Lande Noire

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Silmeria
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Re: Lande Noire

Message par Silmeria » sam. 21 oct. 2023 03:12

Allez savoir pourquoi la magie avait accepté de ne pas me transformer en poule ? Après tout, c'était assez curieux, cette façon qu'elle avait de fonctionner. Peut-être pourrions-nous y prendre goût, un peu comme les marins qui aimaient la mer d'un amour incommensurable alors que le vent roulait dans leurs voiles et menaçait leur trajectoire et les vagues assassines se fracassaient lourdement sur leur coque, tout laissait croire aux marins qu'ils n'étaient pas les bienvenus sur ces immensités bleutés, toutefois les marins aimaient la mer. Allons-nous à notre tour aimer Aliéanon ? Allons-nous porter en cette magie capricieuse et assassine une affection démesurée ? Je comprenais peu à peu que ça puisse être grisant en voyant la magie œuvrer sur mes mains, les rendant de nouveau douce, froides et souples.

J'étais la pire salope de Yuimen, ces aventuriers qui ne m'aimaient pas ? Je ne les avais même pas remercié pour cette aide bienvenue, je m'étais contentée de remuer mes doigts et apprécier la souplesse d'une peau douce avant de partir comme si de rien n'était. On me prendrait volontiers pour une garce ingrate et indifférente, mais s'ils savaient.

Je crois que je m'en fichais désormais. J'étais bien heureuse de retrouver mes mains. Elles ne me servaient pas à grand chose de toutes façons, je ne voulais que le retour de Hrist, j'aurai volontiers échangé plus que ma dextérité pour la retrouver. Je sentais la migraine poindre et la tristesse serrer mon coeur, encore fallait-il qu'elle le trouve.

Ce coeur, en étais-je au moins pourvue ? Avais-je là en moi de quoi ressentir vraiment ? Pourquoi je me sentais froide comme la mort. Mes pas me conduisaient... Je ne savais pas où. Et je m'en fichais. Je voulais juste être seule avec ces idées noires, lourdes comme des ancres dans mes filets.

" Nous étions roi, enivrés par l'écuuuume. L'écume du sang, l'écume de l'océaaan. Nos têtes de proues déchiquetant la bruuume... Et nos épées, cent mille trous béants. " Murmurais-je en titubant. La migraine montait très fort, à moins que ce ne soit des larmes. Cette chanson de Von Klaash restait dans mon esprit, j'ignorais pourquoi. Un tendre souvenir du passé ?

Pourtant ces souvenirs, même les plus beaux n'avaient qu'un arrière goût d'amertume et de tristesse, comme si ma langue était couverte de cendres.

Je voulais la savoir avec moi, la voir revenir, la sentir en moi comme une ombre inséparable qui me hantait sans cesse.

La migraine montait, je me retrouvais là, assise dans le noir. C'était absolument parfait, une faible lueur issue d'une petite torche accrochée non loin éclairait ma peau blafarde lui donnant un air fantomatique. Je jouais avec les lames comme une enfant jouerait avec le feu... Cette jolie lame, cette tueuse de mage, tueuse de roi. Ce métal argenté aux reflets bleutés.

La lame dansait doucement sur la peau de mon bras, comme une danseuse sur la neige diaphane, elle mordait avec tendresse ce tissus froid et tendre, ne laissant qu'une rougeur, paisible irritation sur ma peau de lait que la magie refusait de perforer. Pourtant je rêvais de crever l'abcès, me retourner la peau comme un gant avec d'en apercevoir la présence de ma jumelle. Le sang était-il là ? Est-ce que la corruption avait laissé quelque chose de moi où n'était-il qu'une vague image de noirceur, un héritage de ma jumelle à jamais empêtré dans mon être, me condamnant jour après jour à me souvenir de son absence sans jamais pouvoir y échapper ?

La nausée me fit vomir, une épaisse mélasse noire et collante qui me brûlait la gorge et passait par mes narines, je devais la renifler pour qu'elle se décolle comme un tentacule de poulpe trop collé à mes parois nasales. Il n'y avait plus rien, la déliquescence était là, je n'étais plus qu'un affreux vestige, fatigué, faible, esseulée, anéantie, inutile, loin de celle que j'aimais et à jamais attachée à elle.

J'espère que là où elle est, elle pense encore à moi et ferme ses grands yeux violets, laissant perler une larme de nostalgie à mon égard.

En attendant...

" Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. Ensevelie vivante parmi les vivants. "
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Cromax
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Re: Lande Noire

Message par Cromax » sam. 21 oct. 2023 14:38

Cauchemar en Aliaénon : Lande Noire (bis) XIX




Alors que Mathis semblait préférer la grasse matinée à l’action, sans doute épuisé des événements de la veille, et que Silmeria paraissait irrémédiablement perdue dans ses pensées, les trois autres aventuriers se mirent en quête des responsables de la surface.

Visselion ne fut pas difficile à trouver : il gérait le campement, discutant avec la Dame d’Ur. Celle-ci s’éloigna en silence lorsqu’Akihito et Dracaena s’approchèrent de concert, sans même s’être concertés. Le sorcier aux yeux verts et au corps d’Argent Noir les salua d’un signe de tête.

« J’espèce que vous êtes bien reposés. Où vos pas vous mèneront-ils, ce jour ? »

Yliria trouva Alossarh à la surface, assurant son rôle de responsable. La semi-elfe put constater que les plaines avaient été désertées par les survivants des profondeurs. Ils semblaient y être retournés, pour l’heure du moins. Ils avaient dû veiller tard, car le charnier entourant la cité ressemblait désormais plus à un cimetière d’ossements. Ils avaient travaillé efficacement, récoltant toute viande qui pouvait l’être. Chose qu’ils n’auraient jamais pu faire, à vingt. Quant aux sorciers présents, moins nombreux que la veille encore (certains devaient se reposer), ils avaient réussi à déblayer le gros des débris de l’ancienne tour du sol de ruines, cerclant ce dernier de décombres de toutes formes. Seuls les plus gros morceaux, et ils étaient assez nombreux, n’avaient pas été déplacés. Trop lourds, trop encombrants pour être saisis par des mains humaines. Le sorcier noir noir (hem) parut content de la voir.

« Ah ! Vous voilà. Nous avons fait ce que nous avons pu pour déblayer tout ça, même si aucune tour de guet n’a encore été construite. Enfin à part ça... En ce qui concerne le guet, disons que… les bouchers s’en sont occupés. Ça nous a laissé plus d’hommes ici. »

Il désigna l'escalier en colimaçon qui montait vers les cieux, à une bonne vingtaine de mètres hors du sol. Il restait néanmoins fort à faire.


[HJ : Mathis et Silmeria, indiquez ce que vous faites dans la partie coordination, j'vous filerai des consignes en fonction. Aki et Drac, on ouvre un MP à trois pour la discussion avec Visselion. Yliria, viens par MP pour la discussion avec Alossarh. Aki, tu peux mettre en coordination le message que tu fais passer pour prévenir d'une action future vers Xël et Jorus, que chacun puisse le prendre en compte.]



[XP :
Mathis : Noté quand complété.
Akihito : 0,5 (discussion), 0,5 (rêve), 0,5 (massage et repos)
Dracaena : 0,5 (discussion), 0,5 (recherche)
Yliria : 1 (discussions), 0,5 (massage, repos)
Silmeria : 0,5 (errance)]


[Bons :
Akihito : L’émotif
Silmeria : L’émotif]

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Silmeria
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Re: Lande Noire

Message par Silmeria » jeu. 26 oct. 2023 00:24

"Il y a un vide en vous."

Je levais les yeux sur ce qui était une jeune personne, quelqu'un aux traits si fins que je ne déterminais pas immédiatement s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Après avoir regardé à gauche et à droite pour bien confirmer que c'était à moi que cette personne s'adressait, je poussais un soupir tout en haussant les épaules. Qui était ce jeune homme et de quoi se mêlait-il ? Ce n'était pas assez clair que je n'avais pas envie de parler ? Que je n'étais pas d'humeur, non ça ne se voyait pas sur mon visage et mon bras rougis ?

" Rien que l'alcool ne saurait combler. Tu es qui ? " Avais-je lâché d'un ton presque trop calme, je m'imaginais plus caustique et assassine mais peut-être la fatigue avait eu raison de moi et de mes humeurs.

"Samor. Et toi ?"

(Ca doit être très utile, à la pêche !) Commentait Cèles d'une voix espiègle.

" Sissi. " Disais-je simplement. Au final, j'étais assise par terre, couverte de poussière, la robe déchirée, les bottes crottées de boue et de sang de cadavre, je n'avais même pas encore pris le temps de soigner mon entaille au dos. Je pense que cette condition pouvait directement nous encourager à nous donner de petits surnoms. Ce garçon me semblait bien étrange, je ne sentais rien d'hostile à son égard mais il avait quelque chose... D'inquisiteur. De perçant. C'était une drôle d'intuition.

"Tu permets ?" Il avait demandé ça tout en avançant sa main que je saisissais à la volée, dès lors que nos doigts se touchèrent, il cessa d'avancer, mais je ne comprenais pas ce qui animait ce jeune homme, j'avais une intime conviction, celle qu'il n'était pas mauvais, ni néfaste, ni moqueur. Là où beaucoup auraient jubilé de me voir ainsi échouée, il venait avec bienveillance et je dois reconnaître que ce n'est pas un sentiment que j'ai l'habitude de rencontrer. Je lâchais sa main et il acheva d'avancer la sienne, je sentais alors comme une présence, quelque chose d'intrusif comme une tiédeur annonciatrice d'une nausée ou d'un mal de crâne.

"Ce n'est pas un vide. C'est une déchirure. Tu n'es pas entière, Sissi."

Lorsqu'il retira sa main, la gêne et la sensation désagréable s'atténuèrent jusqu'à disparaître complètement en l'espace d'une poignée de secondes.

"Où est l'autre partie ?"

" Bah... c'est l'automne, probablement qu'elle cherche des champignons. " Dis-je en me relevant maladroitement, j'étais assise sur ma jambe droite depuis bientôt quelques minutes et celle-ci était engourdie à tel point que les picotements dans mon mollet en devenaient douloureux. J'arrangeais mes cheveux en les coiffant avec les doigts pour atténuer le désastre capillaire dont j'étais victime et continuais, cette fois-ci d'un ton plus sérieux.

" Comment tu as fait pour me sonder ? "

"Oh. C'est ça qui te rend triste. L'automne."

Comme s'il était lui aussi en pleine mélancolie, il baissait les yeux et demanda tristement : "Dis. C'est quoi l'automne ?"

Bordel, j'ai l'impression qu'on est pas rendus, à continuer ainsi dans quelques minutes on nous retrouvera tous les deux pendus au fond d'une grotte, qu'est-ce
que c'est que l'automne ? Mais c'est quoi cette question, il n'y a pas de saison ici ? Et qu'est-ce qu'il fait avec sa main maintenant ? Il veut de nouveau me sonder ? J'eu un petit recul avant de voir qu'il faisait jaillir de sa paume levée au ciel un petit nuage éthéré qui grésillait d'étincelles comme un énorme nuage noir porteur de foudre.


"C'est la magie. Elle me fait entrer dans les pensées."
(Il semble bien la maîtriser la magie, tu devrais lui demander comment il s'y prend.)


" L'automne c'est quand tout ce qui est beau se meurt et qu'on le regarde à demi sourire, trouvant ça beau dans un regret mélancolique. "

Je murmurais ces mots sans trop m'en rendre compte tout en passant mon doigt au travers de ce nuage éthéré qu'il m'offrit en spectacle.

" Ma moitié, ma jumelle a disparu. Elle s'appelle Hrist et ça me rend très triste, donc tu es bien aimable Samor, mais j'ai encore deux trois litres de larmes à pleurer, sauf si tu as de l'alcool sur toi. "

"Ici, tout est mort, tout le temps. Rien n'est beau, que la magie."

Son petit air désolé, je ne savais pas s'il avait pitié de moi ou s'il était ennuyé que je passe mon doigt au travers de sa manifestation magique, au moins le petit nuage éthéré ne m'a pas foudroyée.

"Hrist ? C'est ainsi que vous nommez vos larmes noires ? Parce c'est là qu'elle est. Pas en automne."

" C'est gentil mon canard, mais te fatigue pas avec ça, c'est beau de dire que les gens vivent en nous. Et pour le repas on prévoit un second estomac ou on mange dans le même ? "

"Non. Non, là, ces larmes, ce noir. C'est celle que tu cherches. Un peu."

" Je ne comprends pas ce que tu raconte, mon canard. En quoi ma jumelle serait un peu de mes larmes ? "

"J'y sens sa présence. C'est tout."

"Mais je suis pas un canard."

" Pas un canard en effet. "

( La conversation devient très gênante là... )

" Hm, est-ce que tu continues de sonder mon esprit là ? Je ne risque pas de m'évanouir si tu persistes ? Tu as déjà fait ça ou tu experimentes ? "

"Heu. Oui. Je... Normalement non. Je lis les pensées depuis toujours, mais... ce rayon a changé ce pouvoir en moi. Plus puissant désormais."

Il fait une pause. Fait la moue.

"Elle est là, vous savez. Cachée. Elle ne vous a pas abandonnée, je la sens. Je... pourrais tenter de la trouver. Là... Là dedans."

" Samor, je ne comprends pas... tu dis qu'il manque une partie et puis maintenant... "

Je le fixais un court instant, visiblement je ne trouvais pas d'argument à opposer à sa demande, il semblait si volontaire et désireux d'aider que je m'en trouvais désemparée. Contrairement au Cauchemar de la Lande, lui m'inspirait une confiance incommensurable, je me suis sentie à l'aise, comme envoutée par sa voix légère et précise, cette musicalité qui avait joué de mon âme mélancolique et meurtrie.

" Tu sais quoi. Quelque chose m'inspire confiance... je ne sais pas quoi mais je suis prête à te laisser faire. "

"Vous êtes déchirées, oui. Mais elle est quelque part. Perdue là-dedans."

(Déchirée, par encore, mais j'ai VRAIMENT besoin d'un verre)

Puis vint alors une...

Une petite caresse dans mon esprit, je sentais Samor s'y insinuer, s'y introduire d'abord comme un aimable visiteur respectueux mais malgré ce sentiment de réserve que je lui accordais, je commençais à me sentir souffrance, mal à l'aise, comme si ma poitrine se comprimait et qu'une migraine localisée sournoisement roulait dans ma tête. Dans ma tête... Non ce n'était pas quelque chose qui roulait, c'était plus sale, plus vicieux, c'était froid et humide comme un crapaud qui sautait et sautait et sautait. Je n'avais d'autre choix que de reculer, je portais une main froide sur ma tempe brûlante pour apaiser le feu qui me dévorait de l'intérieur.

Mais que faisais-il ? Il observait mes souvenirs, les souvenirs de Hrist. Comme si on me forçait à les observer, à témoigner de nouveau de ce qui s'était passé, de ce qui était arrivé, nos rires, nos pleurs, mes soeurs, ses soeurs, nos soeurs, nos mélancolies, nos soirées à contempler le ciel étoilé. Et je suis là, dans une grotte, dans une grotte, il pousse dans ma tête. Les crapauds sautent. Sautent. Puis... Sautent.

Comme prise dans un roulis de navire, je me sentais chavirer, échouée sur les arrêtes de ce mur, je tombais en m'écorchant le bras, la chaleur de la peau à vif me semblait agréable à côté de ces aiguilles qui se plantaient dans mon crâne. J'observais les yeux brouillés de larmes ma peau perler de sang... Mais celui-ci virait au noir, mes yeux eux aussi s'assombrirent. Je suintais comme un oiseau pris dans la suie, je suintais la mort, la corruption, je sentais la robe des Sylphes se coller à ma peau. D'horribles frissons me meurtrissaient le dos, m'arrachant alors un petit gémissement qui grandit très vite pour devenir un cri, synonyme d'une insupportable douleur. La pression dans mon crâne était si forte, je sentais ma boîte crânienne imploser, presser mon cerveau jusqu'à lui donner la taille d'une olive, le tournis eut alors raison de moi et m'envoya au tapis, sur le flanc, j'observais le monde dans cette mélasse noire qui bullait sur ma peau.

Des cloques de corruption apparurent partout, elles éclataient comme des bulles de savon, rependant davantage de poison noir et collant. Le mal grandissait tomba alors jusqu'à mes tripes, la salive lubrifiait déjà ma gorge et même si mon nez était bouché de glaires noirs comme la nuit, je ne pus m'en empêcher, le diaphragme se comprima tout seul et expulsa une gerbe de corruption noire et acide qui me brûlait la gorge.

Puis...

J'entendis de nouveau mon cœur battre. La pression se fit moins forte et je me sentais de nouveau capable de respirer, douloureusement d'abord mais peu à peu le mal s'estompait.

La paire de botte devant moi s'approchait, Samor avait relâché son emprise mentale et m'aidait à me relever. Je ne m'étais pas rendue compte d'à quel point ses mains étaient fines et froides. Il avait une grâce sensuelle, presque serpentine. Oh, peut-être qu'il ferait une bonne Murène, ça doit être drolement pratique de questionner des informateurs quand on a la capacité de perforer leur esprit. Les yeux brouillés de larmes noires, je ne voyais pas grand chose, à part que sa...

Il portait une robe ? Je m'étais accrochée à un bras blanc... Levant mon regard face à un visage qui n'était pas celui de Samor, une voix dit alors :

" J'ai visité l'enfer, ouvrant ma voile aux vents de Mort, j'ai percé la matrice de ce monde dévalant en pleurant le long de ses racines immondes... Tu m'as manquée...


Silmeria. "


Un doigt avait chassé les larmes chargées de corruption qui brouillaient ma vue. Ses yeux violets...

Son regard glacial comme la mort...

Ses traits fins dissimulés par quelques mèches de cheveux d'un violet obscur...

Je nageais en plein délire.

Je voyais des morts.

Je voyais la mort.

Sors de ma tête. Sors de ma tête. Sors de ma tête. Ma respiration semblait lourde, comme si l'air se muait en lave dans mes poumons, le monde tournait autour de moi, la main qui me soutenait semblait... M'échapper, comme lorsqu'on tient du sable dans sa main et qu'on laisse les vagues le charrier, arrachant peu à peu la matière à notre emprise. Hrist.

Hrist s'évanouissait dans une volute si noire qu'elle ne pouvait annoncer que la mort. Notre mort. Notre disparition.

Dans sa grande mansuétude, le monde m'avait accordé un dernier regard avec ma Jumelle. Maintenant il me fauchait, là, au fond d'une grotte obscure loin de chez moi.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Akihito
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Re: Lande Noire

Message par Akihito » ven. 27 oct. 2023 19:47

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

50 : Ironie du sort.

Autour de Visselion se retrouvèrent Dracaena, Mathis et Akihito. Aucune trace de Silmeria, ni d’Yliria. S’il était curieux de savoir pour quelle raison la première manquait à l’appel, il l’était moins pour la seconde : elle avait sans doute rejoint Alossarh. Et tant mieux : il sentait que la revoir après la nuit passée n’allait pas le rendre très à l’aise. Aussi répondit-il amicalement aux salutations du Sorcier.

« Bonjour Visselion, et pour ma part le sommeil a été plus que bienvenue. Comment se sont passées les retrouvailles de votre côté ?
Concernant ce que nous comptons faire... eh bien, avec le retour de quelques centaines de vos compatriotes, vous devriez avoir de quoi organiser la défense, peut être même un ou deux sorciers avec des pouvoirs de terrassement. L'escalier doit pouvoir vous mener jusqu'à la salle du trône, donc l'étude du Sceau ne sera plus un problème d'accès. Je pense que notre présence ici n'est plus nécessaire... Ni souhaitée par certains. »


il jetta un regard dans la direction prise par la sorcière d'Ur qui venait de quitter Visselion sans jeter un regard aux Yuiméniens, puis continua.

« Alors sauf si vous avez une tâche à nous confier, nous quitterons sans doute Elscar'Olth pour retrouver nos compagnons dès que possible. Soit par le retour de Xël, soit par nos propres moyens et notre magie -et votre soutien sera alors le bienvenue-. Ah, et j'aurais besoin de votre supervision pour tenter la magie qui a échoué sur mon bouclier hier, mais c'est secondaire.


- Vous en avez déjà fait beaucoup pour Elscar'Olth, et si je regretterai votre départ, de par le potentiel de vos actions magiques, je conçois que votre but n'est pas de nous épauler indéfiniment. J'avais espéré que votre magie puisse servir à comprendre le rayon... Pour le reste, nous nous débrouillerons. Même si... je ne sais que penser de ces survivants. Qu'ils soient en vie m'enchante, mais... ils sont comme... changés. Bref, nous verrons cela entre nous.

- Le rayon les a affecté quand il est apparu, Belenne d'Erfort parlait d'avoir une forme de symbiose avec la magie de la lande. Comment et dans quelles proportions, je ne sais pas vraiment, mais c'est un fait. Tout ce que je vous conseillerai, c'est d'être prudent avec eux et avec la gestion de ce rayon. Vous avez clairement le désavantage du nombre si jamais ils estimaient que leur.... "communauté" passait avant vous. Je n'aime pas jouer les oiseaux de mauvaises augures, mais c'est l'impression qu'ils nous ont donnés à Yliria et moi.

- Mes salutations, m'sieur Visselion, Akihito, intervint l’Oudio auquel l’enchanteur répondit d’un bref signe de tête J'y pense... Les survivants, vous les connaissez bien ? Enfin, certains d'entre eux, et leurs capacités, plutôt? Y en avait qui avait le pouvoir de rentrer dans l'esprit des gens ?

- Oui, nous les connaissons. C'est notre peuple, nos semblables. Il n'y a aucune raison qu'ils se retournent contre nous, qu'ils aient été touchés ou non par le rayon. Je ne connais pas tous les habitants de la cité. Belenn d'Erfort est un notable de la ville, autrefois proche d'Elurien d'Assamoth. Ils faisaient partie d'une caste, les Conjurateurs. La Dame d'Ur à qui je parlais également. Je n'ai aucun souvenir de l'un d'eux capable de sonder les esprits. »

Le Sorcier ne semblait pas vouloir considérer que ses pairs puissent être une menace. Il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, mais il insista un peu plus.

« Vous n'en savez rien, Visselion. Vous ne connaissez presque rien de ce rayon, vous ne saviez pas qu'il pourrait attirer des monstres ou des créatures aussi puissantes que ce roi loup, vous ne saviez pas qu'il pourrait modifier les gens exposés. Tarja Vandran a parler de ce rayon comme d'un rayon corrupteur, et elle ne m'a pas donné l'image d'une personne qui utiliserait ce genre de mot à la légère. Alors si j'étais vous, tant que je ne suis pas sûr de savoir comment tout ça les a changé je partirai du principe que si, il PEUT y avoir une raison. Si vous voulez sceller le Sceau mais que eux s'y opposent car ils y sont liés, par exemple. Ou parce que les Conjurateurs veulent profiter de leur position de force pour vous écarter du pouvoir : j'ai cru comprendre qu'ils étaient très ambitieux et en quête de puissance. L'Histoire de Yuimen est pleine à craquer de guerre civiles, de batailles fratricides et de communautés qui se sont séparés; je doute qu'Aliaénon soit très différente à ce niveau là.
Encore une fois, je m'inquiète peut-être pour rien et j'espère vraiment me tromper, mais dans votre situation vous ne perdez rien à vous montrer prudent.


- Je serai prudent, oui. »

Akihito n’aurait pas cru l’ancien Visselion s’il l’avait entendu dire ça, mais il était clair que les derniers événements avait assagit le sorcier. Et il préférait largement cette version de l’archisorcier à la précédente.

« M'sieur Visselion, j'suis venu vous voir pour un problème tout autre... Enfin, "problème", non, c'est plus des questions que j'aurais: m'sieur Mathis et m'dame Silmeria, lorsqu'ils étaient au loin, dans les landes, disent avoir "invoqué" via la magie une créature qui se faisait appeler "Le cauchemar de la lande". Elle était sentiente, puissante, et les a même aidé.

- Lorsque nous l’avons quitté, le Roi des cauchemars nous as affirmé que nous allions le revoir. »

(Ah bah on commence bien…)

Il ignorait ce qu'était ou à quoi pouvait bien ressembler le Roi des Cauchemars, mais le nom se suffisait à lui même. Akihito se frotta l’arête du nez, et ne put s’empêcher de dire tout haut ce qu’il pensait après que Dracaena ait tant bien que mal essayé de rattraper ses propos au sujet de Justice. Il sentit un frisson lui remonter le long de la colonne vertébrale, mais l’ignora.

« Décidément, Mathis, vous avez un truc avec les invocations apocalyptiques... »

La conversation tourna rapidement autour des mythes et légendes de la cité, et il n’intervint pas : ses deux compagnons semblaient vouloir aller à la rencontre de Tarja Vandran, qui semblaient être la plus versée dans ce type de contes. Akihito, lui, avait encore à faire ici, et Dracaena semblait être prêt à lui filer un coup de main avant de partir.

« J'aurais encore quelques trucs à faire ici avant de partir. Mais si vous avez b'soin d'un coup de main pour un test magique, j'suis prêt à aider !

- Je peux vous soutenir, vous épauler et vous canaliser si vous souhaitez en apprendre plus sur vos capacités magiques. Avec plaisir, même.

- J'accepte votre offre, répondit Mathis en sautant sur l’opportunité. J'aimerais beaucoup être épaulé et que vous me canalisiez, car oui, je souhaite en savoir plus sur cette capacité magique que je n'ai que sur Aliaénon. Avec ce qui est arrivé avec Justice surtout et Cauchemar ensuite, je me sentirais mieux si j'aprenais à apprivoiser cette magie.

[color=#Lawngreen]- Je crains que vous n'ayez mal compris : je peux, par mes pouvoirs, maîtriser les effets néfastes de votre magie. En réduire les risques. Je suis persuadé, d'ailleurs, que d'autres le peuvent aussi, s'ils s'y mettent. Mais je ne peux en rien vous apprendre à le faire. »[/color]

Visselion avait rapidement douché les attentes du bellâtre, qui semblait toujours aussi déterminé à user d’une force qui le dépassait, ce qui tapa un peu sur les nerfs de l’enchanteur.

« On a répété que la magie d’Aliaénon est instable, même pour des mages chevronnés comme Xël et moi. On ne doit l'utiliser qu'en dernier recours. Si je demande l'aide de Visselion, c'est pour qu'il encadre mes essais de magie sur ce que je sais déjà faire sur Yuimen, et voir si je peux y faire appel ici.

- Je suis désolé d'avoir mal compris...vos paroles m'avaient redonné espoir. Et je suis bien placé pour savoir que cette magie est instable. »

Akihito laissa l’archisorcier dorloter un peu Mathis qui semblait vraiment penaud, tel un enfant à qui on avait dit qu’il ne pouvait pas utiliser un jouet.

(Un peu vieux, pour un enfant.)

(…)

(Tu ne dis rien parce que tu sais que je vais te renvoyer les piques que tu pourrais lui lancer ?)

(Je ne te laisserai pas ce plaisir, ma petite Amy.)

(Rabat-joie.)

« Nous pouvons faire les essais une fois cette discussion terminée si vous le souhaitez, Visselion. Et en attendant que Xël revienne ou non, j'aurais de quoi m'occuper en allant voir l'état de Bellarien et l'avancement des fortifications d'Alossarh. Ah, et où est l'enchanteur Smarag'Din ? Il ne me semble pas l'avoir vu.

- Enchanteur ? C'est lui qui s'est appelé de la sorte ? Il est reparti vers les siens, annoncer les nouvelles qui font notre quotidien. Bellarien, lui, se repose… »

S’était-il nommé ainsi ? LYnorien ne le savait plus : même s’il l’avait vu en réalité quelques jours auparavant, il avait l’impression que cela remontait à bien plus longtemps. Il apporta alors des précisions à Mathis qui s’inquiétait de l’état du sorcier d’Assamoth, et à Dracaena qui renouvelait sa proposition d’aide magique.

« Pour faire simple, les retrouvailles avec les survivants des niveaux inférieurs ont été mouvementées. Rien de grave, mais comme j'étais là à ce moment là je voulais aller voir comment il allait, expliqua brièvement Akihito avant de voir l'air circonspect de Mathis et rajouter : ils l'ont mordu affamé par des jours sans manger. »

Puis secoua la tête à l'intention de Dracaena. « Merci de ta proposition Dracaena, mais c'est justement des tests que je veux faire seul. Pour voir si c'est fiable. Mais tu pourras regarder si ça t'intéresse, hein.

- Merci pour l'information, je comprends mieux.

- J’suis curieux concernant ces test, mais autant optimiser nos temps et déplac'ment. Allons donc ensemble voir cette m'dame Tarja, m'sieur Mathis. Et puis ,sait-on-jamais.... »

L’enchanteur laissa le duo partir, avant de se tourner vers le sorcier en posant le Rempart des Innocents au sol.

« Prêt, Visselion ? Vous vous souvenez de ce que je voulais faire hier ?

- Ma foi... trouver des informations sur le rayon. Mais ça, c'était avant la découverte des survivants.

(Pragmatique.)

- Euh... oui. Mais je parlais de mon test magique, faire léviter mon bouclier. Vous pouvez vous assurer que ça ne parte pas dans tous les sens ou que mon bouclier redevienne tout mou ?

- Je peux éviter les conséquences totalement néfastes de vos sorts, oui. De là à... vous empêcher de le rendre tout mou, ça se tente.

- Ça m'arrangerait, mais je préférerais que vous gardiez un maximum vos forces magiques pour plus tard, se ravisa l’enchanteur. Soit ça marche, soit ça ne marche pas. Et dans le deuxième cas, intervenez que si ça dégénère. Bon, je commence. »

(Mais ça ne peut pas rater,) se dit-il en faisant deux pas en arrière.

Evidemment, le risque zéro n’existait pas dans ce monde à la magie complètement folle. Mais il avait su éprouver sa théorie : c’était l’inaccessibilité de ses fluides qui forçait la magie à combler ce vide quand il lançait des sorts demandant de puiser dans ses réerves. Mais pour ceux qui n’en demandaient pas ? Sa magie arrivait d’une façon ou d’une autre à s’exprimer en restant dans des proportions modestes d’aléatoire. Ses balles de foudre comme son revêtement élémentaire marchaient, bien que l’élément invoqué était assez peu souvent sa foudre habituelle. Mais il se fichait un peu du résultat tant qu’il pouvait en user librement. Il ne manquait plus qu’à vérifier si les applications les plus basiques de sa magie fonctionnaient, les sortilèges mineurs.

Vidant son esprit, il tendit la main pour faire appel à un de ces sortilèges devenu presque instinctif pour lui. Ne pas penser à utiliser la magie d'Aliaénon, seulement son talent propre. Et faire léviter le bouclier, comme il avait appris à le faire sur la route du Col blanc, des années auparavant.

Lorsque la magie se mit instantanément à bouillonner dans son corps, Akihito comprit qu’il avait fait une grossière erreur. Laquelle ? Il l’ignorait, mais devant la force surnaturelle qui était sur le point de se déchaîner, la contrôler était un doux rêve.

(Visselion, j’espère que vous êtes-)

BRAM.

Baissant les yeux, Akihito senti une douleur lointaine envahir son torse, partant de cet étrange fragment blanc et or enfoncé dans sa chair. Son éclat lui était familier, bien trop familier. Un sublime maillage de Keraunos et de Faerunne dont aucun forgeron mortel n’était capable, si ce n’était le vieux Aer' Nistral, forgeron de Nyr ‘Tel Ermansi. Celui-là même qui avait forgé son long égide, son bouclier. Le Rempart des Innocents.

Pulvérisé par la décharge de magie qui l’avait déchiqueté en plusieurs fragments dont l’un était venu ironiquement se loger dans son ancien propriétaire.

« Je... Je n'ai senti aucun dépassement majeur de la magie, je... je n'ai rien pu faire. »

L’excuse balbutié par Visselion, le flan entaillé par un des éclats, n’atteignit que vaguement l’Ynorien. Il posa une main tremblante sur l’écharde de feu son bouclier, et la retira lentement. Avec la douleur, vint la rage. La frustration. La honte.

« PUTAIN DE MERDE ! »

Il jeta l’éclat au sol. Il ne venait pas seulement de perdre un simple équipement, c’était une part de son identité, un symbole du Dieu qu’il vénérait. Détruit par orgueil, par confiance en une magie qui ne lui avait jamais fait de cadeau depuis son arrivée. Il avait eu juste de la chance, jusque-là.

(Ou juste moins de poisse… Fait chier ! Fait chier fait chier FAIT CHIER !)

Il aurait toléré perdre le Rempart au court d’un combat, cédant après de trop nombreux impacts. Arraché par un adversaire plus puissant. Brisé par la furie de la nature. Tout cela, il l’aurait accepté.
Il l’avait détruit de ses propres mains après avoir fait la leçon à Mathis. Amy avait beau essayer de le calmer en lui disant qu’il n’avait jouer que de malchance, qu’il avait été prudent, qu’il ne pouvait pas savoir., et il avait beau le savoir… Cela ne retirait pas le goût infect qui avait envahi sa bouche.

« C'est... un objet emprunt de magie puissante.

- Un chicot... de l'autre dragon à la... con ! »

Comme une énième insulte silencieuse, le croc de la bête qu’il était venu abattre trônait au milieu des débris du bouclier, a peine éraflé par l’explosion. Grimaçant de douleur, il le ramassa avec dégoût et le jeta dans sa besace, d’où il sortit quelques bandages qu’il appuya sur sa blessure saignant abondamment. La gourde à sa ceinture contenait largement de quoi refermer la blessure : mais il ne voulait pas la gâcher aussi inutilement, pas quand l’infirmerie de Zaraca était à quelques tentes de là.

« Visselion, v'nez aussi vous.. faire rafistoler, grogna l’enchanteur en voyant que le sorcier ne le suivait pas en direction de l’infirmerie.

- Je vous suis, mais... ce n'est rien de grave, de mon côté.

- J'enrage déjà d'avoir... brisé mon bouclier, alors me faites pas plus culpabiliser d'vous avoir... blessé sans m'être assurer que vous soyez guérit. »

Akihito se tourna vers Visselion : sa robe découpée par le fragment laissait apparaitre des côtes métalliques, signe de son corps plus tout à fait vivant. Il ne lui fallait pas un guérisseur, mais un ingénieur pour le remettre d’aplomb.

« Le peuple de Smaragd'Din saura le réparer sans peine, j'en suis persuadé. C'est le risque, et il n'y a pas mort à déplorer, ne vous créez pas davantage d'ombrage au coeur. »

Une nouvelle fois, le sorcier désinvolte et téméraire faisait preuve de sollicitude pour ménager quelqu’un d’autre. Il le faisait en se tenant au milieu des débris du Rempart des Innocents. Incapable de savoir ce que représentait pour lui ce qu’il avait perdu. En claudiquant, il fit demi-tour et ramassa les débris de son compagnon. Bien qu’un cruel rappel de son échec, il ne pouvait pas pour autant laisser là les bris de son frères d’armes.

« Pour moi, c'est presque un mort. »

D’une voix amère, le protecteur sans bouclier s’en alla vers l’infirmerie, suivit d’un sorcier silencieux et sous les doux mots de réconfort de sa faêra.


-----------

HRP : Se dirige vers l'infirmerie de Zacara.
Modifié en dernier par Akihito le ven. 3 nov. 2023 14:39, modifié 1 fois.

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Mathis
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Re: Lande Noire

Message par Mathis » sam. 28 oct. 2023 01:26

Malgré mes craintes, mon sommeil fut profond et réparateur, aussitôt debout et après avoir mangé un petit peu à la salle commune, je rejoignis Visselion, Akihito et Dracaena qui semblaient en pleine discussion. Arrivée à leur hauteur, Akihito expliquait que nous quitterions sans doute Elscar’Olth d’ici peu. Dracaena me précéda de peu. Pour ne pas interrompre Dracaena, je les saluai d’un simple hochement de la tête. L’oudio questionnait Visselion au sujet du cauchemar des landes ainsi que de Justice. Vu ma présence et celle d’Akihito, il semblait nerveux et s’enfargeat quelque peu dans ses mots.
Aux paroles de Dracaena, je rajouter quelques précisions.

“ Lorsque nous l’avons quitté, le Roi des cauchemars nous a affirmé que nous allions le revoir. “

En réponse à Akihito, Visselion se dit reconnaissant de notre aide et comprenait que nous devions poursuivre notre mission, malgré qu’il aurait aimé bénéficier de notre magie afin d’étudier le rayon. Il était également inquiet du comportement des survivants, il les trouvait changé.

Puis se tournant vers Dracaena et moi, il affirma ne jamais avoir entendu parler de Justice. En ce qui concernait le cauchemar de la lande, il en était autrement. En fait, il y avait bien un conte pour enfants dans lequel il était question d’un être cauchemardesque marchant dans les landes, massacrant tout et étant pratiquement invincible. Alors que certains croient à son existence, d’autres pensent qu’il ne s’agit qu’une légende racontée aux enfants afin de les dissuader d’explorer seuls la lande noire.

(Tout conte, ou presque, est basé sur un fond de vérité.. ou bien, nous avons concrétisé une légende… )

Visselion termina en indiquant qu’il pouvait nous soutenir et canaliser notre magie, si nous voulions en apprendre plus sur celle-ci.

Akihito fit une remarque face aux créatures auquelles j’avais fait face pour ensuite prévenir Visselion de demeurer prudent. Il ne faisait pas confiance à la communauté du dessous et pensait qu’elle chercherait à prendre les commandes.

Après avoir écouté attentivement les informations apportées par Akihito, je m'adressai à Visselion intéressé par sa proposition.

" J'accepte votre offre. J'aimerais beaucoup être épaulé et que vous me canalisiez, car oui, je souhaite en savoir plus sur cette capactié magique que je n'ai que sur Aliaénon. Avec ce qui est arrivé avec Justice surtout et Cauchemar ensuite, je me sentirais mieux si j'aprenais à apprivoiser cette magie. "


Draceana pour sa part questionna Visselion quant aux pouvoirs magiques que semblaient avoir acquis les survivants pendant leur isolement sous terre.

Visselion rejeta l’avertissement d’Akihito. Il faisait confiance à ces gens puisqu’il étaient de son peuple.

Puis, adoptant une mine désolée, il me dit que j’avais mal interprété ses paroles. Il pouvait réduire les risques de cette magie, mais il ne pouvait pas nous apprendre à le contrôler.

Je ne pus cacher ma déception.

"Je suis désolé d'avoir mal compris...vos paroles m'avaient redonné espoir."

Visselion me répliqua alors que je ne devais pas perdre espoir. Que, nous tous de Yuimen, moi y inclus, étions capables de produire des miracles. Il affirmait que soutenu par la magie de la lande, il était possible de réduire la dangerosité de cette magie.

Malgré la réponse de Visselion au sujet du rayon et des habitants du sous-sol, Akihito restait accroché à l’idée que le sorcier devrait doubler de prudence face au rayon. D’après lui, le rayon aurait modifié les gens se trouvant à sa proximité, ce qui avait été le cas des survivants.

Puis se tournant vers moi, il me conseilla aussi d’être prudent avec la magie d’Aliaénon, la qualifiant d’instable. Tout comme moi, je n’avais pas compris les propos de Visselion, lui, n’avais pas compris les miens. Ma demande était de le comprendre, car j’étais très conscient de sa dangerosité.

" Et je suis bien placé pour savoir que cette magie est instable."


Toujours curieux d’en savoir plus sur les créatures invoqués, Dracaena eut la présence d’esprit de demander s’il existait un spécialiste des légendes sur Elscar’Oth. Visselion lui rappela qu’ils étaient des chercheurs et qu’ils accordaient peu d’intérêts aux légendes. Puis se ravisa, il nomma une certaine Tarja Vandran qui aimait les histoires.

En attendant le retour de Xël, Akihito voulait tester sa magie en présence de Visselion pour ensuite s'enquérir de l'état de Bellarien.

Je demandai aussitôt à Akihito:

"L'état de Bellarien ? Que lui est-il arrivé ?"

L'ynorien m'informa d'abord que les niveaux inférieures avaient été mouvementées... rien de grave, mais il tenait à s'en assurer. Devant mon air perplexe, il rajouta que Bellarien avait été mordu par l'un des survivants affamés.

Je me tournai alors vers Dracaena:

"Donc, il y en a plusieurs qui se sont fait mordre... ou bien, votre langue a tout simplement fourché, lorsque vous m'avez parlé d'un Serrarien au lieu de Bellarien. "

Je répondis ensuite à Akihito.

"Merci pour l'information, je comprends mieux."

Et de nouveau à Dracaena,

"Rencontrer l'historienne, m'intéresse également, on pourrait s'y rendre immédiatement pendant que Akihito fait ses tests et en attendant le retour de Xël, Jorus et des autres . Qu'en pensez-vous ? "

Tout en riacant, Dracaena m'avoua avoir volontairement ou pas modifié le prénom de l'intéressé. Ce dernier fit une courbette à l'intention de Visselion et Akihito, puis se dirigea vers l'escalier. Je m'adresai à eux à mon tour.

"Alors bonne chance messieurs dans vos essais."


Cela dit, je partis vers les escaliers en compagnie de Dracaena.
Une fois aux escaliers, je m'adressai à un survivant se dirigeant vers le bas, les bras chargés de victuailles.

"Pouvez-vous m'indiquer où je trouverais Tarja Vandran ?"


((( - Voici le lien vers le rp complété de la semaine dernière.
-Mathis s'en va aux escaliers et s'informe ou il pourrait trouver Tarja Vandran. )))

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Yliria
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Re: Lande Noire

Message par Yliria » sam. 28 oct. 2023 12:00

En remontant, je ne tardai pas à trouver Alossarh, assurant toujours la bonne marche des efforts à la surface. Les décombres commençaient lentement à se dégager et, chose plus impressionnante, la plaine avait été nettoyée. Ce qui était hier des tas de cadavres étaient aujourd’hui des tas de squelettes dépecés et nettoyés. Le spectacle était presque encore plus glauque qu’auparavant. Un champ d’ossements nues dans une lande sombre couvert par des nuages et une luminosité faible… si des morts se mettaient à sortir de terre et y commençaient à errer, je n’en serais pas vraiment surprise, le lieu semblait presque fait pour ça.

Alossarh m’accueillit avec une sorte d’énergie que je ne pensais pas qu’il possèderait encore après tout ce qui était arrivé ici. C’était rassurant de voir que le schoses progressaient de leur côté. Ils étaient moins vulnérables et, visiblement, aucun incident n’avait eu lieu. De quoi commencer la journée sur de belles auspices. Il fallait que ça dure.

- Je vois, donc tout s'est plutôt bien passé, ça me rassure. Et.. oui désolée pour ça, ce fut un peu trop.

Je désignai l’escalier géant sortant du sol. Un peu trop, c’était le mot…

- Mais vous pouvez vous en servir comme tour d'observation, on va dire que ça compense un peu... Les survivants vous ont-ils adressé la parole ou même un simple regard durant leur court séjour ici ?

- Ouais, ce gars avec les longs cheveux là. Richtruc j'sais plus quoi. Il a dit qu'il était responsable de ceux-là. Puis ils se sont montrés coopératifs : on a eu droit à notre part de bidoche aussi, au camp. J'crois pas qu'il soit pertinent de... nous séparer en deux groupes. On est tous des survivants d'Elscar'Olth. C'juste qu'ils débarquent un peu plus que nous par rapport à ce qui s'est passé.

Les avais-je mal jugés ? Pas tant les survivants que leurs représentants. Eux me laissaient une impression désagréable que je n’arrivais pas à véritablement cerner. Comme si quelque chose se cachait juste sous la surface sans que je ne parvienne à l’identifier. Peut-être qu’Alossarh, lui, aurait des informations sur ce qu’ils avaient dit. Ça ne coûtait rien de demander.

-Pour être honnête, je me méfie de ceux qui se sont désignés comme leur représentants. cette vieille femme... Vand.. Vandran ? Akihito a été en contact avec elle dès le début. Elle a semblé les considérer comme assoiffés de pouvoirs. Elle les a nommés les Conjurateurs d’Elurien d’Assamoth. Cela vous évoque quelque chose ?

- Les Conjurateurs ? Ah ouais, y'a moyen. Faut dire, à l'époque d'Elurien, ils portaient des masques, les bougres. Assoiffés de pouvoir... Boah. Peut-être. Ils étaient en tout cas un contre-pouvoir face à Thensoor Val'Crooh, notre dernier archisorcier. Le genre qui a l'époque a été favorable à l'arrivée des troupes de Vallel sur ce monde. Mais bon. Ça c'était avant qu'on se fasse piétiner la gueule par ces dernières au sein même de notre cité.

Cela… ne m’avançait guère, je devais l’admettre.

- Je me devais de vous en parler, je ne suis pas au fait de ce genre de choses. Ce sera à vous et Visselion de déterminer vos rapports avec eux, dans tous les cas. Je ne suis pas pour me mêler de votre politique, c'est votre monde pas le nôtre.

Et certains ne l’avaient sans doute pas encore compris. Mais ce n’était pas le moment pour ça.

- Je n'en ai pas encore parlé aux autres, mais je pense que nous devrions partir une fois que nous aurons des nouvelles de Jorus et Xël. La menace du Titan n'est plus et nous ne pouvons éternellement rester ici alors que la Dragon fait on ne sait quoi. Cela étant, j'aimerais vous demander une dernière petite chose. Y'a-t-il un moyen que je puisse avoir un aperçu de l'apparence de votre cité avant sa destruction ? Via un dessin, une carte, une vision, peu importe, n'importe quoi qui puisse aider.

