Village fortifié de Caraën

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Yuimen
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Village fortifié de Caraën

Message par Yuimen » sam. 21 sept. 2019 15:32

Village fortifié de Caraën

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Sur les premiers contreforts des inhospitalières Montagnes Grises, côté ouest, se dresse un village fortifié à l'architecture étrange, mélange de celle usitée à Xaoranh et de celle employée à Balsinh : Caraën. Il fut bâti aux environs de -12'000 avant l'ère actuelle, afin de contrer les fréquentes incursions des Eruïons dans la région.

Il abrite aujourd'hui une solide garnison de quelques deux cents hommes, ainsi qu'un petit millier de civils, travaillant majoritairement pour l'armée, en tant que maréchaux ferrants, boulangers, etc... mais aussi en tant que cultivateurs et éleveurs permettant l'alimentation de la modeste population. Ainsi, Caraën vit en quasi autarcie, seules les fournitures militaires telles qu'armes et armures devant être acheminées depuis Nessima.

Le Sindel dirigeant cette petite communauté est un vétéran âgé de plus de deux millénaires ayant jadis servi dans le légendaire corps d'élite de Raynna : les Fils du Dragomélyn. Nommé Mardëren, froid et taciturne, toujours lourdement armé, il gère Caraën d'une main de fer dépourvue du moindre gant de velours, mais ses hommes lui vouent cependant une telle confiance que nul ne s'avise de s'en plaindre.


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Gamemaster7
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Gamemaster7 » sam. 21 sept. 2019 15:58

Émergence : màj pour Sibelle et Arkalan


Sibelle, sous sa forme d'Hippogriffe, prit son envol avec, sur son dos, un Arkalan bien peu à l'aise. Dotée d'une vue perçante, l'Hinïonne put se rendre compte que de nombreux regards suivaient leur vol, tandis que de nombreuses mains les désignaient. Quoi qu'il en soit, nul archer ne tenta de les transpercer d'un trait, sans doute en bonne partie parce qu'ils étaient déjà trop haut dans le ciel. Après environ deux heures de vol, la nuit tomba avec la rapidité coutumière aux régions tropicales et la lueur de l'astre nocturne si cher aux Sindeldi, encore loin de sa plénitude, se révéla vite bien maigre pour poursuivre le voyage en toute sécurité.

Etant encore au-dessus de la plaine de Nisiorë, Sibelle décida sagement de se poser et d'attendre l'aube pour poursuivre leur périple, ce qu'ils purent faire après une nuit sans encombres. Si survoler les contreforts sud, relativement modestes comparés aux vertigineuses hauteurs des parties nord des Montagnes Grises s'avéra aisé pour l'Hippogriffe très à l'aise dans les cieux, il en alla tout autrement pour Arkalan. En effet, de subites et fortes bourrasques rendaient l'équilibre périlleux, pour le Shaakt peu habité à ce genre de moyen de transport. Néanmoins, s'accrochant vaillamment, c'est sans chuter que les deux compagnons arrivèrent enfin en vue du village de Caraën.

Là encore leur arrivée ne passa pas inaperçue, ainsi que l'avait souligné la commandante de la Garde Militaire, les Sindeldi étaient dotés d'une vue perçante. A peine se furent-ils posés qu'une troupe d'une vingtaine de soldats, dont une demi-douzaine d'archers, se précipita dans leur direction. Les épaisses portes du village se refermèrent aussitôt derrière eux tandis que, sur les remparts, d'autres archers prenaient hâtivement position. Nul doute : les lieux étaient bien défendus et les soldats d'une extrême vigilance. Les aventuriers devraient montrer patte blanche pour espérer entrer dans Caraën, ce qui s'avérerait certainement bien plus complexe pour Arkalan que pour sa compagne Hinïonne.


*****
Gains et récompenses :

Sibelle : découverte de Nessima : 1xp ; interaction avec Tanaëth : 0,5xp ; interaction avec Arkalan : 0,5xp ; Total : 2xp
Autre: ajout de la récompense de Guilde : Jambières de bronze Niv.24 (armure lourde)

Arkalan : découverte de Nessima : 1xp ; interaction avec Tanaëth : 0,5xp ; rp du quotidien : 0,5xp ; événement aventureux simple (un Shaakt dans la ville) : 1xp ; interaction avec Sibelle : 0,5xp ; Total : 3,5xp

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Arkalan
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Arkalan » mer. 25 sept. 2019 20:42

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En retrouvant le sol à la tombée de la nuit, je prends un moment pour m’asseoir sans me méfier de celle qui m’accompagne. Pas que je lui fasse confiance mais si elle avait voulu me tuer elle en aurait eu de nombreuses occasions. Il est vrai qu’elle nous fait gagner un temps considérable mais voler ainsi n’a rien d’agréable. Je reste quelques minutes assis sans rien dire avant de me remettre sur mes jambes et de faire quelques pas. L’instant d’après je préviens Sibelle que je pars chercher de quoi manger. J’aimerais éviter d’utiliser tout de suite nos rations de nourriture si déjà nous sommes encore en plaine.

Loin du camp j’ai soudainement une sensation étrange, celle d’être en danger. Je sens le haut de mon ventre se crisper comme s’il attendait un coup. Pourtant, rien aux alentours. Accroupi dans les hautes herbes, je scrute les environs, prêt à tirer. Personne. Vraiment personne. Alors pourquoi ? Pourquoi j’ai le sentiment qu’une chose se tient juste face à moi et est sur le point de frapper ? J’entends un bruit derrière moi, sans attendre je me retourne, tire la corde de mon arc et tir. La flèche siffle dans le vent et disparait dans les hautes herbes avant de provoquer le son si distinctif de l’acier qui pénètre la chair suivie d’un couinement. J’espère que ce n’était pas Sibelle...

