La Milice de Lebher

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Yuimen
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La Milice de Lebher

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 11:39

Milice de Lebher

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Emblème de la ville et de la milice

Les miliciens de Lebher luttent de toutes leurs forces face aux invasions Orques qui s'étendent de plus en plus vers eux. Ils s'occupent quasiment uniquement de la défense de la ville et ne gèrent pas beaucoup l'intérieur de la cité. Il y a majoritairement des Elfes Bleus et Blancs dans les rangs, mais tout autre individu est le bienvenu du moment qu'il est prêt à affronter la mort et les Orques.


Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrète. Il vous fournira si besoin du matériel aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupe de votre inscription.

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Kymil
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Re: La Milice de Lebher

Message par Kymil » jeu. 24 févr. 2022 18:22

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Pendant des jours, elle travailla dur à la boutique pour rattraper le retard accumulé par son entraînement quotidien. Entraînement qu’elle délaissa dès le lendemain de sa rencontre avec l’inconnu. Ses pensées, en revanche, étaient presque entièrement tournées vers la proposition de ce dernier, qu’elle avait décidée d’accepter. Elle irait à la milice le lendemain, mais pas sans avoir finit sa dernière création.

Elle avait imaginé un bijou en forme de sphère forgée en fins fils de métal entrelacés, dans laquelle elle plaça la perle du cœur de l’océan. A l’aide d’une longue chaine en argent, elle l’attacha et la cacha sous les tentacules à la base de sa nuque. Un trésor que nul ne pouvait maintenant voir, dont nul autre qu’elle pouvait deviner l’existence.


Le lendemain, pleine d’incertitude malgré sa détermination, elle marcha longuement jusqu’à la milice où elle reconnue de loin le blason bleu clair de la ville, orné d’une créature maritime mythique. Emmitouflée sous son manteau de fourrure, elle resta devant les portes abîmées en bois sombres. Elle fit un premier pas, se dit qu’elle n’avait rien à perdre si ce n’était du temps, et poussa les lourdes portes qui se refermèrent lourdement derrière elle.

Au milieu de la pièce immense sous les toits trônait une monumentale cheminée ouverte, aux braises hautes et aux flammes rougeoyantes. Il faisait bon dans la salle malgré sa taille et le long couloir ouvert vers l’extérieur dont on pouvait sentir les courants d’air. Aux murs étaient accrochés des tableaux et des râteliers d’armes, de lourdes armoires faisaient office de mur de séparations, plusieurs tables bordées de bancs étaient disposées au fond de la salle.
Un large et haut bureau était installé à quelques mètres de l’entrée, entouré de braseros. Derrière lui, en pleine discussion houleuse se tenaient deux elfes, un Earion solide d’apparence et un vieil Hinion au visage marqué par une vilaine cicatrice. Kymil s’approcha et leur rendit leur salut avec empressement.


« L’un de vos recruteurs m’a approché et m’a dit que vous recherchiez des gens déterminés à défendre notre peuple et notre cité. Je suis venue vous demander de me permettre d’intégrer vos rangs.
- L’un des nôtres hein ? Lequel était-ce ?
- Euh … je ne connais pas son nom, dit Kymil en réalisant la chose au même instant. Un Earion aux yeux foncés, à la peau claire tachetée comme un pelage … un peu sans-gêne, rajoute-t-elle à la fin en les voyant chercher.
- Aaaah ! c’vieux bougre oui, il est doué pour racoler. Comment y t’a convaincue toi ?
- Il ne s’agit nullement de racolage. Je l’ai rencontré alors que je participais à "la pêche aux talents". Il n’a fait que me démontrer qu’il me manquait l’essentiel pour l’armée.
- Je vois. T’inquiète pas, on lui fait suffisamment confiance pour pas remettre en doute tes motivations. Bon, j’te confie à lui. Dit l’Earion en désignant son vieil acolyte. Moi je vais … régler ce problème, ajouta-t-il d’un air grave et entendu en croisant le regard de l’Hinion. »

Modifié en dernier par Kymil le mar. 19 avr. 2022 17:08, modifié 1 fois.

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Gamemaster8
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Re: La Milice de Lebher

Message par Gamemaster8 » lun. 28 févr. 2022 19:43

Mission de milice pour Kymil

Le vieil hinion te fixa quelques instants, songeur, puis te dit d'une voie enrouée et chevrotante

"Je pense que j'ai une mission pour vous... Tout d'abord, vous devez comprendre qu'en tant qu'apprenti, on ne vous confiera pas des missions très dangereuses. Pour accéder à de tels missions, vous devrez d'abord faire vos preuves et monter en grade.... Votre première mission en sera donc une d'escorte."

Il réajusta ses lunettes et fouilla dans une petite pile de parchemin. Il les consulta une à une, puis contrarié, recommença une seconde fois. Ne semblant pas trouver ce qu'il cherchait, il se gratta la tête, puis marmonna pour lui-même.

"J'étais pourtant certain d'avoir vu cette demande d'escorte."

Il consulta les autres piles sur son bureau, en vain. Puis il se leva avec l'intention de se diriger vers une étagère remplies de dossiers, lorsque son regard se porta sur la poubelle. Il laissa échapper un juron à peine audible, se pencha et ramassa un parchemin quelque peu replié. Il le défroissa du mieux qu'il put de ses mains, puis s'assied de nouveau derrière le bureau.

