Les Voies Médianes

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 1 mars 2025 15:51

La Cité des Ombres
Les Voies Médianes


Jour 2 – Matinée.





Alors que ça récurait sec dans cette cave aux parfums alcoolisés et mêlés, Bergeac arriva comme une furie en haut des marches, les dévalant jusqu’à voir Hrist.

« J’sais pas si c’est vot’ visite chez l’usurier qu’a causé ça, mais y’a une troupe du Soleil noir qui se ramène vers ici. Et c’est pas une patrouille classique. Pour sûr que c’est lié à vot’ présence. Planquez-vous, ou fuyez par les canaux de derrière si vous vous sentez d’humeur à jouer l’équilibriste. Les portes voisines sont celles des commerces à côté ! J’tente de vous couvrir le plus longtemps possible. »

Et il repartit vers sa boutique sans attendre davantage.


[XP :
Silmeria : 0,5 (vision), 0,5 (nettoyage). Une rune Biku t’attend dans la cave lavée.]

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Silmeria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Silmeria » mar. 4 mars 2025 01:16

Je faisais rouler une petite pierre gravée entre mes doigts, je l'avais trouvée entre deux pavés de cette cave en nettoyant le sol. Les vapeurs de vin me donnaient des maux de ventre mais je trouvais cet exercice reposant et quelque peu... méditatif.

" Si seulement je savais les reconnaître... "

Je rangeais ce précieux objet, probablement perdu par un des aventuriers. Au dessus, une agitation soudaine me tira de ma rêverie. Dantes dévalait les marches en vitesse pour me rejoindre et dit, tout agité :

« J’sais pas si c’est vot’ visite chez l’usurier qu’a causé ça, mais y’a une troupe du Soleil noir qui se ramène vers ici. Et c’est pas une patrouille classique. Pour sûr que c’est lié à vot’ présence. Planquez-vous, ou fuyez par les canaux de derrière si vous vous sentez d’humeur à jouer l’équilibriste. Les portes voisines sont celles des commerces à côté ! J’tente de vous couvrir le plus longtemps possible. »


Alors que je le voyais remonter aussi vite qu'il était descendu je murmurais ironiquement : " Un homme droit, n'est-ce pas. Il y a des coups de dague qui se perdent. "

J'observais autour de moi. Nul part où se cacher, de toutes façons s'ils descendent ici ils finiraient bien par me trouver, je pouvais utiliser mes talents d'équilibriste et regagner les commerces alentours mais s'ils étaient effectivement à ma poursuite, ils allaient surveiller les rues et couper mes issues. L'ombre noire aurait été bien précieuse dans ce cas mais peu importe. J'haussais les épaules et montait doucement les escaliers, abandonnant ma serpillère. A l'étage, je posais une main aimable sur l'épaule de Dantes et lui sourit :

" Sachez que j'ai laissé deux pièces d'or pour vous et votre aimable fille chez cet usurier, si je reviens comme je l'espère... Oubliez. Soyez prudent, mon cher Dantes, je suis heureuse d'avoir croisé votre existence. " Je passais la porte, encapuchonnée et seule pour me placer au milieu de la rue.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 8 mars 2025 16:17

La Cité des Ombres

Les Voies Médianes



Jour 2 – Matinée.




Hrist quitta la boutique devant un Bergeac bouche-bée. Venant vers elle, une troupe d’assaut des Voies médianes, visages masqués, capuches et armures noires et or. Épées au clair.

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Ils étaient menés non pas par Shirel d’Esthalor, mais par une autre blonde, à l’air plus revêche. Elle aussi arborant les couleurs de l’ordre sur son armure.

Image



Elle vit Hrist et s’adressa à elle d’un ton sec :


“Rendez-vous sans faire d’histoire. Votre sœur est sous notre garde, aussi ne commettez pas l’erreur de résister si vous tenez à ce que nous la traitions bien.”



[HJ : Je te suggère VIVEMENT de lire la màj de la Veine de cette semaine.]


[XP :
Silmeria : 0,5 (prête à affronter son destin)]

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 22 mars 2025 13:56

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Matinée.




Jorus et Fanielle furent menés par le garde jusqu’aux Voies Médianes. Il interrogea subrepticement des collègues à lui, et finit par s’adresser aux deux d’un murmure :

“Paraîtrait que la capitaine Shirel a des soucis. Elle est en audience avec Batsk, dans son bureau. J’vous laisse là, soufflez mot à personne de mon aide.”

Et il s’en alla vers l’ascenseur pour rejoindre son poste, laissant le yuimenien et la fille du tailleur seuls au milieu du bâtiment du Soleil Noir des Voies Médianes. Fanielle prit la parole.

“Ouch. Elle doit se faire gronder pour son attitude d’hier en bas. C’est peut-être pas le moment d’aller les interrompre : l’Intendant Sirlis Batsk est pas connu pour sa magnanimité. Après, on pourrait peut-être témoigner en sa faveur, aussi.”

Elle observa les alentours, désignant le bureau dudit intendant.

“C’est là qu’ils sont. Tu veux faire quoi ?”



[HJ : Court aparté possible avec Fanielle si tu as des échanges en tête. Sinon, mets dans ton post ta décision d’action.]

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 28 mars 2025 14:33

Le garde m’indique que si elle se trouve dans les Voies Médianes, je peux donc l’y retrouver. Cependant, cela va nous prendre du temps pour faire tout ce chemin. Il hésite quelques instants avant de nous proposer de prendre un des ascen-sœurs interne de l’Ordre, à la condition que nous n’ébruitions pas son acte. Nous montons donc dans l’étage supérieur et s’éloignant pour converser avec d’autres soldats en faction, il nous apprend en murmurant que la capitaine Shirel serait dans une mauvaise posture dans le bureau avec le fameux Batsk que Fanielle m’a déjà évoqué. Celui en charge des affaires de la Voie Médiane. Il s’éclipse, non sans insister sur le silence concernant l’aide qu’il apporté pour venir ici au plus vite.

Ce n’est qu’une fois parti que Fanielle commente. Elle est certaine que ses ennuis sont en lien avec son attitude d’hier et l’intervention physique avec le… Comment il s’appelait déjà le guignol à la grande gueule ? Bref, la mise au tapis avec l’autre dégénéré n’a visiblement pas plus. D’après Fanielle, Batsk n’est pas connu pour sa magnanimité, mais nous pourrions témoigner en faveur de Shirel.

L’idée ne fait qu’un tour dans ma tête. Shirel a visiblement pris un risque pour apaiser la situation et éviter que les choses ne s’enveniment. Elle a protégé les miens et le moins que je puisse faire serait de lui prêter main forte.

"Grâce à Shirel on a évité le pire. Hors de question de la laisser dans cette situation." Dis-je bien décidé avant de prendre quelques instants.

(Je ne peux pénétrer ainsi sans savoir à qui je m’adresse. Il serait dommage de causer plus de problèmes que je ne souhaite en résoudre.)

"Parle-moi de l'administrateur. N'importe quoi qui pourrait nous aider à mieux le comprendre et savoir quels genres d'arguments employer pour aider Shirel."

La bonne réputation de Shirel pousse Fanielle à me suivre. Cependant, elle craint qu’en agissant mal, nous puissions attirer les foudres sur son père. La prudence est de mise. Batsk est connu pour être froid et calculateur. Déjà, c’est mal parti. Cependant, n’étant pas combattant, il n’a aucun penchant pour la violence et l’autorité brusque. Bien qu’elle en sache peu sur lui, il semble au contraire être quelqu’un de droit et porte à son rôle une importance majeure.

(Ha ! Il va falloir se montrer…particulièrement délicat et n’orienter les arguments qu’en faveur de la résolution calme et pacifique de la situation.)

"Bien je vais faire attention à mes paroles. Néanmoins, il serait peut-être plus sage que j'y aille seul du coup." Dis-je avec sérieux, comprenant la gravité de ce que nous nous apprêtons à faire.

(Reste à pénétrer dans le bureau et prétexter une excuse. Se tromper de bureau en voulant voir Shirel ?)

Loupé. S’il n’y a malheureusement, aucune inscription pouvant permettre une telle erreur, je doute que les gardes qui y sont postés laisseraient une telle méprise. Fanielle explique que si sa présence peut nuire à son père, elle serait d’une aide précieuse pour moi. Je ne sais pas si c’est le résultat de cette nuit qui la pousse à rester près de moi, mais force est de constater qu’avec sa présence, j’ai évité bon nombre de problèmes. Batsk connaît ses commerçants et leur fait confiance. Ce qui n’est clairement pas mon cas. En-tout-cas si j'y vais seul.

"Très bien. Viens et moi je vais tâcher de ne pas vous mettre dans une fâcheuse posture." Dis-je résigné. "Après tout, tant qu'on relate les faits, rien ne devrait nous être préjudiciable. Non ? J'y pense, il y a une manière de nommer ou même de parler à l'administrateur ?"

Batsk répond au titre de : Seigneur, Grand Administrateur ou Grand Intendant. Simplicité et sobriété en somme. En revanche, Fanielle craint que justement les faits soient clairement en défaveur de Shirel.

(Elle a l’air honnête et droite. Si je tente d’arranger les événements, elle pourrait bien me contredire même si cela l’a dessert. Mieux vaut admettre ses actes, tant que j’ignore clairement sa réaction. Mais nous avons peut-être un autre levier à utiliser.)

"Tu dis cela mais tu ne connais pas les miens. Sans la présence de Shirel, j'aurais parié sur un usage de la magie pour fuir. Elle a tendu la main là où son homologue n'a fait qu'injure et menace. La situation aurait pu être pire. Bien pire."

"Sans doute, oui... j'ai vu de quoi ils pouvaient être capables chez mon père." Clame-t-elle grimaçant.

(Ouch, ça fait mal.)

(Effectivement. Un tacle glissé, propre, sans faute. Pas besoin de la VAR, l’arbitre laisse jouer l’action.)

(… ?)

Devant l’absence de soutien de ma faéra, je préfère me concentrer sur le moment présent avec Fanielle, même si sa réplique est aussi gênante que terriblement vrai et c’est en grimaçant à mon tour que je m’excuse en leurs noms.

"Oui je... désolé."

J'esquisse un pas vers la porte avant de me raviser. Shirel n’est pas la fille de n’importe qui et j’ai déjà vu ce que cela pouvait provoquer chez certains soldats. En revanche, j’ignore l’avis de Batsk à ce sujet.

"L'administrateur, comment voit-il la présence de Shirel et de sa sœur ? Sais-tu s'il a atteint ce poste par ses seules compétences ou a-t-il reçu l'influence d'un proche ?"

Je fais chou blanc. N’étant pas du Soleil Noir, Fanielle n’en sait malheureusement rien. Batsk a toujours été présent à ce post et nulle affiliation à une famille influente et riche ne lui est connue. Elle va même continuer sur l’intérêt de ne pas évoquer le sujet.

(Pas faux. En absence d’information, mieux vaut éviter des sujets qui peuvent être sensibles. Donc on évite de parler de l’influence des d’Esthalor dans ce cas.)

"Pardon. Je me repose tellement sur toi que j’en oublie qu’une seule personne ne peut posséder tous les secrets et savoir de ce monde." Dis-je sans perdre cette gêne qui s’accroît. Je regarde la porte et prend une grande inspiration. "Bien. Allons-y." Puis me dirige vers la porte et frappe trois coups forts.

Sauf que ce n’est pas du goût su soldats en faction. Posté sur les côtés, il ne s’attendait pas à ce que j’agisse ainsi et m’invite à repasser plus tard, l’Intendant étant occupé.

(Ha ! Merde. Je ne peux pas laisser Shirel se faire démonter par Batsk sans avoir pu l’aider. Il faut que je trouve une idée pour passer.)

(Détourne l’attention en jouant de la flûte.)

(Alors, je n’ai pas d’instrument et quand bien-même j’en aurai, non.)

(Des claquettes ?)

(Des claques-quoi ?)

(Oublie, ça fera trop de bruit dans ce couloir. Tu avais parlé d’une danse de l’esprit à Itüle.)

(Le but c’est de rentrer dans le bureau, pas de se faire jeter d’ici à coups de pieds au cul !)

Finalement, j’opte pour une autre stratégie, en utilisant les informations glanées ici et là.

(Tu comptes faire quoi ?)

(Un coup de bluff.)

(Ho, misère !)

"Attendez. Occupé, vous voulez dire qu’il est déjà en entretien avec le capitaine Shirel d’Esthalor ?" Fais-je avec une expression paniqué. "Je devais y être également présent ! Si je ne donne pas mon rapport, sa famille va être furieuse ! Ils seraient capables m'envoyer moi et tous ceux que j'ai croisé en chemin, direction la Veine. Enfin, si on a de la chance."

(Ho mon couillon ! Tu utilises la peur que représente l’influence des d’Esthalor. Soit ça passe, soit ça casse.)

Mon intervention prend le garde de court et c’est peu rassuré qu’il rétorque de ne pas avoir été prévenu, avant de me laisser rentrer. A ses côtés, son camarade semble surpris par cette décision hâtive et je me précipite à l’intérieur en le remerciant, avant qu’on ne m’en empêche. En passant la porte, mon attention est rapidement accaparée par la présence de Shirel derrière un bureau où se trouve un homme assis, me regardant avec circonspection.

"Grand Intendant Batsk je présume ? Je me nomme Jorus Kayne. Pourrais-je avoir l’outrecuidance de demander quelques instants, afin de justifier mon intrusion au sein de cette audience ?"

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 29 mars 2025 13:08

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Matinée.




Mitya et Itulë suivirent les indications qui leur furent transmises. Elles passèrent devant une devanture qui rappela des souvenirs à l’une, qui transmit son savoir à la seconde :

“Hey, c’est chez ce bon vieux Dantes ! Le tailleur, tu sais ? L’homme à la cave.”

Elle ne s’attarda cependant pas devant, et elles poursuivirent leur route jusqu’à une bâtisse flanquée de drapeaux du Soleil Noir et gardée par des soldats en armure sombre, casque ailé. Comme ceux protégeant les ascenseurs. Elles y furent acceptées et il leur fut rapidement indiqué que celle qu’ils cherchaient, la dénommée Saraï d’Esthalor, n’était pour le moment pas à cet étage. Un garde leur proposa, afin qu’elles n’attendent pas inutilement, d’aller trouver le Grand Intendant Sirlis Batsk, qui était justement en réunion avec la soeur de celle qu’ils cherchaient : Shirel d’Esthalor. Une coïncidence étrange, sur laquelle la petite Itulë sauta sans tarder, acceptant de s’y laisser mener.

Elles arrivèrent face à une double porte qui venait d’être ouverte en grand. À l’intérieur, Jorus et Fanielle étaient entrés peu avant, faisant irruption dans le bureau sans y avoir été invités par son détenteur. Deux personnes étaient présentes, comme prévu : le Grand Indendant Batsk, un homme d’un certain âge, cheveux et barbe blancs, air analytique, lunettes sur le nez et oreilles d’elfe.


Image




Face à lui, la désormais connue et reconnue Shirel et ses jolis cheveux platine.


