Les Voies Médianes

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 6 juin 2025 22:10

"J'en sais plus que tu ne penses."

J’avais répliqué cela à Yliria avec cependant une crainte que nos hôtes s’inquiètent de nos messes basses. Au travers de cela, je craignais surtout, et encore maintenant, qu’apprendre que l’un de nous ose utiliser la magie en ayant conscience du risque. Ca et le fait que Naral Shaam soit également lié à un massacre sans nom sur un autre monde, peuvent poser quelques problèmes relationnels. La gentillesse des Dantes peut avoir ses limites si à force, les yuiméniens démontrent un mépris total des lois fondamentales d’Ashaar.

Fanielle prouve ses talents de cuisinière en faisant flamber la préparation avant de passer à table. Parties en vadrouille en ville, les deux filles arrivent ensemble et c’est tant mieux, car l’odeur alléchante commence à fortement titiller mon estomac. Une fois que la table est dressée et que nous sommes tous à table, je lance un "Bon appétit !" avant de porter un bon coup de fourchette et de m’intéresser aux deux sacs rapportés par la jeune fille.

"Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? Vous avez ramené de sacrés sacs."

Nous demandant ce que nous avons appris, Mitya évoque également qu’Itulë a trouvé de l’or, laissant l’intéressée se parer d’un grand sourire satisfait et laissant nos hôtes dans l’incrédulité.

"Ha oui ?" Fais-je, tout aussi curieux de l’affaire.

Néanmoins, nous avons appris bon nombre de choses ici et cela passe avant cette étrangeté. Notre retour sur Yuimen reste notre priorité, il sera toujours temps de revenir une fois les informations échangées.

"Nous avons eu une petite discussion avec nos hôtes et il s'avère qu'on a plusieurs pistes à suivre. Dans les Voies Hautes les de Montfort convoitent la place des d'Esthalor et pourraient répondre à certaines de nos questions, à commencer par ce que gagnerait Cydar et peut-être qu'eux aussi auraient un accès pour la surface, qui sait."

Après avoir évoqué un rapprochement avec les rivaux des d’Esthalors, je m'arrête un bref instant avant de poursuivre sur celui de la magie et leurs praticiens.

"Pour ce qui est de la magie et des mages, on a quelques pistes ici, mais principalement dans la Veine. D'ailleurs, il y aurait pas mal de choses à voir là-bas, comme des individus sortant des Bouges pour nous parler de cet étage. D'ailleurs, il y aurait un certain d'Orthel, revenu des Bouges, pratiquant probablement la magie, qui résiderait dans les Voies Hautes."

Je m'arrête une ultime fois avant de finir sur le dernier point, mais pas des moindres. Une pierre qui lierait ce monde au nôtre.

"Il reste...une dernière chose qui nous a intrigué." Dis-je hésitant en fouillant dans mes affaires. "Savez-vous ce qu'est ceci ?" Fais-je en déposant la rune trouvée dans l'asen-soeur sur la table.

Avec la bouche pleine, Itulë répond qu’il s’agit-là des mots du créateur. Elle a donc connaissance des runes. A sa différence, Mitya n’en avait qu’entendu parler et je lui laisse examiner celle-ci. Yliria leur explique que similaire aux nôtres, elles semblent différentes et compte porter son intérêt dessus si elle en a l’occasion.

"Une rune effectivement, mais ce ne serait pas la seule. Il y en aurait beaucoup ici et certains dans la Veine auraient essayé de les rassembler. Le Soleil Noir en a fait envoyer dans les Bouges, mais j'espère qu'ils ne sont pas parvenus à tous les arrêter. Jusqu'à présent, ces runes sont le seul vrai lien avec Yuimen." Dis-je, en désignant l’importance qu’elles représentent.

Itulë réplique qu’il s’agit-là d’une rune lapin, expliquant ceci par les deux barres représentant les oreilles de l’animal, avant de se reprendre, les Dantes ne connaissant pas l’existence des animaux ici. Du moins, pas sous la forme que l’on connaît nous. Mitya elle, marque un point avec les grands nombres de pistes à suivre et l’importance de prioriser celle-ci, même en se répartissant les tâches.

"En effet, et on a la nuit pour réfléchir à ce que chacun veut faire, sachant que plus on descend et plus c'est dangereux." Fais-je, en reprenant ma rune. "Aujourd'hui, on aura peut-être la possibilité d'aller à la taverne des Voies Médianes. C'est un lieu de ragots, de rumeurs et c'est aussi là où l'on pourra trouver Jarry, un de ceux qui auraient une connaissance de la magie. Il a cependant un penchant pour la bibine. On a déjà croisé sa fille hier."

Interrogée par Yliria sur sa connaissance des runes, Itulë explique qu’à son âge, elle en a déjà croisé beaucoup et fait clairement comprendre que c’est une chose, que seules ceux doté d’une vie plus longue que les autres races peuvent comprendre. Une réplique qui semble outrer Mitya et je lève une main dans sa direction pour l'apaiser.

"La vie des hommes est courte c'est un fait. Cela a au moins le mérite de nous pousser à la vivre pleinement. Même si pour certains, il faut survivre à une lame tenue par ses propres remords pour le comprendre." Dis-je en lorgnant mon verre, évitant de croiser le regard d'Yliria.

Le souvenir de mon acte avant la bataille de Kochii, me revenant en pleine face. Son intervention étant peut-être le prélude de mes sentiments à son égard. Quand bien même l’enchanteresse n’a eu de cesse de me dire que je me devais d’oublier ce moment douloureux de ma vie, c’est là une blessure dont nulle magie et aucun soin d’aucune sorte ne saurait complètement refermer. Après une rasade, je reporte mon attention sur Itulë.

"Et du coup, comment tu as fait pour acheter tout cela ? Tu avais de l'or avec toi ?"

Mitya explique que la jeune elfe refuse d’expliquer comment a fait pour avoir tout cela. Elle explique simplement qu’elle n’avait pas d’or, mais que maintenant si. Une affirmation des plus curieuses. Le sujet des runes, où du moins, la connaissance d’Itulë sur ce sujet intéressant Yliria, elle explique ne pas s’en intéresser tant que cela et insiste sur les oreilles de lapin comme argument.

Itulë est encore jeune et j’ai, pour le moment, établi un lien de confiance. Peut-être qu’en allant dans son sens et en jouant sur l’humour, je pourrais en apprendre plus.

"Des oreilles de lapin ? Oui c'est pas faux, mais du coup le symbole à côté c'est quoi ? Un pied qui vient lui botter les fesses ?" Dis-je avec un sourire, avant de revenir sur cette histoire d’or qui vient de nulle part. "Mais du coup, si tu n'avais pas d'or, qu'as-tu vendu pour avoir tout ça ?"

Itulë insiste sur la nature animale de la rune, avant que sa remarque sur l’ignorance des animaux ici ne finisse par vexer Bergeac. Afin d’apaiser notre hôte, Mitya explique ce qu’est un lapin et illustre ses propos en mimant l’animal. Ce qui amuse particulièrement la jeune elfe, ainsi que moi par la même occasion. D’ailleurs, l’amadouer par l’humour semble porter ses fruits, même si elle explique qu’elle a simplement demandé, je reste sceptique.

"Je pourrais vous donner plus de détails, quelque chose que vous pourriez, peut-être davantage comprendre cependant...je vous propose de faire ça après manger. Il n'est pas possible que cela vous...coupe l'appétit." Dis-je hésitant, craignant leur réaction lorsqu’ils apprendront l’origine de leur viande. Du moins, d’un point de vue Yuiménien. Les choses sont peut-être différentes ici.

PuiS je me tourne vers Itulë. Son explication me laisse perplexe. Il s’est certainement passé quelque chose d’autre qu’elle ne nous dit pas. Un marchand ne donne pas ses affaires ainsi, juste en lui demandant.

"Tu as juste demandé...et c'est tout ? Tu lui as fait de l'oeil et paf ?"

(Ca fait des chocapic !)

(…)

(5, 4, 3, 0 et paf Pastèque ?)

(...)

La réponse de la jeune hinionne, confirmant mes questions me laisse perplexe. Il faudra que je la prenne à part à l’occasion. D’ailleurs, je ne lui ai toujours pas demandé la nature de ses pouvoirs. Il faudra éviter de la froisser si je souhaite qu’elle accepte de m’en dire davantage. En-tout-cas, l’imitation de Mitya a semble-t-il adouci Bergeac qui passe d’un état vexé à confus, voyant à présent le lapin comme un être difforme et poilu.

"C’est…en quelque sorte cela...oui." Fais-je en cherchant comment aborder l’explication à venir.

(Bon sang, ça ne va pas être de tout repos de leur expliquer.)

(Force à toi !)

(Oula oui. Il serait dommage qu’ils changent leur habitude alimentaire à cause de moi. Surtout qu’il est super bon ce plat !)

Je termine mon assiette, quitte à demander sur rab. On ne sait pas ce qu’on mangera au prochain repas, une fois qu’ils sauront.

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » sam. 7 juin 2025 01:04

Elle n’avait pas pu voir la scène dans la boutique de ce prêteur mais lorsque Mitya vit Itulë sortir de là avec deux gros sacs faisant gling gling ca ne la rassura pas du tout. Elle prit un air surpris tout en se saisissant du sac qu’elle lui tendait, lui demandant ce que c’était que tout ça. Ce à quoi la jeune fille répondit de façon stupide.

"Ben. De l'or. Ils avaient plus de pain."

Mitya lui demanda donc logiquement comment une jeune fille dans sa situation avait pu obtenir tout cet or. A nouveau, réponse peu crédible…

"Ben j'ai demandé."

Elle fronça les yeux, s’énerva un peu en lui disant qu’un prêteur sur gage ne donne pas d’argent sur simple demande et qu’en tant que camarade elle devait lui donner une explication. Elle marqua une pause, ajouta une formule de politesse sur un ton plus calme.

"Non.", répondit-elle en souriant de manière assurée. "On a tous nos petits secrets."

Elle lui suggère alors de vérifier la présence de la broche des d’Esthalor, signifiant que ce serait embêtant de la perdre. Petite montée de pression dans le corps de l’Eruionne qui s’empressa de glisser sa main dans son sac avant de soupirer de soulagement lorsqu’elle mit enfin la main dessus. Le vol de ladite broche aurait été une explication des plus crédibles pour cet argent et l’idée que la jeunette puisse la voler alors qu’elle se démenait pour l’aider l’avait un peu tendue.

"Tu vas pas te plaindre de ma récolte, tout de même ? J'comptais vous en faire profiter. Toi en tout cas. Mais si t'es pas contente..."

Elle se laisse entraîner jusque chez le tailleur en soufflant du nez et sans décrocher un mot afin de signifier son mécontentement à Itulë. Ce chantage l’irritait au plus haut point. Elle passa la porte énervée et vînt se mettre à table avec les autres, les remerciant sincèrement pour ce repas et leur hospitalité. Alors qu’elle entame sa première bouchée, Jorus soulève la question des sacs, ce à quoi elle répond en grinçant des dents.

"Oui. Itulë à trouvé de l'or."

Tandis de Bergeac et Fanielle s’esclaffent en apprenant le contenu des sacs, les Yuimeniens eux n’ont pas l’air plus choqués que ça par la “découverte” de deux énormes sacs d’or dans une cité où cette monnaie est plus que rare. Itulë faisant mine de rien, le nez dans son assiette, elle n’allait certainement pas leur donner l’explication de si tôt. Alors Mitya demanda ce qu’ils avaient pu apprendre de leur côté.


"Nous avons eu une petite discussion avec nos hôtes et il s'avère qu'on a plusieurs pistes à suivre. Dans les Voies Hautes les de Montfort convoitent la place des d'Esthalor et pourraient répondre à certaines de nos questions, à commencer par ce que gagnerait Cydar et peut-être qu'eux aussi auraient un accès pour la surface, qui sait… Pour ce qui est de la magie et des mages, on a quelques pistes ici, mais principalement dans la Veine. D'ailleurs, il y aurait pas mal de choses à voir là-bas, comme des individus sortant des Bouges pour nous parler de cet étage. D'ailleurs, il y aurait un certain d'Orthel, revenu des Bouges, pratiquant probablement la magie, qui résiderait dans les Voies Hautes."

Il marque une pause, fouille dans sa poche et sort une pierre gravée qu’il pose sur la table. Si dans la théorie l’elfe aux cheveux blancs savaient ce qu’était qu’une rune, elle n’en avait jamais vu en vrai auparavant. Elle la saisit pour l’analyser avant de la rendre à son propriétaire.

"Cha, ch'est les mots du Créateur, nan ?"

"Une rune effectivement, mais ce ne serait pas la seule. Il y en aurait beaucoup ici et certains dans la Veine auraient essayé de les rassembler. Le Soleil Noir en a fait envoyer dans les Bouges, mais j'espère qu'ils ne sont pas parvenus à tous les arrêter. Jusqu'à présent, ces runes sont le seul vrai lien avec Yuimen."

"Boh hey n'importe quoi, c'est la rune du lapin ça. R'garde, on voit ses deux p'tites oreilles."

Elle indique les deux traits sur la rune, puis elle met une main sur la bouche, disant plus bas :

"Ooooh merde, c'est vrai, faut pas le dire. Y connaissent pas les bestioles ici."

Yliria, curieuse, s’intéresse aux connaissances d’Itulë sur le sujet, ce à quoi elle réponds de façon très terre à terre mais assez méchante quant au savoir et à la longueur de sa vie face à celle des deux autres. Elle conclut par une phrase gentillette au sujet de “sa copine” comme pour l’amadouer, ce qui énerve Mitya d’autant plus. Itulë, elle, s’amuse à faire des mimes, sous-entendant que le brun est également un lapin, comme celui sur la rune. Celui-ci s’amuse un peu avec Itulë qui vanne à nouveau leurs hôtes sur leur méconnaissance des animaux. Il était prêt à parier qu’ils allaient finir par se vexer et ça n'a pas manqué. Alors, comme pour les apaiser, Mitya se releva et leur expliqua ce qu’était un lapin.

"Un animal c'est... un être vivant, de chair et de sang comme nous mais qui ont des formes différentes. Souvent ils sont couverts de plumes, de poils ou d'écailles. Le lapin, par exemple, est petit comme ça."

Elle mime la taille de l’animal avant de continuer ses gestes pour illustrer ses propos.

"C'est tout doux, plein de poils et ça a des grandes dents de devant et de longues oreilles toutes droites. Ah oui! Et ça a une petite queue en pompon et une petite truffe qui remue comme ça!"

Elle gigote le nez, toujours avec les doigts derrière la tête, tentant de faire sa meilleure imitation du petit rongeur. L’hinionne trépigne en l’encourageant tandis que Jorus propose de donner plus de détails à leurs hôtes après le repas afin de ne pas leur couper l’appétit.

Rapidement, la discussion de l’or revient sur la table et pour ne pas s’énerver plus que de raison, Mitya s’en désintéressa, pestant que l’elfette refusait de donner une quelconque explication plausible.

"Tu as juste demandé...et c'est tout ? Tu lui as fait de l'œil et paf ?"

"Voilààààà. Tout comme tu as dit."
Modifié en dernier par Mitya le dim. 8 juin 2025 22:35, modifié 1 fois.

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Yliria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » sam. 7 juin 2025 13:55

Je m’interrogeai sur les paroles de Jorus. Et je ne comprenais pas pourquoi il avait dit ça. Il en savait plus que moi sur Naral Shaam ? D’accord… et donc ? J’attendis la suite, sourcil haussé, mais Bergeac signala que le repas était prêt et Itulë et Mitya revinrent quelques instants plus tard, coupant net toute possibilité de conversation sur le sujet. Je descendis du comptoir pour m’installer à la table avec les autres et remerciai Bergeac pour le repas offert généreusement. L’hospitalité variait grandement à Ashaar, visiblement. A croire que Jorus avait pris la bonne approche en couchant avec sa fille… Ce qui était une étrange pensée à avoir. Et uen pensée sur laquelle je ne m’attardais pas plus que ça. J’avais suffisamment eu du mal à me retenir face à son allusion avec Fanielle. Valait mieux ne pas chercher à en savoir plus sur le sujet.

Je commençai mon repas, délicieusement épicé, tout en écoutant les autres. Itulë avait apparemment « trouvé » de l’or. Cette elfette était définitivement étrange. Plus le temps passait, moins je le sentais, cette histoire. Un truc clochait à son sujet. Elle prenait tout de manière légères, mais il y avait eu quelques moments où son regard ne m’avait pas plu. Et là elle trouvait de l’or, comme ça ? Définitivement étrange… Même Bergeac et Fanielle semblaient suspicieux. Ou en tout cas surpris. Si on n’avait pas autre chose d’urgent à faire, j’aurai gardé un œil sur Itulë, mais ce n’était pas franchement la priorité. Il fallait plutôt se renseigne avec les pistes offertes par Bergeac et contrecarré cette peste d’Esthalor. Ça, c’était urgent.

Jorus, pas spécialement pressé apparemment, préféra center la conversation sur les runes après avoir brièvement explique qu’on avait des pistes dans le coin. Ou en tout cas sur celle qu’il avait trouvée. Sans trop de surprise, les deux autres en avaient entendu parler. Je précisai quand même un détail essentiel.