Je m’approche en encochant un autre projectile, prudent, le palpitant battant à tout rompre. Un lièvre. Un bête lièvre qui a choisi le mauvais moment pour quitter sa cachette pour rejoindre son terrier. Je regarde encore une fois autour de moi avant de le ramasser et de me diriger vers le camp. Sibelle ne s’était pas tourné les pouces. Le feu crépite et les tentes sont montés. Je prépare le repas pour nous deux, j’ouvre, vide, dépèce et cuit notre repas avant de proposer de surveiller la première moitié de la nuit. Une nuit qui se passe sans encombre, le sentiment de danger s’est atténué d’un coup, remplacé par un soulagement que je n’explique pas non plus.

Si mon premier vol m’avait paru difficile, il est clair maintenant que ce n’était qu’un vol tranquille car survoler le nord de ces monts est un défi à chaque instant. Frappé sans cesse par des bourrasques glacées je passe tout le vol couché sur le dos de ma monture en agrippant fermement ses plumes et serrant mes cuisses au point de me faire mal. Une douleur que j’ignore facilement en pensant à ce qui m’arriverait si je m’écrasais sur les pics rocheux juste en dessous.

Nous arrivons en vue de la forteresse de Caraën, une citadelle aux toits arrondis des quels se dégagent des filets de vapeur, qui se dresse fièrement sur la montagne. Sibelle se pose et la cité ne tarde pas à réagir. Ses portes s’ouvrent pour en laisser sortir de nombreux soldats tandis que des archers se positionnent sur les remparts.

" Je n’avais pas remarqué l’armée derrière nous. " lâchais-je, cynique.

Une vingtaine de Sindels, lourdement armés pour deux elfes. Tout ça me parait être de la frime en plus d’être inutile. Je saisis ma dague et la pose au sol avec mon arc et mes flèches, me désarmant totalement. Je fouille ensuite dans mon sac et brandit le laisser-passez de la commandante. La seule chose qui, j’espère, m’évitera de prendre une flèche entre les deux yeux. Je lève l’autre main au-dessus de la tête et m’éloigne de mes armes de quelques pas ne laissant aucun doute sur le fait que je ne compte pas m’en servir.

" Je vous laisse parler. "

Dis-je simplement à mon acolyte de voyage qui prépare également son papier officiel.


>>>
Modifié en dernier par Arkalan le ven. 18 oct. 2019 20:50, modifié 1 fois.

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Sibelle
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Sibelle » jeu. 26 sept. 2019 03:18

Décidant de partir ainsi au cœur même de la ville, il était à peu près certain qu’ils attireraient le regard des elfes gris. Ce fut avec fierté qu’elle vit, de sa vision aiguisée, nombres d’habitants suivre son envol jusqu’à ce qu’elle ne fut plus à portée de leur vue. Heureusement pour elle et pour son compagnon, ils quittèrent cette cité fortifiée sans avoir eu à esquiver les projectiles des archers.

Sibelle prenait plaisir à voler et à sentir l’air frais glisser sur son visage d’aigle et sur son plumage. Elle aurait bien voulu faire quelques cabrioles aériennes afin de profiter encore plus du voyage, mais elle n’en fit rien. Son cavalier avait mis quelques minutes pour prendre position et le sentant gesticuler sur son dos, elle devina qu’il ne s’y sentait pas encore à son aise.

Ils volèrent ainsi deux heures de temps avant que la pénombre de la nuit diminue l’acuité de l’hippogriffe. En fait, contrairement à ce qu’elle croyait, la vision de l’hippogriffe semblait meilleure que celle de l’hinionne à la brunante. N’ayant pas beaucoup d’heures de vol à son actif, et ne connaissant guère la région, Sibelle préféra tout de même poser les pieds au sol pour la nuit. Le moment était tout à fait approprié, puisqu’ils étaient encore au-dessus des plaines. Si Sibelle prenait plaisir à voler, elle commençait également à en prendre à atterrir tout en douceur. Dès que ses sabots se déposèrent sur le sol, le shaakt en descendit sans même attendre qu’elle ne plie ses pattes antérieures afin de lui faciliter la descente. Sûrement content d’être sur la terre ferme, Arkalan se permit de s’asseoir quelques minutes sur le sol. Sibelle reprit sa forme d’hinionne aussitôt et jeta un regard prudent aux alentours afin de s’assurer qu’ils y seraient en sécurité. Elle rechercha ensuite, un endroit plat et se mit à ramasser quelques roches et les disposa en rond.

Ils n’échangèrent aucun mot jusqu’à ce qu’Arkalan se leva et lui annonça qu’il allait à la recherche de nourriture. Sibelle acquiesça d’un signe de tête et se mit à chercher des branches, des brindilles et de l’herbe séchée. Elle trouva des pierres de dimension adéquate et tout en s’accroupissant devant son tas de bois, elle les frappa l’une contre l’autre jusqu’à ce qu’elle obtienne une petite étincelle. Après plusieurs essais, elle obtint la petite flamme recherchée qu’elle entretint avec des branches sèches d’arbres. Lorsqu’Arkalan arriva avec un lièvre, elle venait d’installer de grosses roches près de feu afin qu’ils puissent s’y asseoir. Il eut tôt fait de dépecer et de mettre à cuire son gibier. Ils savourèrent le repas paisiblement sans éprouver la nécessité de discuter à la grande satisfaction de Sibelle qui n’aimait pas particulièrement les bavards. Sibelle se contentant de le remercier brièvement pour le repas préparé. Étant tous les deux des elfes, ils n’avaient besoin chacun que quelques heures de méditation pour récupérer. Arkalan veilla le premier pendant que Sibelle se reposait, étendue sur sa cape non loin du feu. Elle prit ensuite la relève et ils partirent à l’aube.

Sibelle survolait sans difficulté les montagnes rocheuses de moindres altitudes, ayant pris rapidement aisance à voler. Elle comprit que ce n’était pas le cas de son cavalier qui tenait fortement ses plumes et dont les jambes serraient résolument ses flans. Elle prit garde à ne pas effectuer de manœuvres brusques afin d’aider son compagnon à garder son équilibre, malgré les bourrasques qui l’assaillaient.

