Les Bouges
- Dracaena Paletuv
- Messages : 129
- Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58
Re: Les Bouges
On était hors de portée de ce... de ce truc. Tant mieux. Par contre, certains des cinglés nous avaient suivit, et la cheffe maraudeuse nous chargeaient de les saucissonner.
Je lui adressai discrètement un "On a pas d'temps à perdre, barrons nous vite d'ici. Ce truc blanc risque d'nous rattraper.", avant de me tourner vers mes "fidèles" (erk, même en disant ça sarcastiqu'ment ça f'sait tourner ma sève).
Plus solennellement, je m'approchai d'eux, l'élémentaire les scrutant, semblant plonger son regard dans le leur, et je me mis à les attacher le plus "tendrement" que possible, leur disant d'un ton calme:
"Tout doit vous sembler confus. Tout doit vous sembler étrange. Faite moi confiance: la voie de votre salut passe par des chemins bien étranges, mais qui feront sens lorsque vous ouvrirez les yeux. Laissez vous faire, et vous serez plus libre que vous ne l'avez jamais été. Je vous éloignerais de la mort blanche, et vous recevrez ce qui vous est du."
C'était terrifiant de voir qu'après toutes ces décennies, j'étais encore parfaitement capable de parler comme eux. Comme les maudits croyants de Fearadhach. Les marques qu'ils m'avaient laisser étaient tout aussi indélébiles que les brûlures qui me parcouraient.
Je lui adressai discrètement un "On a pas d'temps à perdre, barrons nous vite d'ici. Ce truc blanc risque d'nous rattraper.", avant de me tourner vers mes "fidèles" (erk, même en disant ça sarcastiqu'ment ça f'sait tourner ma sève).
Plus solennellement, je m'approchai d'eux, l'élémentaire les scrutant, semblant plonger son regard dans le leur, et je me mis à les attacher le plus "tendrement" que possible, leur disant d'un ton calme:
"Tout doit vous sembler confus. Tout doit vous sembler étrange. Faite moi confiance: la voie de votre salut passe par des chemins bien étranges, mais qui feront sens lorsque vous ouvrirez les yeux. Laissez vous faire, et vous serez plus libre que vous ne l'avez jamais été. Je vous éloignerais de la mort blanche, et vous recevrez ce qui vous est du."
C'était terrifiant de voir qu'après toutes ces décennies, j'étais encore parfaitement capable de parler comme eux. Comme les maudits croyants de Fearadhach. Les marques qu'ils m'avaient laisser étaient tout aussi indélébiles que les brûlures qui me parcouraient.
- Silmeria
- Messages : 316
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Les Bouges
Je sautillais de joie lorsqu'on jetait des cordages à mes pieds. " Ouiiiiiiiiii ! Enfin un peu d'action, mais quand est-ce qu'on fait du mal à quelqu'un ? "
La gentille Elfe bleue proposait son aide en usant son poids pour en maintenir un au sol pour me permettre de les saucissonner. Elle me demande mon nom, je la regarde un temps un peu surprise avant de me rendre compte que moi non plus je ne connais pas le sien, du moins je ne m'en souviens pas.
" Bah... Silmeria. Allons, attachons les. Le-petit-canard-rentre-dans-sa-mare-mais-ne-fait-pas-attention-au-vilain-renard-et-finira-cette-histoire-les-plumes-en-pétard. " Je répétais cette comptine pour me rappeler des mouvements à faire pour correctement entraver quelqu'un, des noeuds bien serrés sur les poignets et tissus mous pour être douloureux si on cherchait à les délier, il n'y avait que ça de vrai ! Fallait bien reconnaître que je m'amusais !
On allait donc être au campement des maraudeurs et si j'avais une notion du temps à peu près correcte, la corruption allait pas tarder à suivre, j'avais compté quelques minutes à un point pour pouvoir la faire apparaître, peut-être que ça allait plus vite lorsque Hrist était invoquée, je n'allais pas tenter l'expérience ici, mais est-ce qu'elle me suivait comme un escargot laisse derrière lui une trainée de bave ou allait-elle corrompre les lieux derrière moi, est-ce que les Bouges tout entier étaient plongés dans la corruption ? Si elle perçait à chaque fois que je me pointais quelque part, on allait bien vite faire le rapprochement. C'pour ça que je devais trouver Xël.
" Hey, quelqu'un aurait pas vu un type qui s'appelle Xël ? Il a un solide expérience dans la mendicité, à un égo aussi gros qu'une charrette et utilise le vent pour faire des sorts ? Ah et il a une fâcheuse tendance à larguer des gros prouts fumants dans les bains aussi. Quelqu'un ? Personne ? "
La gentille Elfe bleue proposait son aide en usant son poids pour en maintenir un au sol pour me permettre de les saucissonner. Elle me demande mon nom, je la regarde un temps un peu surprise avant de me rendre compte que moi non plus je ne connais pas le sien, du moins je ne m'en souviens pas.
" Bah... Silmeria. Allons, attachons les. Le-petit-canard-rentre-dans-sa-mare-mais-ne-fait-pas-attention-au-vilain-renard-et-finira-cette-histoire-les-plumes-en-pétard. " Je répétais cette comptine pour me rappeler des mouvements à faire pour correctement entraver quelqu'un, des noeuds bien serrés sur les poignets et tissus mous pour être douloureux si on cherchait à les délier, il n'y avait que ça de vrai ! Fallait bien reconnaître que je m'amusais !
On allait donc être au campement des maraudeurs et si j'avais une notion du temps à peu près correcte, la corruption allait pas tarder à suivre, j'avais compté quelques minutes à un point pour pouvoir la faire apparaître, peut-être que ça allait plus vite lorsque Hrist était invoquée, je n'allais pas tenter l'expérience ici, mais est-ce qu'elle me suivait comme un escargot laisse derrière lui une trainée de bave ou allait-elle corrompre les lieux derrière moi, est-ce que les Bouges tout entier étaient plongés dans la corruption ? Si elle perçait à chaque fois que je me pointais quelque part, on allait bien vite faire le rapprochement. C'pour ça que je devais trouver Xël.
" Hey, quelqu'un aurait pas vu un type qui s'appelle Xël ? Il a un solide expérience dans la mendicité, à un égo aussi gros qu'une charrette et utilise le vent pour faire des sorts ? Ah et il a une fâcheuse tendance à larguer des gros prouts fumants dans les bains aussi. Quelqu'un ? Personne ? "
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Ezak
- Messages : 249
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
La nuit s’était écoulée sans heurts, Blanche fut notre réveil nous tirant des songes sans ménagements.
« Vite. Il est temps de se mettre en route. »
Pas un mot de plus. Elle fila en tête, pressée, nous forçant à lui emboîter le pas sans même avaler une bouchée. Je serrai les dents, accélérai, et me plaçai à ses côtés.
« Hey, ça va ? Pourquoi t’es si pressée d’un coup ? »
Elle tourna vers moi, ses yeux lançant des éclats de malice.
« On a un rendez-vous à ne pas manquer, petit guerrier. »
Je fronçai les sourcils.
« Pourtant on avait donné un lieu, pas une heure. »
« Justement. Autant nous y rendre, maintenant que le message a eu le temps d’arriver. Je ne voudrais pas la manquer. »
Un sourire taquin m’échappa.
« Pressée de revoir ton ex. Il y aurait un cœur, là-dessous ? »
Mon regard glissa volontairement vers sa poitrine, au niveau du cœur. Elle éclata d’un ricanement aigu, grinçant comme une lame sur la pierre.
« Où t’as vu que c’était une ex ? Une ancienne apprentie, j’t’ai dit. »
Je haussai un sourcil.
« Non, t’as pas précisé que c’était une apprentie. Tu parlais d’une compagnie, et t’as pas vraiment l’air d’aimer les hommes… Et ça ne répond pas à ma question. Pressée de la revoir ? »
Elle eut un nouveau rire, plus cru encore, avant de balancer, presque sordide :
« Les hommes, j’aime leur queue. C’pas suffisant pour toi ? T’as envie d’vérifier par toi-même ? »
Puis, d’un ton léger, faussement insouciant :
« Oh oui. Et nous avons beaucoup à nous dire… »
Je secouai la tête, amusé malgré moi.
« Oh, tu commences à flirter là ? Fais gaffe, Blanche, je pourrais être tenté. »
Je lâchai cela sur le ton de la plaisanterie, un sourire accroché aux lèvres, avant d’insister :
« Allez, c’est quoi votre histoire à toutes les deux ? »
Elle me renvoya une pique, raillant mon ego sui serait trop flatté si elle flirtait avec moi, avant de détourner le sujet.Alors je changeai de cible.
« Si tu veux pas m’en parler, alors parle-moi au moins de la maquerelle. Qu’est-ce que t’as fait pour qu’elle te déteste autant ? »
Blanche eut un sourire Mauvais.
« C’est par chez elle que j’ai récolté les premiers chibres de ma collection. Z’ont mis quelques jours avant de piger que c’était de moi que ça venait. Les apparences, tout ça… »
Je pouffai de rire.
« Pas bon pour le commerce ! J’imagine la tête de la matronne… T’en fais quoi de cette collection ? T’as un autel ? Ou tu les ranges par taille, c’est ça ? »
« J’tiens un petit restaurant dans un coin des Bouges, c’est assez renommé. »
Elle me lança un regard curieux, malsain, qui me fit sourire davantage.
« Et la spécialité c’est la saucisse, c’est ça ? »
« C’est ta spécialité, d’enfoncer des portes ouvertes ? Ça m’étonne qu’à moitié. »
« Non, ma spécialité c’est de laisser croire qu’on pourrait me provoquer, alors que j’adore les joutes verbales. Tu m’intéresses plus qu’autre chose en agissant de la sorte. Lâche l’affaire, tu vas t’épuiser pour rien, petite sorcière. »
Je dis cela avec légèreté, un sourire en coin. Elle leva les yeux au ciel et détourna la tête, faussement désintéressée, affirmant qu’on devait bien se faire chier sur Yuimen si on se spécialisait dans ce enre de choses.
Je ne pus m’empêcher de lâcher encore, moqueur :
« Dit-elle alors qu’elle passe sa vie à couper des bites et qu’elle prend tout ce que je dis au premier degré. T’es une championne, Blanche, continue comme ça… »
Elle me lança un regard insistant, juge, et se contenta d’un « Tsss. »
Je haussai les épaules, un sourire amusé au coin des lèvres.
« Te vexe pas. Je suis du genre taquin et, pour une raison qui m’échappe, je crois que je t’apprécie. »
Puis, après un bref silence, je repris plus sérieux :
« Dis, au Bordel… comment t’as fait ? T’étais pas présente pendant le raffut, et pourtant tu savais exactement ce que la maquerelle cherchait. En fait t’étais là sous une autre forme ? Certains racontent que tu peux changer d’apparence. »
Elle répéta son « Tss. » en gambadant en avant, sans même se retourner. Mais son ton trahissait un sourire.
« Tu aimerais bien le savoir, hein ? »
« Oh que oui… » répondis-je, sincère.
Elle éclata d’un rire cruel, ne me laissant rien de plus. Je secouai la tête, amusé, mais aussi piqué dans ma curiosité.
« C’est exactement à cause de ce genre de cachoteries que notre idylle n’ira pas au bout… »
Je laissai échapper ces mots sur un ton léger, avant de changer de sujet.
« Bon, et sinon… Elle s’appelle comment ta copine ? Il y a un risque que vous vous crêpiez le chignon, ou ça va bien se passer ? »
« Il y a peu de chance que ce ne soit pas le cas. Son p’tit nom, c’est Eryn. »
Je souris, railleur.
« T’as intérêt à la dégommer. Vas pas me foutre la honte. »
« T’en avais pas besoin, petit guerrier ? »
« Tout à fait. On veut pas s’en faire des ennemis… Mais tu dis toi-même que ça risque de dégénérer avec ta copine. Ça pourrait aller au sang, votre histoire ? »
« Oh, elle n’a rien à trancher qui m’intéresse. Ça n’ira pas jusque-là. »
« Tu penses qu’elle viendra vraiment seule ? »
« Ça dépend : si elle est seule, c’est une bonne nouvelle. Si elle ne l’est pas, il nous faudra sans doute nous défendre contre la SOMA. »
« Sans doute nous défendre ? Tu veux dire par là qu’ils sont agressifs ? »
« Si elle décide qu’elle a des comptes à régler avec moi et qu’elle fait appel à ses potes… ouais, ils le seront. Je t’ai dit : venir, c’est quasiment sûr. Dans quel but, ça… »
« S’ils ont des comptes à régler avec toi, j’en aurai à régler avec eux. On a un pacte toi et moi. »
Je réfléchis un instant
« Comment ça se fait que tu les aies pas rejoints ? La SOMA. J’imagine qu’un rassemblement de mages aimerait avoir un élément aussi puissant que toi dans ses rangs. »
« Ils se planquent comme des trouillards. Les petites partouzes entre potes, ça m'intéresse pas. Mais z'ont essayé, ahah. Ils regrettent encore. Sans doute. »
. Je m’autorisai une pointe d’insistance, cette fois plus joueur que provocateur.
« Racontes. Tu leur as fait quoi ? »
Elle me jeta un regard en coin.
« T'es trop curieux, p'tit guerrier. Mais pour résumer... je les ai envoyés balader. »
J’hochai la tête, laissant paraître un sourire espiègle.
« Oui, je suis curieux… j’essaye de comprendre si t’es la magicienne la plus puissante des Bouges ou pas. Ça… m’intrigue. »
Je marquai une pause, un soupçon de sincérité glissant dans ma voix.
« Quoi qu’il en soit, mes lames sont de ton côté et personne ne te touchera. T’as été irréprochable jusqu’à maintenant alors que tous ont essayé de me convaincre de ne pas te faire confiance. Je sais rendre la loyauté. »
Elle me fixa quelques instants, puis ouvrit et referma rapidement ses mains devant mes yeux, un large sourire aux lèvres.
« La meilleure, et la pire. Irréprochable, c'est pas comme ça qu'on peut me qualifier. T'es juste sous le charme, petit guerrier. Ça t'aveugle. »
« Peut-être bien… mais je me lasse vite, tu sais. Profites-en, notre idylle n’est pas vouée à durer. »
Je ris doucement, avant de revenir à une préoccupation plus sérieuse.
« Et les Chevaliers de l’Ordre ? Tu pourrais m’expliquer pourquoi ils sont aussi inefficaces ? Ce n’est pas anormal qu’on n’en ait pas vu un seul alors que la magie a été pratiquée, et par toi et par la maquerelle ? »
Elle ricana à mes premiers mots, prenant un air bravache.
« Les grands chevaliers dans leur belle armure d'or et de jais. Ah ! Laisse-moi rire. Courir après des pauvres paumés qui tentent de développer leur pouvoir, ça ils savent y faire. Mais face à la vraie magie... »
Elle leva les bras, les agitant d’un air théâtral.
« Y'a qu'à voir comme ils ont peur de ce mur d'Ombres créé par la SOMA. S'ils voulaient vraiment virer la magie de ces bas-fonds, c'est par là qu'ils commenceraient. En s'en donnant les moyens. Non, l'Ordre du Soleil Noir, ils font de la gueule là-haut. Ici, ils sont juste bons à maltraiter plus faible qu'eux. »
Je fronçai légèrement les sourcils.
« Ils en ont peur tu dis ? De la SOMA ? Une minute… La SOMA, c’est pas les types qui se battaient en violet durant la bataille du Don ? »
Elle lâcha un rire méprisant.
« Se battre, ces couards ? Nooon. Au pire, ils embauchent des connards pour y aller à leur place. »
Je secouai lentement la tête, toujours perplexe.
« J’ai du mal à comprendre… La première fois que j’ai entendu parler de la SOMA, je pensais à des bienfaiteurs des Bouges, qui avaient des raisons d’être discrets à cause du Soleil Noir. Mais toi, tu viens me parler de couards et de types qui font du mercenariat… Pourquoi ils se battent pas eux-mêmes ? Avec quoi ils payent ? Ils sont nombreux ? »
« Des bienfaiteurs ? En quoi aident-ils les bougeux ? Quant aux mercenaires, dis-toi qu'il n'y a que ça ici : des gens prêts à tout pour la moindre compensation. C'pas comme ça que toi et ta clique avez rejoints les hordeux, d'ailleurs ? »
Je la fixai un instant, avant de hausser légèrement les épaules.
« Oui. Mais on en avait rien à cirer des "compensations." On est venus pour toi. On cherchait des mages puissants, et les Néos ont évoqué ton cas. La sorcière qui terrorise les Hordes… »
Elle sourit d’un air faussement flatté.
« T'es mignon quand tu commences à te justifier. Ta compensation, c'était le moyen de parvenir à me retrouver, p'tit guerrier. La possibilité d'avoir une... mage puissante sous la main. »
Elle afficha un air triomphant, presque arrogant.
« Mais ferme-la maintenant, on arrive bientôt. Va prévenir tes laquais. »
Je haussai un sourcil.
« Comme si t’étais en mesure de me la faire fermer. » dis-je.
Un poeu plus loin on tomba sur une apparition, seule, posée comme une statue d’ombre et de braise : une femme. Blonde, habillée de noir ponctué de violet, elle tenait entre ses doigts une flamme mauve, dansante. Son regard nous fixa immédiatement. Un regard clair, mais dur. Attentif.
Blanche s’arrêta.
« Restez ici : j’ai à parler avec elle. »
Ezra préconisa de la suivre pas rassuré et Xël lui voulait lui faire confiance? J’hésitai un instant avant de trancher.
“Restez-là, et ouvrez l’oeil au cas ou elle ne serait pas seul. Je l’accompagne. Je vous ferai signe de nous rejoindre."
Et sur ce je rattrapai Blanche avant qu’elle arrive à la blonde.
“ Je t'accompagne,. Je resterai en retrait."
« Vite. Il est temps de se mettre en route. »
Pas un mot de plus. Elle fila en tête, pressée, nous forçant à lui emboîter le pas sans même avaler une bouchée. Je serrai les dents, accélérai, et me plaçai à ses côtés.
« Hey, ça va ? Pourquoi t’es si pressée d’un coup ? »
Elle tourna vers moi, ses yeux lançant des éclats de malice.
« On a un rendez-vous à ne pas manquer, petit guerrier. »
Je fronçai les sourcils.
« Pourtant on avait donné un lieu, pas une heure. »
« Justement. Autant nous y rendre, maintenant que le message a eu le temps d’arriver. Je ne voudrais pas la manquer. »
Un sourire taquin m’échappa.
« Pressée de revoir ton ex. Il y aurait un cœur, là-dessous ? »
Mon regard glissa volontairement vers sa poitrine, au niveau du cœur. Elle éclata d’un ricanement aigu, grinçant comme une lame sur la pierre.
« Où t’as vu que c’était une ex ? Une ancienne apprentie, j’t’ai dit. »
Je haussai un sourcil.
« Non, t’as pas précisé que c’était une apprentie. Tu parlais d’une compagnie, et t’as pas vraiment l’air d’aimer les hommes… Et ça ne répond pas à ma question. Pressée de la revoir ? »
Elle eut un nouveau rire, plus cru encore, avant de balancer, presque sordide :
« Les hommes, j’aime leur queue. C’pas suffisant pour toi ? T’as envie d’vérifier par toi-même ? »
Puis, d’un ton léger, faussement insouciant :
« Oh oui. Et nous avons beaucoup à nous dire… »
Je secouai la tête, amusé malgré moi.
« Oh, tu commences à flirter là ? Fais gaffe, Blanche, je pourrais être tenté. »
Je lâchai cela sur le ton de la plaisanterie, un sourire accroché aux lèvres, avant d’insister :
« Allez, c’est quoi votre histoire à toutes les deux ? »
Elle me renvoya une pique, raillant mon ego sui serait trop flatté si elle flirtait avec moi, avant de détourner le sujet.Alors je changeai de cible.
« Si tu veux pas m’en parler, alors parle-moi au moins de la maquerelle. Qu’est-ce que t’as fait pour qu’elle te déteste autant ? »
Blanche eut un sourire Mauvais.
« C’est par chez elle que j’ai récolté les premiers chibres de ma collection. Z’ont mis quelques jours avant de piger que c’était de moi que ça venait. Les apparences, tout ça… »
Je pouffai de rire.
« Pas bon pour le commerce ! J’imagine la tête de la matronne… T’en fais quoi de cette collection ? T’as un autel ? Ou tu les ranges par taille, c’est ça ? »
« J’tiens un petit restaurant dans un coin des Bouges, c’est assez renommé. »
Elle me lança un regard curieux, malsain, qui me fit sourire davantage.
« Et la spécialité c’est la saucisse, c’est ça ? »
« C’est ta spécialité, d’enfoncer des portes ouvertes ? Ça m’étonne qu’à moitié. »
« Non, ma spécialité c’est de laisser croire qu’on pourrait me provoquer, alors que j’adore les joutes verbales. Tu m’intéresses plus qu’autre chose en agissant de la sorte. Lâche l’affaire, tu vas t’épuiser pour rien, petite sorcière. »
Je dis cela avec légèreté, un sourire en coin. Elle leva les yeux au ciel et détourna la tête, faussement désintéressée, affirmant qu’on devait bien se faire chier sur Yuimen si on se spécialisait dans ce enre de choses.
Je ne pus m’empêcher de lâcher encore, moqueur :
« Dit-elle alors qu’elle passe sa vie à couper des bites et qu’elle prend tout ce que je dis au premier degré. T’es une championne, Blanche, continue comme ça… »
Elle me lança un regard insistant, juge, et se contenta d’un « Tsss. »
Je haussai les épaules, un sourire amusé au coin des lèvres.
« Te vexe pas. Je suis du genre taquin et, pour une raison qui m’échappe, je crois que je t’apprécie. »
Puis, après un bref silence, je repris plus sérieux :
« Dis, au Bordel… comment t’as fait ? T’étais pas présente pendant le raffut, et pourtant tu savais exactement ce que la maquerelle cherchait. En fait t’étais là sous une autre forme ? Certains racontent que tu peux changer d’apparence. »
Elle répéta son « Tss. » en gambadant en avant, sans même se retourner. Mais son ton trahissait un sourire.
« Tu aimerais bien le savoir, hein ? »
« Oh que oui… » répondis-je, sincère.
Elle éclata d’un rire cruel, ne me laissant rien de plus. Je secouai la tête, amusé, mais aussi piqué dans ma curiosité.
« C’est exactement à cause de ce genre de cachoteries que notre idylle n’ira pas au bout… »
Je laissai échapper ces mots sur un ton léger, avant de changer de sujet.
« Bon, et sinon… Elle s’appelle comment ta copine ? Il y a un risque que vous vous crêpiez le chignon, ou ça va bien se passer ? »
« Il y a peu de chance que ce ne soit pas le cas. Son p’tit nom, c’est Eryn. »
Je souris, railleur.
« T’as intérêt à la dégommer. Vas pas me foutre la honte. »
« T’en avais pas besoin, petit guerrier ? »
« Tout à fait. On veut pas s’en faire des ennemis… Mais tu dis toi-même que ça risque de dégénérer avec ta copine. Ça pourrait aller au sang, votre histoire ? »
« Oh, elle n’a rien à trancher qui m’intéresse. Ça n’ira pas jusque-là. »
« Tu penses qu’elle viendra vraiment seule ? »
« Ça dépend : si elle est seule, c’est une bonne nouvelle. Si elle ne l’est pas, il nous faudra sans doute nous défendre contre la SOMA. »
« Sans doute nous défendre ? Tu veux dire par là qu’ils sont agressifs ? »
« Si elle décide qu’elle a des comptes à régler avec moi et qu’elle fait appel à ses potes… ouais, ils le seront. Je t’ai dit : venir, c’est quasiment sûr. Dans quel but, ça… »
« S’ils ont des comptes à régler avec toi, j’en aurai à régler avec eux. On a un pacte toi et moi. »
Je réfléchis un instant
« Comment ça se fait que tu les aies pas rejoints ? La SOMA. J’imagine qu’un rassemblement de mages aimerait avoir un élément aussi puissant que toi dans ses rangs. »
« Ils se planquent comme des trouillards. Les petites partouzes entre potes, ça m'intéresse pas. Mais z'ont essayé, ahah. Ils regrettent encore. Sans doute. »
. Je m’autorisai une pointe d’insistance, cette fois plus joueur que provocateur.
« Racontes. Tu leur as fait quoi ? »
Elle me jeta un regard en coin.
« T'es trop curieux, p'tit guerrier. Mais pour résumer... je les ai envoyés balader. »
J’hochai la tête, laissant paraître un sourire espiègle.
« Oui, je suis curieux… j’essaye de comprendre si t’es la magicienne la plus puissante des Bouges ou pas. Ça… m’intrigue. »
Je marquai une pause, un soupçon de sincérité glissant dans ma voix.
« Quoi qu’il en soit, mes lames sont de ton côté et personne ne te touchera. T’as été irréprochable jusqu’à maintenant alors que tous ont essayé de me convaincre de ne pas te faire confiance. Je sais rendre la loyauté. »
Elle me fixa quelques instants, puis ouvrit et referma rapidement ses mains devant mes yeux, un large sourire aux lèvres.
« La meilleure, et la pire. Irréprochable, c'est pas comme ça qu'on peut me qualifier. T'es juste sous le charme, petit guerrier. Ça t'aveugle. »
« Peut-être bien… mais je me lasse vite, tu sais. Profites-en, notre idylle n’est pas vouée à durer. »
Je ris doucement, avant de revenir à une préoccupation plus sérieuse.
« Et les Chevaliers de l’Ordre ? Tu pourrais m’expliquer pourquoi ils sont aussi inefficaces ? Ce n’est pas anormal qu’on n’en ait pas vu un seul alors que la magie a été pratiquée, et par toi et par la maquerelle ? »
Elle ricana à mes premiers mots, prenant un air bravache.
« Les grands chevaliers dans leur belle armure d'or et de jais. Ah ! Laisse-moi rire. Courir après des pauvres paumés qui tentent de développer leur pouvoir, ça ils savent y faire. Mais face à la vraie magie... »
Elle leva les bras, les agitant d’un air théâtral.
« Y'a qu'à voir comme ils ont peur de ce mur d'Ombres créé par la SOMA. S'ils voulaient vraiment virer la magie de ces bas-fonds, c'est par là qu'ils commenceraient. En s'en donnant les moyens. Non, l'Ordre du Soleil Noir, ils font de la gueule là-haut. Ici, ils sont juste bons à maltraiter plus faible qu'eux. »
Je fronçai légèrement les sourcils.
« Ils en ont peur tu dis ? De la SOMA ? Une minute… La SOMA, c’est pas les types qui se battaient en violet durant la bataille du Don ? »
Elle lâcha un rire méprisant.
« Se battre, ces couards ? Nooon. Au pire, ils embauchent des connards pour y aller à leur place. »
Je secouai lentement la tête, toujours perplexe.
« J’ai du mal à comprendre… La première fois que j’ai entendu parler de la SOMA, je pensais à des bienfaiteurs des Bouges, qui avaient des raisons d’être discrets à cause du Soleil Noir. Mais toi, tu viens me parler de couards et de types qui font du mercenariat… Pourquoi ils se battent pas eux-mêmes ? Avec quoi ils payent ? Ils sont nombreux ? »
« Des bienfaiteurs ? En quoi aident-ils les bougeux ? Quant aux mercenaires, dis-toi qu'il n'y a que ça ici : des gens prêts à tout pour la moindre compensation. C'pas comme ça que toi et ta clique avez rejoints les hordeux, d'ailleurs ? »
Je la fixai un instant, avant de hausser légèrement les épaules.
« Oui. Mais on en avait rien à cirer des "compensations." On est venus pour toi. On cherchait des mages puissants, et les Néos ont évoqué ton cas. La sorcière qui terrorise les Hordes… »
Elle sourit d’un air faussement flatté.
« T'es mignon quand tu commences à te justifier. Ta compensation, c'était le moyen de parvenir à me retrouver, p'tit guerrier. La possibilité d'avoir une... mage puissante sous la main. »
Elle afficha un air triomphant, presque arrogant.
