La Zone d'Embarcation

Répondre
Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2484
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

La Zone d'Embarcation

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 13:10

La zone d'embarcation

Image
Grand aynore Sindel

"La compagnie Air Gris vous souhaite un bon voyage sur ses lignes"


Cette grande plaine se situe légèrement à l'extérieur de la ville. C'est ici que vous embarquerez et débarquerez pour les voyages aériens.

Il y a toujours beaucoup d'activité : les marchands chargent et déchargent les appareils. En ces lieux, les cynores se posent et décollent, mais les engins ne restent jamais longtemps à terre : à peine sont-ils arrivés qu'ils doivent déjà redécoller vers une autre direction. Cependant, vous trouverez toujours la correspondance vers la ligne qu'il vous faut.

En arrivant vous pourrez emprunter, à pied ou à cheval, le chemin qui vous mènera directement en ville. Si vous préférez, vous pourrez aussi louer une calèche pour continuer votre voyage dans tout le confort.

"La compagnie Air Gris espère que vous avez fait un agréable voyage à bord de son cynore"

Avatar du membre
Yliria
Messages : 458
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Yliria » dim. 21 avr. 2019 21:22

<< Auparavant


L’atterrissage à Tahelta se fit sans encombre, un Sindel nous souhaitant un bon séjour, nous indiquant la direction pour rejoindre les cynores et nous pûmes descendre de l’aynore après un peu plus de quinze heures de vol. Nyllyn semblait enchantée par l’expérience, ce qu’elle ne manqua pas de me dire à de nombreuses reprises, comme si elle avait peur que j’oublie. Tout comme la zone d’embarcation de Tulorim, celle de Tahelta était une vaste plaine, à la différence près que de nombreux autres bâtiments volants étaient présents. L’ambiance, également, semblait plus pesante, mais Nyllyn ne semblait guère s’en inquiéter et se renseigna pour les départs pour Kers. Elle demanda son chemin à un Hinion vendait les billets, payant pour nous deux grâce à l'argent offert par l'Ordre, et ce dernier lui indiqua un cynore bien spécifique avant que son regard ne se pose sur moi, ses yeux se rétrécissant quelque peu. Il n’ajouta rien, se contentant de souhaiter une bonne journée à mon amie. Cette dernière fronça les sourcils alors que nous marchions en direction de la piste d’envol désignée.

- C’est quoi son problème ? Il aurait pu dire bonjour !

- Estimons-nous heureuses qu’il ne m’ait pas insultée avant d’appeler la garde surtout.

- Tu exagères ! Tu n’as rien fait de mal, tu voyages.

- Tu es bien trop naïve Nyllyn. Comme s’ils avaient besoin d’une raison pour détester les Shaakts.

- Mais tu n’es pas…

Elle fut interrompue par l’arrivée d’un groupe de Sindel qui se posta devant nous. Ils portaient tous des armures finement ouvragés, leurs lames tirées et nous regardaient avec mépris, ou, dans mon cas, haine. J’aurai dû me douter que tout ceci était trop beau pour durer.

- Toi la Shaakte, donne tes armes et tu mourras sans douleur.

Nyllyn s’interposa entre celui qui venait de parler et moi. La situation risquait de dramatiquement empirer, aussi je posais une main sur son épaule pour l’inciter au calme, mais trop tard.

- De quel droit ? Elle n’a rien fait de mal ! Nous sommes de simples voyageuses !

- Les Shaakts ne sont pas les bienvenus au Naora, pas plus que les autres serviteurs d’Oaxaca. Ils doivent être exterminés. Ecarte-toi gamine, sinon je m’en vais te châtier aussi si tu continues ainsi de la défendre.

Je sentis Nyllyn se tendre et la forçais à reculer pour qu’elle me regarde.

- Ne fais pas l’idiote, je ne veux pas que tu sois blessée !

- Mais… mais ils veulent te tuer, tu n’es pas au service d’Oaxaca, tu es mon amie, je ne vais pas les laisser te faire du mal !

- Nyllyn s’il te plaît, tu vas empirer les choses. Laisse-moi essayer de parler d’accord ?

