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par Ezak » sam. 31 août 2024 02:30
Je m’étais dirigé vers mon ancien chez moi, le château de mon père. Revenir ici, je le remarquai, ne provoquait pas une seule miette de nostalgie en moi, alors que revenir à Oranan était toujours un plaisir. Ce lieu, j’avais du mal à le considérer comme chez moi, alors que j’y avais vécu les seize premières années de ma vie. Trop de mauvais souvenirs, trop d’échecs. Le château avait beau se dresser fièrement, son allure n'évoquait plus rien pour moi, sinon un passé que je préférais oublier. Après toutes ces années, j’avais décidé d’aller confronter mon père. La situation avait changé. Il m’avait certes mis dehors, mais j’avais rendu aux d’Arkasse leur place parmi la noblesse. Il ne pouvait plus me traiter comme un moins que rien. Mon cœur battait à l'idée de ce face-à-face inévitable. J’avais proposé à Freida de m’accompagner, et qu’ensuite nous reprendrions la route. C’était aussi une occasion de lui montrer l’environnement dans lequel j’avais grandi, un cadre qui avait forgé autant mon caractère que mes cicatrices. Bien sûr, depuis le temps que nous voyagions ensemble, j'avais finis par tout lui dire de moi, de ma vie et de mes intentions. Des relations compliquées avec mon père et de l'alliance que je voulais lui proposer.
Je m’étais annoncé aux gardes qui veillaient sur l’entrée et ils me menèrent vers mon père. Le chemin à travers le château réveillait une foule de souvenirs que j’aurais préféré étouffer. Les murs austères, les couloirs sans fin, tout cela semblait figé dans le temps, inchangé depuis mon départ. Je pus remarquer que les choses n’avaient pas bougé depuis mon exil. Cependant, on pouvait distinguer ici et là les traces d’anciens campements. Il était étrange de penser que des les forces d'oaxaca avaient souillé ces lieux autrefois si solennels. Quand je pensais que ce gros lourdeau de Karsinar et ses garzoks avaient investi ce lieu… Quelle infamie !
Mon père, avec sa grosse moustache, attendait devant l’antichambre menant à son bureau. Sa silhouette me parut légèrement plus courbée qu’autrefois, mais son regard perçant n’avait rien perdu de sa dureté.
"Ezak le Sans-Nom. N'avais-je pas ordonné que tu te tiennes éloigné d'ici ? Et pas seul, vois-je. Qui est-ce ?" demanda-t-il, d’un ton qui se voulait impérieux, mais où je décelai une pointe d’agacement.
Je le regardai, impassible, et répondis calmement :
« Des hordes de peaux vertes, malgré des siècles d’inimitiés entre nos peuples, ont pu mettre leurs sales pattes sur les terres d’une famille qui était jadis respectable. Alors pourquoi pas moi ? »
Je désignai Freida d’un geste.
« C’est une amie nosverienne. »
Mon père plissa les yeux et ajouta d’un ton acerbe, teinté d’ironie :
"Oooh, tu me reproches d'avoir su comment survivre et m'adapter, toi, le grand héros kendran sans concession ? J'ai entendu parler de tes exploits à Kochii. Ton orgueil doit être plus grand aujourd'hui qu'alors."
Puis il tourna son regard vers Freida, son expression devenant encore plus dure.
"Et donc, tu es allé fêter ta victoire en Nosveris et as engrossé l'une de leurs filles ? Pourquoi l'amener ici ?"
Son ton, froid et cassant, résonnait comme une insulte déguisée. Et qu'il puisse que je puis être le père de l'nefant de Freida rendait la chose drôle. Mais je ne comptais pas me laisser provoquer si facilement. Je lui lançai un sourire taquin, une étincelle de défi dans les yeux.
« L’enfant du tigre ne naît pas sans griffes. Mon orgueil est le vôtre, Père. Et pourquoi tant de questions sur mon amie nosverienne ? Vous espériez que je vous ramène un petit-fils ? » répondis-je avec une pointe de provocation, jouant sur ses nerfs.
Mais mon père maîtrisait l’art de la riposte verbale. Son visage se ferma, ses poings se crispèrent légèrement.
"Parce qu'elle est là, avec toi. Aurais-tu des craintes de la voir finir comme ta mère ?"