« Mais ferme-la maintenant, on arrive bientôt. Va prévenir tes laquais. »
Je haussai un sourcil.
« Comme si t’étais en mesure de me la faire fermer. » dis-je.
Un poeu plus loin on tomba sur une apparition, seule, posée comme une statue d’ombre et de braise : une femme. Blonde, habillée de noir ponctué de violet, elle tenait entre ses doigts une flamme mauve, dansante. Son regard nous fixa immédiatement. Un regard clair, mais dur. Attentif.
Blanche s’arrêta.
« Restez ici : j’ai à parler avec elle. »
Ezra préconisa de la suivre pas rassuré et Xël lui voulait lui faire confiance? J’hésitai un instant avant de trancher.
“Restez-là, et ouvrez l’oeil au cas ou elle ne serait pas seul. Je l’accompagne. Je vous ferai signe de nous rejoindre."
Et sur ce je rattrapai Blanche avant qu’elle arrive à la blonde.
“ Je t'accompagne,. Je resterai en retrait."
- Cromax
- Messages : 844
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 2 – Soirée.
Le campement des Encoulés sentait la pisse à plein nez, et Hart y allait bon train pour les provoquer sans finesse. Si bien que celui qui l’avait apostrophé eut l’air estomaqué avant de cracher par terre en éructant :
“Putain d’maraudeur. L’patron aurait pas dû vous faire confiance, à toi et ton équipe. On t’accueille parmi nous, et v’là comment tu nous r’mercie ?! Foutu traître. Les gars, on s’le fait.”
Ni d’une, ni de deux, ils se ruèrent vers le pirate. La première salve de poings fermés ne parvint pas à l’atteindre. Ils s’étaient mis à six contre lui pourtant, l’entourant de toutes part. Les deux derrière tentant de le ceinturer en vain, les autres de le boxer rudement. Mais Hart esquivait, parait leurs coups sans les subir. Il entendit plus loin la voix de Brianne :
“Allez les mecs, c’est le moment. Virez vos cagoules et envoyez ces andouilles au tapis !”
Cette fois, on parlait d’attaques armées : les libérés du capitaine ne se battraient visiblement pas au poing. Esteban et le garçon à l’oeil bleu ne se battraient pas du tout, apparemment, soudainement craintifs de ce qui se passait. Ils ôtèrent tout de même leur capuchon de cuir pour observer le spectacle.
_____________________________
Pour toute réponse à Drac, avant qu’il file attacher ses fidèles, la meneuse lui indiqua d’un ton pointant l’évidence :
“Alors dépêchez-vous de les contraindre.”
Elle se tourna vers Leyna pour rétorquer mollement.
“C’est vraiment important ? Mon nom c’est Karel.”
Haussant les épaules, elle laissa le trio ligoter les enchainés. Celui qui suivrait apparemment Drac jusque dans les Enfers répondit à ce dernier :
“Vous avez notre confiance, ô Ranta Paï. Votre morsure nous libèrera du mal.”
Et tous, ils se laissèrent faire sans opposer la moindre résistance. La chose faite, ils repartirent d’un pas rapide vers leur campement. Personne ne semblait répondre à Silmeria. Sans doute qu’aucun d’eux n’avait croisé celui qu’elle cherchait. Ou ne voulait pas le dire, en tout cas.
Ils parvinrent après de longues minutes au pas de course à retrouver le camp des Maraudeurs Noirs. Karel la meneuse ordonna au trio :
“Surveillez les prisonniers, je dois faire un rapport à la Dame.”
Elle se tourna vers ses hommes.
“Les autres, rompez. Et apportez de quoi manger aux nouveaux. Z’ont mérité leur place.”
Ainsi furent-ils livrés à eux-mêmes dans le camp en compagnie des cinq enchainés ligotés et celui qu’ils avaient libéré. On leur apporta bientôt à chacun des trois une gamelle de ragoût au contenu douteux mais au goût pas dégueu.
___________________________
Akihito, Mathis et Huyïn, chacun dans leur coin des Bouges, s’endormirent et ne s’éveillèrent que le matin venu.
[HJ : Hart, on peut faire quelques rounds sur Discord. Leyna, Silmeria, Drac : post unique de ce que vous faites.]
[XP :
Mathis : 0,5 (nuit)
Xël : 0,5 (petit poucet)
Leyna : 0,5 (plaquage)
Huyïn :
Post 1 : 0,5 (discussion), 0,5 (musique), 1 (ensemble de la situation)
Post 2 : 0,5 (Discussion avec la Maquerelle), 0,5 (somme)
Akihito : noté quand complété
Hart : 0,5 (taunt)
Dracaena : 0,5 (ligotis)
Silmeria : 0,5 (ligotas)
Ezak : 0,5 (blabla), 0,5 (effronterie)]
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 3 – Matinée.
Ezra et Xël décidèrent d’écouter Blanche et de la laisser aller, ce que ne fit pas Ezak, qui lorsqu’il rattrapa la sorcière Noire la fit soupirer.
“Tu ne sais pas garder ta place, petit guerrier. Elle va mal prendre ta présence.”
Et de fait, lorsqu’ils arrivèrent à deux à proximité, la blonde jeta un oeil méfiant au guerrier, apostrophant son ancienne mentor.
“C’est qui, lui ?”
Et Blanche de rétorquer :
“Mon jouet du moment. Laisse couler, il est inoffensif. Allons, nous devons parler.”
La blonde fronça les sourcils, clamant :
“Pas tant qu’il nous écoute.”
Elle leva la main, et une bulle violacée translucide enveloppa Blanche et son apprentie. Elles étaient visibles, mais plus aucun son ne sortait de la bulle, laisant Ezak en dehors de la conversation, bon gré mal gré. Ezra murmura à Xël :
“Elle le mène par le bout du nez. Il devrait faire attention à sa bite. Un de ces soirs, elle pourrait l’ajouter à sa collection.”
__________________________
Mathis et Huyïn s’éveillèrent d’une nuit reposante et plus confortable que nulle part ailleurs dans les Bouges. Il leur fut proposé de prendre leur petit déjeuner dans la salle principale du Bordel. Ensemble ou séparément, tel serait leur choix. La nourriture proposée n’était pas fantastique : une compote de fruits divers, du pain pas tellement frais, quelques salaisons... C’était plus que la plupart des Bougeux ne mangeaient en un jour. Scarla manquait à l’appel. Pour le moment en tout cas. Tout comme la Maquerelle et Praline.
__________________________
Le matin arriva pour Akihito et Naral également. Ils furent tirés du sommeil par un appel depuis l’extérieur de leur confortable bungalow par la voix de Zéphyr Khatim.
“Allez, debout là-dedans. On y va.”
Il attendait Akihito, accompagné de la Borgne et d’un être pour le moins singulier, dont émanait une puissance décoiffante et une aura de danger presque tangible.

Il ne semblait presque plus humain, visage masqué et dépourvu de la moindre attitude indiquant de l’émotion. Le mage créateur de portails était là aussi, le vieillard aux oreilles pointues. L’absence de Théosien était notable. Un portail fut ouvert, pointé du doigt par Zéphyr.
“Vas-y, l’étranger. On te suit.”
[HJ : Le groupe de Blanche : post unique attendu. Huyïn et Mathis, aparté possible entre vous. Sinon, post unique pour me signifier votre prochaine action. Aki : traverse ou non le portail. Aparté possible avant.]
- Leyna
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Re: Les Bouges
Suite à une petite incompréhension, elle écopa de deux noms : l'elfe blanche s'appelait Silmeria et la cheffe des maraudeurs, Karel ? Silmeria semblait bien trop contente de faire du mal à des gens... mais on n'était plus à une folle prêt, dans la région. Apparemment, elle recherchait un dénommé Xël. Ce nom fit tiquer l'elfe bleue :
« Je crois avoir déjà entendu ce nom... n'était-il pas à la défense d'Oranan, lors de la dernière guerre ? En tout cas, je ne l'ai pas revu depuis. »
À côté, Drac se prenait très bien à jouer les élus pour les fanatiques enchaînés. Il avait de bonne raison, mais cela fit tout de même grincer des dents la semi-elfe. Elle lui souffla de prêt :
« Ne jouez pas trop avec le divin. Nous sommes des êtres de chair, et le divin est une notion qui nous surpasse. »
Comme le groupe était rentré au camp, et que leur cheffe partait faire son rapport, elle indiqua :
« J'ignore où est ce Xël, mais le capitaine Hart doit toujours être dans le coin. Je vais le chercher. Vous pouvez me suivre, mais évitez de faire une scène, s'il vous plaît, la situation est suffisamment dangereuse, ici... »
Sur ce, elle se mit à la recherche du capitaine.
« Je crois avoir déjà entendu ce nom... n'était-il pas à la défense d'Oranan, lors de la dernière guerre ? En tout cas, je ne l'ai pas revu depuis. »
À côté, Drac se prenait très bien à jouer les élus pour les fanatiques enchaînés. Il avait de bonne raison, mais cela fit tout de même grincer des dents la semi-elfe. Elle lui souffla de prêt :
« Ne jouez pas trop avec le divin. Nous sommes des êtres de chair, et le divin est une notion qui nous surpasse. »
Comme le groupe était rentré au camp, et que leur cheffe partait faire son rapport, elle indiqua :
« J'ignore où est ce Xël, mais le capitaine Hart doit toujours être dans le coin. Je vais le chercher. Vous pouvez me suivre, mais évitez de faire une scène, s'il vous plaît, la situation est suffisamment dangereuse, ici... »
Sur ce, elle se mit à la recherche du capitaine.
- Huyïn
- Messages : 83
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
-->
Le Tigre passe une période de repos calme, si l'on ne tient pas compte des bribes de souvenirs et autres incongruités issues des rêves. Entre deux ouvertures d'yeux à quelque son émanant de l'autre côté de la porte, son esprit lui fait visualiser plusieurs choses : une place maculée de rouge, des yus posés sur une rambarde de pierre et qu'il pousse du doigt une à une depuis un pont surélevé pour les regarder choir dans un abîme, ou encore deux grandes ailes draconiques s'abaissant avec puissance autour de lui. Ce dernier fragment de rêve s'achève quand il est propulsé par-dessus la tête du dragon au brutal arrêt du vol, mais au lieu d'atterrir rudement au sol, sa magie capable de bouger de petits objets prend le relai et le soulève lui. Huyïn se réveille pour de bon avec en tête l'image de sa patte arrière effleurant doucement le terrain sans le toucher. Curieux. Possible ? La chose serait pratique en tous cas.
Après s'être assuré que son luth était toujours là, s'être ébroué et étiré, le Woran quitte la salle. Il a à peine fait quelques pas qu'il est informé de la possibilité de prendre un repas dans la salle principale. Les mets présentés sont simples, mais certainement d'une grande richesse compte tenu des lieux. Compote de fruits, pain durci par l'âge ainsi que des éléments salés. Pas de trace de la maîtresse des lieux ni de la Carmin. En revanche, le yuiménien restant est présent. Huyïn récupère un peu de tout pour son repas et s'approche de l'individu. Il met un point d'honneur à prélever une feuille de son matériel d'écriture pour y emballer la salaison acquise. Quelques bouchées qui peuvent faire toute la différence en cas de coup dur.
Il oriente son regard vert pâle vers l'humain blond, inclinant brièvement la tête en guise de salutation.
"Donc... Mathis... Vous n'avez pas l'air bien inquiet de ce que nous avons de fortes chances de trouver."
L'individu lui sourit, indiquant avoir confiance en ses capacités de combat et ayant apparemment quelques tours dans sa manche. Optimiste, il pense que les chances sont plus grandes que les mort-vivants s'en prennent à une personne plutôt qu'à trois. La chose lui fait regarder les alentours, visiblement à la recherche de quelqu'un.
"La dame qui vous accompagnait hier sera des nôtres ou pas ?"
Le raisonnement du blond tiendrait éventuellement si ces... Mort-vivants... Étaient de simple créatures craignant autant pour leur pérennité que les vivants. Mais ici ? Agir en groupe ne les protégera guère d'une attaque. Isolée ou en petit comité, ce qui peut être qualifié de proie le restera. La façon dont il appréhende Ashaar est quelque peu erronée. S'il traite ce monde comme le leur, il va au-devant de mauvaises surprises. S'il doivent faire équipe, mieux vaut corriger ce point immédiatement.
"Raisonnement sans fondement. Ceux des Bouges qui évoluent sans appui sont soit fous, soit parfaitement aptes à se défendre seuls... Ou les deux. Et les cannibales, si c'est à eux que vous faites référence, ne sont qu'un des dangers évoqués..."
Ce qui signifie que même si, par hasard, les mangeurs de chair ashaaris préfèrent les proies isolées et laissent contingents plus importants tranquilles, rien ne permet de l'affirmer pour le reste des groupuscules violents. Le Woran croise les bras et regarde aussi la salle à la recherche de l'une des deux femmes chauves, porteuse de rouge.
"Quant à elle... Elle a une dette envers notre accointance commune. Le retrouver faisait encore partie hier de ses priorités. En d'autres termes, je le suppose, oui."
"Je pense tout de même qu'à trois, nos chances de retrouver Naral sont plus fortes.", déclare son interlocuteur, faisant lorgner le Tigre dans sa direction.
"Tant que les trois en question ne se donnent pas en spectacle au mauvais moment... Commençons par retrouver notre élément manquant et s'enquérir de la direction globale à emprunter.", répond-il, papillonnant des oreilles pour les tourner vers l'humain. "Et si quelque chose vous intrigue ou vous vient, c'est le moment de l'évoquer. Les opportunités d'échange seront plus rares par la suite."
L'homme saute sur l'occasion offerte et suggère de partager leurs capacités réciproques, pour être mieux préparés en cas de problème. Il commence en parlant de son habileté au combat au corps à corps et sa souplesse, puis continue sur son inaptitude en lutte à distance ou magique. Bien lancé, il s'arrête finalement là et estime avoir évoqué l'essentiel. Succinct, mais effectivement acceptable.
"... Je vois. Considérez que je ne combats pas physiquement, ou tout court. Parler est ma force, et il va de soi qu'elle a peu de chance d'être utile contre vos... Mort-vivants."
Raison pour laquelle une escorte s'avère judicieuse. Mathis semble accepter la chose sans jugement particulier. Ou peut-être pas consciemment, en tous cas, parce qu'il lui présente immédiatement une éventualité : s'ils tombent dans une embuscade, lui fera diversion pour leur permettre de filer. Et il les rejoindra ensuite, dévoilant qu'il dispose de jambières lui permettant d'atteindre de grandes vitesse et d'un savoir certain en matière de pistage. Huyïn papillonne des oreilles suite à ces paroles. Décidément, difficile de savoir s'il est naïf ou simplement certain de ne rien craindre pour ainsi déclarer ouvertement qu'il possède un objet hors du commun. À retenir. Toute chose peut s'apparenter à un inestimable trésor dans les bonnes circonstances.
Parler du pistage fait d'abord réfléchir puis réagir le blond, puisqu'il a besoin de lumière pour y parvenir. Rivant son regard à celui du Tigre, Mathis lui demande s'il est capable de voir la nuit, ce qui pourrait s'avérer fort utile.
"J'en ai la capacité, en effet. Et si certains ressortissants des Bouges ont besoin de torches, je gage que les habitants peuplant les alentours de notre objectif se seront adaptés à cette pénombre...", fait-il en plissant le regard et en réfléchissant sommairement. "Trouvons Scarla. S'il nous faut discuter organisation, autant le faire avec tous les participants."
"Bonne idée."
Plusieurs points à éclaircir avant le départ : Scarla compte-t-elle toujours retrouver le Dragon Mauve ou la perspective de dangers plus grands encore l'a-t-elle refroidie ? La Grande Maquerelle aurait-elle connaissance d'un possible guide pour leur éviter de retourner bêtement à la place du Don au lieu d'aller vers le bon quartier ? Leur faudra-t-il fabriquer des torches ou auront-ils la possibilité d'en troquer ? Et si ce n'est pas le cas... Lui faudra-t-il finalement partir seul en éclaireur pour diminuer les chances d'attirer l'attention à cause d'une lumière dont il n'a lui-même pas besoin ?
Huyïn pousse un léger souffle de la truffe et se tourne vers la salle. Première chose à faire, retrouver la de Montfort.
-- >
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Le Tigre passe une période de repos calme, si l'on ne tient pas compte des bribes de souvenirs et autres incongruités issues des rêves. Entre deux ouvertures d'yeux à quelque son émanant de l'autre côté de la porte, son esprit lui fait visualiser plusieurs choses : une place maculée de rouge, des yus posés sur une rambarde de pierre et qu'il pousse du doigt une à une depuis un pont surélevé pour les regarder choir dans un abîme, ou encore deux grandes ailes draconiques s'abaissant avec puissance autour de lui. Ce dernier fragment de rêve s'achève quand il est propulsé par-dessus la tête du dragon au brutal arrêt du vol, mais au lieu d'atterrir rudement au sol, sa magie capable de bouger de petits objets prend le relai et le soulève lui. Huyïn se réveille pour de bon avec en tête l'image de sa patte arrière effleurant doucement le terrain sans le toucher. Curieux. Possible ? La chose serait pratique en tous cas.
Après s'être assuré que son luth était toujours là, s'être ébroué et étiré, le Woran quitte la salle. Il a à peine fait quelques pas qu'il est informé de la possibilité de prendre un repas dans la salle principale. Les mets présentés sont simples, mais certainement d'une grande richesse compte tenu des lieux. Compote de fruits, pain durci par l'âge ainsi que des éléments salés. Pas de trace de la maîtresse des lieux ni de la Carmin. En revanche, le yuiménien restant est présent. Huyïn récupère un peu de tout pour son repas et s'approche de l'individu. Il met un point d'honneur à prélever une feuille de son matériel d'écriture pour y emballer la salaison acquise. Quelques bouchées qui peuvent faire toute la différence en cas de coup dur.
Il oriente son regard vert pâle vers l'humain blond, inclinant brièvement la tête en guise de salutation.
"Donc... Mathis... Vous n'avez pas l'air bien inquiet de ce que nous avons de fortes chances de trouver."
L'individu lui sourit, indiquant avoir confiance en ses capacités de combat et ayant apparemment quelques tours dans sa manche. Optimiste, il pense que les chances sont plus grandes que les mort-vivants s'en prennent à une personne plutôt qu'à trois. La chose lui fait regarder les alentours, visiblement à la recherche de quelqu'un.
"La dame qui vous accompagnait hier sera des nôtres ou pas ?"
Le raisonnement du blond tiendrait éventuellement si ces... Mort-vivants... Étaient de simple créatures craignant autant pour leur pérennité que les vivants. Mais ici ? Agir en groupe ne les protégera guère d'une attaque. Isolée ou en petit comité, ce qui peut être qualifié de proie le restera. La façon dont il appréhende Ashaar est quelque peu erronée. S'il traite ce monde comme le leur, il va au-devant de mauvaises surprises. S'il doivent faire équipe, mieux vaut corriger ce point immédiatement.
"Raisonnement sans fondement. Ceux des Bouges qui évoluent sans appui sont soit fous, soit parfaitement aptes à se défendre seuls... Ou les deux. Et les cannibales, si c'est à eux que vous faites référence, ne sont qu'un des dangers évoqués..."
Ce qui signifie que même si, par hasard, les mangeurs de chair ashaaris préfèrent les proies isolées et laissent contingents plus importants tranquilles, rien ne permet de l'affirmer pour le reste des groupuscules violents. Le Woran croise les bras et regarde aussi la salle à la recherche de l'une des deux femmes chauves, porteuse de rouge.
"Quant à elle... Elle a une dette envers notre accointance commune. Le retrouver faisait encore partie hier de ses priorités. En d'autres termes, je le suppose, oui."
"Je pense tout de même qu'à trois, nos chances de retrouver Naral sont plus fortes.", déclare son interlocuteur, faisant lorgner le Tigre dans sa direction.
"Tant que les trois en question ne se donnent pas en spectacle au mauvais moment... Commençons par retrouver notre élément manquant et s'enquérir de la direction globale à emprunter.", répond-il, papillonnant des oreilles pour les tourner vers l'humain. "Et si quelque chose vous intrigue ou vous vient, c'est le moment de l'évoquer. Les opportunités d'échange seront plus rares par la suite."
L'homme saute sur l'occasion offerte et suggère de partager leurs capacités réciproques, pour être mieux préparés en cas de problème. Il commence en parlant de son habileté au combat au corps à corps et sa souplesse, puis continue sur son inaptitude en lutte à distance ou magique. Bien lancé, il s'arrête finalement là et estime avoir évoqué l'essentiel. Succinct, mais effectivement acceptable.
"... Je vois. Considérez que je ne combats pas physiquement, ou tout court. Parler est ma force, et il va de soi qu'elle a peu de chance d'être utile contre vos... Mort-vivants."
Raison pour laquelle une escorte s'avère judicieuse. Mathis semble accepter la chose sans jugement particulier. Ou peut-être pas consciemment, en tous cas, parce qu'il lui présente immédiatement une éventualité : s'ils tombent dans une embuscade, lui fera diversion pour leur permettre de filer. Et il les rejoindra ensuite, dévoilant qu'il dispose de jambières lui permettant d'atteindre de grandes vitesse et d'un savoir certain en matière de pistage. Huyïn papillonne des oreilles suite à ces paroles. Décidément, difficile de savoir s'il est naïf ou simplement certain de ne rien craindre pour ainsi déclarer ouvertement qu'il possède un objet hors du commun. À retenir. Toute chose peut s'apparenter à un inestimable trésor dans les bonnes circonstances.
Parler du pistage fait d'abord réfléchir puis réagir le blond, puisqu'il a besoin de lumière pour y parvenir. Rivant son regard à celui du Tigre, Mathis lui demande s'il est capable de voir la nuit, ce qui pourrait s'avérer fort utile.
"J'en ai la capacité, en effet. Et si certains ressortissants des Bouges ont besoin de torches, je gage que les habitants peuplant les alentours de notre objectif se seront adaptés à cette pénombre...", fait-il en plissant le regard et en réfléchissant sommairement. "Trouvons Scarla. S'il nous faut discuter organisation, autant le faire avec tous les participants."
"Bonne idée."
Plusieurs points à éclaircir avant le départ : Scarla compte-t-elle toujours retrouver le Dragon Mauve ou la perspective de dangers plus grands encore l'a-t-elle refroidie ? La Grande Maquerelle aurait-elle connaissance d'un possible guide pour leur éviter de retourner bêtement à la place du Don au lieu d'aller vers le bon quartier ? Leur faudra-t-il fabriquer des torches ou auront-ils la possibilité d'en troquer ? Et si ce n'est pas le cas... Lui faudra-t-il finalement partir seul en éclaireur pour diminuer les chances d'attirer l'attention à cause d'une lumière dont il n'a lui-même pas besoin ?
Huyïn pousse un léger souffle de la truffe et se tourne vers la salle. Première chose à faire, retrouver la de Montfort.
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Modifié en dernier par Huyïn le ven. 5 sept. 2025 22:05, modifié 1 fois.
- Xël
- Messages : 378
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Ezak ne semble pas vouloir se séparer de la sorcière. J’ignore si c’est par inquiétude d’une trahison ou qu’elle soit blessée mais l’autre mage n’a pas l’air d’apprécier et s’enferme dans une bulle silencieuse. Un sort que je reconnais sans problème comme je peux en lancer un semblable.
“Elle le mène par le bout du nez. Il devrait faire attention à sa bite. Un de ces soirs, elle pourrait l’ajouter à sa collection.”
Je me tourne un instant avec un air amusé vers Ezra. On croirait presque entendre de la jalousie.
« Oh je pense qu’il sait où il peut mettre sa bite sans la perdre. Tâchons plutôt de rester sur nos gardes. Elle non plus n’est peut être pas venue seule. »
Je reste ainsi sur mes gardes, patientant que la conversation à huis clos se termine.
“Elle le mène par le bout du nez. Il devrait faire attention à sa bite. Un de ces soirs, elle pourrait l’ajouter à sa collection.”
Je me tourne un instant avec un air amusé vers Ezra. On croirait presque entendre de la jalousie.
« Oh je pense qu’il sait où il peut mettre sa bite sans la perdre. Tâchons plutôt de rester sur nos gardes. Elle non plus n’est peut être pas venue seule. »
Je reste ainsi sur mes gardes, patientant que la conversation à huis clos se termine.
- Capitaine Hart
- Messages : 189
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 03:23
Re: Les Bouges
Les Encoulés voulaient en découdre, et mes gars aussi. Alors qu'ils se découvraient et sortaient leurs armes, je leur ai crié de garder leurs coules pour confondre l'ennemi. A ce stade, dire mon plan à voix haute n'allait pas changer grand-chose. J'ai tenté de percer la mêlée à la recherche du chef, craignant qu'il ne parvienne à recentrer ses troupes. J'essayais au mieux de ne causer aucune blessure trop sévère, j'ai dû donner un œil au beurre noir à deux d'entre eux avant de réaliser qu'il était encore en train d'émerger de sa stupeur. J'ai décidé de la jouer fine, jouant sur la méfiance des porteurs de coule dans leur dos pour m'acheter un moment de répit. Repérant un moment de faiblesse, j'ai tenté de lancer un coup de poing que l'on m'a rendu en pleine face. Ces salauds étaient parvenus à endommager mon cache oeil.
Le chef, bien réveillé, me fonçait dessus en crachant des insultes. Il s'est pris un bon coup de pied dans le ventre et je n'ai pas eu trop de mal à le prendre en otage, dégainant mon sabre pour lui placer sous la coule. Je pensais que ça suffirait à mettre un coup de froid à ses alliés, mais il leur a hurlé d'attaquer avec une haine renouvelée.
Pestant contre leur obstination, je l'ai renvoyé à ses gars d'un coup de pied bien senti, ne manquant pas de le démasquer au passage. L'affrontement avait dégénéré. Moult lames avaient été tirées et le sang coulait, Nark (nom provisoire) avait même déchaîné des flammes contre un de ses assaillants, protégeant Sebastian qui s'était collé dans son dos. De mon côté, je payais le prix de mon arrogance.
J'avais jusque-là réussi à éviter ou dévier la plupart des attaques, mais une épée traître était parvenue à se planter dans mon torse, non loin de ma gorge. Je n'étais pas mort, mais j'en étais certain : le moindre mouvement traître me viderait de mon sang. Mon genou s'est remis à trembler, la peur de la mort s'était faite plus réelle que jamais, j'avais oublié les règles singulières de ce monde. J'ai pensé à dix mille scénarios différents et plus ridicules les uns que les autres qui me permettraient de m'en sortir. Au moment de vérité, je me suis rappelé que je n'étais pas seul dans cette lutte acharnée, et que j'avais tenu le beau rôle plus longtemps que nécessaire. Une retraite stratégique s'opérait pour moi, et je m'en remettais entièrement à mes infortunés camarades. Dans un élan entremêlé de peur et de rage, j'ai hurlé un ordre venu du fond de mon âme.
"Couvrez-moi ! Leur laissez pas une seconde de répit ! BRANLE-BAS DE COMBAT !"
Je me suis ensuite jeté à terre vers ceux qui me semblaient être mes alliés dans cette mêlée chaotique. Dur de se repérer à l'odeur désormais. Sortant une énorme potion de soin de ma réserve, j'ai commencé à en recouvrir la plaie alors que j'essayais lentement (et douloureusement) d'en retirer l'acier.
"Un peu tard pour demander, mais j'imagine qu'on a pas de soigneur ?!"
(maintien d'instinct sauvage si possible, utilisation précoce de la capa légendaire "Branle-bas de combat", se jette à terre vers ses alliés, tentative de soin précaire + tolérance à la douleur améliorée, relevée gratuite avec saut carpé à la fin de mon tour)
Le chef, bien réveillé, me fonçait dessus en crachant des insultes. Il s'est pris un bon coup de pied dans le ventre et je n'ai pas eu trop de mal à le prendre en otage, dégainant mon sabre pour lui placer sous la coule. Je pensais que ça suffirait à mettre un coup de froid à ses alliés, mais il leur a hurlé d'attaquer avec une haine renouvelée.
