utiliser toute magie. C’est la raison pour laquelle je sortis Lassiria de son fourreau, ma lame anti-magie. Je jetai un regard entendu à Ezra, qui connaissait les secrets de cette arme pour me les avoir déjà expliqués.
Sans crier gare, je me redressai légèrement sur ma couchette et tentai d’enfoncer la pointe de la lame dans son épaule pour la clouer au sol, utilisant le poids de mon corps pour y parvenir.
« Bien, maintenant toi et moi allons parler ! On va commencer tranquillement. Je te conseille de répondre et de pas être avare en détail, si tu veux vite qu’on arrête. D’où tu sors ? Pourquoi avoir soudainement jeté ton dévolu sur les hordes ? Travailles-tu avec Soma ? Dis-moi tout ce que tu sais d’eux. Des magiciens assez puissants pour chercher à ouvrir des portails vers ailleurs, ça te parle ? »
HRP : Capa Rp de l’Elite toujours active
Tente de planter « Lassiria » dans l’épaule gauche de la magicienne (effet des runes sur la magie)
Utilisation des avant bras pour la persuader de répondre aux questions
- Cromax
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Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 1 – soirée.
Mathis avait du culot, c’était certain. Pour quiconque autre que lui, sa tentative eut été un suicide certain. De la témérité malvenue. Mais pas lui. Agile, silencieux, rapide, il parvint à dépasser son prédateur. Ce dernier resta hébété, tournant sur lui-même pour se figurer où l’humain avait disparu.
Il tâcha de se remémorer un chemin le ramenant vers Akihito. Mais pister en étant en fuite ne s’avérait pas simple. De même qu’il ne pouvait se souvenir exactement du chemin parcouru pour en arriver là.
Il parvint néanmoins à s’orienter plus ou moins, car il tomba bientôt sur un visage bien connu : celui du Chevalier antique Kilmun Vala’ar. L’être l’accueillit les bras ouverts, annonçant :
“Voici donc celui qui se cachait dans l’ombre. Hé bien, condamné : tu n’étais pas le seul à te cacher.”
Et sous les yeux ébahis du blondinet, l’apparence du guerrier se modifia. Légèrement, mais assez pour que la peur s’empare de ses sens. Il n’eut plus face à lui un Chevalier de l’Ordre du Soleil Noir, mais un mort couronné.

Il n’eut guère le temps de réagir : un coup puissant le cueillit à la base du crâne sans qu’il ne voit venir. Il tomba dans les pommes aussitôt, assommé.
_________________________
Ezak allait jouer de cruauté pour tirer à la sorcière des informations. Encouragé par la foule, sans doute enivré de ses propres blessures et des vertiges délirants qu’elles commençaient à lui causer, il abattit sa lame dans l’épaule de la folle, qui hurla un instant de douleur, sans cesser de rire.
“Oh ! Aah ! Ahahaha ! Voilà petit guerrier qui devient grand ! Le sang t’excite hein ? La douleur te fait te sentir fort ! Ahahah. Mais tu n’es que faiblesse, comme tous les autres. Ahahahah.”
Elle ne bougeait cependant pas, clouée littéralement au sol.
“Tes questions sont stupides, petit guerrier. Je sors de la cité supérieure, mais voilà longtemps que je n’en ai vu les couleurs. Oubliée ici, perdue pour l’éternité. Je te l’ai dit : je n’ai cure d’eux. Ils m’amusent, un temps, puis je les jette. Les hommes... si puérils, si faibles. L’avantage de ceux-ci, c’est qu’ils sont nombreux au même endroit. Ahaha ! Facile de se jouer d’eux, simples d’esprit ne comptant que sur le nombre. À l’abri des regards, quand ils sont seuls, ils sont des proies faciles. Ils n’ont pas parlé des conditions dans lesquelles je me joue d’eux, n’est-ce pas ? Ils ont honte. Ils sont fâchés, ces paumés, d’avoir osé me confier leur queue. Car chacun de ceux-là l’a perdue à jamais ! Hahahah !”
Elle souffle, grimace. La douleur l’atteint quand même. L’anti-magie peut-être aussi ?
“Je n’ai rien avoir avec ces maudits mages en robe violette. Toi non plus, ignorant que tu es. Tu ignores même ce que veut dire Soma. La Société Occulte des Mages d’Ashaar. Ils se planquent, lâches, dans l’ombre, pour mener leurs petites expériences. Ils ne jurent que par le secret et la Foi aveugle en leurs préceptes paranoïaques et séditieux. Puissants, ils le sont, mais ils ne sont qu’à leur service. Là où je te parle, petit guerrier, ils ne te donneront que le silence et le rejet. Tu te retrouveras cloué au mur si tu les trouves, et aucun ne partagera avec toi son savoir. Quant à tes portails... moi-même je fais mieux que ça. Libère-moi, et je te montrerai.”
Le guerrier sent ses forces l’abandonner. Sa tête vrille, la faiblesse s’empare de lui. Aucune malice de la magicienne : c’est bien son corps qui lâche. Il tombe sur la femme, inconscient.
_____________________________
Khaar répondit sans ambage à Xël :
“En tirer quoique ce soit, ça me semble perdu d’avance. C’est une fouine : cruelle et agile. Elle se faufile dans ton esprit et s’enfuit à sa guise. Ils pensent l’avoir capturée : elle disparaitra quand elle aura eu son compte. Ils se leurrent.”
Il hausse les épaules.
“Ouais, j’ai bien à faire. Recenser les prises du cycle, organiser la distribution. Faites comme chez vous, tes amis et toi. On prendra soin de celui que tu nommes Ezak, tu peux en être sûr. Va te reposer tranquillement, tu seras en meilleure forme demain.”
Il réfléchit à tes dernières questions.
“Le Clan Carmin... J’sais pas si ce sont des mages. On fait appel à eux quand... quand les blessures sont vraiment moches. Éventrations, étêtement, démembrement... Ils peuvent soigner tout ça, si on paie le bon prix. Mais ne vois pas en eux des alliés ou des ennemis : ils n’œuvrent que pour leurs préceptes. Et... ils sont un peu cinglés. Lyrie pourra te mener chez eux demain.”
Il te désigne la muette au teint sombre, qui acquiesce sans un mot.
“Des mages puissants... On en rencontre parfois, errant dans les Bouges. Ils restent pas au même endroit longtemps. Ils sont isolés, à moitié fous. Pas sûr qu’ils puissent t’aider.”
À ta question sur ses méfaits, il a un sourire mauvais.
“C’pas un secret. J’étais chef d’une bande. On menait un trafic nocturne d’une drogue de notre composition. Ça a pas plu aux Noirs, mais on s’est pas laissé faire. On a fini par tous tomber, mais pas sans se battre. Pas mal d’anciens de la bande sont dans les Hordes, à rogner leur os en attendant une revanche. Ah. Comme si c’était possible.”
[Huyïn et Aki, je vous prends dans le post qui suit. Ezak, Mathis, je vous laisse décrire votre scène et tomber dans l’inconscience. Vous pouvez, si vous le souhaitez, introduire un rêve lié à vos mésaventures sur Ashaar dans votre post de cette semaine. Xël, pareil qu’eux si tu vas te coucher. On peut conclure la discussion avec Khaar en aparté si tu le souhaites.]
[XP :
Huyïn : 0,5 (rêve). A ton réveil, tu trouveras sous ta main la rune Ydezu.
