La Veine et les Artères
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
- Cromax
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Re: La Veine
La Cité des Ombres
La Veine
La Veine
Jour 1 – début d’après-midi.
Ezak tombait de haut. De très haut. Une chute de cent mètre, ça n’est pas rien. Il n’avait beau pas ressentir la peur, l’adrénaline lui percutait tempes et palpitant avec ferveur. Il ne fallait pas se manquer, à l’atterrissage. À cette vitesse, une erreur de calcul, et c’était une purée d’humain qui l’attendait. Et Ezak n’était pas physicien. Loin. Loin, très loin de là. Et dix mètres, c’était court, très court. Trop court. Il se téléporta bien, mais un peu tard : sa jambe saine avait déjà brutalement touché le sol. À la sortie de sa communion des ombres, il put sentir toute la douleur de ce qui venait de se passer : elle était disloquée, brisée en morceaux dans ses armures et habits. Au moins avait-il réussi à se transposer in extremis : il venait d’avoir un avant-goût de ce qui serait arrivé à tout son corps s’il s’était lancé une fraction de secondes plus tard (s’il avait fait 1 point de moins aux dés). Il se ramassa donc, appuyé sur le flanc de la tête du Dragon Noir. Le son de son grognement au plus proche de ses oreilles, faisant vriller sa raison, faisant remonter son estomac au fond de sa gorge, sentir sa tête tourner brutalement. Il n’entendait plus rien d’autre que lui, Lui. Cet ennemi par-dessus tous les autres ennemis. L’Ultime Plaie de Yuimen.
Enfin pas exactement. Car il entendit aussi les plaintes, cris de douleur et de panique des gens qui étaient coincés… sous la tête. Partiellement ou totalement. Brisés, éclatés, démembrés, ressemblant à des pantins désarticulés, à des poupées de chiffon sanglantes. La douleur marquait leurs mines affreuses, et c’était d’autant plus horrible qu’ils semblaient… en vie. Tous. Même ceux qui ne devaient clairement plus qu’être cadavres, à la tête éclatée et ouverte, répandant cervelle au sol. Vivants, tous. Rampant, gesticulant en maugréant.
La scène semblait hors du temps. Comme enfermée dans une bulle qu’aucun son extérieur ne pouvait percer. En dehors, Ezak put apercevoir des silhouettes de soldats organiser une sorte de ceinture autour du chef draconique, pour écarter les curieux. Des soldats frappés d’un écusson de soleil pale sur fond noir, alors que leurs armures étaient noires et or, comme la patrouille 100 mètres plus haut.
Une de ces silhouettes approcha, à l’armure plus ornementée que les autres, et portant un bouclier en plus de son épée au fourreau. Une jeune brune à l’air sévère et au visage grêlé. Elle apostropha Ezak.
« Vous, éloignez-vous si vous le pouvez. Le Soleil Noir gère la situation. »
[HJ : On peut aparter avec la dame, ou tu peux agir directement de manière plus ponctuelle si tu veux.]
- Xël
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- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: La Veine
Le chant s’arrête ou du moins on ne l’entend plus. En bas, le plongeur était devenu trop petit pour le distinguer parmi la foule. Etait-ce vraiment celui que je pensais avoir reconnu ? Ezak, celui qui m’avait accompagné lors des derniers assauts du Charnier des Âmes ?
Derrière moi la patrouille, ou en tout cas celle qui la commande, semble entendre raison et nous laisse agir, prenant conscience du danger que représente ce morceau de dragon. Hélas je comprends rapidement que mon sort ne suffit pas à arrêter celui du dragon.
« Ça ne fonctionne pas. »
Lâchais-je avec gravité avant d’adresser un regard à Akihito.
« J’y vais. »
L’instant d’après je fais un pas en avant pour traverser un portail me menant sur la tête du Dragon Noir, laissant le passage se refermer derrière moi. Le son me revient, ce grincement macabre qui remue les tripes jusqu’à donner des nausées. Il s’y mélange des plaintes et des cris d’agonies qui manquent de me faire perdre ma concentration. Je dois faire cesser ce chant, faire cesser ce bruit, ou ça va recommencer. Je ne veux pas revivre ça. Je refuse de revivre ça !
Je saisis une rune dans ma besace et l’inspecte pour m’assurer que ce soit la bonne. Quatre traits, formant une croix, c’est elle. La rune « détruire ». Je l’impose sur le sommet du crâne et y concentre toute ma rage, toute ma haine, toute ma peine, tous les sentiments accumulés depuis la bataille devant les portes d’Oranan et avec toute la volonté d’en finir une bonne fois pour toute je prononce le mot divin.
« ARI ! »
((Utilise un portail pour rejoindre le crâne du dragon et utilise la rune détruire. Capacité du maître des runes. Equilibriste.))
Derrière moi la patrouille, ou en tout cas celle qui la commande, semble entendre raison et nous laisse agir, prenant conscience du danger que représente ce morceau de dragon. Hélas je comprends rapidement que mon sort ne suffit pas à arrêter celui du dragon.
« Ça ne fonctionne pas. »
Lâchais-je avec gravité avant d’adresser un regard à Akihito.
« J’y vais. »
L’instant d’après je fais un pas en avant pour traverser un portail me menant sur la tête du Dragon Noir, laissant le passage se refermer derrière moi. Le son me revient, ce grincement macabre qui remue les tripes jusqu’à donner des nausées. Il s’y mélange des plaintes et des cris d’agonies qui manquent de me faire perdre ma concentration. Je dois faire cesser ce chant, faire cesser ce bruit, ou ça va recommencer. Je ne veux pas revivre ça. Je refuse de revivre ça !
Je saisis une rune dans ma besace et l’inspecte pour m’assurer que ce soit la bonne. Quatre traits, formant une croix, c’est elle. La rune « détruire ». Je l’impose sur le sommet du crâne et y concentre toute ma rage, toute ma haine, toute ma peine, tous les sentiments accumulés depuis la bataille devant les portes d’Oranan et avec toute la volonté d’en finir une bonne fois pour toute je prononce le mot divin.
« ARI ! »
((Utilise un portail pour rejoindre le crâne du dragon et utilise la rune détruire. Capacité du maître des runes. Equilibriste.))
- Ezak
- Messages : 203
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: La Veine
Je me laissai sombrer, intrépide, sans qu’aucun frisson ne vienne troubler mon épiderme. Le porteur de l’armure de Mongoor Vlash, le dragon mauve, ne pouvait ressentir ce sentiment insignifiant qu’est la peur. Pourtant, je n’étais pas en pleine possession de mes moyens. La chute était vertigineuse, et jamais je n’avais accompli pareille folie — car comment nommer cela autrement ? Le vent hurlait à mes oreilles, m’enfermant dans un véritable chaos sonore. Mes yeux ne pouvaient discerner qu’un flou d’images, brouillé par la vitesse. La descente me parut interminable, et mon cœur battait à tout rompre, submergé par l’adrénaline.
Je tentai de rester concentré, et lorsque je fus suffisamment proche du sol pour utiliser mon pouvoir, je le fis. Trop tard. Une fraction de seconde de trop, sans doute, pour me téléporter sans dommages. Mais pas assez pour ne pas finir écrasé comme une fiente d’oiseau tombée des cimes.
Ma jambe, mon unique jambe, toucha le sol juste avant que je me téléporte, appuyé sur le flanc de la tête. Un hurlement m’échappa, malgré tous mes efforts pour contenir la douleur insoutenable. Ma jambe n’était plus qu’un amas de chair déchiquetée, chaque os fracturé, chaque ligament arraché, chaque muscle broyé. La souffrance était si intense qu’elle me projeta dans un ancien cauchemar : celui de ma jambe dévorée à vif sur Aliaénon par cette charogne, avant que je ne doive me la faire amputer à la scie. Un souvenir aussi affreux qu’épidermique.
