Les Habitations

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Yuimen
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Les Habitations

Message par Yuimen » mar. 2 janv. 2018 14:22

Les habitations

Les habitations, à Omyre, sont de hautes bâtisses souvent délabrées, qui se dressent en rangs serrés le long des rues et des ruelles. A l'intérieur on va et vient, la notion de propriété n'existant pas réellement. Chacun trouve sa place, et la défend par ses moyens. Bien sûr, ces logements communs sont surpeuplés et se tailler son lieu y est mal aisé. Mais compte tenu de l'absence d'eau courante, d'éclairage ou, disons-le simplement: de l'absence d'entretien, nul ne vous fera payer ne serait-ce qu'un yu pour y dormir. Quant à votre bourse, avalez-là le temps de la nuit, car il n'est pas rare que l'on fasse le tour des poches, et le glaive sous la gorge !

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TGM
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Re: Les Habitations

Message par TGM » jeu. 14 mars 2019 17:09

-----E-----


Alors que je commence à courir, je sens une lame siffler au-dessus de ma tête pour se planter dans le ventre d'un sans-abri, recroquevillé sur le bord de la ruelle. Je sens alors des sueurs chaudes et froides s'entremêler sur ma peau, tandis que j'accélère le pas.

(Je ne sais pas ce que Göhorn leur a promis, mais il a trouvé de quoi les motiver...)

À la première intersection, je tourne brusquement sur ma droite, manquant de peu de m'étaler dans la boue qui commence déjà à se former, tant il tombe d'eau. La foule ne semble pas se laisser distancer, mais je ne peux cependant pas brûler toute mon énergie en un court sprint. Ma seule chance est de les perdre petit à petit dans ces ruelles que je connais si bien ; cette fois, je tourne à gauche. Je bondis ainsi de ruelle en ruelle, cherchant les plus étroites pour avoir l'avantage sur la masse de mes poursuivants, tout en me concentrant sur ma représentation mentale de la ville. Malgré mes efforts, je sens que je perds mes repères, ma course effrénée ne me laissant pas le temps nécessaire pour correctement m'orienter. Alors que la crainte de me retrouver dans un cul-de-sac grandit en moins, je m'immobilise un instant pour me repérer. Je vois la foule qui me suis encore, bien que moins nombreuse, décidément, ils sont tenaces. Ça y est, je sais où je suis, et heureusement avec tous les ennemis que je viens de semer dans les rues alentour, sans hésiter, je me lance à nouveau dans ma course folle. Je ne suis qu'à deux blocs d'une grande artère où je pourrai disparaître dans la foule, pour cela, il me suffit de tourner à gauche dans trente mètres, vingt mètres, dix mètres, maintenant ! Alors que je bondis sur le côté, je ralentis brusquement, devant moi, un cul-de-sac.

(C'est pas vrai... Non, pas maintenant, pas cette fois...)

Désespéré, je m'avance jusqu'au fond de la très sombre ruelle pour y trouver un chemin caché. Rien, rien de rien.

"Il est là ! Chopons-le !"

En tournant la tête pour voir mes poursuivants, mes yeux s'arrête sur une porte fermer. N'ayant pas le temps de tester si elle est ou non verrouillée, je fonce l'épaule en avant pour l'ouvrir ou, le cas échéant, la défoncer. Malheureusement pour moi, la porte est moisie et je m'étale au sol avec elle. Tandis que je les entends crier que je suis entré dans le bâtiment, je me relève aussi vite que possible et, sans réfléchir, gravis quatre à quatre les marche de l'escalier branlant qui se trouve devant moi. Après un virage dans lequel je percute le mur du premier palier, je m'élance dans la seconde partie de l'escalier qui branle d'autant plus que mes poursuivants semblent, eux aussi, commencer à l'escalader. Arrivé au sommet, je n'ai pas le temps de regarder où je suis ni ce qui m'entoure. Je ne vois que l'échelle qui permet d'accéder à l'étage encore supérieur et, comme un oiseau ou un insecte cherchant à fuir un piège, je continue à prendre de l'altitude comme mû par un réflexe de survie ancestrale.

Arrivé sur le toit du bâtiment de terre et de paille séchée, je remonte in extremis l'échelle que j'ai empruntée, avant que d'autres ne l'utilisent. Je les entends protester. Je n'ai donc pas été assez rapide et ils savent que je suis ici. Avant qu'ils ne trouvent un moyen de m'atteindre, j'observe mon environnement, mon cœur battant à m'en défoncer la cage thoracique. J'aperçois, sur la façade d'un bâtiment proche, une fenêtre légèrement en hauteur. Non sans difficulté, mais aidé par l'adrénaline, je manie maladroitement l'échelle pour relier le toit où je me trouve à cette fenêtre, en enjambant une ruelle. Alors que j'emprunte ce passage nouvellement créé, j'entends des protestation venant du dessous. Baissant les yeux, je comprends que je suis repéré, décidément, ils sont nombreux et, à présent, un peu partout. Arrivé de l'autre côté, je tire à moi l'échelle avant de la laisser basculer dans le vide et écraser quelques poursuivants au fond de la ruelle. Après avoir adressé un sourire satisfait et envoyé un baiser aux poursuivants qui arrivent seulement sur le toit précédant, je disparais de leur vue pour explorer ce nouveau bâtiment.

Je traverse deux pièces vides, aux murs dénués de toute décoration, comme c'est toujours le cas ici, pour arriver à une autre fenêtre. De là, j'entends les bruits distinctifs d'une foule immense, je suis donc tout proche de la grande artère que je cherchais. Mon problème reste de la rejoindre et ma seule option semble être de sauter de ma fenêtre vers un balcon un étage plus bas, par-dessus une ruelle où l'on me cherche probablement. Ce saut-là, je ne le sens pas et ça m’agace. Avec l'étage de différence, il est largement faisable, mais, avec la pluie, je m'inquiète pour ma réception. Alors que j'hésite, une grimace déformant mon visage et mes mains serrant le rebord en bois, une clameur rageuse semble monter sous mes pieds. Ils montent me chercher, je n'ai pas le choix. Je prends une grande inspiration, grimpe sur le rebord humide, puis bondis.

"Aïe !"

Au moment de toucher le sol, je sens mon pied glisser et ma cheville se plier sous le poids de mon corps. Je me relève, mais poser le pied au sol est douloureux. N'ayant cependant pas le choix, je continue à me diriger vers les bruits de foule, cette fois-ci en boitillant. La grande rue me semblant toute proche, je décide de chercher les escaliers et de les descendre, ne pouvant plus me permettre de sauter d'immeuble en immeuble comme le font les célèbres voleurs aux histoires narrées dans les bars. Avant d'arriver au niveau du sol, je tombe nez à nez avec un garzok au visage familier.

"Toi ? Viens par là !"

Il s'agit bien d'un client régulier du Rat Putride, et lui aussi est à mes trousses. Esquivant sa grosse main verte, je remonte à l'étage précédant et me dirige vers l'ouverture la plus proche. Juste avant de l'atteindre cependant, je suis brutalement tiré en arrière. La brute m'a attrapé par le col et rigole à gorge déployée d'un rire qui n'augure pour moi rien de bon. Je me débats comme un animal retenu contre son gré, moulinant des pieds et des poings pour qu'il me relâche, mais rien n'y fait. Je ne reçois, en échange de mes coups désorganisés, qu'une gifle presque suffisante pour m’assommer et une menace claire.

"Calme-toi ou je t'égorge ! Göhorn paye autant que tu sois vivant ou non."

Sonné par le coup, je me laisse pendre mollement avant que le contact du métal froid du fendoir à ma ceinture ne le rappelle à ma mémoire. Alors que le garzok me soulève pour me charger sur son épaule, je saisis mon arme et donne un grand coup dans sa direction. Je retombe lourdement au sol éclaboussé par son sang. Je ne sais pas où je l'ai touché ni la gravité de cette blessure, et je ne lui accorde pas un regard pour obtenir ces informations. Tout ce qui compte à ce moment précis, c'est qu'il m'ait lâché et que je puisse continuer ma fuite. Sans un seul regard en arrière, je bondis dans l'ouverture la plus proche, espérant uniquement que ma chute sera amortie par un passant plutôt qu'une enclume de forgeron.

1314mots

necrom
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Re: Les Habitations

Message par necrom » mer. 15 janv. 2020 18:59

Après avoir quitté la milice d'Omyr,Necrom se balade méfiant dans les rues principales de la capitale.
(Mais où se cache se maudit For'Zuk? J'ai déja demandé à plusieurs patients mais il a l'air de se la jouer discret. Après autant de temps, ll faudrait que je commence à explorer les rues un peu plus étroites). Les ruelles d'Omyr sont très sombres, même le jour. On pourrait même voir le reflet de certains esclaves sekteg récemment décédés dans certaines obscures allées. La chaleur était insupportable et l'air sentait la transpiration. Je vis une vieille dame Garzok très faible allongée sur le côté d'une habitation, probablement une mendiante. Je lui demande :


" Hé m'dame, suis gobelin et cherch mon maitre. Vn'aurez pas vu un certain For'Zuk? L'a une croix sur le front et un collier de dent de loup."

La vieille dame Garzok repond alors:

"Ah, ce maudit For'Zuk ! Il traine toujours dans l'échoppe du Rat Puant! On se demande si ses parents n'étaient pas des sekteg! ahahah"

Je lui dis rapidement tout en lui envoyant un yu:

"Merci,md'dame ! Que la déesse Oaxaca vous redonne force et courage !"


