La Milice de Tulorim

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Yuimen
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La Milice de Tulorim

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 10:39

Milice de Tulorim

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Emblème de la ville et de la milice aux couleurs de la neutralité.



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Bureau de la milice, avec le chien du Capitaine et le coffre fort.


Cette milice sert ses propres intérêts, plutôt neutre elle est soumise au plus offrant dans la région de Tulorim et est donc peu regardante sur les types de missions qu'on lui demande d'effectuer, du moment que ça paye bien. Elle accepte donc des miliciens de toutes origines, de toutes races et de tous sexes, mais les missions qui leur sont ensuite proposées s'adaptent à eux: un guérisseur ne se verra sans doute pas confier une mission d'assassinat pour le compte d'un riche marchand qui souffre de trop de concurrence, par exemple.


Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrète. Il vous fournira si besoin du matériel aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupe de votre inscription.

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Kerenn
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Re: La Milice de Tulorim

Message par Kerenn » jeu. 4 juil. 2019 17:51

Yuimen. Me voici de retour sur le monde de mes origines, un peu vaseux et déboussolé d'avoir franchi le fluide spatial en provenance d'Elysian. Elysian, une terre devenue mienne bien plus que celle-ci, un monde où je laisse avec regret celle qui est devenue ma femme: Kahena, alias Shill, Déesse du Désert réincarnée grâce à l'action que nous avons menée sur ce monde lointain. Si je me suis résolu à la quitter, c'est que j'ai un serment à honorer sur Yuimen, du moins est-ce le prétexte que j'ai fourni à qui l'a demandé. Mais ma flamboyante compagne sait, elle, ce qu'il en est: je suis revenu ici en quête d'une puissance que je ne puis trouver sur un monde désormais en paix qui se reconstruit lentement. Une puissance qui me permettra de passer l'éternité à ses côtés et non quelques maigres siècles, ou même millénaires. Lorsque je retournerai vers elle ce sera en égal, prêt à partager avec elle le fardeau de l'immortalité. Et que cela me prenne cent ans ou deux mille n'a pas la moindre espèce d'importance, du moins tenté-je de m'en convaincre. Difficile d'avoir la vision d'une divinité éternelle, même quand on est un Sindel pouvant vivre près de trois mille ans... Elle me manquera chaque jour, chaque nuit, je le sais, mais comment me montrer digne d'elle autrement, après qu'elle ait accepté de sacrifier son humanité pour le bien de son monde, de notre monde?

La porte de la salle au fluide s'ouvre subitement, me sortant sans douceur de mes pensées moroses. Deux miliciens entrent, mains posées sur les poignées de leurs armes au cas où, pour me questionner durement:

"Qui êtes-vous? Raison de votre présence?"

Je pose sur eux un regard assez polaire pour les faire reculer nerveusement d'un pas, ces abrutis ne sont-ils pas foutus de saluer convenablement un Sindel lorsqu'ils ont le privilège d'en rencontrer un? Sans compter que c'est à la demande de la milice que je me suis rendu sur Elysian, ont-ils donc la mémoire si courte qu'ils ne soient pas capables de reconnaître l'un des aventuriers de Yuimen envoyés résoudre la crise majeure qui a agité ce monde? Je soupire discrètement, avant de me forcer à répondre d'un ton aussi froid et poli que du granit:

"Mon nom est Kerenn, je suis l'un de ceux que vous avez envoyé enquêter sur Elysian voilà des mois. Je dois voir le seigneur Cromax, Sergent de votre milice. Trouvez-moi quelqu'un qui puisse me dire où je peux le dénicher."

Au pire je pourrais toujours me rendre au Temple des Plaisirs de Kendra-Kâr, où je sais qu'il a des contacts, mais rien ne dit qu'il s'y trouve ou même que l'on puisse me renseigner là-bas. Quoi qu'il en soit je le trouverai, un être de sa stature passe difficilement inaperçu, et le plus tôt sera le mieux. Restera ensuite à le convaincre de m'épauler dans ma quête, ne serait-ce qu'en partageant certains de ses savoirs, mais chaque chose en son temps. Pour l'heure je fixe les miliciens d'un air assez sombre pour les inciter à se bouger le postérieur, j'ai beau avoir des millénaires devant moi, je n'ai pas que ça à faire. Malheureusement, près d'une demi-heure s'écoule avant que l'annonce ne tombe, définitive:

"Je suis désolé messire Kerenn, nul ici ne sait où se trouve le Seigneur Cromax actuellement."

