Sylve de Saraënan

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Gamemaster7
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Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 7 déc. 2019 09:56

Émergence : màj pour Yurlungur et Jorus


Aux premiers mots de Yurlungur, le "Thorkin" se renfrogna, gratta pensivement sa barbe d'une main et remarqua avec scepticisme :

"Humains peau noirrre, vous… malades? Pourrr ça êtrrre tout maigrrres et faibles ?"

Les paroles suivantes de la jeune femme, désignant Jorus et elle même comme des aventuriers et autres synonymes, se heurtèrent à une solide incompréhension que le chef souligna d'un petit geste dédaigneux de la main qui avait précédemment farfouillé dans sa barbe en grommelant :

"Ça serrrrvirrr à rrrien. Pourrr enfants. Vous enfants?"

Quand elle déclara ensuite qu'ils étaient venus saluer leur peuple nouveau et en apprendre plus sur eux, le petit bougon lui jeta un regard de biais plus méfiant que jamais et rétorqua avec un soupçon de colère :

"Pas nouveau peuple ! Terrrrre à nous ! Toujourrrs! Pourrrquoi vouloirrr apprrrendrrre sur nous ? Pas aimer currrieux, nous…"

Il fut interrompu par Jorus qui tenta d'user de flatterie avant de leur poser sa question qui fit se retourner vers lui le "chef" qui répliqua après un grognement de mépris :

"Verrrmine orrreilles pointues arrrrivés plus vieux que ça. Vingt mille ans que trrrraîtres venirrr !"

Il désigna ensuite les alentours d'un geste large :

"Notrrrre terrre ! Volée parrr verrrmine! Nous rrreprrrendrrre maintenant ! Mais vous savoirrr trrrop. Poser arrrmes et suivrrre nous. Pas fairrre bêtise et courrrirr encorrre comme lâche, mmmh ? Sinon têtes pâles serrrvirrr pour boirrre bièrrre."

Ses compatriotes, qui en avait profité pour récupérer leurs armes pour ceux qui les avaient lancées, lorgnèrent lugubrement vers le jeune homme en brandissant leurs hachoirs, comme pour dire que la prochaine fois ils ne le manqueraient pas...


*****


HRP : l'xp vous sera attribuée à la fin de la présente situation.

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Yurlungur
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Re: Sylve de Saraënan

Message par Yurlungur » dim. 8 déc. 2019 13:40

...

Le chef nain répondit promptement à ses paroles. Il pensait qu'ils étaient malades, évoquant des humains à la peau noire - et visiblement bien plus costauds qu'eux deux. C'est-à-dire que ni elle ni Jorus n'étaient particulièrement musclés : tous deux comptaient davantage sur leur agilité que sur leur force brute et c'était chose difficile à faire saisir à des Thorkins... Yurlungur s'efforça néanmoins de ne rien laisser paraître lorsqu'il les traita de “faibles”. Après tout, c'était tant mieux s'il les estimait inoffensifs : leur infiltration n'en serait que favorisée, et l'on se méfierait moins d'eux. Ça faisait précisément partie du mode opératoire de l'assassine...

Néanmoins, il n'était guère convaincu par la justification de la jeune fille concernant leur présence ici, dénigrant ouvertement l'aventure comme inutile, sinon puérile ; mais elle nota qu'il n'avait visiblement pas remarqué son jeune âge. Eh, si seulement l'aventure était réservée aux enfants... On lui aurait moins cherché des noises dans toutes celles dans lesquelles elle avait eu l'idée de s'embarquer jusqu'à présent. Enfin, ce fut avec colère qu'il répliqua à ce malencontreux adjectif, “nouveau”, apposé à leur peuplade, tout autant qu'il était clairement agacé par leur curiosité, qui représentait à ses yeux un défaut majeur.

À vrai dire, elle ne s'était pas attendu à une telle réaction, bien qu'a posteriori celle-ci était plus que logique. Un peuple qui se cachait ne souhaitait probablement pas qu'on le découvre aussi aisément et verrait toute curiosité mal placée comme une menace potentielle. Ce fut le moment que Jorus choisit pour s'adresser à son tour au chef, usant de flatteries un brin visibles, mais tout à fait adaptées. Il rattrapait ses erreurs à elle et brossait les barbes naines dans le sens du poil. C'était malin, bien plus que l'approche dont elle avait usé : d'ailleurs, le petit chef y répondit favorablement en traitant à nouveau les Gris de “vermines”, présentes depuis plus de vingt mille ans.