La provocation était brutale, franche. Il savait où frapper. Pendant une fraction de seconde, je fronçai les sourcils, sentant une émotion m’envahir. Cette remarque avait touché une corde sensible. Ma mère, qui était morte en me donnant en naissance.
« Eh bien… Ce qui est sûr, c’est que si cet enfant était le mien, et qu’elle devait mourir en lui donnant la vie, j’aurais agi en véritable père, contrairement à vous qui en avez toujours été incapable ! »
Je laissai mes yeux errer autour de moi, observant ce lieu avec une vague d’émotion que je tentais de refouler.
« Tout ça… ça en valait la peine ? » dis-je, une tristesse à peine dissimulée dans ma voix.
Mon père se redressa, toujours aussi inflexible.
"Ça a valu ma survie. Et désormais, mes marchandises parcourent tant l'Ynorie que les Terres Sauvages. Je participe activement à la reconstruction d'Oranan, et le conseil m'en sait gré."
Il grommela avant d’ajouter :
"Comme lorsque tu étais enfant, c'est à moi de réparer le bordel que tu crées et que tu abandonnes derrière toi. N'inverse pas les rôles, Ezak : tu n'as jamais été digne d'être mon fils. Je me suis leurré des années, mais ton frère l'a perçu avant moi. Depuis ce jour, même si tu en uses toujours comme d'un passe-droit, tu n'as plus aucune légitimité à porter mon nom."
J'étais choqué. Il pensait qu'en posant cette question je parlais du fait qu'elle ai permis à Karsinar alors que je voulais parler de ce traitement qu'il m'avait réservé Quel égotiste ! . Je laissai échapper un rire amer.
« Mais écoutez-vous parler ! « Mes marchandises, le conseil… » »
Je commençai à faire les cent pas, mes émotions s’exprimant à travers mes gestes.
« Quand on ouvre un livre d’histoire, le nom de d’Arkasse est associé à la Cour, à la royauté kendranne. Il était depuis des générations lié à la Couronne. Feu mon grand-père vous a laissé un nom, un héritage, et vous l’avez fait descendre plus bas que terre ! Vous êtes Vandrak d’Arkasse le Déchu ! Moi, je suis Ezak d’Arkasse, le Rédempteur. Vous ne devriez même pas utiliser la particule qui précède ce nom. Vous n’en avez pas le droit ! »
Je m’arrêtai, le fixant droit dans les yeux, ma voix chargée d’intensité.
« Oui, vous avez sans doute raison. Je suis indigne d’être votre fils. Mais digne d’être le descendant de mon grand-père. Un noble, comme moi. Vous, vous n’êtes qu’une tâche ! Vous nous faites honte ! Ce nom est le mien. Je suis Ezak d’Arkasse. Vous n’êtes que Vandrak Arkasse, une ombre sans particule, un petit bourgeois tout juste capable de me parler de marchandises. »
Le visage de mon père se durcit, ses sourcils se fronçant davantage, il semblait que moi aussi j'avais touché sa corde sensible. Il semblait sur le point de céder à la colère, mais il se ravisa, soufflant longuement avant de répondre d'un ton sec :
"Le Rédempteur. Quelle sottise. Tu n'as rien de noble, ni de digne. Tu n'es qu'un arriviste s'accrochant à son nom pour le lancer à la gueule de ceux qui croisent ton chemin. Ce nom sera la laisse de tes maîtres, la prison du Royaume pour lequel tu dis te battre."
Il lissa sa moustache d’un geste nerveux, avant de continuer :
"Je suis libre de tout ça, et fier d'avoir construit de mes mains mon propre empire, sans vivre de la gloire passée de mes aïeux. Mais tu ne peux le comprendre, tout bouffi de fierté mal placée que tu es."
l soupira lourdement, puis son regard acéré se posa sur Freida avant de revenir sur moi, dur comme la pierre.
"Qu'importe ce que tu es venu faire ici, parjure : quitte cette demeure qui n'est plus tienne depuis bien longtemps."
