Les Monts Eternels

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels

Message par Madoka » dim. 18 juin 2023 08:26

((post squelette


Mado se positionne derrière Ezak))

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels

Message par Arkalan » dim. 18 juin 2023 09:25

- remercie Freida de l’avoir aidé
- part à l’avant du groupe avec les autres
- utilisation de la compétence pistage pour repérer d’éventuelles traces de danger.

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels

Message par Cromax » dim. 18 juin 2023 12:30

Tous finissent par s’accorder sur la voie à suivre : celle du gardien. Même les shaakts, et je leur en sais gré, optent pour ce choix de raison. Dan ne peut s’empêcher de la ramener, confirmant une tension réelle entre lui et les matriarches, même s’il sait avoir besoin de l’aide de la petite troupe de la commandante. Freida, elle, reprend l’air de rien le rôle de guide qu’elle n’a jamais quitté, indiquant que les dangers de ces hauteurs ne sont pas les givralions. Un danger que nous avons évité ! Yay.

Tous se préparent donc à la nouvelle journée de marche dans ces steppes glacées. Enfin, je dis steppes, mais ce sont des plateaux de haute montagne, des pics enneigés, des rocs abrupts, des crêtes acérées. J’suis pas géographe, hein ? Laissant le groupe à ses difficultés de progression, non sans leur laisser Lysis à portée, en cas de besoin d’une allumeuse pour briser la glace ou d’une bombe prête à tout faire péter, je prends mon envol.

Je mène l’exploration, intangible. Dan indique une direction, loin devant. Un point brillant dans le néant blanc. Attentif, je m’avance, prends de l’avance, guettant le moindre mouvement, la moindre trace au sol, la moindre grotte, la moindre trace de cadavre dévoré. Un truc qui appellerait la présence d’un gardien, quoi. « Que voient vos yeux d’elfe », me soufflerait sans doute Ezak en attendant le retour de son roi. Et il aurait raison, hey. Les miens ont une sacrée bonne vue.

Je joue ainsi les éclaireurs, gardant toujours, afin de ne pas les perdre, le groupe visible à l’arrière. Aussi loin que je peux, sans les perdre de vue.

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Gamemaster6
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Re: Les Monts Eternels

Message par Gamemaster6 » dim. 18 juin 2023 14:37

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 4 : La Fin de l'Ascencion

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Face au crâne géant, Freida approcha et posa sa main dessus. Il se fissura sous la faible pression, preuve de son ancienneté et de sa fragilité. Freida l'étudia quelques instant mais secoua la tête en reprenant sa place.

- Cela ne ressemble à rien que je connaisse. Navrée.

Que ce soit une bonne ou une mauvaise nouvelle, la jeune femme ne sembla pas vraiment inquiète à cause de sa présence et le groupe reprit son chemin, précédé par un Cromax vigilant qui n'avait sous les yeux qu'une étendue blanche et grise à observer. Rien de très palpitant ne semblait risquer de se passer par ici. Sibelle était bien la seule à avancer avec facilité, grâce à ses raquettes, mais il était étonnant de voir Dan avancer avec la même aisance sans un équipement similaire. Il semblait que le neige n'était pas vraiment une entrave pour lui. La gorge étroite que le groupe dû parcourir en file n'apporta aucune péripétie avant qu'ils ne débouchent dans un endroit bien plus vaste. Une étonnante formation naturelle de forme circulaire qu'ils comprirent comme étant un immense lac gelé entouré par d'immenses falaises abruptes. Et, de l'autre côté de ce grand lac, majestueuse, les attendait une figure que Faëlis pu reconnaître sans mal.

Yuia.

Immense, la déesse portait son regard sur le groupe. Vêtue d'un simple drap laissant entrevoir ses formes voluptueuses que le tissu semblait simplement caresser, elle était magnifique et personne ne pouvait rester indifférent à sa beauté. Même les shaakts se mirent à la contempler, subjugués par la divinité aussi immobile que la glace. Car c'était bien ce dont il s'agissait. Une immense et magnifique statue de glace perdue au milieu des montagnes. Qui pouvait bien l'avoir sculpté ? Faëlis ne pouvait qu'apprécier la justesse de l'art qu'il avait sous les yeux. Pour avoir vu de ses yeux la déesse, c'était une représentation parfaite de cette dernière. Comme si elle se trouvait là et qu'elle avait été immortalisé dans le fluide qui la composait. Un chef d'œuvre de précision et d'abnégation.

Freida, étonnamment, fut la première à avancer. Elle posa un pied précautionneux sur le lac gelé.

- Elle semble solide. Mais peut-être vaudrait-il mieux en faire le tour ? Si tant est que ce soit possible.

Dan, se porta à son tour sur le lac et fut plus... direct, en sautant carrément sur le sol gelé, sans que cela n'ait le moindre effet. De son pont de vue en hauteur, Cromax pu même clairement voir que le lac, s'il prenait la majeure partie du cirque naturel, laissait tout de même un passage sur la droite. Ce qu'il put voir, en revanche, c'était une masse sombre sous la surface du lac. Soit le lac était si profonde que l'eau devenait sombre, soit quelque chose d'immense dormait dans les profondeurs du lac. Le reste du groupe, inconscient de ce que Cromax pouvait observer, devait prendre la décision qui s'imposait. Le tour, ou bien tout droit ?


Récapitulatif des bobos et actions:

Je rouvre la discussion de groupe avec les mêmes règles que la dernière fois. Je réponds aussi vite que possible, mais nouveau tour tous les jours à 13h30-14h, sauf si tout le monde a donné une réponse avant. Et pour ceux qui savent qu'ils ne vont rien dire, mettez le dans la discussion, que je sache. :pouceup:

Xp :
Ezak : après résolution de la situation
Sibelle: après résolution de la situation
Madoka: après résolution de la situation
Cromax: après résolution de la situation
Faëlis: après résolution de la situation
Arkalan : après résolution de la situation


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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Sibelle
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Re: Les Monts Eternels

Message par Sibelle » sam. 24 juin 2023 14:16

Bien qu’elle soit de la région, Freida fut incapable de nous apporter des informations sur l’immense crâne que nous avions croisé.
Nous reprîmes la marche, Cromax poursuivant son rôle d’éclaireur. Pour ma part, je ne vis rien d’autre qu’une étendue blanche et grise, ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi.

Bien que mes raquettes me permettaient d’avancer rapidement dans la neige, je ralentis toutefois le pas afin de ne pas trop distancer mes compagnons. Voyant la facilité du Maître Dan à marcher dans la neige, mon regard se porta sur ses pieds. Et c’est avec une surprise non dissimulée que je constatai qu’il ne portait pas de raquettes ni d'autres équipements adaptés à la neige. La traversée se fit sans encombre et nous arrivâmes à un endroit beaucoup plus vaste, circulaire. Sans même nous consulter, nous comprîmes qu’il s’agissait là d’un lac gelé. Sur l’autre rive se tenait une immense représentation de Yuia. Comme les autres, je fus, un bon moment, absorbée par cette beauté de glace, par ses traits si parfaits, par ses formes si proportionnées.
Freida, reprenant son rôle de guide, avança, avec précaution, sur le lac gelé. Elle évaluait que la glace pourrait résister à notre poids, mais proposa tout de même d’en faire le tour.

Dan ne prit pas autant de précautions, sautant sans scrupule sur l’eau gelée. Bien que mon regard perçant tentait de déceler la moindre fissure suite à son action, je ne vis rien. Je poussai alors un soupir de soulagement. Apparemment moins rassurée, Cromax, sous sa forme de volatile, fonçait droit sur nous, à une vitesse surprenante.

Une fois à notre hauteur, il nous apprit en panique que de sa position en altitude, il avait pu percevoir une immense ombre dans les profondeurs du lac. Il suggéra alors de contourner le lac, ayant vu un passage à notre droite.

Mes compagnons furent tous d’avis de suivre la proposition de Cromax. J’approuvai également d'un simple:

« Bonne idée »

Afin de vérifier les propos de Cromax, maître Dan s’agenouilla au sol et posa sa main dénudée sur la glace. Après un court moment, il se releva pour nous annoncer que la glace était de nature magique. Il supposait qu’il en était de même pour celle qui avait formé la statue en l’honneur de Yuia. Il en vint donc à recommander lui aussi de contourner le lac.

Cromax suggéra alors que ce qui se trouvait sous le lac n’était peut-être pas le gardien, mais la chose que le gardien avait sous surveillance.
Je me tournai vers Cromax,

« Ta remarque est judicieuse Cromax. Si tu as raison, il faut non seulement s'assurer de ne pas réveiller l'être sous la glace, mais aussi de ne pas attirer l'attention du gardien.»

Dan compléta notre réflexion en ajoutant que l’être à l’origine de cette glace magique était sans doute le gardien. Il reprit alors la route. Seule Freida demeurait immobile, son regard fixé sur la glace.

Je mis ma main sur l'épaule de Freida et l'interrogea du regard. Puis ensuite, je l'encourageai d'un signe de tête à reprendre la route avec nous.

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels

Message par Madoka » dim. 25 juin 2023 01:48

Plus curieuse que nous autres, Freida pose une main sur l’immense crâne. Une courte inspection lui fait dire qu’elle n’a jamais vu chose pareille ; un faible et court contact suffit pourtant à ce que le crâne se fissure. Abîmé, devenu friable par le temps. Combien de temps ? Nul ne demande, pas même moi. Nous reprenons la marche.
J’avance lentement, levant haut les genoux et tentant au mieux de placer mes bottes sur les traces tassées dans la neige épaisse, amoncelée au fond de cette nouvelle faille. Souvent je lève la tête, cherchant ce point lumineux maintenant caché par l’étroitesse des falaises qui nous surplombent.
Ces longues marches difficiles et fatigantes ont finalement fait naître une sorte de seconde conscience, un recul nécessaire à l’acceptation mêlé d’un plongeon en profondeur ; semblable en substance à la méditation immobile des miens.