Ils étaient donc là depuis le début ? C'était... étrange. Était-ce seulement possible que les Sindeldi n'aient jamais eu connaissance de leur présence ? Ou les avaient-ils délibérément repoussés sous terre, jusqu'à présent ? Il était tout de même curieux qu'ils aient patiemment attendu vingt mille ans avant de tenter de refaire surface... Et tout aussi bizarre qu'on ne leur ait pas touché le moindre mot de ces créatures-là. Pour le Thorkin, en attendant, les faits étaient clairs : les Sindeldi avaient volé la terre de son peuple, et ils s'apprêtaient à le reprendre. Vingt mille ans pour préparer une revanche, voilà qui était bien une mentalité de nain.

Naturellement, il jugea qu'ils en savaient désormais trop et qu'ils devaient être emmenés comme captifs. C'était une première victoire. Après tout, ils auraient aussi bien pu décréter qu'ils devaient être exécutés sur-le-champ : l'hypothèse qu'on leur réserve ce sort plus tard n'était pas à exclure, mais ils avaient une voie d'entrée toute tracée pour pénétrer dans la citadelle naine et en apprendre plus sur ce peuple qui, bien qu'il ait été présent sur ce continent depuis des siècles, était néanmoins un peuple “nouveau” - ou du moins en phase de renouveau.

Il fallait abandonner ses armes : dans son apparence actuelle, Yurlungur n'en laissait aucune visible. Elle aurait d'ailleurs eu bien du mal à se battre sans briser l'illusion, incapable de les faire réapparaître. Aucun fourreau en vue, alors que son arbalète, sa dague et ses armures devaient bien être là, quelque part, invisibles... Cette forme de sorcellerie dont elle avait hérité d'Arsok lui était encore plutôt inconnue et elle ignorait suffisamment pour être (à peu près) honnête lorsqu'elle déclara en levant ses deux mains :

« Je suis déjà désarmée. Je vous suis. »

Elle tentait de sourire de façon aimable et adressa un regard appuyé à Jorus. Si jamais elle brisait l'illusion, elle aurait bien une dague pour lui : mais il était peu probable qu'il s'en doutât. Il devait penser qu'elle avait laissé toutes ses affaires en arrière, au campement peut-être, ou alors qu'elle les cachait sur elle. Elle avait néanmoins encore un gros sac sur le dos mais fit comme si cela n'était rien en s'apprêtant à suivre le chef, à qui elle répondit aimablement à ses questionnements :

« De là d'où je viens, je suis encore une enfant, moi. Mais cette couleur de peau, elle est naturelle. Vous connaissez d'autres humains, à la peau brune ? »

C'était chose rare à Nirtim. Il y avait quelques pirates grands et basanés qui parcouraient les rues de Dahràm, laissant dans leur sillage un sillon d'exotisme et de sauvagerie ; mais ils apparaissaient une semaine puis repartaient en mer aussi secs. Aucun ne s'installait durablement dans le royaume pirate, et de toute sa vie elle n'avait jamais croisé plus que deux ou trois personnes à la peau noire. C'était peut-être une autre espèce ? Ou alors les Sindeldi avaient-ils aussi volé la terre à des humains du Naora, qui eux avaient également la peau noire ?

Avant de rentrer dans la montagne, Yurlungur se souvint brusquement qu'elle avait laissé sa tente toute montée à cent mètres de là. Certes, une tente, ça ne valait pas grand-chose, mais tout de même - la jeune fille était radine jusqu'au dernier ongle de pied et préférerait récupérer tout son matériel.

« Nous avons installé un campement par là-bas, fit-elle en désignant une direction au chef nain. Est-ce que je pourrais aller récupérer mes affaires ? »

Elle doutait qu'on lui en accorde l'autorisation : mais un campement tout seul, abandonné au milieu de la jungle, c'était louche. Peut-être le chef enverrait-il au moins quelques uns de ses guerriers récupérer la tente et la couverture qu'elle y avait laissées. En espérant qu'ils soient suffisamment délicats... Après tout, c'était l'argent de sa dernière mission qui avait payé pour ça.

