La Zone d'Embarcation

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Yuimen
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La Zone d'Embarcation

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 13:58

La zone d'embarcation

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Cynore Sindel
"La compagnie Air Gris vous souhaite un bon voyage sur ses lignes"


Cette grande plaine se situe légèrement à l'extérieur de la ville. C'est ici que vous embarquerez et débarquerez pour les voyages aériens.

Il y a toujours beaucoup d'activité : les marchands chargent et déchargent les appareils. En ces lieux, les cynores se posent et décollent, à destinations de tout le Naora mais principalement des villes de Tahelta et de Cyniar.

En arrivant vous pourrez emprunter, à pied ou à cheval, le chemin qui vous mènera directement en ville. Si vous préférez, vous pourrez aussi louer une calèche pour continuer votre voyage dans tout le confort.

"La compagnie Air Gris espère que vous avez fait un agréable voyage à bord de son cynore"

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Akihito
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Akihito » ven. 15 févr. 2019 20:22

Dans le chapitre précédent...

Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XII.1 : Adieu, Nessima

"Halte-là !"

Les cahotements de la charrette dans laquelle il se trouvait lui faisant mal au dos finirent enfin par cesser. En cette heure tardive de la nuit, la charrette du Boss se dirigeait tranquillement vers la porte Sud menant à la zone d'embarquement lorsque les gardes l’arrêtèrent.

"Lundawe Frigel, qu'est-ce que vous transportez à une heure aussi tardive de la nuit ? demanda un des gardes d'un air nonchalant.

- Quelques... Gêneurs qui ont cru qu'ils pouvaient troubler l'ordre de notre bonne cité. Je ne pouvais pas laisser leurs cadavres pourrir dans la rue non ?

- Mmh..."

Un bruit de bâche se fit entendre. Akihiko, allongé sous un tas de cadavres dont il était séparé par un drap sale imbibé de sang, se retenait de ne pas vomir. Un peu plus tôt, on l'avait allongé dans le fond de la charrette, recouvert d'un drap et jeté pelle-mêle les cadavres de ceux qui les avaient attaqués et qui avaient perdu la vie lors de l'assaut. Akihiko les avait même entendu rire de sa mauvaise fortune et lui conseillèrent dans un rire gras de "faire le mort" et d'être "muet comme une tombe". Un humour des plus fins dont la malheureuse victime rit jaune, enseveli sous des kilos de poids mort -dans tous les sens du terme.
Le garde ne voulut pas passer plus de temps à inspecter le charnier qu'il y avait à l'intérieur et lâcha un "Pouah !" sonore avant de s'éloigner. L'enchanteur put entendre le soldat passer à côté du véhicule de son côté et par un petit interstice entre les planches, le voir vaguement passer. Un bruit de petite bourse plus tard passant de main en main et la charrette fut autorisée à passer.
Akihiko attendit de longues minutes avant que le dénommé Lundawe ne s'arrête et que son protecteur ne dégage les corps pour le laisser sortir, à une distance que même l'excellente vue des Sindeldi sur les remparts ne pourrait les aider à voir la manœuvre. Il monta sur le banc à côté du Boss qui remua la main devant son nez, devant tant de puanteur.

"Pouah ! Si tu veux pas te faire chopper l'Ynorien, un bain te serait des plus profitables !

- Quelle merveilleuse idée, ironisa le jeune homme. Ce n'est pas comme si j'avais passé les trente dernières minutes sous un tas de cadavres ! Mais vous en avez beaucoup vous, des endroits où se laver ?

- Il y a un court d'eau un peu plus loin. Je t'y déposerai, j'irai jeter ma petite affaire et ce sera la fin de notre deal.

- Ca me va, répondit le jeune homme en se souvenant avoir traversé effectivement un ruisseau le jour même, en arrivant à Nessima.

- Et ta main ? Ca va mieux hein ? Notre guérisseur n'est pas la moitié d'un manche !"

L'enchanteur était bien obligé de l'admettre en faisant jouer les doigts de sa main droite : le guérisseur du Boss était compétent. Peu après la bataille, le Boss lui avait déclaré que grâce à lui, les pertes subites avaient été moins conséquentes que prévues. En plus, il avait neutralisé la pyromancienne mercenaire qui avait pu être capturée, finalement abandonnée par ses camarades qui ne pouvaient l'emporter dans leur fuite sans être ralentis. Pour tout ça, il avait demandé au guérisseur de soigner ses blessures avec ses fluides de lumière. Sa main ainsi que son pied avaient retrouvé toute leur mobilité mais bien que désormais simplement marqués par des cicatrices, il devait faire attention à leur utilisation et ne pas forcer pendant un bout de temps, le temps que le corps se remette de ses blessures loin d'être bénignes.

"Compétent en effet. Ca ne vous a pas empêché de me délester de trois cents yus.

- C'était notre deal non ? Et encore j'ai eu la gentillesse de compter cet arbalétrier alors que ce n'est pas toi qui l'a achevé. Dommage que tu n'es pas été en mesure d'utiliser ce marteau que tu portes dans le dos avec ta main blessé, tu aurais pu être encore plus efficace.

