Plaines de Kôchii

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Nhaundar
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Nhaundar » ven. 30 oct. 2020 20:58

VII. 2 La voie de la lumière.

Après avoir guéri mes blessures avec mon sort de soin, je suis capable de me joindre à ma camarade dans son travail. Enfin nous quittons Oranan. Sylve a reçu sa mission et nous voilà nous éloignant de la ville avec mes montures. Durant mon premier service à la milice nous avons été dépossédés de nos chevaux, mais il m’est arrivé quelque chose d’extraordinaire en la présence de Scrooge, un rêne possédant la particularité de chuter lentement en planant dans les airs. Les hommes qui nous ont volés se sont fait arrêter aux portes de la ville, mais seul mon cheval a été récupéré. Je lui ai donc offert Yin-Yang. En même temps, ce n’est pas comme si j’avais besoin de deux montures à la fois et Sylve sait parfaitement s’occuper d’un tel animal. Par moment j’en serais presque jaloux de l’attention qu’il reçoit. Nous nous dirigeons vers le nord pour…pour quoi déjà ?

"Rappelle-moi la nature de ta mission ?" Dis-je un peu gêné d’avoir oublié l’intégralité de ses explications.

"Pour la énième fois c’est une mission de surveillance aux pieds des Cimes Sifflantes." Souffle-t-elle. "Je dois chercher des traces de passages ennemis voir même d’installations de surveillance."

"Ha oui pardon. C’est que je ne me suis pas autant rapproché du territoire d’Omyre depuis que je l’ai quitté." Fais-je en voulant me justifier.

"Tu n’as aucune raison de me suivre. Tu pouvais très bien rester à Oranan !" Me lance-t-elle presque par défis.

Malheureusement pour elle je commence à bien la cerner et je sais qu’elle apprécie ma présence. Surtout depuis que je peux désormais lui permettre de lancer mes sorts au travers d’un transfert magique, mais c’est surtout ma capacité de soin qui fait de moi un atout intéressant. Cependant je n’ai aucune confiance lorsque je lui réponds.

"Ne dis pas ça ! Tu sais très bien que je me sens redevable envers toi. C’est juste…ça me rappelle de mauvais souvenirs."

"Je sais, mais là où nous allons tu risques d’être pris pour un ennemi. L’esprit des guerriers Oranais a pris un coup, de même que leurs orgueils. Il suffirait d’un rien pour…" Dit-elle avant de s’arrêter pour observer un point au loin.

La lumière ne me permet pas de voir aussi bien qu’elle, mais je me lance à sa poursuite lorsqu’elle se met soudainement à galoper. Au bout de quelques minutes, nous faisons face à un contingent de soldats d’Oranan. Même si nous réduisons l’allure à notre approche, les hommes me remarquent rapidement et prennent une position défensive en nous tenant à distance avec leurs lances.

"Baissez vos armes soldats ! Nous sommes du même camp !" S’exclame-t-elle pour apaiser la situation.

"Dans le même camp ? Et la peau noire derrière-vous, c’est probablement un poulet déguisé ?" Grogne l’un des hommes avant de se faire soutenir par les autres.

"Assez !" Hurle une voix derrière. Un homme à cheval s’avance et à son armure raffinée. Une protection lourde, richement décoré, avec en main une magnifique lance. C’est certainement lui qui dirige ces hommes. Malheureusement, son casque ne permet aucune identification visuelle. "Qui êtes-vous et qu’elle est la raison de votre présence ici !"

Toujours à cheval, Sylve se place de côté pour afficher son flanc, signaler son intention de ne pas provoquer.

"Je me nomme Sylve Feuillargent, membre des éclaireurs d’Oranan et voici Nhaundar, récemment membre de la milice Oranaise. Nous sommes en mission en direction des Cimes Sifflantes."

"Membre de la milice ? Et mon cul quand il pète il fait coin-coin !" Lance un autre homme dans la mêlée.

"Coin-coin ? Je serais curieux d’entendre cela !" Dis-je pour répondre à la provocation ? Resté derrière Sylve, je m’avance à son niveau. Je me demandais, vu l’animosité qui les anime, pourquoi ils ne nous ont pas encerclé. En réalité la plupart ont du mal à porter leurs équipements tant ils souffrent de blessures plus ou moins sévères.

(Ils sont dans un tel état ! Je suis un serviteur de Gaïa et maintenant que j’ai la capacité d’apporter sa lumière, aider ces soldats est désormais un devoir dont je dois m’acquitter.)

"Vous avez souffert d’un rude combat, vous désirez des soins pour faciliter votre retour à Oranan ?"

"Des soins ? Depuis quand la magie noire peut soigner ? A moins qu’il ne veut faire de nous sont armée de morts !" Ricane un autre soldat tandis que je reste impassible aux critiques qui n’ont pour but que de provoquer ma colère et de justifier des actes de défenses.

"Il suffit !" Tonne le chef à ses hommes avant de s’en revenir à moi. "Nos blessures ne sont pas une gêne, nous pouvons rentrer par nos propres moyens ! Cependant…mon lieutenant souffre d’une grave blessure. Si vous parvenez à le soigner, vous aurez ma reconnaissance. Dans le cas contraire… !"

Joignant le geste à la parole, on me présente un homme sur un brancard avec de multiples blessures sur la partie supérieure de son corps, mais ses nombreux bandages ensanglantés cachant ses deux yeux indiquent des dégâts plus importants. Je descends de ma monture et m’approche de l’homme sous le regard méfiant des soldats. Je commence par défaire les bandages pour avoir une meilleure compréhension du travail à accomplir. Dans des gémissements de douleurs, je finis par dévoiler le passage d’une lame qui a marqué de son empreinte le malheureux, en atteignant les deux yeux. Le soldat me semble robuste et c’est certainement après cette blessure handicapante qu’il s’est vu infliger les autres coups qui marquent son corps. J’appose mes mains sur sa blessure et y concentre mes fluides de lumières. Comme il m’a été conseillé dans le temps de Gaïa où j’ai appris ce sort, j’englobe l’intégralité de la blessure au-delà de ce qui m’est visible, afin de refermer la plaie au plus profond dans la chair. Malgré la tension et l’attention qui m’est porté, je pourrais facilement perdre ma concentration. Cependant la présence de Sylve est, plus que jamais, un moteur lorsque j’œuvre pour le bien d’Oranan. Lorsque je termine ma tâche, les hommes se bousculent vers le lieutenant.

