Xenair
L'Assassin Solitaire
Disponibilité : Jouable sous conditions.
Localisation(s) : Dans les
Cimes Sifflantes en Ynorie.
Classe : Distance (Puissant), Magie (Puissant, Obscurité).
Race : Zurqadam (anciennement et actuellement).
Âge : Inconnu (Mort à 32 ans).
Description physique :
Xenair s’est très sobrement réincarné dans le corps d’un membre de son ancienne ethnie, les Zurqadams, n’ayant pas vu l’intérêt d’emprunter l’apparence et le physique d’une race différente. Comme la majorité des habitants du désert, ce lieutenant d’Oaxaca est petit avec une silhouette déliée. Sa démarche est féline, à la fois souple et agile, trahissant un corps athlétique, à la musculature fine et puissante, orientée pour des tâches nécessitant de la dextérité et de la précision plus que pour des corvées faisant appel à de la force brute. Il est très souvent vêtu d’habits sombres, suffisamment ambles pour ne pas gêner ses mouvements fluides, tandis que quelques pièces d’armures en cuir pourpre agrémentent cette tenue en des points stratégiques. De multiples harnais sont habilement dissimulés sous ces sobres habits, mais en faisant bien attention il est possible d’y détecter les reflets de fines lames de lancer aiguisées.
Pour compléter cette apparence sombre et dépouillée, Xenair est la plupart du temps affublé d’un turban en tissu noir, lui aussi, ainsi que d’un masque de la même couleur, masquant la quasi intégralité de son visage. De l’unique fente percent des yeux vairons à la forme d’amandes, perçants comme les yeux des rapaces, bien que très souvent inexpressifs et fuyants. Les rares moments où il décide de quitter ces artifices révèlent un faciès à la couleur du sable, long et osseux, au front haut et aux joues rasées de près. Cette apparence émaciée est renforcée par un nez aquilin et des lèvres minces et constamment serrées. Ses cheveux crépus et noirs comme les ailes des corbeaux qu’il admire tant sont bien souvent tressées pour nécessiter moins d’entretien de sa part. Il n’est pas rare qu’un oiseau, bien souvent un oiseau de proie, soit confortablement installé sur une de ses épaules, ce qui a tendance à décontenancer ses interlocuteurs.
Description de la personnalité :
L’Assassin personnel de la Dame Noire est un individu calme, silencieux et discret, contrastant avec la majorité de ses autres lieutenants aux personnalités plus tranchées et incisives. Beaucoup le considèrent même comme effacé, et il peut très bien être présent dans une pièce sans que personne ne fasse véritable attention à lui. Sa réserve naturelle le fait passer pour un personnage au tempérament flegmatique, s’exprimant peu, bien plus souvent attentif aux paroles des autres et aux détails de son environnement. Il est ainsi bien souvent décrit comme énigmatique et secret dont le passé et les activités actuelles sont finalement connus d’un nombre très restreints d’individus.
Xenair est ainsi quelqu’un de très solitaire et autonome, ayant appris à se suffire de lui-même pour survivre par le passé. Très méfiant, il n’accorde sa confiance que très rarement et il préfère la majorité du temps éviter le contact avec les autres, passant pour quelqu’un de particulièrement misanthrope. Véritablement et presque uniquement à l’aise sur le terrain, ce Zurqadam se révèle être quelqu’un de méticuleux et discipliné, très débrouillard et avec un excellent sens pratique. Sa capacité à tuer de sang froid et en toute indifférence les victimes désignées par Oaxaca fait de lui un assassin dont l’efficacité n’est plus à prouver et sa réputation est telle qu’il est aujourd’hui craint sur l’ensemble du monde de Yuimen…
Éléments biographiques historiques et actuels :
Ère des hommes, -3 354.
Sîn-Muballit Kel Attamara, roi du puissant clan Kel Attamara du désert de l'est, faisait face à une importante rébellion. Son oncle, Myr-Hiaton, revendiquait la couronne et avait rallié de nombreuses familles à sa cause.