Un grondement de dépit s'échappe de ma gorge face à ce contretemps, mais il s'était lui-même défini comme un chantre de la liberté, alors quoi d'étonnant? Ma seule piste est désormais ce temple des Plaisirs Kendran mentionné par le Sindel lors de notre première rencontre, espérons que j'aurais plus de chance là-bas. Sans plus tarder, je remercie le milicien et quitte le bâtiment d'un pas rapide afin de me rendre à la zone d'embarcation, non sans me sentir étrangement étranger en cette cité humaine. C'est évidemment le cas, d'un côté, mais mon sentiment dépasse la seule question raciale, c'est plus que cela, un peu comme si je n'appartenais plus à ce monde que j'ai pourtant si longuement arpenté.

Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?
Zenrin Kushu

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Yliria
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Re: La Milice de Tulorim

Message par Yliria » lun. 13 avr. 2020 13:12

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Pègre et pourparlers

- Tu me dis vraiment tout ?

- Oui, Charles... Pourquoi ça ressemble à un interrogatoire ? J'ai rien fait de mal que je sache !

- Est-ce que tu as conscience que je vais devoir faire un rapport à mes supérieurs et te mentionner ?

- Fais donc, c'est quoi le problème ?

Il soupira en s'adossant à la chaise sur laquelle il était assis. Après l'arrivée des miliciens et leur fouille hâtive du manoir, ils nous avaient, Derek et moi, conduit au bâtiment de la milice pour en savoir plus et j'avais l'impression que cela faisait des heures que j'étais là. J'étais fatiguée et il me retenait pour avoir des informations, pour poser toujours les mêmes questions que j'esquivais autant que possible. Je ne voulais pas avoir à dire que la pègre me faisait chanter pour obtenir quelque chose en échange de son silence. Visiblement j'étais naïve.

- Le problème, vois-tu, c'est que tu essaies de me prendre pour un imbécile. Je sais que tu as Kisp aux trousses. Il n'a pas été très discret...

- Ah... Mais alors pourquoi tu me poses toutes ces questions si tu sais déjà tout ?

- Parce que je veux savoir si tu as pris conscience de ce que tu viens de faire et ce que cela implique. Ce manoir est une épine dans le pied de la ville depuis un bout de temps et la rumeur que tu as réglé le problème va forcément se répandre, ne serait-ce pas les hommes qui t'ont vu. Tu vois le problème ? Tu y as pensé ?

Je grimaçai. Non, je n'avais pas vraiment pris ça en compte. Dans ma tête je devais faire ça discrètement, ramener l'objet et m'en laver les mains en attendant que la pègre oublie mon existence de la surface de Yuimen. Pourquoi la milice s'en était-elle mêlée ? Mon plan fonctionnait jusque-là !

- Visiblement tu commences à comprendre... Traiter avec le Woran Chauve... Je suis prêt à parier que la demande concernant le manoir vient de lui et que que la demande à la milice est également de son fait. Je ne sais pas quel marché tu as passé avec lui, mais je pense que tu t'es faite avoir.

- Il... il devait garder le silence sur ma présence en échange d'un objet qui se trouvait dans le manoir...

- Et tu lui as fait confiance ? Misère... Oh il tiendra parole, il ne dira rien. Mais les hommes qui t'ont vu aujourd'hui... Ton nom finira aux oreilles des mauvaises personnes, tu peux en être sûre.