Xël : 0,5 (papote)
Mathis : 0,5 (tentative)
Akihito : 0,5 (soin, identification)
Ezak : 0,5 (début d’interrogatoire musclé)]
- Cromax
- Messages : 799
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 2 – matinée.
Khalor fut celui qui éveilla Akihito. En lui tapotant l’épaule, il annonça :
“Hé, réveille-toi. On va redescendre dans les rues, y’a plus personne maintenant. On est sortis de leur quartier, hier. Et ça sera plus sûr que de marcher sur ces toits pourris. Mon armure est trop lourde pour ça.”
Il désigne l’extérieur.
“J’ai déniché un passage où on pourra descendre sans risque. Et sans magie : c’est terminé, entendons-nous bien.”
Il ne semble pas avoir chômé non plus : il s’est trouvé un morceau de bois sur lequel s’appuyer en guise de béquille. Il indique à l’Ynorien la rue déserte, et vous parvenez à y descendre (sauf contrordre de ta part). Il tient toujours une torche, seule lumière vous éclairant. Plus de lueur fantomatique ici.
Le chevalier semble savoir où il va. Plus ou moins en tout cas. Se leurre-t-il ? Il n’hésite que peu à chaque carrefour, entre quartiers de maisons et passages dans des boyaux de roche sombre. Après une bonne heure de marche, les reflets d’une torche se font apercevoir. Un être leur barre la route. Khalor semble apprécier la rencontre. Il s’approche en claudiquant et salue l’inconnu.
“Holà, chevalier. Khalor Somnis, chevalier nouvellement arrivé dans les Bouges. Nous cherchons le Bastion pour y trouver soin et sécurité.”
L’homme reste impassible, sourcils froncés, lueur inquiétante dans le regard. Son armure est bien aux couleurs de l’Ordre.

Il dégaine une masse d’arme qu’il pointe dans votre direction.

“Restez où vous êtes. Chevalier Somnis, votre nom est révélateur, et votre aveu de prime venue inquiétant.”
Il regarde Aki, sévère.
“Qui es-tu ? Vous puez tous deux la magie. Vous vous êtes approchés de l’Ombre, je la sens sur vous, collée à votre peau. Tu es un mage ? Tu as ensorcelé le Chevalier ? Parle, et ne me mens pas.”
___________________________
Huyïn eut un réveil difficile. Il se sentait comme après une soirée de déboires alcoolisés et toxiques. Le cœur battant aux tempes, une migraine sévère, la nausée. Les membres lourds, courbaturés. Le moindre bruit lui vrillait la cervelle, et la lumière l’éblouissait. De la lumière, heureusement, il n’y en avait pas beaucoup. Après quelques clignements de paupières, il vit où il se trouvait. Une salle haute construite de pierres taillées, éclairée en son centre par une flamme blanche dans une vasque au centre d’un bassin. De nombreux êtres encapuchonnés étaient assis autour de ce dernier. Le félin, lui, était attaché par des menottes d’acier aux membres à une croix dressée, face au bassin. Aucune trace de Naral dans la pièce. Pas plus que de Scarla, sauf si elle s’abritait dans les inconnus au visage masqué d’ombre sous leur coule rouge.
Une voix sombre résonna depuis derrière lui, comme si un homme parlait dans son dos, le contournant pour lui faire bientôt face, révélant son visage.
“Tu es réveillé, sauveur inconnu d’une soeur enlevée. Bien.”
Il fixait le félin d’yeux inquiétants. Coule rouge sur la tête, cheveux longs et barbe noire.

“Qu’attends-tu du Clan Carmin, toi qui voulais nous rencontrer sans passer par les Voies Classiques ? Ne lésine pas sur les détails de ton plan, sans vouloir jouer au jeu du secret et du mensonge : ton ami violet a tenté, et il a dû nous... quitter.”
[HJ : Pour les deux : aparté possible dans votre partie.]
- Akihito
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- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
« Hé, réveille-toi. »
Avec une difficulté non feinte, j'ouvrai les yeux à la secousse de Khalor. Combien de temps est ce que j'avais dormi, moi ? Amy ne put pas vraiment m'en dire plus, sans le moindre repère solaire pour nous aider. En tout cas, je me redressai ne grimaçant et en faisant rouler mes muscles endoloris par mon matelas absent. Les quelques brides oniriques se dissipèrent dans la brume de mon esprit sans que je cherche à les rattraper, comme à mon habitude : je sentais que le massacre d'hier avait teinté mes songes.
« On va redescendre dans les rues, y’a plus personne maintenant. On est sortis de leur quartier, hier. Et ça sera plus sûr que de marcher sur ces toits pourris. Mon armure est trop lourde pour ça. »
Il avait trouvé un endroit par lequel descendre : une ruelle située non loin particulièrement étroite, où il proposa de descendre en s'aidant des murs par et d'autres. Ainsi, même avec sa cheville blessée, une descente pouvait se tenter sans trop de problème et surtout, sans magie. Ca, il avait insisté une nouvelle fois dessus.
« Bien sûr. J'y vais en premier pour vous assurer. »
Observant le rebord du toit, je choisis un mandrin en bon état pour amorcer ma descente, avec une agilité qui aurait pu faire hausser quelques sourcils. Une agilité que je n'aurai pas eu la veille : et pour cause, je ne sentais presque pas le poids de mon équipement.
Pour ça, je pouvais remercier mes dons d'enchanteur et mon mentor. Les premiers car c'était en analysant les runes pour percer leur signification - "Obscurité"
et la rune animal "Chat", comme je m'y était attendu - que j'avais découvert une magie enfouie dans un cadeau du second, Franz. La broche des messagers de Valyus accroché à mon manteau n'était pas qu'une simple décoration : un subtile enchantement magique dormait en son sein, attendant qu'un mage ne libère son potentiel. Le champ magnétique qui m'entourait pouvait faire soulever tout ce qui était métallique, réduisant significativement son poids. Je doutais fort qu'il soit assez fort pour dévier une lame ou la pointe d'une flèche, mais ce gain de mobilité n'était pas pour me déplaire, clairement pas.
(C'est Yli qui va être surprise la prochaine fois qu'elle voudra me défier.)
(Ou Khalor, même. D'ailleurs, tu penses que Franz était au courant ?)
Calant mon pied dans uns aspérité du mur et mon épaule contre le mur opposé, je faisais signe à Khalor de me suivre tout en réfléchissant un bref instant.
(Je crois pas. Même s'il aurait bien pu me la donner en espérant que je le trouve moi même.)
Et grâce à mon passage sur Aliaénon, je sentai que ma perception de la magie avait été altérée : plus précise, plus délicate, j'avais enfin pu sentir se qui était sur ma poitrine depuis tout ce temps. Une source de fierté comme de honte.
Arrivé en bas, je levai les yeux et tendis une main pour aider Khalor en récupérant la béquille qu'il s'était confectionné plus tôt : il termina quand même les deux derniers mètres dans une glissade plus ou moins contrôlée, le faisant légèrement grimacé quand il s'appuya brièvement sur sa jambe faible. Il me rassura d'un signe de tête avant de prendre l'initiative, rallumant une torche pour éclairer notre chemin.
Je ne savais pas si c'est à cause de notre mauvaise rencontre d'hier, mais il est était plus sûr de lui quant à notre itinéraire : ne s'arrêtant que peu de temps à certains carrefour avant de se décider, il nous conduisit à travers ce réseau de boyaux qui m'avait tout l'air inextricable. Une heure - deux ? - s'était écoulée à un rythme allégé par sa cheville et alors que je commençai à redouter de son sens de l'orientation, nous aperçûmes les lueurs d'une torche qui n'étaient pas la notre. Des reflets ocres et orangées se reflétaient sur le métal d'une amure noir et or : un autre soldat du Soleil Noir, vraisemblablement.