Pestant contre leur obstination, je l'ai renvoyé à ses gars d'un coup de pied bien senti, ne manquant pas de le démasquer au passage. L'affrontement avait dégénéré. Moult lames avaient été tirées et le sang coulait, Nark (nom provisoire) avait même déchaîné des flammes contre un de ses assaillants, protégeant Sebastian qui s'était collé dans son dos. De mon côté, je payais le prix de mon arrogance.
J'avais jusque-là réussi à éviter ou dévier la plupart des attaques, mais une épée traître était parvenue à se planter dans mon torse, non loin de ma gorge. Je n'étais pas mort, mais j'en étais certain : le moindre mouvement traître me viderait de mon sang. Mon genou s'est remis à trembler, la peur de la mort s'était faite plus réelle que jamais, j'avais oublié les règles singulières de ce monde. J'ai pensé à dix mille scénarios différents et plus ridicules les uns que les autres qui me permettraient de m'en sortir. Au moment de vérité, je me suis rappelé que je n'étais pas seul dans cette lutte acharnée, et que j'avais tenu le beau rôle plus longtemps que nécessaire. Une retraite stratégique s'opérait pour moi, et je m'en remettais entièrement à mes infortunés camarades. Dans un élan entremêlé de peur et de rage, j'ai hurlé un ordre venu du fond de mon âme.
"Couvrez-moi ! Leur laissez pas une seconde de répit ! BRANLE-BAS DE COMBAT !"
Je me suis ensuite jeté à terre vers ceux qui me semblaient être mes alliés dans cette mêlée chaotique. Dur de se repérer à l'odeur désormais. Sortant une énorme potion de soin de ma réserve, j'ai commencé à en recouvrir la plaie alors que j'essayais lentement (et douloureusement) d'en retirer l'acier.
"Un peu tard pour demander, mais j'imagine qu'on a pas de soigneur ?!"
(maintien d'instinct sauvage si possible, utilisation précoce de la capa légendaire "Branle-bas de combat", se jette à terre vers ses alliés, tentative de soin précaire + tolérance à la douleur améliorée, relevée gratuite avec saut carpé à la fin de mon tour)
- Mathis
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- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
Ma nuit fut reposante et confortable au point qu'il aurait été agréable de poursuivre mon sommeil, oubliant volontairement l'endroit dans lequel je me trouvais... les bouges... Heureusement, ce temple des Hétaires avaient fourni un moment de répit suffisant pour redonner le courage de poursuivre l'errance dans ce lieu souterrain malfamé.
Je me décidai enfin à me lever et quitter la chambre pour me rendre à la salle principale pour prendre un petit déjeuner. Je me contentai de manger quelques fruits et du pain. Je ramassai un morceau de salaison qui pourrait me permettre de manger plus tard ou bien d'échanger contre une quelconque information.
Jetant un regard aux alentours, je ne vis point la Maquerelle, ni ma petite Praline.
Non loin de moi, le woran m'adressa la parole.
"Donc... Mathis... Vous n'avez pas l'air bien inquiet de ce que nous avons de fortes chances de trouver."
Je Souris au woman
"En fait, j'ai confiance en mes capacités de combat et je possède quelques aptitudes intéressantes. Et puis, il y a plus de chances que les créatures mortes-vivantes s'attaquent à une personne seule plutôt que trois personnes"
Ce disant je jetai un coup d'oeil aux alentours
" La dame qui vous accompagnait hier sera des nôtres ou pas ? "
"Raisonnement sans fondement. Ceux des Bouges qui évoluent sans appui sont soit fous, soit parfaitement aptes à se défendre seuls... Ou les deux. Et les cannibales, si c'est à eux que vous faites référence, ne sont qu'un des dangers évoqués..."
S'étant croisé les doigts, il rajouta :
"Quant à elle... Elle a une dette envers notre accointance commune. Le retrouver faisait encore partie hier de ses priorités. En d'autres termes, je le suppose, oui."
Je ne savais de quelle dette il s'agissait, mais je ne questionnai point à ce sujet.
"Je pense tout de même qu'àtrois, nos chance de retrouver Naral sont plus fortes. "
Ce à quoi, il répliqua aussitôt.
"Tant que les trois en question ne se donnent pas en spectacle au mauvais moment... Commençons par retrouver notre élément manquant et s'enquérir de la direction globale à emprunter."
Ne me connaissant pas, il me faisait une sorte d'avertissement, craignant doute que je cherchais à faire valoir mes aptitudes au combat.
"Et si quelque chose vous intrigue ou vous vient, c'est le moment de l'évoquer. Les opportunités d'échange seront plus rares par la suite."
Pour ma part, je ne le connaissais pas davantage. Il était important qu'on échange un peu sur nos aptitudes respectives afin d'augmenter nos chances de survie, le cas échéant.
"Je ne suis pas du genre à me donner en spectacle. Je n'éprouve pas de la difficulté à travailler en équipe... Je pense qu'il ne serait pas mauvais qu'on parle de nos forces et de nos faiblesses afin de pouvoir réagir plus rapidement en cas d'attaque. Je suis plus habile au combat corps à corps, et je suis plutôt souple. Par contre, je n'ai aucun talent au combat à distance, et je ne possède aucun fluide magique. Je pense que pour le moment ça suffira, vous savez l'essentiel sur moi."
Je me contentai de dire le principal pour le moment.
Sans hésitation, il se livra à son tour.
"... Je vois. Considérez que je ne combats pas physiquement, ou tout court. Parler est ma force, et il va de soi qu'elle a peu de chance d'être utile contre vos... Mort-vivants."
" D'accord, nous sommes fixés, si nous arrivons dans une ambuscade, je maintiendrai l'ennemi en respect afin de vous laisser prendre la fuite. Je pourrai vous rejoindre par la suite. Mes jambières me permettent d'atteindre une vitesse considérable et je peux suivre des pistes, lorsqu'il fait suffisamment clair.... "
Je m'arrêtai un instant, fixant ses yeux, puis je repris.
" S'il vous est possible de voir la nuit, cela nous serait fort utile... Vous possédez cette aptitude ou je me trompe ? "
"J'en ai la capacité, en effet. Et si certains ressortissants des Bouges ont besoin de torches, je gage que les habitants peuplant les alentours de notre objectif se seront adaptés à cette pénombre... Trouvons Scarla. S'il nous faut discuter organisation, autant le faire avec tous les participants."
Il est vrai qu'il me serait plus utile de prendre une forme féline lorsque nous traverserons des lieux trop obscure.
"Bonne idée "
J'emboitai le pas au woran afin de partir à la recherche de la dénommée Scarla.
Je me décidai enfin à me lever et quitter la chambre pour me rendre à la salle principale pour prendre un petit déjeuner. Je me contentai de manger quelques fruits et du pain. Je ramassai un morceau de salaison qui pourrait me permettre de manger plus tard ou bien d'échanger contre une quelconque information.
Jetant un regard aux alentours, je ne vis point la Maquerelle, ni ma petite Praline.
Non loin de moi, le woran m'adressa la parole.
"Donc... Mathis... Vous n'avez pas l'air bien inquiet de ce que nous avons de fortes chances de trouver."
Je Souris au woman
"En fait, j'ai confiance en mes capacités de combat et je possède quelques aptitudes intéressantes. Et puis, il y a plus de chances que les créatures mortes-vivantes s'attaquent à une personne seule plutôt que trois personnes"
Ce disant je jetai un coup d'oeil aux alentours
" La dame qui vous accompagnait hier sera des nôtres ou pas ? "
"Raisonnement sans fondement. Ceux des Bouges qui évoluent sans appui sont soit fous, soit parfaitement aptes à se défendre seuls... Ou les deux. Et les cannibales, si c'est à eux que vous faites référence, ne sont qu'un des dangers évoqués..."
S'étant croisé les doigts, il rajouta :
"Quant à elle... Elle a une dette envers notre accointance commune. Le retrouver faisait encore partie hier de ses priorités. En d'autres termes, je le suppose, oui."
Je ne savais de quelle dette il s'agissait, mais je ne questionnai point à ce sujet.
"Je pense tout de même qu'àtrois, nos chance de retrouver Naral sont plus fortes. "
Ce à quoi, il répliqua aussitôt.
"Tant que les trois en question ne se donnent pas en spectacle au mauvais moment... Commençons par retrouver notre élément manquant et s'enquérir de la direction globale à emprunter."
Ne me connaissant pas, il me faisait une sorte d'avertissement, craignant doute que je cherchais à faire valoir mes aptitudes au combat.
"Et si quelque chose vous intrigue ou vous vient, c'est le moment de l'évoquer. Les opportunités d'échange seront plus rares par la suite."
Pour ma part, je ne le connaissais pas davantage. Il était important qu'on échange un peu sur nos aptitudes respectives afin d'augmenter nos chances de survie, le cas échéant.
"Je ne suis pas du genre à me donner en spectacle. Je n'éprouve pas de la difficulté à travailler en équipe... Je pense qu'il ne serait pas mauvais qu'on parle de nos forces et de nos faiblesses afin de pouvoir réagir plus rapidement en cas d'attaque. Je suis plus habile au combat corps à corps, et je suis plutôt souple. Par contre, je n'ai aucun talent au combat à distance, et je ne possède aucun fluide magique. Je pense que pour le moment ça suffira, vous savez l'essentiel sur moi."
Je me contentai de dire le principal pour le moment.
Sans hésitation, il se livra à son tour.
"... Je vois. Considérez que je ne combats pas physiquement, ou tout court. Parler est ma force, et il va de soi qu'elle a peu de chance d'être utile contre vos... Mort-vivants."
" D'accord, nous sommes fixés, si nous arrivons dans une ambuscade, je maintiendrai l'ennemi en respect afin de vous laisser prendre la fuite. Je pourrai vous rejoindre par la suite. Mes jambières me permettent d'atteindre une vitesse considérable et je peux suivre des pistes, lorsqu'il fait suffisamment clair.... "
Je m'arrêtai un instant, fixant ses yeux, puis je repris.
" S'il vous est possible de voir la nuit, cela nous serait fort utile... Vous possédez cette aptitude ou je me trompe ? "
"J'en ai la capacité, en effet. Et si certains ressortissants des Bouges ont besoin de torches, je gage que les habitants peuplant les alentours de notre objectif se seront adaptés à cette pénombre... Trouvons Scarla. S'il nous faut discuter organisation, autant le faire avec tous les participants."
Il est vrai qu'il me serait plus utile de prendre une forme féline lorsque nous traverserons des lieux trop obscure.
"Bonne idée "
J'emboitai le pas au woran afin de partir à la recherche de la dénommée Scarla.
- Silmeria
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- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Les Bouges
(" On a mérité notre place ? Parce qu'on a ligoté trois pignoufs désarmés ? C'est les forces spéciales de ce monde ou quoi ? ") Mais peu importait, les prisonniers emportés, on nous apportait bien vite un bol de soupe, quelque chose d'un peu épais mais au fumet qui m'évoquait quelque chose de franchement pas mauvais, le genre de miam qui avait compoté un moment dans une marmite à feu pas trop fort. Je posais mon fessou dans un coin, franchement j'avais encore faim et pire de pire ! j'avais oublié mon morceau de pain tout sec dans les tréfonds, même pas de quoi ajouter un peu de miam à mon miam. Je plongeais la cuillère en bois dans le ragout et commençais un boulotage intempestif de Sissi ! L'Elfe bleue me proposait de la suivre car même si elle ignorait où était Xël, elle allait chercher Sirius, décidément tout le monde le connaissait, c'était dire que les fréquentations de cette joyeuse troupe laissait franchement à désirer.
Après avoir terminé en vitesse mon repas et m'être brûlé la langue au passage, je suivais l'elfette en m'essuyant les lèvres d'un revers de la manche.
" Maiiiiis ! Et y a Dracosorus aussi, notre gros Ficus Serpenteux et flamboyant, on va pas le laisser ici ? DRACOUILLE ! Tu prends tes racines et tes branches et tu suis Sissi sinon je te fais rôtir ! Après tout, Sirius est un aimant à conneries et un nid à emmerdes, ou l'inverse, mais bon, il pourrait peut-être éventuellement, sous réserve d'un peu de chance, à supposer que les étoiles soient allignées, et qu'ça soit l'anniversaire de quelqu'un, et l'jour de chance d'un autre et si vraiment tout s'passe bien il pourrait. POURRAIT. Toujours au conditionnel, éviter d'être complètement con à bêcher de la flotte l'espace de deux minutes et éventuellement nous aider. M'enfin si ça venait à arriver franch'ment mes loulous, il va clairement mourir un bourricot. J'vous ai dit qu'la mort blanche c'était moi ? N'empêche qu'on aurait pu finir tranquillement notre miam avant de continuer, on sait où il est cet abruti d'ailleurs ? Ah oui, j'oubliais, il suffit de suivre le chaos, le bruit de bordel et l'odeur du foutoir. Ca va être un jeu d'enfant. DRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAC !! Tu ramènes ton cul de tronc sinon je t'installe un nid d'écureuil dans le fion ! "
Après avoir terminé en vitesse mon repas et m'être brûlé la langue au passage, je suivais l'elfette en m'essuyant les lèvres d'un revers de la manche.
" Maiiiiis ! Et y a Dracosorus aussi, notre gros Ficus Serpenteux et flamboyant, on va pas le laisser ici ? DRACOUILLE ! Tu prends tes racines et tes branches et tu suis Sissi sinon je te fais rôtir ! Après tout, Sirius est un aimant à conneries et un nid à emmerdes, ou l'inverse, mais bon, il pourrait peut-être éventuellement, sous réserve d'un peu de chance, à supposer que les étoiles soient allignées, et qu'ça soit l'anniversaire de quelqu'un, et l'jour de chance d'un autre et si vraiment tout s'passe bien il pourrait. POURRAIT. Toujours au conditionnel, éviter d'être complètement con à bêcher de la flotte l'espace de deux minutes et éventuellement nous aider. M'enfin si ça venait à arriver franch'ment mes loulous, il va clairement mourir un bourricot. J'vous ai dit qu'la mort blanche c'était moi ? N'empêche qu'on aurait pu finir tranquillement notre miam avant de continuer, on sait où il est cet abruti d'ailleurs ? Ah oui, j'oubliais, il suffit de suivre le chaos, le bruit de bordel et l'odeur du foutoir. Ca va être un jeu d'enfant. DRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAC !! Tu ramènes ton cul de tronc sinon je t'installe un nid d'écureuil dans le fion ! "
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Ezak
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- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Ezra et Xël m'écoutèrent et ils restèrent en arrière. Mais moi je restai collé à Blanche, la rattrapant rapidement. Mon intuition me criait de prendre soin de mon meilleur atout et puis j'étais curieux. Je voulais voir ce qu’elle allait dire. Ce qu’elle allait faire. Ce qu’on allait lui dire. Blanche m’entendit avant de me voir. Elle soupira. Un long soupir, agacé...
« Tu ne sais pas garder ta place, petit guerrier. Elle va mal prendre ta présence. »
Je haussai les épaules. J'en avais cure. Quelle place ? Elle se trouvait là où je le décidai, pais ailleurs. Pas comme si j’avais pour habitude de laisser les autres décider de mes pas. Je n'étais le chevalier fidèle que de mes seigneurs à qui j'étais liés par serment... Et fidèle ne voulait pas dire dressé. Mais Blanche n'avait pas tord sur ce coup, Eryn sembla mal prendre ma présence demandant froidement qui j'étais.
Blanche lui fit savoir que j'étais son jouet, et que j'étais inoffensif. Jouet ? Vraiment ? Elle avait le don de tout tourner en jeu, même moi. Mais la mention me fit sourire. Je ne pouvais croire qu'elle croyait en l'une et l'autre de ces affirmations. Et qu'importe si elle le croyait vraiment, j'étais en totale maîtrise. Après tout, les Treize aussi avaient crus faire de moi leur jouet, et ça leur était retourné en pleine face.
Mais la blonde, elle, n’avait pas envie de rire. Elle ne voulait pas que j'écoute, alors elle leva la main. Un geste sec, précis. Et aussitôt, une bulle violacée surgit autour d’elles. Une sphère translucide, qui les enfermait toutes deux. Je pouvais encore les voir, les mouvements des lèvres, les gestes. Mais plus aucun son ne passait. Le monde entier s’était refermé à l’intérieur de cette bulle. Je restai là, dehors. Spectateur muet d’une conversation qui me concernait peut-être. Ou peut-être pas.
Je détestais ça.
Attendre. Être tenu à l’écart. Ce n'était pas la place d'un sang illustre comme le mien. Mais je n’étais pas du genre à faire une scène. Je pouvais encore observer. Je pouvais encore apprendre. Je pouvais encore… deviner, ou du moins le tenter. Alors je croisai les bras et plantai mes yeux dans la bulle, attentif, essayant de lire sur les lèvres pour agripper un mot ou deux.
((Tente de lire sur les lèvres, et reste très attentif au moindre faits et geste dans la bulle.))
« Tu ne sais pas garder ta place, petit guerrier. Elle va mal prendre ta présence. »
Je haussai les épaules. J'en avais cure. Quelle place ? Elle se trouvait là où je le décidai, pais ailleurs. Pas comme si j’avais pour habitude de laisser les autres décider de mes pas. Je n'étais le chevalier fidèle que de mes seigneurs à qui j'étais liés par serment... Et fidèle ne voulait pas dire dressé. Mais Blanche n'avait pas tord sur ce coup, Eryn sembla mal prendre ma présence demandant froidement qui j'étais.
Blanche lui fit savoir que j'étais son jouet, et que j'étais inoffensif. Jouet ? Vraiment ? Elle avait le don de tout tourner en jeu, même moi. Mais la mention me fit sourire. Je ne pouvais croire qu'elle croyait en l'une et l'autre de ces affirmations. Et qu'importe si elle le croyait vraiment, j'étais en totale maîtrise. Après tout, les Treize aussi avaient crus faire de moi leur jouet, et ça leur était retourné en pleine face.
Mais la blonde, elle, n’avait pas envie de rire. Elle ne voulait pas que j'écoute, alors elle leva la main. Un geste sec, précis. Et aussitôt, une bulle violacée surgit autour d’elles. Une sphère translucide, qui les enfermait toutes deux. Je pouvais encore les voir, les mouvements des lèvres, les gestes. Mais plus aucun son ne passait. Le monde entier s’était refermé à l’intérieur de cette bulle. Je restai là, dehors. Spectateur muet d’une conversation qui me concernait peut-être. Ou peut-être pas.
Je détestais ça.
Attendre. Être tenu à l’écart. Ce n'était pas la place d'un sang illustre comme le mien. Mais je n’étais pas du genre à faire une scène. Je pouvais encore observer. Je pouvais encore apprendre. Je pouvais encore… deviner, ou du moins le tenter. Alors je croisai les bras et plantai mes yeux dans la bulle, attentif, essayant de lire sur les lèvres pour agripper un mot ou deux.
((Tente de lire sur les lèvres, et reste très attentif au moindre faits et geste dans la bulle.))
- Akihito
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- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
Post Squelette
Discussion avec les mages
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Passage du portail après avoir lâché la lance.
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- Dracaena Paletuv
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- Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58
Re: Les Bouges
Squelette:
Drac fait un signe solennel aux prisonnier pour leur dire de pas bouger.
Drac dit aux maraudeurs qui partent chercher la bouffe: "Ram'nez moi un seau d'eau et d'la terre si vous pouvez. Je ne mange pas la même chose que vous." Il agite ses racines en disant ça.
Drac s'éloigne un peu d'eux pour parler tranquillement.
Drac se braque immédiatement en entendant la remarque de Leyna, et lui murmure sèchement: "Vous êt' de chair, pas moi. Et ne... ne me parlez pas du divin ou de sa "grandeur". J'en sais déjà bien assez."
On sent qu'il allait dire un truc plus vulgaire/agressif mais il a ravalé ses mots et on vois qu'il essaie de refaire une phrase plus acceptable.
A Silmeria, Drac dit:
"Sirius devrait rev'nir bientôt, vaut mieux l'attendre. Il a l'air... Incompétent mais plein de ressource. Vu l'bonhomme il va rev'nir avec un truc incroyable ou une masse d'emmerdes. Sur'ment les deux.
Mais bon, vaut vraiment mieux l'attendre, j'ai b'soin d'me restaurer avant, j'ai concrèt'ment pas eu d'moment pour souffler réel'ment depuis Aliaénon.
Et en parlants d'Aliaénon..."
Drac se met à chuchotter à Silmeria:
"M'dame Silmeria.... c'est vous qui nous avez envoyez ici ou pas? J'veux juste comprendre. Si c'est vous... pourquoi? Une raison particulière ou c'était un accid.....
Attendezattendezattendez, z'avez dit QUOI sur la Mort blanche?!"
[Drac parle aux autre et attend son seau d'eau.]
Drac fait un signe solennel aux prisonnier pour leur dire de pas bouger.
Drac dit aux maraudeurs qui partent chercher la bouffe: "Ram'nez moi un seau d'eau et d'la terre si vous pouvez. Je ne mange pas la même chose que vous." Il agite ses racines en disant ça.
Drac s'éloigne un peu d'eux pour parler tranquillement.
Drac se braque immédiatement en entendant la remarque de Leyna, et lui murmure sèchement: "Vous êt' de chair, pas moi. Et ne... ne me parlez pas du divin ou de sa "grandeur". J'en sais déjà bien assez."
On sent qu'il allait dire un truc plus vulgaire/agressif mais il a ravalé ses mots et on vois qu'il essaie de refaire une phrase plus acceptable.
A Silmeria, Drac dit:
"Sirius devrait rev'nir bientôt, vaut mieux l'attendre. Il a l'air... Incompétent mais plein de ressource. Vu l'bonhomme il va rev'nir avec un truc incroyable ou une masse d'emmerdes. Sur'ment les deux.
Mais bon, vaut vraiment mieux l'attendre, j'ai b'soin d'me restaurer avant, j'ai concrèt'ment pas eu d'moment pour souffler réel'ment depuis Aliaénon.
Et en parlants d'Aliaénon..."
Drac se met à chuchotter à Silmeria:
"M'dame Silmeria.... c'est vous qui nous avez envoyez ici ou pas? J'veux juste comprendre. Si c'est vous... pourquoi? Une raison particulière ou c'était un accid.....
Attendezattendezattendez, z'avez dit QUOI sur la Mort blanche?!"
[Drac parle aux autre et attend son seau d'eau.]
- Cromax
- Messages : 844
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 2 – Soir.
Dans le camp des maraudeurs, Leyna partit à la recherche de Sirius. En vain. Elle ne tarda pas, si elle demandait à un guerrier du cru, à apprendre qu’il était lui-même en mission de jauge avec les prisonniers qu’il avait libérés. Que si elle voulait plus d’informations sur lui, fallait voir avec Khotor (dont la tente lui fut indiquée), mais avec la précision que ce dernier était d’une humeur massacrante et qu’il vaudrait mieux attendre un peu avant de lui parler.
Les cris de Silmeria semblèrent contrarier quelque peu certains des campeurs du coin. Un type vêtu d’une lourde armure sur laquelle pesait une cape noire épaisse s’approcha et recommanda sans amabilité :
“Vous voulez pas la fermer ? Y’en a qui dorment. Devriez dormir aussi, d’ailleurs. Paraît qu’il y a des dingueries qui se préparent, faudra être en forme dans quelques heures.”
Il fut apporté à Dracaena un seau rempli d’eau, et une pelletée de terre noire et chargée de minéraux. Sans aucune trace végétale à l’intérieur. De la terre des profondeurs. De la terre qui n’avait jamais vu la lumière.
Mais désormais qu’allaient-ils faire ?
Dormir ? Aller trouver Khotor malgré l’avertissement ? Attendre le retour de Karel ? Discuter de l’aveu de Silmeria ? Le choix était leur.
_________________________
Dans le camp des encoulés, c’était le chaos le plus total. Au lieu de dormir calmement, Hart avait décidé qu’il était temps de se battre avec virulence, après avoir évité si longtemps la confrontation plus tôt. Et il en avait payé le prix. Une sale blessure le força à battre en retraite, non sans rallier ses alliés à sa cause. Et de quelle manière ! Une ferveur retrouvée s’empara du combat, et ses alliés redoublèrent de combativité pour défendre leur meneur. Il en profita pour se soigner temporairement, ôtant la lame de sa vilaine plaie et nourrissant le tout d’une potion. Une opération délicate, mais qu’il parvint à mener à bien sans aggraver la plaie. Elle se résorba partiellement après le métal sorti. Ça restait moche, mais au moins ça ne risquait plus de s’aggraver. Il ne put, en revanche, évidemment pas maintenir une quelconque posture de combat en se dérobant de la sorte. Mais il était à l’abri. Plus ou moins.
Lorsqu’il se releva d’un bond vif mais osé vu sa blessure, il constata néanmoins quelque chose de glaçant : la bataille était chaotique. Et... les deux camps se confondaient. Tous encagoulés, il remarqua que la ferveur inspirante avait atteint des personnes qui... s’entredéchiraient. Il avait pu le comprendre : l’odeur de pisse, c’était bien pour engager un combat, mais la violence prenait vite le dessus, et l’odeur âcre du sang passait au-delà. Devant lui, ça se battait, ça gisait, ça criait, ça souffrait. Brianne, une des seules à pouvoir être reconnue facilement, était aux prises avec le chef des Encoulés. Sebastian et l’Œil-Bleu se tenaient à l’écart, et nul n’osait plus sembler vouloir les approcher.
Quel était le sens de tout ça : seul Hart le savait. Mais ça tournait mal.
[HJ : Sil, Drac et Leyna, choisissez votre voie. En cas d’attente de Karel, ou de trouvage de Khotor, on fait ça en aparté (à un, deux ou trois). Si vous voulez parler entre vous, je peux ouvrir un chan discord, prévenez-moi. Hart, post unique pour dire quoi tu fais.]
[XP :
Leyna : 0,5 (arrivée au camp et recherche)
Hart : 3 (combat difficile)
Silmeria : 0,5 (arrivée au camp et gueuleries)
Drac : noté quand complété]
- Cromax
- Messages : 844
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 3 – Matinée.
Au Temple sacré des Hétaïres d’Ashaar, il ne fut guère complexe au duo des hommes de retrouver leur femelle de compagnie : Scarla était un peu à l’écart, à l’extérieur de la bâtisse mais présente tout de même, et ils purent la rejoindre sans peine. Elle était accompagnée d’un type à l’air vicelard que Mathis reconnut sans peine : c’était lui qui avait voulu le premier s’emparer de sa chatte. De retour bien tôt, il semblait attendre votre venue.

Scarla prit la parole en voyant sa paire d’alliés circonstanciels s’approcher.
“Voici Vektol. Un habitué des lieux. Il a marchandé avec la Maquerelle ce matin : son absolution contre trois services. Et il est là pour accomplir le premier : nous guider et nous protéger jusqu’à notre prochaine destination. La Patronne a mené son enquête, et il semblerait qu’une des filles aurait eu comme client un type qui prétend avoir vu un être aux cheveux violets se faire aborder par des autres types vêtus de violet, et prendre une sorte de... portail magique pour disparaître.”
Elle fit un commentaire en regardant Huyïn :
“C’est vraiment l’endroit de toutes les rumeurs.”
Et elle poursuivit pour tous.
“Il ne fait aucun doute qu’il s’agit de la SOMA. Un nom apparemment fort peu apprécié ici. Il semblerait qu’ils se cachent derrière une barrière d’ombres magiques, et Velkol ici présent a pour but de nous y mener. Une fois là-bas, par contre, nous n’avons aucun plan pour contacter les mages. Il paraîtrait que traverser ce voile est risqué. Je pense pouvoir essayer quelque chose.”
Elle se tourna vers sa clique, attendant d’éventuelles questions.
