Les Monts Eternels

[Gamemaster6]

L'Aube d'un hiver sans fin

Chapitre 4 : La Fin de l'Ascencion

Ezak et Sibelle en tête, le groupe se rua vers l'escalier menant vers les étages supérieurs. Tous purent sentir ce dont le mage parlait dès qu'ils eurent posé le pied sur la dernière marche. Le froid. Un froid qui semblait les envahir de la tête au pied et semblait n'avoir aucune origine visible. Un froid qu'ils avaient déjà ressenti une fois auparavant, lorsque l'esprit s'était matérialisé face à eux. Pourtant il n'y avait nulle part la moindre présence autre que les leurs. Était-ce la raison pour laquelle le duo semblait si tendu ? Les deux semblaient être prêts à se battre dans l'instant, Dan avait son bâton en main, l'objet pulsant du pouvoir des arcanes tandis que les deux académiciens avaient eu aussi en main leurs objets magiques. Hereld un orbe, Andreï un grimoire.

Devant eux, deux lourdes portes fermaient l'entrée de la tour et quelques corps d'humains, ceux de l'expédition des Phalanges, gisaient devant, savamment démembrés par une menace inconnue. Le frère marcha au milieu d'eux et des volutes s'échappèrent des corps pour se joindre au maelstrom qui se formait autour de lui. Puis il posa la main sur la porte qui s'ouvrit brutalement, l'un des côtés quittant même ses gonds pour se fracasser sur le sol un peu plus loin. dans la tour, rien d'autre qu'un immense colimaçon menant vers les hauteurs. Et quand ils levèrent les yeux, ils purent voir Cromax traverser le mur comme s'il n'existait pas. La Soeur commenta l'apparition soudaine du Sindel.

- Han... voilà qui est pratique. Hâtons-nous.

La course reprit dans les escaliers menant vers les hauteurs de la tour. Plus ils montaient, plus ils pouvaient sentir quelque chose agir sur leurs corps, comme si une force invisible tentaient de les ralentir. Ou bien était-ce le froid qui agissait sur leurs corps ? Chaque marche devenait plus pénible que la précédente, chaque mètre faisait se raréfier l'air un peu plus, comme s'ils montaient des centaines de mètres depuis le sommet du pic. Et quand finalement l'unique étage fut en vue, tous purent voir l'iridescente lueur qui s'infiltrait dans la cage d'escalier, ainsi que le brouillard glacial qui enveloppait le sol et les dernières marches de l'escalier.

Récapitulatif des bobos et actions:

Maj de transition avant... well, la suite. Dites-mois si vous faites quelque chose pour vous préparer, si vous prévoyez un plan, ce genre de choses. Et si vous décidez de juste foncer, faites donc

[Faëlis]

Tout le monde était tendu. Arkalan n'en démordait pas, et Madoka était bien s'accord qu'il y avait anguille sous roche. Hélas, le temps jouait contre eux. C'était une situation inconfortable, qui allait certainement bientôt devenir critique. L'elfe blanc pestait intérieurement. Qu'avaient-ils raté ? Y avait-il un indice qui lui avait échappé ? Sûrement, et il aurait aimé avoir le temps d'y réfléchir...

Le mage les conduisit au pied de la tour. Le froid y était plus glacial que jamais. Le frère et la seul, Andreï et Hereld, et bien sûr Dan... tous étaient prêts au combat. Tendus à l'extrême. Car l'explication la plus probable a ce froid était bien la présence de l'esprit, sans doute déjà presque libéré. De lourdes portent barraient le passage, et des fenris étaient apparemment morts en essayant de les ouvrir.

Cromax surgit soudain d'un mur. Pas à dire, ses pouvoris semblaient ne pas avoir de limite. Ce qui signifiait que s'il voulait les enterrer ici, libérer l'esprit en bon demi-dieu de la liberté, il n'aurait aucun mal à le faire.

La tour était haute, et elle le semblait encore plus alors qu'un froid mortel semblait s'abattre sur eux comme une chape de plomb. Faëlis prépara aussitôt ses munitions de lumière pour se lier à Ezak, Arkalan, Madoka, Sibelle et Andreï. Avec un peu de chance, il pourrait les préserver quelques instants du pouvoir de l'esprit, le moment venu. Ezak en particulier, en aurait besoin. Son marteau de glace étant mortellement dangereux à son porteur, il comptait sur l'elfe blanc pour le soutenir. Ce dernier hocha la tête. Il y comptait bien !

L'heure de vérité approchait.

(((lien avec Ezak, Arkalan, Madoka, Sibelle et Andreï)))

[Sibelle]

Sans hésitation nous grimpâmes l’escalier le plus rapidement possible. Une fois sur la dernière marche, je n’avais plus aucun doute, nous étions au bon endroit. Ce froid qui nous traversait désormais ne pouvait provenir que de cet esprit de glace qui était en train de se libérer de sa prison. Ce froid nous donnait un aperçu de sa puissance, il était donc primordial que nous agissions avant sa libération complète. C’était notre seule chance, s’il réussissait à se libérer, ce serait terminé nous aurions échoué.

(Hors de question qu’il se libère.)

Au pied des deux imposantes portes qui gardaient l’entrée de cette tour gisaient des corps démembrés. Aucune analyse afin d’identifier les corps n’était nécessaire, il s’agissait des Phalanges que nous avions croisés un peu plus tôt. Le sorcier de brume marcha alors parmi eux pour se rendre aux portes. Ce faisant, les âmes des défunts s’élevèrent et le suivirent, puis formèrent une espèce de tourbillon brumeux qui l’encerclait et le protégeait.

Lorsqu’il posa sa main sur la poignée de porte, je le trouvai bien naïf de penser pouvoir l’ouvrir si facilement… En fait, la naïve c’était moi. J’avais sous -estimé la force de ce sorcier. En effet, il avait à peine touché la porte que celle-ci s’ouvrait violemment, tellement que l’une d’elles sortit de ses gonds et tomba avec fracas sur le sol.

Alors que je pensais voir une immense salle contenant une prison de glace, je ne vis qu’un autre escalier.

Sans hésiter, à la suite d’Ezak, je montai les escaliers le plus vite qu’il m’était possible de le faire. Ce faisant, levant les yeux, je vis Cromax traverser le mur de pierre et nous rejoindre.

(Les pouvoirs de cet elfe me surprendront toujours.)

En silence, nous grimpâmes les escaliers, le froid, tentant de nous ralentir de marche en marche.

(Il tente de nous arrêter... nous sommes donc sur la bonne voie.)

Mes sabres dégainés, j’étais prête à affronter cet esprit de glace. Nous devions le vaincre, même si cela impliquait notre fin à nous. Nous n’avions pas le choix. Notre échec signifierait la fin… celle de Nosveris… et peut-être même celle de Yuimen.