Il s'agit d'une période sombre de l'histoire du clan, que les sages du désert préfèrent encore garder secrète. Le clan n'avait jamais été aussi divisé, les familles s'entre-déchiraient. Le père suspectait de son voisin jusqu'à son fils de rejoindre secrètement la rébellion, puis finissait par se confronter à eux sur le champ de bataille, au désespoir des mères. La méfiance régnait et cette guerre sans honneur avait poussé les hommes jusqu'à empoisonner les oasis et les bêtes... Thimoros avait enseveli le clan de son plus abominable chaos.
Xenair n'était alors qu'un adolescent, encore trop jeune pour qu'il lui soit permis de monter chameau ou méhara. Fils d'une branche cadette et loyale, il était destiné à devenir un jour chef de guerre s'il s'en montrait digne mais, comme il était de coutume, l'heure était d'abord pour lui à l'humilité. Il accompagnait à pied les escouades guerrières et s'occupait des tâches modestes, tel que l'installation du campement, le service du thé, le ravitaillement des bêtes et l'entretien de l'équipement.
Puis il fût un jour où le roi lui-même lui demanda de l'accompagner, avec son fils et ses plus fidèles guerriers, dans une mission des plus discrètes. Cela démontrait une grande confiance du roi dans sa loyauté et était un grand honneur. Ils n'étaient alors qu'une quinzaine, une petite escouade rapide qui devait aller chercher dans les montagnes sèches une partie d'un trésor qui y avait été caché pour ne pas tomber entre les mains des rebelles pour rallier des clans mercenaires à sa cause et faire enfin tourner ce conflit en sa faveur.
Le chemin entre le palais du désert et les montagnes sèches se passa en cinq jours, sans encombre, mais ce fut sur place qu'un ennemi inattendu se dévoila : alors que l'escouade avait dû descendre de leurs bêtes aux pieds du relief, les Lances d'El Abhar, alors dirigés par le grand sarrum Ibal-Pi El-Abhar, fondèrent sur eux et les massacrèrent en un instant.
Tous, sauf Xenair. Le grand sarrum le constitua prisonnier de force alors qu'il se battait avec honneur et tenait à ce qu'il communique au clan que ces montagnes étaient le territoire d'El Abhar et que tel était le destin de ce qui escomptaient fouler ces terres.
Il fut ainsi renvoyé avec juste un chameau et deux gourdes d'eau pour retourner au clan annoncer la nouvelle. Affaibli, seul et toujours dans le doute d'être bien resté sur le bon chemin, Xenair n'eût pour seule compagnie que les corbeaux qui n'attendaient que sa chute pour se délecter de ses chairs. Leur compagnie fut ironiquement salvatrice pour lui, le jeune homme se disant que ces oiseaux le sous-estimait grandement et nourrissant une sorte de haine et d'admiration envers eux tout au long du trajet, parfois délirant à cause du soleil, de la fatigue et de la soif.
Il ne savait plus depuis combien de temps il était sur le chemin du retour lorsqu'il s'effondra à quelques mètres des campements autour du palais. Le chameau s'avança à l'intérieur avec le jeune homme à demi-inconscient sur son dos à la stupéfaction de la foule lorsque son père le reconnut.
Il n'eût le temps de guère récupérer que la foule s'agglutinait, lui demandant ce qu'il s'était passé. Il raconta l'altercation avec les Lances d'El Abhar, mais personne ne le crut et pour cause... Ils n'étaient pourtant qu'une légende grotesque pour les Zurqadams, dont même les sages doutaient de l'existence. Tous avaient du mal à imaginer qui que ce soit vivre dans ces montagnes stériles envahies de créatures hostiles.
