Sirat venait de sauter, il roula sur les quais de manière peu orthodoxe sous les regards des lykors un peu médusés par ce changement de situation. L’humoral se redressa en leur faisant face. Il ne se retournerait plus.
Conduisez-moi à Karsinar et Sarl
Escorté par les loups, il remonta jusqu’au Castel.
Karsinar était descendu dans la salle principale du castel, la grande salle à manger, en compagnie de Sarl. Il émit un sourire carnassier en voyant revenir à lui le Zélote.
"Alors, lion, on a changé d'avis ?"
Sirat prit une chaise sans rien demandé et s’y installa.
Non, mon idée était déjà faite. Je voulais essayer de leur faire comprendre, mais j’ai échoué. Peut-être était-ce déjà voué à l’échec avant même que je tente ma chance.
Il soupira et balança sa tête en arrière, il observa le plafond avant de se redresser et de reprendre.
J
e ne deviens pas un sbire de khynt ou de karsinar tiens le toi pour dit. Je vous aide, car je suis persuadé qu’un mal grandit à l’ombre des querelles d’aujourd’hui et seule ta maîtresse est en mesure de les combattre. Pour cela, elle doit gagner cette guerre.
Il jeta un vif coup d’œil sur la table.
Y a pas de quoi se désaltérer ici-bas ?
"
J'ai aucun intérêt à faire de toi un soldat, le lion. Te savoir dans notre camp me suffit amplement. Et si tu dis vouloir qu'Oaxaca remporte, je veux bien te croire. T'auras aucun ordre de ma part, tant que tu joues bien notre jeu. Mais si tu retourne ta veste, tu m'auras sur le dos."
Il désigne un pichet de vin du doigt, plus loin sur la table. Sarl te questionne néanmoins, prudente :
"Pourquoi être venu jusqu'ici avec eux, si vous croyez à une victoire nécessaire d'Oaxaca ?"
Il opina du chef à la réponse de karsinar tout en se servant du vin. Il bu et sa resservi à la suite avant de répondre à Sarl.
Je ne la voyais pas ainsi au moment de ma venue, je savais que je devais venir, mais je ne connaissais pas encore mon implication. C’est en venant que je l’ai comprise, qu’elle m’est apparue.
Il bu
Bref, vous avez un zélote dans votre camp.
Il se resservit une troisième fois.
Par contre, pour conseil, vu que vous m’en avez donné un, je vous rends l’appareil. Épargner la population au maximum, kendra-kar joue sur cela pour vous discréditer.
Il reposa son verre vide.
Bon, on a une ville à prendre et une magicienne à rencontré non ?
Karsinar regarda Sirat boire de tout son soûl, et commenta :
Nous n'avons pas pour objectif de détruire la civilisation ynorienne. Nous ne visons que leur armée. Et les armées de leurs alliés. Pour eux, il n'y aura pas de pitié.
Il inspira fortement.
Vous avez raison, nous devons y aller. Retrouver le cœur de nos troupes. Mais vous ne rencontrerez pas Oaxaca. Pas tout de suite du moins. Que préférez-vous, Zélote : rester parmi les miens ou trouver une autre place dans l'armée d'Omyre ?
Sirat regardait son verre vide et jouait avec le faisant tourner avec son doigt. L’ivresse ne venait pas, elle ne viendrait pas et il le savait. Boire, il aurait aimé le faire pour s'enivrer, pour s’échapper de sa condition, mais il ne le faisait que mécaniquement, quelle tristesse pensa-t-il. il se redressa.
Pourtant, j’aurais besoin de lui délivrer mon message à un moment ou à un autre. Mais cela peut attendre, effectivement.
Il se rapprocha d’eux avec ses affaires.
J’avoue bien vous aimer, Karsinar et Sarl aussi.
Il esquissa un sourire.
Mais vos hommes n’ont peut-être pas apprécié ma prestation du grenier. Prendre place dans l’armée d’Omyre nous prendrait-elle du temps ?
Il faut à peine quelques jours pour rejoindre notre campement principal aux portes d'Oranan. Nous comptions y partir tout de suite. Venez-vous avec nous ?"
Il prit ses affaires plus déterminé que jamais. Plus rien ne l'empêcherait de servir Zewen.