"Cette rune là n'a rien à voir avec celles de Yuimen, même si elles sont similaires en apparence. J'essaierai d'en apprendre plus si jamais l'occasion se présente."

Notamment avec le fameux revenant des Bouges, une fois que j’aurai réglé le soucis d’Esthalor avec les Généraux. Et là, Itulë me surpris. Elle identifia la rune. Son explication laissait franchement à désirer, mais si c’était vraiment la rune Lapin, pourquoi est-ce que j’avais été incapable de le comprendre ?

"Tu sais étudier les runes, Itulë ?"

Une elfe de souche comme elle avait eu du temps pour les apprendre, ça faisait sens, mais elle le démontra d’une manière un poil condescendante tout de même. Je laissai passer, ce n’était pas le moment de se la mettre à dos. Elle semblait un peu sujette à des changements d’humeur, autant essayer de la garder en version bavarde. Mitya apprécia moins, donc j’essayai de calmer le jeu.

"Elle n'a pas totalement tort, même si j'ai encore quelques centaines d'années devant moi. Ça fait longtemps que t’intéresse aux runes?"

"Je m'intéresse pas forcément aux runes. Mais y'en a des faciles à retenir. Comme celle-ci. Hein oui qu'on dirait ses oreilles, au lapin ?"

Elle mima le geste et je commençai à me demander si elle se foutait pas un peu de ma tronche, quand même… Mais se furent les paroles de Jorus qui, subitement, me firent tourner la tête vers lui.

"La vie des hommes est courte c'est un fait. Cela a au moins le mérite de nous pousser à la vivre pleinement. Même si pour certains, il faut survivre à une lame tenue par ses propres remords pour le comprendre."

Dans un autre contexte, peut-être que je n’aurai pas été là, à le fixer alors qu’il évitait sciemment mon regard, mais pas avec tout ce qu’il m’avait dit. Ils avaient bon dos, les remords, tiens. Il essaya bien de changer de sujet ensuite, mais je préférai ne plus participer, sentant une réplique cinglante fourmiller doucement sous la surface. Peut-être que s’il avait simplement accepté mon refus et était passé à autre chose au lieu de s’accrocher comme ça, peut-être qu’il aurait moins de remords. J’aurai dû me taire, ne jamais parler de quoi que ce soit. Probablement qu’il valait mieux que je fasse ça, maintenant. Les conversations se limiteraient uniquement à comment rentrer chez nous, puisque, visiblement, tout le reste allait lui créer des remords ou je ne sais pas quoi.

(Quand Aki t’a rejeté…)

(Je suis rentrée chez moi et je n’avais plus l’intention de le revoir, je te signale. Sans la mission de l’Ordre et tout ce qui s’est passé ensuite, je serai sans doute en train de tuer des shaakts à l’heure qu’il est, sans toute cette mascarade avec Jorus.)

(Sauf que Jorus n’a pas cette possibilité. Tu devrais mettre un peu d’eau dans ton vin.)


(Je le ferai quand il arrêtera son comportement puéril. Je ne lui dois rien. Je ne lui ai jamais rien dû. J’ai été très claire tout de suite. Il s’est monté la tête tout seul. J’ai eu ma dose de drama, y’a franchement plus important que ma putain de vie sentimentale et sexuelle, merde !)

« Merci pour le repas. Je vous laisse. »

Je me redressai et, sans rien ajouter, sortis de la boutique, histoire de me changer un peu d’air pour ensuite aller faire quelque chose de constructif. Comme me tenir loin de Jorus pour une durée indéterminée. Il allait sans doute apprendre à viser avec fanielle, de toute façon.

(Tu semble presque jalouse…)

(Je suis juste énervée par son hypocrisie… ça va passer.)

(Hmpf...)
Modifié en dernier par Yliria le dim. 8 juin 2025 18:02, modifié 1 fois.

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 7 juin 2025 15:44

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Après-Midi.




Le repas touchait à sa fin, chacun mangeant de quoi se rassasier ou même plus. Le constat était fait : ils avaient encore du temps aujourd’hui pour aller enquêter sur les pistes des Voies Médianes. Pour l’heure, chacun partit vaquer à ses occupations : Fanielle débarrassa la table et alla en cuisine, sans doute pour s’occuper de la vaisselle. Bergeac resta à table, les yeux perdus dans son verre qu’il remplissait sitôt qu’il se vidait. Itulë, elle, s’assit par terre dans un coin de la boutique, farfouillant dans ses deux sacs d’or comme pour en évaluer le contenu.



[HJ : Jorus, aparté possible avec qui tu veux. Yli et Mitya, je ne vous surcharge pas d’un aparté tant que votre post n’est pas complété. On pourra en réaliser un si vous le faites assez rapidement.]



[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (repas)
Mitya : noté quand complété.
Yliria : noté quand complété.]

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 13 juin 2025 18:13

Le repas se termina rapidement et Mitya en profita pour aller aider Fanielle à nettoyer, à défaut de l’avoir fait, comme elle l’avait annoncé, pour préparer le repas. Essuyant la vaisselle que lui tendait la jeune femme, elle la remercia pour son aide et son hospitalité, glissa au passage quelques excuses pour le comportement d’Itulë que la jeune fille minimisa de suite. L’elfe acquiesça, bien qu’en léger désaccord. Oui, elle était jeune pour les siennes mais comme elle l’avait si bien dit elle-même, elle avait eu le temps de pas mal de choses à son âge.

La suite de la vaisselle se poursuivit autour d’une discussion sur la culture Ashaari. Mitya apprit qu’il n’y avait en effet pas de forme d’écrit ou de dessin dans cette cité mais qu’ils faisaient plutôt de l’artisanat. Un peu de musique également. Pas de récits de victoire, de conquête des étages ni même de légendes. C’était une culture indéniablement tournée vers le présent et c’était tout à leur honneur. Mais le cerveau encore si Yuiménien de l’elfe avait encore du mal à concevoir tout ça.

Vînt ensuite des comparaisons entre leurs deux cultures. Eux naissaient (si on pouvait parler de naissance) en sachant marcher et parler, le reste était le boulot de la famille. C’était normal pour eux et ça ne les choquait pas plus que de ne pas savoir comment était fabriqué ou produit leur nourriture. Mitya lâcha ce qu’elle pensait être une bombe au sujet des animaux et de la viande mais Fanielle ne réagit pas plus que ca. Elle conclut d’ailleurs la discussion en disant trouver les pensées de la yuiménienne un peu conspirationniste. Sans doute était-ce en partie vrai? Elle n’avait encore jamais quitté sa forêt natale jusqu’à hier et faisait de son mieux pour essayer de comprendre cette civilisation si différente et pourtant si proche de la sienne.

Jetant un rapide coup d’oeil à Bergeac, elle se sentie désolée, ne pouvant s’empêcher de se sentir coupable de son état. Elle fouilla dans son sac, en sortit un petit champignon pas encore trop amoché et grava des yeux et un sourire à l’aide de son couteau à champignon avant de le déposer sur la table devant lui.

“J’aimerais pouvoir faire plus pour vous…"


(( J’ai complété mon ancien post :D viewtopic.php?p=15987#p15987 ))

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 13 juin 2025 21:19

Après le repas, nous vaquons chacun à d’autres occupations. Bergeac qui tente de percer les mystères de la vie au travers de son alcool. Fanielle qui s’affaire à faire la vaisselle. Seule Yliria nous quitte si tôt après avoir mangé. Moi qui m’intéressais de la nature des pouvoirs d’Itulë depuis que j’en ai conscience, c’est le moment parfait.

Assise dans un coin de la boutique en fouillant le contenu de ses sacs, je m’approche d’elle sans chercher à la surprendre.

"Itulë, tu aurais quelques minutes à m'accorder ? J'aimerais discuter avec toi d'un sujet en particulier."

D’un oui enfantin, je m’assois à ses côtés, réfléchissant à comment aborder l’étrangeté de ses pouvoirs, sans qu’elle ne s’en offusque, se braque et mette une barrière entre elle et moi impossible à franchir. Sauf que je ne vois pas comment réaliser cela et aborde doucement le sujet.

"Depuis qu'on s'est croisé, je sais quelque chose que tu n'as pas évoqué." Fais-je avant de regarder autour de nous, m’assurant que nul ne nous entende, alors que je balance le sujet le plus simplement du monde.

"Je sais que tu possèdes une forme de magie particulière, qui ne ressemble en rien à la magie élémentaire de notre monde. Je n'en ai parlé à personne et à ma connaissance, je dois être le seul au courant. Je voulais que tu le saches et si tu es d'accord, te demander de m'en parler davantage."

Elle plonge ses yeux dans les miens, d’un sérieux et d’une intensité telle que jamais on ne m’avait regardé ainsi, peu importe l’âge ou la race et cela me déstabilise quelque peu. Elle réplique que Mitya est déjà au courant, qu’elle sait changer les gens en crapaud, avant de ranger la pépite qu’elle admirait, terminant sur le fait qu’elle n’est en réalité pas de Yuimen.

(Pardon ?)

"Quoi mais... comment ça pas de Yuimen ? Tu es sérieuse ou c'est une blague ?" Dis-je, sans savoir si c’est la vérité ou si elle se joue de moi.

Elle réplique que je devrais savoir lorsqu’elle fait des blagues, réitérant sa réponse précédente et que cependant, elle connaît bien Yuimen. Mes yeux se mettent à clignoter rapidement devant la confirmation, bien qu’en disant cela, je ne peux m’empêcher d’observer son regard joueur. Peut-être est-ce cela qui me met un doute sur ses propos. Néanmoins, je pars du principe qu’elle ne me ment pas.

"Attends, attends. Tu n'es pas d'Ashaar, pas de Yuimen, mais tu connais mon monde c'est ça ?"

Un simple oui, ou plutôt "Voui". Une réponse enfantine qui lui colle à la peau à chaque fois qu’elle s’exprime. Pourtant, ce n’est pas la réponse que j’attends et j’ai l’impression qu’en apprendre plus va m’être compliqué. Désarmé par les réponses trop courtes de la jeune elfe, je prends sur moi pour approfondir le sujet.

"Et tu accepterais de me parler plus de toi et de ton monde ?"

Ses yeux se dressent dans ma direction. Accueillant soudainement, des larmes que je ne pensais pas faire venir par cette simple question, elle explique tout simplement que c’est une histoire triste et qu’elle ne reverra jamais son monde. Cette révélation me fait porter un nouveau regard sur Itulë. Convaincu par la véracité de ses propos, je suis attendri par la tristesse qu’elle me témoigne et cale une main sur sa joue pour lui témoigner mon affection.

"Pourquoi dis-tu cela ? Raconte-moi."

Pourquoi ? Parce que si ce n’est la réponse que j’attends, telle est la vérité et écrasant une larme d’un revers de main, elle renifle et précise que sa peine est trop forte et sa perte trop douloureuse pour parvenir à mettre les mots.

"Rien ne t'oblige à me raconter ton histoire si tu n'en a pas envie ou...si tu ne me fais pas assez confiance pour cela. Je comprends." Fais-je sans insister sur son histoire. "Je voulais juste te connaître un peu plus." Dis-je en retirant ma main de sa joue.

En moi, je revois la découverte de Teruki et de sa femme à Fan-Ming, ou du moins ses ruines. J’ignorais alors de qui il s’agissait. Ce n’est qu’après que j’ai appris qu’il était en réalité le Seigneur de cette cité, attaquée par le Dragon Noir. De son peuple, ils en étaient les seuls rescapés. L’idée qu’une chose similaire soit arrivée à Itulë ne me paraît pas absurde et explique la difficulté d’évoquer le sujet.

"Nos histoires nous façonnent. Nous portons tous avec nous nos joies et nos chagrins, nos victoires et nos échecs. Ce que nous acceptons de dévoiler aux autres et..." Je ramène ma main à moi, dévoilant une cicatrice en forme de croix présente au creux, me demandant si je dois prendre le risque de dévoiler ce qui se cache dans la paume de ma main. "...nos secrets."

Un échange entre nous deux, un secret pour un autre, espérant que cela suffise pour lui permettre de s’ouvrir à moi. La marque dans la paume de ma main l’intrigue et elle termine sur sa crainte de perdre Yuimen, comme elle a perdu son monde.

"Quoi qu'il te soit arrivé dans ton monde, nous ferons tout ce qui est possible pour l'éviter. Reste qu'il est plus facile d'y parvenir si on sait à quoi s'attendre. Mais j'attendrais que tu sois prête à m'en parler." Puis je porte mon intérêt sur ma main, hésitant malgré tout à dévoiler ce qui s’y cache. "Ca c'est...quelque chose qui m'est arrivé sur un monde précédent en le sauvant d'une terrible menace. Cependant...je crains toujours la réaction des gens à qui je suis prêt à montrer ce que mes mains renferment." Dis-je en la regardant.

Il ne faudrait qu’un signe de sa part, d’un intérêt à peine plus poussé sur ce sujet pour que je le lui révèle. Cependant, au lieu de cela, elle clame connaître elle aussi Aliaénon.

(Quoi…mais…comment ?)

"Tu connais Aliaénon ? Combien de monde connais-tu au juste et...comment savais-tu que je parlais de celui-là ?" Fais-je alors que je sens mes yeux sortent presque de leurs orbites.

Sa réponse me laisse sur le cul et me gêne, tant l’évidence est flagrante : on n’arrête pas d’en parler depuis que nous sommes ici.

"Ha oui, c'est pas faux." Dis-je gêné.

Son monde, Aliaénon, Yuimen. Cela fait tout de même plusieurs mondes déjà visités et une idée émerge dans mon esprit. Celle que ses pouvoirs seraient en réalité liés à une capacité de se déplacer d’un monde à l’autre, expliquant autant de mondes visités.

"Mais combien de monde tu as connu ?"

Juste les trois que nous avons déjà évoqués. Ca plus Ashaar ce qui est beaucoup pour une si jeune fille.

(Qui sait, peut-être qu’elle ne sait pas contrôler ses pouvoirs et espère l’aide des Chevalier des Cieux pour y parvenir ?)

"Et comment se nommait ton monde ?" Fais-je en tentant un bout de réponse, quelque chose qui la pousse à se confier, à se reposer sur moi.

Hélas, cela fait partie des informations que je ne peux obtenir. Est-ce trop dur pour elle ou ne me fait-elle pas assez confiance pour cela ? Me demandant si je vais l’aider à retourner sur Yuimen, je réprime la déception qui me vient et porte toute mon attention sur elle, en venant légèrement appuyer le bout de son nez de mon doigt, la forçant à loucher. Une attitude enfantine qui m’amuse beaucoup.

"Je vais tout faire pour que ce soit possible."

Elle pointe ses deux sacs d’or et semble espérer que cela va nous servir à atteindre cet objectif. Sauf que je ne suis pas tant convaincu. Je reste toujours septique quant à la manière qu’elle a eue d’obtenir tant d’or et aussi facilement. Craignant quelque part que cela puisse provenir d’une forme de magie, je crains que cela ne nous retombe dessus.

"Je l'ignore. D'autant plus que, même si je te crois, je ne comprends pas comment quelqu'un a pu te donner autant sans rien en contrepartie. Ça n'a pas de sens en vérité."

Elle réplique simplement qu’elle sait être convaincante et qu’il a probablement eu peur d’être transformé en crapaud.

"Sûrement oui." Dis-je avec un sourire, en posant amicalement ma main sur sa tête et secouant sa petite tignasse. "Tu es vraiment capable de transformer les gens en crapaud ? Un gros crapaud ou un tout petit ?"

Je pourrais le savoir sans mal, si par malheurs je deviendrais un méchant Jojo, avant de me demander avec toute son innocence, si je préfère être un gros ou un crapaud minuscule. Une réplique qui me fait hésiter, douter de ses intentions, mais à laquelle je préfère y répondre d’un sourire amusé.

"Heu...je suis obligé d'être un crapaud ?"

Bien sûr que non. Il suffit que je reste le gentil Jojo qui s’assure que tout se passe bien, me lâche-t-elle en m’offrant la vue de ses dents particulièrement blanches. A mon tour, je réplique avec mon petit sourire en coin, forçant quelque peu la vanité.

"Ha ba dans ce cas j'ai rien à craindre alors !"

(Finalement, tu n’as pas trop à te forcer !)

"Tu parlais d'Aliaénon tout à l'heure. Où as-tu été et qui tu y as rencontré ?"


J’évoque le sujet comme on parle d’escapades entre deux voyageurs. Qui sait si elle n’a pas rencontré une connaissance commune et peut-être voudra-t-elle apprendre ce qui leur est arrivé. Je n’aimerais pas lui révéler la mort d’Ibn, mais elle pourrait apprécier d’apprendre le chemin que vont prendre Teruki et Himeka. Sauf que voilà, j’apprends qu’elle a inventé cela.

Une lame s’enfonce en moi. Moi qui étais prêt il y a peu à lui présenter ce que je cache dans le creux de mes mains, elle me balance ça et…ça fait mal. Je suis encore meurtrie par ce que m’a révélé Yliria et moi qui ne supporte pas qu’on me mène en bateau, du moins par des personnes de confiance, ça me blesse.