Image




À l’irruption de Jorus et sa partenaire d’une nuit, leur visage s’étaient décomposés de circonspection. Le Grand Intendant pesta :



“C’est inacceptable, j’avais demandé à n’être pas dérangé ! Mais puisque vous voilà, expliquez-vous avant que je vous jette aux fers.”

Il serra la mâchoire quand Itulë et Mitya pénétrèrent à leur tour dans la pièce, cette première hurlant, enjouée :

“Jorus ! Tu t’es pas fait choper ! Ou si. Enfin bref. T’es là, c’est trop bien !”

Elle saisit la manche de ce dernier, la secouant comme un prunier. Shirel grimaçait, grinçant des dents. L’Intendant regardait la scène, estomaqué. Il souffla et parla d’une voix sèche :

“Expliquez-moi ce désordre. Tout de suite.”

Il avait visiblement du mal à garder son calme.


[HJ : On peut faire une conversation via discord.]
[XP :
Jorus : 0,5 (aparté) + 0,5 (irruption)]

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 4 avr. 2025 19:18

En marchant dans les voies médianes, Itulë avait l’air plutôt à l’aise. Tout l’inverse de Mitya qui elle, ne reconnaissait rien. Elle venait même d’apprendre le nom du pauvre homme à qui ils avaient saccagé la cave… Le Bastion n’était pas bien loin et elles y furent facilement admises. Trouver la Colonelle Saraï d’Esthalor en revanche ne semblait pas chose aisée. Alors forcément, quand on leur indiqua l’endroit où se trouvait une autre d’Esthalor, sa camarade sauta sur l’occasion. Quitte à faire irruption en plein entretien privé. L’elfe à la peau brune n’était pas du même avis. C’était risqué que de rajouter des intermédiaires dans cette quête en plein cœur d’un bastion armé alors qu’elles étaient recherchées activement. Elle la suivit malgré tout, un peu à contre-cœur.

Dans le bureau de cet intendant elle pu observer un homme à l’air strict et grave, une blonde à l’air désolée et… Jorus et Fanielle qui étaient là pour un plaidoyer en faveur de la jolie blonde, apparemment. Le Grand Intendant commençait à perdre patience face à tout ce remue-ménage et exigea des explications. Les filles expliquèrent qu’elles étaient à la recherche de la Colonelle tandis que Jorus se lança dans une tirade pour prendre la défense de la Capitaine. Nerveuse, Mitya écouta sagement, en serrant fort la broche qui lui avait été confiée. Elle n’avait jamais été aussi heureuse de s’être éloignée d’un groupe qu’à cet instant. Elles finirent par apprendre de Shirel que sa sœur était à l’infirmerie avant de devoir quitter la pièce avec toute la compagnie, laissant la petite blonde se faire passer un savon par le Grand Intendant.

Rapidement, elle apprit de Fanielle que l’elfe blessée qu’elle avait essayé d’aider était soignée, ce qui était une bonne nouvelle à ses yeux. Et elles étaient trop rares en ce moment pour ne pas être notifiées. Il lui paraissait donc logique d’aller à l’infirmerie, ne s’inquiétant guère du passage qui lui était quasiment garanti avec la fameuse broche. Fanielle reconnut le blason de la famille d’Esthalor et les deux elfes durent ainsi expliquer leur mésaventure dans les Voies Hautes. Jorus avait l’air inquiet de la situation tandis qu’Itulë était plutôt sûre d’elle, appâtée par la possible source de magie. Mitya, elle, était plutôt de l’avis de Jorus pour le coup. L’idée qu’une des familles les plus influentes de la ville veuille regrouper tous les Yuimeniens sous un prétexte de “magie” alors qu’elle est interdite dans la cité avait de quoi gratter le nez. Elle s’adossa à un mur, réfléchissant à la situation jusqu’à ce que de la fumée lui sorte des oreilles ou que la Capitaine sorte, peu importe qui arriverait en premier.

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 4 avr. 2025 21:21

Bien entendu, mon irruption n’est pas du goût des deux individus présents. Shirel surprise de me voir soudainement, ne comprenant très certainement pas la raison de ma présence et Batsk qui s’offusque de voir un total étranger dans une réunion, dont il ne devrait pas avoir connaissance. Bien entendu, il s’en offusque, mais il me permet néanmoins d’accéder à ma demande en me permettant de témoigner.

Je rassemble le flot de mes pensées en prenant une grande respiration, lorsque nous sommes tous surpris par l’arrivée de deux autres personnes. Celles-là même pour qui je tente de retrouver en compagnie de la diplomatique et pacifique Shirel : Mitya et Itulë.

(Bon ba du coup…il y a-t-il une raison de poursuivre avec Batsk maintenant qu’elles sont là ?)

(Alors oui. Déjà, il nous faut justifier notre interruption de cette séance, sans quoi c’est Dantes père qui risque de se prendre les foudres. Et puis, de cette réunion pourrait bien conclure une dégradation de Shirel pour la Veine, tandis que son petit camarade irascible pourrait lui, jouir des Voies Médianes. Très clairement, je n’ai pas envie de le voir gérer les situations avec les Yuiméniens. Imagine qu’ils apprennent qu’Itulë est de chez nous et que la nature de ses pouvoirs dont on ignore tout, pourraient à eux seuls justifier un envoi direct pour la ville-prison.)

Sans plus attendre, le caractère enjoué de la jeune Hinionne prend le dessus sur son attitude et c’est en me secouant une manche comme un arbre fruitier qu’elle exulte en me voyant.

“Jorus ! Tu t’es pas fait choper ! Ou si. Enfin bref. T’es là, c’est trop bien !” Clame-t-elle, me lâchant un sourire à revoir la jeune elfe, brisant ma surprise à la revoir et plus particulièrement en ce lieu.

(D’un coup je suis content de ne pas avoir eu la bonne idée de me faire passer pour un autre.)

En revanche, cette nouvelle interruption n’est ni au goût de Shirel, dont la mâchoire se serre et encore moins de Batsk, qui voit son sacro-saint bureau devenir la réunion de la foire à la saucisse pour Yuiméniens. Trop surpris de voir que son tête-à-tête avec Shirel est devenu le lieu à la mode pour les rencontres et retrouvailles, il lâche dans un souffle et d’une voix sèche de nous expliquer la situation dans l’immédiat.

(Hé ba super ! Une belle entrée en matière pour espérer protéger Shirel.)

D’un geste discret de la tête, Mitya nous salue moi et Fanielle et prend les devants en expliquant qu’elles sont ici pour rencontrer la Colonelle d’Esthalor.

(La Colonelle…mais pour quel motif ?)

Mon regard se porte sur l’administrateur, Shirel, les deux nouvelles venues, avant que mon choix ne se pose sur les deux personnes qui ont le pouvoir et l’autorité de nous mettre dans une belle merde.

"Veuillez pardonner cette nouvelle intrusion, j’ignorais qu’elles se trouvaient ici." Dis-je, esquissant déjà les prémices d’une défense pour la blondinette, vers qui je me tourne.

"Après votre capacité à calmer la situation dans la Veine, je me suis dit que vous étiez la plus à même de m’aider à retrouver la dernière qui manquait à l’appel." Puis d’un geste de la main, j’indique la présence de Mitya. "Voici Mitya, que vous recherchiez et qui est le dernier membre de notre monde à être présente à Ashaar." Dis-je en serrant très légèrement et à plusieurs reprises, le bras de la jeune Itulë.

J’espère ainsi que la jeune Hinionne comprendra au travers de mes paroles et du signe discret à son attention, que je cherche à préserver ainsi son appartenance à Yuimen. Puis je porte rapidement mon attention sur Batsk et m’incline légèrement avant de reprendre en le regardant dans les yeux.

"Grand Intendant Batsk, je renouvelle mes excuses pour cette nouvelle intrusion. Je n’ai qu’une intention : protéger les miens. Les intrus dont vous avez récemment entendu parler. A ce titre, la capitaine Shirel s’est montrée particulièrement efficace en stoppant une escalade de violence qui aurait pu porter atteinte à la protection d’Ashaar et au bon fonctionnement de la cité. Or, j’ai appris que celle-ci risquait une sanction pour son acte."

(Compte-t-il toujours m’écouter, maintenant que l’entretien privé est devenu une réunion d’anciens camarades ? En un sens, il m’a demandé la raison de ma présence et non mon plaidoyer. Commençons déjà par répondre clairement à sa question.)

Je m’arrête un instant pour prendre une inspiration et poursuivre.

"On vous dit sévère, mais toujours juste et d’une droiture à nulle autre dans la cité. Je suis donc venu pour vous relater les faits, avec des informations que vous pourriez ignorer sur la situation et l’acte de Shirel. Telle est la raison de ma présence. Dès lors, vous aurez tous les éléments à disposition pour rendre un jugement impartial. Si toutefois, vous me permettez de poursuivre."

Batsk m’écoute avec une grande attention. Cependant, à le voir la tête entre les mains et ses doigts sur les tempes, quelques souvenirs d’enfance me reviennent. Ceux-là même qui se terminaient par une réprimande sévère à mon encontre avec mes rares proches. Agaçant. Tel est l’adjectif qui me caractérise le plus selon lui. Pour le moment ça va, j’ai connu pire comme description. En revanche, il m’explique qu’il n’a pas à connaître les détails concernant les affaires régies par d’autres que lui. Je commence à craindre que cette réunion n’ai en rien lien avec l’intervention physique de Shirel. Tous à Ashaar a son rôle, ses tâches et ses responsabilités et à ce jeu, les Yuiméniens fraîchement arrivés n’en font pas partie et par la raison de notre présence, nous nous permettons bien plus qu’on ne le devrait. D’autant plus que cette intervention, doublement intervenue d’ailleurs, pourrait bien être retenue contre la Capitaine d’Esthalor pour manquement à ses devoirs de protection. Si l’on voit au travers des soldats parlant entre eux, la crainte de voir leur honorable Capitaine avoir des problèmes, Batsk lui y voit des langues bien trop pendues et des sanctions à prendre en conséquence.

Mon souffle, retenu durant sa prise de parole se relâche lorsqu’il soupire un brièvement, avant d’admettre que maintenant que nous sommes présents, autant témoigner concernant sa subordonnée. Mes dires venant ainsi compléter les informations reçues. Il termine en expliquant que la Colonelle est retenue ailleurs, mais qu’il est en possibilité d’y répondre si cela concerne les Voies Médianes. Dans le cas contraire, il leur faudra attendre son retour, ou voir avec la Capitaine d’Esthalor qui la remplace en son absence. Une information qui ne tombe pas dans l’oreille d’une Hinionne sourde qui se penche vers nous en demandant dans un murmure s’il y a d’autres d’Esthalor dans l’Ordre, leur présence en grand nombre devant presque une affaire de famille.

(En un sens elle n’a pas tort la p’tite.)

La présence des d’Esthalor dans l’Ordre et à de telles fonctions est une information connue des citoyens d’Ashaar et ses questions pourraient bien dévoiler sa véritable origine. Je me tourne brièvement vers Itulë pour brièvement lui suggérer de ne pas en dire plus à ce sujet.

"Plus tard, promis." Lui dis-je en murmurant.

De son côté, Mitya annonce qu’elle souhaite attendre, s’entretenir avec la Colonelle ne pouvant se faire par le biais d’une tierce personne et tente de calmer les questions d’Itulë. Silencieuse, je profite de ce moment pour porter toute mon attention sur Batsk qui me permet de narrer mon récit.

"Merci Seigneur Batsk." Dis-je en m’inclinant à nouveau, avant de témoigner de manière claire et posée.

"Les miens étaient aux prises avec les soldats de l’Ordre. Ils ont pu y réchapper en grimpant sur les toits par mon intermédiaire. La raison est simple, sans distance de sécurité entre les deux parties, le conflit n’aurait fait que s’accentuer et je connaissais alors à titre personnel, les risques que pouvaient engendrer un usage de la magie pour Ashaar et ses citoyens. Deux choix s’offraient à nous : se rendre ou fuir. La capitaine Shirel a tenté de parlementer, mais son intervention n’a pas plus à l’individu qui a affronté les miens avant que ceux-ci ne lui échappent. Touché selon moi dans son ego, il n’a eu de cesse de continuer des provocations aussi futiles que risquées. De notre position, les miens avaient le loisir d’user de la magie à leur disposition et dans notre monde, où ils étaient encore quelques heures plus tôt, l’usage n’est pas prohibé. Comprenez que porter atteinte à un homme qui vous insulte et multiplie les provocations, aurait été aussi facile que de frapper un enf…un infirme, le tout en facilitant la fuite par les toits."

Je m’arrête brièvement pour en venir à l’intervention de Shirel.

"J’ai bien senti que les miens voulaient en découdre. J’ignore si la capitaine Shirel a eu cette intuition, mais elle est intervenue à temps en reprenant le contrôle de la situation. Cela a eu pour effet d’arrêter cette escalade de violence et de provocation, de parlementer avec les fuyards jusqu’à obtenir une reddition totale et le tout, sans aucune utilisation de la magie, protégeant l’intégrité d’Ashaar, de ses citoyens et de son bon fonctionnement." J’incline de la tête, concluant ainsi mon témoignage.

(Pas d’usage de la magie, des fuyards interpellés sans violence et aucune interférence pour le commerce de la cité. Normalement j’ai touché les différents points sensibles pour Batsk.)

(Salade, tomates, ognons, le combo gagnant !)

Une fois la fin de mon témoignage, Batsk conclu sobrement qu’il a écouté mes dires et va étrangement me demander s’il peut terminer avec Shirel, à moins de répondre à une autre demande. Sa réponse m’interpelle et me met sur le qui-vive. Qu’attend-il d’autre ? N’ai-je pas été assez clair dans mes propos ? Mes arguments étaient ils dénués de sens où n’ont-ils trouvé qu’une oreille incapable de prêter réellement attention ? Itulë brise mes questions en demandant quand la "m’dame d’Esthalor" compte revenir, précisant bien qu’il ne s’agit pas de celle déjà présente, sans obtenir de réponse. De l’Intendant, celui-ci est moins agacé après mon témoignage.

(Serais-je parvenu à offrir gain de cause en faveur de Shirel ?)

Cette dernière réplique que la Colonelle se trouve probablement à l’infirmerie avec les deux sœurs.

(Ha ! Elles se sont croisées donc.)

Reste à savoir que faire à présent. Rester et insister sur la bonne influence de Shirel. Profiter de notre présence pour faire des demandes à Batsk. Lui soutirer des informations sur les d’Esthalor, sur cette cité-prison où sont déjà certains de nos camarades, peut être une influence concernant le sort de ceux à qui j’ai poussé à se rendre hier et qui sont peut-être en train d’être jugé. Mais toutes ces possibilités pourraient se retourner contre mon entreprise actuelle. Trop étant l’ennemi du bien, je profite de l’invitation à sortir sans nécessité d’escorte, ni d’argument pour nous faire envoyer beaucoup plus bas. Je m’en tiens à mes propos, plutôt que de rester et insister pour défendre Shirel.

"Bien entendu, Grand Intendant. Merci encore de m’avoir accordé votre précieux temps, malgré notre interruption." Dis-je en m’inclinant avant de me tourner vers le reste du groupe et de les inciter à partir en ma compagnie.

