Chapitre 7 - Ferrer la ligne.
IX.8 Combat inégal.
Menacé par la dague que P’tit George dissimulait sans sa tunique, Harti se laisse emmener. Mais son accord pour obtempérer semble trop facile pour Relonor. Son attitude donne à l’elfe noir, l’impression qu’Harti s’attendait à ce que la situation tourne ainsi, peut-être part habitude. Les deux hommes disparaissent peu de temps avant que trois autres ne surgissent. A peine ont-ils mis le pied à l’intérieur, que d’eux d’entre eux se placent en avant-garde et le dernier en retrait. Les deux hommes possèdent des équipements de bonne facture, comparables à ceux du shaakt. Dépareillés, ils donnent l’impression de pilleurs de cadavres. Entièrement affublés d’équipements légers et d’une simple épée longue, ce style de combat de ces hommes est orienté sur l’habileté de mouvement, à l’opposé de l’elfe noir, protégé dans son ensemble d’armure lourde.
(Je ne peux me permettre d’exposer tous mes pouvoirs, au cas où ces derniers viendraient à m’échapper. Il va me falloir me contenter de l’essentiel !)
La capacité du shaakt à sortir de ce combat seul, va reposer sur sa magie aérienne, ainsi que sa terrible lame. Malgré l’expérience qu’il a acquise durant la bataille de Kochii, les choses ne vont pas être faciles. Trois contre un et l’homme qui se tient derrière, équipé d’un bâton et d’une tenue de mage ne lui augure rien de bon.
(Tant que je ne connais pas son ou ses éléments magiques à disposition, je ne sais pas à quoi m’attendre. Espérons qu’il n’utilise que la glace !)
"Où se trouve Harti ?" Interroge l’un d’eux.
"Harti ? Harti qui ? Harti-chaux ?" Se moque l’elfe noir.
"Fait le malin, oreilles noires ! On mettra la main sur lui c’est pas un problème. Toi en revanche, tu vas vite perdre ta bourse ainsi que ton sourire. Quoi que je lui en dessinerais bien un avec ma lame !" Tonne l’autre.
"Trois contre un ? Invitez quelques copains pour équilibrer un peu, sauf si vous préférez que je me déplace à cloche-pied pour vous aider ?" Continue de railler Relonor.
Bien qu’il affiche un calme serein, le shaakt intériorise une véritable colère contre lui-même. S’il y a bien une chose qu’il a apprise avec la bataille de Kochii, c’est qu’il est primordial de se préparer. Or, dans une ville comme Tulorim, où il est fort possible de croiser le fer comme maintenant, il peut être utile et même sage, d’offrir à ses armes et protections, des sorts utilisables sans avoir besoin de mana lors de la libération de la magie. Pourtant, s’il n’y a pas de risque à prendre le temps face à un guerrier, il est dangereux de laisser un ennemi doté de capacités magiques sans l’inquiéter. Ainsi, l’enchanteur possède le temps nécessaire pour user de ses fluides aériens. Des flux d’air qui portent ses mouvements avec une vivacité supérieure.
"Mais c’est quoi ça ?" S’inquiète un des hommes.
(Parfait ! Cela ne va pas durer alors faisons vite !)
Sans plus attendre, l’elfe noir prend l’initiative et gorge son épée sa magie aérienne. Afin de garder l’avantage de son bouclier en main gauche, il s’occupe en premier de l’homme situé sur sa droite. Grâce à sa magie, le coup prend son adversaire de court, mais ne lui arrache qu’un léger morceau de chair. Celui-ci riposte, mais manque de peu de toucher l’elfe noir. Son camarade lui ne trouve que la résistance du bouclier sur son chemin. Le problème vient de celui resté en retrait. Incantant sa magie, la poigne de l’épée commence sérieusement à chauffer et brûle le shaakt, même au travers de son gant.
Grinçant des dents, l’elfe noir continue d’harasser le même adversaire qui s’en trouve plus agile cependant que le coup précédent. L’épée fend l’air, sans trouver de quoi sustenter sa soif de sang. La chaleur de l’arme se rappelle au souvenir de l’enchanteur qui grince encore les dents, se forçant à tenir le coup. Les deux hommes parviennent à toucher cependant. Même si une première frappe ne rencontre que la résistance de l’armure, une seconde parvient à se ficher dans une faille de la protection lourde. Le mage confirme son affiliation au feu en lançant une boule infernale, qui ne rencontre que le bouclier, se dissipant en l’air.
