Cratère d'Apocalypse

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Cromax
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Cromax » dim. 10 déc. 2023 16:14

Cauchemar en Aliaénon : Cratère de l'apocalypse – Le Retour des Titans II




Dans l’œil de verre de sa lunette, Yliria fut la première à apercevoir ce qui leur arrivait dessus, venant du Sud. Tempête d’ombre masquant l’horizon de ses ailes gigantesques, couleurs imperceptibles d’un chaos sans nom. Il arrivait. Le Dragon de leurs cauchemars, leur ennemi assuré en ces landes inconnues. Il arrivait, tel que cela leur avait été dit.

Mais les autres étaient trop occupés à concentrer leur magie pour s’en soucier. Pour ne fut-ce que l’apercevoir pour l’instant. Dans la panique, un sort assez complexe tentait d’être lancé. Lancé et soutenu, maladroitement parfois. Dans la précipitation, dans la panique. Et évidemment, ça leur échappa. Sussun, complètement pété de magie ambiante, aida directement Akihito dans le lancement de son sort alors que les autres lançaient un sort de soutien à sa magie. Alors que le combo semblait marcher dans un premier temps, la magie du poisson vint faire exploser la cohésion magique. Le chaos fut total. Visselion, tout en bas, tenta de minimiser les effets négatifs, usant de sa magie de Lande Noire pour contrôler la perte totale de contrôle d’une surpuissance terrifiante.

Et, d’une certaine manière, il y parvint. Akihito sentit son esprit peser sur les Titans, ses souvenirs partagés avec eux. Mais son esprit sembla vouloir se fractionner, exploser entre les cinq titans et lui-même. Perdre tout instinct de survie unique pour se décomposer entre eux, volonté partagée d’être grandioses, mais sans plus aucune unité intellectuelle. Visselion empêcha ça, et se servit de la magie de ceux qui participaient au sort pour éviter le pire. Les esprits des lanceurs de sort furent expulsés dans ceux des Titans, en même temps que leur corps au sommet des crânes de ces derniers. Jorus hérita du Titan de tempête. Silmeria de celui en chair putride. Dracaena, coup de pouce du hasard, se retrouva dans celui de lave. Sussun dans celui de bois, et Visselion, enfin, dans celui de roc clair. Leur corps original, planté sur la tête de chacun d’entre eux, était inconscient. Leur conscience avait, temporairement du moins, remplacé celle des Titans présents. Aucune magie yuimenienne ne les habitait plus, et ils sentirent en eux des pouvoirs liés à leur avatar. Jorus le pouvoir des vents et des éclairs, Silmeria celui d’un contrôle absolu sur la mort et la chair, Dracaena celui du feu liquide ou des flammes. Sussun et Visselion, nul ne sut ce qu’ils ressentait. Yliria était toujours liée à lui, comme si c’était encore le poisson dont elle avait l’habitude. Il comprendrait ce qu’elle lui demanderait.

Yliria, Mathis-le-chat, Maïssa, Zaria et Glanaë étaient toujours au sol. Akihito, l’esprit un peu brouillé dans un premier temps, constata être toujours sous sa forme de titan. Sans changement.

Ce fut à cet instant que la prévision du Sans-Visage apparut. Celle-là même qu’Yliria avait aperçue de loin. Le Dragon Surpuissant arriva, tempêtant de ses ailes immenses, rugissant de sa gueule de mort. Le Sans-Visage alla s’interposer entre les titans et le saurien terrifiant, comme communiquant avec lui. Mais… après un instant, il se tourna vers le groupe et… s’écarta sans rien faire. La gorge du Dragon gonfla de son souffle létal. Il leur fallait décider quoi faire, sous cette forme nouvelle. Nul doute qu’il s’attaquait aux Titans. Nul doute aussi qu’en restant ainsi au sol, les piétons minuscules se feraient sans doute écrabouiller en cas de combat.


[HJ : Pas de discord : notifiez vos actions dans votre post suivant les règles de combat.]


[XP :
Mathis : 1 (mort), 0,5 (emprunt félin, soutien moral, sort)
Jorus : 0,5 (sorts)
Akihito : 0,5 (sorts, communication sans-visage)
Silmeria : 0,5 (initiatives et sorts)
Yliria : noté quand complété.
Dracaena : 0,5 (sorts) – je te garde de côté l’utilisation du bon du créatif pour les XP de « fin de situation », qui rapporteront bien plus. Si j’oublie à ce moment-là, rappelle le moi ^^]




[Bons :
Mathis : Le Ponctuel !
Akihito : L’émotif ! Le Créatif !
Dracaena : L’émotif !]

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Mathis
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Mathis » jeu. 14 déc. 2023 01:33

A mon soulagement, Glanae ne m’avait pas repoussé. Elle ne savait sûrement pas que j’habitais le corps de ma chatte. Mais le but de mon action, n’était pas de me faire reconnaître, mais de lui donner un peu de réconfort, de contact félin à défaut de contact humain. De son côté, machinalement sans doute, elle se mit à me caresser le dos. Alors que je pensais la réconforter, force m’était de constater que ses caresses me faisait le plus grand bien. Je sentis de l’air passer dans mon larynx et une vibration se produisit qui émettait un un son particulier que j’avais déjà entendue chez Praline.
ge de l’air dans le larynx et les poumons du chat, produisant alors une vibration des muscles de la gorge et du diaphragme du chat.

Bien que je ne pouvais les aider, j’avais bien compris la demande d’Akihito. Il voulait le soutien des yuimeniens afin de transmettre ses souvenirs en images aux cinq titans pour qu’ils comprennent la situation. De ma position, je ne pus savoir ce qui s’était passé. Par contre, mes réflexes de félin alerte à tout mouvement brusque, je pus apercevoir le corps de Jorus et celui de Silmeria s’élever à une vitesse fulgurante jusqu’à disparaître au sommet d’un titan. Le titan d’air pour Jorus, et de chair en putréfaction pour Silmeria.

Alors que plissant les yeux, je tentais, en vain, de discerner les yuimeniens, j’entendis un bruit sourd d’ailes membraneuses, suivi d’un rugissement assourdissant. Il était là, notre pire cauchemar… pas le roi des cauchemars, non, mais bien le dragon noir, respirant et transpirant la noirceur.
Le sans-visage amorça un mouvement vers le saurien, puis se rétracta.

(Nous avons bien été averti qu’il allait demeurer neutre, il ne faut pas compter sur lui.. ni sur moi en fait…pris entre le dragon et le titan, le corps de Praline se trouvera bientôt aussi plat que le mien. )

Pétrifié de peur, je vis la gorge du dragon se gonfler. Il n’y avait pas de doute, il allait nous attaquer d’un moment à l’autre.

Puis Akihito géant lança un message plutôt étrange à Yliria.Il lui dit que son poisson était dans l’un des titans et qu’il pouvait contrôler celui-ci.

(Dans le titan… le contrôler ? )

Je ne compris pas trop ce qu’il disait, et surtout je ne savais pas si cela s’appliquait à tous les yuimeniens ou seulement au poisson volant d’Yliria.

J’en étais là lorsque l’énorme créature à la chair putréfiée tendit sa main sur le sol. Cette main peu ragoûtante était perforée ici et là, de piques. Je savais que c’était Silmeria qui s’était magiquement élevé au sommet de ce titan. Je me doutais que c’était ses souvenirs à elle qu’elle lui avait transmis. Aussi, elle m’avait invité à grimper sur elle lorsqu’elle était sur sa forme humaine.

(Il me tend la main pour m’aider ? )

C’était ce que j’espérais, mais il y avait de fortes chances pour qu’il se referme la main dès que je me retrouverais dans sa paume. Puis je me souvins que quelqu’un nous avait expliqué, qu’ils ne s’intéressaient normalement pas à nous, que nous étions que de vulgaires insectes sans raisonnement pour eux.

Je jetai alors un regard au dragon. Dans son cas, il n’y avait aucun doute quant à ses intentions. Entre deux maux, je choisis donc le moindre: grimper dans la main du titan.

Je bondis alors sur le sol. J’ouvris ma mignonne petite gueule et j’agrippai un pan de la robe de Glanae et je tirai de dessus. Elle devait se lever et se sauver avec moi. Je miaulai en jetant des coups d’oeil à la main tendue, puis je tirai de nouveau sur sa robe. Puis, espérant qu’elle aie compris et qu’elle me suive, je courus vers la main tendue et je sautai agilement sur l’immense index. Une fois là, je regardai Glanae et je miaulai de nouveau dans sa direction afin qu’elle me rejoigne. Alors que Praline dans un coin de son cerveau avait ses propres pensées et préoccupations.

Image




(((- MatPraline va tirer sur le pan de la robe de Glanae et miauler pour l’attirer
-MatPraline va courir et sauter dans la main de Silmeria Titan.
-MatPraline va miauler de nouveau en direction de Glanae dans le but de la convaincre de le rejoindre. )))
Modifié en dernier par Mathis le ven. 15 déc. 2023 10:57, modifié 1 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Jorus Kayne » jeu. 14 déc. 2023 22:03

Tandis que je porte un regard bref sur le reste de mes compagnons, ma magie se mêle à celle des autres dans l’espoir qu’une compréhension, plus qu’un simple contact entre nous et les Titans se fasse. Eux, créatures à la nature profonde insondable fait d’une tempête sans fin dont le corps pulse des orages qui le composent, de la vie des forêts rassembler en un arbre gigantesque, d’un amas de roche comme né de la montagne dont il serait issu en une forme humanoïde, d’un être aussi effrayant que son essence modelée lui aussi en un individu mi-humain, mi-bête, pourtant faite d’un feu liquide qui se soustrait aux lois de la gravité et un amas de chairs trop longtemps laissées sans vies où la simple vision suinte la mort et la peur. Ces êtres dont seules les plus hautes montagnes de ce monde se permettent de se dresser sur le chemin, où les fossés infranchissables ne sont qu’une gêne éphémère sur leurs routes et dont les aléas climatiques se balaient d’un coup de bras. Des entités uniques face à nous, simples êtres mortels, dotés serte d’un pouvoir qui ne se limite qu’à notre imagination et plus encore par l’impossible cohésion de nos individualités, mais faisant de par notre présence, les représentants d’un monde peuplé de milliers de vies, qui ignorent ce qui se joue en ce moment précis.

Nos magies se mêlent ensemble, tâchant de parvenir à l’impossible lien entre les personnifications des éléments de ce monde et pour la première fois que nous œuvrons de concert dans l’usage de nos magies, un élément perturbateur vient s’inviter. Tandis que nos pouvoirs agissent ensemble, l’invocation d’Yliria fait rugir sa magie comme si notre sort faisait résonner son essence. Irradiant de pouvoir, cette puissance dépasse largement nos attentes et interfère avec le but que nous recherchions, transformant en profondeur notre sort commun. Mon corps ne m’obéit plus. Tiré du sol, je me vois projeté comme d’autres dans les airs, incapable de maîtriser ce qui m’arrive et ne contrôlant rien de ma course. Les vents se déchaînent autour de moi et la fureur du tonnerre ne cesse de résonner, zébrant tout ce qui m’entoure. La puissance de cette tempête est telle, qu’elle me bouleverse mon inconscient et mes sens complètement anéanti par ce qui m’arrive, me laisse croire qu’au-delà de mon corps, elle agit également au plus profond de moi. Un bref instant passe durant lesquels ma capacité sensorielle commence à émerger de nouveau. Une nouvelle perception de mon environnement naît, faite de courants aériens et de nuages d’air, de la puissance du tonnerre et de l’électricité qui touche chaque chose.

Je vois les colonnes d’air chaud ascendants, celles-là même qui permettent aux oiseaux de se laisser porter dans leur ascension du ciel sans avoir à battre des ailes, des masses d’air froid qui se refroidissent dans le ciel et dont l’eau présent dans l’air s’amasse, se sature et forme finalement les nuages. Je perçois l’électricité dans ceux-ci, ainsi que dans le sol et l’attraction plus ou moins forte entre ces deux éléments qui cherchent à s’unir par un lien puissant, soudain et foudroyant. Sauf qu’il n’y a pas de nuage, pas de tempête, pas d’orage présent, car tous ces éléments sont en réalités, moi, l’essence même de mon être, mon corps si je puis le nommer ainsi. Je suis la tempête qui fait rage, tourbillons d’ouragans d’une puissance à labourer le sol sur mon chemin et à faire s’élever les eaux, défiant la gravité par ma simple présence. Je suis aussi l’orage, le plus puissant jamais vu de mon vivant. L’air tremble lorsque je pulse de cette énergie démentielle qui anime tout mon être. Au-delà de cela, je perçois une autre énergie similaire. Elle parcourt un être entier, un humanoïde sans autre protection que la peau de son corps, empêchant cette énergie de s’échapper et de vivre pleinement, contrairement à moi.

Et je comprends. Cet être n’est en fait qu’Akihito élevé à la taille de Titan par notre magie. Ce qui, par ces sens nouveaux au travers desquels je perçois le monde, fait de moi le Titan des tempêtes. Notre magie a changé nos corps, imprégnant nos êtres dans ceux des Titans. Mon corps tout du moins, car j’ignore ce qu’il en est des autres. Enfin, j’ouvre les yeux car pour l’avoir vu, je sais qu’il en est doté et ma vision du monde change et se colore. Un de mes bras tempétueux est porté sur la main de l’Oranais tout nu. Je n’ai plus accès à la magie de mon corps, mais je sens celui-ci, toujours présent et au plus près de ce nouveau corps. Logé là où se situe ma tête, un petit être réside, lové dans une bulle de nuage qui le maintien en place. De mon expérience avec le dragon et le sort que j’ai usé sur lui, protéger mon enveloppe sera une de mes priorités, mais la plus importante reste la protection de mon unique, de mon univers : Maïssa.

Pour l’heure, je suis dans le corps d’une des entités les plus puissantes de ce monde. J’ignore si la volonté du Titan va s’imposer à moi ou tenter de reprendre le contrôle. Alors dans mon coin, je tente une chose curieuse, étrange, mais peut-être salvatrice. Tout comme l’a voulu Akihito, je laisse mes impressions et mes pensées libres d’être entendues par celui avec qui je partage ce corps. Notre arrivée sur ce monde, la frayeur de voir le Titan de la magie mort, la découverte du responsable et mon envie de protéger toutes les formes de vies, Titans compris, en éliminant cette menace. L’union de nos magies était la clef de notre objectif selon Ibn, celle de nos esprits avec les Titans pourrait être l’atout ultime face au dragon.

Le danger, le vrai, ne tarde pas à se faire sentir. L’air se déplace, forcé d’obéir comme un esclave complètement soumis pour porter l’énorme masse volante qui s’approche de nous. Répondant à la prédiction du Sans-Visage, le Dragon Noir arrive et son rugissement fait trembler l’air. Notre allié divin s’interpose, désirant protéger ses frères, mais peut-être comprend-il ce qu’il s’est joué plus tôt avec notre magie, car il s’écarte, laissant l’ennemi de toutes les formes de vies faire vrombir sa gorge pour faire jaillir son souffler infernal. J’ai vu ce dont il était capable à Messaliah, sa fureur ne laissera pas de corps gémir de douleur au sol. Seule la mort nous attend tous. Non. Pire que la mort, c’est la fin de nos âmes et avec, nos existences prendront tout simplement fin, perdu dans l’abîme.

Jusqu’au bout, je pensais que notre magie aurait été notre arme ultime, l’atout à sortir au dernier moment du jeu, cachant nos réelles capacités derrière le bluff de nos frêles existences. Mais à présent, la magie qui m’animait, ne le fait plus, comme il en a été à chaque fois question lorsque je changeais de corps. Cependant, bien que sans magie, je dispose d’autres capacités. Les pouvoirs de mon corps ont été échangés par les capacités que me confère ma nouvelle enveloppe physique. Des sens, des réflexes et une force plus grande pour le corps de l’homme-bête. Une vision unique et la capacité à contrôler les esprits avec le corps et le bras d’Afedafax. Le corps surpuissant, la capacité de voler et le souffle du dragon rouge, au sommet de la chaîne alimentaire de ce monde, Titans exceptés. Cette fois-ci, mes capacités sont toutes autres. Je suis le Titan des tempêtes. D’un geste, je commande aux tornades et d’un regard les orages déferlent sur le monde. Des aptitudes adéquates pour affronter une créature qui se sert de ses ailes pour manœuvrer.

De mon expérience en mer, je sais qu’il est dangereux de laisser les voiles d’un navire prendre le vent durant une tempête. S’il est déjà compliqué de manœuvrer face à une mer déchaînée, une corde qui cède libérant une voile qui prend soudainement le vent est ce qu’il y a de pire. En plus de risquer la rupture du mât sur les marins ou de briser les vergues, le vent peut emporter la voile, diriger le bateau comme il l’entend et le faire chavirer. C’est ainsi que je vois les ailes du Dragon Noir. De merveilleuses voiles sur lesquelles je m’empresse de cibler de mes nouvelles capacités, en commençant déjà par les mettre en œuvre dans mon esprit. Le Titan des tempêtes est là quelque part, je le sais, j’espère que mon acte sera compris comme une volonté d’agir ensemble, me prêtant la maîtrise de ses aptitudes hors normes s’il en est capable.

Je lâche les mains des autres et tandis que le Titan humain prévient de la présence du poisson dans le corps du Titan des forêts et que celui de chair mortes se penche vers le sol, je mobilise le vent pour engendrer une tempête tourbillonnante centrée sur le dragon. Des vents descendant sur son aile droite et ascendant bien plus fort sur son aile gauche pour complètement déstabiliser son vol et perturber son tir. Ainsi, il sera incapable de viser correctement, nous prémunissant de son souffle mortel. Mais de ma condition de simple mortel, je vois petit. Je suis à présent le Titan des tempêtes et à ce titre, je fais déchaîner toute la fureur de mes pouvoirs sur les éléments. Je génère des orages pour consteller ma tempête d’éclairs fulgurants plus ou moins grands et ciblant le corps du dragon.

Je ne sais pas si je suis en mesure de manifester mes désirs comme je l’entends. Comme pour le corps du dragon rouge, maîtriser de nouvelles capacités est compliqué, mais j’espère sincèrement qu’il y aura une bonne odeur de lézard grillé d’ici peu.

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Akihito
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Akihito » jeu. 14 déc. 2023 23:37

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

56 : Combat au sommet.

Lentement, sûrement, Akihito senti la magie s'échapper de ses doigts pour se connecter aux Titans. A ces êtres primordiaux avec qui le moindre faux pas pouvait être fatal. Par chance, ses alliés à ses pieds avaient compris ses intentions : ses souvenirs devenaient plus nets, plus distincts, comme des pièces de sa mémoire qu'il allait pouvoir partager librement. Tout allait pour le mieux, jusqu'à ce que Zewen décide qu'il allait tout de même devoir chuter une huitième fois.

Car un puissant afflux de magie le frappa par la suite. D'une force brutale, sans concession aucune, amplifiant sa magie et ses intentions dans des proportions stupidement gigantesques. Ce n'était plus ses souvenirs qu'il partageait, c'était son être. Son âme, sa conscience, ses souvenirs, ses goûts, ses peurs et ses attentes. Tout se morcelait avec une méthodicité implacable. Akihito tenta désespérément de garder un semblant de cohésion de ce qui faisait qu'il était lui.


(Je suis Akihito Yoichi, Fils de Marcus et Hitomi, Elu de Valyus, porteur de la Kizoku Rana et défenseur d'Oranan... Je suis Akihito Yoichi...)


En vain. Il se résolu d'abord à abandonner au Titan de bois le souvenir de son plat préféré, le ragoût que lui faisait sa mère plus jeune. Il arrêta rapidement de lutter pour conserver les images de ses voyages à travers Yuimen, son émerveillement sur les hauteurs de Nirtim, les paysages célestes de Nyr'tel Ermansi, les contrées verdoyantes de l'Ynorie.



(Je suis Akihito Yoichi, Fils de Marcus et Hitomi, Elu de Valyus, porteur de la Kizoku Rana...)



A regret, il laissa s'effacer le souvenir de sa vie Ynorienne. Kage, Hatsu et Ryo Ôkami, les marchands du marché, la famille Himatori... Il aurait hurlé de frustration en laissant le Titan de tempête s'accaparer tous ses souvenirs avec Hïo, mais il espérait qu'il le reverrait. Lui n'allait pas l'oublier... N'est ce pas ? Ses aiguilles pourraient-elles lui rappeler la femme qu'il avait aimé ?




(Je suis Akihito Yoichi, Fils de Marcus et Hitomi, Elu de Valyus....)





La voix qui résonnait dans sa tête et le sommait de rester entier, de rester lui, elle avait été importante. Elle avait porté un nom, à une époque, et ne pas s'en souvenir le faisait souffrir. Mais il l'avait déjà abandonné au Titan de chair : plus il cherchait à se rappeler son nom, moins clair était la raison pour laquelle il cherchait à le faire. Il ne pouvait plus se permettre de céder plus. Il lui restait si peu...






(Je suis Akihito Yoichi, Fils de Marcus et Hitomi...)






Lui. Akihito Yoichi. Se raccrocher à ce qu'il avait de plus précieux. Ses parents, son père mort de manière tragique, alors qu'il... Qu'il ?... Et sa mère, Hitomi, non Hitoji, non... Yliria ? Qui avait fini par...









(Je suis Akihito Yoichi...)










il était...












(Je suis...)



















...

















Qui était-il ?
























(AKIHITO !)

Une longue goulée d'air envahi subitement ses poumons alors que le jeune homme sentait ses yeux papillonner alors que l'intégralité de ses souvenirs réintégraient de force sa mémoire. Anthelia, Kisp, Mertar, l'écriture, le goût de l'hydromel, le mot "Bleu", tout revint dans son esprit comme si rien ne s'était passé. Et pourtant, il savait : il était passé à un cheveu de se fondre dans les Cinq Titans et de transformer son corps en une coquille vide, dépourvue d'esprit et de volonté. Sans l'intervention magique de ses alliés, probablement dirigé par Visselion, c'est ce qui se serait passé. Cela avait été empêché. Cela lui donna une sensation de vertige qui manqua de le faire chuter, mais il parvint à se ressaisir, conscients que des personnes chères à ses yeux -volontairement pour certaines, involontairement pour d'autres- étaient sous lui.

Pour le meilleur comme pour le pire, dans un dénouement improbable que seul un sort d'Aliaénon trop puissant pouvait provoquer, Akihito senti les mages qui l'avaient soutenu intégrer de force les Titans : Visselion dans le Titan de roche, Dracaena dans celui de lave -ce qui devait lui faire très plaisir, pensa l'enchanteur-, Jorus dans celui de tempêtes... Ce qui le fit blêmir. L'angoisse de ce qu'il avait vécue fut rapidement accompagnée par une crainte urgente.

(Par Valyus...)

Qu'est ce qui était pire ? Une situation où son esprit dissout dans les Titans transmettait au moins le message au prix de sa vie, ou rester en vie mais donner toutes les bonnes raisons du monde aux colosses de croire qu'il les avait piégés pour prendre possession de leur corps ? Les deux situations le terrifiait de manière égale. Le lui d'il y a quelques minutes aurait choisi sans hésiter la première option, sacrifice purement désintéressé. Mais avoir expérimenté la fragmentation de son être remettait très fortement en doute cette affirmation.

(Et revoilà le méga squamate des enfers, comme dirait Yliria.)

(... Ouais. La diplomatie titanique attendra.)

Le Titan qu'il était devenu se retourna vers le Dragon Noir, visiblement arrivé il y a peu. Son apparence, bien que toujours effrayante, n'était plus aussi impressionnante comparé à sa nouvelle taille. S'il avait conservé sa taille humaine, ce Dragon Noir aurait eu la présence d'un gros aigle, à peine plus petit que celui de Maïssa. Toujours menaçant, mais plus gérable. En apparence, du moins.

(" Sans-Visage, on peut savoir pourquoi ce que vous faites !? ")

Le Titan, après s'être porté à la rencontre du Shinigami, s'était finalement écarté pour laisser le champ libre au feu infernal et pourpre du monstre. La terrible puissance s'accumulait dans son poitrail et taille titanesque ou pas, ça n'allait pas leur faire du bien.

(Je pourrais respirer par un autre trou que par ma bouche,) pensa nerveusement l'Ynorien, ce qui n'échappa à sa compagne magique.

(Si ça te dérange pas, je te préfère avec ton torse entier !)

Le temps manquait, et avec l'essentiel de ses soutiens magiques enfermés dans des Titans, tout ce qu'il pouvait espéré était qu'ils avaient un quelconque moyen d'user de la puissance de leurs hôtes... Encore fallait-il qu'ils soient au courant, comme pour Yliria.

« Yli, Ssussun est dans le Titan Sylvestre. Il doit pouvoir le contrôler. »

(Peut être. Et utilise le pour éviter que Maïssa et nous se fassions annihiler, ce serait gentil.)

Il aurait volontiers rajouté ça, mais le temps manquait comme les options que son corps nu lui offrait, malgré sa taille. Il avait beau être plus massif que le Dragon Noir, avec la stature venait une inertie qui ralentissait tous ses mouvements. L'attraper relevait plus de la chance que d'une action vraiment envisageable, il fallait donc l'empêcher de cracher son rayon de mort à tout prix.
Un léger contact vint percuter ses côtes : un rocher flottant, poussé par le Titan de chair -Silmeria ?- qui venait de se pencher vers les rescapés au sol, venait de cogner son flanc. S'il en agglomérait assez autour de la gueule du dragon... Qui était dans le titan rocailleux, déjà ?

« Visselion, on lui colle une muselière en cailloux à ce foutu lézard ? » dit Akihito d'une voix faussement assurée.

Son index levé fit un rapide cercle pour englobé les débris flottant tout autour d'eux, certains gros comme des gobelets à l'échelle d'un Titan. Sans attendre la réponse de la montagne vraisemblablement sans corde vocale, il étendit les bras, doigts recourbés comme des griffes, et les rabattis devant lui. Il libéra sa magie et imagina que dans le prolongement de son geste, les roches flottantes aux alentours suivirent le mouvement et allaient s'agglutiner autour de la gueule de mort.


HRP : Tente d'amalgamer des rochers flottant à proximité sur la gueule du Dragon Noir.
+30 Points "les mots c'est la Puissance"
+5 Point classe magique principale
Bon créatif utilisé.
Modifié en dernier par Akihito le ven. 15 déc. 2023 16:16, modifié 1 fois.

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Silmeria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Silmeria » ven. 15 déc. 2023 02:45

En réalité ?

La magie c'est compliqué. Je suis bien contente de pouvoir compter sur des lames, elles au moins ne font pas de caprice ni ne décident au dernier moment de faire un cataclysme complètement affolant. Je veux dire, ça sera quoi la prochaine fois ? Le soleil va s'éteindre ?

Je fermais les yeux essayant d'user de la magie avec une concentration proche de la méditation afin de protéger mes alliés et d'aider Akihito quand... Je ne sais même pas. Une vague ? Comme si je m'étais sentie caressée par un élan magique qui soudain, m'avait envoyé en haut d'un Titan. Mais vraiment, en un battement de cil, je m'étais sentie propulsée comme une poule sur une catapulte à tel point que j'ai eu l'impression de me baver dessus. Et quel Titan mes aïeux, de tous, il fallait que ce soit le plus boursouflé, le plus grotesque, un amas de chair distendue par les gaz, la peau bleuté, verte, jaune là où elle n'était pas rouge et les articulations noires et fripées comme une vieille noix. Etrangement, je n'avais plus conscience de quoique ce soit, je crois même être complètement inconsciente et je ne vivais que dans un fragment de ce qu'était ce gigantesque monstre. Heureusement que Vallel n'était pas là pour voir ça, il avait bien fière allure celui-ci, ce n'était pas un centenaire anorexique sans mâchoire et qui ne s'était pas fait les ongles depuis cent ans, mon Titan avait...

Hm..

Quelque chose en plus.


Clairement.

Et ce petit quelque chose c'était sûrement l'odeur. Si, si je vous l'assure. C'est toutefois le genre de chose que je sens, je veux dire, je suis assez coquette à mes heures et j'aime prendre des bains par plaisir ou pour le plus simple effet de ne pas sentir le fennec avarié, c'est pas l'affaire de tout le monde dans ce groupe, d'ailleurs. Mais mon Titan... Comment le décrire. Il était suintant, un peu moite sous les aisselle, gras au niveau de la nuque, irrité entre les cuisses, crevassé aux niveau de la plante des pieds, il semblait clairement pourrir sans discontinuer et tout ça sans pour autant réussir à tomber en lambeaux. Et faut dire, je n'ai jamais eu de cimetière à porter sur mon bras, je dois avouer que c'est très singulier, je ne crois pas avoir déjà imaginé pareille vision.. Et tout ceci..

Mais c'était génial ! Je trouve son apparence hideuse, grossière, brute, poisseuse mais il était chargé d'une énergie exceptionnelle, vive et terrible ! Je sentais... La vie. Mais pas comme lorsqu'on voit un jardin, des abeilles, des petites araignées, des mouches et de gentils papillons... Je voyais la vie... Comme un charnier, grouillant de vers, de mouche bleues à l'air mauvais, de rats charriant d'infâmes maladies. Toute cette vie dans la Mort avait une poésie inqualifiable. Je sentais que d'un appel de ma part, la vie embrasserait la mort et de ce mariage, les morts marcheraient de nouveau sur cette terre mais une autre vision de mort venait de pointer le bout de sa gueule saurienne.

Le Gragon ! Enfin, notre Gragon, il semblait déjà moins impressionnant maintenant que j'ai la taille d'une montagne mais ce vilain reptile au sens de l'humour approximatif avait tout de même réussi à composter un gros titan devant nous quelques jours plus tôt.

Où étais-tu, mon petit lézard des bois d'amour ? Tu as pu boulotter des Titans loin de nous ? Et Brytouille, elle est en vacance dans ton estomac ? Toi aussi tu es plein de corruption ? Toi aussi tu vas invoquer ton petit frère ?

Beh merde, on serait pas dans la compote si ça devait arriver.

Je me souvins alors, mes petits aventuriers qui grouillaient à nos immenses papattes, ils étaient là, à terre et complètement à la merci du premier pas de travers. Il fallait que quelqu'un se charge d'eux, il y aurait bien un valeureux compagnon pour montrer à quel point les gentils de Yuimen se soucient de leurs proches et de leurs alliés... Non ?

Non.

Visiblement non, c'était à moi, la vilaine d'Omyre de secourir nos valeureux camarades. Peut-être que j'arriverai à empaler la vilaine Shaakte avec un de ces piquets de cimetière ? Ca ne serait pas la première fois que j'empale une Shaakte de toutes façons. Mais... Mathis, Arthès.. Je sentais la Mort s'être occupée d'eux mais... Je sentais aussi qu'elle n'avait pas complètement avalé leurs âmes et que peut-être... Peut-être arriverais-je à modeler leur chair et les ramener, les réparer, les reformer.

Les vivants d'abord, me disais-je en me baissant légèrement afin de poser mon bras couvert de piques vers là où se trouvait un petit groupe de fourmies toutes choupies. Le problème étant, en me baissant j'avais comprimé l'estomac et la ventrêche de mon Titan et je sentais les gaz à l'intérieur de celui-ci s'échapper de... Beh...

Avec un peu de chance, ils arriveront à rester en apnée assez longtemps.

------------------------

Récupère les aventuriers
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Yliria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Yliria » sam. 16 déc. 2023 02:04

En jetant un œil par la lunette de ma longue vue, le doute n'était plus vraiment permis. Le squamate infernal arrivait droit sur nous et clairement pas pour taper la causette. J'espéris qu'kihito avait réussi à convaincre les titans, mais rien n'était moins sûr. mieux valait ficher le cmp d'ici vnt que tout ce grand monde ne se mette à batailler et qu'on meurt tous de dommages collatéraux. Si au moins on pouvait gagner un peu de temps...

- Zaria ! Vous pouvez envoyer une vision au dragon noir ?

Un non simple et catégorique ôta tous mes espoirs. Un juron m'échappa et je rangeai ma longue vue avant de chercher les autres du regard. Disparu. Il ne restait que Maïssa, Zaria et Glanaë. Même Visselion était introuvable. Tout comme Ssussun. Pourtant Je sentais encore qu'il était là, c'était étrange. où est-ce qu'il avait bien pu... La réponse me vint d'Akihito gigantis et me laissa un peu perplexe. Comment ça il contrôlai le titan sylvestre ? C'était quoi encore ? un nouveau ratage magique ? C'était la seule solution puisqu'un des titans voulait maintenant nous ramasser. Et pas n'importe lequel, c'était celui putréfié et puant. Merveilleux. Zaria se dirigea directement vers lui, mais je me rua plutôt vers Glanaë en la relevant de force avant de crier à Maïssa.

- Faites la monter et suivez-la, pas de discussion ! Restez au sol c'est le meilleur moyen d'être pulvérisé !

Ne restai qu'un détail à régler.

- Ssussun ! Tue le Dragon Noir !

Peu importe comment il s'y prenait, c'était un fichu titan de plusieurs centaines de mètres, il allait bien réussir à faire quelque chose, même si c'était simplement en lui balançant un bon coup de poing à l'ancienne. Je m'agrippai aux piques du titan pourri en grimaçant et rabattit mon masque sur mon visage. Ne restait plus qu'à éviter de vomir à cause de l'odeur. Il me fallait des ailes tiens...

