Plaines d'indiûmé

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Yuimen
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Plaines d'indiûmé

Message par Yuimen » mer. 8 août 2018 13:28

Plaines d'Indiûmé

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Loin d'être de vastes prairies aux horizons se perdant dans le lointain, les plaines d'Indiûmé sont recouvertes d'une végétation tropicale dense, dépassant rarement les quatre ou cinq mètres de haut à l'exception des nombreux palmiers qui les parsèment. Elles sont parcourues de nombreux cours d'eau naturels de taille diverses, mais aussi de canaux aménagés pour l'irrigation des cultures, principalement dans sa partie nord.

Vaste espace encore passablement sauvage, dans le sud en particulier, il est néanmoins assez aisé de s'y frayer un chemin, comparé à la jungle de Nésindra voisine. Des sentiers bien tracés relient les principaux villages à Xaoranh et entre eux, ce sont les plus empruntés. Mais de plus petits, parfois peu entretenus, sillonnent les plaines en tous sens car il y a de petites exploitations un peu partout. Les prédateurs sont encore nombreux et les insectes venimeux tout comme les serpents peuvent atteindre des tailles record dans ce climat des plus favorables, quant au sol il n'est pas exempt de traîtres fondrières et de pièges divers. La végétation elle-même peut s'avérer dangereuse, à l'écart des zones habitées, autant dire que la vie dans ces plaines peut s'avérer rude et dangereuse, hormis bien sûr aux alentours de Xaoranh qui ont été purgés de tout danger, ou presque.

Plus vous remonterez vers le nord plus la végétation tropicale a été domptée, laissant place à davantage de grands champs ainsi qu'à plusieurs villages de tailles modestes. Il sera courant de pouvoir vous déplacer en pirogue dans ces régions du nord, mais gare aux crues du fleuve Rafân qui peuvent s'étendre loin dans les plaines et rendre la navigation périlleuse, surtout à cause des végétaux emportés, parfois assez conséquents pour crever la coque d'une embarcation.

Au sud, Les Sindeldi cultivent principalement des épices, des fruits, des légumes et des racines farineuses servant à faire une sorte de pain, mais on y trouve aussi bon nombre de productions de plantes médicinales ou aromatiques. Au nord, on trouve principalement du lin, du riz, du maïs et diverses autres plantes nécessitant beaucoup d'eau.

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Spark
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Re: Plaines d'indiûmé

Message par Spark » mar. 14 déc. 2021 23:23



Je m'suis pas arrêté à une seule reprise depuis mon départ du temple, malgré la douleur constante. J'ai trop peur de pas repartir, d'attendre cinq minutes de plus pour reprendre mon souffle, quelques minutes de trop qui peuvent devenir des heures puis une éternité... J'avance donc toujours, persistant à grappiller pas après pas vers ma destination. Tant pis si ma marche a perdu de son rythme initial.

Heureusement, le cœur hostile de la jungle s'assagit au fil de ma progression si bien qu'avant la tombée de la nuit, la cime des arbres s'est suffisamment abaissée et les buissons espacés pour me permettre de distinguer par intermittence un semblant d'horizon. Dans le clair obscur du crépuscule, il apparaît lisse, régulier, pas naturel. J'en suis pas sûr mais ces terres semblent cultivées. Ça voudrait dire que je touche au but, je me rapproche de lieux habités !

Il fait nuit quand je sors de cette jungle pour de bon. Bon débarras ! Des îlots de lumière brillent ça et là, corps de fermes répartis dans l'espace sombre de leurs propriétés agricoles. Les étoiles éclairent la vallée et son relief à perte de vue, me rappelant vaguement la mer traversée il y a maintenant plus de dix jours. A l'époque je me dirigeais en devinant la masse sombre du continent, c'est bien plus simple aujourd'hui. Je regarde l'eau du fleuve dont le clapotis m'escorte depuis suffisamment longtemps pour qu'il soit devenu mon compagnon. Je suis son lit des yeux : plus loin, sa surface arbore une couleur bleutée iridescente là où la lune se reflète. Et là-bas où ses flots rencontrent le ciel, une cité scintille de milles feux qui se joignent en un joyau de lumière traversant les ombres nocturnes.

(C'est en Ton absence)
(Que s'approche la délivrance)
(Donne moi la force)

***

Il me l'a donnée. Utu m'a soutenu jusqu'au petit matin, jusqu'à l'arrivée aux portes de cette ville. Les derniers moments, je pensais que je tiendrai pas. Mais c'est à l'instant même où je capitulais, laissant la douleur et ma faiblesse prendre le dessus que les premiers rayons du Soleil déchirèrent ce bleu si particulier de l'aurore. J'ai su qu'Il me parlait, me disant de pas abandonner. Pas maintenant que le plus difficile était passé.

Alors j'ai continué.

***

J'y suis. Ça fait un petit bail que la route menant à la cité est pavée, que des chariots de maraîchers remplis de victuailles me dépassent, mais ça y est. J'y suis. Les portes de la ville. Enfin, il s'agit plutôt des ponts de la ville : celle-ci (j'ai appris qu'elle s'appelait Xaoranh) s'étend sur les deux rives du fleuve ainsi que sur les îles arrimées en son sein. J'ai jamais rien vu de semblable : elle s'étire haut dans le ciel mais laisse pourtant une impression de légèreté infinie ; les bâtiments clairs disposent de verrières immenses et reposent sur des piliers d'une finesse extrême, l'ensemble harmonieux lévitant au dessus des flots.

Ma blessure n'a pas disparu pour autant. J'avance tant bien que mal et franchis le pont m’amenant à l'intérieur des murs, demandant mon chemin à un des marchands que je croise.

(Hé toi ! Où je peux trouver un lit à louer ?)

Je trouverai bien comment me soigner, en lavant bien la plaie et en priant Utu. Sauf que le regard du péquenaud aux oreilles pointues change en m'apercevant et il prend même pas la peine de me répondre avant de poursuivre son chemin.

Je continue de demander de l'aide aux passants que je croise avec pour tout résultat de l'ignorance ou des insultes. Je sais pas si c'est à cause du sang qui a traversé le pansement et recouvre maintenant tout mon torse, ou de ma race. Peut-être les elfes préfèrent-ils les canidés ?

Je finis par aboutir dans ce qui doit être la rue principale de Xaoranh, chaque bâtisse étant destinée au commerce. Une des échoppes affiche une devanture de taverne, j'y entre en cachant misérablement ma plaie de la patte pour essayer de faire bonne figure...





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