Sylve de Saraënan

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Sylve de Saraënan

Message par Yuimen » ven. 10 août 2018 12:08

Sylve de Saraënan (la Longue Nuit)

Image


Contrairement aux autres jungles du Naora, la Sylve de Saraënan n'existait pas lorsque les Sindeldi arrivèrent sur ce continent. L'espace qu'elle occupe était alors recouvert d'une savane aride, mais la venue des Mages Météorologues sur la deuxième île lors de sa conquête par les Elfes Gris changea bon nombre de choses. En particulier, ils récupèrent toute l'humidité de la partie sur de l'île pour l'amener au nord, ce qui fit croître la chaleur de la région et engendra la naissance du fleuve Sithialë. C'est ce dernier qui transforma, au cours des treize millénaires écoulés depuis cet événement, l'aride savane en jungle de plus en plus dense. Son nom, "la Longue Nuit", fait référence à la longue guerre souterraine menée par les Sindeldi pour s'emparer de Sanssitr, la capitale Shaakte de l'époque.

Au fil du temps, une partie de la faune de savane s'adapta à ce nouveau milieu, formant de nombreuses sous-espèces endémiques à cette jungle particulière. Vous y trouverez peu de gros prédateurs mais en revanche singes de toutes sortes, insectes, reptiles et batraciens pullulent, de même que les oiseaux aux plumages somptueusement colorés. La flore, elle, est typique de ce milieu de jungle, immenses arbres entrelacés de lianes, fougères géantes, mille espèces prolifèrent ici, dont certaines qu'il vaudrait mieux éviter de toucher ou même d'approcher.

Bien que relativement peu exploitée, elle abrite néanmoins quelques petites communautés Sindeldi, en particulier près de son orée et le long du fleuve Sithialë. Ils vivent relativement pauvrement de cueillette, de culture ou de chasse, dans de petites habitations de bois la plupart du temps construites dans les basses branches de quelque vénérable arbre. Cet habitat en hauteur n'a rien d'un caprice, c'est une nécessité lorsque le fleuve entre en crue ou qu'il pleut beaucoup sur la jungle car le sol est largement imperméable dans le coin et tout peut rapidement s'inonder. Cela arrive rarement, en théorie les Mages Météorologues veillent au grain, mais ils ne sont pas infaillibles et il arrive aussi qu'ils doivent éliminer des masses nuageuses trop importantes afin de réguler le climat. Ils les font alors crever au dessus des montagnes, avec une précision parfois très mitigée.

Il existe quelques rares sentiers reliant les communautés entre elles, souvent peu visibles et encombrés de végétation car peu entretenus. En dehors de cela, s'aventurer dans les profondeurs de la Sylve est difficile et nécessite une machette tranchante ainsi que de rudes efforts. La chaleur y est en permanence élevée, mais elle peut devenir vraiment écrasante et d'une moiteur difficilement supportable au milieu du jour.

La partie du fleuve traversant la jungle est navigable en pirogue uniquement, son cours encombré de bancs de sable, de troncs et de branches empêchant toute embarcation plus volumineuse d'y voguer. Là encore, attention aux rares périodes de crue, le cours du Sithialë peut devenir redoutablement puissant et tumultueux, transportant branches et troncs brisés prompts à renverser un esquif. A noter également, la présence de quelques gros crocodiles dans et sur les rives du fleuve, tâchez de ne pas vous asseoir sur l'un d'eux en le prenant pour un tronc, ils sont vifs et extrêmement dangereux lorsqu'on les ennuie. Mais si on les laisse tranquilles, ils ne s'en prennent généralement pas aux embarcations ni ne courent après leurs proies, ils se contente de se dissimuler et d'attendre qu'elles passent à portée de ses crocs.

On trouve aussi d'étranges totems de pierre dans cette jungle, ils existaient bien avant l'arrivée des Sindeldi et nul ne sait vraiment qui les a érigés ni ce qu'ils représentaient au juste.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 5 oct. 2019 10:16

Émergence : màj pour Sibelle et Arkalan


Après un peu plus de quatre heures de vol en longeant les flancs abrupts et inhospitaliers des Montagnes Grises, qui se couvraient peu à peu de sombres nuées, Sibelle et Arkalan parvinrent en vue de la Sylve de Saraënan. Le regard perçant de Sibelle lui permit de se rendre compte d'une chose au premier coup d'œil: il s'agissait là d'une véritable jungle tropicale, indomptée, si dense qu'y pénétrer sous sa forme d'Hippogriffe n'était pas une option. Une fois que les deux aventuriers se furent posés à son orée, ils se trouvèrent face à un véritable mur végétal, dépourvu de toute trace visible de route ou même de sentier. S'ils voulaient s'y frayer un chemin, il leur faudrait jouer de la machette, ou de tout autre instrument tranchant susceptible d'élaguer les lianes et autres branches.

Le climat lui-même était bien différent de celui régnant à Nessima ou Caraën, lieux où la chaleur, certes élevée, était sèche et assez aisément supportable. Ici, l'atmosphère était non seulement torride, elle était moite, gluante, si épaisse qu'elle donnait la désagréable impression d'être faite de matière. Les insectes pullulaient, si nombreux qu'ils produisaient une espèce de zonzonnement perpétuellement audible. Ce qui, en soi, n'aurait pas été dérangeant s'ils n'avaient pas également étés affamés ou, plutôt, assoiffés de délicat sang elfique. Et eux, visiblement, n'étaient pas racistes…

Tout aussi nombreux, des oiseaux colorés de tout genre piaillaient à qui mieux mieux, surpassés parfois par d'étranges cris aiguës provenant d'invisibles créatures. Qui pouvait savoir quelles créatures, quels dangers, recelait cette impénétrable jungle? Le commandant en second de Caraën avait parlé d'une centaine de mètres entre l'orée et le camp forestier mais, si les deux aventuriers avaient pensé qu'il serait aisé de trouver et d'accéder à ce dernier, ils purent sans mal réaliser que ce serait loin d'être le cas. S'enfoncer au hasard dans l'épaisse végétation en espérant tomber dessus? Chercher un semblant de sentier quelque part? Essayer de déceler quelque chose depuis les airs, au travers des épaisses frondaisons? A Sibelle et Arkalan d'en décider.


*****


Gains et récompenses :

Arkalan : interaction avec Sërthen : 0,5xp ; Total : 0,5xp

Sibelle : interaction avec Sërthen : 0,5xp ; Total : 0,5xp

Avatar du membre
Sibelle
Messages : 260
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:32

Re: Sylve de Saraënan

Message par Sibelle » ven. 11 oct. 2019 04:37

Si la guerrière était fière de son apparence d’aigle, Arkalan semblait l’être autant de pouvoir monter sur le dos d’un hippogriffe devant les elfes gris surpris.
Ce fut quatre heures de vols qui ne semblèrent durer tout au plus la moitié pour la guerrière qui ne s’était pas encore rassasiée de cette nouvelle capacité. Avec prudence cependant, elle longea les flancs abrupts des Montagnes grises, évitant autant que possible les épais nuages.

Lorsqu’ils s’approchèrent du continent, Sibelle put constater à quel point la végétation était abondante. Elle n’avait jamais vu de forêt aussi dense. Une fois au sol, Sibelle plia ses pattes antérieures, priant ainsi Arkalan, à sa manière, de descendre. Voyant l’épaisseur du mur végétal, elle décida de prendre forme humaine, il aurait été impossible pour elle de pénétrer dans cette forêt sous sa forme d’hippogriffe.

Une fois sous sa forme elfique, Sibelle s’approcha de l’orée de la forêt. A première vue, il ne semblait y avoir aucune trace de sentier. Sibelle réfléchit un court moment, les sourcils froncés, marchant le long de la forêt sans trouver davantage de sentier pour y pénétrer. Elle se tourna enfin vers Arkalan pour lui signifier ses intentions.

« Sërthen nous a dit que le camp dévasté n’est qu’à une centaine de mètres… Un camp, dévasté qui plus est, doit sûrement être visible du haut du ciel. Je vais aller faire une petite envolée de reconnaissance et je reviendrai t’indiquer la direction à prendre. »

Cela dit, elle reprit immédiatement sa forme d’hippogriffe et s’envola. Elle vola à basse altitude, suffisamment haut pour avoir plus une vue d’ensemble, mais assez près pour discerner le camp dévasté. Une fois sa reconnaissance faite, elle reviendrait auprès d’Arkalan afin de lui dire si elle avait aperçu du haut des airs, le camp dévasté.
Modifié en dernier par Sibelle le jeu. 17 oct. 2019 00:05, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Arkalan
Messages : 141
Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 14:56

Re: Sylve de Saraënan

Message par Arkalan » ven. 11 oct. 2019 09:10

<<<

Voler n’est vraiment pas fait pour moi et les quelques heures de vol à proximité des montagnes balayés par les rafales de vent me paraissent durer le double du temps. Quand je peux apercevoir la fameuse sylve je me rends compte qu’il s’agit d’une jungle impénétrable, le camp n’allait pas être si facile à trouver.

Sibelle se pose et m’invite à descendre, la chaleur et l’humidité gluante est atroce, pour une fois je regrette la fraicheur d’une caverne. Je retirerais bien une couche de mes vêtements mais les bourdonnements d’insectes qui me tournent autour me font changer d’avis. J’agite une main devant mon visage pour en chasser les moustiques. La guerrière m’informe qu’elle va faire un vol de reconnaissance pour pouvoir m’indiquer la direction à prendre. J’incline la tête avant de me mettre à genoux pour creuser la terre, je m’enduis ensuite le visage, les mains et le cou de boue pour me protéger de la soif de sang des insectes. Je sais qu’il existe des plantes capables de les repousser mais j’ignore si elles poussent dans un telle climat. Je tâcherais tout de même de garder l’oeil ouvert au cas où je discernerais tout de même des fleurs jaunes de la tanaisie. Je doute de trouver de la lavande ou de la menthe ici. Une fois protégée des insectes je relève la tête pour me diriger vers les montagnes. Une troupe de nains en armure lourde laisse forcement des traces, j’inspecte le sol pour trouver des empruntes de pas qui sortent de la forêt, une fois repérée il n’y aura plus qu’a les suivre. De temps en temps je relève tout de même les yeux vers le ciel pour m’assurer que l’hippogriffe est toujours dans le coin.

>>>


((Se recouvre les parties nues de boue pour se protéger des insectes et utilise sa compétence de pistage pour trouver des traces des nains.))
Modifié en dernier par Arkalan le ven. 18 oct. 2019 20:48, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 12 oct. 2019 13:44

Émergence : màj pour Sibelle et Arkalan


Tandis que Sibelle reprenait sa forme d'Hippogriffe pour tenter de discerner le campement depuis les airs, Arkalan, désormais en bonne partie protégé des insectes affamés par la couche de boue qu'il s'était appliquée, s'efforça de trouver des traces pouvant indiquer le passage de ce qu'il supposait être une troupe de Thorkins en armure. A force de persévérance, il finit par dénicher une première empreinte, puis d'autres, semblant conduire en un point précis de l'orée de la sylve. Cependant, sa connaissance de l'art du pistage lui permit de réaliser très vite que c'étaient sans doute des traces de pas de Sindel, trop grandes et trop peu marquées pour être celles d'un Nain lourdement équipé. En écartant les lianes et autres branchages dissimulant la piste qu'il suivait, le Shaakt put distinguer une discrète sente s'enfonçant dans la jungle mais, en l'état, il était impossible d'affirmer qu'elle conduirait bien au campement forestier recherché.

Pour sa part, Sibelle survola la sylve sans succès durant plusieurs minutes jusqu'à ce que, soudain, à peine repérables entre les branches d'un vénérable arbre chargé de lianes et autres plantes parasites, des restes de construction en bois apparaissent à son regard d'aigle. Pas plus que précédemment elle ne repéra d'endroit où se poser dans l'impénétrable jungle, il faudrait y aller à pied, ce qui ne constituait plus vraiment un problème si les deux aventuriers partageaient leurs découvertes et jouaient de leurs lames pour se frayer un passage dans l'étouffante végétation.

Il leur faudrait néanmoins près d'une demi-heure harassante pour se rendre dans les ruines de ce qui avait probablement dû être le campement forestier dont le commandant en second de Caraën leur avait parlé. Arrivés là, Sibelle et Arkalan purent aussitôt constater un fait pouvant surprendre : si les restes des modestes cabanes semblaient récents, ils étaient pourtant littéralement ensevelis sous la végétation. Des arbres paraissant centenaires se dressaient à l'intérieur même des habitations détruites, comme s'ils avaient poussé là après que le camp ait été dévasté en des temps lointains. Pourtant, quelques taches de sang restaient visibles ici et là sur le bois de construction, que le temps aurait dû effacer depuis belle lurette si la destruction du hameau avait remonté à plus de quelques jours. En revanche, nulle trace évidente d'une quelconque armée, ou même troupe, n'était plus discernable, si tant est qu'il y en ait jamais eu.