Le temps passe sans décompte, la distance parcourue sans examen ou considération. Mais ce qui se dresse devant nous me fige un instant. Une large étendue circulaire, plane et lisse, entourée d’immenses falaises abruptes nous fait face. Un lac gelé, enclavé … et à première vue sans autre issue. A l’opposé, une haute sculpture de glace, si fine et détaillée qu’on dirait qu’un être vivant a été figé dans la glace ; un être immense et majestueux, irréel de perfection et glaçant de pureté. Au milieu de nulle part trône une statue de glace d’une femme magnifique qui porte son regard sur nous, si déliée qu’on perçoit les formes de son corps sous le tissu translucide qu’elle porte, une vision qui subjugue et questionne.

La voix de Freida, soudaine et inattendue comme sortie du contexte, résonne autour de nous tandis que j’en étais à l’impensable conception d’une telle merveille.
Le pied sur le lac gelé, elle juge la glace solide mais envisage la possibilité d’en faire le tour … avant que le maître magicien ne saute sur la glace plus lourdement. Détournant mon regard de la statue, je grimace d’effroi, à un mouvement de lèvres de les prévenir que rien ne me fera marcher sur un lac gelé, quand Cromax plonge vers nous à pic. Il exige le silence. Sous la glace dort quelque chose qu’il pressent être le fameux gardien. Il a aperçut une ombre immense et, clairvoyant, préconise de contourner le lac par le chemin qu’il a détecté à notre droite.

Mes compagnons et moi acquiesçons rapidement à la proposition mais Dan s’agenouille sur la glace et y pose directement une main, l’y laissant quelques instant avant de la retirer. Ne cachant pas mon malaise, je m’écarte pendant qu’une coure discussion n’anime Cromax et le magicien. La glace est magique, sans doute la même utilisée pour sculpter la statue de la Déesse Yuia, que j’observe alors sous un nouvel angle. Cromax, lui, émet l’hypothèse, d’ailleurs non rejetée par Dan, que la chose sous la glace n’est pas le gardien mais ce qu’il garde. Une hypothèse plus que plausible étant donné que Dan estime que la magie, puissante au demeurant, vient directement de lui.

Puissante ou pas, il y a déjà trop de magie pour moi … Et qu’elle serve à garder enfermer une créature ou qu’elle lui serve de cocon m'importe peu, au final, du moment que nous parvenons à contourner le lac et trouver une issue sans se faire remarquer.
Précédé de quelques secondes déjà par Arkalan, le magicien prend la direction indiquée par Cromax, suivi par les shaakts, restés silencieux. Freida, les yeux rivés sur la glace, reste immobile. Première à s’en approcher, dernière à s’en éloigner … mes craintes s'agitent. Je me rapproche d’elle en compagnie de Sibelle qui pose une main sur son épaule.

« Un soucis ? » demandé-je alors avec sollicitude.

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels

Message par Ezak » dim. 25 juin 2023 06:48

Freida ne pus pas me renseigner sur l’origine du crâne. Était-ce vraiment important ? Nous reprîmes route avant de tomber sur immense lac gelé qui nous séparait d’une immense statue, représentation de Yuïa. Je restai un moment subjugué par la vue, le travail d’artiste de la vue, où bien était-ce ces formes voluptueuses qui agrippait un œil vorace ?

Je détournai mon regard pour constater que Dan sautait férocement sur la glace pour en tester la solidité. Une folie ? Je ne le pensais pas. Ce type avait tout de même l’air de savoir ce qu’il faisait, le froid avait-il seulement emprise sur lui qui traversait la neige avec une aisance douteuse.

C’est le moment que choisis Cromax pour revenir vers nous extrêmement alerte. Selon lui quelque chose était sous la glace. Une glace de nature magique à en croire Dan. Cromax avait aperçu un chemin sur la droite et conseillait de le prendre pour contourner le lac. Cela me semblait la meilleure chose à faire.

« Faisons ça. »

Nous étions quasi-tous sur la même longueur d’onde. Dans un bref échange entre Dan et Cromax, nous apprîmes que la magie de glace pourrait provenir du gardien et qu’elle était puissance. Faelis lui, conseillait de garder une certaine distance entre nous, au cas où la chose sous la glace sortirait. Ce n’était pas bête. J’acquiesçai et m’apprêtai à laisser quelques mètres entre moi et la pointe de notre formation Sibelle, mais cette dernière tardait. Je la vis, elle et Madoka, se dirigeant vers une Freida préoccupée en direction du lac. Encore un commérage de femmes !

Je patientai, attendant que Sibelle reprenne la tête; tendant l’oreille, alerte tentant de percevoir ce qui préoccupait tant Freida.



HJ : J'ai oublié de le repréciser à la précédente MAJ mais Ezak possède également des raquettes.

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels

Message par Faëlis » dim. 25 juin 2023 10:15

Bientôt, la forme scintillante se révéla, et pendant un instant, Faëlis resta interdit, croyant que Yuia en personne était descendue sur Yuimen. Mais non, bien sûr, il s'agissait d'une statue. Mais une statue aussi gigantesque que réaliste. Elle semblait faite de glace et dominait un vaste lac gelé. L'elfe blanc pris soin de la contempler, ce qui équivalait toutes les prières du monde pour une telle divinité. Cependant, ensuite, il prit la peine de poser un genou à terre.

(Yuia la magnifique, vous qui m'avez offert le don de l'ordalie avec Gaia. Vous dont la beauté illumine le monde, puissiez-vous ouvrir le passage en toute sécurité à ceux qui viennent défendre votre volonté.)

Pendant ce temps, Dan donnait quelques coups de pied pour vérifier la solidité de la glace. Mais aussitôt, Cromax retomba du ciel en criant de faire silence. Une vaste forme se découpait sous le lac ? Selon lui, il y avait un passage sur le côté qui permettrait d'éviter de marche sur la glace.

L'offre semblait raisonnable, et tout le groupe approuva. De toute façon, sachant qu'il y avait un « gardien » dans les environs, ils n'avaient guère le choix ! Néanmoins, ce que Faëlis se garda de dire à haute voix était que s'approcher des montagnes le mettait à porté d'une embuscade. Il y eu quelques échanges, alors que tous se posaient la question de la chose sous la glace, mais l'elfe blanc préféra juste signaler :

« Si vraiment un monstre géant risque de sortir du lac, nous ferions bien d'être un peu écartés les uns des autres. Histoire qu'il ne puisse pas nous écraser d'un coup. Je vais tâcher de trouver un surplomb rocheux pour vous couvrir au maximum... »

En fait, il comptait surtout suivre le groupe depuis les hauteurs pour repérer une éventuelle embuscade que leur compagnon volant... n'aurait pas remarqué.

(((Tente de suivre sur un passage en hauteur, quitte à utiliser ses talents d'équilibriste pour prendre un chemin un peu plus difficile. Toujours en lien magique avec les autres)))

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels

Message par Arkalan » dim. 25 juin 2023 10:24

Nous arrivons sur une étendue de glace, sans doute un lac, gelé depuis des décennies, coincé entre des hautes falaises. Mais je ne m’attarde que peu sur l’environnement car face à nous se tient une statue dont la beauté ne me laisse, même moi, pas indifférent. Elle est si parfaite que j’en viens à me demander si il s’agit vraiment d’une oeuvre sculptée dans une glace éternelle ou si ce n’est pas une femelle qui s’est retrouvée transformée, prisonnière au milieu de nulle part.

Cromax vient rapidement nous trouver pour nous décrire la présence d’une ombre immense sous la surface glacée et désigne un passage possible sur la droite pour contourner l’étendue d’eau. Je fais rapidement part de mon avis et tout le monde semble être d’accord pour éviter de rester plus longtemps sur le lac.

Je prends le chemin indiqué sans plus m’attarder, ne me préoccupant pas de la discussion qui commence entre les femelles du groupe qui me paraissent encore plus laide qu’auparavant maintenant que mes yeux se sont posés sur cette statue. De quoi rendre la suite du voyage encore plus désagréable. Je reste attentif au sol, creusant mon chemin dans la neige haute, à l’affut d’une moindre trace suspecte.

((Prends le chemin indiqué par Cromax. Utilisation de la compétence pistage.))

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels

Message par Cromax » dim. 25 juin 2023 12:49

Du haut de mon envol, j’ai une meilleure vision de la scène. Et qu’elle n’est-elle pas lorsqu’un spectacle apparait devant mes yeux : un lac gelé surmonté d’une immense statue de glace, féminine et impérieuse, belle et terrible. Qui avait donc construit une telle œuvre d’art, ici dans les monts gelés de Nosveris ? Des servants de la déesse gelée, des fanatiques de ses esprits vengeurs. Aucun doute là-dessus. En tout cas, des personnes qui avaient les moyens techniques de le faire. Et une sacrée bonne résistance au froid.

Mais mon regard ne reste que trop peu longtemps à mon goût sur les formes voluptueuses de la représentation divine : il est attiré par une masse sombre semblant dormir sous la surface du lac gelé où, en contrebas, mes pairs commencent à s’aventurer. Freida et Dan, en tout cas, qui semblent tester la solidité de la glace. Je retiens un juron, me dépêchant de trouver depuis ma position surélevée un chemin détourné. Heureusement, il me vient vite : il est possible de contourner le lac par la droite.

Je me hâte ensuite de rejoindre mes pairs, et de leur annoncer mes visions, dardant un Dan imprudent d’un regard noir.

« Silence, bordel ! Une ombre dort sous ce lac gelé, immense. Je gage qu'il s'agit là de ce fameux gardien... peut-être. En tout cas, au lieu de sauter dessus, je crois qu'il vaut mieux le contourner. J'ai vu un passage possible, sur la droite. »

Tous semblent d’accord et l’indiquent sommairement. À m’en décevoir, presque : n’ont-ils donc rien appris sur la confiance aveugle ? La nécessité d’un esprit critique, d’une remise en question ? Je suis flatté de la confiance qu’ils me portent, mais… Blasé, j’écoute Dan préciser que la glace est magique, sans doute de même nature que la statue nous dominant. L’œuvre d’un seul et même peuple ? D’une seule créature ? J’avance une hypothèse.

