Plaines de Kôchii
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- Enregistré le : sam. 6 avr. 2019 23:02
Re: Plaines de Kôchii
Chapitre II - Précédemment
Aaaatcha ! Je renifle bruyamment avant de m'essuyer les narines du revers de la manche. L’incroyable balais des armées agglutinées sous les murailles de la cité portuaire a soulevé d’innombrables poussières, trop pour mes délicates cavités. A ma droite, Bernas pouffe de rire tandis que Tessy affiche une moue réprobatrice. La jeune femme continue de me montrer des signes d’animosité, mais je suis certain d’avoir entraperçu un sourire sur son visage lorsque je me suis présenté au régiment il y a quelques heures, après plusieurs jours d’absence. Ses lèvres se sont tordues en un rictus lorsque j’ai croisé son regard, mais je suis certain que mon absence prolongée, pour une mission tenue secrète, l’a inquiétée plus qu’elle ne le laisse paraitre. Ça, plus le fait qu’elle ne m’a pas lâché d'une semelle depuis, laissant discrètement traîner ses oreilles lorsque j’expliquais de manière évasive les raisons de mon absence à mes compagnons d’arme, jusqu’à se positionner à mon côté, prétextant vouloir surveiller les “miches de Bernas” pendant la bataille. Si je m’y prends avec tact, j’ai peut-être une chance de renouer une amitié avec la guerrière. Peut-être…
Je caresse doucement le manche de ma lance fraichement acquise. En apprenant que les armées des duchés mèneraient une attaque montée, j’ai rendu visite à l’intendance pour y retirer une lance ainsi qu’une provision de flèches. Délesté d’une part conséquente de mon pécule, je suis paré pour la charge. Le champ de bataille est pour le moins impressionnant. Elfes, hommes, nains, garzoks, hommes loups, créatures mécaniques et mortes vivantes s’étalent sous la muraille d’Oranan dans un agencement complexe. Nos plus proches voisins sont les nains, qui forment une assemblée massive et compacte. En comparaison, les légions qui nous font directement face paraissent un brin dégarnies. Malgré notre supériorité numérique, les défaire ne sera pas une tâche facile. L’armée adverse comporte en effet une panoplie de créatures mécaniques dont il est difficile de détecter les points faibles, et les troupes de garzoks sont parsemées de guerriers massifs, arborant un arsenal d’armes et armures redoutables. Sans compter les troupes ennemies postées au loin sous la muraille, qu’il nous faudra probablement aussi affronter.
Au loin sur notre gauche, par-delà une impressionnante muraille végétale, érigée par les elfes d’Oranan selon les dires, deux délégations se réunissent pour tenter une ultime négociation avant la bataille. A une telle distance, impossible pour nous de deviner qui participe à ce conclave, ni la teneur de leurs échanges. Aucun doute en revanche sur l’issue des négociation. Lorsque, chacune des délégations se sépare, une créature ailée fond sur les émissaires Kendran, déclenchant des huées de protestation parmi les rangs.
Immédiatement, les troupes se mettent en branle de toute part. Et tandis que plusieurs silhouettes s’agitent pour secourir la délégation Kendrane, nains et hommes des duchés convergent vers l’ennemi. Nous lançons nos montures au trot, prenant de l’avance sur la marche pesante des nains pour approcher nos adversaires sur leur flanc. Lances en main, épées au fourreau, nous bifurquons en droite ligne en prenant lentement de la vitesse. Je concentre mon pouvoir, scandant par la pensée le nom de Lucie. Mes fluides réagissent à l’appel et je me tient prêt à user de ma magie pour bénéficier d’un avantage à l’impact de la charge. Mon corps commence à luire faiblement lorsque sur les derniers mètres. Je donne une dernière impulsion à ma jument.
Soudain, un déluge d’ombres s’abat sur les régiments adverses. Une magie sombre, dont j’ignore les effets mais résolument dirigée contre nos ennemis. Puis, deux masses sombres s’extraient de notre formation à une vitesse foudroyante pour terminer leur course sur l’ennemi dont les rangs ont déjà été ébranlés. Je m’engouffre dans la brèche, toujours encadré par Bernas et Tessy et me dirige vers l’un des champions en armure. Je desserre la bride qui enserre mon pouvoir et le relâche totalement. Je me retrouve étrangement plongé dans une obscurité totale, comme transporté dans les profondeurs d’une mine. Je porte la main à l’encolure de ma jument pour la rassurer et un galop plus tard, je surgis de nouveau au cœur de la mêlée, le corps étincelant de l’aura qui me vaut le surnom de Luciole.
Le champion est toujours devant moi, à quelques mètres mais le phénomène dont j’ai été victime a dévié ma course. Je tire les rennes de Friponne pour rectifier ma trajectoire, en vain. Tandis que j’opère un virage, l’arrière-train de ma jument percute un garzok qui ne m’a pas vu approcher, trop occupé qu’il était à tenter de se dégager de l’emprise d’une main squelettique qui enserraient sa jambe. La violence du choc le projette à quelques mètres, au moins, maintenant, il est libéré.
Je fais de nouveau face au guerrier d’élite, seul ennemi aux alentours n’ayant pas ployé sous la charge dévastatrice de la cavalerie. Il brandit son énorme épée pour trancher net un cavalier qui fondait sur lui. Déchainée, la brute empoigne ensuite son cheval et l’envoie valser sur un autre cavalier dans un concert de hennissement.
Je blêmis en constatant la puissance meurtrière du guerrier sur lequel j’ai failli me jeter une instant plus tôt. J’hésite à faire opérer un demi tour à ma monture quand une voix m’alpague à quelques mètres.
« Voilà une cible digne de nous ! Forçons-nous un passage jusqu’à elle ! »
Un homme, le visage dissimulé derrière un masque désigne le guerrier de sa dague.
(Une cible digne de moi ?)
Sans doute est ce l’effet de mon aura, mais je pressens que ce type surestime fortement mes capacités. Lui en revanche, rien que par son accoutrement, il en jette. En plus d’être flanqué de l’une des créatures animales qui ont appuyées notre charge.
(À trois contre un, nous avons peut-être nos chances).
Je hoche silencieusement de la tête et resserre l’emprise de ma main sur ma lance. Tandis que l'homme et sa créature se fraient un chemin jusqu’à nous, je lance ma monture à toute allure en pointant le guerrier de mon arme. Attiré par l’éclat de mon aura, la brute pivote instantanément dans ma direction, nullement entravé par son épaisse armure noirâtre. Il amorce un puissant coup de taille. Pris de panique, je baisse mon arme, je tiens à sortir de cette bataille en un seul morceau, et me plaque sur mon cheval en l’éloignant du danger. J’esquive la lame de justesse et manque de tomber à terre, déséquilibré. Mon pouvoir d’aura s’estompe, et je le remercie silencieusement car il a probablement gêné l’attaque de mon adversaire. L’homme masqué et son acolyte sont maintenant au contact du colosse. La créature, un homme loup au pelage noir et à l’aspect squelettique, projette une longue chaine qui rebondit bruyamment sur l’armure du guerrier. Sa riposte fait flancher la créature qui s’équilibre en se décalant d’un pas de côté.
L’homme reste à distance et tout comme moi cherche un moyen de passer la garde de notre redoutable adversaire. Je réfléchis à toute vitesse, en dirigeant successivement ma monture de droite et de gauche. Ni mes flèches, ni ma puissance de frappe ne pourront occasionner de dommages au Golgoth, parfaitement protégé par son armure. Le trot de mon cheval fait claquer doucement les runes que j’ai récoltées au cours de mes dernières péripéties. Je plonge la main dans ma besace, frappé par une idée. Le guerrier s’impatiente, il s’apprête à fondre sur moi. Trouvé ! Je brandis deux petites pierres de ma sacoche, l’une portant la marque d’un S, l’autre deux cuillères tête bêches. J’espère avoir correctement assimilé les leçons d’Yiliria. Armant ma lance de la main droite pour la lancer, je plaque les petites pierres sur l'arme en criant
« aojy, aok ».
Je projette la lance qui se fond soudainement en un arc crépitant aux reflets bleutés. L'arc de foudre file en direction du guerrier, manque de le toucher et atterri à ses pieds. Attiré par l'enveloppe métallique protégeant le guerrier, l'énergie s’extirpe de ma lance et continue sa course dans le sol jusqu’à atteindre le guerrier. Stoppé net dans sa course, la brute reste figée un instant, parcouru de petits spasmes. Impossible de savoir si le champion a encaissé pleinement l’arc de foudre mais il semble a minima un peu sonné.
L’homme masqué pousse une exclamation et profite de l’absence du colosse pour se ruer sur lui. Dans un mouvement expert, il glisse sa dague dans une fente de l’armure pour le planter au niveau de la gorge. Notre adversaire s’effondre dans une grande effusion rougeâtre.
« Bien joué ! » me félicite l’homme. J’acquiesce d’un sourire timide n’osant pas admettre que je suis le premier surpris par l’efficacité de mon action. Puis l’homme se fond dans un voile de ténèbres magiques. De l’obscurité tourbillonnante, trois cadavres décharnés se relèvent dans un concert de craquements.
« De nouvelles recrues pour l'armée des duchés ! – s’exclame l’homme - Allez-y, mes compagnons ! Brillez une dernière fois avant de rejoindre la paix de l'autre monde ! »
Les cadavres squelettiques se saisissent ensuite de leurs armes avant de rejoindre la mêlée. Je hausse un sourcil, intrigué par le rituel auquel je viens d’assister.
(Un nécromancien… au service du duché ?)
Je m’approche de ma lance pour la rattraper. J’aurais une foule de questions à poser à cet homme mais le moment n’est pas du tout approprié. En ramassant ma lance, je me contente de lui glisser :
« Messire, je viendrais vous trouver, après tout cela ».
Il me répond d’un hochement de tête puis nous nous séparons. Lui se dirige vers un automate métallique, tandis que je regagne ma formation.
((HRP :Passage à l’intendance pour acquisition d’un carquois de 10 munitions et 10 flèches (100 yus + 50 yus), et d’une lance de mauvaise qualité (50 yus). Total 200 yus.
Lancement de l’aura éblouissante (rang 1) pour 1pm))
Suite
[XP : 0,5 (entracte) + 2 (combat)
Aaaatcha ! Je renifle bruyamment avant de m'essuyer les narines du revers de la manche. L’incroyable balais des armées agglutinées sous les murailles de la cité portuaire a soulevé d’innombrables poussières, trop pour mes délicates cavités. A ma droite, Bernas pouffe de rire tandis que Tessy affiche une moue réprobatrice. La jeune femme continue de me montrer des signes d’animosité, mais je suis certain d’avoir entraperçu un sourire sur son visage lorsque je me suis présenté au régiment il y a quelques heures, après plusieurs jours d’absence. Ses lèvres se sont tordues en un rictus lorsque j’ai croisé son regard, mais je suis certain que mon absence prolongée, pour une mission tenue secrète, l’a inquiétée plus qu’elle ne le laisse paraitre. Ça, plus le fait qu’elle ne m’a pas lâché d'une semelle depuis, laissant discrètement traîner ses oreilles lorsque j’expliquais de manière évasive les raisons de mon absence à mes compagnons d’arme, jusqu’à se positionner à mon côté, prétextant vouloir surveiller les “miches de Bernas” pendant la bataille. Si je m’y prends avec tact, j’ai peut-être une chance de renouer une amitié avec la guerrière. Peut-être…
Je caresse doucement le manche de ma lance fraichement acquise. En apprenant que les armées des duchés mèneraient une attaque montée, j’ai rendu visite à l’intendance pour y retirer une lance ainsi qu’une provision de flèches. Délesté d’une part conséquente de mon pécule, je suis paré pour la charge. Le champ de bataille est pour le moins impressionnant. Elfes, hommes, nains, garzoks, hommes loups, créatures mécaniques et mortes vivantes s’étalent sous la muraille d’Oranan dans un agencement complexe. Nos plus proches voisins sont les nains, qui forment une assemblée massive et compacte. En comparaison, les légions qui nous font directement face paraissent un brin dégarnies. Malgré notre supériorité numérique, les défaire ne sera pas une tâche facile. L’armée adverse comporte en effet une panoplie de créatures mécaniques dont il est difficile de détecter les points faibles, et les troupes de garzoks sont parsemées de guerriers massifs, arborant un arsenal d’armes et armures redoutables. Sans compter les troupes ennemies postées au loin sous la muraille, qu’il nous faudra probablement aussi affronter.
Au loin sur notre gauche, par-delà une impressionnante muraille végétale, érigée par les elfes d’Oranan selon les dires, deux délégations se réunissent pour tenter une ultime négociation avant la bataille. A une telle distance, impossible pour nous de deviner qui participe à ce conclave, ni la teneur de leurs échanges. Aucun doute en revanche sur l’issue des négociation. Lorsque, chacune des délégations se sépare, une créature ailée fond sur les émissaires Kendran, déclenchant des huées de protestation parmi les rangs.
Immédiatement, les troupes se mettent en branle de toute part. Et tandis que plusieurs silhouettes s’agitent pour secourir la délégation Kendrane, nains et hommes des duchés convergent vers l’ennemi. Nous lançons nos montures au trot, prenant de l’avance sur la marche pesante des nains pour approcher nos adversaires sur leur flanc. Lances en main, épées au fourreau, nous bifurquons en droite ligne en prenant lentement de la vitesse. Je concentre mon pouvoir, scandant par la pensée le nom de Lucie. Mes fluides réagissent à l’appel et je me tient prêt à user de ma magie pour bénéficier d’un avantage à l’impact de la charge. Mon corps commence à luire faiblement lorsque sur les derniers mètres. Je donne une dernière impulsion à ma jument.
Soudain, un déluge d’ombres s’abat sur les régiments adverses. Une magie sombre, dont j’ignore les effets mais résolument dirigée contre nos ennemis. Puis, deux masses sombres s’extraient de notre formation à une vitesse foudroyante pour terminer leur course sur l’ennemi dont les rangs ont déjà été ébranlés. Je m’engouffre dans la brèche, toujours encadré par Bernas et Tessy et me dirige vers l’un des champions en armure. Je desserre la bride qui enserre mon pouvoir et le relâche totalement. Je me retrouve étrangement plongé dans une obscurité totale, comme transporté dans les profondeurs d’une mine. Je porte la main à l’encolure de ma jument pour la rassurer et un galop plus tard, je surgis de nouveau au cœur de la mêlée, le corps étincelant de l’aura qui me vaut le surnom de Luciole.
Le champion est toujours devant moi, à quelques mètres mais le phénomène dont j’ai été victime a dévié ma course. Je tire les rennes de Friponne pour rectifier ma trajectoire, en vain. Tandis que j’opère un virage, l’arrière-train de ma jument percute un garzok qui ne m’a pas vu approcher, trop occupé qu’il était à tenter de se dégager de l’emprise d’une main squelettique qui enserraient sa jambe. La violence du choc le projette à quelques mètres, au moins, maintenant, il est libéré.
Je fais de nouveau face au guerrier d’élite, seul ennemi aux alentours n’ayant pas ployé sous la charge dévastatrice de la cavalerie. Il brandit son énorme épée pour trancher net un cavalier qui fondait sur lui. Déchainée, la brute empoigne ensuite son cheval et l’envoie valser sur un autre cavalier dans un concert de hennissement.
Je blêmis en constatant la puissance meurtrière du guerrier sur lequel j’ai failli me jeter une instant plus tôt. J’hésite à faire opérer un demi tour à ma monture quand une voix m’alpague à quelques mètres.
« Voilà une cible digne de nous ! Forçons-nous un passage jusqu’à elle ! »
Un homme, le visage dissimulé derrière un masque désigne le guerrier de sa dague.
(Une cible digne de moi ?)
Sans doute est ce l’effet de mon aura, mais je pressens que ce type surestime fortement mes capacités. Lui en revanche, rien que par son accoutrement, il en jette. En plus d’être flanqué de l’une des créatures animales qui ont appuyées notre charge.
(À trois contre un, nous avons peut-être nos chances).
Je hoche silencieusement de la tête et resserre l’emprise de ma main sur ma lance. Tandis que l'homme et sa créature se fraient un chemin jusqu’à nous, je lance ma monture à toute allure en pointant le guerrier de mon arme. Attiré par l’éclat de mon aura, la brute pivote instantanément dans ma direction, nullement entravé par son épaisse armure noirâtre. Il amorce un puissant coup de taille. Pris de panique, je baisse mon arme, je tiens à sortir de cette bataille en un seul morceau, et me plaque sur mon cheval en l’éloignant du danger. J’esquive la lame de justesse et manque de tomber à terre, déséquilibré. Mon pouvoir d’aura s’estompe, et je le remercie silencieusement car il a probablement gêné l’attaque de mon adversaire. L’homme masqué et son acolyte sont maintenant au contact du colosse. La créature, un homme loup au pelage noir et à l’aspect squelettique, projette une longue chaine qui rebondit bruyamment sur l’armure du guerrier. Sa riposte fait flancher la créature qui s’équilibre en se décalant d’un pas de côté.
L’homme reste à distance et tout comme moi cherche un moyen de passer la garde de notre redoutable adversaire. Je réfléchis à toute vitesse, en dirigeant successivement ma monture de droite et de gauche. Ni mes flèches, ni ma puissance de frappe ne pourront occasionner de dommages au Golgoth, parfaitement protégé par son armure. Le trot de mon cheval fait claquer doucement les runes que j’ai récoltées au cours de mes dernières péripéties. Je plonge la main dans ma besace, frappé par une idée. Le guerrier s’impatiente, il s’apprête à fondre sur moi. Trouvé ! Je brandis deux petites pierres de ma sacoche, l’une portant la marque d’un S, l’autre deux cuillères tête bêches. J’espère avoir correctement assimilé les leçons d’Yiliria. Armant ma lance de la main droite pour la lancer, je plaque les petites pierres sur l'arme en criant
« aojy, aok ».
Je projette la lance qui se fond soudainement en un arc crépitant aux reflets bleutés. L'arc de foudre file en direction du guerrier, manque de le toucher et atterri à ses pieds. Attiré par l'enveloppe métallique protégeant le guerrier, l'énergie s’extirpe de ma lance et continue sa course dans le sol jusqu’à atteindre le guerrier. Stoppé net dans sa course, la brute reste figée un instant, parcouru de petits spasmes. Impossible de savoir si le champion a encaissé pleinement l’arc de foudre mais il semble a minima un peu sonné.
L’homme masqué pousse une exclamation et profite de l’absence du colosse pour se ruer sur lui. Dans un mouvement expert, il glisse sa dague dans une fente de l’armure pour le planter au niveau de la gorge. Notre adversaire s’effondre dans une grande effusion rougeâtre.
« Bien joué ! » me félicite l’homme. J’acquiesce d’un sourire timide n’osant pas admettre que je suis le premier surpris par l’efficacité de mon action. Puis l’homme se fond dans un voile de ténèbres magiques. De l’obscurité tourbillonnante, trois cadavres décharnés se relèvent dans un concert de craquements.
« De nouvelles recrues pour l'armée des duchés ! – s’exclame l’homme - Allez-y, mes compagnons ! Brillez une dernière fois avant de rejoindre la paix de l'autre monde ! »
Les cadavres squelettiques se saisissent ensuite de leurs armes avant de rejoindre la mêlée. Je hausse un sourcil, intrigué par le rituel auquel je viens d’assister.
(Un nécromancien… au service du duché ?)
Je m’approche de ma lance pour la rattraper. J’aurais une foule de questions à poser à cet homme mais le moment n’est pas du tout approprié. En ramassant ma lance, je me contente de lui glisser :
« Messire, je viendrais vous trouver, après tout cela ».
Il me répond d’un hochement de tête puis nous nous séparons. Lui se dirige vers un automate métallique, tandis que je regagne ma formation.
((HRP :Passage à l’intendance pour acquisition d’un carquois de 10 munitions et 10 flèches (100 yus + 50 yus), et d’une lance de mauvaise qualité (50 yus). Total 200 yus.
Lancement de l’aura éblouissante (rang 1) pour 1pm))
Suite
[XP : 0,5 (entracte) + 2 (combat)
Modifié en dernier par Byrnisson le jeu. 22 juil. 2021 20:30, modifié 3 fois.
- Eldros Rougine
- Messages : 110
- Enregistré le : lun. 7 janv. 2019 14:57
Re: Plaines de Kôchii
« Il semblerait que nous soyons en infériorité numérique. »
Je fais la remarque à Khynt d’un ton serein malgré le constat indiscutable. Face à nous se tient une armée de nains bien plus nombreuses. Je remarque également des cavaliers humains tout au nord de leur formation. Au sud se tient un mur de plante à l’air toxique et carnivore, nous coupant des plaines où se tient l’armée de Kendra Kâr qui fait face aux forces d’Omyre. Derrière nous, l’armée de Karsinar qui poursuit son siège de la cité Ynorienne. Aux hommes d’élites de Crean se sont ajoutés les créatures mécanique du Modifié, colosses foudroyants et troupes d’infanteries et d’archeries faites d’acier disséminés dans nos rangs. Le Lieutenant de la Dame Noire ne paraît pas plus inquiet que moi. Un calme qui j’espère ne lui vient pas d’une confiance aveugle en ses jouets.
« Puis-je vous proposer de les inciter à attaquer notre flanc droit ? Si ils s’enfoncent suffisamment nous pourrons manoeuvrer pour les prendre entre nous et le mur de plantes… »
Khynt se tourne alors vers moi, placide et rétorque froidement:
"Laissez-nous la gestion de la stratégie et allez donc leur casser les dents au nom de votre dieu. Nous connaissons notre métier."
« Je n’ai aucun doute sur vos compétences. Votre réputation n’est plus à faire. Mais je comprends, vous voulez des preuves de ce que j’avance, je vais vous les montrer. »
Lui et Lorener ont-ils un autre plan derrière la tête ? Sans doute sont ils au courant de quelque chose que j’ignore. Je peux comprendre qu’ils ne me disent pas tout. Ce sont des hommes prudents, intelligents. Ils ne font pas l’erreur que j’ai commis avec d’Arkasse et je serais hypocrite de prétendre le contraire. Je tire les rênes de ma monture pour prendre la direction du flanc gauche, le plus exposé, le plus dangereux, le plus fragile et grâce à Phaïtos je le tiendrais. J’arpente l’entre formation sur ma monture avant de mettre pied à terre derrière les troupes d’elites de Crean pour ne pas être victime d’un trait d’arbalète. Mais avant j’entame quelques mots:
« Combattants ! Je sais que vous ne craignez ni la mort, ni la douleur. Vous combattrez quelque soit la force qu’on vous oppose ! Vous soutiendrez la charge des nains face à vous ! Vous renverserez les chevaux qui viennent du nord ! Vous tiendrez ce flanc car si vous tombez nous tomberons tous ! Je suis avec vous et avec moi vous accompagne la puissance de Phaïtos ! Soyez certains que si vous mourrez sans prendre de vies alors vous serez châtiez dans ses Enfers ! Mort à nos ennemis ! »
Pied à terre, épée et bouclier dégainé, je laisse mon aura souiller la terre sous mes bottes alors que la charge est donnée. Je fais face aux nains alors que les cavaliers humains s’approchent des troupes. Un étrange sentiment m’envahit, une vague de désespoir qui cherche à me mettre à terre alors que j’aperçois quelques tressaillement dans les gestes des guerriers autour de moi. Le doute, l’hésitation, il y a de la magie dans l’air. Comme pour me le démontrer, une énergie sombre s’abat face aux cavaliers en même temps que deux loups morts vivants. Lui. Alors il est ici, sans doute avec son larbin. Ces deux brebis égarés, voilà pourquoi Phaïtos m’a mené ici. Les remettre sur le droit chemin ou leur apporter le châtiment divin de notre divinité. Soit, ma magie agit à son tour, plongeant une petite parcelle du terrain dans l’obscurité, rendant la charge d’autant plus chaotique. Je dresse mon bouclier, m’évitant d’être fauché par un projectile alors que les nains arrivent également au contact de nos forces. L’impact est brutal et les cris de rage et de douleur font rapidement écho au martèlement de l’acier. Je suis épargné de ce choc frontal de par ma position derrière les premières lignes. Pourtant ma jambière gauche devenu terne est usée comme si elle avait subit les tourments du temps et des éléments m’indique que le sort d’ombre ne m’a pas épargné. Les fronts se fondent l’un dans l’autre jusqu’à devenir un enchevêtrement d’acier, de sang et de chair.
A ma gauche, la cavalerie a pousser l’assaut jusqu’aux secondes lignes, aidée par la magie du nécromancien, mais sont maintenant stopper dans leur élan, échangeant les coups sans pouvoir bénéficier de l’élan de la charge. Le cri rauque et profond d’un nain attire mon attention, le bougre s’est frayé un chemin jusqu’à ma position et attaque un homme à côté de moi, m’offrant son flanc. Mais je suspend mon geste alors qu’un écho de désespoir me fait redouter le pire, un sentiment rapidement transformé en haine d’avoir été ensorcelé. Mon bouclier se dresse, encaissant le choc du marteau d’un second barbu.
« Arrière ! Hérétique ! »
Exultais-je en répliquant de mon épée. Me voilà au coeur de la mêlée, au milieu des âmes fauchés par le grand Phaïtos. Je comprends rapidement que mon adversaire me surpasse en combat mais que l’agilité lui fait défaut, équipé de sa lourde armure d’acier. Il souffle comme un boeuf, faisant vibrer sa longue barbe noir. Un pas de côté me permet d’esquiver un coup horizontal qui va finir sa course dans le dos d’un autre nain qui, déséquilibré, ne tarde pas à se faire achever. Le regret que mon adversaire ressent me laisse une ouverture, je dresse mon arme et l’abat vers son visage cabossé. Il lève son bouclier pour bloquer le coup mais mon arme s’abat encore et encore, le choc de l’acier contre l’acier sonnant aux alentours comme le glas alors que la ligne de bouclier Omyrhien se reforme pour maintenir la position. Forcé de se protéger de mes attaques répétées, le barbu se fait transpercer d’une lance, puis de deux avant de s’effondrer. Je me redresse, bouclier et épée levé, prêt à poursuivre le combat.
[XP : 0,5 (discours et positionnement) + 1 (court combat contre un nain)]
Je fais la remarque à Khynt d’un ton serein malgré le constat indiscutable. Face à nous se tient une armée de nains bien plus nombreuses. Je remarque également des cavaliers humains tout au nord de leur formation. Au sud se tient un mur de plante à l’air toxique et carnivore, nous coupant des plaines où se tient l’armée de Kendra Kâr qui fait face aux forces d’Omyre. Derrière nous, l’armée de Karsinar qui poursuit son siège de la cité Ynorienne. Aux hommes d’élites de Crean se sont ajoutés les créatures mécanique du Modifié, colosses foudroyants et troupes d’infanteries et d’archeries faites d’acier disséminés dans nos rangs. Le Lieutenant de la Dame Noire ne paraît pas plus inquiet que moi. Un calme qui j’espère ne lui vient pas d’une confiance aveugle en ses jouets.
« Puis-je vous proposer de les inciter à attaquer notre flanc droit ? Si ils s’enfoncent suffisamment nous pourrons manoeuvrer pour les prendre entre nous et le mur de plantes… »
Khynt se tourne alors vers moi, placide et rétorque froidement:
"Laissez-nous la gestion de la stratégie et allez donc leur casser les dents au nom de votre dieu. Nous connaissons notre métier."
« Je n’ai aucun doute sur vos compétences. Votre réputation n’est plus à faire. Mais je comprends, vous voulez des preuves de ce que j’avance, je vais vous les montrer. »
Lui et Lorener ont-ils un autre plan derrière la tête ? Sans doute sont ils au courant de quelque chose que j’ignore. Je peux comprendre qu’ils ne me disent pas tout. Ce sont des hommes prudents, intelligents. Ils ne font pas l’erreur que j’ai commis avec d’Arkasse et je serais hypocrite de prétendre le contraire. Je tire les rênes de ma monture pour prendre la direction du flanc gauche, le plus exposé, le plus dangereux, le plus fragile et grâce à Phaïtos je le tiendrais. J’arpente l’entre formation sur ma monture avant de mettre pied à terre derrière les troupes d’elites de Crean pour ne pas être victime d’un trait d’arbalète. Mais avant j’entame quelques mots:
« Combattants ! Je sais que vous ne craignez ni la mort, ni la douleur. Vous combattrez quelque soit la force qu’on vous oppose ! Vous soutiendrez la charge des nains face à vous ! Vous renverserez les chevaux qui viennent du nord ! Vous tiendrez ce flanc car si vous tombez nous tomberons tous ! Je suis avec vous et avec moi vous accompagne la puissance de Phaïtos ! Soyez certains que si vous mourrez sans prendre de vies alors vous serez châtiez dans ses Enfers ! Mort à nos ennemis ! »
Pied à terre, épée et bouclier dégainé, je laisse mon aura souiller la terre sous mes bottes alors que la charge est donnée. Je fais face aux nains alors que les cavaliers humains s’approchent des troupes. Un étrange sentiment m’envahit, une vague de désespoir qui cherche à me mettre à terre alors que j’aperçois quelques tressaillement dans les gestes des guerriers autour de moi. Le doute, l’hésitation, il y a de la magie dans l’air. Comme pour me le démontrer, une énergie sombre s’abat face aux cavaliers en même temps que deux loups morts vivants. Lui. Alors il est ici, sans doute avec son larbin. Ces deux brebis égarés, voilà pourquoi Phaïtos m’a mené ici. Les remettre sur le droit chemin ou leur apporter le châtiment divin de notre divinité. Soit, ma magie agit à son tour, plongeant une petite parcelle du terrain dans l’obscurité, rendant la charge d’autant plus chaotique. Je dresse mon bouclier, m’évitant d’être fauché par un projectile alors que les nains arrivent également au contact de nos forces. L’impact est brutal et les cris de rage et de douleur font rapidement écho au martèlement de l’acier. Je suis épargné de ce choc frontal de par ma position derrière les premières lignes. Pourtant ma jambière gauche devenu terne est usée comme si elle avait subit les tourments du temps et des éléments m’indique que le sort d’ombre ne m’a pas épargné. Les fronts se fondent l’un dans l’autre jusqu’à devenir un enchevêtrement d’acier, de sang et de chair.
A ma gauche, la cavalerie a pousser l’assaut jusqu’aux secondes lignes, aidée par la magie du nécromancien, mais sont maintenant stopper dans leur élan, échangeant les coups sans pouvoir bénéficier de l’élan de la charge. Le cri rauque et profond d’un nain attire mon attention, le bougre s’est frayé un chemin jusqu’à ma position et attaque un homme à côté de moi, m’offrant son flanc. Mais je suspend mon geste alors qu’un écho de désespoir me fait redouter le pire, un sentiment rapidement transformé en haine d’avoir été ensorcelé. Mon bouclier se dresse, encaissant le choc du marteau d’un second barbu.
« Arrière ! Hérétique ! »
Exultais-je en répliquant de mon épée. Me voilà au coeur de la mêlée, au milieu des âmes fauchés par le grand Phaïtos. Je comprends rapidement que mon adversaire me surpasse en combat mais que l’agilité lui fait défaut, équipé de sa lourde armure d’acier. Il souffle comme un boeuf, faisant vibrer sa longue barbe noir. Un pas de côté me permet d’esquiver un coup horizontal qui va finir sa course dans le dos d’un autre nain qui, déséquilibré, ne tarde pas à se faire achever. Le regret que mon adversaire ressent me laisse une ouverture, je dresse mon arme et l’abat vers son visage cabossé. Il lève son bouclier pour bloquer le coup mais mon arme s’abat encore et encore, le choc de l’acier contre l’acier sonnant aux alentours comme le glas alors que la ligne de bouclier Omyrhien se reforme pour maintenir la position. Forcé de se protéger de mes attaques répétées, le barbu se fait transpercer d’une lance, puis de deux avant de s’effondrer. Je me redresse, bouclier et épée levé, prêt à poursuivre le combat.
[XP : 0,5 (discours et positionnement) + 1 (court combat contre un nain)]
- Silmeria
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- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39
Re: Plaines de Kôchii
Tandis que le monde entier convergeait jusqu'à Oranan, le soleil se levait timidement. Explorant de ses rayons les plaines grouillantes de vie. L'air était chargé d'odeur, le cuir chaud, la fumée âcre des torches, la boue sans cesse martelée par des milliers de bottes qui semblaient avancer à l'unisson. Quelques oiseaux volaient dans les cieux aux couleurs pastel, ils tournaient dans ce ciel sans nuage faute de trouver un endroit où se poser. De là où elle se trouvait, Silmeria jouait avec les ombres des plantes mortelles érigées par Léonna au petit matin. De splendides créations à peine plus haute qu'un Garzok bien bâtis, mais le piège était dense, acéré de centaines d'épines et de lianes au duvet aussi affûté qu'un hameçon et potentiellement toxique. Les particules de pollen qui flottaient dans l'air autour de cette muraille végétale ne laisseraient aucune chance à quiconque voudrait la traverser mais la jeune Elfe s'en moquait bien, elle était insensible aux poisons et n'avait aucune intention de fuir, car là était la présence de cette création, empêcher l'armée des Garzoks d'être prise à revers mais également leur faire comprendre qu'il n'y aurait pas de paix tant que les deux camps seraient debout. C'était le jour, le grand jour. Il fallait prouver aux monde des Hommes qu'ils n'allaient pas rester dociles et sages tandis que leurs libertés étaient bafouées, moquées, qu'ils n'étaient pas qu'un peuple destinés à vivre aux égouts et dans les bas fonds d'odieux bidonvilles où les "Hommes" avaient la bonté de tout juste les tolérer. C'était là un noble but pour lequel tous ici étaient prêts à mourir fièrement.
Les hommes, Elfes, nabots et nabots humains se rassemblaient, prêts à défaire les rangs de cette cohue d'orque et de gobelin, de loups, d'oiseaux terrifiants, d'insectes belliqueux. Ils étaient tous rassemblés là, en silence, la hargne dévorant les esprits.
Silmeria jubilait d'une excitation incontrôlée. Comme une enfant, elle sautillait sur place en voyant défiler les lignes infinies de ses ennemis. L'air sentait bon la mort, bientôt la grande faux du Dieu noir pourra faucher les âmes comme quelques mois plus tôt, on fauchait l'herbe. Les rizières étaient piétinées, les buissons écrasés sans ménagement et les chemins de poussières qui conduisaient jusqu'à la ville d'Oranan n'était plus que des sillons épars que des milliers de bottes dispersaient.
Quelques cavaliers se détachaient du lot, ils allèrent au milieu de cette zone encore épargnée, prêts à engager les fameux pour-parler des débuts de bataille. Bien que sa connaissance militaire était quasi nulle concernant les combats aussi titanesques, Silmeria était enjouée et trépignait d'impatience d'en voir plus. Mais un cavalier lui parût familier. Parmi le trio d'Omyre, un Elfe, un Sindel aux mèches blanches dont la stature lui évoquait quelqu'un...
" Ooooh, si ce n'est pas le tendre époux de Hrist ? "
Mais quoique se disent les fameux belligérants de ces grandes armées, aucun ne trouvèrent entente et ils se séparèrent. Silmeria savait que Cromax préférait la voie politique et pacifique que le combat brut, aussi les conditions émises par la couronne ne devait pas être satisfaisante. Mais dans les cieux, une ombre fondit sur le trio Royal, la délicieuse Sisstar en piquée pour pourfendre un des trois hommes. Silmeria n'avait pas particulièrement bien vu la scène à cause d'une colonne de fumée qui s'élevait entre elle et l'assaut à ce moment précis mais lorsque le vent se chargea de dissiper la fumée opaque, Sisstar reprenait déjà son envol, laissant à terre le général des troupes du Roi, à terre, aussitôt rapatrié parmi les siens et manifestement gravement blessé. Mais le plus surprenant, ce fut la réaction de Cromax, il se mua en dragon comme elle l'avait déjà vu faire et contre toute attente, fondit sur Sisstar déjà vol. Les ailes du monstre fouettaient l'air, soulevant des nuages de poussière et disparu dans les cieux, laissant à la terre un cri de guerre et des milliers d'âmes prêtes à se jeter les unes contre les autres.
L'assaut était lancé. Sisstar avait été la première à faire couler le sang et maintenant, toutes les armées déchaînées s'élançaient les unes contre les autres. Silmeria n'avait pas désiré être en première ligne. Elle trouvait ce genre de chose trop brutale, elle n'avait pas envie d'être bousculée ou même de subir quelques éclaboussures de sang ou de boue. Bien sûr, elle ne se faisait pas beaucoup d'illusion, elle finirait la journée comme tout le monde, soit étendue au sol, couverte de boue et fauchée, soit exténuée et couverte de sang, de terre, probablement blessée et l'air plus misérable que jamais.
Observant cette marée humaine, elle se demandait si là, quelque part se trouverait quelqu'un d'assez brave et fort pour la tuer et en finir à tout jamais avec ses cauchemars. Tandis qu'elle contemplait la foule et la Wyvern de Sisstar qui semblait perdre dangereusement de l'altitude, Xenair l'interrompit. Il désigna du bout du doigt le Roi. En effet, Silmeria le vit elle aussi. Fièrement enchevêtré dans une armure lourde, au milieu de sa formation de cavalerie et de gardes royaux, il galvanisait ses troupes et inspirait courage et bravoure à ses hommes qui, ainsi motivés, s'en allaient combattre avec la fureur d'un griffon.
" Que préconisez-vous, Maître ? Est-ce que cette fois-ci, la voie directe ne serait pas la meilleure ? " Car de là où ils se trouvaient, bien derrière les lignes Orques, Silmeria estimait qu'il n'était pas tout à fait impossible de se frayer un chemin dans ce conflit bouillonnant.
"La voie directe ? Foncer tout droit dans le tas comme les garzoks ? Tu m'as habitué à plus fin, Plume Noire. As-tu quelque chose de précis en tête ?" Xenair semblait surpris de cette idée, mais jusqu'à présent, ils n'avaient pas beaucoup mieux sous la main que de tenter une approche directe.
" Je ne parle pas d'être aussi peu dégrossie. Avançons déjà de quelques pas, le temps de discuter de tout ça. Une fois les lignes de notre Reine passées, on se trouvera face aux lignes des Kendrans. Par la suite il faudra ouvrir la voie d'une certaine façon. Je pense employer l'Ombre noire pour accéder au Roi. Il faut une quinzaine de mètres. " dit elle en haussant légèrement les épaules.
Elle pointa du doigt la Wyverne de Sisstar mise à mal par les Kendrans, elle remarqua que si la Wyvern s'était posée, c'était bien contre la volonté de Sisstar, la Sindel bien que combattante émérite n'aurait pas eu le culot de se poser directement dans les lignes ennemies pour les harceler à coup de lame et de crocs. Autour d'elle, la cohue évitait l'animal qu'elle chevauchait mais quelques hommes téméraires s'attardaient, s'en prenant sans ménagement à la Wyvern et à Sisstar elle même. Silmeria fronça un sourcil, puis un second. Elle devinait qui était à la tête de cette opération peu honorable, le seul qui autrefois ait sorti quinze lames pour lui intimer de se terre avait cette fois-ci besoin d'une armée entière pour s'en prendre à la Dresseuse.
" C'est l'homme à la tête de la trahison, vous savez. " dit elle d'une voix presque distraite en pointant du doigt la direction d'Ezak.
"Concentre toi sur ton objectif principal." Dit-il, marquant une courte pause, le temps de capter de nouveau le regard de la femme.
"Nous pouvons nous enfoncer dans la mêlée, au cœur de nos troupes, mais je doute qu'on puisse si aisément trouver un passage jusqu'au roi là où la bataille bat son plein, au cœur des combats."
Elle demeura silencieuse, comprenant qu'il n'approuvait guère son idée.
"Mais c'est une voie, si violente soit-elle. Tous les deux, dans la mêlée, nous creuserions un sillon de morts jusqu'à ta portée d'Ombre."
Silmeria soupira. " Mais nous serions peut-être à bout de souffle au moment le plus important. "
Elle observa les cieux et ajouta : " J'imagine que vous n'avez pas un dragon rien qu'à vous. Et votre rapace ? Il est bien dressé n'est-ce pas ? "
Il caressa la tête de l'oiseau. "Il peut atteindre une cible plus vite que quiconque."
Face au sourire de sa Plume, il réalisa ce qu'elle avait l'intention de faire avec son rapace et se reprit sans attendre.
"Ah. Non. Non il n'ira pas tuer un roi en armure lourde au milieu d'une charge de cavalerie. Et je n'ai aucun dragon sous la main. Par contre..." Il se tourna vers la muraille de Léonna et aux cieux, poussa un long sifflement.
" Quoi, vous avez vraiment un dragon ? "
Une ombre se distingua du ciel matinal, un corbeau immense, d'un plumage aussi noir qu'une nuit sans lune. L'animal se posa devant son dresseur, son envergure dépassait de loin les autres créatures volantes de Xenair et d'aussi longtemps qu'elle connaissait le Maître Assassin, elle n'avait jamais vu pareille volaille à son service.
"Lui pourrait nous porter." Dit-il en caressant ses plumes noire magnétique. L'animal ébrouait ses plumes, gonflant sa gorge sous les caresses de son maître.
" En effet, il pourrait. " Elle observa la scène avec Sisstar, se demandant ce qui avait bien pu forcer sa monture à atterrir ainsi dans un endroit fort peu propice à la défense et douta, se méfiant aussi des voies aériennes.
" Sisstar est en mauvaise posture... Mais je pense que nous devrions nous concentrer sur le Roi lui même, elle accapare beaucoup d'attention et malgré ça, semble pouvoir se défendre. Nous pourrions en profiter. "
Elle caressa à son tour les plumes du Corbeau géant et ajouta à son maître : " Vous le savez déjà, mais si nous volons jusqu'au roi, il sera percé de flèches et de lances et ne survivra probablement pas, nous pourrions choir dans les lignes ennemies, piétinés par la cavalerie ou percés des lances des fantassins. " C'aurait été là une fin bien peu enviable, c'est ce qu'elle redoutait le plus, de se faire happer, disparaître aussi vite que simplement, écrasée sous les sabots d'un canasson paniqué ou percée d'une flèche perdue dans cet enfer de métal et de chair. Les deux camps offraient de la viande fraiche aux rouages d'une machine insatiable et certains grands combattants seraient tués avant même d'avoir pu porter le premier coup, c'était là la magie de la guerre.
Quittant des cieux ce charnier en devenir, Silmeria observa le ciel, bien plus tranquille à l'exception de quelques menaces lointaine sous la forme de Griffon Elfique. " Alors que si je me laissais tomber des cieux, je pourrai également tâcher de cligner sur le Roi lui même pour en finir... "
Manifestement son choix se portait sur cette idée folle. Elle plongea ses yeux dans le regard de Xenair, l'air moins enfantin que d'ordinaire, elle réalisa purement et simplement que dans quelques minutes, elle pourrait être morte et qu'elle n'avait pas préparé ce qui devrait suivre. A la limite d'une angoisse inexplicable, Silmeria dit à Xenair :
" Si je venais à mourir et que vous me survivez, je voudrai que vous vous rendiez aux thermes des Murènes, annoncer la nouvelle à ma seconde, Katalina et lui donner la responsabilité de notre Caste. Et si je venais à vous survivre, quelle serait ma mission ? "
Mais le Maître balaya cette idée d'un revers de la main.
"Sisstar saura se débrouiller : elle est grande. J'approuve ton idée de te laisser choir sur le roi pour l'assassiner. Mais j'attends de toi que tu survives. Tu le roi, puis débarrasse-toi de tous ceux qui pourraient gêner notre victoire. Ce Comte, le général qui l'a protégé, le garde royal... Et tes traîtres, si tu les croises. Je tâcherai de suivre ta progression, et te viendrai en aide en cas de besoin absolu."
Ayant un petit rire amusé, elle reprit ses esprits aussi rapidement qu'elle ne s'était inquiétée. A dire vrai, elle était en compagnie de Xenair lui même, peu de soldat ici même ne pouvait se targuer d'avoir l'honneur de servir en tandem avec un des Généraux de la Reine, et pas un des moindres. S'il croyait en elle une fois encore, c'est bien qu'il devait avoir une certaine confiance en ses talents de combattante, bien que la situation soit exceptionnelle - sous la forme d'une guerre ouverte, - il ne semblait pas s'inquiéter outre mesure.
" Impeccable. Donc je me laisse tomber des cieux en piquée sur le roi pour cligner sur lui au dernier moment en plein dans les lignes ennemies et je n'ai pas le droit de mourir. " Elle souriait avec une grande sincérité.
" En fait, vous êtes plein d'humour, Maître. " Baissant ses yeux sur ses armes, elle les tira une fois de plus pour en observer le fil. La Tueuse de Mage luisait à la clarté du ciel bien azur, le fil était si fin, si délicat... Une magnifique pièce ouvragée offerte par sa Murène Katalina. Elle était loin de se douter le jour où elle avait reçu ce présent aussi innocent que désintéressé qu'elle servirait un jour à plonger un roi dans l'abîme. Ou peut-être échouerait-elle et cette magnifique pièce serait ramassée un jour par des pilleurs appartenant au camp des vainqueurs. C'était là encore une fois la magie de la guerre...
" Qu'attendons-nous pour marquer l'histoire ? " Dit-elle en rentrant la lame dans son fourreau. Xenair ne répondit rien, il se contenta de monter sur son immense corbeau, lui flattant l'encolure avant de se tourner et de tendre la main à sa Plume Noire. Silmeria grimpa derrière lui, peu à l'aise à cette idée de voler de nouveau - la dernière fois était à dos d'un Dragon au dos pourpre nommé Cromast D'Amarthan -. Se tenant à la taille de Xenair, ils prirent leur envol.
"Tu seras la plume noire tombée du corbeau. Une plume assassine, sanglante, qui restera dans les mémoire comme la plus dangereuse régicide au monde." Avait-il dit.
Silmeria observait le monde rétrécir, l'horizon se teintait d'un bleu presque transparent tant elle semblait loin, le monde d'en dessous criait, hurlait, tuait, mourrait mais eux volaient jusqu'aux nuages. Ils entrèrent dans cette masse cotonneuse et glacée, le vent beuglait et lui mordait les oreilles de son froid glacial. Elle rentra le menton dans sa robe pour mieux tenir face à la température et au vent hurlant. Sous yeux, la guerre semblait ridiculement petite. Elle enviait presque Xenair de pouvoir s'offrir ce luxe à loisir. Elle se sentait immensément libre et vivante. L'adrénaline envoyée par litres dans son coeur lui offrait des sensations incroyables mais l'heure n'était pas à la relaxation... Silmeria se recula doucement, relâchant la taille de Xenair et en jouant des cuisses parvint à reculer de quelques centimètres, juste assez pour voir derrières les ailes du corbeau où ils se trouvaient.
La formation Royale désignée par Xenair était juste sous eux. L'oiseau tournait au dessus de la cible de Silmeria, prêt à la laisser tomber.
L'heure était enfin venue. Il était temps d'affronter ce nœud dans son destin, celui qui une fois dénoué lui offrirait un avenir nouveau, mais si celui-ci se brisait alors elle n'aurait plus de regrets à avoir. Silmeria laissa la place à sa jumelle d'ombre, son iris se dilata et Hrist apparut de nouveau à la surface de son esprit. Elle ferma les yeux, le temps d'une brève seconde et murmura :
" Mes petites fleurs... J'arrive. " Des larmes noires coulaient le long de ses joues.
Elle ouvrit les bras comme pour mieux s'exposer aux vents et détacha son emprise, basculant dans le vide.
" J'arrive... "
[XP : 0,5 (témoin de la bataille, vol) + 0,5 (conversation avec Xenair)]
Les hommes, Elfes, nabots et nabots humains se rassemblaient, prêts à défaire les rangs de cette cohue d'orque et de gobelin, de loups, d'oiseaux terrifiants, d'insectes belliqueux. Ils étaient tous rassemblés là, en silence, la hargne dévorant les esprits.
Silmeria jubilait d'une excitation incontrôlée. Comme une enfant, elle sautillait sur place en voyant défiler les lignes infinies de ses ennemis. L'air sentait bon la mort, bientôt la grande faux du Dieu noir pourra faucher les âmes comme quelques mois plus tôt, on fauchait l'herbe. Les rizières étaient piétinées, les buissons écrasés sans ménagement et les chemins de poussières qui conduisaient jusqu'à la ville d'Oranan n'était plus que des sillons épars que des milliers de bottes dispersaient.
Quelques cavaliers se détachaient du lot, ils allèrent au milieu de cette zone encore épargnée, prêts à engager les fameux pour-parler des débuts de bataille. Bien que sa connaissance militaire était quasi nulle concernant les combats aussi titanesques, Silmeria était enjouée et trépignait d'impatience d'en voir plus. Mais un cavalier lui parût familier. Parmi le trio d'Omyre, un Elfe, un Sindel aux mèches blanches dont la stature lui évoquait quelqu'un...
" Ooooh, si ce n'est pas le tendre époux de Hrist ? "
Mais quoique se disent les fameux belligérants de ces grandes armées, aucun ne trouvèrent entente et ils se séparèrent. Silmeria savait que Cromax préférait la voie politique et pacifique que le combat brut, aussi les conditions émises par la couronne ne devait pas être satisfaisante. Mais dans les cieux, une ombre fondit sur le trio Royal, la délicieuse Sisstar en piquée pour pourfendre un des trois hommes. Silmeria n'avait pas particulièrement bien vu la scène à cause d'une colonne de fumée qui s'élevait entre elle et l'assaut à ce moment précis mais lorsque le vent se chargea de dissiper la fumée opaque, Sisstar reprenait déjà son envol, laissant à terre le général des troupes du Roi, à terre, aussitôt rapatrié parmi les siens et manifestement gravement blessé. Mais le plus surprenant, ce fut la réaction de Cromax, il se mua en dragon comme elle l'avait déjà vu faire et contre toute attente, fondit sur Sisstar déjà vol. Les ailes du monstre fouettaient l'air, soulevant des nuages de poussière et disparu dans les cieux, laissant à la terre un cri de guerre et des milliers d'âmes prêtes à se jeter les unes contre les autres.
L'assaut était lancé. Sisstar avait été la première à faire couler le sang et maintenant, toutes les armées déchaînées s'élançaient les unes contre les autres. Silmeria n'avait pas désiré être en première ligne. Elle trouvait ce genre de chose trop brutale, elle n'avait pas envie d'être bousculée ou même de subir quelques éclaboussures de sang ou de boue. Bien sûr, elle ne se faisait pas beaucoup d'illusion, elle finirait la journée comme tout le monde, soit étendue au sol, couverte de boue et fauchée, soit exténuée et couverte de sang, de terre, probablement blessée et l'air plus misérable que jamais.
Observant cette marée humaine, elle se demandait si là, quelque part se trouverait quelqu'un d'assez brave et fort pour la tuer et en finir à tout jamais avec ses cauchemars. Tandis qu'elle contemplait la foule et la Wyvern de Sisstar qui semblait perdre dangereusement de l'altitude, Xenair l'interrompit. Il désigna du bout du doigt le Roi. En effet, Silmeria le vit elle aussi. Fièrement enchevêtré dans une armure lourde, au milieu de sa formation de cavalerie et de gardes royaux, il galvanisait ses troupes et inspirait courage et bravoure à ses hommes qui, ainsi motivés, s'en allaient combattre avec la fureur d'un griffon.
" Que préconisez-vous, Maître ? Est-ce que cette fois-ci, la voie directe ne serait pas la meilleure ? " Car de là où ils se trouvaient, bien derrière les lignes Orques, Silmeria estimait qu'il n'était pas tout à fait impossible de se frayer un chemin dans ce conflit bouillonnant.
"La voie directe ? Foncer tout droit dans le tas comme les garzoks ? Tu m'as habitué à plus fin, Plume Noire. As-tu quelque chose de précis en tête ?" Xenair semblait surpris de cette idée, mais jusqu'à présent, ils n'avaient pas beaucoup mieux sous la main que de tenter une approche directe.
" Je ne parle pas d'être aussi peu dégrossie. Avançons déjà de quelques pas, le temps de discuter de tout ça. Une fois les lignes de notre Reine passées, on se trouvera face aux lignes des Kendrans. Par la suite il faudra ouvrir la voie d'une certaine façon. Je pense employer l'Ombre noire pour accéder au Roi. Il faut une quinzaine de mètres. " dit elle en haussant légèrement les épaules.
Elle pointa du doigt la Wyverne de Sisstar mise à mal par les Kendrans, elle remarqua que si la Wyvern s'était posée, c'était bien contre la volonté de Sisstar, la Sindel bien que combattante émérite n'aurait pas eu le culot de se poser directement dans les lignes ennemies pour les harceler à coup de lame et de crocs. Autour d'elle, la cohue évitait l'animal qu'elle chevauchait mais quelques hommes téméraires s'attardaient, s'en prenant sans ménagement à la Wyvern et à Sisstar elle même. Silmeria fronça un sourcil, puis un second. Elle devinait qui était à la tête de cette opération peu honorable, le seul qui autrefois ait sorti quinze lames pour lui intimer de se terre avait cette fois-ci besoin d'une armée entière pour s'en prendre à la Dresseuse.
" C'est l'homme à la tête de la trahison, vous savez. " dit elle d'une voix presque distraite en pointant du doigt la direction d'Ezak.
"Concentre toi sur ton objectif principal." Dit-il, marquant une courte pause, le temps de capter de nouveau le regard de la femme.
"Nous pouvons nous enfoncer dans la mêlée, au cœur de nos troupes, mais je doute qu'on puisse si aisément trouver un passage jusqu'au roi là où la bataille bat son plein, au cœur des combats."
Elle demeura silencieuse, comprenant qu'il n'approuvait guère son idée.
"Mais c'est une voie, si violente soit-elle. Tous les deux, dans la mêlée, nous creuserions un sillon de morts jusqu'à ta portée d'Ombre."
Silmeria soupira. " Mais nous serions peut-être à bout de souffle au moment le plus important. "
Elle observa les cieux et ajouta : " J'imagine que vous n'avez pas un dragon rien qu'à vous. Et votre rapace ? Il est bien dressé n'est-ce pas ? "
Il caressa la tête de l'oiseau. "Il peut atteindre une cible plus vite que quiconque."
Face au sourire de sa Plume, il réalisa ce qu'elle avait l'intention de faire avec son rapace et se reprit sans attendre.
"Ah. Non. Non il n'ira pas tuer un roi en armure lourde au milieu d'une charge de cavalerie. Et je n'ai aucun dragon sous la main. Par contre..." Il se tourna vers la muraille de Léonna et aux cieux, poussa un long sifflement.
" Quoi, vous avez vraiment un dragon ? "
Une ombre se distingua du ciel matinal, un corbeau immense, d'un plumage aussi noir qu'une nuit sans lune. L'animal se posa devant son dresseur, son envergure dépassait de loin les autres créatures volantes de Xenair et d'aussi longtemps qu'elle connaissait le Maître Assassin, elle n'avait jamais vu pareille volaille à son service.
"Lui pourrait nous porter." Dit-il en caressant ses plumes noire magnétique. L'animal ébrouait ses plumes, gonflant sa gorge sous les caresses de son maître.
" En effet, il pourrait. " Elle observa la scène avec Sisstar, se demandant ce qui avait bien pu forcer sa monture à atterrir ainsi dans un endroit fort peu propice à la défense et douta, se méfiant aussi des voies aériennes.
" Sisstar est en mauvaise posture... Mais je pense que nous devrions nous concentrer sur le Roi lui même, elle accapare beaucoup d'attention et malgré ça, semble pouvoir se défendre. Nous pourrions en profiter. "
Elle caressa à son tour les plumes du Corbeau géant et ajouta à son maître : " Vous le savez déjà, mais si nous volons jusqu'au roi, il sera percé de flèches et de lances et ne survivra probablement pas, nous pourrions choir dans les lignes ennemies, piétinés par la cavalerie ou percés des lances des fantassins. " C'aurait été là une fin bien peu enviable, c'est ce qu'elle redoutait le plus, de se faire happer, disparaître aussi vite que simplement, écrasée sous les sabots d'un canasson paniqué ou percée d'une flèche perdue dans cet enfer de métal et de chair. Les deux camps offraient de la viande fraiche aux rouages d'une machine insatiable et certains grands combattants seraient tués avant même d'avoir pu porter le premier coup, c'était là la magie de la guerre.
Quittant des cieux ce charnier en devenir, Silmeria observa le ciel, bien plus tranquille à l'exception de quelques menaces lointaine sous la forme de Griffon Elfique. " Alors que si je me laissais tomber des cieux, je pourrai également tâcher de cligner sur le Roi lui même pour en finir... "
Manifestement son choix se portait sur cette idée folle. Elle plongea ses yeux dans le regard de Xenair, l'air moins enfantin que d'ordinaire, elle réalisa purement et simplement que dans quelques minutes, elle pourrait être morte et qu'elle n'avait pas préparé ce qui devrait suivre. A la limite d'une angoisse inexplicable, Silmeria dit à Xenair :
" Si je venais à mourir et que vous me survivez, je voudrai que vous vous rendiez aux thermes des Murènes, annoncer la nouvelle à ma seconde, Katalina et lui donner la responsabilité de notre Caste. Et si je venais à vous survivre, quelle serait ma mission ? "
Mais le Maître balaya cette idée d'un revers de la main.
"Sisstar saura se débrouiller : elle est grande. J'approuve ton idée de te laisser choir sur le roi pour l'assassiner. Mais j'attends de toi que tu survives. Tu le roi, puis débarrasse-toi de tous ceux qui pourraient gêner notre victoire. Ce Comte, le général qui l'a protégé, le garde royal... Et tes traîtres, si tu les croises. Je tâcherai de suivre ta progression, et te viendrai en aide en cas de besoin absolu."
Ayant un petit rire amusé, elle reprit ses esprits aussi rapidement qu'elle ne s'était inquiétée. A dire vrai, elle était en compagnie de Xenair lui même, peu de soldat ici même ne pouvait se targuer d'avoir l'honneur de servir en tandem avec un des Généraux de la Reine, et pas un des moindres. S'il croyait en elle une fois encore, c'est bien qu'il devait avoir une certaine confiance en ses talents de combattante, bien que la situation soit exceptionnelle - sous la forme d'une guerre ouverte, - il ne semblait pas s'inquiéter outre mesure.
" Impeccable. Donc je me laisse tomber des cieux en piquée sur le roi pour cligner sur lui au dernier moment en plein dans les lignes ennemies et je n'ai pas le droit de mourir. " Elle souriait avec une grande sincérité.
" En fait, vous êtes plein d'humour, Maître. " Baissant ses yeux sur ses armes, elle les tira une fois de plus pour en observer le fil. La Tueuse de Mage luisait à la clarté du ciel bien azur, le fil était si fin, si délicat... Une magnifique pièce ouvragée offerte par sa Murène Katalina. Elle était loin de se douter le jour où elle avait reçu ce présent aussi innocent que désintéressé qu'elle servirait un jour à plonger un roi dans l'abîme. Ou peut-être échouerait-elle et cette magnifique pièce serait ramassée un jour par des pilleurs appartenant au camp des vainqueurs. C'était là encore une fois la magie de la guerre...
