Le Val d'Abondance

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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Mikkah-El Sôdehbek » ven. 16 avr. 2021 02:59

Les Faeras ne sont pas soumises aux mêmes lois du temps que les Hommes - or n'importe quelle créature mortelle peuplant Yuimen. Elles voient loin dans le passé et peuvent entr'apercevoir le futur. Le lien qu'elles établissent avec leur maître et profond et personnel. Qui décide pourquoi l'une d'elles s'approcha d'un pauvre Hafiz en exil et en haillons ? Mais les Faeras ne voient pas non plus comme les créatures mortelles. Et celle-là avait vu la promesse d'un glorieux Destin. Le lien tissé avec le maître est profond et personnel et la Faera est comme un guide pour son maître et si le futur est mouvant, si le futur est instable, c'est le Destin qui pourtant les attire tous deux, irrésistiblement et ils sont ensembles, les pensées du maître ne sont pas étrangères à la Faera. Elle le guide, elle savait ce qu'il voulait faire, elle voit ce qu'il fera.

Ou pas forcément, en fait.

(Mikkah-El, espèce de con, tu t'es trompé de cible!)

(QUOI?)

Pour ta défense, il faisait très sombre et je t'avais pressé d'agir pour te mettre du côté des plus forts. Le stress et les corps qui bougeaient tout autour de toi, dans un espace aussi réduit - aussi envahi par le Garzok qui t'était passé très près - le cœur qui te battait aux oreilles, tout cela t'aura déstabilisé et c'était pour ces raisons qu'au lieu d'Eldros à la main sanguinolente, tu avais frappé Ezak le traître de ton luth. La bonne nouvelle, c'était qu'il n'avait rien et Ezak non plus. La mauvaise - dont tu prenais pleinement conscience alors que ton regard croisait celui des soldats du sergent sus sonné - était que tu venais de te désigner comme ennemi. Et accessoirement comme allié de Kurgoth.

(Bordel Siliwiih, qu'est-ce que je fais ?!)

(Tu sauves Ezak. Sur ta droite !)

Alerté par ta faera, tu détournas la tête, juste à temps pour voir la figure d'Eldros se dresser de toute sa hauteur et tes yeux se froncèrent en voyant ce qu'il tenait en main et qui luisait doucement. Ce n'était pas quelque chose que tu reconnus, mais plutôt dont tu te souvins qu'il avait été évoqué par Eldros lui-même. Et tu eus un réflexe. D'un coup de poignet, tu fis pivoter ton luth pour le caler contre ton ventre, tes doigts pincèrent les cordes et tu pris une vive inspiration. La musique était des vibrations qui se propageaient en toutes directions, les vibrations étaient le reflet des fluides qui agitaient l'air, l'air était un fluide magique, tu étais au centre de ta propre caisse de résonance, une bulle qui ne laisserait personne s'approcher et repousserait même tes ennemis. Les yeux sur le souvenir de ton entraînement durant le trajet en bateau, tu puisas dans le peu de magie que tu croyais posséder et tu plaquas un accord de Sol # majeur au moment où la fiole incendiaire d'Eldros arrivait dans la figure d'Ezak - et la tienne par proximité.

La prochaine étape était de te mettre à l'abri et à l'écart des flammes et des armes.

(Hrp: tentative du sort Œil du Cyclone + faire en sorte de pas rester au milieu de l'incendie.)
Mikkah - Voleur Haffiz

Multi : Kay de Kallah

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Ezak
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Ezak » ven. 16 avr. 2021 04:33

La Quartier-Maître ne dû pas comprendre ce qui lui arriva. Rougine-aux-idées-lumineuses, Rougine-celui-qui-unissait-les-irréconciliables, Rougine-le-maître-du-jeu, s’écroulait sous le poids de ce qu’il avait bâti. Un plan dont il ignorait qu’il était lui-même l’une des cibles. En plus de mes lames, le bras du pirate dû faire connaissance avec le crochet de Rendrak qu’Azra avait fait apparaître près de moi. Inutile de dire, que le membre du Quartier-Maître fut marqué par ces nouvelles rencontres. Il fallait dire que Mongoor et Lassiria, les noms que je donnais intimement à mes lames, en honneur des ennemis que j’avais vaincus pour les obtenir, ne laissaient jamais indifférents. Enchantés, de même.

Le pirate recroquevillé sur le sol hurla à la mort. Probablement plus touché dans son amour propre que dans sa chaire. Prostré contre la terre de mes ancêtres, il avait retrouvé la place qui était la sienne. En bas, à mes pieds. Relégué dans la cale où l’avait jeté son géniteur. Il n’y avait plus de Rougine-aux-idées-lumineuses, Rougine-celui-qui-unissait-les-irréconciliables, Rougine-le-maître-du-jeu. Il n’y avait plus que Rougine-la-cale et je comptais à ce qu’il y reste. Alors que je m’apprêtais à l’achever au sol comme le chien d’Oaxaca qu’il était, un choc au niveau de mon casque me surprit vivement. Pour moi cela était impossible. J’avais fait bien attention à ce que mes ennemis ne puissent pas me prendre en traitre. Qui pouvait bien s’en prendre à moi ? Je n’eus pas le temps de répliquer que ce moment de déconcentration ne me permit pas de voir le Briseur-de-mât devenu Briseur-de-chaînes chargé à travers mes hommes. Son casque résonna avec force contre le mien. Sous la puissance du choc, ma tête dévia, envoyant mon regard à quelques mètres de distances sur le flanc de l’action.

Quelque chose avait cloché dans mon plan. Face à l’imprévu, je ne réfléchis pas à un seul instant. Le fluide obscure contenu dans ma prothèse, celui même qui, par deux fois, avait failli me tuer sur Aliénon au point de me plonger dans le coma faisait à présent pleinement parti de moi. C’est donc sans réfléchir que je me changeai en voulutes d’ombres, devenant de facto immatériel. Avec une vitesse si élevée, que les yeux des spectateurs alentours durent me perdre du regard un instant avant de me voir apparaître, justement, là où mes pupilles s’étaient portées l’instant d’avant.

De mon nouveau paradigme, je pus voir la bombe incendiaire que le pirate avait lancé, doucement, se diriger vers mon ancienne position. La fiole, celle qui allait libérer les flammes purifiantes. Purifiantes oui ! Car ses cibles étaient toutes ces vermines qui, débarrassés de ma présence, s’agglutinaient entre-elles. Tous ces Omyrihiens à qui je vouais ma haine et il semblait que Mikkah en faisait partie. Voilà ce qui réglait l’une de mes dernières énigmes.

Avec le recul que m’avait offert ma communion avec les ombres, je pus observer ce tableau de toutes ces personnes dont le centre d’attention avait été ma personne. Une peinture absolument grandiose. Un moment d’histoire capturé par mes pupilles et celles de tous les Kendrans alentours. Il semblait qu’une nouvelle fois, Ezak d’Arkasse avait accaparé toute la lumière.

C’était parfait ! Je l’avais enfin trouvé, cette chose que j’attendais des Oaxiens depuis trois longues années : la louange éclatante du crachat. La haine la plus profonde pour un homme qui avait réussis à les mettre à genoux. Voilà ce que je voulais qu’Omyre éprouve vis-à-vis de moi. Je voulais devenir le cauchemar des Omyrihiens. Je voulais les humilier. Que dans des décennies encore, prononcer mon nom soit encore pour eux une blessure indélébile, qui les obsèderait lorsqu’ils fermeraient les yeux. Ne l’avais-je pas promis à Karsinar en plongeant mon regard dans le sien ? Tout Omyre aurait mon nom sur ses lèvres.

Et surtout, qu'elle brûle !


[HJ : Communion des ombres de ma prothèse. Immatérialité + Téléportation le plus loin possible du groupe qui m’attaque sans quitter le périmètre définit par les Kendrans. À l’opposé d’Azra pour les placer dans une tenaille et faire en sorte que si un ennemi s’approche de moi il soit dos à Azra.
Colère pesante active envers Kurgoth, Eldros et Mikkah. ]

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Cromax
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Cromax » ven. 16 avr. 2021 16:31

La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)




Daemon n’avait rien vu venir. Rien entendu venir. Il avait juste senti la glaciale sentence des lames de la psychopathe à qui il avait, ne fut-ce qu’un instant, accordé sa confiance. Ne fut-ce que pour lui tourner le dos. Il tomba au sol, paralysé par le choc, par la sensation de mort instantanée qui eut pu résulter de cette attaque. Par chance, il n’en fut rien : le semi elfe atterrit sur le sol blessé, profondément blessé, incapable de combattre, les membres légèrement rigidifiés par le poison de la dague de Silmeria. De Hrist, qu’il ne connaissait pas, alors qu’elle se moquait de lui, lui pinçant le visage et éloignant sa ceinture de potions. Il hurla le nom de sa compagne éthérée, fantomatique. Un appel qu’elle entendit. Un appel que tous entendirent. Allait-elle seulement revenir l’aider ? Après quelques instants, Silmeria avait disparu. Les muscles ankylosés se détendirent, mais la blessure était toujours là : fatale, handicapante. Il ne pouvait plus bouger sans sentir ces deux plaies dans son dos le faire souffrir comme autant d’aiguilles plantées directement dans ses nerfs.

L’assassine aux deux âmes n’était pas loin : entre deux tentes du campement, sur leur ancienne position, elle s’allongea sur le sol pour lancer son ombre espionne, laissant son corps inerte alors que sa concentration se portait sur l’espionnage. Elle aperçut, en contournant la tente centrale par le sud, le combat chaotique qui se déroulait en bas (HJ : uniquement les actions présentes dans cette màj). Puis, l’ombre pénétra la tente centrale. Celle-ci était plongée dans l’obscurité. Les quelques reflets des torches extérieures faisaient luire une évidence morne : la tente était vide. Vide de toute personne, en tout cas : des chaises, tables et même un trône y siégeaient. Une vaste table centrale mettait en scène un plan de la région, avec plusieurs figurines représentant les forces en présence. Il lui faudrait s’approcher davantage pour en voir le détail, si elle le souhaitait. Mais la chose était claire : le Roi n’était pas là. Ni personne d’ailleurs. S’était-elle bernée toute seule en pensant s’être fait trahir par Daemon ?

Dans la mêlée, ils étaient loin de s’imaginer ce qui s’était passé entre leurs deux membres infiltrés. C’était le chaos, ici. Le boxon. La foire. Kurgoth et Eldros avaient pris pour cible Ezak qui… s’était évanoui instantanément dans les ombres, réapparaissant plus loin. Le coup de Kurgoth échoua… mais pas tant : emporté par son élan, son poing fermé vint rencontrer le visage d’un des guerriers d’Ezak avec une telle puissance que son crâne craqua sordidement sous le choc. Son nez, ses orbites, sa mâchoires se renfoncèrent et explosèrent sa cervelle à l’intérieur de sa caboche défoncée. Une victime horrible de sa force surpuissante, morte avant même d’atteindre le sol. Et pourtant, la rage de l’orque était toujours dirigée vers celui qui l’avait esquivé…

La fiole d’Eldros vola un instant dans les airs, mais une chose arriva qui n’avait pas été prévue par le lanceur : un coup de vent centré sur Mikkah fit dévier celle-ci de sa trajectoire. Un sort en apprentissage, à la puissance encore non maîtrisée, mais qui avait fait mouche cette fois. Sans renverser quiconque, mais éloignant la fiole flamboyante de sa cible. Au détriment des hommes d’Ezak une fois encore, hélas, agglutinés dans cette position offensive et défensive autour de leurs deux ennemis. Trois ? Mikkah jouait un rôle encore grisé dans ses actions. Et nul ne connaissait ses véritables intentions. La fiole de feu explosa sur le torse d’un homme d’Ezak, répandant ses flammes sur les trois-quatre autour de lui. Le touché prit feu directement, et se lança au sol pour tenter de s’éteindre, la chair déjà rongée par les flammes. Les autres victimes frappèrent leurs membres en prise aux flammes, lâchant leurs armes et se servant de leurs gants pour tenter d’éteindre leur corps incendié. Des flammèches alcoolisées tombèrent au sol, se consumant rapidement : l’herbe nocturne était partiellement mouillée de rosée, et n’allait pas flamber si aisément. La plaine était plutôt humide, loin des garrigues sèches d’Imiftil.

Dans toute cette panique, certains combattaient encore plus ou moins normalement. Rendrak, par exemple, avait envoyé son fléau vers Eldros. Hélas… était-ce le feu qui le fit craindre le pire pour lui ? Une maladresse nouvelle qu’il ne se connaissait pas ? Le fléau évita la gorge de sa cible pour se planter solidement dans le sol. Tellement solidement qu’il faudrait un tour entier à la créature d’Azra pour le déplanter.

Azra, enfin, tenta de mettre fin aux jours du garzok déchainé de la manière la plus nette possible. Le souffle terrible de Thimoros allait-il terrasser son prêtre le plus fidèle à des lieues à la ronde ? Il fusa vers l’orque, en tout cas, noir et vicieux, terrible. Il frappa le dévoué serviteur du dieu de la guerre. La magie était son point faible. Elle pénétra ses chairs, au niveau du torse. Rongea et nécrosa les cellules qu’elle rencontra… mais ne le tua guère. Blessé gravement, il avait survécu. Et désormais, la rage de son dieu le parcourait avec ferveur : le barbare en lui le sut : s’il tapait, il taperait désormais… très fort.




[HJ :
Blessures :
Eldros : 3 blessures à la main droite (deux graves, une légère)
Kurgoth : Une blessure légère sur la jambe gauche et une estafilade bénigne sur la jambe droite. Une blessure grave de magie d’ombre sur le torse. Cumul de fatigue : 20 minutes nécessaires.
Rendrak : étourdi. (-5 aux jets de touche)
Ezak : étoudi (-5 aux jets de touche)
Daemon : une blessure incapacitante et une blessure grave dans le dos.
Deux soldats d’Ezak morts.


XP : à la fin de vos situations respectives.]

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Daemon
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Daemon » ven. 16 avr. 2021 23:37

À vouloir abuser de la confiance des autres, Daemon avait négligé la sienne. Il le réalisait maintenant, cruellement, son agonie livrée aux moqueries de l'hinïonne... Elle le débarrassa de sa ceinture, qu'elle envoya plus loin, avec son contenu et son cimeterre. Daemon essaya de l'en dissuader, mais ses membres refusaient de se mouvoir. Une tétanie aussi soudaine que violente le tenait, l'angoisse l'anéantissait, tandis que chaque respiration devint une épreuve ; ouvrir la bouche et prononcer un mot provoquèrent une impression de noyade, d'étouffement, qui se concrétisa en un râle ponctué de gargouillis immondes dans une gerbe de sang.