- Oh ben si vous avez senti le besoin de nous avertir, c'est qu'il doit y avoir une raison, c'est toujours bon à prendre. Quand à la cité d'avant... Une haute tour d'Onyx surplombant le chaos de la Lande, centre d'une corolle impressionnante qui formait le toit de notre cité souterraine. Un spectacle à nul autre pareil.

Voilà qui semblait en effet porodigieux… mais qui ne m’aidait pas beaucoup en l’état…

- Par contre... Doit bien y avoir des représentations. Le plus probable, c'était dans la chambre de pouvoir de l'archisorcier, au sommet de la tour. Mais bon... Peu de chance de retrouver quoique ce soit dans ce foutoir. J'me demande si les appartements du Roi d'Elscar'Olth, attenants à la salle du trône, comportent pas une toile peinte, tiens.

- Je vois... Quelqu'un pourrait m'y guider ? Si on doit rebâtir votre cité, j'aime autant savoir à quoi elle ressemble. Je n'ai pas très envie de jouer avec la magie et le temps, la moindre erreur pourrait s'avérer catastrophique, et pas seulement pour cet endroit.

- Visselion, moi... N'importe qui en fait. Même Bellarien, j'ai vu que vous vous étiez rapprochés...

Oh oui, rapprochés… Alossarh se payait ouvertement ma tête avec son sourire moqueur, mais difficile de lui en tenir rigueur. Bellarien était un sale con après tout.

- Visselion serait ravi de vous avoir là-bas, ne fut-ce que pour piger ce rayon de ses morts.

- On s'entend à merveille. Mais très bien, j'en parlerai à Visselion, même si je ne suis pas vraiment sûre d'être une aide quelconque pour ce fameux rayon. Je suis plus du genre action que... érudition.

- Hm. L'idée c'était pas d'user de votre magie pour en apprendre davantage dessus ? Je doute que vos connaissances actuelles puissent nous apporter quoique ce soit que nous ignorons sur la magie de la Lande, sauf vot' respect. Quant à l'action, ouais j'vous comprends plus que bien. C'est aussi mon cas.

- User de magie pour la comprendre ? J'ai déjà une assez bonne vision de comment elle fonctionne et comment la contrôler, jusqu'à un certain point. J'ai pris le temps d'essayer, avant d'arriver ici et j'ai eu des occasions depuis, je n'ai guère envie d'en faire plus. Pas ici en tout cas. Et je n'avais nullement l'intention de vous expliquer quoi que ce soit sur la magie de votre foyer, ce serait arrogant. Et y'a bien assez d'ego surdimensionné dans notre groupe... Vous savez où serait Visselion, à tout hasard ?

- Non non, comprendre la nature exacte du rayon, ce qu'il provoque. C'était l'un de vos objectifs ici, non ? Visselion, il doit être dans le camp, j'l'ai pas vu dans les environs.

- Ah ! oui. Encore que je ne sache absolument pas comment on pourrait s'y prendre. J'ai un don inné pour comprendre les objets magiques, mais là on parle de quelque chose de bien différent... Si vous n'avez pas besoin de moi ici, je vais essayer de le trouver.

- Votre ami, Akihito, avait l'air de savoir. Enfin bref, j'vous laisse faire ça. Ici, sans aide magique, on va surtout tâcher de créer des plans de reconstruction, au moins temporaire, pour éviter de nous mettre de nouveau en danger.

- Aki pense savoir beaucoup de choses... Je vous tiens au courant de ce que je découvre. Si on s'accorde sur ce fait, on tentera de rebatir votre ville. Mais gardez à l'esprit que c'est à double tranchant et que ça peut salement mal tourner.

[color=PowderBlue- Visselion peut canaliser ça, non ? S'il explique comment, j'pourrais même l'aider. Moi et d'autres. Qui sait, y'a peut-être des types qui se sentent à l'aise avec ça, chez les rescapés du bas.[/color]

Il disait ça comme si c’était simple. Si seulement ça l’était vraiment. Je craignais des répercussions au moindre petit problème et les problèmes pouvaient s’entasser à une vitesse folle…

- Il l'a fait, pour l'escalier. Ça vous donne une idée de l'ampleur. Je demandais un escalier pour descendre, à la base, pas une tour géante.

- Hmm. Ben si c'est que ça, c'pas si mal en soi. Ca a toujours manqué, une structure centrale pour descendre.

- Ravie d'avoir pu améliorer votre ville, alors. Je m'en vais trouver Visselion. Si vous avez besoin de moi... sonnez-moi.

- Bonne chance, là-bas. Attendez... Vous sonner ?

- Façon de parler. Envoyez quelqu'un. Si on redescend je vous tiendrai au courant, dans tous les cas.

Il hocha la tête et me fit un signe avant que je ne parte à la recherche de Visselion. J’espérais ne pas trop tarder à le trouver. Impossible de savoir combien de temps descendre sous terre nous prendrait et je préférais ne pas passer la moitié de la journée, ou plus, histoire d’être certaine que les problèmes extérieurs restaient inexistants… ou minimes pour ment.

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Re: Lande Noire

Message par Dracaena Paletuv » sam. 28 oct. 2023 12:11

Post Squelette pour que Cro' ait le temps de faire la maj (sera modifié dans la journée):

-Drac participe à la discussion avec Visselion, Akihito et Mathis
-Drac demande des infos sur le "Cauchemar de la lande"
-Drac propose d'aider Akihito pour ses tests magiques, mais ce dernier décline
-Drac s'en va avec Mathis voir Tarja Vadran

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Re: Lande Noire

Message par Cromax » sam. 28 oct. 2023 16:54

Cauchemar en Aliaénon : Lande Noire (bis) XX




Sur son chemin vers le camp, Yliria put voir au loin dans le couloir Akiihito bifurquer vers l’infirmerie, suivi quelques pas en arrière par Visselion. Les deux avaient l’air blessé, même si le premier était sans aucun doute porteur de plus de gravité. Du sang s’écoulait de sa poitrine perforée profondément. À elle de décider si elle les suivait ou non. De leur côté, Akihito et Visselion arrivèrent à l’infirmerie. Zacara s’y reposait, allongé sur un lit, et sursauta un peu à leur arrivée, se dressant sur ses coudes. Inquiet, il demanda :

« Que se passe-t-il ? Une nouvelle attaque ? »

Himeka sortit des ombres, l’air inquiet elle aussi. Le reste des lits était vide : ils avaient octroyé les soins nécessaires aux blessés de la bataille contre les bêtes des Landes, qui devaient désormais se reposer dans le campement.

Mathis et Dracaena n’eurent qu’à suivre l’ombre encapuchonnée que le premier questionna et qui ne leur donna pour réponse qu’un signe vague de l’accompagner. Il les mena jusque dans les profondeurs de la cité, jusqu’à cette salle au glyphe restauré. Près de celui-ci, toujours entourée des enfants sauvegardés, une femme d’un âge mur, quoiqu’elle ne puisse pas être qualifiée de vieille, semblait rassurer ces derniers de sa présence réconfortante. Elle leva des yeux interrogateurs vers les deux visiteurs. Mais c’est Belenn d’Erfort et son pâle visage couronné qui intervint en s’approchant d’eux.

« Un étranger de plus dans notre vieille cité. Combien êtes-vous, au juste ? »

Dracaena put constater les changements des lieux : une immense flambée avait été mise en place dans les largeurs vastes de la salle, et si l’odeur persistante de barbecue et de viande cuite les avait accompagnés pendant toute leur descente, il semblait que désormais, les volontaires à la bouffe se contentaient de fumer cette dernière. Voire de la saler, à d’autres ateliers. Rassasiés, ils avaient désormais le cœur à l’ouvrage, même si leur visage était toujours masqué sous leur noir capuchon.

Silmeria, elle, ne paraissait nulle part. Pas plus que Samor d’Alluve.




[HJ : Deux postes de discussion ouverts sur le dicord.]


[XP :
Silmeria : 0,5 (aparté), 0,5 (vision)
Akihito : 1 (discussions), 0,5 (tentative magique)
Mathis :
RP1 : 1 (discussions), 0,5 (sommeil)
RP2 : 0,5 (discussion)
Yliria : 0,5 (discussion)
Dracaena : noté quand complété.]


[Bons :
Silmeria : Le Ponctuel]

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Mathis
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Re: Lande Noire

Message par Mathis » jeu. 2 nov. 2023 22:46

L’être dissimulé sous une bure sombre, son capuchon camouflant son visage probablement émacié, ne dit pas un mot se contentant de nous faire signe de l’accompagner. Ce fut en silence que nous descendîmes dans les profondeurs de la cité empruntant les marches de pierre générées par la magie d’Aliaénon. Ou plutôt par la magie qui nous avait pris d’assaut, yuimeniens à notre arrivée dans ce monde. Alors que je m’attendais à être transi par le froid au fur et à mesure de notre descente, ce fut plutôt une chaleur agréable qui nous envahit, accompagné d’une odeur de chair rôti.

Nous arrivâmes bientôt dans une salle dont le plancher de pierre était orné de gravures dans la pierre, surmonté par un fluide ressemblant à des flammes sans en être. Ce fut en fait ce que j’en déduisis lorsque je constatai qu’il ne dégageait pas de chaleur. Assis près de ce glyphe se trouvait une élégante femme d’âge mûre entourée de plusieurs enfants. Il s’agissait sans aucun doute de Tarja Vandran. Alors que la personne qui nous avait guidée jusque là, partit, sans un mot, sans un bruit, sans demander son reste, j’entrai dans la pièce.

Avant même que j’eus le temps de me présenter et de répondre au regard interrogateur de la conteuse, un homme arborant une chevelure blanche, une peau trop pâle s’approcha de nous s'étonna de voir encore un étranger dans sa cité. Je ne pris pas ombrage de la façon dont il venait de m’aborder, je savais trop bien que lui et les siens avaient subi des grandes pertes depuis la destruction de leur cité. Je répondis donc aimablement.

" Je me prénomme Mathis. Nous sommes 7 aventuriers de Yuimen. Nous nous sommes dispersés en quelques groupes afin de se répartir la tâche. "


Puis adressant un sourire bienveillant à la dame, je demandai:

" Je reviens du nord, et nous avons fait une étrange rencontre... appartenant paraît-il aux légendes. On m'a dit que vous étiez la personne adéquate pour répondre à nos questions, si vous avez quelques minutes à nous accorder."


En attendant les réponses à mes questions, mon regard fit le tour de cette grande salle. L’alléchante odeur que j’avais perçu pendant ma descente venait de plusieurs pièces de viandes embrochées et assaisonnées. Dans un autre coin, des gens s’affairaient à la fumer ou à la saler.
Dracaena qui les connaissait déjà s’informa de leur satiété et celle des enfants. Après s’être excusé de son retour, il réitéra ma demande d’information.

Visiblement agacé par notre présence, l’homme darda ses yeux verts émeraude dans les miens et me questionna sur la raison de notre présence dans leur monde.

D'un ton avenant, je répondis d’abord à l’homme.
" Notre aide a été requise afin qu'on aide votre monde. Le Dragon noir menace non seulement les landes, mais tout Aliaénon. "

Pour sa part, Tarja accepta de nous parler de légendes. Elle aimait particulièrement les raconter aux enfants, faisant remarquer que de nombreuses leçons habitaient les légendes. En ce qui concernait la légende du Cauchemar des landes, elle préférait nous en parler sans la présence des enfants. Elle les chassa donc gentiment, les invitant à jouer entre eux. Une fois, les enfants partis, elle s’enquit de la raison de notre demande. Tout en souriant aux enfants qui quittaient les lieux, je m'approchai de la dame et pris place sur le sol non loin d'elle.

"Dans les landes, un peu plus vers le nord. J'ai rencontré un être disant être le Cauchemar de la lande. Bien qu'il nous a sauvés d'une mort certaine, moi et ma collègue, sa seule présence était effrayante. Lorsqu'il ouvrait la bouche pour parler, la peur me transperçait de bord en bord....Je me demandais si vous pouviez en dire plus sur lui."

Contrairement à son habitude, Dracaena demeura silencieux se contentant de nous écouter après avoir salué de la main les gamins.

L’homme semblait de plus en plus agacé, et moi également. Je n’étais pas venu dans ce sous-sol afin de justifier ma présence dans ce monde, je ne désirais que parler à la conteuse. Mais je savais que je devais user de diplomatie et rester poli. J'ignorai le ton railleur de Belenn et répondit comme si rien n'était.

"Par des gens d'Aliéanons que nous avons connus lors de nos précédentes venues ici... Egregor, Simaya et plusieurs autres. "

Pour toute réponse, il leva les yeux au ciel,

Puis je reportai mon attention sur Tarja.Ne s’occupant pas des remarques de cet homme cette dernière, surprise par mes propos, m’affirma qu’il était impossible que je l’aie croisé. Elle expliqua que cette légende était racontée dans le but d’effrayer les enfants afin qu’ils ne se rendent pas dans les landes la nuit. D’après ses dires, le Cauchemar des landes était un monstre très puissant et indestructible.

(Jusqu’à présent ça correspond à ce que j’ai vu.)

Si certains en parlaient comme une masse sombre informe, d’autres le décrivait plutôt comme un barbare muni de haches.

(Cette deuxième description correspond encore.)

Enfin, d’autres en parleraient comme un être revenu d’entre les morts, veillant sur la lande tentant de faire régner l’équilibre entre les animaux et les hommes.

(Encore ça. )

" En fait, nous l'avons invoqué." Je m'arrêtai un court moment puis je me repris.

"Désolé pour la confusion de mes propos. Ce sera plus simple, si je commence par le début. Cependant, je ne possède pas votre qualité de conteur. Donc, Silmeria et moi pistions les différentes traces sur le sol cherchant leur origine. Absorber par notre recherche, nous en avons oublié le temps. La nuit tombée, je ne voyais pas suffisamment pour retourner ici. Si ma compagne était dotée d'une meilleure vision nocturne que moi, l'obscurité était tout de même trop intense pour qu'elle y voit suffisamment. Nous avons donc décidé de passer la nuit dans les landes et d'attendre le lendemain pour y revenir. Silmeria, d'origine elfique ayant moins besoin de sommeil que moi a fait le premier tour de garde. Les premières heures passèrent sans incidents. Puis une espèce de long serpents tout en squelette surgis de terre et nous attaqua. Nous défendîmes notre vie de notre mieux. Nous avons finalement réussi à le tuer, aux prix de blessures assez graves de notre côté. Après cet incident, nous avons décidé de tenter de revenir ici, malgré l'obscurité, craignant l'attaque d'une autre bête semblable à la première. Pendant que nous prenions cette décision, nous vîmes le serpent se reconstruire, remettant toute ses parties en place tel un casse-tête. Nous devions l'affronter de nouveau, mais alors que lui était intact, nous avions des séquelles de notre premier combat. Silmeria décida donc d'utiliser la magie dont nous disposons ici, et j'acceptai de me joindre à elle. Elle tenta d'invoquer une énorme masse afin d'écraser le serpent. Cependant, nous ne maitrisons pas cette magie, et au lieu de l'arme à laquelle, nous nous attendions, il apparut un être massif, qui détruisit le squelette et nous demanda de fuir avant que le squelette ne se reforme. Comme nous peinions à nous déplacer. Il courrut vers nous, nous plaça sur son épaule et courut pour nous éloigner du serpent d'os. Nous pensions au départ, qu'il s'agissait d'une création résultant de l'emploi de la magie. Mais il nous confirma que nous l'avions appelé. Et il nous dit qu'il nous avait aidé, car il considérait que le serpent nous avait attaqué sans raison."

Je pris une pause avant de reprendre.
" Donc, je me demande si par notre magie, nous avons fait vivre une légende, ou bien si cet être existait vraiment. Lorsque nous l'avons quitté, il nous a dit qu'il nous reverrait. Raison pour laquelle, nous nous informons à son sujet. "

Mes explications semblèrent légèrement longue puisque la femme ne peut s’empêcher de prendre une grande respiration lorsque j’eus terminé. Elle ne put malheureusement pas m’en dire davantage. Nous étions les seuls à affirmer l’avoir rencontré. Elle rajouta que les gens d’Elscar’Olth demeuraient davantage dans les profondeurs qu’à la surface de la lande.

Je répondis alors à Tarja.

"Déjà, les informations que vous m'avez donné sur lui, correspondent avec ce qu'on a vu. C'est un barbare puissant armé deux haches et d'une épée. Et son aide confirme vos dires qu'il maintient l'équilibre entre les hommes et les bestioles."

Je m'arrêtai un court moment avant de reprendre.

" Sur le coup, je n'y ai pas réfléchi, sa présence seule inspirait la peur et sa voix encore plus, mais quand il a dit qu'il nous reverrait, j'ai pris peur... mais en fait, ce n'était peut-être pas une menace, il sera peut-être d'une grande aide finalement... Bref, je vous remercie de nous avoir accorder votre temps. Puis-je faire quelque chose pour vous en retour ? "

Elle me rassura que nous avions déjà fait beaucoup pour eux. Elle jugeait cependant qu'une enquête sur cet être pourrait s'avérer utile.
"En fait, notre enquête commençait ici même en vous questionnant et vos paroles ont bien confirmé, qu'il est ce qu'il affirme être...Vous avez raisons, nous avons d'autres plans, mais en attendant le retour des autres, je peux poursuivre un peu. Avez-vous idée où je pourrait trouver d'autres informations à son sujet ?"

Elle ne put m'en dire davantage, il s'agit d'un conte qui était transmis oralement depuis des générations.


"Je vous remercie du temps que vous nous avez accordé... Si vous n'avez pas à votre tour des questions à me poser, je vais regagner la surface."

Par un signe de tête, elle me signifia qu'elle n'avait rien à me demander. Je la saluai donc, saluai également l'homme malgré tout, puis je repartis vers la surface par les escaliers créés par mes compagnons.

((( Mathis repart vers la surface. )))

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Akihito
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Re: Lande Noire

Message par Akihito » ven. 3 nov. 2023 14:37

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

51 : Attention non désirée.

L’infirmerie n’était pas loin, cependant l’Ynorien n’avait pas pour habitude de se déplacer volontairement avec une plaie ouverte en plein milieu du torse. Les quelques bandages plaqués en compresse furent rapidement imbibé de sang et après quelques minutes de jurons crachés entre des dents serrés, Visselion et lui arrivèrent enfin à la tente heureusement bien vide. Plus aucun blessé n’était à voir, mais cela n’empêcha pas le guérisseur Zacara de se montrer en toute hâte, verbalisant rapidement ses craintes d’une nouvelle attaque que l’enchanteur nia en secouant la tête.

« Non. Juste un essai qui a la... lamentablement échoué, grogna-t-il. Si vous pouviez faire quelque chose...

- Oh j'adorerais savoir quel genre d'essai a pu t'infliger ça... Plus tard. Ça va aller, Aki ?

- J’ai vu pire… »

L’enchanteur s’était figé, et avait bredouillé une réponse bateau qui était peu convaincante bien que factuellement vraie. De tout les moments pour revoir la jeune femme, il fallait que ce soit celui-ci…

(Je suis sûre qu’on pourra te trouver une patte de lapin ou un grigri dans le genre si on retourne à Esseroth,) tenta de plaisanter la Faëra pour dérider l’enchanteur. Sans parvenir à y arriver.

« Allongez-vous ici, je vais voir ce que je peux faire, ordonna le guérisseur d’un air autoritaire, ce qu’il fit.

- Disons que nous avons appris à nos dépens que je ne peux maîtriser tout effet négatif de vos sortilèges.

- Au beau milieu de la ville ? En mettant en danger tout le monde ? J'espérais un peu plus de prudence et de réflexion de votre part... A tous les deux. J'ai pourtant été claire, il me semble, sur l'utilisation de la magie. Autant parler dans le vide, visiblement... Repose toi et écoute les consignes avant de te lever, pour une fois. »

Akihito serra les dents de frustration.

« Tu parles pas dans le vide Yli, mais ça... aurait dût... marcher. Comme pour notre magie d'enchanteur, sans problème. Pas en faisant... exploser mon bouclier...

- Un test mineur, mais un test quand même. On en a déjà parlé il me semble... enfin... Marre de m'égosiller en vain à ce sujet. »

Il n’avait pas besoin de l’expérimenter pour savoir que décevoir Yliria le touchait plus que si c’avait été une autre personne. Et le rajouter à son ego blessé de voir sa théorie sur la magie voler en éclat n’arrangeait pas les choses. Il aurait pu se morfondre longuement si Zacara ne l’avait pas ramené à des considérations plus urgentes.

« Il y a toujours pire, mais elle ne fait pas plaisir à voir. Il va falloir ôter votre armure, si vous le voulez bien. »

Autant à cause de la douleur que de la colère qu’il dirigeait contre lui-même, Akihito crispait les mâchoires en se redressant pour défaire son plastron déformé par le trou qu’il avait reçu. Ses gestes précautionneux pour éviter de faire bouger les écailles dans sa plaie saignante rendait l’opération très lente, mais il sentit rapidement des mains venir à son aide, désanglant précautionneusement ses lanières. La semi-Shaakte, tout en demandant à Visselion de la guider jusqu’à la salle du trône, l’aidait à retirer son armure. La boule de ressentiment au fond de son estomac s’apaisa légèrement.

« Vous m'accompagnez ? Je ne vais pas faire d'expériences magiques particulières, vous savez ?

- Pourquoi souhaitez-vous y descendre alors ? Je vous laisserais bien aller seule, mais certains n'apprécient guère vous laisser vous promener librement aux alentours de ce rayon. Je vous laisse deviner qui... Mais j'en profiterai pour observer moi-même comment il s'est stabilisé. C'est ce que je comptais faire, hier, avec Akihito. »

L’armure enfin enlevée, Akihito se rallongea pour laisser le guérisseur, rejoint par Himeka entre-temps, inspecter la plaie.

« Ce n'est pas mortel, vous avez eu de la chance... Un peu plus, et le cœur aurait pu être touché. Je... je peux appliquer un cataplasme désinfectant et vous recoudre. Je crains ne pas pouvoir user de mes pouvoirs, cette fois : les récents jours m'ont énormément affecté. Définitivement. Je dois faire attention à ce que la Lande ne me prenne pas.

- Merde... je voulais garder mes potions pour m'en servir en cas d'urgence et profiter de vos pouvoirs... Mais je peux pas laisser cette blessure nous ralentir. Je vais vous aider. »

Trop habitué à la magie curative yuimenienne, l’enchanteur n’avait pas songé à un seul instant que celle de Zacara puisse avoir un coup autre que la simple fatigue. Et il refusait que son erreur n’ait plus de conséquences néfastes, surtout sur une personne qui n’était pas impliquée dedans.

« Attends Aki, il m'en reste encore pas mal. Tiens, » l’interrompit Yliria alors qu’il allait porter sa gourde à ses lèvres, lui tendant une fiole. Ses yeux firent rapidement l’allée retour entre la potion et le visage de la jeune femme qui bien qu’agacée, semblait surtout inquiète pour lui. Et elle avait dans ses yeux l’éclat caractéristique des situations où elle n’accepterait aucune contradiction.

« Tu me feras la peau si j'accepte pas. Merci Yli. »

Un sourire naquit naturellement sur ses lèvres, qu’elle le lui rendit. La boisson engloutit, il sentit rapidement ses puissants effets régénérateurs envahir son corps. Il se rallongea, ferma les yeux et se concentra sur sa respiration pour laisser le médicament faire effet, tendant une oreille distraite à la suite de la discussion entre Yliria et Visselion. Pour une raison qui lui était inconnue, Yliria souhaitait voir une représentation de la ville avant sa destruction, et les appartements de l’archi-sorcier en contenait vraisemblablement une. Elle proposa aussi quelques-unes de ses potions à Zacara, qu’il déclina.
Elle hoche la tête vers Aki, un demi sourire aux lèvres avant de se tourner vers Zacara.

« Nous nous en sortirons avec les méthodes plus classiques. Dame Himeka m'aide énormément. Mais... oui, je subis de lourdes conséquences physiques à chacun de mes soins : la Lande me les fait payer. De mon énergie vitale, de ma propre santé. La balance, hélas, n'a que trop penché en ma défaveur, et si je veux rester efficace dans la longueur, il me faut réduire la cadence. Bien que je le regrette.

- J'ignorais que j'allais vous en demander autant en demandant un soin magique. Je me contenterai de la méthode classique, si vous le voulez bien, » grimaça l’enchanteur à l’explication. Un bref coup d’œil à sa blessure le rassura sur les effets de la potion, qui avait fait arrêter le saignement tout en la résorbant un peu. Elle n’était pas belle à voir, mais était bien moins inquiétant. Il tourna la tête en direction des deux autres.

« Vous pouvez attendre que je me fasse rafistoler pour que je vous accompagne en bas ?

- Si je te dis de rester allongé tu vas de toute façon te lever dès que Zacara aura fini, pas vrai ? » dit-elle en poussant un soupir. Il s’apprêtait à lui répondre quand Himeka s’approcha de lui, un petit bol à la main. Il se tut donc et se laissa faire et comprit rapidement pourquoi sa compatriote était aussi appréciée du guérisseur. Malgré les picotements dût à la mixture posée sur sa chair mutilé, elle étalait le cataplasme avec beaucoup de douceur et de précautions. Cela rendait le soin plus supportable, mais il ne put garder le sifflement de douleur qui monta lorsque Zacara banda le tout d’un tissu épais, serrant fort pour maintenir l’onguent en place.

(Elle a mis beaucoup de soin à te soigner,) remarqua Amy.

(Et je vais pas le lui reprocher.)

Se redressant, Akihito testa la solidité du bandage et la marge de manœuvre dont il disposait sans ressentir de douleur. Après plusieurs torsions de son buste, il eut globalement une bonne idée de ce qu’il pouvait faire ou non.

« Essayez de ne pas trop remuer, le temps que ça cicatrise.

- Merci à vous deux, je ferai attention, remercia l’Ynorien en inclinant légèrement la tête à leur encontre avant de faire face à la jeune femme qui le… Dévisageait. T'en ferais autant à ma place, non ? T'aurais pas envie de rester là à rien faire. Enfin bon... Si ça peut te rassurer, très bien : je reste là.

- Fais ce que tu veux, tu ne me dois rien. »

Surpris et perplexe, Akihito regarda son amie sortir avec Visselion après lui avoir répondu d’un ton sec qu’il ne comprenait pas. Il venait pourtant d’accepter de faire ce qu’il lui demandait, alors pourquoi ? Pourquoi avait-elle l’air aussi contrarié ? Il secoua la tête, un peu dépité.

« Y a des choses que je comprendrai jamais, dit-il comme pour lui-même, puis se tourna vers les guérisseurs. Puisque je suis là, autant me rendre utile d'une quelconque manière quand le cataplasme aura commencé à faire bien effet ?

- Heureusement, tout s'est bien calmé depuis la bataille. La plupart des blessés se reposent, soignés. Je doute que vous aimeriez aider cette précieuse aide de camp Himeka de Fan-Ming à préparer des baumes, même si elle vous en serait sans doute reconnaissante. Elle est douée pour ça.

- Vous savez, je n'ai pas grand chose de mieux à faire. Je ne m'y connais pas vraiment en herboristerie -et évidemment encore moins celle propre à Aliaénon- mais si je peux aider, Dame Himeka, ne vous gênez pas.

- Bien, je vous laisse alors, je dois ranger le reste de l'infirmerie. »

La femme de Fan-Ming, toujours impeccablement habillée dans le style traditionnel de l’Ynorie, l’invita d’un geste à la suivre dans une salle attenante à l’infirmerie, dont il pouvait apercevoir quelques bocaux rangés sur des étagères. Il se leva donc à sa suite et enfila son manteau par la même occasion. Si Himeka l’avait déjà vu torse nu pour les soins, il n’avait pas l’intention de se montrer inconvenant en l’aidant dans une tenue similaire. Bien qu’à la manière dont ses yeux dorés le balayèrent quand il rentra dans la salle avec son vêtement simplement posé sur les épaules, le laisser ouvert au centre en laissait voir un peu trop pour mettre la femme à l’aise. Il tira un peu plus sur les pans du tissu pour se couvrir mieux.

« Merci de l'aide que vous proposez, » dit-elle avant de le mener à un plan de travail comportant un pilon et un mortier à côté d'un tas de petits graviers noirs. Aux côtés de ça, un tas de champignons avec un couteau et une sorte de presse. Au centre du dispositif, un grand bol où une sorte de crème semblable à celle qu'elle lui avait étalée sur le torse stagnait. Le principe du cataplasme avait l’air assez simple : une mixture à base des cailloux moulus dans le mortier et des champignons coupés en lamelles. Elle commenta.

« Ecraser ces petites roches est épuisant pour mes mains, même si elles sont friables. Vous avez du muscle à revendre... Hum. Ca... ça vous sera sans doute plus facile.

- Laissez-moi faire. »

Il répondit amicalement, accueillant positivement une tâche qui pourrait lui faire penser à autre chose que son fiasco magique et la perte de son bouclier. De plus, moudre des cailloux friables n’était pas une tâche trop compliqué. Du moins, c’est ce qu’il pensait.
Comme beaucoup de choses manuelles, il y avait une grande différence entre faire une chose, et le faire efficacement. Et si broyer les minéraux n’était pas très dur, il dut s’y reprendre à plusieurs fois non seulement pour trouver une position ou son bandage ne le gênait pas, mais aussi un mouvement qui permettait de moudre de manière régulière et uniforme. Ce fut Himeka qui vint à son secours en se postant près de son bras tenant le pilon, posant ses doigts fins sur les siens pour guider le mouvement et lui montrer comment faire.

« Doucement, pousser et tourner légèrement en même temps. Il m'a aussi fallu un peu de temps pour comprendre. »

Accompagnant le geste, elle lui indiqua le rythme à prendre et il eut toute les peines du monde à ne pas se contracter à son contact, à son corps pressé contre le sien pour mieux le guider. Eut-il utilisé sa main droite pour pilonner, elle aurait dû s’appuyer à l’endroit même où Justice l’avait agrippé et il aurait sans doute dû la repousser.

(Et sentir sa respiration dans mon cou aide pas.)

Il s’arrêta un peu pour reprendre son calme, souffla légèrement, puis se concentra sur le geste qu’elle lui avait montré.

« ... Comme ça ? »

Laissant sa main traîner sur la sienne pour lentement ne plus le guider, elle finit par la retirer en commentant.

« Bien, oui. Bien mieux. »

Himeka s’attela ensuite à la préparation du deuxième ingrédient, des champignons noirâtres à la corolle moucheté de blanc. Le genre de champignon que, seul, il ne se serait pas risqué à cueillir ou à penser qu’il puisse être utilisable en médecine. Tout en les taillant en fines tranches, la guérisseuse se montra curieuse sur la terre de ses ancêtres et souhaita qu’elle lui parle d’Oranan et de l’Ynorie, et il mit un peu de temps à trouver les mots justes.

« A l'image de son peuple, je dirais : digne et résilient. Malgré la guerre qui a eu lieu sur nos terres il y a tout juste un an, tout le monde essaye de le rebâtir pour reprendre la vie d'avant. Les gosses ont recommencer à courir dans les rues, les étales ont rouverts. Les Ynoriens d'avant se sont battus pour cette vie, et nous continuons de nous battre pour conserver ce qui nous a été transmis. Les traditions peuvent avoir leurs défauts quand le vent du changement frappe, mais... ça nous donne aussi des racines solides auxquelles se rattacher. »

il jeta un œil à la femme à la tenue clairement Ynorienne et sourit en la désignant dans son ensemble d'une main. Entre son kimono, la coiffure élaboré et son maquillage… La seule chose qui pouvait faire douter qu’elle ne sorte tout juste de l’enceinte d’une résidence de la haute classe oranaise était ses yeux dorés charmants mais très peu communs parmi les siens.

« Vous n'auriez aucun mal à vous fondre dans les quartiers nobles d'Oranan.

- J'ai été éduquée dans les traditions de notre peuple. Femme promise au gouverneur de dix ans mon cadet, j'ai toujours eu ce rôle secondaire. Un rôle bien loin du vôtre.

- C'est... une... tradition qui a encore court dans les vieilles familles d'Oranan. J'en sais malheureusement quelque chose. »

Le ton d’envie qui avait percé dans sa voix n’était que compréhensible. Il avait lui-même assister à ce que la noblesse Ynorienne avait de pire à offrir avec le mariage arrangée d’Hatsu Ôkami. L’archère dont il n’avait pas eu de nouvelle depuis la bataille de Koïchii : la dernière fois qu’il l’avait vu, elle criblait de flèches les protecteurs des forces de Darham protégeant le roi Markus depuis le dos de son griffon quand lui se frayait un chemin au sol accompagné de Sibelle.

« Fan-Ming n'est plus qu'un tapis de poussières, dit Himeka en le tirant de ses pensées. Ses habitants tous morts. J'aspire à mieux qu'un rôle secondaire, désormais. Avec vous ?

- Avec moi ? Eh bien quand tout sera terminé ici, vous serez la bienvenue à Oranan. »

Une remarque qu’il trouva curieux : il la pensait plus encline à vouloir rester sur Aliaénon. Quand il lui montra la poudre qu’il avait mout jusque-là, elle lui désigna la presse et il y versa le contenu avant de retourner à sa tâche : il restait encore une belle quantité de cailloux à moudre.

« J'ai envie d'être au premier plan, de faire connaître mon nom. De n'être plus juste la 'femme de'. Vous comprenez ça ? Oranan, Aliaénon, je ne sais pas trop, encore. Mais j'ai envie d'œuvrer pour le bien.

- Je peux le comprendre, dame Himeka. Oranan et Yuimen dans son ensemble vous permettront de recommencer de zéro, dans un certain sens. Vous n'aurez là-bas que votre talent et votre détermination pour vous faire un ce nom, et plus l'ombre de votre statut pour vous éclipser. »

Il pouvait comprendre son désir de liberté, après une vie à faire ce qu’on attendait d’elle sans vraiment lui demander son avis. Entendant un bruit de chute, il se tourna pour voir la femme venant de lâcher un bol remplis de la mixture fraichement pressée. Pour ne rien ajouter à la chance déjà débordante dont l’enchanteur bénéficiait, ses pantalons et ses bottes furent constellés du cataplasme.

« Oh ! Pardon ! »

Elle se baissa aussitôt, offrant une vue imprenable à l’enchanteur sur son décolleté plongeant qui détourna le regard par pudeur. Mais il fut bien obligé d’y revenir quand il vit que non content d’avoir ramassé le bol et son contenu, elle s’attachait désormais à nettoyer les affaires d’Akihito. Avec Akihito dedans.

(Elle nous fait quoi, l’autre ?)

Akihito se baissa aussi bien pour échapper à la vue plongeante que pour doucement écarter ses mains.

« C'est rien, elles en ont vu d'autres.

- Je suis désolée, permettez que je nettoie ça. »

Ignorant ce qu’il pouvait dire, elle partit se laver les mains et revint avec un tissu mouillé avant de s’agenouiller devant lui, comme pour attendre sa permission de le nettoyer. Il haussa un sourcil et saisis gentiment une nouvelle fois ses mains pour l'inviter à se relever.

« Ça ira je vous assure. Et si vous voulez devenir quelqu'un, ne vous agenouillez pas ainsi : restez fière. »

Et loin d’abandonner, elle laissa ses mains dans les siennes et se contentant de plonger son regard dans le siens.

« Laissez-vous faire : on m'a appris à réparer mes erreurs. »

(Je répète : elle nous fait quoi, la gouverneuse ?)

(J’en sais foutre rien.)

(On dirait carrément qu’elle te fait du rentre dedans, et pas le plus subtil.)

(Ca ne serait pas Himeka, une femme noble et mariée qui a été élevée dans la tradition Ynorienne que je partagerai ton avis, mais là…)

Elle avait beau avoir annoncé à demi-mot que son mariage n’avait été que politique et pas motivé par l’amour, c’était une approche un peu trop direct pour qu’il y croit. Il préféra lui laisser le bénéfice du doute et accepta sa volonté de rattraper son erreur.

« Votre erreur donc. »

Elle opina du chef et profita de ses mains libre pour frotter les taches sur ses habits. Doucement, mais fermement, elle ne laissa aucune trace. Tibia, genou, cuisse. Et Akihito était presque sûr qu’il n’avait pas tant de taches que ça sur ses cuisses, et que le visage poudré de la femme n’avait pas à se trouver aussi proche de son bassin dans une position des plus… Suggestives.

(Si Yliria me voit…)

(Elle t’oblitère. Sans sommation. Alors fait quelque chose, bon sang !)

« Que faites-vous, Dame Himeka ? demanda-t-il calmement.

- Je nettoie vos braies, ser Akihito.

- Et c'est tout ce que vous comptez faire ?

- Je vous demande pardon ? »

Son regard presque choqué le fit douter un instant de ce qu’il pensait avoir compris : il resta néanmoins sur ses gardes et trouva un prétexte à sa phrase en un quart de seconde pour sauver les apparences si il s’était réellement trompé sur ses intentions.

« Vous mettez tellement d'entrain pour le faire... j'ai presque l'impression que vous voulez les rendre comme neuves. Ce ne sont que de petites tâches.

- Vous ne voudriez quand même pas que les jeunes femmes se penchant par-là pensent que vous avez des champignons, n'est-ce pas ? » dit-elle en se relevant.

Un sourire ornait ses lèvres rouges, dûment maquillées. Presque joueur. Elle arqua un sourcil à sa question, qu’il lui rendit par la suite.

« Je suis pas sûr de savoir où... vous voulez en venir ?

- Oh, par Rana, êtes-vous donc tous si chastes en Ynorie ?

- La plupart, mais pas moi. Je suis simplement prudent pour ne rien mal interpréter.

- Et qu'interprétez-vous ?

- Que vous avez l'air de me porter un peu plus d'intérêt que pour nos origines communes.

- Oh, vous me trouvez curieuse ? Je ne voudrais pas m'immiscer dans votre intimité.

- J'ai l'impression qu'au contraire, ça ne vous dérangerait pas, rétorqua-t-il.

- Vous savez, aux côtés d'un dirigeant de cité, on s'ennuie, parfois... »

Il se jouait un jeu dangereux, une sorte de passe d’armes camouflée par des mots où les deux Ynoriens cherchaient à percer l’autre à jour. Découvrir ses intentions, ses envies. Il en avait eu quelques-unes avec Anthelia, quand ils se tournaient autour. C’était un sentiment de tension grisante qui malgré lui refit surface ici. Il se devait d’y couper court rapidement.

« Et je pourrais vous aider à tromper cet ennui, c'est ça ?

- Oh mais vous le faites, vous le faites.

- Dans ce cas... »

il s'approcha d'elle et la domina de sa hauteur, plongeant son regard dans le sien pour la forcer à se révéler. Une approche plus frontale surprenait toujours quand elle était faite en plein milieu de l’échange : l’autre perdait alors pied.

« Qu'attendez-vous de moi, au juste ? »

Intimidée, elle se mit à reculer tout doucement, les lèvres légèrement entrouvertes, avant de se retrouver bloquer contre le mur. Innocente réaction ou geste consciemment exécuté ? Akihito avait dans tout les cas l’intime conviction qu’il n’aurait qu’à s’approcher et se pencher pour cueillir les rouges lèvres comme un fruit mûr. Sans résistance. Et peut-être se serait-il laissé tenter, quelques jours auparavant. Himeka était une belle femme séduisante, c’était une évidence.

« Je... je ne sais pas. »

Mais depuis hier, d’autres lèvres appelaient les siennes. Secouant la tête pour chasser de son esprit les yeux de lapis, il tendit une main en lui souriant faiblement.

« Merci de l'intérêt que vous me portez. dame Himeka. Mais je ne pense pas pouvoir y répondre plus qu'avec de la gratitude pour votre aide. »

Ses yeux papillonnent pour chasser le trouble et la déception qui affectaient son visage, avant qu’elle ne détourne le sujet de la conversation.

« Remettons-nous au travail, voulez-vous ?

- Je suis à vos ordres. »

Un silence gêné et pesant remplaça l’ambiance (trop) amicale qui régnait jusque-là. Un peu mal à l’aise par cela, l’enchanteur rompit le silence qui n’était entrecoupé que des sons de la préparation du cataplasme.

« Cela vous dérange si nous emmenons un peu d'onguent avec nous ? Nous pourrions en avoir besoin, comme nous ne savons rien des plantes médicinale d'ici. »

Visiblement surprise par son intervention, elle va sursauter avant de répondre sans le regarder qu’il faudrait demander à Zacara mais qu’une fois les réserves refaites, il ne devrait pas y avoir de problème.

« Merci, Dame Himeka. Je vais m'assurer d'en broyer le plus possible dans ce cas. »

L’échange ne se poursuivit pas plus loin, et Akihito se sentit de nouveau obligé de meubler cette absence de conversation gênante, tout en broyant toujours plus de cailloux.

« Je vous ai entendu "jurer" par Rana tout a l'heure, je ne m'attendais pas à ce que son culte ai perduré ici.

- Nos origines sont tout ce qui nous reste de nous-mêmes, ici. Nous nous y sommes toujours accrochés.

- Ca rejoint ce que je disais au sujet de notre peuple resté à Oranan, acquiesça l’enchanteur. Si plus rien ne vous retient ici, vous n'aurez aucun mal à vous faire une place en Ynorie.

- Mon époux me retient ici. Le souvenir de Fan-Ming, son identité. A Oranan, quel que soit le départ, je ne serais qu'une étrangère sans importance. »

(Je me demande si le gouverneur sait que sa femme ne l’apprécie pas tant que ça.)

(Ni s’il sait que c’est une allumeuse.)

(Ton langage, Amy.)

« Son identité est aussi Ynorienne. Comme vous. Et j'ignore quand votre cité a été bati, mais Oranan donne sa chance à tout le monde : l'Ynorie n'est plus gouverné par un roi mais un conseil, élu par le peuple. On y trouve aussi bien des marchands que des généraux, des nobles de vieilles familles comme des gens du peuple. L'importance se mérite, et j'ai bon espoir que vous arriviez à trouver votre place.

- Oui. Nous gardions contact avec les dirigeants de la ville et de la milice. Mais là-bas je ne serai qu'une parmi d'autres. Laissez-moi prouver ma valeur en votre compagnie. »

La voyant remettre le sujet sur la table, Akihito tenta de revenir au sujet initiale.

« Vous ne voulez pas justement vous sortir de votre condition de "femme de" ?

- Si, et ?

- Alors en quoi être en ma compagnie prouverait votre valeur ?

- Je... votre compagnie, à votre groupe. Pas la vôtre. Au sein de votre groupe. »

Cette fois, Akihito s’était lui-même trompé et cacha sa gêne en haussant un sourcil.

« Oh. Vous n'aviez pas dit que vous ne possédiez aucune compétence martiale ?

- En faut-il absolument ? »

Il prit un temps pour réfléchir à la nature de l’ex gouverneuse de Fan-Ming. Elle était d’origine Ynorienne, mais sa famille vivait depuis plusieurs générations sur Aliaénon. Était-elle comme les Yuiméniens soumis à la même magie puissante mais instable, ou ces Ynoriens là avaient-ils fini par développer des pouvoirs magiques qui leurs étaient propres ?

« Absolument... je ne dirais pas ça. Mais nous allons affronter des situations vraiment dangereuses, où nous ne serons pas toujours en mesure d'assurer votre défense. Toute aide est la bienvenue, mais vous devez prendre conscience des risques. Vous ne disposeriez pas de pouvoirs magiques, par hasard ?

- Je n'ai pas besoin qu'on assure ma défense, rétorqua-t-elle, offusquée. Même vous voyez en moi une faible femme. J'ai pleinement conscience des risques que vous prenez. Je n'ai aucun pouvoir magique, mais j'ai du courage et de la persévérance. Je manie l'art de la rumeur et de la diplomatie, je sais prendre soin des blessés et guerriers par des massages et soins galvanisants. Je suis musicienne, remontant le moral des troupes. J'ai été formée aux arts des dames d'Ynorie.

- Et ce sont des qualités qui sont très utiles, je suis d'accord. Mais le Dragon Noir, les hordes qui ont pris d'assaut cette ville, ou même ça. »

S’arrêtant un instant de moudre, il partit chercher dans sa besace et en sortit une peau de cochon sur laquelle il avait dessiné Corne d'or, la nuit de leur affrontement. Le trait avait été un peu effacé par le voyage, mais il était encore tout à fait capable de retranscrire la puissance du monarque cornu.

« Nous allons au-delà de ce genre de danger, Dame Himeka. Notre troupe peut être menacé à tout moment par des créatures qui découperait un homme en armure d'un simple coup de patte, ajouta-t-il en la regardant dans les yeux pour qu’elle constate qu’il était on ne peut plus sérieux. Ne pas nous accompagner ne fait pas de vous quelqu'un de faible et vous êtes courageuse, je n'en doute pas. Vous pourrez certainement nous aider avec vos talents. Mais je ne peux pas vous cacher les risques que vous encourrez en nous suivant.

- Je vous dis que j'en suis consciente. J'ai tout perdu, ici, tout sauf Teruki. A quoi bon m'accrocher à cette vie si c'est pour ne pas châtier à ma mesure le responsable de notre chute ? »

il ferma les yeux un bref instant, revoyant le désespoir et la colère dans les yeux de ses semblables pendant la Bataille de Koîchii et durant les mois qui ont suivi. Leur chute avait été proche, pour eux aussi.

« Conservez cette rage, alors. Vous allez en avoir besoin. »

Elle ne rajouta rien, et se mura une nouvelle fois dans le silence. Elle avait tout les droits de vouloir se venger, et il l’avait suffisamment mis en garde sur les dangers : il ne voyait aucune raison de refuser sa présence. Restait à savoir si les autres membres du groupe seraient de son avis.
Aussi perturbant qu’avait pu être ces échanges, ils avaient au moins eu l’avantage de lui faire oublier le bris de son bouclier.