Visiblement contrarié, il relut en silence le contenu de ce parchemin avant de lever son regard vers toi.

"Comme je vous disais, il s'agit d'une demande d'escorte... Par contre, cette demande est un peu particulière.... et apparemment certains ne l'ont pas prise au sérieux."

Il se leva pour t'indiquer une carte de Nosveris épinglé sur le mur.

"Il s'agit d'escorter une marchande de Lebher d'ici jusqu'au santuaire de Ratinan Dera."

Il reprit sa place à son bureau avant de rajouter:

" En principe, cette mission n'est pas très dangereuse. Cette marchande honnête n'a pas vraisemblablement d'ennemis... Elle demande d'être escorté, elle et son enfant jusqu'au temple, car elle craint que celui-ci se fasse enlever. Elle dit avoir reçu des menaces en ce sens par missive."

Il hésita quelques secondes avant de rajouter.

" Le souci,... c'est qu'elle dit depuis quelques années avoir un enfant, mais personne ne l'a jamais vu. Elle donne pleins de prétexte pour le garder dans sa demeure. La rumeur coure qu'elle n'a jamais eu d'enfant et qu'elle est devenue cinglée suite à la mort de son mari quelques années de ça."


Il sortit une plume, la trempa dans un encrier, puis te tendit la plume et le parchemin.

"Des questions ? ... Si vous acceptez cette mission, je vous demande d'inscrire votre nom ici en bas."

((( Je n'ai volontairement donné aucun détail sur la marchande en question, ni sur ceux qu'elle soupçonne d'avoir enlever son "enfant" afin de laisser pleine liberté à ton imagination. C'est aussi à toi de décider si le présumé enfant existe ou pas. )))
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À votre service, pour le plaisir de rp !

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Kymil
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Re: La Milice de Lebher

Message par Kymil » mar. 19 avr. 2022 16:44


Le vieil hinion observa Kymil avec l’intensité et l’âpreté du vieil âge. De sa voix chevrotante et son timbre assuré, il lui confia qu’il pensait avoir effectivement une mission taillée pour une apprentie.

« Vous devez comprendre qu’en tant qu’apprenti, on ne vous confiera pas des missions très dangereuses. Pour accéder à de telles missions, vous devrez d’abord faire vos preuves et monter en grade. Votre première mission sera donc une escorte … »

Disant cela, il fouilla à plusieurs reprises une pile de parchemin. Visiblement contrarié, il se plaignit de ne pas le trouver dans cette pile et chercha d’un bout à l’autre du large bureau, puis se dirigea vers les étagères avant de s’immobiliser soudainement, les yeux rivés vers une poubelle au pied du meuble. Contrarié mais obstiné, il maugréa entre ses dents et entreprit de lisser le parchemin avant de revenir vers Kymil.

« Cette demande est un peu particulière,
dit-il après avoir relu le parchemin. Et visiblement certains ne l’ont pas prise au sérieux.
Il s’agit d’escorter une marchande de Lebher jusqu’au sanctuaire de Ratinan Dera. »


Tous d’eux s’approchèrent de la carte murale immense accrochée au mur et où étaient annotées de nombreuses informations sur les sentiers et les villages connus. Même si situé à l’extrême nord de la forêt ancestrale d’Astirya, le vieil Hinion affirma que rejoindre le sanctuaire n’était pas dangereux en soit. La marchande avait demandé récemment une escorte pour elle et son enfant afin de s’y rendre car elle avait reçu une mystérieuse missive la menaçant de lui enlever sa progéniture.
A cette dernière information, l’Hinion fit une pause et pinça ses lèvres en signe d’hésitation.

« Le souci, c’est qu’elle dit depuis quelques années avoir un enfant, mais personne ne l’a jamais vu. Elle donne plein de prétexte pour le garder dans sa demeure. La rumeur coure qu’elle n’a jamais eu d’enfant et qu’elle est devenue cinglée suite à la mort de son mari quelques années de ça. »

Il jaugea la jeune Elfe face à lui, concentrée, attentive, qui lui sembla en grande réflexion tandis qu’elle observait encore la carte. Lorsqu’elle se tourna vers lui, il lui tendit une plume préalablement trempée dans l’encre et lui demanda d’inscrire son nom si elle acceptait la mission.

« C’est un long voyage, avez-vous des conseils ? Demanda-t-elle en prenant la plume en main.
- La cliente dit vouloir recourir à son propre moyen de transport, vous n’aurez à vous inquiéter que de sa sécurité. Je vous conseille d’être prête à partir avant de vous présenter à elle, sa missive date de plusieurs jours maintenant …
- Je comprends tout à fait, j’espérais avoir plus de temps.
- Ne vous précipitez pas. Votre responsabilité est sa sécurité et protection, point sa bonne humeur. Je préfère recevoir des griefs de retard que d’apprendre l’échec de l’un des nôtres.
- Très bien. Je serais prête, je ne vous décevrai pas.»

Sur le registre, Kymil écrivit son prénom et eut un instant de recul.