_____________________________
Ezra, Ezak et Xël furent donc mis à l’écart de la discussion. Bon gré mal gré. Ezak, plus proche, put observer le déroulement général de celle-ci. Dans un premier temps, Eryn resta fermée et distante. Puis, juste méfiante quand la conversation sembla commencer à dévier vers les yuimeniens. Un indice de cela : elle jetait des coups d’oeil réguliers vers Ezak, à l’extérieur de la bulle. Après quelques minutes, tout sembla se détendre entre elle et, après un dernier regard vers Ezak, la blonde jeta un sourire et la bulle s’assombrit, ses parois devenant mates et ne permettant plus d’y voir goutte. Peu de temps après, cependant, elle disparut et les deux femmes firent signe à Xël et Ezra d’approcher alors qu’elles-mêmes rejoignaient le chevalier.
Une fois le groupe rassemblé, Blanche prit la parole.
“Eryn a décidé d’écouter votre demande. Mais il va falloir être persuasifs et précis, j’vous préviens.”
Un sourire mauvais peignait son visage fou. Eryn regarda les trois avec un air distant.
“Nul ne contacte la SOMA sans une bonne raison. J’espère que la vôtre vaut le coup d’être entendue.”
_____________________________
Akihito passa le portail à son tour. La borgne le suivit, accompagnée de Ter l’Ascendant. La porte dimensionnelle se ferma derrière eux, et ils se retrouvèrent dans le noir inquiétant des Bouges. La borgne au cache-oeil doré murmura un son incompréhensible et une lueur violacée les entoura, éclairant les alentours. Aux pieds d’Akihito, son équipement confisqué se trouvait comme promis. Comme s’il avait été posé là plus tôt.
Ils étaient dans une salle étrange où le sang avait visiblement coulé. Il n’était pas sec, mais coagulait déjà pas mal. Quelques heures, sans doute. Le plus prenant, pourtant, était l’odeur. Un parfum de pourriture omniprésent. Et... de vieux sperme délaissé, pour ceux qui s’y connaissaient. Et l’origine en était claire : sous leurs pieds s’étendait un réseau de filaments blanchâtres et curieux, mous et visqueux. Comme si elle elle saignait ces veines gluantes, suintait cette curieuse matière. Pire : la substance semblait avoir rampé aux murs et au plafond en formant comme des arbres, des colonnes de fibres entrelacées.

Le matériel d’Aki était bien entendu posé dessus... Des silhouettes semblaient figées, tant à l’intérieur des colonnes qu’à l’extérieur. Des êtres humanoïdes, mais... comme corrompus et immobiles. Zephyr s’approcha de l’un d’eux, englué contre un mur, et l’inspecta un instant, commentant :
“Ils vivent encore. Mais c’est comme s’ils faisaient partie de... cette chose blanche répugnante. Ibrae ?”
La mage à la peau foncée se pencha sur le sol, qu’elle sembla analyser en y approchant une main. De petits tentacules en grimpèrent, comme pour tenter de l’attraper.
“ça aussi, ça vit. Et c’est mauvais, agressif. Expansif. Nous ferions bien de ne pas nous attarder dessus, si nous ne voulons pas finir comme eux.”
Et Zephyr Khatim de lancer :
“On peut cramer tout ça... Ter ?”
Mais la dénommée Ibrae l’interrompit.
“Non. On ne sait pas comment ça pourrait réagir. La destruction ne sera pas la réponse à tout, ici.”
“WEUH !”, s’écria le mage mâle.
Et la raison était évidente : du mur qu’il avait approché s’était décroché l’être qu’il avait examiné. Une créature déformée qui fit un pas lent vers lui, silencieuse, les ligaments blanchâtres encore attachés au dos, remuant mollement. Il leva doucement une main, alors que le magicien de la SOMA reculait, l’observant avec dégout.
“Ce n’est pas votre... amie, si ?”, demanda-t-il à Akihito.
____________________________
Yliria et ses compagnons d’exploration arrivèrent au niveau des Bouges, dans une forteresse du Soleil Noire bien gardée. Ils attirèrent maints regards curieux, mais n’y réagirent pas, fendant le territoire jusqu’à un haut mur fortifié. Là, le Général Somnis les attendait, et leur souhaita gravement :
“Bon courage. Vous pouvez compter sur mes Chevaliers, si besoin.”
La messagère du Grand-Maître opina sentencieusement du chef et passa la grille. Alors qu’elle se refermait derrière eux, la créature masquée leva une main et éclaira d’une lumière douce l’obscurité quasi totale qui s’étendait face à eux. Une grande et vaste grotte, au sol rougi de sang sec. Une couche telle qu’il avait du en pleuvoir des litres et des litres. Le sol en semblait presque constitué. À part ça, aucune présence d’aucune sorte. Sur les côtés et en face, les murs de la grotte étaient solidifiés et dressés de pierres taillées qui formaient des entrées, des rues et ruelles sombres et étroites. De vrais coupe-gorge. Surtout s’ils faisaient une entrée si lumineuse : ils se feraient repérer de loin. Mais la porte-parole semblait s’en moquer comme de sa première chaussette. Sans un mot, elle avança tout droit vers l’une d’elle, le pas militaire. Le masqué suivit, silencieux également. L’ambiance était pesante et froide. Menaçante.
[HJ : Mathis et Huyïn, discussion sur discord possible. Ezak et Xël, discussion de groupe possible. Aki, pas d’aparté possible au vu des deux derniers posts squelette. Post unique, donc. Yliria, post unique ou aparté, selon si tu as des choses à dires/demander.]
[XP :
Huyïn : 0,5 (aparté), 0,5 (nuit et recherche de Scarla)
Xël : 0,5 (attente)
Mathis : 0,5 (aparté), 0,5 (nuit et recherche de Scarla)
Ezak : 0,5 (observation)
Aki : noté quand complété.]
- Leyna
- Messages : 91
- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:29
Re: Les Bouges
Il n'y avais aucune trace du capitaine. Il en avait profité pour partir en mission sans elle ! Comment était-elle censé le protéger ? Elle finit par revenir vers les deux autres :
« Apparemment, le capitaine est déjà partie en mission. J'ai bien peur que nous n'ayons pas progressé sur un moyen de sortir d'ici. Et maintenant, nous avons cette chose blanche. Beaucoup de questions, mais toujours aucune réponse. »
Dracaena proposa de s'éloigner un peu pour discuter tranquillement.
« Nous pouvons trouver un coin, mais qu'avons-nous à dire ? Peut-être ces gens pourraient-ils nous renseigner sur la mort blanche ? Ou avec de la chance connaissent-ils un moyen de partir ? »
Pour l'oudio, il était peu probable que les maraudeurs puissent les aider, mais ses nouveaux « cultistes » pourraient peut-être en dire plus sur le sinistre phénomène. En revanche, il avait entendu que Silmeria venait d'ailleurs. Elle confirma avoir récemment échappée aux tréfonds. Plissant les yeux avec curiosité, Leyna demanda :
« Oh... et qu'avez-vous découvert, là-bas ? »
Pour toute réponse, elle après que Silmeria avait apparemment un moyen de leur faire quitter les lieux. Un totem qui, s'il n'était pas détruit, pouvait les ramener vers la surface... mais risquait d'amener quelque chose des tréfonds. Quelque chose qu'elle se refusa à définir. Drac semblait dubitatif. Leyna pinça les lèvres :
« Je n'aime pas ça, mais si c'est le seul moyen de partir, alors nous n'avons pas le choix. Mais nous devons d'abord retrouver le capitaine avant de partir. »
« Apparemment, le capitaine est déjà partie en mission. J'ai bien peur que nous n'ayons pas progressé sur un moyen de sortir d'ici. Et maintenant, nous avons cette chose blanche. Beaucoup de questions, mais toujours aucune réponse. »
Dracaena proposa de s'éloigner un peu pour discuter tranquillement.
« Nous pouvons trouver un coin, mais qu'avons-nous à dire ? Peut-être ces gens pourraient-ils nous renseigner sur la mort blanche ? Ou avec de la chance connaissent-ils un moyen de partir ? »
Pour l'oudio, il était peu probable que les maraudeurs puissent les aider, mais ses nouveaux « cultistes » pourraient peut-être en dire plus sur le sinistre phénomène. En revanche, il avait entendu que Silmeria venait d'ailleurs. Elle confirma avoir récemment échappée aux tréfonds. Plissant les yeux avec curiosité, Leyna demanda :
« Oh... et qu'avez-vous découvert, là-bas ? »
Pour toute réponse, elle après que Silmeria avait apparemment un moyen de leur faire quitter les lieux. Un totem qui, s'il n'était pas détruit, pouvait les ramener vers la surface... mais risquait d'amener quelque chose des tréfonds. Quelque chose qu'elle se refusa à définir. Drac semblait dubitatif. Leyna pinça les lèvres :
« Je n'aime pas ça, mais si c'est le seul moyen de partir, alors nous n'avons pas le choix. Mais nous devons d'abord retrouver le capitaine avant de partir. »
- Capitaine Hart
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Re: Les Bouges
Par chance, j’avais atterri en sol allié, et malgré le chaos autour de moi, j’ai pu profiter d’un instant où personne ne se jetait sur moi pour mener une opération que je ne répéterais pas deux fois. La potion agissait sur ma blessure assez vite pour fermer mes artères pendant que je retirais la lame importune. Muni d’un deuxième sabre et relevé de sitôt, j’ai pu constater à la fois l’efficacité de mes comparses et le chaos de la bataille. Le sang se déversait des deux côtés, et j’étais moi-même bien incapable d’affirmer si ceux qui gisaient étaient des nôtres ou pas.
L’erreur cruciale que j’ai commise, c’était d’avoir sous-estimé la hargne des Bougeux, après avoir été surpris par la docilité des gens du dessus. C’était un monde dans un monde, dans lequel les gens survivaient en combattant jusqu’à ce que leur corps ne tienne plus, et ceux qui se relevaient n’étaient pas toujours les plus chanceux. J’étais parti du principe qu’une fois leur moral mis à bas, les Encoulés seraient vite consumés par la panique, mais c’avait été une rage sanguinaire qui les avait animés à la place.
J’étais responsable de tout ce gâchis, et je devais absolument trouver un moyen d’y mettre fin. Mais je ne pouvais pas non plus me permettre de fuir avec mes gars. Je voulais leur assurer la pitance promise par les Maraudeurs, sans quoi, je n’étais qu’un imbécile aux vides promesses.
C’est dans ces moments-là qu’on prie pour une sorte d’intervention divine, mais si dieux il y avait à Ashaar, ils ne m’étaient sans doute pas favorables. Au lieu de me tourner vers l’insondable, je me suis souvenu des pierres dans ma poche.
Il y en avait une, je le savais, qui était liée à la lumière. Je ne savais pas ce qu’elle faisait précisément, mais j’aurais aimé être comme Sirat qui était capable d’éblouir une meute d’hommes-loups pour aider ses compagnons d’armes. C’était pour ça que je priais, alors que je sortais le caillou arrondi. Je connaissais l’incantation. On me l’avait révélée à Nyr. Toujours derrière mes hommes, j’ai levé le bras, à son bout la pierre de lumière.
« Reculez, arrêtez-vous tous, qui que vous soyez ! Stop !! »
J’ai serré la pierre si fort que mes os auraient pu s’y fondre. Au premier bras, j’ai joint le second après avoir rangé à ma ceinture les deux épées, comme un pèlerin appelant Yuïa devant les Monts Enneigés. J’espérais plus que tout un effet assez violent pour susciter une accalmie temporaire. Comme le flash de Sirat. Le visage tourné afin de me pas me faire éblouir, j’ai hurlé :
« Jet ! »
L’erreur cruciale que j’ai commise, c’était d’avoir sous-estimé la hargne des Bougeux, après avoir été surpris par la docilité des gens du dessus. C’était un monde dans un monde, dans lequel les gens survivaient en combattant jusqu’à ce que leur corps ne tienne plus, et ceux qui se relevaient n’étaient pas toujours les plus chanceux. J’étais parti du principe qu’une fois leur moral mis à bas, les Encoulés seraient vite consumés par la panique, mais c’avait été une rage sanguinaire qui les avait animés à la place.
J’étais responsable de tout ce gâchis, et je devais absolument trouver un moyen d’y mettre fin. Mais je ne pouvais pas non plus me permettre de fuir avec mes gars. Je voulais leur assurer la pitance promise par les Maraudeurs, sans quoi, je n’étais qu’un imbécile aux vides promesses.
C’est dans ces moments-là qu’on prie pour une sorte d’intervention divine, mais si dieux il y avait à Ashaar, ils ne m’étaient sans doute pas favorables. Au lieu de me tourner vers l’insondable, je me suis souvenu des pierres dans ma poche.
Il y en avait une, je le savais, qui était liée à la lumière. Je ne savais pas ce qu’elle faisait précisément, mais j’aurais aimé être comme Sirat qui était capable d’éblouir une meute d’hommes-loups pour aider ses compagnons d’armes. C’était pour ça que je priais, alors que je sortais le caillou arrondi. Je connaissais l’incantation. On me l’avait révélée à Nyr. Toujours derrière mes hommes, j’ai levé le bras, à son bout la pierre de lumière.
« Reculez, arrêtez-vous tous, qui que vous soyez ! Stop !! »
J’ai serré la pierre si fort que mes os auraient pu s’y fondre. Au premier bras, j’ai joint le second après avoir rangé à ma ceinture les deux épées, comme un pèlerin appelant Yuïa devant les Monts Enneigés. J’espérais plus que tout un effet assez violent pour susciter une accalmie temporaire. Comme le flash de Sirat. Le visage tourné afin de me pas me faire éblouir, j’ai hurlé :
« Jet ! »
- Ezak
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- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
J’attendis que mes compagnons se rapprochent assez pour prendre part à la parole. Mon regard resta fixé sur Eryn. Je sentais déjà que cette entrevue ne serait pas une discussion, mais une joute. Et j’avais l’intention d’y entrer les yeux ouverts.
« Bien le bonjour Eryn… Nos raisons sont bonnes. Nous venons d’un autre monde que celui d’Ashaar et nous avons été transportés ici, dans le vôtre, le jour du Don. Nous cherchons un moyen de rentrer chez nous, et certains pensent que notre présence est liée à la magie, probablement une puissante magie de téléportation. Or, il paraît que la SOMA est le rassemblement de mages le plus puissant d’Ashaar. — Bien que Blanche prétende vous être supérieure… Quoi qu’il en soit, on aimerait quérir vos connaissances. Savoir si vous pourriez être responsable de notre venue ici, et si ce n’était pas le cas, savoir si vous pourriez nous aider à faire le chemin inverse. Je pense que ce serait bénéfique à tous… »
Je marquai une pause. Je parlais beaucou certes, mais il fallait étaler les cartes. Ne pas leur laisser croire qu’on avançait à tâtons. Même si c’était le cas.
Notre hôte se tourna vers Blanche et déclara avec ironie :
« T’as raison, il est impudent. Presque autant que toi. C’est à moi de décider si vos raisons sont suffisamment bonnes ou non. Et en l’occurrence… je ne vois pas bien en quoi tout ceci pourrait intéresser la SOMA. Vous voulez nos connaissances… j’entends bien. Mais pourquoi devrions-nous vous les donner ? »
Un courant glacé passa dans ses mots. Elle ne cherchait pas à comprendre. Elle jaugeait. Mesurait la valeur d’un groupe hétéroclite débarqué de nulle part, porteur de promesses et d’inconnues. D’ailleurs je remarquai qu’elle était pas vraiment surprise par mes mots. Ils connaissaient notre existence.
Elle regarda ensuite Ezra, puis Xël, avec un sourire d’un mépris subtil :
« Les deux laquais taiseux d’un petit guerrier vantard. Blanche a toujours le don pour synthétiser avec pertinence la description des gens. »
Blanche ricana sous cape à sa remarque, satisfaite. J’eus un sourire bref, tiré par la commissure. Je refusais de me laisser piéger dans cette joute. Elle jouait sur mon terrain. La provocation, ça me connaissait.
« Vantard, absolument. Mais ces deux-là ne sont les laquais de personne. » Je désignai mes compagnons d’un mouvement de tête, avant de lancer un regard à Blanche, malicieux.
« Qu’est-ce que t’es mauvaise langue, Blanche. »
Je n’allais pas leur laisser la posture de supériorité sans la fissurer un peu. La voix moqueuse de Blanche fendit l’air comme un trait empoisonné :
« Mauvaise langue ? Tu veux goûter, mon petit guerrier ? »
Je me contentai d’un clin d’œil joueur, l’humeur presque badine sur ce mode de communication que j'avais établi avec la Noire. Puis je revins à Eryn, plus sérieux. Il était temps d'enfoncer le clou.
« Plus que des connaissances, nous voulons de l’aide. Réussir à ouvrir un portail vers chez nous, c’est aussi une possible porte de sortie pour vous. Nous vivons dans un monde libre, où l’on ne vous condamne pas à perpétuité pour avoir fait usage de votre magie. Chez nous, on ne vit pas enfermé sous terre, soumis à l’autorité de maîtres autoproclamés. Notre monde est libre, vaste, lumineux, divers… Et si vous ne voulez pas le quitter définitivement, nous avons de nombreuses connaissances et ressources qui pourraient vous aider, quels que soient les buts que vous poursuivez. Je crois que tout le monde peut y gagner. »
Je savais que j’y mettais un peu de vernis. Notre monde avait ses monstres aussi, ses lieux d’horreurs et d’enfermement, mais comparé à cette prison souterraine… il n’y avait rien de comparable.Enfin…
Eryn, elle, leva les yeux au ciel, agacée, ou peut-être simplement lasse de nos postures.
« Aide, connaissances… C’est du pareil au même. Et donc tout ce que vous auriez à nous offrir, c’est précisément la chose que vous nous demandez de vous donner ? Un accès à votre monde… »
Puis, sans masquer son mépris :
« Et c’est pour eux que tu es revenue à moi ? »
Je fis un pas de côté, léger, ironique, provocateur et je tournai un regard complice vers Xël.
« C’était pas censé être moi l’impudent ? »
Mon ton restait léger, détaché. Je refusais de me laisser entraîner dans leur jeu de domination. Xël en rajouta, s’inclinant avec une exagération théâtrale.
« Pardon maître, ça m’a échappé. »
Un rire discret m’échappa. Tout comme moi, même au bord d’un gouffre, il arrivait à jouer sans se laisser emporter par les provocations. C’est pour ça que je l’aimais bien. Eryn ne savait pas qu’elle avait affaire à deux représentants des peuples les plus fiers de Nirtim. Elle ne nous ferait pas perdre la tête.
Je repris, plus posé, plus dur :
« Parce que vous pensez que l’accès à notre monde suffira sans relations ? Notre monde est libre, pas candide. Personne ne vous donnera des ressources gratuitement. Ici, je suis personne, mais chez moi… j’ai un accès privilégié aux seigneurs de mon monde. On pourrait vous fournir nourriture, armes, bras… selon vos besoins. Vous aider à vaincre vos bourreaux. Nous sommes pleins de ressources qui n’existent pas dans ce monde. »
Je laissai passer un silence, jeaugeant cette membre de la SOMA. Ces lâches qui preferaient visible vivre comme des rats que de quérir une vrai liberté. Puis, avec nonchalance, je me dirigeai rapidement d’un simple appel de mes bottes enchantées, pour me poser à côté de Blanche, le bras posé sur ses épaules, désinvolte.
« Elle a pas tort, ta copine. Tu as effectivement un talent certain pour synthétiser avec pertinence la description des gens. »
Une provocation bien sentie, un retour à l’envoyeur qui fit mouche. Je n’étais pas là pour supplier. J’étais là pour négocier. Eryn, jeta un regard froid à Blanche. visiblement touchée par ma pique, puis elle recentra son regard sur moi. Son ton se fit plus incisif, plus tranchant.
« Mais… Qu’est-ce qui vous dit qu’on a envie d’avoir accès à votre monde ? Vous en semblez tellement persuadé que vous ne paraissez pas envisager que ça ne soit pas le cas. Et ce n’est pas le cas, à ma connaissance. Pour aucun d’entre nous. Nous nous sommes libérés de nos bourreaux, sommes auto-suffisants et réalisons notre but en ce monde : pratiquer et rechercher la magie. »
Elle se tourna vers Xël.
« Bon, d’accord. Vous serez peut-être un meilleur porte-parole de votre cause. Celui-ci semble cassé. J’ai compris votre demande d’aide. Et pourquoi vous vous tournez vers nous. Mais pas pour quelle raison nous devrions vous aider. »
Et puis, elle planta son regard dans celui d’Ezra. La voix glaciale.
« Ou vous ? Vous avez abandonné les couleurs du Soleil Noir ? Par ruse ou par dépit ? »
Un silence. Puis la voix d’Ezra, basse, rauque.
« Merde… »
Et moi… je sentis une pression s’abattre sur mes épaules. Mon attitude provocatrice s’envola. Comment elle avait su ?
Xël s’adressa à Ezra d’un ton calme, sans perdre son masque d’ironie douce :
« Pas la peine d’être vulgaire. Réponds que c’est par dépit. »
Il feinta un chuchotement en sa direction, puis tourna son attention vers Eryn, la voix plus grave. Il explique qu’aider à nous faire partir était bien mieux pour Ashaar, qui risquait’d”être chamboulé par notre présence. Moi, de mon côté, je raffermis la pression de mon bras sur l’épaule de Blanche, toujours planté là, comme si ce contact pouvait me rappeler qu’un semblant de calme régnait encore. Mais ce que je venais d’entendre de la bouche d’Eryn … Je pivotai légèrement vers elle, baissant à peine la voix tellement j’étais surpris.
« Comment elle sait ça ? On en a jamais fait mention. »
Je n’avais jamais évoqué le Soleil Noir. Ni elle. Pas de cette manière. Qu’est-ce que cette foutue Eryn savait de plus qu’elle ne disait ?
« On n'oublie pas le visage de celle qui te passe les menottes pour te condamner aux Bouges pour l'éternité. »
La réponse d’Eryn trancha comme une lame dans le silence. Je tournai vivement la tête vers Blanche. Son visage se crispa, son corps se tendit. Le contact que je maintenais se rompit d’un coup sec quand elle se dégagea de mon bras, comme si ma simple présence l’avait souillée.
« Putain, c'est quoi l'embrouille ? T'as pas fait ça, p'tit guerrier ? Tu me l'as pas mise autant à l'envers, hein ? »
Je restai figé une seconde. Une seule. Son ton me heurtait plus qu’il n’aurait dû. Je n’avais rien trahi. Elle le savait. C’était une saloperie de raccourci.
Eryn, elle, souriait. Satisfaite. Le genre de sourire qui cache un piège qui vient de se refermer.
« Je n'en ai cure. J'ai trouvé ma propre liberté ici bas. Mais ça ne fait que compliquer l'accomplissement de l'aide que vous demandez. Je doute que mes pairs apprécient ceux qui se lient aux anciens membres de l'Ordre du Soleil Noir. »
Elle plissa les yeux en direction d’Ezra. Je la sentis se raidir non loin.
« Ancienne ? »
Le regard de la capitaine glissa vers moi. Son silence en disait plus que n’importe quelle réponse : lèvres pincées, sourcils froncés, la main glissée lentement sur la garde de son arme.Un grondement sourd résonnait dans ma poitrine. Pas de colère. Pas encore. Plutôt cette sensation d’étau, quand tous les fils commencent à se tirer en même temps. Ça risquait de dégénerer à tout moment. Je me tournai vers Blanche, calmement, la voix posée :
« Hey du calme. Je t’ai jamais trahi. Dans l’accord qu’on a passé toi et moi, il a jamais été question de tes préférences relationnelles. »
Pas besoin de hausser le ton. La vérité avait son propre poids.
Puis je fis face à Eryn, sans détour :
« Oui, c’est une ancienne de l’ordre, qui a fini par ouvrir les yeux sur le système d’Ashaar. La mainmise, la corruption de ceux des Voix Hautes, le problème de ces condamnés aux petites peines qu’elle a elle-même aidé à arrêter et qui ne sont jamais remontés. C’est pourquoi elle est à nos côtés aujourd’hui. Nous, aussi, condamnés aux Bouges pour juste avoir ignoré les règles d’un monde qui nous est inconnu. On a tous de bonnes raisons d’en vouloir à l’Ordre, et à ces enfoirés de Lumineux. »
Eryn, demeura immobile, les yeux plissés, calculant.
« Grand bien lui fasse, alors. Comme quoi, même quand on est ébloui par le dogme, on peut parvenir à retrouver la vue. »
Je jetai un regard vers Ezra, cette fois plus doux. Apaisant. Je ne voulais pas qu’elle fasse de gestes stupides. Puis je revins à Eryn, les yeux bien plantés dans les siens.
« Quant à mon comparse, il ne vous menace pas. C’est un grand mage, l’un des plus puissants de mon monde, et pas du genre belliqueux. Nos écosystèmes sont si différents qu’effectivement, certains d’entre nous risquent de poser problème. Nous sommes du même monde, mais ne partageons pas les mêmes allégeances. Certains n’en auront que faire de vous. Peut-être prêteront-ils leurs talents à vos ennemis. Peut-être seront-ils capables de vous retrouver. Vous pensez cela impossible ? Pourtant, nous sommes là. Pourtant les Lumineux détiennent déjà la tête de l’équivalent d’un dieu de notre monde, capable de détruire les âmes rien que par sa voix. Pourtant, certains coopèrent déjà avec le Soleil Noir... Et pourtant votre immortalité est facile à surpasser pour certains d’entre nous. Les rumeurs vont vite dans les Bouges, renseignez-vous et je suis sûr que vous entendrez parler de corps en vie mais devenus des coquilles vides, après la Bataille de la Place du Don. »
Je n’avais pas haussé la voix. Je ne voulais pas l’effrayer. Je voulais la convaincre. Qu’elle comprenne que notre présence n’était pas un caprice mais une faille, béante, et qu’on était peut-être les seuls à pouvoir la refermer.
Xël renchérit donnant du poids à mes arguments, avant de parler or.
[
Un silence tendu s’installa. Blanche s’était reculée. Je sentais sa méfiance comme une lame entre mes omoplates. J’étais en train de perdre mon meilleur atout. Je devais le rattraper. Eryn, elle se détourna d’Ezra, intéressée par les mots de Xël.
« Un grand mage... Ça, ça pourrait être intéressant. Vous commencez à comprendre qu'on n’a rien sans rien, et qu’il faut piquer notre intérêt pour nous quémander de l’aide. Sans présumer de ces intérêts, parce que jusque-là vous vous plantiez sévère. »
Elle reprit, détaillant nos visages l’un après l’autre, la voix plus tranchante :
« Les Lumineux n’ont aucun moyen de descendre dans la Cité Inférieure. Les Noirs sont rongés par nos défenses au point de perdre toute raison. Il y a peu de chance qu’une poignée d’entre vous en vienne à bout. Et quand bien même ça serait le cas, nous l’attendrions de pied ferme. Vous êtes là, en ma compagnie, uniquement parce que j’en ai décidé ainsi. Grâce à Blanche. »
Elle soupira.
« Je n’ai aucun intérêt pour les rumeurs, fussent-elles fondées. Ce qui arrive aux Bouges ou à Ashaar ne nous concerne pas. Nous nous en sommes retirés pour nous concentrer sur la seule chose qui habite notre conception de la vie : la magie. »
Son regard revint sur Xël.
« Nous n’avons que faire de l’or, contrairement à tous ces imbéciles qui en sont les esclaves. On n’achète pas la SOMA. Mais votre venue d’un autre monde et vos aptitudes magiques peuvent intéresser les miens. D’autres des vôtres sont déjà passés par chez nous. Peut-être pourrais-je vous faire entrer... Et vous en profiteriez pour parler à un Conseiller, marchander connaissances contre savoirs. »
Son sourire était celui d’une femme qui venait de poser la dernière pièce d’un piège complexe.
« Mais là, c’est moi que vous devez convaincre. »
Le sourcil levé de Xël m’indiqua qu’il entrait dans la danse, plus joueur que jamais, ce qui m’arrangeait. L’attention se portait ailleurs.