Mon esprit vacillait sous l’assaut de la douleur, alors que le chant du dragon, désormais tout proche, me plongeait dans une confusion grandissante. Ma vision se troublait, et mon souffle devenait court. Autour de moi, la scène était d’une horreur sans nom : des corps démembrés, arrachés, désarticulés, jonchaient le sol. Néanmoins, malgré leur état, certains corps se mouvaient encore; d’autres maugréait, hurlait et cela défiait toute logique. Beaucoup d’entre eux ne devaient être autre chose que mort et inanimé.
Un peu plus en retrait de cette scène de guerre, formant un cordon de sécurité, des membres du Soleil Noir , au vu de leur accoutrement semblable à ceux de l’étage, repoussaient les civils, mais étrangement je ne percevais aucun son venant d’eux. C’était comme s’ils évoluaient dans une autre dimension.
Je secouai la tête, tentant de comprendre pourquoi je divaguais à ce point. Était-ce la douleur ? Le chant ? Ou ce monde étrange ?
Une voix féminine perça soudain le brouillard de mes pensées. Une femme brune, au visage marqué par une ancienne brûlure, se tenait devant moi. Elle portait une armure noire et or, et était armée d’une épée et d’un bouclier. Son autorité naturelle la distinguait des autres soldats qui l’entouraient. Elle m’apostropha : « Vous, éloignez-vous si vous le pouvez. Le Soleil Noir gère la situation. »
Avec un effort considérable, j’attrapai la gourde à ma ceinture et avalai une potion en grande quantité. Les dents serrées, je sentis mes os, muscles et tendons se ressouder avec une lenteur douloureuse. Je lâchai des râles douloureux à chaque os qui se reformait dans un craquement caractéristique. J'en lâchai presque un filet de bave tellement c'était éprouvant et vif. Ça faisait un mal de chien !
Je pris quelques secondes pour encaisser la douleur, ma jambe, toujours à vif, blessée gravement, était de nouveau fonctionnelle… et soignable. C’était suffisant pour moi. Habitué à tolérer la douleur, je pouvais désormais parler sans hurler.
Je répondis à la supérieure brune sceptique face à ce que cette femme affirmait. Je ne savais pas à quel point le Soleil Noir était compétent, mais je doutais sérieusement qu’il soit prêt à affronter ce qui allait suivre. Personne ne pouvait l’être.
« Et le Soleil Noir compte faire quoi ? Si ce dragon finit son chant, nous mourrons tous ! » dis-je en jetant un regard sur les corps animés avant de reprendre. « Et ce sera pire que la mort ! Il va dévorer nos âmes, et il n’y aura aucun retour possible. Il faut agir MAINTENANT, ou il sera trop tard. »
Son visage, déjà dur, se crispa davantage. « Que venez-vous de boire ? Et comment connaissez-vous les pouvoirs de cette chose ? » demanda-t-elle.
Sans attendre ma réponse, elle m’ordonna tout de même sèchement: « Alors allez-vous en, citoyen. Laissez faire mon ordre. »
Je compris d’un simple coup d’œil qu’elle n’était pas totalement sûre de ses propres mots. Je ne la comprenais que trop bien. Comme tout soldat, elle suivait le protocole, mais ici, suivre les règles risquait de nous condamner.
« Je ne suis pas un de vos citoyens ! » répliquai-je sans animosité, mais avec une urgence croissante dans la voix, tandis que le chant du dragon brouillait mes pensées. Ce même malaise que j’avais ressenti à Kochii s’insinuait de nouveau en moi, rendant mes jambes faibles et mes idées confuses. Dans un accès de désespoir, je hurlai, espérant couvrir le son du chant par ma propre voix pour rester intelligible.
« Écoutez, ce sera difficile pour vous de me croire, mais il existe d’autres mondes que le vôtre. Ce dragon et moi venons d’un autre où j’ai vu cette créature aspirer les âmes de milliers de personnes en quelques secondes. Ce que je bois est un remède de là-bas. Si vous ne me croyez pas, contentez-vous d’observer ce monstre étranger à votre monde. Cela devrait suffire comme preuve. »
Tout en parlant, je palpai la tête massive du dragon, cherchant l’origine de sa voix, ses cordes vocales, l’endroit où je devrais frapper, mais il semblait qu’il n’y avait aucune source à son grondement. Ce chant semblait être formé magiquement. Aucun air ne faisait vibrer quoi que ce soit dans cette tête, d’ailleurs dépourvu de gorge.
Je continuai de plaider ma cause.
« Si votre ordre n’a aucune idée de ce qu’il doit faire, et que vous ne voulez pas que les âmes de vos hommes et de vos citoyens soient perdues à jamais, vous devez m’aider à le faire taire. Sinon, ce lieu va se transformer en charnier… bien pire que ce qu’il n’est déjà. Vous le sentez aussi, ce malaise qui s’insinue en vous. Ce sont nos âmes qu’il tente d’aspirer… Il ne nous reste que quelques secondes. »
Elle me regarda, perplexe. « Vous divaguez complètement, mais soit. Si vous pensez pouvoir faire quelque chose, faites-le ! »
J’avais gagné sa confiance, ou tout du moins son accord verbale. Je sortis « Oaxaca et Turé », mon arme à deux lames, et la lui tendis. Chaque lame portait le nom d’un ennemi vaincu, une coquetterie que seul un spadassin maître d’armes zélé comme moi pouvait se permettre. La lame bleue, d’un métal clair et presque transparent, symbolisait Yuiïa-Turé, « l’Esprit des Glaces ». La lame noire, terrifiante, faite de la dent du Dragon Noir, représentait Oaxaca, la « Reine Noire ».
« Aidez-moi. Dites... à vos hommes de former un périmètre, et vous… plantez la lame noire là, où... Là où vous pouvez atteindre sa chair. » dis-je en ayant de plus en de mal à parler.
Je n’étais pas sûr de mon plan, mais j’avais vu Faëlis détruire définitivement Turé, création de Yuïa, en enfonçant le croc du dragon dans sa relique. Alors pourquoi pas ? Et si les dents du dragon noir étaient un remède contre les créations incontrôlées des divins ? Et si ce qui pouvait vaincre la création de Phaïstos venait d’elle-même ? Ça, c’était le plan B, incertain, mais il fallait couvrir toutes les possibilités. Inventer une solution à un problème insoluble.
Sans hésiter, la brune s’empara de l’arme et se dirigea vers la créature, tandis que d’un geste de la main circulaire elle ordonna à ses subordonnés d’élargir le cercle de sécurité. Bien ! Car c’était le moment pour le plan A et je le savais, il y avait une chance pour que ça nous explose à le gueule à tous. Autant y exposer le moins de monde possible.
Je me laissai guidé par mon expérience. J’avais vu face un d‘autres créatures semi-divines à quel point les runes étaient puissantes, réduisant à néant les efforts du demi-dieu de la Liberté Cromax et de sa Lysis millénaire quand ils avaient voulus s'opposer à la décision du groupe de sauver Rielle. Ma main alla se glisser dans ma besace à rune et je sortis la rune Ari que j’appliquai sur la gueule entre-ouverte du dragon. J’hurlai son nom, alors que mon cri trouva étrangement écho au-dessus de moi. Quelqu’un avait eu la même idée. Aux grands maux...
"ARI !"
Hrp : Utilisation de ma rune Ari sur la gueule entrouverte du Dragon. Et prête ma "Pique double" faite en dent du Dragon Noire à la "cheffe".
