Le Bois aux Aiguilles

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Tips
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Tips » jeu. 1 avr. 2021 15:43

Alors que les lutins s’amusaient ne rien faire, le chien-saucisse cabotin monstrueusement gigantesque ne faisait rien non plus. Et à part Oljin le combattif qui était parti à la poursuite d’Huguette l’intrépide et d’Eden le jeune rouquin blond, les commissionnaires commandés par les lutins ne faisaient pas grand-chose non plus. Tout au plus quelques vagues questions pour faire passer le temps qui devenait longuet, qui rebondirent sur Tips sans qu’il y prête la moindre attention, trop occupé à écrabouiller l’ombre malmenée de Dicka. Parce que oui, lui il faisait quelque chose ! Deux choses, même. Non seulement il piétinait ardemment l’ombre qui avait tendance à trop se montrer, mais en plus il faisait des tests sur la mystérieuse canne à pêche qu’il avait tirée des mains du lutin psychopathe au ventre bedonnant qui faisait coucou au chaland.

En vain, cependant, puisque la boule au bout du fil le faisait tourner en bourrique, le menant dans diverses directions sans parvenir à se décider. Cela sembla même attrister Dicka, qui alla se réfugier près du gros chien dormeur. Crotte de souris : il ne pouvait pas décemment approcher de cette horreur de la nature pour continuer ses efforts pour malmener l’ombre de la tristounette éternelle. Oui, il fallait bien avouer qu’elle était triste sans arrêt, et sans raison. C’en devenait presque pénible, tant elle versait de larmes.

Aussi, le Gobelin, désarmé de l’une de ses préoccupations, se chargea totalement de l’autre, et décida de suivre les consignes que lui indiquait sa canne à pêche, accompagnement chaque mouvement de celle-ci pour ENFIN savoir à quoi elle pouvait bien servir. Après tout, les autres n’étaient pas encore revenus. Même la petite sorcière à la peau verte semblait s’impatienter, posant une question à laquelle Tips ne répondit pas, trop focus sur son nouvel objectif.
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Nhaundar
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Nhaundar » jeu. 1 avr. 2021 16:25

Tandis qu’une partie du groupe s’est élancée dans le village maudit, à l’image de Corgy qui couine de peur et profite de l’occasion pour étendre davantage son territoire, l’autre partie reste en retrait. Dans les arbres, les oiseaux se promènent de branches en branches, d’arbres en arbres, ne sachant pas sur quoi poser leurs pattes et me faisant crainte inutilement le pire, alors que je guète par moment les cieux en quête d’un danger volant comme les corbeaux. Non loin de nous, des fourmis s’affèrent avec acharnement et il est inquiétant de voir à quel point elles peuvent être gosses désormais.

Bien que le village semble avoir des allures glauques, la nature semble déterminée à rester telle qu’elle est. Le bruissement du vent d’été dans les feuilles est accompagné du chant des cigales et du travail d’un pic-bois local. A ma question, Cassio me répond qu’il cherche des traces de passages de la panseuse pour s’assurer que c’est bien elle qui a planté la balise et me demande ce que j’en pense. Mon regard allant un peu partout, je finis par m’arrêter sur un détail qui me semble être en dehors de ce que l’on peut trouver dans la nature.

"Quelque chose comme ça je dirais !" Lui fais-je.

Là où on devrait trouver des crottes animales, des restants de coques de noix où des champignons, je commence à craindre le pire lorsque je remarque des ossements, vêtements déchirés ainsi que des armes et armures au sol. Quelque chose me dit qu’il n’existe pas de végétation ou d’animaux laissant ce genre de restes, à moins qu’il ne s’agisse-là de plantes carnivores ou d’écureuils psychopathes ! Des rencontres peu agréables à mon goût, surtout si moi je suis du leurs. La jeune taurionne vient à moi, m'apportant une feuille pour aider à la dissimulation dans la ville des géants, pas bête comme idée. Elle s'inquiète du groupe qui est entré dans la ville depuis un moment et propose d'aller les voir.

"Je pense que nous devrions effectivement rester groupé. Ce lieu sordide de m'inspire rien de bon, mais avant cela, j'aimerais juste inspecter ces choses."

Je m’avance lentement des ossements pour identifier leurs natures, lutine ou géante, éventuellement leurs provenances, ainsi que la durée approximative du temps passé ici. Cependant avant cela, craignant un piège, je m’inquiète de ce qui se trouve sur mon chemin et tâte le sol de mon bâton, gardant une progression prudente.

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Gamemaster8
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Gamemaster8 » sam. 3 avr. 2021 21:16

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Nhaundar, Syelsa et Tips

Dicka recroquevillée contre le flanc de Corgy et tout emmitouflée dans sa cape, conserve ses yeux fermés. Par sa respiration, il est facile de constater qu’elle ne dort pas. Elle semble essayer de se contenir et surtout de se soustraire à ce qui l’entoure. Corgy lui, demeure à présent immobile, les oreilles dressées à l’affût du moindre petit bruit. Et des bruits, il y en a. Oiseaux, fourmis, pic-bois, etc.
L’ombre qui était libérée des pieds de Tips, dut subir ceux de Syelsa et s’agiter à nouveau comme si elle tentait en vain d’éviter de se faire piétiner.

Cassio ramassa les feuilles que lui tendit Syelsa, pour en déposer une aux pieds de Dicka et conserver l’autre pour lui.

«Les cachettes seront sûrement nombreuses… par contre, ces feuilles faciliteront nos déplacements, tu as eu une bonne idée. » Se contenta-t-il de dire.

À la canne à pêche indécise, les mouvements de Tips furent salutaires. Alors qu’elle oscillait entre deux directions, le mouvement de Tips vers la gauche la fit converger vers cette direction. Puisque Tips la suivit, la sphère ronde continuait à tendre la corde pendant encore un mètre avant de se coller contre un objet sur le sol. Lorsque Tips s’en approchera, il pourra voir un très petit poignard … enfin, très petit pour un humain. S’il le prend dans ses mains, il constatera qu’il est très léger. Très petit pour un humain, ce poignard d’à peine 9 cm s’avérait une longue épée pour un lutin… Mais cette petite sphère qui a été attirée par cette épée pourrait être tout simplement un aimant… mais pourquoi alors n’avait-elle pas collé sur toutes les armures et armes ? Serait-elle attirée par un type de métal en particulier.

Cassio suivit Syelsa pour rejoindre lui aussi Nhaundar et écouta attentivement leur conversation. Le plastron de métal, la longue épée, ainsi que les ossements que Nhaundar observa étaient de tailles trop importantes pour appartenir à un lutin. Il s’agissait probablement d’une race de la taille d’un humain, accompagné d’un animal de haute stature. Pour qui sait les reconnaitre, le crâne animal ressemblait fort à celui d’un canidé.

Puis pour en rajouter à cette ambiance, une longue plainte vous parvint du village.


((( Pour Syelsa, Tips et Nhaundar: O,5 xp : distribuer feuille, fouilles dans les débris. )))
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Tips » sam. 10 avr. 2021 13:55

Alors que Nhaundar fouillait les poubelles et les tas de débris et déchets entourant ce vaste village géant, une attitude ô combien félicitée par le petit gobelin dont c’était la culture de le faire, Tips suivait avec attention la boule de sa canne à pêche. Celle-ci le mena droit à une ENORME FLAMBERGE, à la lame tranchante et pointue. Tips ouvrit la bouche en « o » face à cette découverte, et ramassa l’objet de ses convoitises avec intérêt. L’arme ne pesait presque rien. Une aubaine pour la manier !

« Ooooooh. »

A cette onomatopée répondit, au loin, un cri horrible venant du village. Il se retourna, haussant un sourcil. Peut-être les autres qui venaient de se faire trancher en rondelles. Il haussa les épaules : c’était pas faute de les avoir prévenu du danger. Et ils ne revenaient pas les chercher en plus, ces bougres. En tout cas, c’est pas lui qui irait de sitôt dans cette ville gigantesque aux airs de manoir hanté. Ça non. Enfin sauf si on le lui ordonnait bien sûr. Il fallait toujours répondre aux ordres.

Se détachant de cette plainte aigüe et terrible, il se concentra à nouveau sur la petite boule de sa canne à pêche. Une activité riche en résultat, contrairement à tout ce qu’il avait pu faire jusqu’ici, à suivre ces lutins farceurs dans leur chasse à la panseuse, et dans leur boite d’anguilles dont ils n’avaient toujours pas vu le bout. La boule magique en bout de sa canne avait précédemment hésité entre la gauche et la droite. Même s’il ne connaissait pas sa gauche et sa droite, il comprenait que s’il avait suivi une direction, il lui suffirait d’aller dans l’autre pour activer de nouveau le pouvoir de celle-ci. Aussi s’agita-t-il pour tenter de retrouver une nouvelle piste, non sans jeter un œil curieux et protecteur à Dicka, et soupçonneux au gros chien horrible contre lequel elle était lovée.
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Nhaundar » sam. 10 avr. 2021 15:48

Des équipements de géants et la carcasse d’une grande créature ! Enfin pour un lutin. Que s’est-il passé ici pour qu’il y ait de tels décombres aux abords de la ville ? Je cherche des indices sur ce qui reste des protections, notamment le plastron pour comprendre ce qui a pu arriver, lorsqu’une plainte se fait entendre depuis le village.