Les yeux embués, elle hocha la tête et ce fut en soupirant que je relevai la tête vers les soldats qui pointaient tous leurs armes sur moi. Je n’étais pas du tout sereine face à une telle situation. J’aurai dû le voir venir, mais je m’attendais à des insultes ou des menaces, pas une tentative de meurtre par des soldats à peine débarquée. Pour faire bonne figure, je détachai tout de même mon arme et la donnai à Nyllyn avant de faire un pas, le cœur battant la chamade. Avant que je ne puisse ouvrir la bouche, une lame se posa contre mon cou et mon corps se raidit de lui-même. J’entendis mon amie tirer sa lame derrière moi, aussi je lui fis signe de rester calme.

- Tu es bien jeune et inconsciente, pour venir ici en territoire ennemi.

- Les Sindeldi ne sont pas mes ennemis !

- Voyez-vous cela ? Et qui sont tes ennemis, Shaakte ?

La mépris et la haine dans le dernier mot m’arrachèrent une grimace tandis que la pointe de sa lame se pressait un peu plus contre mon cou.

- Le matriarcat de Gwadh et ceux qui obéissent à Oaxaca. Et je ne suis pas Shaakte, mon père était humain.

Cela fait hausser un sourcil au soldat qui sembla réfléchir un instant, alors que la pointe de son épée me perça le cou, me faisant grimacer. Je n’allais pas abandonner comme ça, donc au moindre signe d’hostilité…. Enfin lorsqu’ils voudraient porter un coup, je me défendrai. Mais dans la situation actuelle, dégainer en premier serait la pire chose à faire, raison pour laquelle Nyllyn gardait mon arme. La pression sur ma gorge reflua quelque peu, le Sindel me regardant avec curiosité.

- Ennemi de Gwadh et d’Oaxaca dis-tu ? Intéressant. Enfin tu pourrais très bien mentir pas vrai ? Pourquoi es-tu venue au Naora ?

- Pour faire des recherches. J’allais à Kers, mais comme tous les Aynores passent par ici…

- Admettons que je te crois, qu’est-ce qui me dit que tu n’es pas une espionne ?

Je le regardai avec des yeux ronds.

- Une espionne ? Qui se balade à visage découvert en débarquant par aynore en sachant pertinemment qu’il y aurait des contrôles ? Si Oaxaca engage ce genre d’espions, vous n’avez pas trop de soucis à vous faire.

Ma réponse sembla surprendre la petite troupe et leur chef éclata de rire, rengainant son arme. Je laissai échapper un soupir de soulagement et Nyllyn s’approcha, l’air encore un peu choquée par ce qu’il venait de se produire.

- Très bien jeune… semi-Shaakte, tu as effectivement des yeux humains et tes cheveux sont… étranges. Nous allons fouiller tes affaires et te surveiller jusqu’à ce que tu embarques, nous garderons tes armes également, tu les récupéreras avant de monter. En échange, tu pourras garder ta tête. Entendu ?

J’opinai de la tête, les mains et les jambes légèrement tremblantes en pensant que j’avais échappé belle à une fin de voyage prématurée. Je donnai donc mes affaires et mes armes. Ils fouillèrent même mes poches et mon armure un peu violemment, mais je gardai mes remarques pour moi. Si je m’en tirais avec juste une goutte de sang et un peu bousculée, ça me convenait tout à fait. Nyllyn observa tout ça d’un œil furieux, mais elle fut suffisamment lucide pour ne rien dire. Les soldats nous escortèrent donc jusqu’à la piste d’envol du cynore. Evidemment, nous attirèrent tous les regards avec un tel groupe et je regrettai sincèrement de ne pas avoir mis mon masque finalement. Oreilles visibles ou pas, c’était réconfortant.

- Non mais c’est quoi leur problème ?

- Nyllyn… je t’avais prévenu, les Shaakts sont détestés ici. Enfin ici plus encore qu’ailleurs. J’imagine que ce Sindel est un de ceux ouvert d’esprit, parce que je suis sûr que le plus grand là, il m’aurait tué à vue.

L’un des Sindel avait en effet l’air de beaucoup regretter de ne pas pouvoir me découper en tranche avec son énorme hache et il ne me lâcha pas du regard pendant tout le temps où nous attendîmes le cynore. Lorsqu’enfin celui-ci se posa et que nous fûmes autorisés à monter, je récupérai mes affaires et mes armes, rééquipant le tout en soufflant de soulagement. Les soldats ne me quittèrent pas du regard jusqu’à ce que je monte et je vis leur chef s’entretenir avec un Sindel qui était descendu de l’appareil. Il me regarda en fronçant les sourcils avant d’opiner.

- Il lui a demandé de te surveiller étroitement j’imagine.