Ils sortirent et prirent des loups Omyre . Sirat leur en demanda un et pris place sur celui-ci. Ils prirent la direction du sud accompagnés de lykor. La nuit tirait sur sa fin. Sa musique de criquet et de crapaud terminait son final et au loin à l’est les premières lueurs dû soleil apparaissaient.
Ils avaient passé la nuit à se battre et à parlementer. Sirat mit son casque et se laissa porter. La fatigue tendait ses bras alors il décida de relâcher son corps. À l’abri des regards sous son armure, il ferma les yeux.
Un grondement lui fit ouvrir les yeux. Le soleil était bien monté, mais n’était pas encore au Zénith.
Devant les yeux ébahis de Sirat, apparut alors toute la magnificence d’une armée Garzok puissante et hurlante. La horde de Karsinar se dressait devant lui. Elle recouvrait la plaine d’écailles métalliques, enchevêtrement d’armes et d’étendards.
À quelques mètres se trouvait sur leurs loups Sarl et Karsinar, Sirat fit avancer le siens pour s’approcher du prédateur ultime.
Je vous envie toi et Sarl, j'aurais aimé avoir la même chose, mon destin est peut-être de rester seul
Vous n'êtes pas seul, Zélote. Et elle comprendra vos actes, un jour.
Oui ou je trouverais celle qui n’aura pas besoin d’explications.
Peu importe, il faut vaincre, mais la tâche sera ardue.
Ils ne répondirent pas et continuèrent la route en silence.
Le soir seul dans sa tente, petite désuète, l’humoran déposa ses affaires et prit le temps de prier. Il avait glané une bougie. Il inspira et souffla doucement. Le camp n’était jamais calme, il se souvenait des galeries des terres arides d’Omyre. Il se sentait presque chez lui. L’idée Astérock raisonna une nouvelle fois à son esprit. Il esquissa un sourire pour lui-même. Il disposa quelques pierres et bouts de bois sur le sol terreux.
Zewen, maître du temps et des fluides, ton humble serviteur t’es reconnaissant.
La flamme fluctua légèrement, une brise la caressa et plus rien.
Je suis prêt, plus rien ne me détournera de notre but.
Une brindille bougea, une fourmi, un insecte. Il ramassa le sable et en fit une petite colline avec ses mains. il prit la bougie et y versa de la cire.
Je dois aider cette armée, providence divine.
La lave coulait sur le volcan éphémère, sur le versant sud, la coulée s’étirant peu à peu. Il interprétait son dessin.
Il inspira, fit brûler des brindilles qu’il avait cueilli au petit matin. Il les secoua dans l'air.
Maître montre moi.
Puis laissa retomber le silence. Il attendait les yeux fermés bercés par les bruits de la horde au-dehors.
Une voix l’extirpa de sa médiation.
Il ouvrit un œil pour découvrir un garzok adolescent. Jeune adulte, il était déjà puissant. Une longue chevelure ondulée encadrait un regard fier.
C’est toi qui chante. Chante pour moi.
Sirat eut un sourire, il avait sa réponse.
Oui, je vais chanter petit, il se leva d’un bond le regard fanatique
Je vais te donner la force et la puissance.
La peau verte le dévisagea, regrettait il d’être entré dans la tente de ce fou.
Comment t’appelle tu
Silos
Ce n'est pas un nom commun.
Je sais fit il en posant son regard sur le sol.
Tu es parfait petit, providentielle.
Il riait,heureux, de sa trouvaille il allait faire de Silos un pilier pour le re nouveau d’Atserock
Que fais-tu dans cette armée ?
Je suis au tambour j’ai pas le droit d’être honoré par un kikoup
Pourquoi cela ?
Je suis un bâtard.
Il éclata de joie alors que Silos se fermait peu à peu.
Merveilleux, merveilleux, tu connais Asterock petit
Ce sont des ruines dans les montagnes ?
Plus que cela, tu vas faire partie de leur renaissance
Tu es fou, je suis tambour.
Je te fais devenir guerrier et tu feras ce que je te dis.
Tu peux rien pour moi.
Marché conclu ? Sa voix était fébrile.