Cherchant à tout prix à reprendre l’avantage, le shaakt fait une erreur en refusant de libérer son arme. La chaleur est si intense qu’elle le brûle bien au-delà de ce qui est imaginable, au point d’enflammer le gant et de lâcher l’arme. La brûlure est telle qu’il ne peut plus se servir de sa main. Une odeur de poulet trop cuit se répand dans l’air. Ses adversaires en profitent pour inverser la tendance. Même avec son sort aérien, l’elfe noir encaisse coup sur coup. Une lame se plante dans le flanc, une autre atteint sa jambe et enfin, une boule de feu lui brûle allègrement le visage.
"Alors, on rigole moins maintenant hein !" Déclare un des hommes.
Acculé, Relonor recule. Sa magie se dissipant, ses chances de réussite diminuent à vue d’œil. La situation est particulièrement dangereuse à présent. Il atteint la porte, là où est sortie P’tit George. La poignée ne semble pas fermée, mais la porte ne s’ouvre pas pour autant. Un problème dans le mécanisme en est probablement la cause. Pourtant, cela va donner une idée aux hommes prêts à le tuer.
"Il est coincé ! Ferme la porte, qu’il n’ait aucune chance de sortir !" Hurle l’un d’eux.
Il n’en faut pas plus pour que le magicien de feu obéisse et ferme la porte près de lui, mettant même une chaise devant pour éviter tout renfort pour le shaakt qui regarde sans agir. Une action aux conséquences funestes.
(Nous sommes tous enfermés ici ? C’est peut-être plus que je ne l’espérais.)
Ainsi, sachant qu’il n’y aura plus de témoin et qu’il faudra plus de temps pour sortir d’ici, Relonor dévoile d’une de ses cartes maitresses. Il use de ses fluides sombres et invoque un tout nouvel allié.
"Viens à moi Baalsameth !"
La magie noire opère et sortant de volute de fumée obscure derrière l’elfe noir, une étrange créature cornue de la tête à sa longue queue, en passant par un dos, tout aussi bien chargé. L’apparition de la créature surprend les hommes qui ne s’y attendaient pas.
"Fait tomber les ténèbres !" Clame-t-il avec un sourire macabre sur le visage.
A la différence des créatures de nécromants qui survivent même après la mort de leur maître, les invocations disparaissent si tôt l’invocateur tué. Relonor a pu voir qu’elles sont particulièrement faibles. Le premier coup durant la bataille de Kochii a immédiatement terrassé la créature. Cependant, si elles sont faibles, les invocations sont des alliés de poids lorsqu’elles sont protégées. Raison pour laquelle Baalsameth se trouve derrière son maître. Pour atteindre la créature, il faudra au préalable bousculer le guerrier à la lame de dragon. Un être qui a connu l’enfer de Kochii, la terrible bataille et le chant funèbre du dragon. S’il peut rester en vie face à ces adversaires, cela dépendra uniquement de sa capacité à employer les pouvoirs de sa créature et à la protéger. Les deux hommes foncent sur le shaakt. Une lame frappe lourdement le casque, sonnant un bref instant le guerrier noir et l’autre plantant sa lame dans le corps, faisant couler un sang aussi rouge que celui d’un porc. Le mage derrière, manque lui son sort. Probablement à cause de la trop forte proximité de ses camarades.
Si les coups l’obligent à serrer les dents, Relonor tient bon malgré la douleur. Les yeux de l’invocation s’illuminent d’un rouge flamboyant alors qu’elle lève les mains au plafond pour répandre sa magie, tandis que l’elfe noir absorbe le contenu d’un liquide d’une de ses gourdes. Une écrasante obscurité englobe toute la pièce, plongeant toutes les personnes présentes dans une noirceur profonde. Tous, sauf l’elfe noir qui y voit toujours aussi bien. Protégé des effets grâce à sa potion, il n’est aucunement affecté par le sort de son invocation.
Un bruit de chute interpelle les deux soldats. Ils ne voient rien, mais leur magicien est tombé sur la chaise à vouloir reculer.