[Ezak]

J’avance et pose mes premiers pas sur l’escalier. Sibelle n’est pas bien loin. Vaillante elle n’hésite pas à me suivre en tête. J’apprécie son courage. Bien vite une sensation de froid s’empare de nous. Elle me rappelle le jour où l’esprit est apparu. Cela m’inquiète d’autant plus vis-à-vis de Freida et son enfant. Je n’imagine pas quelle barbarie dont serait capable Yuïa-Turé pour extraire cet innocent des tréfonds protecteurs de sa mère. J’accelère le pas maisje suis bien vite bloqué par une double porte au pied duquel se trouvait des cadavres de Phalanges en morceaux. Le Maître de la brume fit venir leurs âmes à lui dans des volutes d’ombres qui vinrent le ceindre avant qu’il n’ouvre la porte en la faisant sauter avec puissance, d’un geste de la main.

(Impressionnant…)

La tour nous est accessible, alors qu’au même instant Cromax réapparait traversant le mur

(Tout aussi impressionnant…)

Je lui jette un rapide regard mais je continue ma route. En montant les marches juste après que le mage ai démonté la porte, je lui glissai en chuchotant :

« Vous vouliez le marteau de glace en ma possession. Vous disiez dans la vision qu’il pourrait servir contre l’esprit. Dîtes-moi en quoi…»

" Pour une raison simple. Je doute qu'une arme ordinaire, aussi affutée soit-elle, puisse lui faire le moindre mal. Ce marteau, en revanche, devrait être plus efficace. Pour peu que le porteur ne succombe pas avant..."

« Et il n’aurait pas le même effet sur vous ou votre sœur qu’il a sur moi ? C’est ça ? »

" Oh non, je pense qu'il aurait strictement le même effet sur moi."

« Alors je porterai ce fardeau. » lâchai-je avant de me détacher et de reprendre les devants

Nous continuons l’ ascension mais elle n’est pas aisée, puisque à mesure que nous avançons, je peux sentir tout un poids s’appesantir sur mon corps. Il devient de plus en plus difficile d’y aller.

(Quelle est cette force ?)

Etait-ce celle de Yuïa-Turé ? Bien que j’avais un désamour profond pour toute leur « congrégation », j’étais toujours surpris par leur puissance. Cela m’enrageait ! Leur place n’était pas parmi nous mais avec leurs homologues sur cette île volante, ou n’importe où mais loin de ce monde qu’ils ne cessaient de mettre en danger.
Arrivé presqu’à notre destination je peux voir apercevoir une lumière qui irise là-haut. Il se passe quelque chose là-bas. Je m’arrête et commence à faire de l’ordre dans mon équipement. Ceignant le marteau dans mon dos à la place de la lance et pendant que je fais ceci, je m’adresse à mes compagnons. D’abord le demi-dieu.

« Cromax, bien que vous doutiez de notre jugement , il est de mon devoir de passer outre nos divergences pour notre bien commun, ce monde. Je dois vous avertir qu’Arkalan prétend que le mage masqué des shaakt n’en est pas un. Il serait un Taurion et son but serait de tuer Dan. Mais le sieur Arkalan n’a pas daigné nous dire comment il a obtenu ces informations… » dis-je avant de me tourner vers les mages du groupe.

« Mages, j’ai eu le loisir d’observer vos talents. Vous êtes capables de construire des murs de glaces et de rendre le sol glissant. Je ne saurai que trop vous préconiser de faire ceci derrière nous, pour couvrir nos arrières. Si Arkalan dit vrai, évitons de nous faire prendre en tenaille par le ou les traitres à notre cause qui veulent s’en prendre à certains de notre groupe, et aussi par les esprits manipulés par Yuïa-Turé. Ainsi, nous éviterons peut-être de devoir tuer des innocents. Cela voudra dire aussi qu’il nous saura impossible de fuir si ça tourne mal. Mais qu’importe, puisque perdre signera de toute façon notre fin à tous….»

Puis à Faëlis :

« Faëlis. Peut-être que le marteau de glace en ma possession sera plus utile contre Yuïa Turé que des armes classiques, mais chaque seconde que je porte cette arme me blesse irrémédiablement. Si j’en viens à l’utiliser, s’il vous plait, veillez sur moi. »

À tous : « Soyons brave. »

Puis je repris ma marche, déterminée à en finir.

(HRP : Remplace la lance en arme rangée par le marteau de glace. Il y aussi la chevalière du Gardien que je mets en bijou à la place de la bague crâne. Rentre avec mes deux lames principales en mains.)

[Cromax]

Je suis un peu perdu quand, lorsque je traverse le mur, je me retrouve près des miens qui escaladent à grandes enjambées la tour visée. Suis-je si mauvais en orientation, pour être revenu à mon point de départ ? Malgré l’inaptitude à ressentir la matière, le froid est présent. Omniprésent. Et je regrette amèrement avoir laissé Lysis près de l’entrée. En tout cas, la troupe semble sur le pied de guerre et rejoint rapidement ma position. Et je me joins à eux sans un mot.

À mesure que nous progressons, l’escalade parait plus difficile, plus lente, comme si la tour elle-même tentait de nous repousser. De nous ralentir. Je commente, sans doute un peu naïvement :

« Si l’un de vous a un quelconque pouvoir sur le froid, c’est le moment d’en user : cette magie nous empêche d’atteindre notre but. »

Dan, Hereld, Andreï. Même cet elfe curieux auquel je n’accorde aucune confiance se disent mages puissants. Peut-être serait-ce le temps de le prouver. Ezak m'apostrophe, indiquant une nouvelle révélation venue d'Arkalan concernant le mage masqué. Je réponds à la volée :

« Les masques tombent à mesure que nous approchons de la fin : c'est ce qui était prévu. Et il y aura encore d'autres révélations d'ici l'issue de tout ceci : nous devons être prêts à tout. »

Quoiqu’il en soit, tout en poursuivant la grimpette, je dégaine mes lames : deux sabres elfiques tranchants et légèrement courbes. Je reste intouchable, pour l’heure, me précipitant à l’avant du groupe pour encaisser un piège, une embuscade ou confronter ce qui nous attend sans les mettre en danger sur la première ligne.

[Madoka]

Toujours sur mes gardes, je monte les escaliers à la suite du maître magicien. Le silence accompagne notre avancée, le silence et le froid, qui me semble plus glacial à chacun de mes pas. Où est-ce la tension, la nervosité de m’attendre à un piège, une embuscade à chaque seconde qui passe ?
A ce questionnement intérieur, je trouve une réponse à l’approche du haut de l’escalier. Le froid, ce froid glacial qui pénètre nos chairs comme la pointe d’une épée, le même froid fort peu naturel qui s’est déchaîné au cœur des montagnes, lorsque l’esprit avait pris forme devant nous. Les doigts serrés autour de la poignée de mon sabre, j’avance avec prudence, le regard fureteur … mais il ne se passe rien.
Plus en avant, des corps démembrés de quelques Phalanges gisent à un pas de deux lourdes et larges portes fermées. Encore un piège, ou l’acte vengeur d’un autre type de gardien … peu importe. Il n’y a plus personne, hormis l’impression tenace d’une présence glaciale, présence qui ne fera que grandir. Plusieurs d’entre nous en sont encore à l’observation des corps, des lieux et de la porte, quand le sorcier s’avance au milieu des cadavres et qu’une sorte de brume à peine visible s’échappe des corps et entoure le sorcier, tel un morbide tourbillon. Sans faire preuve du moindre effort, il ouvre avec fracas les portes en n’y posant à peine les mains. Je m’efforce de rester sourde à une telle démonstration.
Devant nous maintenant, un immense escalier en colimaçon au centre d’une salle vide. Cromax arrive alors, passant au travers du mur d’enceinte comme seul peut le faire ce détestable froid. Une arrivée silencieuse et marquante, suffisamment pour valoir quelques commentaires de la part de la sœur du sorcier.

