La Veine et les Artères

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 1 – Soirée.

Aux portes de l’Ordre du Soleil Noir, la négociation battait son plein. La douleur d’Yllish était palpable dans son regard, même s’il gardait cette dignité de ne pas geindre comme ses hommes balayés. En était-il seulement encore capable ? La rouquine n’y prêtait guère attention, toute concentrée sur son rôle de diplomate. De porte-parole. De négociatrice. Elle écouta les dires du chat-homme et fronça les sourcils face à ses conclusions. Elle corrigea posément sa position.

« Je crois que vous vous méprenez sur ma proposition. Il s’agissait d’un choix que je vous laissais : passer à trois sous ma supervision, ou permettre une dernière chance à vous autres, cavaliers de votre noble monture, à ne pas payer pour les frasques de cette auguste créature écailleuse, et à rester en la Cité Supérieure si vous le désiriez. Rendant plus officiel vos statuts respectifs à la lumière de cette sentence : vous ne pourrez remonter. »

Elle tente de percer la compréhension de l’être poilu de ses yeux d’ambre. Mais c’est Scarla qui prend désormais la parole pour répondre :

« Nous souhaitons tous trois descendre. Aucune autre offre n’est envisageable. »

La demoiselle de l’Ordre soupire et rétorque d’une voix claire :

« Vos pairs en seront meurtris, mademoiselle de Montfort. Ils n’auront plus l’occasion avant longtemps de vous en extraire. »

La cadette de Montfort répond, sèche :

« Mes pairs n’ont aucun droit de décision sur mes actes. »

Naral intervient alors.

« Bien. Alors nous avons un accord : menez-nous en la Cité Inférieure, et vous avez ma parole qu’aucun autre de vos hommes ne sera blessé par nous pendant ce transfert. »

La rousse opine du chef, fait un geste de la main et les hommes restants s’écartent.

« Suivez-moi. », conclut-elle d’un air ferme.

Ainsi, Dragons et passagers furent menés par l’inconnue à la chevelure de feu dans le Bastion, dans un large couloir d’où remontaient les charrettes du Jour du Don. Un ascenseur les accueillit au bout, énorme plaque de pierre pouvant contenir plusieurs charriots, sur laquelle Naral entrait sans problème. La plateforme se mit à descendre, faisant rejoindre l’Entresol à ses passagers. (Suite là-bas.)


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Dans la menue demeure de Kaleb, les deux elfes se posèrent pour la nuit, en une douce méditation. (suite sur le post du lendemain)


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Les discussions se poursuivaient sur la chaotière. Inlassablement, sans qu’aucune décision ne soit arrêtée. Nul ne descendit rejoindre Shirel et Yliria, pas plus que quiconque ne s’en alla fuyant. Shirel se pencha vers Yliria pour lui souffler (et à elle seule) :

« Vous me faites donc si peu confiance ? »

Un trait de déception masquait son visage poupin. Elle se tourna vers les toits et tâcha de répondre aux questions posées, une fois encore.

« Les Généraux ont statué sur l’usage de la magie pour retourner chez vous. Vous y serez autorisés, et l’Ordre prendra les mesures nécessaires pour que cela ne trouble pas la sécurité du Bouclier. Même si… j’ai vraiment l’impression que vous ne parlez que de sortilèges. Il y a nombre de pouvoirs en ce monde qui ne sont pas associés à de la magie et qui pourraient vous être utiles. Peut-être. »

Elle n’en avait pas l’air vraiment sûre.

« Mais pour cela, nous devrons être tenus au courant de vos actes et tentatives, que ce soit dans la cité inférieure comme supérieure. »

Elle souffla, commençant visiblement à s’impatienter de la situation qui traînait.

« Décidez-vous vite : suivez-moi et vous aurez une chance de vous expliquer et d’œuvrer librement, pour ceux qui n’ont commis aucun impair. Ou fuyez et vous serez pourchassés par mon ordre, vos têtes mises à prix. Et quand vous serez arrêté, nul ne saura vous défendre. Le temps presse : le couvre-feu a sonné avec cette seconde cloche, vous serez bientôt considérés comme hors-la-loi si vous ne prenez pas séant une décision. »




[HJ : Simple réaction ici pour la chaotière. Huyïn, je poursuis ta màj dans l'entresol. Mitya, suite de la màj dans le post suivant celui-ci, le lendemain.]


[XP :
Huyïn : 0,5 (persuasion)
Jorus : 0,5 (Questionnements)
Mitya : 0,5 (nuit)
Yliria : 0,5 (négoce)
Hart : 0,5 (persuasion)
Drac : 0,5 (ultimatum)]

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 2 – Matin.

N’ayant aucune nouvelle de Cole, Hrist s’était décidée à remonter dans les niveaux supérieurs. Confrontée à un garde, elle choisit ouvertement une approche vénale, n’hésitant pas à proposer clairement de la corruption. Le garde regarda à droite, à gauche, et s’empara de la pièce donnée, chuchotant :

« Bien. Bien, montez. Mais… restez discrète sur notre petit échange, Dame. »

Il reprit, plus fort.

« Voilà qui est mieux : votre autorisation est à jour. Bon vent. »

L’immense ascenseur qu’elle avait emprunté la veille se mit en mouvement sitôt qu’elle y fut logée. Visiblement, il y avait nettement moins de transport à réaliser que la veille. Les rues étaient calmes, sur la Veine et dans les Artères. L’immense place de la Veine semblait presque vide, en comparaison à la veille. Hrist était la seule passagère.


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Toute lovée contre la petite Itulë, Mitya fut réveillée de sa transe nocturne par un son de cloche. La jeune elfette aux pieds nus se serrait contre elle comme pour y chercher la moindre source de chaleur. Kaleb entra dans la pièce, plein d’une énergie visible, tout sourire.

« Allez, debout là-dedans, c’est une nouvelle journée qui commence ! »

Itulë, maugréant, éructa :

« Hmmmm nooooon. Encore un peuuuu. »

Avant de soupirer, s’asseoir sur la couche et soupirer de plus belle. Kaleb laissa ses deux invitées se lever en prenant leur temps, ce que la jeunette fit finalement assez rapidement, s’étirant comme un félin agile. Kaleb leur avait préparé un petit déjeuner sommaire : les biscuits secs déjà présents la veille, mais avec différentes confitures. Il leur proposa une tasse d’un liquide noir brûlant aux arômes puissants et amers. Et alors que tous déjeunaient, il parla :

« J’ai songé à votre problème d’équipements et d’or pour aller dans la Cité Inférieure. Je continue à penser que c’est de la folie que de vous rendre dans un tel endroit. Mais j’ai eu une idée. Il vous faudrait… un parrainage. Les bourgeois des Voies Hautes pourraient avoir des intérêts à ce genre d’expédition, et pourraient vous épauler à vous apprêter pour y survivre, en échange d’un service que vous accompliriez en leur nom, là-bas. Rien n’est certain mais… c’est une possibilité à ne pas écarter. Reste à trouver quelle maison sera tentée. Et si vous êtes prêtes à accepter une mission qui sera peut-être moralement discutable… »

Itulë regarda Mitya intensément, et affirma :

« Moi ça me va. Du moment qu’on s’approche d’une source de magie puissante, je veux bien accepter n’importe quoi. »


[HJ : Silmeria, indique-moi dans ton post à quel étage tu te rends : Voies médianes basses ou hautes, Voies Hautes basses ou hautes. Mitya, indique ta réponse dans ton post.]


[XP :
Silmeria : 0,5 (corruption de fonctionnaire)]

[Leyna]

Le pouvoir venait apparemment de dieux qui n'étaient pas les leurs. Des entités supérieures qui régissaient ce monde ? C'était intrigant. Apparemment, ces êtres avaient récupérés la tête du dragon noir. Le capitaine ne semblait pas si impressionné que ça, apparemment, il faisait une fixation sur le fait de sauver l'elfe blanche. Cela devenait vraiment intrigant. L'oudio la tenait et bien que Hart ne soit pas agressif, il n'en démordait pas.

Pendant ce temps, Sirel et Yliria persistaient à les convaincre de les suivre. Au fil de la conversation, elles révélèrent qu'il y avait sans doute un moyen de les renvoyer en sécurité chez eux ? Des « généraux » en avaient décidé ainsi, mais en outre, tant qu'ils ne poseraient pas de soucis, ils pourraient rester ici.

Après un long moment de silence et d'écoute, l'elfe bleue se tourna vers le capitaine :

« Pourquoi tenez-vous tant à aider cette femme ? Vous vous connaissez déjà, je m'en suis aperçu, mais qu'a-t-elle d'important ? Nous n'avons pas de meilleur choix, je pense, que de l'emmener faire guérir par les gens d'ici. S'ils maîtrisent le pouvoir de l'immortalité, ils pourront sûrement l'aider. De plus, il y a une autre tâche importante, une menace qui plane et que nous ne pouvons en conscience ignorer... »

Elle se tourna vers l'officier du soleil noir :

« Le crâne de dragon noir est une relique terrible. Nous avons déjà été confronté à son pouvoir. Je vous suivrais volontiers, mais j'aurais besoin de pouvoir contacté vos « chevaliers des cieux ». Même si leur pouvoir est grand, j'ignore s'ils ont pleine conscience de ce qu'ils ont entre leurs mains. C'est une menace trop grande pour être ignorée. »

Et surtout, elle n'aimait pas savoir que des inconnus détenaient le pouvoir de la mort... et craignait ce qu'ils pourraient en faire.

[Jorus Kayne]

La sentence d’un crime ignoré, le jugement d’actes dont la portée dépasse les responsables. Comment sera perçue la gravité de nos actes ? Telles sont mes craintes derrière ma curiosité du jugement des autres et c’est Yliria qui m’en donne la réponse. Pour avoir usé de magie en connaissant son interdiction et non la raison, Akihito a écopé de deux semaines. En revanche, les choses sont bien différentes pour Xël. Préférant se faire des ennemis, insultant ceux à portée d’oreille et menaçant de détruire la cité, c’est un allez simple sans retour possible, une peine de perpétuité le concernant.