"Ecartez-vous ! Laissez-le respirer !" Hurle le meneur de la troupe en se rapprochant de son homme de main après être finalement descendu de cheval.

Il se présente devant son lieutenant et observe deux yeux tuméfiés avec une très vilaine couleur, mais plus de marque d’une blessure grave. Juste un grossier passage de ce qui pourrait être un coup de chaise durant une soirée trop arrosée. Il passe ensuite son doigt devant le blessé de gauche à droite pour s’assurer du bon fonctionnement visuel. Les deux hommes se tournent dans ma direction et seul le lieutenant s’incline.

"Merci ! Grâce à vous, j’ai à nouveau l’espoir de voir grandir mes enfants !"

De nouveau, les jacassements se font entendre dans les rangs, mais cette fois-ci, les propos sont bien différents !

"J’ai mon genou qui me fait mal !", "Mon bras est en lambeau !", "Je souffre atrocement !"

L’espace d’un instant je réfléchie à une possibilité où j’obligerais les hommes à imiter des canards dans l’espoir de recevoir mes soins. Cependant, je ne suis pas assez rapide et suis vite pris de court.

"Le prochain qui l’ouvre je lui donnerais une bonne raison de se plaindre de blessures sévères !" Hurle de colère le chef qui s’est retourné vers ses hommes.

Il revient vers moi et enlève son casque pour hocher la tête en guise de remerciement. Il est brun, le visage fermé par l’habitude qu’impose son grade, mais ses nombreuses cicatrices qu’il arbore prouve qu’il n’est pas arrivé à ce post en cueillant des champignons. Ses yeux plissés me fixent intensément lorsqu’il s’adresse à moi.

"Vous avez toute ma reconnaissance peau noi…mage d’Oranan. Si un jour vous avez besoin d’assistance, faites appeler Hiyago Kasiragi, commandant des Lances d’Or. Je ferais ce qui est en mon pouvoir pour vous retourner la faveur. En attendant, je vous déconseille de vous approchez de la forêt d’Ynorie, elle n’est plus sûr même à l’orée !" Il remonte à cheval et donne ses ordres aux soldats. "Si vous avez l’énergie de gémir comme des enfants, utilisez-la pour redoubler la cadence ! En avant !" Il nous salue une dernière fois avant de prendre la tête.

"Tu aimes te faire remarquer n’est-ce pas ?" Déclare Sylve avec un petit sourire en coin. "Allez, nous avons déjà perdu assez de temps." Elle s’éloigne à cheval n’attendant pas que je remonte en selle pour la suivre.

VII. 4 Observations, préparations.

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » jeu. 7 janv. 2021 23:14

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Je me concentre sur le citron que j’ai emprunté dans la cale, observant sa chair se flétrir puis pourrir jusqu’à devenir un fruit rabougrie et noir. J’avais eu le temps de travailler ce sort absorbeur de vie et j’en étais plutôt content même si le contre coup touchait encore le bout de mes doigts. Je m’apprête à m’entraîner encore quand la cloche sonne sur le pont principal. Je cache le fruit moisie avant d’emprunter l’escalier pour gagner les ponts supérieurs jusqu’à atteindre la lumière du soleil et l’air pur. Après avoir mis quelques secondes à m’habituer à la lumière du jour je peux enfin apercevoir la raison de ce raffut. La cloche sert à nous faire remarquer. Autour de nous, d’autres navires battant le pavillon d’Oaxaca. Il avait fallu plusieurs jours mais nous sommes finalement parvenu jusqu’au point de rendez-vous. Un amas de vaisseaux en tout genre sont ancrés proche du rivage au sud d’Oranan que j’aperçois encore en regardant au nord. Oaxaca a réuni une flotte conséquente et je sens déjà l’odeur des Gazroks atteindre mes narines, me faisant pousser un souffle nasal écœuré. Alors les rumeurs sont vrais, l’Ynorie est bel est bien sous contrôle Omyrien. Je distingue en effet de la fumée noire s’élever dans les plaines. Jiat donne l’ordre d’ancré le navire avant de faire préparer une chaloupe.

« Monsieur Rougine, vous venez avec moi. Monsieur Haath, vous savez quoi faire si nous ne revenons pas. Amenez moi le prisonnier. »

Le Shaakt est sorti de la cale, à peine dans un meilleur état que celui dans le quel je l’ai laissé. Il me lance un regard apeuré avant d’être descendu dans la barque. Nous y entrons à notre tour avant de ramer jusqu’au rivage et au camp qui grouille d’activité.


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Cromax
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » ven. 8 janv. 2021 15:46

La Fin d’une Ere
(Eldros)


La zone « portuaire » (si l’on pouvait appeler comme ça l’armada chaotique de navires de toutes puissances amassés sans ordre dans la baie ynorienne la plus proche du Nord d’Oranan) traversée par le capitaine, son marin et le prisonnier Shaakt, ils arrivèrent aux abords du camp de guerre des troupes d’Oaxaca. Il leur fut indiqué une destination, qu’ils suivirent accompagnés de quelques gardes garzoks pas très impressionnants ni mémorables, jusqu’à une zone du camp encadrée par des palissades de fortune en bois, hérissées de piques acérées. Devant l’une des entrée de ce qui semblait être le camp des officiers, un garde garzok montait la garde, immobile et à la mine fermée, véritable mastodonte de muscles armé d’une longue épée macabre.

Image

à l’arrivée du trio, rapidement abandonné par les gardes qui retournèrent vaquer à leurs occupations militaires, la montagne verte se fendit d’un regard sévère, avant d’éructer :

« Qui êtes-vous ? Noms, statut, et raison de votre présence. »

L’amabilité n’était pas au rendez-vous, apparemment.

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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » ven. 8 janv. 2021 18:32

Une fois que nous fûmes sortis des bois j’imposai une ultime pause à mes troupes. Nous établîmes un camp et nous mangeâmes tout ce qu’il nous restait comme provision.Soucieux de mon apparence, j’en profitai pour me raser de près a l’aide d’une petit lame effilée que j’empruntai à l’un de mes hommes. J'avais beau avoir passé deux ans dans le coma, je gardais ma coquetterie habituelle.
Durant notre voyage qui dura plus de deux semaines j'eus le temps d'observer mes hommes. Certains c’étaient détachés à mes yeux. J’appelai l’un d’eux. Il se nommait Edris. C’était un jeune Whiellois aux cheveux châtains et à la forte carrure. Il devait avoir plus ou moins mon âge.