Après quelques heures de vol, ils approchèrent de leur destination. Sibelle put alors percevoir Caraën, village bâti sur le côté ouest des premiers contreforts des inhospitalières montagnes grises. S’approchant davantage, elle put distinguer l’architecture unique des bâtiments du village fortifié. Avant même qu’elle n’approche du sol, elle put aussi voir les nombreux soldats sortir des remparts pour courir dans leur direction. Prudents devant des étrangers et craignant sans doute une intrusion non-bienvenue, ils refermèrent les portes de leur forteresse laissant une vingtaine de soldats hors de leur mur. À ces vingt et quelques soldats, s’ajoutaient quelques archers, qui du haut du rempart, veillaient à protéger leurs compagnons d’armes de deux possibles intrus qui venaient d’atterrir dont un volatile plutôt singulier.

Arkalan ne tarda pas à descendre de sa monture et cette dernière reprit aussitôt sa forme hinionne sans quitter des yeux les nombreux soldats. Avant même que les archers ne soient trop près, Sibelle avait sorti son laisser-passer.

Agissant de prudence devant ces guerriers vraisemblablement aguerris, Arkalan se défit de sa dague, de son arc et même de ses flèches qu’il déposa au sol avant de s’éloigner de quelques pas. Jugeant qu’elle serait plus écoutée que lui, il lui demanda de prendre la parole.

Plus réticente à se défaire de ses armes, Sibelle leva cependant ses deux mains dans les airs, la gauche contenant son papier officiel, afin de bien montrer que ses armes étaient rangées et qu’elle n’avait pas l’intention de s’en servir.

Acquiesçant à la demande de son compagnon, elle prit la parole, d’une voix assez forte pour être entendu, sur un ton très poli et calme.

« Je me nomme Sibelle et mon compagnon, Arkalan. Nous sommes mandatés par Sylënn'tar Ithil, commandante de la Garde Militaire de Nessima pour mener une enquête sur votre île. Le laisser-passer que tient mon compagnon ainsi que celui que je possède également, en témoigne. Nous sommes ici afin de discuter avec Mardëren, le commandant de la garnison du village de Caraën. Nous aimerions obtenir certaines informations. »

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Gamemaster7
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Gamemaster7 » sam. 28 sept. 2019 13:38

Émergence : màj pour Sibelle et Arkalan


Les soldats encerclèrent rapidement Sibelle et Arkalan, tout en maintenant une distance prudente. Si aucun ne fit mine de menacer l'Hinïonne, les archers mirent en revanche en joue le Shaakt, prêts à le transformer en porc-épic au moindre mouvement un peu brusque. Aurait-il été seul qu'il n'aurait peut-être pas eu le temps d'essayer d'expliquer quoi que ce soit aux militaires qui le dévisageaient avec un mélange de haine et de dégoût mais, heureusement pour lui, la présence de Sibelle et ses calmes paroles les incitèrent à retenir leurs traits. L'un des soldats, probablement un officier au vu de son équipement de meilleure qualité, fit signe aux autres d'attendre et s'avança vers Sibelle en tendant la main pour examiner le document qu'elle brandissait.

Le Sindel aux cheveux noirs coupés très courts et aux prunelles de même teinte parcourut rapidement le laissez-passer d'un air sombre avant de lâcher d'un ton quelque peu méprisant et agacé :

"Nous engageons des étrangers maintenant? De maudits Eruïons, même? C'est insensé! Mais soit : les ordres sont les ordres."

Il rendit le document à Sibelle et fit signe aux archers d'abaisser leurs armes avant d'ajouter en désignant le sud d'un geste vague :

"Le commandant Mardëren est parti il y a deux jours avec une centaine de soldats. Pour châtier comme il se doit ces vermines de pillards Eruïons qui saccagent nos fermes et se croient autorisés à traîner dans la région. Mais peut-être puis-je vous renseigner?"

Il jeta un bref regard rancunier à Arkalan en prononçant ces mots, visiblement tenaillé par l'envie de l'abattre sur le champ. Mais la discipline n'étant apparemment pas un vain mot au sein de l'armée Sindel, il se contint et, rigide, attendit la réponse de Sibelle.


*****


Gains et récompenses :

Arkalan : rp du quotidien : 0,5xp ; Premier vol à dos d'Hippogriffe : 1xp Total : 1,5xp

Sibelle : rp du quotidien : 0,5xp ; Total : 0,5xp

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Sibelle
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Sibelle » mar. 1 oct. 2019 05:11

Sibelle observa les soldats bien entraînés les encercler en un rien de temps, préservant une distance sécuritaire.

(Ils sont dix fois plus nombreux que nous…ils ne devraient pas nous craindre…)

Perplexe, la guerrière les observa davantage et remarqua sans peine que la méfiance des soldats était essentiellement dirigée contre son compagnon. Leurs arcs tendus munis de flèches tenaient en respect l’elfe noir. Elle en vint à la conclusion que si Arkalan n’avait pas déposé ses armes au sol, son corps serait désormais transpercé par un nombre superflu de flèches, une seule bien placée s’avérait suffisante. Elle lut sur leur visage la haine et le mépris qu’ils entretenaient envers le shaakt, sans en comprendre la cause.

Un des soldats sindeldis s’avança. Portant visiblement un équipement de meilleure qualité, Sibelle en déduisit qu’il s’agissait d’un officier. Faisant signe aux autres de l’attendre, il se dirigea vers Sibelle et prit le document qu’elle lui avait tendu. Ses cheveux noir coupé très court et ses iris de la même teinte, lui conféraient un air sévère qui n’intimida cependant aucunement la fière guerrière. Après avoir examiné très rapidement le papier officiel, il exprima d’un ton visiblement contrarié son désaccord face à l’engagement des Eruïons. Sibelle resta sans mots quelques secondes, perplexes avant de comprendre qu’ils confondaient les différentes races d’elfes.

Sibelle ramassa son précieux document et le rangea dans son sac. Visiblement mécontent, l’officier ordonna tout de même à ses soldats de baisser leur arme. Malheureusement pour Sibelle et son compagnon, le commandant de la garnison était absent et ne reviendrait que dans deux jours. Il était parti en chasse contre les Eruïons qui avaient saccagé leurs fermes. Il leur proposa tout de même de tenter de répondre à leurs questions.