(Ho putain de…)

Je suis choqué par l’attitude de Xël. Pourquoi risquer de clamer haut et fort ses intentions quand on peut attendre le moment propice pour ce faire ? Et pourquoi, pourquoi cet entêté d’Akihito a clamé connaître l’interdiction bon sang ? Yliria s’empresse d’évoquer cet Ezak accompagnant Xël et plus subtilement, les capacités du mage. Je n’ai même pas besoin de croiser le regard de la belle enchanteresse. L’un comme l’autre, nous savons que s’il le souhaite, Xël se torchera le cul de cette interdiction de revenir.

Elle poursuit sur l’ignorance de l’interdiction et encore moins sa raison. Tant que ceux qui en sont capables jurent de ne plus user de magie, ils devraient bien s’en tirer. Elle termine sur l’intérêt d’œuvrer avec le Soleil Noir, usant des ressources et des connaissances qu’ils offrent et que s’il s’avère que ce n’est là qu’une ruse pour se servir de nous, ils en pâtiront.

(Mais si tel est le cas, ils sauront déjà tout de nous, si ce n’est l’usage de la magie de certains. A leur place, je mettrais tout en œuvre pour contrecarrer les aptitudes connues et empêcher d’user de toute magie.)

Tandis que derrière-moi, deux individus se battent à qui gardera le corps de Silméria, la capitaine à la poigne de fer évoque l’autorisation d’user de magie pour rentrer chez nous, prenant des mesures nécessaires pour la sécurité de leur bouclier. Néanmoins, elle met l’accent sur la crainte à tous qu’elle nomme sortilèges, évoquant des pouvoirs de ce monde qui ne sont pas associés à la magie, mais pourtant très utile.

(Mes fouets seraient-ils considérés ainsi ? Après tout, ils n’usent d’aucune magie…en mettant tout de même de côté cette capacité d’auto-guérison. Cela dit, Yliria a montré qu’elle se méfie d’eux. Garder mon atout aussi longtemps que possible me sera profitable.)

Shirel nous met cependant en garde. Le temps presse avec un couvre-feu annoncé par le second coup de cloche et une décision doit être prise : tenter une fuite ou subir le jugement de nos actes. L’un comme l’autre la décision est risquée. Cependant, entre la fatigue qui me sera préjudiciable en cas de fuite et la présence d’une Yliria prête à faire fureur en cas de coup-fourré de la milice, mon choix se confirme.

"Je vais descendre !" Fais-je assez fort pour que l’on m’entende clairement. Pourtant, je me tourne vers les autres pour tenter d’apaiser une tension qui se fait et parle de sorte qu’eux seuls m’entendent. "Ecoutez, il existe quelqu’un qui possède des capacités de guérisons. C’était l’une des propositions de l’homme chez qui nous sommes arrivés. Le Soleil Noir l’a fait sortir de la Cité Inférieur pour l’envoyer aux étages les plus hauts. Alors oui c’est une affaire de gros sous, ça sent la magie qu’ils répriment avec une fragrance de foutage de gueule, mais pour l’heure, c’est votre meilleure option. Enfin, si vous voulez toujours ramener ce fléau à l’état d’éveil, ce dont je me passerais bien. En-tout-cas, tant que vous clamerez votre ignorance sur l’usage de la magie et de ne plus l’utiliser, on évitera les emmerdes." Me remémorant que Hart le borgne a enroulé ma corde, je me doute qu’il l’a encore en sa possession. "Ma corde peut vous faire descendre ou vous aider à fuir. A vous de voir."

Puis je me tourne vers l’Oudio plus particulièrement. Lui qui prend sa mission de prendre soin de Silméria à cœur. Bien plus que je ne l’aurais fait à sa place.

"Hirst t’as peut-être demandé de veiller sur elle, mais crois-moi tu as déjà fait beaucoup. A elle de le faire à présent. Vu son empressement pour venir à son secours, c’est étrange qu’elle ne soit pas déjà là."

Je prends dans mon sac mon monocle pour le poser sur mon nez et demander à voir Hirst.

[Capitaine Hart]

L’oudio a ricané sous sa barbe.

« Le renverser ? Krrrhiiihihihihi... P’tet bien. J’ai pas plus peur d’une petite secte de boîtes de conserve que j’n’ai peur de vous. »

Il murmurait ces choses bien trop bas pour se permettre autant d’arrogance. Et il n’avait pas du tout pris la mesure du genre d’organisation qu’était sans aucun doute le Soleil Noir. Ils étaient les seuls gardiens de l’ordre dans cette cité, peut-être même la seule dans ce monde, ils patrouillaient les voies supérieures comme les inférieures, emprisonnant mages et insoumis sans opposition connue. Avec ce qu’on avait appris d’eux jusque là, n’était-il pas juste de les voir comme une armée à la solde des maîtres d’Ashaar ?

« S’bien beau d’me faire la morale mais vous, vous comptez faire quoi ? Courir comme un dératé dans la ville, sans plan, sans alliés, en sachant que vot’ tronche est connue et surveillée, et avec une macchabée sur le dos, que vous mettez aussi en danger ?! Bonne chance pour vous cacher avec vos poils et votre œil...manquant... »

Il s’était arrêté à la vue de mon cache-œil. Est-ce qu’il était tellement obnubilé par le bout d’écorce qui lui servait de nombril qu’il ne s’en rendait compte que maintenant ? En tout cas, il avait l’air d’estimer un peu plus ma compagnie après ça, et surtout, il s’était arrêté de dire tout bas qu’il pouvait totalement se taper un régiment à lui tout seul alors qu’on l’avait tous bien vu perdre ses moyens devant une douzaine de soûlards. Quelque part, il me rappelle comment j’étais à mes débuts… bon, peut-être même bien plus loin que ça. J’espère vraiment que je n’étais pas aussi arrogant que lui à cet instant.

« Z’êtes ni stupide, ni fou, juste...incohérent... »

Ça voulait dire quoi, ça ?

« Écoutez... J’comprends l’point d'vue, j’comprends la logique et tout. »

Y’a quoi de si incohérent alors ?!

« Mais comprenez moi aussi : Hrist me l’a aussi confiée, et j’vous connais pas assez bien pour vous la laisser comme ça, surtout dans cette situation ! Z’êtes pas le seul à avoir du vécu mon gars... »

Là, j’étais en train de me préparer un frapper un arbre, aussi con que ça puisse paraître. Comment un oudio pouvait être aussi énervant et imbu de lui-même. J’ai sans doute une vision faussée de leur espèce après avoir rencontré Mytha. Il a rien à voir avec le capitaine qui a su garder la sève froide et a porté secours à de nombreux blessés, moi compris, lors de la bataille de Kochii. Lui, il était bruyant, maladroit et ne faisait qu’attirer l’attention sur lui.

Moura, j’étais vraiment comme ça, moi ? Non, j’étais évidemment bien plus beau gosse.

« J’vous fait une proposition : vous êtes capable de m’expliquer comment, concrèt’ment, vous comptez la soigner, et j’lâche prise. »
« Ha, concrètement, comme ton plan concret de la livrer aux gens armés du coin et espérer qu’ils s’en occupent mieux que toi ? »

Cela dit, il n’avait pas complètement tort. Bien que je pensais pouvoir me soustraire à la vigilance du Soleil Noir, je n’avais pas de plan concret, si ce n’était de rejoindre ces fameuses voies inférieures et chercher un spécialiste. Ce n’était pas un sort de soin qui allait détruire le monde, non ? Leyna est intervenue, et comme d’habitude, j’avais du mal à déchiffrer son expression glaciale.

« Pourquoi tenez-vous tant à aider cette femme ? Vous vous connaissez déjà, je m’en suis aperçue, mais qu’a-t-elle d’important ? Nous n'avons pas de meilleur choix, je pense, que de l’emmener faire guérir par les gens d’ici. S’ils maîtrisent le pouvoir de l’immortalité, ils pourront sûrement l’aider. De plus, il y a une autre tâche importante... »

Elle s’est tournée vers Shirel en contrebas.

« Le crâne du dragon noir est une relique terrible. Nous avons déjà été confrontés à son pouvoir. Je vous suivrais volontiers, mais j’aurais besoin de pouvoir contacter vos « chevaliers des cieux ». Même si leur pouvoir est grand, j’ignore s’ils ont pleine conscience de ce qu’ils ont entre leurs mains. C’est une menace trop grande pour être ignorée. »

Alors que Shirel se préparait visiblement à répondre, sa requête de coopération se transformant en ultimatum à chaque minute écoulée, Jorus nous a pris à part, Dracaena et moi.

« Écoutez, il existe quelqu’un qui possède des capacités de guérison. C’était l’une des propositions de l’homme chez qui nous sommes arrivés. Le Soleil Noir l’a fait sortir de la cité inférieure pour l’envoyer aux étages les plus hauts. Alors oui c’est une affaire de gros sous, ça sent la magie qu’ils répriment avec une fragrance de foutage de gueule, mais pour l’heure, c’est votre meilleure option. Enfin, si vous voulez toujours ramener ce fléau à l’état d’éveil, ce dont je me passerais bien. En-tout-cas, tant que vous clamerez votre ignorance sur l’usage de la magie et de ne plus l’utiliser, on évitera les emmerdes. Ma corde peut vous faire descendre ou vous aider à fuir, à vous de voir. »

Il a ajouté que la dévotion de l’oudio pour Hrist, bien que touchante, ne semblait pas être réciproque. Le contraire m’aurait étonné.

Ce Jorus semblait avoir la tête sur le épaules, lui. Il n’avait même pas l’air embêté de me voir m’approprier sa corde. Il avait annoncé sa descente, mais pas avant d’avoir examiné une étrange surface de verre qu’il avait sortie de sa poche. Je l’ai laissé à ses affaires, vu qu’il s’était retiré des miennes. Mais avec l’insistance de Drac et de Leyna, j’étais moins sûr.

Elle s’était rappelée du Dragon Noir, alors que je l’avais complètement oublié. C’était une menace qui dépassait de loin l’ire de Hrist. Si Leyna s’était résolue à suivre le Soleil Noir, je n’allais pas faire à nouveau l’erreur d’abandonner quelqu’un pour des raisons égoïstes.

