La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)
Près de la barre de l’Azurion, les représentants officiels des deux navires attaquants se débattaient face à leurs ennemis. Le pirate, décidant de lancer un sortilège sombre, fut un moment à la portée de son adversaire, qui tenta sur lui un nouveau coup de masse, au niveau de la tête cette fois. Par chance, Eldros parvint à esquiver celui-ci agilement en se décalant, laissant le second emporté un peu par son élan meurtrier. Il ajusta son sort de Souffle de Thimoros sur cet ennemi épais. Le pouvoir de l’ombre pénétra les chairs de l’humain patibulaire au niveau du torse, et aussitôt une grimace emporta son visage. Il posa sa main libre sur son cœur, réfrénant un grognement de douleur. La magie avait touché, et avait touché fort. Il ne sortirait pas de ce combat sans conséquences durables. Malgré tout, il prit son courage à deux mains, ainsi que sa masse, et décida de poursuivre le combat, animé d’une haine nouvelle : son adversaire possédait des fluides d’ombre, fort mal perçus à Kendra Kâr. C’était son devoir que de détruire cet individu.
Le capitaine, toujours aux prises avec Silmeria, rétorqua amèrement à la proposition de cette dernière :
« Tes paroles empoisonnées ne m’atteignent pas, chienne ! »
Il semblait vraiment résolu à se battre jusqu’au bout. Endoctriné par la foi puritaine des lois kendranes, il ne cèderait pas face à une envoyée de la Capitale Noire. Lorsque Silmeria lui planta une nouvelle fois la dague dans les boyaux, il laissa échapper un râle et un mot dans celui-ci…
« Salope… »
Se tenant le ventre fermement, lâchant ses armes, il s’effondra à genoux, le visage déformé par la haine et la douleur. Dans un dernier réflexe de survie, il agrippa un pan de la robe de la démone d’Omyre pour rester à genoux sans s’effondrer davantage. Mais si le cœur y était encore, le corps ne suivait plus. Il était vaincu.
Loin de s’arrêter dans le combat, ses hommes ne remarquèrent peut-être même pas son abandon, et poursuivaient avec acharnement le combat. Sur le pont de l’Azurion, tout d’abord, où le combat entre les forces de la Baliste et de Kendra Kâr restait équilibré. Au milieu de tout ce tintouin, trois hommes étaient toujours aux prises avec les hallucinations travaillées que leur suggérait Daemon. Terrorisés, ils s’étaient agenouillés, visages crispés par l’horreur. Yeux fermés de peur ou fixant l’enfer sur terre avec subjugation, ils ne virent guère arriver Azra. Le nécromancien en saisit un par derrière et lui asséna un coup de dague dans la gorge, qui lui trancha net cette dernière, laissant un flot de sang dégouliner horriblement sur le pont avant qu’il s’effondre sans un cri, sans un bruit sinon le gargouillement de sa gorge ouverte, mort. Daemon tenta lui-aussi la même technique, préférant cependant la décapitation de son cimeterre à l’égorgement. Mal lui prit, apparemment : trop sûr de lui, emporté par sa propre force, il rata lamentablement son coup. Pris d’un spasme terrifié, son adversaire s’était plié en deux. La lame passa loin au-dessus de sa tête et, emportée par l’élan fougueux du semi-elfe, glissa de la main de ce dernier pour aller voltiger plus loin sur le pont, au milieu d’autres combattants. Inaccessible en l’état.
Rendrak, quant à lui, combattait toujours vaillamment. Il asséna un coup remarquable de son crochet contre son adversaire pourtant éveillé, lui écorchant rudement le front. Le soldat kendran, blessé gravement pas pas hors d’état de nuire, lui répondit d’un coup d’épée rageur, qu’il rata ridiculement, le sang dégoulinant dans ses yeux.