" Qu'attendons-nous pour marquer l'histoire ? " Dit-elle en rentrant la lame dans son fourreau. Xenair ne répondit rien, il se contenta de monter sur son immense corbeau, lui flattant l'encolure avant de se tourner et de tendre la main à sa Plume Noire. Silmeria grimpa derrière lui, peu à l'aise à cette idée de voler de nouveau - la dernière fois était à dos d'un Dragon au dos pourpre nommé Cromast D'Amarthan -. Se tenant à la taille de Xenair, ils prirent leur envol.
"Tu seras la plume noire tombée du corbeau. Une plume assassine, sanglante, qui restera dans les mémoire comme la plus dangereuse régicide au monde." Avait-il dit.
Silmeria observait le monde rétrécir, l'horizon se teintait d'un bleu presque transparent tant elle semblait loin, le monde d'en dessous criait, hurlait, tuait, mourrait mais eux volaient jusqu'aux nuages. Ils entrèrent dans cette masse cotonneuse et glacée, le vent beuglait et lui mordait les oreilles de son froid glacial. Elle rentra le menton dans sa robe pour mieux tenir face à la température et au vent hurlant. Sous yeux, la guerre semblait ridiculement petite. Elle enviait presque Xenair de pouvoir s'offrir ce luxe à loisir. Elle se sentait immensément libre et vivante. L'adrénaline envoyée par litres dans son coeur lui offrait des sensations incroyables mais l'heure n'était pas à la relaxation... Silmeria se recula doucement, relâchant la taille de Xenair et en jouant des cuisses parvint à reculer de quelques centimètres, juste assez pour voir derrières les ailes du corbeau où ils se trouvaient.
La formation Royale désignée par Xenair était juste sous eux. L'oiseau tournait au dessus de la cible de Silmeria, prêt à la laisser tomber.
L'heure était enfin venue. Il était temps d'affronter ce nœud dans son destin, celui qui une fois dénoué lui offrirait un avenir nouveau, mais si celui-ci se brisait alors elle n'aurait plus de regrets à avoir. Silmeria laissa la place à sa jumelle d'ombre, son iris se dilata et Hrist apparut de nouveau à la surface de son esprit. Elle ferma les yeux, le temps d'une brève seconde et murmura :
" Mes petites fleurs... J'arrive. " Des larmes noires coulaient le long de ses joues.
Elle ouvrit les bras comme pour mieux s'exposer aux vents et détacha son emprise, basculant dans le vide.
" J'arrive... "
[XP : 0,5 (témoin de la bataille, vol) + 0,5 (conversation avec Xenair)]
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Sirat
- Messages : 89
- Enregistré le : mar. 8 janv. 2019 23:11
Re: Plaines de Kôchii
Son discours résonna dans les cœurs et les têtes, les regards de chacun prirent une certaine conviction. Les cris des garzoks et le vrombissement des armées s'étendaient sur la plaine, l’une et l’autre piétinant, impatientes, ce qui jadis était un endroit cultivable.
Les deux camps ne pouvaient se réconcilier et Sirat trouvait cela bien dommage. L'union aurait été salutaire pour le combat à venir.
Au lieu de cela, les clans se faisaient face, s'invectivant fièrement, montrant chacun leur force, tentant de faire plier l’autre dans cette guerre psychologique qui précédait celle du fer et du sang.
Rang sur rang, ordonné, de gauche à droite, des soldats âgés, des vétérans, des cochons montés par des synaris, des golems mécaniques pesant plusieurs livres et écrasant la terre sous leur pas, le Roi et sa garde parée de bleu royal sur sa droite, les elfes blancs et puis les autres corps d’armée, fantassins l’épée au clair et avec des pics. Sirat embrassait cette vision d’ensemble, entouré de ses troupes garzoks. Derrière lui les arbalétriers gobelins, et sur sa droite, s’étendait une cavalerie montée sur des loups, des hommes sauriens, des locusts, Mantis, scarabées géants et même deux énormes Juggernauts.
Le soleil montait à présent et les brumes s’étaient levées dans la vallée.
Les étendards flottaient au-dessus de leur tête et devant eux, telles de minces bandes chamarrées emportées par la brise de l’est.
À cinq lieux au centre de la vallée sur un encaissement, des pourparlers s’organisaient, de loin Sirat scrutait ce concile au cœur du no man’s land. Son père était présent avec son arrogance et ses certitudes.
Le zélote fronça les sourcils. Il reconnaissait Crean le fanatique qui l’avait enfermé sur cette île. Il toucha son collier arrimé à sa peau comme une cicatrice.
N’kpa…
Murmura-t-il avec beaucoup de tristesse.
Il y avait le général Andelys, mais les autres il ne les connaissait pas. Peut-être cet elfe étrange, mais il ne remettait pas exactement un visage sur un nom et cela l’ennuyait fortement pour un serviteur de Zewen.
Visiblement, les négociations n’allaient pas aboutir. En même temps, personne n’attendait plus une issue heureuse à ce conflit.
Alors que chacun se quittait une wyvern fondit sur le sol, sa cavalière, une elfe brune, devait être Sisstar la maîtresse des sauriens. Il en avait entendu parler, mais personne ne lui avait dit qu’elle ressemblait à cet elfe.
La cible n’était autre que le comte Ybelinnor, son père, mais le colonel Andelys n’écoutant que son courage prit le coup de lance pour lui.
Voir son père ainsi attaqué lui provoqua un frémissement, mais rien ne fut comparable à la colère quand il vit l’elfe changer de camp en se transformant en dragon mauve.
Naral Sham !!
Ce n’était pas lui bien sûr, mais il y avait une telle ressemblance. Sirat, serra ses poings, tendu par la haine.
Il voulait intervenir, surtout quand il vit le saurien retomber du sol et s’écraser. Tout le poussait, son cœur lui hurlait de débouler et de tuer ce dragon et son père. Mais avait-il le droit de céder à ses pulsions. La raison s’y opposait, les troupes Kendrane se mouvaient enfin, la bataille allait commencer.
L'échiquier était prêt et les pièces en mouvement ne laissaient plus la place à de futiles délibérations. Sirat ne pouvait vendre un avantage stratégique par colère.
C’est Kurgoth qui se retourna vers lui et lui proposa de charger sur le front est. En effet, celui-ci semblait être composé de soldats du comté de Shory, vétéran et paysan. Si comme le garzok le disait il parvenait à enfoncer cette première ligne, il pourrait remonter jusqu’au cœur de l’armée Kendran.
Au Sirat opina du chef, sa vengeance attendra. Il se retourna alors devant la première ligne.
Je vais charger avec mon marteau, il lancera un flash qui éblouira et aveuglera ces vauriens. Baissez tous la tête en chargeant et tenez-vous derrière moi! À mon signal , levez la tête et battez-vous comme jamais ! Compris ?! En avant !!
Il jeta un dernier regard à Kurgoth entendu sur la marche à suivre et chargea en tête le marteau levé, prêt à lancer son flash dès qu’il serait suffisamment près.
Kurgoth accepta le plan.
Il s’élança sur son loup, le vent sifflant sur son armure.
Au loin, la garde de l’est s’était aussi lancée dans une folle cavalcade.
Derrière lui, le bruit de la horde suivant ses ordres et chargeant tête baissée.
Il leva son fléau suffisamment près et il s’embrasa soudain, telle une torche blanche au bout de son poing. Il flamboyait comme une étoile et déchirait l’air et les rétines des pauvres soldats du comté de Shory. Ils stoppèrent net, déstabilisés, aveuglés. L’humoran hurla le signal.
« Maintenant !! »
Les casques et les lames se dressèrent devant cette ligne désarticulée, anarchique, gesticulante, perdue, les lances pénétrèrent furieusement le pauvre corps d’armée et le pulvérisa dans un fracas infernal.
Le loup percuta deux pauvres hères qui tombèrent dans la boue et finirent piétinés vif par leur camarade.
Il se retrouva derrière le charnier, ceux-là n’avaient pas ou peu subit les effets de la lumière. Ils se jetèrent sur lui, mais il moulina un coup à droite en enfonçant un crâne, un coup à gauche, brisant une épaule et continua à avancer dans la cohue.
Les garzoks frappaient fort, les os se brisaient dans un vacarme d’épée et de cri.
Il sauta de son loup qui chargea un vieil homme avec sa fourche. Il lui sauta à la gorge et lui déchira la carotide avant que celui-ci n’ait pu réagir.
Un coup d’épée vint sur sa droite. Il para de son bouclier et frappa à son tour, mais l’homme semblait avoir l’expérience du combat et il recula de deux pas esquivant adroitement le marteau.
Il allait frapper une seconde fois, mais un cochon monté par un sinaris le percuta et il fit tomber son marteau sur le sol. Son adversaire en profita et frappa plusieurs coups que l’humoran para de son bouclier. L’homme éructait de pouvoir tuer ce traître alors que le zélote pestait d’avoir égaré son arme.
Et il frappait encore et encore jusqu'à ce qu’une hache vola dans son dos et qu’il s’écroule au pied de Sirat en sang. Stupéfait de finir ainsi, il lança un regard plaintif à l’humoran qui écrasa son visage dans la boue, sans une once de pitié. La guerre ternie, les âmes et les corromps, son garde-fou n'avait pas voulu le suivre et plus rien ne l'empêchait de sombrer.
Il extirpa la hache du dos de l’adversaire et vu que c’était Kurgoth qui lui avait lancé. Il le remercia avant de la prendre et de la soupeser. C’était une belle arme, en métal froid et bien équilibré.
Il l’empoigna fermement et fit volte-face. Il se mit à courir vers deux paysans. Il frappa l’un, armé d’une faucille, au ventre avec célérité et y dessina une tranchée qui s’ouvrit sur ses intestins qui dégueulent sur le sol. Tout en continuant son mouvement de magelman il tourna sur lui-même et sauta sur le côté pour se suspendre dans les airs et esquiver le coup de lance que lui portait le second, la hache terminant dans le visage de celui-ci le fissurant en deux. Le corps roula alors avec la hache engoncée dans sa boîte crânienne jusqu'à son propriétaire. Kurgoth avait dans ses mains le fléau de Sirat. Il observa le zélote avec un rictus et lança l’arme sur un guerrier qui attaquait le zélote sur le flanc. L’homme s'écroula sur le sol. Kurgoth récupéra sa hache tandis que Sirat agrippa sa masse et frappa l’homme qui était à terre et se relevait difficilement. Il examina tout autour de lui, les hommes de Shory tombaient, peu de garzok étaient morts, le sang recouvrait l’herbe et la terre gémissait.
Mais les sinaris sur leur cochon s’étaient dispersé et harcelaient par a coup les garzoks désordonnés.
Garzok en formation, regroupé vous, former un mur de bouclier !!
Alors que certains commençaient à l’écouter afin de se protéger de la cavalerie synaris et de leur galop mortel, il chercha du regard son loup. Celui-ci était en train de tuer un soldat. Il le siffla, mais il ne répondit pas. Il lui cria dessus, mais rien n’y faisait. L’énorme canidé était trop occupé et n’avait jamais été dressé pour cela. Grognant, l’humoran quitta la formation pour aller le chercher. Ce faisant, il se mit à découvert. Un sinari plutôt grassouillet, les cheveux bouclés , le prit pour cible et l’attaqua. Sirat remarqua le cri perçant du porc fonçant sur lui, mais il continuait à avancer vers son loup.
En approchant du zélote avec son épée, le synaris hurla:
Pour maître FRODO !!
Il était trop tard pour lui, le prêtre de zewen avait déjà anticipé le coup et se baissa au dernier moment pour frapper violemment les pattes avant du porcin avec son marteau. Celles-ci se brisèrent et le petit gros se vit éjecter de sa monture. Il roula jusqu'à un garzok de la formation qui d’un geste vif lui pénétra sa lance dans la gorge. Le pauvre se noya dans son propre sang.
Sirat arriva à son loup l’attrapa par la peau du cou et se hissa sur lui maugréant contre l'animal dissident.
Il jaugea les cochons et leurs cavaliers. Il leva la main et somma une salve d'arbalétriers.
Arbalétrier !! Tirez sur ces cochons !!
[XP : 0,5 (début de la bataille) + 2 (combat)]
Les deux camps ne pouvaient se réconcilier et Sirat trouvait cela bien dommage. L'union aurait été salutaire pour le combat à venir.
Au lieu de cela, les clans se faisaient face, s'invectivant fièrement, montrant chacun leur force, tentant de faire plier l’autre dans cette guerre psychologique qui précédait celle du fer et du sang.
Rang sur rang, ordonné, de gauche à droite, des soldats âgés, des vétérans, des cochons montés par des synaris, des golems mécaniques pesant plusieurs livres et écrasant la terre sous leur pas, le Roi et sa garde parée de bleu royal sur sa droite, les elfes blancs et puis les autres corps d’armée, fantassins l’épée au clair et avec des pics. Sirat embrassait cette vision d’ensemble, entouré de ses troupes garzoks. Derrière lui les arbalétriers gobelins, et sur sa droite, s’étendait une cavalerie montée sur des loups, des hommes sauriens, des locusts, Mantis, scarabées géants et même deux énormes Juggernauts.
Le soleil montait à présent et les brumes s’étaient levées dans la vallée.
Les étendards flottaient au-dessus de leur tête et devant eux, telles de minces bandes chamarrées emportées par la brise de l’est.
À cinq lieux au centre de la vallée sur un encaissement, des pourparlers s’organisaient, de loin Sirat scrutait ce concile au cœur du no man’s land. Son père était présent avec son arrogance et ses certitudes.
Le zélote fronça les sourcils. Il reconnaissait Crean le fanatique qui l’avait enfermé sur cette île. Il toucha son collier arrimé à sa peau comme une cicatrice.
N’kpa…
Murmura-t-il avec beaucoup de tristesse.
Il y avait le général Andelys, mais les autres il ne les connaissait pas. Peut-être cet elfe étrange, mais il ne remettait pas exactement un visage sur un nom et cela l’ennuyait fortement pour un serviteur de Zewen.
Visiblement, les négociations n’allaient pas aboutir. En même temps, personne n’attendait plus une issue heureuse à ce conflit.
Alors que chacun se quittait une wyvern fondit sur le sol, sa cavalière, une elfe brune, devait être Sisstar la maîtresse des sauriens. Il en avait entendu parler, mais personne ne lui avait dit qu’elle ressemblait à cet elfe.
La cible n’était autre que le comte Ybelinnor, son père, mais le colonel Andelys n’écoutant que son courage prit le coup de lance pour lui.
Voir son père ainsi attaqué lui provoqua un frémissement, mais rien ne fut comparable à la colère quand il vit l’elfe changer de camp en se transformant en dragon mauve.
Naral Sham !!
Ce n’était pas lui bien sûr, mais il y avait une telle ressemblance. Sirat, serra ses poings, tendu par la haine.
Il voulait intervenir, surtout quand il vit le saurien retomber du sol et s’écraser. Tout le poussait, son cœur lui hurlait de débouler et de tuer ce dragon et son père. Mais avait-il le droit de céder à ses pulsions. La raison s’y opposait, les troupes Kendrane se mouvaient enfin, la bataille allait commencer.
L'échiquier était prêt et les pièces en mouvement ne laissaient plus la place à de futiles délibérations. Sirat ne pouvait vendre un avantage stratégique par colère.
C’est Kurgoth qui se retourna vers lui et lui proposa de charger sur le front est. En effet, celui-ci semblait être composé de soldats du comté de Shory, vétéran et paysan. Si comme le garzok le disait il parvenait à enfoncer cette première ligne, il pourrait remonter jusqu’au cœur de l’armée Kendran.
Au Sirat opina du chef, sa vengeance attendra. Il se retourna alors devant la première ligne.
Je vais charger avec mon marteau, il lancera un flash qui éblouira et aveuglera ces vauriens. Baissez tous la tête en chargeant et tenez-vous derrière moi! À mon signal , levez la tête et battez-vous comme jamais ! Compris ?! En avant !!
Il jeta un dernier regard à Kurgoth entendu sur la marche à suivre et chargea en tête le marteau levé, prêt à lancer son flash dès qu’il serait suffisamment près.
Kurgoth accepta le plan.
Il s’élança sur son loup, le vent sifflant sur son armure.
Au loin, la garde de l’est s’était aussi lancée dans une folle cavalcade.
Derrière lui, le bruit de la horde suivant ses ordres et chargeant tête baissée.
Il leva son fléau suffisamment près et il s’embrasa soudain, telle une torche blanche au bout de son poing. Il flamboyait comme une étoile et déchirait l’air et les rétines des pauvres soldats du comté de Shory. Ils stoppèrent net, déstabilisés, aveuglés. L’humoran hurla le signal.
« Maintenant !! »
Les casques et les lames se dressèrent devant cette ligne désarticulée, anarchique, gesticulante, perdue, les lances pénétrèrent furieusement le pauvre corps d’armée et le pulvérisa dans un fracas infernal.
Le loup percuta deux pauvres hères qui tombèrent dans la boue et finirent piétinés vif par leur camarade.
Il se retrouva derrière le charnier, ceux-là n’avaient pas ou peu subit les effets de la lumière. Ils se jetèrent sur lui, mais il moulina un coup à droite en enfonçant un crâne, un coup à gauche, brisant une épaule et continua à avancer dans la cohue.
Les garzoks frappaient fort, les os se brisaient dans un vacarme d’épée et de cri.
Il sauta de son loup qui chargea un vieil homme avec sa fourche. Il lui sauta à la gorge et lui déchira la carotide avant que celui-ci n’ait pu réagir.
Un coup d’épée vint sur sa droite. Il para de son bouclier et frappa à son tour, mais l’homme semblait avoir l’expérience du combat et il recula de deux pas esquivant adroitement le marteau.
Il allait frapper une seconde fois, mais un cochon monté par un sinaris le percuta et il fit tomber son marteau sur le sol. Son adversaire en profita et frappa plusieurs coups que l’humoran para de son bouclier. L’homme éructait de pouvoir tuer ce traître alors que le zélote pestait d’avoir égaré son arme.
Et il frappait encore et encore jusqu'à ce qu’une hache vola dans son dos et qu’il s’écroule au pied de Sirat en sang. Stupéfait de finir ainsi, il lança un regard plaintif à l’humoran qui écrasa son visage dans la boue, sans une once de pitié. La guerre ternie, les âmes et les corromps, son garde-fou n'avait pas voulu le suivre et plus rien ne l'empêchait de sombrer.
Il extirpa la hache du dos de l’adversaire et vu que c’était Kurgoth qui lui avait lancé. Il le remercia avant de la prendre et de la soupeser. C’était une belle arme, en métal froid et bien équilibré.
Il l’empoigna fermement et fit volte-face. Il se mit à courir vers deux paysans. Il frappa l’un, armé d’une faucille, au ventre avec célérité et y dessina une tranchée qui s’ouvrit sur ses intestins qui dégueulent sur le sol. Tout en continuant son mouvement de magelman il tourna sur lui-même et sauta sur le côté pour se suspendre dans les airs et esquiver le coup de lance que lui portait le second, la hache terminant dans le visage de celui-ci le fissurant en deux. Le corps roula alors avec la hache engoncée dans sa boîte crânienne jusqu'à son propriétaire. Kurgoth avait dans ses mains le fléau de Sirat. Il observa le zélote avec un rictus et lança l’arme sur un guerrier qui attaquait le zélote sur le flanc. L’homme s'écroula sur le sol. Kurgoth récupéra sa hache tandis que Sirat agrippa sa masse et frappa l’homme qui était à terre et se relevait difficilement. Il examina tout autour de lui, les hommes de Shory tombaient, peu de garzok étaient morts, le sang recouvrait l’herbe et la terre gémissait.
Mais les sinaris sur leur cochon s’étaient dispersé et harcelaient par a coup les garzoks désordonnés.
Garzok en formation, regroupé vous, former un mur de bouclier !!
Alors que certains commençaient à l’écouter afin de se protéger de la cavalerie synaris et de leur galop mortel, il chercha du regard son loup. Celui-ci était en train de tuer un soldat. Il le siffla, mais il ne répondit pas. Il lui cria dessus, mais rien n’y faisait. L’énorme canidé était trop occupé et n’avait jamais été dressé pour cela. Grognant, l’humoran quitta la formation pour aller le chercher. Ce faisant, il se mit à découvert. Un sinari plutôt grassouillet, les cheveux bouclés , le prit pour cible et l’attaqua. Sirat remarqua le cri perçant du porc fonçant sur lui, mais il continuait à avancer vers son loup.
En approchant du zélote avec son épée, le synaris hurla:
Pour maître FRODO !!
Il était trop tard pour lui, le prêtre de zewen avait déjà anticipé le coup et se baissa au dernier moment pour frapper violemment les pattes avant du porcin avec son marteau. Celles-ci se brisèrent et le petit gros se vit éjecter de sa monture. Il roula jusqu'à un garzok de la formation qui d’un geste vif lui pénétra sa lance dans la gorge. Le pauvre se noya dans son propre sang.
Sirat arriva à son loup l’attrapa par la peau du cou et se hissa sur lui maugréant contre l'animal dissident.
Il jaugea les cochons et leurs cavaliers. Il leva la main et somma une salve d'arbalétriers.
Arbalétrier !! Tirez sur ces cochons !!
[XP : 0,5 (début de la bataille) + 2 (combat)]
- TheGentleMad
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- Localisation : Vers Omyre
Re: Plaines de Kôchii
-----K-----
Arrivant sur le champ de bataille, Kurgoth laissa sa monture et sa charrette, chargée du butin de sa première expédition, à l'ombre de la muraille verte coupant en deux le champ de bataille. D'un côté, en regardant par-dessus les plantes monstrueuses, il vit une immense armée naine faisant face aux soldats de Lorener en armures sombres et aux créatures mécaniques de Khynt. De son côté du champ de bataille, les armées des nécromants faisaient face aux hïnions, laissant l'armée principale d'Omyre, parsemée de créatures des treize, affronter les troupes venues des quatre coins du royaume kendran. L'aile droite kendranne paraissant bien faible au garzok, que ce soit par ses faibles effectifs ou les armures semblant bien moins présentes que sur le reste des troupes, il descendit de sa charrette et passa près de Celui-qui-chante, il lui indiqua alors sa destination.
"Moi, je vais sur cette aile. C'est la moins bien équipée en face, en poussant assez fort dessus, on la fera vite céder, puis on pourra flanquer le reste de l'armée. On les écrasera contre la côte en les débordant petit à petit sur l'arrière. Tu m'accompagnes ?"
Kurgoth ne faisait pas confiance au bâtardé, mais s'il l'accompagnait, il pourrait le garder à vue et juger de son engouement au combat. Et puis, il avait une marque du dragon noir, cela témoignait forcément d'une certaine aptitude au combat, et le chevalier avait besoin d'autres de bras que possible pour mener son plan à bien. Alors que les généraux s'avançaient pour de stériles pourparlers, le barbare rejoignait au pas de course la première ligne faisant face aux troupes de Shory, à l'extrême gauche de l'armée omyrienne. Comme tous les garzok, il était endurant et cela lui servit particulièrement puisqu'à peine arrivé à destination, il put apercevoir Sisstar fondre sur l'un des généraux humains avant de se faire poursuivre dans le ciel par un être qui venait de se changer en dragon. Le garzok était presque content d'arriver juste au début des hostilités, il échappait ainsi à la longue attente où l'angoisse et l'excitation s’entremêlaient en attente la soudaine libération de ces émotions lors du premier choc de l'acier. L'attaque de la gardienne du dragon signalant de début de la bataille, les armées commencèrent à avancer l'une vers l'autre. Kurgoth s'avança quelques pas devant les rangs omyriens pour encourager une dernière fois ceux qui se trouvaient près de lui.
"Guerriers ! Il n'y a devant nous que des vieillards aux mains tremblantes, des paysans armés de bâtons et demi-portions montées sur des cochons! Votre rôle est de les écraser avec force et rapidité ! Nous allons offrir à Thimoros le plus sanglant des massacres ! Ensuite, nous prendrons de flanc le reste de l'armée occupée pas nos frères et nous les repousserons jusqu'à la mer ! Ensuite, nous prendrons de flanc le reste de l'armée occupée pas nos frères et nous les repousserons jusqu'à la mer !"
Après un hochement de tête approbateur, l'homme-félin prit à son tour la parole, ordonnant de baisser la tête lors de la charge pour ne pas être aveuglé par son marteau qui produirait un flash lumineux juste avant d'arriver au contact. Voyant l'armée ennemie arriver, Kurgoth se contenta lui aussi d'un signe de tête avant de marcher à l'assaut. Il ne se mit à courir que sur les vingt derniers mètres et, puisqu'il devait garder la tête baissée, décida de tendre ses bras pour appliquer la technique du bélier et faire le plus gros trou possible dans les rangs ennemis à l'impact. Tout en chargeant, il pria Thimoros, pour obtenir la victoire, mais aussi pour que le bâtard aveuglât les paysans avant qu'il ne s’empalât sur leurs fourches.
En un instant, il sentit les pointes des armes improvisées s'écraser contre son torse, bloquées par l'antre de Balmor puis il sentit les corps frêles des humains mal-nourris percuter et rebondir sur sa masse de muscle en mouvement. Il rouvrit alors les yeux pour remarquer les effets du flash autour de lui. Certains humains complètement aveugles avaient lâché leur arme pour se tenir les yeux, d'autres agitaient la leur en hurlant, blessant leurs propres camarades. Quant à ceux possédant encore le sens de la vision, ils essayaient d'éviter les armes de leurs alliés ou retrouvaient leurs esprits après avoir été éblouis. Au milieu de ce chaos, Kurgoth sourit sous sa visière. Cette vermine était déjà tellement désorganisée, le massacre pouvait commencer. Ainsi, il progressa à travers la foule de pécores, tuant tout ce qui se trouvait sur son chemin. Coupant une tête par si, fendant un crâne par là, défonçant une cage thoracique en brisant des côtes à l'aide de sa kitranche. Pour le barbare, tous ces gueux n'étaient en première ligne que pour absorber la charge omyrienne en se faisant massacrer afin que les vétérans gardassent leur cohésion et leur formation, il décida donc de tenter d'atteindre ses derniers au plus vite et ne pas s'attarder sur les paysans, se contentant de tuer ceux sur son chemin en laissant aux autres troupes le soin de finir le travail face à ces ennemis sans la moindre protection.
Alors qu'il approchait de ce qui ressemblait à un mur de boucliers appartenant aux vétérans, ayant mis fin à une dizaine de vies insignifiantes et condamnées à la misère en chemin, il vit soudain les boucliers s'écarter pour laisser passer quelques sinaris montés sur des cochons. L'un d'entre eux fonça droit sur lui et parvint à lui planter sa lance dans le bras. Heureusement pour la peau-verte, la force d'un sinari sur un cochon était bien inférieure à celle d'un humain sur un cheval et la cotte de mailles qui reliait les différentes plaques de son armure absorba la majorité de l'impact avant de céder, lui accordant de n'avoir qu'une légère blessure. Le garzok saisit aussitôt l'arme qui le blessa pour attirer à lui et faire tomber de sa monture l'assaillant, mais ce dernier préféra simplement la lâcher et retourner derrière le mur de bouclier pour en récupérer une autre. Il entendit alors des grognements animaux à quelques mètres de lui et tourna la tête, attiré par ces bruits. Il vit alors Celui-qui-chante échapper son arme et se la faire voler dans la foulée par un cochonnier. Le garzok soupira. Qu'avait pu faire un tel maladroit pour attirer l'attention de Karsinar, et même obtenir une marque du dragon noir ? Espérant qu'il ne s'agissait là que d'un moment de grosse malchance, il décida de l'aider. Ainsi, il envoya sa kitranche dans le dos de l'humain qui s'acharnait sur l'homme-bête désarmé, tout en avertissant ce dernier :
"Elle s'appelle revient !"
Agrippant la lance qui venait de le blesser, il fonça alors en direction du sinari ayant récupéré le marteau magique. Il devait à tout prix le neutraliser avant qu'il n'aveugle les troupes omyriennes. Si le barbare ne tua pas sa cible sur le coup, la masse du garzok arrivant face à sa monture suffit à désarçonner la demi-portion qui lâcha son arme dans sa chute. Le chevalier, qui venait de briser sa lance sur la protection du cochonnier, jeta le manche brisé pour ramasser l'arme aveuglante et s'en servit aussi pour écraser le crâne du voleur contre le sol. En relevant la tête du cadavre, il aperçut le félin planter la kitranche des Glaces de Nosveria dans le crâne d'un pécore et le repousser dans sa direction. Kurgoth se servit alors du marteau pour dégager un passage au cadavre encore titubant afin qu'il s'approchât de lui. Alors que l'humain s'effondrait à ses pieds, il relança le marteau en direction de son propriétaire, visant un ennemi qui approchait dans son dos.
"Je crois que t'as perdu ça !"
Le prêtre de Thimoros ne s'attarda pas pour attendre une réponse du paria. Ils avaient déjà passé trop de temps à massacrer les paysans et les cochonniers alors qu'ils auraient dû s'occuper des vétérans aussi vite que possible. La charge des troupes omyriennes avait été complètement absorbée par les rang de gueux sacrifiables alors que les vétérans étaient encore en formation compacte. Le barbare récupéra donc son arme et se rua sur le mur de boucliers formé par les vétérans. Parvenant à le traverser en se jetant littéralement dessus grâce à sa corpulence exceptionnelle, il moissonna aussitôt autour de lui pour éviter d'être encerclé et élargir la brèche qu'il venait de créer. Après avoir mis au tapis 3 ennemis avec ce mouvement, le chevalier profita de l'allonge supérieure de son arme en comparaison des kikoups humains pour maintenir les vétérans à distance tout en se frayant un chemin à coups de kitranche. Son attention fut cependant rapidement attirée par le fait que la brèche qu'il venait de créer n'était pas exploitée par le reste de l'armée. Il se retourna donc un instant et remarqua les soldats en train de former un mur de bouclier.
(Par Thimoros, que foutent ces abrutis?!)
Furieux, il fit un grand mouvement de son arme pour éloigner de lui les ennemis les plus proches, puis fit quelques pas en arrière pour mettre une distance en lui et les ennemis. Il se retourna ensuite vers les omyriens pour les engueuler.
"Vous foutez quoi par Thimoros ?! Si vous vouliez vous cacher derrière des boucliers, fallait aller avec Karsinar ! Ici, on avance ! Alors à l'assaut ! Pour Oaxa..."
Le prêtre fut alors soudainement interrompu dans son discours par un ennemi qui avait profité de l'occasion pour lui asséner un violent coup à l'arrière du crâne.
1663mots
[XP : 0,5 (tentative de stratégie) + 2 (combat)]
- Relonor
- Messages : 109
- Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:38
Re: Plaines de Kôchii
Il est l’heure. Après avoir suivi les ordres pour se rendre sur le champ de bataille, l’armée présente laisse l’elfe noir sans voix. Sur un sol marécageux, une immense armée de soldats se tient là. Loin des lueurs d’espoir et de ferveur dans les regards, de la poigne fébrile sur le manche d’épée, des signes amicaux pour soutenir un frère d’armes au moral changeant, seule la magie des nécromanciens animent ces êtres qui n’ont qu’un seul but : servir leurs maîtres. Des soldats comme Relonor les aime, loyaux et sans esprits de contradiction. Des milliers de squelettes armés composent essentiellement cette formation à pieds, mais elle a également le soutien de toute une cavalerie de chevaliers squelettes. Plus effrayant encore, une multitude d’êtres immatériels sont présents : des ombres, des esprits et des spectres. Toutes ces entités, tirant leurs origines des fluides obscures, semblent apporter avec elles, une obscurité artificielle particulièrement appréciée de Relonor. Tous attendent le signal du départ, où les lames viendront entailler, couper, perforer, trancher la chair, la réduisant à une infirme portion de ce qu’elle était quelques minutes auparavant, mutilée à un point qu’elle ne serait plus un vulgaire amas de chair et de sang. La guerre dans ce qu’elle est de plus horrible, anéantissant les faibles et glorifiant les forts. Tous ces êtres déjà trépassés, n’attendent que les ordres de leurs maîtres. Deux des plus puissants nécromants que la terre au jamais porté. Le shaakt ne cesse de porter un regard plein de respect et d’envie en posant ses yeux sur Gadory et Tal’Raban, ensembles juchés des montures venues des tréfonds de la terre.
Le bourbier dans lequel se trouve l’armée des morts ne sied pas à l’enchanteur. Avant de devenir une sorte de bourbier piétiné par les os ambulants, cela devait être une rizière. Ceci expliquant pourquoi l’elfe noir a dû chercher une bande de terre pour se surélever, évitant ainsi d’avoir l’eau à mi-jambe et de rouiller son imposante armure. On ne se sait jamais, les morts peuvent attendre l’éternité, eux. Il craint à juste titre une charge qui le ralentira assez dans sa progression, mais au milieu de tous ces tas d’os et de chair, il doit bien être le seul à l’envisager.
Face à lui, une armée d’elfe se dresse en fière protecteur, rangée en rangs d’oignons et apprêtée comme s’ils allaient participer au bal annuel. Ils affichent de ridicules heaumes d’argents, semblables à des oiseaux, laissant l’impression d’avoir un piaf sur la nuque. Ce que craint Relonor, ce ne sont pas ces nombreux guerriers aux boucliers d’une blancheur ridicule, preuve qu’ils préfèrent se lustrer le pavois plutôt que se battre. Non, ces maudits elfes sont connus pour leurs archers et c’est d’un œil mauvais, qu’il porte son regard sur la centaine de griffons montés, volant au-dessus des leurs.
Sur sa gauche, l’elfe noir aperçoit en partie l’armée garzock, principale force de frappe d’Omyre, ainsi que les humains de Kendra Kâr, tandis que derrière lui, ce sont les pirates de Darhàm qui se tiennent prêt, loin de la portée des projectiles de Kenra Kâr.
Alors qu’un silence de mort est présent dans les rangs des trépassés, le shaakt aperçois qu’un contingent de chaque camp se rejoigne. Aucune chance de savoir ce qui a pu se dire. Dans son coin, Relonor s’amuse à ridiculiser les émissaires, imaginant les échanges inaudibles avec diverses voix.
"-Mais vous foutez quoi ici, c’est notre coin de plage !
-Premiers arrivés, premiers servis !
-Maiiis heu, on avait réservé !
-Bon d’accord, on va régler ça à pierre-feuille-ciseaux !
-Bon, très bien.
-Pierre. Feuille. Ciseaux !
-J’ai gagné !
-C’est pas juste, t’as six bras et ils sont même pas tous à toi j’suis sûr !
-Arrête de geindre parce que t’as pas assez de mains !
-Vil frequin !
-Va crever !
-Malotrus !
-Je vais te faire mal au trou tu vas voir, tu vas chier debout !
-Je m’en vais de ce pas porter plainte auprès du roi séance tenante !
-C’est ça, va pleurer dans les jupes à ta mère !
Alors que les émissaires s’éloignent les uns des autres, une wyverne descend en piqué avec une vitesse folle. Une lance est projetée par celui ou celle qui chevauche la créature ailée. L’elfe noir ignore ce qui est advenu de la cible, mais la tension déjà palpable. Un étrange dragon pourpre apparaît subitement en prenant en chasse la wyverne et son cavalier. Ainsi, les hostilités venaient de commencer, par un vulgaire pierre-feuille-ciseaux. L’armée des morts comme, celle des elfes blancs, se précipitent l’une vers l’autre pour se caresser le corps de lance et de lame. Relonor tente, tant bien que mal, de marcher là où il lui est possible pour éviter cette importante gêne aqueuse, mais ses camarades morts ne s’en préoccupent pas. Ralentis dans ses mouvements, l’enchanteur est malmené par les squelettes qui ne font aucun état de l’eau. L’avantage d’être mort, c’est qu’on est bien moins fatigué qu’avant.
C’est avec du retard que l’elfe noir rejoint le combat. Peut-être est-ce là son salut, car il peut ainsi voir cet étrange nuage sombre qui paraît se diriger vers les troupes des morts-vivants. Ce n’est qu’au dernier instant qu’il a le réflexe de se baisser, bouclier au-dessus de lui, pour éviter le barrage de projectiles dont ils sont ciblés. Une importante quantité de munitions atteignent leur cible. Les morts craignent-ils la mort à nouveau ? Alors qu’un grand nombre de combattants avancent, sans se soucier des flèches qui perforent leurs os, l’elfe noir continue également sa progression.
Après avoir lutté contre l’élément aqueux, marché sur les corps des serviteurs des nécromants et paré les assauts de flèches venant d’au-delà des soldats elfiques, Relonor atteint finalement un lieu gorgé de souffrance, de morts et de guerriers agonisants. Si les nombreux squelettes n’ont que faire des blessures qu’ils reçoivent, ce n’est pas le cas du shaakt qui use de ces camarades, unis par une seule volonté, pour frapper lâchement les guerriers elfes. Attendant que les soldats aux boucliers se fassent acculer par la pression de l’armée en face, l’elfe noir profite de cette faiblesse. Les esprits et les autres créatures de l’ombre, sont d’autant plus efficaces contre ces guerriers à la défense solide. Trop occupé à se débattre face à des ennemis qui ignorent la peur et font fi de la souffrance, ils sont trop alléchants pour Relonor. Ses adversaires ne le laissent pas faire pour autant. Face à la marée grandissante d’ennemis, les hinïons font à nouveau pleuvoir leurs flèches. Visant au travers de leurs propres hommes, la précision est aussi remarquable pour les archers qu’elle est mortelle pour les êtres qui sont visés. Plusieurs dizaines, de créatures rejoignent le repos éternel, tandis que Relonor doit s’obliger à s’accroupir, écu en avant, pour maximiser la surface protégée. La majorité de leurs ennemis étant défaits sur plusieurs mètres, les soldats elfiques en profitent pour avancer et exécuter les créatures gisant au sol, alors qu’elles peinent à se relever, gravement touchées par la salve de projectiles.
Presque seul, Relonor fait face à plusieurs soldats qui tentent de faire comme les autres, abattre l’adversaire et avancer pour frapper le suivant. Or, l’elfe noir n’est pas une stupide création de la nécromancie. Se sachant en infériorité, il recule assez pour être hors de portée des lances. Il espère que les soldats sont assez stupides pour s’avancer et perturber leur solide défense, mais les elfes blancs sont trop bien entraînés pour commettre une erreur de la sorte. Rapidement, de nouvelles créatures arrivent pour remplacer les précédentes et harceler ces boucliers qui ne sont plus si immaculés qu’à leur arrivée. Encore une fois, les archers font pleuvoir leurs salves mortelles. Capables de frapper autant près des leur, ainsi qu’au cœur même des troupes, leurs présences obligent Relonor à rester sur le qui-vive, à chaque instant.
Trop concentré sur son plaisir de massacrer les hinïons, en se servant des soldats morts-vivants comme principale force de frappe, l’elfe noir n’est pas en mesure de voir ce qui arrive sur sa droite. Une première salve de flèches atteint avec précision les squelettes aux prises avec les guerriers aux pavois. Cependant, si le shaakt à la chance d’en être épargné, ce n’est pas le cas lorsqu'un griffon le percute de ses griffes et le projette au loin. Son armure lourde est là pour encaisser le gros du choc, tant au conflit avec cette sale bête, qu’en retombant. Pourtant, ce n’est pas là le plus dangereux. Sonné par le coup, il finit allongé au sol sur le ventre, la tête dans l’eau. Suffoquant, il tente de se relever, mais en plus de sa lourde armure qui se charge en eau, accroissant son poids déjà conséquent, les morts qui lui marchent dessus n'en ont cure. Un grand nombre de pieds plus ou moins lourds, viennent appuyer l’elfe noir dans l‘eau, l’empêchant de profiter d’un air vicié par la guerre. Le temps qui passe paraît être sans fin, contrairement à l’air qui lui manque. Ce n’est qu’en rassemblant sa rage et au prix d’un effort physique, qu’il se relève la gueule ouverte en envoyant valser le guerrier debout sur son dos.
La guerre est implacable pour les faibles et c’est en gardant cette pensée en tête que Relonor se tourne vers le front. Une énième volée de flèches, provenant des troupes au sol, fonce sur l’armée morte. L’espace est ouvert vers l’elfe noir et seul son écu ne le protégera pas cette fois. Plutôt que d’user uniquement de son bouclier, le shaakt lâche sa lame dans l’eau pour agripper le soldat qu’il a fait tomber et le force à le rejoindre. Sous les râles du squelette qui se voit incapable d’avancer pour obéir aux ordres de son maître, la pluie de flèches s’abat, bloquée d’un côté par l’écu et transperçant le squelette juste assez pour s’arrêter à quelques centimètres de l’œil du shaakt. Il se déleste du soldat qui vient de trépasser pour la deuxième fois de son histoire et perd plusieurs secondes à retrouver son épée rutilante dans l’eau. Cette fois-ci, il a le loisir de voir arriver les griffons charger depuis les airs. Leurs archers volants agressent les troupes au sol de leurs flèches, avant que les griffons ne viennent saisir leurs proies pour les relâcher une fois en hauteur, s’ils n’ont pas été frappés par un puissant coup de bec. Ensuite, arrivent les archers au sol pour éliminer les morts-vivants près des soldats et leur énorme bouclier, balayant le champ devant eux et permettant au soldat d’avancer sans crainte. Le plan de bataille est propre et terriblement efficace, face à une armée qui n’a aucune unité volante ou à distance. Si les troupes de Gadory veulent remédier à cela, il faudra agir pour briser cette formation.
Qu’ils soient derrière les fantassins ou sur le dos des griffons, les archers sont une lourde menace qui plane sur l’armée des morts, qui n’a aucun moyen de s’en prémunir. S’éloignant pour prendre du recul, Relonor regarde avec une haine sans nom, ces volatiles harasser les nombreux squelettes.
(Maudites vermines ! Vous vous pavanez avec vos arcs et vos piafs, mais que vous arrive-t-il si on leur coupe les ailes ?)
Préférant garder sa belle lame à ses côtés, le shaakt cherche au sol les armes de ceux qui ont subi la colère des archers elfiques. Manipulant pour la première fois du combat ses fluides, il fait parcourir sa magie aérienne dans une épée toute fraîche, en usant du minimum de magie. Bien qu’il y perde en efficacité, cela lui permet de multiplier les tentatives. Grâce à ses talents mystiques, il projette l’arme sur un griffon qui évite d’un simple battement d’aile le projectile de fortune. Qu’importe, une simple touche peut suffire si elle est bien placée. Réitérant l’opération, l’enchanteur relance une nouvelle fois une arme sans propriétaire vers un de ces pénibles piafs. De nouveau, c’est un échec. L’épée vole en direction de sa cible, mais le cavalier la voie arriver et a le temps de manœuvrer. Dans le tumulte des cris, l’elfe noir perçoit un ordre porté dans le camp ennemi. S’il ne connait pas la langue, il comprend aisément la signification. A peine les ordres ont été donnés, qu’un griffon plus éloigné que les autres, se dirige vers l’elfe noir. Peut-être le seul à pouvoir les atteindre grâce à sa magie.
(C’est ça. Viens, je t’attends !)
Une première flèche arrive sur Relonor, mais comme ses propres lancers magiques, la distance est telle, qu’il a le temps de les éviter s’il se concentre assez. Les munitions s’enchaînent alors que le cavalier se rapproche, obligeant le shaakt à place son écu devant lui. Le cavalier réagit en manœuvrant sa monture volante pour tourner autour de l’enchanteur. Il ignore totalement que le bouclier de l’elfe noir n’est, en aucune façon, une gêne visuelle face à un elfe. Guettant les mouvements au travers de son propre bouclier, Relonor tourne très légèrement, pour ne pas dévoiler l’atout de sa relique. Il passe rapidement la tête hors de son écu pour laisser croire qu’il ne voit rien, faisant décocher une flèche qui ricoche sur sa protection. Le cavalier commence à perdre patience. Hélant depuis sa position, deux autres griffons se rapprochent de l’enchanteur. Il doit en finir vite, avant de finir en hérisson.
(Je crois qu’il est temps d’arrêter de se cacher et de montrer au monde la terreur que je peux provoquer !)
Incapable de prendre une arme au sol, Relonor est obligé d’user une de celles qu’il porte avec lui. Il plante au sol sa belle épée, pour dégainer son autre épée rangées. Il mobilise à nouveau ses fluides avec un léger changement. Usant de ses capacités aériennes à leurs maximums, il gorge tout son corps d’une poussée venteuse, accroissant sa capacité de mouvement. Il déporte légèrement son bouclier, permettant au cavalier de tirer avec un légère chance de succès. Plus rapide que précédemment, Relonor évite le tir à la tête, laissant le projectile lui lacérer cependant la joue. Faisant croire à une réussite, il tourne autour de lui-même, le temps que l’archer saisisse un nouveau projectile, il rassemble sa magie dans sa lame, pour la projeter comme précédemment. Plus rapide qu’auparavant, le lancer prend de court le cavalier qui ne réagit pas à temps et sa monture reçoit l’épée à la base de l’aile gauche. Le griffon peine à battre des deux ailes, perdant petit à petit de l'altitude. Plutôt que de laisser le piaf volant s’écraser au sol, les squelettes viennent à son secours, formant une colonne de corps dirigée dans sa direction, prêt à amortir le choc. Les deux autres griffons arrivent à vive allure pour lui offrir du soutien mais c’est un temps trop tard. Dès qu’un soldat de l’ombre attrape l’animal, plusieurs autres l’utilisent pour grimper et tirer la monture et le cavalier au sol. Ce dernier à beau lutter de toute sa vaillance, le surnombre des adversaires le clou définitivement au sol. Lui comme sa monture.
Le shaakt est particulièrement satisfait de lui et préférant éviter d’être la cible des autres archers volants, il se dissimule dans la grande masse que forme la horde de morts-vivants.
[XP : 0,5 (Témoin de la bataille) + 3 (combat)
Le bourbier dans lequel se trouve l’armée des morts ne sied pas à l’enchanteur. Avant de devenir une sorte de bourbier piétiné par les os ambulants, cela devait être une rizière. Ceci expliquant pourquoi l’elfe noir a dû chercher une bande de terre pour se surélever, évitant ainsi d’avoir l’eau à mi-jambe et de rouiller son imposante armure. On ne se sait jamais, les morts peuvent attendre l’éternité, eux. Il craint à juste titre une charge qui le ralentira assez dans sa progression, mais au milieu de tous ces tas d’os et de chair, il doit bien être le seul à l’envisager.
Face à lui, une armée d’elfe se dresse en fière protecteur, rangée en rangs d’oignons et apprêtée comme s’ils allaient participer au bal annuel. Ils affichent de ridicules heaumes d’argents, semblables à des oiseaux, laissant l’impression d’avoir un piaf sur la nuque. Ce que craint Relonor, ce ne sont pas ces nombreux guerriers aux boucliers d’une blancheur ridicule, preuve qu’ils préfèrent se lustrer le pavois plutôt que se battre. Non, ces maudits elfes sont connus pour leurs archers et c’est d’un œil mauvais, qu’il porte son regard sur la centaine de griffons montés, volant au-dessus des leurs.
Sur sa gauche, l’elfe noir aperçoit en partie l’armée garzock, principale force de frappe d’Omyre, ainsi que les humains de Kendra Kâr, tandis que derrière lui, ce sont les pirates de Darhàm qui se tiennent prêt, loin de la portée des projectiles de Kenra Kâr.
Alors qu’un silence de mort est présent dans les rangs des trépassés, le shaakt aperçois qu’un contingent de chaque camp se rejoigne. Aucune chance de savoir ce qui a pu se dire. Dans son coin, Relonor s’amuse à ridiculiser les émissaires, imaginant les échanges inaudibles avec diverses voix.
"-Mais vous foutez quoi ici, c’est notre coin de plage !
-Premiers arrivés, premiers servis !
-Maiiis heu, on avait réservé !
-Bon d’accord, on va régler ça à pierre-feuille-ciseaux !
-Bon, très bien.
-Pierre. Feuille. Ciseaux !
-J’ai gagné !
-C’est pas juste, t’as six bras et ils sont même pas tous à toi j’suis sûr !
-Arrête de geindre parce que t’as pas assez de mains !
-Vil frequin !
-Va crever !
-Malotrus !
-Je vais te faire mal au trou tu vas voir, tu vas chier debout !
-Je m’en vais de ce pas porter plainte auprès du roi séance tenante !
-C’est ça, va pleurer dans les jupes à ta mère !
Alors que les émissaires s’éloignent les uns des autres, une wyverne descend en piqué avec une vitesse folle. Une lance est projetée par celui ou celle qui chevauche la créature ailée. L’elfe noir ignore ce qui est advenu de la cible, mais la tension déjà palpable. Un étrange dragon pourpre apparaît subitement en prenant en chasse la wyverne et son cavalier. Ainsi, les hostilités venaient de commencer, par un vulgaire pierre-feuille-ciseaux. L’armée des morts comme, celle des elfes blancs, se précipitent l’une vers l’autre pour se caresser le corps de lance et de lame. Relonor tente, tant bien que mal, de marcher là où il lui est possible pour éviter cette importante gêne aqueuse, mais ses camarades morts ne s’en préoccupent pas. Ralentis dans ses mouvements, l’enchanteur est malmené par les squelettes qui ne font aucun état de l’eau. L’avantage d’être mort, c’est qu’on est bien moins fatigué qu’avant.
C’est avec du retard que l’elfe noir rejoint le combat. Peut-être est-ce là son salut, car il peut ainsi voir cet étrange nuage sombre qui paraît se diriger vers les troupes des morts-vivants. Ce n’est qu’au dernier instant qu’il a le réflexe de se baisser, bouclier au-dessus de lui, pour éviter le barrage de projectiles dont ils sont ciblés. Une importante quantité de munitions atteignent leur cible. Les morts craignent-ils la mort à nouveau ? Alors qu’un grand nombre de combattants avancent, sans se soucier des flèches qui perforent leurs os, l’elfe noir continue également sa progression.
Après avoir lutté contre l’élément aqueux, marché sur les corps des serviteurs des nécromants et paré les assauts de flèches venant d’au-delà des soldats elfiques, Relonor atteint finalement un lieu gorgé de souffrance, de morts et de guerriers agonisants. Si les nombreux squelettes n’ont que faire des blessures qu’ils reçoivent, ce n’est pas le cas du shaakt qui use de ces camarades, unis par une seule volonté, pour frapper lâchement les guerriers elfes. Attendant que les soldats aux boucliers se fassent acculer par la pression de l’armée en face, l’elfe noir profite de cette faiblesse. Les esprits et les autres créatures de l’ombre, sont d’autant plus efficaces contre ces guerriers à la défense solide. Trop occupé à se débattre face à des ennemis qui ignorent la peur et font fi de la souffrance, ils sont trop alléchants pour Relonor. Ses adversaires ne le laissent pas faire pour autant. Face à la marée grandissante d’ennemis, les hinïons font à nouveau pleuvoir leurs flèches. Visant au travers de leurs propres hommes, la précision est aussi remarquable pour les archers qu’elle est mortelle pour les êtres qui sont visés. Plusieurs dizaines, de créatures rejoignent le repos éternel, tandis que Relonor doit s’obliger à s’accroupir, écu en avant, pour maximiser la surface protégée. La majorité de leurs ennemis étant défaits sur plusieurs mètres, les soldats elfiques en profitent pour avancer et exécuter les créatures gisant au sol, alors qu’elles peinent à se relever, gravement touchées par la salve de projectiles.
Presque seul, Relonor fait face à plusieurs soldats qui tentent de faire comme les autres, abattre l’adversaire et avancer pour frapper le suivant. Or, l’elfe noir n’est pas une stupide création de la nécromancie. Se sachant en infériorité, il recule assez pour être hors de portée des lances. Il espère que les soldats sont assez stupides pour s’avancer et perturber leur solide défense, mais les elfes blancs sont trop bien entraînés pour commettre une erreur de la sorte. Rapidement, de nouvelles créatures arrivent pour remplacer les précédentes et harceler ces boucliers qui ne sont plus si immaculés qu’à leur arrivée. Encore une fois, les archers font pleuvoir leurs salves mortelles. Capables de frapper autant près des leur, ainsi qu’au cœur même des troupes, leurs présences obligent Relonor à rester sur le qui-vive, à chaque instant.
Trop concentré sur son plaisir de massacrer les hinïons, en se servant des soldats morts-vivants comme principale force de frappe, l’elfe noir n’est pas en mesure de voir ce qui arrive sur sa droite. Une première salve de flèches atteint avec précision les squelettes aux prises avec les guerriers aux pavois. Cependant, si le shaakt à la chance d’en être épargné, ce n’est pas le cas lorsqu'un griffon le percute de ses griffes et le projette au loin. Son armure lourde est là pour encaisser le gros du choc, tant au conflit avec cette sale bête, qu’en retombant. Pourtant, ce n’est pas là le plus dangereux. Sonné par le coup, il finit allongé au sol sur le ventre, la tête dans l’eau. Suffoquant, il tente de se relever, mais en plus de sa lourde armure qui se charge en eau, accroissant son poids déjà conséquent, les morts qui lui marchent dessus n'en ont cure. Un grand nombre de pieds plus ou moins lourds, viennent appuyer l’elfe noir dans l‘eau, l’empêchant de profiter d’un air vicié par la guerre. Le temps qui passe paraît être sans fin, contrairement à l’air qui lui manque. Ce n’est qu’en rassemblant sa rage et au prix d’un effort physique, qu’il se relève la gueule ouverte en envoyant valser le guerrier debout sur son dos.
La guerre est implacable pour les faibles et c’est en gardant cette pensée en tête que Relonor se tourne vers le front. Une énième volée de flèches, provenant des troupes au sol, fonce sur l’armée morte. L’espace est ouvert vers l’elfe noir et seul son écu ne le protégera pas cette fois. Plutôt que d’user uniquement de son bouclier, le shaakt lâche sa lame dans l’eau pour agripper le soldat qu’il a fait tomber et le force à le rejoindre. Sous les râles du squelette qui se voit incapable d’avancer pour obéir aux ordres de son maître, la pluie de flèches s’abat, bloquée d’un côté par l’écu et transperçant le squelette juste assez pour s’arrêter à quelques centimètres de l’œil du shaakt. Il se déleste du soldat qui vient de trépasser pour la deuxième fois de son histoire et perd plusieurs secondes à retrouver son épée rutilante dans l’eau. Cette fois-ci, il a le loisir de voir arriver les griffons charger depuis les airs. Leurs archers volants agressent les troupes au sol de leurs flèches, avant que les griffons ne viennent saisir leurs proies pour les relâcher une fois en hauteur, s’ils n’ont pas été frappés par un puissant coup de bec. Ensuite, arrivent les archers au sol pour éliminer les morts-vivants près des soldats et leur énorme bouclier, balayant le champ devant eux et permettant au soldat d’avancer sans crainte. Le plan de bataille est propre et terriblement efficace, face à une armée qui n’a aucune unité volante ou à distance. Si les troupes de Gadory veulent remédier à cela, il faudra agir pour briser cette formation.
Qu’ils soient derrière les fantassins ou sur le dos des griffons, les archers sont une lourde menace qui plane sur l’armée des morts, qui n’a aucun moyen de s’en prémunir. S’éloignant pour prendre du recul, Relonor regarde avec une haine sans nom, ces volatiles harasser les nombreux squelettes.
(Maudites vermines ! Vous vous pavanez avec vos arcs et vos piafs, mais que vous arrive-t-il si on leur coupe les ailes ?)
Préférant garder sa belle lame à ses côtés, le shaakt cherche au sol les armes de ceux qui ont subi la colère des archers elfiques. Manipulant pour la première fois du combat ses fluides, il fait parcourir sa magie aérienne dans une épée toute fraîche, en usant du minimum de magie. Bien qu’il y perde en efficacité, cela lui permet de multiplier les tentatives. Grâce à ses talents mystiques, il projette l’arme sur un griffon qui évite d’un simple battement d’aile le projectile de fortune. Qu’importe, une simple touche peut suffire si elle est bien placée. Réitérant l’opération, l’enchanteur relance une nouvelle fois une arme sans propriétaire vers un de ces pénibles piafs. De nouveau, c’est un échec. L’épée vole en direction de sa cible, mais le cavalier la voie arriver et a le temps de manœuvrer. Dans le tumulte des cris, l’elfe noir perçoit un ordre porté dans le camp ennemi. S’il ne connait pas la langue, il comprend aisément la signification. A peine les ordres ont été donnés, qu’un griffon plus éloigné que les autres, se dirige vers l’elfe noir. Peut-être le seul à pouvoir les atteindre grâce à sa magie.
(C’est ça. Viens, je t’attends !)
Une première flèche arrive sur Relonor, mais comme ses propres lancers magiques, la distance est telle, qu’il a le temps de les éviter s’il se concentre assez. Les munitions s’enchaînent alors que le cavalier se rapproche, obligeant le shaakt à place son écu devant lui. Le cavalier réagit en manœuvrant sa monture volante pour tourner autour de l’enchanteur. Il ignore totalement que le bouclier de l’elfe noir n’est, en aucune façon, une gêne visuelle face à un elfe. Guettant les mouvements au travers de son propre bouclier, Relonor tourne très légèrement, pour ne pas dévoiler l’atout de sa relique. Il passe rapidement la tête hors de son écu pour laisser croire qu’il ne voit rien, faisant décocher une flèche qui ricoche sur sa protection. Le cavalier commence à perdre patience. Hélant depuis sa position, deux autres griffons se rapprochent de l’enchanteur. Il doit en finir vite, avant de finir en hérisson.
(Je crois qu’il est temps d’arrêter de se cacher et de montrer au monde la terreur que je peux provoquer !)
Incapable de prendre une arme au sol, Relonor est obligé d’user une de celles qu’il porte avec lui. Il plante au sol sa belle épée, pour dégainer son autre épée rangées. Il mobilise à nouveau ses fluides avec un léger changement. Usant de ses capacités aériennes à leurs maximums, il gorge tout son corps d’une poussée venteuse, accroissant sa capacité de mouvement. Il déporte légèrement son bouclier, permettant au cavalier de tirer avec un légère chance de succès. Plus rapide que précédemment, Relonor évite le tir à la tête, laissant le projectile lui lacérer cependant la joue. Faisant croire à une réussite, il tourne autour de lui-même, le temps que l’archer saisisse un nouveau projectile, il rassemble sa magie dans sa lame, pour la projeter comme précédemment. Plus rapide qu’auparavant, le lancer prend de court le cavalier qui ne réagit pas à temps et sa monture reçoit l’épée à la base de l’aile gauche. Le griffon peine à battre des deux ailes, perdant petit à petit de l'altitude. Plutôt que de laisser le piaf volant s’écraser au sol, les squelettes viennent à son secours, formant une colonne de corps dirigée dans sa direction, prêt à amortir le choc. Les deux autres griffons arrivent à vive allure pour lui offrir du soutien mais c’est un temps trop tard. Dès qu’un soldat de l’ombre attrape l’animal, plusieurs autres l’utilisent pour grimper et tirer la monture et le cavalier au sol. Ce dernier à beau lutter de toute sa vaillance, le surnombre des adversaires le clou définitivement au sol. Lui comme sa monture.
Le shaakt est particulièrement satisfait de lui et préférant éviter d’être la cible des autres archers volants, il se dissimule dans la grande masse que forme la horde de morts-vivants.