Je me souviens encore de ce jour près du port d’Oranan. Quand l’invincible armada de Perailhon a ravagé la flotte de l’alliance contre Oaxaca. Je brûlais de rejoindre la lutte, faire une différence, mais j’étais le seul, et nous avions une mission à mettre à bien. Peut-être que ce jour-là n’était pas si différent.

Soupirant, j’ai relâché mon emprise sur l’immonde pouffiasse, non sans faire comprendre à Dracaena, avec un sourire contrit, que son fardeau venait de s’alourdir.

« Si tu l’abandonnes, je te transforme en bonsaï. »

Mon regard s’est perdu sur Leyna, pendant un instant. J’espérais que ce choix n’allait pas amener son lot de regrets. Mais les regrets que j’ai amassés jusque là m’avaient toujours mené vers la solitude. Tout autre choix n’aurait été qu’une répétition de mes erreurs passées.

J’ai rangé la corde de Jorus à ma ceinture. Je n’allais tout de même pas faciliter le travail de Shirel, même avec toute sa bonne volonté.

« J’imagine que vous allez nous aider à descendre ? Parce que ça a été une galère de monter là, quand même. »

J’ai pointé Sommel qui roupillait encore dans la boue.

«  On pourrait tous sauter sur Gayde, mais j’ai peur que ça soit mal vu... »

Que Shirel se démène pour nous ou pas, ma décision était prise. Il était temps de rencontrer ce Soleil Noir en bonne et due forme.

[Yliria]

Ma remarque ne sembla pas vraiment être bien prise par Shirel. Je soupirai en la laissant finir de s’adresser aux autres avec des paroles aussi sensées qu’urgentes. Quand elle eut fini, je me penchai vers elle, histoire de rétablir ce que j’entendais réellement. Je murmurai alors aussi bas qu’elle l’avait fait pour moi.

« Ce n’est pas de vous que je me méfie, Shirel. Je ne peux simplement pas faire immédiatement confiance à vos Généraux. Nous ne sommes pas des vôtres et vu comment finissent certains de ceux qui vivent ici, je préfère rester prudente. Je préfère mettre les choses au clair et les espions auront tôt fait de rapporter mes mots aux Généraux, histoire qu’ils sachent qu’ils n’ont pas intérêt à nous la mettre à l’envers. »

Ce fut l’elfe bleue qui répondit la première, d’abord à son capitaine qui souhaitait s’occuper de Silmeria. J’eus un rictus narquois en constatant que l’elfe blanche s’était faite des ennemis de partout et que si la protection de la cité ne fonctionnait pas sur nous, personne ici ne l’aurait laissée repartie en vie sans une très bonne raison. Je haussai cependant un sourcil à la demande de l’Earionne. Contacter les chevaliers des Cieux, rien que ça ?

« Déjà fait, je me suis entretenue avec eux à travers celui qu'ils nomment le Gardien. Ils ont stoppé son chant et je leur ai expliqué quelle menace il représentait. Mais le seul moyen d‘aller vérifier, c’est d’aller en surface pour les rejoindre et… disons que c’est un aller simple et que je n’ai pas vraiment eu envie de tenter l’expérience vu tout ce qui se trame déjà ici. »

Et j’espérai qu’elle s’en tiendrait à ça, on avait assez de souci comme ça sans en plus attirer encore plus l’attention des Chevaliers des Cieux. Ils étaient une donnée trop imprévisible pour le moment, il fallait en apprendre plus avant de tenter quoi que ce soit. Jorus parla à son tour et, même si l’idée de soigner Silmeria me fit un peu grincer des dents, je me gardai bien d’intervenir. Cette connasse aura juste intérêt à se tenir à carreau, sinon j’aiderai bien volontiers le Soleil Noir à l’envoyer dans les Tréfonds pour ne plus jamais devoir entendre sa voix nasillarde. Mais la menace de l’autre marin à Drac me fit changer d’avis.

« Menacez encore une fois Dracaena et il vous faudra un deuxième cache œil, pirate… Silmeria a déjà de la chance qu’il s’en soit occupé, parce que j’aurais réduit son corps en cendres si ça ne tenait qu’à moi. Elle est potentiellement responsable de notre arrivée ici et de bien des maux sur Aliaenon et Yuimen, elle a de la chance d’être encore en vie… »

Je jetai un regard dédaigneux à cette poufiasse avant de revenir vers le capitaine.

« Et vous avez une corde, vous avez largement ce qu’il faut pour descendre. Ou vous pouvez sauter. » Je haussai les épaules. « Vous n’allez pas mourir, de toute façon. Vous pouvez d’ailleurs lancer Silmeria depuis le toit, pour ce que ça changera de son état…» Si elle pouvait se réveiller sans pouvoir bouger c’était pas plus mal…

[Mitya]

Se réveiller sans les premières lueurs du soleil n’était pas chose aisée. Encore moins quand un insolent se mettait à jouer des cloches alors qu’elle dormait encore profondément. Ils devaient sacrément manquer de compassion et de savoir vivre dans cette ville pour réveiller les gens de la sorte. Heureusement, le sourire matinal de leur hôte ainsi que le réveil difficile de sa camarade la fit sourire à son tour. Mitya se saisit de la tasse, profitant de la chaleur de la boisson et remercia Kaleb d’un geste de la tête.

“Vous avez l’air d’être de bien bonne humeur ce matin! Comment va votre jambe ce matin?”


Elle prit un biscuit et le fixa un bref instant. Ses dents se souvenaient bien de ceux-ci. Alors elle opta pour une autre technique: le tremper dans le liquide. Et attendant que sa pitance ramollisse un peu, elle écouta le roux exposé son idée. Elle acquiesça. Ce pourrait être une bonne idée si elles n’étaient pas recherchées par les autorités du coin et complètement étrangères à leurs coutumes. Itulë lui avait bien parlé rapidement d’une Ascen-soeur et d’une famille De Cendres mais elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait signifier.

L'elfe n’eut cependant pas le temps de réagir que la jeune hinionne approuva. Elle s’adossa au mur à côté d’elle et mangea enfin son biscuit plus-si-sec.

“C’est en effet une solution. Sans doute une des seules descentes d’ailleurs… Mais nous ne connaissons rien au fonctionnement de la ville. Dites nous, Kaleb, comment monter dans les Voies Hautes qui ont l’air si bien gardées?”

Un peu sceptique, elle jeta un regard à Itulë, espérant qu’elle ne fondait pas trop d’espoir en la réussite de ce plan.

[Silmeria]

Mon approche avait fonctionné, à dire vrai, le conseil de Cole s'était avéré. En temps normal j'aurai hésité à soudoyer les agents de la milice aussi ouvertement mais puisque ça fonctionnait, pourquoi se priver.

J'étais seule dans cet ascenseur, peut-être était-il trop tôt pour que le gros de la foule ne l'emprunte ? J'espérais ne pas avoir manqué une information cruciale et qu'emprunter les rues à cette heure me donnerait un air suspect. Je souhaitais me rendre aux voies médianes afin de retrouver Dantes; il fallait m'y rendre car en toute logique ça serait là que les autres iraient s'ils n'avaient plus de contact.

Je me perdis un temps dans mes pensées, dodelinant mon esprit d'un songe à un autre comme un métronome cafardeux. Silmeria, les autres, Heartless, Dracaena, le Beignet, les aventuriers de manière générale. Je ne les appréciais guère mais il aurait été logique que je participe à une solution pour ramener tout le monde dans notre univers, si quelqu'un voulait régler ses comptes une fois sur Yuimen, libre à lui d'essayer mais il fallait œuvrer de concert.

C'est aux voies médianes que je sortis de l'ascenseur afin de me rendre jusqu'à la boutique de Dantes

[Dracaena Paletuv]

Le borgne se montrait borné, tandis que la soldat, elle, manquait de plus en plus de patience. Jorus avait décidé de s'en mêler , susurrant à nos oreilles sa vraie allégeance: il était, bien évidement, loin d'être stupide, et voyait comme nous tous la suspicion dégoulinante du soleil noir. Mais, tout comme moi, il prônait le pragmatisme, ou en tout cas le fait de faire le plus possible profil bas.

Pourtant, en face de moi, je pouvais voir le visage du dénommé Sirius se tordre, ses yeux faire ce truc bizarre où ils s'ouvraient plus que d'habitude, écarquiller j'crois. Je connaissais assez bien les expressions humaine pour savoir que visiblement, mes propos face à ses demande l'agaçait. Ou alors il commençait à me trouver assez séduisant. Mince, c'était quoi déjà la signification des yeux très ouverts plus souffle court et poing serré?
...Poing serré?
Houla, oui, j'avais presque pas réalisé, mais je pouvais voir une de ces veines bizarre de sac de chair se gonfler sur son front et son poing. Il allait vraiment essayer de me frapper? La? Au milieu de tout l'monde? Qu'il essaie, j'avais hate de voir ses ptits doigt fragile se fissuré contre mon écorce! Même sa réponse à ma demande était pleine d'agacement:


« Ha, concrètement, comme ton plan concret de la livrer aux gens armés du coin et espérer qu’ils s’en occupent mieux que toi ? »

Je... J'l'avais expliqué ça. Il m'écoutais qu'à moitié ou quoi? En plus, sa comparse bleutée semblait être aussi pleine de méfiance envers le soleil noir, et ne le cachait pas, tout comme elle ne cachait pas son dédain pour Silmeria. Jalousie peut être? Ils étaient ptet en couple ces deux la.
M'étais-je retrouvé coincé au milieu d'un triangle amoureux bizarre? Et surtout...
Ca allait donc se finir comme ça? Avec lui qui m'attaque et ferait donc éclater ce court moment de paix que l'on avait? Une fois de plus, comme sur Aliaénon, j'allais devoir voir les gens se créer des groupes parce qu'ils étaient trop imbu d'eux même pour reconnaitre quand ils avaient tort?