Je me redresse vivement imitant l’instinct du lapin qui se redresse à l’écoute d’un bruit suspect. Les yeux ronds comme des piastres, je guette les alentours à la recherche d’un danger imminent ou du groupe parti dans la ville, espérant que ce hurlement ne vienne non seulement pas d’eux, mais qu’ils crisseront leur camp. En attendant, je me tourne vers le reste du groupe avec moi pour y voir le gobelin, pêcher dans l’air. Voilà ! On est dans un lieu maudit, un lutin est mort, on est séparé en deux groupes, un hurlement à m’en déchirer le cœur vient de se faire entendre et lui…il pêche du vent !

"Je vais aller voir ce qui se passe, mais il faut que…" Je m’arrête brièvement, le cerveau complètement fucké, lorsque je pose mes yeux par mégarde sur le gobelin. "…il faut que quelques-uns restent ici avec Dicka !"

A nouveau mon regard s’arrête sur le gobelin et sa canne à pêche en l’air. Puis je reprends mes esprits en secouant la tête, comme pour chasser une mauvaise pensée. Je pars en courant en direction de la ville, seul ou accompagné par ceux qui le désirent, une feuille pour me dissimuler en main gauche et bâton magique en main droite. Lorsque mes craintes me font penser que la source du hurlement pourrait venir de la panseuse, je redouble mes efforts pour me dépêcher.

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Gamemaster8
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Gamemaster8 » dim. 11 avr. 2021 15:00

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Nhaundar, Syelsa et Tips
Ayant ramassé la longue (pour une créature de la taille lutine) et légère épée, Tips suivit la petite sphère qui le conduisit non loin de là, se figeant sur .. la terre ? En fait, en époussetant légèrement le sol, il pourra trouver un tout petit morceau (même pour un lutin) de métal rouillé. Très léger lui aussi, il semble s'agir d'une petite plaque détachée (lors d'un combat, d'une attaque ou autre,... on ne saurait le dire) d'une armure beaucoup plus grande. Sa chasse au trésor ne fut pas aussi profitable cette fois-ci.
Aucun mouvement pour Dicka. Pour ce qui était de Corgy, il n'avait pas bougé d'un poil pour une fois, hormis ses oreilles qui bougeaient, alerte au moindre bruit.

Cassio qui ne possède pas d'outil de détection, lui, cherche en vain des traces de la panseuse. Résilient il poursuit sa recherche.

On observant plus précisément les restes de plastron, Nhaundar peut y distinguer la trace de croc. Juste à penser à la force des mâchoires d'une puissance telle pour permettre aux canines de traverser un plastron de métal, constitue une raison suffisante pour prendre la fuite.
Tout comme Nhaundar, les autres animaux figent un moment, le temps de la plainte, puis reprirent leur activité.

Alors que Nhaundar se dirige vers le village, une seconde plainte se fit entendre.
Suite à Tanasun pour Nhaundar.





((( Pour Tips : 0.5 xp : Pêche au métal léger.
Pour Nhaundar: 0.5 xp: Examen des restes d'armures . )))
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Gamemaster8 » dim. 18 avr. 2021 15:40

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Syelsa et Tips
Dicka ouvrit ses yeux et regarda aux alentours. Elle vit Tips et Syelsa, mais ne vit pas Huguette, Eden, Nhaundar, Oljyn et Cassio. Et pourtant ce dernier était bien là, mais un peu en peu en retrait à quelques mètres de là, il était accroupi au sol et semblait affairé.

Dicka se leva et fit signe à Corgy de la suivre. Ce dernier n'obéit pas, il demeura bien en place contre l'arbre creux, ses oreilles étant la seule partie de son corps qui bougeaient. Après un haussement d'épaules, Dicka, coiffé d'un joli chapeau de sorcière, prit le petit sentier qui menait au village. Mais Cassio, distrait par on ne sait quoi, ne s'en aperçut pas.


((( Pour Tips et Syelsa.... vous pouvez vous fier au deux majs pour votre réponse, en respectant bien entendu l'évolution de la deuxième par rapport à la première le cas échéant. )))
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Tips » sam. 24 avr. 2021 16:14

Cette fois, il n’y eut rien comme mystérieux objet caché sous la terre. La canne à pêche magique ne l’avait mené que vers un tout p’tit bout de métal. Inutile. Une fois déterré, il fit la grimace et le jeta par-dessus son épaule négligemment. C’était sympathique, comme objet, mais ça avait ses limites. Il s’empressa donc de la ranger, s’équipant de nouveau de son fléau et de son bouclier. Il regarda le lutin noir partir vers le village sans crier gare, leur attestant seulement de rester auprès de Dicka… Ce que Tips comptait bien faire depuis le début, puisque c’était précisément ce que le lutin jaune avait demandé : rester là et surveiller DIcka pendant qu’il allait chercher Huguette. Et surtout ne pas aller à l’aveugle dans ce village crieur gigantesque. Non. Surtout pas.

D’ailleurs, il commençait à tarder. Était-il donc si peu efficace, ce Oljyn, pour n’avoir pas encore ramené la lutine-humaine ? Et l’autre, le mioche là, il servait à quoi dans tout ça.

Secouant la tête de déception, le petit gobelin vit soudainement Dicka se lever et, sans un mot, prendre la direction du village.

« Mais… »

Elle était devenue folle. Ils se cassaient les bonbons à la surveiller et elle partait faire n’importe quoi toute seule au milieu du danger. Il n’empêchait : ça tombait presque bien, vu qu’elle s’éloignait du gros monstre baveux. Tips s’encourut jusqu’à elle et l’attrapa par la main.

« Non, non, non, non, non et non ! Ils ont dit qu’on devait rester là, les autres. Alors on reste là, et pis c’est tout. »

Il tira le bras de la jeune rouquine vers l’arrière, en commentant :

« Hop ! Y’a des méchants pas beaux là-bas. »
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » dim. 25 avr. 2021 10:21

Ayant promis de veiller sur la petite lutine, c'est avec une certaine inquiétude que je laisse l'appréciable shaakt se rendre au village tandis que le petit gobelin semble tenter de pêcher le sol et que les deux lutins vaquent à leurs occupations, l'une restant près de son chien et l'autre cherchant des traces. J'ai l'impression de tourner en rond et m'assoit pour réfléchir calmement. Isqua dit toujours qu'il faut prendre le temps si besoin, que ce soit en magie ou de manière plus générale. Rien ne sert de s'impatienter. Les plaintes qui s'échappent du village ne sont guère rassurantes et je n'ai aucune envie de m'approcher de l'endroit. Rester ici me convient, entourée par les arbres qui se dressaient vers le ciel, rassurants.

- Du courage à la folle témérité, il n'y a qu'un pas que tu ne dois pas franchir. Jamais.

Les paroles d'Isqua me reviennent en mémoire et je tapote nerveusement le sol de mes doigts, partagée. Je dois bien pouvoir faire quelque chose... mais comment, et quoi ? C'est alors que j'entends la petite voix d'Aiwë percer par-dessus le bruit incessant de la vie de la forêt. Je me redresse et me hâte vers lui tandis qu'il retient la jeune lutine à qui on avait dit de ne pas bouger. Mimant les gestes de ma mentor, je garde un poing sur la hanche avant de donner une pichenette sur le front de la lutine.

- Tu restes avec nous et ton chien. Je me doute que tu veux aider mais mieux vaudrait...

Je fixe un instant l'animal visiblement à son aise dans la forêt et une soudaine idée fait surface.

- Par l'épaisse moustache biscornue de Zewen ! J'aurai dû y penser plus tôt. -Je m'adresse alors à la lutine- Peux-tu demander à ton chien de flairer la piste de la Panseuse ? Il doit y avoir son odeur sur la balise plantée non loin. Si on la retrouve rapidement, on réglera tout ça et tu pourras rentrer chez toi, d'accord ?

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Gamemaster8 » dim. 25 avr. 2021 15:03

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Syelsa et Tips
Le petit bout de métal lancé par Tips, retomba dans un bruit mat sans rien rencontrer sur son passage.

Dicka, déjà triste, le fut encore plus lorsque Tips lui ordonna de faire marche arrière. Si elle résista un peu lorsqu'il lui tira le bras, elle finit par le suivre. Son ombre, elle, semblait vouloir s'éloigner des pieds de Tips.

La petite chiquenaude sur son front la fit reculer d'un pas. Pas que ce fut une douleur physique, mais bien une douleur à son orgueil. Elle regarda alors Syelsa avec un regard craintif, les yeux remplis d'eau... une fois de plus.

Mais la proposition de Syelsa fit jaillir une petite étincelle dans les yeux, une fine lueur d'espoir.

Elle jeta un regard vers Tips puis vers Syelsa... qui allait-elle écouter ? Rester là, ou partir avec son Corgy pour flairer les traces de la panseuse. Décision qui lui semblait difficile à prendre son regard oscillant d'un à l'autre. Si elle avait eu un dé en main, et si elle en avait connu l'usage, elle aurait peut-être réglé son dilemne en le lançant. Mais ce n'était pas le cas. Néanmoins, elle finit par prendre sa décision.