Dernier escalier, dernières volées de marches, du moins je l’espère tant celles-ci deviennent difficile à monter. La puissance de l’esprit pourtant encore emprisonné selon les dires des mages est déjà indéfinissable ; l’air devient lourd, presque irrespirable, le froid s’intensifie et une force obscure freine mes mouvements comme si sa présence seule était capable de nous arrêter net. Avec effort, nous nous approchons du but, ceux en possession d’armes et de pouvoirs ayant en théorie une chance d’avoir un impact sur l’esprit se mettent en avant. Ezak, porteur d’un marteau puissant, Cromax, seul capable de déjouer n’importe quel piège ; et le maître magicien se tient prêt, avec l’artéfact ayant déjà il y a plusieurs milliers d’années, joué un grand rôle contre notre ennemi.

Plus de marche arrière possible. La lueur étincelante qui irradie le palier des escaliers, le brouillard qui masque le sol, le froid qui glace les muscles ; nous faisons face à notre destin et celui du monde entier. Le souffle court, je marche dans les pas des mages et concentre ma surveillance sur nos arrières et ce qui pourrait nous surprendre sur les côtés.
Ce qui a tranché les Phalanges est peut être encore à l’affût.



((hrp : j’avais dans un précédent post sorti un objet du paquetage pour le mettre à la ceinture. Est-ce que tu peux changer les 4 metsubushi d’emplacement, please please please ^^ ))

[Arkalan]

Le froid glacial se fait plus insistant alors que nous gravissons les marches. Attentif, je garde mon arc et le projectile à la main. Je vois les papotage, les messes basses, les chuchotements sans pouvoir les entendre. Je me contente d’observer de me tenir prêt à agir.

[Gamemaster6]

L'Aube d'un hiver sans fin

Chapitre Final : A travers la glace

Sur les conseils avisés d'Ezak, les mages de glace se réunirent et, plutôt qu'un simple mur de glace des plus banals, créèrent l'équivalent d'un étage entièrement fait de glace, bloquant totalement le chemin à d'éventuels ennemis ou de potentiels renforts. Dan précisa tout de même que cela ne durerait pas indéfiniment, mais le résultat était là, ils étaient tous coincés là, pour le meilleur comme pour le pire. Et quand la porte s'ouvrir, sous l'impulsion du mage entouré de ses volutes tourbillonnantes, tous purent sentir l'air se refroidir encore un peu alors qu'un étonnant spectacle leur faisait face.

Le dernier étage de la tour était encombré de centaines de cristaux entremêlés les uns avec les autres, dans un capharnaüm sans sens ni explications. Il n'y avait nulle trace d'une cage, d'une prison, de quoi que ce soit d'autre. Même Freida, au premier abord, ne semblait pas être présente. Pourtant, tous se tenaient sur leur garde et tous purent sentir que quelque chose était bien là. une étrange sensation d'être épié de toute part sans que rien ni personne ne soit visible. Jusqu'à ce qu'une silhouette apparaisse dans l'un des cristaux. Une silhouette sans visage, sans couleur, sans aucune caractéristique, comme un simple contour vide, se tenant devant eux, tout d'abord immobile. Puis sa main se tendit et tous purent assister à un phénomène qu'aucun d'entre eux n'auraient pu imaginer. En touchant le cristal, soudainement la main pris plus de forme, prit la couleur de la chair et sembla sur le point de percer le cristal comme un poussin perce la coque de son œuf. Mais elle se rétracta et un son emplit alors la pièce. Comme un sanglot. Un sanglot de femme. Et une voix emplie de désespoir s'éleva alors. Une voix qu'ils connaissaient bien.

- Pitié, sortez-moi de là ! Il me cherche.

Loin d'être la voix assurée et forte qu'ils connaissaient, Freida semblait terrifiée, les suppliant sans détour. Les esprits autour du mage s'agitèrent et sa sœur se mit en garde.

- Ne faites rien de hâtif... Qui sait ce que l'esprit peut nous tendre comme piège.

Récapitulatif des bobos et actions:

Madoka, je t'ai mis tes items à la ceinture

Discutez ou agissez, selon votre bon cœur et votre âme et conscience

[Faëlis]

Derrière les portes, se trouvait une salle aux dimensions indéterminables, sans doute assez vaste, mais tellement encombrée de cristaux et de reflets étranges que l’elfe avait l'impression par moment de retrouver le labyrinthe de son ordalie. Il n'y avait rien de dehors de cela et d'un froid intense.

Un froid intense et la voix de Freida qui les appelait. Les frères et sœurs de glace se contentèrent de murmurer que quelque chose avait changé, que l'esprit semblait plus puissant et préparait sans doute un piège.

De fait, une forme bougeait dans la glace en les appelant à l'aide. Cela ressemblait à Freida, mais comme le fit remarquer Sibelle, cela pouvait bien être un piège. Ezak lui demanda le nom du chef de son village, pour être sûr. Elle y répondit sans peine, mais qu'est-ce que ça prouvait ? Un esprit devait pouvoir lire les esprits... De l'avis de Dan, l'esprit allait sûrement profiter de Freida pour s'évader.

Cromax et Ezak voulaient chacun y aller à leur manière, tandis que Faëlis préparait sa flèche pour accueillir l'ennemi s'il tentait de sortir. Dan les devança malgré tout. Usant de son sceptre, il frappa le cristal central de sa magie. Il explosa comme une vitre, mais une vitre suspendue, dans les fragments flottaient. De l'autre côté, une forme féminine commença à apparaître. Le frère et la sœur se ruèrent en avant pour s’engouffrer dans la brèche. Dan semblait dire qu'il allait y aller...

Avec une politesse non désintéressée, il lança au maître magicien :

« Après vous ! »

Il ne s'engagerait dans ce cristal que quand il serait sûr que l'autre y allait aussi !

[Sibelle]

Afin d’éviter d’être surpris par-derrière, Ezak demanda aux mages de créer un mur de glace derrière nous. Ceux-ci s’exécutèrent et firent encore mieux que demandé, érigeant un étage entier de glace.

Nous arrivâmes au dernier étage et entrâmes dans une vaste salle chargée de nombreux cristaux, disposés là sans ordre précis, s’entremêlant par endroit.

(Que des cristaux… pas de cages…)

Du regard, je fis le tour de la pièce. Il y régnait une ambiance glaciale, de nombreux cristaux et la sensation désagréable d’être observé en tout temps.

Puis une silhouette devint visible dans l’un des cristaux…Il était impossible d’y voir les traits, seul le contour me permettait de deviner qu’il s’agissait d’un humanoïde. Puis la silhouette tendit son bras sur la paroi et j’eus l’impression que ce dernier prenait chair et était sur le point de percer sa prison. Ce ne fut que de courte durée, le bras se rétracta et des sanglots de femme parvinrent à nos oreilles. Puis une voix, celle de Freida, nous implora de la libérer.