Alors qu'ils exploraient les lieux, une désagréable sensation envahit les deux aventuriers. Dans l'inquiétante jungle les entourant, un silence oppressant avait remplacé les bruits habituels, seuls les insectes emplissaient encore la sylve de leurs bourdonnements incessants. Sibelle et Arkalan étaient-ils encore seuls dans les parages? Rien n'était moins sûr, l'impression d'être observés devenant de plus en plus palpable à mesure que les secondes s'écoulaient.

Avatar du membre
Sibelle
Messages : 260
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:32

Re: Sylve de Saraënan

Message par Sibelle » ven. 18 oct. 2019 02:29

Les premières minutes de recherches furent vaines pour Sibelle, à tel point qu’elle pensa à rebrousser chemin et lorsque sa vision d’aigles lui permit de distinguer des restes d’une construction de bois, au travers de la dense végétation luxuriante. Cependant aucun espace dégagé ne permettait de s’y poser et aucun chemin ne semblait s’y rendre. Il leur faudrait s’y rendre à pied. Néanmoins contente d’avoir trouvé vers quelle direction aller, elle s’empressa de regagner la terre ferme. Dans son empressement, il faillit déraper, mais se rattrapa à la dernière minute. Sans perdre une seconde, elle reprit sa forme elfique.

Elle allait informer Arkalan de ce qu’elle avait vu lorsqu’elle l’aperçut. Elle s’immobilisa aussitôt, la bouche ouverte, les sourcils froncés, constatant que ce dernier était recouvert de boue, elle l’interrogea du regard.

Après que l’elfe noir lui eut expliqué que la boue le protégeait des moustiques qui nombreuses devenaient presque intolérables, elle décida de l’imiter. Avec application, efficacité et rapidité, elle enduit toutes ses parties dont la peau était exposée.

Sans lui raconter les détails, Arkalan lui montra le sentier qu’il avait trouvé ou ce qu’il en restait, c’est-à-dire, un vestige de chemin décelable seulement par quelqu’un habileté à trouver des pistes. Avec les indications fournies par Sibelle, ils en conclurent qu’il menait vers le camp dévasté. Bien qu’ils connaissaient désormais la trace à suivre, ils n’étaient pas sortis de leur peine, la végétation était tellement fournie et compacte qu’ils mirent un bon trente minutes à se frayer un chemin, coupant lianes, feuillages, branches et racines de leur lames.

Lorsqu’ils arrivèrent au lieu qu’elle avait repéré du haut des airs, Sibelle prit quelques secondes pour reprendre son souffle et jeter un coup d’œil à ce qui l’entourait. Elle vit ici et là, des vestiges d’une cabane qui devait sans conteste appartenir au camp forestier. Les sourcils froncés, elle les regardait perplexe, sachant pertinemment que quelque chose clochait sans réussir à mettre le doigt dessus. Intriguée, elle s’approcha près de l’un de ces morceaux de bois. Elle n’y voyait aucune trace de pourriture ni de moisissures, mais des traces de sang… ce qui confirmait la possibilité qu’il s’agisse du camp récemment dévasté. Jouissant de la proximité, elle comprit enfin ce qui n’allait pas. Les plantes avaient envahi l’espace comme si elles avaient disposé de près d’une centaine d’années pour y croître et atteindre leur maturité depuis la destruction du camp, alors qu’il ne s’était écoulé que deux semaines.

Tout en poursuivant son exploration des lieux, Sibelle fut prise de frissons dans le bas de sa nuque. Elle ne pouvait expliquer l’origine de ce malaise, mais elle ne l’ignora point. Cessant tout mouvement, elle se concentra sur son ouïe fine….pour remarquer au bout de quelques secondes qu’elles n’entendaient plus rien… La nature s’était tue ! Plus de chants d’oiseaux, plus de bruissements des feuilles, seuls les satanés insectes piqueurs et le silence oppressant envahissaient l’espace.

Redoutant la présence d’un féroce prédateur, Sibelle s’approcha d’Arkalan, afin qu’ils ne soient pas séparés, puis dégaina son sabre de l’esprit de sa main gauche, et son épée courte de la droite. Lorsqu’il la vit faire, Arkalan fit un bruit de bouche, visiblement agacé par le comportement de la guerrière.

Sibelle rabaissa donc temporairement ses armes, mais sourcils froncés, yeux plissés, et haussement d'épaules, elle interrogea son compagnon du regard. Ce dernier, à proximité, lui répondit qu’elle venait de leur signaler qu’ils étaient conscients de leur présence. D’un avis contraire, tout en se rapprochant de lui, elle chuchota :

« Comment des bêtes peuvent deviner ça ? »

L’elfe noir rétorqua aussitôt à voix basse qu’il ne croyait pas qu’il s’agisse de bêtes. Ce disant, il leva les bras dans les airs, indiquant qu’il n’était pas armé et qu’il se rendait.

Sibelle, obstinée, pensa plutôt qu'il s'agissait d'une créature, et probablement magique, vu la croissance accélérée des plantes... Elle s'éloigna donc de Arkalan en reculant de quelques pas pour s’approcher d’un arbre centenaire ayant poussé près des ruines du campement. Puis releva ses armes qu’elle n’avait pas encore rangées, et plaça son épée courte contre le tronc d'un arbre comme si elle menaçait de le couper. Ces arbres l’intriguaient… et puisqu’ils semblaient magiques, elle s’en méfiait… comme l’on se méfie des choses que l’on ne connait point.
Modifié en dernier par Sibelle le mar. 22 oct. 2019 03:41, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Arkalan
Messages : 141
Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 14:56

Re: Sylve de Saraënan

Message par Arkalan » ven. 18 oct. 2019 20:47

<<<

Je finis enfin par trouver des traces qui s’enfoncent dans la jungle. Cependant, il ne me faut pas beaucoup de temps pour me rendre compte qu’il ne s’agit pas d’empreintes naines, encore moins en armure lourde et encore moins d’une armée. Les traces sont plutôt de nature elfique à en juger par la taille. En remontant la piste, je tombe sur un sentier qui mène au cœur de la forêt. Je lève les yeux en espérant apercevoir Sibelle mais la végétation est bien trop dense. Je retourne sur mes pas et fait de grands signes pour attirer son attention. Quand elle se pose à mes côtés je l’informe de ce que j’ai trouvé et elle fait de même en m’apprenant qu’elle a bien aperçu quelque chose qui pourrait ressembler à un camp. J’en profite pour lui expliquer pourquoi mon visage est couvert de boue.

Nous nous engageons donc sur le sentier, traversant la jungle en se frayant un passage entre les lianes et les larges feuilles urticantes à coups de lames. L’atmosphère est gluante, je sens la sueur dégouliner sur mon dos et mon visage, emportant la boue que je me suis appliqué en guise de protection contre les insectes.

En moins d’une heure nous trouvons un camp dévasté mais tout m’y parait bien étrange. Les bâtiments détruits semblent en effet récents mais des arbres géants ont poussés sur le camp. Comme si nous étions dans des ruines datant de plusieurs centaines d’années. Est-ce que nous ne sommes pas dans le bon camp ? Pourtant des traces de sang fraîches au sol m’indique bien qu’il s’est passé quelque chose ici il y a peine quelques jours.

Je ressens soudain une sensation que je ne connais que trop bien. Mes poils se hérissent sur ma nuque, quelqu’un m’observe. Je reste accroupi près des traces de sang sans bouger. Et si c’était un piège ? Un piège Sindel ? Pourquoi ? Nous avons fait confiance aux informations données par ce commandant en second mais tout était peut être faux, dirigé vers un camp perdu au milieu d’une jungle qu’on ne connaît pas. Voilà que maintenant je peux quasiment parier qu’une troupe d’archer Sindeldi me surveille, me tient en joue même. Au moindre mouvement brusque je risque de prendre une flèche. Je risque un œil vers Sibelle pour voir si elle aussi se rend compte que quelque chose cloche. Elle s’approche de moi et dégaine ses lames ce qui produit chez moi un claquement de langue agacé. Ils ont désormais l’avantage totale, nous ne savons pas combien ils sont ni comment ils sont disposés, impossible de fuir dans un sens sans risquer de tomber nez à nez avec l’un d’entre eux. Se réfugier dans une cabane n’a pas de sens non plus, ils n’auraient qu’à nous encercler ou pire y mettre le feu. Notre seul option était de gagner du temps jusqu’à ce que la nuit tombe et que l’obscurité me donne un avantage qu’ils ne possèdent pas. Une option impossible désormais grâce à l’intervention hostile de cette femelle. Décidément, je devrais vraiment m’imposer de ne JAMAIS m’approcher d’une femme, quelque soit l’espèce. En plus, elle se permet de m’interroger du regard, les sourcils froncés.

" Vous venez de signaler que nous avons conscience qu’ils sont là. "

Grondais-je comme si c’était une évidence. Elle s’approche de moi et me demande en chuchotant comment une bête pourrait savoir ça. Une bête ? Elle pense donc que c’est une bête sauvage qui nous épie. J’hausse un sourcil curieux, m’interrogeant un instant sur les probabilités qu’une créature s’en prenne à nous. Mais l’absence de grosses traces d’animaux et la présence de traces elfes ainsi que l’état du camp me font vite oublier cette hypothèse.

" Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une bête. "

A ces mots, je fais le seul geste qui pourrait encore éventuellement me sauver. Je me rends, je lève les mains en espérant qu’ils viendront d’abord parler avant de tirer. J’observe Sibelle d’un œil perplexe en voyant qu’elle ne se montre pas aussi raisonnable. Elle s’éloigne de moi pour menacer un arbre d’une lame. Je garde le silence, trop ahuri pour faire un commentaire, avant de scruter les environs d’un air méfiant.


>>>
Modifié en dernier par Arkalan le ven. 25 oct. 2019 13:59, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 19 oct. 2019 15:52

Émergence : màj pour Sibelle et Arkalan


Hormis les chuchotements des deux aventuriers et le vrombissement incessant des insectes, rien ne troublait l'inquiétant silence qui s'était abattu, telle une chape de plomb, sur la Sylve. Aucune trace de mouvement ou même de présence, rien, rien qu'un calme trompeur. Pourtant, quelque chose était là, tout proche, en train de les observer peut-être, de cela ils étaient certains. Puis, soudain, la détonation brutale d'un coup de tonnerre tout proche fracassa le silence comme une masse explose un pot de terre cuite tandis que la lueur de l'éclair illuminait brièvement la forêt, la parant d'une aura surnaturelle, presque spectrale. Deux secondes plus tard, dans la semi-obscurité précédant de peu la nuit, une pluie diluvienne s'abattit sur la jungle, occultant tout autre bruit et limitant la vue à quelques dizaines de mètres à peine.

Presque au même instant, Sibelle et Arkalan purent apercevoir dans la pénombre, à peine discernable dans l'épaisse végétation, une vague forme sombre qui se déplaçait avec rapidité. Impossible de dire de quoi il s'agissait bien sûr, mais cela n'avait indubitablement ni la taille ni la forme d'un Sindel, c'était… autre chose.

Quelques instants encore puis la sensation d'être observés disparut comme elle était venue, l'être entraperçu, quel qu'il fût, semblait s'être éclipsé. Mais étaient-ils vraiment à nouveau seuls, ou le vacarme de la pluie et le rideau dense qu'elle formait dissimulaient-ils malencontreusement la présence d'un prédateur ou, pire, d'ennemis prêts à s'abattre sur eux? Difficile à dire. Ce qui était sûr, en revanche, c'est que la tempête qui venait de se déclarer ne paraissait pas, elle, devoir s'arrêter de sitôt. Déjà le sol naturellement meuble de la jungle devenait spongieux, bourbeux, tandis que l'obscurité se faisait de plus en plus totale. Serait-ce un avantage, pour les deux compères, ou une gêne? Tout dépendrait de ce qu'ils entreprendraient.



Hrp: l'xp sera attribuée une fois la situation présente arrivée à son terme.

Avatar du membre
Sibelle
Messages : 260
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:32

Re: Sylve de Saraënan

Message par Sibelle » mar. 22 oct. 2019 04:05

Les deux aventuriers attendirent un moment, tous les deux silencieux et ayant une stratégie différente de faire face à l’inconnu. Mais contrairement à ce qu’ils croyaient, rien ne se manifesta ou ne se révéla à eux. Et pourtant, ils savaient ou plutôt ils ressentaient une présence tout près, sans pour autant pouvoir la voir, ni même en deviner la nature.

Ce fut dame nature elle-même qui rompit l’oppressant silence. Elle fit d’abord entendre un coup de tonnerre fracassant qui aurait fait peur à tout enfant qui se serait aventuré hors de sa maison à ce moment-là. L’éclair suivit très peu de temps après éclairant la forêt un court moment, l’affublant d’une luminosité inquiétante. Puisque l’on dit jamais deux s’en trois, une pluie forte et abondante compléta le trio.

Alors que Sibelle regardait autour d’elle afin de trouver ne serait qu’une portion de toit afin de s’y abriter, elle aperçut une forme sombre se déplacer. Mais la végétation dense, la pluie torrentielle et la rapidité de cette ombre ne purent lui permettre d’en deviner la nature. Tout ce qu’elle pouvait être certaine, c’était qu’il ne s’agissait pas d’un elfe gris.
Si cette sensation d’être observée disparut au bout de quelques instants, il n’en était rien de la pluie qui ne cessait de tomber aussi fortement.