Je me désintéressai aussitôt de la négociation. Ce n’était pas mon terrain, pas dans l’immédiat. Mes yeux revinrent vers Blanche. Je ne supportais pas de la sentir tendue, comme si elle se tenait sur le fil d’une lame. Chaque silence que je laissais provoquerait plus de doute.
« Quoi ? Tu vas pas me faire croire que tu flippes. Pas toi quand même ? T’as peur de quoi ? Que je te vende aux Noirs ? »
Sa réponse fusa, tranchante comme un éclat de verre :« Ouais, que tu sois un énième connard qui ne pense qu'à ses bourses. Que ton putain de discours libertaire soit qu'une tentative merdeuse de manipulation sur une nana que tu méprises et dont tu veux voir céder l'esprit déjà ébréché ! » Un rire fou ponctua son attaque. Elle riait, mais son regard était cinglant, furieux. Et mon cœur, lui, se serra. Elle n’avait rien compris. Ou elle refusait de comprendre. Je me figeai, un instant croyant comprendre, que Eryn négociait une relation sexuelle avec Xël et mo mais je revînt verd Blanche lâchant d’une voix calme, presque lasse :
« Tes faveurs m’intéressent pas, surtout après que tu m’aies raconté ton histoire personnelle. Je serais le pire des connards si je te faisais quoi que ce soit après ça. Et je ne veux certainement pas te briser. Pourquoi je ferais ça ? Ma qualité de chevalier m’impose un serment, et je le briserais si je devais profiter de toi et de ce qui t’as amenée jusqu’ici. Ma cible, ce sont les bourreaux de ce monde. Et je te l’ai dit et je le pense : je suis loyal. On a un accord. Celui qui s’en prend à toi doit s’attendre à trouver ma lame sur son chemin. Encore une fois, je te rappelle que depuis notre rencontre, je suis le seul à t’avoir fait confiance sans réserve, quand tous me poussaient à faire le contraire. Et t’ai-je montré une seule fois du mépris ? »
Mais elle répliqua, sans ciller :
« En me cachant l'identité de ta pute, oui. »
Je sentis Ezra se tendre à mes côtés. Un mouvement de main, et elle aurait sorti son arme. Je lui lançai un regard rapide, pour calmer la tempête qui grondait en elle.
Mais Blanche, elle, semblait s’être un peu apaisée. Elle me fixa droit dans les yeux, ses pupilles sombres comme des gouffres, et susurra dans un souffle:
« Nous verrons. »
Puis,, elle disparut, comme un songe qu’on efface du réveil. Bordel qu’est-ce qui venait de se passer ? Venais-je d’avoir une dispute de couple avec Blanche ? Interdit je revins vers Eryn et Xël, l’esprit préoccupé captant cette phrase :
« Si je promets de laisser vos queues dans l'état où elles sont, z’êtes sûrs que vous voulez pas vous amuser un peu ? »
Je la fixai un moment. C’était une belle femme comme le commentait Xël qui refusait sa proposition. Je pris un instant pesant mes mots, puis repris, voix posée :
« Ce que je veux surtout que vous promettiez, c’est que si l’on doit vous suivre, il n’arrive rien à mon amie, dû à son ancienne allégeance. »
Je désignai Ezra d’un signe de tête.`
« Êtes-vous capables de promettre que nous serons tous traités respectueusement ? »
« Je déconseille qu'elle nous accompagne : certains des miens pourraient ne pas apprécier, s'ils la reconnaissent. Mais je veux bien taire ce que je sais d'elle, si vous me convainquez… Et je ne peux rien promettre qui ne dépende pas de moi. Respectez nos règles, et vous serez respectés. Fâchez l'un des nôtres, et ce ne sera plus le cas. »
Elle souffla, lasse, comme si toute cette conversation la vidait :
« Mais on est encore loin d'y être. Puisque vous jouez les prudes, va falloir faire preuve d'un peu plus d'imagination que de jouer avec des cailloux pour me faire prendre le risque de vous emmener chez nous. Encore une fois, c’est bien gentil les trucs magiques, ça plaira sans doute à mes collègues, mais... j'en suis cernée tous les jours de la magie. Là, j’voudrais bien un truc qui me change. »
« Il est pas question de jouer les prudes… On négocie… Alors elle restera toujours avec nous. Pas question qu’elle se retrouve seule… Et on garde notre équipement avec nous. »
Je me tournai vers Ezra, mon ton s’adoucit aussitôt.
« Est-ce que ça te convient ? Si tu le sens pas, on le fait pas. »
J’avais peur pour elle, l’ennemie naturelle de la SOMA. J’étais prêt à rester avec elle et laisser Xël y aller seul.
« Et si c’est juste l’un d’entre nous, ça vous va ? Regardez-le, c’est un bel étalon. »
Xël me désigna comme on montre une monture de parade.
« Je suis sûr qu’il saura vous satisfaire. »
Je retins un soupir et lança à Xël un regard qui en disait long... Il se servait de moi pour echapper à tout ça. J’étais le pion dans ce jeu-là, visiblement.
« Le guerrier et la Noire. Mouais. J’aurais préféré un peu de diversité mâle. Pour me culbuter, tu peux garder ce que tu veux, mais t’auras pas tes armes chez la SOMA si je t’y mène. Hors de question. »
Ezra elle, semblait vouloir se plier à cette coquinerie, essayant de se convaincre qu’il y avait pire. Ah parcequ’elle était elle aussi dans l’équation…
« C’était pas le sens de ma question mais… d’accord. T’as raison, il y a pire. »
Je hochai doucement la tête, lui rendant son regard. Deux belles femmes prêtes à s’offrir. Oui, il y avait pire.
« Je crois qu’on a un accord. »
Puis, me tournant vers Xël :
« Tu veux t’extirper de tout ça ? D’accord, mais tu m’en dois une. »
« J’ai une mauvaise expérience de genre de… choses. Ça me bloquerait sans doute de toute façon. »
Eryn, elle, rayonnait de satisfaction.
« Bon. On s’y met ? » demanda-t-elle en scrutant nos deux visages.
Elle posa alors les yeux sur Xël.
« Je pensais que venir avec nous voir la SOMA vous aurait aussi intéressé. »
« Ah donc si je baise pas, je peux pas venir ? »
J’étouffai un rire sous cape. Le karma venait de rattraper Xël qui voulait me sacrifier sur l’autel de la luxure.
Hé bien ? C'était ma condition, non ? Et je n'ai rien eu en remplacement de votre offusquant refus."
Xël sembla perdre ses mots avant d’accepter de participer. «“Vous avez la serrure et on a chacun une clé si j’ai bien compris. C’est d’accord … J’accepte de participer. »
« Jolie image. » commentai-je, puis ajoutai :
« On y va ? J’ai hâte de lui retirer son air suffisant. » dis-je en fixant Eryn, les yeux brillants d’un défi glacé.
« J’espère qu’un air satisfait le remplacera, impétueux jeune homme. » me répondit Eryn d’un air mutin.
Ezra, elle, murmurait déjà une prière.
« Par la lumière... ne parlez de ça à personne. »
« Bien le bonjour Eryn… Nos raisons sont bonnes. Nous venons d’un autre monde que celui d’Ashaar et nous avons été transportés ici, dans le vôtre, le jour du Don. Nous cherchons un moyen de rentrer chez nous, et certains pensent que notre présence est liée à la magie, probablement une puissante magie de téléportation. Or, il paraît que la SOMA est le rassemblement de mages le plus puissant d’Ashaar. — Bien que Blanche prétende vous être supérieure… Quoi qu’il en soit, on aimerait quérir vos connaissances. Savoir si vous pourriez être responsable de notre venue ici, et si ce n’était pas le cas, savoir si vous pourriez nous aider à faire le chemin inverse. Je pense que ce serait bénéfique à tous… »
Je marquai une pause. Je parlais beaucou certes, mais il fallait étaler les cartes. Ne pas leur laisser croire qu’on avançait à tâtons. Même si c’était le cas.
Notre hôte se tourna vers Blanche et déclara avec ironie :
« T’as raison, il est impudent. Presque autant que toi. C’est à moi de décider si vos raisons sont suffisamment bonnes ou non. Et en l’occurrence… je ne vois pas bien en quoi tout ceci pourrait intéresser la SOMA. Vous voulez nos connaissances… j’entends bien. Mais pourquoi devrions-nous vous les donner ? »
Un courant glacé passa dans ses mots. Elle ne cherchait pas à comprendre. Elle jaugeait. Mesurait la valeur d’un groupe hétéroclite débarqué de nulle part, porteur de promesses et d’inconnues. D’ailleurs je remarquai qu’elle était pas vraiment surprise par mes mots. Ils connaissaient notre existence.
Elle regarda ensuite Ezra, puis Xël, avec un sourire d’un mépris subtil :
« Les deux laquais taiseux d’un petit guerrier vantard. Blanche a toujours le don pour synthétiser avec pertinence la description des gens. »
Blanche ricana sous cape à sa remarque, satisfaite. J’eus un sourire bref, tiré par la commissure. Je refusais de me laisser piéger dans cette joute. Elle jouait sur mon terrain. La provocation, ça me connaissait.
« Vantard, absolument. Mais ces deux-là ne sont les laquais de personne. » Je désignai mes compagnons d’un mouvement de tête, avant de lancer un regard à Blanche, malicieux.
« Qu’est-ce que t’es mauvaise langue, Blanche. »
Je n’allais pas leur laisser la posture de supériorité sans la fissurer un peu. La voix moqueuse de Blanche fendit l’air comme un trait empoisonné :
« Mauvaise langue ? Tu veux goûter, mon petit guerrier ? »
Je me contentai d’un clin d’œil joueur, l’humeur presque badine sur ce mode de communication que j'avais établi avec la Noire. Puis je revins à Eryn, plus sérieux. Il était temps d'enfoncer le clou.
« Plus que des connaissances, nous voulons de l’aide. Réussir à ouvrir un portail vers chez nous, c’est aussi une possible porte de sortie pour vous. Nous vivons dans un monde libre, où l’on ne vous condamne pas à perpétuité pour avoir fait usage de votre magie. Chez nous, on ne vit pas enfermé sous terre, soumis à l’autorité de maîtres autoproclamés. Notre monde est libre, vaste, lumineux, divers… Et si vous ne voulez pas le quitter définitivement, nous avons de nombreuses connaissances et ressources qui pourraient vous aider, quels que soient les buts que vous poursuivez. Je crois que tout le monde peut y gagner. »
Je savais que j’y mettais un peu de vernis. Notre monde avait ses monstres aussi, ses lieux d’horreurs et d’enfermement, mais comparé à cette prison souterraine… il n’y avait rien de comparable.Enfin…
Eryn, elle, leva les yeux au ciel, agacée, ou peut-être simplement lasse de nos postures.
« Aide, connaissances… C’est du pareil au même. Et donc tout ce que vous auriez à nous offrir, c’est précisément la chose que vous nous demandez de vous donner ? Un accès à votre monde… »
Puis, sans masquer son mépris :
« Et c’est pour eux que tu es revenue à moi ? »
Je fis un pas de côté, léger, ironique, provocateur et je tournai un regard complice vers Xël.
« C’était pas censé être moi l’impudent ? »
Mon ton restait léger, détaché. Je refusais de me laisser entraîner dans leur jeu de domination. Xël en rajouta, s’inclinant avec une exagération théâtrale.
« Pardon maître, ça m’a échappé. »
Un rire discret m’échappa. Tout comme moi, même au bord d’un gouffre, il arrivait à jouer sans se laisser emporter par les provocations. C’est pour ça que je l’aimais bien. Eryn ne savait pas qu’elle avait affaire à deux représentants des peuples les plus fiers de Nirtim. Elle ne nous ferait pas perdre la tête.
Je repris, plus posé, plus dur :
« Parce que vous pensez que l’accès à notre monde suffira sans relations ? Notre monde est libre, pas candide. Personne ne vous donnera des ressources gratuitement. Ici, je suis personne, mais chez moi… j’ai un accès privilégié aux seigneurs de mon monde. On pourrait vous fournir nourriture, armes, bras… selon vos besoins. Vous aider à vaincre vos bourreaux. Nous sommes pleins de ressources qui n’existent pas dans ce monde. »
Je laissai passer un silence, jeaugeant cette membre de la SOMA. Ces lâches qui preferaient visible vivre comme des rats que de quérir une vrai liberté. Puis, avec nonchalance, je me dirigeai rapidement d’un simple appel de mes bottes enchantées, pour me poser à côté de Blanche, le bras posé sur ses épaules, désinvolte.
« Elle a pas tort, ta copine. Tu as effectivement un talent certain pour synthétiser avec pertinence la description des gens. »
Une provocation bien sentie, un retour à l’envoyeur qui fit mouche. Je n’étais pas là pour supplier. J’étais là pour négocier. Eryn, jeta un regard froid à Blanche. visiblement touchée par ma pique, puis elle recentra son regard sur moi. Son ton se fit plus incisif, plus tranchant.
« Mais… Qu’est-ce qui vous dit qu’on a envie d’avoir accès à votre monde ? Vous en semblez tellement persuadé que vous ne paraissez pas envisager que ça ne soit pas le cas. Et ce n’est pas le cas, à ma connaissance. Pour aucun d’entre nous. Nous nous sommes libérés de nos bourreaux, sommes auto-suffisants et réalisons notre but en ce monde : pratiquer et rechercher la magie. »
Elle se tourna vers Xël.
« Bon, d’accord. Vous serez peut-être un meilleur porte-parole de votre cause. Celui-ci semble cassé. J’ai compris votre demande d’aide. Et pourquoi vous vous tournez vers nous. Mais pas pour quelle raison nous devrions vous aider. »
Et puis, elle planta son regard dans celui d’Ezra. La voix glaciale.
« Ou vous ? Vous avez abandonné les couleurs du Soleil Noir ? Par ruse ou par dépit ? »
Un silence. Puis la voix d’Ezra, basse, rauque.
« Merde… »
Et moi… je sentis une pression s’abattre sur mes épaules. Mon attitude provocatrice s’envola. Comment elle avait su ?
Xël s’adressa à Ezra d’un ton calme, sans perdre son masque d’ironie douce :
« Pas la peine d’être vulgaire. Réponds que c’est par dépit. »
Il feinta un chuchotement en sa direction, puis tourna son attention vers Eryn, la voix plus grave. Il explique qu’aider à nous faire partir était bien mieux pour Ashaar, qui risquait’d”être chamboulé par notre présence. Moi, de mon côté, je raffermis la pression de mon bras sur l’épaule de Blanche, toujours planté là, comme si ce contact pouvait me rappeler qu’un semblant de calme régnait encore. Mais ce que je venais d’entendre de la bouche d’Eryn … Je pivotai légèrement vers elle, baissant à peine la voix tellement j’étais surpris.
« Comment elle sait ça ? On en a jamais fait mention. »
Je n’avais jamais évoqué le Soleil Noir. Ni elle. Pas de cette manière. Qu’est-ce que cette foutue Eryn savait de plus qu’elle ne disait ?
« On n'oublie pas le visage de celle qui te passe les menottes pour te condamner aux Bouges pour l'éternité. »
La réponse d’Eryn trancha comme une lame dans le silence. Je tournai vivement la tête vers Blanche. Son visage se crispa, son corps se tendit. Le contact que je maintenais se rompit d’un coup sec quand elle se dégagea de mon bras, comme si ma simple présence l’avait souillée.
« Putain, c'est quoi l'embrouille ? T'as pas fait ça, p'tit guerrier ? Tu me l'as pas mise autant à l'envers, hein ? »
Je restai figé une seconde. Une seule. Son ton me heurtait plus qu’il n’aurait dû. Je n’avais rien trahi. Elle le savait. C’était une saloperie de raccourci.
Eryn, elle, souriait. Satisfaite. Le genre de sourire qui cache un piège qui vient de se refermer.
« Je n'en ai cure. J'ai trouvé ma propre liberté ici bas. Mais ça ne fait que compliquer l'accomplissement de l'aide que vous demandez. Je doute que mes pairs apprécient ceux qui se lient aux anciens membres de l'Ordre du Soleil Noir. »
Elle plissa les yeux en direction d’Ezra. Je la sentis se raidir non loin.
« Ancienne ? »
Le regard de la capitaine glissa vers moi. Son silence en disait plus que n’importe quelle réponse : lèvres pincées, sourcils froncés, la main glissée lentement sur la garde de son arme.Un grondement sourd résonnait dans ma poitrine. Pas de colère. Pas encore. Plutôt cette sensation d’étau, quand tous les fils commencent à se tirer en même temps. Ça risquait de dégénerer à tout moment. Je me tournai vers Blanche, calmement, la voix posée :
« Hey du calme. Je t’ai jamais trahi. Dans l’accord qu’on a passé toi et moi, il a jamais été question de tes préférences relationnelles. »
Pas besoin de hausser le ton. La vérité avait son propre poids.
Puis je fis face à Eryn, sans détour :
« Oui, c’est une ancienne de l’ordre, qui a fini par ouvrir les yeux sur le système d’Ashaar. La mainmise, la corruption de ceux des Voix Hautes, le problème de ces condamnés aux petites peines qu’elle a elle-même aidé à arrêter et qui ne sont jamais remontés. C’est pourquoi elle est à nos côtés aujourd’hui. Nous, aussi, condamnés aux Bouges pour juste avoir ignoré les règles d’un monde qui nous est inconnu. On a tous de bonnes raisons d’en vouloir à l’Ordre, et à ces enfoirés de Lumineux. »
Eryn, demeura immobile, les yeux plissés, calculant.
« Grand bien lui fasse, alors. Comme quoi, même quand on est ébloui par le dogme, on peut parvenir à retrouver la vue. »
Je jetai un regard vers Ezra, cette fois plus doux. Apaisant. Je ne voulais pas qu’elle fasse de gestes stupides. Puis je revins à Eryn, les yeux bien plantés dans les siens.
« Quant à mon comparse, il ne vous menace pas. C’est un grand mage, l’un des plus puissants de mon monde, et pas du genre belliqueux. Nos écosystèmes sont si différents qu’effectivement, certains d’entre nous risquent de poser problème. Nous sommes du même monde, mais ne partageons pas les mêmes allégeances. Certains n’en auront que faire de vous. Peut-être prêteront-ils leurs talents à vos ennemis. Peut-être seront-ils capables de vous retrouver. Vous pensez cela impossible ? Pourtant, nous sommes là. Pourtant les Lumineux détiennent déjà la tête de l’équivalent d’un dieu de notre monde, capable de détruire les âmes rien que par sa voix. Pourtant, certains coopèrent déjà avec le Soleil Noir... Et pourtant votre immortalité est facile à surpasser pour certains d’entre nous. Les rumeurs vont vite dans les Bouges, renseignez-vous et je suis sûr que vous entendrez parler de corps en vie mais devenus des coquilles vides, après la Bataille de la Place du Don. »
Je n’avais pas haussé la voix. Je ne voulais pas l’effrayer. Je voulais la convaincre. Qu’elle comprenne que notre présence n’était pas un caprice mais une faille, béante, et qu’on était peut-être les seuls à pouvoir la refermer.
Xël renchérit donnant du poids à mes arguments, avant de parler or.
[
Un silence tendu s’installa. Blanche s’était reculée. Je sentais sa méfiance comme une lame entre mes omoplates. J’étais en train de perdre mon meilleur atout. Je devais le rattraper. Eryn, elle se détourna d’Ezra, intéressée par les mots de Xël.
« Un grand mage... Ça, ça pourrait être intéressant. Vous commencez à comprendre qu'on n’a rien sans rien, et qu’il faut piquer notre intérêt pour nous quémander de l’aide. Sans présumer de ces intérêts, parce que jusque-là vous vous plantiez sévère. »
Elle reprit, détaillant nos visages l’un après l’autre, la voix plus tranchante :
« Les Lumineux n’ont aucun moyen de descendre dans la Cité Inférieure. Les Noirs sont rongés par nos défenses au point de perdre toute raison. Il y a peu de chance qu’une poignée d’entre vous en vienne à bout. Et quand bien même ça serait le cas, nous l’attendrions de pied ferme. Vous êtes là, en ma compagnie, uniquement parce que j’en ai décidé ainsi. Grâce à Blanche. »
Elle soupira.
« Je n’ai aucun intérêt pour les rumeurs, fussent-elles fondées. Ce qui arrive aux Bouges ou à Ashaar ne nous concerne pas. Nous nous en sommes retirés pour nous concentrer sur la seule chose qui habite notre conception de la vie : la magie. »
Son regard revint sur Xël.
« Nous n’avons que faire de l’or, contrairement à tous ces imbéciles qui en sont les esclaves. On n’achète pas la SOMA. Mais votre venue d’un autre monde et vos aptitudes magiques peuvent intéresser les miens. D’autres des vôtres sont déjà passés par chez nous. Peut-être pourrais-je vous faire entrer... Et vous en profiteriez pour parler à un Conseiller, marchander connaissances contre savoirs. »
Son sourire était celui d’une femme qui venait de poser la dernière pièce d’un piège complexe.
« Mais là, c’est moi que vous devez convaincre. »
Le sourcil levé de Xël m’indiqua qu’il entrait dans la danse, plus joueur que jamais, ce qui m’arrangeait. L’attention se portait ailleurs.
Je me désintéressai aussitôt de la négociation. Ce n’était pas mon terrain, pas dans l’immédiat. Mes yeux revinrent vers Blanche. Je ne supportais pas de la sentir tendue, comme si elle se tenait sur le fil d’une lame. Chaque silence que je laissais provoquerait plus de doute.
« Quoi ? Tu vas pas me faire croire que tu flippes. Pas toi quand même ? T’as peur de quoi ? Que je te vende aux Noirs ? »
Sa réponse fusa, tranchante comme un éclat de verre :« Ouais, que tu sois un énième connard qui ne pense qu'à ses bourses. Que ton putain de discours libertaire soit qu'une tentative merdeuse de manipulation sur une nana que tu méprises et dont tu veux voir céder l'esprit déjà ébréché ! » Un rire fou ponctua son attaque. Elle riait, mais son regard était cinglant, furieux. Et mon cœur, lui, se serra. Elle n’avait rien compris. Ou elle refusait de comprendre. Je me figeai, un instant croyant comprendre, que Eryn négociait une relation sexuelle avec Xël et mo mais je revînt verd Blanche lâchant d’une voix calme, presque lasse :
« Tes faveurs m’intéressent pas, surtout après que tu m’aies raconté ton histoire personnelle. Je serais le pire des connards si je te faisais quoi que ce soit après ça. Et je ne veux certainement pas te briser. Pourquoi je ferais ça ? Ma qualité de chevalier m’impose un serment, et je le briserais si je devais profiter de toi et de ce qui t’as amenée jusqu’ici. Ma cible, ce sont les bourreaux de ce monde. Et je te l’ai dit et je le pense : je suis loyal. On a un accord. Celui qui s’en prend à toi doit s’attendre à trouver ma lame sur son chemin. Encore une fois, je te rappelle que depuis notre rencontre, je suis le seul à t’avoir fait confiance sans réserve, quand tous me poussaient à faire le contraire. Et t’ai-je montré une seule fois du mépris ? »
Mais elle répliqua, sans ciller :
« En me cachant l'identité de ta pute, oui. »
Je sentis Ezra se tendre à mes côtés. Un mouvement de main, et elle aurait sorti son arme. Je lui lançai un regard rapide, pour calmer la tempête qui grondait en elle.
Mais Blanche, elle, semblait s’être un peu apaisée. Elle me fixa droit dans les yeux, ses pupilles sombres comme des gouffres, et susurra dans un souffle:
« Nous verrons. »
Puis,, elle disparut, comme un songe qu’on efface du réveil. Bordel qu’est-ce qui venait de se passer ? Venais-je d’avoir une dispute de couple avec Blanche ? Interdit je revins vers Eryn et Xël, l’esprit préoccupé captant cette phrase :
« Si je promets de laisser vos queues dans l'état où elles sont, z’êtes sûrs que vous voulez pas vous amuser un peu ? »
Je la fixai un moment. C’était une belle femme comme le commentait Xël qui refusait sa proposition. Je pris un instant pesant mes mots, puis repris, voix posée :
« Ce que je veux surtout que vous promettiez, c’est que si l’on doit vous suivre, il n’arrive rien à mon amie, dû à son ancienne allégeance. »
Je désignai Ezra d’un signe de tête.`
« Êtes-vous capables de promettre que nous serons tous traités respectueusement ? »
« Je déconseille qu'elle nous accompagne : certains des miens pourraient ne pas apprécier, s'ils la reconnaissent. Mais je veux bien taire ce que je sais d'elle, si vous me convainquez… Et je ne peux rien promettre qui ne dépende pas de moi. Respectez nos règles, et vous serez respectés. Fâchez l'un des nôtres, et ce ne sera plus le cas. »
Elle souffla, lasse, comme si toute cette conversation la vidait :
« Mais on est encore loin d'y être. Puisque vous jouez les prudes, va falloir faire preuve d'un peu plus d'imagination que de jouer avec des cailloux pour me faire prendre le risque de vous emmener chez nous. Encore une fois, c’est bien gentil les trucs magiques, ça plaira sans doute à mes collègues, mais... j'en suis cernée tous les jours de la magie. Là, j’voudrais bien un truc qui me change. »
« Il est pas question de jouer les prudes… On négocie… Alors elle restera toujours avec nous. Pas question qu’elle se retrouve seule… Et on garde notre équipement avec nous. »
Je me tournai vers Ezra, mon ton s’adoucit aussitôt.
« Est-ce que ça te convient ? Si tu le sens pas, on le fait pas. »
J’avais peur pour elle, l’ennemie naturelle de la SOMA. J’étais prêt à rester avec elle et laisser Xël y aller seul.
« Et si c’est juste l’un d’entre nous, ça vous va ? Regardez-le, c’est un bel étalon. »
Xël me désigna comme on montre une monture de parade.
« Je suis sûr qu’il saura vous satisfaire. »
Je retins un soupir et lança à Xël un regard qui en disait long... Il se servait de moi pour echapper à tout ça. J’étais le pion dans ce jeu-là, visiblement.
« Le guerrier et la Noire. Mouais. J’aurais préféré un peu de diversité mâle. Pour me culbuter, tu peux garder ce que tu veux, mais t’auras pas tes armes chez la SOMA si je t’y mène. Hors de question. »
Ezra elle, semblait vouloir se plier à cette coquinerie, essayant de se convaincre qu’il y avait pire. Ah parcequ’elle était elle aussi dans l’équation…
« C’était pas le sens de ma question mais… d’accord. T’as raison, il y a pire. »
Je hochai doucement la tête, lui rendant son regard. Deux belles femmes prêtes à s’offrir. Oui, il y avait pire.
« Je crois qu’on a un accord. »
Puis, me tournant vers Xël :
« Tu veux t’extirper de tout ça ? D’accord, mais tu m’en dois une. »
« J’ai une mauvaise expérience de genre de… choses. Ça me bloquerait sans doute de toute façon. »
Eryn, elle, rayonnait de satisfaction.
« Bon. On s’y met ? » demanda-t-elle en scrutant nos deux visages.
Elle posa alors les yeux sur Xël.
« Je pensais que venir avec nous voir la SOMA vous aurait aussi intéressé. »
« Ah donc si je baise pas, je peux pas venir ? »
J’étouffai un rire sous cape. Le karma venait de rattraper Xël qui voulait me sacrifier sur l’autel de la luxure.
Hé bien ? C'était ma condition, non ? Et je n'ai rien eu en remplacement de votre offusquant refus."
Xël sembla perdre ses mots avant d’accepter de participer. «“Vous avez la serrure et on a chacun une clé si j’ai bien compris. C’est d’accord … J’accepte de participer. »
« Jolie image. » commentai-je, puis ajoutai :
« On y va ? J’ai hâte de lui retirer son air suffisant. » dis-je en fixant Eryn, les yeux brillants d’un défi glacé.
« J’espère qu’un air satisfait le remplacera, impétueux jeune homme. » me répondit Eryn d’un air mutin.
Ezra, elle, murmurait déjà une prière.