« Comment est le moral des autres ?

"On a connu mieux. On était plus habitué à de telles marches. La plupart des hommes sont pressés d’arriver sur le siège."

« On est plus très loin. Veilles bien à ce que tout le monde se nourrisse bien, on aura besoin de nos forces."

« Pas d’inquiétude pour cela sire. Les estomacs crient famines. Ils ne se feront pas priés »

Lorsque nous reprîmes la route, c’était le ventre un peu plus rempli et le pas un plus énergique. Je comptais bien à ce que mes troupes ressemblent à quelque chose. J’aimais soigner mes arrivées. Bientôt nous virent les murs de la cité. Autour, un gigantesque camp s’était installé. Je frissonnai à cette vue. Ce fut un tel choc pour moi de voir Oranan, où j'ai grandit, ainsi assiégé. Instinctivement j’accélérais les pas de mon cheval, obligeant les hommes en colonnes derrière moi à trottiner. Nous y étions et cela avait de forts accents de fin d’une ère.

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Cromax
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » ven. 8 janv. 2021 18:42

La Fin d’une Ere
(Ezak)




Le cavalier et sa troupe nombreuse arrivèrent bien vite aux frontières de ce camp de guerre et de siège, autour d’Oranan. Ils étaient encore au nord de la cité, assez loin de celle-ci pour n’en voir que les grandes murailles. Le campement semblait s’étendre à perte de vue, formant un encerclement de la cité sur tout son pourtour, mais à distance suffisante pour ne pas subir des volées de flèches de l’ennemi assiégé.

Forcément, une telle troupe armée qui arrive, ça ne passe pas inaperçu, et Ezak put constater que plusieurs soldats orques se rassemblaient autour de son point d’arrivée. L’un d’eux, plus imposant que les autres, s’avança face au cavalier menant les siens, et apostropha ce dernier. Un gradé, sans doute.

« Pas un pas d’plus ! Toi là, sur ton canasson, tu s’rais pas Ezak d’Arkasse ? Qu’est-ce qu’un foutu sbire de Crean vient foutre ici, z’avez pas eu vos ordres ? »

Le Garzok était massif, au torse nu couturé de cicatrices. Il portait, sous sa bouche aux dents protubérantes, un bouc impressionnant tenu par un crâne humain percé de part en part. Et il n’avait pas l’air commode.

Image

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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » ven. 8 janv. 2021 19:58

À mesure que mes troupes et moi avancions, nous pûmes distinguer les détails du camp. Plus nous nous rapprochions et plus les détails sautaient aux yeux. Le campement était gargantuesque. Je ne pouvais en distinguer les limites. Il fourmillait de tant de monde que j’en eus presque le tournis. De ma vie, je n’avais jamais vu autant de mondes réunis au même endroit. C’était impressionnant. Je me sentais tout petit et impressionné. Chose assez rare pour qu’on puisse le souligner.

Mon arrivée provoqua un certain mouvement de foule ? Je constatai que dans cette fourmilière, certains se rassemblaient peu à peu à la frontière du camp. Lorsque nous y arrivâmes, je dû faire face à un Garzok qui se détacha de l’attroupement de peaux vertes pour m’interpeller. Il avait une masse physique impressionnante. Nul doute que n’importe qui aurait eu du mal si il devait l’affronter au corps-à-corps. Il avait la peau bien verte, des piercings au nez et aux oreilles. Un crâne, qui avait dû appartenir à un humain au vu de sa physionomie, servait d’ornement à sa longue barbe sombre.

Je n’eus pas besoin de m’annoncer puisqu’il me reconnut. Il semblait surpris de me voir ici. D’après ce que je compris les troupes de Lorener devait se trouver ailleurs. L’expression de mon visage passa du dégoût à l’incompréhension.

« Oui, je suis bien Ezak D’Arkasse. Mais de quels ordres parlez-vous ? Cela fait près d'une vingtaine de jours que j’ai quitté Omyre."

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Cromax
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » ven. 8 janv. 2021 20:52

La Fin d’une Ere
(Ezak)



Le garzok eut l’air vraiment surpris de la réponse du guerrier d’élite. D’un air incrédule, il répondit :

« Ah bah merde. T’es pas au courant ? Ton patron a pris une sale dérouillée à la Porte d’Ynorie, dans les Duchés. Parait qu’des aventuriers ont taillé en pièces ses précieux guerriers d’élite ! Ah ! Nous pendant c’temps, on fauchait de l’Ynorien et on prenait position ici. C’Karsinar le meilleur, y’a pas d’doute. »

Il cracha par terre et observa Ezak de biais.

« Enfin, ça m’dit pas c’que tu fous là avec tes zigues. »

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » ven. 8 janv. 2021 22:20

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Quel tas de déchets innommable. Hideux, puant, repoussant. A quoi m’attendais-je venant de ces sous-espèces à la peau verte ? Traverser ce camp est un véritable calvaire pour les sens, mes bottes s’enfoncent dans une boue épaisse puant la merde et la pisse, mes yeux se promènent sur des faciès immondes aux peaux colorés, couvertes de traces de lutte, des crocs pourris dépassants de leurs gueules baveuses, des petits yeux stupides me regardant de haut. Je fronce le nez et me concentre pour garder mon calme face à cette agression qui ne fait que commencer. Nous sommes menés jusqu’à un camp dans le camp encadré par une palissade de fortune en bois. Je jette un regard par dessus mon épaule pour observer les navires patientant de manière chaotique. Des marins de Darhàm sont capables de fabriquer ceci de leurs mains alors qu’il est difficile d’en trouver un qui travaille sobre et voilà ce qu’un orc construit, des tas de bois qu’ils taillent en pointe comme des animaux primitifs. C’est limite si je ne m’attends pas à voir des murs de paille et de boue.

Un garzok monte la garde, grand, vert, musclé. Il nous fixe d’un regard sévère avant de nous demander nos noms et la raison de notre visite. Laeten s’exprime, d’une voix calme et contrairement à notre interlocuteur, d’une façon structuré et compréhensible.

