Plaine de Nisiorë

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Yuimen
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Plaine de Nisiorë

Message par Yuimen » dim. 5 août 2018 18:42

Plaine de Nisiorë

Image
Partie sud-ouest, avec les Montagnes Grises et le village fortifié de Caraën sur la droite.


La plaine de Nisiorë forme quasiment un anneau autour des Montagnes grises, rompu seulement par la présence du delta marécageux du fleuve Sithialë. Loin d'être uniforme, elle est au contraire composée de nombreux paysages différents: plate et monotone, mais propice à l'agriculture du côté nord-ouest des montagnes, elle est en revanche plus rocheuse et tourmentée aux alentours de Nessima, où se pratique davantage d'élevage que de culture, et doucement vallonnée dans ses parties nord.

Historiquement, si la partie sud-est a peu changé, celle du nord-est était autrefois une savane aride qui s'étendait sur le sud de l'île jusqu'au niveau de Raynna. L'intervention des Mages Météorologues bouleversa le climat de l'île, rendant le nord plus chaud et humide et le sud plus sec. Le nord devint donc propice aux cultures et à l'élevage, mais au sud, le désert s'étendit peu à peu jusqu'à sa limite actuelle. A noter aussi que cette même intervention donna naissance au fleuve qui irrigue le nord de la plaine.

Les parties de la plaine de Nisiorë situées au nord de Nessima sont assez sûres, bien qu'il ne soit pas exclu d'y croiser quelques rares fugitifs de Raynna se livrant au brigandage pour survivre, ou encore l'un ou l'autre prédateur. La partie sud, en revanche, est régulièrement la proie de ces mêmes fugitifs ou, pire, des Eruïons en mal de raid. L'armée y patrouille en permanence, mais les terres sont vastes et le nombre de soldats limité, aussi n'est-il pas rare que les maraudeurs pénètrent assez profondément dans le nord avant d'être pris ou repoussés. A l'extrême sud, en bordure du redoutable désert de Sarnissa, il n'est pas exclu de tomber sur un dévoreur des sables ou, plus probablement, que l'un d'eux vous tombe dessus.

Il existe plusieurs petits villages sur ces plaines et sur ses côtes, Missayn par exemple, voué à la pêche, d'autres dédiés à l'élevage de bétail varié, d'autres encore tournés vers l'agriculture. L'un des plus notables est peut-être le village fortifié de Caraën, adossé aux montagnes grises du côté nord-ouest des montagnes et ayant le même usage militaire que Nessima: stopper là les incursions des Eruïons et des bannis. Une garnison de quelques deux cents soldats y a ses quartiers, aussi les villageois ont-ils la plupart du temps des métiers de service à cette troupe: maréchaux-ferrants, débits à boisson, rétameurs et marchands de tout poil se côtoient dans une perpétuelle agitation.

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Arkalan
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Arkalan » lun. 19 août 2019 11:00

J’entends une première détonation qui me glace le sang. Je n’ai aucun doute sur sa provenance, à l’extérieur des souterrains, dans la cavité en pleine air menant au manoir Kerrela, j’aperçois un amas magique immense traverser le ciel. L’instant d’après une seconde détonation retentit en représailles. Les canons ont fait feu et ce monde va disparaître en m’emportant avec lui. Finalement je mourrais tout de même à cause de femelles incapables de prendre de bonnes décisions, par stupidité ou vanité. Je crache ma rancœur au sol sans même chercher un abri où fuir. Je sais que c’est inutile et j’entends déjà derrière moi le souffle dévastateur et assourdissant de l’explosion qui emporte toute vie. Je ferme les yeux quand la poussière commence à m’atteindre, m’attend à prendre de plein fouet le choc. J’attends la mort mais elle ne semble pas venir. Le bruit et les tremblements cessent, j’ouvre les yeux et me retrouve face à une silhouette féminine, impossible de dire si elle est cornue ou si c’est un casque qu’elle porte. Ma vision est trouble et notre rencontre ne dure qu’une fraction de secondes. Juste assez de temps pour apercevoir également un œuf géant à ses côtés et entendre la silhouette me dire qu’Izurith est sur le point de disparaître. Elle me charge de garder l’œuf en sécurité et qu’en échange elle me renvoie sur Yuimen. Impossible d’accepter ou de décliner l’offre. Je la vois lever sa main et j’entends distinctement un claquement de doigt avant de perdre connaissance.

J’entends le roulis des vagues. La lumière du soleil commence à effleurer ma peau balafrée. Lentement je tâte le sol, je remarque que je suis sur du sable. Instinctivement je laisse glisser mes mains sur la surface granuleuse à la recherche de mon arc. Je pose la main dessus, l’instant d’après mon autre main glisse vers ma ceinture pour y trouver ma dague. Je ne me permets pas de pousser un soupir de soulagement mais j’ai au moins ce léger sentiment de sécurité en constatant que je possède encore mes armes. Je roule mon visage contre le sable avant d’ouvrir les yeux et de me retrouver face à une paire de bottes juste avant de recevoir un coup à la tête et de sombrer dans l’inconscience.