-----------

HRP : Termine de préparer le cataplasme, puis va en demander à Zacara
Modifié en dernier par Akihito le jeu. 16 nov. 2023 23:48, modifié 1 fois.

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Yliria
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Re: Lande Noire

Message par Yliria » sam. 4 nov. 2023 00:27

Post squelette (je posterai samedi)

*Suit Visselion
*Parvient jusqu'aux appartements de l'archi sorcier pour examiner toute représentation de la cité encore intacte.

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Cromax
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Re: Lande Noire

Message par Cromax » sam. 4 nov. 2023 15:24

Cauchemar en Aliaénon : Lande Noire (bis) XXI



Yliria croise brièvement Mathis qui remonte à la surface alors qu’elle descend dans les tréfonds en compagnie de Visselion (libre à vous d’échanger un mot à cet instant). La semi-shaakt et le mage au corps d’Argent Noir parviennent ensuite, après une longue descente, dans la Salle du trône d’Elscar’Olth. Une salle aux dimensions incroyables, haute comme une cathédrale, avec plusieurs coursives et balcon donnant sur le centre de celle-ci. Octogonale, vaste au point d’accueillir des centaines de personnes, l’élément principal de l’endroit était un trône immense, inquiétant, tout de métal. Des piques acérées le cernaient, accoudoirs et dossier. Le lieu de pouvoir de la ville, l’endroit désignant le Roi absolu de la cité. Plus inquiétant, encore, des ossements de plusieurs créatures humanoïdes stagnaient là comme le témoin d’une boucherie. Mais juste autour du trône, d’où s’étalait également une mare de sang séché qui s’était écoulée jusqu’au centre de la salle.



Image



Derrière le trône, la fameuse source du rayon, un sceau magique actif d’où part cette énorme manifestation éthérée des pouvoirs de la Lande. Derrière ce sceau, une porte, close. Mais ce n’est pas celle-là que Visselion indiqua à Yliria. Il lui pointa une porte face au trône, à l’autre bout de la salle. Une porte laissée entrouverte par Xël lors de sa dernière visite. Elle put y pénétrer sans peine, découvrant es appartements plutôt luxueux, mais qui ont l'air de n'être pas utilisés depuis pas mal de temps. Propres, mais trop propres. Comme si personne n'y vivait réellement. Un lit confortable, des armoires vides, un coin salon, un bureau, une table de "réunion". Et ce qu’elle était venue chercher : une peinture de l’extérieur de la cité intacte, vue des collines rocheuses alentours, non loin d’où les réfugiés avaient pris d’assaut la grotte. Une corolle immense semblait sortir du sol, surmontée d’une haute tour sombre corollaire elle aussi.



Image



Visselion, lui, était resté dans la salle du trône, observant le rayon de loin, pensif.


Mathis, de son côté, était revenu au camp des réfugiés, au sein de la cité. La salle où ils avaient été accueillis. ?Il put y voir Bellarien et les jumeaux discuter, d’autres sorciers de la lande, et surtout un portail semblable à ceux de Xël s’ouvrir au centre de tout ça. Maïssa, Ibn et Jorus en sortirent, accompagnés d’une ravissante jeune femme voilée à la peau d’une teinte de désert. Des yeux orangés rappelaient un peu ceux de Maïssa. Le portail se referma derrière eux, et Ibn commenta l’évidence :

« Xël… Il n’est pas venu. »


Akihito, dans l’infirmerie, demanda à Zacara d’emporter du baume désinfectant. Ce dernier accepta sans peine et lui remit une boite métallique en contenant plusieurs doses.



[HJ : Aki, on voit par MP si tu continues dans l’infirmerie. Si tu vas dans la salle commune, tu peux rejoindre la discussion des autres. Mathis, Jorus, sujet discord ouvert. Yliria, on part par MP pour ce que tu fais : discuter avec Visselion, fouiller davantage, etc.]


[XP :
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (déplacements)
Akihito : 1 (discussions), 0,5 (fabrication d’un cataplasme)
Ylilol : Noté quand complété.]


[Bons :
Mathis : Le Poncutel !]

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Yliria
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Re: Lande Noire

Message par Yliria » ven. 10 nov. 2023 12:35

A croire que ça devenait une habitude de toujours parcourir le sous-sol des lieux où je me rendais. Déjà sur Yuimen, j’avais vu mon lot de souterrains, grotte, mausolée et autres joyeusetés souterraine renfermant ombres et créatures en tout genre, et visiblement cela me suivait sur Aliaénon. En espérant que rien ne vienne nous souhaiter la bienvenue au beau milieu de l’escalier géant. Au moins, même si el sort avait un peu débordé, son utilité était prouvée. Je suivais Visselion, m’enfonçant de plus en plus profondément dans les entrailles de la terre. Sans la constante lumière blafarde verdâtre qui semblait ne jamais vraiment faiblir, je me demandais comment Visselion aurait pu mettre un pied devant l’autre. il fallait que je prenne l’habitude de récupérer des torches sur Aliaenon, j’en oubliais trop souvent que tout le monde ne voyait pas dans le noir comme moi. Et comme la magie était inutilisable pour éclairer…

En passant, nous croisâmes Mathis qui remontait. Je me demandais brièvement ce qu’il avait bien pu faire dans les sous-sols, mais je ne posais pas la question. Il pouvait bien se débrouiller pour ne pas créer d’incident pendant une journée. Du moins je l’espérais. La discussion avec Visselion n’avait pas réussi à effacer la méfiance que j’avais envers lui, mais je pouvais laisser filer pour le moment. Il y avait des choses plus urgentes que m’entretenir avec cette girouette experte en catastrophe.

Lorsque nous parvînmes finalement au bon étage, ce qui m’y attendais me laissa un sentiment de malaise. Une salle immense, un trône qui semblait être aussi confortable qu’un tapis de poignards et des os. Beaucoup d’os. Et du sang séché depuis sans doute un moment. Le tout donnait une ambiance lugubre et franchement pas accueillant et à l’ensemble et ma main se posa automatiquement sur la poignée de Stellarhys. La seule chose qui me calma un peu c’était la nonchalance de Visselion, mais connaissant l’énergumène et sa propension à se moquer un peu des risques, ce n’était qu’une maigre consolation.

- Charmant endroit…

La lueur verdâtre de l’imposant rayon derrière le trône n’aidait en rien l’atmosphère, mais mon regard suivi plutôt la porte entrouverte que Visselion pointait du doigt. Je hochai la tête et pénétrai dans ce qui ressemblait à des appartements. Contrairement au reste de la salle du trône, ici, tout était propre et rangé. Pas un grain de poussière, pas une tache de sang, rien. Curieux. Et un peu rassurant. Surtout quand je tombais sur ce que je cherchais d’un coup d’œil. Une peinture représentant la ville telle qu’elle était avant sa destruction. Et il fallait avouer qu’elle en jetait. Sa corolle et son immense tour lui donnait une allure bien différente des cités de Yuimen et je ne doutai pas un seul instant qu’aucun mortel n’ait pu constuire une telle chose, cela semblait trop complexe. Et jamais je n’aurai imaginé que c’était ça, son apparence originelle. J’avais bien fait de venir. Et tant qu’à être là, je me mis à fouiller un peu aux alentours. Qui pouvait savoir ce que je pouvais dénicbher après tout. J’appelais tout de même Visselion. Je n’aimais pas le laisser seul dans une pièce emplie d’ossements et de sang séché.

- Oui ? Que se passe-t-il ?

- Y avait-il autant de carcasses et de sang la dernière fois que vous êtes venus ici ?

-Oh, ça. Ça date de la période où les orques de Nargrum et de votre monde ont infesté la cité. Nous autres sommes sages et savons qu'il est vain de tenter le trône. Eux... pas tellement. Voyez-vous, qui s'assied sur le trône et survit est couronné Roi d'Elscar'Olth. Ceux-là y ont cru.

Je cessai mes recherches au hasard pour le fixer, un peu circonspecte. C’était quoi cette coutume ? Pas étonnant qu’ils n’aient pas de Roi, dans de telles conditions. Je voyais qui que ce soit d’assez stupide pour tente une telle chose. Enfin… à part des garzoks, visiblement, mais ils n’ont visiblement pas vraiment assez de chandelles pour illuminer leurs caboches, ceux-là. Et leurs restes restés là depuis Meno savait combien de temps en était un testament assez flagrant. Autant pour leur courage que leur stupidité. Surtout pour la deuxième, en fait.

- S'asseoir sur le trône vous tue si vous n'êtes pas le roi légitime ? Voilà une drôle de faon d'élire son souverain. A quand remonte le dernier vrai roi ?

- A un temps perdu dans les mémoires. Lamiria Géryick l'a connu. Feu Thensoor Val'Crooh également. Des êtres multi-centenaires. C'est dur, mais juste : la présence d'un roi sur le trône signifie une période de grand faste pour Elscar'Olth. Mais cela fait longtemps qu'aucun prétendant digne ne s'est révélé.

- Faut dire que ça doit refroidir les prétendants qui ont un léger doute. C'est un truc que les shaakts adoreraient sans doute...

Un trône tueur, on aura tout vu… je me demandais si s’asseoir dessus faisait sortir un pieu de sous la personne pour l’empaler promptement ou si c’était un truc magique… je n’allais pas tenter de vérifier ça par moi-même, de toute façon, il y avait des choses plus importantes à faire. Et mourir ne faisait pas partie de la liste.

- La peinture, on peut la déplacer ?

- J'imagine que oui. Ce n'est qu'une toile.

- Je préfère demander. Certains sont tatillons sur ce genre de chose.

- Oui. Ceux-là même qui sont coincés dans le passé et non tournés vers l'avenir. Un conseil : évitez de dire à Bellarien que vous avez emprunté la peinture.

- Quoi que je fasse, je pense que Bellarien m'en voudrait. Il a une sacrée dent contre moi. Je prendrai la peinture en repartant, pas besoin de s'en encombrer pour le moment.

Je pensais à lui à la base et, en voyant le sourire de Visselion, il était clair qu’il l’avait compris. Peut-être que rebâtir sa cité lui permettra de se sortir l’immense bloc de granit qu’il avait d’enfoncer dans son fondement.

- J'ai ce que j'étais venue chercher, vous voulez qu'on jette un oeil au rayon ? Je peux essayer d'en comprendre le fonctionnement ou tout ce qui peut être utile.

- Ça serait parfait, oui. Venez.

Vu de près, le rayon était encore plus impressionnant, mais difficile d’en jauger les effets simplement en le fixant. Quand à le toucher…

- J'imagine que mettre la main dedans ce serait une horrible idée.

- Tentons.

Je n’eus même pas le temps de me demander ce qu’il voulait dire par là que sa main était déjà enfoncé au milieu du faisceau de magie. Un point en moins pour la prudence, mais je commençai à avoir l’habitude. Et lui ne semblait pas raiment apprécier la sensation, au vu de sa grimace.

- C'est... particulier. Désagréable, mais galvanisant. Un concentré de magie de la Lande. Moi qui la maîtrise, je la sens pulser plus fort. Rien... d'autre.

Je n’aimais pas vraiment ça. Pas du tout même. Si la magie de lande entrait en conflit avec la magie de yuimen que je possédais… les risques étaient faibles, mais tout de même…

- Tenter... Si c'est un concentré de la magie de votre monde, j'ai peur que ça n'agisse en contradiction avec la mienne... Un yuimenien a-t-il tenté avant ?

- Non. Depuis son activation, nous sommes les premiers à venir ici.

De ce qu’il en savait en tout cas… enfin, si on ne tentait rien, on ne saurait jamais rien et si l’effet sur Visselion était moindre, les chances que ça se passe mal étaient infimes.

- Hmm... Je vais essayer. Tirez moi de là si ça se passe mal.

Et.. ça ne se passa pas mal. Ni bien. Aucune explosion, pas de mort prématurée ou de magie incontrôlable. Une sensation désagréable dans le bras, mais rien de plus. Au début du moins. Après, il y avait cette sensation.. comme si quelque chose rampait dans mon bras et tentait de… Je retirai mon bras d’un coup et el frottai une seconde, vérifiant que mes doigts fonctionnaient normalement. A noter, personne ne devait mettre un membre là-dedans. Aucuns des miens, en tout cas.

- Je n'aime pas trop la sensation, c'est comme si la Lande cherchait à me changer de l'intérieur...

- Hmmm. Peut-être est-ce ce qui est arrivé aux survivants des étages inférieurs.

- M'en voulez pas, je ne vais pas recommencer pour essayer de voir si ça a de vrais effets à long terme.

Et cette idée ne me plaisait guère non plus. Ils n’avaient à priori pas été en contact direct du rayon, donc soit son influence à long terme avait ce genre d’effet, soit el sceau qu’ils avaient réactivé avait les mêmes propriétés. Et ça n’était pas vraiment encourageant pour ceux qui n’avait pas subi ses effets. Ils risquaient de les subir tôt ou tard si on ne faisait rien. Je m’accroupis sur le sol et jetai un œil à la stèle responsable du rayon. Des motifs bleutés semblaient tournoyer et vibrer de magie. Une magie puissante, que je connaissais. Celle utilisée par Xël et Silmeria. Elle était encore active et indéniablement puissante.

- Je sens encore la magie résiduelle de l'allumage. Sans doute qu'il est possible d'influer dessus, mais je ne vais pas m'y essayer seule. A l'origine, savez-vous quels effets ce rayon possédait ?

- Il n'y avait guère de rayon, à l'origine. Ce sceau, allumé, permettait avec les autres d'endiguer la propagation de la Lande Noire et de protéger notre cité de sa corruption.

- Je vois... peut-être que si on peut réduire son intensité, cela suffirait.

- Peut-être. Mais... le veut-on vraiment ? C'est prendre le risque que la corruption se propage à nouveau, en l'absence d'activation des autres sceaux.

- Certes... Au final on en revient au problème de base...

Rebâtir la cité. Encore un problème que cette action pouvait régler. En théorie du moins. Et le problème de la théorie, c’est que cela se passait rarement exactement comme prévu.

- Seriez-vous capable de réactiver les autres sceau sans notre concours ?

- Si plusieurs d'entre nous s'y mettent, oui. Mais nous ne savons toujours pas si tous sont accessibles.

Autant lui dire. De toute manière, je n’avais pas promis de le faire, juste de tout faire pour essayer que ça marche et je doute qu’il soit contr l’idée. C’était chez lui ici, après tout.

- Je vois... Autant vous le dire, Alossarh m'a demandé de rebâtir votre cité. Par magie.

- Et ce n'est certainement pas moi qui vais vous en empêcher ! C'est un bon gars, Alossarh.

- Je m'en doutais un peu. Le problème ce n'est pas tant l'approbation des vôtres. Ce sera l'approbation des miens.

- Pourquoi refuseraient-ils ?

Pour suffisamment de raison. L’une étant de juste m’emmerder parce que j’ai été tout sauf diplomate. Peut-être que la mesquinerie ne faisait pas partie de leurs aptitudes, mais certains, je me méfiais… Enfin, la raison principale était la plus évidente.

- Lancer un tel sort va être extrêmement dangereux. On parle de rebâtir une cité toute entière. Ils pourraient refuser de prendre le risque. Je comprendrai qu'ils soient plus qu'hésitants. je le suis toujours.

- Et pourtant votre magie le peut. Ça serait une bonne occasion pour tester votre hypothèse, ces tentatives magiques partagées. Je serai là si ça foire.

Il en avait de bonnes… sa présence n’empêchait pas forcément un désastre. Elle le limitait, au mieux, suffisait de voir l’escalier, ou…

- J'ai suffisamment fait de test jusqu'ici, je suis persuadée que c'est la meilleure manière de faire. Et visiblement vous ne pouvez pas empêcher de catastrophes, il suffit de voir ce qu'Akihito a fait la dernière fois ...

- Sa magie n'était pas assez puissante, pas assez incontrôlable. Il semblerait que je ne puisse agir que si vous en perdez totalement le contrôle.

Merveilleux… Donc soit ça fonctionne parfaitement et il n’a rien à faire, soit ça rate tellement que son action est la seule chose nous évitant de tous mourir.

- Guère réjouissant... Enfin merci de votre aide malgré tout. J'aimerais vraiment aider les vôtres, mais je ne peux décemment pas aller à l'encontre de l'avis général de mes compagnons. S'ils refusent, je ne vais pas essayer seule.

- Je sais. J'espère que vous saurez les convaincre. Ou qu'ils seront d'accord, et conscients de l'aide immense que ça nous apporterait.

Un bref rire m’échappa. Je doutais que mes paroles aient une quelconque valeur aux yeux de certains.

- Vu leur propension à ne pas m'écouter, je doute qu'ils le fassent davantage cette fois-là.

- Alors je leur dirai, moi.

- Non, je vais prendre mes responsabilités, j'ai promis de faire mon possible à Alossarh et je le ferai. Si vous avez des arguments à faire valoir - et je pense que vous en aurez- un peu de soutien ne sera pas de refus.

- Oui. Vous disiez craindre les intentions des survivants aux manteaux noirs. Réparer la cité vous ferait bien voir d'eux, sans aucun doute. La Dame d'Ur saura leur faire entendre raison, vous concernant. Si tant est que ce soit nécessaire.

- Je me méfie de leurs représentants, oui.

Mais ses mots me tirèrent un sourire, en pensant à quelque chose – ou quelqu’un – en particulier.

- Même Bellarien pourrait être moins désobligeant si on parvient à rebâtir la cité.

- Très certainement.

Rien que pour ça, ça en valait la peine, tiens. Pouvoir bien le lui étaler sur le visage qu’on leur a permis de retrouver leur foyer. Je suis sûre qu’il détesterait reconnaître nos actions et nous remercier. J’avais envie de voir ça

- Si la cité est rebâtie, vous pourrez accéder aux autres sceaux ?

- Si vous en rebatissez l'intérieur tant que l'extérieur, sans nul doute. Mais... nous n'avons guère de plans intérieurs sous la main.

Encore un problème à ajouter sur la liste… Décidément, rien ne pouvait être simple.

- Chaque chose en son temps, on verra le moment venu. Remontons, je vais chercher la peinture. Sauf si vous avez d'autres choses à voir par ici ?

- Rien pour le moment, j'imagine.

Je hochai la tête et retournai dans les appartements, sans doute ceux du Ri et décrochai la peinture en la gardant précautionneusement contre moi. Il ne s’agirait pas de la détruire ou de l’endommager. J’entends déjà les cris de Bellarien après une telle chose. Et en sortant de la pièce, je remarque une porte fermée, derrière le rayon. Je n’y avais pas vraiment fait attention avant ça.

- Qu’y a-t-il derrière cette porte ?

On ne savait jamais. Si c’était les cuisines ou d’autres commodités, pas besoin d’aller y jeter un œil. Il nous fallait remonter et que je mette tout le monde au courant des découvertes et du plan. J’étais sûre qu’ils allaient adorer ça. Vraiment adorer…

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Akihito
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Re: Lande Noire

Message par Akihito » ven. 10 nov. 2023 17:36

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

52 : Combattre le désir.

L’Ynorienne d’Aliaénon ne décrocha pas un mot de plus, malgré les tentatives d’Akihito de rendre la situation moins inconfortable pour les deux. Il estimait avoir fait ce qu’il fallait : si elle n’était pas encline à améliorer leurs échanges, il ne comptait pas la forcer.
Une grande quantité de baume fut produite avant que la guérisseuse ne juge que ce soit assez. Elle lui permit de prendre congé et comme elle l’avait supposé, Zacara lui permit d’emporter une partie du cataplasme dans une boîte métallique. A en soupeser cette dernière, l’enchanteur estima qu’il pourrait en appliquer sur huit, peut être dix blessures similaires à la sienne. Satisfait, il rangea la boite dans la poche de sa besace qui contenait aussi le matériel de suture et les bandages qu’il transportait, puis il se rallongea sur la table qu’il avait quitté en grognant. La douleur était toujours présente, bien que supportable. Ce n’était pas suffisant pour le clouer au lit, mais plus il se reposait, plus vite il se serait débarrasser.

Après un quart d’heure les yeux fermés, il pesta et se redressa. Il avait un peu trop bien dormi la nuit précédente et il ne parvint pas à s’assoupir. Il pesta une seconde fois en constatant qu’il n’avait plus rien pour tatouer, dessiner ou quoi que ce soit pour passer le temps en s’exerçant à son art. Akihito sortit donc de la tente à la recherche de parchemins, vélins ou tout ce que des sorciers pouvaient avoir à leur disposition pour tracer retranscrire leurs travaux. Mais à l’instant où il sorti, il vit un peu plus loin s’ouvrir puis se fermer un des portails de Xël et il se mit naturellement à aller à leur rencontre.

(Ils sont enfin de retour. J’espère qu’ils ont pu réactiver leur pierre de vision.)

(Et redonner ses pouvoirs à Ibn… Ah.)

(… Où est Xël ?)

Quatre personnes étaient bien revenues de Messaliah et du portail de l’aéromancien : mais à moins que ce dernier ne se soit transformé en jeune femme voilées aux yeux marrons pâles, il était bel et bien absent du groupe qui venait d’arriver. Jorus s’énervait déjà à son encontre alors que sa magie qu’il avait employé pour renforcer la sienne s’était avéré complètement inefficace. Mathis, qui passait par là, chercha à savoir s’ils avaient fuis un quelconque danger avant de revenir à un sujet qui l’intéressait autrement plus : avait-il réussi à localiser Simaya ?
Abordant le groupe, Akihito déclara comme pour intégrer la conversation.

« Quatre à partir, quatre à revenir. Les portails de Xël sont donc limités à quatre personnes ? Pourquoi maintenant et pas avant ? J'imagine qu'on va devoir attendre son retour pour le savoir, soupira-t-il avant de s’adresser à la nouvelle venue et Jorus. Je suis Akihito, un Yuiménien comme Jorus et Xël. Et Mathis, ici présent. Il s'est passé pas mal de choses ici, mais j'ai le sentiment que votre côté à été plus mouvementé, tu nous résumes tout ça Jorus s'il te plaît ?

- Zaria, sorcière de feu et de vision. Enchantée. Vous n'êtes pas les premiers Yuimeniens que je croise, loin de là.

- Enchantée Zaria. Vous avez piqué ma curiosité, quels sont les autres Yuimeniens que vous avez croisés ?

- Une dénommée Charis, femme du désert de votre monde. Et Xël. Deux personnes en qui j'ai toute confiance. »

Alors que l’Ynorien se demandait combien de personnes sur Aliaénon tenait Xël en si haute estime, Ibn avoua a demi mot que leur expédition n’avait pas remplis la plupart de leurs objectifs : Ibn n’avait pas retrouvé ses pouvoirs -même s’ils avaient libéré Zaria, son apprentie-, la pierre de Vision inutilisable et Simaya était toujours introuvable, même si son pouvoir s’était curieusement manifesté pendant qu’ils affrontaient les Chevaliers Sans Bannières. Un léger mal de crâne commença à poindre dans la tête du fulguromancien alors que Jorus résumait ce qu’il s’était passé, non sans s’attarder sur ce qui le mettait en colère.

« On a croisé les Cadi Yangins de Messaliah. Xël est parvenu à établir une alliance avec eux pour qu’il nous aident face au Dragon Noir. En échange de quoi, on devait les aider face aux Sans-Bannières qui se sont pointés. Une véritable armée. La magie des sorciers du désert aurait suffi à elle seule si les chevaliers n’étaient pas venus avec le Dragon en personne ! J’en ai encore la chair de poule de m’être retrouver juste sous son ventre ! Je vous passe les détails, on est parvenu à le repousser grâce aux pouvoirs de Maïssa sur le sable. Bien joué d’ailleurs !
Quant à l’armée, elle a fini sous le sable. On pensait que les choses étaient terminées, mais lorsqu’on lui a demandé où se trouvait Simaya, c’est parti en vrille. Comme l’a dit Ibn, pour Eleb elle semblait être partout et un de ses dômes nous a d’ailleurs tous recouvert, accroissant à tous notre magie et nos capacités. Eleb, l’actuel chef des Cadi Yangins a senti que de nombreux chevaliers étaient encore vivants et au lieu de nous laisser les finir, il a fait tomber un déluge de feu du ciel ! Même le sable s’est mis à brûler ! On a tenté de sauver tout le monde grâce à notre magie, mais on est parvenu qu’à sauver une petite poignée ainsi que la Pierre Originelle des sorciers du désert direction Néo-Messaliah, où on a retrouvé et libéré Zaria.
On devait repartir pour aider les sorciers de la tour, mais Xël a usé d’un objet qu’il a reçu pour voir qu’il n’y avait plus personne à sauver des flammes. On a donc décidé de revenir ici. Il a pas pu transporter plus de quatre personne à l’aller et on était cinq au retour. Du coup ça a coincé. Je lui ai proposé de renforcer ses capacités pour être en mesure de tous nous emmener, mais si j’ai senti qu’un truc clochait, je l’ai compris que lorsque le portail s’est refermé. Au lieu d’utiliser cette magie en nous pour soit accroître ses capacités ou nous emmener comme il l’a fait avec la pierre la veille, cet abruti à simplement usé de ses portails comme à son habitude. Résultat, il est tout seul à Néo-Messaliah ce gland !


(T’as raison, les ennuis semblent vous suivre partout où vous allez.)

- Par Valyus, j'aurais préféré avoir tort... marmonna l’enchanteur à voix haute avant de se focaliser sur les dires de Jorus. Bon, j'ai plusieurs questions :
1 Le Dragon noir était là avec les Chevaliers Sans Bannières, mais il n'a rien fait ?
2 Ce Eleb à fait une pluie de flammes pour achever les Chevaliers, et vous avez "essayer de sauver tout le monde" ? Sauver les Chevaliers, les sorciers ? C'est pas clair.
3 Si je résume bien, les Cadi Yangins sont à Néo Messaliah, nos alliés contre le Dragon Noir mais les pierres de visions sont inutilisables et Simaya a un comportement plus qu'étrange ? J'ai bien résumé ? »


Puis il rajouta à l'intention spécifique de Jorus qu’il sentait particulièrement remonter contre le mage d’air.

« On oublie Xël pour le moment, tu veux ? Ses portails viennent originellement d'Aliaénon alors c'est raisonnable pour lui de penser que tu aurais amplifié ses pouvoirs. Promis, s'il a fait le loup solitaire tu seras pas le seul à lui tomber sur le râble, mais là on a d'autres chats à fouetter que de débattre de ses hypothétiques initiatives individuelles. »

Mathis s’inquiéta toujours du sort de Simaya, s’interrogeant sur les incohérences entre les traces qu’il avait trouvé en la pistant et sa présence supposée à Messaliah. Ibn avoua à demi-mot ne pas savoir quoi penser de tout cela, tout comme Jorus. Puis le sorcier de feu répondit partiellement au premier point de l’enchanteur.

« Le Dragon a fui face aux sables de Maïssa, laissant les chevaliers sans défense. Et nous avons vainement essayé de sauver les sorciers de feu subissant les conséquences de leur propre chatiment de flammes.

- Le Dragon Noir était aux côtés des chevaliers, enchaîna Jorus en se frictionnant vigoureusement les bras à l’air plus frais de la caverne comparé au désert. Il les a aidés à pénétrer une barrière magique en usant d'une brume similaire à celle qui a fait venir l'armée de Brytha ! Il semblait en avoir après quelque chose, la pierre sûrement. Cependant ses pouvoirs sont réduits à peau de chagrin, raison pour laquelle les pierres que l'on souhaitaient et qui lui sont liées, ne seront pas utilisables. Quant au sauvetage je parlais des Cadi Yangins. On souhaitait sauver nos nouveaux alliés contre le dragon, avoir un maximum de force contre lui.

- Mmmh. Je comprends toujours pas pourquoi cet Eleb utiliserait une magie si destructrice qu'elle s'en prendrait même aux siens, mais soit. Le résultat est qu'on est plus ou moins revenu au point de départ : pas de pierre de vision, pas de Simaya, mais au moins les Chevaliers Sans Bannières ne sont plus un problème.

- Je pense qu'Eleb et les siens - c'était un sortilège de flammes mêlé, pas juste le sien - n'ont pas contrôlé leur puissance sous l'effet du dôme de Simaya. Il était... particulièrement puissant. »

il acquiesça en silence, tout en jetant un œil en coin à Maissa qui était décidément plus puissante qu'il ne le pensait, puis s'attela à résumer ce qui s'était passé ici.

« De notre côté, ça a un peu évolué. Mathis et Silmeria sont partis à la recherche des Simaya, mais sont tombés sur des sales bêtes en chemin. En un mot, y a une créature appelée le Cauchemar de la Lande qui rôde, et c'est pas forcément une bonne nouvelle.
Yliria est en train d'explorer la salle du trône avec Visselion pour retrouver un plan de la ville. Pour quoi, je sais pas, mais ça doit avoir un rapport avec la mise en place des défenses d'Elscar'Olth ou sa reconstruction.
Quant à moi, hier en explorant les souterrains je suis tombé avec Bellarien sur des survivants d'Elscar'Olth qui étaient restés prisonniers des étages inférieurs. Plusieurs centaines, affamés. On a utilisé à plusieurs la magie pour creuser un escalier qui traverse tous les étages de la ville, ça a permit à une partie d'entre eux d'aller dépecer les bestioles qui ont attaqué la ville pour qu'ils puissent se nourrir. Seul problème, ils n'ont pas l'air très heureux de notre présence dans leur ville, donc je vous conseillerai à tous de vous montrer prudent à leur contact. Je pense pas qu'ils se montreront violents mais essayons de ne pas envenimer les choses : on aura sûrement besoin d'eux contre le Dragon Noir.


- Des centaines de survivants ? Et moi qui ai annoncé la mort de presque tous les sorciers à Thensoor ! Pardonnez-moi seigneur Val’Crooh ! »

Akihito haussa un sourcil à la crise mélodramatique que traversait son confrère, avant de reporter son attention vers la sorcière Zaria qui avança une proposition.

« J'ai des pouvoirs semblables aux Cadi Yangin, je possède leur vision. Je pourrais tenter de trouver Simaya, si vous le voulez.

- Vu les capacités qu’elle a démontrées, je pense que plus d’une personne sera d’accord pour s’intéressé à son sujet à présent, répondit Jorus en lançant un regard appuyé à l’Ynorien, qui roula des yeux devant cette pique à peine voilée. Mais nous tâcherons de faire mieux qu’Eleb cette fois-ci !

- Je ne sais pas si ça donnera un résultat plus intéressant que le sorcier Eleb, mais ça ne coûte rien d'essayer avec vos pouvoirs, dame Zaria. Pourquoi pas maintenant, pour être rapidement fixé. Je demande quand même, mais j'imagine que vous n'avez rien trouvé de nouveau sur la supposée arme cachée sous Messaliah ? »

Le vieux sorcier acquiesca à sa question, supposant que cela n’avait été qu’un prétexte des Chevaliers pour attaquer la ville. Le Kendran s’empressa lui d’approuver l’idée de chercher Simaya après avoir complété les informations de l’enchanteur sur le Cauchemar de la Lande. Une entité qui avait pour but de réguler la vie et l’équilibre entre les forces de la Lande. Pendant ce temps là, Zaria se concentra sur la magicienne eserothéenne avant de rouvrir les yeux, un peu perturbée.

« Mes visions m'ont pointé un endroit. Une grotte isolée, sombre, dans la Lande Noire. Au Nord d'ici, même si je n'ai pu l'identifier plus clairement. Simaya ne m'est pas apparue directement : il y avait une caverne sombre, un tunnel noir descendant dans la terre. Puis... tout s'est interrompu, comme si j'avais été chassée de mes propres pouvoirs.

- C'est déjà ça, on a un lieu et une direction. Vous pensez pouvoir nous y guider, une fois que Xël sera revenu ?
Et j'aurais un autre service à vous demander, mais je ne sais pas si vos pouvoirs pourront m'aider. Le Dragon Noir vient de Yuimen et est bien arrivé sur Aliaénon quelque part, vous seriez en mesure de trouver où ? Remonter à la source de son arrivée nous apprendra peut être quelque chose. Un vestige, un témoin... N'importe quoi.


- Vers le Nord... c'est justement dans cette direction que nous avions suivi ses traces, moi et Silmeria, dit Mathis d’un air pensif. La grotte que vous avez perçu, c'est peut-être celle que nous avons vu, peut-être celle du sans-visage.

- Je ne sais guère plus de détails sur la position de la grotte. Je pourrai la reconnaître, si nous la voyons. Je peux tenter, mais ça va me demander sans doute plus de temps. Il s'agit de retrouver des traces résiduelles de présence quelque part sur ce monde, ça ne sera pas aussi simple que pour Simaya.

- Nous devons au moins attendre jusqu'à demain pour savoir si Xël nous rejoint ou pas, ça vous laisse suffisamment de temps ?

- Nous sommes à peine en fin de matinée, je pense pouvoir faire ça pour ce soir, au maximum. Mais mon pouvoir me fatigue. Xêl, aux dernières nouvelles, est à Neo-Messaliah, sauf. Quant au Dragon, ça me demanderait encore des recherches plus longues pour le trouver. »

Jorus, lui, semblait avoir un peu de mal à suivre le cours de la discussion.

« Tarja ? Le cauchemar de la lande ? Un serpent squelettique ? En plus des centaines de survivants ? Mais rappelez moi, on est partie que hier non ? Vous ne m'avez pas parlé de Dracaena et de la régi...de silmera. Et ça c'est quoi, un duel avec une autre créature de la région ? dit-il en pointant le bandage d'Akihito.

- Dans l'ordre : Tarja est une des survivantes plutôt calée en légendes du coin, oui il ne s'est passé qu'une journée, Dracaena doit encore être avec Tarja si je ne me trompe pas, je n'ai pas vu Silmeria aujourd'hui et je me suis fait cette blessure tout seul, rien de grave. »

Jorus s’inquiéta aussi au sujet du mage d’air, il était semble-t-il resté avec une certaine animosité avec le sorcier Eleb. Mathis, lui, proposa un peu de repos ce que s’empressa d’accepter Ibn.

« A défaut d'utiliser votre Pierre Originelle, nous pourrions tenter d'user de nos pouvoirs pour faire ressurgir les vôtres, proposa Jorus au vieil homme. Nous évoquerons le sujet lorsque nous serons réunis. Nous vous le devons bien, c'est en sauvant un des nôtres que vous avez perdu vos pouvoirs. Je vous accompagne pour vous aider à vous installer, j'irai trouver comment me rendre utile après cela !

- On ne vous retient pas plus longtemps alors, Ibn. Maïssa vous aussi, peut être ? Vois avez eu l'air d'avoir joué un grand rôle hier. Notre campement n'a pas bougé, vous devriez pouvoir vous repérer sans problème. »

Puis il enchaina en s’adressant à la sorcière de vision, quand il reçut le haussement d’épaules indifférent de la mage des sables.

« Faites selon votre fatigue, dame Zaria. Je vous serai reconnaissant si vous acceptez ma demande, mais je comprendrai aussi que vois préféreriez repousser à plus tard.

- Je peux réaliser toutes vos demandes. Dans la mesure du possible. Mais plus la recherche est vaste, plus je devrai mettre de temps et d'énergie pour le faire. Donnez-moi l'ordre de vos priorités, et je m'y mettrai.

- ... Si j'ai bien compris comment fonctionne votre pouvoirs. ça ne devrait pas vous prendre trop d'efforts de vérifier que tout va bien pour Xël , alors commencez par lui. Puis essayez de voir où est arrivé le Dragon Noir, sa position actuelle sera un plus mais pas indispensable, on a pas encore les moyens d'agir concrètement contre lui. »

Alors que les autres débattaient du bien fondé de rendre ou non les pouvoirs d’Ibn maintenant pour qu’il apporte son aide à Zaria, Mathis eu une phrase bien étrange : « si nous avons la possibilité de rendre les pouvoirs à Ibn, on a pas à hésiter. J'imagine ce que c’est pour un sorcier comme lui d'en être privé. »

(Ah bon Mathis ? Vraiment ?)

Il ne pouvait pas affirmer qu’il connaissait tout de la vie du dandy, mais il était au moins sûr d’une chose : la magie lui était aussi étranger que le Soleil l’était à la Lune avant son arrivée sur Aliaénon. Comment pouvait-il imaginer la perte d’une chose aussi intime que la magie sans l’avoir vécu ? Quand il avait perdu sa magie à leur arrivée dans la Lande Noire, il s’était sentit démuni, privé d’une part de son identité qui l’avait accompagné depuis toujours. Ce n’était pas une expérience anodine qu’on pouvait se figurer sans l’avoir vécu.

(Tout le monde sait que voir un de ses parents mourir est douloureux. Mais le savoir et le vivre, ça n’a rien à voir.)

Il ne fit pourtant aucun commentaire et se contenta d’observer en silence la sorcière de vision se concentrer, déclarer d’un ton un peu troublé que Xël allait bien avant de demander à en savoir le plus possible sur le Dragon noir pour affiner sa recherche. Akihito se chargea donc de dire tout ce qu’il savait de lui, en restant dans la limite de ce qu’il tenait pour acquis ; il y avait beaucoup trop de légendes terrifiantes à son sujet pour démêler le vrai du faux.

« C'est une entité qui vient de Yuimen créée par Phaitos, l'un des dieux primordiaux maître d'une des facettes élémentaires de la magie, l'obscurité. C'est également le Dieu de la Mort et de ce qui se passe après la vie. Les raisons sur pourquoi il aurait créé le Dragon Noir sont assez floues, mais toutes les légendes s'accordent à dire qu'il a fini par échapper au contrôle de son créateur. C'était une créature extrêmement puissante, réputée immortelle et capable de surpasser les dieux primordiaux qui sont à peu de choses près aussi puissants que vos Titans, voir un peu plus, pour vous donner une petite idée de ce dont on parle. Plusieurs dieux auraient alors unis leurs forces pour le sceller et il serait resté enfermé des milliers d'années, commença-t-il en laissant un temps à la jeune femme d’assimiler tout ce qu’il avait dit, puis il continua. Ça, c'est la partie "légende". Mais il y a une dizaine d'années, il a été libéré par une déesse exilée de la terre des Dieux qui souhaitait se venger, et ils ont alors menés une alliance de circonstances bien que le Dragon noir n'a pas été très actif. Jusqu'à la bataille de Kochii, point culminant de la guerre contre cette déesse où il est finalement entré en action. Il a... d'un seul chant, dévoré l'écrasante majorité des âmes qui se trouvaient à plusieurs kilomètres à la ronde. Des millions de vies se sont éteintes en une poignée de secondes. Xël, Jorus et moi-même faisons partie des survivants. On ne doit notre salut qu'à l'intervention d'une autre déesse, Brytha, qui voulait préserver l'équilibre du monde et ne pouvait donc pas laisser un tel monstre prospérer. Ils se sont brièvement affrontés et voyant qu'elle ne pouvait pas gagner, elle l'a emporté avec elle. Nul ne savait où, mais il s'avère qu'ils sont arrivés sur Aliaénon. »

Akihito pris une seconde pause, autant pour elle que pour lui cette fois-ci. Les souvenirs n’étaient pas heureux et les ressasser était toujours aussi désagréable.

« Si le Dragon noir était déjà terrifiant, reprit-il, il est désormais plusieurs crans au-dessus. Il fait plusieurs centaines de mètres de long, ressemble à un lézard cuirassé d'écailles noir comme la nuit et a une paire d'ailes pouvant faire de l'ombre à une ville entière. Son poitrail luit d'une lueur violacée sinistre et ses yeux dardent un regard tétanisant. Mais le pire, c'est qu'il semble avoir absorbé... fusionné avec la déesse Brytha. Ils parlent d'eux même comme d'un tout en employant le nous, même si la personnalité du Dragon semble être prédominante. Et il semble être en quête de pouvoir : il a abattu le Titan de Magie et consommé son âme, puis a tenté de faire pareil avec une autre âme de Titan. Et même si nous nous sommes opposés à plusieurs reprises face à lui, il ne nous voit guère plus que comme des insectes qui ne vallons pas la peine d'être annihilés. Il a aussi déjà rasé au moins une ville en Aliaénon, Fan-Ming.
Voilà ce que nous cherchons, Dame Zaria. Si cela peut vous aider, je peux vous faire une esquisse pour mieux le visualiser. Et également... »


Fouillant dans sa sacoche, il en sortit avec précaution et un certain malaise le croc noir qui était jusqu’alors scellé dans son bouclier.

« Si vous avez besoin d'un "catalyseur" ou une chose dans le genre, voilà une de ses dents brisées par Brytha lors de leur affrontement. Inutile de vous dire que même après presque un an, c'est un objet qui n'a rien perdu de sa malfaisance.

- Ce n'est pas la première fois que j'entends un dragon parler de lui au " nous", ajouta Mathis. C'est peut-être un préjugé de ma part, mais ils se sentent supérieurs à tout être vivant confondu. En ce qui concerne le dragon noir dont nous parlons, il est venu ici à Elscar'Olth. Il a tenté de s'emparer de l'âme d'un titan. Titan qu'il a terrassé trop facilement en lui faisant un trou dans le corps. Nous l'avons empêché de s'emparer de l'âme du titan terrassé, il a alors déclaré qu'il allait régner sur ce monde et sur tous les autres. Il dit qu'il nous laissait les deux âmes, qu'il en avait encore de nombreux qu'il pouvait récolter.

- Bien. Ca devrait suffire et me donner un point de début pour mes recherches. Vous pouvez m'indiquer un endroit calme ? »

Jorus savait visiblement où l’emmener, et la sorcière le suivit tandis que Mathis suivait Ibn, à qui Akihito adressa une dernière parole.

« Non pas que je n'ai pas envie de vous rendre vos pouvoirs, mais quand je vois les risques que cela peut avoir quand la magie s'emballe ou fait n'importe quoi, l'idée de l'employer directement sur une personne ne me rassure vraiment pas. Mais si vous le souhaitez, je prendrai part au sort. »

Ne restait plus que lui et Maïssa, et il détailla du regard la jeune femme un instant. Son oiseau de proie toujours loin, les rares mots qu’il avait entendu de sa bouche la rendait bien mystérieuse. Il comprenait bien que charmer n’importe qui par sa parole rendait toute discussion vraiment compliquée, mais ça ne pouvait que l’intriguer. Qui était-elle ?

« Vous auriez du temps à me consacrer, en attendant ? »

Hochement de tête poli.

« Vous nous rendez de sacrés services, et je me rends compte je ne vous avais pas remercié parce que nous n'avons jamais pris le temps de... "Converser", même si pour vous c'est un peu compliqué. Alors si vous avez un peu de temps, nous pouvons remédier à ça ? »

Acceptant ses remerciements d’un lent mouvement de tête, elle posa son regard orangé sur lui, peut-être aussi curieuse qu’il pouvait l’être.

(Je crois bien que c’est la première fois que je vois des yeux comme les siens. Et pour une Faëra, c’est pas peu dire.)

« Pour être honnête, je suis aussi curieux de savoir comment vous faites pour vous faire comprendre. Vous avez un langage des signes ? Ou est-ce que vous savez écrire ? »

S’armant d’une plume imaginaire, Maïssa confirma savoir écrire. Avant de le pointer du doigt et de secouer l’index de gauche à droite.

« Mmh, j'imagine que vous voulez dire que vous n'avez sûrement pas la même langue écrite que nous, c'est ça ? J'allais faire un test mais si vous l'affirmez, vous devez en être certaine. »

En la voyant pointer sa gorge, il hésita. Se laisser charmer allait le mettre complètement à sa merci, et l’idée ne lui plaisait vraiment pas.

« Je ne doute pas que vous n'en profiterez pas, mais si entendre votre voix nous subjugue littéralement... c'est pas facile d'accepter. C'est comme ça que marche votre pouvoir ? »
Elle acquiesça, semblant presque désolée de lui donner une telle réponse.

(Tu comptes la laisser te parler ?)

(Ca n’a pas l’air si grave… Et j’ai envie de savoir qui elle est.)

(Mmmh. Si ça tourne mal, j’en connais une à qui ça va pas plaire.)

« ... combien de temps dure votre charme ? Une heure ? Plusieurs ? Jusqu'à la fin de la journée ? demanda-t-il avant de continuer en la voyant hésiter entre la journée et plusieurs. Et est ce que je retrouverai mon libre arbitre si vous n'êtes pas à côté de moi ? Ou est ce que je vais chercher à vous suivre, quoi qu'il arrive ? »

Là aussi, elle ne semblait pas vraiment savoir les limites de son pouvoir. L’enchanteur laissa à un nouveau un instant de flottement, puis finit par prendre sa décision.

« Quelque part, j'ai ma propre curiosité et mon envie de plus en savoir sur vos pouvoirs puisque si vous continuez à nous accompagner, on doit bien savoir lesquels ils sont. Et on doit apprendre un peu à vous connaître, ce qui vous anime au-delà de vos simples hochements de tête. Mais est-ce que vous vous en avez envie, déjà. »

Il la regarda hésiter un peu, regarder tout autour d’elle avant de se saisir de sa main, en opinant du chef, l’entraînant à sa suite. Akihito aurait aimé prévenir quelqu’un de ce qu’il s’apprêtait à faire, mais se retrouva bien vite dans une pièce isolée avec l’archère, qui ouvrit finalement la bouche et murmura :

« Je veux bien répondre à vos questions. »

Instantanément, il sentit une profonde vague le submerger d’une affection, d’un amour irrationnel pour la jeune femme. Il tenta vainement d’y résister, de garder la tête froide, de penser à autre chose -à Elle, même- mais rien n’y fit, elle accapara toute son attention. Tous ses sens réclamaient de la toucher, l’entendre, la voir, la sentir, la goûter. Sans retenue.