Je tentai de rester concentré, et lorsque je fus suffisamment proche du sol pour utiliser mon pouvoir, je le fis. Trop tard. Une fraction de seconde de trop, sans doute, pour me téléporter sans dommages. Mais pas assez pour ne pas finir écrasé comme une fiente d’oiseau tombée des cimes.
Ma jambe, mon unique jambe, toucha le sol juste avant que je me téléporte, appuyé sur le flanc de la tête. Un hurlement m’échappa, malgré tous mes efforts pour contenir la douleur insoutenable. Ma jambe n’était plus qu’un amas de chair déchiquetée, chaque os fracturé, chaque ligament arraché, chaque muscle broyé. La souffrance était si intense qu’elle me projeta dans un ancien cauchemar : celui de ma jambe dévorée à vif sur Aliaénon par cette charogne, avant que je ne doive me la faire amputer à la scie. Un souvenir aussi affreux qu’épidermique.
Mon esprit vacillait sous l’assaut de la douleur, alors que le chant du dragon, désormais tout proche, me plongeait dans une confusion grandissante. Ma vision se troublait, et mon souffle devenait court. Autour de moi, la scène était d’une horreur sans nom : des corps démembrés, arrachés, désarticulés, jonchaient le sol. Néanmoins, malgré leur état, certains corps se mouvaient encore; d’autres maugréait, hurlait et cela défiait toute logique. Beaucoup d’entre eux ne devaient être autre chose que mort et inanimé.
Un peu plus en retrait de cette scène de guerre, formant un cordon de sécurité, des membres du Soleil Noir , au vu de leur accoutrement semblable à ceux de l’étage, repoussaient les civils, mais étrangement je ne percevais aucun son venant d’eux. C’était comme s’ils évoluaient dans une autre dimension.
Je secouai la tête, tentant de comprendre pourquoi je divaguais à ce point. Était-ce la douleur ? Le chant ? Ou ce monde étrange ?
Une voix féminine perça soudain le brouillard de mes pensées. Une femme brune, au visage marqué par une ancienne brûlure, se tenait devant moi. Elle portait une armure noire et or, et était armée d’une épée et d’un bouclier. Son autorité naturelle la distinguait des autres soldats qui l’entouraient. Elle m’apostropha : « Vous, éloignez-vous si vous le pouvez. Le Soleil Noir gère la situation. »
Avec un effort considérable, j’attrapai la gourde à ma ceinture et avalai une potion en grande quantité. Les dents serrées, je sentis mes os, muscles et tendons se ressouder avec une lenteur douloureuse. Je lâchai des râles douloureux à chaque os qui se reformait dans un craquement caractéristique. J'en lâchai presque un filet de bave tellement c'était éprouvant et vif. Ça faisait un mal de chien !
Je pris quelques secondes pour encaisser la douleur, ma jambe, toujours à vif, blessée gravement, était de nouveau fonctionnelle… et soignable. C’était suffisant pour moi. Habitué à tolérer la douleur, je pouvais désormais parler sans hurler.
Je répondis à la supérieure brune sceptique face à ce que cette femme affirmait. Je ne savais pas à quel point le Soleil Noir était compétent, mais je doutais sérieusement qu’il soit prêt à affronter ce qui allait suivre. Personne ne pouvait l’être.
« Et le Soleil Noir compte faire quoi ? Si ce dragon finit son chant, nous mourrons tous ! » dis-je en jetant un regard sur les corps animés avant de reprendre. « Et ce sera pire que la mort ! Il va dévorer nos âmes, et il n’y aura aucun retour possible. Il faut agir MAINTENANT, ou il sera trop tard. »
Son visage, déjà dur, se crispa davantage. « Que venez-vous de boire ? Et comment connaissez-vous les pouvoirs de cette chose ? » demanda-t-elle.
Sans attendre ma réponse, elle m’ordonna tout de même sèchement: « Alors allez-vous en, citoyen. Laissez faire mon ordre. »
Je compris d’un simple coup d’œil qu’elle n’était pas totalement sûre de ses propres mots. Je ne la comprenais que trop bien. Comme tout soldat, elle suivait le protocole, mais ici, suivre les règles risquait de nous condamner.
« Je ne suis pas un de vos citoyens ! » répliquai-je sans animosité, mais avec une urgence croissante dans la voix, tandis que le chant du dragon brouillait mes pensées. Ce même malaise que j’avais ressenti à Kochii s’insinuait de nouveau en moi, rendant mes jambes faibles et mes idées confuses. Dans un accès de désespoir, je hurlai, espérant couvrir le son du chant par ma propre voix pour rester intelligible.
« Écoutez, ce sera difficile pour vous de me croire, mais il existe d’autres mondes que le vôtre. Ce dragon et moi venons d’un autre où j’ai vu cette créature aspirer les âmes de milliers de personnes en quelques secondes. Ce que je bois est un remède de là-bas. Si vous ne me croyez pas, contentez-vous d’observer ce monstre étranger à votre monde. Cela devrait suffire comme preuve. »
Tout en parlant, je palpai la tête massive du dragon, cherchant l’origine de sa voix, ses cordes vocales, l’endroit où je devrais frapper, mais il semblait qu’il n’y avait aucune source à son grondement. Ce chant semblait être formé magiquement. Aucun air ne faisait vibrer quoi que ce soit dans cette tête, d’ailleurs dépourvu de gorge.
Je continuai de plaider ma cause.
« Si votre ordre n’a aucune idée de ce qu’il doit faire, et que vous ne voulez pas que les âmes de vos hommes et de vos citoyens soient perdues à jamais, vous devez m’aider à le faire taire. Sinon, ce lieu va se transformer en charnier… bien pire que ce qu’il n’est déjà. Vous le sentez aussi, ce malaise qui s’insinue en vous. Ce sont nos âmes qu’il tente d’aspirer… Il ne nous reste que quelques secondes. »
Elle me regarda, perplexe. « Vous divaguez complètement, mais soit. Si vous pensez pouvoir faire quelque chose, faites-le ! »
J’avais gagné sa confiance, ou tout du moins son accord verbale. Je sortis « Oaxaca et Turé », mon arme à deux lames, et la lui tendis. Chaque lame portait le nom d’un ennemi vaincu, une coquetterie que seul un spadassin maître d’armes zélé comme moi pouvait se permettre. La lame bleue, d’un métal clair et presque transparent, symbolisait Yuiïa-Turé, « l’Esprit des Glaces ». La lame noire, terrifiante, faite de la dent du Dragon Noir, représentait Oaxaca, la « Reine Noire ».
« Aidez-moi. Dites... à vos hommes de former un périmètre, et vous… plantez la lame noire là, où... Là où vous pouvez atteindre sa chair. » dis-je en ayant de plus en de mal à parler.
Je n’étais pas sûr de mon plan, mais j’avais vu Faëlis détruire définitivement Turé, création de Yuïa, en enfonçant le croc du dragon dans sa relique. Alors pourquoi pas ? Et si les dents du dragon noir étaient un remède contre les créations incontrôlées des divins ? Et si ce qui pouvait vaincre la création de Phaïstos venait d’elle-même ? Ça, c’était le plan B, incertain, mais il fallait couvrir toutes les possibilités. Inventer une solution à un problème insoluble.
Sans hésiter, la brune s’empara de l’arme et se dirigea vers la créature, tandis que d’un geste de la main circulaire elle ordonna à ses subordonnés d’élargir le cercle de sécurité. Bien ! Car c’était le moment pour le plan A et je le savais, il y avait une chance pour que ça nous explose à le gueule à tous. Autant y exposer le moins de monde possible.