Après un certain temps, je vis une habitation délabrée avec un fort parfum de rhum dans l'air. Des cris et des ris s'exclamèrent aussitôt. Près de la bâtisse se trouve une emblème qui tenait à peine sur un bâton décorée d'un rat. Je pousse discrètement la porte d'entrée et fait mon entrée discrètement. J'accoste près d'une table vide et regarde autour de moi. Un grand Garzok riait de bon coeur avec ses camarades. Je peux voir un collier en dent de loup autour de son cou avec une croix sur son front.

Image

Je me rapproche de lui et je lui dis:

"Hé l'ami! Tu serais pas un certain For'Zuk par hasard car une vieille dame m'a dit qu'il buvait trop et qu'il avait une dent de loup autour du coup?"

Il me répond:
"Oui, c'est moi. Que me veux un sekteg AHAH?"

Je rétorque ainsi:
"Veux pas t'deranger mais j'ai vu un gros colosse criait : Bon sang il é ou ce maudit For'Zuk, je jure que si jl'trouve je le transforme en miche de pain pour donner à manger aux rats !"

Le garzok qui semble déja avoir ingurgité baucoup d'alcool me regarde un peu perplexe:

Je lui dis alors:
"Comme le dit un bon Garzok, sans bière pas de travail ! alors ils se la ramèneront certainement pour te faire la peau. Cependant, je veux bien atténuer sa colère si tu me donnes la clé ."

Et tout en regardant son collier, j'ajoute:
" Aussi l'ami, j'aimerai savoir où t'as obtenu cette dent de loup?"

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Myrackle
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Re: Les Habitations

Message par Myrackle » mar. 29 déc. 2020 19:07

Vision cauchemardesque


Dès qu'elle ouvrit les yeux, elle sut que c'était un rêve. Tout autour d'elle se trouvait un champs de fleur coloré de mille couleurs, dont certaines qu'elle n'avait jamais vraiment vu. Le champs s'étendait jusqu'à l'horizon sous un ciel bleu magnifique où le soleil brillait intensément, aucun nuage, aucune tour noire ne lui gâchait la vue d'un spectacle pareil. Tout semblait parfait, le vent doux et printanier qui faisait danser les fleurs, les parfums de ces dernières qui se mélangeaient créant une orchestre de douceur. Les champs oaxiens était à couper le souffle, plus majestueux qu'elle ne l'aurait imaginé. Mais c'était un rêve, un rêve magnifique mais juste un rêve, elle n'avait aucun doute là dessus, trop de détail était différent de la réalité. Ses sabres, ses bandages sur sa poitrine et sur ses bras ainsi que son hanten rouge, tout avait été remplacer par une grande robe blanche au collier et aux manches en dentelles,si fine qu'elle pouvait sentir le vent sur sa peau à travers elle. Ses cheveux d'ordinaire gras et qu'elle rassemblait en un chignon malformé était soyeux et lisse, certaines mèches avaient été tressée pour former une couronne sur sa tête, le reste tombait en cascade sur son dos et atteignait ses omoplates. Même sa peau avait perdu sa couche de saleté et de graisse habituelle pour s'offrir une teinte encore plus pâle et très douce. Ses sandales de fortune avait disparu et elle se retrouvait pied nu, pourtant aucun caillou ne s'enfonçait dans sa plante et aucun insecte n'essayait de se glisser entre ses orteils. Tous ces détails couplé au fait qu'elle n'avait jamais franchi les portes noires de la ville ne pouvait indiqué qu'une chose, elle se trouvait dans un rêve, un rêve de liberté.

Soudain, une petite boule de lumière apparut dans le champs. La boule grossit rapidement pour atteindre la taille d'une tête humaine et quand elle eut fini, le champs changea. Les fleurs se déplacèrent pour former un chemin de terre entre la jeune fille et l'orbe de lumière. Le vent changea de direction comme pour la pousser vers l'orbe, même les fleurs semblait s'être tourné vers cette dernière. Le champs voulait qu'elle rejoigne cette lumière flottante dans les airs. Brusquement, dans son esprit, surgit un nom, Akia. Pourquoi le nom de sa sœur venait de surgir au milieu de son rêve, elle n'en savait rien mais elle était sûr que cela avait un rapport avec la boule de lumière, cette dernière avait un lien avec sa sœur. Elle s'avança sur le sentier guidé par le vent qui soufflait au rythme de ses pas.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour atteindre la boule de lumière et sentir la chaleur qu'elle produisait. Ce n'était pas la chaleur d'un brasier comme elle en avait l'habitude mais une chaleur plus douce, plus réconfortante, une chaleur humaine celle que l'on a quand on serre une personne qui nous ait chère. Elle compris pourquoi l'orbe lui rappelait sa sœur, elle n'avait senti cette chaleur qu'avec Akia. Elle approcha sa main de l'orbe, la chaleur augmenta, elle tendit la main dans la lumière et cette dernière fut caresser par la chaleur fraternelle. Brusquement, sa main fut rempli par un objet visqueux. Un objet qui grandissait puis rapetissait puis grandissait de nouveau dans un cercle sans fin. Il pompait. Elle voulut le lâcher mais l'objet semblait coller dans sa main, impossible de s'en défaire. La lumière de l'orbe ne lui permettait pas de voir l'objet qu'elle avait en main. Alors elle retira la main de la lumière et immédiatement cette dernière commença à s'effacer, à disparaitre peu à peu dans l'air, rapetissant jusqu'à ne plus être visible. Elle se retrouva alors seule dans le champs de fleur, mais il avait changé, elle ne savait pas pourquoi mais elle avait le sentiment qu'il n'était plus aussi majestueux qu'avant, il était plus sombre. Dans sa main, l'objet continuait de pomper et un liquide froid et visqueux commençait à couler le long de ses doigts. Elle le regarda et vit qu'il s'agissait d'un cœur, un cœur humain.

Le rêve bucolique se changea en cauchemar. Des nuages noirs comme la nuit se formèrent dans l'azur bleu et des éclairs zébrèrent le ciel faisant retentir le grondement du tonnerre. Les fleurs formant le cercle autour d'elle pourrirent à vue d'œil puis celles derrière elles pourrirent à leur tour. La vague de pourriture s'entendit dans toutes les directions détruisant le tableau de mille couleurs en un instant. Dans sa main, le cœur qu'elle avait arraché de la lumière battait toujours, de plus en plus rapidement et de plus en plus fort, le son de son battement devint assourdissant, engloutissant même les craquements du tonnerre. Elle n'avait aucune raison d'être terrifié, elle ne l'avait jamais été, même devant les plus grandes horreurs de sa vie, elle n'avait jamais rien ressenti. Le ciel avait beau être en colère, les éclairs ne se dirigeaient pas vers elle, ils restaient dans le ciel. Les fleurs fanaient, ne laissant qu'un tableau grisâtre à perte de vue, elle avait vu pire. Le cœur dans sa main expulsait du sang de par ses orifices et alors, tous les cœurs le faisaient. Pourtant, elle sentait un frisson sur sa nuque, un danger approchait, elle en était sûre. Elle avait déjà vu du sang, beaucoup plus de sang que n'en coulait de l'organe, mais ce sang était étrange, il semblait se déplacer comme s'il était vivant. Comme des mains froides et visqueuses, le liquide rouge coula le long de son bras, suivant le tracé de ses muscles et de sa peau, collant le fin tissu blanc de sa robe devenu écarlate. La sensation n'était pas agréable, mais le plus dérangeant, c'était qu'elle ne pouvait rien y faire. Dans le monde réel, certains avaient essayé de la toucher de cette manière, d'autres avaient réussi en la prenant par surprise. Mais à chaque fois, il lui avait suffi de leur briser les doigts et les poignets puis de finir par un grand coup de pied dans leur entrejambe. Cette fois, elle ne pouvait rien faire, le sang ne cessait pas de couler, de glisser et de la geler jusque dans ses os, elle semblait sans défense. Elle voulut faire un pas en arrière, pour partir loin de l'emplacement de l'orbe, peut-être que si elle allait suffisamment loin, le cœur disparaitrait, mais son pied s'enfonça dans la terre. En un regard, elle vit que le sang n'avait pas juste coulé sur elle, mais aussi sur le sol, transformant la terre en boue, mais même la boue ne semblait pas pouvoir absorber toute cette quantité de sang. Des flaques de plus en plus grandes se formaient à ses pieds, montant rapidement à ses genoux, puis à sa taille, le battement du cœur accélérait toujours, le ciel grondait de plus en plus fort et les éclairs semblaient n'avoir pas de fin, traçant des lignes blanches sur les nuages noirs. Le sang montait toujours, inlassablement, atteignant sa poitrine, puis sa gorge, par purs réflexes elle leva les bras comme pour attraper quelque chose au-dessus d'elle, mais il n'y avait rien. Et elle fut engloutie par une mer de sang.