Silos hésita ses yeux dévisageaient l’humoran, son regard était éclairé comme un fou, mais il n'avait rien à perdre alors il fit un léger hochement de tête
D’accord, fit-il doucement
Il posa ses Mains lourdes sur les épaules solides de Silos
Silos mon ami, tu vas rencontrer ton destin. Suis moi !
Ils sortirent de la petite tente. Sirat était à côté du garzok, celui-ci malgré son jeune âge était aussi grand que lui, sa musculature était encore fine. Son visage avait les traits de ses pères, mais moins prononcé. Il avançait pourtant à reculons poussé par l humoran.
Le camp grouillait de soldats et de garzok. Ça parlait, buvait et égrenait avec insouciance les derniers moments avant l'orage qui s’approchait irrémédiablement.
Tu dois sortir de l’anonymat.
Silos craignait déjà ce qui allait se passer.
Dans ce dédale de tente, de voix, d’armes et autres, il s’arrêta face à un groupe bivouaquant tous accroupis devant un feu et un agneau rôti.
Un garzok se redressa voyant l humoran. Colosse vert aux crocs protubérants, il arborait plusieurs cicatrices sur le torse et se laissait montré comme le chef de ce petit groupe. Il cria à l’encontre du zélote.
“Qui chante” ! Paria, reste pas là avec ton bâtard.
Il eut comme réponse le rire de ses compatriotes et le regard aiguisé du zélote qui intérieurement jubilait.
Voilà ton adversaire Silos lui murmura-t-il.
Silos essaya de se dérober, mais sirat resserra sa prise sur son bras
Tu es fou “qui chante” c’est Grob fils de Kram, un général.
Non, je ne suis pas fou, je vais chanter pour toi et tu prendras ta place. Silos le guide.
Il se retourna vers les braillards laissant Silos à sa peur et sa perplexité.
Grob ! Silos me dit que tu glousses comme ta mère au lit.
Quoi ?!
Silos regarda Sirat
Tu veux me faire tuer en fait, c’est ton projet.
Fais face et bat toi, ton avenir se trouve là !
Grob bouscula tout ce qui était sur son passage pour venir attraper Silos par le col et le jeter à terre.
Toi ! Tu n’es pas un guerrier et tu m’insultes !
Silos se releva.
Je suis un guerrier !
Et il frappa en retour Grob qui recula surpris que le jeune tambour se rebelle.
Il essaya sa lèvre avec un rictus sadique alors qu'un cercle de curieux, avide de spectacle de gladiateur, se façonnait autour d’eux.
Sirat souriait, il ne s’était pas trompé
Il était temps pour l’humoran de mettre son plan à exécution. Le bruit, la foule, le gênait, mais il devait apprendre dans ces conditions. Si le chant encourageait les fluides, ils devraient faire bien plus.
Il essaya de se concentrer et de puiser au fond de lui. Il cherchait Silos entre les cris et les hurlements.
Le jeune essuyait une rafale de coups de la part de Grob qui était épais comme un tronc d’arbre.
il ne suffisait pas de chanter cette fois ci, mais toute la théorie de sirat résidait sur les flux magiques qui ondulaient tout autour de lui et la possibilité d’envoyer une aura, comme sa cape le faisait, comme l’unique l’avait conçu. Cette vague devait aller vers un allié ou un ennemi. En l’occurrence, il avait choisi Silos.
Mais cela ne marchait pas ou peu, car le jeune garzok se faisait dérouiller. Il avait vu en lui un guide pour son peuple, mais si il échouait à le mettre sur le chemin, il ne deviendrait rien.
Sirat tenta de se reprendre, il imagina une vague, une étreinte venant de son âme et s’éloignant pour toucher les deux garzok. Silos devait vaincre et Grob perdre.
Enfin, l’adolescent para un coup et en renvoya un violent qui fit reculer Grob.
L’avait-il vraiment aidé ? Il ne savait pas. Il suait à grosse goutte, tandis qu’il sentait les fourmillements de la magie parcourir son corps. Grob n’était pas à terre et il se relevait plus déterminé que jamais. La cohue autour redoublait d’intensité.
il devait échouer , Grob devait perdre, Silos devait vaincre. Sirat pria Zewen, il ferma les yeux inspira profondément, il vit une couleur au fond de lui, une couleur étrange, une mélasse noire et visqueuse, il la dirigea vers Grob. Qui échoua son coup et frappa dans le vide.
