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par Sibelle » jeu. 2 janv. 2020 20:01
Comme il fallait s’y attendre, Arkalan réitéra que Sibelle n’était qu’une imbécile, prétextant que les nains gris ne s’étaient rendus que parce qu’ils avaient perdu l’avantage. Il lui rappela que leur mission était terminée puisqu’elle consistait à trouver des réponses. Tout en l’accusant de trahison, lui reprochant d’avoir apporté de l’aide à ceux qui l’avaient blessée à la cuisse, il encocha une flèche à son arc. En prenant la direction du col, il annonça qu’il allait quitter les lieux, et les menaça de les abattre s’ils tentaient de l’en empêcher.
La guerrière ne fut pas surprise de la réaction d’Arkalan, le considérant comme étroit d’esprit. Elle ne prit cependant pas la peine de faire un commentaire. Elle ne fit aucun mouvement dans sa direction se contentant de croiser ses bras contre sa poitrine et de froncer les sourcils.. Elle réfléchissait. Elle se demandait pourquoi Arkalan se contentait du peu d’information qu’ils venaient de trouver, pourquoi ne cherchait-il pas à entendre les nains s’exprimer.
Pendant que Sibelle et Arkalan se défiaient, le nain précédemment mis à terre par Sibelle se releva, sa hache à la main, nullement décidé à se soumettre. Sibelle ne reçut aucune réponse de sa part ni de celui qui les avait sommés de s’arrêter. Tourné vers Arkalan, le nain à la hache, lui proféra des menaces, lui annonçant qu’il ne pourrait fuir, qu’ils le retrouveraient. Il n’eut pas le loisir de terminer son petit discours qu’une longue flèche empennée de gris se ficha dans son œil gauche. Sidérée par cette attaque inattendue, Sibelle n’eut pas le temps de chercher un abri qu’une pluie de ces mêmes longues flèches s’abattit sur eux. Venues du haut des falaises, elles empalèrent le dernier nain debout sans pour autant toucher Arkalan ou Sibelle. Avant même que Sibelle n’eût le temps de s’interroger à ce propos, du sommet de la falaise, un des assaillants, probablement le chef, se redressa. Les yeux plissés, Sibelle reconnut aussitôt cet elfe gris qu’ils avaient croisé dans le camp dévasté. Ce même elfe gris qui les avait dirigés vers ces nains sans pour autant vouloir les accompagner. Au lieu de son compagnon félin, cette fois ce fut une douzaine d’archers qui l’accompagnait. Sur un ton moqueur que Sibelle n’apprécia guère, il les remercia de leurs bons services, annonçant que cela faisait quelques jours qu’ils tentaient de les faire sortir de leur tanière. À ces paroles le visage de Sibelle s’empourpra, le sindel s’était sournoisement joué d’eux en les utilisant comme appât.
Arkalan baissa son arc, sans pour autant décocher sa flèche. La guerrière nota que l’elfe noir ne semblait pas plus apprécier qu’elle le comportement des sindels, leur faisant comprendre que les nains étaient plus utiles vivants que morts. La guerrière choisit de garder le silence, l’expression de son visage exprimant à lui seul sa colère. Aux reproches du shaakt, le gris haussa les épaules, prétextant qu’un seul prisonnier suffisait pour répondre à leurs questions.
Lorsqu’Arkalan déclara que le blessé allait mourir s’il était laissé à lui-même, Sibelle se décroisa les bras et s’en approcha. Elle s’accroupit à ses côtés, tâta son pouls au niveau de son cou, mais n’émit aucun commentaire. Sa colère était contenue, mais aucunement disparue.
Exécutant l’ordre de leur chef, les autres elfes gris les rejoignirent en bas, glissant le long de cordes déroulées.
Alors que le sindel répondit à Arkalan que son prisonnier survivra au moins pendant l’interrogatoire qu’il subira, Sibelle n’avait pas quitté sa position auprès de celui-ci. Elle darda de son regard noir ce chef sindel et, d'une voix contenue dans laquelle la colère se percevait sans peine, elle lui dit:
«Vous vous êtes servis de nous comme appât....Que ferez-vous de nous maintenant ? »
Il répondit qu’ils suivaient les ordres des régents et qu’ils étaient libres d’aller où bon leur semblait. Puis répondant à la question d’Arkalan concernant la suite des événements, le sindel répondit avec condescendance qu’il n’avait jamais été question de laisser des étrangers régler leurs affaires.
Sans émettre le moindre commentaire, tout en les écoutant attentivement, Sibelle fouilla le nain, mais pas dans le but de le dépouiller de ses biens, juste de quoi l'identifier ultérieurement. Elle ne trouva qu’une pipe ainsi que le tabac pour la remplir. Après avoir suffisamment observé la pipe, pour la décrire par la suite, elle la remit à sa place.
Suite à la remarque d'un sindel, elle ne put s'empêcher de répliquer, sur le même ton, contrôlant difficilement sa colère.
« Il me semblait bizarre aussi que les sindels aient soudainement le bon sens de se fier à des étrangers. »
Au grand soulagement de la guerrière, il répondit que dame Sylënne était de bonne foi lorsqu’elle les avait engagés. Il rajouta par contre que l’avis de cette dernière n’était pas partagé par l’ensemble des dirigeants. Les sourcils froncés, Sibelle voulut connaitre son opinion personnelle.
« Et vous ? »
Pour sa part, ils venaient de prouver leur utilité. Ces nains gris se cachaient et grâce à Sibelle et Arkalan, ils étaient sortis de sa cachette. Il ne se prononça pas davantage, attendant la suite. Sur ce point, il n’avait pas tort, Sibelle n’était plus certaine de servir le bon camp.
S’ensuivit ensuite une discussion entre les deux hommes, discussion dont Sibelle décida de ne pas prendre part. Arkalan croyant sa mission accomplie demanda d’accompagner les sindels vers Nessima. Le sindel surprit les deux compagnons en annonçant que rien n’était terminé pour eux. À présent qu’ils avaient trouvé l’entrée de leur tanière, il avait bien l’intention de les exterminer. Il attendait tout simplement l’arrivée de ses troupes avant de commencer les hostilités. Bien que Sibelle appréciait la beauté du Sindel, elle n’approuvait pas ses comportements. Sylënne leur avait donné la mission d’enquêter sur ceux qui ravageaient leur camp, pas de les exterminer.
Persuadée qu’elle respectait la mission qu’on lui avait donnée, la guerrière se leva, tout en ramassant l'arme du nain pour la mettre à sa ceinture. Elle s'éloigna ensuite de ce dernier et sans un mot, ni pour Arkalan, ni pour le sindel, elle partit en direction de l'endroit où se trouvait le nain qui avait soufflé dans la corne.
Contrairement à Arkalan, Sibelle ne jugea pas opportun de demander la permission des elfes gris nouvellement arrivés pour quitter ou rester sur les lieux.
Une fois rendue à la roche où se cachait le nain à la corne, elle chercha cet instrument à vent. Elle le prit discrètement et fit sa curieuse en le regardant de tout côté. Puis alors que personne ne s'y attendait, elle souffla dedans de toutes ses forces.
(((Sibelle cherche la corne, si elle la trouve, elle souffle dedans avec l’intention de rendre la joute plus équitable envers les nains en alertant les troupes.)))
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Sibelle le dim. 5 janv. 2020 01:56, modifié 1 fois.