Elle savait qu'Omyre avait un port fluvial, mais il se trouvait en dehors des murs de fer d'ombre qu'elle n'avait jamais franchis. En ville, les plus grandes traces de liquides devaient être les mares de sang quotidiennes indiquant un meurtre et les flaques d'alcools renversés ou vomi aussi bien dans les tavernes que dans les rues. Et aucune d'entre elles n'était assez grande pour nager dedans. Par conséquent, elle n'avait jamais appris à nager. Une pute qui travaillait avec sa mère lui avait un jour parlé d'une mer d'eau si grande que personne n'en avait jamais vu la fin et si profonde que le soleil n'atteignait pas le fond. Elle s'était alors demandé ce que ça pouvait faire de se retrouver entouré d'eau, être sous la surface, sans pouvoir respirer ou voir le ciel. Maintenant elle avait une bonne idée de c'était d'être sous la surface, mais elle n'était pas entourée d'eau, elle était entourée de sangs. Le bon côté des choses, c'est que le cœur avait finalement disparu de sa main et que le silence régnait autour d'elle. Le moins bon, c'est qu'elle s'enfonçait dans les abysses sans pouvoir remonter. Elle avait essayé de battre des jambes et des bras, elle avait utilisé toutes ses forces pour bouger dans ce liquide poisseux, mais rien à faire, elle descendait toujours, lentement, paisiblement, mais continuellement. Elle avait retenu sa respiration jusqu'à manquer d'air, mais la noyade tellement redoutée ne l'avait pas frappée, elle semblait pouvoir respirer dans le sang autour d'elle. Finalement, elle sentit une surface dans son dos et se retrouva allongée dessus. La mer de sang avait disparu avec toute trace de son existence. Elle était de nouveau dans ses habits ordinaires, ses pansements autour de son corps, son kimono la couvrant et ses cheveux attachés derrière sa tête, seuls ses sabres manquaient. Elle jeta un regard aux alentours et ne constata qu'un voile sombre recouvrant tout autour d'elle. Son rêve l'avait ramené là où elle vivait, les ténèbres.

Elle prit quelques minutes pour réfléchir. La matrone du bordel où travaillait sa mère lui avait un jour dit que les rêves essayaient de faire passer des messages. Mais elle ne comprenait pas le message de celui-ci. Elle était apparue dans un champ de fleurs, libérée des murs noirs d'Omyre puis elle avait été poussée vers une boule de lumière dont elle avait arraché le cœur sans le vouloir, déclenchant un orage et la dévastation du champ. Elle avait été plongée dans une mer de sang et finalement, elle avait atterri ici, dans les ténèbres. Elle ne trouvait aucune logique à cette suite d'événements et pourtant son esprit les avait créés ainsi. Soudain, elle sentit une morsure froide, qu'elle ne connaissait que trop bien, sur sa cheville gauche, d'un regard, elle put confirmer ses soupçons, une chaine de fer s'était accrochée à elle, une chaine de fer d'ombre. Avant même qu'elle ne puisse réagir, une autre chaine sortit des ombres et l'attrapa au niveau du poignet droit. Les chaines tiraient d'une force qu'elle ne pouvait espérer vaincre, mais pas assez pour l'écarteler, elles cherchaient juste à l'immobiliser. Sa pensée fut immédiatement confirmée par deux nouvelles chaines qui s'agrippèrent à son poignet et sa cheville libres. Ce qu'elle n'avait pas prévu en revanche s'était que les chaines continuèrent d'arriver, même après qu'elle fut neutralisée. En un instant, ses bras et ses jambes furent recouverts de chaines, l'une d'elles s'agrippa même à son cou, envoyant des frissons glacés dans sa nuque. Enfin, les chaines sur ses jambes les tirèrent vers l'arrière, pour les forcer à plier et elle se retrouva à genoux, enchainée, entouré d'ombres et incapables de faire le moindre mouvement. Au moins, ce message était clair, elle était prisonnière.

Une partie des ténèbres devant elle se rassembla, formant une silhouette géante nébuleuse dont les contours semblaient hésiter entre faire partie du géant ou se fondre dans les ténèbres ambiantes. À bien regarder, elle se dit que ce géant d'ombre ressemblait plus à un garzok qu'à un humain, au moins deux fois, sa taille et une carrure bestiale, bien qu'il n'ait pas de visage et par conséquent pas d'émotions, elle doutait qu'il soit là pour la libérer. Peu importe, elle était dans un rêve, la mort ne provoquerait que son réveil dans la réalité, et la torture, elle n'en avait pas peur dans la réalité alors pourquoi dans un rêve. Le géant ne s'arrêta qu'à quelques centimètres d'elle, la dominant de toute sa taille, il s'abaissa pour que leur tête soit à la même hauteur et lui caressa doucement la joue, une caresse très douce, plus douce qu'elle n'en avait jamais sentie auparavant. Après ce tendre moment, le géant se releva et lui caressa de nouveau les joues avec ses pouces nébuleux. Tout doucement, il fit monter ses doigts souples sur le visage, chaque seconde de ce spectacle la mettait de plus en plus mal à l'aise, rien ne semblait logique. Pourquoi l'emprisonner si le géant ne lui voulait pas de mal, certes elle n'aimait pas le contact avec les autres, mais toutes ses chaines juste pour la caresser, cela dépassait la logique. Les pouces du géant lui recouvrirent les yeux qu'elle fut obligée de fermer.

"Ta vie m'appartient." annonça-t-il, provoquant un écho dans le vide noir autour d'eux.

Elle sentit les doigts d'ombre pousser ses paupières, puis ses globes oculaires puis continuer à pousser encore et encore. Quand ses globes oculaires furent trop enfoncés, ils se comprimèrent et la douleur envahit son esprit. Depuis toute petite elle n'avait jamais ressenti la moindre douleur, mais alors que le géant écrasait ses yeux dans ses orbites, elle se souvint de toutes les fois où elle y avait échappé. Les baffes de sa mère quand cette dernière avait besoin de se défouler, les coups de pied quand elle avait fait une bêtise ou leur avait attiré des ennuis, les lames qui lui avaient lacéré la peau et les os qu'on lui avait brisés lors de son entrainement par Gueule-dure et Athra après avoir rejoint le clan, elle avait tous ces moments qui défilaient dans sa tête. Ils défilaient, car elle savait qu'elle aurait dû ressentir une certaine souffrance, mais elle ne l'avait pas faite, car elle était née ainsi, elle était née sans la douleur. Mais cette fois, dans ce rêve cauchemardesque, elle n'y échappait pas, la douleur ou ce qu'elle pensait être de la douleur brisait toutes ses autres pensées, rien au monde ne comptait, elle n'avait plus aucun contrôle sur son corps qui se tordait dans tous les sens dans un vacarme de chaines et de fer pour échapper à ce supplice. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser, le géant continuait inlassablement son œuvre, avançant ses pouces dans sa boîte crânienne, lui faisant pleurer des larmes de sang. Soudain, sans même s'en rendre compte, elle se mit à hurler, à hurler comme une bête sauvage, comme une folle, un cri désespéré pour relâcher toute cette souffrance en elle, un cri perçant les ténèbres autour d'elle.



Reï s'éveilla brusquement. Elle était en nage, à bout de souffle et son cœur battait la chamade. En voyant qu'elle se trouvait dans sa chambre, elle prit quelques minutes pour se calmer. La chambre que la jeune fille partageait avec sa sœur était minuscule, cependant, elle contenait tout le confort qu'une habitation de la ville pouvait offrir. Une grande bassine de bois à peine pourri leur permettait de prendre leur rare bain, une caisse en bois leur servait à la fois de commode et de table et un lit de paille assez grand pour accueillir les deux sœurs. Elle prit quelques minutes pour profiter de la fraicheur de la nuit avant de se rallonger et de serrer sa petite sœur contre elle en embrassant ses cheveux d'or.

"Tout va bien ? T'as fait un cauchemar ?" demanda une petite voix.

"Non, tout va bien. Rendors-toi." répondit-elle avec un ton maternel.

La veille matrone avait raison, ce rêve avait essayé de lui dire quelque chose, et elle avait compris le message. Elle ne serait jamais libre tant que sa vie appartiendrait à un autre. Dans un sens, il ne pouvait pas être apparu au meilleur moment, à peine quelques heures avant le coucher du soleil, elle avait trouvé une échappatoire. Bientôt, elle serait libre, libre de quitter la ville, libre de voir le monde. Sur cette pensée, la jeune fille ferma les yeux et s'endormit très rapidement dans un sommeil sans rêve.

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Ezak
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Re: Les Habitations

Message par Ezak » ven. 8 janv. 2021 16:02

J’étais enragé. Si j’avais le pouvoir de raser cette ville, je l’aurais fait sur-le-champ. J’eus l’impression que dans mon état de rage, je dus effrayer bien des habitants de la cité. En effet, étrangement, la foule s’ouvrait sur mon passage. Était-ce mon pas déterminé ? Mon visage et mes cheveux encore tachés du sang de mon ennemi que je venais de boire ou encore à cause de mon regard qui était prêt à immoler quiconque sur place ? Je ne le su pas.

Gart, à mes côtés, parvenaient à peine à me suivre, tant je marchais vite.

« Vous allez où avec cette allure ? »

Je m’arrêtai. Je ne le savais pas moi-même. J’étais juste très en colère et je cherchais un moyen de ma calmer les nerfs.

« Vous savez quoi ? Allons le boire ce verre ! »

Gart laissa un rire tonitruant sortir de sa gorge.

« Voilà ! C’est ce que je voulais entendre ! »

Je secouai la tête alors qu’un léger sourire se dessina sur mon visage. L’homme mûr avait un rire communicatif.

« Venez ! On va au quartier. »

Je suivis l’homme au travers des ruelles jusqu’à arriver au quartier humain du sud de la ville. Je n'avait pas séjourné assez longtemps pour que cela puisse me faire plaisir de le retrouver, mais je goûtai tout de même avec plaisir le fait d’arriver dans un lieu sans garzoks. Le soleil était presqu’à son zénith lorsque nous arrivâmes devant un immeuble miteux, mais pas plus que les autres.