"Tu...tu n'as jamais été sur Aliaénon ? Tu m'as menti ? Pourquoi ?"

Au-delà de la blessure qu’elle m’a infligée, certes, ce n’est pas un mensonge terrible et il n’engendre pas des conséquences dramatiques, mais cela me peine pourtant qu’elle m’ait menti. Cependant, il existe peut-être une raison à cela. Une explication qui justifie son acte et pourrait adoucir ma peine. Alors qu’elle l’ignore dans un premier temps, elle prétend qu’elle voulait faire comme nous.

Une idée me vient. Une explication possiblement logique à cela. Nous n’avons eu de cesse comme elle l’a dit de parler d’Aliaénon, de nos actes, de nos batailles, peut-être même de ce qui s’est produit à Kochii si elle en a entendu parler. Elle, une jeune fille, au milieu de tant d’individus qui parlent de choses presque irréelles si on ne les a pas vécues. Elle se sentait peut-être seule.

"Mais quel est l'intérêt ? Tu avais peur d'être exclue ?"

J’ai vu juste. Elle se mord la lèvre et au bord des larmes, se serre contre moi. Je la serre en retour, attendant sans rien dire le temps qu’elle se blottisse.

"Écoute. Qui que tu sois, d'où que tu viennes, cela ne change rien à mes yeux. Et si tu veux toi aussi rentrer chez toi, on fera tout ce qui est possible pour y parvenir. Mais je te demanderais de nous faire confiance et à défaut, de ME faire confiance !" Je m'arrête un bref instant et repends avec une pointe de tristesse dans la voix. "Et...plus de mensonge. J'ai...du mal à faire confiance aux gens qui me mènent en bateau et je n'ai pas envie que tu en fasses partie. C'est d'accord ?"

Un accord se fait entre nous et plus encore, elle me propose d’en savoir plus sur elle, sur son histoire, sur qui elle est. Je dois néanmoins me soumettre à une seule et unique condition : conserver le secret le plus absolu. Toujours dans mes bras, je sens qu’elle est sincère cette fois-ci, du moins, je l’espère. Qu’est-ce qui pourrait être aussi grave pour justifier qu’elle le garde pour elle seule ? Est-elle la fille d’un être prêt à tout pour la retrouver, dans ce monde ou dans un autre ? Est-elle poursuivie par quelqu’un pour une obscure raison ?

"Je veux te connaître davantage. Je veux connaître la vraie Itulë, sans masquer la vérité, sans la déformer et sans artifices. Tu as le droit de garder certaines choses pour toi si elles sont trop difficiles à partager, mais pas de mensonge. En échange, je répondrais à toutes tes questions à mon sujet. Ya pas de raison que tu sois la seule à subir un terrifiant interrogatoire." Dis-je en prenant une fausse grosse voix sur la fin, pour tenter de détendre l'atmosphère.

Elle se recule et je la regarde, attendant ses paroles, ses mots, ses explications, qui elle est et son histoire. Sauf qu’elle n’ouvre pas la bouche. A la place, elle pose une main sur mon front et ce n’est que plus tard que je comprends le sens de ses paroles. Il n’existe aucun mot en mesure d’expliquer ce qu’elle souhaite me révéler. Ce qu’elle fait, est plus fort encore, plus surprenant et plus clair à la fois : elle me le fait vivre. J’ai été le Titan des tempêtes, regardant le monde à travers ses yeux. Percevant la foudre comme on regarde le cours d’eau s’écouler, observant la faune le faire vivre dans une harmonie absolue. Pourtant, cela ne m’a pas préparé à ce qui m’arrive.

Un flot d’images, de scènes, de moments cruciaux s’enchaînent et se suivent. J’y vois des choses que je n’aurais jamais pensées possible, des choses que je n’aurais jamais osé imaginer et pourtant, j’ai l’impression de les vivre. Non, en réalité je les vis. A travers elle, à travers ses yeux, à travers son être. Je les vis comme j’ai vécu chaque moment de ma vie. Un flot d’émotion me submerge. Je ressens son état de chaque moment, ses nombreux ressentis, de chaque vision qu’elle partage avec moi et ce, jusqu’à ce que la dernière se termine ici, à Ashaar, dans la cave de Bergeac.

Je m’attendais à des révélations, j’ai bien plus que cela. A présent, je connais Itulë plus qu’aucun autre. Je sais qui elle est. Pas simplement son identité, je la connais, comme on connaît un livre après l’avoir parcouru, connaissant ses moments de doutes et de faiblesses dans sa plus profonde intimité.

Je regarde le vide, opposition parfaite à l’immensité qui m’a envahie. Il me faut du temps, du temps pour assimiler tout cela en moi, tâchant de ne pas me faire emporter par ce flot, de conserver mon esprit indemne comme un arbre après une tempête terrifiante. Petit à petit, je reviens. Je me rappelle mon enfance dans les rues. Je me rappelle ma première fois en mer, de mes fuites et de ces moments cruciaux où j’ai décidé de prendre ma vie en main. Je me rappelle de mes amours, de mes peines et des êtres qui ont parsemé le chemin de mon existence. Je me rappelle qui j’ai été et qui je suis. Je suis là, face à cette jeune fille, qui a vécu tant de choses.

Comme pour se rappeler qui je suis, après tout cela, après cette révélation intime, ma première réponse est à mon image.

"Hé ba. J'avais pas autant été surpris depuis qu'on m'a révélé que le ragoût de bœuf de ma taverne préférée, se faisait avec tout, sauf du bœuf !"

En parlant, je sens des larmes sur mes joues. Elles ont coulé en même temps que je vivais ces moments. Laissant une marque légèrement humide sur ma peau. Elle s’est ouverte à moi et à mon tour, je fais de même. Je n’ai pas les mêmes capacités qu’elle alors je laisse les mots le faire pour moi et lui exprime, cette chance qu’elle m’offre, la remerciant pour ce qu’elle a fait. En retour, elle saisit mon visage entre ses mains, me faisant confiance pour notre retour.

"Je te fais confiance, Jojo le Pas-Crapaud."

Elle se fie à moi, plus qu’aucun être auparavant ne l’avait fait. Au travers de cela, cette manière de l’exprimer derrière cette apparence de grande fille, m’amuse assez.

"Jojo le Pas-Crapaud. J’ai connu pire comme sobriquet." Dis-je en souriant, avant que cela ne me ramène aux sacs d’or.

Je lui confirme que je compte bien mener cette mission à bien mais pas qu’avec elle, avec aussi avec tous ceux des Bouges. Eux non plus n’ont pas leur place ici. Il reste cependant une crainte quant à la façon dont elle a acquis ces sacs d’or, lui demandant la vérité et il s’avère que l’usurier chez qui elle a été a également vu qui elle était et lui en a fait don. En ce qui concerne les crapauds, il ne s’agit là que d’une facétie de sa part, elle qui aime imaginer ce que les gens peuvent ressentir lorsqu’elle les menace ainsi. Elle me dit cela à sa manière candide, même s’il y a un peu de faux là-dedans. Cependant, si cette réponse avait pour but de me rassurer, il n’en est rien. En insistant, elle précise qu’elle n’a laissé aucune trace, comprenant par là mes craintes que je dissimule vainement.

Pris sur le fait, je lève les mains en signe de reddition, admettant sans le moindre mal que ce n’est pas moi qui vais lui apprendre la magie. Pourtant, nous ne savons rien de ces Chevaliers des Cieux et je lui présente ma crainte les concernant. Ils sont considérés comme des dieux et si tel est le cas, mieux vaut éviter tout usage, surtout pour n’obtenir qu’un peu d’or.

"Alors pas de magie jeune fille !" Dis-je en donnant de petits coups du doigt sur son front.

Elle perd son regard mutin pour un autre un peu plus noir. Justifiant que l’or nous offrira plus de possibilités que la magie ici. Cela valait le coup et elle ne compte pas en faire plus. Ce qu’elle dit n’est pas dénué de sens. Aller dans la Veine en quête d’information sur les runes et ceux qui y sont présents ne sera pas chose aisée et l’or pourrait effectivement être très utile, mais pas indispensable.

"Je dois admettre que tu n’as pas complètement tord. Je compte partir à la pêche aux informations dans la Veine et cet or, pourrait effectivement nous y aider, enfin m’y aider. Une manière simple d’y parvenir, mais pas la seule. Il y a toujours plus d’un sentier pour arriver au bout du chemin." Dis-je en regardant encore les sacs avant de revenir sur Itulë. "Cet or t’appartient et de mon point de vue, tu as pris de gros risque pour l’avoir, donc fais attention avec. Il faudra trouver un moyen de le dissimuler. Tu ne peux pas te permettre de te balader aussi ostensiblement avec. Tu comptes faire quoi dans les jours à venir ?" Dis-je en m’intéressant à ses objectifs.

"Trouver une source puissante de magie." Me répond-elle, me faisant comprendre la raison derrière cette idée qui semble bien imprégnée dans son esprit et je dois admettre qu’elle a un argument de poids.

(Ainsi, nous pourrions partir d’Ashaar. Cela a du sens, mais rien n’est certain. Cependant, peut-être que nous pourrions user d’un moyen pour le sécuriser.)

Je lui fais par qu’au travers des runes que l’on pourrait trouver, il n’est pas exclu que la solution qu’elle me propose nous offre plus de chances de succès. Elle n’aime pas trop l’idée, leur usage tenant davantage du hasard, sauf si nous parvenons à en rassembler assez pour former une phrase. Une phrase complexe et précise.

"Des runes donc. Je tâcherais d'en rassembler autant que possible dans la Veine pour y parvenir. J'espère que ta future excursion à la surface se déroulera comme il faut, que ces êtres ailés ne soient pas un obstacle à notre retour. D'autant plus que nous n'aurons aucun moyen de communiquer s'ils te retiennent. Restent les Bouges et ce qu'on pourrait y dégoter."

Je regarde Itulë avec des yeux hésitants. Dans sa vision, j’y ai vu sa rencontre avec Naral Shaam. J’ignore quels mots ils ont échangé, mais elle ressentait…comme si elle percevait que sa présence était une chose positive, alors que nous avions tous été arraché là où nous étions. Lui, ce fichu elfe rose. J’ai en mémoire la réaction du Sans-Visage lorsque je me suis intéressé à son marché entre lui et le Dragon Noir. Si Itulë n’a pas souhaité me révéler la teneur des propos, mieux vaut que je porte mon attention sur ce qui m’inquiète réellement. "Tu m'as fait voir ta rencontre avec Naral Shaam, sa présence te semblait positive, vous avez échangé quelques mots d'ailleurs. Tu sais ce qu'il compte faire en se rendant dans cette ville-prison ? Je sais qu'il s'y est rendu sous sa forme de dragon."

Tout comme elle, il est en quête d’une source puissante de magie. Ce n’est peut-être pas déconnant avec tous ces mages en bas. Pourtant, ce n’est pas là l’information que je retiens le plus et reste focalisé sur ces quelques mots qui ont ponctué sa réponse. Une poignée de mots qui pourtant, me déroutent. Hélas, je ne parviens pas à en savoir davantage et je vois bien que plus j’insiste et plus elle tourne autour du pot.

Je me frotte le visage avant de terminer, balayant nos derniers propos d’une conversation stérile.

"Bon, il va me falloir affronter un autre problème de taille à présent : expliquer ce qu'est un animal à Fanielle et son père, sans engendrer de répulsions de leur part."

"T'as qu'à pas leur décrire un crapaud !" Me dit-elle de son air enfantin.

(Décidément, elle et ses crapauds !)

Ma conversation et surtout les informations que j’ai eues m’ont quelque peu détourné de ma faéra. Cependant, je sais qu’elle est tout aussi troublée que moi. Peut-être que nous en parlerons plus tard entre nous. Je laisse la jeune elfe et m’en vais retourner vers nos hôtes.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » sam. 14 juin 2025 02:02

Une fois sortie de la boutique, j’inspirai longuement. Je ne comprenais pas vraiment el sentiment oppressant que j’avais commencé à ressentir à l’intérieur, mais m’éloigner était la meilleure chose à faire. J’avais besoin de me calmer, de penser à autre chose. Je levai les yeux vers ce qui aurait dû être le ciel. Il n’y avait que cette satanée caverne. Le Soleil me manquait vraiment. Méditer sous ses rayons m’aurait apaisé plus sûrement que la douce chaleur de Ssussun contre ma poitrine. Même lui, je ne pouvais pas l’appeler. J’en avais marre de ces mondes qui repoussaient sans cesse l’utilisation de la magie. Elle faisait partie de moi, comme un bras ou un œil. Ne pas pouvoir m’en servir, c’était horriblement frustrant et difficile. J’avais l’impression qu’elle allait exploser à un moment où à un autre. J’espérai franchement que grimper à la surface serait possible et me libèrerait de cette entrave particulièrement douloureuse.

En attendant, je déambulai un peu au hasard. Je perçus quelques regards curieux, mais rien d’hostile ce qui était un changement appréciable. D’ordinaire, arriver dans une nouvelle ville c’était supporter à nouveau les regards au minimum suspicieux. Ici, ma tenue semblait davantage attirer l’œil, pas mon métissage. Il fallait bien un bon point à ce monde étrange. Je passai devant la devanture d’une taverne et ralentis le pas. Je me demandais si, comme sur Yuimen, c’étaient des nids à informations. Cela pouvait valoir el coup de se renseigner sur quelques bricoles. Notamment sur le fameux inconnu spécialiste des runes dont Bergeac avait parlé. Si lui était au courant, sans doute que d’autres aussi. Le problème étant que j’avais aucune monnaie locale… je me décidai à entrer quand même. Je serai juste une cliente comme les autres.

(Toi qui bois pas et qui n’a pas d’argent, c’est vrai que c’est parfait, comme couverture…)

(Je… trouverai un truc.)

J’entrai sans une pièce chaleureuse, avec relativement peu de monde assis. Derrière le comptoir, le propriétaire, un homme barbu et souriant, lavait un verre. Un vrai verre, pas un godet en bois ou en argile. Intéressant. Je m’approchai et me posai au comptoir en le saluant.

« Bonjour ! Navrée de vous déranger, je cherche quelqu'un, vous pourriez m'aider ? »

« Aucun dérangement, tous sont les bienvenus. Même les personnes si... curieusement équipées. Je vous sers quelque chose ? »

Hmm… j’ignorai la remarque sur mon équipement, je n’avais pas envie qu’il s’y attarde trop. Le fait qu’il ne réponde pas à la question et me proposai plutôt à boire m’ennuyai, j’aurai aimé annuler cette étape, si possible, mais visiblement… Je souriai néanmoins, il avait l’air agréable, aucune raison de s’inquiéter dans l’immédiat. Je sortis ma bourse pour lui présenter une pièce d’argent, au cas où.

« Vous prenez l'argent sous cette forme ? »

Il inspecta la pièce, mais la refusa, arguant qu’il ne prenait que l’or et que cette médaille – aussi jolie soit-elle – ne ferait pas l’affaire. Je retins un juron. Je n’allais pas lui filer une pièce d’or pour avoir une boisson quand même…

(Même le Roi de Kendra-Kar ne paie pas son verre aussi cher. )

« Dommage, c'est tout ce que j'ai… puis-je quand même vous demander une information ? »

Il me surpris en me versant quand même un verre, arguant que c’était la maison qui offrait. Une médaille -une pièce d’argent donc - suffirait pour uen autre. Vraiment sympathique, ce commerçant. Je me demandais s’il parvenait à faire du profit avec une attitude pareille. Enfin, ça m’arrangeait.

« Que puis-je vous faire savoir ? Vous êtes bien étrange : que faites-vous sur les Voies Médianes si vous n'avez pas le sou ? »

Je pris le verre et el regrettai assez vite en constatant que c’était de la bière. J’aurai dû précisé ce que je pouvais apprécier avant… tant pis. Je sirotai une gorgée en faisant de mon mieux pour ne pas grimacer et, prétextant de quand même payer la boisson, je plaçai deux pièces d’argent sur le comptoir. Une information se valait, peu importe l’endroit. A voir s’il comprenait le geste. Au moins la bière n’était pas trop forte, même si l’amertume me racla la gorge d’une manière assez peu agréable.

« Oh c'est une longue histoire sans intérêt avec laquelle je ne vous ennuierai pas. On m'a dit qu'un homme pouvait m'aider, mais pas moyen de mettre la main dessus. Je me suis dit que vous auriez peut-être des informations, ici. Un certain d'Orthal... d'Orthoal ? Orthel ? Quelque chose comme ça. Cela vous dit quelque chose ? »

je faisais vraiment de mon mieux pour essayer de ne pas avoir l’air suspecte et de ne pas en savoir assez afin de vraiment nécessiter de l’aide. Cela sembla payer.

« D'Orthal... Oh ! Salmeck d'Orthel ? Le nouveau phénomène des Voies Hautes ? Il n'est jamais venu en personne, mais... quelques rumeurs courent sur lui. »

je retins un sourire de victoire. Parfait ! Je me penchai, intéressée.