« Qu’y-a-t-il ? demanda le vieil Hinion au regard impérieux.
- Hé bien … la milice est réputée quant à sa discrétion, et, mon nom est-il nécessaire ?
- Je vois, dit le milicien après avoir observé la jeune elfe d’un œil plus scrutateur. Vous ne l’êtes pas non, mais sachez que ni l’un ni l’autre ne sera divulgué hors ces murs. Personne ne contrôle les effectifs de notre milice, comme nous ne nous mêlons pas des autres guildes.»

Après mûre réflexion où défiance et confiance se disputèrent, Kymil ajouta son nom et prit le parchemin de mission. Le cœur battant, elle quitta les locaux de la milice et rejoignit sa chambrée en ville aussitôt.

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Nhaundar
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Re: La Milice de Lebher

Message par Nhaundar » lun. 2 sept. 2024 15:55

IX 2 Une opportunité précieuse

IX 3 Les geôles du nord avec tout le confort


Les geôles du Nosvéris sont identiques à celles connues sur le Nirtim, à ceci près qu’il y fait un froid bien plus mordant. Pour y résister, j’ai droit à une épaisse fourrure qui a vu passer bon nombre de prisonniers, au vu de l’odeur qu’elle dégage. Même avec, la température basse est difficile à supporter. Tant qu’il me reste des forces magiques, je profite que personne ne s’intéresse à moi pour user de mes fluides de feu en élevant la température. Je ne sais pas encore quel sort va m’être réservé. Certes, j’ai effectivement sauvé la vie d’un homme, mais je sais que Lebher abat à vue d’œil shaakt, garzok, sekteg, en fait tout, ce qui pourrait servir aux desseins noirs d’Omyre et de ses cités alliées. Mange-Botte devrait être sous bonne surveillance selon les ordres du capitaine. Je n’ai plus qu’à attendre qu’on vienne me chercher.

J’ignore combien de temps j’ai à attendre et mon esprit se met à vagabonder. Bien sûr, Sylve me revient rapidement en tête, mais pour l’heure, je dois penser à moi. Garantir ma sécurité d’une quelconque façon pour m’assurer que mon Corgy géant soit bien traité. Alors je pense à autre chose et c’est cette eau étrange qui hante à présent mon esprit. Le liquide a été projeté sur moi et la manière dont il a pénétré mes pores ne laisse pas de place au doute selon moi. S’il s’agit d’une forme de poison, il tient sa source d’un sort. Une magie de l’eau dont les fluides sont à ma disposition. Mes souvenirs me permettent d’analyser grossièrement ce qui m’a affecté. J’ai le temps pour essayer de le reproduire et les ressources nécessaires. Mon cœur est toujours meurtri, cependant ma curiosité magique prend le dessus sur mes émotions, les amoindrissants.

(Voyons. Il y a eu un lancer d’eau. Puis l’eau a pénétré à l’intérieur de mon corps pour y faire…quelque chose qui m’a affaibli. Puisque je ne connais aucun sort de cet élément, la première étape commence déjà par générer de l’eau.)

Je focalise mes ressources magiques d’eau pour les rassembler dans le creux de ma main. Manipuler le fluide d’eau est différent des autres et m’amène à réfléchir sur le maniement à présent instinctif de mes fluides habituels. Celui de terre est compact. Lourd, mais facilement forgeable. Le feu a tendance à se dissiper rapidement s’il n’est pas maîtrisé et possède de grandes capacités tant qu’on parvient à le contenir. La lumière est davantage comparable à une aura diffuse. Elle est facilement travaillée tant qu’elle se nourrit des émotions positives du lanceur. L’eau, elle, s’écoule lorsque je la manipule. La guider est comme chercher à contrôler l’écoulement d’une rivière. Chaque tentative de ma part se solde par une forte opposition, comme si je luttais face à une crue soudaine et implacable. Forcer mon contrôle sur elle revient à obliger un fleuve à aller à contre-courant à la seule force de ses bras. Alors j’abandonne. Du moins, cette façon de procéder. Plutôt que d’imposer mon contrôle, je me laisse guider par le flux du fluide. Je le laisse couler en moi, formant un cycle, une boucle magique. Petit à petit, je le pousse à modifier son cours et cette fois-ci, je parviens à manipuler mon fluide comme je le souhaite. Contrairement aux autres, la magie de l’eau nécessite beaucoup de délicatesse dans son maniement. Il faut savoir la guider, sans la brusquer. La manipuler, sans la faire déborder. Chaque tentative semble nécessiter une union parfaite entre les deux, la magie du fluide et la volonté de l’utilisateur.