« Par la lumière... ne parlez de ça à personne. »
- Huyïn
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- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
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Les yuiméniens ne mettent pas longtemps à retrouver la Carmin. À l’extérieur, elle semble les attendre en compagnie d'un inconnu qui ne dénote pas vraiment avec l'atmosphère du Temple. Un homme à peau blanche, crête défraichie comme un coq ayant passé une sale nuit, et un air pas du tout avenant. Scarla le présente comme Vektol, quelqu'un qui vient de négocier avec la Maquerelle pour être absout contre trois services. Et le premier est d'être leur guide dans les Quartiers Abandonnés. La chauve enchaine sur l'information première qu'ils étaient venus chercher, à savoir que l'un des nombreux clients a apparemment vu Naral Shaam être abordé par des individus revêtus de violet, et qu'ils auraient pris une sorte de portail pour disparaitre. Au commentaire à son endroit, Huyïn se contente d'un souffle entre amusement et satisfaction. Son intuition ne l'a donc pas laissé tomber. Ils ont bien retrouvé la piste de l'Hinïon grâce au Temple, et confirmé que la SOMA s'était intéressée à lui. Le groupe de mages ne pouvait pas réagir autrement, car qui laisserait filer l'occasion d'entrer en relation avec un Dragon ?
La Carmin enchaine, confirmant l'inimitié portée à la SOMA dans les environs et que la barrière d'ombres magiques serait bien la clé pour les retrouver. Les y accompagner est l'objectif de la nouvelle pièce rapportée, mais il n'y a aucun plan d'établi une fois sur place. La traversée de ce rideau est dite risquée, mais la jeune femme semble avoir une idée derrière la tête à ce propos. Difficile d'établir la moindre théorie avant de s'y trouver.
Lorsque leur interlocutrice se tait, attendant visiblement des questions, le blond se présente puis s'enquiert de la durée du voyage et suggère de se munir de couvertures et de provisions. À cela, le Tigre ne peut que le lorgner avec un brin d'indifférence, blasé par ce qu'il entend. Croit-il réellement pouvoir faire des emplettes de ce type aussi aisément dans les Bouges, où ce genre de denrées se dispute dans le sang sur la place accueillant les arrivants ? Naïf. Huyïn reporte son attention sur l'homme à crête, voulant savoir si par habitant des lieux, il était question d'un groupe résidant dans le quartier visé ou s'il est un indépendant. Le dénommé Vektol commence par hausser un sourcil à la demande du blondinet, se moquant de sa sous-entendue crainte du froid avant d'indiquer qu'il est toujours possible de dénicher des provisions avec de l'or. Et de lui en céder un peu, au passage.
"Client.", répond Scarla, amenant le Tigre à comprendre qu'il avait mal interprété l'expression.
Toutefois, la pièce rapportée précise d'elle-même faire partie de la Horde, indiquant simplement que tout le monde est égal dans le coin. Tant que les paiements se font sans grabuge.
"Ainsi vous serez notre guide... J'imagine que cela signifie que vous avez l'expérience des Quartiers Abandonnés.", commence-t-il, ramenant la conversation sur le sujet du jour. "Par intérêt pour votre Clan ou plutôt personnel, type promenade digestive pour se remettre dans le bain après avoir bénéficié des services du Temple ?"
"Je connais. Un peu. Parce qu'avec les Hordes, on aime bien fouiner pour savoir où on s'trouve et quelles sont les possibilités.", répond-il avant de s'assombrir. "Mais ça aura rien d'une promenade digestive."
Huyïn acquiesce à la déclaration.
"Vue la description faite, cela semble une évidence... Deux points que j'aimerais connaître avant de partir : les règles pour minimiser nos chances d'infortune, et si d'autres des vôtres seront dans les parages pour garder cet esprit 'Horde'."
Si l'homme est expérimenté, il saura les conseiller sur les pièges à éviter et les imbécilités à ne pas faire là-bas. Quant à la seconde question, le Woran est simplement intrigué, souhaitant savoir si un membre des Hordes est capable d'évoluer sans l'appui des siens ou si justement certains de ses compagnons l'attendent plus loin pour former une meute plus conséquente.
"Heu... On n'a pas trop l'habitude de venir se faire poncer la queue en groupe, si c'est vot' question."
Non... Ce n'était évidemment pas le sens de la question, et le Tigre se masse lentement le coin des yeux pour ne pas laisser ce brin d'irritation prendre racine alors qu'ils n'ont pas mis une patte devant l'autre en direction de leur objectif. Quelque part, Huyïn songe que c'est de sa faute, car les ashaaris croisés jusque-là ont toujours eu du mal avec la subtilité, les sous-entendus et le suivi de raisonnement. Il se contente de pousser un lent souffle de la truffe et de garder ses remarques pour lui pendant que l'autre poursuit.
"Donc non, c'pas trop le coin de la Horde, qu'on va voir. Quant à ne pas se mettre en danger... Bien... Ne pas aller là où on va c'est une bonne idée. Pour le reste, on va la jouer discret et prier la Lumière que rien de chiant nous tombe dessus. Des cinglés des chaînes ou des cannibales à la con. Ou juste des bandits de merde qui verraient en nous du menu fretin.", lâche-t-il avant de regarder Mathis. "Même si vot' garde du corps là, il est bien dissuasif quand même."
Dissuasif ? Huyïn observe brièvement le blond à leurs côtés, ne lui trouvant pas vraiment quelque chose de spécial. Mais peut-être est-ce lié à la mauvaise impression que l'humain lui a faite dès le début. Il s'illustrera possiblement positivement plus tard, s'il se tient effectivement à sa stratégie et ne prend pas ses jambes parées d'un objet magique à son cou au moindre danger. Les yeux vert pâle du Félin passent du yuiménien à Scarla après avoir pensé à toutes les rencontres désagréables possibles, et les quelques actes ayant permis de se tirer de ces mauvais pas.
"On dit que j'ai une chance insolente. Reste à espérer qu'elle se manifeste d'elle-même plutôt que suite à une sale histoire, pour une fois...", fait-il en croisant les bras. Il tourne son attention sur leur guide, plissant un peu le regard. "Simple curiosité... Comment quelqu'un qui a l'habitude des lieux est-il parvenu à se mettre le Temple à dos ?"
C'est étonnamment Mathis qui prend la parole pour répondre à la place de l'ashaari, avec un petit sourire qui en dit long.
"Le temple est neutre, il y a des règles à respecter et il ne les a pas toutes respectées. Mais je constate que La Grande Maquerelle est clémente. Et ma foi, l'arrangement qu'elle a pris, nous sera d'un grand service."
"Voilà, oais.", confirme l'apostrophé, ne souhaitant visiblement pas s'attarder sur ce point.
Tiens. Est-ce que cela aurait un lien avec la scène causée la veille et qui a permis une belle démonstration de puissance ? Ce serait donc cet individu qui a voulu mettre les pattes sur le compagnon quadrupède du yuiménien, et ce sans savoir de quoi il s'agissait ? Faut-il manquer de jugeote pour céder à son impulsivité de la sorte. L’Équilibre l'a puni pour cela en lui faisant contracter une dette certaine auprès du Temple. Il faudra sans doute le garder à l’œil pour qu'il n'aille pas tenter de chaparder autre chose, ce qui pourrait arriver puisque personne ne sera en mesure de le prendre par le col en cas de mauvaise conduite, ni de le contredire s'il revient seul en prétendant que le groupe est tombé aux mains des résidents, et qu'il n'a rien pu faire pour aider.
"Bon. On y va ?", intervient la femme chauve.
Le Woran glisse le regard vers Mathis, curieux de savoir s'il va persister dans son idée d'approvisionnement, puis il rajuste son luth en regardant les autres.
"Prêt."
Et ses yeux se tournent vers la grotte, ses pensées allant à Naral Shaam. Aura-t-il eu le temps de rallier la SOMA à sa cause ou tenteront-ils quelque chose de stupide comme le contraindre à les aider dans une tâche ou une autre en échange de leur soutien ? Se sera-t-il montré assez persuasif et est-il déjà reparti sur Yuimen grâce à eux ? La perspective de le retrouver emplit le Tigre de détermination. Qui sait ? Le Dragon Mauve aura peut-être vécu quelque chose de particulièrement inspirant qu'il pourra mettre en musique.
Dans tous les cas, Huyïn a hâte de retrouver la compagnie d'un des rares êtres fréquentables de ce monde détestable.
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Les yuiméniens ne mettent pas longtemps à retrouver la Carmin. À l’extérieur, elle semble les attendre en compagnie d'un inconnu qui ne dénote pas vraiment avec l'atmosphère du Temple. Un homme à peau blanche, crête défraichie comme un coq ayant passé une sale nuit, et un air pas du tout avenant. Scarla le présente comme Vektol, quelqu'un qui vient de négocier avec la Maquerelle pour être absout contre trois services. Et le premier est d'être leur guide dans les Quartiers Abandonnés. La chauve enchaine sur l'information première qu'ils étaient venus chercher, à savoir que l'un des nombreux clients a apparemment vu Naral Shaam être abordé par des individus revêtus de violet, et qu'ils auraient pris une sorte de portail pour disparaitre. Au commentaire à son endroit, Huyïn se contente d'un souffle entre amusement et satisfaction. Son intuition ne l'a donc pas laissé tomber. Ils ont bien retrouvé la piste de l'Hinïon grâce au Temple, et confirmé que la SOMA s'était intéressée à lui. Le groupe de mages ne pouvait pas réagir autrement, car qui laisserait filer l'occasion d'entrer en relation avec un Dragon ?
La Carmin enchaine, confirmant l'inimitié portée à la SOMA dans les environs et que la barrière d'ombres magiques serait bien la clé pour les retrouver. Les y accompagner est l'objectif de la nouvelle pièce rapportée, mais il n'y a aucun plan d'établi une fois sur place. La traversée de ce rideau est dite risquée, mais la jeune femme semble avoir une idée derrière la tête à ce propos. Difficile d'établir la moindre théorie avant de s'y trouver.
Lorsque leur interlocutrice se tait, attendant visiblement des questions, le blond se présente puis s'enquiert de la durée du voyage et suggère de se munir de couvertures et de provisions. À cela, le Tigre ne peut que le lorgner avec un brin d'indifférence, blasé par ce qu'il entend. Croit-il réellement pouvoir faire des emplettes de ce type aussi aisément dans les Bouges, où ce genre de denrées se dispute dans le sang sur la place accueillant les arrivants ? Naïf. Huyïn reporte son attention sur l'homme à crête, voulant savoir si par habitant des lieux, il était question d'un groupe résidant dans le quartier visé ou s'il est un indépendant. Le dénommé Vektol commence par hausser un sourcil à la demande du blondinet, se moquant de sa sous-entendue crainte du froid avant d'indiquer qu'il est toujours possible de dénicher des provisions avec de l'or. Et de lui en céder un peu, au passage.
"Client.", répond Scarla, amenant le Tigre à comprendre qu'il avait mal interprété l'expression.
Toutefois, la pièce rapportée précise d'elle-même faire partie de la Horde, indiquant simplement que tout le monde est égal dans le coin. Tant que les paiements se font sans grabuge.
"Ainsi vous serez notre guide... J'imagine que cela signifie que vous avez l'expérience des Quartiers Abandonnés.", commence-t-il, ramenant la conversation sur le sujet du jour. "Par intérêt pour votre Clan ou plutôt personnel, type promenade digestive pour se remettre dans le bain après avoir bénéficié des services du Temple ?"
"Je connais. Un peu. Parce qu'avec les Hordes, on aime bien fouiner pour savoir où on s'trouve et quelles sont les possibilités.", répond-il avant de s'assombrir. "Mais ça aura rien d'une promenade digestive."
Huyïn acquiesce à la déclaration.
"Vue la description faite, cela semble une évidence... Deux points que j'aimerais connaître avant de partir : les règles pour minimiser nos chances d'infortune, et si d'autres des vôtres seront dans les parages pour garder cet esprit 'Horde'."
Si l'homme est expérimenté, il saura les conseiller sur les pièges à éviter et les imbécilités à ne pas faire là-bas. Quant à la seconde question, le Woran est simplement intrigué, souhaitant savoir si un membre des Hordes est capable d'évoluer sans l'appui des siens ou si justement certains de ses compagnons l'attendent plus loin pour former une meute plus conséquente.
"Heu... On n'a pas trop l'habitude de venir se faire poncer la queue en groupe, si c'est vot' question."
Non... Ce n'était évidemment pas le sens de la question, et le Tigre se masse lentement le coin des yeux pour ne pas laisser ce brin d'irritation prendre racine alors qu'ils n'ont pas mis une patte devant l'autre en direction de leur objectif. Quelque part, Huyïn songe que c'est de sa faute, car les ashaaris croisés jusque-là ont toujours eu du mal avec la subtilité, les sous-entendus et le suivi de raisonnement. Il se contente de pousser un lent souffle de la truffe et de garder ses remarques pour lui pendant que l'autre poursuit.
"Donc non, c'pas trop le coin de la Horde, qu'on va voir. Quant à ne pas se mettre en danger... Bien... Ne pas aller là où on va c'est une bonne idée. Pour le reste, on va la jouer discret et prier la Lumière que rien de chiant nous tombe dessus. Des cinglés des chaînes ou des cannibales à la con. Ou juste des bandits de merde qui verraient en nous du menu fretin.", lâche-t-il avant de regarder Mathis. "Même si vot' garde du corps là, il est bien dissuasif quand même."
Dissuasif ? Huyïn observe brièvement le blond à leurs côtés, ne lui trouvant pas vraiment quelque chose de spécial. Mais peut-être est-ce lié à la mauvaise impression que l'humain lui a faite dès le début. Il s'illustrera possiblement positivement plus tard, s'il se tient effectivement à sa stratégie et ne prend pas ses jambes parées d'un objet magique à son cou au moindre danger. Les yeux vert pâle du Félin passent du yuiménien à Scarla après avoir pensé à toutes les rencontres désagréables possibles, et les quelques actes ayant permis de se tirer de ces mauvais pas.
"On dit que j'ai une chance insolente. Reste à espérer qu'elle se manifeste d'elle-même plutôt que suite à une sale histoire, pour une fois...", fait-il en croisant les bras. Il tourne son attention sur leur guide, plissant un peu le regard. "Simple curiosité... Comment quelqu'un qui a l'habitude des lieux est-il parvenu à se mettre le Temple à dos ?"
C'est étonnamment Mathis qui prend la parole pour répondre à la place de l'ashaari, avec un petit sourire qui en dit long.
"Le temple est neutre, il y a des règles à respecter et il ne les a pas toutes respectées. Mais je constate que La Grande Maquerelle est clémente. Et ma foi, l'arrangement qu'elle a pris, nous sera d'un grand service."
"Voilà, oais.", confirme l'apostrophé, ne souhaitant visiblement pas s'attarder sur ce point.
Tiens. Est-ce que cela aurait un lien avec la scène causée la veille et qui a permis une belle démonstration de puissance ? Ce serait donc cet individu qui a voulu mettre les pattes sur le compagnon quadrupède du yuiménien, et ce sans savoir de quoi il s'agissait ? Faut-il manquer de jugeote pour céder à son impulsivité de la sorte. L’Équilibre l'a puni pour cela en lui faisant contracter une dette certaine auprès du Temple. Il faudra sans doute le garder à l’œil pour qu'il n'aille pas tenter de chaparder autre chose, ce qui pourrait arriver puisque personne ne sera en mesure de le prendre par le col en cas de mauvaise conduite, ni de le contredire s'il revient seul en prétendant que le groupe est tombé aux mains des résidents, et qu'il n'a rien pu faire pour aider.
"Bon. On y va ?", intervient la femme chauve.
Le Woran glisse le regard vers Mathis, curieux de savoir s'il va persister dans son idée d'approvisionnement, puis il rajuste son luth en regardant les autres.
"Prêt."
Et ses yeux se tournent vers la grotte, ses pensées allant à Naral Shaam. Aura-t-il eu le temps de rallier la SOMA à sa cause ou tenteront-ils quelque chose de stupide comme le contraindre à les aider dans une tâche ou une autre en échange de leur soutien ? Se sera-t-il montré assez persuasif et est-il déjà reparti sur Yuimen grâce à eux ? La perspective de le retrouver emplit le Tigre de détermination. Qui sait ? Le Dragon Mauve aura peut-être vécu quelque chose de particulièrement inspirant qu'il pourra mettre en musique.
Dans tous les cas, Huyïn a hâte de retrouver la compagnie d'un des rares êtres fréquentables de ce monde détestable.
-- >
- Xël
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- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Je patiente tandis que la discussion entre les deux femmes se poursuit à l'abri des oreilles et même pendant un instant des regards. Aucun autre membre du SOMA ne vient perturber notre rencontre et finalement la bulle disparait et nous sommes tout trois invités à approcher pour entendre la raison que nous ayons de vouloir trouver son clan.
Je laisse Ezak entamer le début des négociations que je sais déjà seront ponctués de provocations. Et ça ne traîne pas, il suffit de quelques phrases pour qu'on me désigne comme laquais taiseux. Avoir si vite raison déclenche chez moi un rire léger. Quoi qu'il en soit les propositions qu'Ezak énonce sont loin d'intéresser notre interlocutrice. D'après la mage, personne n'a l'envie de quitter cet endroit, arguant qu'ils sont libres, auto-suffisants et s'adonnent sans complexes ni crainte à l'étude de la magie. C'est dire que pouvoir observer un ciel bleu, marcher pieds nu dans l'herbe fraîche d'un jardin Ynorien ou s'asseoir dans du sable chaud en contemplant l'océan ça leur en touche une sans faire bouger l'autre. Elle semble alors se désintéresser du chevalier pour se tourner vers moi puis vers Ezra qu'elle a reconnu comme étant un membre du Soleil Noir ce qui arrache un juron à notre camarade.
« Pas la peine d’être vulgaire. Réponds que c’est par dépit. »
Dis-je à Ezra en feintant un chuchotement. Une pointe de sarcasme pour éviter que cela dégénère. Ca devait arriver à un moment ou un autre, il me semblait même avoir cru un instant que Blanche était déjà au courant. Eryn n'a pas attaqué, ça signifie que les négociations se poursuivent, tout ça n'est qu'un prétexte pour affaiblir notre position. Si ça se trouve c'est un coup de bluff qui a fonctionné, mais si c'est le cas c'est vraiment un coup de génie. Mais non, Eryn ici présente est simplement une des prisonnière d'Ezra.
Je prends la suite de la conversation tandis qu'elle s'amuse de la réaction de Blanche qui doit se sentir bien idiote de n'avoir rien vu venir. J'avoue que ça m'amuse aussi mais c'est avec lassitude que j'argumente à mon tour.
« Si nous repartons chez nous, tout rentrera dans l’ordre et vous pourrez reprendre le cours de vos vies. Si nous restons ici c’est certain que ça va dégénérer. C’est pas qu’on porte la poisse mais tout a toujours tendance à partir en couilles quand des aventuriers de Yuimen passent quelque part. Et parmi ceux qui sont sur Ashaar y a de sacrés spécimens… »
Je pense à Silmeria et Naral qui sont sans doute les plus chaotiques d'entre nous. J'ai aussi une pensée pour le pirate Sirius, à chaque fois que le l'aperçois j'ai la sensation qu'une situation va partir en vrille. Mais au fond, aucun de nous ne vaut mieux que l'autre, on est tous des tarés et c'est ce qui me rend d'un coup si las.
Eryn prend ça comme une menace alors que ce n'était qu'une sincère description de notre groupe. Ezak tente de la rassurer et prétend qu'Erza est une ancienne du Soleil Noir, condamnée pour s'être rebellée, essayant au passage de désigner un ennemi commun, deux même : le Soleil Noir et les Lumineux. Plutôt malin mais ça ne prend pas non plus.
« Il a raison ce n’était pas une menace, seulement un triste fait. Elle avait une vie banale avant, on a débarqué et voilà qu’elle est condamnée à errer dans la cité inférieure avec nous. Heureusement qu’on est des gens plutôt agréables. »
Dis-je toujours las avant de soupirer.
« On va pas attendre le prochain tintement de cloche. Si vous voulez pas nous rendre service alors dites nous plutôt combien cela nous coûterait. »
"Grand bien lui fasse, alors. Comme quoi, même quand on est ébloui par le dogme, on peut parvenir à retrouver la vue."
Elle s'intéresse d'un coup à moi quand Ezak me désigne dans la conversation comme étant un grand mage.
"Un grand mage... Ca, ça pourrait être intéressant. Vous commencez à comprendre qu'on n'a rien sans rien, et qu'il faut piquer notre intérêt pour nous quémander de l'aide. Sans présumer de ces intérêts, parce que jusque là vous vous plantiez sévère."
Elle explicite.
"Les Lumineux n'ont aucun moyen de descendre dans la Cité Inférieure. Les Noirs sont rongés par nos défenses au point de perdre toute raison. Il y a peu de chance qu'une poignée d'entre vous en vienne à bout. Et quand bien même ça serait le cas, nous l'attendrions de pied ferme. Vous êtes là, en ma compagnie, uniquement parce que j'en ai décidé ainsi. Grâce à Blanche. Je n'ai aucun intérêt pour les rumeurs, fussent-elles fondées. Ce qui arrive aux Bouges ou à Ashaar ne nous concerne pas. Nous nous en sommes retirés pour nous concentrer sur la seule chose qui habite notre conception de la vie : la magie."
Dit-elle en soupirant avant de se tourner vers moi à nouveau:
"Nous n'avons que faire de l'or, contrairement à tous ces imbéciles qui en sont les esclaves. On n'achète pas la SOMA. Mais votre venue d'un autre monde et vos aptitudes magiques peuvent intéresser les miens. D'autres des vôtres sont déjà passés par chez nous. Peut-être pourrais-je vous faire entrer... Et vous en profiteriez pour parler à un Conseiller, marchander connaissances contre savoirs."
Un sourire calculateur se dessine sur ses lèvres.
"Mais là, c'est moi que vous devez convaincre."
« Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? L’or ne vous intéresse pas, j’imagine que vous avez de quoi manger. Si vous voulez savoir quelque chose à propos de Yuimen vous n’avez qu’à poser des questions je suis disposé à y répondre… »
Demandais-je en haussant un sourcil tandis qu'Ezak se préoccupe de Blanche qui se tient désormais à l'écart.
"Si vous pouviez déjà dire à votre ami de traumatiser la mienne, ça serait un bon premier pas. Les miens s'intéresseront à votre monde. Moi... je ne sais pas ce que je pourrais vouloir. Autre chose. Quelque chose de différent. Vous seriez tenté par une aventure sexuelle avec moi... Et votre ami ?"
Ah putain c'est donc ça ! Elle veut goûter de la viande étrangère. Mauvaise image étant donné que des cannibales se promènent dans les couloirs. Je rétorque, méfiant:
« Vous avez une amie qui a pour passion la confection de bijoux avec des bites tranchées. Je ne voudrais pas qu’il vous vienne à l’idée d’ajouter la mienne à sa collection. Mais si vous vous intéressez à la magie j’ai peut être quelque chose qui pourrait vous plaire... »
Non vraiment l'idée ne me plait pas. Elle aurait pu en d'autres circonstances même si l'idée de partager ça avec Ezak me dérange. J'ai un mauvais souvenir de ce genre de ... Enfin je préfère ne plus y penser. Je préfère trouver autre chose.
« J’ignore si ça peut fonctionner ici mais essayez… fermez les yeux et pensez à un endroit qui s’appelle Ouesseort, imaginez une grande cité au bord d’une grande étendue d’eau qui s’étend jusqu’à l’horizon. »
Eryn accepte et semble un instant moins provocatrice, désignant l'objet comme incroyable. Elle pose des questions sur son fonctionnement et se rend compte de la différence entre une cité qui surplombe un océan et un amas de galerie sous terre. Je peux même dire à cet instant que je suis attendri par sa réaction.
« J’imagine qu’au dessus de nos têtes il doit y avoir des paysages similaires. Ce n’est pas chez nous non, c’est un autre monde qui s’appelle Aliaénon. Il y existe des mages de vision, j’imagine qu’une partie de leur pouvoir est incrustée dans ce collier. J’accepte de vous le confier avec la description d’autres lieux en échange de votre aide pour que mes semblables puissent retourner sur Yuimen. Qu’en dites vous ? »
"Nous ignorons ce qui trône au-dessus de nos têtes. C'est... vous dire à quel point il est peu probable que nous puissions vous aider à retourner chez vous. Mais bon..."
Elle sourit. Un sourire ... sincère ?
"Je ne suis pas la SOMA. Je peux juste vous faire entrer en contact avec notre Conseil. Eux décideront quoi faire. Et ce n'est pas avec une babiole, toute magique qu'elle soit, que vous les convaincrez. Mais nous n'en sommes pas là."
Elle avise Ezak de pied en cap.
"Si je promets de laisser vos queues dans l'état où elles sont, z'êtes sûrs que vous voulez pas vous amuser un peu ?"
Elle me rend le collier tout en commentant:
"C'est intéressant. Puissant sans doute. Mais l'intérêt m'est plutôt limité. Je n'ai aucun lien avec ce monde."
C'est un échec. Ainsi que ma proposition de lui traduire ses runes. Non, clairement ce qu'elle veut c'est de l'exotisme, deux hommes qui se frottent à elle. Ah vraiment si ce n'était ce fichu souvenir ! Mais je préfère ne plus y penser ! Je tente même d'offrir à Ezak ce moment seul, mais même pas seul ! Parce qu'Ezra se rajoute à la partie ! Ah vraiment ! Mais je ne veux pas y penser ! Finalement nous trouvons un accord : Eryn, Ezak, Ezra, le triple E pour pouvoir accéder au refuge du SOMA. Marrant mais Ezak semble m'en vouloir:
« Tu veux t’extirper de tout ça ? D’accord, mais tu m’en dois une.”
« J’ai une mauvaise expérience de genre de … choses. Ça me bloquerait sans doute de toute façon. »
Mais je ne veux plus y penser !
"Je pensais que venir avec nous voir la Soma vous aurait aussi intéressé."
"Ah donc si je baise pas je peux pas venir ?"
Commentais-je surpris sous le rire du Chevalier.
"Hé bien ? C'était ma condition, non ? Et je n'ai rien eu en remplacement de votre offusquant refus."
Désarçonné, je cherche mes mots pour me tirer de ce mauvais pas mais il faut se rendre à l'évidence:
« Bien. Je vois. Vous avez la serrure et on a chacun une clé si j’ai bien compris. C’est d’accord … J’accepte de participer. »
Ezak me félicite pour l'image et résolu j'admet ma défaite, c'est une victoire pour le SOMA. Mais après tout ils ont raison il y a pire comme conditions. Il me suffit de ne pas penser à la dernière fois et tout se passera bien ...
Je laisse Ezak entamer le début des négociations que je sais déjà seront ponctués de provocations. Et ça ne traîne pas, il suffit de quelques phrases pour qu'on me désigne comme laquais taiseux. Avoir si vite raison déclenche chez moi un rire léger. Quoi qu'il en soit les propositions qu'Ezak énonce sont loin d'intéresser notre interlocutrice. D'après la mage, personne n'a l'envie de quitter cet endroit, arguant qu'ils sont libres, auto-suffisants et s'adonnent sans complexes ni crainte à l'étude de la magie. C'est dire que pouvoir observer un ciel bleu, marcher pieds nu dans l'herbe fraîche d'un jardin Ynorien ou s'asseoir dans du sable chaud en contemplant l'océan ça leur en touche une sans faire bouger l'autre. Elle semble alors se désintéresser du chevalier pour se tourner vers moi puis vers Ezra qu'elle a reconnu comme étant un membre du Soleil Noir ce qui arrache un juron à notre camarade.
« Pas la peine d’être vulgaire. Réponds que c’est par dépit. »
Dis-je à Ezra en feintant un chuchotement. Une pointe de sarcasme pour éviter que cela dégénère. Ca devait arriver à un moment ou un autre, il me semblait même avoir cru un instant que Blanche était déjà au courant. Eryn n'a pas attaqué, ça signifie que les négociations se poursuivent, tout ça n'est qu'un prétexte pour affaiblir notre position. Si ça se trouve c'est un coup de bluff qui a fonctionné, mais si c'est le cas c'est vraiment un coup de génie. Mais non, Eryn ici présente est simplement une des prisonnière d'Ezra.