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Dracaena Paletuv
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Dracaena Paletuv » sam. 16 déc. 2023 04:35

Le Dragon noir approchait, au loin, et un a un, les mortels et les titans se préparaient à encaisser le cataclysme qu'il amènerait avec lui. Tous agissait en conséquence, s'activait... Tous, ou presque. Le Titan de lave, lui, ne bougeait pas plus que le corps de celui qui l'habitait désormais. Complètement immobile, l'immense créature avec les yeux rivés dans la direction générale où le Dragon noir pouvait être aperçu, mais son regard semblait... vide. Tellement vide qu'on avait l'impression de pouvoir se glisser à l'intérieur de ses yeux, voir ce qui se cachait derrière. Et, planqué dans le dos du reflet de l'âme, on y trouvait une forêt. Elle ne semblait pas bien grande, mais il était pourtant difficile d'en voir le début ou la fin. Et à l'intérieur de cette forêt se trouvait une clairière qui était étrangement aménagée. Des branches l'entouraient, de ça de la, formant des sorte de porte. Des racines de taille impressionnante ressortaient à certains endroit. On pouvait voir un petit ruisseau parcourir l'endroit, et des feuilles blanchâtre tomber de ça de la. Mais le plus bizarre était que si tout cela était la, cela semblait aussi... difficile à discerner. Inconstant. Comme si l'endroit bougeait et changeait de lui même, incessamment.
Au milieu de tout cela se trouvait une plaque de pierre, maintenue par les racines mentionnées précédemment, qui ressortaient et encerclaient le meuble de fortune. Car, cette disposition particulière formait une table et des bancs naturels. Et assit sur ces "bancs" se trouvaient deux personnes. Deux personnes qui étaient, elles aussi, fait de bois. Les Yuimeniens bien informé, et érudits d'autres mondes reconnaitraient en eux immédiatement des oudios, car c'est ce qu'ils étaient.
Le premier avait une apparence particulièrement familière pour un certain groupe d'aventurier: il ressemblait à s'y méprendre à l'oudio dénommé "Dracaena Paletuv".
A s'y méprendre, car il y avait tout de même de claire différences: son écorces était belle, propre, d'un brun pale, parfois parsemé d'un blanc cassé, complètement à l'opposé du bois cendreux de l'amateur de seau. Il n'y avait pas non plus de zone noire et charbonneuse, ni de cicatrices, traces de brûlures, coupures ou autres impuretés. Ses branches étaient plus grandes, plus nombreuses, chacune parcourues d'une grande quantité de feuilles d'un vert éclatant. Et la lueur dans ses yeux étaient différente, orangée, plus centrée, ressemblant moins à des feux follets et plus à des lucioles ambrée. Quelqu'un ayant rencontré Dracaena récemment se demanderait surement si c'était ce à quoi l'oudio ressemblerait si la vie avait été plus tendre avec lui.
Les mains posées sur son front, le regard perdu sur la table de pierre, le Dracaena non brulé prit la parole, et sa voix était identique à celle de la version grand brulé, mais sans le coté rauque et crissant.



"Bon sang d'bonne sève... C'est un sacré foutoir..."

-Tu semble plus blasé que surpris." Répondit le second oudio. Sa voix à lui était tout aussi rauque que celle de Dracaena, si ça n'était pas plus, mais elle sonnait aussi plus aigüe, et pleine d'une sorte d'excitation non retenue, ben qu'accompagnée d'une certaine inquiétude. Cet oudio la ressemblait aussi à Dracaena, mais était dans un bien plus piteux état que lui: brulé de partout, plus encore que le Pyromancien sylvestre , son bois s'écartait et s'effilochait à certains endroit, comme si quelqu'un l'avait frappé de part en part avec différent types d'objets coupant. Il lui manquait une main, et ses jambes croisées révélait qu'il avait des trous entiers qui lui parcouraient les cuisses. Ses branches étaient noueuses, enroulées entre elles, certaines brulant un peu sur le bout, d'autre ayant des objets en tout genre, tel que des anneaux, des cranes de petits animaux, et autres babioles bizarres, accrochées tout le long, et d'autres encore pendouillaient, à moitiés cassé, couvertes de mousses de toutes les couleurs, et qui ne semblaient pas bien naturelles. Les yeux de cet oudio la était gigantesques, et tournoyaient, virevoltaient, pétillaient de toutes les couleurs.

-Pas tant blasé que fatigué. Et non, je n'suis pas surpris l'moins du monde qu'on soit la. Répondit le premier.

-Ah bon? Pourquoi donc? Explique toi!

-Bah... Entre tout l'bordel qui est arrivé avant, le ridicule d'la situation, le sortilège, l'arrivé imminente d'Brythagon, Maïssa, le chang'ment d'corps, le type dans l'quel il a atterrit, et tout l'reste... J'suis absolument pas surpris que s'bon vieux Drac ait craqué comme ça. En parlant d'ça... comment va la Peur? Elle encaisse le coup?

En demandant ça, l'oudio non brulé se tourna vers la droite, s'adressant à un troisième oudio, plus loin, se tenant devant une des portes de branche aperçue auparavant. Cet oudio la ressemblait à un Dracaena tous pale, un peu plus petit, mais couvert d'accessoires et de dessins en tout genre, comment un arbre sur lequel un artiste se serait déchainé. Il se promenait avec plusieurs sacoches bien remplient, dont on pouvait voir dépasser pour certaine des livres et carnets aux tailles variées. Il avait, bizarrement, deux paires d'yeux, toutes les deux identiques à celle de Dracaena. L'une des paire regardait son interlocuteur, tandis que la seconde ne était tournée vers les sacoches qu'il portait, et ne s'en détachait pas. Sa voix, quand il répondit, se révéla plus calme, plus douce, mais hésitante:

"Euuuh... comment dire..."

Il tira l'une des branches derrière lui d'une main, révélant un trou derrière, d'où s'échappa:


"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH, BRYTHAGON EST LAAAAAAAAAAAAAAAA, LE FEU EST PARTOUT, MAISSA ET SILMERIA NOUS ONT TRAHIT, ON EST DANS LA MERDE, ON VA DISPARAITRE, ON VA DISPARAITRE, AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!"


Avec une de ses paires d'yeux, il regarda d'un air désolé celui qui criait de la sorte: un... oudio? Peut être en était-ce un aussi, mais il était très différents des autres. Beaucoup plus grand, beaucoup plus long, il était aussi beaucoup, beaucoup plus fin et écharpé, comme si son corps entier était fait de brindilles et de bois mort. Allongé comme il l'était sur le sol, se tenant la tête entre ses longs et squelettiques doigts, bougeant par à-coup et par spasmes, il ressemblait plus à un phasme monstrueux qu'à l'un des êtres de bois de Yuimen.
L'autre oudio aux quatre yeux relacha la branche, refermant le trou et masquant ainsi les cris de celui surnommé "Peur", avant de se tourner vers les deux autres, un ton joyeux mais forcé:


"Il le prend... pas trop mal? Enfin... Il aurait pu le prendre pire, on va dire."

-Il craque complèt'ment lui aussi, donc. Bon, pas réjouissant, mais pas surprenant non plus...

-Il exagère j'trouve! On est pas autant dans la mouise que ça... Pis j'suis sur qu'les deux autres ont leurs raisons pour nous avoir fait ces coups la!

-Ton optimisme m'impression'ra toujours, Dracurieux...

-Merci, Dracaidera! Mais tu l'es vach'ment plus en temps normal. Me dit pas qu'un ptit Dragon Brythaen suffit à t'faire peur...

-Tu dis ça, Dracurieux, mais toi aussi, t'es terrifié. Je sens bien qu't'as pas envie de perdre ton nouveau jouet avant d'avoir pu l'tester. retorqua l'oudio aux quatre yeux. Dracaidera est le plus déterminé d'entre nous, mais comme nous tous, il est inquiet tout simplement. Et il a bien plus à perdre dans l'histoire que toi.

-C'est... Pas faux. D'solé mon gars. J'oubli à quel point tu t'inquiète pour tous les autres...

-Oh, y a pas d'mal... Et puis, si j'applique ta mentalité, ptet que d'cette expérience on s'approch'ra un peu plus de not' grand but...

-Oui, n'oublions pas pourquoi nous f'sons tout ça. D'ailleurs, cette situation est complèt'ment nouvelle, je devrais la noter... Un carnet vide, alors...


L'oudio aux quatre yeux sorti un livre aux pages vierges d'une de ses sacoches, et se détacha une branche, avec laquelle il commença à écrire à l'intérieur. Grattant le papier frénétiquement, il s'interrompit soudainement, prit d'une réalisation.


"Tant qu'j'y pense... HEY, DESIR, CA S'PASSE COMMENT DE TON COTE?"


Il héla un cinquième oudio qui se trouvait plus loin. Ce dernier ressemblait aussi à Dracaena, mais son corps entier était couvert de fleur de toutes les formes et de toutes les couleurs. Si certaines étaient fanées, elle ne se remarquaient guère au milieu du jardin vivant qu'était ce dénommé Désir. Ce dernier, les yeux chatoyant de rose, armé d'une brosse et d'un tissu épais, frottait avec vigueur le mur qui se trouvait face à lui. Plus exactement, il frottait ce qui était peint sur le mur: une gigantesque fresque représentant l'humaine Maïssa, assise sur un trône, les jambes croisées, le dos droit, le regard déterminé, son fidèle faucon perché sur son épaule, le tout entourée de fleur de flamboyant. La peinture avait été écaillée de ça de la, mais résistait.


-CA AVANCE! LENT'MENT, MAIS CA AVANCE! S'PAS LA PREMIERE FOIS, J'EN VIENDRAIS AU BOUT, FOI D'MOI MÊME!


Le dit Désir s'interrompit un moment pour reprendre ses forces, regardant dépité la fresque de temps en temps: il savait qu'il ne l'appréciait pas de son plein gré, mais ça ne l'empêchait pas de se sentir mal chaque fois qu'il réussissait à en effacer un morceau. Quel gachis... Il savait que ça n'était pas lui mais le pouvoir de la jeune femme qui lui faisait penser ça, mais... quel gachis quand même...
Derrière lui, on pouvait voir des seaux plein d'eau et de peinture, et tout le long du mur, d'autres fresques, plus petites, étaient visibles: on reconnaissait Visselion sur l'une d'entre elle, avec un sourire ravageur, Allosarh sur une autre, avec une mention "Foutu allumeur", et Eaeria dansant au milieux de bulles de toutes les couleurs. On pouvait même apercevoir des tous petits dessins de ce qui semblait être Silmeria, Akihito, Yliria et Jorus. Mais il y avait encore d'autres fresques, plus loin, cachées en bonne partie par des feuilles et du brouillard. Trois d'entres elles semblaient représenter des oudios, mais il était impossible d'en être vraiment sur...
L'oudio aux quatres yeux, lui, alla s'installer avec des deux comparses assit, toujours en train d'écrire, et demanda:


"Bon, par contre on fait quoi?

-Bah justement, j'y réfléchis, Celui qui n'oublie pas. Connaissant C'est un peu dur de savoir s'qui s'passe exactement autour de nous, mais j'suis presque sur qu'Akihito ou quelqu'un d'autre s'est déjà chargé d'ramasser l'corps de Drac et les autres pour les mettre à l'abri.

-Faudra penser à l'remercier!

-On a ptet plus important à penser, non?

-Non! La politesse c'est super important! Faudra l'remercier!

La voix qui venait de s'élever était beaucoup plus aigüe et fluette que toutes les autres. Elle était enfantine... probablement parce qu'elle venait d'un enfant. En effet, celui qui venait de parler était un jeune oudio, assis sur l'une des racines autour de la pierre plate, comme s'il avait toujours été la depuis le début. Seul un oudio, ou quelqu'un étant très habitué à les fréquenter, pouvait se rendre compte que cet enfant ressemblait beaucoup à Dracaena. Il avait quelques brûlures, mais elles étaient bien moins graves ou rependues que celle du pyromancien de bois, et ses yeux, ambrés , étaient plein d'innocence et de détermination. Le petit être sylvestre croisait les bras, et soutenait le regard de son homologue plus grand. Ce dernier resta silencieux quelques instants, avant de se détendre.

-Oui, excuse moi, l'Âme d'enfant, tu as raison. La politesse c'est très important! On remerciera les autres quand on le pourra. On n'doit pas s'oublier!

L'Âme d'enfant et Celui qui n'oublie pas eurent tous deux un sourire satisfait, et indiquèrent à Dracaidera qu'il pouvait reprendre.


"Donc, j'disais... Oui, la, qu'importe qu'on ait été pourri par certaines actions des autres, on a pas l'temps pour la rancune: on doit partir du principe qu'ils sont tous comme nous: aucun d'entre eux n'veux disparaitre de l'existence à cause de Brythagon. Donc, si on doit agir, faut les prendre en compte!

-Oui ,c'est sur. Et on sait pas trop quel sont les possibilité que ce nouveau corps nous offre... Ni même combien de temps on va rester d'dans... Faut trouver un moyen de comprendre nos limites tout en agissant pour repousser Brythagon, et pour ça j'propoHA ....Oh non...


HAHAHA
-Il est la?!



⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHA⠀⠀


-BON SANG D'BONNE SEVE, BIEN SUR QU'IL EST LA, C'LUI LA!

⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀

HAHAHAHA


HAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀

⠀⠀
HA

⠀⠀HAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHA⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHA⠀HAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHA⠀HAHAHAHAHAHAHA⠀HA⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ⠀HA⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA HAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHAHAHA HAHAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHA⠀ ⠀HAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHA⠀ ⠀HAHAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHA⠀ ⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHA⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHAHA⠀⠀⠀⠀HAHAHAHAHA



Le rire qui retentissait était fort, puissant, presque... crépitant. Des flammes se murent à envahir l'endroit, comme si elles accompagnaient chaque "HA" qui retentissait. Tous les oudis se mirent à paniquer, regardant partout autour d'eux pour essayer de trouver la source de cette infernale euphorie. Mais très vite, les flammes se mirent à tournoyer en un point précis, et il apparu. L'auteur de ce rire. Il était... complètement carbonisé. Son corps était un immense mélange de blanc et de gris, parcouru de rouge et d'orange vif, comme un tas de cendre couvant encore quelques braises.

... Non... Non, ça n'était pas "comme" un tas de cendre: c'était un tas de cendre. L'être qui venait d'apparaitre avait une silhouette humanoïde, mais son corps entier était composé de cendre encore brulante, maintenue en place par un moyen inexplicable et inexpliqué. Une intense chaleur se dégageait de lui, et les racines et branches présentes dans la clairières se mettaient toutes à noircir à vu d'œil, calciné lentement et très surement.
Mais ça n'était pas l'aura brulante ou le corps de cendre du nouvel arrivant qui était le plus perturbant: c'était sa taille. Il était grand, bien, bieeeen plus grand que ses congénères. Bien plus grand que le surnommé "Peur" vu plus tôt. Et à chaque seconde qui passait, à chaque expiration qu'il faisait, il grandissait encore plus, son corps devenant de plus en plus rouge, de part les braises en lui qu'il attisait.


-Voyooooooooons les gars, on m'inclus pas dans la p'tite réunion? C'est pas sympa quoi! Surtout que, j'étais la depuis le début, s'pas bien de faire comme si j'existais pas!

-Ce... n'est...PAS... le...moment! Vas t'en d'ici, on essaie de se sortir d'une mauvaise situation, ça n'te concerne pas!

-Ne me conce... Haha...Hahaha...HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA! Mais, bien au contraire, mon cher, j'n'ai JAMAIS été autant concerné!


Le nouvel arrivant se pencha a dessus de la table, l'éclairant des braises de son corps. Tous les autres oudio se mirent à s'enfoncer dans leur "chaise", cherchant à s'éloigner, à se cacher. Mais le géant ne s'en vexait pas, bien au contraire. Il repris son discours, plein d'entrain.


-Voyons les gars, on est tous Drac, ici! On sait TOUS ce qui est en train de lui arrivé! Oui, oui, on a b'soin vous pour avancer, pas s'perdre, progresser et tout et tout, mais la, laaaaaa les gars, c'est mon domaine! C'est ma spécialité! Regardez moi! C'est s'qu'il veut au fond, bien plus que l'reste! D'habitude, vous m'tenez enfermé et à part, mais la, j'ai pas pu être cont'nu, j'suis sorti et je grandiiiiis encore et encore! Parce que je sais s'qu'il veut au fond. Je sais s'que vous voulez tous au fond!


La voix joyeuse du géant de cendre se fit plus dynamique, mais elle n'avait rien de sympa. Elle n'était pas pleine de curiosité, d'innocence, de nostalgie, de désir, ou d'envie d'aider. Non, elle était juste... malsaine.


"On est actuel'ment dans le corps d'un être de lave et de feu! On est devenu le volcan! Imaginez! Imaginez... Le genre de flamme que l'on pourrait créer! Les incendies que l'on peut déclencher! On peut répandre feu et destruction partout ou on passe! Noyer ce monde dans une chaleur incandescente! Et même Brythagon!
On peut rendre tout ce qui nous entoure absolument


MA

GNI

FIQUE!"



Et en prononçant ces mots, le géant de cendre tendit sa main vers le ciel. Ciel où se trouvait... Dracaena. En morceau. Flottant ici depuis on ne sait quand.


"Vous ret'nez et m''modérez trop souvent les gars, j'vous les toujours dis! Aller, m'laisser m'amuser un peu juste cette fois, ça peut pas faire de mal, pas vrai?"


Les autres oudios répondaient, pestaient, vociféraient, mais leurs voix étaient étouffées par le crépitements incessant qui s'échappait du géant de centre. Pourtant, bien qu'ignoré par ce derniers, les plus petits oudios, tous, se mirent à attraper ses jambes, le tirer, essayer de le contrôler, en vain. Ils ne perdaient pas espoir, mais le géant ne semblait même pas réaliser qu'ils étaient la.

Jusqu'à ce que... Une longue et fine main jaillit d'entre les branches et attrapa l'un des bras du géant, le ralentissant dans ses mouvements. Il regarda en direction de la main, et tout ce qu'il aperçu, dans le noir du trou d'où sortait cette dernière, c'était le visage effrayant et tremblant de Peur. Le géant pesta... une fois de plus, il ne pouvait pas se déchainer complètement à cause de son homologue. Il ne le savait que trop bien, qu'ils étaient tous les deux les deux faces d'une même pièce, le résultat des années de souffrance par les flammes de Drac. Il n'aurait pas tout son plaisir cette fois ci... mais il aurait plus que d'habitude, c'était certain. Pour le moment, c'était... acceptable.



Mais, quittons pour le moment cette clairière, et sa forêt. Car , le Titan de lave c'était enfin réveillé. Ou plutôt, Dracaena dans le Titan de lave c'était enfin réveillé. Car, le temps s'écoulait bien plus vite dans la tête de l'oudio que dans le vrai monde, et il était maintenant prêt à agir.









J'avais l'impression qu'une éternité c'était passée. Je dressais mes bras, les pointant en direction de Brythagon, le plus naturellement du monde, comme si j'avais toujours fait ça. Avais-je pris l'habitude de changer de corps à ce point? Naaan, j'savais très bien que j'étais juste motiver de la pire et meilleure des façons qui soit: je voulais que cette saleté disparaisse, avant de me faire disparaitre! Je voulais protéger les autres, je voulais protéger Maïssa, et je voulais me protéger moi. Et je pouvais le faire de la plus belle des façon qui soit. J'allais faire de Brythagon une oeuvre d'art. Une de ces oeuvres interdites dont j'avais honte... Honte d'aimer autant. J'allais rendre ces amalgames horrifique sublime, avant qu'il ne me fasse tout perdre!

Une tentative de rire s'échappa de ma bouche immense, tandis que les flammes de mes cornes s'élevaient dans le ciel. Toutes mes peurs, mes pensées, et mes désirs, je les concentrais en cet instant et dans un seul but: bruler ce dragon, de l'intérieur, et de l'extérieur! Je refermai les poings autour de la silhouette du monstre.

Que le volcan s'enflamme! Que les flammes et le magma jaillissent, et dévore le dévoreur!

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Cromax
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Cromax » sam. 16 déc. 2023 15:17

Cauchemar en Aliaénon : Cratère de l'apocalypse – Le Retour des Titans III




Alors que le Titan putride se baissait, pressant sur son corps gonflé par une flexion de l’abdomen, un gaz verdâtre immonde sortit de ses trous divers : failles dans la chair de son corps meurtri, trous plus naturel, le tout dans un son immonde et immense de relâchement corporel gazeux. Zaria, Miaouthis, Maïssa, Glanaë et Yliria parvinrent à se hisser sur les lances terribles plantées dans son appendice grossier lui servant de main, gigantesque boule de chair verte et nécrosée. Le nuage glauque se répandit vite sur la Plaine, jonchant le sol. La Cadi yangin, Maïssa, et Yliria ne purent retenir un violent remugle de leur estomac franchir leur lèvres amèrement. Yliria regretta même fortement d’avoir enfoncé sa tête dans son masque, à cet instant. Le chat et l’Esserothéennes s’en sortaient mieux, cette dernière y semblant totalement insensible. Peut-être avait-elle le covid ?

Les actes des autres titans étaient tout autrement impressionnants : forts de leurs nouvelles caractéristiques pouvant changer la géographie même de l’endroit, ils s’attaquèrent au saurien. Akihito-le-Nu en premier, usant de sa baguette magique (hem.) pour faire se mouvoir avec un succès retentissant les rocs de la plaine vers le museau du dracéide. Visselion le Rocheux ne répondit guère à l’ynorien fait titan, mais dressa les mains vers ces roches arrachées de la Plaine d’Or pour former une gangue pierreuse qui se referma comme un piège autour de la gueule du Dragon, enfermant ses crocs fermement, comme si ça n’avait jamais été qu’une seule pièce. Dans son esprit, Akihito entendit la réponse du Sans-Visage.

(« Je sauve ce monde. Vous n’auriez pas dû vous mêler de cette situation. »)

Jorustan le tempétueux usa aussi de sa maîtrise des éléments pour contraindre leur ennemi volant : des vents puissants directement reliés aux bras du titan vinrent faire tournoyer le Sombre Saurien dans les airs, dans une tempête d’éclairs qui ne semblèrent pas le blesser, même s’il tournoyait désormais sur lui-même, empêchant tout vol stationnaire. Les bras allongés de Jorustan poursuivaient de leur tornade le vol du dragon, qui filait à toute allure dans les cieux, tentant vainement d’échapper à l’ouragan, ballotté dans tous les sens. En plus de ça, une main enflammée vint se fermer sur le titan avec force. Une poigne physique, celle du Titan de Lave, volcan sur pattes, dirigé par un Dracaena libéré. L’explosion de lave qui en résulta éclaboussa tous les alentours de son jus incandescent. Mais le dragon, toujours ballotté dans les airs, sembla s’en sortir sans blessure réelle, fumant juste des extrémités de son squelette multicolore et fou. Des lacs de lave se formèrent au sol, sous l’incident, et la main du Titan se reforma toute seule, née de la flamme elle-même.

Le Dragon était en difficulté, irrémédiablement, mais loin d’être vaincu pour autant. Le souffle qu’il avait préparé, aussi sombre qu’enflammé par les pouvoirs de Drac, explosa le piège pierreux autour de sa gueule, sans filtrer au-delà, sans permettre le moindre assaut de sa part. Il galérait, mais ses contours se murèrent subitement d’une brume dense qui le rendit invisible. Ou en tout cas indétectable, même si la main-tornade le poursuivait toujours, accrochée à lui. Impossible de dire en revanche ce qu’il y préparait, filant toujours de manière chaotique dans les cieux, sous l’étreinte des vents de Jojo.

Sussun de bois projeta une longue et large liane de bois dur vers la zone où il se trouvait. Comme une batte prête à frapper une balle dans un sport d'un autre monde, d'un autre temps. Il frappa violemment la brume, mais... ne toucha rien dedans. Comme si le Dragon en avait disparu. Et pourtant, il était toujours là. Irrémédiablement.



[HJ : Comme la semaine passée : une action sur votre post.]


[XP :
Miaouthis : 0,5 (Meow)
Jorustan : 0,5 (Brrrroum)
Akihitan : 0,5 (Crouk)
Titilmeria : 0,5 (Pffffrouuuuut)
Minyliria : 0,5 (Hop !)
Dracatan (et ses mousquetaires) : 0,5 (vision), 0,5 (Pfffrrrrr)]


[Bons :
Mathis : Le Ponctuel ! Le Créatif !
Jorus : le Ponctuel !
Akihito : le Ponctuel !]

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Akihito
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Akihito » jeu. 21 déc. 2023 13:03

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

57 : Caché dans la brume.

La principale crainte d'Akihito était le manque de puissance de sa magie : tout imposant qu'il était, il n'avait pas senti sa magie grandir dans les mêmes proportions. A tort ou à raison. Car lorsqu'il commanda aux rochers de se mouvoir pour sceller la gueule du Dragon Noir, ces derniers obéirent et rapidement, une muselière de roche se forma tout autour de la tête exhalant une brume de mort. Visselion participa a sa manière et une mâchoire de pierre émergea du sol et se referma en plus autour de ce qu'avait déjà assemblé l'Ynorien. Jorus et Dracaena, dans leurs Titans respectifs, déchaînèrent leur puissance élémentaire. Le Titan de Tempêtes le destabilisa entre ses vents infernaux, quand le Titan de Lave lui projeta une main de lave sur le lézard en une explosion de roche en fusion.

De terribles coups qui n'étaient hélas pas suffisants : après avoir fait explosé sa prison de pierre, le Dragon s'était enveloppé d'une robe de brume semblable à celle qu'avait invoquée Brytha sur la plaine du Kochii. Le bras du Titan sylvestre le traversa sans parvenir apparemment à le toucher, invisible qu'il était dans la brume. Invisible, et indemne : le magma n'avait que partiellement fait fumer les extrémités de son corps, et c'était la seule vraie attaque à l'avoir touché. Le squamate était décidément encore plus increvable que prévu.

(« Je sauve ce monde. Vous n’auriez pas dû vous mêler de cette situation. »)

La voix du Sans-Visage résonna alors dans sa tête, porteur d'un message dont il n'était pas sûr de comprendre les tenants et les aboutissants. Et du peu qu'il comprenait, ça ne lui plaisait pas du tout.

(« Pour l'amour de Rana, Sans-visage, est ce que vous pouvez éviter d'être cryptique dans vos réponses ? Comment ça, sauver le monde en laissant le Dragon Noir faire à sa guise ? »)

Le silence lui répondit, tandis qu'il sentait clairement la connexion se rompre avec le Titan. Akihito serra les dents : progresser à l'aveugle ne lui plaisait pas du tout, et il y avait clairement des informations capitales qui lui manquaient. Il allait quand même devoir composer avec les cartes qu'il avait en main : un groupe à la communication laborieuse déterminée à tuer le Dragon-Noir, le même monstre qui n'était visiblement pas là pour parlementer avec eux, et un manque de temps flagrant.

Il avisa Silmeria, coincée dans son Titan de Chair. Quels pouvoir pouvaient bien avoir une monstruosité pareil ? Nécroser les tissus, peut-être ? Altérer son corps pour le doter de dangereuses excroissances osseuses tranchantes ? Dans les deux cas, elle n'allait pas pouvoir faire un plein usage de ses pouvoirs en transportant les aventuriers encore dans leur taille classique. Et comme il semblait être le seul à pouvoir parler, il se fit un devoir de donner un semblant de coordination à tout ce beau monde.

« Jorus disperse la brume, il faut focaliser nos efforts au même endroit pour le blesser, son aile gauche. Silmeria, les autres te gêneront pour y aller à fond, confies les moi. »

La membrane de son aile était logiquement plus fragile que ses écailles d'obsidienne en plus d'être plus fine : la blesser s'annonçait donc plus simple sur cette partie du corps. Silmeria se tourna vers lui et il tendit sa main en réponse : les deux paumes larges comme des places de villages se rencontrèrent, et l'enchanteur adapta son allure pour ne pas cogner trop fort sa main à celle garnie de pointes. Un geste d'auto-préservation basique, appuyée par la volonté de ne pas projeter les aventuriers avec un choc dérisoire pour lui, mais monumental pour eux. Une fois qu'il vit les petites silhouettes dans sa paume, il porta sa main proche de son oreille et murmura, le plus bas possible.

« Si vous avez une idée lumineuse, c'est maintenant. »

Tout en espérant qu'il pourrait entendre la réponse, le fulguromancien tendit un doigt impérieux vers la brume, espérant que Jorus allait parvenir à disperser la Brume... Et que la munition élémentaire qu'il allait relâcher serait à la hauteur de sa taille.


HRP : Attend de voir si Jorus des Tempêtes disperse la brume pour mieux viser l'aile, mais tire dans tous les cas une munition élémentaire (capa de combat mono-élémentariste)
+5 Point classe magique principale
Bon créatif toujours actif du post 56.
Bon du roi de l'action utilisé si il peut se cumuler au bon précédent.
Modifié en dernier par Akihito le ven. 12 janv. 2024 20:03, modifié 1 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Jorus Kayne » jeu. 21 déc. 2023 15:05

Si le Titan morbide se penche vers le sol, forçant son corps à générer des vents à la puissance différente de mes capacités, fort heureusement, je ne suis pas le seul à lutter contre le dragon. Aidé par le Titan de roche, Akihito projette des débris des Plaine d’Or qui vont enfermer la gueule du dragon dans une muselière de pierre. C’est à ce moment que mes aptitudes font parler d’elles. Reliées à mon bras, des tempêtes perturbent le vol de notre ennemi volant et si mes éclairs ne semblent rien lui faire, j’ai au moins la satisfaction de grandement perturber sa capacité à voler correctement. Balloté dans tous les sens, il ne peut éviter la poigne de feu qui s’abat sur lui, ne laissant pas plus de dommage qu’un corps fumant par la chaleur qu’il a subie. Bien qu’enfermé dans la roche, le souffle du Dragon noir agi et brise sa muselière, mais empêchant finalement qu’elle ne nous frappe.

Le Dragon Noir disparaît dans une brume, similaire à ce que nous avons vu lors du siège de Messaliah, qui refuse de se faire dissiper par les vents tempétueux qui s’agglutinent autour de lui. J’ignore si mes nouvelles capacités ont encore un effet, car le Titan de bois possédé par le poisson géant d’Yliria, projette un amas de lianes dures dans la direction, sans entendre le moindre bruit. Tout comme les chevaliers qui ont traversé la barrière à Messaliah, c’est comme s’il était fait de brume, fantôme intangible dont nos efforts sont vains. J’en ignore même si les vents que je projette ont encore un effet.

Alors que faire ? Comment protéger Maïssa dans ces conditions, surtout que la menace de notre magie aléatoire, portée par Akihito, semble être sa seule arme à disposition. Nous avons eu de la chance que cela ne nous pète pas à la tronche, mais un effet indésirable nous menace toujours à son prochain usage et la possibilité que la sublime Maïssa se voit terrasser par un postérieur velu, glace d’effroi les vents qui me composent.

Une idée me vient, mais pour l’heure, l’impossibilité de voir le dragon est une véritable épine dans notre pied. Il serait en mesure de faire rugir ses flammes sur nous, sans avoir la possibilité de répliquer et les conséquences pourraient être néfastes pour Maïssa qui, à défaut d’être la cible prioritaire du Dragon Noir, risque une chute fatale si le Titan qui la protège est touché par le souffle. C’est peut-être la même hypothèse que fait le Titan de l’exhibition qui invite le gros qui pue la mort à les lui confier et m’ordonne de disperser la brume.

Si Xël est parvenu à repousser la brume, je devrai être en mesure de faire de même. Alors me focalisant sur la tempête qui fait rage dans la brume noire, j’accrois l’intensité de celle-ci pour dissiper l'obstacle visuel qui nous gêne, usant de mon pouvoir sans me limiter dans son usage, ainsi que d’une image mentale, pensant toujours que le Titan des Tempêtes peut m’aider dans mon action.

Accroît la puissance des vents (normalement) autour du Dragon Noir pour dissiper la brume.
Réservation d'un bon Roi de l’action pour la fin de la scène du coup

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Mathis
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Mathis » jeu. 21 déc. 2023 15:37

Une brume verdâtre se dispersait autour de nous à peu près au meme moment où nous sautions tous sur la main puante, disgracieuse et garnie de pics ensanglantés. À mon grand soulagement et après que moi et Yliria aient insisté, Glanae nous avait aussi rejoint dans la main qui nous était tendue.

(A main tendue, on fait fi de son apparence. )

Mes réflexes alertes de chat me permirent un petit saut agile m’évitant du coup d’être aspergé par les reflux gastriques d’Yliria, de Maïssa et de Zaria. Je choisis donc de me réfugier contre les jambes bottés de Glanae.

(Bizarrement, je pense que j’aurais fière allure si je portais des bottes dans mes pattes arrières.)

Cette pensée futile fut bien vite effacé par l’urgence de la situation.

Plus concentré sur ma petite (c’est le cas de le dire) personne, j’avais pas suivi toutes les actions en cours. Par contre, je voyais bien que les titans s’unissaient pour combattre le dragon qui semblait en difficulté et ce jusqu’à ce qu’il disparaisse de notre vue.

(Enfui ? Désagrégé ? Ou camouflé ? )

Il ne fallait pas sous estimer cet adversaire de taille.. Il ne serait pas étonnant que le dragon nous ait quitté momentanément pour mieux revenir.

J’entendis Akihito s’adresser au titan de brume comme s’il s’agissait de Jorus. Il voulait que ce dernier disperse la brume. Puis il demanda à mon hôte, que j’avais deviné être Silmeria, de nous transférer dans sa main.

Lorsque je vis les deux mains se rapprocher, je plantai mes griffes dans la paume de Silmeria afin d’accuser le choc, conscient qu’elle ne ressentirait rien. Puis je rétractai mes griffes et sautai agilement dans la main plus esthétique du géant Akihito. Je jetai ensuite un regard aux autres et les appelai afin qu’ils me rejoignent.

«Miaw.... miaaaaaaaaau... miau »

Je me doutais bien qu’ils n’avaient pas entendu mon message lorsque j’agonisais dans mon corps d’humain, mais j’espérais qu’ils finissent par comprendre que le chat devant eux était particulièrement intelligent.