- Je me disais la même chose…

- Je suis désolée Yli… je pensais pas que ce serait si…

- Moi non plus pour être honnête. D’habitude les gens se méfient, ils n’essaient pas de me tuer à vue.

Enfin sauf dans le désert à l’Ouest d’Exech, mais ça aussi, ce fut particulier.

(Tu parles ! Si je n’avais pas été là, tu serais morte !)

(Tu aimes bien me le rappeler hein ?)

(Oui ! D’ailleurs, je suis fière de toi !)

(Pour ?)

(Tu as choisi de parlementer au lieu de taper d’abord ou de jouer les effrontées, c’est bien.)

(Dégainer signait mon arrêt de mort Alyah… je n’avais pas le choix.)

(Tu as parfois été plus tête brûlée… inconsciente même. Avec le mage notamment.)

(Je sais et c’était stupide… J’essaie de trouver d’autres manières de gérer les situations critiques.)

(C’est tout à ton honneur.)

Une fois à bord du cynore, bien plus étriqué et petit que l’Aynore, il nous suffit d’attendre quelques minutes avant que l’appareil ne décolle pour la dernière partie du voyage en direction de Kers. Nyllyn était bien moins joyeuse que lors du premier vol et c’était compréhensible. Elle qui n’avait jamais quitté l’Opale, subir ainsi de plein fouet les mentalités quelque peu étriquées de certains avait dû être une expérience qui remettait en cause beaucoup de ses enseignements. Elle retrouva rapidement le sourire lorsque je lui assurais que nous ne risquions rien pour le moment. Et le voyage commença, dix-sept heures à attendre cette fois. Autant dire que nous avions le temps pour prévoir un peu plus notre arrivée et nos prochaines actions une fois en ville.

Suite >>

(((Achat d'un billet Cynore Tahelta-Kers payé par la Guilde : 181 yus)))

Avatar du membre
Akihito
Messages : 332
Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Akihito » lun. 8 juil. 2019 10:24

Dans le chapitre précédent...
Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XIII.1 : Retour instructif

C'est sous des regards des plus désapprobateurs que Akihiko attendait son départ de Tahelta pour Kendrâ Kar avant de rejoindre de nouveau sa chère Oranan, où bien des choses l'attendaient. Et pour cause, le jeune homme était en pleine discussion avec Aurora. Voir une jeune femme en livrée de pilote discuter avec un simple humain, voilà ce que désapprouvait leurs observateurs. Mais il n'en avait cure : ceux-là ne faisaient que le regarder de travers, pas d'essayer de lui trancher la gorge comme à Nessima. De plus, il prenait un réel plaisir à converser avec la jeune femme : son comportement des plus tactiles durant la nuit avait fait sauter quelques unes des barrières normalement en place entre deux personnes qui ne se connaissaient que depuis une journée.

"Alors comme ça, tu es normalement la pilote de l'Aynore reliant Tahelta à Kendra Kâr ?

- Eh oui, le pilotage depuis Nessima n'est qu'une exception. Normalement nous sommes cantonné à nos lignes respectives, mais ce n'est pas difficile avec un statut comme le mien de forcer une ou deux entorses au règlement.

- Seulement une ou deux ? demanda d'un ton moqueur le mage.

- ...Bon, ça m'arrive plus souvent. Mais je suis une des meilleures pilotes de cette compagnie et l'une des rares à pouvoir piloter un Aynore, me perdre n'est pas envisageable pour eux. Alors tant que c'est raisonnable, j'arrive à négocier de temps en temps une réaffectation temporaire."

Tout en discutant, Akihiko observait les différents gardes qui allaient et venaient sur le terrain de la zone d'embarquement. Fort heureusement, aucun ne semblait lui accorder plus qu'un simple regard méprisant.

(Petit veinard... Tu as eu un sacré coup de chance.)