Continuant mon maniement, je fais passer le fluide jusque dans l’extrémité de mes bras, de mes doigts, jusqu’à ce qu’en le concentrant au bon de mon index, un filet d’eau se met à jaillir. Fluide, fin, un écoulement parfait et une clarté semblable à une source d’eau potable. Curieux, je focalise ma concentration pour perdurer cet écoulement et petit à petit, je rapproche une gamelle ayant servis à d’ancien locataire. J’arrête l’écoulement de mon doigt qui commence à me fatiguer mentalement et m’intéresse au contenu. Hormis la propreté du récipient qui laisse à désirer, l’eau à l’intérieur me paraît tout à fait propre, voir consommable. Il me faut l’approcher de mes lèvres pour en avoir la certitude. Le fluide d’eau me permet de faire couler un mince filet d’eau potable, assez pour étancher ma soif. Les autres éléments me permettent d’autres possibilités comme le feu qui me réchauffe actuellement, ou la terre pouvant modeler le sol et former une petite cheminée sur laquelle j’aime y poser ma chaussette de No-Hell durant les fêtes. J’ai hâte de savoir ce que le fluide d’eau me permet. D’ailleurs, je n’ai jamais tenté de connaître mes possibilités de la lumière.

Pour l’heure, c’est ce sort d’eau qui m’intrigue et attise ma curiosité.

(Bien ! De ce que j’en sais, il s’agit d’un fluide qui engendre un affaiblissement du corps de type poison. Commençons par la base, la projection d’eau.)

Dans un premier temps, je génère de l’eau dans ma main et la lance d’un geste de poignet. Le résultat est surprenant, je me mouille tout seul. Je n’ai littéralement aucun contrôle sur cette petite surface d’eau. C’est peut-être ça d’ailleurs le souci. Je génère donc de nouveau un liquide en usant davantage de contrôle. Par habitude avec mes boules de feu, j’ai le réflexe de générer un orbe d’eau au-dessus de ma main. Je la lance comme on le ferait avec une balle et celle-ci s’éclate contre le mur en une sorte de mini explosion d’eau. Cependant, ce n’est pas le souvenir que j’ai eu. Ca m’a semblé, bien mieux contrôlé. La boule de feu est émise par ma magie et là, ce n’est pas le cas. Avant de retenter la chose, je m’assure encore que nul n’est présent. Faire appel aux esprits pour regagner mon mana va attirer sur moi une attention non désirée et je vais devoir répéter l’opération souvent. Heureusement pour moi, il n’y a personne. Heureusement ou pas car s’ils n’ont pas de prisonnier, ils ont peut-être une justice expéditive.

Bref. Je recouvre mon mana et use de ma magie cette fois pour la lancer. Je dois noter une différence avec le feu. Il est plus facile à contrôler. L’eau est un élément plus lourd et sujet à une certaine résistance. Lancer mon orbe n’est pas évident. Ca me rappelle cette sensation de lutter contre courant…

Une idée étrange me vient. Celle de créer une sorte de courant, un sens de déplacement via mon fluide d’eau et d’en user pour propulser mon orbe. Je m’attèle à la tâche immédiatement et génère un courant en moi avant d'engendrer mon orbe. Celui-ci ondule naturellement avec le courant en moi. Me laissant porté par le courant, un peu comme les vagues qui vont et viennent, je me familiarise avec le rythme et projette l’eau lorsque je me sens en phase. L’orbe est projeté en avant avec plus de force et un meilleur contrôle de la trajectoire.

(Parfait ! Il me reste à travailler sur l’aspect poison à présent.)

Savoir projeter mon orbe est une chose, il faut maintenant comprendre comment changer l’eau en une sorte de poison. Pour cela, il me faut mieux connaître cette eau que je génère. Ainsi, je m’assois au sol, crée une petite flaque aux creux de mes mains réunies et plonge mon esprit, ma concentration dessus. Petit à petit, je perçois ce qu’elle contient, sa composition et comprends un peu mieux ce que j’ai entendu sur les éléments contenus dans l’eau, nécessaire un bon fonctionnement du corps et pourquoi, une eau totalement purifiée de ses impuretés, n’est pas bonne pour le corps. Cependant, si je veux atteindre mon objectif, il me faut changer ou altérer la composition de cette eau pour obtenir une sorte de poison affaiblissant. Alors je médite. Je laisse mon esprit vagabonder dans cette petite flaque d’eau aux creux de mes mains. Lentement, je tâche d’altérer les différents éléments qui la constituent. Cette partie est plus compliquée qu’il n’y paraît. La raison est simple, j’ignore complètement la structure de l’eau, ou du poison en l’occurrence. Cependant, j’ai un avantage de poids : le temps.

Dans cette prison, nul ne pense que je vais réussir à m’évader et si j’y parviens, encore faudrait-il que je trouve un lieu sécurisé. Entre le sauvetage du messager et son sauvetage par les soins, j’ai donc tout le temps qu’ils se décident à savoir quoi faire de moi, après s’être inquiété des informations. Donc beaucoup. Cela me laisse le temps d’apprendre qu’il est possible d’altérer la flaque, mais partiellement. Aucune de mes tentatives ne tient bien longtemps, formant le plus souvent d’une mélasse visqueuse quelques instants. Je commence même à transformer la flaque pour qu’elle irrite ma peau. En réalité, je parviens à cela sans avoir recours à une dépense de fluide, à l’image de mon petit filet d’eau au bout du doigt. Néanmoins, cette irritabilité est ma meilleure avancée. Je continue donc sur le principe et essaie plusieurs variantes. Néanmoins, je suis obligé de m’arrêter à cause des sorts à répétitions et la fatigue physique. Je me sers un peu d’eau dans le bol avant de la prendre en main…ou d’essayer.