- Moi ce qui me surprend, c'est que vous n'ayez pas essayé de me dépouiller dans mon état de faiblesse. De la part de personnes dans votre genre...

- Je ne suis peut-être plus un noble et j'ai peut-être laissé mon arrogance dans la maison de ma famille, mais j'ai gardé ma fierté et mon honneur. Et dans le quartier des déshérités, ces valeurs ont bien plus d'importance que n'importe quel titre de noblesse. En faire preuve, c'est montrer à ses hommes qu'on est un Sindel de confiance, répliqua sèchement le conducteur de la charrette.

- D'ailleurs, petite question, demanda Akihiko pour changer de sujet. Pour des personnes vivant dans le quartier "pauvre" de Nessima, vos hommes et ceux que nous avons affrontés étaient relativement bien équipés. Je veux dire, des hallebardes, des lances et des arbalètes,ce sont des armes que je ne m'attendais pas à voir entre vos mains. Comment pouvez-vous être aussi bien fournis en armes ?

- Une bonne partie du quartier des déshérités est composée d'anciens soldats qui ont quitté l'armée après un certain temps et a qui la ville ne donne qu'une pension de misère et leur laisse généralement leur arme, pour qu'ils puissent se défendre en cas d'attaque. Alors pour survivre dignement avec la bouchée de pain que leur donne la ville en "remerciement", ils n'hésitent pas à rejoindre les différentes factions comme la mienne.

(Ca fait sens.) commenta Amy, mais Akihiko ne lui répondit qu'un "Mmmh" mental d'approbation. Le reste du voyage se fit dans le silence et une poignée de minutes plus tard, le Boss le déposa prêt dudit cours d'eau. Avec pour phrase d'adieu le regret qu'il ne puisse pas l'embaucher vu ses talents de combattant de par sa non-appartenance à la race elfique, Lundawe Frigel s'éloigna sur une route annexe terminer sa mission nocturne. Son garde du corps situé à l'arrière de la charrette derrière son employeur se contenta d'un bref hochement de tête à son égard.
Akihiko, quant à lui, déposa son paquetage près d'un arbre et après avoir vérifié que personne ne se trouvait à proximité, sauta avec une joie non dissimulée dans la rivière fraîche, ravi de se débarrasser en partie de l'odeur pestilentielle.



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Yliria
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Yliria » mar. 16 juil. 2019 23:05

<< Auparavant

Une vérité enfouie

Le voyage jusqu’aux alentours de Nessima fut relativement court. Je dormis pendant la majeure partie du trajet, d’environ dix-sept heures, bercée pas les légers mouvements de l’appareil. Une fois réveillée par Nyllyn, je me sentis de plus en plus angoissée à mesure que nous approchions de notre destination. Ressentant mon trouble, elle tenta de me rassurer et mit en place plusieurs plans au cas où les choses viendraient à dégénérer. Il nous faudrait filer rapidement de la zone, le plus discrètement possible pour ensuite rallier Nessima et trouver les fameux souterrains qui s’étendaient apparemment sous toute la ville. Comme toujours, nous avions beau prévoir, rien ne se passait jamais comme prévu et à peine avions-nous atterri qu’une patrouille Sindel s’approcha des passagers qui descendaient du Cynore. Les apercevant, je me recroquevillai et baissai la tête, toujours cachée par mon masque et l’étoffe mauve. J’espérai passer au travers du filet. Nyllyn me lança un regard inquiet, mais nous avançâmes comme si de rien n’était. Une voix surplomba pourtant le brouhaha des conversations.

- Soldats ! Il y a une vermine shaakte juste ici !

Le fameux Sindel me pointait du doigt avec un sourire à la fois méprisant et victorieux et aussitôt toutes les têtes se tournèrent vers lui, puis vers la direction qu’il indiquait, tombant sur moi et Nyllyn. Une demi-douzaine de lames sortirent de leur fourreaux et se pointèrent vers moi. Les passagers s’écartèrent alors que Nyllyn se rapprochait de moi, les mains sur les deux poignées de ses armes. Les chances de s’en sortir dans un affrontement direct étaient maigres, et je doutais que cela se passe aussi bien qu’à Tahelta, celui qui était visiblement le chef, un Sindel bien bâti avec une armure décorée, me regardait avec haine et dégoût, un rictus méprisant peint sur son visage carré. Il fit un signe et les soldats convergèrent vers nous. Nyllyn n’hésita pas et se mit en travers, parant deux lames qui m’étaient destinées. Je déviai une lance avec mon bouclier et parai une autre tandis qu’une flèche me frôlait. La situation était critique et, plutôt que de combattre de front, je me ruai en avant, donnant un coup de bouclier au visage du premier Sindel à portée avant de m’entourer d’une aura de feu, faisant s’écarter les autres. J’en profitai pour trancher la corde de l’arc du seul soldat qui en possédait un et me mis à courir, Nyllyn sur mes talons. Nous quittâmes la zone en quatrième vitesse , les soldats nous poursuivant, mais nous étions plus rapides qu’eux et leurs amures lourdes et encombrantes et nous finîmes par les distancer au bout d’un quart d’heure. Nyllyn, qui m’avait dépassée, tourna la tête vers moi et je ne pus réprimer un soupir. Elle semblait capable de courir encore pendant des heures alors que mes poumons commençaient à me brûler.