Connaissant la fierté et l’orgueil des elfes puisqu’elle faisait partie de ce peuple, elle tenta un commentaire qui mettrait les faits au clair sans pour autant vexer l’officier. Elle n’avait pas l’habitude de mettre des gants blancs, mais elle choisit de faire un effort en ce sens, car elle jugeait important d’entretenir de bonnes relations avec cet officier si elle voulait lui soutirer quelques informations. Gardant toutefois son air digne, elle répondit d’une voix neutre :

« Mon arrivée est récente sur le Naora et je n’ai pas vu d’Eruïons dans les parages… Et je vous demande de prévenir vos soldats qui n’ont pas votre expertise : mon compagnon Arkalan appartient aux elfes noirs et non aux elfes bruns. On les distingue entre autres par le pigment de sa peau qui est beaucoup plus sombre. »

Mais l’officier considérait les shaakts dans la même catégorie que les Eriuons, et ce fut d’un air sombre qu’il rétorqua.

« Sans vouloir vous offenser, dame, nous sommes en guerre. Elfe noir, Eruïon, même engeance, nous n'avons pas de temps à perdre avec les caprices d'une commandante qui devrait être jugée pour hérésie. Nous vous laisserons passer parce que ce sont les ordres, cela s'arrêtera là. »

Sibelle décida de ne pas s’éterniser et voulut changer de sujet lorsque Arkalan intervint à son tour et tout en se raclant la gorge signifia qu’il avait quelque chose à dire. L’officier le regarda comme s’il s’agissait d’un microbe, mais lui autorisa tout de même à prendre la parole.

Avec un rictus amusé que Sibelle jugea déplacé dans les circonstances, le shaakt expliqua qu’il souhaitait simplement connaître l’origine des mouvements nocturnes qui avaient lieu dans les environs. Une fois l’information reçue, ils partiraient.
Sibelle crut bon de compléter :

« La commandante de Nessima nous avait informés que votre commandant pourrait nous renseigner au sujet de ce petit peuple qui circule la nuit. Si vous pouvez vous même nous informer, ce serait très apprécié. »

Heureusement pour les aventuriers, l’officier remplaçant était en mesure de leur répondre. Ils devraient longer les montagnes vers le nord jusqu’à la Sylve de Saraënan. Ils devraient ensuite poursuivre une centaine de mètres avant d’arriver directement au camp forestier dévasté.

Avide d’en connaître davantage, Arkalan prit tout de même un grand risque en demandant si le camp était déjà dévasté avant l’arrivée de mystérieuses troupes. Ce fut avec une rage à peine contenue que l’elfe gris aux iris noirs confirma que le ravage fut fait par ces créatures qu’il maudissait.
Enchaînant les questions, Sibelle demanda à son tour :

« Et avez-vous observé un fait particulier qui vous aurait frappé, intrigué ? »


Levant un sourcil de surprise, il répondit tout de même que les témoignages rapportaient qu’ils étaient lourdement armés et portaient des armures d’un métal noir qui les rendaient d’autant plus difficiles à repérer. À cette réponse, Arkalan plissa les yeux, mais ne fit aucune remarque.
Sibelle réfléchit un moment avant de questionner de nouveau sur leur identité :

« Et leur taille ? À cette hauteur-ci à peu près ? » Demanda-t-elle tout en plaçant sa main à la hauteur d'un nain moyen.

Il confirma en effet qu’il s’agissait à peu près la taille qu’on leur avait signalée.

Arkalan prit la relève et voulut savoir s’ils avaient attaqué à d’autres endroits. Si tel avait été le cas, l’officier n’avait pas été mis au courant. Cependant, il savait qu’ils avaient été vus, quelques semaines auparavant aux abords du delta du fleuve Sithialë.

Arkalan demanda à Sibelle de sortir sa propre carte avouant qu’il craignait d’être attaqué s’il osait plonger sa main dans son propre sac. Mais l’officier qui était tout près entendit ces paroles prononcées insuffisamment basses et s’en trouva insulté.

Sibelle obéit et sortit sa carte, la déployant pour qu’ils puissent la consulter tous les trois sans difficulté. Arkalan n’avait pas bien compris les explications de l’elfe gris, mélangeant le moment où l’attaque avait eu lieu et où ils avaient aperçu les troupes nocturnes. L’elfe gris, impatient et peu disposé à être aimable envers l’elfe noir, eut un moment d’impatience où il jura entre ses dents avant de tenter d’expliquer plus clairement. Les êtres de petite taille avaient d’abord été aperçus dans le delta quelques semaines auparavant puis dans le camp forestier, il y avait à peine quelques jours. Ne sachant trop où Arkalan voulait en venir, Sibelle commenta :

« Je préfère qu'on se rende au camp... d'autres aventuriers vont explorer le Delta. »

Arkalan expliqua qu’il trouvait de mauvais œil si jamais il s’avérait que c’est des nains et qu’ils soient équipés d’Olath. Cela signifiait qu’ils cherchaient sans doute à creuser des galeries dans les montagnes. Confirmant ensuite que selon lui, leur destination devait être les montagnes.
Sibelle fronça ses sourcils d’incompréhension:

« Pourquoi parlez-vous d’Olath ? » Demanda-t-elle alors que l’officier se contenta d’écouter sans commenter.
Le shaakt expliqua que l’Olath était un métal noir difficile à percevoir. Il s’agissait en fait d’un métal d’obscurité. Olath est un mot shaakt qui signifie sombre.

Sibelle abondait dans le sens du shaakt.

« Je pense aussi qu'il s'agit de nains... mais que viendraient-il faire dans ces montagnes? Renferme-t-elle des ressources naturelles qui attireraient la convoitise des nains ? »

Cette fois l’officier ne cachant pas sa surprise en demandant ce qu’étaient les nains. Sibelle répondit d’abord :

« Ces petites créatures sont attirées par l'or ou autre minéral précieux. »

Puis rajouta, avec plus de précision et émettant plus son opinion personnelle que les faits :

« C’est une race courte sur pattes et très trapue. Ce sont des mineurs de natures. Très familiers et peu cultivés. Ils boivent beaucoup, parlent fort, aiment la bataille, mais l’or par-dessus tout. Et ils ont une excellente vision nocturne.»