Le chevalier semble savoir où il va. Plus ou moins en tout cas. Se leurre-t-il ? Il n’hésite que peu à chaque carrefour, entre quartiers de maisons et passages dans des boyaux de roche sombre. Après une bonne heure de marche, les reflets d’une torche se font apercevoir. Un être leur barre la route. Khalor semble apprécier la rencontre. Il s’approche en claudiquant et salue l’inconnu.
« Holà, chevalier. Khalor Somnis, chevalier nouvellement arrivé dans les Bouges. Nous cherchons le Bastion pour y trouver soin et sécurité. »
Mon guide et protégé était heureux de voir quelqu'un de son ordre. Moi, je constatai que les sourcils broussailleux de celui qui nous attendait étaient froncés : lui n'était pas autant ravi que Khalor de nous voir.
« Restez où vous êtes. Chevalier Somnis, votre nom est révélateur, et votre aveu de prime venue inquiétant. »
Sa masse à ailettes dégainée, il porta sur moi un regard sévère, inquisiteur. Je me tendis instinctivement devant son hostilité.
« Qui es-tu ? Vous puez tous deux la magie. Vous vous êtes approchés de l’Ombre, je la sens sur vous, collée à votre peau. Tu es un mage ? Tu as ensorcelé le Chevalier ? Parle, et ne me mens pas. »
On puait la magie ? Alors comme ça il pouvait sentir la magie ? Ou bien ilS pouvaiENT la sentir ? La deuxième solution était quand même très pratique pour des chasseurs de mages. Enfin. J'étais pas là pour m'en prendre au premier type qui se montrait hargneux : malgré mes réserves grandissantes envers l'ordre, la vie de ce chevalier dans les Bouges avait de quoi rendre n'importe qui suspicieux et agressif. Je levai les mains, paumes ouvertes.
« Je suis Akihito Yoichi. Je viens d'un autre monde, où la magie que je maîtrise effectivement n'est pas proscrite. Je suis arrivé ici par une magie inconnue avec d'autres des miens. Le juge de votre ordre m'a condamné hier à 14 jours dans les Bouges, avec un accord avec le général Sommis pour accompagner le chevalier dans la recherches de mages et des miens. Nous avons rencontré le chevalier Vala'ar qui nous a conduit jusqu'à ce que vous devez appelé l'Ombre, mais nous ne nous en sommes pas approché. Quant à votre dernière question, non, mes pouvoirs ne me permettent aucun contrôle de la sorte. Et je ne compterais pas m'en servir même si j'en avais. »
Pas de mensonges non plus : il pouvait sentir la magie et sous entendais pouvoir faire de même avec la vérité. Ce qui m'aurait qu'à moitié surpris, même si ironique : des anti-magies farouches faisant appel à ce qui ressemblait quand même fortement à de la magie...
« Vala'ar ? Un traître à l'ordre ! Ce vieux fou préfère la présence de ses créatures mi-mortes que la nôtre. Vous dites n'être pas entrés dans l'ombre, ne pas avoir de contrôle sur le Chevalier Somnis, mais pourquoi devrais-je vous croire sur parole ? La magie est en vous, vous l'avez utilisée récemment. Je devrais vous décapiter sur le champ et jeter votre tête dans les Tréfonds. »
Khalor s'interposa alors en ma faveur, mentant lui ouvertement en disant qu'il n'avait jamais été témoin d'un usage de ma magie. Un mensonge éhonté, qui passa pourtant sans faire de casse, ne récoltant que le mépris de son collègue quant aux idéaux encore intacts de Khalor et envers les "pontes de l'Ordre" qui étaient bien trop loin du terrain à son goût.
« Une peine réduite ? s'enquit-il en me regardant de nouveau, un accord avec le général ? Quel a été votre chef d'accusation ?
- Usage de la magie, mais avec comme circonstances atténuantes méconnaissance de vos lois, reddition sans violence à mon arrestation et coopération avec vos forces, comme je l'ai expliqué. C'était hier. »
D'une secousse, je décrochai le bouclier de l'Ordre accroché dans mon dos à mon harnais pour le montrer au chevalier.
« Je l'ai aussi reçu de la main de vos pontes, et je suis accompagné d'un des vôtres. Je ne vois pas quoi dire de plus pour prouver ma bonne foi.
- Ouais. Soit. Ils se ramollissent là haut s'ils laissent sciemment passer des mages actifs. Ici, ça passera pas : utilisez la, ne fut-ce que d'un doigt, et vous serez balancé dans les Tréfonds. »
Je sentis le regard de Khalor se poser sur moi, sa culpabilité presque palpable : je restai de marbre et fixai mon regard dans celui du Chevalier pour accaparer son attention et que mon livre ouvert de compagnon n'éveille pas plus de soupçons. Il se présenta comme le chevalier Thyers, qui allait nous guider au Bastion. Enfin, "guider". Nous escorter en se plaçant derrière nous pour nous surveiller.
« Bien sûr, Chevalier Thyers. Pas de magie. Nous vous suivons. »
Avec une difficulté non feinte, j'ouvrai les yeux à la secousse de Khalor. Combien de temps est ce que j'avais dormi, moi ? Amy ne put pas vraiment m'en dire plus, sans le moindre repère solaire pour nous aider. En tout cas, je me redressai ne grimaçant et en faisant rouler mes muscles endoloris par mon matelas absent. Les quelques brides oniriques se dissipèrent dans la brume de mon esprit sans que je cherche à les rattraper, comme à mon habitude : je sentais que le massacre d'hier avait teinté mes songes.
« On va redescendre dans les rues, y’a plus personne maintenant. On est sortis de leur quartier, hier. Et ça sera plus sûr que de marcher sur ces toits pourris. Mon armure est trop lourde pour ça. »
Il avait trouvé un endroit par lequel descendre : une ruelle située non loin particulièrement étroite, où il proposa de descendre en s'aidant des murs par et d'autres. Ainsi, même avec sa cheville blessée, une descente pouvait se tenter sans trop de problème et surtout, sans magie. Ca, il avait insisté une nouvelle fois dessus.
« Bien sûr. J'y vais en premier pour vous assurer. »
Observant le rebord du toit, je choisis un mandrin en bon état pour amorcer ma descente, avec une agilité qui aurait pu faire hausser quelques sourcils. Une agilité que je n'aurai pas eu la veille : et pour cause, je ne sentais presque pas le poids de mon équipement.
Pour ça, je pouvais remercier mes dons d'enchanteur et mon mentor. Les premiers car c'était en analysant les runes pour percer leur signification - "Obscurité"
et la rune animal "Chat", comme je m'y était attendu - que j'avais découvert une magie enfouie dans un cadeau du second, Franz. La broche des messagers de Valyus accroché à mon manteau n'était pas qu'une simple décoration : un subtile enchantement magique dormait en son sein, attendant qu'un mage ne libère son potentiel. Le champ magnétique qui m'entourait pouvait faire soulever tout ce qui était métallique, réduisant significativement son poids. Je doutais fort qu'il soit assez fort pour dévier une lame ou la pointe d'une flèche, mais ce gain de mobilité n'était pas pour me déplaire, clairement pas.
(C'est Yli qui va être surprise la prochaine fois qu'elle voudra me défier.)
(Ou Khalor, même. D'ailleurs, tu penses que Franz était au courant ?)
