Les "Murs"

Répondre
Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Les "Murs"

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 12:16

Les "murs" de la ville

Henehar est entourée d’une haute palissade en rondins de bois dont la taille approche les cinq mètres. Les deux extrémités de ce rempart s’enfoncent un peu plus loin de la berge du lac. Une large corniche du côté village permet aux soldats d’aller et venir entre les quatre tours de gardes. Deux autres tours en bois surplombent de chaque côté le sentier prévu pour entrer et sortir de la ville.

Autrefois, la palissade s’étendait jusqu’au pied de la montagne mais les éboulements étaient fréquents et les villageois ont préféré réduire la taille d’Henehar sur la terre et de construire une avancée sur le lac qui sert, en plus de plancher pour quelques habitations, de petit port de pêche.

Les portes de la ville ne s’ouvrent généralement que pour les quelques paysans allant cultiver leurs terres à l’extérieur des remparts. Ces portes sont elles aussi en bois mais celui-ci est travaillé, bien que de manière rustique, leur taille équivaut à peu près à la hauteur de la palissade.

Avatar du membre
Ahrroë
Messages : 23
Enregistré le : lun. 30 mars 2020 08:43

Re: Les "Murs"

Message par Ahrroë » mer. 1 avr. 2020 20:50

Le soleil n'est pas encore levé lorsque les deux amies arrivent à la sortie de la ville, gardée par deux soldats à moitié endormis. Ils relèvent à peine la tête à leur passage, affalés contre les palissades de bois. L'été a beau poindre le bout de son nez, même pour ces gaillards habitués au froid les nuits sont fraîches et ils n'attendent que la relève pour vite rentrer chez eux.

« Une idée de notre itinéraire ? » demande Claire à voix basse, soucieuse de ne pas déranger le village endormi.
« Direction la forêt à l'est ! » répond Ahrroë très très fort.

L'un des gardes lui jette un regard mauvais, visiblement agacé par son manque de considération. Qu'elle ignore royalement.

« Hmm, alors tu penses que Nosveria se trouve près du Croc de Fenris ? » continue l'académicienne, pensive.

Haussement d'épaules.

« Aucune idée de quoi tu parles. J'ai juste jamais été là-bas. »

Son amie ouvre la bouche, désarçonnée, se figeant sur place. Silence alors que la vagabonde continue tranquillement sa route en direction de la plaine qui s'offre à elles. Claire la rattrape en trottinant avant de finalement formuler sa question.

« Je croyais que c'était une course... Tu ne dois pas trouver la cité perdue avant ta mère ? »
« Si, et alors ? »

Nouvelle incompréhension. Est-elle stupide ? D'une certaine manière, oui, jugerait la plupart. Mais la jeune érudite l'a maintenant suffisamment côtoyée pour savoir que ce n'est pas là le nœud du problème. Excentrique et impulsive lui conviendraient mieux.

« Eh bien... » reprend Claire après quelques secondes, tâchant de bien formuler son propos. « Nous aurions plus vite fait de nous diriger vers le nord en direction du plateau d'Aras Mül et de quadriller tous les pics en partant de l'ouest jusqu'à l'est. »

Ahrroë fait une moue.

« Tu parles comme un bouquin, » râle-t-elle. « Et puis c'est déjà ce qu'a dû faire ma mère, qui a au moins une semaine d'avance grâce à toi. »

L'érudite en herbe grimace, quelque peu piquée par la remarque de son amie. Elle voudrait lui dire qu'elle n'a pas sciemment décidé de se faire attaquer par un groupe de bandits, mais elle commence à la connaître assez pour savoir qu'elle ne lui en veut pas réellement. Elle ne peut juste pas s'empêcher d'emmerder son monde.

« Je vois, » se contente-t-elle de dire.

Au moins a-t-elle raison, il n'y a rien de stupide dans la décision d'Ahrroë : en prenant une autre direction, la chance entrait en jeu, et si la ville légendaire se trouve plus à l'est alors elles auront gagné bien des jours sur la mère de la vagabonde.

« Et par la forêt on aura plus de chances de croiser des tribus qui pourront nous aider, » conclut-elle enfin.

Une nouvelle fois, Claire ouvre la bouche, abasourdie. Peut-être qu'elle est stupide, en fait.

« Mais... Enfin Ahrroë, les Phalanges de Fenris ne vont pas aider une parfaite étrangère qui met le pied sur leur territoire, l'idée c'est de les éviter. »

A ces mots, la sauvageonne rit à gorge déployée.

« Je peux devenir amie avec n'importe qui, tu devrais le savoir ! » lâche-t-elle après quelques secondes de franche rigolade. « J'suis sûre qu'on en fait tout un plat pour rien de ces Phalanges de Renfis ! »
« Fenris ! » corrige l'érudite.
« Ouais ouais, c'pareil ! »

L'académicienne ne sait plus quoi dire. Elle aimerait lui expliquer que si elles se ramènent en plein milieu de leur territoire en massacrant le nom de leur divinité elles vont finir au bout d'une lance, mais quelque chose lui dit que c'est peine perdue.

Répondre

Retourner vers « Henehar »