"D'accord. Corgy est bon pour flairer les traces, c'est un jeu de lutillon pour lui."

Cassio qui vous avait entendu se dirigea vers vous les mains vides.

Dicka fit un pas vers Corgy, dont les oreilles étaient toujours en mouvement et l'appela.

"Viens mon gros, on part se promener !"

Aussitôt, sa queue se mit à faire des mouvements de gauche à droite, il semblait content de l'offre que venait de faire sa maîtresse, mais il ne leva pas d'un poil se contentant de japper deux fois.

Tout en s'approchant d'un pas de plus, elle l'appela encore:
"Viens voir maman Corgy, on part se promener !"

Les sourcils froncés Cassio regarda la scène silencieux. Le comportement du fidèle chien de Dicka l'intrigua. Ayant vu sa mine, celle-ci lui expliqua.

" Il a dû flairer un petit rongeur et il attends qu'il sorte pour l'attraper... Ce sont les seuls moments où il ne m'obéit pas."

Mais elle tenta de nouveau de l'appeler sans succès. Le chien branla encore de la queue, jappa encore, mais resta là.

Que vont faire les compagnons ? Abandonner l'idée ? Pousser sur Corgy pour le faire lever ? Lui trouver une laisse et le tirer de force ? Partir à la chasse aux écureuils ? Chanter Alouette je te plumerai ? Ou à défaut de chien, se servir de leur propre odorat pour renifler la piste ? Ou tout autre solution qui leur semble plus juste.


((( Pour Tips et Syelsa: 0.5 xp : Protéger Dicka et trouver une solution pour flairer la panseuse.)))
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Tips » sam. 1 mai 2021 14:48

Très vite, Syelsa la petite sorcière aux cheveux verts vint prêter main forte à Tips. Enfin, avec sa bouche, pas avec sa main, en vérité, puisqu’elle laissa tout le travail physique à la petite créature verte, reconnaissant sans doute en lui le colosse qu’il avait toujours rêvé d’être. Ou pas. D’ailleurs, comme pour le contredire dans ses pensées secrètes, elle accompagna son discours d’une pichenette dans la tête de l’étourdie Dicka. Il était question de suivre la pisse de la danseuse, ou un truc du genre. Et que l’odeur de tout ça serait sur une valise qu’elle aurait laissée pas loin. Subjugué par l’intelligence supérieure de la petite au grand chapeau, et ne comprenant pas comment elle en était arrivée à ces conclusions, Tips opina vivement de la tête.

« Oui, restons-ici. Partons là-bas ! »

Il était vrai que le chien horriblement grand et laid avait lui-même pissé partout. Ce devait être un expert en la matière. Sauf que le gros monstre ne sembla pas vouloir bouger de sa planque où il était allongé. Il l’indiqua d’un hurlement qui n’avait rien à envier à celui qui était venu du village. Ou presque en tout cas. Ou pas du tout, mais le fait de voir son énorme tête de molosse laissa Tips penser que si.

Bref, le petit être olivâtre ne crut guère à l’excuse évoquée par Dicka, comme quoi le paresseux restait là car il avait reniflé un rongeur. Rat ou pas, il allait se lever de là. Prenant son courage à deux mains, il mit ses pieds en mouvement jusqu’à approcher le canin terrifiant. Ravalant sa salive, il commenta :

« Hey, gros poilu, on n’est pas là pour branler des queues ! Debout ! »

Rapport au fait qu’il remuait la sienne, bien sûr. Pour accompagner ses mots, Tips usa de la seule technique qu’il connaissait pour faire bouger un animal si gros. Comme les sangliers du Clan qui avait massacré le sien. Un bon coup de pied dans le derrière pour lui remuer l’arrière-train. Contre toute mesure de prudence. Pour le reste, il comptait sur la délicatesse féminine des demoiselles l’accompagnant. Dicka, Syelsa et… Cassia ? Merde. Ça ne marchait pas. Des lutins, il y en avait toujours au moins un de trop.
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » sam. 1 mai 2021 17:15

La petite lutine n'a pas l'air d'apprécier mon geste, mais il est temps qu'elle comprenne que faire ce qu'elle veut peut aussi avoir des conséquences pour les autres. Fort heureusement, mon idée semble lui plaire et la voilà qui appelle son chien. Chien qui reste à sa lace, remuant la queue comme s'il attendait d'être récompensé ou qu'il avait trouvé l'objet de la recherche avant même d'avoir à flairer sa piste. Voilà qui est étrange selon la lutine, son ami ne réagissant ainsi que lorsqu'il flaire un petit rongeur. Pourtant il n'y a aucun terrier aux alentours et il n'est pas vraiment en train de fouiner le sol.

- Aiwë !

Outrée, je vois le gobelin essayer de faire bouger le chien en le bottant. Ce n'est pas uen chose à faire à un animal ! Je m'approche et vais caresser le chien pour éviter que, voulant se défendre, il ne s'en prenne au petit segtek. Ce dernier ne semblguère apprécier l'animal, mais ce n'est pas ainsi que ça réglera la situation.

- Il ne t'a rien fait, ne le frappe pas, enfin !

Néanmoins, son comportement étrange me fait observer les alentours, notamment les arbres. Un long pin gris avait attiré le chien peu avant et je l'observai plus attentivement. Peut-être que la Panseuse pouvait elle aussi se transformer en animal et était grimpé sur l'arbre, laissant donc son odeur? Mais dans ce cas elle serait venue vers nous dès notre arrivée, sauf si elle était repartie depuis... J'avais beau réfléchir, je ne comprenais pas bien le manège du chien duquel je grattouillai le flanc

- Allez, montre moi où est la Panseuse mon grand. Elle est cachée dans un arbre ? Sous terre ?

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Gamemaster8 » sam. 1 mai 2021 19:26

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Syelsa et Tips
Le coup de pied administré à Corgy dérangea beaucoup plus Dicka que le principal intéressé. Tout comme Syelsa, elle gronda Tips.

" Ne lui fais pas de mal, c'est un bon chien." Mais Corgy avait plutôt pris cela comme un jeu. Il s'était retourné prestement vers Tips, et lui montra qu'il voulait jouer, il jappa d'un ton enthousiasme, sans toutefois s'éloigner du tronc d'arbre creux qu'il semblait avoir adopté.

Lorsque Syelsa lui gratta le flanc, il en oublia le jeu amorcé avec le gobelin, et se coucha sur le dos, la bouche ouverte, la langue sortie, la queue battante, il appréciait vraiment les caresses de Syelsa. En observant les arbres aux alentours, Syelsa pu remarquer quelques conifères dont le long pin gris qui avait servi d'urinoir puis quelques feuillus à l'air tout à fait normal. Enfin, le gros tronc d'arbre creux contre lequel Corgy s'était appuyé sans vouloir s'y éloigner.

D'abord pensive, Dicka décida d'aider Syelsa à convaincre Corgy.

"Allez mon gros, cherche ! Cherche ! "

Pour réponse ce dernier repris une position assise, battit de la queue et lança un autre jappe sonore comme s'il avait déjà trouvé ce qu'ils cherchaient ! Était-ce dans cet arbre creux ?
Est-ce que Tips et Syelsa allaient se risquer d'aller voir ce qui se trouvait là ? Un serpent ? Un écureuil ? ... La panseuse ? Ou bien rien du tout ? Ou bien allait il laisser Corgy là.... croyant qu'une fois qu'ils partiraient que celui-ci les suivrait ?

Et puisque Syelsa décida d'aller voir ce qu'il y avait dans cet arbre et que Tips l'imita, il leur fallut grimper un peu, tels des lutins, en se servant de la rugosité de l'écorce comme prise. Ils purent voir à l'intérieur, malgré l'obscurité, leur vision nocturne aidant, ... un lutin endormi profondément (si ce n'était pas le cas, c'est qu'il aurait été sourd car Corgy n'était pas le plus silencieux), un pansement à son bras droit, ou plutôt au moignon qui lui restait.

((( Pour Tips et Syelsa: 0.5 xp : Tentative de faire bouger Corgy .)))
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Tips » sam. 8 mai 2021 17:10

Aussitôt la petite claquette des familles déposée sur le fion du chien géant, les deux demoiselles de la compagnie vinrent s’enhardir auprès de Tips pour l’enguirlander comme s’il avait fait une bêtise. Ne comprenant pas ce qu’il avait pu faire de mal, quand bien même ça lui fut expliqué clairement, il laissa tourner son regard de l’une à l’autre sans comprendre ce qui se passait. Il avait été très doux, en plus. Il en connaissait qui l’auraient décapitée, la bestiole, si elle avait refusé de leur répondre. À peu près tous les membres de son ancien clan. Sa mère surtout : elle l’avait fait à son petit frère, le jour où il avait été piocher dans la réserve de bouffe du camp, le jour de son cinquième anniversaire. Ben depuis lors son crâne avait servi de bijou à sa génitrice. Normal quoi.