Ne semblant pas saisir à quel point les nains étaient de bons mineurs, l’officier répliqua :

« S'il y avait des ressources de valeur dans ces montagnes, nous les exploiterions. Personne n'en a jamais trouvé. »

Sibelle resta pensive fasse à cette remarque, se demandant si les elfes gris étaient aussi efficaces que les nains pour ce qui était de l’exploitation de minerais. Arkalan pour sa part n’avait aucun doute, il était persuadé que les nains étaient imbattables en ce qui concernait l’excavation et les mines.
La description des nains faite par Sibelle fit grimacer l’officier qui les considéra comme des êtres sauvages et incultes. Il faut dire que Sibelle partager en grande partie son opinion. Arkalan ne les démentit point, mais il précisa tout de même que les nains, eux, étaient équipés d’Olath.

Orgueilleux comme tous les elfes, l’officier insista sur le fait qu’aucune race ne pouvait surpasser les elfes gris.
Sibelle rétorqua alors :

« …sauf que les nains n'ont pas de scrupules à tricher pour arriver à leurs fins…surtout lorsqu'il s'agit de creuser… »

Conservant son petit air supérieur, appelant Sibelle : sa dame, il affirma qu’ils perceraient sans difficulté les stratagèmes des nains, supposant qu’ils n’étaient guère intelligents.

Arkalan ne démordait pas. Il insistait sur le fait que les nains pouvaient s’avérer une menace sérieuse et que la présence de l’Olath pouvait signifier une alliance avec Oaxaca.

Fatiguée de se faire appeler : « dame », Sibelle se présenta : « Je me prénomme Sibelle et je vous remercie pour toute l'information fournie. Et vous êtes ? »
Après un sourire narquois envers Arkalan, l’officier se tourna vers Sibelle, et ce fut avec une certaine courtoisie qu'il déclara être honoré et se présentant comme étant Sërthen, commandant en second de Caraën.

Sibelle lui fit un signe de tête en guise de salutation.

Se tournant vers Arkalan, elle lui demanda : « On peut se mettre en route ? Où vous avez d'autres questions ? »

Arkalan indiquant qu’il était prêt à se mettre en route, Sibelle rangea sa carte, remercia le commandant en second et donna le choix à Arkalan :
«Nous prenons la voie des airs ou nous marchons ?»

Au grand bonheur de Sibelle, Arkalan accepta de voler.

Fière de son apparence d’hippogriffe, Sibelle se transforma aussitôt sous le regard des soldats. Elle s’inclina ensuite les pattes antérieures pour laisser monter son compagnon. Lorsqu’il lui semblait qu’il était prêt, elle prit son envol.

((( Sibelle accompagné d’Arkalan vole jusqu’au camp forestier dévasté.)))

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Arkalan
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Arkalan » jeu. 3 oct. 2019 14:40

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La guerrière gère la rencontre en toute diplomatie. Cela me rassure de voir qu’il ne s’agit pas simplement d’une brute épaisse dénuée de cervelle, fait déjà étonnant pour une femelle. Elle nous présente, présente notre mandataire et exprime la raison de notre venue. Les armes sont exclusivement dirigés vers moi, je reste immobile, stoïque, las, habitué. Un officier aux cheveux noirs et courts s’approche pour inspecter le document de Sibelle. Je peux voir son visage marqué des signes de mépris et d’agacement au fil de sa lecture, je le mord la lèvre pour ne pas en sourire. L’officier déplore finalement la décision de la commandante de Nessima et déclare que c’est insensé de demander de l’aide à des étrangers, à plus forte raison encore à des Eruïons. Il fait signe aux archers d’abaisser leurs armes et je me permet enfin de prendre une posture plus détendue tout en gardant mes mains bien visibles. Il nous informe que le commandant de la place forte est absent depuis deux jours, parti avec une centaines d’hommes régler le problème des raids d’elfe bruns au sud. Il me jette un regard rancunier, je devais déjà subir des regards pesants pour appartenir à une espèce immonde, voilà que je prenais également pour leurs cousins du Naora. Je me préserve néanmoins de le prévenir que je ne suis pas un Eruïons mais un Shaakt, n’étant pas certain que cela jouerait en ma faveur.

Sibelle, elle, n’hésite pas à l’expliquer et explique que c’est un bien un Elfe noir qui se tient face à lui. Je reste immobile, n’affichant même pas mon agacement par la moindre grimace. Fort heureusement cela ne change rien pour le Sindel qui considère que ça n’a pas d’importance, pour lui je suis un ennemi et son seul désir est de m’abattre. Les elfes gris sont apparemment disciplinés mais j’ai quand même des doutes concernant leurs patiences. Pour ne pas m’éterniser ici je me racle la gorge, signifiant que je souhaite m’exprimer. Il me regarde comme un insecte ce qui ne peut pas manquer de me faire sourire. Au fond le voir ainsi tiraillé entre les ordres et sa volonté m’amuse plus que je ne le pensais.

« Nous souhaitons simplement tirer au clair l’origine des mouvements nocturnes qui ont eu lieu par ici. »

Je poursuis, taquin en exprimant une volonté et non une interrogation.

« Dites nous où vous les avez aperçus et nous ne resterons pas très longtemps ici. »

Sibelle complète ma directive, souhaitant peut être rattrapé mon abus de langage. Elle use de formules de politesse et déclare que son aide serait très apprécié. Cela fonctionne à priori car le garde ne s’irrite pas d’avantage et déclare que les créatures ont été aperçus dans un camp forestier dévasté au nord.

« Est-ce qu’il était déjà dévasté avant de les avoir aperçus là-bas ? »

L’officier m’informe que non et que ce sont bien ces maudites créatures, désigne t-il, qui en sont responsables. Ils ne se contentent donc pas de simplement se déplacer, ils attaquent également. Sibelle demande si des faits particuliers ont intrigués les témoins. Il va hausser un sourcil et prendre de haut Sibelle, se moquant presque avant de fournir finalement un détail important, les créatures sont lourdement armés et porteraient des armures en métal noir. Je plisse les yeux, du métal noir, se pourrait-il qu’il s’agisse d’Olath ?