Avant que l’un de nous n’agisse trop hâtivement, la sœur du mage de brume nous demanda d’être prudent, expliquant qu’il pouvait s’agir d’un piège. Il était évident qu’elle faisait allusion à l’action trop impulsive de Cromax un peu plus tôt.

Les sourcils froncés, Ezak s’adressa à la silhouette dans le cristal, lui posant une question précise que seule Freida pourrait répondre afin de s’assurer qu’elle ne s’était pas fait usurper son identité.

Faëlis lui, considéra que la voix ne provenait pas du cristal et lui demanda de nous donner toutes les indications possibles afin de la localiser.

J’observai d’abord l'être prisonnier dans la glace, puis la sœur, puis mes compagnons.

"Je pense qu'il s'agit en effet d'un piège. L'être dans ce cristal, c'est peut-être l'esprit de glace. Si la voix était celle de Freida, je ne pense pas qu'elle soit dans la glace."

Silencieuse, Madoka contourna le cristal, prenant garde de ne pas toucher les cristaux.

La silhouette tenta de sortir de sa prison de glace, en frappant dessus, en vain. Puis Freida, visiblement effrayée, nous répondit qu’elle ne savait pas où elle était. Elle nous voyait, mais ne pouvait nous rejoindre. Contrariée, elle affirma qu’il s’agissait bien d’elle et nous somma de la libérer.

Dan s’approcha alors de nous. Il craignait que la libération de Freida fasse libérer aussi l’esprit de glace. Il suggéra alors d’entrer dans le cristal.

Sans hésitation, je me tournai vers Dan et je répondis :

"Je me porte volontaire pour y entrer si vous voulez m’y envoyer.”

Madoka se porta volontaire également.

Cromax intervint alors disant qu’il pouvait tenter de traverser ce cristal par ses propres moyens.
Ezak suggéra un autre moyen, celui de changer de place avec Freida, grâce à l’objet obtenu par le gardien.

J’observai alors Cromax tenter de traverser le cristal… Et il réussit à le traverser pour se retrouver de l’autre côté. Le traverser, oui... mais il ne put entrer à l’intérieur.

Muni du sceptre ayant créé la prison, Dan se concentra. Le sceptre s’illumina et fit vibrer le cristal… et toute la salle. Puis, mis à part l’incantation prononcée par le maître magicien, j’entendis un murmure et pus distinguer un seul mot: enfin. Je vis alors qu’une légère cassure était apparue sur le cristal.

Les sourcils froncés, je me demandai s’il s’agissait d’une bonne chose ou de l’esprit qui pensait pouvoir sortir de sa prison.

Nous vîmes alors que la silhouette à l’intérieur était bien celle d’une femme. Sans attendre, le mage et sa sœur pénétrèrent dans la cassure, je courus à leur suite, tentant de pénétrer également dans le cristal.

((( Sibelle se rue vers la cassure immédiatement après le mage de brume et sa sœur, afin d’y pénétrer elle aussi. )))

[Ezak]

Les mages executant mes recommandations, les surpassant même en érigeant tout un étage fait de glace. Nos arrières couvert, nous nous dirigeons vers notre cible un salle emplis de cristaux de glaces, innombrables.

Dans l’un de ces cristaux nous attend une silhouette non identifiable. <d’une main, le silhouette tente de traverser le cristal comme s’il tentait de prendre forme hors de celui-ci mais l’opération avorte, l’empêchant d’aller plus loin comme si une force la retenait. La voix de Freida résonne ensuite, apeurée. Elle supplie de la sortir de sa situation, mais l’Invincible emet nous preconise de se mefier d’un possible piège. Je doute moi-même. Est-ce vraiment Freida ? Cromax avait envenimer en fonçant sans réfléchir sur le cristal dans lequel était enfermée Freida, je ne voulais pas commettre pareil bévue. Je dois d’ abords m’assurer que c’est bien Freida et non un stratagème de Yuïa-Turé.

Ezak fronce les sourcils lorsque l’Invincible appelle à se méfier avant de prendre la parole :

« Freida si c’est vraiment toi, tu pourrais me dire quel était le nom de l’illustre chef du village de Nirtim d’où viennent tes ancêtres ? »

Le nom est prononcé ; Aaron ! Elle semble s’offusquer de ma question mais bien que je l’apprécie, il est hors de question que je prenne le risque de favoriser le retour de Yuïa-Turé.
Après notre rencontre, il était sûr qu’il valait mieux éviter de confronter de nouveau à lui. Autour ; d’autres prennent des initiatives et s’interrogent. Madoka prend connaissance des lieux, Dan est convaincu que c’est un piège pour faire sortir Freida. Je m’y perds. Elle est un appat ou utilisée pour se trouver un nouveau corps.

Dan pense connaitre un moyuen d’entrer dans les cristaux et d’emblée Sibelle et Madoka se portent volontaire. Je ‘m’interpose :

« Attendez ! Pas besoin de mettre quiconque en danger ! Si c’est bien Freida face à nous, je peux la faire sortir en échangeant nos places grâce à l’objet que m’a confié le Gardien et ensuite retraverser moi même en utilisant mon pouvoir sombre qui me rend intangible… Je crois. » dis-je manquant d'assurance comme rarement. Nous sommes dans du divin, et ils sont soumis à d'autres règles que les nôtres, je ne l'ai appris que trop bien.

Je regarde la silhouette qui se meut dans le cristal.

« Je ne veux juste pas me tromper et faire sortir la mauvaise personne… Si Cromax pouvait me confirmer que c’est bien elle.» Dis-je en le voyant se diriger vers le cristal.

En effet, il serait idiot de faire sortir l’esprit. Cromax est incapable de me confirmer qu'il s'agisse de Freida. Sa parole est énigmatique mais laisse entendre qu'il a échoué. Dan se précipite, affirmant son devoir d'arrêter l'esprit et ouvre une brèche à l'aide d'incantation dans le cristal. Une voix s'élève faisant part de son contentement ! Est-ce l'esprit ? Dans le même temps, la silhouette devient plus claire, féminine. Voyant l'Invincible et le Maître se précipiter, avec Sibelle à leurs trousses, je fais de même. Je ne veux pas lâcher la fratrie. Je sais que nos objectifs coïncident mais que leur but est autre, assez secret pour ne pas vouloir le révéler, donc susceptible que l'on veuille l'arrêter. Prudence, ou malveillance qu'importe, je dois les suivre. Car quand viendra l'heure, s'il doivent disparaître en même temps que Yuïa Turé, ils devront faire partie de l'ultime action que j'ai fomenté depuis le début. L'annihilation finale de tous les dangers pour le monde que comportent ce groupe. Sans exceptions.

HRP : Utilise la vitesse des bottes pour ne pas se laisser distancer par la fratrie. Agît comme leur ombre.