Une fois tous transfèré dans la main géante d’Akihito, celle-ci s’éleva haut dans les airs. Je dus une fois de plus planter mes griffes dans cette paume à la peau épaisse. Nous approchâmes alors de son oreille et j’ouvris tout grand les yeux devant un long corridor caverneux munis de cils géant vibratiles. Il tenta vraisemblement de chuchoter, mais ce fut tout de même une voix forte, mais pas du tout assourdissante qui nous dit que si nous avions une idée, qu’il était temps de l’exprimer.

Je décidai de passer le premier. Je sautai dans l’entrée du pavillon de son oreille, puis je me mis à faire des

« Miau, miau, miaaaaaau, miau miau. ».

Après avoir volontairement miaulé d’une façon très inhabituelle pour un chat, je me tournai vers mes compagnons, pris une allure fière, la queue bien en l’air et je sautai dans les bras de Glanae.

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Silmeria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Silmeria » jeu. 21 déc. 2023 21:58

Manifestement, mon Titan en avait stocké dans la sous ventrière. Le nuage nauséabond semblait même stagner au ras du sol, peut-être avait-il convaincu les derniers aventuriers peu convaincus à me monter dessus ? J'avais du mal à les percevoir, je m'efforçais de garder le Gragon à l'esprit, me rappelant la force de son souffle qui avait perforé le Titan devant la ville d'Escalope. Mon Titan n'avait rien de bien vaillant, c'était un morceau de cimetière posé sur un charnier sur pattes, nul doute que si ses pets suffisaient à pénétrer au travers de sa peau flasque comme un poisson mort, le souffle du Gragon y parviendrait sans aucun mal. Peut-être le Titan de roc serait plus résistant à ses assauts ?

Mais peu importait, l'horrible saurien avait fuit ou cherchait à se soustraire à nos yeux. La voix d'Akititan resonnait à mes oreilles, il voulait que je lui confie les aventuriers, quelle drôle d'idée, il ne semblait pas beaucoup s'en soucier quelques secondes plus tôt, ça avait été à moi de faire fi de leur hostilité pour les secourir au lieu de les balayer d'un revers de talon en poussant un petit " Oups... " Mais nulle raison de tenir tête à Akichou, d'autant plus que je ne pouvais pas communiquer avec lui, un refus de ma part et ces attardés seraient capable d'ajouter ça à la petite liste des reproches qu'ils aiment entretenir à chaque fois que je fais quelque chose.

Confiant les fourmis gerboulantes à Aki, je dis un demi tour sur moi même, balayant de mon pied délicat l'endroit où Arthès et Mathis étaient compotés, faisant en sorte de les envoyer le plus loin possible, ils n'avaient plus qu'un air de poussière là où nos corps d'origines n'auraient pas su soulever le roc qui les avait fauchés.

Si le Gragon voulait s'enfuir, fort bien, qu'il le fasse. J'essayais de comprendre mon Titan, est-ce qu'il se laissait faire par choix ? La magie avait-elle un si grand impact sur ces être Divins ? Mon Titan…

Je levais les mains au ciel, penchant ma tête en arrière et poussant un hurlement rauque dans sa voix barbare.

Car oui, le monde ici était dévasté, je ressentais la mort, partout, grouillante sous le sol, tout ce qui avait été fauché hier, il y a un mois, un an, un siècle. Je levais les mains, invoquant le pouvoir Titanesque qui m'était prêté. Le Gragon fuit ?

Je veux une nuée ! Je veux que la mort s'assoupisse et qu'elle libère les corps froids de son emprise. Je serrais les doigts pour forcer la chair à se rassembler, les os à se reconstruire, la vie à s'insuffler dans une étincelle béate au fond d'une cornée morne et vitreuse. Que tout ce qui a vécu ici se relève, que tous creusent la terre, tous ceux qui entendent mon hurlement reprennent vie et se lève, que ceux qui volent, papillon, moineau, aigles, héron, que toutes ces créatures ailées de plumes ou de membranes obscurcissent le ciel et s'en prennent aux yeux du Gragon Noir ! Je veux que toutes les bêtes à griffe ou à poil, les insectes, les crapauds, les rats, les vers, tout ce qui a vécu ici jadis grouille au sol. Je veux sentir la terre charriée par des milliers de pas hésitants et déglingués, je veux voir de ma hauteur le monde comme le reflet d'une lune sur un cours d'eau, inconstant et instable. Je voulais voir ce qui dormait dans la terre depuis si longtemps, je voulais sentir leur présence, entendre leur cri en chœur qui je l'espère, glacerait le cœur du Gragon. Car aujourd'hui, il n'était plus le seul maître des enfers et de la mort.

Mais surtout, Arthès et Mathis. Je voulais que leur os se reforment et que la chair s'amalgame autour de leurs os, leurs tendons, que les muscles se nouent entre eux à leur emplacement d'origine. Que les yeux brouillés dans leurs orbites défoncées se forment et que de nouveau, la vie perfore le voile que la Faucheuse avait délicatement - tout est relatif - posé sur leur être. Que dans cet amas de créatures émergeantes, tous deux trouvent une bête capable de les porter loin du danger, que toutes les créatures que ma volonté aura conduit à fouler ce monde leur soit amicale et qu'aucune ne s'oppose à eux ni à nous. Car telle était la volonté du Titan.

Mon hurlement prit fin dans un gargarisme repoussant. La paroi de mes joues avait tremblé d'avoir hurlé aux cieux, mais je voulais être sûre que ce cri aurait été entendu jusqu'à l'horizon. J'attendais...

J'observais.

Je voulais les voir se lever.

Percer la matrice de la terre, sortir avec un air hagard, les premiers nés de ma volonté.

Venez, mes petits.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Dracaena Paletuv
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Dracaena Paletuv » ven. 22 déc. 2023 23:09

Brume. Brouillard. Fumée!
Une explosion avait retentit, la lave avait coulée, l'air c'était embrasé! Mais Brythagon n'était pas encore magnifique. Il n'était que terrifiant, pas sublime, pas somptueuse! Elle devait être une oeuvre d'art! Un oeuvre d'art! Créer de l'émotion ,marquer les esprits! Marquer! Marquer! Marquer!
Ce voile onctueux et épais cachait tout, cachait tout! Je ne voyais plus la chose, je ne voyais plus le cauchemar, je ne voyais plus le canevas! Il fallait rattraper ça, rattraper ça!

« Jorus brume, il focaliser même endroit blesser aile gauche. »

Une racine immense avait frappée, remuant la fumée, mais en vain. Le vent, je le sentais, le vent était toujours la à tournoyer! Oui, oui la tornade vivante allait forcément souffler, quelque chose en moi me le disait. Il fallait que je me prépare à frapper! Mais où était donc passé ma toile? Dans les airs? Dans ma tête? Elle n'avait jamais existé? Non, elle était la! La, quelque part...

Le sol.

Peut être était elle rentrée dans le sol? Peut être c'était elle posée? Je la cherchais stupid'ment dans les airs, mais elle était descendue d'un cran! Oui, Brythagon, tu te crois malin, mais le sol aussi est un canevas. Le sol aussi peut devenir sublime! Le sol, la terre, le ciel, rien n'est épargné par les flammes. RIEN! J'avais laissé des flaques de lave, de ça de la, à mes pieds, sur le chemin, la bas, au loin, je les sentais aussi... Oui, peut être servirait elle à trouver ma proie? Non, non.... Pas assez, ça n'était pas assez.

Je m'écartais un peu du reste du groupe, que mes mouvements puissent être libres! Je me penchai vers l'avant, posant mes mains magmatiques sur le sol, recouvrant ces visages que je voyais dans l'herbe morte, ces visages si petits pourtant si perceptibles. Allez vous en! Ce n'est pas une erreur! Arrêtez! Arrêtez de me demander pourquoi...ARRÊTEZ DE ME DEMANDER POURQUOI J'AI FAIT CA!

JE

NE

SUIS

PAS

FOU!!!


Des flammes jaillirent de mes cornes, comme pour traduire ma pensée! Mais je les voyais encore, dans le magma de mes mains. Tous ces visages... Tous ces oudios... tous ces sacs de chair... Surtout ces trois la... Je n'arrêterais pas. Je n'ARRÊTERAIS PAS! C'EST BIEN PLUS QUE DE LA SATISFACTION, JE FAIS CA POUR TOUT LE MONDE, MOI COMPRIS! COMPRENEZ JUSTE L'HORREUR ET LA BEAUTE DE CE QUE J'ESSAIE DE CREER!!!


Je déversai du magma de mes mains au sol. Je voulais voir envoyer une dizaines de coulée de lave, de pur laharls incandescents, que je voulais envoyer avancer vers la brume, en s'étirant, s'étendant. En faire l'extension de mes doigts. Et la seconde où je sentirais Brythagon... Ou la seconde où la fumée se dissiperait et je la verrais... Je ferais jaillir une lance de lave... Tel un arbre volcanique, je le ferais jaillir, et le transpercer. Viser son aîle... gauche? Je n'savais pas pourquoi, mais j'avais envie de viser son aile gauche. Les membranes des ailes, c'est comme des feuilles: tendre, fragile, inflammable Et si la membrane ne perce pas, et que la chose m'en donne l'occasion...

Sa bouche.

Je désirai déverser ma lance en éruption au fond de sa gorge.

Tendre, tendre gorge. Le voir cuire de l'intérieur... Voir la braise briller à travers les espaces de son corps....


Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu? Où es tu?



[Rappel du bon créatif utilisé]

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Yliria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Yliria » ven. 22 déc. 2023 23:25

Post squelette

- Grimpe sur le bras d'akihito en aidant les autres à faire de même, particulièrement Glanae.
- Observe le combat, un peu impuissante

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Cromax
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Cromax » sam. 23 déc. 2023 17:08

Cauchemar en Aliaénon : Cratère de l'apocalypse – Le Retour des Titans IV



Le chaos se répandait dans le cratère. Alors qu’Yliria, Mathous et les trois drôles de dames passaient du titan moisi au titan d’Ynorie, la lave se déversait au sol en coulées gigantesques, ras-de-marée incandescent qui noyait tout. Au contact du gaz verdâtre qui y stagnait, ça créa des explosions terribles, qui grimpèrent aisément jusqu’aux tibias des titans, causant à certains les dégâts qu’on peut imaginer : à Titelion des éclats de roc, à Titilmeria de la chair moisie arrachée volant dans tous les sens sans qu’elle en ressente la moindre douleur. Jojo-le-venteux et Magma-Drac s’en sortirent mieux, sans le moindre soupçon de gêne. Mais le plus touché fut Akitan. Tout énorme qu’il était, il restait humain dans sa composition. Et quand une vague de lave vient le frapper aux chevilles en explosant, ça fait mal. Sacrément mal. (double blessure incapacitante aux jambes). Il ne parvint à rester debout que parce que le flot brûlant était épais. Si ceux qui avaient gardé leur taille normale étaient restés au sol, ils se seraient fait tuer sur le coup. Détruite.

Jorustan parvint à user de son air tempétueux, de ses vents intérieurs pour chasser la brume… Mais il dut se rendre à l’évidence : alors qu’il œuvrait, c’est comme s’il répandait le dragon lui-même dans les airs, sans en laisser aucune trace : il n’était plus là. Disparu. Le trait de foudre, éclair spectaculaire, lancé par un réflexe plus désespéré qu’autre chose par Akihito ne vint frapper que les cieux, au loin, dans un flash lumineux de fin du monde.

Et que dire des résurrectés de SIlmeria : des tonnes de vie, squelettiques ou zombiesques, animales, végétales ou humanoïdes se relevant dans cette tourmente de lave. Des milliers de morts revenant à la vie pour mourir instantanément, détruit par le feu liquide. Il n’y eut nulle trace de Mathis ou d’Arthès : leur corps, s’il en avait subsisté quoique ce soit, étaient définitivement détruits.

Puis tout s’effaça, dans un brouillard subit. Et ils se réveillèrent dans un endroit bien curieux.



Image



L’endroit ressemblait à la fois à l’intérieur d’une grotte et à un palais précieux aux ornements riches et inhabituels. Tous avaient repris forme normale dans leur corps d’origine. Silmeria, Dracaena, Jorus, Visselion, Sussun. Sauf Mathis, toujours sous sa forme féline, sans nouvelle de son corps. Akihito était bien là aussi, à la bonne taille, mais le bas de ses jambes faisaient peur à voir. La chair en avait été rongée jusqu’à l’os, noircie, carbonisée. Il ne pouvait plus tenir debout. Nu comme un vert, ses équipements devaient être toujours dans le cratère, baignant dans la lave. Ou saufs, avec un peu de chance. Yliria, Maïssa, Glanaë et Zaria étaient là également, abasourdies. Pas d’Arthès. Au centre de la salle, le Sans-Visage se tenait immobile, droit comme une statue. Il paraissait vous regarder, groupés au même endroit de la salle.



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Derrière lui, assis dans une sorte de siège, un homme que certains pourraient peut-être reconnaître, auquel le Sans-Visage ne semblait prêter aucune attention, comme s’il n’existait pas. Comme s’il n’était pas là. Un barbu aux habits rouges et à l’air austère.



Image



Le Sans-Visage prit la parole, posément. Comme si de rien n’était.

« Bien. Bien. Vous avez prouvé au Dragon que les Titans sont forts. Qu’il ne peut s’en débarrasser à l’envi. Dans le même temps, mes semblables n’ont sans doute pas apprécié que vous preniez la place de leur esprit. Êtres primordiaux, ils ont leur fierté. Je doute qu’ils vous voient désormais d’un bon œil. En vous menant ici, je vous ai épargné bien des soucis. Soyez les bienvenus en ma demeure. »




[HJ : On s’fait la conv sur Discord.]



[XP :
Akihito : 3 (combat titanesque), 3 (situation au cratère), 0,5 (sort) X2 (bon du Créatif) = 13XP !
Jorus : 3 (combat titanesque), 3 (situation au cratère) X2 (bon du Roi de l’action) 0,5 (action) = 12,5 XP !
Mathis : 3 (situation au cratère), 0,5 (on se sauve) + une rune Xi pour le concert de Noël.
Silmeria : 3 (situation au cratère), 3 (combat titanesque), 0,5 (sort)
Dracaena : 3 (combat titanesque), 3 (situation au cratère), 0,5 (sort) X2 (bon du créatif) = 13XP !
Yliria : Noté quand complété.]


[Bons :
Akihito : Le Ponctuel !
Jorus : Le Ponctuel !
Mathis : Le Ponctuel !
Silmeria : Le Ponctuel !]

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Mathis
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Mathis » jeu. 11 janv. 2024 03:46

Hébergé sur l’épaule d’Akihito géant, nous évitâmes d’être ensevelis par la lave épaisse et chaude qui envahissait les terres. Mon dernier espoir de retrouver mes armes fut alors perdu. Le rouge de la lave, les raz de marée, les terrifiantes et terribles explosions représentaient un spectacle grandiose pour qui avait la chance de ne pas y être directement exposé. Malheureusement, même les titans n’y échappèrent pas. L’un perdit des bouts de rochers, un autre des morceaux de sa carcasse putréfiée et enfin, celui qui nous protégeait et qui était fait de chairs et d’os vit ses jambes brûler jusqu’aux genoux.

Puis la brume s’évanouit et le dragon aussi, un éclair déchira le ciel, puis des morts vivants reprirent vie quelques secondes avant de se noyer dans les immenses vagues de laves.

Je ne pus retenir un soupir de désespoir qui, dans la peau d’un chat, s’exprima par un faible miaulement. Bien que soulagé que mon âme fût sauve. J’étais tout de même déçu de la perte de mon équipement, si chèrement obtenu au cours des nombreuses missions accomplies depuis nombre d’années. Mais au-delà du matériel, j’avais également perdu ce qui me définissait: ce corps d’athlète, cette beauté singulière, ce charisme débordant. Je ne pouvais demeurer éternellement dans le corps de ma gentille Praline, condamné à miauler, sans pouvoir vraiment entrer en relation avec les gens. La seule solution envisageable était de retourner à Orsan et de mendier un autre corps auprès de Vallel…

(Un autre corps… celui d’un monstre…)

Affublé d’un corps méprisable, je resterai désormais cloitré, gêné de mon apparence, conscient que personne ne voudrait plus m’approcher.

J’en étais là dans mes tristes pensées, lorsque le décor autour de moi s’évanouit, pour faire place à une grande salle circulaire dont le plancher d’un matériau particulier semblait un peu bombé, comme le serait un bouclier. Si l’obscurité de la grotte y régnait, la richesse d’un palais l’accompagnait. Arthès manquant toujours à l’appel, à mes côtés se trouvaient désormais Zaria, Maïssa, Glanaë, Yliria, Silmeria,Visselion, Dracaena, Jorus et Akihito. Ce dernier, nu et mal en point, s’échoua sur le sol en hurlant.
Deux autres personnages étaient également présents. Au centre, bien droit, nous observant attentivement: le Sans-visage. Plus en retrait, dans le fond de la salle, assis sur un trône, je fus surpris d’y reconnaître le vieil homme barbu vêtu de rouge qui m’avait offert une clé qui pouvait ouvrir toutes les serrures.

Alors que je me remettais de ma surprise, le Sans-visage nous expliqua la situation. Il considérait que nous avions démontré au dragon la force des titans.. Par contre, ces derniers n’avaient pas apprécié l’intrusion de mes compagnons dans leur tête. Il nous avait donc ramenés ici dans le but de nous épargner la colère de ses frères titans.

Silmeria laissa tomber sa cape sur les parties intimes d’Akihito avant de bifurquer en direction du vieil homme sur son trône.

Pour ma part, je me dirigeai félinement vers le Sans visage et le saluai en baissant la tête .

(Je vous remercie de votre accueil. Pourriez-vous informer mes compagnons que la conscience de Mathis , la mienne, s'est réfugiée dans le corps de cette chatte qui a accepté de m'héberger ? )

Jorus interpella également le Sans-visage lui demandant de venir en aide à Akihito. Yliria n’attendit pas la réponse du sans-visage, agissant d’elle-même en versant une potion de soin sur les jambes de l’Ynorien. En colère, elle demanda qui de nos compagnons avait habité le titan de laves. La réponse fut donnée par les cris effarés de Draceana qui réalisa la gravité des dégâts qu’il avait causés.

Le Sans-visage s’adressa d’abord à Jorus lui recommandant de tenter d’agir par lui-même lorsque cela était possible. Puis, tout en me fixant, il expliqua à tous ceux présents que j’avais transféré mon esprit dans celui de mon chat. Au moins désormais, ils savaient.

Silmeria de son côté quémanda des cadeaux au vieux barbu qui se dit être un explorateur. Je fus légèrement surpris lorsque je l’entendis demander quelque chose afin de venir en aide à l’Ynorien. Ce dernier à bout de force malgré les bons soins d’Yliria, hurla de nouveau avant de s’évanouir.

Alors que nous nous remettions tous de nos émotions, je pris place non loin de Visselion, il était de loin, celui en qui j’avais le plus confiance parmi les gens d’Aliaénon. Je me couchai donc à ses pieds, croisai mes pattes avant et y posai ma tête.

Ne pouvant plus communiquer avec quiconque, je me contentai d’écouter les conversations en cours. A la question d’Yliria, le Sans-visage nous expliqua que nous étions sur les flancs du Raa’Saaksha. C’était là qu’autrefois se trouvait la cité templière. Et qui s’avérait désormais sa demeure sur Aliaénon.

Pendant ce temps, près du trône, l’explorateur habillé de rouge remet un sifflet à Silmeria expliquant que cet instrument lui permettra d’appeler son équipement, peu importait où il se trouvait. À présent qu’elle a reçu un présent, elle en demande un second. Cette fois, c’était pour moi. Tout en expliquant ma situation au vieil homme, elle lui demanda s’il avait un objet quelconque qui pourrait me venir en aide. Mes oreilles furent alors en alerte et j’attendis fébrilement la réponse. Des frissons parcoururent ensuite tout mon corps. La caresse de la main de Visselion sur le doux pelage de Praline ne laissa pas celle-ci indifférente.

Praline fut plus sensible que moi aux caresses de Visselion et elle se mit à ronronner... de mon côté, un peu gêné, je me levai et je me dirigeai vers le vieillard barbu que j’avais rencontré dans la caverne. Ce vieil homme m'intriguait. Il connaissait mon nom.
Une fois à sa hauteur, je m'assis et levai ma tête pour rencontrer son regard et j'émis un court miaulement. Malheureusement, il ne possédait aucune potion qui pouvait me ramener à la vie.

De ma démarche légère et fluide, je quittai l'explorateur barbu pour m'approcher de Jorus afin de tout entendre de la conversation entre mes compagnons et le sans visage. Et je m' adressai également à ce dernier.

(Jai l’impression que vous en savez beaucoup plus que nous sur ce dragon noir...certains croient qu'il a fusionné avec Brytha..quelle est votre opinion à ce sujet ? Et si cette hypothèse s avère fausse en savez-vous plus sur ce qui est arrivé à Brytha ? )

Les questions et les réponses furent nombreuses. Je retins que les montagnes du Raa’Saaksha se trouvaient tout près du monde des dragons. Cette cité templière était jadis un passage menant au conseil des dieux, reliant les mondes entre eux. Ce passage fut fermé lors de la grande Guerre de Vallel. Il nous avait conduits ici afin que nous puissions discuter.

Bien que l’endroit pouvait sembler être une prison, le Sans-visage affirma qu’il en était rien et qu’il pouvait nous conduire où nous voulions. Il gardait pour lui les raisons pour lesquelles il n’avait pas lui-même attaqué le dragon. Il affirma par contre qu’il ne ferait rien pour nous empêcher de le détruire et qu’il nous aiderait à sauver les peuples d’Aliéanon. Il ne savait pas qui était Brytha et confirma en savoir moins sur le dragon que nous.

Lorsqu’il tenta de se relever, Aki toujours souffrant s’adressa à Draceana. Lui reprochant implicitement l’état lamentable dans lequel il se trouvait, il promit à l’oudio de lui arracher l’écorce dès qu’il aurait la capacité de le faire. Était-ce une parole en l’air sous le coup de l’impulsion ? Ou bien une réelle rancune ? Difficile à dire. Cependant, ces simples mots eurent une grande répercussion sur la suite des événements… Ce fut, en fait, le début de la fin.

Ce fut d’abord Silmeria qui s’emporta menaçant Akihito de le perforer s’il osait s’en prendre à Dracaena. Akihito n’eut pas besoin de répliquer, Yliria s’en chargeant à sa place. Sur un ton glacial, elle jeta tout son fiel sur Silmeria. Lui reprochant, les blessés et les morts et son insouciance après ce qui venait de se passer. La rancune que j’avais gardée envers Yliria, lorsqu’elle m’avait apostrophé durement s’était évanouie. Blessé dans mon orgueil, je n’avais pas compris qu’elle mettait tout son cœur pour mener la mission à bien et qu’elle avait l’impression que les autres ne prenaient rien au sérieux. Malgré tout, je persistai à croire que mon appel de la magie sous l’emprise du cauchemar était tout à fait légitime.

Certes Silmeria, sous sa forme de titan nous avait secourus, certes, elle voulait se rattraper en tentant de nous aider en demandant de l’aide au vieil explorateur, mais cela ne pouvait effacer tout le tort qu’elle avait fait. Si seulement, elle n’avait pas nui à Glanae et à Arthès… et si seulement Maïssa s'était tue. Jorus tenta de calmer le jeu en expliquant à Silmeria qu’Akihito n’en voulait pas vraiment à Dracaena.

L' altercation entre mes compagnons ne me laissait pas indifférent, mais je ne souhaite pas y prendre part….En fait, je ne pouvais rien faire et encore moins dire sous cette allure.

Donc après les avoir observés un moment je reportai mon attention sur le sans visage.

( Lorsque j'errais sans corps, vous aviez détecté ma présence. Pouvez-vous nous dire ce qui en est de Arthes ? Y a t'il moyen de faire quelque chose pour lui ? )

Jorus expliqua au Sans-visage son hypothèse au sujet de l’absorption de Brytha par le dragon.
Pour sa part, l’oudio en piteux état comprenait la réaction bien légitime d’Akihito et tenta de tempérer Silmeria.
Mais il était trop tard, Silmeria et Yliria étaient sur le point de s’arracher les cheveux.


Le Sans-visage demanda le retour au calme, précisant qu’il commençait à perdre patience.
Il préférait garder ses raisons pour lui en ce qui concernait le dragon. Par contre, il répéta son désir de venir en aide aux peuples d’Aliaénon.

Il me répondit ensuite, m’expliquant qu’il y avait possibilité de faire quelque chose, il suffisait de s’en donner les moyens. Mais il me questionna sur la nécessité de combattre la mort.

Je regardai le sans-visage d'un air perplexe...puis la femme qui avait perdu son amoureux.

(Vous n'avez pas tort... c'était en fait, pour Glanae que je faisais la demande. Elle et son amoureux défunt ont tout fait pour éviter le pire.)

Le Sans-visage se tourna ensuite vers Jorus et lui expliqua qu’il ne pouvait pas révéler ce qui était advenu de Simaya. Cependant, il insista sur la pureté du cœur de Simaya et de sa volonté à atteindre ses objectifs. Il confirmait le décès de Simaya et expliqua que sa magie avait atteint un très haut sommet.

Je retournai vers le vieux barbu. Il m'avait remis un objet la dernière fois et semblait vouloir se débarrasser d'autres choses cette fois encore, je n'avais plus rien désormais, je ne perdais rien à en demander à mon tour.

Cette fois, je ne me contentai pas de le regarder, je sautai directement sur ses genoux.
Puis, je laissai entendre un miaulement pour attirer son attention.

"Miaou ! "

Et si cet explorateur pouvait entendre les pensées des gens ? Je ne perdais rien d'essayer.

(Vous n'avez rien pour moi ? Quelque chose qui me permettrait de communiquer avec mes compagnons ? )

Le vieil explorateur ne me donna rien, il ne m’adressa pas davantage la parole, se contentant d’un simple sourire, même pas adressé à moi, mais plutôt à la magnifique chatte sur ses genoux. Il possédait bien des objets, mais n’avait apparemment pas la faculté de lire dans les pensées.

Yliria avait soutenu Akihito afin qu’il se rende jusqu’à l’explorateur qui lui tendait un bandage qui devait soulager sa douleur.

De mon côté, n'ayant rien d'autre à faire, je restai attentif aux conversations tout en demeurant sur les genoux du généreux explorateur. Aucun autre endroit dans cette salle n’offrait un si bon confort.

La patience du sans-visage étant apparemment entièrement écoulée, il partit sans demander son reste.

Akihito souffla dans le sifflet qui était censé lui ramener tout son équipement.

(Si ça marche pour lui, ça marche peut-être aussi pour moi… si je retrouve mon sac, je pourrai récupérer la plume du Phénix.

Je profitai donc de la proximité de Aki pour quitter les genoux du vieil homme et sautai, délicatement dans les bras de Aki. Une fois là, je prévoyais souffler à mon tour. Malheureusement, je calculai mal mes distances. Praline prit donc le contrôle et sortit ses griffes, mais je ne pus m’accrocher davantage et je tombai au sol, sur mes pattes, comme un chat…le chat que j’étais désormais.

Après être retombé sur mes pattes, je m'approchai d'Akihito, et je fis une courte plainte, prenant un air piteux, lui signifiant que j’étais désolé de l'avoir blessé.

La dispute entre Silmeria et Yliria ne cessait de s’envenimer, au point que Zaria tenta d’y mettre un terme. Elle leur reprochait d’abord le départ du sans-visage, puis leur rappela que j’étais un chat, qu’Akihito était blessé et que le dragon rôdait toujours.
Visselion prit ensuite la parole. Il croyait que la magie pourrait m’aider à retrouver mon corps, puisque mon âme était transférée dans le corps de Praline.

(Quoi ! C’est possible ? Mais il est en miette mon corps ! )

Mes oreilles et ma queue se dressèrent lorsqu'il fut question de ramener mon corps en état. Immobile, je n'émis aucun miaulement, seuls mes yeux et mes oreilles bougeaient tout en écoutant la conversation.

Plus que jamais j’admirais cet homme qui venait de me redonner espoir.

Dracaena tenta lui aussi de ramener le calme entre les deux dames. Puis s’approchant de Visselion, il présuma que l’âme d’Arthès rôdait sûrement pas loin.

(Si c’est le cas, il doit être aux côtés de Glanaë.. J’imagine que ce doit être difficile de voir son amour souffrir sans pouvoir intervenir. )

Dracaena suggéra ensuite de nous recréer, à moi et Arthès, de nouveau corps, puisque les anciens étaient en miettes. Silmeria se joint à Dracaena, prête à m’aider aussi.
Malgré les égratignures que je lui ai infligées, Akihito ne sembla pas m’en vouloir, puisqu’il proposa de se concentrer comme j’étais juste avant de passer le portail pour nous rendre ici.

Yliria excédé se dirigea vers une des ouvertures, désirant ne plus faire partie du groupe.

Zaria proposa que l’on trouve un chef, suggérant de choisir parmi un habitant d’Aliaénon… ou Xël.

(Décidément, Xël l’a vraiment marqué.)

Visselion avait compris qu’une fois mon corps crée, je pourrais moi-même le réintégrer. Cependant, il se demandait comment on y arriverait pour Arthès.

(La plume de Phénix ! )

Je possédais la plume qui permettait de redonner la vie à Arthès, mais je ne pouvais leur expliquer.

Akihito décida de rejoindre Yliria afin de probablement tenter de la ramener avec nous.

Une fois que Silmeria eut terminé sa caresse, je tentai de ma griffe de gratter le sol. Après un échec, je décidai de me lever pour me diriger vers Visselion et de me coucher à ses pieds annonçant ainsi mon choix de chef.

Il n’y a rien de pire que de se sentir impuissant face à une situation… et c’était mon cas. J’étais là, sous forme de chat, à les écouter parler de la façon de me visualiser afin de recréer mon corps… Mais il y avait un délai… seuls Silmeria et Draceana semblaient prêts à m’aider… Yliria nous avait quittés… Aki l’avait rejoint et Jorus s’amusait avec son nouveau jouet. J’étais nerveux et fébrile… allaient-ils abandonner l’idée de me recréer un corps… mon sort dépendait entièrement de leur volonté… Et s’il décidait que cela ne valait pas la peine,... et s’ils n’avaient pas le même souvenir de moi et que j’apparaissais démembré. Et si.. Et si…

trop nerveux, je baissai les oreilles et recouvra mes yeux de mes pattes. Je vivais des secondes angoissantes qui me paraissaient des années.

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Jorus Kayne
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Jorus Kayne » jeu. 11 janv. 2024 21:42

Mes pouvoirs réagissent et m’obéissent sans mal, loin de l’absence de maîtrise de notre magie, mes capacités de contrôle sur le vent semblent absolues. Pourtant, cela n’a aucun effet. Si effectivement, je parviens à dissiper la brume, nous ne jouissons plus de la présence du dragon. De notre côté, les actions de mes camarades sont moins glorieuses, voire catastrophiques. Akihito lance un tir de magie qui me rappelle un certain Kivan je crois. Un autre yuiménien présent lors de notre recherche de Naral Shaam et qui avait cette capacité à lancer des décharges de magie. Il faudrait que j’en parle à Ysolde. Cependant, son tir fil au loin avec l’absence soudaine de cible à atteindre. A nos pieds, une mer de lave s’extrait de la terre aux conséquences terribles. Au sol, la terre devient horriblement fertile et faire naître d'innombrables êtres qui meurent instantanément dans cette mer de feu, mais le pire, reste la voix d’Akihito qui hurle de douleur, la lave lui brûlant sévèrement de la plante des pieds jusqu’à la base des tibias, restreignant fortement sa capacité à danser la gigue. Contrairement à d’autres titans, je suis immunisé de par ma nature venteuse et avant de pouvoir faire quoi que ce soit…


…tout s’arrête.


Je reprends conscience dans une pièce étrange. Une sorte de palais forgé dans une grotte, doté d’ornements riches et étrange pour ma part. Je ne crois pas avoir déjà vu des symboles de ce genre. Nous sommes tous réunis, tous ceux présents à la Plaine d’Or dans nos corps d’origines, hormis Arthès et Mathis. Le Sans-Visage est présent, droit comme une statue, ne prétend pas attention à un étrange barbu assis dans un coin dans des habits rouges, sans mot dire.

(Jorus ! Tu as recommencé ! Tu m’as laissée avec une coquille vide !)

(Ravis de sentir à nouveau ta présence Ysolde. Cette fois-ci je n’y suis pour rien, notre magie a échappé à notre contrôle et dans un sens, ce n’est pas plus mal! On a pu repousser le dragon et protéger les Titans !)

(Mouis... gare à toi la prochaine fois !)

"Bien. Bien. Vous avez prouvé au Dragon que les Titans sont forts. Qu’il ne peut s’en débarrasser à l’envi. Dans le même temps, mes semblables n’ont sans doute pas apprécié que vous preniez la place de leur esprit. Êtres primordiaux, ils ont leur fierté. Je doute qu’ils vous voient désormais d’un bon œil. En vous menant ici, je vous ai épargné bien des soucis. Soyez les bienvenus en ma demeure." Clame la divinité le plus simplement du monde.

D’une manière ou d’une autre, l’action du Sans-Visage a provoqué la fin de la magie nous permettant de contrôler les corps de ses frères. Il nous a déplacés et la dernière fois nous avons eu besoin de quatre jours pour nous en remettre. Nous avions également eu une faim énorme, que je ne ressens pas actuellement. Que s’est-il donc passé ? Je suis tiré de mes réflexions par les hurlements d’Akihito. Contrairement à nous, il a gardé son corps intact, juste à l’échelle normal, mais toujours aussi peu vêtu et gardant les terribles brûlures à ses jambes. Hurlant de douleur, je me dirige vers lui demandant au Sans-Visage s’il peut faire quelque chose pour lui ou si nous devons user de nos pouvoirs instables. Mais celui-ci refuse d’agir, prétextant que nous devons faire face aux conséquences de nos actes. Qu’importe pour Yliria qui en me bousculant, use d’une potion pour guérir la jambe du malheureux qui se met à repousser, non sans provoquer un pic de douleur à l’oranais qui s’évanouit. La laissant à ses soins, je me tourne vers notre hôte.