Mon sens du toucher avec amoindri, très clairement. Je n’ai plus la même sensation tactile et une simple saisie est compliquée. Je suis pris d’un doute. Est-ce réellement une fatigue physique due à mes sorts, et ce serait une première, ou autre chose ? Je réitère la flaque d’eau et la dépose cette fois-ci sur ma jambe. La faiblesse est rapide et ressemble à une jambe après une légère absence sang, mais sur une longue durée. Pour d’autres, cela pourrait être un passage trop long à la selle.

Une réussite selon moi. Du coup, je continue jusqu’à atteindre le but désiré. Je fais chou blanc. Plus aucune variante n’arrive à la hauteur de l’originale et celle-ci, n’a pas l’effet désiré.

(Ai-je pris un chemin qui ne mène à rien ? Mes suppositions sont-elles fausses au point que je dois reprendre depuis le début ? Reprenons ce que me souviens. Un jet d’eau. Le corps mouillé. La fatigue dans le corps… J’ai pas oublié quelque chose ? L’eau…enfin le poison, ne s’est pas infiltré sans mon corps ?)

Malheureusement, je songe à la question lorsqu’on vient me chercher, me poussant à rompre le sort qui réchauffe mon espace. Il ne me reste plus qu’à recommencer plus tard, à condition de ne pas avoir la tête qui roule au sol d'ici là.

Modifié en dernier par Nhaundar le lun. 2 sept. 2024 16:06, modifié 1 fois.

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Nhaundar
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Re: La Milice de Lebher

Message par Nhaundar » lun. 2 sept. 2024 16:05

IX 3 Les geôles du nord avec tout le confort

IX 4 L’échappatoire


On ne m’emmène pas hors de ma cellule. Je dirais plutôt qu’on me dégage sans ménagement. De temps à autre, je sens le froid et la piqûre de l’extrémité de la lance dans mon dos, tandis qu’un autre homme marche devant moi pour me montrer la voie. Sur le trajet, je suis la cible des regards. Je décèle de la haine dans leur attitude. Hautaine, dédaigneuse, tout le mépris que j’ai pu voir chez les gens depuis ma fuite d’Omyre semble se concentrer ici. Pourtant, je remarque autre chose, comme une forme de curiosité, d’incompréhension. Est-ce le sauvetage que j’ai réalisé qui les met dans un tel état ? Pensent-ils qu’à cause de ma nature Shaakt, sauver autrui est contre-nature ?

Je n’ai pas le temps de me dérouiller les jambes à l’extérieur que déjà je pénètre dans un autre bâtiment, plus sécurisé celui-ci. Les hommes y sont plus nombreux et ô combien armés. Encore une fois, je passe sous le jugement des hommes et femmes présents. Ce petit manège continue jusqu’à ce qu’on m’arrête devant une porte imposante. Trois coups secs, forts, résonnent dans le couloir où je me trouve. Une voix forte ordonne d’entrer et c’est sans ménagement que l’on me pousse à l’intérieur.

Une grande pièce chauffée par une cheminée bien fournie donne une chaleur douce et agréable. Les dorures sont raffinées et les décorations militaires sont érigées en de nombreuses fois : tableaux de soldats décorés, représentations de champ de bataille et statues de buste d’hommes. Les tapis au sol aident à offrir un sentiment de réconfort. Ce qui n’est pas le cas des deux hommes déjà en places. Un homme se tient sur le côté, adossé au mur près d’une fenêtre, les bras croisés, tourne la tête dans ma direction à mon arrivée. Il me faut quelques secondes pour me remettre son visage. C’est l’elfe blanc qui avait scruté mes faits et gestes durant mon "escorte" jusqu’à Lebher. Ce même elfe qui a lancé sur moi le sort d’eau qui m’a affaibli et que je tente de reproduire. Je devrais lui poser la question sur la méthode employée pour faire pénétrer le poison dans le corps. Le second homme, un Earion, est le chef qui m’a permis de vivre assez longtemps pour subir un interrogatoire douloureux. Assis dans un fauteuil richement garnis, il semble avoir une position plus importante que je ne l’aurais cru. Les deux gardes m’encerclent, armes en mains pour me montrer qu’ils sont prêts à s’en servir à la moindre occasion.

"Qui es-tu ?" Me demande le chef que je qualifierais à présent de capitaine.

"Nhaundar Zanakfein messire." Répondis-je en me tenant aussi droit que possible, parlant haut et clair. Je n’ai après tout, rien fait de mal.

Rien pas de réaction particulière. Il cache parfaitement ses émotions par un visage fermé. Difficile de lire les traits de son visage dans ces conditions.

"Que fais-tu ici ?" Continue-t-il son interrogatoire.

"Vous m’avez fait demander messire !" Dis-je simplement.

Bien entendu, ce n’est pas la réponse qu’il souhaite, mais il reste toujours le visage figé. En revanche, j’entends sur le côté l’agacement d’un des soldats qui frappe sa lance sur le sol.

"Je répète." Reprend-il avec une légère pointe d’agacement dans la voix. "Qu’est-ce qui t’as amené sur nos terres, à te balader sans aucune crainte comme si tu étais chez toi ?"