Utilisation des sorts :
Lancer du vent rang 1 x3 3PM d'air
Furie zéphyrienne rang 2 x1 2 PM d'air
[XP : 0,5 (Témoin de la bataille) + 3 (combat)
- Jorus Kayne
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- Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
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Re: Plaines de Kôchii
Après avoir rejoint l’armée des elfes blancs, nous nous dirigeons vers le champ de bataille. Unis comme un seul homme, les soldats hinïons progressent avec une discipline militaire stupéfiante. Chaque pas des soldats se fait en harmonie avec l’ensemble de l’armée, de sorte quand ils marchent, l’écho résonne sur le champ de bataille comme si un géant venait de poser son pied, donnant un sentiment de supériorité écrasant. Ce n’est pas une armée qui progresse, c’est une volonté de défendre la vie et les valeurs auxquelles ils croient. Les regards qu’ils portent sont fermés. Ils viennent ici pour respecter plus qu’une alliance, une promesse qui les unis aux hommes, au plus profond de leur être. Leur armure scintille à la lueur du jour, lorsque le soleil vient les caresser de ses rayons. En plus d’hommes équipés de solides boucliers immaculés, de nombreux archers sont présents. Il émane d’eux une aura froide et meurtrière, donnant l’impression que tout le poids de cette bataille va reposer sur leur adresse. En plus de ces elfes à pieds, j’ai également la chance de voir des archers montés sur des griffons. Très certainement les archers d’élites hinïonne, capables de frapper sur l’ensemble du champ de bataille, avec une efficacité qui n’a d’égale qu’une mobilité sans précédent.
Avec la même discipline pour se mouvoir, les soldats se positionnent sans que leur chef n’ait à prononcer le moindre ordre. On n’est clairement pas au même niveau qu’une bataille rangée avec des pirates en pleine mer. Les soldats au large bouclier se placent en avant, tandis que les archers en retrait, affutent leur regard. En face, l’ennemi est déjà là. Devant les elfes blancs, se dresse une armée qui n’a qu’un seul objectif : semer la mort jusqu’aux confins du monde. Plusieurs milliers de squelettes, mais aussi des esprits, des spectres et des ombres sont discernables dans ce qui paraît être un large voile d’ombre artificiel. Il est difficile de déterminer quels types d’unités possèdent les morts-vivants, mais une chose est sûr, il faudra compter sur les cavaliers squelettes pour semer le chaos dans les rangs elfiques.
A droite, l’armée de Kendra Kâr fait face à celle d’Omyre. Des garzocks particulièrement menaçant. Après avoir vaincu l’armée des morts, il faudra orienter la suite du conflit vers ces brutes. L’idée est tout ce qu’il y a de plus effrayant et la peur m’aurait saisit si j’étais resté le même homme. La trahison que j’ai commise est toujours présente. Cependant, plutôt que de parasiter mes membres et ma volonté, ce sont mes craintes et mes doutes qui s’en voient diminuer. En moi, deux objectifs sont à atteindre. Le premier, prouver à Yliria qu’elle peut me faire confiance et que l’acte que j’ai commis n’était qu’une simple erreur. Le second, me paraît tellement plus simple. Atteindre Oranan pour la libérer de la menace qui pèse sur elle et sur celle qui habite mon cœur. Cette femme que j’ai laissée une première fois pour rejoindre Aliaénon et une seconde fois pour me rendre au Naora.
Sur le côté, deux délégations se rejoignent. Disciplinés, les soldats regardent droit vers eux, face à l’ennemi. De ma position, il m’est impossible de voir correctement ce qu’il s’y passe. Non pas que la distance, soit particulièrement importante, ma petite taille par rapport aux hinïons m’en empêche tout simplement. Malgré cela, un officier nous offre tout de même un descriptif des deux délégations. Le comte Ybelinor se tient en représentant officiel, escorté par le général Andelys et le garde royal Anton du Val. Avec une crispation non dissimulée dans la bouche, Crean Lerener pour Omyre, accompagné d’Aerq ainsi que Cromax. A ce dernier nom, une stupéfaction sème le trouble dans les rangs. Moi-même, j’ai entendu ce nom maintes fois, mais j’ignorais dans quel camp il se trouvait. Alors que les délégations finissent par se séparer, sans avoir être visiblement parvenue à un accord, les têtes se tournent vers une créature ailée et sa cavalière, venant du côté des forces d’Omyre. Une lance est projetée en direction de la délégation humaine et alors qu’un cri de souffrance retentit, je suis particulièrement déçu en comprenant qu’il ne s’agit pas là du comte. Mes yeux se portent immédiatement sur un dragon qui prend en chasse la créature ailée. Mon regard se fait de plus en plus dur à mesure que je contemple cette créature, qui ne ressemble pourtant pas à Naral Shaam. L’officier hinïon donne un ordre et tous les soldats se placent pour l’affrontement. Face à eux, la horde de morts a réagi à l’agression comme un ordre de semer le chaos. Impassibles, les soldats elfiques campent sur leurs positions, préférant laisser venir une horde sans fin.
Alors que je m’apprête à les recevoir, une seconde avant l’impact, une volée de flèches sifflent dans mon dos et passe au travers des hommes avec une précision effrayante. Les premiers rangs ennemis se font balayer par les projectiles comme s’ils n’étaient rien. Pourtant, cela ne fait que retarder l’inévitable, puisque les suivants arrivent à grandes enjambées. Goules, squelettes et autres créatures de l’ombre fondent sur les soldats qui usent de leur bouclier pour les repousser et de leur lance pour frapper. Rapidement, une nouvelle salve de projectiles fond sur les ennemis, offrant la possibilité aux hommes en première ligne d’avancer de deux pas, avant de protéger encore cette frontière perceptible entre la vie et la mort. Alors que de nouvelles créatures commencent à percer la défense en plusieurs endroits, c’est une ruée aérienne qui prend le relais. Juchés sur les griffons parcourant toute la ligne de confrontation, les archers lancent leurs traits sur les créatures des nécromants et les griffons eux-mêmes participent au carnage en attrapant grâce à leurs griffes et percutant les adversaires avec leurs serres chargées.
La formation elfique est exécutée avec une précision spectaculaire. La principale faiblesse repose sur son plus grand atout : les archers à pieds. Lorsqu’un soldat équipé d’un bouclier vient à tomber, un autre le remplace immédiatement pour combler ce manque. Cependant, si des créatures parvenaient à passer cette défense solide, les archers ne seraient plus en mesure d’être aussi efficaces, diminuant le support qu’ils offrent à leurs camarades directement sur le front. La force des morts-vivants n’est pas le nombre, mais le surnombre. En répétant inlassablement les agressions, les armées des morts finissent par percer la défense qui se doit d’intervenir avant que le chaos ne dégénère. Non loin de moi, l’ennemi fait une percée et les soldats ont beau se démener pour les tuer, leur nombre ne cesse de croître. La peur de la mort a toujours été présente. Un instinct de survie qui dictait mes moindres faits et gestes, même s’il m’arrivait par moments d’agir inconsciemment. Sauf que ce n’est plus le cas. Même si mourir est hautement probable, si personne ne fait rien, nous trépasserons tous.
(On meurt un jour, autant que ce soit avec panache !)
Les années passées sur un navire m’ont donné une certaine agilité. Aujourd’hui, même si ce n’est pas sur un ponton, je virevolte entre les soldats comme au milieu d’une tempête. Bloqué par les grands boucliers, je bondis en prenant appui sur l’épaule d’un des elfes en armure lourde, me faisant atterrir sur le crâne d’un guerrier squelette qui se brise sous mon poids. Derrière moi, les hinïons doivent se demander ce que fout un humain ici, tandis que les tas d’os ambulants n’ont certainement qu’une idée en tête : tuer. Ma première cible est à ma gauche. Un squelette, dont les mains nues d’arme et de chair, s’attaque à un elfe tombé sur le dos. Son imposante armure ne lui permet pas de se relever, ni de se défendre correctement et ce ne sont pas ses camarades, également aux prises avec d’autres adversaires qui vont l’aider. Je dégaine mes lames et, gardant ma main droite prête à me défendre de ce côté, j’enfonce l’arme de mon autre main dans le dos de la créature. Hélas, les corps décomposés de ces horreurs possèdent autant de points vitaux que de zones vides. Ma lame traverse sans peine le corps de mon adversaire, passant entre deux côtes. D’une rotation du poignet, j’empoigne mon arme pour la bloquer au travers des os et tirer le squelette pour lui faire lâcher prise. Les bras battants dans le vent, c’est ma relique de glace qui vient percuter son crâne, avant de le laisser choir au sol sans vie.
Le soldat toujours au sol n’est pas sorti d’affaire, moi non plus d’ailleurs. J’aimerais l’aider à se relever, mais trois squelettes arrivent directement à nous. Je n’ai d’autres choix que de me placer en bouclier, espérant que l’elfe ait l’occasion de se remettre sur ses pieds. Je n’ai que le temps de prendre une grande inspiration, avant de concentrer mon énergie à son paroxysme dans mes bras. Gorgeant mes membres d’une force nouvelle, je fais pleuvoir des coups avec une rapidité hors norme. Sur les quatre attaques que je suis en mesure de porter en si peu de temps, seules deux touchent. Une première atteint l’adversaire à ma gauche, mais traverse dans le vide de ses foutus os. La seconde est si forte qu’elle déséquilibre le guerrier d’os de droite, en plein plexus au niveau de sa protection et le fait choir sur le dos. La troisième manque de peu le bras armé de mon opposant directement devant moi, mais il se fait toucher par ma dernière attaque qui le plante en pleine tête, avant de pouvoir contrer.
Celui de droite profite de mon échec contre lui et de ma position précaire pour me frapper au bras. Bien que j’arrive à dévier le coup avec les brassards, la lame me laisse une belle estafilade le long du bras. Il s’en est fallu de peu, pour que je finisse avec un bras en lambeau. Alors que le guerrier squelette se relève, je pare l’épée de celui qui cherche à me blesser de nouveau et sectionne son coup rachitique de ma lame de glace. Son comparse, désormais apte à se battre à nouveau, fonce sur moi. D’un bond, je saute au-dessus de lui, lui faisant manquer son coup trop lent et m’offre l’occasion de le frapper dans le dos, avant qu’il ne se retourne complètement. Les trois squelettes viennent de trépasser pour leur seconde vie et alors que je regarde le soldat hinïon, que je viens de sauver se relever, il clame une chose dans sa langue.
"Awehï !"
"Heu...de rien !" Fais-je sans comprendre le sens de ses propos.
(Baisse-toi, idiot !)
Heureusement que ma faéra est là pour le traduire. Sans quoi, je n’aurais pas eu le réflexe de me baisser, permettant ainsi aux archers de cribler de flèches, plusieurs autres créatures qui profitaient du vacarme ambiant pour frapper dans le dos. Quelle lâcheté ! Les dernières créatures qui étaient parvenues à passer, sont désormais hors d’état de nuire et la brèche dans la défense est désormais colmatée par des soldats, avides de montrer ce qu’ils valent. J’ai enfin la possibilité de reprendre mon souffle et d’observer le champ de bataille. De ce que j’en vois, les hinïons tiennent bon. L’absence d’archer et d’unité capable de voler est un atout pour les griffons qui s’en donne à cœur joie. Pourtant, l’un d’eux se dirige plus à l’intérieur de l’armée d’Omyre. Le besoin de s’enfoncer si loin dans les lignes ennemies ne me plaît pas. En revanche, une énorme boule de feu s’écrase au sol provoquant un énorme chaos dans les rangs adverses. Une telle puissance signifie deux choses. La première, Yliria montre l’étendue de ses pouvoirs. La seconde, je suis passé près de la mort en la trahissant, même si ce n’était pas intentionnel.
Alors que je porte mon regard sur la gauche, une nouvelle créature vient briser la défense. Un squelette équipé d’une imposante épée, vient de pénétrer dans l’espace des soldats. Du haut de ses deux mètres, il balaye les elfes blancs, même avec leur bouclier. Cela engendre une brèche dans laquelle se déverse un grand nombre de créatures des ténèbres, apportant avec eux un assombrissement de la lumière. Sans attendre, je me précipite à son encontre.
(Cette chose est clairement la plus puissante créature de l’ombre que j’ai combattue.)
(Oui parce que les monstres de Herle…)
(Oui, faudra remercier Yliria pour cela. Il n’empêche que je vais devoir trouver un moyen d’en finir rapidement, avant qu’il ne cause trop de dégâts !)
Lors de notre arrivée aux ruines de Nayssan, j’avais tenté de frapper une des créatures à l’un de ses points vitaux. Malheureusement, je n’ai pas obtenu de réussite convaincante, ni la possibilité de retenter ma chance depuis. C’est le cas à présent. Approchant de ma cible sur le côté, je perds cependant du temps pour me débarrasser des créatures qui se dressent sur mon passage. Un tir de flèches m’aide à progresser, même si la créature principalement ciblée protège ses parties vitales en érigeant un squelette devant elle, puis continue son moissonnage. Je canalise mon énergie pour réduire ma présence, afin de faciliter une approche déjà aidée par le chaos ambiant. La créature possède plusieurs têtes sur son corps, trouver un point vital à atteindre va être plus compliqué que prévu. Quelle tête frapper ? Possède-t-elle un cœur unique ou plusieurs ? Je m’en remets à mon instinct du combat et décide finalement de frapper au niveau de la colonne vertébrale. Arrivant dans son angle mort sur le côté, j’étouffe mon énergie pour rendre ma présence aussi indétectable que possible et m’adapte à ses mouvements, essayant d’anticiper les suivants. Lorsque je bondis, je relâche toute cette force d’un coup. Mon corps entier réagit à cet afflux de puissance et accélère, frappant l’être avec précision et force au milieu de son dos. Du moins, assez près pour localiser le coup à cet endroit, mais passez pour l’atteindre mortellement.
Réagissant au danger que je représente, la créature m’oblige à m’éloigner d’elle en voulant m’atteindre. D’un salto arrière, j’évite un coup de taille qui balaye l’espace où je me trouvais une seconde avant. L’avantage du risque que je prends en me faisant cibler, est que les soldats ont la possibilité de refermer la brèche créée par cet ennemi. La présence des soldats elfiques près de moi m’empêche de me mouvoir avec aisance. Lorsque la créature amorce une frappe, pour me fendre de la tête aux pieds, je suis obligé de rouler sur le côté, arrivant aux pieds de la créature. Cette fois-ci, sa frappe est plus rapide et c’est de mes deux dagues que je suis obligé de parer le coup. Ployant sous la force de cette chose hideuse, je vois sa lame d’un peu trop près à mon goût. Luttant dans un combat de force, j’attends que l’effet de ma dague m’offre un avantage. Rien. Ma lame provoque une hémorragie qui s’aggrave avec le temps, mais j’en oublie que ces choses sont déjà mortes et donc ne saignent pas. L’un de mes plus gros atouts, s’avère complètement inutile en fin de compte.
Pourtant, je ne suis pas seul et pour m’aider, une volée de flèches vient atteindre l’imposant squelette et le fait reculer avec la force de tous ces impacts. Tandis que le relais est pris par les elfes blancs. Libéré de son étreinte, je recule également pour contempler cette œuvre de la nécromancie. Derrière moi, les elfes prononcent des mots que seul ma faéra comprend.
(Un Squiamois ! C’est le nom de cette créature et ils disent qu’elle a été forgée avec les ossements de plusieurs êtres ensembles.)
(Plusieurs squelettes ensembles ? Je comprends mieux pourquoi cette chose est si résistante. Criblée de flèches, elle est toujours debout. Elle a combien de têtes au juste ? Regarde-moi ce torse. Il y a plusieurs cages thoraciques entremêlées ensembles. C’est comme une armure !)
(S’il y a une armure, c’est qu’il y a quelque chose à protéger non ?)
(C’est pas bête ça, mais comment lui enlever cette protection ? A moins que…)
(Que quoi ?)
(Je préfère ne rien te dire, tu vas me prendre pour un fou !)
(Ho ! Plus que je ne le pense actuellement ?)
(Je ne me lasserais jamais de ton soutien infaillible !)
(De rien !)
Même si ma faéra tente de rester joyeuse, je sens une certaine fébrilité qu’elle cache autant que possible. Cela a déjà été le cas lors de notre première rencontre avec la créature qui est arrivée à proximité du camp kendran, ainsi que durant nos diverses rencontres avec les créatures des ruines. Ysolde n’aime pas les créatures normalement décédées, mais la vraie question, c’est de savoir qui entre ces créatures et les belettes, elle déteste le plus. Alors qu’un plan s’est forgé dans mon esprit, je rassemble mon courage pour me lancer, rangeant ma lame en main gauche. Trop solide pour eux, les soldats hinïons ne parviennent pas à vaincre cette chose, malgré les coups répétés. Je profite d’un soldat ayant le genou à terre pour m’appuyer sur lui et me propulser à droite de…
(Pour le coup c’est un ou plusieurs squelettes ?)
Je me contorsionne jusqu’à être capable d’embrasser le sol, pour éviter le balayage de la créature qui frappe largement sur son côté gauche, en vain. Je rassemble mon énergie dans ma main désormais nue et frappe la créature pour lui disloquer son genou gauche. Le coup atteint sa cible dans un bruit d’ossement particulièrement glauque. La frappe fait mal, mais pas autant que le retour de balayage qui revient comme un effet boomerang. D’une seule main, elle parvient à tirer son imposante lame sur le côté et m’offre le plaisir de goûter aux joies d’être vivant en ressentant la large plaie qu’elle me fait sur toute la partie droite de mon dos. Le coup est si fort, qu’il m’envoie valser quelques mètres plus loin, rajoutant de nombreuses coupures et hématomes en percutant les soldats spectateurs.
J’ai mal, atrocement mal même, mais je n’en ai pas fini. Plutôt que de m’équiper de mes deux dagues, je range ma lame de glace, pour que mes deux mains soient libres de mouvement, et dégaine mon grappin toujours accroché à la corde. Je pourrais soigner cette blessure, mais plus longtemps cette chose est en vie et plus de victimes elle fera. Je serre donc les dents et m’élance vers elle, croisant les doigts, les orteils et tout ce qui est possible de l’être. Courant jusqu’à elle, je saute avant qu’elle ne porte un coup de taille. Laissant tomber mon grappin au sol, en gardant cependant la prise sur la corde de ma main gauche, je pose ma main droite sur son épaule poisseuse. Je me laisse tomber le bas de mon corps sur son dos et tire sur la corde pour ficher le grappin à la base de ses imposantes cages thoraciques. Luttant contre un adversaire qu’elle ne peut atteindre, le squiamois balance ses bras en arrière. De mon côté, je tire de toute ma force sur la corde qui, je l’espère tiendra le coup. Je doute de ma réussite, juchée de la sorte sur cette horreur vivante, jusqu’à entendre les premiers craquements. Le torse de la créature a été étudié pour protéger des coups d’épée, mais pas d’un arrachage en bonne et due forme. Les côtes, qui retiennent les protections osseuses à l’intérieur du squiamois, cèdent les unes après les autres. Alors que la douleur s’accroît avec l’effort, je parviens à ouvrir le torse de la créature qui reçoit enfin, une volée de flèches fatale. Retombant avec elle au sol et poursuivant le mouvement dans un roulé-boulé, les elfes m’aident à me relever. Je me saisis de ma gourde pour me guérir cette horrible blessure qui me lance dans le dos, depuis que j’ai tiré comme un força.
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 3 (combat)
Avec la même discipline pour se mouvoir, les soldats se positionnent sans que leur chef n’ait à prononcer le moindre ordre. On n’est clairement pas au même niveau qu’une bataille rangée avec des pirates en pleine mer. Les soldats au large bouclier se placent en avant, tandis que les archers en retrait, affutent leur regard. En face, l’ennemi est déjà là. Devant les elfes blancs, se dresse une armée qui n’a qu’un seul objectif : semer la mort jusqu’aux confins du monde. Plusieurs milliers de squelettes, mais aussi des esprits, des spectres et des ombres sont discernables dans ce qui paraît être un large voile d’ombre artificiel. Il est difficile de déterminer quels types d’unités possèdent les morts-vivants, mais une chose est sûr, il faudra compter sur les cavaliers squelettes pour semer le chaos dans les rangs elfiques.
A droite, l’armée de Kendra Kâr fait face à celle d’Omyre. Des garzocks particulièrement menaçant. Après avoir vaincu l’armée des morts, il faudra orienter la suite du conflit vers ces brutes. L’idée est tout ce qu’il y a de plus effrayant et la peur m’aurait saisit si j’étais resté le même homme. La trahison que j’ai commise est toujours présente. Cependant, plutôt que de parasiter mes membres et ma volonté, ce sont mes craintes et mes doutes qui s’en voient diminuer. En moi, deux objectifs sont à atteindre. Le premier, prouver à Yliria qu’elle peut me faire confiance et que l’acte que j’ai commis n’était qu’une simple erreur. Le second, me paraît tellement plus simple. Atteindre Oranan pour la libérer de la menace qui pèse sur elle et sur celle qui habite mon cœur. Cette femme que j’ai laissée une première fois pour rejoindre Aliaénon et une seconde fois pour me rendre au Naora.
Sur le côté, deux délégations se rejoignent. Disciplinés, les soldats regardent droit vers eux, face à l’ennemi. De ma position, il m’est impossible de voir correctement ce qu’il s’y passe. Non pas que la distance, soit particulièrement importante, ma petite taille par rapport aux hinïons m’en empêche tout simplement. Malgré cela, un officier nous offre tout de même un descriptif des deux délégations. Le comte Ybelinor se tient en représentant officiel, escorté par le général Andelys et le garde royal Anton du Val. Avec une crispation non dissimulée dans la bouche, Crean Lerener pour Omyre, accompagné d’Aerq ainsi que Cromax. A ce dernier nom, une stupéfaction sème le trouble dans les rangs. Moi-même, j’ai entendu ce nom maintes fois, mais j’ignorais dans quel camp il se trouvait. Alors que les délégations finissent par se séparer, sans avoir être visiblement parvenue à un accord, les têtes se tournent vers une créature ailée et sa cavalière, venant du côté des forces d’Omyre. Une lance est projetée en direction de la délégation humaine et alors qu’un cri de souffrance retentit, je suis particulièrement déçu en comprenant qu’il ne s’agit pas là du comte. Mes yeux se portent immédiatement sur un dragon qui prend en chasse la créature ailée. Mon regard se fait de plus en plus dur à mesure que je contemple cette créature, qui ne ressemble pourtant pas à Naral Shaam. L’officier hinïon donne un ordre et tous les soldats se placent pour l’affrontement. Face à eux, la horde de morts a réagi à l’agression comme un ordre de semer le chaos. Impassibles, les soldats elfiques campent sur leurs positions, préférant laisser venir une horde sans fin.
Alors que je m’apprête à les recevoir, une seconde avant l’impact, une volée de flèches sifflent dans mon dos et passe au travers des hommes avec une précision effrayante. Les premiers rangs ennemis se font balayer par les projectiles comme s’ils n’étaient rien. Pourtant, cela ne fait que retarder l’inévitable, puisque les suivants arrivent à grandes enjambées. Goules, squelettes et autres créatures de l’ombre fondent sur les soldats qui usent de leur bouclier pour les repousser et de leur lance pour frapper. Rapidement, une nouvelle salve de projectiles fond sur les ennemis, offrant la possibilité aux hommes en première ligne d’avancer de deux pas, avant de protéger encore cette frontière perceptible entre la vie et la mort. Alors que de nouvelles créatures commencent à percer la défense en plusieurs endroits, c’est une ruée aérienne qui prend le relais. Juchés sur les griffons parcourant toute la ligne de confrontation, les archers lancent leurs traits sur les créatures des nécromants et les griffons eux-mêmes participent au carnage en attrapant grâce à leurs griffes et percutant les adversaires avec leurs serres chargées.
La formation elfique est exécutée avec une précision spectaculaire. La principale faiblesse repose sur son plus grand atout : les archers à pieds. Lorsqu’un soldat équipé d’un bouclier vient à tomber, un autre le remplace immédiatement pour combler ce manque. Cependant, si des créatures parvenaient à passer cette défense solide, les archers ne seraient plus en mesure d’être aussi efficaces, diminuant le support qu’ils offrent à leurs camarades directement sur le front. La force des morts-vivants n’est pas le nombre, mais le surnombre. En répétant inlassablement les agressions, les armées des morts finissent par percer la défense qui se doit d’intervenir avant que le chaos ne dégénère. Non loin de moi, l’ennemi fait une percée et les soldats ont beau se démener pour les tuer, leur nombre ne cesse de croître. La peur de la mort a toujours été présente. Un instinct de survie qui dictait mes moindres faits et gestes, même s’il m’arrivait par moments d’agir inconsciemment. Sauf que ce n’est plus le cas. Même si mourir est hautement probable, si personne ne fait rien, nous trépasserons tous.
(On meurt un jour, autant que ce soit avec panache !)
Les années passées sur un navire m’ont donné une certaine agilité. Aujourd’hui, même si ce n’est pas sur un ponton, je virevolte entre les soldats comme au milieu d’une tempête. Bloqué par les grands boucliers, je bondis en prenant appui sur l’épaule d’un des elfes en armure lourde, me faisant atterrir sur le crâne d’un guerrier squelette qui se brise sous mon poids. Derrière moi, les hinïons doivent se demander ce que fout un humain ici, tandis que les tas d’os ambulants n’ont certainement qu’une idée en tête : tuer. Ma première cible est à ma gauche. Un squelette, dont les mains nues d’arme et de chair, s’attaque à un elfe tombé sur le dos. Son imposante armure ne lui permet pas de se relever, ni de se défendre correctement et ce ne sont pas ses camarades, également aux prises avec d’autres adversaires qui vont l’aider. Je dégaine mes lames et, gardant ma main droite prête à me défendre de ce côté, j’enfonce l’arme de mon autre main dans le dos de la créature. Hélas, les corps décomposés de ces horreurs possèdent autant de points vitaux que de zones vides. Ma lame traverse sans peine le corps de mon adversaire, passant entre deux côtes. D’une rotation du poignet, j’empoigne mon arme pour la bloquer au travers des os et tirer le squelette pour lui faire lâcher prise. Les bras battants dans le vent, c’est ma relique de glace qui vient percuter son crâne, avant de le laisser choir au sol sans vie.
Le soldat toujours au sol n’est pas sorti d’affaire, moi non plus d’ailleurs. J’aimerais l’aider à se relever, mais trois squelettes arrivent directement à nous. Je n’ai d’autres choix que de me placer en bouclier, espérant que l’elfe ait l’occasion de se remettre sur ses pieds. Je n’ai que le temps de prendre une grande inspiration, avant de concentrer mon énergie à son paroxysme dans mes bras. Gorgeant mes membres d’une force nouvelle, je fais pleuvoir des coups avec une rapidité hors norme. Sur les quatre attaques que je suis en mesure de porter en si peu de temps, seules deux touchent. Une première atteint l’adversaire à ma gauche, mais traverse dans le vide de ses foutus os. La seconde est si forte qu’elle déséquilibre le guerrier d’os de droite, en plein plexus au niveau de sa protection et le fait choir sur le dos. La troisième manque de peu le bras armé de mon opposant directement devant moi, mais il se fait toucher par ma dernière attaque qui le plante en pleine tête, avant de pouvoir contrer.
Celui de droite profite de mon échec contre lui et de ma position précaire pour me frapper au bras. Bien que j’arrive à dévier le coup avec les brassards, la lame me laisse une belle estafilade le long du bras. Il s’en est fallu de peu, pour que je finisse avec un bras en lambeau. Alors que le guerrier squelette se relève, je pare l’épée de celui qui cherche à me blesser de nouveau et sectionne son coup rachitique de ma lame de glace. Son comparse, désormais apte à se battre à nouveau, fonce sur moi. D’un bond, je saute au-dessus de lui, lui faisant manquer son coup trop lent et m’offre l’occasion de le frapper dans le dos, avant qu’il ne se retourne complètement. Les trois squelettes viennent de trépasser pour leur seconde vie et alors que je regarde le soldat hinïon, que je viens de sauver se relever, il clame une chose dans sa langue.
"Awehï !"
"Heu...de rien !" Fais-je sans comprendre le sens de ses propos.
(Baisse-toi, idiot !)
Heureusement que ma faéra est là pour le traduire. Sans quoi, je n’aurais pas eu le réflexe de me baisser, permettant ainsi aux archers de cribler de flèches, plusieurs autres créatures qui profitaient du vacarme ambiant pour frapper dans le dos. Quelle lâcheté ! Les dernières créatures qui étaient parvenues à passer, sont désormais hors d’état de nuire et la brèche dans la défense est désormais colmatée par des soldats, avides de montrer ce qu’ils valent. J’ai enfin la possibilité de reprendre mon souffle et d’observer le champ de bataille. De ce que j’en vois, les hinïons tiennent bon. L’absence d’archer et d’unité capable de voler est un atout pour les griffons qui s’en donne à cœur joie. Pourtant, l’un d’eux se dirige plus à l’intérieur de l’armée d’Omyre. Le besoin de s’enfoncer si loin dans les lignes ennemies ne me plaît pas. En revanche, une énorme boule de feu s’écrase au sol provoquant un énorme chaos dans les rangs adverses. Une telle puissance signifie deux choses. La première, Yliria montre l’étendue de ses pouvoirs. La seconde, je suis passé près de la mort en la trahissant, même si ce n’était pas intentionnel.
Alors que je porte mon regard sur la gauche, une nouvelle créature vient briser la défense. Un squelette équipé d’une imposante épée, vient de pénétrer dans l’espace des soldats. Du haut de ses deux mètres, il balaye les elfes blancs, même avec leur bouclier. Cela engendre une brèche dans laquelle se déverse un grand nombre de créatures des ténèbres, apportant avec eux un assombrissement de la lumière. Sans attendre, je me précipite à son encontre.
(Cette chose est clairement la plus puissante créature de l’ombre que j’ai combattue.)
(Oui parce que les monstres de Herle…)
(Oui, faudra remercier Yliria pour cela. Il n’empêche que je vais devoir trouver un moyen d’en finir rapidement, avant qu’il ne cause trop de dégâts !)
Lors de notre arrivée aux ruines de Nayssan, j’avais tenté de frapper une des créatures à l’un de ses points vitaux. Malheureusement, je n’ai pas obtenu de réussite convaincante, ni la possibilité de retenter ma chance depuis. C’est le cas à présent. Approchant de ma cible sur le côté, je perds cependant du temps pour me débarrasser des créatures qui se dressent sur mon passage. Un tir de flèches m’aide à progresser, même si la créature principalement ciblée protège ses parties vitales en érigeant un squelette devant elle, puis continue son moissonnage. Je canalise mon énergie pour réduire ma présence, afin de faciliter une approche déjà aidée par le chaos ambiant. La créature possède plusieurs têtes sur son corps, trouver un point vital à atteindre va être plus compliqué que prévu. Quelle tête frapper ? Possède-t-elle un cœur unique ou plusieurs ? Je m’en remets à mon instinct du combat et décide finalement de frapper au niveau de la colonne vertébrale. Arrivant dans son angle mort sur le côté, j’étouffe mon énergie pour rendre ma présence aussi indétectable que possible et m’adapte à ses mouvements, essayant d’anticiper les suivants. Lorsque je bondis, je relâche toute cette force d’un coup. Mon corps entier réagit à cet afflux de puissance et accélère, frappant l’être avec précision et force au milieu de son dos. Du moins, assez près pour localiser le coup à cet endroit, mais passez pour l’atteindre mortellement.
Réagissant au danger que je représente, la créature m’oblige à m’éloigner d’elle en voulant m’atteindre. D’un salto arrière, j’évite un coup de taille qui balaye l’espace où je me trouvais une seconde avant. L’avantage du risque que je prends en me faisant cibler, est que les soldats ont la possibilité de refermer la brèche créée par cet ennemi. La présence des soldats elfiques près de moi m’empêche de me mouvoir avec aisance. Lorsque la créature amorce une frappe, pour me fendre de la tête aux pieds, je suis obligé de rouler sur le côté, arrivant aux pieds de la créature. Cette fois-ci, sa frappe est plus rapide et c’est de mes deux dagues que je suis obligé de parer le coup. Ployant sous la force de cette chose hideuse, je vois sa lame d’un peu trop près à mon goût. Luttant dans un combat de force, j’attends que l’effet de ma dague m’offre un avantage. Rien. Ma lame provoque une hémorragie qui s’aggrave avec le temps, mais j’en oublie que ces choses sont déjà mortes et donc ne saignent pas. L’un de mes plus gros atouts, s’avère complètement inutile en fin de compte.
Pourtant, je ne suis pas seul et pour m’aider, une volée de flèches vient atteindre l’imposant squelette et le fait reculer avec la force de tous ces impacts. Tandis que le relais est pris par les elfes blancs. Libéré de son étreinte, je recule également pour contempler cette œuvre de la nécromancie. Derrière moi, les elfes prononcent des mots que seul ma faéra comprend.
(Un Squiamois ! C’est le nom de cette créature et ils disent qu’elle a été forgée avec les ossements de plusieurs êtres ensembles.)
(Plusieurs squelettes ensembles ? Je comprends mieux pourquoi cette chose est si résistante. Criblée de flèches, elle est toujours debout. Elle a combien de têtes au juste ? Regarde-moi ce torse. Il y a plusieurs cages thoraciques entremêlées ensembles. C’est comme une armure !)
(S’il y a une armure, c’est qu’il y a quelque chose à protéger non ?)
(C’est pas bête ça, mais comment lui enlever cette protection ? A moins que…)
(Que quoi ?)
(Je préfère ne rien te dire, tu vas me prendre pour un fou !)
(Ho ! Plus que je ne le pense actuellement ?)
(Je ne me lasserais jamais de ton soutien infaillible !)
(De rien !)
Même si ma faéra tente de rester joyeuse, je sens une certaine fébrilité qu’elle cache autant que possible. Cela a déjà été le cas lors de notre première rencontre avec la créature qui est arrivée à proximité du camp kendran, ainsi que durant nos diverses rencontres avec les créatures des ruines. Ysolde n’aime pas les créatures normalement décédées, mais la vraie question, c’est de savoir qui entre ces créatures et les belettes, elle déteste le plus. Alors qu’un plan s’est forgé dans mon esprit, je rassemble mon courage pour me lancer, rangeant ma lame en main gauche. Trop solide pour eux, les soldats hinïons ne parviennent pas à vaincre cette chose, malgré les coups répétés. Je profite d’un soldat ayant le genou à terre pour m’appuyer sur lui et me propulser à droite de…
(Pour le coup c’est un ou plusieurs squelettes ?)
Je me contorsionne jusqu’à être capable d’embrasser le sol, pour éviter le balayage de la créature qui frappe largement sur son côté gauche, en vain. Je rassemble mon énergie dans ma main désormais nue et frappe la créature pour lui disloquer son genou gauche. Le coup atteint sa cible dans un bruit d’ossement particulièrement glauque. La frappe fait mal, mais pas autant que le retour de balayage qui revient comme un effet boomerang. D’une seule main, elle parvient à tirer son imposante lame sur le côté et m’offre le plaisir de goûter aux joies d’être vivant en ressentant la large plaie qu’elle me fait sur toute la partie droite de mon dos. Le coup est si fort, qu’il m’envoie valser quelques mètres plus loin, rajoutant de nombreuses coupures et hématomes en percutant les soldats spectateurs.
J’ai mal, atrocement mal même, mais je n’en ai pas fini. Plutôt que de m’équiper de mes deux dagues, je range ma lame de glace, pour que mes deux mains soient libres de mouvement, et dégaine mon grappin toujours accroché à la corde. Je pourrais soigner cette blessure, mais plus longtemps cette chose est en vie et plus de victimes elle fera. Je serre donc les dents et m’élance vers elle, croisant les doigts, les orteils et tout ce qui est possible de l’être. Courant jusqu’à elle, je saute avant qu’elle ne porte un coup de taille. Laissant tomber mon grappin au sol, en gardant cependant la prise sur la corde de ma main gauche, je pose ma main droite sur son épaule poisseuse. Je me laisse tomber le bas de mon corps sur son dos et tire sur la corde pour ficher le grappin à la base de ses imposantes cages thoraciques. Luttant contre un adversaire qu’elle ne peut atteindre, le squiamois balance ses bras en arrière. De mon côté, je tire de toute ma force sur la corde qui, je l’espère tiendra le coup. Je doute de ma réussite, juchée de la sorte sur cette horreur vivante, jusqu’à entendre les premiers craquements. Le torse de la créature a été étudié pour protéger des coups d’épée, mais pas d’un arrachage en bonne et due forme. Les côtes, qui retiennent les protections osseuses à l’intérieur du squiamois, cèdent les unes après les autres. Alors que la douleur s’accroît avec l’effort, je parviens à ouvrir le torse de la créature qui reçoit enfin, une volée de flèches fatale. Retombant avec elle au sol et poursuivant le mouvement dans un roulé-boulé, les elfes m’aident à me relever. Je me saisis de ma gourde pour me guérir cette horrible blessure qui me lance dans le dos, depuis que j’ai tiré comme un força.
Les cents lames : rang 3 / 6 énergie
Bloque genoux : rang 3 / 6 énergie
Suite de l’apprentissage de "Lame furtive" (seconde partie si je ne me trompe)
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 3 (combat)
- Yliria
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Re: Plaines de Kôchii
<< Précédemment
(Je pense toujours que c’est une mauvaise idée. Probablement la pire que t’ai jamais eu.)
Je ne répondis pas, trop occupée à marcher le plus discrètement possible. Lorsque nous avancions avec l’armée Hinionne, j’avais remarqué que mon masque luisait faiblement au contact du soleil, chose que n’était jamais arrivé auparavant. Tout devenait tellement étrange ces derniers temps que je pris le temps de l’examiner, découvrant des propriétés insoupçonnées à ce qui était jusqu’alors qu’un simple masque en bois, joliment décoré certes, mais exempt de toute magie. Une fois les armées en train de l’aligner, j’avais eu cette idée, en avait fait part au deux autres et avait mis mon plan à exécution. Faëlis m’avait enjoint à ne pas trop m’éloigner pour m’aider, mais difficile pour moi d’évaluer les distances. Je découvrais que je pouvais marcher en étant presque indiscernable à l’œil nu, ça accaparait une bonne part de mes pensées. Aussi, lorsque les armées se mirent en place, j’avançais.
Le champ de bataille était immense et bruyant. On aurait dit que toutes les pires horreurs avaient décidé de se rassembler sur cette plaine pour nous empêcher d’apporter notre aide à la ville d’Oranan dont les murailles tranchaient le paysage, plus au nord. Une armée de morts faisaient face à celle des elfes et une obscurité semblait planer entre le ciel et la terre, comme un brouillard d’énergie sombre et des centaines de spectres et autre morts éthérées emplissaient el ciel. J’eus un frisson en me remémorant la banshee. Je savais que je pouvais en tuer, mais là il y en avait beaucoup. Des morts par milliers. Squelettes, cavalier défunt et abominations dont les noms m’échappaient complètement se pressaient les uns contre les autres en une horde grouillante. Ils étaient nombreux, très nombreux. Raison de plus pour agir au plus vite.
Je surveillai les mouvements de l’Est. Les plus grosses armées de Kendra-Kâr et d’Omyre se faisaient face et leurs responsables avançaient pour discuter au centre de la plaine. Quoiqu’ils puissent dire, je doutais que quiconque recule à présent. Il y avait trop en jeu. J’apercevais d’immense créatures monstrueuses d’un côté et de grand golem de métal de l’autre, au milieu de millier d’hommes et de garzoks prêts à s’entretuer à cause des lubies d’une folle furieuse qui justifiait des atrocités par le salut des opprimés. Si vraiment elle voulait sauver les opprimés, il n’y aurait pas d’esclavage chez ses suivants. Ce n’était que de la poudre aux yeux pour ameuter les foules crédules. Tout cela allait finir dans un bain de sang et d’horreur et j’allais participer à tout ça. Plusieurs fois j’aurai pu faire demi-tour, mais il était trop tard maintenant et puis j’avais bien l’intention de montrer à ces pédants que me foutre en rogne ce n’était décidément pas une bonne idée.
- Merde…
Perdue dans mes pensées je n’avais pas été suffisamment prudente et mon pied avait glissé du sentier plat pour tomber dans les rizières transformées en terrain boueux. I y eut un bruit d’éclaboussure et plusieurs morts tournèrent la tête dans ma direction. Je me figeai avant d’entendre les premiers cris. Je tournai la tête pour apercevoir la Wyverne remonter après ce qui semblait avoir été une attaque, suivit par… un dragon ? Il sortait d’où celui-là ? Jurant, je sortis mon pied de la rizière avec un bruit de succion pour voir les armées commencer à charger. J’étais assez bien placée, pas la peine de prendre davantage de risque à ce niveau. J’inspirai, puis fonçai. Je compris aussitôt que je n’étais plus du tout difficile à repérer, mais ça n’avait pas d’importance.
Je concentrai mes fluides en fonçant vers les cavaliers qui commençaient à charger vers le flanc de l’armée elfe. Le ciel s’ouvrit et une immense boule de feu alla s’écraser sur les premiers rangs des cavaliers, projetant flammes et débris incandescents en tous sens, créant une vapeur au contact de l’eau boueuse des rizières. Il n’y eut pas de cris parmi les morts-vivants, mais je sentis fort bien que j’eusse attiré l’attention. Difficile d’ignorer un sort de cette ampleur. Je n’eus pas à avancer beaucoup pour me retrouver nez à nez avec les premiers squelettes. Je fis voler la tête du premier en lui enfonçant mon bouclier sous le menton, fracassant l’os et continuant à courir sans attendre que le corps de n’affaisse derrière moi. Un cavalier me passa devant, traversant la vapeur que ma comète avait créé en percutant l’eau pour continuer sa course effrénée. Le brouillard sombre qui planait rendait tout plus abjecte. Quelques flèches sifflèrent non loin, des cris retentirent alors que les bruits de la bataille s’intensifiaient. Je me remis à courir.
(Yliria, ta droite !)
Je roulai sur le côté, évitant la charge d’un cavalier qui amorça un demi-tour. Je balayai la zone du regard, en repérai deux autres non loin qui se rapprochaient. Je ne réfléchis pas longtemps et fonçai sur le plus proche qui avait dû ralentir pour tourner. J’évitai sa lance en glissant sur le sol, frappant la jambe de son cheval. L’os se brisa et le cheval, déséquilibrer, chuta, désarçonnant son cavalier squelettique. Je sautai sur ce dernier et frappai son crâne de mon bouclier jusqu’à ce que l’os soit réduit en miette et qu’il fût immobile. Les deux autres fonçaient toujours vers moi et na ralentir pas pour éviter le canasson écroulé. Le premier sauta par-dessus et j’eus juste le temps de faire un pas de côté. La lame de son épée crissa sur mes épaules, mais ne perça pas le xiulh. Puis une douleur fulgurante me vrilla l’esprit et je me sentis partir en arrière. Pour m’écrouler sur le sol, sentant mes cheveux s’étaler dans l’eau boueuse derrière moi. A moitié sonnée, je grognai. Un squelette n’était plus vraiment un défi, mais leurs canassons les rendaient sacrément dangereux ces satanés tas d’os.
- Ssussun, un coup de main !
Je n’avais pas vraiment d’idée sur les capacités de mon élémentaire, aussi j’étais un peu curieuse de le voir en action. Mais lorsqu’il apparut soudainement et qu’un trait de lumière pure fusa de sa bouche pour aller percuter et réduire en miette la tête d’un cavalier et de sa monture, je restai bouche bée une seconde. Je me repris seulement et après un murmure, une douce lumière m’envahit et mon épaule cessa de me faire souffrir. Je ramassai la lance d’un cavalier, bien décidée à les accueillir avec autre chose que ma rapière. La lance était lourde, mais cela ferait l’affaire. Deux cavaliers avaient fait demi-tour, probablement ceux qui m’avait croisé juste avant et je n’eus pas beaucoup de temps pour décider quoi faire. Je me décalai sur la gauche et balayai l’air en diagonale sur le passage du cavalier de gauche. La hampe le percuta brutalement et le choc me fit lâcher la lance alors que le squelette partait en arrière. Sa cage thoracique était enfoncée mais ça ne l’empêcha nullement de se relever. La joie de combattre des morts vivants. Je me ruai sur lui, déviant son coup de cimeterre avec mon bocle avant qu’un cri d’Alyah ne me fasse me jeter sur le côté. L’autre cavalier percuta son compère, le réduisant en miette avant de reprendre sa course.
- Ils sont trop rapides, je vais jamais m’en sortir comme ça… Ssussun, attaque les montures des cavaliers squelettiques. On va rééquilibrer un peu la balance.
Et cela ne tarda pas. Un flash de lumière abatit une monture, jetant son cavalier au sol, le faisant presque disparaître dans l’eau boueuse. N’importe quel être vivant serait légèrement sonné, mais le squelette se releva aussitôt pour avancer vers moi. Ssussun s’éloigna pour attaquer un autre cavalier tandis que je me ruai sur celui devenu simple piéton. Son fléau d’arme percuta mon bouclier si fort que j’en ressentit les vibrations jusqu’à mon épaule. Du coin de l’œil je vis un cavalier et deux autres fantassins arriver vers moi, trop proche pour que j’ai le temps de les éviter. Je me baissai pour éviter un coup de fléau et donnai un coup de bouclier dans le bras armé du squelette avant de fracasser son crâne entre la poignée de ma rapière et mon bouclier. Stellarhyss était fiable, mais contre des sacs d’os, elle était sacrément moins efficace que d’ordinaire. Un flash aveuglant de Ssussun détoura l’attaque du cavalier en aveuglant sa monture, mais les deux fantassins furent vite sur moi.
Si le premier était un simple squelette tout ce qu’il y avait de plus basique, le second était clairement autre chose. Plusieurs têtes ornaient son cou et son torse et deux bras tenaient une épée tandis que son troisième bras tenait un écu, certes rouillé, mais tout de même ! Les nécromanciens inventaient décidément trop de saletés à mon goût. Il se rua avec une vitesse qu’un squelette normal n’aurait pu atteindre. Je déviai de justesse sa grande épée de mon bouclier et reculai, cherchant un endroit plus stable que l’espèce de boue dans laquelle je pataugeai, sans qu’il m’en laisse le temps. Il arma ses deux bras au-dessus de sa tête et frappa violemment. Je bloquai à l’aide de ma rapière et de mon bouclier, mais le choc fut si brutal que mes jambes cédèrent sous moi. Je me retrouvai à genoux au milieu d’un tas de boue avec le squelette qui forçait comme s’il essayait de passer à travers Solarhyss. Me sentant capable de le retenir un peu, j’inspirai et une aura de flamme dorées m’entoura, sans que cela ne sembla l’inquiéter outre mesure. Je bandai mes muscles et me jetai en arrière. Sa lame m’entailla le cuir chevelu près de la tempe, mais c’était superficiel. Je parvins à me dégager et me redresser avant qu’il n’attaque à nouveau.
Dans les conditions actuelles, impossible d’être aussi rapide que d’ordinaire, mais je ne pouvais pas encaisser un coup de cette épée, j’allais y rester. J’évitai un coup en me contorsionnant vers l’arrière, manquant de perdre l’équilibre pour réussir in extremis à reculer. Cette saleté était définitivement plus coriace que les squelettes habituels. Je continuai à reculer jusqu’à atteindre un bord plus ferme et sec sur lequel je grimpai précipitamment. Le squelette me suivit avec un bond impressionnant, mais je pouvais manœuvre maintenant. Il frappa et je me glissai sur son flanc en passant sous sa lame pour frapper. Son bouclier rencontra ma lame, mais je parvins à lui démettre l’épaule avec mon bocle. Soin bouclier tomba au sol, mais au lieu de reculer, il se rua sur moi et me percuta brutalement. Je sentis le sol glisser sous mes pieds et chutai dans l’eau bouseuse, le squelette me suivant. Je crus étouffer avant de parvenir à émerger, juste pour voir le squelette frapper. Je roulai de justesse avant que la lame ne perce le sol à l’endroit où j’étais.
Un bruit derrière moi me fit brièvement tourner la tête. D’autres squelettes se rameutaient. Le trois Bras revint à la charge, m’obligeant à me concentrer sur lui. Je parai, évitai son épaisse lame. Sur un coup particulièrement fort, je parvins à leurrer le mort qui enfonça s lame dans le sol. Alors qu’il essayait de retirer, je frappai un de ses poignets. Il lâcha l’arme et je pensais avoir gagner. Au lieu de quoi il se jeta sur moi, me ceintura pour me plaquer une nouvelle fois. Je tombai à nouveau dans l’eau maronnasse qui emplit mes narines, me faisant crachoter avant que le squelette ne se mette à frapper ma poitrine d’une main et à enserrer mon cou des autres. Dans la chute, j’avais lâcher mon arme et la cherchai à tâtons, sans résultat. Je commençai à étouffer et à me noyer alors que ma poitrine agressée demandait grâce. Je tentai de lancer un sort mais un coup me fit perdre ma concentration. J’entendais Alyah me hurler que d’autres arrivaient, que je devais sortir de là. Merde, j’avais du mal à réfléchir. Je parvins à reprendre une seconde de lucidité après un coup et cela suffit. Ma tête me faisait mal, je ne voyais que le marrone t la silhouette du squelette avant qu’une intense lumière dorée ne remplace tout. Soudainement, il fit chaud, très chaud et les mains du squelette me lâchèrent. L’eau autour de moi était brulante et j’en sortis en criant de douleur alors que je pouvais enfin respirer. Je crachotai et toussai en regardant autour de moi. Le squelette à trois bras était toujours là, mais deux de ses bras avaient disparus.
Haletante, je serrai la hanse de mon bocle et enfonçait ce dernier dans le crâne du squelette jusqu’à ce qu’il n’en reste rien de plus qu’un mas d’os duquel mon bouclier resta coincé. Je haletai, regardant autour de moi en retirant mon masque pour enlever la boue de mon visage. Il y avait des flammes ça et là, des os partout, de la vapeur s’étiolait doucement alors que la brume noire semblait ne pas bouger. J’entendis une voix et dressai l’oreille avant de voir un projectile lumineux filer derrière moi. Je me retournai et vis un cheval s’écraser sur le sol, la tête percée d’une flèche. Son cavalier s’étala sur le sol, les jambes brisés. Je jetai un œil au tireur et reconnus Faëlis qui s’avançait. Je levai mon pouce dans direction pour lui montrer que tout allait bien. J’avais el corps en compote, la gorge qui me brûlait et ma poitrine me faisait atrocement souffrir au point de rendre ma respiration sifflante.
- Ssussun…
Après quelques dizaines de seconde à le chercher des yeux, je le vis revenir vers moi et lui demandai de traiter mes blessures. Je n’avais qu’une plaie ouverte qui saignait vraiment sans me faire souffrir. Une douleur me perça la poitrine avant qu’elle ne se calme. Mon souffle redevint régulier et je pus réfléchir correctement à nouveau. Je me relevai pour voir le cavalier sans jambes ramper vers moi. Je pris le temps de récupérer ma rapière tombée non loin avant d’écraser la tête du squelette avec mon talon. Je commençai à en avoir marre de ces saloperies. Et où Ssusun était-il quand je me battais contre cette saleté ? Et comment ma comète m’avait laissée indemne.
(Alors tu as dit à Ssussun d’attaquer les chevaux, c’est ce qu’il a fait.)
(Ah… d’accord donc si je ne lui dis pas de faire autre chose il continue… eh beh… et la comète ?)
(Et bien ça je ne l’explique pas vraiment. Tu es complètement indemne alors que ça a presque massacré tous les squelettes des alentours. Soit, ils sont très fragiles, mais peu probable, soit tu as développé une résistance à ta propre magie. Ce qui est aberrant, en soi, mais pas impossible, tu ne cesses plus de me surprendre ces derniers temps.)
(Merveilleux… je verrai ça plus tard. Pour l’heure…)
Je me tournai vers Faëlis.
- Merci pour le coup de main. Qu’est-ce que vous faites là ?
-Je suis un protecteur. Je protège.
Je le fixai un instant et poussai mon masque de mon visage pour lui offrir un sourire. Il semblait prêt à en découdre, vu sa posture, mais la charge de la cavalerie était passé. Le combat était mené contre la ligne des piquiers à présent. J’inspirai et remis mon masque. C’était loin d’être fini.
[XP : 0,5 (témoin du combat) + 3 (combat)]
Face aux morts
(Je pense toujours que c’est une mauvaise idée. Probablement la pire que t’ai jamais eu.)
Je ne répondis pas, trop occupée à marcher le plus discrètement possible. Lorsque nous avancions avec l’armée Hinionne, j’avais remarqué que mon masque luisait faiblement au contact du soleil, chose que n’était jamais arrivé auparavant. Tout devenait tellement étrange ces derniers temps que je pris le temps de l’examiner, découvrant des propriétés insoupçonnées à ce qui était jusqu’alors qu’un simple masque en bois, joliment décoré certes, mais exempt de toute magie. Une fois les armées en train de l’aligner, j’avais eu cette idée, en avait fait part au deux autres et avait mis mon plan à exécution. Faëlis m’avait enjoint à ne pas trop m’éloigner pour m’aider, mais difficile pour moi d’évaluer les distances. Je découvrais que je pouvais marcher en étant presque indiscernable à l’œil nu, ça accaparait une bonne part de mes pensées. Aussi, lorsque les armées se mirent en place, j’avançais.
Le champ de bataille était immense et bruyant. On aurait dit que toutes les pires horreurs avaient décidé de se rassembler sur cette plaine pour nous empêcher d’apporter notre aide à la ville d’Oranan dont les murailles tranchaient le paysage, plus au nord. Une armée de morts faisaient face à celle des elfes et une obscurité semblait planer entre le ciel et la terre, comme un brouillard d’énergie sombre et des centaines de spectres et autre morts éthérées emplissaient el ciel. J’eus un frisson en me remémorant la banshee. Je savais que je pouvais en tuer, mais là il y en avait beaucoup. Des morts par milliers. Squelettes, cavalier défunt et abominations dont les noms m’échappaient complètement se pressaient les uns contre les autres en une horde grouillante. Ils étaient nombreux, très nombreux. Raison de plus pour agir au plus vite.
Je surveillai les mouvements de l’Est. Les plus grosses armées de Kendra-Kâr et d’Omyre se faisaient face et leurs responsables avançaient pour discuter au centre de la plaine. Quoiqu’ils puissent dire, je doutais que quiconque recule à présent. Il y avait trop en jeu. J’apercevais d’immense créatures monstrueuses d’un côté et de grand golem de métal de l’autre, au milieu de millier d’hommes et de garzoks prêts à s’entretuer à cause des lubies d’une folle furieuse qui justifiait des atrocités par le salut des opprimés. Si vraiment elle voulait sauver les opprimés, il n’y aurait pas d’esclavage chez ses suivants. Ce n’était que de la poudre aux yeux pour ameuter les foules crédules. Tout cela allait finir dans un bain de sang et d’horreur et j’allais participer à tout ça. Plusieurs fois j’aurai pu faire demi-tour, mais il était trop tard maintenant et puis j’avais bien l’intention de montrer à ces pédants que me foutre en rogne ce n’était décidément pas une bonne idée.
- Merde…
Perdue dans mes pensées je n’avais pas été suffisamment prudente et mon pied avait glissé du sentier plat pour tomber dans les rizières transformées en terrain boueux. I y eut un bruit d’éclaboussure et plusieurs morts tournèrent la tête dans ma direction. Je me figeai avant d’entendre les premiers cris. Je tournai la tête pour apercevoir la Wyverne remonter après ce qui semblait avoir été une attaque, suivit par… un dragon ? Il sortait d’où celui-là ? Jurant, je sortis mon pied de la rizière avec un bruit de succion pour voir les armées commencer à charger. J’étais assez bien placée, pas la peine de prendre davantage de risque à ce niveau. J’inspirai, puis fonçai. Je compris aussitôt que je n’étais plus du tout difficile à repérer, mais ça n’avait pas d’importance.
Je concentrai mes fluides en fonçant vers les cavaliers qui commençaient à charger vers le flanc de l’armée elfe. Le ciel s’ouvrit et une immense boule de feu alla s’écraser sur les premiers rangs des cavaliers, projetant flammes et débris incandescents en tous sens, créant une vapeur au contact de l’eau boueuse des rizières. Il n’y eut pas de cris parmi les morts-vivants, mais je sentis fort bien que j’eusse attiré l’attention. Difficile d’ignorer un sort de cette ampleur. Je n’eus pas à avancer beaucoup pour me retrouver nez à nez avec les premiers squelettes. Je fis voler la tête du premier en lui enfonçant mon bouclier sous le menton, fracassant l’os et continuant à courir sans attendre que le corps de n’affaisse derrière moi. Un cavalier me passa devant, traversant la vapeur que ma comète avait créé en percutant l’eau pour continuer sa course effrénée. Le brouillard sombre qui planait rendait tout plus abjecte. Quelques flèches sifflèrent non loin, des cris retentirent alors que les bruits de la bataille s’intensifiaient. Je me remis à courir.
(Yliria, ta droite !)
Je roulai sur le côté, évitant la charge d’un cavalier qui amorça un demi-tour. Je balayai la zone du regard, en repérai deux autres non loin qui se rapprochaient. Je ne réfléchis pas longtemps et fonçai sur le plus proche qui avait dû ralentir pour tourner. J’évitai sa lance en glissant sur le sol, frappant la jambe de son cheval. L’os se brisa et le cheval, déséquilibrer, chuta, désarçonnant son cavalier squelettique. Je sautai sur ce dernier et frappai son crâne de mon bouclier jusqu’à ce que l’os soit réduit en miette et qu’il fût immobile. Les deux autres fonçaient toujours vers moi et na ralentir pas pour éviter le canasson écroulé. Le premier sauta par-dessus et j’eus juste le temps de faire un pas de côté. La lame de son épée crissa sur mes épaules, mais ne perça pas le xiulh. Puis une douleur fulgurante me vrilla l’esprit et je me sentis partir en arrière. Pour m’écrouler sur le sol, sentant mes cheveux s’étaler dans l’eau boueuse derrière moi. A moitié sonnée, je grognai. Un squelette n’était plus vraiment un défi, mais leurs canassons les rendaient sacrément dangereux ces satanés tas d’os.
- Ssussun, un coup de main !
Je n’avais pas vraiment d’idée sur les capacités de mon élémentaire, aussi j’étais un peu curieuse de le voir en action. Mais lorsqu’il apparut soudainement et qu’un trait de lumière pure fusa de sa bouche pour aller percuter et réduire en miette la tête d’un cavalier et de sa monture, je restai bouche bée une seconde. Je me repris seulement et après un murmure, une douce lumière m’envahit et mon épaule cessa de me faire souffrir. Je ramassai la lance d’un cavalier, bien décidée à les accueillir avec autre chose que ma rapière. La lance était lourde, mais cela ferait l’affaire. Deux cavaliers avaient fait demi-tour, probablement ceux qui m’avait croisé juste avant et je n’eus pas beaucoup de temps pour décider quoi faire. Je me décalai sur la gauche et balayai l’air en diagonale sur le passage du cavalier de gauche. La hampe le percuta brutalement et le choc me fit lâcher la lance alors que le squelette partait en arrière. Sa cage thoracique était enfoncée mais ça ne l’empêcha nullement de se relever. La joie de combattre des morts vivants. Je me ruai sur lui, déviant son coup de cimeterre avec mon bocle avant qu’un cri d’Alyah ne me fasse me jeter sur le côté. L’autre cavalier percuta son compère, le réduisant en miette avant de reprendre sa course.
