La Place de Saral Lya

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Yuimen
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La Place de Saral Lya

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 12:48

La place de Saral Lya


Jadis, cette place était la deuxième place la plus animée de la ville. Continuellement foulée du pied par une foule admirative, la solitude lui était étrangère. Tous les trois jours avait lieu, au petit matin, un marché, véritable foire aux senteurs, délice des sens, où épices, fruits sucrés et fleurs parfumées embaumaient l’air de leurs essences enivrantes.

Passé midi, les vendeurs chargeaient leurs charrettes et rangeaient leurs étals vides. Et chaque fois, un repas fraternel s’organisait pour fêter une journée bien remplie. Il était intéressant d’observer la disposition des tables, toutes situées à la périphérie de la place, formant un immense cercle. La fontaine se dressait au centre de la place et l’on s’y rendait pour boire une eau pure et cristalline. Autour d’elle, les pavés étaient disposés en véritable fresque, hommage à Yuia et ses fidèles. Les marchands, après leurs matinées de négoce, s’émerveillaient devant chaque détail, devant chaque gravure. Ils restaient là une heure ou deux, une miche de pain à la main, un saucisson sec dans l’autre, vidant quelques pichets de vin.

Une fois le ventre plein, ils laissaient place nette, s’évertuant à nettoyer les gravures picturales afin de pouvoir, lors de leurs prochaines visites, chercher de nouvelles particularités à cette œuvre d’art.

Aujourd’hui, si la fontaine a survécu à la Colère de le Déesse, les pavés défoncés par le froid se sont déchaussés. Il ne reste plus que quelques fragments de la fresque pourtant si admirée par le passé. Toutefois, le peuple de Nosvéria n’a pas oublié Saral Lya. Lors du Hïenbless, l’essentiel des festivités se déroulent entre Saral Lya et les arcades et tous, malgré la joie qu’ils éprouvent à pouvoir vivre une journée pleinement et sortir de leur état de statue, se laissent aller quelques instants à un profond sentiment de nostalgie. Pouvoir ne vivre qu’une journée pleinement tous les six mois alors que la vie fourmille autour d’eux…

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