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Gamemaster7
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Gamemaster7 » sam. 25 janv. 2020 15:28

Émergence : màj pour Arkalan


Arkalan chevaucha sans encombre durant le reste de la nuit, longeant les puissantes Montagnes Grises en direction du sud. Après s'être prudemment dissimulé durant la journée, il reprit sa route et, peu avant l'aube, atteignit la pointe sud du massif sans être inquiété. Mais, arrivé là, il put apercevoir au loin, bien visibles dans les dernières ombres nocturnes, les flammes d'un incendie. Était-ce un village qui brûlait ? Autre chose ? Arkalan aurait été bien en peine de le dire d'où il était, d'autant plus qu'il ne connaissait que peu la région, mais de telles flammes, qui s'élevaient à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, ne pouvaient assurément pas provenir d'un simple feu de camp.

Quoi qu'il en soit, le courageux aventurier devait faire face à un dilemme : le jour n'allait pas tarder à se lever et, étant pour l'heure dans une plaine dégagée, il serait aisément repérable par quiconque rôderait dans les environs. Déciderait-il de s'approcher pour découvrir ce qui se passait, se trouverait-il une cachette pour attendre la nuit suivante bien à l'abri ou au contraire poursuivrait-il hâtivement sa route vers la martiale Nessima ?


*****


HRP : Dis-moi ce que tu comptes faire, je te donnerai les indications nécessaires. [:bonnard:]

Gains d'XP : Interactions avec le Sindel à la panthère : 0,5XP ; interaction avec Marderën : 0,5XP ; Gestion de crise et retour à Caraën : 2XP ; Rp du quotidien : 0,5XP ; Total : 3,5XP
Gains matériel : 45 flèches parfaites (jet de blessure +2)
Réputation : Village fortifié de Caraën : Envoyé de Sylënn'tar Ithil, commandante de la Garde Militaire de Nessima.

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Arkalan
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Arkalan » lun. 27 janv. 2020 23:25

Par chance, le voyage semble se passer sans encombre pour l’instant. J’évite de me réjouir trop vite, la proximité d’une ville fortifié peut suffire à limiter les tentatives de raid dans les environs. Quand le jour commence à apparaître je scrute les environs à la recherche d’un endroit à l’abri des regards pour moi et ma monture. Je scrute les environs avec attention, à l’affût du moindre mouvement suspect. Je me repose quelques heures avant la tombée de la nuit avant de reprendre la route quand l’obscurité s’étale à nouveau sur les plaines. Une seconde nuit qui se passe sans encombres également et je parviens à atteindre la pointe sud du massif montagneux avant l’aube. J’aperçois loin au sud des montagnes fumantes mais quelque chose de bien plus proche attire mon regard. Des flammes bien trop hautes pour être issues d’un feu de camp. Un incendie ? La première hypothèse qui me vient en tête est la possibilité qu’un raid Eruïons vient d’avoir lieu. Je ne suis guère de nature curieuse et cela m’a épargné bien des problèmes. Je flatte le flanc de ma monture avant de me remettre en route au triple galop pour mettre de la distance entre moi et ces flammes. Mon but est de rejoindre Nessima et je ne tiens pas à faire de détour.

Je poursuis ma route après le lever du jour, préférant réduire ma distance avec Nessima tout en augmentant celle avec les flammes. Je permet tout de même à ma monture de faire une pause peu après que le soleil est atteint son zénith. Je trouve un coin discret entouré d’herbes assez haute pour dissimuler le cheval et y passe le reste de la journée, toujours à l’affût. Je pioche sans retenue dans mes rations en sachant que je pourrais refaire le plein à Nessima. J’ai presque l’impression de pouvoir me détendre au milieu des plaines vertes battues pat les vents chauds. Une erreur que je ne commet plus, par expérience. Je ne suis pas moins en danger ici que sur Imiftil. Pourtant, malgré les nombreux dangers qui pourraient me rôder autour c’est toujours le même que je crains par dessus tout. Les prêtresses Shaakt. Maudit soient-elle ! Séparés par une vaste étendue d’eau de la cité Shaakt la plus proche et je sens toujours peser sur mes épaules leurs ombres mortelles. Elles et cette maudite divinité arachnéenne. Je suis pris d’un frisson de terreur et une angoisse profondément enfouie se remet à bouillir au fond de mes tripes. Je me redresse et tire ma dague, m’enfouissant dans les hautes herbes pour faire le tour de mon camp de fortune. Rien, personne, aucun bruit si ce n’est celui de l’herbe arrachée du sol par ma monture. Un second tour, plus large, toujours rien. Je dois me rendre à l’évidence,après deux autres tours, qu’il n’y a personne. C’est encore mon imagination mêlé à ma paranoïa qui me fait perdre la raison. Je pousse un soupire et m’assoit sur le sol, ma main toujours crispé sur le manche de ma dague. Si je n’avais pas si peur de me faire attaquer par surprise j’enfouirais mon visage entre mes mains et me roulerait en boule sur le sol. Mais la peur d’être saisi dicte mes gestes, je reste à l’affût, les yeux grands ouverts, l’oreille dressée. Je suis fatigué d’être constamment sur mes gardes. Je n’ai pas passé une nuit paisible depuis plus de quatre siècles. Même à Caraën, avec l’improbabilité conséquente de ne pas me faire livrer aux autorités religieuses de Khonfas, j’avais crains de me retrouver dans une cage d’elfe noir. A la peur se mêle la rage, la haine. Je dois me mordre la lèvre pour me retenir de hurler. Je reste ainsi un long moment à nourrir ma haine, attisé récemment par la trahison de l’Hinïonne avant de rejoindre mon campement.