« Oh, il est connu ? vous pourriez m'en dire plus ? Je ne sais pas trop à qui je vais avoir à faire, pour être honnête... »

« Connu... Disons plutôt qu'il intrigue. Comme vous l'disiez, le gars remonte apparemment des Bouges. Mais pas comme les autres qui remontent des Bouges. Lui, il a été catapulté directement sur les Voies Hautes. Vous savez c'que ça signifie, hein. Grande fortune, tout ça. On souffle aussi qu'il aurait des accointances avec la magie mais... ce sont des rumeurs délicates. Il doit être surveillé de près par le Soleil Noir. »

« Ah, je vois. j'imagine que ça doit faire jaser certains... »

Intéressant. Les rumeurs confirmaient plus ou moins ce que Bergeac avait dit, mais j’en apprenais quand même u peu plus sur le fameux d’Orthel, outre son prénom. Mais avant que je ne puisse poser une autre question, quelqu’un se joignit à la conversation. Un homme plus âgé, aux cheveux et à la barbe blanche, l’œil un peu vitreux. Sans doute un soiffard, même si plutôt bien habillée.

« Et il a des yeux qui éclairent la nuit de leur lueur bleutée. Il est secret, discret, et n'aime sans doute pas qu'on fouille dans ses affaires. »

Drôle de manière de s’intégrer à la conversation. Un proche du fameux D’Orthel ?

« Je cherche à le rencontrer, nullement à fouiner dans ses affaires, soyez sans crainte, monsieur...? »

« Je me fiche de ce que vous lui voulez. Je vous mettais juste en garde. »

Charmant personnage… un peu brut mais pas méchant. Mais le tavernier reprit notre conversation, je dirigeai donc mon attention sur lui plutôt que sur l’assoiffé soiffard.

« Le rencontrer ne va pas être simple si vous n'avez pas moyen d'aller aux Voies Hautes. En faisant passer un message via l'un des commerçants de cette Voie qui doit s'y rendre, ça passerait. Ou si vous croisez quelqu'un de la haute qui accepterait. Parce qu'effectivement, il ne viendra sans doute pas de lui même ici. »

« Je connais quelqu'un qui pourrait l'informer. Je me débrouillerais. C''est plus que ce que j'espérais, merci »

C’était plus une idée qu’une vérité. Bergeac avait peut-être réellement un moyen de le contacter ; sinon… eh bien on irait faire un petit tour dans les Voies Hautes. Le tavernier me désigna mon vosin de comptoir qui buvait son verre de vin.

« Z'inquiétez pas pour lui. C'est Jarry, mon frère. Il est pas méchant, mais il peut être acerbe quand on parle de... magie. »

« Compréhensible... C'est le genre de sujet qui peut offrir un aller simple en bas. »

Comme on l’avait amèrement constaté… Au moins, maintenant, les choises s’étaient un peu calmé, même si je m’inquiétais quand même pour les autres. Surtout pour Akihito… même si j’étais persuadée que la vraie menace viendrait de Xël. Une intuition. Une habitude, aussi. Je sirotai ma bière sans l’apprécier, n’étant vraiment pas capable d’apprécier l’amertume d’une telle boisson. La prochaine fois, je demanderai un hydromel d’entrée de jeu. Et puisque j’étais loin de l’avoir finie, je demandai une autre information, l’air de rien.

« Vous avez entendu parler du grabuge qui a eu lieu hier ? »

«Pour sûr. Oh et pour le bordel d'hier, évidemment qu'on en a entendu parler. Toutes les Voies Médianes parlaient que de ça. Et la Veine pareil, j'imagine. Quel foutoir. Mais ici on était aux premières loges. Pauvre vieux Dantes... Z'en savez plus sur ce qui s'est passé ?»

Les informations allaient vite, par ici. Je ne jouais pas la surprise, tout le monde était au courant. Par contre, il valait mieux que je taise mon implication et tout ce qui tournait autour de ça.

« Je sais juste qu'on a saccagé sa boutique, rien de plus. Il m'a rendu service, je comptais aller voir comme il allait. »

« Ah ? J'pensais que vous auriez plutôt parlé de ce truc énorme qui est tombé dans la Veine en écrabouillant masse de gens, et qui a grondé comme si la ville elle-même se réveillait. Enfin oui. Tout est parti de chez Bergeac. Des personnes bizarres qui ont débarqué de chez lui. Des personnes équipées un peu comme vous, maintenant que j'y pense.. »

Merde… Si ej commençai à soulever des questions, ça n’allait pas vraiment aller dans mon sens. Le Soleil Noir n’allait pas apprécier si de plus en plus de gens étaient soudainement au courant de la vérité et de la présence de Yuimeniens.

« Je prenais ça pour des inventions, mais vous dites que c'est vrai ? Etrange. »

J’allais en rester là. Puis Jarry s’exclama, soudainement.

« Pour sûr, il y en a même qui ont débarqué chez moi par la cave. C'ma fille qui m'l'a dit. Mais elle m'a fait promettre de rien... »

(Que… hein ? )

je tournai mon regard vers lui, surprise. Il jura dans sa barbe, sans doute pour avoir vendu la mèche, mais ej n’allais certainement pas lâcher le morceau tout de suite. D’autres seraient arrivés en même temps ? D’autres Yuimeniens ? Par Gaïa, ça changeait radicalement un paquet de choses.

« Dites m'en plus. Et n'ayez crainte, ça restera entre nous. C'est un sujet qui m'intrigue. »

(Tu m’étonnes !)

« J'ai promis de rien dire. Vous tentez de profiter des faiblesses d'un homme troublé par l'alcool... Ce n'est pas très sympathique. »

« Loin de moi cette idée. Cela semblait intéressant, mais je ne veux pas profiter de votre.. faiblesse. »

Fait chier… tenter de lui arracher les vers du nez seraient trop suspect. Il fallait que j’obtienne des informations sur ces autres arrivants, il y avait peut-être une piste à creuser avec eux.

(Bergeac le connaît peut-être. Ou sa fille, ça peut valoir le coup de demander.)

(Tu as raison… Je vais finir ma bière et filer cher Bergeac. Il faut prévenir les autres.)

Mais je sentis le regard du tavernier et haussai un sourcil. il fixait mon armure avec une attention que je n’aimais pas beaucoup.

« Un problème ? »

« Aucun, m'zelle. J'me demandais juste où vous aviez déniché tout ce bardas. C'est pas commun par ici tout ça. Puis vos armes... Le Soleil Noir vous laisse vous promener avec ça ? »

Ah… merde. Il fallait que j’invente un truc pour qu’il ne s’y intéresse pas trop. Il allait falloir que ej commence à me balader sans elle… ça ne ma plaisait pas trop.

« J'ai un accord de principe avec eux. Et c'est un... comment dire... »

(Putain Alyah aide-moi)

(Maaaaaais je sais pas moi ! Dis que tu… fais des essais ?)

« Un... essai, pour faire simple. Si l'équipement est viable dans des situations diverses ça pourrait servir à équiper ceux qui se risquent dans les Bouges, par exemple. »

« Un accord de principe ? Hé bé. On a de la visite de qualité ! »

J’offris un sourire au tavernier, mais son frère, Jarry, ne semblait guère convaincu par mon explication. J’inventai un truc sur el tas, pas vraiment plus convaincue que lui et il n’était clairement pas dupe. Mais puisque j’avais finis ma bière – avec difficulté – je remerciai le tavernier et pris congé comme si de rien n’était. Une fois dehors, en revanche, j’accélérai le pas pour rentrer rapidement chez Bergeac afin de parler d tout ça avec les autres. S’il s’avérait que d’autres Yuimeniens étaient sur place, ou même venant d’un autre monde, tout allait sensiblement se compliquer. Un portail c’était déjà étrange, mais un accident pouvait arriver. Deux, au même moment, à deux endroits différents, ça relevait d’une volonté. Et qui pouvait dire s’il n’y en avait pas eu davantage ? Plus haut. Ou plus bas. Et le Soleil Noir n’en avait nullement parlé. Soit ils n’étaient pas au courant et il fallait absolument le leur cacher. Soit ils nous menaient en bateau depuis el début. La situation, qui n’était déjà pas simple, venait de brusquement se complexifier.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 14 juin 2025 16:11

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Soirée.




Tous se retrouvèrent à nouveau chez Dantes. Vaisselle faite, Bergeac somnolent à table et Itulë au visage marqué de larmes auprès de Jorus. Le tailleur fut tiré de ses rêveries par le champignon donné par Mitya. Il sursauta et posa les yeux sur la petite chose.

“Oh ! Oh, c’est tout mignon !”, dit-il en souriant sincèrement.

Il se voulut rassurant :

“Je ne vous demande rien, je vous assure. Tout finira par s’arranger.”

Itulë s’étira et vint rejoindre la scène en même temps que Jorus et Yliria. Après un sourire amusé par le champote décoré, elle s’étira félinement et dans un gémissement soulagé, commenta :

“Gnniiiih. Bon, qui fait quoi ? On s’retrouve ici pour la nuit, si on se sépare ?”



[Hj : Pas d’aparté ou de discussion : notez simplement votre réaction dans votre post. Et votre potentiel objectif en final.]



[XP :
Mitya :
Post 1 : 0,5 (discussion), 0,5 (repas)
Post 2 : 0,5 (discussion), 0,5 (don de champignon)
Jorus : 0,5 (discussion). Tu retrouveras la rune Lu dans une de tes poches, par hasard.
Yliria : 0,5 (discussion), 0,5 (allez-retour à la taverne).]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » jeu. 19 juin 2025 08:48

Le retour à la boutique de Bergeac se passa simplement. Je m’attendais presque à me faire interpeler par un membre du Soleil Noir ou que quelque chose me tombe dessus. Au vu des informations récoltées quelques instants auparavant, ça ne m’aurait pas paru si étrange. Mais non, rien de tout ça. Je pus entrer sans encombre, rejoignant les autres qui étaient plus ou moins rassemblés près de la table. Parfait. J’arrivai quand Itulë s’étirait et je brisai sans remord sa proposition.

« On se sépare pas tout de suite, j’ai des nouvelles intéressantes. »

Ce n’était pas de mauvaises nouvelles, au moins, mais il fallait les partager d’emblée, histoire qu’on se mette d’accord.

« Je me suis renseignée. Salmeck d'Orthel, c’est le nom du type qui connaîtrait les runes. Logé dans les Voies Hautes après un passage aux bouges. Discret, secret et n’aime pas trop qu’on s’intéresse à lui. Le fait qu’il soit passé des Bouges aux Voies Hautes peut signifier qu’il a du soutien. Ce serait bien d’aller lui parler. »

Mais ce n’était pas vraiment la nouvelle principale. C’était juste un amuse-bouche.

« J’ai aussi entendu quelque chose de plus troublant. D’autres que nous seraient arrivés en même temps, via une autre cave. Dantes, vous connaissez Jarry, le frère du propriétaire de la taverne, un peu plus bas ? C’est sa fille qui a apparemment été témoin de ça. Il faudrait qu’on aille lui parler. C’est une piste non négligeable.»

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » jeu. 19 juin 2025 14:24

Après notre conversation forte en informations, Itulë et moi revenons vers les autres, au moment où Yliria revient. Elle prétexte d’ailleurs avoir des nouvelles intéressantes à nous confier. En premier lieu, Salmeck d’Orthel est le nom complet de celui qui vit dans les Voies Hautes et qui connaîtrait les runes. Sa présence à cet étage indique qu’il aurait du soutien pour y résider seul.

Je suis…un peu déçu. J’avoue que je m’attendais à mieux. Bergeac nous avait déjà signalé que d’Orthel était discret, comme l'a d'ailleurs souligné Yliria et que les rumeurs parlent de lui comme d’un mage. Qu’il ait du soutien pour résider à cet étage paraît presque de l’évidence. Qu’il connaisse les runes est peut-être la justification des rumeurs de mage à son encontre. Au final, on apprend surtout qu’il se prénomme Salmeck.

Sauf que ce n’est là qu’une partie des informations. Elle a appris que d’autres seraient arrivés sur Ashaar, arrivant par une cave de la même manière que nous. En voilà une information des plus intrigantes. Ils seraient arrivés par la cave de Jarry, le frère du tavernier. Sa fille aurait été témoin de la scène.

(Minute. Jarry, comme dans Jarry le potier ?)

(Et je suppose que sa fille c’est Leibna.)

(Ce qui fait que les intrus…)

Je passe une main sur le visage et me mords la langue pour ne pas rire, parce qu’il y en a une qui va être déçue.

"D’Orthel oui, c’est l’homme que nous a parlé Bergeac et étant donné notre entrevue avec d’Esthalor, j’avais déjà évoqué que Itulë et Mitya s’y rende. Nous ne sommes peut-être plus trop les bienvenues toi et moi là-haut." Dis-je à Yliria avec une attitude moins distante que précédemment. "Quant à ces étrangers…" Fais-je en me massant la nuque. "Jarry est le potier, installé un peu plus loin dans la rue. Lorsqu’une partie du groupe s’est mit en tête de partir à la poursuite du Dragon Noir, nous avons pris le chemin de la cave. Elle menait à un canal qui relie les boutiques entre elle et les Voies Hautes si j’ai bien compris. Sauf que l’écluse était ouverte et notre chemin menait à une chute dans le lac de la Veine. J’ai pu arrêter notre embarcation sommaire et ses quelques passagers, mais pas ceux qui se sont retrouvés dans la Veine et on semé le chaos plus tard. Moi, Itulë, Mitya et Hirst, on s’est retrouvés devant une porte close menant à une cave. Je pense que tu as à présent compris que les étrangers, ce n’était autre que nous. Désolé, mais il n’y a pas d’autre visiteur. La fille de Jarry c’est la charmante Leibna, qui a eu l’amabilité de nous permettre d’attendre que les choses se tassent et que le Soleil Noir parte. Après ça, on est allé retrouver Bergeac puis on est partie à la recherche du reste du groupe, dans la Veine, là où on t’as retrouvé."

Je m’arrête un bref instant pour lui permettre d’assimiler l’info, avant de répliquer à mon tour.

"Vu le temps qui devrait nous rester, je comptais justement aller voir Jarry, plutôt que d'enquêter dans les autres étages. Bergeac nous a confié qu’il pourrait connaître la magie. Tu as appris quoi à ce sujet ?"

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » jeu. 19 juin 2025 20:08

Revenant vers les autres après avoir tenté de remonter le moral de Bergeac, Mitya écouta d'abord ce qu'ils avaient à dire. Notamment Yliria qui était partie à la pêche aux informations. Un sale gars des Voies Hautes à qui il faudrait rendre une visite pour des explications sur les runes et... d'autres étrangers venus d'une autre cave? Ca aurait pu être intéressant si Jorus n'avait pas rapidement démenti cette info en précisant que c'était eux qui étaient passés par là pour échapper au Soleil Noir la veille. Dommage... Il précisa que le groupe tombé dans le lac avait foutu le bordel en bas, mettant tout le monde dans la même sacoche à champignons. L'elfe fit une mine boudeuse. S'ils avaient tous fait des conneries et manqué de respect aux lois d'Ashaar, elle n'avait rien fait de tel et même tenté d'apaiser les tensions. Mais soit, un petit bolet au milieu de vesse de loup passe plutôt inaperçu...

"Pour les Voies Hautes c'est râpé pour ce soir je pense avec le couvre feu..."

Elle se retourne vers les Ashaaris comme pour leur demander leur avis.

"Et puis il va falloir être bien gentilles si ont veux pas avoir encore un entretien avec la Capitaine Somnis. Elle est fort mignonne mais si elle nous ralentit à chaque fois..."

Elle soupire à l'idée.

"Pour la taverne, j'suis pas contre une bonne bière mais si Yliria en vient, ca va vite faire interrogatoire musclé si on s'y pointe à quatre, non? Est ce qu'on se séparerait pas? Certains attaquent les recherchent vers la Veine, je suis sûre que Kaleb nous accueillera pour la nuit volontiers si on lui ramène à manger pour le remercier!"

Petit clin d'oeil à Itulë, comme pour lui signifier que quitte à avoir de l'or, autant remercier ceux qui nous aide sur notre chemin.

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 21 juin 2025 15:45

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Soirée.




Fanielle intervint aux suites de Mitya pour préciser :

“Oui, si vous quittez les Voies médianes, ce que vous avez le temps de faire d’ici le couvre-feu, vous n’aurez sans doute pas l’occasion de remonter aujourd’hui.”

Bergeac commenta :

“Jarry ? On dit ça sur lui, oui. Mais essayez pas d’lui soutirer des informations sur la magie. Il vous enverra balader. Faudrait lui gagner sa confiance, ou...”

Il regarda la bouteille sur la table.

“Ouais. Picoler, ça il aime. J’rivalise pas en quantité avec son frère de tavernier, mais j’ai encore de la bonne bouteille bien planquée, et il le sait. Si vous voulez le faire parler, amenez-le ici, pis on le soûlera jusqu’à ce qu’il parle. Là... il pourra plus s’arrêter.”, lance-t-til avec un sourire amusé, comme se remémorant de bons souvenirs.



[HJ : Vous pouvez vous entretenir en HJ pour décider quoi faire, puis poster ça dans votre RP. Si besoin d’un tour ou deux de parole, je vous ouvre un salon discord : Beber et Fanny réagiront que s’ils sont pris à parti.]