Juste à côté d’eux, Ezak faisait face seul à trois hommes. Loin de décontenancer l’Elite de Crean Lorener, ça semblait lui donner des forces décuplées pour découper en rondelles ses ennemis. C’est ce qu’il tenta du moins, pris d’une vitesse folle. Six coups allaient être portés, terribles et mortels. Le premier toucha le premier ennemi à l’épaule dans une blessure bien moche à voir. Le second décapita tout bonnement l’adversaire du milieu : sa tête tomba sur le pont en rebondissant, roulant sous les pieds des autres combattants avant même que son corps n’ait chu à son tour. Le troisième coup vint cueillir le troisième homme au ventre : encore une blessure singulière et saignante, mais qui n’arracha pas le soldat au combat. La quatrième attaque vint perforer une nouvelle fois l’adversaire de Rendrak, mais ne fut guère plus qu’une plaie légère. Le cinquième coup percuta l’un des marins sous hypnose avec une force subjuguante : le pauvre homme ne se vit même pas mourir : la lame d’Ezak vint le trancher en deux au milieu du dos, colonne brisée. La moitié supérieure de son torse glissa morbidement sur le sol alors que le reste de son corps s’affaissait sur lui-même comme une vielle merde. Le sixième et dernier coup vint percuter le dernier homme halluciné, le blessant gravement dans le creux du dos également. Les hommes ainsi attaqués sortirent de leur délire persécuteur. Il leur faudrait bien un tour de plus pour se remettre du spectacle macabre qui s’étalait devant eux.
Sur la Laide, Kurgoth se débattait comme il le pouvait contre ses ennemis surnuméraires, se refusant apparemment d’appeler au secours. S’acharnant dans une autre tournoyade de sa hache qui lui avait tant réussi la première fois, il toucha de nouveau. Les trois énergumènes qui lavaient contourné se virent crevassés d’une entaille sévère au niveau du torse. De quoi les remplir d’un sang carmin, sans pour autant les mettre hors de combat. Le dernier touché, quant à lui, victime de la fin du mouvement de la hache, se vit planter celle-ci en plein milieu du torse, défonçant sa cage thoracique et déchirant ses chairs. Il était mort sur le coup, et fut expulsé de l’arme par un garzok victorieux qui la récupéra, ensanglantée. Un mort à son compteur.
Un des blessés graves de l’arrière-garde s’avança aussitôt pour prendre sa place, trop lent et peiné pour attaquer pour l’instant. Les autres, en revanche, s’en donnèrent à cœur joie, à la fois effrayés et galvanisés par l’intervention monstrueuse du garzok qui promettait de ne laisser aucune âme vive parmi leur équipage. Le premier qui attaqua, droit face à Kurgoth, le fit à nouveau sur son plastron. Si le coup était bien ajusté, cela laissa complètement indifférent le barbare, protégé par son épaisse armure, laissant son assaillant hagard et surpris, une fois de plus. Celui à son côté rata son coup. De ceux qui le cernaient par derrière, le premier, blessé, sembla l’être tellement qu’il parvint, maladroitement, à se planter lui-même sa propre épée dans la cuisse. Il recula sous le poids de ses différentes blessures, se laissant tomber en arrière, assis dans la douleur et le sang. Les deux derniers ratèrent juste le garzok qui, du haut de sa puissance, rayonnait d’une aura presque indestructible, invincible.
Et c’était sans compter l’intervention du jeune ménestrel et poète qui, délaissant son luth, vint planter l’une de ses deux lames dans la nuque d’un des deux qui s’attaquaient au dos de l’orque. Un coup remarquable, qui perfora sa colonne et mit fin à son combat. Il tomba sur le sol, tête la première, se tenant la gorge des deux mains. Il n’était pas mort, mais définitivement agonisant.
[HJ : Résumé des blessures :
Eldros : Blessure légère au ventre.
Kurgoth : blessure légère à la cuisse droite.
Résumé des situations :
Second encore en vie contre Silmeria et Eldros, capitaine KO.
4 marins contre Daemon, Azra, Rendrak et Ezak (dont 3 blessés gravement)
4 marins contre Kurgoth, (dont 2 blessés gravement), 3 autres gravement blessés derrière.
Mikkah : attention, les attaques doubles sont réservées aux maîtres d’armes !
XP : Donnés à la fin de la situation.]