[Madoka]

((Mado entre dans la brèche))

[Cromax]

Aucun mage ne répond à mon invective de gérer le froid perçant de l’endroit. Qu’ils le puissent ou pas, ils n’en disent rien. En lieu et place, ils érigent le mur de glace commandé par Ezak, évident manque de confiance en Lysis et aux shaakts protégeant nos arrières. Un mur temporaire, tel que le précise Dan. L’air se refroidit encore plus, me faisant pester contre leur manque d’écoute et de communication. Je regrette que Lysis ne soit pas là pour réchauffer l’ambiance, même si elle aurait sans doute pété un câble de me savoir si peu écouté.

Nous débarquons dans une salle sans commune mesure : des cristaux dans tous les sens, de la glace brute, aussi pure que la réalité le permet. Un bordel sans nom, stigmates d’un sort passé qui aurait mal tourné. Une silhouette est visible, à travers les murs glacés difformes. Une silhouette sans teint et sans visage, qui en s’approchant révèle un teint de chair clair. Freida ? C’est en tout cas ce que sa voix veut nous faire croire, nous exhortant à un sauvetage rapide. Le mage aux esprits nous presse de ne rien faire de hâtif, prédisant un piège. Je reste immobile. L’urgence d’une situation contre la prudence face à un piège presque évident. J’observe, sans mot dire, les réactions des principaux concernés, les seuls qui se sont exprimés : la fratrie et Dan. Sibelle propose à Faëlis une action qu’il n’exécute pas, Ezak tente de trouver des réponses.

La voix de Freïda retentit de nouveau, terrifiée. Elle répond à la question d’Ezak, elle précise ne pas savoir où elle se trouve. Les observés ne réagissent que trop peu à mon goût, ne libérant aucune information sur leurs émotions sinon une évidente anxiété de la part de Dan, qui annonce un moyen d’en apprendre plus : entrer dans les cristaux. Au risque de libérer l’esprit, si nous sauvons Freïda. Je n’aime pas ce genre de dilemme à la con : je me suis toujours refusé de sacrifier un innocent pour le bien commun : il y a toujours une autre voie que celle d’une lâcheté indésirée. Un sacrifice, quel qu’il soit, doit être volontaire. Aussi, en même temps que Sibelle se prononce volontaire, j’avance prestement vers la glace, précisant :

« Moi, je peux y aller. »

Et sans tarder, toujours intouchable par la réalité, je m’enfonce dans les cristaux. Je traverse complètement la formation sans m’y arrêter, et avec une sensation terrible : quiconque s’y trouve physiquement y meurt. Et nous ne pouvons la pénétrer par des moyens classiques. Dan se met à incanter des paroles ésotériques, prétextant vouloir entrer pour sceller l’esprit. Mais une cassure apparaît sur la surface des cristaux, en même temps qu’une voix inquiétante retentit. La fratrie s’élance vers la brisure, et Dan nous intime de les suivre. Ne faites rien de hâtif, qu’il disait, celui qui se précipite maintenant aveuglément dans ce qui pourrait être un nouveau piège.

Sibelle les suit sans hésiter, Ezak pose des questions auxquelles je réponds avec empressement :

« J’ignore si c’est elle : je n’ai pu la rejoindre. La mort est la seule réponse, dans cet amas de glace ! »

Mais il se rue à son tour dans l’ouverture. Tout comme Madoka. Faëlis, plus réfléchi, prévient Dan qu’il irait… après lui. Pas bête, mais nous n’avons guère le temps d’attendre : l’urgence fait loi. Aussi reprends-je forme physique aux côtés du mage et l’aggripai-je par les habits pour le traîner, de force cette fois, vers l’ouverture qu’il a lui-même créée. Effectivement, s’il veut nous la mettre à l’envers, il en paiera aussi le prix. Le saisissant fermement, je me lance avec lui dans la brisure stagnante. Et advienne que pourra.

[Arkalan]

Suit le groupe dans la brèche.

[Gamemaster6]

L'Aube d'un hiver sans fin

Chapitre Final : A travers la glace

Les uns après les autres, les aventuriers pénétrèrent par la fissure générée par Dan, à la suite du duo s'étant rué à l'intérieur. Pour chacun d'entre eux, le monde se résuma pendant quelques instants à un tourbillon de neige, de glace et visions bigarrées et impossible à saisir. Chaque image s'évaporait sitôt qu'on tentait de s'y accrocher. Puis, le silence. Le vide. Ou l'absence de vide. Tout était blanc, il n'y avait ni haut ni bas, ni droite ni gauche, juste du blanc à perte de vue. ils étaient pourtant tous là, mages comme aventuriers, semblant flotter au milieu de tout ça, tout en sentant leur pieds toucher un sol qu'ils ne pouvaient discerner. Derrière eux, la fissure flottait là, comme si elle était au milieu de l'endroit. Et devant eux, à une distance difficile à évaluer, se dressait quelque chose. Quelque chose qu'ils avaient déjà vu sous cette forme. Certains à deux reprises. Il était là, immobile, les fixant d'un visage fait de glace inexpressive.

A cette vue, Dan et les mages se tendirent. Les volutes autour du frère devinrent agitée et sa sœur invoqua son familier élémentaire, ce serpent fait de glace. Et face à tout cela, seul un rire résonna, avant que la voix de l'esprit ne les entoure, semblant venir de partout à la fois.

- Tant d'efforts et de querelles pour en arriver là. Tant d'efforts pour m'amener précisément ce dont j'avais besoin pour sortir d'ici. Pauvres mortels, vos vies sont elles à ce point si futiles pour que vous les jetiez ainsi ? Allons...

Il semblait amusé par l'arrivée du groupe et nullement inquiété par leur nombre, leurs armes, leurs magies ou leurs volontés respectives. Tous purent l'entendre inspirer profondément, comme s'il appréciait une douce effluve qu'eux ne pouvaient percevoir.

- Maintenant que vous êtes là, je vais vous tuer et sortir d'ici. Mais, tant de talents me seraient utiles, aussi je vous propose un marché. Vous devenez mes sujets et en échange vous avez la vie sauve. Sauf toi bien sûr.

Il fixe Dan en particulier.

- Toi, tu vas mourir.

Récapitulatif des bobos et actions:

A vous de décider comment vous réagissez à tout ça. Pas de discord cette fois, le ton de l'esprit laisse peu de place à autre chose qu'une réponse rapide et franche.

[Sibelle]

Ma première impression à mon entrée fut de me retrouver dans une tempête de neige. Puis le tourbillon s’évanouit ainsi que les visions qui s’évaporaient à mon approche.

Du regard, je tentai de faire le tour de l’endroit où je me trouvais, du simple cristal de l’extérieur, un vaste espace blanc sans paroi apparente de l’intérieur. Seule la fissure, toujours présente, nous indiquait la sortie. Puis, devant nous je le vis. Cette silhouette de glace, condescendante, contre laquelle nous nous étions battu lors de expédition jusqu’ici. Immobile, il nous regardait, attendant sans doute une réaction de notre part. Ce qui ne tarda pas. Dan et les mages se crispèrent, la sœur invoca un serpent de glace, et la brume entourant son frère, remuait plus intensément.

Puis cette voix glaciale et prétentieuse se fit entendre de nouveau sous la forme d’un rire désagréable. D’un air supérieur, il nous affirma que tous les efforts que nous avions fournis, lui avaient été profitables, puisque nous lui apportions ce dont il avait besoin pour quitter sa prison.