- Nessima toujours ?

Je hochai la tête, ne voulant pas perdre mon souffle et elle le comprit.

- D’accord, suis moi, j’ai la carte en tête, je la sortirais en cas de besoin. Une chance que personne n’ait vu ton visage et que je porte un casque à visière, il leur sera difficile de nous reconnaître.

J’avais des doutes sur cette affirmation. J’étais à peu près certaine que les Shaakts et les Taurions n’étaient pas fréquents par ici, encore moins deux adolescentes armées voyageant ensemble. Autant dire qu’il nous fallait absolument éviter les routes et les patrouilles sous peine de finir au mieux en cellule, au pire… je préférai ne pas y penser, le visage de Nyllyn dans la forêt me revint en tête et je chassai l’image de mon esprit en secouant la tête. Je devais me focaliser sur le présent. Par chance, le trajet de Cynore s’étant surtout déroulé de nuit, nous étions reposées et la journée n’était que peu entamée, nous permettant de progresser rapidement. Les murs de la ville se dressaient devant nous et nous nous dirigeâmes vers le Nord en restant à bonne distance, marchant loin des routes et chemins, nous abaissant dans les fourrées ou n’importe quelle cachette dès que nous détections une présence proche. Autant dire que nos nerfs étaient mis à rude épreuve. Et pendant tout ce temps, nous fouillions chaque centimètre carré pour tenter de trouver un de ces fameux passages vers les souterrains.

Il nous fallut des heures pour enfin trouver quelque choses et le soleil avait dépassé son zénith depuis longtemps. En montant une des collines qui entouraient la ville, je vis une irrégularité dans le terrain et fit signe à Nyllyn qui m’aida à dégager un passage étroit qui s’enfonçait sous la terre. Le passage était difficilement praticable et Nyllyn estima que c’était pour cela qu’il n’avait pas été bouché.

- Aucun Sindel ne peut passer par là, à part peut-être des enfants, mais ils ne sont pas si inconscients.

J’hésitai à avancer à l’aveugle et sans carte dans ce tunnel, mais Nyllyn me pressa, arguant que nous n’avions pas vraiment intérêt à passer trop de temps dans les alentours de la ville, nous allions finir par attirer l’attention. Elle n’avait pas tort et je détachai mon sac de mes épaules avant d’examiner plus avant le souterrain. Il était si sombre qu’il était difficile de juger de sa profondeur, mais il descendait doucement vers les entrailles du sol. Il n’y avait qu’une façon de vérifier si cette entrée était la bonne.

- Je passe en première, pour éclairer, tu me suis à une certaine distance, au cas où.

Ouvrant la marche, je m’enfonçai dans le passage. Je dus plusieurs fois ramper dans des endroits où le sol au-dessus s’était affaissé, m’obligeant à retirer mon sac et à le tirer derrière moi à l’aide d’une corde pour pouvoir passer. J’entendais parfois Nyllyn grogner ou jurer et demandais régulièrement si tout allait bien pour elle. J’avais peur de croiser quelques créatures dans un des passages étroits mais heureusement rien ne vint nous perturber. Et d’un coup, le tunnel, qui jusque-là était en pente douce, fit un angle ahurissant et, ne voyant pas beaucoup devant moi malgré le petite flamme que j’allumai au bout de ma main, je glissai aussitôt, dévalant la pente sur ce qu’il me sembla être des dizaines de mètres avant d’atterrir brutalement sur un sol dur et poussiéreux, mon cri de douleur se répercutant comme un écho tout autour de moi. Nyllyn ne tarda pas à me rejoindre et me heurta dans le dos en produisant le même effet sonore.

- Ah par Sithi quel descente infernale ! Qu’est-ce que… Wow…

Devant nous s’étendait une immense cavité d’où convergeaient d’autres tunnels. Immenses stalagmites pointaient vers ce qui semblait être un immense réseau de galeries souterraines qui convergeaient vers une ancienne cité en ruines totalement baignée dans l’obscurité, le silence et la poussière.

- Je crois que nous l’avons trouvée. Sanssitr.

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Sibelle
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Sibelle » mer. 4 sept. 2019 01:53

Une fois à l’extérieur de la ville, loin des curieux, le bel elfe aux cheveux violet se transforma élégamment en un être encore plus spectaculaire : le dragon mauve. Ce fut le sourire aux lèvres d’ordinaire réservé aux combats que Sibelle grimpa rapidement sur son dos. Lorsqu’elle fut bien assise, elle tapota délicatement le dos du dragon, lui indiquant ainsi qu’elle était prête à décoller. Ce voyage dans les airs constituait pour Sibelle une récompense plus précieuse à ses yeux que tous les yus qu’elle possédait.