"Laissons-les, nous les avons suffisamment dérangés comme cela."

(Bon nous n’avons pas mentionné Dantes et Fanielle n’a pas eu à intervenir. Au moins, nous ne devrions pas avoir de problème de ce côté.)

A ma demande, le reste du groupe prend la direction de la sortie sans rien ajouter. Alors que je m’assure que nous nous éloignons des gardes devant la portes, ce n'est qu’une fois dehors que Mitya proposer d’aller à l’infirmerie, là où nous avons vu brièvement Saraï et où Fanielle se propose de conduire tout le monde. Une proposition qui interpelle à juste Itulë, pour ainsi se promener dans le bastion en toute liberté. Répondant à cela, Mitya évoque la broche en leur possession, la présentant comme un laissez-passer de choix. Un œil sur le bureau de Batsk pour voir guetter la sortie de Shirel, je confirme les propos de Fanielle.

"En effet nous l'avons croisée plus bas, cependant nous avons bénéficié d'un accès interne. Pas sûr que l'on puisse l'utiliser à nouveau cela dit et en voulant rejoindre la Colonel, on pourrait bien la manquer si elle monte. Donc il nous faut utiliser le même chemin qu'elle. Soit on tente notre chance avec un soldat pour descendre, soit on attend la capitaine Shirel."

(En revanche pourquoi demander à voir la Colonelle ? S’est-il passé quelque chose qui nécessite sa présence ou même sa protection ?)

"Pourquoi voir particulièrement la Colonel d'ailleurs et...c'est quoi cette...broche ?" Dis-je curieux.

Fière d’elle, Itulë présente le bijou comme un passe-partout ultime, prétextant des entrées dans la hautes. Visiblement, la jeune fille exagère quelque peu les faits…ou pas. Fanielle reconnaît rapidement sa signification, le désignant comme rien de moins que le blason des d’Esthalor et s’interroge sur son origine, avant de poursuivre que la possibilité d’utiliser les accès internes de l’Ordre grâce à lui.

"Le blason des d'Esthalor ?" Fais-je, atterré par l’annonce.

(Bon sang, mais comment elles ont obtenu cela ? Certes, cela nous permettra de jouir d’une liberté de mouvement très importante, néanmoins pouvons-nous et surtout devons-nous l’utiliser avec désinvolture ? Cette famille a beau être très influente, on ne sait pas comment peuvent réagir nos interlocuteurs.)

"Effectivement, un tel objet permet d'ouvrir bien des portes, mais il serait sage de ne pas s'en servir à tort et à travers. Si vous voulez voir la Colonel, cela peut très bien se faire sans. Mais par les tentacules d'Oanès comment avez-vous pu vous procurer une telle chose et pour quelle raison voulez-vous voir la Colonel ?"

Je n’obtiens pas de réponse concrète concernant Saraï, mais visiblement, leur idée était d’aller dans les Bouges pour trouver un moyen magique de rentrer chez nous, mais qu’avant de le faire, elles ont eu l’envie de s’équiper en conséquence. J’ignore encore comment elles en sont venues à rencontrer le patriarche des d’Esthalor, à ma connaissance la personne la plus puissante et la plus influente de tout Ashaar, mais elles ont une sorte d’accord avec lui. Au lieu d’utiliser la magie soi-disant à profusion dans les Bouges, elles auraient accès à celle que possèdent les d’Esthalor , "un truc beaucoup plus lourd", en échange d’informations sur les Yuiméniens.

(Des informations ? Que veut-il savoir sur nous et surtout dans quel but ?)

Je ressens une vive inquiétude face à ces révélations et focalisé sur ce point je délaisse cette histoire avec la Colonel pour le moment.

"Le grand patriarche des d’Esthalor propose une puissante magie en échange d’informations sur les Yuiméniens ? Qu’attend-il comme information et que lui avez-vous dit sur nous ?"

Peu de choses en vérité. Notre nombre, les utilisateurs de magie et que nous recherchons à rentrer via l’usage de la magie. Soit l’homme est d’un altruisme stupéfiant en risquant l’intégrité d’Ashaar afin de nous aider en échange de modestes informations, soit il cache ses véritables intentions. En-tout-cas, je comprends par la suite la raison qui les pousse à aller voir la Colonel. Usant du lien familial, celui-ci compte utiliser Saraï et sa haute position dans l’Ordre pour parvenir à ses fins. Alors, compte-t-il nous aider ou a-t-il d’autres intentions nous concernant ? Le suspense est insoutenable.

(Tu crois qu’il a vraiment des mages sous sa botte ?)

(Les de Monfort ont utilisé le Soleil d’Or pour faire remonter une mage doté de pouvoir. La question n’est pas de savoir les d'Esthalor en ont, mais combien et de quoi sont-ils capables ?)

Parmi les demandes du patriarche des d’Esthalor, celle de rassembler les nôtres à lui. Suite à quoi il tiendra sa promesse. Honnêtement, c’est louche, mais peut-être que nous pourrions user de ses envies pour faire remonter tout le monde, comme l’ont fait les de Monfort. Si Itulë paraît prendre cette affaire à la légère, ce n’est pas le cas de Mitya.

"Je te rejoins." Dis-je ne hochant aux craintes de l’elfe. "Il cache ses véritables intentions à notre égard. Peut-être obtiendrons-nous des informations par le biais de Shirel, en espérant que mon intervention nous le permette." Puis je me tourne vers itulë, plus bas. "Pour le moment l'Ordre ignore ta véritable origine. Tu as révélé d'où tu viens à d'Esthalor père ?"

Celle-ci hausse les épaules, prétextant que n’étant pas aussi stupide, ils doivent déjà la connaître.

"Pas exactement. Des personnes recherchées, il manquait une femme correspondant à la description de Mitya, ainsi que Hirst. Nul n’a mentionné une jeune elfe dotée d’un sacré cran." Dis-je en rappelant la scène lors de laquelle nous avons fait passer Itulë pou une fille de la haute. "C’est la raison pour laquelle j’ai préféré passer cette information sous silence."

Tous entendu pour prendre l’ascen-sœur interne de l’Ordre, nous attendons que Shirel sorte du bureau de Batsk pour retrouver sa sœur.

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 5 avr. 2025 16:24

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Matinée.




Mitya n’eut guère à se soucier de ses jolies oreilles : Shirel ne tarda pas à sortir du bureau du Grand Administrateur des Voies Médianes. Elle arborait un air boudeur, comme si elle venait de se faire gronder. Elle ne s’en départit pas en apercevant le quatuor qui l’attendait, et annonça :

“Je n’ai plus le droit de quitter les Voies jusqu’à nouvel ordre. Ni de communiquer avec l’un des vôtres, sauf urgence immédiate.”

Elle souffla, gonflant les joues.

“Désolée. Je dois vous laisser vous débrouiller, quoique vous soyez venus demander.”

Sans attendre davantage, elle soupira une fois de plus et s’en alla vers le couloir principal du bâtiment. Sans doute pour une patrouille sur la Voie. Son quotidien reprenait, qu’elle le veuille ou non. Punie comme une enfant. Itulë souffla elle aussi, mais plus fort.

“Merdouille. Après, mon Jojo, tu sais peut-être où sont tout le monde, non ? T’as l’air bien renseigné. Tu sais qui a été condamné ? Qui ne l’est pas ? Et où sont ceux-là ? Pas besoin de la d’Esthalor si on a toutes les infos.”

Elle regarda Jorus avec un air implorant. Fanielle grimaçait un peu, interrogative mais silencieuse.



[HJ : On peut mener la discussion entre vous par discord dans votre sujet, jusqu’à ce qu’une décision soit prise de votre côté.]

[XP :
Mitya : 0,5 (discussion) + 0,5 (irruption et attente)
Jorus : 0,5 (discussion) + 0,5 (attente)]

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 11 avr. 2025 17:40

Plutôt que de faire usage de l’insigne des d’Esthalor, Shirel est notre billet pour user des moyens interne de l’Ordre. C’est donc dans l’attente de la revoir que nous guettons sa sortie. J’espère que mon témoignage lui aura été bénéfique, bien qu’en la voyant apparaître de nouveau, mes espoirs diminuent aussi rapidement qu’une flaque d’eau sous le soleil d’été d’Eniod. Elle ressort boudeuse, avec l’expression de celle qui s’est fait réprimander et vient à nous lorsqu’elle nous remarque. Nous apprenons ainsi qu’elle est limitée aux Voies, Hautes et Médianes je suppose. De surcroît, elle a ordre de ne plus avoir affaire avec nous, sauf urgence immédiate et ce prend effet immédiatement, malgré l’intention qu’avaient Itulë et Mitya concernant sa sœur.

Soupirant une ultime fois, elle reprend sa route ainsi que ses patrouilles, avec l’attitude d’une enfant punie.

(Bordel de flûte ! Voilà que la plus pacifique de l’Ordre vient de nous glisser entre les doigts.)

Itulë accuse aussi le coup de la décision, mais se reprend assez vite. Elle résume que malgré la perte de Shirel, j’en sais assez sur l’emplacement des nôtres pour qu’on se passe d’elle. Je regarde Shirel partir avec une déception non feinte, avant de me tourner vers Itulë pour lui faire un résumé des dernières localisations connues.

"Silmeria était en compagnie d'Yliria à l'infirmerie aux dernières nouvelles. Hirst sa sœur semblait s'y rendre en compagnie de Saraï d'Esthalor. Ceux qui étaient avec Mitya ont été appréhendés en cellule et j'ignore quantd à lieu leur jugement. Pour les autres, ils sont actuellement dans les Bouges."

(Les de Monfort ont bien fait sortir une femme issue du Clan Carmin. D’Esthalor devrait avoir les moyens de faire sortir les autres des Bouges. S’il paraît intéressé pour nous, nous pourrons l’utiliser pour faire sortir les autres de cette ville-prison.)

"Si d'Esthalor s'intéresse à nous on peut l'utiliser pour faire sortir les nôtres de là-bas. D'autres ont fait sortir une femme avec l'aide du Soleil Noir."

Une déclaration qui intéresse Mitya, mais contrebalance avec les intentions des d’Ethalor nous concernant Pourr la jeune Hinionne, rien de plus simple. Ilsuffiti de me livrer jusqu’à l’intéressé et de faire de même avec ceux restant hors des Bouges avec un grand chauve. Concernant les informations, elle préfère qu’elles soient correctes, peu importe d’où elles proviennent. Plus facile à dire qu’à obtenir selon moi. On parle tout de même des intentions de la personne la plus influente d’Ashaar. Elle termine en lâchant à Fanielle avec un culot sans pareil :

"Par contre du coup tu sers plus à grand chose."

(PARDON ?)

Devant le toupet de la jeune femme je m’insurge à en oublier l’espace d’un instant mes questions.

"Itulë !" Fais-je en lui adressant un regard d’incompréhension. "Fanielle nous a été d’une aide précieuse à maintes reprises. Sans elle nous aurions été dans une tout autre situation, finissant probablement dans les Bouges nous aussi. On ne rejette pas quelqu’un qui a tant donné sans rien attendre en retour de la sorte ! Je suis…déçu."

Je balaie de mes mains l’espace vide au milieu de groupe comme pour effacer cette déclaration. S’il existe une magie pour faire disparaître ce genre de chose, je veux bien l’apprendre.

"On oublie ça c’était…déplacé. Les d’Esthalor sont une solution à notre problème, pas l’unique. L’autre étant les mages des Bouges, on va laisser cette partie à ceux qui y sont. Bien, d’Esthalor donc. Comment s’assurer de ses intentions ? J’avais espéré en savoir plus auprès de Shirel, mais ça va être compliqué de lui parler…mais peut-être pas non plus impossible." Dis-je après une idée me traversant l’esprit. "Et c’est qui ce chauve au juste ?"

Mitya ne renchérit pas, au contraire, elle relate les événements qui ont conduit à la rencontre avec les d’Esthalor. La rencontre avec un homme dans une infirmerie de la Veine et expliquant leur volonté de se rendre dans les Bouges, son conseil de vendre leurs services dans les Voies hautes pour s’équiper. Cela se terminant avec la rencontre d’un grand Golem chauve, homme de main de la prestigieuse famille. Elles doivent d’ailleurs le retrouver après l’entrevue avec la Colonel. Elle termine en me demandant puisque Shirel n’est plus autorisée à nous parler, comment y parvenir.

(Elle marque un point la p’tite.)

(Les possibilités sont multiples. Se déguiser avec des vêtements plus raffinés et user du blason des d’Esthalor pour pénétrer dans l’enceinte de l’Ordre pour la chercher. Tenter de connaître l’emplacement des appartements ou bureau de Shirel et s’y glisser, soit en escaladant la façade extérieure, soit en y pénétrant complètement invisible.)

(Mmm je vois. Je t’imagine dans son bureau à l’attendre dans un fauteuil. Tu l’observeras se déshabiller, avant de dévoiler ta présence en la remerciant pour le spectacle, un vermouth à la main.)

(Un quoi à la main ?)

(Ha ! Quel terrible fléau qu’est l’inculture !)

Je délaisse ma faéra pour porter mon regard sur une Itulë boudeuse. Elle explique que ce n’était pas son intention de la rejeter comme je l’ai compris, juste nous n’aurons pas besoin de ses services auprès des d’Esthalor. Ainsi, ce n’était là davantage un manque de tact qu’un culot scandaleux. Fanielle apaise la situation en confirmant ses propos et expliquant qu’elle n’a pas pris les propos comme je l’ai fait. Du moins, c’est ce qu’elle prétend.

"Ha ?" Fais-je soudain gêné. "Pardon, j'ai mal interprété tes paroles visiblement."

Itulë précise au sujet d’un certain Grand Grim qu’il va nous tomber dessus dès qu’elles seront sorties d’ici. Apparemment le Seigneur Clément semblait très intéressé en rameutant des yuiméniens. Quant à moi, je profite de l’interrogation de Mitya sur la manière d’interpeller Shirel, avec les restrictions qu’elle subie.

"Shirel ne doit plus nous parler sauf affaire urgente. Quoi de plus urgent qu'un homme qui clame être prêt à user d'une puissante magie à Ashaar ? Malgré tout, il s'agit là de son paternel donc la discrétion est de mise. Nous pourrions tâcher de la rencontrer en arborant un déguisement qui fait plus local. Je connais d'ailleurs la fille d'un tailleur." Dis-je avec un clin d'œil à Fanielle. "Avec le blason des d'Esthalor et des vêtements adéquats, on passera pour des messagers des Voies Hautes."

Une idée qui semble séduire Mitya, même si elle prétend nécessiter plus que de simples déguisements.

(Mais c’est qui ces gus ? Le grand Golem chauve, le Grand Grim, le seigneur Clément ? Quoi que je pense qu’avec le descriptif de grand, on peut assimiler les deux noms à la même personne.)

"Je suppose que le Grand Grim c'est le chauve que vous devez revoir, mais c'est qui ce Seigneur Clément ?"