D’un air suffisant, il prit une profonde respiration, un peu comme si nous lui avions apporté de l’air fraîche.

Tout comme la dernière fois, il nous promit de nous tuer. Et tout comme la dernière fois, je ferais tout pour qu’il échoue. Puis à ma grande surprise, il nous proposa un marché. Bien qu’il avait clairement signifié que nous étions des êtres faibles et inutiles, il nous proposa d’être de devenir ses sujets et assurer ainsi notre survie. Seul maitre Dan ne pouvait bénéficier de ce marché.

(Si nous étions si inutiles et faibles, il traverserait la fissure sans demander son reste, et nous tuant sans délai…. )

Un sourire apparut alors sur mon visage, il n’était pas aussi puissant qu’il l’annonçait.

Je me doutais que le combat serait imminent, mais avant tout je devais l’interroger, misant sur son égo démesuré.

“ Je décline votre offre sans hésiter… Mais puisque vous allez nous tuer l’un après l’autre, vous pouvez sans crainte nous dévoiler ce que nous avons apporté avec nous et qui permettra de vous rendre la liberté.”

[Faëlis]

Il n'y avait pas de crainte à avoir, apparemment, Dan se lança dans le passage comme tout le monde. Faëlis se lança à sa suite. Le blanc envahi son regard et il fut contraint à fermer les yeux un instant. Lorsqu'il les rouvrit, c'était pour contempler un lieu qui était effectivement tout de blancheur. Et au centre, face à lui et ses compagnons, se dressait une forme de glace semblable à l'être qu'ils avaient déjà affronté.

Yuia Turë les attendait.

Imposant et tout fait de glace, il les dominait avec assurance, s'amusant de les voir aussi prompte à chercher la mort.

« Tant d'efforts et de querelles pour en arriver là. Tant d'efforts pour m'amener précisément ce dont j'avais besoin pour sortir d'ici. Pauvres mortels, vos vies sont elles à ce point si futiles pour que vous les jetiez ainsi ? Allons... »

Pourtant, il avait une échappatoire à leur proposer : tous, à l'exception de Dan, pouvaient se mettre à son service. Une offre grotesque. L'elfe avait déjà fait face à une déesse, il faudrait plus qu'un esprit pour le soumettre ! Au moins, cela semblait indiquer que le mage était bien de leur côté. Néanmoins, il se posait une question :

« Que nous vous avons donc apporté ? Freida ? Pourquoi avez-vous besoin d'elle ? »

[Ezak]

L’entrée dans la faille provoqua une étrange sensation dans mon corps. Perte de sens, mirages, visions éphémères, froid. Je me sens projeté dans une spirale glacée avant que le charivari cesse pour laisse place au silence. Un calme anormal qui n’est pas celle de la nature, mais celle du rien. Ce n’était pas synonyme de quiétude car j’avais la désagréable sensation que dans un tel endroit je deviendrais fou.

Mais quel endroit au juste. Un lieu sans repère, sans haut ni bas. Un lieu sans plateforme alors que j’avais la sensation que mes pieds se trouvaient sur quelque chose de solide. Mon cerveau ne pouvant accepter ce qui se passait, je crus vaciller plusieurs fois, les jambes devenant faibles, la tête cherchant un repère acceptable pour lui mais j’échouai et je tombai sur un genou. Je dû à mon incapacité à ressentir la peur, le fait ne pas lâcher un petit râle de surprise en chutant vers le vide, sans y tomber réellement. Oui, j’en étais sûr, ce lieu me rendrait fou.

Il me fallut quelques secondes positionnées sur ce genou ployé pour reprendre mes esprits alors que la voix de Yuïa-Turé me parvînt. Il était là. Suffisant, condescendant, mais toujours en proie avec le vertige par ma perte de repère, je n’arrivai pas à lever les yeux vers lui, ni à me redresser.

Je laissai la tempête passé, le pouce et l’index posé sur l’arrête de mon nez pour soutenir ma tête devenue lourde. Yuïa-Turé lui, faisait part de sa confiance, affirmant que nous avions amenés ce qu’il lui fallait pour sortir.

Je ne comprenais plus rien. Cela voudrait-il dire qu’il nous aurait fallut de rester dans notre coin, de ne pas intervenir pour que tout se tasse de lui-même ? Je ne voyais pas une telle créature, sûre de sa puissance divine, bluffer. Alors quoi ?

Mais ce qui me fait plus réagir c’est lorsqu’il proposa de le rejoindre en échange de la vie sauve. Une offre ouverte à tous sauf à un à qui il promettait la mort. Je relevai la tête pour voir qui était celui-là. Dan ? Pourquoi, lui en particulier ?

Je soufflai longuement pour bien reprendre mes esprits, commençant à m’habituer à cette perte de repère inhabituelle. Alors que Sibelle déclinai l’offre et que Faelis l’ignora en interrogeant justement l’esprit, je pris le courage de me relever et avançai de quelques pas en direction de l’esprit, m’eloignant un peu du groupe avant de faire volte-face et me ficher face eux.

« Je vous servirai Yuïa-Turé ! Seul un pouvoir dominant mérite que je me mette à son service. J’en ai assez de combattre auprès d’êtres aussi faibles ! »

Dos à l’esprit je fis un clin d’œil appuyé au reste du groupe qu’ils comprennent que mes paroles étaient fausses. Oui, car mon but était autre. Avoir accès à quelque chose qu’avait les suivants de l’esprit pour m’en servir contre lui.

« Maître, Ô divin être infiniment supérieur ! Permettez-moi, je vous en prie de manier le pouvoir de ce marteau sans heurts et sans limitation comme ceux qui vous suivent. Que je puisse déchainer votre puissance contre ces être faibles… »


Dis-je en montrant le marteau de glace à mon dos.

[Madoka]

Lorsque je traverse la fissure faite dans la paroi miroitante d’un cristal immense, je suis aussitôt frappée par un vent glacial et violent, tourbillonnant autour de moi telle une attaque coordonnée et consciente. Tout autour, sans que je puisse discerner la moindre présence, le moindre obstacle ou relief, il n’y a plus que neige et glace enchevêtrées l’une à l’autre, formant des images floues et insaisissables.
Jeu de lumière provenant de l’intérieur du cristal ou effet d’une magie nauséabonde ; tout se dissipe avant de saisir ce qui m’arrive. Tout disparaît et s’envole avec les dernières bourrasques puis tout devient blanc. Anormalement blanc. Il n’y a ni murs, ni sol, ni plafond, pas même une impression d’espace infini … il n’y a rien hormis mes compagnons. Je ferme les yeux pendant quelques instants afin de ressentir l’endroit, l’air sur ma peau en bougeant, une résistance sous mes pieds malgré l’absence de tout. Je me concentre sur ce détail, insignifiant en temps normal, salutaire à cette seconde. Je jette un coup d’œil inquiet dans mon dos et aperçois la fissure, toujours présente, identique en tout point si ce n’est qu’elle semble elle aussi flotter dans ce néant blanc.