Je fus invité dans la vie privée de Gart et je fus surpris de ce que j’y découvris. Il avait une femme, Margareth. Une grande rousse d’Imiftil qui elle aussi était mercenaire. Les deux venaient d’avoir un enfant. J’en fus choqué. Je n’avais pas la fibre paternelle. J’avais eu un mauvais père et j’estimais que ça ferait nécessairement de moi un aussi mauvais. Cependant, je trouvais cela irresponsable d’élever un enfant en dans cette ville. Ce que, bien sûr, avec mon tact naturel, je m’autorisai à exprimer à haute voix. Mais mon babillage ne dura pas bien longtemps, car Margareth, qui était une femme très insistante, parvint à me poser son bambin dans les bras avant que je n’eus l’occasion de protester. C’était bien la première fois que je me retrouvais avec une enfant en bas âge entre les mains. Il était si petit et si fragile. J’avais peur de le briser. Je me sentis gauche. Je devais être un spectacle bien amusant à regarder, à en juger les rires du couple devant ma réaction.

Je mangeai chez eux un ragoût de rat savamment préparé. J’avoue que lorsque je sus la nature du plat je fus quelque peu réticent. Surtout après avoir passé des mois dans l’enceinte du palais à être nourri comme un roi. Mais j’avais faim et à Omyre, on mange ce que l’on nous donne. Le goût n’était pas fameux, mais ça passait. En guise de digestif, nous bûmes quelques verres d’un alcool maison, particulièrement mauvais mais efficace et puis nous quittèrent l’appartement sous l’impulsion de Gart.

« Venez ! Je vous emmène quelque part.»

Lorsque nous furent dehors je pu constater que l’après-midi était bientôt écoulé. Quelque peu éméchés, nous nous rendirent dans un petit espace ouvert entre des bâtiments. Ici, une table avait été confectionnée. Déjà quelques personnes étaient installés et buvaient en parlant bruyamment.

« C’est ici qu’on a l’habitude de se rassembler pour boire et faire la fête. »


Gart me les présenta. J’écoutai leurs histoires curieux de savoir comment ils étaient arrivés ici. Elles étaient toutes singulières, mais la plupart d’entre elles avaient un point commun. Ils avaient tous quittés un pays, une famille, une ville ou un village dans lequel il leur était impossible de rester. C’était le rassemblement des exclus, des bannis, des déshérités, des menacés. Je compris ce que Gart voulait dire quand il disait que les humains d’Omyre me ressemblaient. Certains avaient même une famille ici qu’ils nourrissaient grâce à du mercenariat, des petits boulots, ou de la débrouillardise. Et pendant que l’on me racontait tout ça, nous continuèrent à boire... Et à boire. Ainsi, au bout d’un certain temps, le reste de ma soirée ne fut qu’une succession de flashes improbables allant crescendo.



Je me rappelais de Gart racontant à l’assistance mon combat contre le Garzok.

« Et là le gamin, il attrape la tête du Garzok et il commence à boire tout le sang qui s’en écoule comme ça. » dit il en laissant couler le contenu d’une bouteille d’alcool dans son gosier. « Il envoie la tête rouler plus loin » mima-t-il en balançant la bouteille qui se brisa sous les cris scandalisés de quelques alcooliques. « Il gonfle le torse ! Les jauge tous de son petit air de nobliau supérieur et il leur lance : "Même votre sang à un goût de chiasse !" »


Les mercenaires présents éclatèrent de rire. Certains vinrent me taper sur l’épaule, les larmes aux yeux. Fortement alcoolisé, j’étais moi aussi hilare devant la caricature que Gart faisait de moi. L’un des hommes inspiré par cette histoire leva sa chope de métal pleine à ras bord. « Au vampire d’Omyrhie ! » Et nous reprîmes tous en cœur : « Au vampire d’Omyrie ! »

Je me rappelais de mettre retrouvé avec une femme entre deux ruelles. Sa bouche sur la mienne, elle était très entreprenante. Et il se passa ce qui devait se passer.

Je me rappelais marcher dans les rues beuglant des chansons paillardes avec une demi-douzaine d’individus. J’avais encore les images de cette joyeuse bande faisant d’un feu de joie allumé au milieu d’une ruelle. Un Sektegs avait profiter de l’agitation pour me piquer ma bourse et nous étions tous partie à sa poursuite.

Et puis je me revis, au milieu d’une bagarre générale avec un gang de Sektegs. Normalement, nous aurions dû n’en faire qu’une bouchée mais dans notre état... Je me vis donner un coup de pied dans l’un d’eux et tomber alors qu’un autre me sauta dessus pour me frapper de ses petits poings faibles…

Ensuite, je me vis courir, fuir, je ne sais quel danger en riant à gorge déployée. Gart était devant moi, le Sekteg voleur de bourse ligoté sur les épaules qui hurlait de le relâcher.

Mon dernier souvenir est de m’être retrouvé sur un toit pour je ne sais quelle raison.

C’est Gart qui me réveilla le lendemain. J’étais allongé contre un mur, dans une ruelle, près de rejets gastriques qui devaient probablement m’appartenir. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Avec l’impression d’être dans un manège je me mis sur mes pieds en pestant sur l’alcool artisanal Omyrien. Je jurais que le vin ne mettait pas dans cet état. Alors que nous marchions, des images de la veille me revinrent. Je tatai ma ceinture. Ma bourse était là.

« On a fait quoi du Sekteg chapardeur ? »

« Ah lui. Je crois qu’on l’a balancé d’un toit. »

Quelle soirée.

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Eteslë
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Re: Les Habitations

Message par Eteslë » mer. 8 sept. 2021 23:32

Une âme au creux de la main.

Au-delà de la falaise bordant les limites du village, un tapis de verdure s’étend à l’infini, doré par le soleil se couchant tandis que les deux silhouettes, assises au bord du gouffre observent le paysage avec attention, profitant des dernières lueurs du jour. Deux paires d’yeux d’u mauve clair fixent avec attention le ballet des nuages et des fleurs battus par le vent. Une bulle de calme et d’oisiveté dans une vie tumultueuse, mais enivrante. La plus âgée des deux, d’une vingtaine d’années, entoure la plus jeune, encore une enfant, d’un bras protecteur et la serre contre elle. Leurs visages sont flous, leurs noms sont tus, mais leurs voix semblent pourtant si familières, si palpables. C’est la plus jeune qui parle la première, désignant l’horizon de sa petite main.

- Quand pourrais-je sortir maman ?

- Quand tu seras prête à subir ton épreuve. As-tu hâte ?

- Bien sûr !

Un éclat de rire et les deux silhouettes se relèvent pour repartir ailleurs, s’éloignant du bord de la falaise ? la plus jeune sautille, tend les bras dénudés jusqu’aux épaules où la marque d’un tatouage rouge et bleu semble serpenter bien bas.

- Maman !


***

Eteslë se réveille en sursaut en sueur. Elle se redresse et ferme les yeux lorsqu’une vive douleur semble lui broyer le crâne. Son corps n’est qu’un amas de douleur et elle grogne, halète, cherche à sortir de ses draps qui la gênent. Ce rêve, ce n’est pas qu’un rêve, elle en est sûre, si seulement elle pouvait se souvenir. Elle pousse un cri de frustration mêlé de douleur. Bien vite, elle entend des pas. Des bras la force à s’allonger à nouveau, on lui verse de l’eau sur le visage, dans sa gorge, on parle, mais elle n’arrive pas à comprendre le sens des mots qu’elle entend. Elle croit entendre son nom, mais ne parvient pas à s’en assurer, ses yeux restant obstinément fermés. Puis elle glisse à nouveau dans un autre monde et oublie tout le reste, pour quelque temps.

***

Des tentures colorés, un sol mou et agréable sur lequel sont assises de nombreuses silhouettes, formant un cercle de personnages aux visages flous, mais aux yeux mauve si familiers. Au centre, deux silhouettes se battent avec virulence. Les coups s’enchaînent, le sang gicle et tâche le sol. Bientôt, l’une des deux silhouettes s’effondre dans le silence le plus total. Un sentiment de satisfaction, de fierté, semble envahir la pièce tandis que la silhouette sort du cercle, victorieuse. Une autre semble l’attendre. Le dos droit, elle laisse la plus petite s’incliner.

- Bravo.

- Merci, Maman !


***

Les paupières d’Eteslë s’agitent avant qu’elle n’ouvre finalement les yeux en papillonnant. Elle fixe un plafond de bois et se trouve dans un lit confortable et elle est bordée de draps propres. À sa gauche, une fenêtre laisse passer les rayons d’un soleil timide perçant à peine le ciel grisé. Lentement, prudemment, elle se redresse, ayant encore en tête son premier réveil. Pas de douleur à la tête cette fois, mais elle sent son corps raidi et étonnamment épuisé. Les draps cachent de nombreux bandage enserrant son bras, sou ventre de sa poitrine à ses hanches et sa jambe. Elle essaie doucement de bouger et constate avec un certain soulagement que tout fonctionne. Avec prudence, elle pose les pieds sur le sol, inspire et se lève doucement.

- Tu devrais rester allongée, hmm.