"Sans-Visage, merci de nous avoir permis de retrouver nos propres enveloppes. Intégrer les corps de vos frères n'était pas notre intention et nous avons usé de leurs capacités sous l'urgence. J'ai essayé de communiquer avec le Titan des tempêtes une fois dans son corps, mais à défaut d'une réponse, j'espère avoir au moins laissé une meilleure impression que vos déclarations laissent présager. Nous aurons peut-être à œuvrer ensemble contre le dragon la prochaine fois. J'ai quelques questions, mais pour l'heure..." Je me tourne vers le barbu qui attire l’attention des autres et me laisse une impression dans ma mémoire. "...je suis intrigué par votre camarade. On ne s'est pas déjà vu quelque part ?"

Si le Sans-visage ignore l’attitude de ses frères quant à ce qu’il s’est produit, il nous met en garde. Ils sont moins civilisés que lui, laissant penser à des réactions imprévisibles suite aux derniers événements et pour ce qui est de notre localisation, nous sommes sur les flancs du Raa'Saaksha, dans une Cité Templière souillée de la présence profane des nôtres, comme il le dit précisément et actuellement sa demeure sur Aliaénon. Le barbu quant à lui répond aux différentes questions, à savoir qu’il n’est qu’un explorateur et non une divinité. Il tend un sifflet qui pourra faire revenir les biens personnels d’Akihito. Il me répond qu’il était présent auprès des rescapés d’Elscar’Olth et que parmi ceux qui lui l’on approché, Xël semble un des absents. Je hausse les sourcils avec un air curieux aux déclarations du barbu.

"Un explorateur vous dites ? Voilà qui promet d'être intéressant ! Votre savoir sur ce monde m'intrigue beaucoup et pour vous répondre non, Xël n'est pas parmi nous actuellement." Puis je me retourne vers le Sans-Visage. "Les montagnes du Raa'Saaksha ? Près de mes grands amis les dragons donc !" Dis-je avec ironie. "J'espère que nous pourrons trouver un terrain d'entente avec vos frères. Nos forces unies pourraient nous être favorables, à tous. Qu'elle est cette cité templière où vous avez élu domicile et qu'entendez-vous par cette... souillure ?"

Il me répond que plus qu’une cité, ce lieu est plus un passage vers les dieux, reliant les mondes grâce à l’essence divine ou ce qui s’en rapproche. Il a été décidé que ce lieu serait fermé à quiconque après la grande guerre de Vallel. Puis à la demande d’Yliria sur la raison de notre présence ici, il rétorque que vous avons à parler. De son côté, le barbu est source d’intérêt, en particulier les présents qu’il semble offrir.

"Je vais tenter de ne pas voir ça comme un emprisonnement, mais soit, parlons. Pourquoi n'avoir rien fait contre le dragon ? L'opportunité était là, mais vous n'avez pas agi." Demande l’enchanteresse qui reste auprès d’Akihito se réveillant.

"J’avoue avoir plus eu l’impression qu’il nous laissait le champ libre pour lutter contre le Dragon Noir. Mais même si mes suppositions s’avèrent exact, vous auriez pu nous prêter main forte, en dehors de votre aide pour nous séparer de vos frères. N’est-il pas un ennemi commun ?"

Les choses ne sont pas aussi simples qu’elles paraissent. Telle est l’argument employé pour justifier son inaction. Cependant, il œuvre avec nous, comme par exemple le don qu’il a fait de son anneau. Sans que personne ne lui demande, il déclare ne rien connaître de Brytha, mais je pense que c’est Mathis dans le corps de son chat qui en est l’auteur. Cependant, les choses dérapent rapidement. Reprenant ses esprits, Akihito exprime, sous couvert d’une menace aussi tangible que le vent, ses remerciements pour l’état de ses jambes. Silméria prend très mal la fausse menace et en offre une autre en retour. Son ton froid me laisse entendre que sa jumelle est bien de retour, surtout lorsqu’elle reprend gaiement sa conversation avec le barbu. De menace en menace, Yliria continue la série avec une certaine véhémence, en particulier lorsqu’elle narre les actes qui ont conduit à la perte d’Arthès et du corps de Mathis. Je ne peux lui en vouloir, mais après avoir eu un échange avec Silméria, une crainte fait naître un froid glacial dans mon dos. J’aimerais calmer les choses, mais après ma dernière prestation lors de notre précédente réunion, il vaut mieux me taire. Cependant, en agissant ainsi, Yliria se met une cible dans le dos, loin de douter de ce qui peut lui arriver. Je tente néanmoins d’apaiser les choses.

"Hirst je présume ? Pas besoin de menace, je doute que c'était là les réelles intentions d'Akihito." Dis-je à Silmeria, avant de me tourner vers Yliria. "Je comprends Yli, mais s'énerver ne fera revenir personne !" Il termine avec un regard appuyé sur la belle enchanteresse.

(Ysolde, demande à sa faéra qu’elle serre le poing, quand bien même je suis en accord avec ce qu’elle dit. Elle a menacé Akihito et il n’est pas en mesure de se défendre. Dis-lui aussi qu’avant de provoquer Silméria de nouveau, je voudrais lui parler !)

(Tu crois qu’elle va t’écouter ?)

(Disons que je tente ma chance !)

"Brytha est ou était une divinité sur notre monde et la seule qui s'est opposée directement avec le Dragon Noir, et tout deux ont subitement disparu. La brume qu'a déployée le Dragon est un des pouvoirs particuliers de cette divinité. L'hypothèse est qu'il ne font plus qu'un être ou que le Dragon Noir a absorbé ses pouvoirs." Dis-je au Sans-Visage à ses questions, avant d’enchaîner. "Simaya est portée disparue depuis plusieurs jours. Avez-vous des informations sur son état ? Ne serait-ce que savoir comment elle se porte. On l'a croit dans une grotte au nord d'Elscar'Olth."

Au moins, on peut compter sur l’oudio pour admettre sa faute, préférant subir la punition pour ce qu’il a fait plutôt que d’autres se battent pour lui. Cet élan de violence agace notre hôte qui commence à perdre patience. Répondant aux questions d’Yliria qui s’impatiente ensuite de l’absence de ses énigmes et de Chathis qui miaule, il pose ses yeux sur moi lorsque viens mon tour.

"Il ne m'appartient pas de révéler ce qu'il est advenu de Simaya Sombreroc. Sachez toutefois qu'elle a le cœur pur, et qu'à l'instar de son maître elle donne tout pour ses objectifs."

(Pardon ? C’est une blague ?)

Déplorant qu’Yliria poursuit sa joute verbale avec Silméria, je résume la réponse du Sans-Visage qui m’a fait plissé des yeux, avec ironie.

"Donc si je comprends bien, vous savez comment elle se porte, mais vous refusez ne serait-ce que de nous rassurer ? Charmant !" Puis je me tourne vers le barbu, laissant Yliria et surtout Drac de répondre à sa proposition. "Votre aide est très appréciée, mais puis-je demander pourquoi tant de générosité ? Sans vous offenser, on m’a toujours dit de me méfier des cadeaux venant d’étrangers. D’ailleurs, comment vous appelez-vous ?"

Avant que l’explorateur ne réponde, le Sans-Visage répond enfin à mes questions, prétextant que nous aurions, peut-être, préféré apprendre par nous-même la mort de Simaya. Sa magie aurait atteint avec une puissance inouïe la caverne où reposait autrefois l’âme du Sans-Visage. Avant que je ne commence à défaillir, le barbu ne se présente pas, jugeant cela inutile. Quant à ses présents, il ne tient qu’à nous de les accepter ou non. Ses propos sont repris par notre hôte, décrivant le vieil homme comme un pilleur de biens précieux aux peuples de ce monde, se rachetant une morale en les offrant à des étrangers qui ignore tout de lui.

J’entends les échanges, mais je ne les écoute plus. Les paroles du Sans-Visage annonçant la mort de Simaya résonnent encore en moi. Un écho sans fin qui se propage jusqu’au plus profond de mon être. Jusqu’au bout, j’ai voulu la sauver, quitte à me mettre le reste du groupe à dos, usant d’un sens de la diplomatie dont je suis le seul à user de la sorte. J’ai voulu user de magie pour la retrouver, on m’a poussé à aller voir les Cadi Yangin et leurs dons de vision. J’ai craint pour sa vie au détriment des deux essérothéens, et non seulement nous en avons perdu un, mais tenter de sauver Simaya n’aurait abouti à rien. Mes actes, qu’ils soient de nature noble ou non, n’auront servi absolument à rien. Sa mort signifie une grande perte pour nous. Une aide précieuse de par sa magie, qu’il s’agisse d’interrompre les élans aléatoires du pouvoir qui réside en nous, ou de sa présence qui a changé le cours de la bataille face à une déesse. Un guide sur son monde, présente lors de nos nombreuses venues sur Aliaéon, Une diplomate, véritable passerelle entre les yuiméniens et les différents peuples de son monde et même, une personne de poids lors de conflits internes. Nous avons besoin de cohésion et elle était le pilier parfait pour cela. Sa mort, est un coup dur pour l’objectif que l’on s’est fixé.

Je refuse de croire à sa mort, même si je doute qu’il s’agit-là d’un mensonge du Sans-Visage. Il n’aurait aucun intérêt à agir de la sorte. Cependant, un détail fait surface, un événement survenu lors de la bataille de Messaliah.

"Simaya est... Quand ? Comment ? Hier encore elle a usé de ses pouvoirs ! Que s'est-il passé ?"

Étrangement, il semble surpris de ma question. Simaya étant déjà morte à ce moment-là, elle n’aurait pas dû être capable d’une telle chose. Cependant, il affirme ne pas en savoir plus. Sa mort paraît être sa seule certitude. Contrairement à moi, il porte ensuite son attention sur l’échange houleux qui se déroule. Nous avons perdu Arthès, nous venons d’apprendre la mort de Simaya, même si je n’ai rien à redire concernant les accusations d’Yliria, mon cœur est trop lourd pour ne serait-ce hausser la voix. Voir ainsi notre groupe se déchirer et ne pas s’inquiéter de ce que le Sans-Visage souhaite nous dire pèse sur sa patience. Plus curieuse que moi de l’échange véhément, ma faéra m’apprend que le point culminant vient peut-être d’Yliria, qui nous forcera, une fois Elscar’Olth rejointe, à choisir entre elle et Silméria, l’entente entre les deux n’étant plus possible. Las de notre attitude, notre hôte disparaît dans un nuage de fumée sombre, nous laissant dans sa propre demeure, sans savoir ce qu’il souhaitait nous dire.

"Non attend...ez !" Fais-je trop tard, n’ayant que le temps de tendre le bras vers cette fumée qui disparaît sans trace de son créateur.

Peut-être aurait-il fallu prendre sur nous pour l’écouter. Peut-être aurait-il dû nous dire ce qu’il souhaitait, plutôt que d’en annoncer le simple désir. Peut-être aurions-nous tous dû prendre du recul, penser les plaies de nos corps et de nos cœurs, laisser filer notre colère, l’empêchant ainsi de prendre le contrôle de notre raison. Mon bras retombe et après quelques instants, me tournant vers le barbu en quête d’une impossible solution.

"A défaut d'avoir le moyen de revenir en arrière, vous ne sauriez pas ce qu'il voulait nous dire par hasard ?"

Hélas non, bien entendu. Comment l’aurait-il su ? Maintenant que le Sans-Visage n’est plus, mon esprit perçoit Yliria qui se méfie de ses paroles puis le phrasé talentueux de Silméria pour mettre les gens en rogne. Soit elle cherche l’affrontement, soit elle pense que d’évoquer la tête sans corps d’Yliria dans sa main pourrait calmer les tensions. Venant d’elle, les deux possibilités me paraissent tout aussi plausibles l’une que l’autre, mais c’est la première qui me donne raison, en un duel dont le vainqueur serait celui qui fera couler le sang quatre fois. Yliria me donne parfois l’idée d’une tête brûlée, mais elle sait faire clairement preuve de discernement, même lorsque la colère boue en elle. Argumentant qu’il n’y a aucune raison de faire confiance à Silméria, elle rejette le duel qu’elle juge sans une once d’intérêt. Les menaces ne cessent de croître, engendrant une atmosphère lourde dans la pièce. Zaria s’interpose entre les deux femmes, critiquant cette joute verbale qui a fait fuir le Sans-Visage et que la situation ne prête guère aux troubles internes. Mathis est dans le corps d’un chat, Simaya est au mieux présumée morte, Akihito est gravement blessé et le Dragon Noir est toujours libre de semer le chaos. Vissélion propose lui d’user de magie pour faire revenir le corps de Mathis. Capable de passer de son corps à celui d’un chat, il devrait être capable de revenir dans le sien. De son côté, Akihito s’empresse de souffler dans l’étrange sifflet du barbu et ses effets personnels lui reviennent. Tous ne sont pas indemnes et beaucoup sont encore rougit par la température.

Seule dans son coin, Glanaë le visage marqué par les larmes, affiche une terrible expression de froideur et clame qu’ils n’auraient jamais dû nous faire confiance. Je ne peux répliquer à cela. Nos actions ont provoqué la mort de son amour. Ils s’étaient retrouvés après la fermeture du fluide, suite à son instabilité, et ils n’ont eu que quelques jours avant d’être affligés par la peur, le désespoir, jusqu’à ce que la mort cueille l’un d’eux. Nous venions pour les sauver et nous les avons enchaînés, l’un à la mort et l’autre à un destin cruel d’une vie sans l’autre.

C’est à peu près à ce moment-là que Dracaéna pousse sa gueulante, avec sa méthode qui lui est propre. Il enchaîne ensuite sur la possibilité d’user de notre magie pour faire revenir à la vie les trépassés. Cependant, partie comme c’est, je crains d’une vision encore plus horrible pour Glanaë. De plus, me pencher sur un possible retour me permet de me désintéresser de la joute verbale entre Yliria et Silméria.

"Je suis d'accord avec Dracaena. Quitte à faire revenir le corps de Mathis, on peut faire de même avec Arthes et qui sait, peut-être pourrons-nous parvenir à l'impossible !" Fais-je en fouillant dans mes effets personnels. "En revanche, il faudra préciser le sort pour éviter une... vision...peu appréciable de leur corps !" Je me dirige vers Glanaë, lui tendant la boule à neige. Un objet qui fait voir de beaux souvenir et lui permettra un peu de surmonter sa peine. "Cela ne le fera pas revenir, mais peut-être souhaiterez-vous voir ce qu'il y a dedans !" Puis je me tourne vers le barbu. "Les Cadi Yangins n'ont guère apprécié de voir une de leurs précieuses reliques au coup de Xël. Cependant, vu le nombre d'utilisations qu'il en a fait, je pense qu'il apprécie grandement son dernier présent. Si vous avez d'autres objets aussi utiles, je vous en serais très reconnaissant."

Tandis que la discussion tourne autour du besoin d’un meneur dans notre groupe, Yliria s’éloigne avec fougue, suivis de près par Akihito. Le vieil homme de son côté me demande ce que je souhaite avoir.

"De quoi ai-je besoin ? De cohésion !" Fais-je davantage à moi-même qu'au barbu.

(Pas sûr qu’il ait quelque chose d’aussi puissant !)

(Oui, moi aussi j’ai peu d’espoir.)

"Pardon je...je ne pensais pas avoir le choix en vérité et je ne m'attendais pas à ce qu'on me demande une telle chose !"

(Que pourrais-je avoir vraiment besoin ? Si tant est qu’il dispose d’une chose pareille !)

(Là tout de soute, tu voudrais quoi ?)

(Faire revenir les morts !)

(L’autre timbrée a déjà évoqué le sujet et il n’a rien d’aussi puissant ! De quoi tu aurais aimé avoir si tu avais à refaire les choses ?)

(Bonne question ! Voir mes proches je penses.)

(Pour voir Simaya ?)

(Entre autre oui. J’avais surtout dans l’idée de gagner les faveurs de ceux à qui il a volé les objets, parce que oui, je crois le Sans-Visage lorsqu’il l’a mentionné. Cependant, si je pouvais revenir sur Yuimen avec, je pourrais voir bien d’autres personnes.)

(Castamir ?)

(…oui.)

"J’aurais voulu pouvoir faire revivre nos disparus, mais vous avez dit que c’est impossible. Avez-vous quelque chose qui permette de voir les proches ?"

Le vieil homme me tend un étrange objet issu de son sac, un unique verre tenu sur une branche, proche d’une demi-paire de lunettes. Je jette un œil derrière-moi et vois Dracaéna qui commence à rassembler le monde pour faire revenir le corps de Mathis. Il a raison, pour un tel sort il faut être un maximum pour s’assurer de la réussite et surtout atteindre la finalité voulue. Cependant, nous ne sommes pas en situation d’urgence, avec une menace planant au-dessus de nous, et il n’y a que Silméria à ses côtés. J’ignore si Yliria va revenir avec nous, mais je n’ai pas de doute concernant Akihito. Que ce soit maintenant ou dans cinq minutes, le corps de Mathis sera toujours aussi mort. Donc pas besoin de s’affoler et attendre le retour d’Akihito.

"Je peux réellement voir mes proches ?"

Je me saisis du verre, mais ne sachant pas comment l’utiliser, je le place de différentes manières. Alors oui, je mets bien le verre devant un œil, voir les deux en louchant, mais c’est surtout la monture qui tient le verre qui est tournée et retournée dans tous les sens.

(Je pense que tu peux juste essayer de le mettre comme si c’était une simple paire de lunettes !)

(Mais ça ne va pas tomber si je lâche ?)

(Faut déjà essayer avant d’être sûr !)

Je fais comme me l’indique ma faéra et installe le cadeau devant mon œil et le col sur mon oreille. Contrairement à ce que je croyais, celui-ci ne tombe pas, voir même, il tient assez bien. Les différentes acrobaties dont j’aime faire par moment faire la représentation à mes adversaires, pourraient en revanche ne pas s’accorder avec.

"Voyons voir comment ça marche ! Mmmm, montre-moi Simaya !" Dis-je, sans savoir si l’essérothéenne sera vue ainsi par l’objet, craignant de ne rien voir, la raison pouvant être l’absence de proximité suffisante ou l’impossibilité de voir les morts.

Sur le verre, une image se forme. Une sorte de fumée se condense et une silhouette se distingue. Je perçois des formes féminines, une longue chevelure qui se prolonge en une fine fumée claire, semblable aux extrémités de ses membres. La vision est simple et terrifiante à la fois. Cet être fantomatique, dont l’existence n’est plus qu’une volute de fumée, n’a plus rien de vivant. Du moins, il n’est plus un être de chair et n’est plus présent auprès des vivants palpables. Cet être-là, c’est Simaya. Celle pour qui je me suis échiné à retrouver, celle pour qui j’ai tenté en vain d’orienter le groupe, celle pour qui j’ai fait naître un mélange d’une profonde colère mêlée à une toute aussi forte déception, au lieu d’un sentiment que j’aurais préféré diamétralement opposé. Cette personne est bel et bien morte contrairement à ce qu’a pu prétendre Yliria.

Alors oui, il est possible que ce ne soit pas totalement le cas. Les esprits de ce monde sont invisibles pour eux-mêmes et n’ont plus d’interaction possible avec leurs entourages, sauf pour ceux qui possède des pouvoirs singuliers et Simaya a montré quelque chose d’impossible avec sa magie à Messaliah. Je ne devrais donc pour être en mesure de la voir. Alors peut-être existe-t-il encore une chance de changer les choses. Mais il est possible qu’elle ait fusionné avec la magie présente dans la grotte, au point où il n’est plus possible de faire marche arrière.

Vissélion m’arrache à ma vision sur le verre, nous sommant tous de venir en aide à l’un des notre dans le besoin. Puis c’est au tour d’Akihito de revenir, jurant par les dieux que je lâche mon monocle pour venir aider, comme si je jouais avec, alors que c’est justement parce qu’il n’était pas présent, que je me suis intéressé à ce que le monocle pouvait me montrer. N’ai-je pas le droit de me lamenter sur l’échec de venir en aide à Simaya ? N’ai-je pas droit à quelques secondes pour me remettre de ce que j’ai vu ? Lui qui est resté prostré dans son coin lors de notre trépas à tous à Jesuir. Lui qui n’a rien fait alors que Vallel prétendait être capable de nous faire revenir. Lui qui m’a fait la morale de n’avoir pas pu « gérer » le groupe parti avec Vallel. Lui encore qui n’a cessé de défendre Silméria alors qu’elle a, à elle seule, généré plus de chaos de quiconque. Quelle ironie de l’entendre me parler ainsi. Je pourrais l’envoyer paître, je le devrais même. Ysolde m’y encourage fortement d’ailleurs. Mais la mort de Simaya m’a rendu las, tellement las. Yliria veut partir ? Je la comprends tellement. Ce même désir résonne en moi et l’envie de sentir l’air marin sur mon visage, la houle en voguant sur les flots, le bruit des voiles qui se gonflent par le vent, sont autant de raison de qui me font dériver en ce sens.

Pourtant, la menace du dragon est là, bien présente. S’il parvient à retourner sur Yuimen, nul n’en réchappera. Ce ne sera plus qu’un monde en ruine, dévasté. Seul Phaïtos sera ravi de voir autant de nouveaux résidents venir boire un verre, en admettant qu’il reste des âmes derrière le passage du saurien. Alors je laisse ce qu’il me reste de volonté pour bouger mon corps vers les autres, tel un vulgaire pantin avec une seule idée en tête.

(Qu’on en finisse ! Qu’on bute cette saleté pour que je puisse rentrer le plus vite possible !)

Suivant les instructions plusieurs fois répétées, je visualise le corps de Mathis, tel qu’il était avant de prendre le portail menant à ce qui fut autrefois la Plaine d’Or, désormais terre de chaos. Je me prépare mentalement pour convoquer son corps et attends le signale pour œuvrer de concert, pour œuvrer avec cohésion.

Reçois le monocle de l'explorateur à la grande barbe.
Modifié en dernier par Jorus Kayne le sam. 13 janv. 2024 02:17, modifié 1 fois.

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Akihito
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Akihito » ven. 12 janv. 2024 20:03

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

58 : Avec pertes et fracas.

Tout s'enchaîna très vite. Il ignorait pourquoi, ou comment, mais Dracaena décida de libérer une quantité de lave impressionnante qui se répandit en vagues tout autour de lui. Un flot de magma bouillonnant qui entra en contact avec les gaz verdâtres lâchés par le Titan de Chair de Silmeria restés en suspension au ras du sol. Pour une raison là aussi inconnue, ces gaz décidèrent d'exploser, lâchant une série de déflagrations à la violence inouïe. Et si les Titans s'en tirèrent sans trop de mal, Akihito, lui...

Ses dernières années, il avait été blessé de nombreuses fois et de manières très varié : coupure, membres brisés, froid mordant... Il avait même expérimenté la mort et la torture de son âme par l'argent noir. Mais sentir ses jambes être ravagé par une coulée de magma explosive était une sensation dont il se serait bien passé, et se plaçait aisément dans les trois plus douloureuse qu'il ai jamais vécu. Si titanesques qu'elles étaient, ses jambes restaient de chair et de sang : l'extrême chaleur de la roche en fusion ne pouvait pas l'épargner. La douleur le submergea et il dû faire appel à toute ses forces pour ne pas hurler de douleur. Ces mêmes forces ne tinrent qu'une petite seconde et il ouvrit la bouche pour laisse sortir ce rugissement qui lui arrachaient les entrailles... En vain. Son cri resta muet. Son corps tout entier s'était raidit sous la douleur, empêchant dans un heureux hasard sa voix de pulvériser les tympans de ceux présents dans sa paume.
Sa vision se brouilla juste après avoir vu son trait de foudre se perdre dans les cieux, surpuissant appel de sa magie qui ne fit que déchirer la Brume de laquelle le Dragon noir s'était échappé. Un énième échec qui teinta l'océan de douleur de sa conscience qu'un bref instant.

C'est à peine s'il sentit qu'il n'était plus dans le même endroit. Il sentit l'air autour de lui brusquement se refroidir, comme il sentit que le magma épais et dense n'était plus là pour le retenir debout. Il s'écroula au sol, le contact froid du métal offrant un contraste terrible à l'enchanteur. Car sous la fournaise qui avait pris possession de ses cuisses, il n'y avait... Plus rien. Il ne sentait plus rien. Ce constat et les conséquences sinistres qu'elles entrainaient n'arrivaient pas à se frayer un chemin dans l'esprit d'Akihito. La douleur venait par vagues consécutives balayer chaque tentative de pensée cohérente qui essayait de se former. Sa tolérance à la douleur depuis longtemps dépassée demandait, suppliait à sa tête de faire quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait interrompre le calvaire.
Et la délivrance fini par venir, mais pas sous la forme qu'il pensait : les sensations, par un miracle s'apparentant fortement à une malédiction, finirent par revenir dans sa jambe gauche. Et avec elle, un nouveau torrent de souffrance qui eu raison de l'Ynorien. Il s'évanouit.








(Où...)

« Je... suis... où..?


- …Sans-Visage… sécurité… Pas bouger… »

Loin, très loin, une voix fini par percer le brouillard de douleur qui obstruait mon cerveau. Elle était… Douce. Bienveillante. Je devais lui faire confiance. Je pouvais lui faire confiance. C’était la bonne chose à faire. Elle était la dernière chose qui maintenait ma conscience à flots, quand mes jambes rappelaient avec véhémence l’état pitoyable dans laquelle je les avais plongées. Un réflexe inné de panique essaya de me pousser à me redresser pour m’éloigner de la chaleur insupportable qui irradiait mes jambes, pour n’avoir comme seul résultat qu’un nouvel assaut de douleur qui me cloua au sol. A l’autre extrémité de cet enfer, la main passant doucement dans mes cheveux avait la douceur du lait. J’essayai donc de caler ma respiration saccadée sur les gestes salvateurs de celle qui ne pouvait être qu’Yliria. Il n’y avait qu’elle pour montrer tant d’attentions à mon égard…

Un déplacement, un courant d’air, peu importe ce que c’était, mais un souffle passa sur mes jambes, provoquant une nouvelle onde de douleur incandescente. J’allai me briser les dents à serrer les mâchoires aussi fort…

« Yli... mes jambes... comment elles vont ? »

Ma voix était en charpie. J’avais dû hurler à m’en arracher les cordes vocales sans y faire attention. Je ne parvint pas vraiment à comprendre tout ce qu’Yliria me répondit, mais à son ton elle devait me dire quelque chose comme « Arrête de bouger ou je m’en occupe moi-même ». Dans le tourbillon de voix qui m’entourait, toutes trop éloignées pour être distinguées, j’entendis celle inimitable de l’Oudyo. Une bouffée de colère monta en moi, rapidement éteinte par mes brûlures tandit que je tournais la tête dans sa direction.

« Drac, dès que je peux... remarcher, je te fait l'écorce. »

Il allait devoir s’expliquer… Et j’espérai entendre une excuse, et quelque chose s’approchant de « J’ai pas tout contrôlé, j’ai jamais mis l’branches dans un Titan, moi ! ». J’étais prêt à entendre ça… Mais ça n’allait pas m’empêcher de lui en coller une. Les échardes dans les phalanges ? Une broutille par rapport à ce qui me ravageait tout ce qui était en dessous de mes cuisses et le bien que ça allait me procurer.

Et j’aimais pas du tout le ton qu’avait Yliria. Ses paroles étaient toujours confuses, mais il était clair qu’elle s’en prenait verbalement à quelqu’un… A Silmeria.
Silmeria.
Si elle n’avait pas foutu le bordel en supprimant coup sur coup les deux sorts des mages Esserothéens, il ne serait pas là à souffrir le martyr. Il avait tout fait pour l’intégrer… Et elle avait, une nouvelle fois, fait qu’à sa tête. C’était sa faute. SA FAUTE.

« Pas b'soin…battre les gens… meeeerdé… Allons y! Mon corps … la toile des conséquences de mes actes… votre tour… mettre votre marque. Vous aussi m'sieur Sans-visage, si vous… la manipulation d'vot frère titan, allez y. J'ai eu... bien… avec cette expérience, faut qu'je paie l'adition, kéhéhé...héhé...hé....! »

Dracaena s’était rapproché de moi, assit de l’autre côté d’Yliria. Et à mesure qu’il parlait, à mesure que je l’écoutai, je comprenais de plus en plus de mots. Je me permit d’ouvrir les yeux pour voir d’une vision un peu flou qu’il était bien là, les bras écartés en martyr. Il avait l’air de s’en vouloir. Bien. Mais j’avais d’autres plan que de laisser ma marque sur son écorce.

« J''entends pas vraiment ce qui se passe, mais ma menace était... Métaphorique, Drac. Les scalps de bois m'intéressent... pas trop. Même si je t'en collerai une... pour la forme.

- Dois-je t'assommer ou t'aider à aller jusqu'à lui, Aki ? »

Yliria me parla, de sa voix radoucit malgré quelques échanges très dur avec je ne savais qui. Comme je ne savais pas vers qui elle comptait m’emmener. Je ne pus que lui offrir une grimace qui passait pour un sourire déformé par la douleur.

« On en revient toujours à l'assommage, hein..? Pas besoin, mais je veux bien le coup de main. Mais allez... jusqu'à qui, au juste ? »

Dans une succession de jurons et de flashs de douleurs aveuglant ma vision tremblante, Yliria parvint par un petit miracle à me remettre sur pieds. Mes jambes étaient fonctionnelles, mais atrocement douloureuses. J’essayai de voir le positif, dans toute cette histoire. Trop occupé à ne pas perdre conscience, je ne put que constater que la personne vers qui mon amie m’emmenait était un visage que je reconnaissais.

« Vous ? Vous êtes celui qui m'a donné la fiole à Elscar'Olth, non ?

- Oui, oui, c'est bien cela. Celui-ci t'aura-t-il été utile ? »

C’était bien lui, le père No-Hell. Ou du moins, celui qui y ressemblait très, très fortement. Et il venait de tendre un rouleau de bandage blanc à Yliria, qui s’empressa de bander ma jambe droite avec. Et l’effet fut immédiat. La douleur disparaissait à mesure que ma chair brûlée, désormais bien visible de mes propres yeux, se faisait recouvrir. Le tissu était magique, assurément, mais je sentis bien que si ca jambe ne me faisait plus un mal de chien, elle n’était pas guérie pour autant. Une solution temporaire, et je serai bien le dernier à cracher dans la soupe. Mais je n’eu même pas le luxe de le remercier. Silmeria éclata de rire et s’approcha d’Yliria.

« Oh, je n'arrive pas à rester sérieuse. Tu es tellement mignonne, Yliriette. Tu dis que je me comportes comme une gamine à quémander des cadeaux mais celui que j'ai récupéré est pour l'équipement d'Akihito. Beugler comme un affreux cabot n'aidera pas à rendre ses précieuses affaires voyons. »

Mon… Equipement ? Je baissai les yeux pour voir qu’une simple cape et une couverture qui n’étaient pas les miennes recouvraient mon corps nu. Ah, oui. C’est vrai. J’avais dû me débarrasser de mes objets quand j’ai été titanifié. Elles étaient restés au… Au sol. Le même sol couvert d’une coulée de lave monstrueuse. Et Silmeria disait qu’elle avait mon équipement ? Mais… je ne le voyait nulle part. Elle l’avait peut-être posé quelque-

(Amy ? Amy ?!)

Frénétiquement, mes mains glissèrent sous la cape pour tâter mon cou. Rien. Mes poignets. Rien. Les poches de la cape.
Toujours.
Rien.

Mes appels mentaux restaient sans réponse, et mes coups d’oeils de plus en plus apeurés autour de moi ne laissait voir que mes compagnons de voyage dont Yliria et Silmeria dont le ton montait entre les deux parlant de duels, de la mort et la résurrection échouée de Mathis et Arthès. Des informations qui rentraient, mais que j’écartai de mes pensées tout aussi vite.
Mes affaires n’étaient nulle part. Pas plus que… le médaillon qui contenait Amy depuis notre arrivée sur Aliaénon.

« Non, non non non nonon... commencai-je à paniquer avant de fixer avec beaucoup d'insistance et pas mal d'angoisse Silmeria. quel cadeau ? Où sont mes affaires Silmeria ? Où est mon médaillon ?! »

Je l’aurais empoigné par le col si la réponse n’était pas venue rapidement de la part de Zaria.

« Avec le reste de vos affaires, sous trois mètres de lave au pied de cinq titans. Mais elle a quéri un sifflet qui permet de les invoquer ici. Si elle compte vous le donner...

- Celui-ci. Je l'ai demandé pendant qu'elle te soignait. Souffle dedans et tes affaires vont réapparaître selon le gentil monsieur. »

Je n’accordai qu’un coup d’œil au Sans-Visage disparaissant dans une volute de fumée noir avant de presque arracher le sifflet des mains de l’Hinïonne pour souffler dedans.

(Pitié, pitié, pitié… !)