- Ils sont trop rapides, je vais jamais m’en sortir comme ça… Ssussun, attaque les montures des cavaliers squelettiques. On va rééquilibrer un peu la balance.
Et cela ne tarda pas. Un flash de lumière abatit une monture, jetant son cavalier au sol, le faisant presque disparaître dans l’eau boueuse. N’importe quel être vivant serait légèrement sonné, mais le squelette se releva aussitôt pour avancer vers moi. Ssussun s’éloigna pour attaquer un autre cavalier tandis que je me ruai sur celui devenu simple piéton. Son fléau d’arme percuta mon bouclier si fort que j’en ressentit les vibrations jusqu’à mon épaule. Du coin de l’œil je vis un cavalier et deux autres fantassins arriver vers moi, trop proche pour que j’ai le temps de les éviter. Je me baissai pour éviter un coup de fléau et donnai un coup de bouclier dans le bras armé du squelette avant de fracasser son crâne entre la poignée de ma rapière et mon bouclier. Stellarhyss était fiable, mais contre des sacs d’os, elle était sacrément moins efficace que d’ordinaire. Un flash aveuglant de Ssussun détoura l’attaque du cavalier en aveuglant sa monture, mais les deux fantassins furent vite sur moi.
Si le premier était un simple squelette tout ce qu’il y avait de plus basique, le second était clairement autre chose. Plusieurs têtes ornaient son cou et son torse et deux bras tenaient une épée tandis que son troisième bras tenait un écu, certes rouillé, mais tout de même ! Les nécromanciens inventaient décidément trop de saletés à mon goût. Il se rua avec une vitesse qu’un squelette normal n’aurait pu atteindre. Je déviai de justesse sa grande épée de mon bouclier et reculai, cherchant un endroit plus stable que l’espèce de boue dans laquelle je pataugeai, sans qu’il m’en laisse le temps. Il arma ses deux bras au-dessus de sa tête et frappa violemment. Je bloquai à l’aide de ma rapière et de mon bouclier, mais le choc fut si brutal que mes jambes cédèrent sous moi. Je me retrouvai à genoux au milieu d’un tas de boue avec le squelette qui forçait comme s’il essayait de passer à travers Solarhyss. Me sentant capable de le retenir un peu, j’inspirai et une aura de flamme dorées m’entoura, sans que cela ne sembla l’inquiéter outre mesure. Je bandai mes muscles et me jetai en arrière. Sa lame m’entailla le cuir chevelu près de la tempe, mais c’était superficiel. Je parvins à me dégager et me redresser avant qu’il n’attaque à nouveau.
Dans les conditions actuelles, impossible d’être aussi rapide que d’ordinaire, mais je ne pouvais pas encaisser un coup de cette épée, j’allais y rester. J’évitai un coup en me contorsionnant vers l’arrière, manquant de perdre l’équilibre pour réussir in extremis à reculer. Cette saleté était définitivement plus coriace que les squelettes habituels. Je continuai à reculer jusqu’à atteindre un bord plus ferme et sec sur lequel je grimpai précipitamment. Le squelette me suivit avec un bond impressionnant, mais je pouvais manœuvre maintenant. Il frappa et je me glissai sur son flanc en passant sous sa lame pour frapper. Son bouclier rencontra ma lame, mais je parvins à lui démettre l’épaule avec mon bocle. Soin bouclier tomba au sol, mais au lieu de reculer, il se rua sur moi et me percuta brutalement. Je sentis le sol glisser sous mes pieds et chutai dans l’eau bouseuse, le squelette me suivant. Je crus étouffer avant de parvenir à émerger, juste pour voir le squelette frapper. Je roulai de justesse avant que la lame ne perce le sol à l’endroit où j’étais.
Un bruit derrière moi me fit brièvement tourner la tête. D’autres squelettes se rameutaient. Le trois Bras revint à la charge, m’obligeant à me concentrer sur lui. Je parai, évitai son épaisse lame. Sur un coup particulièrement fort, je parvins à leurrer le mort qui enfonça s lame dans le sol. Alors qu’il essayait de retirer, je frappai un de ses poignets. Il lâcha l’arme et je pensais avoir gagner. Au lieu de quoi il se jeta sur moi, me ceintura pour me plaquer une nouvelle fois. Je tombai à nouveau dans l’eau maronnasse qui emplit mes narines, me faisant crachoter avant que le squelette ne se mette à frapper ma poitrine d’une main et à enserrer mon cou des autres. Dans la chute, j’avais lâcher mon arme et la cherchai à tâtons, sans résultat. Je commençai à étouffer et à me noyer alors que ma poitrine agressée demandait grâce. Je tentai de lancer un sort mais un coup me fit perdre ma concentration. J’entendais Alyah me hurler que d’autres arrivaient, que je devais sortir de là. Merde, j’avais du mal à réfléchir. Je parvins à reprendre une seconde de lucidité après un coup et cela suffit. Ma tête me faisait mal, je ne voyais que le marrone t la silhouette du squelette avant qu’une intense lumière dorée ne remplace tout. Soudainement, il fit chaud, très chaud et les mains du squelette me lâchèrent. L’eau autour de moi était brulante et j’en sortis en criant de douleur alors que je pouvais enfin respirer. Je crachotai et toussai en regardant autour de moi. Le squelette à trois bras était toujours là, mais deux de ses bras avaient disparus.
Haletante, je serrai la hanse de mon bocle et enfonçait ce dernier dans le crâne du squelette jusqu’à ce qu’il n’en reste rien de plus qu’un mas d’os duquel mon bouclier resta coincé. Je haletai, regardant autour de moi en retirant mon masque pour enlever la boue de mon visage. Il y avait des flammes ça et là, des os partout, de la vapeur s’étiolait doucement alors que la brume noire semblait ne pas bouger. J’entendis une voix et dressai l’oreille avant de voir un projectile lumineux filer derrière moi. Je me retournai et vis un cheval s’écraser sur le sol, la tête percée d’une flèche. Son cavalier s’étala sur le sol, les jambes brisés. Je jetai un œil au tireur et reconnus Faëlis qui s’avançait. Je levai mon pouce dans direction pour lui montrer que tout allait bien. J’avais el corps en compote, la gorge qui me brûlait et ma poitrine me faisait atrocement souffrir au point de rendre ma respiration sifflante.
- Ssussun…
Après quelques dizaines de seconde à le chercher des yeux, je le vis revenir vers moi et lui demandai de traiter mes blessures. Je n’avais qu’une plaie ouverte qui saignait vraiment sans me faire souffrir. Une douleur me perça la poitrine avant qu’elle ne se calme. Mon souffle redevint régulier et je pus réfléchir correctement à nouveau. Je me relevai pour voir le cavalier sans jambes ramper vers moi. Je pris le temps de récupérer ma rapière tombée non loin avant d’écraser la tête du squelette avec mon talon. Je commençai à en avoir marre de ces saloperies. Et où Ssusun était-il quand je me battais contre cette saleté ? Et comment ma comète m’avait laissée indemne.
(Alors tu as dit à Ssussun d’attaquer les chevaux, c’est ce qu’il a fait.)
(Ah… d’accord donc si je ne lui dis pas de faire autre chose il continue… eh beh… et la comète ?)
(Et bien ça je ne l’explique pas vraiment. Tu es complètement indemne alors que ça a presque massacré tous les squelettes des alentours. Soit, ils sont très fragiles, mais peu probable, soit tu as développé une résistance à ta propre magie. Ce qui est aberrant, en soi, mais pas impossible, tu ne cesses plus de me surprendre ces derniers temps.)
(Merveilleux… je verrai ça plus tard. Pour l’heure…)
Je me tournai vers Faëlis.
- Merci pour le coup de main. Qu’est-ce que vous faites là ?
-Je suis un protecteur. Je protège.
Je le fixai un instant et poussai mon masque de mon visage pour lui offrir un sourire. Il semblait prêt à en découdre, vu sa posture, mais la charge de la cavalerie était passé. Le combat était mené contre la ligne des piquiers à présent. J’inspirai et remis mon masque. C’était loin d’être fini.
[XP : 0,5 (témoin du combat) + 3 (combat)]
- Faëlis
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- Enregistré le : ven. 4 janv. 2019 17:20
Re: Plaines de Kôchii
En face d'eux, se dressait une armée morbide, environnée de ténèbres. Alors que le reste du champ de bataille, pour sinistre soit-il, n'en restait pas moins baigné de soleil, ici, les ténèbres emplissaient le ciel. Des formes sinistres, à peine visibles, se mouvaient dans ces ombres... La rumeur se répandit dans l'armée, teintée d'une pointe de terreur : ils étaient faces aux nécromanciens d'Oaxaca. Les elfes blancs faces aux horreurs de la nuit... un tableau parfait.
Alors, les troupes se mirent en formation et commencèrent à avancer. Les ombres s'assemblaient et les archers saisirent leurs flèches. Faëlis, parmi eux, reçu une série de flèches simples qu'il accepta avec plaisir... Mais ses premiers traits ne furent pas de bois. Il lâcha plusieurs flèches de lumières pour éclairer le terrain, essayant de repousser un peu les ténèbres, en criant aux archers :
« Visez la tête ! Brisez les os ! »
Au moins, grâce à cette pointe d'éclairage, c'était là une mission un peu plus facile... un peu. Les premières volée partirent, et il s'y joignit sans hésiter. Il décocha trait sur trait, prenant néanmoins le temps de viser comme il l'avait lui-même recommandé. Même à cette distance, il restait un tireur précis, et plusieurs squelettes tombèrent sous ses coups. Des attaques bien insuffisantes cependant, noyées dans la pluie de flèches. Faëlis décida donc de se rapprocher de la ligne de front.
Les fantassins avaient déjà engagé le combat, les ténèbres s'étaient abattu sur eux, oppressantes, accompagnées d'un fracas d'os et de métal. L'aventurier s'approcha des premières lignes et, voyant des soldats céder sous la pression et la ligne fléchir, il fit s'embraser son muutos de lumière à pleine puissance ! Les ténèbres reculèrent alentour alors qu'il criait :
« Hardis, guerriers de la lumière ! Ne craignez aucunes ténèbres ! Au plus noir de la nuit, nos âmes brilleront plus que le soleil ! Devant l'ombre de la mort, notre courage brûlera d'une flamme qui inspirera le monde ! Une flamme qui crie que face à l'horreur, il y aura toujours des héros pour se lever et combattre ! Et lorsque les siècles passeront et que les os de nos ennemis auront pourri au fin fond du marais, la légende de notre bravoure continuera à éclairer le monde comme un phare d'abnégation et de vertu ! »
Alors, il tira son sabre et se rua en avant. D'un coup dont la férocité compensait le manque de précision, il décolla un squelette avant de se ruer sur le suivant. Il croisa le fer une fois, deux fois, un coup de pied dans le tibia... et un crâne fendu ! Les soldats, reprenant courage, se lancèrent à l'assaut pour colmater la brèche.
Entre-temps, Faëlis vit un officier qui reculait, blessé au flanc, demandant un médecin. Le jeune homme se précipita aussitôt sur lui pour lui offrir un souffle de Gaïa suffisant pour réduire la blessure, à défaut de la faire disparaître. L'homme lui sourit avec un signe de remerciement, avant de repartir aussitôt au combat. Ainsi, finalement, la brèche fut comblée et le premier assaut des mort-vivants repoussé.
C'est alors qu'il vit au loin une puissante lumière, ainsi que des explosions. La cavalerie squelette semblait en difficulté, et il devinait qu'Yliria devait être responsable de ce chaos ! Il commença à se déporter sur le côté pour pouvoir la rejoindre facilement. D'autant qu'il voyait la cavalerie se mettre en mouvement.
Agilement, il parcourut les flaques du marais en direction de la zone de combat. Des flammes dansaient au-dessus de l'eau, des squelettes éparpillés gisaient un peu partout... Yliria se tenait là, flamboyante et magnifique, au milieu des ennemis dévastés, retirant son bouclier d'une sorte de squelette-hybride. Mais alors qu'elle faisait ça, un cavalier squelette se ruait derrière elle. Aussitôt, l'elfe encocha une flèche et invoqua un dragon de lumière qui s'enroula autour. Il visa avec le calme et la précision dont il était coutumier et le trait lumineux, battant de ses petites ailes, fendit les airs pour exploser le crâne morbide.
« Attention ! Il y en a d'autres ! » Cria l'archer.
Tout en disant cela, il encocha une nouvelle flèche et visa soigneusement, précisément, la rotule du cheval osseux d'un deuxième cavalier. Le tir, impeccable, fit sauter les os. Le cheval s'écrasa en morceaux et son cavalier roula à terre, finissant avec les jambes fracassées aux pieds de la guerrière de lumière.
Elle l'écrasa du pied, épuisée, lui demandant ce qu'il faisait là.
« Je suis un protecteur. Je protège. »
Elle souleva son masque pour lui répondre d'un sourire. Il était prêt à encaisser la suite si elle persistait dans sa folle mission...
[XP : 0,5 (soutien) + 1 (combat)]
Alors, les troupes se mirent en formation et commencèrent à avancer. Les ombres s'assemblaient et les archers saisirent leurs flèches. Faëlis, parmi eux, reçu une série de flèches simples qu'il accepta avec plaisir... Mais ses premiers traits ne furent pas de bois. Il lâcha plusieurs flèches de lumières pour éclairer le terrain, essayant de repousser un peu les ténèbres, en criant aux archers :
« Visez la tête ! Brisez les os ! »
Au moins, grâce à cette pointe d'éclairage, c'était là une mission un peu plus facile... un peu. Les premières volée partirent, et il s'y joignit sans hésiter. Il décocha trait sur trait, prenant néanmoins le temps de viser comme il l'avait lui-même recommandé. Même à cette distance, il restait un tireur précis, et plusieurs squelettes tombèrent sous ses coups. Des attaques bien insuffisantes cependant, noyées dans la pluie de flèches. Faëlis décida donc de se rapprocher de la ligne de front.
Les fantassins avaient déjà engagé le combat, les ténèbres s'étaient abattu sur eux, oppressantes, accompagnées d'un fracas d'os et de métal. L'aventurier s'approcha des premières lignes et, voyant des soldats céder sous la pression et la ligne fléchir, il fit s'embraser son muutos de lumière à pleine puissance ! Les ténèbres reculèrent alentour alors qu'il criait :
« Hardis, guerriers de la lumière ! Ne craignez aucunes ténèbres ! Au plus noir de la nuit, nos âmes brilleront plus que le soleil ! Devant l'ombre de la mort, notre courage brûlera d'une flamme qui inspirera le monde ! Une flamme qui crie que face à l'horreur, il y aura toujours des héros pour se lever et combattre ! Et lorsque les siècles passeront et que les os de nos ennemis auront pourri au fin fond du marais, la légende de notre bravoure continuera à éclairer le monde comme un phare d'abnégation et de vertu ! »
Alors, il tira son sabre et se rua en avant. D'un coup dont la férocité compensait le manque de précision, il décolla un squelette avant de se ruer sur le suivant. Il croisa le fer une fois, deux fois, un coup de pied dans le tibia... et un crâne fendu ! Les soldats, reprenant courage, se lancèrent à l'assaut pour colmater la brèche.
Entre-temps, Faëlis vit un officier qui reculait, blessé au flanc, demandant un médecin. Le jeune homme se précipita aussitôt sur lui pour lui offrir un souffle de Gaïa suffisant pour réduire la blessure, à défaut de la faire disparaître. L'homme lui sourit avec un signe de remerciement, avant de repartir aussitôt au combat. Ainsi, finalement, la brèche fut comblée et le premier assaut des mort-vivants repoussé.
C'est alors qu'il vit au loin une puissante lumière, ainsi que des explosions. La cavalerie squelette semblait en difficulté, et il devinait qu'Yliria devait être responsable de ce chaos ! Il commença à se déporter sur le côté pour pouvoir la rejoindre facilement. D'autant qu'il voyait la cavalerie se mettre en mouvement.
Agilement, il parcourut les flaques du marais en direction de la zone de combat. Des flammes dansaient au-dessus de l'eau, des squelettes éparpillés gisaient un peu partout... Yliria se tenait là, flamboyante et magnifique, au milieu des ennemis dévastés, retirant son bouclier d'une sorte de squelette-hybride. Mais alors qu'elle faisait ça, un cavalier squelette se ruait derrière elle. Aussitôt, l'elfe encocha une flèche et invoqua un dragon de lumière qui s'enroula autour. Il visa avec le calme et la précision dont il était coutumier et le trait lumineux, battant de ses petites ailes, fendit les airs pour exploser le crâne morbide.
« Attention ! Il y en a d'autres ! » Cria l'archer.
Tout en disant cela, il encocha une nouvelle flèche et visa soigneusement, précisément, la rotule du cheval osseux d'un deuxième cavalier. Le tir, impeccable, fit sauter les os. Le cheval s'écrasa en morceaux et son cavalier roula à terre, finissant avec les jambes fracassées aux pieds de la guerrière de lumière.
Elle l'écrasa du pied, épuisée, lui demandant ce qu'il faisait là.
« Je suis un protecteur. Je protège. »
Elle souleva son masque pour lui répondre d'un sourire. Il était prêt à encaisser la suite si elle persistait dans sa folle mission...
[XP : 0,5 (soutien) + 1 (combat)]
- Daemon
- Messages : 63
- Enregistré le : mar. 1 janv. 2019 14:51
Re: Plaines de Kôchii
Allongé dans une charrette chargée de sacs de vivres, Daemon profitait de l'accalmie pour faire une petite sieste à l'écart. Après tout, il n'était pas soldat et n'avait guère à se plier aux convenances... Un vent froid l'éveilla alors, ainsi qu'un appel cristallin.
« Je suis de retour, mon maître. »
Il ouvrit les yeux et découvrit la silhouette ténue de Nienna au dessus de lui. Après avoir baillé longuement, il bondit hors de la charrette et alla trouver Perrussac qui échangeait avec Throgg'In.
Azraël arriva au même moment, et Nienna lui indiqua qu'elle lui avait fait signe de venir. Il lui répondit d'un hochement de tête, et invita Maâra aussi, pour qu'ils soient au complet.
« Mes seigneurs, mon espion vient de me revenir. Alors, que peux tu nous dire sur l'armée de Crean ? »
La fantôme évoqua alors la présence d'une vaste barrière végétale qui s'étendaient progressivement vers l'est. Une initiative de Leona destinée à bloquer leur manœuvre pour rejoindre leurs alliés plus au sud. En plus de cela, l'armée conjointe de Crean et de Khynt était déjà en route pour les recevoir contre l'obstacle. Il y avait donc urgence, ils étaient isolés et l’ennemi s’apprêtait à charger.
Les deux généraux s'alarmèrent alors et interrogèrent le fantôme sur la composition de l'armée. Nienna leur fit alors une description du déploiement des machines et leur répartition parmi les formations, tout en confirmant la présence de Khynt et Crean en personne.
Tandis que l'ordre d'arrêter la manœuvre en cours et de se préparer à accueillir l'armée adverse fut donné, Daemon l’abreuva de questions :
« Et qu'en est-il de Crean ? N'est-il pas préoccupé ? »
« Le général Crean attendait la venue d'une armée Shaakt, qui se fait toujours attendre... Mais il semblait pas s'en affecter et demeurait confiant, de ce qu'il laissait paraître en tout cas.
J'ai aussi noté la présence d'un homme qui collait aux basques des généraux... Le dénommé Eldros, qui était à bord de l'Azurion. »
« Eldros !? Il est censé croupir dans une geôle ! »
Daemon serra les dents en passant un doigt sur la cicatrice au creux de sa main. Si Eldros s'était évadé du campement de Viskori, alors Silmeria aussi...
Azra lui demanda alors d'envoyer Nienna présevenir Ezak de la présence éventuelle de la tueuse. Le semi-elfe écouta attentivement la demande, mais décida de ne pas la suivre. Le nécromant pouvait être le chef de leur ordre, ils demeuraient cependant un duo :
« Comment trouver Ezak ? Nous savons juste qu'il se trouve parmi l'armée du roi. Et pour ce dernier, on ne peut pas dire qu'il s'est montré très reconnaissant. Je ne vais pas me séparer de Nienna pour ça, nous avons assez fait pour lui. »
Puis à Pérussac :
« Mon seigneur ? Pourriez-vous envoyer un messager contourner la barrière végétale et aller prévenir le roi de l'évasion et de la présence potentielle de Silmeria, une envoyée de Xenair ? Il comprendra... »
Mais l'ancien Duc doutait que la barrière végétale soit contournable, et trouver le roi parmi les armées était selon lui infaisable, seul un esprit pouvait réussir une pareille prouesse. Le message était donc clair, s'il voulait prévenir du danger, il devrait le faire lui même, et Daemon n'était pas enclin à se séparer de sa moitié... Et même s'il agissait ainsi, rien ne garantissait que Nienna fusse écoutée, et au milieu du champ de bataille et des méthodes qu'il connaissait de Silmeria, elle ne pouvait pas l'atteindre aussi facilement.
Il choisit donc de ne rien faire. Après tout, le roi pouvait veillé à sa sécurité lui même, et la parole des nécromanciens d'Endor n'avait guère de crédit à ses oreilles...
La discussion s'acheva donc ici, et les nécromanciens décidèrent d'assister l'assaut des hommes de Pérussac, mais pour cela, ils allaient devoir suivre le rythme. Pérussac accepta donc de leur céder des montures, mais au moment de grimper en selle, Maâra avoua ne pas savoir monter.
« Sérieusement ? Tu ne sais pas monter ? »
Les elfes gris devenaient décidément trop dépendant de leurs technologies, se dit-il. Maâra argua alors n'avoir jamais appris et que, de toute façon, les chevaux ne l'appréciaient pas.
Daemon leva les yeux au ciel.
« Il suffit de prendre le coup de main. » souffla-t-il avant de la lui tendre.
« Viens. Monte derrière. »
La sindel parut hésitante, mais surmonta finalement sa résistance et le rejoignit. Lui non plus n'était pas un brillant monteur, ni dresseur, mais il se garda de le dire. Après tout, ils ne comptaient pas participer à la charge mais simplement à y assister, à bonne distance...
Ils se séparèrent donc des forces alliées pour se placer entre les deux armées. Azra sur son destrier, et Daemon et Maâra à sa suite, observèrent l'immense armée de Mertar se mettre en place sur leur gauche, tandis que le grondement de la cavalerie se déployait à leur droite. Il purent aussi admirer les forces d'Omyre avancer inexorablement contre celles des montagnes, autant de pas cadencés, les tambours de guerres, firent frémir le semi-elfe. Les citées ennemies de toujours se faisaient face et déployaient toute leur puissances... Il y avait de quoi se sentir fébrile.
Au moment de l'impact, un cor sonna au nord et la cavalerie s'écarta brusquement pour se positionner. Un nuage de poussière monta sur son passage, noyant la perspective, tandis que le grondement des sabots montait et montait encore. Ils assistèrent fasciné et effrayés à l’immanquable choc qui allait se dérouler sous leurs yeux. Azra fit claquer sa bride et Daemon en fit de même. Les cavaliers isolés s'approchèrent de l'endroit de l'impact, et avant qu'il ne parvienne, une pluie de sortilège obscurs tomba sur les forces de Crean et Khynt.
Daemon, qui était resté simple spectateur, se retourna pour congratuler l'elfe grise.
« Tu ne fais pas les choses à moitié... Une fois la charge fini, tu es d'accord pour y aller ? »
Elle acquiesça alors, sans sentiment, l'intimant d'avancer rejoindre son invocation. Maâra prenait les choses très au sérieux et n'avait qu'une hâte, en découdre. Au moins il n'avait pas à s'inquiéter de sa fidélité.
Daemon hocha de la tête et secoua les rênes pour faire avancer le cheval au petit trot, pour arriver sur les lieux de la charge, sans se presser. Le sol était déjà jonché de moult cadavres, et quelques craquements purent se faire entendre sous les sabots.
« Pourquoi se presser ? » fit-il a Maâra en se retournant. Puis il ajouta en regardant autour de lui.
« Autant descendre de selle... »
Aussitôt dit, elle descendit et se dressa devant son cheval pour l'inciter à prendre par au combat. Ses mains de morts qui sortaient du sol pour se saisir des ennemis leur offraient un avantage, et Azra qui s'était avancé plus en avant, commençait à être encerclé. Elle lui rappela alors qu'il le suivait comme son ombre, et en tant que subalterne, son devoir était de l'aider.
Il sauta du cheval et lui donna sa liberté d'une tape. Puis, en observant Azra et la mêlé.
« Oui, comme son ombre... » en levant les yeux au ciel.
L'idée de rejoindre la bataille ne lui plaisait guère et Maâra perçu son hésitation. Elle lui indiqua alors la mêlée, et l'invita à la rejoindre. Il avait enfin l'opportunité d'être qui il était. La guerre était sous son nez et Thimoros l'observait... à moins que Kadria avait tord à son propos.
L'évocation de la dame blanche et des ses révélations firent une décharge au semi-elfe, qui avait oublié que la Sindel avait été témoin de ses propos. Thimoros était son dieu, mais pas autant que Phaïtos. C'était un sujet qu'il ne préférait pas partager, en tout cas seulement avec un personne de confiance. Il n'osait pas l'aborder avec Azra, c'était pour dire, alors qu'il aurait pu lui confier sa vie...
« J'ai compris. Ne nous éloignons pas des uns des autres. »
Ils arrivèrent donc à la confluence des trois armées. Nains et hommes bataillaient vaillamment contre les orques, les hommes noirs de Crean et quelques automates dispersés çà et là. Le nuage de poussière soulevé par la cavalerie ainsi que les sortilèges obscurs, contribuaient à désorganiser la mêlée, devenue une véritable boucherie. Daemon décida de se précipiter sur un guerrier de Crean qui lui tournait le dos. Sa lame précipitée dans un point faible de son armure, il ne put enfoncer que la pointe. Par un réflexe salvateur, son adversaire avait pu la coincer et se dégager. Apparemment ces mutants n'avaient rien d'humains ordinaire. Une masse d'arme lui répondit et Daemon l'esquiva en s'affaissant au sol et rebondit pour lui bloquer le bras. Ils s'empoignèrent et dansèrent ensemble quelques pas, mais perdant le bras de fer, le semi-elfe se contorsionna d'une acrobatie avec le bras de son adversaire. Un craquement se fit entendre. Son forfait accomplit, il recula tandis que son adversaire reprenait ses moyens, le bras ballant.
Maâra s'était approché juste derrière.
« Méfie toi... »
La sindel lui répondit de manière laconique et apposa ses mains au au sol. Une nué noire se répandit autour d'eux, et des mort-vivants de son invocation se précipitèrent dans la masse. Apparemment, elle n'était pas du genre à se laisser faire, mais il décida de garder un œil dessus. Ces adversaires étaient entraînés pour la guerre, pas eux.
Il était temps de finir ce qu'il avait commencé, et retrouva la proximité de son adversaire. D'un pas en arrière, il évita un coup de masse et répondit d'une estoc. Il réussit à le toucher une seconde fois, mais sans effet. Son armure intégrale le protégeait trop bien, et ses mouvement demeuraient rapides. Comment faire alors ? Il repensa à la technique d'Ezak dont il avait débuté l'initiation avec Rendrak, aux pas cadencés, et l'arrivée impromptue d'un garzok dans leur danse lui offrit l'occasion d'expérimenter. Il bascula d'un côté et surprit la peau verte d'une taille, pour continuer d'un même mouvement sur le guerrier noir, toujours leste, sa lame trouva alors la nuque de la peau verte. Elle tomba raide, mais à tournoyer sur lui même, il tourna le dos à l'homme noir et reçu un coup de masse en plein sur le flanc.
Daemon bascula au sol. Le guerrier dressa alors son arme en l'air pour le mettre à mort, et Nienna surgit de nulle part devant lui. De stupeur, il se figea dans son geste et la lame du semi-elfe traversa le fantôme pour se figer dans son ventre. Un glapissement étouffé résonna dans son casque, et il le calma d'une droite en plein visage.
Une fois son adversaire chut au sol, le semi-elfe reprit son épée et transperça son armure de toute part, avant de le laisser pour mort.
Avant même d'avoir pu reprendre son souffle, il partit à la charge de quatre garzok victime d'un sortilège de sa compère. Avec les invocations, ils les massacrèrent simplement, sobrement.
Un cri retentit alors. Un guerrier s'en prenait à Maâra, la projetant au sol d'un coup de masse, brisant son bouclier au passage. Le Lickor noir invoqué par la nécromancienne s'attaqua à son bras, et Daemon s'interposa devant Maâra.
Il l'éloigna d'abord de quelques traits, puis Nienna fit des apparitions répétés pour le mettre sur ses gardes. Tournant autour de lui et esquivant toutes ses attaques avec ses acrobaties, le guerrier de Crean avait oublié la sindel, qui le fit choir d'un sortilège, tandis que son invocation fini le travail.
Profitant de cet instant de répit, Daemon souffla en se tenant les côtes. La blessure n'était pas sérieuse, il l'espérait, mais clairement douloureuse.
[XP : 0,5 (discussion) + 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat) + 2 (apprentissage validé)]
« Je suis de retour, mon maître. »
Il ouvrit les yeux et découvrit la silhouette ténue de Nienna au dessus de lui. Après avoir baillé longuement, il bondit hors de la charrette et alla trouver Perrussac qui échangeait avec Throgg'In.
Azraël arriva au même moment, et Nienna lui indiqua qu'elle lui avait fait signe de venir. Il lui répondit d'un hochement de tête, et invita Maâra aussi, pour qu'ils soient au complet.
« Mes seigneurs, mon espion vient de me revenir. Alors, que peux tu nous dire sur l'armée de Crean ? »
La fantôme évoqua alors la présence d'une vaste barrière végétale qui s'étendaient progressivement vers l'est. Une initiative de Leona destinée à bloquer leur manœuvre pour rejoindre leurs alliés plus au sud. En plus de cela, l'armée conjointe de Crean et de Khynt était déjà en route pour les recevoir contre l'obstacle. Il y avait donc urgence, ils étaient isolés et l’ennemi s’apprêtait à charger.
Les deux généraux s'alarmèrent alors et interrogèrent le fantôme sur la composition de l'armée. Nienna leur fit alors une description du déploiement des machines et leur répartition parmi les formations, tout en confirmant la présence de Khynt et Crean en personne.
Tandis que l'ordre d'arrêter la manœuvre en cours et de se préparer à accueillir l'armée adverse fut donné, Daemon l’abreuva de questions :
« Et qu'en est-il de Crean ? N'est-il pas préoccupé ? »
« Le général Crean attendait la venue d'une armée Shaakt, qui se fait toujours attendre... Mais il semblait pas s'en affecter et demeurait confiant, de ce qu'il laissait paraître en tout cas.
J'ai aussi noté la présence d'un homme qui collait aux basques des généraux... Le dénommé Eldros, qui était à bord de l'Azurion. »
« Eldros !? Il est censé croupir dans une geôle ! »
Daemon serra les dents en passant un doigt sur la cicatrice au creux de sa main. Si Eldros s'était évadé du campement de Viskori, alors Silmeria aussi...
Azra lui demanda alors d'envoyer Nienna présevenir Ezak de la présence éventuelle de la tueuse. Le semi-elfe écouta attentivement la demande, mais décida de ne pas la suivre. Le nécromant pouvait être le chef de leur ordre, ils demeuraient cependant un duo :
« Comment trouver Ezak ? Nous savons juste qu'il se trouve parmi l'armée du roi. Et pour ce dernier, on ne peut pas dire qu'il s'est montré très reconnaissant. Je ne vais pas me séparer de Nienna pour ça, nous avons assez fait pour lui. »
Puis à Pérussac :
« Mon seigneur ? Pourriez-vous envoyer un messager contourner la barrière végétale et aller prévenir le roi de l'évasion et de la présence potentielle de Silmeria, une envoyée de Xenair ? Il comprendra... »
Mais l'ancien Duc doutait que la barrière végétale soit contournable, et trouver le roi parmi les armées était selon lui infaisable, seul un esprit pouvait réussir une pareille prouesse. Le message était donc clair, s'il voulait prévenir du danger, il devrait le faire lui même, et Daemon n'était pas enclin à se séparer de sa moitié... Et même s'il agissait ainsi, rien ne garantissait que Nienna fusse écoutée, et au milieu du champ de bataille et des méthodes qu'il connaissait de Silmeria, elle ne pouvait pas l'atteindre aussi facilement.
Il choisit donc de ne rien faire. Après tout, le roi pouvait veillé à sa sécurité lui même, et la parole des nécromanciens d'Endor n'avait guère de crédit à ses oreilles...
La discussion s'acheva donc ici, et les nécromanciens décidèrent d'assister l'assaut des hommes de Pérussac, mais pour cela, ils allaient devoir suivre le rythme. Pérussac accepta donc de leur céder des montures, mais au moment de grimper en selle, Maâra avoua ne pas savoir monter.
« Sérieusement ? Tu ne sais pas monter ? »
Les elfes gris devenaient décidément trop dépendant de leurs technologies, se dit-il. Maâra argua alors n'avoir jamais appris et que, de toute façon, les chevaux ne l'appréciaient pas.
Daemon leva les yeux au ciel.
« Il suffit de prendre le coup de main. » souffla-t-il avant de la lui tendre.
« Viens. Monte derrière. »
La sindel parut hésitante, mais surmonta finalement sa résistance et le rejoignit. Lui non plus n'était pas un brillant monteur, ni dresseur, mais il se garda de le dire. Après tout, ils ne comptaient pas participer à la charge mais simplement à y assister, à bonne distance...
Ils se séparèrent donc des forces alliées pour se placer entre les deux armées. Azra sur son destrier, et Daemon et Maâra à sa suite, observèrent l'immense armée de Mertar se mettre en place sur leur gauche, tandis que le grondement de la cavalerie se déployait à leur droite. Il purent aussi admirer les forces d'Omyre avancer inexorablement contre celles des montagnes, autant de pas cadencés, les tambours de guerres, firent frémir le semi-elfe. Les citées ennemies de toujours se faisaient face et déployaient toute leur puissances... Il y avait de quoi se sentir fébrile.
Au moment de l'impact, un cor sonna au nord et la cavalerie s'écarta brusquement pour se positionner. Un nuage de poussière monta sur son passage, noyant la perspective, tandis que le grondement des sabots montait et montait encore. Ils assistèrent fasciné et effrayés à l’immanquable choc qui allait se dérouler sous leurs yeux. Azra fit claquer sa bride et Daemon en fit de même. Les cavaliers isolés s'approchèrent de l'endroit de l'impact, et avant qu'il ne parvienne, une pluie de sortilège obscurs tomba sur les forces de Crean et Khynt.
Daemon, qui était resté simple spectateur, se retourna pour congratuler l'elfe grise.
« Tu ne fais pas les choses à moitié... Une fois la charge fini, tu es d'accord pour y aller ? »
Elle acquiesça alors, sans sentiment, l'intimant d'avancer rejoindre son invocation. Maâra prenait les choses très au sérieux et n'avait qu'une hâte, en découdre. Au moins il n'avait pas à s'inquiéter de sa fidélité.
Daemon hocha de la tête et secoua les rênes pour faire avancer le cheval au petit trot, pour arriver sur les lieux de la charge, sans se presser. Le sol était déjà jonché de moult cadavres, et quelques craquements purent se faire entendre sous les sabots.
« Pourquoi se presser ? » fit-il a Maâra en se retournant. Puis il ajouta en regardant autour de lui.
« Autant descendre de selle... »
Aussitôt dit, elle descendit et se dressa devant son cheval pour l'inciter à prendre par au combat. Ses mains de morts qui sortaient du sol pour se saisir des ennemis leur offraient un avantage, et Azra qui s'était avancé plus en avant, commençait à être encerclé. Elle lui rappela alors qu'il le suivait comme son ombre, et en tant que subalterne, son devoir était de l'aider.
Il sauta du cheval et lui donna sa liberté d'une tape. Puis, en observant Azra et la mêlé.
« Oui, comme son ombre... » en levant les yeux au ciel.
L'idée de rejoindre la bataille ne lui plaisait guère et Maâra perçu son hésitation. Elle lui indiqua alors la mêlée, et l'invita à la rejoindre. Il avait enfin l'opportunité d'être qui il était. La guerre était sous son nez et Thimoros l'observait... à moins que Kadria avait tord à son propos.
L'évocation de la dame blanche et des ses révélations firent une décharge au semi-elfe, qui avait oublié que la Sindel avait été témoin de ses propos. Thimoros était son dieu, mais pas autant que Phaïtos. C'était un sujet qu'il ne préférait pas partager, en tout cas seulement avec un personne de confiance. Il n'osait pas l'aborder avec Azra, c'était pour dire, alors qu'il aurait pu lui confier sa vie...
« J'ai compris. Ne nous éloignons pas des uns des autres. »
Ils arrivèrent donc à la confluence des trois armées. Nains et hommes bataillaient vaillamment contre les orques, les hommes noirs de Crean et quelques automates dispersés çà et là. Le nuage de poussière soulevé par la cavalerie ainsi que les sortilèges obscurs, contribuaient à désorganiser la mêlée, devenue une véritable boucherie. Daemon décida de se précipiter sur un guerrier de Crean qui lui tournait le dos. Sa lame précipitée dans un point faible de son armure, il ne put enfoncer que la pointe. Par un réflexe salvateur, son adversaire avait pu la coincer et se dégager. Apparemment ces mutants n'avaient rien d'humains ordinaire. Une masse d'arme lui répondit et Daemon l'esquiva en s'affaissant au sol et rebondit pour lui bloquer le bras. Ils s'empoignèrent et dansèrent ensemble quelques pas, mais perdant le bras de fer, le semi-elfe se contorsionna d'une acrobatie avec le bras de son adversaire. Un craquement se fit entendre. Son forfait accomplit, il recula tandis que son adversaire reprenait ses moyens, le bras ballant.
Maâra s'était approché juste derrière.
« Méfie toi... »
La sindel lui répondit de manière laconique et apposa ses mains au au sol. Une nué noire se répandit autour d'eux, et des mort-vivants de son invocation se précipitèrent dans la masse. Apparemment, elle n'était pas du genre à se laisser faire, mais il décida de garder un œil dessus. Ces adversaires étaient entraînés pour la guerre, pas eux.
Il était temps de finir ce qu'il avait commencé, et retrouva la proximité de son adversaire. D'un pas en arrière, il évita un coup de masse et répondit d'une estoc. Il réussit à le toucher une seconde fois, mais sans effet. Son armure intégrale le protégeait trop bien, et ses mouvement demeuraient rapides. Comment faire alors ? Il repensa à la technique d'Ezak dont il avait débuté l'initiation avec Rendrak, aux pas cadencés, et l'arrivée impromptue d'un garzok dans leur danse lui offrit l'occasion d'expérimenter. Il bascula d'un côté et surprit la peau verte d'une taille, pour continuer d'un même mouvement sur le guerrier noir, toujours leste, sa lame trouva alors la nuque de la peau verte. Elle tomba raide, mais à tournoyer sur lui même, il tourna le dos à l'homme noir et reçu un coup de masse en plein sur le flanc.
Daemon bascula au sol. Le guerrier dressa alors son arme en l'air pour le mettre à mort, et Nienna surgit de nulle part devant lui. De stupeur, il se figea dans son geste et la lame du semi-elfe traversa le fantôme pour se figer dans son ventre. Un glapissement étouffé résonna dans son casque, et il le calma d'une droite en plein visage.
Une fois son adversaire chut au sol, le semi-elfe reprit son épée et transperça son armure de toute part, avant de le laisser pour mort.
Avant même d'avoir pu reprendre son souffle, il partit à la charge de quatre garzok victime d'un sortilège de sa compère. Avec les invocations, ils les massacrèrent simplement, sobrement.
Un cri retentit alors. Un guerrier s'en prenait à Maâra, la projetant au sol d'un coup de masse, brisant son bouclier au passage. Le Lickor noir invoqué par la nécromancienne s'attaqua à son bras, et Daemon s'interposa devant Maâra.
Il l'éloigna d'abord de quelques traits, puis Nienna fit des apparitions répétés pour le mettre sur ses gardes. Tournant autour de lui et esquivant toutes ses attaques avec ses acrobaties, le guerrier de Crean avait oublié la sindel, qui le fit choir d'un sortilège, tandis que son invocation fini le travail.
Profitant de cet instant de répit, Daemon souffla en se tenant les côtes. La blessure n'était pas sérieuse, il l'espérait, mais clairement douloureuse.
(((Tentative d'apprentissage d'Enchaînement brutal.)))
[XP : 0,5 (discussion) + 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat) + 2 (apprentissage validé)]
Modifié en dernier par Daemon le jeu. 15 juil. 2021 14:46, modifié 1 fois.
- Xël
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Re: Plaines de Kôchii
Le grand jour est arrivé. L’heure de la bataille sonne à travers le tintement des armures qui s’enfilent. Moi même suis plongé dans l’inspection de mon équipement depuis une bonne heure. Mes jambières, mes épaulières crépitantes encore de la magie transférée du fulguromancien Ynorien. Je prends soin de me protéger les avants bras en laissant son tatouage apparent. Un rappel de la puissance de ma magie. Mon plastron, bien plus léger qu’il n’y parait, imprégné de la puissance des monts du Karathren mélangé à un autre sort de Cherock. J’ai l’impression de déborder de magie de toute part. Sensation décuplé quand j’agrippe mon bâton après avoir enfilé mon casque. La puissance du sort que j’y ai transféré me donne la chair de poule. Je vérifie le contenu de mon sac, ce qui reste à ma ceinture; mes potions, mes runes, mes fioles de fluide. Je suis prêt. J’inspire et expire lentement avant de sortir de la tente pour rentrer dans le rang des soldats qui marchent vers le front. Les plaines d’Ynorie deviennent noir de monde, piétinées par des Humains, des Elfes, des Garzoks et d’autres espèces venus des quatre coins du continent. Je sais que derrière le mur de plantes menaçantes se tient sûrement l’armée du Général Nain ainsi que les cavaliers de Perussac.
« Hey Almaran. Tu as déjà vu un truc aussi dingue ? »
Thonas se tient à côté de moi, me narguant de son sourire narquois avant d’ajouter.
« Je pari que oui. »
L’impatient ne cesse de raffermir la prise sur son épée, fixant l’armée d’en face avec la soif d’en découdre. A côté de lui, sa rivale, Trieli, tout aussi impatiente de combattre. J’imagine que mes autres amis, anciennes recrues, son déployés à des endroits différents du champs de bataille. Cwen avec l’artillerie, Ed avec la cavalerie, Chet avec le corps médical. J’ai une pensée pour chacun d’eux, espérant qu’ils s’en tireront. Je pense aussi au sergent Aldchet, aux lieutenants Hereham et Danwil. Je serre le poing, bien conscient que les victimes seront nombreuses.
« Cap ou pas cap d’utiliser ton portail pour piquer une clochette du chapeau d’Aerq et revenir ? »
Demande Thonas en désignant le groupe de négociant entre les armées.
« Pas cap. La tige réactive mais de toutes petites couilles. Pas vrai le piquet ? »
Provoque Trieli avec un ton moqueur juste avant qu’une ombre ne passe au dessus de nous, ne manquant pas de faire sursauter de nombreux soldats avant qu’un cri venant d’Andelys ne couvre les railleries, provocations et cris de rage des troupes des deux camps.
« Pour Kendra Kâr ! »
Rugit l’officier du bataillon, rapidement suivi par des cris de guerre survoltés. Il n’aura pas fallu longtemps pour que la révolte étreigne ma poitrine. Un premier coup bas venant de la cavalière chevauchant la wyverne. Un geste que Cromax ne semble pas accepter, se métamorphosant en dragon pour partir à sa poursuite. La charge est donnée, entre les cris de rage et les insultes, le martèlement des bottes de fer et des sabots des chevaux. Je reste immobile, dressant mon bâton vers la créature ailé qui nous survole depuis trop longtemps. Le cadeau de Sheeala dévoile son emprise sur la créature, soudainement gênée dans ses battements d’ailes, comme si quelque chose l’attirait irrémédiablement vers le sol et la forçait à se poser.
« Couché ! Sale bête ! »
Dis-je avec hargne. Elle s’écrase à quelques mètres de moi, barrant la route à des soldats entre les deux fronts qui se détourne de la ligne Garzok pour combattre la créature qui n’a aucun mal à les mettre en charpie. Les soldats n’ont pas l’entraînement pour affronter ce genre de monstres mais ils ne se détournent pas de la mort pour autant, encouragés par un combattant blond à l’armure étrange, ordonnant à une quarantaine de guerriers de clouer la bête au sol. Manoeuvre périlleuse qui ne donne pas grand chose, la bête parvenant à repousser ses assaillants à l’aide de sa longue queue. Leur chef montre une adresse au tir particulière, réussissant à envoyer sa lance dans la gueule aux crocs meurtriers. Hélas son cri de douleur et la réaction physique qui en découle fait échouer mon sort qui se perd dans les cieux. Cromax, lui, à reprit forme humaine et semble attendre l’occasion de s’en prendre à la cavalière qui par je ne sais quel magie transforme son arme en arbalète et décoche un trait sur le Kendran qui a blessé sa monture.
« Cromax ! Avance droit devant ! »
Hurlais-je en amplifiant ma voix à l’aide de ma magie. Pour cause, devant le Sindel, l’air va se troubler, signe qu’une chose étrange se produit et si il est attentif il pourra voir que le même phénomène se produit sur le dos de la wyverne, derrière sa cavalière. Un portail vient d’apparaître entre les deux points. Si il a besoin d’aide pour l’atteindre alors je tiens à lui donner. Il me remarque et s’élance dans le portail pour atterrir sur le dos du lézard volant alors que celui-ci se tourne pour faire face aux soldats qui l’attaque. Mais les attaques cessent alors qu’une aura lumineuse provient d’un elfe au teint clair. Un visage que j’ai l’impression de reconnaître sans vraiment savoir pourquoi. Un autre queutard de la taverne des bas-fonds ? Je ne pourrais l’affirmer. Le regard dédaigneux qu’il nous lance alors que la wyverne s’envole ne manque pas de m’enrager. Je constate néanmoins qu’une sensation étrange m’empêche de le lui faire regretter. L’elfe se change alors en chauve souris cramoisi pour reprendre son envol. Je vais rapidement faire comprendre aux trucs volants que le ciel n’est pas sûr avec un mage d’air dans les parages. Ma réponse est immédiate, d’une pensée je relie la wyverne à mon bâton pour la forcer à remettre pied à terre. Je l’y maintiens alors que nous nous observons tous en attendant que ce sentiment pacifiste ne s’efface. Le commandant des hommes qui forment désormais une barrière protectrice s’avance avec un air qui fait froid dans le dos. A nouveau, la chauve souris reprends une apparence d’elfe. Je hausse un sourcil sous mon casque, me demandant si il ne garde pas de séquelles de changer constamment de forme. En tout cas il est hors de question d’être à nouveau sous l’effet de son enchantement. Alors qu’il se dirige d’une démarche insolente vers son alliée je glisse un regard vers les lignes arrière et m’ouvre un portail pour rejoindre l’entre formation, loin de la mêlée et, je l’espère, de la portée de ses sorts. Visiblement je ne suis pas le seul à vouloir m’écarter de cet inconnu connu. Bon sang où ai-je pu déjà avoir vu sa sale face ? En tout cas j’ai compris quel genre de type il est, atterrir, emmerdé son monde et décoller à nouveau. J’interpelle les archers à proximité alors que le commandant aux cheveux blonds s’éloigne encore à une vitesse fulgurante pour terminer par une acrobatie.
« Hey les gars. Si vous voyez encore ce drôle de piaf rouge, faites moi le plaisir de l’abattre. Si vous y arrivez, plus rien ne nous empêchera de venger l’attaque lâche sur le Géneral Andelys. Je compte sur vous ! »
D’une pensée je referme mon portail, me coupant totalement du combat et du risque de voir quelqu’un bondir dedans. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises car une créature apparait soudainement, immense, imposante, semblant faites de lumière malgré la présence de zone sombres. Un physique indescriptible tant elle est faites de différentes formes qui ne sont pas censées s’incruster entre elles, le tout dressé sur de longues tentacules et produisant un son grave qui fait vibrer mon armure. De longs filaments de lumière s’échappent de l’invocation, me laissant penser que j’ai échappé au pacifisme forcé dont je me sens à présent libéré. Décidément ce type est vraiment pénible. Je saisis une flèche dans le carquois d’un archer et me concentre dessus pour y lier un dragon aux contours aérien. Le sort pénètre le bois de la flèche que je rends ensuite au soldat en lui précisant de la garder pour l’oiseau rose. Du côté de la wyverne, le combat n’a pas reprit mais sa cavalière se fait étreindre par Cromax avant que les deux s’envolent vers les cieux. Je poursuis mon observation, réfléchissant à la meilleur chose à faire. Des alliés et une créature volante incapable de se battre, un ennemi inattendu capable de nous rendre incapable de combattre et ayant invoquer un élémentaire effrayant. D’ailleurs une masse le percute de plein fouet, provoquant une sorte de panique chez l’elfe qui a prit l’apparence d’un Hinion. La créature n’est donc pas invincible. Je rassemble mes fluides, accumulant une puissance redoutable dans la paume de ma main avant de l’envoyer comme une redoutable tempête, visant cette sorte de poulpe illuminé. Le sort touche, lui arrachant un tentacule mais ce n’est pas suffisant pour le faire disparaître. J’en ai assez de perdre mon temps, je perds mes priorités. Autour de moi la bataille fait rage et l’elfe qui s’est attaquée au Général n’est déjà plus là. Ma seule cible importante reste la wyverne qui pourrait commettre des dégâts importants parmi les troupes. Je remarque le soldat qui s’efforce de la tuer alors qu’elle reprend son vol. Je concentre mes fluides une fois de plus, visant la bête ailée et renvoie une nouvelle tempête vers le cou de ce monstre. Mon sort frappe de plein fouet, son immense cou se tord sous l’impact dont le choc se répand jusqu’à son visage, arrachant un oeil de son orbite. La bête tombe au sol, mettant à portée du soldat acrobate son aile qui se fait trancher d’un seul coup par ses lames. La wyverne se roule au sol, contractant son corps de serpent en hurlant avant de se redresser, incapable de répliquer à cause du sort de son précédent sauveur qui l’a maintenant abandonné. Elle se redresse et se contente de nous hurler dessus, claquant ses mâchoires dégoulinantes de sang et de bave épaisse.
Mes bourrasques frappent encore, permettant au guerrier blond de blesser la créature qui ne peut que reculer. Elle redresse soudainement son corps blessé de toute sa hauteur en déployant son aile restante, poussant un hurlement faisant trembler mon armure. Un rugissement de rage, d’agonie, présageant une dernière attaque meurtrière avant de rendre l’âme. Une bourrasque frappe sa patte postérieur, brisant son équilibre d’un craquement macabre. La wyverne se penche sur le côté et s’effondre, tordant nerveusement son cou pour tenter d’attraper quelque chose dans sa gueule déformée. L’acrobate agit, s’acharnant sur le coup de la créature jusqu’à ce que le crâne se détache du reste du corps qui se convulse encore quelques instants en aspergeant le champs de bataille d’une pluie carmin. Le soldat soulève alors la gueule de la bestiole vaincu pour s’abreuver de son sang.
J’observe cet étrange geste avec dégoût et effroi avant que du mouvement à l’est attire mon attention. D’ici je peux voir les colosses de l’armée de Kendra Kâr renforcer les flancs. Quelque chose se passe là bas et je compte bien apporter mon aide. Je pose encore mon regard sur l’archer à qui j’ai confié la flèche.
« Souvenez vous. Le piaf rouge. »
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat)]
« Hey Almaran. Tu as déjà vu un truc aussi dingue ? »
Thonas se tient à côté de moi, me narguant de son sourire narquois avant d’ajouter.
« Je pari que oui. »
L’impatient ne cesse de raffermir la prise sur son épée, fixant l’armée d’en face avec la soif d’en découdre. A côté de lui, sa rivale, Trieli, tout aussi impatiente de combattre. J’imagine que mes autres amis, anciennes recrues, son déployés à des endroits différents du champs de bataille. Cwen avec l’artillerie, Ed avec la cavalerie, Chet avec le corps médical. J’ai une pensée pour chacun d’eux, espérant qu’ils s’en tireront. Je pense aussi au sergent Aldchet, aux lieutenants Hereham et Danwil. Je serre le poing, bien conscient que les victimes seront nombreuses.
« Cap ou pas cap d’utiliser ton portail pour piquer une clochette du chapeau d’Aerq et revenir ? »
Demande Thonas en désignant le groupe de négociant entre les armées.
« Pas cap. La tige réactive mais de toutes petites couilles. Pas vrai le piquet ? »
Provoque Trieli avec un ton moqueur juste avant qu’une ombre ne passe au dessus de nous, ne manquant pas de faire sursauter de nombreux soldats avant qu’un cri venant d’Andelys ne couvre les railleries, provocations et cris de rage des troupes des deux camps.
« Pour Kendra Kâr ! »
Rugit l’officier du bataillon, rapidement suivi par des cris de guerre survoltés. Il n’aura pas fallu longtemps pour que la révolte étreigne ma poitrine. Un premier coup bas venant de la cavalière chevauchant la wyverne. Un geste que Cromax ne semble pas accepter, se métamorphosant en dragon pour partir à sa poursuite. La charge est donnée, entre les cris de rage et les insultes, le martèlement des bottes de fer et des sabots des chevaux. Je reste immobile, dressant mon bâton vers la créature ailé qui nous survole depuis trop longtemps. Le cadeau de Sheeala dévoile son emprise sur la créature, soudainement gênée dans ses battements d’ailes, comme si quelque chose l’attirait irrémédiablement vers le sol et la forçait à se poser.
« Couché ! Sale bête ! »
Dis-je avec hargne. Elle s’écrase à quelques mètres de moi, barrant la route à des soldats entre les deux fronts qui se détourne de la ligne Garzok pour combattre la créature qui n’a aucun mal à les mettre en charpie. Les soldats n’ont pas l’entraînement pour affronter ce genre de monstres mais ils ne se détournent pas de la mort pour autant, encouragés par un combattant blond à l’armure étrange, ordonnant à une quarantaine de guerriers de clouer la bête au sol. Manoeuvre périlleuse qui ne donne pas grand chose, la bête parvenant à repousser ses assaillants à l’aide de sa longue queue. Leur chef montre une adresse au tir particulière, réussissant à envoyer sa lance dans la gueule aux crocs meurtriers. Hélas son cri de douleur et la réaction physique qui en découle fait échouer mon sort qui se perd dans les cieux. Cromax, lui, à reprit forme humaine et semble attendre l’occasion de s’en prendre à la cavalière qui par je ne sais quel magie transforme son arme en arbalète et décoche un trait sur le Kendran qui a blessé sa monture.
« Cromax ! Avance droit devant ! »
Hurlais-je en amplifiant ma voix à l’aide de ma magie. Pour cause, devant le Sindel, l’air va se troubler, signe qu’une chose étrange se produit et si il est attentif il pourra voir que le même phénomène se produit sur le dos de la wyverne, derrière sa cavalière. Un portail vient d’apparaître entre les deux points. Si il a besoin d’aide pour l’atteindre alors je tiens à lui donner. Il me remarque et s’élance dans le portail pour atterrir sur le dos du lézard volant alors que celui-ci se tourne pour faire face aux soldats qui l’attaque. Mais les attaques cessent alors qu’une aura lumineuse provient d’un elfe au teint clair. Un visage que j’ai l’impression de reconnaître sans vraiment savoir pourquoi. Un autre queutard de la taverne des bas-fonds ? Je ne pourrais l’affirmer. Le regard dédaigneux qu’il nous lance alors que la wyverne s’envole ne manque pas de m’enrager. Je constate néanmoins qu’une sensation étrange m’empêche de le lui faire regretter. L’elfe se change alors en chauve souris cramoisi pour reprendre son envol. Je vais rapidement faire comprendre aux trucs volants que le ciel n’est pas sûr avec un mage d’air dans les parages. Ma réponse est immédiate, d’une pensée je relie la wyverne à mon bâton pour la forcer à remettre pied à terre. Je l’y maintiens alors que nous nous observons tous en attendant que ce sentiment pacifiste ne s’efface. Le commandant des hommes qui forment désormais une barrière protectrice s’avance avec un air qui fait froid dans le dos. A nouveau, la chauve souris reprends une apparence d’elfe. Je hausse un sourcil sous mon casque, me demandant si il ne garde pas de séquelles de changer constamment de forme. En tout cas il est hors de question d’être à nouveau sous l’effet de son enchantement. Alors qu’il se dirige d’une démarche insolente vers son alliée je glisse un regard vers les lignes arrière et m’ouvre un portail pour rejoindre l’entre formation, loin de la mêlée et, je l’espère, de la portée de ses sorts. Visiblement je ne suis pas le seul à vouloir m’écarter de cet inconnu connu. Bon sang où ai-je pu déjà avoir vu sa sale face ? En tout cas j’ai compris quel genre de type il est, atterrir, emmerdé son monde et décoller à nouveau. J’interpelle les archers à proximité alors que le commandant aux cheveux blonds s’éloigne encore à une vitesse fulgurante pour terminer par une acrobatie.
« Hey les gars. Si vous voyez encore ce drôle de piaf rouge, faites moi le plaisir de l’abattre. Si vous y arrivez, plus rien ne nous empêchera de venger l’attaque lâche sur le Géneral Andelys. Je compte sur vous ! »
D’une pensée je referme mon portail, me coupant totalement du combat et du risque de voir quelqu’un bondir dedans. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises car une créature apparait soudainement, immense, imposante, semblant faites de lumière malgré la présence de zone sombres. Un physique indescriptible tant elle est faites de différentes formes qui ne sont pas censées s’incruster entre elles, le tout dressé sur de longues tentacules et produisant un son grave qui fait vibrer mon armure. De longs filaments de lumière s’échappent de l’invocation, me laissant penser que j’ai échappé au pacifisme forcé dont je me sens à présent libéré. Décidément ce type est vraiment pénible. Je saisis une flèche dans le carquois d’un archer et me concentre dessus pour y lier un dragon aux contours aérien. Le sort pénètre le bois de la flèche que je rends ensuite au soldat en lui précisant de la garder pour l’oiseau rose. Du côté de la wyverne, le combat n’a pas reprit mais sa cavalière se fait étreindre par Cromax avant que les deux s’envolent vers les cieux. Je poursuis mon observation, réfléchissant à la meilleur chose à faire. Des alliés et une créature volante incapable de se battre, un ennemi inattendu capable de nous rendre incapable de combattre et ayant invoquer un élémentaire effrayant. D’ailleurs une masse le percute de plein fouet, provoquant une sorte de panique chez l’elfe qui a prit l’apparence d’un Hinion. La créature n’est donc pas invincible. Je rassemble mes fluides, accumulant une puissance redoutable dans la paume de ma main avant de l’envoyer comme une redoutable tempête, visant cette sorte de poulpe illuminé. Le sort touche, lui arrachant un tentacule mais ce n’est pas suffisant pour le faire disparaître. J’en ai assez de perdre mon temps, je perds mes priorités. Autour de moi la bataille fait rage et l’elfe qui s’est attaquée au Général n’est déjà plus là. Ma seule cible importante reste la wyverne qui pourrait commettre des dégâts importants parmi les troupes. Je remarque le soldat qui s’efforce de la tuer alors qu’elle reprend son vol. Je concentre mes fluides une fois de plus, visant la bête ailée et renvoie une nouvelle tempête vers le cou de ce monstre. Mon sort frappe de plein fouet, son immense cou se tord sous l’impact dont le choc se répand jusqu’à son visage, arrachant un oeil de son orbite. La bête tombe au sol, mettant à portée du soldat acrobate son aile qui se fait trancher d’un seul coup par ses lames. La wyverne se roule au sol, contractant son corps de serpent en hurlant avant de se redresser, incapable de répliquer à cause du sort de son précédent sauveur qui l’a maintenant abandonné. Elle se redresse et se contente de nous hurler dessus, claquant ses mâchoires dégoulinantes de sang et de bave épaisse.