(‘Tain… De… Amy, aide moi… !)

(Je voudrais bien, Aki, mais… A quoi ? On DOIT l’aider !)

(Toi aussi ?!)

Akihito ferma les yeux et vacilla un instant sous l'impact des émotions, perdant presque l’équilibre. Il ne devait pas la regarder, pas dans les yeux. Voir ses ravissants yeux couleur de l’aube allait lui faire perdre ses moyens, l’intimider. Et sans le soutien de sa Faëra, il devait faire tout ce qu’il pouvait pour ne pas gêner Maïssa. Son regard se perdit dans le vague du décor et il ramena à lui la main qui timidement se tendait vers elle, avant de trouver ce qu’il cherchait : un mur à moitié effondré allait permettre de faire une assise confortable s’il utilisait son manteau comme rembourrage.

« Dame Maïssa... installez-vous, je vous prie. Et faites-moi l'honneur de mieux vous connaître en me parlant de vous. »

Elle soupira. Elle avait soupiré ! Avait-elle vu ce genre d’attentions de la part de tout ceux qu’elle avait charmé ? Etait-ce de la lassitude, ou… De la déception ? Aucune des options ne lui plaisait, et son visage s’affaissa avant de brusquement reprendre son éclat quand elle rouvrit la bouche, délivrant des mots doux comme du miel à ses oreilles.

« Que voulez-vous savoir ? Qui je suis, ou ce qui fait de moi l' "arme la plus puissante du désert" ?

- J'aimerai vous dire "tout", mais ce serait arrogant de ma part. Je voudrais savoir qui vous êtes, l'étendue exacte de votre puissance m'intéresse moins.

- Bien. Je suis la fille de Bassem Al-Anan, politicien influent de Methbe-El qui a su tirer parti de la fin du règne des Cadi Yangin sur notre peuple pour paraitre aux yeux de tous comme un guide, une sorte de dirigeant. Je n'ai pas connu ma mère, mais mon père a tout fait pour m'élever dans le plus grand secret. Eloignée de tous. Un entrainement martial, archerie et combat rapproché. Et quand vinrent mes pouvoirs, à l'adolescence, je ne pus plus compter que sur lui. Vivant recluse dans le silence, je fus victime de ma voix et de l'effet qu'elle a sur autrui. Il me cacha encore davantage quand les Chevaliers Sans Bannière envahirent la cité et le soumirent à leur régime d'horreur. Jusqu'à l'arrivée de votre compagnon de bois. »

Au fond de lui, l’ynorien sentit une douce chaleur peu à peu se transformer en un torrent ardent à chaque mot prononcé par celle qui devenait petit à petit sa raison d’exister. Son charme, il le sentait, se renforcer à mesure qu’il l’écoutait.

(Est-ce que… C’est mal ?)

(Oui, mais… Peut-on lui en vouloir, vraiment ?)

« Mon seul ami et confident est Alsaqr, mon faucon géant. Il a grandi avec moi, m'accompagne depuis mon enfance.

- Ça n'a pas dû être une enfance facile... mais vous semblez ne pas en pâtir, prononça-t-il d’une voix lente, luttant pour ne pas se porter à son contact. Votre... votre voix, serai-je plus sous votre charme à mesure que je l'entend ?

- Je... Je ne connais pas ses effets précis. J'espère que non : si c'est le cas, vous me le direz et je me murerai dans le silence à nouveau. Quant à en pâtir... j'ai appris à être forte. A me forger un caractère dur, battant. »

Lui demander d’arrêter de lui parler ? C’était impossible.

« Pour être franc, je ne me sens pas capable de vous dire d'arrêter de me parler. Vous débarrasseriez vous de ce pouvoir, si vous le pouviez ?

- Sans aucune hésitation, oui. Mais est-ce sain d'aller contre sa nature ?

- Votre nature n'est pas d'être malheureuse. Pas à cause de quelque chose que vous n'avez pas choisis. Si nous pouvons faire quelque chose pour redonner les pouvoirs à Ibn, nous pourrons sans doute en faire de même pour vous. Le supprimer ou peut-être même le juguler pour vous donner le contrôle de votre voix envoûtante.

- La... contrôler ? Ça serait idéal. Mais vous prenez déjà bien assez de risque avec votre magie. Je sais mieux que quiconque ce que ça fait d'avoir un pouvoir dévastateur. »

L’Ynorien ferma les yeux pour fouiller dans sa mémoire des brides de son éducation au culte de Rana. L’inné, l’acquis, c’était des thèmes que les prêtres de Rana invitaient parfois à confronter. En Ynorie, ses habitants ne naissaient pas pour régner contrairement aux familles royales dirigeants les autres pays. On acquérait ce droit, comme on acquérait la citoyenneté ynorienne. Mais on naissait indubitablement Ynorien, avec sa culture, son histoire… Et ce qui allait avec.
Sa voix prit des accents doux.

« Là d'où je viens, nous avons un proverbe. 'Iwanu ga hana' , 'Les mots sont les fleurs du silence'. Si son sens premier est de dire que l'absence de mots en dit parfois plus que ces derniers, dans votre cas cela aurait un autre sens. Votre silence peut être le plus délicat des bouquets, il n'est rien si personne ne peut en apprécier la valeur. La décision est la vôtre quoi qu'il arrive mais je ferai tout ce que je pourrai pour convaincre les autres de vois aider à vous libérer de votre fardeau si cest votre désir. »

Il ouvrit les yeux pour l’observer malgré lui. Silencieux. Magnifique. Exsudant une féminité dans toute sa sensuelle élégance qu’il voulait pour lui, pour lui seul.

« Si une telle chose est possible, je suis évidemment d'accord. Mais sans risque inutile, alors. Et... je n'abuserai ni de ce pouvoir, ni de ma voix : j'ai trop pris l'habitude de la masquer. »

Aki pencha la tête en arrière et ferme les yeux, savourant chaque mot alors que son corps était parcouru de légers tremblements.

« Vous... Vous pourrez compter sur moi. Définitivement. Le risque en vaudra la chandelle, si je peux continuer de vous écouter... lâcha-t-il entre ses lèvres avant de tâter son sac à la recherche de ses aiguilles. Je suis tatoueur sur Yuimen. Si cela vous intéresse, je serai plus qu'honoré de vous offrir mes services. »

Lorsqu’il mit enfin la main sur ses aiguilles et les sortis, il vit une certaine forte de crainte voiler ses yeux, une appréhension. Une vue qui le peina bien plus qu’il ne l’aurait cru.

« Je... Peut-être. Mais pas alors que vous êtes sous influence de ma voix.

- Vous ne me faites pas confiance...?

- Si, si. Mais... Je ne voudrais pas que ceci devienne inconvenant. »

Elle avait prononcés ces mots d’excuses tout en posant une main réconfortante sur son bras, un contact si doux qu’il électrisa chaque fibre de son être, le figeant sur place. Ses yeux se fermèrent de nouveau pour résister à la terrible attraction que l jeune femme exerçait sur lui, une attirance qu’il savait non naturelle et pourtant presque irrésistible. L’enchanteur attrapa son propre avant-bras avec son autre main, l'écartant en tremblant du toucher enivrant de l’archère. Son corps avait réagit de manière très explicite : il devait mettre un terme à tout ça, rapidement.

« C'est... C'est déjà le cas... Désolé, votre main est si... Si douce...

- Désolée. »

Akihito mit plusieurs secondes à identifier les sons légers comme étant ceux de la jeune femme s’éloignant rapidement de lui : il s’en redressa brusquement et la chercha partout, affolé. Il devait la retrouver, il devait la voir, s’excuser, la supplier de combler le vide profond que son départ avait laissé dans son cœur.

(Aki… Aki, on sait que c’est pas bien, c’est pas la bonne chose à faire.)

(Mais j’en ai envie, non BESOIN. Si elle n’est pas là, elle… Je…)

(Tu la blesseras et la mettra mal à l’aise en allant contre sa volonté, Aki. On doit rester à l’écart, pour notre bien et surtout le sien.)

Extrêmement tendu, Akihito fit les cents pas dans la petite salle, pesant le pour et le contre, les risques de se mettre à sa recherche. Et comme toujours, savoir ce qui était le mieux à faire et en être capable était deux choses différentes, bien qu’il parvint enfin à se contenir. Son regard tomba sur les aiguilles toujours serrées dans son poing : Anthelia lui avait parlé un jour de ce que les artistes appelaient la sublimation. Transformer une angoisse, un traumatisme, en inspiration artistique pour se défaire de son impact négatif. L’apprenti tatoueur de l’époque n’avait pas compris comment un tel phénomène pouvait marcher ; désormais, c’était un peu plus clair.

Arpentant les couloirs à la recherche d’un sorcier, Akihito n’eut pas de mal à mettre la main sur du vélin. Plus sombre que du parchemin, bien moins épais que la peau de cochon, le vélin représentait un défi d’un genre nouveau pour les aiguilles de l’Ynorien. Il retourna à sa paillasse et s’abandonna à son art. Ses doigts caressèrent le support, surpris par sa douceur ; sa teinte lui rappelait aussi la peau cuivrée de la demoiselle qui hantait ses pensées ; sa finesse se rapprochait des zones les plus sensibles du corps, comme la base du poignet ou la gorge. L’archère lui avait dis qu’une fois hors de l’emprise de son charme, il pourrait peut être la tatouer : autant prendre de l’avance en lui proposant quelques idées, non ?

(Qu’est ce qui représente Maïssa ? Le sable, le désert, sa voix, son aigle… Qu’est ce que je peux faire de tout ça ?)

Dessiner un aigle n’était pas compliqué. En vol, de profil, stylisée ou de manière très simplifiée, il tatoua rapidement plusieurs esquisses de ce que cela lui inspirait. Mais pour le reste ? Comment pouvait-on dessiner un désert, le représenter ? Pour le sable, il pouvait toujours l’incorporer d’une certaine manière en « désagrégeant » une partie de son dessin. Comme si le bout des ailes d’Alsaqr étaient constitués de sable soufflés par le vent. D’une certaine façon, le désert était aussi évoqué.

« Mais la voix… »

Devant un dessin de Maïssa, Akihito eu le regard dans le vague un long moment. Son et image étaient deux choses qui ne faisaient pas appel aux mêmes sens. Il était possible de stimuler des sens en faisant appel à d’autre : regarder les blessures ornant ses bras faisait ressurgir sans peine une forme de douleur tactile ; voir le regard perçant du dessin lui rappelait sans mal la voix envoûtante de la jeune femme. Mais ça ne rendait pas moins l’exercice compliqué.

Une voix vint le tirer de ses pensées et de la trance dans laquelle il s’était plongé. Avait-il passé une vingtaine de minutes, penché sur son vélin entourant sa couette, ou carrément une heure ? Jorus qui le regardait n’avait pas l’air d’en avoir quelque chose à faire, tant il semblait préoccupé.

« Hein ? Pardon ?

- Ma...Maïssa, elle a disparu et tu es là dernière personne à l'avoir vu à la connaissance ! »

il tiqua violemment au prénom et se releva à moitié, avant de se rasseoir en serrant les poings pour se contenir.

« Elle... elle était avec... moi, il y a un quart d'heure, peut être... plus. Je sais pas où elle est partie.

- Bah lève-toi, faut qu'on la retrouve avant qu'il ne lui arrive quelque chose !

(Mais il nous fait quoi, lui ?!)

« Mais de quoi tu t'inquiète, bon sang ?! Dame Maïssa ne court aucun danger ici !

- Que Maïssa disparaisse comme ça sans prévenir ça t'inquiètes pas ? Elle est introuvable, INTROUVABLE ! on a déjà perdu Simaya et... Tu as dit DAME Maïssa ? reprit-il en lui jetant un regard appuyé.

- C'est... un problème ?

- Quoi donc, que Maïssa disparaisse, que tu l'appelles DAME Maïssa,.. ou que tu sembles lui porter un intérêt particulier soudainement ? »

Jorus était peut-être borné, mais il n’était pas stupide pour autant. L’ynorien regarda son dessin, soupira, et prit une grande inspiration avant de confirmer ce que le Yuiménien avait sans doute déjà deviné.

« Nous avons parlés. Moi, et elle. Volontairement. Je voulais apprendre à la connaître, plus que de simples hochement de têtes et haussement de ses déli... de ses épaules, se reprit-il en crispant les mâchoires. Je ne pensais pas succomber autant à son envoûtement, et avant que je... perde le contrôle de mon corps, elle est partie. Elle doit se cacher pour pas que je la trouve. Et je ne compte pas la chercher parce que si je la vois, là maintenant... »

Akihito refusait de terminer sa phrase, ou même de l’imaginer plus en avant : ses doigts s’enfoncèrent douloureusement dans ses cuisses, faisant blanchir ses phalanges, avec le maigre espoir que cela l’aide à se détourner de ses pensées. Et dans un geste qu’il ne s’attendait pas à recevoir de la part du Jorus, celui-ci posa une main réconfortante sur son épaule.

« Je comprends mieux à présent et ça me rassure ! Te fais pas de mauvais sang, je suis sûr que demain tout sera oublié ! Elle passe sa vie dans le silence, dis-toi que tu lui a permis d'échanger quelques mots sachant ce qui risquerait d'arriver. Un effort qui doit compter pour elle !

- Je lui ai pas demandé la moitié de ce que je voulais... Par Valyus, je pourrais presque entendre encore sa voix résonner dans mon corps... commença-t-il avant de secouer la tête. Si ça te dérange pas, on peut éviter le sujet pour les heures à venir ? J'ai déjà un mal de chien à me concentrer sur autre chose.

- Je vais te laisser tranquille. Je dois monter la garde pour que Zaria ne soit pas dérangée ! Joli dessin sinon !

- Merci. »

L’humain de Wiehl parti, le tatoueur se replongea dans ses pensées. La voix, des paroles, des phrases… Il préférait les tatouages imagées à l’instar d’Anthelia, mais il savait aussi que certaines personnes pouvaient vouloir des maximes, des citations en guise de tatouage. Peut-être que Maïssa en faisait partie ? Si c’était pour elle, il était prêt à faire l’effort de tatouer des mots. Et avec un peu de chance…

« ‘Iwanu ga hana’… »

Maïssa serait l’unique personne originaire d’Aliaénon tatouée d’un proverbe en vieil Ynorien.


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HRP : Reste au campement en tatouant du vélin et combat ses pulsions.
Ajout à l'inventaire rp : rouleaux de vélins.
Modifié en dernier par Akihito le jeu. 16 nov. 2023 23:46, modifié 2 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Lande Noire

Message par Jorus Kayne » ven. 10 nov. 2023 22:09

Le portail se crée, sans que je ne ressente une quelconque action de ma part. Cela me paraît assez étrange, mais je n’ai ni l’habitude d’user de tels pouvoirs, ni la connaissance magique. Ce n’est que lorsque je traverse le portail, avec Ibn, Maïssa, ainsi que Zaria, et que celui-ci se referme sans la présence de Xël que je comprends cette étrange sensation. J’ai usé de mes pouvoirs pour renforcer les capacités magiques de Xël, tout du moins, je l’ai aidé à user de cette magie en nous. Or, mon acte n’a d’intérêt que s’il use de cette même magie pour lancer un sort, comme nous l’avons fait en nous enveloppant d’une bulle d’air pour nous protéger de la chaleur étouffante du sort, ou même pour nous transporter à Néo-Messaliah avec la pierre, alors que Xël réclamait du repos pour réutiliser ses pouvoirs. Notre présence sans lui explique tout simplement qu’il a utilisé ses propres pouvoirs au lieu de notre magie.

"J'ai usé de ma magie pour renforcer la sienne, mais je n'ai rien senti de particulier comme si...je brassais du vent ! Il n'aurait donc pas usé de notre magie, mais de ses propres portails ?"

(Il m’a limite envoyé chier hier lorsque je lui ai mentionné vouloirs renforcer ses pouvoirs. Il a enfin compris ce que je lui mettais sous le nez et lorsqu’il était temps d’agir, il n’en fait rien ? Que dois-je faire pour être enfin pris au sérieux par ces foutus porteurs de fluides ?)

"Mais il savait qu'il ne pourrait pas venir ! Mais à quoi tu joues Xël ?" Fais-je en hurlant de colère, frappant vainement l'espace où se tenait le portail.

Au moins, nous sommes arrivés à destination et un comité d’accueil nous attend en la présence de Mathis et Akihito. Le premier nous demande si nous étions en danger à Messaliah et si nous avons pu trouver l’emplacement de Simaya, quant au second, il se présente à Zaria avant de me demander de résumer notre situation. Ibn évoque brièvement les événements concernant l’apparition du dôme de Simaya, qui a engendré un cataclysme brûlant. Il déplore ses pouvoirs toujours inactifs, mais se rassure par la libération de Zaria, son apprentie. Celle-ci se présente avant de porter vers moi la même attention que le reste du groupe.

"Il serait pas limité à quatre si ce troufion m’écoutait un peu !" Fais-je toujours en colère.

(Ce qui est fait est fait ! Il ne sert à rien de s’énerver de la sorte. Tu lui péteras les dents une fois qu’il sera là !)

(Voilà une proposition qui me plaît !)


Je me calme, du moins je tâche de me calmer avant de répondre.

"On a croisé les Cadi Yangins de Messaliah. Xël est parvenu à établir une alliance avec eux pour qu’ils nous aident face au Dragon Noir. En échange de quoi, on devait les aider face aux Sans-Bannières qui se sont pointés. Une véritable armée. La magie des sorciers du désert aurait suffi à elle seule si les chevaliers n’étaient pas venus avec le Dragon en personne ! J’en ai encore la chair de poule de m’être retrouvé juste sous son ventre ! Je vous passe les détails, on est parvenu à le repousser grâce aux pouvoirs de Maïssa sur le sable. Bien joué d’ailleurs !" Fais-je le pouce en l’air à son attention. "Quant à l’armée, elle a fini sous le sable. On pensait que les choses étaient terminées, mais lorsqu’on lui a demandé où se trouvait Simaya, c’est parti en vrille. Comme l’a dit Ibn, pour Eleb elle semblait être partout et un de ses dômes nous a d’ailleurs tous recouvert, accroissant à tous notre magie et nos capacités. Eleb, l’actuel chef des Cadi Yangins a senti que de nombreux chevaliers étaient encore vivants et au lieu de nous laisser les finir, il a fait tomber un déluge de feu du ciel ! Même le sable s’est mis à brûler ! On a tenté de sauver tout le monde grâce à notre magie, mais on est parvenu qu’à sauver une petite poignée ainsi que la Pierre Originelle des sorciers du désert direction Néo-Messaliah, où on a retrouvé et libéré Zaria."

Je m’arrête le temps de reprendre mon souffle avant de reprendre.

"On devait repartir pour aider les sorciers de la tour, mais Xël a usé d’un objet qu’il a reçu pour voir qu’il n’y avait plus personne à sauver des flammes. On a donc décidé de revenir ici. Il a pas pu transporter plus de quatre personnes à l’aller et on était cinq au retour. Du coup ça a coincé. Je lui ai proposé de renforcer ses capacités pour être en mesure de tous nous emmener, mais si j’ai senti qu’un truc clochait, je l’ai compris que lorsque le portail s’est refermé. Au lieu d’utiliser cette magie en nous pour soit accroître ses capacités ou nous emmener comme il l’a fait avec la pierre la veille, cet abruti à simplement usé de ses portails comme à son habitude. Résultat, il est tout seul à Néo-Messaliah ce gland !"

Puis je regarde ceux venus avec moi.

"Sauf s’il avait prévu de rester pour une raison ou une autre !"

Malgré mes explications, il reste des zones d’ombre pointées par l’Oranais, qui me propose la même chose que ma faéra. Ibn lui répond qu’aucune des deux n’étaient présentes et qu’en aucune manière elle n’a jamais pu user de ses sorts sans y être présente, ni même d’une telle puissance. Il précise que le Dragon Noir a fui face à la manipulation du sable de Maïssa et répond à ma place que nous avons tenté de sauver les Cadi Yangins de leurs propres flammes. Mathis lui, explique avoir vu les traces des Simaya partant au nord, mais ils n’ont rien trouvé de plus. Tandis que lui et Zaria évoquent d’anciens Yuiméniens, le blondinet demande si la présence de deux Simaya pourrait expliquer cet énorme gain de puissance.

Le sang bouillant en moi se calmant petit à petit et mes vêtements perdant de leur chaleur, je commence à ressentir le froid omniprésent d’Elscar’Olth. Un froid qui contraste fortement avec la chaleur du désert et me pousse à me frotter les bras.

"Il n'y avait ni une, ni deux Simaya." Dis-je en répondant à Mathis. "Eleb a déclaré qu'elle était partout sans être visible. Je ne saurais pas dire exactement ce qu'il s'est passé à ce sujet, si ce n'est qu'un de ses dômes est apparu, bien plus puissant que jamais !" Puis je porte mon regard sur Akihito pour répondre à ses autres questions. "Le Dragon Noir était aux côtés des chevaliers. Il les a aidés à pénétrer une barrière magique en usant d'une brume similaire à celle qui a fait venir l'armée de Brytha ! Il semblait en avoir après quelque chose, la pierre sûrement. Cependant, ses pouvoirs sont réduits à peau de chagrin, raison pour laquelle les pierres que l’on souhaitait et qui lui sont liées, ne seront pas utilisables. Quant au sauvetage, je parlais des Cadi Yangins. On souhaitait sauver nos nouveaux alliés contre le dragon, avoir un maximum de force contre lui." Je m'arrête avant de reprendre. "Je me rappelais pas qu'il faisait si froid ici !" Fais-je en activant ma broche pour me réchauffer

Rapidement, la chaleur de celle-ci m’envahit en se propageant jusqu’aux personnes les plus proches de moi. Un regain de chaleur qui est assez agréable à ressentir.

Encore un peu perdu par nos explications, Akihito ne comprend pas pourquoi Eleb aurait usé de ses pouvoirs sur les siens. Il retient cependant que la défaite des Sans-Bannière a été particulièrement lourde. Puis il évoque la recherche de Simaya par Mathis et Silméria, tombant finalement sur une créature nommée le cauchemar de la Lande.

(Cauchemar ?)

(Silméria ?)

(Coïncidence ?)

(Dans ce coin si dense !)

(…)

(…)

Pendant que j’échange des sottises avec ma féra, mon cœur s’emballe lorsqu’il mentionne Yliria explorant la salle du trône pour chercher un plan de la ville en compagnie de Vissélion, pour les défenses de la ville pour sa reconstruction.

(Un plan de la ville ? Il est vrai que j’ai songé à user de nos pouvoirs pour refaçonner la cité comme elle était autrefois. Il faudra que je mentionne ça plus tard !)

Quant à lui, il explique avoir trouvé des survivants, plusieurs centaines, piégés dans les étages inférieurs. Ils sont parvenus à créer un accès via notre étrange magie, leur permettant de sortir pour dépecer les créatures à l’extérieur et enfin se nourrir. Cependant, ils voient d’un mauvais œil la présence d’étrangers dans leur cité et nous conseil d’être prudent en leur compagnie, voyant en eux de potentiels alliés contre le Dragon Noir.

(Des…survivants ? Par centaine ?)

(C’est pas tout ! Tu l’as vu lui, soudainement intéressé par la recherche de Simaya, maintenant qu’elle a démontré de pouvoirs plus qu’utile ?)

(En effet, il était le premier à laisser de côté les recherches pour se concentrer sur le Dragon Noir.)

(A croire qu’on est que des pions pour lui, intéressé que par notre utilité !)


(N'exagérons rien non plus !)

Ibn revient plus en détail sur l’explosion de magie d’Eleb qui a conduit à la mort des siens à Messaliah. Il enchaîne à la question de Mathis, réitérant le point que j’ai soulevé, à savoir l’omniprésence de Simaya selon les dires d’Eleb. Puis Zaria propose d’user des mêmes pouvoirs pour trouver Simaya.

"Vu les capacités qu’elle a démontrées, je pense que plus d’une personne sera d’accord pour s’intéresser à son sujet à présent." Dis-je en croisant le regard d’Akihito en terminant. Puis je reporte mon attention vers Zaria concernant la mention de Simaya. "Mais nous tâcherons de faire mieux qu’Eleb cette fois-ci !" Fais-je en pensant renforcer ses pouvoirs comme je l’ai fait pour un meilleur résultat.

Plus encore que son intérêt soudain pour Simaya, la révélation de nombreux survivants me touche particulièrement.

"Des centaines de survivants ?"

C’est un choc pour moi, moi qui ai été porteur d’une terrible nouvelle pour l’ancien archi-sorcier au royaume des morts, au point de me prendre la tête entre les mains.

"Et moi qui ai annoncé la mort de presque tous les sorciers à Thensoor ! Pardonnez-moi seigneur Val’Crooh !"

Alors que Mathis par dans une grande histoire détaillée de ses péripéties avec Silméria dans la Lande Noire, Akihito propose à Zaria de se lancer directement dans la recherche de celle au centre de toutes les attentions et s’enquière également de notre potentielle découverte de l’arme antique de Messaliah, fait rapidement démenti par Ibn, tandis que Zaria use déjà de ses pouvoirs.

(Mais il a pas écouté lorsque le Sans-Visage a dit que c’était Maïssa, l’arme la plus puissante du désert ?)

(Mais non rappelle-toi, il s’est évanoui comme une pucelle dans un bordel lorsqu’il a réintégré son corps !)

(Ha oui ! Pas faux, pas faux.)

A ce moment-là, Zaria revient à la réalité expliquant qu’elle a vu une grotte sombre, dans la Lande Noire au nord d’ici. Si elle n’a pas vu Simaya clairement, elle a cependant vu un tunnel noir qui descend dans la terre, jusqu’à ce que finalement, quelque chose a interrompu ses recherches, comme si elle avait été chassée de ses propres pouvoirs. Akihito est le premier à intervenir, proposant d’aller sur place une fois que Xël sera revenu. Intrigué par les pouvoirs de Zaria, il va également lui demander si elle peut trouver le lieu d’arrivée du Dragon Noir dans ce monde.

(Hey l’autre, comment il donne des ordres ?)

(Oublie, il a raison. Il y a peut-être d’autres cités ravagées par ce monstre. On a eu de la chance avec Fan-Ming !)

Les révélations de Zaria poussent Mathis plus de détail sur son exploration, car c’est justement dans cette direction qu’ils ont suivis ses traces. Puis il envisage la possibilité que cette grotte soit celle que nous avons vu détruite dans la Lande. A ce moment-là, nous étions incapables d’user correctement de nos pouvoirs. Cependant tout cela, toutes ces choses que j’apprends me laisse un peu sur le cul.

"Tarja ? Le cauchemar de la lande ? Un serpent squelettique ? En plus des centaines de survivants ? Mais rappelez-moi, on est parti que hier non ?" Fais-je incrédule avant d’évoquer les grands absents, tant physiquement que dans les déclarations. "Vous ne m'avez pas parlé de Dracaena et de la régi...de silmera. Et ça c'est quoi, un duel avec une autre créature de la région ?" Dis-je en pointant le bandage d'Aki, indiquant une blessure importante.

Zaria explique qu’elle pourra reconnaître la grotte si elle la voit et consent à user de ses pouvoirs pour remonter les traces de magie du Dragon Noir. Cependant, cela lui demandera plus de temps cette fois-ci. Akihito lui demandant si elle sera capable d’obtenir une réponse d’ici le retour de Xël demain, elle lui répond qu’elle aura une réponse ce soir. J’apprends également que la fameuse Tarja évoquée dans l’histoire de Mathis est une des survivantes retrouvées. Dracaéna doit d’ailleurs être avec elle, mais n’a pas vu Silméria. La blessure il se l’ai infligée lui-même et effectivement, tout ça s’est déroulé en une seule journée.

(Il s’est fait ça tout seul ? Tu parles d’un empoté !)

Puisqu’on en est à user du pouvoir de Zaria, j’ai moi aussi d’autres demandes à faire, concernant notre ennemi et l’absent de service.

"Et accessoirement, vous êtes en mesure de savoir ce qu'il en est du Dragon Noir ainsi que de Xël ? On est parti avec une certaine tension entre lui et Eleb et il est seul à présent !"

Si Zaria confirme en être capable, l’usage de ses pouvoirs la fatigue. Un effet secondaire qu’Eleb et les siens n’ont pas, mais voyant l’état de la Pierre Originelle, je comprends pourquoi cela n’a jamais été ne serait-ce qu’été évoqué auparavant. Pour le Dragon cependant, il faudra du temps pour le trouver. Alors que Mathis s’inquiète de l’état de Zaria, c’est Ibn qui profite de la question pour réclamer du repos avec les péripéties de la veille. Alors que Akihito demande de faire ce qui est possible à la sorcière du désert, je porte mon inquiétude concernant Xël.

"En effet il est à Neo-Messaliah, mais rappelez-vous comment Eleb a réagi lorsqu'il a vu un objet sacré des sorciers au coup de Xël ! Mais vous avez raison, nul besoin de vous fatiguer pour cela." Puis je me tourne vers Ibn. "A défaut d'utiliser votre Pierre Originelle, nous pourrions tenter d'user de nos pouvoirs pour faire ressurgir les vôtres. Nous évoquerons le sujet lorsque nous serons réunis. Nous vous le devons bien, c'est en sauvant un des nôtres que vous avez perdu vos pouvoirs. Je vous accompagne pour vous aider à vous installer, j'irai trouver comment me rendre utile après cela !"

Zaria précise que pour accéder à nos demandes, il lui faudra un endroit calme pour user de ses pouvoirs. Le principal reste cependant à connaître la priorité de nos recherches. Si Ibn ne s’oppose pas à ce qu’on use de notre pouvoir si particulier pour l’aider à retrouver les siens, il préfère que l’on ne risque rien en agissant ainsi. Le principale pour lui étant d’avoir libéré sa protégée. De son côté, et non sans m’avoir jeté un bref coup d’œil, Akihito pousse l’orientation des priorités sur l’état de Xël, la localisation actuelle du Dragon Noir et si possible les moyens d’agir contre lui. Beaucoup de chose à demander donc et je me dis que peut-être que le renfort d’Ibn pourra lui être d’une grande aide, un peu comme l’union de nos magies.

"Si nous parvenons à rendre ses pouvoirs à Ibn, son renfort vous sera-t-il d'une aide notable dans vos recherches ?"


Une proposition qui trouve un écho favorable auprès de Mathis, même s’il admet vouloir attendre le retour d’Yliria et surtout de Vissélion pour nous y assister. Une aide que je ne saurais pas me passer personnellement.

(Tu parles de Vissélion ou d’Yliria ?)

"Je suis d'accord avec Mathis, quitte à user de nos pouvoirs, je préfère qu'on soit le plus possible puisqu'on en a le temps. J'ai pu voir l'effet que donne une influence positive à un sort."

Plutôt que de répondre à ma faéra, je m’inquiète de la réponse de Zaria qui contrairement à ce que je pensais, s’accorde à l’aide que pourra nous procurer Ibn, mais dans le cadre d’une autre recherche. Elle se concentre ensuite sur l’état de Xël et grimaçant, évoque que celui-ci se détend simplement dans la chambre où nous sommes reposés. Puis elle annonce que pour les recherches à venir, elle aura besoin de calme pour trouver le lieu d’arrivée du Dragon Noir et potentiellement, sa première source de carnage. Néanmoins, ayant été enfermée par Eleb et les siens, elle demande cependant à en savoir plus sur la cible de ses recherches.

C’est Akihito qui s’en charge, relatant toutes les informations concernant ce monstre ailé.

"C'est une entité qui vient de Yuimen créée par Phaitos, l'un des dieux primordiaux maître d'une des facettes élémentaires de la magie, l'obscurité. C'est également le Dieu de la Mort et de ce qui se passe après la vie. Les raisons sur pourquoi il aurait créé le Dragon Noir sont assez floues, mais toutes les légendes s'accordent à dire qu'il a fini par échapper au contrôle de son créateur. C'était une créature extrêmement puissante, réputée immortelle et capable de surpasser les dieux primordiaux qui sont à peu de choses près aussi puissants que vos Titans, voir un peu plus, pour vous donner une petite idée de ce dont on parle. Plusieurs dieux auraient alors unis leurs forces pour le sceller et il serait resté enfermé des milliers d'années."

Il laisse un temps pour assimiler cette partie de la légende que beaucoup connaissent déjà.

"Mais il y a une dizaine d'années, il a été libéré par une déesse exilée de la terre des Dieux qui souhaitait se venger, et ils ont alors mené une alliance de circonstances bien que le Dragon noir n'a pas été très actif. Jusqu'à la bataille de Kochii, point culminant de la guerre contre cette déesse où il est finalement entré en action. Il a... d'un seul chant, dévoré l'écrasante majorité des âmes qui se trouvaient à plusieurs kilomètres à la ronde. Des millions de vies se sont éteintes en une poignée de secondes. Xël, Jorus et moi même faisons partie des survivants. On ne doit notre salut qu'à l'intervention d'une autre déesse, Brytha, qui voulait préserver l'équilibre du monde et ne pouvait donc pas laisser un tel monstre prospérer. Ils se sont brièvement affrontés et voyant qu'elle ne pouvait pas gagner, elle l'a emporté avec elle. Nul ne savait où, mais il s'avère qu'ils sont arrivés sur Aliaénon."

Il reprend une dernière fois son souffle avant de terminer.

"Si le Dragon noir était déjà terrifiant, il est désormais plusieurs crans au-dessus. Il fait plusieurs centaines de mètres de long, ressemble à un lézard cuirassé d'écailles noir comme la nuit et a une paire d'ailes pouvant faire de l'ombre à une ville entière. Son poitrail luit d'une lueur violacée sinistre et ses yeux darde un regard tétanisant. Mais le pire, c'est qu'il semble avoir absorbé... fusionné avec la déesse Brytha. Ils parlent d'eux même comme d'un tout en employant le nous, même si la personnalité du Dragon semble être prédominante. Et il semble être en quête de pouvoir : il a abattu le Titan de Magie et consommé son âme, et a tenté de faire pareil avec une autre âme de Titan. Et même si nous nous sommes opposés à plusieurs reprises face à lui, il ne nous voit guère plus que comme des insectes qui ne valons pas la peine d'être annihilé. Il a aussi déjà rasé au moins une ville en Aliaénon, Fan-Ming. Voilà ce que nous cherchons, Dame Zaria. Si cela peut vous aider, je peux vous faire une esquisse pour mieux le visualiser. Et également..."


A cela, il présente un croc noir à sa sacoche, le présentant comme un fragment de dent, issu de la terrible lutte entre lui et la déesse Brytha. Mathis ne semble pas préoccupé par l’appellation de « nous » du dragon, justifiant cela par la supériorité qu’ils ressentent envers les autres espèces. Mais il point une déclaration que celui-ci a faite en laissant les âmes du Titan et du Sans-Visage, prétextant qu’il en avait de nombreuses autres à récolter.

Lorsqu’il me semble que nous en avons fini, j’invite mes camarades à rajouter quelque chose s’ils le souhaitent. Chacun décide de partir vaquer à ses occupations. Ibn s’en va se reposer, Akihito reste sur place avec Maïssa pour lui parler, Mathis semble se diriger vers l’infirmerie ou un autre lieu dans cette direction, quant à moi, je m’occupe de Zaria en attente d’un lieu propice au calme.

"Je connais une pièce qui devrait répondre à vos attentes !"
Fais-je en me souvenant de ma première utilisation de mes fouets de mon propre chef.

(Que de souvenir !)

(Des souvenirs sélectifs !)

(C’est-à-dire ? J’aurais omis quelque chose ?)

(T’aurais pas oublié une appellation particulière de ma personne suite à un pari ?)


(…et merde !)

(Et merde, sa sainte beauté resplendissante !)

Accompagnant Zaria sur place, je lui ouvre la porte et entre en premier.

"Voilà c'est ici ! Vous devriez y être tranquille, comme je l'ai été."

Malheureusement, elle fait une petite moue de déception en voyant la salle ruinée, agrémentant le tout d’une description sinistre et froide, mais s’en contentera. Une remarque qui me force à un sourire gêné en lui répondant.

"Désolé je ne peux pas faire grand-chose pour l'ambiance sinistre. Cependant je peux vous offrir un peu plus de confort !" Je prends la broche sur moi et la lui tends. "Prenez ceci avec vous le temps de vos recherches."

Un présent temporaire qui a l’effet de la surprendre lorsqu’elle entre à son contact. Affichant désormais un joli petit sourire, elle vante que je possède des précieuses ressources avant de lui rappeler mon nom.

"Lorsqu'on n'a pas de magie extraordinaire comme les autres, on apprend que certaines choses, anodines pour certains, sont incroyables si elles sont bien utilisées !" Fais-je en souriant à mon tour. "Je me nomme Jorus Kayne, mais tout le monde m'appelle Jorus et j'avoue que je préfère ainsi."

"Jorus, donc. Vous êtes plus agréable sans ces tentacules. Et sans cette odeur, je dois bien l'admettre. Qu'est-ce qui vous est arrivé ?" Dit-elle en me provoquant un petit rire.

(Quel tombeur ! La voilà sous ton charme mon Jojo !)

(Arrête, tu te fais des idées !)

"L'usage de la magie, tant pour l'odeur que pour le physique. Un échec pour la partie olfactive vous vous en doutez, mais j'avoue que ces tentacules, même si elles n'étaient pas très esthétiques, étaient incroyables ! Un simple sort de renforcement des capacités de la cible et pourquoi pas même, ce qui pourrait redonner ses pouvoirs à Ibn."

Acquiesçant, elle clame que nos pouvoirs la surprennent encore aujourd’hui.

(Tu as loupé le coche, là ! Elle était telle une fleur prête à se faire cueillir !)

(Mais t’as pas un peu fini tes bêtises ?)

(Oui je sais, tu n’as d’yeux que pour ton Yli !)

(Arrête avec ça aussi ! Je lui ai avoué mes sentiments parce que…)

(Parce que tu voulais qu’elle sache ce que tu ressentais pour elle. Oui je connais la version officielle. Mais tu sais comme moi que tu aurais que les choses ses soient passées différemment !)

(…)

"Vous parlez de cette magie qui nous anime tous ?" Fais-je en refusant de répondre à ma faéra. "En effet, elle est incroyable. Stupéfiante de par les limites que notre créativité lui impose, effrayante par les effets néfastes que la perte de contrôle engendre ! Mais ce que je redoute le plus c'est la dépendance que nous commençons à ressentir, moi le premier. Chercher un moyen magique pour trouver une solution, alors que je n'en ai jamais été pourvu." Je m'arrête un instant avant de poursuivre. "Je ne sais pas comment fonctionnent vos dons, mais si dans vos recherches vous apprenez comment cette magie est apparue, n'hésitez pas à approfondir la chose. L'apparition du Dragon Noir en ce monde, la mort du Titan de la magie, ou une toute autre raison. Du moins, sans interférer avec les investigations que l'on vous a demandées. Face à cette menace ailée, elle pourrait être notre dernier espoir. Sa perte en serait dramatique !"

Elle comprend mon point de vue, laissant entendre qu’elle aussi serait prête à les user pour atteindre ses objectifs. Cependant, elle explique qu’elle ne possède pas de don d’omniscience, ne pouvant très certainement pas trouver de réponse quant à l’origine de notre magie. Je suis un peu déçu de cette réponse, mais ne me laisse pas aller pour autant.

"Tant pis, nous apprendrons l'origine de ce pouvoir une autre fois ! Avant de vous laisser, souhaitez-vous quelque chose pour être plus à votre aise ?"

[color=#Lightcoral]"Ca devrait aller, merci. Assurez-vous que personne ne me dérange."[/color] Demande-t-elle.

(J’aurais voulu voir Maïssa et peut-être aussi trouver Yliria pour…)

(Faire des papouilles ?)

(Lui dire que tout va bien, qu’on est rentré sain et sauf !)

(Et faire des p’tites papouilles !)


"Nul ici ne m'a dérangé, mais je vais surveiller l'accès. Je comptais retrouver certaines personnes pour les rassurer. Nous devions être plus de quatre à venir et personne ne savait que les portails de Xël étaient limités. Je fais au plus vite et je reviens pour monter la garde ! Cela vous convient ?"

Le temps que je revienne pour monter la garde, elle déclare commencer ses recherches, me laissant refermer la porte pour qu’elle ne soit pas dérangée.

(Alors qui vas-tu voir en premier ? Ta douce ?)

(Non Maïssa. Je pense que tu as raison, il faut que je lui parle.)


Je retourne donc là où je l’ai laissé avec Akihito, mais ne trouve aucune trace d’elle. Je regarde un peu partout, pensant que si elle a eu besoin de parler, elle se soit trouvée une place loin d’oreilles trop attentive. Hélas, je fais chou blanc. Le pire, et cela m’inquiète particulièrement, c’est que nul ne l’a vue récemment. A croire qu’elle s’est volatilisée…comme Simaya. Il faut à tout prix la retrouver avant de subir le même sort et la dernière personne à l’avoir vu est Akihito.

Il ne me faut pas longtemps pour le trouver et c’est d’un pas pressant et la voix laissant transparaître mon inquiétude que je lui demande où se trouve Maïssa, qu’elle n’est nulle part et que personne ne l’a vue. Trop absorbé par ce qu’il fait, à savoir dessiner ou plutôt tatouer, sur une peau de bête, le visage de Maïssa, il relève bêtement la tête.

"Hein ? Pardon ?"

Son dessin m’interpelle tout autant que son attitude étrange, faisant des vas-et-vient occulaire entre lui et sa création, mais j’ai plus important pour le moment.

"Ma...Maïssa, elle a disparu et tu es là dernière personne à l'avoir vu à la connaissance !"

"Mais de quoi tu t'inquiètes, bon sang ?! Dame Maïssa ne court aucun danger ici !" Déclare-t-il nerveux.

(Mais comment ça, je m’inquiète inutilement ?)

"Que Maïssa disparaisse comme ça sans prévenir ça t'inquiètes pas ? Elle est introuvable, INTROUVABLE ! on a déjà perdu Simaya et..."

(attends, comment il l’a appelée ?)

"Tu as dit DAME Maïssa ?" Fais-je insistant sur le dame.

Me demandant si c’est un problème, je commence à comprendre ce qu’il s’est passé !

"Quoi donc que Maïssa disparaisse, que tu l'appelles DAME Maïssa,..." je porte un regard sur le tatouage. "...ou que tu sembles lui porter un intérêt particulier soudainement ?" Je m'arrête brièvement avant de reprendre. "Il s'est passé quoi au juste ?"

Il explique qu’il a voulu parler avec elle pour apprendre à la connaître, sachant ce qu’il risquait en le faisant. Cependant, s’il ne le dit pas clairement, il laisse sous-entendre que plus on entend sa voix et plus l’envoûtement est important. Ainsi, il serait dans un état pire que le mien la veille.

(Mais quel idiot celui-là !)

(Non il a voulu faire ce que personne n’a osé ! Je vais pas le blâmer pour cela et je pense même, qu’il souffre beaucoup de ce moment !)

(Profites-en pour le dénigrer auprès d’Yliria, qu’il est dingue de Maïssa maintenant !)

(C’est hors de question tu m’entends !)

"Je comprends mieux à présent et ça me rassure !" J'ai un moment d'hésitation avant de poser une main réconfortante sur l'épaule d'Akihito. "Te fais pas de mauvais sang, je suis sûr que demain tout sera oublié ! Elle passe sa vie dans le silence, dis-toi que tu lui a permis d'échanger quelques mots sachant ce qui risquerait d'arriver. Un effort qui doit compter pour elle !"

Hélas, il se lamente car il n’a pas eu la possibilité d’évoquer la moitié des choses qu’il voulait. Prétextant encore entendre sa voix dans la tête, il la secoue et me demande de ne plus évoquer le sujet.

"Je vais te laisser tranquille." Dis-je en tapote amicalement sur son épaule. "Je dois monter la garde pour que Zaria ne soit pas dérangée !" Je commence à partir en rajoutant au bout de deux ou trois pas : "Joli dessin sinon !"

Je crois l’entendre parler, mais étant déjà loin, je ne comprends pas ce qu’il a dit. Voulant ne pas le déranger de nouveau, je préfère le laisser tranquille. Cependant, moi qui comptais retrouver Yliria, j’ai perdu du temps à chercher Maïssa et je ne pourrais respecter ma promesse à Zaria si je descends la voir. Il ne me reste donc plus qu’à retourner sur place, mais avant, j’ai besoin d’aller voir Ibn pour savoir comment il va.

(Ibn ? Pourquoi ?)

(Il semble encore fatigué des événements de la veille et ce, malgré une nuit de repos. J’espère que rien de grave ne lui arrive !)

Je le cherche donc dans la zone commune attribuée au repos, pour le chercher. Lorsque je le trouve, je m’approche doucement pour le pas le brusquer.

"Comment vous portez-vous Ibn ? Vous êtes encore éprouvé de la veille malgré une nuit de sommeil."

Contrairement à ce que je pense, il attribue son état à sa vieillesse avancée, laissant entendre un âge avancé de plus de trois siècles. Une déclaration qui me fait ouvrir les yeux, mais pas de la manière attendue.

(Trois cents ans ?)


(J’aurais dit plus !)

(Même beaucoup plus, mais ne le titillons pas à ce sujet.)