« Bonjour. Je suis Jiat Laeten, capitaine de La Baliste et voici mon quartier maître, monsieur Eldros Rougine. »

Dit-il en me désignant avant de poursuivre tout en approchant doucement une main de sa ceinture.

« Quant à notre raison d’être ici, si vous permettez... Voici une missive venant de La Dame Noire nous ordonnant de nous rendre ici pour la bataille à venir et ce Shaakt est une cible figurant sur une liste de personnes à traquer et capturer, liste où figure aussi le sceau d’Omyre. »

Il décroche les deux parchemins de sa ceinture et les tends à l’orc d’une main calme et assurée. A quoi s’attend-il ? Qu’il lise ce qui est écrit ? Il ne sait pas construire une phrase, je doute qu’il sache lire, il pourrait bien y avoir des recettes de cuisine sur ces bouts de papier qu’il ne s’en rendrait pas compte. Je reste silencieux et impassible malgré le dégoût que je ressens en me tenant si prêt de ces abominations. Il me tarde qu’un millier d’entre eux meurent pour me permettre de mieux respirer.


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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » sam. 9 janv. 2021 00:23

J’écoutai les paroles du Garzok les sourcils froncés. Il fallait dire que ces derniers mois je m'étais complètement désintéressé de la politique pour me concentrer sur ma rééducation. J’avais entendu parler de cette défaite dans les Duché, mais j’étais loin de m’imaginer que c’était si grave. Je pensais que Lorener avait changé de front pour se rapatrier sur celui-ci.

J’ignorai l’affirmation de mon interlocuteur sur la prétendue supériorité de son supérieur sur le mien. Franchement je n’avais aucune envie de jouer à qui avait la plus grosse. En tout cas, il insista. Il tenait à savoir ce que je venais faire ici.

(Je fais du tourisme. Idiot...)

« Mes ordres sont clairs. Venir ici et participer à l’effort de guerre. Que le Premier soit ici, ou non, n’y change rien. C’est en son nom que je viens. À qui dois-je me présenter ? »

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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » sam. 9 janv. 2021 01:06

La Fin d’une Ere
(Eldros et Ezak)



Ezak :

À l’entrée du camp, le garzok barbu grommela quelque chose dans sa barbe à la réponse d’Ezak, puis s’adressa à lui :

« Ouais. Ben suis-moi, j’vais te mener à Lui. »

Puis se retournant vers la troupe du D’arkasse :

« Et laisse tes gus ici, y z’ont rien à faire là où on va. »

Il mena ainsi Ezak à travers le camp. Ils marchèrent un bon moment avant d’atteindre une zone centrale protégée par une barricade en bois. Là, se tenaient un impressionnant garzok qui faisait face à deux hommes et un elfe noir ligoté. Le petit quatuor semblait en pleine discussion. L’orque barbu cracha au sol en voyant ça, et affirma à Ezak :

« Voilà. Entre là, puis attends avec les autres péquenauds que Karsinar se ramène. »

Puis il se détourna du suivant de Crean Lorener afin de retrouver ses soldats.


Eldros :

Le Garzok haussa les sourcils à l’audition de la réponse du capitaine, et lorgna la missive en louchant sans la toucher. Apparemment il ne savait pas lire. Grimaçant d’un air maussade, il rétorqua :

« Ouais. Ben ici c’est le recrutement des mercenaires aventuriers pour des missions spéciales, ou je sais pas quoi. Les capitaines et leur navire, c’est sur la zone côtière qu’ils doivent se rendre. Puis l’prisonnier, z’avez qu’à le laisser ici avec votre quartier-maître, Sa Grandeur Velue s’en occupera. »

À cet instant, un cavalier humain escorté par un garzok barbu arriva à proximité, attirant le regard du gardien.

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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » sam. 9 janv. 2021 04:10

Je ne sus si c’était mon ton, ou le contenu même de mes paroles, mais le Garzok grommela quelque chose dans sa barbe. Il était visiblement mécontent de la teneur de mes mots. Sans ménagement, il m’ordonna de le suivre et de laisser mes hommes ici. Je me tournai vers Edris qui était assez proche pour avoir entendu les propos de l’officier. J’eus juste besoin de lui jeter un regard et il me répondit par un hochement de tête entendu. Déjà, il alla ordonner au reste de la troupe de m’attendre.

Juché sur mon cheval, je suivis le Garzok, sans dire un mot. Nous pénétrâmes dans les profondeurs du camp. Les peaux vertes s’affairaient à je ne sais quelles activités. Certains s’entretenaient en se bagarrant, d’autres buvaient, je crus même apercevoir deux couples qui forniquaient entre des tentes dans la boue. Je secouai la tête de dépit devant ce spectacle affligeant. L’ordre était vraiment une notion inconnue pour les Garzoks. En milieu urbain, ou en campagne militaire, c’était le même constat. J’étais déçu. Je m’étais attendu à rejoindre Lorener et son armée d’humains. J’allais devoir faire des efforts pour ne pas déverser mon fiel sur ces races inférieures. La cohabitation risquait d’être difficile. C’était sûr. Omyre m’avait donné un avant-goût.

Après quelques minutes de marches, nous arrivâmes à l’entrée d’une zone barricadée. Un Garzok montait la garde devant le camp. C’était encore une montagne de muscle qui tenait devant lui une épée large dont la garde représentait une tête-de-mort. Face à lui, il y avait deux hommes, qui escortaient un Shaakt ligotés. Le Garzok cracha sur le sol et m’indiqua l’entrée de la zone. C’est là que je devais me rendre. Cependant, je goûtai fort peu son allusion douteuse sur les péquenauds et je dus me mordre la langue pour ne pas lâcher une insulte dans son dos.

Je descendis de mon cheval et tout en le tenant par la bride, je me rapprochai du gardien. J’imaginais qu’il fallait montrer patte blanche. Je lui montrai ma bague d’officier à la main gauche.