Mais tandis que je me préparais à l'impact d'un poing sur la face feuillue, et à ce que l'on reparte dans un chaos sans équivoque, Sirius lui, me prouva que s'il avait perdu un oeil, il n'avait encore tout ses neurones. Il relâcha son emprise sur le corps de Silmeria, et me déclara, avec une étrange sourire sur le visage:

« Si tu l’abandonnes, je te transforme en bonsaï. »

"Kffrrrrrrrrrr!"

La menace me prit par surprise, me faisant bien malgré moi pouffer de rire. En bonzaï? Vraiment? On m'l'avait pas trop faite celle la. Je regardai le borgne s'éloigner un peu rejoindre son alliée bleue, l'air prit de réflexion et de dépit. Enfin, il m'semblait. Derrière moi, j'entendis la voix d'Yliria s'élever une fois de plus, elle qui avait déjà manifesté sa lassitude de la situation, mais cette fois ci pour dire quelque chose qui résonna dans tout mon bois:


« Menacez encore une fois Dracaena et il vous faudra un deuxième cache œil, pirate…»


Y...Y...Yliria venait de prendre ma défense? Après tous les mots durs, les désaccords, la méfiance et l'agressivité, malgré tout ça, elle voulait quand même me protéger?
Je...je....



YLIRIA SENPAI! J'ETAIS TELLEMENT TOUCHÉ!!! J'aurais commencé à pleurer du visage si je n'me sentais pas si fatigué! ça semblait ptet pas grand chose pour elle, mais voir qu'après tout nos déboires, elle m'estimait malgré tout...


Silmeria a déjà de la chance qu’il s’en soit occupé, parce que j’aurais réduit son corps en cendres si ça ne tenait qu’à moi. Elle est potentiellement responsable de notre arrivée ici et de bien des maux sur Aliaenon et Yuimen, elle a de la chance d’être encore en vie…

La réalité de notre situation me sortie vite de mon moment émouvant. Oui, le gros soucis qu'on n'pourrait pas éviter éternel'ment: la responsabilité d'Silmeria (et Hrist) pour not' situation et... pour beaucoup d'aut' problème. J'rest'rais fidèle à mes principes, et j'écouterais ses raisons avant tout. Mais Yliria n'allait sur'ment pas avoir ma patience à ce niveau. J'pouvais vraiment pas la blamer...
Une chose supplémentaire dont le m'sieur borgne ne réalisait pas: valait mieux garder un oeil sur Silmeria et Yliria en même temps, que prendre le risque d'en perdre une de vue que que l'être de chair aux ch'veux blancs décide de régler la situation de façon un peu trop définitive.

Après ça, Yliria envoya quelques piques de plus à Sirius, mais je n'suivais déjà plus trop cette discussion la. Callant de nouveau bien le corps de la comateuse sur mon dos, j'avançai d'un pas un peu lent vers Shirel, voyant qu'on était global'ment tous parti pour suivre les boites de conserves noires.
J'attendais patiemment de pouvoir descendre, sentant la fatigue monter de plus en plus. Vu qu'il n'y avait plus trop l'air d'avoir de gros conflit, j'en profitai pour demander à Shirel:


"Bon bah, on vous suis m'dame. Ptite question : la où vous nous em'nez, y a un peu d'soleil d'accessible? "

Il n'y avait plus qu'à attendre suivre les procédures, espérer prendre un peu de repos, et se préparer à tout le reste, de la guérison de Silmeria à la pêche aux infos concernant le Dragon noir. Et en espérant qu'on n'se retrouve pas avec une mission aux enjeux gargantuesques collé sur le dos par les locaux.

Mais bon, ça s'rait un peu gros que ça nous arrive encore, pas vrai?
...
Pas...Pas vrai?

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 1 - Soirée.

De la ruelle, Fanielle revint subitement, comme sortie des ombres, et fit face à Shirel.

« S’ils sont emmenés, je me porte volontaire pour témoigner de la situation. Je suis Fanielle Dantes. »

Shirel la regarda d’un air curieux, acquiesça aux dire d’Yliria à son égard, puis commenta.

« Je sais qui vous êtes. Soit, accompagnez-nous. »

La jeune capitaine se tourna alors vers les autres, rétorquant d’abord à Leyna, précisant les propos d’Yliria :

« Vu l’usage prononcé de votre magie, je doute que vous puissiez les contacter de sitôt : vous allez être condamnée, que vous le vouliez ou non. »

Puis vers Hart :

« Je n’ai pas d’aide à vous fournir, débrouillez-vous. Sachez toutefois que tout acte offensif envers un officier du Soleil Noir sera retenu contre vous. »

Et enfin vers Drac :

« Le Soleil dont vous parlez n’est présent qu’à la Surface. Ici, seul celui de notre Foi brille dans l’obscurité. »

Jorus, pendant ce temps, lorgnait à travers son monocle pour pister l’apparence de Hrist. Elle semblait… bien aller. Elle paraissait discuter posément avec quelqu’un qui lui restait invisible. Certainement pas empêtrée dans les mêmes soucis que le groupe de la chaotière, elle avait pu tirer son épingle du jeu.

Elle attendit que tous descendent (si tous descendaient) et mena le groupe à travers la rue, puis la Veine désormais déserte et éclairée d’une teinte plus tamisée jusqu’à arriver jusqu’à l’immense porte du Bastion de l’Ordre. Là, un chaos sans nom les attendait. Des gardes Noirs venaient en aide à d’autres, étalés au sol par une force désormais absente. Comme si un puissant ennemi avait forcé le passage vers l’Entresol. Vers le quartier général de l’Ordre. Shirel, horrifiée du spectacle, se rua sur une silhouette au sol.

« Général Yllish ! Que s’est-il passé ?! »

L’homme avait sans doute été vaillant, mais là son buste était écrasé dans son armure, ses côtes défoncées.

Il n’était que souffrance, et articula faiblement sa réponse, audible de ceux qui suivraient la capitaine de près.

« Un… dragon. Violet. Un… chevaucheur. La… La fille de Montfort. »

Son visage était crispé, le moindre mot, soufflé de manière rauque, semblait un supplice.

« Les… Bouges. Ils y… vont. »

Il pointa d’un effort notable son doigt vers l’ascenseur menant à l’étage inférieur. Apparemment, ils n’étaient pas les seuls à venir ici.


[HJ : Je laisse libre votre manière de descendre (ou de ne pas le faire). Vous pouvez aparter entre vous (ou avec Fanielle ou Shirel) pendant le retour vers le Bastion. Une fois là-bas, indiquez-moi votre réaction/vos actions.]

[XP :
Leyna : 0,5 (commentaires)
Jorus : 0,5 (conseils et voyeurisme)
Hart : 0,5 (menaces)
Yliria : 0,5 (réponses)
Dracaena : 0,5 (obéir)]

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 2 – Matin.

Hrist prit l’ascenseur pour rejoindre la Boutique de Dantes (suite là-bas).


_______________________________


Kaleb répondit aussitôt à Mitya :

« Bien. De fait, il peut être complexe de rejoindre les Voies Hautes si vous êtes sans le sou, et pas dans les bonnes grâces du Soleil Noir. Mais je connais quelqu’un qui pourra vous y mener. Il travaille pour la Maison d’Esthalor. Sans doute son maître pourra-t-il faire appel à vous. C’est le plus riche des bourgeois de cette cité. »

Il se leva, marchant quelques pas.

« Ma jambe va mieux que mon bras. Ça guérira, ne vous inquiétez pas. »

Il sortit de sa masure, accompagné des deux elfes, et se rendit en bordure de Veine, observant les alentours avec l’intention de trouver celui qu’il cherchait. À un moment, il s’exclama :

« Ah ! Le voilà ! »

Il désigna dans la foule un homme à l’air patibulaire, chauve avec une faible toison blanche en guise de barbe. Son visage semblait taillé au burin tant ses traits étaient saillants. Il arborait une redingote d’un cyan foncé qui avait vu de meilleurs jours, mais qui restait plus seyante que les habits de la populace du cru.

Kaleb s’en approcha, apostrophant l’homme.

« Maître Grim, salutations ! Je souhaite vous présenter deux amies. Elles cherchent à se mettre au service d’un puissant de la Cité Haute. Peut-être pourriez-vous leur accorder une audience auprès de ceux que vous servez ? »

Le grand homme se tourna vers Itulë et Mitya avec un air analyste. D’une voix sans émotion, plutôt sèche, il demanda :

« Quels services proposez-vous ? »


[XP :
Silmeria : 0,5 (Up !)
Mitya : 0,5 (nouvel objectif !)]

[Leyna]

Yliria mit quelques instants à répondre : Elle avait déjà expliqué au « Gardiens » au sujet de crâne. Mais apparemment, il était impossible de partir là-haut et de revenir. Voilà qui était étrange, mais la dénommée Shirel insista en ce sens également.

Les tension étaient palpables, dans le groupe, et le capitaine restait férocement protecteur vis-à-vis de l'hinïonne. Finalement, le nommé Jorus fit glisser sa corde pour leur permettre de descendre. La cavale s'achevait, et si l'avenir restait troublé, cela restait sans doute mieux qu'une fuite sans fin et sans but.

Ils furent conduit en direction de la caserne du soleil noir. Mais là-bas, les attendait un spectacle sinistre : la caserne semblait avoir été attaqué par une force destructrice ! Celui qui était le général de l'ordre, apparemment, gisait, gravement blessé. Ils avaient été attaqué par un... dragon violet ? Il y avait décidément un sérieux problème de dragon, par ici !

« Notre condamnation est, j'imagine, remise à plus tard, déclara calmement la prêtresse. Il semble que vous ayez encore des problèmes. »

Elle se tourna vers Shirel et Yliria :

« D'autres yuiméniens ? Dans ce cas, nous pourrions peut-être vous aider à les retrouver. En outre, comme vous semblez au courant de beaucoup de choses, Yliria, j'aimerai en apprendre davantage sur notre situation... »

[Capitaine Hart]

J'ai ravalé ma fierté et repassé sa corde à Jorus pour faciliter notre descente à tous. Une fois arrivé en bas, j'ai emboîté le pas à Shirel,trop tard pour jouer les difficiles. Sur le chemin, nous avons vu des soldats mal en point, un autre groupe de Yuiméniens avait forcé le passage jusqu'aux voies inférieures, ce qui intéressa Leyna. En vérité, j'étais pas mal intrigué aussi. Si possible, c'était une piste à suivre une fois qu'on aurait fait ce qu'on avait à faire à la caserne du Soleil Noir.