J’avais déjà suffisamment donné sur ce monde. J’étais mort, je m’étais démené pour rien, j’avais essuyé échec sur échec, blessure sur blessure. Mais perdre ma Faëra était impensable. Il y avait des limites à ce que je pouvais encaisser. Si elle n’apparaissait pas en soufflant dans ce putain de sifflet… Je… J’allais perdre la tête, c’était sûr. Balayant les souvenirs qui apparaissaient dans mon esprit comme si j’avais déjà accepté sa disparition, je m’accrochais au faible espoir de penser que le Père No-Hell ne m’avait pas donné cet objet pour rien. Il y avait un but… Et ce n’était pas de me rendre un tas de cendres… n’est ce pas ?
La chatte de Mathis -Praline ?- me sauta dessus, plantant ses griffes pour s’ancrer à ma peau, sans succès. J’ignorai ce satané félin pour me concentrer intensément sur le minuscule maëlstrom qui se formait devant moi, crachant de nulle part ici et là ce qui avait miraculeusement échappé à la fureur du titan de Lave. En voyant que cela concernait essentiellement tout ce qui avait été composé de métal, comme la Kizoku-Rana ou le Marteau de Valyus, j’en un espoir. Infime. Je tombai à genoux et m’aidant des bottes de foudre, indemne de manière presque improbable, j’écartai avec hâte mes possessions bouillante à la recherche de mon médaillon. Casque, cotte d’écailles, cœur du golem… Mes runes, aussi, étonnamment… Mes yus, bien qu’un peu fondus…

(Amy ! Amy, répond moi bon sang !)

(A.. Aki… ?)

Sous le charbon friable qu’étaient devenues mes bras d’armure en écailles de Drakarn comme mon manteau -seul en subsistait le morceau avec la rune « Toujours », malgré le puissant enchantement de protection de feu que j’y avais infusé-, je trouvai finalement mon médaillon.

(Amy !)

(A.. Aki… Aki, par Rana, j’ai cru que…)

Je restai prostré, fixant intensément l’éclat de Faerunne. Elle avait survécut. Elle était choquée, traumatisée qu’un être comme elle ai pu passer si près de la mort. Dans le fragile lien que j’établis avec elle, je sentis toute sa détresse. Son hésitation quand à essayer de sortir du médaillon pour tenter sa chance, face à la destruction imminente de ce qui contenait son essence. La mort, pour nous, était une réalité. Mais Amy était presque immortelle, voyageant dans les fluides d’espace et de temps comme bon lui semblait. La Fin n’était pas un des avenirs qui l’attendait… Sauf si elle était dans un monde où son existence n’était même pas possible.

(Ca… Ca va aller…)

(J’ai.. j’ai failli… J’ai hésité… j’aurais pu…)

« PAR LES FESSES DE FEARADHACH, TOUTES LES DEUX ARRÊTEZ ! »

Je relevai brusquement la tête pour regarder l’Oudyo, qui toisait de toute sa hauteur les deux femmes qui se jetaient des éclairs meurtriers avec leurs yeux.

« TAPEZ VOUS D'SSUS TOUT D'SUITE, DONNEZ VOUS UNE DATE POUR REGLER CA UN AUT' JOUR, OU PRENNEZ LE TEMPS D'REELLEMENT EN DISCUTER POUR VOUS COMPRENDRE, MAIS PITIE, ARRÊTEZ D'TOURNER AUTOUR DU POT ET FINISSEZ EN MAINT'NANT!!!

On est dans une, passez moi l'expression, "SACREE MERDE"! On a perdu des alliés, on a des morts sur l'dos, des titans qui nous font la tronche, et l'Sans-visage qui c'est cassé par s'qu'il en a par dessus la non-tête de nous.
Donc, on va la faire en courte: M'dame Silmeria, vot' interférence, la pour l'illusion, z'aviez une bonne raison ou pas?
Maïssa, même question? C'était d'la panique ou y avait un vrai plan, pour l'mot d'passe?
Comme ça on règle la question, et surtout, on passe à la suite!
Ceux qui veulent rester, restez. Ceux qui veulent s'barrer, barrez vous. Et ceux qui veulent casser la gueule d'une aut' personne, allez faire ça plus loin ,et vite s'il vous plait.
La, l'heure est plus aux blabla et pointage de doigt, l'heure est aux actions! »


Dracaena s’occupait de remettre le temple au centre du village. En temps normal, c’est moi qui aurait fait ça, à essayer de calmer tout le monde. A ménager tout le monde. Mais… Je n’étais pas sûr de savoir si je voulais encore le faire pour Silmeria. Non. Si je voulais être honnête avec moi-même, j’avais déjà pris ma décision.
La Régicide n’allait plus avoir mon soutien. L’hostilité était la seule chose que j’étais prêt à lui offrir, désormais.

« Z'avez ptet raison, continua l’Oudyo en s’adressant à Glanaë. C'était sur'ment une erreur d'nous faire confiance. Vous s'rez pas la première à m'avoir sortie ça. Mais hélas, on est le seul semblant d'aide que vous avez. Si vous voulez vous en arrêter la, j'comprends. Trouvez un coin tranquille pour vous planquer d'Brythagon et d'ses conséquences, et allez panser vos plaies. Planquez vous sur Yuimen si possible. Ça vous don'ra du temps. J'connais une forêt sympa.
Si vous voulez vous venger, pas d'soucis, vous s'rez pas la pr'mière non plus. J'vous demand'rais juste de m'laisser finir de faire s'que j'peux faire pour aider s'monde. En attendant qu'vous vous décidiez... M'sieur Visselion ! Les âmes des morts n'ont plus nul part où aller, donc celle du m'sieur qu'on a perdu flotte surement dans la plaine, et celle de Mathis est dans le p'tit chat.
Leurs corps ont... probab'lement cramé avec le magma qu'j'ai déversé partout. Oui, je sais, j'suis un monstre, tout ça tout ça, vous me f'rez payer ça après. L'plus important, c'est : vu à quel point not' magie tord la réalité : on d'vrait essayer d'leur fabriquer d'nouveaux corps. D'recréer les anciens.
On a possédé des fichus divinités, on m'fra pas croire qu'on peut pas faire r'pousser un peu d'chair et d'sang. Voir, si m'sieur barbu peut les ram'ner d'un coup de sifflet... »

Drac claqua dans ses mains, comme pour rassembler tout le monde. Comme je l’avais fait un peu plus tôt, aujourd’hui.

« Donc, j'propose de faire ça : on recrée des corps pour nos deux défunts, et on essaie d'les recoller d'dans. Après ça, on voit s'qu'on fait ici pour remettre la situation en place. Ceux qui veulent aider, ram'nez vous, les autres, allez vous entretuer plus loin, et si c'est moi la cible, prenez un ticket ! »

Jorus dit qu’il était d’accord, et s’attacha avant tout à remonter le moral de Glanaë, qui avait perdu son âme sœur. Je la regardai avec un air compatissant. Je savais ce qu’elle traversait… Et pour l’instant, les mots n’allaient être d’aucun réconfort. Comme moi, elle cherchait des responsables. Et on était taillé pour ça.
Je vis aussi le chat de Mathis – ou Mathis lui-même, si j’avais bien compris- miauler piteusement à côté de moi. Il avait perdu plus que moi, lui. Est ce que le sifflet allait marcher, pour lui aussi ? C’était peut être ce qu’il voulait vérifier en me sautant dessus ; mais j’avais le sentiment, que ce n’était pas aussi facile. En tout cas…

« Zewen soit loué... Merci. »

Je remerciai enfin le Père No-Hell, qui se contenta de sourire. Je ne comprenais pas vraiment ce que voulait cet homme…

« Vous avez raison. De plus le duel a été décliné par Yliria, le litige est clos. »

Silmeria qui se montrait raisonnable, après tout ce qu’elle venait de dire à Yliria ? C’était impro-

« Ne sois pas ridicule, tu n'as pas eu le cran de t'opposer à moi en duel avec des règles qui garantissaient ta survie. Alors me tenir tête avec ton arme en combat réel... Tu n'aurais pas eu le temps de sortir entièrement ta lame, de toutes façons. Allez la Shaakte, viens invoquer les depouilles avec nous. »

Non. Non, bien sûr. Cette garce en rajoutait une couche. Yliria fulminait, je le voyais bien. Et je sentais que les choses étaient en train de partir dans une direction qui ne me plaisait pas, pas du tout.

« Je tombe dans les pommes deux minutes et c'est déjà la foire d'empoignes... Mais Dracaena a raison. On règle ça plus tard, on commence par ramener les morts. Et comme à dit Jorus, on fait ça précis. On commence par Mathis et on le crée comme il était JUSTE AVANT de passer dans le portail. Habits, armes, tout compris. Dracaena, à ton signal. »

Détourner l’attention, la reporter sur ce qui était urgent… Et lui dire que j’étais toujours de son côté, un posant ma main sur celle qui était serrée sur la garde de sa rapière, prête à la dégainer.

« Merci Yli. Je t'en dois une, encore.

- Tout ce putain de groupe m'en dois une, mais ça n'a aucune importance, me répond-t-elle en retirant sa main et me jetant un regard furieux et blessé qui me fit plus de mal que je ne l’aurais cru. Utilise les, t'en auras plus besoin de moi. Désolée Aki... et bonne chance, tu vas en avoir sacrément besoin pour essayer de faire quelque chose avec ça. Ssussun ! »

Puis elle s’éloigna en laissant derrière elle sa gourde de potions. Comme ça. Se dirigeant vers une porte non loin, et la claquant derrière elle. Ca aussi, ça me fit mal.

« Je ne souhaite pas arrêter le combat, déclara la sorcière du désert. Ni éloigner vos dons de la scène : ils sont essentiels. Mais il vous faut rigueur, réflexion et organisation. Trois choses dont vous semblez actuellement cruellement manquer. Malgré les vaines tentatives de certains. »

Je sentis son regard peser sur moi, et serrait les dents.
« Trouvez-vous un chef. Un guide, un meneur qui tranchera les décisions. Et un être de ce monde, si possible, que vous sachiez à quoi vous avez à faire. Ou Xël, qui a décidé de faire bande à part, et je commence à comprendre pourquoi.

- On a besoin d'un meneur, oui. Mais on a surtout besoin que notre groupe n'implose pas. Alors si vous permettez... »

C’était bien beau de dire ça, sauf qu’aucun d’eux n’avait été à sa place, à essayer de tenir un groupe qui se disloquait dans tous les sens. Et l’une des seules membres qui pouvait jusqu’à présent d’aucun faux pas claquait la porte, dans tous les sens du terme. Je ne pouvais pas la laisser s’éloigner de nous… De moi.

(Amy… Je vais rattraper Yliria. Je reviens vite.)

(Je… Oui… D’accord…)

Peiné par son état, je glissai l’éclat dans ma botte et me relevant avec difficulté, je partais à la suite d’Yliria en claudiquant et en grimaçant, sans accorder aucun regard de plus aux autres. La porte donnait sur un balcon sans rambarde, une simple avancée de roche gelée donnant sur une mer de brouillard. Le vide, et une falaise. Aucune possibilité de savoir où était le sol, tout en bas… Ni vers quelles hauteurs le sommet se perdait. Et Yliria, elle, s’assit sur le rebord.

« Yli, attends !

- Fous-moi la paix, Aki, je suis pas d'humeur. Va soigner tes jambes au lieu de perdre ton temps à essayer de me convaincre de rester.

- Tu te trompes Yli, je veux pas te convaincre de rester. Enfin, euh... Pas comme tu dois le penser. »

Encore peu sûr de mes appuis, je m’approchai doucement du bord pour m’asseoir à côté d’elle, et la regardait. La colère marquait son visage, comme d’autres émotions. La déception, sans doute, l’impuissance. Et dans ce monde de blanc et de glace, le profil de son visage sombre ne me paraissait que plus beau.

« Même si je préfèrerai que tu restes avec moi, je te retiendrai pas de retourner sur Yuimen. T'as été suffisamment patiente et ce qu'à fait Silmeria, ou Hrist, peu importe qui était aux commandes, n'est pas pardonnable. »

Avec moi. Pas avec nous. Guidé par des émotions qui me rendait confus, je posai doucement ma main sur la sienne.

« J'aimerais juste que tu restes avec moi encore un peu, le temps qu'on trouve comment revenir sur Yuimen. Je sais très bien que tu es habituée et capable de te débrouiller toute seule, mais on est pas sur Yuimen. L'idée de te laisser chercher toute seule à l'aveugle sur ce monde de cinglés, avec toutes les saloperies qui y trainent... Ca ne me plait pas du tout. »

Un souffle de vent fit voler quelques mèches de ses cheveux, emportant par la même occasion quelques mots qu’elle marmonnait. Puis elle écarta, une nouvelle fois, ma main de la sienne.

« Silmeria n'est pas l'unique problème, mais peu importe. J'ai dit que je partais et je pars, point. Je serais sacrément plus en sécurité loin de ce groupe de saltimbanques. Bordel les seules fois où on a été en danger c'est parce que quelqu'un a merdé, même pas parce qu'on fait face à la pire menace de l'existence de Yuimen ! répondit-elle avant de soupirer. Si tu veux venir, viens, mais ma décision est prise. Une fois en dehors de ces murs, je m'en vais.

- Yli… »

J’étais peiné. La bise me fit frissonner, lança douloureusement mes jambes. Mais les mots d’Yliria étaient presque plus durs. La voix de Visselion tonna dans mon dos, quelque peu énervé à son tour.

« Ça suffit. Quoique vous fassiez, un de vos compagnons a besoin de vous et vous allez l'aider. On lance le sort maintenant : imaginez Mathis tel qu'il était avant le portail et convoquez le ici. Tous ensemble. Il n'est plus le temps de tergiverser. »

(Tous ensemble… Tous ensemble… Tss.)

Jurant entre mes dents, je me relevai pour faire face au sorcier.

« Je t'accompagnerai jusqu'à ce qu'on trouve un moyen de revenir sur Yuimen. Juste, attend moi, dis-je à Yliria avant de rentrer dans la salle et d’apostropher tout le monde. Qu'on en finisse. Jorus, lâche ce monocle et amène toi, par les dieux. Dracaena, je te laisse faire le décompte et on lâche la magie. »

J’étais en colère, moi aussi. J’avais mal, rien n’allait comme j’aurais voulu que ça ailles, et je devais composer avec la pire équipe que Yuimen avait à proposer. Avisant la gourde d’Yliria encore au sol, je la soulevais pour en boire une lampée de potion curative. Sentant enfin que ma jambe avait arrêté de me tourmenté, je me tournai vers Dracaena et m’attelai à visualiser Mathis avec tout ce qu'il a vu porter sur lui avant de franchir le portail, de ses vêtements à ses équipements, pour libérer la magie au signal de Dracaena.


HRP : Lance le sort au signal de Dracaena pour recréer le corps de Mathis et tout ce qu'il portait avant son entrée dans le portail pour le cratère.
Récupère le sifflet du père no-hell et temporairement le bandage magique.

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Yliria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Yliria » ven. 12 janv. 2024 23:47

J’en avais assez.

L’air du dehors me semblait moins vicié que la puanteur qui se dégageait de chaque mot empoisonné de la bouche de Silmeria. Même si le brouillard stagnait et bloquait le soleil, je me sentais mieux ici qu’à l’intérieur. J’avais claqué la porte, envoyant balader tout le monde sans distinction. Silmeria, sa stupidité et ses menaces. Dracaena, sa maladresse et sa grande gueule. Jorus, ses si grands mots pour sa si infime présence quand elle était nécessaire. Akihito, pour ses beaux discours qui n’empêchaient pas les catastrophes de se produire les unes après les autres, en faisant une de spremières victimes. Et Mathis, avec sa forme de chat… vraiment un pouvoir aussi utile que son utilisateur, visiblement. Pour cette fois, je me fichais d’être injuste, j’en avais juste marre de tout ça. J’en avais marre d’être la seule à essayer, d’être la seule en avoir visiblement quelque chose à foutre en dehors de ma seule petite personne ou de mes besoins personnels. J’avais laissé derrière tant de choses, tant de personnes et voilà comment j’étais remerciée.

Qu’ils aillent tous se faire foutre.

Mathis était mort, encore. La faute à qui ? Silmeria, encore. Tout le monde l’avait vu, mais quand je m’insurgeais et que j’essayais de faire en sorte que tout le monde prenne enfin la décision de chasser cette foutue épine dans notre pied, non, on me disait que ce n’était pas le moment et on l’invitait cordialement à se joindre à l’effort pour réparer ses conneries. Ses conneries à elle. On en faisait que ça ! Réparer des conneries parce que personne n’était foutu de faire autre chose que de la merde en pensant que leurs idées valaient mieux que celle que le groupe avait eu. Je n’arrivais pas à savoir si c’était de la vanité, de la stupidité, ou un mélange bâtard des deux. Dans tous les cas, j’en avais assez. Terminé. Je n’allais plus me battre pour ça. Qu’ils se débrouillent, j’en avais fini ici et il était grand temps de rentrer et de faire quelque chose qui avait vraiment du sens. Après tout, ce monde n’était pas en danger.

Il nous l’avait bien mise à l’envers, ce foutu Sans-Visage. Dire qu’il avait passé un marché avec le Dragon dans notre dos. Ou sous nos yeux, puisque j’étais persuadée qu’il avait fait ça lorsqu’ils étaient l’un face à l’autre, juste après qu’on l’ait libéré. Ça m’apprendra à faire confiance à une entité divine avec un nom pourtant si évocateur. Sans-Visage… Autant l’appeler le Manipulateur, à ce compte-là, ça ferait ton sur ton. Pas fâché qu’il ait décidé d’être faussement outré par mon altercation avec Silmeria. L’envie de lui en coller une aurait pu vite dégénérer… Yuimen était plus en danger qu’Aliaénon et je n’allais pas perdre mon temps ici à me battre en vain. Arrêter le Dragon Noir ? Avec cette équipe ? Quelle blague… Autant pisser pour éteindre un feu de forêt, ça aura à peu près autant d’effet. Plus question de travailler avec eux, j’en avais ma claque.

La présence de Silmeria ne m’avait jamais vraiment plu. Qu’elle ait été une ennemie lors de la guerre, je pouvais faire abstraction. D’autres avaient été endoctrinés comme elle et s’était retournée contre Oaxaca lorsqu’il était devenu clair qu’elle était complétement cinglée. Ça n’aidait pas à lui faire confiance – je n’avais guère une haute opinion des traîtres, peu importe leur allégeance première – mais c’était compréhensible. Ce qui l’était moins, c’était tout le reste. Les menaces plus ou moins voilées, les débordements incessants, l’inconsistance et sa complète inutilité. Elle n’avait fait qu’aboyer, menacer, foutre la merde et m’insulter en permanence. J’avais serré les dents jusque-là pour le bien de la mission, mais j’en avais ma claque. Menacer d’offrir ma tête à un ancien des Treize ? Me provoquer en duel – évidemment biaisé, comme si elle n’allait pas tricher – le tout sans jamais accepter sa responsabilité dans tout cette débâcle ? Nan, c’était trop. C’était la goutte d’eau qui avait fait exploser un vase qui avait déjà salement déborder. Ils voulaient la garder ? Qu’ils la gardent, moi je partais. Au moins je n’aurais plus à voir sa sale tronche et entendre sa voix nasillarde. Moi, une shaakte ? quelle conasse…

Evidemment, Akihito n’avait pas pu s’empêcher de me suivre. J’entendis son pas avant même qu’il ne me rejoigne et n’ouvre la bouche. Quand comprendrait-il que quand je voulais être seule, il devait me laisser seule ? Surtout qu’il n’avait pas pris le temps de guérir ses jambes, cet imbécile. Au moins une, vu que l’autre, je l’avais bandé avec ce tissu bizarre fourni par ce type tout aussi étrange qui était apparemment un huluberlu adepte du vol de reliques. Encore un autre cinglé à ajouter à la liste. Comme si on n’avait pas assez de problèmes.

- Fous-moi la paix, Aki, je suis pas d'humeur. Va soigner tes jambes au lieu de perdre ton temps à essayer de me convaincre de rester.

- Tu te trompes Yli, je veux pas te convaincre de rester. Enfin, euh... Pas comme tu dois le penser.

Me pensait-il stupide ? Je savais très bien ce qu’il allait dire, mais ne se laissa pas démonter et s’installa à côté de moi alors qu’il me semblait avoir pourtant avoir été claire.

- Mais quel emmerdeur…

Qu’est-ce que ça allait être, cette fois ? un plaidoyer sur la bonne foi de l’autre conasse ? Une volonté d’arrondir les angles en jouant le diplomate pour tout le monde ? ou bien il allait me dire qu’il venait avec moi pour essayer de me faire changer d’avis en cours de route ? Je commençai à bien le connaître. J’admirais sa détermination et sa patience. Mais là, il me faisait juste chier.

- Même si je préfèrerai que tu restes avec moi, je te retiendrai pas de retourner sur Yuimen. T'as été suffisamment patiente et ce qu'a fait Silmeria, ou Hrist, peu importe qui était aux commandes, n'est pas pardonnable.

Sans blague… Je retins de justesse de renifler dédaigneusement. Ce n’était pas juste de m’en prendre à lui, il n’y était pour rien, lui aussi n’avait fait que subir les gaffes des autres, après tout. Et pas qu’une fois… ça n’en rendait pas toute cette situation moins insupportable. Je n’aimais pas le laisser derrière. Ni Jorus. Ou Xël. Ni même Dracaena. Pour toute sa bizarrerie et sa fascination quelque peu mal placée pour tout un tas de trucs, l’oudio était quand même sacrément plus compétent que les deux autres que je n’avais aucun scrupule à laisser derrière. Une girouette sans caractère et une tarée incapable de penser à autre chose que sa propre personne, quel duo de choc… Si j’avais su, je les aurais envoyés sur une mission autrement plus longue que juste repérer la provenance des créatures qui menaçaient la ville. Enfin ils en auraient fait qu’à leur tête de toute manière, on ne pouvait pas compter sur eux.

- J'aimerais juste que tu restes avec moi encore un peu, le temps qu'on trouve comment revenir sur Yuimen. Je sais très bien que tu es habituée et capable de te débrouiller toute seule, mais on est pas sur Yuimen. L'idée de te laisser chercher toute seule à l'aveugle sur ce monde de cinglés, avec toutes les saloperies qui y trainent... Ça ne me plait pas du tout.

Ça me faisait une belle jambe, Aki… Et sentir sa main sur la mienne pour tenter de m’apaiser eut le don de m’irriter encore davantage. J’avais pas besoin d’être réconforté ou calmé, je voulais qu’on vire cette cinglée, qu’on fasse quelque chose d’enfin utile et qu’on arrête ce putain de dragon ! Je retirai sa main rageusement, vraiment pas d’humeur.

- Silmeria n'est pas l'unique problème, mais peu importe. J'ai dit que je partais et je pars, point. Je serais sacrément plus en sécurité loin de ce groupe de saltimbanques. Bordel les seules fois où on a été en danger c'est parce que quelqu'un a merdé, même pas parce qu'on fait face à la pire menace de l'existence de Yuimen !


J’avais l’impression que personne ne s’en rendait compte. Je soupirai, consciente que passer mes nerfs sur lui n’allait rien arranger. Il était un des rares en qui je pouvais avoir confiance ici. Avais-je envie qu’il vienne avec moi ? Oui. Non. Je n’en savais rien. C’était trop le bordel. Je n’arrivais pas à savoir si j’avais envie de l’avoir à mes côtés ou si je voulais qu’il reste là et me laisse tranquille. Je n’étais pas maitresse de ces émotions et ça rajoutai une couche dont je me serai bien passée.

- Si tu veux venir, viens, mais ma décision est prise. Une fois en dehors de ces murs, je m'en vais.

Qu’il fasse ce qu’il veut. J’allais faire de même. Et ça commençait par envoyer chier ce groupe et les laisser se démerder sans moi. Egoïste ? Sans doute, mais pour une fois que c’était moi, je les attendais de pied ferme si un seul d’entre eux osait ouvrir la bouche à ce sujet. Même Visselion tentait tant bien que mal de coordonner tout ça en espérant parvenir à ramener Mathis et Arthès. Et entendre Silmeria se dire prête à aider… oh bordel j’avais tellement envie de lui coller une comète entre ses deux yeux de banshee, ça lui aurait fait fermer son claque-merde. Elle avait de la chanc qu’Aliaénon m’affaiblisse autant, elle aurait moins fait la maligne si ma magie n’était pas bloquée.

- Je t'accompagnerai jusqu'à ce qu'on trouve un moyen de revenir sur Yuimen. Juste, attend moi.

Je reniflai, sarcastique. Pas comme si je pouvais aller loin avec cette maudite tour. Et je n’allais certainement pas user de magie pour voler jusqu’au sol. Contrairement aux autres, je ne l’utilisais pas pour mon propre bénéfice au vu des dangers que ça représentait. Je prendrai mon mal en patience. Je m’allongeais et fermai les yeux en soupirant.

J’aurai vraiment voulu que ça se passe autrement, mais bon…

Qu’ils aillent se faire foutre.

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Silmeria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Silmeria » sam. 13 janv. 2024 05:34

Je venais de quitter ce corps, cette puanteur, cette décomposition flasque et grondante de gaz. De nouveau le corps d'Elfe et un décor tout à fait différent, aucune désolation, aucune déflagration de lave ou de nuée ardente. Autour de nous un palais de métal aux résonnances inconnues. Je n'avais pas vu de salle de la sorte depuis la Tour Noire mais comme aucun cadavre de gobelin ne pendait au plafond, j'estimais que nous étions ailleurs. Chose que confirmait très vite le Sans-Visage en indiquant qu'il s'agissait là de sa demeure. Je balayais du regard le reste de notre équipe, effectivement Arthès et Mathis étaient restés ensevelis sous des tonnes de magma encore rouge. Malheureusement Akihito avait perdu l'usage de ses jambes, il gisait à terre en hurlant de douleur après avoir constaté l'absence de ses jambes. J'avais déjà vu sur les champs de bataille un homme marcher normalement après avoir eu un bras tranché et ne sentir la douleur que lorsque ses yeux eurent constaté le bras manquant. Je laissais choir ma cape sur le membre disgracieux d'Akihito et m'en allait vers le bonhomme à la barbe blanche que j'étais persuadée d'avoir reconnu.


" C'est vous le gentil monsieur ? J'ai un biscuit ! " Je sortais un petit gâteau de ma besace.

" Il est un peu sec par contre... " Disais-je en boudant un peu, c'était vrai qu'au fond du sachet il y avait plein de petites miettes et une bonne odeur de beurre tiède, peut-être qu'il était encore bon

Je ne crois pas que ce gentil monsieur était prêt à recevoir un cadeau de ma part, il observait le biscuit avec curiosité, constatant entre ses doigts qu'il était effectivement sec comme un sabot mais croqua dedans avec un petit semblant de gourmandise qui me plaisait.


"A cheval donné, on ne regarde pas les dents. Merci, demoiselle. Avez-vous trouvé utilité à votre présent ?"

" Hélas non, gentil Monsieur. " J'étais toute contente d'avoir donné mon biscuit. J'en prenais un autre que je portais à mes lèvres mais celui-ci se brisa et tomba en petits morceaux à mes bottes.

" Justement, gentil Monsieur, mon ami Akichou ne peut pas venir vous voir, je trouve qu'il a été particulièrement malmené ces derniers temps, le pauvre garçon a perdu tout son équipement, j'ai prêté ma cape pour qu'il ne soit pas nu comme un vers. Mais c'est un bon camarade et si vous aviez dans votre besace quelque chose pour l'habiller un peu. "

Je regardais Yliria porter secours à Akihito et m'en trouva rassurée. Plus discrètement cette fois-ci, je me penchais vers le Monsieur " Hey, gentil Monsieur... vous êtes une divinité de ce monde ? "

"C'est pas d'habits dont il a besoin en urgence là, Silmeria !" Beuglait comme un vilain putois la Shaakte. Pourquoi disais-elle ça ? Ses jambes repoussaient sous l'effet de ses potions et à ce que je sache, les potions n'allaient pas faire apparaître une tenue pour le protéger du froid.

"Ohohoh non, je ne suis pas une divinité. Juste un explorateur. Et je ne crois pas que ce soit de nouveaux habits qu'il ait besoin. Hm. Tenez."

Il tendit alors un petit sifflet en bois, j'avais l'impression qu'un visage était gravé sur le bois dudit sifflet. Probablement celui du gentil monsieur à barbe blanche.


"Un sifflet qui appellera à lui ses possessions actives, où qu'elles soient. Enfin... ses équipements quoi. Et dans la limite du monde où il se trouve, bien sûr."

Je le pris entre mes mains avant de l'attacher à ma ceinture, toute contente de savoir qu'Akihito serait content d'avoir quelque chose pour se couvrir le fessou, je savais que les Ynoriens aimaient bien les bains chauds naturistes mais de là à arpenter les plaines de ce monde le chibrou à l'air, il y avait tout un monde.


"Et vous, pressée de servir vos pairs, que souhaitez-vous ? Quelque chose dont vous userez plus que de votre œil, peut-être ?"

" Et bien vous êtes un très gentil voyageur. Akihito vous en sera reconnaissant quand il aura terminé de s'évanouir. " Disais-je en terminant de nouer la cordelette de cuir à ma ceinture.

" Ne vous méprenez pas gentil Monsieur, je vais exploiter votre cadeau, les choses se sont bousculées si vite que je n'ai pas eu le temps de faire des préparations. Et puis j'ai passé un peu de temps hors de mon corps. OHENPARLANTDECA !!! "

Je haussais le ton en me rendant compte que Mathis était sous la forme d'un chat et que tout le monde semblait s'en cogner comme de ses premières chausses.

" Mon ami Mathis est mort, il a pu remettre sa conscience dans un chat mais il ne pourra pas vous offrir un biscuit dans cette forme. "
Je ne pus m'empêcher de retenir une grimace à cette pensée.

" Vous que voyagez, vous savez ou on peut trouver de quoi l'aider ? "

Puis, plus bas " Heu.. pour moi. Je reconnais ne pas trop savoir. Je manque un peu d'allonge en combat et mes lames ne sont efficaces que sur les êtres de chair. "

"Alors c'est une arme qu'il vous faut ! Désolé, je n'ai pas ça en stock. Encombrant. Martial. Non, ça ne me ressemble guère. De même que pour votre ami félin : je n'ai pas de potion qui permette de revivre."

" Ce n'est rien mon gentil monsieur. " Mon ton guilleret semblait résonner entre ces murs de fer, j'avais l'impressions que tout le monde me voyait échanger avec le bonhomme et que ça donnerait l'impression que je me moquais du sort de mes compagnons alors qu'au final, je voulais leur venir en aide, maladroitement certes, mais tout de même !

" Avez-vous quelque chose d'utile pour mon aventure ? Un appeau à Gragon, un pipeau pour charmer les Titans ? Ou peut-être quelque chose pour rafistoler mon équipement usé et sale. Vous voulez un autre biscuit ? "

Malheureusement, Akihito proféra une menace - bien que vaine - envers Dracaena comme quoi il s'en prendrait à lui lorsqu'il sera de nouveau en état de marcher. Je sentais un petit vertige, ma vue se brouiller puis doucement, je plongeais comme dans un retrait, un petit sommeil lucide où Hrist venait de prendre les rênes, je n'avais pas senti qu'elle avait regagné toute sa force, elle ne pouvait s'emparer de mon corps que lorsqu'elle était en pleine capacité de ses moyens et ça ne voulait dire qu'une chose : elle était de retour. Elle était là, forte et déterminée. Je sentais sa volonté comme si elle avait su la dissimuler tout ce temps.

" Tu ne fera rien du tout, tu vas rester sage et si tu oses menaces Dracaena devant moi je te perfore, est-ce que c'est bien clair dans ta petite tête ? "
Puis, me laissa reprendre le contrôle sans même demander son reste. Je restais un instant silencieuse, presque étonnée que ce soit aussi court avant de continuer du même ton enfantin à parler avec le vieux monsieur, en espérant que cette parenthèse de Hrist soit passée inaperçue.

" Nooon, un appeau à Gragon, c'est encombrant et puis ce n'est pas bon pour le voisinage. Je suis sûre que vous trouverez quelque chose de plaisant, regardez mon gentil monsieur !!! On fait un jeu, je tends la main et vous mettez quelque chose dedans et ça serait par-fait ! "

Mais un beuglement derrière moi me laissa entendre que non, Hrist n'était pas passée inaperçue et que Yliria n'était pas capable de faire la différence entre ma jumelle et moi même. Je trouvais ça flatteur, mais tout de même, qui réagit de la sorte, d'une voix aussi froide et l'instant d'après d'un air tout guilleret. Une folle ! Oui ça ne pouvait être que la réaction d'une folle et FORT HEUREUSEMENT je ne l'étais pas - les Dieux m'en préservent.


"Ferme ton claque-merde, Silmeria. L'entièreté de ce qu'il s'est passé, les morts, les blessés et l'opportunité raté sont entièrement ta faute et je trouve ça aberrant que tu oses ne serait-ce qu'encore être là sans avoir aucun remord ou regret, à papoter biscuit et à quémander des cadeaux comme une enfant gâtée. Alors au lieu de proférer des menaces aussi vides que la barrique puante qui te sert de caboche, essaie de trouver de bons arguments pour éviter qu'on te foute dans un cachot pour le reste de cette expédition ! En ce me concerne, tu fais plus partie de ce groupe, t'es juste une nuisance qui crée plus de problèmes qu'autre chose et on se passera volontiers de ta présence."

"Hirst je présume ? Pas besoin de menace, je doute que c'était là les réelles intentions d'Akihito." Avait modéré Jorus qui lui avait probablement plus de jugeotte que la Shaakte, mais ça c'était normal, à force d'avoir des arbres généalogiques en forme de cercle, la race finit par péricliter et les nouvelles générations sont moins fiables que les précédentes.

"Tu as décidé de créer le chaos une nouvelle fois et de décider seule, Silmeria, mettant tout le monde en danger une fois de plus. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même pour ce qui suivra."

Je l'avais regardé avec des yeux noirs, essayant d'imiter Hrist mais finalement je ne pouvais plus me retenir, je rigolais franchement avec ce petit air d'enfant qui, je le savais, avait le don d'énerver beaucoup de monde. Ce n'est pas de ma faute s'ils sont aussi sérieux à longueur de temps, voyons.