Ses mots tranchants résonnèrent dans l'antichambre, lourds d'amertume. Je pris un instant pour le fixer, une tristesse voilant mes traits, une émotion ancienne réveillée malgré moi. Le père que j'avais autrefois admiré, n'était plus qu'une ombre de ce qu'il avait été, et pourtant, une part de moi continuait d'espérer, d'attendre un signe d'affection ou de reconnaissance.
« Oh si, je peux le comprendre. » Ma voix s’éleva calmement, mais chargée d'une douleur que je ne pouvais plus dissimuler. « J’ai toujours été celui qui était le plus proche de vous, celui qui vous admirait en silence, qui suivait votre exemple. Vous étiez mon modèle. Mais vous n’aviez d’yeux que pour Élan. » Je m'interrompis, me redressant un peu plus. « Ce n’est pas pour rien que je me suis moi aussi bâti seul, sans aide… Quand je suis parti, j’ai cherché Elan. Je voulais nous réunir. Quand j’ai ramené le nom des d’Arkasse là-haut, quand je l’ai fait briller de nouveau, j’étais heureux. Pas pour moi, pour nous. Pour nos aïeux, pour nos descendants. Vous ne pouvez pas m'élever avec cet idéal et ensuite me reprocher d’avoir été ce que vous vouliez que je sois. »
Je marquai une pause, mes yeux scrutant chaque recoin de cette pièce familière mais étrangement étrangère. Mon regard se durcit, et je le fixai à nouveau, mon cœur battant à un rythme plus lourd.
« Vous m’avez élevé en Kendran, avec l’orgueil du nom que je porte. Alors ne prétendez pas que tout cela n'a aucune importance pour vous aujourd’hui. »
Mes mots se voulaient incisifs, mais une pointe de pitié perçait derrière la colère. Ce n’était pas qu’un affrontement entre nous. C’était l’aboutissement de toutes ces années de distance et de non-dits.
« Si je suis venu ici aujourd'hui, c’était pour vous proposer de laisser nos griefs derrière nous. De faire honneur à notre nom, ensemble. Mais tout ce que vous m'offrez, c'est du rejet. Vous êtes hargneux, et je le suis aussi, mais encore une fois, je ne suis que ce que vous avez fait de moi. »
Je pris une respiration, mon regard se radoucissant malgré la tension palpable entre nous.
« Je vous tends la main. Mettons notre orgueil de côté. Bâtissons ensemble quelque chose de grand. Pour l'Ynorie, pour Kendra-Kar, pour ce nom que nous portons. Pour le sang, pour la famille. Elle nous dépasse tous les deux, et je sais, au fond de vous, que vous le croyez aussi. »
Il resta silencieux un moment, ses yeux se plissant légèrement, comme s'il évaluait chaque mot que je venais de prononcer. Un scepticisme marqué assombrit ses traits avant qu'il ne prenne finalement la parole.
"Quel y serait mon intérêt ?" demanda-t-il, les bras croisés, le ton sec et méfiant. "Le tien, je le comprends bien : un noble sans fortune, sans terres, et avec un bâtard à élever... Mais moi ? Qu'y gagné-je, sinon ton mépris quotidien ?"
Un soupir m’échappa, un mélange de lassitude et de déception.
« L’enfant que porte Freida n’est pas de mon sang. » dis-je, d'une voix plus douce, presque pour dissiper ses malentendus. « Je l’accompagne de manière altruiste vers un nouveau chez elle, après que le sien ait été dévasté. »
Je fis un pas en avant, les yeux ancrés dans les siens, cherchant à percer sa carapace.
« Je ne veux même pas de ces terres, ce sont les vôtres, vous les avez gagnées. Votre fortune pourrait m’être utile, c'est vrai, mais je tiens à ce qu'elle reste la vôtre, pas la mienne. Vous me prêtez des intentions qui ne sont pas les miennes. Je vous l’ai dit, vous êtes un modèle de réussite, et moi aussi je veux me construire seul, mais avec des alliés puissants à mes côtés. Je veux une alliance, père et fils. Je veux que notre famille soit unie, que nous enterrions le passé. »
Je laissai mes mots s’installer un instant dans le silence de la pièce avant de continuer, avec plus de gravité.