[XP :
Yliria : 0,5 (révélations)
Jorus : 0,5 (contre-révélations)
Mitya : 0,5 (propositions)]

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 27 juin 2025 20:52

Avec le peu de temps à notre disposition, je comptais aller voir Jarry et l’interroger sur ses connaissances concernant la magie. Cependant, Yliria a déjà eu l’occasion de lui parler et si le sujet avait été évoqué tout à l’heure, apprendre la possible présence d’autres Yuiméniens le lui a certainement fait oublier ce fait. D’ailleurs, en apprenant qu’il s’agissait simplement de nous, elle part sur son intention de descendre voir les généraux du Bastion, mettant de côté ma question sur Jarry.

Au moins, j’apprends avec Mitya qu’elle et Itulë ont déjà un contact dans la Veine. Un dénommé Kaleb qui serait reconnaissant par un peu de nourriture en remerciement. Jusqu’à le couvre-feu de ce soir, nous pouvons aller voir Jarry. Cependant, lui soutirer des renseignements nécessitera soit de gagner sa confiance, soit de lui faire boire assez pour que cela lui délie la langue. Bergeac a d’ailleurs une bonne bouteille dans un coin et Jarry le sait. Nous pourrions utiliser cette information pour le faire venir. La proposition me laisse néanmoins perplexe. Ma conscience bascule entre la nécessité d’avoir des informations et ma morale qui prétend qu’agir ainsi n’est pas une bonne chose à faire. Finalement, la balance penche d’un côté.

"Je n'aime pas spécialement l'idée de saouler cependant, si c'est pour faire avancer notre affaire et apprendre des éléments potentiels concernant la magie, pourquoi pas. Je ne suis pas un grand buveur, mais s'il est déjà passé par là taverne, il aura peut-être pris assez d'avance sur nous."

Puis je porte mon attention sur Mitya, elle qui m’a intrigué avec ce fameux Kaleb. Elles l’auraient très probablement croisée après notre séparation, moi qui insistais pour aider les autres face aux forces de l’ordre.

"Tu as un contact dans la Veine ? Ça pourrait être bien pour entamer nos recherches dans ce secteur."

Mes soupçons se confirment et même, c’est lui qui les aurait menées jusqu’au d’Esthalor, via un homme de main. Elle a en revanche moins de scrupule que moi concernant Jarry, jugeant que ce soit ici ou à la taverne, il boira tout autant.

(Ce n’est pas complètement idiot et tant qu’à faire, autant que ça nous serve.)

Elle met cependant l’accent sur la manière dont nous le ferons venir jusqu’à nous.

"On peut l'attendre et lui proposer un verre d'une des bouteilles de Bergeac, en justifiant l'excuse de notre irruption dans sa cave."

(Sauf que Leibna pourrait s’inquiéter et entraver notre "démarche" avec lui.)

"Sa fille pourrait ne pas apprécier de le voir rentrer tard, donc peut-être que Fanielle pourrait l'occuper pendant ce temps. Que les filles parlent entre elles pendant que leurs pères font de même."

(Es-tu sûr qu’attendre soit une bonne idée ? S’il rentre au moment du couvre-feu ou s’il dort chez son frère tavernier, on aura perdu du temps pour rien.)


(Tu marques un point.)

"Reste-il beaucoup de temps avant le couvre-feu ?" Fais-je à l'attention de nos hôtes.

Fanielle fronce les sourcils en répétant que nous avons le temps d’aller chercher Jarry, mais qu’en quittant les Voies Médianes, nous ne pourrons rentrer que demain.

(Je crois que je l’ai un peu fâchée.)

"Oui pardon. J'avais en tête le temps que l'on avait avant le couvre-feu pour "discuter" avec Jarry, avant que sa fille ne s'inquiète et nous empêche d'en apprendre plus." Disèje d’un ai désolé. "Du coup ne perdons pas plus de temps. Allons le voir en prétextant de nous excuser pour notre intrusion chez lui et l'inviter à boire ici." Fais-je avant de me tourner vers Bergeac. "Quel est l'alcool qu'il souhaiterait boire et que tu accepterais de lui servir ?"

Le nom de l’alcool ne sera pas nécessaire selon notre hôte. La simple invitation de celui-ci pour boire sera amplement suffisante. De plus, il pourra dormir chez lui ou esquiver les patrouilles, le quartier n’étant pas le plus dangereux d’Ashaar.

"Dans ce cas faisons cela." Dis-je à Bergeac, avant de me tourner vers les autres et guettant s’il faut aborder un dernier point avant de partir, je pars en direction de la taverne, avant de demander.

"Heu…c’est par où la taverne ?"

Yliria semblait vouloir partir dans l’immédiat, mais ce n’était probablement qu’une mauvaise interprétation, ne le faisant qu’aux premières lueurs du jour, enfin…à la sonnerie matinale.

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 27 juin 2025 22:36

Il était maintenant question de savoir quoi faire. Ou du moins, ce que chacun allait faire car il ne fallait pas attendre de ce groupe une seule et même action. Et bien que Mitya était pour l'idée de se séparer pour commencer les recherches, l'idée du départ d'Yliria la choqua. Partir si tôt pour voir des généraux dans le bâtiment juste à côté le lendemain? Ne pouvait-elle pas aider, elle qui avait déjà parlé à ce Jarry? Soit. Elle ne s'attarda pas plus que ca sur la décision de la shaakt et se concentra sur Jorus et les Ashaaris, seuls personnes à prendre cette situation de saoulard au sérieux. Parce que oui, bon, sâouler un alcoolique, ok, c'est une chose. Il l'aurait été de toute manière, peu importe le lieu où il se trouverait. Mais il fallait le faire intelligemment. Il ne manquerait plus qu'il décide d'alerter la garde parce qu'ils se seraient jetés sur lui...

Jorus semblait inquiet de son retour alors que, franchement, il pourrait très bien emprunter le tunnel de la cave, non? C'est pas comme si il y avait grand danger à lâcher un homme pinté dans un tunnel sombre et humide, aux pierres glissantes et au courant assez fort pour vous fracasser sur le lac quelques centaines de mètres plus bas... Euh... Bon, en tout les cas, c'était pas mortel vu qu'elle même en était sortie vivante avec deux autres nanas sur le dos alors qu'elle sait à peine flotter.

Dans tous les cas, le temps pressait et après s'être mis d'accord pour l'appâter avec la générosité bien connue de Bergeac, il était temps de se mettre en route!

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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » sam. 28 juin 2025 03:21

Pot squelette

- Ecoute la conversation
- annonce son intention de rejoindre le bastion
- épingle le symbole du Soleil Noir sur son armure pour passer outre le couvre-feu et retourner au Bastion

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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 5 juil. 2025 11:03

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Soirée.




Jorus et Mitya n’eurent aucun de mal à dénicher le “Jarry” recherché. Effectivement seul client de l’établissement de son frère, l’homme accepta de les suivre sitôt la bouteille de Bergeac mentionnée. Le tavernier avait envoyé à la volée, au groupe sur le départ :

“Faites gaffe à lui, j’tiens à le récupérer en un seul morceau.”

Ils revinrent rapidement à la boutique des Dantes, où ils s’atablèrent et purent le regarder plus attentivement. Les cheveux blancs et mi-longs, emmêlés, une barbe assez bien taillée, un teint plus rouge aux joues qu’ailleurs, l’oeil un peu vague et luisant de celui qui a déjà un peu trop abusé de la bouteille. Il portait des habits plutôt élégants et de bonne facture, sans être du plus grand faste de la cité.


Image




Bergeac lui dit bon accueil, l’invitant à table.

“Je vais chercher de quoi boire, commencez-donc sans moi !”

Il pointa la bouteille de vin déjà bien entamée sur la table. Fanielle apporta des godets pour tout le monde, même si Itulë refusa le sien, préférant piocher dans les rares gâteaux secs qu’il restait. Jarry demanda :

“Bon, allez. Annoncez la couleur : pourquoi vous m’avez fait venir ici ?”

Apparemment, il n’était pas dupe. Dehors, une cloche sonna. La première : pour prévenir du couvre-feu proche.



_______________________



Pendant ce temps, Yliria s’était rendue dans la maison voisine à l’auberge, le centre du Soleil Noir de l’endroit. Avant de pouvoir descendre, elle allait devoir montrer patte blanche. Car la Colonelle d’Esthalor lui barra la route. Saraï s’imposa :

“Mes supérieurs demandent le rapport de vos résultats du jour.”

De la paperasse, en somme... Et dehors, une cloche sonnait la fin du jour.





[HJ : Jojo et Mitya, on peut aparter. Yliria, aparté ou simple réponse, c’toi qui vois. Mais aparté seulement si ton post précédent est complété.]



[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (action)
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (action)
Yliria : noté quand complété.]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » jeu. 10 juil. 2025 23:14

Je ne m’attendais pas à tomber immédiatement sur Saraï me barrant la route. Elle n’avait pas spécialement l’air de bonne humeur et me demanda des comptes immédiatement. Les résultats du jour. La question qui restait, c’était : à quel sujet ? C’était vaste et je n’étais pas certaine que tout raconter était une bonne idée.

« Je pense avoir retrouvé la majorité de mes compatriotes. Il n’y en a que deux que je n’ai pas vu, mais je ne les connais pas et je n’ai aucune idée de leurs déplacements. »

Même si les pérégrinations du dragon Mauve sont quelque peu connues de tous, avec le bazar qu’il a mis en attaquant des gardes. Je me demandais encore ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour se rendre dans les Bouges de lui-même.

« Et j’ai eu une conversation très intéressante avec votre père, également. »

Restait à savoir si elle voulait en parler ici et maintenant ou si on pouvait se trouver un endroit un peu moins exposé, plutôt qu’ouvert à toutes les oreilles.

« Peut-être qu’on pourrait en discuter ? »

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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 11 juil. 2025 19:41

Durant notre échange avec Bergeac, je craignais qu’Yliria ne nous quitte avec son empressement de retourner voir le Bastion et mes craintes étaient justifiées. Alors qu’on avait des pistes à explorer, voilà qu’elle prend la tangente et fait bande à part. Je la regarde dans le dos, avec l’amertume que plus que son devoir, bien avant c’est cela le désir de s’éloigner de moi qui la pousse sur ce chemin. Ce que m’a montré Itulë m’a…marqué, plus que je ne le pensais. Après ce que j’ai vu au travers de ces yeux, cette tension entre Yliria et moi m’a semblé presque inutile. Pourtant la voir agir ainsi, ravive la blessure qui me ronge à nouveau le cœur. Ne sachant pas comment interpréter cette séparation, autrement que par les sentiments qui tourbillonnent en moi comme un ignoble maelström, je prends la direction de la taverne avec ceux qui partage ma vision de la résolution de notre problème.

Trouver la taverne n’a pas été d’une grande difficulté et une fois la promesse d’une bouteille de Bergeac, le faire venir jusqu’à nous a été encore plus facile. Malgré ses relents d’alcool et son regard vague dû à la boisson, Jarry a une assez bonne présentation. Des vêtements élégants et de bonnes qualités, une barbe blanche soignée, et même si ses cheveux tout aussi blanc semblent emmêlés, cela ne me choque guère. Lorsqu’enfin nous nous attablons ensemble, de retour chez le tailleur, il demande la véritable raison pour laquelle nous l’avons fait venir, tandis qu’un son de cloche retentit.

(On balance tout direct ou pas ? Non, attendons de le faire boire un peu.)

"Vous avez appris que des étrangers s’étaient introduits chez vous depuis votre cave, si je ne me trompe. Il s’agissait de nous. Nous avons endommagé votre porte menant au canal, probablement effrayer votre fille et vous soumettant à un stress que vous n’auriez dû avoir. Nous nous en excusons. Bergeac nous a offert la possibilité de vous offrir un présent, qui saurait vous plaire, au travers de cette bouteille. Enfin…si vous l’acceptez bien entendu."

Soutenu par Mitya et aidé par Bergeac le verre en l’air, il accepte en buvant d’une traite son verre. Il évoque le secret que garde Bergeac si l’origine de la bouteille, avant de nous rassurer que sa cave et sa fille ont connu pire que notre intrusion. A la réponse du potier, je feins de boire mon verre et m'arrête en chemin par la surprise. Il ne faudrait pas que je sois ivre moi aussi.

"Des étrangers entrent par effraction dans votre cave et vous prétendez avoir connu pire ? Nous sommes dans les Voies Médianes, rien ne s'y passe ici pourtant !"

Une affirmation qui ne trouve pas échos chez le potier. Certes, les Voies Médianes sont plus tranquilles, mais des événements se produisent, avant de désigner notre venue comme une preuve très claire.

(Il n’a pas tort, mais cela reste assez unique tout de même.)

"Je vous l'accorde, ce qui est arrivé hier était particulièrement exceptionnel, même pour nous qui sommes accoutumés à la magie. Et nous nous en excusons." Dis-je gêné. Je me resserre un verre, pourtant presque plein et fait de même pour les autres, Jarry compris. "Après, je veux bien vous croire qu'il y a des débordements ou des actes qui poussent le Soleil Noir à envoyer des citoyens dans les Bouges. Cependant, à vous entendre, on dirait que vous êtes accoutumés à voir la magie survenir dans votre cave. Est-ce le cas ?"

Ma question ne semble de prime abord des plus innocents, mais de par la réponse qu’elle soulève, elle engendre une tension soudaine. La poigne du potier se serre soudainement et brise le verre dont les morceaux se logent dans la chair.

"Vous avez pas idée." Lâche-t-il simplement, alors que Fanielle l’emmène avec un linge humide dans la cuisine pour l’y soigner.

Jarry a eu une réaction des plus surprenantes pour une simple question. C’est Bergeac qui éteint les braises naissantes de ma curiosité. Il nous apprend que la femme de Jarry a fait usage de la magie et avant que le Soleil Noir n’intervienne, un de ces Chevaliers des Cieux est venu et l’a vaporisée dans cette même cave. Selon le tailleur, je peux aller lui poser directement mes questions, dans craindre de devoir le ménager. Du moins…tant que je n’évoque pas ce qui s’est produit.

(Quoi ? Bergeac savait et ne nous en a pas informés ?)

(Ce qui est fait est fait. Rien ne t’empêche d’aller voir Jarry et de lui parler les yeux dans les yeux.)

Hochant la tête aux propos du tailleur, je me rends dans la cuisine en me demandant si, avec cette intervention de ces Chevaliers, si je ne ferais pas mieux de faire quérir Itulë, elle qui compte s’entretenir avec eux.

Finalement, je n’aurais pas besoin de le faire car elle me suit. Observant silencieusement le potier se faire soigner, je demande tout simplement ce qu’il sait de la magie et celui-ci prétend tout savoir à ce sujet. Il me faudra être plus précis alors.

(S’il sait tout, très bien. Il semble être prêt à tout me révéler.)

"Alors dites-moi tout, car il y a des choses qui hantent mon esprit depuis un petit moment. Vous êtes emmenés ici par ces Chevaliers. Ils emmènent les plus anciens et ramènent de nouveaux êtres. Ils sont vos créateurs. Alors pourquoi vous font-ils capable de cette magie si dangereuse pour Ashaar ? Sont-ils en mesure de trouver précisément les utilisateurs de magie..." Je jette un bref regard à Itulë. "...où est-ce un jugement aléatoire dans l'espoir de condamner un coupable ? Et dites-moi, sachant que la magie est interdite, pourquoi il y a des individus qui continuent d'utiliser leurs pouvoirs malgré le risque ?"

Hélas, il ne peut répondre à mes questions concernant les Chevaliers. Cependant, il m’apprend que la magie laisse des traces qui sont elles, perceptibles. Le Soleil Noir opère ainsi, et lui-même également en portant un regard évocateur à Itulë. Quant à l’usage de la magie, il rétorque simplement en me demandant, s’il n’est pas normal d’user de magie lorsque cela permet de faciliter la vie, même au prix des risques.

"Je suis né sans et je vis bien ainsi. Cependant il y a peu, j’ai eu accès à une magie puissante mais instable, ne l’utilisant que lorsque je jugeais le besoin nécessaire. J’ignore ce qu’il en est ici, ce qui pousse ses utilisateurs à en faire usage, mais si une telle utilisation devait être nécessaire, c’est peut-être le fonctionnement même de votre cité qui serait à revoir. Respirer, manger et dormir, sont là les seuls éléments nécessaires à la vie."

(Il est en mesure de sentir la magie ? Se serait un bon test pour savoir si mes objets ou ce que renferment mes bras pourraient être un risque.)

Je reste silencieux un bref instant avant de reprendre.

"Vous dites être sensible à la magie. L’êtes-vous autant qu’un membre du Soleil Noir ou de ces types ailés ? Je reviens d’un monde où la magie déborde de puissance et je crains que des traces soient encore présentes en moi. Utilisez votre sensibilité sur moi et dites-moi si je dois craindre quelque chose."

Se faisant, j’effleure mon monocle en demandant dans un souffle imperceptible de voir Xël et de mon autre main, je passe discrètement mon bras sous ma cape pour y faire sortir mon fouet, l’enroulant autour de mon bras. Si Jarry consent aux besoins élémentaires pour survivre, il met en doute l’intérêt d’une telle vie. Il se lance ensuite dans une étude de la magie en moi, ignorant que je viens d’en user à l’instant. Mon fouet s’entoure autour de mon bras et mon monocle me montre Xël debout dans une discussion. Hormis son air désabusé, il a l’air de plutôt bien se porter. Soit les Bouges ne sont pas une si mauvaise prison, soit il aura mis à profit ses compétences pour s’offrir le confort d’une certaine tranquillité. En-tout-cas, Jarry ne détecte que de légères pulsations à peine perceptible.