...
Modifié en dernier par Yurlungur le mar. 17 déc. 2019 18:39, modifié 2 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Sylve de Saraënan

Message par Jorus Kayne » dim. 8 déc. 2019 14:07

Les diverses réactions du chef des nains sont assez étranges. Dans un premier temps il semble mécontent du terme Thorkin et demande si nous sommes malades en référence à notre couleur de peau, expliquant que nous sommes maigres et faibles. Il réplique une chose incompréhensible suite aux divers synonymes d’explorateurs. Visiblement quelque chose le dérange, peut-être une incompréhension culturelle. En tout cas ils n’aiment pas les curieux et ne désirent pas non plus que l’on en apprenne davantage sur eux.

En revanche, le mépris se sent clairement lorsque je fais mention de leur présence avant les Sindeldi. Ces derniers seraient arrivés il y a vingt mille ans de cela alors que les Thorkins étaient déjà présents, mais c’est surtout le terme de traître qui m’interpelle. Ces nains et les elfes gris se seraient déjà rencontrés ? Il poursuit en déclarant que ces terres sont les leurs et qu’ils souhaitent les reprendre. Cependant, d’après le chef nous en savons trop et nous sommes invités à les suivre désarmés, sans quoi nos crânes serviront de récipient pour la bière. Un bref coup d’œil m’indique que ses petits camarades ont ramassé leurs haches et me fixent en les brandissant comme une promesse de faire mouche la prochaine fois.

(Je te sens contrarié. Pourquoi ? Tu avais finalement raison, ils étaient bien là avant les elfes gris. Enfin c’est ce qu’ils déclarent.)

(Ce qui m’embête c’est qu’à aucun moment la commandante ne nous a fait part de la présence de nains sur le Naora. Il y avait des Shaakts avant les Sindeldi, alors peut-être que les nains font erreur sur la personne. De plus ils ne semblent pas avoir rencontré d’humain jusqu’à présent, vu qu’ils nous prennent pour des malades ambulants ! En revanche ce qui m’inquiète le plus c’est l’état d’esprit général. Des guerriers jusqu’au bout de la barbe. Nous risquons de devoir nous battre à un moment ou à un autre. Comme une entrée protocolaire où les invités doivent se battre à mort pour avoir l’honneur d’être à la même table qu’eux.)


(De ma longue expérience, je peux te certifier que c'est tout à fait possible.)

(Merveilleux ! J'ai toujours raison lorsque je préfère avoir tort.)

Je sors un peu plus de la jungle pour me montrer plus clairement, délaissant le couvert des arbres et démontrer que je ne suis pas le lâche qu’ils prétendent. Au pire je n’aurais qu’à faire quelques cabrioles pour atteindre de nouveau la jungle et risquer accessoirement ma vie une nouvelle fois. Trois fois rien en somme. Yürlüngür est tout aussi intéressée que moi de pénétrer dans la montagne et puis elle est déjà désarmée, bien que cela me dérange. Non pas qu’elle soit non équipée pour le combat, mais qu’elle ait choisi de venir sans arme face à une horde de nain en équipement de guerre. Cela ne colle pas avec son caractère, mais ce n’est pas le moment pour ce genre de réflexion. Si elle veut suivre ces nains dans cet état, c’est qu’elle a confiance en elle. Du moins c’est ce que je crois. A mon tour, de suivre ces nains.

"Je comprends votre point de vue et il est légitime de penser que vous êtes les vrais maîtres de ces terres. Les Sindeldi doivent en être informé pour vous le restituer officiellement. Je veux bien accepter de vous suivre, mais si je ne suis pas un guerrier je ne suis pas idiot pour autant et ne compte pas vous laisser mes armes. Que pourrais-je faire contre vous ? Regardez-nous, quel danger représentons-nous face à tout un peuple de guerrier ? Je veux bien accepter de vous suivre et de vous faire confiance, mais à la condition que cette confiance doit être réciproque. Une fois que la porte se refermera, j’aurais beau sauter dans tous les sens je n’aurais nul pas où fuir et si vous ne l’acceptez toujours pas laissez-moi au moins confier mes armes à ma jeune camarade, à moins que vous ne craigniez une enfant de 13 ans équipée de cure-dent !"