"Mais bordel c’est quoi ça, j’y vois plus rien !" Gémis l’homme à la droite de l’elfe.
"Je suis là j’ai pas bougé ! Concentre-toi ! On est toujours en surnombre, rien n’a changé ! Le sort se dissipera à sa mort !" Commande l’autre pour garder la cohésion de leur groupe.
"Fait venir le plus de serviteurs possibles !" Ordonne l’invocateur qui recule pour prendre ses distances.
Se protégeant des assauts adverses, l’elfe noir parvient à se prémunir de coups supplémentaires. S’il est résistant grâce à son armure, il n’est pas invulnérable, surtout s’il continue à se vider de son sang. Pour ce faire, il a besoin de serviteurs pour se soigner de toutes ses blessures. Hélas, nul allié squelettique n’est là pour lui. Il lui faut attendre un nouvel assaut des adversaires, dont un fait mouche à la jambe, pour que le sort fonctionne. Perçant le sol, des mains squelettiques apparaissent dans la pièce, avant que le reste du corps ne suivent quelques instants plus tard, suivit pas des ossements en grand nombre et tout particulièrement des rongeurs. Leur nombre est tellement important qu’ils se trouvent partout. La vision est terrifiante. Tous ces morts réunis autour d’un seul être, prêts à obéir au moindre désir de leur maître.
(Dommage qu’eux ne les voient pas aussi bien que moi ! Cela aurait été amusant.)
"Tuez-les tous !" Ordonne l’invocateur à ses tandis qu’il oblige son invocation à s’accrocher dans son dos. Une position qui lui sert à la protéger et la garder près de lui, tout en lui permettant d’agir par-dessus son épaule.
Tous se ruent sur les ennemis de l’elfe noir qui de son côté, use de sa magie pour aspirer l’énergie vitale d’un de ses nouveaux serviteurs. Alors que ses alliés d’outre-tombe se bousculent pour obéir à l’ordre de leur maître, ceux-ci se gênent les uns les autres, provoquant plus de raffut qu’une réelle efficacité au combat. Les trois hommes sont pris de panique, mais ils parviennent pour le moment à repousser les squelettes qui se brisent au moindre choc. S’il est avantageux de posséder des serviteurs particulièrement soumis en grand nombre, le désavantage malheureux réside dans leur faiblesse flagrante. Cependant, les bruits de déplacement et l’obscurité ambiante sont des armes terribles pour le moral. Le cliquetis des os sur le sol et le choc entre eux dans cette noirceur, laisse présager d’une nuée de morts terrifiante. Une multitude d’esprit venant de l’au-delà, en quête d’êtres vivants, comme cherchant à s’abreuver de cette vie qui leur fait défaut.
De son côté, l’elfe noir use de sa magie sur l’un deux pour recouvrer sa vitalité, cependant, ils bougent tellement vite et se cognent les uns aux autres, qu’il échoue à canaliser sa magie. L’instant suivant, il fait de même avec un squelette humanoïde, mais il se fait pulvériser par la lame d’un de ses adversaires, pour le moment occupé à débroussailler tout ce beau monde. Petit à petit, le nombre de soldats de la mort diminuent. Une situation qui commence à devenir périlleuse pour l’elfe noir, qui parvient enfin à user de sa magie pour soigner ses blessures au travers de la mort. Hélas, si cette magie ne fait que guérir les blessures déjà existantes, elle ne résout en rien les effets secondaires liés à la perte de sang. Ses forces lui manquent pour soutenir tout son équipement. Son armure lourde est un poids devenu une gêne majeure, plus encore que la protection que cela lui octroie. Malheureusement, s’en défaire en plein combat est un luxe qu’il ne peut se permettre, contrairement à son écu. Son bouclier est aussi lourd à porter qu’un gros morceau de roche. Un fardeau encombrant qui l’empêchera d’agir à sa guise. Cependant, il serait ainsi totalement démuni.
Ses ennemis commencent à reprendre largement le dessus sur les futiles invocations squelettiques, de même pour ce qui est du moral. Comprenant la faiblesse évidente que cachent les créatures éphémères, ils se sont remis à se battre avec ardeur. Le pyromancien commence même à retrouver l’accès qui mène à la sortie. Une chose que l’elfe noir ne peut tolérer.