Comme les autres jours, je médite quelques heures avant le crépuscule pour pouvoir me remettre en route à la nuit tombée. Je peux sentir les vents marins venant du sud et aperçois un peu plus loin les lumières de ce qui doit être la ville de Missayn d’après ce qui est noté sur ma carte. Je rejoins la route après l’avoir dépassé, jugeant qu’elle était à présent assez sûre. Je peux discerner les lueurs de la cité militaire avant le lever du jour et décide de poursuivre mon voyage en pleine lumière. Malgré le fait que je croise quelques civils, aucun ne fait particulièrement attention à moi. Couvert par ma capuche et montant un cheval venant des écuries Sindeldi, ils ne s’attardent pas sur mon apparence. Probablement trop occupé par leurs tâches quotidienne.

En arrivant à proximité de la cité je ralentis tout de même l’allure et met pied à terre quand j’aperçois les gardes de la porte ouest. Je prépare mon laisser passer que je brandis quand ils dardent leurs lances vers moi.

" Mon nom est Arkalan. Je viens tout droit de Caraën pour transmettre un message urgent de la plus haute importance à la commandante Sylënn’tar Ithil. "

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Yliria
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Yliria » ven. 31 janv. 2020 21:38

La savane laissa ensuite place aux plaines. Plus j'avançais, plus les montagnes semblaient devenir écrasantes malgré la distance. Le paysage changea d'heure en heure, passant de plaines irradiées par le soleil à des champs de verdure et d'arbre. Le changement fut si progressif que je ne le remarquai qu'une fois en quête d'un abri pour passer une nuit de plus, seule. Je ne voulais pas vraiment m'habituer à nouveau à voyager seule, mais je n'avais décidément pas le choix. Au moins les couleurs sombre de ma cape et de ma couverture me camouflait relativement dans l'obscurité. Roulée en boule au pied d'un arbre en retrait de la route, je grignotai, refusant d'allumer le moindre feu. Je devais être prudente et, pour me réchauffai, usait simplement de mes fluides pour augmenter la température autour de moi. Cela ne durerait pas, mais je pus au moins m'endormir sans grelotter, bercée par le fredonnement d'Alyah.

Ce fut un étrange bruit qui me réveilla. J'ouvris péniblement les yeux, regardant avec dépit l'aurore à peine entamée avant d'entendre à nouveau le même bruit. Il me semblait familier, mais avec l'esprit encore engourdi par les brumes du sommeil, j'avais du mal à aligner deux pensées cohérentes. Alyah, visiblement alarmée, me conseilla de ne pas bouger et de rester cachée. Je suivis son conseil avec plaisir, partant même dans l'idée de me rendormir. Mais le son d'une voix me fit me redresser aussitôt et mon esprit s'éclaircit en même temps. Ma rapière en main, je m'allongeai, me tassant le plus possible. Je n'étais pas certaine de ce qui allait surgir et préférai être prudente. Dans le doute, je couvris mes cheveux de ma couverture. Sa couleur sombre serait moins repérable que mes longs cheveux blancs.

Je patientai là de longues minutes avant qu'ils n’apparaissent en contrebas, sur la route. Des cavaliers. Des Sindeldi à n'en pas douter, au vu de leur équipement rutilant et de leur allure. Je n'avais pas vu d'Eruïons avec des cheveux et je doutais que les Rakhaunens ne puissent ne serait-ce qu'en chevaucher. Je me demandais ce qu'ils pouvaient bien faire ici, mais la réponse était évidente, ils patrouillaient. Avec les fumées que j'avais aperçus depuis le promontoire où j'avais annoncé mon départ à Mahal, cela ne me surprenait finalement pas plus que cela. Si guerre il y avait, voir des patrouilles était logique et je me trouvais stupide de ne pas y avoir pensé. J'allais devoir redoubler de prudence. Les cavaliers ne semblaient guère chercher quelque chose de spécifique dans le soin et continuèrent leur route. J'attendis un certain temps avant d'enfin bouger. J'empaquetai mes affaires et m'équipai avant de partir, la boule au ventre.

Après cela, je ne voyageais plus sur la route, mais toujours légèrement en retrait, par précaution, me cachant au moindre bruit suspect ou à la moindre volute de poussières un tant soit peu épaisse à l'horizon. Je croisai deux autres patrouilles dans la même journée, puis elles semblèrent moins nombreuses à mesure que je m'enfonçais toujours plus vers l'est. J'avais soigneusement évité les zones qui semblaient être en proie à d'importants incendies. Je n'étais pas stupide, et l'idée de mettre mon nez dans ce genre de choses ne me tentai guère. Je devais faire vite pour espérer mettre fin à tout cela, et malgré l'envie d'arrêter les atrocités sans doute commises, je pressai le pas encore un peu plus.

(Tu ne peux pas sauver tout le monde, Yliria.)

( Tu vas me rabâcher ça encore longtemps ?)

(Autant de fois que nécessaire jusqu'à ce que ça rentre dans ta petite tête ! Tout comme je continuerai de te dire d'arrêter de te morfondre dès que tu es forcé de tuer quelqu'un !)

(Je déteste ça, j'y peux rien.. C'est... c'est mal, c'est tout.)

(Pourquoi ? )

(Je... Papa disait...)