Avec une agilité remarquable pour une créature de cette envergure, le dragon mauve s’envola haut dans le ciel ayant comme destination la ville de Kers dans le Naora. Oranan étant une ville côtière, ils survolèrent les côtes du continent les premières heures de vol et Sibelle utilisa sa vue d’aigle pour observer les terres vues du ciel.

Puis les continents laissèrent la place à l’eau où quelques navires bien petits de là-haut affrontaient les vagues et les monstres marins. Sibelle lâcha un petit rire. Victime du mal de mer, elle n’enviait guère les marins. Elle préférait, et de loin, sa position sur le dos du splendide reptile à écailles mauves. Profitant de l’air frais et du sentiment de liberté qu’il engendrait, Sibelle demeurait silencieuse la plupart du temps. Elle se ravitaillait à l'occasion puisant dans son sac les maigres provisions qui lui restaient. Lorsque la fatigue se faisait sentir, elle s’assurait d’être bien stable en serrant ses jambes sur le dos du saurien, déposait sa tête sur ses avant-bras, eux-mêmes pliés contre les écailles du dragon. Étant une elfe, quelques heures de méditation par jour lui étaient suffisantes.

Il lui arrivait aussi de temps à autre de discuter avec son hôte. Elle se garda bien par contre de questionner Naral sur sa vie privée, se préservant du coup, du retour de questions similaires à son endroit. Elle prit plutôt plaisir à s’instruire sur les continents ou les océans qu’ils survolaient, sur les courants aériens et sur les différentes manœuvres qu’il pouvait effectuer du haut des airs. À sa demande, il accepta même d’effectuer quelques acrobaties aériennes au grand plaisir de cette dernière.

Les jours s’écoulèrent paisibles sans aucun incident notable. Un matin plutôt venteux, quelques oiseaux maritimes eurent malheureusement la mauvaise idée de se percher sur la tête du dragon et de lui piquer le nez de leur bec pointu. Leur sort fut semblable à celle d’un phénix en fin de vie, à l’exception qu’il n’y eut guère de renaissance pour eux.

Arriva enfin le jour où ils revirent la terre se profiler loin devant eux et légèrement à leur droite.

Curieuse et impatiente d'arriver à destination, Sibelle interrogea son compagnon de voyage :

« Il s’agit du Naora n’est-ce pas ? »

Il répondit par l’affirmative en expliquant qu’ils passeraient non loin de Nessima, mais qu’ils poursuivraient leur chemin jusqu’à l’ile où se situe Kers. De là, Sibelle pourrait prendre un cynore pour se rendre à Nessima.

Songeuse et un peu nostalgique, Sibelle partagea ce qui minait un peu son humeur :

« Si j’avais encore possédé ce pouvoir de transformation qui m’était alloué sur Aliaénon, j’ouvrirais mes ailes et je m’y rendrais aussitôt. »

Surpris de cette affirmation, Naral lui confirmait qu’il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne puisse à nouveau prendre la forme de l’hippogriffe.

« Mais cette métamorphose s’est opérée pour la première fois après que nous avions exploré, Xël et moi, les profondeurs de la grotte et approché le gigantesque orbe magique. Loin de la magie d’Aliaénon, plus de transformation possible. »

Naral lui fit alors remarquer qu’elle avait traversé le fluide sous sa forme d’hippogriffe et que c’était seulement parce qu’elle l’avait désiré qu’elle avait repris son allure elfique. Sibelle qui l'écoutait attentivement ne put que convenir que ses explications tenaient la route. Il n’en fallut pas davantage pour la convaincre. Fière et heureuse, elle se leva et déclara :

« Je vous remercie pour l’agréable voyage que vous m’avez permis de faire, mais je vais à présent voler de mes propres ailes et me rendre directement à Nessima. »

Cela dit, elle s’avança sur le dos du dragon jusqu’à atteindre son long cou. Tout en s’agrippant bien, elle se rendit jusqu’à l’immense tête et lui fit une longue étreinte qui se termina par un doux baiser sur la joue.

Sans dire un mot, elle se releva ensuite. Son sac bien fixé en bandoulière, elle courut sur le dos du dragon puis se laissa tomber dans le vide les bras grands ouverts. Aussitôt, ses magnifiques ailes se déployèrent. Heureuse, elle fit deux fois le tour du dragon, puis après l’avoir salué d’un cri perçant propre à l'aigle, elle bifurqua vers la droite en direction de l’île qui abritait la ville de Nessima.

Elle vola ainsi près d’un quart d’heure pendant lequel elle tentait différentes figures de vol afin de mieux le contrôler, essayant tantôt les piqués, tantôt les vols planés. Ce fut avec une légère déception qu’elle discerna la ville de Nessima tout juste sous elle.