La silhouette floue de son bourreau disparut de sa vision humide, s'éloignant en direction des tentes du commandement. Ne restait plus que les étoiles et la nuit. Ainsi, Daemon allait rejoindre le royaume des enfers en ayant lamentablement échoué sa mission... Il ne craignait pas spécialement la mort, même si, évidemment, se targuer d'une absence d'appréhension à son égard aurait été un mensonge ; il l'avait déjà connu sur un autre monde, dans d'autres sphères... mais loin de l'influence de Phaïtos. Les rivages brumeux lui étaient encore inconnus.

Sa vue s'amenuisait... Le regard tourné vers sa disparition certaine, il s'oubliait. Ce fut pourtant un froid sépulcral qui le fit revenir : une caresse glacée qui parcourait ses joues. Il ouvrit les yeux et discerna le visage de Nienna.

« Jeune maître... » dit-elle avec peine.

Un soubresaut parcourut le semi-elfe, qui se décida à parler. Un sifflement inquiétant accompagnait ses respirations.

« Sss... Ssil... »

Son regard indiqua alors les tentes du haut commandement, et Nienna comprit. Elle devint alors plus distincte et s'éleva au dessus de lui.

« Vos prédictions furent bonne mais incomplètes, jeune maître... Votre vie n'aurait pas du être ainsi menacée. »

Daemon émit un mugissement et rassembla ses forces pour se retourner. La présence lascive de sa compagne l'avait paradoxalement réveillé. Il respirait de nouveau, brutalement, difficilement... suffisamment pour recouvrer sa rage. Sa ceinture n'était pas si loin et il pouvait encore la récupérer. Encore paralysé, il se mut en rampant, comme sortit d'une tombe, avide et furieux.

Pendant ce temps, l'esprit drapé s'éleva en spirale au dessus des hautes tentes et repéra au milieu d'elles le corps de Silmeria, inerte et vulnérable. La traîtresse cherchait son chemin sous la forme d'une ombre, une occasion inespérée. La détermination de Nienna se mua en une colère froide. À mesure qu'elle aspirait les fluides de son invocateur, elle devint plus blanche, plus visible, plus mortelle...



(((Daemon : tentative de récupération de la ceinture de consommable et consommation d'une grande potion de soin, si possible.
Nienna : Souffle de Thimoros rang 4 sur Silmeria en semi-conscience, en visant le torse.)))

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Silmeria
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Silmeria » sam. 17 avr. 2021 16:17

Ses yeux mi-clos, Hrist voyageait sous la forme d'une ombre spectrale, elle vit les mercenaires s'affronter, Ezak se dérobait, lâche et inapte au combat en plus d'être accusé de trahison, s'était fondu dans des volutes d'ombre pour éviter le poing furieux du puissant Kurgoth qui frappa dans le vide avant de percuter un des hommes d'Ezak. Il tomba raide mort. Eldros quant à lui lança une fiole qui, déviée dans son vol par la magie du barde, jusqu'à présent très discret, s'échoua encore sur les hommes de l'abject sergent, qui prirent feu. L'un d'eux était condamné, les autres s'affairaient à éteindre les flammes qui rongeaient leur membre.

Mais elle détourna vite son attention, reste ainsi immobile face à un combat était un risque, elle le savait - surtout à en juger leur manie d'envoyer des objets incendiaires dans toutes les directions. Elle entra dans la tente, vaguement éclairée de la lueur des torches extérieure. La colère gagna un étage et la Tueuse perdit davantage sa patience. Daemon avait-il était le plus honnête des traîtres ? Elle ne pouvait pas croire qu'il la dirigeait vers le Roi, il ne pouvait pas être bien loin. De rage, elle aurait pu tout renverser si elle n'était pas éthérée. La femme regagna sans attendre son corps, prête à fondre comme un éclair vers le Nord, tâcher de retrouver les gardes envoyés quérir le roi ou la princesse.
Modifié en dernier par Silmeria le mar. 20 avr. 2021 16:15, modifié 1 fois.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Eldros Rougine
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Eldros Rougine » dim. 18 avr. 2021 11:57

Phaïtos a choisie son prophète. Ma fiole voltige dans les airs et si elle n’atteint pas D’Arkasse comme je le souhaitais elle touche néanmoins plusieurs de ses hommes grâce à l’intervention d’un allié inattendu. Le barde, la chose du Garzok, qui visiblement appréciait suffisamment sa présence pour le sauver des flammes. Malgré le dégoût que cela me procure j’admets que c’est une aide bienvenue. Puis l’invocation du seigneur Azraël me rate lamentablement, alors que je suis à genoux, immobile, son arme passe à côté de mon visage pour s’enfoncer profondément dans la terre labourée par les soldats du camp. Je darde tout d’abord un regard méprisant vers le crochet avant de le poser sur le cabot décharné avec un soupir méprisant.

« Pfeuh. Lamentable. Ridicule. Pathétique ! Vois à quel point tu t’es trompé de maître ! »

Je reste au sol, m’inclinant devant la grandeur de mon maître Divin qui me protège. Reprenant mes prières d’une voix forte et profonde, rependant ma foi sur ces fous ! Ces blasphémateurs ! Ces hérétiques ! Alors que le fidèle de Thimoros tient encore debout malgré les coups encaissés et la force déployée. La fratrie rivale a choisie qui représenter en ce lieu et le sang et la mort et la seule chose qu’ils réclament.

« Contemplez le chaos que vous avez généré ! Affrontez les disciples des Dieux sombres ! Plongez dans leurs élément chaotique !CONFRONTEZ VOUS A LA COLERE DIVINE ! »

J’élève toujours plus ma voix, emprunte d’une rage et d’une folie inquisitrice, cherchant à intimider nos ennemis et galvaniser la rage du fidèle de Thimoros.

« ET ALORS ILS ABATTIRENT LEUR COLERE CONTRE LEURS ENNEMIS, LES PLONGEANTS DANS LES TOURMENTS DES TERRES DAMNÉES ! CONDAMNANT LEURS ÂMES A ERRER ETERNELLEMENT SANS TROUVER LE REPOS ! »

Je plonge la main vers ma ceinture, fort de ma foi, je suis prêt à tout pour annihiler les ennemis de mon maître. Je saisis les pierres divines dans ma besace, prenant deux d’entre elles au hasard. Je les observes, examinant leurs symboles. J’ai peu de runes et seul l’une d’elle m’est connu dans ma langue. Je cherche dans ma mémoire, me remémorant le nom des autres dans la langue divine. Je sais que l’une d’elle se nomme Dai et ressemble à un éclair frappant le sol, elle ne fait pas partie de celle que j’ai tiré. Dans ma main repose la rune Ten que je reconnais grâce à son symbole en forme de y. Par élimination, j’en déduis que la seconde et la rune Ahu. Comment ai-je appris cela ? Je ne me souviens même plus comment j’en ai fait l’acquisition. Lors d’un pillage ? Je sais en revanche que le Shaakt qui était sur La Baliste m’en avait glissé quelques mots. Je me souviens aussi d’un ouvrage dans la bibliothèque du Mat d’Or ou alors était-ce tout simplement dans la grande bibliothèque de mon père à Kendra Kâr. Impossible de m’en rappeler mais le souvenir de mon paternel ne fait que décupler ma haine.

« ET LE SANG IRRIGUA LES CHAMPS ! LA MORT RECOUVRIT LES CITÉS DE SON LINCEUL ! LA PEINE S’EMPARA DU COEUR DES HOMMES ! LES SUPPLICATIONS SE MULTIPLIERENT DANS LES TEMPLES !

Je brandis les runes en les serrant dans ma main droite, les couvrants de sang et de douleur, dirigeant toute ma haine de mes ennemis vers elle.

« MAIS IL ETAIT TROP TARD ! LES DIEUX NOIRS AVAIENT ÉTÉ INSULTÉS ET LEURS VENGEANCE NOYA LE MONDE SOUS LES CADAVRES ! »

Je plaque alors les pierres contre ma poitrine en inspirant profondément pour une ultime supplique.

« Ô PUISSANT PHAÏTOS ! DONNE MOI LE POUVOIR D’EXTERMINER TES ENNEMIS !
ET DE PUNIR LES USURPATEURS BLASPHEMANT TON NOM ! TEN AHU ! »


(( capacité de chevalier du chaos toujours active.
Utilisation ponctuelles de deux runes non identifiés en les plaquant contre moi (runes Ten et Ahu))
Modifié en dernier par Eldros Rougine le jeu. 22 avr. 2021 19:50, modifié 1 fois.

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Ezak
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Ezak » dim. 18 avr. 2021 18:39

Elle ne brûla pas. Ils ne brûlèrent pas. Les flammes avaient choisis d’autres cibles. La fiole de Rougine avait été propulsée ailleurs par Mikkah le haffiz, qui fit parler le vent. Pour se protéger de la fiole, pour s’attaquer à mes hommes ? Oui, car Omyre me résistait encore de sa noire stature. Pire, son crachat n’avait pas la gout espéré. Amer… Comme le sel des yeux.

Ce sont mes hommes qui subirent sa haine, sa vengeance, son obsession pour ma personne. Pauvres victimes de la bataille que se livraient les grands de ce monde. La verdaille explosa le crâne d’un de mes hommes avec une aisance déconcertante. Il tomba raide mort, après avoir reçu un coup terrible au crâne. Coup, qui semblait-il, m’était destiné. Il me faut d’ailleurs nommer ce brave pour que son nom ne tombe pas dans l’oubli de l’impavide charnier de la guerre. Kahil, un bon gars… Mort au combat. Mais son nom n’était pas le seul à graver de son sang la pierre de la dalle tumélaire de mes souvenirs mélancoliques. Car un autre péri, dans les flammes que l’Omyrhie m’avait destiné. Sur la dalle vint s'apposer une nouvelle gravure, du nom d’Akkanos cette fois. Un fier Whiellois. Mort au combat. Au moins, ils avaient trouvé la quiétude qu’offre la fin du voyage. Peut-être que j’allais aussi avoir cette chance d’être débarrassé de moi-même et du poids de mes erreurs. Ces hommes étaient mort par ma faute, à ma place. J'en éprouvais des remords.

Trois autres de mes hommes luttaient contre les flammes, tentant de protéger leurs noms de l’immortalité qu’offre la gravure tombale. L’immolation était l’une de ces morts que d’aucun ne souhaite connaître un jour mais nous n’avions pas tous le loisir du choix du transport de notre ultime sommeil.

Je fus touché par tout cela dans mes entrailles, alors que, pourtant, je n’avais reçu aucun coup. Mais qu’est-ce que la douleur de la lame de l’ennemi, face à celle que ressent l’âme à la perte d’un ami ? Futile, comme le crachin du ciel comparé aux graines d'eaux douloureuses que jette la tempête sur les joues. Impuissant face ce spectacle, je devins devins fureur. J’eus envie de torturer jusqu’à ce que mort s’en suive le jeune barde responsable de tous ce chaos qui s’abattait sur nous. Il me faut faire preuve de sincérité en contant cet épisode. Derrière cette colère dirigé vers autrui se cachait une colère envers moi-même. Crétin, petit idiot, commandant de pacotilles, tacticien au rabais, qui n’avait pas retenu les leçons des aventures passées et des compagnons trépassés. J’avais commis une erreur. J’avais laissé ce barde hors de toute tactique, aveuglé par sa discrétion. Deux hommes qui avaient laissé leur vie entre mes mains venaient d’en payer le prix le plus dur, celui du sang.

Ma colère et ma tristesse se métissant dans mes entrailles avec une féroce passion, je m’apprêtais à m’élancer sur le barde pour le découper férocement mais je me retins. Je ne devais pas me laisser avoir par mes émotions, il était hors de question que j’échoue à cause de mes passions. Si je devais trouver la paix en cette nuit historique, ce serait par le génie et l’abnégation de mon ennemi et non par mes faiblesses. C’était la seule manière acceptable pour moi de trouver le repos.

Alors la peau de mon visage, tremblante, luttant entre le brasier de mes passions et le blizzard de la posture que je m’étais imposé, se détendit pour laisser mes lèvres prononcer la seule sentence qu’il était juste de donner.

« Vous savez tous ce que vous avez à faire ! »

Je répétai la même et unique phrase. Personne ne devait dévier du plan. Et cela, même pour un petit haffiz, et cela, même en dépit de mes erreurs. Ce qui se jouait là était trop important. Beaucoup plus que la vie de mes hommes, beaucoup plus que la mienne, peut-être même beaucoup plus que la survie ma lignée. Car il était hors de question que la Reine Noire remporte cette bataille. Sinon tout ce que j’avais fait jusqu’à présent, tout ce que j’avais prévu pour l’après n’avait plus aucune importance. Rien de ce que je désirais n’était possible dans un scénario où elle gagnerait car mes ambitions étaient incompatibles avec son monde.

Mes yeux avaient verrouillé le Garzok. Devenu son obsession, il accourait déjà vers moi pour me frapper. Soit ! J’allais soutenir le défi physique. À l’aide du pouvoir de mes bottes, je m’élançai vers l’ennemi pour tenter de le surprendre par ma vitesse supérieure à la sienne. Je comptais tout donner, et finir ma course dans une folle danse des sabres et, ainsi profiter de la puissance offerte par mon élan. Mongoor et Lassiria voulaient danser.


[HRP :
Gestion des PNJS : Sur les 9 soldats encore en capacité de se battre ce tour-çi. 4 Attaquent Eldros à la tête. 5 Attaquent Kurgoth à la tête.
Compétence RP : Colère pesante active envers Mikkah, Eldros, et Kurgoth.
Utilisation des bottes des cieux pour tenter de surprendre Kurgoth par ma vitesse, + 2 au jet de blessure.
Utilisation de la posture Danse des sabres au Rang 5
Capacité de Combat de l’Elite + 15 au jet de touche.
Attaque simple des deux lames vers la tête de Kurgoth]
Modifié en dernier par Ezak le ven. 23 avr. 2021 05:30, modifié 6 fois.