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Gamemaster7
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Re: Sylve de Saraënan

Message par Gamemaster7 » sam. 14 déc. 2019 18:26

Émergence : màj pour Yurlungur et Jorus


Le Nain bougon grogna quelque chose dans sa barbe à la demande de Yurlungur, la lorgnant avec une suspicion si marquée qu'elle en aurait été comique, en d'autres circonstances. Craignait-il que la tente en question recèle une horde de scorpions mortels? On aurait pu le croire. Néanmoins il grommela un ordre bref, et incompréhensible car dans son idiome, à l'attention de l'un de ses comparses qui se dirigea vers le campement de la jeune fille. Puis il répondit à sa question concernant sa connaissance d'humains à la peau noire avec un haussement d'épaules :

"Hafiz êtrrre comme toi, humains, mais avec peau noirrre. Et plus grrrands ! Harrr!"

Était-ce l'équivalent d'un rire qui avait ponctué sa phrase? Difficile à dire, mais cela ressemblait à un signe d'amusement à l'intonation. Quant à la répartie de Jorus, elle engendra dans le regard du petit être un sombre éclat de colère et un geste de la main agacé. Il lui rétorqua, d'un ton agressif :

"Toi garrrrder barrratin pour orrreilles pointues ! Rrrrrakhaunens pas crrrrétins ! Donner arrrmes, moi pas rrrrépéter… "


Et il attendit, ouvertement menaçant, que Jorus s'exécute. Ses compagnons, quant à eux, se tenaient prêts à débiter le jeune homme en rondelles s'il n'obtempérait pas, visiblement. Et avec une sorte d'exultation morbide, encore, à en juger par leurs expressions. Il s'en fallait d'un rien pour que la situation ne dégénère, l'humain dansait sur une corde raide à jouer ainsi avec leurs nerfs…


*****


HRP : l'xp vous sera attribuée à la fin de la présente situation.

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Jorus Kayne
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Re: Sylve de Saraënan

Message par Jorus Kayne » dim. 15 déc. 2019 14:14

Les nains restent sur la défensive, avec l’amabilité d’un soldat de garde durant une nuit de grosse tempête. Alors que Yürlüngür fait part de ses affaires restées au campement, le nain en chef grogne plus qu’il ne parle, observant de façon étrange sur la jeune fille. Il grommelle un ordre incompréhensible et un de ses hommes se dirige vers le camp pour récupérer l’ensemble de nos possessions. Cependant, avant que le nain ne disparaisse avec ma jeune camarade, il lui répond à sa question concernant d’éventuels humains à la peau plus sombre et nous apprenons qu’il existe ici des humains nommés Hafiz, à la peau noire et d’une taille supérieure à la nôtre.

Malheureusement les choses sont toutes autres pour moi, car je n’ai qu’un regard sombre et un agacement perceptible pour accueillir mes propos. Il déclare que je peux garder mon baratin pour les elfes et m’intime à céder mes armes. Dans ses quelques mots, j’apprends surtout que ces êtres se nomment eux-mêmes les Rakhaunens et qu’ils n’apprécient pas qu’on leur tienne tête. Pire, les nains qui m’entourent semble attendre avec une impatience morbide la moindre excuse pour me transformer en tartare.

Bien que l’envie de me placer devant le chef et de lui laisser le doute quant à savoir si je vais ou non le frapper avec mes lames me titille un peu trop mon égo, je risque de passer un très mauvais quart d’heure. Yürlüngür sera également en position délicate et nous pourrons dire adieu à notre chance de pénétrer à l’intérieur de la forteresse naine. Une à une je me déleste de chacune mes armes et les dépose au sol. Je m’apprête à laisser une de mes piques habituelles lorsque ma faéra intervient.

(Je sens qu’une mauvaise idée t’a traversé l’esprit. Qu’allais-tu leur dire ?)

(Simplement que les elfes ont une très mauvaise image des humains et malgré cela, ils n’ont pas vu en moi de menace et m’ont laissé entrer ainsi. Cela démontre simplement que ces nains ont moins de courage que les elfes.)

(Oui, alors non ! De base c’est vraiment une très mauvaise idée de chercher des noises à des nains qui ne voient en toi qu’un pantin d’entrainement, mais ceux-ci semblent particulièrement…comment dire ?)

(Très nain ?)