Et les voilà alors qui se mirent à implorer le bestiau monstrueux comme si c’était un truc petit et mignon. Un peu comme lui en somme. Le monde ne tournait plus rond. Déjà qu’il ne tournait pas du tout, pour Tips…

Et puis, le gros chien se leva et se tourna vers Tips la langue pendue, prouvant qu’il avait bien agi comme il fallait. Il darda d’un air de défi les deux donzelles, l’air de leur dire « Na ! », puis s’éloigna prudemment du monstre baveux : il n’avait aucune intention de s’en approcher davantage : à elles d’agir un peu, pour une fois. Là encore, elles tentèrent vainement de le faire bouger. Mais puisqu’elles n’aimaient pas les méthodes du gobelin, il se passa bien de les réitérer.

Mais Syelsa dénicha quelque chose d’inattendu : elle pénétra l’arbre. Enfin… Elle grimpa pour disparaitre derrière son écorce. Eberlué, la jeune créature verte laissa tomber sa mâchoire en une bouche béante, et poursuivit sa protectrice aux bons petits pains géants. Il grimpa sur l’écorce rugueuse, et pénétra à son tour dans l’arbre creux. Là, lové par terre, un lutin trop moignon dormait. La bouche bée de Tips s’enfla encore plus d’une inspiration offusquée, et il hurla :

« J’LE SAVAIS ! »

Il se précipita sur le corps inerte du lutin, et le secoua vivement, tout en piaillant :

« J’le savais, j’le savais, j’le savais ! Tout ça c’est du flan au beurre ! Que des décors, que des farces ! »

Il regarda aux alentours : il était certain que le bonhomme inconscient était Korer Hairbon. Mais il ne voyait aucune danseuse, ni aucune boite d’anguilles. Il se releva, frénétique, et accourut à vue de Dicka pour lui crier :

« Les anguilles, les anguilles ! On l’a trouvé ! C’est bon, la blague est terminée, on va pouvoir enlever toutes ces saletés ! »

Les décors trop grands pour être réels. Ce chien infernal. Tout, en fait. La délivrance suprême. Il en sautillait sur place, en trépignait impatiemment. Il l’avait dit, il l’avait dit : depuis le début il avait raison. Tout ça n’était qu’une vaste blague.
"Le cœur grossier de la prospérité ne peut comprendre les sentiments délicats de l'infortune..."

Tips, Gobelin

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » sam. 8 mai 2021 19:55

Le chien aboie, s’assoit, jappe, remue la queue, sans chercher à bouger. Malgré nos demandes. Prise d’u doute, j’observe l’arbre devant lequel il est assis et me dit que ce que nous cherchons est peut-être sur cet arbre. Arbre qui s’avère être creux et auquel je m’empresse de grimper, aidée par la rugosité de l’écorce qui offre des prises encore plus facile que je n’aurai cru au premier abord. Rapidement, une cavité apparait et je m’y engouffre, m’arrêtant soudainement face au spectacle devant moi.

Au sol, un lutin dort et il n’est pas difficile de cerner qu’il est blessé au vu du moignon qui est à la place d’un de ses bras. Je réalise qu’il s’agit du lutin dont on a cru avoir trouvé le corps près de la balise. Je veux faire demi-tour, annoncer la bonne nouvelle aux lutins encore présents, mais Aiwë m’a suivi et comment à s’extasier pour… des anguilles ? Je le regarde sautiller frénétiquement, perplexe, mais attendrie. Je secoue la tête et observe le lutin qui semble avoir besoin de soin rapidement. Si seulement nous avions un guérisseur… Et où est passée la Panseuse dans tout ça ?

- Aiwë, doucement, il dort, ne le réveille pas s’il te plaît.

Nous voilà avec un blessé en plus et aucun indice sur l’endroit où pourrait être la Panseuse. Je me hâte vers l’ouverture et Appelle le chien pour attirer son attention et celle de sa maîtresse.

- Il y a un lutin ici ! Il est blessé, il faudrait nous aider. Grimpez !

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Gamemaster8 » dim. 9 mai 2021 16:30

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Syelsa et Tips
Un tronc creux peut s'avérer un bon refuge pour des êtres de petites tailles. Ainsi, le lutin blessé que Syelsa et Tips eurent trouvé dormait paisiblement d'un sommeil assez profond... jusqu'à ce que Tips le secoue violent.

Ce lutin amputé d'un membre se réveilla, s'extirpant difficilement d'un pesant sommeil.

Affichant un air abruti, sans toutefois se lever, il fronça les sourcils ne reconnaissant pas les deux êtres devant lui.

"... qu'est... ce .. qui... ? Ayant vraisemblablement de la difficulté à se réveiller, il se referma les yeux quelques secondes, les rouvrit de nouveau, regardant tour à tour les deux inconnus qui lui faisaient face, ne comprenant vraiment pas ce qu'ils faisaient là.

Lorsque Tips s'écria qu'il y avait des anguilles dans l'arbre. Cassio et Dicka prirent un air affolé. S'étant consulté du regard, ils allaient amorcé leur escalade lorsqu'ils virent le visage de Syelsa.
Lorsque Syelsa se pointa le visage hors de l'arbre creux, elle vit Dicka et Cassio qui avait les yeux rivés vers elle et qui avait déjà amorcé leur escalade prêt à en découdre avec les anguilles. Ils accélérènt la cadence dès qu'ils comprirent qu'un lutin blessé y était caché et en danger.

Syelsa et Tips purent constater à quel point les lutins se révélaient habiles à grimper sur l'arbre, s'aidant de leur pieds et de leurs mains qui semblaient coller sur l'écorce de l'arbre. Ce fut donc après quelques secondes seulement que Cassio et Dicka les eut rejoints.


Après avoir jeté un coup d'oeil aux alentours, Cassio s'empressa de rejoindre le blessé qui le reconnut et sourit.

"Brutus ! Que fais-tu ici ? "

Dicka se précipita vers Tips qu'elle aimait bien.

"Ou sont les anguilles ? " Depuis les quelques jours qu'ils se côtoyaient, Dicka avait bien remarqué que Tips ne voyait pas l'aventure de la même façon eux. Mais elle avait aussi constaté son efficacité au combat. Dicka aimait bien Tips.

Laborieusement, et ponctué de longues pauses, le dénommé Brutus, leur expliqua que la panseuse l'avait soigné et panser et ils avaient pu rejoindre le village. Mais la vieille lutine jugea qu'il était plus sage qu'il demeure à l'abri dans le creux de l'arbre pendant qu'elle irait placer la balise à Tanasun. Elle lui avait donner une potion pour qu'il dorme bien, promettant qu'elle reviendrait bientôt.... mais il ne pouvait dire combien de temps s'était écoulé depuis.

Dicka qui avait laissé échapper quelques larmes (de joie cette fois) à la découverte de leur ami, prit la parole. :

" Allons tous au village, Corgy portera Brutus... on va en finir avec mon ombre et retourner au village."

Cassio secoua la tête négativement et répliqua:

"Non... Brutus est trop faible... trouvons d'abord la panseuse et ensuite nous aviserons... "

Il s'arrêta là, mais il était clair par son regard qu'il estimait que Dicka aussi devraient demeurer dans l'arbre creux.

Brutus ferma ses yeux. Et Cassio consulta Tips et Syelsa du regard, il attendait leur avis.

Que décideront de faire les deux compagnons ?


(((Si vous décidez de vous rendre à Tanasun, un petit bout de maj sera rajouté pour vous dans ledit sujet )))

Pour Tips et Syelsa: 0.5 xp : Découverte de Brutus.)))
Image
À votre service, pour le plaisir de rp !

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » mar. 27 juil. 2021 10:16

Des adieux et des larmes


Le silence est apaisant. Fixant le toit ravagé par les âges, je finis par me relever, non sans retenir une grimace. Ma main est toujours un peu douloureuse quand je me redresse, mais le soulagement de voir nos efforts récompensés me suffit. Serrant ma main contre ma poitrine, je souris au petit gobelin et à la lutine finalement réveillée et débarrassée de cette ombre. Dehors, les deux humains se sont débarrassés de deux créatures, par eux-mêmes, ce qui est impressionnant à mes yeux. Malgré leurs caractères, les humains semblent prêts à beaucoup pour réussir. Soulagée que tout le monde aille bien, ou en tout cas cela semble être le cas, je les accompagne vers la sortie du village, quelque peu poussée par l’humain à taille lutine.

Beaucoup de monde nous attend. Les lutins qui nous avions laissés repartir au village sont de retour ainsi que de nombreux autre chiens. La situation finalement expliquée, la Panseuse nous remercie et je ne peux empêcher un air fier de se dessiner sur mon visage. Les lutins nous remercient et nous promettent de nous récompenser. Si la nouvelle est plaisante, apprendre que nous allons retrouver notre taille l’est davantage et ce malgré la petite farce d’un lutin disant que celle vivant telle une lutine n’a jamais retrouvé sa taille normale. Apparemment un effet définitif après avoir bu trois fois cette potion. Chose que je ne ferai pas. J’ai envie d‘explorer le monde lorsque ma mentor me pensera apte à mériter mon rang de sorcière, et je ne veux pas le faire en ayant peur de me faire écraser par tout et n’importe quoi.