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Azra
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Azra » dim. 18 avr. 2021 21:43

La bataille se muait en chaos total. Un vent magique, venu de Mikkah, se mit à balayer les combattants, et la fiole enflammée d'Eldros répandit son feu sur les hommes d'Ezak, poussé par ce souffle malavisé. Le gamin semblait plus perdu qu'autre-chose.. À moins que ce ne soit réellement des efforts tournés contre eux ? Bon, après, il restait une menace secondaire, pour l'instant... Kurgoth, touché de plein fouet par son sortilège, semblait toujours aussi inarrêtable. Il tenta de fracasser à main nue le crâne d'Ezak, qui ne dut sa survie qu'à un pouvoir insoupçonné de déplacement dans les ombres. Décidément, Azra allait finir par croire qu'il était le pire manieur de fluide d'ombres ici présent !

Au loin, il vit comme une forme blanche s'élever au-dessus du camp. Pouvait-il s'agit de Nienna ? Pourquoi Daemon lui demanderait-il de se dévoiler ainsi ? Bon signe ? Mauvais signe ? Impossible à dire pour l'instant, mais il fallait vraiment en finir !

Ce combat, qui aurait dû être vite réglé par surprise et qui s'éternisait, commençait à l'énerver au plus haut point. Dans la foulée, il brandit l'antique bâton de Camarde dans un geste rageur : Il étudiait avec soin les mouvements du garzok pour les anticiper au mieux. Cette fois-ci, son souffle de Thimoros allait frapper à la tête !

Du coin de l’œil, il remarqua Rendrak qui... ratait lamentablement son attaque, plantant le crochet dans le sol. Pour le plus grand plaisir d'Eldros qui s'enfonçait de plus en plus dans son délire, continuant à sortir des objets de son sac. Cette fois-ci, il s'agissait d’étranges petites pierres gravées... quoi que ce soit, ça n'augurait rien de bon...

« Rendrak, qu'est-ce que tu fous ? »

Le liykor regardait son crochet d'un air blasé. Puis Eldros, puis le crochet... pendant un instant, il semblait vraiment ressembler à Rendrak bis. Puis il revint finalement à Eldros et lâcha un éloquent :

« Oh et puis merde... »

Et une fois de plus, le maître et le serviteur frappèrent à l’unisson. Un nouveau souffle de Thimoros jaillit en une gerbe d'éclairs noirs du bâton, tandis que le liykor blasé, dédaignant son arme bloqué, plongeait en avant, s'abaissant sur l'ennemi qu'il dominait pour plonger ses crocs meurtriers dans sa gorge, histoire de mettre fin au flot d'inepties qui s'en déversait...

(((Azra : souffle de Thimoros rang 4 dans la tête de Kurgoth + bonus de lecture de la cible : -1 niv pour Kurgoth dans le jet de touche. 1 blessure grave automatique adjacente au torse pour Kurgoth.
Rendrak : Attaque simple avec ses crocs dans la gorge d'Eldros)))
Modifié en dernier par Azra le jeu. 22 avr. 2021 12:05, modifié 1 fois.

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TheGentleMad
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Re: Le Val d'Abondance

Message par TheGentleMad » mer. 21 avr. 2021 20:22

-----K-----


Juste que le massif poing brun ne s'écrasât sur son crâne, le traître disparut dans une volute de fumée noire, laissant l'un de ses soldats recevoir le coup mortel et mourir avant même de tomber au sol, la tête défoncée. L'écume montait aux babines du garzok, encore plus enragé qu'auparavant en ayant la preuve définitivement que le traître était un manieur de fluides. Loin d'éteindre sa rage, et avant même qu'il n'eût le temps de commencer à chercher sa cible du regard, Kurgoth sentit un souffle glacial traverser ses tripes. Il reconnut immédiatement cette sensation ainsi que son responsable, la liche, mais le barbare était déjà entièrement tourné vers l'annihilation d'Ezak d'Arkasse. La liche n'avait donc rien à craindre pour l'instant, mais si le chevalier venait à tuer le sergent avant de mourir, elle serait sa prochaine cible. Sentant ses chairs se nécroser là où le souffler l'avait atteint, il se retourna, la gueule écumante, pour chercher la proie qui venait de lui échapper.

Tout juste s'était-il retourné, qu'une explosion embrasa les soldats du traître qui se trouvaient dans son dos, mais cela ne perturba pas le garzok qui avait renoncé à ses chances du survie. Au travers des flammes, il parvint, une fois que celles-ci commencèrent à se dissiper, à reconnaître l'humain dont il désirait tant briser le crâne. Sans prêter la moindre attention au pirate en train de brailler à côté de lui, Kurgoth se dirigeait à nouveau, presque mécaniquement, vers le sergent. Ignorant les soldats enflammés autour de lui, il fonça sur l'humain qui semblait alors ne plus chercher à le fuir, mais venir lui aussi au contact. Bien qu'il était désarmé, le garzok avait confiance en ses poings capables de briser des crânes mieux que ne le feraient des épées. Ainsi, il arma son bras tout en passant entre les rangs ennemis, prêt à l'abattre avec sa force titanesque sur le crâne du misérable sergent.

[HRP: Brutasse reste activée parce que voilà + Acharnement bestial rang 4 reste maintenue pour 1PE + avance vers Ezak + attaque simple sur ezak]
326mots

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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Mikkah-El Sôdehbek » jeu. 22 avr. 2021 21:31

Ton entraînement sur le bateau avait porté leurs fruits ; tu avais réussi à te concentrer rapidement et efficacement et cela avait eu pour conséquence de te faire réussir ton sort, formant une sorte de faible cyclone tout autour de toi qui repoussa la fiole incendiaire d'Eldros avant que celle-ci n'eût pu t'atteindre. Ta faera - qui pourtant, tu le savais, te voulais soutenir en toutes circonstances - en fut tout autant que toi étonnée. Le petit être immortel t'aurais bien ensuite félicité avec ardeur, s'il n'y avait eu deux hics : le premier, Ezak s'était dématérialisé juste avant que tu ne lançasses ton sort - du coup de l’œil, tu avais vu sa figure comme être absorbée par les ombres de la nuit - ce qui signifiait qu'il n'avait rien vu de ta tentative pour lui porter secours. Le second hic, la fiole avait été déviée sur les hommes du sergent et ce fut une vision d'horreur que de voir l'un d'eux être brûlé vif sur le coup, son unique cri de douleur te perçant les tympans.

(C'est bien, mais il va falloir améliorer la puissance.)

(Siliwiih, s'il te plaît...)

D'accord, te distraire l'esprit n'était pas ce dont tu avais besoin sur ce moment. Tu en avais déjà trop vu durant la bataille navale et maintenant tu devais trouver dans ton esprit où ranger ce que tu avais fait de tes propres mains. Quelque peu hagard, tu regardas autour de toi. Tu croisas le regard d'Ezak, mais tu vis surtout son attention se déporter sur Kurgoth et tu vis l'écume aux crocs du Garzok. La liche était occupée avec Eldros qui recommençait à gueuler des propos délirants. Cela rappela chez toi un autre cri, survenu quelques seconds plus tôt à peine. Un cri dont la voix t'était familière, mais dont le sens t'était resté obscur. Cependant, tu agrippas plus nerveusement ton luth, entrevoyant ta prochaine action.

(Siliwiih, c'était bien la voix de Daemon, non ?)

(Oui.)

(Tu saurais me guider dans sa direction ?)

Tu tournes les talons dans le même temps que tu fais passer ton luth dans ton dos. Et alors que t'enfuis loin de cette enchevêtrement chaotique et sanglant, tu dégaines ton sabre et suit une luciole, manifestation physique de ta faera. Daemon te fait confiance ; si tu le sauves, tu te mettras enfin sous la protection d'Azra et ce cauchemar d'hasards malencontreux se terminera peut-être enfin.

(Hrp: Tentative de fuite du combat pour aller rejoindre Daemon.)
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Cromax
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Cromax » ven. 23 avr. 2021 13:07

La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)



Au moment où Silmeria rejoignait son corps, après avoir espionné en vain la grande tente centrale du camp des officiers kendrans, un puissant sortilège la frappa de plein fouet. L’ombre la frappa comme un souffle terrible, lui percutant la poitrine avec une ferveur vengeresse terrifiante. À l’intérieur de son buste, les chairs noircirent sous le choc magique. Alors qu’elle s’apprêtait à se relever, elle retomba au sol, incapable de se mouvoir correctement. Si au début elle n’avait pas pu voir d’où provenait cette attaque en traître, elle remarqua ensuite cette silhouette fantomatique dans les cieux du campk, tournée vers elle. Nienna, la compagne spectrale de Daemon. Elle payait cher son attaque traitresse sur le semi-shaakt. Un prêté pour un rendu, de leur côté… Et ils étaient tous deux désormais hors d’état de nuire.

Daemon, recouvrant peu à peu sa mobilité, se traina jusqu’à sa ceinture de potion, non sans souffrir le martyr. Il ne savait pas encore ce qui venait d’arriver à l’assassine qui l’avait ainsi frappé dans le dos.

Devant la colline des officiers, le combat se poursuivait, petite poche de chaos contrôlé dans une si grande surface ordonnée. Et le chaos allait de mal en pire. Un amas se forma autour d’Eldros, qui scandait avec puissance et fermeté sa foi terrible. Il se flanqua lui-même deux runes sur le poitrail en hurlant leur nom… Et là, l’ombre naquit. Entre les mains vides du serveur de Phaïtos, une sorte de boule mordorée aux reflets noirs et violacés tournoyant naquit. Un trou noir miniature au bout de sa main. Et instantanément, tous ceux qui étaient à sa portée directe virent leur attaque annulée. Pire : ils se firent attirer irrésistiblement, sans aucun moyen de résister, vers la boule sombre. Plus qu’attirer, même : ils se firent littéralement absorber par l’orbe tourbillonnant. Les quatre soldats d’Ezak, mais aussi Rendrak. Ils y disparurent tous en un instant… Puis, Eldros sentit la puissance au bout de sa main trembler de l’intérieur, et il dut la lancer au sol pour ne pas être à son tour absorbé par sa propre puissance. Lorsqu’elle frappa le sol, le trou noir explosa et relâcha ce qu’il contenait. Les quatre guerriers et le liykor mort-vivant. Et ce dans le pire état qu’ils puissent être sans être mort : leur corps était massacré, brisé de toutes parts. Leurs os disloqués, leurs côtes enfoncées, leur mâchoire défoncée. Ils n’étaient plus que des loques de souffrance, aux portes de la mort, mais vivant encore. Ils n’étaient plus capables que de geindre.

En parallèle se déroulait un assaut furieux entre Ezak et Kurgoth. Ils arrivèrent au corps à corps brutalement et frappèrent en même temps. Les deux lames d’Ezak filèrent vers le casque du garzok : l’une grinça sur le métal, arrachant un pan de peau au visage du colosse vert. L’autre se planta dans la chair de la gorge, plus durement, faisant saigner la plaie. Le poing armuré de Kurgoth vola vers le crâne de l’humain. Un coup colossal, qui percuta durement le casque de l'Elite. La tête d’Ezak rebondit durement dans sa protection, lui explosant le nez. Un flot de sang en coula aussitôt. Mais c’était une victoire temporaire pour l’orque. Pas tellement à cause du sort lancé par Azra, qui mourut dans les airs sitôt qu’il quitta les mains du nécromancien, sans toucher quiconque. Mais davantage à cause des cinq hommes d’Ezak qui voulurent venger leur maître. Cependant, des cinq attaques qui partirent, seule une toucha, à l’arrière de la tête. Un coup qui ne fit que raisonner sur le casque épais de l’orque sans le blesser, mais lui rappelant qu’il n’était pas en un contre un… Contrairement à ce que son esprit sauvage lui dictait. Et la capacité du nécromancien se rappela douloureusement à lui : la magie d'ombre voyagea de son torse jusqu'à son bras droit, le blessant profondément dans les chairs.

Mikkah, de son côté, semblait en avoir trop vu. Ou réagissait au cri que l’on avait entendu par-delà les tentes. Quoiqu’il en soit, son écart interpela deux des gardes royaux en armure complète tabardée de bleu, qui dégainèrent leur épée pour arrêter le jeune hafiz sur la route. Andelys, qui était jusqu’alors happé par le combat, se détourna temporairement de celui-ci pour commenter :

« Et où crois-tu donc aller ainsi ? »

Mikkah avait à se justifier, apparemment. Sans quoi il ne passerait pas.


[HJ :
Blessures :
Eldros : 3 blessures à la main droite (deux graves, une légère)
Kurgoth : Une blessure légère sur la jambe gauche et une estafilade bénigne sur la jambe droite. Une blessure grave de magie d’ombre sur le torse et une identique sur le bras droit. Une blessure grave à la gorge, une blessure légère au visage. Cumul de fatigue : 40 minutes nécessaires.
Rendrak : étourdi. (-5 aux jets de touche). Hors combat : blessures incapacitantes sur tout le corps.
Ezak : étoudi (-5 aux jets de touche). Blessure grave à la tête.
Daemon : une blessure incapacitante et une blessure grave dans le dos.
Silmeria : une blessure incapacitante d’obscurité au torse.
Deux soldats d’Ezak morts. Quatre autres disloqués (blessures incapacitantes sur tout le corps) mais vivants. Les enflammés ont fini de s’éteindre.


XP : à la fin de vos situations respectives.]

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Daemon
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Daemon » sam. 24 avr. 2021 00:47

L'herbe fraîche et humide le trempait, chaque geste, chaque mouvement, s'accompagnait d'une douleur insupportable qui le portait dans sa détresse. Sa ceinture était là, à portée de vue, bientôt à portée de main et pourtant si lointaine. La douleur s'insinuait dans chacun de ses membres comme engourdis, et malgré la rage de vivre qui l'animait, Daemon ne parvint pas à contenir le vertige qui faisait tournoyer le monde. Son fluide était aspiré et son corps ne le supportait pas...

Une pulsation de magie sombre fit vibrer l'air, tandis qu'il se saisit enfin de sa ceinture. Plus haut, au dessus de lui, il devina la forme blanche de Nienna. Elle avait trouvé Silmeria, sans aucun doute. La proximité de l'hinïonne ne le rassura pas... Elle pouvait revenir d'une seconde à l'autre. Les doigts tremblants, il fit sauter le bouton de sa sacoche et en sortit une fiole au verre délicat. Parcouru de spasmes incontrôlés, il réussit tant bien que mal à la porter à sa bouche.