Mes bourrasques frappent encore, permettant au guerrier blond de blesser la créature qui ne peut que reculer. Elle redresse soudainement son corps blessé de toute sa hauteur en déployant son aile restante, poussant un hurlement faisant trembler mon armure. Un rugissement de rage, d’agonie, présageant une dernière attaque meurtrière avant de rendre l’âme. Une bourrasque frappe sa patte postérieur, brisant son équilibre d’un craquement macabre. La wyverne se penche sur le côté et s’effondre, tordant nerveusement son cou pour tenter d’attraper quelque chose dans sa gueule déformée. L’acrobate agit, s’acharnant sur le coup de la créature jusqu’à ce que le crâne se détache du reste du corps qui se convulse encore quelques instants en aspergeant le champs de bataille d’une pluie carmin. Le soldat soulève alors la gueule de la bestiole vaincu pour s’abreuver de son sang.
J’observe cet étrange geste avec dégoût et effroi avant que du mouvement à l’est attire mon attention. D’ici je peux voir les colosses de l’armée de Kendra Kâr renforcer les flancs. Quelque chose se passe là bas et je compte bien apporter mon aide. Je pose encore mon regard sur l’archer à qui j’ai confié la flèche.
« Souvenez vous. Le piaf rouge. »
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat)]
- Ezak
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Re: Plaines de Kôchii
Le soleil se levait sur les terres de ce pays mien et ce jour avait une saveur particulière. Des milliers d’hommes et de femmes convergeaient vers le lieu qui sans doute, serait une boucherie à ciel ouvert. Les effluves de rages, de tensions, de peurs aussi émanaient de la vaste plaine qui bordait la cité d’Oranan. Des rapaces, probablement déjà attirés par ces odeurs annonces de barbarie faisaient leurs tournées avec gourmandise au-dessus de ces masses de chairs.
Nous marchions, mes hommes et moi après s’être mêlé à l’infanterie kendranne. Le flot d’humain nous permit de passer inaperçu. Les deux camps se firent rapidement face, se jaugeant l’un l’autre, s’invectivant, s’insultant sans ménagement. De mon côté, je restai silencieux, non désireux de dépenser mon énergie dans des hurlements grossiers, alors que les représentant des deux camps firent jonction. Le General Andélys faisait partie de ces envoyés. Les pourparlers furent brefs et les deux groupes se séparèrent.
Malheureusement, comme je l’avais prédit, comme je l’avais affirmé au General Andelys la veille, Omyre fit preuve de sa fourberie, de son irrespect des codes. Il ne fallut pas longtemps à la vermine pour faire la monstration de son ignominie. Les représentants des deux armées n’eurent pas le temps de rejoindre leur camp respectif qu’une femme déboula du ciel sur sa créature ailée. Je ne pus que la reconnaître. Comment oublier le visage de mes treize geôliers ? C’était Sisstar. Sisstar-la-fourbe au vu de son action teintée de honte. La Générale avait pris pour cible les représentants de notre Royaume et c’est Andelys qui sauva la vie d’un officiel en se sacrifiant. La lance de la fourbe lui transperça le corps, mais d’où je fus, je ne pus voir à quel point la blessure était grave. L’elfe qui accompagnait la délégation de l’ennemi se change en dragon et s’envola à la suite de la Générale. Je ne pus qu’écarquiller les yeux de surprises. Ce fut la quatrième fois de ma vie que je vis un être se changer en dragon. Ce pouvoir était bien moins unique que je ne le pensais. Qu’importe, l’heure était venu de faire l’ennemi vomir ses entrailles. À la tête de ma troupe réunie au complet grâce au fabuleux travail d’Edris, je m’élançai, sur le flanc gauche de l’armée, furieux, avec la seule hâte de semer la mort et la destruction parmi la verdaille inférieure. Nous ne fûmes pas seuls, accompagnés dans notre rage par celle de toute une armée.
Cependant, un événement perturba mon dessein de barbarie. La créature de Sisstar forma une ombre de plus en plus imposante au-dessus des armées. Levant la tête, j’en compris la raison. La bête, touchée par un étrange mal et amorce une descente vers le sol, et y reste clouée, incapable de reprendre son envol. L’elfe-dragon se posa à son tour à ses côtés prêt à en découdre avant qu’un soutien de Sisstar se posât dos à elle pour leur faire face. Nous avions l’occasion de mettre à terre un des Généraux de la Reine. Je ne pouvais laisser passer cette chance. J’entamai un virage à gauche, me désintéressant de la ligne de front alors que j'hurlai l’ordre, repris par mes subordonnés pour se faire entendre de ma troupe forte de quarante-quatre hommes.
« Aux arcs ! Clouez la bête au sol ! » Et l’ordre passé, je joignis le geste à la parole, attrapant ma lance que j’envoyai rageur en direction de la tête de la wyverne de Sisstar.
Les flèches de mes hommes furent inefficaces contre la bête aux écailles solides qui, d’un coup de queue puissant envoya valdinguer une partie des soldats. Ceux qui n’ont pas le temps d’ajuster. Ma lance elle, fit mal en allant se planter dans la mâchoire de la bête qui finit par la briser pour s’en débarasser. C’est là que j’aperçus l’arme de Sisstar se changer en arbalète dont la mire prend ma direction. Je n’ai absolument pas le temps de réagir que je me prends un carreau dans l’épaule. Instantanément, une poignée d’hommes se place devant moi pour former un mur de boucler qui vole en éclats sous les coups de mâchoires de la bête. Tuant tous les hommes dont le sang gicle sur moi. Alors j’entends une voix assez forte pour couvrir le champ de bataille et ordonner à un certain Cromax d’avancer droit devant.
(Cromax ? Le General d’Oaxaca ? )
Probablement l’elfe gris transformiste qui fait face à Sisstar et effectivement une distorsion étrange de l'air se fait devant lui. Un mage était dans le coin, et il devait être responsable de l'incapacité de la créature volante à prendre son envol Dans le feu de l’action, je n’ai pas vraiment le temps de m’attarder sur les détails. J’ai juste le temps de voir l’intéressé se téléporter étrangement sur le dos du saurien, alors que je lève déjà ma masse d’armes pour l’envoyer sur le crâne du dragon et lui exploser la mâchoire, mais je me retrouve bien vite bloqué au milieu de mon mouvement par un sort étrange.
Je ne fus pas le seul dans le cas mes hommes aussi furent pris dans le sortilège. Nous nous observons tous sans comprendre ce qui nous arrive, d’autant que nous ne semblions pas les seuls à être pris, car même la wyverne, Sisstar et ce Cromax semblaient touchés par cet élan soudain de pacifisme. Je compris rapidement qui est l’auteur de ce maléfice quand je le vois fanfaronner de son sourire provocateur avant de se transformer en étrange créature volante rouge et de s’envoler. Je lui jetai un regard noir alors que je retirai mon carreau dans l’épaule avant de boire une dose potion qui rendit la plaie un peu moins horrible à regarder, sans totalement la soigner. Je regardai tout autour de moi, alors que la monture de Sisstar semblait toujours aussi incapable de prendre son envol. Et je crus enfin apercevoir qui en était responsable. C’était un soldat, probablement spécialisé dans la magie, si j’en croyais son armure et son armement, qui était un bâton. Un soldat brun dont je fus trop éloigné pour distinguer les traits particuliers. Je détournai mon attention de lui pour me reconcentrer sur la Générale. J’avançai vers les deux elfes gris juchés sur le reptile volant, mais mon regard était absorbé par Sisstar. J’étais si frustré de ne pas pouvoir fondre sur elle, mais plus les secondes passaient et plus j’eus l’impression de sentir les effets s’atténuer, ma rage devenant de plus en plus grande. Et l’elfe blanc revint sur le sol, se transformant à nouveau sous sa forme humanoïde avant d’invoquer une créature difforme aux nombreuses tentacules et qui semblait être faite de lumière. Lorsque je la vis, ne sachant point si je pourrais me défendre compte tenu de mon été de paix forcé, je m’éloignai en courant à toute vitesse grâce au pouvoir des bottes des cieux finissant ma course sur une cabriole pour accentuer encore la distance. J’eus bien fait manifestement puisqu’en face une étrange lumière émana de la créature. Signe qu’un nouveau sort avait été lancé et à en juger par l’apparente passivité de ceux qui se trouvaient dans la zone ce fut le même.
En tout cas, le dénommé Cromax s’accrocha fermement à Sisstar et ils disparurent dans les airs, loin, hors de notre vue. Laissant la Wyverne là, toujours au prise avec le sort qui la maintenait. L’elfe fit alors apparaître une sorte de dôme lumineux le protégeant lui et sa créature et commença à avancer les troupes. Tentant de faire disparaître cette chose immonde, je pris de l’élan et balançai ma masse d’armes avec puissance vers la chose, qui après avoir reçu mon coup, s’éloignai encore plus vite avec son maître. Qu’importe, car sur mon chemin se trouvait la wyverne, et je refusais de laisser cette chose dans le dos de nos armées. J’accourus vers elle et je tentai de transpercer la bête que je ratai de peu alors qu’elle tentait de s’envoler, mais elle est fut jeté bien fortement au sol par de forts vents magiques. D’un coup rageur, je lui arrache l’aile dans un cri de douleur strident. La bête se dresse sur ses pattes, enragée prête à m’emporter dans sa chute, mais une bourrasque lui fait perdre l’équilibre alors que la bête s’écroule sur le sol. J’en profite et avec rage, je m’acharne sur le cou de l’animal à coups de lame jusqu’à le trancher. Alors de ce long cou tremblant de spasme jaillit un flot de sang avec pression. Je me lancai sur l’artère nourricière et en buvai le liquide pour soigner mes blessures...
[HRP :
- Bois du sang pour réduire mes blessure. (Effet de mon collier)]
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat)
Nous marchions, mes hommes et moi après s’être mêlé à l’infanterie kendranne. Le flot d’humain nous permit de passer inaperçu. Les deux camps se firent rapidement face, se jaugeant l’un l’autre, s’invectivant, s’insultant sans ménagement. De mon côté, je restai silencieux, non désireux de dépenser mon énergie dans des hurlements grossiers, alors que les représentant des deux camps firent jonction. Le General Andélys faisait partie de ces envoyés. Les pourparlers furent brefs et les deux groupes se séparèrent.
Malheureusement, comme je l’avais prédit, comme je l’avais affirmé au General Andelys la veille, Omyre fit preuve de sa fourberie, de son irrespect des codes. Il ne fallut pas longtemps à la vermine pour faire la monstration de son ignominie. Les représentants des deux armées n’eurent pas le temps de rejoindre leur camp respectif qu’une femme déboula du ciel sur sa créature ailée. Je ne pus que la reconnaître. Comment oublier le visage de mes treize geôliers ? C’était Sisstar. Sisstar-la-fourbe au vu de son action teintée de honte. La Générale avait pris pour cible les représentants de notre Royaume et c’est Andelys qui sauva la vie d’un officiel en se sacrifiant. La lance de la fourbe lui transperça le corps, mais d’où je fus, je ne pus voir à quel point la blessure était grave. L’elfe qui accompagnait la délégation de l’ennemi se change en dragon et s’envola à la suite de la Générale. Je ne pus qu’écarquiller les yeux de surprises. Ce fut la quatrième fois de ma vie que je vis un être se changer en dragon. Ce pouvoir était bien moins unique que je ne le pensais. Qu’importe, l’heure était venu de faire l’ennemi vomir ses entrailles. À la tête de ma troupe réunie au complet grâce au fabuleux travail d’Edris, je m’élançai, sur le flanc gauche de l’armée, furieux, avec la seule hâte de semer la mort et la destruction parmi la verdaille inférieure. Nous ne fûmes pas seuls, accompagnés dans notre rage par celle de toute une armée.
Cependant, un événement perturba mon dessein de barbarie. La créature de Sisstar forma une ombre de plus en plus imposante au-dessus des armées. Levant la tête, j’en compris la raison. La bête, touchée par un étrange mal et amorce une descente vers le sol, et y reste clouée, incapable de reprendre son envol. L’elfe-dragon se posa à son tour à ses côtés prêt à en découdre avant qu’un soutien de Sisstar se posât dos à elle pour leur faire face. Nous avions l’occasion de mettre à terre un des Généraux de la Reine. Je ne pouvais laisser passer cette chance. J’entamai un virage à gauche, me désintéressant de la ligne de front alors que j'hurlai l’ordre, repris par mes subordonnés pour se faire entendre de ma troupe forte de quarante-quatre hommes.
« Aux arcs ! Clouez la bête au sol ! » Et l’ordre passé, je joignis le geste à la parole, attrapant ma lance que j’envoyai rageur en direction de la tête de la wyverne de Sisstar.
Les flèches de mes hommes furent inefficaces contre la bête aux écailles solides qui, d’un coup de queue puissant envoya valdinguer une partie des soldats. Ceux qui n’ont pas le temps d’ajuster. Ma lance elle, fit mal en allant se planter dans la mâchoire de la bête qui finit par la briser pour s’en débarasser. C’est là que j’aperçus l’arme de Sisstar se changer en arbalète dont la mire prend ma direction. Je n’ai absolument pas le temps de réagir que je me prends un carreau dans l’épaule. Instantanément, une poignée d’hommes se place devant moi pour former un mur de boucler qui vole en éclats sous les coups de mâchoires de la bête. Tuant tous les hommes dont le sang gicle sur moi. Alors j’entends une voix assez forte pour couvrir le champ de bataille et ordonner à un certain Cromax d’avancer droit devant.
(Cromax ? Le General d’Oaxaca ? )
Probablement l’elfe gris transformiste qui fait face à Sisstar et effectivement une distorsion étrange de l'air se fait devant lui. Un mage était dans le coin, et il devait être responsable de l'incapacité de la créature volante à prendre son envol Dans le feu de l’action, je n’ai pas vraiment le temps de m’attarder sur les détails. J’ai juste le temps de voir l’intéressé se téléporter étrangement sur le dos du saurien, alors que je lève déjà ma masse d’armes pour l’envoyer sur le crâne du dragon et lui exploser la mâchoire, mais je me retrouve bien vite bloqué au milieu de mon mouvement par un sort étrange.
Je ne fus pas le seul dans le cas mes hommes aussi furent pris dans le sortilège. Nous nous observons tous sans comprendre ce qui nous arrive, d’autant que nous ne semblions pas les seuls à être pris, car même la wyverne, Sisstar et ce Cromax semblaient touchés par cet élan soudain de pacifisme. Je compris rapidement qui est l’auteur de ce maléfice quand je le vois fanfaronner de son sourire provocateur avant de se transformer en étrange créature volante rouge et de s’envoler. Je lui jetai un regard noir alors que je retirai mon carreau dans l’épaule avant de boire une dose potion qui rendit la plaie un peu moins horrible à regarder, sans totalement la soigner. Je regardai tout autour de moi, alors que la monture de Sisstar semblait toujours aussi incapable de prendre son envol. Et je crus enfin apercevoir qui en était responsable. C’était un soldat, probablement spécialisé dans la magie, si j’en croyais son armure et son armement, qui était un bâton. Un soldat brun dont je fus trop éloigné pour distinguer les traits particuliers. Je détournai mon attention de lui pour me reconcentrer sur la Générale. J’avançai vers les deux elfes gris juchés sur le reptile volant, mais mon regard était absorbé par Sisstar. J’étais si frustré de ne pas pouvoir fondre sur elle, mais plus les secondes passaient et plus j’eus l’impression de sentir les effets s’atténuer, ma rage devenant de plus en plus grande. Et l’elfe blanc revint sur le sol, se transformant à nouveau sous sa forme humanoïde avant d’invoquer une créature difforme aux nombreuses tentacules et qui semblait être faite de lumière. Lorsque je la vis, ne sachant point si je pourrais me défendre compte tenu de mon été de paix forcé, je m’éloignai en courant à toute vitesse grâce au pouvoir des bottes des cieux finissant ma course sur une cabriole pour accentuer encore la distance. J’eus bien fait manifestement puisqu’en face une étrange lumière émana de la créature. Signe qu’un nouveau sort avait été lancé et à en juger par l’apparente passivité de ceux qui se trouvaient dans la zone ce fut le même.
En tout cas, le dénommé Cromax s’accrocha fermement à Sisstar et ils disparurent dans les airs, loin, hors de notre vue. Laissant la Wyverne là, toujours au prise avec le sort qui la maintenait. L’elfe fit alors apparaître une sorte de dôme lumineux le protégeant lui et sa créature et commença à avancer les troupes. Tentant de faire disparaître cette chose immonde, je pris de l’élan et balançai ma masse d’armes avec puissance vers la chose, qui après avoir reçu mon coup, s’éloignai encore plus vite avec son maître. Qu’importe, car sur mon chemin se trouvait la wyverne, et je refusais de laisser cette chose dans le dos de nos armées. J’accourus vers elle et je tentai de transpercer la bête que je ratai de peu alors qu’elle tentait de s’envoler, mais elle est fut jeté bien fortement au sol par de forts vents magiques. D’un coup rageur, je lui arrache l’aile dans un cri de douleur strident. La bête se dresse sur ses pattes, enragée prête à m’emporter dans sa chute, mais une bourrasque lui fait perdre l’équilibre alors que la bête s’écroule sur le sol. J’en profite et avec rage, je m’acharne sur le cou de l’animal à coups de lame jusqu’à le trancher. Alors de ce long cou tremblant de spasme jaillit un flot de sang avec pression. Je me lancai sur l’artère nourricière et en buvai le liquide pour soigner mes blessures...
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- Maâra
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- Enregistré le : dim. 30 déc. 2018 17:17
- Localisation : Chateau d'Endor
Re: Plaines de Kôchii
Lorsque Nienna, la femme fantôme liée à Daemon revient, tout l’état-major des Duchés et des nains s’affaire à utiliser ses informations. Des ordres sont donnés pour placer et replacer en vitesse les rangs des armées afin de faire face à un très probable assaut, et il est ici décidé que la cavalerie des Duchés irait flanquer cette armée par le Nord.
Devant la tente, Maâra écoute sans participer. Ni conviée, ni conviable, elle observe comment les capitaines et autre lieutenant mettent en pratique les ordres de leurs supérieurs.
Elle observe encore, lorsqu’un mouvement attire son attention dans le ciel, derrière cette barrière végétale dont Nienna a fait mention. Nul ici ne semble l’apercevoir ; tous trop occupés et presque tous trop limités pour distinguer quoi que ce soit aussi loin. Même elle, avec sa vue incomparable, elle ne peut certifier ce qu’elle voit. Créatures légendaires, créatures volantes plus ou moins déterminées … un étrange balai se joue là-haut. Elle jurerait pourtant avoir vu un dragon argenté.
Une gigantesque clameur gronde soudain à travers la plaine et les plantations des terres d’Ynorie …
Les choses s’accélèrent aussitôt pour les trois Nécromant. Ils décident ensemble de suivre la dite cavalerie, leur rôle étant de soutenir de tous leurs moyens l’armée des Duchés. L’heure n’est plus à la prudence ou la sauvegarde des âmes sensibles de ce camp de soldats montagnards. Lorsque Azra évoque son plan d’envoyer en avant son compagnon mort-vivant, Maâra, sans explication préalable, siffle avec une énergie qu’on ne lui attribuerait pas au premier regard. Quelques minutes plus tard, arrive Stor-Varg, resté caché des armées depuis qu’elle avait été faite prisonnière des nains. Elle présente brièvement Stor-Varg à son nouveau clan, qui se contente de croiser un regard intéressé et entendu à Rendrak.
« Va avec eux, suis le plan et rejoint-moi ensuite.
- Je te trouverais. »
Pérussac, après avoir accepté leur proposition, leur fournit des chevaux. L’instant tant redouté de Maâra.
Azra décide de partir en premier afin de suivre les Liykor et devancer lui aussi les premiers cavaliers des Duchés. Elle remarque la plus grande lenteur de Daemon et, prenant son courage à deux mains, tente le tout pour le tout, essayant surtout de ne point penser aux conséquences de ce qu’elle s’apprête à faire.
Avec une répulsion évidente, elle s’approche du cheval que tient par la Bride son nouveau camarade nécromant … et lui avoue ne pas savoir monter.
« Sérieusement ? Dit-il, surpris. Tu ne sais pas monter ?
- J’ai jamais appris. Et ces choses là ne m’aiment pas, rajoute-t-elle en retroussant ses narines. »
Il ne cache pas son effarement, mais lui tend la main sans hésiter, l’invitant à monter derrière.
Un cavalier médiocre, perturbé par les gesticulations d’une passagère littéralement persuadée qu’ils sont assis sur un monstre de perversité … c’est ce duo qui tente cahin-caha de rattraper la charge d’une cavalerie d’hommes surentraînés. Elle répète et se répète encore et encore les mots de Daemon : il suffit de prendre le coup de main ; mais cela ne la calme pas, bien au contraire, elle ne fait que glisser, sauter et glisser encore.
Est-ce une volonté, est-ce une alternative … le cheval s’approche d’une position que Maâra qualifie d’entre-front, à la gauche de la cavalerie et la droite des nains, ni avec l’un, ni avec l’autre.
Elle remarque à quelques dizaines de mètres de leur position, une faction de l’armée ennemie se diriger vers la charge de la cavalerie, effectivement devancée par les deux Liykor et Azra qui, tenant la bride d’une main et préparant son sortilège de l’autre, parvient à lancer une sorte de boule d’énergie sur les premières lignes.
Elle ne s’en rend heureusement pas compte, mais observer tout cela et réfléchir à une manière de venir en aide aux cavaliers arrivant par le nord, lui occupe tant l’esprit qu’elle en a oublié d’avoir peur.
Concentrée et repliée sur sa mission principale, elle parvient à lancer un sort sans trop dévier de son but. Plusieurs dizaines de mains squelettiques sortent du sol et agrippent les chevilles des ennemis éparpillés plus loin, ralentissant leur avancée vers l’armée des Duchés.
Une armée dont la charge est violente et chaotique. Les premiers ennemis sont balayés et piétinés comme s’il ne s’agissait que d’herbes hautes …
Daemon, il lui semble, la félicite et face à l’empressement de la Sindel de rattraper leur retard, retente un dernier trot brouillon.
« Pourquoi se presser ? Demande-t-il tandis que le cheval atteint les premières lignes ennemies, dont des cadavres faits de métal jonchent le terrain.
- Parce que mon sortilège nous offre un avantage, crie-t-elle pour couvrir le vacarme ambiant, après avoir rapidement sauté du cheval devenu trop lent. Parce que nous avons juré de défendre ces terres, parce que votre meneur est là-bas, encerclé, n’êtes-vous pas son subalterne ? Vous le suivez comme son ombre. »
Daemon redonne sa liberté et au cheval et lève les yeux au ciel.
« Oui, comme son ombre … »
Son apitoiement surprend Maâra, elle hésite à le laisser là mais, sans savoir pourquoi, sans doute influencée par les cris de souffrance et les hurlements vigoureux, elle s’interpose en lui montrant du doigt le champ de bataille :
« Alors courage, soyez l’Ombre, la vraie ! Vous avez là l’opportunité d’être qui vous êtes ! La Guerre est là, sous votre nez … Thimoros aussi vous observe … ou bien Kadria avait-elle tord à votre propos ? »
Cette fois, les mots de Maâra atteignent le semi-elfe qui la toise d’un regard plein de reproches mais qui, les dents serrées, n’en prononce aucun. Il bondit, talonné de près par Maâra, elle-même rejointe rapidement par Stor-Varg. Il a les crocs ensanglantés et le regard de celui qui en demande plus.
Enfin, les retardataires sont là.
Bien qu’encore fraîche, la Mort est partout autour d’elle et son odeur, plus enivrante encore que celle d’un vieux parchemin, se répandra bientôt dans toute la région.
Elle respire à plein poumon … revigorée de corps et d’esprit.
Les deux nécromants se dirigent à grands pas vers la ligne de cavalerie, stoppée par quelques ennemis plus robustes, pour les assister. Daemon, agile et rapide, engage le combat. Aussitôt, la Sindel concentre ses fluides et son pouvoir vers le sol, et invoque trois squelettes guerriers, d’allures assez solides et plutôt agiles au milieu des corps sans vie. A l’un d’eux elle donne la hache d’arme transmise par les nains, comme butin de guerre, lorsqu’ils consentirent à ne plus la voir comme suspecte.
« Concentrez-vous sur ceux-là, ordonne-t-elle en désignant les ennemis en train de se dépêtrer avec les mains au sol, je maintiens le sortilège un peu plus longtemps alors attention à vos jambes. Un qui tranche les mains, trois qui tranchent le reste. »
Estimant être suffisamment à l’écart, elle s’immobilise et brasse l’air devant elle, face à la zone où il reste malgré tout un ou deux dizaines de mains …
Au même moment, Daemon virevolte avec une agilité sans nom autour d’un ennemi très proche d’elle, le privant de sa vie. Son regard, toujours noir, se tourne vers elle et d’une voix sèche, lui conseille de se méfier.
« Seulement d’eux. » Répond la Sindel en repensant à son amère réaction lorsqu’elle l’a invectivé
… et plaque ses mains au sol, accroupie. Un œil avisé pourra distinguer une propagation rapide de particules noires. Sa magie pure alimente encore pour un temps les mains encore actives.
Les quatre morts-vivants de Maâra chargent à leur manière, silencieusement. Pas un cri ne monte, pas une clameur encourageante. Ils foncent. Le squelette déjà armé en premier, Stor Varg sur les talons ; les deux autres une seconde après, le temps de ramasser l’arme des cadavres qu’ils piétinent.
Elle observe, fascinée, Stor-Varg sauter dans la mêlée. Fascinée par la rage qui émane de lui, ses mouvements sont chaotiques et sans pondération, il mord, broie, arrache et griffe sans discernement, recule parfois, mais pour mieux bondir. Ses guerriers ne déméritent pas, ils restent groupés et se meuvent sans hésitation d’un ennemi à l’autre, sans peur de souffrir … une aubaine car leurs ennemis eux aussi ne semblent guère ressentir d’hésitation ou de crainte, malgré la chape de désespoir qui plane sur le terrain qu’elle ressent malgré elle.
Son sortilège commence à s’affaiblir, les mains, attaquées maintenant de toute part, ne sont plus assez nombreuses pour ralentir ou gêner ; mais sa nouvelle tentative pour l’alimenter échoue lorsqu’une flèche venue de nulle part la frôle de quelques centimètres. Surprise et effrayée, elle ne parvient pas à maîtriser son sortilège. Elle recule et trébuche sur un corps, cherchant en vain celui qui vient de tirer dans cette cohue hurlante et bouillonnante. Haletante et les mains moites, elle lutte contre son instinct primal de survie, elle combat ses propres pensées et les domine par une froide logique ; l’avenir d’Endor tient à eux trois, elle ne peut pas flancher et s’enfuir, elle en a trop fait récemment au château pour tout laisser tomber parce qu’une part d’elle pense qu’elle n’a rien à faire là. Ils comptent sur elle, et elle compte sur Endor.
En lutte constante, elle se force à observer en face ce qui se joue là ; elle avance vers ses guerriers et elle attrape un bouclier au sol, encore accroché à un bras comme fait de métal arraché de son corps, et se protège derrière.
La deuxième flèche ne vient pas, soit elle n’est plus à portée, soit le cavalier venant de faire une percée sanglante vient de piétiner le tireur.
Sans attendre une meilleure chance, elle remue ses doigts noircis par le sortilège et envoie directement à travers le chaos des combats des filaments d’ombre capables de faire flétrir les chairs. Plusieurs filaments s’approchent de ses cibles et ayant appris cela de son dernier combat, elle parvient à mieux maîtriser le chaos ambiant et ne panique pas à l’idée de toucher des alliés. Quatre Garzoks tout juste arrivés pour renforcer la ligne ennemie sont touchés de plein fouet. Couvrant leurs cris de douleur, Maâra ordonne à ses squelettes de l’épauler. Deux d’entre eux, dont son compagnon se jette sur eux, ainsi que Daemon qui prend le parti de combattre le moins affaibli par le sort. Un squelette achève un garzok déjà à terre, le Liykor en dépèce un autre. Le quatrième, fou de rage, fait des moulinets avec son arme, blessant au bras l’un des squelettes et en décapitant un autre.
Maâra recule et se décale en serrant fort son bouclier, prête à lancer un nouveau sortilège.
Soudain, une silhouette énorme obscurcie son champ de vision. Véloce, immense, implacable et expérimenté, sa seule présence ruine toute tentative de parade de la part de la Sindel, pourtant rapide, grande, impassible mais très inexpérimentée. Elle esquive, sait-elle comment, la première attaque. Un réflexe bienvenu sans aucun doute, car son ennemie, lui, ne commet pas de maladresse. A peine son coup raté, il bondit et la fauche littéralement comme on fauche du blé. Le bouclier éclate en mille morceaux et la Sindel s’écrase deux mètres plus loin, un cri minaudier immonde accompagnant son atterrissage. Malgré son insensibilité, bien mal acceptée au demeurant, elle parvient à peine à se redresser sur les genoux, juchée sur un pêle-mêle de corps qu’elle n’identifie pas tous. La douleur est intense, elle a l’impression que sa cage thoracique pourrait exploser à chaque respiration et lutte pour garder ses moyens, ne serait-ce que la vue car elle peine à distinguer les contours d’un bouclier qui paraît à portée de main.
Un grognement reconnu entre mille la fait vibrer et tressaillir. Stor-Varg choppe au bras le guerrier immense et le déstabilise fortement grâce à son élan et sa force. Daemon et son fantôme s’interposent eux aussi. Il tourne autour du guerrier avec une vitesse et une habileté terrible et son fantôme parvient à le défaire de son expertise au combat.
Maâra, toujours au sol mais hors de portée des attaques du guerrier grâce à ses alliés, tente de lancer son sortilège le plus puissant mais les élancements innommables de sa souffrance sont tels qu’elle peine à rester concentrée. Furieuse contre elle-même, elle prie Phaitos de rejeter la douleur au lieu de continuellement vouloir la faire sienne … un mot traverse son esprit en écho à sa prière. Rejeter !
Une main sur ses côtes meurtries et brisées, elle inspire profondément et éructe violemment, s’arrachant un hurlement strident. Cette douleur, elle la guide à travers son bras et le rejette de l’autre, pointé vers l’immense guerrier qui lutte corps à corps avec son Liykor. Un flot noirâtre jaillit du corps de la Sindel et, l’instant d’après, le guerrier pousse un cri déchirant. Même entraîné, même naît pour la guerre, nul n’est capable de résonner lorsque son corps est violemment meurtri de l’intérieur sans voir le coup venir ; par contre, expérimenté comme il l’est, il sait lui qu’il vient de perdre ce combat. Cette seconde d’inattention est la dernière de sa vie vouée à la guerre.
A bout de souffle, vidée de toute énergie, Maâra se redresse, munie d’un autre bouclier. Le dernier, elle le sent, lui a sauvé la vie. A tâtons, tandis qu’elle observe le champ de bataille à la recherche de Lord Azraël ou du Duc de Pérussac, elle attrape sa gourde et boit une gorgée de potion de mana. Sa blessure est stabilisée, elle ne ressent qu’une légère tension sous les côtes.
**********
((Contre les trashmob de khynt : utilisation de Mains de la mort rang 2 + alimentation du sort pm/2 + Appel de l'au-delà rang 2 + cruelle obscurité rang 4
Contre l'élite de crean (avec daemon et son compagnon) : Transfert de blessures Rang 4 - Utilisation de deux potions de mana 8pm. Blessure légère au ventre))
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat)]
Devant la tente, Maâra écoute sans participer. Ni conviée, ni conviable, elle observe comment les capitaines et autre lieutenant mettent en pratique les ordres de leurs supérieurs.
Elle observe encore, lorsqu’un mouvement attire son attention dans le ciel, derrière cette barrière végétale dont Nienna a fait mention. Nul ici ne semble l’apercevoir ; tous trop occupés et presque tous trop limités pour distinguer quoi que ce soit aussi loin. Même elle, avec sa vue incomparable, elle ne peut certifier ce qu’elle voit. Créatures légendaires, créatures volantes plus ou moins déterminées … un étrange balai se joue là-haut. Elle jurerait pourtant avoir vu un dragon argenté.
Une gigantesque clameur gronde soudain à travers la plaine et les plantations des terres d’Ynorie …
Les choses s’accélèrent aussitôt pour les trois Nécromant. Ils décident ensemble de suivre la dite cavalerie, leur rôle étant de soutenir de tous leurs moyens l’armée des Duchés. L’heure n’est plus à la prudence ou la sauvegarde des âmes sensibles de ce camp de soldats montagnards. Lorsque Azra évoque son plan d’envoyer en avant son compagnon mort-vivant, Maâra, sans explication préalable, siffle avec une énergie qu’on ne lui attribuerait pas au premier regard. Quelques minutes plus tard, arrive Stor-Varg, resté caché des armées depuis qu’elle avait été faite prisonnière des nains. Elle présente brièvement Stor-Varg à son nouveau clan, qui se contente de croiser un regard intéressé et entendu à Rendrak.
« Va avec eux, suis le plan et rejoint-moi ensuite.
- Je te trouverais. »
Pérussac, après avoir accepté leur proposition, leur fournit des chevaux. L’instant tant redouté de Maâra.
Azra décide de partir en premier afin de suivre les Liykor et devancer lui aussi les premiers cavaliers des Duchés. Elle remarque la plus grande lenteur de Daemon et, prenant son courage à deux mains, tente le tout pour le tout, essayant surtout de ne point penser aux conséquences de ce qu’elle s’apprête à faire.
Avec une répulsion évidente, elle s’approche du cheval que tient par la Bride son nouveau camarade nécromant … et lui avoue ne pas savoir monter.
« Sérieusement ? Dit-il, surpris. Tu ne sais pas monter ?
- J’ai jamais appris. Et ces choses là ne m’aiment pas, rajoute-t-elle en retroussant ses narines. »
Il ne cache pas son effarement, mais lui tend la main sans hésiter, l’invitant à monter derrière.
Un cavalier médiocre, perturbé par les gesticulations d’une passagère littéralement persuadée qu’ils sont assis sur un monstre de perversité … c’est ce duo qui tente cahin-caha de rattraper la charge d’une cavalerie d’hommes surentraînés. Elle répète et se répète encore et encore les mots de Daemon : il suffit de prendre le coup de main ; mais cela ne la calme pas, bien au contraire, elle ne fait que glisser, sauter et glisser encore.
Est-ce une volonté, est-ce une alternative … le cheval s’approche d’une position que Maâra qualifie d’entre-front, à la gauche de la cavalerie et la droite des nains, ni avec l’un, ni avec l’autre.
Elle remarque à quelques dizaines de mètres de leur position, une faction de l’armée ennemie se diriger vers la charge de la cavalerie, effectivement devancée par les deux Liykor et Azra qui, tenant la bride d’une main et préparant son sortilège de l’autre, parvient à lancer une sorte de boule d’énergie sur les premières lignes.
Elle ne s’en rend heureusement pas compte, mais observer tout cela et réfléchir à une manière de venir en aide aux cavaliers arrivant par le nord, lui occupe tant l’esprit qu’elle en a oublié d’avoir peur.
Concentrée et repliée sur sa mission principale, elle parvient à lancer un sort sans trop dévier de son but. Plusieurs dizaines de mains squelettiques sortent du sol et agrippent les chevilles des ennemis éparpillés plus loin, ralentissant leur avancée vers l’armée des Duchés.
Une armée dont la charge est violente et chaotique. Les premiers ennemis sont balayés et piétinés comme s’il ne s’agissait que d’herbes hautes …
Daemon, il lui semble, la félicite et face à l’empressement de la Sindel de rattraper leur retard, retente un dernier trot brouillon.
« Pourquoi se presser ? Demande-t-il tandis que le cheval atteint les premières lignes ennemies, dont des cadavres faits de métal jonchent le terrain.
- Parce que mon sortilège nous offre un avantage, crie-t-elle pour couvrir le vacarme ambiant, après avoir rapidement sauté du cheval devenu trop lent. Parce que nous avons juré de défendre ces terres, parce que votre meneur est là-bas, encerclé, n’êtes-vous pas son subalterne ? Vous le suivez comme son ombre. »
Daemon redonne sa liberté et au cheval et lève les yeux au ciel.
« Oui, comme son ombre … »
Son apitoiement surprend Maâra, elle hésite à le laisser là mais, sans savoir pourquoi, sans doute influencée par les cris de souffrance et les hurlements vigoureux, elle s’interpose en lui montrant du doigt le champ de bataille :
« Alors courage, soyez l’Ombre, la vraie ! Vous avez là l’opportunité d’être qui vous êtes ! La Guerre est là, sous votre nez … Thimoros aussi vous observe … ou bien Kadria avait-elle tord à votre propos ? »
Cette fois, les mots de Maâra atteignent le semi-elfe qui la toise d’un regard plein de reproches mais qui, les dents serrées, n’en prononce aucun. Il bondit, talonné de près par Maâra, elle-même rejointe rapidement par Stor-Varg. Il a les crocs ensanglantés et le regard de celui qui en demande plus.
Enfin, les retardataires sont là.
Bien qu’encore fraîche, la Mort est partout autour d’elle et son odeur, plus enivrante encore que celle d’un vieux parchemin, se répandra bientôt dans toute la région.
Elle respire à plein poumon … revigorée de corps et d’esprit.
Les deux nécromants se dirigent à grands pas vers la ligne de cavalerie, stoppée par quelques ennemis plus robustes, pour les assister. Daemon, agile et rapide, engage le combat. Aussitôt, la Sindel concentre ses fluides et son pouvoir vers le sol, et invoque trois squelettes guerriers, d’allures assez solides et plutôt agiles au milieu des corps sans vie. A l’un d’eux elle donne la hache d’arme transmise par les nains, comme butin de guerre, lorsqu’ils consentirent à ne plus la voir comme suspecte.
« Concentrez-vous sur ceux-là, ordonne-t-elle en désignant les ennemis en train de se dépêtrer avec les mains au sol, je maintiens le sortilège un peu plus longtemps alors attention à vos jambes. Un qui tranche les mains, trois qui tranchent le reste. »
Estimant être suffisamment à l’écart, elle s’immobilise et brasse l’air devant elle, face à la zone où il reste malgré tout un ou deux dizaines de mains …
Au même moment, Daemon virevolte avec une agilité sans nom autour d’un ennemi très proche d’elle, le privant de sa vie. Son regard, toujours noir, se tourne vers elle et d’une voix sèche, lui conseille de se méfier.
« Seulement d’eux. » Répond la Sindel en repensant à son amère réaction lorsqu’elle l’a invectivé
… et plaque ses mains au sol, accroupie. Un œil avisé pourra distinguer une propagation rapide de particules noires. Sa magie pure alimente encore pour un temps les mains encore actives.
Les quatre morts-vivants de Maâra chargent à leur manière, silencieusement. Pas un cri ne monte, pas une clameur encourageante. Ils foncent. Le squelette déjà armé en premier, Stor Varg sur les talons ; les deux autres une seconde après, le temps de ramasser l’arme des cadavres qu’ils piétinent.
Elle observe, fascinée, Stor-Varg sauter dans la mêlée. Fascinée par la rage qui émane de lui, ses mouvements sont chaotiques et sans pondération, il mord, broie, arrache et griffe sans discernement, recule parfois, mais pour mieux bondir. Ses guerriers ne déméritent pas, ils restent groupés et se meuvent sans hésitation d’un ennemi à l’autre, sans peur de souffrir … une aubaine car leurs ennemis eux aussi ne semblent guère ressentir d’hésitation ou de crainte, malgré la chape de désespoir qui plane sur le terrain qu’elle ressent malgré elle.
Son sortilège commence à s’affaiblir, les mains, attaquées maintenant de toute part, ne sont plus assez nombreuses pour ralentir ou gêner ; mais sa nouvelle tentative pour l’alimenter échoue lorsqu’une flèche venue de nulle part la frôle de quelques centimètres. Surprise et effrayée, elle ne parvient pas à maîtriser son sortilège. Elle recule et trébuche sur un corps, cherchant en vain celui qui vient de tirer dans cette cohue hurlante et bouillonnante. Haletante et les mains moites, elle lutte contre son instinct primal de survie, elle combat ses propres pensées et les domine par une froide logique ; l’avenir d’Endor tient à eux trois, elle ne peut pas flancher et s’enfuir, elle en a trop fait récemment au château pour tout laisser tomber parce qu’une part d’elle pense qu’elle n’a rien à faire là. Ils comptent sur elle, et elle compte sur Endor.
En lutte constante, elle se force à observer en face ce qui se joue là ; elle avance vers ses guerriers et elle attrape un bouclier au sol, encore accroché à un bras comme fait de métal arraché de son corps, et se protège derrière.
La deuxième flèche ne vient pas, soit elle n’est plus à portée, soit le cavalier venant de faire une percée sanglante vient de piétiner le tireur.
Sans attendre une meilleure chance, elle remue ses doigts noircis par le sortilège et envoie directement à travers le chaos des combats des filaments d’ombre capables de faire flétrir les chairs. Plusieurs filaments s’approchent de ses cibles et ayant appris cela de son dernier combat, elle parvient à mieux maîtriser le chaos ambiant et ne panique pas à l’idée de toucher des alliés. Quatre Garzoks tout juste arrivés pour renforcer la ligne ennemie sont touchés de plein fouet. Couvrant leurs cris de douleur, Maâra ordonne à ses squelettes de l’épauler. Deux d’entre eux, dont son compagnon se jette sur eux, ainsi que Daemon qui prend le parti de combattre le moins affaibli par le sort. Un squelette achève un garzok déjà à terre, le Liykor en dépèce un autre. Le quatrième, fou de rage, fait des moulinets avec son arme, blessant au bras l’un des squelettes et en décapitant un autre.
Maâra recule et se décale en serrant fort son bouclier, prête à lancer un nouveau sortilège.
Soudain, une silhouette énorme obscurcie son champ de vision. Véloce, immense, implacable et expérimenté, sa seule présence ruine toute tentative de parade de la part de la Sindel, pourtant rapide, grande, impassible mais très inexpérimentée. Elle esquive, sait-elle comment, la première attaque. Un réflexe bienvenu sans aucun doute, car son ennemie, lui, ne commet pas de maladresse. A peine son coup raté, il bondit et la fauche littéralement comme on fauche du blé. Le bouclier éclate en mille morceaux et la Sindel s’écrase deux mètres plus loin, un cri minaudier immonde accompagnant son atterrissage. Malgré son insensibilité, bien mal acceptée au demeurant, elle parvient à peine à se redresser sur les genoux, juchée sur un pêle-mêle de corps qu’elle n’identifie pas tous. La douleur est intense, elle a l’impression que sa cage thoracique pourrait exploser à chaque respiration et lutte pour garder ses moyens, ne serait-ce que la vue car elle peine à distinguer les contours d’un bouclier qui paraît à portée de main.
Un grognement reconnu entre mille la fait vibrer et tressaillir. Stor-Varg choppe au bras le guerrier immense et le déstabilise fortement grâce à son élan et sa force. Daemon et son fantôme s’interposent eux aussi. Il tourne autour du guerrier avec une vitesse et une habileté terrible et son fantôme parvient à le défaire de son expertise au combat.
Maâra, toujours au sol mais hors de portée des attaques du guerrier grâce à ses alliés, tente de lancer son sortilège le plus puissant mais les élancements innommables de sa souffrance sont tels qu’elle peine à rester concentrée. Furieuse contre elle-même, elle prie Phaitos de rejeter la douleur au lieu de continuellement vouloir la faire sienne … un mot traverse son esprit en écho à sa prière. Rejeter !
Une main sur ses côtes meurtries et brisées, elle inspire profondément et éructe violemment, s’arrachant un hurlement strident. Cette douleur, elle la guide à travers son bras et le rejette de l’autre, pointé vers l’immense guerrier qui lutte corps à corps avec son Liykor. Un flot noirâtre jaillit du corps de la Sindel et, l’instant d’après, le guerrier pousse un cri déchirant. Même entraîné, même naît pour la guerre, nul n’est capable de résonner lorsque son corps est violemment meurtri de l’intérieur sans voir le coup venir ; par contre, expérimenté comme il l’est, il sait lui qu’il vient de perdre ce combat. Cette seconde d’inattention est la dernière de sa vie vouée à la guerre.
A bout de souffle, vidée de toute énergie, Maâra se redresse, munie d’un autre bouclier. Le dernier, elle le sent, lui a sauvé la vie. A tâtons, tandis qu’elle observe le champ de bataille à la recherche de Lord Azraël ou du Duc de Pérussac, elle attrape sa gourde et boit une gorgée de potion de mana. Sa blessure est stabilisée, elle ne ressent qu’une légère tension sous les côtes.
**********
((Contre les trashmob de khynt : utilisation de Mains de la mort rang 2 + alimentation du sort pm/2 + Appel de l'au-delà rang 2 + cruelle obscurité rang 4
Contre l'élite de crean (avec daemon et son compagnon) : Transfert de blessures Rang 4 - Utilisation de deux potions de mana 8pm. Blessure légère au ventre))
[XP : 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (combat)]
Maâra _-_ Sindel _-_ Nécromancienne _-_ Maître des Runes
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur.
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur.
- Faëlis
- Messages : 231
- Enregistré le : ven. 4 janv. 2019 17:20
Re: Plaines de Kôchii
Sans plus attendre, la semi-shaakt décida d'embrayer en fondant vers les fantassins ennemis. Entre-temps, les cavaliers squelettes tentaient de reformer leurs rangs sévèrement clairsemés et, alors que Faëlis tentait de suivre sa guerrière au sang chaud, un galop rapide l'alerte.
Encochant une flèche à la vitesse de l'éclair, l'hinïon décocha un trait vers le cavalier qui tentait de le faucher. Puis, il se jeta à terre pour esquiver le coup. Se relevant lourdement dans un tintamarre métallique, l'elfe jeta un regard vers sa cible. Le cavalier squelette avait perdu un bras sous le choc, mais il avait déjà fait demi-tour pour une nouvelle charge. Il était cependant nettement moins adroit. Faëlis tira son épée et profita de cette charge plus lente pour sabrer les pattes du cheval. Un coup d'épée rebondit sur son casques mais le cavalier bascula et se fracassa le crâne sur un rocher couvert de limon. Hum... un dernier détail... ah oui, son armure était horriblement sale. Faëlis invoqua la lumière purificatrice pour redevenir impeccable. Voilà. Combat terminé.
Il ramassa son arc et rejoignit enfin la bête de guerre qui était maintenant accompagnée d'un... petit poisson de lumière ? Sans importance, il chargea l'épée à la main dans les rangs ennemis. La plupart des squelettes n'étaient pas bien vaillants, et il en explosa deux assez rapidement. Cependant, dans l'obscurité menaçante, il remarqua tout juste une forme sombre qui s'était approchée par le flanc. Il porta un coup d'épée... qui tinta contre la pierre. En retour, un poing énorme vola dans sa direction et heurta l'armure, le faisant littéralement décoller !
L'elfe atterrit deux mètres plus loin, sonné. Et il était à nouveau couvert de boue ! Une forme imposante avançait pesamment vers lui. Une sorte de montagne de roche et d'ossement... Qu'était donc cette nouvelle horreur des treize ? Cela ressemblait à un squelette, mais massif, et mélangé à de la pierre. Heureusement, il était lent, et le jeune homme eut le temps de se relever. Mais comment vaincre une telle chose ? Il recula un peu, évita un nouveau coup de poing et riposta par une estoc dans le visage squelettique, qu'il ne fit qu'égratigner. La chose avançait lourdement, émettant un râle meurtrier, armant un nouveau poing pour frapper.
Hum... une solution... mais oui, évidemment ! Ses pieds glissant à moitié dans la boue, Faëlis se rua vers un lieu encore plus poisseux des rizières piétinées. Le monstrueux golem tenta de le suivre. Histoire d'être sûr qu'il ne se perde pas, l'elfe ramassa même quelques cailloux pour les lui lancer. Le monstre énervé se lança à grand pas vers lui... et s'enfonça dans la boue. Riant, en le voyant se débattre et gratter stupidement le sol, et ainsi s'embourber encore plus, l'elfe bondit en avant... et atterrit sur son crâne, l'enfonçant encore un peu plus ! Puis, rebondissant, il retomba derrière, se retourna et lâcha un :
« Tiens, pour te donner des forces, gros naze ! »
Et il lâcha un souffle de Gaïa sur le sommet du crâne, qui provoqua un hurlement de la bête. Ses mouvements devinrent plus désordonnés, erratiques, et l'elfe se retira, la laissant agoniser, enfoncée jusqu'à la taille dans la rizière.
Mais trop concentré sur ses mouvements, il ne vit pas la lame qui fondait sur lui. Juste un éclat de lumière à peine visible dans les ténèbres et... un éclat de ténèbres qui éteignit cette lumière ! Alors que le jeune homme basculait en arrière, un autre cavalier passa à côté mais, si son cheval était aussi squelettique que l'assaillant, le cavalier ne l'était pas. Jorus !
Par un agile mouvement, il projeta ses pieds dans le cavalier ennemi et le fracassa purement et simplement ! Puis, revenant vers l'elfe, il tendit la main, proposant de rejoindre Yliria.
C'est à ce moment-là que l'horizon explosa de lumière. Soudain, le soleil brillait dans la nuit ! Avec un rire, Faëlis prit la main :
« Fort bonne idée ! Nous devrions nous hâter si nous voulons qu'elle nous laisse quelques créatures à éliminer ! »
Yliria était à genoux, au milieu d'une zone dévastée et remplie de restes osseux. La plupart des morts-vivants avaient été éliminés, et beaucoup refluaient, désemparés. L'elfe bondit du cheval et se rua vers eux. Il tira une flèche, puis une deuxième, puis une troisième... en saisissant plusieurs d'un coup, il abattit en un seul tir encore trois autres adversaires. Plusieurs guerriers tentèrent de le charger, mais le rythme accéléra ! Une flèche dans l'orbite ! Une autre ! Une qui rate ! Pas grave, continuer à tirer ! Il se rua en avant, ramassa une flèche, glissa des deux pieds dans la boue tout en la tirant de nouveau aussi sec ! Il bondissait parmi les squelettes, les abattants un à un tout en récupérant ses flèches. Il finit hélas par faire un faux mouvement et s’étala dans la boue. Il recula au mieux. Un autre guerrier se jetait sur lui ! Il esquiva une attaque. Puis, la deuxième rebondit sur son plastron. Avec cette fichue armure, il avait du mal à se relever ! Qu'à cela ne tienne, il frappa du pied dans le genou de la créature pour la faire basculer. Puis, il se jeta sur elle, lui arracha son casque et, ignorant le coup d'épée qui se glissait dans une fente de son armure, frappa du poing, usant de toute sa force pour briser les os. La créature retomba en morceau, et l'elfe se releva en titubant légèrement. Il avait une entaille sous le bras, et ça saignait beaucoup... il invoqua aussitôt sa magie de soin pour résorber la blessure... Bon, c'était un peu mieux...
Autour, l'armée des morts était terminée de déblayer ! Essoufflé, il revint vers ses compagnons :
« Vous... vous allez bien ? »
[XP : 2 (combat)]
Encochant une flèche à la vitesse de l'éclair, l'hinïon décocha un trait vers le cavalier qui tentait de le faucher. Puis, il se jeta à terre pour esquiver le coup. Se relevant lourdement dans un tintamarre métallique, l'elfe jeta un regard vers sa cible. Le cavalier squelette avait perdu un bras sous le choc, mais il avait déjà fait demi-tour pour une nouvelle charge. Il était cependant nettement moins adroit. Faëlis tira son épée et profita de cette charge plus lente pour sabrer les pattes du cheval. Un coup d'épée rebondit sur son casques mais le cavalier bascula et se fracassa le crâne sur un rocher couvert de limon. Hum... un dernier détail... ah oui, son armure était horriblement sale. Faëlis invoqua la lumière purificatrice pour redevenir impeccable. Voilà. Combat terminé.
Il ramassa son arc et rejoignit enfin la bête de guerre qui était maintenant accompagnée d'un... petit poisson de lumière ? Sans importance, il chargea l'épée à la main dans les rangs ennemis. La plupart des squelettes n'étaient pas bien vaillants, et il en explosa deux assez rapidement. Cependant, dans l'obscurité menaçante, il remarqua tout juste une forme sombre qui s'était approchée par le flanc. Il porta un coup d'épée... qui tinta contre la pierre. En retour, un poing énorme vola dans sa direction et heurta l'armure, le faisant littéralement décoller !
L'elfe atterrit deux mètres plus loin, sonné. Et il était à nouveau couvert de boue ! Une forme imposante avançait pesamment vers lui. Une sorte de montagne de roche et d'ossement... Qu'était donc cette nouvelle horreur des treize ? Cela ressemblait à un squelette, mais massif, et mélangé à de la pierre. Heureusement, il était lent, et le jeune homme eut le temps de se relever. Mais comment vaincre une telle chose ? Il recula un peu, évita un nouveau coup de poing et riposta par une estoc dans le visage squelettique, qu'il ne fit qu'égratigner. La chose avançait lourdement, émettant un râle meurtrier, armant un nouveau poing pour frapper.
Hum... une solution... mais oui, évidemment ! Ses pieds glissant à moitié dans la boue, Faëlis se rua vers un lieu encore plus poisseux des rizières piétinées. Le monstrueux golem tenta de le suivre. Histoire d'être sûr qu'il ne se perde pas, l'elfe ramassa même quelques cailloux pour les lui lancer. Le monstre énervé se lança à grand pas vers lui... et s'enfonça dans la boue. Riant, en le voyant se débattre et gratter stupidement le sol, et ainsi s'embourber encore plus, l'elfe bondit en avant... et atterrit sur son crâne, l'enfonçant encore un peu plus ! Puis, rebondissant, il retomba derrière, se retourna et lâcha un :
« Tiens, pour te donner des forces, gros naze ! »
Et il lâcha un souffle de Gaïa sur le sommet du crâne, qui provoqua un hurlement de la bête. Ses mouvements devinrent plus désordonnés, erratiques, et l'elfe se retira, la laissant agoniser, enfoncée jusqu'à la taille dans la rizière.
Mais trop concentré sur ses mouvements, il ne vit pas la lame qui fondait sur lui. Juste un éclat de lumière à peine visible dans les ténèbres et... un éclat de ténèbres qui éteignit cette lumière ! Alors que le jeune homme basculait en arrière, un autre cavalier passa à côté mais, si son cheval était aussi squelettique que l'assaillant, le cavalier ne l'était pas. Jorus !
Par un agile mouvement, il projeta ses pieds dans le cavalier ennemi et le fracassa purement et simplement ! Puis, revenant vers l'elfe, il tendit la main, proposant de rejoindre Yliria.
C'est à ce moment-là que l'horizon explosa de lumière. Soudain, le soleil brillait dans la nuit ! Avec un rire, Faëlis prit la main :
« Fort bonne idée ! Nous devrions nous hâter si nous voulons qu'elle nous laisse quelques créatures à éliminer ! »
Yliria était à genoux, au milieu d'une zone dévastée et remplie de restes osseux. La plupart des morts-vivants avaient été éliminés, et beaucoup refluaient, désemparés. L'elfe bondit du cheval et se rua vers eux. Il tira une flèche, puis une deuxième, puis une troisième... en saisissant plusieurs d'un coup, il abattit en un seul tir encore trois autres adversaires. Plusieurs guerriers tentèrent de le charger, mais le rythme accéléra ! Une flèche dans l'orbite ! Une autre ! Une qui rate ! Pas grave, continuer à tirer ! Il se rua en avant, ramassa une flèche, glissa des deux pieds dans la boue tout en la tirant de nouveau aussi sec ! Il bondissait parmi les squelettes, les abattants un à un tout en récupérant ses flèches. Il finit hélas par faire un faux mouvement et s’étala dans la boue. Il recula au mieux. Un autre guerrier se jetait sur lui ! Il esquiva une attaque. Puis, la deuxième rebondit sur son plastron. Avec cette fichue armure, il avait du mal à se relever ! Qu'à cela ne tienne, il frappa du pied dans le genou de la créature pour la faire basculer. Puis, il se jeta sur elle, lui arracha son casque et, ignorant le coup d'épée qui se glissait dans une fente de son armure, frappa du poing, usant de toute sa force pour briser les os. La créature retomba en morceau, et l'elfe se releva en titubant légèrement. Il avait une entaille sous le bras, et ça saignait beaucoup... il invoqua aussitôt sa magie de soin pour résorber la blessure... Bon, c'était un peu mieux...
Autour, l'armée des morts était terminée de déblayer ! Essoufflé, il revint vers ses compagnons :
« Vous... vous allez bien ? »
[XP : 2 (combat)]
- Jorus Kayne
- Messages : 346
- Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
- Localisation : Aliaénon
Re: Plaines de Kôchii
J’ignore si c’est du simple fait de la présence d’Yliria sur le flanc droit, mais tandis que la cavalerie ennemie enfonce les rangs des elfes blancs sur notre gauche, les unités montées à droite se sont tombées sur un os, le leur et pas qu’un d’ailleurs. Sur ce qui devait être une centaine de chevaux à la robe de chair morcelée et aux yeux littéralement absents, il n’en reste plus qu’une vingtaine au mieux. Yliria a pris un risque énorme en partant comme elle l’a fait contre la charge de la cavalerie, mais il faut avouer que le risque en valait la situation actuelle. Je ne suis pas en mesure d’être aussi efficace qu’elle et dans un contexte pareil, je ne peux que l’appuyer pour accroître nos chances de succès. Filant vers le flanc droit pour lui apporter mon maigre soutient, je me dirige vers les troupes ennemies.
(Empêtrée dans la mêlée, la troupe de cavaliers est presque défaite. Cependant, s’ils parviennent à s’extraire de la masse, ils pourront charger à nouveau et être une nuisance.)