Silos prenait confiance, Sirat chantait pour lui.
Il murmura quelques incantations à la gloire de zewen, poème cabalistique, murmure digéré incompréhensible. Mais la masse était trop occupé à regarder le combat et ils ne remarquèrent pas le Zélote. Silos frappa à deux reprises, deux coups qui firent mouche. Grob tituba avant de tomber sur son postérieur, le regard étonné. le bâtard était debout, le visage tuméfié, un silence perplexe fit place au bruit.
Grob se releva et approcha de Silos. Son regard fermé se fissura d’un sourire, il lui tendit son arme, un kikoup, lame solide scintillante dans la nuit à la lumière des torches..
Tu te bats bien. Grob sera fier de combattre avec toi.
Silos prit le kikoup, il resta prudent, mais un sentiment de fierté grandissait en lui.
Tandis que des cris scandant le nom de l’adolescent et des rires enflammaient l’arène.
Sirat était fatigué, mais avait il été réellement une aide. Il respirait fortement quand un Garzok puissant s’approcha dans son dos.
A quoi tu joues Sirat
Il se retourna et vit Bra, plus grand et fort que jamais. Ses tresses retombaient sur ses trapèzes et un sourire laissait sortir ses dents.
Bra ! lacha l’humoran avec un peu d'étonnement et d’épuisement.
J’oriente l’avenir mon ami.
Ouai le bruit court que tu tourne en boucle avec Asterock
Ce n'est pas une lubie.
Bra leva les sourcils en l’air en grognant doucement.
Toi, ton peuple et ta sœur vous êtes à l’aube d’une nouvelle ère, Asterok sera de nouveau grande, il le faut pour Yuimen
Il haussa les épaules.
Je demande à voir, mais l’instant présent, c’est le combat Sirat celui qui chante et comment pourrais tu y faire face si tu es fatigué.
La mort ne me fait pas peur.
Ne crains pas la mort, mais ma sœur si elle apprend que tu joues dans des greniers avec des elfes.
Ta sœur est là ?!
Non Zewen te protège petit chat.
Fit-il en ricanant
Sirat accompagnait son sourire avec un geste amical sur l’épaule de son ami. Ils passèrent le reste de la nuit ensemble, à boire, manger et parler.
K’nee ne fut pas abordé, Sirat se garda de demander où elle était. Il observait Silos prendre place parmi la horde du coin de l'œil. Bra l’avait sauvé et accueilli parmi les siens, il le considérait comme son frère et c’est aussi pour lui et sa sœur qu’il voulait faire renaître Asterock. La nuit s'écoula au fragrance de vin et de grillade.
Au matin, l’armée reprit sa marche, inarrêtable machine. Bra avait rejoint les siens et Sirat suivait Karsinar et Sarl avec son loup.
Après un bivouac, il chercha Silos, celui-ci avait pris place avec les autres guerriers, encore anonyme il allait cependant pouvoir faire ses preuves.
Du haut de son loup, il s’approcha de lui.
Alors gamin ça va ?
Silos le regarda, son visage était encore gonflé de la bagarre du soir.
Oui
tu me dois un service.
Il tarda à répondre, plongeant son regard vers le sol.
Je crois.
Sirat fit un sourire paternaliste.
a la fin de la guerre, va a Asterock, seul ou accompagné, promet le moi.
Pourquoi ?
Une fois, là-bas, tu trouveras pourquoi, promets moi.
Bien
Sirat était déjà parti sur son loup, rejoignant l’état-major. Il laissait Silos à ses interrogations et à son destin. Mais peu à peu, il plantait les graines de son idée.
Les deux autres jours se firent sans heurt. Sirat observait son protégé de loin et buvait une chopine de temps à autre avec Bra.
Le jour vint où l'armée avait rejoint une autre encore plus grande pour s’unifier dans une masse mouvante gigantesque.
Karsinar lui demanda d’attendre à l’entrée d’une tente. Derrière la porte, il entendait des murmures, une gifle, mais le tout était bien couvert par le bruissement des hommes dans la plaine.
HRP : tentative d'apprentissage vague psychique
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