Pendant leur voyage, Naral lui avait suffisamment décrit la ville pour qu’elle la reconnaisse. Ce fut donc en toute confiance, qu’elle s’y dirigea. Tout comme Naral l’avait fait à Oranan, elle choisit de ne pas atterrir à l’intérieur de la ville. Tout en souriant intérieurement, elle se dirigea vers la zone d’embarquement, là où les engins volants atterrissaient et d'autres prenaient leur envol.

Ce fut tout en douceur qu’elle déposa ses deux sabots et ensuite des griffes sur l’immense plaine réservée aux cynores et aynores.

Elle n’avait pas fait un pas que trois gardes en armures et bien armés s’approchèrent d’elle.
Puisqu’elle ne possédait pas le don de la parole sous cette forme et qu’elle ne voulait pas prendre le risque de se faire blesser. L’hippogriffe plia ses pattes antérieures et inclina la tête de façon majestueuse. La métamorphose s’opéra aussitôt. Les gardes qui étaient à présent à sa hauteur virent les dernières étapes de la transformation, alors que les yeux et le bec de l’aigle faisaient place au visage d’une belle elfe rousse au regard perçant.

Après leur avoir laissé le temps de se remettre de leur surprise, l’hinionne leur présenta l’affiche qu’elle avait emportée avec elle.

« Je viens apporter l’aide demandé. » Se contenta-t-elle d’affirmer.
Modifié en dernier par Sibelle le mar. 24 sept. 2019 00:42, modifié 7 fois.

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Yurlungur
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Yurlungur » mer. 4 sept. 2019 15:31

...

L'arrivée à Nessima se fit au beau milieu de la nuit. La jeune fille fut tirée de son sommeil par un employé d'Air Gris qui la jeta presque dehors – elle était la dernière. Elle se dirigea en titubant vers l'auberge la plus proche, afin de se présenter à peu près en forme à la Garde Militaire le lendemain.

Au réveil, trouver la Garde militaire fut étonnamment facile. Bien que la plupart des bâtiments gris-elfiques fussent gigantesques, ce bastion l'était encore plus. Yurlungur fut impressionnée par le gigantisme du bâtiment ; bien moins par la facilité avec laquelle elle put pénétrer à l'intérieur. Les gardes avaient l'air de n'être que vaguement surpris par sa jeunesse – ils agissaient comme s'ils voyaient de toute façon passer des individus bizarres depuis un moment, faussement blasés.

...
Modifié en dernier par Yurlungur le jeu. 5 sept. 2019 22:41, modifié 1 fois.

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Sibelle
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Sibelle » jeu. 5 sept. 2019 03:35

Un peu hébétés, les hommes hésitèrent à la laisser passer. Deux de ceux-ci brandissant leur lance dans sa direction, l'empêchant d'aller plus loin.

Visiblement, et avec raison, les militaires ne firent pas confiance à cet elfe rousse qui venait d’atterrir sur la zone d’embarquement sous la forme d’un hippogriffe. Si elle était tout simplement descendue d’un cynore, comme les autres passagers, l’affiche de demande d’aides aurait probablement suffi, mais pas dans cette situation.
L’hinionne commença alors à se renfrogner, les jointures blanchies par ses poings serrés, elle se retint pour ne pas dégainer ses armes. Cherchant à reprendre son calme, avant de leur donner des explications, elle prit de longues respirations.

Ce fut à ce moment qu’une autre elfe blanche, à allure altière, les interpella.

« C’est cette femme que je suis venue chercher à la zone d’embarcation. » Leur mentit-elle outrageusement.

« Je ne m’attendais pas par contre qu’elle arrive ici par ses propres moyens. » Rajouta-t-elle d’une voix assurée tout en marchant dans leur direction.

Deux des soldats la saluèrent d’un signe de tête avant de se retirer. Le troisième, la nommant : Lydiël Keldanor, la remercia de son intervention. Aussitôt qu’ils furent à une distance appréciable, l’archère s’approcha un peu plus de Sibelle qui n’avait pas bougé d’un centimètre et l’interpella froidement.

« Comment avez-vous obtenu ça ? » Demanda-t-elle tout en désignant le médaillon que Sibelle portait au tour du cou.

« Je l’ai reçu en cadeau. » Répondit Sibelle, méfiante.

Fronçant les sourcils Lydiël rétorqua du tac au tac.

« Ce type de bijou n’en est pas un que l’offre en cadeau… il s’obtient dans des circonstances particulières. »

Sibelle, la tête penchée, légèrement sur la droite, jaugeant sa vis-à-vis termina sa phrase :

« ...comme pour signifier l’appartenance à un ordre… »

Toujours sur ses gardes, l’archère demanda:
« Mais encore ? »

Sibelle jugea qu’elle pouvait dévoiler cette information :

« Les danseurs d’Opales. »

A ces mots, la dame sembla moins tendue, mais poursuivit tout de même son interrogatoire.
« Et quelle est leur devise ? »

Sibelle hésita un moment, puis consentit à donner la devise. Après tout, cette femme arborait elle-même le médaillon de l’ordre et semblait une personne importante et reconnue à Nessima.