"Ha oui...trois cents ans. Vous ne les faites pas !" Je marque une pause avant de reprendre. "Je crois savoir que la pierre vous accordait une plus grande longévité, cependant, est-ce que...vous étiez autant affligé par les efforts lorsque la pierre était pleine d'énergie ? En somme, l'absence d'énergie dans la pierre pourrait affecter votre corps ?"

Il revient sur mon incompréhension, car ses trois cents ans, étaient l’âge durant lequel il se sentait jeune et insouciant, apte à errer seul dans le désert. De quoi me faire sourire de la gêne que je ressens. Cependant, il me confirme que c’est bien son âge et non l’état de la pierre qui a raison de sa fatigue.

"Ha je vois !" Je m'arrête un temps avant de reprendre. "J'ai cru comprendre que vous êtes le tout premier Cadi Yangin et que la pierre vous a été confiée ? Est-ce vrai ?"

Non seulement c’est le cas, mais comme je le supposais le Sans-Visage, ou du moins Vakkar Ti son avatar du désert lui a offert la pierre pour qu’il se souvienne à jamais des atrocités qu’il a commises au nom de sa soif de connaissance. En somme, un cadeau lui permettant de vivre longtemps, d’user de grands pouvoirs, mais aussi de vivre jusqu’à sa mort avec ses terribles erreurs. Il me revient en mémoire les nombreux morts-vivants dont il est responsable et sachant qu’il a déjà vécu de nombreux siècles avec, je préfère ne pas insister. D’autant plus qu’il y a d’autres sujets que je souhaite aborder.

"Vous qui avez les connaissances de plusieurs siècles et un rapport particulier avec Vakkar Ti, plus que beaucoup en ce monde, connaissez-vous des lieux comme la grotte où Simaya serait d'après Zaria ?"

Expliquant qu’avant l’arrivée de Vallel ainsi que de la nôtre, les peuples des nombreuses cités étaient unilatéralement sédentaires. Lui connaît particulièrement la région du désert des passes de Methbe-El à la Jonction de Volroc, en passant par la Frontière du Chaos.

(La frontière du chaos ? Voilà qui est…particulièrement attrayant comme endroit !)

(Tu dis ça, mais je suis sûr que si tu as l’occasion de t’y rendre tu n’hésiteras pas !)

(Pas faux !)

"Donc il y avait peu d'échange à l'époque et donc pas moyen de savoir si d'autres lieux que cette fameuse grotte existent ailleurs." Fais-je en résumant ses propos, mais ne comprenant pas de quoi je parle, il me faut préciser la chose. "Non je parlais de lieu en lien avec Vakkar Ti, disséminés un peu partout sur Aliaenon."

A cela, il sourit et explique que ce ne sont pas des grottes, ou de simples lieux dont il serait question pour y répondre, mais de cités, de lacs, plaines, montagnes, des régions entières façonnées par sa main. Dans de nombreux lieux, il n’est pas appelé le Sans-Visage ou Vakar Ti, mais le bâtisseur. Il a été en mesure de bâtir tout cela grâce au sommeil des siens, mais le monde a beaucoup changé depuis leur éveil. Même s’il craint qu’un jour cela ne leur suffisent plus, ils ont accepté de se limiter à certains territoires et ce, grâce à l’aide de Simaya.

"Grâce à Simaya ?" Fais-je en ouvrant grand les yeux. "Je savais qu'il avait été possible de communiquer avec le Titans, du moins le Titan de la magie je crois, mais pas que c'était du fait de Simaya ? Comment cela s'est-il passé ?"

D’après la principale intéressée, ce serait davantage une sensibilité aux choses de la magie qui a permis au Titan de comprendre qu’on était des grains sable avec des émotions. De cela, un accord tacite est né, mais seule la principale concernée pourra m’en dire davantage.

"Espérons que nous la retrouverons rapidement et sans cette histoire de double de cristal !" Je m'arrête un instant avant de poursuivre. "Désolé de vous avoir dérangé alors que vous aviez besoin de repos, je vais vous laisser tranquille."

Je me lève pour respecter ma promesse à Zaria, non sans une dernière question cependant.

"Juste comme ça entre vous et moi. J'avoue être assez curieux de savoir. Quel âge avez-vous au juste ?"

"Un âge où on ne le compte plus. Plus de mille." Sourit-il énigmatiquement.

(Ha oui quand même !)

(Tu parles ! Pour moi ça reste un p’tit minot !)


Contrairement à ma faéra, je reste tout de même stupéfait de cette incroyable longévité, au point où je cligne des yeux à de multiples reprises avant de pouvoir répondre.

"Effectivement, pour un humain c'est âge...plutôt correct !" Fais-je en souriant. "Reposez-vous bien !" Dis-je avant de le laisser définitivement tranquille.

"Pas un humain : un Cadi Yangin !" Continue-t-il toujours sans lâcher son sourire et provoquer la même réaction en retour.

Ne souhaitant pas le déranger plus, je le laisse définitivement tranquille, espérant que le sort que j’ai en tête le concernant, n’engendrera rien de dangereux. Après mon entretien avec Ibn, je me dois de respecter ma promesse et faire le guet devant la porte de Zaria. Cependant, il y a peu de passage en ce lieu et le temps me paraît long, horriblement long à ne rien faire qu’attendre.

(Pourquoi ne pas t’exercer avec des fouets ? Les maîtriser comme te l’a suggéré Zacara !)

En voilà une idée qu’elle est bonne. J’ai un moment pour moi seul et il serait dommage de ne pas profiter de ce temps pour savoir ce que j’ai conservé de ma transformation de la veille. Vérifiant tout de même que personne n’est présent, allant jusqu’à marcher un peu et ouvrir les portes dans le secteur pour m’assurer que nul n’est présent, je reviens à ma place et écarte une de mes mains pour laisser le fouet à l’intérieur s’ouvrir. Je le manie plus facilement que précédemment, même s’il faut avouer que ce n’est pas une maîtrise totale. Il continue de se mouvoir de lui-même malgré mon intention de le garder aussi droit et surtout immobile que possible. Les mouvements indésirables sont accentués lorsque je pousse la distance à leur maximum.

Je tâche de contrôler au mieux ces mouvements, mais rien à faire, il me faut encore beaucoup de travail pour en venir à bout.

(Il y a une chose que tu dois apprendre, je pense.)

(Ha oui, quoi donc ?)

(A terme, tu comptes les utiliser pour te battre non ?)

(Ha tu veux dire les montrer à qui le veux c’est ça ?)

(Aussi, mais je ne pensais pas à cela. Tu n’arrives pas à déployer deux fouets lorsque l’un d’eux atteint une certaine longueur. En ce sens, il serait très appréciable de connaître d’instinct, la longueur à déployer pour ne pas entraver la libération de la seconde main.)

(Ho, tu veux dire faire croire que je ne peux me battre qu’avec un seul fouet et d’un coup faire surgir un deuxième ? C’est pas bête tu sais ? Voir même malin !)

(Oui je sais ! Continue de me glorifier, c’est tellement agréable !)

Je ramène à moi mon fouet et le laisse sortir, estimant que la longueur est suffisante. Lorsque je commande à mon autre main, rien ne se passe. J’ai visiblement dépassé la limite pour générer deux fouets en même temps. Je réduis la longueur avant de retenter sur ma seconde main : toujours rien. Je réduis encore et enfin, je parviens à générer mes deux fouets.

(Eh bien, ce n’était pas facile !)

(Je dirais même que c’était pas glorieux !)

(J’aimerais t’y voir moi !)

(Heureusement pour moi j’ai pas ces trucs qui me sortent du corps !)

(…)

(Ha…désolé mon Jojo je…je voulais pas !)

(Ce n’est rien, je sais qu’il n’y avait aucune mauvaise intention de ta part. Et puis c’est toi ! Si je n’accepte pas ce genre de remarque de ta part, je ne pourrais jamais aller de l’avant !)

(Dans ce cas je peux aller plus loin et laisser ma créativité t’aider !)

(Non merci…sans façon ! On va y aller par étape d’accord ?)

(Puis-je me permettre une suggestion pour cette histoire de longueur ?)

(Je t’écoute.)

(Fais sortir tes deux fouets au maximum et n’en fais rentrer qu’un seul. Tu auras ainsi la longueur exacte à devoir mémoriser.)

(…)

(Quoi ?)


(Rien…c’est tellement simple que ça m’épate !)

(Oui je sais ! Continue de me glorifier, c’est tellement…)

(Agréable ? Tu risques pas d’avoir le melon qui gonfle à force ?)

(Absolument pas ! Nous les faéra sommes des êtres bien trop humbles pour cela !)

Je porte une main à la bouche pour me retenir de rire, pour ne pas déranger Zaria. Une fois cela passé, je suis les directives d’Ysolde et laisse deux fouets sortir et n’en rentre qu’un seul. Ayant un pressentiment, je fais ressortir celui de monde autre main, en vain.

(Mince alors qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est cassé ? Il n’y a plus de batterie ? T’as vérifié les piles ?)

(Heu je…Non je pense savoir ce qu’il pose problème !)

Je retire de quelques centimètres la main avec laquelle je m’exerce et fait ressortir avec succès le fouet de mon autre main.

(Je ne contrôle pas les mouvements lorsque je les sors, mais je ne maîtrise pas non plus l'avancée et le recul du fouet. Sans le vouloir ni le sentir, je l’ai poussé juste assez pour empêcher ma seconde main d’agir et pas trop pour ne pas le sentir.)

(Un vrai bordel cette histoire !)

(En effet, mais je crois savoir comment m’exercer à cela !)


Cette fois-ci, je devance ma faéra et laisse sortir le fouet de ma main principale. Je ne laisse qu’un bon mètre s’échapper et bloque le fouet en le serrant dans ma main. La position me donne un fort sentiment d’inconfort, car cela oblige le fouet à se plier entre mon pouce et mon index, mais grâce à ce maintien, je ressens bien mieux les déplacements entrés et sortis. Je fais de même avec mon autre main, augmentant davantage ma gêne. Une fois cela fait, j’exécute des mouvements de bras lents, afin de forcer ces mouvements parasites et de m’obliger à les contenir. Je m’exerce ainsi, les secondes devenant minutes et les minutes s’additionnant par dizaines. L’exercice est long, mais le sérieux avec lequel je travaille me permet d’arriver à un résultat plus que correcte.

(En voilà des progrès mon Jojo !)

(Merci, mais il me faut encore travailler sur cette maîtrise de la longueur maintenant !)

De nouveau, je fais sortir mes deux fouets, ne laissant plus qu’un à son maximum. Une petite vérification me permet d’affirmer que l’exercice précédent a été un grand succès, car le fouet de ma seconde main se fait sans problème. De même, en essayant la tentative, mais en inversant les mains et usant de la gauche, j’obtiens le même résultat. Enfin, c’est presque parfait en réalité, mais assez pour impressionner Ysolde.

(Pow pow pow mon Jojo ! Tu assures !)

Maintenant, il me faut maîtriser cette longueur. Qui sait si cela ne me sauvera pas à l’avenir. Poussant le fouet de ma main droite à sa limite de trois mètres pour générer son frère jumeau, je tâche de manier cette longueur avec de nombreux gestes simples, plus ou moins maîtrisés et surtout, surtout, sans percuter les murs ou faire le moindre bruit. De temps à autre, je fais sortir mon fouet de la seconde main pour m’assurer que je garde la bonne distance. L’exercice est un succès et l’emploie avec ma main gauche est presque aussi bon. Je ne suis pas droitier pour rien je pense.

Maintenant, que je sais tenir la longueur de mon fouet, il me reste à connaître avec précision la limite à ne pas dépasser pour en extraire un second, sans être contraint par le premier. Je laisse donc ma main la plus habile laisser sortir mon fouet et juge de la distance nécessaire. Mon premier essai est fructueux, car ma seconde main peut faire de même, mais je constate aussi que j’ai encore de la marge avant d’atteindre la limite. Un échec en somme et il en est de même pour ma seconde tentative. Je finis par penser que le mieux serait de ne pas jouer avec cette fameuse limite, mais cela voudrait dire de ne pas connaître, de ne pas maîtriser ces fouets qui sont à présent une partie intégrante de moi. Du moins, tant que je ne saurais pas ce qu’ils sont, comment ils sont arrivés en moi et s’il est possible de les extraire.

(Faut essayer autrement alors !)

(Des suggestions ?)

(Je sais pas, essaies de le faire à l’aveugle ?)

(Comment ça ?)

(Eh bien, ferme les yeux et estime la longueur de tes fouets !)

(Je suis sceptique, mais essayons !)

Je ramène tout à l’intérieur de mes mains et ferme les yeux avant de faire ressortir mon fouet de ma main droite. Je me concentre pour estimer la longueur qu’il me faut, la jugeant proche de la limite à atteindre, lorsque ma faéra m’interrompt.

(Ouvre les yeux tatache !)

Obéissant, je constate que je n’ai parcouru qu’un seul mètre au mieux.

(Ca va être encore long à ce rythme !)

(C’est…juste que je prends mon temps…de bien faire les choses !)

(Ouiii, ouiii, bien sûr ! Moi je m’en fou hein, c’est juste que contrairement à toi, moi j’ai l’éternité qui m’attend !)

Chassant la moquerie d’un jet d’air nasal, je ferme de nouveau les yeux et reprends ma progression, aussi lente puisse-t-elle être. Et c’est peut-être cette avancée lente qui me permet de sentir quelque chose de nouveau. Complètement immergé et absorbé dans les sens de ma main, une étrange sensation se fait dans ma paume, comme si…comme si je venais de faire sauter un nerf bloqué par un pression d’un massage. Curieux de cette sensation, je tire et repousse le fouet pour sentir de nouveau cette très légère sensation. J’ai de nombreuses fois usé de mes fouets, mais je pense que la stupeur de cette étrange capacité et l’usage trop vif de ces derniers, ne m’ont pas laissé la chance de découvrir ce point ou ce nerf.

(Jojo ? Il se passe quelque chose de particulier ?)

(Pourquoi cette question ?)

(C’est que de mon point de vue, tu as l’air d’être particulièrement précis sur la longueur limite, alors que tu t'es échiné depuis un bon moment déjà !)


(Ha oui ?)

Curieux de cela, je constate en ouvrant les yeux qu’effectivement la longueur, issue de ma main droite semble être assez bonne pour ne pas dire parfaite. Je recherche le point dans ma main et recule le fouet. Ma seconde main laisse sortir son jumeau que je rentre peu après. Je cherche le point exact et réitère l’extraction, obtenant le même succès et fais de nouveau rentrer le fouet dans ma main gauche. La fois suivante, je pousse au-delà de point et me retrouve incapable de faire jaillir quoi que ce soit de mon autre main.

(Ben mon Jojo, je sais pas ce que tu as fait, mais c’est…parfait !)


M’amusant de la situation, je reprends ses propres paroles un peu plus tôt.

(Oui je sais ! Continue de me glorifier, c’est tellement agréable !)

Un post avec l'entraînement de mes fouets, ça mérite un bon créatif moi j'dis !

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Dracaena Paletuv
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Re: Lande Noire

Message par Dracaena Paletuv » ven. 10 nov. 2023 22:20

Le voyageur avançait, un sourire au lèvre, fredonnant gaiement l'air d'une chanson grivoise entendue au bar, quelques temps auparavant, le bruit de ses pas et le cliquètement du contenu de ses sacs servant d'instruments à son petit spectacle solitaire. Pourtant, un œil observateur pouvait remarquer que sa bouche se crispait légèrement de temps en temps, et que son regard scrutait régulièrement tous les alentours. Une ouïe fine pouvait entendre de discret tremblement entre deux chantonnements, et qu'il n'y mettait pas beaucoup de puissance, comme s'il cherchait à rester discret. Et cela était bien normal, car cette joie apparente n'était qu'une façade, une tentative à l'efficacité discutable de ne pas laisser l'anxiété prendre le dessus. Sous son souffle sifflant, l'homme maudissait en réalité ses confrères , qui la veille, lui avaient raconté maintes et maintes histoires terrifiante sur cette sombre forêt. Des histoires parlants de gens qui disparaissaient, attaquer par la nature elle même.

"PEUH! Des racontars!" se disait intérieurement l'homme! Juste des contes de bonnes femmes conçu pour faire peur aux enfants. Il se disait qu'il n'y avait pas de raison d'avoir peur. Dans cette région, les hommes étaient bien plus effrayants que les arbres. Il en connaissait un rayon, car ceux qui attendaient la marchandise qu'il transportait étaient bien plus dangereux que n'importe laquelle des légendes qu'on pouvait lui raconter. Et c'est ça qui lui faisait vraiment peur. Le contenu de ses sacs devaient être amené à bon port et sans retard, sinon, il risquait d'y laisser un doigt ou deux.

Car au fond, ce dont ce voyageur essayait surtout de détourner son attention, de par ses chants et ses danses, ça n'était pas les histoires des arbres qui attaquent du bar, mais ce qu'elles signifiaient vraiment. Le coin était mal famé, rempli de bandit. N'étant lui même que très peu dans la légalité, il en connaissait un rayon sur le sujet. Et des légendes pour faire peur aux voyageurs, c'était surtout une bonne façon de justifier des choses bien plus réelles et crédibles qui pouvaient arriver, comme simplement, un traquenard, tendu par des opportunistes présent au même bar la veille, et ayant eu vent de sa précieuse livraison. On lui avait déjà fait le coup, et il avait apprit à ne plus se faire avoir. Il était armé, des dagues cachées dans chacune de ses manches, la pour prendre par surprise tout assaillant lorsqu'il se ferait passer pour un simple petit marchand naïf et innocent, avant de les planter dans la gorge. Il avait donné, dès son arrivé en ville la veille, de fausses informations sur ses horaires de départs, lieux de rendez vous, ainsi que sur son itinéraire. Et, en parlant d'itinéraire, il en avait emprunté un nouveau, à la dernière minute, passant au milieux des arbres et des buissons de la forêt, allant et sortant des routes officielles, histoire de faire bonne mesure. Non, vraiment, les bandits de grands chemins ne lui faisait guère peur, il en avait occis plus d'un par le passé.

Mais, peut être aurait-il du prêter plus attention aux "contes de bonnes femmes" et à ces histoires de nature vengeresse, car une main couverte d'écorce, provenant d'un des nombreux arbres l'entourant, s'approchait discrètement de sa nuque, afin de la saisir. Et cette main ne se montra point dérangée par le coup de dague qu'il y mit quelques secondes après qu'elle l'ait saisie, la lame de la petite arme peinant à traverser son bois solide. Ses fredonnements furent interrompus par une autre main, tout autant végétale, qui se plaça sur sa bouche, puis ses bras, puis ses jambes. Il devenait de plus en plus difficile pour le voyageur de se mouvoir, et la dernière chose qu'il aperçu avant que sa vision ne le quitte fut l'un des arbres s'avancer vers lui et le regarder droit dans les yeux, avant d'abattre une branche sur son crane.





Le groupe de jeunes oudios riaient en comptant leur butin. De l'or en quantité, des bijoux, plusieurs outils serti de pierres qui semblaient rares, des parchemins scellé par des sceaux de cires, clairement, ils étaient tombé sur quelqu'un de rentable, aujourd'hui. Ils s'avancèrent dans la clairière qui composait leur village, discutant de ce qu'ils allaient faire de tous ces éléments, du genre de faveurs qu'ils pourraient demander en échange, et autres joyeusetés. Ceux du village chargé d'interagir avec les villes de sanglants environnantes seraient surement content de les voir débarquer avec tout ce précieux matériel.

L'une des oudios se massait encore le poignet, une légère entaille visible dessus. Si la dague du voyageur n'avait pas réussi à percer son écorce, elle lui avait tout de même fait un peu mal. Rien de dramatique, mais elle se disait que c'était un peu agaçant. Tandis que son ses amis avançaient, elle prit le temps de profiter un peu de l'air ambiant, et


S'cuzez, j'vous dérange pas la?

Hein? Ah! Oh... Euh...

Hun hun?

C'est... un peu embarassant...

J'vous l'fait pas dire... Vous v'nez la, comme ça, vous m'fauchez mon flot d'pensée interne. ça vous amus'rait vous, que j'vienne dans vot' tête pour narrer à vot' place?

Eahm, non, écoutez... Je comprend que vous soyez agacé, c'est juste que...

En plus de ça, v'la qu'vous parlez d'truc qui m'son pas arrivé, et...

Ah, je m'excuse, mais c'est arrivé. Pas à vous c'est sur, mais c'est un souvenir! Pas le votre, certes, mais c'en est un, et vous le connaissez!

...Vous... Vous vous en rappelez?


...

Oh... Oh, donc vous aviez oubli...

NON, je n'avais pas...oublié cette histoire... Mais l'entaille était pas au poignet, c'était sur le dos de la main. Enfin, c'est s'qu'elle m'avait dit... Mais c'est vrai qu'elle se massait souvent le poignet. Un tic nerveux, probablement...

Donc, vous vous rappelez encore de ça. Et... vous vous souvenez de son nom?

Oui, je m'en souviens... Et du nom de tous les autres aussi... Je me rappelle parfaitement leurs noms, leurs têtes, ce qu'on a vécu ensemble... Leur...




Ca va? Vous êtes devenu très silencieux d'un seul coup.

Oui, oui, ça va. 'fin, non, mais oui. C'est juste...J'ai eu peur d'oublier leur voix. Mais ça va, c'est bon, je m'en souviens parfaitement. Hélas...

Hélas, hélas, c'est plutôt positif, non?

Bah, ça dépend, vous pensez qu'c'est positif vous, de s'rappeler aussi bien des moments où ils me hurlaient d'ssus qu'j'étais complèt'ment cinglé et qu'j'étais un monstre?

Ah... Effectivement, il y a plus joyeux comme souvenir...

Sans dec'...




Et donc?

Euh...? Pardon? Et donc quoi?

Et donc, pourquoi vous m'faite repenser à ça maintenant?

"ça", vous voulez dire...

Me faire repenser aux habitants d'un d'mes anciens villages! Pourquoi maintenant?!

Oh, euh... C'est à dire que... ces derniers temps, vous sembliez repenser à eux assez souvent, mais on aurait dit qu'vous... essayez d'étouffer votre mémoire.


Moi? Refouler des trucs? Naaaaaan, jamaaaaaaaais...

Oh, ne soyez pas désagréable s'il vous plait.

D'solé, d'solé. J'ai la tête plein en s'moment, et c'est la première fois d'puis des lustres que j'essaie sérieus'ment d'me bouger l'tronc pour autre chose que mes objectifs perso...

Mais vos objectifs...Votre quête... C'est pour aider les autres, non?

Oui. Mais c'est aussi pour m'aider moi même... Enfin... Me satisfaire... C'est... Difficile à expliquer. J'essaie à la fois de faire taire mais d'écouter une certaine voix...

Ne vous en faite pas, je l'entends aussi, cette... autre voix que vous essayez de contenir. Mais donc, ces souvenirs qui reviennent, et que vous rejeté, c'est...

Je ne les "rejette" pas. C'est juste que... ça n'est pas le moment d'y penser. Z'avez bien vu la situation? J'ai pas vu d'soleil depuis deux s'maines, on a eu un imprévu pour le voyage par portail, on a plus de nouvelle de quatre membre du groupe, je sens une certaine tension auprès de m'dame Silméria, on a m'dame Simaya complètement disparue, j'ai peur qu'Yliria ne craque, et Akihito et ses mise en garde concernant l'armée d'affamé souterrain commence à m'inquiéter... Sans parler de s't'histoire de cauchemar de la lande... En plus, j'ai la désagréable sensation d'avoir raté l'évènement du siècle en étant ici, bref, je sais plus ou donner d'la tête...


Alors... Forcémement... je fais des associations. Je m'retrouve à comparer inconsciemment des évènements. Le doute m'assaille, et les regrets suivent.
Et avec eux...

...Avec eux reviennent les souvenirs de ceux que vous n'avez pas pu aider.

...Voila.

C'est pour ça que vous disiez ne pas les oublier? A cause du regret?

Non. Non c'est plus un mélange. Voir la longue et lente descente aux enfers de gens qui vous sont proches, c'est autant traumatisant que fascinant. Ca marque. Ca forge. Mais si je ne les oublies pas, c'est surtout parce que c'était des moments importants de ma vie, bons comme mauvais. Il y a quelque chose à tirer de tout souvenir, même s'il s'emble inintéressant. Même cette histoire où SilBilis et ses potes ont piqué le sac de truc volé d'un ripoux.

Il faut dire qu'elle la racontait souvent cette histoire.

Oui, elle en était fière. Pour une fois qu'ses filatures menaient à kek'chose... Kéhéhé...

Quelque part, je suis content de voir que ça vous fait encore rire.

Oh, vous savez s'que j'dis toujours hein: mieux vaut en rire qu'en pleurer!

Oui, vous avez probablement raison sur ça.

Et maintenant?

Maintenant? Oh, si vous voulez, je peux vous ressortir d'autres souvenirs, si vous voulez vous faire un petit voyage nostalgique, mais j'ai eu ce que je voulais.

Ah? C'est à dire?

Je voulais m'assurez que vous n'aviez pas oubliez les petits détails de ce genre. Que vous n'aviez pas effacé et perdu cette part de vous.

Et... vous êtes qui donc?

Oh, personne de bien important. Je suis juste la petite voix dans votre tête qui s'assure que vous n'oubliez pas complètement cette part la de votre vie! Après tout, moi je sais bien que vous n'avez pas vécu que des feu de forêt et de la solitude.

Lorsque ça sera le bon moment selon vous, je reviendrais, qu'on se replonge ensemble dans ce qui c'est passé à cet époque, qui étaient ces gens autour de vous, comment ils vous ont impacté. Ca vous fera, selon moi, un certain bien.

Mais pour l'instant...vous avez encore des chose à régler, d'ailleurs, donc je vous conseillerais fortement d'ouvrir les yeux.












Du noir. Tout au dessus de moi, du noir. Nous, attendez, c'était... mon entrejambe. Et un plafond... un plafond très haut et très mal éclairé. J'avais...mal. Mes jambes et mon bassin était visiblement au dessus de moi. De toute évidence, j'étais sur le dos, les jambes passées par dessus les épaules. Je penchai la tête à droite, apercevant mon baluchon, au sol; puis à gauche, voyant la lance que l'on m'avait donné à quelques mètres de moi.
Soulevant lourdement mes jambes, elles retombèrent avec fracas sur quelque chose de solide et d'anguleux, comme une marche. Me redressant difficilement, je me rendit compte que j'étais entre deux marches du gigantesque escalier que l'on avait créer avec Yliria et Akihito.
De toute évidence, après avoir parlé du cauchemar de la lande avec la vieille Tarja, je m'étais un peu éloigné et j'avais glissé dans l'escalier...

...

"Bon sang d'bonne sève... Je manque VRAIMENT de soleil, moi..."


M'époussetant et m'assurant de n'avoir rien perdu, je me mis à monter les marches, afin d'aller retrouver les autres. Combien de temps j'avais passé dans les vapes moi? Kerf, s'pas comme si quelqu'chose d'important avait pu s'passer entre temps...
La salle commune me semblait le meilleur endroit pour trouver du monde afin de me renseigner, alors je m'y rendis sans plus tarder.

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Mathis
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Re: Lande Noire

Message par Mathis » ven. 10 nov. 2023 23:09

En remontant à la surface, croisant Yliria et Visselion, je me contentai de leur faire un signe de tête poli. J’en voulais encore à Yliria de m’avoir apostrophé rudement, je n’étais pas prêt à lui adresser la parole. N’ayant pas d’objectif précis, je décidai de me rendre à la salle commune. Je vis Bellarien discuter avec les jumeaux, ainsi que d’autres sorciers que j’avais croisés depuis le début de notre arrivée dans le cité. Alors que je venais de prendre Praline dans mes bras, je vis un portail s’ouvrir.

(Sûrement Xël ! )

De ce portail, il en sortit Maïssa, Ibn, Jorus, ainsi qu’une jolie inconnue…. sans Xël. Je saluai les quatre arrivants d’un signe de tête.

(Quatre sont partis…et quatre sont revenus…)

Il était certain que la vue de la jeune femme aux ravissants yeux orangé était plus agréable que celle de Xël, mais je m’inquiétais tout de même de l’absence de ce dernier. Je m’approchai donc d’eux pour en savoir plus sur ce qu’ils avaient réussi à accomplir. Jorus, aussi surpris que moi de l’absence de Xël, expliqua qu’il avait tenté de renforcer la magie de Xël afin de lui permettre de faire passer une personne supplémentaire. A l’évidence, son plan n’avait pas fonctionné.

M'adresant à Jorus:

"Étiez-vous en danger lorsque vous êtes partis de là où vous étiez ? ... Sinon, il ne faut pas s'inquiéter pour Xël. Il est préférable que ce soit lui au lieu de l'un de vous. Lui, il a les moyens de revenir."

Puis me tournant vers Ibn,

"Avez-vous pu localiser Simaya ? "

Témoin de l’ouverture du portail, Akihito nous rejoignit. Il se présenta à la belle inconnue et en fit de même pour nous. Puis demanda à Jorus de résumer la situation.

Tout en secouant sa tête, le sorcier nous expliqua qu’il n’avait pas pu localiser Simaya. Cependant, un dôme protecteur, comme ceux de Simaya était apparu et les avait protégé. Selon un dénommé Eleb, elle était partout !

(Partout ? Mais ses traces dans le nord ? )

Un peu débobiné, le sorcier révéla ensuite, qu’ils n’avaient pas réussi à réactiver ses pouvoirs. Cependant, ils avaient libéré sa jolie apprentie. Elle se présenta elle-même: Zaria, sorcière du feu et de la vision, rajoutant que nous étions pas les premiers yuimeniens qu’elle rencontraient.

Jorus finit par calmer sa colère envers Xël et nous raconta ce qui leur était arrivée depuis leur départ. Ils étaient parvenus à établir une allliance avec les Cadi Yangins contre l’armée des Sans-Bannieres. Ils ont dû affronter ses derniers. Et ce fut plus difficile que prévu puisque le dragon était de la partie. Jorus s’était retrouvvé en position de faiblesse et ce fut Maïssa qui lui sauva la mise. Les sans bannières furent ensevelis sous le sable . Et puis un dôme protecteur les a protégé du feu.. Ils ont finalement retrouvé la pierre originelle et ont libéré la sorcière de feu et de vision. La suite, je la connaissais, ils avaient empruntés le portail et Xël avait cédé sa place.
Voulant apparemment en savoir plus Akihito demanda des éclaircissements à propos de la contribution du dragon dans le combat et de l’action de Eleb. Terminant sur l’action de Simaya.

Je plissai des yeux lorsque Akhito nomma cette dernière.

"C'est peut-être moi qui a mal compris... mais ils n'ont pas vu Simaya."

Puis me tournant vers Ibn.

"Vous avez bien vu un dôme comme Simaya sait le faire... sans l'avoir vu elle ? ... Pour ma part, j'ai vu ses traces, en double exemplaire un peu plus au Nord dans les landes... mais cela n'a rien donné."

Puis me tournant vers la nouvelle venue.

"Enchantée Zaria. Vous avez piqué ma curiosité, quels sont les autres yuimeniens que vous avez croisés ? "

Elle me dit connaître Xel et Charis et leur faire entièrement confiances.
Le sorcier Ibn confirma ma compréhension au sujet de Simaya. Mais il trouvait étonnant qu’elle puisse utiliser son pouvoir a une telle distance et puissance.

A Zaria, je précisai:.

"Je faisais partie de la première mission en Aliaénon à la même époque que Charis est Xël, cependant, j'avais oeuvré dans d'autres lieux.


Et de répondre à Ibn.

"Le fait qu'elles soient deux Simayas n'auraient pas doubler sa puissance ? "
Jorus rencherit les dires de Ibn, à savoir que Simaya les avait secourus, mais n’avait pas fait preuve de présence.
Il rajouta que le dragon semblait s intéresser lui aussi à la pierre de vision... qui malheureusement ne possède peu ou pas de pouvoirs.

Akihito qui s’était apparemment nommé porte parole, résuma les actions de tous, les miennes y compris. Sans être offusqué, je tins cependant à apporter des précisions et des détails qu il ne connaissait pas encore.

Ibn ne comprenait pas pourquoi Simaya pouvait agir à distance, il croyait qu’un quelconque événement lui avait permis de posséder cet atout. Zaria proposa de tenter de localiser Simaya.


Mon attention se porta d'abord sur Zaria, puisqu'elle m'avait donné espoir:

"J'aimerais bien que vous tentiez de la localiser. Tout comme Akihito, je pense que vous pouvez procéder immédiatement si ça vous convient."

Puis après avoir jeté un regard à Akihito, je rajoutai à son intention et aussi à celle des autres.

"En ce qui concerne ma rencontre avec le Cauchemar des landes, je dois préciser qu'il nous a sauvé la vie à moi et à Silmeria. Je suis allée discuter avec Tarja Vandran dans les profondeurs de la cité. Et l'être que nous avons vu correspond en tout point à la description de l'être sortie d'une légende concernant le Cauchemar des landes. D'après Tarja Vandran, une des croyances raconte qu'il parcoure les landes et est soucieux de l'équilibre entre les humains et les bestioles. Lorsque Silmeria lui a demandé pourquoi il était venu à notre secours, il a expliqué qu'il trouvait que le serpent squelettique c'était attaqué à nous sans raison valable. Lorsque nous l'avons quitté, il nous a dit que nous le reverrions. Sur le coup, cette annonce m'a effrayé. Je dois dire que même s'il nous a aidé, j'avais peur constamment en sa présence et sa voix ne faisait qu'amplifier ma peur. Après réflexion et discussion avec Tarja Vandran, je pense qu'il est possible qu'il pourrait peut-être nous être utile contre le dragon noir."

Nous respectâmes tous le silence demandé par Zaria pendant qu’elle se concentrait à localiser Simaya. Après quelques secondes et une grimace, elle indiqua avoir détecté une grotte isolée, sombre dans la lande noire, au Nord. Avant d’avoir pu en voir plus, elle avait comme chassé de ses pouvoirs.

L'espoir m'envahit lorsque j'entendis la réponse de Zaria.

"Vers le Nord... c'est justement dans cette direction que nous avions suivi ses traces, moi et Silmeria. "

J'acquiesçai d'un signe de tête à la remarque de Akihito, puis je rajoutai.

"La grotte que vous avez perçu, c'est peut-être celle que nous avons vu, peut-être celle du sans-visage."

Jorus était abasourdi par tout ce qui s’était passé en absence, puis demanda où se trouvaient Draceana et
Silmeria.

Je répondis à Zaria

"Merci d'avoir répondu à toutes nos questions. J'en ai pas d'autres pour le moment. Mais peut-être avez-vous besoin de vous restaurer ou de vous reposer ? "


Seulement Ibn confirma avoir besoin de repos. Il se faisait agé, nous devions le préserver. Il devait être terrible d’être dénué de ses talents.
Jorus eut la brillante idée de proposer au sorcier, d’user de notre magie pour lui faire récupérer ses pouvoirs...mais bizarrement il semblait hésiter. Proposition qui plut à Ibn.
J'écoutai ce qui se dit sans rien rajouter.

Je fronçai les sourcils à la remarque de Jorus.

" si nous avons la possibilité de rendre les pouvoirs à Ibn, on a pas a hésiter. J'imagine ce que c'est pour un sorcier comme lui d'en etre privé " fis je remarquer a Akihito et Jorus."

Puis me tournant vers Ibn,

" il faudra par contre attendre le retour de... Yliria, mais surtout celui de Visselion afin de maximiser nos chances de réussite "


Zaria rajouta que si Ibn retrouverait ses pouvoirs, ils seraient plus efficaces à deux. Puis, localisant Xel, grimaçant sans nous dire pourquoi elle confirma que Xel allait bien et rajouta meme qu’il se détendait.

En ce qui concernait le dragon, Zaria accepta de tenter de le localiser, mais afin de lui faciliter la tache, elle demanda de lui donner toutes les iinformations que nous pouvions lui donner sur lui.

Akihito fut le premier à donner tout ce qu’il savait sur le dragon noir et ses actions. J’écoutai également. Il termina en sortant de son sac, un éclat de la dent du dragon.


J'écoutai attentivement ce qu'Akihito disait afin de ne pas répéter la même chose. Ainsi je rajoutai:

"Ce n'est pas la première fois que j'entends un dragon parler de lui au " nous"...c'est peut-être un préjugé de ma part, mais ils se sentent supérieurs à tout être vivant confondu. En ce qui concerne le dragon noir dont nous parlons, il est venu ici à Elscar'Olth. Il a tenté de s'emparer de l'âme d'un titan. Titan qu'il a terrassé trop facilement en lui faisant un trou dans le corps. Nous l'avons empêché de s'emparer de l'âme du titan terrassé, il a alors déclaré qu'il allait régner sur ce monde et sur tous les autres. Il dit qu'il nous laissait les deux âmes, qu'il en avait encore de nombreux qu'il pouvait récolter. "

Tout en prenant prudemment la dent du dragon, Zaria affirma pouvoir commencer ses recherches, demandant un endroit calme.

Ibn alla se reposer, Jorus guida Zaria et Akihito partit avec Maïssa. Pour ma part, je me dirigeai vers l’infirmerie, une idée bien précise en tête.

En entrant dans l’infirmerie, Praline sur mes talons, j’avisai Zacara et Himeka. Alors que celle-ci rendit mon salut, Zacara s’enquit de ce que je pouvais faire pour lui.

Tout en enlevant mon sac de mon épaule et m'apprêtant à fouiller dedans, je lui répondis:

"C'est plutôt moi qui peut faire quelque chose pour vous....Vous n'avez cessé de nous soigner et j'imagine qu'il y avait aussi des blessés parmi les survivants trouvés dans les profondeurs de la cité."

Ce disant, j'avais sorti une potion d'énergie et je la lui tendis :

"Je vous offre donc une potion d'énergie, je pense que vous en avez besoin."

Ne connaissant pas ce type de potion, il me questionna.

"Au lieu de soigner, puisque vous n'êtes pas blessé. Cette potion vous redonne de l'énergie lorsque vous êtes épuisés." Répondis-je.

Il approuva l’utilité, mais il pensait que j’en aurais plus besoin que lui... Et pourtant, le dos courbé, pris de faible tremblement, cette potion ne pus lui faire de tort. Je le rassurai.


"J'en ai suffisamment pour partager avec vous. C'est la moindre des choses que de vous rendre service à notre tour."
Lui dis-je tout en lui tendant une potion d'énergie qu’il prit enfin en souriant tout en me remerciant. Précisant que d’autres parmi mes compagnons ne semblaient pas conscient de ce que ses soins avaient comme effet sur lui.
Même si je ne voulais pas accuser mes compagnons, cela me faisait plaisir de rencontrer quelqu’un qui reconnaissait mon utilité et qui m’appréciait. Ainsi je précisai:

" Il en avait été question en ma présence, mais je ne me souviens plus où et quand."

Il rajouta qu’être au courant s’était une chose, mais que de le prendre en compte, en était une autre.

Je lui souris, et je me tournai vers Himeka,

"De votre côté, pas trop épuisée ?"

Elle m’affirma que non, puis après hésitation, elle s’approcha de moi pour me parler a voix basse. Elle m’expliqua avoir passé du temps avec Akihito et croyait que ce dernier avait mal interprétés ses gestes ou paroles. Elle désirait que j’enquête discrètement sur ce qu’il pensait d’elle.
Un peu surpris de sa requête, je lui répondis aimablement.

"Akihito est bien le plus compréhensif de nous tous. Ne soyez pas inquiète, vous ne pouvez l'avoir offensé... Il ne serait pas préférable que vous lui demandiez directement ? "

Elle m’affirma avoir tenté de dissiper les doutes sans succès.

Tout en lui souriant aimablement, je répondis.

"Oui, oui, j'accepte. Lorsque le moment sera opportun, je ferai ma petite enquête discrètement. Est-ce que cela vous convient ? "


Soulagée, elle me remercia. Je pensais que notre discussion s’arrêtait là, mais apparemment, elle tenait à en dire davantage. Elle dit que le quiproquo s’installa alors qu’elle tentait de soutirer des informations de la relation d’Akihito et d’Yliria. J’avais bien remarqué qu’ils étaient bons amis et semblaient se faire confiance mutuellement, mais je ne me doutais pas que leur relation dépassait celle de l’amitié.

Et puis, elle rajouta qu’elle était une femme mariée et qu’un malentendu pouvait avoir de lourdes conséquences sur sa réputation.


"Oui, bien entendu, je comprends... mais je ne crois pas qu'Akihito soit homme à raconter des ragots sur votre compte. Mais comme promis, je ferai tout de même ma petite enquête."

Cette fois, elle avait semé un doute dans mon esprit, je trouvais qu’elle insistait un peu trop pour être complètement innocente. Mais je ne fis rien voir de mes réflexions.

Puis esquissant un sourire espiègle, tentant de détendre l'atmosphère, je lui demandai:

" Pour les informations croustillantes, en avez-vous eu ? " Par le ton que j'employai il était évident que je la taquinais.

Elle me répondit par le négative.

"Sur ce sujet par contre, je ne le questionnerai pas."

Elle rétorqua que je n’étais pas assez curieux.
Puis reportant mon attention à Zacara, je l’informai:

"Je m'en retourne à la salle commune, si vous avez besoin de moi n'hésitez pas."
Dis-je à Zacara.

Il opina du chef. Je les saluai et je répartis vers la salle commune, me demandant comment j'allais m’y prendre pour en parler à Akihito sans éveiller ses soupçons.

Praline se frôla contre mes jambes, désirant des caresses. Je la pris dans mes bras et me rendis dans la salle commune.

((( Mathis donne une grande potion d’énergie à Zacara)))



Modifié en dernier par Mathis le ven. 17 nov. 2023 00:33, modifié 1 fois.

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Cromax
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Re: Lande Noire

Message par Cromax » sam. 11 nov. 2023 14:07

Cauchemar en Aliaénon : Lande Noire (bis) XXII





Tous se retrouvèrent, bon gré mal gré, dans la salle commune des hauteurs de la cité souterraine. Tous ? Non ! Une aventurière résiste encore et toujours à la réunion. Silmeria manquait toujours à l’appel. Et Xël, forcément. Pour ceux qui s’étaient rassemblés en tout cas, le temps avant un peu passé : après des discussions de leur côté ou de concert, ils avaient vaqué à quelques entraînement, explorations, rêves et autres visites médicales. Et ils s’étaient finalement tous retrouvés là. Akihito et ses vélins, mais également l’absence notable de Maïssa. Jorus aux mains encore chaudes de ses exercices et accompagné d’une Zaria enflée de réponses. Yliria, un tableau encombrant de la cité à la main, secondée par Visselion. Mathis, plus léger d’une précieuse fiole, et porteur d’un secret. Dracaena, sans doute encore un peu dans les vapes et en quête de soleil. Ibn rejoignit aussi la compagnie, les yeux gourds d’un sommeil trop court.

Ils se retrouvèrent ainsi tous là, prêts à œuvrer pour leurs objectifs futurs, ici ou ailleurs. Et il allait falloir se décider. Visselion le premier s’avança :

« Nous revenons de la Salle du trône, Yliria et moi. En inspectant sommairement le fluide, nous nous sommes rendu compte qu’il était capable de changer partiellement la nature de nos corps. Des nôtres tant que des vôtres, suite à une exposition forte. Nous en avons conclu qu’il pourrait être pertinent d’en comprendre magiquement les effets, mais avec le soutien d’un groupe des vôtres plus conséquent, afin de diminuer les risques. »

Il indiqua le tableau d’Yliria :

« Nous avons également trouvé cette représentation de la cité lorsqu’elle était entière. Là encore, Yliria proposait gracieusement de nous aider magiquement à sa reconstruction, avec votre participation à tous, idéalement, pour les mêmes raisons de sûreté. »

Il avisa les différents visages, et poursuivit encore.

« Enfin, si vous me l’accordez, j’ai pris la décision de vous accompagner dans votre combat contre le Dragon. Je pense avoir en moi assez de magie de la Lande pour pouvoir réduire drastiquement les risques les plus néfastes de vos tentatives de sortilèges. Un luxe que vous ne devriez pas refuser. »

Il laissa alors la parole à Zaria, qui s’avança, l’air grave.

« J’ai… découvert la source d’apparition du Dragon. Il s’agit d’un lieu dans la Plaine d’Or, là où se trouvaient le Conseil et la Tour d’Or. Il ne reste de l’endroit que chaos et désolation, comme si son apparition avait instantanément tout détruit. Une magie puissante et résiduelle semble habiter les lieux. »

Elle parcourut le groupe de ses yeux clairs, inquiète.

« Mais là-bas, j’y ai vu aussi la détresse : deux mages d’Esseroth luttant contre des ombres gigantesques. Des titans semblent avoir été attirés à cet endroit, les cernant de toutes parts. J’ai ressenti chez eux de la peur, et la conjonction désespérée de leurs pouvoirs. Arrêt du temps et illusion ne tiendront plus longtemps, et j’ignore tout des intentions des Titans. D’une si grande concentration de titans, eux qui sont connus pour être solitaires. »

Elle clôtura son discours en pinçant ses lèvres, et se permit un dernier commentaire :

« Si nous sommes amenés à nous y rendre, Ibn devrait pouvoir user de nouveau de ses pouvoirs. Seule une telle puissance ancienne pourra leur faire attirer l’attention sur nous, comme les dragons à l’époque de la bataille de Fan-Ming. »

Et Ibn de préciser à son tour :

« Et Simaya devrait nous accompagner : elle seule est parvenue à créer un semblant de contact avec les titans. Elle seule pourra les raisonner. Elle ou… Vakkar Ti. Mais nous ne savons pas où ils sont, l’un comme l’autre. Ni Xël, d’ailleurs. Ni Maïssa.. », finit-il par noter en regardant autour.