(Ton père n'a jamais eu à faire ce que tu as fait, Yliria. Tu n'es plus une enfant ! Tu ne peux pas continuer à te dire que tu peux changer les choses avec quelques belles paroles. Et je sais, qu'au fond de toi, tu l'as compris. Tu refuses juste d'admettre que tu devras te salir les mains pour atteindre ton objectif.)

(Je... Ce n'est pas ce que je veux ! Je veux les sauver, pas les tuer!)

(Combien en as-tu tué, Yliria ? Depuis que tu erres sur les routes, combien ?)

(Je... douze...)

(Bon, combien en as-tu sauvé?)

(J'en sais rien...)

( Plus de dix fois ce nombre, Yliria. Qu'est-ce qui importe ? Les quelques morts ou les centaines de vivants qui s'en sont sortis grâce à ça ?)

Qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? J'avais juste peur. Peur de banaliser le fait de tuer, comme si la vie n'avait aucune importance, alors que c'était faux. J'entendis Alyah pousser un léger soupire, bien que l'émotion qui transparaissait était davantage réconfortante qu'exaspérée.

(Je ne t'encourage pas à tuer, simplement à suivre tes convictions. Tanaëth te l'as dit non ? Tu te souviens?)

( « Ne laisse jamais qui que ce soit te dicter ta voie, ni la peur te faire reculer, suis ton coeur et le but de ta vie t’apparaîtra lorsque le moment sera venu. » Je l'ai retenu, ça m'a marqué. Mais je ne sais pas si je peux...)

( Bien sûr que tu peux ! Arrête de voir le monde en noir et blanc, ce n'est pas parce que tu tues que tu deviens mauvaise. Tout le monde à une part d'ombre, même le plus lumineux des prêtres de la Lumière. Il n'y a...)

(...Que d'infinies nuances de gris, je sais...)

(Bon ! Tu es gris très clair, si ça peut te rassurer, malgré tout. Tout ça pour dire que tu ne dois pas hésiter, pas alors que tu souhaites agir pour changer les choses, pas alors que tu mets ta propre vie en jeu pour sauver celles des autres. Et si le fardeau devient trop lourd à porter seule, je suis là, je serai toujours là pour t'aider.)

(Merci Alyah.)

Elle m'envoya une petite onde de pensées positives qui me fit sourire. Je savais, au fond, qu'elle avait raison, mais ça n'était pas aussi simple. Prendre une vie me rebutait. Peut-être parce que la première que j'avais prise avait été horriblement brutale, sanglante et angoissante, mais j'en avais gardé chaque détail dans ma mémoire. L'odeur de chair brûlée, le sang qui jaillissait de la gorge poignardée, les cris... tout ça, ça me revenait avec une précision effarante. Je savais, en rejoignant l'Opale, que j'allais devoir me battre, mais j'avais naïvement cru que cela me serait épargné pendant quelques années. Rien n'était si simple. Pourquoi retenais-je les morts et non les vivants ? Je me souvenais de chaque fois que j'avais pris une vie, mais pas toujours de celles que j'avais sauvées, comme si mon esprit voulait me faire lui aussi payer le fait d'ôter la vie. C'était ça le plus dur, vivre avec l'idée que j'avais fauché des vies et que j'allais être amenée à en faucher d'autres... Alyah avait raison, je devais cesser de voir la mort, me concentrer sur les vivants. Une guerre approchait, des morts, il y allait en avoir, je devais juste faire en sorte qu'il y en ait le moins possible, quitte à tuer pour ça... c'était contradictoire...Tuer pour permettre de vivre... Comment deux choses contraires pouvaient s'accorder à ce point ?

(Ombre et Lumière, Yliria, tu devrais le savoir...)

Et je ne comprenais cela que maintenant...

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Gamemaster6
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Gamemaster6 » sam. 28 mars 2020 16:19

Émergence : màj pour Sibelle et Jorus

Une fois dans le ciel, les deux comparses s'éloignèrent rapidement de la troupe Sindel qui s'éparpilla en groupes plus restreints d'une centaine de cavaliers chacun. Le premier village fut atteint en moins d'une heure et les locaux prirent étonnamment au sérieux le messager humain sur sa monture ailée venu les informer de la présence d'une armée en marche. Ils plièrent tous bagages avec un calme et une discipline qui forçait le respect, visiblement habitués à effectuer ce genre d'exercice. L'hippogriffe et son cavalier ne perdirent donc que peu de temps et purent reprendre leur vol.

Ce fut en approchant d'un second village que Sibelle put repérer quelque chose d'anormal. Si le village en lui-même n'avait rien d'étrange, c'était la petite troupe qui s'y dirigeait en toute hâte qui pouvait l'inquiéter. Même Jorus pouvait voir que ce n'était nullement des Sindeldi et qu'ils fonçaient droit sur le village et ses habitants. Ceux-ci semblaient d'ailleurs toujours sur place et absolument pas au courant de ce qui se dirigeait vers eux. Les deux aventuriers pouvaient estimer qu'il faudrait moins de vingt minutes à la troupe pour atteindre les premières maisons. Ils pouvaient tenter de barrer la route de la force armée, tout de même composée d'une vingtaine de silhouettes, ou alors avertir les habitants, mais le temps était compté.