Au dessus de lui, Nienna se tourna vers lui pleine de désolation, et disparut.

« Nie... Nienna... » parvint-il a articuler.

Avait-elle choisit de se dissimuler pour poursuivre Silmeria ? Ce n'était pas utile... Sa mission était un échec, puisque Nienna s'était manifestée... seule. L'opportunité de lui tendre un piège n'était plus envisageable. Elle avait compris ce qui se tramait dans son dos, plus encore depuis que le tumulte du combat opposant les autres mercenaires leur parvenait. Il lui sembla même entendre une voix qui l'appelait. Une voix claire, jeune... comme celle de Mikkah. Pourquoi l'appelait-il ? Pourquoi Nienna s'était évaporée ? Tant de questions le bousculaient. Un profond désespoir l'investit alors. Azra allait lui porter reproche ; il avait échoué, encore une fois...

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Azra
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Azra » lun. 26 avr. 2021 19:51

Alors que Rendrak allait frapper, Eldros, ivre de pouvoir, usa d'étranges petites pierres dans un curieux rituel. Une ombre étrange se déploya... et le liykor ainsi que plusieurs hommes d'Ezak furent aspirés dans les ténèbres... avant d'être rejeté violemment. Ils étaient hors de combat ! Ce salaud les avait anéanti en un instant ! Comment une telle chose était-elle possible ?

Cette fois-ci, un doute s'infiltra dans l'esprit d'Azra. Se pouvait-il vraiment qu'il ait la faveur du dieu noir ? C'était inconcevable... absurde... quoique. Phaïtos détestait peut-être la souffrance, mais il n'avait rien contre la mort, et ce fanatique apportait effectivement beaucoup de mort dans son sillage... C'était une option envisageable, même si Azra avait du mal à l'admettre. Peut-être allait-il falloir commencer à le prendre au sérieux...

Mais en attendant, Ezak était toujours en danger. Le garzok invincible continuait à se battre, encaissant les blessures d'un rien et frappant avec une force toujours plus dévastatrice. Sa rage ne semblait plus connaître de limite, et s'ils ne l'arrêtaient pas très vite, il allait massacrer tout le monde !

Son dernier sort avait échoué lamentablement, il fallait se concentrer plus attentivement. Azra mobilisa encore ses fluides, cherchant dans son esprit ce qui serait le plus efficace. Invoquer les mains de la mort ? Cela ne l'arrêterait pas longtemps, et il était clair que ni Ezak ni ses hommes ne pouvaient venir à bout de son armure. La main sombre était une autre option, pour l'affaiblir... mais ses ressources semblaient inépuisables... Et de toute façon, dans sa fureur, il semblait que rien d'autre que la mort ne l'arrêterait !

Alors, invoquant de nouveau le souffle de son dieu, Azra frappa de nouveau en direction de la tête.

(((Azra : souffle de Thimoros rang 4 dans la tête de Kurgoth + bonus de lecture de la cible : -2 niv pour Kurgoth dans le jet de touche.)))

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Silmeria
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Silmeria » mar. 27 avr. 2021 15:40

L'ombre s'allongea pour épouser la forme du corps étendu de sa porteuse. Hrist était contrariée de n'avoir rien trouvé, alors qu'elle sentait au fond d'elle l'esprit de Silmeria douter de la traitrise de Daemon, un choc soudain la mordit de plein fouet tandis qu'elle se relevait. Retombant de tout son long sous le poids écrasant d'une douleur inexplicable. La vue soudainement brouillée, Hrist vit de petits éclairs noirs et violets crépiter sur sa robe des Sylphes. Plus haut, luisait dans les airs une lune morbide sous la forme d'une Hinïonne spectrale. Celle de Daemon. La vermine Shaakt avait trouvé de quoi se venger au moment le plus opportun.

L'être fantômatique disparaissait, comme dissoute dans la nuit noire. Hrist lui leva un doigt en la toisant d'un regard noir déformé par des spasmes douloureux et articula : " Sale chienne... "

Dans son corps, la respiration avait été entrecoupée des éclairs de douleurs qui trahissaient que nombre d'organes avaient été touchés et malmenés. Par dessus la magie, ce fut la colère de Hrist qui altérait davantage ses sens, sa respiration accélérait, son rythme cardiaque envoyait des flots de sang bouillonnants dans ses organes et alimenta son cerveau d'une colère sans limite. La Robe des Sylphes semblait même vibrer et relâchait des volutes néfastes comme une pulsation de coeur noir. Autour d'elle, l'herbe crevait étouffée de tant de colère.

Silmeria et Cèles s'alarmèrent.

(" Alors ça j'admets... On ne l'a pas vu venir. ")
(" Cela ne fait que confirmer son rôle de traître, elle était invisible, juste à côté de nous tout ce temps, il ne faisait que nous enfoncer dans le campement. ")
(" C'est pour ça qu'Ezak voulait t'attacher, ils étaient prêts à t'offrir en guise de présent pour racheter leur place à Kendra Kâr. ")

Hrist, toujours au contrôle du corps tentait de se relever mais la douleur mordante était trop forte, il lui fallait attendre de recouvrer ses moyens et ses sens. Ses mots eux, étaient toutefois toujours aussi affûtés.

" Espèce de misérable petite vermine, cloporte, cafard... "

(" Qu'est ce qu'on peut faire ? Je n'ai rien pour nous soigner. Mon départ à été un peu précipité. ")
(" Là c'est quand même une sale blessure, elle a eu le temps de bien s'appliquer pendant que Hrist faisait son repérage. Je pense pas qu'elle puisse combattre avant un soin, tuer le roi vous est désormais hors de portée... ")
(" La vermine a de nouveaux pêchés à expier. Mais l'heure n'est pas encore à la vengeance, j'ai vu ce que Hrist à fait à Daemon, il ne pourra pas se déplacer de sitôt, quant aux autres, le combat pourrait se terminer bien vite, ils sont trop peu nombreux... Je crois qu'il faut tâcher de s'éclipser au plus vite. ")
(" Je ne peux pas bouger... ")
(" Cligne ailleurs ! Mais calme toi avant, je t'en conjure. ")
(" C'est vrai que là... Avec ta colère tu as fait noircir l'herbe... Si tu ne calme pas tes humeurs, tu vas faire une magnifique piste à qui veut la suivre. ")

" Daemon... J'arracherai toutes tes dents... Pour te les enfoncer dans le crâne. Une magnifique couronne pour le roi des traîtres... Prince de la vermine... Et Azra... J'arracherai chaque os à ton squelette, ta peau... S'il le faut de mes dents... "

(" Noooon... Je suis presque sûre que ce n'est pas comme ça que tu vas trouver la sérénité de l'âme.")

" Que retarder l'inévitable... Trop de traîtres... La mission est échouée... "

(" Je ne comprends pas... Les Shaakts, une liche... Quel intérêt ils auraient à servir Kendra Kâr ? Ezak à la limite, c'est un Kendran. ")
(" Mais Sissi, rien à voir mais... Tu devrais reprendre le contrôle. Ton humeur est déjà moins exacerbée, tu pourras contenir la corruption un peu plus longtemps qu'elle. Je crois que Hrist a déjà besoin de repos hein, en tout cas la magie ne lui réussit pas des masses en ce moment. ")

La pupille de la femme échouée se rétracta, un regard plus neutre apparut et ses traits n'étaient plus déformés que par une sensation de poids douloureux sur la poitrine lorsqu'elle ne bougeait pas trop. Dès lors qu'elle faisait un mouvement, la douleur allait grandissante à la limite du supportable mais il lui était impensable de rester ici. Trop exposée, Nienna savait où elle était et n'importe qui d'assez observateur pour remarquer la curieuse présence d'une Elfe Blanche fantômatique dans le ciel noir pourrait venir inspecter les lieux. Elle n'était pas en position de se défendre. Parvenant à se retourner au prix de nombreuses grimaces, Silmeria chercha du regard un point où ancrer son ombre et y cligna.

Durant une maigre fraction de seconde, lorsque son corps et son esprits furent transportés par la magie et les ombres, elle ne ressenti plus rien, comme si la douleur n'avait pas voulu la suivre dans l'éther mais sitôt avait elle réapparu, elle en eut le souffle coupé. Prenant une poignée de seconde pour se ressaisir, la femme resta silencieuse, profitant d'être vêtue de noir dans la nuit pour espérer camoufler sa présence.


---------------------------------------------

Clignement pour quitter la position par le sud ouest
Tolérance à la douleur améliorée pour se relever et avancer.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Eldros Rougine
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Eldros Rougine » mar. 27 avr. 2021 17:14

Phaïtos répond à mon appel. Alors que les hérétiques et les usurpateurs se jettent sur moi pour m’abattre. Moi. Son plus fidèle serviteur. Les imbéciles. Les inconscients. Les fous. Il ouvre un trou béant entre mes mains, un passage vers les ténèbres infernales. Tous y sont happés sans pouvoir lutter. Les hommes du traître, l’invocation lupine de l’usurpateur. Aucun ne parvient à échapper à sa puissance. Ils disparaissent comme les êtres insignifiants qu’ils sont. Je sens alors la sphère entre mes mains devenir trop puissante à contrôler, déformant même ma vision en absorbant la lumière, vrillant la réalité. Je la laisse alors tomber et tout ce qu’elle avait avalé est recraché brusquement, relâchant des corps brisés. Un sourire victorieux s’étire sur mes joues sales alors que je prends enfin le temps de me relever, poursuivant à voix audible par tous mon laïus, dardant mon regard vers mes ennemis avec un air de mise en garde, désignant les corps en morceaux de mes ennemis.

« Voyez ! Voyez ce qu’il en coûte de s’en prendre à un serviteur de Phaïtos ! Il n’a même pas accepté de prendre leurs vies, de leurs accorder le repos ! Ils mourront ici ! Et leurs âmes subiront le tourment éternel, errant sur ces terres sans possibilités de rejoindre les terres damnés. Ils seront torturés par leurs remords, par leurs doutes, par leurs colères, peut être ramenés comme des pantins par des nécromanciens tel que lui ! »

Dis-je en pointant ma lame en direction de la liche.

« Une mort misérable pour une vie misérable... »

Poursuivais-je cette fois en observant D’Arkasse dont le casque dégouline de carmin. De ma main sanglante je brandis une autre rune divine, sans même en observer l’apparence, mettant en garde ceux qui voudraient encore m’attaquer.

« Osez donc encore m’approcher ! Déchets que vous êtes ! Venez encore défier la puissance que Phaïtos m’accorde pour l’honorer en semant la mort ! Ou alors cessons tous ceci ! Ramenez le roi et son état major et négocions une conclusion plus avantageuse pour tout le monde ! »

Cette fois c’est au dirigeant des troupes Kendran que je m’adresse et je jure sur ma foi que si ils refusent d’entendre raison, je déchainerais la fureur de Phaïtos sur chacun d’eux, dans cette vie ou la suivante.

(( Se relève. Tentative d’intimidation pour faire cesser le combat en brandissant une autre rune.))

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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Mikkah-El Sôdehbek » ven. 30 avr. 2021 00:57

Évidemment que malgré toute ta subtilité - et ta maigre stature, l'on n'allait pas te laisser partir ainsi. Ou peut-être était-ce parce que tu t'étais déjà fait remarquer bien malgré toi. Deux gardes dégainèrent leurs épées et tu t'arrêtas net. La voix d'Andelys se fit entendre très rapidement après.

(C'est le moment de te servir de tout ton charme.)

(Exactement.)

Tu te retins de sourire. Malgré les enjeux, tu étais paradoxalement plus à ton aise dans ce genre de situation. Tu commenças par rajuster ton attitude et montrer tes paumes ouvertes en signe de non hostilité. Bien entendu, tu ne t'attendais pas à ce qu'en face, les gardes abaissassent leurs armes. Tu détendis tes épaules pour avoir l'air plus humble et quoique tu regardas Andelys, tu restas bien à ta place.

"J'ai entendu Daemon appeler, je crois qu'il a besoin d'aide."

Tu laissas passer une seconde - juste assez pour évaluer la réaction d'Andelys (tu te doutais que la lettre écrite par Ezak avait à voir directement avec la façon dont il avait géré votre arrivée, mais tu n'avais aucun moyen de savoir qui avait été nommé dans cette lettre ou si même Ezak avait donné ce genre de détail). Tu repris donc, assez rapidement, comme si tu ne voulais pas encombrer l'homme d'armes de détails superflus.

"Daemon est un autre allié du sergent d'Arkasse. En fait, en plus de ces deux-là" (tu désignas de la tête Eldros et Kurgoth) "Oaxaca a envoyé une espionne et il était censé la garder sous surveillance."

À cet instant, ta voix trembla un peu, comme sous la peur - ou par supplication.

"S'il a crié c'est qu'il a un problème. Le roi est sûrement en danger."

Andelys parut perplexe, puis te rétorqua :

"Je n'ai aucune idée de qui peut bien être ce Daemon, mais soit. Prouvez donc votre bonne foi... ou périssez pour vos mensonges."

Il fit un signe aux deux gardes qui te menaçaient de leurs épées.

"Vous deux : accompagnez donc cet homme vers son allié, s'il existe bel et bien. Et revenez me faire le rapport."

Ils acquiescèrent de la tête - du moins leurs lourds et tubulaires haumes s'inclinèrent légèrement et vinrent se placer à tes côtés, t'encadrant de près. Tu fis une rapide salutation à Andelys, la main sur le cœur, avant de t'empressas de quitter le champs de bataille.

(Impressionnant.)

(Honnêtement, je suis un peu déçu de l'avoir convaincu aussi vite. J'avais prévu toutes mes excuses pour ce que j'ai fait jusque là. Digne d'une magnifique pièce de comédie ! Quel dommage, vraiment.)

N'en restait pas moins à trouver Daemon. Tu t'étais senti soulagé de pouvoir partir aussi vite, mais maintenant que le stress retombait, tu voyais bien les limites de ta "victoire" : si tu ne retrouvais pas ton seul allié, il allait falloir trouver un moyen de se débarrasser de ces deux gardes. Tu pensas brièvement à ton sort - avec un peu de chance, sans la frénésie de la bataille, tu pourrais réussir à le lancer avec davantage de puissance, au moins suffisamment pour les déséquilibrer. Mais gardons espoir ; tu n'aurais pas forcément à en arriver là. Les bruits du chaos s'étaient déjà obscurcis dans votre dos. Mais le campement était grand et c'était la nuit. Tant pis.