« Les choses bougent à Kendra-Kar. La succession n’est pas assurée. La noblesse a ses intérêts, le peuple en a d'autres, et nous sommes peut-être au bord d’une guerre civile. Je veux l'éviter. La totalité de l’armée kendranne est décimée, et j'ai déjà commencé à tisser des alliances pour élever mon propre escadron. Je me place du côté de l’héritière légitime, qui manque cruellement de soutien parmi la noblesse. Soyez son allié. Soyez le nôtre. Elle aura besoin de ressources, et je m'arrangerai pour que vos affaires puissent s’étendre à Kendra-Kar et à ses alliés, maintenant que le nom des d’Arkasse n’est plus honni. »
Je laissai mes paroles s'envoler, presque suppliant à cet instant.
« Je veux changer l’histoire de notre famille. Je veux qu’elle soit unie et non plus déchirée. Je veux vous ramener auprès de la couronne, redorer notre blason. Soyons forts ensemble. Faisons des d’Arkasse une famille influente, en Ynorie et dans tout le Royaume kendranne. Soyons du bon côté de l’histoire. »
Je marquai une dernière pause, avant de conclure, d’une voix emplie d’honnêteté :
« Et je vous jure que vous n’aurez jamais l’impression d’être méprisé à mes côtés. Je vous traiterai comme mon égal. Est-ce assez honnête pour vous ? »
Il resta silencieux un long moment. Je pouvais presque entendre les rouages de sa réflexion tourner, ses yeux se perdant dans le vide à plusieurs reprises, comme s’il mesurait chaque aspect de la proposition. Puis, dans un mouvement mesuré, il me tendit enfin la main.
"C'est un marché honnête," dit-il d'une voix plus posée, bien que teintée de retenue. "Allions-nous pour redorer le blason des d'Arkasse et établir mon empire marchand dans un Royaume kendran en reconstruction. Cependant," ajouta-t-il après une courte pause, "j'ai ouï dire que la Princesse ne faisait pas l'unanimité. Est-ce vraiment le bon cheval sur lequel parier ? Il y aurait un fier et courageux Duc dans la course, ami proche de Solennel. Et un conseiller du trône, habile en politique. Sont-ce là de mauvais choix ?"
Un sourire discret se dessina sur mes lèvres, heureux de ce pas vers moi, et je pris un instant pour répondre.
« La question est délicate, » admis-je, « et je vais y répondre le plus honnêtement possible. Son Altesse est, politiquement parlant, le pire cheval sur lequel miser. Pourtant, je l’ai vue à l’œuvre et j’ai rarement rencontré un tel leader. Elle a eu le courage de venir sur le champ de bataille, au lieu de rester cloîtrée derrière les murs de la cité blanche. »
Je marquai un silence, cherchant les mots justes.
« Elle a défié les ordres de son frère, et roi pour me libérer. À sa mort, elle a mené une charge cavalière contre les forces d’Oaxaca. Et enfin, si je ne l’en avais pas dissuadée, elle était prête à affronter elle-même Oaxaca. Une âme comme la sienne est ce qu'il faut pour gouverner un peuple en crise. »
Je fis un pas vers lui, tendant ma main.
« Si vous me faites confiance dans cette voie, alors nous avons un accord. »
Il hocha lentement la tête avant de lever la main.
"Bon, bon. Tu sembles sûr de toi. Je suis plus marchand que politicien, et nous différons là-dessus. Mais d'accord, Ezak." Il me serra la main avec la fermeté d'un homme d’affaires. "Faisons comme ça. Une fois réimplanté dans la capitale blanche, nous ferons fructifier ma guilde marchande."
Je lui rendis sa poigne, satisfait.
« Pour les d’Arkasse, et pour la Reine légitime. »
Après que l'accord fut scellé d'une poignée de main ferme, une tension persistante flotta encore un instant dans l'air. Mon père me relâcha, mais son regard, bien qu'adouci, conservait cette distance. Il n'avait jamais été un homme à accorder sa confiance facilement, surtout pas après toutes ces années de rancœur accumulée. Il hocha légèrement la tête avant de se détourner.
"Je te laisse gérer les détails," déclara-t-il d'un ton pragmatique. "Fais en sorte que tout se mette en place. Je veux voir des résultats rapidement."
Je me contentai d’un signe de tête, respectant son pragmatisme marchand. Il n’y aurait pas de démonstrations d’affection, ni de grands discours sur l’importance de la réconciliation. À ses yeux, nous étions désormais des partenaires liés par un accord mutuel. C'était bien assez pour aujourd’hui.