(Tout à fait ! Et puis vous êtes sur le point d’entrer en contact avec un peuple isolé du reste du monde, donc il serait plus judicieux de marcher sur des œufs et de faire profil bas pour le moment !)

(Tu penses vraiment qu’on devrait agir ainsi ?)

(Selon moi ça servirai la mission qu’on vous a confiée. Donc oui !)

(Je vais me fier à ton jugement.)

(Bonne idée ! Ca te changera de tes bêtises habituelles !)

Ecoutant l’avertissement de ma faéra, je m’interdis tout commentaire désobligeant et une fois que mes deux lames et mon boomerang sont au sol, je m’écarte ensuite suffisamment pour laisser les Rakhaunens les prendre en toute quiétude.

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Re: Sylve de Saraënan

Message par Yurlungur » mar. 17 déc. 2019 18:38

...

Malgré sa question et ses tentatives répétées d'amabilité et de courtoisie, le Nain restait désespérément méfiant à son égard. Après une courte hésitation et un coup d'œil empli de morgue, il finit par donner un ordre à l'un de ses compagnons, qui se dirigea vers la tente. Yurlungur hésita à le suivre : mais elle n'était visiblement pas incluse dans le groupe chargé d'aller voir, puisque le chef lui répondit, parlant des “Hafiz”. Elle ignorait tout de cette race - d'ailleurs, elle croyait bien n'avoir jamais croisé aucun Hafiz à Dahràm. La cité des pirates voyaient de nombreuses races passer sur ses quais, même quelques Sindeldi ou Taurions. À la rigueur, c'étaient les Hinïons qui ne s'acoquinaient guère avec les pirates et qui restaient toujours droits dans leurs bottes, ayant bien souvent un sens de la morale analogue à celui de Sibelle. Mais même parmi cette race, quelques uns avaient flanché et embrassaient la voie du truandage... Il était donc surprenant qu'une race - par ailleurs humaine - n'ait jamais pensé à développer en son sein une forme quelconque de piraterie. Car il était impensable que des navigateurs un tantinet expérimentés n'aient pas fini par atteindre le port de Dahràm. Tout le monde connaissait Dahràm.

Elle notait mentalement ces informations nouvelles sur ce peuple inconnu. Qui sait : peut-être avaient-ils également été chassés par les Sindeldi, à l'image de ces Nains ; peut-être étaient-ce des humains qui vivaient sous terre, eux aussi. Il fallait seulement espérer qu'ils parlent la même langue que Jorus et elle... Ce fut le moment que choisit Jorus pour une tentative culottée : la présentant elle comme totalement innocente, il souhaitait lui laisser ses armes au lieu de les donner aux Nains. Elle soupira. Les chances de succès étaient infimes, sinon inexistantes : même si les Nains en venaient à la croire effectivement inoffensive, ils n'allaient pas non plus imaginer qu'elle serait incapable, le cas échéant, de simplement lui passer les armes et contraindre les Nains à un nouveau combat.

Elle lui adressa un regard appuyé tandis que le chef refusait catégoriquement la proposition. Il n'avait pas intérêt à badiner. Après tout, elle, elle était armée, mine de rien : bien sûr, elle avait fort peu de qualifications pour le protéger lui s'ils en venaient à se battre, mais elle pourrait toujours botter le cul à deux ou trois d'entre eux, peut-être, avant de se trouver en fâcheuse posture... Et elle avait toujours une dague et un fouet qu'elle pourrait lui prêter pour qu'il se défende. Dans tous les cas, elle espérait ne pas en arriver à une telle extrémité : s'ils entraient dans la citadelle, ce devrait être dans les règles de la diplomatie... Une trahison ne viendrait que dans un futur plus lointain, mais il faudrait déjà déterminer quel profit elle pourrait en retirer.

Jorus finit par laisser ses armes au sol et reculer pour laisser l'opportunité aux Rakhaunens de les récupérer. Yurlungur lui adressa un sourire et opina discrètement du chef, essayant de le rassurer. Elle ne pouvait pas communiquer directement avec lui sur ce qu'elle cachait aux Rakhaunens, mais du moment qu'il lui faisait confiance, il n'y avait rien à craindre.
Enfin... Elle n'avait rien à craindre. Elle savait éviter les coups de hache. Lui, on verra bien.

Et, tranquillement, l'assassine se tint prête à suivre le petit chef à l'intérieur de la forteresse.

...

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