Étant déjà à proximité d’un arbre centenaire, Sibelle prit appui sur ses immenses racines qui sortaient du sol. S’élevant ainsi de quelques centimètres, elle s’assura de garder ses pieds bien au sec. Elle cala ensuite son dos contre le tronc de l’arbre, tentant de bénéficier de son abri et espérant que le dense feuillage la protégerait de la pluie abondante.

Ses arrières protégés par l’arbre centenaire, elle garda ses armes dans les mains, tentant de discerner un quelconque mouvement tant par sa vue que par son ouïe.
Modifié en dernier par Sibelle le dim. 3 nov. 2019 04:12, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Arkalan
Messages : 141
Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 14:56

Re: Sylve de Saraënan

Message par Arkalan » ven. 25 oct. 2019 13:59

<<<


Rien ne se passe. Ni créature sauvage ni groupe d’elfes gris ne viennent vers nous. Pourtant la sensation d’être observé est toujours présente. Le silence est soudainement brisé par un coup de tonnerre sorti de nulle part avant qu’une pluie battante se mette à inonder le campement et transformer le sol en une boue qui laisse mes pieds s’enfoncer dans la terre spongieuse.

J’aperçois à travers le déluge une seul forme qui se déplace rapidement, dissimulé par la pénombre je ne n’arrive pas à discerner de quoi il s’agit mais c’est certain que ce n’est pas un Sindel. La créature disparait totalement et emporte avec elle l’étrange sensation d’être sous surveillance. J’encoche tout de même une flèche, prêt à réagir en cas d’attaque et décide d’imiter Sibelle qui s’était mise à l’abri de la pluie et de la boue dans un arbre centenaire. Je m’en approche prudemment en marche arrière tout en surveillant les environs. Je grimpe ensuite pour rejoindre l’elfe blanche et lui parle assez fort pour qu’elle puisse m’entendre à travers le vacarme incessant des gouttes de pluie qui percutent les feuilles au dessus de nous.

" Ce ne serait pas prudent de poursuivre maintenant. Nous devrions attendre que la pluie cesse, au moins pour cette nuit. "

J’essuie les torrents d’eau qui coulent sur mon visage. Je suis trempé et nous sommes dans l’incapacité de faire du feu. J’espère simplement que les nuits dans cette jungle ne sont pas trop fraîches.

" Si vous voulez vous reposer je vais profiter de ma vision pour surveiller que rien ne nous attaque cette nuit. Je me reposerais demain. "

>>>
Modifié en dernier par Arkalan le sam. 2 nov. 2019 15:28, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 26 oct. 2019 15:54

Émergence : màj pour Sibelle et Arkalan


Les deux aventuriers avaient choisi de se mettre à l'abri dans un arbre, ce qui, ils ne tardèrent pas à le réaliser, était une sage décision : loin d'être une brève ondée, c'était à une véritable tempête qu'ils avaient à faire. A la pluie diluvienne se joignit un vent violent, assez pour déraciner quelques vieux arbres et briser bon nombre de branches. Celui sur lequel ils s'étaient réfugiés tint bon, fort heureusement pour eux, tandis que les éléments se déchaînaient autour d'eux et qu'une sérieuse inondation recouvrait le sol de la jungle. La nuit serait longue, fouettés qu'ils étaient par les rudes rafales porteuses d'une pluie battante dont nulle frondaison ne semblait pouvoir les protéger totalement.

Ce n'est qu'au petit matin que la tempête cessa, laissant place à un calme quasiment absolu bientôt troublé par les chants des oiseaux et l'inévitable bourdonnement des insectes. Avec eux revint la sensation d'être observés, à nouveau quelque chose, ou quelqu'un, était là, à les guetter, invisible dans l'épaisse sylve. Puis, soudain, une voix s'éleva alors même que deux silhouettes émergeaient d'un épais fourré :

"Un Shaakt et une Hinïonne réunis, voilà qui n'est pas commun. Vous seriez-vous égarés?"

Une note de sarcasme était audible dans ces mots, prononcés par un Sindel de haute stature accompagné d'une sombre panthère :


Image


Sa mise, armure de cuir renforcée de plaques d'acier d'excellente qualité et sabre de très bonne facture, pouvaient sembler étonnante pour un simple forestier. Quoique d'allure martiale, il ne ressemblait guère aux soldats que Sibelle et Arkalan avaient pu apercevoir jusqu'ici. Plus étrange encore était peut-être le fait qu'il ait été capable d'identifier leurs races, et que dire du fait qu'il ne semblait pas manifester la moindre hostilité à l'égard d'Arkalan? Était-il là par hasard, simple habitant de la région intrigué par la présence inhabituelle de deux étrangers? Des questions sans réponse, pour l'heure...


*****


Hrp: l'xp sera attribuée une fois la situation présente arrivée à son terme. Possibilité de faire un aparté sur discord si vous le souhaitez.

Avatar du membre
Arkalan
Messages : 141
Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 14:56

Re: Sylve de Saraënan

Message par Arkalan » sam. 2 nov. 2019 15:27

<<<


Une tempête se déchaîne dans la jungle, j’use de mes deux mains pour m’agripper aux branches. Au sol, l’humus humide s’est changé en marécages. Tomber là dedans maintenant signifierait ne plus en sortir. Je me recroqueville autant que je le peux, réduisant au maximum la surface de mon corps encaissant le vent. Ce n’est qu’au matin qu’enfin je peux me redresser pour décourbaturer mon dos, mes épaules et mes cuisses crispées sur une branche.

Le brouillard se dissipe, la sensation d’être observé revient à nouveau mais elle ne dure pas longtemps. Deux silhouettes émergent des buissons, un Sindel accompagné d’une panthère. Avec sarcasme, il demande si nous nous sommes égarés et qu’une équipe constitué d’un Shaakt et d’une Hinïonne est peu commun. Un Sindel bien différent de ce que j’ai croisé ici, bien équipé, l’air martial mais dénué d’hostilité ou de mépris. Sibelle baisse ses armes et je fais de même avec mon arc. Elle se présente et donne la raison de notre présence sans aucune retenue. Le Sindel va prendre un air songeur et il me semble qu’il se prononce sur la mission que la commandante nous a confié. Un elfe louche, au milieu d’une jungle étrange. Les deux elfes continuent de bavarder tandis que j’observe d’un regard plus attentif l’énergumène.

Un ancien militaire à la retraite ? Un aventurier venu se ressourcer ? Un autre participant qui ne s’est pas montré ? Un traître à la solde des opposants de la commandante ? Sa présence me dérange et ma présence dans cette jungle me déplaît également. Je coupe court à la conversation, espérant pouvoir me débarrasser rapidement de cette individu.

" Savez vous quelque chose au sujet des mouvements nocturnes dans les parages ? "

Il répond que ça fait quelque temps que des êtres inconnus rôdent dans les parages. Impossible de ne pas le prendre pour moi, je garde le silence cependant et même le contrôle de mon expression. Il poursuit en expliquant qu’il a suivi des traces jusqu’aux abords des montagnes mais que le sol rocheux l’a empêcher de les pister plus loin. Sibelle reprend la parole pour interroger l’elfe sur le campement et l’étrangeté de la flore. Je retiens un soupire, quel intérêt ? Il faut suivre la trace rapidement avant de la perdre définitivement. A la demande de Sibelle, il nous indique la direction à prendre et refuse de se présenter, rajoutant à son égard de la méfiance de ma part. Je plisse les yeux en cherchant une autre réponse qui pourrait nous être utile.

" Vous qui semblez connaître les autres races que les Sindeldi et les Eruions. Pensez vous qu’il s’agit de nains ? "

Il répond qu’il n’a vu que des traces. J’incline la tête et lance à la guerrière un regard pour lui faire comprendre qu’il faut se mettre en route. Elle demande si l’elfe serait intéressé pour nous accompagner. Je ne peux m’empêcher cette fois de lui adresser un regard courroucé. Heureusement l’elfe refuse, se voyant plutôt comme un observateur et que se jeter tête baissée dans les ennuis n’est pas dans ses habitudes. Je ne peux m’empêcher de ricaner et de rétorquer.

" C’est marrant moi non plus. "

Pourtant j’avais la fâcheuse tendance à les attirer. Devoir fuir pendant des siècles, me retrouver coincé dans un livre à affronter des arbres maudits puis ensuite me retrouver sur une planète menaçant à tout moment d’exploser et à juste titre. Et voilà que maintenant j’arpente un continent inconnu où des tempêtes et des types louches avec des panthères surgissent de nulle part. Pensait-il que je souhaitais m’y jeter tête baissée.

Je descend de mon arbre et mange un morceau de biscuit sec avant de me mettre en route avec Sibelle, vers le sud-est. La route est pénible et à plusieurs reprises je remet de la boue sur ma peau pour me protéger des insectes. Sibelle me confie qu’elle se méfie de l’elfe et c’est pour cela qu’elle lui a demandé de les accompagner. Elle me demande ensuite d’être vigilant. Je ne lui adresse pas un regard mais j’acquiesce d’un mouvement de tête et d’un marmonnement.

Nous passons une nouvelle nuit dans la jungle, à l’abri dans un arbre. Plus tranquille que la précédente. Nous nous remettons en route le lendemain et atteignons l’endroit décrit par l’elfe en fin de journée. Une grande faille d’une dizaine de mètres de large qui grimpe en direction du massif.

" Nous devrions nous arrêter ici et reprendre la route demain. Trouvons un endroit à l’abri des regards. Pas de feu cette nuit. "

Je ne suis pas tranquille même si il y a plusieurs jours entre notre passage et celui des nains. Du regard je recherche une alcôve ou une faille dans la roche qui nous dissimulerait de regards venu de plus haut pour y passer la nuit. Encore une fois j’insiste sur quelque chose d’important. Pas de feu.

>>>
Modifié en dernier par Arkalan le jeu. 7 nov. 2019 21:10, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Sibelle
Messages : 260
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:32

Re: Sylve de Saraënan

Message par Sibelle » dim. 3 nov. 2019 05:41

Son dos appuyé contre le tronc, ses armes sorties, le rideau de pluie devant elle, Sibelle tenta de discerner quelque chose, mais en vain. Il y aurait un ennemi à moins de trente centimètres, et elle ne pourrait le discerner. Elle entendit à peine Arkalan, qui pourtant s’était mis à crier. Il lui proposa d’en profiter pour se reposer alors qu’il utiliserait sa vision pour surveiller les environs.
Bien qu’elle appréciait l’offre, elle n’y répondit pas. Avec la tempête qui faisait rage et la menace d’un possible ennemi qui rôdait dans les environs, elle préférait être alerte et prête à riposter. Puisque quelques heures de méditation lui suffisaient, elle pensait récupérer la nuit suivante.

La guerrière ne craignait les orages ni les combats, mais elle aurait toutefois préféré que cette tempête perde de sa force, peu à peu. Ce qui n’arriva point. Au contraire, un vent fort et violent se mit de la partie et complice à la pluie, déracina quelques vieux arbres âgés et cassa un nombre considérable de branches. Heureusement pour eux, l’arbre contre lequel ils s’étaient abrités résista aux assauts de la tempête. La nuit fut longue et froide. La levée du soleil leur apporta la fin de la tempête et le retour au calme. Le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes prirent le relai à la pluie diluvienne.

Une fois de plus, elle eut la sensation d’être observée. Intriguée, mais calme, plissant les yeux, elle tentait de discerner quelque chose dans cette luxuriante et épaisse flore. Puis sans qu’elle ne s’y attende, deux silhouettes émergèrent des fourrés. Son attention fut d’abord portée par l’elfe gris qui s’adressa à eux, tout en identifiant sans hésitation leur race respective, les interrogeant sur leur présence dans cette forêt. Ne sentant point de menace dans ses paroles, elle rangea ses armes à sa ceinture et jeta un coup d’œil au magnifique félin noir qui l’accompagnait.

Ignorant l'ironie de l'elfe gris, elle répondit fièrement :

« Je suis Sibelle. Moi et mon compagnon enquêtons sur ce camp qui aurait été dévasté il y a moins de 2 semaines. Nous avons été recrutés par Sylënn'tar Ithil, commandante de la Garde Militaire de Nessima. »

Arkalan demeura muet tout en baissant son arc.
Arborant un air songeur, le nouveau venu sembla étonné des paroles de Sibelle et connaissait apparemment la commandante de la garde Militaire. Il demanda quel était le but de leur enquête dans cette dense forêt.
Ne se souciant de dévoiler leur mission, qui n’était en aucune façon secrète, elle répondit :

« Il parait qu'un camp forestier aurait été dévasté il y a à peine deux semaines... juste ici. »

Dit -elle tout en montrant l'endroit où ils se trouvaient.