« C'est par ma seule volonté que mes armes se meuvent. »

Afin d’éviter d’autres questions, goutte à goutte, Sibelle compléta elle-même les informations qu’elle jugeait nécessaires :

« J’ai été nommée apprentie par le commandeur Illenwë suite à l’aide que j’ai apportée à une apprentie répondant au nom d’Este. »

Sibelle évita de parler de la mission qui lui avait assigné et dont elle ne s’était pas acquittée pour en prendre une autre. Elle préféra pour le moment lui expliquer ce qui l’emmenait ici.

« De retour de mission, j’ai vu cette affiche. » Dit-elle tout en la montrant.

« Je désire donc fournir mon aide, mais j’aurais besoin de me rendre à une forge afin de m’équiper plus adéquatement. »

N’ayant plus presque plus de méfiance envers Sibelle, l’archère lui expliqua qu'elle avait été chanceuse qu'elle se soit retrouvé là au bon moment, étant chargé de récupérer une missive destinée à un haut placé de l'ordre. Elle lui proposa également de la reconduire à l’armurerie. Précisant que sa présence serait nécessaire afin qu’elle puisse faire les achats désirés. Proposition que Sibelle accepta aussitôt.

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Yliria
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Yliria » lun. 23 mars 2020 02:36

Avant même que l'aube ne pointe le bout de son nez, j'étais levée et prête, tout comme Nyllyn. Il ne nous fallut pas longtemps pour préparer nos affaires, à vrai dire. J'avais encore du mal à accepter et encaisser tout ça, et je n'étais visiblement pas la seule vu l'air de Nyllyn. Lyann vint nous trouver et nous conduisit à la sortie de la commanderie, me remettant le bijou que j'avais donné à Eshrin pour y incruster des runes. Elles brillaient faiblement sur le pourtour du serre-cou que j'enfilai aussitôt, sans trop savoir ce qu'il allait faire, mais je verrais ça plus tard. Pour l'heure, Lyann nous fit sortir en douce de la ville avec la complicité de deux gardes fidèles à Sylënn. J'espérai vraiment que cela n'allait pas lui attirer d'énormes ennuis. J'aurai aimé la voir pour lui parler, mais il était trop tard et je devais ficher le camp avant que le général ne soit mis au courant de mes pérégrinations désertiques.

- S'ils viennent fouiller, vous allez leur dire quoi ?

- Feindre l'ignorance, probablement. La plupart des autres gardes ne sont même pas au courant de ton départ et celui de Nyllyn. Tout ça s'est fait un peu vite.

Je hochai la tête et suivit Lyann jusqu'à la zone d'embarcation, dans une obscurité qui s'éclaircissait peu à peu à mesure que le soleil se levait. Alors que nous marchions, elle me remit un parchemin enroulé et me demanda de ne le sortir que pour le donner au commandeur de la commanderie de Tulorim qui me prendrai en charge. Sorinion allait adorer me voir revenir, j'aurai juste aimé être aussi contente et apporter de bonnes nouvelles avec moi. Je hochai la tête.

- Yliria, j'aimerais te voir moins défaite alors que tu pars. Ce n'est pas une punition. Nous faisons ça pour te protéger et pour assurer l'avenir de l'Opale. Fais nous confiance, tu pourras revenir.

- Je sais... c'est juste... Je me sens impuissante et je déteste ça. Je pars alors que je devrais rester et vous aider.

Elle m'offrit un large sourire en me tapotant le haut du crâne avec douceur.

- Nous aurons toujours besoin de personnes vaillantes dans nos rangs. Tu as aidé bien plus que tu ne l'imagines, au sein même de l'Opale et de Nessima. Sylënn et moi t'en sommes infiniment reconnaissantes. Je me doute que ce n'est pas facile, mais tu nous aideras davantage en restant en vie qu'en mourant ici. Tu comprends ?

Je comprenais très bien, mais ce n'était pas plus facile à encaisser. Lorsqu'elle me poussa gentiment vers le guichet, je la serrai quand même dans mes bras. Elle hésita avant de me rendre doucement mon étreinte. J'étais vraiment nulle pour les adieux, je détestai toujours autant ça. La vue brouillée, je demandais à embarquer pour rejoindre Tahelta dès que possible. Le voyage promettait d'être morose.

- Bonjour, un billet pour Tahelta s'il vous plaît.

Nyllyn fit de même, me caressant doucement le dos. Au moins elle était là...

***
Achat d'un billet Nessima-Tahelta : 67yus

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Gamemaster5
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Gamemaster5 » lun. 23 mars 2020 02:50

Intervention GMique pour Yliria Vanaan'tha

La jeune Sindel qui s'occupe de l'embarquement et de la vente de billets vous regarde arriver, étrange équipée composée d'une Sindel, d'une Taurionne et de -elle affiche une mine répugnée en te voyant- une jeune Shaakte. Elle hausse même un sourcil hautain et surpris en voyant la membre de son peuple t'enlacer, mais elle se garde bien de tout commentaire. Elle a beau n'être qu'une simple vendeuse de billets, elle sait reconnaître les grandes pontes de sa ville.