"Intéressant." Fais-je pour moi-même.

(Reste à savoir si le Soleil Noir ou ces Chevaliers seront plus habile dans ces sensations magiques. Cependant, je suis assez d’accord avec sa vision des besoins pour vivre.)

"Détrompez-vous. J’ai besoin d’une liberté telle qu’être cloîtré dans cette cité me déplaît fortement. J’ai besoin d’un ciel à admirer, d’une étendue d’eau à parcourir, de montagnes à franchir. Plus j’en sais sur votre cité et plus elle me fait l’impression d’une immense cage de pierre dans laquelle on vous exploite d’une manière imperceptible." Je m’arrête un bref instant avant de reprendre. "De ce que je retiens, ceux qui possèdent la magie en eux éprouvent le besoin de s’en servir. C’est bien cela ? Qu’en est-il de l’immortalité conférée qui s’oppose à un tel usage ?"

Nos opinions s’accordent, mais Jarry semble tirer une conclusion toute autre avec mes questions. Répondant froidement que je n’ai pas à juger ceux qui la pratiquent, je décèle une incompréhension entre lui et moi.

(Il a perdu son amour à cause de cela, il doit penser que tu critiques les raisons qui ont engendré sa vaporisation.)


J’imagine être à sa place. Savoir que ceux qui m’ont été les plus proches se faire insulter et pire encore, juger la raison qui les a forcé à s’éloigner de moi, me retourne l’estomac.

"Je ne juge pas ceux qui pratiquent la magie, pas plus que je n'ose souiller la mémoire de votre femme." Dis-je d’un air déterminé. "Je n'aime pas votre situation et encore moins d'être enfermé au cœur de cette roche indéfiniment. Je ne fais que constater. Si réellement les pratiquants de magie n'ont que faire de l'immortalité, alors ils doivent changer votre système...en profondeur et ce...par la force. Nous ne sommes pas de ce monde. Il ne revient pas avant nous de provoquer une telle révolte."

(Si effectivement ils usaient de magie, ils doivent avoir des contacts, comme le soulève Mitya.)

"Il paraît qu'un accord a été établi pour nous permettre d'user de magie pour rentrer chez nous. De le faire...dans un cadre sécurisé. Franchement, je suis sceptique quant aux réelles intentions de ceux avec qui cet accord a été établi. Alors si vous avez des connaissances, nous aimerions les rencontrer." Fais-je en me joignant à la demande de Mitya, sauf qu’obnubilé par mon désir d’en savoir plus pour quitter ce monde, je ne remarque pas immédiatement la réaction du potier lorsque j’évoque sa femme.

Serrant les mâchoires, il hurle à Bergeac qu’il a la langue trop pendu. Moi qui voulais simplement qu’il ne se méprenne pas sur mes intentions, il comprend que le tailleur a révélé ce qui est arrivé, non pas à sa femme, mais à l’homme de sa vie. Il laisse sa colère prendre le dessus, s’en allant en titubant et nous maudissant.

(Je crois que j’ai foiré.)

(Pardon Jorus c’est ma faute. Je n’aurais jamais dû t’inciter à évoquer ce sujet.)

(Ce n’est pas ta faute Ysolde, c’est moi qui ai ouvert mon claque merde.)

Bergeac comprend sans mal que j’ai fauté. Je tente bien de justifier mon acte, mais après coup, même moi je n’arrive pas à me convaincre des raisons de mon propre acte. Encore une fois, les sentiments que j’ai pour mes proches, même ceux qui ne sont plus, me font l’effet d’une arme qui n’affecte que moi, et en mal.

Alors que Mitya s’intéresse à une toilette nécessaire et que l’absence de lit suffisant pour cinq personnes nous oblige à devoir être à deux par couche, je prends la place la moins confortable destinée à Itulë.

"Je vais prendre le banc ce soir. Entre Yliria et maintenant Jarry, je ne suis d'humeur à rien de toute manière."

Comment pourrais-je même répondre aux attentes de Fanielle ? Je viens de mettre à bas la relation amicale entre Bergeac et Jarry, en plus de cela, il me faut faire avec le départ d’Yliria. Je suis obligé d’admettre que notre « échange » dans les Voies Hautes, a eu de lourdes conséquences entre elle et moi. Il y a peu, nous combattions ensemble, nous fiant à l’autre pour se protéger mutuellement. Maintenant, nous ne parvenons plus à nous regarder honnêtement dans les yeux, à communiquer sans échanger des piques, des moqueries et visiblement, la proximité de l’un semble être une nuisance à l’autre. C’est avec la déception de Fanielle que les places pour les couches s’attribuent. Je laisse le soin aux filles de faire leurs toilettes, avant que mon tour ne vienne. Seule consolation de la soirée, me laver après tous les événements d’Aliaénon va me faire un grand bien, avant d’aller dormir.

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 11 juil. 2025 21:01

Il ne fut pas bien difficile d'attirer l'homme chez le tailleur. La simple mention de boisson suffisait à le faire venir comme une carotte au bout d'un bâton pour un âne. Une fois tous servit d'un fond de vin restant du repas, ils levèrent tous leur verre comme pour encouragé le potier à boire. Il n'avait nullement besoin de ca et n'était pas dupe. Les yuiméniens décidèrent pourtant de la jouer délicate et de ne pas attaquer franc jeu de peur de le brusquer.

Jarry vînt rapidement, très rapidement, à évoquer son passé d'un air triste. Son regard, vide et vitreux, changea subitement lorsqu'un souvenir lui fit briser un verre dans sa main. Seule Fanielle réagit autrement que par la surprise et accouru pour s'occuper du blessé, l'emmenant dans la cuisine pour le soigner.
Bergeac leur toucha deux mots sur le passé du potier, cette vaporisation de l'être aimé et les mis en garde de ne surtout pas aborder le sujet avec lui. Tout le reste, mais pas ca.
Tandis que Jorus et Itulë allèrent en cuisine poser des questions, l'elfe à la chevelure de neige resta demander plus de détails sur cet incident. Bergeac lui dit ce qu'il s'avait, c'est à dire pas grand chose. Les Lumineux avaient été plus rapides que le Soleil Noir et avait vaporisé sa moitié sur place. Voilà tout. Un instant, le coeur de Mitya se serra. Comment réagirait-elle si la personne qu'elle aimait le plus au monde venait à exploser littéralement, au point d'être couvert de ses chairs et de son sang. Sans doute pareil que lui. A moins d'une amnésie, comment continuer à vivre avec ca? Et pour l'éternité, qui plus est... Elle remercia son hôte, ramassa les bris de verre et alla les jeter en cuisine à l'endroit indiqué par la jeune Fanielle.

Ici l'atmosphère entre Jorus et Jarry était tendue. La question tournant autour de la nécessité ou non de la magie pour vivre ainsi que la question de l'immortalité des mages Ashaaris. Se posant contre un plan de travail, Mitya intervint, pleine d'empathie pour ces mages.

"La magie ne leur est pas plus vitale qu'à nous mais elle a quelque chose de captivant par essence qui vaut sans doute de braver les interdits et de risquer son immortalité. Non seulement parce qu'elle doit ajouter quelque chose à ce quotidien sans doute un peu rébarbatif mais aussi parce que l'immortalité n'est pas si précieuse lorsqu'elle est innée... Je me trompe, Jarry?"

"Voilà. Même si cette histoire de mise en danger de l'immortalité, j'y mets un doute. Ca semble être plus un prétexte pour interdire qu'une vraie raison. Ne l'utilisent-ils pas, eux, la magie ?"

"Auriez vous encore, par hasard, dans vos connaissances des gens qui la pratique ou qui saurait nous aiguiller un peu plus sur sa pratique?"

Bref échange avec le potier avant qu'il retourne à cette légère friction avec Jorus qui, ne pensant pas à mal, tente de le rassurer quant à ses intentions par rapport à sa femme. Aïe. Comme prédit par le père Dantes, son ami vrilla. Il se mit à hurler de ne jamais parler de son homme ainsi et qu'il était hors de question qu'ils lui adressent à nouveau la parole. Tous. Bergeac compris. Si après ca le tailleur acceptait toujours de les aider c'est qu'il était d'une gentillesse sans pareille. Ou juste benêt.

"Dommage."


Elle se redressa et demanda à Fanielle s'il était toujours possible de faire une courte toilette. Elle répondit par la positive, mettant de l'eau à chauffer pendant qu'elle parlait de partager les deux seuls lits présents. Alors qu'elle espérait clairement partager la sienne avec le brun, celui-ci refusa et céda sa place à Itulë. Il dormirait seul, sur un banc. Soit.

Avant de partir se laver elle approcha de Jorus, un sourire empathique sur les lèvres et lui mit la main sur l'épaule.

"Ne te flagelle pas de trop inutilement. Les bourdes, ca arrive. "

Un petit clin d'oeil amical puis elle tourna les talons, direction la bassine d'eau!

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 12 juil. 2025 14:41

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Soirée.




Chez Bergeac, l’heure n’était plus à la fête. Le borgne resta longtemps attablé avec sa bouteille. Jusqu’à ce qu’elle soit vide et qu’il vienne s’effondrer au beau milieu de la nuit dans la couche où Mitya se reposait, ronflant comme... comme un homme ivre. Jorus eut du mal à trouver le sommeil sur ce blanc inconfortable, même couvert d’épaisses couvertures de laine. Mais il y parvint tout de même. Quant à Itulë et Fanielle, aucune nouvelle d’elles. Tout semblait bien se passer de leur côté.

La nuit passa, et vint après elle le matin, sonné par un nouveau coup de cloche. Bergeac, grognon, ne semblait pas vouloir se lever, se renfermant dans son sommeil. Fanielle et Itulë s’étaient levées de bonne heure et avaient préparé des crêpes pour toute la maisonnée. Le parfum sucré du petit déjeuner embaumait.



____________________________



Dans le corps de garde de l’Ordre du Soleil Noir, Yliria fut invitée à rejoindre le bureau de l’ainée des d’Esthalor, d’un simple commentaire de cette dernière.

“Ce pourrait être bien.”

Elle la fit asseoir et s’assit elle-même, réagissant avec un temps de retard, mais plus de discrétion, aux dires de la semi-shaakt.

“Bien pour vos compatriotes. Qui sont-ils et où sont-ils actuellement ? Nous avons une bonne idée de tout ça, de par les gardes des différents niveaux, mais je préfère m’assurer de vos informations sans doute plus précises.”

Elle marque une pause.

“Que savez-vous de leurs intentions prochaine ?”

Et plus bas, le regard flamboyant de curiosité :

“Et... dites-moi ce que vous avez tiré de la discussion avec Cydar.”





[HJ : Mitya et Jorus : postez votre nuit et votre réaction au réveil. Possibilité, si vous en avez l’envie, d’un aparté entre vous ou avec Bergeac avant le dodo. Contactez-moi en privé si vous souhaitez. Yliria, on peut aparter.]

[XP :
Yliria : 0,5 (Rapport concis)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (toilette)
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (toilette)]

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 18 juil. 2025 19:46

Après cet échec magistral, Mitya remercia Fanielle et s'en alla se laver. Bien qu'elle ait eu la "chance" de faire trempette depuis le début de son séjour dans cette cité, elle n'était tout de même pas des plus propres. Elle se fit toute fois surprendre et sursauta en croisant Jorus dans le couloir alors qu'il allait prendre la suite pour faire sa toilette. Il la remercia pour son soutien et sa présence amicale fortement appréciée dans les mauvais moments comme celui-ci.

"C'est rien. T'en fait pas trop pour eux : Jarry a son frère et sa fille pour le soutenir et ils ont l'éternité pour se rabibocher. Ca va aller pour eux. Toi par contre, t'as pas ce luxe la. Alors ne soit pas trop dur avec toi même..." dit-elle en souriant.

Le brun lui expliqua alors ses compétences hors pairs en autoflagellation et regrets avant de s'attarder un peu plus sur Yliria et la peine qu'elle lui causait en faisant bande à part. Elle ne pouvait pas dire qu'elle comprenait ce qu'il vivait mais elle pouvait compatir. Elle n'était pas du genre à regretter ce qu'elle ne pouvait pas changer et heureusement. Gérer ca en plus de son anxiété serait invivable. Elle tenta tout de même de le faire relativiser par rapport à tout ca : s'inquiéter n'y changerait rien et le rendrait moins disponible pour les problèmes futurs. Peu convaincu, il lui demanda alors son avis sur ce qu'ils devraient faire le lendemain.

Dans leur situation, deux choix se dégageait: Descendre dans la Veine et enquêter sur les runes ou monter et enquêter sur ce fameux d'Orthel. Le brun émit l'hypothèse d'aller au Bastion du Soleil Noir afin de rencontrer le Gardien du puit dont Yliria leur avait parler afin de négocier une ascension sans passer par le papa d'Esthalor. Hypothèse peut engageante selon l'elfe qui trouvait compliqué de rentrer au Bastion sans l'insigne de la Shaakt et plutôt vaine si on prenait en compte que la demi-elfe avait déjà essayé. Pourtant, selon Jorus, les conditions de Cydar pourraient également rendre la surface inaccessible car il comptait sans doute rester dans les voies médianes afin de partir à la chasse aux runes. Ils avaient un plan avec Itulë apparemment. C'était à ne plus rien comprendre. Itulë lui avait dit vouloir monter à la surface en négociant auprès de Cydar pour emmener Jorus avec elles et voilà qu'elle l'encourageait à rester ici pour chasser des cailloux...

Itulë qui, d'ailleurs, l'avait passablement irritée aujourd'hui de par ses mensonges éhontés. Mensonges dont elle avait horreur. Et voilà que Jorus lui faisait un laïus sur la confiance et le fait qu'elles auraient besoin l'une de l'autre une fois à la surface. Il lui donna quelques conseils pour se lier avec elle comme parler de soi par exemple, avant de réaliser que lui même ne connaissait rien d'elle hormis son nom.

"D'ailleurs je ne sais rien de toi non plus. D'où venais tu avant d'arriver ici ?"


"Du fond de la forêt d'Anorfain. C'était mes premières heures hors de la forêt quand j'ai atterri ici... ma vie a été plutôt planplan jusque là. Et vous? J'ai cru comprendre que vous étiez dans un autre monde avec tout le reste du groupe. Enfin tous... sauf Itulë quoi." Avoua-t-elle avec un air presque gêné.

Elle avait honte de sa vie si longue et pourtant si tranquille, de son manque d'expérience et de connaissance face à tous ces aventuriers aguerris. Mais sa curiosité la démangeait et elle voulait en savoir plus sur tout ce qu'il avait pu vivre jusque là. Elle qui était si contente de pouvoir voir un autre monde et qui rêvait d'en voir bien d'autres. Il se mit alors à parler de la cause de leur venue à Ashaar.

"Alan-et-John, Alienon, Ashaar... combien de monde as-tu visité ? Et combien y en a t-il ? Oh! J'aimerais que tu me racontes tout ca!!!"

Et dans un sourire, le jeune homme se mit à parler bien plus longuement de cet Alienon et de ses régions, ses peuples et ses mystères. Mitya écoutait, les yeux pleins d'étoiles, laissant son imagination vagabonder au cours du récit. Elle fronça cependant les sourcils lorsqu'il mentionna être déjà mort une fois. Ce n'était certainement pas le moment de faire une scène et elle se retint donc en serrant les dents mais savoir qu'il était allé contre l'ordre naturel des choses en usant d'une forme de nécromancie ou autre forme de magie noire le fît brutalement chuter dans son estime.

"Merci de m'avoir donné un aperçu de tout ca! Bon, du coup, quel est le plan de demain? On essaie de trouver ce gardien, ou on part a la chasse aux runes dans la Veine?"

Il réfléchit à la question avant de conclure qu'une descente dans la Veine sonnait comme un meilleur plan, ce à quoi elle acquiesça, heureuse à l'idée de revoir Kaleb et de pouvoir lui rendre sa générosité en utilisant l'or dérobée de la jeune elfe pour remplir son garde manger.

La nuit fût ensuite très calme. Dans la mesure du possible car avec les ronflements de son compagnon de chambré, elle n'avait pas beaucoup fermé l'oeil. Alors lorsqu'elle entendit du bruit dans la cuisine elle s'empressa d'aller voir et fût ravie d'y trouver des crêpes toutes chaudes. Elle s'installa, le sourire aux lèvres.

"Bonjour tout le monde! Hmmm! Ca sent super bon tout ca!!!"

Elle jeta un coup d'oeil à Itulë quelques instants en silence avant de lui expliquer le plan.

"On pensait aller à la pêche aux cailloux magiques avec Jorus, je me suis dit que Kaleb ou Aelis auraient peut être des infos dessus. Et donc, je voulais savoir si tu voulais bien prêter un peu de ton or pour faire des courses tant qu'on est ici et les amener à Kaleb. Je pense qu'on lui doit bien ca... qu'en penses-tu?"