"Il paraît que l’éclosion des fleurs de la région est magnifique en cette période de l’année !" Fais-je gaiement, cherchant une réaction.

Cependant, elle ne vient pas du capitaine, mais d’un des soldats. Forcée par un coup de pied brutal au genou, ma jambe ploie sous le choc et entraîne la seconde, m’obligeant à finir à terre avec force. On cherche à me rabaisser. On cherche à m’humilier. Cependant, je perçois enfin l’agacement du chef l’Earion qui m’interroge. Un début qui me permet de mieux le cerner ses intentions. Tapotant du doigt sur la table, il attend toujours sa réponse et ne semble pas vouloir céder en la reposant à nouveau.

"Je…je me suis égaré…messire." Fais-je tout simplement.

En portant mon regard sur lui, j’ai le temps de voir un échange fugace entre lui et l’Hinion. Un geste de la tête, hochant tout simplement, avant de reposer ses yeux sur moi.

"Es-tu envoyé par nos ennemis ?" Enchaîne-t-il calmement.

"Pas du tout messire !" Fais-je en répondant rapidement. Là encore, un échange se fait entre les deux elfes.

"Tu n’as donc aucune mission nécessitant ta présence ?" Demande-t-il ensuite.

Sa question semble directe. Suis-je ou non un ennemi ? Evidemment pas et voyant une porte de sortie, je m’y précipite.

"Bien sûr que non messire !" Fais-je toujours aussi immédiatement.

Il prend le temps d’une grande respiration avant de poursuivre.

"Tu n’as donc aucune information de valeur ? Rien qui justifierait de te garder en vie plus longtemps ?"

La question me fige sur place, envahie par mon sang qui se glace. Je me suis laissé guider sur ce terrain comme un ignare complet. Non, je ne suis pas un espion. Me garder n’a donc aucun sens tactique pour eux. Alors quoi ? Je laisse ma tête rouler sur le sol gelé de Lebher ? Après tout ce que j’ai vécu ?

"Alors ?" Force-t-il pour ne pas me laisser le temps de réfléchir.

"Je…j’ai servi dans la milice Oranaise. Je suis sûr que je peux vous être utile !" Dis-je pris par la panique.

Il regarde sur son bureau et porte son attention sur quelque chose hors de ma vue.

"Oui…j’ai lu ce document qui le…certifie !" Déclare-t-il.

"Oui ! Oui ! Celui-là même ! C’est bien la preuve de mon utilité !" Dis-je avec un espoir retrouvé.

"Ce que je vois c’est une falsification de grande qualité ! Quand bien-même il serait vrai, nous sommes à Lebher, pas à Oranan." Lâche-t-il dans un silence de mort, le bois crépitant accompagnant cet instant difficile. Puis il enchaîne en présentant divers objets en ma possession. "Tu avais sur toi des objets peu ordinaires, je l’avoue. Des babioles particulièrement inutiles." Fait-il en dénigrant mes précieux objets magiques aux pouvoirs surprenants.

"Ils ne sont utiles que puis celui qui a l’esprit ouvert…messire !" Fais-je malgré moi, prenant sa remarque comme une insulte impardonnable, avant de comprendre trop tard qu’on se joue de moi.

Si les lances des soldats sont acérées, l’extrémité opposée est, elle, particulièrement solide. Entre les mains d’un soldat aguerri, il n’est pas difficile de porter un premier coup au ventre pour me plier en deux et un second sur la nuque pour forcer ma tête à percuter le sol.

"En revanche…ceci est tout à fait remarquable." Déclare-t-il en dégainant mon épée magique. "Ce n’est pas une bonne arme de combat, mais il paraît qu’elle regorge de pouvoirs surprenants !"

(Je suis l’échange comme un simple spectateur. En continuant sur cette voie, c’est la mort assurée. Si je souhaite trouver une échappatoire, je dois créer une opportunité moi-même. Mais qu’ai-je à offrir, si ce n’est mes capacités magiques…)

Je regarde l’Hinïon qui continue de m’observer avec attention. Le visage impassible, adossé au mur il ne cesse de me scruter, de me détailler, de…m’analyser.

(C’est donc cela ! Lui aussi est un psychomancien. Il fait office de détecteur de vérité ! Et vu l’importance qu’il semble avoir, c’est lui que je dois convaincre !)

Fort de cette nouvelle information, je réfléchis à toute vitesse. L’Hinïon, la psychomancie, les pouvoirs contenus dans l’épée, la guerre avec Pohelis...

(…oui . Si mes soupçons sont fondés, ça peut fonctionner !)

Je regarde le capitaine avec toute la hauteur que je peux me permettre en étant à genoux, tandis qu’il tient toujours mon épée magique entre ses mains.

"Une épée d’une grande puissance oui. Cependant, vos hommes en sont-ils simplement dignes…messire ?"

Je perçois un mouvement de lance qui me crispe malgré-moi avant de recevoir le coup. Néanmoins, au travers de mes paupières qui font un va-et-vient particulièrement rapide, je discerne la main du capitaine qui l’arrête.

"Parce qu’un misérable Shaakt serait bien plus digne que n’importe lequel de mes hommes ?" Déclare-t-il, avec une voie encore plus froide que le climat à l’extérieur.