« Ils auraient vu des gens de petite taille ... et ils pensent que ce seraient eux qui seraient responsables du camp dévasté... »

Elle s'arrêta un moment, hésitante avant de poursuivre:

« Par contre, ça ne colle pas. Le camp a bel et bien été attaqué et avant cette pluie, on voyait encore les traces de sang... mais ces arbres semblent centenaires et ils auraient envahi les lieux en moins de quatorze jours. »


Sortant enfin de son mutisme, Arkalan n’attendit pas la réponse du nouveau venu avant de l’interroger à son tour au sujet des mouvements nocturnes qui avaient eu lieu dans les parages.

Le sindel ne semblait pas s’intéresser aux questionnements de Sibelle puisqu’il se contenta de faire un léger hochement de la tête. En revanche, il expliqua à Arkalan, qu’il avait observé depuis quelque temps des êtres inconnus rôder dans les alentours. Lui et son compagnon avaient suivi les traces, il y avait à peine deux jours de cela. Elles menaient jusqu’à la frontière des montagnes après quoi il leur fut impossible de les suivre, les roches ne laissant aucune empreinte.

Sibelle écouta attentivement et posa une question qui la taraudait depuis un petit moment: « Que se passe-t-il exactement ici ? Les arbres poussent vraiment à vive allure ou bien il n'y avait pas de camp, il y a 2 semaines ?»

Incapable de répondre véritablement, il supposa que la magie en était la cause. Perplexe qu’il ne puisse répondre, elle enchaîna :
« Vous n'êtes pas du coin ? »

Il répondit alors qu’ils n’étaient là que depuis quelques jours. Tout comme elle et Arkalan, il confirma qu’il devait y avoir eu un camp quelques jours auparavant évoquant la présence de ruines fraiches, dépourvue de moisissures.

Se méfiant un peu de cet elfe, elle se dit qu’il serait plus prudent de l’avoir à l’œil. Ainsi, elle lui fit une proposition.

« Vous accepteriez de nous conduire, jusqu'où ses traces vous ont menés ? Et vous êtes ? »

Tout en désignant le sud-est, il refusa de se présenter, se contentant de leur donnaer les indications pour se rendre aux mystérieuses traces. Il leur suffisait de se rendre jusqu’aux contreforts des montagnes, pour ensuite bifurquer vers l’est jusqu’à une grande faille.

Arkalan questionna sur la possibilité qu’il s’agisse de nains, mais l’elfe gris ne pouvait répondre puisqu’il n’avait vu que leurs traces.
Arkalan fit alors signe à Sibelle qu’il était prêt à se mettre en route. Avant de lui répondre, elle demanda à l’elfe :
« Seriez-vous intéressé à nous accompagner ? »

Sa réponse ne tarda pas et fut négative. Tout en souriant, il précisa préférer n’être qu’un observateur, alors qu’Arkalan avait jeté un regard désapprobateur à l’hinioinne.

Sibelle fit donc signe à Arkalan, elle était enfin prête.

Ils suivirent les traces pendant près d’une journée, au bout de laquelle, ils s’arrêtèrent pour la nuit. Repos bien mérité et nécessaire afin de compenser la nuit précédente où ils n’avaient que veillé sous la pluie. Ils se remirent en route de bonne heure le lendemain et poursuivirent leur chemin sans ressentir le besoin de discuter jusqu’à ce qu’ils rejoignirent une faille d’au moins dix mètres.

Arkalan proposa de s’arrêter pour la nuit, et de décider par la suite ce qui serait le plus approprié. N’ayant d’autres idées, Sibelle acquiesça.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 9 nov. 2019 16:02

Émergence : màj pour Yurlungur et Jorus


Semblant blasée par ce qui s'était passé avec l'Urukuë, et dégoutée par la boucherie à laquelle Yurlungur s'était livrée pour extirper son trophée de corne, Ëlëann se montra bien plus silencieuse au cours des heures suivantes, se bornant à prévenir les deux aventuriers des dangers du traître delta.

Enfin, sans cesse assaillis par un nombre apparemment infini d'insectes avides de goûter au sang humain, ils arrivèrent en vue de l'imposant Sithialë en crue, à la lisière de la Sylve de Saraënan. Leur guide les entraîna vers l'amont durant quelques minutes de plus, si bien qu'ils pénétrèrent quelque peu dans la jungle, si dense qu'elle en était presque impénétrable. Heureusement, la Sindel ouvrait le chemin et avait déniché, les dieux seuls savaient comment, une étroite sente plus ou moins praticable, sans doute tracée par des animaux. Si les deux compères avaient espéré échapper aux moustiques et autres agresseurs, ils en furent pour leurs frais: la forêt tropicale était aussi humide que les marais, son sol rendu spongieux par les pluies se dérobait tout aussi volontiers sous le pied et constituait sans doute un parfait incubateur pour les agaçants petits prédateurs volants.

Ëlëann s'arrêta soudain, la mine stupéfaite, et s'exclama à mi-voix :

"Par Sithi! Regardez ça…"

A quelques mètres devant elle, une large zone avait été quasiment déboisée, formant une clairière de quelques cinquante mètres de diamètre seulement envahie de buissons à moitié écrasés. Des arbres de bonne taille devaient avoir été abattus, à en juger par les souches visibles, mais leurs troncs avaient été emmenés, après avoir été débités sans doute car de nombreux copeaux jonchaient le sol détrempé. Découvrir par où ils avaient été emmenés ne fut pas bien difficile : prolongeant la clairière, une grosse trouée perçait la Sylve, se dirigeant vers les austères Montagnes Grises, où se voyaient de profonds sillons trahissant que l'on avait traîné là quelque chose de pesant. Aisément distinguables aussi, de nombreuses empreintes de pas parsemaient le site, plus petites que celles qu'auraient laissées des Elfes mais plus larges et profondes, comme si ceux qui les avaient faites avaient été lourdement chargés.

Au terme de cette trouée, le massif était visible, véritable muraille de roc en apparence infranchissable à moins d'être doué en escalade. L'idée que les mystérieux bûcherons aient pu hisser de lourds billots le long des parois quasiment à pic paraissait improbable, mais il faudrait se rapprocher pour en avoir le cœur net. L'Elfe Grise, après avoir longuement observé la scène, se tourna vers les deux aventuriers :

"Je vous ai conduits où vous vouliez aller, je n'irai pas plus loin. Tâchez de ne pas vous plonger dans des ennuis plus gros que vous, on dit qu'il y a dans ces montagnes des créatures plus dangereuses qu'un Urukuë. Bonne chance, humains."

Ayant dit, elle se détourna sans autre forme de procès et prit le chemin du retour, laissant les deux compères seuls face au mystère qui les avait amenés en ces lieux reculés. Ils étaient désormais à pied d'œuvre pour poursuivre leur enquête, à eux de décider de la suite des événements.

*****


HRP : attention, les grandes et énormes potions de soin ne soignent pas les blessures : elles les stabilisent seulement, empêchant perte de sang et aggravement. En l'état, Yuyu tu as donc une blessure grave au bras gauche, rendant son utilisation difficile et douloureuse. Jorus, blessure légère à la cuisse droite et blessures légères aux bras et au dos, pas carrément handicapantes mais gênantes.

Gains et récompenses :

Yurlungur : combat avec l'Urukuë : 3xp ; rp du quotidien : 0,5 xp ; Total : 3,5xp

Jorus : combat avec l'Urukuë : 3xp ; rp du quotidien : 0,5 xp ; Total : 3,5xp ; apprentissage validé.

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Sylve de Saraënan

Message par Jorus Kayne » ven. 15 nov. 2019 21:24

Ëlëann ne semble pas avoir apprécié l’attitude de Yürlüngür afin d’extirper son trophée. Depuis que nous avons repris la route, elle n’a guère prononcé de mots si ce n’est pour nous avertir des dangers jusqu’au delta. Je m’attendais à être assailli de nombreux insectes, mais je crois que j’aurais préféré. C’est une véritable nué qui rôde autour de nous, comme si nous étions perpétuellement au cœur d’un brouillard sombre et vivant. Je commence à comprendre pourquoi ils ne viennent pas dans cette région, ressources ou non. Il n’est pas bon de déranger les autochtones en particulier lorsqu’ils sont aussi nombreux et agressifs. Par moment nous échappons à ces horribles nuées, mais ce n’est que pour rencontrer une toute autre forme de nuisance volante peu de temps après. A un moment je trébuche et cherche appuis sur ce que je crois être une pierre, alors qu’en réalité la chose éclate lorsque je pose le pied dessus et des milliers d’insectes s’en extraient. J’ai droit à un regard réprobateur de la Sindel qui accélère quelque peu la cadence pour nous éloigner de la zone. L’elfe grise nous guide en amont du Sithialë en nous faisant pénétrer dans la jungle. En réalité nous ne pénétrons qu’en partie car celle-ci est si dense que la traverser nous est presque impossible.

Fort heureusement pour nous, Ëlëann ouvre la voie au travers de ce dédale de troncs, de lianes et de buissons touffus. J’enlève une partie de mon voile pour respirer un peu, mais je suis rapidement repris par l’elfe. Ici l’atmosphère est lourde et humide, l’endroit parfait pour retrouver nos compagnons de voyage qui ne tardent pas à montrer le bout de leurs dards et moi à remettre rapidement mon voile. Je prends la menace de ces créatures ailées bien au sérieux, suffisamment pour souffrir encore de mon inconfort. Nous continuons notre chemin, jusqu’à ce que je manque de percuter notre guide qui s’est soudainement arrêtée.

"Par Sithi! Regardez ça…"

Devant nous, une large zone d’environ cinquante mètres de diamètre a été déboisée dans sa quasi intégralité. Ici, il y avait des arbres relativement anciens vus la taille des souches qui restent. Au sol, de nombreux copeaux de bois jonchent le sol signe d’un travail important après la coupe. Quant à la direction prise après les travaux de rafraîchissement, il nous suffit de suivre le sillage laissé en traînant tous ces troncs, nous menant jusqu’aux Montagnes Grises. Au sol, un nombre incalculable d’empreintes de pas ont marqué la terre. Moins grande que celle d’un elfe, mais plus large et profondément ancré, rappelant l’imposant équipement que portent les intrus. Nous suivons la piste jusqu’à atteindre le mur naturel de la montagne. L’idée que tous ces troncs aient pu être soulevés me paraît inconcevable, pourtant je ne vois pas d’autres explications. Un passage au travers de la montagne peut-être ?

Finalement après une longue observation, notre guide annonce nous avoir conduits là où nous le voulions et qu’elle n’en fera pas plus. Elle nous encourage à ne pas chercher les problèmes dont nous ne pourrions nous extraire, la montagne regorgeant de créatures plus dangereuses qu’un Urukuë. Elle part en nous souhaitant malgré tout bonne chance. Alors que je la vois s’éloigner je l’interpelle. Si j’ai appris que les Sindeldi sont fermés aux étrangers, ce n’est pas le cas de tous et nous nous devons de montrer notre respect à ceux qui pensent par eux-mêmes plutôt que de suivre le troupeau.

"Ëlëann ! Merci." Fais-je en m’inclinant respectueusement tandis que notre guide s’éloigne sans un mot.

Alors que nous nous retrouvons seuls, j’entends la plainte de ma camarade prétextant une affreuse douleur à l’épaule. Il est vrai qu’elle a sacrément ramassé avec notre dernier adversaire, mais à ne pas l’entendre sur le chemin, je pensais que la blessure était plus superficielle. Pour ma part, l’idée que ces troncs ont été emportés le long de ce mur naturel ne veut pas quitter mon esprit, au point tel où j’en fais une réalité.

"Oui moi aussi. Ma cuisse et mes bras me lance et je ne parle pas de mon dos lorsque je m'étire. Même avec une corde, tu te sens d'escalader ça ou tu veux qu'on cherche un autre chemin pour grimper ?" Dis-je alors que je détaille Yürlüngür et son équipement imposant. "Quoique avec ton attirail ça risque d'être compliqué à hisser. Pas impossible, mais compliqué." Je prends le temps d’examiner mes blessures et celles-ci semblent s’être résorbées en partie. Je pourrais achever le processus de guérison pour éviter des complications inutiles durant l’ascension. "Je pense que mes blessures pourraient être guérissable avec mes potions, alors ça ne dépend que de toi."

Malheureusement la jeune fille ne semble pas très enthousiaste. Bien qu’elle possède un équipement pour l’escalade, son bras lui semble trop touché pour tenter la chose en l’état, chargée ou non de son sac. Elle me propose d’installer notre campement ici le temps de soigner nos blessures et de nous essayer à l’escalade le lendemain.

(Elle n’a pas tort, mais on va perdre encore plus de temps ! Nous n’aurions pas dû affronter cette bête. Cependant, ce qui m’inquiète le plus c’est son attitude envers la dépouille du monstre. Qu’arriverait-il si une autre proie venait à titiller ses envies ?)

"Bien entendu. Mais en échange je veux que tu me fasses une promesse. Si on rencontre une nouvelle fois une créature, on ne cherche pas à l'abattre ! On fout le camp rapidement. Sibelle est capable de voler et il est quasiment sûr qu'elle soit déjà arrivée à destination. Je ne veux pas perdre plus de temps avec un affrontement qui aurait mal tourné. On est d'accord ?"