« Ezak d’Arkasse, sergent de la Reine. On m’a dit d’attendre Karsinar à l’intérieur. »

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » sam. 9 janv. 2021 10:11

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Je pousse un souffle nasal exaspéré quand je vois que j’ai raison à propos du Garzok, c’est un imbécile illettré, tout juste bon à taper et se faire taper, comme toutes les engeances de son espèce. Il parvient tout de même à nous expliquer que le camp qu’il garde est un lieu bien précis où sont recrutés des aventuriers et des mercenaires pour des missions plus précises, comprendre : des missions qu’un orc est trop stupide pour mener à bien. La place du capitaine est donc sur la zone côtière en compagnie des autres loups de mer. Ce qu’il conseil me fait lever le menton encore plus que mon port fier le fait naturellement. Que je reste ici avec le prisonnier comme un vulgaire geôlier ? Quelle sale raclure ! Ma langue s’agite dans ma bouche mais c’est le prisonnier qui s’exprime le premier.

« Non pitié ! Ne me laissez pas avec lui ! »

L’occasion parfaite de passer mes nerfs mais je suis interrompu, encore ! Un humain cette fois, grand, blond, une allure de noble dans un équipement de guerre. Il passe devant nous en nous ignorant superbement, brandissant sa bague en se présentant sous le nom d’Ezak d’Arkasse, un sergent d’Oaxaca. Je suis obligé de ravaler ma colère, il serait stupide de sommer un supérieur de faire la queue. Puis il y a autre chose, j’ai une drôle de sensation en l’observant. L’impression qu’il est un homme dangereux. Je me tourne vers Laeten qui me confie à l’écart du sergent et du garde.

« C’est entendu monsieur Rougine. Je retourne sur le navire et vous allez rester ici pour vous rendre utile. Il est nécessaire pour l’avenir de La Baliste que vous soyez efficace. Nous pouvons tirer notre épingle du jeu dans ce conflit et cela nous permettrait d’avoir le nécessaire pour se venger de votre père. »

(Et faire brûler Kendra Kâr.)

Pensais-je en jubilant intérieurement. La promesse faite à mon père lors de notre dernière rencontre pourrait se réaliser plus tôt que je ne l’aurais imaginé. Phaïtos est généreux avec moi, je n’ai qu’à suivre ses signes et d’ailleurs, comme pour me le rappeler, une nuée de corbeau vole au dessus du camp.

(Oui Phaïtos. J’ai compris. Je ne te décevrai pas. )

Je laisse le capitaine repartir et patiente avec le prisonnier pour entrer dans le camp dès que ce fameux Ezak aura fini de se pavaner avec ses bijoux devant ce vulgaire garde.

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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » sam. 9 janv. 2021 19:07

La Fin d’une Ere
(Eldros et Ezak)



Interrompu par l’arrivée du sieur Ezak dans ses négociations avec les pirates de Darhàm, le garzok à la longue et menaçante épée épia d’un air convaincu la bague du soldat d’élite.

« Bienvenue, sergent. Entrez-là, on s’occupera bientôt de vous. »

Il déporta son regard vers Eldros et son prisonnier.

« Vous deux aussi, entrez. Karsinar vous dira quoi faire. »

Il ouvrit la porte de bois de la palissade qu’il gardait, et laissa le trio pénétrer une zone vierge de toute présence, nantie de quelques tonneaux et caisses éventrées, menant à plusieurs tentes importantes par leur taille et leur prestance. Elles portaient les drapeaux d’Omyre, d’Oaxaca et, plus distinctement, celui à tête de loup arrachée de Karsinar.


[HJ : Ezak et Eldros : 0,5XP pour l'arrivée au rendez-vous
Vous avez le droit de parler entre vous, soit en multipliant les posts, soit en arrangeant la discussion sur Discord. Je n'interviendrai qu'au prochain arrivant... ou si vous foutez le bordel.]

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » sam. 9 janv. 2021 23:06

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On me laisse entrer à la suite du sergent d’Arkasse, accompagné du Shaakt que je perçois de plus en plus comme un boulet attaché à mon pied. Je le sens nerveux, il jette sans cesse vers moi un regard apeuré dont je m’enivre. Mais il est à la limite de la panique, je peux le voir. La porte du camp intérieur s’ouvre sur une zone sans surveillance, un terrain vide à l’exception de quelques tonneaux, de caisses ouvertes et de larges tentes aux étendards sombres.

Je me plante au milieu du terrain séparant les tentes, patientant que Karsinar nous reçoivent. Mais le Shaakt s’agite de plus en plus, cherchant à s’éloigner de moi petit à petit.

« Restes ici. » sifflais-je entre mes dents.

« Non. Non. Vous êtes fou. Un fou ! »

Il agite ses mains liées avant de se mettre à courir pour s’échapper. Je plisse un oeil, où compte-il donc aller ? De toute manière il ne fait que trois pas avant de s’effondrer, trop affaiblie pour en faire bien plus. Il s’écroule dans la boue sous mon regard écoeuré. Je m’approche de ce déchet répugnant et pose un pied sur son dos pour qu’il cesse de ramper. Il me donne l’occasion parfaite de conclure la maîtrise du sort que je lui ai extirpé dans le navire. Je pose maintenant un genoux sur son dos et laisse ma main se nimber d’une substance obscure qui semble hâtive de se répandre sur le corps de l’elfe noire.

« J’ai eu le temps de m’entraîner durant le voyage. Voyons si j’ai bien appris. »

Je laisse ma magie descendre de ma main pour se répandre sur le corps du prisonnier d’une manière lourde et lente. Comme sur les fruits volés sur La Baliste, cherchant à absorber sa vie jusqu’à ce qu’il soit trop faible pour s’enfuir à nouveau. Je ne veux pas le tuer non, pas encore. Peut être qu’il possède des réponses aux questions que pourraient se poser ceux qui ont mis son nom sur cette fichue liste de cible à traquer.

Je ferme les yeux, me concentre, ce rat n’est rien de plus qu’un fruit qui bouge à mes yeux. Je reprends l’image du citron moisie jusqu’à en être noir et rabougrie, de la fleur qui se fane, des membres amputés qui deviennent poussière. Je revois tout ce sur quoi j’ai pu m’exercer en secret à bord du navire pour enfin réussir à apprivoiser ce sort fascinant et je n’ai que faire de ce que peut en penser le sergent d’Arkasse. C’est encore mon prisonnier.