« Ce lac pourrait-il être la prison de ce qui dort dessous ? Peut-être me trompé-je : si ce n'était pas le gardien, mais ce que le gardien garde ? »

Auquel cas nous serions toujours en danger, même sans éveiller ce qui dort. Sibelle semble penser la même chose, préconisant la discrétion lors de notre avancée. J’opine du chef, écoutant les dires de Dan indiquant que la magie appartient sans doute à ce mystérieux gardien dont nous ignorons encore tout. Faëlis propose une gestion du groupe. Je l’écoute d’une oreille distraite : déjà, je reprends mon envol, intangible et chouette nordique, pour survoler cette voie de droite afin d’en découvrir, à l’avance, les embuches.

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Gamemaster6
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Re: Les Monts Eternels

Message par Gamemaster6 » dim. 25 juin 2023 20:35

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 4 : La Fin de l'Ascencion

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Le chemin choisi et Cromax repartant en tant que chouette, tout semblait se passer calmement. Les shaakts prirent sans détour la direction des limites du lac, seul leur mage observant le lac un peu plus longtemps que les autres avant de leur emboiter le pas. Freida, elle, restait le regard fixé sur lac malgré les sollicitations de Sibelle et Madoka. Les académiciens s'arrêtèrent à leur tour, fixant la jeune femme qui se mit à murmurer quelques mots que seules Sibelle et Madoka entendirent.

- Le chant.. vous n'entendez pas le chant ?

Elle leva les yeux vers la statue de la déesse comme si elle avait une réponse à sa question. Personne d'autre n'entendait le chant, ou du moins, personne ne le fit savoir et ne réagit comme elle. Elle se laissa emmener par les autres, mais pas une fois elle ne cessa d'observer le lac ou la statue de yuia, comme si les quitter du regard était impossible.

De son côté, Cromax voletait avec grâce et aisance, faisant fi des quelques bourrasques de vent dont il n'avait cure et qu'il ne ressentait même pas. La paroi de la falaise qu'il longeait, bien qu'accidentée, ne recelait apparemment aucune aspérité suffisante pour servir de cachette à quoi que ce soit. Si Gardien y avait, il n'était visiblement pas caché dans la falaise.


Soudainement, pendant un instant, quelque chose éclipsa le soleil, laissant planer une ombre sur l'entièreté de la scène. Tous, même Freida, levèrent les yeux vers le ciel. Un son, lent et régulier, leur parvint, tel un grondement lointain et répété, tel le vent annonçant l'orage. Un orage inévitable, une tempête inarrêtable. Puis l'ombre éclipsa la lumière.

Gigantesque, une forme s'abattit sans prévenir sur le lac, comme si la falaise elle-même avait pris vie et avait décidé de leur barrer la route. L'immense créature ailée atterrit dans un fracas assourdissant, projetant une violente onde de choc qui ébranla la montagne et tous durent se ramponner pour ne pas tomber à même le sol. Deux yeux dorés se fixèrent sur le groupe alors qu'une immense mâchoire s'ouvrait, laissant échapper un rugissement qui aurait fait trembler les fondations de la plus solide des forteresses. Son corps couvert de piques semblait être fait de roche couleurs de briques et ses puissantes griffes laissèrent de profondes marques dans la glace su laquelle il avait atterrit. La bête était terrifiante, haute de près d'une dizaine de mètres et avait déployé ses grandes ailes, paraissant encore plus impressionnante.

Son rugissement se termina finalement et elle darda son regard sur le groupe. Personne n'était capable de dire qui elle regardait précisément, mais tous purent sentir un frisson leur parcourir l'échine. Même Ezak, pourtant protégé contre la peur, sentit un malaise l'envahir alors qu'il observait cette créature. Car derrière cette apparence bestiale et ses rugissements sauvages, son regard, lui brillait d'intelligence. De savoir, même. Et il étudiait chacun des individus présent devant luiLe grondement que la gorge laissait échapper se mua et, à la surprise de tous, une voix, caverneuse et intemporel, leur parvint à tous, résonnant entre les parois des montagnes qui les entourait.


- Partez...

Les shaakts se mirent en formation, bouclier et lances pointées dans la direction de la créature alors qu'archers et mage se tenaient prêts. Mais, pour la première fois depuis qu'il les côtoyait, il y a avait un sentiment nouveau qui émanait du groupe de guerrier. L'incertitude. La peur. Une peur face à l'absurdité de la créature qu'ils avaient devant eux. La peur face à la force indomptable, incommensurable de cet être intemporel et surpuissant.

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Le Gardien

Récapitulatif des bobos et actions:

Xp :
Ezak : après résolution de la situation
Sibelle: après résolution de la situation
Madoka: après résolution de la situation
Cromax: après résolution de la situation
Faëlis: après résolution de la situation
Arkalan : après résolution de la situation


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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Re: Les Monts Eternels

Message par Sibelle » dim. 2 juil. 2023 00:56

Alors que moi et Madoka nous nous préoccupions de Freida, essayant de comprendre son étrange comportement, celle-ci refusa de nous suivre et nous dit entendre un chant, nous demandant si c’était notre cas. Je répondis par la négative. Je fronçai les sourcils, perplexe. Si l’une de nous avait dû entendre le chant, ça aurait dû être moi, puisque mon acuité auditive est nettement supérieure à celle des humains. Elle leva ensuite les yeux vers la déesse comme si cette dernière pouvait lui répondre. Je repris ma position dans notre groupe et nous reprîmes la route. À la dérobée, j’observai de temps en temps Freida. Celle-ci ne cessait d’observer la statue de la déesse de la lumière ou le lac.

Tout était très calme jusqu’à ce que quelque chose d’étonnamment grand passa devant le soleil et nous priva quelques instants de sa chaleur et de sa luminosité. Levant les yeux au ciel, je cherchais à discerner ce qui s’approchait de nous. Mon ouïe fine me prévenant que quelque chose s’approchait.
Et puis, sans qu’on ne le sente venir, une immense créature apparut devant nous, se posant pesamment sur le sol sans replier ses gigantesques ailes de chauve-souris. Même si son dos était recouvert de pic, il n’avait rien d’un doux porc-épic. Son atterrissage avait créé une onde de choc qui avait menacé notre équilibre.

Nul doute dans mon esprit, cette bête gigantesque qui nous fixait de ses yeux dorés, ne pouvait être nul autre que le gardien. Haute d’une dizaine de mètres, elle pouvait facilement mettre fin à nos jours par un simple coup de pattes griffues. Sous la forme d’un grave rugissement, l’on put l’entendre distinctement nous sommer de partir. Bien que je sois particulièrement courageuse, je ressentis un frisson dans tout mon corps.

Alors que les shaakts se mirent en position de combats, Ezak prit la parole, arme en main. Il répondit que nous avions effectivement le désir de partir, mais que dans l’impossibilité de rebrousser chemin, nous désirions partir en poursuivant vers l’avant.

Je crus entendre Faëlis murmurer qu’il avait choisi l’autre chemin. Remarque qui me fit plisser le nez, puisqu’inutile.

Je me plaçai aux côtés de Ezak, et d’une voix forte, je m’adressai également à la bestiole qui venait de nous intimer de partir.

« Nous voulons simplement traverser votre territoire pour nous rendre à notre destination. Nous ne cherchons pas à piller ou massacrer quoi que ce soit. Vous pouvez même nous escorter si vous vous méfiez de nous »

Du coin de l’œil je vis la chouette Cromax nous contourner alors que Lysis activa ses flammes. Cromax tenta d'intimider le gardien en lui disant que le feu pourrait tout détruire son lieu de vie. Arkalan ne dit mot, mais son arme était prête à tirer.

Comme je l’avais craint les menaces de Cromax à son endroit l’avaient mis en colère… une colère froide. Dans un souffle, il glaça l’air plus qu’elle ne l’était déjà.

Afin de bien montrer la situation de vulnérabilité dans laquelle nous étions, il nous fit une brève démonstration de ses pouvoirs. Il lui suffit d’enfoncer une griffe dans la glace qu’un pilier s’éleva juste sous les pieds de Freida. Celle-ci, hurlant de terreur, fut immédiatement propulsée dans les airs. Le gardien l’attrapa dans l’une de ses grosses pattes griffées et l’approcha de sa gueule.

Figée, la bouche grande ouverte, j’ai cru un instant qu’il allait la manger. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Il se contenta de la renifler avant de déclarer que nous n’avions pas menti.

(mais…incroyable ! Il peut détecter la véracité de nos propos juste en nous reniflant. )


« Nous n’avons aucune raison de vous mentir. Nous sommes passés sur votre territoire afin d’éviter une embuscade dans notre trajet principal qui devait nous amener au palais de glace.»


Puis jetant une œil à Freida, puis à la glace, je rajoutai :

« Je ne sais pas ce qui se cache dessous, mais notre guide ne cessait de l’observer et nous dit avoir entendu un chant. »

Azra prit ensuite la parole, annonçant son allégeance à Yuia et que nous allions traverser son domaine dans le plus grand des respects.

Dans un second souffle glacial, il nous répondit. Il n’avait pas l’intention de nous dévoiler ce qui se trouvait sous la glace. Mais puisque nous partions combattre l’esprit qui devait dormir, il déposa délicatement au sol, une Freida entièrement glacée de peur. Cependant, il ne pensait pas qu’il nous était possible de le vaincre même avec le spectre que tenait Maître Dan. Ce fut Ezak qui répondit en premier expliquant qu’il était préférable de tenter notre chance que de rester les bras croisés à rien faire. Ezak conclut en l’invitant à se joindre à nous. Les propos d' Azra allaient dans le même sens.

