Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre
Chapitre XXI.3 : Une réunion touchante
Chapitre XXI.3 : Une réunion touchante
Hatsu eu alors un geste qui surprit grandement Akihiko : joignant les deux mains entre son ventre et son bassin, elle s'inclina profondément devant lui. Akihiko aurait rit au nez de celui qui lui aurait dit qu'un jour l'héritière d'une des grandes familles d'Oranan s'inclinerait devant lui.
"Je vous présente mes excuses pour ma rudesse, j’ai tendance à m’emporter lorsqu’il s’agit de ma famille.
- N'aillez crainte je ne vous en tiens pas rigueur. Une telle réaction est tout à fait compréhensible.
- Je viens avec vous, je dois le voir, j’ai besoin de m’assurer qu’il va bien. Pas que je remette en doute vos paroles mais… c’est mon jumeau vous comprenez, j’ai besoin de le savoir en sécurité. Je vais les convaincre."
L'enchanteur ne rajouta rien et se contenta de suivre la jeune femme qui se dirigeait vers les membres de son clan. Là, il prit soin de rester quelques mètres en recul pour ne pas gêner de sa présence une affaire qui ne le regardait pas. Les négociations furent rapides et unilatérales : Hatsu fit comprendre qu'elle souhaitait le suivre pour une affaire urgente et qu'elle le ferait, quoi qu'il arrive. Évidemment, le chef de la garde s'y opposa fermement, de même que la famille. C'est la matriarche qui débloqua la situation : une supplique de sa fille sembla lui faire comprendre quelque chose et elle coula brièvement un regard à l'enchanteur. Akihiko soutint son regard mais ne dit rien. Finalement, la mère Ôkami donna son autorisation et après une mise en garde lourde de sens à travers ses yeux, le chef des soldats abdiqua à contre coeur et confia sa protégée à Akihiko.
Hatsu se mit donc à suivre Akihiko en direction de chez Anthelia, et il ne fallut que peu de temps avant qu'un barrage de questions inévitables ne lui tombe dessus.
"J’aurais voulu savoir. Quel est votre intérêt dans tout cela ? Qu’est-ce que V… Kage vous a dit pour que vous risquiez votre vie et votre réputation pour venir en aide à ma famille que vous ne connaissez même pas ?
- De légitimes questions, damoiselle Ôkami. Mais je ne sais pas si mes réponses vous satisferont..
Sachez d'abord que je fais peu de cas de ma réputation. Je fais ce que j'estime être juste. Lorsque Kage est venu me trouver, il m'a expliqué les raisons qui le poussait à vouloir œuvrer contre l'assassin de son père. Il y a des émotions qu'on ne peut mentir, et la colère que je lisais dans ses yeux était authentique. Arrêter un homme aussi malfaisant que cette ordure est une raison suffisante pour aider celui qui a en sus sauvé à de nombreuses reprises un ami qui m'est cher. J'ai par la suite pu constater de mes propres oreilles que ce capitaine était un odieux personnage. C'est donc sans regret que je lui ai... disons, brutalement vidé ses poumons d'air, dit Akihiko pour ne pas dire les choses trop ouvertement, choisissant ses mots avec soin pour qu'une tierce personne ne puisse comprendre de quoi il parlait. Hatsu comprit bien entendu et un sourire carnassier étira ses lèvres sur les derniers mots. Alors disons que j'ai plus aidé Kage que votre famille. Je ne suis qu'un citoyen ordinaire, le clan Ôkami m'est donc inaccessible. J'ai agit par convictions personnelles plus que par intérêt. Puis, je suis les préceptes de Valyus : protéger ceux qui sont dans le besoin fait partie de mes "obligations". Sans oublier que je suis également en possession de ceci, conclut-il en tapotant le pommeau de la Kizoku.
- J'ai beaucoup lu à son sujet. Les légendes concernant les épreuves et le fourreau sont-elles vraies ?
- Pour la plupart, oui. Je dirais même presque toutes en réalité. Bien que je ne puisse pas m'étendre sur le sujet, je peux vous confirmer que c'est bel et bien la Kizoku-Rana qui choisit ses porteurs. Mes idéaux de justice et de protections hérité des préceptes de Valyus m'ont fait être choisi. C'est ma Voie. dit-il humblement.
(Faut aussi dire que tu as un sacré potentiel pour te mettre dans des situations improbables. Ne serait-ce que pour citer Nessima...)
- Je peux au moins vous montrer ceci, le symbole des porteurs qui n'apparaît que peu dans les légendes, dit Akihiko en ignorant la pique de sa Faëra et en montrant la Kizoku Hana marqué sur le dos de sa main gauche. C'est la Kizoku Hana, ou "Fleur de Rana". Coup du hasard, cela représente un lotus stylisé. Les deux pétales de gauche représentent le Courage, accepter et poursuivre sa Voie quoi qu'il arrive. Les pétales de droite représentent eux la Sagesse, pour appliquer sa Voie avec discernement. Enfin, le cœur de la fleur symbolise la Force, nécessaire à tout les porteurs pour affronter les épreuves et soutenir notre Courage pour arpenter notre Voie. Dans mon cas, c'est le Courage de rendre la justice qu'importe celui en face de moi, la Sagesse pour rendre cette dernière équitable, et la Force d'abattre la juste sanction quand tout les autres moyens ont été épuisés."
Hatsu sembla méditer quelques moments sur le sens des paroles de Akihiko, pendant qu'Amy papillonnait dans l'esprit de son maître, les ailes d'un jaune brillant. Elle était fier de la description juste et humble de l'enchanteur. Elle posa ensuite quelques questions supplémentaires, entre autres sur la furie de Rana, et fini par demander avec curiosité à voir la lame. Akihiko s'exécuta et la lame de Faerunne brilla au soleil sous les yeux quelques peu impressionnés de la noble. Tout comme son frère, elle n'essaya pas non plus de la toucher, ce que Akihiko interpréta comme une marque de respect.
Une poignée de minutes plus tard, les deux jeunes gens arrivèrent devant la maison d'Anthelia. Passant le petit portiillon, Akihiko se retourna vers Hatsu, la main sur la porte.
"Nous voici chez mon amie, Anthelia. Il y a quelques temps, c'était encore la tatoueuse magique d'Oranan. Mais malheureusement, les encres magiques se sont rarifiées et il n'est plus possible pour elle d'exercer sa profession. Sa boutique est donc fermée... et elle n'a donc plus de clients. C'est pourquoi j'ai choisi cet endroit. Oh, et une dernière chose... Akihiko s'assura que personne ne pouvait l'entendre et se pencha vers la jeune femme en parlant à voix basse. Ryo se doute de quelque chose à propos de votre relation avec Kage. Ce grand dadais n'arrivait pas à cacher son inquiétude à votre sujet. En revanche, il ne sait rien de sa véritable identité, celle de Vohl Del'Yant. Alors faites attention en sa présence, il ne sait pas tant de chose que ça."
Ce dernier conseil donné, Akihiko ouvrit la porte pour faire entrer Hatsu et assister à une scène qui resta gravée dans sa mémoire comme l'un des moments les plus hilarants de sa vie.