Elle tourne la tête pour trouver Virek qui entre dans la pièce, accompagné d’un shaakt. La jeune femme hoche la tête, mais préfère s’étirer sous le regard amusé du sekteg et celui, inexpressif, de l’elfe noir. Ce dernier tient un bol et un linge dans ses mains et s’approche de l’autre côté du lit, remplaçant ceux déjà présent sur une petite table de chevet en bois avant de quitter la pièce. Virek laisse la jeune femme terminer ses étirements avant de prendre une chaise et de s’asseoir. Eteslë, elle, profite du confort du lit et s’assoit en tailleur dessus, fronçant momentanément les sourcils face à la sensation familière, mais recadrant bien vite son attention sur le sekteg qui prend la parole.

- Content de te voir en forme. Tu es restée plus de trois semaines alitée. Le guérisseur pensait que tu ne survivrais pas. Ravi de constater qu’il a eu tort, hmm.

La jeune femme hausse les sourcils, quelque peu étonnée. Elle n’avait pas constaté à quel point elle avait poussé son corps au-delà de ses limites. Cette transe étrange dans laquelle elle a basculé lui avait sans doute sauvé la vie sur le coup, mais elle devait faire attention à ne pas y succomber trop souvent, sous peine de finir par réellement perdre la vie même en remportant un combat.

- Gork ?

- En vie lui aussi. La plupart des autres équipes ne sont jamais revenues. Deux autres survivants seulement, en plus de vous deux, un vrai carnage. Nous avons informé la milice et quelques mercenaires qui se sont chargés de nettoyer la zone, hmm.

- Le mage ?

- Echappé, personne n’a rapporté sa mort ou sa capture et je pense qu’il doit en rester quelques survivants, mais difficile à dire et encore plus de les retrouver maintenant, hmm.

La nouvelle ennuie Eteslë. Elle aurait bien aimé le tuer elle-même, mais sans pouvoir lui mettre la main dessus, cela risquait d’être extrêmement difficile. Omyre n’est pas connu pour être une ville suffisamment calme pour pouvoir être fouillée de fond en comble. Pourtant, le gobelin a un petit sourire narquois qui prouve qu’il en sait plus qu’il ne veut bien le dire. Mais Eteslë est un peu lasse de ses petits jeux.

- Virek…

- J’ai deux bonnes nouvelles. La première, c’est que tu auras une récompense. Gork a affirmé que tu avais tué des rebelles et tu en as la preuve. De plus, tu dois toujours recevoir ta récompense pour le combat dans l’antichambre. On attendait ton réveil. Certains ont bien essayé de profiter de la situation, mais je me suis arrangé pour les faire taire à ce sujet, hmm.

La jeune femme ne se fait guère d’illusion sur la façon dont il bien pu les faire taire et le regard pétillant du sekteg n’est pas pour la détromper, bien au contraire.

- La deuxième ?

- Je me suis renseigné pour ta… poupée. Demandé à droite à gauche et un ancien esclave Sindel m’a donné quelques informations intéressantes et… voilà le résultat.

Il lui tend un étrange appareil semblant briller de l’intérieur et, étrangement chaud au contact, comme s’il produisait sa propre chaleur. Intriguée, la jeune femme tourne et retourne l’objet dans ses mains sans comprendre ce que c’est et interroge Virek du regard.

- Le Sindel a apparemment travaillé pour un de ces… fabricants et a supervisé l’opération. C’est ce qu’ils appellent un pro… protess… son cœur et son âme, si tu préfères. Il était toujours fonctionnel, ce n’était que le corps qui était endommagé. Je me suis dit que ce serait plus simple pour toi de voyager avec ça qu’avec le corps emmailloté de ce qui ressemble à un cadavre d’enfant. Il a parlé de Balsinh, mais j'ai aucune idée d'où ça peut bien être. Enfin, tu as au moins ça. Crois-moi, ça n’a pas été facile et on aurait pu le détruire, mais on a réussi, hmm.

- Merci…

La voix grave d’Eteslë est quelque peu noué quand elle observe l’objet qui lui semble si fragile entre ses mains. Un objet contenant le cœur et l’âme de cette petite qu’elle a voulu sauver. Elle espère qu’elle parviendra à trouver un nouveau corps pour Taloril, à présent. Elle offre un regard empli de reconnaissance à Virek qui lui fait signe de la main que ce n’est rien.

- Repose-toi, tu dois être sur pied dans trois jours, hmm.

Trois jours. Cela lui laisse juste le temps de vérifier que tout son corps fonctionne bien. C’est à la fois trop et pas assez, car rien ne dit qu’elle sera en pleine possession de ses moyens après trois semaines à voir ses muscles se liquéfier par l’inactivité. Un peu d’entrainement s’impose, visiblement et elle sait exactement où aller pour cela.

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Eteslë
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Re: Les Habitations

Message par Eteslë » ven. 17 sept. 2021 03:54

Soudés dans l'adversité

Elle ne sait pas trop par quel miracle elle est parvenue à retourner chez le sekteg sans s’effondrer ou sans être arrêtée par la première patrouille venue, mais toujours est-il qu’elle a réussi à poser Virek sur une couche près de laquelle elle s’est effondrée à son tour, le dos adossé à celle-ci. Elle a fermé les yeux et dérivé un moment dans un brouillard silencieux avant d’être brusquement réveillée par le claquement d’une porte non loin. Elle bondit sur ses pieds et regrette aussitôt son geste. Ses muscles refroidis lui font sévèrement payer son manque de repos et ses côtes lui disent clairement de vite cesser de se prendre pour un sac de frappe. Elle grimace, avise le corps du gobelin toujours étendu, mais vivant et marche avec prudence vers la porte. Celle-ci s’ouvre avant qu’elle ne puisse l’atteindre, dévoilant une silhouette qu’elle ne s’attendait pas à voir.

- Et bien, on peut dire qu’il a foutu un sacré bordel, ce satané sekteg. Comment va Virek ?

- Vivant.

- Je vois ça… Jeslab, Felias, occupez-vous de lui, vite. Toi, tu viens avec moi, t’as l’air d’avoir besoin de quelques remontants aussi.

Eteslë n’aime guère le ton impérieux de Valadria, mais elle n’a guère le choix. Quatre autres elfes noirs l’accompagnent et elle n’imagine pas tous les vaincre simplement pour le plaisir de refuser d’obéir à une demande concernant sa propre santé. Elle jette une œillade revêche aux deux shaakts qui entrent dans la chambre, mémorisant leurs visages, juste au cas où. Elle n’a qu’une confiance limitée en ces oreilles pointues depuis son passage à l’Antre et compte bien rester méfiante jusqu’à preuve du contraire. Elle sort de la pièce et ferme la porte, trouvant les deux autres shaakts postés devant la porte de la demeure de Virek, à l’intérieur, gardant l’entrée. Ou la sortie. Ce ne plaît guère à la cogneuse qui a un mauvais pressentiment. Elle trouve la shaakte dans la pièce à vivre, une bouteille sur la table, le cul sur une chaise et un godet à la main, un autre attendant sur la table.

- Je me suis renseignée rapidement après l’attaque. Virek, un garzok du nom de Frekik et moi-même sommes les seuls parrains encore en vie. Et sans toi j’imagine que Virek ne serait pas sur la liste. Qu’en est-il du mage ?

- Echappé.

- Je vois… Son élémentaire a dû te causer des problèmes, j’imagine que l’effondrement du bâtiment à quelque rues d’ici ne t’es pas étranger…

La cogneuse hoche la tête en s’asseyant, grimaçante. Valadria débouche la bouteille et verse une rasade dans le godet vide et le pousse vers elle avant de reprendre.

- C’est un foutoir sans-nom. Avec autant de morts chez les chefs de la pègre d’Omyre, les petites frappes vont se lancer dans la conquête du trône de chaque disparu et ça va être un bain de sang. Il faut que Virek survive et qu’on débusque ce mage avant qu’il ne cherche à finir le travail. Je ne sais même pas comment il a pu connaître l’emplacement de la salle de la réunion… A-t-il dit quelque chose ? Sais-tu pourquoi il a emmené Virek ?

La jeune femme pianote la table avec ses doigts ensanglantés, se rappelant les mots du mage gobelin avant de finalement secouer la tête.

- Il voulait jouer.

- Jouer ? Damné soit cette ordure. Un fou qui a réussi son coup, nous voilà dans de beaux draps… je vais envoyer mes hommes fouiller la ville et quelques-uns resteront dans les parages pour surveiller la maison. Dès que nous aurons localiser ce salopard, tu seras au courant et tu iras le tuer. Pas question d’échouer cette fois.

Piquée au vif, la jeune femme se lève brusquement, repoussant la chaise dans un raclement grinçant, attirant un shaakt à l’intérieur de la pièce. Il porte la main à son arme mais Valadria l’interrompt d’un geste et d’un ordre sec avant de fixer Eteslë à nouveau.

- Cela fait deux fois qu’il s’enfuit. Je n’ai pas dit que cela devait t’être imputé, nous avons manqué de vigilance, mais les faits sont là. Ne le laisse pas s’enfuir la prochaine fois.

- Ça n’arrivera pas.

- Tu m’en vois ravie, tant que ce ne sont pas des paroles en l’air.

- Tant que vous le trouvez.

L’elfe noire plisse les yeux, puis éclate de rire avant de siroter une gorgée de son verre et de le remplir à nouveau. Le vin venant de la même bouteille, Eteslë se dit finalement qu’elle peut le boire et avale une gorgée, retrouvant avec délice la qualité du dernier qu’elle a pu goûter. Elle en boit une seconde et repose son verre sous le regard amusé de la shaakte.