Le gardien nous répondit qu’il ne pouvait quitter son domaine. Ce qu’il gardait était trop précieux pour qu’il risque de quitter son poste. Il nous laissa finalement traverser son territoire, en nous sommant toutefois de ne toucher à rien.

Je le saluai d'un signe de tête.

« Je vous remercie. » me contentai-je de dire, prête à reprendre le chemin
Modifié en dernier par Sibelle le ven. 14 juil. 2023 01:23, modifié 3 fois.

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels

Message par Cromax » dim. 2 juil. 2023 09:11

Et tous prennent le chemin que j’ai indiqué. Je reprends mon envol vers l’avant de la compagnie, éclaireur improvisé de notre groupe hétéroclite. Il n’y avait pas de cachette sur ces rocs maintenant la paroi de la falaise que nous longeons. Pas d’endroit d’où préparer une embuscade. Mais subitement, une ombre masqua toute luminosité. L’arbre qui cachait la forêt, et que nul, pas même moi, n’a pu voir venir. Une créature immense, ailée et cornue, dotée de griffes interminable, de crocs acérés, de piques terrifiantes. Tout dans cet animal, cette bête, cette entité géante était fait pour affoler. Un ennemi que nous avons cru pouvoir éviter. Le Gardien. Aucun doute sur son identité, aucun doute sur sa profonde volonté de nous nuire si nous poursuivions sans mot dire. Je me surprends à sursauter lorsque sa voix tonitrue dans les airs, profonde comme un gouffre, hurlante comme un ouragan. Il nous demande de partir. Un mot, un seul, et je sens mon échine se glacer, les poils se lever sur mes bras, mes muscles se crisper. Bordel de merde. Je les ai menés vers la mort…

Toujours sous ma forme volatile, je me presse d’aller vers lui, dans son dos. Il menace le groupe. Je me tiens prêt à agir au moindre mouvement agressif de sa part, pour protéger – tenter du moins – ceux que j’ai mis en danger. C’est alors que d’étranges négoces commencent. Ezak, puis Sibelle, et même Lysis tentent de convaincre le monstre de notre bienveillance. De notre passage innocent auprès de ce qu’il protège. Une première salve qui semble nous desservir, car il fait montre d’une susceptibilité notable : plantant une griffe dans la glace, il crée un pylône qui vient projeter Freïda dans les airs. Il la rattrape entre ses pattes avant qu’elle ne retombe, et la renifle curieusement. Il semble, et la surprise est notable, se calmer après en avoir senti le parfum, affirmant que nous n’avons pas menti. Sur le qui-vive, je reste silencieux. Les pourparlers se poursuivent, et un instant mon regard est attiré par Ezak, qui me reluque intensément. Que veut-il me dire ? D’être prêt à agir ? Je le suis, bon sang. Depuis le début. Mais j’espère qu’il ne commettra aucune sottise, aucune tentative désespérée.

Et ça se calme. L’ambiance s’apaise. S’il veut garder pour lui la nature de ce qu’il protège – et grand bien lui fasse – il nous autorise finalement à passer. Il nous indique la faible chance de réussite de notre entreprise, mais ne s’y opposera pas. Bien. Il ne viendra pas non plus avec nous : gardien il est, et gardien il reste. Je reste non loin de lui alors que le groupe se remet en route, prêt à déchaîner sur lui toute ma puissance s’il vient à nous tromper. Et Lysis, reprenant la marche parmi le groupe, souffle à qui voudra l’entendre :

« Le premier qui trouve malin de toucher à quoique ce soit, il sera réduit en cendres avant même que la grosse bête n’ait le temps d’intervenir. »

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels

Message par Arkalan » dim. 2 juil. 2023 12:08

Jamais je n’avais aperçu pareil créature. Immense, faites de roche comme si elle s’était extirpé de la montagne, capable pourtant de voler et même de s’exprimer, nous ordonnant de quitter les lieux. Est-ce c’est ça le fameux gardien ? Qu’est-ce qui se cache alors sous la surface gelée du lac assez épaisse pour supporter l’atterrissage de ce titan de roche ?

Je me prépare à me battre, pourtant conscient que mes flèches n’ont aucune chance de percer sa peau de pierre. Ses yeux dorés étant possiblement la seule chose que je pourrais blesser. Contre toute attente certains d’entre nous tente de négocier un passage et le monstre veut y répondre par un avertissement imagé dit-il de ses mots.

Il saisit alors notre guide tétanisé après l’avoir projeté vers lui via un pilier de glace. Je m’attends à la voir broyée entre ses pattes ou gober toute cru mais il n’en est rien. Il la renifle pour finalement nous demander la raison de notre présence. Une sacré surprise mais qui est bienvenue. Sibelle est la première à ouvrir son bec pour dire la vérité, autre surprise pour une femelle, rapidement suivi par son compère elfe blanc.

Des mots qui ont l’air de le convaincre ce béhemoth qui repose doucement Freida au sol avant de nous inviter à poursuivre notre chemin mais de ne toucher à rien.

J’ai du mal à y croire et c’est méfiant que je range mon projectile et mon arc pour avancer sans quitter la créature des yeux.

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels

Message par Madoka » dim. 2 juil. 2023 14:31

(( excuse-moi pour cet énième post squelette. je rate tous les moments intéressants, ça me saoule -_-"

Mado invite Freida à passer devant elle afin de veiller sur elle ; reprend la route en prenant soin de satisfaire la demande du gardien.))

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels

Message par Ezak » dim. 2 juil. 2023 19:13

((Alors je devais déjà être rentré du taff mais je me fais surprendre alors ce sera un squelette avant de compléter plus tard.))

-Ezak observe le Gardien dubitatif, hésitant longuement avant de suivre sa route, après que tous soient passés.

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels

Message par Faëlis » dim. 2 juil. 2023 22:15

La tension dans le groupe était palpable. Freida croyait même entendre une étrange chanson que l'ouïe des elfes blancs ne parvenait pas à discerner. Cromax, sous forme de chouette, continuait à patrouiller dans les airs tandis que le groupe progressait comme il pouvait. Sautant de rocher en rocher, Faëlis avait une bonne vision des choses et gardait un œil sur le lac.

Mais lorsqu'un vent soudain se leva, il détourna bien vite les yeux vers le ciel, juste à temps pour voir une énorme créature à l’allure draconique s'abattre des cieux ! Gigantesque, couverte d'écailles bien trop épaisses et arborant des ailes puissantes, la créature ébranla le lac et les montagnes par le choc de sa venue. Présentant à son tour, comme le serpent précédemment rencontré, une véritable intelligence, il tonna un avertissement sans faille et aisément résumé : partir ou mourir.

Malgré toutes les créatures qu'il avait eu à affronter par le passé, l'archer ne put retenir un tremblement et un commentaire cynique :

« J'avais voté pour l'autre chemin, hein ? Je dis ça, je dis rien... »

Malgré l'évidente supériorité du monstre, Sibelle et Cromax, accompagnés d'une Lysis ardente, tentèrent de convaincre le monstre que l'affrontement ne serait pas à son avantage ! L'elfe blanc gémis : comme si une créature aussi énorme pouvait se sentir impressionner ! D'un simple geste, il ébranla le sol et projeta Freida en l'air, la faisant venir à lui comme pour la dévorer ! L'hinïon compris qu'il devait agir s'il ne voulait pas voir le groupe causer la mort de la Fenris !

« Je suis un fidèle de Yuia, et je la respecte trop pour m'opposer à elle ! Nous savons qu'un esprit malveillant de la glace s'est éveillé et menace son œuvre ainsi que toute la création. Soyez assuré que je passerais... que nous passeront en complet respect de sa statue et de votre domaine. »

Cela sembla enfin apaiser le monstre qui reposa sa victime tremblante. Il semblait approuver la lutte contre l'esprit, mais aussi douter de leur capacité à la mener, même avec les armes sacrés de Dan.

Ezak eut alors l'idée plus productive de rappeler leur rôle à Kochi, bien qu'il soit fort probable que cette créature n'en ai jamais entendu parler. Il conclu de manière surprenant en invitant de monstre à se joindre à eux contre l'esprit. Faëlis doutait que cela soit possible, mais appuya :

« Je concevrais parfaitement que vous restiez à votre tâche de gardien de cette chose sous le lac. Si elle représente une réelle menace, nous n'avons pas besoin d'un nouvel ennemi ! Mais si, comme nous vous êtes contre l'esprit des glaces et si vous craignez que nos actions soient mauvaises, je ne vois pas non plus d’inconvénients à ce que vous nous accompagnez, ou au moins nous observiez de loin. Nos actes parleront pour nous-même. »

Le monstre préféra rester à garder son lac. Au moins, il ne se mettrait pas en travers de leur chemin. Avec un soupir de soulagement, Faëlis s'avança avec ses compagnons.

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels

Message par Ezak » lun. 3 juil. 2023 16:33

Nous repartîmes marchant sur le petit chemin contournant le lac, mais alors que nous marchions une gigantesque ombre passa au-dessus de nous. Alerte je levai la tête pour tenter d’apercevoir cette anomalie qui qui surgît de manière si abrupte. Un gigantesque monstre, bête ailée d’une envergure impressionnante s’abattît sur le lac gelé confirmant sa solidité. Je fus surpris de ressentir de l’inconfort, un début de peur, sentiment malaisant, malgré mon armure. Je fronçai les sourcil et fis un pas en arrière d’un geste réflexe. Oaxaca ! Cette sensation, cette peut qui traversait mon armure malgré son pouvoir. Seule Oaxaca avait pu traverser mes écailles.

Le monstre, Le Gardien ou peu importe son identité nous hurla de partir. Cela tombait bien, je vais aucune intention de rester, et je n’avais pas plus envie de me batte contre lui. J’étais focus sur notre unique objectif, et le Gardien n’en faisait pas partie. Alors je m’avançai pour prendre la parole :

"C'est exactement ce que nous sommes en train de faire. Nous venons de faire une sacrée descente et repartir par là où nous sommes arrivés est impossible. Pour partir... on doit avancer !"