Alors que je tente un compromis qui me semble honorable, vis-à-vis de notre situation, la réponse me laisse sur le cul.
"Tu n'étais pas obligé de t'y frotter si t'es un couard." lâche-t-elle finalement. "Je me bats contre ce que je veux." Finit-elle en me fixant d’un air mauvais que je ne lui connaissais pas.

Face à son attitude je la fixe de toute ma hauteur en croisant les bras. Espérant avoir un peu plus d’autorité ainsi.

"Un couard ? C'est ainsi que tu vois la personne qui t'as permise de t'éclipser pour soigner ton épaule ? Écoute je vais pas te dire ce que tu dois faire, mais aux dernières nouvelles nous avions une mission à mener et nous prendrons du retard si nous devions être blessés encore et encore. L'as-tu oublié ?"

Si elle hausse des épaules, une seule se lève. Elle prétend que les troupes ont été repérées il y a des mois de cela et qu’un jour ou deux n’ont pas vraiment d’importances dans l’histoire.

"De toute façon, moi, je m'arrête là pour aujourd'hui. Fais c'que tu veux." Clame-t-elle comme une enfant de six ans qui refuse les ordres de ses parents.

(Je le crois pas, maintenant je dois jouer les nourrisses ?)

(Courage, je suis sûr qu’en trouvant les bons arguments elle peut y réfléchir à deux fois !)

Je ferme les yeux et me prince la base du nez avec la main droite. Je rassemble dans ma tête des arguments pouvant faire fléchir le caractère borné de la jeune fille et me lance avec la même attitude que précédemment.

"On s'arrête là pour la nuit ce n'est pas un problème ! Ce qui m'inquiète c'est le temps que nous allons mettre, mais surtout l'état dans lequel nous serons. Pense à l'avertissement d'Ëlèann et du risque que nous aurons à affronter si ces troupes nous sont hostiles et que nous venons de subir un rude combat."

Malheureusement pour moi Yurlungur ne semble pas prêter attention à moi. Elle s’éloigne et dresse notre campement en bordure de clairière.

(Bon il reste une dernière carte à jouer dans ce cas !)

(Ha bon, laquelle ?)

(Tu te souviens de son intérêt pour la récompense en cas de réussite ?)

(Ysold, tu es une perle !)

(Oui. Je sais. Pense à me le dire plus souvent à l’avenir !)

Alors que je vois la jeune fille qui ne semble plus prêter attention à mes propos, je lui parle un plus fort pour être certain qu'elle m'entende.

"N'oublie pas que la récompense dépend de notre participation. Dépecer les bêtes et camper en forêt jouerons peu dans la balance. Je vais suivre un peu le sentier, voir ce qu'il y a plus loin. Il serait dommage que l'on dorme à deux pas d'un camp ennemis ! J'espère que tu t'inquièteras un minimum si je ne reviens pas !"

Malheureusement elle s’obstine dans son entêtement, elle hausse encore l’épaule et me jette un dernier regard avant de s’atteler à sa tâche.

(Laisse-lui le temps de méditer là-dessus ! Elle reste une enfant malgré ses incroyables aptitudes martiales pour son âge. Demain est un autre jour !)


(Je l’espère.)

(Qu’y a-t-il ? Je sens que quelque chose d’autre te dérange !)

(Oui. La traversée du bateau, la tempête, la poulie, le chef détestable du village, le fruit pourris de verts, la bête, notre traversée dans les marécages infestés d’insectes. Si tous ça n’avaient servis à rien parce qu’on aura mis du temps, c’est un coup à me miner le moral comme jamais !)

(Toi ? Déprimer ? Pas tant que je serais là p’tit gars ! Allez, tu voulais suivre les sillons ? Alors allons-y mauvaise troupe ! Un kilomètre à pied ça use, ça use…)

Poussé par ma faéra, j’avance sur le chemin, guettant des signes de passages ou même d’activités suspectes. Je marche un bon moment, jusqu’à ce que je sente l’importance de rebrousser chemin jusqu’au campement afin de m’y reposer pour la nuit.
Je suis le sentier jusqu'à ce que quelque chose éveil mon intérêt ou qu'il soit temps de rentrer au camp.

Avatar du membre
Yurlungur
Messages : 91
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 07:31

Re: Sylve de Saraënan

Message par Yurlungur » ven. 15 nov. 2019 23:26

...

Yurlungur connaissait l'art d'être fière jusqu'à l'absurde. Elle savait crâner, mieux que personne peut-être : car elle joignait la dextérité d'un maître-assassin avec la puérilité d'un gosse. C'est pourtant naturel : quand un enfant parvient à vaincre un monstre qui fait trois fois sa taille, il s'attend à des compliments, une forme de reconnaissance, d'ébahissement, voire d'envie dans le regard de ses compagnons. À plus forte raison si l'enfant est adolescent. Mais Yurlungur pouvait au contraire ressentir toute la désapprobation d'Ëlëann concernant leur duel avec l'Ürukuë. Déjà, elle n'en parla pas, alors que pour la jeune fille, il aurait été de bon ton de reconnaître la valeur martiale des deux étrangers qu'elle avait accepté de guider. Eh : elle avait fui, elle. Si ce n'était pas la preuve qu'eux deux étaient plus braves... Mais non : la Sindel se contentait de faire sentir à chacun des deux une forme de mépris, un peu dissimulé certes, mais sans rien exprimer nettement. C'était une forme d'hypocrisie assez commune. Yurlungur songea que la grise était peut-être jalouse, ou alors trop orgueilleuse. Elle ne pensait pas à la boucherie d'extraction de la couronne de la bête. À vrai dire, la brutalité de la scène ne l'émouvait guère. Elle l'avait presque oubliée : toute l'opération disparaissait derrière le souvenir du trophée qui l'attendait, bien caché.

Une fois qu'ils eurent atteint l'orée de la jungle et le bord de la rivière, Ëlëann les mena jusqu'à une trouée dans la végétation : un chemin qui s'ouvrait, un sentier qui n'avait pas été recouvert par les lianes et les fougères. Il y avait toujours autant de moustiques, en revanche. Si le sol était relativement stable, il n'en restait pas moins fangeux, l'humidité restant importante, sans doute à cause de pluies fréquentes. Et alors qu'ils progressaient, en file indienne, Yurlungur fermant la marche comme à l'accoutumée, lançant rarement quelques regards en arrière - rarement, car c'était presque inutile tellement il devait être aisé de se camoufler dans un tel décor -, elle faillit rentrer dans Jorus alors que leur guide venait de s'arrêter.

Elle jura et tous purent constater la marque de la présence de ces mystérieux étrangers. Une clairière s'ouvrait au milieu de la jungle, fort opportunément : une clairière taillée par des mains humaines, comme en témoignaient les nombreuses souches et les fourrés écrasés. Il ne restait pourtant aucun tronc d'arbre, comme si les bûcherons, d'où qu'ils aient pu venir, avaient tenu à ramener leur butin chez eux. (Yurlungur les comprenait, bien qu'elle admirât aussi l'audace d'une telle opération.) Et pour expliquer cela, c'était une route qui fendait la jungle, droit vers les Montagnes Grises. Les traces qui se lisaient dans le sol étaient sans équivoque : c'était par là qu'avaient été tirés les arbres débités, et l'on distinguait nettement les traces de pas de créatures, effectivement plus petits que les elfes, mais visiblement plus lourds.

Il était curieux, toutefois, de se diriger vers les monts. Il n'y avait rien par là-bas : et essayer d'élever les troncs était ardu, sinon impossible, à moins de disposer de machineries complexes ou d'esclaves en nombre. C'était alors que Yurlungur se faisait la réflexion que cette affaire était décidément bien étrange que leur guide leur indiqua qu'elle allait à présent se faire la malle. Elle avait la politesse d'être lâche, visiblement : la jeune fille lui adressa un regard mi-figue mi-raisin, hésitant entre un remerciement et une retenue un brin suspicieuse. Il valait mieux pas qu'elle tente de piquer sa couronne...

« Au revoir, Ëlëann, glissa l'assassine. J'espère qu'on se reverra bientôt ! »

Elle avait prononcés ces dernières paroles avec un bref sourire, mais son regard était des plus sérieux. Elle ne cherchait même plus à camoufler le froid qui s'était créé entre elles deux depuis la bataille contre l'Ürukuë.

Une fois l'elfe partie, Yurlungur put enfin se laisser à une certaine retenue. Pendant tout le voyage, elle avait fait mine de n'être pas gênée par cette blessure à l'épaule qu'elle avait reçue au cours du combat, agissant comme si ce n'était rien, surtout devant Ëlëann. Elle ne voulait pas montrer que l'affrontement avait laissé des séquelles chez elle, par orgueil et fierté, mais à présent que la grise n'était plus là, elle se frotta un peu l'épaule gauche et grimaça en sentant aussitôt la douleur se propager tout autour. L'ensemble était ankylosé et plutôt pénible à supporter.

« Joruuus... »

Elle attendit que le jeune homme se retourne vers elle et déclara, la main toujours sur l'épaule gauche :

« J'ai mal. »

Elle espérait qu'il saurait quoi faire, lui. Après tout, elle ne savait pas trop soigner, elle, et avait déjà consommé une potion sans que la blessure ne soit complètement résorbée. Elle songeait d'ailleurs à aller réclamer auprès du bellâtre à qui elle avait acheté toute une série de médications : mais il fallait admettre qu'elle était sans doute un peu trop loin de Kendra Kâr, et passablement occupée par d'autres affaires. Mais Jorus répliqua en expliquant qu'il était lui-même assez éreinté, et alla droit au but : la possibilité d'escalader un peu la falaise qu'ils apercevaient au bout du chemin était sans doute très dangereuse pour l'heure... et il se risqua à un commentaire sur le paquetage de la jeune fille.

Celle-ci fronça la sourcil, dans une sorte de grimace. Son paquetage n'avait rien à voir. Ce qui prenait le plus de place, c'était la tente et la couverture, mais c'était plus gros que lourd. Le reste, c'était utile, comme la corde et le grappin qui pourraient leur être bien utiles dans la montagne, ou alors ça ne pesait pas bien lourd, comme ces craies, ce briquet ou sa longue-vue. (Certes, il y avait bien le pied-de-biche, mais on ne savait jamais quand est-ce qu'on aurait besoin de s'introduire chez quelqu'un sans son accord explicite.)

« J'ai des cordes et un grappin, mais je ne progresserai pas vite, répliqua-t-elle, avec ou sans mes affaires, crut-elle bon de préciser. »

Du reste, elle était persuadée que sa blessure n'avait rien à voir avec son paquetage. Ce qui l'avait encombrée, l'autre jour, c'était surtout le reste de cadavre de la bestiole qu'elle avait tuée la veille (et qui finalement avait commencé à tant puer qu'ils n'en avaient même pas mangé et l'avaient abandonnée sur le bord du chemin), pas tellement le reste. Et puis, si elle avait été en pleine forme, elle aurait tout à fait pu escalader la falaise sans problème, son sac sur le dos, d'abord.

« On n'a qu'à s'installer par ici pour aujourd'hui et soigner nos blessures, on verra demain pour escalader. Ça te va ? »

Jorus réfléchit quelques instants, puis consentit, avant de chercher à lui extorquer une “promesse”. Elle fronça les sourcils. La manœuvre était trop grossière. Elle comprenait la chose ainsi : il lui reprochait d'avoir attaqué l'Ürukuë, alors qu'ils avaient finalement réussi à le vaincre. Pis, ce qu'il sous-entendait, c'était que c'était sa faute à elle s'ils étaient blessés aujourd'hui, et que ça les retardait, et qu'elle n'était pas assez forte pour vaincre tout ce qui pourrait se dresser sur leur route. Son visage s'assombrit un peu.

« Tu n'étais pas obligé de t'y frotter si t'es un couard, lâcha-t-elle finalement, avec plus de colère que de réflexion. Je me bats contre ce que je veux. »

Si la première était emplie de rancune contre la réprimande de son compagnon, la seconde phrase respirait quant à elle d'une assurance hautaine. Elle ne comptait pas être défiée sur le domaine martial : d'ailleurs, son visage, toujours sombre, s'était pourtant relevé, fixant Jorus avec deux yeux fiers et impétueux. Il tenta de la prendre de haut, simplement parce qu'il était plus grand qu'elle, ce qui ne fit qu'enrager encore plus la jeune fille. Il ne digérait pas, lui, ce terme de “couard” - mais l'adolescente était satisfaite d'avoir répliqué coup pour coup -, puis lui fit remarquer qu'ils risquaient de prendre du retard s'ils continuaient ainsi.