***

Gains d'expérience

Jorus : Discussion avec le chef Sindel : 0,5xp
Sibelle : Discussion avec le chef Sindel : 0,5xp [/i]
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Sibelle » jeu. 2 avr. 2020 21:34

Quel que soit la mission ou les circonstances, Sibelle prenait toujours plaisir à parcourir le ciel sous sa forme d’hipogriffe et cette fois-ci ne fit pas exception.

En moins d’une heure, ils avaient atteint le premier village et Sibelle y atterrit avec douceur. Elle maîtrisait désormais les manœuvres de vol avec un cavalier sur son dos. Les villageois d’abord surpris par ce messager et sa monture particulière écoutèrent avec soin les recommandations de leurs dirigeants et entreprirent aussitôt de plier bagage.

Sibelle reprit donc son envol vers le village voisin. Bénéficiant d’une excellente vue, en chemin vers le second village, elle put apercevoir une petite troupe d’une vingtaine de soldats à pied, qui n’avaient rien de sindeldi qui avançait rapidement vers ce village.
Jorus qui avait apparemment fait la même observation que la fierté d’azur. Il croyait devoir choisir entre prévenir le village ou bien aller voir ce qui en était. À cette suggestion, Sibelle émit deux cris. Ce qui signifiait : non, elle voulait faire les deux. Pensant la même chose, Jorus lui proposa de le larguer au village et puis de retourner voir seule par la suite. Cette fois elle répondit oui. Et s’élança a vitesse rapide en se dirigeant vers le village menacé. Jorus lui demanda alors si elle se sentait capable de le rattraper dans ses serres s’il s’élançait dans le vide, ce à quoi elle répondit par deux cris courts et insistants. C’était un non catégorique pour elle, elle ne pouvait prendre un tel risque.

Par contre, elle pouvait sauver le temps pris pour atterrir et décoller. Elle se rendit donc au village à toute allure. Puis elle ralentit sa vitesse et perdit de l’altitude. Elle descendit à près de 1 mètre du sol et au plus lent qu’elle pouvait se le permettre.
Une fois que Jorus eut sauté, elle monta en piqué et se dirigea immédiatement vers la petite troupe qu’elle avait aperçue.
Modifié en dernier par Sibelle le sam. 4 avr. 2020 14:07, modifié 1 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Jorus Kayne » ven. 3 avr. 2020 14:30

Nous nous envolons, laissant la troupe Sindeldi derrière nous. Au moins nous sommes parvenus à éviter un bain de sang, mais combien de temps avons-nous avant que l’armée Rakhaunen n’arrive en plus des Eruïons ? Il nous reste à Rallier Nessima en prenant le soin d’évacuer les civils des villages sur notre route. Il ne nous faut guère de temps avant d’atteindre le premier lieu habité et alors que je m’attends à une certaine réticence de la part des elfes gris, face à un humain qui ordonne l’évacuation, ils prennent mon avertissement au sérieux. Dans un calme et une discipline qui démontre l’habitude de l’exercice, les bagages sont rapidement réalisés et l’évacuation de la ville se fait avec une grande efficacité. Cela nous permet de partir rapidement l’esprit serein jusqu’au prochain lieu de vie.

Ce gain de temps a probablement été déterminant car en arrivant au second village, une troupe s’y dirige également. Si je ne parviens pas à déterminer l’origine des individus, cela ressemble très peu à une troupe Sindel. Le contingent se rend vers le village qui semble jouir d’une certaine quiétude et qui risque de se prendre une attaque surprise ennemie. Alors que nous nous rapprochons de l’un et l’autre, j’arrive à estimer cette troupe à une vingtaine de membres. Cependant la proximité avec la ville ne nous laisse que peu d’options : prévenir le village ou tenter de stopper l’assaut ou plutôt de le ralentir. Deux contre vingt, une vraie partie de plaisir.

"Je n’aime pas ça. On doit choisir entre prévenir le village ou se rapprocher de la troupe."

Sibelle pousse deux cris. Si je n’ai pas posé de question, j’estime la réponse proche de la contrariété.

(Bordel mais on fait quoi ? On ne va tout de même pas affronter toute une troupe à deux et quand bien même on le ferait, où ? Les Sindeldi ne semblent pas au courant de la présence ennemie. N’ont-ils pas de gardes ou de sentinelles ? Tu as une idée Ysolde ?)

(Laisse-moi réfléchir. Concrètement vous avez deux options ?)

(Oui !)

(Et vous êtes deux ?)

(Oui !)

(Alors où est le problème ?)

Je marque un temps, prenant le soin de comprendre le sens de ses mots.

(Que ferais-je sans toi ?)

(J’ai déjà réfléchi à la question et selon moi tu te roulerais sûrement en boule dans un tas d’orties !)

(Et toi tu serais prisonnière d’un esprit de glace !)

(Techniquement c’est de ta faute puisque c’est toi qui m’as entrainée là-dedans !)

(Et le sorcier ?)

(Encore toi !)

(... Qui m’a choisi ?)

(... Pas faux ! Comme quoi, moi aussi je fais des erreurs !)

Je laisse ma faéra qui cherche visiblement à me taquiner. Malheureusement ce n’est guère le moment et je reporte rapidement mon attention sur Sibelle.

"Largue-moi !" Dis-je à Sibelle. "Laisse-moi au sol pour commencer l’évacuation et toi tu fais un tour pour savoir ce qui nous pend au bec…au nez pardon !"