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 18 juil. 2025 21:08

L’ambiance qui suit est assez morose. Alors que Bergeac se dirige pour finir sa soirée avec sa bouteille pour seule compagnie, Mitya en profite pour se laver. Ayant attendu toute la journée pour en profiter, je lui laisse la priorité, mais attends avec impatience mon tour, ressassant la conversation et les mille façons que j’aurais pu de tourner mes propos. Lorsqu’enfin elle sort, je pénètre à mon tour à l'intérieur, avant de finalement me tourner vers elle, à moitié dans la pièce.

"Merci pour tout à l'heure, ton soutien. C'est...toujours agréable de sentir une présence réconfortante dans les mauvais moments." Dis-je encore abattu.

Après le départ de Jarry, elle avait tenté de me réconforter et cette intention a au moins eu le mérite de ne pas me faire sombrer à mon tour, rejoignant Bergeac et son alcool. Elle me rassure que Bergeac et Jerry ont l’éternité pour se rabibocher, m’invitant à ne pas trop m’apitoyer sur mon sort.

"Malheureusement, m'en vouloir sur mes erreurs est une discipline où j'excelle. En particulier lorsque cela concerne les gens." Dis-je en soufflant brièvement du nez avec un demi-sourire sur les lèvres. "Notre situation n'est guère glorieuse non plus. On avait déjà une partie du groupe dans les Bouges et ceux qui sont tombés dans l'eau les ont rejoints. Même si c'est...tendue... depuis notre retour des Voies Hautes, je ne m'attendais pas à ce qu'Yliria fasse bande à part." Dis-je peiné.

Elle tente de me rassurer, prétextant qu’Yliria souhaite certainement ne pas trop s’éparpiller dans plusieurs directions. Mais je ne suis pas vraiment convaincu. Je pense plutôt qu’elle fait tour pour s’éloigner de moi. C’est amusant quand on y pense. D’un côté je n'ai pas envie de sa présence et d’un autre, la voir partir me met mal à l’aise. Un non-sens total et je préfère changer de sujet plutôt que de penser à cela.

"Tu penses qu'on devrait faire quoi demain du coup ? Descendre dans la Veine pour rencontrer votre contact ?"

Deux voies nous sont possibles : aller voir le fameux d’Orthel des Voies Hautes et enquêter sur les runes. Nous aurions pu nous séparer, mais avec l’absence d’Yliria il peut être préférable de rester groupé. Il reste néanmoins quelqu’un que j’aurais voulu rencontrer.

"C'est ça oui. Je voulais également aller au bastion pour s'entretenir avec le Gardien et savoir s'il peut nous permettre d'accéder à la surface sans l'intermédiaire des d'Esthalor. Yliria y étant, on peut effectivement faire l'une de ces options. Sachant que je risque de ne pas être le bienvenu dans les Voies Hautes à présent, donc dans tous les cas, tu risques à devoir y aller avec seulement Itulë."

Mitya ne semble pas adhérer à l’idée de voir le fameux Gardien, puisqu’il nous empêcherait de revenir. Elle évoque Itulë qui selon elle, se contenterait de sa propre personne ou de ses plans à elle. Si toutes deux se dirigent vers la surface, mieux vaut qu’elles se fassent mutuellement confiance. Enfin, elle me propose d’aller dans la Veine pour me présenter un certain Kaleb, qui pourra nous orienter pour nos recherches, le temps que l’heure pour se rendre dans les Bouges vienne.

"Yliria compte bien partir dans les Bouges comme elle l'avait prévu. Cependant...je ne sais pas si elle souhaite que je l'y accompagne, ni même si je le souhaite également d'ailleurs." Dis-je avec un mélange de gêne et d'inquiétude.

Yliria est une excellente bretteuse, mais elle a l’habitude de faire confiance en sa magie. Magie qui lui fera préjudiciable en cas d’usage. Contrairement à elle, je pourrais plus aisément me déplacer, vu que l’usage de mes fouets n’a pas été grandement ressenti. Cependant, j’ai le temps d’y penser et je reviens au sujet du Gardien.

"Ce n'est pas tant le désir de revenir de la surface, que celui d'éviter Cydar pour y aller. Le Gardien pourrait nous y emmener, mais Cydar a ses conditions et je pourrais être amené à rester ici en fin de compte, notamment pour rassembler des runes. J'ai discuté avec Itulë et cela pourrait nous servir pour rentrer chez nous."

(Il peut être bon de lui parler de ma conversation avec la jeune elfe.)

"J'ai...je suis parvenue à faire en sorte qu'Itulë s'ouvre à moi. J'ai appris des choses auxquelles je ne m'attendais pas. Néanmoins, je suis certain qu'on peut lui faire confiance, malgré ce qu'elle laisse entrevoir."

Mitya craint qu’Yliria ne s’attire des problèmes avec sa vision un peu directe des choses et ajoute qu’elle est assez grande pour décider d’elle-même ce qu’elle veut faire, même si sa manière risque de lui attirer des ennuis. Elle évoque ensuite nos deux choix, l’un étant le passage à la surface via le Gardien et l’autre de collecter les runes, qui peuvent être inutile hors d’Ashaar. Elle évoque ensuite la jeune elfe et ses manières étranges qui l'ont laissé dubitative sur les actions à mener.

(J’ignore encore quel lien uni les runes de nos mondes, mais après ce que j’ai appris avec Itulë, elles pourraient nous être d’une aide précieuse, si ce n’est crucial.)

"J'ai peut-être une idée de quoi faire avec les runes. Cependant, cela va demander d'en rassembler beaucoup pour trouver les bonnes. Je suis pas sûr qu'on arrive à grand chose avec la rune lapin par exemple." Dis-je un peu amusé, avant de reprendre plus sérieusement. "Mais oui, il faudra faire ça discrètement, ou trouver des gens qui seraient parvenus à les rassembler, ou les deux. Quant à itulë..." Fais-je cherchant mes mots. "...fait lui comprendre qu'elle peut te faire confiance. Nous avons besoin d'elle et elle de nous. Pourquoi ne pas parler de toi ? D'ailleurs je ne sais rien de toi non plus. D'où venais-tu avant d'arriver ici ?"

Elle désespère pour ce qu’elle doit faire afin de gagner la confiance d’Itulë. Elle me parle ensuite brièvement de sa forêt d’Anorfain, de ses premières heures en dehors, avant de se faire aspirer par le portail. Néanmoins, les nombreux récits d’Aliaénon, ce passage d’un monde à l’autre l’intrigue. M’excusant qu’elle ait été mêlée à cela malgré elle, je lui relate brièvement comment nous en sommes arrivés sur ce monde, l’ennemi que nous avons défait et comment nous sommes arrivés ici. Puis j’évoque la jeune elfe, je lui donne des pistes pour l’apprivoiser, de lui parler, d’apprendre à se connaître comme on le fait en ce moment, bien que le résultat a été le fruit d’une patience infinie et propose même de toucher un mot à Itulë. Une fois à la surface, elles devront se faire mutuellement confiance.

Mitya semble intriguée par Aliaénon, Ashaar et un autre monde au nom étrange d’Alanédjone. Au sujet d’Itulë, elle mentionne cette manie de toujours mentir, rendant difficilement la confiance. Ca je peux le comprendre sans mal. Puis elle me demande si j’en sais plus sur la manière qu’elle a eu d’obtenir l’or.

Visiblement très intrigué par Aliaénon et ses différents peuples, je parle longuement, du moins c’est l’impression que j’en ai, mais ce monde est si dense en histoire et en événements marquant qu’il m’est difficile de faire plus bref.

(C’est vrai que c’est long.)

(Et encore, je lui ai à peine parlé des dragons, pas de mention des pouvoirs des Titans, ni même des nombreuses transformations physiques auxquelles j’ai eu droit.)

Mitya m’écoute avec une grande attention. J’ai l’impression d’être un enseignant narrant l’histoire d’un monde et percevant chez son élève, l’étincelle qui brille dans ses yeux au fur et à mesure de mon récit. Une fois cela fait, je lui parle d'itulë, de la manière dont j'ai traité ses mensonges et que oui, j'en sais plus sur sa façon d'obtenir de l'or. Elle ne relève pas plus ma réponse, comprenant probablement que je suis tenu au silence et le sujet tourne autour de nos plans de demain.

(Dans l’idéal j’aimerais voir le Gardien, ne serait-ce pour savoir à quoi ressemblent ces types. Mais nous avons fort à faire et si Yliria tâte le terrain, nous n’aurons que perdu du temps. A l’inverse, si nous nous intéressons aux runes, nous pourrons toujours aller voir le Gardien pour lui parler du projet de remonter à la surface si cela n’a pas été fait. Quoique on pourrait attirer l’attention du Soleil Noir et empêcher notre montée par une condamnation. Non ! Nous aurons besoin d’Itulë pour savoir ce que sont ces runes et probablement ce que je devrais chercher. Il nous suffira simplement d’être discret.)

"On ne sait pas ce que fait Yliria malheureusement, mais on va partir du principe que si elle y est, il y a de bonnes chances qu'elle évoque votre souhait de passer par lui pour atteindre la surface. Donc autant aller s'intéresser aux runes, surtout si Itulë arrive à les identifier comme elle l'a fait."

Avant que je ne prenne mon tour, nous nous mettons d’accord pour aller voir le fameux Kaleb et sur les achats à faire pour le remercier de son aide envers les filles.

Je pénètre finalement à mon tour dans la pièce pour me nettoyer. Une bassine d'eau m'y attend avec de quoi me laver. Au moins, je bénéficie d’une eau chaude et pas une source gelée du fin fond des tréfonds de la Lande Noire. La chaleur de l’eau y est agréable et me rappelle ma chambre au Nyr, sans tout le confort qui s’y trouvait hélas. Je me lave le corps pour la première fois depuis…fort longtemps je crois. Pendant que je me frotte la peau, mon esprit vagabonde malgré moi. Mes pensées me ramènent aux différents moments de cette journée et si l’entretien avec Cydar et mon horrible gaffe avec Jarry sont présente, c’est Yliria qui en occupe la large majorité. Bien que ma faéra se soit évertuée à me faire comprendre que je suis dans l’erreur, je ne parviens pas à ôter cet insidieux sentiment de trahison. On dit que le temps adoucit les blessures du cœur, mais je crois qu’il m’en faudra beaucoup avant de parvenir à passer à autre chose. Avant de parvenir à oublier cette discussion cet après-midi. Avant d’admettre qu’entre ces paroles et ses actes dans la taverne de Sally, il y a eu un fossé totalement insondable pour moi.

Comme si tout cela était ancré dans ma peau, je me lave avec force, tentant en vain de faire partir ce qui m’accable. Je suis pris d’une dualité qui me pousse à apprécier cet éloignement avec Yliria et en même temps, qui craint de la savoir si loin. En-tout-cas, elle n’a pas eu trop de difficulté pour prendre de la distance, partant deux fois et peut-être définitivement pour la seconde. En moi, j’ai la conviction qu’elle est a pis le chemin pour se rendre aux Bouges avant l’heure.

Une fois lavé et avouant à moi-même que cela fait du bien après tant de temps crasseux, je m’en vais me coucher…comme je peux. Mon…espace n’est...clairement pas faire pour, mais pour cette nuit, cela vaudra le coup. Finalement, après m’être tourné et retourner des dizaines et des dizaines de fois, je finis par tomber dans un profond sommeil. Cependant, mon esprit n’en a pas fini de voyager. De Yuimen à Aliaénon, puis à Ashaar, le voilà maintenant qu’il passe une énième fois la porte du monde onirique. Un monde où tout se mêle et s’entremêle, mais rarement là où l’on souhaiterait être. Qu’il est grisant de voler dans un ciel bleu, qu’il est plaisant de revoir des êtres perdus même un bref instant, qu’il est grisant de revivre des scènes sensuelles enivrantes. Il est beaucoup moins agréable de revivre des scènes nées des émotions les plus profondes de son être. Car c’est là que mes songes m’emportent. Dans une cité aux habitants difformes, à l’étage d’une taverne miteuse, dans ce couloir…en compagnie d’Yliria.

Nous sommes seuls. Juste elle et moi. Echangeant sur un sujet particulier à son insistance.

"Avoir les mains liées c'est s'abandonner à l'autre, à son désir, à son plaisir, sans être capable de s'en défaire. Ça peut paraître une position…"

Tout tourne autour de moi, ou est-ce moi qui ne perçois qu’une image pervertie. Je m’entends parler, mais je ne perçois pas la teneur de mes propos. En vérité je n’en ai pas besoin. Je sais, je sens ce tumulte en moi lorsque je lui parle ouvertement, sans filtre, sans retenue, des sentiments qui m’animent lorsque je pose mon regard sur elle. Au fond de moi, un espoir, une brève étincelle à laquelle je m’accroche comme un damné, comme s’il n’y avait rien d’autre n’importait en ce monde.

"…nos cœurs battre à l'unisson. De ma bouche et de mes mains j'apprendrais tous les recoins de ta peau, chaque sillon, chaque forme, jusqu'à être capable de reproduire ton corps les yeux fermés. Tu voulais savoir ? Voilà un bref aperçu ! J'envie déjà celui qui pourra vivre ce moment privilégié avec toi !"

Sa réaction…est l’exact opposé de ce que j’espérais. Sa gêne l’a fait bafouiller. Elle se cache entre ses mains, convaincue que cette scène n’était que le fruit de son imagination. Rien n’y fait, je suis toujours là. Sa gêne devient colère et de ses lèvres, elle fustige ceux qui semblent obsédé par le sexe, jurant que vierge est elle, vierge elle compte bien le rester jusqu’à son dernier souffle. Soudainement la tension s’apaise. Telle la feuille emportée par le vent, son agressivité s’envole et s’éloigne avec légèreté. Nous nous quittons, presque bons amis, rejoignant nos chambres respectives.

Je m’apprête à pénétrer dans la mienne lorsqu’un bruit étrange m’interpelle, léger, mais curieux et semblant provenir en direction de la chambre d’Yliria. Intrigué, je parcours la distance qui m’en sépare. Désormais ce n’est plus un bruit…c’est un rire. Fin, léger, jovial, amical et aussi...masculin. Un homme est dans cette pièce, ayant rejoint Yliria alors que je ne l’ai quitté que quelques instants plus tôt. Je me fige, mon être entier cesse de se mouvoir lorsqu’au milieu de ces rires je perçois…autre chose. Quelque chose de plus…sensuelle et érotique : des gémissements.

Après une hésitation terrible, défaite par ces gémissements qui me parviennent, ma main tremblante se pose sur la porte, la poussant avec une insidieuse crainte. La porte s’ouvre, dans un grincement à réveiller ceux qui dorment déjà et alertant surtout les occupants de la chambre. Aucune réaction. Même la lumière du couloir qui éclaire une scène qui me glace le sang, ne les dérange pas. Qui ne la dérange pas. Yliria est à califourchon sur le corps d’un homme dont les bras caressent sa poitrine. Elle se laisse faire avec un plaisir extatique. Ses mains se mêlent à sa chevelure qui ondule, au rythme frénétique de la chevauchée qu’elle mène. Ils n’ont pas entendu la porte grinçante. Ils n’ont pas perçu la lumière qui les éclaire. Pourtant, ils perçoivent le silence de ma stupeur.

Yliria tourne son visage vers moi. Un visage déformé par une colère terrifiante. Ses yeux s’illuminent d’un feu rougeoyant. Sa bouche s’ouvre pour ne laisser sortir qu’une même lumière, la transformant en une effrayante créature de feu. Ce feu s’intensifie, se propageant à son être entier. Tel un soleil humain, elle brille, chauffe et brûle tout son entourage. Dans un cri inhumain, une vague de feu dévastatrice déferle, embrasant tout.

Chaque centimètre carré prend feu. Un feu qui brûle, qui vit et recrache un nuage âcre. La fumée rend la vision compliquée. Les poutres tombent, brisant la demeure où je me trouve. Tout brûle. Tout. Mon monde n’est que flamme et fumée. Un duo qui s’entrelace et dans leur danse flamboyante, me brûle à la fois à l’extérieur et l’intérieur de mon être. Je cherche à fuir, en vain. Je n’en ai pas la force. Je ne sens plus mon corps. Quand bien même j’en serais capable, fragilisé par l’incendie, l’étage supérieur cède. Il s’effondre sur moi, m’offrant le luxe de ne pas être conscient de mes derniers instants, alors que je ferme les yeux. Pourtant, rien ne vient. Aucun coup ne me heurte, mais le feu lui, perdure.

Ce n’est qu’en rouvrant les yeux que j’en comprends la raison. Un être, un homme s’est dressé pour me protéger. Est-il immense ou est-ce moi qui suis petit ? Malgré la fumée, je le perçois nettement. Sa tenue en particulier, celle des hommes d’Eniod avec ses accoutrements de plumes et de bijoux. Son pendentif en particulier m’alerte. Un bijou rond couleur cuivré, parsemé de nombreuses améthystes sur le tour et en son centre, une spirale bleutée dont le cœur paraît briller d’une lumière propre. Son corps entier fait rempart. Il commence à prendre feu sous mes yeux. Son hurlement me déchire l’âme. Quelque chose en moi se brise. Sans que je n’en comprenne la nature, je sais que c’est lié à l’homme qui se sacrifie pour moi. Je voudrais lui venir en aide, lui prêter main forte cependant, une force implacable me tire et m’éloigne de lui. J’ai beau lutter, rien n’y fait. Il s’éloigne de moi et à mesure que cette distance s’intensifie, une peine incommensurable me submerge.