Elle prit un air détaché et tenta d'hausser des épaules avant qu'une douleur subite n'arrête le mouvement d'un seul côté. Ça donnait un effet bizarre, avec une épaule qui se soulevait, et l'autre qui tressaillait un peu : Yurlungur fit mine de ne rien sentir et répliqua simplement :

« Ça fait des mois que les troupes ont été repérées. C'est pas un jour ou deux qui vont nous retarder tant que ça, Jorus. »

Elle se détourna, leva les mains et conclut :

« De toute façon, moi, je m'arrête là pour aujourd'hui. Fais c'que tu veux. »

Elle avait besoin de se panser l'épaule : et ce serait sans son aide. De toute façon, elle était bien capable de se débrouiller seule. Elle avait voulu cacher cette plaie à Ëlëann : et visiblement, elle aurait dû en taire l'existence à Jorus aussi, puisque celui-ci était incapable de la comprendre. Elle se sentait furieuse d'être ainsi humiliée. Ils l'avaient vaincue, cette fichue bestiole ! Et maintenant, voilà qu'ils lui retombaient tous dessus, que cette fichue blessure lui faisait un mal de chien, et qu'il fallait qu'elle se débrouille seule en utilisant le moins possible son bras gauche.

Jorus argumenta encore un peu sur la possibilité d'un affrontement avec les troupes hostiles si jamais ils étaient tous deux blessés, mais elle ne se retourna même pas, le laissant parler dans le vide, alors qu'elle déposait ses affaires vers un bord de la clairière, dans un coin assez sec, sur une souche d'arbre. Elle n'avait pas envie de continuer à se battre : ou plutôt, si elle avait besoin de le faire, elle préférait que ce soit avec des lames qu'avec des mots. Ça défoulait davantage.

Elle dressa sa petite tente juste là et put constater que celle-ci contrastait un peu trop avec le décor. Avec une certaine lenteur, elle entreprit de découper en bordure de la clairière de petits branchages, ceux qui avaient l'air léger et possédaient de nombreuses feuilles, puis les disposa par-dessus sa tente. C'était un camouflage assez sommaire, mais l'entrée de la tente-soldat était dirigé vers la route qu'avaient empruntée les inconnus : elle espérait qu'elle verrait venir un potentiel agresseur, ainsi, et que cette maigre protection permettrait de la maintenir à couvert pendant quelques instants.

Alors qu'elle contemplait son ouvrage, bien qu'assez imparfait, elle pensa à aller s'en vanter auprès de Jorus : mais ce dernier s'était déjà éloigné et lui cria qu'il allait explorer un peu la route, tout en continuant à lui expliquer pourquoi il avait raison et pas elle, évoquant cette fois la récompense. Elle haussa des épaules à nouveau, l'observant néanmoins s'éloigner avec une légère inquiétude. Il venait de dire qu'il espérait qu'elle viendrait le sauver s'il ne revenait pas... en fait, il ne lui faisait pas tellement confiance, si ? Il ne l'écoutait pas, non plus, puisqu'il ne voulait pas comprendre qu'elle avait mal à l'épaule. Dans le fond, c'était plutôt elle la couarde : elle cherchait à éviter de nouveaux affrontements en temporisant, en campant ici le temps de se soigner, alors que lui avançait malgré tout. Elle se sentait un peu lâche. Peut-être qu'elle ne méritait pas de récompense...

Cela la travailla pendant tout le temps qu'elle passa à explorer les environs directs de son campement, pénétrant de quelques mètres dans la jungle et revenant presque aussitôt à chaque fois pour vérifier que personne ne s'approchait de sa tente. Elle cherchait des feuilles relativement larges, souples et solides pour pouvoir recouvrir sa blessure, les tâtant pour vérifier d'un doigt qu'elles n'étaient par urticantes - et elle se tenait soigneusement éloignée de tout ce qui avait l'air trop bizarre. Elle ne savait pas si ça servirait à grand-chose, ni si elle s'y prenait bien : mais elle avait vu le rebouteux de Dahràm faire des choses qui ressemblaient, et espérait que par mimétisme ça aiderait. Elle avait fini par nouer une sorte de feuille autour de son épaule et s'en trouvait très fière. Celle-ci ne tenait que parce que son bras restait collé à son corps, maintenant le bas de la feuille, qu'elle avait délicatement découpée par endroits pour éviter les plis qui auraient risqué de la déchirer. En remettant sa tunique par-dessus, ça rembourrait ce côté-là et donnait l'impression qu'elle était déséquilibrée : en plus, ça la chatouillait un peu quand elle bougeait. Mais peut-être que ça guérirait plus vite ?

Et pour finir la journée, elle entreprit de chercher, toujours sans s'écarter de la clairière, quelque chose à manger pour ce midi.

...
Modifié en dernier par Yurlungur le ven. 22 nov. 2019 11:18, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 16 nov. 2019 14:10

Émergence : màj pour Yurlungur et Jorus


La Sindel se contenta d'un petit signe de la main en guise de réponse aux saluts des deux aventuriers, avant de bien vite disparaître dans l'humide végétation. Puis Jorus décida d'aller en reconnaissance tandis que Yurlungur montait sa tente, la dissimulait de son mieux et tentait de bander sa plaie avec des feuilles provenant d'un végétal… inconnu. Qui par chance ne semblait pas toxique ou, du moins, pas à courte échéance… Quant à trouver de la nourriture, lézards et serpents semblaient pulluler, peut-être que bien grillés… ?

Jorus quant à lui put remonter les traces sans la moindre difficulté jusqu'aux rébarbatives falaises des Montagnes Grises, hautes de près d'une cinquantaine de mètres. Arrivé là, il put constater qu'il n'y avait nulle trace sur le roc, comme auraient dû en laisser de pesants troncs s'ils avaient été hissés depuis leur sommet. Non, elles s'arrêtaient net au pied du massif, comme si… les bûcherons avaient eu le pouvoir de se fondre dans le rocher avec leurs fardeaux. L'explication était cependant plus simple et un examen attentif de la paroi la révélerait : de fines stries d'une droiture n'ayant rien de naturel formaient un rectangle presque parfait, de la taille d'une porte de bonne taille.

Et de fait, il s'agissait bel et bien d'une porte : à peine Jorus l'eut-il repérée qu'elle s'ouvrit rapidement en pivotant vers l'intérieur de la montagne. Et une porte s'ouvrant rarement toute seule, surtout lorsqu'elle pèse plusieurs tonnes et est donc peu sensible aux courants d'air, le jeune homme eu le discutable plaisir de le découvrir ceux qui, sans le moindre doute, avaient créé la clairière et le chemin de débardage : des êtres ressemblant des Thorkins mais pourtant différents, un peu plus fins et, surtout, dotés d'une peau couleur de cendre. Aussi lourdement harnachés que décrits, ils étaient une dizaine, munis de pesantes armures de plates noires, de lourds marteaux de guerre et de haches à simple ou double tranchant, selon.


Image


Leurs intentions, quant à elles, ne laissaient guère place au doute : ils se ruèrent sur Jorus en grondant ce qui pouvait ressembler à des imprécations haineuses, armes brandies avec la ferme volonté de raccourcir le jeune homme d'une tête. Détail possiblement désagréable : il était vain d'espérer un secours rapide de Yurlungur, elle était à plusieurs centaines de mètres de là.


*****


Gains et récompenses :

Yurlungur : interaction avec Jorus : 0,5xp ; rp du quotidien : 0,5 xp ; Total : 1xp

Jorus : interaction avec Yuyu et ta faëra : 0,5xp ; rp du quotidien : 0,5 xp ; Total : 1xp

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Sylve de Saraënan

Message par Jorus Kayne » dim. 17 nov. 2019 14:47

Je suis les traces au sol, impossibles à perdre même pour moi, laissant derrière Yürlüngür monter le camp. Au fond de moi je me demande quelles motivations l’ont poussée à venir ici, loin de chez nous et au cœur d’un danger certain. Bien que je ne doute pas de sa capacité à battre n’importe qui, notamment avec ses aptitudes particulières, la chance finit toujours par tourner comme en témoigne son importante blessure.

(Tu aurais peut-être mieux fait de rester avec elle non ? Il a fallu que vous soyez deux pour battre la bête. Maintenant elle est seule avec une blessure à l’épaule.)

(Et qu’aurais-je dû faire selon toi ? Ce n’est pas comme si j’étais capable de soigner sa blessure non plus. Et puis il y a sa façon de dépecer la bête, c’était…déroutant ! Le sang aurait pu attirer les charognards du coin et face à un trop grand nombre, la situation aurait été pire.)

(Tu oublies que ça reste une enfant !)

(Une enfant qui a affronté le dragon noir je te rappelle, sur son propre dos. De plus elle a accepté de répondre à l’appel du Naora de son propre chef. En ce sens je dois la traiter comme n’importe quel autre qui a fait de même, enfant ou non. Nous avons un objectif à atteindre et moi une promesse à respecter. Je ne pourrais atteindre ce même but si je passe mon temps à dépecer la faune de ce continent !)

(Je t’ai rarement vu aussi résolue.)

(C’est un compliment ?)

(Ca dépend. De toi et surtout de la manière que tu as de traiter les personnes qui suivent le même chemin que toi !)

(Je vois où tu veux en venir.)

(Ecoute, je ne dis pas que tu dois t’excuser. Mais prend le temps au moins de parler avec elle et de l’écouter. Les femmes aiment qu’on les écoute.)

(Bien c’est entendu, j’essayerai de calmer le jeu et de lui parler.)

(…)

(Et de l’écouter aussi c’est promis !)

J’approche du pied des Montagnes Grises. A vu de nez, j’estime la hauteur à une cinquantaine de mètres tout au plus. En s’organisant correctement on devrait être capable de la gravir même en prenant en compte la blessure handicapante de Yürlüngür. Malgré tout un détail me frappe : l’absence de marque de passage le long de la falaise. De larges sillons ont marqué le sol et il devrait y avoir au moins un chemin de copeaux qui monte. Comme si les rondins avaient traversé le roc, comme s’il n’existait pas.

(Il n’y a aucune raison de camoufler le passage sur le mur naturel avec la présence de toutes ces marques au sol, ça n’a aucun sens !)

Alors que j’examine la paroi pour déterminer dans un premier temps si ce n’est une illusion magique, puis la nature du roc et sa stabilité vis-à-vis du poids que nous allons exercer dessus, je remarque un détail étrange. Des lignes, trop droites pour ne pas être naturelles, creusent la roche et forment une gigantesque porte rectangulaire. A peine ai-je eu le temps de la découvrir qu’elle s’ouvre de l’intérieur avec visiblement les gongs à droite et avec elle, ceux qui en sont la raison de son existence. Des individus ressemblant à des Thorkins avec toutefois des différences notables. Ils sont déjà plus fins que ces derniers avec une peau couleur cendre qui rappelle les Shaakts ou la description de ces fameux Earions. Non seulement ce premier contact confirme les soupçons d’une présence Thorkins sur le Naora, mais également leur équipement aussi lourdement affublé que décrits dans les propos d’Ëlëann. J’ai l’honneur de voir une délégation venir m’accueillir armée d’armures de plates noires de marteaux de guerre de haches simples et doubles selon leurs affinités.

(Heu Houston, on a un problème !)

Je ne sais pas qui est ce Houston, mais je comprend le sens de ces mots. L’instinct de ma faéra ne se trompe pas et ces petits bonhommes ne sont pas là pour m’inviter à un banquet, sauf si je sers de plat de résistance pour les bêtes ! Ils chargent dans ma direction beuglant quelque chose d’incompréhensible, bien que je parvienne à saisir le fond des propos. Ils ont l’intention de m’aplatir et de me couper les membres dans un sens ou des deux selon leurs affinités. Il est trop tard pour appeler à l’aide. Ma jeune camarade se trouvant à quelques centaines de mètres de là je ne peux espérer son soutien qu’à condition qu’elle s’inquiète pour moi, ce dont je doute actuellement.

Hors de question pour moi de finir découper en divers morceaux comme le serait un vulgaire poulet. Plutôt que d’appeler à l’aide, je concentre mon attention sur ma fuite comme l’a fait Ëlëann à sa première rencontre avec eux avant moi. L’ouverture se faisant sur la gauche, partir dans la direction opposée aux gongs diminuerait l’angle de potentiels archers à l’intérieur. Je bondis sur le côté gauche pour me réceptionner sur la main et poursuivre mon élan direction la forêt avec la même agilité utilisé contre l'Ürukuë pour éviter les coups. Ils sont lourdement équipés et si je parviens à atteindre l’extrémité de la clairière vivant, j’aurais de grandes chances de m’en sortir.
Utilisation de la capacité
Cabriole : Peut à volonté sacrifier un tour complet sans attaquer pour faire une acrobatie et doubler artificiellement son niveau dans la formule d'attaque adverse pour le tour en cours. Le tour suivant, il pourra placer une attaque avec un bonus de 10 au jet.
Saut sur la gauche avec une première réception avec les mains avant de se remettre sur les pieds et de courir jusqu'aux arbres. Une fois sur mes pieds j'adopte la posture Insaisissable au rang 2.
Insaisissable : Le combattant, agile et souple, fait preuve d’une agilité presque démentielle pour éviter nombre des coups de l’ennemi.
Rang 2 : -7 au jet de touche adverse

Et je jette de brefs regards derrière moi.