Je me laissai guidé par mon expérience. J’avais vu face un d‘autres créatures semi-divines à quel point les runes étaient puissantes, réduisant à néant les efforts du demi-dieu de la Liberté Cromax et de sa Lysis millénaire quand ils avaient voulus s'opposer à la décision du groupe de sauver Rielle. Ma main alla se glisser dans ma besace à rune et je sortis la rune Ari que j’appliquai sur la gueule entre-ouverte du dragon. J’hurlai son nom, alors que mon cri trouva étrangement écho au-dessus de moi. Quelqu’un avait eu la même idée. Aux grands maux...
"ARI !"
Hrp : Utilisation de ma rune Ari sur la gueule entrouverte du Dragon. Et prête ma "Pique double" faite en dent du Dragon Noire à la "cheffe".
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: La Veine
La Cité des Ombres
La Veine
La Veine
Jour 1 – milieu d’après-midi.
La situation était des plus confuses, autour de la tête du Dragon. Le cordon de gardes du Soleil Noir maintenait la foule hors de la bulle de silence de Xël. La chevalière de l’ordre, armée de la pique d’Ezak, se ruait vers le côté tranché de la gorge du saurien. Tout se passa en même temps : alors que Akihto arrivait des cieux, tel un superhéros à l’arme crépitant de foudre, Xël et Ezak plaquèrent une rune identique sur le dragon. Une sur sa gueule entrouverte, l’autre sur le sommet de son crâne. La femme en armure asséna au même moment un coup puissant du côté noir de sa pique dans la chair à nu, noire comme la mort, du Dragon.
Les runes eurent un effet similaire. Celle d’Ezak eut comme effet de fendre la lèvre d’obsidienne de l’émissaire des Enfers. Celle de Xël fit céder en plusieurs morceaux une écaille de son crâne, sans qu’elle se déloge pour autant. La lance noire pénétra les chairs efficacement… mais vainement : ça ne semblait avoir aucun effet.
Pourtant… pourtant le chant terrible s’arrêta. Et avec lui toute sensation de tournis, tout malaise. Le Chant du Dragon avait été… inefficace. Inutile. Aucun mort à déplorer, aucune âme dévorée. Un miracle ? Seuls subsistaient là les plaintes terribles des êtres écrasés sous la tête, broyés mais toujours vivants. Des suppliques infernales de cadavres qui ne voulaient pas mourir, et en grand nombre.
Alors qu’Akihito posait le pied au sol, la chevalière semblait satisfaite. Elle pensait apparemment le monstre vaincu. Elle s’adressa avec fermeté aux trois hommes :
« Bien. Maintenant déposez tous trois armes et gardez vos mains bien en évidence : nous allons procéder à votre arrestation, toute résistance sera pun… Et merde ! »
Elle fut interrompue par une lumière vive provenant des couloirs attenants à la Veine. Comme des centaines de petits vaisseaux sanguins rattachés à cette dernière et formant le rez-de-chaussée de la cité, bien plus répandu que les voies aériennes au-dessus d’eux. La lumière venait d’une artère plus grande, s’approchant rapidement de leur position. La jeune femme leur intima :
« Ne bougez pas ! Ne tentez rien, si vous voulez survivre. »
Sa voix était toujours aussi ferme, mais teintée de… peur ? Même elle qui voulait les arrêter ne semblait pas envier le sort qui attendait apparemment si le trio agissait sans réfléchir. Tous furent témoins d’une scène presque irréelle. Le peuple alentour se tut. Même les gémissements furent moins nombreux, moins présents, quand l’apparition arriva. Dégageant une lumière solaire, presque éblouissante, un être humanoïde d’au moins deux mètres de haut arriva par les airs, volant d’une énorme paire d’ailes immaculées. Il arborait une armure blanche et or impressionnante, et son visage était masqué d’un casque d’or à cornes pales.
Il était accompagné d’un escadron d’une dizaine d’êtres semblables, quoique moins impressionnants, revêtus aussi d’une armure blanche et or, et auréolés de lumière. Portés par des ailes également, mais moins grandes. Sans un mot, ils cernèrent la scène autour de la tête du Dragon Noir, inerte désormais. Les « soldats » de ce chevalier aux airs de paladin angélique posèrent les mains sur la tête et une force… éminemment magique, mais qui semblait être la force physique des guerriers ailés la souleva de terre comme si elle ne pesait rien. Sans un mot, ils commencèrent à l’emmener vers là d’où ils venaient. Xël était toujours juché sur le front de la créature, emmené avec elle.
Le Chevalier-Ange restait, lui, immobile, en vol stationnaire. Il semblait regarder, analytique, en direction de la chevalière du Soleil Noir et des deux autres yuimeniens.
[Xël : 0,5 (Mode Dr. Strange activé), 3 (situation)
Ezak : 0,5 (mode Ezak activé), 3 (situation)]
- Akihito
- Messages : 332
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: La Veine
Mon marteau crépitant d'éclair -mine de rien, cette vue m'avait sacrément manqué sur Aliaénon- j'observai les runes faire effet sur le Dragon. Un effet destructeur, puisque lèvre et écailles se fendirent. Puissant ? Non. C'était loin, bien loin d'être suffisant. Un fragment infinitésimal d'un Dieu, même le plus puissant d'entre tous, ne pouvait pas réussir là où Brytha avait échouer. Mais au moins les deux avaient eu le mérite de tenter ce qu'ils pouvaient, tout comme l'officier du Soleil Noir qui tentait de frapper avec une lance au bout de laquelle un croc du Dragon Noir avait été fixé. Xël n'avait jamais rien eu de la sorte, il devait donc appartenir au second. Il était lourdement armé et cuirassé, aussi je n'arrivai pas à déterminer ses traits; mais sa possession d'un croc indiquait clairement qu'il avait été à la bataille de Kochii, ce qui expliquait l'impression de déjà vu.
Bon, je faisais quoi, moi maintenant ? Avec un ou deux sauts bien placés, aidé d'Amy, je devais pouvoir arriver sur le crâne du Shinigami et poursuivre ce que la rune avait commencé. C'était... Mieux que rien ?
Puis soudainement, toute sensation de malaise disparue. Plus de frisson, plus de nuque glacée, plus d'oreille bourdonnante. Seul subsistait une migraine qui s'évaporait petit à petit. Le sort... Le sort avait disparu. Echoué ? Interrompu ? Par qui, quoi ? Est ce que l'immortalité dont avait parlé la blonde plus haut y était pour quelque chose ? Beaucoup de questions, aucune réponse. L'officier du Soleil Noir pourrait peut-être nous-
« Bien. Maintenant déposez tous trois armes et gardez vos mains bien en évidence : nous allons procéder à votre arrestation, toute résistance sera pun… Et merde ! »
Visiblement, elle avait d'autres plans pour nous, qui étaient eux aussi contrariés. Contrariés par l'arrivée au loin d'une multitudes de canaux de lumière pure serpentant dans notre direction à grande vitesse, remontant une grande avenue avec célérité.
« Ne bougez pas ! Ne tentez rien, si vous voulez survivre. »
La voix impérieuse se teintait de peur, à son tour. Comme sa collègue de tout à l'heure. Les lumières étaient annonciatrices de l'arrivée d'un supérieur craint ?
« ... Oh, » laissai-je échapper malgré moi en voyant un nouveau venu arrivé. Et quel nouveau venu ! Une silhouette humanoïde armurée de plates scintillantes d'un blanc pur réhaussées d'or, un masque imposant et cornu d'or, deux immenses ailes blanches de colombes dans le dos et le tout auréolé d'une lumière qui paraissait venir de partout et de nul part... J'avais beau ignorer qui il était ou sa position, c'était clair que la chaîne de commandement locale passait désormais d'abord par ce type. Même ses subordonnés arboraient des traits similaires bien que moins imposants et clinquants : auréole lumineuse, armure d'or et de blanc, ailes immaculées ; leur petite dizaine se déployèrent en volant et apposèrent leur mains sur la tête du Marcheur de Mort. Et là... La tête se souleva. Par... Magie, je ne voyais pas d'autre explication à cela. La tête se mit donc à voler, puis à repartir vers l'endroit d'où ils venaient.