Il ne contredit pas sa Faëra. C'était bel et bien un coup de chance immense qui lui avait permis de sortir incognito du cockpit, une fois le Cynore dans lequel il avait dormi - ILS avaient dormi - ayant atterrit sur la piste. Aurora avait pour objectif de sortir et faire diversion pour que les éventuels gardes ne le voient pas sortir du cockpit, ce qui les auraient instantanément mis dans une position des plus périlleuses. Leur salut vint d'un vieux Sindel sortant du Cynore, en apparence banale mais au comportement suspect. Lorsque l'un des gardes le trouva louche et décida de contrôler ses effets, ce dernier se mit à paniquer et refusa d'ouvrir sa besace. Devant l'insistance du garde, le vieillard enfonça sa main dedans et en tira une pleine poignée de fleurs aux délicats pétales jaune et se les enfourna dans la bouche. Le Sindel appela des collègues en renfort mais il était trop tard : les fleurs jaunes étaient des daturas, des plantes toxiques provoquant de violentes hallucinations à ceux qui les ingéraient. Une sorte de drogue appréciée pour ses effets des plus puissants et bien entendu interdite. Avec une dizaine des ces fleurs en même temps, cela ne pouvait que mal se terminer et ce fut le cas. Le vieux drogué se mit à hurler et rire comme un damné en courant sur toute la piste, poursuivi par la garde qui peinait à rattraper le fugitif. Une diversion qui capta sans problème l'attention de toute l'assemblée, surtout lorsqu'il se mit à vider le contenu de sa bourse, jetant à la volée ses yus en hurlant "POUSSEZ PETITES GRAINES, POUSSEZ !".

L'enchanteur ne fit pas prier et profita de la cohut pour sortir du Cynore avant de se mêler à la foule se formant autour du vieillard délirant, enfin immobilisé par un Sindel identifié comme le sergent. Ils l'embarquèrent non sans mal, le drogué se débattant avec une expression à mi chemin entre la terreur et l'amusement.

(Je n'ai aucune envie de savoir ce que tu peux bien voir, mais merci pour cette diversion.)

(Tu es au courant qu'il ne t'entendra pas ?)

(Sans blague ?) répliqua d'un ton sarcastique Akihiko à Amy qui pouffa mentalement.

Aurora l'avait ensuite rejoint quelques minutes plus tard pour l'informer que son Aynore partirait d'ici deux heures, avant de rester quelques instants avec lui pour discuter, menant à l'instant présent.

"Eh bien si jamais une de tes "réaffectations" t'emmène à Oranan, passe me voir et je t'accueillerai avec plaisir.

- Oh, mais j'y compte bien !" conclut la pilote dans un clin d'oeil avant de tourner les talons et repartir, laissant un Akihiko stupéfait. Amy lui confirma qu'il avait bien entendu et sentant un mélange de gêne et d'excitation monter en lui, décida de changer de sujet.

(Dis moi Amy, est-ce que certains des anciens porteurs de la Kizoku étaient des mages ?) demanda Akihiko en s'asseyant à l'ombre d'un arbre.

(Bien entendu. Pas tous, et tu es bien le premier à être un manipulateur de foudre, mais il y avait bel et bien des détenteurs de fluides.)

(Ah... J'imagine que tu ne pourras rien m'apprendre en matière de sort alors...)

(Détrompe toi. Tes prédécesseurs n'étaient pas des fulguormanciens, mais ça ne veut pas dire que je ne connais pas de sort que tu es capable d'apprendre.)

(Qu'est-ce que tu entends par là ?) demanda Akihiko, piqué dans sa curiosité.

(Il est décidément grand temps que tu t'instruises auprès d'un maître magicien... Il existe des sorts qui ne sont pas rattaché à un élément en particulier. Crois-tu que les seules armes magique invocables soient celles de foudre ?)

(Non, bien entendu.)

Et bien de la même manière, il existe une multitudes de sorts lançables avec n'importe quel fluide. Ce sont les sorts dit "omni-éléments". Et de tels sorts, certains des anciens propriétaires les maniaient.)

(Et tu serais capable de me les apprendre ?)

(Ah et bah c'est pas trop tôt ! Je me demandais encore combien de temps tu allais attendre avant de te servir du savoir que j'ai pu emmagasiner durant toutes ces années !) le sermonna sans grande méchanceté la Faëra. (Je ne serais pas aussi douée qu'un maître magicien pouvant allier la théorie à la pratique, mais pour les sorts les plus simples, j'en serai capable. Alors écoute moi bien. Ce voyage, je vais l'utiliser pour essayer de t'apprendre le sort "Transfert Magique" !)



Avatar du membre
Aeglos
Messages : 29
Enregistré le : dim. 30 déc. 2018 20:45

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Aeglos » sam. 31 août 2019 23:25

Dix sept heures de trajet entre la cité blanche et Tahelta dans un aynore bondé, rempli d'aventuriers en tout genre et surtout de sindeldi, notamment des Ithilausters circulant sur le pont du navire ailé comme s'ils étaient à un défilé militaire. L'ambiance était morose, anxiogène tant pour les passagers humains que pour le prêtre de la Dame Blanche. Sa mémoire n'était guère revenue quant au jour de son bannissement, toutefois une peur indicible, faisant suinter sa peau plutôt blanche pour un sindel, s'emparait de lui.