De quoi animer les conversations à venir, sans aucun doute : quelle priorité prendre ?


[HJ : Grosse discussion de groupe au sein du discord, du coup. Tours classiques, agrémentés éventuellement d'entrefilets si questions spécifiques aux pnj pouvant bloquer la suit de la conversation.]


[XP :
Yliria : 0,5 (aparté), 0,5 (fouilles, expérience, trajets)
Akihito : noté quand complété.
Jorus : 2 (apartés), 0,5 (entraînement) * 2 (utilisation d'un bon du créatif) = 5XP]
Dracaena : 0,5 (songe), 0,5 (retour vers les autres)
Mathis : 1 (discussions), 0,5 (dons et déplacements)]



[Bons :
Jorus : Le Roi de la Négoce !
Dracaena : L’émotif !]

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Akihito
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Re: Lande Noire

Message par Akihito » jeu. 16 nov. 2023 23:46

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

53 : Inquiétantes visions.

A mesure que le temps passait, il devenait évident que la puissance du charme de Maïssa s’amenuisait. Si il sentait que sa présence aurait encore un impact sur son comportement, il n’était plus obnubilé par elle et il continua malgré tout à s’exercer à son art, s’appliquant à détailler toujours plus le dessin qu’il avait fait de la jeune femme. L’impression forte qu’elle avait laissé en lui permettait aisément de se rappeler des détails de son visage, et il avait passé un long moment à peaufiner peu à peu son dessin. Le charbon avait fait place au piqué d’aiguille, le noir s’était peu à peu changer en couleur sous l’effet des aiguilles enchantées, le dessin était presque devenu…. Vivant.

Autour de lui, les choses bougeaient aussi. Et quand il vit Yliria revenir en compagnie de Visselion avec un large tableau entre les bras, il ne put que se montrer curieux. Et comme Zaria venait de revenir à ce moment-là, il n’avait pas de raison de ne pas se joindre au groupe.

(Et si Maïssa est là ?)

(Ca devrait aller. Tant qu’elle ne se fait pas remarquer ou qu’on ne parle pas d’elle… Ca devrait aller.)

Si Dracaena avait fini par les rejoindre, Silmeria était quant à elle toujours absente. Vu son état récent, il n’était pas aberrent de l’imaginer toujours malade et recluse dans un coin, à l’abri des regards.

Visselion commença par prendre la parole, expliquant que leur escapade dans les étages inférieurs avaient été très productifs : Yliria avait trouvé une représentation de la ville pour la reconstruire et l’archi sorcier en avait découvert un peu plus sur le rayon, qui semblait pouvoir altérer profondément les personnes. Cela corroborait avec ce qu’avait dit les sorciers des souterrains. Il annonça également qu’il comptait se joindre aux Yuiméniens pour les soutenir de ses pouvoirs et les aider à affronter la menace que représentait le Dragon Noir.

(Comme je disais, toute aide est la bienvenue… Et lui sera sans aucun doute plus utile qu’Himeka.)

Les visions de Zaria ne furent malheureusement pas aussi bonnes et ses yeux inquiets le traduisait très bien.

« J’ai… découvert la source d’apparition du Dragon. Il s’agit d’un lieu dans la Plaine d’Or, là où se trouvaient le Conseil et la Tour d’Or. Il ne reste de l’endroit que chaos et désolation, comme si son apparition avait instantanément tout détruit. Une magie puissante et résiduelle semble habiter les lieux. Mais là-bas, j’y ai vu aussi la détresse : deux mages d’Esseroth luttant contre des ombres gigantesques. Des titans semblent avoir été attirés à cet endroit, les cernant de toutes parts. J’ai ressenti chez eux de la peur, et la conjonction désespérée de leurs pouvoirs. Arrêt du temps et illusion ne tiendront plus longtemps, et j’ignore tous des intentions des Titans. D’une si grande concentration de titans, eux qui sont connus pour être solitaires. »

Elle insista ensuite sur le besoin d’avoir le soutien d’Ibn et de ses pouvoirs « anciens » pour attirer l’attention des Titans, et ce dernier ajouta que la présence de Simaya, du Sans-Visage et de Maïssa serait une aide non négligeable. Akihito, lui, réfléchit à ces nouvelles. L’immense cratère était donc le point d’arrivée du Dragon Noir, et pas le résultat de son assaut sur le Titan de Magie ? Ca se tenait, bien qu’il y avait un problème alors évident de temporalité.

(Le temps ne s’écoule pas de la même façon sur deux mondes différents. Ici, le Shinigami peut être arrivé depuis quelques semaines alors qu’il a quitté Yuimen depuis bien plus longtemps.)

(Sans doute. Mais dans tous les cas, il va falloir aller aider Glanae et Arthes. Ils tiendront pas longtemps contre les Titans, et j’ai aussi la sale intuition que la raison de leur présence là-bas ne va pas me plaire.)

« C'est.. beaucoup d'informations d'un coup, donc procédons par étape. Messaliah, les Titans, Simaya, le rayon et la ville, dans cet ordre, si vous le voulez bien, commença Yliria pour ne pas disperser la conversation, avant de s’intéresser au retour de Jorus et l’arrivée de Zaria.

- Je t’ai promis de ne plus mourir et je compte bien respecter cette promesse ! »

Le regard qu’il posa sur elle avant de refaire son résumé était emplis d’une affection nouvelle, ou qu’il n’avait pas remarqué jusqu’alors. Les deux venaient du même ordre et avaient combattus ensemble lors de la bataille de Kochii : qu’ils soient proches n’était pas surprenant. Mais de là à avoir un tel regard ?
Repoussant une question à laquelle il n’aurait pas la réponse, il continua de l’écouter.

« Pour ce qui est de Xël, il est limité par le nombre de personne qu’il peut transporter à la fois et quant à Maïssa…disons qu’elle cherche la tranquillité pour le moment, de même pour Akihito. La présence de Titans au même endroit est…préoccupante et je rejoins Ibn, avoir Simaya avec nous ne sera pas de trop. C’est elle qui a établi l’unique contact avec les Titans et a conclu à une délimitation de territoire. Quant au Sans-Vi… à Vakkar Ti, il les a endormis donc je crains leurs réactions s’ils le voient !

- Les relations entre le Sans-Visage et les Titans est plus complexe qu'une simple rancœur, précisa Ibn. C'est lui qui a prévenu les titans d'une réunion des peuples quant à l'essor du monde, où ils n'étaient pas conviés. Et c'est ce qui a causé la chute de la Tour d'Or et notre réclusion sur Yuimen, à moi et d'autres. Je vous laisse juge de l'urgence de la situation, mais je gage que Vakkar Ti s'intéresserait fortement à une réunion de ses frères titans hors de leur territoire. S'il n'est pas déjà au courant. Ou l'instigateur de celle-ci.

- Pour ce qu'il s'agit du point Messaliah, on peut conclure que les Sans Bannières ne sont plus une menace, on a des alliés affaiblis avec les Cadi Yangins et les pierres de visions restent pour l'instant inutilisables. On attend que le retour de Xël pour se mettre en route vers notre prochain objectif, quel qu'il soit, conclut l’enchanteur en se tournant vers son amie. On peut rajouter à la fin de ta liste le point "Maïssa". J'ai des choses à dire. »

Il allait être délicat d’évoquer son entretien avec Maïssa, mais il devait l’évoquer tôt ou tard. Et le plus tôt serait le mieux. L’Oudio rappela de son côté qu’il possédait toujours l’anneau du Sans-Visage et que c’était toujours un moyen de le contacter, bien qu’il fasse l’utiliser avec parcimonie.

« En résumé, les Cadi Yangin affaiblis sont nos alliés, les Sans Bannières sont présumés tous morts, le Dragon a fui et les pierres sont inutilisables. C'est déjà ça de pris, Merci pour les informations. Concernant les Titans, je rejoins Ibn. Dracaena, essaies de contacter monsieur MultiFaces s'il te plaît, et dis-lui que des Titans se sont rassemblés près de l'ancienne tour d'Or, près du fluide spatial vers Yuimen. Il est possible que leurs présences attire le Dragon, il faut éviter qu'il ne mange l'âme de plusieurs Titan, ce serait catastrophique pour tout le monde. On avisera en fonction de sa réponse.

- Tant qu'à faire Drac, autant poser la marque directement sur Zaria pour qu'elle s'adresse au Sans-Visage, ça évitera la perte d'informations. Si vous êtes d'accord, bien sûr : on vous expliquera son fonctionnement plus tard, pour éviter d'avoir à gérer plusieurs sujets de front en même temps. Et le cas de Simaya va mettre du temps à être débattu.

- Bon, bah, okay. M'dame Zaria, (enchanté au passage), si ça vous va, on fait ça dès qu'on a finit d'papoter. Z'inquiétez pas, ça s'ra très simple.

- En parlant de Simaya… Ce que je vais dire ne va pas plaire à certains, mais laissez-moi terminer. Je pense que nous devrions laisser Simaya tranquille. Chaque fois que vous souhaitez la retrouver, vous parler de ses pouvoirs et d'ô combien ils sont utiles. Elle n'est que ça pour vous ? Ce n'est pas un objet à user à notre guise et elle a visiblement choisi de s'éloigner, pour des raisons qui lui sont propres. Si elle avait voulu qu'on la retrouve, elle aurait laissé un mot, des indications, quelque chose pour qu'on le fasse. Au lieu de ça, rien. Elle n'est visiblement pas en danger et elle n'a jamais promis d'être avec nous jour et nuit. Je suis contre l'idée de lui forcer la main pour qu'elle revienne vers nous. Nous ne forçons personne à nous aider et cela ne fait que quelques jours qu'elle est partie. Laissez-la souffler, après ce qu'elle a enduré dans le cristal. Si vraiment cela vous inquiète et qu'elle ne donne pas signe de vie d'ici une autre semaine, Xël, Jorus et Mathis, qui sont ceux qui la connaissent le mieux si je ne m'abuse, pourront allez la voir et essayer de comprendre, mais en attendant, je pense qu'on devrait la laisser tranquille. »

Akihito grimaça. Par chance, Xël n’était pas là et n’allait donc pas participer à la lever de boucliers inévitable qu’allait vouloir monter Jorus. Il tenta donc d’apporter son soutien à Yliria pour dissuader autant qu’il pouvait Jorus de s’emporter.

« Je suis plutôt de l'avis d'Yliria. Simaya est tout à fait au courant de la situation critique dans laquelle se trouve Aliaénon et elle n'aurait sans doute pas quitté le groupe sans une bonne raison. Elle a déjà pu servir de médiatrice avec les Titans, je le conçois, mais... De ce qu'on a bien voulu me dire, elle a juste eu "de la chance", ou s'est montrée plus diplomate que les autres : elle n'a pas pu communiquer avec les Titans parce qu'elle était Simaya Sombreroc ou avait des pouvoirs qui le lui permettait. En clair, si l'avoir avec nous serait un plus indéniable, elle n'est pas indispensable. Et d'après la vision de Zaria, on manque de temps pour se mettre à sa recherche maintenant. Il va falloir faire sans elle dans l'immédiat pour tenter de gérer les Titans et éviter le bouquet garni pour le Dragon Noir.

- Pour le moment, je suis soulagé de savoir que nous avons une piste de la localisation de Simaya ainsi que par le fait quelle s'est deja manifestée. Je suis donc d'avis de la laisser desormais venir à nous. Pour le moment, je m'inquiète pour Arthes et Glanae, je suis donc davis de leur offrir notre soutien en nous rendant le plutot possible a l'ancienne tour d'or. »

Dracaena se montra lui aussi plutôt de leur avis, bien que préoccupé par l’existence de la seconde Simaya et le manque d’informations récupérées par la vision de Zaria. Il jouait en plus de ça avec une branche poussant sur sa tête, qu’il finit par briser avant de la faire rouler entre des doigts noueux.

(Il… Vient de s’automutiler là, non ?)

(Arrête de chercher à comprendre tout ce que Dracaena fait, ça vaut mieux.)

« Non ! »

(Eeeeet évidemment, Jorus n’est pas d’accord.)

« Je suis totalement contre l’idée, mais ne surprendra personne ! »

(Pas vraiment, non.)

« Premièrement je considère Simaya comme l’une des nôtres, non comme une arme, même si je dois l’admettre, tout faire pour qu’elle soit à nos côtés me paraît justifié : Oaxaca, notre arrivée sur Aliaénon avec l’utilisation de cette magie en nous. Si elle n’avait pas été là lors de ces événements, notre histoire serait tout autre. Je veux retrouver Simaya, qu’elle ait des pouvoirs ou non ! Et je rejoins la tête de bois sur ce qu’il dit. Je dois avoir loupé le convoi puisque j’étais mort à ce moment-là, mais aux dernières nouvelles il y avait deux Simaya et si le double était similaire au mien, c’est déjà un miracle de pas avoir retrouvé le corps de l’une d’elle. Donc à moins qu’on m’explique ce que j’ignore où qu’on me dise avec certitude qu’elle ne coure aucun danger, l’idée comme quoi elle aurait besoin de repos ou de distance, vous pouvez la laisser tomber ! Simaya a été capable de déployer un dôme plus important que jamais, de la grotte où elle se trouverait à Messaliah ! Qui sait ce qu’un tel sort lui a coûté ? Et vous voulez me faire croire qu’elle veut mettre ses distances avec nous, ça n’a pas de sens ! C’est comme penser qu’on sera en mesure de communiquer avec un Titan sans trop de soucis, uniquement parce que ça a déjà été fait auparavant. On parle d’un Titan, pas de Jojo le crétin ! Alors oui, la présence de plusieurs Titans au même endroit m’inquiète, mais pour communiquer avec eux, on aura besoin de chance ou d’expérience, ou pire, des deux ! Nous n’avons pas eu la possibilité de rendre sa magie à Ibn, mais nos pouvoirs le pourraient. Peut-être même rendre le don de vision plus important que jamais, au premier et plus puissant des Cadi Yangins ! Alors non, moi je ne veux pas laisser de côté Simaya ! Vous le feriez pour l’un d’entre nous ? »

Tout en se passant une main sur le visage, Akihito se dit qu’il était prêt à laisser couler, d’autant qu’il voyait bien que la semi-shaakte était en train de se préparer à aboyer une réponse et qu’il n’était pas nécessaire de rajouter une couche. Mais…

« Tu le ferais si c’était Maïssa ? » demanda-t-il en regardant l’enchanteur.

(L’enculé.)

Il savait parfaitement l’Ynorien sous le charme de Maïssa, et que sa réponse serait forcément biaisée. Et pourtant, il essayait d’en tirer avantage ? Cela le révolta. Et pendant qu’Yliria commençait à dire ses quatre vérités à Jorus, Akihito prépara lui aussi sa réponse.

« Vous prenez le problème à l'envers. Simaya et son double sont partis ensemble. Ce n'est pas parce que votre expérience au sein du cristal a été catastrophique que ce fut la même chose pour elle. On était encore là, Xël et moi, quand elles sont parties, si elle avait eu besoin d'aide, elle l'aurait trouvé sans aucune difficulté. Je ne dis pas qu'on peut l'ignorer complètement, je dis simplement qu'elle ne serait pas partie sans une bonne raison. Et je ne dis pas de la laisser dans son coin indéfiniment, je dis de lui laisser encore du temps, c'est si dur que ça à comprendre ? Je ferais ce qui doit être fait, que ce soit toi ou n'importe qui d'autre ici présent et j'espère que vous en feriez de même si j'étais dans cette situation. Et c'est particulièrement mesquin de ta part d'essayer de jouer sur ce tableau. Tu crois quoi, Jorus ? Que je m'en fous ?! C'est ça ? Oh, Yliria doit pas s'inquiéter pour les autres, vu comme elle est, toujours à gueuler sur tout le monde sans se soucier vraiment de nous. C'est ça que tu penses ? Tu sais combien de temps j'ai passé à essayer de vous ramener après la putain de connerie avec Justice ? hein ? J'ai failli y laisser ma peau juste pour vous voir respirer à nouveau ! Tu crois que je dis tout ça parce que ça me passe au-dessus ? Non ! mais contrairement à toi, je fais la part des choses. On a une occasion inespérée de contacter les Titans et d'essayer de nous allier avec eux contre le Dragon, et tu voudrais la laisser passer ? Sérieusement ? conclut-elle avant de terminer les bras croisées, le regard rivé sur l’Humain de Weihl. Faites ce que vous voulez, je ne vois même pas pourquoi je m'acharne alors que, quoi qu'on décide, vous en ferez qu'à votre tête dès que vous en aurez l'occasion. Va donc chercher Simaya, si vraiment ça te démange.

- Mêler Maïssa à tout ça est mesquin et rend ton argumentaire fallacieux, Jorus, enchaîna d’une voix calme mais froide l’enchanteur. Si tu veux ma réponse, oui je sacrifierai une personne de ce groupe si je ne peux pas le faire moi-même, parce que toute l'affection que je peux avoir pour certaines personnes ou même ma propre vie ne pèse rien avec des cités entières ou Aliaénon de l'autre côté de la balance. »

Maïssa ou Yliria : il ne pourrait plus faire face à l’une ou l’autre s’il venait à en sauver une pour condamner des populations entières. Il sentait que cette conviction profonde entrait violemment en contradiction avec le charme de l’archère qui le poussait à mettre sa vie au dessus de tout, même du destin d’Aliaénon. Il se fit cependant violence et profita de son absence : il lâcha une expiration saccadée pour continua.

« Aussi bien qu'on ne peut pas t'assurer que Simaya n'est pas en danger, tu ne peux pas nous affirmer qu'elle l'est. Tu peux que supposer que la grotte de la vision de Zaria est celle du Sans-Visage -qui était complètement effondrée-, comme elle peut être une autre ; tu peux que supposer qu'on la trouvera là-bas quand la vision de Zaria ne la montrait pas ; tu peux que supposer qu'elle n'est pas à Messaliah là où elle aurait pourtant déployer un champ qui est bien au delà de ses capacités normales, et en plus à plusieurs centaines de kilomètres de distance.
Par contre, on sait que Glanae et Arthes sont en danger, on sait où et je suis prêt à parier que personne tient tête très longtemps à un pilonnage de plusieurs Titans. Donc pour moi, on a pas le temps d'aller chercher Simaya ou d'attendre Xël dont les portails ne sont plus très fiables : on termine cette discussion, on essaye de rendre ses pouvoirs à Ibn et on utilise notre magie pour voyager jusque là-bas et comprendre ce qu'il s'y passe. »


Mathis approuva, bien qu’étrangement amusé par la situation. Jorus finit par se résigner à ne pas aller la secourir maintenant, en répétant qu’il n’avait fait que dire à quelle point elle était importante, utile et de confiance. Ce qu’ils savaient déjà. Ibn chercha à tempérer la situation en disant qu’une dispute ne serait profitable à personne, mais finit lui aussi par admettre que si Simaya était sans aucun doute très utile pour négocier avec les Titans, l’urgence primait sur sa recherche.

« Je peux envoyer Alossarh vers la grotte pendant que vous vous absentez, qu'il trouve ce qui est arrivé à Simaya, offrit Visselion. Son rapport sera ici au plus vite. »

Dracaena resta dans sa position plus neutre entre les deux avis, conscient qu’elle n’était pas prioritaire mais s’inquiétant tout de même pour elle.

« 'Fin bref, contactons déjà l'Sans-visage, et voyons s'qu'il en dit. Par contre, avant ça... En parlant d'gens pour qui j'm'inquiète: y s'est passé kek'chose avec Maïssa ?

- J'aurais voulu suivre le plan d'Yliria, mais comme le sujet vient sur la table... En bref, j'ai parlé avec Maïssa. Volontairement, et elle m'a avouée qu'elle aimerait qu'on l'aide à maîtriser son pouvoir, à l'aide de notre magie. Si on peut rendre ses pouvoirs à Ibn, influer sur ceux de Maïssa devrait être possible. »

il ferma les yeux pour continuer à parler normalement, à lutter contre la passion que son simple prénom enflammait chez lui.

« Son... Son charme s'intensifie à mesure qu'on entend sa voix. Si on ne la voit pas, c'est sans doute parce qu'elle s'est cachée quand son emprise sur moi était devenue... Trop forte. Ca s'est atténué depuis le temps, je vous rassure, finit-il en rouvrant les yeux. Autant pour elle qu'Ibn, si le rayon peut effectivement changer les gens en profondeur, on pourrait l'utiliser pour faire ce qu'on souhaite. Mais ça demande de savoir comment il marche, et encore une fois un temps qu'on a pas. Maïssa peut... peut... attendre, mais on peut déjà essayer sur Ibn en utilisant seulement notre magie. Puis on contacte le Sans-Visage, on retrouve Maïssa et on rejoint ensuite les Plaines d'Or avec notre magie. La reconstruction de la ville ou l'étude du rayon, ça se reporte. Et pendant ce temps, Alossarh peut essayer d'aller voir ce qu'il en est en restant prudent. Ça va à tout le monde ?

- Oui et non, nuança la semi-shaakte. On peut tenter d'aider Ibn et Maïssa, je n'ai rien contre, mais en aucun cas on utilisera ce rayon. Quand je suis allée dans les sous-sols avec Visselion, j'ai eu l'occasion de toucher du doigts ses effets. Le changement qu'il crée relève plus de la corruption de la Lande qu'autre chose et en l'état, personne ne doit s'en approcher. Une trop longue exposition pourrait avoir d'importantes conséquences et, de ce que j'ai pu ressentir sur le moment, ce ne sont pas des conséquences très... enviables. Pour le reste pas d'objection.

- Effectivement, bien que je le regrette, le rayon ne rendra pas directement leurs pouvoirs à ceux qui les ont perdus. Il est lié à la Lande Noire, à sa magie corruptrice. Voyez ce qu'il a pu faire aux survivants des salles en bas, sur une simple exposition...

- Rien n’est poison avec la bonne dose, comme on dit : le rayon aurait pu servir si bien utilisé, mais vu le tableau que vous brossez... j’ai pas envie de prendre de risque. »

Aucun des autres Yuiméniens ne s’opposa à ce déroulé. Quand Dracaena demanda au sorcier de vision ce qu’ils devaient faire, il répondit sans être visiblement très sûr de ce qu’il proposait :

« User de vos pouvoirs en commun, avec comme but de réactiver la magie de feu et de vision en moi. Cela me semble le plus sûr. Vous inspirer de la couleur de la magie de Zaria pourrait aider, si certains de vous y sont aptes.

- Je vais m'en charger. Ssussun, murmura Yliria en appelant son familier qui apparut de nulle part et vint se lover sur son épaule. Je lancerai le sort, les autres soutiendront ma magie. Cela reste à mes yeux la solution la plus sûre et la plus efficace, surtout vu notre nombre. Et bien sûr, nous ferons ça à l'extérieur de la cité. S'il y a des objections, je suis prête à les entendre. Sinon, on y va. Et Ibn... j'espère que vous êtes conscient des risques.

Elle se tourna ensuite vers Zaria, en quête de précisions.

"Je suis née avec une magie de feu, donc je sais à peu près à quoi m'attendre de ce côté là. La magie de vision, en revanche, aucune idée, donc si vous avez un moyen de l'expliquer ou de la... faire expérimenter ? je suis toute ouïe.

- On a bien vu avec l’incident de Justice que la magie ici peut être cruellement littérale alors avant de faire quoi que ce soit sur vous, j’aimerai qu’on sache exactement le problème qu’on doit régler. Comment votre magie s’est trouvé dans cet état, Ibn ? Est ce qu’elle a disparue ? Scellée ? Diminuée au point de ne plus être viable ? Est-ce que vos deux magies sont intrinsèquement liés, ou doit on vous les redonner séparément ? C’est ce genre de détail qu’il nous faut, et le plus sera le mieux. Yli a beau être une excellente pyromancienne, si on vous redonne des pouvoirs de feu alors que ce qui est bloqué c’est votre capacité à utiliser la magie, vous allez vous retrouver avec trois pouvoirs et aucun utilisable.

- Ma magie a été épuisée lorsque j'ai usé de mes dernières réserves pour vous transmettre un message pour venir à l'aide de Dracaena à Methbe-El. Il suffirait 'juste' de réactiver ce qui a été perdu. Zaria n'en a pas besoin, elle. Je la citais comme exemple du pouvoir que je possédais. Ce n'est pas me donner des pouvoirs de feu, qu'il faut : c'est réactiver mon aptitude à utiliser la magie qui est mienne.

- J'avais dans l'idée de renforcer votre corps ainsi que vos pouvoirs, un peu comme je l'ai fait sur moi à Messaliah. Le résultat n'était peut-être pas esthétique paraît-il, mais particulièrement efficace. J'avais dans l'espoir que votre magie revienne ainsi, plus forte, mais se concentrer uniquement sur vos pouvoirs serait peut être préférable. En revanche, plutôt que de donner à Ibn des pouvoirs qui ne sont pas les siens, mieux vaut se contenter de réactiver ceux qu'il possède déjà. Zaria possède les mêmes, ne pouvons-nous pas les utiliser comme une source pour alimenter ses pouvoirs ? Un peu comme si on rallumait un feu ? »

(Un exemple, Jorus, c’était un exemple…)

« Oui... Nous devons juste relancer la flamme qui s'est éteinte... Nous devons être la braise qui ravivera le feu intérieur... Donner un peu du notre pour relancer un incendie éternel arrêté beaucoup trop tôt... Se consumer pour faire renaitre... Il faut le visualiser, le ressentir, le devenir... marmonnait dans son coin Dracaena, sans étonnement toujours plus motivé par une nouvelle expérience traitant de la magie.

- Oui. Réactiver mes pouvoirs endormi, pas autre chose. Ni prendre ceux de Zaria pour ce faire, ni augmenter mon corps. Je crois que... je préfère ne pas avoir la même odeur que vous eûtes.

- La vision et le feu sont liés, ici. Je ne crois pas que ça puisse se rapprocher à la magie que vous pratiquez : ce ne sont pas deux domaines différents. »

Ibn refroidit les envies d’expérimenter de Jorus, de même qu’Yliria qui demanda si tout le monde était prêt. Akihito détacha son marteau de son harnais et le posa sur son épaule, prêt à partir.

« Prêt quand tu l'es, ajouta-t-il simplement.

- Le sort que j'ai usé sur moi nous a sauvé la vie à Messaliah ! Sur chacun de nous, il pourrait être une aide considérable face à ce qui nous attend ! Néanmoins ce choix est vôtre et je le respecte. »

Il n’en démordait pas : ils allaient déjà être six lanceurs de sorts pour agir sur une personne, et il voulait en plus lancer un autre sort pour augmenter leurs propres capacités ? C’était prendre des risques inutiles.

Tout le monde se mit néanmoins en route, vers l’extérieur de la ville, dans un endroit loin de tout dange direct.. Zaria, en réponse à la demande d'Yliria, fit danser une flamme innocente autour d'elle-même, sans danger quand Visselion prenait place pour intervenir en cas de problème. Les Yuiméniens se mirent instinctivement en cercle autour du sorcier ; Akihito appuya son marteau sur le sol et se saisit du manche à deux mains, fermant les yeux. Les dernières instructions d’Yliria se firent alors entendre.

« Bien, on va tous se concentrer pour faire la même chose. "raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar ". Vous ne pensez à rien d'autre. Pas aux flammes, pas aux visions, juste à raviver ses pouvoirs. C'est un exercice de groupe, pas une initiative solitaire. Si vous n'êtes pas sûrs d'être capable de vous concentrer suffisamment là-dessus, dites le maintenant et écartez-vous, personne ne vous en voudra. Visselion est là en cas de débordement intense, mais ça n'empêchera pas des effets plus mineurs de se créer, donc tenez-vous en à ça, je vous prie. Si les choses tournent mal, j'en prendrai la responsabilité. Attendez mon signal. Ssussun ? Ravive les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar quand je dis "maintenant". Prêt tout le monde ? »

Un instant, Akihito douta. Etre plusieurs mages à lancer un même sort le rendait plus stable selon Yliria, mais il avait aussi constaté qu’il était plus puissant : leur éclair contre le Dragon Noir, la création de l’escalier de pierre transperçant la cité… Ils étaient deux à trois fois plus nombreux : l’objectif était bien plus modeste, certes, mais que se passerait-il si le sorcier était surchargé par tant d’énergie cherchant à raviver ses pouvoirs ?
Il secoua la tête. Il était à la fois le plus mal placé et le mieux qualifié pour théoriser sur la magie d’Aliaénon. Il préféra faire confiance à Yliria et ne dit rien, espérant que son instinct se tromperait, cette fois-ci encore.

(Raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar… Raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar…)

« Maintenant ! »

Tous ses sens en éveil, Akihito libéra modéremment sa magie avec le but précis formulé par Yliria, et essaya en parallèle de percevoir celle des autres pour y mêler la sienne, afin de ne former qu’un tout cohérent. Un seul sort, un sort collectif.

(Raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar.)


-----------

HRP : Lance le sort collectif avec tous les autres.
Bon de ponctualité utilisé, relance si le jet est au dessus de 90.
+5 classe magique principale
+10 Les mots, c'est la puissance !

post squelette de la semaine dernière complété
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Mathis
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Re: Lande Noire

Message par Mathis » ven. 17 nov. 2023 04:03

Lorsque j’entrai dans la salle commune, j’y retrouvai la grande majorité de mes compagnons yuimeniens. Xël n’était pas revenu attendant sûrement de pouvoir réutiliser son portail. Akhito devait être encore en compagnie de Maïssa. Par contre, Silmeria manquait à l’appel et ce depuis que nous avions annulé son sort de mains de pierre. J’étais plus ou moins inquiet, comprenant qu’elle avait désiré se retirer, vivant le deuil de sa moitié.

Ce fut Visselion qui entama la conversation. Il revenait de la salle du trône et avait inspecté le fluide. Ils, lui et Yliria, avaient constaté que le rayon avait la capacité de changer la nature des corps qui étaient en contact avec lui. En chercheur aguerri, il considérait qu’il serait de bon ton d’en comprendre magiquement les effets, tout en bénéficiant de notre compagnie et de la magie qu’Aliaénon nous offrait. Tout en pointant le tableau qu’Yliria tenait sous son bras, il expliqua qu’il s’agissait d’une représentation fidèle de la cité avant sa destruction. Ce plan allait s’avérer utile, Yliria ayant proposé d’utiliser la magie afin de reconstruire la cité. Il termina en nous faisant part de son désir de nous accompagner dans notre éventuel combat contre le dragon. Il souligna sa capacité à réduire les risques et les effets néfastes de la magie. Sa proposition me plut, j’avais confiance en lui.

Il se tut et Zaria enchaina. Après notre séparation, elle avait effectué les recherches que nous lui avions demandées. Elle vit que le Dragon était apparu dans les plaines d’Or, non loin de la Tour du même nom. Elle attribuait la dévastation des lieux à son apparition sur ces terres. Preuves de sa magie puissante et malveillante. Elle nous informa aussi de la détresse de deux mages qui tentaient de s’en tirer à l’aide de leur pouvoir d’illusion et d’arrêt du temps. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit, il s’agissait bien Arthès et de Glanae. Les titans les encerclaient et les deux esserothiens semblaient en très fâcheuse position. Elle termina en précisant que son maître devrait retrouver ses pouvoirs, étant un atout dans le combat à venir. Le sorcier concerné ajouta que la présence de Simaya était également souhaitée.

Le petite femme noire toussota afin d’attirer notre attention sur elle. Elle suggéra de discuter des différents sujets dans un ordre précis: Messaliah, titans, Simaya, le rayon et la ville. Puis se tournant vers Jorus, elle s’enquit de l’absence de Xël et de Maïssa. Une fois de plus, Jorus résuma la situation. Bien que j’avais déjà entendu ce qu’il avait à dire, j’écoutai tout de même attentivement au cas où qu’il rajouterait des détails omis involontairement ou pas la première fois. Il jugeait lui aussi inquiétant que les titans se trouvaient au même endroit.

N’ayant rien à rajouter pour le moment, je me contentai d’écouter.
Aki s’approcha à son tour suggérant d’attendre le retour de Xël avant de passer à notre prochain objectif. Il voulait discuter de Maïssa lorsque nous aurions terminé les autres points.

Dracaena reparla des traces trouvés dans le nord, par Silmeria et moi. Puis il termina en nous montrant l’anneau qui pouvait nous permettre de communiquer avec le Sans-Visage.


Ibn nous rappela que la relation entre le sans-visage et les titans s’avéraient complexe. Il rajouta que ce fut les pouvoirs inattendus de Simaya qui étaient la cause de la perte de magie de Cadi Yangin. Il termina en se demandant si Vakkar Ti (le sans visage) n’était pas concerné de près ou de loin par ce rassemblement de titans. Yliria résuma à son tour. Malgré la rancœur que je ressentais envers cette shaakt, je me devais avouer que son résumé était précis, sans être embourbé de trop de détails. Les Cadi Yandin, des alliés affaiblis, les Sans bannières présumés morts. Dragon en fuite et les pierres de vision étaient inutilisables. Puis après nous avoir tous regardé, elle annonça que nous n'allions pas aimer la suite.

(Elle va y aller d’un petit sermon ? Que nous sommes justes des êtres égoïstes ?)

Quoique mon hypothèse était fort probable, je m’étais trompé à son sujet. Elle était d’avis que nous devions cesser de rechercher Simaya. Adulte et ayant des pouvoirs, elle aurait été dans la mesure de nous contacter si elle l’avait désiré. Même si je l’avais cherché activement. Les dernières informations au sujet de Simaya, surtout le fait qu’elle se trouvait dans une grotte et qu’elle avait porté secours à la troupe comprenant Xel et Jorus, je compris qu’elle n’était pas en danger. Akihito rejoignit Yliria en ce qui concernait Simaya.

Parlant à l'ensemble des personnes présentes, je partageai mon avis à mon tour.

" Pour le moment, je suis soulagé de savoir que nous avons une piste de la localisation de Simaya ainsi que par le fait qu'elle s'est déjà manifestée. Je suis donc d'avis de la laisser désormais venir à nous. Pour le moment, je m'inquiète pour Arthes et Glanae, je suis donc d'avis de leur offrir notre soutien en nous rendant le plus tôt possible à l'ancienne tour d'or."

Me tournant vers Visselion je rajoutai:


"Votre présence parmi nous dans cette prochaine expédition serait très appréciée "

Au lieu de le rassurer, les informations supplémentaires concernant Simaya semblait l’inquiéter davantage. Jorus le rejoignit, refusant d’abandonner les recherches concernant Simaya. Visselion mit l’hypothèse que la grotte où Simaya avait été localisé était la grotte de Roc-Sombre. Elle était facilement atteignable après une journée de marche. Cette fois, je n’eus droit à aucune beuglante, ni sermon, seulement un sourcil relevé, j’en fus presque déçu. Elle rajouta à l’intention de Jorus et Dracaena qu’elle et Xël avait été témoin du départ de Simaya. Une information qu’on n’avait pas cru bon me dire auparavant. Et puis, elle perdit son calme et parla de Justice, de notre mort, de l’entretien de nos corps, de ses tentatives de nous ramener à la vie. Cette fois, je ressentis la détresse qu’elle avait vécu. J’aurais bien aimé la prendre en défaut, mais je devais m’avouer qu’elle avait raison.

Puis nos regards convergèrent vers Dracaena et Akihito. Le premier s’informa de ce qui se passait entre le second et Maïssa. Akihito visiblement très mal à l’aise voulait éviter la conversation. Je pus retenir in extremis un petit fou rire… Akihito, un don juan,... je n’aurais jamais pensé ça de lui.

Je m’exprimai à mon tour:

"Nous devons trouver le plus tôt possible un moyen de nous rendre jusqu'aux titans... Il n'y a pas de doutes en ce qui concerne Athes et Glanea, ils ont besoin de notre aide. Je suis donc de l'avis de Akihito"

Jorus lâcha enfin l’os qu’il rongeait. Il se rangeait de notre avis, bien qu’il considérait que nous avions tort.
Dracaena fit alors une proposition intéressante, se servir de l’anneau du Sans-visage pour le contacter et obtenir son aide.
Ayant fait le tour des sujets à l’ordre du jour, nous fixâmes Akihito. Il voulait nous parler de Maïssa.

(Des infos croustillantes pour Himeka ? ) Pensai-je à la blague.

Visselion proposa d’envoyer Alossarh vers la grotte, ce fut une excellente idée. Ce sorcier pouvait se déplacer à une vitesse vertigineuse. Il pourrait non seulement retrouver Simaya, mais la ramener si tel était son désir.

Zaria proposa son aide à Draceana, il lui était possible de transmettre sa vision au sans visage via le moyen de communication que disposait Dracaena.

(Sans visage… Vakkar Ti )

Akihito nous apprit non seulement l’un des pouvoirs de Maïssa, mais l’on comprit enfin pourquoi elle demeurait muette, alors que nous savions qu’elle ne souffrait d’aucun souci d’élocution. Sans que les autres le devinent, j’étais celui qui comprenait le plus l’état où s’était trouvé Akihito. Cependant, j’aurais bien changé de place avec lui. Lorsque Maïssa ouvrait la bouche, son charme envoutait son interlocuteur. Alors que pour le Cauchemar des landes, j’étais envahi par la peur, Akihito avait été submergé par le désir charnel. Pour ma part j’avais vidé le contenu de ma vessie, l’urine chaude se déversant sur mes pantalons, alors qu’Akihito avait sans doute eu droit à la libération d’un liquide aussi chaud, moins abondant, blanchâtre, et plus visqueux. Deux liquides fort différents empruntant le même conduit dans le dernier droit de leur trajectoire. Ainsi, Maïssa se cachait afin que son pouvoir sur Akihito s’estompe. Ce qu’il confirma.

La proposition d’Ibn d’envoyer Allossarr retrouver Simayas fit l’unanimité.
Je ne me souvins plus qui avait proposé d’utiliser le rayon pour aider Maïssa et Ibn, mais Yliria rejeta cette suggestion du revers de la main. Elle et Visselion considéraient que le rayon s’avérait trop dangereux et était de l’ordre de la corruption.

Puisque nous avions suffisamment parlé, il était grand temps de nous mettre à l’action. Yliria usa de sa magie et convoqua son poisson qu’elle nommait Sansun. De ce que j’avais compris, il lui permettait de davantage concentrer sa magie. Elle songeait à lancer un sort nous demandant de soutenir sa magie. Bien entendu, nous devions faire ces essais, tout de même risqués, à l’extérieur du campement.

Témoin de l’épisode avec Justice, Akihito eut la présence d’esprit de préciser que nous devions être précis dans nos demandes à la magie d’Aliaénon. Ibn répondit clairement à la question du guerrier de foudre. Il ne s’agissait pas de lui attribuer de nouveaux pouvoirs, encore moins de les emprunter à un autre, mais seulement réactiver les pouvoirs qui étaient les siens.
J'écoutai avec attention, n'ayant rien à ajouter. Tout semblait enfin avoir été dit, Aki posa son marteau sur son épaule et annonça qu’il était prêt.
Sans commenter les dires de Jorus, j'acquiesçai aux paroles de Akihito. Tout en déposant Praline au sol, je rajoutai:

"Prêt également, à l'extérieur comme suggéré et en présence de Visselion."

Les yeux de Dracaena s'illuminèrent d’une lumière que je jugeais inquiétante. Il m’apparaissait trop motivé.

Visselion, Ibn, et Zaria nous accompagnèrent. Je suivis les habitants de la cité, les laissant trouver un endroit tranquille et sécuritaire.
Nous encerclions à présent Ibn, Visselion nous annonça qu’’il était prêt à intervenir si dérapage de la magie, il y avait.
Depuis, mon expérience avec Justice, je ressentais toujours un certain stress lorsque j’utilisais la magie.

(Ca a marché pour le cauchemar, et aussi pour Silmeria… et j’ai confiance à Visselion… donc ça marchera.)

Les consignes d’Yliria étaient claires, nous devions tout nous concentrer pour exécuter le même sort: raviver les pouvoirs d’Ibn Al Sabbar…. ne penser à rien d’autres.

Yliria demanda à son poisson de raviver les pouvoirs d’Ibn Al Sabbar.

Dès qu’elle en donna le signal, je fixai Ibn Al Sabbar et je me concentrai et je formulai avec intensité le sort dans ma tête.:

(Magie d’Aliaénon, ravive les pouvoirs d’Ibn Al Sabbar.)


((( -Utilise la magie d'Aliaénon pour faire le sort: raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar.
-Bon de ponctualité utilisé, relance si le jet est en bas de 8 ou au dessus de 88.)))
Modifié en dernier par Mathis le jeu. 23 nov. 2023 02:31, modifié 2 fois.

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Re: Lande Noire

Message par Yliria » ven. 17 nov. 2023 23:02

Remonter un escalier en colimaçon avec une peinture s’avérait être un exercice des plus désagréable, mais une fois en haut, nous fûmes rapidement rassemblés dans la salle qui servait de réunion. J’offrtis un sourire à Jorus en le voyant revenu. C’était une bonne nouvelle et ça me rassurait. Xël manquait à l’appel par contre. Tout comme Silmeria… Visselion résuma brièvement les derniers événements ayant eu lieu de notre côté et je ne pus m’empêcher d’un peu grimacer quand il parla de la reconstruction de la cité. J’aurais aimé apporter l’idée d’une manière moins directe. Je posai le tableau contre un mur pour ne pas devoir el porter indéfiniment et écoutai une illustre inconnu avec la peau hâlée raconter qu’elle avait eu une vision. Je jetai un coup d’œil à Ibn, imaginant qu’elle et lui étaient liés. Ou au moins du même peuple. En résumé… des titans étaient apparus et les choses allaient de mal en pis. Set si on désirait y aller – et il fallait y aller – elle voulait qu’Ibn récupère ses pouvoirs. Facile à dire… Et ça allait vite devenir le bazar avec tout ça… j’inspirai.

- C'est.. beaucoup d'informations d'un coup, donc procédons par étape. Messaliah, les Titans, Simaya, le rayon et la ville, dans cet ordre, si vous le voulez bien.

Je dérivai vers Jorus, voulant avoir un résumé de ce qu’il s’était passé de son côté. Et savoir aussi qui était la nouvelle.

- Contente de te revoir en un seul morceau, Jorus, mais par les Saintes Loupiotes de Gaïa, il s'est passé quoi ? Où sont Xël et Maïssa ? et vous êtes...?

Zaria, visiblement, apprentie d’Ibn. Ça se tenait. Quant au résumé de la situation. C’était un beau bordel et un résultat plutôt mitigé dans l’ensemble. Mais on avait l’occasion de faire quelque chose du côté des titans si on arrivait à contacter le Sans-Visage. Zaria semblait un nouvel atout des plus important.

- En résumé, les Cadi Yangin affaiblis sont nos alliés, les Sans Bannières sont présumés tous morts, le Dragon a fui et les pierres sont inutilisables. C'est déjà ça de pris, Merci pour les informations. Concernant les Titans, je rejoins Ibn. Dracaena, essaies de contacter monsieur MultiFaces s'il te plaît, et dis-lui que des Titans se sont rassemblés près de l'ancienne tour d'Or, près du fluide spatial vers Yuimen. Il est possible que leurs présences attire le Dragon, il faut éviter qu'il ne mange l'âme de plusieurs Titan, ce serait catastrophique pour tout le monde. On avisera en fonction de sa réponse. Ce qui nous amène à Simaya...

Et là les avis allaient diverger. Il était clair que certains voulaient la retrouver. Jorus en tête de liste. Même Dracaena semblait inquiet et j’imaginais que Mathis l’était aussi. J’inspirai de nouveau, m’attendant à un débat houleux. Au mieux.

- Ce que je vais dire ne va pas plaire à certains, mais laissez-moi terminer. Je pense que nous devrions laisser Simaya tranquille. Chaque fois que vous souhaitez la retrouver, vous parler de ses pouvoirs et d'ô combien ils sont utiles. Elle n'est que ça pour vous ? Ce n'est pas un objet à user à notre guise et elle a visiblement choisi de s'éloigner, pour des raisons qui lui sont propres. Si elle avait voulu qu'on la retrouve, elle aurait laissé un mot, des indications, quelque chose pour qu'on le fasse. Au lieu de ça, rien. Elle n'est visiblement pas en danger et elle n'a jamais promis d'être avec nous jour et nuit. Je suis contre l'idée de lui forcer la main pour qu'elle revienne vers nous. Nous ne forçons personne à nous aider et cela ne fait que quelques jours qu'elle est partie. Laissez-la souffler, après ce qu'elle a enduré dans le cristal. Si vraiment cela vous inquiète et qu'elle ne donne pas signe de vie d'ici une autre semaine, Xël, Jorus et Mathis, qui sont ceux qui la connaissent le mieux si je ne m'abuse, pourront allez la voir et essayer de comprendre, mais en attendant, je pense qu'on devrait la laisser tranquille.

Aki sembla comprendre. Étonnamment, Mathis aussi, même si c‘était moins catégorique. Dracaena fut déjà moins partant et était visiblement inquiet à cause du double de Simaya, ce qui manqua de me faire lever les yeux au ciel tant il tait un peu tard pour s’en soucier au vu du temps déjà passé, surtout qu’on avait la preuve qu’elle était vivante. Ce fut Jorus qui se montra la plus véhément. Et ça n'alla pas sans à nouveau mentionner les pouvoirs de l’humaine. Ça et quelque chose qui me donna soudainement envie de lui enfoncer mon poing dans le sternum pour lui apprendre à réfléchir avant d’ouvrir la bouche et dire des énormités pareilles.

- Tu le ferais si…si c’était moi ?