Nous laissant là, avec le général ailé nous toisant de toute sa hauteur. Je faisais quoi, maintenant ?
(Ne... tente rien ? Comme t'as dit la femme ?)
(Certes... Mais pour prouver notre bonne foi et qu'on est pas de mauvaises inten-)
Je m'interrompis. Trop occupé par mon arrivée -qui m'avais presque fait salir mes braies, si je devais être honnête avec moi-même- et le combat perdu d'avance imminent dans lequel je comptais m'engager, je n'avais pas fait attentions à certains "détails". Comme les gémissements de douleurs, les pleurs. Les corps brisés, mutilés horriblement, broyés par la chute de la tête. Des hommes et des femmes qui contre toute attente, étaient bels et bien immortels : mais qui devaient souffrir milles supplices. Maintenant que la tête avait été soulevée, je ne pus que les voir et je... Je ne savais que trop bien ce que c'était. Cette sensation de sentir ses os brisés un à un, broyés, la peau détrempée de notre propre sang. Mon passage dans le cristal de Justice était encore vivace et j'avais pu l'oublier. Ou c'était ce que je pensais, je n'avais fait que le sceller, le repousser dans le coin le plus profond de mon esprit.
Un goût de bile me remonta furieusement dans la bouche et je me sentis chanceler. J'eus de nouveau envie de retirer tout mes vêtements, tout ce poids qui m'oppressait, comprimait ma peau, m'emprisonnait, et allait me serrer, me torturer, m'écraser, me réduire en bouillie sanguinolente, me....
(Aki ! AKI ! Rana toute puissante, reprends-toi !)
Sa voix parvint difficilement à m'atteindre et ma vue redevint nette, petit à petit. J'avais le souffle court et je sentais mon dos ruisseler de transpiration. Je chassai les larmes d'un revers de manches, éloignais mon regard des corps brisés par ma faute. Ma faute, ma responsabilité. Je ne pouvais pas attendre que l'on me juge : je devais faire amende honorable et payer pour ce que j'avais fait.
Rompant l'enchantement autour de mon arme, je m'agenouillais à l'aide de mes genoux qui n'attendaient que de céder sous mon poids, et m'asseyais sur mes talons, à l'Ynorienne, mon marteau posé à côté de moi.
« Je me rends. Je répondrai à toutes les questions que vous voudrez. Sachez simplement que nous... Je... Je n'ai jamais eu l'intention de nuire à votre cité. »
Bon, je faisais quoi, moi maintenant ? Avec un ou deux sauts bien placés, aidé d'Amy, je devais pouvoir arriver sur le crâne du Shinigami et poursuivre ce que la rune avait commencé. C'était... Mieux que rien ?
Puis soudainement, toute sensation de malaise disparue. Plus de frisson, plus de nuque glacée, plus d'oreille bourdonnante. Seul subsistait une migraine qui s'évaporait petit à petit. Le sort... Le sort avait disparu. Echoué ? Interrompu ? Par qui, quoi ? Est ce que l'immortalité dont avait parlé la blonde plus haut y était pour quelque chose ? Beaucoup de questions, aucune réponse. L'officier du Soleil Noir pourrait peut-être nous-
« Bien. Maintenant déposez tous trois armes et gardez vos mains bien en évidence : nous allons procéder à votre arrestation, toute résistance sera pun… Et merde ! »
Visiblement, elle avait d'autres plans pour nous, qui étaient eux aussi contrariés. Contrariés par l'arrivée au loin d'une multitudes de canaux de lumière pure serpentant dans notre direction à grande vitesse, remontant une grande avenue avec célérité.
« Ne bougez pas ! Ne tentez rien, si vous voulez survivre. »
La voix impérieuse se teintait de peur, à son tour. Comme sa collègue de tout à l'heure. Les lumières étaient annonciatrices de l'arrivée d'un supérieur craint ?
« ... Oh, » laissai-je échapper malgré moi en voyant un nouveau venu arrivé. Et quel nouveau venu ! Une silhouette humanoïde armurée de plates scintillantes d'un blanc pur réhaussées d'or, un masque imposant et cornu d'or, deux immenses ailes blanches de colombes dans le dos et le tout auréolé d'une lumière qui paraissait venir de partout et de nul part... J'avais beau ignorer qui il était ou sa position, c'était clair que la chaîne de commandement locale passait désormais d'abord par ce type. Même ses subordonnés arboraient des traits similaires bien que moins imposants et clinquants : auréole lumineuse, armure d'or et de blanc, ailes immaculées ; leur petite dizaine se déployèrent en volant et apposèrent leur mains sur la tête du Marcheur de Mort. Et là... La tête se souleva. Par... Magie, je ne voyais pas d'autre explication à cela. La tête se mit donc à voler, puis à repartir vers l'endroit d'où ils venaient.
Nous laissant là, avec le général ailé nous toisant de toute sa hauteur. Je faisais quoi, maintenant ?
(Ne... tente rien ? Comme t'as dit la femme ?)
(Certes... Mais pour prouver notre bonne foi et qu'on est pas de mauvaises inten-)
Je m'interrompis. Trop occupé par mon arrivée -qui m'avais presque fait salir mes braies, si je devais être honnête avec moi-même- et le combat perdu d'avance imminent dans lequel je comptais m'engager, je n'avais pas fait attentions à certains "détails". Comme les gémissements de douleurs, les pleurs. Les corps brisés, mutilés horriblement, broyés par la chute de la tête. Des hommes et des femmes qui contre toute attente, étaient bels et bien immortels : mais qui devaient souffrir milles supplices. Maintenant que la tête avait été soulevée, je ne pus que les voir et je... Je ne savais que trop bien ce que c'était. Cette sensation de sentir ses os brisés un à un, broyés, la peau détrempée de notre propre sang. Mon passage dans le cristal de Justice était encore vivace et j'avais pu l'oublier. Ou c'était ce que je pensais, je n'avais fait que le sceller, le repousser dans le coin le plus profond de mon esprit.
Un goût de bile me remonta furieusement dans la bouche et je me sentis chanceler. J'eus de nouveau envie de retirer tout mes vêtements, tout ce poids qui m'oppressait, comprimait ma peau, m'emprisonnait, et allait me serrer, me torturer, m'écraser, me réduire en bouillie sanguinolente, me....
(Aki ! AKI ! Rana toute puissante, reprends-toi !)
Sa voix parvint difficilement à m'atteindre et ma vue redevint nette, petit à petit. J'avais le souffle court et je sentais mon dos ruisseler de transpiration. Je chassai les larmes d'un revers de manches, éloignais mon regard des corps brisés par ma faute. Ma faute, ma responsabilité. Je ne pouvais pas attendre que l'on me juge : je devais faire amende honorable et payer pour ce que j'avais fait.
Rompant l'enchantement autour de mon arme, je m'agenouillais à l'aide de mes genoux qui n'attendaient que de céder sous mon poids, et m'asseyais sur mes talons, à l'Ynorienne, mon marteau posé à côté de moi.
« Je me rends. Je répondrai à toutes les questions que vous voudrez. Sachez simplement que nous... Je... Je n'ai jamais eu l'intention de nuire à votre cité. »
Modifié en dernier par Akihito le ven. 4 oct. 2024 11:52, modifié 1 fois.