Calant mon pied dans uns aspérité du mur et mon épaule contre le mur opposé, je faisais signe à Khalor de me suivre tout en réfléchissant un bref instant.
(Je crois pas. Même s'il aurait bien pu me la donner en espérant que je le trouve moi même.)
Et grâce à mon passage sur Aliaénon, je sentai que ma perception de la magie avait été altérée : plus précise, plus délicate, j'avais enfin pu sentir se qui était sur ma poitrine depuis tout ce temps. Une source de fierté comme de honte.
Arrivé en bas, je levai les yeux et tendis une main pour aider Khalor en récupérant la béquille qu'il s'était confectionné plus tôt : il termina quand même les deux derniers mètres dans une glissade plus ou moins contrôlée, le faisant légèrement grimacé quand il s'appuya brièvement sur sa jambe faible. Il me rassura d'un signe de tête avant de prendre l'initiative, rallumant une torche pour éclairer notre chemin.
Je ne savais pas si c'est à cause de notre mauvaise rencontre d'hier, mais il est était plus sûr de lui quant à notre itinéraire : ne s'arrêtant que peu de temps à certains carrefour avant de se décider, il nous conduisit à travers ce réseau de boyaux qui m'avait tout l'air inextricable. Une heure - deux ? - s'était écoulée à un rythme allégé par sa cheville et alors que je commençai à redouter de son sens de l'orientation, nous aperçûmes les lueurs d'une torche qui n'étaient pas la notre. Des reflets ocres et orangées se reflétaient sur le métal d'une amure noir et or : un autre soldat du Soleil Noir, vraisemblablement.
Le chevalier semble savoir où il va. Plus ou moins en tout cas. Se leurre-t-il ? Il n’hésite que peu à chaque carrefour, entre quartiers de maisons et passages dans des boyaux de roche sombre. Après une bonne heure de marche, les reflets d’une torche se font apercevoir. Un être leur barre la route. Khalor semble apprécier la rencontre. Il s’approche en claudiquant et salue l’inconnu.
« Holà, chevalier. Khalor Somnis, chevalier nouvellement arrivé dans les Bouges. Nous cherchons le Bastion pour y trouver soin et sécurité. »
Mon guide et protégé était heureux de voir quelqu'un de son ordre. Moi, je constatai que les sourcils broussailleux de celui qui nous attendait étaient froncés : lui n'était pas autant ravi que Khalor de nous voir.
« Restez où vous êtes. Chevalier Somnis, votre nom est révélateur, et votre aveu de prime venue inquiétant. »
Sa masse à ailettes dégainée, il porta sur moi un regard sévère, inquisiteur. Je me tendis instinctivement devant son hostilité.
« Qui es-tu ? Vous puez tous deux la magie. Vous vous êtes approchés de l’Ombre, je la sens sur vous, collée à votre peau. Tu es un mage ? Tu as ensorcelé le Chevalier ? Parle, et ne me mens pas. »
On puait la magie ? Alors comme ça il pouvait sentir la magie ? Ou bien ilS pouvaiENT la sentir ? La deuxième solution était quand même très pratique pour des chasseurs de mages. Enfin. J'étais pas là pour m'en prendre au premier type qui se montrait hargneux : malgré mes réserves grandissantes envers l'ordre, la vie de ce chevalier dans les Bouges avait de quoi rendre n'importe qui suspicieux et agressif. Je levai les mains, paumes ouvertes.
« Je suis Akihito Yoichi. Je viens d'un autre monde, où la magie que je maîtrise effectivement n'est pas proscrite. Je suis arrivé ici par une magie inconnue avec d'autres des miens. Le juge de votre ordre m'a condamné hier à 14 jours dans les Bouges, avec un accord avec le général Sommis pour accompagner le chevalier dans la recherches de mages et des miens. Nous avons rencontré le chevalier Vala'ar qui nous a conduit jusqu'à ce que vous devez appelé l'Ombre, mais nous ne nous en sommes pas approché. Quant à votre dernière question, non, mes pouvoirs ne me permettent aucun contrôle de la sorte. Et je ne compterais pas m'en servir même si j'en avais. »
Pas de mensonges non plus : il pouvait sentir la magie et sous entendais pouvoir faire de même avec la vérité. Ce qui m'aurait qu'à moitié surpris, même si ironique : des anti-magies farouches faisant appel à ce qui ressemblait quand même fortement à de la magie...
« Vala'ar ? Un traître à l'ordre ! Ce vieux fou préfère la présence de ses créatures mi-mortes que la nôtre. Vous dites n'être pas entrés dans l'ombre, ne pas avoir de contrôle sur le Chevalier Somnis, mais pourquoi devrais-je vous croire sur parole ? La magie est en vous, vous l'avez utilisée récemment. Je devrais vous décapiter sur le champ et jeter votre tête dans les Tréfonds. »
Khalor s'interposa alors en ma faveur, mentant lui ouvertement en disant qu'il n'avait jamais été témoin d'un usage de ma magie. Un mensonge éhonté, qui passa pourtant sans faire de casse, ne récoltant que le mépris de son collègue quant aux idéaux encore intacts de Khalor et envers les "pontes de l'Ordre" qui étaient bien trop loin du terrain à son goût.
« Une peine réduite ? s'enquit-il en me regardant de nouveau, un accord avec le général ? Quel a été votre chef d'accusation ?
- Usage de la magie, mais avec comme circonstances atténuantes méconnaissance de vos lois, reddition sans violence à mon arrestation et coopération avec vos forces, comme je l'ai expliqué. C'était hier. »
D'une secousse, je décrochai le bouclier de l'Ordre accroché dans mon dos à mon harnais pour le montrer au chevalier.
« Je l'ai aussi reçu de la main de vos pontes, et je suis accompagné d'un des vôtres. Je ne vois pas quoi dire de plus pour prouver ma bonne foi.
- Ouais. Soit. Ils se ramollissent là haut s'ils laissent sciemment passer des mages actifs. Ici, ça passera pas : utilisez la, ne fut-ce que d'un doigt, et vous serez balancé dans les Tréfonds. »
Je sentis le regard de Khalor se poser sur moi, sa culpabilité presque palpable : je restai de marbre et fixai mon regard dans celui du Chevalier pour accaparer son attention et que mon livre ouvert de compagnon n'éveille pas plus de soupçons. Il se présenta comme le chevalier Thyers, qui allait nous guider au Bastion. Enfin, "guider". Nous escorter en se plaçant derrière nous pour nous surveiller.
« Bien sûr, Chevalier Thyers. Pas de magie. Nous vous suivons. »
- Xël
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- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Khaar me répond sans détour que c’est peine perdu de vouloir tirer quelque chose de la sorcière, la décrivant comme une fouine cruelle et agile, même sa capture ne serait qu’un jeu pour elle. Suite à ces précisions il hausse les épaules et m’assure qu’Ezak est entre de bonnes mains et m’invite à aller me reposer. J’ignore pourquoi mais je sens que la fraternité qu’il m’a décrit n’a pas l’air d’être un mensonge. C’est le ciment même de leur société, compter les uns sur les autres. Plusieurs fois maintenant on nous a assuré que nous avions gagné notre place.
En revanche je n’ai pas de quoi être rassuré par les réponses suivantes: le Clan Carmin est un groupe de guérisseur pour les blessures qu’on ne pourrait pas traiter sans magie et le prix pour remettre à sa place un bras, une jambe ou même une tête serait élevé. Il précise même qu’ils sont cinglés mais que si je le souhaite la muette, Lyrie, pourrait me mener chez eux dès demain. Il m’explique ensuite que l’on peut croiser des mages puissants errants dans les Bouges mais ils sont isolés et à moitiés fous.
