Le Temple de Sithi

Répondre
Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Le Temple de Sithi

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 13:51

Le temple de Sithi

Image


Le temple Nessimois voué à Sithi fut bâti, voilà près de quatorze millénaires, pour célébrer la prise de Sanssitr aux Shaakts du Naora après une longue et terrible guerre. Il fut érigé, symboliquement, au sein même de la cité souterraine conquise, à l'emplacement exact où se trouvait le temple de la principale divinité vénérée par les vaincus: Zewen. Les traces de ce sacrilège furent toutefois rigoureusement effacées lorsque les Sindeldi nouèrent contact avec certains autres peuples de Yuimen et une version officielle bien différente de la réalité fut concoctée par le Clergé afin de ménager les susceptibilités des fidèles étrangers de Zewen. Ainsi, si vous posez la question, il vous sera doctement expliqué que ce temple prit place sur les ruines du palais royal de Sanssitr, dernière poche de résistance des Shaakts qui, selon la version officielle toujours, avaient attaqué sans raison le peuple Sindel.

L'accès à ce temple n'a rien d'aisé, il vous faudra tout d'abord convaincre les gardes postés aux entrées de l'ancienne cité Shaakte de vous laisser passer, puis vous enfoncer profondément dans les sinistres rues souterraines de Sanssitr avant de parvenir à un gigantesque et ténébreux canyon où coule une puissante rivière. A partir de là, une corniche plus ou moins érodée par le temps vous permettra de longer la rivière vers l'amont, il ne vous faudra pas moins de deux bonnes heures de marche pour parvenir enfin aux abords du temple. Là, c'est un spectacle à couper le souffle qui vous accueillera, éclairé par un artefact Sindel qui répand une lueur étrangement mystique sur les lieux: deux immenses statues sculptées dans les parois, représentant les deux principaux héros de la prise de Sanssitr, semblent veiller sur une porte titanesque surmontée d'une pleine lune gravée dans le roc.

Malgré cet accès peu commode, nombreux sont les Nessimois qui viennent régulièrement se recueillir dans ce temple, en particulier les soldats car, ici plus que partout ailleurs, c'est surtout l'aspect protecteur de Sithi qui est mis en avant.

L'intérieur du temple n'a par ailleurs rien en commun avec les autres sanctuaires Naoriens de Sithi, généralement outrageusement fastueux. Ici, le décor est résolument austère, c'est dans une vaste nef aux murs de roche nue et aux plafonds en voûtes ogivales que vous arriverez une fois la porte franchie. Nulle statue merveilleusement sculptée non plus, seul un autel monolithique trône au fond de la salle, simple bloc rocheux gris pâle et sommairement dégrossi. La légende officielle raconte que ce bloc provient des étoiles et que c'est à partir de cette même matière que Sithi créa les Sindeldi. Elle l'aurait confié aux prêtres afin qu'ils le gardent à l'abri et en fassent le symbole de leur autorité sur son peuple une fois qu'elle aurait disparu.

Une autre version de cette légende, considérée comme hérétique par le clergé, dit qu'une fois son oeuvre créatrice achevée, il lui serait resté ce morceau qu'elle aurait soigneusement gardé des millénaires durant. Ne pouvant rester sur Yuimen du fait de la dualité de ses fluides en ce monde, elle aurait elle-même placé ce rocher dans ce temple, afin que les Sindeldi se souviennent d'elle et de leurs racines. Cette même légende évoque une prophétie disant que c'est sur cette pierre qu'elle apparaîtra lorsque le temps sera venu pour elle de reprendre place parmi les siens. Mais seul un inconscient parlerait de ce mythe à voix haute, il n'en faut pas tant pour se voir offrir un aller simple pour Raynna.