- Ezak
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- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: La Veine
La rune fendit la lèvre du dragon, mais sans plus d'effet. L'officier de l'Ordre du Soleil Noir planta alors, comme je lui avais préconisé, la lame noire dans la chair du monstre, mais rien n'y fit. De toute évidence, nous avions échoué. Je baissai presque la tête, accablé par le dépit, quand un mouvement détourna soudain mon attention. Je relevai la tête, apercevant le type au marteau descendre de l’étage, comme flottant et attérir en insultant le dragon. Ce mouvement de tête me permit de constater que, sur le front du dragon se trouvait Xël. C’était donc lui qui avait utilisé sa rune…
(Deux runes et ça n’avait eu aucun effet…)
J’étais abasourdi. Car j'avais eu, à plusieurs reprises, l'occasion de voir la puissance des runes en action, et je savais que ces objets étaient d'une force inouïe. Mais là, face au FléauNoir, rien n’y faisait. Je fermai les yeux, m’attendant à sentir le choc, à vibrer de tout mon être comme pendant la bataille, ou pire encore... ne plus rien sentir. Mais rien ne vint. Pas un souffle, pas un frisson. Rien. Des questions se bousculèrent dans mon esprit. Avions-nous réussi ? Quelqu’un avait-il agi sans que je ne le remarque ? Cela avait-il un quelconque lien avec ces corps, qui, bien que meurtris et censés être inanimés, ne cessaient de gémir dans une plainte continue ? Pour la énième fois depuis mon réveil, mon esprit fit le grand saut, sombrant dans la confusion. J’étais perdu.
Une autre ne l'était pas, c’était l'officière qui avait accepté de me laisser agir. Elle nous ordonna de nous débarrasser de nos armes, pour nous faire prisonnier, mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle jura brusquement.
Une lumière éclatante surgit alors d'un des nombreux couloirs qui nous entouraient, illuminant ce qui semblait être le rez-de-chaussée de la ville verticale. Ce signal provoqua une telle crainte chez l'officière de l'Ordre qu'elle nous intima de ne pas bouger si nous voulions garder la vie sauve. J’étais confus. N'était-elle pas censée garantir l'ordre civil ? De quoi pouvait-elle bien avoir peur, elle qui disposait de la force légitime de sa cité ? Était-ce des supérieurs ? Autre étrange détail : les blessés graves, qui ne cessaient de gémir, avaient soudain cessé, bien que leurs blessures dussent les faire souffrir le martyre.
(Mais qu’est-ce qu’ils craignent tant, ces gens de l’Ordre du Soleil Noir pourtant craints de tous les autres ?)
Je ne tardai pas à comprendre. Un être d'une majesté inouïe fit son apparition. Il était porté par d’immenses ailes blanches, semblable à un guerrier tout droit sorti des confins du ciel. Vêtu d'une armure et d’un casque d’or et de blanc, d'une élégance divine, il couvrait chaque parcelle de son corps. Son allure imposante et son aura transcendante imposaient le respect. À ses côtés, une dizaine d’êtres à peu près semblables, mais plus menus, plus quelconques s'approchèrent de la tête du dragon et la soulevèrent comme si elle ne pesait rien avec Xël toujours juché dessus. Je tiquai.
(Ce n’est pas de la magie, ça ? Ils ont le privilège de l’utiliser, ceux-là ?)
Le plus imposant de ces êtres resta là, nous fixant. L'officière, le nouveau venu et moi. Je décidai d'adopter une technique de survie simple. Ne me trouvant pas chez moi, ignorant tout des rapports de force actuels, je me fia à l'attitude de l'officière. Visiblement, il valait mieux avoir affaire à l'Ordre du Soleil Noir qu'à ces... Chevaliers des Cieux ? Le terme, que la petite elfe avait prononcé, me revint en mémoire au même instant. Quoi qu’il en soit, j’adoptai une posture neutre, imitant l’officière : je ne dis rien, je ne bougeai pas me contentant de regarder l’être pour ne pas donner l’air de fuir du regard. « Dans une Cour étrangère on y fait comme ses courtisans », disait l’adage. Je ne ferais rien de plus. Sans aucune information, je ne comptais même pas lui parler, à moins qu’il ne m’adresse la parole. Peut-être que, dans ce monde, s’adresser à ces êtres relevait de l’insulte. Quoi qu’il en soit, l’officière gardait le silence, alors je fis de même.
Ces types volants étaient arrivés et n’avaient même pas daigné jeter un regard aux blessés, comme s’ils comptaient bien peu. Peut-être que, pour eux, les gens d’ici, sans les mêmes privilèges, n’étaient rien de plus que des insectes. Avec un peu de chance, ils s’en foutraient du chaos provoqué ici. Ils repartiraient comme ils étaient venus, et nous pourrions alors gérer nos problèmes avec l'Ordre du Soleil Noir; J'avais respecté la hiérarchie de ce lieu, agit avec l’accord de l’officière, on trouverait bien un terrain d’entente. Tout irait bien, et nous essayerions ensuite de comprendre où nous nous trouvions, puis comment rentrer chez nous. Un peu de patience et…
"Je me rends. "
(Putain...)
Je voulus mourir sur place, mais je ne le pouvais pas. Une chose ! Il n’y avait qu’UNE SEULE PETITE CHOSE à faire : ne rien faire ! Et voilà que le type au marteau risquait d'attirer l'attention sur nous en ouvrant le bouche pour se dénoncer. C’était un sale coup ! Et qui pouvait bien se rendre alors que la force légitime n’en avait même pas encore fait la demande ? C'était un acte irréfléchi et mal mesuré.
Pas étonnant, puisqu’il semblait agir sous le poids du remords. Les paroles de la petite elfe prenaient enfin sens. C’était probablement lui, le typa à la foudre qui avait utilisé la magie en attaquant la « gentille elfe », sans doute Silmeria, même si ce qualificatif et ce nom n'allaient pas ensemble. Et pour une raison ou une autre, ils avaient la tête du dragon avec eux, qui avait commencé à grossir... -Cette partie restait encore floue pour moi.- Quoi qu'il en soit, ce type avait créé un sacré désordre, mais je m'abstins de le juger pour le moment. Silmeria entrait dans l'équation, et j'avais passé suffisamment de temps à ses côtés pour savoir qu'elle était complètement tarée.
Dans cet instant suspendu, je parvins à regarder l'homme contrit de plus près. Ses traits étaient difficiles à discerner sous son heaume, mais sa posture au sol, typiquement ynorienne, et l'arme légendaire à sa ceinture, connue de tout mon peuple, m'orientaient sur le fait qu’il venait probablement, comme moi, d'Oranan. J'abandonnai alors la langue commune pour chuchoter en ynorien, très bas, de sorte que le Chevalier ailé ne puisse entendre.
« Reprenez-vous. Vous êtes en train d’attirer l’attention sur des personnes qui n’en veulent pas… »
(Deux runes et ça n’avait eu aucun effet…)
J’étais abasourdi. Car j'avais eu, à plusieurs reprises, l'occasion de voir la puissance des runes en action, et je savais que ces objets étaient d'une force inouïe. Mais là, face au FléauNoir, rien n’y faisait. Je fermai les yeux, m’attendant à sentir le choc, à vibrer de tout mon être comme pendant la bataille, ou pire encore... ne plus rien sentir. Mais rien ne vint. Pas un souffle, pas un frisson. Rien. Des questions se bousculèrent dans mon esprit. Avions-nous réussi ? Quelqu’un avait-il agi sans que je ne le remarque ? Cela avait-il un quelconque lien avec ces corps, qui, bien que meurtris et censés être inanimés, ne cessaient de gémir dans une plainte continue ? Pour la énième fois depuis mon réveil, mon esprit fit le grand saut, sombrant dans la confusion. J’étais perdu.