Sibelle interroge l’officier sur la hauteur des créatures et il s’avère que cela pourrait bien être des nains. Pourquoi des nains se mettrait à se battre contre des Sindels et où trouveraient t-ils assez d’Olath pour équiper toute une armée ? Je songe immédiatement â Oaxaca, dont sa cité démontre la passion qu’a la semi-déesse pour ce métal élémentaire. Mais engager une armée de nains ? Je demande à l’officier si d’autres attaques ont eu lieu. Il répond qu’à sa connaissance ce n’est pas le cas mais qu’ils ont étés vus il y a quelques semaines au abord du delta du fleuve Sithialë. Je me tourne vers Sibelle pour lui demander de sortir sa carte, craignant de prendre une flèche dans le crâne si ma main effleure mon sac. L’officier darde vers moi un regard agacé et me demande si je le prend pour un sauvage sans parole. J’ai envie de répondre que je le prends pour un idiot mais je me ravise et déclare simplement en souriant pendant que Sibelle accepte de déplier sa carte.

« Vous avez vos mesures de sécurité et j’ai les miennes... »

Je remercie la guerrière d’un signe de tête et de me pencher sur le bout de papier. Après quelques questions j’apprends que l’attaque du camp est plus récent. La présence de la carte me permet de mieux appréhender le mouvement des nains.

« Si ce sont des nains et qu’ils sont équipés d’Olath, ils cherchent sans doute à rejoindre la montagne pour y creuser des galeries. »

Sibelle précise qu’un autre groupe se dirige déjà vers le delta et qu’elle préfère se rendre au camp. J’acquiesce avant de déclarer.

« Ce sont les montagnes notre destination. »

L’officier me semble un peu perdu mais n’a pas l’air de vouloir l’admettre, il garde le silence alors que Sibelle me demande pourquoi je parle d’Olath.

« Le métal noir qui les rends difficiles à percevoir. Je pense qu’il s’agit d’Olath. Un métal d’obscurité. Olath veut dire sombre en Shaakt. »

Sibelle conclue elle aussi qu’il doit bien s’agir de Thorkin mais se pose la même question que moi, que viennent-ils faire ici ? Elle se demande si une ressource présente ici pourrait les attirer.

L’officier affiche une mine ahurie et demande ce que sont des nains. Je laisse à Sibelle le soin de lui décrire ces créatures dont elle dresse un portrait peu élogieux. Je continue d’inspecter la carte cherchant à décerner une logique dans tout ceci. Le Sindel rétorque avec un air suffisant que si il y avait des ressources dans ces montagnes elles seraient exploitées.

« Vous n’êtes pas des nains. » déclarais-je sans lever les yeux de la carte du continent. « Ils sont imbattables en ce qui concerne le minage et l’excavation. Même par des Sindeldi. »

L’officier désigne les nains comme des sauvages incultes et après un regard noir déclare avec orgueil que personne ne surpasse les Elfes gris. Je me garde de lui répondre que je venais de revenir d’un monde ou un bon millier de Sindeldi s’étaient évaporés en une fraction de secondes, que leur capitale avait subi une attaque durant laquelle ils ont perdu leur dirigeant et qu’avant ça c’est tout un monde qu’ils ont perdu. Un orgueil mal placé, le même qui a conduit Izurith à la destruction. Un orgueil de femelle qui fait chuter dans mon estime l’officier qui n’était déjà pas bien haut. Je le vois probablement comme il me voit. Je tente de le convaincre une dernière fois de prendre cette menace au sérieux mais je sais déjà qu’il n’y a plus rien à tirer de cette conversation. Sibelle semble fatiguée elle aussi de communiquer avec l’officier, elle lui redonne son nom avant de le remercier. Elle se tourne ensuite vers moi et me demande si nous pouvons nous mettre en route ou si j’ai d’autres questions. Je secoue la tête.

« Non. J’en sais assez. »

Elle range sa carte, remercie une troisième fois le Sindel que moi je décide d’ignorer et me demande si nous prenons à nouveau la voie des airs.

Pas vraiment enjoué à l’idée de voler à nouveau mais conscient que le gain de temps est considérable, je répond.

« Nous pouvons voler tant qu’il fait jour et continuer à pied quand il commencera à faire nuit. »

Je récupère mes affaires sans gestes brusques tandis que Sibelle se transforme à nouveau. Je grimpe sur son dos et m’amuse des regards surpris des Elfes Gris avant que Sibelle ne décolle.


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Gamemaster7
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Gamemaster7 » sam. 18 janv. 2020 16:21

Émergence : màj pour Arkalan


La "ballade de santé" en question s'avéra en réalité être une longue et exténuante chevauchée à un rythme soutenu au travers des vastes plaines de Nisiorë en longeant les puissantes, et désormais inquiétantes, Montagnes Grises. Si le trajet avait semblé court à dos d'Hippogriffe, il fallut aux cavaliers près d'une douzaine d'heures pour rejoindre enfin Caraën et la nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'ils gravirent la longue rampe d'accès au village fortifié et en franchirent les lourdes portes presque sans ralentir.

Une fois à l'intérieur, c'était à la fois une grosse forteresse et un village qui se dévoilait aux yeux d'Arkalan, occupée sans doute par plus d'un millier de Sindeldi. Les rues étroites et tortueuses constituaient autant de coupe-gorges pour des assaillants, mais pour l'heure elles étaient encombrées de toute une foule civile, d'étals divers et variés. Bien moins nombreux que les civils, des soldats patrouillaient les rues par petits groupes, mais ils ne firent pas mine d'arrêter les cavaliers qui parvinrent bientôt sur une petite place au pied de la massive tour principale. Là, les attendait un petit groupe de soldats Sindeldi entourant l'un d'eux, aisément distinguable de ses semblables grâce à la sinistre armure lourde ornementée qui le protégeait.