Freida se tenait à l’écart pendant toute la conversation, silencieuse mais attentive. Son visage ne trahissait aucune émotion évidente, mais je pouvais sentir qu’elle pesait chaque mot et chaque geste échangés. Elle n’était pas dupe de la complexité de ce moment, ni de ce que cela impliquait pour notre avenir commun.
Mon père s'éloigna sans un mot de plus, nous laissant dans la salle qui avait été le théâtre de notre confrontation. Le silence retomba, pesant, jusqu'à ce que je prenne une longue inspiration.
« Allons-y, » murmurai-je en direction de Freida.
Nous sortîmes de la demeure dans un calme solennel, les lourdes portes se refermant derrière nous. L’air extérieur était plus frais, apaisant après l’atmosphère étouffante à l'intérieur. Je laissai échapper un soupir, mêlé de soulagement et d’une certaine fatigue nerveuse. Freida marcha à mes côtés sans dire un mot jusqu’à ce que nous soyons à bonne distance du manoir.
Finalement, ce fut elle qui brisa le silence, d’une voix mesurée, mais teintée d'une pointe de curiosité.
« Je dois dire que ça s'est mieux passé que ce que j'aurais imaginé. »
Je tournai la tête vers elle, un sourire triste étirant mes lèvres. « Oui, si on peut appeler cela un succès. » Un léger rire m’échappa, mais il était sans joie. « Un succès, mais à quel prix ? »
Freida fronça les sourcils, comme si elle analysait mes paroles, pesant la situation dans son esprit.
« Tu as obtenu ce que tu voulais, non ? Une alliance. C’est ce que tu cherchais en venant ici. » Elle marqua une pause, avant d’ajouter plus doucement : « Mais je sens que cela te laisse amer malgré tout. »
Je m'arrêtai un instant, posant mon regard sur l’horizon qui s'étendait devant nous. La mer d'Oranan visible au lointain, vaste et impassible, reflétait en quelque sorte le sentiment que je portais au fond de moi.
« Ce que j'ai obtenu, c'est un marché. Une alliance fondée sur des intérêts mutuels, oui, mais... » Je laissai ma phrase en suspens, cherchant les mots justes. « Pas une réconciliation. Pas vraiment. Nous sommes toujours aussi distants, mon père et moi. Rien n’a vraiment changé entre nous. Nous avons seulement décidé de travailler ensemble. »
Freida hocha lentement la tête, son regard scrutant mes traits.
« Mais c’est déjà un début, Ezak. C’est plus que ce que tu avais avant aujourd'hui. »
Je soupirai à nouveau, mais cette fois avec moins de résignation.
« Peut-être. » Je lui lançai un regard, presque reconnaissant. « Mais ce n’est pas tout à fait ce que j'espérais. J'ai tendu la main, j’ai essayé d’être sincère, de lui proposer plus qu’un simple accord. Mais il n’a vu que ce qu’il voulait voir ; le fils en quête de fortune. »
Freida s’arrêta à son tour, se tournant pour me faire face. Son visage était calme, mais ses yeux, eux, brillaient d’une compréhension silencieuse.
« Ce n’est pas parce que lui ne le voit pas encore que cela ne peut pas changer. Les choses prennent du temps, Ezak. » Elle posa une main douce sur mon bras. « Il a accepté l’alliance. C'est un pas en avant. Peut-être qu'en voyant que tu tiens ta parole, que tu agis pour la famille et pas seulement pour toi, il finira par comprendre. »
Je hochai la tête lentement, absorbant ses paroles. Freida avait raison, bien sûr. Il fallait être patient. Le chemin vers la réconciliation complète serait long, mais c'était déjà un début.
« Oui, tu as raison. » dis-je finalement, un sourire plus sincère aux lèvres. « Ce n’est qu’une première étape. Et nous avons déjà beaucoup à faire. »
Je la regardai avec gratitude. « Merci, Freida. Pour ta patience, pour ton soutien. »
Elle répondit par un sourire chaleureux, avant de se remettre en marche.
HRP : PNJ de Vandrak d'Arkasse à été joué par Cromax