Une main passa sur mon visage tandis que je soupirais. Je n'avais aucun mal à le croire. Une fois de plus j'allais devoir foutre le camp si je ne voulais pas attirer d'ennuis à ceux trop proches de moi. J'allais devoir rendre le vêtement à cette ordure de Woran et trouver un lieu où me rendre. Retourner voir Lichia peut-être ? Ou la forteresse de l'Opale dans les montagnes ? J'envisageais davantage cette solution, elle était plus sûre. Sorinion allait être ravi, c'était évident. Je n'avais pas envie de vivre avec la certitude de voir Kisp débarquer. Jamais il ne viendrait de front, il viendrait par derrière, comme l'ordure qu'il est, et je ne voulais pas mettre quelqu'un d'autre en danger par ma faute.

- Si tu veux de l'aide...

- Non ! Je... C'est gentil Charles, mais tu as une famille, je ne veux pas t'impliquer là-dedans. Je trouverai une solution. Je ne suis pas toute seule.

- J'ai cru comprendre. Fais attention à toi Yliria.

- Je ferai de mon mieux. Tu peux atténuer la chose concernant le manoir ?

- Je vais voir ce que je peux faire. Mais une semi-shaakte... disons que ça ne court pas les rues par ici, je ne t'apprends rien. Même si ton nom n'est pas mentionné, il saura, à peu près tout le monde saura. Enfin ça te fera gagner un peu de temps.

- Merci Charles. Et désolée de toujours te causer du souci quand je suis en ville...

Il m'offrit un sourire rassurant.

- Ne t'en fais pas, je sais que tu es quelqu'un de bien, malgré ta tendance à attirer les ennuis. Fais attention à toi surtout, et essaie de ne pas encore plus t'enfoncer, hum ?

- Je … j'essaierai ?

Il sourit plus largement, me disant que j'étais trop honnête pour mon propre bien. Je me contentai de hausser les épaules avant qu'il ne me raccompagne à l'extérieur du bâtiment où Derek s'entretenait avec un homme, visiblement un supérieur de Charles puisque celui-ci lui offrit un salut martial. Il se contenta de hocher la tête, de me fixer quelques instants avant de saluer Derek et de rentrer dans la milice sous notre regard. Charles me souhaita malgré tout une bonne journée et me laissa avec le magicien vers lequel je me tournai pour le remercier de son aide, lui tendant une pièce d'or qu'il accepta sans hésiter. Je n'aurai jamais pu faire ce satané manoir sans son intervention, j'en étais consciente, donc autant le lui dire en plus de le payer pour son aide et ses conseils.

- Bon et bien... merci pour votre aide... et vos conseils.

- Pas de quoi gamine. Sois plus prudente à l'avenir.

- J'essaierai. Vous allez faire quoi ?

- Continuer.


- Je vois... Je vous souhaite bonne chance Derek, j'espère qu'on se recroisera.

- Si tu traques les morts, on se reverra, Yliria.

Il s'en alla sur ses paroles en remettant son casque. Je l'observai un instant avant de moi-même partir dans les rues de la ville qui s'éveillait. Un étrange personnage, du début à la fin...

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Relonor
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Re: La Milice de Tulorim

Message par Relonor » mar. 21 févr. 2023 16:18

Chapitre 4 - L'objectif d'une vie d'elfe.
IX.5 La milice de Tulorim



Quittant sa nouvelle demeure aux premières lueurs du jour, Relonor se rend à la milice de la ville, guidé par le liyckor noir. Les rues sont déjà prises par les commerçants préparant leurs étals. Ici, seuls ceux qui se lèvent tôt et les elfes qui dorment peu sont dans les rues. Des rues moins bondées et donc moins de chance de se faire dérober sa bourse au milieu de la foule. De plus la présence de Karkow dissuade la plupart des voleurs à-la-tire.

Le bâtiment de la milice est finalement en vue. Peu de personnes sont présentes, mais à leur venus, les gardes jettent un regard malveillant à l’animal qui suit l’elfe noir. Pour une fois qu’il n’est pas la cible des remarques, il s’en amuse presque. Sur les traces du liyckor, l’elfe noir arrive jusqu’à une porte.

"Le bureau du capitaine de la milice se trouve juste derrière cette porte !" Désigne-t-il.