On me confirme que le fameux Grand Grim Golem chauve n’est qu’une seule et même personne nommé Grim Selor. Un grand costaud visiblement assez éloigné de la notion de joie de vivre. Les Seigneurs Clément et Cydar étant les paternels de la famille d’Esthalor. Des noms à retenir selon moi. Cependant, si l’on souhaite agir comme je l’entends, il va falloir nous débarrasser du chauve, sans quoi il rapportera nos actions aux dits seigneurs. Cependant, Itulë reste songeuse, ne comprenant pas pourquoi nous agissons ainsi et propose de me ramener chez les d’Esthalor pour connaître leurs intentions.

(Alors dit comme ça…je ne sais pas comment le prendre. Autant elle sait fait preuve d’un culot et d’un jeu d’acteur excellent, autant sa capacité à user de tact envers les siens est…limité.)

Devancé par Mitya qui s’offusque de cette manière de parler, je précise mes pensées.

"Il est vrai que dit comme ça, j’ai l’impression d’être un saucisson dont on se demande comment il va être mangé. Je veux bien aller voir les d’Esthalor, mais dans la mesure du possible, je préfèrerais savoir où je mets les pieds. Il ne manquerait plus qu’ils soient des collectionneurs d’étrangeté et qu’on soit parqué dans des cages. Je suis curieux de connaître la position de la Colonel quant au…message de papa. Son devoir auprès de l’Ordre est-il plus important que sa famille ? Je doute qu’on obtienne des informations d’elle. Shirel en revanche…rien n’est certain, mais ça se tente."

Puis je me tourne vers Mitya en poursuivant sur mon plan pour approcher Shirel.

"Quant au déguisement, malgré l’aide que j’ai apporté aux nôtres, je suis passé pour un Ashaari auprès de Shirel jusqu’à ce que je précise ouvertement mon origine. Cela devrait suffire pour les autres soldats, mais si tu as des idées pour renforcer nos chances je suis preneur."

Itulë s’obstine pour me faire rencontrer les d’Esthalor, quitte à les changer en crapauds bleu et blanc s’ils s’en prennent à moi. Contrairement à Mitya, elle ne comprend pas à quoi cela va nous servir d’approcher Shirel.

"Possiblement... à rien. Je voudrais voir Shirel, lui parler de son père, qu'il parle d'utiliser la magie, dans l'espoir d'en savoir plus sur lui, ses motivations et ses attentes potentielles nous concernant. Alors oui, il est possible qu'on fasse chou blanc. Sauf qu'il s'agit là de quelqu'un de si puissant qu'il se permet de se croire au-dessus de la loi la plus absolue d'Ashaar et la raison pour laquelle plusieurs des nôtres ont été jugés ou en attente de jugement. Dire que je n'apprécie pas ce genre d'individus est un euphémisme. Quant à faire ce qu'il demande..."

Je me remémore les nombreux êtres dotés de pouvoirs incroyables. Qu’il s’agisse d’Egregor et de sa capacité à manipuler le sang dans nos corps ou des êtres capables de nous manipuler en jouant avec des émotions nées grâce au pouvoir de leur voix, il y a de quoi craindre les plus puissants d’Ashaar.

"J'ai rencontré des êtres dotés de pouvoirs stupéfiants. Capacité à manipuler le sang de ses ennemis, à semer la terreur ou l'attirance passionnelle d'un seul mot. Aller chez d'Esthalor, dans sa demeure, là où il est le plus puissant et probablement le plus dangereux, sans avoir une idée de ce qui nous y attend...on va dire que je suis réticent."

Mes craintes donnent l’impression d’une paranoïa auprès de Mitya. Certes, ils n’ont pas dit qu’ils comptaient utiliser de la magie, juste qu’ils nous mettraient en contact avec. Ce qui, comme elle le met en évidence, n’est pas répréhensible. Elle me rejoint cependant sur le fait de chercher un début d’informations avant d’aller voir les d’Esthalor. Autant tenter notre chances dans les Bouges le cas échéant ?

"Et donc au lieu d'en jeter un pour tester, on va tous les balancer ? Si les vieux bourges ont un secret, c'est pas nous qui allons le découvrir du jour au lendemain. A moins de les pousser dans leur retranchement... On enlève Shirel ? En lui demandant gentiment, hein.", précise-t-elle en posant ses yeux sur moi, avant de renchérir qu’une telle puissance devrait être lié à la surface et que cette idée serait selon ses propres mots, plus sexy que celle des Bouges.

(Et voilà ! Jeu, set et match !)

(A savoir ?)

(Je te connais mieux que toi-même mon Jojo. La p’tite a touché ton p’tit point sensible. Tout comme Fanielle d’ailleurs. Hihihi ! Elles sont douées les femmes ici.)

"Ce qu'Itulë dit n'est pas dénué de sens. Le risque d'un seul pour prémunir le plus grand nombre. Il reste encore Hirst de libre, potentiellement sa sœur si elle a reçu un traitement suffisant à l'infirmerie et surtout, Yliria. J'ai confiance en cette dernière."

(Et voilà ! Qu’est-ce que je disais ? Tu es d’un prévisible.)

(Ca va, ça va ! Bon, il reste encore sa sœur qui pourrait nous donner quelques réponses. Mais je la trouve plus stricte que Shirel. Pas sûr qu’on obtienne quoi que ce soit d’elle.)

"Bon si on oublie Shirel pour l'instant, ainsi que son enlèvement,..." Dis-je en appuyant mon regard sur itulë. "...il reste encore sa sœur. Si on ne perd pas trop de temps, on peut laisser entrevoir aux d'Esthalor un fort désir de coopérer avec eux en suivant leurs consignes. Peut-être que tâcher de s'attirer leurs faveurs nous permettra d'en savoir plus. C'est vous qui avez interagi avec eux. Je me fie à vous." Fais-je en portant mon regard d'Itulë à Mitya.

Mettant l’accent sur le risque d’y aller sans plan de secours Mitya accepte d’aller voir les d’Esthalor en ma compagnie et de suivre le plan initial en allant voir Saraï. Craignant de la manquer en prenant le chemin réservé aux civils, elle propose d’utiliser l’accès privilégié de l’Ordre et d’utiliser la broche au besoin. Elle craint cependant que cela fonctionne ici, ceux d’en haut ne s’entendant pas forcément avec les soldats.

"Et je les comprends." Dis-je en hochant de la tête. "A l'image du statut social, plus on monte dans les étages d'Ashaar, plus on est aisé. Les soldats qui sont parvenus à gravir les échelons, l'ont fait à force de rigueur durant je ne sais combien d'années. Les d'Esthalor elles, y ont été parachutées grâce à papa. Du moins, c'est ce que j'ai compris après une... interaction physique entre Shirel et un autre à l'ego démesuré." Puis je reviens à notre problème. "Mais oui, il nous faudra user de leur accès interne. Avec le blason et le besoin d'aller voir Saraï, on ne devrait pas être trop inquiété. J'aurais juste préféré qu'on en use le moins possible pour ne pas attirer l'attention sur nous."

Contente qu’on suive son plan, Itulë prend son élan et se dirige vers l’ascen-sœur de l’Ordre, avant de s’arrêter, ignorant où celui-ci se trouve. Je suis le seul à le savoir, mais avant de partir, mieux vaut éviter à Fanielle des ennuis avec les d’Esthalors et l’Ordre en même temps.
Modifié en dernier par Jorus Kayne le ven. 18 avr. 2025 10:45, modifié 1 fois.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » sam. 12 avr. 2025 00:46

Post squelette

Discussion avec Jorus, Itulë et Fanielle.
Part vers l'ascenseur pour trouver la Colonelle.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 12 avr. 2025 13:45

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Mi-journée.




Ils se dirigèrent ainsi tous trois vers l’ascenseur connu de Jorus, laissant Fanielle sur le carreau. Elle eut l’air un peu attristée de ce départ, mais n’en dit rien, allant retrouver son paternel. Le garde de l’ascenseur était toujours le même que pour la montée de Jorus, et sembla blêmir à son approche.

“Oh non pas encore...”

Une fois le blason d’Esthalor montré, il accepta que les trois compères prennent l’ascenseur vers le bas, non sans commenter :

“Vous allez finir par me faire virer...”



[HJ : Suite dans la Veine et les Artères.]

[XP :
Jorus : noté quand complété.
Mitya : noté quand complété.]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 10 mai 2025 12:31

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Après-Midi.




Le quatuor de yuimenien formé de deux moitiés d’elfes, d’une entière et d’un humain arriva au niveau des Voies Médianes. Ils retrouvèrent sans mal le chemin vers la Boutique de Bergeac Dantes, qui avait dûment été rangée et réparée depuis leur départ. Ils l’avaient pourtant laissée dans un état pitoyable, sans s’en soucier réellement.

À peine eurent-ils passé la porte que le tailleur borgne s’en alla étreindre Jorus avec amitié.

“Aaaah, viens-la mon garçon ! T’as fait de ma fille une femme, tu es ici comme chez toi maintenant !”

Il guette les autres avec curiosité, questionnant en s’écartant de l’homme, alors qu’Itulë pouffe sans retenue à l’arrière du groupe :

“Que puis-je faire pour vous ? Vous êtes tous de ceux qui sont passés par ma cave, c’est bien ça ?”

Fanielle, dans un coin de la boutique, était rouge pivoine, n’osant mot dire ni approcher.



[HJ : On peut régler ça en discussion de groupe, les bébouchons.]

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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » jeu. 15 mai 2025 14:44

L’atmosphère qui régnait au sein du groupe ne faisait qu' alourdir le voyage en ascen-soeur. Heureusement, le trajet ne fût pas long et ils passèrent bien vite la porte de la boutique du tailleur. Tailleur qui d’ailleurs, se rua sur Jorus pour le serrer dans ses bras, le remerciant d’avoir couché avec sa fille. Mitya haussa les sourcils avant de saluer d’un geste de la main.

Après quelques échanges de banalités et d’excuses sur l’état de la cave, le groupe demande à Bergeac s’ils peuvent se restaurer et se laver chez lui ou ailleurs. Ce à quoi l’homme aux cheveux grisonnants répond par la positive à la condition qu’ils aillent faire quelques courses. Il jeta une bourse de paillettes d’or à Jorus tandis qu’Yliria distribua les paniers près de la vitrine à tout le groupe. Paillettes que la jeune hinionne visualisait parfaitement dans la barbe du brun.

L’estomac de Mitya grondait pendant que Jorus et Itulë revenaient encore sur l’utilité ou non de Fanielle dans l’expédition. La prenant en pitié et pensant également à sa faim, l’elfe aux cheveux blancs attrapa Fanielle par le bras pour la sortir de la boutique de son père.

Tout en prenant la route, Jorus répondit à Itulë que les paillettes sans soleil ne rendrait pas si bien que ca. Phrase qui emplit soudainement Mitya de nostalgie pour sa forêt natale, visualisant le soleil passer à travers la canopée. La jeune ashaari demanda alors dans un souffle à quoi ressemblait le soleil. Itulë pesta que le soleil était trop lumineux et la nuit trop noire en guise de réponse avant de demander à Fanielle s’ils allaient acheter des biscuits. Yliria s’attarda un peu plus sur l’explication avant que chacun ne donne son avis sur les paysages Yuimeniens qui lui manquaient le plus, faisant rêver Fanielle d’escapade.

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » jeu. 15 mai 2025 16:55

La descente vers les Voies Médianes me paraît être d’une éternité sans nom. Une fois dans l’ascen-sœur, je me renferme dans un mutisme total, il en est de même pour Yliria qui se met aussi loin que possible de moi, ainsi que Mitya et Itulë, comprenant que notre discussion s’est très mal passée. A défaut de voir notre attitude en revenant, je pense que le spectacle que nous avons affiché en disait suffisamment long sur la tension entre nous. Jusque-là, ma faéra était restée inhabituellement muette et le vent est en train de tourner.

(Jorus ?)

(…)

(Jorus ?)

(…)

(Jorus je suis ta faéra, pas un saltimbanque de passage, je sais très bien que tu m’entends.)

(…)

(On a déjà joué à ce petit jeu-là et à l’époque tu avais perdu alors que tu ne disposais pas de l’éternité devant toi. On refait une partie ?)

(… Que me veux-tu ?)

(Je préfère cela. Comment te sens-tu ?)

(Plutôt bien. Je pète la forme ! Et toi ?)

(Jorus.)

(Je…je ne sais pas à vrai dire. J’ai mal, si mal. J’ai envie de vomir, la tête qui tourne. Je me sens… humilié. Mille choses me traversent la tête et autant me perce le cœur. Je n’arrive pas à y mettre les mots.)

(Je peux t’y aider. Je te pose des questions et tu essaies au mieux d’y répondre.)

(Je n’ai pas envie de jouer à ce petit jeu.)

(Ecoute. Je sais que tu as mal, je sais que tu souffres. Tu savais déjà que vous deux c’était impossible, maintenant tu saisis véritablement le sens vain de l’espoir qui t’animais jusqu’alors. Au-delà de cette souffrance, au-delà de ces paroles un peu maladroites, au-delà de l’acte qui te blesse, réside un seul et unique présent dont tu peux profiter.)

(QUOI ? TU ES EN TRAIN DE ME DIRE QU’ELLE M’A FAIT UNE FLEUR ?)

(Non. Ce que je dis c’est qu’il y a toujours quelque chose à tirer d’une situation, aussi terrible puisse-t-elle être. Un homme à dit un jour : Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.)

(Et donc ? Que suis-je censé apprendre, vu qu’apparemment j’ai perdu.)

(Peut-être la chose la plus évidente : aller de l’avant.)

(HA BA OUI ! QUOI DE PLUS EVIDENT ET DE PLUS FACILE ! J’Y AVAIS PAS PENSE !)

(Je n’ai jamais dit que ce serait facile, bien au contraire. Les premiers pas sont les plus durs. Laisse-moi juste t’aider à avancer.)

(…Bon très bien. Tu ne comptes pas me laisser le choix de toute façon.)

(Tu me connais si bien. Parfait. En premier lieu, es-tu jaloux ?)

(Alors non ! Je te le dis clairement si c’est pour me poser ce genre de question c’est…)

(Jorus.)

(…)

(Es-tu jaloux ?)

(Mais non enfin ! … Si. Bien évidement. N’importe qui à ma place le serait.)

(C’est mieux. Et merci d’être honnête.)

(Tu es ma faéra, tu sais lorsque je mens.)

(Je ne parlais pas de me mentir, mais de te mentir à toi-même.)

(…)

(Tiens-tu à elle ?)

(C’est compliqué, je…)

(Réponds par oui ou non. Je te promets que ça rendra les choses plus simples. Tiens-tu à elle ?)

(…Oui.)

(T’as-t-elle dit qu’elle n’avait pas de tels sentiments à ton égard ?)

(Oui.)

(Savais-tu qu’un jour cela allait se produire pour elle ?)

(Ce n’est pas ça le problème…)

(Oui ou non.)

(…Oui.)

(As-tu aimé la façon dont s’est déroulée votre conversation ?)

(Non.)

(Malgré ce qu’elle t’a dit, aurais-tu aimé que cela se termine mieux, plus apaisé ?)

(Je…pense, oui.)

(Aimerais-tu que la situation s’arrange entre vous ? Qu’il n’y ait plus de tension comme avant ?)

(Je…je crois, oui.)