"Vous souhaitez vous rendre à Tahelta ? Le prochain Cynore part d'ici une heure. Cela fera 67 yus, s'il vous plait."

Une voix neutre, et le strict minimum de mots lâchés : c'est tout ce qu'elle daigne t'accorder avant de te tendre ton billet et de s'occuper ensuite de Nyllyn, sur un ton bien plus affable.
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Tanaëth Ithil
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Tanaëth Ithil » ven. 15 janv. 2021 14:23

Nessima, enfin. Depuis combien de temps l'ai-je quittée ? Des mois ? Des années, ou même quelques siècles ? Je ne sais plus très bien. Trop longtemps, en tous les cas.

Le spectacle que je découvre depuis les airs, accoudé que je suis au bastingage du Cynore en provenance de Tahelta, m'étreint le coeur et me noue la gorge. La fière cité militaire paraît plus ou moins intacte, mais les alentours... on jurerait qu'un titan s'est amusé à labourer la région, non sans y allumer bon nombre d'incendies au passage à en juger par les zones noircies qui parsèment le paysage. Des Sindeldi m'ont appris, durant le vol entre Kendra Kâr et Tahelta, que la cité avait été assiégée plusieurs semaines durant par les Eruïons et un étrange peuple de Nains sortis de je ne sais où, mais entre le savoir et le voir de mes yeux... Et si le pays est aussi profondément marqué par la guerre, qu'en est-il des Enfants de Sithi, de mes proches ? Je sais que Sylënn a survécu, elle serait même devenue gouverneur de la cité, mais Llyann, est-elle seulement encore en vie ? Et quid d'Elëryann, de Siathiël et des autres membres de l'Opale résidant dans notre commanderie ? Eshrin'tar Enoure, amie chère et mère de Llyann, Asuran'tar Thinel, le père de Sylënn, sont-ils sortis indemnes de la guerre qui a, selon les voyageurs avec qui j'ai parlé, causé des milliers de morts ? Que sont devenues la jeune Yliria, toujours prête aux pires témérités, Sibelle, l'Hinïonne qui a rejoint notre ordre et que j'ai brièvement rencontrée avant de partir pour Nirtim ? Et le Shaakt Arkalan, si différent des siens que j'en suis venu à l'apprécier, est-il toujours vivant ? Je pourrais avoir des réponses à ces questions grâce au don de Vision que m'a offert Sithi, mais...

Je me suis perdu. Oh, pas géographiquement parlant, non, de ce côté-là au moins j'ai toujours plus ou moins su ou je me situai, même si je suis dorénavant convaincu que je n'étais pas à l'endroit où j'aurais dû me trouver ces derniers temps. Non, c'est dans le temps que je me suis égaré. Dans des vies qui n'étaient pas la mienne. Sindalywë m'avait pourtant prévenu, plutôt cent fois qu'une, qu'il était dangereux pour moi de plonger trop souvent et trop profondément dans ses souvenirs. Mais quand ai-je jamais écouté les sages conseils que l'on me donnait ?

(Jamais, c'est le mot), rétorque obligeamment, et d'un ton ouvertement sarcastique, ma Faëra à cette question qui n'avait pourtant nul besoin de réponse.

(Oooh, ça va toi, pas la peine d'en rajouter), grogné-je intérieurement.

Je me suis perdu, et pas qu'un peu. Après les événements de Luminion j'ai éprouvé un besoin viscéral de solitude, j'avais la méchante impression d'avoir fait fausse route, de m'être écarté du fil d'or de ma destinée. J'ai eu besoin de prendre du recul, de réfléchir dans le calme, alors je me suis enfoncé dans les plus inaccessibles profondeurs de la Sylve des Premiers âges, en quête d'un lieu assez retiré pour que nul ne vienne interrompre le cours de mes pensées. Afin, aussi, de retrouver un peu de la relative légèreté de ma jeunesse, sans doute, de retrouver ce temps où je vagabondais sans but ni devoir de par le monde, fuyant les villes et vivant la plupart du temps en pleine nature, comme un sauvageon.

Seulement, cela n'a pas suffit à atténuer... quoi au juste ? Un sentiment diffus de culpabilité ? Un vague à l'âme issu de la conviction de faire fausse route ? De perdre mon temps et mon énergie dans un combat qui n'était pas le mien ? Un peu de tout cela, probablement. Alors je me suis mis en quête de réponses, non pas en parcourant le monde et en rencontrant des gens comme par le passé, mais en plongeant dans les souvenirs de Sindalywë. Pour ce que j'en sais une Faëra peut en principe interdire l'accès à ses pensées à son "maître", mais cela ne s'applique pas à nous. Pour faire de moi son champion, pour que j'aie accès à la bribe de fluide primordial de Vision qui me sert à entrevoir le passé, le présent ou le futur, Sithi nous a rapproché au-delà de ce que les mots pourraient décrire. Nous avons désormais une relation si fusionnelle que Sindalywë ne peut me refuser l'accès à ses souvenirs, de même que je ne peux en aucune manière l'empêcher d'avoir accès à mes plus secrètes pensées.