Qu'importe les conditions dans lesquelles s'étaient déroulées son bannissement, elles avaient laissé une marque indélébile sur son âme. De ce fait, craignant, avec justesse, pour sa vie en raison de son statut d'exilé, il préférait ne pas attirer l'attention sur sa personne et il se fondit au milieu de la masse de sindeldi, certains carapacés dans leur armure, d'autres recouverts tout comme lui d'une armure intégrale en cuir. Il passait inaperçu, seul son bâton et la couleur plus claire de sa peau le différenciaient de ses autres concitoyens. Murmurant rapidement une prière à sa déesse tutélaire pour garder son calme malgré de légers conflits qui éclataient entre les aventuriers et les Ithilausters, le voyage se passa sans encombre, tout conflit évité par les membres de la compagnie Air Gris.

Avatar du membre
Gurth Von Lasch
Messages : 22
Enregistré le : lun. 18 nov. 2019 15:34

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Gurth Von Lasch » dim. 8 déc. 2019 19:20

La Grande Traversée

Les informations prises, sur un certain Aëkar de Tahelta et sur le Grand Prêtre de Thimoros à Xaoranh, il fut temps de partir. Il n’y avait aucune raison d’attendre, et le transport jusqu’au Naora serait tous frais payés par Kendra Kâr. Ce n’était pas la meilleure nouvelle au monde, mais l’Ogre s’en satisfit sains peine. Délaissant la sombre compagnie de l’elfe grise, il alla se préparer pour le long voyage qui l’attendait.

Quittant la cité de l’ombre, il prit plein nord pendant une paire de journées, suivant le grand fleuve jusqu’à la côte où son propre navire, la Désolation, l’attendait, au niveau de la carrière de Mourakat. Pendant le long contournement de l’ouest de Nirtim, il ne sortit guère de sa cabine, où il se fit apporter pitance et breuvages en quantité. Ce ne fut qu’une fois dans la Cité Blanche qu’il débarqua, ne s’attardant pas inutilement entre ses murs immaculés pour se rendre dans la zone d’embarcation extérieure à la cité. Les regards pesaient étrangement sur lui : il avait toute l’apparence d’un horrible mage noir… Et c’est ce qu’il était. Aussi le sindel en charge des transports vers le Naora eut l’air surpris de sa candidature pour aider les siens. Rien, heureusement, qui l’empêcha d’embarquer dans la machine volante des gris, montre de la hache aux armoiries nobles de Kendra Kâr à l’appui pour prouver sa bonne foi. Il était un sauveur, ici, après tout, même si ce souvenir lui remontait à la gorge avec un atroce goût de bile.

Là encore, le voyage se déroula sans embrouille majeure : il devait la jouer discrète, ne pas éveiller de soupçons qu’on n’imputait pas déjà à son apparence disgracieuse et effrayante. Arrivé à destination, dans la capitale elfique, il quitta l’embarcation sans un remerciement et se dirigea vers le premier homme d’arme sindel qu’il croisa du regard pour l’apostropher de toute sa hauteur : pour une fois, il ne devait pas baisser la tête pour s’adresser à autrui. De sa voix grave, il demanda :

« Je me nomme Gurth Von Lasch, neveu de Freush Von Lasch, dirigeant de Tulorim en Imiftil. Je suis attendu au Temple de Sithi de Tahelta. Pourriez-vous me fournir une escorte jusque-là ? »

Sithi. Une divinité païenne au double visage d’ombre et de lumière. Les elfes gris étaient indubitablement des êtres étranges. Sans un mot, regard fixe, il attendit la réponse du soldat.


Avatar du membre
Gamemaster7
Messages : 137
Enregistré le : sam. 14 sept. 2019 21:19

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Gamemaster7 » sam. 14 déc. 2019 21:03

Émergence : màj pour Gurth


Le soldat Sindel apostrophé scruta Gurth avec une méfiance teintée de dégoût et, peut-être, d'un soupçon d'inquiétude sévèrement dissimulé, orgueil Sindel obligeant, avant de lui rétorquer avec hauteur :

"Je n'ai que faire de vos accointances avec le "dirigeant" de votre hameau, sieur. Une escorte. Sans rire ?"