Une autre ne l'était pas, c’était l'officière qui avait accepté de me laisser agir. Elle nous ordonna de nous débarrasser de nos armes, pour nous faire prisonnier, mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle jura brusquement.
Une lumière éclatante surgit alors d'un des nombreux couloirs qui nous entouraient, illuminant ce qui semblait être le rez-de-chaussée de la ville verticale. Ce signal provoqua une telle crainte chez l'officière de l'Ordre qu'elle nous intima de ne pas bouger si nous voulions garder la vie sauve. J’étais confus. N'était-elle pas censée garantir l'ordre civil ? De quoi pouvait-elle bien avoir peur, elle qui disposait de la force légitime de sa cité ? Était-ce des supérieurs ? Autre étrange détail : les blessés graves, qui ne cessaient de gémir, avaient soudain cessé, bien que leurs blessures dussent les faire souffrir le martyre.
(Mais qu’est-ce qu’ils craignent tant, ces gens de l’Ordre du Soleil Noir pourtant craints de tous les autres ?)
Je ne tardai pas à comprendre. Un être d'une majesté inouïe fit son apparition. Il était porté par d’immenses ailes blanches, semblable à un guerrier tout droit sorti des confins du ciel. Vêtu d'une armure et d’un casque d’or et de blanc, d'une élégance divine, il couvrait chaque parcelle de son corps. Son allure imposante et son aura transcendante imposaient le respect. À ses côtés, une dizaine d’êtres à peu près semblables, mais plus menus, plus quelconques s'approchèrent de la tête du dragon et la soulevèrent comme si elle ne pesait rien avec Xël toujours juché dessus. Je tiquai.
(Ce n’est pas de la magie, ça ? Ils ont le privilège de l’utiliser, ceux-là ?)
Le plus imposant de ces êtres resta là, nous fixant. L'officière, le nouveau venu et moi. Je décidai d'adopter une technique de survie simple. Ne me trouvant pas chez moi, ignorant tout des rapports de force actuels, je me fia à l'attitude de l'officière. Visiblement, il valait mieux avoir affaire à l'Ordre du Soleil Noir qu'à ces... Chevaliers des Cieux ? Le terme, que la petite elfe avait prononcé, me revint en mémoire au même instant. Quoi qu’il en soit, j’adoptai une posture neutre, imitant l’officière : je ne dis rien, je ne bougeai pas me contentant de regarder l’être pour ne pas donner l’air de fuir du regard. « Dans une Cour étrangère on y fait comme ses courtisans », disait l’adage. Je ne ferais rien de plus. Sans aucune information, je ne comptais même pas lui parler, à moins qu’il ne m’adresse la parole. Peut-être que, dans ce monde, s’adresser à ces êtres relevait de l’insulte. Quoi qu’il en soit, l’officière gardait le silence, alors je fis de même.
Ces types volants étaient arrivés et n’avaient même pas daigné jeter un regard aux blessés, comme s’ils comptaient bien peu. Peut-être que, pour eux, les gens d’ici, sans les mêmes privilèges, n’étaient rien de plus que des insectes. Avec un peu de chance, ils s’en foutraient du chaos provoqué ici. Ils repartiraient comme ils étaient venus, et nous pourrions alors gérer nos problèmes avec l'Ordre du Soleil Noir; J'avais respecté la hiérarchie de ce lieu, agit avec l’accord de l’officière, on trouverait bien un terrain d’entente. Tout irait bien, et nous essayerions ensuite de comprendre où nous nous trouvions, puis comment rentrer chez nous. Un peu de patience et…
"Je me rends. "
(Putain...)
Je voulus mourir sur place, mais je ne le pouvais pas. Une chose ! Il n’y avait qu’UNE SEULE PETITE CHOSE à faire : ne rien faire ! Et voilà que le type au marteau risquait d'attirer l'attention sur nous en ouvrant le bouche pour se dénoncer. C’était un sale coup ! Et qui pouvait bien se rendre alors que la force légitime n’en avait même pas encore fait la demande ? C'était un acte irréfléchi et mal mesuré.
Pas étonnant, puisqu’il semblait agir sous le poids du remords. Les paroles de la petite elfe prenaient enfin sens. C’était probablement lui, le typa à la foudre qui avait utilisé la magie en attaquant la « gentille elfe », sans doute Silmeria, même si ce qualificatif et ce nom n'allaient pas ensemble. Et pour une raison ou une autre, ils avaient la tête du dragon avec eux, qui avait commencé à grossir... -Cette partie restait encore floue pour moi.- Quoi qu'il en soit, ce type avait créé un sacré désordre, mais je m'abstins de le juger pour le moment. Silmeria entrait dans l'équation, et j'avais passé suffisamment de temps à ses côtés pour savoir qu'elle était complètement tarée.
Dans cet instant suspendu, je parvins à regarder l'homme contrit de plus près. Ses traits étaient difficiles à discerner sous son heaume, mais sa posture au sol, typiquement ynorienne, et l'arme légendaire à sa ceinture, connue de tout mon peuple, m'orientaient sur le fait qu’il venait probablement, comme moi, d'Oranan. J'abandonnai alors la langue commune pour chuchoter en ynorien, très bas, de sorte que le Chevalier ailé ne puisse entendre.
« Reprenez-vous. Vous êtes en train d’attirer l’attention sur des personnes qui n’en veulent pas… »
- Xël
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- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: La Veine
Alors c’est tout ? Voilà la puissance d’une rune détruire ? Alors c’est vrai que jusqu’ici j’avais vu peu de choses briser l’armure impénétrable du Dragon Noir. J’avais bien réussi à fissurer son écaille, à créer une faille, mais pour autant j’ai du mal à croire que cette attaque et les autres qui ont touchés la bête immonde suffisent à faire taire le pire sort que j’ai pu voir. Non il y a autre chose, c’est certain.
Je dois me concentrer sur l’important, le sort n’a pas fonctionné et les habitants ne sont pas tous tombés comme des mouches. La tête a reprit sa taille normale donc les risques les plus importants sont … passés ?
Le risque étant passé je perçois un peu mieux ce qui se trouve à côté de moi, ou plutôt en dessous … Je sais que la chute du crâne à causer des victimes et j’aurais préféré que ce soit vraiment le cas plutôt que d’être témoins du vacarme agonisant de ceux qui se trouvent la dessous. Je me laisse tomber à genoux et retire mon casque pour prendre une respiration plus longue et me retenir de vomir.
« Bien. Maintenant déposez tous trois armes et gardez vos mains bien en évidence : nous allons procéder à votre arrestation, toute résistance sera pun… Et merde ! »
Je redresse la tête, d’abord pour observer la femme qui veut nous arrêter puis pour suivre son regard, ou plutôt la lumière que suit son regard. Le silence retombe tandis qu’apparait ce qui doit être les Chevaliers des Cieux. Portant une armure blanche et or et sentant la magie à plein nez, sinon comment pourraient ils soulever cette tête de dragon pour l’emporter avec moi dessus avec tant d’aisance.
Parmi eux, un. Chevalier plus grand, doté d’ailes et dégageant une lumière presque éblouissante. Il darde son regard vers la Garde, Ezak et Akihito qui avait également sauté semble t-il. Celui-ci s’excuse alors qu’Ezak écoute le conseil de la femme en noir et or. Je décide de faire de même et de rester sur la tête du Dragon Noir, trouvant une prise où m’accrocher pour ne pas tomber. Je suis curieux de voir où ils emmènent le crâne et je dois être certain que le Dragon Noir ne causera plus de dégâts.
Je dois me concentrer sur l’important, le sort n’a pas fonctionné et les habitants ne sont pas tous tombés comme des mouches. La tête a reprit sa taille normale donc les risques les plus importants sont … passés ?