" Oh, je n'arrive pas à rester sérieuse. Tu es tellement mignonne, Yliriette. Tu dis que je me comportes comme une gamine à quémander des cadeaux mais celui que j'ai récupéré est pour l'équipement d'Akihito. Beugler comme un affreux cabot n'aidera pas à rendre ses précieuses affaires voyons. "

Je m'approchais un peu d'elle, comme pour lui signifier que cette fois-ci je lui ferai face. Peut-être étais-je portée par l'influence de Hrist, sa volonté de tenir tête aux Shaakts était contagieuse.

" D'ailleurs si tu ne gueulais pas beaucoup quand je te sauvais la vie en vous récupérant avec mon Titan pendant que même Suçon-le-poisson te laissait croupir au sol. Souviens toi tout de même que chacune de tes respirations, c'est grâce à moi mon petit lapin. Et qu'avec le pouvoir du Titan j'ai remodelé Arthes et Mathis, leur rendant vie mais... ils ont été incinérés. Tout comme les pieds d'Aki. On t'entend pas trop gueuler à ce sujet, ma poulette. "

Et cette fois, c'était vraiment pour lui montrer que malgré toute sa véhémence à mon égard, elle n'en était pas moins quelqu'un qui pourrait devenir une ennemie me concernant, qu'elle n'avait pas le courage de me confronter et qu'elle savait que si elle voulait me conduire au cachot comme elle en rêvait, elle en serait incapable. Et de toutes façons avec l'ombre noire, autant enfermer un nuage d'encens.

" Concernant le cachot et ma présence ici. Mes arguments sont très simples, tu ne pourrais pas m'enfermer Yliriette-la-Poulette. Tu es libre d'essayer en gardant dans un coin de ta tête que cachot ça rime avec caveau. Alors sois mignonne, va essuyer le vomis que tu as dans le cou et cesse d'aboyer. Sauf si... "

Je croisais les bras, effacant un peu mon rictus, affichant une mine plus froide quant bien même elle seyait mieux à Hrist qu'à moi.

" tes convictions te poussent à l'action "

"Essayer de se dédouaner de tes actes en essayant de te montrer sous un beau jour alors que tu ne faisais que rattraper tes conneries ne veut pas dire grand chose et ne t'exonère pas de la responsabilité que tu as dans tout ce fiasco. T'as porté secours à des gens, bravo, c'est le minimum que tu pouvais faire après en avoir tué plusieurs et mis tous les autres en danger. TU me dois la vie, Silmeria, littéralement, mais ce n'est en aucun cas réciproque quand tu es la raison pour laquelle nous avons tous été en danger."

A quel moment je lui devais la vie ? Je cherchais dans ma mémoire mais aux dernières nouvelles je ne me souvenais pas qu'elle avait fait quelque chose à part farcir mes oreilles de râlages intempestifs et de grondages méchants.

"Comme quoi le hasard a bien fait les choses, ce Titan nauséabond t'allait comme un gant, tu me donnes autant envie de vomir que lui. Mais soit, je vais agir, puisque tu as si hâte que les choses s'enveniment."

(" C'est vrai, le hasard fait bien les choses car même là, tu ne m'arrivais pas à la cheville, vilaine Shaakte.")

"Une fois retourné à Elscar'Olth, vous devrez choisir. Si vous décidez de garder Silmeria après tout ce qu'elle a fait, je m'en vais. Et je vous souhaiterai bon courage pour la suite avec cette dégénérée."

Elle venait de s'adresser aux aventuriers comme pour les prendre en otage dans notre dispute. Puis imitait ma petite voix moqueuse comme pour me provoquer. C'était assez amusant, je ne la pensais pas si provocante mais j'aimais bien ce côté là chez elle. On aurait presque pu s'entendre si ce n'était pas une face de suie.

"Pas besoin d'arme, Silmeria, d'une manière ou d'une autre, je serai débarrassée de toi, de ta stupidité et de la menace que tu représentes. Et contrairement à toi, quand je dis quelque chose, je le fais."

"Non, non non non nonon... commence-t-il à paniquer avant de fixer avec beaucoup d'insistance et pas mal d'angoisse Silmeria. quel cadeau ? Où sont mes affaires Silmeria ? Où est mon médaillon ?!" Je tournais les yeux vers Akihito en pleine panique, détournant brièvement mon attention de la Shaakte et de ses menaces - ou promesses, quoiqu'il arrivait on rigolerait bien. -

" Celui-ci. Je l'ai demandé pendant qu'elle te soignait. Souffle dedans et tes affaires vont réapparaître selon le gentil monsieur "

Sans un merci-ni-merde, Aki s'en empara et souffla dedans à en perdre un poumons ou deux.
" Très amusant, tu te caches derrière tes compagnons pour régler tes problèmes. C'est attendrissant Yliria. C'est vrai que quand tu prends les choses en main, tu ne le fais pas a moitié. Je suis impressionnée. "

" Mais ça manque de vision a long terme, tout de même. Partir comme ça ? Je ne crois pas, revenir sur Yuimen et voir Tal Raban bredouille... non je devrai partir avec ta tête tu le sais. Donc tu serai obligée d'en arriver aux armes. Allez, amusons-nous un petit peu, petite Yliria. "

" Un duel en quatre sangs. T'y engager est nettement moins dangereux que de chercher a me chasser en demandant l'autorisation de tes copains. Le duel sera non mortel, à la lame et sans magie. Étant l'offensee je peux bien donner mes règles. Mais si tu as trop peur et que sans l'approbation du groupe tu ne peux rien faire, demande un joli philtre d'amitié à notre ami barbu, ainsi nous serons les meilleures amies du monde. "

Disais-je en écartant les bras comme pour l'encourager

" Alleeeez, sois mignonne. Réglons ça ici, ça pourrait te défouler un peu. "

"Un duel ? Tu espère que je vais croire que tu ne vas ni tricher ni faire de sale coup ? Je ne suis pas naïve, tu es une assassin, pas une duelliste . Et même si j'acceptais, quel est l'intérêt ? Qu'est-ce que ça prouvera en dehors du fait qu'on sait se servir de nos armes ? ça n'effacera pas tes actes et ça ne changera pas mon opinion à ton sujet. C'est littéralement une perte de temps et je ne vais certainement pas rentrer dans un de tes petits jeux malsain."

En haussant les épaules

"Ma vision à long terme est plus aiguisée que la tienne. Tu ne fais que prouver mes arguments en voulant tout résoudre à coup de lame et me menacer une fois de plus ne va certainement pas jouer en ta faveur. Je n'ai jamais eu confiance en toi, mais j'ai accepté ta présence parce, sans que je sache trop pourquoi, tous les autres semblaient enclin à te laisser une chance malgré que tu ais trahi ton propre camp quand le vent a tourné. Je t'ai laissé une chance. plusieurs, même. Tout ça pour rien, parce que tu as toujours foutu la merde par tes actons. Non, je ne vais pas me battre avec toi Silmeria, parce que non seulement c'est inutile, mais en plus parce que je sais très bien que tu ne tiendra pas ta parole."

Elle pose tout de même la main sur la garde de sa rapière.

"Mais tente quelque chose, et je peux t'assurer que je n'essaierai pas de te ressusciter cette fois..."

"Ca suffit ! Votre poison a déjà fait fuir le Sans-Visage. Si vous ne vous supportez plus, agissez chacune de votre côté, mais cessez de vous répandre en provocations inutiles : La situation est critique, et vos alliés ont besoin d'aide : Mathis est un chat, Simaya est présumée morte, Akihito est blessé et le Dragon se promène toujours."

"PAR LES FESSES DE FEARADHACH, TOUTES LES DEUX ARRÊTEZ! TAPEZ VOUS D'SSUS TOUT D'SUITE, DONNEZ VOUS UNE DATE POUR REGLER CA UN AUT' JOUR, OU PRENNEZ LE TEMPS D'REELLEMENT EN DISCUTER POUR VOUS COMPRENDRE, MAIS PITIE, ARRÊTEZ D'TOURNER AUTOUR DU POT ET FINISSEZ EN MAINT'NANT!!!

On est dans une, passez moi l'expression, "SACREE MERDE"! On a perdu des alliés, on a des morts sur l'dos, des titans qui nous font la tronche, et l'Sans-visage qui c'est cassé par s'qu'il en a par dessus la non-tête de nous.

Donc, on va la faire en courte: M'dame Silmeria, vot' interférence, la pour l'illusion, z'aviez une bonne raison ou pas?
Maïssa, même question? C'était d'la panique ou y avait un vrai plan, pour l'mot d'passe?
Comme ça on règle la question, et surtout, on passe à la suite!

Ceux qui veulent rester, restez. Ceux qui veulent s'barrer, barrez vous. Et ceux qui veulent casser la gueule d'une aut' personne, allez faire ça plus loin ,et vite s'il vous plait.

La, l'heure est plus aux blabla et pointage de doigt, l'heure est aux actions! "


Dracaena et Zaria furent les premiers à s'interposer clairement dans notre petite escalade. De toutes façons, je trouvais que ça avait plus des allures de chamaillerie qu'autre chose, elle s'était clairement dégonflée mais face aux réactions plus raisonnables de nos compagnons, il fallait amorcer une accalmie. Inutile d'aller plus loin, je restais interdite devant Dracaena plus que Zaria car je n'avais jamais vu notre Ficus jusque là si gentil s'énerver ainsi.

" Vous avez raison. De plus le duel a été décliné par Yliria, le litige est clos. " Avais-je dit plus bas, comme pour marquer clairement que j'allais cesser mes réponses à Yliria. Celle-ci venait de poser sa main sur la garde de sa rapière en me mettant en garde. Je ne comprenais pas du tout, les duels étaient contrôlés par des règles et des témoins, il n'y avait que peu d'accident lors de ces rituels. Alors peut-être que ce n'était pas dans les coutumes des Shaakts que de se prêter à ce noble art, mais à Omyre c'était monnaie courante, même au sein de la noblesse Kendranne. On lave l'affront par le sang tout en ayant l'élégance de ne pas s'entretuer copieusement. Un trait de sang est nettement moins compliqué à nettoyer qu'une gerbe d'entrailles.

" Ne sois pas ridicule, tu n'as pas eu le cran de t'opposer à moi en duel avec des règles qui garantissaient ta survie. Alors me tenir tête avec ton arme en combat réel... "

C'est vrai, j'aurai pu cligner sur elle armée de la Tueuse et lui fendre la gorge ou simplement perforer sa poitrine, son armure avait l'air résistante, presque impénétrable mais rien n'était impossible avec un coup bien placé et ma lame magique. Elle n'aurait pas eu le temps de tirer entièrement sa lame, de plus elle n'aurait pas eu le temps de profiter de son allonge au corps à corps strict, presque intime. Mais qu'importe, je n'avais pas à prouver que je pouvais lui tenir tête, je pense qu'elle le savait. Je trouvais ça dommage qu'on ne puisse pas faire ce duel, ça aurait été une expérience intéressante, plaisante et on aurait pu passer nos nerfs avec la garantie qu'on en sortirait toutes les deux, courbaturées, blessées mais laissant derrière nous ce litige. C'est comme ça qu'on fait à Omyre, même si parfois on ne se contente pas du premier sang, malheureusement si on ne s'était pas privé de ces g

Lève les yeux au ciel " Tu n'aurais pas eu le temps de sortir entièrement ta lame, de toutes façons. Allez la Shaakte, viens invoquer les dépouilles avec nous. "

"Ironique venant d'une tarée qui sait que frapper dans le dos. Parle pas de cran alors que t'en as jamais eu."

Oh, comme c'est ironique. Se fier ainsi à une réputation, or j'aime bien de temps à autre les duels dans les règles de l'art, si mon travail consistait à ne frapper que de dos, ce serait le métier le plus facile au monde. Quant au cran, la pauvrette, elle ne sait pas ce qu'elle dit. Elle se dégonfle complètement et faute d'avoir l'approbation de ses petits copains, elle perd toute contenance. Elle me ferait presque de la peine.

Puis elle écarte sa main lorsqu'Akihito pose la sienne dessus, le fixant d'un air à la fois furieux et blessé.

"Tout ce putain de groupe m'en dois une, mais ça n'a aucune importance."
(" Qu'est-ce qu'on doit à cette vilaine ?")
(" Des beuglements ? ")

Elle défait sa gourde de potion de soin et la pose sur le sol non loin avant de se lever.

"Utilise les, t'en auras plus besoin de moi. Désolée Aki... et bonne chance, tu vas en avoir sacrément besoin pour essayer de faire quelque chose avec ça. Ssussun ! "

J'observais la Shaakte partir par la première porte, esquissant un petit sourire. Tout ce bruit pour rien, toute cette provocation pour au final partir ? Je ne la comprenais pas. Mais peut-être avait-elle raison, elle était partie et je devais m'en prendre à moi même. Je survivrai sans mal à cette terrible nouvelle. Valait-il mieux qu'elle prendre du temps pour digérer tout ça et revenir lorsque son humeur sera arrangée.

(" Tu n'as pas souhaité me faire apparaître. Pourquoi ? ")
(" Drôle de question. Tu voulais faire un duel à la loyale ? ")
(" Peu importe. Elle se donne des allures pacifistes à vouloir régler cette affaire par la voix du groupe mais elle se trompe amèrement. Elle réalise qu'elle n'a rien de pacifiste, ça n'aurait été le cas que si elle pouvait te nuire. "
(" Elle a refusé le duel, c'est assez mal vu mais peu importe, elle n'a plus son mot à dire à ce sujet. ")
(" Elle nous a prouvé qu'elle était inoffensive. ")
(" Peut-être, mais elle a un rôle à tenir dans ce groupe, elle finira par revenir et par la force des choses sera calmée. Ou rongera son frein jusqu'à la fin de cette histoire. ")
(" Pourquoi Tal'Raban a retiré la prime de sa tête, déjà ? ")
(" Je n'en sais rien, il a peut-être senti le vent tourner et ne voulait pas qu'on gâche des ressources ? Tout était assez flou, tu sais. Mais peu importe, allons réveiller les morts ! ")


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Garde la bague avec poudre de sommeil dans son sac.
Invoque la magie pour ramener Mathis dans l'état dans lequel il se trouvait avant de passer le portail.
Modifié en dernier par Silmeria le sam. 13 janv. 2024 05:40, modifié 1 fois.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Dracaena Paletuv
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Dracaena Paletuv » sam. 13 janv. 2024 05:39

Rouge. Jaune. Orange. Noir. Toutes ces couleurs, autour de moi, qui s'échappent, qui s'élèvent. Cette chaleur que je ressens en moi, autour de moi. Ce flot incandescent se rependant partout, partout autour de moi. Je sentais les choses êtres consumés, être... "absorbé" par mon corps magmatique. Oui, je sentais autour de moi bruler, bruler, bruler. Mais... comparé aux autres fois, j'étais la flamme, j'étais celui qui dévorait, qui transformait. pas la victime, pas le spectateur. Et ne n'entendais pas les mêmes choses. Pas de crépitement assourdissant, pas de hurlement déchirant, si ce n'était ceux que j'entendais au fond de ma tête. Non, le bruit m'atteignait à peine. Peut être parce que j'étais trop concentré, trop focalisé sur le fait de traquer l'amalgame infernal. Mais je le trouverais, oui, ouiiiii, elle ne perdait rien pour attendre. Cet arc en ciel liquide et mortel n'était pas que captivant, il était aussi... moi. Tout ce qu'il touchait, je le savais, oui, oui, j'étais le feu, j'étais la flamme, j'étais "Qui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?!"

... A quatre patte. Sur un sol de pierres froides. La chaleur avait disparue. L'arc en ciel flamboyant aussi. Mes mains de magma n'étaient plus, à la place, mes bon vieux doigts cendreux étaient de retour. Où... Où avait-je atterris? La voix qui venait de résonner, c'était celle d'Yliria. Je regardai autour de moi... Les autres étaient la. Enfin... presque tous la. Je n'voyais pas Mathis, juste sa chatte. Il manquait aussi l'un des types qu'on était venu chercher. Par contre, le Sans-visage, lui, était présent. Tandis que j'essayais de comprendre ce qui venais d'se passer, où j'me trouvais actuellement, les bruits dans ma têtes commencèrent à s'éclaircirent. Le rire plein d'entrain qui occupait mon esprit s'estompait de plus en plus, ne laissant place qu'aux cris. Puis, eux aussi se mirent à s'estomper, et des pensées plus... précises, plus claires, se mirent à m'assaillirent. Je n'étais plus au même endroit. Je n'étais plus dans le titan de lave...

"Où? Où? Où? Où? Où...Hein? ...Rien? Rien? Rien?
... Plus... Plus.... Y a plus... Non... Non..."

Pourquoi? Pourquoi tout c'était arrêté? Pourquoi aussi vite? Pourquoi aussi tôt? Cette puissance... ce plaisir... cette chaleur... Jamais... jamais je n'avais pu caresser la source de mes cauchemars sans risquer de m'y blesser. S'n'était pas bien, mais c'était pourtant si plaisant. Pourquoi? POURQUOI?! Non! Non et NON! Je n'voulais pas que ça s'arrête! J'voulais continuer à apprécier la chose. A en profiter. A ne pas en être juste terrifié! Je voulais pouvoir embrasser le feu sans qu'il me tue en retour, je voulais pouvoir retourner la cruauté de la nature contre, et utiliser cette puissance paradoxale pour aider! Et brythagon? Je voulais la transformer, l'enflammer, pour le bien de tous! Il me fallait retourner dans ce titan! Il me fallait revivre cette sensation! Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Où était il? Mes yeux balayaient la pièce, cherchant désespérément une forme rouge et noire pouvant être la l'horreur de mes rêves, et ils repérèrent très vite les couleurs recherchées, et se posèrent dessus! Sur Akihito. Akihito aux jambes consumées.


"Qui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?!
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?!
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA Qui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?!
AAAAAAAAAAAAAQui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?!
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?![/color]
AAAAAAAAAAAAAAAAAAQui est le crétin qui dirigeait le Titan de lave ?!"




Oh non.


"Non...non...nonononnonononnonononnonononnonononnonononnonononnonononnonononnonononpasencorepasencorepasencore"


pasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepasencorepourquoipourquoipourquoipourquoipourquoipourquoipourquoipourquoipourquoinononnonononpasencorepasencorepasencorenononnonononpasencorepasencorepasencorenononnonononpasencorepasencorepasencorenononnonononpasencorepasencorepasencorenononnonononpasencorepasencorepasencore

"p̴͈̾a̷̒̂s̵̅̅e̷͌̇n̵̅̎c̴̒̃o̶̎͠repasencorepasencorepo̸̔̄u̸̿͠rquoipour͆q̵̒̿u̵̍̈oipő̴urquoi̔p̴ourqu̷͆͑o̵iadjuf̷͗̿b̸̊̀ȧ̵̓f̸́afqffjqpifs̷̬̄n̴͋kf̽̎d̸n"


Je ne voyais plus rien, que le sol. Le visage plaqué dessus. Les mains tenant ma tête. Arrachant mes branches. Me grattant les brûlures, aux point de m'arracher l'écorce. Il n'y avait que des craquements sonores et puissants, mais hélas, dont la résonnance ne couvrait pas la tempête de bruits et de voix qui accompagnaient les images qui tournoyaient dans mon esprit en ce moment. Souvenir, beaucoup trop de souvenir douloureux. Des cris. Des pleurs. Des amis. Des amours. De la famille. Fuyant. Me disant de fuir. Me fuyant. Me suppliant. Hurlant. Crépitant. Fumant. Pourquoi? Pourquoi? Ils demandaient tous pourquoi? Pourquoi ça faisait si mal? Pourquoi avoir fait ça? Pourquoi mes jambes ne répondaient plus? Pourquoi je me sentais attiré? Pourquoi? Pourquoi? Je me posais exactement les mêmes questions... Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?


Pourquoi...


Pourquoi j'étais comme ça?"


"Allons, calmez-vous. Calmez-vous."


Mon corps s'arrêta, l'espace de quelques secondes. Je ne bougeais plus, je ne me grattais plus, je ne cassais plus de branche, je ne respirais plus. Quelque chose me touchait. Quelque chose me parlait. Non. Pas quelque chose...Quelqu'un me parlait. Avec des mots... compatissant. Une voix que je n'connaissais pas. Qui? Je redressai la tête, pour voir de qui venait ces propos qui n'avaient pas de sens... et leur source en avait encore moins. C'était l'une des deux mages que l'on devait venir récupérer. Elle était la. Elle avait une main sur mes plaies. Elle essayait de me calmer. De se montrer... sympathique avec moi.

...

POUQUOI?!

ça n'avait... aucun sens. J'avais... faillis sombré... laissé mes pulsions et mes pires instincts prendre le dessus. J'étais sur'ment la raison pour laquelle sa copine... ou son copain la, était pas la. J'l'avais sur'ment brulé dans mon instant de folie, et j'y avais pris du plaisir! Elle ne m'connaissait pas! J'étais juste une source de problème, de destruction... Un fou, comme on m'l'avais si souvent répété. Alors pourquoi? Pourquoi essayer de me calmer? Pourquoi ne pas s'énerver, me frapper?!
Les gens avaient toujours réagit comme ça avec moi! Haine, revanche, frustration! Mais jamais... ça!

Tournant la tête à la recherche d'une réponse, d'un sens à ce comportement, mon regard se posa de nouveau sur Akihito. Sur son corps. Sur ses jambes. Brulées... Calcinées... J'en avais vu de la chair cramée, et celle la était très... très avancée niveau cuisson. Et j'avais fais ça. J'avais fais ça. J'avais fais à Akihito s'que l'on m'avait fait. Lui, lui qui commençait à avoir peur du feu, je l'avais condamné...

...Mes brulures. Mes cicatrices. Elles recommençaient à me démanger. Je me remis à les gratter frénétiquement d'une main, tandis que de l'autre, je m'arrachai de nouveau les branches. Fichue branches... Satanées branches... Elle me faisaient mal. Elle me brulaient. Elles devaient partir. Je devais les retirer. Je devais avoir mal. C'était comme ça, c'était toujours comme ça. C'est comme ça qu'ça marchait, oui, oui, tous les oudios autour de moi, c'est ce qu'ils disaient, c'est ce qu'ils faisaient... Je sentais leur mains sur moi, je sentais la pressions, la douleur. ça démangeaient, ça grattait, ça n'voulait pas partir.

Je n'arrivais pas à regarder plus. Les jambes d'Akihito... elles faisaient remonter en moi... des sentiments interdit, des souvenirs terribles. Non, je devais regarder ailleurs. Le Sans-visage? Ou encore ce type barb...

Barb....


Barbu...

La main cassant mes branche s'arrêta, et, tremblante, pointa l'homme poilu et habillé de rouge.

"...Vous..."


L'homme... de la grotte. Je l'avais... déjà vu... Et comme à l'époque... j'avais du mal à ne pas voir... Cocyte. Le vieil oudio. Lui dont les fougèrent envahissaient son visage. Lui qui était si gentil. Et cet homme avait le même genre de regard. En voyant ma réaction, il me fit un petit clin d'oeil complice. Amusé.

...Mais qui sont ces gens? Qu'est s'qui n'va pas bien chez eux? Pourquoi est s'qu'ils ne m'attaquent pas? Pourquoi est s'qu'ils me sourient? Pourquoi est ce si différent?


"Qui c'est, le vieux ?" me murmura la magicienne, n'ayant visiblement aucun problème à parler avec moi.

... ça n'avait pas de sens.
ça n'avait aucun foutu sens.

"Je...Je ne sais pas. Il était... dans la grotte... la planque chez les mages... Mais comme à l'époque, je le trouve..."


Réconfortant. J'avais l'impression de pouvoir palper sa gentillesse d'ici. Alors que, ça n'faisait aucun sens, je n'connaissais pas ce type. ça n'était pas Cocyte. Mais... Il avait quelque chose...
Peut être... projetais une certaine nostalgie sur lui?

Je me redressai maladroitement, revoyant à nouveau les brûlures d'Akihito. Titubant, j'essayai de m'approcher de lui. Je devais... faire quelque chose... pour l'aider... je devais le soigner... lui parler... l'accompagner... Je devais... Je devais...


"ESPECE DE MALADE!"


L'espace d'une fraction de seconde, Akihito avait été remplacé par un jeune oudio, aux jambes lui aussi calcinées. Je fis un bond en arrière, sentant un horrible frisson me parcourir le corps entier. Je... n'avais pas besoin de le revoir. Je n'avais pas besoin de revoir ça. J'n'avais pas b'soin d'me rappeler de ça!
Mes brulures... elles démangeaient de plus en plus. Frotter n'y changeaient rien... mais j'n'arrivais pas à m'arrêter. Fuyant cette apparition terrifiante, je me dirigeai plutôt vers le vieux barbu rouge. Il était... réconfortant. Apaisant. J'avais b'soin ça...


"Nous avions pas eu l'oc...l'occasion de parler la dernière... dernière fois. Mes salutations monsieur, je suis D...Dracaena... Enchanté..."

Je lui tendis une main fébrile, hésitante, tandis que l'autre continuais de m'arracher l'écorce, dans un espoir inutile de calmer cette horrible douleur qui se trouvait dedans.

Et la, je sentis... quelque chose de doux. Sa main... sa main... Il me serrait la main. Avec tendresse. Gentillesse. Je... j'avais envie de pleurer. Mais... je ne devais pas. Je n'avais pas le droit.

"Enchanté ! Un homme-arbre, voilà qui n'est guère commun. Existe-t-il des hommes-conifères ? J'aime beaucoup les sapins."

"Co...nifère? Oui...Oui, ça existe... Vous.... Vous m'en...rappelez un... que j'ai...connu."


...Amusant. Cocyte avait les propriétés d'un conifère. Je me souviens encore de ses épines qu'il laissait tomber partout où il allait. Et de son rire qui résonnait dans la forêt. Il avait toujours un petit mot gentil, une petite histoire sympa pour les gens. Même pour le tas de charbon ambulant que j'étais.
...Ca... me manque... Cette tranquillité. C'est marrant... On m'l'a arraché y a si longtemps, et j'ai jamais eu de soucis pour vivre sans, mais la... la... cet homme... me donnait envie de rev'nir à ... des jours... "meilleur".


"Vous avez besoin d'un... baume hydratant ?"

Sa question me sorti de cet élan d'émotions nostalgiques. Il fixait mes brulures, et n'était ni surpris, ni apeuré, ni dégouté. Il avait juste l'air... embêté pour moi.
C'était... Naif d'ma part de penser qu'ce gars s'inquiétait pour moi. Qu'il puisse être aussi gentil avec un étranger. Mais... Au fond de moi, j'avais envie d'y croire. Mensonge ou pas, j'avais envie d'me laisser bercer. J'étais... fatigué. Mentalement épuisé. J'avais... envie de profiter de cette pause. Qu'importe si j'le regrett'rais plus tard. La, j'voulais juste profiter d'un peu d'bonté après avoir merdé.

"Khé...hé... Non, non, aucune...pommade ne peut... soulager ça... me soulager... Z'inquietez pas, ça... "


Après... avoir merdé... Moui... Moi, je profitais de cette bonté, mais les autres? J'voulais... aider. J'avais toujours voulu aider. Je... J'avais... touché la toute puissance incandescente. J'avais pu satisfaire mes pulsions honteuse. Et la, j'avais droit à de la gentillesse et de la compassion... Je... J'avais... déjà beaucoup eu. J'étais passé par pire, et sans les trucs "sympas" en plus. J'allais...m'remettre de tout ça. Oui...

"Ira mieux. ça...ira mieux."


Mais pour les autres... Pas forcément. Eux n'avaient pas eux les avantages que j'avais eu. Ils méritaient plus. Ils méritaient compensation. J'me devais de les aider. Surtout lui. Surtout Akihito. Je n'le laisserais pas dev'nir comme moi. Laisser ses brûlures changer qui il était. Je le montrai du doigt au vieux barbu.

"Mais...Si z'avez... des médicaments ou autres... lui... Il en a plus besoin que moi... pour pas finir comme moi..."


"Les elfes de Jollarsyth sont les meilleurs soigneurs de ce monde, nul doute qu'une visite pourrait vous être utile, face à vos blessures. J'ai toutefois, si vous le souhaitez, un objet qui peut aider à temporiser les effets néfastes d'une mauvaise blessure. Qu'en dites-vous ?"

"Soignez mes... Je n...n'ai jamais envis....agé.... Que ça puisse se soign...er.
Trop tard, ou pas? "

"Pour savoir, il faudrait leur demander. A eux et à leur esprit protecteur."

Cet homme, de sa voix douce et reposante, venait presque de m'exploser l'esprit. Me... soigner? Il parlait d'mes brulures? Elles... non... non, elles ne sont pas soignables, elles sont trop anciennes, trop profondes... pas vraie?
Je...

Je n'avais jamais... jamais envisager le fait que ce charbon puisse être restaurer... Je... Je n'savais pas quoi en penser. Et même si c'était faisable... le voulais-je vraiment? Ces brûlures m'accompagnaient depuis tellement longtemps, faisaient... partie de moi. Elles représentaient toutes mes souffrances, tout mon passé, mais aussi tout mes espoirs. Pouvais-je vraiment m'en séparer?

J'étais tellement persuadé que ça n'était pas faisable que je n'm'étais jamais demandé si je voulais les soigner... ou si j'étais prêt à l'accepter.
Secouant la tête pour reprendre mes esprit, je relançai le sujet d'Akihito auprès du vieil humain(?).

"...et si z'avez quelque chose qui pourrait l'aider... je veux bien le prendre. Ou plutôt, donnez le à lui. Il le...mérite plus que moi."


Et justement, derrière moi, j'entendis au milieu du brouhaha la voix d'Akihito qui avait arrêté de hurler. Visiblement, pendant que j'essayais de... "reprendre mes esprits", les autres (surement Yliria) c'étaient attelé au fait de soigner ses jambes. Tant mieux, il ne méritait pas ça. Personne ne méritait de bruler comme ça! Personne!

"Drac, dès que je peux... remarcher, je te fait l'écorce."

Sauf moi.

ça... ça c'était le genre de réaction auquel je m'attendais. Une réaction normale. De la colère. M'en vouloir pour ce que j'avais fait. Il avait raison d'm'en vouloir. J'avais été trop loin. Je m'étais laissé bouffé par... ces horribles pensées. Pas ces horribles désirs. J'avais... honte. Honte de moi. Honte de ce que j'étais. Akihito avait raison de vouloir m'écorcer. Il avait raison. Il avait raison. J'étais le problème.


" Tu ne fera rien du tout, tu vas rester sage et si tu oses menaces Dracaena devant moi je te perfore, est-ce que c'est bien clair dans ta petite tête ? "


Je laissai presque tomber la branche que je m'étais arraché en entendant la voix de Silmeria. Elle... venait de me défendre. Agressivement. Je... Pourquoi? Je ne... comprenais pas. Elle n'avais pas de raison de faire ça. Est ce qu'elle se sentait coupable de la façon dont les choses avaient tournée? Non, elle semblait vraiment... énervée que l'on s'en prenne à moi.
Je... ne saisissais pas. Peut être... peut être qu'elle aussi, elle savait que les choses et les gens étaient toujours plus compliqués que prévu? Peut être qu'elle... se demandait... si j'avais mes raisons... d'avoir fait ça? D'être comme ça?


... Peut être. Peut être.
Après tout, je me demandais les raisons qu'elle avait eu d'interrompre l'illusion des deux autres. Mais je refusais de croire que c'était juste pour nous pourrir. Les gens avaient toujours des raisons. Je le savais très bien. J'étais comme ça.
Tout... n'étais peut être pas... de ma faute.
Tout... n'était peut être pas sans raison.
Peut être...
Peut être que... cette fois ci... des gens seraient prêt à m'écouter. Pas me pardonner... Mais au moins... me comprendre?


"Ferme ton claque-merde, Silmeria."

Ou... Pas. Yliria venait d'exploser. Je reconnaissais ce ton. Elle avait prise sa décision. Elle avait son fautif. Elle avait son avis. Elle avait ses œillères. Et... peut être était elle dans le vraie. Mais... Comme les autres fois, elle n'allait pas demander, elle allait juger, immédiatement.
Elle aussi avait ses raisons. Elle aussi...
Et tandis qu'elle et Silmeria commencèrent à se disputer, je pris la parole, répondant à Akihito, et le regardant fixement. Hallucination de mon passé ou pas, je devais le regarder. Je devais voir l'homme que j'avais brulé. Je devais accepter le résultat de mes actions, qu'il me plaise ou pas.

J'étais Dracaena Paletuv. Je ne me laissais pas découragé par quoi que ce soit, mais je ne fuyais pas mes erreurs.


"Khé...hé...hé... Vous voyez... LA, c'est total'ment légitime.
Et z'inquiétez pas m'dame Silméria...Hrist? M'dame. ça m'touche que vous m'défendiez, mais Aki...m'sieur Akihito a raison d'm'en vouloir. J'suis un grand oudio, j'sais assumer les conséquences d'mes erreurs. "



Je fis une courbette au vieux barbu, avant d'aller m'asseoir à coté d'Akihito, les bras écarté.

"Pas b'soin d'se battre les gens. J'ai meeeerdé. Passez vos nerfs sur moi, allons y! Mon corps n'est que la toile des conséquences de mes actes, à votre tour d'y mettre votre marque. Vous aussi m'sieur Sans-visage, si vous voulez vengez la manipulation d'vot frère titan, allez y. J'ai eu... bien trop avec cette expérience, faut qu'je paie l'adition, kéhéhé...héhé...hé....!"