(Pour apaiser les choses, comptes-tu aller lui parler ?)

(Pourquoi le ferais-je ?)

(Penses-tu qu’elle le fera ?)

(Possible. Si elle tient à moi comme elle l’a dit, elle le fera.)

(Même après ce qu’il s’est passé ? Même après ces mots échangés ? Même après avoir tenté de te retenir pour apaiser les choses entre vous ?)

(…Non. Tu as raison.)

(Dans ce cas c’est à toi d’aller la voir.)

(ALORS CA NON HEIN ! C’EST ELLE QUI M’A TRAHIT. PAS L'INVERSE !)

(Elle t’a trahi ?)

(Non j’ai dit qu’elle avait trahit sa parole !)

(Non Jorus, tu as dit qu’elle t’avait trahi toi ! La trahison. C’est ça que tu ressens Jorus. Tu te sens trahis par ce qu’il s’est passé, parce que ça ne reflétait pas ses paroles un peu plus tôt. Je comprends ce que tu ressens. Néanmoins, penses-tu que cette trahison soit légitime ?)

(Elle ne devrait pas l’être ?)


(En quoi le serait-elle ?)

(…)

(Elle a repoussé tes avances. Ce qu’elle fait de sa vie de son corps n’appartient qu’à elle. Quand bien-même tu estimes que c’est ce court laps de temps qui donne de la teneur à ton sentiment de trahison, qu’est-ce que le temps ? Combien de temps aurait-elle dû attendre pour que tu n’ais pas ce sentiment de trahison ? Deux heures ? Deux jours ? Deux ans ? Parfois, les choses se déroulent sans qu’on s’y attende, sans aucune préméditation. Toi-même tu en as fait l’expérience cette nuit. Pourtant tu ne t’attendais pas à cela en y entrant. Le temps n’est que du temps, rien de plus, rien de moins. Il ne justifie en rien ce que tu ressens. Et toi, combien de temps penses-tu attendre afin que les choses s’améliorent ? Deux heures ? Deux jours ? Deux ans ? Deux siècles ? Après tout sur Ashaar c’est tout à fait possible. )

(Je…je ne sais pas. Je ne sais pas quoi penser de tout cela. Bon sang je suis perdu !)

(Tu as dis vouloir que les choses changent entre vous. Qu’elles s’améliorent.)

(Je ne sais pas si je pourrais. Pas après ça.)

(Tu as raison, ce qui est fait est fait. Cependant il y a une chose qui t'es possible de faire.)

(C’est bas ce que tu me fais là.)

(C’est pourtant ce qu’il te faudra faire. Vous avez besoin les uns des autres, ne serait-ce pour rentrer sur Yuimen. N’y a-t-il rien ni personne qui t’y attend ?)

(Je…)

(Après Kochii ne voulais-tu pas retrouver Castamir ? Ce sera toujours d’actualité une fois de retour sur notre monde. Cependant il te faudra passer cet obstacle, où tu risques de rester ici pour l’éternité et d’entraîner tout le monde avec toi, moi y compris. Serais-tu prêt à vivre avec ça ?)

(Non.)

(Alors tu sais ce qu’il te faudra faire.)

Nous ne rajoutons plus rien, ni l’un ni l’autre. Comme à son habitude, ma faéra est parvenu sans trop de mal à me cerner, pointant du doigt ce qui me fait mal et la solution pour y remédier. Néanmoins, je pense qu’elle n’avait pas besoin de cela pour le comprendre. Dans le fond, c’est moi qui avais besoin de l’entendre, de parvenir à mettre des mots sur cette douleur en moi. Maintenant que c’est fait, il ne me reste plus qu’à faire le point sur ma situation, sur mes sentiments pour elle et me demandant ce que j’espère entre nous à l’avenir, quoi faire pour parvenir à ce résultat. Pour l’heure, la douleur me vrille le cœur et je n’ai clairement pas l’envie de la confronter à nouveau. J’ai besoin de temps pour cela. On dit que la nuit porte conseil, c’est parfait. Il me reste deux jours pour faire le point sur cet amour qui est devenu en l’espace de quelques minutes, la pire des tortures.

Deux jours. Quelle chance j’ai.

Je croise les bras en restant dans mon coin. Tapant du pied un montant métallique de l’ascen-sœur. A force, je finis par y faire tomber quelque chose au sol.

(Ca tient pas leur machin ! C’est pas aussi solide qu’on…)

Un détail attire mon attention. Ce n’est peut-être rien, mais là où j’ai fait tomber quelque chose, mon œil est attiré par un détail. Un caillou, un simple caillou, dont la couleur différente saute aux yeux, sous le bon angle. Je le ramasse en me remémorant une vieille habitude. Plus jeune, je déversais ma frustration en jetant des cailloux sur la mer. Moi, la mer et une poignée de cailloux. Cette solitude me faisait du bien, peut-être me fera-t-elle du bien à nouveau si je me rends vers le lac de la Veine. Triturant le caillou sous mes doigts, je note des sillons particuliers dans celui-ci qui m’intrigue. Un coup d’œil, un simple regard vaguement curieux me suffit pour découvrir de quoi il s’agit.

(Bon sang !)

(Que t’arrive-t-il ?)

(Ysolde, je viens de trouver une rune. Une rune de Yuimen ici, là, dans cet ascen-sœur. Comment est-ce possible ?)


(Tu es sérieux ?)

(Ho que oui. Pour la première fois depuis notre arrivée ici, je me demande ce qu’est véritablement Ashaar. Cette cité a-t-elle un lien avec Yuilmen ?)

(Yliria pourrait…t’en dire davantage.)

(Je…non. Pas maintenant. Demandons déjà à Bergeac ce qu’il en pense.)

Lorsque nous arrivons enfin à la boutique du tailleur, nous sommes, ou devrais-je dire je suis, accueilli comme un héro. Bergeac se précipite sur moi et m’étreint affectueusement, me félicitant pour avoir fait de sa fille une femme.

(Nom d’une…)

(…belette !)

La réaction du tailleur me laisse sans voix. Moi qui ai forcé Yliria à calmer Itulë pour ne pas qu’elle soit particulièrement embarrassée devant son père, voilà que l’information a déjà atteint ses oreilles. Il ne manquerait plus qu’on fasse une petite fête tous ensemble. J’ai l’air malin tient.

"Décidément nous avons bien des différences entre nos deux peuples. Dans notre monde, j'aurais été accueilli à coup de pieds, au mieux." Je m'arrête un bref instant avant de poursuivre en désignant mes camarades, Bergeac s’inquiétant s’il s’agit des personnes qui sont passé par la cave.. "En effet il s'agit bien de ces personnes. Nous venons de nous entretenir avec Cydar d'Esthalor et nous avions quelques questions auxquelles vous pourriez nous renseigner. Mais avant, vous serait-il possible de nous permettre de nous restaurer ? On ignore encore comment ce monde fonctionne dans les détails et s'il existe des endroits où nous pourrions manger, ainsi que comment il faut payer."

"Ooooh, mais y'a pas d'raison : j'veux que le bonheur de ma p'tite Fanny, et tu lui en as donné." Clame Bergeac. S’il en parle sans aucune gêne, le fait qu’Yliria entende tout cela me met particulièrement mal à l’aise.

Il évoque ensuite le chaos qui a été provoqué entre notre arrivée et notre fuite, engendrant la disparition de la nourriture et de la boisson. Il propose que nous nous y rendions pour faire des courses, nous donnant de quoi payer afin qu’il prépare sa spécialité, mais il nous indique également une taverne si nous sommes pressés.

Visiblement, notre entrevue avec Cydar d’Esthalor passe complètement inaperçu. Il ne voit qu’en la perte de virginité de sa fille cela m’inquiète grandement. Qui sait ce qu’il a en tête pour moi encore et l’idée de sortir pour m’éloigner de lui n’est pas s’en me déplaire.

"Il est vrai que de mémoire, il y a eu un sacré souk. Nous ne serons pas trop de paires de bras pour cela. Vous avez des endroits pour vous laver à cet étage ? Je comptais m'y rendre prochainement." Dis-je alors qu’Yliria a fait de même juste avant.

Tandis que Mitya se propose de nettoyer la cave, le tailleur explique que Hirst déjà œuvré au nettoyage.

(Hirst ? Nettoyant la cave ? A tous les coups elle a simplement profité de l’opportunité pour cacher le corps de quelqu’un. Rien n’est sûr, mais mieux vaut ne pas inquiéter Bergeac inutilement.)

Il explique ensuite que si les Voies Hautes possèdent des termes luxueux, les demeures des Voies Médianes possèdent elles, chacune un accès à de l’eau potable et donne la possibilité de prendre un bain.

"Ici ?" Fais-je à ce sujet. "Tant mieux."

Puis il m’offre une bourse afin d’acheter de quoi refaire le plein de provision. A l’intérieur, un étrange jeu de paillettes d’or tantôt fine tantôt épaisse, dont la valeur m’est totalement inconnue. Maintenant que nous avons tout ce qu’il nous faut, il reste un dernier point important à régler.

(Ha oui ? Lequel est-ce ?)

(Si Mitya reste ici et qu’Itulë continue de l’accompagner, je vais devoir faire les courses avec Yliria et il en est hors de question !)

(Je vois. Et du coup à quoi tu penses ?)

"Fanielle tu souhaites nous accompagner ? A moins que tu n'aies à faire ici, bien sûr."

(Tu comptes partir avec celle que tu aimes et ton amante d’une nuit ? Est-ce bien judicieux ?)

(Elle fera une sorte d’intermédiaire entre nous et avec elle, on aura toujours quelqu’un à qui parler. C’est soit ça, soit se murer dans un mutisme absolu et échanger des propositions sur les marchandises présentes avec des réponses prévisibles comme : oui, non et bof.)

"Vous avez de quoi porter les provisions ?" Dis-je en revenant vers Bergeac.

C’est à peine si j’entends Fanielle qui prétexte ne pas vouloir nous déranger, Mitya m’attrapant déjà le bras pour partir prestement. Bergeac nous offre des paniers en osier pour le transport des marchandises, mais je retiens surtout l’intervention d’Itulë qui use de mes propos en les déformant pour souligner une inutilité. Moi-même et Mitya nous nous en offusquons, tandis qu’Yliria contre la jeune effrontée en justifiant l’aide de Fanielle pour les achats, à cause de notre méconnaissance de ces étranges paillettes et s’en va distribuer les paniers à notre attention.

Je prends à mon tour un panier et présente la bourse à l’ashaarienne en répliquant.

"Tu ne nous déranges pas au contraire et Yliria a raison, on ne sait pas se servir d'une telle chose. Chez moi par exemple, cela ressemblerait à du maquillage."

(De l’or en maquillage ?)

(Oui, tu serais surprise de ce qu’en font les Ayajpak.)

Nos diverses interventions pour contredire Itulë paraissent rassurer Fanielle. Elle réplique qu’elle avait cette impression d’être inutile et d’être invisible à nos yeux, avant de préciser qu’elle a plus de crainte d’être invisible aux miens. Une remarque qui me laisse fébrile sur le moment, Yliria étant non loin d’ici.

(Oui je…je commence à comprendre ce que tu voulais dire Ysolde.)

Néanmoins, je ne peux me permettre d’agir ainsi avec Fanielle et c’est en lui adressant un léger sourire que je lui réponds.

"Non aucunement. Je ne suis pas homme à ignorer une femme après une nuit. C'est juste...la situation s'est quelque peu compliquée personnellement et je ne sais pas comment y faire face." Fais-je en passant une main derrière la nuque.

Une mine triste paraît sur mon visage en repensant à la situation compliquée avec Yliria. A défaut d’être agréable avec Fanielle, Itulë sait changer l’ambiance en évoquant le fameux maquillage en paillette d’or qui irait très bien dans ma barbe.

"Malheureusement, sans soleil l'effet est moindre." Fais-je presque nostalgique alors que nous commençons à partir.

Je me remémore ces jours insouciants de ma jeunesse où parfois on arrivait à trouver de quoi maquiller nos joues durant les festivités d’Eniod et range ma rune. Je demanderai à Fanielle plus tard concernant ce sujet. Sous l’intérêt de Fanielle concernant le fameux soleil, nous commençons à évoquer les éléments de notre monde. Mitya parle des rayons de soleil traversant le feuillage de la forêt, Yliria évoque la mer, mais même si j’aime voguer à bords des navires et préfère la nature aux grandes cités humaines, rien, absolument rien ne vaut là d’où je viens.

"Cela ne vaut pas la jungle. Une nature luxuriante où la faune et la flore se marient avec harmonie."

(Pourquoi parles en tu autant ? Avant tu préférais ignorer le sujet.)

(C’est juste que… Décidé à retrouver Castamir en partance pour Eniod, je m’étais préparé à retrouver la ville natale que j’avais fuie. Il s’avère que cela me manque plus que je ne l’aurais cru.)

(Tu me la feras découvrir ?)

(Avec grand plaisir ! Je te présenterais les différents Oianid. Peut-être que la tour de l’Oianid Thezal'mock est achevée depuis ? Je te ferais voir la mer qui se brise sur les plages de la cité, là où je rêvais d’autres choses. Mais le plus intéressant reste sa jungle. Dense et luxuriante jungle, qu’on ne peut d’ailleurs arpenter qu’avec des Grands Moas. Des montures qui valent le détour. Petit, je m’étais juré d’en posséder une pour m’enfoncer loin dans la nature.)

(J’ai hâte.)


Alors que Fanielle parait émerveillée par nos descriptions et que les propositions de chacun laissent entrevoir une partie de nous-même, j’ai un moment de crainte lorsqu’Itulë parle quant à elle non pas de plaine, de champ ou de montagne merveilleuse, mais d’un marais. Juste un marais.

Alors que nous avançons, guidés par Fanielle, je me dis que cette petite m’inquiète par moment.

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Yliria
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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » ven. 16 mai 2025 00:44

Le trajet en monte-charge se fit dans une ambiance sombre et dans un silence uniquement perturbé par les grincements de l’appareil. Je n’avais pas la tête à discuter et Jorus m’avait bien fait comprendre qu’il n’avait aucune envie qu’il ne m’adresserait plus la parole, donc je pris mon mal en patience, détestant de plus en plus cet endroit à mesure qu’on y passait du temps. Au moins, la descente fut court et on put sortir et se diriger vers la boutique où nous étions arrivés, à l’origine. Et autant je ne m’attendais pas à être spécialement bien accueillie après le bordel créé par les autres, autant j’imaginais que Jorus devait stresser un peu. Personne ne vit venir le paternelle de Fanielle quand il enlaça Jorus dans une étreinte ferme et joyeuse. Ça c’était sacrément inattendu…

(C’est une autre culture…)

(Je m’attendais à ce qu’il prenne à minima son pied au cul.)

je saluai Dantes d’un hochement de tête, un peu curieuse des raisons de son geste, mais je vis aussi Fanielle, principale intéressée, un peu à l’écart, comme si elle n’osait approcher. Et Jorus ne fit pas vraiment de geste dans sa direction, ce qui me fit un peu tiquer. Je me tus néanmoins, n’ayant guère avant d’ajouter de l’huile sur un feu déjà bien haut. Dantes semblait plutôt de bonne humeur et, considérant le carnage fait dans son échoppe, je m’attendais à ce qu’il nous insulte, mais non, il était d’accord pour qu’on reste. Je m’excusai de ce qui avait été fait à son échoppe et me portai volontaire pour aller cherche les provisions. Ça me ferait penser à autre chose, comme ça. Sauf que Jorus a l’air de vouloir venir aussi. Pourquoi, ça m’échappe un peu, mais, par chance, tout le monde, Fanielle compris, fini par venir donner un coup de main. En échange de quoi le paternel donna une bourse à Jorus à laquelle je jetai un œil A contrario des pièces de Yuimen, là c’était des paillettes, san doute en argent et en or. Si je ne compris rien à leur discussion sur le maquillage, n’était pas du genre à m’en barbouiller la figure, je tournai le regard vers Itulë quand celle-ci prouva une fois encore qu’elle avait un humour... douteux, au mieux.