Enfin il me raconte ce qui lui a valu un bannissement et précise que ça n’a rien d’un secret. Il était le chef d’une bande de marchands de drogue et qu’ils se sont frottés au Soleil Noir. Pas mal d’anciens de la bande seraient dans la Horde à souhaiter une revanche.
« Ah. Comme si c’était possible. »
« Et si l’occasion vous était donné de pouvoir remonter, beaucoup suivraient ? »
"Remonter ? Ha ! Elle est bien bonne. Nous devrions construire un mont de corps mutilés ne fut-ce que pour passer leur mur. Et une fois ça ? Coincés dans ces basseurs, à la merci de leurs hauts et inatteignables archers de l'Entresol, rendu inaccessible par l'ascenseur remonté. Qu'importe si toute la Horde s'y mette : nous n'y parviendrions pas."
Il est vrai que des moyens conventionnelles ne permettraient pas une telle chose mais un seul de mes portail pourrait permettre à un groupe d’ouvrir les portes de l’intérieur pour éviter ce qu’il me décrit.
« Croyez moi, si certains sont capables de ramener tout un groupe de personnes venant de différents mondes alors ils n’auront aucun problème à faire un passage entre quelques étages pour une armée … »
Répondis-je l’air pensif. Une telle magie serait-elle possible ? Même Fin’ n’a jamais montré une telle puissance.
« C’est peut être sur cet espoir que ce base les mages que je recherche … »
"Faudrait que ces mages veuillent remonter. Mais ils préfèrent se cacher. Nul ne les voit jamais, et l'on revoit rarement ceux qui tentent de les trouver."
« Ce serait gentil de votre part si vous pouviez nous guider dans la cité Inférieur mais nous ne voudrions pas vous mettre en danger. Dans un premier temps, comme je le disais, je veux m’assurer que les autres reprennent leurs forces. Savez-vous où je pourrais les retrouver ? Y a t-il d’autres endroits importants à connaître ici, dans la Horde ? »
Dis-je à l’attention de la muette qui lève une main et sourit. Geste aussitôt traduit par Khaar.
"Vous inquiétez pas, elle est déjà allée chez le clan. Elle leur doit beaucoup. Quant à ce qui est important... Pas vraiment. La place par laquelle vous avez dû passer. Un peu notre tribune pour ceux qui veulent faire voter des décisions aux hordeux. Ici, pour la distribution de bouffe. Pis sinon des coins où j'vous souhaite de pas aller. Un hospice pour les blessés graves, une prison pour les ennemis capturés ou les traîtres... des entrepôts pour nos équipements... le reste c'est surtout nos habitations."
La muette fait alors signe de la suivre et je remercie Khaar d’un signe de tête avant de lui emboîter le pas à travers la place où la foule se disperse pour arriver vers un bâtiment qui doit être l’hospice. De nombreux blessés sont alités dont Ezak, dans un sale état. A ses côtés se tient Ezra que nous rejoignons. Je me poste de l’autre côté du lit et observe les blessures du chevalier avec un certain dégoût. En général une personne avec autant de plaies est morte. Là, son nez cassé, sa gorge arrachée et son bras laceré laissent encore échapper un sang rouge sans tarir. Conscient que l’état d’Ezak ne va pas s’améliorer soudainement mais que tout logiquement ses jours ne sont pas en danger, je m’inquiète de l’état d’Ezra qui est restée silencieuse, demandant comment elle va.
"Mieux que lui."
Répond-Elle d'un air absent.
"Il a voulu trop en faire et à fini par perdre conscience. Il tenait absolument à parler de suite à cette sorcière."
J’apprends simplement qu’elle n’a pas de lien avec le SOMA, dont les lettres signifient Société Occule des Mages d’Ashaar. Des égoïstes cachottiers d’après elle.
« C’est normal d’être cachotier quand on se fait traquer par un ordre de chasseurs de mage… »
Commentais-je sobrement.
« Il semble être entre de bonnes mains. Nous devrions aller nous reposer. Nous avons des choses à nous dire … »
Ezra ne semble pas ravie mais nous sommes guidés par la muette jusqu’à une masure non loin de là. Des murs et un toit, c’est sans doute déjà beaucoup dans la cité inférieure et cela à le mérite de nous mettre à l’abri des yeux et des oreilles. Ça n’empêche pas Ezra de grimacer, sans doute que son lit confortable dans l’Entresol lui manque. Elle ne tarde pas à me demander ce que je veux lui demander. Je ne l’aime pas beaucoup cette femme et je pense que c’est réciproque. Sans doute qu’elle n’a pas un si mauvais fond mais notre façon de voir les choses est sûrement trop différente. J’ai beau avoir maintenant combattu avec elle, j’ai pourtant plus confiance en Khaar que je n’ai vu qu’une poignée de minutes qu’en elle. Hélas c’est elle qui possède les informations qu’il me faut.
« Avant de me bannir ici on m’a interdit d’utiliser la magie mais comment pourraient-ils savoir quand et où je l’utilise ? Comment ça se fait que la sorcière ici l’utilise sans sembler craindre les Chevaliers qui rôdent dans la Cité Inférieure ? »
Avant de répondre, la capitaine du Soleil Noir soupçonne Lyrie d’espionnage et celle-ci quitte la pièce après avoir levé les yeux au ciel. Ezra poursuit alors à voix basse:
"Dans l'entraînement pour faire partie du Soleil Noir, on nous apprend à détecter la magie et les résidus qu'elle laisse sur les choses qu'elle touche. Sol, air, personnes, objets... Il en reste toujours, sur un moyen terme, et il nous est possible de remonter la piste jusqu'au lanceur, qui porte sur lui ces mêmes résidus. Moins on y est sensible, moins haut est notre poste. Les Chevaliers envoyés ici sont les plus sensibles, capables de détecter la moindre utilisation."
Je comprends comment le Lumineux a su pour moi, il a dû voir les mêmes résidus sur moi. Ezra observe les environs avant de continuer:
"La garce avait l'air cinglée. Mais pas stupide pour autant : en plein milieu de l'habitat des Hordes, elle doit se sentir à l'abri : les chevaliers n'ont pas d'intérêt à s'attirer trop fort le courroux des gangs puissants en plein sur leur territoire. Enfin... J'imagine. Mon équipe et moi, on agit en rentrant dedans, mais ici, les règles sont... sans doute un peu différentes."
« C’est ce que je pensais. Ce ne sont que les mages isolés qui sont vulnérables au Soleil Noir si je comprends bien. Comment ils font pour les combattre, ils ont un enchantement pour neutraliser la magie ? »
Je commence à me défaire de mon armure, décidé à enfin prendre une nuit de repos. Je crois que je l’ai sur moi depuis … depuis Neo-Messaliah peut-être ? Je n’imagine pas l’odeur que je dois avoir, même si elle doit se fondre avec celle des Bouges. Heureusement mon nez s’y est accommodé. J’y vais doucement, gêné par la douleur de mes récentes blessures. Je ne pense pas avoir d’os pétés mais ces couillons ont frappés assez fort pour que bouger mon bras ou simplement respirer trop fort soit assez douloureux pour me crisper. Ezra répond d’un ton abrupt qu’ils ont les moyens. Et elle s’inclut dans le lot, montrant clairement que ce n’est pas une information qu’elle est prête à me donner. Elle s’approche cependant de moi en me proposant son aide que j’accepte.