A force d’observer les autres et le néant, je discerne les contours d’une silhouette massive. Il est là, évidemment qu’il est là, nous sommes dans sa prison … avec la sortie dans notre dos. Aussitôt, les mages comme nous autres se tendent et s’activent face à la menace que l’on savait devoir combattre mais qu’on n’espérait pas si hâtive. Lui rit et moi je continue d’observer l’absence de tout, surtout de vue vers l’extérieur ; comment Freida a pu nous apercevoir, nous entendre ou ne serait-ce que sentir notre présence … et où est-elle maintenant que celui qu’elle fuyait nous fait face.
La voix de l’esprit résonne alors dans l’espace. En préambule, il s’amuse et je ne l’écoute qu’à moitié, déjà las d’entendre un être supérieur tenter de communiquer avec ceux dont l’existence ne devraient même pas compter, après tout, est-ce que je m’inquiète, moi, de savoir si la fourmi sur laquelle je marche, a conscience de la futilité de sa vie. Mais tous ses mots ne s’évaporent pas au contact de mon abyssal irrespect. Nous avons amené ici même ce dont il avait besoin de sortir … il ne précise pas quoi, mais mon regard se porte sur le sceptre magique du maître magicien ; et je ne peux m’empêcher de me demander si, de tous les comportements des mortels, celui de foncer au devant du danger dès qu’on se sent puissant n’est pas le plus pervers de tous.

Mais le mal est fait. Je pense même que les mages de l’académie s’étaient préparés à cette éventualité et qu’ils savaient ne pas avoir d’autre choix. Perversité de la fatalité.
L’esprit reprend, savourant semble-t-il sa situation actuelle ; et encore une fois : la fourmi !
Il s’amuse et tente de semer la discorde au sein du groupe en proposant à qui le veut, de le rejoindre, de le suivre, de devenir l’un de ses sujets, afin d’avoir la vie sauve ; tous sauf maître Dan, qu’il fixe et à qui il prédit la mort. Le sceptre … mais le menace-t-il parce qu’il a le toupet de toucher un tel artéfact, ou parce qu’il est le seul à pouvoir s’en servir et le seul à rester, quoi qu’il en dise, une menace réelle.

Rapidement, Sibelle refuse sa proposition et tente de lui soutirer quelques réponses, Faëlis lui ne répond pas vraiment mais émet l’hypothèse que Freida est la clé de tout. Ezak fait ensuite quelques pas en avant et se retourne pour nous regarder en face en déclarant qu’il servirait l’esprit, le seul possédant un pouvoir digne d’être servi.
D’abord surprise, je le foudroie du regard lorsqu’il accompagne ses perfides mots d’un clin d’œil moqueur et assassin. Et avant que l’un de nous réagisse, le voilà qu’il demande à son nouveau maître qu’il lui permette d’utiliser le marteau sans subir de dommages.

Je dégaine mon sabre et lui aboie dessus.

« Vil serpent et Kendran de pacotille, où est passé ton honneur.» dis-je en fixant son regard.

Ce revirement est incompréhensible, d’autant que celui qui aurait une raison d’estimer l’offre étant donné qu’il est en recherche d’une issue de secours, c’est Arkalan. Pas Ezak, pas celui qui a tout perdu ou presque pour sauver son peuple, celui qui s’est dressé parmi tant d’autres contre la reine noire … tout ça pour un stupide marteau ?
Peu importe, une offre indigne de tous ici a été lancée tel un crachat, et ce que tente le chevalier ne changera en rien ma réponse.

« Ton maître et toi allez mourir aujourd’hui et nos terres ne s’en porteront que mieux. »

[Arkalan]

« Une vie sauve contre une vie d’asservissement. Il n’y a qu’un humain sans cervelle pour accepter un marché si ridicule. »

Prononçais-je en réaction au manège d’Ezak.

« Pour ma part il faut me proposer mieux que ça. »


J’utilise ensuite mon oeil du gardien sur cette entité si mauvaise marchande.

[Cromax]

Dan ne semble absolument pas déboussolé par mon entreprise physique le concernant. Loin d’en faire cas, il ne la commente ni n’y réagit même pas. Bien, au moins se montre-t-il finalement moins pédant que lors de notre rencontre, acceptant qu’un acte fasse foi.

L’intérieur de la brèche est enneigé. Brumeux. Le cœur d’un blizzard où la vue se perd, où l’esprit s’égare. Et puis, après une curieuse impression de vide absolu, de perte totale de sens, nous débarquons dans son antre. Une infinité de blanc, tout autour. Et pour seule variation, cette même tête de con engelée que nous avions déjà croisée. Le mec bizarre qui était sorti du corps d’un barbu des montagnes. Tout de glace, les yeux lumineux, tel un super-héros d’un autre monde. La salope masquée fait instantanément apparaître un serpent givré, mais ça n’a pas l’air d’inquiéter l’esprit. Faut dire… pour lui ça ressemble plus à un allié qu’à un danger. Aussi, il commence à rire et à parler. Et sa voix vient de partout, comme si c’est nous qui étions dans sa propre caboche.

Il se rit de nous, provocateur. Il nous menace de mort, et puis réalise un revirement : il nous propose de le servir. Un frisson me parcoure. Erk, ce mot. Ses sujets. Il ne se prend vraiment pas pour de la merde, le merdeux. Et il conclut sa logorrhée par une menace directe de mort à l’égard de Dan. Hé ben j’ai bien fait de le traîner de force, le p’tit mage à la peau noire.

Posé, analyste, je regarde les réactions de mes pairs. Fière, Sibelle refuse l’ordre et tente de le piéger, d’une manière sans doute moins fine qu’elle ne l’a escompté. Faëlis, lui, ne répond pas à la proposition. Bien : faire gagner du temps, voilà une stratégie qui peut payer. Le faire parler, le faire répondre. Il a l’air d’aimer se faire mousser. Ezak, lui, se retourne contre nous. Enfin. Il le singe, en tout cas, nous octroyant un clin d’œil trop peu discret pour que nous ne perdions pas confiance en lui. Madoka, vive et réactive, s’oppose à ce revirement. A-t-elle perçu le clin d’œil ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, sa réaction sert les desseins d’Ezak. Arkalan aussi entre dans ce jeu de tension avec Ezak, l’insultant copieusement, et refusant la proposition de l’esprit des glaces.

Quant à moi, je ne sais pas comment agir. Évidemment que je ne compte en rien le servir, mais je n’ai encore que trop peu de réponses à mon goût pour déduire de tout ceci la vérité fondamentale sur la raison de notre présence. Je me tourne vers Dan et lui demande :

« Pourquoi vous ? Pourquoi seriez-vous sa seule victime automatique, Dan ? L’heure n’est plus aux mystères, parlez. Vous, ou vos collègues académiciens. Nous sommes au bout du voyage, et méritons des réponses. »

Puis, me tournant vers l’esprit, les mains sur les poignées de mes lames qui glissent lentement de leur couvert :

« Qu’avez-vous fait de Freïda, corrupteur ? »

[Gamemaster6]

L'Aube d'un hiver sans fin

Chapitre Final : A travers la glace

Etonnamment patient, l'esprit observe les mortels face à lui tandis qu'ils affirment leur refus ou, au contraire, accepte visiblement un marché dont les tenants et aboutissants ne leur ont pourtant pas encore été dévoilé. Lorsqu'Ezak se retourne contre son groupe, personne d'autre ne bouge. Certains sont surpris, d'autres indifférents à ce soudain revirement. L'esprit se contente d'observer la scène avant de répondre à sa demande de pouvoir.