Je récupérai quelques paniers en osier que le paternel Dantes nous désigna et les distribuai avant d’attendre que le petit groupe ne se mette en route alors que la discussion paillettes dérivait vers le soleil. Si la question de Fanielle était légitime, la répone d’Itulë me fit hausser un sourcil. Etrange, pour une elfe blanche…. Une Shaakte, à la limite, mais une Hinionne ? Et aucune shaakte ne détesterait la nuit non plus. Elle était vraiment bizarre. J’apportais quelques précisions à fanielle

« Imagine une boule de feu et de lumière très haut et très loin qui éclaire et réchauffe tout. » Et ça me manquait profondément. « Sans cette interdiction de magie, je t'aurai fait une démonstration plus concluante, mais bon... faisons sans. Va pour ce que tu as dit, tu connais mieux que nous. » Chacun alla ensuite de son petit commentaire sur sa région préférée. Mitya la forêt, Jorus la jungle, moi la mer et Itulë… les marais… Il y avait vraiment quelque chose qui n’allait pas avec cette elfe.

(Vrai que là… Les trucs qui aiment les marais sont souvent répugnants avec pleins d’yeux ou plein de dents, ou les deux…)

(Les goûts et les couleurs, j’imagine…)

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 17 mai 2025 15:30

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Après-Midi.




Fanielle, rassurée de n’avoir pas été (trop) négligée par son amant nocturne et ses drôles de dames, commença à meneur leur petite expédition sur les Voies Médianes. Un ravitaillement nécessaire s’ils voulaient prendre un repas digne de ce nom chez le tailleur. Et de quoi lui remplir a minima son garde-manger dévasté.

Ils commencèrent leur périple par le primeur du coin. Une boutique bien achalandée de fruits et légumes. Certains reconnus par les yuimeniens, ou en tout cas semblables à ce qu’ils connaissaient, d’autres totalement inconnus. La boutique était tenue par une rouquine au corsage bien rempli et à l’air jovial. Deux paniers furent remplis de denrées végétales.


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Ils s’en allèrent ensuite vers un distilleur. Un vendeur de boissons alcoolisées en tous genres. Un grosd monsieurs aux airs peu amènes leur confia quelques bouteilles de vins et bières, de quoi faire plaisir à ce bon vieux Bergeac au vu de sa cave dévastée.


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S’ensuivit un tour chez le boulanger, un gentil monsieur rieur les accueillit et garnit leurs paniers de pains et autres produits boulangers. Dont les fameux biscuits promis à Itulë qui lança un “M’ci” au bonhomme avant d’enfourner une bouchée de l’un d’eux dans sa petite bouche vorace.


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Ils finirent leur tour par la boucherie voisine de la boutique du tailleur. Un monsieur bien portant, chauve et à la barbe de cendre, les accueillit gentiment tout en coupant d’un coutelet aiguisé des tranches d’une viande... qui n’avait la forme d’aucun animal ou être connu. Dans un bac métallique reposaient quelques rôtis cuits. L’étal dégoulinait de sang, mais la viande en elle-même semblait fraiche.

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Fanielle prit un rôti et quelques bons steaks de cette viande, et ils purent rentrer chez les Dantes sans plus tarder.


Fanielle avait pris soin de payer tout ce beau monde de quelques miettes d’or. Même pas l’équivalent d’une pépite moyenne à chaque fois. Ça donnait peut-être une idée de ce que pouvaient valoir leurs pièces d’or... pour ceux qui en possédaient. Autrement dit, un petit pactole confortable. Une fois de retour près de Bergeac, Fanielle annonça en souriant :

“Je vais préparer le repas. Ça va mettre un peu de temps. Si quelqu’un veut m’aider, je ne suis pas contre...”

Le paternel, lui, s’empara d’une bouteille de vin, annonçant :

“Vous aviez l’air de vouloir parler de choses importantes. On peut faire ça autour d’un petit verre, si vous voulez.”

L’un ou l’autre... Ou encore d’autres solutions. Itulë annonça à la volée, s’emparant de plusieurs biscuits :

“Moi je vais me balader ! Y’a des boutiques qu’on n’a pas visitées !”

Et elle se dirigea avec entrain vers la porte du Fil et de l’Aiguille pour en sortir.



[HJ : Simple RP pour indiquer où vous allez et ce que vous faites. Avec ou sans les pnj. Les éventuels apartés auront lieu la semaine prochaine, là je vous demande juste de finir par votre décision.]


[XP :
Mitya : 0,5 (papote), 0,5 (courses)
Jorus : 0,5 (papote), 0,5 (courses)
Yliria : 0,5 (papote), 0,5 (courses)]

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » jeu. 22 mai 2025 21:39

Suivant Fanielle, nous arpentons les Voies Médianes dans une nouvelle quête. Notre sortie précédente était particulièrement précipitée, afin de porter secours à ceux étant tombés à l’étage inférieur via le canal. Bien entendu, après avoir visité les Voies Hautes, on est moins impressionné par ce que l’on voie ici. Néanmoins, les Voies Médianes ont de quoi plaire. Si l’étage du dessus est réservé à l’élite de la cité, ce niveau semble fait pour ceux qui se soucient d’Ashaar, de ces lois et de ceux qui y vivent. Il y fait particulièrement bon vivre, plus que dans la Veine. Si mon intérêt se porte sur qui réside où et pourquoi, je suis vite ramené à la réalité lorsque nous arrivons dans un lieu qui aiguise mes sens.

Cette bonne odeur fruitée, ces arômes délicats, ces couleurs attrayantes me ramènent à mon Eniod et ses fruits qu’on ne trouve que là-bas. Des souvenirs d’enfance refont surface. Des images davantage portées sur quelques larcins de boutiques pas assez surveillées.

(Lorsque j’ai fui Eniod, je n’y ai plus remit les pieds. Pourquoi depuis que j’ai accepté l’idée d’y retourner, je n'arrête pas d’y penser avec nostalgie ?)

Laissant le soin à Fanielle de choisir pour nous, je cède cependant à quelques envies de produits proches de ce que je connais et me permets de demander si nous pouvons en prendre. Si la charmante femme qui s’occupe des fruits et légumes possède un charme bien rempli, mon regard se porte surtout sur des étrangetés, comme ce fruit rouge dont le sommet semble creusé et où quelques extrémités autour de l’auréole forment d’étranges bosses avant de repartir vers le bas du fruit. Un autre produit attire mon attention par ses couleurs. La tige et le haut ressemblent à une aubergine, le milieu se teinte d’une couleur citron, tandis que le bas possède des nuances orangées. Un autre encore possède des formes uniques, comme si deux cactus avec deux bras s’étaient rejoints pour faire faire pousser entre eux, un fruit doté d’une multitude de points. Puis c’est au tour de ce qui me semble être une fleur de m’intriguer. De nombreuses feuilles vertes entourent un fruit rond, possédant de multiples petites boursouflures rosées. Au final, c’est avec deux paniers bien remplis que nous quittons les lieux.

Puis c’est au tour d’un distilleur particulièrement bien portant, au vu de son tour de taille, que nous portons notre intérêt. Alors que Fanielle semble déjà décidé sur les produits à prendre, mon regard se porte sur certaines bouteilles à la couleur suspecte, mais bien moins que les choses difficilement perceptible qui baignent à l’intérieur. Néanmoins, si cela donne davantage l’apparence d’un poison particulièrement corrosif, l’odeur de pomme acidulée qui s’en échappe titille mes papilles. Au vu de la cave de Bergeac, je pense que l’homme doit s’y connaître et nous fera le plaisir de nous faire découvrir ses meilleurs produits.

"Je…je m’occupe de porter cela. C’est...heu…particulièrement lourd pour ces dames." Dis-je en affichant un sourire espiègle à Fanielle, avant de le perdre aussitôt lorsque mes yeux arrivent sur Yliria.

S’ensuit après la visite, douce et sucrée d’une boulangerie. A l’approche des lieux, le parfum enivre déjà mon nez, fait saliver ma bouche et fait papillonner mon cœur. Ici les formes ne semblent limitées qu’à la créativité des artisans qui paraît sans limite. Des ronds, des spirales, des entrelacés, des sculptures en brioche comme on sculpte la glace et surtout…

(Ces senteurs ! Ha mes aïeux !)

Cette fois-ci, Itulë semble dans son élément et se laisse attendrir par un biscuit, tandis que nous transportons des pains et quelques viennoiseries.

Notre dernière destination se trouve être une boucherie. Curieux sachant qu’ils ne connaissent pas la notion d’animal vivant. Mais est-ce vraiment des animaux ? En-tout-cas, je ne reconnais aucune forme qui se rapporte de près ou de loin à ce que je connais, attisant ma méfiance. Les morceaux de viandes semblent particulièrement frais cela dit et je porte mon intérêt sur quelques pièces de rôtis cuits, avant de scruter d’autres pièces en attente de passer entre les mains du boucher, moins bedonnant que son comparse de la distillerie. Une pièce, au mieux proche d’une écrevisse à la taille d’un chien, m’intrigue particulièrement.

(Mmm ? Il a pas bougé lui ?)

Partant d’ici avec quelques steaks, un rôti et un regard acéré sur l’écrechien, nous prenons le chemin du retour avec nos provisions. Je ne suis pas mécontent que Fanielle soit venue avec nous. Aucun de nous n’aurait été capable de payer avec ces…miettes d’or. Je suis même déçu de ne pas avoir un yus d'or avec moi. Une seule pièce vaut ici une véritable fortune. Je n'ose imaginer la valeur des mines d'Eniod.

Une fois de retour, Fanielle annonce qu’elle préparera le repas, ne refusant pas une aide si elle se présente à elle. Son père lui, propose de déguster une bouteille de vin tout en évoquant les sujets que l’on souhaitait aborder avec lui. Itulë, elle, préfère aller se balader en ville, intriguée par des boutiques dont nous n’avons pas eu l’occasion de visiter.

"Je veux bien t’aider à préparer le repas,…" Fais-je à la proposition de Fanielle. "…mais je ne suis pas contre l’honneur de goûter de cette bouteille. Pourquoi ne pas faire cela dans la cuisine Bergeac ?" Dis-je en zieutant sur la bouteille entre les mains du tailleur. "J’ai…" Fais-je ensuite en hésitant. "...j’ai trouvé quelque chose qui me laisse particulièrement...perplexe je vous avoue."

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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » ven. 23 mai 2025 14:30

En suivant Fanielle, je pris les temps d’étudier un peu plus en détail les Voies Médianes, comme les habitants les appelaient ici. C’était moins outrancier que les voies supérieures et bien plus sympathique à mes yeux. L’ostentatoire avait tendance à m’irriter quand il était injustifié et, ici, ce n’était pas le cas. On pouvait se voir vivre au quotidien dans cette zone sans trop de mal. Je n’en avais nullement l’envie, attendant avec impatience de retourner sur Yuimen, mais en attendant, l’endroit n’était pas si mal. La lumière du soleil aurait un plus non négligeable, cela dit. Les caves et les grottes, ce n’était pas trop pour moi. Ironique, au vu de mon arbre généalogique, mais la vie au dehors était toujours plus belle que celle sombre et cloisonnée des cavernes.

Notre petit groupe commença par une échoppe de fruit et de légumes et j’observai, curieuse, certains des aliments locaux, intriguée par des formes qui m’étaient inconnue, contrairement à d’autres plus familières. Je laissai à Fanielle le soin de faire ses choix et la transaction, me contentant de noter le prix des produits dans l’espoir d’avoir une vague idée de la valeur des denrées locales. Après le primeur vint la boutique d’alcool et je fouinai du regard, curieuse de voir s’ils avaient éventuellement de l’hydromel, seul alcool que j’arrivai à apprécier, el reste m’étant généralement désagréable en bouche. La remarque de Jorus me fit tourner el regard vers lui et je le regrettai aussitôt en voyant son sourire se flétrir. Je détournai le regard en soupirant. Cela devenait pesant…

Pas certaine de trouver ce que je cherchai, je continuai de suivre le groupe sans commentaire. La boulangerie que nous visitâmes ensuite était bien fournie, elle aussi. Et tous les commerçants semblaient bien portants et bien nourris, signe que leurs commerces se portaient bien. J’avais du mal à comprendre comment les choses fonctionnaient ici. Si on distribuait la nourriture, pourquoi certains pouvaient la vendre ensuite…

( Il doit y avoir un système spécifique qui nous est inconnu. Peut-être qu’ils ont des prérogatives particulières pour certaines raisons…)

(Et peut-être que tu te prends la tête et qu’ils achètent les denrées au Soleil noir lorsqu’ils font la collecte ?)

Je soufflai du nez, à la fois irritée, mais également forcée de reconnaître qu’Alyah avait sûrement raison. Je me prenais sans doute trop la tête avec ce genre de question. La dernière boutique qu’on visita fut celle d‘un boucher qui découpait… de la viande d’origine inconnue. Je n’étais pas spécialement suspicieuse de la nourriture locale, mais ne pas savoir ce qu’on mangeait avait quelque chose d’un peu inquiétant. J’aimais bien avoir une idée précise de ce que j’avais dans l’assiette pour éviter de mauvaises surprises.

Chargée de mes deux paniers remplis, le retour chez Bergeac se fit assez simplement et je déposai el tout dans sa cuisine, me retirant très vite quand Fanielle demanda si quelqu’un pouvait l’aider.

« Navrée, si vous voulez un truc comestible, mieux vaut que je ne touche pas aux fourneaux. »

(Ni à une casserole, ni à un couteau ou…)

(ça va ça va, pas la peine d’en rajouter, sale effrontée…)

La proposition du paternel, néanmoins, sonnait déjà plus comme un plan qui pouvait me convenir et je me joignis volontiers à lui, en refusant néanmoins poliment le vin proposé.

