Dans le chapitre précédent...
Interarc : Le rempart des innocents.
Chapitre II.1 : Début d'une errance.
La nuit à l'auberge avait été tout, sauf du repos. Son corps avait enfin récupéré l'entièreté de ses facultés grâce à des baumes et des potions qu'il avait été cherché chez le guérisseur de la ville, qui était selon ses dires un peu moins débordé que la veille. Ses traits épuisés et son visage creusé attestait des longues heures qu'il avait passé à soigner les gens tout autour de lui. Et en voyant arriver le jeune homme, il avait tenu à lui assurer le maximum de ses services en remerciements. "Pour le héros de la ville", avait-il dit. Là encore, Akihito avait eu un goût amère.
(Les vrais héros d'Oranan, on les brûle par centaines en ce moment même.)
Il n'avait pas eu le coeur cependant de rejeter son attention trop excessive en baumes et potions. Son somnifère l'avait aidé à trouver le sommeil mais n'avait pas pu alléger l'esprit de l'enchanteur qui poussa, tôt le lendemain, la porte du magasin des Arashimasi. Le couple s'afférait à réinstaller son commerce, remettant en place les produits qu'ils vendaient. Il échangea quelques mots avec la propriétaire, qui lui expliqua qu'ils étaient revenus la veille de Viskory, où ils avaient trouvé refuge pour échapper à la guerre. Comme tous les Ynoriens, le deuil les avaient frappé du côté de son mari, la famille ayant choisi de rester dans leur ville natale pour la défendre. Des anonymes qui avaient ou allaient être brûlés, tant le Bôchi n'était pas assez vaste pour enterrer les dizaines de milliers d'urnes funéraires. La femme essaya de continuer à arborer son éternel sourire bienveillant et commerçant, sans grand succès. L'enchanteur alla donc rejoindre Nataku, son mari, qui finissait d'installer le comptoir.
"Ah, Monsieur Akihito... Ravi de te revoir. Tu excuseras le bazar, on vient juste de revenir après le... Enfin, tu vois.
- Monsieur Arashimasi," lui rendit d'une voix un peu éteinte le jeune homme.
Il regarda l'air fatigue de l'homme d'une quarantaine d'années, plutôt petit et avec le crâne dégarnis dont les rares cheveux étaient en bataille. Même s'il ne l'était pas autant que sa compagne, le commerçant était avant tout bienveillant et avait été proche de la famille d’Akihito. D'abord par quelques achats pour son père, la relation entre les deux couples s'étaient naturellement construites.
"Nous avons appris pour ton père... Nos condoléances.
- Merci, les miennes également pour vous. Malheureusement, s'il n'y avait pas eu l'incendie de notre maison, mon père se serait sans doute trouvé sur les remparts de la ville, comme tous les autres. Il n'a jamais eu le pied marin et têtu comme il était...
- Certes..."
Un silence pesant s'installa entre les deux hommes, avant que le marchand ne reprenne la parole.
"... Qu'est ce que je peux faire pour toi, sinon ?
- Je vais partir en voyage. Les plaines d'Ynorie sont dans un chaos sans nom et ne sont plus sûres, alors je vais y patrouiller. Faire ce que je peux."
C'était une conversation qu'il avait capté pendant qu'il mangeait à l'auberge : des miliciens survivants noyaient leur désarroi dans l'alcool et s'étaient lamenté sur l'état des environs d'Oranan : pillards, déserteurs de l'armée d'Omyre, brigands qui sortaient de leurs tanières... Les rapaces étaient nombreux à vouloir se repaître d'un pays exsangue. Et les rares militaires et miliciens étaient débordés.
"Je vais avoir besoin du nécessaire de voyage : tente, sac à pailles, flasque, pierre à amadou, à aiguiser, de quoi cuisiner et quelques provisions si vous en avez, le marché d'Oranan ne va pas s'ouvrir avant un petit moment de ce que j'ai entendu. Et le nécessaire pour faire des premiers soins avec des bandages, aiguille et fils."
Il n'était pas un médecin ni un guérisseur de guerre, loin de là. Mais il avait des bases, enseignées par son père quand il se blessait lors de ses entrainements mais surtout par les aventures qu'il avait vécu. S'il venait à avoir besoin de soigner des blessés pendant son errance dans la campagne Ynorienne, ses potions allaient rapidement s'épuiser. Son regard tomba sur les rangées de fioles de fluides. Maintenant qu'il avait passé l'Ordalie, il pouvait ingérer de nouveau plus de fluides de foudre. Combien, ça restait à déterminer. Aussi décida-t-il de procéder pas à pas.
".. Et j'aurai besoin de sept... Non, huit fioles moyennes de fluide de foudre."
Le marchand s'afféra à amasser ce qu'il avait demandé, et Akihito se saisit d'une rune dans sa bourse. En passant chez Aer'Nystral, il ne l'avait pas vu au milieu de toutes les autres aussi n'avait-t-il pas pu la faire examiner par le forgeron. Etant désormais en état de l'identifier par lui-même, il se concentra sur cette dernière pour découvrir sa signification.
HRP :
- Achat de :
Tente de voyage (1 place) : 25 yus
Briquet et amadou : 5 yus
Sac à pailles : 5 yus
Gourde d'eau (flasque) : 15 yus
Pierre à aiguiser : 5 yus
Set de cuisine : 25 yus
Fluide de foudre 1/8 * 8 : 110 * 8 = 880 yus
Bandages et matériel de suture (RP)
Total : 960 yus.
- Identification de la rune Tev