C’est avec cette pensée en tête que je me fraie un chemin jusqu’à atteindre un malheureux mort-vivant, qui cherche à faire ployer les soldats hinïons contre qui il se bat. Mon combat précédent m’a montré qu’il ne faut surtout pas sous-estimer notre adversaire, même s’il est mort. C’est la raison pour laquelle je bois une potion de stabilité. J’aime trop avoir mes deux pieds, bien ancrés dans le sol, pour risquer de tomber à nouveau. Alors que le cavalier me tourne le dos en manœuvrant, je bondis de toutes mes forces pour frapper pieds joints la croupe du cheval, tout aussi mort et vivant que celui qui le chevauche. Mon coup surprend la monture qui, par réflexe, cherche à envoyer valser cette présence non désirée sur son arrière train, en usant de la force conjointe de ses deux pattes arrière. Trop concentré sur ses ennemis, le cavalier part en avant sans parvenir à rester sur le cheval. J’ai toujours été particulièrement fier de mon agilité et de mes diverses acrobaties, pourtant que j’étonne moi-même parfois. Alors que la croupe de la monture devrait me faire voler sur plusieurs mètres, j’absorbe une partie de la force de l’animal en pliant mes jambes et encaisse le reste en effectuant un salto arrière, qui me fait atterrir sur la selle. Ayant connaissance que l’intrus est toujours sur son dos, le cheval part dans une ruade et donne de puissants coups de sabots derrière lui. Heureusement qu’à mon arrivée sur le canasson, les soldats hinïons ont été surpris et se sont reculés. Propulsé en avant, je manque de peu de me faire éjecter à mon tour.
(Vite ! Attrape la selle d’une main !)
Dans une telle situation, je me fie assez facilement à ma faéra. Elle qui prodigue pour moitié des boutades à mon encontre ou de bon conseils le reste du temps, je doute qu’elle souhaite me voir voler en direction des morts, qui n’attendent que l’occasion de me tuer sauvagement. Je me saisis donc de la selle et instinctivement des rênes, mais j’ai beau tirer sur ces dernières le cheval ne se calme pas pour autant.
(Arrêtes de tirer, ça ne fait que l’énerver !)
(Alors je fais quoi, je lui propose une tisane ?)
(Commence déjà par serrer des jambes aussi fort que tu peux et oublie les étriers !)
L’animal continue ses manœuvres pour me désarçonner et rester sur son dos commence à être très compliqué. Alors que j’enchaîne les allées-venues d’avant en arrière, notre petit spectacle repousse les soldats elfiques qui dressent leur bouclier pour se protéger, donnant l’occasion aux morts-vivants qui ne ressentent pas la peur et s’engouffrent dans ma brèche. Je prends le risque de lâcher un des rênes de la monture afin de tirer l’autre, orientant ainsi le cheval dans l’autre sens. Si de mon côté, je me fais sévèrement malmené, le canasson obéis malgré lui et envoie valser les soldats ennemis qui reçoivent ses sabots.
(Que j’aimerais pas être à leur place.)
(Mais tu es fou ! Lâche les rênes tout de suite, sinon tu vas finir par le faire tomber et toi avec !)
Le destrier continue ses manœuvres et alors que je ne tiens que d’une seule main sur la selle, j’use de toute ma force pour rester assis. Ne parvenant pas à m’éloigner de lui, il part au galop. Les boucliers sont un obstacle qui se dresse devant lui et l’obligent à partir en direction des troupes des nécromants.
(Mais alors je fais comment pour ne pas m’envoler ?)
(Couche-toi, garde ta main sur la selle et utilise l’autre en l’air pour aider à garder l’équilibre.)
(Me coucher ? Mais ça va pas la tête, je vais me faire éjecter encore plus rapidement !)
Pourtant, ma situation actuelle n’est pas à mon avantage. Ce n’est que par la force de mes jambes et de mon maintien sur la selle que je suis encore assis.
(Pas du tout, suis les mouvements du cheval. Tu ne dois penser qu’à une chose, rester dans son axe. Le seul risque de tomber, c’est de perdre l’équilibre sur les côtés !)
Ysolde semble savoir ce qu’elle dit, en tout cas, ses connaissances doivent être supérieures aux miennes. Je me couche donc sur le cheval en suivant ses mouvements. Filant au travers des hordes de morts armés, il ne cesse de me chahuter d’avant en arrière. Lorsqu’il effectue une ruade, je me couche pour absorber le choc et lorsque son arrière-train retombe au sol, j’use de mes forces pour rester sur place et me coucher à nouveau pour absorber le coup suivant. Ma main toujours en l’air m’aide à rester dans l’axe de la monture qui ne faiblit pas.
(Et je suis censé rester combien de temps comme ça ?)
(Jusqu’à ce qu’il fatigue.)
(Mais c’est un mort-vivant, ces choses ne se fatiguent jamais !)
(Dans ce cas, essaie de le calmer en lui parlant !)
(Parler à un mort ? Sérieusement ?)
(Tu dois lui montrer qui commande et que tu ne lui veux pas de mal. Même mort, il reste un cheval avant tout. Tu as peut-être une meilleure idée ?)
(J’hallucine !)
"Tout doux mon beau, tout doux !" Fais-je en parlant fort plus que je ne hurle, pour ne pas l’irriter davantage. "Si tu es sage, tu auras droit à une bonne botte de foin." Puis me rappelant qu’il s’agit d’un cheval mort, ma proposition semble saugrenue. "Je te donnerais un bras de squelette tout propre…heu…avec de la bonne chair morte !"
(C’est un cheval, pas un chien !)
"Et une fois qu’on aura gagné cette guerre, on ira gambader dans les plaines à en perdre haleine !"
(Sachant qu’il ne se fatiguera pas, tu viens de lui promettre de courir jusqu’à ta mort !)
"Aller mon beau, tout doux ! Calme-toi !"
Contrairement au cheval, mes jambes commencent à fléchir. Pourtant, je sens qu’il ralentit la cadence et diminue ses bonds. Je ne baisse pas pour autant la garde, craignant qu’il ne me surprenne. Il finit par se calmer et me donne la possibilité de reprendre les rênes pour revenir vers les soldats elfiques dont nous nous sommes à peine éloignés. Le cheval m’obéis aux ordres que je lui donne via la bride que je tiens. Hors de question de me laisser submerger par les armées des morts-vivants. A mon arrivée, je hurle aux Hinïons qui se tiennent devant moi.
"Faites place !" Fais-je alors que je me tiens de toute ma hauteur sur mon destrier.
Les soldats se décalent pour me laisser le champ libre et une fois en zone sûr, je prends le temps de retrouver mon souffle, devant des elfes blancs stupéfait de voir un humain monter un cheval mort. D’ailleurs, il ne paraît pas si mort que ça ! Je pose pied à terre pour le regarder et surtout voir comment il réagit sans quelqu’un sur le dos. C’est un beau cheval brun avec des poils blancs des sabots jusqu’aux genoux et une crinière ébène.
(Bon il a effectivement une plaie béante à la base du coup, probablement la marque d’une lance. La peau a été bouffée par les insectes nécrophages avant sa résurrection, suffisamment pour voir l’intérieur de ses entrailles en plusieurs endroits sur le flanc gauche. Son pelage est tout de même terni un peu partout, donnant l’impression d’un cheval malade. Enfin, en oubliant ses blessures ouvertes !)
Contrairement à ce que je craignais, il ne réagit pas comme pourrait le faire une créature manipulée par un nécromant. Pour le moment, j’ai une monture sur laquelle je peux compter. Je remonte en selle pour rejoindre mon objectif initial. Comme je l’escomptais depuis le début, les pieds dans les étriers, je donne d’un coup de talon et dirige le galop du cheval pour me rendre vers Yliria. Sur le chemin, j’aperçois Faélis. Je me dirige vers l’elfe et accélère la cadence de mon cheval, lorsque je vois un cavalier se ruer vers lui. Arrivant à sa hauteur, je passe la jambe droite par-dessus le cheval pour descendre, en gardant la main droite sur la selle. Le cheval toujours au galop, je tombe la pointe des pieds tendue vers le sol. Dès que je me réceptionne, je rebondis de toutes mes forces pour relever les jambes en l’air et attraper l’arrière de la selle de la main gauche. Usant de chaque fibre qui compose les muscles de mes bras, je fais pivoter mon corps pour orienter la force qui me propulse en haut et la dirige sur la droite. Pieds joints et jambes pliées, je les détends et frappe le cavalier qui se voit projeté hors du cheval. Rebondissant après le choc, j’use de la force de mes bras pour me remettre en selle et accorde à mes membres, un bref repos qu’ils méritent en tenant les rênes de ma monture. Arrivant près de Faélis, je lui tends la main.
"Je compte retrouver Yliria, je vous dépose quelque part ?"
Il suffit de parler d’elle, pour que justement une explosion de lumière, se finissant à une dizaine de mètres de nous, raye de la carte une quantité ahurissante de morts-vivants, sur un cercle centré autour d’elle. Une telle démonstration de force me fait craindre le pire. Je reste encore une fois sans voix devant la puissance qu’elle est capable de générer. Ce qui n’est pas le cas de mon camarade elfique qui rit et accepte ma proposition.
« Fort bonne idée ! Nous devrions nous hâter si nous voulons qu'elle nous laisse quelques créatures à éliminer ! »
Ainsi, c’est ensemble que nous rejoignons une jeune elfe à genoux, couvant dans ses bras son poisson lumineux. Sans attendre, l’elfe dans mon dos bondis du cheval pour s’occuper des quelques créatures encore de ce monde. Ses tirs sont d’une précision redoutable et m’imposent également à l’action. Juché sur le cheval, mes petites dagues font pâles figure. D’autant plus que le terrible pouvoir de ma relique n’est d’aucune utilité contre ces choses mortes.
"Ha moi ! Donnez-moi une longue épée !" Fais-je aux elfes près de moi.
Au lieu de me donner une des armes qu’ils possèdent, un des hinïons me donne une des épées de cavalerie des chevaucheurs que nous avons éliminés. Enfin nous, devrais-je dire Yliria. Armé d’une épée plus prompte à ma nouvelle hauteur, je parcours l’imposant cercle purifié et assiste l’archer pour éliminer les rares survivants. Avant que les hordes de morts ne reviennent sur nous, je rejoins Yliria et Faélis qui s’inquiète de son état prostré de la terrible guerrière.
(Empêtrée dans la mêlée, la troupe de cavaliers est presque défaite. Cependant, s’ils parviennent à s’extraire de la masse, ils pourront charger à nouveau et être une nuisance.)
C’est avec cette pensée en tête que je me fraie un chemin jusqu’à atteindre un malheureux mort-vivant, qui cherche à faire ployer les soldats hinïons contre qui il se bat. Mon combat précédent m’a montré qu’il ne faut surtout pas sous-estimer notre adversaire, même s’il est mort. C’est la raison pour laquelle je bois une potion de stabilité. J’aime trop avoir mes deux pieds, bien ancrés dans le sol, pour risquer de tomber à nouveau. Alors que le cavalier me tourne le dos en manœuvrant, je bondis de toutes mes forces pour frapper pieds joints la croupe du cheval, tout aussi mort et vivant que celui qui le chevauche. Mon coup surprend la monture qui, par réflexe, cherche à envoyer valser cette présence non désirée sur son arrière train, en usant de la force conjointe de ses deux pattes arrière. Trop concentré sur ses ennemis, le cavalier part en avant sans parvenir à rester sur le cheval. J’ai toujours été particulièrement fier de mon agilité et de mes diverses acrobaties, pourtant que j’étonne moi-même parfois. Alors que la croupe de la monture devrait me faire voler sur plusieurs mètres, j’absorbe une partie de la force de l’animal en pliant mes jambes et encaisse le reste en effectuant un salto arrière, qui me fait atterrir sur la selle. Ayant connaissance que l’intrus est toujours sur son dos, le cheval part dans une ruade et donne de puissants coups de sabots derrière lui. Heureusement qu’à mon arrivée sur le canasson, les soldats hinïons ont été surpris et se sont reculés. Propulsé en avant, je manque de peu de me faire éjecter à mon tour.
(Vite ! Attrape la selle d’une main !)
Dans une telle situation, je me fie assez facilement à ma faéra. Elle qui prodigue pour moitié des boutades à mon encontre ou de bon conseils le reste du temps, je doute qu’elle souhaite me voir voler en direction des morts, qui n’attendent que l’occasion de me tuer sauvagement. Je me saisis donc de la selle et instinctivement des rênes, mais j’ai beau tirer sur ces dernières le cheval ne se calme pas pour autant.
(Arrêtes de tirer, ça ne fait que l’énerver !)
(Alors je fais quoi, je lui propose une tisane ?)
(Commence déjà par serrer des jambes aussi fort que tu peux et oublie les étriers !)
L’animal continue ses manœuvres pour me désarçonner et rester sur son dos commence à être très compliqué. Alors que j’enchaîne les allées-venues d’avant en arrière, notre petit spectacle repousse les soldats elfiques qui dressent leur bouclier pour se protéger, donnant l’occasion aux morts-vivants qui ne ressentent pas la peur et s’engouffrent dans ma brèche. Je prends le risque de lâcher un des rênes de la monture afin de tirer l’autre, orientant ainsi le cheval dans l’autre sens. Si de mon côté, je me fais sévèrement malmené, le canasson obéis malgré lui et envoie valser les soldats ennemis qui reçoivent ses sabots.
(Que j’aimerais pas être à leur place.)
(Mais tu es fou ! Lâche les rênes tout de suite, sinon tu vas finir par le faire tomber et toi avec !)
Le destrier continue ses manœuvres et alors que je ne tiens que d’une seule main sur la selle, j’use de toute ma force pour rester assis. Ne parvenant pas à m’éloigner de lui, il part au galop. Les boucliers sont un obstacle qui se dresse devant lui et l’obligent à partir en direction des troupes des nécromants.
(Mais alors je fais comment pour ne pas m’envoler ?)
(Couche-toi, garde ta main sur la selle et utilise l’autre en l’air pour aider à garder l’équilibre.)
(Me coucher ? Mais ça va pas la tête, je vais me faire éjecter encore plus rapidement !)
Pourtant, ma situation actuelle n’est pas à mon avantage. Ce n’est que par la force de mes jambes et de mon maintien sur la selle que je suis encore assis.
(Pas du tout, suis les mouvements du cheval. Tu ne dois penser qu’à une chose, rester dans son axe. Le seul risque de tomber, c’est de perdre l’équilibre sur les côtés !)
Ysolde semble savoir ce qu’elle dit, en tout cas, ses connaissances doivent être supérieures aux miennes. Je me couche donc sur le cheval en suivant ses mouvements. Filant au travers des hordes de morts armés, il ne cesse de me chahuter d’avant en arrière. Lorsqu’il effectue une ruade, je me couche pour absorber le choc et lorsque son arrière-train retombe au sol, j’use de mes forces pour rester sur place et me coucher à nouveau pour absorber le coup suivant. Ma main toujours en l’air m’aide à rester dans l’axe de la monture qui ne faiblit pas.
(Et je suis censé rester combien de temps comme ça ?)
(Jusqu’à ce qu’il fatigue.)
(Mais c’est un mort-vivant, ces choses ne se fatiguent jamais !)
(Dans ce cas, essaie de le calmer en lui parlant !)
(Parler à un mort ? Sérieusement ?)
(Tu dois lui montrer qui commande et que tu ne lui veux pas de mal. Même mort, il reste un cheval avant tout. Tu as peut-être une meilleure idée ?)
(J’hallucine !)
"Tout doux mon beau, tout doux !" Fais-je en parlant fort plus que je ne hurle, pour ne pas l’irriter davantage. "Si tu es sage, tu auras droit à une bonne botte de foin." Puis me rappelant qu’il s’agit d’un cheval mort, ma proposition semble saugrenue. "Je te donnerais un bras de squelette tout propre…heu…avec de la bonne chair morte !"
(C’est un cheval, pas un chien !)
"Et une fois qu’on aura gagné cette guerre, on ira gambader dans les plaines à en perdre haleine !"
(Sachant qu’il ne se fatiguera pas, tu viens de lui promettre de courir jusqu’à ta mort !)
"Aller mon beau, tout doux ! Calme-toi !"
Contrairement au cheval, mes jambes commencent à fléchir. Pourtant, je sens qu’il ralentit la cadence et diminue ses bonds. Je ne baisse pas pour autant la garde, craignant qu’il ne me surprenne. Il finit par se calmer et me donne la possibilité de reprendre les rênes pour revenir vers les soldats elfiques dont nous nous sommes à peine éloignés. Le cheval m’obéis aux ordres que je lui donne via la bride que je tiens. Hors de question de me laisser submerger par les armées des morts-vivants. A mon arrivée, je hurle aux Hinïons qui se tiennent devant moi.
"Faites place !" Fais-je alors que je me tiens de toute ma hauteur sur mon destrier.
Les soldats se décalent pour me laisser le champ libre et une fois en zone sûr, je prends le temps de retrouver mon souffle, devant des elfes blancs stupéfait de voir un humain monter un cheval mort. D’ailleurs, il ne paraît pas si mort que ça ! Je pose pied à terre pour le regarder et surtout voir comment il réagit sans quelqu’un sur le dos. C’est un beau cheval brun avec des poils blancs des sabots jusqu’aux genoux et une crinière ébène.
(Bon il a effectivement une plaie béante à la base du coup, probablement la marque d’une lance. La peau a été bouffée par les insectes nécrophages avant sa résurrection, suffisamment pour voir l’intérieur de ses entrailles en plusieurs endroits sur le flanc gauche. Son pelage est tout de même terni un peu partout, donnant l’impression d’un cheval malade. Enfin, en oubliant ses blessures ouvertes !)
Contrairement à ce que je craignais, il ne réagit pas comme pourrait le faire une créature manipulée par un nécromant. Pour le moment, j’ai une monture sur laquelle je peux compter. Je remonte en selle pour rejoindre mon objectif initial. Comme je l’escomptais depuis le début, les pieds dans les étriers, je donne d’un coup de talon et dirige le galop du cheval pour me rendre vers Yliria. Sur le chemin, j’aperçois Faélis. Je me dirige vers l’elfe et accélère la cadence de mon cheval, lorsque je vois un cavalier se ruer vers lui. Arrivant à sa hauteur, je passe la jambe droite par-dessus le cheval pour descendre, en gardant la main droite sur la selle. Le cheval toujours au galop, je tombe la pointe des pieds tendue vers le sol. Dès que je me réceptionne, je rebondis de toutes mes forces pour relever les jambes en l’air et attraper l’arrière de la selle de la main gauche. Usant de chaque fibre qui compose les muscles de mes bras, je fais pivoter mon corps pour orienter la force qui me propulse en haut et la dirige sur la droite. Pieds joints et jambes pliées, je les détends et frappe le cavalier qui se voit projeté hors du cheval. Rebondissant après le choc, j’use de la force de mes bras pour me remettre en selle et accorde à mes membres, un bref repos qu’ils méritent en tenant les rênes de ma monture. Arrivant près de Faélis, je lui tends la main.
"Je compte retrouver Yliria, je vous dépose quelque part ?"
Il suffit de parler d’elle, pour que justement une explosion de lumière, se finissant à une dizaine de mètres de nous, raye de la carte une quantité ahurissante de morts-vivants, sur un cercle centré autour d’elle. Une telle démonstration de force me fait craindre le pire. Je reste encore une fois sans voix devant la puissance qu’elle est capable de générer. Ce qui n’est pas le cas de mon camarade elfique qui rit et accepte ma proposition.
« Fort bonne idée ! Nous devrions nous hâter si nous voulons qu'elle nous laisse quelques créatures à éliminer ! »
Ainsi, c’est ensemble que nous rejoignons une jeune elfe à genoux, couvant dans ses bras son poisson lumineux. Sans attendre, l’elfe dans mon dos bondis du cheval pour s’occuper des quelques créatures encore de ce monde. Ses tirs sont d’une précision redoutable et m’imposent également à l’action. Juché sur le cheval, mes petites dagues font pâles figure. D’autant plus que le terrible pouvoir de ma relique n’est d’aucune utilité contre ces choses mortes.
"Ha moi ! Donnez-moi une longue épée !" Fais-je aux elfes près de moi.
Au lieu de me donner une des armes qu’ils possèdent, un des hinïons me donne une des épées de cavalerie des chevaucheurs que nous avons éliminés. Enfin nous, devrais-je dire Yliria. Armé d’une épée plus prompte à ma nouvelle hauteur, je parcours l’imposant cercle purifié et assiste l’archer pour éliminer les rares survivants. Avant que les hordes de morts ne reviennent sur nous, je rejoins Yliria et Faélis qui s’inquiète de son état prostré de la terrible guerrière.
[XP : 2 (combat) + 0,5 (acrobaties cavalières)]absorption d'une potion de stabilité
Reçois des elfes une épée de cavalerie des morts-vivants
Modifié en dernier par Jorus Kayne le sam. 17 juil. 2021 14:28, modifié 1 fois.
- Ezak
- Messages : 209
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Plaines de Kôchii
Je bu goulument le sang qui jaillissait de l’artère de la wyverne et alors que mon corps fut éclaboussé du liquide chaud de l’animal une idée me vint. Je me plongeai alors totalement sous le flot du sang qui s’écoulait par litre de cette créature qui, par sa taille imposante en avait à en revendre. J’imbibai tout mon corps des cheveux aux pieds et bientôt je semblai tout juste sorti d’une mer de sang. Pas une seule parcelle de ma peau, de mes cheveux, de mon armure ne fut épargné, gommant ainsi mes traits les plus caractéristiques. Il me fallait être méconnaissable pour ce que comptais entreprendre. Edris me rejoignis lorsque j’eus fini avec entre ses mains ma masse et ma lance brisée que je récupérai.
Je sortis alors la bague que j’avais rangé dans ma besace depuis ma descente de l’Azurion avant de la mettre à mon doigt. L’espace d’un instant je redevins l’officier d’Omyre.
« Edriss, on reprend la formation. On charge leur première ligne violemment et je me sers de la confusion pour m’infiltrer dans leurs lignes. »
L’homme parut si interloqué et désorienté par ce que je proposais que je dû appuyé mes propos.
« Contente toi de suivre mes ordres. Tu prendras le commandement en mon absence, tu sauras quoi faire. »
Aussitôt cela fut dit que nous nous regroupèrent pour mener notre charge violente. En tête, je menai l’assaut, couvert de sang et plein de rages pour nos ennemis, instrument sans le vouloir de Thimoros pour ce jour. Lorsqu’enfin nous arrivèrent au corps à corps, avec toute la puissance procurée par notre course, l’impact fut violent et nos ennemis l’éprouvèrent avec douleur. La première ligne se brisa avec facilité faisant choir un grand nombre d’ennemis ce qui eut le don de déstabiliser la formation adverse sur notre point d’impact.. Le premier Garzok à tomber sous mes lames les eurent enfoncés dans le torse jusqu’à la garde. La mort le saisit par surprise si je devais en croire son expression figée. D’un coup de pied je le dégageai de mes lames l’envoyant basculer vers l’arrière sur un autre Garzok. Celui-ci, déstabilisé par le poids mort de son camarade n’eut pas le temps de lever ses armes pour frapper que mon épée alla lui fendre le crâne. Un Garzok surgit de derrière ceux-là, armé d’une pique. La pointe de la lame me frappe le torse douloureusement mais pas assez pour me blesser gravement. D’une lame j’écartai le bras de l’ennemi et de l’autre je plantai mon épée dans sa gorge. A mes côtés, mes hommes faisaient autant de dégâts faisant passer un mauvais moment à la ligne armée qui nous faisait face. La surprise provoquée par la violence de la charge passée, les Garzoks tentèrent de stabiliser le rapport de force mais j’hurlai mes ordres.
« Poussez ! »
Il fallait poursuivre l’effort et il le fut. Usant de toute leur puissance , les boucliers qui m’encadraient provoquèrent une telle cohue en avançant sur l’ennemi que le moment ne pouvait être mieux choisis. Je profitai des nombreux Garzoks poussés vers l’arrière pour la jeter parmis eux, semblant subir alors le même sort qu’eux. Je profitai de cette charge pour me fondre dans le flot de Garzok bousculés. Lorsqu’ils purent se rétablir je sentis certains jeter des regards interloqués par ma présence, peu. Sans doute leurs petits cerveau étriqués leur envoya l’information étrange selon laquelle ils ne m’avaient pas remarqué auparavant, mais tourné dans leur sens cette fois, ils ne purent sue se dire que j’étais l’un des leurs. Ils eurent de toute façon d’autre chats à fouetter car mes hommes devant nous, continuaient à se battre furieusement dirigés par Edris, alors ils reprirent leur lutte meurtrière pour tenter d’enrayer leur marche macabre. Alors je fis volte-face le visage figé sous mon masque sanglant, en exposant ma bague d’officier. Je m’enfonçai dans l’armée de l’ennemi, sommant la vermine de s’écarter sur mon chemin. Le poing levé à hauteur de visage, la verdaille me laissa passer s’écartant sur mon passage. Simple respect de l’ordre établi. Je leur était après tout supérieur de par ma race. Ceux qui avaient une certaine réticence, ou qui ne me voyaient pas venir je n’hésitai pas à les bousculer violemment , avant de leur mettre la bague sous le nez, pour calmer les esprits des plus vindicatifs. Ce qui ne m’empêchait pas de recevoir un juron bien sentis parfois, lorsque je m’éloignais. C’est d’ailleurs après avoir poussé sans ménagement un Garzok qu’une main m’agrippa fermement par l’épaule. Je tournai la tête avec dédain, apercevant la grosse paluche disgracieuse, sale et bien entendu avec de tels qualificatifs, verte..
« Hey toi là ! Où tu crois aller lâche ? La bataille c’est de l’autre côté ! »
Je levai mon regard sur un Garzok vêtu plus lourdement que les autres, d’une armure noire, de près de deux-mètre de haut. J’eus envie de lui dire de retirer sa main degueulasse de mon corps. Mais j’avais affaire probablement à un Capitaine, et il était légitime qu’il me demande des comptes alors que j’allais à contre-courant de l’armée. La bague né suffirait pas.
«J’ai repéré un traître, Ezak d’Arkasse le parjure. C’est une cible prioritaire. Je dois rapporter cette information à qui de droit »
Et il me laissa passer après avoir hoché de la tête.Je me fis arrêté encore quelque fois sur le chemin, par d’autres Capitaine et ils me laissèrent passer après justifications. J’étais enragé mais je dû contenir ma colère. Comme cela était humiliant d’être obligé de de se justifier à des êtres inférieurs Mais bientôt après avoir fait le saumon dans toute l’armée Omyrienne il me semblai que je commençais à apercevoir les dernières lignes. J’étais curieux de voir ce que j’allais y trouver.
[XP : 1 (combat) + 1 (infiltration)
Je sortis alors la bague que j’avais rangé dans ma besace depuis ma descente de l’Azurion avant de la mettre à mon doigt. L’espace d’un instant je redevins l’officier d’Omyre.
« Edriss, on reprend la formation. On charge leur première ligne violemment et je me sers de la confusion pour m’infiltrer dans leurs lignes. »
L’homme parut si interloqué et désorienté par ce que je proposais que je dû appuyé mes propos.
« Contente toi de suivre mes ordres. Tu prendras le commandement en mon absence, tu sauras quoi faire. »
Aussitôt cela fut dit que nous nous regroupèrent pour mener notre charge violente. En tête, je menai l’assaut, couvert de sang et plein de rages pour nos ennemis, instrument sans le vouloir de Thimoros pour ce jour. Lorsqu’enfin nous arrivèrent au corps à corps, avec toute la puissance procurée par notre course, l’impact fut violent et nos ennemis l’éprouvèrent avec douleur. La première ligne se brisa avec facilité faisant choir un grand nombre d’ennemis ce qui eut le don de déstabiliser la formation adverse sur notre point d’impact.. Le premier Garzok à tomber sous mes lames les eurent enfoncés dans le torse jusqu’à la garde. La mort le saisit par surprise si je devais en croire son expression figée. D’un coup de pied je le dégageai de mes lames l’envoyant basculer vers l’arrière sur un autre Garzok. Celui-ci, déstabilisé par le poids mort de son camarade n’eut pas le temps de lever ses armes pour frapper que mon épée alla lui fendre le crâne. Un Garzok surgit de derrière ceux-là, armé d’une pique. La pointe de la lame me frappe le torse douloureusement mais pas assez pour me blesser gravement. D’une lame j’écartai le bras de l’ennemi et de l’autre je plantai mon épée dans sa gorge. A mes côtés, mes hommes faisaient autant de dégâts faisant passer un mauvais moment à la ligne armée qui nous faisait face. La surprise provoquée par la violence de la charge passée, les Garzoks tentèrent de stabiliser le rapport de force mais j’hurlai mes ordres.
« Poussez ! »
Il fallait poursuivre l’effort et il le fut. Usant de toute leur puissance , les boucliers qui m’encadraient provoquèrent une telle cohue en avançant sur l’ennemi que le moment ne pouvait être mieux choisis. Je profitai des nombreux Garzoks poussés vers l’arrière pour la jeter parmis eux, semblant subir alors le même sort qu’eux. Je profitai de cette charge pour me fondre dans le flot de Garzok bousculés. Lorsqu’ils purent se rétablir je sentis certains jeter des regards interloqués par ma présence, peu. Sans doute leurs petits cerveau étriqués leur envoya l’information étrange selon laquelle ils ne m’avaient pas remarqué auparavant, mais tourné dans leur sens cette fois, ils ne purent sue se dire que j’étais l’un des leurs. Ils eurent de toute façon d’autre chats à fouetter car mes hommes devant nous, continuaient à se battre furieusement dirigés par Edris, alors ils reprirent leur lutte meurtrière pour tenter d’enrayer leur marche macabre. Alors je fis volte-face le visage figé sous mon masque sanglant, en exposant ma bague d’officier. Je m’enfonçai dans l’armée de l’ennemi, sommant la vermine de s’écarter sur mon chemin. Le poing levé à hauteur de visage, la verdaille me laissa passer s’écartant sur mon passage. Simple respect de l’ordre établi. Je leur était après tout supérieur de par ma race. Ceux qui avaient une certaine réticence, ou qui ne me voyaient pas venir je n’hésitai pas à les bousculer violemment , avant de leur mettre la bague sous le nez, pour calmer les esprits des plus vindicatifs. Ce qui ne m’empêchait pas de recevoir un juron bien sentis parfois, lorsque je m’éloignais. C’est d’ailleurs après avoir poussé sans ménagement un Garzok qu’une main m’agrippa fermement par l’épaule. Je tournai la tête avec dédain, apercevant la grosse paluche disgracieuse, sale et bien entendu avec de tels qualificatifs, verte..
« Hey toi là ! Où tu crois aller lâche ? La bataille c’est de l’autre côté ! »
Je levai mon regard sur un Garzok vêtu plus lourdement que les autres, d’une armure noire, de près de deux-mètre de haut. J’eus envie de lui dire de retirer sa main degueulasse de mon corps. Mais j’avais affaire probablement à un Capitaine, et il était légitime qu’il me demande des comptes alors que j’allais à contre-courant de l’armée. La bague né suffirait pas.
«J’ai repéré un traître, Ezak d’Arkasse le parjure. C’est une cible prioritaire. Je dois rapporter cette information à qui de droit »
Et il me laissa passer après avoir hoché de la tête.Je me fis arrêté encore quelque fois sur le chemin, par d’autres Capitaine et ils me laissèrent passer après justifications. J’étais enragé mais je dû contenir ma colère. Comme cela était humiliant d’être obligé de de se justifier à des êtres inférieurs Mais bientôt après avoir fait le saumon dans toute l’armée Omyrienne il me semblai que je commençais à apercevoir les dernières lignes. J’étais curieux de voir ce que j’allais y trouver.
[XP : 1 (combat) + 1 (infiltration)
- Silmeria
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Re: Plaines de Kôchii
" J'arrive... "
Les larmes noires coulaient le long de ses joues, Hrist était en pleine chute. Le vent hurlait si fort que ses tympans tremblaient, sa tenue claquait sèchement et elle priait de ne pas voir s'envoler ses précieuses ressources. Elle ne parvint pas à vider son esprit, celui-ci était hanté par d'anciennes images d'un champ de bataille sur un mont tenu par les Shaakts. Là voici aujourd'hui de nouveau plongée dans l'enfer de la bataille. Elle pensait en avoir oublié les odeurs, les sons et le danger omniprésent mais tout ceci lui revint immédiatement, elle n'avait jamais oublié ce traumatisme qu'elle trainait depuis comme un boulet à ses chevilles.
(" Lys... Lila... ") La jeune femme se rappelait des noms qui autrefois représentaient sa famille, devenu poussière et depuis si longtemps dispersés par les vents de la guerre, ces noms n'étaient plus que de lointains souvenirs qu'elle s'efforçait de garder en vie, encore un peu chaque jour comme s'il lui était impensable de s'en défaire complètement. D'un mélange de rage et de profonde détresse, Hrist sentait ses joues s'engourdir, ses yeux se remplir de larmes, cristallines cette fois-ci. La corruption de la magie d'ombre avait laissé encore un dernier fragment d'innocence en cette femme, cette dernière perle d'humanité roula le long de son oeil droit, aussitôt emportée par la précipitation de sa chute dans les airs, elle retombera quelque part, échouée dans la boue et le sang, c'était là le tombeau, le vestige, la dernière trace de son innocence.
Son corps s'était accoutumé bien vite au vent hurlant, la vitesse quant à elle accéléra son rythme cardiaque, ses inspirations pulsaient des litres d'adrénalines dans ses artères et pendant un court moment, elle ne s'était jamais sentie aussi vivante. Le Roi quant à lui, juste sous elle n'avait pas levé les yeux, aucun de ses soldats d'élite ou des archers n'avaient observé les cieux.
L'ombre noire dévora Hrist au moment où la Murène venait de tirer la Tueuse de Mage de son fourreau. Elle disparu comme d'un claquement de doigt pour mieux réapparaître à côté du Roi. Sa précision avait conduit son apparition juste derrière le souverain, assise sur son cheval, juste derrière l'homme, Hrist en une fraction de seconde, pour mieux apprécier la stupéfaction de sa garde rapprochée, avait enfoncé sa lame dans l'armure du Roi. Le lourd métal qui devait protéger le Roi de Kendra Kâr claqua sous la garde argentée de la Tueuse de Mage. La lame avait entièrement pénétré son armure sans la moindre résistance. L'homme dans l'armure se raidit soudainement, quelques exclamations étonnées fusèrent de part et d'autre de la jument blanche du Roi, deux gardes d'élite aux épées tirées frappèrent dans la direction de la Murène mais avec les infinies précautions prises pour ne pas blesser davantage le Roi, ils ratèrent. Le Roi se reprit et essaya de faire chavirer la femme derrière lui, mais un autre coup de lame le raidit davantage et il ne parvenait déjà presque plus à bouger. Sa jument se cabrait, tournait sur elle même, les gardes affolés d'une telle menace frappaient, dans le vide pour l'un, dans le buste de la Murène pour l'autre.
Le choc avait été tel sur Hrist qu'elle se colla au Roi, laissant son sang sur son armure immaculée. Le porte étendard qu'elle vit d'un oeil troublé apparut armé d'une lance, il accouru au secours de son suzerain afin de le débarrasser de la menace mortelle qui le collait. Sa lance ne passa pas bien loin, il pesta et dans son regard, Hrist comprit qu'il ne céderait pas après un simple échec. De sa main gauche, elle parvint à détacher la gourde de potions pour s'en verser directement sur la blessure ouverte qui coulait abondement. Le soin opéra immédiatement et la plaie se referma sous sa robe noire déjà déchirée de partout. Une nouvelle entaille comme un souvenir d'un combat peu honorable qui l'avait conduite à faire tomber une des têtes les plus précieuses de ce monde.
La poussière montait jusqu'à eux, le nez poudré de terre, les yeux plissés, la concentration était telle que les hurlements autour n'étaient presqu'un bruit blanc, ses sens n'acceptaient que les bruits immédiats, à savoir les soldats autour d'elle, Duval et quatre hommes du Roi, le reste, l'armée, la mêlée, tout ça semblait si lointain. En reposant sa gourde à sa ceinture, sa main effleura la garde de la Vieille Rengaine, d'un instinct animal et prédateur, Hrist l'arracha de son fourreau et l'enfonça dans sous le renfort de cuir de l'armure du Roi, la Tueuse de Mage alla se ficher une nouvelle fois dans son dos. Son épée tomba à terre dans un tintement clair, l'homme ne tarda pas. Sa jument tournant sur elle même fit basculer le Roi qui n'avait plus la force de tenir droit. Il glissa entre les mains de la Murène, il n'avait presque pas saigné, seule la vieille rengaine avait laissé une entaille, la Tueuse avait préservé le corps du Roi pour d'éventuels hommages de la part de ses hommes là où des Garzoks auraient tranché sa tête pour la promener au bout d'une pique jusqu'à Kendra Kâr. Elle avait vengé ses soeurs.
Elle avait enfin vengé ses fleurs. Lys, Lila... Et elle même. Rose. Celle qui avait survécu, la lâche, la dernière avait enfin pu clore les yeux du Roi, le responsable de ses malheurs, le responsable de la mort de sa famille. Mais elle ne se sentait pas beaucoup mieux en voyant le corps du Roi s'échouer dans un bruit de métal froissé. Hrist pensait qu'elle serait infiniment soulagée, qu'elle en pleurerait, qu'elle rigolerait même - de joie et de bonheur. Mais aucune réaction ni dans son corps ni son esprit. Pas de ressenti, pas de joie incontrôlée, comme si elle savait que le Roi n'était au final, qu'un des maillons lointain de ce que représentait Lune, ce groupe secret qui leur donnait leurs ordres et qui avait décidé de les envoyer à la mort pour servir des intérêts mercenaires.
Duval et ses hommes observaient le Roi à terre, absolument dévastés, atterrés, ils manquèrent leurs coups pour ceux qui avaient encore la force de se battre. La cavalerie s'était approchée, coupant à Hrist toute fuite. Elle avait désormais la place du Roi sur la jument royale, mais aucun passage ne se dessinait dans la foule composée de Duval, des soldats et des cavaliers, toute retraite lui étant impossible, la Murène usa de nouveau de sa magie pour s'éclipser.
Elle se leva à même la selle de la jument, les joues ruisselantes de larmes noires, elle observa un Duval déboussolé et lui envoya un sourire et un clin d'oeil amusé :
" Longue vie au Roi... "
Apeurée par la situation, la jument de Solennel se cabra, la jambe de Hrist glissa sur la selle et alors qu'elle allait choir du cheval à son tour, elle parvint à cligner plus loin, disparaissant comme elle était venue sous les regards médusés de la garde rapprochée du Roi.
Son apparition se fit plus loin. Au beau milieu de la foule et du combat opposant les Garzoks et les Kendrans. Le vacarme ahurissant l'empêchait presque d'entendre Duval, nettement plus réactif que les autres qui exhortait les soldats d'arrêter Hrist, clamant qu'elle venait d'attaquer le Roi. Mais les hommes qui aperçurent l'apparition furent surpris d'un tel spectacle et n'eurent le temps de réagir. Armée de sa lame argentée, la Tueuse de Mage perça sans aucune résistance les armures au niveau du ventre. Un homme hurla en tenant au creux de ses mains une blessure invisible avant de tomber à la renverse, exerçant une pression sur son abdomen comme s'il craignait de voir ses entrailles en sortir, mais le mal était invisible, creusé en lui ses organes saignaient et vomissaient des flots de sang dans son ventre.
Hrist avait préféré quitter l'affrontement pour mieux revenir, la cavalerie du Roi l'empêchait d'atteindre Duval sans peine, mais elle revenait avec le gros des forces Garzoks, espérant se frayer un chemin avec assez de guerriers pour disperser les cavaliers et emporter Duval et la garde rapprochée dans la tombe du Roi. La Murène, provocatrice jusqu'au bout clama haut et fort, tant pour les Kendrans que les Garzoks : " Le Roi... est MORT ! "
Sa voix venait de dérailler mais elle espérait galvaniser les orques avec elle et écraser la ligne des Kendrans. Armée de la Tueuse de Mage, la Régicide supposée taillait sans mal les Kendrans, emportée dans cette euphorie guerrière, Hrist blessait gravement tous ceux qu'elle croisait, les laissant à terre à gémir, attendant qu'un garzok ne daigne finir le travail. Depuis des années qu'elle exerçait ses talents dans la torture et le meurtre, Hrist connaissait le corps humain par coeur, elle plantait les entrailles, ouvrait des artères, perçait des gorges et tranchait des tendons aux mains armées. Aucune effusion de sang ne vint l'éclabousser, la Tueuse de Mage rendait un travail impeccable et propre.
Un premier soldat armé d'une hallebarde tenta de l'embrocher en poussant un hurlement guerrier, la Murène évita le coup porté et frappa d'un geste vif sous le menton du soldat qui se mua alors dans un silence total. Un autre guerrier armé d'une épée se trouva devant elle, bousculé par un Garzok peu commode, le soldat avait perdu son appui et ne vit pas le coup de lame arrive en plein dans son casque, là où se trouvait l'oreille, il tomba sur le champ sans même changer d'expression, le visage figé. D'autres tentèrent de s'opposer à l'avancée de la Lame Perfide mais aucun ne trouva la gloire d'avoir tué la Régicide. Au contraire, la femme continuait à scander " Le Roi est MORT "
Elle approchait bientôt de l'endroit où Solennel était échoué, elle espérait apercevoir Duval et la formation des gardes d'élite du Roi, Hrist s'imaginait déjà ressentir au bout de son poignet le choc provoqué par l'armure lourde du porte étendard lorsque la garde de la Tueuse aura percé son ventre...
" Duvaaaaaaaal... Je t'attends. Duvaaaaaaaal ? " Elle éclata de rire. Un petit rire cristallin tandis qu'autour d'elle, on mourrait, on tuait, les membres s'écrasaient sous les massues et les boucliers, les yeux écarquillés, les blessés contemplaient avec détresse leur dernière blessure, les Garzoks beuglaient de colère, de douleur, de fureur, les Kendrans eux sombraient, se révoltaient, s'opposaient à ces assauts furieux, ceux qui croisèrent la lame de la Murène quant à eux gisaient au sol, les mains sur des blessures inexistantes tandis que dans leur corps, les hémorragies les rendaient fous de douleur, totalement à la merci des intrépides garzoks venu récupérer ce qui leur appartenait de droit.
A savoir, un foyer digne de ce nom.
[XP : 4 (combat majeur)]
Les larmes noires coulaient le long de ses joues, Hrist était en pleine chute. Le vent hurlait si fort que ses tympans tremblaient, sa tenue claquait sèchement et elle priait de ne pas voir s'envoler ses précieuses ressources. Elle ne parvint pas à vider son esprit, celui-ci était hanté par d'anciennes images d'un champ de bataille sur un mont tenu par les Shaakts. Là voici aujourd'hui de nouveau plongée dans l'enfer de la bataille. Elle pensait en avoir oublié les odeurs, les sons et le danger omniprésent mais tout ceci lui revint immédiatement, elle n'avait jamais oublié ce traumatisme qu'elle trainait depuis comme un boulet à ses chevilles.
(" Lys... Lila... ") La jeune femme se rappelait des noms qui autrefois représentaient sa famille, devenu poussière et depuis si longtemps dispersés par les vents de la guerre, ces noms n'étaient plus que de lointains souvenirs qu'elle s'efforçait de garder en vie, encore un peu chaque jour comme s'il lui était impensable de s'en défaire complètement. D'un mélange de rage et de profonde détresse, Hrist sentait ses joues s'engourdir, ses yeux se remplir de larmes, cristallines cette fois-ci. La corruption de la magie d'ombre avait laissé encore un dernier fragment d'innocence en cette femme, cette dernière perle d'humanité roula le long de son oeil droit, aussitôt emportée par la précipitation de sa chute dans les airs, elle retombera quelque part, échouée dans la boue et le sang, c'était là le tombeau, le vestige, la dernière trace de son innocence.
Son corps s'était accoutumé bien vite au vent hurlant, la vitesse quant à elle accéléra son rythme cardiaque, ses inspirations pulsaient des litres d'adrénalines dans ses artères et pendant un court moment, elle ne s'était jamais sentie aussi vivante. Le Roi quant à lui, juste sous elle n'avait pas levé les yeux, aucun de ses soldats d'élite ou des archers n'avaient observé les cieux.
L'ombre noire dévora Hrist au moment où la Murène venait de tirer la Tueuse de Mage de son fourreau. Elle disparu comme d'un claquement de doigt pour mieux réapparaître à côté du Roi. Sa précision avait conduit son apparition juste derrière le souverain, assise sur son cheval, juste derrière l'homme, Hrist en une fraction de seconde, pour mieux apprécier la stupéfaction de sa garde rapprochée, avait enfoncé sa lame dans l'armure du Roi. Le lourd métal qui devait protéger le Roi de Kendra Kâr claqua sous la garde argentée de la Tueuse de Mage. La lame avait entièrement pénétré son armure sans la moindre résistance. L'homme dans l'armure se raidit soudainement, quelques exclamations étonnées fusèrent de part et d'autre de la jument blanche du Roi, deux gardes d'élite aux épées tirées frappèrent dans la direction de la Murène mais avec les infinies précautions prises pour ne pas blesser davantage le Roi, ils ratèrent. Le Roi se reprit et essaya de faire chavirer la femme derrière lui, mais un autre coup de lame le raidit davantage et il ne parvenait déjà presque plus à bouger. Sa jument se cabrait, tournait sur elle même, les gardes affolés d'une telle menace frappaient, dans le vide pour l'un, dans le buste de la Murène pour l'autre.
Le choc avait été tel sur Hrist qu'elle se colla au Roi, laissant son sang sur son armure immaculée. Le porte étendard qu'elle vit d'un oeil troublé apparut armé d'une lance, il accouru au secours de son suzerain afin de le débarrasser de la menace mortelle qui le collait. Sa lance ne passa pas bien loin, il pesta et dans son regard, Hrist comprit qu'il ne céderait pas après un simple échec. De sa main gauche, elle parvint à détacher la gourde de potions pour s'en verser directement sur la blessure ouverte qui coulait abondement. Le soin opéra immédiatement et la plaie se referma sous sa robe noire déjà déchirée de partout. Une nouvelle entaille comme un souvenir d'un combat peu honorable qui l'avait conduite à faire tomber une des têtes les plus précieuses de ce monde.
La poussière montait jusqu'à eux, le nez poudré de terre, les yeux plissés, la concentration était telle que les hurlements autour n'étaient presqu'un bruit blanc, ses sens n'acceptaient que les bruits immédiats, à savoir les soldats autour d'elle, Duval et quatre hommes du Roi, le reste, l'armée, la mêlée, tout ça semblait si lointain. En reposant sa gourde à sa ceinture, sa main effleura la garde de la Vieille Rengaine, d'un instinct animal et prédateur, Hrist l'arracha de son fourreau et l'enfonça dans sous le renfort de cuir de l'armure du Roi, la Tueuse de Mage alla se ficher une nouvelle fois dans son dos. Son épée tomba à terre dans un tintement clair, l'homme ne tarda pas. Sa jument tournant sur elle même fit basculer le Roi qui n'avait plus la force de tenir droit. Il glissa entre les mains de la Murène, il n'avait presque pas saigné, seule la vieille rengaine avait laissé une entaille, la Tueuse avait préservé le corps du Roi pour d'éventuels hommages de la part de ses hommes là où des Garzoks auraient tranché sa tête pour la promener au bout d'une pique jusqu'à Kendra Kâr. Elle avait vengé ses soeurs.
Elle avait enfin vengé ses fleurs. Lys, Lila... Et elle même. Rose. Celle qui avait survécu, la lâche, la dernière avait enfin pu clore les yeux du Roi, le responsable de ses malheurs, le responsable de la mort de sa famille. Mais elle ne se sentait pas beaucoup mieux en voyant le corps du Roi s'échouer dans un bruit de métal froissé. Hrist pensait qu'elle serait infiniment soulagée, qu'elle en pleurerait, qu'elle rigolerait même - de joie et de bonheur. Mais aucune réaction ni dans son corps ni son esprit. Pas de ressenti, pas de joie incontrôlée, comme si elle savait que le Roi n'était au final, qu'un des maillons lointain de ce que représentait Lune, ce groupe secret qui leur donnait leurs ordres et qui avait décidé de les envoyer à la mort pour servir des intérêts mercenaires.
Duval et ses hommes observaient le Roi à terre, absolument dévastés, atterrés, ils manquèrent leurs coups pour ceux qui avaient encore la force de se battre. La cavalerie s'était approchée, coupant à Hrist toute fuite. Elle avait désormais la place du Roi sur la jument royale, mais aucun passage ne se dessinait dans la foule composée de Duval, des soldats et des cavaliers, toute retraite lui étant impossible, la Murène usa de nouveau de sa magie pour s'éclipser.
Elle se leva à même la selle de la jument, les joues ruisselantes de larmes noires, elle observa un Duval déboussolé et lui envoya un sourire et un clin d'oeil amusé :
" Longue vie au Roi... "
Apeurée par la situation, la jument de Solennel se cabra, la jambe de Hrist glissa sur la selle et alors qu'elle allait choir du cheval à son tour, elle parvint à cligner plus loin, disparaissant comme elle était venue sous les regards médusés de la garde rapprochée du Roi.
Son apparition se fit plus loin. Au beau milieu de la foule et du combat opposant les Garzoks et les Kendrans. Le vacarme ahurissant l'empêchait presque d'entendre Duval, nettement plus réactif que les autres qui exhortait les soldats d'arrêter Hrist, clamant qu'elle venait d'attaquer le Roi. Mais les hommes qui aperçurent l'apparition furent surpris d'un tel spectacle et n'eurent le temps de réagir. Armée de sa lame argentée, la Tueuse de Mage perça sans aucune résistance les armures au niveau du ventre. Un homme hurla en tenant au creux de ses mains une blessure invisible avant de tomber à la renverse, exerçant une pression sur son abdomen comme s'il craignait de voir ses entrailles en sortir, mais le mal était invisible, creusé en lui ses organes saignaient et vomissaient des flots de sang dans son ventre.
Hrist avait préféré quitter l'affrontement pour mieux revenir, la cavalerie du Roi l'empêchait d'atteindre Duval sans peine, mais elle revenait avec le gros des forces Garzoks, espérant se frayer un chemin avec assez de guerriers pour disperser les cavaliers et emporter Duval et la garde rapprochée dans la tombe du Roi. La Murène, provocatrice jusqu'au bout clama haut et fort, tant pour les Kendrans que les Garzoks : " Le Roi... est MORT ! "
Sa voix venait de dérailler mais elle espérait galvaniser les orques avec elle et écraser la ligne des Kendrans. Armée de la Tueuse de Mage, la Régicide supposée taillait sans mal les Kendrans, emportée dans cette euphorie guerrière, Hrist blessait gravement tous ceux qu'elle croisait, les laissant à terre à gémir, attendant qu'un garzok ne daigne finir le travail. Depuis des années qu'elle exerçait ses talents dans la torture et le meurtre, Hrist connaissait le corps humain par coeur, elle plantait les entrailles, ouvrait des artères, perçait des gorges et tranchait des tendons aux mains armées. Aucune effusion de sang ne vint l'éclabousser, la Tueuse de Mage rendait un travail impeccable et propre.
Un premier soldat armé d'une hallebarde tenta de l'embrocher en poussant un hurlement guerrier, la Murène évita le coup porté et frappa d'un geste vif sous le menton du soldat qui se mua alors dans un silence total. Un autre guerrier armé d'une épée se trouva devant elle, bousculé par un Garzok peu commode, le soldat avait perdu son appui et ne vit pas le coup de lame arrive en plein dans son casque, là où se trouvait l'oreille, il tomba sur le champ sans même changer d'expression, le visage figé. D'autres tentèrent de s'opposer à l'avancée de la Lame Perfide mais aucun ne trouva la gloire d'avoir tué la Régicide. Au contraire, la femme continuait à scander " Le Roi est MORT "
Elle approchait bientôt de l'endroit où Solennel était échoué, elle espérait apercevoir Duval et la formation des gardes d'élite du Roi, Hrist s'imaginait déjà ressentir au bout de son poignet le choc provoqué par l'armure lourde du porte étendard lorsque la garde de la Tueuse aura percé son ventre...
" Duvaaaaaaaal... Je t'attends. Duvaaaaaaaal ? " Elle éclata de rire. Un petit rire cristallin tandis qu'autour d'elle, on mourrait, on tuait, les membres s'écrasaient sous les massues et les boucliers, les yeux écarquillés, les blessés contemplaient avec détresse leur dernière blessure, les Garzoks beuglaient de colère, de douleur, de fureur, les Kendrans eux sombraient, se révoltaient, s'opposaient à ces assauts furieux, ceux qui croisèrent la lame de la Murène quant à eux gisaient au sol, les mains sur des blessures inexistantes tandis que dans leur corps, les hémorragies les rendaient fous de douleur, totalement à la merci des intrépides garzoks venu récupérer ce qui leur appartenait de droit.
A savoir, un foyer digne de ce nom.
[XP : 4 (combat majeur)]
Modifié en dernier par Silmeria le sam. 17 juil. 2021 03:14, modifié 1 fois.
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Relonor
- Messages : 109
- Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:38
Re: Plaines de Kôchii
Les esprits de la guerre ne semblent pas choisir de favori, dans le conflit qui oppose les forces des nécromants aux elfes blancs. Alors que les cavaliers postés du côté des garzocks d’Omyre, se sont fait particulièrement malmener, la troupe du flanc opposé est parvenu à piétiner les hinïons. Une réussite en demi-teinte pour l’elfe noir qui n’a pas été d’une grande importance dans ce conflit. Certes, il n’est pas seul et une branche n’a aucune chance de stopper le courant d’un fleuve. Néanmoins, il peut espérer faire bouger les choses autour de lui, attirer les événements et générer un barrage si dense, qu’il sera en mesure de couper le moral ennemi et de tarir leur espoir. Pourtant, la lueur d’une forte volonté semble briller, là où les cavaliers ont échoué. De ce côté-ci, Relonor a vu une chose qui l’a particulièrement irrité. Venu du ciel, des projectiles sont tombés, percutant de plein fouet les troupes, morts-vivants à cheval.
(Bon sang ! Nous n’avons aucune unité à distance et eux, en plus de se pavaner avec les archers au sol et sur des griffons, possèdent également des mages dans leurs rangs ! Si seulement j’avais des fluides de feu, j’aurais pu à mon tour tenter ma chance et atteindre ces maudits archers ! Quoi qu’après tout, ce genre d’explosion n’est peut-être pas de l’exclusivité des fluides infernaux. Que pourrait générer une explosion d’air ? Je crains que cela ne soit pas aussi efficace qu’une déflagration de feu et ne ferait probablement que des bourrasques au mieux. Quant à l’ombre, j’ai vu lors du rituel du magicien, qu’il était possible de manipuler les ombres, mais pour le coup cela n’aurait pas un grand intérêt, autant rendre le mana instable et le faire exploser. Pourquoi pas d’ailleurs ? Pourquoi ne pas déséquilibrer le mana, peu importe son élément et l’envoyer au loin pour qu’il explose ? Je n’aurais peut-être pas la puissance du feu, mais ça peut vouloir le coup d’essayer.)
Craignant de voir les forces ennemies déferler sur la gauche, Relonor se déporte sur le flanc droit, actuellement victorieux de ces maudits elfes et se concentre. La première étape à réaliser est la création d’un mana instable et surtout explosif. Gardant ses fluides d’air pour se prémunir d’une attaque surprise, il concentre ses ressources d’ombre entre ses mains, pour générer un amas de mana assez large. Il n’y a aucune difficulté dans ce geste. La preuve en est, lorsqu’il relâche son attention le mana se disperse dans la nature comme un bon vieux pet qu’on regrette d’avoir lâché après les premiers effluves. Réitérant sa tentative, il rassemble à nouveau le mana entre ses mains, mais le concentre davantage en une sphère grosse comme le poing. Cette fois-ci, le mana se disperse en une petite explosion qui souffle un peu l’enchanteur.
(Ainsi, le mana n’aime pas être concentré de la sorte. Il va chercher à s’éparpiller et prendre tout l’espace possible. Plus il va être concentré et plus la réaction d’expansion va être forte. Il me faut accroître bien plus cet effet, mais avant cela, il est crucial de canaliser le mana. Il ne doit pas y avoir de différence notable entre mes tentatives et le sort de ce mage de feu. Comment parvient-il à garder les fluides de feu intacts jusqu’à ce que la magie atteigne sa cible ? C’est comme si je devais transporter un liquide qui me glisse systématiquement entre les doigts, dès que je les ouvre…pourquoi ne pas simplement utiliser un récipient ?)
Gardant cette idée en tête, il monopolise son mana instable et use d’une partie pour modeler une enveloppe plus dense, plus solide, qui va contenir l’énergie magique. La sphère se crée entre ses mains et devient palpable. Désirant connaître les pouvoirs destructeurs de son œuvre, il la lance sur une bande de terre hors de l’eau, également là où ne se trouve aucune créature ressuscitée. La sphère éclate au contact du sol dans un souffle plus puissant que précédemment.
(C’est étrange. J’ai usé de la même quantité de mana, mais son pouvoir de destruction paraît plus important. Et si j’essayais de le concentrer davantage ?)
Il rassemble la dernière parcelle de son mana d’ombre pour créer une sphère solide et y incorporer le mana concentré. Le résultat devient une bille sombre gorgée d’une magie qui n’attend qu’une occasion pour exploser. En plus de sa réussite, la concentration lui semble plus malléable, lorsque le mana est inséré dans l’enveloppe.
(Cette facilité de modelage est intéressante, mais je vais commencer par vérifier son pouvoir destructeur.)
Lançant la bille dans une zone sûre, il place son bouclier devant lui pour se prémunir des dégâts. La bille chute sur le sol sans que rien ne se produise. L’enchanteur un peu déçu va la chercher et la relance dans le dos d’un squelette. La bille n’explose toujours pas et tombe dans l’eau. Le seul résultat est d’accroître la frustration du shaakt. Facilement repérable dans l’eau, avec cette lueure particulière, il la saisit et la lance rageusement sur un sol ferme. Rien. La colère le prend et c’est avec son épée qu’il frappe encore et encore la bille en l’enfonçant dans le sol. Habitué à canaliser sa magie dans son arme, s’est instinctivement qu’il mobilise ses fluides d’air dans sa lame alors qu’il frappe de nouveau. Cette fois-ci, l’enveloppe de la bille se brise, libérant une puissante explosion dans un rayon d’un mètre, qui fait choir l’elfe noir, occasionnant également de sérieuses blessures aux jambes.
"Hahaha. J’ai réussi !" Ricane-t-il alors qu’il peine à se relever.
(La magie ? Seule la magie peut briser une enveloppe aussi solide ? Il faut que je trouve un moyen de briser ce noyau de mana lors de l’impact. Mais avant, il ne faudrait pas que je retourne sur le champ de bataille affaibli et par ma propre magie de surcroît.)
Prenant sa gourde, il boit une des grandes potions de soins qu’il possède pour réduire la blessure. Bien qu’elle soit toujours présente, celle-ci est bien moins douloureuse que précédemment.