>>>

((Tentative de fin d’apprentissage du sort Cruelle obscurité : fait flétrir les chairs de plusieurs ennemis en absorbant la vie de leurs cellules par les pouvoirs de l’ombre. Dégâts d’ombre.))
Modifié en dernier par Eldros Rougine le mar. 12 janv. 2021 14:29, modifié 1 fois.

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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » dim. 10 janv. 2021 14:58

Le Garzok me permis d’entrée, ainsi que l’un de humains avec son prisonnier Shaakt. Nous arrivâmes tous trois dans un espace déserté, ou régnaient tonneaux et caisses en bois au milieu de quelques tentes. Elles étaient plutôt imposantes. Plus que la plupart se trouvant à l’extérieur. À leur sommet, elle portaient fièrement des étendards des troupes Oaxiennes. Je jetai un regard circulaire à l’endroit. Il n’y avait strictement rien à faire ici à par attendre.

(Bien…. Alors nous allons devoir attendre bien sagement ici que l’on daigne venir nous parler. Bien… Bien… Bien….)

Je m’agaçai déjà. La patience n’était pas ma plus grande qualité. Et surtout, je détestais être dans cette position d’attente, à la merci de la volonté d’autrui. Surtout Karsinar… Je me rappelais de lui. Il était lui aussi présent dans le combat final du bagne maudit. C’était un Garzok. Être soumis aux désiderata de la verdaille… Zewen devait se venger de mes nombreux blasphèmes.

N’ayant rien à faire d’autre que d’attendre je m’assis sur l’un des tonneau au moment où le Shaakt se mis à courir, tentant de fuir je ne sais où. J’aurais adoré le voir rentrer dans une des tentes et se faire rabrouer sauvagement, mais il s’écroula avant dans la boue, visiblement à bout de force. Son geolier se rapprocha de lui. Je l’observai. Il avait l’air d’un type banal. C’était homme aux longs cheveux blonds et à la barbe entretenue.

Il posa son pied sur son prisonnier, le maintenant ainsi dans une position de soumission. Sa main s’avança en direction de l’elfe et je vis une substance noire y apparaître. C’était un détenteur de magie.Cette image me fit légèrement sourire. Cette vision était pour moi plutôt ironique, ici, dans ce décor, parmi les forces d’Oaxaca. Je ne pus m’empêcher de traduire ma pensée à voix haute.

« Il est plus habituel de voir des Shaakts torturer des humains que le contraire par ici. Ça ferait presque de vous un progressiste. »

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » dim. 10 janv. 2021 18:44

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Je laisse le Shaakt se remettre de mon sort et pour cause je dois aussi en accuser le contre-coup. J’ai été trop présomptueux, il semble que ma maîtrise de la magie sombre n’est pas encore au point.

(Pardon Phaïtos. )

M’excusais-je auprès de mon vénéré guide tout en observant mes ongles devenus noirs et le bout de mes doigts flétris. La magie de l’ombre prend, voilà ce que m’avait dit ce prisonnier quand je lui avais extorqué son savoir. Je pensais que la magie devait obéir mais peut être dois-je admettre qu’elle possède une volonté propre et que je dois marchander avec elle pour obtenir ce que je veux. Du moins jusqu’à ce que je sois assez fort pour la soumettre.

Je retire mon genoux du prisonnier pour me redresser alors que monsieur d’Arkasse se permet un commentaire. Bien évidemment qu’il se le permet, ce sergent tout jeune, il doit en être fier de son grade, ça oui. Il s’amuse de voir un humain soumettre un Shaakt, prétendant que c’est généralement le contraire et que cela fait presque de moi un progressiste. Il se croit amusant sans doute.

Je me garde de lui adresser un regard sévère, il pourrait sans doute me trancher en deux sans effort et ce n’est pas avec des sorts non maitrisés que je peux prétendre faire le poids ni même le faire croire. Je doute également qu’il apprécierait que je me contente de l’ignorer même si j’en ai grandement envie. Non, la solution est de répondre simplement. Voir de paraître amusé. Je lui adresse donc un sourire sincère, agrémenté de ce plissement d’oeil qu’on attribue au soupçon de plaisanterie. Il ne manque plus que la petite réponse sur un ton amusé.

« Peut être que je devrais en faire mon métier et arrêter la piraterie. La torture, il parait que ça paie bien. »

Parfait. Il ne reste plus qu’à paraître sympathique, aux yeux des humains évidemment. Il est clair que je ne peux plus faire semblant d’être un modèle de tolérance envers les sous-êtres. Mais qui sait ? Peut être que le sergent d’Arkasse et moi partageons la même passion pour la xénophobie.

« Nous n’avons pas été présenté. Eldros Rougine, Quartier-Maître de La Baliste. »


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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » lun. 11 janv. 2021 04:00

L’homme me répondit l’air amusé qu’il devrait arrêter la piraterie et commencer la torture, plus lucrative. Ce à la quite de quoi i les présenta à moi comme Quartier-Maître d’un navire que l’on nommait La Baliste. Nous avions donc là un pirate. C’était bien la première fois que je croisais la route d’un tel oiseau des mers. Le monde marin m’était totalement étranger. J’hochai la tête pendant que je percutais les informations avant de répondre à mon tour.

« Ezak d’Arkasse, sergent de la Reine Noire. Mais ça, vous le savez déjà. »
affirmai-je en me rappelant qu’il était à la porte lorsque je m’étais annoncé.

J’envoyai mon menton en direction du Shaakt.


« C’est qui celui-là ? Pour que vous preniez la peine de l’emmener à l’un des Treize, vivant, sur le lieu d’un des sièges les plus important de ces dernières années, c’est qu’il doit avoir son importance, ou son pesant d’or.

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TheGentleMad
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Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » lun. 11 janv. 2021 08:32

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Au petit matin, quand vint le moment de reprendre la route, Kurgoth entendit l'humain marmonner à l'adresse du cheval. Ayant compris que l'humain n'avait aucune assurance, il trancha.

"Hé, il va pas te répondre. C'est qu'un cheval. Quant au chemin à prendre, c'est facile. Avec tous les soldats qui ont traversé cette forêt, tu n'as qu'à suivre le sentier tracé par leurs pas."