"DAEMON ! C'est Mikkah-El, réponds-moi ! GUEULE BORDEL ! Ou n'importe quoi ! J'ai besoin de savoir où t'es !"

Tu prêtas l'oreille pendant quelques secondes. Rien. Tu sentis à tes côtés les deux gardes bouger. Leurs regards étaient hors de ta portée et ne pas savoir ce qu'ils pensaient de la situation n'était pas pour te mettre à l'aise. Réfléchis. Le plan de base était que Daemon et Silmeria iraient directement à la tente du roi. Vu que c'était la tente du roi, elle se devait d'être importante. Du type : grosse tente plantée sur le sommet de la colline. Même ça, dans le noir, ça se repérait. Tu pris fermement la direction de la tente centrale, avec l'espoir désespéré de trébucher sur Daemon à un moment donné ou un autre.

(Hrp: toujours tentative de rejoindre Daemon, en prenant la direction de la tente principale sur la colline.)
Mikkah - Voleur Haffiz

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TheGentleMad
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Re: Le Val d'Abondance

Message par TheGentleMad » ven. 30 avr. 2021 07:35

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Au moment où son poing gantelé s'écrasa contre la face du traître, Kurgoth sentit l'acier froid des lames s'enfoncer dans sa gorge. Le liquide carmin se mit alors à couler abondamment, autant de la gorge de mon maître que du visage de son ennemi. Si l'un des sbires parvint à toucher son casque d'un coup si faible qu'il ricochât sans gêner la peau-verte, le sort de la liche continua de le ronger de l'intérieur alors qu'il armait de nouveau son bras. Sentant ce dernier se rigidifier peu à peu alors que le maléfice s'y étendait comme porté par son sang si beau, Kurgoth préféra, au dernier moment, utiliser son bras gauche qu'il projeta en avant, à l'aide d'un mouvement de hanche, droit dans le torse du traître.

[HRP: Brutasse reste activée parce que voilà + Acharnement bestial rang 4 reste maintenue pour 1PE + attaque simple au torse d'ezak du bras gauche (non blessé)]
140mots
Modifié en dernier par TheGentleMad le ven. 30 avr. 2021 07:36, modifié 1 fois.

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Ezak
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Ezak » ven. 30 avr. 2021 07:35

Nous dansâmes Mongoor, Lassiria et moi, cette chorégraphie que nous avions l’habitude de partager dans ces batailles pour nous devenues bals. Nous dansâmes avec une telle légèreté que juste avant l’impact de mes lames, je crus me sentir décoller. Jamais je n’avais utilisé cette danse avec une telle vitesse. Mes fétiches acérés, fermement serrés entre mes mains fendirent l’air en un sifflement. Mais mes oreilles y furent insensibles car mes yeux étaient accaparés par la face hideuse de la verdaille, qui avait l’écume aux lèvres. Une bête enragée est à éliminer. Mais ce n’allait pas être pour cette fois. L’une de mes lames heurta le casque du Garzok ne le blessant que superficiellement mais l’autre alla se planter dans la chair de sa gorge ouvrant une brèche pour les flots carmins de la souffrance.

Néanmoins quant on danse on se donne corps et âme. Cette technique offrait une garde béante et la verdaille en profita pour fesser son poing contre mon casque. Le choc fut si puissant que je sentis un douleur horrible traversé mon nez. Cassé probablement.
J’étais hébété. Oui, par le coup, certes, mais pas seulement. Comment le Garzok avait il pu supporter une attaque si violente et ne s’en sortir qu’avec les blessures que je venais de lui infliger ? Avec cette vitesse. Même les coups de mes hommes semblait glissé sur son corps comme de l’eau.

Probléme. Solution.

Je changeai de stratégie. D’un coup de seul j’en appelai au pouvoir de Lassiria et de son métal de Faerunne. Je sautai dans les airs dans un salto, utilisant toute la puissance de l’épée pour monter le plus haut possible et prendre une distance conséquente avec le Garzok. Je cherchai à atterrir assez loin pour pouvoir effectuer une nouvelle charge sur Rougine ou Kurgoth. Et alors que je m’élançais je criai un nouvel ordre à mes hommes les plus proche.

« Immobilisez le ! »

Alors les cinq hommes positionnés autour de Kurgoth, les plus proches, s’élancèrent vers lui, bouclier tendu vers l’avant, pour effectuer une pression des cinq côtés sur son corps et tenté de l’immobiliser. Mais cela ne s’annonçait pas simple.
Mon but était de faire en sorte qu’Azra puisse le toucher plus facilement et si cela devait rater ce serait à moi de tenter une nouvelle charge destructrice.

[HRP :
Gestion des PNJS : Le cinq soldats autour de Kurgoth tentent de l’immobiliser comme décrit plus haut pour tenter de l’immobiliser pour la prochaine attaque d’Azra.
Les trois soldats sortis des flammes ramassent leurs armes et attaquent Eldros à la tête.
Utilisation du pouvoir de Epée de Faerunne (Arme de mêlée à une main)
Effet : Permet à son porteur de sauter jusqu'à 4m de hauteur et 12m de longueur sans se blesser à l'atterrissage, une fois par jour.]

Colère pesante active

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Cromax
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Cromax » ven. 30 avr. 2021 10:56

La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)



D’une tente du campement, proches de la position de Daemon, quatre gardes royaux aux heaumes chevaleresques sortirent en compagnie d’un inconnu, un mage d’un âge assez avancé, au vu de ses habits et de sa courte barbe grise.


Image



Ils approchèrent du corps sans volonté de Daemon. L’un des gardes jappa :

« C’est la traîtresse ou le maître ? »

Le mage fit mine d’observer le corps percé de deux coups de dagues et clama :

« Ça a quand même l’air d’être un mâle. Emmenez-le. »

Deux se saisirent de lui et le menèrent, le portant par les épaules, jusqu’à une des quatre tentes autour de la grande tente centrale. Celle au nord-Ouest. Ils posèrent Daemon sur un lit providentiel, et alors que l’un allait farfouiller les alentours de la tente, torche à la main, l’autre questionna le blessé :

« Tu es le maître du fantôme ? Qu’es-tu venu faire ici ? Réponds. »


Les deux autres gardes et le mage poursuivirent l’esprit de Nienna jusqu’à la position antérieure de Silmeria. Là, ils aperçurent Mikkah et son escorte prendre une direction similaire. Les quatre gardes royaux se rejoignirent près du Mage à la barbe grise et de Nienna. À l’endroit où Silmeria avait été touchée par le sort d’ombre de l’esprit de l’elfe blanche, de l’herbe brunie, noircie même, finissait de se consumer. Comme si elle avait spontanément pourri sur place. Silmeria, planquée dans les ombres à quelques mètres de là, fut témoin de cette arrivée nombreuse. L’un des gardes royaux s’étonna :

« Elle a l’air de s’être évaporée ! »

Et le mage, de questionner Nienna :

« Êtes-vous certaine de l’avoir mise hors d’état de nuire ? Que signifie cette absence ? »

Et de retourner son visage vers les gardes :

« Fouillez les environs. Trouvez-moi cette meurtrière. »

Les quatre gardes se séparèrent pour commencer à fouilles les quatre directions, faire le tour des deux tentes entre lesquelles Silmeria était censée être. Celle-ci, non loin, devrait mieux se cacher que ça pour n’être pas aperçue. Et vite. Mais quelles étaient ses possibilités, dans cet état ? Le mage resta seul avec Mikkah et Nienna. Il questionna le jeune hafiz :

« Et vous, qui êtes-vous ? Que cherchez-vous ? »


Et parallèlement à tout ça, le combat se poursuivait. Alors qu’Ezak bondissait dans les cieux, hors de portée de l’orque, ses hommes tentèrent de maintenir le Garzok qui frappa le vide. Deux d’entre eux parvinrent à immobiliser les bras de ce dernier, s’arrimant à eux avec force. Deux autres accrochèrent les jambes, sans parvenir vraiment à les immobiliser tellement. Quant au dernier, il ne sut qu’attraper pour maintenir le garzok, et resta là un peu bête, présent tout de même et malgré tout. C’est alors que l’ombre faite souffle noir atteint sa cible. Depuis le bâton d’Azra, la traînée noirâtre s’infiltra dans la tête du garzok, le plongeant aussitôt dans un coma total qui le poussa à tomber à la renverse, libérant son corps de toute la tension et fatigue qu’il avait accumulée.

Les suppliques d’Eldros firent presque écho au silence subit que prenait cette bataille, alors que les trois guerriers temporairement touchés par les flammes s’étaient munis de leurs armes pour se diriger vers le prédicateur de Phaïtos pour le frapper de nouveau… prochainement. Si c’était encore utile. Face à cette subite accalmie, ce fut le Général Andelys qui intervint.

« Cela suffit. Finisson-en. Ser du Val, désarmez ces hommes. Tous. Et que le ser d’Arkasse s’avance pour se faire connaître. »

Anton du Val nvoya ses hommes entourer les combattants, les pointant de leurs piques. Hommes d’Ezak, Eldros, Ezak lui-même, et même les cinq relevés d’Azra et la liche elle-même. Le Garde suprême clama :

« Posez vos armes, tous. Alliés ou ennemis, nous n’en toléreront pas une encore en main. »

Et Andelys pointa du regard Eldros, ordonnant d’une voix rude :

« Vous ne ferez rien, sinon ce que je vous dis de faire. Rangez ça, fanatique, avant de vous blesser. »


Berth, lâchant son arme, prévint les gardes qui approchaient, en désignant Azra :

« Celui-ci est un allié, messieurs. Ayez grâce. »




[HJ : On peut vite faire un tour de parole sur le discord pour chacune de vos interventions, Eldros, Ezak, Azra. Désolé, Kurgoth, pour toi c’est l’heure du dodo. Pour Mikkah, Nienna et Daemon, on peut faire des apartés. Silmeria, toi, il va être temps de te trouver une cachette avant de te faire repérer.

Blessures :
Eldros : 3 blessures à la main droite (deux graves, une légère)
Kurgoth : Une blessure légère sur la jambe gauche et une estafilade bénigne sur la jambe droite. Une blessure grave de magie d’ombre sur le torse et une identique sur le bras droit. Une blessure grave à la gorge, une blessure légère au visage. Blessure d’ombre létale à la tête. Cumul de fatigue : 80 minutes nécessaires.
Rendrak : étourdi. (-5 aux jets de touche). Hors combat : blessures incapacitantes sur tout le corps.
Ezak : étoudi (-5 aux jets de touche). Blessure grave à la tête.
Daemon : une blessure incapacitante et une blessure grave dans le dos.
Silmeria : une blessure incapacitante d’obscurité au torse.
Deux soldats d’Ezak morts. Quatre autres disloqués (blessures incapacitantes sur tout le corps) mais vivants. Les enflammés ont fini de s’éteindre.


XP :
Silmeria et Daemon : 3XP pour l’infiltration, 0,5 XP pour vos autres actions
Eldros, Ezak, Kurgoth, Azra, Mikkah : 3XP pour le combat difficile.
Mikkah : 0,5 XP en plus pour ta venue au secours de Daemon.]

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Eldros Rougine
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Eldros Rougine » dim. 2 mai 2021 11:18

(Ô Phaïtos. Ressens leurs doutes, leurs craintes, face à ton serviteur.)

Comme je le désirais, la lutte s’approche de sa conclusion. L’Orc s’effondre sous les assaut répétés, aucun n’ose s’en prendre à moi. Sans doute terrifié à l’idée de finir avec les os en morceaux. Enfin le Général prend ma menace au sérieux et ordonne à ses gardes de faire cesser tout ceci avant de m’ordonner de ranger ma pierre divine. Il ne veut pas perdre la face devant ses hommes mais je sais bien qu’il craint ce qui pourrait encore se passer avec ces runes entre mes mains de fidèle sinon pourquoi ne laisse t-il simplement pas ses hommes me les arracher ? Fanatique me nomme t-il. Idiot, je suis simplement un loyal serviteur de la mort. Je lui adresse un sourire hautain avant de ranger ma rune dans sa besace et de lâcher mon épée, acceptant de me rendre.

Phaïtos m’a guidé jusque ici, il continuera de le faire, quelqu’en soit l’issue, elle lui sera favorable et c’est tout ce qui importe. Du regard je provoque la Liche, misérable utilisateur de magie sombre qui a peiné à arrêter un seul combattant en compagnie d’une dizaine d’hommes puis je dirige le même regard moqueur vers Ezak.

« Souvenez vous de ce jour Sergent où par surprise, en surnombre, vous n’avez pas réussi à neutraliser un pirate, un Garzok enchaîné et son barde de compagnie. »

Un rire moqueur s’échappe de ma gorge.

« Voilà qui est risible. Fort humiliant. Vous devriez également nous dire où est votre homme manquant ? Se promène t-il avec mes fioles incendiaires ? Désirez vous mettre le feu à l’Azurion pour nous couper toute retraite ou avez vous une autre idée derrière la tête ? »

Mon rire railleur continue de se déverser sur le camp. Pauvre d’Arkasse, voilà une bien piètre façon de faire preuve de son utilité.

((Accepte de se rendre. Lâche son arme et range sa rune.))

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Azra
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Azra » dim. 2 mai 2021 20:13

Cette fois-ci, sa fureur fit effet, et Kurgoth fut étalé à terre, la magie noir dévorant son crâne brûlé avant de continuer pour se répandre dans son torse déjà noirci. Cette fois-ci, il était vaincu, et même quasiment mort.

La liche allait se retourner contre Eldros, décidé à faire taire ce teigneux qui avait si bien caché ses pouvoirs, mais à ce moment là, les kendrans intervinrent. Demandant à tous de déposer les armes. Azra fixa Eldros qui se pavanait ridiculement...

(hum... pour le coup il te ressemble un peu...) signala Arek.