Il désigna d'une main une lointaine bâtisse, sise sur une colline au-dessus de la tentaculaire Tahelta et véritable merveille d'architecture avec sa vaste coupole et ses quatre fines tours fièrement dressées vers les cieux, pour qui s'intéressait à ce art, avant d'ajouter :

"Voilà le temple de notre glorieuse protectrice. Je gage que même un humain dans votre genre devrait trouver tout seul la route pour s'y rendre, puisque vous avez su arriver jusqu'ici."

Non loin, d'autres soldats observaient la scène avec un vague intérêt teinté de suffisance, mais non sans une vigilance presque étonnante compte tenu de l'ennui qui devait résulter d'une affectation à la surveillance de l'aire d'embarcation d'Air-Gris. Quelqu'un d'attentif remarquerait peut-être que l'ambiance générale était tendue, les passagers Sindeldi du vol emprunté par Gurth semblaient peu enclins au rire, ou même au sourire, la plupart se pressaient avec une sourde anxiété presque palpable. Le temps n'était pas au beau fixe, au sein du Royaume, visiblement, et sans doute n'en faudrait-il pas beaucoup pour déclencher une intervention musclée de la part des gardes.


*****


Gains d'XP : entrée en quête et voyage : 1XP ; Total : 1XP.

Avatar du membre
Gurth Von Lasch
Messages : 22
Enregistré le : lun. 18 nov. 2019 15:34

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Gurth Von Lasch » jeu. 19 déc. 2019 12:43

La Grande Traversée - 2

La réponse du garde-chiourme arracha au monstre parmi les hommes un sourire mauvais, dévoilant une blanche rangée de dents posées sur une gencive trop rouge et sombre pour être totalement saine. Le péquenaud, hautain comme pas deux, le prenait de haut, et insultait sans vergogne tous ceux de son origine. Un vrai dignitaire de Wiehl reçu de la sorte aurait sans aucun doute fait cesser instantanément toute relation diplomatique avec ce Royaume de l’autre bout du monde. Et ce n’était qu’un vulgaire garde, un pion sans intérêt et sans valeur. S’ils étaient vraiment tous comme ça, l’Ogre allait se régaler ici. La zizanie, la guerre, la discorde ne sonnait que trop bien avec ce genre de mépris.

Un rire sombre monta de la gorge du géant, sans cependant sortir de ses lèvres. Il commenta, provocateur, après que l’autre lui ait indiqué ledit temple, une sorte de bâtisse immense voyante à souhait qui surplombait toute la cité de ses écœurantes dorures, écrasant le tout venant de son impérieux prestige. Ces elfes gris devaient vraiment avoir quelque chose à compenser.

« Un immense merci pour votre confiance, soldat. Par chez moi, l’on se serait empressé d’accompagner un être à la si sombre apparence… pour le surveiller. »

Et à raison. Gurth Von Lasch perdit tout sourire et quitta le pédant des yeux, le contournant sans plus un mot en remarquant à la fois la nervosité de ses collègues alentours et les mines sombres des autres passagers de l’Aynore. Quelque chose ne tournait pas rond, ici. L’ombre pesait sur les âmes de ces résidants et voyageurs. Et déjà, le monstre en lui s’en délectait de la plus gourmande des manières. Tant de possibilités de faire naître d’une simple étincelle une violence sans retour étaient on ne peut plus plaisantes. D’un pas lourd, sans demander son reste, il se dirigea donc vers l’enceinte de la cité et vers ses hauteurs, afin de les gravir pour atteindre le fameux Temple de Sithi. Un certain Aëkar l’y attendait sans même le savoir.

Avatar du membre
Yliria
Messages : 458
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Yliria » lun. 23 mars 2020 13:04

Le regard méprisant de la vendeuse me fit seulement lever les yeux au ciel. Si elle savait ce que j'avais fait pour son peuple, elle aurait probablement une autre attitude, mais tant pis, j'avais autre chose à faire qu'espérer changer des mentalités vieilles de millénaires. Ça m'avait pris du temps et demandé un bon coup de réalité en plein visage, mais j'avais fini par comprendre que c'était peine perdue en si peu de temps. Je me contentai de payer les 67 yus et de patienter une heure avant de pouvoir finalement embarquer. L'engin était presque vide, ce qui n'avait rien d'étonnant, et nous fûmes rapidement conduites à Tahelta où je me résolus à remettre mon masque en soupirant.