Je doutai qu’il ne fut pas au courant. Sibelle se plaça à mes côtés pour appuyer mes paroles. Faelis lui me donna envie de lui filer une gifle avec des remarques inutiles sur le fait qu’il avait choisis un autre chemin. Ce n’était pas le moment pour ce genre d’attitude déloyal qui critiquaient après coup le collectif. Quant à Cromax, il eut la merveilleuse idée de menacer le bestiole, et loin de la calmer, elle pris ça pour un affront, puisqu’elle critiqua nôtre propension à le faire. Pour nous donner une leçon, elle utilisa ma magie de glace pour projeter Freida vers elle et l’attrapa dans son immense patte avant de la sentir pour y détecter la véracité de nos propos, mais il en voulait plus.

Je ressentis une légère colère poindre envers le demi-dieu de la liberté et sa capacité de toujours menacer des êtres puissants. J’imaginais que quand nous étions une semi-divinité on s’en fichait un peu des conséquences des pauvres mortels. Je jetai un long regard a Cromax, inexpressif. Je lui en avait déjà fait le reproche après notre rencontre avec Yuïa-Turé, j’espérais que cette fois il n’irait pas plus loin et contrôlerait ses nerfs. Je restai un moment ainsi tentant de lui faire comprendre qu'il devait s'arrêter là, puis, mon regard quitta Cromax pour retomber sur le Gardien, et ma main se rapprocha de mes runes. Sibelle et Faelis eux, continuèrent à argumenter et la bestiole redéposa une Freida tétanisée dans des mots qui m’interpelèrent. Il semblait mettre en doute notre capacité à vaincre Yuïa Turé.

Je levai un sourcil avant d’interpeller Freida pour la sortir de son état de choc.

"Freida, reviens parmi nous."

Puis je répondis au Gardien par une réponse destinée à tous, pour que personne ne se laisse affecter moralement par ses mots.

"Non nous ne le sommes probablement pas mais cela ne veut pas dire que l'on restera les bras croisés à attendre sagement notre heure. Si c'est ce que nous avions fait à Kochii, Oaxaca et le Dragon Noir seraient probablement encore en train de semer la désolation sans aucun respect de l'existence... Pourquoi ne pas vous joindre à notre entreprise ? "

Une tentative, je flairai la possibilité d’une telle chose, il me fallait la saisir. Une tentative que vînt appuyer Faelis, mais la bestiole refusa. Il nous laissa passer à conditio que nous ne touchions rien. Et Lysis eut la merveilleuse idée de nous menace de nous désintegrer si l’on touchait quoi que ce soit.

« Oh la ferme !» ne puis-je m’empêcher de lâcher d’un ton blasé. Agacé de me faire menacer pour une chose si évidente jusque dans mon propre camp, comme si nous n’en avions pas assez nos ennemis. Et puis nous n'en étions pas à ça près avec Lysis, nous avions pris l'habitude, je le pensai, de nous parler franchement. Je restai un instant observer le Gardien, intrigué par ce qu’il pouvait bien garder, puis je continuai ma route.

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Gamemaster6
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Re: Les Monts Eternels

Message par Gamemaster6 » lun. 3 juil. 2023 22:49

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 4 : La Fin de l'Ascencion

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Malgré la méfiance et la prudence du groupe, le Gardien semble tenir parole. Chacun peut traverser le lac sans encombre. Freida, visiblement sous le choc, suit Ezak avec un regard écarquillé et hanté. la perspective de finir dans la gueule d'une créature géante a semble-t-il profondément choqué la jeune femme qui ne s'éloigne pas du chevalier. Dan menant la marche, ce sont les shaakts qui se retrouvent arrière garde et gardent un œil vigilant sur la Gardien qui observe le petit groupe passer entre les jambes de l'immense statue de Yuia. Pour quiconque regarderait en l'air à ce moment là, l'artiste n'avait apparemment pas osé sculpter cette partie. Une malchance pour nos chers Cromax et Faëlis sans doute curieux à ce sujet. Et à chaque passage sous cette étrange arche, chacun pu sentir un calme et une sérénité Nouvelle.

Inédite.

Le monde était magnifique. Chaque rais de lumière dardé par la soleil se réfléchissait en de vives couleurs qui semble donner vie au paysage qui s'offre à eux. De blanc et gris, la montagne, la neige et la glace se parent de rouge, de vert, de bleu et de jaune, tel un kaléidoscope naturel que leurs yeux peuvent enfin voir. Dans le chemin qui suit, leur reflet dans la glace sont si nets qu'ils semble être de vrais miroirs, renvoyant des dizaines d'images de chacun d'entre eux sur les côtés et au dessus du groupe, dans une mer de couleurs chatoyantes. L'effet est saisissant, hypnotisant. on voudrait presque toucher la glace pour en voir plus.

- Ne touchez à rien !

La voix du gardien résonne Et nombreux sont ceux qui retiennent soudainement leur geste. Un geste qu'ils n'avaient même pas conscience de faire; Leur bras tendu vers la glace qui les entoure, l'attraction est forte. La toucher serait... la chose à faire. Ils ressentent le besoin de le faire. Chacun pour des raisons différentes, qui leur sont propres. Il faudrait y résister.

Il faut y résister.


Récapitulatif des bobos et actions:

Alors, petit exercice cette fois. La glace vous attire irrémédiablement. Vous avez envie de la toucher. le sursaut offert par le Gardien a aidé, mais vous n'arrivez pas à vous ôter cette idée de la tête. Vous sentez que toucher la glace va réaliser quelque chose qui vous est cher.

Pour cette semaine, vous devez rp ce souhait si cher et important à vos yeux et comment vous faites pour l'abandonner, pour réellement faire une croix dessus à tout jamais, afin de ne pas toucher la glace. Cela aidera à empêcher votre personnage toucher la glace ou de découvrir quelles conséquence il y aurait si vous échouez.
Et vous avez jusqu'au 16 juillet pour le faire, parce que je ne suis pas disponible le week-end du 8-9 juillet.

Si vous avez des questions, n'hésitez surtout pas. Plus un texte sera pertinent, plus cela influencera le résultat final de chacun ET du groupe.


Xp :
Ezak : après résolution de la situation
Sibelle: après résolution de la situation
Madoka: après résolution de la situation
Cromax: après résolution de la situation
Faëlis: après résolution de la situation
Arkalan : après résolution de la situation


Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Sibelle
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Re: Les Monts Eternels

Message par Sibelle » ven. 14 juil. 2023 02:18

Ne touchez à rien, la consigne était très claire et, à première vue, facile à réaliser. Nous n’avions donc pas besoin d’une faera boniche pour nous faire la leçon en nous répétant ce que nous avions bien compris et de plus nous promettre une punition. Je ne pouvais nier la puissance de cette faera, mais son attitude était fort désagréable.

Ezak plus rapide que moi, lui ferma aussitôt le clapet.

Pour ma part, je ne me prêtai point à ces enfantillages et je me concentrai sur le chemin à traverser. La traversée du lac se fit sans problème, le gardien ayant tenu sa promesse. Je jetai de temps en temps des coups d’œil à Freida. Vraisemblablement encore sous le choc, elle tenait tout de même le coup en suivant Ezak de près.

Les shaakts fermaient la marche alors que Dan occupait la première place. Le lac traversé, nous passâmes entre les jambes de l’immense statue. Bien que Yuia n’était pas la divinité que je vénérais, je ressentis tout de même un calme et une paix intérieure après l’avoir dépassé. Je vis alors le paysage d’un autre œil. Le paysage était magnifique et les rayons du soleil amplifiaient cette magnificence en dispersant sa lumière blanche en de nombreuses couleurs. Fini le blanc et le gris que nous supportions depuis quelques jours. Enfin, des couleurs éblouissantes, chatoyantes qui égayaient notre chemin. Ici, du rouge, là de l’orangé. Une touche de vert par ici, une étendue de bleu par-là, sans oublier le violet qui tachetait la glace d’une belle façon.

Suivant Dan sur le chemin suivant, nous pûmes voir notre reflet dans la glace aussi net que s’il s’agissait d’une vraie copie de nous-mêmes. Une, que dis-je….des dizaines. Sur le sol, sur les parois de glace et même dans le ciel. Nos reflets fidèles à nous-mêmes, mais sous des couleurs plus festives. Sans arrêter de marcher, j’étais incapable de détacher mes yeux de ces reflets. Cela semblait si réel, si intrigant que j’étais prise d’une envie irrésistible d’y toucher. J’eus à peine allongé mon bras que je réentendis le gardien à la grave voix répéter la consigne : Ne touchez à rien !

(Je l’ai échappé belle ! )

C’était la seule consigne qu’il nous avait donnée et il était dans notre intérêt de la respecter… Et là-dessus, il fallait le croire, les quelques petites démonstrations de ses pouvoirs m’avaient suffi à comprendre sa grande puissance. Cependant, à ma grande surprise, il était beaucoup plus difficile de suivre les consignes que je ne l’aurais pensé. Nous continuâmes notre chemin en silence, obnubilé pour ma part par ce splendide paysage coloré. Un paysage qui me semblait plein de promesses.

(Si Azalée pouvait voir ça !)

Azalée était ma meilleure amie, sinon ma seule amie. En sa compagnie, je n’étais plus la même ou plutôt, j’étais moi-même, mais en mieux. Son calme légendaire était contagieux. Je ne craignais d’exprimer mes idées, sachant qu’elle saurait m’écouter et me dire à son tour le fond de sa pensée. Mais voilà que nous avions été séparés. Elle était partie en mission d’escorte. Elle devait reconduire un petit gobelin à la maison de Ti-Jean au fond des bois accompagné de Sirat. Je ne faisais pas partie de la mission, car j’avais tenté d’éventrer le gobelin dénommé Fenouil, afin de récupérer la clé qu’il avait, à dessein, avalée. Nous devions nous retrouver ensemble après sa mission pour repartir ensemble et vivre d’autres aventures, mais je ne l’avais jamais revu. J’avais arpenté les différents continents de Yuimen sans résultats. Cette fois, sous ce paysage glacial, j’avais le sentiment qu’il me suffirait de toucher à la glace pour la retrouver. Un simple contact, tout léger, très court. Un toucher délicat qui passerait inaperçu, mais qui me permettrait de retrouver mon amie.