L’hippogriffe pousse un cri d’approbation et prend de la vitesse alors qu’elle descend vers le village. L’idée de devoir sauter m’inquiètes un peu et j’enchaîne avec une autre proposition.

"Tu te sens capable de me prendre dans tes serres en plein vol ?"

Je m’attends à ce qu’elle salue mon intrépidité, mais j’ai droit à deux cris d’opposition. Alors que nous arrivons rapidement à destination, Sibelle vol à ras-de-sol réduisant considérablement sa vitesse. Dans ces conditions, sauter est envisageable et c’est visiblement la solution qu’elle me propose pour gagner du temps. Alors qu’une zone de végétation un peu plus dense pointe le bout de son herbe, je profite de ce matelas naturel pour amortir ma tentative de chute contrôlée et roule au sol pour minimiser l’impact. J’ignore si j’ai mal tant la situation tendue fait bouillir mon sang. Dès que je retrouve le sens de l’équilibre, je me redresse et hèle le premier passant Sindel qui s’approche de moi en brandissant l’insigne militaire.

"Evacuation d’urgence ! Des troupes hostiles se rapprochent de la ville ! Dirigez-vous vers Nessima avec le strict nécessaire !"

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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Gamemaster6 » sam. 4 avr. 2020 12:01

Émergence : màj pour Sibelle et Jorus


Se séparant, les deux compères firent face à deux situations bien différentes.

D'un côté, Sibelle, qui fonçait vers la troupe, put rapidement comprendre qui étaient ces individus. Vêtus d'armures visiblement bricolées avec ce qu'ils trouvaient, la troupe était composée d'êtres à la peau sombre, aux oreilles pointues et aux cheveux de couleurs diverses. Menés par l'une des leurs, armée d'une hallebarde, ils se dirigeaient droit sur le village. Un archer repéra Sibelle et, comme cinq d'entre eux, encocha aussitôt une flèche en la pointant vers l'hippogriffe. Ils étaient visiblement belliqueux et Sibelle n'avait guère de temps pour agir avant d'être transformée en pelote d'épingles.

De son côté, Jorus tomba sur des Sindeldi absolument abasourdis par son arrivée soudaine et tonitruante et nombreux étaient encore en train d'observer l'hippogriffe repartit observer la troupe en approche. L'un d'eux, visiblement ancien, darda pourtant sur lui un regard glacial.

- Qui êtes-vous pour ainsi débarquer et nous ordonner de fuir ? De quelles troupes hostiles parlez-vous ?

Visiblement l'accueil dans ce village était nettement moins sympathique que le précédent et les villageois semblèrent se rallier à leur ancien, jetant des regards méfiants vers Jorus. Aucun d'entre eux ne semblait agressif, mais l'animosité pouvait survenir rapidement au vu de la soudaine tension qui saturait l'air.

***



L'Expérience vous sera donnée à la fin de la présente situation.

Sibelle : résolution possible en aparté suivant ce que tu décides de faire.

Jorus : Même chose.

Il y a visiblement une confusion, je n'ai pas parlé de cavaliers, la troupe est composée de soldats à pied exclusivement.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Sibelle
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Sibelle » sam. 11 avr. 2020 13:55

Plus elle s’approchait, elle distinguait ce qui en était vraiment de cette troupe d’une vingtaine de personnes. Arborant une peau sombre et des oreilles pointues, il s’agissait sans hésitation d’elfes bruns. Ce qui désespérait l’hinionne, c’était qu’ils possédaient des équipements de fortunes. Elle doutait qu’ils puissent faire face à des sindeldi bien équipés et bien entrainés. Mais ces elfes bruns n’allaient pas s’attaquer à des soldats, mais à des villageois que Sibelle voulait protéger.

Bientôt, un archer repéra Sibelle et alerta ses compagnons, si bien que six archers menaçaient de la cribler de flèches. La fierté d’Azur prit alors de l’altitude et rebroussa chemin sans tarder. Elle devait revenir au village raconter à Jorus ce qu’elle avait vu.
Quelques minutes plus tard, lorsqu’elle arriva au village, elle put voir que son compagnon s’était bien acquitté de sa tâche, les villageois s’affairaient à ramasser leurs biens essentiels et quitter leur chez-soi. Tout en les observant, la guerrière réprimait un sentiment de colère, mêlé d’empathie pour ses pauvres gens. Elle les trouvait bien résilients de quitter, maison, jardins, terres, comme ça, sans préavis, tout ça à cause d’une menace. Elle sait bien qu’elle refuserait de partir, si elle était dans une telle situation et que cela se terminait en combat sanglant.

Occupés, les paysans ne se préoccupèrent pas de l’arrivée de Sibelle. Cette dernière, ayant repéré Jorus en compagnie d’un vieux sindel, atterrit tout près de lui. Sans se soucier de l’effet que pourrait produire sa transformation, elle reprit sa forme elfique et s’adressa directement à Jorus sans préambule.