Avatar du membre
Yurlungur
Messages : 91
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 07:31

Re: Sylve de Saraënan

Message par Yurlungur » ven. 22 nov. 2019 11:18

...

La jeune fille, cherchant à manger, constata la présence de nombreux lézards et divers sauriens, qui pullulaient dans cet environnement. Ce n'était pas forcément la chair la plus agréable à consommer, ni la plus facile à griller, mais certains avaient l'air suffisamment mollassons pour être attrapés et tués facilement. C'était déjà une source de nourriture intéressante : et Yurlungur étant loin d'être végétarienne, ça lui convenait tout à fait. Le régime était certes très carniste et peu équilibré, mais il semblait qu'elle avait une compréhension très abstraite de ce que constituait un régime “équilibré”.

Mais avant de se lancer dans l'attrapage d'une proie à proprement parler, elle lança un rapide regard vers le bout de la route où Jorus s'était engagé. Puis un second. Et pour cause : celui-ci ne semblait pas seul. Elle fronça les sourcils. Ça, si ce n'étaient pas les troupes inconnues qu'ils cherchaient, c'était quand même pas de bol. De loin, elle ne distinguait que vaguement les silhouettes formant la troupe, même si l'une d'elles s'en détachait un peu plus, celle de Jorus probablement, qui était plus grand que les autres, probablement Thorkins comme ils l'avaient conjecturé.

Elle n'imaginait pas les rencontrer si tôt, mais c'était presque mieux ainsi. Sans attendre, elle récupéra son sac à dos, délesté d'une tente et d'une couverture, et entreprit de se ramener au plus vite pour voler au secours de son compagnon. N'avait-il pas précisé qu'il espérait qu'elle vienne l'aider si jamais il ne revenait pas ? Eh bien : il avait rencontré des autochtones, et il ne revenait pas aussitôt la prévenir. Cela l'inquiétait au plus haut point. La délicatesse de Jorus était telle qu'il risquait de déclencher un incident diplomatique. Certes, elle aussi, mais pour d'autres raisons - des délicatesses de nature plus sanguinolente que maladroite comme les mauvais jeux de mots du jeune homme.

Tout en se rapprochant, elle constatait que l'ennemi avait déjà engagé la bataille contre Jorus. C'était mal parti pour se faire accepter, mais elle ne perdait pas espoir : après tout, si elle présentait patte blanche et qu'on l'agressait quand même, elle pourrait toujours éviter le coup par une esquive d'Ombre, puis répliquer. Pour l'heure, elle était encore trop loin du combat à proprement parler, mais peut-être certains de ces petits Thorkins l'avaient-ils déjà aperçu, aussi se tenait-elle prête à éviter tout trait d'arbalète qui tenterait de la blesser.

...
Modifié en dernier par Yurlungur le sam. 30 nov. 2019 09:01, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 23 nov. 2019 16:52

Émergence : màj pour Yurlungur et Jorus


Plus léger et agile que ses petits mais teigneux adversaires, Jorus parvint sans grand mal à s'esquiver et à reprendre un peu de distance avec ses acrobaties. Des cris de surprise et de dépit saluèrent sa prestation, mais ses agresseurs se lancèrent aussitôt à sa poursuite avec détermination. L'un d'eux, réalisant sans doute que les cabrioles de l'humain leur laissaient peut de chances de le rattraper, préféra lancer vigoureusement sa hache dans sa direction que de courir en vain. Par chance pour Jorus, ses bonds imprévisibles eurent l'effet escompté et l'arme tournoyant dangereusement ne fit que le frôler, d'assez près cependant pour lui donner quelques sueurs froides et lui apprendre une chose : les Nains, si tant est que c'en fussent, visaient plutôt bien et devaient avoir une sacrée poigne, vu la force avec laquelle la hache avait été projetée. Autant dire qu'il n'était pas sorti d'affaire, d'autant plus que les congénères du lanceur semblèrent trouver l'idée excellente et que deux d'entre eux s'apprêtèrent à l'imiter.

Quant à Yurlungur, elle avait une bonne distance à parcourir avant d'arriver assez près pour être en mesure d'agir mais, tout en s'approchant, elle put remarquer qu'aucun des petits êtres ne portait d'arbalète ou d'arme susceptible de l'atteindre à grande distance. Ils lançaient certes leurs haches avec force, ainsi qu'elle put le voir, mais leur portée efficace ne devait pas dépasser une vingtaine de mètres et, pour l'heure, aucun ne semblait l'avoir repérée. Elle vit également autre chose : dans l'entrée du souterrain ouvert, un autre petit être couleur de cendres à la longue barbe blanche se tenait, vêtu de cuir contrairement aux autres et observant la scène sans faire mine d'intervenir. Un bref instant plus tard, il se détourna et fila dans le tunnel, disparaissant rapidement à la vue de la jeune fille. S'il y avait d'autres Nains dans la montagne, ils ne tarderaient pas à être avertis de la présence des deux aventuriers. Se lancer à sa poursuite, en profitant de ce que les autres s'étaient éloignés de l'entrée? Tenter de palabrer avec ceux qui étaient aux trousses de Jorus? A elle d'en décider.


*****


HRP : l'xp vous sera attribuée à la fin de la présente situation.

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Sylve de Saraënan

Message par Jorus Kayne » ven. 29 nov. 2019 17:11

Je n’ai aucune difficulté à éviter ces affreux nabots noirs et leurs armements imposants. Pris de court par ma prestation acrobatique, ils sont autant surpris par mon œuvre que déçus de ne pouvoir m’aplatir la tête comme on attendrit un morceau de viande. Bien que moins habile que moi et plus lourdement équipés, la charge m’est donnée. J’opte pour une technique qui a fait ses preuves jusque-là : foutre le camp aussi vite que possible face à des adversaires aussi grincheux et surtout aussi nombreux ! Un regard derrière moi montre qu’ils semblent décidés à me faire la peau, orientant ma course vers un style plus fluide afin de privilégier mon habileté à esquiver les coups.

(Nom d’un p’tit bonhomme !)

Le sang se glace dans tout mon corps lorsque je vois passer trop près de moi une énorme hache. Celle-ci vient percuter un arbre plus loin en s’enfonçant largement dans le tronc, démontrant la puissance et l’habileté de ces petits êtres irascibles avec leurs armes. Je regarde brièvement derrière moi et ce que je vois ne me plaît absolument pas. Si quelques-uns de ces nains noirs me filent au train, d’autres trouvent l’idée de leur camarade intéressante ou pire, amusante. Ces derniers s’apprêtent à me cibler à nouveau de leurs terribles haches.

(C’est de ta faute aussi ! A sauter de la sorte comme dans un cirque, les voilà qu’ils se prennent pour des lanceurs de couteaux.)

(Ysolde c’est vraiment pas le moment de me distraire ! A la moindre erreur je finis en tranches !)

(D’accord, d’accord je me tais ! Je ne voudrais pas que le sex-appeal de monsieur finisse en morceaux !)

Trop occupé à rester en vie, je ne prête plus attention à ma faéra, ni à son histoire de sexe qu’il soit à pile ou à face. J’ai pratiquement atteint les premiers arbres qui m’apporteront une plus grande aisance de déplacement que mes poursuivants vis-à-vis de leurs armures lourdes, ainsi qu’une protection contre leurs terrifiantes haches. Cependant, il me faut encore y parvenir et jusque-là, je reste une cible de choix pour ces exécrables nabots. Je file en direction de la lisière de la clairière et conservant une stratégie qui marche. Je garde une attitude souple dans les mouvements et jette des regards inquiets principalement vers ceux prêt à me taillader à distance.
Je continue ma course en direction des arbres en conservant ma posture Insaisissable. Je jette de brefs coups d’œil derrière-moi, principalement en direction des nains avec les haches de jets et me prépare à réitérer une Cabriole sur le côté.

Avatar du membre
Yurlungur
Messages : 91
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 07:31

Re: Sylve de Saraënan

Message par Yurlungur » ven. 29 nov. 2019 22:13

...

Alors que la jeune fille se rapprochait du combat, elle put distinguer plus nettement la forme des adversaires de Jorus. C'étaient bien des Thorkins, à peu près : ils étaient petits, trapus, dotés de barbes amples et soigneusement tressées. Ils portaient des armes typiques de cette race, haches et marteaux, et Yurlungur put constater avec un certain soulagement qu'il n'y avait pour l'instant aucune arbalète dans le groupe. Mais ceux-ci étaient lourdement protégés, par des armures de plates faites d'un métal noir et massif : si des Thorkins pouvaient sans mal les porter, ça les ralentissait visiblement dans leur poursuite de Jorus, tout en rendant en revanche une tentative de contre-attaque assez compliquée. Enfin, le plus surprenant sans doute, et ce qui les distinguait de tous les quelques Thorkins que Yurlungur avait pu croiser, c'était la couleur cendrée de leur peau, bien plus sombre que celle de leurs cousins de Nirtim ou d'ailleurs. Mais Yurlungur n'était guère portée sur l'observation attentive des races de Yuimen (bien qu'elle ait fini par acquérir certaines connaissances anatomiques assez éparses, par exemple à propos des Ürukuë). Elle ne remarqua pas qu'ils étaient plus fins, et se dit simplement que c'était à force de miner sous la montagne sans se laver que leur peau s'était assombrie. Ce genre de justifications paraît correct et, à l'approche d'un possible combat, elle n'avait pas trop envie de réfléchir à ça.

Elle repéra également la porte ouverte dans la falaise d'où était sortie l'escouade : et là-bas, un Thorkin était resté à couvert, observant sans bouger la scène. Puis, soudainement, peut-être parce qu'il venait de constater l'arrivée de l'assassine, il déguerpit vers le fond du couloir. Il était évident qu'il allait chercher de l'aide, ameuter toute la citadelle Thorkine. Jorus et elle auraient peu de chances de s'en sortir par une confrontation directe, quoiqu'il en soit. Elle hésita : elle pourrait aussi essayer de rattraper l'autre en fonçant à travers le couloir - mais ensuite ? Elle serait probablement vue comme d'autant plus agressive, surtout si elle avait besoin de le maîtriser. Ça ne rentrait pas dans ses plans actuels, et elle n'avait pas suffisamment d'orgueil pour penser qu'elle pouvait anéantir une cité à la seule force de la lame. Ou plutôt : c'était envisageable si elle disposait de temps et d'une planque correcte pour pouvoir agir discrètement, lentement, assassinant l'un après l'autre les résidents de la forteresse... Mais c'était tout de même assez tendu. Une voie diplomatique lui semblait plus raisonnable.

De son côté, Jorus était en fâcheuse posture. Elle remarqua aussitôt qu'un des Thorkins était à présent désarmé : en cherchant autour, elle repéra sa hache qui était venue se planter dans le sol mou à quelques pas. Il l'avait apparemment lancée, visant le jeune homme qui, s'il parvenait assez aisément à éviter les coups au corps à corps en profitant de ses plus grandes jambes et de séries d'acrobaties qu'il exécutait remarquablement, risquait désormais gros si tous se mettaient à le viser.

Elle-même se trouvait encore à une distance raisonnable du groupe, qui s'éloignait d'elle en poursuivant Jorus, fuyant vers la jungle. Encore une fois, la tentation de les prendre à revers et les attaquer par derrière surgit, mais elle s'efforça de l'ignorer. D'ici, ils ne pouvaient l'atteindre de leurs haches et marteaux, imaginait-elle, mais elle était assez proche pour pouvoir les appeler et qu'ils l'entendent. Elle estimait qu'ils pourraient la juger inoffensive assez aisément, puisqu'elle faisait à peu près leur taille, qu'elle était très jeune et qu'elle était une femme, mais un point encore la tracassait : de porter une armure et un équipement globalement assez martial ; puis une idée germa. Elle dégaina rapidement sa dague et s'entailla légèrement le bout du pouce, avant d'en sucer les quelques gouttes de sang qui perla. Puis, fermant les yeux, elle se concentra sur sa propre apparence, mais celle qu'elle avait autrefois, lorsqu'elle vivait à Dahràm, avec ses vêtements de jeune fille. Dénuée de toute armure, elle ne pourrait pas représenter un grand danger pour eux, tout en étant capable de la récupérer en brisant l'illusion très rapidement. Une fois sa Tromperie effectuée, elle leva donc les mains devant elle, pour montrer qu'elle était désarmée et cria :

« Arrêtez ! Nous venons en paix ! »

Elle resta dans cette position, debout à une dizaine de mètres des Thorkins, les mains dressées devant elle, comme si elle se rendait. Elle donnait à son visage une expression soucieuse, bien qu'elle se doutât qu'ils ne pouvaient pas encore le voir - mais cette expression ne provenait pas uniquement d'un calcul. Et elle attendait. S'ils décidaient de la charger, elle aurait le temps de s'en rendre compte et de contre-attaquer, de dégainer sa dague avant qu'ils arrivent au contact pour pouvoir... exercer une légitime défense. Mais elle espérait que son appel serait entendu et qu'ils hésiteraient, qu'ils consentiraient à faire cesser le conflit. Et puis, dans le pire des cas, ça laisserait toujours à Jorus l'occasion de s'enfuir plus facilement.