(Donc, je suis parvenu à créer un noyau de mana suffisamment puissant pour être dangereux. Maintenant, il faut que je trouve le moyen de briser ce noyau à l’impact et seule la magie peut le faire. Il faudrait modeler de nombreuses lames pointées vers le noyau, mais elles vont se disperser dès que je vais relâcher ma concentration. Sauf si je les génère dans une deuxième sphère. Un premier noyau qui sera la source de l’explosion, contenu dans une seconde sphère qui aura, en plus du noyau, une multitude de lames qui le perforeront à l’impact.)
Cette fois-ci, ses fluides sombres étant taris, l’enchanteur concentre sa magie aérienne pour concevoir le noyau et son enveloppe dans un premier temps, puis il génère une seconde sphère dans laquelle il centre le noyau explosif, ainsi qu’une multitude de lames d’air acérées. Cela a cependant un coût plus conséquent que ses précédentes tentatives, car en plus de générer la seconde sphère, il lui faut concentrer assez de magie pour tenir le noyau au centre. Il retente l’expérience du lancer et lorsque la sphère touche le sol, les lames s’enfoncent dans le noyau, provoquant son explosion ainsi que la grande satisfaction de l’elfe noir. Sentiment qui va rapidement laisser place à une cruelle évidence.
(Mais merde ! Je vais être obligé de lancer l’orbe moi-même et pour cela, je vais devoir être en première ligne. Vu la distance avec les archers, je ne risque pas de les toucher. Ce n’était pas du tout prévu !)
Afin de trouver une solution à cette énigme, l’enchanteur recréé un nouvel orbe explosif qui reste dans sa main.
(Comment lancer cela sans employer ma force physique ? Ma magie seule, sera-t-elle en mesure de la faire ?)
En diminuant le nombre de lames à l’intérieur, il parvient à économiser ses ressources et les concentre autour de du plus gros orbe. Il parvient ainsi à mouvoir celle-ci avec une aisance qu’il n’aurait pas crue possible. La dangereuse sphère explosive, bouge avec facilité, à quelques dizaines de centimètres de la main de l’enchanteur. Pourtant, ce n’est pas un numéro de jonglerie qu’il espère engendrer. Concentrant ces fluides qu’il use pour manier son orbe mortel, il les canalise en une infime portion dans le creux de sa main, tout en gardant lié à lui son œuvre de destruction. Une fois qu’il paraît satisfait, il vise une zone vide de non-mort et pousse aussi fort que possible son petit bébé. Propulsée avec force, la sphère est projetée à des dizaines de mètres de l’enchanteur. La vitesse est-elle, que même la surface de l’eau devient assez solide pour faire exploser l’orbe.
Ainsi, Relonor vient de créer un sort de destruction plus puissant que son lancer d’arme et ne nécessitant pas une de ses précieuses épées, si ce n’est plus de mana que d’ordinaire. De plus, il lui faut le temps de générer l’orbe et ensuite user de sa magie pour lancer le projectile magique. Alors qu’il recouvre ses réserves magiques en dominant les esprits qui l’entour, le shaakt regarde les archers elfiques avec des yeux malsains. Il concentre ses fluides pour créer le premier noyau gorgé de mana concentré, qu’il place au milieu d’une sphère, tenue en son centre grâce la magie présente. Il génère ensuite assez de lames magiques pour perforer le noyau. Puis, il place sa sphère devant à quelques centimètres du creux de sa main et canalise le reste de magie dans le maigre espace entre lui et son petit oiseau de destruction. Usant de sa maîtrise magique, il propulse son enfant sur le côté droit, pour atteindre les archers hinïons qui ciblent la cavalerie des nécromants.
"Prends ton envol mon petit oiseau et apporte la mort sur ton passage !"
(Bon sang ! Nous n’avons aucune unité à distance et eux, en plus de se pavaner avec les archers au sol et sur des griffons, possèdent également des mages dans leurs rangs ! Si seulement j’avais des fluides de feu, j’aurais pu à mon tour tenter ma chance et atteindre ces maudits archers ! Quoi qu’après tout, ce genre d’explosion n’est peut-être pas de l’exclusivité des fluides infernaux. Que pourrait générer une explosion d’air ? Je crains que cela ne soit pas aussi efficace qu’une déflagration de feu et ne ferait probablement que des bourrasques au mieux. Quant à l’ombre, j’ai vu lors du rituel du magicien, qu’il était possible de manipuler les ombres, mais pour le coup cela n’aurait pas un grand intérêt, autant rendre le mana instable et le faire exploser. Pourquoi pas d’ailleurs ? Pourquoi ne pas déséquilibrer le mana, peu importe son élément et l’envoyer au loin pour qu’il explose ? Je n’aurais peut-être pas la puissance du feu, mais ça peut vouloir le coup d’essayer.)
Craignant de voir les forces ennemies déferler sur la gauche, Relonor se déporte sur le flanc droit, actuellement victorieux de ces maudits elfes et se concentre. La première étape à réaliser est la création d’un mana instable et surtout explosif. Gardant ses fluides d’air pour se prémunir d’une attaque surprise, il concentre ses ressources d’ombre entre ses mains, pour générer un amas de mana assez large. Il n’y a aucune difficulté dans ce geste. La preuve en est, lorsqu’il relâche son attention le mana se disperse dans la nature comme un bon vieux pet qu’on regrette d’avoir lâché après les premiers effluves. Réitérant sa tentative, il rassemble à nouveau le mana entre ses mains, mais le concentre davantage en une sphère grosse comme le poing. Cette fois-ci, le mana se disperse en une petite explosion qui souffle un peu l’enchanteur.
(Ainsi, le mana n’aime pas être concentré de la sorte. Il va chercher à s’éparpiller et prendre tout l’espace possible. Plus il va être concentré et plus la réaction d’expansion va être forte. Il me faut accroître bien plus cet effet, mais avant cela, il est crucial de canaliser le mana. Il ne doit pas y avoir de différence notable entre mes tentatives et le sort de ce mage de feu. Comment parvient-il à garder les fluides de feu intacts jusqu’à ce que la magie atteigne sa cible ? C’est comme si je devais transporter un liquide qui me glisse systématiquement entre les doigts, dès que je les ouvre…pourquoi ne pas simplement utiliser un récipient ?)
Gardant cette idée en tête, il monopolise son mana instable et use d’une partie pour modeler une enveloppe plus dense, plus solide, qui va contenir l’énergie magique. La sphère se crée entre ses mains et devient palpable. Désirant connaître les pouvoirs destructeurs de son œuvre, il la lance sur une bande de terre hors de l’eau, également là où ne se trouve aucune créature ressuscitée. La sphère éclate au contact du sol dans un souffle plus puissant que précédemment.
(C’est étrange. J’ai usé de la même quantité de mana, mais son pouvoir de destruction paraît plus important. Et si j’essayais de le concentrer davantage ?)
Il rassemble la dernière parcelle de son mana d’ombre pour créer une sphère solide et y incorporer le mana concentré. Le résultat devient une bille sombre gorgée d’une magie qui n’attend qu’une occasion pour exploser. En plus de sa réussite, la concentration lui semble plus malléable, lorsque le mana est inséré dans l’enveloppe.
(Cette facilité de modelage est intéressante, mais je vais commencer par vérifier son pouvoir destructeur.)
Lançant la bille dans une zone sûre, il place son bouclier devant lui pour se prémunir des dégâts. La bille chute sur le sol sans que rien ne se produise. L’enchanteur un peu déçu va la chercher et la relance dans le dos d’un squelette. La bille n’explose toujours pas et tombe dans l’eau. Le seul résultat est d’accroître la frustration du shaakt. Facilement repérable dans l’eau, avec cette lueure particulière, il la saisit et la lance rageusement sur un sol ferme. Rien. La colère le prend et c’est avec son épée qu’il frappe encore et encore la bille en l’enfonçant dans le sol. Habitué à canaliser sa magie dans son arme, s’est instinctivement qu’il mobilise ses fluides d’air dans sa lame alors qu’il frappe de nouveau. Cette fois-ci, l’enveloppe de la bille se brise, libérant une puissante explosion dans un rayon d’un mètre, qui fait choir l’elfe noir, occasionnant également de sérieuses blessures aux jambes.
"Hahaha. J’ai réussi !" Ricane-t-il alors qu’il peine à se relever.
(La magie ? Seule la magie peut briser une enveloppe aussi solide ? Il faut que je trouve un moyen de briser ce noyau de mana lors de l’impact. Mais avant, il ne faudrait pas que je retourne sur le champ de bataille affaibli et par ma propre magie de surcroît.)
Prenant sa gourde, il boit une des grandes potions de soins qu’il possède pour réduire la blessure. Bien qu’elle soit toujours présente, celle-ci est bien moins douloureuse que précédemment.
(Donc, je suis parvenu à créer un noyau de mana suffisamment puissant pour être dangereux. Maintenant, il faut que je trouve le moyen de briser ce noyau à l’impact et seule la magie peut le faire. Il faudrait modeler de nombreuses lames pointées vers le noyau, mais elles vont se disperser dès que je vais relâcher ma concentration. Sauf si je les génère dans une deuxième sphère. Un premier noyau qui sera la source de l’explosion, contenu dans une seconde sphère qui aura, en plus du noyau, une multitude de lames qui le perforeront à l’impact.)
Cette fois-ci, ses fluides sombres étant taris, l’enchanteur concentre sa magie aérienne pour concevoir le noyau et son enveloppe dans un premier temps, puis il génère une seconde sphère dans laquelle il centre le noyau explosif, ainsi qu’une multitude de lames d’air acérées. Cela a cependant un coût plus conséquent que ses précédentes tentatives, car en plus de générer la seconde sphère, il lui faut concentrer assez de magie pour tenir le noyau au centre. Il retente l’expérience du lancer et lorsque la sphère touche le sol, les lames s’enfoncent dans le noyau, provoquant son explosion ainsi que la grande satisfaction de l’elfe noir. Sentiment qui va rapidement laisser place à une cruelle évidence.
(Mais merde ! Je vais être obligé de lancer l’orbe moi-même et pour cela, je vais devoir être en première ligne. Vu la distance avec les archers, je ne risque pas de les toucher. Ce n’était pas du tout prévu !)
Afin de trouver une solution à cette énigme, l’enchanteur recréé un nouvel orbe explosif qui reste dans sa main.
(Comment lancer cela sans employer ma force physique ? Ma magie seule, sera-t-elle en mesure de la faire ?)
En diminuant le nombre de lames à l’intérieur, il parvient à économiser ses ressources et les concentre autour de du plus gros orbe. Il parvient ainsi à mouvoir celle-ci avec une aisance qu’il n’aurait pas crue possible. La dangereuse sphère explosive, bouge avec facilité, à quelques dizaines de centimètres de la main de l’enchanteur. Pourtant, ce n’est pas un numéro de jonglerie qu’il espère engendrer. Concentrant ces fluides qu’il use pour manier son orbe mortel, il les canalise en une infime portion dans le creux de sa main, tout en gardant lié à lui son œuvre de destruction. Une fois qu’il paraît satisfait, il vise une zone vide de non-mort et pousse aussi fort que possible son petit bébé. Propulsée avec force, la sphère est projetée à des dizaines de mètres de l’enchanteur. La vitesse est-elle, que même la surface de l’eau devient assez solide pour faire exploser l’orbe.
Ainsi, Relonor vient de créer un sort de destruction plus puissant que son lancer d’arme et ne nécessitant pas une de ses précieuses épées, si ce n’est plus de mana que d’ordinaire. De plus, il lui faut le temps de générer l’orbe et ensuite user de sa magie pour lancer le projectile magique. Alors qu’il recouvre ses réserves magiques en dominant les esprits qui l’entour, le shaakt regarde les archers elfiques avec des yeux malsains. Il concentre ses fluides pour créer le premier noyau gorgé de mana concentré, qu’il place au milieu d’une sphère, tenue en son centre grâce la magie présente. Il génère ensuite assez de lames magiques pour perforer le noyau. Puis, il place sa sphère devant à quelques centimètres du creux de sa main et canalise le reste de magie dans le maigre espace entre lui et son petit oiseau de destruction. Usant de sa maîtrise magique, il propulse son enfant sur le côté droit, pour atteindre les archers hinïons qui ciblent la cavalerie des nécromants.
"Prends ton envol mon petit oiseau et apporte la mort sur ton passage !"
[XP : 2 (apprentissage validé) + 0,5 (offense et soin)]Tentative d'apprentissage du sort Obus magique et utilisation de Transe pour récupérer les réserves magiques avant de lancer un obus sur les archers hinïons.
Absorption d'une grande potion de soin
Modifié en dernier par Relonor le sam. 17 juil. 2021 14:25, modifié 1 fois.
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Re: Plaines de Kôchii
<< Précédemment
Il n’était pas question de s’arrêter, de ralentir. Tout autour les combats continuaient de faire rage et je ne savais pas si qui que ce soit avait le dessus. Les Hinions tenaient bon, mais les morts semblaient infinis, inarrêtables. Ils ne craignaient ni la mort, ni la douleur, ne faisaient que suivre les ordres en une marée compacte et putréfiée. Je repris mon souffle et laissait Ssussun chasser toute trace de blessure avant d’enflammer à nouveau ma rapière. Les flammes dorées ondulaient calmement le long de la lame, ne représentant absolument pas mon état d’esprit du moment. Je portai mon regard sur les lignes elfiques qui semblaient avoir contenu la marée squelettique jusque-là. Mais contenir ce n’était pas suffisant, ça ne le serait jamais assez face à une telle quantité de morts. La seule façon de vaincre les morts, c’était de tout mettre en œuvre pour les exterminer avec tous les moyens possibles.
Un éclat magique attira un instant mon attention sur la droite et je cru apercevoir des formes volantes, dont une très étrange, toute filiforme, suivit d’une magie reconnaissable qui me tira un sourire. Maintenant je savais où il était. Je fis craquer mes épaules en les dénouant et me mis à foncer vers la masse grouillante, cherchant des yeux une brèche où m’engouffrer, mais sans trouver. Les morts étaient si proches les uns des autres que si l’un tombait, les autres le piétineraient sans se rendre compte de quoi que ce soir. La prudence aurait voulu que je rejoigne les troupes elfes, que je reprenne mon souffle. Mais la prudence n’allait pas nous faire gagner contre des morts qui se fichaient de tout hormis leur mission.
(Tu ne vas pas me dire que c’est une mauvaise idée ?) demandais-je à Alyah qui restait silencieuse.
(M’écouterais-tu si je te le disais ?)
(Tu sais que je suis tes conseils, mais…)
(Mais pour ce qui est de te battre, tu fais plus confiance à ton instinct qu’à moi. Je l’ai compris depuis le temps.)
(Tu n’es pas fâchée ?)
(Résignée plutôt. Et quelque peu soulagée que tu ais finis par l’accepter.)
(Accepter quoi ?)
(Que le fait de te battre te plaise bien plus que tu ne l’assumais jusque-là.)
(J’ai juste compris que j’étais assez forte pour décider de mon destin toute seule et que je pouvais aider à changer les choses, même un peu à mon échelle.)
(Et c’est ce que je voulais pour toi, ma petite protégée tête brulée. Maintenant va me désosser ses saletés !)
(Oui, chef !)
Je ne pus retenir le sourire qui s’étala brièvement sur mon visage avant que je ne m’élance vers le flanc des morts-vivants. Leur masse hétéroclite de squelettes de toutes tailles et portant toute sort d’équipement avait de quoi effrayer, mais ce n’était que des morts dénoués de raison, d’âmes et de conscience uniquement motivée par la soif de vie, ou de mort selon le point de vue. Rien ne pouvait les sauver excepté le fait de les libérer de l’emprise de leurs maîtres nécromanciens. Et pour ça, il n’y avait qu’une solution, les massacrer tous. Cela risquait d’attirer leurs maîtres, mais si cela pouvait apporter une fin plus rapide et victorieuse à ce bain de sang, qu’il en soit ainsi.
Ordonnant à l’élémentaire de m’assister dans ce désossage, je fonçai, parant un fantassin qui s’était approché avant de faire sauter son crâne d’un coup de rapière. Au final je pouvais frapper avec plutôt que toujours tenter de percer les os, c’était plus efficace contre les squelettes. ça me demandait un peu plus de place pour manœuvrer, mais les squelettes étaient lents. Le problème c’était qu’ils étaient nombreux. Vraiment nombreux. Je le savais, mais je m’en rendis vraiment compte seulement quand mes yeux ne voyaient plus que ça devant moi. Des morts et encore des morts. Je frappai, parai et esquivai sans cesse, écrasant des os sous mes bottes, glissant sur le sol boueux, risquant parfois de tomber, à la merci de la horde. Où que pouvait porter mon regard, il n’y avait que la mort.
Un rayon de lumière détruisit une tête proche tandis que j’enfonçai une mâchoire de mon bouclier avant de dévier une épée. Je reculai, d’un pas, tournai sur le côté, frappait un autre mort en lui disloquant un bras, une hache se fracassant contre mon bocle. J’inspirai une seconde et enfonçai la cage thoracique exposée du squelette manchot d’un coup de talon, le faisant chuter contre ses compères. La hache revint à la charge, me frôla de peu, ripant sur les écailles de Xiulh près de mon épaule. Ssussun envoya un autre rayon sur un squelette voisin tandis que je parai à nouveau le porteur de hache pour passer sa garde et enfoncer son crâne d’un coup de rapière. J’avais beau en tuer, il en revenait toujours plus, c’était littéralement sans fin. Mais de simples squelettes, ça aurait encor pu passer, j’en avais combattu des plus coriaces, question morts-vivants.
Evidemment ce fut comme si une force supérieure entendait mes pensées, parce que la créature qui apparut sur ma droite était tout sauf un squelette ordinaire. Je perçus son mouvements une fraction de seconde avant qu’un amas d’os semblable à un long serpent ne fuse vers moi. Mon bouclier encaissa le choc, mais mon bras protesta vigoureusement. Je n’eus pas el temps de frapper que la créature, vive comme l’éclair, était partie se cacher dans l’eau boueuse qui inondait le champ de bataille. Un squelette m’attaqua de sa lance tandis qu’un autre voyait le haut de son corps disparaître sous l’attaque de Ssussun. J’évitai la lance du premier tandis que le corps du second s’éparpillait sur le sol, aussitôt remplacer par un autre. Alyah cria et je me retournai juste à temps pour voir une tête semblable à celle d’un serpent fondre vers moi. Une fois de plus mon bouclier la contra, mais une deuxième surgit et fila vers ma tête. J’eus juste le temps de lever mon autre bras et ses mâchoires d’os se refermèrent dessus plutôt que sur mon crâne. Je m’attendais à ce qu’elle morde violemment, mais ce ne fut pas le cas. Elle tira avec une violence inouïe et m’écroulai sur le sol, me faisant traîner sur le sol vers une importante flaque de boue.
- Ssussun, vise la tête !
Un rayon frappa la tête retenant ma main et je sentis l’étau disparaître tandis qu’un cri d’outre-tombe semblait sortir de la tête de la créature d’os. Serrant les dents à cause de la douleur dans mon bras, je me relevai d’un bond, pour me jeter à terre pour éviter le coup de taille d’une hallebarde. Je roulai sur le sol jonché d’os, me postai sur un genou juste assez longtemps pour évaluer la situation. Le hallebardier avançait vers mo, aucune trace de cette créature serpentine faite d’os et je me trouvai véritablement entourée de squelette de tous les côtés à présent. Certains me repérèrent, d’autres continuaient leur marche vers la ligne de front que je pouvais entendre au bruit du métal se frappant et des cris des blessés. Je devais reculer pour rejoindre les Hinions, et vite.
Je me redressai et sentis soudainement quelque chose m’agripper la cheville. J’eus juste le temps de voir ce qui devait être la queue du serpent squelettique avant de me faire à nouveau tirer brutalement. Je heurtai le sol violemment, au point de voir de petites étoiles danser devant mes yeux, vite remplacées par le visage d’os d’un épéiste. Je repoussai in extremis son épée avant de sentir une douleur fulgurante dans la jambe ? Je hurlai avant qu’un coup dans le ventre ne vide l’air de mes poumons. L’épée avait frappé avec la tranche et non la pointe, j’avais en quelque sorte eu de la chance, mais je sentais ma jambe se faire broyer par le serpent le hallebardier se joignit à l’épéiste. Un rayon de lumière blanche pulvérisa le bras de l’épéiste et je plantai ma rapière dans le sol pour éviter de me faire emporter dans la boue… je résistai autant de possible, ordonnant à Ssussun de s’occuper des squelette alentours. Ma jambe me faisait mal, vraiment mal, mais je devais éviter que les squelettes s’accumulent trop près. Je dus m’y reprendre à deux fois, mais une aura de feu finit par m’entourer et le serpent lâche prise, le même étrange cri crissant emplissant l’air. Je roulai à l’écart du trou de boue et évaluai la situation.
(Yli ! fous le camp !)
Ils étaient trop nombreux, ils m’entouraient et s’avançaient sans laisser le moindre espace... Le serpent se dressa finalement en dehors de son trou. Je jetai un rapide coup d’œil à ma jambe et grimaçai. L’armure n’était pas vraiment faite pour empêcher un truc de me broyer la jambe. Je soupirai et appelai l’élémentaire. Il fila vers moi aussitôt et soigna ma jambe à ma demande. Sentir ses plaies se refermer et les os se ressouder c’est toujours douloureux et cela n’échappa pas à la règle. Je serrai la mâchoire si fort que je crus que j’allais me briser les dents, puis la douleur reflua et je pus me relever. Le serpent passa à l’attaque. Je bondit en avant et glissai sur le sol pour lui enfoncer mon bouclier sous la gueule. Elle vola en éclat et il cria à nouveau en reculant, s’agitant dans tous les sens en envoyant des morceaux d’os brisés en tous sens. Je ne distinguai plus la ligne de front, mai il fallait que je sorte de là.
- Ssussun, débarrasse-nous d’eux !
Je fonçai vers le serpent avant qu’un mouvement ne me fasse hésiter. Je sentis une violente douleur dans le flanc lorsqu’une masse me frappa. Je tombai au sol en criant de douleur, Alyah hurlai, puis el monde devint blanc. L’instant d’avant, l’obscurité emplissait la scène et, soudainement, c’était comme si un soleil était apparu juste à côté de moie fermai les yeux, aveuglée et entendis les cris stridents autour de moi avant que le silence ne revienne et que la clarté soudaine ne reflue. J’ouvris les yeux et regardai autour de moi. Un immense cercle de vide s’était formé, jonché d’os, laissant ça et là quelques carcasses encore mouvantes, l’une d’elle faisant un simple pas avant de se tomber en morceau. Je clignai des yeux, hagard et concentrai mon regard sur l’origine de tout ça. Ssussun était là, moins lumineux que d’ordinaire comme si ce qu’il venait de faire l’avait laissé épuisé. Je me trainai jusqu’à lui et le pris dans mes bras, sentant l’habituel sentiment de calme se propager en moi, bien que plus diffus, cette fois.
- Merci Ssussun.
Je fermai les yeux, reprenant mon souffle, entendant non loin le bruit d’un cheval s’approcher, puis le son des combats s’approchant à nouveau. Une voix familière, puis une deuxième, sonnèrent à mes oreilles et je redressai la tête lorsque l’Hinion demanda si tout allait bien. Je hochai la tête et engouffrai assez de potion d’énergie et de mana pour remplir mes réserves. J’allais finir par faire une overdose à ce rythme. Semblant avoir re pris des forces, le petit poison lumineux se remit à briller et s’occupa de mon flanc tandis que je me redressai. Je jetai un œil aux alentours, constatant le carnage. Les pouvoirs de mon élémentaire semblaient dépasser les miens, c’était surprenant. La bataille n’était pas terminée, mais j’espérai avoir un peu le temps de souffler. J’étais couverte de boue, de poussière d’os et de sang. Magnifique… Puis, je relevai la tête en soupirant.
- Je vais bien, juste un peu sur les rotules…C’est vraiment le pire terrain pour ces conneries ! Je fixai mon frère d’armes humain pendant une seconde, ayant du mal à comprendre la scène que j'avais devant les yeux. Et pourquoi, par Sithi, Jorus chevauche-t-il un cheval mort-vivant ?
***
hrp: utilisation de 2 grandes potions de mana (8PM) et un élixir moyen d'énergie (10PE)
[XP : 3 (combat)]
Il n’était pas question de s’arrêter, de ralentir. Tout autour les combats continuaient de faire rage et je ne savais pas si qui que ce soit avait le dessus. Les Hinions tenaient bon, mais les morts semblaient infinis, inarrêtables. Ils ne craignaient ni la mort, ni la douleur, ne faisaient que suivre les ordres en une marée compacte et putréfiée. Je repris mon souffle et laissait Ssussun chasser toute trace de blessure avant d’enflammer à nouveau ma rapière. Les flammes dorées ondulaient calmement le long de la lame, ne représentant absolument pas mon état d’esprit du moment. Je portai mon regard sur les lignes elfiques qui semblaient avoir contenu la marée squelettique jusque-là. Mais contenir ce n’était pas suffisant, ça ne le serait jamais assez face à une telle quantité de morts. La seule façon de vaincre les morts, c’était de tout mettre en œuvre pour les exterminer avec tous les moyens possibles.
Un éclat magique attira un instant mon attention sur la droite et je cru apercevoir des formes volantes, dont une très étrange, toute filiforme, suivit d’une magie reconnaissable qui me tira un sourire. Maintenant je savais où il était. Je fis craquer mes épaules en les dénouant et me mis à foncer vers la masse grouillante, cherchant des yeux une brèche où m’engouffrer, mais sans trouver. Les morts étaient si proches les uns des autres que si l’un tombait, les autres le piétineraient sans se rendre compte de quoi que ce soir. La prudence aurait voulu que je rejoigne les troupes elfes, que je reprenne mon souffle. Mais la prudence n’allait pas nous faire gagner contre des morts qui se fichaient de tout hormis leur mission.
(Tu ne vas pas me dire que c’est une mauvaise idée ?) demandais-je à Alyah qui restait silencieuse.
(M’écouterais-tu si je te le disais ?)
(Tu sais que je suis tes conseils, mais…)
(Mais pour ce qui est de te battre, tu fais plus confiance à ton instinct qu’à moi. Je l’ai compris depuis le temps.)
(Tu n’es pas fâchée ?)
(Résignée plutôt. Et quelque peu soulagée que tu ais finis par l’accepter.)
(Accepter quoi ?)
(Que le fait de te battre te plaise bien plus que tu ne l’assumais jusque-là.)
(J’ai juste compris que j’étais assez forte pour décider de mon destin toute seule et que je pouvais aider à changer les choses, même un peu à mon échelle.)
(Et c’est ce que je voulais pour toi, ma petite protégée tête brulée. Maintenant va me désosser ses saletés !)
(Oui, chef !)
Je ne pus retenir le sourire qui s’étala brièvement sur mon visage avant que je ne m’élance vers le flanc des morts-vivants. Leur masse hétéroclite de squelettes de toutes tailles et portant toute sort d’équipement avait de quoi effrayer, mais ce n’était que des morts dénoués de raison, d’âmes et de conscience uniquement motivée par la soif de vie, ou de mort selon le point de vue. Rien ne pouvait les sauver excepté le fait de les libérer de l’emprise de leurs maîtres nécromanciens. Et pour ça, il n’y avait qu’une solution, les massacrer tous. Cela risquait d’attirer leurs maîtres, mais si cela pouvait apporter une fin plus rapide et victorieuse à ce bain de sang, qu’il en soit ainsi.
Ordonnant à l’élémentaire de m’assister dans ce désossage, je fonçai, parant un fantassin qui s’était approché avant de faire sauter son crâne d’un coup de rapière. Au final je pouvais frapper avec plutôt que toujours tenter de percer les os, c’était plus efficace contre les squelettes. ça me demandait un peu plus de place pour manœuvrer, mais les squelettes étaient lents. Le problème c’était qu’ils étaient nombreux. Vraiment nombreux. Je le savais, mais je m’en rendis vraiment compte seulement quand mes yeux ne voyaient plus que ça devant moi. Des morts et encore des morts. Je frappai, parai et esquivai sans cesse, écrasant des os sous mes bottes, glissant sur le sol boueux, risquant parfois de tomber, à la merci de la horde. Où que pouvait porter mon regard, il n’y avait que la mort.
Un rayon de lumière détruisit une tête proche tandis que j’enfonçai une mâchoire de mon bouclier avant de dévier une épée. Je reculai, d’un pas, tournai sur le côté, frappait un autre mort en lui disloquant un bras, une hache se fracassant contre mon bocle. J’inspirai une seconde et enfonçai la cage thoracique exposée du squelette manchot d’un coup de talon, le faisant chuter contre ses compères. La hache revint à la charge, me frôla de peu, ripant sur les écailles de Xiulh près de mon épaule. Ssussun envoya un autre rayon sur un squelette voisin tandis que je parai à nouveau le porteur de hache pour passer sa garde et enfoncer son crâne d’un coup de rapière. J’avais beau en tuer, il en revenait toujours plus, c’était littéralement sans fin. Mais de simples squelettes, ça aurait encor pu passer, j’en avais combattu des plus coriaces, question morts-vivants.
Evidemment ce fut comme si une force supérieure entendait mes pensées, parce que la créature qui apparut sur ma droite était tout sauf un squelette ordinaire. Je perçus son mouvements une fraction de seconde avant qu’un amas d’os semblable à un long serpent ne fuse vers moi. Mon bouclier encaissa le choc, mais mon bras protesta vigoureusement. Je n’eus pas el temps de frapper que la créature, vive comme l’éclair, était partie se cacher dans l’eau boueuse qui inondait le champ de bataille. Un squelette m’attaqua de sa lance tandis qu’un autre voyait le haut de son corps disparaître sous l’attaque de Ssussun. J’évitai la lance du premier tandis que le corps du second s’éparpillait sur le sol, aussitôt remplacer par un autre. Alyah cria et je me retournai juste à temps pour voir une tête semblable à celle d’un serpent fondre vers moi. Une fois de plus mon bouclier la contra, mais une deuxième surgit et fila vers ma tête. J’eus juste le temps de lever mon autre bras et ses mâchoires d’os se refermèrent dessus plutôt que sur mon crâne. Je m’attendais à ce qu’elle morde violemment, mais ce ne fut pas le cas. Elle tira avec une violence inouïe et m’écroulai sur le sol, me faisant traîner sur le sol vers une importante flaque de boue.
- Ssussun, vise la tête !
Un rayon frappa la tête retenant ma main et je sentis l’étau disparaître tandis qu’un cri d’outre-tombe semblait sortir de la tête de la créature d’os. Serrant les dents à cause de la douleur dans mon bras, je me relevai d’un bond, pour me jeter à terre pour éviter le coup de taille d’une hallebarde. Je roulai sur le sol jonché d’os, me postai sur un genou juste assez longtemps pour évaluer la situation. Le hallebardier avançait vers mo, aucune trace de cette créature serpentine faite d’os et je me trouvai véritablement entourée de squelette de tous les côtés à présent. Certains me repérèrent, d’autres continuaient leur marche vers la ligne de front que je pouvais entendre au bruit du métal se frappant et des cris des blessés. Je devais reculer pour rejoindre les Hinions, et vite.
Je me redressai et sentis soudainement quelque chose m’agripper la cheville. J’eus juste le temps de voir ce qui devait être la queue du serpent squelettique avant de me faire à nouveau tirer brutalement. Je heurtai le sol violemment, au point de voir de petites étoiles danser devant mes yeux, vite remplacées par le visage d’os d’un épéiste. Je repoussai in extremis son épée avant de sentir une douleur fulgurante dans la jambe ? Je hurlai avant qu’un coup dans le ventre ne vide l’air de mes poumons. L’épée avait frappé avec la tranche et non la pointe, j’avais en quelque sorte eu de la chance, mais je sentais ma jambe se faire broyer par le serpent le hallebardier se joignit à l’épéiste. Un rayon de lumière blanche pulvérisa le bras de l’épéiste et je plantai ma rapière dans le sol pour éviter de me faire emporter dans la boue… je résistai autant de possible, ordonnant à Ssussun de s’occuper des squelette alentours. Ma jambe me faisait mal, vraiment mal, mais je devais éviter que les squelettes s’accumulent trop près. Je dus m’y reprendre à deux fois, mais une aura de feu finit par m’entourer et le serpent lâche prise, le même étrange cri crissant emplissant l’air. Je roulai à l’écart du trou de boue et évaluai la situation.
(Yli ! fous le camp !)
Ils étaient trop nombreux, ils m’entouraient et s’avançaient sans laisser le moindre espace... Le serpent se dressa finalement en dehors de son trou. Je jetai un rapide coup d’œil à ma jambe et grimaçai. L’armure n’était pas vraiment faite pour empêcher un truc de me broyer la jambe. Je soupirai et appelai l’élémentaire. Il fila vers moi aussitôt et soigna ma jambe à ma demande. Sentir ses plaies se refermer et les os se ressouder c’est toujours douloureux et cela n’échappa pas à la règle. Je serrai la mâchoire si fort que je crus que j’allais me briser les dents, puis la douleur reflua et je pus me relever. Le serpent passa à l’attaque. Je bondit en avant et glissai sur le sol pour lui enfoncer mon bouclier sous la gueule. Elle vola en éclat et il cria à nouveau en reculant, s’agitant dans tous les sens en envoyant des morceaux d’os brisés en tous sens. Je ne distinguai plus la ligne de front, mai il fallait que je sorte de là.
- Ssussun, débarrasse-nous d’eux !
Je fonçai vers le serpent avant qu’un mouvement ne me fasse hésiter. Je sentis une violente douleur dans le flanc lorsqu’une masse me frappa. Je tombai au sol en criant de douleur, Alyah hurlai, puis el monde devint blanc. L’instant d’avant, l’obscurité emplissait la scène et, soudainement, c’était comme si un soleil était apparu juste à côté de moie fermai les yeux, aveuglée et entendis les cris stridents autour de moi avant que le silence ne revienne et que la clarté soudaine ne reflue. J’ouvris les yeux et regardai autour de moi. Un immense cercle de vide s’était formé, jonché d’os, laissant ça et là quelques carcasses encore mouvantes, l’une d’elle faisant un simple pas avant de se tomber en morceau. Je clignai des yeux, hagard et concentrai mon regard sur l’origine de tout ça. Ssussun était là, moins lumineux que d’ordinaire comme si ce qu’il venait de faire l’avait laissé épuisé. Je me trainai jusqu’à lui et le pris dans mes bras, sentant l’habituel sentiment de calme se propager en moi, bien que plus diffus, cette fois.
- Merci Ssussun.
Je fermai les yeux, reprenant mon souffle, entendant non loin le bruit d’un cheval s’approcher, puis le son des combats s’approchant à nouveau. Une voix familière, puis une deuxième, sonnèrent à mes oreilles et je redressai la tête lorsque l’Hinion demanda si tout allait bien. Je hochai la tête et engouffrai assez de potion d’énergie et de mana pour remplir mes réserves. J’allais finir par faire une overdose à ce rythme. Semblant avoir re pris des forces, le petit poison lumineux se remit à briller et s’occupa de mon flanc tandis que je me redressai. Je jetai un œil aux alentours, constatant le carnage. Les pouvoirs de mon élémentaire semblaient dépasser les miens, c’était surprenant. La bataille n’était pas terminée, mais j’espérai avoir un peu le temps de souffler. J’étais couverte de boue, de poussière d’os et de sang. Magnifique… Puis, je relevai la tête en soupirant.
- Je vais bien, juste un peu sur les rotules…C’est vraiment le pire terrain pour ces conneries ! Je fixai mon frère d’armes humain pendant une seconde, ayant du mal à comprendre la scène que j'avais devant les yeux. Et pourquoi, par Sithi, Jorus chevauche-t-il un cheval mort-vivant ?
***
hrp: utilisation de 2 grandes potions de mana (8PM) et un élixir moyen d'énergie (10PE)
[XP : 3 (combat)]
- Azra
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- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:35
Re: Plaines de Kôchii
Derrière, la cavalerie avait bien enfoncé les troupes, mais se trouvait maintenant en difficulté, attaquée de toute part par les guerriers en armure noire ainsi que d'étranges guerriers en armure complète. Azra se replia aussitôt vers les troupes des duchés, appelant ses propres « guerriers » à couvrir sa retraite tandis que Rendrak était chargé de l'aider à se tailler un chemin dans les rangs ennemis qui tentaient de se reformer.
Évidemment, il ne fallut pas longtemps avant que le nécromancien ne retombe sur un guerrier d'élite qui venait de fracasser le crâne d'un cheval et s'apprêtait à faire de même avec le cavalier à terre, coincé sous sa monture. La liche porta un coup de dague qui, cette fois-ci, ripa sur l'armure. Aussitôt, le guerrier se retourna avec un furieux coup de taille, qu'Azra évita de justesse en reculant de deux pas. Il s'attendait à ce que Rendrak passe à l'offensive... et vit à ce moment-là que le liykor était aux prises avec un autre guerrier d'élite !
Azra évita un deuxième coup d'épée et tenta de riposter de sa dague, mais son adversaire s'était déjà remis en garde, l'empêchant d'approcher. Saisissant son bâton, Azra le pointa devant lui. Certes, l'arme n'avait pas de pointe et n'était donc pas dangereuse ainsi... mais elle lui donnait plus d'allonge ! Lorsque le guerrier tenta de lui foncer dessus, il lui envoya un coup de crâne sculpté qui résonna contre le casque ! Pensant pouvoir profiter d'une seconde d'inattention, il bondit et porta un coup de dague. Mais le guerrier évita sans peine et, en retour, sa lourde épée frappa l'épaule du mort-vivant ! Azra recula encore, pestant sous l'effet de la douleur.
Derrière, Rendrak enchaînait coup sur coup avec fureur, mettant peu à peu en pièces l'armure de son adversaire qui n'arrivait tout simplement pas à passer la barrière de son bouclier. Malgré cela, il était évident qu'il n'allait pas arriver tout de suite en renfort ! Le guerrier de Crean poussa son avantage et Azra du parer avec son bâton. Mais même si le combat ne durait que depuis une vingtaine de secondes, le nécromancien commençait à prévoir les coups de son adversaire... Ce fou fanatique était rompu au combat... mais pas aux techniques fourbes qu'Azra avait apprises dans les rues ! Il fit mine d'attaquer en passant sous la garde ouverte du guerrier, mais stoppa aussitôt son mouvement, le changeant en une glissade au sol ! La feinte fonctionna : Comme précédemment, le guerrier se remit immédiatement en position, prêt à lui porter le même coup à l'épaule... et se retrouva avec un ennemi qui venait de rouler à ses pieds et se relevait, dague à la main ! Il tenta bien de reculer, mais la lame s'était déjà glissée dans le défaut de l'armure, entre la cuisse et le ventre. Avec un hurlement de rage et de douleur, le guerrier abattit sa lame sur son ennemi... qui avait déjà repris sa roulade pour se relever à côté. D'un coup de pied, il frappa derrière le genou, faisant plier la jambe tout en provoquant une nouvelle vague de douleur. N'importe quel guerrier se serait évanouie... mais le colosse ne fit que poser un genoux à terre. C'en était malgré tout fini pour lui. Azra bondit dans son dos et arracha son casque. Puis, il frappa du poing une fois, deux fois, trois fois... jusqu'à ce que l'homme tombe enfin, groggy. Le nécromancien récupéra alors sa dague... et récolta son âme. Plus loin, Rendrak avait réussi à enrouler sa chaîne autour du cou de son adversaire et, tirant des deux mains, était en train de l'étrangler... Il alla ensuite aider le cavalier à se dégager de sa monture.
« Je... ne pensais pas recevoir l'aide de quelqu'un comme vous. » déclara l'homme, un peu hésitant.
« Comme quoi, le monde est plein de surprise. Rejoignez vos rangs, il faut dégager la cavalerie ! »
Mais l'homme lui répondit par un avertissement effrayé. Azra se retourna juste à temps pour voir deux des hommes en étrange armure qui se ruait sur lui. Sauf que... ce n'était pas des hommes. Ils ressemblaient plus à une sorte d'insecte bipède en métal ! L'attaque fut si brutale et si surprenante qu'Azra n'en esquiva une que pour recevoir la deuxième qui déchira un morceau de sa robe de cuir. La situation aurait mal tourné si Rendrak n'était pas arrivé à cet instant, lançant sa chaîne pour saisir une des créatures et la tirer vers lui. Azra engagea aussitôt le combat, dague à la main, contre la deuxième. Quoique puisse être cette chose, elle était hostile et devait être détruite pour couvrir les cavaliers. D'autant que d'autres arrivaient !
« Repliez-vous ! Repliez-vous pour préparer une nouvelle charge ! » cria Azra aux cavaliers, avant de donner l'ordre à ses sbires de faire barrage face à l'armée ennemie qui se remettait en formation et passait à l'attaque !
Les griffes de la créature d'acier jetaient des étincelles en frappant la dague. Apparemment, la chose comptait sur sa force et sa solidité pour briser l'arme... Pas de chance pour elle, l'arme magique venue d'un autre monde semblait indestructible, et la créature ne fit que s'entailler elle-même superficiellement. Mais sans surprise, un monstre d'acier ne connaissait pas la douleur. Il continuait à combattre et la dague ne faisait que riper et entailler sa carapace. Il fallait pourtant trouver un moyen d'entrer, mais sans arme contondante... Oh... Azra se jeta alors contre lui en grondant :
« Je suis un messager de la mort ! J'ai autre chose à faire que perdre mon temps avec des choses comme toi ! »
Et comme il s'était déjà bien mis en jambe sur le guerrier de Crean, il allait continuer dans le combat de rue ! Il arma sa tête en arrière et donna un furieux coup dans la face de la chose ! Le « bong » résonna un moment dans son crâne, mais le succès fut au rendez-vous : la visage de la créature s'était plié méchamment, et une lumière filtrait entre deux plaques. Aussitôt, la dague trouva son chemin et frappa dans une gerbe d'étincelles. Le corps de la créature se raidit et elle tomba, parcourue d'éclairs.
Plus loin, les squelettes du nécromancien, fou-furieux, avaient combattu avec acharnement, laissant un certain nombre de garzok sur le carreau, mais ils avaient finalement rencontré une plus forte opposition : un guerrier d'élite de Crean les avait engagé, et il était parvenu à éliminer de ses furieux moulinets les deux squelettes de garzok... heureusement, il tomba ensuite sous l'assaut furieux du cadavre de son ancien frère d'arme... Il devenait évident que le groupe des Messagers du Corbeau n'allait pas retenir bien longtemps toute l'armée, maintenant qu'elle était remise du premier choc !
Rendrak avait lui aussi finit son ennemi, le mettant littéralement en pièces de sa force colossale. Il se rapprocha, toujours caché derrière son bouclier :
« Bah ça va, elles sont nulles en fait, c'est coquilles de noix ! »
C'est à ce moment-là qu'ils remarquèrent une forme colossale qui bondit vers eux d'un saut monstrueux malgré son poids, écrasant au passage un garzok sous sa masse. Une autre créature de métal... mais de plus de trois mètres, fouillait de sa lampe frontale semblable à un œil avant de se fixer sur eux. Manifestement, quelqu'un s'était énervé et avait envoyé l'artillerie lourde.
« Rendrak ? »
« Euh... oui ? »
« La prochaine fois je te demanderais, par la grâce de Phaïtos, de la BOUCLER ! »
Le nécromancien se mit en garde, cherchant comment affronter ce titan monstrueux...
(((utilisation d'une feinte ni 2 et d'un coup de tête niv 2. Perte des deux squelettes les plus faibles pour aider à couvrir le cavalerie)))
[XP : 2 (combat) + 0,5 (vie de bataille)]
Évidemment, il ne fallut pas longtemps avant que le nécromancien ne retombe sur un guerrier d'élite qui venait de fracasser le crâne d'un cheval et s'apprêtait à faire de même avec le cavalier à terre, coincé sous sa monture. La liche porta un coup de dague qui, cette fois-ci, ripa sur l'armure. Aussitôt, le guerrier se retourna avec un furieux coup de taille, qu'Azra évita de justesse en reculant de deux pas. Il s'attendait à ce que Rendrak passe à l'offensive... et vit à ce moment-là que le liykor était aux prises avec un autre guerrier d'élite !
Azra évita un deuxième coup d'épée et tenta de riposter de sa dague, mais son adversaire s'était déjà remis en garde, l'empêchant d'approcher. Saisissant son bâton, Azra le pointa devant lui. Certes, l'arme n'avait pas de pointe et n'était donc pas dangereuse ainsi... mais elle lui donnait plus d'allonge ! Lorsque le guerrier tenta de lui foncer dessus, il lui envoya un coup de crâne sculpté qui résonna contre le casque ! Pensant pouvoir profiter d'une seconde d'inattention, il bondit et porta un coup de dague. Mais le guerrier évita sans peine et, en retour, sa lourde épée frappa l'épaule du mort-vivant ! Azra recula encore, pestant sous l'effet de la douleur.
Derrière, Rendrak enchaînait coup sur coup avec fureur, mettant peu à peu en pièces l'armure de son adversaire qui n'arrivait tout simplement pas à passer la barrière de son bouclier. Malgré cela, il était évident qu'il n'allait pas arriver tout de suite en renfort ! Le guerrier de Crean poussa son avantage et Azra du parer avec son bâton. Mais même si le combat ne durait que depuis une vingtaine de secondes, le nécromancien commençait à prévoir les coups de son adversaire... Ce fou fanatique était rompu au combat... mais pas aux techniques fourbes qu'Azra avait apprises dans les rues ! Il fit mine d'attaquer en passant sous la garde ouverte du guerrier, mais stoppa aussitôt son mouvement, le changeant en une glissade au sol ! La feinte fonctionna : Comme précédemment, le guerrier se remit immédiatement en position, prêt à lui porter le même coup à l'épaule... et se retrouva avec un ennemi qui venait de rouler à ses pieds et se relevait, dague à la main ! Il tenta bien de reculer, mais la lame s'était déjà glissée dans le défaut de l'armure, entre la cuisse et le ventre. Avec un hurlement de rage et de douleur, le guerrier abattit sa lame sur son ennemi... qui avait déjà repris sa roulade pour se relever à côté. D'un coup de pied, il frappa derrière le genou, faisant plier la jambe tout en provoquant une nouvelle vague de douleur. N'importe quel guerrier se serait évanouie... mais le colosse ne fit que poser un genoux à terre. C'en était malgré tout fini pour lui. Azra bondit dans son dos et arracha son casque. Puis, il frappa du poing une fois, deux fois, trois fois... jusqu'à ce que l'homme tombe enfin, groggy. Le nécromancien récupéra alors sa dague... et récolta son âme. Plus loin, Rendrak avait réussi à enrouler sa chaîne autour du cou de son adversaire et, tirant des deux mains, était en train de l'étrangler... Il alla ensuite aider le cavalier à se dégager de sa monture.
« Je... ne pensais pas recevoir l'aide de quelqu'un comme vous. » déclara l'homme, un peu hésitant.
« Comme quoi, le monde est plein de surprise. Rejoignez vos rangs, il faut dégager la cavalerie ! »
Mais l'homme lui répondit par un avertissement effrayé. Azra se retourna juste à temps pour voir deux des hommes en étrange armure qui se ruait sur lui. Sauf que... ce n'était pas des hommes. Ils ressemblaient plus à une sorte d'insecte bipède en métal ! L'attaque fut si brutale et si surprenante qu'Azra n'en esquiva une que pour recevoir la deuxième qui déchira un morceau de sa robe de cuir. La situation aurait mal tourné si Rendrak n'était pas arrivé à cet instant, lançant sa chaîne pour saisir une des créatures et la tirer vers lui. Azra engagea aussitôt le combat, dague à la main, contre la deuxième. Quoique puisse être cette chose, elle était hostile et devait être détruite pour couvrir les cavaliers. D'autant que d'autres arrivaient !
« Repliez-vous ! Repliez-vous pour préparer une nouvelle charge ! » cria Azra aux cavaliers, avant de donner l'ordre à ses sbires de faire barrage face à l'armée ennemie qui se remettait en formation et passait à l'attaque !
Les griffes de la créature d'acier jetaient des étincelles en frappant la dague. Apparemment, la chose comptait sur sa force et sa solidité pour briser l'arme... Pas de chance pour elle, l'arme magique venue d'un autre monde semblait indestructible, et la créature ne fit que s'entailler elle-même superficiellement. Mais sans surprise, un monstre d'acier ne connaissait pas la douleur. Il continuait à combattre et la dague ne faisait que riper et entailler sa carapace. Il fallait pourtant trouver un moyen d'entrer, mais sans arme contondante... Oh... Azra se jeta alors contre lui en grondant :
« Je suis un messager de la mort ! J'ai autre chose à faire que perdre mon temps avec des choses comme toi ! »
Et comme il s'était déjà bien mis en jambe sur le guerrier de Crean, il allait continuer dans le combat de rue ! Il arma sa tête en arrière et donna un furieux coup dans la face de la chose ! Le « bong » résonna un moment dans son crâne, mais le succès fut au rendez-vous : la visage de la créature s'était plié méchamment, et une lumière filtrait entre deux plaques. Aussitôt, la dague trouva son chemin et frappa dans une gerbe d'étincelles. Le corps de la créature se raidit et elle tomba, parcourue d'éclairs.
Plus loin, les squelettes du nécromancien, fou-furieux, avaient combattu avec acharnement, laissant un certain nombre de garzok sur le carreau, mais ils avaient finalement rencontré une plus forte opposition : un guerrier d'élite de Crean les avait engagé, et il était parvenu à éliminer de ses furieux moulinets les deux squelettes de garzok... heureusement, il tomba ensuite sous l'assaut furieux du cadavre de son ancien frère d'arme... Il devenait évident que le groupe des Messagers du Corbeau n'allait pas retenir bien longtemps toute l'armée, maintenant qu'elle était remise du premier choc !
Rendrak avait lui aussi finit son ennemi, le mettant littéralement en pièces de sa force colossale. Il se rapprocha, toujours caché derrière son bouclier :
« Bah ça va, elles sont nulles en fait, c'est coquilles de noix ! »
C'est à ce moment-là qu'ils remarquèrent une forme colossale qui bondit vers eux d'un saut monstrueux malgré son poids, écrasant au passage un garzok sous sa masse. Une autre créature de métal... mais de plus de trois mètres, fouillait de sa lampe frontale semblable à un œil avant de se fixer sur eux. Manifestement, quelqu'un s'était énervé et avait envoyé l'artillerie lourde.
« Rendrak ? »
« Euh... oui ? »
« La prochaine fois je te demanderais, par la grâce de Phaïtos, de la BOUCLER ! »
Le nécromancien se mit en garde, cherchant comment affronter ce titan monstrueux...
(((utilisation d'une feinte ni 2 et d'un coup de tête niv 2. Perte des deux squelettes les plus faibles pour aider à couvrir le cavalerie)))
[XP : 2 (combat) + 0,5 (vie de bataille)]
- Eldros Rougine
- Messages : 110
- Enregistré le : lun. 7 janv. 2019 14:57
Re: Plaines de Kôchii
(( Le texte suivant contient des passages violents et sanglants susceptibles de vous déranger. ))
La masse frappe mon bouclier en même temps que son visage dessiné au marteau et au burin frappe mon regard. Un visage laid, disgracieux, recouvert aux trois quarts d’une barbe noire hirsute d’où dépasse un nez boursouflé, boutonneux et rougi par leur alcool de dégénéré. Le tout surplombé de deux petits yeux recouvert d’un tas de poil épais ressemblant plus à des moustaches qu’à des sourcils. Si je suis forcé de reconnaître la robustesse des nains j’ai également pu observer leur manque d’agilité. Celui-ci ne fait pas exception et après quelques affrontement j’ai compris comment user de mon entraînement de bretteur à mon avantage. Jambes fléchies, agile, souple, je me déporte sur le côté pour éviter un coup de hache qui a pour but de répandre mes tripes sur le sol. Un nain de plus rejoint les enfers de Phaïtos. Je m’avance soudainement, poussant de mon bouclier le sien et suivant de ma lame le long de son bras jusqu’à fendre son visage en deux, dévisageant d’avantage ce sous être disgracieux. Il s’écroule comme un tas de chair flasque, baignant le sol d’un flot de sang comme beaucoup d’autres, transformant la terre en boue rougeâtre et odorante. La ligne devant moi se referme, conservant l’équilibre entre les deux fronts.
Un hennissement à ma gauche attire mon attention. Contrairement aux nains, la cavalerie humaine est en plus fâcheuse posture, incapable de se reformer pour une seconde charge qui serait préoccupante. Je quitte mon poste pour me diriger vers le nord, bien décidé à conserver l’avantage. Plus je m’en approche plus le combat devient chaotique. Je m’avance, bouclier dressé, marchant aux travers des corps sans vies et des salves de projectiles. Je fais un pas de côté, esquivant avec une grimace agacé un guerrier d’élite de Lorener, rampant sur le sol avec son épée pour retourner se battre malgré ses jambes manquantes. Le cri de douleur et de panique des chevaux se fait plus pressant, les rugissements de guerre, les sifflements des flèches, le fracas de l’acier. Je suis désormais au coeur de la mêlée, attentif au moindre geste, galvanisé par la symphonie macabre des instruments à corde et à percussion agrémenté des chants d’agonies. Mes lèvres s’étirent d’une satisfaction cruelle.
(Tout ceci vous appartient Ô grand Phaïtos. )
Je n’atteins pas encore les cavaliers que le chemin se fait plus difficile. Les ennemis sont présents en nombre, cavaliers blessés qui ont chutés de leurs montures, infanterie naine et humaine acculée. Un homme se jette sur moi, lame brandit. Nos épées s’entrechoquent en produisant des étincelles, nos boucliers se touchent alors que je le sens pousser pour me faire reculer. Je profite de son élan, me déporte sur le côté en tendant ma jambe qui le déséquilibre. Il tombe en avant et sa nuque goûte le fil de mon épée avant que son visage ne touche le sol.
Deux pas en avant. Nouvelle agression. Encore une satané demi-portions, la gueule écumante de bave comme un animal enragé. Sa hache entaille mon bras, passant à travers mon armure. J’éructe de colère plus que de douleur, comme ci Phaïtos m’avait fait un autre don, celui de moins la ressentir. Ma riposte est donc quasi-immédiate. Mon bouclier s’écrase dans son groin déjà tordu en tout sens mais le porc n’en démord pas, brandissant à nouveau son arme pour frapper de haut en bas. Ma lame dévie la sienne, m’évitant ainsi d’être fendu comme une bûche sèche de la poitrine à l’entrejambe. Je remonte mon bras, frappant son visage du pommeau de mon arme, lui cassant quelques dents qui tombent sur le sol avec un flot carmin. Il recule d’un pas et me donne l’opportunité pour planter ma lame dans son visage avec vigueur en poussant un rugissement de rage. Je force sur la garde, passant l’arrière de son crâne et son casque dans un craquement puis un crissement funeste. Il ne s’écroule que quand ma lame se retire de son visage me permettant encore d’avancer dans ce qui ressemble à une marche descendant dans les abysses de l’horreur de la guerre. Les cadavres s’empilent, la santé mental des soldats défaillit, les rendant ivres de sang ou immobile et dépossédé de conscience pour se couper des têtes roulants sur le sol, des guerriers à genoux hurlant leur agonie en repoussant leurs entrailles dans leur ventre avec leurs mains boueuses, les duels figés dans l’instant par les ex-æquo, les égorgés tentant vainement d’étancher l’hémorragie en poussant des hurlements silencieux si ce n’est des gargouillis de désespoir, le puissant son métallique des armures qui s’entrechoquent, les os qui se brisent, les crânes qui se fendent, les yeux qui se percent. Je traverse ce tableau infernal avec le sourire aux lèvres, fauchant les âmes impuissantes qui n’attendent que la mort. Une oeuvre d’art qui étreindrait froidement le coeur de n’importe quel mortel dans une émotion à la fois d’effroi et de fascination pour tant de violence.
Enfin je me trouve au nord des troupes, proches de la cavalerie encerclée, évitant pour l’instant soigneusement de me trouver à portée d’un chevalier qui moissonne à grand gestes autour d’eux. Combien de temps pourraient t-ils tenir ainsi ? J’observe leurs montures, fiers destriers qui se cabrent, pivotent et ruent pour chasser les assaillants tout en projetant des panaches de vapeur de leurs naseaux qui s’agitent frénétiquement. Je trouve la faille, le bon moment, quand deux lanciers accaparent l’attention du cavalier et que son cheval pivote d’un quart de tour, m’exposant un flanc. Je pousse un rugissement d’effort en taillant d’un coup sec, tranchant la patte de l’équidé qui hennit de douleur avant de s’effondrer en tressaillant en faisant chuter son cavalier qui s’embroche sur une lance. Je poursuis, bouclier levé au dessus de ma tête pour absorber les attaques de cavalier venant d’au dessus. Je tranche une autre patte, brisant encore l’avantage de hauteur d’un autre cavalier qui lui se relève pour mieux se faire pulvériser par les assauts frénétique des soldats. Un troisième cavalier remarque mon petit manège et me prends pour cible, cabrant sa monture pour éjecter d’un coup de sabot les guerriers entre lui et moi. Il m’attaque, s’acharnant contre mon bouclier pour me briser. Une idée saugrenue qui l’expose aux Garzoks qui se jettent sur lui comme des bêtes sauvages. L’un d’eux saute assez haut pour bousculer le cavalier alors que les autres mettent en charpie le cheval qui est tout simplement dévoré vivant. Je poursuis l’abattage chevalin, me dirigeant vers une autre bête à la robe blanche tâchée de sang, percée de plusieurs coups de lances sur ses flancs. Mû sans doute par la douleur et la peur, elle recule, mettant en difficulté son cavalier qui démontre sa fureur de voir sa monture ainsi malmené. D’un geste ample il fend trois crânes Garzok avant que sa monture s’écroule, écrasant au passage deux lanciers. Le cavalier se relève rapidement, éviscérant un autre ennemi avant de se diriger vers moi. Je brandis mon bouclier, accusant deux premiers coups d’épées avant de riposter. Ma lame glisse contre son armure sans réussir à la percer alors qu’un coup de pied me pousse en arrière. Le bougre est rapide et techniquement plus entraîné que moi pour ce genre de combat. D’un coup de bouclier il dévie le mien, lui ouvrant l’accès à mon flanc qu’il entaille d’un coup d’estoc. Je ne dois ma survie qu’à un reflex instinctif mais son excès d’agressivité me permet de frapper sa tête dont le casque semble le préserver d’une blessure grave. Je peste, la face déformé par la frustration d’être ainsi interrompu dans mon avancé par un hérétique.
« Ecartes toi maudit ! Ne t’interpose pas dans ma mission divine ! »
« Que trépasse si je faiblis ! »
Répond-il avec vigueur avant d’abattre son épée qui manque de briser mon bouclier. Je recule, encaissant coup après coup sans même pouvoir répliquer.
(Ô Phaïtos. Observez celui qui ose vous défier. Prêtez moi la force d’en venir à bout. )
Agile, j’évite un coup vertical en sautant de côté et frappe à nouveau d’un coup qui ne trouve pas une faille dans son armure.
( Je suis à jamais votre serviteur. Pour l’éternité votre dévoué messager.)
Mon bouclier absorbe une nouvelle frappe avant que ma lame n’en dévie une autre.