(Juste une fois.)

« AAAAAÏÏEEEEEEE »

Cette satanée Lysis, cette faera qui ne peut se mêler de ce qui la regarde avait chauffé le bout de mon index si intensément que malgré ma résistance, j’avais éprouvé une intense douleur.

Mécontente, contrariée et rancunière, je passai le reste du chemin, la tête baissée à fixer ma main blessée, évitant ainsi de revoir la glace et ses reflets. Je me concentrai donc sur mon ouïe pour ne pas perdre la trace de maitre Dan. Cette partie du voyage fut tout de même pénible. Le cœur gros, je réalisai que je ne reverrai jamais plus mon amie Azalée.

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels

Message par Faëlis » sam. 15 juil. 2023 10:42

Les aventuriers, rassurés face aux déclaration du monstre, s'avancèrent vers la statue de Yuia, dont les jambes formaient comme un pont. Contrairement à ce que certains esprits mal tournés pourraient croire, l'elfe blanc, emplis de respect envers la déesse, se garda bien de regarder sous la robe. De totue façon, il y eu bientôt bien plus encore.

Car à peine étaient-ils passés que le monde sembla se faire plus beau, plus brillant, plus grandiose. Milles nuances d'arc-en-ciel se reflétaient sur la glace, prenant des formes fantasmagoriques jusqu'à créer des images impossibles. Faëlis ne vit bientôt même plus ses compagnons... il ne voyait plus que les merveilleuses arches de Cuilnen. Au milieu des reflets de glace vertes, des rayons de blancheur dessinaient des tours et des passerelles merveilleuses, dont émergeaient la belle gente de la ville. Et avec elle, émergeait les souvenir d'un temps lointain.

Ses instructeurs et mentors, mais aussi Célimène et ses parents. Ils étaient là, ceux qu'ils n'avaient pas vu depuis si longtemps. Ils étaient là à portée de main...

- Ne touchez à rien ! hurla le gardien.

Et pourtant, ils étaient là...

Ses compagnons n'existaient plus. Il était juste dans une étendue de blancheur face à des visages souriants. Son père avait les lèvres pincé et son air mécontent habituel, mais c'était bien son père tel qu'il l'avait connu dans son enfance, et il se prit à rêver que tout ce qu'il avait appris n'était qu'un mauvais rêve.

« Allons mon fils, tu es resté en vadrouille dehors bien trop longtemps ! Imagine s'il t'arrivait quelque chose... »

Son instructeur militaire avait un petit sourire :

« Je te reconnais bien là ! Toujours à vouloir courir ailleurs, quand ce n'est pas courir le jupon ! »

La novice du temple de Gaïa gloussait à côté de lui en lançant une œillade taquine.

Célymène était là, elle aussi, tendant une main implorante :

« J'ai survécu... mais j'ai besoin de toi ! Reviens ! »

Et, bien sûr, sa mère écarta grand les bras comme pour embrasser les construction d'une éclatante blancheur qui se mêlaient à la nature scintillante.

« Pourquoi partir ailleurs mon, fils. Pour constater de tes yeux qu'il n'y a pas mieux que chez toi ? Tu es raison de vouloir faire tes expériences ! Mais maintenant, il est tant de rentrer... »

Elle tendit une main vers lui. Faëlis tendit la sienne, s'approcha encore. Il ressentait encore le froid de Nosvéris, la puanteur des champs de bataille, la souffrance de voir ses amis tomber... et les larmes lui montaient aux yeux.

« Nous sommes toujours là pour toi, mon fils. Nous t'attendons... »

Il ne pouvait pas partir comme ça. Il se retourna pour dire adieu à ses compagnons. Ils étaient là, silhouettes floues et sombre perdues dans la lumière. Mais il les reconnaissait. Cromax et Madoka, avec qui il avait affronté les manigances de la Rose sombre... et dont il avait déjà partagé le lit. Aliéna, avec sa colère, ses propos méprisants et si rafraîchissants... Il s'était battu avec chacun d'entre eux. Il avait souffert avec chacun d'entre eux... Loin des merveilles de Cuilnen, il avait trouvé un bonheur impossible. Comment expliquer, il est vrai, qu'il ait été si heureux malgré toutes ces souffrances ?

La réponse était là, sous ses yeux, et elle le frappa de plein fouet. Il était heureux parce qu'il avait rencontré ces difficultés. Parce qu'il avait partagé des choses avec d'autres, plus intenses que tout ce que pouvait apporter une vie protégée.

Il pensait avoir été heureux à Cuilnen. Mais uniquement parce que dans ces salles chaudes et protégées, il n'avait jamais jamais connu le bonheur. Le bonheur qui n'existe que parce que, parfois, il y a du malheur à côté.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Elle ne l'a jamais été et, quoi que des gens aussi bien intentionnés qu'ignorants aient voulut lui faire croire, elle n'est pas sensée l'être. Les ombres s'étendaient autour de lui. Il voyait le magnifique souvenir de sa cité natale qui s'effaçait... Non, il ne s'effaçait pas. Il était toujours aussi beau. Et d'autant plus beau qu'il était là où il resterait sans doute à jamais : dans ses souvenirs.

Sa main s'éloigna.et le visage teinte d'une mélancolie un brin nostalgique, il se détourna de la parois de glace.

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels

Message par Madoka » sam. 15 juil. 2023 16:39

Je les vois et les entends, je les observe et les écoute mais tout cela me paraît irréel. La Chose est là, face à nous, immense, colossale, légendaire ; ni alliée ni ennemie et c’est cela le plus troublant. Il ne s’agit pas de la chose d’un mage ou une entité obéissant à la volonté indéchiffrable d’un Dieu. La Chose est forte, plus que quiconque ici très sûrement, malgré la présence d’un des sorciers les plus puissants de Yuimen et de l’équivalent elfique d’un être Divin ; elle est maître en son domaine, elle sait des choses en étant coupée du monde et flaire la justesse de nos secrets. Que s’est-il donc passé avec Freida, pourquoi encore elle ; qu’a-t’il vraiment senti et comment peut-on sentir ainsi le vrai du faux, la malhonnêteté a- t’elle un parfum particulier ? Encore elle, première cible d’un Gardien isolé, comme elle le fut de l’avatar de l’esprit, elle qui n’est pourtant pas la plus menaçante ou remarquable du groupe ; est-ce l’enfant ?

Mes pensées vagabondent pendant que j’observe et écoute, désorientée par les propos et l’attitude de mes compagnons, échangeant avec cette immense puissance comme s’il n’était qu’un tenancier respectueusement utile. Qu’ont-ils rencontrés par le passé pour que bravade et désinvolture soient leurs allants et leurs mécanismes face à un être qui part son état de conscience même et sa neutralité, devrait être traité autrement. Mais je n’ai de voix que celle de mes pensées, qui peine à appréhender ce que mes yeux refusent encore d’englober.

Et la peine, un raz de marée m’en inonde lorsque le Gardien nous autorise à traverser. Nul chemin serpentant le flanc de montagne, nulle grotte mystérieuse, nulle escalade mortelle à entreprendre ; non, nous allons devoir marcher sur l’eau. Oh, elle est gelée ? La belle affaire ! Elle n’est point gelée, elle est ensorcelée !
Je serre les dents, obligée de concessions, et suis le groupe en silence.

Le Gardien ne nous lâche pas du regard. Il épie nos gestes et nos pas afin de s’assurer qu’ils soient conformes à l’unique règle en rigueur : ne toucher à rien. Règle d’autant plus facile que l’urgence et l’importance de notre périple rendent plus facile l’abstraction de toute curiosité envers ce qu’il garde ou cache.
Mal à l’aise de cette situation qui me rappelle inévitablement à mon statut, je marche dans les pas de mon prédécesseur en me focalisant sur de petits détails qui rendent cette scène plus concrète et plus réelle. Le froid mordant et son acolyte bourrasque de vent vicieux, ce duo grâce à qui je peux mesurer mon acclimatation inverse au climat ; les rayons de soleil, rares et souhaités dans l’espoir de sentir sa chaleur réchauffer mon nez et mon visage avant que le scintillement de la neige ne me brûle les yeux ; l’absence de bruit d’animaux qui me rappelle qui sont les êtres les plus instinctifs de ce monde ; sans oublier ce crissement sous mes bottes, ce son de neige et de glace écrasée dont j’aimais écouter les variations, jusqu’à l’intoxication.
Je n’en oublie malheureusement pas que je marche sur une couche de glace magique, donc instable, au dessus d’une eau si froide qu’elle tuerait douloureusement le résistant qui parviendrait à ne pas couler à pic avec son barda ; sous les yeux d’une créature si grande qu’on fait office de fruit à croquer.

On avance pourtant à bon pas et, alors que je sors de mes rêveries troublantes, nous nous approchons de l’immense statue de Yuia. Le maître magicien mène le groupe et, alors que le lac permet amplement de la contourner, se dirige droit vers elle. Le Gardien ne semble pas s’en émouvoir. Immense, imposante, merveilleusement ouvragée, l’effigie de la Déesse m’apparaît comme sacrée, bien plus sacrée que celles de nos temples ; si parfaite qu’elle ne peut être l’œuvre des mortels. Cette statue, qu’elle soit vestige d’un temps ancien ou œuvre d’art mystique et ce lieu improbable nous signalent que Yuimen ne se résume pas à nos villes et nos royaumes.