- Je comprends que Virek t’apprécie. Peu loquace, efficace et méfiante, visiblement loyale…

- Il paie bien.

- Cela reste de la loyauté, même si c’est motivé par de l’argent. Parfois c’est même une loyauté plus convaincante que de belles paroles, j’ai déjà vu cela de nombreuses fois. Entre de bonnes mains, tu ferais une assassine redoutable. Difficile de remonter jusqu’à un meurtrier sans armes du crime… Enfin, ce n’est pas à l’ordre du jour.

Elle se lève d’un mouvement souple, tend la main, puis se ravise, poussant la bouteille à moitié vide vers Eteslë avec un regard entendu, recevant un hochement de tête pour toute gratitude de la part de la cogneuse qui la regarde quitter la pièce puis la maison, suivie par ses gardes. Après quelques gorgées de vin, elle va jeter un œil à la pièce de Virek. Le gobelin a la tête enroulée dans des bandages, ainsi qu’un bras en attelle, mais la vision suffit à Eteslë qui se dirige vers la pièce où elle a déjà élu domicile lors de sa convalescence. Lasse, elle s’allonge finalement sur sa couche et soupire en fermant les yeux.

Il lui semble que quelques heures seulement sont passées lorsqu’elle se réveille en sentant une présence. Elle se redresse et pose son regard sur Virek, finalement debout, la tête toujours bandée. Posé sur une chaise, il a débouché une bouteille, laissant celle d’Eteslë intouchée, s’attirant l’appréciation silencieuse de la jeune femme. Il lui tend un verre qu’elle prend et se sert avec son vin offert par Valadria. Ils trinquent et boivent en silence, étirant celui-ci pendant de longues minutes calmes et apaisantes pendant laquelle Eteslê peut savourer le goût de ce nectar dont elle oublie toujours de demander le nom lorsqu’elle en a en sa possession. Un si bon vin ne doit pas être facile à trouver et extrêmement cher, mais elle l’apprécie beaucoup trop pour ne pas tenter d’en trouver d’autre. La voix de Virek interrompt le silence et ses rêves viticoles.

- Je te dois la vie. Hmm.

La jeune femme reprend une gorgée de vin et s’humecte les lèvres, incertaine de ce qu’elle doit dire dans ce genre de cas. Elle se contente finalement de hausser les épaules d’un air nonchalant, attirant le sourire de Virek.

- Ma gratitude devrait t’être suffisante, mais je suis un patron généreux. Je t’avais déjà promis d’utiliser l’argent récupéré pour fabriquer quelque chose qui te sied bien, mais j’ai revu mes aspirations à la hausse à présent. Une idée ? Hmm ?

La jeune femme hoche la tête et lui montre ses phalanges abimées par le combat contre l’élémentaire de roche, puisque visiblement c’était ce qu’était cette créature. Virek semble comprendre rapidement.

- Je vois… des gantelets en métal ? Hmm ?

- Trop lourds…

- Des gants avec des renforts métalliques dans ce cas ? Cela ne sera pas facile… mais faisable, nous avons quelques artisans capables à Omyre. Un métal privilégié ? Et ne me parle pas d’Olath. Je sais que vous en avez trouvé dans les profondeurs, Gork n’a pas arrêté de fanfaronner à ce sujet, mais le culte de Thimoros a presque l’exclusivité de ce métal et je n’ai pas envie de me le mettre à dos en leur prenant ne serait-ce qu’un demi kilos. Hmm.

- Peu importe, mais solide.

- Cela va de soi. Je vais me renseigner. En attendant, remets-toi d’aplomb. Valadria m’a laissé un récapitulatif de ce qui était en cours. Personne ne sait combien de temps peut passer avant que le mage ne soit repéré ou qu’il ne refasse surface, alors il faut être prêt au plus vite. Evite les confrontations jusque-là. J’espère avoir tes gants d’ici là, mais ça risque de prendre du temps… Hmm

La cogneuse hoche la tête, tout de même touchée par l’implication de son patron qui, après lui avoir tapoté l’épaule, quitte la pièce d’un pas mal assuré, visiblement pas en meilleur état qu’elle. Eteslë, elle, se rallonge après avoir fini son verre de vin, la flamme froide de la vengeance toujours vivace dans son esprit et dirigée entièrement vers le mage sekteg.

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Eteslë
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Re: Les Habitations

Message par Eteslë » lun. 20 sept. 2021 23:34

Confrontation

- On l’a repéré. Ce fils de pute n’a que quelques gobs avec lui, c’est du gâteau.

La nouvelle tombe cinq jours plus tard, lorsqu’un shaakt fait brusquement irruption dans la maison de Virek, se retrouvant bien vite avec le poing d’Eteslë devant le visage, l’obligeant à évacuer très vite l’information qu’ils attendent tous depuis la dernière confrontation avec le mage. La cogneuse jette un regard à Virek qui hoche la tête, l’air grave et il ne lui en faut pas plus pour prendre son manteau et suivre la shaakt sous la pluie qui ne semble pas vouloir cesser de tomber depuis près d’une semaine maintenant. Ignorant la sensation glacée qui s’étend tout autour d’elle, Eteslë suit le shaakt à travers le dédale de ruelles qui forment les quartiers les plus mal famés de la ville.

- Comment ?

- Comment on l’a trouvé ? Il a été négligeant en essayant de recruter des sektegs à sa cause. L’un d’entre eux était un informateur de Virek et on est allé vérifier ça sur place et deux de nos hommes l’ont vu entrer dans une maison où il se trouve toujours.

Eteslë hoche la tête. Un sentiment gênant la prend, mais elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus tandis qu’elle se faufile à la suite du shaakt dans bâtiment délabré aux murs fissurés et crasseux. Depuis ce bâtiment, il passe dans un suivant par un mur visiblement cassé volontairement dans ce but avant d’atteindre une pièce ou d’autres shaakts sont en attente, l’un d’entre eux fixant la rue opposée. Il fait un signe de tête aux deux arrivants puis pointe du menton la bâtisse juste en face. Les shaakts échangent quelques mots qu’Eteslë n’écoute qu’à moitié, retenant simplement qu’il n’y a eu aucun mouvement depuis près de deux heures, ce qui ne lui plaît guère. Connaissant la faculté du mage à maîtriser la roche et la terre, rien ne dit qu’il n’a pas pu s’enfuir aisément par le sol. Elle jette un regard dans la pièce. Les elfes noirs sont tous armés de dagues et d’arbalètes de poing, très clairement entrainés en tant qu’assassins, mais elle n’est pas sûre qu’ils soient utiles face au mage. Sauf s’ils peuvent distraire sa créature.

- Allons-y. Si le mage s’échappe cette fois, Valadria aura notre peau. On te laisse le mage, l’humaine, Valadria a insisté sur ce point.

Ce qui plaît beaucoup à la cogneuse qui sort en compagnie des elfes noirs qui se déploient autour du bâtiment, une autre équipe étant visiblement présente de l’autre côté. Deux shaakts se postent à chaque ouverture et leur chef offre gentiment à Eteslë le loisir d’enfoncer la porte. Eteslë hoche la tête et, sans perdre de temps, enfonce la porte d’un violent coup de pied. La porte cède, sort de ses gonds et tombe sur le sol, alertant les sekteg qui se lèvent tous en regardant dans la direction de la jeune femme. Il y en a une bonne douzaine dans un espace réduit, mais, bien vite, les shaakts entrent en action et une volée de carreaux tirés depuis les ouvertures du bâtiment. Les cris de surprise et de douleur emplissent la pièce tandis qu’Eteslë et les shaakts se jettent sur les sektegs pris au dépourvu.

- Va chercher le mage, on s’occupe du reste.

Hochant la tête, la jeune femme envoie valdinguer un sekteg d’un coup de pied et se rue dans les escaliers menant à l’étage sans que personne ne l’en empêche. Elle arrive rapidement à l’étage qui n’est qu’une grande pièce principalement vide à l’exception de la chaise sur laquelle se trouve une silhouette lui tournant le dos, un bâton apposé contre son épaule.

(C’est presque trop facile…)

Elle s’approche d’un pas leste, faisant à peine grincer le plancher en bois vieillissant. Sans aucune sommation, elle donne un violent coup de pied sur la tempe de la silhouette du mage, l’envoyant au sol en le faisant chuter de sa chaise, avant qu’il n’explose, projetant de nombreux débris dans tous les sens, l’un d’eux atteignant la jeune femme au flanc et l’envoyant au sol dans un grognement de douleur tandis qu’un rire qu’elle connaît s’élève et qu’un pan de mur se désagrège, révélant le mage bien vivant et indemne.

- Si facile, oui-oui. Vous êtes faciles à berner, tromper. Nous-nous sommes intelligents, oui-oui. Vous êtes faibles et nous-nous gagnerons.

- Ordure…

Grognant, la jeune femme se relève pourtant, le regard enragé face au mage qui semble extatique. Elle aurait dû se douter qu’il n’était pas aussi stupide que cela. Elle entend des cris provenir de la rue, le mot « embuscade » se répétant plusieurs fois et elle fixe le mage avec une colère renouvelée. Elle aurait dû savoir que cette histoire de négligence était ridicule. Cette ordure avait minutieusement planifié son attaque sur les chefs de la pègre, il n’aurait pas commis une erreur aussi grossière. Les shaakts en revanche, trop sûrs d’eux, sont tombés dans le piège tendu par ce qu’ils pensaient être un simple sekteg un peu fou et peu intelligent. Et Eteslë a foncé droit avec eux, comme une idiote. Cela amuse d’autant plus le sekteg que la jeune femme semble facile à lire au vu de son expression furieuse.