Une peine si grande qu’elle me réveille, en sueur, haletant. J’ai l’impression d’avoir affronté le Veilleur sans l’aide de magie. Il me faut du temps pour me remettre de cette vision, de ces visions. De ces émotions chaotiques qui ont parsemé ma nuit et de ce cauchemar. De ce même cauchemar, de plus en plus présent ces derniers temps.

Une douce odeur ravive mes papilles et réveillent mon ventre criant famine. Je rassemble mes affaires, mes bijoux que j’ai toujours sur moi, sans vraiment m’en rendre compte, comme une seconde peau et m’en vais pister l’origine de cette alléchante odeur. J'y retrouve Mitya qui parle de nos plans pour la journée, ainsi que Fanielle et Itulë qui ont préparer des mets bien étranges, mais à l'odeur des plus délicieuses. Je me met à table, tâchant de commencer cette journée mieux que la fin de la précédente.

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Yliria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » sam. 19 juil. 2025 00:53

Sans un mot, je suivis Saraï jusqu’à son bureau, loin des oreilles indiscrètes qui pourraient fureter. Les murs ont des oreilles mais j’imaginais que le bureau de celle en charge était, au moins un peu, sûr. Je m’asseyais dans le fauteuil désigné et l’observai un instant. La parfaite soldate, sans le moindre doute. Sorinion adorerait sans doute que j’adopte une attitude similaire. Composée, ferme, à même de gérer crises et troupes. Quand je voyais comment je gérais les relations avec des gens que j’estimai proches de moi, je commençai à douter de mes capacités à faire quoi que ce soit de valable pour une quelconque organisation. Saraï m’arracha à mes réflexions en me demandant un résumé des pérégrinations de mes compatriotes. Chose facile à faire, ç n’allait pas être très long.

« Il y en a trois à cet étage avec moi. Le reste est dans les Bouges, plus une autre qui a été arrêté, celle contre laquelle je vous ai mis en garde. »

La seule qui, globalement, le méritait vraiment ? j’espérais qu’ils l’avaient mise dans un cachot sombre et puant. Et moisi, aussi. Apparemment, elle avait finit aux tréfonds et, Saraï, malgré ma nouvelle mise en garde à son sujet, estimait qu’elle n’en sortirait jamais. J’espérais qu’elle disait vrai… Quant aux autres, dont je faisais partie.

« Ceux à cet étage cherchent à trouver un moyen de rentrer chez nous, rien de plus. On n’a pas de pistes très intéressantes pour le moment, exceptée... votre père. »

Je passais les runes sous silence. La piste existait, mais je la trouvais un peu faible. Et autant éviter d’attirer l’attention du Soleil noir sur ce D’Orthel avant d’avoir pu le rencontrer… Et là, on allait passer au sujet principal qui allait faire parler et sans douter aussi couler beaucoup d’encre.

« Si on omet le fait qu'il soit odieux et imbu de lui-même, il nous a proposé de nous emmener à la surface. Apparemment notre présence à cet étage dérange et il a été particulièrement virulent, allant jusqu'à nous menacer d'utiliser son influence pour nous jeter pour l'éternité dans les Bouges. Autant vous dire que je n'ai pas spécialement apprécié... »

L’envie de lui en coller une m’a démangé très vite. Et il n’avait pas l’excuse de la discrimination envers les shaakts, lui. C’était juste un immense trou du cul.

Visiblement, Saraï n’était pas particulièrement surprise par tout ça. Elle en soupira, même, comme si elle s’y attendait un peu. Ou qu’elle avait l’habitude…
« C'est normal que votre présence dans les Voies Hautes dérange. Ces gens sont assez fortunés pour se permettre une isolation totale du reste de la population. Vous, vous y avez débarqué dans autorisation, équipés comme pour la guerre, et ce le jour suivant un enlèvement par une... créature violette ailée. La même qui a réduit en bouillie l'un des généraux de notre ordre, au quartier général de la Veine. »

Le constat est sévère, même si je peux le comprendre. Ça n’avait pas des airs de reproches, simplement des faits. Les riches privilégiés voulaient leurs privilèges respectés, en somme et on arrivait en créant un bazar monstre. Rien de très étonnant à ce qu’ils ne veuillent pas de nous là-haut.

« Je doute que mon Père ait assez de pouvoir pour faire en sorte que moi, je ne finisse pas aux Bouges pour l'éternité : une enquête a été ouverte sur moi concernant mon implication dans ces perturbations par mes supérieurs des Voies Hautes. Et... ce passe-garde que je vous ai laissé pour que vous nous rendiez service est plus qu'incriminant. Tout ce que j'espère, c'est que vous ne l'ayez pas assez énervé pour qu'il choisisse de sacrifier sa fille aînée pour laisser le mauvais sort s'abattre sur vous. S'il me choisit, il tentera d'étouffer l'affaire, même si ça ne sera pas aisé. »

Je m’estimai satisfaite d’entre que son paternel n’avait pas le pouvoir qu’il prétendait avoir. Mais cela restait uniquement l’avis de Saraï, il fallait que j’en ai le cœur net dès le lendemain. Si cet enfoiré décidait de nous mettre des bâtons dans les roues, beaucoup de choses risquaient de se compliquer. Tout comme ces derniers mots.

« Nos destins sont liés. Quels ont été les termes de cet accord ? Il n'a pas le pouvoir de vous mener à la surface. Pas que je sache en tout cas. Mais... mes pères se gardent bien de révéler tous les secrets de notre famille. Même à leurs filles. Nous devons savoir ce qu'il a derrière la tête. »

Une enquête sur ces paternels ? Cela risquait vraiment d’être compliqué à gérer. Sauf si elle s’en chargeait, ce qui allait nettement faciliter les choses, malgré un problème d’objectivité. Pee-être avait-elle quelque chose de spécifique en tête. Néanmoins, autre chose risquait également de compliquer les choses. Elle-même faisait l’objet d’une enquête, ce qui était un peu aberrant.

« Votre implication ? Sont-ils à ce point incompétents qu'il leur faut un bouc émissaire pour une situation qui n'est clairement de votre faute ? A moins qu'ils n'essaient de couvrir autre chose. »

« C'est grâce au passe que je vous ai donné que vous avez accédé aux Voies Hautes. C'est de ma responsabilité, je vous l'avais signifié »

Cela ne me plaisait pas beaucoup.

« Si vous avez besoin d'un support, sachez que le mien vous est acquis. Même si ce ne sera pas forcément idéal, vu la situation. Quant à votre père... Sa proposition était simple. On foutait le camp de là, il nous menait à la surface en nous faisant miroiter une puissante source de magie qui pourrait nous aider à rentrer chez nous. J'ai trouvé ça trop suspect pour accepter, il en savait beaucoup plus qu'il n'aurait dû. Et ses menaces n'ont pas aidé. Mes autres compagnons étaient moins regardants, cela dit, peut-être qu'ils trouveront un accord, mais j'ai vécu assez longtemps avec des gens de son calibre pour savoir m'en méfier. Il avait tout de même l'air de dire qu'il avait un accord avec les chevaliers des cieux. Ça aussi, j'ai trouvé ça suspect. »

« S'il est une puissance qui peut vous ramener chez vous, nul doute que c'est à la Surface qu'elle se situe. Mais rien ne l'atteste entièrement. Et... je ne vois pas quel type d'accord il pourrait avoir avec les Lumineux. Je... je tâcherai de découvrir la vérité. En attendant, puis-je vous demander de ne rien avouer de cela à mes collègues du Soleil Noir ? »

Je n’étais pas spécialement convaincue. Ne rien dire aux Généraux revenait à laisser Cydar libre de créer des problèmes. S’il fallait être subtil au point d’être difficile à comprendre, cela risquait fortement de nuire à la suite de nos recherches à Ashaar. Je n’avais aucune raison de ne pas le traîner dans la boue si nécessaire.

« Ne rien dire ? Je vais être honnête, votre père a été odieux et menaçant. J'ai prévu dès le départ de reoturner trouver mes compatriotes coincés dans les Bouges, pour voir comment les choses avancent. Votre père n'a pas aimé que je n'obéisse pas en me rendant immédiatement à la surface et à menacer de faire en sorte que je ne sorte jamais des Bouges. Je ne cède pas à un tel chantage, mais je compte bien en informer vos Généraux. Je peux passer sous silence cette histoire liée aux Lumineux, mais, je vais la jouer franc-jeu. Si votre père tente quoi que ce soit, je le lui ferai payer amèrement. Par égard pour vous et votre sœur, qui avez été d'une grande aide, je ferais un effort, mais à la moindre suspicion de son intervention, il le paiera très cher. Je me fous qu'il se croit tout-puissant, il n'a aucune autorité sur moi ou les miens et je n'aurai aucun scrupule à détruire tout ce qu'il a bâti s'il s'en mêle. Si on est clair là-dessus, je tiendrai ma langue. »

« Vous n'avez pas de quoi le faire payer, croyez-moi. Tenez-moi loin de l'équation, en tout cas, si vous voulez une enquête honnête à son égard. Nul autre que moi n'aura les accès pour le confondre. Comprenez-bien ceci : s'il vous a menacée, c'est qu'il en a les moyens. Gardez ça en tête quand vous vous adresserez à ceux auxquels vous pensiez avoir confiance »

J’eus envie de lui rire au nez ; Pas les moyens de lui faire payer ? J’en avais plusieurs et aucun ne se finissait bien pour lui. Je tins ma langue, n’ayant pas envie de me mettre Saraï à dos, mais je n’allais pas hésiter un instant à répliquer s’il s’en prenait au moindre d’entre nous, peu importait la manière. Je n’allais pas l’agresser sans raison, mais s’il m’en donnait une, il le regretterait amèrement.

« Je garderai vos conseils en tête. Il ne reste qu'à espérer que ce n'était que de vaines paroles... Aviez-vous d'autres questions ? »

Elle me résuma globalement la situation que je lui avais décrite et je hochai la tête. Le reste de la conversation fut plus légère. C’était un peu amusant de noter les différences entre Ashaar et Yuimen. Sans doute que, contrairement à ce qu’elle pensait, nous aurions pu être parfaitement en harmonie dès notre arrivée sans cette foutue tête de dragon qui avait décidé de faire des siennes. Sans Silmeria non plus, d’ailleurs. Ce qui m’étonna un peu plus, en revanche, c’est la certitude dans son regard quand elle affirma que les Généraux et le juge avaient été cléments vu la situation. Xël condamner à perpétuité dans les Bouges c’était clément ?

« Une justice sans clémence, c'est complètement absurde, à mes yeux, mais soit... »

On n’était visiblement pas d’accord à ce sujet, mais ce n’était pas vraiment ce qui allait nous empêcher de travailler ensemble par la suite. Je notai juste qu’ici, le Juge était la seule autorité qu’il fallait vraiment craindre, mais que les autres pouvaient adoucir les choses en notre faveur. Sans plus d’informations à obtenir ou transmettre, je pris congé, avec l’intention de passer une nuit ici. Loin des autres. Surtout de Jorus. Sa réaction stupide et disproportionnée était franchement à la limite du ridicule. Comme si j’avais besoin de son accord pour faire quoi que ce soit. Certes, mes mots et mes actes s’étaient emmêlés, mais à cause d’un concours de circonstances, pas par malveillance ou tromperie. Venant du type qui chevauche la première fille d’Ashaar qu’il croise, c’est quand même une belle hypocrisie de m’en vouloir pour avoir cédé à cause de vrais sentiments. Merde !

( Evite de lui mettre ton poing dans la figure quand tu le reverras.)

(Je ne comptais pas le faire. Il fait ce qu’il veut de son corps. Je ne lui ai rien promis, il n’a pas le droit de m’en vouloir de la sorte. Ça me fout en rogne de devoir me justifier.)

(Peut-être que si tu expliquais les choses telles qu’elles se sont passées, il comprendrait ?)

(Pas sûr d’avoir envie de parler de ça avec lui, Alyah. Ça ne le regarde pas. Je n’ai pas à expliquer pourquoi j’ai fait l’amour à l’homme que j’aime après avoir repoussé Jorus qui voulait visiblement la même chose.)

(Jorus t’aime, lui.)


(Je vais faire en sorte que ce ne soit plus le cas…)

Je ne savais pas comment. Pas encore. Mais j’allais trouver. En attendant, j'allais me reposer et partir dès le matin pour discuter avec les Généraux. même sans balancer Cydar, il fallait quand même que je m'assure que revenir des Bouges était toujours d'actualité; Comme le fait d'y entrer, en premier lieu.

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 19 juil. 2025 14:06

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 3 – Matinée.




L’ambiance était bon enfant autour de la tablée de crêpes sucrées. Itulë sortit trois grosses pépites de son sac pour les tendre à Mitya en disant joyeusement :

“Une pour Kalinou, une pour sa promise, et une pour vous faire plaisir sur la route. J’farfouillerais bien à cet étage-ci, d’mon côté. Sauf si vous avez besoin de moi ?”

Elle a un regard interrogateur vers Jorus, puis vers Mitya. Fanielle passe une main sur l’épaule de Jojo en précisant :

“Aujourd’hui, je vais rester ici avec mon père. Je crois qu’il a besoin de moi... Revenez quand vous voulez si vous avez besoin d’aide. Mais... N’oubliez pas que si vous descendez, rien n’assure que vous puissiez remonter ici...”



_______________________________



Au petit matin, Yliria fut éveillée par la grosse cloche. Aussitôt qu’elle ouvrit les yeux, une présence fut captée auprès d’elle. Assise à son chevet, un visage connu : Avianne Delaube. La générale borgne rencontrée l’avant-veille au sein de l’Entresol. Son visage était grave, et elle ne mit pas d’ambages avant de parler.

“Nous avons à parler. Il s’est passé quelque chose, et c’est lié à votre présence en ce monde.”

Elle s’assure que la semi-elfe était bien réveillée avant de poursuivre :

“La Dame Blanche et sa sœur ont été envoyées dans les Tréfonds. Hier soir, elles en sont remontées, l’une portant des... appendices lui permettant de voler.”

Elle pince les lèvres, comme ennuyée par la suite.

“Mais ce n’est pas tout : la corruption inhérente aux Tréfonds semble la suivre depuis son retour. Elle menace les Bouges et, à terme, la cité entière. Et les vôtres également, s’il fallait le préciser. Il nous faut l’arrêter, à tout prix.”



[HJ : Jojo et Mitya, postez simplement. Si vous le faites d’ici mercredi matin (10h), vous aurez peut-être droit à un entrefilet. Yliria, on voit ça en aparté.]

[XP :
Mitya : 0,5 (discussion), 0,5 (nuit et proposition)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (rêve), 0,5 (nuit et p’tit dej)
Yliria : 0,5 (discussion), 0,5 (nuit)]

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » sam. 19 juil. 2025 21:58

Bien que l’échange avec Mitya ait adouci ma soirée, elle n’a pas eu d’effet sur ma nuit. Sur une couche pas vraiment faite pour dormir correctement, mon sommeil a été des plus agités. Et ce cauchemar, ces flammes, cet homme. Pourquoi toujours ce rêve ? Au moins, mon réveil est beaucoup plus doux. Une odeur délicieuse me lèche les narines, réveille mon ventre et c’est avec une spécialité de Fanielle que nous somme accueilli. Mitya explique nos projets de la journée et je suis surpris par le désir d’Itulë de flâner à cet étage, à moins que nous ayons besoin de son aide. Elle nous donne cependant de quoi faire quelques emplettes et remercier…Kalinou ? Fanielle ne compte pas nous suivre. Elle compte rester auprès de son père et je sens au travers de sa main sur mon épaule le besoin de me réconforter. En revanche, son avertissement sur notre possibilité de remonter ici m’inquiète.

(Nous sommes des citoyens des plus normaux. Pourquoi notre remontée pourrait être vu comme problématique ?)

Avant de revenir sur le sujet, je réponds à la jeune elfe.

"Ta présence aurait pu nous être utile, mais si tu as vu quelque chose d’intéressant, tu es libre d’agir à ta guise. Juste, évite les ennuis d’accord ?" Fais-je en désignant ses pépites d’or et lui adressant un clin d’œil amical. "D’ailleurs, toi qui connais plus les runes que moi, saurais-tu ce que signifient celles-ci ? Je n’ai pas eu l’occasion de les identifier. J’ai la rune X, la rune entaille-au-sommet-du-crâne, la rune longe-le-mur-en-avant, la rune dort-recroquevillé-contre-le-mur et la rune fais-le-pont-contre-le-mur. Mais…je l’avais déjà celle-là ?" Dis-je en déposant les différentes runes à ma disposition. "Ca en fait des runes murs ! Je pourrais peut-être faire une maison si je dégote une rune toit-sur-le-mur."

Puis je m’intéresse à Fanielle et son avertissement.

"Pourquoi ne pourrions-nous pas revenir des Bouges ? Il faut un laissez-passer particulier ?"

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