Nous passons entre les jambes de la Déesse, telle l’arche la plus déplacée et raffinée à la fois ; et le Gardien ne proteste toujours pas. Ces éminentes gambettes dans mon dos, je lève les yeux à la recherche de la rive opposée afin de jauger de la distance restant à parcourir … mais soudain, le paysage se transforme. Non les falaises qui nous entourent mais la manière dont elles sont maintenant illuminées. La luminosité, rare et aveuglante jusque là s’est mue en faisceaux de lumière douce et chatoyante. J’ai devant les yeux un spectacle jamais vu, ni même rêvé. La lumière vibre au dessus de nous et ondule le long des falaises, telles des cascades aux couleurs changeantes. Le vert émeraude invite le bleu turquoise à danser autour d’un rocher surplombant un rideau de lumière où rouge flamboyant et jaune impérial s’unissent et se désunissent telle une farandole de couleur. Bouche bée, je reste immobile un instant et observe cet étrange et soudain ballet que je ne parviens pas à définir. C’est beau, simplement beau ; c’est calme, simplement calme ; cette magnificence paisible inonde mon corps et mes pensées d’une sérénité insaisissable qui m’enveloppe entièrement. Je me sens bien, si bien. Mes mains, mes bras et mon buste accompagnent les mouvements de la lumière dansante, un filament semblable à un serpent d’eau se détache du rideau dansant dans les cieux. Translucide et enchanteur, il nage et ondule autour de moi et glisse le long de la glace … où mon regard plonge dans mon reflet cristallin. La glace où brillent les reflets de ces couleurs merveilleuses est aussi lisse qu’un miroir de cristal et mon reflet n’a jamais été aussi parfait. Ma tête dodeline de gauche à droite, mon regard se perd dans les brisées du lac magique où se multiplient mes pendants sereins et épanouis. Les couleurs oniriques virevoltent autour de nous toutes, m’invitant dans la danse féérique …

NE TOUCHEZ A RIEN

Le grondement du Gardien résonne dans tout mon être. Je m’éveille brusquement, mon buste penché vers la glace, mon bras en avant et ma main pliée à demi, prête à saisir une main enchanteresse. Le reflet est là, patient et placide, le regard doux, sans audace ni brusquerie. Je me redresse alors et quitte des yeux la glace enjôleuse, tremblant d’effroi et de honte. J’avais mal jugé son ordre. Je l’avais pris pour une prescription proche de l’inutile, une consigne qui ne m’était pas destinée. Je baisse le regard et réalise alors l’évidence … le commandement était impérieux car il voulait garder ce trésor pour lui-même.

Autour de moi, les couleurs explosent de mille éclats et se reflètent à la surface de ce lac enchanteur. Des profondeurs de cet espace onirique remontent mille reflets et mille promesses. Je suis là, perdue et isolée, à la recherche d’une vérité, d’une évidence, et j’entends la clarté d’une promesse et l’idéal d’un souhait inconscient et vital. Mon futur repose à mes pieds et m’attend. Il y a là plus qu’une promesse. Un pacte entre l’éternel et le mortel.

Le lac me comprend et sa glace reflète ce qui dort au plus profond de mon cœur.

Là, il est là ! Le voilà qui vogue dans cette glace cristalline, éclairé par les couleurs de la pureté même. Les voiles noires d’un navire conquis et mérité, la coque abîmée de ses longs voyages au gré des vents, des courants et de la volonté d’un seul.
Là, il est là, sous ce sombre chapeau, sous cette peau rugueuse et grêlée par endroit, ce cœur où se cache encore la plus belle des choses, la seule qui vaille, celle pour qui l’on lutte. Le capitaine Pragatt’ est là, son sourire un brin sadique aux lèvres, sa jambe de bois posée sur un coffre au trésor débordant de bijouteries scintillantes, son sabre raillant les Dieux eux-mêmes d’oser seulement lui ôter ce qu’il ne possède pas encore.
C’est avec lui que j’ai su, avec lui que j’ai lu pour la première fois au fond de mon cœur, avec lui que j’ai touché du doigt une vie désirée mais inaccessible.

La liberté. J’y ai goûté et, depuis, j’essaye de m’en approcher. Mon échec présent se reflète dans le regard plein de jugement de mon reflet, un autre m’observe avec l’étincelle de la destinée. Tout est là, à portée de main, il suffit de rejoindre la providence. Ce qui m’est offert, c’est la promesse d’un futur dans lequel choisir librement où aller, avec qui, comment, quand et pourquoi est possible sans concession, sans compromis. La liberté, même Pragatt’ ne fait qu’y goûter, plus goulûment que quiconque que j’ai connu. Et il est là pour me dire qu’ici et maintenant je peux l’avoir, la conquérir, la gagner, la recevoir. Il me suffit de toucher la glace, il me suffit d’accepter l’offre de ce lac féérique.
Oh ! Que n’ai-je fait l’erreur de penser que celui de la caverne était un puits à souhait. Voilà la véritable force d’un souhait. C’est une promesse, elle lit en nous, elle saisi la profondeur de notre âme et nous offre ce que l’on désire. Nulle demande n’est nécessaire, car on ne quémande pas l’authenticité de l’âme.

Le lac le sent, il m’appelle plus vivement, les couleurs défilent telles des flèches scintillantes, le décor se mue en une sorte de chaos d’éclats et de reflets dansant par centaines. Oh oui, lac des merveilles, tu as raison, la liberté est chaos, tu as su trouver les mots justes. Je ne suivrais plus les ordres d’un autre, je ne lutterais plus pour les désirs et l’ambition d’un autre ; mon cœur était enfermé par mes mensonges, moi qui disais me satisfaire d’être l’outil d’un autre ((l’outil d’une cause plus grande …)) ; moi qui me sentais exemptée d’une charge en obéissant à quelqu’un.
J’entends le lac murmurer à mon cœur, j’entends la glace s’accorder avec mon âme désireuse de vivre libre, de choisir sa route, ses buts et la manière d’y parvenir ; la liberté n’est pas une charge, c’est l’immensité des envies.

Une cascade d’explosion de lumière s’anime dans les cieux et se reflètent sur le lac en une myriade de confettis étincelants, je me sens comprise et conquise. Une autre moi, au visage serein et malin s’approche et je le sens, ma vie va changer … je m’avance vers moi et me penche quand soudain, une ombre plane au dessus de la rivière de lumière, la teinte brune de la chose assombri l’horizon. Impérieuse, elle épie. Une contraction à la commissure de mes lèvres m’inquiète, est-ce moi ou mon reflet enchanteur qui reconnait la chose qui veille et surveille.

Une voix s’élève dans mon esprit, dure et sèche comme la réalité, elle évoque des principes d’ordre et de respect qui me sont chers mais elle comprend ce désir enfoui et l’évasion qu’il représente. Des images se faufilent, floues et brusques à l’image d’une rémanence, poussées par une force intérieure qui m’est familière. Il m’est difficile de toutes les rejeter, certaines sont source de ce souhait inavouées quand d’autres sont porteuses de justice et de grandeur. Une ombre plane pourtant. Blanche, froide et lugubre, elle porte la marque de l’absolu, de l’arbitraire et de la soumission. Des sentiments refont surface, glaçants de réalisme, mais toujours déborde et revient ce désir profond de vivre pleinement, d’être enfin épanouie.
Une autre ombre guette, non une menace comme cette ombre blanche, mais un écho qui fait pression sur ma conscience. Une force me refuse mon souhait, presque équivalente à celle de la glace.

((La liberté est chaos.
Le chaos est créateur.
La liberté est solitaire.
Tout comme la méditation.
La liberté est égoïste.
Être libre ne fait pas de moi une égoïste.))

Ces derniers mots ressemblent à ceux autrefois prononcés par un autre. Lui aurait répondu : et quand bien même, je le suis parce que je suis libre. Mais je ne peux pas le dire. Je me sens perdue, je titube sous le flot d’émotions nouvelles. Je retrouve contact avec la glace et ressens à nouveau cette sérénité pleine de promesses. Je me penche, main en avant quand cette voix intérieure reprend.

((Des promesses … des promesses … n’es-tu pas déjà tombé dans ce piège dans le passé.
- C’est différent, mon souhait sera réaliser.
- N’était-ce pas déjà un souhait, à l’époque.
- Un vœu naïf, tout au plus.
- Mais à quel prix. Jadis, ce fut la trahison. Aujourd’hui, quel est le prix.))

La surface du lac s’agite, la lumière s’affole et file à vive allure autour des silhouettes du navire et du capitaine pirates toujours présents. Les couleurs sont étincelantes, la mélodie enchanteresse. Il est évident que mon souhait sera réalisé, nulle trahison ne peut ternir une si intense et divine promesse ; mais quel est son prix.

((Ne touchez à rien.))

Ne m’étais-je pas engagée ? Mes pensées remontent peu à peu à la surface, loin de ce cœur en besoin. L’ombre massive devient limpide et prend la forme de ce Gardien puissant et isolé. Le prix à payer était de faire abstraction de mon devoir, celui-là même qui m’interdit mon plus grand souhait. Devoir et désir se disputent mon être depuis de longtemps, et toujours, j’ai enfermé mon désir le plus profond car il est l’opposé de ce que le devoir m’impose. Aujourd’hui, ce que l’on m’offre est à la hauteur de mon devoir … mais au milieu de ce pont entre désir et devoir se trouve l’inconnu ; le risque encouru à briser l’engagement envers le Gardien peut signer l’échec de notre mission.

Mon cœur se brise lorsque, péniblement, je me redresse. Je lui refuse, je me refuse le souhait le pus cher. Et pour quoi, pour embrasser mon plus cruel adversaire. Ainsi redressée, ayant définitivement refusé la grâce de la glace, j’entrevois mes reflets, haine et pitié habitent leur regards.