Sur ces mots, il rassembla ses affaires, ses pièges, la viande d'ours cuite, puis s'engouffra dans sa tente pour y dormir toute la matinée. À son réveil, il reprit les rênes et le reste du trajet se déroula sans encombre. Les voyageurs arrivèrent dans les plaines de Kôchii sur les lieux de la précédente bataille. Il en profita pour l'indiquer à l'humain.

"C'est ici qu'on a écrasé les ynoriens il y a quelques mois. Difficile de s'imaginer le charnier que ça a été aujourd'hui, Ter Zignok semble avoir effacé presque toutes les traces de cette glorieuse nuit."

Durant les derniers jours, ils traversèrent ainsi les champs de céréales sans croiser âme qui vive. Kurgoth supposa que les paysans locaux avaient été réduits en esclavage ou avaient appris à se terrer chez eux au moindre garzok traversant la région. Peu lui importait la véritable raison, l'important était de ne pas se faire attaquer pendant la nuit. Lorsqu'ils arrivèrent enfin au campement de l'armée, le barbare repéra une palissade en bois au centre de la zone et s'y dirigea, jugeant qu'il devait s'agir de l'endroit où trouver Karsinar. L'ambiance de ce camp était savoureuse pour le prêtre de Thimoros. Tous ces garzoks en armure le rendaient impatient d'en découdre. À l'approche des premières tentes cependant, il conseilla à l'humain :

"Si tu veux éviter de te faire bouffer, je te conseille de rester sur cette charrette et de ne pas en descendre avant que je te le dise... Les humains aussi maigrichons, ça vit pas longtemps dans un camp comme celui-ci."
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » lun. 11 janv. 2021 10:59

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Il tombe dans le panneau, évidemment, c’est très bien. Peut être que je peux pousser la comédie jusqu’à m’en faire un camarade. Avoir ce genre de fréquentation dans ma poche ne peut qu’être utile dans cet endroit, surtout que je risque rapidement de croiser des personnes aussi laides que stupides. Au moins Ezak d’Arkasse semble intelligent, ou peut être qu’il paraît moins stupide au milieu de la cohue de Garzok qui patauge dans ce cloaque qu’ils osent nommer camp. Difficile à dire, l’odeur et le grognement incessant me trouble l’esprit. Peu importe, je n’ai pas besoin de son intelligence, j’ai besoin de ses armes et de son grade. Quand il me demande qui est le Shaakt en prétendant qu’il est sans doute important je baisse les yeux vers le prisonnier gisant encore dans la boue.

« Pour dire vrai je l’ignore. Nous avons pêché ce rat dans les eaux de Nosveris. Je sais simplement qu’il fait partie des cibles que les pirates de Darhàm réquisitionnés par la Dame Noire ont pour ordre de traquer. Nous avons dû nous défaire de deux autres équipages pour l’avoir avant de recevoir une missive nous sommant de venir ici au plus vite. J’imagine que le capitaine a voulu le ramener pour prouver sa loyauté et surtout son efficacité... »

Je contemple ce ver noir qui se dandine dans la terre, à la merci de tout le monde.

« Peut être que c’est un de ces Shaakts de Gwadh qui soutient la résistance contre Oaxaca. Ce n’est pas l’envie de le tuer qui me manque. »

Oh que non.

« Mais ce n’est pas à moi d’en décider. »

Je reprends mon numéro de pirate sympathique, relevant les yeux vers le sergent en me grattant l’arrière du crâne tout en lui adressant un sourire amusé.

« Vous tracasseriez vous autant la tête que moi pour un être si minable, sergent ? »


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Re: Plaines de Kôchii

Message par Mikkah-El Sôdehbek » lun. 11 janv. 2021 15:45

Ce matin-là, le Garzok, d'un poil de mauvais humeur, t'avais reproché de t'adresser au cheval. Comme d'habitude, tu ne pipas mot et tu te fis tout petit, en attendant que Kurgoth rassemblât ses affaires et t'intimât de partir. Mais comme il te tournait le dos, tu en profitas pour caresser la monture et lui glisser un gentil mot. Puis ce fut l'heure du départ. En fait, ce ne fut pas si compliqué que ça. Tu voyais bien les traces des autres soldats et le cheval aussi semblait les voir. Kurgoth dormait sous sa tente, dans sa charrette. C'était une masse énorme que tu sentais dans ton dos et dont tu entendais le souffle rauque. Mais c'était une ballade apaisante. Tu te mis à chantonner. En fin de matinée, il se réveilla et reprit les rênes. Tu étais un peu déçu.

À la forêt succéda une plaine. Il y avait moins à voir. Kurgoth s'anima cependant, parlant d'une glorieuse bataille contre les ynoriens. Tu devinais que les ynoriens étaient les ennemis avec lesquels le garzok s'apprêtait sûrement à croiser le fer à nouveau. Tu n'avais, en revanche, aucune idée des forces politiques en présence. Mais quelle importance ? Les différents peuples de Nirtim pouvait très bien se tailler en pièces mutuellement, ça ferait ça de moins à s'occuper pour les Hafiz - quand ils s'occuperaient de prendre leur juste place sur Yuimen.

Non seulement les plaines de Kôshii n'étaient que des champs à perte de vue, mais en pis, il n'y avait personne. C'était le plus rageant. Personne à qui parler et de qui s'inspirer, personne pour applaudir ses récitals. Tu espérais que ça changerait vite. Un barde sans public, c'est comme un luth sans corde : ça reste joli, mais c'est parfaitement inutile.

Enfin, vous arrivâtes à un campement. Tu repris ton sourire. Des soldats, c'était un peu rustre, mais ça n'en était pas moins un public potentiel. Cependant, au moment où vous atteigniez les premières tentes, Kurgoth te conseilla - très fermement - de ne pas descendre de charrette sans son assentiment. Cela calma quelque peu ton ardeur, mais comme tu souhaitais aussi vivre, tu pris le parti de hocher la tête en signe d'acquiescement. Puis tu saisis ton luth. Depuis le premier soir, tu avais amélioré ta version de la Geste de Revan. Si Kurgoth l'avait aimée, il pourrait en être de même pour les autres. Et qui disait public, disait pourboire et tu avais justement envie d'un peu de vin...
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » lun. 11 janv. 2021 16:14

La Fin d’une Ere
(Kurgoth et Mikkah)



L’arrivée de la charrette de Kurgoth aux abords du camp Omyrien assiégeant Oranan fut rapidement remarquée. Ce ne fut nul autre que ce bon vieux commandant des troupes montées sur sangliers de l’assaut contre le Nord-Ynorien. Celui avec la barbiche ornée d’un crâne humain.