… qui se pavanait assurément plus ridiculement que n'importe quel nécromancien qui pourrait tenir ce genre de propos tout en étant dans son bon droit. Azra déposa son bâton et sa dague à ses pieds, adressant un signe de tête reconnaissant à Berth qui le signalait comme allié. Il s'empressa cependant d'ajouter :

« Vos craintes sont compréhensibles, mais notre groupe n'était pas le pire. Une tueuse plus mortellement dangereuse que n'importe qui ici s'est infiltrée dans le camp pour tenter également de frapper le roi et l'état-major. Je peux vous mener à elle, grâce à mes pouvoirs, mais nous ne devrions pas perdre de temps ! »

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Ezak
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Ezak » mar. 4 mai 2021 18:39

Mon salto arrière, aidé par la magie de Lassiria, me permit de me retrouver hors de portée du coup du Garzok qui fila dans l’air sans joindre mon torse qu’il avait pris pour cible. Si j’échappai à son contact allèrent le chercher, obéissants à mes ordre en se jetant sur lui, tentant de l’immobiliser. Accrochés à chacun de ses membres il s’apprêtaient à lutter contre cette force de la nature pour tenter d’entraver ses mouvements, mais ils n’eurent pas le temps de tester leur solidité que le trait sombre d’Azra alla frapper la tête de Kurgoth qui s’écroula net. Le General le voulait à genoux, il était à présent allongé au sol, proie de l’alliance formée entre Azra et moi. Cependant il en manquait encore un. Par reflexes, mes yeux se dirigèrent vers Rougine, prêt à charger dans sa direction pour mettre fin à ses jours. À ses pieds, quatre de mes hommes gisaient, en souffrant le martyr. Obsédé par mon combat avec la verdaille, je n’avais pas eus le temps de voir ce qui s’était produit mais il en était responsable. Il suffisait de voir comment l’homme hurlait des paroles vides de sens, des paroles de foutus croyants. Comme je les haïssais. Tous. Foutus Garzok, Foutu haffiz et foutu… moi, bien évidemment. Je me demandais encore comment j’avais pu être si stupide. Tout cela avait pu être possible à cause de ma négligence et je me devais de faire payer le prix à Rougine pour imposer une juste vengeance. Mais j’en n’eus pas le temps. La voix du General s’était élevée pour ordonner que nous arrêtions le combat et que je me présente à lui. Je n’en eus pas envie, tremblant d’adrénaline, en appétit, devant la possibilité de faire encore couler le sang. Comme souvent j’eus envie de me laisser aller à mes bas instincts. Après tout ce n’était pas grand-chose. Juste un dernier coup. Un corps. Encore un peu de souffrance pour Lassiria et Mongoor. Néanmoins, une voix vint me raisonner. Celle que j’avais choisis de m’imposer, pour justement éviter une telle situation. Je m’étais conditionné durant deux jours durant pour ce moment.

( N’oublies pas pourquoi tu es là. Cette bataille est finit, il y en aura d’autres plus importantes.)

Alors, de ma bouche sortit la phrase que je rechignai à dire.

« Vous avez entendu les ordres du Garde Royale ? Lâchez vos armes ! »

J’avais moi-même lâché Lassiria et Mongoor au sol, imité par tous mes hommes. Je pus lire sur le visage de ceux qui s’étaient dirigés vers le Quartier-Maître la même frustration que je ressentais au fond de moi. Sans doute voulaient-ils vengés leurs frères d’armes gravement blessés.

Alors que les gardes s’approchaient pour nous neutraliser, Berth éleva sa voix pour signaler que le Lord était un allié. Un allié ? Il était plus que ça. C’était le meilleur, et, avant notre discussion de le veille en compagnie de Berth, je l’ignorais. Je me rappelais encore cette entrevue et la tournure qu’elle avait prise. Cela n’aurait jamais été possible si je n’avais pas eus connaissance de la présence de Princesse.

La soirée de la veille.

Azra avait soupiré lorsque je lui avais demander de ne rien dire à propos de Satina

« Je n'aime effectivement pas l'idée de tuer cette femme... Après, c'est ton affaire et je connais tes raisons. Je n'ai aucune raison d'en parler à qui que ce soit... »

Après un instant de réflexion il ajouta : « Pas même à Daemon. »

Les paroles du Lord m’avaient fait tiquer. Sur la cas de la Princesse nous avions les même sentiments et il me prêtait des intentions qui n’étaient pas les miennes. Rassuré quant aux paroles qu’il venait de prononcer, je laissai tomber un peu de mon masque, me livrant avec sincérité.

"Je ne veux pas la tuer. Justement je veux éviter que ces sauvages le fasse... ou pire..."

Le Lord s’arrêta net, figé. Lui qui, quelques secondes avant, tournait en rond dans la Capitainerie en proie à une profonde réflexion que me donnait presque le tournis. Lorsqu’enfin il sortit de son corps perclus, c’était pour venir se placer à mes côtés et plonger son regard dans le mien.

"Je suis... agréablement surpris. Tu peux compter sur moi. Je ferais tout pour qu'elle ne meure pas."

Derrière lui, je pus apercevoir le second lâcher un soupir rassuré. Chose qui me fit comprendre que bien que jouant la comédie, cet homme se souciait bel et bien du sort de Kendrâ-Kâr.
J’avais réussi à m’arranger pour assurer la survie de la dynastie, et donc la stabilité du Royaume Kendran. Reconnaissant, je plongeai un regard sérieux dans ceux d’Azra, loin de celui plein de malice qui m’accompagnait souvent lorsque je m’adressais à lui.

"Merci Azra. Je regrette... Il y a des choses que je ne peux pas encore te dire, mais sache qu'à partir d'aujourd'hui, tu as un allié. "

Puis je me tournai vers Berth.

"Je déciderais demain pour savoir si vous serez Capitaine. Mais préparez vous à endosser le rôle, sérieusement. La vie de votre future Reine en dépend. "

Je vis une flamme s’allumer dans le regard du Second. Celui-ci était réellement déterminé à sauver sa patrie.

C’est alors qu’Azra reprit la parole.

"Ezak... je ne sais pas si nous aurons beaucoup d'autres occasions d'en parler. Si tu as quelque chose à me dire, tu peux le faire maintenant. On peut voir ça en privé, si tu veux..."

Cette phrase me laissa interdit. J’avais tant envie de me confier. Pourtant, la seule fois où je l’avais fait, j’avais été jeté en prison. Blessé en mon for intérieur, mon honneur bafoué, incompris et rejetés pas ceux que j’avais essayé de protéger. Pourtant j’avais envie de croire en Azra. Je savais qu’il n’était pas du côté de la Reine Noire. Sur Aliaénon nous nous étions menacés mutuellement, chacun accusant l’autre de travailler pour Oaxaca dans le but de faire tomber Oranan. Ca n’était qu’après avoir échangés nos mots durs que j’avais compris que tout était un malentendu. Je l’avais revu, alors, encore du côté de Kendrâ-Kâr, alors sa présence ici, comme je l’avais souligné sur le pont, n’avait cessé de me turlupiner. Et si ? Et si depuis le début, je m’étais trompé sur tout ? Et si les mots que j’allais prononcés mènerait à ma perte à celui de mes peuples ? Et avais-je vraiment quelque chose à perdre ? Il y avait tant d’inconnus et je les haïssais. J’aimais le contrôle, être maître de mon destin. Il était hors de question que le laisse entre les mains de Zewen. Que faire ?

Mes mots fusèrent, amers. Prix d’années de mutismes, de peur, et de soumission :

" Nous avons toujours été du même côté Azra. Je ne porte pas cette catin qui se prend pour une reine dans mon coeur. Qu'elle prenne la tête du roi et de tous les Generaux si elle veut ! Mais je ne la laisserais pas imposer sa vision du monde en Nirtim. Je ne veux pas vivre dans un monde à l'image d'Oaxaca. Alors, garder la Princesse en vie c'est s'assurer que Kendra-Kâr sera encore debout après ça. Imagine ce qui se passera si la dynastie s’éteint aussi brutalement. Je ne sais pas si la Cité Blanche est prête à se relever de ça. Il faut que quelqu'un se dresse pour elle, pour les miens ! Alors faites ce que vous voulez, je ne vous empêcherais pas de tuer l'Etat-Major si vous le désirez. Ma seule mission aujourd'hui est de protéger la dynastie en faisant en sorte que la Princesse survive, ainsi je ferais en sorte que ma famille retrouve la place qui devrait être la sienne... Aux côtés de la couronne... "

Contrairement à ce que je m’attendais, le ton d’Azra se fit dur envers moi :

"Pourtant, tu es un serviteur de Crean Lorener... Tu as déjà fait tant de choses pour qu'Oaxaca remporte la victoire... Crois-tu que la princesse va, à elle seule sauver Nirtim ? Sans son frère, sans armée ? Tu prétends trahir la cause des ténèbres. C'est une déclaration grave... Et surtout tardive car quand Omyre aura gagné cette bataille, écrasant des soldats sans état major, que restera-t-il ?"


J’avais échoué encore une fois. Encore une fois je l’avais ouvert un peu trop au lieu de me débrouilleur seul et je me retrouvais dans la désagréable position de celui qui doit se défendre. Azra m’attaquait sur tous les flancs et fâché de me faire sermonner de la sorte, après tout ce que j’avais vécu, je fronçai les sourcils avant de répliquer, recrachant tout ce que j’avais sur le cœur.

"Serviteur de Lorener ? Mais tu crois vraiment que j'ai jamais eus le choix ? Tu crois que face au Treize tu as le loisir de décider de ton destin ? »

Mes yeux s’humifièrent. Mon âme était pleine de cette émotion, pleine de cette peur que m’inspirait Oaxaca et les Treize depuis le jour où leur regard s’était posé sur moi. Je ne supportais plus d’entendre que l’on me donne ce qualificatif de « Sergent ». De devoir répéter, jour après jour, que je voulais mourir pour une Reine que je haïssais, que j’exécrais que je maudissais, que je vomissais. J’en avais assez de cette mascarade ! Je voulais que ça finisse !

« Alors oui, je le reconnais, j'ai été tenté par le pouvoir que l'on m'offrait. Mais c'était ça ou la mort ! J'ai sacrifié beaucoup de choses pour en arriver là, jusqu'à mon honneur, jusqu'à mon sang, jusqu’à ma dignité... Et à chaque fois que je quitte mon armure je suis terrifié ! Le voilà ton Sergent d’Oaxaca ! Le voilà ton Champion du Premier des Treize !"

Emporté dans mon élan, je continuais sur le même ton encoléré.

" Et toi ? Qu'est-ce que tu proposes alors ? Puisque ça te parait si simple ! Dis moi !"

"Tu serais donc prêt à t'opposer à nous tous ? Seul ? C'est une folie !"

Déterminé je frappai du poing sur la table.

"Votre but est de tuer l'Etat-Major et le Roi ! Il n'y a que toi, Silmeria, et moi qui sommes au courant pour la Princesse. Je ne m'oppose donc qu’à l’une d’entre vous… Je l'ai testé, et j’ai conscience que j’ai très peu de chances face elle, mais j'essaierais, quitte à en mourir. "

Bien sûr je mentais. Je comptais tenter également de sauver le Roi et l’Etat-Major mais j’étais prêt à les sacrifier pour le ventre le plus important de Kendra-Kâr si il le fallait. C’était du pur pragmatisme et ma porte d'entrée pour replacer les D'Arkasse dans le jeu politique de Kendra-Kâr.

Azra, lui, éclata de rire. Un rire inquiétant, sinistre, mais qui finit par devenir joyeux.

"Ah, Ezak ! Vois-tu il n'y avait qu'une seule chose qui me peinait dans cette mission, c'était de devoir te trahir... Me voilà rassuré ! Tu n'es pas seul dans ta tâche, sache-le. Tu peux compter sur moi sans réserve."

Je restai ahuri quelques secondes avant qu’un sourire ne vienne s’afficher sur mes lèvres lorsque je fus bien sûr du sens de ce que je venais d’entendre. C’était inespéré. Peut-être que je n’aurais pas été contraint de faire des choix finalement. Avec un allié entièrement acquis à ma cause, on pouvait tenter de tous les sauver.

« C’est la meilleure chose que j’ai entendu depuis des mois ! Je savais que le destin nous avait réunis pour une raison précise !... Mais dis moi, comment comptais tu t’y prendre ?»

"En avertissant l'état major dès que nous descendrons. Le second ici présent nous y aidera. Mais je t'avoue que nos moyens sont limités. Nous ne pourrons couvrir tous les groupes, surtout si je dois jouer les prisonniers."

Un air malicieux vissé sur le visage je lui répondis.

"J'avais déjà un plan pour ça que je prépare depuis la veille. Le Capitaine n'aura qu'à remettre une lettre, soit-disant un rapport sur les révélations que nous avions obtenues de vous, les prisonniers. Sauf que dans cette lettre, nous les préviendrons de s'occuper de faire évacuer les frères royaux aussi discrètement que possible et d'orienter les prisonniers loin de l’État-Major en prétendant les y emmener... Le seule problème ce sera Silmeria qui à eu l'intelligence de ne pas accepter de se constituer prisonnière. Elle est maligne comme une rate celle-là."


J’émis une pause avant de dérouler la suite :

"Pour ne pas se faire prendre, j'écrirais deux lettres. L'une avec nos fausses révélations, car Eldros et Silmeria sont beaucoup trop malins. Ils voudront y jeter un œil. L'autre, avec les vrais révélations, nous la garderons secrète jusqu'à notre arrivée au port."

"Parfait, je te laisse gérer ton plan. Daemon va lui aussi s'arranger pour partir en reconnaissance et les avertir. En multipliant les plans, nous augmenterons nos chances de réussir."

Le second, en sueur et terrorisé, finit par craquer, presque en larmes.

"Dites-moi quoi faire et je vous obéirai. Je donnerai ce qui me reste de vie pour sauver mes souverains. Vous pouvez compter sur moi plus que jamais."

Enfin, j’étais entouré de personnes qui n’étaient pas mes ennemis, de personnes qui partageaient les même valeurs que moi. De individus qui n’étaient pas haïssables. Je m’approchai donc du Second et l’attrapa par les épaules.

"Je vous le promets. Cette chienne d'Oaxaca va payer ! »

Je me retournai vers Azra.

"Dernière chose… »

Retour au présent.

Alors que j'attrapai ma gourde magique récemment acquise pour en boire une dose de potion contenue, la voix exagérément babillarde de Rougine continuait à déverser ses délires religieux. Après avoir avalé ma gorgée, je secouai la tête. Le Quartier-Maître était déjà bien trop empêtré dans ses élucubrations. Je ne pouvais de toute façon pas attendre un discours raisonné d’un de ces cloportes de temples qui trainaient dans les moindre recoins de leur lieux de cultes comme la vermine. Car il nous provoqua, Azra et moi, arguant que ce jour était celui de nôtre honte. Je ne le croyais pas. Seul Omyre devait avoir honte de s’être laissé ainsi berner. Je répondis à Rougine brièvement.