Je prends la suite de la conversation tandis qu'elle s'amuse de la réaction de Blanche qui doit se sentir bien idiote de n'avoir rien vu venir. J'avoue que ça m'amuse aussi mais c'est avec lassitude que j'argumente à mon tour.
« Si nous repartons chez nous, tout rentrera dans l’ordre et vous pourrez reprendre le cours de vos vies. Si nous restons ici c’est certain que ça va dégénérer. C’est pas qu’on porte la poisse mais tout a toujours tendance à partir en couilles quand des aventuriers de Yuimen passent quelque part. Et parmi ceux qui sont sur Ashaar y a de sacrés spécimens… »
Je pense à Silmeria et Naral qui sont sans doute les plus chaotiques d'entre nous. J'ai aussi une pensée pour le pirate Sirius, à chaque fois que le l'aperçois j'ai la sensation qu'une situation va partir en vrille. Mais au fond, aucun de nous ne vaut mieux que l'autre, on est tous des tarés et c'est ce qui me rend d'un coup si las.
Eryn prend ça comme une menace alors que ce n'était qu'une sincère description de notre groupe. Ezak tente de la rassurer et prétend qu'Erza est une ancienne du Soleil Noir, condamnée pour s'être rebellée, essayant au passage de désigner un ennemi commun, deux même : le Soleil Noir et les Lumineux. Plutôt malin mais ça ne prend pas non plus.
« Il a raison ce n’était pas une menace, seulement un triste fait. Elle avait une vie banale avant, on a débarqué et voilà qu’elle est condamnée à errer dans la cité inférieure avec nous. Heureusement qu’on est des gens plutôt agréables. »
Dis-je toujours las avant de soupirer.
« On va pas attendre le prochain tintement de cloche. Si vous voulez pas nous rendre service alors dites nous plutôt combien cela nous coûterait. »
"Grand bien lui fasse, alors. Comme quoi, même quand on est ébloui par le dogme, on peut parvenir à retrouver la vue."
Elle s'intéresse d'un coup à moi quand Ezak me désigne dans la conversation comme étant un grand mage.
"Un grand mage... Ca, ça pourrait être intéressant. Vous commencez à comprendre qu'on n'a rien sans rien, et qu'il faut piquer notre intérêt pour nous quémander de l'aide. Sans présumer de ces intérêts, parce que jusque là vous vous plantiez sévère."
Elle explicite.
"Les Lumineux n'ont aucun moyen de descendre dans la Cité Inférieure. Les Noirs sont rongés par nos défenses au point de perdre toute raison. Il y a peu de chance qu'une poignée d'entre vous en vienne à bout. Et quand bien même ça serait le cas, nous l'attendrions de pied ferme. Vous êtes là, en ma compagnie, uniquement parce que j'en ai décidé ainsi. Grâce à Blanche. Je n'ai aucun intérêt pour les rumeurs, fussent-elles fondées. Ce qui arrive aux Bouges ou à Ashaar ne nous concerne pas. Nous nous en sommes retirés pour nous concentrer sur la seule chose qui habite notre conception de la vie : la magie."
Dit-elle en soupirant avant de se tourner vers moi à nouveau:
"Nous n'avons que faire de l'or, contrairement à tous ces imbéciles qui en sont les esclaves. On n'achète pas la SOMA. Mais votre venue d'un autre monde et vos aptitudes magiques peuvent intéresser les miens. D'autres des vôtres sont déjà passés par chez nous. Peut-être pourrais-je vous faire entrer... Et vous en profiteriez pour parler à un Conseiller, marchander connaissances contre savoirs."
Un sourire calculateur se dessine sur ses lèvres.
"Mais là, c'est moi que vous devez convaincre."
« Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? L’or ne vous intéresse pas, j’imagine que vous avez de quoi manger. Si vous voulez savoir quelque chose à propos de Yuimen vous n’avez qu’à poser des questions je suis disposé à y répondre… »
Demandais-je en haussant un sourcil tandis qu'Ezak se préoccupe de Blanche qui se tient désormais à l'écart.
"Si vous pouviez déjà dire à votre ami de traumatiser la mienne, ça serait un bon premier pas. Les miens s'intéresseront à votre monde. Moi... je ne sais pas ce que je pourrais vouloir. Autre chose. Quelque chose de différent. Vous seriez tenté par une aventure sexuelle avec moi... Et votre ami ?"
Ah putain c'est donc ça ! Elle veut goûter de la viande étrangère. Mauvaise image étant donné que des cannibales se promènent dans les couloirs. Je rétorque, méfiant:
« Vous avez une amie qui a pour passion la confection de bijoux avec des bites tranchées. Je ne voudrais pas qu’il vous vienne à l’idée d’ajouter la mienne à sa collection. Mais si vous vous intéressez à la magie j’ai peut être quelque chose qui pourrait vous plaire... »
Non vraiment l'idée ne me plait pas. Elle aurait pu en d'autres circonstances même si l'idée de partager ça avec Ezak me dérange. J'ai un mauvais souvenir de ce genre de ... Enfin je préfère ne plus y penser. Je préfère trouver autre chose.
« J’ignore si ça peut fonctionner ici mais essayez… fermez les yeux et pensez à un endroit qui s’appelle Ouesseort, imaginez une grande cité au bord d’une grande étendue d’eau qui s’étend jusqu’à l’horizon. »
Eryn accepte et semble un instant moins provocatrice, désignant l'objet comme incroyable. Elle pose des questions sur son fonctionnement et se rend compte de la différence entre une cité qui surplombe un océan et un amas de galerie sous terre. Je peux même dire à cet instant que je suis attendri par sa réaction.
« J’imagine qu’au dessus de nos têtes il doit y avoir des paysages similaires. Ce n’est pas chez nous non, c’est un autre monde qui s’appelle Aliaénon. Il y existe des mages de vision, j’imagine qu’une partie de leur pouvoir est incrustée dans ce collier. J’accepte de vous le confier avec la description d’autres lieux en échange de votre aide pour que mes semblables puissent retourner sur Yuimen. Qu’en dites vous ? »
"Nous ignorons ce qui trône au-dessus de nos têtes. C'est... vous dire à quel point il est peu probable que nous puissions vous aider à retourner chez vous. Mais bon..."
Elle sourit. Un sourire ... sincère ?
"Je ne suis pas la SOMA. Je peux juste vous faire entrer en contact avec notre Conseil. Eux décideront quoi faire. Et ce n'est pas avec une babiole, toute magique qu'elle soit, que vous les convaincrez. Mais nous n'en sommes pas là."
Elle avise Ezak de pied en cap.
"Si je promets de laisser vos queues dans l'état où elles sont, z'êtes sûrs que vous voulez pas vous amuser un peu ?"
Elle me rend le collier tout en commentant:
"C'est intéressant. Puissant sans doute. Mais l'intérêt m'est plutôt limité. Je n'ai aucun lien avec ce monde."
C'est un échec. Ainsi que ma proposition de lui traduire ses runes. Non, clairement ce qu'elle veut c'est de l'exotisme, deux hommes qui se frottent à elle. Ah vraiment si ce n'était ce fichu souvenir ! Mais je préfère ne plus y penser ! Je tente même d'offrir à Ezak ce moment seul, mais même pas seul ! Parce qu'Ezra se rajoute à la partie ! Ah vraiment ! Mais je ne veux pas y penser ! Finalement nous trouvons un accord : Eryn, Ezak, Ezra, le triple E pour pouvoir accéder au refuge du SOMA. Marrant mais Ezak semble m'en vouloir:
« Tu veux t’extirper de tout ça ? D’accord, mais tu m’en dois une.”
« J’ai une mauvaise expérience de genre de … choses. Ça me bloquerait sans doute de toute façon. »
Mais je ne veux plus y penser !
"Je pensais que venir avec nous voir la Soma vous aurait aussi intéressé."
"Ah donc si je baise pas je peux pas venir ?"
Commentais-je surpris sous le rire du Chevalier.
"Hé bien ? C'était ma condition, non ? Et je n'ai rien eu en remplacement de votre offusquant refus."
Désarçonné, je cherche mes mots pour me tirer de ce mauvais pas mais il faut se rendre à l'évidence:
« Bien. Je vois. Vous avez la serrure et on a chacun une clé si j’ai bien compris. C’est d’accord … J’accepte de participer. »
Ezak me félicite pour l'image et résolu j'admet ma défaite, c'est une victoire pour le SOMA. Mais après tout ils ont raison il y a pire comme conditions. Il me suffit de ne pas penser à la dernière fois et tout se passera bien ...
- Akihito
- Messages : 374
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
Passer le portail me donna la même sensation physique qu'à l'aller, mais était un véritable choc visuel et olfactif. D'un monde lumineux et relativement neutre en odeur, je passais à la crasse obscure et nauséabonde des Bouges. Plissant les yeux et couvrant mon nez de mon coude, je ravalai le haut le coeur qui me retourna brièvement l'estomac avant de le subjuguer. La puanteur qui régnait ici n'était pas à prendre à la légère, mais ca n'étais pas comparable à celle du Charnier des Âmes.
Ma vision s'adaptant peu à peu à la pénombre fut attirée par un halo de lumière qui brilla juste devant moi, laissant apparaître dans un léger fracas mes armes. Ils avaient été réglos à ce sujet, pour le coup.
Me baissant pour les ramasser, je constatais que le sol était recouvert d'un... Mélange étrange de divers... Fluides corporels ? Je reconnaissais sans mal l'odeur âcre et la teinte cramoisie du sang qui commençait à sécher; les longs filaments blancs et visqueux qui s'étendaient partout jusqu'aux murs, en revanche...
(On dirait du...)
(Sperme ?)
(Oui. C'est immonde.)
(Et toi t'as pas de nez pour le sentir. J'espère que c'est pas le cas, car il doit y en avoir des dizaines de... Euh, litres.)
Je laissai à ma Faëra tout le loisir de se plaindre de ma précision quantitative inutile à son sens pour observer tout autour de moi. Quoi que pouvait être cette substance, elle s'écoulait de sortes de grosses veines luisantes qui couraient le long des parois et du mur.
"Charmant endroit," me permettai-je de commenter en ramassant mon matériel avec un soulagement non feint, l'enfilant après un sommaire nettoyage de ce qui avait pu s'accrocher dessus. M'approchant d'une des grosses colonnes blanchâtres à la suite de Zephyr, je distinguais comme des silhouettes à travers le sp- le mucus. Etaient-ils prisonniers ? En gestation ? Le mage m'accompagnant semblait plutôt de la première école.
“Ils vivent encore. Mais c’est comme s’ils faisaient partie de... cette chose blanche répugnante. Ibrae ? demanda-t-il à la mage à la peau cuivrée qui déploya de petites tentacules de sa main, semblables à celles qui devaient m'analyser.
- ça aussi, ça vit. Et c’est mauvais, agressif. Expansif. Nous ferions bien de ne pas nous attarder dessus, si nous ne voulons pas finir comme eux.
- On peut cramer tout ça... Ter ? commença-t-il avant d'être interrompu de nouveau par la mage.
- Non. On ne sait pas comment ça pourrait réagir. La destruction ne sera pas la réponse à tout, ici.
- WEUH !”, s’écria Zéphyr. Immédiatement, je saisis la poignée de mon marteau quand le même mouvement qui avait fait sursauter le mage attira mon attention. De la paroi, la silhouette que nous avions regardé de plus près s'était extraite de la paroi de mucus ivoire. Ou ce dernier l'avait-il recraché ? En tout cas, la créature était salement amochée, déformée de partout, agitant une main dans notre direction en s'approchant d'une démarche trainante.
“Ce n’est pas votre... amie, si ?
- Non, niai-je aussitôt en gardant la main sur mon marteau sans le dégainer. Aucune idée de qui ça peut être. Par Valyus, c'est quoi cet endroit ? Ou avons nous été envoyé ?"
Ma vision s'adaptant peu à peu à la pénombre fut attirée par un halo de lumière qui brilla juste devant moi, laissant apparaître dans un léger fracas mes armes. Ils avaient été réglos à ce sujet, pour le coup.
Me baissant pour les ramasser, je constatais que le sol était recouvert d'un... Mélange étrange de divers... Fluides corporels ? Je reconnaissais sans mal l'odeur âcre et la teinte cramoisie du sang qui commençait à sécher; les longs filaments blancs et visqueux qui s'étendaient partout jusqu'aux murs, en revanche...
(On dirait du...)
(Sperme ?)
(Oui. C'est immonde.)
(Et toi t'as pas de nez pour le sentir. J'espère que c'est pas le cas, car il doit y en avoir des dizaines de... Euh, litres.)
Je laissai à ma Faëra tout le loisir de se plaindre de ma précision quantitative inutile à son sens pour observer tout autour de moi. Quoi que pouvait être cette substance, elle s'écoulait de sortes de grosses veines luisantes qui couraient le long des parois et du mur.
"Charmant endroit," me permettai-je de commenter en ramassant mon matériel avec un soulagement non feint, l'enfilant après un sommaire nettoyage de ce qui avait pu s'accrocher dessus. M'approchant d'une des grosses colonnes blanchâtres à la suite de Zephyr, je distinguais comme des silhouettes à travers le sp- le mucus. Etaient-ils prisonniers ? En gestation ? Le mage m'accompagnant semblait plutôt de la première école.
“Ils vivent encore. Mais c’est comme s’ils faisaient partie de... cette chose blanche répugnante. Ibrae ? demanda-t-il à la mage à la peau cuivrée qui déploya de petites tentacules de sa main, semblables à celles qui devaient m'analyser.
- ça aussi, ça vit. Et c’est mauvais, agressif. Expansif. Nous ferions bien de ne pas nous attarder dessus, si nous ne voulons pas finir comme eux.
- On peut cramer tout ça... Ter ? commença-t-il avant d'être interrompu de nouveau par la mage.
- Non. On ne sait pas comment ça pourrait réagir. La destruction ne sera pas la réponse à tout, ici.
- WEUH !”, s’écria Zéphyr. Immédiatement, je saisis la poignée de mon marteau quand le même mouvement qui avait fait sursauter le mage attira mon attention. De la paroi, la silhouette que nous avions regardé de plus près s'était extraite de la paroi de mucus ivoire. Ou ce dernier l'avait-il recraché ? En tout cas, la créature était salement amochée, déformée de partout, agitant une main dans notre direction en s'approchant d'une démarche trainante.
“Ce n’est pas votre... amie, si ?
- Non, niai-je aussitôt en gardant la main sur mon marteau sans le dégainer. Aucune idée de qui ça peut être. Par Valyus, c'est quoi cet endroit ? Ou avons nous été envoyé ?"
- Dracaena Paletuv
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- Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58
Re: Les Bouges
On était arrivé, posé, et j'avais reçu un seau d'eau, et, à ma plus grande surprise: de la terre! Qui était... Noire. Comme du charbon. Je me méfiais un peu.
Non pas que j'ai un problème avec de la terre noire hein, j'ai de très bons amis qui mettent leurs racines dans de la terre noire! Non, c'est juste que... Enfin, vous voyez quoi? Ouais, voila, vous voyez, j'vais pas détailler.
Dans tous les cas, j'avais rien d'autre à bouffer, donc, lentement, plein d'aprehension, je posai un de mes pieds sur le tas de terre et je laissai mes racines s'enfoncer dedans. C'était... pas immonde. Surprenamment plein de minéraux. Par contre, le gout était... bizarre.
En tout cas, ça f'sait du bien de pouvoir se nourrir un peu d'autre chose que de la flotte. Mon repas étant en cours, je pouvais donc me concentrer sur l'autre problème du moment: COMMENT CA SILMERIA ELLE EST RESPONSABLE DE LA MORT BLANCHE?!
Elle était en train de s'excuser auprès d'un gars nous engueulant pour le bruit. Faut dire qu'on était en plein milieu d'un campement... Puis, elle me demanda ce que je comptais faire, évitant clairement ma question précédente. Et au même moment, Leyna revint vers nous, porteuse de nouvelles:
"Apparemment, le capitaine est déjà partis en mission. J'ai bien peur que nous n'ayons pas progressé sur un moyen de sortir d'ici... Et maintenant nous avons cette chose blanche. Beaucoup de questions, mais toujours aucune réponse..."
Hart n'avait donc pas été égorgé par la cheffe des maraudeurs pour son impunités, et en plus on lui avait confié une mission. Comme quoi. Espérons que la où il était, il était pas en train d'essayer de faire du proxénétisme végétal cette fois...
Borgne mis à part, y avait des choses à se dire, et faire ça au milieu de la rue était ptet pas la meilleures des idées.
"... On est pas forcément au meilleur endroit pour parler. Ca vous dit de s'trouver un coin tranquille dans le camp et de discuter un peu. Les murs ont des oreilles, les patates ont des yeux comme on dit. "
Silmeria éclata de rire, et me regardait hilare.
" Les patates ont des yeux. T'es des rigolos mon Dracouille ! Sinon attendons ici, sagement. J'suis presque sûre que quelque chose d'amusant pourrait pas tarder à arriver. "
" Nous pouvons trouver un coin, mais qu'avons-nous à dire ? Peut-être ces gens pourraient-ils nous renseigner sur cette "mort blanche" ? Ou avec de la chance, connaissent-ils un moyen de partir ?
"...Connaitre un moyen d'partir, j'y crois pas trop. Sinon, ils s'raient déjà tous parti.
Si on veut en savoir plus sur s'te mort blanche, on a qu'à d'mander à mes "fidèles", ils l'ont l'air renseigné. "
En disant ça, je ne pu m'empêcher de faire un geste vulgaire de la main. A savoir si ça voulait dire la même choses pour les gens du coin.
Ou tout simplement... Vous pourriez nous en parlez m'dame Silmeria. J'ai pas encore de termite dans les oreilles, donc j'entends plutôt bien: il... il s'est passé quoi la haut? "
Silmeria se mit soudainement à chuchoter, pour annoncer quelque chose que je n'avais pas vu v'nir:
" Je ne viens pas de la haut. Je viens d'en dessous. Je me suis échappée des tréfonds. "
Des tréfonds? Des tréfonds, des tréfonds... Genre, les tréfonds marins? Elle était sous l'e.... Non... Une minute... ça avait été mentionné, les tréfonds... C'était pas l'équivalent de la condamnation à mort locale ça? L'endroit où on envoyait les gens qui ne devaient pas revenir?
...
Mais... Les tréfonds... c'était sensé être... en dessous de nous. Et Silmeria, quand on l'a laissé, elle était dans la partie supérieure de la ville?
...
Okay, alors ou Xël et ses portails sont passés par la, ou la Silmeme elle s'était sacrément paumée en allant aux toilettes. Sérieusement, quoi?!
"Oh... et qu'avez-vous découvert, là-bas ?"
Le calme à tout épreuve de Leyna était impressionnant, pour sur. Ou alors elle n'avait pas encore réalisée ce que la présence de Silmeria dans les tréfonds sous entendait.
"Des Tr....?!"
Me rappelant que le sujet pouvait être houleux, je me mis à parler plus bas.
"Okay, alors, posons nous la dans ce coin tranquille et parlez nous d'ça. ...Comment z'avez atterit aux trefonds?! Du peu qu'j'ai entendu c'est... pas génial, pour rester poli..."
" Comment je... mais quelle importance, la question est comment je suis sortie surtout. J'ai dû installer un totem avec une pierre maudite et un peu de mon sang dans les Bouges. Ainsi je détiens un pouvoir pour nous ramener mais les tréfonds me suivent. C'est trop bien hein ? Mais si quelqu'un détruit ce totem le sort s'arrête "
Okay, donc visiblement la sororité deux en un avait vécue toute une aventure entre le moment où j'l'avais confié au soleil noir et maintenant. Y avait plein de question à poser, mais le plus important dans ce qu'elle disait, c'était cette histoire de sort pour rentrer chez nous. Ca, c'était une bonne nouvelle. Même si la dite bonne nouvelle semblait accompagnée de sa dose obligatoire de poison...
"De nous ramener où ? Et par "les tréfonds vous suivent"... vous parlez de la mort blanche ?"
Je me mis à toquer le bois de ma tête, essayant d'utiliser le rythme et la résonnance pour me remettre les idées en place. Les infos que Sil venait d'nous donner pouvait tout changer, mais ça manquait d'clarté. J'devais reconsidérer tout un tas de chose. Pour commencer, essayer de comprendre s't'histoire de totem.
"C'est...je...vous....
...............Okay, juste une question: si on détruit le totem: ça bloque le sort qui nous ramèneras chez nous, ça bloque les "tréfonds qui vous suivent", ou ça arrête les deux?"
" Comment ça de nous ramener où ? Dans notre monde voyons, pas à la boulangerie d'a côté. Enfin... tout ça pour dire que les Trefonds vont me suivre d'ici très peu de temps sauf si quelqu'un a déjà détruit le totem mais... ça serait surprenant "
Elle avait clairement répondu à Leyna en ignorant ma question. C'était... agaçant. J'avais pas b'soin que la manie d'm'ignorer que mes compagnons plein d'organes avaient sur Aliaénon recommencent.
« Je n'aime pas ça, mais si c'est le seul moyen de partir, alors nous n'avons pas le choix. Mais nous devons d'abord retrouver le capitaine avant de partir. »
Leyna s'avançait un peu trop dans cette histoire. On manquait d'info, de détail, et l'expérience m'avait apprise qu'il fallait toujours garder des pincettes pas loin quand Silmeria proposait une solution miracle.
Quand à retrouver Sirius... Erk... Vu la dévotion d'la bleuté, et la confiance bizarre qu'la blonde lui portait, même pas la peine d'envisager de proposer de l'laisser derrière. De toute façon, j'avais pas encore pris le temps d'm'assurer qu'il rembourse sa dette pour avoir essayer d'me prostituer.
Et, ptet qu'en s'éloignant des inconnus et des bruits du camp'ment, la langue de Silmeria s'délierait enfin.
Je m'apprêtais à proposer un plan pour chopper des infos sur la mort blanche et se préparer à aller récupérer Sirius, quand Silmeria me prit soudain'ment dans ses bras, et se mit à murmurer dans mon oreille:
" Mon Dracouille, on va probablement être séparés. J'veux pas Heartless, j'veux Xël. J'vais nous ramener sur Yuimen, j'ai fait une bêtise, excuse moi. Je vais plonger ce monde dans la mort et la désolation. Sois sage. Et... Hrist. Ne te dresse surtout pas contre elle. Jamais. Jamais. Elle est la corruption des tréfonds, toi seul le sait. Ne trahi pas mon secret, j'avais besoin de le dire à... Un ami. Quelqu'un que j'aime. T'es mon Dracouille, mon gros ficus qui pue la cheminée. "
Je fus pris de court. Ce... Une fois d'plus, c'était beaucoup d'info, mais pas du même genre que les précédentes. Elle semblait sincère. Tristement sincère. Et le dernier regard qu'elle me jeta en stoppant l'accolade me pris encore plus de court. Je n'avais pas besoin de toucher ma joue pour savoir qu'elle était mouillée.
Silmeria... pleurait? Non pas que ça me choque, comparée à sa soeur, elle semblait clair'ment plus en phase avec ses émotions, mais c'était... la situation. Les propos. Elle me voyait... comme un ami? C'était... Surprenant. Pas désagréable. On avait pas eu l'occasion de tant trainer ensemble, mais... peut être que le peu de temps lui était suffisant?
Ou peut être était-ce une énorme tentative de manipulation émotionnelle? Mais... pourquoi les larmes avec moi? J'm'étais jamais montré trop sensible aux gens qui pleurent, si?
Et s'quelle venait de dire... Sur Hrist... Ne pas se mettre en travers de sa route? Hrist n'était pas avec elle la? Que... Il c'était passé QUOI dans ces foutus tréfonds?!
Encore un peu abasourdi, je posai une main sur son épaule et me rapprochai pour murmurer en retour.
"Essai de d'mander dans l'camp, ils ont ptet vu passer Xël. Quand tu l'pourras, donne moi les détails. Et s'il y a la moindre solution... pour... tout ça, j'f'rais tout s'que j'peux pour aider. "
Je me redressai, reprenant une voix normale, et dit à Leyna:
"M'dame Leyna, j'pense qu'on devrait aller rapid'ment r'trouver Sirius, z'avez raison. Aller d'mander où il se trouve exactement, moi je vais m'renseigner sur... la mort blanche. Et d'autres infos utile si y en a.
M'dame Silmeria, si vous voulez suivre l'un d'entre nous... à vous d'voir... Sinon, vous pouvez aussi chercher d'vot' coté!
Je lui fis un regard entendu, je couvrirais sa "disparition" si elle décidait de s'en aller. Fallait espérer qu'elle ait réussi à lire mon visage.
"Bon, pas d'temps à perdre! On s'retrouve ici dans moins d'quinze minutes si ça vous va!"
Et sans plus attendre, je pressai le pas en direction de la zone des prisonniers, l'esprit encore complèt'ment chamboulé. Il s'était clair'ment passé quelque chose dans les tréfonds. Quelque chose de grave. Fallait r'trouver tous nos compagnons et agir vite: pour régler problème ou pour fuir, qu'importe. Et avec la tête du Dragon noir qui trainait toujours...
Tout s'que j'espérais, c'est qu'ça soit pas pire qu'à Aliaénon...
Non pas que j'ai un problème avec de la terre noire hein, j'ai de très bons amis qui mettent leurs racines dans de la terre noire! Non, c'est juste que... Enfin, vous voyez quoi? Ouais, voila, vous voyez, j'vais pas détailler.
Dans tous les cas, j'avais rien d'autre à bouffer, donc, lentement, plein d'aprehension, je posai un de mes pieds sur le tas de terre et je laissai mes racines s'enfoncer dedans. C'était... pas immonde. Surprenamment plein de minéraux. Par contre, le gout était... bizarre.
En tout cas, ça f'sait du bien de pouvoir se nourrir un peu d'autre chose que de la flotte. Mon repas étant en cours, je pouvais donc me concentrer sur l'autre problème du moment: COMMENT CA SILMERIA ELLE EST RESPONSABLE DE LA MORT BLANCHE?!
Elle était en train de s'excuser auprès d'un gars nous engueulant pour le bruit. Faut dire qu'on était en plein milieu d'un campement... Puis, elle me demanda ce que je comptais faire, évitant clairement ma question précédente. Et au même moment, Leyna revint vers nous, porteuse de nouvelles:
"Apparemment, le capitaine est déjà partis en mission. J'ai bien peur que nous n'ayons pas progressé sur un moyen de sortir d'ici... Et maintenant nous avons cette chose blanche. Beaucoup de questions, mais toujours aucune réponse..."
Hart n'avait donc pas été égorgé par la cheffe des maraudeurs pour son impunités, et en plus on lui avait confié une mission. Comme quoi. Espérons que la où il était, il était pas en train d'essayer de faire du proxénétisme végétal cette fois...
Borgne mis à part, y avait des choses à se dire, et faire ça au milieu de la rue était ptet pas la meilleures des idées.
"... On est pas forcément au meilleur endroit pour parler. Ca vous dit de s'trouver un coin tranquille dans le camp et de discuter un peu. Les murs ont des oreilles, les patates ont des yeux comme on dit. "
Silmeria éclata de rire, et me regardait hilare.
" Les patates ont des yeux. T'es des rigolos mon Dracouille ! Sinon attendons ici, sagement. J'suis presque sûre que quelque chose d'amusant pourrait pas tarder à arriver. "
" Nous pouvons trouver un coin, mais qu'avons-nous à dire ? Peut-être ces gens pourraient-ils nous renseigner sur cette "mort blanche" ? Ou avec de la chance, connaissent-ils un moyen de partir ?
"...Connaitre un moyen d'partir, j'y crois pas trop. Sinon, ils s'raient déjà tous parti.
Si on veut en savoir plus sur s'te mort blanche, on a qu'à d'mander à mes "fidèles", ils l'ont l'air renseigné. "
En disant ça, je ne pu m'empêcher de faire un geste vulgaire de la main. A savoir si ça voulait dire la même choses pour les gens du coin.