Le shaakt le remercie d’une main sur l’épaule de Karkow avant de frapper à la porte, ne l’ouvrant que lorsqu’on l’y autorise. Il se rend jusqu’au bureau où il s’y présente en s’inclinant respectueusement.

"Enchanté. Je me nomme Relonor et je souhaite exercer des missions au sein de la milice. Auriez-vous quelque chose pour un soldat tel que moi ?"

Modifié en dernier par Relonor le sam. 22 juil. 2023 21:46, modifié 2 fois.

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Gamemaster6
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Re: La Milice de Tulorim

Message par Gamemaster6 » jeu. 23 févr. 2023 19:20

Intervention de Milice pour Relonor


- ENTREZ !

Une fois la porte ouverte, le shaakt peut voir un imposant humain derrière un bureau qui semble presque trop petit pour lui malgré sa taille tout à fait normale. L'humain lève les yeux, aperçoit Relonor et un air ennuyé et quelque peu exaspéré se peint sur son visage malgré la proposition de l'elfe noir. Il se penche alors sur le côté pour fouiller dans un tiroir et en sortir un épais registre qu'il ouvre avant de faire signe au shaakt d'approcher. Il note quelque chose dans le registre avant de reprendre.

- Une mission ? Pour ça faudrait que je sache qui tu es et ce que tu vaux, mon gars. T'as pas l'air trop mal équipé, mais ça veut pas dire grand chose. on compte plus le nombre de fils à papa qui peuvent s'acheter des équipements décents et être quand même pas capable de rattraper un gobelin.

Il soupire, visiblement désespéré par un souvenir que lui seul connaît.

- Y'a bien quelque chose. Un marchand a besoin de récupérer son argent qu'il a aimablement prêté sans jamais le voir remboursé. Trouve un certain... Harti au Pied-Mou - là encore il soupire.- Et soutire lui ce qu'il doit. Je me fiche de l'état dans lequel tu le mets, seul l'argent importe. Il doit 1 850 yus et doit se trouver dans les environs du port. Fais ça et je verrai ce que tu vaux.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Relonor
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Re: La Milice de Tulorim

Message par Relonor » ven. 21 juil. 2023 16:10

Chapitre 5 - La milice de Tulorim

IX.5 La milice de Tulorim (suite)



Celui qui lui fait face est de la pire espèce : un humain. La race la plus hautaine et méprisante qui soit. Il fait preuve d’un bon contrôle de soi, se refusant à rire, malgré la petite taille du bureau qui renvoie de l’homme une image de gros pataud mal équipé. Quand bien même son visage présente des signes clair d’ennui devant la présence de l’elfe noir, il s’en va chercher un tiroir sur le côté, déposant un registre qui s’y trouvait. Ce n’est que là qu’il fait signe à Relonor de s’approcher.

Il laisse entendre qu’il a des missions intéressantes à proposer, mais pour l’heure, il doit juger des capacités du shaakt, ne préférant pas se fier à l’équipement pourtant révélateur, sous prétexte que les fils à papa sont monnaie courante et pourtant incapable d’être en mesure de rattraper un simple gobelin. S’il savait que l’elfe noir préférait les planter contre un mur en bois à distance, pour éviter de courir, il n’oserait pas douter de l’être qu’il a en face de lui. Finalement, il s’arrête de feuilleter son registre, allant jusqu’à une page précise. Quelque chose lui est sûrement revenu en tête. Une simple histoire d’argent prêté et qui attend encore d’être remboursé. Un certain Harti au Pied-Mou semble devoir pas moins de mille huit cent cinquante yus. Une jolie petite somme dont le montant est si haut que les véritables raisons du conflit sont clairement autres. Qu’importe pour l’homme derrière son comptoir, il faut récupérer l’argent, sans s’inquiéter de ce qui peut arriver à la personne endettée. Ce n’est qu’après que le shaakt aura droit à une mission plus intéressante.

(Mmmm, je pourrais tout simplement lui donner cet argent, mais cela ne fera qu’accentuer l’idée de fils à papa qu’il semble avoir de moi. Un fils à papa ? Moi, un shaakt ? Ces humains ne cesseront jamais d’être aussi stupide !)