Heureusement pour ma main, une infirmerie a été installé dans le creux d’un arbre et je laisse un lutin me donner une potion pour soigner ma main. La douleur disparaît et je souffle de soulagement en retrouvant la sensation habituelle de mes doigts. Je n’aurai jamais pu travailler les plantes et les breuvages dans cet état. Puis les lutins nous font part des récompenses et j’écarquille les yeux en voyant les trésors qu’ils nous offrent. Je récupère délicatement les gants filés dans de la soie d’araignée, très résistants et doux à porter, ainsi qu’un pendentif dont émane un curieux pouvoir que je peux sentir. J’enfile sans tarder les deux objets, remerciant les lutins pour leur générosité loin d’être terminée. De nouveau ces fameux yus me sont offerts, quoi que différents cette fois, d’un autre métal. De l’or selon le lutin qui me les offre. Un métal précieux dont j’ai entendu parler. Cela doit valoir une fortune et même en leur disant que je n’en aurai probablement pas l’utilité, ils insistent pour que je les prenne. Je finis par céder. Ce n’est pas lourd de toute façon. Peut-être Isqua saura-t-elle quoi en faire ?

Finalement, un corgy est offert à chacun d’entre nous, mais je refuse catégoriquement cette fois. Je n’aime pas l’idée de posséder un animal. Les animaux devraient être libres et les lutins semblent accepter cela sans discuter. Je souffle, soulagée. Dans le pire des cas, je l’aurai relâché de toute façon. J’accepte néanmoins la gourde de cette étonnante potion nous faisant rétrécir, gardant bien en tête l’avertissement concernant la taille définitive. Je suis sûr que Isqua sera ravie de voir une telle potion. Et pour compléter le tout, deux de ces fameuses runes viennent compléter le tout. D’incroyables cadeaux qui me font remercier plus d’une fois les lutins toujours souriants. Eux proposent de nous raccompagner à leur village, mais je secoue la tête, j’ai à faire dans la forêt et autant profiter d’être au cœur de celle-ci. Je me prépare donc à leur faire mes adieux en souriant, bien que le cœur un peu lourd. Je salue chacun d’eux, même les eux humains acariâtres qui ont tout de même étaient des gens sur qui on pouvait compter, à leur façon. Puis je termine par le petit gobelin, un sourire tendre sur les lèvres.

- Es-tu heureux de tes cadeaux, Aiwë ?

Pour toute réponse, lui souffle dans cette flûte qu’il a reçue. Le son qui en sort est tout sauf mélodieux et je grimace en l’entendant, mais finit par rire face à son air innocent et si ravi. Je me penche vers lui et lui dépose un léger baiser sur le haut de sa tête que son casque cabossé ne couvre pas. Bien qu’étrange, ce petit être a été adorable pendant cette aventure et j’ai le cœur un peu gros en le quittant, finalement.

- Prend soin de toi, petit gobelin.

- Tu vas où ?

Il sourit et j’hésite une seconde avant de lui rendre son sourire en pointant la forêt du doigt.

- J'ai des courses à faire chez Korer Haibon. Je dois ramener des plantes à ma mentor.

Semblant se souvenir de quelque chose, il ouvre des yeux ronds, assurant qu’il doit y emmener des anguilles. Il n’a cessé de répéter cela pendant le voyage, je me demande bien pourquoi un herboriste aurait besoin d’anguilles. Cela m’amuse, mais je lui rappelle un petit détail.

- Tu peux trouver des anguilles dans la mer où les rivières. Fais attention, elles mordent.

- Woaaah, tu connais trop de choses. Ça ressemble à quoi, dis ? Et puis un valeureux aventurier, tu sais à quoi ça ressemble ? J'dois en rencontrer.

Je ne m’empêcher d’être un peu fière face à son air subjugué. J’ai étudié pendant des dizaines d’années et ce à propos de temps de choses, c’est satisfaisant que quelqu’un reconnaisse ainsi mon travail.

- J'étudie beaucoup, c'est pour ça ! Une anguille... c'est comme un serpent qui vit dans l'eau et ça a de petites nageoires. C'est pas très gros, mais c'est long.

Sa seconde question, pourtant, me semble plus obscure. Un valeureux aventurier ? Cela ressemble aux récits qu’Isqua me contait quand je n’étais encore qu’une jeune enfant qui avait peur de la nuit.

- Un valeureux aventurier... Sans doute un voyageur courageux qui aide les gens qu'il voit. Peut-être que tu en seras un, un jour.

- Oh, c'est mon rêve depuis que je suis tout petit. Heu. Petit mais chez les grands, pas comme un lutin.

Il écarte ensuite les bras, cherchant à estimer la longueur d’une anguille, me tirant un léger rire face à sa réaction.

- Long comme ça ?

- Un joli rêve que tu as là. Tu y arriveras, j'en suis sûre. Et... une anguille c'est probablement plus long. Je pense que les humains en vendent, tu n'auras qu'à demander.

Cela semble lui convenir, même s’il trouve qu’une anguille plus grande que ses bras écartés est quelque chose e bien trop grand. Une fois sa taille normale retrouvée, il n’aura aucun mal à en pêcher une, à mon avis. Il assura qu’il saurait trouver ses fameuses anguilles et les apporter à son curieux destinataire. Et à propos de ce dernier.

- Dis. Tu lui diras que j'arrive et qu’il ne doit pas s'inquiéter ?

- Promis, je lui dirais qu'un courageux gobelin lui amène ses anguilles.

- Chouette, merci petite maman ! J'espère qu'on se recroisera, quand je serai un aventurier vaillant et brave !

Mon souffle se bloque dans ma gorge et je sens mon nez me piquer. Je fais bonne mesure et lui souris en gardant mes larmes aussi longtemps que possible.

- Je n'en doute pas, Aiwë. À bientôt.

Je lui fais de grands signes de la main qu’il me rend avec enthousiasme pendant un moment. Je finis par ne plus l’apercevoir à force de m’être éloignée et je m’arrête une seconde, me rendant compte que les larmes ont dévalé mes joues sans que je ne m’en rende finalement compte. Je les essuis, inspire l’odeur boisée qui m’entoure et expire lentement. Rien n’est éternel, je le sais parfaitement, et les quelques jours aux côtés d’Aiwë et les autres m’auront tant appris que je ne peux pas être triste de les quitter. Pas vraiment. Mais je le suis quand même. Il me tarde de rentrer, de tout raconter à Isqua. Et elle sera heureuse d’apprendre que j’ai eu mon premier ami dans cette aventure.

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » jeu. 29 juil. 2021 01:40

Le Père des Arbres


Arpenter la forêt est un plaisir dont je ne peux me lasser. Le chant des oiseaux, le chuchotement du vent faisant bruisser les branches des pins, le bruit étouffé de mes pieds nus sur le lit moussu et couvert d’aiguilles, tout est un plaisir pour les sens. La senteur boisée, les parfums floraux charriés par la brise rafraîchissante venant de la mer, tout me paraît si agréable que je marche lentement au lieu d’essayer de gagner du temps. J’observe les hauts pins et les quelques feuillis qui parviennent çà et là, à se faire une place parmi la végétation. Parfois le cri ou le bruit d’un pit animal cueille mon attention, mais bien rares sont les moments où je parviens à percevoir quelque chose dans l’épais sous-bois. Les buissons épineux ont légions ici et n’aident guère à me déplacer. Heureusement, je n’ai plus la taille d’un lutin.

J’ai vécu la reprise de ma taille normale un peu brusquement. Passant pas dessus une racine particulièrement haute, mon corps a commencé à grandir soudainement et je me suis retrouvée à quatre pattes au-dessus de la racine qui n’était plus si grande que cela. Cela a été un soulagement et depuis je peux pleinement profiter du trajet à travers les arbres. Il aurait été difficile de traverser la forêt seule en étant de la taille d’un lutin et dangereux. Pas étonnant qu’ils aient fait appel à des gens de l’extérieur pour les aider dans leur périlleux voyage. Peut-être leur rendra-je visite avant de quitter les bois. Après tout, je peux rétrécir à nouveau pour être de leur taille.

Tout cela, je le garde dans un coin de ma tête et profite plutôt du présent, prenant une petit pause collation entre les racines d’un grand chêne feuilli qui a réussi à se faire une place de choix. Ses grandes racines m’entourent et me font penser à ma terre natale. Maintenant que je peux voyager seule, peut-être que je demanderai à Isqua la permission d’aller visiter ma famille. Je ne les ai pas revus depuis plus de soixante ans et leurs visages s’étiolent de ma mémoire, mais le lien d’une famille devrait suffire à me dire qui ils sont, si je les vois. Il me tarde déjà de revoir les villages suspendus dans les arbres, de voir les miens. Je ne peux m’empêcher de sourire à cette idée. J’espère qu’Isqua sera d’accord. Je sais que les sorcières sont supposées suivre leur enseignement jusqu’à obtenir le titre que leurs consœurs leur donnent lors de la cérémonie d’intronisation, mais un simple voyage ne saurait ralentir mon apprentissage.

Je me laisse aller contre le large tronc du grand arbre tour en grignotant quelques fruits des bois cueillis sur le trajet. Quelques mûres dont je raffole particulièrement, des fruits secs aussi, juste de quoi me remplir un peu l’estomac. Je m’étire de tout mon long, savourant la brise légère et la sensation de la terre sous moi. Je baille sans chercher à me retenir et cale mon dos contre le tronc afin de prendre un peu de repos. Pourtant en fermant les yeux, quelque chose semble faire vibrer le sol, de manière lointaine au début et je n’y fais guère attention. Puis, des bruits sourds se font entendre et me tirent de ma torpeur tandis que le sol vibre comme sous les pas d’un géant. Je me redresse, surprise et inquiète.