Image


Il cracha au sol devant la charrette et gueula :

« Ah ! Mais voilà Kurgoth le Furieux, démembreur de ses ennemis ! Ah ! Sois le bienvenu, combattant. Et… c’est quoi ça ? »

Il désigna d’un air incrédule la charrette et l’humain qu’elle contenait.

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TheGentleMad
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Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » lun. 11 janv. 2021 16:51

-----K-----


En arrivant au camp, Kurgoth fut accueilli par le commandant des troupes montées, chevaucheur de sanglier. Celui qui l'avait fait courir dans les bois jusqu'à épuisement puis l'avait raillé pour être resté avec les troupes lourdes. Le garzok au crâne dans la barbe semblait se réjouir du retour du barbare, du moins avant que celui-ci ne lui réponde. En effet, lorsqu'il lui demande ce qu'était ça indiquant la charrette et Mikkah, Kurgoth répondit :

"La charrette, c'est pour le butin lorsqu'on pillera Oranan. Et "ça", c'est un barde croisé en chemin. Il chantera bientôt sur tout Yuimen que dans la bataille à venir, comme dans la précédente, ce seront les troupes lourdes qui apporteront la victoire à Karsinar."

Anticipant la réaction du commandant, le prêtre de Thimoros fit claquer les rênes de sa monture pour l'inciter à reprendre son chemin, se contentant de demander :

"En parlant du barbare sanguinaire, il est derrière ces barricades de bois, c'est bien ça ?"
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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » mar. 12 janv. 2021 06:44

J’écoutai attentivement les paroles du Quartier-Maître Rougine qui me révélèrent plusieurs choses intéressantes. Il avait l’air d’ignorer l’identité de son prisonnier. Il n’émettait à son sujet que des suppositions. J’appris également qu’il revenait des eaux Nosveriennes où ils l’avaient repêché, lui et ses compagnons. D'ap, ils avaient été obligés d’affronter deux autres équipages pirates. Si j’avais peu de connaissances marines, j’avais tout de même lu et entendu quelques légendes sur les pirates. Cela me semblait un univers violent, dans lequel l'honneur devait être rare. Le genre de comportements qui avaient tout à fait sa place dans une ville comme Omyre. Cela me rappelait cette fois où j’avais aperçu des Garzoks se battant pour un cadavre tiède. Dahram était-elle donc du même acabit ? Comment la Reine Noire pouvait avoir autant de victoires avec des troupes tant rompu au désordre ? Cela échappait à la logique de l’éducation rigide que j’avais eu.

Le pirate conclu en me lançant une phrase pleine de sous-entendu au sujet d’ l’elfe noir, feignant de me demander si je m’inquiétais pour son sort. Je jetai un regard bref sur le malheureux qui rampait dans la boue tel un porc. Honnêtement, je n’allais pas m’apitoyer sur lui. Pourtant, je n’avais rien contre ce Shaakt. Je n’avais jamais été très à l’aise avec les ressortissants de cette race, mais cela était sans commune mesure avec l’aversion que j’avais pour les Garzok et les Sektegs. Après tout, j’étais à moitié Ynorien. Pas du côté du siège où il aurait dû normalement se trouver, certes , mais Ynorien tout de même.

« Peut-être bien… »
me contentai-je de répondre d’un léger sourire.

Si la discussion était avant tout un moyen de faire passer le temps, elle était aussi un moyen de s’enquérir d’informations utiles. Ce pourquoi j’orientai la conversation sur le volet stratégique, en tentant de mettre à mes disposition son expertise marine. Quel autre genre de discussion aurai-je bien pu de toute façon avoir avec un pirate ?

« Quel est la situation en mer ? Le port de la ville est-il déjà sous blocus ? »

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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Mikkah-El Sôdehbek » mar. 12 janv. 2021 14:23

Sur votre chemin, vous fûtes interceptés par un garzok qui semblait encore plus imposant que Kurgoth. Tu étais particulièrement troublé par le crâne qui ornait sa longue et touffue barbiche. La taille et la forme correspondait avec le tien et tu t'imaginais finir ainsi, comme accessoire. Il y avait plus glorieux.

Le garzok héla ton protecteur et tu notas rapidement dans ton esprit le nom qu'il lui donna - toujours se servir des surnoms déjà créés, cela fatiguait moins l'imagination. Bien sûr, tu faisais partie du "ça" qui accompagnait Kurgoth et comprenait aussi la charrette. Tu commençais à n'être pas pressé d'en descendre. Kurgoth répliqua et une expression te fit tiquer.

(Troupes lourdes ? Ce ne serait pas un autre mot pour piétons ?)

(Ce ne serait pas très impressionnant en effet.)

(Pour l'instant, je reste près de Kurgoth, mais il faudra qu'on trouve mieux. Je ne peux pas faire une chanson sur un piéton.)

À la mention de ta qualité, cependant, tu avais claqué un petit accord, comme pour appuyer le fait. Mais déjà Kurgoth redonnait un coup de rênes et, de curiosité, tu te mis debout pour tenter de regarder derrière les barricades.
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » mar. 12 janv. 2021 14:26

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Contrairement à ce que je pensais, le sergent d’Arkasse n’est pas complètement insensible au sort du prisonnier, il me l’avoue avec un fin sourire. Quelle déception. Mais cela n’est pas très grave car je pense que le poisson a mordu à l’hameçon. Il cherche à présent le dialogue, sans doute juste pour passer le temps mais tout de même, si il me haïssait il se serait contenté de m’ignorer, ou de me couper en deux.

Quand il m’interroge sur la situation en mer et l’état du port d’Oranan, je tourne instinctivement mon visage vers l’océan, caché par le tas de bois et de fer dressé par des ingénieurs consanguins. D’un air sérieux je réponds.

« Je n’ai pas eu l’impression que le port d’Oranan soit bloqué mais il y a un paquet de navires qui mouillent dans une baie un peu plus au nord. »

Dis-je en agitant un doigt vers le nord.

« Des pirates mais aussi des navires de guerre et ça continue d’affluer. La Dame Noire s’est bâtie une sacrée flotte. »

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