« Nous serons forcement amené à en affronter. Moi et Ezak nous devons savoir de quoi ils sont capAAaaable. »
Je laisse échapper un râle douloureux alors qu’elle me retire de mon plastron. D’accord j’ai probablement quelques côtes fêlés.
"Vous auriez aussi pu passer la nuit au dispensaire, de ce que je vois. Et... Non, vous ne serez pas amenés à en affronter. C'est des miens dont vous parlez, là..."
« J’ai connu pire. »
Je soupire et retire le reste non sans grimacer.
« D’après ce que j’ai entendu ils sont nombreux à avoir perdu la tête. Vous ne me ferez pas croire que jamais un chevalier n’a été à son tour banni ici. Enfin, nous allons nous mettre sur les traces de mages dangereux et donc dans les pas des votre comme vous dites. C’est sur et certain qu’il y aura des affrontements. »
Je masse mon bras et mes côtes douloureuses avant de lui proposer à mon tour de l’aide pour retirer son armure.
"Perdu la tête... ne pensez pas connaître ce dont vous ignorez tout. Et je vous suggère vivement d'éviter tout combat contre les chevaliers de l'ordre. Pour la pérennité de ce dernier comme pour la vôtre."
Inutile. Je ne tirerais rien d’elle. Il faudra attendre que les siens me donnent raison avant qu’elle change d’avis. Elle accepte cependant mon aide et me tourne le dos pour écartés les bouts de tissus qui recouvrent son armure.
« Très bien. Si vous me donnez l’occasion de vous dire un « je vous l’avais bien dit », je me contente de ça. »
Mes paroles provoquent chez elle un grognement qui m’arrache un rire non feint. J’entreprends de la libérer de son plastron tout en changeant de sujet.
« Comment font ceux dont la peine arrive à la fin, ils viennent toquer à la porte du bastion ? »
« Ils reviennent au mur, oui. C’est ce qui est prévu en tout cas. »
« Ce n’est pas ce qui arrive n’est-ce-pas ? »
Comment pourraient-ils montrer pattes blanches de toute manière ? Le Soleil Noir n’ose même pas ouvrir les portes pour distribuer de la nourriture.
"Je ne sais pas ce qu'il en est réellement. Mais... parfois je ne recroise jamais ceux que j'ai arrêté. Même pour de faibles entorses aux lois."
Elle regarde aux alentours.
"En haut, on dit que les Bouges les avalent."
« Il est fort probable que beaucoup se font manger oui. Quelle est votre impression après un court séjour ici ? »
"C'est horrible comme je l'imaginais. Peut-être... devrait-il y avoir des lieux intermédiaires pour les délits moins graves..."
Elle pince les lèvres.
"Mais les autres méritent bien cet endroit. Une société n'est rien sans ordre."
Je soupire.
« Vous savez, j’ai des ennemis qui ont commis des atrocités que je ne pourrais pas vous décrire. Pourtant je ne leur souhaiterais pas de souffrir de la faim pour l’éternité. »
Même à Lorener je ne lui souhaiterais pas de pourrir ici. De toute manière il ne le permettrait pas et je ne doute pas qu’il trouverait une solution pour sortir d’ici. Quant à Vallel … Ce salopard adorerait les Bouges, de la chair à profusion pour ses expériences de psychopathe.
Je pose mes mains sur ses épaules et ajoute mi gai-mi rassurant:
« Heureusement, vous, vous pourrez remonter ! »
Car si le Soleil Noir le lui permet pas de remonter, mes portails le pourront. Elle n’a commis que le crime de vouloir connaître la vérité. Mais je ne serais pas étonné que ce soit une raison suffisante pour sa hiérarchie de la condamner.
Je vais m’installer sur le sol, attrapant mon sac pour y prendre ma couverture tandis qu’elle souffle en précisant qu’elle remontera quand nous serons partis.
« Si on peut partir… »
"C'est vrai... Vous sembliez tellement confiants dans cette idée que je l'ai considérée comme acquise. Mais rien de tel ne me parait faisable."
Elle a raison. Si quelqu’un a ouvert ces portails alors ça a dû être un accident. Cela me parait tellement invraisemblable que ce soit de la volonté d’une personne ou même d’un groupe de personne. Mais c’est le seul espoir qui nous reste et je ne souhaitais pas inquiéter tout le monde.
« Mais je pense que je pourrais me faire à cette place dans la Horde. Cette fraternité me rappelle ma jeunesse. »
Dis-je pour ne pas laisser la tristesse et le désespoir prendre le dessus. Elle hausse les épaules.
"Des criminels violents qui profitent de leur nombre comme arme contre les autres. Qui n'ont pas peur de sacrifier plus faible pour s'arroger des miettes."
Oui, c’est un peu ça. Sauf pour le sacrifice. Je lui propose poliment et, je le jure, sans arrière pensée, de partager ma couverture mais elle refuse. M’invitant à trouver quelqu’un d’autre pour chauffer ma couche avant de se tourner pour se coucher sur sa cape trouée. Je m’allonge à mon tour, enfin disposé à me reposer et je n’ai que le temps de masser mon ventre vide pour l’oublier et m’endormir.
***
Je reconnais l’endroit. Je me trouve devant les portes du mur menant au bastion du Soleil Noir. Elles sont closes mais s’ouvrent soudainement sur un horizon noir. D’ailleurs tout aux alentours est plongé dans les ténèbres. Il n’y a que moi, dans un petit espace éclairé d’une lueur rouge et vacillante pareil à une torche, pourtant inexistante. Puis soudain des pas, des pas lourds, venant de face à moi. Un homme s’extirpe de l’obscurité pour se poster face à moi. Grand mais surtout gros autant par son ventre imposant que par son torse et ses bras musculeux, à la moustache et aux cheveux roux tressés en deux nattes. Un casque en guise de couvre-chef et un pantalon aux rayures bleus et blanches pour seul habit. Il tire de derrière son dos un morceau de viande qui doit bien être un sanglier entier avant de prononcer quelques mots suivis par des notes de musique venus de nulle part:
« Quand l’appétit va, tout va ! »
Le cercle de lumière s’agrandit, me laissant apercevoir ce qui m’entoure. Des saucisses, des patates, des fruits et légumes de toutes sortes mais dotés de visages, de jambes de bras et possédant chacun un instrument de musique pour passer la mélodie tandis que le gros roux continue de pousser la chansonnette en me tournant autour.
« Vidons les futailles
A nous la ripaille
Quand l’appétit va, tout va ! »
Des meules de fromages se mettent alors à franchir les portes du mur pour rouler autour de nous, les trous coulants s’ouvrant et se fermant pour former les choeurs. Puis la nourriture se met à rire, la musique s’accélère alors que des pains aux miches épaisses viennent se frotter à moi pour se laisser mordre la mie. Les tomates se coupent sur les fils des guitares, répandant leurs jus qui montent jusqu’à mes chevilles. Les saucisses y glissent et s’y noient, incapables de se relever. Les patates se font écraser entre les cymbales des pommes et finissent en purée. Et pendant ce temps le gros roux continue à chanter avec une voix de plus en plus grave et impérieuse.
« Quand l’appétit va, tout va ! Ah Ah Ah ! »
Puis son rire résonne jusqu’à ce que tout s’éteigne et que mon rêve disparaisse.