J'ai repensé à Alvin. Je l'avais un peu oublié, mais s'il était emmené au même endroit que nous, son témoignage pouvait complémenter celui de Fanielle, tant que je témoignais aussi en sa faveur. Au moins une règle que j'avais comprise ici, les habitants ne coopéraient pas de gaieté de cœur avec la milice.

"Au fait, qu'est-ce qu'il va arriver à Alvin ? Ils l'emmènent à la caserne, lui aussi ? On a eu un p'tit malentendu, mais je serais bien dans l'embarras si on lui avait attiré des ennuis."

[Mitya]

Il était certain que ce Maître Grim n’avait pas l’air commode. Grand, baraqué et chauve, aux traits anguleux et tirés, il ne donnait pas envie de discuter. Et c’était sans doute le but. Mais elles aussi en avait un, de but: elles devaient descendre. Mais y aller en mode va-nue-pieds n’était pas la meilleure des idées, même parmi la flopée d’idées pourries qu’elles avaient pu avoir en une journée à peine.

Elle aurait aimé pouvoir poser des questions à son nouvel ami en chemin sur cette famille que ce type sert ou encore son rôle à lui mais tant de nouveau lieu l’avait déjà mise mal à l’aise. C’est donc au culot qu’il faudrait y aller! Ce que les deux elfes avaient fait jusqu’à présent mais plutôt à contre-cœur de la part de Mitya qui aurait préféré pouvoir mieux négocier. Elle proposa donc ses services ainsi que ceux d’Itulë, gageant de l’utilité d’yeux et de petites mains dans la partie sombre de la cité pour la haute sphère d’Ashaar.
Le chauve les regardait, hautain. Il ne souhaitait pas importuner ses Maîtres pour quelque chose d’inutile à ses yeux et les menaça d’un blâme. Ce à quoi elle répondit que leur destination en resterait inchangée et que les seuls à potentiellement perdre dans l’affaire seraient ses Maîtres.

Ronchon, il finit par accepter avec l’aide de Kaleb les soutenant dans leur “folie”. Il leur lâcha un dernier avertissement avant de les emmener, enfin, dans la bonne direction.

"Bien. Je vais vous mener à mes maîtres. Mais... vous ne viendrez pas vous plaindre ensuite."

Un dernier remerciement à leur nouvel ami, un coup d'œil furtif vers Itulë qui avait l’air confiante avant de suivre Maître Grim, tout de même nerveuse. Elle voyait les gens, entendait les phrases d’Aelis et de Kaleb, leurs mises en garde. Les paysages qui défilaient et ses sorties, trop peu nombreuses pour la foule lui faisaient tourner la tête. Discrètement, elle glissa sa main dans sa besace à champignons pour les compter afin de se concentrer sur le concret.

[Jorus Kayne]

Au travers de mon monocle, je la vois. Hirst est toujours présente, pas avec nous, mais visiblement elle est tranquillement en train de discuter avec quelqu’un, bien loin des problèmes que nous rencontrons. Quelle garce ! Elle pour qui sauver sa sœur était la haute priorité, aucune fatigue ne devant entraver sa route, elle a laissé le problème à d’autres et poursuit sa route en toute tranquillité.

"Laissez tomber Hirst. Elle ne semble pas s’inquiéter de notre situation ou de celle de sa sœur." Fais-je, agacé par ce que je viens de voir.

Finalement, tout le monde accède à ma proposition précédente de descendre se rendre à l’Ordre du Soleil Noir, non sans quelques remarques. Tout comme Yliria, je n’aime guère qu’on menace Dracaéna comme le fait Hart. Pour le moment, je préfère garder mon opinion pour moi afin de ne pas dégrader le peu d’opinion favorable entre moi et les autres Yuiméniens, mais me tenant prêt à agir si le besoin s’en fait ressentir. Alors qu’Hart titille l’Ordre, sa proposition à Shirel de se débrouiller pour nous faire descendre tombe à l’eau. Après tout, elle l’a vue grimper sans mal au mur et nous avons usé d’une corde pour monter. On laissera le souvenir de mes fouets se noyer dans le tumulte des nombreuses actions et prises de paroles, ça vaut mieux.

Finalement, je propose d’utiliser ma corde pour retrouver la terre ferme. Elle servira pour les moins adroits à descendre sans mal les quelques mètres qui nous séparent des forces de l’ordre. On n’oubliera pas non plus le corps de Silméria, qui même si la proposition d’Yliriade balancer le corps inerte comme un vieux sac, me plaît beaucoup. Dernier sur les hauteurs, je toise une dernière fois les différents acteurs tandis que je remonte la corde et l’enroule. Une hésitation m’étreint : fuir finalement par les toits. Cependant, entre la présence d’Yliria et la fatigue qui s’insinue en moi, je laisse vite mes craintes de côtés. Je range ma corde et descends à mon tour les quelques mètres qui me séparent du sol, à la seule force de mes mains, préférant garder secret ce qui se cache dans la paume de mes mains.

Une fois en bas, je fixe longuement le bandeau d’Yliria, sa blessure récente faite stupidement, alors qu’il y a quelques heures elle était, au mieux, dans un état critique. Sortant des ombres d’une ruelle, quelqu’un intervient subitement et se place devant Shirel.

(Ho merde !)

Fanielle clame se porter volontaire pour témoigner de la situation.

(Bon sang, mais pourquoi a-t-elle eu le besoin de se mettre en danger ainsi ?)

Il ne nous faut pas longtemps pour prendre la route, suivi de près par les miliciens de l’Ordre aux aguets. Me rapprochant de la belle semi-Shaakt, je finis par lui demander.

"Comment je dois réagir ? Faut-il que je m'inquiète de ton état ou bien appuyer sur ta blessure permettra de faire sortir ta bêtise comme un bon gros furoncle ? Il était vraiment nécessaire cet échauffement ?"

Ma réplique la surprend. S’attendait-elle à autre chose à nos retrouvailles officielles ? Déclarant qu’elle va bien, si on oublie sa blessure insoignable magiquement, elle prétexte qu’elle voulait simplement savoir ce que Shirel avait dans le ventre. Sa conclusion : elle est douée, mais manque de contrôle.

(Cet entrainement, factice ou non, était-il nécessaire au von de ton état ?)

Faisant mine de tâter mon visage puis ma poitrine, je lâche avec un faux air sérieux.

"Pas de mandale dans la tronche, pas de lame entre les côtes. Bon sang c’est pire que ce que je pensais ! Ton coup à la tête a engendré un profond traumatisme. Je crois…je crois bien que tu t’es adouci Yli." Fais-je avec mon petit sourire en coin habituel, qui a le don de la faire sourire en retour.

Au moins elle va bien, mais le souvenir de la voir étendue inerte me revient vite en mémoire, de même que mes craintes à ce moment-là, présentant une mine plus sombre.

"Tu t’es évanouie d’un coup. Tu paraissais comme morte. On a…j’ai eu peur pour toi ! Que t’est-il arrivé ?"

Malheureusement ou heureusement, elle l’ignore. Cela peut être soit un coup à la tête ou un des effets néfastes de notre magie sur Aliaénon. Je ne suis pas surpris. La possibilité de prendre un coup par surprise existe toujours. Je me revois sur le bateau en partance pour Eniod, l’abordage des pirates et la poulie qui m’a percuté à l’arrière du crâne. En-tout-cas, elle est contente d’être loin d’Aliaénon et de notre magie aléatoire. Cependant, je ne partage son avis qu’en partie. Certes, l’usage de cette magie en nous était une épine dans le pied et a causé peut-être plus de problèmes que cela n’en a résolu. Néanmoins, nous étions libres et avions forgé des alliances ainsi que des relations. Rien ne nous obligeait à utiliser cette magie, sauf en cas de danger particulièrement menaçant. Ici je ne suis pas à l’aise. Regardant autour de moi, qu’il s’agisse des miliciens ou du niveau où nous nous trouvons, quelque chose me déplaît et l’absence de liberté totale n’y est peut-être pas étrangère. On ne peut se déplacer d’un niveau à un autre que sous certaines conditions et les niveaux les plus extrêmes se présentes comme des points de non-retour. Aucune vraie sortie. Peut-on appeler cela un lieu de vie ?

"Je ne suis pas aussi catégorique que toi. Regarde où nous sommes. On dirait un grand poulailler ! Sur Aliaénon, notre magie provoquait dans le pire des cas des cataclysmes localisés. Ici, c’est rien de plus que la vie d’une quantité innombrable de personnes à chaque usage. Le Dragon Noir a été vaincu et nous avions la possibilité de retourner chez nous. Oui, cette magie a été un véritable fléau, mais nous l’avons été pour Aliaénon. Au moins, il était temps de mettre un terme à notre présence après toutes ces pertes."

La tristesse m’étreint à mes derniers moments sur Aliaénon et les derniers instants de vie d’Ibn Al Sabbar. Je n’ai même pas pu accéder à sa seule requête en donnant ses dernières paroles à son apprentie. Cela je le dois à Silméria et Yliria est totalement d’accord avec moi : elle ne cause que des ennuis, même en étant inconsciente.

"Sur Aliaénon on risquait de crever en utilisant la magie. Jusqu'ici, tout s'est plutôt bien passé, en comparaison. J'aime pas cet endroit plus que toi, mais tout danger est quand même largement écarté pour le moment" Dit-elle en observant à son tour les lieux.

"Oui ba visiblement, elle n’a pas reçu beaucoup d’opposition à user de la magie sans nous attendre, vu les félicitations de Xël pour avoir généré un passage comme celui qui relie Yuimen à Aliaénon. De plus, faut compter sur sa sœur. Plus froide que Silméria, je la pensais au minimum moins tête en l’air et imprévisible. On devait venir au secours de sa sœur et elle est tranquillement en train de taper la causette à je-ne-sais-pas-qui. Pas une pour rattraper l’autre." Je regarde face à moi, ignorant où nous allons et au-devant de quels dangers nous allons.