« Merci, mais je ne bois pas d’alcool. »

Mes rares expériences en la matière étant assez peu reluisantes, autant m’éviter une humiliation publique. J’eus la brève idée de suivre Itulë lorsqu’elle déclara sortir, mais elle ne risquait rien à cet étage et, même si son comportement me dérangeait un peu, je doutais qu’elle pose problème. Je m’installai donc avec Bergeac après avoir retiré mes brassards et ma broigne, les laissant avec mes affaires dans un coin de la pièce, ne gardant qu’une tunique en lin, bien plus seyante pour une simple discussion. La proposition de Jorus me tira une légère grimace que je ne pus retenir et j’attendis la réponse du paternel.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 23 mai 2025 18:43

La nostalgie de la maison fût bien vite effacée lorsqu’ils entrèrent chez le primeur. Ou plutôt la primeuse? La primeur?? La charmante marchande de fruits et légumes! Voilà qui était bien. Et correcte au moins. Après s’être dit que cette dame était sans doute la personne à l’air le plus doux qu’elle ait pu croiser depuis son arrivée, elle déporta le regard sur les étales et ouvrit de grandes billes rondes pleines d’émerveillement. Toutes ces couleurs et ces formes! Elle commença à ouvrir la bouche et lever le doigt en direction d’un fruit puis se ravisa. Plusieurs fois. Trop d’excitation en elle faisait qu’il était dur de se contrôler. Hors, il valait mieux ne pas trop attirer l’attention, que ce soit pour eux ou pour les Dantes. Mais tout de même, comment était-ce possible d’avoir de si beaux végétaux alors qu’il n’y a pas un seul brin d’herbe ou de mousse dans cette cité? Et quels étaient leurs noms? Qu’est ce que ca pouvait bien goûter? Elle serra les dents pour ne pas faire de bourdes jusqu’à la sortie de la boutique. Dès que la porte fût passée elle mis son nez au niveau du panier et lâcha une partie de la pression.

“Wooooaaaah! Vous avez vu comme ils sont beaux? C’est quoi ça? Et ça? Oh! Et ça alors?” dit-elle en regardant Fanielle et en pointant les plus colorés des légumes.

La visite se poursuivit chez le liquoriste. Ou l’alcoolier. Ou le caviste, peu importe… Rien à signaler de ce côté. Le vin et la bière d’ici, elle ne les avait que trop sentit déjà à son arrivée. Mitya put alors observer plus calmement la transaction entre les locaux. Conclusion: Elle n’aurait jamais pu payer pour les services d’Aelis avec ce qu’elle avait en poche.

S’en suivit alors le boulanger et son sourire démesurément large qui fît le bonheur d’une Itulë presque timide puis le boucher sanguinolent qui ne proposait qu’un type de viande d’origine inconnue. Entre le boucher et le tailleur, l’elfe aux cheveux de neige questionna à nouveau la jeune brunette.

“Dis Fanielle, c’est quoi comme viande? Ça avait l’air gros comme bête mais j’ai pas reconnu la carcasse…”

Tout ce petit monde rentré, elle répondit avec entrain et empressement à Fanielle. Le cri de l’estomac sans aucun doute.

“Moi! J’vais t’aider à cuisiner!!”

Elle s’approcha de la jeune femme avec son panier avant de se retourner vers la porte en entendant Itulë partir. Intriguée et un peu inquiète par le comportement étrange et presque lunaire de sa camarade d’aventure, Mitya se retourna vers le groupe une fois celle-ci hors de la boutique.

“En fait… Je vais peut-être la suivre. Désolée Fanielle mais je m’inquiète un peu pour elle dernièrement. Je vous prends quelques biscuits si vous l’voulez bien au cas où elle aurait besoin d’un remontant!”

Elle saisit une poignée de biscuits qu’elle glissa dans son sac, observa pas la fenêtre par où était partie la jeune elfe et sortit discrètement.

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 24 mai 2025 16:42

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Après-Midi.



Mitya reçut les noms des denrées du primeur, mais elle les oublia presque aussitôt. Ça sonnait étrange. Des syllabes placées un peu au hasard. Potirouille, pomplemouche, kiwoire. Ce genre de trucs bizarres. La réponse de Fanielle sur la viande était, elle, plus notable :

“Comment ça quoi comme ? C’est de la viande, voilà tout.”, répondit-elle avec un grand sourire avant de poursuivre : “C’est pas gros, ni bête. Ni de la carcasse. Juste de la viande. Vous n’en mangez pas chez vous ?”

Une fois chez les Dantes, chacun fit son choix. Bergeac salua celui de Jorus.

“Ah, bonne idée ! Allons boire ce verre et discuter en cuisine. Ça fera d’une pierre deux coups.”

Ils laissèrent Mitya poursuivre Itulë dehors après s’être servie de biscuits volontiers laissés par Fanielle d’un sourire gracieux. Ils pénétrèrent la cuisine, une petite pièce attenant la boutique. Assez étroite. Bergeac s’assit à la table, sortant trois verres qu’il remplit de vin. Un pour Jorus, un pour sa fille et un pour lui. Il rassura (peut-être) Yliria :

“J’irai chercher un cruchon d’eau fraiche pour le repas. Sûre que vous ne voulez pas en boire ?”

Fanielle prit son verre et commença à couper des légumes, debout face au plan de travail. Elle jeta une œillade complice à Jorus en lui tendant un couteau. Bergeac porta un toast :

“Allez. À votre venue pas si catastrophique que ça, finalement !”



Sur les Voies, Mitya suivait la petite Itulë qui avançait pieds nus, sautillant presque d’un pas léger. Elle semblait rêvasser, regardant à gauche et à droite avec un air innocent. Elle n’aperçut pas l’elfe qui la suivait, ombre dans ses pas. La petite hinionne s’arrêta subitement devant une maison. Un panneau violacé décrivait sommairement le contenu de la boutique sans vitrine : “Marzin Ballariet, prêteur.”



La jeune elfe sembla hésiter une seconde... puis s’enfonça dans la batisse en passant la porte. Mitya allait-elle la suivre là aussi ? Elle se ferait sans doute repérer. Ou peut-être préférerait-elle l’attendre dehors ? Elle louperait sans doute des informations. À moins qu’elle eut un plan autre... À elle de décider.



[HJ : Yli et Jojo, je vous ouvre un sujet à deux. Mitya, poste ton choix dans ton RP.]


[XP :
Jorus : 0,5 (proposition)
Yliria : 0,5 (proposition)
Mitya : 0,5 (filature)]

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Jorus Kayne
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Re: Les Voies Médianes

Message par Jorus Kayne » ven. 30 mai 2025 15:48

Je propose que l’on se retrouve tous ensemble pour discuter dans la cuisine et notre groupe se divise. Itulë quitte la boutique en compagnie de Mitya et Yliria reste avec nous, bien qu’elle ne soit pas portée sur la boisson. Si l’interrogation sur la nature de la viande intrigue Mitya, Fanielle ne semble pas la comprendre, ne voyant là que de simples morceaux de viande, ignorant comment on arrive à cet ingrédient. Cependant, Ashaar étant bien différente de Yuimen, tout comme sont ses habitants de nous, qui sait si elle n’est pas plus proche de la vérité que nous le pensons.

“Allez. À votre venue pas si catastrophique que ça, finalement !” Trinque Bergeac en portant un toast.

Prêt à aider Fanielle, je redépose cependant la lame pour accompagner son père afin de me saisir du verre.

"A notre venue et à votre bonté en nous prêtant main forte de ce nouveau monde." Fais-je, avant de sentir le verre et d’en prendre une petite gorgée pour goûter.

Le goût est plutôt agréable, tant à l’odeur qu’en bouche. Des notes fruitées ainsi qu’un léger soupçon acidulé sont perceptibles. Je reste cependant intrigué par le produit. Est-il fabriqué à partir de fruit reçu du Jour du Don, où est-il déjà arrivé de la sorte à l’état liquide. Est-ce que la question vaut vraiment la peine d’être posée ? Après tout, peu importe sa provenance, cela reste agréable à savourer. Il y a cependant un autre point qui m’intrigue depuis ma découverte dans l’ascen-sœur.

"D’ailleurs, en parlant de nouveau monde…" Dis-je en reposant le verre et cherchant dans ma sacoche à runes, celle que j’ai trouvée dans l’ascen-sœur. "Ca devait être celle de la jambe et le pied qui s’apprête à casser deux rondins." Fais-je pour moi-même en murmurant, avant de déposer la rune Ye sur une table. "Voilà ! Savez-vous ce qu’est cette chose ?"

Si Fanielle semble enjouée, s’exclamant qu’il s’agit de pierres gravées connues pour leur rareté, son père lui perd quelques teintes en les voyant, craignant que l’on ne s’attire les ennuis du Soleil Noir, leur simple possession étant proscrite.

(Les runes sont bel et bien présentes sur ce monde. C’est incroyable !)

"Proscrite ?" Fais-je avec surprise. "Encore faudrait-il qu'on soit au courant. Dans notre monde, nous les appelons runes. Je suppose qu'elles doivent être interdites à cause du pouvoir qu'elles renferment, or, j'ai trouvé celle-ci dans l'asen-sœur qui nous a ramené dans les Voies Médianes, juste après..." Je regarde Yliria un instant, affichant une mine triste, avant de prendre une autre gorgée de vin. "... après notre entrevue dans les Voies Hautes. Reste que je ne m'attendais pas à ce que ces runes existent ici. Que savez-vous d'elles, hormis l'interdiction ?"

Bergeac confirme que le Soleil Noir possède la capacité de sentir la magie, or ces runes échappent à cette détection. Paraîtrait même que certains y voient des porteuses de malheurs, poussant les propriétaires à les jeter dans le lac. Une opinion pas vraiment partagée par sa fille qui prétend en avoir vu beaucoup.

(Le lac ? Une petite excursion aquatique pourrait s’avérer utile. Dommage que la bleuette ne soit plus des nôtres.)

Yliria explique ce que sont les runes et leur lien avec notre panthéon divin, avant de s’intéresser au lieu où elles ont été vues. Bergeac parle d’une rafle par le Soleil Noir dans les Artères, où des types louches auraient amassé des runes.

J’affiche une grimace lorsque Fanielle évoque avec ironie la possibilité selon laquelle Ashaar serait sur Yuimen.

"J’ai eu l’occasion de rencontrer un peuple vivant sous terre, dans le plus grand secret de notre monde. Eux en revanche avaient une certaine connaissance de la surface. Néanmoins, votre conception, ces êtres ailés, votre éternité… Je ne dis pas que c’est impossible, mais cela me parait franchement peu probable."

Puis je rassure Bergeac, inquiet quant à notre possession de ces objets interdits et la proportion des nôtres à trouver les emmerdes.

"Ces runes renferment un pouvoir et rares sont les êtres ayant les connaissances pour s’en servir. Ce n’est pas notre cas et quand bien-même, nous n’utiliserions pas cela au risque de vous attirer des ennuis. Je ne sais même pas comment celle-ci se nomme. En revanche, elles sont un lien entre nos deux mondes. Cette histoire dans les Artères m’intrigue. Vous sauriez qui peut nous en parler davantage ?"

Yliria elle, se demande s’il est possible de créer un portail pour nous permettre de rentrer chez nous. Une théorie qui fait réagir Bergeac, prétendant qu’elles pourraient même en faire venir d’autre de notre monde, avant de relater cette histoire. Hélas, nombreux sont ceux qui ont été envoyé dans les Bouges suite à cette affaire et la raison de cet amas de pierres reste inconnu. Il faudrait investiguer à l’étage inférieur en espérant trouver des individus ayant réussi à passer entre les filets de la milice. Ces propos me laissent songeur et éloignent quelque peu l’idée d’aller fouiller le lac. Tout le monde doit connaître cette histoire et il est probable que le lac soit surveillé. Je le ferais si j’étais dans l’ordre. Perdu dans mes pensées, je suis surpris lorsque Fanielle me donne un coup de coude, au vu de ma proposition d’aide et de mon inactivité actuelle.

"Pardon, pardon." Fais-je en souriant, perdant mon air sérieux, avant de regarder Fanielle manipuler les légumes et de faire de même.

Rien de très extraordinaire en soit. On ne garde pas le calice des produits, on vide le cœur pour en extraire les pépins qui altèrent le goût et certain produit sont épluchés, tandis que d’autres non.

"Nous ne resterons pas ici. Itulë souhaite rejoindre la surface et il y a visiblement un rendez-vous possible et prévu avec les nôtres qui sont dans les Bouges. S’il y a des gens dans les Artères possédant des informations, nous y serons plus en sécurité que dans cette ville-prison encore plus bas. Je voulais également vous demander si vous aviez connaissance de personnes qui y sont ressorties et pourraient nous parler des Bouges. Histoire de mieux anticiper la descente."

J’entends Yliria qui réplique que la jeune elfe souhaite bien des choses, mais que monter à la surface ne permettra pas de répondre à ses attentes. Une curieuse déclaration pour quelqu’un qui a émis un souhait similaire.

Encore une fois, les Artères sont citées par Bergeac. Un lieu qui possède son lot d’informations utiles et bien que ce ne soit pas un lieu recommandable d’après notre hôte, cela reste préférable aux Bouges. A mes côtés, Fanielle que je me rendre à la surface, comme Yliria qui souhaite se rendre dans les Bouges, prétendant que nous avons rapidement mis de côté la cité supérieure pour trouver des solutions.

(Aller dans cette cité-prison hein ?)

"J'avais dans l'idée de me rendre dans les Bouges à vrai dire. Je...je n'en suis plus très sûr à présent." Fais-je avec une forme de dépit dans la voix, en m'arrêtant brièvement dans ma tâche, le regard fixé sur les légumes, avant de me reprendre après un raclement. "Pourquoi penses-tu que nous pourrions trouver une solution ici ? Tu as des pistes à suivre ?"

J’entends Yliria qui prétend qu’un grand nombre des nôtres sont dans les Bouges, afin de justifier l’intérêt de rester ici. Pourtant, elle qui insistait pour s’y rendre il y a peu, j’entends que c’est là une façon de s’assurer que l’on s’éloigne l’un de l’autre. Bergeac insiste sur son l’hospitalité dont il a fait preuve et qui sera absente dans cet étage craint des résident de la cité supérieure, tout comme à la surface qui serait également absente pour les chevaliers des cieux.

Je continue de singer les gestes de Fanielle. Coupant des légumes en tranches, séparant les feuilles des racines pour deux préparations différentes et générant des cubes à cuire d’un côté et une montagne de pelure de l’autre.

"Les Chevaliers des Cieux pourraient posséder la puissance nécessaire pour nous faire repartir, bien que le chemin jusqu'à eux ressemble à un aller sans retour. Les Bouges sont remplis d'êtres qui ont fauté, sont des mages. Raison pour laquelle ce niveau nous intéresse malgré les risques. Cependant..." Je m'arrête, portant mon attention sur Bergeac. "...vous marquez un point. Nous ignorons bien des choses concernant votre monde, la preuve en est la présence de runes. C'est un chemin à suivre évidemment et cela pourrait même nous amener autre chose comme vous l'évoquez. Qui sait, peut-être que la solution à notre problème vient de tous cet ensemble : les mages des Bouges, la puissance des êtres de la surface, ces runes d'ici et quelque chose qui réunit tout cela à la fois"

Je reprends la découpe et me perds dans mes pensées. Des idées vont et viennent dans mon esprit, si bien que je prête moins d’attention à ce que je fais avec mes mains. Je finis par m'envoyer une giclée dans l'œil, du légume que je coupe.

"Fallait pas le couper comme ça je présume ?" Dis-je amusé en regardant Fanielle avec un œil fermé.