D’un simple hochement de tête, Relonor accepte la proposition.

"J’espère que vous aurez mieux que cela, lorsque j’en aurais fini !"

Clame-t-il avant de quitter le bureau, puis le reste de l’établissement.


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Nhaundar
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Re: La Milice de Tulorim

Message par Nhaundar » ven. 14 juin 2024 22:33

VIII 18 Information de tablée

VIII 19 Le pouvoir de Tulorim


J’arrive haletant aux portes de la milice. Contrairement aux cités comme Oranan ou Kendra Kâr, on ne me fixe pas à mon arrivée. D’autres shaakts sont d’ailleurs présents, ainsi que des garzocks. Je cherche du regard la personne qui pourrait éventuellement me renseigner concernant les personnes mises en détention. Un homme, derrière un comptoir semble faire cet office. Une armure de bonne facture à l’effigie de la milice de Tulorim, les cheveux bruns à peu près coiffés, sa barbe est taillée tandis que la moustache semble particulièrement touffue. D'une corpulence plutôt bonne, il est cependant difficile de déterminer s’il est plus gras que musclé. Occupé à rédiger un parchemin, je tape de petits coups sur le bureau à mon arrivée, pour capter son attention.

"C’est pour quoi ?" Me demande-t-il simplement.

"Une femme aurait été enfermée il y a peu. Elle devrait se nommer Sylve. Est-ce qu’elle se trouve ici à tout hasard ?" Fais en allant au vif du sujet.

"Ca se pourrait ! En quoi ça vous regarde ?" Réplique-t-il.

"Si s’agit de la personne que j’ai en tête, je souhaiterais savoir comment je peux la faire sortir d’ici." Lui dis-je.

"La faire sortir vous dites ?" Reprend-il, alors que je discerne dans ses yeux une lueur qui ne me plaît pas. "Dans ce qui il vous faudra payer ses réparations et amendes à sa place ! Votre nom ?"

"Nhaundar Zanakfein. Et cela monte à combien ?" Fais-je inquiet.

"Voyons…" Il sort de son tiroir une liste que je ne suis pas en mesure de lire. "Destruction de bien publics et privés…refus d’obtempérer…agressions du personnel des quais et gardes agréés par la milice…engendrant une mise à pied de plusieurs jours et…préjudice moral." Alors qu’il semble compter, j’ai bien vu que quelque chose cloche à la lecture. Comme s’il était en train d’inventer au fur et à mesure. "A cela il faut aussi rajou…" Déclare-t-il avant que je ne l’arrête.

"Un instant. Avant que je n’accepte de payer, il vous faudra me présenter la personne. Je ne compte pas débourser quoi que ce soit pour une inconnue."

"Désole, mais seuls les gradés de la milice y ont accès !" Refuse-t-il.

"Et si on s’arrangeait tout les deux ? Si ce n’est pas elle, je vous file un dédommagement."

Dans ses yeux je perçois de l’hésitation. Si la proposition semble l’intéresser, quelque chose l’empêche d’accepter l’offre. Le gain est facile, mais il doit y avoir une conséquence l’empêche d’y accéder. L’homme est-il intègre ? Si c’était le cas, il ne serait pas en plein doute. Un petit coup de pouce pourrait l’aider à pencher en ma faveur. D’un geste discret, je porte ma main à ma bourse de yus pour n’en sortir qu’une unique pièce, mais en argent. Cent yus porté à son regard et offerte gracieusement. C’est ce qu’il pense en portant sa main pour l’attraper, mais un geste de retrait l’en empêche.

"Amenez-moi à elle je vous prie et elle sera à vous !" Dis-je dans un murmure audible uniquement pour lui.