Nyllyn me caressa le dos et nous descendîmes sans attendre une fois la porte de débarquement ouverte. Notre dernier passage ici avait été... tumultueux, et j'espérai que tout passerai sans encombre cette fois. En approchant du guichet, nous passâmes devant des gardes qui nous fixèrent d'un air suspicieux, mais le fait de venir de Nessima semblait jouer en notre faveur, car personne ne nous empêcha de nous approcher. Je m'adressai directement au vendeur, sans perdre de temps. S'il y avait bien une chose qui n'allait pas me manquer, c'était de devoir surveiller mes arrières en permanence.

- Bonjour, une place pour le vol à destination de Tulorim s'il vous plaît.

Le plus longue étape du voyage. J'avais le sentiment de revenir à la case départ.

***
Achat d'un billet Tahelta-Tulorim : 877yus

Avatar du membre
Gamemaster9
Messages : 347
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 18:43

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Gamemaster9 » lun. 23 mars 2020 13:40

Intervention pour Yliria


Le Sindel en poste récupéra l’argent et tendit le billet sans amabilité, se contentant de commenter d’un ton morne :

« Départ dans deux heures sur le quai n°3. Bon vol avec la compagnie Air Gris. »
Image

Avatar du membre
Mya Elei-Dhâom
Messages : 6
Enregistré le : mer. 25 août 2021 23:27
Localisation : Tahelta

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Mya Elei-Dhâom » mar. 31 août 2021 01:39

Retour au pays

Chapitre II : Retrouvaille


L’Aynore se pose en douceur. Les passagers commencent à s’agglutiner le long de la corniche, attendant le cliquetis des chaines qui annoncera la descente de la passerelle. Je reste un peu à l’écart. Je n’apprécie guère être bousculée, et cela me permet d’étudier tous ces gens pressés. J’étudie leurs visages, leurs expressions, leurs façons de se mouvoir. Comprendre pour mieux contrôler, apprendre pour mieux anticiper. Tel est ma ligne de pensée. Ne jamais agir à la hâte, toujours réfléchir, et surtout avoir en permanence le maximum d’information.
Évidemment, apprendre quoique ce soit sur ces inconnus ne m’apportera que peu d’informations utiles. Mais pratiquer est le meilleur moyen de m’améliorer. Depuis toute petite, j’aime lire le visage des gens. C’est une de mes spécialités, et un don lorsque je dois discuter ou négocier. Savoir quand on me ment, quand on est triste ou en colère… Que d’informations que je peux retourner contre mon interlocuteur.
Ici, le père de famille est perdu dans ses pensées, le regard dans le vide. Quelque chose le tracasse, et vu les regards qu’il lance à ses enfants, ce doit être grave. Là, une dame qui fait tout son possible pour que son chagrin ne transparaisse pas. Mais ses yeux ne savent pas mentir, et ses sourires creux la trahissent...
Enfin, je ne suis pas une experte, il me reste beaucoup à apprendre. Mais ça m’est… facile, évident. Je comprends le langage du corps, et petit à petit, avec les années, apprend à le lire naturellement.


Alors que j’étudie les passagers, un bruit métallique se fait entendre, et le cliquetis des chaines retentit. La grande passerelle en bois commence à descendre. Je reste immobile en attendant qu’elle touche le sol dans un bruit sourd, continuant mes enquêtes. Puis commence à m’avancer d’un pas assuré et élégant, laissant d’abord s’engouffrer le gros de la foule pour ne pas être prise dans le courant.

Dès le premier pied posé sur le sol en pierre de Tahelta, je cherche mes proches. Ils ne doivent pas être loin, et il ne me faut que quelques secondes pour les repérer. Dès que mes yeux se pose sur le couple richement vêtu que forment mes parents, mon cœur s’emballe. Elle est là, la larme que je ne saurais retenir. Je la sens glisser le long de ma joue, mais reste digne et m’approche.
Je ne peux m’empêcher de sourire, révélant mes dents blanches comme la neige. Ils me sourient en retour, le bonheur faisant briller leurs regards. Ma démarche reste noble et altière, mais j’accélère le pas jusqu’à arriver à quelques mètres de mon père et de sa femme.
J’attrape ma robe et fait une révérence à mes parents, puis m’approche d’eux alors que mon géniteur me tend la main. Je l’attrape et il m’attire à lui, me serrant dans ses bras tout en prenant soin de ne froisser ni ma robe ni ma coiffure. Je lui rend son étreinte, trop heureuse de le revoir, trop ravie de le sentir de nouveau contre moi. Cinq ans ne représentent rien dans une vie elfique, mais sont une torture loin de ceux qu’on aime.