Il n'y a qu'un unique prêtre en charge de ce temple, et encore est-ce un bien étrange prêtre. Son nom est Valyan Niaëvë, il serait le descendant d'une Sindel légendaire, Rinthale Niaëvë, une farouche combattante qui aurait, selon certains, causé la chute de Sanssitr et qui serait tombée à Xaoranh lors de la bataille contre les Hafiz. Néanmoins le rôle de cette mythique guerrière a été largement occulté concernant la prise de Sanssitr, au bénéfice des deux Ithilausters qui dirigeaient l'armée et qui sont représentés par les deux statues gardant l'entrée du temple. Certains prétendent qu'elle était la fille d'Othëlion l'Intrépide, l'Ithil Taerym à la tête du clergé lors de l'Exode, mais qu'à la fin de sa vie elle s'est laissée corrompre par des théories hérétiques et a tenté de s'opposer au clergé. Quoi qu'il en soit, Valyan est un très vieux Sindel de haute taille aux traits empreints de noblesse, toujours vêtu comme un guerrier d'une très belle armure de plates en mithril bleu et armé d'un puissant tsalion runique. Bien qu'en public il suive fidèlement les diktats du clergé, celui ou celle qui saurait gagner sa confiance découvrirait un sage bien moins dogmatique que la plupart de ses confrères, connaissant moult légendes antiques et fort mal vues des autorités ecclésiastiques.

Enfin, il se murmure que ce temple recélerait bien des mystères et qu'il ne se limite pas à une unique nef jouxtée de simples appartements réservés au gardien des lieux. Les plus audacieux prétendent même que les plus précieux objets récupérés lors du sac de Sanssitr y seraient toujours dissimulés, mais qui peut savoir ce qu'il en est vraiment?

Avatar du membre
Tanaëth Ithil
Messages : 134
Enregistré le : jeu. 20 juin 2019 12:44
Localisation : Nessima

Re: Le Temple de Sithi

Message par Tanaëth Ithil » lun. 1 juil. 2019 22:03

La nef principale du temple de Sithi, bien qu'immense, est comble en cette nuit de pleine lune. Taillée dans le roc austère qui constitue le soubassement de Nessima, elle n'est éclairée que par douze grands braseros rougeoyants, un par mois lunaire, répartis de manière à tisser un mystérieux clair-obscur dans la salle. Aux premiers rangs de l'assemblée se trouvent les nobles de la cité, certains fastueusement vêtus et chargés de bijoux, d'autres au contraire simplement revêtus de leurs tenues de guerre, ainsi que le veulent les antiques traditions de la cité militaire. Derrière les nantis, droits et fiers, alignés comme pour la parade, les gardes militaires sont venus en nombre assister au mariage de leur commandante. Plus loin encore de l'autel, tassés contre les murs de la salle, les gens du commun, toujours avides des cérémonies capables de leur faire oublier un moment la routine. Près du monolithe de pierre pâle constituant le centre mystique du temple, le vieil Ithilauster Valyan patiente, l'air grave, harnaché dans sa magnifique armure de plate en mithril bleu et équipé de son légendaire tsalion runique. A ses côtés se trouvent déjà Asuran et Sylënn'tar Thinel, eux aussi en armes, le regard rivé sur la porte par laquelle je pénètre dans le sanctuaire et donc sur moi dès que j'y apparais. Valyan impose aussitôt le silence d'un geste autoritaire qui incite toute l'assemblée à se tourner en ma direction, faisant de moi la cible d'un millier de regards.

(Bon sang que je déteste ça), grommelé-je intérieurement en prenant soin de ne pas laisser transparaître mes états d'âme sur mon visage.

J'ai la pesante impression d'être jaugé, jugé sous toutes mes coutures, un peu comme un animal vendu à la foire, jouissif, vraiment... Pas question de reculer bien entendu, d'autant plus que je sais que certains n'attendent qu'un signe de faiblesse de ma part pour se manifester et semer le trouble dans cette cérémonie, mais ce n'est certes pas l'envie qui manque. Nombre de murmures jalonnent mon chemin tandis que j'avance de ma démarche la plus altière vers l'autel, admiratifs, simplement curieux ou ouvertement méprisants selon les cas. Pour quelques-uns je ne suis qu'un maudit hérétique, un banni ayant été trop longtemps absent pour avoir conservé le prestige de sa famille, mais qu'importe: la loi est de mon côté, cette fois, et nul n'ose remettre en question mon droit d'être là, pour l'instant du moins. Est-ce dû au fait que j'arbore comme la plupart mon impressionnant attirail militaire? A la présence, juste derrière moi, des sept membres de ma garde personnelle? Il y a peut-être de ça, après tout j'ai vaincu en duel deux des plus prestigieux combattants de Nessima et fort peu se soucieraient désormais de m'affronter armes à la main, mais je suis convaincu que c'est avant tout parce que ma promise n'est autre que la redoutée commandante de la Garde Militaire que nul ne bronche.