(((Utilisation de la Tromperie sur soi-même pour apparaître comme complètement désarmée et sans armure.)))

...
Modifié en dernier par Yurlungur le lun. 2 déc. 2019 21:13, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 30 nov. 2019 16:17

Émergence : màj pour Yurlungur et Jorus


Tandis que Jorus se précipitait vers l'orée de la forêt en effectuant ses cabrioles, deux haches prirent leur envol en sifflant d'inquiétante manière dans les airs. La première le frôla et alla se perdre dans la végétation, la deuxième en revanche le percuta au bras gauche… mais le jeune homme eut beaucoup de chance : il s'était assez éloigné pour que le coup manque un peu de force et il ne fit que lui engourdir douloureusement le membre touché, sans entailler sa chair. Et désormais, Jorus profiterait du couvert des arbres, il avait enfin atteint la lisière de la Sylve.

A cet instant, une Yurlungur qui avait tout de la fillette innocente grâce à son pouvoir, tenta d'intervenir en clamant leur pacifisme, attirant ainsi l'attention des poursuivants de son comparses et les faisant piler net. Visiblement quelque peu incrédules, mais avec une méfiance palpable, une demi-douzaine d'entre eux s'approchèrent prudemment de la gamine tandis que les autres gardaient scrupuleusement Jorus à l'œil. Renfrognés comme seuls des Nains savent l'être, ils observèrent les deux compères en silence durant quelques interminables secondes ; puis l'un de ceux qui s'était approchés de Yurlungur, reconnaissable à sa barbe d'un beau noir de jais soigneusement tressée, lâcha d'une voix rocailleuse :

"Pourrr les faibles, la paix. Quoi vous êtrrrre ? Pas verrrrmine orrreilles pointues… Quoi vous vouloirrrr ? Espions ?"

A ce dernier mot, ses comparses resserrèrent leurs mains sur leurs armes, prêts à trucider les deux humains au moindre mot de travers apparemment…


*****


HRP : l'xp vous sera attribuée à la fin de la présente situation.

Avatar du membre
Yurlungur
Messages : 91
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 07:31

Re: Sylve de Saraënan

Message par Yurlungur » lun. 2 déc. 2019 21:12

...

Alors qu'elles les appelaient pour attirer leur attention sur elle, d'autres haches étaient lancées vers Jorus. Celui-ci en évita une, mais la seconde vint le frapper au bras : heureusement, il arrivait à l'orée de la Sylve et était à présent beaucoup plus difficile à toucher du fait de la densité de la végétation. Du reste, certains de ses poursuivants étaient désormais désarmés et auraient besoin d'un peu de temps pour récupérer leur arme, tandis que la moitié d'entre eux avaient abandonné l'acrobate pour se concentrer sur l'adolescente qui venait d'apparaître : cela lui laissait suffisamment de temps pour s'échapper, s'il le désirait. Enfin, elle estimait qu'il ne la laisserait pas non plus toute seule face aux Thorkins, et qu'il attendrait sans doute de voir comment évoluerait les choses.

Elle voyait donc les Thorkins sombres s'approcher d'elle, l'air plus que méfiants. Mais son subterfuge semblait fonctionner : ils ne la prenaient visiblement pas pour une menace, mais gardaient leurs armes brandies. Un instant, elle se demanda s'ils avaient compris ce qu'elle leur avait dit, ou s'ils hésitaient simplement à l'attaquer en raison de son apparence. Elle restait sur ses gardes, prête à se fondre dans les ombres si jamais l'un de ces étrangers tentait de la pourfendre de sa hache. Mais après quelques longs instants d'attente, l'un d'entre eux, qui se distinguait du reste du groupe par une barbe d'un noir intense et bien plus soigneusement tressée que les autres, prit la parole.

Il avait la voix... naine. C'était l'adjectif parfait qui venait à l'esprit de la jeune fille en l'écoutant parler. C'était une voix âpre aux “r” roulés et allongés, comme s'il avait du mal à les prononcer, et sa grammaire était approximative, sinon primitive. Non, la langue commune, pourtant parlée par la vaste majorité des races peuplant ce monde (et même d'autres, comme en témoignait Aliaénon, aussi surprenant que cela puisse paraître), n'était pas sa langue maternelle et cela rendait toute circonlocution ou négociations subtiles impossibles. Bon, à vrai dire, elle n'était probablement pas en mesure de négocier quoi que ce soit : mais au moins, il lui laissait la parole pour s'expliquer sur les raisons de leur présence ici, tout en reconnaissant qu'ils n'étaient pas des elfes, ce qui semblait être l'une des raisons qui l'avaient poussé à lui accorder une chance.

Il fallait qu'elle improvise. Il fallait qu'elle invente une histoire qui satisfasse ces Thorkins sombres, en parlant suffisamment fort afin que Jorus, qui se trouvait à une distance respectable, puisse l'entendre et leur servir un couplet similaire si jamais ils l'interrogeaient à part. Elle réfléchissait à toute vitesse, cherchant à créer à partir de rien une histoire raisonnable. Certains éléments venaient aisément, tandis que d'autres laissaient d'inquiétants trous béants dans les raisons de leur voyage. Ils cherchaient les Thorkins, assurément - mais pourquoi ? Essayer de jouer sur l'animosité qu'ils portaient pour les Sindeldi était une piste intéressante ; restait à savoir comment expliquer, alors, la présence de deux humains sur le continent maître des Gris, accessible uniquement via leur technologie aérienne.

Elle n'avait de toute façon pas vraiment de temps pour réfléchir, aussi sourit-elle nerveusement au chef et, en s'inclinant, ramenant lentement ses paumes à elle, sans le moindre mouvement brusque, elle expliqua :

« Nous sommes des humains... nous venons d'une terre nommée Nirtim, située au-delà de l'océan. »

La vérité ? Ou un mensonge ? Le mieux était probablement de mélanger les deux.

« Nous sommes des voyageurs, des explorateurs... des aventuriers. »

Elle multipliait les synonymes, aussi bien pour gagner du temps que pour s'assurer qu'il comprendrait bien ce qu'elle lui disait. Et elle souriait, tout en caressant la bague d'Aethalin à son annuaire pour calmer l'angoisse qui montait. Elle sentait bien qu'elle n'aurait pas droit à une deuxièmes tentative : si elle ne faisait pas bonne impression dès maintenant, ils tenteraient probablement de les tuer tous les deux, et, s'ils étaient de plus rejoints par des renforts de la montagne, ils n'auraient pas trop de mal pour ça. La bague, sous son doigt, faisait tout ce qu'elle pouvait. Son pouvoir était maigre, aussi fin qu'un cheveu, et ne saurait lui attirer davantage qu'une atténuation de la méfiance généralisée à leur endroit, mais c'était déjà énorme.

« Nous sommes donc venus ici pour saluer votre peuple nouveau, et en apprendre davantage sur vous... si vous l'acceptez. »

Elle lança un coup d'œil vers Jorus. Elle avait parlé d'une voix claire et posée, suffisamment fort pour qu'il puisse probablement l'entendre de là où il était, s'il n'avait pas bougé. Tout en le cherchant du regard au milieu de la brousse, elle se souvint d'un détail agaçant : le laissez-passer des elfes gris. Il faudrait expliquer cette acquisition à leurs nouveaux amis, tôt ou tard... Cela dit, les papiers n'étaient pas nominatifs. Elle pourrait toujours prétexter un vol, un subterfuge, ou des faux... Pour l'heure, la réaction immédiate du chef nain à son discours était tout ce qui importait.

...
Modifié en dernier par Yurlungur le dim. 8 déc. 2019 13:40, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Sylve de Saraënan

Message par Jorus Kayne » ven. 6 déc. 2019 17:26

Je parviens sans grande difficulté à accentuer la distance entre moi et ces p’tits nabots. Mes mouvements fluides réduisent considérablement les chances que des haches, suffisamment grande pour trancher un bras, ne me touchent. Ces Nains possèdent une force remarquable et une adresse unique avec leurs armes de prédilections. Malgré la distance, une première hache me frôle encore et s’en va déranger la petite faune locale en se perdant dans la végétation, puis le bruit d’une seconde me parvient à l’oreille. Fort heureusement pour moi, si je ne parviens pas à échapper au jet, c’est le manche qui vient me percuter le bras. Le coup reste tout de même assez important pour que l’impact se répande sur l’intégralité du bras et me l’engourdisse.

J’atteins finalement la Sylve et ses arbres protecteurs. Dans ce milieu, je suis bien plus à mon aise que ces nabots en armures lourdes et mon avancée me permet d’observer plus attentivement mes poursuivants. Ceux-ci se sont arrêtés et une partie me surveille à distance, tandis qu’une autre fait face à Yürlüngür.

(C’est pas bon ça, elle va charger dans le tas comme elle sait si bien le faire !)

Un des Thorkins s’avance jusqu’à elle et prétend que la paix est pour les faibles. J’en conclue que ma camarade les a interpellés, donc elle ne doit pas vouloir faire couler le sang. D’un autre côté, il n’y a pas de couronne visible à extraire de leurs carcasses encore chaudes. Puis le Nain nous interroge sur ce que nous sommes, n’ayant pas les oreilles pointues des elfes gris et s’inquiète des raisons de notre présence plus particulièrement si nous sommes des espions.

(Qu’a-t-elle bien pu leur dire ? D’ailleurs, où sont passés ses équipements ? Elle ressemble à une vraie gamine maintenant !)

(Je suis presque sûr qu’elle a affirmé que vous veniez tous les deux en paix.)

(Yürlüngür ? Venir en paix ? Tu es sûr de toi ?)

(Il faut croire qu’elle s’inquiète pour toi. Sans cela, elle ne serait pas présente puisque tu t’es très éloigné du camp.)

(Yürlüngür ? S’inquiéter pour moi ?)

(Et bien quoi ? Je te rappelle que vous avez dormi l’un contre l’autre durant toute une nuit. Ton charme a probablement fini par faire effet !)

(La voilà qui s’incline face aux nains. Il faut que je me rapproche pour savoir exactement ce qu’elle dit.)

Je m’avance donc de la jeune fille tout en gardant autant que possible un œil sur les nains. Lorsque je comprends un peu mieux ses paroles, elle évoque un endroit par delà l’océan puis prétexte que nous sommes des explorateurs et autres synonymes du genre. Sa voix est claire et plus forte qu’a l’accoutumé. Il n’est pas impossible que je sois le principal responsable de cela, et qu’elle veuille surtout que nous soyons raccords sur les propos.

(Donc c’est l’excuse qu’elle a trouvée pour justifier notre présence ici ? Pourquoi pas, ça reste assez vague pour être plausible. Il faudra trouver les bons arguments pour expliquer d’éventuelles questions perspicaces.)

Elle poursuit en désirant saluer ce peuple et en apprendre plus sur eux avec leurs accords. Pour ma part, même si je reste sous couvert des arbres, je me rends visible aux yeux des Thorkins noirs. Alors que je les détaille, un point me gêne.

(Qu’y a-t-il ?)

(C’est juste que…Je me demande comment ils ont fait pour venir ic, on se le demande tous d'ailleurs. Arriver au Naora et de surcroît sans se faire remarquer est particulièrement spectaculaire. Cependant il existe une autre possibilité qui exclue un voyage récent.)

(Une autre possibilité à leur présence ? Attend tu penses qu’en réalité…)

(Ils ont toujours été là, sous terres, depuis ces quatorze derniers millénaires ! Penses-y, les Sindeldi n’aiment pas évoquer qu’ils sont arrivés ici et ont massacré les Shaakts présents et préfèrent une autre version de l’histoire où ils ont toujours foulé ce sol. Imagine seulement la possibilité qu’il y avait à l’époque un autre peuple présent. Un peuple qui s’est terré sous terre durant des millénaires. Mais ce qui m’inquiète, dans l’éventualité où cette hypothèse est avérée, c’est pourquoi ont-ils choisi de sortir de terre en prenant le risque d’être découvert maintenant ?)

Gardant toujours un œil sur ces petites armures mobiles, je parle assez fort pour me faire entendre tant par la jeune fille que par les nains.

"Fait attention à toi, ils sont redoutables. C’est par pure chance que je m’en suis sorti vivant !" Je marque une pause pour laisser le temps d’avaler la flatterie. "Cependant elle dit vrai, nous sommes venus ici car aucun humain n’a foulé ces terres depuis des millénaires et une occasion s’est présentée à nous. Voyez comme nous sommes, incapables de faire face à un seul d’entre vous !" Je marque une nouvelle pause avant de reprendre et surtout de soumettre mon idée. "Il est difficile d’accéder à ces terres, cependant non seulement vous semblez y être présent en grand nombre, mais vous avez également creusé la montagne. J’ai pour ma part qu’une seule question, si vous accepter d’y répondre : étiez-vous sur ces terres avant l’arrivée des Sindeldi il y a de cela quatorze mille ans ? Etes-vous les légitimes maîtres de ces lieux ?"

Répondre

Retourner vers « Domaine de Farcha »