"Vos yeux vous trompent, messire. Vous voyez une peau noire alors c’est forcément un ennemi. N’est-ce pas ? Pourtant, j’ai au Nirtim, œuvré bien plus que n’importe lequel des miens pour fuir la réputation de ma race et sauvé la vie de nombreux êtres, jusqu’à l’Imiftil. J’ai œuvré pour la milice avec succès. Vous avez un document qui prouve qu’Oranan a bien fait l’effort de croire en moi. Une simple vérification vous assurera de mes propos. Je peux vous être d’une aide. Aussi insignifiante puisse-t-elle être, elle pourra toujours assister vos hommes sur le front de guerre !"

Le capitaine me regarde sans ciller, de ses yeux glaçant, avant de soudainement partir dans un rire moqueur.

"Toi ! Un Shaakt ? Tu proposes de nous servir sur le front ? Penses-tu sérieusement que je vais laisser une maudite peau noire user de sa magie au milieu de mes vaillants soldats ?"

"Absolument pas ! En revanche, je peux enchanter armes et armures pour qu’elles vous assistent dans votre conflit." Dis-je calmement. Mes propos semblent faire mouche, car il se tait soudain, arborant une réaction d’écoute sincère. "Je connais une magie permettant d’incorporer n’importe lequel de mes sorts dans une arme ou une pièce d’armure et des sorts, j’en connais de différents éléments. En plus d’user de sorts offensifs, je peux faire chauffer les armes de vos ennemis au point de les forcer à les lâcher. Je peux protéger vos soldats les moins équipés avec une enveloppe de pierre et de terre. Je peux user de magie curative, ou aveugler les assauts adverses quelques instants. Et je connais quelques sorts pour altérer l’esprit ennemi, en leur faisant croire qu’ils leur manquent une jambe ou un bras, en brouillant leurs sens au point que même les soldats les plus forts ne parviennent plus à tenir droit. Je suis même capable d’empêcher tout usage de magie ou technique de combat et pour vos mages, créer une onde de magie pour guider leurs sorts !"

Durant l’énumération de mes sorts, j’ai davantage porté mon attention sur l’Hinïon. Lui comme le capitaine semblent être intrigué par mes compétences et ce dernier cherche du regard la confirmation de l’aide que je peux apporter. Décroisant les bras, l’elfe blanc ouvre enfin la bouche.

"J’ai connaissance de certains de ces sorts en effet. Tout comme il en existe bien un qui permet d’incorporer des sorts comme il le prétend." Explique-t-il à son capitaine, avant de revenir à la charge. "Néanmoins. Cela demande des besoins en magie particulièrement conséquents. Un coût en potions de mana bien supérieur au gain possible. Ce n’est que de l’esbroufe, une vaine tentative de gagner du temps !" Clame-t-il en me portant un regard empli de haine, avant de se tourner vers son supérieur.

(Fichtre, il haïe lui aussi les Shaakt. Fallait s’y attendre.)

Celui-ci sourit à la réplique de son homme de main, jugeant l’entretien à son terme.

"Et si je suis en mesure de me passer de potions de mana ?" Fais-je tout simplement, balayant ainsi le seul argument qui m’est défavorable.

"Impossible !" Grogne-t-il de toutes ses dents à mon attention.

"Souhaitez-vous que je vous prouve le contraire ?" Fais-je le plus calmement du monde, contrastant avec la colère évidente qui m’est adressée, avant de chercher du regard l’avis du seul homme capable de décider.

D’un ordre simple et d’un regard autoritaire, un des soldats laisse tomber à mes pieds un brassard. Je tends la main pour le saisir, qu’un coup de pieds l’éloigne de moi pour arriver près de l’Hinïon. Je m’apprête à me relever que la voix du soldat me l’interdit, jugeant cette position trop dangereuse pour la sécurité du capitaine. Je suis donc contraint et forcé de marcher à quatre pattes jusqu’aux pieds de mon homologue psychomancien à la peau blanche. Je ramasse la protection et entreprends de monopoliser mes fluides, qu’un bruit désagréable et un froid à la gorge déplaisant se font sentir.

"Au moindre signe d’agression, ta tête aura la capacité de voler quelques instants !" Me menace-t-il, sa lame dégainée et pointée sur ma gorge.

Je lui adresse un maigre sourire et recommence à concentrer mes fluides en moi. L’ambiance est plutôt tendue et ma situation ne prête guère à l’aisance magique. Je fais donc le vide en moi avant de plonger à nouveau dans mes ressources magiques. J’use de mon savoir pour créer le réceptacle qui servira à recevoir le sort à lancer, puis focalise ma concentration pour y incorporer le sort permettant de recouvrir ses réserves magiques, grâce à l’appel des esprits ambiants. Une fois cela fait, je regarde l’objet de mon travail et le porte à l’Hinïon. Lorsque celui-ci cherche à le prendre, je l’éloigne de sa main et précise.

"Comprenez qu’il s’agit-là d’un sort pour recouvrir ses réserves magiques. Il faut donc au préalable qu’elles ne soient pas au maximum. Pourquoi ne pas faire usage de votre sort sur moi, celui qui m’a éreinté ? Je me demandais justement comment le liquide s’infiltre dans la peau. Est-ce une composition du poison particulière ou une volonté de l’utilisateur qui permet cela ?"