Je fais à peine quelque pas que je perçois la raison de tout ce bruit. J’écarquille les yeux face au spectacle qui s’anime. Un arbre se déplace dans ma direction. Je crois rêver avant de comprendre ce dont il s’agit. Un ancien Oudio, un des protecteurs des forêt, sage parmi son peuple. Ses yeux faits d’ambre se posent lentement sur moi et il continue sa marche vers moi. Je retire mon chapeau et incline poliment la tête pour lui souhaiter le bonjour. Il semble ancien. Son écorce est robuste et de larges et longues branches sortent de ses bras et de son dos, formant déjà un semblant de cime d’arbre. Il mesure plusieurs mètres et me domine de toute sa hauteur lorsqu’il arrive près de moi. Lentement, il tend la main et, sans hésiter, je m’assois dedans pour qu’il me lève vers son visage devenu difficile à cerner et m’incline de nouveau.

- Bonjour vénérable Oudio, mon nom est Syelsa. Aurais-je enfreint les lois qui régissent votre domaine ?

Les Oudios sont très protecteurs avec les forêts et Isqua m’a conseillée de toujours être sûre que rien de ce que je pouvais faire en forêt n’éveillerait leur colère. Un grondement sourd sort alors du Vénérable, faisant vibrer le bois de sa main et je finis par comprendre qu’il se râcle la gorge pour parler, n’ayant probablement pas l’habitude de le faire. Sa voix est grave, ses mots sortent avec lenteur et après réflexion. C’était comme si il conversait au ralenti.

- Bonjour, jeune pousse. Mon peuple m’a nommé Attonàn. Tu n’as enfreint nulle loi. Les filles et fils des feuilles sont toujours les bienvenues parmi nous. Pourquoi es-tu là ?

- Je suis venue porter assistance aux lutins, Vénérable. Cela étant fait, je me rends à la boutique de Korer Haibon. Ma mentor m’a envoyé faire quelque courses pour elle.

- Aider les lutins ? Ces petites créature facétieuses ? Il est rare d’en voir dans notre forêt. Il y a eu de l’agitation dernièrement, cela s’explique, maintenant. Fort bien jeune pousse, je vais te conduire vers la boutique.

- Vraiment ? – M’exclamé-je, surprise et émerveillée par l’idée - Merci beaucoup, Vénérable. Puis-je vous poser des questions en chemin ?

- Bien sûre, jeune pousse. Je suis toujours ravi de partager mes connaissances avec ceux qui cherche le savoir. Es-tu une pratiquante des arcanes de la terre ? Je sens quelque chose de familier en toi.

- Oui, Vénérable. Je ne suis qu’une novice, mais j’étudie ardemment.

- Nous aurons pleinement de quoi discuter dans ce cas. Accroche-toi jeune pousse, nous partons.

Il se met en marche après m’avoir déposée sur son épaule et je m’installe, les jambes pendant dans le vide et une main accrochée à une branche solide qui s’élance vers le ciel. Sur notre passage, les branches semblent s’écarter et aucune ne vient ne serait-ce que me frôler. C’est comme si la forêt elle-même ouvre un chemin pour l’oudio qui s’est mis en marche vers la boutique. Je ne peux effacer le sourire qui s’est peint sur mon visage. Ce voyage est absolument merveilleux. J’ai hâte de tout conter à Isqua.

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » sam. 31 juil. 2021 20:02

Orme-Chétif


- Et donc les Lutins nous ont remercié avec de nombreux cadeaux ! Mais comme je devrais trouver la boutique, je suis restée dans la forêt.

Je viens de finir de conter toute l’histoire entourant les lutins et le vieil Oudio semble ravi d’avoir une conversation et d’entendre des histoires. Je peux imaginer qu’il ne voit pas souvent du monde dans ces bois, aussi je me suis fait un plaisir de converser avec lui et de partager quelques histoires pendant les dernières heures qui précèdent le coucher du soleil. Je n’ai pas souvent eu l’occasion de parler avec d’autres qu’Isqua avant de quitter ma forêt il y a quelques semaines de cela à présent. C’est agréable de converser avec de nouveaux visages, de nouvelles voix. Quand je lui parle de la forêt où je vis, de la façon dont elle a dépéri, transformée à jamais par la magie sombre qui a corrompu la terre et l’eau, il semble attristé, comme Isqua et moi le sommes. Cette forêt regorgeait de vie avant.

- Peut-être, jeune pousse, te sera-t-il possible de purifier votre forêt.

- Je le souhaite vraiment, mais je ne sais pas comment faire et si Isqua n’y est pas parvenue, je ne vois pas ce que je pourrai faire.

- Tu as une affinité avec la terre. La mémoire de mon peuple parle de ces mages qui commandent aux plantes et qui les font prospérer et s’épanouir. Peut-être en es-tu une, toi aussi.

L’idée est séduisante et je me prends à sourire à l’idée de redonner la vie à notre forêt, à revoir les arbres fleurir les plantes pousser et les animaux revenir peupler cet endroit. Parfois j’ai le sentiment que les peuples qui vivent là ne se rendent pas compte de l’importance de ce qu’ils coupent, brûlent tuent et détruisent. Mon peuple vit en harmonie avec la nature et nous n’avons jamais manqué de rien sans avoir à détruire ce qui nous a été offert. Je ne comprends pas ces humains qui s’approprient ainsi le monde comme s’il leur était dû à l’instant où ils y naissent.

- J’espère être à la hauteur de la tâche.

- Je n’ai nul doute à ce sujet, jeune pousse.

Je souris plus largement avant qu’il ne me fasse descendre près d’un épais pin où il me propose de me reposer. Je m’y adosse en baillant et semble saisir une lueur d’amusement dans les yeux d’ambre du grand Oudio qui s’éloigne de son pas lent et qui fait trembler le sol. Je ferme yeux et laisse la fatigue me submerger. Qu’il est bon de sentir la vie s’épanouir lorsqu’on finit par s’endormir. Les songes n’en sont que plus doux, calmes et colorés. Je peux voir les ailes d’oiseaux brillant sous le soleil printanier. Une mer d’émeraude et de fleurs à perte de vue au-delà des frontières d’une vaste forêt aux arbres majestueux. Une silhouette se tient face aux arbres, immobile et silencieuse, observant paisiblement ce qui est devenue son œuvre. J’ai l’impression de tendre la main pour toucher cette silhouette qui s’efface, semblant s’envoler vers le ciel pour y disparaître à jamais.

J’ouvre les yeux et regarde autour de moi, surprise de voir le soleil levé. Cela faisait des années que je n’avais pas pris le temps de dormir ainsi, préférant méditer pour me concentrer sur mon apprentissage. Le sentiment qui m’envahit est différent, comme si j’étais rassasié de quelque chose. Je lâche un bâillement et m’étire pour me mettre finalement debout. Les rêves ont-ils un sens ? Ou ben est ce que j’ai simplement voulu voir ce que j’avais envie. L’image que je retiens de ce rêve est si belle que j’aimerais trouver cet endroit et voir de mes yeux cette silhouette qui y est liée. Ce n’est qu’un rêve, mais j’ai le sentiment qu’il y a davantage, sans que je ne comprenne pourquoi. La voix sourde et grondante du vénérable Oudio me tire de mes pensées.

- Prête à repartir, jeune pousse ?

Cela va sans dire et il me hisse à nouveau sur son épaule pour continuer le trajet. Cette fois c’est lui qui conte ses histoires. Des fables parfois, qu’il a apprise de son peuple si unique, et beaucoup d’aventure vécues dans sa prime jeunesse lorsqu’il bourgeonnait encore. L’image me fait sourire et je me plais à écouter les descriptions des vastes plaines verdoyantes du l’est, des forêts tropicales du sud et de la grande forêt où vit mon peuple, plus à l’ouest, bordant les hautes montagnes de l’Imiftil. Le monde est si vaste qu’il me tarde de l’explorer, de découvrir ce qu’il cache, d’étudier tout ce qui peut l’être pour prendre place parmi le Coven quand j’en serais digne.

- Vénérable, savez-vous ce que c’est ?

Sortant le pendentif offert par les lutins, je le tends devant le visage de l’Oudio qui s’arrête de marcher pour le regarder. Je sens toujours une magie familière dans l’objet, mais je ne suis pas parvenue à le comprendre. Je viens de penser que lui pourra peut-être m’en apprendre plus. Isqua m’a toujours dit d’être prudente lorsque je faisais face à une magie ou un artefact inconnu. La magie ne doit pas être prise à la légère, jamais. J’entends presque l’arbre réfléchir tandis qu’il fixe l’objet pendu au bout de la cordelette. Il grince et semble se râcler la gorge pendant plusieurs minutes. Finalement, un de ses grands doigts touche l’artefact et je crois voir une petite lueur briller dans ses yeux d’ambre avant qu’il ne me parle.

- Où as-tu eu cela, jeune pousse ?

- Les lutins me l’ont offert je… il semblait m’appeler, j’ai senti une énergie familière, alors j’ai choisi cet objet en récompense pour les avoir aidés. Qui y-a-t-il ?