"On commence à peine à connaître cet endroit et je ne m’y sens pas à l’aise enfermée dans cette grotte à niveau. Mais si vraiment il n’y a aucun danger, alors pourquoi nous laissent-ils nos armes avec nous ? Ca n’a pas de sens."

(Non, c’est effectivement louche et assez perturbant. Nous sommes des éléments perturbateurs le plus important de la cité. Nous laisser armés, même s’ils ne craignent pas la mort n’est pas logique.)

Je ne réplique pas sa proposition de laisser les jumelles ici. Bien que cela fort agréable de ne plus l’avoir dans nos pattes, a-t-on le droit de laisser un tel fléau ici ? En-tout-cas, elle estime que nous priver de nos armes n’a guère d’intérêt. Ils sont immortels et cela ne ferait qu’attiser notre désir de nous soustraire à leur autorité. Mais ces propos ne trouvent pas écho en moi. Nul ne porte d’arme et si j’ai pu passer avec une arbalète bien visible, il nous a fallu user d’un nom prestigieux des Voies Hautes. En plus de cela, Le Soleil Noir a déjà fait sortir quelqu’un des étages inférieurs pour la ramener dans les Voies Hautes et comme par hasard, elle est capable de soigner avec de la magie interdite.

"Je ne sais pas, je n'ai pas une grande confiance en ce Soleil Noir." Puis plus bas, à son attention exclusive. "Ils ont tout de même exfiltré quelqu'un des niveaux inférieurs pour l'emmener dans les Voies Hautes. Tout ça via une importante somme d'argent et bien entendu, la personne en question est en capacité d'user de magie. Je doute que le Soleil Noir soit si intègre qu'ils le laissent entendre."

Répliquant qu’elle n’en serait pas surprise de ce double jeu, elle me demande des précisions sur la personne que je nomme. J’ai envie de lui dire, de tout lui révéler sans la moindre retenue. Sauf que nous sommes entourés des hommes du Soleil Noir et que cela pourrait nuire à Dantes père et surtout Fanielle qui, je pense, compte prendre notre défense.

"On parlera de ça...plus tard." Dis-je méfiant, après avoir observé les gardes autour de nous. "Je te laisse, je dois m'entretenir avec quelqu'un." Fais-je en posant une main sur son épaule de la belle et me dirigeant vers Fanielle.

M'approchant doucement de celle-ci, l’inquiétude dans ma voix est présente lorsque je lui adresse la parole.

"Vous n'auriez pas dû intervenir. Vous risquez les problèmes avec le Soleil Noir en vous associant à nous. Néanmoins...merci. J'apprécie votre intention de nous venir en aide. Peu l'auraient fait à votre place."

(Faut avouer qu’elle a du cran la p’tite. Je me demande ce qui la motive, les rumeurs concernant le clan Carmin l’auraient peut-être poussée à aider son prochain, quitte à s’attirer des problèmes ?)

Me souriant, elle évoque sa promesse de nous aider et ne compte s’impliquer qu’en tant que témoin. Même si je souris, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter davantage. Risque-t-elle plus si les choses dérapent ? Elle décrit la blondinette comme bienveillante et est sûr qu’elle nous aidera.

"En qualité de témoin ? Je doute que cela plaise à votre père. Il a l’air de vouloir s’éloigner autant que possible du Soleil Noir et de ce qui s’en rapproche. Ce n’est pas moi qui vais le contredire vu l’hostilité évidente entre les deux capitaines."

Je jette un œil discret vers Shirel avant de revenir à Fanielle.

(A partir de maintenant, beaucoup de choses vont dépendre d’elle. Tâchons d’en savoir plus à son sujet.)

"Que savez-vous de cette capitaine au juste ? Vous pensez qu’on peut lui faire confiance ?"

Fanielle réplique que son père nous a dénoncés et s’en repent. En nous accompagnant, elle est sûre qu’il sera fier d’elle en corrigeant ses erreurs.

"Votre père n’a pas en s’en vouloir. Il a été plutôt accueillant vu la situation…enfin de ce qu’en j’en ai compris. C’est la tournure des événements qui l’a poussé à agir ainsi. Il a cherché à se protéger, mais également sa fille de la menace d’étrangers. Maintenant que je connais mieux votre monde, je pense que j’aurais probablement agis de la sorte à sa place. Je n’ai pas d’enfants, mais je comprends ce besoin de protéger les siens."

J’apprends par la suite que cette Shirel est bienveillante et prend son rôle avec le plus grand sérieux. Si elle paraît moralisatrice, c’est parce qu’elle croit fondamentalement à l’ordre du Soleil Noir. Pieuse et droite, elle est très appréciée du niveau Médiant.

(Bienveillante, bienveillante, ça ne l’empêche pas de balancer de gros pains de dockers et de frapper des membres de son propre ordre.)

"Cette Shirel est bienveillante, mais elle possède également des arguments…percutants. Cela arrive souvent les dissensions entre capitaines comme cela ?"

S’il n’y a pas de dissensions claires au sein du Soleil Noir, la jalousie entre les étages est très certainement présente. Bien que ce capitaine a un sacré mauvais caractère, d’après ses dires, la provenance de la capitaine d’Esthalor n’y est peut-être pas pour rien. Une remarque qui pique ma curiosité.

"Des jalousies entre étages ? L'origine de la capitaine ? C'est-à-dire ?"

A Ashaar, tout le monde veux gravir les étages. Plus on est haut et plus on gagne en influence, statut social, richesse et confort. L’ordre n’y fait probablement pas exception. Les quartiers Hauts et Médians sont moins compliqués à gérer. Shirel est issue d’une famille noble des Voies Hautes, c’est pas le biais de sa famille qu’elle œuvre dans les Voies Medianes et non par le mérite comme il est d’usage dans l’ordre.

(Donc sa famille est particulièrement influente. A quel point est-ce le cas et pourrons-nous obtenir ses faveurs plus tard ?)

"Et que savez-vous de sa famille ? Elle semble très influente pour être en mesure de mettre un des siens à une place si convoitée."

En réalité ce n’est pas que sa famille soit très influente, elle est tout bonnement la plus influente de tout Ashaar. Sa propre sœur possède le titre de colonelle de l’Ordre sur les Voies Médianes.

(La plus influente, sérieusement ? Il va falloir la garder près de nous alors. Reste que l’origine de tout cela m’intrigue.)

"Et les...d'Esthalor c'est bien ça ? D'où tiennent-ils une telle influence ?" Fais-je avec un sourcil relevé par la curiosité.

"De l'or ! Ils sont les plus riches citoyens d'Ashaar. Quant à savoir comment ils se sont hissés là... ça appartient à l'histoire de leur maison."

(Arriverais-je à en savoir plus si je me rapproche de cette Shirel ?)

Je n’ai pas le temps de questionner davantage Fanielle que celle-ci déclare que nous sommes arrivés. Nous nous dirigeons vers ce qui semble être un immense Bastion de l’Ordre. Sauf que pour un Ordre aussi discipliné que semble être le Soleil Noir, c’est le chaos ici. Des soldats viennent en aide à d’autres, les corps au sol comme écrasé par une puissance forçant le passage jusqu’à l’étage inférieur. Reste à savoir qui voudrait faire le chemin dans ce sens. Horrifiée par cette vision, Shirel se précipite vers un homme qu’elle appelle le Général Yllish, lui demandant des détails sur le combat…non. L’affrontement…non plus. Comment pourrais-je qualifier ce que je vois ? Que des membres du Soleil Noir et visiblement pas une trace d’une force adverse ou des prisonniers. Ha oui : une débâcle totale. M’approchant pour en savoir plus, ce que j’apprends me fige su place.


"Un… dragon. Violet. Un… chevaucheur. La… La fille de Montfort." Articule l’homme avec beaucoup de peine. "Les… Bouges. Ils y… vont."

(Par les tentacules d’Oannès, Naral Shaam ! Ce fou a usé de sa magie pour se transformer en dragon pour se rendre en dessous avec quoi…un chevaucheur et…la fille de Monfort ? De Monfort, de Monfort. Pourquoi ce nom me parle ?)

(C’est la famille qu’évoquait Bergeac. Il voulait utiliser ses contacts pour espérer une entrevue avec la fille extraite des Bouges qui posséderait des capacités curatives. C'est soit elle soi une soeur...enfin si on peut les appeler ainsi.)

(Cette fille de Monfort ? Mais elle est censée être étroitement surveillée dans les Voies Hautes ? Qu’est-ce qui a bien pu se passer là-bas si c'est bien d'elle qu'il s'agit ?)

Alors qu’il désigne l’ascenseur qui mène dans la même direction que le Dragon Mauve, un point me tracasse l’esprit. Naral est monté au plus haut d’Ashaar, s’est emparé d’une personne très convoitée et a fait le chemin inverse de tous les habitants de la cité. Pourquoi ?

"Pardonnez-moi ma question, mais avez-vous des indices concernant la raison de leurs venues dans les Bouges ?"

(Tu ne parles pas de Naral ? Tu pourrais t’attirer leurs faveurs en expliquant ce que tu sais.)

(Non. Je n’aime pas cet elfe, mais pour l’heure, tant que j’ignore si je peux tirer profit de leur ignorance, je préfère me taire.)

[Dracaena Paletuv]

Je suivis le mouvement et descendis (tant bien que mal) avec mon paquet sur le dos. La confirmation de Shirel que le soleil n'était pas vraiment accessible ici me mit un coup au moral. Visiblement j'devrais mettre la photosynthèse de coté... encore. Ca n'm'enchantait guère, et ça commençait à faire un moment que j'n'avais pas eu une alimentation complète. Pour sur, un oudio pouvait vivre d'eau et de terre fraiche, mais sans soleil, j'allais quand même manquer d'énergie. Histoire de me changer les idées, j'envisageais d'aller parler un peu avec Yliria, la remercier d'avoir prit ma défense, mais elle semblait dans une discussion intense avec Jorus. Les deux s'connaissaient d'puis longtemps de s'que j'avais compris, et vu le temps qu'Yli avait passé dans l'coma, j'me disais qu'il était plus légitime que moi pour passer du temps avec elle.