Le risque étant passé je perçois un peu mieux ce qui se trouve à côté de moi, ou plutôt en dessous … Je sais que la chute du crâne à causer des victimes et j’aurais préféré que ce soit vraiment le cas plutôt que d’être témoins du vacarme agonisant de ceux qui se trouvent la dessous. Je me laisse tomber à genoux et retire mon casque pour prendre une respiration plus longue et me retenir de vomir.
« Bien. Maintenant déposez tous trois armes et gardez vos mains bien en évidence : nous allons procéder à votre arrestation, toute résistance sera pun… Et merde ! »
Je redresse la tête, d’abord pour observer la femme qui veut nous arrêter puis pour suivre son regard, ou plutôt la lumière que suit son regard. Le silence retombe tandis qu’apparait ce qui doit être les Chevaliers des Cieux. Portant une armure blanche et or et sentant la magie à plein nez, sinon comment pourraient ils soulever cette tête de dragon pour l’emporter avec moi dessus avec tant d’aisance.
Parmi eux, un. Chevalier plus grand, doté d’ailes et dégageant une lumière presque éblouissante. Il darde son regard vers la Garde, Ezak et Akihito qui avait également sauté semble t-il. Celui-ci s’excuse alors qu’Ezak écoute le conseil de la femme en noir et or. Je décide de faire de même et de rester sur la tête du Dragon Noir, trouvant une prise où m’accrocher pour ne pas tomber. Je suis curieux de voir où ils emmènent le crâne et je dois être certain que le Dragon Noir ne causera plus de dégâts.
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: La Veine et les Artères
La Cité des Ombres
La Veine et les Artères
La Veine et les Artères
Jour 1 – milieu d’après-midi.
Quelle était la bonne stratégie à adopter ici ? Chacun sembla faire son choix en âme et conscience. Akihito choisit la voie d’une totale sincérité, mettant en avant sa responsabilité contre le conseil de la Chevalière du Soleil Noir. Conseil qu’Ezak, lui, suivit en tentant de rattraper l’initiative de son collègue. Et plus respectueux encore de ce conseil, Xël ne fit… rien. Et il avait ses raisons, de rester ainsi sur le dragon.
L’être ailé étant resté pour contempler le trio ne répondit pas un mot au mea culpa du fulguromancien. En lieu et place, il s’avança vers lui, de sa haute stature, se posant brièvement au sol pour attraper ce dernier sans un mot et le soulever de terre sans l’once d’un effort, tout agenouillé qu’il était. Dans un silence complet, l’être l’emmena avec lui, se détournant des deux autres pour rejoindre d’un coup d’ailes ses pairs et la tête du Dragon (à toi de me dire si tu emportes ton marteau ou si tu le laisse au sol). La capitaine du Soleil Noir, elle, posa une main ferme sur le poignet d’Ezak. Pas contraignante, mais de sorte à lui faire comprendre de ne pas agir, de ne rien tenter pour sauver son partenaire. Elle souffla :
« Il a fait son choix. On ne peut plus rien pour lui. »
Xël ne sembla pas remarqué par les transporteurs de la tête, qui l’emmenaient sur cette artère principale d’où ils étaient venus. En revanche, lorsque l’être ailé à l’armure de neige et d’or se rapprocha avec Akihito entre les mains, il ne fit aucun doute qu’ils savaient sa présence. Le Chevalier des Cieux s’approcha à la hauteur de l’aéromancien et, ne tenant plus Akihito que par une main, le laissant pendre dans son armure qu’il tenait fermement, il pointa un doigt vers Xël. Doigt qu’il déplaça vers le côté. Vers le bas. Vers la rue. Le message était clair : il lui intimait de descendre. Était-ce de la douceur autoritaire ou de l’assurance posée et inébranlable ? Il n’y avait aucune violence dans ce geste pourtant impérieux.
[HJ : Actions ponctuelles de nouveau. Ezak, tu peux choisir : soit rester avec la nana pour un aparté, soit suivre le cortège (soit toute autre action d’éclat dont tu aurais l’envie)]
[XP :
Akihito : 0,5 (sacrifice de soi)
Ezak : 0,5 (pas d’accord)
Xël : 0,5 (Don’t move – premier degré)]
- Akihito
- Messages : 332
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: La Veine et les Artères
Celui que Xël avait appelé Ezak -un nom qui me disait décidément quelque chose...- pris la peine de me chuchoter rapidement quelques mots dans une langue que je ne m'attendait vraiment pas à entendre ici : du vieil Ynorien. Mes pensées troublés et ces sonorités inattendues me firent marquer un temps, et je mis plus de temps que nécessaire à comprendre ce qu'il me disait.
« Reprenez-vous. Vous êtes en train d’attirer l’attention sur des personnes qui n’en veulent pas… »
Il s'incluait sans doute dans les personnes. Je ne pouvais pas lui en vouloir, et c'était sans doute le choix le plus rationnel à faire. Mais... Je ne voulais pas que chaque reflet de moi renvoie l'image d'un homme qui avait fuit le cauchemar dont il était responsable en grande partie, et dont des innocents pâtissaient. Me taire était l'assurance de regrets qui ne m'auraient probablement jamais quittés.
Un bruissement se fit entendre distinctement, bien qu'il ne collait pas à la stature et l'amplitude des ailes du chevalier blanc qui se pencha sur moi. Il se saisit de moi avec une précaution étonnante alors que je me désignai comme un coupable du chaos ambiant, mais je sentis à sa poigne ferme que je n'avais pas non plus le choix. Ma main se referma instinctivement sur mon marteau, l'emportant avec moi tandis que je m'élevai dans les airs, allant à la rencontre de la cohorte ailée qui soulevait par des moyens clairement magique la tête du Dragon Noir et sur laquelle était juché Xël. Se libérant un bras et me retenant donc par la même occasion uniquement par le col de mon plastron, il pointa l'aéromancien du doigt et lui fit signe de descendre, vers le sol. Une silencieuse intimation à descendre.
Je n'avais ni le coeur, ni intérêt à parler. Cherchant du regard celui du mage des portails, je secouais légèrement la tête, amer. Il n'avait pas à me suivre. J'assumerai seul le poids de nos pêchés.
« Reprenez-vous. Vous êtes en train d’attirer l’attention sur des personnes qui n’en veulent pas… »
Il s'incluait sans doute dans les personnes. Je ne pouvais pas lui en vouloir, et c'était sans doute le choix le plus rationnel à faire. Mais... Je ne voulais pas que chaque reflet de moi renvoie l'image d'un homme qui avait fuit le cauchemar dont il était responsable en grande partie, et dont des innocents pâtissaient. Me taire était l'assurance de regrets qui ne m'auraient probablement jamais quittés.
Un bruissement se fit entendre distinctement, bien qu'il ne collait pas à la stature et l'amplitude des ailes du chevalier blanc qui se pencha sur moi. Il se saisit de moi avec une précaution étonnante alors que je me désignai comme un coupable du chaos ambiant, mais je sentis à sa poigne ferme que je n'avais pas non plus le choix. Ma main se referma instinctivement sur mon marteau, l'emportant avec moi tandis que je m'élevai dans les airs, allant à la rencontre de la cohorte ailée qui soulevait par des moyens clairement magique la tête du Dragon Noir et sur laquelle était juché Xël. Se libérant un bras et me retenant donc par la même occasion uniquement par le col de mon plastron, il pointa l'aéromancien du doigt et lui fit signe de descendre, vers le sol. Une silencieuse intimation à descendre.
Je n'avais ni le coeur, ni intérêt à parler. Cherchant du regard celui du mage des portails, je secouais légèrement la tête, amer. Il n'avait pas à me suivre. J'assumerai seul le poids de nos pêchés.