- Cet objet est une des Arcanes. Nul ne sait qui les a fabriqués, mais celle-ci est un héritage de mon peuple. Son premier possesseur était Orme-Chétif et on disait qu’il commandait aux arbres.

- Oh je… Je ne savais pas, je peux vous le rendre si…

- Nul besoin, jeune pousse. Cet objet t’a été offert et sa magie semble pulser en ta présence, comme si elle te reconnaissait, je peux le sentir dans mes vieilles branches. Tu en feras bon usage, j’en suis certain.

- Je vous remercie, Vénérable. J’en prendrai grand soin.

- Je ne me fais pas d’inquiétude à ce sujet.

Je souris, ravie de la confiance qu’un Oudio me fasse suffisamment confiance pour me confier un objet ayant appartenu à son peuple. Il reprend la marche et me parle longuement de la forêt où nous nous trouvons, de la quiétude de cette dernière. Il s’attriste à nouveau du sort qui s’est abattu sur le Bois où je vis avec Isqua et dont je lui ai parlé la veille, espérant de tout cœur qu’un jour je serai en mesure d’inverser le destin pour rendre à cet endroit sa beauté originelle. C’est mon rêve le plus cher, redonner vie et splendeur à ce bois où j’ai grandi et appris tout ce que je sais. Je n’en ai jamais parlé à Isqua car je ne sais pas si cela est possible et je ne voudrais pas qu’elle me dise que c’est peine perdue. Je sais qu’elle ne mentirait jamais, que ce soit pour me rassurer ou me faire peur, mais plutôt qu’une dure vérité, je préfère essayer de vivre avec ce rêve d’un jour pouvoir réparer ce que la corruption dans le cœur des gens a fait subit à l’héritage de Yuimen.

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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Syelsa » dim. 1 août 2021 17:58

Conscience éveillée


Sortir de la forêt après avoir quitté la boutique ne me prend qu’une petite heure en suivant l’indication simple de l’herboriste : toujours vers le Nord. Profitant des derniers instants dans la forêt, je ramasse quelques baies et champignons pour manger pendant le voyage de retour. Il me tarde de revoir Isqua et de tout lui raconter. Certes, la forêt d’ici me manquera, mais avec les progrès que j’ai fait pendant cette aventure avec les lutins, je suis sûre qu’Isqua sera d’accord pour commencer l’apprentissage magique nécessaire pour intégrer le Coven. Cela m’emplit de joie et c’est en sautillant et chantonnant que je parviens finalement à la sortie de la forêt. Pourtant ce n’st pas exactement le paysage que j’attendais en sortant. J’ai bien remarqué que le sous-bois était plus clairsemé dans cette région plus proche des plaines, mais je n’avais pas imaginé la raison.

Un petit village se tenait à l’orée du bois. Un village humain. Un village de ces coupeurs d’arbres qui n se sentent guère investis par l’idée de reboiser ce qu’ils détruisent. Je me fige alors à la sortie de la forêt en faisant face à une demi-douzaine d’hommes occupés à entasser des morceaux de bois coupés pour le laisser sécher. Mes orteils grattent le sol pour s’y enfouir tandis que j’observe leur manège, le cœur un peu lourd. Je sais bien que les humains ont besoin de ce bois pour survivre, mais voir tous ces troncs coupés m’attriste. Un rapide coup d’œil aux alentours me montre qu’ils sont loin de raser la forêt, mais l’idée qu’ils en soient capables ne me quitte pas l’esprit.

- Hey toi ! Fais attention, c’est dangereux ici !

Un humain à la peau colorée par le soleil et à la barbe lui descendant jusqu’au cou m’interpelle, faisant lever la tête de tous les autres qui s’occupaient du bois. Tous me fixent avec une certaine surprise, comme si mon apparition était la chose la plus étrange qu’ils n’aient jamais vu. Ce qui est peut-être le cas, je n’ai pas vu le moindre Taurion en venant jusqu’au village lutin, ni pendant mon bref passage à Tulorim. Comparée à leur teint caramélisé par le soleil, ma peau de la teinte de la forêt doit les surprendre… Ou alors ma tenue que je n’ai vu personne arborer. L’humain m’ayant adressé la parole s’approche d’un pas nonchalant, sa haute silhouette aux épaules carrées me surplombant d’au moins deux têtes. Les humains sont si grands !

- T’es perdue petite ? Ah, mais t’es une elfe… Qu’est-ce que tu fiches ici ?

Le changement de ton immédiat et les visages soudainement bien plus méfiants me surprennent. Ces gens détestent-ils les miens pour réagir ainsi ? Je ne savais même pas que quiconque puisse haïr les miens, eux qui se cantonnent à une existence simple au milieu des arbres de leur forêt, plus au Sud

- Je reviens de la boutique de l’herboriste et je retourne chez moi.

J’entends quelqu’un grommeler qu’il faut être fou pour vivre dans une forêt, suivi par quelques murmures d’assentiment. Ces gens semblent avoir peur, et à juste raison, de la forêt qu’ils détruisent peu à peu. Je m’apprêt à leur dire que replanter les arbres suffirait à éviter la colère des protecteurs, mais un cri aigu m’interrompt et tous les hommes lâchent aussitôt leurs outils pour se ruer vers la source du cri. Seul l’homme qui m’a interpelé reste en arrière pour me jeter un étrange regard avant de suivre ses compagnons. Je les observe partir serais partie si je n’avais pas hésité. Curieuse de voir ce qui pouvait à ce point alerter ces villageois, je m’approche du petit attroupement pour observer.

Armés de tout un tas d’outils allant de la coupeuse d’arbre à une espèce de fourchette à long manche, tout un tas d’humains forment un arc de cercle face à un arbre où des pleurs d’un jeune parviennent à mes oreilles. Je m’avance pour découvrir une étrange créature, mélange entre un canidé et une vague forme humanoïde, armée d’un long couteau, menacer de sa lame l’enfant qu’il tient entre ses pattes griffues. Les pleurs de ce même enfant, un jeune humain aux cheveux bruns et au visage encore rond. Les autres humains menacent, aboient sans mordre de peur que la créature ne fasse du mal à l’enfant. Que ferait Isqua dans cette situation ? Après un moment d’hésitation, j’attrape le pendentif pendu à mon cou, et inspire. Le vieil Oudio a dit que cela me permettrait de commander aux arbres, alors peut-être…

Dès que je pointe l’objet en direction de l’arbre, je sens la magie s’étendre, mais sans l’atteindre. Je m’approche alors, doucement, jusqu’à atteindre le cercle des humains. Je reconnais le premier qui m’a parlé. Il tient un long bâton terminé par une serpe et tourne son regard vers moi en fronçant les sourcils. Mon regard va de lui à l’enfant en pleurs et je finis par avancer à nouveau jusqu’à ce que la magie atteigne l’arbre. Aussitôt, j’ai la sensation d’entendre un cœur battre à l’unisson du mien. Une présence s’éveille, s’ébroue en prenant conscience de la mienne. Un instant, tout semble figé, puis le murmure des feuilles me tire un sourire avant que, d’un lent mouvement de ma main libre, je ne fasse descendre les branches les plus tendres. Deux se saisissent de la patte armée et la maintiennent, faisant crier la créature et provoquer quelques murmures et exclamations chez les humains. Lentement, les branches écartent l’arme de la gorge de l’enfant avant de soulever la créature qui lâche le jeune. Enfin libre, ce dernier court vers le cercle des humains tandis que je relâche la créature. Elle tombe au sol, mais se relève, menaçante. Je comprends très vite que tout cela va mal finir et pose ma main au sol, la magie pulsant vers les racines de l’arbre.

- Alda, tamba as poldorë !

L’une des racines, épaisse et ancienne, jaillit du sol et vient frapper la créature qui est envoyée plus loin. Sans demander son reste, elle s’enfuit, et j’expire en relâchant mes fluides, remerciant silencieusement la terre et l’arbre de m’avoir aidé tandis que la conscience que j’ai réveillée retourne à sa torpeur naturelle. Je ne voulais pas que les humains tuent la créature, alors cela m’a paru être la meilleure solution. Je sens des présences derrière moi et me redresse pour faire face au groupe d’humain toujours armé. J’entendis quelques murmures se propager. Visiblement la présence d’une pratiquante des arcanes est un événement. Je me contente de lisser ma robe sur mes jambes avant de relever la tête à la question du même homme que je soupçonne d’être le responsable.

- Qui es-tu ? Une mage ? Qu’attends-tu de nous ?

Je ne peux m’empêcher de le regarder sans comprendre. Ce que j’attends d’eux ? Pensent-ils que je vais leur demander quelque chose ? Ou que je suis venue dans ce but ? Drôle de coutume.

- Je vous l’ai dit, je ne suis venue que pour acheter des herbes à l’herboriste dans la forêt avant de rentrer chez moi. Mais oui, je pratique les arcanes de la terre

De nouveaux des murmures et des regards étranges face à mes réponses. Ils ne doivent guère avoir de visiteurs.

- Elle va apporter le malheur sur le village !

- Eckart ! Fais quelque chose.