Seulement, s'il est aisé pour elle d'appréhender ma courte existence, enfin, courte du point de vue d'un Sindel, c'est une toute autre affaire pour moi que d'explorer l'immensité sans fin des souvenirs plurimillénaires de ma Faëra. Des souvenirs qui ont toute l'apparence de la réalité et qui, lorsque je m'y plonge, semblent littéralement devenir les miens. Je m'y suis perdu, totalement, au point de manquer de peu y laisser la raison. Pire, lorsque ses souvenirs étaient incomplets, qu'un événement auquel elle n'avait pas directement participé m'intéressait, j'ai utilisé mon pouvoir de vision pour en apprendre davantage. J'ai cherché ma voie, cherché à comprendre ce que Sithi attendait de moi, au sein d'un millier de vies passées, sans réaliser la folie de ma démarche. J'ai perdu toute notion du temps, du présent, de ma propre existence. J'en ai oublié de boire, de manger, de dormir, parce que j'avais l'impression réelle de le faire en revivant ces souvenirs qui n'étaient pas les miens et, surtout, que je ne savais plus comment revenir à la réalité. Je serais mort, à l'heure qu'il est, si un petit groupe de chasseurs ne m'avait trouvé. Apparemment Sithi n'en avait pas fini avec moi...

Il m'a fallu plusieurs semaines pour récupérer de cette absurde expérience, aussi bien physiquement que moralement. Mais enfin, un beau matin, je me suis réveillé avec une certitude : il était temps de retourner chez moi, parmi mon peuple. J'ai remercié ceux qui avaient pris soin de moi et je suis parti sans me retourner, direction la zone d'embarquement de Kendra Kâr. Là-bas j'ai entendu de nouvelles rumeurs de guerre, disant qu'Oranan était assiégée par les forces d'Omyre et qu'une bataille décisive allait s'y livrer. Certains Kendrans m'ont demandé, sans doute en avisant mon allure indubitablement martiale, si j'allais me battre à leurs côtés. Je me suis contenté de hausser les épaules et je suis monté dans l'Aynore à destination de Tahelta. Ce combat n'est plus le mien, n'aurait jamais dû l'être sans doute.

Et lorsque le Cynore atterrit enfin, que je foule à nouveau le sol de ma terre natale, un étrange sentiment de paix m'envahit malgré la dévastation ambiante et mes ultimes doutes s'estompent : ma place est ici, au Naora, parmi les miens.

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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Arkalan » dim. 13 mars 2022 09:58

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Je pars sans attendre. Le temps de saluer la tireuse d’élite de la forteresse et prendre quelques affaires et provisions puis me voilà parcourant les rues de la citadelle en plein jour, le visage découvert. Je remarque aisément les regards qui se posent sur moi. Je peux comprendre leurs mépris, moi même j’en serais malade si une prêtresse m’avait rendu un service. La plupart des Sindeldi me reconnaissent, moi, le Shaakt qui a participé à la défense de Nessima, le Shaakt qui a été remercié en personne par le Prince, le Shaakt qui peut se promener à travers tout le royaume grâce au laisser-passer royal que je n’hésite pas à brandir quand des elfes hostiles s’approchent d’un peu trop près avec à chaque fois la crainte que l’un d’eux s’en saisisse pour le détruire avant de me rouer de coups jusqu’à la mort.

Fort heureusement ça n’arrive pas et je parviens à sortir de Nessima sans aucune blessure pour me diriger vers la zone d’embarcation. Une large plaine portant encore les stigmates de la bataille malgré les mois passés. Je gagne la plateforme menant à l’engin volant qui m’intéresse, toujours sous les mêmes regards. Je vais devoir m’y faire car ma destination n’est autre que Tahelta. Un bref passage avant de repartir vers Nosveris mais cela revient presque à imiter un oiseau qui provoque un crocodile à la gueule grande ouverte.

« J’espère que vous avez de quoi payer parce que le tarif est triplé pour les gens comme vous. »

Siffle le Sindel qui gère l’embarquement.

« Je suis désolé de vous décevoir. »

Commençais-je faussement peiné avant de dévoiler l’autre récompense pour mes services, provoquant un regard écarquillé de surprise de mon interlocuteur qui se mue en un regard noir.

« Nous avons étés trop généreux avec vous. »

Balance t-il en s’écartant de mon chemin tandis que je range mon bon à vie pour les transports Air-Gris.

« Vos bouts de papier ne pourront pas toujours vous sauver. Si j’étais vous je ne viendrais plus mettre les pieds ici. »

Dit-il dans une menace à peine dissimulée.

« C’est un conseil que je vais suivre. »

Rétorquais-je en prenant place à bord de l’Aynore à un endroit où je suis sûr de ne pas être prit par surprise. Les vieilles habitudes.

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