Image


Il échangea rapidement quelques phrases dans sa langue avec le Sindel à la panthère, puis se tourna vers Arkalan et le dévisagea sévèrement durant quelques secondes avant de s'adresser à lui :

"Un Shaakt recruté par Sylënn, nous aurons décidemment tout vu. Il va falloir m'expliquer tout ça en détail, sieur."

Sans être ouvertement menaçant, le ton sec sous-entendait clairement qu'Arkalan aurait tout intérêt à être convainquant, mais pour l'heure le Sindel semblait lui accorder le bénéfice du doute car il ajouta simplement à l'attention d'Arkalan et de l'Elfe Gris à la panthère tout en se détournant pour se diriger vers l'entrée de la tour :

"Venez."

A l'intérieur, un couloir muni de plusieurs portes fermées les conduisit à un étroit escalier en colimaçon qu'ils gravirent sur deux étages avant de parvenir à une modeste salle sobrement meublée d'une grande table rectangulaire entourée d'une dizaine de fauteuils à haut dossier et de quelques coffres. Là, l'austère Sindel s'installa en bout de table en désignant d'un petit geste les autres fauteuils :

"Asseyez-vous. Je vous écoute, Shaakt. Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? Que s'est-il passé dans les montagnes ?"


*****


HRP : l'xp te sera attribuée à la fin de la présente situation. La discussion peut se faire en aparté si tu le souhaites.

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Arkalan
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Re: Village fortifié de Caraën

Message par Arkalan » ven. 24 janv. 2020 13:52

Le voyage à cheval se montre plus long que ce à quoi je m’attendais et la nuit nous a couvert de son voile sombre depuis un moment quand nous atteignons la cité fortifié. Un temps suffisant pour réfléchir aux derniers événements et surtout penser à la suite. Tout laisse penser que ces nains sont là depuis toujours. Comment seraient-ils arrivés ici ? A bord de bateau plat pour passer les barrières de coraux ? L’hypothèse est risible, ils semblaient si nombreux, ils auraient besoin d’une flotte entière pour se transporter avec leurs équipements. Puis pour venir d’où ? J’avais voyagé sur tous les continents et nulle part il n’y a de traces de Nains à la peau cendrée. Et cette porte, cette porte ouvrant en deux la montagne. Combien faut-il de temps et de mains pour bâtir un tel ouvrage ? Non tout ça n’a aucun sens, ces nains étaient là avant les Sindeli sinon ils n’auraient pas eu le loisir de s’installer.

Nous franchissons les portes de la forteresse en ralentissant à peine. La cité fortifiée a aussi une allure de ville. De nombreux civils se promènent dans les rues malgré l’heure tardive parsemés de patrouilles de soldats. Nous poursuivons notre chemin jusqu’à la tour massive trônant au centre de la cité. Là, patientait un groupe de Sindeldi entourant un Elfe gris à l’air froid et taciturne équipé lourdement. Il échange quelques mots avec l’elfe à la panthère avant de me dévisager et de m’adresser la parole. Il m’invite ou plutôt m’ordonne de le suivre dans la tour où nous empruntons un couloir en colimaçon pour grimper plusieurs étages. Il me mène dans un bureau meublé d’une grande table, de fauteuils et de quelques coffres. Il s’installe et me désigne un siège avant de me demander des explications.

Je m’installe proche de lui et j’extirpe lentement le laisser passer de mon sac pour le glisser vers l’Elfe gris tout en commentant.

Assis face au Sindel, Arkalan extirpe d’abord lentement son laisser passer de son sac pour le poser sur le bureau et le faire glisser vers son interlocuteur.

" Nessima a lancé un appel et plusieurs aventuriers y ont répondu mais vous êtes sûrement déjà au courant. Elle avait plusieurs inquiétudes qui lui semblait ne pas être prise en compte par vos dirigeants. L’une d’elle concernait les raids nocturnes de petits êtres massifs. Moi et Sibelle, l’elfe blanche, étions chargés d’enquêter là dessus. Ce qui nous a mené tout droit dans les montagnes. "

Mon interlocuteur jette un œil au document avant de me le rendre en précisant que ce n’est pas Nessima mais la commandante de sa garde qui a fait appel à des étrangers. Il me demande des précisions sur ce que les dirigeants n’auraient, selon elle, pas pris en compte.

" Disons qu’elle pense qu’en haut lieu il y a d’autres préoccupations que les récents raids nocturnes ou l’armement inhabituel des Elfes Bruns. La sécurité de vos régent est également une de ses préoccupations. "

Il va hocher la tête et admettre que la situation est préoccupante. J’ai la chance de tomber face à quelqu’un qui veut aller droit au but et sans plus digresser il me demande ce que j’ai vu dans les montagnes et sans plus attendre je lui réponds de manière distincte et calme.

" J’ai vu la montagne s’ouvrir pour laisser surgir une troupe de nains. Des nains différents de ceux qu’on peut rencontrer en Nirtim ou Imiftil mais pour les avoir vu de près je peux confirmer qu’il s’agit bien de nains. Ils ont des armes, des armures et ils ont l’air nombreux et bien installés. Je comptais vous ramener un prisonnier mais j’ai été trahis par l’elfe blanche qui m’accompagnait. "

Le Sindel semble s’emporter. Decidemment, aucun d’eux ne s’attendait à ça et la situation semble en effet plus que préoccupante. Un déluge de questions surgit d’entre les lèvres du commandant de Caraën. Si ce sont bien des nains, ce qu’ils font ici, combien ils étaient, comment ils étaient équipés et si des mages les accompagnaient. Cette dernière question me surprend mais je ne laisse pas paraître, je me contente de répondre de manière concise.

" Des Nains oui. J’ai le sentiment qu’ils sont là depuis toujours au vu de la porte qu’ils ont fait dans les montagnes. Ils étaient trop nombreux pour être comptés, semblaient bien équipés. Je n’ai pas vu de mages. "

Soucieux, il réfléchit un instant avant de me fixer sévèrement et me demander ce qui s’est passé avec la guerrière rousse. Un sentiment de haine me traverse en y repensant. Je réagis vivement en pestant que comme toute femelle elle a perdue la raison. Je pousse un souffle agacé par le nez avant de reprendre mon calme.