Ce n'est qu'en approchant de l'autel que je découvre soudain la présence d'Averren, mon ennemi juré. Il s'est installé au premier rang bien sûr, histoire de me déstabiliser sans doute. Je ne peux m'empêcher de frémir en discernant la haine mortelle qui luit dans ses prunelles, mais ma haine n'est pas moins féroce et je parviens sans grand mal à le fixer quelques secondes de mon air le plus glacial tout en me demandant avec une certaine inquiétude quelles manigances odieuses il a encore concoté. Ha, que ne suis-je parvenu à éliminer ce maudit avant ces instants cruciaux pour mon avenir et celui de l'Opale! Ai-je eu tort d'utiliser le Jugement de Sithi contre l'un de ses sous-fifres? Peut-être, mais avais-je bien le choix? Non, sans doute pas, du moins ne vois-je pas comment j'aurais pu m'en tirer autrement.

(Hey! Ils t'attendent!) remarque Sindalywë d'un ton où perce une légère anxiété.

(Je sais, mais... où est Llyann, au fait?)

(Aucune idée...)

(Voilà qui ne me plaît pas, pour rien au monde elle ne raterait cette cérémonie...)

(Elle a peut-être juste été retardée par ses obligations à la commanderie?)

(Moui...)

Il n'y a pas la moindre conviction dans ma réponse, Lyann, l'amie que je considère comme une soeur, n'aurait pas laissé quoi que ce soit l'empêcher d'être là, j'en suis certain. Il lui est arrivé quelque chose, mais quoi? Une fourberie de la part d'Averren? Serait-il assez pourri pour s'en prendre à sa propre fille? Poser la question c'est presque y répondre, mais pour l'heure je suis pieds et poings liés, il me faut faire comme si de rien n'était et attendre la fin de ce maudit mariage.

Je parviens donc devant le trio qui attend devant l'autel et me place aux côtés de Sylënn qui ne manque pas de me jeter un regard sévère, comme si elle s'attendait à ce que je fasse l'imbécile. Je lui souris légèrement d'un air rassurant qui lui fait hausser les épaules, puis fais enfin face à l'Ithilauster prêt à officier. La cérémonie commence par une longue prière à Sithi, destinée à attirer sur nous sa bienveillance, puis d'immenses tambours invisibles de la salle se mettent soudain à résonner puissamment dans la nef. Le rythme est presque tribal, lent et grave il souligne l'importance du serment que nous allons prononcer, un serment qui nous engagera par-delà la mort puisque que même si l'un des conjoint décédait l'autre ne pourrait se remarier. Puis des voix cristallines s'élèvent, provenant d'un choeur lui aussi invisible et tranchant superbement sur les basses des percussions. Peu à peu, tous les Sindeldi présents se joignent au chant, une antique mélopée connue de tous évoquant notre dualité entre obscurité et lumière. Malgré mon inquiétude pour Llyann, je me joins instinctivement au chant tandis que les coups de tambour s'immiscent au plus profond de moi et m'ébranlent corps et âme; ce sont mes racines qui sont réveillées, rappelées, en ces instants qui prennent une étrange dimension mystique. Comme j'aimerais pouvoir partager avec l'assemblée les souvenirs d'Eden que m'a transmis ma Faëra, l'ensorcelant visage de Sithi, le soyeux de sa chevelure...

(Holà! Reste avec nous), gronde mentalement Sindalywë!