"Envoie une ombre sur lui !" Ordonne-t-il à sa créature de fluide, tandis qu’il se saisit d’une de ses armes elfiques.
"Fait chier, je l’avais presque oublié celui-là ! Faite gaffe, il prépare un sale coup !" Hurle l’un des hommes près de lui.
Hélas, cet avertissement n’est d’aucun recours face à la magie. Obéissante, la créature de l’invocateur use des fluides qui la compose pour lancer sa magie avec bien plus de facilité que le shaakt. Elle parvient à lier, malgré la noirceur dont elle est également touchée, à lancer son sort sur la cible. Seul Relonor est capable de voir distinctement une ombre venir accabler celui qui se tient prêt à s’enfuir. L’elfe noir use de sa magie, concentrant ses fluides pour former un courant qui entoure son arme et la projette au loin pour empaler le magicien avec l’arme, contre le montant de la porte en bois. Le hurlement qu’il cède alerte immédiatement ses deux autres camarades qui sentent tous les serviteurs retomber dans leur état inanimé d’origine. Bien que la noirceur soit profonde, il reste tout de même possible de distinguer les êtres présents. De ce fait, maintenant que l’armée d’os n’est plus, les deux adversaires de l’elfe noir cherchent à reprendre le dessus sur ce combat. Pourtant, si une des frappes ne crée qu’un tourbillon de poussière dans l’air, celui à droite du shaakt rencontre la solidité du bouclier et pour cause, Relonor s’en sert pour repousser son adversaire, aidé par un nouvel ordre à la créature d’ombre pour voiler le visage de sa cible. Repoussant l’homme, l’elfe noir en profite pour ramasser rapidement sa lame à dent de dragon de dragon. Il s’oblige à encaisser cependant un coup au bras porteur du bouclier, protégeant ainsi son invocation d’un coup terrible.
Le pyromancien planté plus loin, un adversaire atteint par le voile noir et une ombre masquant davantage sa vision, il ne reste qu’un réel adversaire au shaakt dans l’immédiat. Il lui fait face, ordonnant à sa créature d’infliger la même ombre. Si le sort ne fonctionne pas dans l’immédiat, Relonor parvient cependant à éviter un coup d’épée et infligeant un contre au thorax. La blessure ne semble pas profonde, car son assaillant n’est pas gêné par le coup. Pire, il va même ordonner à ses hommes d’agir.
"Mais vous allez vous battre oui ?" Hurle-t-il.
Joignant le geste à la parole, il frappe l’elfe noir, ne rencontrant que la solidité de son bouclier, avant de se faire finalement atteindre par le sort de l’invocation. Trois cibles, toutes affligées par un sort d’obscurcissement dont Relonor s’est prémuni. Une est plantée près de la porte hurlant de douleur et deux autres atteints par une ombre d’obscurité, accroissant leur peine. Acculé depuis le début de l’affrontement, l’elfe noir compte bien mettre à profit ce brusque changement dans le rapport de force. Il tire sa dernière lame et ordonne à son fidèle serviteur :
"Tues-les tous !"
Un ordre qui s’ensuit d’une lueur sombre dans les yeux, synonyme d’un usage de la magie. L’invocation use du même sort que durant les elfes blancs à la bataille de kochii. Plus habile qu’une attaque ciblée et subtile qu’un sort de zone, Baalzameth use de ses pouvoirs pour attaquer en même temps plusieurs cibles. Relonor en est témoin, la chair des victimes se flétrit à vue d’œil. Hélas, tous ne sont pas atteints par l’attaque. Seuls les deux guerriers, proches du shaakt et atteint par le deuxième sort d’ombre subissent l’effet du sort. Ils tentent tout de même de frapper et si l’un percute encore le bouclier, Relonor manque de peu de se faire ouvrir la tête en voulant parer le coup, par un bras manquant de force. Pour manier son arme et ressortir vainqueur de ce combat, il va avoir besoin de ses deux bras. Il laisse donc son bouclier tomber lourdement au sol et soulève son arme des deux mains, pourtant si légère qu’un seul bras chétif est suffisant pour la manier correctement en temps normal.