Il se foutait clairement de ma gueule. Il essayait vraiment de jouer sur cette corde pour que j’aille dans SON sens quand ça l’arrangeait ? Non mais sérieusement ! ça rimait à quoi ? Il était venu me trouver pour avouer ses sentiments, me mettant dans une situation compliquée pour maintenant essayer de retourner mes émotions pour l’arranger ? il avait de la chance que je me refusais à une vraie violence contre les membre cette équipe, sinon il aura pris un coup de bouclier dans les gencives avant d’avoir pu prononcer Simaya !

- Vous prenez le problème à l'envers. Simaya et son double sont partis ensemble. Ce n'est pas parce que votre expérience au sein du cristal a été catastrophique que ce fut la même chose pour elle. On était encore là, Xël et moi, quand elles sont parties, si elle avait eu besoin d'aide, elle l'aurait trouvé sans aucune difficulté. Je ne dis pas qu'on peut l'ignorer complètement, je dis simplement qu'elle ne serait pas partie sans une bonne raison. Et je ne dis pas de la laisser dans son coin indéfiniment, je dis de lui laisser encore du temps, c'est si dur que ça à comprendre ?


Je m’étais efforcée de rester calme en disant tout ça,s Jorus allait devoir apprendre à ne pas plaisanter avec les sentiments des gens. Croyait-il que tout ça me passait au-dessus ? Que e ressentais rien ? je m’efforçai de faire tourner cette équipe et de faire ne sorte qu’on avance en mettant de côté mes propres volontés pour favoriser le groupe et là il m’envoyait ça dans la gueule ?! Mais quel fils de…

- Je ferais ce qui doit être fait, que ce soit toi ou n'importe qui d'autre ici présent et j'espère que vous en feriez de même si j'étais dans cette situation. Et c'est particulièrement mesquin de ta part d'essayer de jouer sur ce tableau. Tu crois quoi, Jorus ? Que je m'en fous ?! C'est ça ? Oh, Yliria doit pas s'inquiéter pour les autres, vu comme elle est, toujours à gueuler sur tout le monde sans se soucier vraiment de nous. C'est ça que tu penses ? Tu sais combien de temps j'ai passé à essayer de vous ramener après la putain de connerie avec Justice ? hein ? J'ai failli y laisser ma peau juste pour vous voir respirer à nouveau ! Tu crois que je dis tout ça parce que ça me passe au-dessus ? Non ! mais contrairement à toi, je fais la part des choses. On a une occasion inespérée de contacter les Titans et d'essayer de nous allier avec eux contre le Dragon, et tu voudrais la laisser passer ? Sérieusement ?

Pourquoi je me faisais chier en fait ? Pourquoi j’essayais si c’était pour qu’on se foute de ce que je disais et qu’on me crache à la gueule à la première occasion venue ? Qu’’ille chercher Simaya après tout, pour ce que j’en avais à foutre…

- Faites ce que vous voulez, je ne vois même pas pourquoi je m'acharne alors que, quoi qu'on décide, vous en ferez qu'à votre tête dès que vous en aurez l'occasion. Va donc chercher Simaya, si vraiment ça te démange.

Le reste de la conversation continua, mais je fixais surtout Jorus en essayant de me dire qu’il le faisait pour une bonne raison, mais ça n’enlevait pas la sensation de tromperie qui s’était créé. Je lui avais déjà pardonné un écart parce que c’était « pour la bonne cause », mais là c’était différent. Et il allait vite le comprendre. Au moins les autres proposèrent des alternatives et je pouvais les accepter sans à avoir à me sentir me faire mentalement taper dessus par ce que je pensais être un ami.

- Tu vaux mieux que ça, Jorus. Mais ne t'avises pas de recommencer... Ibn n'a pas tort. Je demanderai l'aide d'Alossarh pour se renseigner. Je pense qu'il sera d'accord.

Puis l’idée d’aider Ibn et Maïssa… C’était risqué dans les deux cas, mais si on y parvenait, ce serait une bonne chose pour notre combat contre le dragon. Alors dans l’idée, il fallait tenter. En revanche, l’idée d’Akihito d’utiliser el rayon… je grimaçai à l’idée. Il en était tout bonnement hors de question et Visselion m’appuya là-dessus. Pas question de s’exposer à ça.

- Oui et non. On peut tenter d'aider Ibn et Maïssa, je n'ai rien contre, mais en aucun cas on utilisera ce rayon. Quand je suis allée dans les sous-sols avec Visselion, j'ai eu l'occasion de toucher du doigts ses effets. Le changement qu'il crée relève plus de la corruption de la Lande qu'autre chose et en l'état, personne ne doit s'en approcher. Une trop longue exposition pourrait avoir d'importantes conséquences et, de ce que j'ai pu ressentir sur le moment, ce ne sont pas des conséquences très... enviables. Pour le reste pas d'objection.

Restait, comme Drac le soulignait, à savoir comment faire pour raviver les pouvoirs d’Ibn. Et la réponse était assez évidente à mes yeux.

- Je vais m'en charger. Ssussun.

J’offris une caresse au poisson volant tandis qu’il apparaissait près de mon épaule. Sa présence était toujours une source de réconfort, même s’il n’avait plus les propriétés qu’il possédait sur Yuimen.

- Je lancerai le sort, les autres soutiendront ma magie. Cela reste à mes yeux la solution la plus sûre et la plus efficace, surtout vu notre nombre. Et bien sûr, nous ferons ça à l'extérieur de la cité. S'il y a des objections, je suis prête à les entendre. Sinon, on y va. Et Ibn... j'espère que vous êtes conscient des risques.

Bien qu’un peu angoissé – et je pouvais le comprendre, il était prêt et les autres aussi ; enfin si on omettait l’idée stupide de Jorus et l’espèce de transe de Dracaena sur les flammes et le feu. Ça ne me rassurait pas trop pour la suite, mais il allait falloir faire avec… et être très clair. Au moins Aki avait des questions pertinentes pour mieux cerner le problème. Et ça allait être une sacrée question de chance, tout ça… Je fixai Jorus et Dracaena histoire de m’assurer que les deux comprenaient qu’on ne plaisantait pas.

- Pas d'initiative bizarre. On rend ses pouvoirs à Ibn, on ne transfère rien à personne. Et on ne fait flamber personne, d'accord ? D'autres choses à ajouter ?

Jorus parla à nouveau de son idée saugrenue, mais il s’en tint là. S’il commençait à essayer de modifier le corps des autres, ç allait barder pour lui, il pouvait en être sûr. Qu’ils se transforme en larve s’il le désirait, mais s’il interférait avec notre but, il allait m’entendre.

Tout le monde étant prêt, on sortit et on se retrouva dans la Lande, à une certaine distance de la cité, histoire de ne massacrer personne si les choses tournaient mal. Visselion assura son soutien et je donnais les instructions. Le trajet m’avait laisser el temps de réfléchir à quoi demander précisément. Nommer la personne ne pouvait pas faire e mal et réactiver les pouvoirs d’Ibn était essentiel dans la phrase… Raviver plutôt, puisqu’il y avait un lien avec la magie de feu, ça pouvait toujours avoir un impact. Difficile d’en être sûr, on tâtonnait toujours avec cette maudite magie, mais je m’arrêtai là-dessus. Réanimer ou réveiller me faisait penser à de la nécromancie et il en était tout simplement hors de question. Je m’en tiendrai à raviver.

(Et ça sonne bien)

(J’espère vraiment que ça va marcher… )

(Je croise les doigts et les orteils pour toi.)

Cela me tira un maigre sourire alors qu’il tait temps de se lancer dans ce qui pouvait être une vraie réussite autant qu’un immense fiasco. Quitte ou double, mes situations préférées…

- Bien, on va tous se concentrer pour faire la même chose. "raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar". Vous ne pensez à rien d'autre. Pas aux flammes, pas aux visions, juste à raviver ses pouvoirs. C'est un exercice de groupe, pas une initiative solitaire. Si vous n'êtes pas sûrs d'être capable de vous concentrer suffisamment là-dessus, dites-le maintenant et écartez-vous, personne ne vous en voudra. Visselion est là en cas de débordement intense, mais ça n'empêchera pas des effets mineurs de se créer, donc tenez-vous en à ça, je vous prie. Si les choses tournent mal, j'en prendrai la responsabilité. Attendez mon signal.

un dernier regard à Ibn et je donnai ensuite mes consigne à Ssussun pour qu’il agisse avec les autres. Il fallait que ce soit de concert, sinon les choses risquaient de mal tourner. Et j’espérais vraiment qu’ils allaient s’en tenir au plan, pour une fois.

- Ssussun ? Ravive les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar quand je dis "maintenant". Prêt tout le monde ?

il fallait qu’ils le soient. Une fois que c’était acté…

- Maintenant !

Je me concentrai sur la magie et la lançai en direction d'Ibn avec une seule chose en tête.

(Raviver les pouvoirs d’Ibn Al Sabbar.)

***

lance le sort en groupe avec les autres pour raviver les pouvoir d'Ibn.
utilisation d'un bon de relance : relance en dessous de 25 ou au dessus de 80

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Jorus Kayne
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Re: Lande Noire

Message par Jorus Kayne » sam. 18 nov. 2023 00:19

Je continue mes exercices pour maîtriser mes fouets, lorsque la porte commence à s’ouvrir. Il ne faut que l’espace d’un instant, pour que mes mains soient dénuées du moindre appendice anormal. Ayant fini ses recherches via ses dons, je l’accompagne jusqu’à la salle commune, où nous rejoignons le reste du groupe. Je vois bien dans son expression que quelque chose la chiffonne, mais je préfère me taire et atteindre que tous soient présents. En plus des autres, j’y retrouve l’oudio ainsi qu’Yliria, portant un tableau en compagnie de Vissélion. Qu’il m’est agréable de la voir de nouveau. Un sentiment de chaleur m’envahit de l’intérieur, en une douce brise sur mon être.

Vissélion est le premier à prendre la parole, expliquant qu’il revient avec la ravissante semi-shaakt de la salle du trône. Tous deux se sont intéressés aux effets du fluide et celui-ci serait en mesure de changer en partie la nature de nos corps.

(Pardon ?)

Cependant, il faudrait subir une forte exposition à cela. Ils en ont conclu qu’il serait bon de comprendre les effets avec notre aide, afin de diminuer les risques que cela engendre. En désignant le tableau d’Yliria, il propose d’user la magie pour rebâtir la cité, comme elle était autrefois, avec le plus de participation possible. Tandis qu'il poursuit sur son intention de nous rejoindre dans notre lutte face au dragon, je suis déjà loin dans mon esprit.

Le rayon de la Lande aurait le pouvoir d’affecter le corps et d’en changer la nature. Zacara lui-même prétendait que la Lande pouvait être un déclencheur ayant provoqué l’apparition de ce qui habite à présent mes mains. Cela voudrait-il dire que je me suis transformé avec mes fouets, que j’ai sans le savoir, eu également ce changement en moi ? Dans ce cas-là, les autres ont-ils aussi été affectées de la même manière que moi ? Le cacheraient-ils comme je le fais ? A moins peut-être que ma première venue en ce monde m’a déjà affligé d’une certaine forme de corruption et que la libération du sceau principale n’en soit qu’un simple déclencheur ? Il faut dire que j’ai déjà arpenté ces terres mortes durant des jours, ou plutôt des nuits, car le jour ne se présente pas derrière ces nuages noirs. Est-ce que ma mort et l’absence d’âme dans mon corps auraient également été un facteur aggravant, accumulant davantage cette corruption en moi ? Mais surtout, et c’est peut-être le pire, le double présent dans le cristal, le double qui a déployé ces fouets en premier et ce même être avec une personnalité telle, que je ne me reconnaissais pas en lui, cet être, n’est-il pas au final ce que je vais devenir ? Serais-je ainsi, corrompu jusqu’au plus profond de moi-même, reniant mes valeurs les plus essentielles ?

Mon passé n’est qu’une succession de fuites. La milice dans les rues d’Eniod, les ennemis, les dangers, au point où j’ai laissé tomber mon entourage, ceux qui m’étaient proches et me donnaient l’envie de croire que chaque jour nouveau portait l’espoir un futur meilleur. Vais-je de nouveau redevenir cet homme qui fuit, cet homme qui abandonne, une fois que la corruption m’aura atteinte au plus profond de moi-même, alors que j’ai enfin trouvé le courage d’affronter les menaces qui pèsent sur moi au lieu de tout abandonner ?

Lorsque je reprends le fil de la conversation, Zaria évoque la source d’apparition du dragon dans la Plaine d’Or, là où nous nous sommes rendu également. Pour y avoir vu de mes yeux, je n’ai pas de difficulté à imaginer le paysage de la puissante magie résiduelle qui habite ces lieux. Sauf que ce n’est pas tout, elle y a également vu deux mages d’Esseroth, luttant contre ce qui lui semble d’imposantes ombres. Des Titans sont présents et attirés par le lieu, ils cernent les mages. Elle a senti la peur et l’union désespérées dans la magie des esserothéens et si elle ignore combien de temps ils vont tenir, l’objectif des Titans reste sombre. Poursuivant sur la nécessité de s’y rendre, elle met l’accent sur le besoin de permettre à Ibn de retrouver ses pouvoirs, prétextant qu’une magie ancienne comme la sienne permettra d’attirer l’attention, comme il en a été de même pour les dragons lors de la bataille de Fan-Ming. Ibn renchérie et évoquant la présence de Simaya, seule être avoir été capable de créer ce qui se rapproche d’un contact avec les Titans, elle ou Vakkar Ti, mais déplore leurs absences, ainsi que Xël et Maïssa. Retrouver Simaya, ne pas l’abandonner. Voilà bien une chose qui me caractérise

(Merci Ibn ! Sauver Simaya, voilà bien une chose dont j’ai besoin. Me sentir utile en allant au secours de personnes que j’estime, des êtres qui pourraient changer la donne ! Je ne doute pas que l’on parte secourir Simaya à présent ! Elle est la seule à pouvoir désamorcer la situation avec les Titans et avec nos magies conjointes, il ne nous faudra pas longtemps pour la retrouver !)


Yliria prend la suite, non sans m’offrir un sourire soulagé, que je lui renvoie, lorsque nos regards se croisent à cet instant. Mon cœur déjà palpitant, brûle d’une flamme puissante en cet instant. Yliria, sa simple présence m’est d’un précieux réconfort dans le tumulte qui s’agite en moi. Chaque regard qu’elle porte sur moi, me fait sentir vivant, chaque mot qu’elle m’adresse me rassure et me prouve que la corruption est loin de m’atteindre. Quelle chance j’ai, de l’avoir avec nous, avec moi !

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Elle propose d’étudier les sujets un par un, comme lors de la précédente réunion. Puis elle se tourne vers moi, clamant qu’elle est contente de me revoir en vie et demandant des explications sur ce qui s’est déroulé, ainsi que l’identité de la personne qui a révélé les informations sur les Titans.

"Je t’ai promis de ne plus mourir et je compte bien respecter cette promesse !" Fais-je en posant un regard plus doux sur elle. "Il s’est passé pas mal de chose en vérité, alors je vais rentrer dans les grandes lignes car certains sont déjà au courant. J’expliquerai en détail plus tard pour ceux qui le veulent. Donc pour résumer, on a établi une alliance avec les Cadi Yangins de Messaliah. Grâce aux pouvoirs de Maïssa, l’armée de Sans-Bannière qui a assiégé la ville est défaite et le Dragon Noir, avec qui ils se sont alliés a été repoussé. Notre situation s’est très vite dégradée lorsque Eleb, l’actuel dirigeant de la faction qui contrôlait Messaliah, a usé de ses pouvoirs à l’aide des siens et d’un étrange soutien par la magie de Simaya, sans qu’elle ne soit présente physiquement, je précise. Il s’en est découlé un torrent de feu, tombant littéralement du ciel. Nous avons pu nous échapper avec la Pierre Originelle à Néo-Messaliah, mais nous n’avons pas pu sauver la majorité des Cadi Yangins de la tour."

Je marque un temps avant de poursuivre, me permettant ainsi que reprendre le fil des événements, ainsi que ma propre respiration.

"Pour finir, en ayant participé à la défense de Messaliah, nous avons obtenu le soutien des Cadi Yangins dans notre lutte contre le Dragon et la libération de leur captive, Zaria…" Dis-je en la désignant. "…première disciple féminine d’Ibn. Elle a usé de ses pouvoirs de vision pour localiser ce qui doit être la localisation de Simaya, dans une grotte au nord d’ici, ça et le lieu d’arrivée du Dragon sur Aliaénon. Pour ce qui est de Xël, il est limité par le nombre de personnes qu’il peut transporter à la fois et quant à Maïssa…disons qu’elle cherche la tranquillité pour le moment, de même pour Akihito. La présence de Titans au même endroit est…préoccupante et je rejoins Ibn, avoir Simaya avec nous ne sera pas de trop. C’est elle qui a établi l’unique contact avec les Titans et a conclu à une délimitation de territoire. Quant au Sans-Vi… à Vakkar Ti, il les a endormis donc je crains leurs réactions s’ils le voient !"

Les uns et les autres pointent l’absence de Xël ainsi que Maïssa et l’importance de parler d’elle. Il en est de même pour l’artefact du Sans-Visage et l’importance de s’en servir correctement, comme il nous l’a prévenu. Cependant, c’est Ibn qui retient le plus mon attention concernant les relations complexes entre la divinité et les Titans, clamant que le premier a averti les seconds, engendrant ainsi la destruction de la Tour d’Or et la fuite sur Yuimen. Il précise ensuite à ma place à la question de Dracaéna, que c’est la perte de contrôle des pouvoirs d’Eleb et des siens, avec l’apparition soudaine des pouvoirs de Simaya. Il termine en expliquant que Vakkar Ti serait intéressé par cette réunion de famille, s’il n’est pas déjà au courant ou même, le responsable.

Yliria enchaîne en résumant les diverses informations avant d’enchaîner sur la gravité que représente le rassemblement des Titans et l’importance d’avoir Simaya avec nous à ce moment crucial.

"Ce que je vais dire ne va pas plaire à certains, mais laissez-moi terminer. Je pense que nous devrions laisser Simaya tranquille."

(Qu…quoi ?)

Un mauvais, très mauvais pressentiment naît en moi, en même temps que je sens mon cœur se serrer douloureusement. Les sentiments que j’éprouve pour Yliria se retournent contre moi et ne cessent d’aggraver mon état. Figé, je suis totalement immobile et le visage sans les émotions qui me tourmentent.

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(Jorus, quelque chose ne va pas tu sembles particulièrement affecté d’un coup ! Calme-toi car si tu ne le fait pas, tu sais ce qui va arriver !)

(Oui je sais. Je vais perdre le contrôle et tous verront ce que cachent mes mains ! J’ai déjà été troublé par la réaction de Zacara, je… je ne supporterais pas que d’autres les voient…qu’Yli les voient !)

(Pour le moment, tâche de garder ton calme !)

"Chaque fois que vous souhaitez la retrouver, vous parler de ses pouvoirs et d'ô combien ils sont utiles. Elle n'est que ça pour vous ? Ce n'est pas un objet à user à notre guise et elle a visiblement choisi de s'éloigner, pour des raisons qui lui sont propres."

(Mais réveillez-moi, je rêve, c’est…c’est un cauchemar ! Elle est un membre important de notre groupe, de plus, avec la gravité de la situation d’Aliaénon, elle n’aurait jamais agi de la sorte, pas sans des explications, pas au milieu d’événements aussi important pour son monde natal et…et pourquoi ça fait si mal ?)

Une étrange sensation comment à gagner du terrain. Comme si de nombreuses fissures se propageaient rapidement dans tous les coins de mon esprit. Mes craintes de devenir le monstre que je redoute refont surface aussi rapidement qu’une voile se gonfle en pleine tempête. C’est immédiat et de mauvais augures. Cependant, dans mon état, je ne pense qu’à une chose : rester de marbre, ne pas dévoiler le trouble qui m’envahit actuellement et préserver mon secret qu’importe le prix. Pour ne rien laisser paraître, je serre les dents pour figer les muscles de mon visage et fixer un point derrière ceux que parlent, pour ne pas croiser directement leur regard.

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(Jorus reprends-toi bon sang !)

"Si elle avait voulu qu'on la retrouve, elle aurait laissé un mot, des indications, quelque chose pour qu'on le fasse. Au lieu de ça, rien. Elle n'est visiblement pas en danger et elle n'a jamais promis d'être avec nous jour et nuit."

(Mais Yli tu…tu oublies la présence du double de cristal ! Comment aurais-je moi-même réagis s’il était sorti de notre prison et…)

Yliria qui était une source de force contre cette corruption qui m’effraie, un pilier inébranlable à ma volonté, est devenu celle qui menace ma stabilité. Un monstre marin qui vient détruire chaque partie de mon navire petit à petit, se jouant de ma détresse et ne laissant plus qu’un morceau de bois flottant sur l’eau, avant de m’engloutir définitivement une fois tout espoir perdu.

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(Jorus écoutes-moi ! Pense à autre chose !)

(Je…je voudrais mais…)

Tandis que mes pensées noircissent mon esprit, faisant tout pour ne rien laisser transparaître, Yliria continue.

"Je suis contre l'idée de lui forcer la main pour qu'elle revienne vers nous. Nous ne forçons personne à nous aider et cela ne fait que quelques jours qu'elle est partie. Laissez-la souffler, après ce qu'elle a enduré dans le cristal. Si vraiment cela vous inquiète et qu'elle ne donne pas signe de vie d'ici une autre semaine, Xël, Jorus et Mathis, qui sont ceux qui la connaissent le mieux si je ne m'abuse, pourront allez la voir et essayer de comprendre, mais en attendant, je pense qu'on devrait la laisser tranquille."

Quelque chose en moi se brise complètement, entraînant dans sa chute, l’intégralité de mon être pourtant fragile et en cet instant, ce ne sont pas Akihito et Mathis qui vont m’aider à aller mieux, allant dans le même sens, tenant les mêmes propos, comme s’ils se mettaient à plusieurs pour jeter ma volonté du haut d’une falaise.

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J’ai mal. Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire. Tous semblent vouloir laisser Simaya à son sort, m’obligeant à faire de même sous le poids de majorité du groupe, se voilant sur sa disparition sous des excuses aussi tangibles que le vent entre les doigts. Ou est-ce moi le problème ? Suis-je le seul à me voiler la face ? Le sacrifice de Simaya est-il inévitable dans notre lutte ? Devons-nous lutter ? En avons-nous ce besoin ? Ne pouvons-nous pas détourner le regard, foutre le camp d’ici et simplement oublier ce qu’il s’est produit, fermant à jamais le portail d’Aliaénon ? Non. Je ne suis pas le seul. Dracaéna balaie mes craintes et pense lui aussi que la disparition de Simaya n’est pas normal, en pointant la présence du double de cristal. Un détail pour certains, mais qui a son importance.

(Merci tête de bois !)

(Alors je ne suis pas fou ?)

(Non pas du tout mon Jojo ! Mais ton état…)

(Oui je sais, je fais au mieux pour ne rien montrer mais…)

(Tu ne vas pas bien !)

(Non ! Si ce n’était pas pour garder mon secret intact, j’aurais montré des signes. Tout aurait été visible sur mon visage comme un livre magique dévoilant mon être. Qu’est-ce que je fais ?)

(Que veux-tu faire ?)

(Je… je ne veux pas me perdre ! Je ne veux plus fuir ! Je ne veux plus abandonner personne !)

(Alors dis-le !)

Je prends une grande inspiration, tâchant de réduire les battements de mon cœur saignant, avant de me laisser aller.

"Non !" Fais-je calmement, mais fermement, les mains rejointes devant le visage. "Je suis totalement contre l’idée, mais ne surprendra personne !" Dis-je en m’arrêtant avant de poursuivre, aidé par le soutien de ma faéra qui m’aide à garder autant de stabilité que possible.

(Allez, je suis avec toi !)

"Premièrement, je considère Simaya comme l’une des nôtres, non comme une arme, même si je dois l’admettre, tout faire pour qu’elle soit à nos côtés me paraît justifié : Oaxaca, notre arrivée sur Aliaénon avec l’utilisation de cette magie en nous. Si elle n’avait pas été là lors de ces événements, notre histoire serait tout autre. Je veux retrouver Simaya, qu’elle ait des pouvoirs ou non ! Et je rejoins la tête de bois sur ce qu’il dit. Je dois avoir loupé le convoi puisque j’étais mort à ce moment-là, mais aux dernières nouvelles il y avait deux Simaya et si le double était similaire au mien, c’est déjà un miracle de pas avoir retrouvé le corps de l’une d’elle. Donc à moins qu’on m’explique ce que j’ignore où qu’on me dise avec certitude qu’elle ne coure aucun danger, l’idée comme quoi elle aurait besoin de repos ou de distance, vous pouvez la laisser tomber ! Simaya a été capable de déployer un dôme plus important que jamais, de la grotte où elle se trouverait à Messaliah ! Qui sait ce qu’un tel sort lui a coûté ? Et vous voulez me faire croire qu’elle veut mettre ses distances avec nous, ça n’a pas de sens ! C’est comme penser qu’on sera en mesure de communiquer avec un Titan sans trop de soucis, uniquement parce que ça a déjà été fait auparavant. On parle d’un Titan, pas de Jojo le crétin ! Alors oui, la présence de plusieurs Titans au même endroit m’inquiète, mais pour communiquer avec eux, on aura besoin de chance ou d’expérience, ou pire, des deux !" Je porte un regard à Ibn avant de poursuivre. "Nous n’avons pas eu la possibilité de rendre sa magie à Ibn, mais nos pouvoirs le pourraient. Peut-être même rendre le don de vision plus important que jamais, au premier et plus puissant des Cadi Yangins ! Alors non, moi je ne veux pas laisser de côté Simaya !"

(Cela ne suffira pas pour changer les esprits ! Si tu veux espérer le sauvetage de Simaya, il faut frapper et frapper fort !)

(Comment cela ?)

(Akihito est sous le charme de Maïssa et tu peux jouer sur les sentiments que tu as dévoilés à Yliria !)

(Mais c’est…)

Je m’arrête une dernière fois avant de reprendre en premier à Drac.

"Si c’est celle à laquelle je pense, nous sommes passés devant, elle a été notre première destination sur la Lande Noire."

(Tu veux sauver Simaya ou simplement t'en convaincre ? Alors abat toutes tes cartes disponibles !)

Prenant une nouvelle respiration et regardant chacun dans les yeux j’ose quelque chose d’abjecte.

"Vous le feriez pour l’un d’entre nous ?"

"Tu le ferais si c’était Maïssa ?" Fais-je en croisant le regard d’Akihito.

"Tu le ferais si…si c’était moi ?" Dis-je en regardant Yliria dans les yeux.

Avant de me répondre, Yliria se force à user d’arguments sans fondements. Simaya aurait vécu une tout autre expérience dans le cristal et aurait pu partir avec son double sans le conflit qu’aurait été le mien et mon double si j’avais eu le même sort. Du temps. Voilà ce qu’elle propose, sans savoir si ce même temps est présentement décompté. Puis mon tour vient. Je sais déjà la foudre que je vais prendre et elle est justifiée, particulièrement à Akihito d’ailleurs. Jouer sur le charme qu’il a reçu et espérer un changement. Pathétique. Non, bien sûr que non, Yliria n’est pas du genre à laisser les autres périr, elle qui a risqué sa vie pour nous faire revivre. Pourtant, elle est prête à agir ainsi pour Simaya. Ses mots, portant le poids de leur légitimité font mal et sont dure à encaisser. Pourtant, aussi ignobles sont mes propos, garder cette conviction de sauver Simaya me permet de repousser cette impression de corruption en moi, d’éloigner les ténèbres qui s’amassent. Comme si lutter pour mes convictions jusqu’au bout, lutter pour la vie de Simaya risquant l’estime qu’on pourrait me porter, avaient balayer mes craintes, même si les sentiments pour Yliria me sont actuellement une gangrène qui me ronge de l’intérieur.

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(Qu’importe si tu n’as pas réussi à leur faire changer d’avis ! Qu’importe s’ils ont une opinion négative de toi. Regarde-toi ! En refusant d’abandonner, tu sens cette sensation de corruption s’éloigner.)

(Mais quel prix vais-je payer ?)

(Quoi qu’il arrive tu sais que je suis toujours avec toi ! Mais je t’en conjure, même si Yliria a prétendu que tu irais sauver Simaya à la première occasion, ne le fait pas. Je suis sûr qu’elle ne le pensait pas et toi, que feras-tu ? La magie est trop instable seul pour espérer s’en servir sans crainte et risquer de mourir, alors pour réussir… A présent, la meilleure chance de la sauver c'est d'en finir vite avec les Titans ! Tu m’as juré de ne plus t’éloigner de moi, la mort en fait partie )

(… Très bien. Pour toi alors !)

"En effet c'est mesquin, c'est lâche, au point que même moi je le déplore, mais que puis-je faire d'autre ?" Fais-je abattu. "Je la présente comme une des nôtres alors que vous avez risqué votre vie pour nous, en vain ! Je la présente comme un moyen pour mettre fin à cette menace ailée, évitant peut-être de rayer ses cités de la carte, en vain ! Alors oui, j'abats toutes les cartes dans mon jeu, parce que peut importe que vous pensez, je garde en mémoire qu'on a besoin d'être uni pour réussir !" Je m'arrête pour finir. "La majorité a décidé d'aller à la Plaine d'Or, il en sera ainsi. Je vous suis, mais ne me demandez pas de la laisser une troisième fois !"

J’entends Dracaéna ricaner, évoquant les nombreux points soulevés et se concentrer sur le but que s’est fixé le groupe. Moi, je garde mes yeux sur Yliria, gardant pour moi les raisons profondes de mes propos et luttant de toutes mes forces de rester impassible. Cependant c’est Ibn qui semble le plus affecté par cela. Même s’il pointe l’intérêt que représente la présence de Simaya avec nous pour les contacter, nous devrions nous rendre à la Plaine d’Or si nous jugeons la situation urgente. Il se propose de nous prêter main forte, mais ne sera d’aucune aide sans ses pouvoirs, avant d’évoquer aussi la présence de Maïssa avec nous. Vissélion propose d’envoyer Alossarh à la grotte, nous permettant d’avoir de premières informations sur l’activité là-bas. A l’invitation d’Ibn, Akihito parle de Maïssa, de son souhait de maîtriser ses pouvoirs et comme je l’avais pressenti, l’accumulation des effets de sa voix à répétition. Un charme qui, bien que puissant, n’aura pas influé sur son opinion à mes propos la concernant. Puis curieux, il vient à évoquer l’intérêt d’user de la corruption du rayon pour changer les gens.

(Mais quel fou de vouloir jouer avec une telle magie !)

Heureusement, Yliria s’y oppose, non s’en m’avoir auparavant lancé une dernière petite pique après un long regard entre nous. Tant qu’on évite de jouer avec le rayon ça me va et si je préfère rester muet et tâcher de rester calme, maintenant que je n‘ai plus le regard de la semi-shaakt sur moi. Tous semblent d’accord et Vissélion pointe le risque d’une forte exposition, en prenant pour exemple les survivants.

(Mieux vaut que j’évite de les croiser alors !)

Ibn lui, explique que nous devrions user de nos pouvoirs pour réactiver les siens, en s’inspirant de la couleur de la magie de Zaria pour ceux qui le peuvent.

(La couleur ? Mais…ça me donne une idée !)

Yliria me devance en faisant apparaître son invocation. Possédant des fluides de feu depuis la naissance, elle se propose d’en être la lanceuse principale du sort et nous en soutien, faisant écho à mon aide avec Xêl à Messaliah. Akihito recommence avec l’utilisation du rayon, prétextant que le poison n’est qu’une affaire de dosage, même si les arguments de Vissélion calme un peu son intérêt, du moins je l’espère. Puis il lance une série de questions à Ibn sur la nature de ses pouvoirs et comment il les a perdus. Ibn lui répond dans la foulée et met en garde cependant qu’il n’a pas besoin de pouvoir de feu, mais qu’on réactive son aptitude à user de la magie. Une remarque qui me fait penser à autre chose que mes problèmes de corruption et me changer les idées est le bienvenu actuellement. Pour avoir affronté des mages sur Yuimen et avoir assisté de nombreux possesseurs de magie, je peux sentir qu’il y a une différence notable entre la magie d’ici et celle de chez nous, tout comme notre magie à nous est différente encore. Plus encore, Yliria se distingue parmi les pyromanciens, je l’ai vu à la bataille de Kochii. Ne risquons-nous pas d’engendrer un problème en pensant que la magie est la même ?

"J'avais dans l'idée de renforcer votre corps ainsi que vos pouvoirs, un peu comme je l'ai fait sur moi à Messaliah." Dis-je à l’attention du sorcier. Le résultat n'était peut-être pas esthétique paraît-il, mais particulièrement efficace. J'avais dans l'espoir que votre magie revienne ainsi, plus forte, mais se concentrer uniquement sur vos pouvoirs serait peut-être préférable." Je me tourne ensuite vers les autres. "En revanche, plutôt que de donner à Ibn des pouvoirs qui ne sont pas les siens, mieux vaut se contenter de réactiver ceux qu'il possède déjà. Zaria possède les mêmes, ne pouvons-nous pas les utiliser comme une source pour alimenter ses pouvoirs ? Un peu comme si on rallumait un feu ?"

L’oudio semble particulièrement sensible à tout ce qui tourne autour du feu. Rapidement, je m’intéresse à Zaria qui confirme mes craintes sur le rapprochement entre les magies de nos deux mondes tout comme Ibn et celui s’amuse en évoquant mon odeur résultant de mon échec. Une taquinerie qui aura au moins eu la possibilité d’esquisser l’ombre d’un sourire sur moi.

"Le sort que j'ai usé sur moi nous a sauvé la vie à Messaliah ! Sur chacun de nous, il pourrait être une aide considérable face à ce qui nous attend ! Néanmoins ce choix est vôtre et je le respecte." Fais-je alors que les autres propositions sont balayées.

(Devrais-je réessayer de retrouver ma forme ?)

(Tu sais que tes tentacules, parce que ce sont des tentacules et plus des fouets, en plus d'être particulièrement visibles ?)


(Oui, mais la force que je ressens à ce moment, cette maîtrise et surtout l’excuse de la magie m’ont aidé à ne pas y penser à Messaliah !)


Voyant que nous nous apprêtons à partir, je m'assure d'avoir toutes mes affaires avec moi avant de faire le moindre pas dans la direction de la sortie, en compagnie de Vissélion, notre garantie contre un échec désastreux. Lorsque nous sommes enfin dehors et loin de la cité, Yliria prend la parole.

"Bien, on va tous se concentrer pour faire la même chose. "Raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar". Vous ne pensez à rien d'autre. Pas aux flammes, pas aux visions, juste à raviver ses pouvoirs. C'est un exercice de groupe, pas une initiative solitaire. Si vous n'êtes pas sûrs d'être capable de vous concentrer suffisamment là-dessus, dites-le maintenant et écartez-vous, personne ne vous en voudra. Visselion est là en cas de débordement intense, mais ça n'empêchera pas des effets plus mineurs de se créer, donc tenez-vous en à ça, je vous prie. Si les choses tournent mal, j'en prendrai la responsabilité. Attendez mon signal."

(Ca n'empêchera pas des effets plus mineurs de se créer ? Non ce n’est pas important. Plus vite nous aurons fini avec les Titans et plus vite nous partirons pour Simaya !)

Cette fois, je sais comment agir et quel sort lancé. Une chose que je n’avais pas à Messaliah. Me focalisant sur la magie en moi et tendant le bras vers Ibn, au signal j’use de mes pouvoirs avec une seule phrase dans la tête pour m’aider à user du sort comme il est prévu.

(Raviver les pouvoirs d'Ibn Al Sabbar !)

Lance le sort avec les autre
Utilisation d'un bon ponctuel : relance pour un jet en dessous de 20 et au dessus de 80

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Dracaena Paletuv
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Re: Lande Noire

Message par Dracaena Paletuv » sam. 18 nov. 2023 13:29

J'étais encore un peu dans les choux après ma chute, faisant que je restais la, sans rien dire, à écouter le barrage d'information qu'Ibn et la ptite dame (qui avaient visiblement débarquée pendant j'étais dans les vapes via portail de Xël) étaient en train d'envoyer. Mes doigts étaient accroché à une de mes branches qui c'était cassée pendant la chute, que je faisait danser entre ces dernier pour les occuper. Xël était visiblement resté la bas, et Maïssa, elle, était revenue, mais je ne l'apercevais nul part. Peut être avait elle eu peur de passer un mauvais moment, comme la dernière fois?

Et j'pouvais pas vraiment la blâmer: c'était la énième réunion du genre que l'on faisait, et je commençais à comprendre comment ça fonctionnait: on parlait de plusieurs problème, chacun donnait son avis, au moins une personne serait pas d'accord, quelqu'un d'autre s'énerverait, etc, etc... Du coup, cette fois ci, j'étais venu préparé:


Image


Jorus sorti quelques phrases un peu clichées mais au fond réconfortantes à une Yliria quelques peu paumée (et avec genre un tableau aussi avec elle. Bizarre.), puis il commença a donner des détails sur ce qui s'était passé de l'autre coté du portail.


"Il s’est passé pas mal de chose en vérité, alors je vais rentrer dans les grandes lignes car certain sont déjà au courant. J’expliquerai en détail plus tard pour ceux qui le veulent. Donc pour résumer, on a établi une alliance avec les Cadi Yangins de Messaliah. Grâce aux pouvoirs de Maïssa, l’armée de Sans-Bannière qui a assiégé la ville est défaite et le Dragon Noir, avec qui ils se sont alliés a été repoussé. Notre situation s’est très vite dégradée lorsque Eleb, l’actuel dirigeant de la faction qui contrôlait Messaliah, a usé de ses pouvoirs à l’aide des siens et d’un étrange soutien par la magie de Simaya, sans qu’elle ne soit présente physiquement je précise. Il s’en est découler un torrent de feu, tombant littéralement du ciel. Nous avons pu nous échapper avec la Pierre Originelle à Néo-Messaliah, mais nous n’avons pas pu sauver la majorité des Cadi Yangins de la tour."

...

Oh.

Donc les sans-manières s'étaient alliés à Brythagon. Et Xël, Jorus, Ibn et Maïssa les avaient affronté. Avec l'aide des sorciers de feu du désert. Qui ont déclenché un torrent de flammes venues du ciel. Du genre, un déferlement de la puissance des plus grands maitres du feu de ce monde. Sur des gars avec qui j'avais un compte à régler en plus.

Tout ça s'était passé la bas, dans cette ville où j'étais sensé être, si le portail de Xël n'avait pas déconné. Ou qu'il ne m'avait pas laissé volontairement derrière, l'un des deux, on sait pas, j'accuse personne.

Mais du coup... Un spectacle dantesque, du genre qu'on ne voit qu'une seule fois dans sa vie, a eu lieu la où j'aurais du être. Et j'ai raté ça. Encore.

...

Haha.
Hahahaha...
HahahahahahahahahahahAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
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Keeeeeerf, Keeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerf.... Kpfiouuuuuuuuuu... Je suis caaaalme, je suis caaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaalme...



On va faire... On allait faire comme si c'était pas grave hein? On va faire comme si j'étais pas actuellement d̴̡̧̰̺̪̯̤͚̱̖̫̘̩͔͍͗͌̎é̶̲̣͕͈̺̺̲̃͊́͒̐̽̒͘ͅv̴̻͉̀̉͗͠o̷̡̳̫̗͓͂̃̓̀͂̏r̵̨̬͑̉͒̇̊̎̒̕͠ȩ̷̺̲͉̠̻̘̗̬̠̠̼͇́̑̋̓̈̈́̿̚͜ͅ par la frustration, hein?




Voyons au moins le positif, on quelques nouvelles de Simaya. C'était cool, coooooooooooooooool, fallait se déteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeendre...



"Pour finir, en ayant participé à la défense de Messaliah, nous avons obtenu le soutien des Cadi Yangins dans notre lutte contre le Dragon et la libération de leur captive, Zari…première disciple féminine d’Ibn. Elle a usé de ses pouvoirs de vision pour localiser ce qui doit être la localisation de Simaya, dans une grotte au nord d’ici, ça et le lieu d’arrivée du Dragon sur Aliaénon. Pour ce qui est de Xël, il est limité par le nombre de personne qu’il peut transporter à la fois et quant à Maïssa…disons qu’elle cherche la tranquillité pour le moment, de même pour Akihito."




Okaaaaay, donc on avait une explication sur pourquoi Xël m'avait l̵͕͙̰̽̉́͛̆͐͋̅̾͂a̴̡̛̯͕̳̲̱̭͇̳̺͖̱̥͍̹͛̄͑̊̚͝͝ͅį̴̛̝͙͉̮̗̝͖͙̼̙͓̪͌̌̉͋̎̒̊̈͆̇̆̕s̴̘͔̱̀̉͌̓s̷̛̗͕͆͛͊̂͋́͊̊é̷̠̝́̅̎͋̀̓̀̆̊̏̑̊͋̕ ̵̧̢̢̭̲̫͍͔̗̙̟̰̳̬̰̩̂̆̍́̐̾͊̌͐̇̈́͛́̃̚͝͝͝ḑ̴̡̡̩͎̪͖̳͙̄̉̋͊ȩ̶̢̮̪̜͔̭̈́̿̍̈́̒̈́͐̽͆̓̅̾̒̄̎r̸͍̮̜̤̫̫͋̍̈͆͒̒̒̆̅̕͜͠͝ŗ̸̢̹͉̲̰͖̰̳̺̯̉͋͛̾̏̓̚i̸͖͕̙͈͔̐̅̔̒̊̅͋͂̂͋̍̕͝͠ͅę̵̣̘̣͙̀̂̇̀͐̀̅̔͂̚͠r̶̺͙͎̘͊̿ͅe̷̫̩̱̙̩̦̒̑̑͌̌͑̿̅̍̂͌͝͝,̸̡̡̡̪̼͕̳͕̪̙̤͓̝̤͉̫̒ ̶̦̾͋͂̿̌̈́̐͒̑͗̐͂̃̀̅a̴̧̧̡̛̲͇̠͖̻̭̻͙̲̜̖͐̉̏ͅb̴̡̨͙̘̼͍͈̪͔̠̥͈̰͈̣̃ͅḁ̷̛̠͂͗̅́͛͑̅͑̈́̋͘͠ñ̵̡̛̜͚̩͎̭̱͇͈̑̂͒͛̌̈́̓̄̋̊̿̿̈́̍̅d̸̢̢̛͕̪̗͚͔͛̌̍̂̏͐́̄͑͑̑̏̽̕͠͠ȯ̸̡̧̳̪͓̪̳̹̗̞̬̤̖̼̺͇̋̂͌͑͌̾̕͠ṉ̸̨̢̺̬̖͇͕̠̹͈̼̜̆͊͌̋̐͂͜͠n̶̹̞̥͕̠̉͌͒̌̚͜͝é̷͖͗̑,̸͕̬̯̻̣̯̹͐͐́̌̉̒̍̿̐̚͘͠͠͝͝ ̶̡̧̩̦̥͍͓̱͎͎̰͓̀́͊̑̂͜p̴̧̡̬̪͇̟͕͕̦͕̙̖͖̏r̶͇͍͕̯̱͔̻͇̬̮͓̻͕͈͚͉͖̐͂̇͂̌̎̈i̵̡̨̗̺̬̳̞͕̫̫̘͚̝̤̓̊͌̓̍̎̀̇̈́̈́͌̌̎̍̈́͋̈́͜͝v̶̧̨̨͔͕͔͓̬̳̮͔͜͜͝é̶̦̩͉̳̹̱̺̖̮͈͈͕̱͙͌͆̈͒̀́̂̿̀͐̈́̅̆̋̃̚͠͠ ̸̢̢̨̞̰̭̲͈̮̗̞̪̲̭͕̰̍̄́̆̀́̾͗̋d̵̛͈̟̼̮͔̜̒̓̈̓̍̀̉̄̚͝͝ȩ̷̹͖̗͎̻̹̪͈̿͜ ̶͖̭̜͕͓̓͗l̵̢̥̰̹̼̀'̵̢̡̻̼̰̫̪̥̲̱̮͉̰͈͚̮̖͕͊͂͋̔̿̀̔͛͛͐̀͋͝ḯ̴̡̡̗̪̰͚̤̗̯̱̙͔̖̟͔̘̟͙̓̃̑̽͑̊̋̒̋̔̉̐̔̉́͝͠l̶̗̈́̾͗͒̏̇̅̉͝l̴͎̳̪̙͇̤̫̦͉̼̪̻̝̻̲͊͑̿̕ͅṳ̵̱̲̞̺̤̭͇̲͓͙̥͒͋̏̆̂͐̾̾̈́̋̄̚̚͘͝m̴̛̤̣̓̏͌̔̌̒̑̆̈̀͊͘i̵̧̧͓̥͌̆͊̎̋̂͒̇̎̇̚n̸̝͚͉̙̟̹̦̥͍͈͔͖̬͎̟̖̒ą̷̛̝̤̲̼͕̝̃͂̾̂̆̊̅̒̀͆̈́͆͘̚͝͝ͅͅt̶͚̟̫̰̖̤̰̘̺͍̞͙͎̞̠̑̽̍͘͜͜͝i̶̮̙͛̆̅̅̾̑̓̀͠ǫ̵̧̛͇͚̩̠͑̏̏͌̀̀̊̄́̈́͋̆̓̉͘͘̚n̵̢̥̤̳̻̭̲̫̭̟̖̞̱̺̥̺̳͌̈̈́̈́̌̂̀̓̕͠͝ HUM... n'avait pas pu m'emmener.