- Mais très certainement. Tu peux en user sans te blesser, n'aie crainte. Tous mes serviteurs dévoués le peuvent. Si tant est que tu es vraiment ce que tu affirmes. Et tu donc cette humaine bruyante, pour me prouver que tu es digne.

Menaces et moquerie se côtoient dans son ton, mais il est clair qu'Ezak marche alors sur des œufs. Des œufs très glissants et fragiles. Peut-être que tourner le dos à un esprit extrêmement dangereux tout en tentant de le berner n'était pas la meilleure décisions. Par chance, les questions des autres aventuriers ont le mérite de détourner un peu son attention du chevalier sans peur et de lui laisser le temps de trouver une parade à sa situation pour le moins... complexe.

- Freida ? Ah oui, l'humaine. Descendante de héros, un esprit fort. Une incubatrice parfaite. Je devrais vous remercier d'avoir protégé son enfant pendant le voyage. Sa survie est essentielle. Elle est sauve, quelque part. Une fois la prison détruite, elle sera avec nous, ne craignez rien.

Dan, lui, répond à Cromax d'une voix tendue.

- Mon sceptre. Il appartenait à un autre esprit des glaces. Lui s'est sacrifié pour enfermer celui face à nous en ce moment. C'est le seul moyen que je connaisse pour en finir avec cette histoire. Et il m'est lié. Seule ma mort peut permettre à un autre de s'en emparer. Cela vous suffit ou dois-je vous faire un cours d'histoire ?!

Et pendant ce temps, Arkalan observe via son œil, notant facilement qu'Ezak ment, mais aussi quelque chose de plus étrange. Une ombre semble se tenir derrière l'esprit de glace qui, surprenamment peut-être, ne semble pas mentir. L'ombre a une forme très ressemblante avec une certaine épéiste de glace qui se trouve pourtant à quelques mètres d'Arkalan, immobile et silencieuse. Elle et son frère ne disent rien et semble observer les échanges sans intervenir. Cherchant peut-être à se faire oublier ? Ou bien en train de préparer quelque chose ?

[Sibelle]

Devant cet esprit de glace condescendant et malveillant, je me devais de me retenir afin de ne pas exploser et de lui sauter dessus. Les poings serrés, les jointures blanchies, je le regardais sans sourciller… jusqu’à ce que Ezak retourne sa veste et décide de se joindre à l’esprit.

(L’attrait du pouvoir… j’aurais dû m’en douter. )

Les sourcils froncés, je regardai Ezak avec mépris. Madoka, en colère elle aussi, l’apostropha en bonne et due forme avec justesse. Ce ne fut qu’au moment où Ezak se rendit aux côtés de l’esprit de glace et lui tournant le dos qu’il nous fit un subtil clin d’oeil… Il bluffait.

(J’aime mieux ça. )

Mais l’esprit de glace n’était pas si facile à berner, il approuvait le choix d’Ezak, mais lui demanda de ton moqueur et menaçant de prouver sa bonne foi en tuant Madoka.

Imbu de lui-même, l’esprit de glace répondit à nos questions. Freida était la descendante d’un héros et possédait un esprit fort. Il comptait donc investir le bébé qu’elle portait dans son ventre. Il ne dévoila pas où elle se trouvait, mais affirma qu’elle serait parmi nous une fois la prison détruite.

(N’y compte pas trop ! )

Tendu, Dan répondit à la question de Cromax concernant son sceptre de glace. Ce dernier étant la seule arme pouvant venir à bout de l’esprit de glace.

Après avoir jeté un regard de dédain envers Ezak, je questionnai de nouveau l’esprit de glace sur un ton agressif.

“Donc tuer l’enfant en son sein serait la solution pour vous empêcher de revenir en vie. Freida là ou elle se trouve, est certainement en train de sacrifier cette pauvre vie avant qu’elle soit investie de votre vil esprit…. à moins que vous l’aviez perdu… et que vous n’osez pas nous avouer votre échec ?”

[Faëlis]

Méprisant, il répondit que Freida, étant issue d'une grande lignée, portait un enfant dont il aurait grand besoin. Manifestement, leurs hypothèses se confirmaient : il voulait l'enfant pour se réincarner, ou quelque chose d'approchant.

En attendant, Ezak tentait de flouer l'esprit en prétendant se joindre à lui, et Madoka se joignit à son jeu. Hélas, cela ne tiendrait pas longtemps. Le sorcier et sa sœur semblaient aussi préparer quelque chose... Il fallait encore gagner du temps.

« Messire l'esprit, je ne serais pas forcément opposé à me joindre à vous, mais j'aimerai d'abord savoir : Pourquoi voulez-vous ainsi congeler le monde ? Pourquoi détruire quand vous pourriez profiter et régner sur les peuples ? Avec votre puissance, ce serait chose aisée. Nombreux seraient ceux qui vous prieraient volontiers comme un dieux, et seraient prêts à mourir pour vous. Plus encore que les quelques Fenris qui vivent ici. »

[Cromax]

Le glaçon sur pattes me répond que Freïda lui a servi d’incubatrice pour faire naître son enfant. Du bluff ? En tout cas il a l’air d’y croire, et de vouloir assurer sa survie. Rien n’est moins sûr, bien entendu, même s’il assure qu’elle sera avec nous une fois sa prison détruite. Avec nous… morte ? C’est ça qu’il sous-entend ?

Dan aussi répond, précisant que son sceptre a appartenu à un autre esprit des glaces. Celui ayant enfermé celui-ci. Bon sang, combien sont-ils exactement ? Et pourquoi oeuvrent-ils les uns contre les autres ? J’arguerais bien qu’il n’a qu’à s’en séparer pour se sauver la vie, mais il précise avant même que je le demande qu’il lui est lié, et que seule sa mort permettrait de s’en séparer. Une réponse satisfaisante, dont il aurait pu se suffire, au lieu de me lancer une nouvelle pique m’arrachant un regard sombre. Même dans une situation aussi délicate, il reste un enfoiré. Ca le rendrait presque innocent à mes yeux. Enfin. Innocent sur notre affaire, mais coupable d’être un connard. Ça vaut pas bien mieux.

Absorbé par mes questions, je ne fais guère attention à ce qui se passe autour : ma seule attention est posée sur l’esprit de glace. Et Ezak, un peu. Et le duo fraternel aussi. Bref, bien assez à mon goût. J’entends Sibelle poursuivre l’interrogatoire, secondé par Faëlis, en quête de sens à tout ceci. Il lui fait miroiter une plus grande récompense que l’absolue destruction du monde. Pas bête. Je renchéris en ce sens.

« Je suis Cromax, Demi-Dieu de la Liberté. Et en cela je ne pourrai me soumettre à quiconque. Mais si vous expliquez vos buts, vos objectifs, et que je les juge mesurés, alors nous pourrions envisager une alliance. »

Mon regard noir est planté dans le sien.

« Pourquoi avez-vous été enfermé ici, esprit ? »