Ou tout simplement... Vous pourriez nous en parlez m'dame Silmeria. J'ai pas encore de termite dans les oreilles, donc j'entends plutôt bien: il... il s'est passé quoi la haut? "
Silmeria se mit soudainement à chuchoter, pour annoncer quelque chose que je n'avais pas vu v'nir:
" Je ne viens pas de la haut. Je viens d'en dessous. Je me suis échappée des tréfonds. "
Des tréfonds? Des tréfonds, des tréfonds... Genre, les tréfonds marins? Elle était sous l'e.... Non... Une minute... ça avait été mentionné, les tréfonds... C'était pas l'équivalent de la condamnation à mort locale ça? L'endroit où on envoyait les gens qui ne devaient pas revenir?
...
Mais... Les tréfonds... c'était sensé être... en dessous de nous. Et Silmeria, quand on l'a laissé, elle était dans la partie supérieure de la ville?
...
Okay, alors ou Xël et ses portails sont passés par la, ou la Silmeme elle s'était sacrément paumée en allant aux toilettes. Sérieusement, quoi?!
"Oh... et qu'avez-vous découvert, là-bas ?"
Le calme à tout épreuve de Leyna était impressionnant, pour sur. Ou alors elle n'avait pas encore réalisée ce que la présence de Silmeria dans les tréfonds sous entendait.
"Des Tr....?!"
Me rappelant que le sujet pouvait être houleux, je me mis à parler plus bas.
"Okay, alors, posons nous la dans ce coin tranquille et parlez nous d'ça. ...Comment z'avez atterit aux trefonds?! Du peu qu'j'ai entendu c'est... pas génial, pour rester poli..."
" Comment je... mais quelle importance, la question est comment je suis sortie surtout. J'ai dû installer un totem avec une pierre maudite et un peu de mon sang dans les Bouges. Ainsi je détiens un pouvoir pour nous ramener mais les tréfonds me suivent. C'est trop bien hein ? Mais si quelqu'un détruit ce totem le sort s'arrête "
Okay, donc visiblement la sororité deux en un avait vécue toute une aventure entre le moment où j'l'avais confié au soleil noir et maintenant. Y avait plein de question à poser, mais le plus important dans ce qu'elle disait, c'était cette histoire de sort pour rentrer chez nous. Ca, c'était une bonne nouvelle. Même si la dite bonne nouvelle semblait accompagnée de sa dose obligatoire de poison...
"De nous ramener où ? Et par "les tréfonds vous suivent"... vous parlez de la mort blanche ?"
Je me mis à toquer le bois de ma tête, essayant d'utiliser le rythme et la résonnance pour me remettre les idées en place. Les infos que Sil venait d'nous donner pouvait tout changer, mais ça manquait d'clarté. J'devais reconsidérer tout un tas de chose. Pour commencer, essayer de comprendre s't'histoire de totem.
"C'est...je...vous....
...............Okay, juste une question: si on détruit le totem: ça bloque le sort qui nous ramèneras chez nous, ça bloque les "tréfonds qui vous suivent", ou ça arrête les deux?"
" Comment ça de nous ramener où ? Dans notre monde voyons, pas à la boulangerie d'a côté. Enfin... tout ça pour dire que les Trefonds vont me suivre d'ici très peu de temps sauf si quelqu'un a déjà détruit le totem mais... ça serait surprenant "
Elle avait clairement répondu à Leyna en ignorant ma question. C'était... agaçant. J'avais pas b'soin que la manie d'm'ignorer que mes compagnons plein d'organes avaient sur Aliaénon recommencent.
« Je n'aime pas ça, mais si c'est le seul moyen de partir, alors nous n'avons pas le choix. Mais nous devons d'abord retrouver le capitaine avant de partir. »
Leyna s'avançait un peu trop dans cette histoire. On manquait d'info, de détail, et l'expérience m'avait apprise qu'il fallait toujours garder des pincettes pas loin quand Silmeria proposait une solution miracle.
Quand à retrouver Sirius... Erk... Vu la dévotion d'la bleuté, et la confiance bizarre qu'la blonde lui portait, même pas la peine d'envisager de proposer de l'laisser derrière. De toute façon, j'avais pas encore pris le temps d'm'assurer qu'il rembourse sa dette pour avoir essayer d'me prostituer.
Et, ptet qu'en s'éloignant des inconnus et des bruits du camp'ment, la langue de Silmeria s'délierait enfin.
Je m'apprêtais à proposer un plan pour chopper des infos sur la mort blanche et se préparer à aller récupérer Sirius, quand Silmeria me prit soudain'ment dans ses bras, et se mit à murmurer dans mon oreille:
" Mon Dracouille, on va probablement être séparés. J'veux pas Heartless, j'veux Xël. J'vais nous ramener sur Yuimen, j'ai fait une bêtise, excuse moi. Je vais plonger ce monde dans la mort et la désolation. Sois sage. Et... Hrist. Ne te dresse surtout pas contre elle. Jamais. Jamais. Elle est la corruption des tréfonds, toi seul le sait. Ne trahi pas mon secret, j'avais besoin de le dire à... Un ami. Quelqu'un que j'aime. T'es mon Dracouille, mon gros ficus qui pue la cheminée. "
Je fus pris de court. Ce... Une fois d'plus, c'était beaucoup d'info, mais pas du même genre que les précédentes. Elle semblait sincère. Tristement sincère. Et le dernier regard qu'elle me jeta en stoppant l'accolade me pris encore plus de court. Je n'avais pas besoin de toucher ma joue pour savoir qu'elle était mouillée.
Silmeria... pleurait? Non pas que ça me choque, comparée à sa soeur, elle semblait clair'ment plus en phase avec ses émotions, mais c'était... la situation. Les propos. Elle me voyait... comme un ami? C'était... Surprenant. Pas désagréable. On avait pas eu l'occasion de tant trainer ensemble, mais... peut être que le peu de temps lui était suffisant?
Ou peut être était-ce une énorme tentative de manipulation émotionnelle? Mais... pourquoi les larmes avec moi? J'm'étais jamais montré trop sensible aux gens qui pleurent, si?
Et s'quelle venait de dire... Sur Hrist... Ne pas se mettre en travers de sa route? Hrist n'était pas avec elle la? Que... Il c'était passé QUOI dans ces foutus tréfonds?!
Encore un peu abasourdi, je posai une main sur son épaule et me rapprochai pour murmurer en retour.
"Essai de d'mander dans l'camp, ils ont ptet vu passer Xël. Quand tu l'pourras, donne moi les détails. Et s'il y a la moindre solution... pour... tout ça, j'f'rais tout s'que j'peux pour aider. "
Je me redressai, reprenant une voix normale, et dit à Leyna:
"M'dame Leyna, j'pense qu'on devrait aller rapid'ment r'trouver Sirius, z'avez raison. Aller d'mander où il se trouve exactement, moi je vais m'renseigner sur... la mort blanche. Et d'autres infos utile si y en a.
M'dame Silmeria, si vous voulez suivre l'un d'entre nous... à vous d'voir... Sinon, vous pouvez aussi chercher d'vot' coté!
Je lui fis un regard entendu, je couvrirais sa "disparition" si elle décidait de s'en aller. Fallait espérer qu'elle ait réussi à lire mon visage.
"Bon, pas d'temps à perdre! On s'retrouve ici dans moins d'quinze minutes si ça vous va!"
Et sans plus attendre, je pressai le pas en direction de la zone des prisonniers, l'esprit encore complèt'ment chamboulé. Il s'était clair'ment passé quelque chose dans les tréfonds. Quelque chose de grave. Fallait r'trouver tous nos compagnons et agir vite: pour régler problème ou pour fuir, qu'importe. Et avec la tête du Dragon noir qui trainait toujours...
Tout s'que j'espérais, c'est qu'ça soit pas pire qu'à Aliaénon...
Modifié en dernier par Dracaena Paletuv le sam. 6 sept. 2025 03:22, modifié 3 fois.
- Silmeria
- Messages : 316
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Les Bouges
" Scusez, je fais du silence ! " Un gros gaillard était venu me faire du grondage parce que j'avais un peu beuglé comme un mulet dans le campement, en effet, nous n'étions pas seuls et c'était une bonne raison pour faire attention à ce qu'on allait dire, il ne fallait pas rendre trop trop évident que nous étions tous trois des étrangers de ce monde. Déjà que Drac n'avait pas trop la face locale, il fallait faire encore plus attention ! Surtout depuis qu'il avait une guirlande serpentine autour du cou.
" Il doit être jaloux d'ma soupe. On fait quoi, on va où ? Drac, tu comptes prendre racine ? "
"Apparemment, le capitaine est déjà partis en mission. J'ai bien peur que nous n'ayons pas progressé sur un moyen de sortir d'ici... Et maintenant nous avons cette chose blanche. Beaucoup de questions, mais toujours aucune réponse..."
"... On est pas forcément au meilleur endroit pour parler. Ca vous dit de s'trouver un coin tranquille dans le camp et de discuter un peu. Les murs ont des oreilles, les patates ont des yeux comme on dit. "
On se mit alors à se trouver un petit coin à peu près tranquille, au moins de façon à pouvoir observer nos alentours et on constatait qu'il n'y avait personne de trop proche ou trop attentif. Toujours faire attention aux dormeurs ! Les gens qui font semblant de dormir on ne s'en méfie jamais assez, fort heureusement je n'en voyais aucun.
" Les patates ont des yeux. T'es des rigolos mon Dracouille ! " Je regarde autour d'elle puis hausse les épaules : " Sinon attendons ici, sagement. J'suis presque sûre que quelque chose d'amusant pourrait pas tarder à arriver. "
"Nous pouvons trouver un coin, mais qu'avons-nous à dire ? Peut-être ces gens pourraient-ils nous renseigner sur cette "mort blanche" ? Ou avec de la chance, connaissent-ils un moyen de partir ?"
"...Connaitre un moyen d'partir, j'y crois pas trop. Sinon, ils s'raient déjà tous parti.
Si on veut en savoir plus sur s'te mort blanche, on a qu'à d'mander à mes "fidèles", ils l'ont l'air renseigné.
Ou tout simplement... Vous pourriez nous en parlez m'dame Silmeria. J'ai pas encore de termite dans les oreilles, donc j'entends plutôt bien: il... il s'est passé quoi la haut? "
" Je ne viens pas de la haut. Je viens d'en dessous. Je me suis échappée des tréfonds. " Disais-je en prenant mes acolytes par les épaules pour leur parler directement dans l'oreille et dans le nœud vermoulu.
"Oh... et qu'avez-vous découvert, là-bas ?"
"Des Tr....?! Okay, alors, posons nous la dans ce coin tranquille et parlez nous d'ça. ...Comment z'avez atterrit aux tréfonds?! Du peu qu'j'ai entendu c'est... pas génial, pour rester poli..."
" Comment je... mais quelle importance, la question est comment je suis sortie surtout. J'ai dû installer un totem avec une pierre maudite et un peu de mon sang dans les Bouges. Ainsi je détiens un pouvoir pour nous ramener mais les tréfonds me suivent. C'est trop bien hein ? Mais si quelqu'un détruit ce totem le sort s'arrête "
"De nous ramener où ? Et par "les tréfonds vous suivent"... vous parlez de la mort blanche ?"
"C'est...je...vous...................Okay, juste une question: si on détruit le totem: ça bloque le sort qui nous ramèneras chez nous, ça bloque les "tréfonds qui vous suivent", ou ça arrête les deux?"
Je devinais leur incompréhension, c'était normal, il fallait bien au moins leur expliquer d'où venait les veines blanches dans le sol, de là à dire si c'était dangereux ou non, je ne pouvais pas trop dire, j'avais bien pataugé dedans un certain temps sans que ça ne me rende... Folle ! Ah peut-être que c'est plus long quand on l'est déjà !
" Comment ça de nous ramener où ? Dans notre monde voyons, pas à la boulangerie d'a côté. Enfin... tout ça pour dire que les Tréfonds vont me suivre d'ici très peu de temps sauf si quelqu'un a déjà détruit le totem mais... ça serait surprenant "
Je levais les mains de leurs épaules pour au final reprendre ma posture légère. Je pris Drac dans mes bras et le serre fort contre moi, je lui dit : " Mon Dracouille, on va probablement être séparés. J'veux pas Heartless, j'veux Xël. J'vais nous ramener sur Yuimen, j'ai fait une bêtise, excuse moi. Je vais plonger ce monde dans la mort et la désolation. Sois sage. Et... Hrist. Ne te dresse surtout pas contre elle. Jamais. Jamais. Elle est la corruption des tréfonds, toi seul le sait. Ne trahi pas mon secret, j'avais besoin de le dire à... Un ami. Quelqu'un que j'aime. T'es mon Dracouille, mon gros ficus qui pue la cheminée. "
Je me détachais de Drac, j'avais sur la bouille un peu de la cendre de son tronc mais surtout deux trainées noires, des larmes, la corruption, celles-ci étaient vraie.
La corruption allait probablement venir, m'entourer, est-ce qu'elle apparaissait uniquement là où je me trouvais où était-elle en crue, me suivant peu à peu à mesure que je gagnais du terrain ?
" Il doit être jaloux d'ma soupe. On fait quoi, on va où ? Drac, tu comptes prendre racine ? "
"Apparemment, le capitaine est déjà partis en mission. J'ai bien peur que nous n'ayons pas progressé sur un moyen de sortir d'ici... Et maintenant nous avons cette chose blanche. Beaucoup de questions, mais toujours aucune réponse..."
"... On est pas forcément au meilleur endroit pour parler. Ca vous dit de s'trouver un coin tranquille dans le camp et de discuter un peu. Les murs ont des oreilles, les patates ont des yeux comme on dit. "
On se mit alors à se trouver un petit coin à peu près tranquille, au moins de façon à pouvoir observer nos alentours et on constatait qu'il n'y avait personne de trop proche ou trop attentif. Toujours faire attention aux dormeurs ! Les gens qui font semblant de dormir on ne s'en méfie jamais assez, fort heureusement je n'en voyais aucun.
" Les patates ont des yeux. T'es des rigolos mon Dracouille ! " Je regarde autour d'elle puis hausse les épaules : " Sinon attendons ici, sagement. J'suis presque sûre que quelque chose d'amusant pourrait pas tarder à arriver. "
"Nous pouvons trouver un coin, mais qu'avons-nous à dire ? Peut-être ces gens pourraient-ils nous renseigner sur cette "mort blanche" ? Ou avec de la chance, connaissent-ils un moyen de partir ?"
"...Connaitre un moyen d'partir, j'y crois pas trop. Sinon, ils s'raient déjà tous parti.
Si on veut en savoir plus sur s'te mort blanche, on a qu'à d'mander à mes "fidèles", ils l'ont l'air renseigné.
Ou tout simplement... Vous pourriez nous en parlez m'dame Silmeria. J'ai pas encore de termite dans les oreilles, donc j'entends plutôt bien: il... il s'est passé quoi la haut? "
" Je ne viens pas de la haut. Je viens d'en dessous. Je me suis échappée des tréfonds. " Disais-je en prenant mes acolytes par les épaules pour leur parler directement dans l'oreille et dans le nœud vermoulu.
"Oh... et qu'avez-vous découvert, là-bas ?"
"Des Tr....?! Okay, alors, posons nous la dans ce coin tranquille et parlez nous d'ça. ...Comment z'avez atterrit aux tréfonds?! Du peu qu'j'ai entendu c'est... pas génial, pour rester poli..."
" Comment je... mais quelle importance, la question est comment je suis sortie surtout. J'ai dû installer un totem avec une pierre maudite et un peu de mon sang dans les Bouges. Ainsi je détiens un pouvoir pour nous ramener mais les tréfonds me suivent. C'est trop bien hein ? Mais si quelqu'un détruit ce totem le sort s'arrête "
"De nous ramener où ? Et par "les tréfonds vous suivent"... vous parlez de la mort blanche ?"
"C'est...je...vous...................Okay, juste une question: si on détruit le totem: ça bloque le sort qui nous ramèneras chez nous, ça bloque les "tréfonds qui vous suivent", ou ça arrête les deux?"
Je devinais leur incompréhension, c'était normal, il fallait bien au moins leur expliquer d'où venait les veines blanches dans le sol, de là à dire si c'était dangereux ou non, je ne pouvais pas trop dire, j'avais bien pataugé dedans un certain temps sans que ça ne me rende... Folle ! Ah peut-être que c'est plus long quand on l'est déjà !
" Comment ça de nous ramener où ? Dans notre monde voyons, pas à la boulangerie d'a côté. Enfin... tout ça pour dire que les Tréfonds vont me suivre d'ici très peu de temps sauf si quelqu'un a déjà détruit le totem mais... ça serait surprenant "
Je levais les mains de leurs épaules pour au final reprendre ma posture légère. Je pris Drac dans mes bras et le serre fort contre moi, je lui dit : " Mon Dracouille, on va probablement être séparés. J'veux pas Heartless, j'veux Xël. J'vais nous ramener sur Yuimen, j'ai fait une bêtise, excuse moi. Je vais plonger ce monde dans la mort et la désolation. Sois sage. Et... Hrist. Ne te dresse surtout pas contre elle. Jamais. Jamais. Elle est la corruption des tréfonds, toi seul le sait. Ne trahi pas mon secret, j'avais besoin de le dire à... Un ami. Quelqu'un que j'aime. T'es mon Dracouille, mon gros ficus qui pue la cheminée. "
Je me détachais de Drac, j'avais sur la bouille un peu de la cendre de son tronc mais surtout deux trainées noires, des larmes, la corruption, celles-ci étaient vraie.
La corruption allait probablement venir, m'entourer, est-ce qu'elle apparaissait uniquement là où je me trouvais où était-elle en crue, me suivant peu à peu à mesure que je gagnais du terrain ?
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Mathis
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- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
Nul besoin d’user mes talents de pisteur pour retrouver la dénommée Scarla, elle se trouvait tout juste à l’extérieur du bâtiment, quelque peu à l’écart. À ses côtés, se tenait l’homme qui avait tenté de s’emparer de mon sac. Je ne pus réprimer un léger plissement du nez, à peine perceptible. Après sa tentative de vol à mon endroit, je me méfiais de lui. Après que nous fûmes à leur hauteur, Scarla nous le présenta:
“Voici Vektol. Un habitué des lieux. Il a marchandé avec la Maquerelle ce matin : son absolution contre trois services. Et il est là pour accomplir le premier : nous guider et nous protéger jusqu’à notre prochaine destination. La Patronne a mené son enquête, et il semblerait qu’une des filles aurait eu comme client un type qui prétend avoir vu un être aux cheveux violets se faire aborder par des autres types vêtus de violet, et prendre une sorte de... portail magique pour disparaître.”
Un portail magique… çe n’était pas Xël, puisqu’il était ici la veille. Après avoir jeté un regard au woran, elle ajouta que le temple pouvait être source de bien des rumeurs.
Elle poursuivit ses explications;
“Il ne fait aucun doute qu’il s’agit de la SOMA. Un nom apparemment fort peu apprécié ici. Il semblerait qu’ils se cachent derrière une barrière d’ombres magiques, et Velkol ici présent a pour but de nous y mener. Une fois là-bas, par contre, nous n’avons aucun plan pour contacter les mages. Il paraîtrait que traverser ce voile est risqué. Je pense pouvoir essayer quelque chose.”
Elle ne nous en dit pas plus sur ce qu’elle voulait essayer, et je ne la questionnai point à ce sujet, nous saurons cela en temps et lieu, nous devions d’abord nous rendre à cette barrière d’ombre magique.
Je hochai de la tête au dire de Scarla,
« Je me prénomme Mathis »
puis je me tournai vers notre guide Vektol, je lui demandai:
« Le trajet prendra t il plus d’une journée ?Le cas échéant nous devrons prévoir provisions et couvertures pour la nuit. »
A la question du woran, Scarla précisa que Vektol était un client régulier du temple.
Ce dernier éluda avec arrogance ma question. Sans dire le nombre de jours que durera notre expédition, il me nargua sur ma demande de couverture. En ce qui a trait aux provisions, il approuva l’idée en ajoutant qu’en payant je pourrais même en rapporter pour lui.
Vektol jugea bon de rajouter:
"Ouais. J'viens de la Horde moi. Mais ici, peu importe ton allégeance. Tout le monde est égal. Enfin. Si t'as de quoi payer."
Le woran, plus inspiré que moi, poursuivit ses questions,
"Ainsi vous serez notre guide... J'imagine que cela signifie que vous avez l'expérience des Quartiers abandonnés. Par intérêt pour votre Clan ou personnel, type promenade digestive pour se remettre dans le bain après avoir bénéficié des services du Temple ?"
Sans dire mot, je regardai notre futur guide, curieux de la réponse qu’il allait donné.
"Je connais. Un peu. Parce qu'avec les Hordes, on aime bien fouiner pour savoir où on s'trouve et quelles sont les possibilités. Mais ça aura rien d'une promenade digestive."
Je savais bien que ce promener dans les bouges ne seraient pas chose facile, mais cette fois au moins, je ne serais pas seule… Juste à espérer que notre guide ne nous enverra pas tout droit dans un guet-apens.
"Vue la description faite, cela semble une évidence... Deux points que j'aimerais connaître avant de partir : les règles pour minimiser nos chances d'infortune, et si d'autres des vôtres seront dans les parages pour garder cet esprit 'Horde'."
Je croisai les bras et me contentai d'hocher la tête devant la pertinence des questions du woran
"Heu... On n'a pas trop l'habitude de venir se faire poncer la queue en groupe, si c'est vot' question. Donc non, c'pas trop le coin de la Horde, qu'on va voir. Quant à ne pas se mettre en danger... Bien... Ne pas aller là où on va c'est une bonne idée. Pour le reste, on va la jouer discret et prier la Lumière que rien de chiant nous tombe dessus. Des cinglés des chaînes ou des cannibales à la con. Ou juste des bandits de merde qui verraient en nous du menu fretin."
Il me regardait alors avant de rajouter:
"Même si vot' garde du corps là, il est bien dissuasif quand même."
Je fus surpris de sa remarque. Il ne me connaissait point et ne connaissait aucunement mes aptitudes au combat, mais il ne semblait pas se moquer cette fois.
Le woran rajouta
"On dit que j'ai une chance insolente. Reste à espérer qu'elle se manifeste d'elle-même plutôt que suite à une sale histoire, pour une fois..."
Puis, posa une autre question à notre guide.
"Simple curiosité... Comment quelqu'un qui a l'habitude des lieux est-il parvenu à se mettre le Temple à dos ?"
Cette fois, je connaissais la réponse, ce fut après avoir souri que je me contentai de dire:
"Le temple est neutre, il y a des règles à respecter et il ne les a pas toutes respectées. Mais je constate que La Grande Maquerelle est clémente. Et ma foi, l'arrangement qu'elle a pris, nous sera d'un grand service."
Vektol confirma ma réponse, puis Scarla nous demanda si on pouvait y aller. Le woran confirma être prêt.
Pour ma part, j’aurais aimé prendre des provisions, tout en les payant, bien entendu, mais cela n’était pas possible, les denrées n’étant pas en abondance dans les bouges.
“Voici Vektol. Un habitué des lieux. Il a marchandé avec la Maquerelle ce matin : son absolution contre trois services. Et il est là pour accomplir le premier : nous guider et nous protéger jusqu’à notre prochaine destination. La Patronne a mené son enquête, et il semblerait qu’une des filles aurait eu comme client un type qui prétend avoir vu un être aux cheveux violets se faire aborder par des autres types vêtus de violet, et prendre une sorte de... portail magique pour disparaître.”
Un portail magique… çe n’était pas Xël, puisqu’il était ici la veille. Après avoir jeté un regard au woran, elle ajouta que le temple pouvait être source de bien des rumeurs.
Elle poursuivit ses explications;
“Il ne fait aucun doute qu’il s’agit de la SOMA. Un nom apparemment fort peu apprécié ici. Il semblerait qu’ils se cachent derrière une barrière d’ombres magiques, et Velkol ici présent a pour but de nous y mener. Une fois là-bas, par contre, nous n’avons aucun plan pour contacter les mages. Il paraîtrait que traverser ce voile est risqué. Je pense pouvoir essayer quelque chose.”
Elle ne nous en dit pas plus sur ce qu’elle voulait essayer, et je ne la questionnai point à ce sujet, nous saurons cela en temps et lieu, nous devions d’abord nous rendre à cette barrière d’ombre magique.
Je hochai de la tête au dire de Scarla,
« Je me prénomme Mathis »
puis je me tournai vers notre guide Vektol, je lui demandai:
« Le trajet prendra t il plus d’une journée ?Le cas échéant nous devrons prévoir provisions et couvertures pour la nuit. »
A la question du woran, Scarla précisa que Vektol était un client régulier du temple.
Ce dernier éluda avec arrogance ma question. Sans dire le nombre de jours que durera notre expédition, il me nargua sur ma demande de couverture. En ce qui a trait aux provisions, il approuva l’idée en ajoutant qu’en payant je pourrais même en rapporter pour lui.
Vektol jugea bon de rajouter:
"Ouais. J'viens de la Horde moi. Mais ici, peu importe ton allégeance. Tout le monde est égal. Enfin. Si t'as de quoi payer."
Le woran, plus inspiré que moi, poursuivit ses questions,
"Ainsi vous serez notre guide... J'imagine que cela signifie que vous avez l'expérience des Quartiers abandonnés. Par intérêt pour votre Clan ou personnel, type promenade digestive pour se remettre dans le bain après avoir bénéficié des services du Temple ?"
Sans dire mot, je regardai notre futur guide, curieux de la réponse qu’il allait donné.
"Je connais. Un peu. Parce qu'avec les Hordes, on aime bien fouiner pour savoir où on s'trouve et quelles sont les possibilités. Mais ça aura rien d'une promenade digestive."
Je savais bien que ce promener dans les bouges ne seraient pas chose facile, mais cette fois au moins, je ne serais pas seule… Juste à espérer que notre guide ne nous enverra pas tout droit dans un guet-apens.
"Vue la description faite, cela semble une évidence... Deux points que j'aimerais connaître avant de partir : les règles pour minimiser nos chances d'infortune, et si d'autres des vôtres seront dans les parages pour garder cet esprit 'Horde'."
Je croisai les bras et me contentai d'hocher la tête devant la pertinence des questions du woran
"Heu... On n'a pas trop l'habitude de venir se faire poncer la queue en groupe, si c'est vot' question. Donc non, c'pas trop le coin de la Horde, qu'on va voir. Quant à ne pas se mettre en danger... Bien... Ne pas aller là où on va c'est une bonne idée. Pour le reste, on va la jouer discret et prier la Lumière que rien de chiant nous tombe dessus. Des cinglés des chaînes ou des cannibales à la con. Ou juste des bandits de merde qui verraient en nous du menu fretin."
Il me regardait alors avant de rajouter:
"Même si vot' garde du corps là, il est bien dissuasif quand même."
Je fus surpris de sa remarque. Il ne me connaissait point et ne connaissait aucunement mes aptitudes au combat, mais il ne semblait pas se moquer cette fois.
Le woran rajouta
"On dit que j'ai une chance insolente. Reste à espérer qu'elle se manifeste d'elle-même plutôt que suite à une sale histoire, pour une fois..."
Puis, posa une autre question à notre guide.
"Simple curiosité... Comment quelqu'un qui a l'habitude des lieux est-il parvenu à se mettre le Temple à dos ?"
Cette fois, je connaissais la réponse, ce fut après avoir souri que je me contentai de dire:
"Le temple est neutre, il y a des règles à respecter et il ne les a pas toutes respectées. Mais je constate que La Grande Maquerelle est clémente. Et ma foi, l'arrangement qu'elle a pris, nous sera d'un grand service."
Vektol confirma ma réponse, puis Scarla nous demanda si on pouvait y aller. Le woran confirma être prêt.
Pour ma part, j’aurais aimé prendre des provisions, tout en les payant, bien entendu, mais cela n’était pas possible, les denrées n’étant pas en abondance dans les bouges.