Je retiens de justesse une grimace en réalisant que songer comme je le fais à Sithi alors que je suis en train d'en épouser une autre n'est pas très courtois, mais comment oublier? Le chant finit par s'achever, lentement, comme à regret, laissant s'installer un silence absolu qui se prolonge, encore et encore, jusqu'à ce que Valyan reprenne soudain la parole:

"Nous sommes ici pour unir ces deux jeunes Sindeldi, Sylënn'tar Thinel et Tanaëth'tar Ithil, sous le regard de Sithi. Ils se sont fiancés dans les règles voici deux lunes et nulle opposition valable n'a été formée. Si quelqu'un s'oppose aujourd'hui à cette union, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais."

Je jette un regard sombre en direction d'Averren, est-ce là que tout dérape? Il ne fait pas mine de bouger, à ma surprise, mais maudit soit son foutu sourire en coin! Que prépare-t'il? Pourquoi Llyann n'est-elle toujours pas là? L'Ithilauster me sort brutalement de mes pensées en s'adressant directement à nous:

"Qu'il soit gravé dans le roc que nul n'objecte à ce mariage. Sylënn'Tar Thinel, souhaitez-vous prendre Tanaëth'tar Ithil pour époux et acceptez-vous de porter son Nom?"

J'en ai les tripes qui se nouent. Le silence qui suit me semble presque aussi long que celui qui a suivi le chant, ma promise va-t-elle finalement succomber à ses peurs et se dédire? Elle tourne à nouveau les prunelles vers moi, brièvement, comme pour s'assurer que tout cela est réel. Un regard d'émeraude dans lequel je plonge sans fard, et dont je ne peux m'empêcher d'apprécier la force, la droiture. Nos envies ne comptent pas, seul importe notre devoir.

"Je le souhaite. Je porterai son Nom."

Chère Sylënn, toujours aussi "efficace"...

"Tanaëth'tar Ithil, souhaitez-vous prendre Sylënn'tar Thinel pour épouse et lui transmettre votre Nom?"

Le fait de transmettre son nom à quelqu'un pourrait sembler anodin, mais pas pour nous. Nous sommes les Fils de Sithi, les exilés qui se sont forgé un royaume sur un monde lointain après avoir survécu au pire. Nous sommes fiers et conscients de nos origines, des millénaires d'histoire qui s'étendent derrière nous. Nos lignées remontent couramment au sixième millénaire après l'exode, soit il y a quelques quinze millénaires, et presque toutes comportent leur lot de héros. La mienne remonte à Eden, voilà plus de vingt-trois mille ans, à ce général Sindel nommé Ethërnëm Ithil qui défia le clergé et se sacrifia pour permettre à son peuple de fuir notre monde. Je pourrais remonter plus loin sans doute, en questionnant ma Faëra, mais à quoi bon? Elle m'a montré ce qu'elle voulait que je voie et tout est bien ainsi.

"Je le souhaite. Elle portera mon Nom et l'Honneur de ma Lignée."


"Qu'il en soit ainsi. Prêtez-vous serment devant Sithi et que tous ici en soient témoins: ce qui sera scellé ne pourra être défait."

Sylënn et moi nous fixons alors gravement, face à face, pareillement conscients de l'engagement irrévocable que nous allons prendre:

"Ullume au oialë."

"Ullume au oialë."

Pour toujours et à jamais. Le même serment que ceux qui me lient à Sithi et à ma Faëra. Indissoluble quoi qu'il advienne, léger comme une plume, quoi de plus facile que de le prononcer, lourd comme une montagne, quoi de plus difficile que de le respecter?

"Au nom de Sithi moi, Valyan'tar Niaëvë, vous déclare unis par le lien sacré du mariage. Puisse notre Mère vous guider et vous protéger tout au long de votre vie, soyez dignes de vos aïeux et honorez Celle qui nous a tout offert."