Qui d'autre? Sirius? Non, vu tout s'qu'on venait d'se dire, j'étais pas sur qu'il ait la tête à taper la causette avec moi. Et puis, pas envie d'prendre le risque d'dire une bêtise et l'faire rev'nir sur sa décision d'nous suivre. Shirel? Non, la façon dont elle parlait me f'sait froid dans l'dos: y avait eu un peu trop d'remarque parlant d'la grandeur d'ses dieux à la noix pour que j'considère que lui parler me fasse du bien. En tout cas, elle était clair'ment de retour sur la liste des gens dont j'devais m'méfier. J'avais pas d'nez, mais ça m'empêchait pas d'sentir les relents d'fanatisme qui émanaient d'elle.

La bleutée alors? Dont j'avais pas saisi l'nom? Elle avait pas l'air d'super humeur... Et vu comment j'avais eu une altercation avec son pote ?...chef ?...p'tit-ami ?...Frère ?...avec Sirius, j'allais pas prendre de risque. Pareil pour la gamine de l'autre vieux relou, si elle était comme son père, pas envie d'me retrouver critiquer pour des bêtises.

Je décidai donc de rester dans le silence, Silmeria toujours sur le dos, avançant en sentant le sommeil monter quelque peu. J'essayais de repenser à tout ce qui c'était passé ces dernières heures, de la bataille contre le dragon au portail en passant par la créature bizarre qui me pourchassait et cette ville au concept étrange... Ce bouclier d'immortalité aussi...

Des cris se mirent à résonner dans mes oreilles: j'n'avais pas réalisé, mais nous étions arrivé face à une porte...dans un sale état. Un gros truc était visiblement passé par la, et Shirel se tenait auprès d'un nouveau gars en armure dont le visage bien amoché m'était inconnu.


« Un… dragon. Violet. Un… chevaucheur. La… La fille de Montfort. »


"UN QUOI?!"

UN QUOI?!

Le cri m'avait échappé, désolé, blablabla, toussa toussa, okay passons, COMMENT CA UN DRAGON VIOLET?!
Pourquoi est ce que ce type déguisé en paillasson sale parlait d'un dragon à la colorimétrie sombre?! Non pas que la couleur de peau du dragon me pose problème hein, j'suis pas comme ça voyons, mais en fait si un peu, sans discrimination, sans faire de généralité, la dernière fois que j'avais vu un dragon avec un peu d'violet dessus il essayait d'sucer le monde à mort donc voila hein, désolé des remarque, m'en tenez pas rigueur, mais POURQUOI Y AVAIT UNE HISTOIRE DE DRAGON ENCORE?!

Allez, j'devais me calmer! Oui mon ptit Drac, te calmer, fallait t'calmer. P'tet que c'était juste une espèce locale. Ou un très gros lézard. Ou le type à terre confondait les couleurs? Ou il était un peu stupide? Ou bourré? Ou alors il avait un accent! Oui, voila! Un acceeeent!
Il ne voulait pas dire "Dragon violet", il voulait dire...eeeuuuh...hmm.... Un "wagon vue au lait"! Ouiiii, oui, voila, il parlait d'un véhicule qui lui est passé d'ssus. Pas d'dragon ou autre, Kahaha, hahaha, hahahahaha...haha...haha...ha...

...

J'devais arrêter d'me mentir à moi même, pas vrai?
J'devais accepter mon implication dans la situation et réagir correctement, pas vrai? Ne... Ne répondez pas...

M'approchant à grand pas (et à contrecoeur) de la boite de conserve périmée, je demandai, un (gros) chouilla paniqué:

"C'est quoi cette histoire de Dragon violet? Il est parti par où? Il a parlé? Il avait une gueule à bouffer des âmes?!"
Je me tournai vers les autres Yuimeniens.
"Hey, les autres qu'avez fait la guerre contre Oaxaca, dite moi qu'le Dragon noir est pas connu pour avoir une plus ptite forme violette! Pitié, dites moi qu'c'est juste un autre dragon qui n'a rien à voir avec l'autre!"

[Yliria]

Post squelette

Suit le groupe
papote avec jorus

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 1 – Soirée.

C’est Fanielle qui répondit à Hart :

« Le chauve, là ? Ils est resté avec… votre épouse près des gardes de Sommel. À un moment, elle est partie sans qu’ils cherchent à la suivre. Et lui est resté là sagement. Sans doute subira-t-il une rouste quand le Capitaine se réveillera, mais je doute qu’ils l’emmènent ici. Il n’avait pas d’armes et n’a usé d’aucun sort. Il pourrait même prétendre être une victime d’agression de votre part… »

À ceux qui s’adressaient au général écrabouillé, dont le moindre mot semblait surhumain à prononcer, et dont la respiration sifflait plus à travers les trous de son armure que par sa bouche, Shirel rétorqua :

« Par la Lumière, vous ne voyez donc pas qu’il est incapable d’en dire plus ? Votre… dragon et ceux qui l’accompagnaient sont partis vers les Bouges, la Cité Inférieure. Leur but ? Je doute qu’ils se soient étalés en confidence en forçant ici le passage. »

Elle se tourna ensuite vers Leyna :

« Problèmes ou non, votre passage devant le juge sera rapide ou vous resterez dans des geôles jusqu’à ce qu’il soit disposé à vous juger. Quant aux autres Yuimeniens, Dame Yliria et moi nous en chargeons. Sans magie. »

Elle regarda la semi-elfe noire :

« Le violet et le masqué sont descendus. Il ne reste plus que la femme au teint hâlé et aux cheveux immaculés et la jumelle de la blessée », elle désigna Silmeria et poursuivit. « Nous chercherons ceux-là à cet étage sitôt ce groupe-ci contrôlé. »



[HJ : Postez simplement votre réponse.]



[XP :
Leyna : 0,5 (traversée de la Veine)
Hart : 0,5 (traversée de la Veine)
Jorus : 1 (papotages), 0,5 (traversée de la Veine)
Dracaena : 0,5 (traversée de la Veine)
Yliria : noté quand complété.]

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 2 – Matin.

Alors qu’elle égrainait ses champotes, suivant le géant à travers la large Veine qui constituait la partie principale du rez-de-chaussée de cette curieuse cité, Mitya put remarquer leur destination. Un curieux appareil de métal, de verre et de rouages, qui semblait avoir pour but de mener aux étages supérieurs. Nul doute qu’elle n’avait jamais vu de système comme celui-là.

Accompagné par le Grim, ils purent sans délai passer et pénétrer la machine, qui s’éleva peu après vers les hauteurs. Les plus hautes hauteurs d’Ashaar.


[HJ : Suite dans les Voies Hautes]


[XP :
Mitya : 0,5 (papotage), 0,5 (départ vers les hauteurs)]

[Jorus Kayne]

S’inquiétant de ce qui est arrivé au chauve qui était en compagnie de Hart, lors de son échange musclé avec le Soleil Noir, Fanielle réplique qu’il est resté avec…l’épouse du borgne ? S’agirait-il de Hirst qui aurait tenu ce genre de propos durant sa comédie ? Elle le rassure en notant que sans armes et sans usage de magie, il serait en droit de demander le statut de victime d’agression. Elle réplique aux interventions des autres que peut importe la situation chaotique ici, nous seront jugés ou installé dans des geôles jusqu’à l’attente du jugement. Elle précise qu’elle et Yliria iront chercher les autres Yuimeniens, listant un type aux cheveux violets, un autre masqué, une femme au teint halé et cheveux immaculés et enfin, la jumelle de Silméria. Je réprime le soulagement lorsqu’elle ne fait pas mention d’Itulë. En tout cas, je n’obtiens comme réponse qu’une forme de mépris de la part de Shirel, alors que le premier témoin relate les faits avec beaucoup de difficultés. Peu de chance qu’ils aient évoqué justifier la raison de leur venue musclée selon elle.

(Eh bien, toi qui voulais l’amadouer c’est mal barré !)

(C’était un risque à prendre. A présent, j’oriente son caractère porté sur l’aide aux autres. Je parviendrai peut-être à mes fins si je l’aide avec ces blessés et qui sait, vais-je apprendre l’identité de cette fameuse fille de Monfort.)

(Alors si je puis me permettre, le Sans-Visage n’a pas apprécié que tu demandes ce qu’il s’est dit entre lui et le Dragon Noir. Attends d’améliorer son opinion à ton sujet avant de demander des informations sur une famille capable d’extraire quelqu’un des Bouges.)

(Entendu.)

Dracaéna lui, semble pris de panique à l’idée que le Dragon Noir soit revenu sous une autre forme. Je le comprends. Après en avoir chié pour arrêter le Dragon Noir, l’imaginer revenir en pleine forme serait désastreux et je suis le seul présent à probablement connaître les capacités de l’elfe mauve. Je pose une main réconfortante sur l’épaule boisée de l’Oudio pour lui répondre.

"Non ne t’inquiète pas. Une telle apparence ne lui ressemble pas, pas plus que cette transformation et je te rappelle que son corps est dans un autre monde."

Puis je reviens vers blondie, cherchant à m’attirer ses faveurs en m’excusant.

"Vous avez raison, veuillez me pardonner je manque à toutes les convenances. Comprenez cependant qu’en qualité d’étranger à votre monde, je crains les motifs d’une telle incursion dans les Voies inférieures, alors que tous ne cherchent qu’à s’élever dans le sens inverse. En attendant notre jugement, dites-moi comment nous pouvons vous prêter main forte ? On ne sait pas comment vous vous occupez de blessés aussi graves sans l'aide de la magie."