En revanche je n’ai pas de quoi être rassuré par les réponses suivantes: le Clan Carmin est un groupe de guérisseur pour les blessures qu’on ne pourrait pas traiter sans magie et le prix pour remettre à sa place un bras, une jambe ou même une tête serait élevé. Il précise même qu’ils sont cinglés mais que si je le souhaite la muette, Lyrie, pourrait me mener chez eux dès demain. Il m’explique ensuite que l’on peut croiser des mages puissants errants dans les Bouges mais ils sont isolés et à moitiés fous.
Enfin il me raconte ce qui lui a valu un bannissement et précise que ça n’a rien d’un secret. Il était le chef d’une bande de marchands de drogue et qu’ils se sont frottés au Soleil Noir. Pas mal d’anciens de la bande seraient dans la Horde à souhaiter une revanche.
« Ah. Comme si c’était possible. »
« Et si l’occasion vous était donné de pouvoir remonter, beaucoup suivraient ? »
"Remonter ? Ha ! Elle est bien bonne. Nous devrions construire un mont de corps mutilés ne fut-ce que pour passer leur mur. Et une fois ça ? Coincés dans ces basseurs, à la merci de leurs hauts et inatteignables archers de l'Entresol, rendu inaccessible par l'ascenseur remonté. Qu'importe si toute la Horde s'y mette : nous n'y parviendrions pas."
Il est vrai que des moyens conventionnelles ne permettraient pas une telle chose mais un seul de mes portail pourrait permettre à un groupe d’ouvrir les portes de l’intérieur pour éviter ce qu’il me décrit.
« Croyez moi, si certains sont capables de ramener tout un groupe de personnes venant de différents mondes alors ils n’auront aucun problème à faire un passage entre quelques étages pour une armée … »
Répondis-je l’air pensif. Une telle magie serait-elle possible ? Même Fin’ n’a jamais montré une telle puissance.
« C’est peut être sur cet espoir que ce base les mages que je recherche … »
"Faudrait que ces mages veuillent remonter. Mais ils préfèrent se cacher. Nul ne les voit jamais, et l'on revoit rarement ceux qui tentent de les trouver."
« Ce serait gentil de votre part si vous pouviez nous guider dans la cité Inférieur mais nous ne voudrions pas vous mettre en danger. Dans un premier temps, comme je le disais, je veux m’assurer que les autres reprennent leurs forces. Savez-vous où je pourrais les retrouver ? Y a t-il d’autres endroits importants à connaître ici, dans la Horde ? »
Dis-je à l’attention de la muette qui lève une main et sourit. Geste aussitôt traduit par Khaar.
"Vous inquiétez pas, elle est déjà allée chez le clan. Elle leur doit beaucoup. Quant à ce qui est important... Pas vraiment. La place par laquelle vous avez dû passer. Un peu notre tribune pour ceux qui veulent faire voter des décisions aux hordeux. Ici, pour la distribution de bouffe. Pis sinon des coins où j'vous souhaite de pas aller. Un hospice pour les blessés graves, une prison pour les ennemis capturés ou les traîtres... des entrepôts pour nos équipements... le reste c'est surtout nos habitations."
La muette fait alors signe de la suivre et je remercie Khaar d’un signe de tête avant de lui emboîter le pas à travers la place où la foule se disperse pour arriver vers un bâtiment qui doit être l’hospice. De nombreux blessés sont alités dont Ezak, dans un sale état. A ses côtés se tient Ezra que nous rejoignons. Je me poste de l’autre côté du lit et observe les blessures du chevalier avec un certain dégoût. En général une personne avec autant de plaies est morte. Là, son nez cassé, sa gorge arrachée et son bras laceré laissent encore échapper un sang rouge sans tarir. Conscient que l’état d’Ezak ne va pas s’améliorer soudainement mais que tout logiquement ses jours ne sont pas en danger, je m’inquiète de l’état d’Ezra qui est restée silencieuse, demandant comment elle va.
"Mieux que lui."
Répond-Elle d'un air absent.
"Il a voulu trop en faire et à fini par perdre conscience. Il tenait absolument à parler de suite à cette sorcière."
J’apprends simplement qu’elle n’a pas de lien avec le SOMA, dont les lettres signifient Société Occule des Mages d’Ashaar. Des égoïstes cachottiers d’après elle.
« C’est normal d’être cachotier quand on se fait traquer par un ordre de chasseurs de mage… »
Commentais-je sobrement.
« Il semble être entre de bonnes mains. Nous devrions aller nous reposer. Nous avons des choses à nous dire … »
Ezra ne semble pas ravie mais nous sommes guidés par la muette jusqu’à une masure non loin de là. Des murs et un toit, c’est sans doute déjà beaucoup dans la cité inférieure et cela à le mérite de nous mettre à l’abri des yeux et des oreilles. Ça n’empêche pas Ezra de grimacer, sans doute que son lit confortable dans l’Entresol lui manque. Elle ne tarde pas à me demander ce que je veux lui demander. Je ne l’aime pas beaucoup cette femme et je pense que c’est réciproque. Sans doute qu’elle n’a pas un si mauvais fond mais notre façon de voir les choses est sûrement trop différente. J’ai beau avoir maintenant combattu avec elle, j’ai pourtant plus confiance en Khaar que je n’ai vu qu’une poignée de minutes qu’en elle. Hélas c’est elle qui possède les informations qu’il me faut.
« Avant de me bannir ici on m’a interdit d’utiliser la magie mais comment pourraient-ils savoir quand et où je l’utilise ? Comment ça se fait que la sorcière ici l’utilise sans sembler craindre les Chevaliers qui rôdent dans la Cité Inférieure ? »
Avant de répondre, la capitaine du Soleil Noir soupçonne Lyrie d’espionnage et celle-ci quitte la pièce après avoir levé les yeux au ciel. Ezra poursuit alors à voix basse:
"Dans l'entraînement pour faire partie du Soleil Noir, on nous apprend à détecter la magie et les résidus qu'elle laisse sur les choses qu'elle touche. Sol, air, personnes, objets... Il en reste toujours, sur un moyen terme, et il nous est possible de remonter la piste jusqu'au lanceur, qui porte sur lui ces mêmes résidus. Moins on y est sensible, moins haut est notre poste. Les Chevaliers envoyés ici sont les plus sensibles, capables de détecter la moindre utilisation."
Je comprends comment le Lumineux a su pour moi, il a dû voir les mêmes résidus sur moi. Ezra observe les environs avant de continuer:
"La garce avait l'air cinglée. Mais pas stupide pour autant : en plein milieu de l'habitat des Hordes, elle doit se sentir à l'abri : les chevaliers n'ont pas d'intérêt à s'attirer trop fort le courroux des gangs puissants en plein sur leur territoire. Enfin... J'imagine. Mon équipe et moi, on agit en rentrant dedans, mais ici, les règles sont... sans doute un peu différentes."
« C’est ce que je pensais. Ce ne sont que les mages isolés qui sont vulnérables au Soleil Noir si je comprends bien. Comment ils font pour les combattre, ils ont un enchantement pour neutraliser la magie ? »
Je commence à me défaire de mon armure, décidé à enfin prendre une nuit de repos. Je crois que je l’ai sur moi depuis … depuis Neo-Messaliah peut-être ? Je n’imagine pas l’odeur que je dois avoir, même si elle doit se fondre avec celle des Bouges. Heureusement mon nez s’y est accommodé. J’y vais doucement, gêné par la douleur de mes récentes blessures. Je ne pense pas avoir d’os pétés mais ces couillons ont frappés assez fort pour que bouger mon bras ou simplement respirer trop fort soit assez douloureux pour me crisper. Ezra répond d’un ton abrupt qu’ils ont les moyens. Et elle s’inclut dans le lot, montrant clairement que ce n’est pas une information qu’elle est prête à me donner. Elle s’approche cependant de moi en me proposant son aide que j’accepte.