( Récoltant les âmes qui vous reviennent. Châtiant en votre nom les hérétiques qui vous blasphèment. )
Je recule d’un pas et baisse mon épée vers les Enfers, écartant mon bouclier de mon corps. Prouvant ma Foi indéfectible envers Phaïtos, m’en remettant à lui corps et âme. Mon adversaire hésite un instant, surpris par mon geste, par ma posture alors je poursuis ma prière.
( Devenir l’instrument de votre volonté ! Le sombre défenseur de votre culte ! )
Je grimace alors que l’épée de mon ennemi blesse gravement mon épaule gauche, rugissant dans un cri de rage la fin de ma prière.
« POUR CETTE VIE ET CELLE QUI SUIVRA MA MORT ! »
Je raffermis ma prise sur la garde de ma lame, déterminé par ma dévotion je frappe en partant du bas en poussant un cri de guerre. La lame brise la défense de mon ennemi, produit un crissement étincelant sur son plastron avant de faire voler son casque, révélant un visage fendu en deux, figé dans une grimace d’horreur. Témoin de la puissance du vrai serviteur du Dieu de la mort. Je laisse le mécréant s’écrouler, tombant sur ses genoux, montrant sa soumission à mon Dieu. Il lâche ce qu’il tient en main, son bouclier et son épée qui servait son dessein hérétique. Je récupère son bouclier, semblable à celui que je porte si ce n’est que le mien est déjà en piteux état. Je passe à côté de mon adversaire avant de le pousser d’un coup de pied dans le dos, envoyant son visage dans la boue.
« Incline toi plus bas devant Phaïtos. »
Chuchotais-je à travers le vacarme de la bataille avant de poursuivre ma route pour continuer ma quête.
((Tentative d’apprentissage de frappe de la foi. ))
[XP : 2 (apprentissage validé) + 3 (combat difficile) + 0,5 (témoin de guerre)]
La masse frappe mon bouclier en même temps que son visage dessiné au marteau et au burin frappe mon regard. Un visage laid, disgracieux, recouvert aux trois quarts d’une barbe noire hirsute d’où dépasse un nez boursouflé, boutonneux et rougi par leur alcool de dégénéré. Le tout surplombé de deux petits yeux recouvert d’un tas de poil épais ressemblant plus à des moustaches qu’à des sourcils. Si je suis forcé de reconnaître la robustesse des nains j’ai également pu observer leur manque d’agilité. Celui-ci ne fait pas exception et après quelques affrontement j’ai compris comment user de mon entraînement de bretteur à mon avantage. Jambes fléchies, agile, souple, je me déporte sur le côté pour éviter un coup de hache qui a pour but de répandre mes tripes sur le sol. Un nain de plus rejoint les enfers de Phaïtos. Je m’avance soudainement, poussant de mon bouclier le sien et suivant de ma lame le long de son bras jusqu’à fendre son visage en deux, dévisageant d’avantage ce sous être disgracieux. Il s’écroule comme un tas de chair flasque, baignant le sol d’un flot de sang comme beaucoup d’autres, transformant la terre en boue rougeâtre et odorante. La ligne devant moi se referme, conservant l’équilibre entre les deux fronts.
Un hennissement à ma gauche attire mon attention. Contrairement aux nains, la cavalerie humaine est en plus fâcheuse posture, incapable de se reformer pour une seconde charge qui serait préoccupante. Je quitte mon poste pour me diriger vers le nord, bien décidé à conserver l’avantage. Plus je m’en approche plus le combat devient chaotique. Je m’avance, bouclier dressé, marchant aux travers des corps sans vies et des salves de projectiles. Je fais un pas de côté, esquivant avec une grimace agacé un guerrier d’élite de Lorener, rampant sur le sol avec son épée pour retourner se battre malgré ses jambes manquantes. Le cri de douleur et de panique des chevaux se fait plus pressant, les rugissements de guerre, les sifflements des flèches, le fracas de l’acier. Je suis désormais au coeur de la mêlée, attentif au moindre geste, galvanisé par la symphonie macabre des instruments à corde et à percussion agrémenté des chants d’agonies. Mes lèvres s’étirent d’une satisfaction cruelle.
(Tout ceci vous appartient Ô grand Phaïtos. )
Je n’atteins pas encore les cavaliers que le chemin se fait plus difficile. Les ennemis sont présents en nombre, cavaliers blessés qui ont chutés de leurs montures, infanterie naine et humaine acculée. Un homme se jette sur moi, lame brandit. Nos épées s’entrechoquent en produisant des étincelles, nos boucliers se touchent alors que je le sens pousser pour me faire reculer. Je profite de son élan, me déporte sur le côté en tendant ma jambe qui le déséquilibre. Il tombe en avant et sa nuque goûte le fil de mon épée avant que son visage ne touche le sol.
Deux pas en avant. Nouvelle agression. Encore une satané demi-portions, la gueule écumante de bave comme un animal enragé. Sa hache entaille mon bras, passant à travers mon armure. J’éructe de colère plus que de douleur, comme ci Phaïtos m’avait fait un autre don, celui de moins la ressentir. Ma riposte est donc quasi-immédiate. Mon bouclier s’écrase dans son groin déjà tordu en tout sens mais le porc n’en démord pas, brandissant à nouveau son arme pour frapper de haut en bas. Ma lame dévie la sienne, m’évitant ainsi d’être fendu comme une bûche sèche de la poitrine à l’entrejambe. Je remonte mon bras, frappant son visage du pommeau de mon arme, lui cassant quelques dents qui tombent sur le sol avec un flot carmin. Il recule d’un pas et me donne l’opportunité pour planter ma lame dans son visage avec vigueur en poussant un rugissement de rage. Je force sur la garde, passant l’arrière de son crâne et son casque dans un craquement puis un crissement funeste. Il ne s’écroule que quand ma lame se retire de son visage me permettant encore d’avancer dans ce qui ressemble à une marche descendant dans les abysses de l’horreur de la guerre. Les cadavres s’empilent, la santé mental des soldats défaillit, les rendant ivres de sang ou immobile et dépossédé de conscience pour se couper des têtes roulants sur le sol, des guerriers à genoux hurlant leur agonie en repoussant leurs entrailles dans leur ventre avec leurs mains boueuses, les duels figés dans l’instant par les ex-æquo, les égorgés tentant vainement d’étancher l’hémorragie en poussant des hurlements silencieux si ce n’est des gargouillis de désespoir, le puissant son métallique des armures qui s’entrechoquent, les os qui se brisent, les crânes qui se fendent, les yeux qui se percent. Je traverse ce tableau infernal avec le sourire aux lèvres, fauchant les âmes impuissantes qui n’attendent que la mort. Une oeuvre d’art qui étreindrait froidement le coeur de n’importe quel mortel dans une émotion à la fois d’effroi et de fascination pour tant de violence.
Enfin je me trouve au nord des troupes, proches de la cavalerie encerclée, évitant pour l’instant soigneusement de me trouver à portée d’un chevalier qui moissonne à grand gestes autour d’eux. Combien de temps pourraient t-ils tenir ainsi ? J’observe leurs montures, fiers destriers qui se cabrent, pivotent et ruent pour chasser les assaillants tout en projetant des panaches de vapeur de leurs naseaux qui s’agitent frénétiquement. Je trouve la faille, le bon moment, quand deux lanciers accaparent l’attention du cavalier et que son cheval pivote d’un quart de tour, m’exposant un flanc. Je pousse un rugissement d’effort en taillant d’un coup sec, tranchant la patte de l’équidé qui hennit de douleur avant de s’effondrer en tressaillant en faisant chuter son cavalier qui s’embroche sur une lance. Je poursuis, bouclier levé au dessus de ma tête pour absorber les attaques de cavalier venant d’au dessus. Je tranche une autre patte, brisant encore l’avantage de hauteur d’un autre cavalier qui lui se relève pour mieux se faire pulvériser par les assauts frénétique des soldats. Un troisième cavalier remarque mon petit manège et me prends pour cible, cabrant sa monture pour éjecter d’un coup de sabot les guerriers entre lui et moi. Il m’attaque, s’acharnant contre mon bouclier pour me briser. Une idée saugrenue qui l’expose aux Garzoks qui se jettent sur lui comme des bêtes sauvages. L’un d’eux saute assez haut pour bousculer le cavalier alors que les autres mettent en charpie le cheval qui est tout simplement dévoré vivant. Je poursuis l’abattage chevalin, me dirigeant vers une autre bête à la robe blanche tâchée de sang, percée de plusieurs coups de lances sur ses flancs. Mû sans doute par la douleur et la peur, elle recule, mettant en difficulté son cavalier qui démontre sa fureur de voir sa monture ainsi malmené. D’un geste ample il fend trois crânes Garzok avant que sa monture s’écroule, écrasant au passage deux lanciers. Le cavalier se relève rapidement, éviscérant un autre ennemi avant de se diriger vers moi. Je brandis mon bouclier, accusant deux premiers coups d’épées avant de riposter. Ma lame glisse contre son armure sans réussir à la percer alors qu’un coup de pied me pousse en arrière. Le bougre est rapide et techniquement plus entraîné que moi pour ce genre de combat. D’un coup de bouclier il dévie le mien, lui ouvrant l’accès à mon flanc qu’il entaille d’un coup d’estoc. Je ne dois ma survie qu’à un reflex instinctif mais son excès d’agressivité me permet de frapper sa tête dont le casque semble le préserver d’une blessure grave. Je peste, la face déformé par la frustration d’être ainsi interrompu dans mon avancé par un hérétique.
« Ecartes toi maudit ! Ne t’interpose pas dans ma mission divine ! »
« Que trépasse si je faiblis ! »
Répond-il avec vigueur avant d’abattre son épée qui manque de briser mon bouclier. Je recule, encaissant coup après coup sans même pouvoir répliquer.
(Ô Phaïtos. Observez celui qui ose vous défier. Prêtez moi la force d’en venir à bout. )
Agile, j’évite un coup vertical en sautant de côté et frappe à nouveau d’un coup qui ne trouve pas une faille dans son armure.
( Je suis à jamais votre serviteur. Pour l’éternité votre dévoué messager.)
Mon bouclier absorbe une nouvelle frappe avant que ma lame n’en dévie une autre.
( Récoltant les âmes qui vous reviennent. Châtiant en votre nom les hérétiques qui vous blasphèment. )
Je recule d’un pas et baisse mon épée vers les Enfers, écartant mon bouclier de mon corps. Prouvant ma Foi indéfectible envers Phaïtos, m’en remettant à lui corps et âme. Mon adversaire hésite un instant, surpris par mon geste, par ma posture alors je poursuis ma prière.
( Devenir l’instrument de votre volonté ! Le sombre défenseur de votre culte ! )
Je grimace alors que l’épée de mon ennemi blesse gravement mon épaule gauche, rugissant dans un cri de rage la fin de ma prière.
« POUR CETTE VIE ET CELLE QUI SUIVRA MA MORT ! »
Je raffermis ma prise sur la garde de ma lame, déterminé par ma dévotion je frappe en partant du bas en poussant un cri de guerre. La lame brise la défense de mon ennemi, produit un crissement étincelant sur son plastron avant de faire voler son casque, révélant un visage fendu en deux, figé dans une grimace d’horreur. Témoin de la puissance du vrai serviteur du Dieu de la mort. Je laisse le mécréant s’écrouler, tombant sur ses genoux, montrant sa soumission à mon Dieu. Il lâche ce qu’il tient en main, son bouclier et son épée qui servait son dessein hérétique. Je récupère son bouclier, semblable à celui que je porte si ce n’est que le mien est déjà en piteux état. Je passe à côté de mon adversaire avant de le pousser d’un coup de pied dans le dos, envoyant son visage dans la boue.
« Incline toi plus bas devant Phaïtos. »
Chuchotais-je à travers le vacarme de la bataille avant de poursuivre ma route pour continuer ma quête.
((Tentative d’apprentissage de frappe de la foi. ))
[XP : 2 (apprentissage validé) + 3 (combat difficile) + 0,5 (témoin de guerre)]
- Faëlis
- Messages : 231
- Enregistré le : ven. 4 janv. 2019 17:20
Re: Plaines de Kôchii
Le choc avait été terrible, mais la réaction ne se fit pas attendre en face. L'armée désorganisée reformait les rangs et réarrangeait ses troupes. Et au loin, fendant leurs propres rangs, les cavaliers de l'autre flanc abandonnaient leur charge pour venir vers eux ! Pire encore, deux silhouettes à cheval sortirent lentement des ténèbres... et Faëlis ne put retenir un frisson. Les nécromanciens !
Yliria se relevait déjà pour aller à leur rencontre ! Pestant, Faëlis la retint en pointant les cavaliers :
« Couvre plutôt notre retraite ! On aura d'autres occasions de combattre les treize si on ne se fait tuer ! »
Déjà, il avait saisi un de ses papiers pour poser de sa plus belle écriture :
Nécromanciens et cavalerie en approche. Besoin d'extraction aérienne.
Puis, il plia le papier en oiseau et l'infusant d'une pointe de fluide, il l'envoya prévenir les griffoniers. Puis, il lâcha deux tirs rapides avec des munitions de lumière vers ses compagnons, traçant un fil de vie entre eux et lui. Ils allaient en avoir besoin face à ce qui leur fonçait dessus !
Invoquant la bénédiction de Gaïa, Faëlis enveloppa Jorus d'une faible lumière alors qu'il arrivait au contact des cavaliers ennemis, en espérant qu'il en fasse bon usage. Puis, il encocha une flèche et chercha une cible idéale. Un grand squelette levait sa faux pour frapper Yliria... une flèche bien placée fit sauter son articulation, le forçant à lâcher son arme.
Il allait faire un deuxième tir de soutien quand Jorus se retourna vers lui et lança un... boomerang ? L'arme primitive frôle l'elfe... et fit exploser le crâne d'un squelette qui approchait par derrière ! Faëlis se retourna en jurant. Les fantassins essayaient de les prendre en tenaille ! Il recula de quelques pas et tira une flèche de lumière pour signaler leur position aux griffons. Ils allaient avoir besoin d'être évacués rapidement !
Il prit une série de flèches et balança plusieurs traits successifs pour abattre des squelettes qui arrivaient sur lui. Puis, il tira son épée et engagea le combat, les bousculant pour récupérer ses flèches au passage. Profitant de sa lourde armure et de sa force supérieure, il fit un carnage de fantassins squelettes. Mais à ce rythme, il serait bientôt submergé.
C'est alors qu'une forme monstrueuse écarta violemment les squelettes pour foncer sur lui. C'était un autre squelette, mais plus grand... et comme formé de deux tas d'os fusionnés ! Il bougeait rapidement et, d'un revers de la main, projeta Faëlis en arrière. Pestant, il tenta de se mettre en garde, mais la chose était déjà sur lui, faisant pleuvoir les coups. Ses mains griffues frappaient avec précision, visant les défauts de l'armure. Autour, d'autres fantassins s'assemblaient, le forçant à reculer, encore et encore...
Il n'en serait sans doute pas sorti sans la forme qui plongea sur lui. Un griffon ! Enfin ! Bousculant le squelette siamois et lui arrachant un bras au passage, il attrapa Faëlis dans ses serres et, d'une détente, le propulsa sur son dos. Juste à temps ! L'elfe reprit son souffle, tout en s'assurant que ses compagnons étaient également pris en charge.
(((Bénédiction rang 3 et 1 flèche dépensé)))
[XP : 1 (combat) + 0,5 (fuite)]
Yliria se relevait déjà pour aller à leur rencontre ! Pestant, Faëlis la retint en pointant les cavaliers :
« Couvre plutôt notre retraite ! On aura d'autres occasions de combattre les treize si on ne se fait tuer ! »
Déjà, il avait saisi un de ses papiers pour poser de sa plus belle écriture :
Nécromanciens et cavalerie en approche. Besoin d'extraction aérienne.
Puis, il plia le papier en oiseau et l'infusant d'une pointe de fluide, il l'envoya prévenir les griffoniers. Puis, il lâcha deux tirs rapides avec des munitions de lumière vers ses compagnons, traçant un fil de vie entre eux et lui. Ils allaient en avoir besoin face à ce qui leur fonçait dessus !
Invoquant la bénédiction de Gaïa, Faëlis enveloppa Jorus d'une faible lumière alors qu'il arrivait au contact des cavaliers ennemis, en espérant qu'il en fasse bon usage. Puis, il encocha une flèche et chercha une cible idéale. Un grand squelette levait sa faux pour frapper Yliria... une flèche bien placée fit sauter son articulation, le forçant à lâcher son arme.
Il allait faire un deuxième tir de soutien quand Jorus se retourna vers lui et lança un... boomerang ? L'arme primitive frôle l'elfe... et fit exploser le crâne d'un squelette qui approchait par derrière ! Faëlis se retourna en jurant. Les fantassins essayaient de les prendre en tenaille ! Il recula de quelques pas et tira une flèche de lumière pour signaler leur position aux griffons. Ils allaient avoir besoin d'être évacués rapidement !
Il prit une série de flèches et balança plusieurs traits successifs pour abattre des squelettes qui arrivaient sur lui. Puis, il tira son épée et engagea le combat, les bousculant pour récupérer ses flèches au passage. Profitant de sa lourde armure et de sa force supérieure, il fit un carnage de fantassins squelettes. Mais à ce rythme, il serait bientôt submergé.
C'est alors qu'une forme monstrueuse écarta violemment les squelettes pour foncer sur lui. C'était un autre squelette, mais plus grand... et comme formé de deux tas d'os fusionnés ! Il bougeait rapidement et, d'un revers de la main, projeta Faëlis en arrière. Pestant, il tenta de se mettre en garde, mais la chose était déjà sur lui, faisant pleuvoir les coups. Ses mains griffues frappaient avec précision, visant les défauts de l'armure. Autour, d'autres fantassins s'assemblaient, le forçant à reculer, encore et encore...
Il n'en serait sans doute pas sorti sans la forme qui plongea sur lui. Un griffon ! Enfin ! Bousculant le squelette siamois et lui arrachant un bras au passage, il attrapa Faëlis dans ses serres et, d'une détente, le propulsa sur son dos. Juste à temps ! L'elfe reprit son souffle, tout en s'assurant que ses compagnons étaient également pris en charge.
(((Bénédiction rang 3 et 1 flèche dépensé)))
[XP : 1 (combat) + 0,5 (fuite)]
- Azra
- Messages : 126
- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:35
Re: Plaines de Kôchii
Sans surprise, Rendrak fonça en avant. Un garzok tenta de se mettre sur son chemin. Erreur. Il fut réduit en bouillie d'un seul coup. Le liykor arma son crochet pour un second coup. Le colosse d'acier se tourna vers lui, apparemment trop lent pour réagir. Il reçut le coup de plein fouet... et ne subit qu'une rayure sur sa carapace.
Un poing énorme se leva et, bien que le mort-vivant l'ait paré avec son bouclier, il fut projeté plusieurs mètres en arrière. Azra observait cela attentivement, tentant d'étudier cet adversaire hors norme.
« L'attaque frontale à la force brute est inutile, Rendrak, il est trop fort ! »
« Non, sans blague ? J'avais pas remarqué ! » gronda le liykor en se relevant.
Il repartit à l'assaut, au moment où une petite forme noire se glissait derrière. Daemon ! D'un bond agile, il était sur le dos de la créature, son épée à la main, profitant de ce que Rendrak chargeait de face. Azra passa également à l'action. Voyons comment cette chose encaissait une attaque combinée ! Il invoqua un souffle de Thimoros, mais pas à pleine puissance, il ignorait l'effet des ombres sur une créature de métal. Rendrak chargea avec un hurlement de fureur guerrière...
Le colosse leva un poing énorme... et la foudre jaillie ! Rendrak fut frappé de plein fouet, rejeté en arrière, hurlant ! Cette saloperie se battait aussi avec la magie ! Il aurait sans doute été plus lourdement blessé sans sa cape de protection. Derrière, Daemon, lui aussi touché par le contrecoup foudroyant qui avait parcouru le corps de la chose, retombait mollement à terre, tandis que le sortilège d'Azra se perdait lamentablement sur le métal, sans faire d'effet. Cette chose n'était pas vivante ! Elle était donc immunisée à l'ombre de Phaïtos ! Pestant, Azra sentit une pointe de panique monter en lui. Il fallait trouver une solution contre ce monstre !
Rendrak se relevait tant bien que mal, mais plusieurs garzok s'étaient rués sur lui pour le retenir. Encore un peu sonné et obligé de se défendre, il n'allait plus pouvoir les aider tout de suite. Au moins, couvrait-il un de leurs flancs.
Le colosse se retournait lentement, pas à pas, vers Daemon foudroyé. Apparemment, cette chose manquait de manœuvrabilité... Mais lorsqu'il leva un pied pour l'écraser, Azra bondit en avant, saisit le semi-shaakt à terre et l'envoya rouler plus loin, alors que le pied de métal s'abattait bruyamment juste dans son dos. Avec un peu de chance, la secousse allait aider Daemon à se remettre sur pied.
Mais déjà, alors qu'Azra se retournait, il voyait un poing énorme se diriger vers lui. Incapable de recourir à la magie, le nécromancien ne pouvait que se rabattre sur sa mobilité. Il commençait à bien assimiler les mouvements de la chose, qui ne dénotaient pas d'une grande intelligence. Il saisit la main et monta dessus juste avant que les doigts ne se referment. Puis, il glissa autour du bras et, s'accrochant aux câbles, il monta sur l'épaule. La tête se tourna vers lui. La lampe qui l'ornait formait comme un œil... Le nécromancien saisit sa dague et frappa. Le premier coup ne fit aucun effet, mais la lame indestructible ne pliait pas, et le deuxième fissura le verre. La lampe s'éteignit... mais la main qui se levait vers lui montrait que la créature n'était pas aveuglée pour autant ! De la foudre crépita... il allait de nouveau s'électriser ! Azra bondit juste à temps pour éviter le choc. Sa cape d'ossement se gonfla dans son dos et lui permit de glisser élégamment dans les airs, profitant du mouvement pour se laisser tomber sur un groupe de garzok, en plantant un au passage avant de revenir vers le titan.
Sans surprise, deux autres garzok se lancèrent à ses trousses.
(Vas-y balance encore un éclair...)
Mais ce fut l'autre bras qui se tendit... et Azra roula à terre juste à temps pour éviter une volée de fléchettes. Les deux garzok n'avaient rien vu venir, et le colosse non plus d'ailleurs, à cause de sa vision brouillée. Bon, c'était moins flamboyant, mais ça fonctionnait aussi ! Mais d'autres tirs se succédèrent, et la liche se retrouva à bondir ici et là et à rouler par terre pour esquiver les volées de dards qui fusaient dans sa direction. Il n'allait pas tenir bien longtemps à ce rythme !
Puis, soudain, tout cessa. Le bras mécanique semblait cliqueter bizarrement, comme si la machine était grippée. Une petite ombre était remontée sur son dos. Daemon ! Frappant au hasard, il avait sectionné des câbles, ce qui apparemment avait gravement handicapé la créature !
« Oui, c'est ça ! Coupe les autres, de l'autre côté, vite ! »
Un autre garzok se ruait sur lui au même moment. Le reste de l'armée passait à l'offensive ! Malgré les efforts de Rendrak et du cadavre du guerrier d'élite, un cercle de garzok et de guerriers de Crean se refermait sur eux ! Dans un élan de rage - il n'avait pas de temps à perdre avec ça ! - Azra invoqua un spectre qu'il lia à son ombre, laquelle saisit furieusement la cheville de l'ennemi, grimpa le long de son corps et s'enfonça dans sa gorge, lui infligeant une mort hideuse.
Ainsi couvert par son ombre qui frappait partout autour de lui, Azra fondit vers le colosse, multipliant les coups de dague pour entailler son armure. Daemon avait fini de couper tous les câbles... il fallait noter l'information dans un coin de son esprit, cela pourrait être utile : si on voyait des fils sur les machines de Khynt, il fallait les couper ! Il ne comprenait pas pourquoi, mais c'était toujours une information utile. Azra grimpa un bras pour se mettre en hauteur, un peu plus hors de portée de la horde des soldats. Un choc métallique à côté. Rendrak était là aussi !
« Ouvre sa carapace ! » hurla Azra.
Ce furent ses seuls mots avant qu'une main gigantesque ne le percute et ne l'envoie rouler parmi les soldats. La suite ne fut qu'un chaos de coups féroces pour essayer de s'en sortir. Même avec le soutien de son ombre, il était submergé par les soldats, et chaque garzok qu'il tuait était remplacé par un autre. Un reçu une blessure, puis une autre...
(Quel putain de bordel de...)
Un grincement terrible ! Rendrak, hurlant de douleur, avait saisi le sommet du plastron du colosse endommagé. Malgré un coup qui avait tordu sa cuirasse et probablement brisé une ou deux côtes, il tirait de toutes ses forces, écartant le métal, révélant une lumière qui pulsait à l'intérieur. Il cria à Daemon :
« Hé gamin ! Vise-moi ce truc ! Détruit le ! »
Puis, il se retourna vers Azra et projeta sa chaîne. Le nécromancien la saisit et se laissa traîner hors de la mêlée, jusqu'à remonter sur le monstre d'acier, ce qui n'était pas forcément une position plus sécurisée, vu comment celui-ci se débattait, manquant à chaque instant de les faire retomber. Puis, enfin, Daemon parvint à frapper la lumière dans le torse de la chose de la pointe de son épée. Aussitôt, des gerbes d'étincelles se mirent à gicler alentour. Des arcs électriques se formèrent tandis que le monstre était agité de soubresauts. Un son étrange montait à l'intérieur, un bourdonnement de plus en plus fort, entrecoupé de bruits déchirants. Cela n'augurait rien de bon !
« Rendrak ! On file ! »
Autour, la masse des garzok pressait de toute part, semblant vouloir leur couper le passage. Le liykor saisit Daemon, le soulevant de sa force surhumaine, avant d'effectuer un bon formidable par-dessus la mêlée. Azra n'avait pas la même condition physique, mais il sauta néanmoins, et, sous les yeux ébahis des garzok, sa cape se gonfla comme une aile et, une fois de plus, lui permit de survoler la horde.
Les ennemis voulurent se retourner pour les suivre, mais il était trop tard... Avec une détonation assourdissante et dans une gerbe d'éclairs, le titan vaincu explosa, projetant des débris qui écharpèrent les imprudents qui s'étaient trop approchés. Pendant un instant, un silence de mort tomba sur le champ de bataille et, contemplant tout ces cadavres, Azra écarta les bras et invoqua son pouvoir. Les seuls ennemis qui se tenaient encore près de lui frissonnèrent d'effroi tandis que les ombres s'élevaient des cadavres pour s'amasser sur lui, restaurant son pouvoir entamé. Et il conclut par un hurlement féroce :
« Victoire pour les duchés !!! »
(((ombre tueuse niv 3, souffle de Thimoros niv 1, Transe niveau 4)))
[XP : 3 (combat)]
Un poing énorme se leva et, bien que le mort-vivant l'ait paré avec son bouclier, il fut projeté plusieurs mètres en arrière. Azra observait cela attentivement, tentant d'étudier cet adversaire hors norme.
« L'attaque frontale à la force brute est inutile, Rendrak, il est trop fort ! »
« Non, sans blague ? J'avais pas remarqué ! » gronda le liykor en se relevant.
Il repartit à l'assaut, au moment où une petite forme noire se glissait derrière. Daemon ! D'un bond agile, il était sur le dos de la créature, son épée à la main, profitant de ce que Rendrak chargeait de face. Azra passa également à l'action. Voyons comment cette chose encaissait une attaque combinée ! Il invoqua un souffle de Thimoros, mais pas à pleine puissance, il ignorait l'effet des ombres sur une créature de métal. Rendrak chargea avec un hurlement de fureur guerrière...
Le colosse leva un poing énorme... et la foudre jaillie ! Rendrak fut frappé de plein fouet, rejeté en arrière, hurlant ! Cette saloperie se battait aussi avec la magie ! Il aurait sans doute été plus lourdement blessé sans sa cape de protection. Derrière, Daemon, lui aussi touché par le contrecoup foudroyant qui avait parcouru le corps de la chose, retombait mollement à terre, tandis que le sortilège d'Azra se perdait lamentablement sur le métal, sans faire d'effet. Cette chose n'était pas vivante ! Elle était donc immunisée à l'ombre de Phaïtos ! Pestant, Azra sentit une pointe de panique monter en lui. Il fallait trouver une solution contre ce monstre !
Rendrak se relevait tant bien que mal, mais plusieurs garzok s'étaient rués sur lui pour le retenir. Encore un peu sonné et obligé de se défendre, il n'allait plus pouvoir les aider tout de suite. Au moins, couvrait-il un de leurs flancs.
Le colosse se retournait lentement, pas à pas, vers Daemon foudroyé. Apparemment, cette chose manquait de manœuvrabilité... Mais lorsqu'il leva un pied pour l'écraser, Azra bondit en avant, saisit le semi-shaakt à terre et l'envoya rouler plus loin, alors que le pied de métal s'abattait bruyamment juste dans son dos. Avec un peu de chance, la secousse allait aider Daemon à se remettre sur pied.
Mais déjà, alors qu'Azra se retournait, il voyait un poing énorme se diriger vers lui. Incapable de recourir à la magie, le nécromancien ne pouvait que se rabattre sur sa mobilité. Il commençait à bien assimiler les mouvements de la chose, qui ne dénotaient pas d'une grande intelligence. Il saisit la main et monta dessus juste avant que les doigts ne se referment. Puis, il glissa autour du bras et, s'accrochant aux câbles, il monta sur l'épaule. La tête se tourna vers lui. La lampe qui l'ornait formait comme un œil... Le nécromancien saisit sa dague et frappa. Le premier coup ne fit aucun effet, mais la lame indestructible ne pliait pas, et le deuxième fissura le verre. La lampe s'éteignit... mais la main qui se levait vers lui montrait que la créature n'était pas aveuglée pour autant ! De la foudre crépita... il allait de nouveau s'électriser ! Azra bondit juste à temps pour éviter le choc. Sa cape d'ossement se gonfla dans son dos et lui permit de glisser élégamment dans les airs, profitant du mouvement pour se laisser tomber sur un groupe de garzok, en plantant un au passage avant de revenir vers le titan.
Sans surprise, deux autres garzok se lancèrent à ses trousses.
(Vas-y balance encore un éclair...)
Mais ce fut l'autre bras qui se tendit... et Azra roula à terre juste à temps pour éviter une volée de fléchettes. Les deux garzok n'avaient rien vu venir, et le colosse non plus d'ailleurs, à cause de sa vision brouillée. Bon, c'était moins flamboyant, mais ça fonctionnait aussi ! Mais d'autres tirs se succédèrent, et la liche se retrouva à bondir ici et là et à rouler par terre pour esquiver les volées de dards qui fusaient dans sa direction. Il n'allait pas tenir bien longtemps à ce rythme !
Puis, soudain, tout cessa. Le bras mécanique semblait cliqueter bizarrement, comme si la machine était grippée. Une petite ombre était remontée sur son dos. Daemon ! Frappant au hasard, il avait sectionné des câbles, ce qui apparemment avait gravement handicapé la créature !
« Oui, c'est ça ! Coupe les autres, de l'autre côté, vite ! »
Un autre garzok se ruait sur lui au même moment. Le reste de l'armée passait à l'offensive ! Malgré les efforts de Rendrak et du cadavre du guerrier d'élite, un cercle de garzok et de guerriers de Crean se refermait sur eux ! Dans un élan de rage - il n'avait pas de temps à perdre avec ça ! - Azra invoqua un spectre qu'il lia à son ombre, laquelle saisit furieusement la cheville de l'ennemi, grimpa le long de son corps et s'enfonça dans sa gorge, lui infligeant une mort hideuse.
Ainsi couvert par son ombre qui frappait partout autour de lui, Azra fondit vers le colosse, multipliant les coups de dague pour entailler son armure. Daemon avait fini de couper tous les câbles... il fallait noter l'information dans un coin de son esprit, cela pourrait être utile : si on voyait des fils sur les machines de Khynt, il fallait les couper ! Il ne comprenait pas pourquoi, mais c'était toujours une information utile. Azra grimpa un bras pour se mettre en hauteur, un peu plus hors de portée de la horde des soldats. Un choc métallique à côté. Rendrak était là aussi !
« Ouvre sa carapace ! » hurla Azra.
Ce furent ses seuls mots avant qu'une main gigantesque ne le percute et ne l'envoie rouler parmi les soldats. La suite ne fut qu'un chaos de coups féroces pour essayer de s'en sortir. Même avec le soutien de son ombre, il était submergé par les soldats, et chaque garzok qu'il tuait était remplacé par un autre. Un reçu une blessure, puis une autre...
(Quel putain de bordel de...)
Un grincement terrible ! Rendrak, hurlant de douleur, avait saisi le sommet du plastron du colosse endommagé. Malgré un coup qui avait tordu sa cuirasse et probablement brisé une ou deux côtes, il tirait de toutes ses forces, écartant le métal, révélant une lumière qui pulsait à l'intérieur. Il cria à Daemon :
« Hé gamin ! Vise-moi ce truc ! Détruit le ! »
Puis, il se retourna vers Azra et projeta sa chaîne. Le nécromancien la saisit et se laissa traîner hors de la mêlée, jusqu'à remonter sur le monstre d'acier, ce qui n'était pas forcément une position plus sécurisée, vu comment celui-ci se débattait, manquant à chaque instant de les faire retomber. Puis, enfin, Daemon parvint à frapper la lumière dans le torse de la chose de la pointe de son épée. Aussitôt, des gerbes d'étincelles se mirent à gicler alentour. Des arcs électriques se formèrent tandis que le monstre était agité de soubresauts. Un son étrange montait à l'intérieur, un bourdonnement de plus en plus fort, entrecoupé de bruits déchirants. Cela n'augurait rien de bon !
« Rendrak ! On file ! »
Autour, la masse des garzok pressait de toute part, semblant vouloir leur couper le passage. Le liykor saisit Daemon, le soulevant de sa force surhumaine, avant d'effectuer un bon formidable par-dessus la mêlée. Azra n'avait pas la même condition physique, mais il sauta néanmoins, et, sous les yeux ébahis des garzok, sa cape se gonfla comme une aile et, une fois de plus, lui permit de survoler la horde.
Les ennemis voulurent se retourner pour les suivre, mais il était trop tard... Avec une détonation assourdissante et dans une gerbe d'éclairs, le titan vaincu explosa, projetant des débris qui écharpèrent les imprudents qui s'étaient trop approchés. Pendant un instant, un silence de mort tomba sur le champ de bataille et, contemplant tout ces cadavres, Azra écarta les bras et invoqua son pouvoir. Les seuls ennemis qui se tenaient encore près de lui frissonnèrent d'effroi tandis que les ombres s'élevaient des cadavres pour s'amasser sur lui, restaurant son pouvoir entamé. Et il conclut par un hurlement féroce :
« Victoire pour les duchés !!! »
(((ombre tueuse niv 3, souffle de Thimoros niv 1, Transe niveau 4)))
[XP : 3 (combat)]
- Meraxès
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Re: Plaines de Kôchii
Après avoir pris son envol à la suite de Sisstar, Meraxès gagna de l'altitude et assista avec effarement à son coup d'éclat lors des pour-parlés. Il ne regrettait pas de l'avoir suivi, son irrévérence et sa sauvagerie étaient délicieuses.
Mais alors que les armées s'ébranlaient en contrebas, la wyverne qui servait de monture à Sisstar éprouvait des difficultés à s'élever, pire encore, un dragon gigantesque et sortit de nulle part s'élança à sa poursuite. La wyverne s'ébroua et agita ses ailes, sans parvenir à gagner les cieux, comme si quelque chose l'attirait irrésistiblement au sol. Elle finit par s'écraser sur le flanc ouest de l'armée de Kendra Kar, dont de nombreux hommes se détournèrent de leur charge pour venir l'encercler. Le dragon arriva ensuite et changea de forme pour prendre celle d'un elfe gris. Apparemment, il n'était pas le seul à avoir quelques talents...
Meraxès descendit en piqué au dessus de la bataille, et reprit sa forme initiale. En retrait derrière Sisstar, mais tout de même encerclé par les soldats, il toisa l'étrange elfe gris de son regard sanguin, sans pour autant prendre la parole.
Les soldats ennemis commencèrent à s'attrouper en nombre autour d'eux multipliant les assauts sur la wyverne. L'animal se débattit avec fureur en tournant sur lui même, balayant plusieurs hommes d'un coup de queue et broyant un imprudent dans ses crocs. Meraxès dut s'écarter précipitamment, pour éviter de finir écrasé, tandis qu'une pluie de projectile tombait sur eux. Les carreaux des flèches rebondissaient sur les écailles du saurien, mais une lance transperça sa mâchoire.
S'il voulait respecter sa parole envers Sisstar, c'était le moment d'agir. Il se précipita en avant en esquivant les griffes et les battements d'ailes du saurien, pour prendre place entre Sisstar et l'elfe gris. Le regard plein de détermination, il leva son bâton aux yeux de tous et fit jaillir une lumière vive.
Son halo de pacifisme inonda tout le monde et mit un terme aux violences... pour un temps. C'était juste, juste à temps. L'elfe gris s'était précipité en avant et, tandis que l'air se troublait entre eux, avait disparu dans une sorte de « trou » pour réapparaître en face de Sisstar, dans son dos, sur celui de wyverne.
Meraxès attendit que la wyverne s'envole avec de lourds battements d'ailes. Il se tourna ensuite vers l'assemblée avec un rictus plein de dédain, et dans un tourbillon se changea en carnassier pour prendre son envol.
Cependant, alors qu'il croyait la situation résolue, le curieux phénomène se reproduisit et le coupa dans son élan. La monture de Sisstar ne prenait pas de hauteur, et après un moment de sur-place, fut de nouveau cloué au sol. Meraxès effectua une révolution autour d'elle et identifia alors un homme de Bouhen comme la source de son mal. Celui-ci brandissait un bâton dans sa direction, un magicien, sans aucun doute...
Après avoir atterri, Meraxès recouvra sa démarche insolente et se dirigea vers Sisstar.
« Lorsque je vous ai proposé ma protection, il aurait été opportun de partager vos intentions… Je déteste m’exhiber ainsi. »
Puis, levant une main.
« YOG, VIENS À MOI. »
Une vibration terrible souffla alors, et des sphères lumineuses apparurent et grossirent, grossirent encore. Il se tourna alors vers le magicien, plein de mépris.
« Quant à toi… »
Il avait disparu… Un grondement terrible résonna alors. Yog avait atteind sa taille maximale. Une arborescence de tentacules accrochés à une sphère noire, surmontée d’autres sphères, éblouissantes, s’élevant jusqu’à une dizaine de mètre…
« Pacifisme… »
Un grondement de corne de brume lui répondit, suivit d’une constellation de notes cristallines. Sisstar commença alors à réagir à son commentaire, sans parvenir à finir sa phrase, car l'elfe gris l'empoigna brusquement et l'emporta dans les airs... Il les observa s'éloigner avec stupeur, sans savoir quoi faire. S'il tentait de les suivre sous sa forme de carnassier, le magicien de Bouhen allait sûrement l'en empêcher. Il le chercha aux alentours le regard furieux, sans parvenir à le repérer, et décida de renier la voie des airs pour l'instant.
Puisqu'il ne pouvait pas voler, il allait devoir marcher.
« Yog, génère un bouclier et maintient le. Nous avançons. »
Un son strident et long lui répondit, pour finir dans les graves, et Yog suivit les pas de l'elfe. D'un tour de bâton, Meraxès modifia sa physionomie pour prendre l'apparence d'un hinïon de sang pur : peau claire, cheveux blonds et regard émeraude. Il se glissa entre les kendrans pour rejoindre le cœur de bataille, suivit de l'écrasante présence du Yog. Alors qu'il réfléchissait à ce qu'il pouvait faire, se croyant hors d'atteinte, une masse atteignit son invocation et lui décrocha une note suppliante. Faisant volte face, il comprit que certains, dont un humain aux cheveux blonds qui l'avait regardé précédemment d'un œil torve, s'étaient écartés pour échapper à l'influence du Yog.
Alarmé, il accéléra le pas.
« Yog, tords la lumière ! »
Invoquant ses fluides pour soigner, il abandonna son masque de mépris pour celui d'une détresse fébrile et crier à destination des troupes amassées non loin :
« À L'AIDE ! AIDEZ MOI ! DES AGENTS OAXIENS, DES TRAITRES À LA SOLDE DE SISSTAR SONT À MES TROUSSES ! »
Quelques regards se tournèrent dans sa direction et surtout dans celle du Yog, mais personne ne réagit davantage. Un prisme déformant la lumière apparut autour de Yog et de lui même, tandis qu'il invoquait son sortilège de soin, quand un vent violent les balaya. Son invocation émit un grincement puissant, désespéré, tandis que Meraxès chut en avant. Il n'avait rien, mais le Yog, malgré le bouclier de lumière, avait perdu un tentacule.
Il aperçu alors le magicien de Bouhen, lui aussi s'était placé à l'écart du second pacifisme. Une rage insondable apparut sur le visage de l'elfe, qui se contint pour le pas exploser. Il ordonna immédiatement au Yog de réduire sa taille à celle d'un homme et de se soigner, tandis qu'il se précipitait dans les troupes Kendranes pour échapper au prochain sortilège.
« Poussez-vous bande d'incapables ! »
[XP : 2 (non-combat) + 0,5 (leurre)]
Mais alors que les armées s'ébranlaient en contrebas, la wyverne qui servait de monture à Sisstar éprouvait des difficultés à s'élever, pire encore, un dragon gigantesque et sortit de nulle part s'élança à sa poursuite. La wyverne s'ébroua et agita ses ailes, sans parvenir à gagner les cieux, comme si quelque chose l'attirait irrésistiblement au sol. Elle finit par s'écraser sur le flanc ouest de l'armée de Kendra Kar, dont de nombreux hommes se détournèrent de leur charge pour venir l'encercler. Le dragon arriva ensuite et changea de forme pour prendre celle d'un elfe gris. Apparemment, il n'était pas le seul à avoir quelques talents...
Meraxès descendit en piqué au dessus de la bataille, et reprit sa forme initiale. En retrait derrière Sisstar, mais tout de même encerclé par les soldats, il toisa l'étrange elfe gris de son regard sanguin, sans pour autant prendre la parole.
Les soldats ennemis commencèrent à s'attrouper en nombre autour d'eux multipliant les assauts sur la wyverne. L'animal se débattit avec fureur en tournant sur lui même, balayant plusieurs hommes d'un coup de queue et broyant un imprudent dans ses crocs. Meraxès dut s'écarter précipitamment, pour éviter de finir écrasé, tandis qu'une pluie de projectile tombait sur eux. Les carreaux des flèches rebondissaient sur les écailles du saurien, mais une lance transperça sa mâchoire.
S'il voulait respecter sa parole envers Sisstar, c'était le moment d'agir. Il se précipita en avant en esquivant les griffes et les battements d'ailes du saurien, pour prendre place entre Sisstar et l'elfe gris. Le regard plein de détermination, il leva son bâton aux yeux de tous et fit jaillir une lumière vive.
Son halo de pacifisme inonda tout le monde et mit un terme aux violences... pour un temps. C'était juste, juste à temps. L'elfe gris s'était précipité en avant et, tandis que l'air se troublait entre eux, avait disparu dans une sorte de « trou » pour réapparaître en face de Sisstar, dans son dos, sur celui de wyverne.
Meraxès attendit que la wyverne s'envole avec de lourds battements d'ailes. Il se tourna ensuite vers l'assemblée avec un rictus plein de dédain, et dans un tourbillon se changea en carnassier pour prendre son envol.
Cependant, alors qu'il croyait la situation résolue, le curieux phénomène se reproduisit et le coupa dans son élan. La monture de Sisstar ne prenait pas de hauteur, et après un moment de sur-place, fut de nouveau cloué au sol. Meraxès effectua une révolution autour d'elle et identifia alors un homme de Bouhen comme la source de son mal. Celui-ci brandissait un bâton dans sa direction, un magicien, sans aucun doute...
Après avoir atterri, Meraxès recouvra sa démarche insolente et se dirigea vers Sisstar.
« Lorsque je vous ai proposé ma protection, il aurait été opportun de partager vos intentions… Je déteste m’exhiber ainsi. »
Puis, levant une main.
« YOG, VIENS À MOI. »
Une vibration terrible souffla alors, et des sphères lumineuses apparurent et grossirent, grossirent encore. Il se tourna alors vers le magicien, plein de mépris.
« Quant à toi… »
Il avait disparu… Un grondement terrible résonna alors. Yog avait atteind sa taille maximale. Une arborescence de tentacules accrochés à une sphère noire, surmontée d’autres sphères, éblouissantes, s’élevant jusqu’à une dizaine de mètre…
« Pacifisme… »
Un grondement de corne de brume lui répondit, suivit d’une constellation de notes cristallines. Sisstar commença alors à réagir à son commentaire, sans parvenir à finir sa phrase, car l'elfe gris l'empoigna brusquement et l'emporta dans les airs... Il les observa s'éloigner avec stupeur, sans savoir quoi faire. S'il tentait de les suivre sous sa forme de carnassier, le magicien de Bouhen allait sûrement l'en empêcher. Il le chercha aux alentours le regard furieux, sans parvenir à le repérer, et décida de renier la voie des airs pour l'instant.
Puisqu'il ne pouvait pas voler, il allait devoir marcher.
« Yog, génère un bouclier et maintient le. Nous avançons. »
Un son strident et long lui répondit, pour finir dans les graves, et Yog suivit les pas de l'elfe. D'un tour de bâton, Meraxès modifia sa physionomie pour prendre l'apparence d'un hinïon de sang pur : peau claire, cheveux blonds et regard émeraude. Il se glissa entre les kendrans pour rejoindre le cœur de bataille, suivit de l'écrasante présence du Yog. Alors qu'il réfléchissait à ce qu'il pouvait faire, se croyant hors d'atteinte, une masse atteignit son invocation et lui décrocha une note suppliante. Faisant volte face, il comprit que certains, dont un humain aux cheveux blonds qui l'avait regardé précédemment d'un œil torve, s'étaient écartés pour échapper à l'influence du Yog.
Alarmé, il accéléra le pas.
« Yog, tords la lumière ! »
Invoquant ses fluides pour soigner, il abandonna son masque de mépris pour celui d'une détresse fébrile et crier à destination des troupes amassées non loin :
« À L'AIDE ! AIDEZ MOI ! DES AGENTS OAXIENS, DES TRAITRES À LA SOLDE DE SISSTAR SONT À MES TROUSSES ! »
Quelques regards se tournèrent dans sa direction et surtout dans celle du Yog, mais personne ne réagit davantage. Un prisme déformant la lumière apparut autour de Yog et de lui même, tandis qu'il invoquait son sortilège de soin, quand un vent violent les balaya. Son invocation émit un grincement puissant, désespéré, tandis que Meraxès chut en avant. Il n'avait rien, mais le Yog, malgré le bouclier de lumière, avait perdu un tentacule.
Il aperçu alors le magicien de Bouhen, lui aussi s'était placé à l'écart du second pacifisme. Une rage insondable apparut sur le visage de l'elfe, qui se contint pour le pas exploser. Il ordonna immédiatement au Yog de réduire sa taille à celle d'un homme et de se soigner, tandis qu'il se précipitait dans les troupes Kendranes pour échapper au prochain sortilège.
« Poussez-vous bande d'incapables ! »
[XP : 2 (non-combat) + 0,5 (leurre)]
- Leyna
- Messages : 55
- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:29
Re: Plaines de Kôchii
Le Masamune fut envoyé en tête, sans équipage, pour faire diversion. Pendant ce temps, Heartless mit en action ce qu'il avait annoncé : il frappa le pont de son trident et, au milieu des cris de stupeur et de terreur de l'équipage, le navire sombra aussitôt... mais qu'ils ne soient submergés. Autour, il semblait qu'une bulle s'était formée, dans laquelle le navire continuait à naviguer. La trident était sa nouvelle barre, qui fut laissée à la main du capitaine.
Leyna, n'écoutant aucunement les conseils du pirate qui assurait que c'était dangereux, bondit vers cette paroi liquide et la traversa. Aussitôt, ses branchies prirent le relais de ses poumons et elle descendit d'une poussée pour s'accrocher à la coque du navire par en dessous et remonter vers la proue. Elle était rapide, mais pas autant que la Rascasse ! Si elle la lâchait, il ne faudrait pas que cela s'éternise plus de quelques secondes...
Au-dessus, les coques de la flotte d'Omyre faisaient de l'ombre, insouciantes de ce qui se passait sous leurs coques... hélas, elle vit très vite devant eux ce qui allait poser problème : Perailhon avait aussi des monstres marins, et pas qu'un peu ! Il y en avait notamment un grand nombre qui rampaient au fond de la baie, des costracas, des brachyus... qui commencèrent à lever leurs antennes vers le navire qui pensait passer inaperçu en longeant le fond !
Bientôt, elle vit quantité d'autres horreurs, y compris d'énormes salamandres, pourtant censé être incontrôlables même par leur créateur, qui commençaient à se diriger vers le navire. La bataille allait commencer plus tôt que prévu ! Elle s'accrocha fermement au bois, tira sa dague, et se tint prête.
D'une même puissante détente, les costraca bondirent vers le navire. Ces homards monstrueux étaient vifs, Leyna le savait, puisqu'elle les avait déjà affrontés. Mais la dague de Moura n'avait pas peur des carapaces. Elle invoqua d'abord un puissant jet d'eau pour disperser le gros de la masse, avant de frapper ceux qui parvinrent à passer. Pas un costraca ne parvint à s'accrocher à la coque !
Mais dans la foulée, non moins rapide, surgit un brachyus. L'énorme crabe fit claquer ses pinces vers la prêtresse qui tenta de riposter au mieux. La créature s'accrocha à la coque et tenta de se ruer sur elle. Pour gagner en agilité, elle lâcha le bois, se laissant glisser dans l'eau et fit un demi-tour agile pour se ruer sur lui. Elle frappa un coup terrible qui entama la carapace, avant d'esquiver un nouveau coup de pince. Puis, elle frappa les pattes. Cette fois, le monstre se décrocha et parti dériver au loin. Leyna s'accrocha de nouveau au-dessous de la coque et remonta vers la proue. Sans surprise, une vague de crustacés s'étaient accrochés et commençaient à attaquer le bois ! Elle rangea sa dague pour sortir la lyre de Kyrilan et lâcher un accord qui se perdit dans l'eau... mais mit néanmoins les flots en mouvements ! Des jets d'eau jaillirent de toute part, dégageant les créatures ! Elle reprit ensuite la dague pour repartir à l'assaut de ceux qui restaient. Louvoyant, lâchant parfois la coque quelques secondes pour pirouetter sous les créatures et frapper à gauche et à droite. Combattre sous l'eau était si stimulant ! Elle dansait avec les flots, comme ses ancêtres, combattant vagues après vagues pour sauver le navire. Elle ne ressentait pas la fatigue, ni la douleur dans ses membres face à la marée infinie des monstres marins... Ils étaient presque passé !
Mais à ce moment-là, derrière le navire, retentit un rugissement qui fit vibrer les flots. Les crustacés furent nombreux à prendre la fuite, et Leyna se tourna vers l'arrière pour voir une forme gigantesque émerger de l'océan. Pendant un instant, elle crut à une hallucination... mais non.
Un annedoti !
C'était logique après tout, ces monstruosités tentaculaires avaient été créées par Perailhon, il n'allait pas les laisser en arrière ! Et devant elle vit émerger des profondeurs les formes imposantes de plusieurs salamandres aquatiques. Bon, là ça allait faire trop ! Ces créatures étaient toutes de taille à couler un navire !
Déjà, une salamandre de six mètres de long se ruait vers la coque. Plus le choix. Leyna se propulsa vers elle, dague en main. Aussitôt, une gueule énorme s'ouvrit pour la saisir, mais la prêtresse se détourna agilement et esquiva l'attaque, avant de s'accrocher à une des six énormes pattes du monstre. Elle s'accrocha férocement au corps, ignorant la douleur de sa jambe qui venait de se faire déchirer d'un coup de griffes. Lâchant un nuage de sang, elle se hissa sur le dos de la créature et frappa à coups redoublés de sa dague, tentant de percer le cuir épais. Un coup parvint finalement à passer, et le venin des coquillages commença à se répandre dans le sang de la bête. Pour autant, elle continua à se débattre. Elle s'écarta du navire, donnant des coups de queue et se contorsionnant dans toutes les directions. Consciente que lâcher signifierait une mort certaine, elle continua à s'accrocher de toutes ses forces, malgré l'évidence qu'elle s'éloignait à toute vitesse de la Rascasse et de ses seules chances de survie.
C'est ce qu'elle fit pendant ce qui sembla une heure, avant de réaliser avec horreur qu'entre ses sens amortis par le poison et sa trajectoire erratique, la salamandre avait pris la plus funeste direction qui soit. Leyna eut juste le temps de voir une énorme mâchoire s'ouvrir. Aussitôt, elle dégagea la dague et donna un furieux coup de pied à l'endroit de la blessure. La salamandre, folle de rage, s'écarta d'un violent coup de queue... et alla percuter l'annedoti de plein fouet ! La bête rugit, marqua un temps d'arrêt, et finalement avala la salamandre d'un coup de gueule rageur. Dans la foulée, un tentacule balaya l'air et percuta la prêtresse...
… qui retrouva subitement l'air libre. Puis le bois. Elle avait été frappée avec tant de force qu'elle avait été éjectée jusqu'au pont de la Rascasse. Elle perdit immédiatement connaissance.
[XP : 2 (combat)]
Leyna, n'écoutant aucunement les conseils du pirate qui assurait que c'était dangereux, bondit vers cette paroi liquide et la traversa. Aussitôt, ses branchies prirent le relais de ses poumons et elle descendit d'une poussée pour s'accrocher à la coque du navire par en dessous et remonter vers la proue. Elle était rapide, mais pas autant que la Rascasse ! Si elle la lâchait, il ne faudrait pas que cela s'éternise plus de quelques secondes...
Au-dessus, les coques de la flotte d'Omyre faisaient de l'ombre, insouciantes de ce qui se passait sous leurs coques... hélas, elle vit très vite devant eux ce qui allait poser problème : Perailhon avait aussi des monstres marins, et pas qu'un peu ! Il y en avait notamment un grand nombre qui rampaient au fond de la baie, des costracas, des brachyus... qui commencèrent à lever leurs antennes vers le navire qui pensait passer inaperçu en longeant le fond !
Bientôt, elle vit quantité d'autres horreurs, y compris d'énormes salamandres, pourtant censé être incontrôlables même par leur créateur, qui commençaient à se diriger vers le navire. La bataille allait commencer plus tôt que prévu ! Elle s'accrocha fermement au bois, tira sa dague, et se tint prête.
D'une même puissante détente, les costraca bondirent vers le navire. Ces homards monstrueux étaient vifs, Leyna le savait, puisqu'elle les avait déjà affrontés. Mais la dague de Moura n'avait pas peur des carapaces. Elle invoqua d'abord un puissant jet d'eau pour disperser le gros de la masse, avant de frapper ceux qui parvinrent à passer. Pas un costraca ne parvint à s'accrocher à la coque !
Mais dans la foulée, non moins rapide, surgit un brachyus. L'énorme crabe fit claquer ses pinces vers la prêtresse qui tenta de riposter au mieux. La créature s'accrocha à la coque et tenta de se ruer sur elle. Pour gagner en agilité, elle lâcha le bois, se laissant glisser dans l'eau et fit un demi-tour agile pour se ruer sur lui. Elle frappa un coup terrible qui entama la carapace, avant d'esquiver un nouveau coup de pince. Puis, elle frappa les pattes. Cette fois, le monstre se décrocha et parti dériver au loin. Leyna s'accrocha de nouveau au-dessous de la coque et remonta vers la proue. Sans surprise, une vague de crustacés s'étaient accrochés et commençaient à attaquer le bois ! Elle rangea sa dague pour sortir la lyre de Kyrilan et lâcher un accord qui se perdit dans l'eau... mais mit néanmoins les flots en mouvements ! Des jets d'eau jaillirent de toute part, dégageant les créatures ! Elle reprit ensuite la dague pour repartir à l'assaut de ceux qui restaient. Louvoyant, lâchant parfois la coque quelques secondes pour pirouetter sous les créatures et frapper à gauche et à droite. Combattre sous l'eau était si stimulant ! Elle dansait avec les flots, comme ses ancêtres, combattant vagues après vagues pour sauver le navire. Elle ne ressentait pas la fatigue, ni la douleur dans ses membres face à la marée infinie des monstres marins... Ils étaient presque passé !
Mais à ce moment-là, derrière le navire, retentit un rugissement qui fit vibrer les flots. Les crustacés furent nombreux à prendre la fuite, et Leyna se tourna vers l'arrière pour voir une forme gigantesque émerger de l'océan. Pendant un instant, elle crut à une hallucination... mais non.
Un annedoti !
C'était logique après tout, ces monstruosités tentaculaires avaient été créées par Perailhon, il n'allait pas les laisser en arrière ! Et devant elle vit émerger des profondeurs les formes imposantes de plusieurs salamandres aquatiques. Bon, là ça allait faire trop ! Ces créatures étaient toutes de taille à couler un navire !
Déjà, une salamandre de six mètres de long se ruait vers la coque. Plus le choix. Leyna se propulsa vers elle, dague en main. Aussitôt, une gueule énorme s'ouvrit pour la saisir, mais la prêtresse se détourna agilement et esquiva l'attaque, avant de s'accrocher à une des six énormes pattes du monstre. Elle s'accrocha férocement au corps, ignorant la douleur de sa jambe qui venait de se faire déchirer d'un coup de griffes. Lâchant un nuage de sang, elle se hissa sur le dos de la créature et frappa à coups redoublés de sa dague, tentant de percer le cuir épais. Un coup parvint finalement à passer, et le venin des coquillages commença à se répandre dans le sang de la bête. Pour autant, elle continua à se débattre. Elle s'écarta du navire, donnant des coups de queue et se contorsionnant dans toutes les directions. Consciente que lâcher signifierait une mort certaine, elle continua à s'accrocher de toutes ses forces, malgré l'évidence qu'elle s'éloignait à toute vitesse de la Rascasse et de ses seules chances de survie.
C'est ce qu'elle fit pendant ce qui sembla une heure, avant de réaliser avec horreur qu'entre ses sens amortis par le poison et sa trajectoire erratique, la salamandre avait pris la plus funeste direction qui soit. Leyna eut juste le temps de voir une énorme mâchoire s'ouvrir. Aussitôt, elle dégagea la dague et donna un furieux coup de pied à l'endroit de la blessure. La salamandre, folle de rage, s'écarta d'un violent coup de queue... et alla percuter l'annedoti de plein fouet ! La bête rugit, marqua un temps d'arrêt, et finalement avala la salamandre d'un coup de gueule rageur. Dans la foulée, un tentacule balaya l'air et percuta la prêtresse...
… qui retrouva subitement l'air libre. Puis le bois. Elle avait été frappée avec tant de force qu'elle avait été éjectée jusqu'au pont de la Rascasse. Elle perdit immédiatement connaissance.
[XP : 2 (combat)]