[Leyna]

La réponse fut tranchante : ils devraient attendre le jugement, tandis que les autres chercheraient les fuyards. Leyna répondit froidement :

« La liberté est chose de grande valeur. J'accepte de me plier à vos lois, mais si je doit rester emprisonnée trop longtemps, alors les risques de ma magie me sembleront bien vite acceptable. J'espère que tout cela sera expédier promptement. Ensuite, j'espère rentrer chez moi, si vous n'avez pas besoin de moi. »

[Capitaine Hart]

« Le chauve, là ? Ils est resté avec… votre épouse près des gardes de Sommel. À un moment, elle est partie sans qu’ils cherchent à la suivre. Et lui est resté là sagement. Sans doute subira-t-il une rouste quand le Capitaine se réveillera, mais je doute qu’ils l’emmènent ici. Il n’avait pas d’armes et n’a usé d’aucun sort. Il pourrait même prétendre être une victime d’agression de votre part… »

Et ça aurait été sa parole contre la notre. Quoiqu’il en était, notre jugement ne serait pas clément. Nous étions des étrangers pour ce monde, après tout. Dracaena et Jorus ont assailli de questions le Soleil Noir grisonnant et gravement blessé. Dracaena, en particulier, craignait que le dragon qui avait attaqué ces gardes ne soit celui que tout Yuimen redoute, mais Jorus a vite dissipé ses doutes.

« Non ne t’inquiète pas. Une telle apparence ne lui ressemble pas, pas plus que cette transformation et je te rappelle que son corps est dans un autre monde. »

J’étais dubitatif, moi aussi. Cette histoire de dragon mauve me disait vaguement quelque chose, mais j’avais du mal à mettre le doigt dessus. Rien qui n’ait de rapport avec la bête de l’apocalypse, en tout cas. Ce dragon et son escorte, un chevaucheur masqué et une fille appartenant à la famille des Montfort, avaient forcé le passage vers les Bouges, sans doute pour se rendre à la Cité inférieure. Ce nom était encore frais dans ma mémoire, ils avaient eu affaire avec le vieux tailleur, mais dur d’en dire la teneur. Un mystère enveloppé de textile.

Shirel défendait l’homme d’en dire plus. Il n’avait pas l’air d’en savoir davantage.

« Problèmes ou non, votre passage devant le juge sera rapide ou vous resterez dans des geôles jusqu’à ce qu’il soit disposé à vous juger. Quant aux autres Yuimeniens, Dame Yliria et moi nous en chargeons. Sans magie. »

Quelle blague, finir dans des geôles sitôt arrivés… Je regrettais déjà de m’être rendu.

« La liberté est chose de grande valeur. J'accepte de me plier à vos lois, mais si je doit rester emprisonnée trop longtemps, alors les risques de ma magie me sembleront bien vite acceptables. J'espère que tout cela sera expédié promptement. Ensuite, j'espère rentrer chez moi, si vous n'avez pas besoin de moi. »

J’ai réfléchi un instant à la possibilité d’offrir mon aide pour ramener Hrist. Je ne prétendais pas avoir de bons rapports avec elle, mais Yliria ne cachait pas son inimitié. Pas la peine, même dans le cas peu probable où Shirel accepte sous prétexte d’aider mon cas auprès du juge, Hrist n’était qu’une diversion. Il valait mieux continuer à jouer le jeu et en apprendre plus sur le Soleil Noir.

« Attention Leyna, tout ce que tu dis pourra être retenu contre toi, tu sais. » ai-je rappelé à la Sang-Pourpre.

C’était dit sur le ton de la plaisanterie, mais le conseil était sincère. Nous avions accepté de nous rendre, certes, mais je gardais au fond de moi la même certitude : le Soleil Noir était notre ennemi. Pas celui des Yuiméniens, ou des Ashaarites, mais celui de mes frères et sœurs qui ont choisi de vivre au rythme des marées plutôt que celui des cloches de cuivre. Cette entité était mon antithèse. Tant que je restais coincé à Ashaar, le conflit était inévitable.

« Mais on est d'accord sur une chose, plus vite on en aura fini avec ce juge, mieux ce sera. »

[Yliria]

i j’étais d’accord avec Shirel sur le principe de laisser ce pauvre hère en paix au vu de son état, je haussai tout de même un sourcil à son ton plus sec que nécessaire. Le pauvre type n’était en vie que parce que la cité le forçait à l’être… encore une preuve que leur sytème était complètement foireux. Il devait souffrir le martyr.

« Ne peut-on pas l’aider, au moins ? Il n’y vraiment aucun cas de force majeure qui autorise une utilisation spontanée et limité d’une magie de soin ?»

A croire que mes compatriotes, excepté Jorus, se foutaient complètement de la souffrance d’autrui, c’était quelque peu inquiétant. Ce n’étaient pas des yuimeniens, d’accord, mais quand même, on pouvait éprouver un peu d’empathie pour en pauvre homme, non ? Surtout vu la suite des paroles de Shirel. Je la fixai un instant, sourcils haussés, regard interrogateur.

« Et votre couvre-feu ? Je doute qu’elles se baladent dehors, ça attirerait l’attention des gardes qui patrouillent. Et je ne me vois pas fouiller chaque maison dans ce quartier, Shirel ça nous prendrai bien trop de temps. Et, pour être franche…» Je désignai ma tête toujours douloureuse et emballé dans du tissu sans doute pplus très blanc. «… j’aimerai bien traiter cette blessure, maintenant qu’on a retrouvé la majeure partie de mes compatriotes. »

Autant dire qu’on allait accompagner les autres jusqu’au Juge et que j’irai ensuite me faire soigner ça et piquer un somme avant de retourner la ville en cherchant la dernière. Je laissais la jumelle de Silmeria se démerder, je n’avais aucune envie de tomber dessus dans une ville où on ne peut pas mourir. Je grimaçai quand même aux dire de l'earionne et lui soufflai, pas spécialement discrètement, quelques mots.

« Si on pouvait éviter d’ajouter inutilement de l’huile sur le feu, ce serait aussi bien. Je vous ai expliqué la situation, essayez un peu de vous mettre à leur place. Ils auraient aussi juste pu nous envoyer directement dans les pires cachots pour éviter des problèmes, or, ils nous laissent agir pour rentrer chez nous à condition qui ne mettent pas toute leur cité en danger. Si vous tenez tant à votre liberté, faites en sorte de pas vous foutre à dos ceux qui peuvent vous emprisonner, hm ? »

Sans déconner…

[Dracaena Paletuv]

Post squelette:

-Drac se calme après l'explication de Jorus, et comprends qu'il en sait plus sur le sujet qu'il ne le prétend. Drac décide de rester ne rien dire pour le moment à ce propos.
-Drac se crispe en entendant parler du fait qu'il faille attendre dans des geoles, mais ne dit toujours rien.
-Drac se contente de suivre le groupe, tenant toujours Silmeria sur lui, mais se met à marcher assez prêt d'Yliria.

[Cromax]

La Cité des Ombres
La Veine et les Artères

Jour 1 – Soirée.

La soirée était déjà bien avancée, et la fatigue commençait à peser sur le groupe. Une nuit de sommeil pourrait être bienvenue pour chacun ici. Aux paroles de Leyna, plusieurs gardes armés s’étaient rapprochés, prêts à intervenir. Shirel leva une main, et ils se détendirent aux propos de Hart et Yliria. Elle rétorqua :

« Vous n’êtes clairement pas en position d’exiger quoique ce soit. Montrez-vous rétive, et c’est une éternité dans les Tréfonds que vous passerez. »

Elle n’avait pas l’air de rigoler, toute douceur qu’elle était à l’accoutumée. On ne badinait pas avec des menaces de magie, ici. Shirel poursuivit.

« Et si vous voulez rentrer chez vous, faites, je vous en prie. Nous n’avons en aucun cas besoin de vous. »

Elle plissa les paupières. Même elle était douée de sarcasme, apparemment. Elle se tourna vers Jorus.

« Bien entendu qu’on peut craindre un passage de force vers une ville de réprouvés. Ils n’ont certainement pas d’idées saines en tête en faisant une telle chose. Les Cieux puissent nous protéger. Quant à la magie, il est hors de question que vous l’utilisiez. L’Ordre s’occupera de ses propres blessés. C’est néanmoins gentil de proposer. »

Elle jeta également un regard à Yliria sur ce même sujet, avant de répondre à la semi-shaakt.

« Vous avez raison. Le mieux serait de nous reposer le temps de la nuit. En cellule pour ceux qui seront jugés, dans des dortoirs de l’Entresol pour les autres. »

Elle désigna aux gardes Dracaena, Leyna et Hart. Ils se pressèrent vers eux pour les escorter, alors qu’elle faisait signe à Yliria, Jorus et Fanielle de les suivre. Elle pointa du doigt Silmeria.

« Vous pourrez laisser celle-là à l’infirmerie. Nous nous occuperons d’elle. »

Les renforts affluaient pour sauver les soldats blessés et le général écrabouillé. Shirel et les gardes emmenèrent les yuimeniens dans ce grand hall de la Veine, porte vers l’Entresol. À peine eurent-ils fait quelques pas qu’une jeune femme connue d’Yliria vint vers eux. Saraï d’Esthalor, la sœur de la jeunette platine.

Elle scanda à sa sœur :

« Tu peux disposer, Shirel. Je prends en charge tes prisonniers. »

Le ton était doux, mais ferme. Shirel pinça les lèvres, regarda son poignet – celui-là même qu’Yliria avait vu frotté à celui de la rouquine - mais opina du chef, se tournant vers Jorus, Yliria et Fanielle.

« Bon. Ils sont entre de bonnes mains. Bonne nouvelle : les chambres d’ici sont plus confortables que ce que je vous aurais proposé dans l’Entresol. »

Et elle les invita à les suivre, alors que la Colonelle fraichement arrivée prenait en charge les trois accusés.

« Vous, suivez-moi sans faire d’histoire. Et n’essayez en aucun cas de m’attendrir ou de négocier quoique ce soit : je ne suis pas ma sœur. »

Elle avança vers une dalle immense qui semblait pouvoir s’abaisser dans le sol. L’ascenseur vers l’étage inférieur.



[HJ : je vous laisse chacun réagir à la situation dans votre post.]


[XP :
Jorus : 0,5 (prise de parole)
Leyna : 0,5 (prise de parole)
Hart : 0,5 (prise de parole (sage))
Yliria : 0,5 (prise de parole (sage))
Drac : noté quand complété]