« Une vingtaine d'elfes bruns avec des équipements de fortune. Je n'ai pas pu m'approcher, dès qu'ils m'ont aperçue les archers ont tendu leur arc, je suis donc revenue.... et ici, ils semblent sur le point de quitter le village à ce que je vois ? »

Son compagnon acquiesça tout en craignant de manquer de temps, il s’enquit donc sur l’arrivée probable de la troupe d’Eruïons. Sibelle prit le temps d’estimer le temps avant de répondre :

« Dans une dizaine de minutes environ »

Cette réponse ne sembla aucunement satisfaire le jeune homme qui se tourna aussi tôt vers le vieux sindel, sûrement le doyen du village pour lui proposer une étrange idée. Les sourcils de Sibelle relevés par la surprise et l’incompréhension, elle l’entendit demander de faire cuire de la viande afin de nourrir la trouve d’Eruïons, espérant ainsi gagner du temps. Il voulait aussi qu’ils fassent un feu afin de prévenir les sindeldi de l’arrivée de l’ennemi.

Portant son regard sur le vieux sindel, Sibelle remarqua sa stupeur envers elle, puis son étonnement face à la proposition de Jorus. Le vieil elfe répondit à Jorus qu’ils étaient fermiers, qu’ils n’avaient pas de la viande à disposition. Et puis, ils n’en étaient pas à leur première invasion, les Eruïons n’avaient pas l’habitude de faire du carnage, ils se contentaient de voler de la nourriture et quelques biens matériels. Le vieil homme fut interrompu par un elfe plus jeune qui le prévint qu’ils étaient prêts à quitter leur village. Il remercia Sibelle et Jorus pour leur aide et les rassura pour leur avenir. Sibelle se contenta de le saluer d’un geste de la tête. Puis se tournant vers Jorus, elle lui demanda :

« On repart alors ? Il nous reste sans doute encore d'autres villages à prévenir. »


Jorus ayant répondu par l’affirmative, l’hinionne fit un dernier salut au sindel puis reprit sa forme d’hippogriffe, se plaçant de façon à ce que Jorus puisse prendre place facilement sur son dos.

À présent habitué à voler sur le dos de l’hippogriffe, il prit place rapidement et n’hésita pas à s’agripper fermement au plumage de la Fierté d’Azur. Cette dernière fit quelques pas de course avant de s’envoler vers leur prochaine destination. De leur position dans les airs, elle vit les charrettes, tirées par les bœufs, se mettre en route, escortés par quelques gardes.

Ils ne croisèrent aucun autre village sur le chemin et arrivèrent assez rapidement en vue de Nessima. Préférant passer par-dessus le mur que par les portes, l’hinionne ne connaissait pas le point de vue de son cavalier. Elle émit donc un long cri afin d’attirer son attention. Probablement perdu dans ses pensées, il ne répondit point à son appel. Elle prit donc la décision de passer outre les portes et de voler au-dessus des murs.

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Jorus Kayne
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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Jorus Kayne » sam. 11 avr. 2020 14:06

Mon arrivée particulière semble visiblement attirer son lot de spectateurs, car des Sindeldi sont présents et nous observent. A la réflexion c’est peut-être l’hippogriffe qu’ils regardent avec stupeur, alors qu’elle se rapproche des troupes pour mieux les observer. Parmi les elfes gris qui sont présents, un ancien s’approche de moi avec une attitude très froide et m’intime à m’expliquer qui je suis, pourquoi j’ordonne la fuite du village et de quelles troupes je parle. Visiblement ma présence n'est pas aussi bienvenue que pour le village précédent. Peut-être que ces derniers ont moins l'habitude des attaques Eruïons. Je présente l'insigne militaire et cherche le document de la commandante.

"Ecoutez, je n'ai malheureusement que peu de temps pour tenter de vous convaincre. Ce document est signé par la commandante de Nessima elle-même et c'est insigne m'a été confié par un officier me demandant expressément de faire évacuer tous les villages jusqu'à Nessima. J'ai conscience de votre opinion concernant les humains, mais au vu des marques de Sindeldi de valeurs qui m'ont été attribuées, êtes-vous prêt à risquer la vie des villageois présents ?"

L’elfe prend le document et l’étudie sans perdre cet air suspicieux envers moi. Il donne des ordres dans sa langue et j’espère qu’il ne fait pas mander que l’on apporte une pique pour y mettre ma tête. Finalement, il me rend le document et me répond, avant de me demander le nombre de la troupe ennemi, qu’ils vont se hâter de partir.

(Ils ne doivent pas être nombreux, mais je n’ai pas envie de déclencher un combat sachant que deux armées arrivent.)

J'hésite quelque peu avant de répondre.

"C'est une petite troupe mais d'autres arrivent en nombre. L'évacuation est inévitable. L'hippogriffe est partie en éclaireur, je pourrais vous en dire davantage à ce moment-là."

Il acquiesce à mes propos et donne de nouveaux ordres. Comme pour le village où nous avons fait cette même brève escale, les habitants semblent rompus à l’exercice, à part peut-être les plus jeunes qui ne peuvent s’empêcher de paniquer. L’ancien me remercie et me conseille de ne pas rester ici, les raids étant menés par des barbares sans pitié.

(En même temps je les comprends vu que vous avez volé leurs terres et manqué de les exterminer.)

Je fixe l'homme et m'incline respectueusement.

"Je le ferais. Ma camarade ne devrait pas tarder. Enfin j'espère !"

Cette dernière arrive peu de temps après et m’informe, une fois son apparence humaine revêtue, qu’il s’agit d’une vingtaine d’Eruïons avec des équipements de fortune. La présence de flèches pointées dans sa direction l’a poussée à vite revenir. Je reste focalisé sur l'elfe lorsqu'elle évoque les troupes.