" Nous nous sommes fait attaqués alors que nous examinions les restes d’un camp. Nous avons réussi à prendre l’avantage. Nous en avons tués trois, blessé un quatrième et les deux derniers se sont rendus. Je comptais les faire prisonnier pour les ramener ici afin que vous puissiez les interroger mais elle m’a attaqué quand j’ai neutralisé le blessé pour qu’il ne tente rien. Ensuite vos hommes ont abattus les deux derniers. Elle s’est ensuite emparé du cor d’alerte du sonneur que j’avais abattu et s’en est servi pour prévenir les nains aux alentours. Vos hommes pourront sans doute témoigner, ils étaient sans doute présents pour assister à la scène. "

Son visage s’assombrit d’avantage et après un autre instant de réflexion il déclare que c’est absurde. Je hausse un sourcil alors qu’il poursuit sa phrase en demandant pourquoi une Hinionne trahirait les Elfes gris. Quel importance ? Les faits sont là. Il annonce finalement qu’elle devra répondre de ses actes. Il ajoute qu’il n’a pas d’ordres à me donner mais qu’il me suggère d’informer Sylënn de la situation au plus tôt. Je répond à sa première interrogation en expliquant que Sibelle est une mercenaire et que la commandante est restée évasive sur notre récompense en cas de succès. Peut être s’est elle dit que les nains seraient plus offrant. J’ajoute ensuite concernant sa suggestion d’informer Sylënn.

"Je pense aussi, quel est la manière la plus rapide de rejoindre Nessima ? "

Il me répond qu’il faut cinq à six jours pour rejoindre Nessima à cheval. Il précise que le sud n’est pas sûre car des groupes d’elfes bruns s’y promènent et qu’il ne sait pas ce qui peut sortir des montagnes.


" Et les Elfes Gris pourraient aussi s’en prendre à moi. Vous n’avez pas une de vos machine volante disponible ? "

Il répond que les machines volantes sont coûteuses et que Caraën n’est pas assez importante pour être desservi. Il me propose deux cavaliers pour m’escorter, m’assurant qu’ainsi je ne serais pas une cible pour ses semblables. Mais il précise tout de même que dans le cas où je rencontrerais des Eruïons ce ne serait pas un avantage. Je prend un instant pour réfléchir. Voyager seul me rendrait plus discret, en voyageant de nuit je devrais éviter les rencontres Sindeldi. L’obscurité me confère un avantage que je ne posséderais plus avec une escorte Sindel.

" Je voyagerais seul dans ce cas. Avez vous un message à transmettre à Nessima ? "

Il répond qu’il a besoin de renforts immédiatement et que la sécurité de Caraën pourrait être très sérieusement menacé dans les semaines à venir. Il précise qu’il va envoyer ses propres messagers mais que mon témoignage sera plus à même de faire comprendre la gravité de la situation. J’incline la tête avant d’ajouter.

" Laissez moi vous dire quelques mots aux sujet de l’elfe blanche si jamais vous veniez à vous croiser. Elle est rousse et se nomme Sibelle. Ne la sous estimez pas, elle est très adroite avec ses lames et a le don de se transformer en hippogriffe. Ca aussi vos hommes pourront en témoigner, nous sommes passés ici il y a quelques jours. "

Il répond simplement que les rapports qu’il a lu confirme mes propos. Il m’invite à quitter les lieux, précisant que les gardes me conduiront à un endroit où je pourrais me restaurer et me reposer et que je pourrais avoir un cheval à ma disposition. Il me remercie et sans plus attendre je me relève et quitte le bureau.

Les gardes m’amènent dans un bâtiment annexe, une caserne occupé par des soldats qui semblent à la fois surpris et écoeurés de me voir. Je suis conduis jusqu’a une petite chambre sommairement meublé, étonnamment confortable. Je remercie mon guide et demande poliment si je peux recevoir de quoi remplir à nouveau mon carquois. Il fronce un instant les sourcils avant d’incliner la tête. Il m’explique ensuite comment rejoindre les écuries et s’en va sans attendre. Je referme la porte et la verrouille pour me sentir en relative sécurité. Ce modeste moment de répit permet à mon corps de me rappeler les dures épreuves qu’il a subit ces derniers jours. Mon dos et mes fesses me font souffrir, mes épaules et mes cuisses sont courbaturés, mes pieds m’implorent d’être libérés de mes bottes. J’obéis sans discussion, me déchausse et retire mes vêtements sales. Je profite d’une bassine d’eau pour me nettoyer avant de m’allonger pour méditer. Une méditation troublé par la vision d’un lieu brûlant et inhospitalier, plongé dans des fumées épaisses puant l’oeuf pourri. Entouré de gens craintifs ou semblant émerveillé. Je me redresse lentement, masses mes membres encore endormi avant de remettre mes vêtements. Je me suis reposé quelques heures et c’est amplement suffisant, je veux encore profiter des ténèbres nocturnes pour me déplacer.

J’ouvre la porte de ma chambre et découvre un fagot de flèches que je récupère, je rejoins la cuisine pour manger à ma faim et récupérer quelques vivres pour la route. Quand un palefrenier de l’écurie m’aperçoit il manque d’appeler la Garde. Je lui dis de se calmer tout en montrant mon laisser passer. Méfiant, il tient tout de même à attendre une confirmation venant de son supérieur pour me croire. Je ne peux pas lui en vouloir. Je récupère une monture fraîche pour le voyage et quitte la cité au petit trot. Le jour se lèvera bientôt et qui sait ce que je vais croiser sur ma route. Je décide d’ailleurs de rapidement la quitter pour éviter un traquenard Eruïon. Je rejoins le pied des montagnes imposantes avant de galoper vers Nessima. Faire preuve de prudence, profiter le plus possible de la nuit pour me déplacer et éviter les routes. Voilà mes prochaines préoccupations pour les jours à venir.

((Départ pour Nessima à cheval, ajout de flèches ))

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