Oui, oui, j'étais un canevas! Un tableau, une sculpture, une fresque à l'effigie de mes mauvaises actions. Tant d'oudios avaient déjà posé leurs marques vengeresses sur moi. Tant d'êtres de chair avaient fait de même. Oui... oui... pour toutes mes erreurs, pour tout mes crimes, j'avais été frappé, cassé, coupé, brulé. Oui, oui, je regardai certaines zones de mes bras et de mes jambes, me rappelant pertinemment que ça n'était pas les feux de forêt, mais d'autres oudios qui m'avaient laissé celle la. Je ne l'avais pas toujours mérité, mais la, c'était le cas. Je ne faisais que recevoir la monnaie de ma pièce!

Qu'ils y aillent! Qu'ils m'impressionnent! Que ce souvenir reste lui aussi à jamais gravé sur mon corps et dans ma mémoire! Qu'il devienne un éternel rappel que je ne dois pas dépasser certaines limites, qu'il fasse de m "J''entends pas vraiment ce qui se passe, mais ma menace était... Métaphorique, Drac. Les scalps de bois m'intéressent... pas trop. Même si je t'en collerai une... pour la forme."

.........................................................

Nan mais mince quoi. Il venait de pourrir tout mon effet. Et mon beau discours dans tout ça? Et ma résolution? Bon sang d'bonne sève, ils sont relou ces êtres de chairs et leur métaphores débiles la! Et a pas vouloir se venger par des punitions physiques et tout. On peut plus faire son martyr tranquille avec eux, s'pas possible ça...

Je... ne comprenais de nouveau plus. Il... ne voulait pas vraiment m'écorcer? Mais... il avait toutes les raisons de le faire! A sa place, JE l'aurais dépecé, lui. Alors... pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?

Pourquoi est ce que je vois plus de compassion et de gentillesse auprès de ces gens, de chair et de sang, que je connais à peine, que de la part des miens, de bois et de sèves, qui m'ont fait vivre supplice sur supplice pour des actions moins grave?!

Différence culturelle? Sagesse des espèces éphémères?

Non... Non, peut être que le monde était devenu fou? Au fond... je le préférais, ce monde la.

Quelle... quelle ironie quand même...

J'aurais croisé plus de gens sensé chez les cerveaux irrigués par le sang dont on m'a toujours dit de me méfier... J'avais donc bien raison: le vécu d'une personne était le plus important, pas le reste. Comprendre les autres c'était le point principal. J'avais... raison de vouloir autant aider.
Et pourtant, l'ironie, elle, décidait de ne pas s'arrêter la, et de façon presque cruelle, alors qu'intérieurement, je souriais de ces petits gestes positifs que j'avais reçu, autour de moi, tout implosait: le Sans-visage, après avoir annoncer la mort de Simaya, s'en alla, agacé par la mauvaise ambiance. Silmeria et Yliria reprirent leur dispute de plus belle, et se préparaient à en venir aux mains. Mathis était visiblement mort, et son âme possédait actuellement sa chatte. Jorus et Akihito ne semblaient pas savoir quoi dire et faire. Maïssa se terrait dans un coin, silencieuse, interdite, peut être dévorée par la honte d'avoir refermé le portail. Visselion essayait de calmer le jeu, sans succès.

Ce groupe, ayant peu de cohésion, et branlant de toute part, volait en éclat.

Et moi, j'étais la... presque à sourire, parce que pour une fois dans ma vie, j'avais l'impression que j'avais le droit de faire des erreurs.

Kéhéhé... ils avaient raisons... qu'est ce qui n'allait pas bien chez moi? Kéhéhéhéhéhé.
Je revoyais les engueulades, les disputes, les cris qui m'avaient été destiné dans le passé. Accusations et doigts pointé, pierres jetées au visage, insultes et moqueries. Et... j'avais envie de rire. C'était... juste cocasse comme situation.



Après tout cet épuisement mental... Je me sentais... bien. Comme une fleur au milieu d'un champ de bataille. La guerre faisait rage autour de moi, mais j'étais la, heureuse d'avoir eu un peu de pluie, et un sol plein de minéraux.

Cet espèce de pause dans le chaos qu'était ma vie était agréable. J'aurais voulu en profiter longtemps, bien plus longtemps. Mais... tout ça me rappelait que d'autres que moi avait aussi besoin d'une pause du genre, et que la plupart ne pouvait pas se le permettre.

« Nous n’aurions jamais dû vous faire confiance… »

Hé... La preuve. Ils avaient besoin d'aide. De mon aide. Non... Non, ils n'en avaient pas "besoin". Qui était-je pour prétendre que quiconque avait besoin de moi? C'était les dieux qui se pensaient indispensable. Et je valais mieux que ça.
Non, ils n'avaient pas besoin de moi. Mais j'allais quand même les aider? Pourquoi? Pourquoi pourquoi pourquoi? Quelles étaient mes raisons?

...Honnêtement... A t'on besoin d'une raison pour aider quelqu'un?



Je me redressai lentement, arrêtant enfin de me frotter les brûlures. Tout d'abord, je me dirigeai vers le vieux barbu.

"...Z'êtes un mec cool! Vraiment, c'est rare les gens qui font d'telle chose pour les autres. Vous proposez un tas d'truc aux autres, mais vous, vous voulez pas quel'quchose? Ca m'f'rait plaisir d'vous faire plaisir!"


Pour ces quelques instants de paix qu'il m'avait offert, cet homme méritait le monde. J'étais, hélas, tombé à cours de monde à offrir, je me rabattit donc sur la seconde chose qui avait le plus de sens pour moi. Une dernière fois (je l'espérais) pour la journée, je me cassai une branche. Une belle, pas trop brûlée, et je la tendis au vieil homme.

"Pour un oudio, s't'un symbole de gratitude. J'ai hélas pas plus à vous donner... Sauf si mon ar'mure ou ma lance vous intéresse.
Mais avant ça, si vous voulez bien m'excuser... Un tout p'tit truc à régler avant..."



Il prit la branche avec un grand sourire, et la rangea précieusement. Peut être qu'il la jetterais quand je ne regarderais pas. Ou qu'il ferais du feu avec. Mais, au fond, j'espérais que sa réaction était sincère: si mon petit être avait pu lui faire plaisir, alors c'était, dans l'ordre des choses et des lois de l'univers, une grande victoire pour moi.

Puis, je me tournai vers le plus gros du problème. Yliria et Silmeria. Elles étaient à la gorge l'une de l'autre. Et je n'étais ptet pas le plus légitime pour leur faire la moindre remarque... Mais j'allais clairement pas m'en priver.


"PAR LES FESSES DE FEARADHACH, TOUTES LES DEUX ARRÊTEZ! TAPEZ VOUS D'SSUS TOUT D'SUITE, DONNEZ VOUS UNE DATE POUR REGLER CA UN AUT' JOUR, OU PRENNEZ LE TEMPS D'REELLEMENT EN DISCUTER POUR VOUS COMPRENDRE, MAIS PITIE, ARRÊTEZ D'TOURNER AUTOUR DU POT ET FINISSEZ EN MAINT'NANT!!!

On est dans une, passez moi l'expression, "SACREE MERDE"! On a perdu des alliés, on a des morts sur l'dos, des titans qui nous font la tronche, et l'Sans-visage qui c'est cassé par s'qu'il en a par dessus la non-tête de nous.

Donc, on va la faire en courte: M'dame Silmeria, vot' interférence, la pour l'illusion, z'aviez une bonne raison ou pas?
Maïssa, même question? C'était d'la panique ou y avait un vrai plan, pour l'mot d'passe?
Comme ça on règle la question, et surtout, on passe à la suite!

Ceux qui veulent rester, restez. Ceux qui veulent s'barrer, barrez vous. Et ceux qui veulent casser la gueule d'une aut' personne, allez faire ça plus loin ,et vite s'il vous plait.

La, l'heure est plus aux blabla et pointage de doigt, l'heure est aux actions! "




Maïssa ne m'avais rien répondue, par mot ou par geste. Je... devrais essayer de communiquer un peu avec elle après. Elle avait ptet juste besoin de temps. En attendant, je m'approchai de la pauvre magicienne dont je ne retenais pas le nom. Elle aussi elle en avait lourd sur la patate. J'avais pas les mots pour la réconforter. Mais au moins, j'pouvais lui proposer des solutions.

"Z'avez ptet raison. C'était sur'ment une erreur d'nous faire confiance. Vous s'rez pas la première à m'avoir sortie ça. Mais hélas, on est le seul semblant d'aide que vous avez. Si vous voulez vous en arrêter la, j'comprends. Trouvez un coin tranquille pour vous planquer d'Brythagon et d'ses conséquences, et allez panser vos plaies. Planquez vous sur Yuimen si possible. Ça vous don'ra du temps. J'connais une forêt sympa.
Si vous voulez vous venger, pas d'soucis, vous s'rez pas la pr'mière non plus. J'vous demand'rais juste de m'laisser finir de faire s'que j'peux faire pour aider s'monde.
En attendant qu'vous vous décidiez... »



Je me tournai à nouveau vers le vieux barbu.

« M'sieur, sans vouloir abuser d'vot' gentilesse, si vous avez quelque chose pour elle, qui pourrait soulager sa peine... J'vous revaudrais ça, j'vous l'promet.
Et enfin... »



Il me répondit hélas d'un non de la tête, et je n'insistai pas. Mon attention se dirigea vers le seul qui semblait lui aussi vouloir faire avancer les choses: m'sieur Visselion.


« M'sieur Visselion ! Les âmes des morts n'ont plus nul part où aller, donc celle du m'sieur qu'on a perdu flotte surement dans la plaine, et celle de Mathis est dans le p'tit chat.
Leurs corps ont... probab'lement cramé avec le magma qu'j'ai déversé partout. Oui, je sais, j'suis un monstre, tout ça tout ça, vous me f'rez payer ça après. L'plus important, c'est : vu à quel point not' magie tord la réalité : on d'vrait essayer d'leur fabriquer d'nouveaux corps. D'recréer les anciens.
On a possédé des fichus divinités, on m'fra pas croire qu'on peut pas faire r'pousser un peu d'chair et d'sang. Voir, si m'sieur barbu peut les ram'ner d'un coup de sifflet... »




Je claquai des mains, avant de reprendre.


« Donc, j'propose de faire ça : on recrée des corps pour nos deux défunts, et on essaie d'les recoller d'dans. Après ça, on voit s'qu'on fait ici pour remettre la situation en place. Ceux qui veulent aider, ram'nez vous, les autres, allez vous entretuer plus loin, et si c'est moi la cible, prenez un ticket ! »



Sans plus attendre, je me mis à visualiser le corps de Mathis: Grand, blond, séduisant. Akihito ne perdit pas de temps et proposa de se joindre à nous, conseillant même de visualiser Mathis précisément avant qu'il ne prenne le portail. Bonne idée.
Silmeria, elle, entendit ce que j'essayais de faire comprendre, et décida de mettre sa rixe avec Yliria de coté, se plaçant à coté de moi et commençant elle aussi à se concentrer.

La métissée, elle... n'eu pas la réaction que j'espérais.
Yliria décida de choisir l'option de s'en aller.

Définitivement.

Akihito, lui, s'empressa de lui courir après, d'essayer de la convaincre de se calmer, de rester, mais rien n'y faisait: sa décision était prise. Visiblement, c'était Silmeria ou elle, et vu qu'on ne venait pas de mettre la tête de l'elfe sur une pique...

Kerf...


C'était... décevant. Triste. Un peu ironique aussi de voir Akihito, à qui j'avais tant reproché d'abandonner si vite, d'essayer de persuader quelqu'un d'autre de ne pas abandonner.
Etait-je d'accord avec Yliria? Pas du tout. Je l'aurais peut être été un minimum si elle avait laissé Silmeria s'expliquer, donner ses raisons ou autre, mais... Non. Elle c'était fait son avis.

Soit, mais est ce que je comprenais Yliria? Oui, parfaitement. Elle n'en avait pas marre de notre "quête". Elle en avait marre de nous. Du Sans-visage qui n'était pas clair, d'Akihito qui prenait trop de gant, de Jorus qui semblait indécis, et surtout, de Silmeria, qui n'en faisait qu'à sa tête. Une fois encore, n'en faire qu'à sa tête n'était pas forcément une mauvaise chose, ce qui importait, c'était les actions qui en découlaient. Mais les résultats obtenus par Silmeria n'avaient pas été bon. Plusieurs fois.

Moi? J'avais la patience et l'expérience nécessaire pour savoir que Silmeria valait bien plus que ça. Que si elle voulait réellement nous pourrir ou nous tuer, elle avait les moyens de le faire depuis longtemps. Et que si elle voulait nous torturer, elle n'employait clairement pas les bonnes méthodes. Non, la femme pâle semblait surtout vouloir... s'amuser.

Et j'étais le moins bien placer pour blâmer quelqu'un qui laissait ce genre d'instinct prendre le dessus.

S'amuser, satisfaire sa curiosité, même combat: l'important c'était le résultat.

Pour Yliria, il y avait eu trop d'erreur.
Pour moi, Silmeria n'avait pas encore dépassée les limites.

Qui avait tort, qui avait raison? Ca, seul l'avenir pourra nous le dire.


Tout cela était juste... dommage. J'espérais juste qu'Yliria avait conscience que sa décision de nous laisser, et de ne pas participer à la "résurrection" de Mathis (et de l'autre la), serait interprété par certain comme tout aussi problématique, voir bien plus, que les actions "illogiques" de Silmeria.

...Un beau gâchis tout ça. Et hélas, je n'avais pas le temps d'essayer d'y faire quelque chose, il y avait plus urgent sur le moment.


"Je ne souhaite pas arrêter le combat. Ni éloigner vos dons de la scène : ils sont essentiels. Mais il vous faut rigueur, réflexion et organisation. Trois choses dont vous semblez actuellement cruellement manquer. Malgré les vaines tentatives de certains. Trouvez-vous un chef. Un guide, un meneur qui tranchera les décisions. Et un être de ce monde, si possible, que vous sachiez à quoi vous avez à faire. Ou Xël, qui a décidé de faire bande à part, et je commence à comprendre pourquoi."

Ah... zut de flute... J'l'avais oublié, elle... La fanatique. Pourquoi ça n'me surprenait pas qu'elle nous propose d'avoir un chef. Un "guide". Pffff. Typique de ces gens la. Incapable de faire les choses s'ils n'ont pas un grand patron pour les diriger. Inutiles et incompétents...

Du coté des gens qui en valaient le coup, Visselion, lui, répondit à mes précédente remarque.


"Votre magie peut tout. Ou beaucoup, en tout cas. Si l'âme de votre ami est dans ce chat et qu'il maîtrise ce procédé de passation, recréer son corps permettra sa survie. Pour l'autre... il faudrait reconstruire son corps, invoquer son âme et la replacer dans son être. Un tout autre défi. Quoique vous décidiez, je suis là pour résorber les pires effets de vos magies."



Peut être parce que c'était l'un des seuls à vraiment avoir fait bouger les choses jusqu'à présent, ou nous avoir soutenu efficacement, sans rien demander en retour, mais les gens se mirent tous à voter pour Visselion en temps que chef. Ce qui... n'était pas trop de mon gout.
Je l'aimais bien le Visselion, hein, soyons d'accord: il était intéressant, intelligents, curieux, et assez séduisant. MAIS... Il me fallait plus que de l'intellect et de la sensualité pour choisir un chef. Et encore, c'est si on avait VRAIMENT besoin d'un chef. J'étais de ceux qui pensait que les rois, patron et autre figures d'autorités apportaient plus de problème qu'autre chose. Mais bon, mon coté anarchiste n'influençait que très peu ce que j'en pensais sur le coup: ça n'était surtout pas le moment de faire ça!

On avait deux corps à recréer de zéro! Plus on tardait, et plus les pauvres Mathis et Machintruc "vivait" un calvaire. Et le Sans-visage n'était plus la pour recoller les âmes dans les corps, donc on allait devoir se débrouiller (j'avais envisagé de le contacter via la bague, mais quelque chose me disait que l'appeler pour lui demander encore un service ça allait mal finir).

Je décidai de répondre (à contrecoeur) à l'autre fanatique en premier, histoire de lui donner mon avis sur la question de chef. J'eu du mal à ne pas laisser s'échapper mon agacement en m'adressant à elle.


"...Z'êtes pragmatique. J'vous accorde ça.
...Mais les histoires de chef, pour moi, ça attendra. On a plus important à faire la tout d'suite."



"Évidemment que ce n'est pas le plus urgent. Tout comme s'entredechirer devant toutes ces urgences."

Bon sang d'bonne sève, que j'avais envie de la claquer. Afin de ne pas perdre patience, je dirigeai mon attention plutôt sur Visselion:

"La difficulté d'la tache ne la rend qu'plus intéressante. Mais, commençons par m'sieur Mathis donc. Et merci d'vot' aide."


Puis, à tous les autres:

"Bon, on suit s'qu'à dit m'sieur Akihito. On visualise tous m'sieur Mathis AVANT son passage du portail, tout l'attirail compris. On se concentre sur ram'ner son corps sans âme dedans, comme une poupée d'chair. Comme nous après not' mort!
M'sieur ak....Ak....Akihito! Vous v'nez participer ou pas? Si oui... Alors commençons!"




Je me mis à lever le bras, prêt à donner mon signal. Malheureusement, avec pas mal de surprise, beaucoup de déception, et une pointe d'agacement, je me rendis compte que seul Silmeria et Visselion avaient réellement répondu à l'appel. Maissa et l'autre fanatique s'étaient un peu éloignées pour ne pas gêner, Jorus semblait plus intéressé par un objet que lui avais donné le barbu, et Akihito avait toute son attention centré sur Yliria.

...

Vous voyez, c'était ce genre de chose que je trouvais frustrante: pour toutes les mauvaises remarques que je m'étais prise, j'avais vraiment l'impression de toujours être la quand il fallait mettre les mains dans la gadoue, tandis que ceux qui me critiquaient, eux... n'étaient pas la...


Kerf... ça n'valais pas l'coup de s'énerver ou de relever. Si ce groupe éclatait, alors autant s'entrainer à agir en nombre réduit dès maint'nant.

........

Ou pas.
Non... C'était pas mon genre de laisser tomber. Ni de m'ret'nir de faire des remarques aux autres quand nécessaires!


"....J'imagine que ça veut dire non? Y aura qu'm'dame Silmeria, m'sieur Visselion et moi?"



Visselion visiblement prit ma réaction à coeur, et il s'en allait secouer les puces aux absents.

"Ça suffit. Quoique vous fassiez, un de vos compagnons a besoin de vous et vous allez l'aider. On lance le sort maintenant : imaginez Mathis tel qu'il était avant le portail et convoquez le ici. Tous ensemble. Il n'est plus le temps de tergiverser."

Ce brave homme. Définit'vment, je l'appréciais.

Et en parlant de brave homme que j'appréciais... Je m'adressai une dernière fois au vieux barbu, repensant à tout ce qui c'était passé. Quelque chose me disais que si je n'lui parlais pas maintenant... je n'en aurais plus l'occasion avant longtemps.


"M'sieur... Je n'connais même pas vot' nom au final. J'en suis désolé. En tout cas, merci encore pour tout s'que vous avez fait pour nous. Et pour s'que vous avez fait pour moi en particulier. Les ptites actions ont parfois les conséquences les plus grandes, un... vieil ami oudio conifère disait souvent ça.
Vu... not' situation, si vous avez quelque chose pour résister au feu... ou qu'vous avez toujours ce baume dont vous m'parlier plus tôt, et qu'vous êtes toujours prêt à me le donner, j'vais le prendre. Ce n'étais pas poli d'ma part de refuser un cadeau, et je tiens à respecter la politesse."



Je fis mon plus sincère sourire au vieil homme, étrangement persuadé, au fond de moi, qu'il le comprendrait.
Une fois cette petite interaction terminé, je m'adressai de nouveaux aux autres, Jorus et Akihito c'étant enfin décidé à nous rejoindre. Revisualisant une dernière fois le corps de Mathis avant qu'il ne prenne le portail, je déclarai:


"M'sieur dame, prêt à ram'ner l'corps de m'sieur Mathis? C'EST PARTI!"



J'abattis mon bras, et lançai le sort, concentrant toute mon attention, mes pensées et mes désirs sur ce seul but: ramener le corps de Mathis, en parfait état et prêt à accueillir son âme!



[Utilisation d'un bon "L'émotif"]
[Utilisation de 15 points de jeu de mot.]

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Cromax
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Cromax » sam. 13 janv. 2024 14:30

Cauchemar en Aliaénon : Cratère de l'apocalypse – Le Retour des Titans V





Le Vieillard glissa quelque chose dans la pogne boisée de Drac, lui soufflant :

« A verser sur les brûlures… »

Le sortilège commun aux quatre aventuriers prêts à aider Mathis à retrouver son corps se lança. Tout se passa bien, dans un premier temps. Puis, Silmeria sentit une puissance énorme l’emporter, faire battre à cœur perdu la magie en elle. Elle perdit totalement le contrôle. La magie invoqua non pas un, mais deux corps. Celui de Mathis, mais également celui d’Arthès. Mais pas séparément. Ils étaient invoqués telle une chimère horrible, siamois imbriqués l’un dans l’autre, être définitivement destiné à la souffrance et au handicap : deux paires de bras m al placés, deux têtes, dont l’une au centre d’un torse tordu et disproportionné, deux paires de jambes qui s’entre-mélangeaient. Ils étaient en train de créer un monstre.

C’était sans compter sur l’intervention de Visselion, qui de sa magie de la Lande, brume verdâtre entourant le corps en duo, parvint à séparer les deux êtres en formation. Ainsi se retrouvèrent bientôt au sol deux êtres inanimés : Mathis et Arthès, d’apparence indemnes mais inconscients. Vides de toute âme. Glanaë se précipita sur son amant, tentant de voir si elle sentait le moindre pouls. En vain. Elle s’effondra en pleurs sur son torse.

Zaria et Maïssa observaient la scène avec un mélange de curiosité et d’horreur. Visselion, lui, essoufflé, lança avec un sourire :

« Encore… Pfouuu. Encore une superbe réussite. »

Il était visiblement affligé par son sort, mais visiblement heureux.

Dans la salle dédiée au Sans-Visage, le vieillard barbu avait, lui, disparu sans laisser de trace.





[HJ : Mathis, je te laisse librement réintégrer ton corps. Discussion ouverte sur Discord. Tours classiques.]






[XP :
Mathis : 0,5 (Assiste à la conversation)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Akihito : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Yliria : 0,5 (discussion)
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Dracaena : 0,5 (discussion), 0,5 (sort) X2 (bon de l’émotif) = 2XP !]




[Bons :
Mathis : Le Ponctuel, L’émotif.
Jorus ; Le Ponctuel, L’émotif.
Akihito : L’émotif.
Yliria : L’émotif.
Dracaena : L’émotif.]

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Jorus Kayne
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Jorus Kayne » ven. 19 janv. 2024 22:36

Notre magie œuvre de concert, comme nous devrions le faire pour parvenir à défaire le Dragon Noir. A l’image des caractères et des personnalités qui peuvent prendre plus d’espace, notre magie peut également déborder individuellement. C’est ce qui arrive à Silméria, dont l’afflux de puissant nécessite d’être contrôlé. Le corps de Mathis arrive jusqu’à nous, mais pas seul. Celui d’Arthès est également présent et forme ce que je voulais faire devant la pyramide dans la Savane Tanathéenne, une créature difforme composée de plusieurs individus en un seul corps. Heureusement, l’intervention de Vissélion permet de transformer cette vision horrible en une chance, car en modelant la magie, il permet de séparer les deux corps, faisant apparaître distinctement et séparément les corps de Mathis et Arthès, au prix cependant d’une intense fatigue.

Tandis que le vieux barbu a complètement disparu, le corps de Mathis reprend vie après que le chat se soit approché de lui. Remerciant le groupe, il dépose une plume sur le corps d’Arthès, prétendant que celle-ci peut le ramener à la vie.

(Hein ? De quoi ?)

(Jorus enlève la plume maintenant ou on ne pourra pas ressusciter Simaya avec !)

Cherchant à empêcher la résurrection, je me précipite sur le corps pour prendre la plume avant qu’elle n’agisse.

"Non attendez !" Dis-je sans quoi faire ensuite.

(Un objet aussi puissant ne permet pas de ramener les êtres à l’infini. Si c’est vraiment là son pouvoir, la plume pourrait disparaître après avoir fait son office !)

"Cette...plume...peut vraiment ramener un mort à la vie ?" Fais-je en regardant Mathis, avant de regarder dans le vide. Mes yeux vont et viennent dans tous les sens, aux rythmes de mes pensées.

(Crois-tu que l’on puisse utiliser notre magie dessus ?)

(Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible ! Cette magie n’a de limites que votre imagination, tu l’avais déjà compris. Reste à savoir quoi faire !)

(J’ai déjà renforcé mes capacités, on pourrait faire de même pour cette plume afin qu’elle ressuscite plus d’êtres ?)

(Cela pourrait aussi être capable de ressusciter des êtres plus puissants comme les Titans, qui n’auraient pas bénéficié du pouvoir original. Mais rien ne garantit qu’on ramène plus de monde d’entre les morts !)

(Alors, il nous faut plus de plumes ! Il faut…il faut les dupliquer !)

"Si comme je le crains cette plume est à utilisation unique, on peut essayer d'utiliser notre magie pour la dupliquer ! Non ?"

Tandis que la tentative de ressusciter quelqu’un avec une simple plume commence à être débattu, Mathis reprend le précieux bien de mes mains, confirmant son usage. Il précise à l’attention de Zaria qu’il s’agit d’une plume provenant d’un Phénix, un oiseau capable de renaître de ses cendres et dont les plumes sont en mesure de ramener les êtres défunts il y a peu. Cette dernière déclaration enlève un peu d’espoir de pouvoir l’utiliser sur Simaya, morte on ne sait quand. Il explique où il l’a retrouvé avant de me parler directement.

"Cette plume est déjà magique, je ne pense pas qu'il soit possible d'user de magie pour la faire fructifier... Nombre de gens ont dû tenter le coup... Elle m'appartient et j'ai décidé de l'offrir à Arthès. Arthès et Glanae sont mes amis et je veux leur offrir ce cadeau. Après toutes les souffrances qu'ils ont enduré, c'est la moindre des choses... Je vais retenter un autre essai. Peut-être qu'elle n'a pas été déposé assez longtemps pour faire effet. "

(Qu’importe si elle ne peut ramener Simaya, autant qu’il l’utilise sur Arthès !)

(Mon Jojo, tu as entendu ses propos ?)

(A savoir ?)

(Que nombre de gens ont dû tenter le coup. Cette possibilité énoncée comme un fait avéré ça ne te rappelle rien concernant les âmes libres de la Savane Tanathéenne ?)

(Tu veux dire comme lorsqu’il prétendait que les âmes des enfants seraient trop pures pour être atteintes ?)

(Exactement ! Il n’en sait fichtrement rien et quand bien-même cela aurait été le cas, il manque quelque chose de puissant aux mages et érudits de Yuimen !)

(Notre magie !)


(Tout à fait !)

Je repose mon regard sur le blondinet, en particulier sa façon qu’il a de protéger la plume, au mépris de toute considération sur ce qui est possible de faire. Quand bien-même il s’agit d’une chose qui lui appartient, l’absence de débat sur l’utilisation supprime toute chance pour Simaya. Il m’a clairement avoué s’en vouloir de notre mort à tous, mais il faut croire que Simaya faire exception à la règle. Au final, c’est la seule qui aura succombé à ce maudit sort. C’est avec ces pensées que je réponds froidement.

"Des gens ont tenté le coup hein ? J’ignorais qu’il y avait sur Yuimen, des êtres avec des pouvoirs similaires à la magie que nous possédons ! Dommage qu’ils n’aient pas agi contre Oaxaca, ils auraient pu sauver de nombreuses vies à l’instar de Simaya !"

C’est alors qu’Akihoto gifle Silméria, avant de s’être emporté avec elle, lâchant ensuite le reste de son fiel.

"FERME LA, SILMERIA ! Commence déjà par te faire pardonner de nous avoir foutu dans la merde avant de faire quoi que ce soit ! Tu voulais de la discipline ?! Tu voulais des actions rapides ?! On t'en a donné mais t'as fait ce qui te chantais ! Alors j'en ai plus rien à foutre. Je me suis démené pour que tu restes dans ce groupe et convaincre les autres que t'étais pas une menace, mais j'ai été trop bon ! Trop bon, TROP CON ! Les menaces, c'est tout ce que tu sais faire. Tu comptais m'envoyer une autre de tes illusions, hein ?! C'est comme ça que tu marches ?! TU ME DOIS TA PUTAIN DE VIE ! ALORS SI TU VEUX LA JOUER HONORABLE ET REMBOURSER LA DETTE QUD TU ME DOIS, CASSE TOI DE LÀ !" Hurle-t-il.

(Ha ba il étant temps qu’il ouvre les yeux celui-là !)

(…)

(Tu ne vas rien dire ?)

(Non, il ne vaut mieux pas. Il a aussi une part de responsabilité vu la manière dont il l’a défendu sans cesse et faisant fi de mes remarques. Le Sans-Visage est parti et Yliria veut nous quitter. La tension est déjà assez forte pour ne pas en remettre une couche en plus. Mais oui, j’aurais à dire en effet.)

"Et venez pas me parler à MOI de "cohésion" avec cette folle à lier." Enchaîne-t-il au reste du groupe. "J'ai assez donné et été bien trop patient. Surtout quand parmi vous, il y a quelqu'un qui nous a sciemment coincé avec des titans fous furieux. Et qui a défaut de nous DIRE pourquoi elle a fait ça, pourra nous L'ÉCRIRE !"

(Hey doucement là ! Aller voir les Titans c’était le plan initial et on avait connaissance du risque qu’un tel attroupement pouvait attirer le Dragon Noir. Au final, l’intervention de Maïssa nous a forcé à agir et à empêcher le Dragon Noir d’est plus puissant encore ! Si elle n’avait pas agi, nous aurions été dans une situation particulièrement critique !)

Alors que Dracaéna souhaite également savoir ce qu’il en est des motivations de Silméria et Maïssa, je porte attention au corps d’Arthès qui ne réagit pas. Si la plume a effectivement les propriétés qu’on lui porte, elle n’agit pas sur Yuimen. Si Zaria fustige les emportements, Maïssa met directement un frein en s’exprimant, expliquant que c’était le plan initial avant que Silméria n’y porte gravement atteinte.

(Elle a raison, tout est de la faute de la régicide !)

(La régicide est responsable de cette situation !)

"Nous ne courrions aucun risque direct, et tout ça a périclité quand vous avez voulu prouver je ne sais quoi en faisant tous des appels inconsidérés à votre magie instable ! Vous avez totalement oublié que j'avais, seule, repoussé le Dragon à Messaliah. Vous avez oublié que le Sans-Visage était présent. Vous ne comptez que sur vous-mêmes, et cela sans même vous faire confiance entre vous. Cela vous mènera à la ruine. Mais c'est ce monde que vous emporterez avec vous, et ça je le refuse. Alors, à partir de maintenant, vous agirez de concert ENTRE VOUS et AVEC NOUS. Ou vous irez jouer aux apprentis sorciers dans votre coin. Un pouvoir tel que le vôtre n'est pas à prendre à la légère, et je sais de quoi je parle !"

(Nous devons agir tous ensemble !)

(Entre nous et avec eux !)

(Elle seule sait ce qu’implique un tel pouvoir !)

(Quelle voix merveilleuse !)

(Quelle divine présence !)

Alors que je porte mon regard sur la sublime Maïssa, une ombre apparaît dans le coin de mon champ de vision. Je n’aurais pas prêté d’autre attention que l’enivrante Maïssa, si l’ombre ne s’était centrée sur la coupable régicide. L’ombre prend forme et devient un être humain, vivant, proche émotionnellement de la fautive de notre plan. Sa manière d’être, de parler et les déclarations de Silméria plus tôt et le souvenir douloureux de pics sur mon corps me donnent une idée de l’identité de la nouvelle venue : la froide et dangereuse Hirst. Son apparition me pousse à protéger Maïssa de cette menace, en me plaçant en rempart face à la responsable, attendant que sa juste sentence soit donnée. En attendant d’être l’arme physique de mon unique, je me fais le rempart de sa morale, après qu’Akihito la passe comme responsable, elle qui est parvenue à repousser seule le Dragon Noir.

(Blasphème !)

"Dame Maïssa est parvenue à un tel prodige face au dragon, grâce à un contrôle sur le sable qu'elle seule a en ce monde et nous étions en plein désert. Nous ignorons si notre magie affecte ou non le Dragon Noir ou à quelle intensité. Jusque-là, nous nous sommes contenté de l'utiliser de nombreuses façons, mais nous n'avons encore pas usé tout notre potentiel directement sur lui et c'est sur ce point que nous devons nous concentrer à présent !" Dis-je, tandis que l’écho d’œuvrer ensemble résonne en moi comme un besoin vital. Raison pour laquelle je me tourne vers Vissélion, cherchant à trouver une solution pour le véritable objectif de Maïssa à la beauté éternelle. "La brume qu'il est capable de générer est particulièrement problématique. Que pensez-vous de sa nature avec le peu que vous avez vu ?"

Concentré sur sa divine présence qui se trouve derrière moi, j’en ignore tous ceux qui gravitent autour d’elle, si ce ne sont que les deux femmes à la culpabilité indéfendable. Celle qui a une vision claire des choses réplique à Akihito, que nous avons agi sans réfléchir et au milieu de la confusion, que dis-je, du chaos avant l’arrivée même du Dragon Noir, elle tâchait d’éviter l’odieux blasphème d’être écrasé sous un pied ou ensevelie sous la lave. Elle poursuit, nous enivrant encore de sa sublime voix, qu’elle n’a que repoussé le Dragon, comme l’on fait les nôtres lors de la rencontre dans la Lande Noire. Il nous faut être unis dans ce but afin de la vaincre.