Cool, coooooooooooooooooooooooool... On savait aussi ou était Maïssa. Maïssa... Elle avait donc pas voulue v'nir, c'était bien ça. Pov' petite... Incapable de parler sans zombifier les gens, elle a du aller dans une ville plein de crétins qui ont un problème avec les femmes, les gens qui la traite comme une arme à cause de ces pouvoirs... Erk... Juste cette dernière pensée faisait remonter en moi un tel dégout... Erk... Si j'étais encore dans un corps capable de vomir, je l'aurais fait.
Erk... C'était... désolant... déprimant... Et un peu trop familier à mon gout.

Mais ça avait au moins le mérite de me remettre les idées en place. Je devais mettre de coté ma frustration personnelle pour le moment... Je l'avais pas fait pour eux à l'époque... je peux au moins le faire pour elle maintenant. Erk... J'détestais ça, devoir être "raisonnable"... Mais fallait bien que quelqu'un s'y colle.

Je me reconcentrai à nouveau sur ce qui se disait. Mathis resta silencieux, comme souvent (on coche), Akihito avait quelque chose à nous dire plus tard concernant Maïssa, et la question d'aller chercher Simaya se posa: après tout, c'était la seule à avoir déjà communiquer avec des titans autre que le Sans-visage, et ses pouvoirs nous seraient aussi bien utile. En tout cas, c'est ce qui se disait. Ce qui m'agaçait quelque peu: sinon, aller la chercher parce qu'on a aucune nouvelle d'elle et que la dernière fois qu'on la vu, elle était avec un double maléfique et increvable d'elle même? Nan, personne pensait à ça? Personne s'inquiétait pour elle?
J'étais pour le pragmatisme et tout, hein, mais sérieux, ça tournait à l'ingratitude, la...


"M'sieur Mathis et m'dame Silméria avaient commencé à trouver des traces de m'dame Simaya... C'est bizarre s't'histoire...
Et de s'que vous dite m'sieur Jorus, le chef des Cadi Yangin à tué une bonne partie des Cadi Yangin?

Pas la moindre idée d'où peuvent se trouver Maïssa ou m'sieur Xël. Par contre, pour s'qui est de m'sieur Sans-visagage-kar ti..."


Je brandis un de mes doigts, mettant en avant l'anneau qui était dessus.

"On a une solution. Mais faut qu'on soit vraiment, vraiment sur que c'est une urgence..."

Parce qu'au vu d'la dernière fois, il avait l'air assez irritable sur le sujet, Sans-visageou.



"La magie des Cadi Yangin leur a échappé à cause des pouvoirs inattendus de Simaya. Le désert de feu a pris le dessus et envahi la cité de Messaliah."

Je notais pour moi même "retourner à cette fichue cité dès que possible.", rangeant l'info dans un coin de ma tête, avant de me questionner intérieurement sur le cas des pouvoirs "étranges" de Simaya. Etait-ce une facette de ces pouvoirs méconnues, ou alors, était-ce quelque chose de plus inquiétant...


"Je vous laisse juge de l'urgence de la situation, mais je gage que Vakkar Ti s'intéresserait fortement à une réunion de ses frères titans hors de leur territoire. S'il n'est pas déjà au courant. Ou l'instigateur de celle-ci."

Ouais... ouais, bonne remarque: au pire c'est un malentendu et on pouvait espérer que ça passe, au mieux on lui donnait une info qui semblait importante. ça se sentait.


"En résumé, les Cadi Yangin affaiblis sont nos alliés, les Sans Bannières sont présumés tous morts, le Dragon a fui et les pierres sont inutilisables. C'est déjà ça de pris, Merci pour les informations. Concernant les Titans, je rejoins Ibn. Dracaena, essaies de contacter monsieur MultiFaces s'il te plaît, et dis-lui que des Titans se sont rassemblés près de l'ancienne tour d'Or, près du fluide spatial vers Yuimen. Il est possible que leurs présences attire le Dragon, il faut éviter qu'il ne mange l'âme de plusieurs Titan, ce serait catastrophique pour tout le monde. On avisera en fonction de sa réponse. Ce qui nous amène à Simaya..."


Oh. Je n'avais même pas pensé au coté fluide spatial. Oui, effectivement, on risquait plus gros que s'que j'imaginais. Par contre, j'avais le présentiment que la suite des propos d'Yliria n'allait pas me plaire.


"Ce que je vais dire ne va pas plaire à certains, mais laissez-moi terminer. Je pense que nous devrions laisser Simaya tranquille. Chaque fois que vous souhaitez la retrouver, vous parler de ses pouvoirs et d'ô combien ils sont utiles. Elle n'est que ça pour vous ? Ce n'est pas un objet à user à notre guise et elle a visiblement choisi de s'éloigner, pour des raisons qui lui sont propres. Si elle avait voulu qu'on la retrouve, elle aurait laissé un mot, des indications, quelque chose pour qu'on le fasse. Au lieu de ça, rien. Elle n'est visiblement pas en danger et elle n'a jamais promis d'être avec nous jour et nuit. Je suis contre l'idée de lui forcer la main pour qu'elle revienne vers nous. Nous ne forçons personne à nous aider et cela ne fait que quelques jours qu'elle est partie. Laissez-la souffler, après ce qu'elle a enduré dans le cristal. Si vraiment cela vous inquiète et qu'elle ne donne pas signe de vie d'ici une autre semaine, Xël, Jorus et Mathis, qui sont ceux qui la connaissent le mieux si je ne m'abuse, pourront allez la voir et essayer de comprendre, mais en attendant, je pense qu'on devrait la laisser tranquille."

D'accord avec le coté "ne pas l'objectifier", pas d'accord avec le reste. La "laisser souffler"? Sérieusement? A croire qu'Yliria oubliait qu'elle avait été la sources d'une principales raisons derrière la colère de Simaya envers nous. A croire que tout le monde avait oublié les magouilles et les messes basses faites dans le dos de Xël, ce qui avait profondément énervé la magicienne.
Alors, oui, c'était pragmatique, encore une fois, mais sérieux, le culot...

Akihito proposa de marquer Zaria avec l'anneau, afin qu'elle raconte sa vision au Pas-de-tronche. Puis, il se rangea du coté d'Yliria (sans surprise) concernant Simaya, précisant qu'elle n'aurait pas quitté le group sans bonne raisons.

... Oui... Oui, effectivement. Et la raison c'est vous bon sang d'bonne sève! Vous qui n'étiez pas foutu d'agir en groupe et de respecter les autres. Et c'est toujours pas complètement régler d'ailleurs.
Et sinon, l'autre raison possible: ELLE EST AVEC SON DOUBLE MALEFIQUE! Mais... a croire que ces gens ne se sont jamais fait kidnapper ou séquestrer bon sang d'bonne sève!
...Comment ça c'est pas "normal" d'avoir vécu ça? Vous taisez vous, et cassez vous d'ma tête.

Mathis rejoint la conversation pour se ranger lui aussi dans la team "on laisse Simaya de coté", mais lui, à la limite, donnait une raison plus valable: l'inquiétude pour les deux mages qui se faisaient malmener par les titans. J'comprenais déjà un peu plus.
Jouant toujours avec ma branche, je décidai de prendre la parole, histoire de remettre les points sur les i.


"Bon, bah, okay. M'dame Zaria, (enchanté au passage), si ça vous va, on fait ça dès qu'on a finit d'papoter. Z'inquiétez pas, ça s'ra très simple."

Je la saluai en faisant danser mes doigts, avant de les refaire jouer avec ma branche cassée.

"Quand au cas de m'dame Simaya..."

Je me mis à plier lentement la branche tout en parlant.

"S'pas un objet. Personne d'vrait être traité comme tel, c'est sur. Et j'sais pas pour les autres, mais si j'veux la retrouver, moi, c'est surtout qu'j'm'inquiète pour elle. Elle nous a tous sauver le tronc, et plusieurs fois.
Mais... Mais j'entends bien s'que vous dite: S't'une grande dame, elle peut s'débrouiller toute seule, elle a ptet même envie de l'être, seule. Qui sait? C'est qu'elle était vach'ment r'montée contre la plupart d'entre vous la dernière fois que j'l'ai vu.

Mais, y a une chose, un ptit détail que j'pense qu'on devrait pas oublier:"


Je pliai la branche de plus en plus avant de la briser en deux, et de montrer chacun des morceaux au groupe, les utilisant pour illustrer mon propos.

"On en fait quoi de "Pas-Simaya"? Pas'que la dernière fois qu'on l'a vu, elle avait aussi un double maléfique bizarre créer des pouvoir de l'aut' parodie de la justice.

Qui nous dit qu'la Simaya qui c'est manifestée, ou celle de la grotte c'est la bonne? Entre ça, le fait de pas l'avoir vu directement, et les pouvoirs "inattendus", j'aurais tendance à m'inquiéter encore plus pour elle...
M'sieur Jorus, elle est loin s'te fameuse grotte où elle est sensé être?"


Je demandai à l'humain, espérant que cette dernière sois suffisamment proche pour convaincre les autres d'aller y faire un crochet. Quand Jorus se mit à répondre, il se montra très tranché, et visiblement de mon avis. Bonne surprise. Moi qui m'attendais à ce qu'il se range du coté d'Yliria.



"Non. Je suis totalement contre l’idée, mais ne surprendra personne !"

Bah si, moi. J'venais d'le dire. Fallait suivre un peu.

"Premièrement je considère Simaya comme l’une des nôtres, non comme une arme, même si je dois l’admettre, tout faire pour qu’elle soit à nos côtés me paraît justifié : Oaxaca, notre arrivée sur Aliaénon avec l’utilisation de cette magie en nous. Si elle n’avait pas été là lors de ces événements, notre histoire serait tout autre. Je veux retrouver Simaya, qu’elle ait des pouvoirs ou non ! Et je rejoins la tête de bois sur ce qu’il dit. Je dois avoir loupé le convoi puisque j’étais mort à ce moment-là, mais aux dernières nouvelles il y avait deux Simaya et si le double était similaire au mien, c’est déjà un miracle de pas avoir retrouvé le corps de l’une d’elle. Donc à moins qu’on m’explique ce que j’ignore où qu’on me dise avec certitude qu’elle ne coure aucun danger, l’idée comme quoi elle aurait besoin de repos ou de distance, vous pouvez la laisser tomber ! Simaya a été capable de déployer un dôme plus important que jamais, de la grotte où elle se trouverait à Messaliah ! Qui sait ce qu’un tel sort lui a coûté ? Et vous voulez me faire croire qu’elle veut mettre ses distances avec nous, ça n’a pas de sens ! C’est comme penser qu’on sera en mesure de communiquer avec un Titan sans trop de soucis, uniquement parce que ça a déjà été fait auparavant. On parle d’un Titan, pas de Jojo le crétin ! Alors oui, la présence de plusieurs Titans au même endroit m’inquiète, mais pour communiquer avec eux, on aura besoin de chance ou d’expérience, ou pire, des deux !"

Nous n’avons pas eu la possibilité de rendre sa magie à Ibn, mais nos pouvoirs le pourraient. Peut-être même rendre le don de vision plus important que jamais, au premier et plus puissant des Cadi Yangins ! Alors non, moi je ne veux pas laisser de côté Simaya !"

Je n'étais pas d'accord avec tout l'argumentaire, mais j'approuvais l'idée générale. Il en profita pour me répondre:

"Si c’est celle à laquelle je pense, nous sommes passés devant, elle a été notre première destination sur la Lande Noire."
C'était donc bien dans la Lande Noire. On avait ptet donc une chance si on arrivait à avoir sa localisation précise. Ptet grâce aux locaux?

"Si c'est bien la Grotte de Roc-Sombre dont vous parlez, elle est à une journée de marche vers le nord. Aisément atteignable." précisa Visselion. Décidément, on pouvait vraiment compter sur lui, ce charmeur. Non pas que je me plaigne, fufufufu.

Mais la, Jorus repris son discours, et il était, comment dire... presque... théâtral?


"Vous le feriez pour l’un d’entre nous ?"

Je me mis juste à ricaner en entendant ça. Oui. Oui ils le feraient complètement pour l'un d'entre nous. Il me l'avait déjà fait. Deux fois.

"Tu le ferais si c’était Maïssa ?" Dit il en regardant Akihito.
"Tu le ferais si…si c’était moi ?" Dit il en regardant Yliria, la voix pleine d'émotion.


Aïe.

Aïe aïe aïe.

Boulette mon Jorus. S'il y a bien un truc que j'avais appris, c'était qu'essayer de jouer les dramaturges et les tires larmes avec Yliria, ça n'marchait absolument pas.


"Vous prenez le problème à l'envers. Simaya et son double sont partis ensemble. Ce n'est pas parce que votre expérience au sein du cristal a été catastrophique que ce fut la même chose pour elle. On était encore là, Xël et moi, quand elles sont parties, si elle avait eu besoin d'aide, elle l'aurait trouvé sans aucune difficulté. Je ne dis pas qu'on peut l'ignorer complètement, je dis simplement qu'elle ne serait pas partie sans une bonne raison. Et je ne dis pas de la laisser dans son coin indéfiniment, je dis de lui laisser encore du temps, c'est si dur que ça à comprendre ? "

Oui mais non. Les gens ont pas toujours la possibilité de trouver de l'aide. Regardez ce pauvre Sabbar. C'est par pur chance que je l'ai trouvé, et par pure chance qu'on a pu s'échapper.


"Je ferais ce qui doit être fait, que ce soit toi ou n'importe qui d'autre ici présent et j'espère que vous en feriez de même si j'étais dans cette situation. Et c'est particulièrement mesquin de ta part d'essayer de jouer sur ce tableau. Tu crois quoi, Jorus ? Que je m'en fous ?! C'est ça ? Oh, Yliria doit pas s'inquiéter pour les autres, vu comme elle est, toujours à gueuler sur tout le monde sans se soucier vraiment de nous. C'est ça que tu penses ? "

Non, par contre, les œillères, tout ça tout ça...

"Tu sais combien de temps j'ai passé à essayer de vous ramener après la putain de connerie avec Justice ? hein ? J'ai failli y laisser ma peau juste pour vous voir respirer à nouveau ! Tu crois que je dis tout ça parce que ça me passe au-dessus ? Non ! mais contrairement à toi, je fais la part des choses. On a une occasion inespérée de contacter les Titans et d'essayer de nous allier avec eux contre le Dragon, et tu voudrais la laisser passer ? Sérieusement ?"

Oh, oh, je sais ce qu'elle va dire ensuite!
...
FLUTE DE ZUT!
J'aurais du mettre "Yliria en a marre et nous dire de faire comme ça nous chante comme si elle elle n'en faisait jamais qu'à sa tête" dans le bingo!

"Faites ce que vous voulez, je ne vois même pas pourquoi je m'acharne alors que, quoi qu'on décide, vous en ferez qu'à votre tête dès que vous en aurez l'occasion. Va donc chercher Simaya, si vraiment ça te démange."

Qu'est s'que j'disais?


"Mêler Maïssa à tout ça est mesquin et rend ton argumentaire fallacieux, Jorus. Si tu veux ma réponse, oui je sacrifierai une personne de ce groupe si je ne peux pas le faire moi-même, parce que toute l'affection que je peux avoir pour certaines personnes ou même ma propre vie ne pèse rien avec des cités entières ou Aliaénon de l'autre côté de la balance."

Qu'est ce que j'avais dis? Mais ce raisonnement avait le mérite de tenir. Et l'pov' Akihito semblait avoir vraiment été blessé de devoir dire ça.


"Aussi bien qu'on ne peut pas t'assurer que Simaya n'est pas en danger, tu ne peux pas nous affirmer qu'elle l'est. Tu peux que supposer que la grotte de la vision de Zaria est celle du Sans-Visage -qui était complètement effondrée-, comme elle peut être une autre ; tu peux que supposer qu'on la trouvera là-bas quand la vision de Zaria ne la montrait pas ; tu peux que supposer qu'elle n'est pas à Messaliah là où elle aurait pourtant déployer un champ qui est bien au delà de ses capacités normales, et en plus à plusieurs centaines de kilomètres de distance.
Par contre, on sait que Glanae et Arthes sont en danger, on sait où et je suis prêt à parier que personne tient tête très longtemps à un pilonnage de plusieurs Titans. Donc pour moi, on a pas le temps d'aller chercher Simaya ou d'attendre Xël dont les portails ne sont plus très fiables : on termine cette discussion, on essaye de rendre ses pouvoirs à Ibn et on utilise notre magie pour voyager jusque là-bas et comprendre ce qu'il s'y passe."


Voila. La je commençais à voir de vrais arguments. J'étais pas d'accord avec tout, mais ça tenait la route. Akihito qui essayait aussi de donner un minimum d'organisation au groupe pour satisfaire tout le monde, au lieu de juste se plaindre, c'était une bonne chose aussi. Par contre, bizarrement, j'entendis Mathis rire aux mentions de Maïssa. Bizarre bizarre..


"Nous devons trouver le plus tot possible un moyen de nous rendre aux titans... Il ny a pas de doutes en ce qui concerne Athes et Glanea, ils ont besoin de notre aide. Je suis donc de l'avis de Akihito"

"En effet c'est mesquin, c'est lâche, au point que même moi je le déplore, mais que puis-je faire d'autre ? Je la présente comme une des nôtres alors que vous avez risqué votre vie pour nous, en vain ! Je la présente comme un moyen pour mettre fin à cette menace ailée, évitant peut-être de rayer ses cités de la carte, en vain ! Alors oui, j'abats toutes les cartes dans mon jeu, parce que peut importe que vous pensez, je garde en mémoire qu'on a besoin d'être uni pour réussir !"
La majorité a décodé d'aller à la plaine d'or, il en sera ainsi. Je vous suis, mais ne me demandez pas de la laisser une troisième fois !"


Y avait pas à dire: la passion dont faisait preuve tout le temps Jorus était vraiment admirable. Mais j'étais probablement le seul à l'apprécier à sa juste valeur.
Voyant que tout le monde avait donné son avis, je pris la parole, répondant d'abord à Yliria.

"Je m'demande si la raison pour laquelle elle n'a...n'ont pas demandée d'aide n'était pas tant une histoire de pas en avoir b'soin qu'une histoire de pas vouloir de votre aide. Encore une fois, elle m'avait l'air assez r'montée la dernière fois qu'j'l'avais vu.

Mais c'est vrai qu'ces double maléfiques sont ptet pas forcément "maléfiques". Même si j'met un énorme doute sur leur capacité à faire la part des choses. Qui sait? C'est qu'c'est carrément d'la vie créer à partir de "rien", j'sais pas trop à quoi on peut s'attendre avec ce genre de chose."



S'il y a une chose que j'savais, c'est que j'savais pas tout. Que personne savait tout. J'n'avais pas vu Simaya faire copine copine avec son double, mais si Yliria disait les avoir vu avoir une entente correcte, je lui f'sait confiance. Si elle était trop gouvernée par ses émotions, c'était pas une menteuse.
La suite de mon propos était adressée à tout le monde.

"Et je rejoins m'sieur Jorus sur le fait qu'une alliée de plus, ça f'rait pas d'mal, même si comme j'l'ai dis, j'suis plus motivé par l'inquiétude qu'aut' chose...

Mais soit. On a l'moyen d'contacter l'Sans-visage, c'est d'ja pas mal... En espérant qu'ils nous aide sur s't'histoire... Et z'avez raison sur un point: visiblement, c'est l'urgence pour les deux aut' mages, et une journée d'marche ça s'rait trop long... Même si bon, soyons honnête, si on compte utiliser nos pouvoir pour s'téléporter jusqu'à la p'tite saut'rie des titans, rien n'nous empêche de s'en servir pour aller à la dite grotte au nord d'ici..."



Mais j'étais prêt à parier que personne ne prendrait en compte ma dernière remarque. J'aurais pu insister d'ssus, mais quitte à perdre mon temps, autant le perdre à faire réellement avancer le schmilblick plutôt qu'à essayer d'convaincre des gens qui étaient très doué pour camper sur leurs positions.

"'Fin bref, contactons déjà l'Sans-visage, et voyons s'qu'il en dit.
Par contre, avant ça..."


Je me tournai vers Akihito, le regardant droit dans les yeux, la voix légèrement hésitante.

"En parlant d'gens pour qui j'm'inquiète: y s'est... passé kek'chose avec Maïssa?"


"Calmez-vous, par Vakkar Tì. Vous déchirer n'arrangera pas les choses." déclara Ibn d'un air plaintif. Ah nan mais allez y m'sieur Sabbar, z'avez tout mon soutient pour ça, mais si vous arrivez à faire comprendre à ces sac à boyaux qu'on peut bosser ensemble, même en désaccord, bah chapeau, pars'que s'pas faute d'avoir essayer...

" Simaya est la seule personne ayant réussi à contacter les titans, mais si vous pensez la situation urgente là-bas, il ne faut pas tarder. Je vous accompagnerai si mes pouvoirs sont revenus, sinon je crains être un poids inutile. Vous devriez prendre Maïssa avec vous, en revanche. Vous vouliez en parlez, Akihito ?"

"Je peux envoyer Alossarh vers la grotte pendant que vous vous absentez, qu'il trouve ce qui est arrivé à Simaya. Son rapport sera ici au plus vite." ajouta Visselion. La seule personne qui s'rap'lait que les compromis ça existait. Merci à lui.

"Si vous avez un moyen de contacter Vakkar Ti, je veux bien lui transmettre ma vision, si c'est ce que vous voulez." vint me dire Zaria, prête à l'action. Sur ce point la au moins les choses allaient avancer tranquilles.


Akihito, lui, qui était resté silencieux quelques instants, visiblement toujours mal à l'aise, répondit enfin à nous questions d'origines Maïssaesque.



"J'aurais voulu suivre le plan d'Yliria, mais comme le sujet vient sur la table... En bref, j'ai parlé avec Maïssa. Volontairement, et elle m'a avouée qu'elle aimerait qu'on l'aide à maîtriser son pouvoir, à l'aide de notre magie. Si on peut rendre ses pouvoirs à Ibn, influer sur ceux de Maïssa devrait être possible.
Son... Son charme s'intensifie à mesure qu'on entend sa voix. Si on ne la voit pas, c'est sans doute parce qu'elle s'est cachée quand son emprise sur moi était devenue... Trop forte. Ca s'est atténué depuis le temps, je vous rassure."


Oh. Oh. J'imaginais parfait'ment s'qui avait du se passer. Pauvre Akihito... Et pauvre Maïssa... S'il y avait possibilité d'aider, j'étais complètement pour. De même pour m'sieur Sabbar.


"Autant pour elle qu'Ibn, si le rayon peut effectivement changer les gens en profondeur, on pourrait l'utiliser pour faire ce qu'on souhaite. Mais ça demande de savoir comment il marche, et encore une fois un temps qu'on a pas. Maïssa peut... peut... attendre, mais on peut déjà essayer sur Ibn en utilisant seulement notre magie. Puis on contacte le Sans-Visage, on retrouve Maïssa et on rejoint ensuite les Plaines d'Or avec notre magie. La reconstruction de la ville ou l'étude du rayon, ça se reporte. Et pendant ce temps, Alossarh peut essayer d'aller voir ce qu'il en est en restant prudent. Ça va à tout le monde ?"

"Tu vaux mieux que ça, Jorus. Mais ne t'avises pas de recommencer... Ibn n'a pas tort. Je demanderai l'aide d'Alossarh pour se renseigner. Je pense qu'il sera d'accord.
Oui et non Akhitio. On peut tenter d'aider Ibn et Maïssa, je n'ai rien contre, mais en aucun cas on utilisera ce rayon. Quand je suis allée dans les sous-sols avec Visselion, j'ai eu l'occasion de toucher du doigts ses effets. Le changement qu'il crée relève plus de la corruption de la Lande qu'autre chose et en l'état, personne ne doit s'en approcher. Une trop longue exposition pourrait avoir d'importantes conséquences et, de ce que j'ai pu ressentir sur le moment, ce ne sont pas des conséquences très... enviables. Pour le reste pas d'objection."


"Effectivement, bien que je le regrette, le rayon ne rendra pas directement leurs pouvoirs à ceux qui les ont perdus. Il est lié à la Lande Noire, à sa magie corruptrice. Voyez ce qu'il a pu faire aux survivants des salles en bas, sur une simple exposition..."


Nos pouvoir et le rayon possédait donc de telle capacités? La possibilité de changer la nature même des gens? C'était intéressant, très intéressant, EXTREMEMENT intéressant. Je tremblais d'excitation en imaginant les possibilité. Peut être que c'était la clé pour obtenir ce que je voulais? Pour sauver mon corps des flammes? Mais les autres étaient contre pour ce qui était du rayon. Trop instable qu'ils disaient. Alors qu'ils parlaient juste avant de changer la nature d'Ibn et Maïssa via nos pouvoir, qui eux aussi étaient instable. Oui, mais, on avait trouvé des façons de les stabiliser , justement, alors pourquoi ne pas se dire que la même chose était possible pour le rayon?

Si je... si je pouvais convaincre les autres... de se concentrer sur moi... peut être que...NON! Non non non non non! C'était pas l'moment! Restons calme, restons concentré sur l'objectifs principal du groupe.


"...Très bien, f'sons comme ça. On commence par aider m'sieur Sabbar donc?"

Je fis une courbette à Ibn. Il avait perdu ses pouvoirs pour me venir en aide, je f'rais tout mon possible pour lui rendre la pareille. Et ses pouvoirs. Lui rendre aussi ses pouvoirs.

"Et du coup... comment on s'y prend?"

"User de vos pouvoirs en commun, avec comme but de réactiver la magie de feu et de vision en moi. Cela me semble le plus sûr. Vous inspirer de la couleur de la magie de Zaria pourrait aider, si certains de vous y sont aptes."


Yliria se dévoua pour lancer le sort principal. Tout le monde se lança dans une grande discussion sur comment précisément faire les choses, et surtout, ce qui devait précisément être fait: réactiver les pouvoir perdus d'Ibn Al Sabbar. J'écoutais tout ce petit monde, attentivement, silencieusement, cherchant à visualiser la bonne méthode, la bonne façon de faire les choses. Vu que la magie d'Aliaénon semblait basée sur notre volonté, alors mon désir d'aider Ibn, de rembourser ma dette devait servir de principal catalyseur pour ma personne. Je me concentrai, encore et encore sur cette idée, tout en essayant de calmer ma précédente curiosité, de stopper cette petite pensée intrusive qui essayait de se glisser au premier plan. Malheureusement, une des phrases prononcée par Jorus se mit à résonner dans mon oreille.


"En revanche, plutôt que de donner à Ibn des pouvoirs qui ne sont pas les siens, mieux vaut se contenter de réactiver ceux qu'il possède déjà. Zaria possède les mêmes, ne pouvons-nous pas les utiliser comme une source pour alimenter ses pouvoirs ? Un peu comme si on rallumait un feu ?"


Et la petite pensée intrusive s'en servit pour prendre le dessus:


"Tu vas redonner ses pouvoirs à l'un des plus puissant sorcier de feu de ce monde. Tu vas restaurer l'un des plus ancien brasier d'Aliaénon. C'est comme ta flamme intérieure, sauf que la sienne, ça n'est pas une flamme, c'est un incendie!
N'as tu pas envie de voir ça? D'être de ceux qui relanceront un feu qui devrait être éternel? N'as tu pas hate? De voir quelque chose d'aussi grandiose, d'aussi intense, d'aussi... MA GNI FIQUE? "


Oui... Oui, je comprenais tout maintenant. Je pouvais le sentir. Je pouvais le voir! Enfin, j'arrivais à le visualiser! Mon désir de rembourser ma dette était grand, mais mon envie de redonner naissance à des choses aussi sublimes était forte, tellement plus forte! Je n'arrivais plus à la contrôler Oui, je devais aider, je devais aider, mais cette fois, en aidant, j'allais me satisfaire, j'allais satisfaire cette pulsion contre nature, ce désir de voir brûler...

"Oui... Nous devons juste relancer la flamme qui s'est éteinte... Nous devons être la braise qui ravivera le feu intérieur... Donner un peu du notre pour relancer un incendie éternel arrêté beaucoup trop tôt... Se consumer pour faire renaitre... Il faut le visualiser, le ressentir, le devenir... "

Les mots s'échappaient de ma bouche sans que je n'arrive à les retenir. Je me sentais... bizarre. Comme dans un état second. Ca n'était pas la première fois, loin de la, mais ça faisait un... certain temps. C'était toujours étrange... avoir conscience qu'on était plus tout à fait soit même, de ce qui n'allait pas, mais être incapable de s'arrêter.


J'entendais les autres continuer de parler, le regard d'Yliria, posé sur moi tandis qu'elle disait que si on ne se sentait pas capable ou pas bien, de ne pas rejoindre le sort. Ca m'était surement destiné en fait. Mais c'était pas grave. Je m'en fichais pas mal. La, la je savais que j'avais raison. Que ce que j'allais faire était bien. Que la honte, le paradoxe de mon esprit allait servir le bien de tous. On me donnait une raison de profiter de cette part de moi sans mauvaises conséquences, et je comptais bien en profiter.

Il fallait lancer ce sort... Chacun d'entre nous devait le lancer en voulant la même chose: qu'Ibn Al Sabbar retrouve ce qu'il avait perdu. J'avais toutes les mauvaises raisons du monde de le vouloir, mais c'était très bien pour tous.

Lorsque le signal fut lancer, je n'avais même pas besoin de me concentrer plus que ça... Mon esprit était déjà entièrement focaliser sur ma tache, sur ce qu'il fallait faire... Aider Sabbar! Aidder Sabbar! Lui rendre ses pouvoirs... Faire revenir la puissance des flammes en lui, raviver l'incendie qui compose son être! Lui rendre toute sa beauté, toute sa magnificence, et lui donner la possibilité de m'offrir le spectacle que j'aurais du voir... Oui, OUI, MAGIE D'ALIAENON, POUR LUI, POUR EUX, POUR MOI, DONNE MOI ACCES A CE PLAISIR, OFFRE MOI SATISFACTION! EN CE MOMENT MÊME, JE NE DESIRE RIEN PLUS HARDAMENT QUE CA!!!




(REDONNE A IBN AL SABBAR SES POUVOIRS PERDU!!!)





L'enfer est pavé de bonnes intentions...

Et le paradis est empli de désirs pervers!
Modifié en dernier par Dracaena Paletuv le sam. 18 nov. 2023 18:03, modifié 2 fois.

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Re: Lande Noire

Message par Cromax » sam. 18 nov. 2023 14:37

Cauchemar en Aliaénon : Lande Noire (bis) XXIII



La magie des Yuimenien s’active, se concentre dans une cohésion qu’ils n’ont jamais eue même au cours de leurs discussions. Une symbiose parfaite qui, même si certains avaient été maladroits ou dépassés, rend un sortilège des plus propres, des plus efficaces. Et tout en mesure, sans excès, sans que Visselion ait même besoin d’agir. Ibn Al’Sabbar rayonne d’une lueur de feu, rassurante et chaleureuse. Quand la magie quitte les aventuriers, la lueur s’éteint et il vous regarde avec un sourire rassuré.

« Je… je vois de nouveau. Le feu coule dans mes veines. »

Il appose un regard appuyé à chacun, rempli de reconnaissance. Zaria, elle, semble unanimement rassurée. Le Cadi yangin originel commente :

« Je ne saurais vous être assez reconnaissant pour ce miracle, et suis si fier que vous ayez pu mettre de côté vos tensions pour vous unir en cet objectif. Je crois sincèrement que c’est là la clé de votre réussite sur ce monde. Les griefs et désaccords vifs ne vous mèneront à rien : ne vous en tenez aucune rigueur. Avancez comme un, en écoutant les autres sans les juger. »

Il regarde Zaria :

« Je ne crains pas de parler en notre nom à tous les deux pour assurer que nos pouvoirs sont vôtres. Avant-même notre départ pour feu la Plaine d’Or, nous pouvons quérir de nouvelles informations. N’hésitez pas à venir le demander. »


Tout est bien qui finit bien pour Ibn. En apparence en tout cas. Alossarh apparait non loin, guettant ce que vous faites.




[HJ : Vous avez le choix entre UN court aparté à l’écart (mais sur place quand même) et une présence dans une discussion groupée. Demandes à Zaria et Ibn au sein de cette discussion. Ou rien, bien sûr. Faisons-ça sur le discord, et vous terminerez votre post sur votre départ vers la Plaine ? Ou autre, si ça change.]




[XP :
Akihito le sobre :
Post 1 : 1,5 (apartés), 0,5 (dessin)
Post 2 : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Yliria : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (sort)
Drac : noté quand complété.]




[Bons :
Akihito : Le Ponctuel !
Jorus : L’émotif ! Le créatif !]

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Mathis
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Re: Lande Noire

Message par Mathis » jeu. 23 nov. 2023 03:24

La magie d’Aliaénon s’opéra et j’eus l’impression de ne faire qu’un avec le reste de mes compagnons, malgré nos différends et différences. Je sus alors, ou bien je devinai, au plus profond de moi que nous avions réussi. Ibn Al’Sabbar rayonnait d’une chaleur et lueur propre à celle du feu, lueur qui s’éteignit dès que le sort fut complètement accompli. Ibn me semblait alors plus jeune de quelques années. En fait, ses traits n’avaient aucunement changés, mais le bien-être dans lequel il semblait à présent baigner, le rajeunissait. Et ça se comprenait, cela devait être des plus angoissants de perdre les facultés maitrisées depuis nombre d’années.
Bien que ces paroles s’avéraient inutiles, il nous confirma qu’il avait trouvé l’intégrité de ses pouvoirs, son regard emplit de reconnaissance à notre égard, il nous déclara qu’il mettait ses pouvoirs et ceux de son apprenti à notre service.

Dracaena prit la parole le premier proposant des actions pour chacun de nous, ou presque. Dracaena devait marquer Zaria de l’anneau du sans-visage afin de lui transmettre ses visions. Il mandata Visselion de prévenir Alossarh de se rendre jusqu’à la grotte sus nommé, invitant Yliria à l’accompagner. Et finalement, il demanda un volontaire pour retrouver Maïssa.
N’ayant rien de prévu à régler pour le moment, je me portai volontaire:

“Je veux bien utiliser mes aptitudes de pisteur pour la retrouver. Mais ce sera plus facile si j'ai un point de départ. Dites-moi où vous étiez la dernière fois que vous l'avez vu, je partirai de là. "

Jorus affirma qu’il n’avait pas de temps à perdre en recherche, il demanda donc aux sorciers de vision de les repérer. Cela dit, il partit en retrait en compagnie d’Yliria.

Les sorciers acceptèrent la requete sans hésiter Ibn localisa Silmeria alors que son apprenti chercha Maïssa. Tourné vers la jolie dame, je l’observai silencieusement, attendant les résultats de sa recherche. Les résultats furent rapide. Ibn annonça que Silmeria se trouvait à la surface en compagnie d’un jeune sorcier. Ce disant, il se rendit à leur rencontre.

Lorsqu’elle ouvrit ses yeux, Zaria m’informa que Maïssa s’était isolée dans une salle de l’étage. Devinant qu’il me fallait trouver cette salle, elle m’indiqua le chemin d’une façon originale et toute nouvelle pour moi. Une série d’image défilèrent dans ma tête.

J’offris un sourire à Zaria, et je hochai la tête avant de partir immédiatement à la recherche de la dame du désert.
En me fiant aux images défilant dans ma tête, je suivis le chemin menant à Maissa, ce qui s’avéra plus facile que de suivre des indications verbales ou de lire une carte. J’entrai alors dans une salle obscure ayant subi de graves dégradations. Immobile au centre de la salle, je la cherche d’abord en vain. Bien que mes yeux s’adaptent peu à peu, la pénombre fut trop importante pour que j’y vois quelque chose, ne possédant pas une vue de chat, ou de Silmeria. Puis munie de persévérance et avec la certitude qu’elle se trouvait là, je balayai une fois de plus la salle du regard.

Et je les vis. De magnifiques yeux orangés qui me fixaient. Cachée derrière des débris, elle y resta immobile un moment. Nos regards s’étant croisés, je demeurai à ma place, sans la brusquer. Ma patience fut récompensée puisqu’elle sortit finalement de sa cachette et s’avança dans ma direction.

Sans bouger, de ma voix douce de ténor, j'expliquai ma présence.

"Je suis venu vous chercher. Akihito nous a expliqué la puissance de l'un de vos pouvoirs. Et bien sûr, nous sommes tous prêts à vous aider à le contrôler. "

Sa mine d’abord triste, elle s’illumina faiblement à l’annonce de l’aide que nous allions lui apporter.
Cette fois Praline ne s'approcha pas de la belle aux yeux orangés, elle se frotta plutôt contre ma jambe gauche. Sans m'occuper de ma chatte, je rajoutai

" En travaillant en équipe à l'unisson et en présence de Visselion, nous avons ravivé les pouvoirs d'Ibn. Avec les conseils des sorciers avisés, nous ferons tout notre possible pour vous aider."

En guise de réponse, elle se contenta de hocher la tête. Ce qui était de mise dans les circonstance, puisque son pouvoir de charme agissait dès qu’elle prononçait des paroles. Et puis, même sans ce pouvoir, sa beauté et son élégance était telles qu’elle pouvait charmer quiconque… mais il s’agissait là d’un charme naturel, sans magie, un charme inoffensif… ou presque.

Tout en lui offrant un sourire discret et sincère, je lui demandai :
"Etes vous prête à m'accompagner rejoindre les autres ? "

Elle opina une fois de plus d’un signe de tête. Je tournai donc les talons pour l’accompagner sur le chemin du retour. Elle s'agrippa alors le bras. Je me tournai donc vers elle et je lus dans l’expression de son visage, une vive reconnaissance à mon égard.

Je lui souris et répondis: “ C’était tout naturel. On ne pouvait vous laisser ici, ainsi.”

Cela dit je lui offris mon bras afin qu’elle fasse le trajet de retour à mes côtés.
Le trajet s’effectua en silence, je n’étais pas homme à meubler tous les silences, et à assommer mes compagnes d’un discours inutile et futile. Je reconnaissais les moments où il était bon d’apprécier de la bonne compagnie sans pour autant échanger un mot.

Nous rejoignîmes rapidement les autres que je saluai de la tête. Je fis un sourire à Silmeria content de son retour.
Jorus et moi, arrivâmes à peu près en même temps. Ce dernier ne semblait pas troublé, la petite femme caractériel l’avait sans doute épargné. Observant Zaria et Dracaena, Yliria demanda s’ils étaient en conversation avec le sans visage. Ce fut Dracaena qui donna la réponse tout en émergeant de ce qui ressemblait à une transe. Le sans-visage lui avait fait la proposition de nous téléporter jusqu’aux plaines d’or. Par contre, cette téléportation trop rapide pour nous, risquait de nous perturber plusieurs jours. C’était, apparemment, ce qui était arrivé à Dracaena et compagnie précédemment. Au courant de ce fait, il était hors de question que j’accepte cette offre. Nous avions besoin d’être fonctionnel dès notre arrivée sur le plaines. Dracaena devait en être conscient, il avait probablement transmis tout de même le message afin de faire preuve de transparence.

Sans surprise, Akihito était aussi de l’avis de refuser l’offre du sans visage. Il précisa qu’il était temps de partir, puisque nous étions tous là. Zaria sauta immédiatement sur l'occasion pour préciser que Xël était absent et qu’il était un élément important de notre équipe. Akihito expliqua qu’il nous était impossible d’attendre Xël. Ce à quoi je répondis:


" Je suis de l'avis d'Akihito. Nous ne pouvons nous permettre d'attendre Xël... encore moins de perdre quelques jours en état d'inconscience suite au transport via le sans visage... Je pense que nous devrons nous y rendre par notre propre moyen... en travaillant en équipe, comme nous l'avons fait pour raviver les pouvoirs de Ibn..."

Dracaena nous rapporta la suite de sa conversation avec Dracaena. Le sans-visage s’était rendu sur place en reconnaissance, mais il ne savait tout de même pas ce que les titans cherchaient à faire sur les plaines. Cependant il nous serait impossible de communiquer avec les titans, nous étions à leur yeux comme de misérables insectes, à peine plus évolué que les insectes eux-mêmes.

Tous les yuimeniens étaient d’avis de se déplacer sans l’aide du sans-visage. Jorus souleva toutefois une question importante. Que ferons-nous une fois là-bas ? Yliria répondit que notre priorité était de venir en aide aux esserothéens déjà sur place. Cette dernière était inquiète de voir les titans s’approcher du fluide spatial, craignant qu’ils songent à l’emprunter pour envahir notre monde. Le sorcier Ibn la rassura en précisant que le fluide spatial n’était plus fonctionnel. A la demande d’Yliria, il accepta de nous partager la vision des lieux, mais voulait savoir plus précisément ce qu’elle désirait comme vision et pour quelles raisons. Yliria expliqua que nous devions avoir la même vision afin que nos sorts concordent, et un portail d’un aspect semblable à celui de Xël pourrait être suffisant.

Je hochai la tête aux dires d'Yliria.

"En effet, il ne faut pas oublier personne. Il faut donc savoir exactement qui se rend là avec nous... Pour ma part, en plus des Yuimeniens, je pense que les deux sorciers de vision (Ibn, et Zaria), Maïssa et Visselion devraient nous accompagner...qui d'autres ? "

Dracaena fit une étrange moue. Peut-être la conversation avec le sans-visage lui avait causé un mal de tête. Heureusement, son visage reprit une expression plus normale… enfin, normale pour un audio. Il rajouta que nous devrions aussi avoir une vision du lieu de notre destination. Il me répondit ensuite que les habitants d’Aliaénon qui souhaitaient nous accompagner le pourrait sans obligation de leur part. Décidément, sa conversation avec le sans-visage l’avait déconcentrer. Mon intervention n’était pas d’obliger les gens de nous rejoindre, mais plutôt de les inviter, de ne pas les exclure.

Akihito pour sa part tenta d’apporter des précisions, désirant que le portail fonctionne dans les deux sens. Il proposa même des façons d’intimidier les titans une fois rendus là-bas. Je le trouvais trop vite en besogne. Nous devions, à mon avis, d’abord voir ce qui en était.

Ibn proposa de nous faire une vision d’un portail, alors que son apprenti, nous ferait voir notre destination.
Visselion confirma sa participation. Il contiendrait les effets néfastes si besoin. Il accepta de faire partie du voyage et proposa qu’Ibn demeure ici, prétextant qu’un seul sorcier de vision serait suffisant.
Allossar prit enfin la parole pour nous signifier qu’il partait à l’instant en direction de la grotte. Il nous donnerait les informations concernant Simaya à son retour.

Je m’approchai de Dracaena, une demande bien précise en tête.

"Après réflexion, j'aimerais que vous me marquiez de l'anneau, si vous acceptez. Ça pourrait être utile"

Sans commentaire, Dracaena s’approcha de moi et me marqua à la gorge. Alors que je m’attendais à sentir une sensation quelconque, froid, brûlure, picotement… je ne sentis rien. Je portai tout de même la main à ma gorge pour constater que la marque était bien là.

Puis je fus envahit d’une vision qui se précisa en quelques secondes. Je vis Glanaë et Arthès sur les plaines d’or tous les deux concentrés à maintenir leur pouvoir. Je vis devant eux l’endroit où devait s’ouvrir le portail. Puis une autre vision s’ajouta à la première. Celle d’un simple portail bleuté.

Alors que nous étions prêt à nous concentrer pour faire appel à la magie, Akihito prit de nouveau la parole. Il dit souhaité que le portail pourrait contenir une vingtaine de personnes, aller dans les deux sens et ne durer que trente secondes. À ces paroles, je fronçai les sourcils.

(Trente secondes ? Pourquoi cette contrainte.)

Alors que je m’étais questionné, Yliria plus rapide demanda à Akihito la raison de ce temps si court, rajoutant que nous devrions plutôt choisir un mot qui nous permettrait d’ouvrir et de fermer le portail.

A contrecoeur, je dus admettre être de l'avis d'Yliria.

" Je ne suis pas de ton avis Akihito. Il ne faut pas juste ramener Arthès et Glanae, il faut plutôt tenter de les soutenir et de les aider."

Jorus pensait comme nous. Alors que Silmeria se contenta de pousser un soupir d’impatience. Dracaena ne perdit pas de temps en suggestion, proposant une phrase futile comportant un nom dur à proposer : Fearadhach est un con. Akihito plus pragmatique proposa une expression plus simple: No-hell
Tout était dit, il fallait maintenant passer à l’action.

Je me plaçai le long de la ligne tracée. Puis, je me concentrai donc sur le portail puis ensuite sur le lieu de destination.
Lorsque le signal fut donné, je fermai les yeux, les visions toujours en tête, je formulai avec intensité le sort dans ma tête.:

(Magie d’Aliaénon, produit ce portail permettant jusqu’à 20 personnes de l’emprunter pour se rendre à l’endroit que je vous indique. Ce portail doit permettre d’y aller et d’y revenir à notre guise et se fermera et s’ouvrira ensuite après la prononciation de la phrase: No-hell.)
  • (((
  • Mathis retrouve et ramène Maïssa.
  • Il retourne vers les autres, salua Silmeria
  • utilise la magie d’Aliaénon pour faire le sort:
    • formation d’un portail (conforme à la vision) permettant à y faire passer jusqu’à 20 personnes
    • portail menant au lieu de destination de la seconde vision
    • portail permettant d’y aller et de revenir (dans les deux sens)
    • portail s’ouvrant tout seul la première fois
    • portail se refermant et s’ouvrant par la suite avec la phrase No-hell.
  • Bon de ponctualité utilisé, relance si le jet de dés en bas de 18 et au dessus de 88)))

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