Ma mère, Shana, est la première à parler. Sa voix est pleine de vie, joyeuse et rassurée.

« Tu es resplendissante ! »
« Merci, mère. » réponds-je en me tournant vers elle, une deuxième larme rejoignant la première. « Je suis si heureuse de vous revoir. »
« Nous aussi ma chérie. Tu nous a beaucoup manqué ! »

Elamaris, mon père, acquiesce et se retourne pour m’indiquer la carriole familiale. Elle est en bois finement décoré d’enluminures, et tirée par un seul cheval, mais majestueux, la robe noire et brillante, et la crinière savamment tressée.
Je suis mon père qui m’ouvre la porte et m’aide à monter à bord. Mes parents entrent à leur tour et attendent que le cocher donnent ses ordre à l’équidé et que la carriole se mette en branle pour commencer à parler.


Le voyage entre l’aérodrome et notre maison familiale dure une quinzaine de minutes. Bien trop peu pour que nous nous disions tout ce qui nous tient à cœur. Du fait nous parlons principalement de généralités sur mes cinq années en Anorfain. Ils semblent rassurés et heureux, et je le suis tout autant. Ils sont tout ce que j’ai, et je les aime. Plusieurs fois je m’esclaffe suite à une blague de mon père ou à une réflexion ironique de ma mère.
Ils m’expliquent aussi que la journée risque d’être un peu longue, et que je vais avoir à me préparer pour ce soir. Avec les émotions j’ai presque oublié que mon rite de passage à l’âge adulte touche à sa fin à mon retour, et donc qu’il est fêté ce soir. Malgré mes insistances, ils refusent de m’en dévoiler le moindre détail. J’ai encore du travail avant d’arriver à convaincre ma mère. Mon père est plus simple à lire et à cerner, mais quand sa femme est présente, il ne cède jamais.
Ils sont beaux, joyeux et amoureux. J’aime les voir ainsi. C’est sur un sourire se dessinant sur mes lèvres à cette pensée que la carriole s’arrête dans un dernier soubresaut. Me voilà chez moi, enfin. Je vais retrouver ma chambre, mes amis, mes habitudes. J’ai hâte.


Et j’ai faim...

Couleur : #80FFFF

Avatar du membre
Arkalan
Messages : 146
Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 14:56

Re: La Zone d'Embarcation

Message par Arkalan » lun. 14 mars 2022 18:52

<<<

Je l’aperçois finalement, après de longues heures de vol. Adossé au bastingage, sous les regards méfiants et frustrés des autres passagers et membres d’équipage. Pourquoi ne me jettent-t-ils pas par dessus bord ? A cause d’un bout de papier ? Je ne suis pas certain que cela suffirait pour m’empêcher d’ôter la vie à une prêtresse de Valshbarath. Tant mieux pour moi au final, je me contente d’éviter toute provocation, observant simplement la capitale Sindel qui se dessine dans la lumière de l’après midi. Une belle cité, gigantesque, qui se déploie autour de ce qui doit être le palais Royal, du cœur du royaume étincelant grâce aux murs des quartiers d’opulence. Je suis surpris de voir que la ville n’a ni remparts ni hautes tours de défenses. Comme si les bâtisseurs ne l’avait pas jugé utile, pensant sans doute être hors de tout danger. Peut être que la découverte des nains gris qui ont manqué de raser Nessima leur apprendront l’humilité.

Je n’ose pas mettre le pied à l’intérieur de la cité, ne voulant pas jouer avec le feu. Je patiente simplement de pouvoir embarquer sur l’aynore capable de me mener sur Nosveris dans la cité de Lebher. Encore une ville elfe et là bas mon bout de papier n’aura aucune valeur. Je ne sais pas grand chose de Nosveris si ce n’est qu’il y fait froid, que le continent n’échappe pas à la conquête de l’empire d’Oaxaca et qu’il s’y trouve une cité Shaakt portant le nom de Gwadh.

Je vais devoir me montrer prudent car entre le temps, la faune et les espèces qui peuplent le continent glacé, je suis certain de n’avoir aucun allié.

>>>

Répondre

Retourner vers « Domaine d'Arnân »