Ses mots, sa voix, attisent mon être comme un brasier se transformant en une tempête de feu, consumant mon âme d’un puissant désir pour elle. Je ne peux plus ôter mes yeux de son corps et la présence de ceux dont j’ai encore conscience s’amenuise. Je m’approche d’elle avec le besoin de sentir sa peau sous mes mains, son odeur enivrant mes sens, de percevoir la chaleur de son corps au travers d’un simple enlacement et je sens au fond de moi, qu’il ne faudrait pas grand-chose pour avoir un désir irrépressible de la serrer si fort qu’elle ne fera plus qu’un avec mon être, unis pour l’éternité. Seul l’atroce demande d’Akihito me parvient, lui qui supplie qu’on enlève l’envoutement qu’elle a sur nous et je prie, de tout mon être, qu’elle n’en fasse rien et qu’elle nous abreuve encore et encore de toute son essence.

Hélas, enfer et damnation, celle pour qui toute mon existence se focalise, celle qui est au creux de mes bras, s’échappe de mon étreinte et sonnant le glas de cette si agréable présence, s’éloigne de moi, préférant s’exiler. Comble du sort qui s’acharne pour moi, un mur de sable apparaît, brisant mes rêves de la rejoindre et me laisse seul. Je ne suis plus Jorus, je suis un être de chair, une enveloppe mortelle où se mêlent et bataillent une passion dévorante pour elle et le supplice d’une âme tourmentée, incapable de comprendre ce que j’ai pu faire pour subir un tel châtiment.

Je m’approche au plus près d’elle, posant mes mains sur ce mur de sable qui me tient éloigné. Incapable de retenir mon chagrin, des larmes coulent le long de mes joues tandis qu’une profonde détresse me submerge. Encore une fois et ce souvenir de cette nuit à Messaliah, je ne peux qu’attendre que le temps ôte ce précieux charme qui m’étreint. Le moment arrivera où il ne fera plus effet et me laissera loin de cette chaleur qui embrase mon cœur à chaque mot qu’elle prononce. Chaque envoûtement me donne l’impression d’être complètement différent, comme si mes vraies émotions étaient figées dans une prison de glace. Sans lui j’éprouve une sensation de froid terrible maintenant que je connais cette passion dévorante. Mais je veux encore ressentir cela, je ne peux plus m’en passer. Je veux qu’elle use encore de son charme quitte à ne plus être qu’un simple serviteur à ses yeux. Ce charme attise mon être et autant qu’il me torture au plus profond de mon âme à présent, comme une musique mélancolique qui rappelle des souvenirs douloureux, mais dont ne peux se passe. Cette mélodie résonne en moi et se fraie un passage, alors que le sable s’effrite entre mes doigts et à mesure que je plaque mes mains contre lui, je la laisse sortir.


Tu es magnifique
Beauté incarnée parmi nous nous autre
Tu es mon unique
Et rempli les existences qui sont les nôtres
Avant toi j’étais persuadé me pensant être comblé
Mais je n’étais qu’un enfant triste et apeuré
J’ignorais tout de mes angoisses
Perdue dans une prison de glace
Mon âme s’est libérée par ta grâce

Car tu as au son de ta voix
Oté ce triste et terrible froid en moi
Libéré de ces chaînes je fais un choix
Car je ne veux la nier
Je ne peux m’en passer
Et désire m’enivrer
De cette passion dévorante pour toi
Je choisis désormais
D’être ton serviteur à jamais

Tu as dressé une barrière
Un mur qui m’impose d’être en arrière
Une paroi de sable
M’infligeant une douleur ineffaçable
Je voudrais tant mélanger et unir ensemble nos destins
Tel ce sable en grain
Ils s’effritent et glissent entre mes mains
Je ressens une telle détresse
A toi ma déesse
Je te hurle et chante mon ivresse

Car tu as au son de ta voix
Oté ce triste et terrible froid en moi
Libéré de ces chaînes je fais un choix
Car je ne veux la nier
Je ne peux m’en passer
Et désire m’enivrer
De cette passion dévorante pour toi

Oui tu as au son de ta voix
Oté ce triste et terrible froid en moi
Libéré de ces chaînes je fais un choix
Car je ne veux la nier
Je ne peux m’en passer
Et désire m’enivrer
De cette passion dévorante pour toi

Je choisis désormais
D’être ton serviteur à jamais

Car tu as au son de ta voix
Oté ce triste et terrible froid en moi
Libéré de ces chaînes je fais un choix
Car je ne veux la nier
Je ne peux m’en passer
Et désire m’enivrer
De cette passion dévorante pour toi

Oui tu as au son de ta voix
Oté ce triste et terrible froid en moi
Libéré de ces chaînes je fais un choix
Car je ne veux la nier
Je ne peux m’en passer
Et désire m’enivrer
De cette passion dévorante pour toi

Je choisis désormais
Je choisis désormais
D’être ton serviteur à jamais

Je choisis désormais
Je choisis désormais
D’être ton serviteur à jamais


Puis je reste muet, près du mur, au plus près de celle qui hante mon esprit. Je prends cependant le temps d'installer mes affaires pour et use du pouvoir de la broche pour éloigner la fraîcheur du lieu. Plus à mon aise, je passe le reste de mon temps, lové contre le mur à songer encore et encore à cette divine présence qui hante mon esprit, au point où je n'ai pas besoin de mon nouvel artéfact pour la voir.
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Akihito
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Akihito » ven. 19 janv. 2024 23:43

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

59 : Amour et haine.

Une nouvelle fois, quelqu'un avait vu sa magie lui échapper. Akihito ignorait qui cela pouvait être, hormis que ce n'était probablement pas lui. En tout cas, il en résulta une chimère atrocement difforme, mélange cauchemardesque de ce qui avait été vaguement Mathis et Arthès. Heureusement, une nouvelle fois, ce fut Visselion qui sauva la mise : la brume verdâtre typique de sa magie s'éleva depuis le sol et enveloppa rapidement la créature siamoise et la cacha à la vue de tous. Puis, un instant plus tard, elle se dissipa pour révéler les corps inertes et sans vie des deux personnes qui avaient constitué la chimère. Visselion accusa le contrecoup, mais semblait content tout de même de la réussite de la magie.

« Merci Dracouille, on s'en est plutôt bien tiré grâce à vous aussi Visselion. »

L’insupportable voix amusée de Silmeria retentit alors. Tout était une blague, pour elle. Un jeu, où elle n’était soumise à aucune contrainte et tant pis si les autres en payait le prix avec elle. Il s’était forcé jusqu’à présent à la supporter, mais il n’avait plus l’envie de faire d’effort. Alors quand elle vint se poster à côté de lui…

« Tu as bien fait de nous aider, Akichou. Comment vont tes papattes ?

- A ton putain d'avis, Silmeria. »

La réplique était partie toute seule. Comment osait-elle lui donner des leçons sur le bienfondé de la coopération, quand elle avait tout fait capoter ?

(Calme toi, Aki… Calme… Toi…)

Retenant à grande peine la salve d’insultes qu’il aurait gracieusement ajoutée, il se tourna vers Visselion. Il essaya d’être moins agressif, l’archi-sorcier n’ayant rien à voir avec la raison de sa colère. Mais il entendit bien que sa voix était quand même moins amicale qu’il ne l’aurait souhaité.

« Vous vous sentez de nous assurer sur un deuxième sort pour faire revenir l'âme d'Arthes dans son corps ? »

Il aurait pu -il aurait dû- le remercier pour ce qu’il avait déjà fait : c’est lorsque Dracaena le fit qu’il se rappela cette règle des plus élémentaires. Il pensait d’ailleurs qu’il avait besoin de repos après son intervention. L’enchanteur n’était évidemment pas contre, mais préférai entendre de la part du principal concerné s’il était ou non fatigué. Le chat de Mathis s’approcha quant à lui de son propriétaire inerte, et au simple contact ce dernier se releva comme si de rien n’était.

(Il avait vraiment mis son âme dans son chat ?) pensa un Akihito honnêtement surpris, avant d’acquiescer quand le Kendran les remercia tous. Enfin quelqu’un qui savait montrer un peu de gratitude. Puis il sortit une plume rouge et or, magnifique, de sa besace, avant de la poser sur le front d’Arthès.

« Cette plume de phenix devrait le ramener à la vie. »

Les yeux de l’enchanteur s’écarquillèrent à cette information. Le phénix faisait partie de ces créatures mythologiques dont on parlait parfois, dans les livres ou les contes oraux. Un oiseau vermillon légendaire, au plumage de feu, qui pouvait renaître de ses cendres à volonté. Comment Mathis avait pu se retrouver en possession d’un tel objet ? Même en prenant en compte les capacités fabuleuse de la créature, une simple plume pouvait-elle ramener quelqu’un à la vie ?
… Visiblement, non. Car autour d’un échange sur l’envie de Jorus de dupliquer à l’aide de la magie cet objet aussi utile que précieux et les réprimande sur l’état de Visselion par l’Oudio, la plume n’eut aucun effet. Ou aucun visible, s’il en était. Zaria commenta, sceptique :

« Vous pensiez vraiment déjouer la mort avec une simple plume ? »

Une remarque très cynique, mais qu’Akihito ne pouvait pas réfuter. Il n’était pas sûr lui non plus de la capacité de la plume, au contraire de Mathis qui expliqua à la sorcière dubitative sa provenance. Peut-être que s’il l’étudiait, il pourrait…

« Attention à ton vocabulaire, Akichou,ne te comporte pas comme un Shaakt. »

Un voile rouge tomba instantanément sur les yeux de l’Ynorien qui fit volte-face pour regarder l’Hinïonne. Elle le pointait. D’un geste qu’il avait déjà vu, juste avant de subir son horrible illusion. Une menace qui ne fit qu’ajouter à la fureur qui rompait toutes les fragiles digues qui la contenait, rendue d’autant plus friables par la douleur qui l’avait frappé et le tourmentait encore. « Comme un Shaakt » : la comparaison à Yliria était évidente. Il n’eut pas besoin d’en formuler mentalement l’envie : sa main se levait déjà et dans le prolongement de sa rotation, vola contre la joue de Silmeria. Il avait reçu lui-même quelques-unes dans son enfance, aussi avait-il apprit à la dure qu’arrondir la main rendait le geste plus cinglant et la douleur plus cuisante.

*CLAC*

La gifle retentit dans la pièce. Puis Ce fut la voix d’Akihito qui emplit l’espace, hurlant tout ce qu’il avait pu encaisser.

« FERME LA, SILMERIA ! Commence déjà par te faire pardonner de nous avoir foutu dans la merde avant de faire quoi que ce soit ! Tu voulais de la discipline ?! Tu voulais des actions rapides ?! On t'en a donné mais t'as fait ce qui te chantais ! Alors j'en ai plus rien à foutre. Je me suis démené pour que tu restes dans ce groupe et convaincre les autres que t'étais pas une menace, mais j'ai été trop bon ! Trop bon, TROP CON ! Les menaces, c'est tout ce que tu sais faire. Tu comptais m'envoyer une autre de tes illusions, hein ?! C'est comme ça que tu marches ?! TU ME DOIS TA PUTAIN DE VIE ! ALORS SI TU VEUX LA JOUER HONORABLE ET REMBOURSER LA DETTE QUE TU ME DOIS, CASSE TOI DE LÀ ! »

Le simple son de sa voix et les paroles qu’elle portait alimentait d’autant plus sa colère en un cercle auto-alimenté. Il tourna ensuite son regard rageur vers Zaria et le reste des natifs d'Aliaénon. Ils n’avaient eu de cesse de répéter qu’il fallait mettre de côté les griefs personnels. Il l’avait fait. Mais comme tout le monde, il avait ses limites.

« Et venez pas me parler à MOI de "cohésion" avec cette folle à lier. J'ai assez donné et été bien trop patient. Surtout quand parmi vous, il y a quelqu'un qui nous a sciemment coincé avec des titans fous furieux. Et qui a défaut de nous DIRE pourquoi elle a fait ça, pourra nous L'ÉCRIRE ! »

Sa vue fut soudainement obstruée par le torse noueux de Dracaena. Il leva les yeux vers lui, toujours emplis de fureur. Il ne voulait pas s’en prendre à lui, mais il avait déjà eu cette discussion auparavant. Il était visiblement en colère, alors il n’allait pas pouvoir se plaindre de prendre la foudre alors qu’il n’y était pour rien.

« Votre colère est légitime. Et pas qu'un peu. Oui, Maïssa et m'dame Silmeria ont a s'expliquer, mais on avait un peu plus important à gérer avant. Et à finir de gérer. Deuxième mort, tout ça tout ça. »

(On a tout le temps d’en discuter, tête de bois, en attendant que Visselion se repose !)

« Explications il y aura, et elles auront intérêt à être bonnes. Mais... ça ne se transformera pas en lynchage. On vient pas de ram'ner un macchabé pour que ça parte en baston et qu'on en fasse des nouveaux. Ah, histoire d'être clair: je ne cherche pas à "défendre" les coupables/clinglées/etc. Je défends des principes. »

(Eh bah justement, y en a une que ça me dérangerait pas de la voir en macchabé.)

« ...Vos jambes... elles sont dans quel état, la? Si vous avez toujours des brûlures, j'ai quelque chose qui devrait régler le problème. Quelque chose qui n'inclue pas la magie. »

(T’es devenu aveugle ou quoi ? T’as vu la tronche de ma jambe ? Elle aurait grillé au feu de bois sur ton bras qu’elle aurait pas changé !)

« Vous avez aussi sacrément besoin de vous calmer. J'sais pas ce qu'il y a eu entre vous, mais réglez vos histoires en privé. Et de ce que je sache, vous n'êtes pas collés l'un à l'autre : nombre sont les vôtres qui autrefois ont suivi chacun leur chemin pour sauver ce monde.

- Me calmer ? ME CALMER !? Mais c'est ce que je fais depuis le DEBUT ! rétorqua l’enchanteur, près à lâcher les états de service de l’assassin qui valait toute la méfiance du monde.

- Je l'ai fait parce que c'était le plan, et qu'elle a failli le mettre à l'eau ! »

(Oh… Non. Pas encore…)

La douce- la sublime, l’exquise !- voix de Maïssa entra dans ses oreilles, et il sentit le charme s’opérer sans qu’il y puisse quoi que ce soit. Sans qu’il le veuille. Oubliant tout ce qui pouvait se passer autour de lui, oubliant même l’apparition de la seconde Silmeria qui l’avait fusillé avec véhémence. Il imagina vaguement qu’il s’agissait d’Hrist, bien qu’il ne savait pas par quelle miracle elle avait pu prendre forme à côté de sa jumelle. Et les raisons de cette apparition disparaissaient toujours un peu plus à chaque mot égrené par l’archère.

« Nous ne courrions aucun risque direct, et tout ça a périclité quand vous avez voulu prouver je ne sais quoi en faisant tous des appels inconsidérés à votre magie instable ! Vous avez totalement oublié que j'avais, seule, repoussé le Dragon à Messaliah. Vous avez oublié que le Sans-Visage était présent. Vous ne comptez que sur vous-mêmes, et cela sans même vous faire confiance entre vous. Cela vous mènera à la ruine. Mais c'est ce monde que vous emporterez avec vous, et ça je le refuse. Alors, à partir de maintenant, vous agirez de concert ENTRE VOUS et AVEC NOUS. Ou vous irez jouer aux apprentis sorciers dans votre coin. Un pouvoir tel que le vôtre n'est pas à prendre à la légère, et je sais de quoi je parle ! »

La puissance de cet amour contrenature mais contre lequel il ne voulait pas se battre entrait en collision avec la colère sourde qui essayait tant bien que mal de résister. Maïssa voulait qu’ils agissent ensemble… Bien sûr, c’était la chose à faire… Mais il sentait une réticence, une opposition à le faire avec quelqu’un comme celle qui avait forcé Maïssa à user de sa voix alors qu’elle détestait ça. Cela lui tenailla le cœur, le meurtrit. Il ne voulait pas souffrir… Mais il ne voulait pas obéir conseils si cela poussait la jeune femme à employer un pouvoir qu’elle détestait. Et puis…

« J'ignorais que vous étiez si puissante... Jorus a dit que c'était grâce à vous que c'était possible, pas que vous l'aviez fait toute seule... Mais... Alors pourquoi... Pourquoi, Dame Maïssa, pourquoi vous n'avez rien fait avec toute cette puissance ? dit-il les mâchoires crispées, les poings serrés. Et même, est ce que vous avez besoin de nous et de notre magie instable si vous pouvez repousser seule le Dragon Noir ? Est-ce que nous sommes d'une quelconque utilité, quand toute notre puissance ne fait que l'égratigner ? »

Il ne comprenait pas, quel était son rôle, dans tout ça ? S’il ne faisait que gêner la magnifique jeune femme, à quoi bon s’évertuer à rester ? D’autres interveninrent, Jorus en tête en se posant en bouclier devant Maîssa. Mais Akihito les ignora pour se concentrer uniquement sur Maïssa. Etait-ce à cause de sa voix ensorcelante, ou essayait-il d’user de toutes ses forces pour y résister ? Il n’était lui-même pas sûr.

« Parce que vous avez agi trop rapidement, et sans réfléchir. La confusion parmi nous et les esserothéens, la chute de morceaux du titan, vos magies, votre transformation... Le dragon est seulement arrivé à ce moment-là, quand j'essayais de ne pas me faire écraser ou noyer dans la lave. Comment aurais-je pu agir, selon vous ? répond-t-elle vivement, avant de continuer. Je n'ai fait que repousser le Dragon, comme vous l'avez fait dans la Lande, plus tôt. Nous devons être unis dans un même but pour… »

(Stop, stop…)

L’Ynorien chancela, soumis à de puissantes pulsions primitives qui le poussaient à vouloir toucher, caresser, servir le corps divin de la jeune femme. En un dernier effort, il jeta sa main sur son genou et la bordure de ce qui était l’horrible zone cloquée et agrippa la zone d’une poigne forte. La douleur qu’il en tira lui permis dene pas succomber, comme les autres, à la tentation de d’enlacer Maïssa. Mais il le savait : il n’allait pas en falloir plus pour qu’il craque.

« D-d-dame Maissa.... ça... ça devient incontrôlable, votre pouvoir... si on le scelle pas vite... ou vous donne le contrôle, ou ce que vous voulez... je sens que ça va mal finir... laissez nous y faire quelque chose, je vous en supplie. »

- Pas maintenant. Pas ici. »

La réponse est aussi violente douloureuse que ce qu’il s’était volontairement infligée. Mais encore plus fut celle de la voir s’éloigner, se libérant de ses amants d’un temps, puis emprunter une des ouvertures de la salle avant qu’un mur de sable compacte ne vienne combler le trou, l’isolant complètement de ceux sous son charme. Les réactions qui s’ensuivirent furent diverses et variées. Certains erraient comme des âmes en peine proche du mur, d’autres s’isolèrent dans leur coin. L’Ynorien fut de ceux-là : préférant tenter tant bien que mal d’accepter la décision de Maïssa. Pour respecter sa volonté et s’épargner une confrontation avec Silmeria, Akihito se libéra d’un roulement d’épaule de la cape de l’assassin. Amy lui avait dit que c’était la raison pour laquelle Hrist le fixait aussi intensément, aussi obtempéra-t-il pour avoir la paix.

Désormais protégé d’une couche de vêtements de moins, la jambe encore douloureuse, l’enchanteur tenta tant bien que mal de s’endormir, de récupérer de cette journée plus qu’éprouvante. Mais la moindre brise de vent qui parvenait à s’immiscer dans son maigre cocon de chaleur provoquait une vague de frissons qui le secouait des pieds à la tête.

[passage avec drac]

Après la visite de Dracaena et malgré une douleur désormais presque absente, il n’était toujours pas sorti d’affaire. L’influence décroissante de l’archère ne résolvait pas son problème de sommeil saccagé par d’incessants réveils de bises gelées. Serrant une nouvelle fois les dents pour les empêcher de claquer, Akihito se rendit à l’évidence : il risquait de tomber malade voir pire s’il ne faisait rien. Se levant, il jeta un regard aux alentours, à la recherche de Jorus. Entre lui et Mathis, c’était celui qui avait la carrure la plus proche de la sienne. Mais le dos accolé au pilier non loin du mur de sable, il semblait dormir à poings fermés. Comme Mathis, ou comme la plupart des autres. Il tenta donc sa chance avec la seule qu’il ne voyait pas dans la salle : Yliria.

Sortir sur le balcon l’exposa un peu plus aux vents froids, et le son de ses dents s’entrechoquant résonna à ses oreilles sans qu’il puisse les taire. Et heureusement pour lui, la propriétaire de son unique rempart contre le froid était encore éveillée, la tête jetée en arrière pour observer le ciel.

« Dé... d-d-désolé de te demander encore de l'aide, Yli, mais les autres d-ddorment et la lave à brûlé t-tous mes vêtements. T-t-tu n'aurais pas q-q-quelque chose de plus ?

- J'ai une tenue de rechange. je sais pas si tu vas rentrer dedans... »

Prenant la tunique et le pantalon dans ses mains tremblantes, il attendit de la voir se retourner pour déplier les vêtements. Bien trop petits, c’était sûr. Il ne tenta même pas de les enfiler et les utilisa du mieux qu’il put pour se couvrir les parties les plus sensibles du froid. La tunique d’Yliria se transforma donc en pagne une fois les manches nouées derrières ses reins, et son pantalon une écharpe protégeant son cou. Avec ses bottes de foudre et la couverture en cape, il devait avoir une apparence des plus singulières. Et le haussement de sourcil vaguement amusé de la jeune femme le lui confirma.

« T-t-trop petit, oui... Je demanderai d-d-des vêtements à Jorus demain, p-pour pas déranger Dame Maïssa.... Et vous. »

- …Viens, dit-elle en tapotant sa couchette après un instant, tu seras mieux installé et je préfère que tu n'attrapes pas la mort. »

il hésita un instant, tournant la tête vers la direction de Maïssa, puis vers elle, et finit par accepter. Il sentit que l’influence de la sorcière, bien que toujours forte et présente, n’était plus aussi absolue. Alors il pouvait accepter l’offre de la belle semi-shaakte sans pour autant la trahir, non ? C’était une forme de coopération, quelque part, n’est ce pas ?

« Vu ce qu'il reste à faire et ce que Dame Maïssa at-t-tendra de nous... Je ne vais pas refuser un repos p-p-plus confortable. »

Assit à côté d’Yliria, il se rapprocha de la source de chaleur bienvenue qu’était le Xiuhl. Un métal en permanence chaud, et un îlot de bonheur pour l’homme frigorifier qu’il était.

« Tes jambes ? demanda-t-elle finalement, après qu’il ait fini de s’installer.

- Ton bandage, l'onguent que j'ai fait par chance avec Himeko et la pommade de Dracaena ont fait des merveilles, répondit-il avant de se serrer contre Yliria en lâchant un petit soupir de contentement. Je me ferai une cape en Xiuhl, de retour sur Yuimen...

- Tant mieux. Et bonne chance pour en trouver.

- Même... pas... peur... »

La fatigue et la tiédeur que lui offrait son amie eurent rapidement raison de sa conscience, qui sombra rapidement dans le sommeil. Il sentit à peine qu’on le déplaçait et se contenta de serrer contre lui la chaleur qu’on lui offrait.



Modifié en dernier par Akihito le mar. 23 janv. 2024 16:41, modifié 1 fois.

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Yliria
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Re: Cratère d'Apocalypse

Message par Yliria » sam. 20 janv. 2024 02:27

Pourquoi partout où on allait, il ne pouvait pas y avoir un petit rayon de soleil ? Contempler la brume n’avait rien d’agréable ou de fascinant et je ne pouvais pas espérer grapiller un peu de repos en m’allongeant au soleil sur ce balcon. Tout ce que j’avais, c’était la brume, le vide et une solitude depuis trop longtemps reléguée au second plan. J’avais besoin de penser, j’avais besoin d’être seule, et j’avais besoin qu’on me laisse tranquille. Aussi longtemps que possible. Je devais trouver le moyen de retourner sur Yuimen au plus vite. De retour chez moi, j’aurais tout le temps de passer ma frustration sur quelques shaakts pour leur faire passer l’envie de réduire des gens en esclavage. Chose que j’aurai dû faire, plutôt que venir ici. Tout ça n’était qu’une vaste erreur…

(Tu n’as pas vraiment essayé d’être diplomate, il faut dire…)

(J’en ai plein le dos de voir nos efforts réduis à néant par des imbéciles incapables de s’en tenir à un plan qu’ils ont accepté de suivre. On risque nos vies et celle de millions de personnes à chaque fois qu’on fais un mauvais pas. Et je devrais être diplomate ?!)

(Ce n’était peut-être pas le moment le plus opportun pour lâcher les rênes, Yliria…)

(Et ça aurait été quand alors ? Quand Silmeria aurait réussi tous nous tuer par ses conneries ? Elle en avait déjà deux à son compteur, elle était sur la bonne voie, on peut pas lui enlever ça.)

(Après être retourné à Escarl’oth ? Au moins vous auriez eu el temps de digérer un peu tout ça…)

(Et devoir me la coltiner jusque-là ? Tu plaisantes ?!)

(Tu dois quand même te la coltiner, mais en plus tu as mis le Sans-Visage en rogne, sans compter le reste du groupe.)

Je soufflai du nez. Comme si j’en avais quelque chose à faire, maintenant. Personne ne semblait en avoir quelque chose à faire que Silmeria soit la responsable de deux catastrophes ayant décimé une partie du groupe, plus un innocent cette fois. Nan, au lieu de ça, ça papotait chiffon, cadeaux et savoir qui serait le chef. Non mais vraiment… Mathis avait réussi à revenir, mais on ne pouvait pas en dire autant d’Arthès, le seul à véritablement payer pour la connerie de Silmeria. Enfin lui et Akihito, au vu de ses blessures et de la destruction de son équipement. Encore une fois, les responsables s’en tiraient à bon compte. Et quand on s’insurgeait, on se faisait taper sur les doigts. Il était vraiment temps que je parte.

(T’es sûre de toi, alors ? Tu peux essayer de faire quelque chose sans forcément faire parti du groupe tu sais…)

(Sur un monde que je ne connais pas ? Avec aucun soutien ? Sans la moindre idée de l’emplacement de la menace, ni des alliés potentiels ou ennemis qui pourraient s’allier au Dragon ? Autant laisser Silmeria me trancher la gorge, ce sera plus rapide.)

(Tu vas juste abandonner alors ?)

(Quoi ? J’ai pas assez donné peut-être ? J’ai fait ma part jusque-là. Plus que ça, même. J’ai fait de mon mieux, mais on n’arrive à rien. Pas envie de continuer de risquer ma vie en vain.)

(Ce n’est pas en vain quand Yuimen est en jeu.)

(Raison de plus pour y retourner au plus vite et avertir le plus de monde possible de ce qui se trame ici. Qui sait, peut-être qu’en envoyant des personnes plus adéquates, ce sera plus facile.)

(En espérant que tout le monde ne soit pas mort d’ici là... je te rappelle que le temps ne se déroule pas de la même façon ici que sur Yuimen.)

(T’essaie vraiment de me convaincre de continuer après tout ça ?)

(Yli… tu n’es plus toi-même depuis ton passage chez les dieux. Tu as toujours été sanguine et un peu vindicatrice…)

(Ah bah merci…)

(Tu sais que c’est vrai. Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas ton genre d’abandonner en laissant les autres derrière. Et ne me parle pas de Silmeria, tu as eu affaire à des gens autrement plus énervants par le passé.)

(Peut-être que mon baromètre de connerie a atteint le seul maximal…)

(Ou peut-être qu’il y autre chose que tu as sur le cœur… Quelque chose qui explique toute cette colère bien plus que la présence de quelqu’un qui t’insupporte alors que tu peux parfaitement l’ignorer sans aucune difficulté.)

(Parfois je déteste que tu sois dans ma tête.)

(Tu dis ça, mais je sais que tu mens. Et qui est-ce qui chanterais pendant les voyages, hein ?)

Je soupirai en me frottant le front. Alyah avait le don de me faire me remettre en question sans que j’aie la moindre possibilité de l’envoyer bouler. Sans que j’en ai vraiment l’envie non plus. Pourtant je n’avais vraiment pas envie de rester ici. Sur ce monde. Avec ce groupe. J’en avais réellement marre de toute cette situation. Rentrer chez moi me ferait du bien. Et je pourrai me consacrer à une tâche sans avoir à supporter les élucubrations d’une illuminée n’ayant pas de bougie allumée dans chaque pièce. Je soupirai de nouveau, avant d’inspirer et de fermer les yeux. Me calmer, juste me calmer.

(Grande idée,
Un calme bienvenu,
Respire)


(Euh… merci ? Tu fais de la poésie ? C’est supposé m’aider ?)

(Un Haiku. C’est Ynorien. Tu demanderas à Akihito, je suis sûre qu’il sera ravi de t’expliquer.)

Je levai les yeux au ciel, sachant pertinemment que « parler avec Akihito » n’était pas exactement ce qu’elle avait en tête. Avoir une faëra entremetteuse beaucoup trop intéressée par ma vie sentimentale – ou l’absence de ladite vie – était parfois, souvent même, extrêmement gênant. Et malvenu. Je savais bien qu’elle faisait ça pour se payer ma tête, mais il y avait une part non négligeable de réelles intentions là-dedans.

Mes pensées s’évaporèrent complètementtand j’entendis soudainement la voix d’Akihito. Il avait visiblement haussé le ton. Bel effort, mais un peu tardif, vu la situation. Les choses changèrent quand Maïssa commença à parler. Elle avait raison, bien sûr. Silmeria avait foutu la merde, c’était évident. Et oui, mieux valait qu’ils travaillent tous ensemble tantis que je faisais mon chemin seule. Voilà, c’était la meilleure solution. Elle était si… parfaite… Je me giflai et détournai el regard pour oser la contempler comme ça. J’y étais allé un peu fort. Je devais arrêter de la regarder. Je ne méritais même pas de l’entendre. Je me bouchai les oreilles et fermai les yeux, me concentrant sur mon cœur qui battait pour elle plutôt que sur autre chose. C’était la seule chose qu’il fallait faire.

Je ne sus trop combien de temps je restai là, mais quand je rouvris les yeux et écartais les mains d ma tête, le silence était revenu et Maîssa avait disparu. J’allais pour demander où elle était avant de voir une sortie barrer par un mur de sable. Elle voulait être tranquille elle aussi. Compréhensible, bien sûr. Elle avait parfaitement raison. Il ne me restait plus qu’à attendre qu’elle revienne. Donc j’ouvri mon sac et installais ma couche pour la nuit. Il n’y avait pas grand-chose à faire donc je me contentai d’attendre en nettoyant Solarhyss et Stellarhys. Je jetai un œil à mon brassard abimé, mais je n’avais vraiment pas les compétences pour réparer ça. Il fallait que je trouve un forgeron digne de ce nom pour me rafistoler ça. Si possible sans détériorer encore plus le matériau d’origine. Encore une bonne raison de retourner sur Yuimen. Trouver du Xiuhl dans le coin était sans doute impossible.

Je restai assise, à humer l’air qui se rafraichissait peu à peu, avant d’entendre des bruits de pas. Je tournai la tête pour voir Akihito arriver, tremblotant, enroulée dans ma couverture, visiblement toujours nu dessous. Et visiblement frigorifié. Le Xiuhl avait cet avantage de me protéger du froid nc je n’avais même pas remarqué qu’il faisait assez frais pour qu’il claque de dents… mais bon, il était nu, après tout. Je fis de mon mieux pour en pas me focaliser là-dessus, mais plutôt sur ces mots, énoncés entre deux claquements de dents. Des affaires ? je fouillai dans mon sac, mais en dehors de mes habits à moi… Oublions ausis la tenue de danse, tant qu’à faire, il ne serait guère plus habillé…

- J'ai une tenue de rechange. Je sais pas si tu vas rentrer dedans...

je la lui tendis quand même avant de me retourner pour le laisser se changer en toute dignité… Et aussi pour m’éviter de le voir à nouveau tout nu. L’expérience d’un Aki géant à poil avait déjà été particulièrement bizarre à gérer, alors à taille réelle… je me retournai quand il annonça avoir fini et… Voir mon pantalon servir d’écharpe et ma chemise de cache… bijoux, avait quelque chose d’extrêmement perturbant sur lequel je ne voulais absolument pas mettre le doigt.

(Tu parles de son…)

(ALYAH !)

(c’est toi qui parle d’y mettre le doigt dessus…)

(Oh par les dieux…)

Restai qu’il était toujours frigorifié et pas franchement près de se réchauffer avec ça… J’inspirai un coup et me décalai sur ma couche avant de la tapoter. Ce serai toujours mieux que dormir par terre et le Xiuhl que je portais avait quand même l’avantage de ne pas être froid.

- Viens, tu seras mieux installé et je préfère que tu n'attrapes pas la mort.

Il ne se fit pas vraiment prier, je dus bien l’avouer. Il devait vraiment avoir froid.

(Et toi tu fais l’autruche, encore.)

(Chut…)

- Tes jambes ?

Visiblement elles allaient mieux et c’était rassurant. Je n’avais hélas plus grand-chose à lui offrir pour calmer d’éventuels blessures résiduelles, ma gourde n’avait plus grand-chose… Je me tendis quand il se colla soudainement à moi en marmonnant qu’il lui fallait trouver une cape en Xiuhl. Je lui souhaitais bien du courage… Et il s’endormit, là, comme ça, sur mon épaule, comme si c’était parfaitement normale et la chose à faire. J’hésitai pendant un temps, puiq me décalai doucement, l’entrainant pour qu’il s’allonge sur la couche plutôt qu’à même le sol. Je m’allongeai à côté, mon dos collé contre son rse protégé par la couverture que je lui avais donnée. Je sentai que je n’allais pas beaucoup dormir ce soir.

(Nuit sans Lune
Brouillard épais…)


(Ah tu y es presque, aller une dernière phra…)

(Fais chier…)

(Tu fais vraiment aucun effort…)

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