- Si simple, oui-oui… Nous-nous sommes satisfaits. Et bientôt, vous serez morts-dévorés, oui-oui. Nous-nous réussirons.

Il lève alors son bâton, mais Eteslë refuse de lui laisser le temps, cette fois. Elle se rue sur lui et lui décroche un coup de pied qui le frappe durement à l’épaule, l’envoyant en arrière. Elle a tout juste le temps d’être satisfaite qu’un pieu de roche surgit du néant, l’obligeant à bondir en arrière pour l’éviter. Il se fracasse dans le mur, y laissant une large fissure. Le mage sekteg, visiblement toujours en train de jubiler, se permet de rire, exaspérant un peu plus Eteslë si cela était possible. Elle attaque à nouveau, obligée d’éviter les roches que lui lance le sekteg comme s’il pouvait le faire à volonté sans même y penser. Au moins n’a-t-il pas sa créature de malheur avec lui, se dit-elle, sinon les choses seraient encore plus compliquées. Le mage est agile et ses attaques trop rapides pour qu’Eteslë ne puisse prendre l’avantage de manière conventionnelle. D’un saut périlleux, elle parvient à éviter un nouveau jet de roche et cela lui donne une idée.

Exaspérée, elle se rue sur le mage, glisse sur le sol pour éviter un bloc de roche et propulse ses deux pieds dans l’abdomen du sekteg qui s’encastre dans le mur derrière et tombe à genoux. Les yeux désormais remplis de rage, le mage s’entoure d’un cocon de pierre articulé, mais la jeune femme n’abandonne pas. Elle frappe son bras d’un coup de pied, sentant la dureté de la roche lui mener la vie dure avant d’éviter d’un bon un pieu sortant du sol. Elle décide alors d’attaquer un point plus faible, visant le plexus solaire pour frapper un endroit moins bien protéger par le corps du mage, à défaut de par son armure de pierre. Aucun os pour l’ennuyer à cet endroit et un effet immédiat sur sa capacité à se battre.

Elle s’élance, frappe brutalement, mais, trop hâtive, manque la zone concerner pour frapper le sternum. Cela repousse le sekteg qui réagit aussitôt, indemne. Une colonne de pierre s’abat depuis le plafond, obligeant la jeune femme à reculer avant de se faire intercepter en vol par un bloc de roche qui l’envoie valdinguer dans le mur opposé, le souffle coupé. Elle roule sur la droite pour éviter plusieurs assauts avant de se relever d’un bond et dévier un autre bloc de roche d’un coup de pied sauté, créant une expression surprise sur le visage du mage sur lequel elle se rue malgré la douleur. Elle attaque à nouveau le plexus, d’un coup de pied retourné qui, cette fois, touche sa cible, repoussant le sekteg sans lui causer de dommages au vu de sa réaction rapide.

Son armure de pierre finit par s’effriter et un assaut de la jeune femme l’oblige à se jeter sur le côté. Un nouveau sort contrait Eteslë à une pirouette, amis elle en profite pour bondir vers le sekteg et passer sa garde. Un sourire mauvais s’étale sur le visage d’Eteslë lorsque son pied frappe en plein dans le plexus solaire cette fois. Elle voit avec netteté le sekteg se plier en deux en crachant l’air de ses poumons. Cherchant à reprendre son souffle, il manque de concentration et son sort termine dans le mur opposé alors que la jeune femme le frappe à nouveau au même endroit, l’empêchant de reprendre ses esprits, avant de l’empoigner et de sauter tout en le frappant violemment de son genou. Il pousse un cri muet lorsqu’il comprend que la jeune femme leur a fait traverser une fenêtre à l’étage pour aller s’écraser quelques trois mètres plus bas, la cogneuse mettant tout son poids pour écraser le mage dont le corps se brise sur les pavés dévastés de la rue.

***
Apprentissage de la cc « Coupe-souffle »

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Eteslë
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Re: Les Habitations

Message par Eteslë » mar. 21 sept. 2021 18:35

Propositions et annonces

- C’est réglé alors ? On en est sûr ?

- Semblerait oui. Hmm.

- Semblerait ? Je ne veux pas de « semblerait », je veux des putains de certitudes ! Elle est partie avec lui et est revenue sans !

Les exclamations de voix achèvent de réveiller Eteslë qui somnolait jusque-là dans un état de demi-sommeil. Elle a vaguement le souvenir d’avoir été portée ou traînée et la sensation d’un matelas et de draps propres lui confirme qu’elle est parvenue à rentrer chez Virek d’elle-même. Un bon point. Elle commence à en avoir assez de finir constamment par perdre connaissance après avoir combattu un adversaire un peu trop difficile. Elle se redresse en grimaçant, avise ses affaires et les enfile en grognant de douleur, les jolies zones bleu et mauve sur son corps la renseignant assez bien sur l’état de celui-ci. Sur son torse, sur ses flancs, bras et jambes, elles forment une belle mosaïque de couleurs diverses et la jeune femme se félicite déjà de n’avoir que ça. Un os cassé et c’était la certitude d’être alitée pendant plusieurs semaines, avec peut-être de douloureuses séquelles. Elle n’est pas très portée sur la magie, mais au moins celle de lumière à cet avantage non-négligeable.

Elle finit par sortir de sa chambre en se retenant aux murs, suivant les éclats de voix provenant de la pièce principale dans laquelle elle entre en poussant la porte. La conversation meurt aussitôt et la cogneuse voit plus de visages qu’elle ne s’y attendait. Virek est là, ainsi que Valadria, mais elle a la surprise de voir Gork ainsi que Jallad qui semble être complètement hors de son élément, avec son teint halé et plein de vie, comparé aux autres personnes présentes. Les deux derniers lui adressent chacun un salut tandis que Valadria, qui était visiblement celle qui tonnait, se rassoit, laissant Virek descendre de sa chaise pour s’approcher d’Eteslë, la jeune femme se tenant toujours dans l’encadrement de la porte.

- Assez en forme ?Hmm?

- Oui. Juste… une chaise.

Virek hausse un sourcil, mais n’ajoute rien, demandant à un des shaakts de Valadria de libérer une place pour la jeune femme qui s’installe près de Virek, les regards tombant tous sur elle lorsqu’elle se laisse tomber sans grâce et avec un soupir. Elle n’arrive pas à comprendre la tension qui règne dans la pièce et qui lui crispe les épaules. Le mage est mort, tout aurait dû rentrer dans l’ordre. Elle tourne son regard vers Virek qui prend à nouveau place et hausse un sourcil interrogateur.

- La milice a investi les lieux, personne n’a vu le corps du mage, seulement ceux des sektegs présents et… tu es la dernière à l’avoir vu en vie, puisque tu es partie avec. Alors on se demande…Hmm...

- Il est mort.

- Tu l’as tué ? Hmm ?

- Non.

- Mais il est mort, tu en es sûre ? Hmm ?

- Oui. Nuque brisée.

Virek et Valadria l’observent tous deux d’un air étrange, mais Eteslë n’ajoute rien, elle assure qu’il est mort, mais n’a guère de détails à leur donner. Elle ignore tout de celle qui a tué le sekteg, si ce n’est qu’elle est rousse, aux yeux mauves et qu’elles ont un passé commun qu’elle a oublié. Devant le mutisme de la cogneuse, mais sa certitude que le mage est mort, l’atmosphère se détend tout de même quelque peu. Chacun parle de la suite, des actions à prendre face aux dissidents cherchant à profiter de la désorganisation de la pègre, ennuyant rapidement Eteslë qui ne pense, elle, qu’à ce qu’elle va faire ensuite. Quitter Omyre lui semble obligatoire, mais elle doit pour ça trouver un navire l’emmenant jusqu’à cette fameuse île, dans un endroit qu’elle ne connaît pas, chercher quelqu’un dont elle n’a que le nom. Cela a le don de l’exaspérer, mais elle ne comptait pas rester toute sa vie à Omyre, alors partir maintenant ou plus tard, cela ne fait pas une grande différence.

La réunion finit par se terminer et chacun regagne ses pénates. Eteslë reste assise et salue de la tête chacun des participants qu’elle connaît. Valadria lui adresse un regard plus insistant et lui glisse un parchemin plié que la cogneuse fixe un instant avant de lever la tête, sans pouvoir dire à Valadria qu’elle ne peut pas lire et que Virek sera donc forcément au courant. Mais la shaakte est déjà partie et la pièce se vide finalement, laissant seulement Eteslë et Virek, ce dernier fouillant dans un tiroir pour sortir une bouteille et deux verres qu’il remplit avant d’en pousser un vers Eteslë, se gardant le deuxième tandis qu’il s’assied face à elle. Il fait tourner son vin dans son verre et le sirote doucement avant de lever les yeux vers la cogneuse qui n’a pas encore touché au sien, le regard perdu dans le liquide bordeaux.

- Je ne t’ai jamais vu aussi pensive. La mort de ce mage te gêne à ce point ? Hmm ?

- Je l’ai pas tué.

- Quelqu’un l’a fait, oui ça j’avais bien compris. Quelqu’un qui t’a mis dans un sale état d’ailleurs. Une idée de son identité ? Hmm ?

- Non. Pas exactement.

- Une rousse aux yeux mauves ? Hmm ?