Cette fois-ci, l’appât du gain est plus fort et ordonnant à un milicien de prendre sa place un bref instant, il m’invite à le suivre. Je crains un instant qu’il ne s’agisse que d’un guet append, dans le seul but de subtiliser le reste de mes yus. Non, à défaut d’avoir l’intégrité d’un milicien honnête et droit, il a au moins le sens d’un accord verbal. Je débouche dans le quartier des cellules, au vu des nombreux barreaux présents et de l’attitude mauvaise des résidents à la présence du milicien. Nous nous arrêtons dans une pièce où une femme y est assise, prostrée contre elle-même, cachant son visage derrière ses jambes. Des cheveux blonds longs et un physique proche de celle que j’espère retrouver me font battre mon cœur.

"Hey la blondasse ! Y’a quelqu’un pour toi !" Déclare le milicien.

"Allez tous vous faire foutre !" Lâche-t-elle dans une attitude complètement résignée, mais dont la voix familière et confirme l’identité.

"Quel accueil ! J’ai connu mieux de ta part !" Fais-je amusé de la voir dans une telle situation, mais bien décidé à l’en faire sortir.

A ma voix, la semi-elfe lève la tête dans ma direction et ses yeux rougis par les larmes prennent la forme d’un profond soulagement. Elle se lève précipitamment et se rue sur moi, enfin sur les barreaux qui nous séparent.

"Nhaundar ! Tu es en vie !" Sourie-t-elle proche de moi.

Je perçois son souffle sur ma peau et son odeur enivre rapidement mes sens. Trouver un moyen de la libérer devient une rapide nécessitée. De son côté, le milicien s’inquiète de notre accord.

"Dis, t’as pas oublié quelque chose ? Pas la peine de chercher à la libérer, je n’ai pris aucune clef avec moi !" Cependant, il est rapidement interpelé par les autres prisonniers. Autour de nous, ceux-ci s’en donnent à cœur joie pour mettre une ambiance malsaine en nous voyant moi et Sylve près l’un de l’autre, ce qui agace fortement le milicien qui m’a accompagné. "Taisez-vous sales rats !" Hurle-t-il en frappant les mains tenant les barreaux d’un bon coup de pied maîtrisé par l’expérience du geste.

"Nhaundar, ils ne comptent pas me faire sortir, je…je veux rentrer chez moi !" Me chuchote-t-elle les yeux implorants.

La libérer ?Bien que c'est précisément ce que je compte faire, on ne sort pas des cellules d’une milice comme ça. Mais l’impossibilité pour elle de sortir des emmerdes où elle se trouve prouve qu’il faut improviser au fur et à mesure. User des droits dans une ville comme Tulorim est une perte de temps et surtout d’argent. Mon esprit réfléchit à toute vitesse et si j’ai peut-être une idée de comment ouvrir sa prison de fer, il me faut de quoi détourner l’attention du gardien. L’idée me vient, ou du moins, j’ai un accord à respecter. Prenant ma bourse, je laisse sortir une pièce d’argent et l’envoie au milicien, le remerciant. Hélas, mon geste est étrangement malhabile et la pièce se retrouve près d’un des barreau d’une cellule. Les mains vives de plusieurs résidents se précipitent sur le disque d’argent. Le milicien fait de même et rapidement une lutte se fait entre les deux côtés des barreaux. De mon côté, j’interpelle la semi-elfe. Je porte mes bras entourant le verrou, mais je change d’avis en prévision de la suite.

"Met tes mains ainsi !" Dis-je en imposant à la captive mes directives.

Celle-ci m’obéit et canalisant mes fluides dont ceux de terre pour générer mon sort, le corps de ma camarade se pare d’une enveloppe de pierre, de même que ses bras qui, dotés de cette protection lourde, brise le verrou qui la retient. Une bonne chose de faite. L’espoir renaît dans ses yeux et lorsque je lui désigne le milicien sur le point de perdre sa lutte, désavantagé par le nombre, une fureur vient prendre place dans son regard. D’un coup sec, elle libère ses bras des barreaux fragilisés et s’en vient remercier le milicien pour son séjour par un revers de droite renforcée par la pierre. Frappé à la tête, l’homme tombe au sol sous les hourras des prisonniers.

"Ne perdons pas de temps !" Lui dis-je.