L’elfe noir ressert la garde de son arme et l’abat avec force sur le guerrier à sa droite. Le sabre atteint la cible à la jambe si profondément que le malheureux tombe au sol dans un horrible hurlement, mais tellement appréciable dans les oreilles du shaakt. Hélas, sans son bouclier, il est plus vulnérable aux attaques adverses. Il encaisse d’ailleurs un coup au bras, mais bien amorti par son armure lourde faites pour ce genre de situation. Ce dont elle n’est pas faite, c’est contre les attaques magiques. Une boule de feu vient justement l’agresser à sa main droite et rappeler la présence du pyromancien. Incapable de s’extraire lui-même de l’arme qui le maintien cloué, il a compris qu’il lui fallait lutter contre la douleur pour sortir d’ici vivant.
Relonor force son dernier opposant au corps-à-corps en le repoussant pour qu’il soit dans la ligne de mire, cherchant le couvert de sa protection. Mais l’homme n’est pas idiot. Il comprend l’intention du shaakt et l’empêche de se protéger, quitte à ouvrir sa garde. Un risque payant puisque le mage lance sa boule de feu, atteignant la protection sur l’épaule de l’invocateur sans le blesser lui, mais continuant sa course et touchant la créature d’ombre, la faisant disparaître sur le coup. Relonor vient de perdre un allié précieux dans ce combat.
Mû par la rage, l’elfe noir va accentuer le poids sur l’arme qui l’empêchait de passer pour accroître l’ouverture dans la garde. Il pivote sur lui-même pour prendre de l’élan, quitte à se faire blesser à la cuisse, mais présente son arme avec vélocité et frappe, ôtant la tête de son support. Il ne reste plus qu’un dernier adversaire encore debout : le mage. Le shaakt regarde le pyromancien avec fureur, juste avant de s’élancer. Après avoir perdu son avant-garde, l’assaut fait trembler le magicien qui manque sa cible. Relonor a plus de réussite et son arme vient se planter dans le cœur, le tuant dans le même instant, corps et âme.
Il ne reste plus qu’un dernier parasite pour en finir. L’elfe noir range le sabre qui embrochait le magicien. Il se dirige vers le dernier survivant, la pointe de la lame crissant sur le sol, d’un hurlement rageur de vengeance pour son maître, rythmé par la marche sur le plancher jusqu’à sa proie. L’homme tente bien de se débattre, mais un simple coup de pied envoie voler son arme en main. Trop affecté par la blessure qui ne cesse de saigner, sa mort arrive à grands pas, mais le shaakt à un autre désire. Il place sa lame au-dessus du cœur, coupe les mains qui cherchaient à orienter la lame ailleurs, ne laissant que des moignons sanglants et un hurlement à damner les morts. Il pose ensuite sa lame au niveau du cœur et pousse lentement, puis de tout son poids. L’homme se voit affliger des terribles pouvoirs de la lame maudite et un voile translucide se déchire dans ses yeux. Un acte marquant une fin aussi irrémédiable que terrible.
Enfin. Enfin cette lutte, cet acharnement pour sa survie prend fin. Il lui a fallu le recours à la chance pour pouvoir être en mesure de vaincre, sans laisser de témoin. Hélas, la chance est traîtresse et change d’orientation comme une fumée balayée par un vent plus fort. L’usage du voile de ténèbres et la potion contrant ses effets sont particulièrement dévastateurs. Mais parce que cette potion reste abordable, d’autres adversaires pourraient également en posséder. Relonor manie sa magie, mais se combat lui a fait comprendre que s’il ne veut dépendre de son invocation et la tenir secrète, il va devoir s’entraîner davantage avec sa lame. Pour l’heure, il a besoin de repos et avant de partir, il se saisit du casque en cuir du meneur de cette troupe, le brandissant au-dessus de lui en guise de trophée. Un bien bel objet dont le cuir a été travaillé avec soin, protégeant sans faille son porteur, du moins, jusqu'à la présence de l'elfe noir. Il déleste également les mort des deux lames en leurs possessions. L'une proche des kanatas oranais, avec sa poignée ronde, son froufrou en bout de garde et la partie tranchante incurvée, ainsi qu'une épée à la lame droite plus solide, nécessitant une prise ferme à une main.