« N’ayez crainte Rougine, je n'oublierais pas ce jour ! Pas même ceux qui ne l’auront vécu. Personne ne le fera, de Naora à Nirtim, d'aujourd'hui à dans un millier d'années. L'histoire fera sa besogne. »

Et je me détournai, la voix d’Azra s’éleva derrière la mienne pour prévenir du danger que représentait Silméria, et qu’il était capable de la trouver avec sa magie. Je m’avançai alors de quelques pas, obéissant à l’ordre qu’il m’avait été donné par le Général.

« C’est moi Ezak d’Arkasse ! Cet homme qui m’accompagne a raison. Nous sommes venus sauver la famille royale, vous livrer les ennemis du Royaume pour qu’il expient leurs crimes. Il en manque une, qui vous échappe depuis longtemps : Silméria, ancienne de Baronne de Bouhen. Elle doit être quelque part sur la camp, chaperonnée par l’un des nôtres. »

"Oui, oui. J'avais bien compris votre... but. Croyez-moi, les choses sont entre de bonnes mains, vous en avez assez fait. Je vous remercie pour votre avertissement et vos actions dans le sens de la protection de la famille royale. J'espère avoir rapidement des nouvelles de votre assassine."

Ce que j’entendis ne me plus pas. Pourquoi cet attentisme ? Non c’était une perte de temps. Il nous fallait agir, ne laisser entre les mains de quiconque notre destin. C’était nous qui savions comment régler cette situation, nous nous y étions préparés, pas eux. L’homme surpris est battu, l’avertit en vaut deux.

« D’accord mais faites lui-confiance. Si il dit qu’il est capable de vous mener à elle c’est qu’il l’est. »

Dis-je en plantant fermement mon regard dans celui du Général avant de le détourner ailleurs, en direction du port. Je n’y voyais aucune traces d’incendies, alors c’était le signe qu’aucun de nos ennemis n’avaient tenté de fuir. Bien. Le plan se déroulait, il fallait passer à la suite.

« Cependant, Genéral permettez-moi d’ajouter autre chose. J’estime que nous n’en avons pas encore assez fait. J’avais un plan de défense, bientôt il sera temps de passer à la contre-attaque. Je pense avoir un moyen de nous aider à mettre Omyre à genoux. Un plan audacieux qui pourra nous permettre de leur infliger une grande défaite morale et qui pourrait perturber leurs opérations si il est mené correctement.»

"Oui, oui, d'accord. J'accepte l'aide de votre ami masqué. Quant au reste, il va falloir attendre que tout ceci soit rentré davantage dans l'ordre."

J’hochai la tête en signe de respect aux paroles du haut gradé.

« Nous ferons selon vos ordres General. Cependant, pour que rien ne vous échappe et pour preuve de ma bonne foi, je dois vous dire qu’il y a dans le navire par lequel nous sommes arrivés sept pirates loyaux à Oaxaca qui ignorent ce qui se trame ici. Ils sont sous la surveillance d’un de mes hommes qui a pour ordre de brûler l’Azurion si quiconque essaye de quitter le port. J’ai besoin que ces ennemis du Royaume continuent à ignorer ce qui se passe ici. Ce qui implique que nous devons agir vite. La réussite de la contre-attaque en dépend. »

ll inspira, l'air compréhensif, puis rétorqua :

"Nous verrons ça, oui. J'imagine que ça ne revient pas à une dizaine de minutes."

Puis il se tourna vers les gardes royaux prêt à donner ses ordres.


[ HJ : Prise d'une dose d’énorme potion pour réduire la gravité de la blessure à la tête.]
Modifié en dernier par Ezak le ven. 7 mai 2021 03:16, modifié 5 fois.

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Daemon
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Daemon » mar. 4 mai 2021 21:27

Et maintenant, petit bonus... [:ooogy:]

LES AVENTURES DE GNEGNNEEEAAAAA


Un soldat se saisit alors de la lettre et s'éloigna dans le campement, et Silmeria lui indiqua que c'était l'homme qu'ils devaient suivre. Daemon acquiesça d'un signe de tête et, toujours à l’abri des regards, il demanda à son fantôme de se manifester.

« Nienna... »

L'hiniönne éthérée apparut à leurs côtés. Ils échangèrent leurs ombres en silence et elle disparut aussitôt, invisible. Elle retrouva le soldat qui parcourait sans trop se hâter un chemin entre les tentes, et le suivit de près, lui soulevant un frisson imperceptible.

Le porteur de la lettre croisa alors la route d'un homme équipé d'une rutilante armure. Après un rapide échange, il lut la missive et ordonna : « Bien. Portez immédiatement ce message séant au Général Andel'Ys. C'est une urgence absolue. Et dites-lui de se préparer, je vais gérer une partie de la situation sur les quais. »

Sans attendre, il se précipita vers une colline qui surplombait le campement. De haute tentes aux riches fanions y trônaient. Le messager s'introduisit dans la tente centrale, l'esprit éthéré le précédent de peu. Nombre d'hommes siégeaient ici, tous lourdement équipés, et l'un d'eux était même coiffé d'une couronne dorée. La lettre fut remise à un homme grisonnant en armure acier et or, qui la lu et sembla stupéfait. Il la relaya au bel homme coiffé d'une couronne qui ne pouvait être que le roi et à l'autre général, en leur disant :

« Sire, partez avec le Général Bogast dans la tente de la Princesse et quelques gardes. Vous y serez plus en sécurité qu'ici. Je vais me charger du comité d'accueil. »

Ils opinèrent tous deux du chef. Nienna put voir les traits crispés du roi, agacé de cette menace. Andelys se tourna alors vers des gardes :

« Allez prévenir la cavalerie restée dans le camp à l'arrière de nos troupes : eux-seuls pourront nous protéger si la menace est si grande. Excécution. »

Pleine de satisfaction, Nienna traversa la tente pour rejoindre l'objectif de sa mission. Il ne lui restait plus qu'à prendre contact avec son altesse royale, pour lui faire part de la mission secrète dont elle était investie. Alors que tous s’affairaient et quittaient les lieux, elle suivit le seigneur qui sortit au nord (alors qu'elle était entrée au sud) en compagnie du dénommé Bogast, d'une femme et de plusieurs chevaliers, qui le mena dans une tente adjacente. Une dissimulation bien précaire, qui avait pourtant le mérite de ne point l'exposer.

Une fois réunis dans cette nouvelle tente, toujours invisible, Nienna se présenta de sa voix lointaine :

« Votre altesse... »

Les gardes et le roi dégainèrent leurs armes en cherchant du regard autour d'eux. Le mage s'interposa alors entre Nienna et le roi, et souffla : « Une créature magique. » Il lança aussitôt un sort, entourant d'une aura faite de vents le roi... Celui-ci fronça les sourcils et répondit : « Qui est là ? »

Nienna apparut alors, à peine visible.

« Je suis Nienna, porteuse d'un message de mon maître : Daemon, nécromancien du culte des Messagers du Corbeau. Mon maître est des vôtres et infiltré dans les rangs d'Omyre. »

Ils sursautèrent tous à son apparition, sauf Bogast...

« Il a intégré un groupe de mercenaires de Karsinar, qui a détourné une caraque : L'azurion, pour infiltrer votre campement. Cependant, la présence d'une assassin de Xenair complique les choses... La tueuse est actuellement présente, non loin, et mon maître nécromant est en sa compagnie. Vous ne devez pas la sous-estimer, et je viens vous proposer une opportunité pour lui tendre un piège. »

Solennel sembla s'énerver et pesta : « Un nécromant !? Comment faire confiance à cette engeance aux fluides noirs ? »

Bogast leva une main, toujours entre Nienna et le roi, et tempéra son altesse : « Sire, écoutons ce qu'elle a à dire. Ces informations confirment les écrits de la lettre rédigée par ce soi-disant allié. »

Et ils se tournèrent vers elle dans l'attente qu'elle poursuive.

« Je suis lié à mon maître par un sort de localisation, et il se dirige en ce moment - avec la tueuse - dans ma direction. Si vous me menez à un lieu adapté, vous pourrez alors la surprendre. Un lieu sans fenêtre, car elle peut se déplacer à distance, et dans les ombres... »

Bogast se tourna vers un garde et la princesse et souffla : « Vous, emmenez la princesse hors d'ici. Cachez-vous dans une tente aux alentours du camp des officiers sans vous faire prendre. Ne vous montrez sous aucun prétexte. »

Il leva la main et sembla... lancer un sort vers la princesse, invisible. Aussitôt, le garde et cette dernière passèrent par dessous un montant de la tente donnant sur le nord-est du camp des officiers et dispararurent dans la nuit. Le roi répondit à son tour.

« Nous sommes ici pour contrer cette tentative d'assassinat. Cette tente, avec mes hommes. D'autres sont prévenus et en approche. Si elle approche, nous n'avons guère le temps de fuir. »

Nienna se tourna vers Bogast, le visage toujours inexpressif :

« Vous devez comprendre que l'assassin qui se dirige ici fait parti des seconds couteaux de Xenair. Mon maître a insisté sur sa dangerosité. Vous allez avoir besoin de vos meilleurs guerriers... Et un lieu clos, pour l'enfermer afin qu'elle ne s'échappe guère. »

Le roi répondit : « Et vous êtes en présence des meilleurs hommes de ma garde et du mage le plus puissant de mon royaume. »

Bogast va inclina la tête, puis poursuit : « Cette tente ne suffit-elle pas, en terme de lieu clos ? Nous n'avons guère de bâtiment à portée. »

Après un petit temps, elle ajoute :

« Si vous le souhaitez, je peux retourner vers mon maître et signaler à la tueuse que j'ai échoué à vous localiser. Cependant, vous ne pourrez plus la surprendre... »

Solennel rétorqua : « Faites ça, oui, si vous le voulez. Au moindre mouvement d'entrée dans cette tente, les Enfers s'abattront sur elle. »

Et Bogast de poursuivit : « Je vais nous rendre aussi silencieux que la mort. Elle ne suspectera pas notre présence ici. Pourriez-vous mentir pour nous ? Dire que le roi était dans la tente centrale, et a été escorté vers le nord de ce camp des officiers, avec des soldats de sa garde. Une fausse piste qui nous fera gagner du temps. »

Cela ne correspondait cependant pas aux instructions qu'elle avait reçu de Daemon, qui avait soigneusement établis et beaucoup insisté sur nombre de cas de figure possible...

« Vous ne comprenez pas. Si je ne m'étais pas révélé, vous n'auriez pas eu conscience de ma présence. Je ne peux pas prétendre avoir perdu le roi, seulement de ne pas l'avoir trouver. Je suis un appât. Regardez mon ombre. »

Elle devient alors plus distincte, d'un blanc lunaire.

« Voici la position de mon maître. Il me localise par le même moyen. Mais si vous le souhaitez, je peux me diriger vers le nord, dans un lieu de votre connaissance. »

Le roi répondit sans ambages : « Prenez droit au nord. Suivez les traces de mes gardes partis par là. Ils mèneront notre assassine à la cavalerie de mon armée, restée en arrière pour l'heure. Si puissante soit-elle, elle ne pourra tous les vaincre. »

« Comme selon votre désir. Votre Altesse... Pourriez-vous m'affecter un de vos garde ? ainsi vous pourrez me localiser vous aussi. »

Solennel va désigna un homme, qui s'avança sans hésiter vers elle. Le roi demanda ensuite : « Comment vous localiserais-je si ce garde vient avec vous ? »

« Je serai en compagnie de votre homme... » répondit-elle, naturellement.

Le Roi haussa un sourcil, curieux, puis opina du chef en silence. « Allez, alors. Si vous dites vrai, votre maître et vous serez sous ma protection. »

Elle se courba d'une élégante révérence.

« Votre altesse... »

Et disparut. Le garde désigné pour la guider sortit de la tente, et elle le suivit.

Ils s'éloignèrent donc en direction du nord, le soldat avançait avançait avec hâte, comme si la mort était à ses trousses. La nuit était calme et les rares torches entretenaient les ombres du campement. Nienna eut à peine le temps de repérer l'endroit vers lequel elle se dirigeait, qu'un cris déchirant résonna.




« NIIIEENNNNAAA !! »




Cela ne faisait aucun doute : c'était la voix de son maître. Sans même réfléchir, elle se précipita vers l'origine du cris, abandonnant par la même le soldat qui s'éloignait dans la direction opposée. Elle retrouva l'endroit quitté juste avant et découvrit Silmeria surplombant Daemon, dos au sol... L'hinïonne s'était saisit de sa ceinture et l'envoya plus loin, hors de sa porté. Un flot de sang noir s'écoulait des lèvres du semi-elfe, ce qui laissait présager du pire...

Une vision infiniment lointaine apparut alors dans la mémoire fantomatique de Nienna, et elle ne put réagir autrement qu'en s'abaissant, toujours imperceptible, tandis que Silmeria retrouvait l'ombre des hautes tentes.

Elle passa une main sur ses joues pâles, traversant sa chair malmené, et apparut en transparence.

« Jeune maître... » dit-elle avec peine.

Un soubresaut parcourut le semi-elfe, qui se décida à parler. Un sifflement inquiétant accompagnait ses respirations.

« Sss... Ssil... »

Son regard indiqua alors les tentes du haut commandement, et Nienna comprit. Elle devint alors plus distincte et s'éleva au dessus de lui.

« Vos prédictions furent bonne mais incomplètes, jeune maître... Votre vie n'aurait pas du être ainsi menacée. »

L'esprit drapé s'éleva en spirale au dessus des hautes tentes et repéra au milieu d'elles le corps de Silmeria, inerte et vulnérable. La traîtresse cherchait son chemin sous la forme d'une ombre, une occasion inespérée. La détermination de Nienna se mua en une colère froide. À mesure qu'elle aspirait les fluides de son invocateur, elle devint plus blanche, plus visible, plus mortelle...

Le fluide de son maître irriguait tout son corps, et un crissement de magie, suivit d'une détonation, s'échappa de ses mains pour frapper la traîtresse à la poitrine. Le réveil de l'hinïonne fut violent et agité. Elle vrilla de douleur d'un côté puis de l'autre, avant de repérer sa silhouette blafarde, comme une nouvelle lune dans la nuit.
Silmeria leva son majeur en direction de Nienna, articulant avec difficulté « Sale chienne... ». De toute évidence, l'assassine ne se relèverait pas de sitôt. Elle se tourna alors en direction de son maître et disparut, invisible. Daemon extirpait avec difficulté les potions de sa ceinture...