Nous reprenons la route, l’esprit tournant à une allure folle. De l’autre côté de cette porte, de nombreux miliciens sont présents. J’arrête l’elfe et plonge mon regard dans le sien.

"Il y a un ennemi dehors, particulièrement dangereux : la justice de Tulorim ! Face à un ennemi aussi dangereux, il faut un calme à toute épreuve et l’esprit vif, comme tu le ferais pour remporter tes duels à l’épée. Garde en tête que tu es libre à présent. Le milicien t’a lavé de tout soupçon donc tu n’as aucune raison d’être inquiétés par les miliciens présents." Vive d’esprit, elle comprend rapidement que je l’oriente pour forcer son esprit à être aussi calme que face au danger du combat. "Une dernière chose…fait toi la plus belle possible pour détourner l’attention des hommes !"

D’un sourire en coin sur son visage en me regardant, elle défait les liens d’un de ses brassards en me suivant. J’inspire fortement pour chasser la tension qui m’habite et ouvre la porte pour arriver là où j’ai interpellé le milicien la première fois. Bien entendu, les regards se portent sur nous, étrange couple dénué du milicien qui m’accompagnait. Rapidement, je vois l’homme qui a remplacé son confrère actuellement dans le royaume des songes et des maux de tête. Celui-ci paraît inquiet en nous voyant et je préfère devancer une potentielle réaction de sa part, pouvant appeler les gardes pour nous appréhender. Je prends un air et un ton soulagé en le voyant.

"Ha vous êtes encore là, parfait ! Tenez, votre collègue m’a parlé des frais de gestion pour la sortie de mon amie !" Dis-je en prenant ma bourse de yus dans la main.

"Des frais de gestion ?" Dit-il un peu incrédule.

"On m’aurait menti, ce n’est pas à vous que je dois donner ceci ?" Fais-je en sortant une autre pièce d’argent.

La couleur du cercle d’argent attise de nouveau la curiosité du milicien, mais pas autant que Sylve. Marchant dans la pièce, elle avance avec une sensualité que je ne lui connaissais pas. Du lacet qu’elle a dérobé à son brassard, elle attache ses cheveux en queue de cheval, laissant entrevoir sa douce nuque et surtout, elle adpote ainsi une posture épousant avec délice les courbes de son corps, sa poitrine bombée en avant et les fesses légèrement en arrière, j’ai moi-même un moment d’arrêt devant le spectacle qu’elle offre.

(Ressaisis-toi, il faut vite partir !)

"Du coup, je vous laisse vous charger des formalités !" Dis-je en laissant la pièce dans sa main avant de rejoindre le centre d’attention pour nous diriger vers la sortie.

"Ho, attendez vous…" Commence-t-il a dire avant que je ne l’interrompt, sans que je ne m’arrête.

"Oui je sais, aucun port d’arme dans l’enceinte de la cité, je m’en suis déjà porté garant ! Et merci encore !" Fais-je en pressant un peu le pas pour sortir.

Une fois dehors, nous retrouvons ma monture et la réaction de recule de Sylve est impressionnante lorsque Mange-botte présente son énorme visage de Corgy géant.

"Mais c’est quoi ce truc ?" Panique-t-elle.

Ne désirant pas perdre de temps et voulant crâner un peu devant elle, je monte sur Mange-botte.

"Tu le vois bien ! C’est un chien géant ! Allez monte vite ! Je t’explique en chemin." Fais-je en lui tendant la main, la pressant un peu du geste.

Son hésitation se rompt rapidement devant notre situation périlleuse. A tout moment, les miliciens peuvent se rendre compte de la supercherie et nous poursuivre. Elle accepte ma main tendue et se pose derrière-moi. Nous prenons le chemin le plus court pour sortir de la ville. Prendre un bateau nécessite trop de temps, temps durant lequel les gardes auront tout le loisir de nous retrouver. Les vaisseaux volants des Sindeldi seront une meilleure option, puisqu’ils n’ont pas de lien avec la milice locale et s’ils n’y a pas de départ, au moins nous seront hors de l’enceinte de la cité. En tout cas, notre sortie ne passe pas inaperçue avec le Corgy géant.


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