((Oh !! Tu ne seras jamais libre petite fille, tu es née enchaînée. Toi, mortelle, de cette race qui vit le temps d’un clignement de paupière divine, souffre en silence de te savoir si insignifiante, couvre ta condition de mots vains et faussement résilients car tu n’auras rien de ce que tu désires. Tu le fais pour le monde ? Tu le fais pour cette infime chance de le voir perdurer … tu te dis : si tu échoues, que te vaudras donc la liberté dans un monde mort ; si tu réussis, ton sacrifice te sera peut être moins lourd à porter. Va donc, petite chose, et retourne à ta vie d’obligation et de petites victoires. Va donc, petite chose, tu ne mérites pas la liberté, puisque tu l’as refusée.))

Des larmes coulent sur ma joue. Je ne les essuies pas. Elles sont si rares que je dois les accepter et elles sont presque chaudes sur ce corps gelé, aussi gelé que mon âme.
Je lève le regard en arrière vers la Déesse, puis le redescend vers ce lac redevenu fade et sans vie. Lequel est-ce ?
Mes forces m’abandonnent lorsque je porte mon regard vers mes compagnons. Peu importe, mon instinct me dit que je paye aujourd’hui le prix de ma faiblesse.

Pourvu que ce lac soit rapidement derrière nous. Il sera dans mes cauchemars à jamais.

((Putain de magie.))

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels

Message par Cromax » sam. 15 juil. 2023 16:53

Par chance, personne ne fait la sottise de passer outre les consignes du Gardien, qui nous laisse passer comme promis. Nous passons sous les jambes de la déesse de la beauté, et je ne peux empêcher ma curiosité prendre le dessus en soulevant le regard vers l’inaccessible abricot glacé. Raté : le modèle n’a visiblement pas voulu qu’on aille jusqu’à ce degré de précision. Mais cela m’importe peu, au final. Tout semble désormais en paix : nous avons réussi à passer cette épreuve, et sans combattre ce gardien. Une vie sauvée, plus celle des connards qui nous tendent sans doute un piège ailleurs et qui seront bientôt libérés du contrôle de l’esprit des glaces. Confiant, je poursuis mon envolée, rassuré, je regarde le groupe en contrebas avancer, fermé par les shaakts, ces alliés de circonstance qui n’ont commis aucun débordement.

Les monts sont merveilleux : la fine lumière diurne illumine l’immaculée neige en la faisant rayonner. La glace réfracte celle-ci en couleurs chatoyantes. Pas étonnant que ce soit le domaine de la déesse de la beauté. Pour la première fois, je pense ressentir réellement l’amour que Lillith avait pour le froid et la glace.

Mais unee voix puissante interrompt mon admiration : le Gardien tonne, rugit. Nous ne pouvons toucher à rien. Ultime rappel avant l’erreur. Loin du sol, je me suis rapproché sans le vouloir. Loin de poser la main sur la glace mais… Je reprends un envol plus lointain, sécure. Je ne dois pas céder. Et pourtant, l’attirance est réelle. Ces trésors de pureté, ce rappel des formes du cryomancien sous mes caresses, sous mes assauts. Une sensualité toute charnelle : la chaleur par le froid. Le revoir...

La peau blanche, neigeuse de Faëlis, aussi. Douce comme la poudreuse qui nous entoure. La froideur d’un premier contact avec Madoka, jusqu’à ce que la glace soit brisée. Les noms de mes amants qui glissent dans la bise, sous le vent chassant les flocons. Tous beaux, tous précieux. Et je n’ai aucune envie de les laisser s’échapper. Je dois les retenir, les posséder, leur faire toutes ces choses qui me passent par la tête en les agrippant fermement, sauvagement…

La silhouette brûlante de Lysis s’interpose devant moi, furieuse. Je me suis rapproché du sol au point de le frôler. Elle me fait face, bouillonnante. Incrédule, je la regarde et comprends aussitôt. Je me suis laissé aller. Et elle m’a récupéré à temps. Proche, trop proche du danger. D’un signe, d’un seul, elle m’a ramené à la raison, et mes pupilles se perdent dans les flammes de son être. Le feu, la chaleur. Loin de la glace, loin de cette tentation malsaine. Et je reste focus sur elle. Irrémédiablement, désormais, alors qu’elle veille à ce que chacun ici ne cède pas.


[HJ : Lysis chauffe violemment le membre de ceux qui approche trop près de la glace, au point de le brûler durement s’il vient à céder.]

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels

Message par Arkalan » sam. 15 juil. 2023 22:30

Combien de choses insensées allons nous encore croiser, behemot, serpent géant adorant les énigmes, scorpions capables de vous changer en cristal, sauvages adorateurs d’une divinité, créatures capables de creuser la glace, squelettes sortant de la brume. Toutes les saloperies se sont mises en tête de nous barrer la route, et la pire d’entre eux, des Shaakts. Des soit disant pacificateurs Shaakts, j’en avais plein le dos de tous ces elfes noirs. Ils me pourrissaient la vie aux quatre coins du monde, jusqu’au bout du bout du toit de la planète, bande de chiennes galeuses ! Je vais tous vous… Oh… mais c’est magnifique ici …

Je venais d’un coup de trouver une sérénité inédite en passant sous les jambes de la statue, dévoilant un paysage d’une beauté inégalée, jamais je n’avais vu de si belles choses. La seule chose hideuse ici que je peux apercevoir c’est mon propre reflet dans de la glace si nets qu’ils sont comme des miroirs. Je l’aperçois entre les pans de ma capuche, ce visage brûlé, scarifié, sorti du pire des cauchemars. Une laideur qui me fascine tant elle contraste avec ce lieu. La voix du gardien résonne pour rappeler qu’il ne faut toucher à rien et je prends alors conscience que je me suis approché d’un miroir sans m’en rendre compte, m’immobilisant devant avec une main tendue. Pourquoi je ne devrais pas y toucher ? Qu’est-ce que je risque ? Perdre la vie ? J’étais déjà prêt à y renoncer dans la grotte avec le sorcier des Shaakts. Celles des autres ? Je n’ai aucune considération pour leurs vies. La seule chose qui compte et qui m’importe c’est de détruire les Matriarches et faire tomber dans l’oubli Valshabarath. L’effet du lieu n’a finalement duré que peu de temps car ma haine de mon propre peuple remonte dans ma poitrine à la vitesse d’un cheval au galop. Je ne l’ai que trop calfeutré au fond de moi, je dois la laisser s’exprimer, ne plus fuir. Me battre, je dois me battre, tuer les Matriarches. Pour ça je dois renoncer à chercher des solutions ailleurs que sur Izurith, qu’au sommet d’une montagne. Je dois simplement les assassiner, une par une. Je dois rester en vie, pour commencer à faire tomber les têtes. Je vais avancer pour en finir ici et commencer ma nouvelle quête. Peu importe mon visage, je dois faire payer celles qui l’ont rendu ainsi.

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels

Message par Ezak » dim. 16 juil. 2023 08:51

Je continuai donc, tentant de chasser ma curiosité à propos de ce que cachait le Gardien. Peu importe ! Néanmoins, j’avais l’esprit un peu échauffé par la rencontre. Le bestiau avait laissé en moi un malaise dont je n’étais pas habitué sous mon armure. La deuxième fois… C’était la deuxième fois après Oaxaca que quelqu’un avait réussi à percer le sang-froid de mes écailles. Cette situation échappant à mon contrôle m’agaçait. Je pestai intérieurement contre ces créatures divines semi-truc-chouettes qui arpentaient ce monde. Ne pouvions-nous pas être entre mortels ? Entre gens normaux ? Et pas contraint de se coltiner des créatures qui jouaient au même jeu que nous mais selon différentes règles ? Et cette neige ! Toute cette neige ! Cette agaçante neige de mer… veille.

La neige…
Nouvelle journée dans cette neige.
Mes yeux s’égarent sur cette beauté immaculée. Mes pas passent, légers, sous la silhouette de Yuïa cet orfèvre. Je relève la tête, laissant glisser mes yeux sur les jambes magnifiquement sculptées de la statue.

J’adore…

Je suis muet. Bé, devant le spectacle qui s’ouvre à moi. La lumière du soleil s’étale avec une grâce divine sur la glace. Polie, sans aspérité, parfaite, elle les reflètes.
Les rayons !
Milles-feux jaillissant ! Rouge, vert, bleu violet ! Le monde se dote de teintes insoupçonnée…

La neige….
Nouvelle journée de neige…
Grâce, il avait fallu tant de travaux pour avoir eu la chance de baigner mon regard de ces délices.

Ce moment était fait pour être vécue ;
Cet instant.
Cette glace, si belle si parfaite.

Et la voix rententît ! Sourde, menaçante, souffrant d’aucune contestation. Celle du Gardien.

Je sursautai, pétrifié, envahie par le peur. Soudain plus alerte, plus présent. Sibelle est devant moi, figée, le geste tendu dans un toucher avorté.

Peur.

Je ressentis à nouveau cette peur, ce mauvais frisson, cette ennemi insidieux. Oaxaca. Oui, son image s’impose. Ma Reine… Obéir ou mourir… Non ! Résister. Ce sentiment me revient cette frustration ! Non je suis le seul mâitre ma vie ! Non, je choisis ma destinée ! Je suis libre ! Libre de choisir et je décide que je toucherai cette glace ! Cet acte, injustement interdit est le gage de ma liberté ! Ô diable les divins ! Je lève la main brusquement prêt à toucher ! Je décide ! La liberté ! Je le fais ! J’avance ma main, il ne reste que quelques centimètres et…

NON !

Un éclair de lucidité alors que ma main chauffe brutalement. Lysis me permet de retrouver mon esprit. Un réflexe ! Je détourne la main, me contorsionne vivement et je viens saisir le manche du marteau des neiges à mon accroché paquetage. Le froid du manche n’attend pas pour me mordre les mains. La glace est douloureuse, elle me brûle presque et m’aide à garder les idées claires.

La glace est douloureuse ! Et je suis incapable… incapable de guider ma destinée. Obligée de me faire mal et par la Couronne que j’ai mal ! Au propre comme au figuré. J’en suis incapable et ça fait mal.

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