Ma demande semble l’irriter particulièrement, au vu du rictus de colère qui anime son visage. C’est avec un grand plaisir qu’il use de sa magie sur moi. Je vois le liquide se former dans da main, avant d’être projeté d’un simple geste du poignet. Ses doigts sont toujours dirigés vers moi, alors que je sens le poison s’infiltrer avec force au travers de ma peau, engendrant rapidement une faiblesse généralisée lorsqu’il se répand dans le reste de mon corps. Ainsi, il faut maintenir la concentration sur le poison. Ma théorie se confirme donc. Après cela, l’Hinïon se concentre sur la protection et observe avec attention l’incrustation de mon sort. Il porte un premier coup d’œil rapide, presque méprisant sur mon travail. Puis après quelques secondes d’examen, son attention est plus importante, davantage studieuse. Comme s’il avait fait une importante découverte. Il me jette un regard d’incompréhension, avant que l’ombre d’une hésitation ne se présente sur son visage et que finalement, il n’use de la magie qui s’y trouve. Entrant en communion avec les esprits, une aura s’imprègne autant en lui que sur lui, perturbant particulièrement toutes personnes qui y portent son attention. Des volutes magiques émanent de lui et s’en vont s’étaler comme des tentacules, à la recherche des esprits ambiants. Moi, je sais ce qu’il se passe, mais les esprits étant invisibles et seul le lanceur à la compréhension clair de ce qu’il s’y passe, pour un néophyte l’impression est clairement flippante.

(Ainsi, c’est cela l’effet généré par l’union du corps avec les esprits ? C’est fascinant !)

La magie se dissipe et alors que l’Hinïon garde le silence, le capitaine lui enjoint de dévoiler ce qu’il s’est produit.

"Il…" Commence-t-il en me portant de brefs regards, hésitant à poursuivre. "Il dit vrai. Il est en effet capable de se passer de potion." Cède-t-il enfin.

"On peut donc l’utiliser pour les enchantements ?" Demande simplement le capitaine.

L’Hinïon le confirme d’un simple hochement de la tête, avant de préciser qu’il faudra analyser chaque pièce individuellement, s’assurant ainsi qu’il n’y aura pas d’entourloupe. Le capitaine clos ainsi l’échange en indiquant aux gardes de me reconduire au cachot, avant de préparer le nécessaire pour ma tâche à venir. Il n’est nulle question de m’installer dans un espace confortable, mais bien de me surveiller avec attention. Pourtant, fort de mon utilité, je profite des derniers instants pour interpeller le capitaine après m’être relevé.

"Qu’en est-il de ma récompense ?" Fais-je simplement et faisant attirer à moi une véritable stupéfaction.

"Une…récompense ?" Répète le responsable des lieux. "Et en quel honneur ? Tu as encore ta tête sur tes épaules Shaakt, cela ne te suffit pas ?"

"N’ai-je pas sauvé la vie d’un des vôtres ? Un homme qui avait une certaine valeur d’après ce que j’ai pu voir. Ne pensez-vous pas qu’un tel mérite quelque chose en retour ?" Dis-je en me tenant droit.

L’Earion me regarde un instant, me toisant de toute sa stature, avant de répliquer sèchement.

"Le Shaakt marque un point." Commence-t-il, provoquant la stupéfaction des autres elfes présents. "Soit ! Je t’accorde une faveur, mais une seule ! Choisi bien. Couche confortable, nourriture décente, eau potable, pièce chauffée. Le choix est tient."

Les regards se portent rapidement sur moi. Que vais-je choisir ? De quoi manger et boire ? Certains auraient du mal à faire un choix, mais pour ma part, il n’y a qu’une seule évidence.

"Mange-Botte !" Dis-je haut et clair.

"Mange…botte ? Qu’est-ce ? Un étrange rituel Shaakt pour entretenir ses souliers ?" Déclare-t-il en provoquant des rires moqueurs.

"Non." Fais-je simplement lorsque les rires se sont assez estompés. "Mange-Botte est le nom de mon Corgy. L’énorme chien sur lequel je suis venu. La seule chose que je demande est que l’on s’occupe de lui. Qu'on s'en occupe avec soin. Il a été atteint par un maléfice qui a accru sa taille. Il n’est affilié à aucune organisation ou armé. Ce n’est qu’un chien. Géant certes, mais un simple chien, qui a besoin qu’on s’occupe de lui. Voilà ma demande, capitaine."

Ma requête le laisse sans voix. Grâce à ma magie, je peux monter la température ambiante ou remplir une gourde d’eau. Le choix de la nourriture aurait été une évidence, mais je dois penser à Mange-Botte et veiller sur lui.

"Requête acceptée !" Déclare finalement le capitaine. Alors que ses gardes me guident vers la sortie, il émet cependant une dernière remarque. "Sache cependant que ta vie n’est pas encore sauvée. Je vais présenter ce projet, les possibilités que tu offres, à mes supérieurs. Eux prendront la décision de ta réelle utilité. Emmenez-le !"

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