Alors que Bergeac précise que c’est une prison pour criminel et non pour mages, il ajoute qu’à cet étage la magie n’y est pas plus autorisée et laisse sous-entendre qu’il existe des être dotés de magie en liberté, tant qu’ils n’usent pas de leurs pouvoirs, don le simple usage offre un aller directe pour les Tréfonds.

Fanielle elle, s’amuse de ma maladresse et rassemblant ce que nous avons préparé, lâche un petit commentaire.

"Décidément, c'est une habitude chez toi..."

La remarque aurait pu m’amuser. Elle aurait même pu laisser la place à quelques moqueries dont j’aurais été la source avec plaisir. Or, se retournant vivement et ne laissant que son dos visible, je comprends sans mal qu’Yliria est en pleine crise de fou rire. Reste à savoir pourquoi ? Qu’est-ce qui a déclenché cette hilarité ? Si c’est effectivement drôle, le contexte entre elle et moi n’a été que gêne et froideur. Et maintenant elle se paie ma tronche ? Je prends mal sa réaction et si je cherche nombres de raisons pour expliquer son attitude, l’éjaculation précoce s’imprègne dans mon esprit.

"Je suis content que tu le prennes ainsi. Cela t'avait assez choqué hier soir, même si au vu de ta réaction du matin,..." Dis-je après m’être essuyé l’œil et apportant la rune vers Yliria, à sa demande. "...j'ai été à largement hauteur de tes attentes." Fais-je en la posant. "Oui des criminels en effet. C'est juste que je connais peu de mage qui se retiendrais d'user de leur pouvoir. J'en conclus cependant qu'on pourrait en croiser ici. Même s'ils n'utilisent pas leur magie, ils pourraient nous renseigner. Si ces condamnations de Tréfonds sont avérées, les nôtres ont visiblement eu de la chance d'en réchapper. Vous avez des noms sur lesquels on pourrait porter notre intérêt, qu'ils soient ici ou dans la Veine. ?" Dis-je après un bref instant.

Ce à quoi Fanielle me murmure qu’elle est à ma disposition pour réitérer lorsque je le souhaite, engendrant en moi une gêne et soulagement avec la proximité d’Yliria qui ne l’a pas entendu. Bergeac m’offre un sujet pour me permettre de penser à autre chose. Il y aurait effectivement un individu revenu des Bouges, retournant directement dans les Voies Hautes. D’après les rumeurs, il s’agirait d’un mage. Il répondrait au nom de d’Orthel, unique membre de sa lignée. Il y aurait également Jarry le potier qui passe son temps à la taverne de son frère et qui pourrait en savoir un peu sur la magie.

(Jarry le potier ? Ce serait pas le père de Leibna, celui portée sur la boisson ? Ca promet. Quoique, s’il se noie dans l’alscool, il a peut-être une raison et pourrait être plus enclin à parler un verre à la main.)

Il termine en évoquant les divers quartiers où circulent les informations, ainsi que les quartiers malfamés et les docks oùla pègre est présente. Rien de bien différent avec Yuimen en somme.

"Mitya et Itulë devraient pouvoir se charger des Voies Hautes et tant qu'on est à ce niveau, autant aller voir ce Jarry, avant d'enquêter en bas. Les derniers envoyés dès Bouges ont rencontré des individus fuyant le Soleil Noir. Je crois qu'ils venaient tous des docks. Certainement, là où ils ont atterri après leur chute du canal."

De son côté, Yliria ne parvient pas à identifier clairement la rune. Le symbole désigne un animal, mais elle est incapable de dire lequel, proposant qu’on trouve quelqu’un pour l’identifier précisément.

(Donc il y a bien des animaux présents en ce monde. C’est juste qu’ils sont inconnus et uniquement sous forme d’ingrédients culinaires. Mais que peut-il y avoir dans les étages supérieurs ?)

Elle finit par me rendre la rune, suscitant l’interrogation de Bergeac sur ce qu’est un animal.

"Je doute que cela soit le moment de vous expliquer ce que sont ces créatures. Ardue est la tâche que d'expliquer une chose inconnue pour vous et si évidente pour nous." Fais-je en sentant les douces odeurs du plat et ne voulant dégoûter nos hôtes sur ce qu’ils mangent réellement : des animaux morts. "Pour ce qui est d'Itulë, elle a hâte de rentrer chez elle, ce qui se comprend. Je voudrais bien la convaincre de rester, autant pour veiller sur elle que pour faire chier cet emmerdeur de Cydar. Cependant la décision est sienne. Qu'entends-tu par bizarre ?" Fais-je à Fanielle, inquiète du comportement depuis nos retrouvailles.

"J'sais pas. Des fois un peu candide, des fois... hors de propos. Bizarre quoi. Je ne la cerne pas bien. Vous la connaissiez ?" Déclare-t-elle.

"Je ne la connaissais pas avant non. Elle est discrète sur ses origines. Je ne saurais dire si son caractère est ainsi, ou si elle est atteinte par un mal de chez nous, qui ne peut se soigner qu'avec le temps : l'adolescence."

(Honnêtement, on a connu pire qu’Itulë.)

"Nous avons bien œuvré en compagnie de Silmeria, Itulë est bien plus agréable à supporter."

Alors que la conversation se mur en silence, j’en profite pour évoquer un autre sujet préoccupant.

"J'ai des inquiétudes concernant les d'Esthalor." Fais-je en reprenant ma dégustation du vin. "Cydar a évoqué des avantages à nous faire disparaître de la cité et son insistance, me pousse à croire qu'il gagnerait énormément auprès de ces Chevaliers des Cieux. Ont-ils des rivaux qui gagneraient à voir les d'Esthalor échouer et auprès desquels nous pourrions en apprendre davantage ?"

"Pfeuh. Les d'Esthalor, la pire engeance qui soit. Vous faites bien de vous en méfier. Des rivaux, ils n'ont que ça, sur les Voies Hautes. Tout le monde envie leur position. Et il est de notoriété qu'ils sont à couteaux tirés avec les de Montfort, la seconde famille la plus riche des Voies. La haine entre les deux est évidente."

(Ha ba on n’est pas les seuls à penser qu’à cause de leur complexe de supériorité, ça pue la merde lorsqu’ils parlent !)

"Vous pouvez nous en dire plus sur ces familles et la rivalité entre elles ?" Dis-je avec un intérêt accru après la prise de position de Bergeac, tendant mon verre affectueusement vide.

Alors que Bergeac me ressert un verre à ma demande, il précise à Yliria que nous l’avons envoyé chier, comme elle dit, que nous sommes mal. Nous verrons bien cela. Puis nous apprenons que toutes les familles prestigieuses sont rivales les unes des autres, n’attendant que l’une d’elle perde sa place pour occuper la position vacante. Les d’Esthalor et de Montfort luttent pour la suprématie d’Asshar, tandis que les autres craignent simplement de perdre leur place. Les d’Esthalor ont toujours été la famille la plus influente, en tête du classement des plus prestigieuses, sans savoir ce que confère ce rang. Les de Montfort eux, ont connu une ascension rapide il y a peu, grâce au trio intelligent et ambitieux à sa tête. Ces patriarches auraient les moyens de faire chanceler les d’Esthalor. Grâce au sponsor sur de nombreux commerçants des Voies Médianes comme Bergeac, ils acquièrent beaucoup d’influence.

"Les de Montfort vous dites ? Dans ce cas nous devrions parler d’eux à Itulë et Mitya." Dis-je en buvant à nouveau. "Parmi les pistes à suivre, elles semblaient intéressées par celles des Voies Hautes. Après notre entrevue avec Cydar, les Voies Hautes ne sont peut-être sûres que pour elles."

(J’y pense. C’est via les de Montfort qu’il voulait faire soigner Silméria et c’est aussi ce même nom qui est apparu avec l’événement du Dragon mauve.)

"C’est bien auprès des de Monfort que vous vouliez envoyer celle qui était blessée non ? La jeune femme extraite des Bouges. Pensez-vous qu’ils usent de ses capacités de guérison en échange de faveurs et est-ce que leur ascension coïncide avec cette opération ?"

Le tailleur me confirme l’information. Ses économies leur ont évité une récente déconvenue et il espérait quérir l’aide de leur fille Scarla, extraite des Bouges. Cette femme pratique une magie pouvant soigner et avait été contactée par le Clan Carmin, spécialisé dans les soins et drogues. Il a entendu des rumeurs selon lesquelles elle se serait fait enlever par un être ailé violet qui l’aurait emmené dans les Bouges. Les premières suppositions parlent d’une créature du Clan. Je hausse un sourcil intrigué lorsqu’Yliria prétend connaître cette créature et éloigne tout lien avec ce clan.

(Elle connaît Naral Shaam ? Depuis quand ?)

"Quoique puisse être cette créature, elle devrait être dans les Bouges. Vous n'avez pas à vous en faire." Fais-je en voulant rassurer nos hôtes. Naral Shaam ne risque pas de revenir de si tôt. Descendre des Bouges est une chose, en revenir en est une autre. "Du coup, ça en fait des pistes à suivre et ce à tous les étages de la cité supérieure !"

Une affirmation qui semble satisfaire Bergeac, me tirant un sourire et alors que je demande un avant-goût de ce que nous allons manger, alléché par les odeurs, Yliria vient m’expliquer en murmurant qu’il s’agit du Dragon Mauve et non de l’elfe à la chevelure violette de la cave. J’en conclu donc qu’elle ne fait pas le lien entre le Dragon et Naral Shaam. Sans prendre le soin de la regarder, je réplique simplement sur le même ton de la confidence, en tournant légèrement la tête dans sa direction.

"J'en sais plus que tu ne penses."

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Mitya
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Re: Les Voies Médianes

Message par Mitya » ven. 30 mai 2025 18:40

Autant Mitya était curieuse de goûter à chacun de ces fruits et légumes, autant la réponse de Fanielle sur la viande la calma pas mal, freinant les gargouillis de son estomac pour le moment. Elle aurait pourtant aimé se joindre à la préparation du repas car les quelques biscuits secs et la charcuterie grignotés la veille chez Kaleb ne lui avaient pas tenu au ventre bien longtemps. Pauvre Kaleb… Lui qui avait perdu tout son butin de la semaine et avait tout de même gracieusement partagé ses réserves avec deux inconnues. Elle devrait faire quelque chose pour lui avant son départ. Ou, à défaut, passer le remercier. Au minimum.

Itulë la sortie de ses pensées en passant la porte de l'échoppe. Inquiète, l’elfe à la peau de sable se mit à la suivre. Elle n’était pas particulièrement douée de discrétion, encore moins avec ses cheveux de neige, mais elle faisait de son mieux et faisait très attention à la distance entre elles. L’hinionne n’avait pas l’air d’aller si mal. Voir même pas du tout en fait. Surprenant quand on repense à son état quelques instants auparavant chez les d’Esthalor… C’était pourtant régulier, les comportements étranges avec elle. Comme là par exemple: Pourquoi s’arrêtait-elle nette devant une maison?

Le plus discrètement possible, elle se rapprocha un peu afin de pouvoir lire l’enseigne. Que voulait-elle faire chez un prêteur sur gage? Qu’avait-elle à laisser hormis sa tunique? Elle ne possède même pas de chaussures… Lorsqu’Itulë pénétra dans la bâtisse, Mitya se précipita sur la porte pour la caler avec son pied avant que celle-ci ne se ferme. Pas de carillon à l’entrée, pas de fenêtres, peut-être avait-elle une chance d’écouter sans se faire prendre? Et si jamais elle se faisait repérer par l’elfette, sa réaction était légitime : Elle s’inquiétait pour elle avant de s’inquiéter tout court en la voyant entrer. Après tout, elle même l’a dit à Yliria peu avant: Nous ne sommes que des inconnus.

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Re: Les Voies Médianes

Message par Yliria » sam. 31 mai 2025 02:04

Post squelette

Discussion avec Bergeac, Fanielle et Jorus

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Cromax
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Re: Les Voies Médianes

Message par Cromax » sam. 31 mai 2025 14:59

La Cité des Ombres



Les Voies Médianes



Jour 2 – Après-Midi.




Mitya avait suivi discrètement Itulë jusqu’à la maison du prêteur sur gages. Préservant la porte entrouverte, elle parvint à écouter ce qui se disait à l’intérieur. Elle assista à une conversation... des plus surprenantes. La voix d’Itulë était ferme, sérieuse comme elle ne l’avait jamais connue. Beaucoup plus... adulte. Presque menaçante.

“Je veux ça. Et ça. Tout ça.”

La voix du commerçant qui lui répondit, un homme au ton pincé et mi-outré, mi-amusé par la demande, s’exprima :

“Allons, allons, soyons sérieux. C’est une boutique honnête ici. Qu’avez-vous pour faire le change : vous demandez une somme ridiculement élevée. Pas ces biscuits tout de même ! Ahah.”

La plaisanterie était moqueuse. Il la prenait de haut. Un silence pesant se fit sentir. Itulë répéta lentement ses mots.

“Je. Veux. Ça. Tout. Ça.”

Nouveau silence pesant. La voix qui répondit était maintenant... moins assurée. Nettement moins. Apeurée même. Déférente.

“Oui madame. Bien madame. Veuillez m’excuser madame.”

Il ne fallut que quelques secondes pour qu’Itulë sorte de la boutique pleine d’énergie, grand sourire aux lèvres. Mitya avait juste eu le temps de s’écarter de la porte pour ne pas se faire prendre. La petite elfe blanche la regarda avec contentement.

“Oh ! Toi aussi tu te promenais ?”

Elle avait dans les bras deux bourses aussi grosses que des outres, où tintaient des chocs métalliques. Elle n’avait plus ses biscuits.

“Tiens, tu veux bien m’aider ?”

Elle tendit à l’elfe bigarrée l’une des poches de cuir, et proposa :

“On va rejoindre les autress, je meuuuuurs de faim.”

Et elle s’en alla d’un pas léger jusqu’à la boutique du tailleur.



_________________________



Chez les Dantes, le fumet de la nourriture sur le feu envahissait la cuisine. Fanielle avait ajouté les légumes à la grande poêlée de viande, et Bergeac s’était levé, s’emparant d’une bouteille sur une étagère.

“Et maintenant... Ma touche personnelle !”

Il versa une bonne rasade de ce liquide translucide, et remua le contenant, laissant les flammes lécher sommairement l’intérieur. La flambée dans le plat fut brute et forte, avant de se tarir en quelques secondes alors qu’il secouait le tout énergiquement.

Le drelin réparé de la porte de la boutique se fit entendre, et ils virent Mitya et Itulë revenir de leur promenade, fortes de deux sacs de cuir visiblement bien remplis. Fanielle s’exclama en allant à leur rencontre :

“Oh, vous tombez à pic : on va passer à table !”

Elle s’échina à dégager de la place dans la cuisine pour que tous puissent s’installer, dressant auges et gobelets, couverts. Le plat fut placé sur une table de dressage, à côté, et le paternel se mit à servir tout un chacun de cette étrange potée.



[HJ : On peut gérer ça en aparté.]


[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (préparation du repas)
Mitya : 0,5 (filature)
Yliria : Noté quand complété.]

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