"En effet, mais je crains que l'on ne manque de temps. Quand ces troupes arriveront-elles ?"

Sibelle me répond qu’ils seront là dans une dizaine de minutes.

(Si peu de temps !)

Je suis mécontent de cette information, nous n'avons que peu de temps avant de partir. Je me tourne vers le chef du village qui doit, malgré l'urgence, observer l'Hinïonne.

"Vous avez entendu, ils seront là rapidement !"

Je prends le temps de la réflexion avant d'émettre une idée stupide mais qui peut éviter que cette troupe pourchasse les villageois.

"J'ai une idée, mais elle ne va pas vous plaire. Si vous avez de la viande à cuire, faite la cuire et répandez autant l'odeur que possible. De ce que j'en sais, les Eruïons subissent la faim. S'ils arrivent ici et découvrent de quoi l'assouvir, cela nous fera gagner un temps précieux. Ne perdez pas de temps à l'empoisonner, cela risque d'accroître leurs rancœurs et de provoquer un affrontement inutile. Je sais que l'idée de nourrir sciemment des Eruïons ne vous plaît pas, mais cela peut suffire à faire gagner assez de temps pour les plus faibles !"

Je jette un regard là d'où nous venons et pense à la troupe de cavaliers.

"Vous avez des hommes qui doivent venir, mais ils risquent de tomber sur une embuscade en pensant la ville sûr. Avez-vous quelque chose que nous pourrions brûler pour indiquer la présence d'ennemis ici ?"

Le chef me rétorque avec stupeur qu’ils ne sont que des fermiers et ne disposent malheureusement pas de viande. Il m’explique qu’ils n’en sont pas à leurs premières évacuations. Généralement les patrouilles les repèrent, bien avant ce qui laisse le temps d’évacuer alors qu’ils subtilisent la nourriture. Concernant l’information à l’attention des troupes Sindeldi, tout est déjà mis en place. Un jeune elfe gris s’approche et annonce qu’ils sont prêts à partir, non sans jeter un regard surpris à moi et Sibelle. Le chef se retourne vers nous pour nous remercier et précise que les Eruïons savent que les villageois connaissent mieux la région, laissant entendre qu’ils ne les pourchasseront pas. Sibelle remercie l’ancien et me demande si nous repartons dès à présent. Je regarde le chef du village avec un air sévère.

"Je ne me permettrais pas de remettre votre expérience en question, faites comme vous le sentez. Cependant ayez à l'esprit que cette fois-ci, ils ne viennent pas pour la nourriture, ils viennent pour vous ! Alors faites attention."

Je salue respectueusement l'elfe et reporte mon attention sur Sibelle qui souhaite repartir.

"Quand tu veux !"


L’elfe se transforme à nouveau en créature ailée et m’invite à monter, ce que je fais prestement et me positionne pour faciliter son vol. Nous filons en direction de Nessima alors que les villageois commencent à partir à l’aide de charrette tirées par des bovins, des chevaux de traits sous la surveillance de quelques gardes.

(Espérons qu’ils ne se fassent pas pourchasser !)

Alors que le paysage défile, Nessima est enfin à vue. Sibelle pour un long crie, mais pour le coup je ne comprends pas ce qu’elle veut dire. Je reste muet et la laisse survoler les murs de la cité.

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Re: Plaine de Nisiorë

Message par Gamemaster6 » mar. 28 avr. 2020 11:56

Émergence : màj pour Mikkah-El


La mer sur sa gauche, des plaines à perte de vue jusqu'aux imposantes Montagnes grises, voilà le paysage que put côtoyer Mikkah-El durant ses premières heures de voyages. Un voyage bien calme et solitaire, loin d'une aventure épique que l'on pouvait conter dans les récits et les chansons des bardes. Mais il fallait bien commencer quelque part, et force fut de constater que les choses changèrent de ton en un clin d’œil.

Nessima rétrécissant derrière lui, Mikkah-El put apercevoir un petite nuage de poussière lui fonçant droit dessus. Nulle armée, fort heureusement, mais des chariots et des dizaines de Sindeldi. Hommes, femmes, enfants et vieillards encadrés par quelques gardes qui semblaient sur le qui-vive. L'un d'eux aperçu le jeune Hafiz et se dirigea d'un pas vif vers lui. Relativement jeune pour un Sindel, il portait une armure de seconde main, mais son arme était bien entretenue et son regard fier. Il fixa Mikkah-El, faisant signe à la caravane de passer, ne décelant apparemment chez le jeune homme aucune menace.

- Qui que tu sois, tu devrais faire demi-tour. Les raids se multiplient et les Eurïons ne sont apparemment pas seuls. Si tu décides de continuer malgré tout, nos soldats patrouillent la région, tu ferais bien d'essayer de les trouver. Seul, tu es vulnérable.

Sur ces mots, il reprit sa place dans la caravane et laissa Mikkah-El le choix de décider. Braver le danger pour accomplir sa mission ? Trouver ces fameux soldats ? Ou retourner à Nessima et se préparer pour la tempête qui semblait approcher ? Le choix était sien.

***

Tu es libre de choisir la façon d'agir, mais tu arrête ton Rp avant toute rencontre.
Expérience: achats, discussion courtes : 0,5xp
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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