Et voilà, c'est fait. Bon sang! La suite... nous nous embrassons fugacement, pour sauver les apparences, puis les prières reprennent, interminables. Plus le temps passe plus mon anxiété à propos de Llyann grimpe, que fait-elle par tous les dieux?! S'ensuit une ribambelle de prières, de chants, puis vient le calvaire de la procession qui nous ramènera en surface, sous le regard direct de Sithi où nous prononçerons une nouvelle fois notre serment avant d'entamer un indécent banquet. Mais alors que nous nous apprêtons à franchir le seuil du temple, un Sindel en sang surgit soudain en haletant:

"Nous sommes attaqués! Aux armes!"

Avatar du membre
Tanaëth Ithil
Messages : 134
Enregistré le : jeu. 20 juin 2019 12:44
Localisation : Nessima

Re: Le Temple de Sithi

Message par Tanaëth Ithil » ven. 5 juil. 2019 10:37

Une telle apparition aurait peut-être semé la panique dans une autre cité, mais nous sommes au coeur de la martiale Nessima, habituée depuis toujours à subir ce genre de désagrément, et les visages ne font que s'assombrir légèrement tandis que les mains se referment déjà sur les poignées des armes. Sylënn réagit aussitôt, questionnant le blessé d'une voix froide comme l'acier:

"Où? Qui ou quoi? Combien sont-ils?"

Le malheureux la regarde comme s'il voyait une créature d'un autre monde puis, réalisant soudain à qui il a affaire, répond précipitamment:

"Près du deuxième pont, nous...nous avons été frappés par un...un voile de ténèbres. Nos torches brûlaient mais on ne voyait rien! C'est à ce moment que nous avons été attaqués, il y a eu huit morts et des blessés, puis soudain...plus rien. Tout s'est déroulé si vite...on y voyait de nouveau mais il n'y avait plus personne."

Ma panthère d'épouse se tourne alors vers moi, les traits figés en un masque glacial:

"Sans aucun doute une bande d'Eruïons en maraude accompagnée d'un adepte de la magie noire. Tu voudras bien m'excuser, cher époux, mais j'ai à faire."

Déjà elle se détourne pour aller donner les ordres nécessaires, mais je la retiens en douceur par le poignet:

"Attends. Avec ton accord, je me charge de fouiller les souterrains. J'ai l'habitude de ce milieu et je connais bien Sanssitr."

"Seul?"

"Non, ma garde m'accompagnera."

Elle hésite un bref instant, jetant un regard quelque peu dubitatif à ladite garde, puis acquiesce d'un léger signe de tête:

"Soit. Je vous enverrai des renforts dès que possible. Fais attention à toi."

"Ne t'inquiète pas. Sois prudente également."

Sans plus attendre elle ordonne à une partie des gardes Militaires présents d'escorter les civils jusque dans la ville haute et aux autres d'aller bloquer toutes les issues pouvant permettre aux assaillants de s'y aventurer. Tandis qu'elle envoie encore un messager prévenir Gaëren'tar Ethariël, le général en chef de Nessima, je me tourne vers mes chaperons et leur explique brièvement la situation avant de les entraîner rapidement vers le lieu du massacre, munis au passage de torches prélevées dans les stocks du temple. Contrairement à Sylënn je me demande si les Eruïons sont vraiment derrière cette attaque, mais peut-être n'est-ce que ma paranoïa envers Averren qui me fait penser qu'il pourrait en être l'instigateur? Il n'a pas hésité, jadis, à lancer ses sbires à l'assaut de la demeure de mes parents par une nuit sans lune, aurait-il eu l'audace de réitérer son "exploit"? Mais dans cette hypothèse, pourquoi s'en prendre à des innocents plutôt que de me viser directement? Un pâle sourire ourle mes lèvres tandis que je songe que c'est peut-être un traquenard destiné à m'attirer à l'écart de mes proches, après tout l'Ithilauster me connaît bien et sait pertinemment que je ne resterai pas inactif, surtout si Llyann est impliquée. Et si c'est un piège je suis en train de me jeter tête baissée dedans, pour changer.

Répondre

Retourner vers « Domaine de Farcha »