La cogneuse relève rapidement la tête et plisse les yeux face au sourire carnassier du sekteg.

- Je te l’ai dit, mon pouvoir vient des informations que je collecte. Il y a eu quelques témoins de votre petite altercation. Sacrée démonstration de force. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est ce qu’elle a à voir dans tout ça. Pourrais-tu éclairer ma lanterne ? Hmm ?

- Une mission du Cercle.

- Le Cercle ? Jamais entendu parler… Hmm.

Ce qui a l’air de profondément l’ennuyer. Eteslë lui relate très succinctement ce qu’elle a appris et lui annonce qu’elle doit se rendre sur Tol’Lhein pour en savoir plus. Cela laisse le sekteg pensif, laissant à Eteslë le temps de tremper ses lèvres dans le nectar gracieusement offert. Fruité et un peu sucré, juste assez sec, comme elle aime. Probablement un cadeau de Valadria. Valadria dont elle pose le parchemin sur la table avant de le pousser vers Virek qui s’en empare et le lit rapidement.

- Elle te propose de travailler avec ses assassins pour une somme… disons confortable. Une offre limitée dans le temps, mais difficile à refuser au vu du montant.

Eteslë récupère le papier qu’elle fourre sous les lanières de cuir de ses bras, juste au cas où. Virek l’observe un instant avant de terminer son verre et de s’en servir un deuxième, reprenant sa dégustation calme.

- Tu vas quitter Omyre, n’est-ce pas ? Hmm ?

- Oui.

- Puis-je te demander quelque chose ? J’aimerais que tu retardes ton départ… disons… d’un mois. Peut-être deux, le temps que la situation ici s’apaise. Je vais avoir besoin de tes capacités. Tu seras bien sûr récompensée à la hauteur de tes actions. Il te faut de toute façon un navire pour trouver cette île et la vaste majorité est partie avec l’armada du Cuirassé. Hmm.

La cogneuse prend quelques instants pour peser le pour et le contre. Elle ne sait pas où se trouve cette fameuse île, va probablement avoir besoin d’argent et, si comme le dit Virek, les navires sont indisponibles, cela va de toute façon retarder son départ. Le choix est rapide. Elle hoche la tête, créant un sourire sur le visage du sekteg.

- Parfait, cela m’aurait ennuyé d’avoir passé commande pour que tu ne te serves même pas de tes nouveaux jouets. On devrait les recevoir d’ici demain. J’ai pris la liberté de mettre le bâton et tout ce que tu avais sur toi dans ta chambre, sous le parquet, juste au cas où. Hmm.

- Merci, Virek.

- Attends de voir ce que je vais te demander de faire avant de me remercier.

Elle grimace face au sourire goguenard du gobelin qui l’invite à aller se reposer cette fois. Elle termine son verre et se lève en grimaçant avant de marcher d’un pas mal assuré vers sa chambre et son lit sur lequel elle s’effondre pour se relaxer. Tout cette histoire de mage sekteg est terminée, mais il semble que les ennuis ne fassent que commencer.

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Eteslë
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Re: Les Habitations

Message par Eteslë » mer. 12 janv. 2022 18:25

Fuite en avant

- Bordel de putain de merde ! Il fallait que cette connasse se foire et que ce soit ce type qui reprenne les rênes ! Merde !

Adossée à un mur dans la maison de Virek, Eteslë observe ce dernier fracasser au sol tous les objets fragiles qu’il peut trouver. Quelques jours plus tôt, tandis qu’Eteslë cherchait un navire pour rejoindre Tulorim, la nouvelle de la défaite d’Oaxaca et sa capture est parvenue dans la cité. Le nouveau chef, Crean, a pris les choses en main et les massacres ont commencé la veille, perpétrés par les soldats sans vie de Khynt et les guerriers de Crean, virant les pauvres et massacrant les résistants, fichant dehors tous les sektegs et ceux trop faibles pour servir le nouveau régime. Une situation qui n’arrange guère la jeune femme qui n’a jamais pu trouver un rafiot pour quitter les lieux. Et depuis le matin même, Virek ne fait que hurler sa haine et s’énerver au moindre bruit.

- Deux décennies ! J’ai passé deux décennies à me faire une place ici et cette ordure fout tout en l’air ! Rhaaaa !

L’explosion de colère de Virek aurait presque fait rire la jeune femme si la situation n’était pas un énorme foutoir. Nul ne savait vraiment ce qui allait advenir sous le régime de Crean. Déjà, de nombreux clans avaient fichus le camp de la cité. La nourriture commençait déjà à manquer et l’ordre était ramené dans le sang, là où un chaos relatif régnait dans la cité jusqu’alors. Une situation propice aux débordements et aux règlements de compte. C’est pour cette dernière raison que la jeune femme n’a pas encore mis les voiles. Elle tient à s’assurer que Virek, qui reste tout de même quelqu’un qui l’a aidé, ne finisse pas éventré dans une ruelle, ou pendu au-dessus des portes de la cité. Elle attend donc calmement qu’il cesse sa crise de nerfs pour discuter sérieusement de la suite des événements.

- Pas question que je retourne dans ces plaines de malheur ou ces montagnes ! Il ne perd rien pour attendre !

Levant les yeux au ciel, la jeune femme finit par s’éloigner du mur pour saisir le bras levé du sekteg alors que celui-ci s’apprête à lancer une assiette contre le mur. Il tourne la tête vers elle, le regard empli de colère, mais la poigne ferme de la cogneuse l’empêche complètement de se dégager. Les deux se fixent un moment avant que Virek ne soupire et ne hoche la tête. Eteslë relâche prudemment son bras et s’écarte, retournant s’adosser au mur sans quitter le sekteg des yeux. Ce dernier repose l’assiette sur la table et semble contempler un instant la dévastation qu’il a provoqué dans sa demeure.

- Une vie entière réduite à néant…

- Redémarre. Loin d’Omyre.

- Bah – répond-il avec un ton morne – Où aller de toute façon ?

- Où tu veux.

- Je n’ai plus rien…

- Tu as ta vie. C’est plus que moi.

Elle observe Virek se raidir et se tourner vers elle. Les deux s’observent pendant de longues secondes, silencieux, immobiles. Puis le sektegs détourne le regard et s’avance vers une commode d’où il sort une bourse qu’il lance à Eteslë. Cette dernière s’en saisit au col et la soupèse avant de hausser un sourcil interrogateur vers le sekteg qui hausse simplement les épaules.

- J’imagine que le voyage ne va pas être de tout repos. Je te laisse t’occuper du nécessaire. Je vais… faire quelques arrangements. Il n’est pas dit que Virek va partir sans rien dire.

Virek lance un regard entendu à Eteslë qui se contente de hocher la tête et de sortir, la bourse dans la main. Après avoir enfilé ses gants, elle hésite, puis emporte son paquetage complet, histoire de se débarrasser de quelques trucs superflus qui l’encombre plus qu’autre chose. Le bâton de mage segtek, notamment, ne lui est d’aucune utilité et elle espère en tirer quelque chose de plus utile. Quelques yus, ou bien, le cas échéant, un troc contre plus intéressant, même si elle ne sait pas vraiment de quoi elle pourrait avoir besoin. La cogneuse s’est tellement habituée à vivre e peu qu’elle n’attend rien de particulier au quotidien. Elle désire juste retrouver son passé et compte bien profiter de son départ d’Omyre pour suivre la piste découverte il y a peu.

Perdue dans ses pensées, Eteslë ouvre machinalement la porte de la maison et perd aussitôt le fil en fronçant les sourcils. Une à une, les maisons semblent être fouillées par ces êtres à la solde de Khynt. Et à entendre les cris qui résonnent dans les maisons, ils ne sont guère patients avec ceux qui prennent leur temps. Poussant un juron, Eteslë fait volte-face, claque la porte et se hâte de retrouver Virek qui fronce à son tour les sourcils.

- Les soldats. On doit partir. Maintenant.

- Quoi ? Putain de… d’accord, retrouve-moi au Rat Putride.

- J’ouvre la voie.

Le sekteg pousse un long soupir, mais hoche la tête. En quelques minutes, ses affaires sont rassemblées et, vêtue d’un manteau à capuche rabattue sur sa tête, il suit la cogneuse qui ouvre la porte. Les soldats ne sont plus qu’à deux maisons de celle qu’ils laissent derrière, aussi Eteslë ne perd pas de temps et fait signe à Virek de sortir au plus vite. Ce dernier s’exécute, mais, par un coup du sort, l’un des soldats sort de la maison voisine à l’instant et se dirige droit vers le gobelin. Eteslë, qui n’aime guère ces trucs sans âme, se met en travers du chemin, dos à la menace et fait un signe de tête à Virek qui grince des dents, mais s’incline.

- Merci. Rejoins-moi au plus vite, qu’on foute le camp de cette vite de malheur.

Elle ne dit mot, concentrée sur son ouïe pour percevoir les pas de la créature du Modifié qui s’avance. Sans attendre son reste, Virek disparaît dans une ruelle adjacente tandis qu’Eteslë, l’air de rien, s’écarte de la maison et s’éloigne d’un pas tranquille, surveillant du coin de l’œil le soldat qui enfonce la porte pour s’engouffrer dans ce qui était la demeure de Virek. Après un dernier regard sur cette scène qu’elle n’apprécie guère, elle se détourne, la bourse toujours en main. Elle doit encore organiser leur fuite à tous les deux, mieux vaut ne pas perdre de temps.

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