L'inquiétude de Nienna à son égard allait croissante. Il avait besoin de soin. Alors qu'elle descendait vers lui, elle changea alors de direction pour pénétrer dans la tente où se dissimulait le roi. Pénétrant la bulle de silence, elle en découvrit l'intérieur.
La tension était à son comble, le roi, les gardes autour de lui et le mage guettaient l'entrée avec appréhension. Nienna se révéla doucement pour ne pas les brusquer.

« Votre altesse... les événements ne se sont pas déroulés comme prévu. »

Les soldats tressaillirent à son apparition, prêts à se battre. Bogast leva la main pour les retenir, et lui demanda des précisions.

« L'assassine s'est retournée contre mon maître... Il a été poignardé dans le dos et agonise, en ce moment même, juste à l'entrée de votre tente. Je suis venu à son secours, mais je ne peux rien faire. Il a besoin d'aide ! »

Bogast prit un air sévère : « Et vous ne croyez tout de même pas que nous allons mettre en péril la sécurité du Roi pour aller aider votre maître, tout de même !? »

Le roi eut l'air songeur, puis rétorqua : « Il y a peut-être une solution. La tueuse, où est-elle ? »

Nienna adressa un regard sévère au mage, puis répondit au roi :

« Elle s'est éloignée pour utiliser son pouvoir d'espionnage, ce qui l'a rendue vulnérable... Et à proximité de mon maître, je peux utiliser sa magie. »

Un garde en profita pour passer sa main à travers elle, par derrière, sans qu'elle ne s'en aperçoive.

« Elle est hors d'état de nuire de l'autre côté de la tente principale. »

Bogast et le Roi échangèrent un regard. Le général répondit ensuite : « Il vaudrait mieux pour vous que ce soit la vérité. »

Il se tourna vers trois gardes : « Toi, tu viens avec moi chercher cette assassine. Vous-deux, vous vous occuperez de porter son maître dans la tente de soin de la colline et l'aiderez à se remettre d’aplomb. »

Puis vers Nienna : « Indiquez-leur où se trouve votre maître. Et menez-nous à elle. »

Sortant de la bulle de silence, ils sortirent ensemble de la tente, devant laquelle Daemon agonisait... Les gardes s'en approchèrent et pérorèrent sur sa nature ou son sexe. Nienna n'ajouta rien, et après avoir lancé un regard désolé à son maître, elle s'éloigna en compagnie de Bogast. Ils retrouvèrent l'endroit où s'était assoupi Silmeria... sans Silmeria. Il restait cependant des traces : l'herbe était devenue noire, morte, signe de la fureur de l'assassine. Cela arrangea cependant la fantôme, car la présence du maléfice en ces lieux ne faisait guère de doute, et cela corroborait sa version auprès de Bogast. Le mage était de toute évidence ouvert d'esprit et pas facilement impressionnable, ce qui était — elle dut l'admettre — fort précieux.

D'autres soldats Kendrans arrivèrent alors. Elle reconnu certains présents dans la grande tente, et à sa surprise, ils escortaient Mikkah, le jeune haffiz qui plaisait tant à son maître. Il ignorait cependant qui elle était, ni son lien avec Daemon, et elle ne chercha pas à se dissimuler, le sachant inoffensif. Elle darda cependant un regard méfiant dans sa direction, sans pour autant être plus expressive.
L'absence de Silmeria étant manifeste, Bogast ne tarda pas à lui demander des comptes.

« N'imaginez pas mes dires emprunts de mensonges. Elle était ici, il y a quelques instants encore... Nous savons peu de choses sur Silmeria et, même si elle peut se déplacer instantanément et d'une simple pensée, je ne pense pas qu'elle puisse marcher. Elle ne doit pas être loin. »

Nienna s'éleva alors dans les airs, encore une fois, à la recherche de Silmeria.

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Daemon
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Re: Le Val d'Abondance

Message par Daemon » jeu. 6 mai 2021 00:02

Étendu dans l'herbe, Daemon ferma les yeux et posa une joue au sol. Le contact de l'herbe était humide et froid. Un vertige irrépressible le gagnait et il dut lutter pour ne pas sombrer... Un mouvement se fit alors, tout proche. Les pans de l'ouverture d'une tente s'écartèrent et il devina des hommes en sortir, ainsi qu'une silhouette blanche et floue. Nienna ? Sa vision était trouble et incertaine... Une voix demanda alors s'il s'agissait de la traîtresse ou du maître, et une autre lui répondit qu'il avait l'air d'un mâle, et ordonna de l'emmener.

Daemon sentit des mains le soulever et glapît de douleur. Ses pieds traînaient par terre, tandis qu'il tournait et tournait encore. On l'étendit finalement sur un lit. La lueur de la torche disparut à l'extérieur, mais un homme resté à son chevet entreprit de le questionner bruyamment.

« Tu es le maître du fantôme ? Qu'es-tu venu faire ici ? Réponds. »

Sa voix grinçait métallique aux oreilles du semi-elfe. Après s'être replié sur lui même avec une grimace, Daemon leva un regard exorbité sur le Kendran.

« Je te conseille de baisser la voix... »

Le soldat derrière son heaume marqua un arrêt, surprit, et insista, en chuchotant...

« Réponds. »

« Je s... ...maître du fantôme. » répondit Daemon, le souffle court.

« Bon. On est là pour vous soigner. Le temps que mon collègue trouve le matériel qu'il faut. Votre... fantôme est partie à la recherche de l'assassine que vous accompagniez. »

Quelques secondes plus tard, l'autre revint avec une trousse et le tintement du matériel qu'elle contenait. Sans dire un mot, il se mit au dessus de Daemon et laissa glisser le contenu d'une fiole. Le semi-elfe sentit sa chair réagir, ses plaies s'amoindrir, bien que toujours douloureuses. Il sentit alors un baume froid et visqueux.

« Vous pouvez nous dire quoi sur elle ? »

Daemon voulut prendre la parole et toussa vigoureusement, évacuant des giclées noires. Il prit le temps de stabiliser sa respiration, et se tourna à demi vers son interlocuteur.

« De qui voulez-vous parler ? Le fantôme ? Ou celle qui m'a fait ça ? »

« Ouais, ouais, la tueuse. »

« De petite taille et les cheveux blonds, presque blancs... et vêtue intégralement de noir. C'est une elfe, aussi. Si vous l'apercevez, ne la sous-estimez pas. Son apparence est frêle et mignonne, mais son âme est noire comme l'onyx. Le temps d'un clignement, elle investit vos rangs et les décime... »

Les deux gardes d'élite échangèrent un regard à travers leur casque, puis celui dans son dos entrepris de recoudre la plaie... à vif, à l'aide de fil et d'une aiguille à suture. L'autre continua de parler.

« Votre fantôme là. Elle nous a dit qu'elle avait mis hors d'état de nuire l'assassine. Vous croyez qu'elle peut encore être dangereuse ? Elle a... genre des pouvoirs ou quoique ce soit de la sorte ? »

Le visage du semi-elfe déformé par la douleur s'éclaircit subitement. Il n'en croyait pas ses oreilles... À sa connaissance, Nienna tirait ses forces de sa magie et, même si les événements récents lui étaient confus, elle ne l'avait ponctionné qu'une seule fois. Silmeria pouvait réellement être hors combat ? Cela pouvait expliquer l'absence de sa compagne malgré l'échec de la mission.

Il se leva subitement, malgré le travail du soigneur. Les fils se tendirent et arrachèrent en partie la peau autour de la plaie.

« Hé ! Rallongez-vous ! »

Les muscles des bras tendus et vibrants, Daemon hésita en portant son regard çà et là, et se résigna.

« Alors faites vite ! »

Le soldat grogna et reprit son travail avec précision... Et de manière plus pressée qu'il ne le faisait avant. De quoi laisser une sale cicatrice à l'endroit des deux plaies. Son confrère bavard souffla à nouveau :

« Répondez. »

Daemon lui lança un regard sévère, et rétorqua.

« Répondre à quoi ?! »

Et le garde en attente s'impatienta :

« Hé bien. L'assassine, a-t-elle des pouvoirs spéciaux dont nous devrions nous méfier ? »

Daemon souffla et répondit en serrant les dents.

« Oui, elle peut se déplacer instantanément et aussi se séparer de son corps pour espionner les alentours... Aïe ! Elle a sûrement d'autres cartes dans sa manche, mais je ne sais rien de plus. »

L'aiguille passa et repassa douloureusement à travers sa peau, accentuant l'impatience du semi-elfe devenue physique. Ses forces n'étaient pas totalement recouvrées, qu'il peinait à contenir sa détermination nouvelle. Silmeria était en mauvaise posture, Nienna à ses trousses, et il était temps de mettre un terme à toute cette histoire.

Une fois fini, il se leva précipitamment du lit et ressentit la morsure des coutures enserrant son dos. Sans même prendre la peine de se couvrir, se mouvant avec une faiblesse certaine, il retrouva l'air nocturne et la lueur de la torche, qui lui indiquait la position de Nienna.

« Allons-y... »


(((Prise d'une grande potion de soin au RP précédent. Daemon va dans la direction de Nienna, et Nienna prend de la hauteur pour trouver Sisi.)))

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TheGentleMad
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Re: Le Val d'Abondance

Message par TheGentleMad » jeu. 6 mai 2021 19:49

-----K-----


Au moment où il élança son bras en avant, cinq soldats se jetèrent sur le garzok pour l'immobiliser. Si les humains n'avaient aucune chance de parvenir à leurs fins, et ils échouèrent en effet, cette action parvint à déstabiliser un instant la peau-verte dont le mouvement fut perturbé et ralenti, laissant au traître le loisir de bondir dans les airs à une hauteur vertigineuse. Kurgoth leva la tête, suivant sa cible de son regard rageur. Ce satané mage s'en tirait une fois de plus grâce à un tour de magie. Regardant ainsi dans les airs, le barbare ne vit pas arriver sur lui le sort de la liche. Il ne put ainsi que sentir ce vent glacial et pénétrant traverser son crâne, lui brouillant la vue et lui faisant perdre l'équilibre.

Kurgoth parvint cependant à se rétablir avant de chuter et rouvrit les yeux après avoir secoué la tête pour se remettre les idées en place. Le garzok resta un instant interdit, remarquant qu'il était entourés de ténèbres et surtout seul. S'agissait-il d'un sort lancé par la liche sur la zone ? Celui-ci, aurait-il fait fuir les humains qui ne voulaient pas en être prisonniers avec le monstre ? Tout en se posant ces questions, le chevalier scrutait les ténèbres l'entourant, s'attendant à une attaque qui ne tarda pas à venir. Le traître surgit ainsi, épées en avant, pour être accueilli une fois de plus par le poing gantelé. Cette fois, Kurgoth y mit toute sa force et explosa littéralement le crâne de son ennemi à l'impact. De la tête ne gicla cependant aucune goutte de sang, la tête puis le corps entier explosèrent en sombres volutes qui se ruèrent à travers le crâne du garzok. Ce dernier se tordit alors de douleur portant ses mains à sa tête.

Ses membres se mirent à trembler à mesure qu'il sentait sa cervelle se faire ronger de l'intérieur, comme si on lui avait rempli la tête d'acide ou d'asticots, mais déjà le sergent apparaissait à nouveau dans son dos. Le voyant au dernier moment, Kurgoth lui asséna un violent coup de coude en plein plexus. Pour la seconde fois, l'ennemi explosa en une volute noirâtre qui, cette fois, s'enroula autour du torse du garzok. Il sentit ainsi sa poitrine se comprimer comme si son armure rétrécissait, lui écrasant les côtes jusqu'à ce qu'elles se brisassent et perçassent ses poumons déjà écrasés. Le chevalier tomba ainsi à genoux en vomissant le sang qui arrivait dans ses voies respiratoires.

Le traître ne lui laissa cependant un aucun répit, le voilà qui émergeait à nouveau des ténèbres droit devant lui. Puisant dans ses forces qu'il sentait s'évanouir avec toutes ses blessures, le barbare parvint à se relever pour défoncer son adversaire d'un redoutable coup de pied en avant. Comme lors des attaques précédentes, cela se retourna contre lui. L'humain explosa à nouveau en volutes sombres qui enlacèrent sa jambe avant de la torde en un craquement macabre. Sa rotule venait de se faire briser alors que le garzok chutait au sol, son genou formant un angle droit vers l'avant.

Alors qu'il hurlait de rage et de douleur, l'humain réapparu, sans armes, et s'approcha de lui d'un pas mesuré. Après s'être penché à quelques centimètres de la bête, il éclata d'un rire sinistre. Profitant de l'occasion, Kurgoth l'attrapa à la gorge et serra de toutes ses forces. Cette fois, l'ennemi de disparu pas, seules ses chairs le firent. Ainsi, après quelques secondes, la peau verte ne tenait plus que la colonne vertébrale d'un squelette alors que sa propre main semblait décrépir à vue d’œil. S'il refusa de lâcher prise malgré son bras presque momifié, il y fut cependant contraint par la prochaine transformation de la créature.

En effet, sous le regard incrédule du prêtre de Thimoros, le squelette se déforma sous ses yeux, prenant un air reptilien tout en grandissant. Il ne fallu qu'un instant au garzok pour réaliser qu'il se trouvait à présent face au dévoreur des enfers, l'immense dragon squelette dévorant les âmes, Phaïtos. Son dieu tutélaire ne lui avait donc pas accordé sa vengeance. Il s'était lassé de lui et l'avait envoyé à son frère. Jamais il ne résoudrait l'énigme du père No-Hell. Lui qui crut avoir perdu tout espoir au moment de la trahison réalisa alors qu'il avait espéré un dernier miracle. Il était à présent devant le fait accompli : il n'avait pas eu lieu. Il ne chercha ainsi pas à éviter l'immense créature mort-vivante dont la gueule s'apprêtait à l'engloutir. Regardant la mort en face, immobile et ayant définitivement perdu toute volonté, il murmura :

"Je t'ai échappé assez longtemps. Régale-toi."


[HRP: Fais dodo, Colas mon p'tit frère. Fais dodo, ça soigne les bobos.]
821mots

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