« Nous serons forcement amené à en affronter. Moi et Ezak nous devons savoir de quoi ils sont capAAaaable. »
Je laisse échapper un râle douloureux alors qu’elle me retire de mon plastron. D’accord j’ai probablement quelques côtes fêlés.
"Vous auriez aussi pu passer la nuit au dispensaire, de ce que je vois. Et... Non, vous ne serez pas amenés à en affronter. C'est des miens dont vous parlez, là..."
« J’ai connu pire. »
Je soupire et retire le reste non sans grimacer.
« D’après ce que j’ai entendu ils sont nombreux à avoir perdu la tête. Vous ne me ferez pas croire que jamais un chevalier n’a été à son tour banni ici. Enfin, nous allons nous mettre sur les traces de mages dangereux et donc dans les pas des votre comme vous dites. C’est sur et certain qu’il y aura des affrontements. »
Je masse mon bras et mes côtes douloureuses avant de lui proposer à mon tour de l’aide pour retirer son armure.
"Perdu la tête... ne pensez pas connaître ce dont vous ignorez tout. Et je vous suggère vivement d'éviter tout combat contre les chevaliers de l'ordre. Pour la pérennité de ce dernier comme pour la vôtre."
Inutile. Je ne tirerais rien d’elle. Il faudra attendre que les siens me donnent raison avant qu’elle change d’avis. Elle accepte cependant mon aide et me tourne le dos pour écartés les bouts de tissus qui recouvrent son armure.
« Très bien. Si vous me donnez l’occasion de vous dire un « je vous l’avais bien dit », je me contente de ça. »
Mes paroles provoquent chez elle un grognement qui m’arrache un rire non feint. J’entreprends de la libérer de son plastron tout en changeant de sujet.
« Comment font ceux dont la peine arrive à la fin, ils viennent toquer à la porte du bastion ? »
« Ils reviennent au mur, oui. C’est ce qui est prévu en tout cas. »
« Ce n’est pas ce qui arrive n’est-ce-pas ? »
Comment pourraient-ils montrer pattes blanches de toute manière ? Le Soleil Noir n’ose même pas ouvrir les portes pour distribuer de la nourriture.
"Je ne sais pas ce qu'il en est réellement. Mais... parfois je ne recroise jamais ceux que j'ai arrêté. Même pour de faibles entorses aux lois."
Elle regarde aux alentours.
"En haut, on dit que les Bouges les avalent."
« Il est fort probable que beaucoup se font manger oui. Quelle est votre impression après un court séjour ici ? »
"C'est horrible comme je l'imaginais. Peut-être... devrait-il y avoir des lieux intermédiaires pour les délits moins graves..."
Elle pince les lèvres.
"Mais les autres méritent bien cet endroit. Une société n'est rien sans ordre."
Je soupire.
« Vous savez, j’ai des ennemis qui ont commis des atrocités que je ne pourrais pas vous décrire. Pourtant je ne leur souhaiterais pas de souffrir de la faim pour l’éternité. »
Même à Lorener je ne lui souhaiterais pas de pourrir ici. De toute manière il ne le permettrait pas et je ne doute pas qu’il trouverait une solution pour sortir d’ici. Quant à Vallel … Ce salopard adorerait les Bouges, de la chair à profusion pour ses expériences de psychopathe.
Je pose mes mains sur ses épaules et ajoute mi gai-mi rassurant:
« Heureusement, vous, vous pourrez remonter ! »
Car si le Soleil Noir le lui permet pas de remonter, mes portails le pourront. Elle n’a commis que le crime de vouloir connaître la vérité. Mais je ne serais pas étonné que ce soit une raison suffisante pour sa hiérarchie de la condamner.
Je vais m’installer sur le sol, attrapant mon sac pour y prendre ma couverture tandis qu’elle souffle en précisant qu’elle remontera quand nous serons partis.
« Si on peut partir… »
"C'est vrai... Vous sembliez tellement confiants dans cette idée que je l'ai considérée comme acquise. Mais rien de tel ne me parait faisable."
Elle a raison. Si quelqu’un a ouvert ces portails alors ça a dû être un accident. Cela me parait tellement invraisemblable que ce soit de la volonté d’une personne ou même d’un groupe de personne. Mais c’est le seul espoir qui nous reste et je ne souhaitais pas inquiéter tout le monde.
« Mais je pense que je pourrais me faire à cette place dans la Horde. Cette fraternité me rappelle ma jeunesse. »
Dis-je pour ne pas laisser la tristesse et le désespoir prendre le dessus. Elle hausse les épaules.
"Des criminels violents qui profitent de leur nombre comme arme contre les autres. Qui n'ont pas peur de sacrifier plus faible pour s'arroger des miettes."
Oui, c’est un peu ça. Sauf pour le sacrifice. Je lui propose poliment et, je le jure, sans arrière pensée, de partager ma couverture mais elle refuse. M’invitant à trouver quelqu’un d’autre pour chauffer ma couche avant de se tourner pour se coucher sur sa cape trouée. Je m’allonge à mon tour, enfin disposé à me reposer et je n’ai que le temps de masser mon ventre vide pour l’oublier et m’endormir.
***
Je reconnais l’endroit. Je me trouve devant les portes du mur menant au bastion du Soleil Noir. Elles sont closes mais s’ouvrent soudainement sur un horizon noir. D’ailleurs tout aux alentours est plongé dans les ténèbres. Il n’y a que moi, dans un petit espace éclairé d’une lueur rouge et vacillante pareil à une torche, pourtant inexistante. Puis soudain des pas, des pas lourds, venant de face à moi. Un homme s’extirpe de l’obscurité pour se poster face à moi. Grand mais surtout gros autant par son ventre imposant que par son torse et ses bras musculeux, à la moustache et aux cheveux roux tressés en deux nattes. Un casque en guise de couvre-chef et un pantalon aux rayures bleus et blanches pour seul habit. Il tire de derrière son dos un morceau de viande qui doit bien être un sanglier entier avant de prononcer quelques mots suivis par des notes de musique venus de nulle part:
« Quand l’appétit va, tout va ! »
Le cercle de lumière s’agrandit, me laissant apercevoir ce qui m’entoure. Des saucisses, des patates, des fruits et légumes de toutes sortes mais dotés de visages, de jambes de bras et possédant chacun un instrument de musique pour passer la mélodie tandis que le gros roux continue de pousser la chansonnette en me tournant autour.
« Vidons les futailles
A nous la ripaille
Quand l’appétit va, tout va ! »
Des meules de fromages se mettent alors à franchir les portes du mur pour rouler autour de nous, les trous coulants s’ouvrant et se fermant pour former les choeurs. Puis la nourriture se met à rire, la musique s’accélère alors que des pains aux miches épaisses viennent se frotter à moi pour se laisser mordre la mie. Les tomates se coupent sur les fils des guitares, répandant leurs jus qui montent jusqu’à mes chevilles. Les saucisses y glissent et s’y noient, incapables de se relever. Les patates se font écraser entre les cymbales des pommes et finissent en purée. Et pendant ce temps le gros roux continue à chanter avec une voix de plus en plus grave et impérieuse.
« Quand l’appétit va, tout va ! Ah Ah Ah ! »
Puis son rire résonne jusqu’à ce que tout s’éteigne et que mon rêve disparaisse.