Effrayés. Les villageois sont effrayés par ma présence et se cramponnent fermement à leurs outils. Le dénommé Eckart me fixe toujours sans rien dire, sa mâchoire se serrant par intermittence. Ne cherchant pas à créer de problèmes chez ces humains, je m’incline doucement et, sans un mot de plus, m’écarte pour aller vers le Nord et la côte pour rejoindre la route qui me ramènera ensuite chez moi. Je ne sais pas pourquoi ils semblent aussi tendus, mais leur attitude ne me dit rien qui vaille. Puis le fameux Eckart sort enfin de son mutisme.

- Puisque tu as sauvé Timo, tu es libre de partir, mais ne reviens jamais sur nos terres !

Autant pour la reconnaissance pour avoir sauvé une vie… Je ne dis rien et leur tourne le dos pour ensuite m’en aller. Les humains sont décidément loin d’être agréables et il ne me tarde guère de passer par Tulorim…

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Izel
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Re: Le Bois aux Aiguilles

Message par Izel » mar. 25 janv. 2022 21:48

Ils se rendirent à une petite prairie juste à côté du village. De petits bovins blancs sont en train de brouter tranquillement. Tous... sauf un. Attaché par des dizaines de cordes, il tirait frénétiquement vers la forêt.

« Le premier est mort d'épuisement à force de tirer sur ses cordes, expliqua le woran. Le second semble moins atteint car il se nourrit et bois... mais dès qu'il peut, il essaie de s'échapper. »

Syelsa, attristée, examina l'animal en murmurant qu'elle espérait pouvoir faire quelque chose pour lui. Puis, les cordes furent détachées... et l'animal se rua en avant ! Izel cria :

« Je vais laisser des marques sur mon passage ! Si vous n'arrivez pas à suivre, regardez l'écorce des arbres ! »

Elle courait déjà à pleine vitesse, profitant de la trouée créée pour s'engager à sa suite. L'animal, assez peu habitué à la nature, laissait une traînée de branches cassées et de terre piétinée. Elle fonçait à pleine vitesse, aussi, Izel faisait de même. Bondissant par dessus un buisson, elle dérapa dans la boue et, d'un coup de la pointe de sa lance, marqua un arbre au passage. Puis, elle reprit plus vite que jamais. La créature était plus agile qu'elle pour courir en milieu forestier et la végétation ne la ralentissait pas assez. C'était sans importance. Dès qu'elle l'eut perdue de vue, il lui suffit de suivre la trace. Des pattes dans la boue ? Une marque sur l'arbre. De la fragonnette piétinée ? Une marque sur l'arbre. Habituée à la jungle, Izel ne ralentissait pas, tout en laissant des indices à ses amis, elle s'enfonçait toujours plus loin dans la forêt, vers le sud...

Au détour d'un bosquet, la jeune femme s'arrêta net devant un spectacle étrange : un bâton était planté en terre, avec une sorte d'assemblage de feuille séchées de baies et d'os au sommet, comme une sorte de totem. Au pied, était posé une série de petites figurines en bois... Elle n'eut pas le temps d'en voir plus qu'un cri perçant se fit entendre ! Elle darda sa lance vers la source et un faucon esquiva l'attaque avant de rouler dans un froissement de plume... pour devenir un homme qui la regardait, à quatre patte et le visage grinçant de haine. Un belandar !

Il cracha et bondit en avant, lui aussi armé d'une lance ! Les deux bâtons s'entrecroisèrent, et Izel tenta une riposte foudroyante, sans succès. L'homme était vif. Vraiment vif ! Comme l'autre qu'elle avait déjà affronté, il semblait bien plus habitué au combat ! Elle elle n'avait pas l'avantage de l'allonge contre lui ! Les deux pointes se cherchaient, s'esquivaient, dessinaient des arabesques avides de chair et de sang. La nouvelle lance qu'elle avait reçu était incroyablement légère et maniable, mais même ainsi, Izel recula pas à pas... jusqu'à ce que son dos heurte un tronc d'arbre. Elle bondit de côté pour se dégager, créant ainsi une ouverture. Avec un piaillement de victoire, l'homme-bête plongea vers elle...

À ce moment décisif, la voix de Syelsa retentit, proclamant une étrange incantation. Les branches des arbres prirent vie pour se ruer sur le tzantak ! Celui-ci, surpris, dévia son attaque, puis roula de côté. Voyant le woran qui se présentait devant lui, en arme, il ramassa en hâte les figurines avant de pousser un cri perçant, comme un faucon en colère. Puis, il roula par terre et, en un éclair, était redevenu un oiseau qui disparaissait à tir-d'aile.

Izel accepta la main tendue de la sorcière, qui s'inquiétait de son état et de la nature de son assaillant :

« Je vais bien. Grâce à vous. Il ressemblait effectivement à un belandar... »

Izel s'approcha du totem. Dans sa précipitation, l'agresseur avait laissé tomber une figurine. Un petit bovidé sculpté avec soin, et entouré d'une touffe de pelage véritable.

« Je pense que nous avons trouvé un élément de leur malédiction... » déclara-t-elle en leur tendant l'objet.

La sorcière examina la figurine. Il s'agissait de bois de sapin finement ouvragé. Cependant, elle s'inquiétait aussi de suivre la trace de l'animal. Izel prit le temps d'examiner les alentours. Il y avait un certain nombre de pistes ici, et certaines n'étaient sans doute que des animaux de la forêt mais...

« Ici ! Je pense que c'est lui. Il ne courait plus, mais était accompagné... »

Elle examina les traces dans la terre, les lèvres pincées.

« Des empreintes humaines cette fois... Si vous permettez, je vais éviter de m'éloigner de vous, maintenant. »

Cette remarque fut approuvée à l'unanimité. La question demeurait : que voulaient les belandars ? Il n'y avait pas vraiment d'autre solution pour le savoir que de continuer à les chercher. Izel écarta du bout du doigt une Syelsa qui cherchait apparemment a examiner la piste, uniquement pour commencer à suivre un sanglier passé par là la veille.

Les belandar étaient à l'aise en forêt, cela ne faisait aucun doute, mais alors qu'ils traînaient un gros animal avec eux, leur discrétion en prenait un coup. Une fois, Fanagä lui signala cependant un indice que la jeune femme avait failli raté, au risque de partir sur une fausse piste. Mais ils continuèrent à s'enfoncer dans la forêt. Le sol devenait de plus en plus escarpé et le soir était en train de tomber. Voyant la direction qu'ils prenaient, Izel soupira :

« Je pense qu'ils ont rejoint les collines au sud. Donc soit on se repose la nuit, soit on essaie de conserver le peu de surprise qu'on a et on le tombe dessus dans le noir... pas sûr que cette dernière option nous soit plus profitable qu'à eux, cependant. Nous ne savons pas à quel point certains d'entre eux sont habitués à la vie nocturne... »

Elle se tourna vers ses compagnons, qui étaient tous deux d'accord avec cet état de fait.

« Bon, pas de feu, par contre. J'ai de la viande séchée. »

Izel sortit de quoi se sustenter, non sans prendre son bol rituel et, comme d'habitude, sacrifier un fruit pour le soleil couchant. Elle murmura quelques prières, puis mangea rapidement, en silence. Ses yeux se levèrent vers le ciel qui virait au noir et se remplissait d'étoiles. Elle eut un frisson. Huarakoatli reprenait ses droits. Même alors qu'elle avait l'habitude, qu'elle savait que le soleil se relèverait encore, elle n'était jamais à l'aise avec cela. Il est des liens du sang qui ne sont pas faciles à porter.

« La nuit vous effraie ? »

Izel sursauta. Syelsa se trouvait juste à côté. Calme et sans moquerie, elle avait, par elle ne savait quel clairvoyance, remarqué son trouble. Elle ramena les genoux contre sa poitrine et posa le menton dessus.

« Le terme est un peu fort... ce ne sont pas les ténèbres qui m'effraient. C'est ce qu'elles m'inspirent. La nuit n'est pas le royaume d'Utu, mais elle devrait être le mien. »

Elle répondit en listant les animaux de la forêt. Une vision réaliste, terre-à-terre... peu en accord avec ses propres pensées, mais comment le lui reprocher ? Comment lui reprocher, également, de lui demander ce qu'elle ressentait elle-même ? Ce que la nuit représentait pour elle ?

Izel dirigea ses yeux violets vers elle, et en désigna un du doigt :

« La nuit signifie la même chose que ces yeux : la mort. »

Sous l'effet de la surprise, elle mit quelques secondes à répondre. Elle ne comprenait pas, bien entendu. Izel n'osait en dire trop, et elle était restée assez cryptique. Syelsa semblait vouloir la rassurer quand à sa propre survie et à son avenir. Izel lui adressa un sourire, touchée par son attention, même si elle ne visait pas juste. Un jour, peut-être, elle aurait le cœur à en dire plus...

« Il est peu courant d'entendre des paroles si sages chez quelqu'un de si jeune mais... en tant qu'elfe vous êtes sans doute bien plus âgée que moi, en vérité. Allons, Utu se lèvera encore demain. Tâchons d'être reposées. »

Elle déclara être jeune pour une taurionne... c'est à dire qu'elle avait cent-vingt ans ! Elle était déjà deux fois plus vieille qu'Izel ne le serait jamais... Pourtant, elle estimait n'avoir encore que peu de sagesse. Peut-être, de son point de vue... mais l'ayajpak, pour sa part, était impressionnée.

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