Il ne put se défendre que le sage du clan, la voix des dieux et des ancêtres, lui proclama de cesser de mentir ; que des rebelles les avaient attaqués et qu'il avait fui. Ce fut à cet instant que son destin fut scellé : remettre en cause le discours du sage est le pire des blasphèmes, il était totalement piégé quoi qu'il arrive. Son père était déshonoré et le sage le condamna au bannissement à vie.
Ainsi, il se retrouva encore une fois à devoir parcourir le désert seul et cette fois-ci sans nulle part où aller, avec encore et toujours ces mêmes charognards qui le narguaient, haïssant sa vie, haïssant le sage, haïssant son père, haïssant les ancêtres, haïssant le désert et tous ceux qui s'y trouvaient.
Les années qui suivirent furent aussi terribles que mouvementées pour Xenair ; capturé dans le désert par un marchand d'esclave, il fut vendu à un équipage de pirates dont il réussit à échapper à Tulorim. Il vécut alors en mendiant dans la ville et finit de devenir totalement lunatique. Abandonnant petit à petit toutes les notions d'honneur qu'il avait apprises, il commença à voler, puis à tuer. D'abord par nécessité pour survivre, puis par plaisir. Par la force des choses, il finit par être contacté par une secte d'assassin lui apprenant la discrétion, l'agilité, toutes les façons de tuer quelqu'un... Un art de l'assassinat venu d'Oranan, lui disait-on.
Evoluant dans ce milieu, il en vint alors à cotoyer le temple de Phaïtos et Thimoros, où il fut initié à la magie obscure. Depuis le jour fatidique, il avait dévellopé une obsession pour les oiseaux, nottament charognards, qui le poussa, avec ses nouveaux pouvoirs, à créer des absurdités aviaires toujours plus redoutables et absurdes, testant leurs capacités sur ce qu'il trouvait au gré de sa volonté.
A mesure que son savoir et ses capacités magiques augmentaient, il se fit cependant de plus en plus paranoïaque et décida de quitter la compagnie des hommes, trop avides d'argent et de pouvoir à son goût, le faisant perdre du temps dans ses recherches et expérimentations. Même les réponses du grand prêtre du culte ne le satisfaisaient plus. Accueilli durant un temps par une communauté de nécromants cannibales qui se nommaient eux-même "Les Charognards de Phaïtos", il ne réussit pas à trouver un attrait particulier dans la discipline mais apprécia cependant leur style de vie et leur philosophie. Il s'exila ensuite dans les marais d'Eniod pour y investir une ancienne tour, continuant ses expériences en solitaire et ne faisant plus que de rares sorties. Les dernières inventions monstrueuses de sa première vie furent les krähes, des êtres mi-hommes mi-corbeaux conçus pour être de parfaits assassins sans aucune forme de morale. Ironie du sort, ce fut l'un d'eux, du nom de Munin, qui organisa l'assassinat de son créateur avec l'aide des Charognards de Phaïtos...
Xenair connut ainsi sa première mort relativement jeune, à 32 ans, et était certainement le moins puissant des lieutenants d'Oaxaca à sa résurrection. Mais Xenair apprend vite. Alors que dans sa première vie il n'avait jamais quitté l'Imiftil et n'avait jamais su exploiter totalement ses talents, son statut actuel le lui permet, il n'a jamais été aussi productif et ses créations sont de plus en plus redoutables. N'ayant pas de talents particuliers dans la gestion des troupes, Xenair est davantage affilié au contrôle des assassins de la Reine Noire. Dans les batailles les plus décisives, il sera cependant là, avec ses nuées de volatiles monstrueux, chevauchant un corbeau à trois yeux géant...
Fait intéressant à noter : malgré toute la haine qu'il a envers son clan d'origine, il n'est jamais revenu dans le désert de l'est pour assouvir sa vengeance.
Suite à la bataille de Kochii, il a abandonné toute recherche du pouvoir et s'est exilé dans les Cîmes sifflantes en Ynorie.